Le Grand Jeu

Plan de Terra => Les contrées du Chaos => Discussion démarrée par: SSiegfried le dimanche 10 avril 2016, 23:46:09

Titre: Krieg ohne Hass
Posté par: SSiegfried le dimanche 10 avril 2016, 23:46:09
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Ce putain de sable.

Il doit admettre qu'il n'en avait pas l'habitude. Lorsqu'il débarquait dans l'une de ses hallucinations oniriques où l'emmenait le Père de tous les Hommes, il lui arrivait d'ouvrir les yeux la gueule à terre, et invariablement, dans ces moments-là, sa joue baignait dans une neige tiède, poudreuse dont il ne sentait pas le froid. Il ouvrait lentement les yeux ; le blanc frappait ses pupilles, il devait parfois cracher la glace fondue au bord de ses lèvres. Insipide et douce, c'était une pure formalité de son réveil illusionnel, avant que ne commencent les tortures que son Seigneur lui imposait dans ses rêves.

Aujourd'hui, point de neige ; point d'étendue blanche, point d'arbres morts et de hautes plaines venteuses.

Aujourd'hui, ce putain de sable.

Il crache avec insistance afin de l'expulser de sa bouche, à quatre pattes dans le désert. Sa présence ici lui semble inédite. Prokhorovka est-elle donc devenue has-been aux yeux du Père ? Il semblerait. Terminé, l'Ukraine et la douleur de la défaite. Alors qu'il se dresse difficilement, son cerveau battant une mesure anarchique qui met à mal son équilibre, il sait qu'il est dans un paysage jamais visité auparavant.

Des dunes à pertes de vue. Elles tracent des milliers de vagues immobiles, rayonnances grège, ocre et alézane, et sur cette mer figée, il se sent volontiers comme le Christ, les deux pieds sur les flots sans couler. Qu'aurait fait le prédicateur largué au milieu de l'Atlantique ? Vers où prêcher la bonne parole ? Sans doute s'en serait-il référé à Dieu pour savoir où doivent le mener ses pas, et c'est précisément ce que fait Siegfried : Un regard direct vers le soleil, de longues secondes, avant que les larmes ne surgissent et qu'il soit contraint de mettre son bras devant son visage. Le bandeau du Sicherheitsdienst sur sa manche est la première chose qui le frappe quand il parvient à rouvrir les paupières. Il est donc en uniforme. Sa casquette, comme d'habitude dans la neige, est à terre. Il la ramasse pour l'enfiler.

Et le chemin est alors tracé. Autour de lui, les cadavres des Panzers forment une longue traînée, colonne divisionnelle sans doute frappée par un bombardement massif. Il manque les cratères formés par les bombes, mais son imagination n'est jamais exhaustive, et il ne relève qu'à peine ce genre d'incohérence. Il constate cependant en s'approchant d'un char que celui-ci est détruit depuis des jours, peut-être bien plus. La peinture, par endroit, a commencé à s'écailler. Il trouve au pied du véhicule, à l'ombre, un corps de soldat dans son uniforme safran frappé du sceau du palmier et de la croix gammée. L'aspect momifié du mort confirme ses craintes : Le bataillon a été écrasé il y a un bon bout de temps.

-Père ?

Pas un bruit. Au loin, point d'écho, mais un sifflement. Il reconnaît immédiatement l'air du Korps.

-33ème division, 33ème bataillon, 3ème régiment,. Commandant... Heraucourt ? Pourquoi eux ? Je n'ai aucun rapport avec eux. C'est le 3, c'est ça ? Ca a un rapport avec le 3 ? Pourquoi l'Afrika Korps ?... Bon, très bien...

Sans réponse, le SS décide alors de remonter la colonne de blindés en sens inverse, celle-ci semblant d'étendre sur des kilomètres.


Lorsqu'il se réveille dans le froid de l'Ukraine, il ne ressent pas la température. Son rêve décide d'en faire abstraction. Ici, point : La chaleur l'assaille, fait coller son uniforme à sa peau, ralentit ses mouvements, assèche sa gorge. Pourquoi ? Pourquoi, Père, être aussi cruel ? Tu sais que Siegfried déteste le chaud plus que tout. Il s'accommode très bien des frimas de l'hiver, il est fait pour explorer la Norvège et la Suède comme tu as pu le faire toi-même. Pourquoi lui infliger le soleil et la soif ? Affame-le plutôt !

Des heures qu'il suit le sifflement de l'Afrika Korps. Il n'en peut plus de cette putain de mélodie militaire. Il a tenté de la chanter pour se donner du courage, mais en a vite été tanné. Pourquoi continue-t-elle de se jouer, au loin ? Voilà des heures qu'il marche, et les carcasses de chars déchirées par les bombes sont derrière lui. Il aurait pleuré sur les milliers de cadavres de bons allemands morts tués par les rats du Commonwealth s'il avait un cœur. Heureusement, tout est derrière lui.

Et le soleil lui porte un dernier coup dans la nuque, et il s'écroule en ayant oublié qu'il était toujours dans une hallucination.

-De l'eau...

La première parole qui lui vient lorsqu'on le réveille. Deux paires d'yeux qui lui font de l'ombre. Le teint bistre, la lame au côté. Il ne comprend pas leur langue. Lorsque l'un saisit un poignard courbé à la ceinture, son sang ne fait qu'un tour : Il lui prend le bras et, la semelle dans le ventre, le fait basculer sur son copain, les deux s'écrasant lourdement au sol. Il veut dégainer son arme, toujours à la ceinture dans ses rêves, mais elle brillera aujourd'hui par son absence. Il jure en allemand et veut se jeter de nouveau sur le premier à tenter de se relever.

Et de nouveau, le noir complet.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: Yamiha Mal Ismël le lundi 11 avril 2016, 01:30:46
" - La Princesse est morte, la Reine vit ! La Princesse est morte, la Reine vit !" Des cris, des rires, des bousculades, du chahut, des défilés, des confettis dorés. Le Royaume était en fête.

Il avait eu la Prophétie. Elle s'était révélée vraie et la Guerre avait été éclatée. Une Guerre civile qui avait ravagé le Royaume, courte mais cruelle, rapide mais mortelle. Les hommes étaient tombés, les enfants avaient criés, les femmes avaient pleuré. L'élite politique et intellectuelle s'était divisée et le Roi n'avait pu que contempler le carnage. Trois. Le Chiffre était tombé. Ils étaient trois à s'entretuer, ses trois enfants, comme Antigone, Eteocle et Polynice. Trois de ses enfants étaient là, à chercher la mort. Ismène était loin, dans un bataillon reculé, essayant de défendre le Royaume. Polynice étouffait de colère envers Etéocle et seule Antigone tentait de rétablir la justice. Mais le combat de Nashar pour calmer Ashir et Yamiha était vain. Et la Princesse se pâmait de son voile de fierté, elle s'enroulait dans son orgueil, certaine de son bon vouloir. Elle se devait d'avoir ce trône, puisque c'était écrit. ' -Avec mes ongles cassés et pleins de terre et les bleus que tes gardes m'ont faits aux bras, avec ma peur qui me tord le ventre, moi je suis reine !' criait-elle à Ashir. La Haine s'infiltrait dans les cœurs, et même Nashar n'arrivait à se calmer. C'était injuste. C'était une fin cruelle pour un conte des milles et une nuit vipérin et venimeux. Et après la Prophétie, il y avait eu la fuite. L’apaisement de la tempête, le souffle calme du Vent sur les conflits... Le Sable était partit. Fuite vers l'avant, évasion lâche. Yamiha avait disparue, sans doute enveloppée du sables et de Djinn maléfiques. Le Royaume devait déjà reprendre son calme avant de pleurer la disparition de la Princesse. Ardue fut la tache, et le résultat bien peu satisfaisant. Le coup d'état avait déréglé le fonctionnement de ce Royaume ancré dans ses coutumes et ses habitudes, dans sa dictature royale et son pantin de Roi. On demandait du changement.

Le Père mourut et Ashir prit la tête du Royaume des Sables. Il développa le commerce, ouvrit les portes des murailles sur le monde, épousa une étrangère. On apprit la mort du quatrième frère, oublié de tous dans sa garnison, abandonné du destin et des Dieux. Ils n'était plus que trois. Three little Injuns out in a canoe, One tumbled overboard and then there were two. Et elle revint. Victorieuse, âgée maintenant de quelques années supplémentaires lourdes en expérience, la Princesse des Sables réapparut, comme une image floue sur une photographie, fantôme du passé hantant le présent. On crut d'abord à la sorcellerie, puisque ses frères avaient annoncés son décès. Mais en la voyant arrivée dans un torrent de Sable, mise en scène magique pour marquer les esprits, voguant sur ses vagues d'or en grain, le Peuple la reconnut. Ce corps déjà dénudé, ce visage angélique et ses yeux sombres, si sombres ... C'était la Princesse Yamiha. Elle gardait toujours en son sein Le Sable et apportait le chaos. Elle portait toujours la destruction avec elle, et son sillage n'était plus que sable mouvant et pièges mortels. Cette fois-ci, la prise de pouvoir fut plus brutale. Ses frères emprisonnés, l'élite sous bonne garde, Yamiha n'eut aucun mal à asseoir son autorité sur ses pouvoirs et la Prophétie. Le Monde devait changer, et le Royaume était le premier pas vers le Soleil.

Trois. Le Père, Le Fils et le Saint Esprit. Le Sable, La Princesse et le Trône. Trois. Le Sable, La Douleur et La Vie. Trois ... Les étapes de sa réussite. La Défaite, la Fuite et la Victoire.

كل يوم تزيد تذوق الويل

En ce jour de canicule, un parmi tant d'autres, on fêtait enfin le Couronnement officielle de la Princesse. Le Peuple était sortit des salons de thé, des bordels, des fontaines, et tous acclamaient la silhouette juvénile de leur nouvelle reine. Les Frères Jumeaux avaient été sortit de leurs cellules et se devaient eux aussi d'applaudir l'usurpatrice. Bien sûr, le mot était encore sur quelques bouches qui n'avaient pas été scellées de force, mais lentement, on appréciait la jeunesse et la vivacité de cette nouvelle Reine. Les Femmes en tout cas, ne changeraient pas d'avis ... C'était le meilleur souverain de toutes les Générations confondues ! Elle redonnait au sexe féminin ses lettres d'Or et d'Argent. Ainsi, la Princesse était morte, et la Reine vivait. Après des mois de Règne dans l'Indifférence absolue, Yamiha entrait enfin dans les cours des grands, elle prenait place sur le Trône de son père et d'Ashir. Son corps fragile et mince, brûlant posé sur cette immense trône d'Or où elle s'étalait, féline. Elle cambra doucement son dos, assise latéralement sur le trône, le regard dans le vide. La Salle donnait sur la place centrale, remplie de monde qui chantait et riait gaiement. Derrière, le Soleil venait lentement à se coucher, baignant Yamiha de ses rayons rosés et orangés, comme les prémices d'une Nuit plus sanglante. Elle fronça ses sourcils, un long frisson parcouru son corps presque nu. Un jour, peut-être, apprendrait-elle la pudeur ... Un pressentiment. Elle sentait la marque de Serket brûler doucement. Sans doute que la Djinn était encore en train de jouir. C'était une brûlure de plaisir qui ne trompait pas. Yamiha esquissa doucement un sourire, posant la couronne sur le siège du trône alors qu'elle s'éloignait. Ses fonctions de Reine étaient terminées pour ce soir.

Pourtant, au loin, alors que le Soleil luisait encore assez pour accabler l'Inconnu, les gardes qu'elle avait mit en patrouille constante autour du Royaume tombaient sur cette figure étrange. Un mauvais songe, ou un mirage ? En approchant, ils découvrirent bien pire... Un humain. Un étranger. Le dernier étranger à avoir posé les pieds dans le Royaume était morte, son cadavre donnée aux chacal dans les brûlantes dunes, montagnes éphémères et féminines, qu'un souffle rageur pouvait déplacer et détruire. L'épouse d'Ashir n'avait pas eu la chance de survivre. Égorgée par la Princesse, les restes de son corps dévoré par les bêtes ensevelis dans une fosse commune, Yamiha n'avait eu aucune pitié. Elle n'aimait pas les étrangers. Celui-ci paraissait plus coriace et les premiers gardes à le côtoyer parlèrent d'un mythe ou d'une légende, d'un esprit salvateur ou d'un Djinn vengeur. On n'apporta pas l'homme à la Reine en pleine nuit. Non.

Il put d'abord rencontrer un fontaine, alors que la température était descendue en pic, côtoyant fébrilement les 5 degrés. Une fois débarbouillé et hydraté, de grès ou de force, on envoya un Traducteur pour essayer de comprendre sa langue. Mais rien ne sortait d'humain de ses lèvres, et la piste d'un Démon vengeur au traits d'homme paraissait de plus en plus claire. Le mot passa dans tout le Royaume, la panique s'amplifia, la rumeur arriva dès le lever du Soleil aux oreilles de Yamiha. Intriguée tout autant qu'agacée, elle prit le temps de se baigner, longuement, pour remettre en place ses idées, le vin de la veille ayant endormit ses pensées, porté ses songes, engourdi ses muscles. Elle frotta sa peau mâte et assombrie par le soleil avant d'y passer une huile au parfum doux de cannelle. Elle glissa un trait de Khôl sur ses paupières, s'enroulant négligemment dans un voile mauve qui ne cachait rien de son corps. C'était simplement pour ne pas avoir froid. Ses cheveux humides par endroits vagabondaient autour de son visage. Elle claqua des doigts pour qu'on lui apporte sa couronne et on courut lui obéir. Un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres si finement tracées, leur couleur andrinople rehaussée par la douceur d'un maquillage écarlate.

" - Et bien ? Qu'attendez-vous pour faire entrer l'Etranger ? Le Diable et le Démon ? Il va pouvoir faire face aux Dieux.
- Ma Reine ... Soyez prudente. Si jamais ...
- Ai-je l'air d'une imprudente ? Faîtes le entrer. Et détacher ses mains, ainsi que ses pieds, si les soldats l'ont enchainé.
- Il ne comprend pas notre langue, Ma Reine. Nous ne comprenons pas la sienne, non plus.
- Mmm ? Nous parlerons avec des signes. Il peut bien singer, l'Etranger."


Yamiha balaya les dernières remontrances et précautions, croquant simplement dans des grains de grenade. Elle avait ouvert le fruit, éventré, et fouillait ses entrailles pour venir les gouter, montant les grains à sa bouche, assise sur le sol, au milieu d'innombrables coussins. Elle claqua sa langue à son palet, pour exprimer son agacement, et on finit par céder, détachant derrière les portes l'Etranger, le poussant du bout des pointes des armes, comme si on avait peur de toucher sa peau, ses habits, cette uniforme chaud et nouveau. La nouveauté faisait peur. Yamiha releva son minois vers lui, le regardant d'en bas, sans paraître gênée par cette perspective tronquée. Ses iris sombres se fixèrent dans ceux de l'Etranger, tandis qu'un sourire calme continuait d'orner son visage. Elle n'avait quitté ses bijoux habituels, ce collier à ras le cou relié à ses tétons par de fines chaines d'or, ces bracelets bruyants et étincelant, ce bijou extravaguant ornant son intimité. Elle ne paraissait pas une Reine, mais une courtisane. Seule la Couronne exprimait sa noblesse. Mais, elle, elle n'en avait cure. Elle inspira lentement et fit signe au garde de mettre l'homme à genoux, simplement avant de siffler. " Sortez." L'hésitation perdura quelques secondes. Le regard de la Reine conclut les indécisions. Il restait dans cette chambre royale quelques servantes, un ou deux conseillers, qui s'étaient docilement éloignés de cet étrange couple. De quoi maintenir l'homme si l'idée saugrenue de s'attaquer à la jeune femme lui venait.

Elle lui fit simplement signe d'ouvrir la bouche et glissa entre ses lèvres quelques grains de grenade, avant de se rasseoir en tailleur. Elle le détaillait, lentement, passant son regard sur chaque fil de l'uniforme, sur chaque symbole, sur chaque plis. Sa langue se glissa sur ses lèvres, joueuse, comme pour laper le reste de jus un peu sanglant du fruit.

" - Il n'est point Démon." Sa voix pour une oreille inconnue était tremblante, mais c'était la langue qui donnait cette impression. Un peu aigue, aussi, mais surtout frêle, comme un souffle. " - Il est peut-être Djinn. Ou peut-être perdu." Un grognement de désapprobation se fit entendre. Yamiha décida, avec son sourire joueur qui s'agrandissait, de profiter de l'Etranger comme d'une animation. N'etait-ce pas ce qu'il était ? Elle tapota la Couronne, puis sa poitrine, pour lui indiquer qu'elle était Reine. Et gardant ce sourire un peu hautain, aux coins moqueurs, donna une pichenette sur l'uniforme, puis sur le menton de l'homme, pour lui relever le visage et lui demander ce qu'il était. Un commentaire fusa, sans doute d'un amant de Yamiha et des éclats de rire entourèrent l'homme, incapable de comprendre ce qui se disait. Même la Reine daigna laisser entendre un éclat cristallin, avant de se concentrer sur son jouet du jour. Il mourrait ce soir, pour avoir effrayé la population. Puis parce qu'il était étranger. Et dans le Royaume des Sables, les étrangers n'amènent jamais rien de bon.

Un frisson dévala soudainement sa colonne vertébrale, tandis qu'une grimace mal à l'aise se peignait sur son visage. Elle venait de remarquer le sang, sur l'uniforme. La vision du liquide rougeâtre lui tira un léger grognement. Elle détestait ça. Il ne semblait pas blesser. Son regard allait de la tâche à l'homme, de l'homme à la tâche. Comment pouvait-il avoir du sang sur lui, sans être blessé ? Avait-il tué ? Elle fronça les sourcils et lui désigna la tâche, impérieuse. S'il avait tué, cela changeait tout. Qui ? Pourquoi ? Où ? Ou alors était-ce une blessure qu'elle ne pouvait voir, et elle voulait en ce cas en être certaine. Elle demandait une justification.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: SSiegfried le lundi 11 avril 2016, 21:19:23
Il espérait se réveiller dans son lit. Etait-il parti de son lit ? Il n'en était plus sûr. Ce rêve lui semblait d'une longueur interminable. Ses voyages sont généralement plus courts et intenses, alors que celui-ci s'étire, s'étire, jusqu'à mettre ses nerfs à l'épreuve. Quoiqu'il fut un monstre de patience, il était aisé de briser sa capacité à endurer le temps et les événements, aussi désagréables fussent-ils : Il suffisait de le larguer au soleil, dans un pays où il ne pouvait s'exprimer.

La prison n'était pas un challenge à sa fierté, en revanche. Son orgueil supportait bien d'être incarcéré, entravé, il faisait partie de ces gens qui portaient le métal aux poignets comme une fierté : c'était le signe que quelque part, quelqu'un le voyait comme un danger, et il s'auréolait de ces contraintes qu'on lui imposait, les barreaux et les chaînes, la planche en guise de matelas, le manque de lumière et les yeux inquisiteurs posés sur sa personne. Heureusement, ou malheureusement, on l'en sortait bien vite pour l'amener devant la voix directrice ici, celle qui faisait autorité auprès des gens qu'il a frappé.

Sa surprise fut terne en voyant la souveraine. Non pas qu'elle n'était pas à son goût – au contraire, bien au contraire – mais il trouvait si prévisible que son imagination ou celle du Très Saint Père l'ait mené devant une créature ainsi faite, exquise en tous points, entourée de ses courtisans dont la part féminine aurait très bien pu figurer au tableau de chasse de l'allemand. Mais pourquoi ici ? À quoi rime ce cirque, au final ? Normalement, les illusions dans lesquelles il baigne ont un intérêt, ne serait-ce que pour mettre en relief sa vie réelle, lui rappeler qu'il a oublié certaines de ses valeurs, lui transmettre un message. Quelle est la signification des fastes dans lequel il est plongé ? Pourquoi les mille et une nuits plutôt que Peer Gynt ? Et son esprit, habituellement si aiguisé, n'arrive pas à démêler les mystères de ce rêve. Il a pourtant compris que cette réunion, l'instant présent, était le cœur du problème. Il est temps de s'investir vraiment.

Et le comportement de la Reine lui déplaît. Non pas que la discipline n'est pas une attitude coutumière chez lui, il sait volontiers plier l'échine (On ne grimpe pas dans la hiérarchie sans quelques courbettes), mais celle-ci, en plus d'être illégitime à ses yeux, se montre plus qu'irrespectueuses. Une obéissance se gagne, ma chère, et il compte se faire un devoir de te l'apprendre. Il a compris que son « adversaire » n'était pas une mauvaise bougresse cependant : Elle l'a fait détaché et l'accueille sans hommes d'armes, ce qui lui plaît plutôt. Il se sent reçu comme un diplomate, si ce n'est qu'il est agenouillé face à elle. C'est donc la première chose qu'il fera : Se relever. Siegfried a décidé qu'il serait insoumis jusqu'à ce qu'elle le mérite – et vu le genre de la souveraine, il est peu probable que ça vienne un jour.

Debout, il la domine de sa taille et de son gabarit. Il préfère le rapport de force dans ce sens. Un vague regard aux autres autour de lui. Non, il ne comprend rien à ce qu'il dit. C'est, là encore, inédit : Il parle volontiers aux bêtes et aux hommes, quel que soit leur dialecte, dans ses autres rêves. Tentons.

-Je m'appelle Anton. Je suis... il s'interrompt afin de regarder son uniforme. Je suis capitaine dans la Waffen-SS.

Et à leurs yeux ébahis, moqueurs pour certains, il comprend qu'il n'est pas compris. Il se recule vers le mur. La Reine lui dit quelque chose comme pour protester un peu sèchement, mais il l'ignore prodigieusement. Il passe sur une première tapisserie figurant une scène érotique où une femme à la peau claire chevauche un homme plus bistre, sans doute pour bien différencier leurs membres dans la scène, et autour de ces personnages centraux s'ébattent d'autres couples dans un paysage de jardin. Il marche encore, et tombe sur une scène de bataille. Il repère le héros de la fresque, un grand maure enturbanné, l'épée courbée levée, chevauchant une monture au galop.

Et en posant le doigt dessus, il cherche à montrer sa position. D'une main, il désigne ce qu'il croit être le commandant d'une troupe ; il pose l'autre paume sur son plexus afin qu'elle comprenne que c'est sa position.

-Anton. Je commande une armée.

Et il montre ensuite le reste des fantassins, comme pour signifier qu'il a la main sur tous ces gens-là chez lui. Puis, juste à côté, un poignard trône au mur. Le même que celui qu'on a brandi contre lui. Alors il l'empoigne. Il entend des protestations derrière lui. Les courtisans frémissent, oui, mais savent-ils faire quelque chose ? Il regarde directement la reine qui, elle, ne bronche pas le moins du monde. Elle se contente de le toiser, comme pour dire qu'elle ne le craint pas. Il se rapproche d'elle lentement, menaçant. Juste le temps de la laisser craindre pour sa vie. Avant de l'atteindre, il range l'arme à sa ceinture, en lieu et place du pistolet qu'il lui manque. Vient l'explication de la tâche de sang.

-J'ai cassé la gueule de vos hommes. Il a dû saigner sur mon uniforme. Si je le retrouve, je l'égorge.

Elle ne pige pas. Bon sang. Il montre de l'index la porte, mimant ensuite les armes et le casque de ses soldats, et amorce un coup de poing dans l'air.

-Je peux enlever mes vêtements ? J'ai chaud dans votre putain de pays.

Il demande un accord plus clair en commençant à déboutonner sa veste, l'air interrogatif. Elle ne s'y oppose pas. Alors il ôte lentement sa veste, puis sa chemise. Il est surpris de ne rien trouver dessous. Torse nu, il se sait à son avantage. Bien qu'il répugne à montrer son tatouage à l'intérieur du biceps, simple « A » signifiant son groupe sanguin, il sait le pouvoir qu'il a sur les femmes ainsi peu habillé. C'est aussi un moyen de domination.

-Vous êtes des voix dans ma tête. Si je devais tous vous violer et vous tuer maintenant, ça ne changera rien à la réalité. Je sais que vous me comprenez, parce que vous n'existez que dans mon imagination.

Et soudainement, la reine est prise par le cou. Les courtisans sursautent plus qu'elle. Il sourit. Il lui attrape le poignet gauche, le seul en mesure d'attraper l'arme qu'il porte. Du droit, elle ne l'atteint pas.

-Tu veux jouer avec moi ? Tu veux essayer de m'exciter ? Tu as besoin d'apprendre ta place. Appelle ta garde, que je les massacre.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: Yamiha Mal Ismël le mardi 12 avril 2016, 00:03:25
Le Royaume était un rêve éveillé. Le peu d'étrangers qui avaient gouté à la magie de cet endroit étaient formels ... Ils avaient fait quelques pas dans le Pays des Songes, ils avaient côtoyé les doux nuages de la pensée. Rien ne paraissait réel, ici, les bâtiments étaient de sable chaud et d'or, les murs quand ils tombaient, répandaient au sol une douche précieuse, et les rires des enfants se mêlaient constamment aux gémissements de jouissance des femmes. Peut-être que le Royaume n'était lui-même qu'un mirage, perdu derrière les dunes brûlantes. Parfois, même Yamiha se posait la question. Quand la Princesse avait dû fuir le Royaume, l'image floue du Palais et de ses murailles était restée si longtemps dans sa rétine, qu'elle avait cru y vivre encore. Elle ne voulait pas le quitter, et l'ombre de ce paradis biaisé s'était inscrite dans son esprit, brûlant son coeur, agaçant son impatience. Tout devait lui revenir, cet endroit était sien, elle y vivrait, elle y règnerait et elle y mourrait. D'autres auraient rajouté qu'elle y aimerait, aussi, mais cela lui semblait futile. Rien ne comptait plus que reprendre ce qui lui appartenait, et devenir le mage créant les rêves, la Reine du Royaume. Elle avait combattu ses instincts de survie qui lui répétaient inlassablement de ne pas y retourner, elle avait défié l'autorité familiale et le jugement de ses frères mais finalement, les songes avaient eu raison d'eux et la magie de la Princesse avait terminée le travail, lui offrant le Trône de ce Royaume de luxure et de rêves, de passion et de magie. Tout était toujours plus fort ici, tout était toujours plus étonnant, et Yamiha y avait sa place... Avec elle, on ne savait jamais sur quel pied danser, s'il fait onduler des hanches ou l'emprisonner dans un tango enflammé. C'était donc sans grande surprise que les courtisans eurent le déplaisir de découvrir l'étranger détaché, libéré de ses entraves et lancé sans explication dans ce Royaume de rêve et de coutumes. Personne ne fut surpris, non plus, de le voir se relever sans que La Reine ne bouge d'un cran. Elle avait un courage assez louable, et tous regardaient la scène en retenant leurs souffles, là où l'Orientale continuait de dévorer son fruit.

La Grenade. Le Symbole éhonté du sexe féminin. Elle lui en avait offert un grain, comme pour lui indiquer un sens plus abstrait, mais il l'avait refusé. Très bien, c'était ainsi. Il ne coucherait pas avant sa mort. Il verrait les corps s'ébattre devant lui, il banderait, il désirerait, mais il avait refusé la Grenade ... Il n'aurait donc pas le sexe. C'était sa punition, et Yamiha eut un léger rire, qu'elle étouffa, pour le garder pour elle-même. Punir la faisait toujours rire. Elle ne trouvait jamais ça réellement sérieux. Et d'ailleurs, la scène qui s'offrait à elle, comme un épisode d'un roman visuel, était bien comique. Il se débattait avec la langue, et elle ne pouvait rester neutre. C'était bien trop amusant, bon sang ! Elle se rappelait vaguement un chant étranger, qui faisait écho dans son cerveau un peu vagabond à cette scène étrange. Lui, debout avec son uniforme sortit d'une autre époque, vaguement paumé mais semblant vouloir garder le contrôle d'une situation qui lui échappait... Il était là, voguant dans la pièce, de tapisseries en tapisseries. Et dans l'esprit de Yamiha, les mots se répétaient, inlassablement.

There you go, Cross the seas and weather far from your home... Bien sûr, l'étranger était loin, loin de tout ce qu'on pensait connaître, loin de tout ce qu'on pensait exister. Il représentait à lui seul les frontières toujours plus éloignées des rêves, l'horizon illlimité. Anton, murmurait-il, et le prénom remplaçait l'Inconnu. Anton. Elle faisait glisser sa langue entre ses lèvres pour prononcer l'étrange mot, lentement, le balbutiement ne ressemblant à rien à la première tentative. Alors qu'il explicitait ses titres, sous le regard totalement désintéressé de Yamiha, elle l'écoutait le re-prononcer, ce prénom étrange. A-n-to-ne. Elle avait toujours été douée pour la musique. Fut un temps, où les langues n'étaient que des notes pour elles, des notes avec un sens singulier. Elle prononça le prénom à la perfection, de cette voix si fragile qu'elle en devenait intense. Fight for lore and lust for gold, scuttling towns and ships, risking your life ! Les doux accords de la chanson continuaient lentement de sonner dans la tête de Yamiha, et elle le regardait s'agiter, s'emparer d'une arme, tenter de se faire menaçant. Mais toute cette manipulation théâtrale ne la touchait pas, et elle ne réagit pas, continuant de le fixer comme on jugerait la prestation d'un acteur. La grenade claqua entre ses dents et laissa juter un long filet ensanglanté qui tâchait le dos de la main de la Reine. Il décrivait une bataille, il parlait du sang, et le sourire de la belle s'agrandit simplement, dévoilant sa dentition bien blanche et sa langue bien rouge.

Devil himself could not hold back your lust, braving the seas, heavens and storms. Cursed and doomed by the gods, free to hike... Follow only your desire. Now go skimming the shore, swagging gold, sisappear into horizon Finalement, le voilà qui se déshabillait. La scène avait vraiment de quoi faire sourire. D'ailleurs, Yamiha profitait de son divertissement, dodelinant de la tête doucement, en chantonnant un peu, ses doigts tapotant le sol pour suivre le rythme de la mélodie qui hantait actuellement son esprit. Elle réfléchissait à milles et une éventualités, milles et une raisons pour cet étranger de se trouver là. Bien sûr qu'il avait chaud, il portait des vêtements ... D'Hiver, si l'Hiver avait existé ici. Elle sifflote un peu et finit par relever les yeux vers lui. L'animation devenait bien excitante. Les courtisans parlent, les femmes rient, les sourires se font plus torves et la Reine fait entendre le bruit désagréable de son ongle sur le sol, qui crisse. L'ordre est donné, on quitte la salle et on la laisse avec cet étranger. C'est dangereux, murmure-t-on, car après tout, il ne connait rien de nos coutumes ! Mais la Princesse n'en a rien à faire, elle ordonne, on obéit, et ça sera aussi son cas. Elle le fixe, torse nu. Et un soudain frisson la parcourt. Un frisson de peur, en réalité. La première fois depuis le début de cette entrevue que le sentiment la touche. D'ailleurs une lumière étrange luit maintenant dans les yeux de la beauté orientale, qui reste étonnée, la bouche entrouverte. Elle l'a compris. Trois phrases entières. Elle les a compris, et elle n'en a pas aimé le contenu. Elle le regarde dans les yeux, son souffle s'étant accéléré.

Imagination, rêve, viol. Les pensées de la Reine s'emmêlent, elles deviennent un brouillard intense de surprise et d'incompréhension alors qu'une main l'attrape au cou. Brutalement, elle revient à la réalité, son halètement surpris se bloquant net. La main est chaude autour de sa gorge, elle ressent le contact qui fait frémir tout son corps presque nu, l'éveille, le caresse d'un frisson de désir mêlé à l'appréhension. Quelle réalité ? De quelle réalité parle-t-il ? De la sienne ? Ou de celle de Yamiha ? La position est désagréable, elle se cambre légèrement pour déplacer sa jambe droite, bloquée par ses fesses, et continue de se cambrer, souple, si souple, qu'elle peut libérer ses jambes emprisonnées sous le poids de son propre corps.

" - Je t'ai compris, Anton. Tu es dans ma réalité pour l'instant. Et ici, c'est moi qui commande. Ici, si tu violes ou tues mon Peuple, tu mourras." Sa voix se veut menaçante, mais la main sur sa gorge étouffe un peu ses revendications. L'éclat de panique dans ses yeux est remplacé par son iris noir, si sombre, qui s'allume de colère. Elle fulmine. Elle ne le comprend plus de nouveau, mais le ton de l'homme est dominateur, provocateur. Elle claque brutalement des doigts et un filet de sable attrape simplement l'arme qu'il lui pensait inatteignable, et elle pointe de sa main droite l'homme avec son arme. Il ne faudrait pas qu'il l'oublie, ici, rien n'est inatteignable, rien n'est vrai, rien n'est faux, tout se détruit et se construit, le pouvoir, les alliances ... S'il se croit dans un rêve, il n'en a pas les rennes, ou c'est en tout cas ce que pense que la Princesse des Sables qui laisse retomber le filet de magie au sol, s'éclatant en une flaque de grains. Elle n'a qu'à se concentrer pour créer sa magie, rien de plus simple. Ne pas se laisser emporter par la panique ou par des pensées trop intenses et le pouvoir était à elle. Yamiha glissa la pointe courbée de la lame sur la joue d'Anton et siffla, vipérine et pourtant si langoureuse. " - Yamiha." [/color]Il lui avait donné son prénom, c'était donc son tour.

Les rôles s'inversent, brutalement, la pression de l'arme l'aidant à reprendre le contrôle qu'il essayait de lui retirer. Elle est la Reine, elle le restera. Son souffle est toujours haletant et dévoile l'excitation de la surprise, l'étonnement toujours présent et la peur disparaissant peu à peu. Elle n'a toujours pas appelé de gardes ou sa cours, mais les courtisans sont de retour malgré l'ordre de leur Reine. Ils entrent et font face à cette nouvelle scénette. Une Femme, assise à califourchon, son intimité nue frottant contre le tissu du pantalon de sa victime, un homme, allongé sur le sol torse libre. Des rires, mais on reste loin, la Reine semblant ne pas vouloir qu'on l'aide ou qu'on s'approche. C'est entre Anton et elle, maintenant. L'Etranger à outrepasser les limites et l'horizon de rêves et de songes se referme sur lui, brutalement. " - Tu dois être puni, pour avoir porté la main sur la Princesse du Sable, Anton." Sa voix est de nouveau si claire et enfantine, si légère ... Elle lui ouvre la bouche de force, simplement, avant de commencer à faire couler du sable entre ses lèvres. Son arme est fatale tout autant que sa torture est longue, le sable comme dans un sablier coulant dans la gorge de sa victime en décomptant le temps qu'il lui reste. Elle n'est pourtant pas sadique, Yamiha, mais il a été capricieux ! Et on ne peut pas être plus capricieux qu'elle. Tic, tac. Sa gorge continue de s'emplir, sa trachée de s'obstruer. Tic, tac. Tout au long de la manoeuvre, elle répond à ses questions rhétoriques qu'elle n'aura pas compris. Elle ondule ses hanches, rend le contact entre la prison de tissu et sa chatte nue plus intense, plus joueur, ses mouvements de danseuse accentuant cette pénétration factice, alors qu'elle cambre de nouveau son dos, pour faire joliment vogué ses seins.

Dans la sclérotique des yeux de La Princesse, il y a les rayons brûlants du Soleil qui se reflètent. Elle papillonne d'ailleurs des cils, en levant sa main armée sur son front pour se cacher du Soleil. Le geste lui sera fatal, sans aucun doute. Sa garde est baissée.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: SSiegfried le mardi 12 avril 2016, 01:12:12
Il se sera allongé avec elle, dans cette petite danse sensuelle, lui qui aime tant le rapport de force ne peut décemment la repousser. Il lui ordonnera même de le tuer, si elle l'ose, et elle n'en a pas l'air spécialement réticente : Sans hésitation, elle use de ses pouvoirs (qui étonnent à peine le nazi : Pour lui, on est encore dans une hallucination) pour lentement le porter à l'agonie, espérant sans doute le tuer à terme. Il ne va pas se contenter d'une banale passivité : Les courtisans seront horrifiés de voir que l'étranger ose porter la main sur la princesse, qu'il la gifle une fois, et une deuxième, et à chaque coup elle accentue sa torture, et lui bande comme un cheval, excité à mort qu'il est de se faire caresser, priver de souffle, de pouvoir exercer sa violence et d'entrevoir la mort. Son regard ne démord pas, quand bien même il tousse, quand bien même sa conscience s'étiole à vue d'oeil, il se complaît dans la soutenance de son attention jusqu'à ce que ses pensées se brouillent. Il lutte pour ne pas lutter, contient ses sursauts, reprend sa gorge pour la serrer d'une main dans laquelle il met toute sa force, mais sa poigne ne sera pas plus forte que celle d'un adolescent, et il expire – si on peut le dire ainsi – sur le sol de cette chambre délicieuse, les narines enivrées d'un parfum qui l'excite.

Un cadavre torse nu, exquis, avec une érection de tous les diables si ostentatoire au bas de son corps, et il paraît encore si vivant, si séduisant malgré le sable qui coule de sa bouche grande ouverte, qu'on aurait envie de le chevaucher. Une courtisane suggère de regarder au moins ce qu'il cache, rien que pour voir le gabarit, mais la pauvre ne pourra constater les mensurations : Le temps que Siegfried meurt pour de bon, le monde a disparu.

Et il se réveille de nouveau la gueule dans le sable, et cette fois-ci sa présence est encore plus désagréable.

-Hauptsturmführer ?

Une troupe. L'uniforme de safran, encore. Ils sont une dizaine, et l'un l'aide à le relever.

-Vous êtes ?
-Heraucourt. 33ème division. Qu'est ce que vous faites ici ?
-Comme nous tous. Au service du Reich.
-Je ne savais pas que la Waffen-SS était déployée ici.
-Je suis ici au nom du Sicherheitsdienst, pas de la Waffen.


Pourquoi se chercher ainsi des justifications ? Il pourrait les envoyer balader que ça ne changerait rien à tout ce cirque. Le soleil est à la même place qu'à son arrivée il y a plusieurs heures, et les carcasses de chars sont toujours là.

-Vous avez été décimés par les anglais ?
-Oui. On cherche une compagnie à laquelle se rattacher. On n'a plus de moyens de communication.
-Jetez vos fusils, vous n'en aurez pas besoin. Gardez vos pistolets dans vos étuis. Contentez-vous de me suivre.
-Je peux savoir où nous allons, Hauptsturmführer ?
-Je n'en ai aucune idée. J'essaie de trouver, justement. Vous êtes des personnages-fonctions, fermez-la et suivez-moi.


Et en remontant la colonne de chars sur des kilomètres, en suivant le sifflement lointain provenant de l'horizon trouble, il finira par tomber sur Bagdad, Tripoli, Alger, ou peu importe le nom de cette capitale.


La princesse sera dans son bain. Elle se souvient précisément y avoir déjà été, s'être déjà lavé. Elle se souvient que l'instant d'avant, elle chevauchait un étalon qui avait eu l'outrecuidance de lui manquer de respect dans sa propre chambre ; dans l'eau, une moiteur palpable flotte encore entre ses cuisses. Autour d'elle, la conversation à propos des étrangers qui ont été capturés hier. C'est précisément la même scène, et elle semble être la seule à s'en souvenir. Elle voudrait poser une question, mais une force inconnue l'en empêche.

Au battement de cil suivant, elle est plus ou moins vêtue, le bras tendu vers lui, un fruit de grenade entre les doigts. Cette scène lui est beaucoup trop familière. L'a-t-elle déjà vécue ? Elle n'en est pas sûre. La seule autre solution serait d'une vision de la suite. Va-t-elle le tuer ? La reine semble soudainement troublée et toute la salle s'en rend compte. Siegfried la défie du regard.

Et il mord dans le fruit.

Puis il s'incline, le front touchant le sol comme le plus servile des larbins. En se relevant, il annonce son prénom, puis il montre de loin la tapisserie où figure la scène de combat et se désigne. On connaît le couplet, il est commandant d'armée.

Siegfried pense fermement qu'en tant que produit de son imagination, elle ignore que le film se répète. Elle, de son côté, doit penser la même chose. De nouveau, il se déshabille, et de nouveau, elle veut faire sortir les courtisans, mais l'allemand l'en empêche. Un ordre tonné de sa voix puissante. Qu'ils restent. Et la ceinture saute dans un claquement, puis le pantalon. S'il bande ? Princesse, voyons, ne doutez pas de votre pouvoir de séduction. Et le plus surprenant s'en vient : Il s'agenouille de nouveau, fesses posées sur les talons.

-Je serai le meilleur amant de votre vie, Yamiha.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: Yamiha Mal Ismël le jeudi 14 avril 2016, 15:18:14
Dreaming while my life carries on and I stay behind
يــاليلـي يــاعيــن
Stay behind
يــاليلـي يــاعيــن
I know now
That the time is not on my side and it runs I know
يــاليلـي يــاعيــن
Yes it runs
يــاليلـي يــاعيــن

" - Qui t'a dit que je voulais d'un amant, Anton ?"

Comment pouvait-il connaître son prénom ?

Tout était flou quand elle s'était réveillée. Elle avait la terrible impression d'avoir manqué quelque chose, un détail, ou même une partie de sa journée... Elle avait ce sentiment étrange qu'elle avait réellement raté une partie de sa pensée. Un rêve qui s'était terminé sans réellement avoir commencé ? Cette sensation enivrante d'avoir eu du pouvoir quelques minutes, d'avoir sentit une vie s'échapper. Elle avait l'impression de ressentir encore les gifles sur ses joues, brûlantes, elle semblait encore pouvoir toucher le corps du soldat sous elle, et son érection qui poussait doucement dans son pantalon militaire. La Princesse des Sables paraissait encore haletante de son meurtre, excitée de son assassinat, et sous la douce caresse du désir. Elle regardait simplement devant elle, le mur recouvert de la belle tapisserie érotique. Bien sûr que cette tapisserie du Harem était face à son lit ! Quelle aurait été l'utilité sinon, d'avoir un exemple parfait de la luxure ? Elle était encore endormie et fiévreuse et ressentait la désagréable impression qu'on se jouait d'elle. Elle ne contrôlait pas son rêve, ni les évènements. L'impression se confirma peu à peu alors qu'elle se levait. Mais aujourd'hui, il n'y avait pas qu'un étranger, mais plusieurs. Elle réfléchit un peu, dans son bain, prenant son temps pour glisser ses doigts effilés dans son intimité, gémissant tendrement en se cambrant en arrière, le rêve l'ayant laissé frustrée et étrangement chaude de luxure. Elle revoit un peu les scènes de son songe, elle passe la main sur son cou, elle couine brusquement en accélérant le mouvement de son poignet, elle tremble, elle frissonne, elle glisse encore plus dans son bain, l'eau chaude trempe ses cheveux, elle se courbe, elle jouit. L'image floue et sans visage de l'Inconnu à la langue étrange se reflétant encore dans son esprit. Un sourire exquis se dessine sur ses lèvres fines. Elle fait entrer l'Etranger.

Détaché, libéré. Elle est assise avec ce sentiment de prémonition de plus en plus puissant. Elle mange ses grains de grenade, en tentant d'expliciter son ressentit à une de ses servantes qui ne l'écoute que peu, les yeux rivés sur le visiteur forcé. Le flou artistique que son songe lui avait laissé prend forme. C'est le même. Elle en est certaine, elle en est sûre ! Il est là, devant elle, l'étranger. Son souffle devient plus rapide, elle fronce les sourcils. Un frisson la parcourut, long et langoureux tandis qu'elle le regardait. Elle le dévorait des yeux en réalité, essayant de transposer sa réalité douteuse à cette réalité étrange, comme si tout était faux, totalement faux. Tout reprend pareil, cette langue incompréhensible, ces gestes, ce prénom. Anton. Elle essaie de le prononcer mais cette fois la prononciation juste vient du premier coup. Anton murmure-t-elle en glissant une main sur sa gorge, comme si elle avait du mal à respirer. La main glisse sur ses joues. Elle le connaît, elle l'a déjà vu, elle lui a déjà parlé. Elle l'a tué. Elle ressent encore cette vague mais dangereuse sensation de pouvoir. Elle l'a tué, oui, oui ! Elle s'en rappelle, elle le voit, mort, elle sent encore son érection conte elle. Son mouvement est mécanique quand elle lui propose la grenade. Il va la refuser, elle le fera tuer. Tout semble se reproduire. Elle se rappelle ce conte qu'on lui lisait quand elle était enfant. Bloquée dans le livre, la Princesse de la nuit revivait éternellement la même scène et ne pouvait jamais en échapper, même en changeant tous les paramètres. Quand son amant ne mourrait pas de sa main jalouse, il mourrait de celle de son père, ou de celle d'un garde, ou en tombant de tour, ou en s'étranglant avec un grain de raisin... Et la Princesse s'était enfuie de la mort tragique de l'homme qu'elle aimait en se donnant la mort. Le temps avait pu reprendre quand le sien s'était écoulé. Elle sursaute brusquement quand il mord. Elle sent le grain quittait ses doigt alors que les lèvres de l'homme effleurent sa peau. Elle frémit, assez pour faire ressentir à la cours entière qu'elle est gênée. On se rapproche d'elle, Yamiha fait signe de disparaitre.

Il ignore qu'il n'est qu'un pion d'un de son esprit. Un pion étrange qui vit dans ses rêves. Voilà ce qu'il est, rien de plus, rien de moins. Mais c'est changé. La ligne entre le songe et la réalité est doucement effacée, la Princesse le regarde se déshabiller sans réagir. Pourquoi n'attrapait-il pas une arme ? Pourquoi en l'attaquait-il pas ? Le changement est étrange, un peu soudain, extrême. De la rébellion on passe à la soumission. Il est là, il s'agenouille, nu. Il bande de nouveau. Cette fois, elle le voit le membre qu'elle ne pouvait qu'imaginer quand il était habillé. Elle le voit, elle le caresserait presque, du bout de ses doigts fins. Et elle le comprend. Encore une fois, une phrase échappe à la barrière de la langue. Seulement pour elle, les autres courtisans semblant encore plus perdus qu'avant. On chuchote. La Reine parle-t-elle cette langue étrangère dont personne n'avait entendu parler avant ? Comment l'a-t-elle appris ? Où ? Qui ? La Reine grogne pour les faire taire. Elle est mal à l'aise, elle est paniquée, elle est perdue. Elle a perdu de sa superbe, de son contrôle. La situation lui échappe totalement. Mais brutalement, elle se réveille de cette torpeur. Non, elle doit reprendre les rennes de cette conversation. De ce duel étrange de corps et de mots. Veut-elle d'un amant ? Veut-elle de lui ? Bien sûr. Oui. La réponse est oui, mais elle ne peut pas lui donner son corps sur un plateau d'or. C'est un prisonnier. Un étranger. Elle glisse ses mains dans ses cheveux en se relevant brutalement. Elle le regarde du coin de l'oeil, laissant tomber ses habits au sol, se déshabillant lentement, presque langoureusement, comme pour l'échauffer plus.

" - Ils ne te comprennent pas. Je t'entends. Anton. Tu ne veux pas être dans mon amant. Tu ne voulais pas être mon amant. Tu mens."

La voix de la princesse a quelque chose d’apeuré. Elle n'aime pas ne pas comprendre. Elle finit par se rasseoir, nue, face à lui, mordant dans un nouveau grain. Et finalement, avec un sourire en coin qui se dessinait sur ses lèvres, elle souffla en venant poser un doigt sur son torse, l'autre main relevant le menton du jeune homme pour qu'il la regarde droit dans ses yeux sombres. " - Tu voulais me dominer." Elle le fixe une seconde, et finit par lui sourire, venant mêler ses lèvres aux siennes, lentement, dans un gémissement tendre, sa langue venant chercher celle de Anton, langoureusement, ses lèvres se pressant aux siennes avec un nouveau soupir. Alors qu'elle délaissait la bouche du jeune homme, ses lèvres si douces et chaudes, elle eut un sourire encore plus énigmatique. " - Mais tu es mort." Elle avait cette vision du rêve comme de la réalité, elle avait conscience que quelque chose n'allait pas. Elle ne pouvait mettre le doigt dessus mais ça lui paraissait clair ! Elle se laissa tomber en arrière, s'allongeant dans les coussins, lascivement, le corps offert à cet étranger. " - Tu ne peux pas me dominer. Je te tuerai. Je te tuerai jusqu'à ce que tu ne me domines plus. Comme dans les contes. Jusqu'à ce que quelque chose change." Elle écarte lentement ses jambes pour le laisser monter sur elle, entre ses jambes, comme il veut, librement. Elle passe sa langue sur ses lèvres en souriant lentement, son corps courbé, étiré, l'odeur de cannelle toujours présente.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: SSiegfried le jeudi 14 avril 2016, 22:24:13
Siegfried est un bon militaire. Des états de service impeccables. Ses supérieurs soulignaient surtout sa dévotion, qualité qu'il mettait un point d'honneur à démontrer à chaque occasion. On ne parle pas d'une simple discipline, comme un toutou bien dressé : C'était une promptitude à toujours aller vers ce que désirait la nation, afin de la surprendre, en outrepassant la bureaucratie et ses règles absurdes, à ne pas attendre qu'arrive l'ordre écrit mais bien à user de son intelligence pour être le soldat exemplaire avant qu'on ne lui demande. Alors pensez-vous ! Quand il en vient à devoir demander une autorisation et que sa hiérarchie accepte, c'est avec la fougue de la prime jeunesse qu'il se jette dans l'opération, y mettant tout son cœur et son âme afin de donner le meilleur de sa personne, et d'assurer la victoire à son camp.

Mais pas de précipitation pour autant. La minutie est de mise ici. Il sent l'assemblée tressaillir lorsqu'il se redresse. Le colosse blanc, agréablement bâti et généreusement membré (après tout, on est dans son rêve...) bascule en avant, louvoyant entre ses cuisses comme un renard se faufilant dans une basse-cour. Sa main, en soutien, se pose juste à côté du visage de la Princesse. Le bras tendu sert de pilier à son buste de marbre. Au-dessus d'elle, il retrouve sa position préférée, celle du dominant. Peu importe ce qu'elle peut brandir comme menace, il y a une réalité : Elle est tombée à ses pieds, au champ d'honneur avec ; elle n'en réchappera pas. Elle n'est qu'une donnée dans son plan de bataille qui se déroule à merveille.

-Tant que tu me tueras, rien ne changera.

Là, il est sincère. Pour qu'un rêve s'accomplisse et évite de revenir inlassablement (bien que d'habitude, il n'y a qu'un reboot par nuit), il faut qu'il arrive à tout faire correctement, selon une organisation précise dont il ignore tout et qu'il doit deviner. Siegfried pense donc au 3, constamment, mais n'y trouve pas de rapport. Dans le doute, il sait qu'il doit faire durer la chose le plus longtemps possible, et cela implique nécessairement de ne pas se faire tuer. Alors, oui, tant qu'elle le tuera, elle-même sera prisonnière, mais lui ignore qu'ils sont deux dans cette geôle. Il pense être le seul. Et quand il conseille à Yamiha de ne pas le tuer, c'est en fait à lui qu'il se dit ça, car après tout, ne croit-il pas avoir le contrôle sur cette enfant de luxure ? Elle est un produit de son imagination qu'il peut manipuler, mais surtout sur laquelle il doit influer de manière intelligente, comme on pourrait aisément avec quelques manipulations rendre un jeu plus facile et moins contraignant, mais ce serait tuer son côté ludique et éprouvant. À quoi cela sert-il de jouer, sinon ?

Une main. Dieu qu'elle est froide. Lui-même l'ignorait. A contrario, l'intimité de la princesse semble brûler sa peau. Il ignore cette sensation. Index et majeur entourent sa perle, glissent autour. Son toucher est fusionnel, électrique, il sent sa chatte fondre et frémir sous ses doigts. Délicieuse sensation que d'observer la princesse, droit dans les yeux, se soumettre à son pouvoir, simplement par le plaisir qu'elle retire de ses manipulations. Elle a perdu. Elle a déjà perdu. Quoiqu'il arrive, même si elle parvient à le tuer, elle a perdu, parce qu'elle a goûté au paradis. Elle en désirera de nouveau. S'il ne revient pas, elle se languira, idiote qu'elle se sentira d'avoir ainsi supprimé une prodigieuse source de contentement qu'elle aura tari avant d'en avoir été rassasiée. Lui rira, dans sa réalité – s'il se rappelle de ce rêve. Permettez-lui de jubiler. Encore plus quand, après avoir caressé le clitoris de manière appuyée entre ses deux doigts, il se permet d'enfoncer une phalange dans ses chairs trempées, accueillant volontiers l'intrus qu'il est. Le corps ne ment pas. Qu'elle fasse la fière aussi longtemps qu'elle le souhaite : Elle veut être sa chienne. C'est précisément ces mots qu'il dépose à son oreille, le visage s'étant nivelé vers le sol pour lui dire. Elle comprend chaque syllabe qu'il prononce. Elle pourra enrager : Lui sait que c'est vrai. Il la fait taire avant qu'elle n'ait l'occasion d'émettre la moindre protestation en l'embrassant. Comme l'occidental semble doux, au moins dans ses gestes, quand il la caresse de manière si délicate.

-Essaie de m'éliminer, Princesse. Mais nous savons tous les deux que ça ne doit pas finir ainsi.

Le creux intime de la souveraine se trouve soudainement vide. Sa source de plaisir s'est volatilisée. Sa queue vient prendre sa place. Et là, l'élégance ne sera pas de mise. Le capitaine a décidé de la démonter, et ça commence par une introduction brutale, sans galanterie. La taille massive ne semble pas être un problème, comme si le prénommé Anton était fait pour elle : Il rentre d'un trait, lâchant un bref gémissement de plaisir au passage. Et malgré l'éventuelle douleur, la surprise, la rancoeur qu'elle peut ressentir, disons-le clairement : Son vit est magique. L'orgasme point dès que l'entièreté de sa longueur est enfoncée en elle ; Elle touche du doigt les cieux, découvre un monde qu'elle n'a jamais entrevu. Elle pourra à cet instant légitimement avoir confirmation qu'elle est dans un rêve : Cette sensation est surréaliste, inexistante pour les sublunaires, elle est sans doute de droit pour les démiurges mais ne peut être frôlée par les mortels.

Et soudain, on entend un coup de feu. Elle ne sait sans doute pas ce que c'est, tout juste est-ce un pétard pour elle. Mais lui en a parfaitement conscience. D'autres suivent. On entend des cris. Une cohue. La Princesse veut réagir ? Pas le temps. Siegfried plaque une paume autoritaire sur sa bouche, qui coupe à moitié son souffle au passage. Il se colle à elle, pectoraux contre seins, et tente de retenir l'un de ses poignets, comme s'il pouvait se protéger de ses pouvoirs ainsi.

-Je suis un Übermensch. Je suis le fils d'un dieu. Tu ne peux pas te sortir de là en me tuant. Personne ne peut me tuer définitivement. Pas même une armée. Une misérable princesse comme toi ne peut rien. Même avec sa magie.

L'action commence. Le barreau du militaire entame de profonds vas-et-vients, lents mais violents, prenant un malin plaisir à la frapper de son bassin, marquant un court temps d'arrêt entre chaque pénétration, comme s'il était en train de la punir avec sa queue. Si les courtisans autour s'affolent, lui semble ne pas se départir de sa concentration. Il la regarde, et il l'oblige à le regarder. Qu'elle contemple les iris de l'étranger qui la souille pendant que son peuple se fait massacrer et qu'elle jouit comme une traînée indigne du trône. Emporté par l'élan, ses coups de pilon se font plus vifs, moins saccadés.

-Essaie encore de me tuer, vulgaire pute !

Il hurle, pris dans sa frénésie délirante, déchirant le ventre noble avec son membre impur, et un homme viendra le saisir par la taille pour l'arracher de sa maîtresse, mais le coup de coude qui percute son nez l'envoie valser contre une tapisserie. Et Siegfried ne s'arrête pas. Il veut la démolir. Même si elle essaie de le buter, il continue, comme soudainement invincible. La rage du sexe l'immunise, au moins le temps de finir.

La porte s'ouvre avec fracas. L'Afrikakorps dans toute sa superbe : cinq soldats avec tout juste un pistolet et rien d'autre sur eux. Ils tirent dans le tas, avisent celui qu'ils appellent « Hauptsturmführer ». Des soldats de la princesse arrivent derrière eux, et le combat inégal s'engage. Deux allemands se font néanmoins trancher le bide avant de parvenir à trouer leurs adversaires. D'autres sont appelés en renfort.

Le sang gicle. Les cris. La poudre qui explose. Les ordres dans deux langues différentes.

Et Siegfried s'apprête à jouir à l'intérieur de Yamiha.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: Yamiha Mal Ismël le vendredi 15 avril 2016, 19:18:59
On ne tue pas le Démon. C'était une Légende née en même temps que les Dieux. Le Démon ne se tuait pas, il se détruisait. Le Démon était sortit des Sables quand la ville avait été construite. Mélange de Feu et de Sable, il dévorait les âmes des enfants malhonnêtes. Le Père Fouettard du Royaume, le Démon avait été détruit par le Grand-Père de Yamiha, quand les enlèvements d'enfants S'étaient brusquement arrêté. La réalité était plus sombre. Un Trafic s'était mit en place peu à après la création du Palais. Un trafic d'enfant, relayé et continué sur des générations et des générations... Ils disparaissaient sans laisser de traces, nourrissant les ténèbres, la Violence et la Mort de leurs corps. Le Démon était immortel, écrivait la légende. Des années durant la méthode n'avait pas changé, il devait donc s'agir de l’œuvre d'un Mal Immortel planant sur les Terres ensablées... Le Démon était donc à la tête de ces disparitions. Mais dans ce Royaume des songes, le Démon n'était pas la figure d'un seul mal, il regroupait avec lui toutes les luxures les plus extrêmes, les horreurs, les lubies dévastatrices. Il n'était pas rouge, avec d'horribles cornes et une langue serpentine remplie de venin ... Non. Ici le Démon était charmant, il était dangereusement beau, vivant, violent. Le Démon vivait en chacun des habitants du Royaume, ils pouvaient tous devenir dangereux. Le Démon punirait. La légende se mêlait à d'autres croyances, punitions divines et violences physiques. Pour Yamiha, quelque chose devenait de plus en plus clair, elle avait son Démon devant elle. Un Démon de chair et d'os, représentant tout ce qu'elle aimait et tout ce qui était dangereux, là pour kidnapper le reste d'innocence en elle et lui dévorer son âme. Il est devant elle et elle ne peut retirer ses yeux de sa douce silhouette, de ce corps bâtit parfaitement, celui d'un mâle qui vient récupérer sa récompense. Est-ce le rêve ou la réalité qui la fait frémir si fort ? Réagir si vite ? Elle se perd dans ses présomptions, ses yeux sombres dans ceux du bel éphèbe, les lèvres entrouvertes pour laisser naitre le bout de sa langue joueuse, alors que son sourire calme ne quitte pas ses lèvres. Elle a le souffle légèrement plus rapide, sans doute à cause de cette situation périlleuse. Elle ne la contrôle plus, le pouvoir est passé de ses mains à celles de l'Inconnu. Tout le monde dans la pièce en a conscience, tout le monde sauf Yamiha. La Reine ne l'écoute plus, elle n'écoute plus que les battements rapides de son coeur, et les accents mélodieux de la voix de l'Etranger. Elle n'essaie plus de comprendre ses mots et pourtant tout lui parait clair quand il parle.

Le Démon a raison, n'est-ce pas ? La mort ne résoudrait rien. Le rêve reprend, repart, continue, toujours. Elle est bloquée dans cette réalité tronquée. Il faut qu'elle comprenne ce qu'on veut d'elle. Il faut qu'elle saisisse pourquoi le Sable se joue de son cerveau ainsi. Ca ne peut être qui Lui, après tout, qui lui permet d'entrer dans cette dimension onirique. Il est le Seul avec les Pouvoirs pour créer toute une vie. Pour créer le Démon. Oh douce Luxure, tu seras sa fin ... Voilà ce qu'elle pense lire sur les lèvres humides d'Anton. N'est-ce pas là le message qu'on veut lui inculquer ? Le corps de la belle Reine se cambre doucement, se courbe sous la sensation de ces deux doigts qui viennent découvrir sa peau, son intimité glabre. Son corps est parcouru d'un terrible frisson, qui dévale sa colonne vertébrale doucement courbée et son visage s'empourpre peu à peu. Il passe sur son clitoris percé, joue doucement sur les vagues de son corps, découvre la sensibilité de la Princesse des Sables. Fière, elle l'est. Mais elle ne peut que se soumettre au plaisir. Elle en a toujours été prisonnière mais a finit par accepter. Elle l'accepte aussi, elle entend le gémissement rauque qui s'échappe de ses lèvres alors que sa man se crispe sur un des coussins, sa jambe se levant légèrement, ses muscles se contractant. Elle apprécie son toucher sensible, elle profite de ses mouvements délicats, de son regard brûlant sur sa peau, de ce doigt terriblement froid qui ravive le plaisir. L'humidité de l'intimité de la Princesse ne ment pas, elle est plus que sensible à cet inconnu, son souffle est agité, son corps frémissant. Ses réactions quoique rapides semblent lui tirer un plaisir qui dure, dure ... Elle tourne la tête sur le côté, quand elle entend sa langue étrange lui murmurer des mots qui la scandalisent mais l'excitent tout autant. Son regard se fait plus froid malgré le rouge qui a attaqué ses joues, elle va pour répondre, sa lèvre supérieure se relève dans un petit tic dédaigneux, mais elle est tenue au silence par ce baiser qu'elle ressent passionné quand il n'est qu'une arme pour poser sa domination. Elle perd une main dans la chevelure noire de l'Etranger, elle accentue le baiser, emprisonne ses lèvres, longuement, langoureusement. Bon sang, elle sent son corps chauffer à blanc, elle halète doucement, alors qu'elle l'écoute. Le Démon ne peut pas être tué, il doit être détruit. En pièce. Mentalement, physiquement, il ne doit pas pouvoir se relever. Le tuer n'est pas la solution. Non, il a raison ... Ca ne doit pas finir ainsi. Elle doit trouver sa faiblesse pour détruire le rêve, comme un miroir qu'on éclaterait. Elle doit savoir ce qui lui fait peur, ce qui le fera disparaître dans le Sable. Ce n'est pas la Mort. Alors, elle aussi doit faire durer le temps de leur rencontre, pour le connaître, l'appréhender ... Elle doit savoir. Elle doit tout savoir. Et un gémissement aigu se fait entendre.

Suraigu même, quand il la pénètre, brutalement. Cette fois ce n'est pas une simple courbure de son corps, c'est un cambrement de son dos qui la fait couiner. C'est un rêve, se répète-t-elle, encore et encore alors que son corps la brûle, que la sensation lui parait surréaliste. Se mêlant au plaisir, une sorte intense de frustration, elle griffe le coussin sous elle alors qu'elle relève son bassin pour onduler son corps, gémissant en laissant sa main parcourir le dos du jeune homme, le griffant par la-même occasion, découvrant son dos musclé. Elle gémit, elle couine, elle se tourne, le chibre la défonçant, tout simplement. Elle ne peut pas mettre des mots doux et poétiques sur cette sensation juste passionnée, elle est omnibulée par le membre en elle qui lui tire des réactions intenses. Encore, encore, encore.. Son souffle est rapide, elle va pour se plaquer à lui, venant l'embrasser de nouveau, langoureusement. Elle goute ses lèvres comme on goute à un fruit défendu, elle les savoure alors même qu'il fait preuve d'une violence délicieuse. Et brutalement, elle hoquète alors qu'un bruit se fait entendre.

La situation dérape, elle essaie de se relever, elle se retrouve plaquée contre lui, le souffle coupé, la parole enlevée. Elle perd la notion du temps, elle perd la notion de fierté, elle étouffe presque entre ses mains, l'écoutant. Elle est un Dieu. Elle l'héberge en son sein, il est là contre son coeur, il souffle dans son corps, il mêle sa force au plaisir que l'Etranger crée en elle. Elle n'arrive pas à réfléchir, elle n'arrive pas à se concentrer, elle n'arrive pas à faire appel à sa magie, elle est seulement là, offerte, son corps contre celui de cet inconnu, son souffle rauque se perdant dans sa main alors que ses yeux rencontrent ceux d'Anton. Il y va avec toute sa rage, tout sa colère, toute sa domination. Elle lui griffe le bras de sa main libre, enfonce ses ongles dans sa peau en se cambrant sous les sensations de luxure, sous le spasme qui parcourt son corps entier. Elle se contracte de nouveau, son intimité se pressant autour de ce membre qui la découvre, qui la creuse, qui prend un malin plaisir à mêler violence et plaisir. Sous ses yeux qui la fixent, qui la dévorent, qui la brûlent, qui lui dévorent son âme, Le Démon peut la voir qui jouit, le visage écarlate, la tête ballotant quelques secondes alors qu'elle crie. Son gémissement se mêle aux cris de peur qui remplissent la ville. Elle ne comprend plus ce qui se passe mais elle n'a pas envie de se retirer de cette étreinte brûlante et fiévreuse qui la lie à Anton. Et brutalement, c'est une gifle qui la réveille. Celle douloureuse qu'une servante lui donne quand elle s'effondre, morte, au sol. Elle prend soudain conscience de la situation. Elle essaie vaguement de se défaire de son étreinte, mais rien à faire. Il est là, il tient au dessus d'elle comme un nuage de mauvaise onde, un monstre prêt à la dévorer toute entière, à la marquer à jamais. Elle panique enfin, réellement. Elle réagit dans un grognement assez soudain, mordant d'abord la main qui la maintenait silencieuse. Les deux langues se mélangent dans ses oreilles, elle ne comprend pas les soldats, pouvant toujours entendre Anton sans soucis. Elle ne comprend plus rien, elle vient le mordre à la gorge, brutale, enfonçant ses dents dans la peau fragile de sa nuque, tirant fort, brutalement.

C'est son peuple, son royaume, sa vie. Il n'est rien qu'un songe. Il n'est qu'un rêve. Un putain de rêve ! Dans sa bouche, elle a un bout de peau, la force de sa mâchoire paraissant étrangement forte. Mais peut-être parce que c'est un rêve. Elle ne sait plus démêler la vérité de ses pensées, le songe de la réalité d'Anton. Elle a du sang qui coule sur son menton, elle ressemble à un animal sauvage, les cheveux emmêlés, le souffle court, la poitrine colorée par le sang. Elle grogne, elle grogne comme une chienne en chaleur qui n'accepte pas le mâle. Voilà ce qu'elle est. Et Le Démon le lui démontre, alors qu'elle recrache le bout de chair.

Le gardes ont repris le dessus. Ils s'approchent armés de Yamiha, au sol, ensanglantée et de son amant. Anton n'a pas le temps de répondre, elle fait signe aux gardes de ne pas bouger. Elle le regarde, haletante, le membre encore en elle. Peut-être qu'il a jouit. Peut-être pas. Elle ne s'en aperçoit pas, elle n'est plus consciente de choses si futiles. Elle donne un violent coup de bassin pour le rappeler à l'ordre, pour l'enfoncer de nouveau en elle. Pour le baiser. Son mouvement de reins devient plus langoureux alors qu'elle retourne l'embrasser, ses lèvres remplies de sang sur les siennes, lui laissant le doux plaisir de gouter à son hémoglobine, avant de croquer sa bouche, mordant ses lèvres, déchirant ce qu'elle peut, furieuse. Elle grogne.

" - Je te tuerai, je te tuerai autant qu'il le faudra pour que tu apprennes le respect, je te tuerai, je ne ferai que ça. Je te tuerai toute ma vie s'il le faut. Tu ne contrôleras pas ce rêve. Tu en contrôleras pas cette vie onirique."


Ses dents retrouvent la plaie déjà attaquée, elle mord de nouveau, claquant des doigts. Il sera exécuté d'un coup de lance par derrière. Le temps à Yamiha de découvrir les horreurs qu'il a fait sur sa cours, les armes inconnues, le sang qui a coulé, la luxure entre ses cuisses, le vide quand il meurt, et l'incompréhension. Elle semble glisser de nouveau dans un sommeil étrange et se réveille en chaleur dans son lit, haletante, en plein milieu de la nuit. Elle vient d'être couronnée. Encore. Elle sort du lit, elle s'enroule dans un drap, elle prend son bain alors qu'il fait encore nuit, elle se touche, elle crie, elle gémit. Elle appelle un amant, ils baisent sur le lit, encore, encore mais elle ressent cette terrible frustration. Elle se tourne, elle gémit, le jour est arrivé depuis des heures, elle veut rester dans son lit. Elle ne veut pas sortir. On lui a fait couler un nouveau bain. Elle ne veut pas, murmure-t-elle. Elle ne veut pas. Elle a envie. La luxure ... Le stupre. Le miel. Elle se tourne sur elle-même. Elle reste dans son lit pour cette matinée. Ce n'est pas un rêve. Il n'est pas là.

Elle le regrette.

Elle le désire.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: SSiegfried le vendredi 15 avril 2016, 22:04:00
Réveil.
Sable.
Lassitude.
Cette fois-ci, la troupe est encore autour de lui, mais il y a un personnage en plus. Un homme tout de métal vêtu. Il reconnaît ses bottes blindées, d'abord, avant que ses yeux ne se relèvent jusqu'à son casque. Comme le dieu qu'il incarne, le soleil au firmament est juste derrière sa tête, couvre sa personne d'une aura angélique. La main couverte de fer se tend vers le capitaine afin de l'aider à se relever. Naturellement, Anton s'en saisit.

-Tu es tombé glorieusement, mein Kamerad.
-Mort en baisant, n'est-ce pas ce que nous désirons ?
-Le plus tard possible, à choisir.


L'homme a un uniforme gris-noir très épais. Par-dessus, de nombreuses plaques de métal soudées le protègent des balles et autres impacts généralement nocifs à l'intégrité physique d'un soldat normal. Un équipement d'une trentaine de kilos au bas mot qu'il porte benoîtement comme l'écolier son cartable. Il a le casque réglementaire de l'armée allemande, mais sanglé à celui-ci se trouve un masque d'acier qui cache l'intégralité de son visage, si ce n'est ses yeux, qu'on ne peut malheureusement deviner dans l'obscurité. Il semble un peu plus grand qu'Anton, et sa carrure est dix fois plus impressionnante – c'est l'armure qui fait ça. Le fusil qu'il tient au bout de son bras est d'un genre nouveau. Un bouzin à faire pâlir d'envie les ingénieurs de chez Heckler & Koch. Sur son plexus, on trouve l'aigle nazi en blanc très ostensible. Derrière, l'infanterie se tient prête, silencieuse, sans interrompre le dialogue entre les deux commandants. Si on nommera le premier « Hauptsturmführer », le second se fait appeler, lui, par une autre fonction : « Chevalier ». C'est marque sur le sobre galon gris cousu sur sa manche gauche : « Ritter Siegfried ». Siegfried ?

-Le Père a cru bon de t'envoyer ?
-Non. C'est toi qui a eu l'idée.
-On a de la marche. On parlera plus tard. Tu n'as pas chaud ?
-On est dans ton rêve, Anton. Je ne sens rien.


Ainsi, le « vrai » et « l'autre » remontèrent, pendant des heures, la colonne de char, suivis par des fantomatiques serviteurs de l'Afrikakorps bien silencieux, car ils n'étaient plus des personnages secondaires, mais tertiaires, presque des figurants, et n'avaient donc pas de lignes de dialogue. Les autres, eux, évoquaient leurs mémoires de guerre. C'était un vieux SS parlant à un lui-même idéalisé, qui n'avait jamais vraiment existé que dans les souhaits de l'Etat-Major du Reich, qui s'admiraient mutuellement et parlaient en boucle de choses qu'ils avaient tous deux vécus. Une scène nostalgique et pathétique.

Ils tombèrent sur les soldats. Alors qu'ils se demandèrent comment ils allaient devoir s'y prendre pour se faire capturer cette fois-ci, le Chevalier engagea la discussion dans le dialecte local, à la stupeur d'Anton. Il leur dit sans le moindre accent qu'ils voulaient être menés à la capitale, car ils étaient les ambassadeurs d'une contrée lointaine mais riche. Après quelques palabres, ceux-ci acceptèrent, et leur montrèrent le chemin.

-Kamerad.
-Hm ?
-Nous n'y arriverons pas cette fois-là.
-Pourquoi est-ce que tu dis ça ?
-Je te le dis. C'est tout. Nous allons échouer.
-Tu dois croire en nous.
-Je crois en nous. Mais ce sera pour la prochaine fois.


Et l'homme en armure ne s'y trompa pas : Arrivé devant les portes, une foule de gardes se déployèrent autour d'eux. Avant qu'ils n'aient sortis leurs armes, une pluie de flèche s'abat sur la petite troupe d'allemand, et le seul survivant, bien protégé dans sa carcasse de fer, contemplera son double en uniforme gisant à terre. On pourra l'entendre murmurer « Je te l'avais dit. » avant qu'il ne subisse une nouvelle salve qui, cette fois, parviendra à s'engouffrer par endroit dans les failles de sa carapace. Au même moment, au palais, une princesse anxieuse attendait. Elle avait ordonné que les étrangers qui arrivaient aux murs de sa ville soit immédiatement abattus sans sommation. Et lorsque l'un de ses larbins entre avec fracas pour lui annoncer qu'ils ont été stoppés net sans pouvoir opposer de résistance, sa réalité commence soudain à se brouiller. Elle est lasse. Elle sait qu'elle vient de faire une erreur, et elle le voyait arriver gros comme un hammam.


Réveil, sable, IMMENSE lassitude.

-Tu n'es pas tombé glorieusement, cette fois, mein Kamerad.
-La ferme. On repart.


Siegfried, Siegfried² et le reste de la troupe se remettent en route. Le chemin est connu. Ils ne s'embarrassent pas de parlementer : Ils déciment les éclaireurs. Ils vont jusqu'à la cité seuls. Sans craindre la chaleur et la soif, ils y parviennent, et demandent impérieusement une entrevue avec la reine, sous peine de souffler les murs avec leurs armes de feu, tel Joshua et ses cornes au pied de Jericho. On tremble, car ils ont l'air de Démons – surtout celui intégralement couvert, faisant volontiers penser aux envahisseurs venant du Nord, si ce n'est que celui-ci est encore plus effrayant par l'aura particulière qu'il dégage. On se dépêche d'aller porter le message à la Princesse. Celle-ci commence à fatiguer. Le laisser entrer, pour qu'il recommence comme l'autre fois ? Le tuer, pour que le cycle reparte à zéro ? Elle ordonne qu'on ne les laisse pas pénétrer, sous aucun prétexte. Mais surtout pas les tuer. Juste les empêcher de rentrer. Après avoir hurlé, les allemands prennent acte de la décision de la souveraine. Leur dise de lui transmettre qu'elle le regrettera, parce qu'elle ne peut pas s'échapper ainsi. Et ils font demi-tour.

Cette même nuit, alors qu'elle était parvenue à s'endormir (Ou était-ce seulement un produit de son esprit... Peut-on rêver dans un rêve ?), c'est une main posée violemment sur sa bouche qui la réveille. Son visiteur de nuit est allemand : Elle distingue ses traits grâce au clair de lune qui traverse la fenêtre, n'éclairant qu'un côté de son visage, donnant à sa face déjà pâle un aspect des plus inquiétant. Son violeur est donc nocturne. Il a réussi à l'atteindre jusque dans son intimité. Il est déjà nu, et prodigieusement excité.

-Shhht... Princesse. Tu es à moi. Je vais te faire payer ces morts que tu as osé m'infliger.

Elle se débat. La claque part. Celle-ci est plus violente que toute celle qu'il a pu lui asséner auparavant. Si elle n'est pas calmée, une seconde suit. Le SS a frappé avec les phalanges la seconde fois, et la douleur est autrement plus profonde.

-Calme. Tu vas m'écouter attentivement. Et après, tout te semblera plus clair, tu verras.

Il a l'air sincère. Des silhouettes se meuvent derrière lui : Trois hommes, dont un mastodonte dont elle ne parvient pas à distinguer les traits tant il semble surchargé par des oripeaux massifs qu'elle ne peut voir. Non, ce ne sont pas ses hommes à elle : Ils sont à lui.

-Princesse. Je suis bloqué dans ce monde et tu sembles être ma réponse. Par le passé, j'ai conquis des empires et c'est ce que je m'apprête à faire. Prendre le contrôle, pour servir mon Père, mon Dieu. Tu es désormais ma propriété et je te dépouille de ton pouvoir. Je ne te laisse pas le choix. Jai un but à accomplir ici. Ce but passe par toi. Je ne sais pas comment, mais c'est forcément le cas.

Il se détache d'elle pour poser un pied vers le sol, mais ce n'est pas pour la libérer : Sa poigne a déjà saisi sa chevelure et il l'emporte avec elle comme un simple jouet. Sa force est prodigieuse, elle ne peut matériellement lutter et n'en a pas le temps : Après l'avoir tirée à lui, il la jette au sol. Assis sur le dos princier comme sur une carpette, il applique un épais tissu sur l'ensemble de sa face pour masquer le regard et le souffle de la souveraine. Le nœud à l'arrière de sa tête est fait à la va-vite. Elle cherchera naturellement à s'en détacher ; avant qu'elle n'y parvienne, ses deux poignets sont saisis, liés brutalement dans son dos, si peu délicatement qu'il lui tord les épaules au passage. Les mots qu'il prononce en allemand à ses hommes sont incompréhensibles à elle. Il semble qu'on lui porte assistance afin qu'attacher avec une autre bande de tissu les mains entre elles. Poupée soulevée, buste jeté contre le lit. Elle peut perdre la notion du temps et de l'espace ainsi entravée, privée de sens et ballottée, mais elle ne peut ignorer ce qu'il s'apprête à faire avec elle.

Et il le fait. Il la baise. Il s'enfonce dans son con aussi vite qu'un cavalier enfile sa monture. Sa queue monstrueuse s'enfonce raide en elle, et il la tringle sans attendre, cherchant manifestement à démolir son bassin. La main fermement plongée dans sa chevelure, il lui appuie le visage contre les draps en maltraitant son corps par ses lourds et vifs coups de bassin. Son cul doit encaisser les nombreuses fessées qu'il lui assène, et il la traite de tous les noms qu'elle n'accepte qu'en fantasme, lui grogne qu'elle n'est rien d'autre que sa chienne et qu'elle adore ça. Car, oui, elle adore ça. C'est malsain, pernicieux et humiliant d'aimer ça, mais elle ne pourra pas faire autrement.

Vite fait, bien fait, Siegfried se vide vite en elle. Elle n'a été que l'instrument de son plaisir un instant qui pourra lui paraître fort court – ou beaucoup trop long, selon sa perception. Et parce qu'il est plein de mépris, il se contente de la jeter à terre après l'avoir souillée. Un linge pour essuyer sa sueur.

-Nous prenons le contrôle de ce palais. Elle, elle est notre otage, attachez-la fermement dans un coin de cette chambre et surveillez-la. Si les gardes ne se soumettent pas au matin, ils courent le risque de la voir exécutée sur l'instant. Nous ferons venir ses conseillers ou ses ministres, ceux qui gouvernent avec elle, et ils me prêteront allégeance.

Il découvre tout juste les yeux de Yamiha afin de la regarder dans les yeux.

-Et tu m'y aideras. N'est-ce pas, petite reine putain ?
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: Yamiha Mal Ismël le samedi 16 avril 2016, 18:28:11
Yamiha tourne sur elle-même. Elle ne veut pas d'aide. Non, laissez là ! Elle veut dormir. Elle veut que ça s'arrête. Etes-vous malade ? Non bien sûr que non. Lasse. Elle est lasse et fatiguée, frustrée aussi. Elle n'aime pas cette sensation étrange qui la remplit depuis la dernière mort. Elle en a peur, n'est-ce pas ? Bien sûr. La Princesse a peur de cet inconnu. Elle le désire maintenant mais elle ne veut plus le voir, sentir son parfum, sa peau sous ses doigts, si douce, bon sang ... Le Démon a des charmes que la réalité n'a pas. Et si c'était ça, la punition ? La bloquer éternellement dans un songe, dans un rêve où elle n'a que deux solutions, être frustrée ou être dominée. Elle se lève finalement, donne un ordre, et disparait dans les prisons. Elle y descend, frêlement habillée, l'air froid venant mordre sa peau alors qu'elle se glisse dans les couloirs un peu humides des geôles. Elle demande aux gardes de la laisser passer. Ils hésitent. Mais les étrangers ? Qu'on les tue, murmure-t-elle. Le temps que l'ordre monte, elle fait ouvrir la cellule d'Ashir. Il est méconnaissable. La barbe a poussé sur ses joues, dévore sa gorge, longue et frisée, salie par la poussière et le sable. Les conditions d'enfermement ne sont pas horrifiques, il a de l'eau, de la nourriture, un vrai lit. Quand il la voit, il va pour lui sauter dessus, mais la longue chaine attachée à ses poignets l'empêche. Elle le regarde un instant et glisse sa main sous son menton pour lui relever le visage de force. Il lui crache dessus. Elle soupire. Elle retire le crachat du bout de son doigt et finit par le regarder droit dans les yeux.

" - Ashir ... Je suis bloquée. Aide moi.
- Crève, dictatrice.
- N'utilise pas des mots comme ça, Ashir ...
- Tu l'as tuée, Démon !
- Elle n'était pas enceinte.
- Tu es un monstre, Yamiha. Laisse moi. Crève.
- Je suis bloquée dans ce rêve, je suis bloquée...
- Tu es folle. Voilà ce que tu es. Folle.
- J'ai envie de lui, tu comprends ? J'ai envie de sa queue en moi ...
- Tu es folle ...
- Bien profond, entre mes chairs. Je veux le sentir remuer en moi, je veux sentir son parfum, regouter ses lèvres. Je veux qu'il me baise, tu vois ? Il est dangereux. Il me veut du mal. Et je le veux. Sa queue, putain ! J'ai jamais sentit ça. Je me sens frustrée, frustrée ... Je suis bloquée. Aide moi, Ashir.
- VA CREVER !"


La gifle lui échappe et Ashir se tait, furieux. Elle ne comprend pas. Elle a son bas-ventre qui brûle. Elle relève les yeux quand le brouhaha se fait, lentement. Les étrangers sont aux portes de la ville. Ils vont mourir. Il va mourir. Et ça va encore recommencer. Elle passe sa main dans ses cheveux et finit par se détourner, relachant Ashir qui tombe au sol, en pleurs. Elle mordille sa lèvre inférieure. Princesse. Reine. Démon. Elle l'est devenu. Lentement, elle ouvre la porte, sort, la referme. Elle se tient debout, une main sur la poignée, quand brusquement, elle se relève, haletante. Encore une fois. Elle pleure. Elle pleure, perdue, paniquée par ce retour immédiat au songe. Elle ne veut pas savoir ce qui va se passer aujourd'hui. Dans son lit, elle se tourne, elle se retourne. De nouveau elle fait venir un de ses amants mais le délaisse au bout de quelques minutes. Mauvais, il est mauvais. Elle est frustrée, elle halète, elle plisse les yeux. Non, non ! Il faudrait ... Elle ouvre sa fenêtre, elle regarde le désert. Et si elle fuyait ? Si elle laissait tout tomber et fuyait dans le désert ? Elle souffle. Lentement, très lentement, elle se détourne pour créer quelque chose avec sa magie, le sable devenant dur, comme les murs, arrêtant de s'effriter. Un gode ? La forme pourrait être simplement humaine, mais la Princesse de Luxure essaie de le transformer dans la forme exacte du chibre qui l'obsède. Elle a honte d'elle, d'en arriver à une telle extrémité ... Mais il y a encore des heures à passer avant qu'il n'arrive. Il ne montera pas dans la ville. Il ne sera pas exécuté non plus. Il passera son temps dehors alors que qu'elle se touchera avec un dildo créé par sa magie. Princesse ... N'a-t-il pas raison ? Elle se regarde dans un miroir ... Il a raison, bien sûr. Yamiha est sa chienne. La belle orientale finit par soupirer, de nouveau. Elle est lasse, bien sûr. Mais c'est bien pire que ça. Elle part de sa chambre, elle va en pleine nuit dans un des Salons Princiers pour aller se baigner dans la petite piscine intérieure. Elle se masturbe, elle s'empale sur ce membre qu'elle a tenté de faire ressembler à celui d'Anton, elle gémit, elle couine, elle jouit. Une fois. Deux fois. Trois fois. Au matin, on la retrouve endormie là, ou peut-être simplement épuisée par la rage et la colère. On n'ose pas la réveiller, on la laisse dans sa piscine avec ce dildo. Les amants sont hués, la princesse doit se faire plaisir elle même, ne peut pas profiter des hommes ...

La journée passe difficilement. Ils sont partit. Ils sont partit ? Alors ... C'est finit ? Est-elle toujours dans un rêve ? Elle jette le jouet, il s'éclate en poussière et tombe par terrer, petit tas de poussière. Elle ne sait plus se repérer dans le songe ou la réalité. Elle se couche tard, difficilement et ne s'endort pas. Ou du moins, le croit-elle ... Quand brutalement, elle est tirée de ce qui ressemblait à un sommeil léger par une main qui lui coupe la parole. Son coeur bat la chamade. Bam, bam. Bam, bam, bam. Son corps se réchauffe. Il est là. Il a traversé une ville entière, des gardes, des servants pour venir la trouver. Pourquoi n'a-t-elle pas peur ? Bam, bam. Non, non, ce n'est pas de la peur. C'est de l'excitation. Elle le sait, elle gémit un peu alors qu'elle hésite. Mais elle ne mord pas. Elle se débat seulement, avant de sentir sa joue lui brûler, sa tête se fracassant contre un coussin. Alors qu'elle va pour mordre, le coup est plus violent et lui arrache un cri aigu. Elle sent une larme de douleur, de honte, de plaisir, elle ne sait plus, elle la sent seulement qui coule sur sa joue. Elle halète. Bam, bam. Elle tourne un peu la tête, assez pour froncer les sourcils. La lune se reflète sur une armure. Il n'est pas seul. Elle est bloquée. Elle grogne, elle essaie de parler, elle est maintenue muette par la main de son amant Allemand. Ses lèvres qui frôlent sa peau ... Pourquoi aime-t-elle ça ? Elle sent ses lèvres qui se pressent sur la paume de la main d'Anton, comme si elle essayait de l'embrasser. Elle voudrait que ça soit ses lèvres. Et brutalement, elle l'entend s'expliquer. Non. C'est son rêve. C'est elle qui est bloquée. Elle grogne, elle essaie de se relever, elle se courbe, son corps si souple se tortille pour essayer d'échapper à la poigne du soldat mais elle n'y arrive pas.

Non, ça ne passe pas par elle. Il se trompe. Ca passe par lui. Elle doit ... Elle doit faire quelque chose. L'arrêter ! C'est son rêve, son songe, son royaume. Bam, bam. Il ne peut pas prendre le pouvoir. Elle a déjà prit le pouvoir de force ici. On ne peut pas le faire encore et encore... Cet endroit lui appartient. A elle. A la Princesse des Sables. La Reine tombe au sol, brutalement. Et tout s'enchaine. Attachée, baillonnée, étouffée. Les sensations sont accentuées, elle ne sait d'où viennent les caresses, elle ne sait ce qui se passe, elle se sent prise, brutalement, violée, ou peut-être est-elle consentante ? N'es-ce pas ce qu'ont l'air de dire ses hanches qui ondulent contre le bassin violent et brutal du militaire ? Elle gémit, elle cherche son souffle qu'elle ne trouve jamais, elle sent ses muscles engourdis, elle grogne, elle gémit, elle jouit. Han, par tous les Dieux. La Princesse attendait ça depuis la veille, des heures, des jours, des rêves, elle ne sait pas, mais elle attendait cette queue en elle. Elle se contracte autour alors qu'elle sent le souffle lui manquer Bam, bam... Bam, bam, bam. Elle va mourir. Elle va mourir en se faisant violer par un étranger dans sa chambre. Sa tête lui fait mal, le manque d'oxygène la rend encore plus sensible, et l'excitation devient irrépressible. Comment peut-elle aimer ça ?! Elle n'essaie plus de comprendre. Elle subit ou profite, elle le sent jouir en elle, se vider. La chaleur qui lui dévorait le bas-ventre semble se calmer enfin, elle tremble, le corps parcouru de frisson et de léger spasme, cherchant à respirer à tout prix sans trouver de quoi reprendre son souffle. La torture est terrible, elle a l'impression de mourir sans y arriver, de mourir de plaisir et de honte, soumise et humiliée. Ne peut-elle deviner que ce n'est que le début ? Elle le sait.

Et ça l'excite, au fond. La Princesse, sale princesse. Si peu de pudeur, un corps de courtisane du Harem du Roi ... Elle tombe au sol, roule sur le côté, les mains remplies de sang. Elle s'est déchiré les paumes avec ses ongles pendant l'ébat violent. Elle saigne et tache ses fesses de son propre sang, finissant par sentir la semence entre ses cuisses couler le long de sa jambe. Elle est écarlate, ou blanche de manque d'oxygène, elle se sent brûlante et pourtant son corps est gelé dans les extrémités, le sang ayant du mal à revenir. Il lui faut de l'air. Elle mord dans le vide, dans le tissu en haletant mais rien n'y fait, elle se mord la lèvre au sang, elle se la blesse assez profondément dans un petit cri étouffé. Elle pleure. Bam, bam ... Elle retrouve la vue. Soudainement. Ses yeux sombres, humides et rougis, se perdent dans ceux de l'Allemand alors qu'elle recule le visage. Prendre le contrôle de son royaume. Elle essaie de cracher, mais la salive est bloquée par le tissu. Seuls ses yeux prouvent la colère qui la parcourt alors qu'elle relève assez le visage pour lui donner un coup dans le front, dans un gémissement qui semble être son dernier tant l'air lui manque. Elle s’assomme plus qu'elle ne lui fait de mal et finit par fermer les yeux, pour ne plus le voir. Elle l'aidera, de gré ou de force. Ses yeux sont de nouveau couverts. Elle sent Anton qui dort à quelques mètres d'elle.

Elle reconnaît son parfum, bien sûr. Elle a envie de venir se blottir contre lui pour finir sa nuit. Il est perdu dans un songe, lui aussi. Pourquoi se détester quand ils étaient dans le même bordel, hein ? Il pourra sentir la silhouette fine et si fragile, si légère de la Princesse couler sur lui pendant la nuit. Sa tête contre sa cuisse, le souffle toujours corrompu par le tissu devant son visage. Elle dormira là, pendant la fin de cette nuit. Ses mains, remplies de sang s'activent cependant pendant ces longues heures. Son souffle rauque est concentré. Elle joue pendant toute la nuit. Au matin, les gardes sont étouffés. Ils l'ont été, un à un. Mais Anton est vivant. La Reine des Sables dort, difficilement, avec son coeur qui continue de battre à toute vitesse. Elle ne s'est pas calmée depuis. Elle se tourne doucement, sa tête dans le ventre du militaire alors qu'elle se réveille un peu. Pourquoi vit-il ? S'il se pose la question, la réponse apparait simplement ... Yamiha est épuisée. Elle a du mal à se reposer, mais elle a le corps engourdi, les muscles contractés pour aucune raison, des frissons et des geignements. Utiliser sa magie la fatigue et elle l'a gardé en vie. Tous sont morts, sauf le chevalier étrange, tout d'acier créé. Le corps de la Princesse se cambre assez brutalement alors qu'elle se réveille, la tête entre les cuisses de son ennemi. "Hrrm.."
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: SSiegfried le dimanche 17 avril 2016, 00:55:12
Le réveil est étrange. Il n'a pas l'impression d'avoir dormi. La sensation est la même qu'après ses traversées du désert, où des heures sont passées sans qu'il soit véritablement sûr qu'elles aient existé. Un moment où il doit retrouver la réalité de la non-réalité, et parvenir à comprendre qu'il n'est pas encore réveillé. Ô malheur, il se trouve toujours dans cette dimension onirique qui ne souhaite pas lui lâcher les bottes. Et la Princesse est là. Dans une position des plus soumises. Il constate qu'elle a encore le bâillon qu'il lui a imposé la veille, et la libère de cette prison. Faiblesse d'âme, sans doute. Siegfried est debout, près de lui. Il lui désigne d'une main désolée les nombreux cadavres qui parsèment la chambre. La porte est entrouverte, et il y en a d'autres dans l'entrée. Et une cohue. Des gardes. Des nobles. Que se passe-t-il dans cet endroit ? Ils ont peur. Certains se sont déjà exilés du palais, ayant pris leurs quartiers ailleurs en attendant que les envahisseurs surprises soient délogés. Siegfried les a stoppé en tentant de parlementer... Mais ils n'en ont cure. Qu'ont-ils fait de leur tyran ?! Comme souffrant d'un Stockholm, ils sont très inquiets pour elle. Et sont prêts à charger de force.

-Nous sommes seuls ici. Les survivants sont ceux qui nous attendent dans le désert.
-Qui les a tué ?
-Elle.


Anton observe la princesse qui, malgré son air peu réveillé, respire la crainte et la haine de se voir ainsi désignée. Oui, elle les a tué. Oui, elle en est fière. Oui, elle accepte la sanction. Anton n'en doute pas.

-Viens. J'apprécie les adversaires qui continuent à se battre malgré la défaite. Mais je considère que le fait que tu m'aies laissé tranquille est un aveu de soumission. Tu n'as pas touché à ton propriétaire. J'apprécie.

Il l'écarte de lui et se lève afin de la traîner par la chevelure sur le sol jusqu'à l'entrée. Le chevalier veut le protéger en se tenant devant lui mais le véritable protagoniste l'écarte. Il apparaît nu devant un parterre de courtisans, et une haie de militaires prêt à l'exécuter. Mais ils voient leur souveraine entre ses mains. Abattue. Incapable de se rebeller visiblement.

-Traduis pour eux, Kamerad. Je tiendrai audience dans une heure dans votre salle du trône. Je demanderai l'allégeance de tous ceux qui sont subordonnés à la princesse. Ceux qui fuiront ou refuseront seront pourchassés et tués. Ceux qui tenteront de me prendre le pouvoir verront Yamiha exécutée, et eux avec. Je suis un Dieu et nul ne doit me défier. Je dirige désormais cet endroit.

Et la porte claque. Il lâche aussitôt sa captive afin de se diriger vers un soldat mort qu'il dépouille de son arme et d'une ration de nourriture. Le mastodonte de métal, resté devant l'entrée, l'empêche de fuir si elle en avant l'intention. Non, il n'a aucun plan. Il demande où est-ce qu'il peut faire une toilette sommaire histoire de se débarrasser de sa sueur, chose dont il s'occupera en moins de cinq minutes comme un bon militaire, puis enfilera son uniforme de la Waffen-SS.


-Bien. Tu traduis toujours, Kamerad ?
-Jawohl.
-Parfait. Donc, je suis ici pour entendre vos questions. Vous pouvez me demander ou me faire remarquer ce que vous désirez, je ne prendrais pas de sanctions contre vous. En revanche, à la fin de cette entrevue, tous ceux qui ne me jureront pas fidélité termineront en geôle en attente d'être tués. Je vous écoute.


Il avait juré à Yamiha qu'il lui trouverait une tenue indécente, et elle, moqueuse, avait prétendu qu'elle était l'indécence même et qu'il n'y parviendrait pas. Elle s'était prise une claque pour l'insolence, puis il avait relevé le défi. Pari gagné, Princesse ? Lui, Anton, était sur le trône. Son double d'acier était à ses côtés, debout, avec sa sulfateuse entre les mains, le visage toujours couvert. Les restants de l'Afrikakorps sont autour. Quant à elle, elle n'était pas si loin de lui : Attachée à une colonnade, les mains enchaînées vers l'arrière, de même pour les chevilles, contraintes dans une position accroupie. Il lui avait trouvé un pantalon épais, bouffant sur la fin, très oriental, ainsi qu'en haut une tunique moulante comme pas deux, histoire de bien mettre en valeur ses formes. Elle était gantée, voilée, chaussée, ses yeux couverts, ses cheveux strictement attachés. On pourrait ainsi penser à l'évocation de cette description qu'il avait souhaité la rendre le plus chaste possible, et ainsi peut-être était-ce la marque de l'indécence pour elle ! Mais non. Anton avait fait découper deux endroits stratégiques : Ses seins, son entrejambe. Ainsi, seuls ses attributs considérés comme sexuels ressortaient de toute la parure bleue dont elle était recouverte. Cruel, il lui avait enfoncé la poignée d'une dague dans la chatte, en ayant préalablement planté le bout dans un livre qu'il avait mis sous elle ; elle était ainsi empalée en permanence, et le peu de marge de manœuvre qu'elle avait pour bouger l'empêchant de s'en dépétrer. Un dernier détail, non des moindres : Bien qu'il avait mis, comme pour signifier la pudeur, un carré de satin transparent sur la partie inférieure de son visage, on distinguait nettement dessous une bouche grande ouverte qui ne voulait se refermer. Sans doute la maintenait-il ainsi grâce à un anneau que les visiteurs alentours ne voyaient pas, derrière ses dents ou vers sa mâchoire, peu importe le procédé, ils ne pouvaient le voir. Les plus proches verront de la bave s'échapper de cette gueule béante, prête à recevoir tout ce qu'on voudra bien y mettre sans pouvoir protester. Et si jamais, d'ailleurs, elle en venait à émettre le moindre son pour s'immiscer dans la discussion sérieuse qui s'annonce, le protecteur allemand est prêt à se jeter sur elle pour la saisir par le collier et l'étrangler quelques secondes histoire de la faire taire. C'est un trophée qu'il exhibe, et il en est plus que fier. Et le silence glaçant qui s'installe témoigne d'ailleurs de la gêne qui règne dans l'assemblée. Celle-ci est constituée de la plupart des magistrats du palais, du petit cadre fonctionnaire au responsable des finances, avec la garnison de ses sous-fifres conseillers en première ligne, son cabinet, les ministres qu'elle ne consulte jamais, à qui elle fait tout exécuter sans qu'ils n'aient droit de broncher. Et après un long moment de flottement où Anton prend son mal en patience, c'est l'un d'eux qui s'avance.

-Nous voulons vous partager nos inquiétudes que nous pensons légitimes. Vous annexez notre contrée ? Au profit d'un autre royaume ?
-Non. Je règne personnellement. En mon nom. Je vous ai dit que j'étais un dieu, et qu'il me faut un empire sur lequel avoir la main.
-Vous... renversez la monarchie ?
-Y a-t-il une monarchie à renverser ? La putain a-t-elle des enfants que je dois faire exécuter ?
-Pas des enfants... des frères. Une famille.
-Qu'ils soient amenés. Je ne leur ferai aucun mal.
-Ils sont emprisonnés... majesté. Devons-nous vous appeler ainsi ?
-Comme il vous plaira. Considérez-moi comme celui qui gouverne, oui. Pourquoi sont-ils emprisonnés ?
-La princesse a p...
-« La putain ».
-Pardonnez-moi. La « putain » a pris le pouvoir et a écarté sa famille.
-Qu'on me les amène quand même, je réglerais ça avec eux. Autre chose ?


Nouveau silence. Un autre conseiller s'avance.

-Que va-t-il advenir du royaume ?
-Craignez-vous pour votre population et votre argent ?
-Le devons-nous ?
-Non. En toute honnêteté, je n'ai aucune volonté d'être un chef omniprésent. Y a-t-il beaucoup d'affaires à régler ?
-Pas vraiment... Mais auparavant, la... putain gérait tout.
-À quoi serviez-vous ?


Ils se regardent.

-Très bien. Je veux un document résumant la position de chacun. Vous prendrez les décisions collectivement désormais, et je donnerai mon aval à chacune d'elle. J'espère que cela vous va.
-Oh... et bien, oui ! C'est plus que nous n'en aurions demandés...
-Parfait. Suivant ?


Puisque personne ne bouge, c'est à Anton de se lever. Il se dirige vers sa captive et s'y accroupit. Elle entend ses pas, sent sa présence. Elle sait qu'il est là. Il passe d'abord une main sur ses seins : Ses doigts, délicats, parcourent sa peau si douce, effleurent les tétons, passant au passage sur les chaînes. Il va d'ailleurs, sans forcer, tirer sur eux ; non pas pour lui faire mal, mais pour dépétrer le métal de sous la tenue qu'il lui a fait enfiler de force, afin que les maillons pendent un peu plus. Puis  sa main descend en caressant son ventre par-dessus le tissu jusqu'à atteindre son entrejambe. Il caresse son clitoris du revers du pouce, use du reste pour déplacer malicieusement dans son con la poignée de la lame d'avant en arrière. « Cela te plaît, petite salope ? » lui murmure-t-il. Son esprit sadique reprend doucement le dessus. Lorsqu'il reprend les chaînes en main, c'est cette fois-ci pour soumettre les aréoles au supplice, de manière légère tout d'abord, tirant juste dessus pour qu'elle ressente une gêne, puis accentuant, se complaisant à l'entendre gémir. « Et si je te les arrache, vas-tu jouir ? » et il tire encore. Elle a mal. La chair si sensible menace de rompre. L'autre main va enjôler le clitoris percé, se concentrant bien cette fois-ci dessus. « Tu sais, je ne suis pas fan de ces modifications corporelles. Mais tu auras ta dose quand même, puisque tu adores ça. ». Et soudain, une voix derrière lui.

-Je me dois de vous remercier.

Anton tourne la tête.

-Nous subissons depuis quelques temps un règne qui nous déplaît. Notre peuple a été pris dans la tourmente d'un simple jeu de pouvoir. Et cela fait longtemps que des décisions n'ont pas été prises pour le bien commun. Je ne sais pas si vous êtes un bon souverain, mais j'affirme sans crainte de me tromper que vous serez meilleur qu'elle. Je prierais pour vous ce soir, et les jours suivants. Sachez que même si certains refusent de se l'avouer, nous devons tous être d'accord avec ça.

Cocasse. Avant de se relever, l'allemand mordille doucement la joue couverte de la déchue, puis se redresse.

-Puisque nous sommes tous au point là-dessus, je vous ordonne de poser un genou à terre et de baisser la tête en signe d'allégeance. Après ce serment de fidélité, nous commencerons à travailler à une nouvelle voie pour ce pays.

Et après un lourd bruissement de tissu dans la salle, Yamiha sent une main virile qui lui ôte le bandeau de ses yeux ; après avoir été éblouie un court instant par le soleil, elle verra la foule assemblée qui montre la nuque à Anton, avec la plus grande des déférences. Il lui enlève aussi le voile, ôte l'anneau de métal relié aux lanières de cuir qui le maintiennent afin qu'elle puisse parler.

-Je veux t'entendre jurer allégeance aussi, reine putain.

L'écho de Siegfried qui traduit à ses précédents subordonnés, derrière, est la rengaine d'une phrase qu'elle n'aurait pas voulu entendre deux fois.


-Elle est à vous.

C'était le soir. On avait accordé aux prisonniers royaux de se laver, de porter des vêtements neufs, d'occuper une vraie chambre collectivement de laquelle ils ne pouvaient sortir. On ne les avait pas tenus informés des événements, si ce n'est que « la situation a changé ici ». Et pendant le coucher du soleil, l'armure était venus les chercher pour les mener dans le lit royal. Un Anton complètement nu les attendait. Il les fit asseoir sur les sièges qui leur était réservé. Yamiha était sur le lit, tête basse. Une chaîne avait été rajoutée à son collier pour la lier à l'un des baldaquins. Elle était nue. Et ainsi, la première chose que le traducteur leur signifia, c'est ça : Elle était à eux.

-Pas tout de suite. Aujourd'hui, je vais juste accomplir un acte de pouvoir. Et vous expliquer un peu les choses. J'ai pris le pouvoir. Votre sœur est ma chienne et désormais elle ne gouverne plus.

Il finit rapidement sa toilette avec le pot d'eau tiède qu'on lui avait amené, puis va s'asseoir juste face à eux, juste à côté du lit, afin de poser une main sur la chevelure de la princesse.

-Suce-moi. Maintenant. Si tu y mets assez de dévotion et si tu me supplies assez pour, je te baiserais devant eux. Je te laisserais même jouir. Refuse, et je te bat toute la nuit. Je sais que tu crèves d'envie de prendre ma queue.

À leur surprise collective, ce qu'il disait n'était pas traduit, et elle le comprenait pourtant parfaitement. Il en revient à eux. Et même si elle a commencé à s'exécuter, il continuera à parler normalement.

-Je disais. J'ai le pouvoir. J'ai entendu dire que vous aviez des griefs contre elle. Entendons-nous bien : Je ne vais pas trancher le conflit en votre faveur pour le moment. Mais je ne compte pas rester longtemps ici. Je vais vous offrir un régime plus agréable pour votre confinement. Vous allez être traités avec les égards dus à votre rang. Et quand dans quelques jours ou semaines je partirais, pas longtemps rassurez-vous, je vous libérerais et vous pourrez régler ça entre vous, en famille, de manière intelligente. Je ne demande en échange que votre coopération. Et cela passe par ce que je disais au début : Elle est à vous. Je compte vous la prêter, et vous allez pouvoir lui faire subir tous les sévices que vous désirerez. Ne la tuez pas, simplement, je veux la récupérer en vie. Cela vous permettra de défouler votre haine contre elle. Sur ce ! Que ceux qui ne veulent pas assister à la saillie s'en aillent.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: Yamiha Mal Ismël le dimanche 17 avril 2016, 21:49:12
"Je suis un Dieu et nul ne doit me défier." "Ton propriétaire." "Je dirige cet endroit." "La putain." "La Princesse Putain." La Putain. Il appuyait sur ses mots. Elle se sentait mal. Elle avait perdu le gout du sang, le gout du vin, le temps, la réalité, le songe. Tout était mêlé dans cette torture humiliante. La Putain pleurait. Elle avait pleuré, comme la pauvre gamine paumé qu'elle était au final, elle avait pleuré. Des heures. Des minutes peut-être ? Quelques secondes tout au plus. Elle ne savait pas, mais elle avait pleuré. Elle sentait ses joues fiévreuses et un peu contractées à cause des larmes salées qui avaient coulé le long de ses lèvres. Elle avait pleuré. De perdre son pouvoir ? Nan. Elle n'avait pas non plus pleuré quand il l'avait exhibée, humiliée, recrée. Une poupée qu'il avait lentement mais surement remodelée. Les habits la rabaissaient, bien sûr. La position lui faisait mal. Oui. La pénétration ? Par tous les Dieux, elle le haïssait. Mais non, ce n'était pas pour ça qu'elle pleurait, malgré la sensation affreuse d'être utilisée comme un objet, prise par une dague qui semblait lui creuser l'entrejambe, même en étant mince et courte. La Princesse Putain pleurait de rage. Elle pleurait de frustration. Elle pleurait de colère. Ses gémissements et ses geignements étaient rendus silencieux par l'horreur qu'il lui avait mit en bouche. Sa mâchoire lui faisait mal, et son souffle calmé depuis quelques heures était de nouveau un peu rauque et aléatoire, ses grognements intenses ... Elle était à bout. Elle était proche d'une crise de nerf bien méritée après 3 reboot de sa vie et de son songe, et une soumission qui voulait lui apprendre l'humilité. La seule chose qu'elle apprenait ici, c'était que les Etrangers étaient les hommes les plus affreux. Et qu'elle aimait ça. Elle adorait ça. Etre une poupée ? Ca l'excitait. La couverture du livre sous elle en était la preuve directe de son excitation, trempée de sa cyprine. Son corps fragile et sensible était parcourut de frissons, de frémissements. La pointe de ses tétons durcies, son dos légèrement cambré et son regard allant des sujets à Anton, d'Anton aux sujets ... Elle était abandonnée par ceux qui avaient fait semblant de l'aimer. Bien sûr, elle aurait pu y réfléchir avant. Mais elle n'avait jamais été une véritable dictatrice. N'est-ce pas ? Elle n'avait jamais été cruelle, elle n'avait jamais été sadique. Et pourtant, ils lui crachaient dessus sans aucune honte, sans y réfléchir. Ils le faisaient naturellement. Ils n'avaient pas peur de lui ? Non. Apparemment non. Elle était humiliée, rabaissée au rang de servante sexuelle, montrée comme une poupée de chaire et de sexe, enchainée à sa luxure et au stupre de sa salive et de sa cyprine. Yamiha n'avait plus de titre. Elle n'avait plus de libre-arbitre. Elle était dominée par sa propre envie, son propre désir, sa faiblesse de femme. Il en jouait, il jouait avec son corps comme avec son esprit. S'il n'était que les vapeurs d'un rêve, elle aurait voulu que ce rêve continue toute sa vie. Elle aurait voulu comprendre ce qui lui arrivait. Mais non. A moitié consciente -peut-être le plaisir trop fort, ou la rage, ou le manque de sommeil et l'épuisement de sa magie-, elle fut brutalement tirée de ses fantasmes quand il fut à ses côtés. Et son corps se réveilla brusquement.

Elle se courba doucement en arrière alors qu'elle sent sa main dans ses cheveux, sur sa peau qui frémit. La Putain essaya de mordre dans l'air, avant de se cambrer brutalement, ses ongles s'enfonçant de nouveau dans ses paumes, lui déchirant encore une fois la peau, le sang coulant sur ses pieds nus. Il lui fait mal, il lui fait mal mais putain il lui fait du bien en même temps. Elle grogne, elle grogne en râlant, en geignant .. Et brutalement un cri lui échappe. Il tire. Il tire encore plus. Elle crie, elle crie bon sang. Il tire, il veut la faire craquer, elle le supplie. Ses mots ne sortent pas, mais intérieurement elle le supplie d'arrêter. Elle a peur, elle a mal, elle souffre et elle aime ça. Yamiha se courbe encore plus. Est-ce qu'elle va jouir ? Putain oui. Bon sang, oui, elle va jouir. Elle halète, elle frissonne. Il arrête à quelques secondes d'un orgasme qui l'aurait fait pleurer de honte. Elle jouira en bougeant très doucement sur la dague alors qu'il s'éloigne pour écouter un des courtisans. Elle halète. Elle sent encore ses dents sur sa joue et elle se blottit contre la colonnade. Quand elle aura de nouveau droit à la vue, la vision lui parait affreuse. Elle a tout perdu. Elle relève la tête vers lui. Elle crache à son visage, toute cette salive accumulée, elle grogne et a du mal à parler. La machoire encore douloureuse, elle prend quelques secondes pour répondre.

" - J'espère que tu pourriras dans ce rêve toute ta vie. Que tu vas y perdre ta clarté d'esprit et que tu vas crever de lassitude. Et que tu finiras à genoux dans le Sable, qu'il te rentrera dans les pores et que tu revivras chaque jour la plus affreuse des morts. Maintenant, va jouir ailleurs. Je ne me soumettrai pas à ton pouvoir. Ni à ton corps. Ni à ta queue. Je ne me soumettrai pas."


Elle ne sait plus trop ce qu'il se passe. Quand elle revient réellement à elle, elle est nue. Elle voit ses frères. Ils la regardent, Ashir semblent être comblé par la vue de sa soeur, humiliée, attachée, à quatre pattes sur un lit, la tête baissée. Est-ce qu'elle réfléchit ? Elle joue de ses mains sur les draps qu'elle griffe. Ses mains ont été de nouveau soignées. Elle a été lavée. Ses cuisses sont propres, ses cheveux libres caressant ses reins. La pièce est remplie de sable. Un petit drap léger de sable, un peu comme si une fenêtre avait été ouverte et que la neige brûlante était entrée. Mais il n'y avait pas de vent, juste de la magie. Quand elle l'entend, Nashar semble grogner un peu. Il passe la main dans ses cheveux et dans sa barbe nouvellement coupée. Il a prit de l'âge, peut-être plus qu'Ashir. Ils sont jumeaux mais ne se ressemblent plus, en ce jour-ci. Yamiha relève les yeux vers lui. Il la dévore de ses pupilles bleus. Il a toujours adoré son corps. Il a toujours été excité par ses seins, par son nez effilé aussi. Il a toujours été purement excité par elle. Et si confiant. Si amoureux, au final. Il ne peut contenir la rage qui l'emporte. La colère contre cet inconnu qui joue avec sa soeur ainsi, la jalousie de ne pas être à sa place et cette rage intérieure contre sa cadette. Il finit par soupirer alors qu'il écoute Anton. Ses yeux restent fixés au corps de sa soeur. Elle se courbe doucement, s'étire lentement. C'est une féline qui gémit très tendrement quand il passe sa main sur sa chevelure. Elle s'étire encore plus et finit par se glisser entre les cuisses du jeune homme, au sol, à genoux. Elle aurait pu prier un Dieu, mais sa dévotion va au membre qui l'a rendu folle. Elle glisse lentement sa langue sur le gland et le lèche pendant quelques seconde, tournant la tête vers Nashar. Ashir écoute simplement l'Etranger. Nashar baisse les yeux. Cette vision le fait frémir.

Les lèvres de Yamiha finissent par se presser contre le membre, le gland découvrant ses joues alors qu'elle gémit un peu. Et le sable se met en mouvement, doucement. D'abord il se faufile dans les vêtements de ses frères. Il entoure doucement la gorge d'Ashir alors que la langue de Yamiha entoure la chair du chibre. Elle laisse entendre un doux gémissement tandis que Nashar tente de se défaire de l'emprise du sable sur son membre. Elle masturbe ses frères, alors qu'une de ses mains caressent les testicules de son militaire. Ashir manque d'air, étranglé autant par le sable que par l'érection qu'elle chauffe en l'étouffant dans son pantalon en même temps, douloureusement. Elle commence des mouvements plus intenses, plus passionnés, plus langoureux. Elle se perd dans une fellation bien dévouée. Lentement, le souffle de Nashar devient de plus en plus rauque, alors qu'il se crispe sur le dossier, plissant les yeux. Ashir manque de plus en plus de souffle sans pour autant être en danger de mort, son érection étant de plus en plus douloureuse, à peine caressée par le sable, juste assez pour la maintenir. Et ses lèvres deviennent de plus en plus pressantes, Yamiha encore plus amusée par la situation. Elle grogne un peu, finalement, alors qu'elle relève les yeux vers son Allemand, puis vers Nashar qui se cambre dans une jouissance assez brûlante. Il halète. Il voit le regard de sa soeur. La langue qu'ils parlent est un dialecte encore différent. C'est une langue d'enfance, qu'ils ont créés tous les deux. Même Ashir ne la connaît pas. Elle mélange des mots inventés et des mots avec des sens différents. Alors qu'elle revient lécher le membre d'Anton, sa magie continuant de frustrer Ashir, alors qu'elle soupirait.

" - Tue le. Fais le... Regarde ce qu'il me fait. Regarde ce qu'il me fait alors que tu es obligé de sentir du sable sur ton vit ... Tu vois ?" Ses mots sont rapides, sifflants, avant qu'elle ne reprenne le membre en gorge profonde, brutalement, geignant un peu alors qu'elle se cambrait en arrière, frissonnante. Nashar baissa les yeux. Non. Elle avait encore tellement de pouvoir sur lui. Elle lui lança un dernier regard avant de se concentrer sur sa fellation. Elle gémit un peu et voit Nashar qui se lève. Il a la main qui tremble mais finit par se rasseoir. Elle parait étonnée. Elle hoquète un peu. La prise sur Ashir se desserre d'un coup, la magie s'évapore au sol. Même lui vient de l'abandonner, assez lachement d'ailleurs. Dans leur langue personnelle, il grogne, doucement.

" - Tu m'as emprisonné. J'espère qu'il t'étouffera avec du sperme."
Elle rougit brutalement, recrache le membre, haletante, tombe en arrière sur le dos, recule de quelques pas, sur les fesses, paniquée. Elle parait à bout. Elle pleure de nouveau. Elle est pathétique, bien sûr. Alors qu'il gratte sa barbe, il se tourne doucement vers le chevalier en armure. " - Je disais ... La voir subir de votre main est un plaisir." Yamiha gémit légèrement. Elle semble vouloir s'enfuir brutalement, se relevant, tirant sur les liens, se blessant de nouveau, comme un animal paniqué et pris au piège. Elle a eu de l'espoir en voyant son frère. Elle se sent comme punie pour des choses qu'elle ne comprenait plus. Elle tire sur les chaines, ses poignets de plus en plus ensanglantés.

" - CREVE ! Crève... Crève. Crève ..." Et assez brutalement, le sable encore présent dans la pièce devient une tornade, ou du moins, la Reine tente de faire paraître sa magie plus forte qu'elle ne l'est. Sa panique ou sa rage, sa colère... Sa peur. Sa honte. Son humiliation.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: SSiegfried le lundi 18 avril 2016, 01:15:06
Il déteste ne pas comprendre. Le regard vers le chevalier en armure lui confirme qu'il ne fait pas exprès de ne pas traduire, mais bien qu'ils se parlent entre eux d'une manière qu'il ne peut pas comprendre. Pourquoi ne le peut-il pas, se demande-t-il soudain ? Après tout, le parler local est censé être inconnu des deux allemands, indifféremment, puisque l'un est l'autre. Et pourquoi s'amuser à les torturer et les faire jouir comme ça ? Quel est son intérêt ? Trop de questions. Alors qu'il se trouve en pleine réflexion, troublée par la divine fellation qu'il lui impose, la chienne se renverse en entendant les mots de son frère. La situation commence à lui échapper. Il sent la rébellion dans ses yeux. Il se dresse de son siège en voyant le sable s'agiter, cherchant à reprendre immédiatement le contrôle de la situation. Il hurle le nom de son double qui n'avait pas attendu ce signal pour se jeter sur les parents de Yamiha, les prendre par la nuque et les éloigner à plusieurs mètres comme des poupées jusqu'à la porte, avec une facilité déconcertante. Ils sont plaqués contre le mur à côté de l'entrée. L'avertissement de ne pas bouger n'est pas écouté par Nashar qui porte un coup de coude dans le buste du mastodonte, et le porteur du coup se fera plus mal que l'autre. Aucun des deux ne verra Anton maîtriser la Princesse en lui entourant le cou d'un bras pour l'étrangler, puis porter un coup sec sur son crâne afin de l'assommer. Le sable se calme aussitôt, malgré le fait qu'elle est encore consciente, juste sonnée. Ca suffira.

Les deux frères, après ordre, sont emmenés tous deux dans une salle à l'autre bout du palais aménagée avec un lit chacun, des fenêtres condamnées et deux gardes constamment avec eux pour couvrir la seule sortie. Au moins, ça vaut mieux que les geôles. Quant à Yamiha, elle est jetée sur le lit. Va-t-il être cruel ? Violent ? À la manière dont il appuie ses phalanges droites contre sa paume gauche, elle entrevoit bien sûr les coups qu'il pourrait lui porter. Il la regarde dans les yeux un long moment. Son assaut commencera par son cou. À sa surprise, sans doute, il va... détacher la chaîne qui la maintient au baldaquin.

Et se rassied. Visiblement, l'érection pas satisfaite ne le dérange pas plus que ça. Elle doit comprendre qu'il est au-dessus d'une considération futile devant une matière plus importante que ça.

-Tu es consciente. Comme moi. Tu es consciente de ce que nous vivons. Tu es bloquée ici comme moi. Alors je vais t'apprendre comment ça marche.

Siegfried est de retour. Il demande un plateau de fruit, un peu de viande, cuite si ces sauvages savent ce que ça signifie, et beaucoup d'eau. Le chevalier s'empresse de transmettre la demande au premier larbin qu'il trouvera.

-Mon père, Dieu de la connaissance, joue avec moi. Il m'emmène la nuit dans des lieux que je n'ai pas choisi. J'ai passé la moitié de mes nuits à revivre mon passé. À essayer de comprendre mes erreurs, à voir comment l'avenir aurait été différent si j'avais agit autrement. Parfois, il m'envoie dans les rêves d'autres gens, afin de les changer eux. Si tu es l'élue du jour, je t'en félicite.

Le plateau de fruit est déjà prêt. La viande arrivera après. Il fait déposer le mets sur le lit afin qu'elle puisse en disposer, et lui indique de se servir. L'eau suit. Il dit à Siegfried de piocher dans les amants de Yamiha afin de lui trouver une amante pour la nuit, il saura en prendre une à son goût.

-S'il m'a envoyé ici, c'est pour une raison. Je n'ai aucune idée de pourquoi et je m'en fous bien. Je compte me défouler le temps de le découvrir. Et toi, tu es coincée avec moi jusqu'à ce que je trouve un moyen de sortir. Essaie de me tuer. Fais-nous recommencer la boucle. Tu seras folle avant moi. Tu es une petite putain d'une vingtaine d'années qui succombe misérablement à son plaisir. Je suis un surhomme d'un siècle qui met à genoux des empires avec la seule force de sa main. Tu es un insecte devant moi. Une simple chienne qui vit pour se faire baiser. Et tant que tu ne seras pas docile, je ne traiterai comme un sac à foutre et un souffre-douleur.

Sur ce, il se relève et sort de la pièce, nu. Lorsqu'il revient cinq minutes plus tard, c'est avec l'une des courtisanes au bras. Le chevalier en armure est chargé de mettre un bâillon à la princesse et de lui ligoter les poignets. Et, tenue debout par le monstre duquel elle ne peut s'échapper, immobile comme une statue de pierre, elle devra regarder Siegfried saillir son amante qui, d'abord réticente, y prend vite un plaisir fou. L'amant est infatigable et la scène dure des heures. Elle gémit, hurle son plaisir, il jouit, s'arrête pour manger, elle demande la permission d'en avoir aussi, ils commencent à jouer avec la nourriture, retournent baiser comme des animaux dans tous les sens. Elle est si volontaire qu'en pleine nuit, pendant un nouvel ébat, il lui demandera si elle veut qu'un de ses amis la rejoigne, et c'est tout naturellement qu'ils font venir un autre amant du harem princier pour qu'à deux, ils s'enfilent la donzelle qui n'en sera que plus ravie.

Au matin, pourtant, Yamiha a l'impression que seules quelques minutes sont passées, comme si toute la nuit était passée en accélérée. Son corps est à bout. Le chevalier la serre toujours contre lui pour l'empêcher de bouger. Siegfried se réveille avec la fille dans les bras. Il l'embrasse sur le front. Lui dit qu'ils se revoient ce soir, et qu'elle amène une amie. Et sort sans un regard à l'ex-souveraine.

Celle-ci ira dans un cachot. Ainsi est-ce sa sanction ? À l'endroit même où étaient gardés ses frères, elle prend place. Mains complètement entravées, bandeau sur les yeux, gardes qui n'hésiteront pas à lui foutre leurs bottes dans le ventre dès qu'elle tente d'user de sa magie. Qu'elle les tue : D'autres arrivent.

Il faudra deux jours pour qu'on vienne la chercher. Fin d'après-midi. Sans qu'on lui demande son avis, elle est menée dans une salle qu'elle ne verra pas, simplement afin qu'on prenne des mesures d'elle. Elle entend Siegfried parler avec quatre hommes. Ils parlent tannerie, métallurgie, joaillerie. Elle est un objet. Elle n'a pas le droit à la parole. Le lendemain, elle aura droit de voir les ébats de l'Übermensch avec trois de ses anciennes courtisanes. Elle passera à la suite de cela quatre jours au cachot, quatre jours qui passent en un clignement d'oeil, mais qui pèseront malgré tout sur son esprit.

Pour la première fois, elle sera désentravée. Elle prendra un premier vrai repas, mieux que le peu de subsistance qu'on lui forçait à avaler une fois par jour auparavant. Elle aura droit d'être maquillée et parfumée. Un luxe. Présentable, elle sera emmenée dans son ancienne chambre, où l'allemand l'attend avec un étalage spécialement préparé pour elle.

Il y a, disposé de manière carrée mais totalement mélangé, tout un artisanat de cuir, de métal et de bijoux. Si elle peut vaguement comprendre l'utilité de double menottes en cuir semblant faites pour attacher ensemble poignets et chevilles, ou ces chaînes attachées à un manche comme pour servir de fouet ou de laisse, certains objets lui paraîtront étranges, comme cet artefact d'acier en forme de goutte aux bords plus larges. Visiblement, il avait fait travailler les petits entrepreneurs locaux.

-J'avais fait tout ça pour toi. Et puis Siegfried m'a rappelé quelque chose. Je m'accroche trop à ce royaume alors que ce n'est en rien ma quête. Je vais remettre l'un de tes frères sur le trône. Je n'ai aucune prétention à être roi.

On frappe à la porte. La désormais « préférée » officielle de Siegfried s'approche, embrasse sa main avec dévotion. Et sans le moindre respect, elle bouscule l'ancienne princesse afin de s'extasier devant les objets qu'il lui avait réservé.

-Qu'est ce que c'est, majesté ?!
-C'était pour la Putain. Mais je vais te les garder. Va t'installer.
-Puis-je commencer à m'occuper de vous ?...
-Fais donc.


Et elle s'agenouille illico afin de défaire la braguette de son uniforme, d'avaler la queue à peine dure qu'elle avait attrapé dessous. La vitesse d'exécution arrache un soupir de plaisir à l'allemand, avant qu'il n'ouvre de nouveau les yeux vers son interlocutrice initiale.

-Pardon. Je crois que nous en avons fini. À moins que tu ne veuilles me tuer maintenant, nous allons te confiner dans une vraie chambre en attendant que tout cela soit fini. Tu ne me reverras plus. Au revoir, Yamiha.
-Au revoir, Putain.


Ca, c'est la courtisane qui reprenait son souffle pour faire un clin d'oeil à la Princesse. Et hop, elle retourne à son oeuvre.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: Yamiha Mal Ismël le lundi 18 avril 2016, 15:01:32
La Putain. La putain... Putain. Putain.

" - Bon Sang, Yam' ! Tu le connais par coeur ce morceau. Arrête d'être capricieuse comme ça.
- Mais Ishmaël ... Je n'ai pas envie. J'ai envie de danser. J'ai envie de crier, de tourner, de rire ! J'ai pas envie de jouer. J'ai mal aux doigts, j'ai mal au bras, j'ai mal au menton. Je veux juste tourner, tourner, tourner, et faire entendre les grelots de mon coeur. Je veux rire, rire, rire et partager ma joie de vivre au monde entier. Papa préfèrerait que je danse pour ... Pour l'anniversaire de Maman.
- C'est aussi le tien. C'est le tien, avant d'être celui de la mort de Maman. Essaie une dernière fois. Pour moi. Allez, s'il te plaît ! C'est encore un de tes caprices. Si je le dis à Ashir, qu'est-ce qu'il va penser ? Qu'il a raison, comme d'habitude. Que tu fais toujours à tête, sans écouter l'avis des autres. Que tu ne prends jamais en compte ce qu'on te dit. Que tu es bête et têtue."
Elle baisse les yeux. Elle attrape l'instrument, dans un lourd soupir. Elle a mal à la tête. Elle glisse l'instrument sous son menton, le bloque avec le poids de sa tête, regardant longuement les cordes étalées devant elle. Elle pince le Ré, lentement, du deuxième doigt, pose l'archet sur la corde, fait sonner l'instrument, vibre. Tout se mélange dans sa tête, les notes, les mots, les souvenirs ... " - Un, deux, trois ... Et quatre." Il lui fait signe de commencer. Elle joue. Une minute, deux, son corps vogue doucement en suivant les lignes de notes, elle ondule légèrement, la voix de son frère Ainé se perd dans la mélodie. C'est un beau duo. Puis, brutalement, l'instrument tombe au sol, se désaccorde, se casse, une cheville disparaissant sous le lit, une corde volant, le chevalet se fracassant. L'archet rejoint le drame, il se casse en deux. Le souffle de la musicienne est haletant et tremblant, elle recule.

" - YAMIHA ! Mais ... ! QUELLE CONNE TU FAIS ! PUTAIN !"


Putain, La putain, putain. Tout va trop vite. Consciente, inconsciente, assommée, apprendre, éducation, manger. Elle ne répondra à rien, ni aux menaces, ni aux moqueries, ni aux provocations, ni à la peur qui lui dévore le ventre. Tout va trop vie, trop lentement, trop brusquement, trop langoureusement. Elle souffre, elle souffle, elle pleure, elle gémit, elle crie, elle grogne, elle est attachée, prisonnière, prisonnière de ses propres pulsions, de ses propres geôles. Elle mange parfois, elle recrache souvent, elle vomit, elle peine à respirer, à parler. Elle ne comprend plus. Putain, La putain ... Putain.

" - Comment ça, danser ? Non ! Refais faire un violon, il faut qu'elle joue. Elle a de l'or dans les mains quand elle joue. Elle ferait pleurer le Démon.
- Elle ne veut pas. De toute manière, j'ai été appelé par ma Garnison. Je ne serais pas là pour l'Anniversaire de Yamiha.
- C'est l'Anniversaire de Maman. Je m'occuperai de ça. Comme d'habitude, c'est moi qui m'occupe d'elle. Il faut la marier. Je le répète encore et encore et personne ne m'écoute. On voit bien que ce n'est pas vous qui la portez à bout de bras. Elle ne sait pas gérer. Elle ne sait pas se gérer.
- Elle est intelligente.
- Elle est butée. Elle n'a pas de limite. Elle ne sait pas quand s'arrêter, elle ne sait pas quand s'avouer vaincue. Même sexuellement, elle va préférer ...
- Depuis quand tu la baises ? C'est pas toi qui a toujours été contre le système des coutumes ? Mm ?
- Ce n'est pas le soucis. Ca sera sa perte. Il faut la marier.
- Trouve lui un mari. Vu son corps et son visage, demain elle est fiancée.
- Vu son caractère et sa magie, demain elle est veuve."
Le rire franc des deux frères se fit entendre. Yamiha était derrière le rideau, elle écoutait, curieuse. Cela fera sa perte ... Elle s'étala lentement en arrière, la tête dans le vide, le sol à des mètres plus bas. Elle regarde le sable, le soleil. Elle se courbe un peu plus, joue dangereusement avec l'équilibre. Elle est jeune, insouciante. Ils peuvent dire ce qu'ils veulent. Un jour elle aura le pouvoir, un jour elle saura se gérer et elle régnera sur ce royaume. Il sera le Sien, elle y fera ce qu'elle voudra. Et Le Sable sera fier d'elle. Elle sourit, se relève à la force de ses abdos, grogne légèrement en se prenant la tête dans le voile. Elle s'emmêle quelques instants, sous le regard étonné d'Ashir. Il s'approche sans un bruit, l'entoure de ses bras, la bloquant dans le rideau, comme dans une toile, la gardant prisonnière en riant un peu. Il l'embrasse dans le gorge, elle frémit. " - T'es un peu une garce, en vrai. T'écoutes tout, et tu changes rien. Tu sais ce que je dirais, si t'étais pas ma soeur ? Que t'es une putain, Yamiha... Tu provoques, tu ondules des hanches, tu baises et tu fais des caprices. Ca marche avec Nashar, ça... Pas avec moi." Il lui donne une tape sur les fesses en la délaissant aussi brutalement qu'il l'avait attrapé.

Le temps passe aussi vite qu'un clignement d'oeil, mais reste la souffrance de mois à être maltraitée. Elle ne sait même plus pourquoi elle a mérité ça. La Princesse Yamiha est perdue. Il la brise, physiquement. Son corps est une loque, elle a mal aux poignets. D'ailleurs, ses mains ne sont plus que de la peau morte, des croutes, du sang, des blessures. Elle a tout tenté, elle est toujours là. Mentalement ? Elle est épuisée. Est-elle brisée ? Elle n'est pas sûre. Elle a si mal à la tête, en réalité. Elle est recroquevillée en boule, dans un coin de sa cellule. Elle entendra seulement du bruit, les yeux toujours recouverts. Le cliquetis continue. On n'ouvre cependant pas sa cellule. Elle entend seulement une voix qui lui est familière. Elle frémit, relève la tête, gémit de douleur. Autodestructrice, sans pour autant être assez courageuse pour utiliser sa magie contre elle-même, elle est blessée, elle est tremblante. Elle l'entend. Il a une voix un peu mélancolique, un peu attristée. Yamiha ne comprend pas comment il a eu la liberté de venir ici. Peut-être l'a-t-il prise de force, cette liberté ? Elle ne répondra pas. Là encore, elle se mure dans un silence têtu. Elle aurait du mal à parler, après tout, ses lèvres sont gercées, et un mouvement les fait craqueler, saigner. Elle a tiré la peau de ses lippes, en pleurs. Elle s'est fait mal pour combattre sa frustration. Il l'a rendu folle de plaisir, folle d'excitation et maintenant elle est abandonnée à sa luxure, au stupre qui coule dans ses veines, sans pouvoir se contenter. Il lui a fait gouter à cette espèce de jouissance parfaite, pour la retirer totalement de ce piédestal divin. Il l'a monté au ciel orgasmique, pour se mêler au Sable et à la Souffrance, et l'a finalement fait rouler au sol, dans la boue et la terre, prêt des cercueils et des cadavres.

" - Arrête de combattre. Tu as eu tort. Arrête de combattre Yamiha. Tu mérites ce qui t'arrives. Il peut tout changer. Tu peux retrouver un peu d'honneur. Laisse toi aller, qu'est-ce que ça te coute ? Tu en as envie. J'ai vu comme tu l'as sucé... Putain, Yam', tu es stupide. Je t'avais jamais vu sucé un mec comme ça. Tu étais passionnée. Tu bouffais cette queue comme si c'était ton biberon. Tu étais folle. Et maintenant, tu préfères te faire crever dans un ...
- Je ne vais pas crever. Ca va continuer. Ca va continuer encore et encore.
Elle a mal. " - Je fais ce que je veux. Je ne veux pas me soumettre à ...
- Tu es déjà soumise. Tu lui es soumise corps et âme. Tu ne fais pas ce que tu veux, tu es prisonnière de cet homme, tout au fond de toi, tu es folle de lui. Je ne sais pas ce qu'il t'a fait mais c'est clair. Il n'y a que toi pour ne pas le voir. C'est ridicule. A chaque fois que tu veux faire ce que tu veux ... Tu t'enfonces. Tu creuses. Laisse toi aller...
- J'suis pas une putain ...
- Tu es une Putain."


Elle pleure. Elle sera de nouveau à la lumière du jour, brutalement. Il lui faut de longues minutes pour se réhabituer au Soleil. Il lui brûle les pupilles, elle baisse les yeux sur les objets. Elle ne semble pas particulièrement excitée par la situation. Elle fixe les objets, elle pourrait presque les frôler mais on ne lui laisse pas le temps. Il parle. Elle l'écoute, vaguement. Son frère a raison, non, au fond ? N'est-elle pas une putain, à la fin ? Ne le désire-t-elle pas ? Elle sent son bas-ventre qui la brûle, son souffle qui s'accélère, en crescendo, son corps qui frémit, son visage qui s'enfièvre. Elle recule un peu. Elle a peur de ses objets comme de leur impact sur elle. Elle a peur de ses réactions. Elle baisse les yeux. L'horrible voix de la courtisane lui perce les tympans. Elle s'était habituée au silence des cachots, pas aux futiles cris d'une femme qui avait vendu son corps pour monter dans un palais de sable et de poussière. Elle se laissera poussée sur le côté, comme inconsciente de ce qui passait autour d'elle. Elle se laissera humiliée par la courtisane, avant de relever la tête pour l'avoir sucer le membre avec passion. Quelques secondes plus tard, la femme git au sol. Elle a encore une main ballante sur le vit, mais elle est morte. Totalement. Elle a été étouffée, sans un mot, sans un geste. Un regard. La Princesse tourne doucement la tête vers Anton, le regardant de ses yeux sombres. Elle passe la main dans ses cheveux qu'on avait attaché, pour les libérer. Ils viennent doucement s'emmêler et jouer entre ses reins, longs, soyeux, brillants.

" - Nous n'en avons pas finit." Elle glisse sa main sur le cuir d'un collier qu'il a créé pour elle. Doucement ses hanches ondulent devant lui, son corps en rythme se mettant à bouger très doucement pour suivre la mélodie d'une chanson qu'elle susurre, de sa voix frêle et fragile. Les échos de l'air oriental se perde dans la chambre royale, ses jambes créant un mouvement lascif d'avant en arrière, son dos se cambre, son corps s'enivre de la danse qu'elle attaque, langoureusement, claquant ses doigts pour taper la mesure. La scène est étrange mais diablement excitante à voir, ce corps pourtant fragilisé retrouvant de son agilité pour s'harmoniser aux élans de la voix de la Princesse. Elle fera d'abord tomber son collier d'or, ayant détaché les piercing à ses seins, d'un mouvement rapide, alors qu'elle tourne sur elle-même pour faire voler les voiles ocres de la tenue qu'on lui aura fait enfiler de force. Le haut, un simple voile orangé qui cachait ses seins comme l'aurait fait une brassière, retrouve bientôt le sol lui aussi, pour libérer les deux orbes qui s'agitent mollement en suivant les tressaillements d'épaule de la belle. Elle joue de son corps comme d'un instrument, sa voix fluette devenant rauque comme si elle comptait une chanson de plus en plus sombre. Son corps frissonne, s'éveille, elle frémit et lentement il peut la voire refermer le collier de cuir sur sa gorge fragile, attrapant la laisse dans sa main alors qu'elle s'avance vers lui. Le bas, bouffant, est resserré au niveau de ses mollets, dans les tons rosés, en fine soie. Une ceinture cliquetante avait été rajoutée à ses hanches, ceinture qu'elle détache pour la faire doucement glisser contre sa peau. Elle s'en sert comme le ferait un toréador, cachant sa poitrine avec dans des mouvements langoureux, rythmant les paroles étranges de sa chanson avec le doux grelot du tissu. Il faudra encore quelques secondes de cette danse érotique et purement orientale pour que le pantalon tombe au sol, rejoint par le dernier bout de tissu. Le seul bijou qu'elle porte, c'est ce collier de cuir qui pourrait tout aussi bien la marquer au fer blanc d'un "C" de chienne.

" - Tu vois ... Etranger. C'est ça, le charme oriental. Pas la pute d'une Putain." Le mot lui brûle les lèvres mais elle le prononce tout de même. La chambre est de nouveau silencieuse, un profond silence. Avant la tempête, le temps s'arrête. Elle lui tend finalement le bout de la laisse, presque docile, avec cet éclat excitant de défi qui lui dans la sclérotique de ses yeux sombres. Elle se laisse glisser au sol, décalant d'un mouvement le corps de la courtisane. Son corps nu, offert et sensible, se cale de nouveau entre les cuisses de l'Allemand. Est-ce de la pure soumission ? Ne désobéit-elle pas quand même ? Elle ne sait plus. Elle glisse sa langue sur le membre durci par la courtisane et son travail baclé. Là où elle était rapide, la princesse est langoureuse, ses mouvements sont plus indolents et languissants. Mais pourtant, elle le lèche puis gobe à nouveau le membre avec un tel plaisir, ses pommettes rougissant à nouveau alors qu'elle laisse entendre un gémissement.

" - Si je suis une Putain, alors je veux être la tienne."
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: SSiegfried le lundi 18 avril 2016, 19:40:48
Est-il satisfait ? Il faudrait d'abord voir ce qu'est la satisfaction. Qu'est ce que la satisfaction ? C'est un état de grâce personnel, un bonheur plus ou moins intense de voir son désir s'accomplir. Généralement, plus haute et longue est l'attente, plus la satisfaction est grande. En cela, on ne pourra que postuler de l'immodérée satisfaction qu'il éprouve. Pourtant, il ne se sent pas heureux. Quelque chose ne va pas, quelque chose qui ne tourne pas rond. On le voit froncer les sourcils quand elle s'exécute, croiser les bras. Le SS a une plastique superbe, et cette posture impérieuse lui donne l'air d'une statue à l'entrée d'un bâtiment officiel allemand, dans la plus pure tradition de l'art fasciste... Si ce n'est ce mât dressé, qui ne daigne pas se reposer, particulièrement pendant la danse qu'on lui offre. Le retour dans le cocon d'une bouche avide et brûlante ne semble pas le dérider pour autant : Raide il est et raide il reste, à tous les sens du terme cependant, ce qui est à la fois un encouragement et une réprimande. Elle ressentira la déception, peut-être, de le voir s'extirper d'elle en éloignant son bassin et tenant son front.

-Crois-tu vraiment pouvoir t'en tirer comme ça ? Tu rêves. Tu as fait une immense erreur. Une erreur que je ne te pardonnerai jamais.

Il daigne poser un genou devant elle pour être à son niveau. Ses mains entourent le cou princier qui a déjà beaucoup souffert avec lui. Ses doigts appuient quelque peu, malaxant sa peau, serrant indifféremment les muscles scalènes, les vaisseaux et le reste, et ce simple toucher un peu trop présent lui fait ressentir toute l'étendue du sadisme qu'il a besoin de purger sur elle. Comme pour avoir plus de marge de manœuvre, il lui retire le collier qu'elle avait enfilé, et le laisse pendre entre eux.

-Mettre ceci est un acte intime, qui ne s'accomplit pas de manière personnelle mais entre deux êtres qui ont confiance l'un en l'autre. Tu n'as pas confiance en moi et je n'ai pas confiance en toi. Mais...

Après un court temps d'attente, il lui remet le collier, ne le serrera pas plus que ce qu'elle a fait elle-même.

-Je vais essayer de gagner ta confiance. Puisque tu as fait un pas vers la mienne. Je sais à quel point ce que tu viens de dire est difficile dans ta position, mais je suis ravi que tu acceptes l'évidence. Par ailleurs je te remercie de me l'avoir tué. Chaque soir, je n'arrive pas à me résoudre à le faire. Elle commençait à faire preuve d'irrespect. Mais je suis trop sentimental pour abattre quelqu'un si froidement.

Qu'elle ne s'habitue pas trop à sa gentillesse : Il se relève aussitôt, lui empoigne la chevelure et dirige son sexe vers sa bouche, où il se plantera dès la première ouverture. Plus durement que ses mots précédents, il lui ordonne de sucer, d'encaisser autant qu'elle le pourra. La chienne va devoir faire un effort pour obéir, car il n'oubliera pas de la traiter mal : À grands renforts de coups de bassin, elle doit supporter cette queue qui laboure sa langue et ses joues comme on (il ?) le ferait d'un sexe. On le savait manquant de tendresse ; on aurait pu en espérer de lui après sa tirade. Malheureusement, chaque aller-retour est plus dur que le précédent, plus vif et plus profond. Il les aime volontaire et il apprécie que Yamiha parvienne non seulement à se montrer à la hauteur du traitement, mais aussi à exécuter ses directives : Lorsqu'il lui ordonne de tirer la langue quand il est profondément en elle, il est ravi de constater qu'elle n'y est pas réticente, et n'hésitera pas ainsi à s'enfoncer d'un trait afin de rester calé dans sa gorge, de longues secondes, ravi des caresses qu'elle prodigue à la base de son sexe.

Le jeu finit par durer, peut-être trop à son goût. Il se retire, la jette en avant, pousse sur sa nuque avec son pied afin qu'elle tombe au sol, et frappe son cul au passage, l'obligeant à rester bien levé. Sur l'étalage, il va prendre l'artefact en métal lisse, et s'accroupit juste à côté d'elle.

-En échange de ton âme, je t'offrirai le plaisir. Plus jamais tu ne te sentiras seule. Mais tu devras te conformer à ce que je te demande. Chez moi, on appelle ceci un plug (et il le met devant sa face une seconde, avant de cracher sur son cul). C'est un objet que j'apprécie particulièrement. Je n'étais pas sûr que vous en ayez ici, alors je l'ai fait faire. Entend-moi bien : Tu as besoin de ma permission pour le mettre, et pour l'enlever. Et si je te dis de le garder, tu t'exécutes.

Le garder ? Elle n'est pas idiote, elle a bien compris l'utilité de la chose. Va-t-il vraiment lui imposer de porter cet objet sur la durée ? Ce serait mal le connaître que de penser le contraire. Peut-elle se fait-elle aussi l'illusion qu'il compte le destiner à son con. En ce cas, elle aurait diablement tort. Le crachat qu'il lui inflige ne trompe pas sur l'affectation qu'il compte lui donner, car il atterrit sur son oeillet, où il plonge une première phalange. Protestation ? Correction. Fessée, puis, d'une main sur le cou, il l'oblige à se tenir tranquille à terre. « Confiance », murmure-t-il, puis, plus sèchement, « Suce », et il lui donne le jouet d'acier entre les lèvres. Il crache de nouveau, s'enfonce de manière plus lointaine, la lubrifie le plus abondamment possible avant de retenter l'opération avec le majeur.  Lorsqu'il retire le plug de sa bouche, c'est pour abaisser son bassin et lui donner son gland à manger, la position empêchant d'aller plus loin. C'est ainsi qu'il entame l'insertion du plug dans son nadir. Le premier morceau, un bout arrondi et parfaitement lisse, passe parfaitement. La seconde partie, s'élargissant progressivement, est l'épreuve à passer. Mais il se montre doué avec la chose : Il pousse tout en tournant un peu l'objet, crache une dernière fois afin de le faire passer le plus aisément possible, et lorsque le diamètre maximal est atteint, la dernière poussée l'enfonce définitivement, le bloque dans son cul comme d'une serrure. Soulagement.

-Ton cul, comme le reste de ton corps, m'appartient. Je comptais te le détruire afin de te sanctionner de ton affront devant le reste de tes sujets. Mais pour cette fois, je serai clément. Sache que je n'hésiterai pas à te punir de cette manière la prochaine fois.

Friandise de nouveau enlevée à sa langue gourmande, et il vient se positionner juste derrière elle. Nulle pénétration immédiate et violente comme il a l'habitude de le faire, au contraire : Il fait jouer son sexe contre ses chairs tendres, appuie ostensiblement sur son clitoris avec, fait de même avec l'entrée de son con sans en forcer le passage, se contentant de longues pressions de haut en bas.

-En revanche, juste pour aujourd'hui, je ne t'autorise pas à jouir. Si tu enfreins cette règle, je te contrains à la cage de chasteté pour le mois à venir. Je me viderais dans ta gueule tout ce temps et tu pleureras de frustration, comme tu sais si bien le faire. C'est la moindre des choses au vu de ce que tu as osé me faire.

Une nouvelle fessée, puis il agrippe la base du plug, le fait doucement remuer, tandis qu'il se décide enfin à la saillir en plongeant sa lance dans son ventre.

-Fais-moi jouir. C'est la seule récompense que tu auras pour ce soir.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: Yamiha Mal Ismël le mercredi 20 avril 2016, 22:20:49
Lolita
Almost grown
Lolita
Go on home

La belle Orientale le regarde un peu intriguée. Elle se laisse totalement faire, néanmoins, suivant ses mouvements, essayant de le comprendre. Elle ressent la douce chaleur du membre entre ses lèvres qui s'échappe, comme pour s'éloigner de sa bouche avide, de sa langue joueuse qui pend un peu. Elle relève les yeux, sans saisir.
Où est l'erreur ? Survivre ? Garder la tête haute et le coeur palpitant ? Ne pas vouloir souffrir inutilement pour le rêve d'un inconnu ? Ou peut-être que l'erreur, c'est de ne pas comprendre quand s'arrêter, quand on a tort, quand on a raison. Qui a le pouvoir, qui est soumis au pouvoir.
La tension est palpable. En tout cas, l'Ancienne Princesse semble la sentir au plus profond de son coeur alors qu'il vient de nouveau se mettre à son niveau. Bon sang, ce souffle chaud qu'il laisse couler sur sa peau, ce regard, ces mains. De nouveau il vient l'étrangler. Elle s'est peut-être habituée à cette sensation de manque, encore plus forte que la frustration. Elle s'y est habituée, et elle en désire encore plus. Voilà ce qu'il crée en elle, la fibre la plus basse de la douleur et de la souffrance.
Ivre de son corps, elle se cambre un peu, s'abandonnant entre ses mains, entre ses griffes qui se referment sur sa nuque comme le ferait un piège à loup. Pourtant elle est déjà inoffensive. Elle grogne mais ne mord plus, elle baisse les yeux en l'écoutant, comme une enfant prise en faute. Elle fronce un peu les sourcils en l'entendant, sa langue venant passer sur ses lèvres. Ne changera-t-il pas ? La soumission, elle vient de lui offrir. N'est-ce pas assez ? Elle relève assez le cou pour qu'il puisse lui remettre le collier qui serre sa gorge, la faisant frémir. Un frisson de plaisir et d'effroi. Un frisson de peur et de désir.
Tant de tension. Et pourtant... Est-ce de la tendresse ? Non. Elle n'y croit pas. Elle parait déboussolée, elle l'écoute toujours aussi silencieusement. Pourtant, on la connaît pour son verbe, pour sa langue, pour ses sourires un peu moqueurs. Mais devant lui ? Elle se tait. Elle a appris de ses erreurs apparemment face à lui et finit seulement par esquisser un sourire plus amusé, plus doux.

" - Ah ... Ce fut un plaisir." Elle hausse les épaules de nouveau. Elle est sentimentale, bien sûr. Mais pas avec les gens impropre à sa confiance. Elle a bien couché avec cette femme, qui n'a pas hésité à lui cracher dessus à la première occasion. Elle savait pourtant quels risques elle encourait, elle connaissait les pouvoirs de sa Reine, mais elle a préféré avoir confiance en un étranger. C'est donc sa faute, c'est donc logique qu'elle en pâtisse. Yamiha manque d'humanité. C'est pour ça qu'elle apprécie Siegfried, qu'il l'excite. Parce qu'il manque de tout ...

Hey girl
Don't be a dog all your life
Don't beg for
Some little crumb of affection

La surprise n'est pas réellement totale quand il la rattrape de nouveau, reprenant le pouvoir de cette conversation qui s'égarait. Elle sent le membre revenir la découvrir et gémit. C'est purement un gémissement de plaisir, bien sûr. Elle encaisse, sans soucis. Elle dévore même. Cette fellation, elle l'a mérité. Elle le voit comme un cadeau pour cette soumission qu'elle lui a offert ! Elle en profite et lui en fait profiter. Sa langue s'accélère, ses lèvres se pressent plus fort, elle se courbe doucement pour avoir le membre le plus loin possible dans sa gorge. Il y va à coeur joie, il remet en question ses propres paroles.
Ou peut-être que c'est ça, pour lui, la tendresse. Dans ce cas, de cette tendresse là, elle en voudra tous les jours. Elle en a le souffle coupé, elle se sent encore mieux quand il lui coupe à nouveau le souffle. Elle commence à apprécier ça. Elle viendra d'elle-même reprendre le chibre de plus belle, avant qu'on lui retire de force son jouet. Non ? Déjà ! Cet homme les lui fera donc toutes ?
La belle orientale roule au sol sous ses gestes et laisse entendre un gémissement aigu alors qu'il la maintient par terre. La salive coule sur son menton alors qu'elle grogne un peu, sous sa violence surprenante. Elle parait étonnée, et se recroqueville très légèrement, couinant sous sa fessée, son corps frissonnant. Elle ne voit pas ce qu'il fait, elle s'imagine des choses, elle ne comprend pas. Elle l'écoute. Son âme ? Rien que ça ? Elle relève les yeux vers l'objet.
Intriguée, elle passe sa langue sur ses lèvres avant de se cambrer brusquement. Que fait-il ?! Un long frémissement de panique la parcourt. Elle n'ose pas réagir. Elle a peur de sa réaction, sans doute. La Princesse essaie de baisser les fesses, mais elle est bloquée. Le crachat glisse sur son intimité alors qu'elle se tend, nerveusement, tout son corps en tension. Elle halète. Les seuls mots qui lui échapperont seront étouffés par des grognements.
Tout lui parait étrange, brutalement. Elle n'a jamais ressentit ça. Yamiha se décale, essaie d'échapper à son doigts, à ses phalanges. Elle se fait fesser, elle se fait maintenir. La confiance ? Elle n'en a aucune. Il ne connaît rien de leur coutume. Rien d'eux. Et si elle devait en mourir ? Et si elle devait être damnée ? Et si elle appartenait à un jouet ? Et si ... Le jouet atterrit devant elle. Elle vient le sucer avec un soupir.

" - Attendez ! Je ..." Mais il ne lui laisse pas vraiment le temps de parler. Son cri est aigu. Son dos se cambre, elle se contracte autour de cet objet étrange et nouveau, qui lui permet de découvrir des sensations si nouvelles. Elle n'est pas sûre d'apprécier. Au contraire, la sensation presque douloureuse qui lui écarte les entrailles lui parait désagréable, elle grogne, elle se tord. Et finalement, il se bloque. Elle halète. Elle relève les yeux devant elle, elle regarde le vide, la bouche entrouverte. "Nn ... " Elle semble choquée. Elle n'arrive même pas à lui parler. Elle est déconcentrée. Et pourtant, elle mouille. Bien même ! A-t-elle apprécié cela au final ? Cette pénétration forcée ? Cela lui ferait honte.
Don't try
To be somebody's wife
So young
You need a word of protection
[/i]

Le nouveau jeu la soulage doucement. Elle ondule ses hanches en gémissant un peu, le souffle de plus en plus lourd de plaisir. L'excitation monte, elle s'étire un peu, son corps si fragile et souple se détend un peu. Le soleil s'est à nouveau couché, lentement, et les quelques rayons dorés viennent caresser la peau déjà colorée de la belle danseuse. Elle souffle, lentement. Elle hoche la tête, avec un sourire en coin. Le silence de la demoiselle est comme son approbation. Elle ne veut pas de son courroux, elle veut seulement son plaisir.
Oh, la belle l'écoute, et surtout gémit. Ses cris sont un délice aux oreilles alors qu'elle s'empale plus profondément sur le membre. Elle veut le faire jouir. Elle se contracte doucement sur le membre alors qu'elle ondule ses hanches, en donnant des coups de bassin un peu plus réguliers, un peu plus rapides. Son souffle se fait rapide, elle reste dans cette position de soumission, alors qu'elle griffe légèrement le sol. Son corps est parcouru de longs frissons de plaisir, mais elle ne jouira pas. Non, bien sûr que non. Elle met tout son talent de Putain à lui plaire, à jouer de son corps sur lui. Prendra-t-elle la liberté de changer de position ? Il faut bien. Elle l'empalera de plus belle, plus profondément en elle, alors qu'elle se tourne, sans essayer de le dominer.
La danseuse sait se tenir. L'objet en elle qu'il sait manier le lui rappelle ... Elle ne veut pas se retrouvée bloquée. Elle le veut en elle, qui jouisse enfin. Encore. Cette fois, seulement, elle est plus que consentante. Elle le désire plus que tout. Elle lui fait face, et ose venir mêler ses lèvres aux siennes alors que son mouvement se fait plus langoureux, plus profonds encore, qu'elle le bloque en elle, dans un mouvement de hanches délicieux. Elle croit avoir encore fait une erreur quand il se recule alors qu'elle vient l'embrasser. Mais il lui accorde cette écartade, et le baiser est aussi fougueux que brûlant. Elle le sent enfin jouir, lui ayant retenu ce plaisir pendant de longues minutes encore. Quand il le fait, elle en hurle de plaisir, sans pour autant lui désobéir.
Irréelle. La scène est irréelle, alors qu'elle vient lui sourire et siffler à son oreille, très tendre et pourtant passionnée, ses hanches reprenant le mouvement sans qu'elle ne laisse la semence couler, plus violente encore, plus brutale. Elle n'ose cependant toujours pas lui passer au dessus, pressant simplement sa poitrine percée à son torse. Ses lèvres se détachent enfin de celles de l'Allemand pour venir susurrer à son oreille, si suave.

" - Totalement. J'en voudrais encore. Je ne pourrais pas vous épuiser ... Mais je voudrais le faire. Encore et encore. Pour être totalement à vous."

Allègre, la belle accélère encore. Et la soirée passe, langoureusement. Elle alterne pénétration et fellation, elle lui fait découvrir l'étendu de ses talents sexuels, elle gémit, elle ne jouit pas. La nuit passe, la lune monte, haut, très haut. Elle s'épuise, bon sang... Elle n'en peut plus. Elle est à bout, à bout de nerfs, de frustration, de plaisir, d'excitation. Il la sent qui se contracte au maximum, qui gémit de plus en plus en fort, de plus en plus aigu, de plus en plus vite, qui s'agite, qui déchire les draps. Ils sont montés sur le lit, peu à peu. Brusquement, l'autorisation lui est donnée. Elle jouit. Elle ne fera pas l'erreur d'arrêter ainsi et continuera encore, pendant peut-être une heure ou deux... Et dans ses gémissements, la voix rauque de plaisir et d'excitation encore...

Lolita
Almost grown
Lolita
Go on home

" - La vérité ... Je ... Vous promettrez de m'écouter ?" Elle est au dessus de lui, mais ce n'est pas une position dominante. Il tient encore sa laisse alors qu'elle grognait et gémissait, encore en train de se faire baiser par lui, haletante, épuisée. Elle se cambre un peu alors qu'elle jouit de nouveau, peut-être en même temps que lui. Elle roule sur le côté, haletante, le corps en sueur, encore caressée par les rayons naissants du soleil. Elle n'ose pas parler. Elle laissera ce silence, ce suspense, étrange, alors qu'elle rougit un peu, regardant le plafond, étalée sur son lit, le corps brûlant et fiévreux contre celui de son amant. Elle s'endormira. Epuisée, heureuse. Elle n'osera pas parler, elle parait si jeune, ainsi endormie, avec un sourire béat flottant sur ses lèvres. Elle est frémissante. Elle est tremblante. La Princesse voudrait parler, mais même dans ce songe, elle ne sait comment l'exprimer.

LOLITA.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: SSiegfried le jeudi 21 avril 2016, 20:59:55
La neige.

Oh, comme elle lui avait manqué. Lui qui détestait habituellement se réveiller gisant dans les plaines blanches d'Ukraine ou de Norvège, il aurait presque jubilé cette fois-ci de trouver le matelas cotonneux crissant sous sa joue lorsqu'il lève la tête, ouvrant les yeux sur l'éblouissante étendue claire qui réfléchissait une lumière qu'on aurait dit inexistante tant les nuages étaient épais. Juste à côté se trouvent deux pieds nus couverts à moitié par une vieille toge élimée, signe que l'ermite qui la revêt a beaucoup voyagé. L'allemand se dresse donc avec difficulté, époussette le blanc jurant avec le noir de son uniforme, et récupère sa casquette au passepoil tressé d'argent pour l'enfoncer sur son crâne avec élégance.

-Père.
-Fils ?
-Dites-moi pourquoi j...
-Te souviens-tu de ton premier amour ?
-... Pourquoi ça, Père ?... Oui, je suppose, oui.
-Et de ta première haine ?
-Pas vraiment. J'aurais du mal à la situer.
-Tu aurais été un formidable roi, mon fils.
-Quel rapport ? Et qu'en savez-vous ?
-Cite-moi une chose que je ne peux pas savoir.


Et, se penchant vers sa progéniture, l'ancêtre se penche vers lui, écartant une mèche de cheveux blancs afin qu'il voit le cratère ayant pourtant élégamment cicatrisé à la place de son œil gauche, s'accordant de manière étonnamment harmonieuse avec son visage creusé de milliers de rides, autant de canaux où coule la sapience.

-Il n'y a pas de meilleur roi que vous, Père. C'est au moins une chose que moi, je sais.
-Trouves-tu ? Pourtant, suis-je en train de gouverner ? Ne suis-je pas un vagabond qui laisse un trône vacant ?
-Je suppose que les bons gouvernants savent quand se retirer. Le pouvoir n'implique pas l'omniprésence.
-Je suis tout à fait d'accord avec toi. Un bon roi n'a pas à diriger ses sujets : Il leur apprend à se diriger d'eux-mêmes.
-Qui est cette princesse ? Pourquoi me l'avoir livrée en pâture ? Vous saviez ce que j'allais en faire.
-Je ne critique pas tes méthodes. Je critique ton manque de vue sur le long terme. Tu as une créativité que tu brides inutilement.
-La faute à ma formation militaire.


Autour d'eux, comme ayant toujours été là, apparaissent les cadavres de chars et de soldats, indifféremment mêlés, gisant dans la neige après une orgie de destruction ayant parfaitement bien tournée, puisque son but initial a été atteint : L'anéantissement pur et simple de milliers d'âmes. Siegfried voudrait faire remarquer que le paysage est incohérent, car il reconnaît parfaitement les ruines de Prokhorovka, endroit où il n'y avait pourtant pas de neige. Et comme si son cerveau n'appréciait pas ce non-sens mémoriel, sa vision commence à se brouiller. Il tombe au sol et s'écrase mollement dans le tapis cotonneux qui amortit avec douceur sa chute.

Il rouvre les yeux. Le lin sous sa peau l'empêche de réaliser qu'il n'est plus sur le sol de Koursk mais dans un lit, au fond d'un palais perdu dans un désert qui lui est inconnu. Le corps mort de Yamiha est recroquevillé dos à lui, contre son buste. Le soleil est déjà haut dans le ciel. Un chevalier en armure le toise derrière son masque.

-Le reste de la 33ème division est arrivé à nos portes. Nous les avons affecté à la garde du palais et au contrôle de la ville.
-C'est le seul artifice que j'ai trouvé pour justifier ma mainmise ici ?


Le bris du quatrième mur n'atteint pas le Ritter qui ne répond pas, se contente d'aller chercher les serviteurs pour un repas. Avant de sortir, il lance sèchement que la chambre pue le sexe et la sueur, et Anton en est plus qu'heureux.

Il avait ordonné à ce qu'on fasse couler un bain à la « Putain ». La servante était passée devant celle-ci sans même la saluer, puisqu'elle était de la bouche-même du souverain temporaire une sous-personne. C'est en effet ainsi qu'elle était traitée depuis quelques jours. Pourtant, cette fois-ci, le tyran attrape la subalterne par la nuque, qui en laisse tomber les serviettes qu'elle tenait en main. Il la fait mettre à genou de force. Elle couine, manque d'exploser en larmes par peur de l'étranger qu'on dit cruel et brutal. Derrière, Siegfried s'apprête déjà à traduire.

-Montre-lui du respect.
-Majesté...
-Elle est la putain d'un Dieu. Elle vaut mieux que la plupart des nobles qui pullulent dans cet endroit.
-Oui... Oui Majesté. Pardonnez-moi.


Lui n'entre pas avec elle. Il reste nu, debout au bord de l'eau, et une nouvelle fois il la domine par ce simple positionnement : Elle, enfoncée dans le sol, masquée par l'eau, affalée dans le confort aquatique tandis que lui est dressé, bras croisé, toisant sa possession. Il lui demande de se lever un instant, et elle s'exécute sans questionner, tandis que lui s'accroupit pour être à son niveau. De sa main inquisitrice, il examine les anneaux à ses mamelons, puis celui au clitoris, aussi froidement qu'un médecin. Il pince ensuite ses lèvres, son nez, ouvre sa mâchoire. Il la fait se tourner, empoigne une fesse, puis s'éloigne.

-Sois propre. En toute circonstance. Je compte te marquer. Tes attributs sexuels doivent être couverts, mais visibles. Tu dois être à ma disposition en toute circonstance. Je ne compte pas t'épargner ni ma luxure, ni ma violence. Ma générosité non plus, en contrepartie. La petite salle où tu donnais tes ordres, tu vois ? Sois-y dès que tu as fini. Plug en toi. Si tu n'arrives pas à temps, tu perdras définitivement ton trône. Tu ne le souhaites pas, même dans cette réalité.

Il commence à s'éloigner vers la chambre, puis s'arrête.

-Tu n'avais pas quelque chose à me dire hier ?... Tâche de t'en rappeler quand nous serons seuls de nouveau.


Dans ce qui était désormais la salle du conseil, tout le « gouvernement » était assis autour d'une longue table qu'Anton avait fait agrandir. Les conseillers avaient droit au chapitre : Ils étaient en train de discuter exportation. Pour un occidental comme lui, il était impensable qu'un pays ait pour but idéal l'autosuffisance : Celle-ci est une chimère, une merveille reposant sur des fondations de papier, prête à s'écrouler dès que le vent amène de simples braises. Certains objectent que les guerres perturbent assez le commerce pour éviter qu'on ne donne le pouvoir à ses adversaires de couper l'apport de vivres au moindre Casus Belli ; pour l'allemand, c'est la preuve de l'échec d'un marché bien organisé. Siegfried, qui fait toujours le traducteur aussi vite que son double parle et écoute car ils sont après tout la même entité, montre de son index métallique où Yamiha doit se placer, un poil en retrait derrière le siège du souverain, en lui indiquant de rester debout. Alors qu'un conseiller répond, Anton n'hésite pas à tendre la main vers sa chienne afin de constater qu'elle porte bien l'objet qu'il lui a ordonné de porter. Sans même se désintéresser de la discussion. N'est-elle pas une simple chose plus qu'une personne désormais ?

-Nous réglerons ces questions plus tard. N'oubliez pas : L'intérieur des terres s'exporte. Pas le reste. Pouvons-nous passer à la question suivante ? Mardar ?
-Oui. Il s'agit de votre succession, Majesté. Les princes Nashar et Ashir sont là pour ça.


Ils n'étaient pas là il y a cinq secondes. Elle en est sûre. Ils sont comme apparus à un côté de la table, là où elle était sûr d'avoir vu d'autres de ses conseillers avant. Il y a des courtisanes contre un mur, aussi, et elle est persuadée qu'elles non plus n'existaient pas avant qu'Anton ne change de sujet.

-Comme vous le savez, je n'ai fait que prendre le pouvoir à une souveraine tyrannique, mauvaise gestionnaire et qui ne savait pas écouter. Vous avez subi son joug beaucoup trop longtemps. J'ai vu les finances et au-delà de ça, j'ai pu constater votre frustration. Je comprends que vous m'ayez accueillir à bras ouverts, mais vous vous êtes contenté de choisir le moins terrible des deux maux. Je ne suis qu'un étranger et ne saurait prétendre à une quelconque légitimité. Je souhaite donc qu'un membre de la famille royale reprenne le pouvoir quand la transition sera terminée.

Tous acquiescent, et les deux princes se regardent. Auraient-ils de nouveau le pouvoir en main, comme le baron l'aurait promis ? Après tout, la parole d'un prussien est censée être d'or. Mais ils l'ignorent. Et ce qu'ils ne savent pas... Ils ne peuvent l'opposer.

-L'ancienne Reine n'existe plus, désormais. Ce reliquat que vous voyez à mes côtés ne saurait être la dirigeante que vous avez connu. Cette dernière a disparu, définitivement. Sommes-nous tous d'accord ?... Bien. Mardar, puisque c'est votre rôle au conseil, lequel des présents proposez-vous d'inscrire à la succession ?
-La Putain.


De nouveau, une vague de murmures, mais ceux-ci sont partagés entre approbation et indignation. L'un des frères se lève en cherchant à hurler scandale, mais le mastodonte d'acier est derrière les frères et de sa main puissante, l'oblige à se rasseoir avant qu'il n'ait prononcé la moindre syllabe. De nouveau, un déplacement surréaliste que Yamiha n'avait pas remarqué. Personne ne s'en formalisait. Ils discutaient à voix très basses de la proposition, et les avis semblaient partagés.

-Mardar, certaines rumeurs vous prétendent encore fidèle à l'ancienne souveraine. Est-ce vrai ?
-Ma fidélité va au pouvoir, et le pouvoir, c'était elle. Je renie volontiers ma précédente allégeance si ma proposition est acceptée.
-Et votre proposition me semble juste. Ma chienne est de sang royal et après un passage sous ma coupe, je suis sûr qu'elle sera tout à fait apte à diriger. Qui est contre ?


Plusieurs mains se lèvent, dont celles des frères de Yamiha.

-Hm. Moi qui cherchait le consensus. Qui serait contre une succession par les princes Nashar ? Ashir ?

D'autres bras d'opposition se dressent, mais bien moins, semblerait-il. Ils réunissent plus de suffrages. Anton soupire.

-Veuillez inscrire les trois candidatures. Je suggère que nous écoutions maintenant ce que chacun d'eux a à nous dire avant de procéder à un vote. Ordre alphabétique. Ashar ?

Et les conseillers se regardent intrigués. L'ordre alphabétique ne semble pas être le même. En ont-ils seulement un ? L'allemand soupire et s'écarte, virant au passage sa chaise. L'appelé se lève donc. Alors qu'il commence sa tirade improvisée où il énonce ce qu'il fera du pouvoir, Anton fait s'agenouiller sa chienne et lui parler rien qu'à elle, sans que les autres n'entendent.

-Tu seras percée ici. Ici. Là... Je compte faire une œuvre de toi. Je compte écrire dans une langue de chez moi des versets religieux. Je vais dessiner les symboles de mes dieux et te marquer de mon nom. Tu devras porter cela avec fierté. Tu es ma chose et je fais ce que je veux de ton corps. Répète-le.

On fait venir Nashar après ça. Son discours est plus erratique, moins précis. Il prétend notamment qu'il tient simplement à faire rentrer le pays dans le droit chemin. Il finit vite, et laisse sa place. Anton fait alors relever Yamiha afin qu'elle prenne sa place. Que dire ? Que faire ? Anton passe derrière elle, et d'une main entre ses fesses appuie fortement sur son plug tout en prenant sa gorge de l'autre main. Et murmure à son oreille, en allemand :

-Ce n'est pas tes mots qu'ils veulent. Tu te trompes si tu crois les conquérir ainsi. Offre-leur ce que tes frères ne peuvent pas offrir et ils seront tout entier acquis à ta cause. Achète-les. Convainc-les de cet échange.

Il la relâche. En scène, Princesse.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: Yamiha Mal Ismël le vendredi 22 avril 2016, 21:21:18
Flou. Tout était flou. Jusqu'à ce que brutalement, il caresse de nouveau son corps. Et bon sang, ces mains avaient un pouvoir malsain sur elle. Elle frémit, elle se courbe en avant alors qu'il glisse entre ses cuisses. La conversation lui parait surréaliste, elle n'en comprend que quelques mots. Elle ne voit pas ce qu'elle fait là. Elle voudrait être entre ses cuisses, sous cette table, à le sucer. Voilà tout. Elle est limitée à cette pensée, comme s'il l'avait lentement mais surement contrôlée par le sexe. Conditionnée. La Princesse avait été remplacée par l'obsédée sexuelle. Des candidatures ? Lui redonner son pouvoir ? Le trône ? Elle mordillait sa lèvre inférieure en se perdant dans les conjonctions. Il la tira de ses pensées brouillons et étranges en l'obligeant à se glisser à genoux contre lui. Elle parait perdue, elle ressemble à une enfant orpheline et kidnappée qu'on a poussé de force dan une arène de sang et de larmes. Elle sent ses doigts sur des parties de son corps et un frisson la parcourt. Excitation ? Désir ? Peur ? Souffrance ? Elle ne sait pas elle-même, elle se demande. Elle frémit, elle baisse les yeux et finit par siffler très doucement, comme pour lui obéir, difficilement. Les mots ne veulent pas sortir de sa bouche, elle a du mal à répondre, comme si sa conscience et son esprit se battaient. Dire qu'elle lui appartient, elle l'a pourtant déjà fait. Mais elle semble toujours un peu anxieuse à s'offrir à lui. Il finit par lui tirer un petit couinement quand il parle de la marquer totalement, elle imagine la douleur de l'aiguille dans sa peau pour se faire tatouer des mots de cet inconnu ... Bordel, comment peut-elle être excitée si rapidement ? Pourquoi ça l'excite même ?

" - Je suis votre chose et vous faites ce que vous voulez de mon corps ... Je suis votre chose et ... Bon sang. Je vous en prie ... Je ... Je vous le dis maintenant. Je vous veux. Je vous désire si fort ... Je vous en prie, faîtes un haillon de cet habit, déchirez les voiles, violez mon corps ... Je vous en supplie, j'ai besoin de votre queue en moi. J'ai besoin de vous sentir entre mes cuisses, puissant et épais. Je voudrais juste vivre à quatre pattes devant vous, avec ce chibre intense qui fracasserait mon intérieur. Je vous en supplie, je vous en prie, je vous offrirai ce qu'il me reste de corps, d'esprit, d'âme et d'humanité pour que vous me preniez le cul. Vous pourriez me prendre par terre, sur cette table, là, devant eux, que je hurle votre nom, que je vous demande encore et encore de me baiser, plus fort, plus loin. Je vous en prie, éjaculez entre ses fesses qui ne désirent que vous... Je vous en supplie, je vous en prie, prenez moi. Mettez moi comme vous voulez, devant eux, je ne souhaite que vous appartenir et leur prouver que vous êtes le maître de ce Royaume. Je suis à vous, je suis votre chose, je veux être dépuceler par vous. Et vous appartenir. Je vous en supplie, faîtes de moi votre ... Votre épouse. Ici, vous comprenez... Prendre le cul d'une femme c'est ... C'est une coutume quand on se marie." Bon Dieu, elle est haletante, elle est brûlante et fiévreuse. Elle se remet devant lui, debout, et fait glisser très légèrement le bas de son vêtement bleu pour lui montrer le saut. Les conseillers ne voient que ça, cette femme sublime qui montre les faiblesses de son sexe à un inconnu. Nashar s'agite... Et ils sont tous déconcentrés.

Des clones de sables de la princesse. Partout, un par conseiller, parfois deux. Elle est là, clonée, des dizaines de fois, son corps sablonneux devenant aussi doux et chaud que celui d'une véritable humaine. Les corps nus viennent lentement sucer, déshabiller, découvrir les frères et les conseillers, ils ont hérités de la tendresse et de la souplesse de la jeune femme, de son excitation naturelle, de tout la luxure qui coule dans ses veines. Les gémissements emplissent la salle, les clones se dévoilent encore plus pervers et sexués que l'originale, elles sont exténuantes, elles gémissement, elle crient, elles dansent, elles se courbent, elles viennent titiller les hommes à deux, à trois. Elles sont tellement enivrantes que ça en devenait malsain, la salle sentait le sperme et la cyprine. Et Yamiha était excitée au possible par la magie. Elle ressentait une partie de toute ce sexe, de toute cette pénétration, elle est brûlante, elle dégouline de cyprine, son intimité est fiévreuse, elle a du mal à respirer tant elle désire l'homme face à elle. Elle frotte la marque, le sceau en haletant un peu, la voix rauque alors que la pièce n'est plus qu'une orgie où le Putain est mille fois baisée, violée, soumise ou dominante. Elle le fixe, quelques secondes, avant de baisser les yeux, tremblante de désir encore plus fragile et sensible. Son corps est ardent, son regard quémandeur. Ses paroles sublimes de soumission.

" - C'était ça que je voulais vous dire ... Soyez mon maître. Je vous en supplie, prenez ce sceau qui me donne ma liberté. Je vous prie, je vous en prie ! Mon cul ... Pourriez-vous le baiser ? Le défoncer ? Que je ne puisse plus respirer sous le plaisir et la honte. Si vous prenez mon cul ... Le sceau, la magie, ce royaume... Je vous appartiendrais. Totalement. Je vous dois obéissance, je vous dois la vie et le bonheur. Je vous l'offre comme la preuve de ma soumission pour vous, de ma confiance en votre personne. Ce corps est votre, ce cul n'est que la dernière marche pour moi pour être la soumise que vous voulez créer... " La belle orientale s'est tournée, elle fait dos à l'Allemand et offre une vue sur son cul à cet étranger. Elle écarte doucement ses fesses d'une main, les doigts de l'autre venant doucement écarter l'anneau, alors qu'elle avait encore le plug en elle. Son souffle est si lourd, son coeur bat la chamade, elle a l'impression qu'elle va rouler au sol sous cette magie qu'elle use de trop, sous le désir qu'elle ressent, sous l'excitation qui la brûle. Elle se courbe un peu, elle cambre le dos pour rendre son invitation encore plus attirante alors qu'elle mordille sa lèvre inférieure. Un regard sur l'assemblé la fait sourire. Bon sang, ce ne sont que des hommes, baisant de la magie, et jouissant sur ses corps qui lui ressemblaient. Ca l'excite tellement. Elle se contracte un peu en gémissant et en couinant. " - Mes souhaits ne sont rien, mais mon désir pourrait me faire mourir. Je vous supplierai jusqu'à ne plus pouvoir respirer ni parler, je quémanderais que vous défonciez mon corps jusqu'à ne plus le sentir ... Je vous en prie, comme je prierai un Dieu."

Elle lui est offerte. Elle n'est plus qu'un objet ... Et elle se tord dans cette luxure, dans le stupre de cette nouvelle position comme on se roulerait dans le miel. C'est sa salvation. A qui pourrait elle appartenir sinon qu'à lui ?
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: SSiegfried le samedi 23 avril 2016, 01:16:51
Il était fameux pour sa haute résistance – à tout, absolument tout. À l'effort, à la connerie, à la guerre, à la peur, à l'humour, à l'horreur de la mort, à la douleur, à l'orgasme, à l'ennui et à la folie, aux supérieurs incompétents et aux subordonnés incapables, aux sales aléas que la vie nous réserve parfois, aux longues nuits de travail et aux courtes journées d'agitation, à la faim, la soif et la fatigue, à la neige, au vent, à la pluie et même au soleil au final, quand bien même il s'en plaignait ouvertement, pestant comme un enfant capricieux ; on connaissait tout aussi bien sa ténacité face à toute sorte d'épreuves, de challenges physiques ou moraux, surmontant les défis de corps et les gageures d'esprit sans broncher, du moins tentait-il, parce qu'il se pensait capable de tout. N'est-ce pas ça, un Übermensch ? Ne pas dire « non » devant la difficulté, car ce concept n'est que purement humain ? Mais ça consiste aussi à savoir faire « non » devant la facilité, justement car celle-ci n'est pas méritoire. D'où les efforts considérables qu'il demande à son entourage, particulièrement ses soumises. Il fallait qu'elles méritent ce qu'elles obtiennent. Il fallait qu'elles luttent pour. Qu'elles oublient ce qu'elles pensaient être leurs acquis et leurs limites afin de les dépasser.

Et pour le coup, Siegfried ne savait que dire. Devant tant de dévotion, de soumission. Lui aussi perdait le fil de cette alter-réalité où le temps se dilatait et se compressait, où l'espace était une notion fluctuente. C'était la lumière qui lui semblait la plus irréelle, au fil des mots d'abandon de la Princesse : comme une lampe grésillante, les rayons du soleil s'atténuaient un bref instant avant de revenir à la normal. Les gens changeaient de position dans la pièce trop vite, il ne pouvait plus suivre. La seule constance de la scène était cette majestueuse soumise prise dans sa transe, et lui semblait être emporté dans celle-ci. L'excitation le gagnait. Il ne parvenait pas à résister. Quant à l'aveu, le droit absolu qu'elle semble vouloir lui transmettre, c'était comme un rêve : Accéder à un pouvoir plus grand, une puissance qui dépasse ses propres capacités. Etait-ce le but de sa venue ici ? Posséder des privilèges sur la substance du monde, sur ses lois physiques ? Pourrait-il l'emporter en-dehors de ce film onirique ? Comme un zombie, le nazi s'accroupissait derrière elle. Il saisit de manière décidée le plug et commence à tirer dessus. Mais il résiste. Il résiste d'une manière peu naturelle.

-Tu vas me supplier, petite pute, tu me parleras comme tu pries ton créateur. Je suis désormais ton seul et unique Dieu.

Et comme si elle le retenait, le plug semble fiché de manière aussi tenace dans son cul qu'Excalibur dans le rocher. Il la fesse, plusieurs fois, de plus en plus fort. Tire encore. Elle gémit, peut-être de douleur. Les bruits alentours l'empêchent de faire preuve de discernement.

-Lâche !

Il frappe encore. Son cul est rouge comme jamais. Utilisant le jouet comme d'une prise, il la fait se rapprocher de lui, sort en hâte l'érection douloureuse qui demandait avec tant d'ardeur une libération, la simple glissée de la peau de son sexe vers le bas lui provoque un soulagement incroyable. Il lui enfonce d'un trait dans le con. Revoilà le SS dans toute sa splendeur, vif et direct ; déjà, il la besogne comme un forcené à même le sol, les doigts toujours sur ce maudit ornement anal qui refuse de s'en aller. Plus il la baise, plus les doubles d'elle se déchaînent ; Mais lui crève de la frustration d'avoir à portée de main tout ce qu'elle refuse de lui céder.

-OBEIS, SALE PETITE PUTAIN ! Donne le pouvoir à ton Dieu !
-Tu n'es pas un dieu, mon fils.
-JE SUIS UN DIEU ! Je mérite cette puissance !


Personne ne se formalise de le voir hurler. La voix du Père envahit sa tête, l'empêche de reprendre un fil de pensée normal. Il la déteste, il le grogne, et cette haine transpire par la violence de ses coups de lance en elle. Il a vite envie de jouir, mais là encore, quelque chose l'en empêche. Il voudrait hurler pourquoi. Pire qu'impuissant, il se sent trop puissant, et incapable de parvenir à vaincre. Alors il tente d'aller plus vite, plus fort ; la noble devient un défouloir à queue, frappée, rabaissée par ses gestes et ses mots, et l'orgie commence à devenir surréelle.

-LAISSE-MOI !
-Tu n'es pas un Dieu.
-LA FERME !


Brusquement, il se retire, la saisit par les cheveux et la soulève comme un simple panier avant de lui jeter le buste en bout de table, là où il était assis. Coup de pied pour faire voler le siège. Il bout d'une rage intense, comme seul le virtuel peut en créer.  Il lui reprend la crinière.

-Tu dois m'accepter comme tel. Je te donnerais tout ce que tu veux. Tu resteras fidèle à mon culte et je te récompenserai grâce à l'omnipotence que tu m'offres. Accepte-moi. ACCEPTE !

Il tire de nouveau sur le plug. Il commence à le sentir céder. Son anneau s'écarte. Pas assez. Il explose, lui claque violemment la face sur le bois. Il lui hurle une dernière fois qu'il est l'ultime chose à vénérer, et elle crie qu'elle le vénère ; L'orifice cède, le métal tombe à terre, Siegfried s'engouffre raide dans son cul. Gland et hampe pénètrent l'anus sans même se soucier des limites du corps. Et le temps s'arrête.

C'est soudain un lourd silence qui écrase la salle. Tous les doubles de Yamiha se sont soudainement arrêtés. Plus un ne semble en vie. La Princesse elle-même semble figée : La gueule levée par le tirage de cheveux de Siegfried, elle affiche de grands yeux, une bouche entrouverte, comme poignardée dans le dos. C'est comme si cet instant, palpable de tension, était fait pour que tous remarquent ce qu'il était en train de faire. Et, bien enfoncé dans ses fesses, plus au fond qu'il ne pourra jamais l'être puisque son bassin écrase complètement les globes de la sodomisée, enfin sa colère redescend.

-Contemplez le Roi prendre possession de ce qui lui appartient.

Tous contemplent. Tous constatent. Il n'y a pas meilleur cérémonie d'union, au vu de la qualité des témoins. Il la gifle en lui ordonnant de ne pas laisser ses hôtes seuls, et tandis qu'il commence à aller et venir dans son cul, les clones s'activent de nouveau aussi. Plus il l'utilise et plus ses reins brûlent. Il ne s'en formalise pas. Il s'en fout, il est pris dans son délire concupiscent. Mais il était déjà proche de jouir auparavant, et enfin sent la libération proche. Une main portée entre les cuisses de la princesse pour exciter son clitoris, accélérant ses pénétrations.

-Je vais jouir... Jouis avec moi, Princesse, c'est un ordre ! Jouis avec moi pendant que tu récupères ton trône !

Il lui mord l'oreille en murmurant ses impératifs, s'active vite, finis par grogner qu'il s'apprête à se vider, et cet orgasme le terrassera tant qu'il en perdra connaissance.


La salle est dégueulasse. Tout le monde est débraillé. Combien de cris de jouissance ? Combien de litres de fluides divers déversés ? Yamiha est assise au sol, cassée. Physiquement, moralement, magiquement. Anton tente de reprendre sa contenance. Il n'avait pas remarqué que, quelques secondes auparavant, son indéfectible garde du corps avant plaqué la face des deux frères au sol pour les maîtriser. Après s'être laissé emporter au plaisir, incapable d'y résister même en voyant leur sœur enculée (surtout en la voyant enculée ?...), ils avaient voulu protester, et l'un d'eux avait tenté de se jeter sur l'allemand. Ni une ni deux, ils étaient désormais impuissants sous la force herculéenne du mastodonte.

Au vote, plus personne n'émettait le moindre doute quant à la candidature de Yamiha. Tous se sont accordés à dire que les princes méritaient de nouveau l'isolement en attendant une décision à leur sujet. La séance était levée, tous étaient invités à se retirer à leurs quartiers. Et une fois seuls dans la salle, Anton se penche vers sa soumise et l'embrasse. Puis il constate, sous elle, tout le foutre qu'elle a laissé s'échapper.

Il va lui ordonner de tout lécher, à ses pieds.


-Exige.

C'était une demande étrange, surtout au vu de l'émetteur et de la réceptrice. Ils s'étaient installés dans sa salle d'hygiène ; il avait demandé à ce qu'on lui prépare un bain point trop haut. Mais surtout, il avait demandé à sa chienne de le laver des pieds à la tête. N'était-ce pas le genre de privilège qu'un souverain peut exiger de sa servante ?

-Je veux que tu me demandes des choses. Je ne veux pas t'écraser. Dis-moi ce dont tu as besoin. Pour ton confort, ton quotidien, tout. Je me garde le droit d'accepter ou non. Je veux juste entendre tes désirs.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: Yamiha Mal Ismël le dimanche 24 avril 2016, 12:06:55
Il n'existe pas plus humiliant que la supplication. Rien n'était plus dégradant, ni rabaissant, ni écrasant que cette propre soumission dont on pouvait faire preuve. Elle était là pour marquer la défaite. Etre vaincue, être vaincue de son propre gré. Yamiha, Princesse des Sables qui portait en son sein un Dieu puissant, s'était donnée en spectacle, comme l'aurait fait la plus basse des esclaves pour qu'un Etranger prenne son corps, sa virginité et sa liberté. Peut-être était-ce ça, la liberté ? La liberté la plus profonde, l'état de nature le plus primitif : savoir fouler des pieds son propre honneur et le déchirer comme on le ferait d'un bout de tissu. Son corps mâte couvert de ces voiles bleus nuits qui faisaient ressortit chacun de ses traits, la bouche toujours couverte comme pour emprisonner ces paroles honteuses que personne ne pouvait comprendre à part Anton, la Princesse orientale était encore plus onirique que le rêve commun qu'ils partageaient. Tout n'était qu'un songe, un songe malsain et emprunt d'une luxure qui coulait dans les veines même du Palais. Il lui avait offert la liberté, la délivrance. Il la modelait à nouveau, une Princesse de chair et de sang qui perdait son titre, son pouvoir, son trône, son honneur. Il la créait comme l'aurait fait un Créateur Divin, il utilisait la côte de l'humanité tout entière pour faire de ce pantin de stupre, une toute nouvelle structure de glaise, plus intense, supérieure. C'était une nouvelle version de la Princesse, une version méconnaissable qui n'avait plus de limites, plus de frontière dû à la fierté et à la dignité. Non, il ne restait plus rien de l'ancienne Yamiha. Elle était une nouvelle née qui cherchait dans l'Etranger un père spirituel et physique. Jetée dans ce monde, elle voulait y grandir plus dangereuse, plus dominatrice, plus empoisonnée. Et pour cela, il fallait lui appartenir. C'était donnant-donnant. Il lui offrait une nouvelle vie, elle s'offrait à lui. Elle s'était dépassée, il devait maintenant lui montrer la vérité. N'était-il pas un Dieu ? N'était-ce pas le devoir d'un Dieu ? Le chemin venimeux de la vie, pointé par l'index autoritaire d'un Dieu étrange et inconnu.

Et même si tout n'était qu'un rêve, Yamiha voulait faire de ce rêve, sa réalité. Elle ne voulait plus avoir peur. Combien de femmes s'étaient gardées à tout prix vierge pour ne pas tomber entre les griffes d'un dictateur, d'un violent ou d'un fou ? Elle, elle s'y jetait dans la gueule parfumée d'opprobre . Elle voulait qu'il la dévore, qu'il la déchiquète, qu'il la détruise comme il lui promettait avec son regard lourd de menace. C'était ça, qu'elle cherchait alors qu'elle s'abandonnait en une litanie de supplications et de prières, sous l'effluve brûlante de la luxure et la caresse voilée d'une lumière dorée. On disait que c'était la couleur de la royauté. Elle lui offrait tout autant le trône qu'elle le reprenait en agissant ainsi. Le Soleil donnait sa bénédiction à cette étrange cérémonie, à cette union de violence et de plaisir. La pièce n'était plus qu'un cratère ardent de sexe et de poupées, baisées, violées, dominées. L'ambiance était onirique et peut-être cauchemardesque. Le rêve n'était pas certain de cette conclusion trop brutale et définitive. Le sexe devient une arme et non plus un plaisir, le vertige, le tournis, les clones ensablés sont de plus en plus flous, la scène en dehors d'eux n'est plus qu'un décor. Les deux personnages principaux de ce rêve insalubre et vicié sont écrasés par la débauche qu'ils ont mit en place. La Princesse s'offre, contre la table, cambrée et penchée en avant. On pourrait presque croire qu'elle voudrait que tout se finisse plus vite. Mais dans les rêves comme dans la réalité, rien ne va jamais comme il faudrait, tout dure, dure, dure … Jusqu'à la dépravation ne soit plus qu'un état de droit et l'innocence une légende envolée.

Il est le créateur, l'unique Dieu. Elle renie celui qu'elle héberge dans son corps fragile. Elle le renie le temps de gouter à cette délicieuse immoralité, elle s'en détache pour ouvrir son esprit et ses yeux, elle s'en éloigne pour découvrir une nouvelle vision du monde. Si lui est un Dieu, à quoi ressemble son monde ? Elle grogne, alors qu'il essaie de lui retirer ce qu'il a pris un temps certainement long à ses yeux, à enfoncer. Et là … Elle se demande si c'est son instinct qui se rebelle, son esprit qui reprend les rennes de son corps, un réflexe conditionné devant le danger auquel elle s'offre. Elle désobéit, bien sûr, elle désobéit sans même le comprendre, sans même le vouloir consciemment. Elle se cambre un peu plus, les reins creusés par la douleur, les fessées colorant sa peau d'un écarlate délicat. Il lui fait mal, il essaie de prouver son autorité par la force, une nouvelle fois, mais le corps de la princesse semble se rebeller. Il prend ses distances avec son esprit noyé dans le désir et le besoin, il essaie de la sauver. On dit bien que le corps peut réagir seul pendant l'instinct de survie. On ne réfléchit plus, mais les muscles agissent pour sauver … Yamiha se sent tiraillée entre ses désirs et l'appel de la réalité. Ne le fait pas, grogne une petite voix en elle. Ne fais pas ça, bon sang ! Est-ce que tu te rends compte ? Tu t'offres à un homme qui t'a Salie, piétinée, attachée, violée, humiliée … Tu le fais consciemment, Yamiha ? Tu vas dans la gueule du loup, tu vas te rouler dans la boue et tu donnes la laisse à ton maître. Il te fait souffrir encore, et tu ne t'aperçois pas ? Il va te faire du mal, il va te déchiqueter, il va ...  

Mais la Princesse n'écoute déjà plus. Elle est crispée sur la table, elle est cambrée, elle regarde droit devant elle, ses yeux sombres perdus dans le soleil, elle se brûle les yeux avant de se sentir ballotée comme on le ferait d'une poupée. Pénétrée, brutalement, violemment, elle gémit, elle crie, elle roule au sol, baisée par terre par un homme violent de frustration et de désir, qui caresse du bout des doigts son inefficacité, qui se sent provoqué par une femme qui lui est pourtant toute acquise. L'Orientale gémit, elle ferme les yeux et le globe de lumière continue de hanter son cerveau et ses pensées, de lui brûler la rétine. Elle se réchauffe, encore, encore, elle brûle de l'intérieur, elle souffre de l'extérieur, elle est fiévreuse, elle est tremblante. Son souffle est lourd, rauque, la magie l'épuise, les doubles deviennent plus intenses encore alors qu'elle se fait défoncer à même le sol. Il n'y a pas d'autre mot pour décrire cette pénétration violente et même enragée. Il veut la faire céder, son corps se bat encore. Le soleil qui brûle en elle essaie de la ramener à la vérité, elle laisse entendre un véritable cri alors qu'il est pris lui-même de folie. La Princesse se sent fracassée de l'intérieur. C'est un combat pour s'offrir à l'homme qu'elle a choisit. C'est un combat pour l'Etranger aussi. Elle se fait violement ramenée au songe quand les coups de butoir qu'il lui assène comme s'il désirait l'achever, là, maintenant.

Les seuls mots qui lui échappent sont des grognements incompréhensibles. Tant mieux pour elle, il aurait pu l'entendre murmurer qu'il n'était pas son Dieu. Se réveille-t-elle ? Mais c'est trop tard, Yamiha. Tu as scellé ton destin. C'est comme une mort, noyée dans le stupre et la violence, il continue de la violenter en la baisant, il n'y a plus rien d'humain dans son attitude, il lui fait peur, il l'effraie, elle essaie vaguement de ramper sur le sol pour s'enfuir, elle est rattrapée par sa violence surréaliste. Bien sûr que c'est un rêve, bien sûr, bien sûr. Et brutalement, la pénétration douloureuse par la rage et la colère s'arrête net, il l'attrape par sa longue crinière brune qu'il tord dans sa poigne puissante. Elle dégouline de cyprine. Est-ce du sang, sur ses fesses ? Les fessées assenées avec les ongles et le plat de la main laissent une trace ensanglantée sur ses deux orbes de chair. Elle est plaquée ave une violence terrible sur la table, elle en a le souffle coupé, faisant de nouveau face au Soleil qui la juge. Elle est brûlée, de nouveau, elle hurle, elle se recroqueville. Tout n'est plus que la vision presque infernale de la luxure et de la violence, de la puissance, du pouvoir. Ils se brûlent les ailes, la scène devient affreuse. Il parle seul, il la combat, elle est utilisée comme un objet pour écouter ses palabres vides de sens.

Plus rien n'a de sens. Elle n'arrive plus à parler, il l'imagine répondre, il l'imagine donner son assertion. Elle ne peut plus prononcer de mot, elle a la voix fracassée, le corps en morceau, se battant encore pour sa propre salvation et sa sauvegarde. Elle est épuisée, les clones disparaissent assez brutalement. En réalité, ils sont toujours là, mais elle a disparu dans des vagues d'incompréhension. Perd-elle connaissance ? Non, non … Elle est brûlée de l'intérieur, seulement. On lui hurle d'accepter, de venir cette offrande vivante et son corps, son cœur, son Dieu essaie une dernière fois par la douleur de la rappeler à lui. Trop tard, trop tard … Elle mord sa lèvre jusqu'à se l'ouvrir totalement quand il la fracasse de nouveau contre la table. Fin du combat. Elle est vaincue. Elle est pénétrée.

Elle est dépossédée d'elle-même. Le souffle déjà coupé par le coup, le corps déjà tremblant, elle sent le membre s'enfoncer en elle sans qu'elle ai le temps de réagir. Son corps est prit d'un spasme, comme s'il rejetait ce chibre trop gros, trop épais, trop présent, trop violent. Elle a un hoquet. Ses yeux son écarquillés, elle est maintenue dans cette position sacrificielle pendant de longue seconde. Son corps entier semble ne plus lui appartenir. Les doubles tombent au sol, sablonneux, disparaissent. Elle-même semble vouloir disparaître, s'évaporer. Elle ressent une douleur presque excitante parcourir sa colonne vertébrale, sa gorge est pressée par une force inconnue, elle pourrait retomber en avant, comme terrassée. Elle est crispée, contractée au possible autour de la hampe de chair, comme pour l'étouffer sous sa panique. La possession ne peut plus combattre cette lance qui troue ses intérieurs, elle se presse encore plus autour du chibre, ses ongles enfoncés dans le bois. Au fil des jours, ses mains ne sont plus que des scarifications du mélange terrible de plaisir et de haine, d'excitation et de souffrance qu'il lui fait ressentir.

Il la gifle, elle obéit, elle finit de s'épuiser en recréant des doubles qui tremblent tout autant qu'elle. Les caresses, les pénétrations semblent vouloir la faire céder encore plus vite, elle est prise de terribles frissons, elle gémit, elle bave, la salive coulant au creux de sa bouche, sur son menton, comme si elle devenait une poupée immobilisée et incontinente de lubricité. Il vient la titiller, elle ferme les yeux, elle gémit, elle hurle. Elle jouira, elle tombera, elle roulera au sol. Mais elle ne perd pas connaissance, on ne lui offre pas cette jouissance là, cette délivrance. Non, elle est encore consciente, blessée, humiliée, le cul emplie de sperme qui s'écoule au sol, le corps comme désarticulé, elle  halète, cherche désespérément son souffle, proche de l'étouffement sans jamais y arriver, torture de son corps pour la punir de s'être offerte. Elle hoquète, elle reste ainsi, au sol, épuisée, le corps si sensible, si fragile. Elle n'est plus qu'un pantin abandonné par un enfant capricieux. Son Trône ? Bon sang, elle n'en a plus rien à faire. Elle veut récupérer son corps, son esprit. La liberté qu'elle gagne, elle voudrait qu'on la lui retire de nouveau. Elle est perdue dans cette immense et vide espace de liberté. Elle est abandonnée dans un monde nouveau, elle en a peur. Elle compte sur ce monstre qui est devenue sa libération pour lui apprendre à vivre de nouveau. Elle a la tête qui tourne, le vertige ne s'est pas arrêté. Quand il revient à lui, il la trouve au sol, le regardant d'en bas, de ses yeux noirs empli d'une certaine admiration. Elle a du mal à se remettre assise, mais son geste est récompensé par un baiser. Quand il se tourne, elle voit la marque dans ses reins. Elle reste à l'observer, un sourire las sur les lèvres.

La Princesse retombe en arrière, tête qui tape contre le sol. Elle n'aura toujours pas parler, durant cette longue scène. En est-elle devenue muette ? Elle se glisse à quatre pattes quand il lui ordonne de lécher. Son corps fragilisé se courbe doucement, elle reste à quatre pattes pour venir gouter à la semence. Le gout est comme un poison bien sale, il lui donne mal au cœur, mais pourtant, la voilà, le bout du nez dans le sperme, sa langue lapant le foutre. Quand elle en a marre, au bout de même pas une minute, le gout lui paraissant insupportable, elle vient y mettre le doigt et le suçoter, en le regardant, de son regard si puissant, si noir, comme pour l'exciter d'avantage. Elle passe sa langue sur ses lèvres pour retirer les dernières traces de sperme, et vient donner quelques coups de langue bien dociles à sa queue, pour la nettoyer ou l'exciter d'avantage. L'action n'est pas claire, la Princesse soupire un peu.

" - Vous paraissez fatiguée, mon Dieu."


Les mains de Yamiha glissaient sur la peau de l'Allemand. Elle frottait sa nuque, assise sur le bord de la baignoire creusée dans le sol, le bel étranger entre ses cuisses ouvertes, le surplombant pour mieux le servir. Elle mêla ses doigts à ses cheveux, lavant ses cheveux, massant son crane, comme pour faire retomber toute l'excitation accumulée en plusieurs jours de luxure et de sexe. Elle redescendait doucement ses mains sur son dos, sur ses épaules, qu'elle caressait en étalant un savon de miel, continuant doucement sa tâche, de ses mains si fines, si douces, fluides jusqu'à ses reins. Elle ne répondit d'ailleurs pas. Elle ne demandait rien pour l'instant. Elle s'arrêta sur la marque, la caressant du bout des doigts en souriant un peu.

" - Elle est là … La marque. Juste ici. Vous ne pouvez pas la voir, elle est fine, comme tracée par la pointe d'un compas. Noire comme la nuit, elle s'enroule autour de vos reins. Je pourrais regarder cette marque de mon appartenance à votre corps pendant des heures." Elle le laisse se tourner, glissant elle-même dans le bain, pour venir lui nettoyer le torse, commençant par retirer l'eau savonneuse un peu sale avec sa langue, léchant les muscles de l'homme du songe. Puis elle  revient avec ses mains le laver, lentement, très lentement, passant sur chaque centimètres de sa peau, paraissant profiter de son corps tout autant qu'elle lui fait profiter de ses talents.


" - Un violon. Je souhaiterais un violon. Et une tenue que je ne veux pas que vous voyez. " Elle s'arrête un instant, ses deux mains glissant vers le membre d'Anton. Elle glisse dessus, sans s'attarder, elle nettoie, avant de passer à ses cuisses, s'immergeant totalement pour les atteindre, pour ne pas l'obliger à lever trop haut la jambe. "Mais ce dont j'ai le plus besoin, c'est vous." Elle relève les yeux vers lui. "Je ne veux pas que vous m'abandonniez sans indice, sans conseils. Expliquez-moi, ordonnez-moi, montrez-moi comme je devrais régner. Si vous êtes un Dieu ou un Roi, vous saurez comment m'instruire. J'ai besoin de vous." Alors qu'elle lui nettoie la jambe, son visage frôle la queue de l'Allemand, elle y donne un nouveau coup de langue, comme pour l'éveiller, gourmande. Elle ferme à demi les yeux, son souffle caressant les parties intimes de ce nouveau maître. "Des désirs, j'en ai des milliers, Mon Dieu. J'en ai eu tellement que je ne sais plus les nommer. Je désire danser pour vous. Je désire gémir pour vous. Je désire la mort de ceux qui m'ont trahit ... Des milliers de choses. Mais donnez-moi un violon et je vous ferais désirer le monde entier, à vous aussi.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: SSiegfried le mardi 26 avril 2016, 00:30:25
Se faire servir est bien le seul luxe dont l'allemand aime profiter lorsqu'il est en situation de pouvoir. Il n'est pas du genre démonstration de richesse, domination cruelle, dépenses somptuaires, défilés militaires ou guerres à gogo. Il veut simplement que son repas soit fait, et qu'on l'assiste à être propre. Le reste n'est qu'un bonus inutile à son sens pour bien vivre. En tant que qu'issu d'une baronnie prussienne, possédant une marche qui plus est, la culture familiale impose une vie de dévotion à l'Empire, de service et de sacrifice, qui ne saurait être compatible avec l'ostentatoire d'une existence royale. Peut-être est-ce pour ça que Königsberg était une forteresse respectée au sein des cours : On ne pouvait légitimement prétendre que ses tenanciers étaient indignes de leur fonction. Derniers remparts contre les envahisseurs, ils respiraient la culture militaire et la suaient par tous leurs pores, de sorte d'en imprégner leurs congénères nobles, autant que faire se peut.

Un Anton lavé est un Anton de bonne humeur. Le soin qu'elle prend pour s'occuper de lui décuple son contentement. Il aime à prétendre qu'il n'est pas un homme compliqué juste parce que c'est ça, son petit plaisir quotidien, au-delà de toute compréhension. Et à la sentir s'exécuter, il ne peut que savoir qu'il a fait le bon choix avec elle. D'autant plus lorsqu'elle lui rappelle l'existence de la marque. Il doit l'avouer, il l'avait oublié. Sans doute ne l'av   ait-il pas prix au sérieux lorsqu'elle lui avait dit ça, et il avait d'autres considérations en tête sur le moment.

-Tu disais... Que je possédais ce royaume par cette simple marque ? Comme si elle me rendait légitime à diriger ?... Et à utiliser tes pouvoirs ?

Il a vu des choses similaires, dans d'autres rêves, impliquant plus généralement une sorcière scandinave, et des morts et du sang et des cris et des danses, et tout un tourbillon de rituels qui rendaient les procédures pénales allemandes d'une simplicité folle en comparaison. Il tend le bras vers un mur, comme pour voir s'il peut lui faire quelque chose par la pensée, ne serait-ce qu'en soulever le sable qui se trouve derrière. Et... abandonne finalement l'idée. Il ne s'en sent pas capable. Il lui dit qu'ils en reparleront plus tard.

Quant à ses demandes, la plupart sont intelligentes, fondées et légitimes. Il aime savoir qu'elle possède encore un peu de clairvoyance quant à son rôle de dirigeante, futur dans ce rêve et présent dans la réalité. Il aime aussi savoir qu'elle a des passions communes telles que la pratique de la musique, qui la font ressembler à une humaine. Quant à la vengeance...

-Tu auras ce que tu désires, à une exception près. Je ne tuerai pas ceux qui t'ont trahi. Tu décideras de leur sort quand tu récupéreras le pouvoir. Pour le reste, considère que j'accepte.

Eveiller le capitaine dans ses bas instincts ? Dangereux. Bien sûr que physiquement, il démontre une réaction propice à l'action, et propre à laisser penser qu'elle ne le laisse pas indifférent, à cause d'un simple geste. Moralement, il balaie cette éventualité, et lui fait signifier en se levant, attrapant une serviette pour la nouer autour de sa taille, masquant ses passions naissantes. Il lui dit qu'elle doit se reposer, et qu'il reviendra la voir après le repas.

Il n'aura pas menti : Le chevalier de métal viendra lui apporter, seulement dix minutes après qu'il ait revêtu son uniforme et s'en soit allé, un violon sur lequel elle a déjà pratiqué. Un serviteur l'accompagnant lui en apporte un autre, tout neuf, ainsi que du matériel dont elle aurait éventuellement besoin. Plus tard dans la matinée, c'est un tailleur qui frappera à sa porte. Elle le connaîtra, puisque la cour a déjà eu recours à ses services. Il arrive avec une troupe d'assistants, lui montre ses tissus, l'aide à concevoir un plan afin qu'il lui prépare sa tenue de rêve, voire plusieurs si elle le désire. Le produit sera prêt au plus vite, lui dit-il.

Anton la fera convoquer peu après midi. Installé dans un parterre de larges coussins, il est entouré d'un conseiller et d'un commandant militaire. Il la fait manger au sol, face à lui, puis exige d'elle une fellation alors même qu'il n'a terminé ni la discussion, ni son repas. Devant tous, il démontre sa domination à l'égard de la Princesse. Les hommes bandent. Ils espèrent. Ils n'auront rien.


-On a toujours cette idée de la crainte du souverain, ou de son respect. Certains pensent qu'il faut tantôt l'un, tantôt l'autre. Mais il n'y a pas de solution miracle. Peu importe qu'ils te craignent ou te respecte : Ce qui compte pour toi, personnellement, c'est de garder le pouvoir le plus longtemps possible. Pour ça, ceux qui t'entourent doivent s'attacher à toi. Et ce n'est parce qu'ils te craignent ou te respectent qu'ils s'attachent. Les gens normaux ne mettent pas leurs frères en prison, et de la même façon, on ne pense pas à trahir ceux qu'on aime. Tu dois les connaître, tous. Savoir leur nom, leur vie. Ma mère, sur notre domaine, parlait longuement avec le jardinier et ses employés quand ils venaient. Tu dois savoir leur peur et leurs aspirations, évaluer leurs émotions. Un souverain qui n'a pas la confiance de ceux qui le côtoient est en guerre permanente, et pas de manière extérieure, mais de manière intestine. On n'est trahi que par ses proches.

L'après-midi ne serait pas plaisante pour elle, ni pour lui. Il s'était arrangé pour tout fait le même jour : Chaque entrevue, chaque conseil, chaque visite aurait été calé ce jour-même. Elle allait devoir le suivre, l'écouter, comprendre.

-Tu peux châtier durement, mais tu dois récompenser largement. Si tu es une souveraine tendre, tu ne dois pas être généreuse : On te marchera dessus. Et si tu ne fais que punir, tu instaures un climat de peur. Il faut que leur fidélité soit récompensée autant que la trahison est punie. En revanche, si tu ne distribues pas tes largesses, alors tu ne dois pas être sévère. Tu ne peux pas te le permettre.

Tout le restant de la journée.

-Travaille plus que les autres, ou tout du moins fais semblant. Ils doivent croire que tu te dépasses. Tu dois être un modèle si tu veux qu'ils te suivent dans les difficultés. Peu importe que tu sues vraiment, l'important c'est d'en avoir l'air. Mais si tu leur mens et qu'ils le découvrent, ils ne le pardonneront pas. Ah ! Ne mens jamais, sauf si c'est nécessaire. Tu dois tous les écouter également, il faut qu'ils sachent qu'ils ont ton oreille ou tes yeux. Mais tu ne dois pas leur promettre quoi que ce soit si tu ne comptes pas le faire.

Jusqu'au soir.

-Le monde entier doit t'être redevable. Pardonne à celui qui le mérite, si tu es sûre qu'il ne recommencera pas dans ses errements. Donne quelque chose à quelqu'un lorsqu'il le demande, en lui signifiant bien que tu engages ta grandeur, et que son honneur devra te repayer plus tard. Mais attention : À être la créancière de tous, tu t'exposes à ce qu'ils ne veuillent pas te repayer. Il faut doser tes dettes, et être bienveillante lorsque tu les récupères.

Avec une seule pause, pour un thé et quelques sucreries.

-Pense aux autres avant toi. Le bon souverain vise l'avancement de son peuple, son agrandissement moral, matériel. Vois loin. En donnant l'éducation à tes gens, tu inscris ton nom dans le marbre. Ne cède pas à la facilité de construire des monuments ou des temples. Favorise le commerce, le savoir et la fierté nationale, cristallisée autour de tes réalisations. Ton culte s'appuie sur des faits, pas sur tes droits. Peu importe que tu sois la descendante de l'ancien Roi : L'important, c'est de mériter ton trône. J'ai déjà tout lancé pour toi, tu n'auras qu'à faire dans la continuité. J'ai des projets prévus sur des années. Tu devras tout connaître et tout apprendre. N'hésite pas à te sacrifier pour les plus pauvres, et fais en sorte que ça se sache de sorte qu'ils le propagent d'eux-mêmes sans que tu n'aies à exhiber toi-même ta générosité.

Oh, et...

-Rembourse tes dettes. Toujours. En temps et en heure.
-Majesté ?
-Oui ?
-Un cadeau pour votre esclave.


Le serviteur s'agenouille à terre, brandissant tête baissée son colis. Arrivage expresse. Anton tend la main, commence à ouvrir le paquet, avant de se raviser. Il vient de se rappeler à qui cela appartenait.  Il lui sourit, puis se dirige vers sa chambre, où l'attend son double accompagné de trois filles, habillées comme des courtisanes impériales, à la fois sexuellement ostentatoire mais richement et classieusement parée. Toutes s'inclinent en le voyant entrer, sans un mot.

-Déjà ?
-Cela fait cinq jours.
-Ah, oui. Peut-être.


Pourquoi le rêve ne se corrige-t-il pas de lui-même ? Pourquoi ne saisit-il pas les évidences ? Sans qu'elle ne comprenne de quoi il en retourne, Anton réfléchit en fixant Siegfried, qui ne bouge pas d'un pouce. On sent manifestement que quel que soit son choix, entre Yamiha ou elles, il le le regrettera, d'une manière différente cependant.

-Va, elles sont pour toi.
-Je n'en ai pas besoin.
-Alors qu'elles disposent. Paie-les quand même.
-Jawohl, Kamerad.
-Et apporte-nous à manger. J'ai faim. Du consistant.
-Jawohl, Kamerad
.

Face à la fenêtre, contemplant l'étendue de la cité au, au-delà, les tonnes de sables qui gisent et dansent au gré du vent, il voudrait presque essayer de nouveau de maîtriser les éléments. Mais il se contente de commencer à se déshabiller, las.

-Tu veux sans doute une chambre à toi. Je t'en ferais attribuer une. Je t'offre ta soirée, tu es libre.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: Yamiha Mal Ismël le dimanche 01 mai 2016, 13:11:02
Le désert s'étendait devant eux, étrangement silencieux. Rien n'était plus effrayant que ce désert, blanc et flamboyant. Il y avait l'aura délicate de la menace qui planait, qui venait s'infiltrer dans les narines de la Princesse et des étrangers. Son pied nu coula dans le sable brûlant, un simple grognement de douleur sourd échappant à ses lèvres scellées. Elle paraissait si calme que ça en était presque dérangeant. Si le Soleil pouvait encore déranger les nouveaux venus dans ce lieu de stupre et de sable, plus Yamiha s'éloignait de la ville, plus elle était méconnaissable. Elle semblait laisser derrière elle une peau de serpent dont personne n'avait eu conscience, sa mue s'abandonnait au fil des mètres qu'elle parcourait, les pieds ancrés dans le sable. La chaleur emplissait son corps comme l'aurait fait une fièvre maladive, ses joues mates avaient rougit, ses yeux fixaient le soleil, devant elle. De nouveau, elle s'en brûlait la rétine, sans pouvoir détacher son regard de cette orbe dorée. Ils purent la suivre quelques longs kilomètres, l'Etranger, l'Homme de Fer et les Soldats. Aucune parole ne filtra de ses lèvres encore gercées. Le corps couvert par le simple voile de la pudeur, une fine étoffe de soie attachée à ses hanches, la poitrine nue, elle continue de marcher. Et ils la verront, brutalement, plonger en haut du dune et ne plus réapparaître. Etait-elle disparue ? Enfuie ? Morte ? Coulée sous son élément ? Une illusion d'optique de ce Soleil si dangereux qui jouait avec leurs nerfs et leurs endurance ?

Tu auras ce que tu désires. Ces mots seront les seuls qu'elle comprendra de la litanie qui durera des jours, des nuits, peut-être des mois. Le temps est trop étiré pour qu'elle soit encore consciente de ce qui se passe autour d'elle. Tout ce qu'elle retient, ce sont ces quelques mots comme une autorisation divine, prononcés par cet homme qui obnubile son cerveau. Sa présence est devenue tout autant un besoin qu'un désir, elle a l'impression de n'être plus qu'un être sans honneur et sans utilité quand il s'éloigne. La sensation est étrange, nouvelle, déroutante. Un peu dégoutante aussi. De ses gestes, de ses paroles, elle ne sera pas réellement attentive. Le Violon sera posé dans un coin de la chambre, elle l'effleurera du bout des doigts, comme effrayée. Seul le tailleur le tirera d'une certaine nostalgie propre à la fatigue. Ce songe sans fin semble lui pomper autant d'énergie que le ferait une succession de combats. Après tout, ne se bat-elle pas contre elle-même, pour retrouver un semblant de réalité ? Ils prennent des mesures, il parait tout aussi choqué qu'intéressé par la pièce, il finit par partir avec trois anneaux enfouis dans la poche, promet de revenir vite. Comme réveillée de sa torpeur délicieuse, elle s'assoit au sol, en tailleur. Elle pose les doigts sur la touche, elle pince les cordes... Elle replace l'instrument sur la chaise et se laisse tomber en arrière, sa tête tapant contre le sol. Prostrée, elle fixe de nouveau le plafond. Le violon sera lui aussi fracassé. Elle en tremble. L'autre, neuf, est posé dans un coin où la fureur musicale de la princesse capricieuse ne peut l'atteindre. Un peu avant qu'on ne vienne la chercher, elle se sera de nouveau intéressée à l'instrument. Sans archet, elle le pose sur sa cuisse et pince les cordes avec un peu plus d'aisance. Ses doigts tirent, font résonner. La musique est encore un peu tremblante, les rythmes plus posés, les notes plus justes. Elle respire. Petite inspiration pour marque le demi-soupir, la voilà qui expire pendant une trainée de doubles notes en crescendo. Quand on la convoque, elle a repris l'archet en main et le fait voguer sur les quatre cordes, apaisée. La vague idée de jouer pour lui vient la hanter, une sorte d'anxiété incompréhensible la prend à la gorge tandis qu'elle pose l'instrument.

De nouveau en sa présence, rien ni de ses pensées, ni de son attitude dénote de la candeur excitante dont elle sait faire preuve. Elle se permet de sourire et d'offrir sa langue à ce membre qui la désire. A quatre pattes entre les cuisses du nouveau Roi, la Princesse se rassasiera de ce chibre qu'on lui tend, sous le regard du conseiller. Elle en aime le gout, elle en aime l'odeur, elle prend autant de plaisir qu'Anton dans cette fellation. Cela est clair, elle n'essaie pas de le cacher.

Une heure, deux, trois, dix, un jour, deux, trois ... Elle ne sait pas. Elle parait concentrée, mais elle ne l'est pas. Sa capacité d'apprentissage sera mise à forte contribution durant ces longues heures. Elle enregistre sans pour autant réfléchir à la situation présente. Elle pense au Désert. Elle pense au Sable, elle pense au Soleil. Elle pense aux interrogations de l'Etranger. S'il lui apprend à gouverner, il faudra bien qu'elle lui apprenne à se servir de la marque. C'est un don qu'elle lui a fait, de force, certes, mais il en a hérité. C'est son devoir à elle de lui donner la chance de maîtriser ce sceau maintenant. Elle le sait, elle en est sûre... Quand le Songe se finira, un jour peut-être, il aura toujours cette marque. Elle le sent au plus profond d'elle. Le rêve luxurieux n'est pas la seule chose qui les lie, la violence des ébats et l'incompréhension des cultures ... Non. Elle en est certaine, il y aura toujours la marque entre eux, comme une alliance gravée dans la chair. S'ils sont liés, alors elle veut qu'ils le soient de la meilleure des façons. Par delà les frontières d'une dimension, par delà les sceaux d'une magie qui est propre à son peuple ... Le paquet finit sa course sur le lit, alors qu'il semble devoir faire un choix. Est-ce un frisson anxieux qui vient de parcourir son corps ? A-t-elle eu peur qu'il la délaisse déjà, comme un jouet dont on a fait le tour ? Elle se voit pourtant être la préférée, et un sourire léger se dessine sur ses lèvres. Dans son dos, elle glisse ses mains sur son corps comme pour le découvrir à nouveau, l'aidant par la même occasion à se déshabiller. Elle saisit son regard qui parcourt l'étendue de sable. Elle a été silencieuse, des jours durant. Elle semble presque fragilisée, tandis qu'elle finit de lui retirer les derniers vêtements qu'il portait. Elle se laisse lentement couler dans les coussins, en arrière, jouant des doigts sur le paquet avec un sourire détendu. Pour l'instant, elle ne l'enfile pas.

" - Vous devriez vous reposer." Sa voix a quelque chose de plus rauque, de plus mature peut-être. Elle attrape une grappe de fruit sur le plateau qu'on leur apporte, croquant dedans avec délectation. Puis se détourne de lui, de la nourriture, pour se saisir du violon. Elle se campe sur ses deux pieds et pose l'archet avec une vivacité nouvelle. Elle tire, elle pousse, elle joue du poignet pour faire naître une histoire de sa mélodie. Et à la musique se mêlent des paroles d'un autre siècle, d'une autre époque, le conte d'une Vie. Elle a les yeux fermés, elle ondule son corps sur la musique, lentement, elle s'y vautre, accompagnant son repas. " Vous rappelez-vous Seigneur, murmura la Hyène, quand on riait encore des Hommes ? Vous rappelez-vous Seigneur, rajouta le Chacal, quand on croyait qu'ils ne survivraient pas ? Oh Seigneur, nous avions bien tort car ils savent aujourd'hui maîtriser vent et sable. Vous rappelez-vous Seigneur, sifflota le Serpent, quand on pensait qu'ils fondraient sous la chaleur du Dieu Soleil ? Vous rappelez-vous Seigneur, souffla le Vent, quand on imaginait dominer le Désert pour l'éternité ? Oh Seigneur, nous avions bien tort, car nous n'avons aujourd'hui plus que nos griffes pour nous défendre des envahisseurs, et de ce territoire qui fut notre lit, il nous faut maintenant fuir pour qu'il ne devienne notre linceul. Vous rappelez-vous Seigneur, quand vous avez donné aux Hommes le droit de détruire ? Car, Ô Seigneur, vous avez eu bien tort, il ne restera bientôt que des cendres de ce qui fut beau, et des mirages de ce qui exista."

Yamiha tient la dernière note, longuement. Elle dépose l'instrument, se faufile à quatre pattes entre les coussins pour le rejoindre, et cambre doucement l'échine pour murmurer à son oreille, sa langue curieuse se perdant sur son lobe l'espace de quelques instants délicieux. Elle est chaude, elle est vivante, elle est haletante encore, humant son parfum pour s'en imprégner, de peur de le perdre bientôt. Car ce rêve ne durera pas éternellement, elle le sait.

" - Vous ne pouvez m'apprendre ce qu'est la liberté. Je ne veux pas d'une autre chambre. Si je peux dormir en celle-ci, être à vos côtés me conviendra." Elle se recule légèrement, pour le fixer une seconde, et attraper sa main, qu'elle glisse lentement sur son coeur, sur son sein, mêlant ses yeux sombres aux siens, dans un sourire étrangement calme. Elle s'offre de nouveau, si elle ne l'avait pas déjà fait des millions de fois auparavant. "Si vous m'offrez ma soirée, je veux la passer avec vous. Puis-je vous montrer ce qu'est la liberté, Seigneur ? Vous l'avez en vos reins, maintenant, mais vous ne savez encore l'utiliser." Elle se relève, la main glissant de son sein à ses hanches alors qu'elle parait si légère, filant dans la chambre vers la fenêtre, vers l'immensité dorée de sables et de vents. "Vous m'apprenez à gouverner, laissez-moi vous apprendre à être libre. Laissez-moi, l'espace d'une nuit qui viendra bientôt, vous montrer ce qu'est la Liberté orientale, Seigneur. De ce pays, vous ne savez rien. Vous arrivez, vous découvrez, vous détruisez. Demain, au réveil, quand ce songe se ternira, je renaîtrais de cette destruction. Mais, vous ? Qu'aurez-vous appris ?" Elle se mettra nue quelques instants, sortira du paquet un premier voile, simple, celui qu'elle accrochera à ses hanches, comme on le ferait d'un haillon. Le paquet est encore épais d'une seconde tenue qu'elle ne dévoile pourtant toujours pas.

Avec son autorisation, ils sortiront. Loin, loin, elle les mène dans le Désert. Elle ne veut pas le perdre, elle veut leur faire découvrir. Elle n'est pas un guide, elle est une image floue d'un Dieu disparu. C'est un prophète dans ce désert de feu. Et ainsi, elle disparait. Elle se laisse doucement couler dans le sable. Quand ils arriveront, essoufflés, en haut de la dune, ils pourront la voir de nouveau. Bien présente, bien là, dans une onde d'une beauté pure, dans l'eau d'un oasis qu'ils ne verront qu'une fois dans leur vie. Elle s'y baigne, comme une Naïade, elle y invite son Seigneur, elle le déshabille elle-même et le guide dans le bain, l'eau tiède se mêle à leurs sueurs. Il la verra disparaître doucement sous l'eau, pour frotter ses lèvres à son membre, avant de remonter à la surface.

" - A présent, tout cela vous appartient. Voilà, ce qu'est le Désert. Ce n'est pas un gouffre cannibale, ce n'est pas un Enfer carnivore ... Le Désert, c'est la Liberté. C'est la Vie. De ce plasma sont nés mes ancêtres, car c'est ici que les Reines viennent accoucher. De cette eau, les murs de la cité ont naquis. Le Désert vous appartient, le Sable est votre. Il faut que vous l'acceptiez. Crevez vos yeux d'étranger, crevez votre coeur de conquérant." Et aussi brutalement que sensuellement, elle vient l'embrasser, dans un profond soupir de plaisir, ses hanches se frottant à celles d'Anton. "Faîtes un, avec le Désert, et il vous suivra quand le songe se finira." La Fille du Sable se laisse de nouveau couler, inspirant pour s'immerger et venir gouter à ce membre sous l'eau, opération risquée et périlleuse qui semble l'amuser. Ses mots sont encore mystérieux et diablement sombres, mais elle lui offre la clef. Il n'est pas là pour détruire, il est là pour créer. Il ne peut rester maître des éléments, il doit les apprivoiser. Elle le fera doucement revenir vers la rive pour pouvoir le sucer habilement, dans l'eau et dans l'air chaud, sur le sable mouillé de cet oasis sacré.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: SSiegfried le dimanche 01 mai 2016, 16:12:06
C'est dans ces moments-là qu'Anton perd pied, parce que le rêve commence à lui paraître trop réel. La plongée dans ses sentiments les plus profonds lui donne un tournis qui rend le maintien dans l'univers onirique difficile. Impossible de nier l'émerveillement dont il fait preuve quand elle décide de jouer pour lui, de le bercer de sa voix : Ses yeux brillent comme ceux d'un enfant, mais d'un enfant qui n'aurait pas connu le bonheur avant, les pupilles froides d'un homme qui redécouvre un plaisir simple de la vie, qui, pourtant, est loin d'être naturel : On ne lui fera pas décemment croire que l'envoûtement qu'elle exerce sur lui n'est que résultat de sa beauté et de ses talents humains. Il y a de la sorcellerie là-dessous, il en est sûr. Et c'est volontairement qu'il baisse sa garde, laisse faire l'enchantement, comme une créature disciplinée, comme si le rapport de force avait changé de sens. Charme-moi encore, Princesse, semble-t-il hurler en silence, les iris troublés et les lèvres à peine entrouvertes.

Et elle ne cessera pas. Le souverain se laisse emmener dans les sables, et ses défenses toujours nues, il ne peut s'empêcher de ressentir de l'excitation et de l'appréhension à la suivre et à l'écouter et à la voir et à la désirer. Il en avait presque oublié, dans la torpeur engourdie de ce sommeil agité, qu'il pouvait encore avoir des sensations. Elle disparaît ; ici, c'est la crainte qui arrive au galop, et un peu de colère, parce qu'il ne supporterait pas d'avoir été berné, parce qu'il pense qu'il a été fou de la croire soumise aussi longtemps, elle attendait juste son heure pour fuir, et le sable frémit sous lui, la marque commence à faire effet, il n'en a pas conscience mais voudrait commander à ce désert de la retrouver et de la châtier, parce qu'on ne le trompe pas impunément, et le mastodonte de métal, lui, reste immobile, car il est partie intégrante du rêve, il sait où elle est, et il se contente de monter la dune avec son double qui crie le nom de la princesse, presque de désespoir, jusqu'à la voir de nouveau et respirer d'un soulagement intense.

Qu'est-ce, maintenant ? La déception ? Oui, ça y ressemble. Celle d'être aussi faible devant elle. Pourquoi se laisser ainsi entraîner ? Il a un rôle à tenir, il doit lui être supérieur, et ne pas ramper face à celle qu'il a rendu esclave. Pourtant, le voilà qui avance d'un pas pressé pour la rejoindre, et se baigne sans broncher, avide d'en découvrir encore. Elle joue avec sa luxure, elle joue avec ses émois. Il voudrait l'écouter parler encore, dans cette langue qui n'est sue que d'eux, et quand vient le moment de répondre, c'est une torture, comme s'il brisait une œuvre d'art.

-Le désert me hait. Je n'ai jamais aimé la chaleur ou le sable. Il ne me laissera jamais...

Mais elle le forcera à écouter, et voudra le convaincre. Par le stupre, elle l'obligera à oublier sa conscience et à en revenir à ses instincts primaires. Dieu, qu'elle suce bien. Très Saint Père, ne regarde pas, aujourd'hui j'ai honte d'aimer autant ça. Il en gémit, chose rare, en réclame plus, mieux, encore, la Princesse fait un tel honneur à son rang, et ce maléfice supplémentaire lui fait supplier intérieurement de rester ici pour toujours, dans ce monde onirique où il manipule le vrai et tutoie le plaisir pur, oui, il ne pense qu'à lui, qu'au plaisir, il veut se faire hédoniste, oublier la douleur de la réalité à jamais et vivre pour toujours allongé dans ce sable, sucé par sa Divine Putain, son adorable noble à genoux qui le sert avec tant de dévotion.

-Cesse, s'il te plaît. Viens.

On ne relèvera pas la politesse remarquable dont il a fait preuve. C'est un crève-coeur que de lui dire de s'arrêter, mais il désire un peu plus. Quand bien même les plaisirs oraux font partie de ses péchés mignons, autant sensationnellement que symboliquement, il veut communier avec elle, entièrement, car les sables sous sa tête lui murmurent que c'est la clé de sa puissance. Il l'amène jusqu'à son niveau, la fait s'empaler quelque peu précipitamment sur lui, en grogne de satisfaction. Une main sur ses reins pour l'accompagner dans ses mouvements ; l'autre sur un sein pour lui offrir ses caresses appuyées, le jumeau était câliné par ses lèvres et sa langue. Elle danse sur lui, grâce et volupté dans ses gestes, lui-même balançant en rythme son bassin. Il voudrait s'éterniser ainsi. Ils sont seuls, les soldats autour d'eux se sont évaporés, y compris le chevalier.

-Je n'ai jamais fait que détruire. C'est dans ma nature.

Au-delà de la confession qui n'en était pas une, c'était surtout l'aveu masqué qu'il voulait essayer de créer. Il agrippe sa nuque, la force à un violent baiser, lui intimant de la poigne d'aller plus vite sur lui. D'un murmure troublé par le désir, il lui dit de jouir autant qu'elle veut. Et le sol s'anime. Si on pourrait croire que ce n'est que le vent qui soulève ces fins rubans dorés qui volent, tourbillonnent et s'écrasent, on commence à douter de l'implication de l'allemand dans ces phénomènes lorsque ceux-ci commencent à rester en l'air, dessinent des arabesques au-dessus du couple, se font plus denses et moins agiles, mais finissent immanquablement par retomber. L'effort qu'il doit fournir pour commander aux éléments est considérable, alors même qu'il n'a qu'à demi-conscience de ce qu'il est en train de faire, ébloui par la beauté de l'acte qu'ils commettent à deux.

Il va jouir. Il refuse. Il sait qu'il ne peut se contrôler longtemps, quand bien même il est un surhomme : L'orientale s'agite sur lui comme personne, son corps entier réclamant sa jouissance, sa chatte le berçant de sa supplication de le voir s'abandonner. C'est hors de question. Yamiha est jetée sur le côté. Il la retourne pour l'allonger sur le ventre, vient au-dessus d'elle. Les courbes sont parfaites : Ses reins creux qui entament la montée jusqu'à son cul rond, parfaitement formé, redescendant ses cuisses qu'il ne prend pas la peine d'écarter. Il se contente de séparer ses deux fesses, y guide sa queue trempée de mouille pour la coller sur son anneau. Les sables auparavant calmés frémissent de nouveau. Il veut s'y enfoncer d'une traite, mais se rend soudain compte qu'il ne souhaite pas lui infliger ça, parce que ce serait une sanction, et qu'il refuse de la punir. Alors, calmement, l'extrémité de sa verge rompt la barrière ; il se penche sur elle pour lui dire que tout ira bien. Que la nature le commande ainsi, que la marque le désire. Il ne ment pas, elle sait qu'il a raison : N'est-ce pas ainsi que le sceau a été consacré ? Prudemment, il continue d'entrer en elle, donnant de légers coups de bassin afin qu'elle s'habitue à son diamètre sans heurts. Mord son oreille, caresse son dos. Les éléments tourbillonnent de nouveau, valsent lourdement autour d'eux.

-Je veux te prouver que je mérite d'être ton Dieu.

Doucement, il accélère. Ses mains continuent de découvrir son corps. Malgré la position peu adéquate, la noble étant clouée au sol, il lui fait soulever son bassin afin de porter deux doigts sur son clitoris, l'aider à supporter le traitement. Lui-même ne peut nier qu'il vit une pleine satisfaction. Dans sa douce transe, le SS donne forme à ses pensées, les arabesques se faisant plus nombreuses et plus compactes, se mêlant entre elles, dansant comme des flammes sauvages autour d'eux. Il lui fait lever la tête devant elle, lui demande d'ouvrir la bouche en tenant son cou. Devant ses yeux s'anime un nuage de sable, palpitant comme un globe de foudre. Il lui demande de lui faire confiance. Et une fois les lèvres entièrement descellées, le sable s'insinue en elle, allant jusqu'à sa gorge, bloquant son souffle. Il la sodomise avec tendresse, certes, mais non sans passion : L'amant joue de son bassin dans son cul, de ses doigts sur sa perle, de ses crocs sur sa nuque, de sa poigne sur sa gorge, et surtout, du sable qui l'empêche de respirer un bon moment. Non sans malice, c'est une nouvelle intrusion qu'elle devra subir, cette fois-ci dans sa matrice : Un appendice est né de la grève, glisse et pénètre ses chairs malgré ses cuisses closes, accompagne l'allemand dans son rythme.

Quand elle retrouve son souffle, il lui dit merci. Il lui dit qu'elle est merveilleuse, qu'il voudrait qu'elle soit sa reine, qu'il voudrait créer avec elle toute sa vie. Et le désert entier semble approuver. Les murs de sable sont immenses, comme une aurore boréale terrestre, exécutent une valse informe, presque violente, entourent l'oasis. Anton n'a aucune idée de ce qu'il fait, n'arrive pas à matérialiser précisément un objet. Et il s'en fout. Il veut juste démontrer son pouvoir sans rien y comprendre. Il veut l'aimer, aussi. Il veut jouir, de cette Yamiha imaginaire et de ce Sahara d'ailleurs, et mourir ainsi. Son orgasme fera exploser ses constructions mouvantes, répandant une pluie ocre à des centaines de mètres à la ronde.

Après un long moment allongé sur le dos, foudroyé par le plaisir, il sera parvenu à retourner dans les eaux sacrés afin de s'y baigner un peu. Il se sent incapable de recommencer à maîtriser la poudre de roche comme il venait de le faire. Sa fatigue est conséquente. Sa troupe est de nouveau réapparue, comme si elle n'était jamais partie.

-Je ne sais pas si tu feras une bonne reine, mais tu es une parfaite esclave. Je n'offre pas ce compliment à la légère, tu sais. Bien... Nous devrions retourner au palais.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: Yamiha Mal Ismël le mardi 03 mai 2016, 22:14:30
La perfection. L'admiration. L'amour. La haine. Les sentiments. La magie. La peur. L'excitation, la violence, le désir, encore, encore, encore. Et puis les coups de reins, les coups de coeur, les coups d'amour, les coups de peur. Encore, encore, encore. Le sable qui se mêle aux cheveux, les grains qui se transforment, s'agitent, s'excitent. La sensation de plaisir qui emplit le corps tout entier, le fait brûler, la fait crier. Encore, encore, encore. L'impression de couler, longuement, dans un océan de sensations et de plaisir. Le mirage parfait de toucher des bouts des doigts l'extase la plus complète, de mêler le Divin au songe, l'humain à la vérité souffrante d'une vie surréelle. Le plaisir qui s'infiltre dans le corps, sur chaque once de sa peau, le souffle court, les yeux perdus dans le vague, la croupe un peu relevée et ce membre. Détruis moi. Détruis moi. Des cendres. Plus que des cendres.

Oh qu'est-ce que la perfection ?
N'est-ce pas seulement une ambition ?
Peut-on atteindre une telle sublimation ?
N'est-ce pas une illusion ?

Et si tout se suspendait,
Le temps, l'espace d'un arrêt,
Laisserait au vol des secondes
le bonheur de gouter aux ondes.

Il n'y aurait plus de peur,
Plus de souffrance, plus de douleur,
Seul le mirage d'une vie parfaite,
En harmonie avec les défaites,

Les excitations, les victoires et les désirs,
Une vie sans heurts, faîtes seulement de plaisirs.
Serait-ce cela l'ambition unique,
D'une vie magnifique ?

Et la perfection ne se résumerait-elle pas,
à ce doux fantasme d'un amant jamais las ?

Voilà ce qu'il est, un Dieu. Un amant infatigable, un homme puissant. Dans le plaisir, il avait su maîtriser les éléments, le sable lui avait obéit. Lentement, surement, il prenait conscience de toute sa puissance, de tous ses pouvoirs qu'il amènerait chez lui, dans sa réalité. Jamais il ne la reverrait, et pourtant il aurait avec lui, le souvenir brûlant de ses pouvoirs et de sa passion. Il se souviendrait de ce corps brûlant et fiévreux, de ce regard assombri par le plaisir, et de ces cris, aigus, rauques parfois. Le plaisir l'avait enivré, elle mordillait sa lèvre inférieure, s'étant tournée sur le dos en soupirant, épuisée par leur ébat passionné. Il y avait eu quelque chose de différent durant ces longues minutes de plaisir. Un sentiment intense de plénitude. Il avait su jouer avec les cordes de son corps et de son cœur. Elle avait aimé ça. Elle avait même adoré cela, comme si c'était ce qu'elle avait attendu depuis des jours, des mois même. Elle ne savait plus depuis combien de temps il était là, mais après toutes ces aventures, elle était certaine qu'elle n'avait attendu que cela. Elle le voulait, mais elle le voulait comme un maître et amant. Comme un Dieu et un homme. Avec cette notion de respect qui s'était mit en place doucement, quand elle lui obéissait et qu'il appréciait. Elle finit par se relever et se laisse tomber dans l'eau, disparaissant sous l'onde. Elle ouvrit les yeux. Et ne réapparut plus. Elle coula en pic, brutalement, les bulles éclatant en surface. Quand le monstre d'Acier l'allongea sur le sable, elle avait encore les yeux ouverts, l'eau s'échappait de sa bouche entrouverte. Qu'avait-elle vu ? Imaginé ? Cru apercevoir ? Elle resta immobile, prise de longs frissons alors qu'on lui appuyait sur le ventre pour lui faire recracher l'eau. Folle ? Etait-elle en train de devenir folle ? Elle eut un nouveau hoquet, et fila brutalement dans l'eau, leur échappant de nouveau. Disque rayé, de nouveau elle plongea, les yeux grands ouverts. Mais elle ne coula pas. Elle se releva assez brutalement, haletante, et souffla. Longuement.

" - Seigneur ... ? Il y a la mort. La mort, partout. Vous l'avez détruit. Le Lac est mort. Il accouchera d'un mort né. Ce n'est pas un rêve, c'est une réalité. L’opprobre de la nature. Savez-vous ce qui est arrivé à ma mère, Seigneur ? Elle est morte en accouchant de moi. J'ai d'abord été un assassin. Mon enfant mourra. C'est écrit. Ce n'est plus un rêve, Seigneur. C'est ma réalité. Je veux que ça cesse. Je vous en prie, je veux que ça cesse. Laissez moi... Laissez moi sortir de là. Je vous en prie, Seigneur, je vous en prie. Faîtes quelque chose. Faîtes moi sortir de là. Je vais devenir folle. Totalement folle. Je ne veux pas ... Je ne veux pas. Je ne veux plus. Ce n'est pas un jeu, ce n'est pas un jeu ... Aidez moi. Je le vois, là, devant moi, mort. Dans cette eau là. Il est mort ! Mort, mort, mort ! Aidez moi, Seigneur ! BON SANG ! Faîtes quelque chose, soyez utile ! Je ne veux pas. Je ne suis pas un monstre, je ne mérite pas de voir la mort d'un enfant que je n'ai pas encore créé. Je n'ai pas à subir ça ! Vous êtes là, aussi vivant que mort, devant moi, et vous me faîtes peur. Vous m'effrayez, vous m'excitez, vous ne m'aidez pas. Je ne pourrai pas. Il faut que ça cesse. Je deviens folle, je deviens folle ! JE NE VEUX PAS !" Et elle tombe, brutalement. Au sol. Dans le sable. Elle se roule en boule, elle gémit. Puis plus un bruit. Elle pleure. Elle a les joues brûlantes, le font fiévreux. Elle pleure, elle pleure, elle ne s'arrête pas, elle si forte. Elle est brisée. Elle a peur. Elle souffre.

" - Il était mort. Dans mes bras. Un bébé mort."

Elle se laisse rouler sur le dos, de nouveau. Dans le sable, les yeux toujours rivés au loin. Elle continuait de baragouiner, en sanglots. " - Et si c'était le votre ? Et si ce n'était plus un rêve ? Et si dans la réalité vous m'enfantiez ? Il mourra. Il mourra. Je ne veux plus. Vous aviez raison. Vous détruisez tout. Vous détruisez la vie qui naît, vous détruisez la vie qui survie. Vous aviez raison. Mais il faut que ça cesse. Vous me détruisez. Alors détruisez-moi entièrement, et cessez. Je veux juste que ça cesse." Elle halète encore un peu, passe sa main sur ses yeux pour essayer de reprendre forme humaine, les yeux rougis par les larmes. Elle essaie de se calmer, n'y arrive pas et quand elle se remet debout c'est pour retomber presque tout de suite. Mais cette fois, il la rattrape sans doute, ou le géant, ou un soldat. Elle reste debout. Elle est en train de perdre la tête. Le soleil, peut-être ? Pourtant elle est habituée. La peur sans doute ? Non, non, non, ce n'est pas ça ! Elle halète de nouveau. La panique la reprend, elle se défend, elle se remet seule sur ses pieds, elle court dans le sable, elle semble vouloir s'éloigner, en pleurs de nouveau. Elle est méconnaissable, incontrôlable, elle monte des murs de sables pour les ralentir. Pourtant, elle ne court pas vite. Elle piétine même, elle retombe dans le sable, en haut d'une dune et roule tout le long, chamboulée, les cheveux emmêlés, le corps brûlé par le sable. Elle reste là. Elle respire à peine. "- Il était mort. Mort, mort, mort. Je veux que ça cesse ... Détruisez-moi. "
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: SSiegfried le mercredi 04 mai 2016, 00:34:57
Anton regardait Yamiha. Siegfried regardait Anton. Et elle, elle avait les yeux partout. Les jumeaux ne savaient que répondre à cette folie soudaine. Oui, ils avaient déjà vu ce genre de psychoses, ils ne pourraient le nier. Chez les soldats, d'abord, soumis à un stress intense, incapables de supporter les horreurs de la guerre, celles qu'on leur inflige et celles qu'ils doivent infliger, et qui finissent par péter sévèrement un câble en hurlant des paroles incompréhensibles, usant parfois de leurs armes – combien chez les Einsatzgruppen ont blessé leurs compagnons d'arme, ou se sont mutilé, ont été pris dans des spirales alcooliques en plein service ? L'Hauptsturmführer von Königsberg avait connu l'épreuve. Il était descendu dans une fosse commune, car les allemands, moins cruels que les russes peut-être, aimaient achever leurs victimes vite et biens – les alliés ukrainiens ne s'y étaient pas trompés en rejoignant la SS, après avoir tous souffert de l'Holodomor, et clamaient volontiers que les nazis étaient des « gens biens » comparés aux soviétiques. Donc, Anton avait sauté dans la boue sanguine où traînaient une couche entière de corps, et donnaient des coups de botte dans chacun d'eux pour vérifier si l'exécution avait bien marché. Sinon ? Il devait s'y coller. Et certains SS, parmi les plus aguerris, finissaient par vomir leurs tripes, ou sortaient pâles comme des linges. Aller se branler pour évacuer, dormir si on y arrivait, chier ses boyaux liquéfiés, peu importe. Et donner ses bottes à laver, parce qu'elles étaient crades de honte et de déshonneur.

Et c'était ce que voyait le Roi en cet instant. Cette expression erratique, ces visions, ces proclamations morbides. Elle avait plongé dans la fosse et ne s'en remettait pas. Certains y restaient toutes leurs vies. Ils auraient volontiers troqués ces visions d'horreur contre une condamnation dans un tribunal de dénazification, beaucoup plus délicat. C'était leur damnation pour avoir souillé l'humanité. Ils en porteraient le poids jusqu'à leur mort. Et Anton refuse qu'elle reste dans la fosse. Il fallait l'en sortir.

Et alors qu'il s'avance vers elle, le mastodonte de métal lui coupe la route, fonçant comme s'il ne portait rien sur le dos, saisit la princesse par le cou et la soulève pour la mettre sur ses pieds – et on ne saurait assez souligner comme elle paraît être une brindille entre ses mains. Et pour la première fois, elle l'entend parler à lui, et elle le comprend sans filtre.

-Cesse de voiler ton rêve par un cauchemar. Cette réalité t'appartient. Tu peux la façonner. Tu comprends ?

Il défait son masque avec tant de hâte que les liens de cuir s'arrachent presque. Il jette le casque, aussi. Elle découvre dessous un autre Anton : Bien qu'étant son sosie, il semble plus vieux, moins bien coiffé, une barbe de quelques jours. Un autre homme, toujours aussi massif dans son armure. Toujours sans la lâcher, il baisse le ton.

-Ton enfant sera beau, et il ne sera pas le mien. Tu ne mourras pas en couche. Tu régneras car tel est ton destin.

Il est des chances qu'elle ne se souviennent pas qu'après l'avoir soulevée, il l'a jetée dans le sable en lui enfonçant bien la tête dans le sol – le reste n'est qu'une éternité brumeuse qui passera en quelques secondes.


Lorsqu'elle revient à elle, elle est debout au milieu d'une pièce. Tous semblent attendre une réponse de sa part. Il y a autour d'elle une dizaine de personnes, dont trois femmes, et pléthore d'instruments. Elle est dans sa chambre, Anton parlant distraitement à un conseiller dans un coin.

-Princesse ?...

Devant elle, à genoux, une esclave lui tend un présentoir avec une dizaine de bijoux différents, la plupart étant des pierres en pendentifs. On attendait apparemment à ce qu'elle fasse un choix. Le retour à la réalité onirique était brutal, oui.

Une fois son choix fait, Anton fait demander à ce qu'elle soit préparée. Il semble que soit venu le moment fatidique du marquage permanent. Elle pourra accepter, ou faire preuve de réticence : Dans les deux cas, on la mettra à nu sous les ordres de l'allemand, et elle sera attachée à une large table où la position des sangles est réglable à souhait en fonction d'une mécanique située en-dessous de l'objet. Cela permettrait, par exemple, de lui faire serrer les jambes de sorte qu'elle ne puisse les séparer, ou l'obliger à garder une main le long du corps et l'autre au-dessus de la tête. Mais ici, on va se contenter de la mettre sur le dos, légèrement en étoile, comme une patiente prête à se faire charcuter. Entravée aux poignets, aux chevilles et au cou, on lui dit que c'est pour son propre bien : Il sera dommage qu'elle bouge trop pendant l'opération.

Deux femmes sont chargées de la laver avec le plus grand soin. L'un des hommes, sans gêne, examine les ornements qu'elle exhibe aux seins et au sexe. Il dit que c'est du bon travail, mais qu'il se rappellerait s'il l'avait fait. De pair avec un autre, ils lui assurent qu'ils feront un excellent travail et qu'elle n'aura pas à s'en plaindre : Si elle est coutumière de ces pratiques, elle doit savoir que c'est parfois douloureux, inconfortable, mais qu'elle en sera fière après. Anton, à l'envers, saisit doucement son visage et l'embrasse.

-Ma tâche ici est bientôt terminée. Je veux te façonner comme je le souhaite. Je tiens mes paroles. Je sais créer. Je veux te le prouver. Tu m'as montré que je n'étais pas qu'un destructeur. Je ne vais pas te détruire, je te le promets. Ni ton Royaume. Ni ton pouvoir.

Bon. Si ses paroles peuvent la rassurer un peu, l'odeur soudaine de forge et l'apparition d'un fer à marquer la braquera sans doute. Un assistant lui bloque la main. On lui applique sans ménagement la marque sur le revers du poignet : Un magnifique S runique, initiale du pseudonyme de son bourreau. Qu'elle hurle. Le parfum de chair est désagréable à tous, qu'elle se rassure. Ils lui appliquent un pansement, disent qu'ils passent à la suite.

Une nouvelle fois, ce seront des heures qui passeront en trois battements de cil, pourtant imprimés dans sa tête comme si elle en avait vécu les pénibles secondes une à une, comme une interminable torture : À plusieurs assis autour d'elle, ils auront appliqués des aiguilles sur tous son corps afin de faire pénétrer l'encre, méthodiquement d'abord en dessinant un contour de points, puis en les reliant pour tracer des traits, avant de les remplir lorsqu'il le faut. Ils s'attaquent à sa main intacte, son ventre, ses pieds. L'un des deux hommes du début va demander à avoir de la place, et percera son nombril afin d'y faire rentrer le bijou qu'on lui demandait de choisir. Cela fait longtemps que l'allemand est parti, la laissant dans ce brouillard de douleur qui l'étreint de toute part, la rend somnolente tant son corps essaie de l'anesthésier, mais impossible de sombrer dans le sommeil. La douleur s'intensifie au fil du temps. Puis elle s'évanouit enfin, bénissant les limites de son enveloppe charnelle qui n'en peut plus.

Lorsqu'elle se réveille, la séance n'est pas terminée. C'est comme si un jour était passé. Ils étaient toujours à l'oeuvre. Les instants filent comme un rêve. Elle est sur le ventre désormais, un coussin sous son ventre pour que ses seins ne supportent pas tout le poids de son buste. Un homme est assis sur ses fesses, deux sont autour d'elle et en concert ils gravent son dos. Des douleurs plus vives à certains endroits lui font penser qu'elle a été percée ailleurs. Il y a du sang autour d'elle, très peu, mais suffisant pour lui faire peur. Le temps qu'elle s'aperçoive que les bourreaux sont encore à l'oeuvre, elle retourne vite dans les vappes.


Elle se réveillera dans son lit. Son corps est engourdi. Mais elle n'a plus mal. Tout semble étonnamment déjà cicatrisé. Elle commence à sentir la fin du rêve. Au loin grondent des démons qui s'apprêtent à détruire son royaume et son âme, mais elle seule les entend.

Il y a autour d'elle un repas copieux tout frais posé, le paquet qu'elle n'a encore qu'à moitié dévoilé, le plug juste à côté de son plateau... et la bête d'acier, statique, bras croisés contre un mur. Le soleil perce les volets de bois. C'est l'après-midi.

-Nous disparaissons de ta vie cette nuit. Ton Maître écoute les doléances du peuple dans la salle du trône. Tu devrais aller lui dire adieu.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: Yamiha Mal Ismël le lundi 16 mai 2016, 15:13:31
Un voile opaque de plaisir et de désir, de souffrance et de douleur. D'incompréhension. Souffle brûlant, cri suraigu, picotement, pincement, gémissement. La Princesse n'est qu'un fantôme de sentiments, une silhouette de désirs et de plaisirs. Frissons fiévreux, couinements luxurieux et ce doux parfum de stupre qui glisse le long de son corps, une mince couche de sueur faisant briller sa peau mâte. Panique, peur, plaisir, effroi, incompréhension. Mélangé, vomi de sensations et dégueulis d'intenses émotions. Régner ? Pleurer. Destin ? Mort. Enfant ? Roi. Rêve ? Réalité. Elle avait entre les doigts les liens de sa propre servitude et elle pouvait les tirer pour courber l'échine. Elle devrait pouvoir se contrôler, elle devrait pouvoir gérer ses réaction, mais rien à faire. Elle n'y arrive pas, ou elle n'y arrive plus. Elle ne sait pas. Elle se sent déposséder d'elle-même, obéissant aux désirs d'un autre, aux rêves de cet homme, à ses fantasmes qu'il peut modeler sur son corps. Les secondes, les minutes, les heures, tout n'est qu'un ramassis de temps et de durées qui s'entremêlent, se tressent indéfiniment, avec cette sensation étrange et unique que le temps passe sans s'être écoulé, que le rêve avance alors qu'il se répète. Ca non plus, elle ne saura pas comment le gérer, si bien que c'est dans l'hystérie qu'elle se réfugie, en regardant ce double clownesque comme on fixe une vision cauchemardesque. Mais cette vision s'éternise, elle continue de la torturer et elle ne sait pas comment s'en séparer. Parce que oui, maintenant, elle veut que ce rêve se conclue. Pourquoi dure-t-il ? Pourquoi a-t-il même commencé ? Et pourquoi elle continue d'apprécier chaque micro-instants en ce lieu qui ressemble à son palais, sans pour autant l'être vraiment, avec ses frères qui ne sont que l'ombre de ce qu'ils auraient dû être. La seule chose véritable et vraie de ce rêve, ce n'est pas elle, ni même son corps qu'on perce, qu'on troue, qu'on remodèle, qu'on recrée, non la vérité c'est cet homme. Il ne sera peut-être pas là quand on la marque, quand on la créée avec sa vision à lui du corps féminin, mais tout ce qu'il ordonne, tout ce qu'il fait est vrai. C'est tellement vrai que c'est douloureux et que ça la rend vivante dans un rêve où elle ne trouve que la mort comme échappatoire. Peut-être qu'il la fait revivre, après tout. Comme une sorte de phénix, elle a besoin de ce maître qui la dresse pour pouvoir renaître de ses cendres. Elle a déjà fait la comparaison, à haute voix, mais maintenant la métaphore est claire dans son esprit. Il est le maître, elle est l'oiseau dans sa cage dorée, sur sa petite balancelle, et elle chantonne ses chants orientaux. Il est le maître qui dresse et qui mettra feu aux ailes de sa liberté, pour lui rendre son libre-arbitre. Le fracas des pensées l'assourdie.

Elle sait qu'elle a besoin de lui. Bien sûr qu'il crée. Dieu a créée, l'homme a détruit. S'il est le Dieu, elle est l'homme. S'il la créée comme on le fait d'une poupée de chaire et de sang, elle saura s'auto-détruire de nouveau quand elle sera abandonnée. Ou alors, s'il la créée, peut-être que ce n'est pas elle-même, qu'elle détruira, mais tout ce qui l'entoure ? Elle ne sait pas. La Princesse est perdue dans ses sensations, ses réactions, sa douleur et son plaisir, elle tente vaguement de se trouver une utilité, une raison d'être mais se débat dans cet étrange océan de luxure moite et translucide. Son esprit pervers crée des justifications folles, il se tord dans des explications qui donnent la part belle à sa luxure décadente, sa perversion devient majeure, la mélodie de ses gémissements de douleur se mêle à la gamme aigue de sa dépravation naturelle. Et puis ... Le Phénix souffre. Et elle ouvrira ses grandes ailes brouillées, pour s'élancer, son corps de Vénus orientale un peu meurtri. Le sang a perlé, il a glissé sur la courbe de son corps. La marque qu'elle peut découvrir sur son poignet sera toujours pour lui remémorer son créateur élevé au statut de Dieu. Pour lui, elle priera que la corruption amorale de son être ne s'efface jamais au profit d'une douce pureté hypocrite. Quand elle se réveille, elle est engourdie par cette douleur un peu lasse, sa tête est encore lourde. Elle n'essaie pas de découvrir son nouveau corps, elle aura des années pour le faire et admirer l'oeuvre de son créateur. Chaque jours, elle s’émerveillera un peu plus sur son corps sculpté par l'art de la destruction et le remerciera comme on bénit un Dieu Fertile ou Bon. Là voilà qui sent doucement sa langue jouait avec son palet. Etrangement, elle comprend très bien ce qui lui titille son appendice lingual et esquisse un sourire. Elle se rappelle ce que disait les courtisanes.

" Si tu as besoin d'un accessoire pour le faire jouir, Princesse, c'est que tu t'y prends mal. Tout est dans ta bouche, dans la pression de tes lèvres. Elles doivent être des vagues sensuelles qui découvrent toujours le membre d'une nouvelle façon, elles doivent savoir se faire curieuses, pressantes, ou tendres. Il ne faut jamais qu'il s'habitue à ta langue, Princesse, tout doit toujours le surprendre, de ta gorge à l'effleurement de tes dents. L'attitude est importante, aussi, Princesse. Quand tu devrais conquérir ton homme, tout sera primordial pour le contrôler. Tes yeux doivent être baissés, ta tête courbée et tu dois toujours fais semblant de lui être soumise. Tu sais ce qu'est-ce la plus belle domination, Princesse ? Aha, oui, tu sais, je te l'ai déjà dit ... C'est de te soumettre. La soumission la plus totale marque la domination la plus sinueuse... Allez, Princesse, refais-le. Il faut que tu contrôles plus ton souffle sur le chibre, il doit être plaisant, chaud ... Vas-y, prends le plus en bouche Princesse. Plus profond ! Cette queue va pas te faire de mal, c'est toi qui a le pouvoir ici, c'est toi qui peut le frustrer si tu as envie. Tes mains ! Qu'est-ce que tu fais avec tes mains ? Tu presses. Va presser doucement ses testicules, pour lui tirer plus de sensations. Allez, accélère." Et elle passait doucement sa main dans les cheveux de la belle pour lui caresser le crane et la pousser pendant sa fellation, essayant de l'aider pour lui apprendre au mieux ce que doit savoir une Princesse. Elle forgeait son talent, et lui avait appris à conquérir le coeur des hommes en passant par leur membre.

Elle sourit. En relevant un peu ses cheveux, elle sent sa nuque elle aussi percée et il ne lui faut pas bien longtemps pour découvrir le creux de ses reins, lui aussi percé, elle joue du bout des doigts dessus avec un petit geignement. Ce nouveau corps lui est étrange, mais elle l'apprécie quand même. Elle se réveille dans ce lit où elle s'endormira bientôt, pour se réveiller une bonne fois pour toute. Le long de sa jambe, elle peut découvrir un serpentin de mots allemands, une litanie de rêves et de prières dans la langue étrange. L'écriture lui parait barbare, mais elle apprendra à la connaître. Elle voudrait comprendre ce qu'on a encré dans son corps, et ses yeux se glissent doucement sur son ventre, légèrement tatoué de noir, lui aussi, et finit par trouver enfin le miroir devant elle. Elle peut découvrir son labret percé, lui aussi, et sa joue. Bon Dieu, ils se sont fait plaisir. Elle caresse lentement sa joue, puis se laisse tomber en arrière dans le lit, la tête dans son paquet. " Mm ? Vous partez. " Elle mordille sa lèvre inférieure, un peu perplexe, commençant à faire sien son nouveau corps. Elle sort enfin le tissu du paquet, l'étale devant elle, croque dans un fruit, frémit un peu. Elle regarde le chevalier en armure. " Es-tu l'Inhumain qui sommeille en lui ? Cruel et froid ? " Elle se lève, s'étire, se fait féline, gémit très doucement et enfile la tenue. Elle tient par les anneaux qui percent son corps, par les piercings de ses seins pour le haut et celui de son clitoris pour le bas. Les voiles sont fins, d'un vert pomme assez joyeux, le tissu est soyeux. Elle se regarde doucement dans le miroir. Étrangement, elle est déjà habituée à ses tatouages. Elle glisse son doigt sur son ventre, se fait frissonner lentement, réveille ses seins, doucement. Elle est d'une beauté lasse, ce soir. Elle aurait presque parut fatiguée, mais elle voulait tout de même lui dire adieu. Au revoir, peut-être. Elle s'empare du plug, jouera avec un peu, du bout de sa langue, puis doucement sur son derrière, pour finir par le sentir en elle, haletante, un peu tremblante. Elle remarque enfin les marques sous ses seins, les symboles allemands qui sont cachés par le lourd ourlet de sa poitrine. Elle fait tourner un peu les voiles de son nouvel habit, fixe son reflet dans l'armure bien étincelant du double d'acier. " Lui dire "Adieu". A Dieu. Le reverrais-je ? Toi qui fait partie de son rêve et de son corps, qu'en penses-tu ? Dis-moi d'où tu viens. Ce n'est pas un monde de sables et de chaleur qui t'a fait naître. Ce n'est même pas ce monde-ci, n'est-ce pas ? Vous n'êtes pas sortit d'un rêve, vous êtes sortit d'une réalité qui m'était inconnue. Cette langue, cette culture, cette armée, ces armes ... Vous êtes la légende qui a pris vie. Le Mythe. Le vrai mythe ici, c'est bien vous."

Elle disparaît. Elle arrivera par derrière alors qu'il est sur son Trône. Discrète, loin de la Reine qu'elle fut qui cherchait les regards et l'attention, elle se laisse doucement glisser à quatre pattes. Puis fait demi-tour. A-t-elle peur d'un coup ? Est-ce une hésitation ? Non. Elle retourne dans la chambre, fouille, cherche, attrape finalement le collier et la laisse. Elle met le collier, serre doucement, attrape la laisse du bout du doigt et la glisse doucement entre ceux d'acier du pantin d'acier. " Vous pourriez ... J'ai besoin de vous. " Il finira par attraper la laisse en comprenant ce qu'elle lui demande. Il laisse entendre un soupir et la regarde de nouveau à quatre pattes, comme le bon phénix bien élevé qu'il a fait d'elle. Il pourra ainsi la mener jusque devant le Trône où Anton attend. Elle se relève très doucement pour faire onduler son corps et lui présenter son habit créé pour lui. Elle sent le colosse tirer sur la laisse et se remet au sol. Elle se glisse entre les cuisses du jeune homme, devant le regard médusé de ses sujets. Mais elle n'en a rien à faire, car il a bien raison. Elle va lui dire Adieu. Elle passe sa langue sur ses lèvres, et relève un peu le buste, à genoux devant lui, tirant la langue pour lui montrer ce qu'on vient de lui faire, affichant fièrement ce corps doux et nouveau, venant de sa main dévoiler son membre, de sa langue le découvrir, de ses lèvres le gouter, de sa bouche l'entourer. Elle gémit légèrement, fait teinter sa voix alors que sa langue vient délicatement lécher le gland, réveiller le chibre, de la manière la plus ecitante possible, ondulant ses épaules pour frotter très légèrement ses seins aux cuisses du jeune homme. Elle frissonne et accélère ses mouvements de langue.

" Je ne vais pas vous dire Adieu, vous savez. Je vais plutôt dire ... A vous. Mais n'est-ce pas la même chose, après tout ? Je voudrais qu'on me voit, qu'on me regarde pendant que je vous appartiens. Je souhaite vous appartenir, encore une fois. Une dernière fois." Elle se relève, tire d'un coup brusque sur la laisse pour lui donner, comme une véritable offrande, susurrant de sa voix légère. " << Mettre ceci est un acte intime, qui ne s'accomplit pas de manière personnelle mais entre deux êtres qui ont confiance l'un en l'autre. >> Vous vous rappelez ? Vous avez confiance en moi, maintenant, n'est-ce pas ? Parce que j'ai confiance en vous. Si nous venons à nous revoir, je remettrai ce collier. " Elle frémit un peu et prend le membre en bouche, plus profondément, assez pour couper son souffle et fermer les yeux, le dévorant sous le plaisir, sous le désir aussi, de ses lèvres brûlantes.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: SSiegfried le jeudi 19 mai 2016, 23:40:03
Réprobation. Critiques. Protestations. Reproches. Accusations. Blâmes. Menaces. Outrages. Injures. Objurgations. Embarras. Dégoût. Opprobre. Infamie. Malaise. Irrespect. Rejet. Abjuration. Les bouches se tordent, les visages se détournent, les yeux fusillent, les poings se serrent, les soupirs grondent, les mâchoires se raidissent, les nerfs chauffent, les esprits hurlent. La foule amassée réprouve le comportement de la Princesse. La clameur sourde qui s'élève dans la foule montre l'indignation qui règne dans la grande salle du palais. C'est qu'il avait fait bénir par un obscur rituel la séance, en énonçant à chacun que toute parole et tout acte ici seraient considérés comme sacrés ; il promettait ainsi, pour son dernier jour sur le trône, de se conduire en roi devant le peuple comme il se conduirait en serviteur devant les dieux. Il n'oublierait pas que chaque mot qu'il dira lui sera reproché lors de son arrivée au Paradis, et que son âme n'aura pas de repos s'il osait se méconduire dans sa fonction. Ainsi avaient débuté les doléances, les plus importantes qu'il avait donné jusque là. Il voulait marquer de son empreinte définitive l'histoire de cette nation, quand bien même elle allait être effacée à son réveil, comme le vent balaie les messages d'amour dans les sables ; ils sont éphémères et c'est en cela qu'ils sont grandioses. Seuls les témoins le porteront dans leur cœur, de manière indélébile, quand bien même l'oublieront-ils un jour ; la mémoire collective est l'âme de l'humanité, et Anton, en réglant les problèmes de tout son peuple, gravait dans les eaux éternelles son nom. Chacun avait été convoqué pour cette date, chacun était venu : Représentants des corporations, prélats, magistères de sagesse, quelques petites gens aux demandes graves même ; pauvres, riches, administrateurs civils et commerçants, on avait fait aménagé la salle afin que tous les Sables aient voix au chapitre. Bras ouverts, il les accueillait en son sein bienveillant, leur offrait son oreille attentive et sa parole juste. Il se voyait en Salomon, gouvernant ainsi le désert avec la plus grande des rectitudes.

C'est dans cette atmosphère hiératique qu'elle pénétrait, drapée de stupre, prête à l'entraîner vers ses démons les plus vicieux. Si certains s'attendaient à ce que le roi résiste, balaie la proposition plein de son impériale hauteur sur les bassesses de la vie, il n'en est rien. Ayant adopté pour l'occasion une tenue locale, une jupe en bandes raides de lins très masculine aux bijoux d'or pendant, elle n'a aucun mal à écarter l'un des pans pour découvrir son sexe et jouer avec de sa bouche malicieuse, l'ingurgiter même. Il l'observe avec fascination. Puis la foule. La foule qui voudrait la conspuer, jeter sur elle des objets. La princesse les humilie par son comportement de femelle, et ils l'humilient en retour par des murmures insultants. Elle est traitée à bas volume de salope, de pute infâme. Et Anton en sourit.

Lorsqu'il attrape la laisse, les sables grondent à leur tour. La symphonie minérale accompagne la rumeur du peuple. Dans toute la capitale, un léger vent semble soulever les grains dans les rues, qui dessinent des pirouettes avant de s'évanouir pour mieux recommencer. Le peuple, qui connaît les signes de la nature, se demande si cela n'est pas avant-coureur d'une tempête violente ; mais les guets au sommet de leurs nids ne signifient pas l'alerte. Le doute et l'inquiétude les prennent tous, tant bien que mal apaisés par les plus pragmatiques qui se disent que ce ne sera pas la première fois, et qu'on a toujours le temps de se barricader lorsque ça arrive. Au palais, les sables infiltrent les fenêtres, comme des petites vagues au bord d'une jetée, baignant les pieds des visiteurs du jour, s'insinuant entre leurs personnes. Il ne fait rien, il le jure : Il se contente d'observer et de profiter de sa belle esclave royale, englué dans un monde de plaisirs.

Elle est magnifique. Il l'a marquée comme il le voulait, dans l'unique but de la modeler à sa volonté. Après l'esprit, le corps. Elle se parjurera en disant qu'il ne sait pas créer. Il l'a créée elle, ou recréée tout du moins ; peut-être est-ce là son art. C'est justement sur ces marques et sur ces bijoux que l'attention de la foule se porte. On commence à se demander si elle n'est pas devenue la prêtresse d'un ancien rituel païen noir, ce qui expliquerait son désastreux comportement en cet instant. On a peur qu'elle corrompe le Roi ; puis on se rappelle que c'est lui l'étranger, que c'est lui l'uniforme singulier, qu'il a conquis les esprits en un temps record, et on se demande si lui-même n'était pas l'archiprêtre du culte démoniaque ; et Anton entend tout, chaque parole, chaque pensée. Les hommes bandent, car ils ne peuvent contenir leur excitation, et l'allemand sent aussi les frémissements qui saisissent leur bas-ventre ; et les femmes, chacune d'elle, comme ensorcelées aussi, ressentent une excitation surnaturelle. La clameur monte. Saturation.

Stop.

Il faut que le monde entier soit témoin.
Comme au jugement dernier.
La grande abduction. L'érection de la tour de Babel. Le déluge. La révélation finale. C'est un événement que chaque âme doit contempler avec dévotion.
Pourquoi ne voit-il ça que de manière biblique ? Comme son esprit est limité, soudain.
L'univers s'arrête de tourner. Les yeux sont rivés sur lui. Un silence pesant qui n'est troublé que par les sifflements du vent qui soulèvent de plus en plus violemment les sables.

Il tire sur la laisse vers le ciel, étranglant la princesse. Se penchant à son niveau, il l'embrasse ; défait sa jupe. Nu devant elle, si ce n'est les parures locales dont il s'est accoutré, il la regarde. Splendide et glorieux. Par la force du lien, elle est jetée sur le côté.

-Tu es à jamais à moi. Sache que chaque âme est au courant. Même les morts. Même ceux qui ne sont pas nés.

Il tire un bon coup sur le plug, crache dans sa main, enfonce un doigt conquérant dans son cul. Comme par réflexe, elle se sera avancé en tressaillant : il tire sur la chaîne pour la faire revenir vers lui, qu'elle ne puisse pas fuir l'insertion qu'il lui inflige. Un nouveau crachat atterrit dans sa raie, qu'il récupère afin de la pénétrer encore. Puis sa queue prend le relais. La putain royale est enculée devant tous ses sujets. Il ne ressent pas le moindre remord, bien au contraire ; ainsi subit-elle le dernier outrage avec un millier d'yeux rivé sur elle. Il est gros. Il n'est pas doux. Il l'écartèle avec violence. Use du collier pour la maintenir pendant qu'il sodomise son corps divin. Ses grognements marquent son plaisir. Il se vide une première fois en elle sans attendre. Elle le sentira à son corps qui se tend, au liquide qui coule dans son ventre. Des coups de bassin secs marquent chaque libération. « Sac à foutre », lui dit-il avec mépris. « Sale petite pute... ».

Mais il n'est pas rassasié. Il s'écroule sur son trône, tire sur sa laisse afin qu'elle vienne à lui. Il la fait monter malgré ses pauvres jambes tremblantes, l'oblige à empaler sa chatte sur son mât encore vigoureux et brûlant de désir. D'une manière des plus perverses, il lui fait écarter son cul pendant qu'elle danse sur lui pour que toute l'assistance constate l'endroit où il a souillé la fille des dieux.

Soyez témoins. Tous.

Le foutre s'écoule sur le trône. La cyprine avec. Elle gémit, subit les gifles sur sa face, sur ses seins. Il passe ses doigts dans le collier afin qu'elle n'ait plus d'espace entre le cuir et son cou. Qu'elle étouffe. Et qu'elle ne s'arrête pas.

-Tu es là pour me satisfaire. Fais-moi jouir. Que ce soit ton seul but dans la vie, esclave.

Elle subit encore ses coups. Il la guide dans ses mouvements de reins. Il jouit encore. L'insémine en tenant son visage proche de lui, l'embrassant, mordant sa lèvre.

-Ton enfant sera une marque de plus de ta soumission.

Non, il n'en a pas fini. La transe se déchaîne. Les sables commencent à dessiner des formes dans l'étendue de la salle. Le peuple entier semble pris de stupeur. Il l'oblige à se retourner pour qu'elle soit face à ses sujets, et la fait s'enfoncer de nouveau sur lui. Elle se trouve d'orifice : Il la corrige. C'est son cul qu'il veut de nouveau. Toute une foule de fidèle qui constate sa chatte encore béante, d'où s'écoule vulgairement sa semence. Il serre bien le corps de la princesse contre lui, lui fait écarter les jambes, jouant avec son clitoris pour que l'attention soit portée où il le faut. Libère mon jus, salope. Montre-leur à tous ta possession une nouvelle fois. Et bouge encore sur moi. Encore. Elle sera penchée en avant, subissant les lourds coups de bassin qu'il donne malgré sa position pendant qu'elle se déchaîne une dernière fois sur lui. Ils la regardent tous. Regarde-les, Princesse. Et Troisième orgasme. Puissant. Terrassant. Un calme relatif revient. Il la jette en avant sans lâcher la laisse, se penche pour attraper le plug à terre, lui enfonce brutalement dans l'anus. Bouchée, elle doit ainsi garder sa semence en elle.

Elle est contrainte de sucer, encore. Elle baigne dans une torpeur sexuelle étourdissante. Dans son esprit se succèdent des images obscènes. Elle croit entendre ses propres cris. Elle voit des images brouillonnes à l'oeil mais claire à l'esprit : Yamiha en train de se faire prendre sur le sol du palais par toute la foule en colère de son comportement, des dizaines d'hommes sans distinction de races ou de classes qui passent sur son corps, enfoncent leurs queues énervées dans sa bouche et sa chatte, et elle doit subir une pluie de foutre qu'elle accueille avec béatitude ; elle, toujours, habillée de manière très vulgaire, dans la chambre d'un bordel crade et malfamé, prise en quelques minutes pour quelques pièces par quelques pauvres aux couilles pleines ; elle, ça ne change pas, prise de guerre par des soldats qui l'obligent à l'immobilité, entravée par des chaînes solides, servant de vide-couilles par les hommes de rang ; elle, ça ne l'étonne pas, sur une estrade en place publique, nue, vendue comme esclave ; elle, enfin, tenue en laisse par un Anton régnant sur le toit du monde. Les images se confondent, l'excitent prodigieusement tandis qu'elle se gave de cette queue magistrale.

Un casque tombe au sol. Il semble peser des tonnes : Ne rebondit pas, s'écrase sur la pierre et la marque. Le masque subit le même sort. Le chevalier déchire son armure au niveau du bas-ventre ; il en sort sa queue, s'accroupit lourdement derrière elle et lui prend la matrice. Il est immense. Une queue comme elle n'en a jamais vu, ni subit le calibre. Un monstre qui la déchire tandis qu'elle doit sucer son souverain, son Maître et propriétaire. La bête de guerre la détruit de l'intérieur avec son mastodonte, joue avec son plug dans le même temps, et elle supporte en prime les deux mains d'Anton qui usent de sa tête avec violence.

-Sois une bonne reine.

Le murmure est presque inaudible. L'orgasme qu'ils subissent à trois, simultanément, est le plus violent que ce monde ait connu. Le sable déferle, les sols se soulèvent, les murs sont déchirés, les existences sont anéanties.


-AH !

Un réveil soudain. Comme s'il allait tomber. Non, tout va bien. Il est au bord de son lit, cependant. Son cœur bat très, très lentement. Il a la nausée. Migraine. Mal aux gencives. Au bassin. Il écrase une érection prodigieuse qui en est presque douloureuse. Il regarde l'heure. Le soleil perce par les volets. Merde, quelle heure est-il ?! Il a deux heures de retard sur son injection. C'est pour cela qu'il se sent si mal. Il veut se lever correctement mais glisse, s'écroule au sol. C'est presque rampant qu'il atteint son bureau à deux mètres de son lit, attrape dans un tiroir une seringue qu'il s'enfonce dans la veine.

-Donnerwetter... Fiscal.

Il est en retard. Mais en sueur, et l'impression d'être sale, il ne pourra pas s'empêcher d'aller à la douche. Ses élèves attendront.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: Yamiha Mal Ismël le jeudi 16 juin 2016, 00:01:46
" - AH ! AH HAN ! HANWI !"

Ce n'est pas seule qu'on la retrouvera au matin, dans un lit de soi et de raisins. Dans un Palais de Nexus, loin, très loin du Royaume des Sables, une Princesse endormie. Elle gémit, elle couine, elle halète, sous les doigts habiles d'un amant. La chambre embaumée de cannelle est encore sombre, son corps lui semble extérieur à elle-même, le plaisir seul la guide et la perd dans des ombres d'excitation. Ses doigts se crispent sur le drap, elle se cambre en arrière dans un nouveau cri aigu alors que l'Amant Princier pense que le plaisir est sien. Mais elle est encore coulée dans son rêve sans fin, et le plaisir qu'elle ressent est érotique, seulement lié à l'image floue d'Anton, qui s'efface lentement de son esprit. Elle ne veut pas s'extirper de ce rêve étrange, de ces longues heures ou peut-être minutes, de pur plaisir. Elle en rêve, elle voudrait encore et encore que ça continue, qu'il la baise encore, qu'il lui vole son âme et son esprit sous ses coups de reins puissants et sa domination mentale. Lui appartenir en rêve pour comprendre ce qu'est la vie. Puis brutalement, ce retour à la réalité, dans cette chambre chaude, étouffante. Elle lui donne une claque monumentale, il ne comprend pas, le drap glisse sur sa peau, il hoquète soudainement. Il reste crispé, les doigts en elle. Elle hausse les sourcils, fait face à son regard paniqué. Ses yeux descendent. Elle comprend. Elle se frotte la main, elle se frotte le ventre, elle sent ses joues percées. Non, non, non ! C'était un rêve. Elle se tourne vers le jeune homme, elle lui monde dessus, tire un rideau d'un air fou, pour faire entrer la lumière dans la chambre. " - Anton ? Anton ?! Anton, c'est toi ? C'est vous, Siegfried ? Dîtes moi que c'est vous !" Mais non. Elle le fixe, les yeux vides. L'incompréhension se lit sur le visage de l'Amant, il essaie de lécher ses tatouages pour les faire disparaître. Rien à faire, ils sont vrais, encrés dans sa peau, ils font partie d'elle. Hier soir encore, ce corps d'ambre était vierge, seul ce petit tatouage pour marquer sa virginité et sa liberté. Il la regarde maintenant, au dessus de lui, suant la panique et l'incompréhension, totalement tatouée dans une langue qu'il ne connaît pas. L'image est effrayante.

" - C'est le Démon. C'est le Démon qui est en vous, ma Princesse.
- Je suis une Reine.
- Vous êtes la Princesse. Je suis votre Amant, depuis des mois déjà ! Regardez-moi ... Princesse ! Qu'avez vous fait cette nuit ? Princesse, qu'est-ce que c'est tout cela ? Princesse, il faut me parler ! Qui est Anton ?
- Lâche moi. Lâche moi. Où sont mes frères ? Où sont-ils ?! Et mon Père ? Où est sa ...
- Nous sommes à Nexus Princesse. Vous êtes malade. Vous êtes fiévreuse. Yamiha ...
- Chienne.
- Princesse ?! "


Il parait perdu. Il ne comprend pas. Il ne comprend pas ce qu'il voit. Il se rappelle ce qu'on dit sur le Démon, quand il prend possession des enfants. Il parait perplexe et malgré sa stature fine, peut-être même trop jeune pour elle, il la retourne brusquement, sous les grognements intenses de la princesse des sables. Il hoquète. Il la lâche comme s'il avait été brûlé par sa luxure et son corps de sexe et de désir. Il recule un peu, tombe au sol. Elle ne comprend pas. En fait, elle comprend. Il ne lui faut pas longtemps pour saisir le problème, qui lui apparaît en réalité comme une bénédiction. Ils sont liés. Ce n'était pas qu'un rêve, il y a une part de réalité dans tout ce qui lui est arrivé. Elle en frémit de plaisir alors qu'il en tremble d'effroi. Il l'a sentit à ses côtés toute la nuit, il respirait dans ses longs cheveux noirs, il pouvait sentir le parfum de fraise de sa peau brunie par le soleil, il dévorait son oreille d'amour. Depuis qu'il avait la chance de partager ses nuits, il profitait de la présence princière à ses côtés. Il n'avait jamais cru pouvoir vivre cela quand il l'avait suivit à sa fuite du Royaume. Il était certain d'avoir une chance extraordinaire. Mais ce matin, en se réveillant en la doigtant comme il le faisait souvent au réveil, pour sentir sa chaleur de plaisir, il se sent maudit. C'est une malédiction en réalité. Le Démon est en elle. Ce corps lacéré de tatouages, sa liberté envolée et sa folie. De qui parle-t-elle ? De quoi ? Pourquoi parait-elle si lointaine ? Si différente ? Il vient soudainement la calmer en lui entourant la gorge du drap. Elle se sent brutalement étouffée, sans comprendre ce qui lui arrive. Il lui coupe la respiration pour qu'elle arrête de se débattre et de gémir, et elle se contracte sur le lit en cherchant son souffle. Alors qu'elle commence à tourner de l'oeil, il arrête pour la laisser rouler sur le lit.

" - Où sont vos pouvoirs, Princesse ?
- C'est lui qui les a. Je ne veux plus les utiliser ... Il est en possession de mon corps, de ma vie, de mon Dieu.
- Vous êtes folle. Nous rentrons au Royaume. Il faut que vos frères entendent cela. Il faut qu'ils trouvent une solution. Que vous arrive-t-il Princesse ? Dîtes moi que ça va vous passer ... Si je vous ramène à vos frère ...
- Ce n'est pas par la Force que je pourrais avoir le pouvoir.
- Vous n'êtes pas la Princesse Régente, de quoi parlez-vous bon sang ?!
- Tu comprendras quand tu seras plus grand. Quand il viendra se mêler à nous, l'Etranger.
- Le Démon ... Il est en vous. Vous avez raison ... Il est en possession de votre corps. Mais il n'atteindra pas notre Dieu. Le Sable ne lui appartiendra pas. S'il est trop tard pour vous, Princesse Yamiha, il n'est pas trop tard pour notre Dieu. Mon Dieu. Il n'est plus le vôtre, si vous appartenez au Démon. Excusez-moi, Yamiha."
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Elle comprend ce qu'il veut faire. La déposséder du Dieu qui sommeille en elle. L'altérer. La changer. La torturer pour arriver à expulser le Démon qui devrait sommeiller en elle. Il ne comprend pas ... Ses frères comprendront. Elle se laisse attacher, poignets emprisonnés à ses chevilles. Il relève son visage, doucement, en poussant un soupir. Il ne peut plus la reconnaître. Elle vient mordiller son doigt, il le retire d'un air dégouté. " - Vous appartenez au Démon ... Ne me touchez plus, Princesse. Vous resterez ici. Je ne veux plus de vous." Elle éclate d'un rire aigu, un rire un peu fou. Elle se remémore le visage de son Maître. Oui, elle l'a prit pour un Démon, mais il était un Dieu. Il est son Dieu. Son amant a raison, au final. Le Sable n'est plus son Dieu. Anton l'est. " - Je ne peux plus vouloir de Toi. Tu n'es plus rien. Je suis sa chienne." Il parait encore plus perdu quand il l'écoute. Il ne la reconnaît pas. Il ne la connaît plus.

Violence. Gémissement. Manque. Frustration. Il arrivera à la faire déplacer, ils repartiront pendant de longues semaines pour retourner dans le Royaume. C'est voilé, totalement, qu'on la fait entrer dans la ville. Ils ont honte d'elle, bien sûr. Voilé de Blanc, comme on le ferait d'une Vierge qu'on va sacrifier. Elle est toujours attachée, ses muscles sont douloureux, elle est engourdie. Elle grogne un peu quand Nashar lui relève le menton d'un air perplexe et étonné. C'est Ashir qui lui fait ouvrir la bouche de force, réellement dégouté, l'inspectant pour voir si ses dents n'ont pas noircies comme le ferait un être qui pourri de l'intérieur. Il finit par lui donner une tape sur la joue, il sent son doigt happé par sa bouche et ses lèvres, et brutalement, mordu au sang. " - Tu ne te marieras pas avec cette pute, n'est-ce pas, Ashir ?
- De quoi parles-tu ?
- Je ne la tuerai pas cette fois.
- Tu es folle... Ton Amant avait bien raison. Tu es finie. Perdue. Le Démon est en toi.
- Elle va te tromper.
- Tu dis n'importe quoi.
- Baise moi.
- Tu es baisée par le Démon, déjà.
- Il a une queue exceptionnelle. Un chibre qui m'a fait hurlé.
- Il t'a prit ton sceau.
- Il a prit mon coeur. Ma vie. Mon obéissance.
- Tu n'as jamais été docile.
- Avec lui, je l'ai été ...
- Ferme là.
- Baise moi.
- Supplie moi.
- Ashir baise moi, je t'en prie.
- Le Démon ne t'a pas volé ta perversité. Ta luxure dégoutante. Mets toi à quatre pattes.
- Tu vas me baiser, grand-frère ?
- Oh non. Pas moi."


Elle ne comprend pas. Brusquement, elle est détachée, il la met au sol, l'attache aux pieds du lit. Elle gémit, elle râle, elle couine. Trop tard, murmure-t-il. Il l'embrasse, soudainement, langoureusement, avec une passion qu'il n'avait jamais eu, comme si se glisser contre le Démon l'excitait. Sa langue est remplacée par sa queue, et elle le suce en haletant un peu. Alors qu'elle gémit, alors qu'elle lui offre une fellation brûlante, il chante une prière. Elle ne sait pas ce qui va lui arriver. On ne fait presque jamais de rituels, dans ce Royaume de Sable et de luxure. Mais pourtant, aujourd'hui, il invoque un Dieu, puis un autre, pour lui faire abandonner le Démon. Et elle sent lentement un frisson la parcourir, une peau glissante et un peu humide se frotter à la sienne, un corps froid et visqueux qui vient lentement entre ses cuisses. Elle essaie de tourner le visage, mais il al retient en lui enfonçant sa queue largement dans sa gorge, lui coupant le souffle en l'obligeant à gober son membre. Elle ne peut pas voir ce qui essaie de la pénétrer, qui s'enfonce langoureusement dans son intimité humide, cette chose épaisse et souple qui continue de se faire une place dans son con. Elle halète, elle gémit, elle arrive enfin à se tourner. Son visage blémit. Il la baffe brutalement, l'oblige à reprendre son membre dans la bouche.

" - Le Serpent va te purifier. Il va faire de toi, une femme nouvelle. Une esclave, une vraie princesse."

Peur. Mais c'est trop tard. La Tête du Serpent est en elle, elle sent même le bout de sa langue qui vient se frotter à ses parois intimes. Elle a le coeur qui fait n'importe quoi, elle se sent mal, elle perd la tête, elle avale le sperme qui coule dans sa gorge, la semence sur sa poitrine, elle tombe en avant, baisée par un animal, jouissant par un animal. C'est un viol, pur et dur, elle fait tout pour s'en sortir, elle griffe le sol, elle mord le sable, elle crie ... Il lui donne un violent coup dans le ventre alors que le serpent accélère dans son intimité, sa chatte se contractant autour de l'animal. Elle tousse, elle tousse sans s'arrêter. Ashir est certain que le Démon va enfin sortir d'elle. Il lui donne un nouveau coup violent, elle pleure, elle grogne, et crache du sang, brutalement. Il donne encore un coup, si violent qu'elle en couine longuement. Elle crache à nouveau au sol, un mélange de bile, de salive et de sang. Impure.


Jours, Nuits, Semaines, Mois. Enfermée dans un cachot, fouettée, humiliée, hait. Puis lentement la peur de l'étrange s'estompe. Ses frères la sortent. Il feront croire au peuple que c'est un choix de la Princesse d'apparaître en tenue blanche et chaste. Ils cachent ce corps qu'ils ne comprennent pas. Les Rituels s'éloignent. Ils décident de vivre avec le Démon en elle. Tant pis, se disent-ils. Nous la garderons soumise à nous, nous l'attacherons, nous la tiendrons en laisse. Elle, elle apprend lentement à connaître ses tatouages. Elle les recopie sur des feuilles pour essayer de comprendre la langue. Elle envoie des lettres, dans tous le Pays, à ses connaissances de Nexus, aux marchands, aux esclaves. Un jour, elle reçoit des réponses. On lui dit que c'est une langue d'un Pays lointain. D'un Pays nouveau. On lui envoie un esclave, un étranger, qui la parlerait. Des semaines passent encore, avant qu'elle ne puisse le rencontrer. Le contact est rapide, l'échange clair. Sexe contre apprentissage. La Parole contre la prostitution. Elle n'a plus rien de digne, plus rien de Princier. Ses frères en ont honte. Ils ne comprennent pas sa passion pour cette langue.

Deux mois plus tard, habillée par l'étranger des habits du Pays, elle est jetée dans la fosse aux Lions. Un Portail qu'elle et le fuyard on trouvait. Et un monde nouveau.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: SSiegfried le jeudi 16 juin 2016, 12:15:32
C'était, pour cette classe, le dernier cours de l'année avec Siegfried. Si les leçons de droit fiscal comparé se suivent et se ressemblent, notamment parce qu'ils servent à former des juristes opérationnels sur le territoire américain, la dernière est toujours spéciale. Ce jour-là, il clôt le chapitre sur une note sans saveur. Il souhaite ensuite d'excellentes vacances à ses étudiant(e)s, espère en revoir l'année prochaine s'ils continuent dans cette voie ; il leur souhaite bon courage pour les examens et les entrées dans les grandes écoles si jamais ils tentent leur chance, et termine.

Ils viendront lui poser des questions, naturellement. Il y répondra de manière détachée. Il n'a pas spécialement le temps, dit-il, et leur invite à lui envoyer un mail si jamais ils souhaitent des informations : Il sera ravi de leur répondre. Mais il ment. Il a amplement le temps. Aujourd'hui, il n'a juste pas enfin de se coltiner ses étudiants. Sautes d'humeur. Depuis quelques temps, il a beaucoup de mal à rester en place. Ce qu'il a vu l'a marqué, assez profondément, quand bien même. Ses pensées, certes, mais aussi son corps.

-Vous êtes tatoué depuis quand, Mein Herr ?

L'une de ses régulières l'avait admiré de dos lorsqu'il contemplait sa barbe dans le miroir au matin. Elle était sûre de ne jamais avoir vu ça – et d'ailleurs, ça ne lui allait pas. Elle l'aurait volontiers imaginée tatoué ailleurs, ou pas du tout, elle préférait sa peau d'occidental immaculée, si ce n'est ce « A » dans son biceps qu'il cache parfois pudiquement.

-Je t'en ai déjà parlé. J'ai toujours été tatoué. L'armée ne laisse parfois pas le choix.
-Non, vos reins.


C'est ainsi qu'il s'est rendu compte que le vieux vagabond lui avait encore joué un sale tour. Il ne retourna pas au pays des sables les jours suivants : Il rêva peu, en tout cas de manière personnelle, non-guidé par son trouble-sommeil de père. Lorsque celui-ci se manifesta de nouveau, c'était pour l'emmener dans l'une des succursales de la Commerzbank en Allemagne. Ambiance années 40. Les nazis étaient là. Anton tenait le bras d'une belle blonde, jeune mais élégante, dont il croyait connaître le visage sans en être sûr. Ses souvenirs étaient flous. Il se voyait descendre vers les souterrains avec un quarantenaire et son assistant. Air de famille, mais il savait l'aîné sans fils. Des mains de la blonde, il prend délicatement sa croix de fer, la dépose dans une immense salle blindée entièrement vide. On ferme. On compose un code. Un code en 1940 ?... Siegfried se réveille. Il est dans son lit, peu reposé. Il a faim, et envie de pisser.

Les jours passent et se suivent. L'une de ses excursions avec deux amis le fait passer près d'un chantier. Il ne peut s'empêcher de remarquer le sac en plastique blanc épais renversé. S'en écoule un léger filet de sable, qui forme un tas au sol, régulièrement nourri par les coups des ouvriers qui passent et shootent sans le désirer dedans. Siegfried s'arrête. Il s'accroupit devant. De sa main, il caresse la surface du sable, comme espérant en saisir les sentiments. Il veut qu'il frémisse sous sa peau. Mais le sable est prodigieusement inerte et ne l'électrise d'aucune émotion. Alors il se concentre. Il respire, ferme les yeux un moment. Il est sûr de pouvoir le soulever. Un ouvrier arrive et donne un coup de bottes arrière en reculant : Un nouveau filet de sable coule. Il croyait l'avoir fait bouger. Il est brusquement ramené à la réalité.

-Oh, Sieg. Tu fais quoi ?
-Rien, j'ai cru qu'il y avait quelque chose dedans. Un bijou, je ne sais pas. J'ai rêvé.

Sauf que non. Il est persuadé d'avoir quelque chose. Cette misérable marque sur sa peau en atteste : Il n'a pas rêvé. Il sait qu'il n'est plus dans un rêve, ou croit le savoir. Il vit sa vie réelle, qui lui semble longue et cruellement matérielle. Il en est fatigué. C'est ainsi qu'il sait qu'il n'est pas dans l'un de ses songes, où son enveloppe matérielle et où le temps ne lui pèsent pas – ou seulement fictivement.

Il s'est bêtement acheté un jardin zen. Il essayait ainsi de manipuler le sable chez lui. Aucun effet. Il se rappelait sentir sa puissance quand il fourrait sa princesse, quand il était en communion avec elle. Alors il avait tenté pendant coït. Aucun effet. Dépité, il manipulait parfois le soir son râteau en faisant ses devoirs, sur la table basse de son salon. Les galets et les instruments le ramènent à son propre échec. Pourtant, il en tolère la présence constante. Il a même fait un tour en boutique pour s'assurer que c'était du vrai sable. C'en était.

Aujourd'hui, pour l'Europe, c'était match. Siegfried est allemand, après tout. Tout bon allemand un poil nationaliste se doit de supporter son équipe. Suivant volontiers le VfL Wolfsburg, il était ravi de voir deux de ses milieux évoluer en sélection nationale. Problème étant que les matchs sont diffusés pour l'Europe... Et qu'il y a six heures de décalage entre Berlin et Tokyo. Contraint, donc, de se lever en pleine nuit pour voir sa Mannschaft écraser la Pologne (relevons l'ironie, particulièrement pour lui), il lui fallait se coucher tôt s'il voulait garder sa fameuse hygiène de vie toute martiale. On l'avait vu partir tôt du restaurant où lui et d'autres professeurs s'étaient réunis. On savait pourquoi l'occidental faisait ça. On ne le blâmait pas pour ça. Tout juste quelques moqueries.

Le réveil sonne donc à 4h30 du matin. 22h en Allemagne, cela fait 5h dans ce fichu pays. L'Allemand commence par s'étirer. Ses membres sont endoloris. Puis il a en tête de s'avaler un copier petit-déjeuner, comme à son habitude. Sortant de sa chambre, face à lui, l'entrée de l'appartement est ouverte.

Non, ça ne lui ressemble pas. Sa paranoïa tourne à plein, tout le temps, même les veilles de match. Il referme délicatement sa porte en espérant qu'on ne l'a pas entendu. Nu, il attrape le pistolet dissimulé dans sa penderie, dans le faux fond. Il sait qu'il a douze balles pour tuer, et que c'est amplement suffisant pour un tireur d'élite comme lui.

Sorti de nouveau de sa chambre, il se fie à son instinct plus qu'à la luminosité déplorable. Tout juste voit-il la lumière du lampadaire sur la chaussée pénétrer dans son appartement. Il remonte son couloir central. Pousse chaque porte prudemment pour regarder dedans. Salle de bain. Toilettes. Penderie. Cuisine. Il arrive enfin dans la pièce principale, à pas de loup. Salon à droite, petite salle à manger à gauche. Il vise bien chaque recoin avec son arme. Rien. Pas un chat. Il s'occupe alors d'aller pousser la porte. En la fermant, s'apprêtant à allumer l'interrupteur, il se rend compte qu'il a les pieds dans quelque chose.

Du sable. Il marche dans du sable.

Ce sable passe sous la porte.

Il allume la lumière. Le jardin zen est vide.

Il court jusqu'à sa chambre, enfile un simple pantalon et une chemise qu'il ne ferme pas, cale son arme dans son dos, et sort pieds nus dans la rue, suivant le sable. Il descend les trois marches à la sortie de son appartement qui mène directement sur la rue.

Les rues sont désertes. Il est 4h35, bien sûr qu'elles sont désertes. Il se dit que le match commence dans vingt-cinq minutes. Vingt s'il ne veut pas rater le Deutschland Über Alles au début. Il a vingt minutes pour résoudre cette histoire de sable et de porte.

Quand apparaît la silhouette à quelques mètres de lui, il sait qu'il ne l'entendra pas à temps.
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: Yamiha Mal Ismël le dimanche 17 juillet 2016, 19:33:57
" - Ce sont des lettres nouvelles pour vous, n'est-ce pas ?
- Comment dit-on je t'aime dans la langue de ton pays ?
- Je t'aime.
- Non, comment le dit-on.
- Comme chez vous, Princesse. Avec le corps.
- Ne sois pas stupide. Je t'offre mon corps, mais je ne t'aime pas. Comment dit-on je t'aime ? Dans cette langue là. Avec ces mots là.
- Je ne sais pas.
- Tu ne veux pas me le dire.
- Je ne veux pas l'entendre dans votre bouche. Ca me rendrait fou.
- Dis moi. C'est un ordre. Dis moi je t'aime dans ta langue.
- Ich liebe dich. On dit Ich liebe dich.
- C'est laid.
- C'est laid ? Vous êtes remplie de cette langue. Pourquoi ?
- C'est laid."

C'est laid, murmureras-tu encore une fois. Oui. C'est laid. Tu te mureras dans le silence. Tu l'écouteras, tu le comprendras. Tu feras tout pour apprendre cette langue. Mais impossible de trouver les mots. Tu sembleras perdue dans un océan de pensées et de sables. Incapable de refaire jouer les grains à ta guise, cela te déprime. Incapable de parler à ta guise, cela te mine. Même incapable de baiser. L'étranger est mauvais, tes frères sont dégoutés par ce corps qui n'est plus le leur. Pendant vos conversations dans la nouvelle langue, l'étranger te parle de sa famille. La société te semble différente, de son point de vu. Tu remets en question tes traditions. Tu passes tes nuits sans dormir, le regard perdu dans le plafond dont tu connais les aspérités par coeur. Impossible de reprendre ta vie d'avant. Tu ne sais déjà plus ce que tu faisais avant cette réalité onirique. Tu ne sais plus qui tu étais. Tu écris, tu redessines les tatouages qui ont marqués ta peau. Des carnets entier pour les redessiner une fois de plus, comme si tu pouvais t'y accrocher, encore un peu, comme si cela te rapprochait de tes fantasmes. Mais tu coules, tu fonds, tu ne sais pas comment remonter respirer à la surface. Le temps passe et tu étouffes. Tout te semble dégoutant, ton corps t'est étranger. Il en faudra des semaines, il en faudra des mois pour que vous trouviez comment vous échapper. Le moment est parfait, le moment est magique. Quand vous passez ce portail, tu découvres un autre monde. Le sien. Et il te paraît ... Agressif.

" - Je ne comprends pas comment vous faîtes pour vivre ici. Il fait froid. Il fait laid. C'est comme votre langue. Et personne ne la parle ici. Je ... Je n'aime pas ce monde.
- Vous n'y avez aucun pouvoir. C'est cela qui vous rend folle. Avouez !
- Je ne veux pas du pouvoir. Il ne me plaît juste pas. Il est froid. Il est laid.
- Vous vous répétez.
- Immortel. Votre monde est comme le désert. Immortel, sans fin, sans menace. Vous y vivez comme s'il vous était dû. Comme si tout allait de soi. Il y a quelque chose de fou dans votre monde. Il parait tourner seul, et vous ne vous en inquiétez pas. Rien ne va.
- Il vous échappe, n'est-ce pas ?
- Je ne te comprends pas. Pourquoi n'as-tu pas peur ? De n'avoir aucun pouvoir sur la vie. Aucun contrôle sur le monde dans lequel tu survis ?
- Vous n'en aviez pas plus, dans votre Royaume.
- Avant, j'en avais. Maintenant je cherche à retrouver le contrôle. Mon monde ne tournera pas seul, comme le vôtre.
- Bien sûr que si.
- Non. Fin de la conversation.
- Vous êtes capricieuse.
- Tais toi. Trouve ta soeur et tais toi.
- Pourquoi voulez-vous la voir ?
- Tu m'as dit que tu voulais la retrouver.
- Vous devez bien retrouver quelqu'un. Je ne vous vois pas le chercher.
- Tais-toi.
- Rappelez vous... Vous n'avez pas de pouvoir ici.
- Assez pour te faire taire."

Vous l'abandonnez dans cette ville qu'elle ne connaît pas. Vous la laissez errer. Elle a changé votre vision de votre vie. Vous passez de magasins en magasins, de rues en rues, mais tout vous semble tasteless. Elle a sa vision de la vie, si particulière et pourtant si claire. Elle veut pouvoir toucher le monde du bout de ses doigts d'enfant capricieuse. Vous lui obéissez. Elle a cette façon si autoritaire d'être, incandescente. Quand vous vous éloignez d'elle, son regard vous manque, cette yeux de cendres mates, et ces lèvres charnues qui tremblent sous la colère enfouie. Vous obéissez, mais vous êtes incapable de retrouver le plaisir primaire des retrouvailles. Même votre ville qui vous avez manqué, même votre appartement, même votre famille, tout vous paraît inutile maintenant. Vous comprenez finalement ce qui la faisait trembler d'envie quand elle parlait de lui. Vous comprenez la chaleur qui parcourait son corps quand elle évoquait ses cheveux bruns, vous saisissez l'excitation brûlante qui faisait vibrer sa voix lascive quand elle perdait son regard dans le vide en pensant à lui. Elle avait été transie de désespoir de l'avoir perdu. Vous pouvez maintenant comprendre son attitude, elle vous a donné cette maladie d'amour, frivole et pourtant lancinante. Vous attrapez le poignet de votre soeur pour lui expliquer où vous l'amener. Vous lui parlez d'elle, elle vous rit au nez. Elle vous dit que vous êtes fou. Elle est jeune, blonde comme l'or, avec les yeux bleus. Elle a seulement ce petit défaut étrange, avec sa lèvre inférieure coupée en son milieu par une vieille cicatrice. Vous avez toujours trouvé que ça lui donnait son charme fragile. Vous ne pouvez vous empêcher de la trouver trop blonde, trop blanche, trop pure en pensant à votre Princesse. Vous lui caressez le menton pour la faire rire, elle sourit et finit par accepter de vous accompagner. Quel âge a-t-elle déjà ? Votre souvenir de la vie avant de découvrir le désert de feu et de sable est devenu oppressant. Cette vie que vous retrouvez, elle a été capable de vous la faire oublier. Vous glissez l'air de rien une camaraderie sur l'âge de votre soeur, elle vous reprend. Ah oui. Bientôt 19 ans.

" - C'est elle ?
- Présente-toi au moins.
- Je dois la vouvoyer ? Sérieusement, c'est une junkie ta nana.
- C'est pas ma nana.
- Même pas ? Mais c'est qui ?
- Yamiha. On m'appelle Yamiha.
- Putain d'rebeu.
- Tu es Olympe ?
- Tu lui as parlé de moi ? T'es sérieux ? Mais ouais c'moi.
- Olympe arrête d'être comme ça ...
- Avoue, elle fait junkie arabe sortie de la rue de force.
- Est-ce que Anton, ça te dit quelque chose, Olympe ? Anton. Le nom Anton.
- Je ... Ouais. P't-être bien. Pourquoi ?
- Tu veux bien nous laisser ?"

Et il s'exécutera. Bien obéissant le petit, murmure sa soeur. La princesse des sables passe la main dans les cheveux blonds de la jeune femme, l'autre lui parle de ses tatouages. Elle gémira bientôt, allongée sur le sol par la belle orientale, les lèvres brûlantes de la mage se perdant sur sa peau. Elles mêlent leur souffle dans un baiser brûlant, dans un gémissement aigu. Ce soir là, elle prend plaisir à découvrir un corps féminin avec ses lèvres, sa langue se faisant languissante sur la peau blanche de la jeune allemande. Elles roulent sur le drap au sol, s'enroulent dedans, s'endorment, corps contre corps. Le lendemain, la première à se réveiller glisse ses doigts pour éveiller le corps de la brune avec ses ongles. Elle caresse encore ses tatouages, elle vient les dévorer, elle tire la Princesse d'un lourd sommeil. Elle est calmée de cette frustration sexuelle qu'elle ressentait depuis son éveil en pensant à lui. Elle se tourne sur le dos. Elle sourit un peu en voyant Olympe lui monter sur les hanches pour venir téter ses seins. Elle se cambre en arrière dans un couinement adorable, perd ses mains sur les fesses de l'européenne alors que l'autre vante le parfum de cannelle de sa peau ambrée. Quand il entre, il trouve sa soeur en train de faire crier la Princesse comme il ne l'a jamais fait. Il en serait presque vexé si l'image n'était pas tout autant excitante que perturbante. Il claque la porte, et les laisse se perdre dans les méandres du plaisir. Olympe l'a fait tourner sur elle même, se décide à la maquiller à la mode de l'époque et du monde, elle caresse ses hanches avant de lui pincer une fesse. Elle lui dit qu'elle a un corps parfait pour faire du mannequinat. Pourquoi n'en fait-elle pas déjà ? C'est du gâchis. Elles disparaissent dans la ville, toutes les deux, jusqu'à l'appartement de la jeune Olympe, qu'elle partage avec une colocataire étudiante. Elle la met de nouveau nue, ne peut s'empêcher de l'embrasser encore, et l'orientale en profite pour se rassasier. Elle lui prête des habits, elle en fait sa poupée parfaite, assure que ses cheveux méritent d'être mieux entretenus, mêle les couleurs pour qu'elle soit parfaite. Elle lui tend une bière. La Princesse grimace. Elle n'apprécie pas. Elle croque dans une pomme, découvre le fruit, rit un peu. Elles passent ainsi des jours entiers.

" - Alors, Anton, tu le connais ?" La tête de la blonde est perdu sur les genoux de la brune. L'orientale joue avec les cheveux de l'européenne. Olympe semble réfléchir un peu.
" - Ouais, ouais. J'en connais un, d'Anton. Mais on l'appelle Monsieur Siegfried.
- Siegfried. Siegfried. C'est lui.
- C'est notre professeur. Enfin, un de nos professeurs. Tu le connais ? Ca m'étonnerait que tu le connaisses.
- Hm ?
- A quoi tu penses ?
- C'est lui qu'il faudrait que je vois.
- Mais tu le connais ?
- Olympe ... Il faut que je le vois. Anton Siegfried.
- Je sais où il habite. Comment dire ... Ouais je sais.
- Tu peux m'amener ?
- Il aime pas les rebeus. Je suis sûre qu'il aime pas les arabes. Il est genre ... Particulier, t'sais.
- Tu m'amènes. Demain. Demain dans la nuit, d'accord ?
- Mais ... Non.
- Olympe.
- J'ai pas envie.
- Allez, ça sera rapide. On va lui faire une surprise. Toi et moi. Tu le connais bien, hein ?
- Comment ça une surprise ? Genre une merde ?
- Genre une surprise."

Aussitôt dit, aussitôt fait. C'est une surprise. Dans la nuit, la porte est ouverte, le sable étalée, la porte est fermée. Olympe a froid, elle a sommeil. Yamiha l'embrasse doucement et lui dit que c'est bientôt finit. Elle accepte finalement de rester encore. Et elle est poussée, assez soudainement, en avant, par son amante venue des pays chauds. Elle trébuche presque, relève la tête, fait face à son professeur. Elle rougit un peu. Elle pense à Yamiha, cachée dans la rue d'à côté, qui les observe. Elle reste dans l'ombre. Elle se concentre sur la scène, elle enfonce nerveusement ses ongles dans ses mains. Elle se souvient de ses jours qu'elle a passé à se faire saigner la paume des mains, pour lui. Olympe mordille sa lèvre inférieure. Elle se relève de toute sa hauteur, et se rappelle tout ce qu'elle lui a expliqué. Tout ce qu'elle lui a dit. La blonde esquisse un sourire, peu convaincu cependant. Elle porte sa main à son cou et arrache d'un coup sec le collier et le pendentif. Elle n'ose pas le lui jeter. Elle le connaît après tout. Elle lui apporte. Il le reconnaîtra sans doute. C'est celui que la Princesse Yamiha portait au raz du cou, représentant un serpent enroulé autour d'un crâne. Elle lui donne et finit par parler, d'une voix peu assurée. Elle toussote un peu, reprend plusieurs fois. On ne comprend pas bien ce qu'elle raconte. Elle se fait brutalement tirée en arrière, couine de surprise, sous le regard interdit du bel Anton. Elle décale la Blonde.

Yamiha lui fait face. Elle le fixe quelques secondes. Silencieuse.

" - Guten Abend, Anton." Son accent est irréprochable. "Ich war kein Traum. Sie waren kein Wahnbild." Olympe reste étonnée. Elle ne comprend pas trop ce qu'elle fout là, en réalité. Elle recule d'un pas. Avant qu'elle n'ai pu réagir, Yamiha lui souffle de retourner à l'appartement. Elle a des choses à régler avec son professeur. Surprenant, la jeune immigrée allemande obéit pour cette fois, trouvant cela trop surréaliste. La Princesse attrape les boutons de la chemise qu'elle porte, une de celles d'Olympe. Elle tire dessus, sans pitié, pour les détacher, et dévoiler son corps, qu'il doit reconnaître. Elle ne porte pas de sous-vêtements dessous, trop peu habituée à avoir autant de couches sur elle. "Je vous ai retrouvé. Prouvez moi que vous pouvez le faire. " Elle lui montre le sol d'un mouvement de menton. Le sable. Elle se laisse tomber par terre. A genoux. Aura-t-il une réaction ? Elle n'en a rien à faire. Elle glisse sa main dans le sable étalé pour le monter à ses lèvres, l'embrasser, lui tendre. A genoux devant lui, comme à prier son retour. Sa tête au niveau de son entrejambe, sa poitrine nue, son sourire audacieux. Et son regard sombre, perdu dans le sien. "Vous pouvez le faire."

Sait-elle qu'il n'y est pas arrivé jusqu'à maintenant ? En a-t-elle conscience ? Elle le scrute. Elle le prie. Elle le supplie.

" - Vous pouvez le faire, mon Dieu."
Titre: Re : Krieg ohne Hass
Posté par: SSiegfried le mercredi 22 février 2017, 17:16:35
L'incompréhension sur son visage. Son élève ?.. C'est bien la dernière chose qu'il s'attendait à voir en cette étrange fin de nuit. Puis le collier. Son cœur flanche une première fois. Enfin, Yamiha apparaît, et on aurait juré voir Siegfried tressaillir. Son esprit rationnel à l'extrême ne cesse de se demander : Pourquoi est-elle debout à cette heure improbable, en même temps que lui ? Comment est-elle venue dans son monde ? Comment connaît-elle sa langue ? Alors il rejette en bloc la possibilité que tout cela soit vrai. Il ne pense qu'à essayer de convaincre sa perception qu'il est dans un rêve, ou travestit la réalité, et qu'il faut absolument qu'il parvienne à s'en sortir. Mais avec tous les efforts du monde, la chose est impossible.

Un flocon de neige frappe sa joue.

-Tu es un rêve. Tu ne peux pas être réelle.

Une nouvelle fois, il n'affirme pas mais essaie simplement de s'en convaincre. Le vent fait frissonner sa peau. Lui qui pensait ne pas craindre le froid se surprend à frémir, tournant un instant la tête vers sa porte d'entrée afin d'y retourner. Hors de question. Il ne doit pas commencer à croire à cette hallucination. Il doit lutter.

-Ich bin kein Gott, se contente-t-il d'affirmer. Pourquoi dire le contraire de ce qu'il hurlait lorsqu'il la baisait ? Peut-être parce que dans cette réalité, il a conscience de ce qu'il est réellement, contrairement à l'empire onirique qu'il gouvernait et où il pouvait prétendre être plus qu'un simple mortel.
-Ich auch nicht, murmure une voix âgée à son épaule. Si tu ne l'es pas, pourquoi le serais-je ?
-Seien Sie still !

Yamiha voit-elle le trouble dans lequel il est plongé ? Elle le voit bien pester contre quelque chose d'invisible. Encore un flocon.

-Il ne neige pas en été ici, Père.

Le vent se fait soudain plus chaud. De légers filets de sable volent autour d'eux. L'allemand soupire. Lorsqu'il veut plonger ses doigts dans la poignée que lui tend Yamiha, c'est dans la glace qu'il touche, aussitôt remplacée par le sable originel. Rien ne se passe. Il espérait un contact mystique, comme si le prendre avec l'aide de la princesse pouvait déclencher une épiphanie de son troisième œil, immédiatement ouvert et à son plein potentiel magique. Pourquoi ? Qu'est ce qu'il fait mal ? Est-ce que son créateur cherche à lui prouver qu'il n'a rien de particulier ? Est-ce une tentative de rabaissement ?

Il veut prendre les choses en main. Il a besoin des rênes pour se sentir bien. Il frappe dans le poignet de Yamiha, éparpillant les grains clairs sur le goudron. L'orientale devra ensuite encaisser une gifle.

-Prouve-moi que tu es réelle.

Elle n'a pas le temps de répondre qu'il lève la main pour une seconde claque. Il n'ira pas au bout néanmoins. On le voit pensif, comme calmé. Il sait qu'il n'a qu'une solution.

Sa queue. Elle aussi est plus que réelle. Elle est exactement comme dans les souvenirs de Yamiha. Peut-être un peu moins en forme, mais déjà bien éveillée – la violence a cet effet-là sur lui. L'Hauptsturmführer est toujours autant esclave de ses pulsions sadique et elle peut le constater pleinement lorsqu'il lui attrape les cheveux sèchement, faisant pencher sa tête sur le côté.

-Je ne sais pas pourquoi il t'envoie. Je ne sais pas pourquoi il me fait ça. Et si tu existes, je ne sais pas non plus pourquoi il t'inflige ça à toi. Regarde !

La lâchant un instant, il se retourne afin qu'elle puisse constater le tracé sur ses reins. Honteuse. Il refuse d'être marqué par quoi que ce soit. Le « A » sur son biceps témoigne déjà de l'étiquetage d'abattoir dont il a été frappé. Aussitôt revenu face à elle. Il empoigne de nouveau sa chevelure. Il ne compte pas la forcer à sucer, non. La contemplant, sa main fait de lents va-et-vient sur sa queue. En pleine rue. Comme si le monde n'existait pas.

-Le monde existe pourtant, mon fils.
-RUHE !


Il la fixe. Il se mord la lèvre. Sa main accélère.
Et les grains tremblent.
Un sursaut d'abord, puis comme si la chaussée était traversée par un troupeau, ils se soulèvent et retombent dans un rythme chaotique, dans le silence le plus total. Il finissent par se réunir. Le plus lentement du monde, la flaque de sable dispersée et la traînée qui salit son appartement et son palier s'assemblent en un unique serpent, long, qui commence à bouger.

Il ne remarque pas ce qu'il est en train de faire. Il n'a pas conscience. Hors de lui. Tenant Yamiha, elle ne peut ni avancer vers son sexe pour l'avaler, ni se détacher de l'emprise que celui-ci exerce par sa dangereuse proximité.

Mais elle, elle voit le reptile blanc s'élever. Il entoure Siegfried comme un halo satanique et menaçant. Une couronne informe qui témoigne de sa royauté. Il possède, de manière abstraite, le trône sur lequel elle se reposait avant.

Le serpent disparaît. S'écroule. Se reforme. Glisse au sol. L'entoure elle. Siegfried voit son pouvoir.

-Suce-moi. Fais-moi jouir.

Ce n'était pas une demande, malgré le ton relativement doucereux. C'est un ordre qu'il va la forcer à exécuter, tout du moins pour la première intromission. Il lève les yeux au ciel. Le plaisir est déjà inouï. Il sait qu'il rêve. Plus bas, le sable caresse les cuisses de Yamiha, et d'abord fluide comme de l'eau, s'immisce dans ses parties intimes, en épouse la forme, glisse dans chaque sillon de sa chair, les excite ; soudain solide comme de la chair, il entre en elle, la pénètre, envahit son con. Son cul n'est pas en reste, et subit la même invasion, cependant moins épaisse. Comme toujours, le sable est doux comme la peau de celui qui le maîtrise : Nulle abrasion, juste le sentiment de membres qui la pénètrent, indécis et traînants, néanmoins sauvages et fous de désir.