I don't care if it hurts
I want to have control
I want a perfect body
I want a perfect soul
I want you to notice
When I'm not around
You're so fucking special
I wish I was special
La Bibliothèque. Un endroit sacré, pour pas mal de gens. Des bouquins partout, toujours des livres. Depuis que tu étais là, à travailler dans ce lycée, tu n'avais presque jamais lavé la bibliothèque. Par magie, elle semblait se nettoyer seule, produire de la propreté par la poussière des livres ... Tu en avais déduis que tu ne la nettoierai donc jamais, cette bibliothèque. De toute façon, qu'on se rassure, toutes tes pensées n'étaient pas tournées sur la Bibliothèque. Non, décidément non. En dehors de tes problèmes du quotidien, il y avait des choses plus urgentes à régler depuis quelques temps. Un manque potentiel de magie et de régénération pointait son nez depuis quelque temps et tu commençais à t'inquiéter. Il serait vraiment temps que tu mordes de nouveau. Peut-être que t'étais juste un peu malade la dernière fois ou que ce con avait vraiment un sang de merde ... Pour que tu le vomisses, ça ne pouvait pas être de la qualité. Peut-être de la drogue que tu n'avais pas saisit. Mmpf. C'était sans doute. Ah Marquise ! Tu réfléchissais beaucoup trop, le menton enfoncé dans la paume de ta main, le regard dans le vide. Ton nez frottait à plat contre la vitre où tu faisais naître une douce couche de chaleur, alors que de tes yeux pâles tu fixais l'étendue de la cours qui se vidait lentement des derniers élèves externes. Les internes finiraient de prendre le repas dans même pas une heure et le lycée serait de nouveau vide. Tu te lèves, fait craquer doucement ton dos, et attrape ton livre de prière. Tu es nue, dans ce vieil taudis où on te loge depuis que tu travailles pour le lycée. Tu es nue, personne ne te verra de toute façon. Prier nue est un concept un peu spécial, tu en as conscience, mais tant pis. Tu te mets doucement à genoux et fermes les yeux, les doigts liées dans une étreinte passionnée sur ton médaillon.
De longues minutes passèrent, dans un puissant silence. Pieux mais emprunt d'une nervosité terrible. Finalement, un profond soupir t'échappe et tu te relèves en jetant le livre sur ton lit où il rebondit un peu. Tu attrapes un shorty blanc et l'enfiles dans un léger grognement, mécontente. Incapable de prier, toutes tes pensées sont tournées vers la faim qui te prend au ventre, cannibale. Tu as des petits vertiges, tant le sang te manque et le gout âcre de l'hémoglobine fait toujours monter en toi des spasmes de dégout. Tu mordilles ta lèvre inférieure, lentement en enfilant un corset noir que tu laces sur le devant. Tu n'es pas arrivée à changer de mode, c'est plus fort que toi. Tu finis par faire un noeud sur le devant dont les boucles tombent sur la rondeur fertile de tes seins emprisonné dans leur prison de tissu. Tu remontes tes cheveux noirs en une tresse que tu noues en un chignon pour ne pas les avoir qui te gêneraient quand tu travailles. Tu enfiles des collants gris perle, et lentement fait tomber ta jupe sur tes hanches. Elle fait un bruit bouffant en faisant parachute autour de toi. Tu roules un peu des épaules en attrapant un gilet que tu passes au dessus de tes bras livides. Un coup de poudre pour donner à ce visage pâle une teinte de vie. Tu jettes un regard à ta montre et finis par attraper la blouse de travail qu'on ta gracieusement donné pour que tu bosses ici. Aujourd'hui, c'est le tour de la Bibliothèque.
On t'a simplement dit de ne pas t'en faire, " - Vous ne serez pas seule, Mlle Du Viviers." Apparemment, la Bibliothèque a besoin d'un lavage intégral, la pauvre. Tu imagines qu'on t'envoies un lycéen collé pour t'aider, même si tu ne peux t'imaginer l'état de la pièce si vous avez besoin d'être deux pour la nettoyer. Sérieusement, elle était grande, et les recoins sombres remplis de poussières étaient nombreux, les vitres étaient hautes et les baies vitrées s'étalaient sur une grande partie du mur extérieur ... Mais quand même. Un peu de compagnie ne te ferait sans doute pas de mal. Un peu de chaleur humaine, une relation sociale. Tu mordilles ton ongle en poussant vaguement le saut d'eau et la serpillère. Tu aurais pu quand même choisir un autre boulot pour finir ton éternité. Il faudra que tu changes ... Une fois que tu auras mordu dans de la chaire fraiche, tu chercheras un travail remplaçant, parce que c'est bien ridicule. Tu ouvres une des portes de la grande baie vitrée et te glisses dans le début de soirée tiède et sombre. Un sourire se dessine sur tes lèvres, un sourire tendre tandis que tu fixes le soleil qui se couche lentement, dans des tons rosés et orangés délicieux. Y'a une vue pas mal, d'ici. Tu rentres à nouveau et fait face à ton ... Assistant. Tu fronces les sourcils un peu étonnée. Ce n'est pas un lycéen, ce mec. Tu roules des yeux alors que tu restes silencieuse. Finalement, d'une voix assourdie, tu frissonnes lentement.
<< - Humpf ... Vous êtes ... Enfin, vous venez pour la Bibliothèque, c'est ça ? >> Ta voix est lasse, un peu rauque. Tu glisses ta main sur ta hanche gauche, dodelinant doucement de la tête en le fixant, le dévisageant, tes yeux sombres s'attardent sur ses lèvres et coulent sur sa gorge, continuant leur doux voyage sur son torse. Finalement, avec cette lenteur languissante, tu viens de nouveau fixer, un long soupir t'échappant, venant se perdre sans doute contre la gorge du jeune homme. Un souffle froid, comme la caresse du blizzard. Finalement, tu fais un mouvement léger de tête pour donner ton assentiment. << - Enchantée. Je pensais qu'on m'enverrais un lycéen. Tant pis. >> C'est la faim qui te fait parler, plus que l'attrait d'un lycéen. Tu te détournes légèrement, dans un haussement d'épaule désintéressé. Néanmoins ton regard s'attarde encore quelques instants sur cette jugulaire qui tressaute dans sa gorge. Un petit mouvement nerveux de ta lèvre supérieur. Marquise, vas-tu rester plantée là ? Ta main monte sur sa nuque, et tu frottes sa veine, comme si tu lui enlevais une tache. Le contact est rapide, subtil, glacial. Le désir s'estompe l'instant d'après et tu pousses un soupir. C'est finit... C'est finit.
Souffle froid, tu baisses les yeux. Gêne. << - Lollipop. Je suis Lollipop. >>
Non. Ce prénom ne te plaît plus. Cette identité que tu as essayé de te créer ne te plaît plus ... Tu te sens tellement près d'une chute en avant, terrible et langoureuse. Tu ne veux plus de cette identité défaillante et luxurieuse. Tu veux redevenir celle que tu as été. Avant lui.
<< - Mais appelez-moi Ophélia. >> Ophélia Du Vivier. Voilà qui tu es. Voilà qui tu dois rester.