Le Grand Jeu

Plan de Terra => Les contrées du Chaos => Discussion démarrée par: Alexandre Dowell le mardi 02 février 2016, 01:15:23

Titre: Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Alexandre Dowell le mardi 02 février 2016, 01:15:23
« Quel endroit sinistre... » cracha Walter, le second d’Alexandre.

Juché sur son cheval, ses doigts recouverts par de fins gants blancs, Alexandre Dowell ne pouvait qu’acquiescer. Le Cimetière des Dragons (http://img08.deviantart.net/955c/i/2010/143/2/4/desert_by_ourlak.jpg) était un endroit rocailleux, isolé, constitué de montagnes épaisses, un endroit qui, dit-on, avait jadis été le lieu d’une bataille onirique et sanglante entre les dragons et des elfes, pendant le grand conflit entre les nains et les elfes. Que l’histoire soit vraie ou non, il n’en était pas moins vrai que ces montagnes tranchantes et énormes abritaient, en leur sein, un oasis précieux, quelque chose qui valait de l’or, et qui expliquait pourquoi le vampire s’y rendait.

Avocat sur Terre, une activité qui le passionnait, Alexandre était aussi, à Terra, le Grand-Maître du clan Dowell, un clan de vampires ashnardien qui existait depuis plusieurs millénaires, et qui était puissant et fort... Suffisamment puissant pour négocier avec les femmes se trouvant derrière ces montagnes, dans une cité légendaire, bâtie sur la carcasse d’un ancien dragon-monde, ces dragons gigantesques dont on disait que le souffle avait forgé l’écorce du monde. Cryptyre se trouvait derrière, un alcôve de liberté existant depuis des millénaires, et qui, grâce à ses protections naturelles, avait toujours résisté aux invasions et aux attaques. C’était une sorte de cité-État peuplée par des mutants, les Cryptids. Une société fondée par Cryptidia, devenue une sorte de culte là-bas, société fondée sur deux principes, aussi idiots l’un que l’autre selon Dowell : la « Liberté » et la « Paix ».

Liberté... Un terme creux et vide de sens, car il ne signifiait rien en soi. Qu’est-ce qu’être libre ? Vivre sans attaches ? Vivre sans lien ? Vivre seulement pour soi ? Comment concilier la liberté avec la société ? Pour Dowell, se dire libre, c’était avoir le droit de faire ce qu’on voulait. Et, quand on voyait ce que les humains faisaient de leur liberté... En ce sens, la Terre était un exemple typique. Leurs ancêtres s’étaient massacrés d’un bout à l’autre du monde contre les totalitarismes pour défendre la liberté, mais ne savaient pas quoi en faire. La liberté avait été gagnée, et, grâce à ça, les gens pouvaient afficher des photos de leur sexe sur Instagram, ou parler de leurs crottes de nez sur les réseaux sociaux. La liberté, hein ? Quelle blague.

Paix... Un concept absurde et inexistant, car tout n’était que violence et domination. La violence n’était pas exclusive à l’Homme, elle était la fonction-même de la Nature, et la conséquence du darwinisme et de la méritocratie. La paix encourageai tà l’inertie, à la tolérance envers les faibles. Or, les plus faibles ne faisaient que tendre un système vers le bas, que le pervertir et le corrompre. Voilà pourquoi la Nature existait des éons, et existerait encore bien après la fin des humains. Car, dans la Nature, toute espèce avait un rôle et une place à jouer, et toutes les espèces qui n’avaient aucun rôle avaient été supprimées. Il n’y avait, en réalité, que les humains pour développer le concept « d’inutilité sociale », c’est-à-dire pour tolérer, en leur sein, la présence de parasites sociaux qui ne servaient à rien. Et, non content de les tolérer, on leur donnait de l’argent, argent ponctionné sur le salaire des travailleurs et des gens méritants. C’était l’inverse de la méritocratie, quelque chose qu’on pourrait appeler « mirabilocratie », sans avoir peur des néologismes.

Autrement dit, Dowell n’était guère convaincu que la philosophie de Cryptyre lui conviendrait, mais il allait faire des efforts. Lui et sa troupe n’étaient pas venus pour envahir la cité autonome, mais pour négocier. Le clan Dowell disposait d’innombrables pâturages, de troupeaux, et de fermes, pratiquant aussi bien l’élevage que l’agriculture. Or, quand on se nichait dans un cimetière de dragons, la nourriture était un problème. En revanche, on avait de quoi payer, car les multiples carcasses de dragons abritaient bien des trésors. Outre les os de dragons, abritant encore du calcium dragonique, un puissant élément alchimique, on trouvait aussi, sur les corps, des écailles de dragon, dont les Ashnardiens étaient très friands, car ces écailles étaient forgées pour en faire de solides armures.

« Hâtons-nous de rejoindre cette cité... Il paraît que leur Reine est de grande beauté, et j’ai hâte de vérifier cela par moi-même ! »

Dowell ébroua son cheval, et s’avança, au milieu de ses gardes. Derrière lui, il y avait une dizaine de chariots, remplis de vivres.

Il y a quelques semaines, le clan avait pris contact avec Cryptyre pour leur proposer un honnête marché : des vivres, en échange d’écailles de dragons. Le marché était maintenant finalisé, et Alexandre avait tenu à s’assurer en personne de son efficacité. Et Walter, son fidèle second et homme de main, n’était pas dupe. Il savait très bien ce que le vampire avait en tête.

Vérifier si les dires qu’on louait sur la beauté de la Reine étaient justifiés...
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Skye Mérigorn le mardi 02 février 2016, 15:34:12
Depuis la grande terrasse (http://orig10.deviantart.net/83ab/f/2011/236/0/b/terrace_by_masterbo-d3idj62.jpg) de sa chambre donnant sur les jardins privés, Skye profitait du saisissant levé de soleil qui se profilait derrière les pics rocheux de la région. Un spectacle qu'elle ne manquait jamais et qui avait le don de l'apaiser. Vêtue d'une simple robe de chambre blanche et légère, elle leva les bras et ferma les yeux, profitant des premiers rayons du jour sur son visage et du chant des oiseaux à ses oreilles. Elle inspira un grand bol d'air, comme pour se remplir d'énergie, fin prête à affronter  une nouvelle journée à la tête de son Royaume. Un royaume durement acquis par leurs ancêtres et qu'elle se devait de choyer chaque jour.

Après une bonne toilette, elle enfila sa tenue d'entraînement de combat (http://img11.hostingpics.net/pics/737714Sanstitre1.png) et se rendit dans une grande salle privée prévue à cet effet et où l'attendait le Général de son armée de Rédempteurs répondant au nom de Léo Simbor (http://img11.hostingpics.net/pics/648281general.png). Il était plus âgé qu'elle, environ trente-cinq ans ou peut-être plus. Il avait toujours refusé de lui dévoiler son âge. Mais peu importe, il était sans nul doute le meilleure guerrier de tout Cryptyre et le plus à même de l'aider à améliorer son niveau.
Ils s’entraînaient donc trois fois par semaine, variant les types de combat et les armes utilisées. Aujourd'hui, l'homme lui avait prévu un entraînement de combat à mains nues. Une bonne manière de rester en vie si jamais elle venait à être désarmée. Il y avait la magie, bien sûr et Léo était un des rares au courant que la Reine possédait ce nom. Mais la règle d'or ici était de ne jamais avoir recours à ses pouvoirs. Logique.

L'entraînement dura plus de trois heures avant que ne sonne l'heure du déjeuner. Le temps passait souvent très vite lorsqu'elle se donnait à fond et Léo fut très satisfait de ses progrès. A ce rythme elle serait bientôt capable de lui en faire baver et même de le surpasser.
Le repas terminé, la jeune femme rejoignit ses conseillers pour un programme un peu plus protocolaire et intellectuel. Après tout, être Reine demandait des compétences autre qu'en combat et en magie. Même si c'était beaucoup moins amusant, elle y mettait tout autant de cœur car il s'agissait du bonheur de son peuple.

Après une dernière toilette et une fois son armure étincelante enfilée, il était temps qu'elle se rende à son rendez-vous. Un entretient capitale avec un puissant maître de clan vampire ashnardien. Skye n'aimait pas beaucoup les ashnardiens. Pour tout avouer, elle les trouvait trop belliqueux à son goût. Mais ils étaient une grande puissance possédant de belles richesses, mais aussi des denrées et de la marchandise rare qu'on ne trouvait que peu dans la région hostile du cimetière des dragons. Il était donc prévu qu'elle passe un marché capital pour la Cité et échange ces précieuses marchandises contre une quantité non négligeable d'écailles de dragons. Un matériau que l'on trouvait rarement ailleurs qu'ici et dont Cryptyre possédait presque le monopole.

Lorsque ses invités atteignirent les portes de la Cité, celle-ci s'ouvrirent en grand et une escorte de plusieurs gardes commandés par le Général les accueillent chaleureusement avant de les conduire au palais. Les étrangers étant rares, surtout ceux dotés d'une telle prestance et d'autant de marchandises attirèrent les habitants qui se réunirent dans les rues pour observer le cortège. Les gens étaient souriants et quelques enfants suivaient les nouveaux arrivants en riant joyeusement.
Une fois aux portes du palais, on fit surveiller le chargement et Léo guida le vampire à l'intérieur du riche palais de Cryptyre, jusqu'à une pièce colossale et stupéfiante (https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/564x/ee/28/b3/ee28b3209c18f9eb0ca67e879e84f154.jpg) qui servait évidemment de salle du trône, mais aussi de salle de bal lord des soirées mondaines. Skye ne s'y trouvait pas encore, mais quelques conseillers royaux les attendaient, les saluant respectueusement.
L'un d'eux (https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/564x/eb/90/06/eb90069b919365cf2055c3f9c80bfd7d.jpg) s'avança et prit la parole :

- Bienvenue à Cryptyre Seigneur Dowell, c'est un honneur pour nous de vous recevoir. Je suis Harvey Kassista, Conseiller de sa Majesté, pour vous servir. Son Altesse ne devrait plus tarder désormais. Puis-je vous offrir à boire ?

Quelques jeunes femmes bien apprêtées et souriante approchèrent avec des plateaux remplis de boissons et de quelques fruits frais, pliant un genou pour saluer l'important personnage. Ceci fait, l'homme s'éclaircit le voix et reprit :

- J'espère que votre voyage s'est bien passé, Seigneur Dowell. La région n'est pas réputée pour sa sécurité et quelques monstres rôdent dans les environs ces jours-ci. Enfin, le climat reste clément en cette saison et je suis certain que...

Harvey fut interrompu par un bruit de drap secoué, juste avant qu'une grande et lourde cape rouge n'atterrisse sur sa tête et ne le recouvre presque tout entier. Puis un bruit de pas se fit entendre dans le dos des invités et une voix féminine s'éleva avec une note amusée.

- Cessez vos palabres ennuyantes, mon cher Harvey, vous allez assommer notre invité.

Skye apparut alors dans toute la splendeur de sa personne, le sourire aux lèvres, la démarche assurée. Le conseiller retira doucement la cape qui le couvrait et entreprit de la plier soigneusement avant de la remettre à l'une des jeunes femmes chargée du service. Il fit ensuite signe à ses collègues de quitter les lieux en saluant une dernière fois le seigneur vampire.
Arrivée à leur hauteur, la jeune Reine se campa devant sin invité et l'observa un instant avant d'ajouter :

- C'est bien la première fois qu'un Seigneur de votre trempe me fait l'honneur de sa présence, Sir Dowell. Ravie de vous rencontrer, je suis Skye Mérigorn, Reine des Cryptids. Venez suivez-moi. Nous seront plus à l'aise dans le salon.

Ils se dirigèrent dans une pièce adjacente, assez vaste et circulaire pourvue d'une immense baie vitrée donnant sur la cité et de plusieurs fauteuils et sofa confortables disposés tout autour. Un endroit lumineux et beaucoup plus confortable pour discuter.

- Je vous en prie, installez vous.

Les jeunes femmes de tout à l'heure disposèrent les plateaux sur des tables et disparurent en refermant les portes derrière elles. Les bras croisés, Skye prit de nouveau la parole pour demander :

- Alors dîtes moi... comment trouvez-vous Cryptyre ?

Autant engager une conversation amicale et naturelle avant de passer aux choses sérieuses.
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Alexandre Dowell le mardi 02 février 2016, 20:52:25
« ’Faut admettre que ça a de la gueule... »

Dowell l’aurait dit autrement, mais il acquiesçait à la remarque de Walter. Depuis leurs chevaux, ils voyaient Cryptyre depuis une butte en hauteur, et, silencieusement, Alexandre regardait la grande ville. Elle était bâtie tout autour d’une sorte d’immense colonne vertébrale, entourée par de hauts murs. Une puissante ville, qui sentait la fortune et la richesse, avec les hautes statues au corps de garde principal, et l’immense palais se dressant au milieu de la cité libre. Dowell l’observa encore un peu, avant de voir plusieurs cavaliers se rapprocher. Leur convoi ne passait guère inaperçu, et ce d’autant plus qu’ils s’étaient annoncés. Des cavaliers vinrent donc les escorter, et le groupe traversa rapidement la ville.

Une ville qui n’avait pas l’air spécialement moribonde, même s’ils n’en virent pas grand-chose, Alexandre et son cortège passant par un grand boulevard pour rejoindre l’enceinte du palais. Là, les chariots furent lassés, et Alexandre suivit des gardes, jusqu’à la grande et impressionnante salle de trône, où un homme avec une robe verte et une hideuse tête de rapace et des yeux de fouine lui tomba dessus, en lui demandant s’il avait fait bon voyage, malgré l’aspect peu sécurisé des routes.

« Je vous remercie pour votre accueil, Conseiller Kassista, et tiens à vous assurer de la teneur de mes respectueux sentiments à votre égard, ainsi qu’à celle de votre cité. »

Alexandre maîtrisait sa langue et sa verve, et s’inclina légèrement. Des servantes amenaient des fruits, des apéritifs, comme pour leur dire que Cryptide avait de l’argent. De cela, Dowell n’avait pas grande importance, car il n’avait pas spécialement faim. En revanche, Harvey Kassister lui expliqua rapidement que la région était peu sûre, ce qui confirmait plusieurs rapports que Dowell avait réussi, sur des caravanes et des messagers à cheval attaqués par des bandits. Ceci n’avait, en soi, rien d’étonnant, car Cryptide était dans une région qui était à la fois reculée et proche de grandes routes commerciales, une zone où les bandits avaient donc l’habitude de se rendre, et, avec ce massif montagneux, tendre des embuscades était aisé. C’était aussi ce qui expliquait la lourde escorte qui avait accompagné les chariots.

Dowell allait lui répondre quand une espèce de cape rouge tomba sur la tête de l’homme, et, avec fracas et beauté, Alexandre vit la Reine de Cryptide entrer... Et comprit instantanément qu’elle était à la hauteur de ce qu’on disait d’elle. Belle ? Diable, elle était même magnifique ! Une beauté sans pareille, au corps parfait, un corps de guerrière, finement taillé, des pieds à la tête. Nulle imperfection, nulle souillure, elle était une beauté phénoménale, d’exception

Face à elle, Dowell ne put que lui faire une élégante révérence accompagnée d’un baisemains, son dos bien raide se pliant vers l’arrière, une jambe redressée, sa main droite tenant celle de Skye, l’autre filant sur le côté.

« Majesté, soyez assuré que c’est pour moi un immense honneur que de me trouver en votre présence, et de voir que vous avez répondu favorablement à nos invitations. »

Alexandre redressa ensuite la tête, et la suivit. Ils se retrouvèrent ainsi assez rapidement seuls, et, suivant l’invitation de la femme, Dowell s’assit sur un confortable sofa, face à elle. Une belle baie vitrée éclairait cette petite salle de détente, et on leur amena des plateaux comprenant des fruits, des baies, et quelques alcools. Alexandre tendit sa main vers une carafe, et remplit le verre de la Reine, puis le sien, avant qu’elle ne lui pose une question.

« Et bien... Ce que j’en vois pour l’heure est infiniment plus fascinant et plus agréable à voir que ce à quoi je m’attendais... Et je m’attendais déjà à voir quelque chose d’impressionnant. »

Chez lui, la beauté était chose importante, car la beauté physique faisait partie de ses critères de perfection. Ils étaient donc seuls, en tête-à-tête, et l’homme but un peu de sa coupe, avant de reprendre :

« J’apprécie beaucoup votre ville, elle est très impressionnante... Avoir réussi à construire une aussi grande ville dans un endroit aussi inhospitalier, c’est la preuve que votre peuple est talentueux. Je lui souhaite longue vie et prospérité, et c’est bien dans ce sens que j’interprète notre échange à venir. »

Il reprit ensuite, après un léger silence :

« Votre... Votre conseiller nous a parlé de problèmes de sécurité. J’espère qu’il n’y a là rien de grave... »
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Skye Mérigorn le mercredi 03 février 2016, 00:02:01
S'il n'était pas un habitué de ces visites diplomatiques, Alexandre Dowell n'en était pas moins beau parleur face à une tête couronnée. Poli, courtois, c'était un homme rodé aux bonnes manières et il suffisait de le regarder pour s'en apercevoir. C'était un bon point lorsque l'on désirait faire commerce avec un royaume voisin et il gagnait des points. Mais pouvait-on réellement faire confiance à ce genre d'homme pour la simple raison qu'il était bien élevé ? Loin d'elle l'idée de le suspecter d'une quelconque arnaque ou mauvais tour. Mais elle savait à quel point un serpent pouvait se montrer charmeur. Elle n'était pas naïve au point d'offrir sa confiance à n'importe qui. Et en tant que Seigneur vampire, il était un homme puissant qui pourrait fort bien se montrer dangereux. Mais il était question de faire affaire en toute honnêteté pour l'heure et Skye faisait partie d'une civilisation pacifique qui ne demandait qu'à se faire des alliés et non des ennemis.

En bonne hôte qu'elle se devait d'être, elle invita l'homme à la rejoindre dans une pièce confortable et dans un cadre plus intimiste afin de discuter de leur échange en toute tranquillité. Une fois installés autour de quelques victuailles, le vampire lui servit galamment un verre avant de répondre à son interrogation. Manifestement, il avait été agréablement surpris par la découverte du royaume et fit part se son opinion quant au talent des Cryptids à élever une cité dans une région aussi hostile. Skye sourit. Flatter son espèce était un bon moyen d'obtenir des points supplémentaires, car les Cryptids étaient très fiers d'en être arrivé là. Ils s'étaient battus pour obtenir leur liberté et avait créé leur cité de leurs mains, pierre après pierre.

Le vampire vint à s'inquiéter quant aux propos avoués par l'un de ses conseillers un peu plus tôt, concernant les soucis de sécurité dans la région. La jeune reine prit une gorgée de son breuvage puis reposa délicatement la coupe avant de répondre avec le plus grand sérieux.

- Les bandits qui sévissent sur nos routes commerciales sont un problème que nous arrivons à gérer la plupart du temps. Pour tout vous dire, ce ne sont pas eux qui m'inquiètent. Notre cité attire bien des convoitises et il y a peu, nous avons du essuyer l'attaque d'un horde d'orques. Notre victoire fut totale, mais ça ne semble pas décourager tout le monde.

Skye se leva et se dirigea vers la baie vitrée, liant ses mains dans son dos tout en observant sa majestueuse cité. Devoir veiller sur le fruit de ses ancêtres n'étaient pas facile tous les jours et la jeune reine ne supportait pas l'idée qu'une autre puissance puisse un jour ruiner tous leurs efforts. Quiconque se dresseraient sur leur passage allait devoir essuyer la rage et la fureur des Cryptids, bien déterminés à défendre leur liberté et leur fierté jusqu'au bout.
Le regard de la jeune femme se posa un peu plus loin à l'horizon, là où de nombreux pics rocheux s'élançaient vers le ciel telle une rangée de crocs aiguisés.

- Je sens d'ici leurs regards avides tournés vers nous. Ils pensent que nous sommes faibles et que nous ne sommes que des enfants d'esclaves fragiles et insignifiants. Mes Rédempteurs ont remarqué quelques éclaireurs barbares il y a quelques semaines. Je craints que ces brutes ne préparent quelque chose.

Elle fronça les sourcils à cette idée, puis fit mine de se détendre et essuya son expression sévère pour laisser place à un charmant sourire avant de se tourner de nouveau vers son invité.

- Enfin, je ne vais pas vous ennuyer avec ça. Vous n'être pas venu ici pour parler bataille et m'entendre ruminer sur d'hypothétiques envahisseurs, n'est-ce pas ? Alors parlons affaire, Seigneur Dowell. J'ai fait préparer une première cargaison d'écailles d'excellente qualité, comme promis, mais réunir ce genre de matériau demande beaucoup de temps et d'efforts. Alors, au risque de vous paraître audacieuse, j'aurai aimé parlé d'une éventuelle... compensation. Je ne vous parle pas d'argent ni de denrées supplémentaires, non. En fait il s'agit plutôt d'une demande plus personnelle.

Skye retourna s'asseoir et but une nouvelle gorgée avant de laisser tomber le rideau et de mettre au fin au suspens.

- J'aimerais avoir accès à quelques écrits Ashnardiens. Des documents culturels, des romans, des écrits scientifiques. J'aime m'instruire et j'avoue être très curieuses quant aux trésors dont regorgent vos bibliothèques. Après tout, votre royaume et bien plus ancien que le mien. Rassurez-vous il ne s'agirait que de prêts et je me conterais de copies.

Elle ponctua son discours d'un nouveau sourire, plus charmeur celui-ci. Elle n'avait pas d'idée particulière derrière la tête si ce n'est d’accroître ses connaissances. Ashnard faisait partie des puissances ayant autrefois asservis les Cryptids, comme beaucoup d'autres, mais il aurait été stupide de garder rancœur. Désormais, ils étaient tournés vers l'avenir.
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Alexandre Dowell le mercredi 03 février 2016, 01:02:36
« Les Orcs sont de sales bêtes. Des idiots, des imbéciles, mais nombreux, et physiquement forts. Ils sont une vraie plaie. »

Les peaux-vertes, ainsi qu’on les surnommait, étaient très diversifiés entre eux, et Dowell parlait en connaissance de cause, car son clan avait la direction de plusieurs clans orcs, des clans insupportables, qui passaient leur temps à se taper entre eux. La dernière fois que Dowell s’était rendu dans l’un de ces clans, il avait failli vomir, tant l’odeur était insupportable. Ces créatures vivaient dans la fange et dans la crasse, sans aucun norme élémentaire d’hyigène... Mais, et il fallait le reconnaître, en bataille, ils étaient plutôt utiles, et les Ashnardiens n’hésitaient pas à les utiliser comme chair à canon, en leur promettant quantité de femmes à saillir s’ils arrivaient à percer les fortifications ennemies. Cependant, le clan ne pouvait faire qu’avec les Orcs les plus civilisés, ou, pour le dire plus honnêtement, les Orcs les moins sauvages. La majorité des tribus et des clans orcs restait sauvage, et s’en prenaient à tout el monde, sans aucune hésitation. Le fait que Cryptyre commence à recevoir des assauts orcs ne signifiait qu’une seule chose : la cité libre devenait de plus en plus populaire.

Et Skye Mérigorn, elle, était d’une grande beauté. Alexandre se plaisait à l’entendre parler, à la voir avec ses longs cheveux bouclés, qui formaient sur son visage une délicieuse frange. Il était venu ici pour des négociations, pour envisager une alliance politique qui illuminerait davantage l’image du clan, mais... Plus il voyait cette femme, et plus Alexandre sentait la « Bête » en lui se réveiller. La « Bête », c’était ainsi que, parfois, il lui arrivait de désigner ses pulsions sexuelles, vampiriques... Ou, de manière plus globale, physiologiques.

Les Orcs souciaient visiblement la belle Reine, qui se leva, et se rapprocha de la baie vitrée. Alexandre la vit glisser ses mains dans son dos, ce qui souleva légèrement sa cape, lui permettant ainsi de voir la vue de ses fesses. Un spectacle dont l’homme se régala silencieusement, en sentant un frisson renaître à hauteur de ses cuisses. Il tenta de le calmer, puis la femme se retourna, et lui offrit l’occasion de repenser à des choses plus sérieuses... Et elle lui avoua ensuite vouloir renégocier leur accord, ce qui ne manqua pas de lui faire froncer les sourcils.

Dowell était quelqu’un qui aimait les choses claires, mais il est vrai que le clan et Cryptyre n’avaient encore rien signé. Ce faisant, les pourparlers et les négociations contractuelles se poursuivaient, et, quand il entendit la proposition de Skye, Dowell fut... Surpris. Ainsi donc, la femme était une lettrée ? Il esquissa un léger sourire, et laissa planer quelques secondes, le temps de lui répondre :

« Vous offrir des livres ne devrait poser aucun problème, Votre Grâce. Je considère la littérature comme un élément indispensable à toute civilisation. Ce sont les mots qui permettent de transférer le savoir, la connaissance, et c’est par la connaissance que nous nous élevons, que nous bâtissons, que nous apprenons à communiquer, et à nous extraire de nos conditions animales. Que souhaitez-vous donc que je vous transmette ? Des livres historiques ? Des essais philosophiques ? Des traités sur la stratégie militaire ? Ou de simples contes, des histoires ? Je puis vous offrir tout cela, et il n’est nul besoin d’y mettre de contrepartie. Le simple fait de participer au rayonnement culturel de votre cité, et, partant, de vous montrer que l’Empire n’est pas le regroupement de barbares et de sauvages qu’on aime à y voir, est pour moi une satisfaction bien suffisante. »

C’était au tour d’Alexandre de balancer ses billes, et il poursuivit, en restant assis :

« En réalité, puisque nous abordons cette question, Majesté... Je considère personnellement cet accord économique comme un premier pas. Sachez que l’Empire respecte votre liberté et votre neutralité dans le cadre du conflit l’opposant à Nexus, et qu’il est nullement question d’y déroger. Toutefois, nous avons que votre région est, hélas, sauvage. Entre les Orcs, les Barbares, les pillards, et les monstres qui la peuplent, nous voulons sécuriser les routes commerciales, afin de développer notre commerce, et stabiliser nos échanges. Autrement dit, je souhaiterais envisager, maintenant ou dans un futur proche, l’éventualité d’un véritable partenariat, qui soit à la fois économique et militaire, et dont le but ne serait, en aucun cas, de remettre en cause vos principes de paix et de liberté. »
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Skye Mérigorn le mercredi 03 février 2016, 16:49:29
Les orcs, de véritables plaies, ça il pouvait le dire. Ce fut le premier véritable combat que Skye eut à donner pour défendre sa cité et ce ne fut pas une mince affaire. Elle avait étudié les orcs bien entendu, leurs habitudes, leur culture, leur manière de se battre..., mais c'était des informations piochées dans de vieux bouquins, alors elle s'était montré prudente. Ces brutes se contentaient le plus souvent de bouriner droit devant sans trop réfléchir, mais il fallait se méfier. Il y avait souvent une stratégie dans ce bazar, même si ça ne sautait pas aux yeux. En tous les cas, ses Rédempteurs avaient pu faire face à cette menace sans trop de pertes. Les orcs avaient sans doute sous-estimer la force de cette nouvelle cité au milieu de nulle part et ils s'y étaient cassés les dents. Au bout de plusieurs semaines de lutte, les brutes avaient fini par abandonner et s'étaient sagement repliés pour éviter le massacre. Cette victoire avait fait gagner à Skye le respect et la confiance totale de son peuple, montrant qu'elle était à même de protéger son peuple.

La reine aimait lire et s'instruire et cela depuis toute petite. Elle avait beaucoup d'instructeurs et en générale ses journées étaient extrêmement chargées de divers apprentissage. Outre la magie et le combat il y avait les langues, l'alchimie, les arts et bien d'autres choses encore. Elle avalait toutes ces nouveautés avec une faim insatiable. Il n'y avait rien de plus dangereux pour un peuple que d'avoir une reine ignare et incompétente n'est-ce pas ? Bref, depuis toutes ces années elle avait l’impression d'avoir fait le tour de sa bibliothèque et pensait qu'Ashnard pouvait lui apporter de nombreuses nouveautés en la matière. C'était une demande originale, elle en avait conscience, mais n'avait aucune honte à la formuler. Et heureusement pour elle, cela ne lui fut pas refusé.

Le seigneur vampire était tout de même soucieux de savoir quel genre d'écrit l'intéressait. La jeune reine ne réfléchit pas longtemps avant de lui répondre avec un sourire :

- Votre sollicitude me va droit au cœur, Seigneur Dowell. Je suis ouverte à tous types d'écrits, des romans à l'eau de roses jusqu'aux traités militaires. Même des recettes de cuisines. Tout m'intéresse.

Mais elle n'était pas la seule a avoir une idée derrière la tête tant qu'à parler d'affaires. En effet, le vampire lui fit comprendre qu'il aimerait sceller une sorte de partenariat économique et militaire afin d'améliorer leur commerce, notamment au niveau de la sécurité. Il précisa avec justesse que cela ne serait en rien un obstacle à leur principe de paix et de liberté.
Skye se laissa légèrement aller contre le dossier de sa chaise et posa un doigt sur ses lèvres dans une expression nette de réflexion. Ce n'était pas une décision à prendre à la légère, elle en était consciente. Au bout d'une minute, elle se redressa et annonça :

- M'accorderiez-vous un délai de réflexion, Seigneur Dowell ? Il faut que j'en parle avec mes conseillers avant de prendre une décision. Votre proposition reste intéressante et je vous promet de me pencher sur le sujet très rapidement.

Elle lui sourit puis but une nouvelle gorgée pour terminer son verre. Attendant que son invité face de même, elle finit par se lever et annoncer :

- Bien ! Je vais donner l'ordre à mes hommes de vous faire préparé le chargement d'écailles afin qu'il soit prêt à partir dès demain. La route est longue entre nos deux royaumes, j'imagine que vous me ferrez l'honneur de votre présence ici cette nuit ?

Elle ouvrit les porte en grand et fit signe à l'un de ses conseillers de s'approcher. Elle lui donna donc les ordres concernant le chargement, puis se tourna vers le vampire.

- Que diriez-vous de visiter un peu les lieux en ma compagnie? Ou peut-être préférez-vous vous balader en ville ? J'ai fait préparer vos appartements, si vous le désirez je peux également vous y mener pour que vous puissiez vous délasser. Vous pourriez me rejoindre plus tard ensuite. A votre guise !

Attendant sa réponse, elle prit le temps de signer rapidement un papier que lui tendait un autre de ses conseillers après qu'il lui ait fournit quelques précisions discrètement à l'oreille. Elle le remercia puis demanda à ce qu'on ne la dérange plus d'ici ce soir. Elle avait bien le droit de prendre un peu de bon temps elle aussi, non ? Et puis ils avaient beaucoup à faire pour préparer le dîner de ce soir en l'honneur de ses invités.
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Alexandre Dowell le mercredi 03 février 2016, 20:37:28
« Naturellement, ce n’est pas le genre de décisions qui se traitent sur un coin de nappe. Si vos conseillers le souhaitent, je pourrais tout à fait consigner ma proposition par écrit. »

L’avantage d’être, parallèlement à ses activités de seigneur-vampire, un avocat, c’était qu’on n’avait pas peur de prendre des notes, d’écrire. Cette femme l’amusait. Oui, elle était, non seulement très belle, mais visiblement très curieuse de tout. Le simple fait de la voir tapoter ses lèvres avec son doigt, par exemple, était pour Dowell un geste d’une profonde sensualité. La magnifique blonde était une femme très réussie, qui proposa ensuite à Dowell une visite, soit des lieux, soit de la ville. Comprenant que cette dernière voulait en savoir plus, Alexandre se redressa à son tour, et, avec ses oreilles vampiriques, très sensibles, il entendit la femme demander à ce qu’on ne la dérange plus de la journée. Alexandre, de son côté, ne savait plus trop comment réagir, partagé entre plusieurs hésitations. Mais le diable se connaissait, et, quand la femme se retourna vers lui, il lui répondit :

« J’accepte tout naturellement que vous soyez mon hôte, et je vous serais fort gré de me conduire jusqu’à mes quartiers. Je ne compte pas me reposer, mais disons que ce serait pratique de savoir où je pourrais dormir. »

Le voyage était fatigant, mais Dowell était un vampire, et, de toute manière, il n’était pas venu ici pour se reposer. Restant à côté de la femme, il se mit à marcher dans les couloirs, et lui parla des Orcs, car le sujet semblait la préoccuper.

« Si vous le souhaitez, je vous transmettrais des traités militaires parlant des Orcs. Ce sont des individus sauvages, Majesté, mais ils ont une culture qui leur est propre, et, quand on arrive à la comprendre, on améliore nos chances de les vaincre. Par exemple, les Orcs sont un peuple de guerriers très fiers, ce qui signifie que tout Orc peut défier son chef. Leur hiérarchie ne fonctionne pas sur le droit de naissance, mais sur une sorte de méritocratie primitive, où celui qui arrive à tuer le chef a le droit légitime de le supplanter. Ainsi, et c’est là le caractère très paradoxal de la chose, les révoltes sont rares au sein d’un clan orc, mais les clans, entre eux, passent leur temps à se défier. Et, parfois, il arrive qu’un chef orc arrive à tuer tous les autres chefs d’une région. Les clans se réunissent alors sous la bannière de celui qu’on appelle le Big Boss. Notez bien cela, ma chère amie... Dès que vous tuez un chef orc, toutes les autres troupes se dispersent. »

Ils avançaient le long de riches et somptueux couloirs, très éclairés, très lumineux, avec un sol terriblement bien poli. Et, pendant que le duo marchait, Alexandre, lui, repensait à la soif de culture de la femme, et pensait en connaître l’origine. Cryptyre était une cité libre, mais assez isolée, et le monde extérieur fascinait toujours les gens. Ils marchaient très proches, l’un de l’autre, Alexandre se délectant de la doucereuse et raffinée odeur de la jeune souveraine.

« Dites-moi... Outre des livres, n’aimeriez-vous pas voyager ? Loin de moi l’idée de remettre en cause la beauté de Cryptyre, mais vous n’avez pas dû voir grand-chose... Visiter Ashnard vous ferait-il plaisir ? Sachez qu’il n’est nul coin au sein de l’Empire où je ne puisse me rendre, et je serais ravi de vous servir de guide, Majesté... Mais... »

Alexandre allait prendre des risques, mais il fallait parfois savoir le faire. Son regard croisa celui de Skye, et il lui posa alors la fameuse question :

« Vu que nous sommes seuls, me permettez-vous de vous appeler... Skye ? »
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Skye Mérigorn le mercredi 03 février 2016, 21:47:21
Skye devait bien admettre qu'elle aimait faire visiter sa belle cité. Ce n'était pas spécialement de la vantardise ou de la fierté mal placée, mais elle devait bien avouer qu'elle aimait voir les expressions épatées de ses visiteurs. Malheureusement, ils étaient très peu nombreux. Les Cryptids n'étaient pas toujours bien vu par les autres royaumes, on gardait d'eux l'image des esclaves qu'ils avaient été autrefois ou bien on considérait qu'ils n'étaient que des erreurs génétiques, à peine des êtres humains. On ne s’intéressait pas à eux , tout simplement. Sauf peut-être Ashnard aujourd'hui qui avait vu en cette nouvelle civilisation un moyen de faire commerce et d'obtenir peut-être un nouveau partenariat économique et militaire comme le lui avait proposé Dowell un peu plus tôt. Et bien sûr, Cryptyre avait besoin de cela pour subsister. Seuls, ils ne tiendraient pas indéfiniment, Skye en était consciente. Ses ancêtres s'étaient peut-être montrés trop fiers pour refuser tout contact avec les autres royaumes jusqu'à présent. On la trouverait sans doute imprudente pour sa part, mais elle était prête à courir le risque.

Le seigneur vampirique choisit de se rendre à ses appartements dans le but de voir à quoi ressemblerait le lieu où il dormirait et peut-être également pour connaître le chemin qui s'y rendait.
Tout en s'y rendant, l'homme lui parla plus particulièrement des orcs et de leur culture. Ne cachant rien de sa fascination, elle l'écouta attentivement, sans l'interrompre, tentant d'imaginer à quoi pouvait ressembler un clan d'orcs. Ce n'était sans doute pas très beau à voir, rien de semblable au raffinement que l'on pouvait trouver ailleurs.
Lorsque le vampire lui confia que de se débarrasser d'un chef orc pouvait être une bonne tactique, Skye sourit et répliqua :

- C'est bon à savoir. Vous semblez assez savant en ce qui concerne cette race, j'imagine que Terra n'a plus de secret pour vous.

Et justement, il le lui confirma en lui proposant de lui faire découvrir le reste du monde et Ashnard en particulier. Il avait visé juste, Skye n'avait jamais réellement quitté la région et ne voyait le reste du monde qu'à travers ses livres et leurs illustrations. Voyager était l'un de ses plus secrets désirs, mais elle n'avait jamais osé s'éloigner de sa cité. La proposition de son invité était donc très alléchante. Souriante, elle répondit donc avec entrain :

- Cela me réjouirait au plus au point, je dois vous l'avouer. Sans doute aurais-je bientôt l'occasion d'être votre invitée à mon tour. J’essaierais d'organiser cela.

Et le plus tôt serait le mieux malgré l'angoisse de laisser son peuple derrière elle plusieurs jours.
Alors qu'ils arrivaient non loin des appartements dédiés à son invité, celui-ci lui posa une question qui désarçonna une seconde la jeune reine. Il fallait avouer qu'elle avait peut l'habitude qu'on l’appelle par son prénom. Seules quelques exceptions se trouvaient parmi ses enseignants et membres de sa famille. Finalement, sans parvenir à vraiment masquer sa surprise, elle répondit :

- Oh. Et bien... oui je suppose cela rendrait les choses moins formelles. Pourquoi pas. Je n'y vois aucun inconvénient.

Elle retrouva son sourire rapidement, puis poussa les portes dela suite (https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/564x/c1/79/b3/c179b395f454968b6d7ef547c7d52ca5.jpg). C'était un endroit très confortable qui disposait également d'une grande salle de bain luxueuse et d'un balcon avec vue panoramique sur la région. Elle fit quelques pas pour lui montrer où était l'accès à tout ceci et dégagea les rideaux pour le laisser apprécier la vue.

- Voilà. J'espère que cela vous convient. S'il y a quoi que ce soit dont vous ayez besoin, n'hésitez pas à demander. Nous mettons un point d'honneur à ce que nos invités passent un séjour parfait à Cryptyre.

Elle souligna ses paroles par un énième sourire, attendant de voir si le vampire avait des critiques ou des demandes particulières à formuler. Cette suite était l'une des plus grande et des plus luxueuse du palais, alors elle espérait sincèrement qu'elle soit à son goût.
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Alexandre Dowell le jeudi 04 février 2016, 01:59:28
« J’ai eu une longue vie, oui, et j’ai longuement exploré Terra... Mais je me dois bien de vous admettre que, malgré mes siècles d’exploration, je sais encore bien peu de choses sur Terra. Voyez-vous, il y a un adage, chez nos penseurs antiques, que j’apprécie beaucoup : ‘‘La seule chose que je sais, c’est que je ne sais rien’’. Cette formule émanait de Socrate, des propos rapportés par son élève, Platon... Deux grands penseurs antiques qui ont posé les fondements de la philosophie. Je vous transmettrais les livres de Platon, si vous le souhaitez. »

Ils n’étaient pas originaire de Terra, mais Alexandre doutait que Skye connaisse la différence. Aussi prétentieux soit-il, Dowell ne se considérait pas comme arrogant, et savait faire la différence entre ce qu’il savait et ce qu’il ne savait pas. Il continuait à dévisser, jusqu’à rejoindre la suite, tout en étant amusé de l’effet qu’il avait provoqué sur la Reine. Elle avait hésité, avant d’accepter sa requête, et, maintenant, ils se trouvaient dans la suite.

Skye lui avait offert une chambre magnifique, haute de plafond, avec un énorme lit bien rembourré.

« Je vois... C’est une très belle chambre, Skye. Très spacieuse, très propre. Je ne peux que louer ton sens de l’hospitalité. »

Lentement, Alexandre était en train de marquer quelques points, et cela passait à travers des choses aussi simples que le tutoiement, le vouvoiement, et le fait d’appeler une personne par son prénom, ou par son nom. Le vouvoiement imposait une sorte de distance, mais aussi de marque de respect, là où le tutoiement signalait un rapprochement, et une sorte d’autorité silencieuse. Alexandre devait bien se l’avouer, maintenant qu’il était dans sa chambre : prendre et soumettre cette belle Reine ne serait pas pour lui déplaire. Il n’avait aucune raison de mentir, et, tout en se rapprochant d’elle, se mit donc à parler :

« Nous avons la confirmation de ce que je t’ai dit tantôt, Skye... La maxime de Socrate. C’est la première fois que je viens à Cryptyre, et je ne pensais sincèrement pas que l’endroit serait aussi resplendissant, et aussi impressionnant. »

Alexandre se rapprochait d’elle, et lui sourit, tout en ôtant son manteau. Sous ce dernier, il portait une veste ouverte à hauteur du torse, montrant un collier avec un pendentif rouge dessus, et les rebords de ses muscles. En se rapprochant de la femme, il finit par se mettre près d’elle.

« C’est un endroit magnifique, et il est largement à la hauteur de prétentions importantes. N’aie pas peur de vouloir hisser Cryptyre sur la scène internationale, toi et ton peuple en avez la puissance nécessaire. »

Dowell lui fit un léger sourire, et sa main vint serrer celle de la femme, son corps toujours un peu plus proche du sien.

« Fie-toi à mon expérience, Skye... Tu seras une grande souveraine pour Cryptyre... »
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Skye Mérigorn le jeudi 04 février 2016, 14:55:35
Alexandre Dowell avait beau se montrer très modeste, la jeune femme était néanmoins certaine d'une chose, c'est qu'il en savait bien plus qu'elle. Et en vérité, si elle n'était absolument pas jalouse de lui, elle éprouvait une certaine déception face à sa propre ignorance. Elle avait passé des années à décortiquer de nombreux ouvrages, mais elle n'était pas plus avancée. Fallait-il qu'elle découvre le monde par elle-même ? Cela semblait évident. Les livres ne lui apporteraient pas toute les connaissances. Avait-elle peur de quitter sa cité ? Si c'était le cas, elle ne se l'avouerait jamais vraiment. Pourtant elle était friande d'aventures et aurait aimé plus que tout voyager à travers Terra. L'appel du large en quelque sorte.

Maintenant présent dans la suite, l'homme lui confia être très satisfait des lieux, ce qui rassura la souveraine. Le tutoiement sonnait cependant étrangement à ses oreilles de la part de cet individu dont elle ignorait presque tout. Elle n'en prenait pas spécialement ombrage, mais cela la laissait un peu confuse. Pour sa part, elle n'osait pas faire de même, de peur de paraître impolie. Mais sans doute que le vampire n'avait cure de ces formalités puisqu'ils étaient seuls. Mais tout ce qui importait aux yeux de la jeune femme, c'était que son invité se sente bien et détendu. Et son tutoiement était sans doute le signe qu'il désirait lier une sorte de sympathie avec elle.

Le seigneur vampire s'approcha d'elle, lentement, tout an louant Cryptyre et sa magnificence. Alors qu'elle était assez fière d'entendre ces mots, elle fut de nouveau un peu déboussolée lorsque l'homme se débarrassa de son manteau tout en continuant à s'approcher et à la regarder. Sans trop comprendre pourquoi, Skye se sentit soudain mal à l'aise. Son regard se posa un instant sur le torse en partie dénudée et musclé du vampire, mais elle dévia rapidement son regard pour se focaliser sur son visage et ses expressions. Continuant ses compliments, il s'était encore approché et se trouvait désormais juste en face d'elle. Il était si proche qu'il put prendre la main dans la jeune femme dans la sienne. Skye se crispa d'un coup. L'homme avait nettement dépassé la distance respectable que l'on laissait en générale entre deux individus. Surtout avec une Reine. Et les mots et la voix du vampire sonnaient comme une sorte d’envoûtement malsain. 

Alors Skye n'hésita pas plus d'une seconde avant de retirer vivement sa main de la sienne et de faire deux pas en arrière, un air courroucé sur son délicieux visage jusque là plutôt souriant.

- Là, je vous trouve trop formel, Seigneur Dowell. Je vous remercie pour vos éloges à l'égard de mon royaume et de moi-même, mais il me semble que votre comportement est un tantinet déplacé.

Peut-être se sentirait il froissé un insulté, mais elle n'avait pas l'intention de jouer à ce petit jeu. Certains individus s'étaient déjà montré un peu entreprenant avec elle, mais jamais à ce point en vérité. Et même si elle ignorait les réelles intention du vampire, elle préférait rester prudente.

- Je crois que nous devrions y aller. Cryptyre est une grande cité et si nous voulons être à l'heure pour le dîner, nous devrions commencer la visite dès maintenant. A moins que vous ne préféreriez rester seul.
 
Skye ne savait plus trop quoi penser de cet homme. Elle ne voulait pas le mettre en colère, de peur de mettre à mal les affaires qu'ils avaient entreprit ensemble. Son royaume avait besoin de ce commerce avec Ashnard et elle ne pouvait pas se permettre de tout faire rater.
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Alexandre Dowell le jeudi 04 février 2016, 19:58:54
Ah ! La Reine avait sa petite fierté, visiblement... Alexandre aurait pu s’en formaliser, et il aurait même pu la forcer... Mais le vampire rejeta assez vite cette idée. Non seulement ce serait idiot, parce qu’il avait effectivement dépassé les limites de la bienséance, mais ce serait suicidaire, car il était en terrain inconnu Il avait joué avec elle, sans même que la jeune Reine ne s’en rende compte, et elle lui avait rappelé qu’elle était une Reine. Alexandre se mit donc à légèrement sourire quand la femme se retourna. Confuse, Skye se montrait toutefois peu téméraire. En réalité, elle aurait pu le gifler, ou même menacer de l’enfermer. Au lieu de  ça, elle se contenta juste de s’écarter, et il avait également pu noter le bref regard vers son torse. Oh, il était difficile d’en tirer quelque chose, mais il l’avait vu.

« Je souhaiterais encore continuer à visiter votre royaume avec vous, oui, Majesté... Mais, avant cela, je me dois néanmoins de vous demander de bien vouloir accepter mes excuses pour mon comportement. »

Dowell fléchit alors le genou, et s’inclina devant la femme, en baissant la tête, de manière profondément respectueuse.

« Je vous prie de bien vouloir me pardonner. Je connais la réputation des Ashnardiens, et il n’était nullement dans mon intention de vous heurter, ou, que l’Empereur m’en soit témoin, de vous manquer de respect. Sachez que je désire plus que tout renforcer nos liens entre Cryptyre, mon clan, et l’Empire. Je me suis permis cette familiarité par impression pour votre royaume, mais aussi pour vous assurer de mes nobles intentions. »

Il mentait. Du moins, il mentait dans le sens où il prétendait être désolé, alors que, en réalité, tout ce qu’il voulait, maintenant, c’était soumettre cette femme, et en faire son amante. Sa beauté, sa puissance, sa force de caractère, étaient pour lui autant d’éléments qui lui donnaient envie de la soumettre, de la prendre dans cette suite. Dowell avait passé la charrue avant les bœufs, mais il était un homme de loi. Autrement dit, il avait toujours une corde à son arc.

C’est ainsi que, respectueusement, il offrait sa plaidoirie, consistant à sauver son cas contre cette jeune femme.

« Je ne vous imposerai ma compagnie que si vous la souhaitez encore. Et, si vous souhaitez encore ma présence, laissez-moi vous offrir le baiser de paix, afin que nous ne conservions nulle querelle de cet incident. »

Pour lui, ce n’était que partie remise avant le reste, pour s’occuper d’elle plus... Intimement.

Ce n’était que partie remise, et, après tout, ce n’était pas plus mal ainsi ; il aurait trouvé décevant qu’elle sombre trop rapidement à ses avances rapides et grossières.
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Skye Mérigorn le vendredi 05 février 2016, 15:57:41
Skye se demandait encore pourquoi le seigneur vampirique avait agit ainsi. Sans doute n'avait-il pas voulu lui manquer de respect, mais seulement se montrer aimable. Elle ne connaissait pas du tout les habitudes des vampire, ni même des étrangers en générale, alors peut-être s'était elle montré un peu dure envers lui. Elle se rattraperait rapidement, en lui faisant visiter la cité et le palais ils feraient certainement davantage connaissance et ce moment gênant ne serait plus qu'un souvenir. Il fallait relativiser, la jeune reine n'était pas du genre rancunière et elle se devait de laisser une chance à son invité. Celui-ci souhaitait heureusement toujours l'accompagner durant la visite et s'excusait de son comportement. Il la salua même avec beaucoup de respect et Skye s'en voulait presque de s'être montrée aussi farouche. Évidemment ! Il avait simplement voulut se montrer courtois et sympathique, qu'est-ce qu'elle avait imaginé ? Certes, ici à Cryptyre ils n'avaient pas pour habitude de se prendre la main ainsi, mais à Ashnard, sans doute étais-ce une marque de respect ? Oui peut-être. La jeune femme intervint donc, un peu honteuse :

- Non, c'est à moi de m'excuser, Seigneur Dowell. Je me suis montrée un peu sévère dans ma réaction, je n'aurais pas du. C'est oublié.

Elle souligna sa bonne foi avec un sourire, certaine qu'il valait mieux tourner la page et ne pas s'arrêter à une chose aussi idiote. Il était un homme d'honneur après tout, elle devait lui faire confiance, surtout si elle désirait que leur affaire fonctionne à l'avenir.

Craignant qu'elle ne souhaite plus sa compagnie, le seigneur Dowell désirait lui offrir un baiser de paix pour se faire pardonner. C' était assez curieux en soi, mais Skye refusait de se montrer encore trop dure avec lui. Et si il existait un baiser de paix à Ashnard, alors elle n'avait aucune raison de le lui refuser, n'est-ce pas ? Il y eut un bref silence, durant lequel elle réfléchit et hésita un peu, avant de finalement poser une main au niveau de son cœur et de dire d'une voix douce :

- J'accepte avec joie, bien sûr. Vous êtes mon invité et je ne veux aucune querelle entre nous. Un baiser dîtes-vous ? Cela est curieux, mais je serais ravie de découvrir et de partager un baiser de paix avec vous, si cela peut vous faire plaisir.

Elle ne se doutait pas de ce qui se tramait dans l'esprit du vampire, bien entendu. Même si elle était consciente qu'il existait des hommes manipulateurs et perfides, elle n'avait pas encore mit le vampire dans ce panier là. Elle avait envie de lui faire confiance car sans cette confiance, il n'y aurait pas s'affaire et les Cryptids étaient un peu de paix qui ne demandait qu'à se faire des alliés et à s'ouvrir aux autres.

Ainsi elle le laissa s'approcher sans aucun mouvement de recule cette fois-ci. Une fois cet étrange baiser échangé, ils pourraient passer à autre chose et aller visiter les lieux pour sceller leur amitié et le pacte commercial. Tout simplement ! Quoi d'autre ? ...
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Alexandre Dowell le lundi 08 février 2016, 18:58:01
Dowell avait visiblement réussi à rattraper la situation. La petite Reine n’était pas avare en compliments, mais il se devait de se rappeler qu’un excès de compliments mielleux provoquait toujours, chez les gens, un sentiment d’hostilité, comme si cette surenchère dissimulait une forme d’hypocrisie… Ce qui, en réalité, était très souvent l’exacte vérité des choses. Quand quelqu’un vous assommait sous les compliments, c’était très souvent pour trouver un moyen de vous balancer, en douce, la petite pique qui démonterait toute sa construction, et qui exprimerait ce qu’il pensait réellement. L’être vampirique ne se sermonnait pas pour ce qu’il avait fait. Lui-même reconnaissait avoir pris un risque, et, en tant que beau joueur, reconnaissait s’être planté. Maintenant, il fallait raser les meubles, et Skye fut visiblement convaincue de son honnêteté. Et honnête, Dowell l’était, dans un certain sens. Mentait-il en soulignant les qualités de la femme ? Bien sûr que non. L’homme avait beau être un manipulateur, il était paradoxalement quelqu’un d’hostile au mensonge. La vérité, pour lui, était question d’interprétation, et il considérait juste que, s’il existait des mensonges, il existait aussi des vérités. Et, suivant cette logique, selon l’éclairage qu’on donnait à une scène pouvait être aussi bien considérée comme monstrueux que comme héroïque. Le terrorisme en était un bon exemple. Selon le contexte et la personne, soit la personne était un révolutionnaire se battant contre un système injuste, soit un terroriste massacrant des civils. Rien n’était jamais absolu, et, si Dowell ne mentait pas en soulignant les qualités de Skye, il ne lui disait juste pas totalement ce qu’il attendait d’elle. Mais, en un sens, en lui glissant qu’il envisageait un partenariat plus poussé que de simples relations commerciales, n’était-il pas, dans le fond, en train de lui dire vraiment ce qu’il voulait ?

La femme accepta son baiser de paix, et Dowell attrapa donc poliment sa main.

« Fort bien, Majesté… Ceci pour vous montrer, tout le profond respect que je vous porte, à vous et à votre royaume… »

Il déposa un tendre baiser sur sa main gantée, puis se redressa ensuite, en se trouvant face à elle… Avec l’envie de faire une nouvelle folie.

« …Et ceci pour vous témoigner mon affection profonde. »

Un second baiser suivit le premier, mais, cette fois-ci, sur le visage de la femme. Il aurait pu embrasser ses lèvres, mais, après son fiasco de tantôt, Alexandre préférait ne pas tendre le fouet pour se faire battre. Il l’embrassa donc sur la joue, savourant sa peau fine et chaude, tout en humant son délicieux sang. Des sensations qui provoquèrent en lui des frissons incontrôlables. Dowell avait beau se réfugier derrière sa culture, très importante, il était toujours soumis à ses plus bas instincts, à ses pulsions sauvages, pulsions qui, pendant un instants, l’amenèrent à l’envisager prendre farouchement Skye par l’arrière, enfonçant sa verge dans son corps, griffant sa peau, soupirant son nom, se délectant de ses hurlements et de ses crispations, telle une sorte de revanche purement masculine sur la manière dont elle l’avait repoussé…

Puis l’image disparut, et il lui adressa un léger sourire.

« Ne laissons pas cet incident déteindre sur nos relations naissantes, Reine. Et je sais très bien que ce baiser, s’il vous témoigne de ma sympathie, ne suffit pas à réparer l’incident diplomatique. En réalité, je crains que le seul moyen de le résoudre soit de vous offrir un cadeau… Et je peux vous proposer l’un de mes livres. »

Alexandre Dowell alla remettre sa lourde veste, avant de poursuivre :

« C’est un recueil de contes ashnardiens. L’un d’eux raconte l’aventure d’un jeune écuyer qui, suite à une bataille, est emporté par le lit d’une rivière, et arrive dans un village, où il tombe amoureux de la fille du meunier, qui s’est occupé de lui. La guerre, cependant, vient les rappeler à eux, et l’écuyer hésite entre le sens du devoir et son amour pour sa dulcinée. »

C’était des histoires ashnardiennes, ce qui signifiait qu’ils transpiraient de la logique impériale. L’histoire ne finissait donc pas par un romantisme niais. Le village dans lequel l’écuyer avait débarqué appartenait en effet au royaume ennemi, et l’écuyer comprenait que, pour que son amour avec la femme qu’il avait vu s’accomplisse, il fallait rester fidèleà son honneur et à son devoir. Ainsi, plutôt que de fuir dans la campagne avec elle, comme tout Nexusien l’aurait fait, l’homme choisissait de rester, et finissait par travailler dans le moulin pour préparer le pain qui serait livré à un important banquet royal. Là, il se servait de sa position de page pour ouvrir les grilles, et ainsi permettre aux forces ashnardiennes de s’emparer du royaume. Le royaume vaincu, l’écuyer avait été anobli, et libre d’épouser sa femme.

Une histoire heureuse, donc.

« Je vais vous l’offrir, et, si vous acceptez encore ma présence, je vous avouerai ne pas être contre un peu d’équitation. Que diriez-vous d’une course de cheval entre vous et moi ? »
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Skye Mérigorn le mardi 09 février 2016, 12:06:26
Skye Mérigorn ne désirait qu'une seule et unique chose en ce monde : prendre soin de son peuple. Elle ne souhaitait que leur bonheur et voulait maintenir cette paix et ce respect profond qui régnait dans son royaume. Et l'un des meilleurs moyens d'y parvenir était de pouvoir subvenir à leurs besoins primaire et donc une nourriture riche et variée. Ce qu'ils ne trouvaient malheureusement pas dans cette région hostile. Bien sûr, la chasse leur fournissait une quantité suffisante de viande, mais ils manquaient cruellement de récoltes et donc de fruits et légumes, des éléments essentiels pour une alimentation saine. Cela, seuls les royaumes voisins pouvaient le leur fournir et en particulier l'Empire d'Ashnard. C'était la raison de la visite du Seigneur Dowell à Cryptyre.

Mais pourquoi se contenter de parler affaire ? C'était aussi l'occasion de créer une sorte d'alliance et de créer des liens affectifs entre les deux royaumes. Voilà pourquoi la jeune reine n'avait aucune envie de se fâcher avec le vampire. La cité avait besoin de leur parfaite entente et elle n'avait pas l'intention de tout gâcher bêtement. L'homme s'était platement excusé et cela suffisait amplement. Ils allaient pouvoir repartir de zéro et passer un bon moment à visiter les lieux splendides qu'offrait la cité.

Pour sceller cette petite mésaventure, le vampire lui offrit donc un baise-main respectueux, avant de déposer un baiser sur la joue parfumée de la souveraine. Celle-ci en fut assez troublée, n'ayant pas l'habitude de ce genre de contact. Mais pas question de se montrer de nouveau excessivement farouche. Ce n'était là que la volonté du seigneur vampirique de lui témoigner son affection. Skye esquissa donc un sourire. Mais le vampire ne s'arrêta pas là et exprima le souhait de vouloir lui offrir un de ses livres, un recueil de contes ashnardiens contant une histoire fort intéressante. Voilà qui eut l'air de plaire à la jeune femme puisqu'elle sourit de plus belle.

- Je serais ravie d'accepter ce cadeau, Seigneur Dowell. Ce livre ne manquera pas de me plaire, j'en suis certaine.

Ce vampire était décidément très doué pour se faire pardonner, même si la jeune reine s'était contentée pleinement de ses excuses. Il serait mal vu de sa part de refuser son cadeau en plus de cela.
C'est alors que son invité proposa une course à cheval. Les yeux de Skye se mirent subitement à briller et avec un air amusé elle répliqua :

- Je suspecte mes conseillers d'avoir mouchardés sur mes activités favorites. L'équitation est de loin le loisir que j'apprécie le plus. J'accepte avec joie, mon cher, mais je vous prévient, je perd rarement.

Souriant de plus belle après cette petite provocation amicale, elle invita le vampire à la suivre hors des appartements pour le guider au travers d'autres couloirs lumineux tout en lui expliquant que les chevaux Cryptids étaient non seulement taillés pour la course, mais aussi particulièrement résistants et endurants sur les terrains escarpés et abrupts de la région. Ils étaient parfaitement entraînés pour la guerre également et aucun d'eux ne reculaient face à un monstre aussi impressionnant soit-il. Bien que les chevaux soient d'un naturel fuyants face aux prédateurs, ils avaient obtenus au fil des siècles un tempérament un peu plus calme et courageux.

Une fois arrivés dans les grandes écuries royales, Skye salua les quelques palefreniers qui s'y trouvaient et mena Dowell face à quelques boxes dans lesquels de grandes et solides montures grignotaient calmement du foin. Ils étaient tous parfaitement entretenus et leur robe luisaient sous la clarté du jour.

[color=tomato- Voici nos bêtes les plus rapides, Seigneur Dowell. Je vous laisse le soin de choisir votre monture et ce jeune homme nommé Garret ici présent se chargera de vous la préparer.[/color]

Le garçon en question, âgé d'environ une vingtaine d'année salua respectivement les deux individus d'une élégante pirouette en assurant qu'il en serait très honoré.
Pour sa part, Skye savait déjà sur quel animal porterait son choix et le palefrenier le plus âgés et le plus expérimenté le savait parfaitement et avait déjà commencé à harnacher l'animal (https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/564x/ad/3d/4a/ad3d4a641ecdbd1c1a4a54759d5b64e3.jpg). Il s'agissait d'une jument dont la douceur et le calme cachait une énergie hors du commun et sens de la compétition très poussé. Skye l'avait appelée Altesse. Un nom de circonstance.  

Lorsque le vampire eut choisit sa propre monture et que celle-ci fut prête, les deux individus quittèrent les écurie au pas, l'un à côté de l'autre.

- Que préférez-vous, Seigneur Dowell ? Nous possédons un champ de courses à Cryptyre, mais peut-être préféreriez vous les grandes étendues sauvages ?

Elle lui laissait bien évidemment choisir le terrain et s'éloigner un peu de la cité ne serait pas particulièrement dangereux car les alentours étaient scrupuleusement surveillés et sécurisés par ses Rédempteurs.
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Alexandre Dowell le mardi 09 février 2016, 13:43:29
Dowell avait fait mouche en parlant d’équitation, et se contenta d’un léger sourire, énigmatique, quand la femme lui dit d’arrêter de l’espionner. Elle ajouta ensuite qu’elle perdait rarement, ce qui laissa entendre une personne fière et joueuse... Et donna à Alexandre quelques idées sur la suite.

« Je dois vous confier que c’est une activité que j’apprécie également beaucoup, et que je pratique régulièrement. »

Savoir monter à cheval, quand on était un seigneur ashnardien, était en soi une nécessité. Il devait monter à cheval lorsqu’il était en campagne, et, au-delà de ça, il voyait l’équitation comme un plaisir, a fortiori quand il s’amusait à chasser dans ses terres. Alexandre estimait être un bon cavalier, ayant reçu jadis de multiples cours d’équitation, tout en ayant l’habitude de chevaucher des destriers. Il avait chevauché le long de conflits meurtriers, et se rappelait par exemple de cette scène, surréaliste, où les Ashnardiens avaient creusé des tranchées pour repousser des invasions ennemies en pleine nuit, le long d’une plaine. Les pluies de rochers enflammés filaient tout autour de lui et de son destrier de guerre, tandis qu’il galopait à bride abattue, le long de villes en ruines et de forêts enflammés, les multiples lignes composant le front de guerre ayant disparu en quelques heures, toute stratégie s’effaçant au profit d’un grand chaos. Dowell avait été blessé pendant ce combat, blessé à la tempe, et ne devait sa survie qu’à son cheval, qui l’avait piloté, seul, jusqu’au camp.

Le duo se retrouva donc, sur ces entrefaites, devant les vastes écuries royales de Cryptyre, grandes, propres, avec une série de boxes, mais aussi plusieurs prairies à proximité pour faire de l’exercice aux bêtes. Garrett, le palefrenier, expliqua rapidement à « Messire Dowell » que les chevaux ashnardiens avaient été mis là, et Alexandre y vit là l’occasion de concourir avec son propre cheval.

« Affrétez mon cheval, garçon », fit-il, tout en enfilant ses gants en cuir.

Le palefrenier acquiesça respectueusement. Si le cheval de Skye, Altesse, était d’un noir impeccable avec quelques mèches blanches, le cheval d’Alexandre, lui, était à l’exact opposé. Garrett ramena en effet un magnifique cheval blanc, répondant au nom de Neige (http://img110.xooimage.com/files/7/3/5/white-horse-fanta...allpaper-4e600dc.jpg).

« Vous avez une belle monture, Skye... Digne de vous. »

Neige, de son côté, était un cheval très docile, et Alexandre le caressa. Bien sûr, il avait plusieurs chevaux, mais Neige faisait partie de ses préférées. Il avait chevauché, auparavant, sa mère, Hiver, une solide jument, qui avait cependant été tuée quand une flèche lui avait transpercé la tête, renversant Alexandre Dowell. Le vampire grimpa sur le cheval, et sortit de sa bourse une pièce d’or, qu’il balança vers Garrett.

« Pour ta peine, mon garçon. Il ne sera pas dit que je me montrerais avare avec les hommes de talent. »

Alexandre se rapprocha ensuite de Skye, et commença par lui présenter quelque chose, qu’il en avait profité pour récupérer.

« Et il ne sera pas dit non plus que je manque à mes engagements. Le livre promis, Skye. »

C’était un simple livre, mais avec une belle couverture. Ce n’était pas le genre d’ouvrages qu’on donnait à des enfants pauvres, mais plutôt à des riches, avec une lettrine sophistiquée, et de multiples enluminures. Ceci fait, Alexandre, qui était maintenant à cheval, s’avança lentement vers la sortie de l’écurie, et regarda autour de lui. Une cour magnifique, mais la ville était difficile d’accès, à cause des murs entourant le palais.

« Pour ne rien vous cacher, Altesse, j’ai assez vu de campagnes pour l’heure, et, même si je serais ravi d’explorer vos contrées, je serais encore plus enchanté de pouvoir chevaucher avec vous au sein de l’Arène. Néanmoins... Je vais me montrer cavalier... Mais j’ai cru comprendre que vous étiez plutôt joueuse, quand il s’agit de cheval, et... Pour ne rien vous cacher, je suis moi-même d’un naturel joueur, et je considère qu’une compétition, même aussi amicale que le sera la nôtre, ne prend tout son piquant que quand on lui donne un certain enjeu. »

Alexandre prenait des risques, mais c’était sa marque de fabrique.

« Faisons la course dans votre Arène. Votre cheval contre le mien. Votre dextérité contre la mienne. Si je gagne... Hum... Et bien, voyez-vous, dans mon pays, il y a une coutume... Elle veut que, pour séduire la fille d’un chevalier, un homme le défie à la course. Si l’amant remporte la victoire, il a droit à un baiser de la part de la femme en question. Voilà donc ma proposition, à charge pour vous de choisir mon gage. Si je gagne, je sollicite de Votre Grâce la possibilité de lui faire un baiser. Et, si Sa Majesté gagne, je lui laisse le soin de définir quel sera le prix de ma défaite. »
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Skye Mérigorn le mardi 09 février 2016, 23:36:15
Les Cryptids étaient de bons cavaliers et avaient rapidement appris à dresser ces bêtes magnifiques, en tant que moyen de transport tout d'abord, puis à des fins plus militaires ensuite. Ils avaient beau désirer la pais plus que tout, lorsque des peuples plus belliqueux s'en prenaient à eux, ils se devaient de se défendre, de se battre et donc de tuer. C'était inévitable. Et même si chacun d'eux répugnait à arracher la vie à un quelconque être vivant, ils n'hésitaient pas à aller contre leur idéaux pour protéger leur famille. Et même bourrés de remords, ils éprouvaient tout de même un soulagement lorsque le combat prenait fin et que leurs ennemis étaient vaincus. Mais jamais, ô grand jamais, Cryptyre n'avait éprouvait le souhait d'envahir un royaume voisin pour s'enrichir. Ce n'était pas leur but. Ils voulaient simplement vivre tranquilles dans la paix et l'harmonie, rien de plus. Ils se contentaient bien assez de ce qu'ils possédaient déjà. Skye n'avait pas la folie des grandeurs et comme ses ancêtres avant elle, elle avait avant tout pour but de rendre son peuple heureux et de les savoir en sécurité.

A Cryptyre, on aimait s'amuser. Et si quelques uns aimaient les danses, les banquets et les jeux de tables, d'autres préféraient la lecture ou les courses de chevaux, comme la jeune reine qui s'apprêtait à défier le seigneur vampirique. Celui-ci choisit sa monture personnelle, une cheval à la robe immaculée à l'air docile et puissant. Lorsque son propriétaire lui jeta une pièce, Garrett la rattrapa au vol, les yeux brillants et remercia l'étranger plusieurs fois en enchaînant les courbettes sous l’œil amusé de Skye. Dowell était décidément un homme généreux, d'autant plus qu'il lui tendit le livre qu'il lui avait promit. La jeune reine le remercia chaleureusement, observant un instant la belle couverture avant de confier l'ouvrage au palefrenier, lui demandant d'aller le ranger dans sa bibliothèque privée.

Puis les deux cavaliers s'éloignèrent de l'écurie. Le vampire souhaitait davantage profiter de l'arène de la cité plutôt que de ses contrées qu'il avait déjà pu découvrir en arrivant. C'est alors qu'il lui proposa d'aller plus loin, énonçant une sorte de jeu entre eux. La jeune femme l'écouta avec attention, bien que de plus en plus surprise à mesure qu'il parlait. Elle lui devrait un baiser, un vrai, si elle perdait. Skye en était maintenant certaine, l'homme tentait bel et bien de la séduire, cela ne faisait plus aucun doute. Elle aurait pu s'en outrager, mais après tout, il n'y avait aucun mal là dedans. Un homme désirant une femme était une chose des plus naturelle, même entre un seigneur ashnardien et une reine Cryptide. Mais ce désir était-il partagé ? Là était toute la question. Et honnêtement elle ne s'était pas posée la question.

L'individu était beau, cela ne faisait aucun doute. Et bon nombre de femmes auraient donné n'importe quoi pour se retrouver dans ses bras. Mais la belle était trop sérieuse sans doute pour imaginer une telle chose. Elle tenta d'envisager la chose, de se retrouver dans la même couche que le sir et cette idée, sans pour autant lui déplaire, la gênait un peu. Ce ne serait pas très sage pour sa condition de s'envoyer en l'air avec un seigneur voisin avec qui elle était sensée faire une toute autre affaire. Elle préféra alors balayer ces pensées pour pouvoir répondre à son invité. Le jeu était tentant, mais il lui fallait désormais trouver le gage qu'elle lui réserverait si jamais il perdait. Ce qu'elle espérait par pure fierté.

- Pourquoi pas, j'accepte votre proposition, Sir Dowell. Mais si vous perdez j'exigerais de vous un autre livre.

Certes, le gage n'était pas bien lourd en comparaison. Bien qu'un simple baiser ne soit pas insurmontable évidemment. Mais rien d'autre ne lui vint à l'esprit sur le moment et encore moins un gage du même genre que celui du baiser.
Skye entraîna donc le vampire jusqu'au champ de course (http://www.mediterranee-antique.fr/Images/A_Rome/Cirque_Grand.jpg), vide de tout spectateur et une fois sur la piste, elle se tourna vers l'arshnardien pour annoncer.

- Trois tours de piste à partir de ce point, mon cher. Bonne chance.

Elle lui lança un clin d’œil puis amena sa jument à se positionner correctement au même niveau que  le cheval blanc du vampire. Sa monture, sachant pertinemment ce qui l'attendait, renâclait d'impatience et grattait le sol de son sabot, déjà prête à bondir et à s'élancer de toute la puissance de ses muscles. Skye pouvait sentir Altesse mâchouiller le mors de son filet, trépignant d'empressement. Concentrée, la reine laissa quelques secondes de suspens s'écouler avant de donner le signal. Dans un même mouvement, les chevaux se lancèrent en avant. S'il y avait bien une chose de certaine, c'était qu'Altesse avait tout autant envie que sa maîtresse de gagner. Cependant la jeune femme prenait soin de ne pas laisser sa monture s'emballer pour éviter qu'elle ne s'épuise trop vite, bien qu'elle sache pertinemment que sa jument était une grande habituée de ce sport.

Les sabots claquaient sur le sol de l'arène, soulevant une traînée de poussière derrière eux. Galvanisée par cette sensation incroyable que lui procurait la vitesse, la jeune reine était heureuse et sentait l'adrénaline l'envahir et faire battre son cœur un peu plus vite contre sa poitrine. Concentrée sur la piste, elle ne chercha pas à lancer des regards à son adversaire. Pour le moment, sa jument menait d'à peine une tête, mais la course ne faisait que commencer...
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Alexandre Dowell le mercredi 10 février 2016, 01:31:46
Dowell était un homme généreux... Tant que cela lui servait. Et, au-delà de ça, il n’était pas vénal. C’était un homme d’honneur, du genre à ne pas parler d’honoraires entre clients respectables. Ça ne se faisait tout simplement pas, ce n’était pas correct. Entre hommes d’honneur, l’argent n’était qu’un moyen comme un autre, et, quand, comme lui, on prétendait représenter une certaine ligne morale, on ne comptait son argent comme ces chacals et ces hyènes qui osaient se faire passer pour des tigres. N’était-ce pas Victor Hugo qui avait écrit une fable là-dessus ? L’histoire d’un jeune Empereur tentant de se glisser dans la peau d’un tigre, mais dont la peau était incapable de bien lui aller ? Une critique discrète de Napoléon-III, mais que Dowell pouvait volontiers étendre à bien des occasions. Et là, en ce moment, face à Skye, il avait le sentiment d’être tombé sur une femme qui lui ressemblait un peu. Bien sûr, elle n’était pas une vampire, ce qui, par définition, faisait qu’elle ne pourrait jamais être à son niveau, mais il lui reconnaissait bien des qualités, suffisamment pour vouloir la courtiser.

Il s’attendait à ce qu’elle prenne ombrage de sa proposition, proposition qui, malgré son caractère ludique, restait tout de même osée, et autant déplacée que sa dernière tentative. Allait-elle le prendre pour un damoiseau en manque ? Ou est-ce que le désir qui naissait en Dowell trouverait un écho favorable chez cette femme ? À ce stade, c’était sa fierté qui était en jeu. La première fois, il l’avait fait par provocation. Là, dans son esprit, c’était un peu plus sérieux. Il fut donc heureux de voir qu’elle ne rejeta pas son idée, et, probablement à court d’inspirations, lui demanda un autre livre.

*Et son sang ne ment pas... Il a légèrement remué... Bien sûr, ça peut être l’excitation à l’idée de cette course, mais...*

Le seigneur vampire aimait à se dire que cette excitation avait une autre origine, plus proche de lui. Sur ce fait, le duo rejoignit le champ de course, impressionnant, un style très antique, qui n’était pas sans rappeler à Dowell ceux de l’Empire. Les deux cavaliers rejoignirent la piste, et Skye énonça les conditions : trois tours.

« Cela me semble raisonnable. »

Neige se tenait sur la ligne, près d’Altesse, et, si Altesse semblait trépigner d’impatience, Neige, lui, restait plutôt calme et pesé. De manière amusante, les chevaux, par leur comportement, illustraient les différences de fonctionnement entre leurs maîtres respectifs. Puis l’un des arbitres siffla, sonnant ainsi le départ de la course. Les chevaux hennirent, puis s’élancèrent en avant, Altesse filant à toute allure, suivie par Neige. En souriant, Dowell éperonnait son cheval. Trois tours sur une grande piste, il fallait un cheval avec une bonne endurance, et Neige avait pour lui d’avoir fait de grandes chevauchées lors de batailles et de campagnes militaires, des chevauchées où le cheval avait, de lui-même, appris à se maîtriser, et à connaître ses limites, tout en musclant ses pattes.

Skye domina Alexandre pendant tout le premier tour, le cheval se soulevant et s’abaissant, dans ce bruit de « cataclop » si agréable à entendre, a fortiori sur le sable et le gravier. Dowell la talonnait de près, sa cape flottant derrière lui, un sourire amusé sur les lèvres. Oui, Skye s’en sortait vraiment bien, et elle passa le premier tour en tête, sans qu’Altesse ne semble ralentir. Dowell, lui, vint progressivement à tenir d’une main les rênes de son cheval, et continua à la suivre.

Le deuxième tour approcha de la fin, et Skye dominait toujours, mais Neige se retenait, et, vers la dernière ligne droite, Alexandre éperonna sèchement son cheval, et ce dernier s’élança alors, venant ainsi se rapprocher d’Altesse. Alexandre fléchit le corps vers l’avant, sa tête se rapprochant de la crinière de son cheval, et ce dernier reprit sa course, en haletant, usant de ses muscles lourdes, heurtant le cheval de Skye. Leurs jambes se heurtèrent légèrement, et Dowell se permit, à son tour, un léger sourire amusé, puis la dernière ligne droite s’enclencha.

Les deux chevaux se donnèrent à fond, poussés par l’ardeur de leur maître.

« Allez, allez, Neige !! Allez !! »

Neige fonça à toute allure, et Dowell se maintint contre les rênes, sentant le destrier de guerre, mais aussi un fin cheval de course, se donner à fond... Puis la ligne d’arrivée fut traversée, et l’arbitre siffla. Dowell arrêta ensuite Neige, qui se hissa sur ses pattes arrière en hennissant, avant de retomber sur le sol.

D’une légère avance, Alexandre avait remporté ce duel, et sauta au sol, en souriant, voyant Altesse se rapprocher de lui.

« Indéniablement, Altesse, votre cheval a votre célérité et votre énergie. Je serais ravi de pouvoir courir de nouveau avec vous. »

Dowell n’avait pas de quoi fanfaronner, il avait remporté la course avec une seconde d’écart.

« Mais, rassurez-vous, je vous offrirais quand même un livre... Et je vous en offrirais même le double, si mon baiser ne vous sied pas. Vous êtes une Reine, après tout, je serais affligé de ne pas pouvoir vous satisfaire. »
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Skye Mérigorn le mercredi 10 février 2016, 15:12:27
Un premier virage serré à droite, une ligne droite, un deuxième virage serré. Le champ de course est ainsi tracé. Ainsi contourné par de larges gradins de pierre. Altesse, la jument de Skye, chauffe. Son galop est sautillant, hoquetant. Les rênes brûlent la paume de la reine. Neige est à sa hauteur. Elle sent monter en elle comme une éruption. Le feu couve. Il couve sous elle. Bientôt un dernier tour. Skye se dit qu’au prochain virage, c’est la dernière ligne droite, celle où il faudra tout donner. La course commencera là.

Encore un virage. Encore un angle courbé et dangereux. Et les chevaux qui dansent. Ligne d'arrivée dans la ligne de mire. Un coup d’œil vif vers la gauche. Un sublime étalon blanc les talonne.

Dowell et Neige virent en tête. Bientôt elle ne les verrait plus dans son dos. Ils sont côte à côte un instant, mais irrésistiblement, Neige se détache … puis s’envole. Depuis le début, les rênes d'Altesse sont tendues. Skye est debout sur les étriers, muscles tendus aussi. Pas crispés. Là, elle détends tout. Muscles, rênes. Elle s’allonge sur Altesse. Elle a compris. Elle sait. Quelles images traversent la tête d’un cheval si toutefois il en traverse ? Se souvient-elle du parfum des champs de courses ? Des cris des parieurs ? Du vrombissement sourd des sabots sur le sable ? Sûrement, elle se souvient.

À cet instant, comment décrire l’indescriptible ? Comment dire l’indicible ? La jeune reine voudrait arrêter de penser tant les mots manquent. Pour la beauté intense, il n’y a que le silence.

Une déflagration. Un déferlement. Un déchaînement. Altesse n’est plus qu’énergie. Un condensé d’énergie qui fend l’atmosphère. Fondu en elle, Skye touche le bonheur. Le palpe. Pleurer de joie ? Presque. Elle a connu ça deux fois déjà. Ses foulées sont si longues, si longues. Elle devient Altesse. N’entends plus rien. Les deux cavaliers sont propulsés vers un infini de liberté, un Paradis qui n’est que pour eux. Hors du monde. Hors du temps. Il a dû se suspendre. Skye regarde sa jument sous elle. Comme elle doit être belle. Sans doute son corps écume. Sans doute ses naseaux sont grands ouverts. Sans doute ses veines gonflées du sang de la joie.

Altesse ne touche plus le sol. Ou c’est le sol qui n’ose plus la toucher ? Il n’y a plus rien. Juste elles. Que cette danse merveilleuse au rythme insensé. Que ce jaillissement pur pour l’éternité. Elles ne sont plus sur la terre. Elles effleurent le ciel.

Si vous volez avec les aigles les amis, peut-être croiserez-vous un cheval. Elle s’appelle Altesse.

Mais cela ne suffit pas.

Neige était toujours en tête et soudain, ils passèrent la ligne d'arrivée. La jeune reine avait perdue, elle le savait, mais peu importe. Seul semblait avoir compté ce moment fabuleux passé sur le dos de sa jument. Celle-ci finit par réduire son allure, renâclant, expirant de l'air brûlant de ses naseaux frémissants. Pour la calmer, Skye passa sa main sur son encolure trempé de sueur et faisant luire sa robe noire de jais de manière fabuleuse au soleil. Sa monture était vexée, piquée au vif d'avoir été battue par cet étalon étranger qui frimait en se cabrant et la jeune femme pouvait sans mal le sentir. Mais de son côté, la reine étant bonne joueuse se contentait de sourire.

Imitant le vampire, la jolie blonde se glissa hors de la selle. Altesse en profita pour coucher ses oreilles sur le sommet de son crâne avec un air furibond avant de tenter un coup de dents en direction du museau de Neige. Bien entendu ce n'était là qu'un coup de semonce, le but n'étant pas de le blesser, mais de lui montrer qui était le chef ici. Oui, Altesse avait son caractère. Skye émit un petit claquement de langue pour la réprimander, puis se tourna vers le seigneur vampirique qui paraissait fort satisfait de ce bon moment qu'il désirait renouveler à l'occasion.

- Ce sera avec plaisir, Seigneur Dowell ! Votre cheval est extraordinaire, je dois l'avouer.

Heureusement que sa jument ne pouvait comprendre ces mots, elle en aurait été outrée. Le vampire émit le souhait de lui offrir tout de même un autre livre et même un autre encore si d'aventure son baiser de lui plaisait pas. Ah oui... le baiser. Skye ne l'avait pas oublié, elle avait seulement rangé ce détail dans un coin de sa tête durant le temps de la course. Elle sourit doucement et répondit :

- Vous être trop aimable, Sir Dowell. Merci. Mais je suis persuadée que votre baiser sera à la hauteur.

Sur ce, elle s'approcha doucement de lui, approcha sa bouche de la sienne, puis lui offrit le baiser dont il avait tant envie. L'échange ne fut ni rapide, ni long, juste ce qu'il fallait pour ne pas paraître impolie ou trop passionné.
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Alexandre Dowell le mercredi 10 février 2016, 18:22:50
Neige était, effectivement, un superbe cheval. Il descendait d’une lignée de chevaux de courses et de destriers de guerre, et Neige avait été éduqué ainsi, pour courir, et pour la guerre. Alexandre avait déjà participé à des courses de chevaux, qui étaient fréquentes à Ashnard, entre gentilshommes. Il ne les gagnait pas toutes, mais Neige s’en sortait bien. Il fallait aussi dire que les écuries Dowell avaient des palefreniers talentueux, et que son maréchal-ferrant avait fourni de très bons fers à chevaux. Mais tout cela, en réalité, devint bien rapidement très secondaire devant la promesse du défi : le gage de Skye… Et quel gage ! Un baiser… Elle lui confia que son baiser ne pourrait être qu’à la hauteur, et Alexandre lui sourit. Il hésitait un peu, marqué par la beauté de cette femme. Le vampire aurait pu le faire maintenant, il sentait que la Reine était prête, mais… Et bien, ce n’était pas l’idéal, dans un champ de courses. Il finit donc par secouer légèrement la tête.

« Je l’espère… Mais je pense que votre Palais siérait davantage à cela qu’un champ de courses. De plus, il me semble qu’une rivalité traverse nos montures. Retournons ensemble au Palais, je gage qu’une promenade le long des avenues amènera nos chevaux à s’accepter mutuellement. »

Altesse portait bien son nom, tandis que Neige, d’un naturel placide, semblait se désintéresser de la jument. Était-il possible que l’alchimie reliant Dowell et Mérigorn se répercute sur leurs montures respectives ? Ce serait amusant. Dowell remonta sur sa monture, et les chevaux retournèrent vers le Palais. Encore une fois, l’homme s’imprégna de l’humeur de cette ville. Cryptyre était une ville posée, bien bâtie, où les gens aimaient leur souveraine, la saluant à son passage. Tout, ici, semblait tourner autour du commerce de dragons. Les forges et les armureries proposaient des lames à base de griffes de dragons, les apothicaires des potions reposant sur le sang ou le calcium des dragons… C’était une économie solide.

« On dit que les cimetières de dragons sont des gisements magiques riches, sans parler de tous les trésors qui doivent reposer dans les mines. Je pense que nous pourrions envisager, à l’avenir, une exploitation minière. Ma maison est en contact avec plusieurs guildes et banques naines, et les Nains seraient ravis de pouvoir ouvrir des mines dans la région… Le tout sous votre respect, Majesté, cela va de soi. »

C’était une amorce de proposition, faite à dos de cheval, mais Cryptyre était une région très montagneuse. Alexandre ne doutait pas que le royaume dispose déjà de multiples carrières de pierre, qui avaient permis de bâtir la ville, et ses épaisses murailles. Mais il fallait voir plus loin. L’extraction de ce qu’on appelait la mana était très prolifique et très lucrative, d’autant plus que, dans ce genre d’endroits, on pouvait tout à fait trouver des Matérias, à savoir des sphères de cristal de mana, tellement concentrées que ces sphères permettaient d’utiliser des sorts magiques. Les Matérias étaient une spécialité de Galbadia, et l’archipel s’enrichissait considérablement grâce à leur commerce et à leur exploitation.

Les chevaux retournèrent au Palais, et le duo se retrouva dans les jardins royaux, agréables et apaisants, avec une série de terrasses, de petits sentiers au milieu d’arbres et de buissons. Il y avait quelques lucioles, donnant à l’ensemble une atmosphère très conviviale.

« J’imagine que vous devez parfois venir ici pour lire… C’est un endroit très chaleureux. Parfait pour notre baiser. »

En chemin, Dowell s’était posé quelques questions existentielles à ce sujet… Devait-il mettre la langue, ou pas ? Mine de rien, la question se posait, car, d’une part, il avait peur de créer un crime de lèse-majesté, et, d’autre part, il n’avait aucun précédent derrière lui, peu convaincu que les baisers royaux aient pu faire l’objet d’une quelconque jurisprudence de la Cour Impériale sur le lèse-majesté. Autrement dit, l’homme allait devoir y aller à l’improviste, et, maintenant qu’ils étaient seuls, il se rapprocha de la femme, et posa une main sur sa joue. Une joue douce et chaude, ses doigts, délestés de ses gants, caressant ses beaux cheveux soyeux.

« Vous êtes vraiment de toute beauté, Majesté… »

De toute beauté, c’était bien le mot à employer. Il se pencha vers elle, mettant la tête sur le côté, et leurs lèvres se heurtèrent, puis se scellèrent en un baiser unique et joyeux, Dowell fermant les yeux. Sa main glissa pour saisir les cheveux de la femme, et, pendant les premières secondes, il se contenta de maintenir ses lèvres contre celles de la femme, l’embrassant ainsi tendrement. Puis ses lèvres vinrent creuser un sillon dans la bouche magnifique de la femme. Il mordilla sa lèvre inférieure, et serra sa main contre les cheveux de la femme, l’autre s’appuyant sur ses hanches. Ce faisant, l’homme soupira par le nez, sa respiration rebondissant sur les narines de Skye, puis sa langue s’aventura en elle.

Il avait finalement pris le risque, et s’aventura contre celle de Skye, la titillant, voyant si elle répondrait à l’hameçon…

…Ou pas.
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Skye Mérigorn le jeudi 11 février 2016, 22:58:10
Alexandre Dowell préférait visiblement échanger ce baiser dans un lieu plus adéquat ou du moins, un endroit moins atypique qu'un champ de course. Il n'avait pas tort. En vérité Skye préférait que cela reste privé et ne voulait pas risquer que quelqu'un les surprenne. Un tel comportement de sa part ferait jaser et les rumeurs iraient bon train, ce qu'elle préférerait éviter. Il était évident qu'elle devait garder une image digne de son rang et ne pas passer pour une jeune délurée se jetant dans les bras du premier étranger venu. De plus, comme le faisait remarquer le vampire, Altesse ne semblait pas porter Neige dans son cœur. La jument avait toujours eu ce sale petit caractère, ce qui avait rapidement fait d'elle la meneuse de l'écurie. C'est elle qui faisait la loi et les autres chevaux l'avaient très vite comprit et la considérait comme leur chef. Le maître palefrenier avait bien tenté quelques saillies avec les meilleurs étalons, mais Altesse ne semblait pas prête à laisser ces beaux mâles s'approcher de sa croupe. Skye et sa jument se ressemblaient assez de ce côté là.

Les deux individus remontèrent donc sur leur monture respective et sortirent de l'arène, traversant un quartier de la ville comptant quelques commerces et en particulier des marchands et des artisans travaillant l'écaille de dragon. Le commerce de ces petites merveilles était en effet une partie non négligeable de l'économie de Cryptyre et les forgerons et armuriers étaient d'excellents spécialistes, les meilleurs. En tous cas du point de vue de leur reine. A ce sujet, le seigneur vampire envisageait de s'attaquer à l'exploration minière afin d'y trouver des ressources rares.

Ce n'est pas une mauvaise idée. Nous avions déjà envisagé cela, mais je dois avouer que nous manquons de main d’œuvre qualifiée pour ce type d'extraction. Vos ouvriers nains seront donc les bienvenues, Seigneur Dowell. J'en parlerais avec mes conseillers.

Après tout il serait dommage de passer à côté des richesses que leur offrait la région. Sur le chemin, Altesse se tint à carreau, se contentant d'ignorer superbement le beau mâle blanc à ses côtés.
Une fois arrivés à l'écurie, Skye demanda à ses palefreniers de prendre bien soin des deux montures qui s'étaient bien dépensés. Elles avaient largement méritées une bonne douche, quelques massages, de bons coups de brosse et d'une ration de foin.

Laissant l'écurie derrière eux, Skye accompagna Dowell jusqu'aux jardins du palais. Un endroit merveilleux composés de diverses plantes et fleurs aux couleurs vives, des petites sentiers tranquilles dans un écrin de verdure, des terrasses ensoleillées, mais également de quelques bassin et d'une imposante fontaine (https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/564x/bf/1d/0d/bf1d0db3e3ec9d6b2ac0c1c46d63f2a8.jpg). La souveraine adorait cet endroit et venait souvent s'y ressourcer.
Ils marchèrent quelques instants, profitant de la magie des lieux, jusqu'à ce que le vampire décide que le lieu et l'instant était propice à leur baiser. Il se rapprocha alors d'elle, posa sa main sur sa joue, caressa ses cheveux, la complimenta sur sa beauté..., puis l'embrassa.

Skye n'eut aucun mouvement de recul cette fois-ci. Après tout, une promesse était une promesse. Le baiser fut chaste et la jeune reine ferma les yeux, décidant de profiter de cet instant qui, après tout, n'était si désagréable. Puis le baiser se fit plus intrusif. Alexandre mordilla sa lèvre, puis glissa sa langue contre le sienne. La jeune femme retint son souple, surprise, mais ne chercha ni à le repousser, ni à rester de marbre comme un idiote. Se détendant un peu, elle se décida enfin à participer d'avantage, posant sa main contre la nuque du vampire tandis qu'il serrait son étreinte sur ses cheveux et sa hanche. Elle ne pouvait nier que c'était agréable... très agréable même.

On aurait pu croire qu'il s'agissait de deux amoureux transis profitant de ce lieu romantique et rien de plus. Skye n'aurait jamais imaginé qu'une telle chose puisse se produire et pourtant elle était bien là, en train d'échanger un baiser avec un seigneur ashnardien qu'elle venait tout juste de rencontrer. Mais au diable ce genre de détail n'est-ce pas ?
Elle continua donc de l'embrasser pendant un moment, puis se détacha doucement, plongeant son regard bleu dans celui de Dowell.

- Et bien... je crois que ce baiser était réussit n'est-ce pas ?

Et sans trop comprendre pourquoi... elle l'embrassa de nouveau. C'était peut-être leur proximité, le parfum du vampire, la majesté de ce jardin... un peu de tout peut-être, mais elle avait ressentit ce besoin tout à coup. Repartie de nouveau à l'assaut de ses lèvres, elle s'était également approchée un peu plus, glissant cette fois sa main dans la chevelure du vampire. Décidément cette journée était pleine de rebondissements !
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Alexandre Dowell le vendredi 12 février 2016, 07:46:00
Les baisers avaient quelque chose de magique, en ce qu’ils rapprochaient les êtres entre eux. Dowell aurait aimé dire être au-dessus de ce genre de contacts physiques, que cela le laissait indifférent, et qu’il n’avait courtisé cette femme que dans le but d’une stricte relation commerciale... Mais cela aurait été faux. En réalité, dès le moment où il l’avait vu, Dowell avait été frappé par sa beauté, et le reste avait été à l’avenant. Sa beauté s’était renforcée quand il avait vu sa détermination, détermination qui, à ses yeux, sonnait comme une doucereuse fierté. L’homme n’avait jamais réussi à s’arracher à ses basses considérations matérialistes, et c’était au nom de telles pulsions qu’il embrassait suavement la femme, allant ainsi jusqu’à glisser sa langue... Et, si Skye fut surprise, elle lui répondit, renforçant ce baiser, et confirmant Alexandre dans ses avancées. Ils s’embrassèrent ainsi dans ce parc, tendrement, et avec sensualité.

Puis le baiser se rompit. Les lèvres se décollèrent, le monde tourna une fois sur lui-même, puis Skye retourna l’embrasser, plus fougueusement, avec une petite ondulation sanguine, délectable, qui trahissait son excitation. Sa main se posa sur ses cheveux, s’y appuyant, et Dowell lui rendit la pareille, une main sur ses longs cheveux soyeux, l’autre au milieu de son dos, sentant le contact de ses côtes. L’armure royale était particulièrement élégante, et ce n’était pas peu dire, les armures de plates étant rarement excitantes. Mais, sur le corps de Skye, tout semblait être magnifique, comme si elle avait été enfantée par un rayon de soleil. De la culture de Cryptyre, Dowell ne connaissait pas grand-chose, mais il n’aurait pas été surpris d’apprendre que les souverains de la cité libre étaient, ou avaient pu être, considérés comme des individus d’essence divine. Il y avait tout simplement quelque chose de divin dans sa grâce, et les deux nouveaux amants s’embrassèrent donc, langoureusement, lèvres collées l’une à l’autre, scellées dans cet échange de douceur et de salive. Dowell n’avait même pas pu répondre à l’assertion de la femme, et, pour le coup, fut bien incapable d’envisager la suite.

Pour reprendre la formulation usitée en la matière, il était « sous le choc ».

Skye l’embrassait avec talent, et ses mains allèrent se serrer un peu plus contre elle. Si un serviteur passait par là, il lui serait bien difficile de se méprendre sur ce qui était en train de se passer entre les deux individus. Respirant par le nez, Dowell sentait, tout contre lui, celui de Skye, et, quand elle inspirait et expirait par ses narines, il sentit son souffle sur lui. Leurs fronts tapaient l’un contre l’autre, et le baiser ne devait jamais se terminer. Dowell l’embrassait joyeusement.

Comme pour le premier, ce second baiser se termina, après un moment impossible à déterminer. Leurs bouches furent brièvement reliées par un fin filet de salive, qu’Alexandre fit sauter avec sa langue, en profitant pour lécher celle de Skye.

« Et bien, Majesté... Il semblerait que vous soyez gracieuse dans tous vos gestes. Ce... Non, ces baisers furent magnifiques, à n’en point douter. »

Et qui, en ce moment, oserait, justement, en douter ? Sûrement pas lui.

« Vous savez... L’Empire n’a jamais été porté sur les enseignements religieux de l’Ordre Immaculé. Chez nous, il n’est nullement prohibé que deux individus, qui s’apprécient, se montrent de l’affection. Vous savez ce que je pense, parfois ? Que le corps est comme la forme de l’esprit.  Un auteur disait que la forme, c’est le fond qui remonte à la surface. Oh, j’ai conscience que cet adage trouve ses limites en matière d’êtres humains... Mais, parfois, on en voit des applications... Comme vous, Majesté. »

C’était une manière se voulant un peu subtile, Victor Hugo à l’appui, de lui dire qu’il voulait aller bien au-delà d’un simple baiser.
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Skye Mérigorn le vendredi 12 février 2016, 22:11:58
Le baiser pouvait en effet être un acte qui régalait les sens et la jeune souveraine venait de le découvrir de façon surprenante. Sans ce petit jeu lancé entre eux, jamais la belle reine n'aurait osé embrasser le vampire. Non pas que l'acte la dégouttait, mais parce que Dowell restait avant tout un étranger et un invité diplomatique qu'elle se devait de respecter. En tant que tel, il ne lui serait jamais venu à l'esprit d'agir ainsi, aussi charmant et séduisant soit-il. Oui, car réellement, Alexandre Dowell était bel homme et ne tenait pas seulement sa beauté de côté vampirique. Elle était seulement un peu plus sublimée.

Skye ne prêtait pas toujours attention à la beauté des hommes qu'elle croisait. C'était peut-être étrange car chaque individu ne pouvait s'empêcher de juger l'autre sur sa beauté, son comportement et tout le reste. Mais la jeune reine, jusqu'ici, avait eut autre chose à faire que mater tous les hommes qu'elle croisait. Au grand damne de ceux-ci certainement. Skye ne cherchait pas encore l'amour, elle était bien trop préoccupée par le reste, bien que ses conseillers lui ait glissé une ou deux fois qu'il serait peut-être temps de trouver un époux et d'assurer la descendance. Ils n'avaient pas tort, mais elle n'était pas prête.

En tous les cas, ce baiser fut autant apprécié par la reine que par le vampire. Heureusement d'ailleurs, elle aurait été sans aucun doute déçue si elle n'avait pas été à la hauteur. Alexandre Dowell lui raconta alors une drôle de chose à propos du fait que par chez eux, il n'était pas interdit ou mal vu que deux êtres qui s'appréciaient se montre leur affection, que le corps était la forme de l'esprit. Sur le moment, elle ne comprit pas ces paroles. Mais à force de retourner ces mots dans sa tête, elle cru comprendre le message qu'il voulait lui faire passer et en fut extrêmement troublée. Ce n'était pas si surprenant au fond... si le vampire avait tant désiré ce baiser, c'est visiblement parce qu'il éprouvait une attirance pour elle. Une attirance... physique. Physique puisqu'elle doutait que le vampire ait de réels sentiments amoureux à son égard. Mais elle se trompait peut-être.

La jeune femme ne sut pas vraiment comment réagir face à cette quasi invitation au sexe. Puisque c'était bien de cela dont il s'agissait. Étais-ce vraiment judicieux pour elle d'accepter ? Enfin, outre le fait que cela la rendait nerveuse, ne passerait elle pas pour une fille facile aux yeux du vampire ? Elle était une reine, et Alexandre Dowell devait la voir en tant que telle et non comme une... comment dire... dépravée ? Enfin, il lui semblait difficile de concevoir que le seigneur vampire en parlant d'elle se souvienne surtout de la femme profitant d'une partie de jambes en l'air plutôt que d'une femme forte à la tête d'un royaume prospère. Tout de même touchée par le fait qu'un seigneur ashnardien puisse désirer son corps, elle finit par répondre :

- Je comprend ce que vous voulez dire. Je pense également comprendre ce que vous attendez de moi, Seigneur Dowell. Mais... ce ne serait pas... très pro.

Elle soupira doucement, se retournant un instant pour admirer le palais et la fontaine. Les paroles de son ami et générale lui revinrent en mémoire lorsqu'à la fin d'un entraînement il lui avait fit : « Il serait grand temps que tu te considère avant tout comme une femme et non comme une Reine, Skye. Tu es belle, tu es jeune. Ne gâches pas toutes ces belles choses en t'enfermant dans cette carapace d'obligations et de protocoles. Profites ». Ces mots prenaient tout leur sens aujourd'hui.

Se retournant de nouveau vers le vampire, elle sourit, laissant derrière elle son masque de réflexion et approcha doucement sa bouche de son oreille.

- Vous avez remarquez que j'étais joueuse, n'est-ce pas ? Dans ce cas, si vous désirez réellement que nous testions cet adage ensemble, persuadez-moi. Surprenez-moi. Courtisez-moi. Et nous verrons...

Ceci étant dit, soufflé à son oreille, elle s'écarta et commença à s'éloigner le sourire aux lèvres. Elle était curieuse de voir jusqu’où le vampire était prêt à aller pour atteindre son but. Après tout, pour baiser une reine, il fallait le mériter...
L'heure du repas approchant, elle entraîna son invité jusqu'à l'intérieur du Palais, puis jusque devant la porte de sa suite où elle le salua respectueusement.

- Je vous laisse vous préparer pour le repas de ce soir, Seigneur Dowell. Retrouvez moi dans le grand salon dans une heure. Et ne vous perdez pas en chemin.

Elle termina sa phrase par un clin d’œil, puis s'éloigna dans le couloir avec la ferme conviction que cette soirée serait prometteuse et amusante.
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Alexandre Dowell le lundi 15 février 2016, 07:28:22
Il sentait le trouble en elle, ainsi que son excitation. Non seulement par son choix de mots hasardeux (« pas très pro’ » ?), mais aussi par la manière dont son cœur semblait pomper son sang. Sur ce point, être un vampire avait bien des avantages. Il pouvait donc la sentir troublée, excitée, mais en même temps soucieuse de ne pas passer pour une fille facile. Et ça, Dowell appréciait. Skye marquait des points, même si elle pouvait avoir le sentiment que c’était contraire. Le vampire était un homme très arrogant, très fier, très prétentieux, ce qui impliquait qu’il se refusait à coucher avec des femmes idiotes ou faibles, une faiblesse qui, chez Dowell, pouvait prendre bien des aspects. Il n’avait ainsi aucun problème à coucher avec une roturière, s’il s’avérait que cette dernière était suffisamment douée et talentueuse en vertu de ses propres critères. Or, Skye, pour ce qu’il en voyait, remplissait l’ensemble de ses critères de séduction. Elle ne s’en rendait compte, mais elle l’avait séduite, et il était donc normal qu’il lui retourne la pareille. Bien entendu, ce n’était pas de l’amour... Du moins, pas au sens où on le convenait habituellement, car Dowell était, tout simplement, incapable d’aimer quelqu’un d’autre plus qu’il ne s’aimait lui-même, mais ça, il n’y avait pas besoin de le préciser à la belle Skye.

Skye lui proposa donc un jeu amusant : la courtiser, la séduire, ce qui ne manqua pas de le faire sourire.

« Vos désirs sont des ordres, Majesté. Nous nous retrouverons donc à l’heure du dîner. »

Une lueur amusée brillait dans le firmament de ses yeux, et il s’inclina, puis retourna vers ses quartiers. Sa démarche, comme toujours, était très assurée, avec un dos bien droit. Retournant dans ses quartiers, il commença par s’asseoir à son bureau, et, après une légère pause, où il sourit, comme amusé par le déroulement de sa journée, ouvrit un carnet, imbiba d’encre sa plume grâce à un encrier, puis coucha quelques mots sur Cryptyre :

Citer
« Une cité étrangement fascinante, au demeurant... Qui aurait pu croire que, dans un endroit aussi reculé, encerclé par des montagnes hirsutes, et où la végétation est aussi aride que des cheveux sur le crâne d’un chauve, une telle cité puisse pousser ? Je ne sais pas encore grand-chose de ces Cryptyds, ainsi qu’ils s’appellent, mais ils m’ont tout l’air d’être un peuple valeureux, et solide. Il est, bien sûr, encore trop tôt pour en tirer des conclusions définitives.

Les murs de Cryptyre sont solides, le peuple apprécie sa souveraine, une femme belle et forte, qui m’a laissé une bonne impression. Je ne pense néanmoins pas que ces gens soient prêts pour être annexés à l’Empire, car ils tiennent à leur indépendance. Et, compte tenu de l’état actuel de nos finances, et du fait que la plupart de nos Légions sont engagées sur le front nexusien, mener une guerre me paraît prématurée. Je ne peux donc que déconseiller, pour l’heure, l’hypothèse d’une intervention militaire, sous peine de nous retrouver dans la même situation qu’à Inferis, avec un peuple qui refusera notre autorité, dans une région sauvage et austère.

En revanche, j’ai cru comprendre que la région n’était pas sûre, ce qui, en réalité, ne me surprend pas. Il y aura peut-être quelque chose à creuser de ce côté-là, mais je suis, pour l’heure, partagé entre deux options... La première consisterait à envisager une alliance militaire avec Cryptyre pour protéger leurs frontières, et la seconde serait la même que celle appliquée à Nexus.

Comme convenu, je ne manquerais pas de vous tenir au courant de l’avancement de nos négociations.
»

Dowell reposa sa plume dans l’encrier, et souffla sur sa lettre, puis la signa, et la mit dans une enveloppe, avant de la sceller de son sceau. L’homme se redressa ensuite. On avait amené ses affaires, y compris, ce qui avait peut-être surpris les pages, une cage comprenant un pigeon. Dowell sourit à ce dernier, et ouvrit la cage.

« Va porter ce message, brave bête... »

Le pigeon voyageur fila ensuite par la fenêtre, puis Dowell  observa la ville, en allant rejoindre la terrasse. Le soleil commençait à se coucher, dardant ses ultimes rayons sur une ville endormie, qui commençait à s’illuminer. Elle était comme un petit joyau perdu dans un cimetière, la preuve de l’ingéniosité du vivant, de la volonté du vivant, même, de survivre à la Mort. Ces gens avaient construit une terre là où il n’y avait rien. Les Ashnardiens avaient fait de même, car, à la base, l’Empire se situait dans un désert. C’était pour cette raison qu’il fallait prendre les devants. Cryptyre se prétendait « neutre », mais Alexandre n’était pas idiot. La neutralité politique n’existait jamais, toute personne penchait forcément, soit vers un camp, soit vers un autre. Cependant, les tactiques militaires ashnardiennes de base, à savoir des frappes préventives, ne fonctionnaient plus. La guerre contre Nexus avait duré trop longtemps, et avait permis aux autres États de se forger, de se former, et de pouvoir résister contre les troupes impériales, dans la mesure où le cœur des armées se situait dans les Landes Dévastées, et était mobilisé contre Nexus.

*Et puis, nous avons plein de royaumes dont il faut s’occuper... Herzeleid, Caelestis... Mobiliser des forces supplémentaires contre Cryptyre serait, à mon sens, non seulement dangereux, mais aussi inutile...*

Et puis... Ce ne serait pas très galant de venir attaquer le royaume d’une femme qu’il comptait courtiser.

Dowell finit par prendre un livre supplémentaire, et descendit donc, rejoignant le grand salon...
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Skye Mérigorn le mardi 16 février 2016, 15:23:15
La jeune reine laissa donc son invité retourner dans ses appartements, partant de son côté pour vaguer à ses occupations avant le dîner. Pour commencer, elle retrouva ses conseillers pour leur faire un rapport sur sa discussion avec le vampire au sujet de leurs affaires et des propositions qu'il lui avait faîtes. Tout fut scrupuleusement noté, mais elle ne s’attarda pas. Ils prendraient des décision plus tard lorsqu'ils auraient davantage de temps et à tête plus reposée. Elle avait encore besoin de réfléchir à tous ça calmement. Et comme on dit, la nuit porte conseil, n'est-ce pas ?

Elle passa également voir l'équipe chargée du repas de ce soir pour s'assurer que tout serait prêt en temps et en heure et s'il n'y avait pas de complications. Ils s'étaient dépassés pour offrir à leurs invités un banquet royal accompagné de musique et de danses. Cela faisait un moment qu'ils n'avaient pas organisés ce genre festivité. Ce n'était pas tous les jours qu'ils recevaient d'importants représentants. Une fois certaine que tout était en ordre, Skye rejoignit ses quartiers et se fit couler un bon bain chaud parfumé. Elle s'y délassa avec plaisir, profitant de ce moment solitaire et agréable pour se vider l'esprit tout en nettoyant sa peau claire et sa longue chevelure dorée.

L'heure du repas approchant rapidement, elle finit par s'extirper de sa baignoire et termina de se préparer. Elle faisait rarement appel à ce qu'on appelait une « domestique » préférant nettement se charger de toute cela seule. Elle se sécha, se maquilla discrètement, se coiffa puis enfila une tenue (http://img11.hostingpics.net/pics/70160416c33a6cb6036a520964633e2af53d52.jpg) qui, elle l'espérait secrètement, taperait dans l’œil de ses invités. Et en particulier celui du seigneur Dowell. Ce fut avec cinq petites minutes de retard qu'elle pénétra dans le Grand Salon, sans doute pour se faire désirer un peu. Le sourire aux lèvres, elle salua respectueusement le vampire.

- Pardonnez-moi si je vous ait fait attendre. J'espère que vous avez faim, mes amis n'ont pas lésiné sur les quantités ce soir.

Elle glissa son bras autour du sien, puis l'entraîna hors de la pièce pour rejoindre la salle du trône (https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/564x/ee/28/b3/ee28b3209c18f9eb0ca67e879e84f154.jpg), là où ils s'étaient rencontrés pour la première fois. Au centre de cette salle colossale, une grande table avait été installée, joliment décorée et éclairée de quelques chandeliers. L'endroit était beaucoup plus animé, évidemment. Les conseillers et quelques Libertaes de la cours de Cryptyre étaient là, bien entendu, accompagnés par les hommes ashnardiens. Des jeunes femmes apportaient quelques apéritifs  aux petits groupes dispersés et autour d'eux, des danseuses (https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/564x/81/df/c5/81dfc598a2718a36193a0c0007d10681.jpg) et des danseurs (https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/564x/cc/7c/c6/cc7cc6ba8732a7bdbbdc94f1b2dd4ab8.jpg) se mouvaient aux rythme de la musique (https://www.youtube.com/watch?v=eV1xumzX8dE) d'un orchestre. Tout avait été mis en place pour que chacun d'entre eux passent une excellente soirée.

Chose rare, on se rendait compte que les jeunes femmes servant les invités n'étaient pas traitées et ignorées comme de simple serviteurs. Non, ici à Cryptyre, chaque individu était traité avec un profond respect. Raison pour laquelle ces jeunes femmes et même les danseurs soufflant un peu avaient le droit de partager les apéritifs et discutaient joyeusement avec l'assemblée.

Lorsque Skye fit son entrée, les sourires s'agrandirent. Les invités près desquels ils passaient les saluaient poliment. Une danseuse s'approcha, tournoyant près du vampire avant de lui offrir un foulard doré et scintillant à l'odeur envoûtante qu'elle glissa autour de son cou avant de disparaître comme elle était arrivé, riant joyeusement. Un danseur élancé offrit quant à lui un baise main à sa souveraine, s'éclipsant ensuite en effectuant plusieurs salto arrière, ce qui amusa la jeune femme. Oui, l'ambiance était magique.

Alors que les deux individus s'étaient un peu rapproché de la table sous les salutations des autres invités, une demoiselle leur proposa quelques douceurs. Skye prit l'un des petits canapés disposé sur le plateau d'argent et l'apporta à sa bouche, observant les réaction de Dowell face à ce beau spectacle.

- Alors dîtes-moi Seigneur Dowell, le charme Cryptid vous sied t-il toujours ? Mon peuple semble en tout cas beaucoup apprécier votre présence. Nous ne recevons pas souvent des visiteurs tel que vous.

La jeune reine était souriante, observant la foule qui semblait beaucoup s'amuser, veillant aux petites soins des étrangers présents, n'oubliant pas de saluer d'un mouvement de tête gracieux les hommes de Dowell non loin. Dans quelques minutes, lorsque l'apéritif sera terminé, ils passeraient à table, et la souveraine savait que ses cuisiniers leur avait préparé des assiettes succulentes pour l'occasion. De quoi ravir les papilles les plus exigeantes.
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Alexandre Dowell le mardi 16 février 2016, 19:03:44
Arriver en retard, c’était un signe de pouvoir et de supériorité. Cettte phrase aurait presque pu être un adage diplomatique. L’idée n’était même pas de manquer de respect à la personne avec qui on avait fixé un rendez-vous, mais clairement de lui signifier qu’il n’était pas en terrain conquis. Alexandre, qui jouait volontiers de cette règle, le respectait,e t en profitait pour observer le Grand Salon, bras croisés, adossé contre un pilier.

C’était une structure très impressionnante, haute de plafond, avec une série de colonnes et de marbrures dorées. Bras croisés, Dowell, qui avait toujours apprécié les œuvres architecturales, ne pouvait qu’être impressionné par une telle taille. Il n’aurait pas été surpris d’apprendre que les Cryptids avaient bénéficié de l’aide d’ingénieurs et d’architectes nains, car ce genre de structure était typique des forteresses naines. Observant les fresques sur le mur, les décorations, il reconnut soudain un groupe sanguin familier se rapprochant de lui, et, en se retournant, eut droit à une vision angélique.

« Oh, il n’y a rien à pardonner, la beauté s’arroge tous les droits, Skye. »

Sublime, tout simplement. L’homme ne put retenir un éclair de désir de brûler dans ses yeux, tandis qu’un frisson vint à traverser son corps, étant comme l’expression de la forte attirance qu’il se mit tout d’un coup à ressentir envers Skye. La femme avait opté pour une tenue légère, courte, fine, avec un décolleté magnifique, puisque sa robe, qui tenait davantage d’une sorte de tunique guerrière finement découpée, révélait un ventre généreux. Elle resta devant lui, et, cette fois, il loucha délibérément sur son postérieur, trouvant le spectacle visuellement magnifique. Un fin sourire vint étirer ses lèvres, brièvement, puis il s’empressa de la suivre, touché par une telle beauté.

Magnifique, oui, elle était magnifique… Tellement superbe qu’il se sentait frissonner sur place.

« Et je suis un homme qui a l’appétit généreux, Skye. »

Très généreux, même, surtout face à une telle femme.

Il ne vit, bien naturellement, aucune objection à ce qu’elle glisse son bras avec le sien, et c’est ainsi que le duo, presque comme un couple royal, image qui n’était pas sans lui déplaire, retourna à la salle du trône. On avait dressé un grand banquet, et les danseurs et les danseuses se mélangeaient aux convives, que ce soit des Cryptids, ou des Ashnardiens.

On leur avait préparé un somptueux banquet, ce qui, somme toute, était plutôt normal. Une réception diplomatique se préparait. Somme toute, ce banquet était un peu similaire à ce que Dowell faisait chez lui, dominatrices en latex et esclaves fouettées exhibées aux regards pervers en moins. Il s’avança, toujours serré à Skye, puis rejoignit une serveuse, qui leur offrit quelques apéritifs. Il regardait autour de lui, de son côté, avant de prendre une coupe de champagne, et en but quelques gorgées, puis se retourna face à Skye.

« Je serais le dernier des goujats, s’il ne me déplaît pas. Non, en réalité, plus je vous vois, Majesté, et plus je me dis que vous êtes, à tout point de vue, à la hauteur de votre royaume. Belle, mais pas uniquement… Car votre beauté se mélange à votre grâce, et prouve que vous êtes de la race des Lionnes et des Tigres. »

Tout comme Lampedusa, l’un de ses mentors spirituels, Alexandre aimait les métaphores issues du domaine animalier.

« Maintenant, pardonnez ma curiosité, mais… Un visiteur tel que moi, qu’est-ce que cela signifie à vos yeux ? »

Il ne faisait que la reprendre…
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Skye Mérigorn le mercredi 17 février 2016, 19:02:00
Skye n'avait pas manqué de remarquer que sa tenue avait fait le plus bel effet sur son invité. Elle avait vu la lueur dans ses yeux et son regard en direction de ses fesses. Et si cela pouvait paraître indécent et déplacé envers une reine, elle ne réagit pas comme elle l'aurait du. Elle n'avait évidemment pas oublié ce petit jeu qu'elle avait installé entre eux et sa tenue en était la preuve. Elle avait sciemment choisit l'une de ses tenues les plus osées pour narguer son invité. Comme toute femme, elle se plaisait à plaire aux hommes et à éveiller leur désir. C'était, somme toute, assez naturel. Même venant de la part d'une femme au rang élevé comme le sien.
De son côté, le seigneur Dowell ne cherchait plus vraiment à cacher son intérêt, allant même jusqu'à glisser un petit sous-entendu aguicheur concernant son appétit généreux.

Agissant comme si de rien n'était, la jeune souveraine amena le vampire jusqu'à la salle du trône où ils furent bien accueillis et se servirent en divers apéritifs. L'ambiance était véritablement agréable aux yeux de Skye qui aimait beaucoup ce genre d'animation. Malheureusement ils étaient assez rares ici. La dernière fois qu'ils avaient organisé ce genre de petite fête, c'était pour fêter leur victoire contre les orcs il y a quelques mois.

Une fois de plus, le vampire ne fut pas avare en compliment, ce qui fit sourire la souveraine qui, plutôt que de rougir, préféra prendre une coupe de champagne à son tour et en voire une gorgée. Elle se permit tout de même de répondre poliment :

- Vous me flattez, Seigneur Dowell. Mais vous savez, même les plus belles femmes peuvent cacher de vilains défauts...

Elle esquissa un sourire énigmatique et croqua de nouveau dans un petit four. Quels étaient les siens au juste ? Et bien sans doute était elle trop sérieuse, un peu trop solitaire, mais aussi très têtue et bornée. Lorsque la jeune femme avait une idée en tête, elle lâchait rarement le morceau. Mais pour certain, cela relevait d'une qualité. Tout le monde avait des défauts et même si Skye peinait à les énumérer, ce n'était pas par vantardise, mais par ignorance. Elle se posait peu de questions sur elle-même et ne se remettait pas toujours en cause non plus.

Alexandre Dowell s'interrogea alors subitement sur ce qu'elle entendait pas « un invité tel que vous ». Plongeant son regard doux dans le sien, elle répondit tout en faisant doucement tourner le verre entre ses doigts fins.

- Et bien... vous êtes un homme important, riche et même intimidant pour certain. Et peu de royaumes s'intéressent à Cryptyre finalement, alors ils ne daignent pas m'envoyer de représentants. Et entre nous, personne ici n'avait encore vu de vampire.

Il faut dire que dans cette région, on croisait rarement autre chose que des bêtes, des monstres et pour la première fois il y a quelques temps, des orcs. Forcément, cela attisait la curiosité et donnait à cette invitation quelque chose d'assez unique et exclusif. D'autant plus qu'Ashnard était un Empire très imposant et puissant sur Terra.

Alors que les deux individus finissaient leur coupe de champagne, un homme annonça le début du banquet. Les jeunes femmes s'étant occupé des plateaux jusqu'à présent aidèrent les convives à prendre place autour de la longue table. Skye guida Alexandre au bout de la table où elle présiderait et l'invita à prendre place à sa droite. La place d'honneur en quelque sorte. Lorsque tout le monde fut installé, elle se leva, attirant les regards sur elle. On avait remplit tous les verres de vins au préalable et la jeune reine leva le sien pour prendre la parole :

- Bienvenue à tous. Avant d'entamer notre repas je tenais à saluer et à remercier nos invités venus d'Ashnard, ici présents. C'est un honneur pour moi de vous recevoir au sien de mon royaume et je souhaite à notre amitié longue vie et prospérité. Je désire plus particulièrement que nous levions nos verres afin d'exprimer notre profond respect et nos remerciements envers le Seigneur Dowell qui nous fait l'honneur de sa présence.

Elle tourna son regard azur et pétillant vers le vampire avec un sourire et leva un peu plus son verre. Les invités attablés firent de même, saluant avec considération l'invité d'honneur. Enfin, la jeune femme sonna l'heure du repas et plusieurs jeunes femmes apportèrent de grandes assiettes garnies d'une salade colorée et alléchante en guise d'entrée.
De nouveau assise sur sa chaise, Skye lançait quelques regards et sourires au seigneur vampirique avant de commencer à manger, très vite imitée par l'ensemble des convives.

Les conversations débutèrent entre les invités. A la gauche de Skye et donc en face de Dowell, se tenait son général et meilleur ami : Léo Simbor (http://img11.hostingpics.net/pics/648281general.png), qui la questionna sur ce qu'elle avait fait aujourd'hui. Elle lui raconta brièvement sa course et sa défaite face à leur invité, ce qui le fit rire.

- Et bien, Seigneur Dowell, félicitations. Peu de gens peuvent se targuer d'avoir pu battre notre noble reine à ce jeu-là. Avez-vous remarqué à quel point elle était mauvaise joueuse ?

Piquée par cette amicale provocation, Skye donna un petit coup de poing dans l'épaule de son générale qui ricana de bon cœur. Elle connaissait cet homme depuis fort longtemps, il l'avait vu grandir en quelque sorte et était son professeur depuis quelques années. S'il y avait bien une personne qui connaissait la reine sur le bout des ongles et détenait des anecdotes croustillantes à son sujet, c'était bien lui.
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Alexandre Dowell le mercredi 17 février 2016, 21:19:20
Il était évident qu’il loucherait sur de telles formes. De la part de Skye, c’était... C’était bien joué, même si c’était, techniquement, un coup bas. Elle jouait de sa beauté, et c’était bien normal, car le beau sexe avait, justement, pour lui d’être beau. Skye était comme sa sœur, Allison, mettant ses charmes en valeur pour avoir ce qu’elle voulait de son grand-frère, car elle savait très bien que, malgré ses manières, Dowell résistait difficilement à la beauté féminine. Skye était parfaite. Une pure beauté nordique, avec son corps de guerrière, son regard assuré, sa longue chevelure blonde, et cette insolente frange qui revenait toujours se nicher sur ses délicats yeux.

Skye lui expliqua donc qu’il était un invité d’exception. Alexandre aimait bien qu’on le flatte, tant que ça ne devenait pas excessif, et, partant, juste ridicule. Mais là, la jeune souveraine s’en sortit plutôt bien, et il sourit.

« Cryptyre est une région éloignée... Mais, comme je vous l’ai dit, elle gagne à être connue. »

Il trinqua avec elle, et but encore un peu. Leur badinage fut ensuite interrompu quand un majordome demanda aux convives de prendre place. Et, comme personne n’irait s’asseoir avant que la Reine ne s’installe, les convives se mirent en rang, et attendirent. Dowell, restant silencieux, et respectueux, la suivit, puis s’assit en même temps qu’elle, à sa droite. Il se sentit flatté d’être en bout de table, une position d’assurance, qui amusa quelques-uns de ses proches, d’autres vampires du clan. Si Allison avait été là, sa petite sœur aurait dit qu’Alexandre avait encore fait une touche, et qu’il y avait quelqu’un qui, demain matin, aura très certainement du mal à poser ses fesses sur une surface dure.

La Reine se mit ensuite à parler, et salua leur « [|i]invité d’honneur[/i] ». Dowell, en souriant, se redressa alors un peu :

« Et nous, Ashnardiens, levons notre verre à un peuple et à une Reine qui ont su nous accueillir avec le plus sincère et le plus attentionné des respects. »

Ce fut l’occasion de boire. Les négociations diplomatiques n’avaient pas encore commencé, mais elles démarreraient sous de très bonnes auspices. Tous les juristes et diplomates le savaient ; peu importe l’ardeur qu’ils pouvaient mettre à ficeler un texte, à le travailler et à le préparer en envisageant tous les scénarios possibles, ce genre de négociations se résumaient surtout à une bataille d’égo entre les deux souverains. Et aucun n’était dupe, en voyant les discrets regards que Skye et Dowell échangeaient. Le charme magnétique d’Alexandre fonctionnait à la perfection sur la belle souveraine.

Alexandre eut ensuite son attention captée par le Général Simbor, à qui Skye lui confia qu’Alexandre avait gagné la course équestre, ce qui amusa le général, qui alla jusqu’à lancer une petite pique envers la Reine... À laquelle Alexandre répondit :

« Oh, mais cela est bien normal. On dit que la beauté s’arroge tous les droits, et c’est à nous, pauvres mortels, de nous en accommoder. Néanmoins, je ne saurais m’arroger cette victoire. Elle en revient essentiellement à Neige, ma jument. J’espère personnellement escompter des victoires infiniment plus précieuses, comme la sympathie des habitants de Cryptyre, et des relations amicales pérennes et jouissives pour tous. »

Pour autant, Dowell avait bien envie de s’amuser, et, en souriant alors légèrement, s’éclaircit la gorge :

« Mais... Je ne peux que m’étonner, car, lorsque nous avons participé, Sa Majesté m’a, au contraire, semblé... D’un très bon jour. Me serais-je fait une fausse idée de votre tempérament, Votre Grâce ? »

En public, Dowell savait bien se comporter, et il employait ainsi les formules qui convenaient.
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Skye Mérigorn le jeudi 18 février 2016, 13:38:58
L'entente entre Cryptyre et Ashnard, pas le biais de Skye et Alexandre partait plutôt bien pour le moment. Elle était cordiale, et l'accueil chaleureux des Cryptids avait plutôt fait sensation auprès des invités. Mais il ne fallait pas être dupe et naïf. Chacun savait que ce type d'affaire et d'alliance entre deux royaumes n'était jamais gagnée. De plus, l'Empire était une puissance à la réputation belliqueuse, très militariste et semblait donc complètement opposée aux principes de Cryptyre qui était très pacifique et se centrait avant tout sur son développement interne  et le bonheur de son peuple plutôt que les conquêtes et le pouvoir. Il paraissait donc étrange qu'ils puissent s'entendre.
Mais tout cela n'avait pas pour but de copiner. Il s'agissait avant tout de servir les intérêts de leur nation. En proie à la guerre, Ashnard avait besoin de matériel de qualité et Cryptyre, fondée sur une région hostile, avait besoin de nourriture saine, ne pouvant pas vraiment compter sur l'agriculture. Sur cette terre sèche et rocheuse, rien ne poussait. 

Bref, malgré cette ambiance chaleureuse et amicale, il persistait sans doute une petite ombre d’hypocrisie. Et si on creusait plus encore autour de nos deux individus par exemple, on devinait sans mal que le jeu auquel ils jouaient n'avait rien d'enfantin. Alexandre voulait assouvir quelques pulsions charnelle et trouver son plaisir en dominant la femme fière et inaccessible qu'était Skye et de son côté, cette dernière jouait volontiers de ses charmes pour narguer ce puissant seigneur et obtenir avec un peu plus de chance cet accord commercial nécessaire à son peuple. Pouvait-on appeler cela de la prostitution ? Peu importe, Skye était prête à tout. Et s'il fallait écarter les cuisses comme une catin pour assurer le futur de son peuple, elle s'y résignait.

Cependant elle n'en était pas encore là. Le dîner venait de commencer, les discussions et plaisanteries allaient bon train, comme celle qui se déroulait entre Dowell, Simbor et la royale Cryptide. Mais le vampire prêtait avant tout sa victoire à sa monture, ajoutant qu'il préférait plutôt gagner la sympathie du peuple de Cryptyre.
Puis il ajouta, étonné, qu'il n'avait pas eu affaire à cette mauvaise foi dont parlait Simbor à propos de sa reine. Celle-ci voyait très bien ce qu'il voulait dire par-là et sourit dans son verre dont elle buvait une gorgée. Elle répondit ensuite :

- Je sais parfaitement reconnaître mes échecs, mais il est vrai qu'Altesse et moi vous avons ménagé par pure politesse.

Une petite pique lancée à son tour à l'attention du vampire en riant. Simbor désigna alors sa voisine de table de sa main avec un air victorieux.

- Tenez, voyez par vous-même !
- Je suis l'humilité incarnée. Mais, plus sérieusement, Sir Dowell n'a absolument pas volé sa victoire. Et j'ai hâte de réitérer cette expérience et de prendre ma revanche.

Elle fit un petit clin d’œil discret au vampire et continua de manger. Non loin d'eux, dans cette salle immense, les danseurs continuaient de virevolter sous les yeux de quelques intéressés.
Une fois les entrées terminées, ils furent débarrassés et les plats principaux furent servis. Si la viande était le met le plus prisé en générale, les cuisiniers avaient plutôt opté pour quelque chose de plus délicat et raffiné : du poisson à la chair blanche et parfumée accompagné d'une sauce légère et de quelques légumes colorés. On était en effet assez loin des gros morceaux de gibier dégoulinant de graisse que l'on pouvait trouver durant certains banquets.

- Dîtes-moi, Seigneur Dowell... à quoi ressemble votre Empereur ? Quel genre d'homme est-il ? Demanda subitement la jeune souveraine.

Elle s'était en effet toujours demandé à quoi il pouvait bien ressembler. Après tout il était à la tête d'une des plus grande puissance de Terra, ce n'était pas rien. La jeune femme était donc curieuse à son sujet. Léo le semblait aussi car il lança un regard intéressé à leur invité tout en découpant soigneusement son poisson.
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Alexandre Dowell le samedi 27 février 2016, 12:42:08
« Ma foi, je serais sincèrement ravi de courir de nouveau avec vous… Qui sait ? Peut-être que Neige et Altesse finiront même par s’entendre. »

Il souriait de bon cœur. Ce genre de badinages, c’était souvent une perte de temps. Oh, c’était nécessaire, entre gens civilisés, mais, comme ça avait tendance à s’étirer sur la longueur, Dowell essayait, autant que faire se peut, de rendre ça intéressant, instructif, convivial… Brièvement, il regardait les danseurs, des individus plutôt beaux, se livrant à des prouesses très exotiques. Dowell regarda donc cela silencieusement, quelques idées supplémentaires commençant, ici et là, à germer dans sa tête… Puis on amena les plats de résistance, du poisson avec des légumes, et Skye lui posa alors une question, sur l’Empereur.

« Oh… Et bien… Sa Majesté Mordret est, hélas, une personnalité très discrète. Il y a quelques années, l’Empereur participait aux sièges que nous menions, mais, depuis fort longtemps, il ne préside même plus les séances du Conseil Impérial, et vit essentiellement reclus dans le Palais Impérial. D’aucuns disent qu’il est blessé, d’autres que le temps de la succession impériale approche. Mais, au-delà de ça, c’est un homme… Valeureux. Dur, aussi. Mais ça, c’est une chose qui est très propre à l’Empire. »

Il se tut un peu, le temps de voir les regards que Skye et Simbor lui faisaient, puis reprit ensuite, en s’éclaircissant la gorge :

« Beaucoup de gens nous voient comme un Empire belliciste, belliqueux, autoritaire, et cruel. La réalité, c’est qu’Ashnard n’a pas été, come Nexus, bâtie dans des contrées fertiles, sur les fondations d’une ancienne cité elfique, avec des terres extrêmement fertiles. Quand l’Empire a été fondé, il était au fond des contrées du Chaos, dans des régions où aucun Tekhan ni Nexusien n’avaient encore mis les pieds. L’Empire a été bâti dans le sang, face à des monstres, des barbares, des individus se vouant à des cultes cruels pratiquant le sacrifice humain. J’aime à penser que nous avons une mission civilisationnelle à l’égard des peuples arriérés que nous colonisons. Vous pouvez être en désaccord avec moi, mais nous n’envahissons pas un pays pour le raser, mais pour l’intégrer à notre culture, en gommant de ce pays les éléments culturels qui nous semblent inacceptables… Comme l’excision, les sacrifices humains… Sans parler de tous ces clans barbares qui ne vivent que pour la guerre, qui forment leurs plus jeunes enfants à se battre, et se reproduisent en violant les femmes ayant le malheur d’être leurs captives… Voilà dans quel environnement Ashnard a grandi. »

Alexandre savait que le concept de « Paix », qui était l’un des deux termes de la devise de Cryptid, se heurtait à la conception ashnardienne, et c’était pour ça qu’il estimait nécessaire de donner cette explication.

« Nexus s’est construite avec un besoin de marquer son autorité sur ses terres, notamment face aux proches royaumes nains et elfiques. C’est pour cela que le droit international est important pour eux, notamment toutes les questions de souveraineté. Ashnard a dû se construire en s’étendant, afin d’aller récupérer des ressources. Ce sont deux différences de conception. Parfois, Skye, la guerre est un moindre mal, car, quand on se trouve face à des gens qui n’ont aucune éducation, aucune dignité, aucune retenue, toute forme de négociation est impossible. »

C’était un constat dur, mais réaliste.

« Alors, je suis ravi de voir que ce n’est pas le cas ici. Je tenais à clarifier les choses sur ce point. Nous n’avons aucune raison de vous attaquer, et je parle, en ce sens, au nom de l’Empire. Nous envisageons ce partenariat commercial comme le premier pas vers une alliance durable. »

La réalité était que, dans le meilleur des cas, Cryptyre se retrouverait, tôt ou tard, dans la même situation que Sylvandell ou Papua, et comprendrait qu’il était dans son intérêt de rejoindre l’Empire, tout en conservant son indépendance et sa propre législation. Ainsi, cette annexion se ferait dans le respect des deux idées fédératrices de la cité isolée : sous couvert de la paix impériale, avec une indépendance marquée dans la loi et dans les faits.

« Et j’espère que ce le sera… » alla-t-il conclure.
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Skye Mérigorn le lundi 28 novembre 2016, 20:46:56
Tout en vidant lentement son assiette, Skye écoutait avec sérieux et attention les paroles d'Alexandre Dowell. La jeune femme était sans aucun doute une reine cultivée, mais elle ignorait encore bien trop de choses à son goût. Elle se devait de savoir à qui elle aurait affaire en se liant à l'Empire comme elle le faisait. Certes, elle avait bien tenté d'étudier la question au préalable, mais les informations qu'elle avait réussit à obtenir étaient resté assez floues. Le vampire possédait les réponses à ses questions et elle n'hésitait donc pas à l'interroger à ce sujet. L'homme se lança dont dans une explication complète et très intéressante à propos de l'Empereur et son empire. Ashnard, dans l'ensemble, avait une réputation de brute froide et sans pitié. Mais si ce que le vampire disait était vrai, cette réputation était plutôt infondée. Bien sûr, tout dépendait de quel côté on se situait, mais leurs agissements, bien que brutal aux yeux de certains, pouvaient aussi être légitimes. Skye aurait honnêtement bien du mal à trancher et n'espérait qu'une chose : pouvoir découvrir l'empire de ses propres yeux.

Alexandre parla également de Nexus, l'ennemi juré des Ashnardiens en ces temps difficiles où la guerre faisait rage. La Cité-Etat semblait en effet bien différente. D'un point de vue extérieur, elle avait d'abord pensé que celle-ci était bien moins violente et impitoyable qu'Ashnard. Encore une fois, cette impression était sans doute erronée. Skye était une femme qui ne croyait que ce qu'elle voyait. Pour réellement se faire une idée sur ses deux puissances, elle devait les visiter et apprendre sur le terrain. Étudier plus profondément leur Histoire aussi. Sa bibliothèque gigantesque lui paraissait bien vide tout à coup.

Les deux individus partageaient en tous les cas un espoir mutuel : celui d'une alliance durable et positive pour les deux royaumes. Skye sourit et hocha doucement la tête afin de répondre :

- Je l'espère aussi très sincèrement, Sir Dowell. Merci pour toutes ces informations précieuses. Elles sont importantes pour moi.

Le reste du repas porta sur des sujets plus légers. Léo Simbor raconta plus ou moins comment il avait obtenu son poste et s'amusa à narrer les maladresses de leur Reine lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant sauvage et indomptable. Skye participa à la conversation avec joie, envoyant quelques boutades à son amis et des sourires mystérieux au vampire. L'ambiance festive, quant à elle, n'avait pas décrue. Skye fut satisfaite de voir que tout le monde semblait apprécier cette soirée. Elle n'oubliait cependant pas le défis osé qu'elle avait lancé au vampire un peu plus tôt dans le parc. Était-elle réelle prête à se faire courtiser par cet homme et à aller jusqu'à partager un moment intime ? A bien y réfléchir, elle en était convaincue. Leo lui-même lui avait dit maintes fois de ne pas se cantonner à son rôle de reine, mais de laisser plus de place à son rôle de femme. Il n'avait peut-être pas tort, peut-être que c'était quelque chose d'envisageable et qui ne semblait guère dangereux.

La jeune femme posa son regard sur Alexandre. Elle se souvenait du trouble ressentit lorsqu'elle l'avait embrassé. Nul doute qu'il y avait eut une sorte d'attirance et l'homme ne refuserait sans doute pas de passer une nuit en compagnie de la souveraine. Mais elle avait envie de voir jusqu’où il était capable d'aller pour l'obtenir. Skye était une femme fière qui ne comptait pas non plus se jeter dans ses bras comme une mijaurée. Elle se méritait.

Le dessert remplaça finalement le plat principale. Quelques gourmandises sucrées joliment présentées que Skye toucha cependant à peine. Elle avait déjà bien assez mangé et son appétit était déjà largement satisfait. L'ambiance était aux rires et aux accolades, certainement aidée par l'alcool qui avait coulé à flot. Lorsque toutes les assiettes furent vides, la reine ressentit soudain le besoin de prendre l'air. Il faisait bien trop chaud à son goût tout à coup. Elle se pencha alors légèrement sur  Alexandre.

- J'aurais bien besoin de prendre l'air. Vous êtes invité à me suivre, bien entendu, mais je ne veux en aucun cas vous priver de cette fête.

Sur ce, elle se leva et s'excusa auprès de ses invités, les remerciant encore une fois plus chaleureusement de leur présence avant de s'éloigner de la table pour atteindre une porte au bout de l'immense salle. Elle grimpa quelques marches avant de finalement atteindre une large terrasse offrant une vue superbe sur la ville. Il y en avait de nombreuses comme celle-ci tout autour du Palais et toutes avaient beaucoup de charme. Un vent frais et agréable l'enveloppa et elle avala une grande goulée d'air avant de s'appuyer doucement sur la solide balustrade en pierre.
Titre: Re : Honnête marché [Skye Mérigorn]
Posté par: Alexandre Dowell le jeudi 01 décembre 2016, 18:49:03
Tout était souvent, en politique, une question de point de vue. Cultivé et lettré, Dowell s’était renseigné sur certains auteurs terriens, et avait trouvé chez un auteur une parfaite description de ce que, à ses yeux, l’homme politique devait être... « Le Prince », de Nicolas Machiavel. Ce traité politique était une réflexion sur ce que le Prince devait être, en prenant comme modèle le fameux César Borgia, fils de Rodrigo Borgia, un seigneur italien connu pour ses relations incestueuses avec sa sœur, mais aussi sur la sacralisation qui avait été faite de lui par Machiavel. La conception de Machiavel était d’estimer que la morale devait être mise au second plan quand on gouvernait, car le fait de gouverner ne devait se faire qu’en fonction de réalités concrètes, et non en étant guidé par des préceptes et des normes morales. En ce sens, Machiavel se distinguait de Platon, qui estimait que le politique devait agir en fonction d’idéaux moraux, afin de guider son peuple vers une utopie. Dowell, lui, s’estimait à un mélange des deux. Il disposait d’une seigneurie qu’il administrait selon la vision de Machiavel, adaptant sa politique en fonction du contexte, mais partageait l’idéal ashnardien. Car, malgré les apparences, Ashnard avait réellement un idéal de paix et d’unicité.

En la matière, tout était question d’interprétations, et, quand on admettait ça, on admettait que le politique ne devait pas être embarrassé par des préceptes moraux, car, selon l’angle de vue qu’on prenait, une action bonne pouvait paraître mauvaise. Les exemples ne manquaient pas à travers l’Histoire, allant de la subtile distinction entre « terrorisme » et « résistance », aux ambiguïtés sur la notion de « démocratie ». Pour Dowell, seul comptait le fait de gouverner sagement, d’avoir une économie solide. « Il est plus sûr d’être craint que d’être aimé », écrivait Machiavel, et c’était tout à fait vrai avec ses sujets.

Avec des personnes comme Skye, la chose était différente, et Alexandre savait interpréter les choses à son avantage. Il sentait que la jeune femme avait été touchée, en un sens, par ce qu’il avait dit. Alexandre était un beau parleur, et Skye indiqua ensuite qu’elle sortait prendre l’air, laissant le soin à Dowell de la suivre ou non. Ce dernier la regarda distraitement partir. Avec sa longue chevelure blonde, sa belle robe élégante, elle avait un corps fabuleux, une magnifique guerrière. Il fallait bien dire que le repas avait été très généreux, mais, avant de pouvoir la rejoindre, le vampire fut abordé par Simbor, qui lui parla des exploits militaires d’Ashnard. Visiblement, le général semblait aussi intéressé par les gamineries de Skye étant petite que par les campagnes militaires de l’Empire.

« [|b]La chose est aisée à comprendre. Entre Nexus et Ashnard, il y a ce qu’on appelle ‘‘Les Contrées Du Chaos’’, et ce n’est pas pour rien qu’on les appelle ainsi. Terra n’est pas un endroit sûr. Il existe des régions entières envahies par les monstres, avec des royaumes sauvages et barbares, qui pratiquent des sacrifices humains, et sont régis par des despotes sanguinaires qui s’adonnent à la magie noire et à la nécromancie. Nous constituons une force régulatrice. Ne vous embrumez pas le cerveau par toutes les considérations morales et éthiques. La guerre contre Nexus n’est qu’une lutte entre deux puissances hégémoniques.[/b] »

Suite à cela, Alexandre s’excusa, et rejoignit la terrasse sur laquelle Skye se trouvait, seule. Les gardes à l’entrée de l’escalier menant à la terrasse laissèrent l’homme passer, et il s’attarda quelques secondes à contempler la beauté se tenant devant lui, avant de constater, non sans un certain amusement, qu’il avait fini par porter son regard sur l’agréable courbe de ses fesses. Il se rapprocha ensuite encore, et posa ses mains sur la balustrade, à côté d’elle, observant la cité de Cryptyre, entourée par ses épais murs.

« Vous savez... Votre peuple ressemble beaucoup au nôtre, Skye. Une région austère, entourée par des menaces, des monstres... Vous vous êtes forgées à traverser l’adversité, comme nous. Mais combien de temps pensez-vous que cela durera, dites-moi ? »

La question pouvait surprendre, et il reprit donc, en se retournant vers elle, comme pour préciser davantage le fond de sa pensée :

« Pourquoi avoir voulu sortir de votre isolationnisme, Skye ? Je ne suis pas assez naïf pour croire que vous ne souhaitez qu’échanger de simples marchandises... Et, d’ailleurs, s’il ne s’agissait que d’un simple contrat commercial, je ne serais pas là, et vous auriez envoyé vos émissaires et vos négociants. Alors, dites-moi... Aviez-vous peur que nos armées marchent sur votre cité ? »

Bien loin de la langue de bois qu’on affichait traditionnellement aux politiques, Alexandre savait enfoncer le clou pour ouvrir les portes, et ce d’autant plus qu’il n’y avait qu’eux, ici, sur cette terrasse...