Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => Discussion démarrée par: Tsukuda Kanjo le mardi 15 septembre 2015, 09:19:20

Titre: Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le mardi 15 septembre 2015, 09:19:20
Je ne vais décidément pas bien. On est déjà samedi et j'ai toujours aussi mal à la tête et au ventre. J'ai à peine osé sortir de chez moi pour faire quelques courses, mais même si je n'ai rien vomi, la nourriture ne semble pas réussir à caler ma faim. Et j'ai perdu la tête pendant que je faisais à manger. J'ai mangé ma viande encore crue. Enfin pas vraiment... J'ai mordu dedans et j'ai aspiré tout ce qui a bien voulut en sortir avant de recommencer.

Quand j'ai repris mes esprit, mon entrecôte ressemblait à de la bouille et j'avais mis du sang partout dans ma petite cuisine (https://i.imgur.com/MjyulH6l.jpg). Mais j'avais le vague sentiment d'aller un tout petit peu mieux. Et Luffy était aux anges parce qu'il a pu lécher toutes les taches. C'est la seule bonne nouvelle d'aujourd'hui, j'ai pu câliner mon chaton sans avoir envie de le mordre. Mais si je dois entamer un régime à base de viande crue pour aller mieux, ça va me coûter cher non seulement pour la nourriture, mais aussi en produit nettoyant parce que les éclaboussures, c'est pas super pour l'hygiène. J'ai pu cuir ce qu'il en restait et bricoler. Mais ce moment de répit m'a fait un bien fou.

J'ai pu réfléchir un peu et me poser tout un tas de questions en jouant distraitement avec Luffy dans mon lit. Je n'ai pratiquement pas quitté ma chambre (https://2ch.hk/es/src/67297/14209868027960.jpg) depuis le début de ma maladie. Mais à part la rage, je ne vois pas ce qui pourrait me pousser comme ça à vouloir mordre dans de la viande crue et vouloir attaquer mon chat. Mon appartement est devenu un vrai capharnaüm, je ne range plus rien de ce que j'utilise et c'est à peine si j'arrive à me forcer à faire la vaisselle. Il faudrait aussi que je change le miroir brisé de ma pharmacie, mais je n'ai pas le courage de le faire moi-même et appeler quelqu'un pour faire changer ma pharmacie rendrait dur à expliquer pourquoi elle est dans cet état.

Mais à toute chose malheur est bon, si je peux relativiser comme ça. Je n'ai aucune blessure à la main avec laquelle j'ai détruit cette pharmacie. Mes blessures se sont refermées en moins de quelques minutes et je n'ai même pas de cicatrices.

Même chose quand Luffy m'a griffée hier en jouant. Le temps de tourner la tête pour grogner après lui, ce qui a eu l'air de lui faire très peur parce qu'il a filé se cacher sous mon lit, la griffure avait disparu de mon avant-bras.

Toute à mes réflexions, c'est tout juste si je remarque qu'on sonne à ma porte. Je suis surprise parce que normalement mes amies m'appellent avant de venir me voir. Je me lève péniblement, toujours dans mon pyjama depuis quelques jours et vais appuyer sur le bouton de l'interphone.

- Allô ?

Une voix de femme se présente et me demande d'ouvrir la porte, comme quoi elle aurait quelque-chose d'important à me dire. Elle a l'air toute excitée et je me demande de quoi il peut bien s'agir. Je met un masque médicale devant ma bouche et mon nez pour éviter de lui donner ma maladie et ouvre la porte.

Je vois une belle fille blonde, avec de très longs cheveux bouclés et des yeux verts profond, presque ensorcelants. Elle n'est pas très grande, mais moi non plus à vrai dire, par contre qu'est-ce qu'elle est sexy ! Dans le genre "j'ai pas l'âge légal mais je suis déjà canon" elle tient le podium. Quoique son visage fasse presque trop... Mature ? Comme si elle était beaucoup plus vieille que son corps ne veut bien l'admettre.

- Bonjour, je suis Tsukuda Kanjo. Je suis honorée de faire votre connaissance, dis-je d'une petite voix tout en m'inclinant pour la saluer, mon teint pâle à faire peur, mes cernes et mon air maladif parlant sûrement pour dire que je ne suis pas très en forme. Désolée de vous ouvrir comme ça, mais je suis malade depuis quelques jours, dis-je en lui faisant signe de rentrer.

Je referme la porte derrière elle et retourne m'installer sur mon lit. Mon chat bondit sur mes genoux pour miauler et réclamer des caresses, ce que je lui donne distraitement en regardant mon invitée-surprise.

- C'est quoi cette histoire de truc important à me dire ? Vous venez de l'hôpital ? Ils ont trouvé ce que j'avais ? Demande-je sans trop y croire.

Mais comme je n'ai fait que leur téléphoner pour leur dire que rien n'avait changé et que j'avais besoin d'une prolongation de mon certificat médical, ça m'étonnerait que ce soit ça. Mais c'est ma seule interaction avec des inconnus depuis plusieurs jours.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 16 septembre 2015, 11:09:49
Les dernières semaines n’avaient pas été de tout repos. Depuis que Mélinda s’était mariée (http://hentai.forum-rpg.net/index.php?topic=16136.0), sa vie avait connu de sacrés changements. Maintenant qu’elle était mariée, elle avait pu retrouver un titre de noblesse, et, grâce à ce titre, avait formé un clan. Et, quand elle avait réussi à s’enticher des services du duc de Castlevania (http://hentai.forum-rpg.net/index.php?topic=16573.0), elle ne s’était pas attendue à ce qu’il y ait autant de conséquences. Venant de l’Empire d’Ashnard, elle savait que les autres clans vampiriques étaient des clans puissants, dont certains rêvaient depuis des siècles d’avoir comme allié le puissant duc de Castlevania. Mélinda savait que certains clans grinceraient des dents à l’idée de se faire coiffer au poteau par une tenancière de bordel, et il s’était avéré qu’elle avait sous-estimé la haine qu’on lui portait. Pour certains clans, cette alliance avait été l’ultime affront qu’une pimbêche pouvait leur apporter. Castlevania, ce n’était pas juste un noble qui avait besoin de soulager sa queue, c’était un véritable domaine, un immense château, idéalement placé, et avec des gisements naturels très intéressants. Le clan Warren s’était ainsi heurté à l’un des plus grands clans de l’Empire, le clan Nefarius, et l’un des ténors du clan, le fils du Patriarche, Robert Nefarius (http://orig07.deviantart.net/ae21/f/2014/294/2/6/edge_insolent_plunderer_advanced_by_namesjames-d83nxst.jpg), avait été chargé de mettre fin au règne (déjà trop long) du clan Warren. Or, les Nefarius ne se risqueraient pas à agir sur le territoire de l’Empire, car aucun clan vampirique ne chercherait à se mettre à dos le Conseil et à avoir la justice impériale aux fesses. Concrètement, les Nefarius avaient fait appel à des chasseurs de vampires situés sur Terre. Leur première attaque avait ébranlé le clan, car elle avait eu pour effet de rendre Mélinda amnésique (http://hentai.forum-rpg.net/index.php?topic=15247.0).

Pendant plusieurs jours, son manoir n’avait plus eu de Maîtresse à domicile, et le personnel avait commencé à s’inquiéter... Notamment son grand-frère, Bran, et sa fille, Akira (http://hentai.forum-rpg.net/index.php?action=profile;u=2793). En enquêtant, ces derniers avaient remonté la piste des chasseurs de vampires, donnant lieu à plusieurs affrontements sanglants... Et c’était suite à l’un de ces affrontements que Mélinda se tenait dans ce petit et tranquille quartier résidentiel, en reniflant l’air, ce qui ne manquait pas de surprendre certains piétons.

« C’est ici... »

Une voiture la suivait de près, abritant sa fille, Akira, qui était résolue à la suivre, se sentant coupable pour ce qui avait eu lieu il y a quelques jours. Entre l’amnésie de sa mère, et la lutte contre les chasseurs de Nefarius, elles n’avaient pas eu le temps de se préoccuper de ce dommage collatéral, et Mélinda espérait bien qu’elles n’arriveraient pas trop tard.

Pour remonter la piste, il avait fallu faire une potion spéciale. Impossible de pister le sang de cette femme dans une ville aussi riche, et les magiciennes proches de Mélinda avaient conçu un élixir qui lui permettrait de pister ce sang. L’élixir comprenait le sang de Mélinda, et avait pour but d’utiliser les capacités extrasensorielles des vampires, liées à leur perception du sang, pour remonter la piste. Comme il ne s’était écoulé que quelques jours, la piste était encore relativement fraîche.

Mélinda était donc venue au lieu de l’affrontement, tout en rassurant Akira.

« On va la retrouver, ma puce, ne t’en fais pas...
 -  J’espère surtout qu’on la retrouvera avant eux... »

Les tueurs de Robert Nefarius... Un autre problème dont il allait falloir s’occuper, mais, pour l’heure, Mélinda pistait une vampire... Et, plus elle se rapprochait, et plus la piste devenait bonne, signe que la femme devait effectivement habiter dans le coin. La vampire s’avança donc, jusqu’à s’approcher de l’interphone, et observa les différents numéros. C’était un immeuble résidentiel, dans un endroit où on trouvait souvent des étudiants. Elle observa la liste, en se demandant sur quel bouton appuyer.

Akira n’avait pas chômé, et Mélinda vit sur l’interphone un nom correspondant à celui figurant sur sa liste : Tsukuda Kanjo.

*Se pourrait-il que... ?*

Au pire, elle irait voir tout le monde... En l’état, il fallait juste qu’elle rentre, et qu’elle s’approche des portes, jusqu’à sentir la bonne odeur. Si sa théorie était bonne, la jeune vampire devait être cloîtrée chez elle. Elle appuya donc sur la sonnette, attendit un peu, et parla rapidement :

« Bonjour, Madame ! J’ai une annonce très importante à vous faire. Pourriez-vous m’ouvrir, s’il-vous-plaît ? »

Elle était prête à sortir le premier bobard lui venant à l’esprit, mais, visiblement, sa phrase suffit à happer la curiosité de la lycéenne, qui débloqua la grille. Mélinda l’ouvrit, et s’avança, puis regarda autour d’elle. Ses sens ne la trompaient pas.

*Elle est ici...*

Outre le fait de renifler en l’air, ce qui avait aussi attiré le regard des passants, c’était son accoutrement. Mélinda était sortie avec sa longue robe dorée. Mélinda s’avança vers la porte, et tapa dessus... Cette dernière s’ouvrit rapidement, et, dès que son regard croisa celui de la femme, elle sut. Elle le sut, et ce sans aucun doute possible. Portant un masque médical, la femme lui expliqua être malade, et Mélinda hocha la tête.

« Ce n’est rien, ne vous en faites pas... Merci à vous de m’ouvrir. »

Cette femme était hospitalière... Et visiblement naïve pour laisser quelqu’un rentrer sans rien savoir d’elle. Tout en s’avançant dans le palier de la porte, Mélinda s’inclina à son tour.

« Je m’appelle Mélinda Warren... C’est un plaisir de te rencontrer, Tsukuda. »

La femme alla s’asseoir sur son lit, et Mélinda contempla le désordre, ainsi que la faible luminosité ambiante, cette odeur de renfermé... Et le matou qui alla rejoindre sa propriétaire. Un bref regard circulaire, puis elle s’avança, essayant de savoir comment amener la conversation. Elle s’humecta les lèvres, et, fort heureusement, Tsukuda aborda directement sa « maladie ».

« Oui... Enfin, nous n’en sommes pas encore sûrs, alors je viens pour faire quelques examens complémentaires. »

Avec sa robe, Mélinda n’avait clairement pas le look d’une infirmière, mais, sans, laisser le temps à Tsukuda de se poser cette question, elle enchaîna rapidement :

« Est-ce que la lumière du soleil vous agresse de manière particulière depuis votre... Maladie ? Et... Hum... Est-ce que vous avez faim ? Enfin, je veux dire... Est-ce que, même malgré le fait de manger, vous continuez encore à avoir faim ? »

La question pouvait paraître absurde... Mais elle ne l’était pas quand on était un vampire.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le mercredi 16 septembre 2015, 16:48:30
« Je m’appelle Mélinda Warren... C’est un plaisir de te rencontrer, Tsukuda. »

Je hoche la tête, même si je m'étonne un peu qu'elle entame directement la conversation par du tutoiement. Elle n'a pas l'air beaucoup plus vieille que moi et ce n'est pas très poli, mais je n'ai ni l'envie ni la prétention de lui faire la remarque. Elle répond ensuite à ma question en me disant qu'elle vient bien de l'hôpital et qu'ils ne son pas encore sûr, et qu'elle est venue faire des examens complémentaires.

À cette réponse, je la regarde de bas en haut sans me cacher. Elle est habillée de manière outrageusement sexy. Là, je dirais qu'elle ressemble plus à une fille qui s'apprête à sortir en boîte pour aller draguer qu'à une doctoresse de soins à domicile venue me faire un contrôle. Mais avant que je puisse lui demander sa carte, elle reprend la parole, me coupant avant même que j'aie commencé.

« Est-ce que la lumière du soleil vous agresse de manière particulière depuis votre... Maladie ? Et... Hum... Est-ce que vous avez faim ? Enfin, je veux dire... Est-ce que, même malgré le fait de manger, vous continuez encore à avoir faim ? »

Je reste une petite seconde très surprise qu'elle décrive aussi exactement mes soucis depuis que je suis malade. Mais je hoche la tête.

- Oui, les lumières vives me font mal aux yeux, c'est pour ça que j'ai fermé mes rideaux et mes stores, admets-je en baissant les yeux. J'ai tout le temps faim... Ou soif, je ne suis pas sûre de bien pouvoir faire la différence, mais j'ai beau boire des litres et des litres d'eau, ça ne change rien. J'ai essayé de manger, mais même si je ne vomis pas, ça a de la peine a descendre et je dois me forcer. J'ai aussi des insomnies étranges. J'ai beau être complètement crevée le soir, même à trois heures du matin, impossible de fermer l'oeil. Alors qu'entre onze heures et treize-quatorze heures, je m’évanouis presque dans mon lit. Et puis... J'ai aussi...

J'hésite. Est-ce qu'elle va me trouver folle ? Ce n'est pas logique de penser que mes crocs ont poussé. Mais j'ai assez l'impression que tout ce qui m'arrive n'est pas logique.

- J'ai aussi un autre soucis... Dit-je en retirant mon masque médical pour ensuite ouvrir ma bouche et écarter ma lèvre supérieure. J'ai l'impression que mes crocs ont grandi... Et j'ai aussi parfois l'impression que j'entends battre le coeur des gens et que je... sens comme une sorte de chose... un fluide... Qui se promène dans eux...

Je laisse la docteur Warren regarder un peu avant de remettre mon masque.

- Ça vous a aidé à comprendre ce que j'ai ? C'est grave ? Ça se soigne ? Finis-je par demander en caressant distraitement Luffy qui se frotte contre mes genoux.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le jeudi 17 septembre 2015, 10:00:51
Tout en l’écoutant parler, lui décrivant très précisément les symptômes que tout bébé-vampire (c’est-à-dire un vampire ne l’étant que depuis moins d’un mois) ressentait : l’hypersensibilité aux rayons lumineux, et la faim... Cette faim que rien ne faisait disparaître, ainsi que le fait d’avoir mal aux dents, et de se couper très fréquemment. Tout en la laissant parler, Mélinda notait l’état de délabrement de l’appartement. Visiblement, Tsukuda avait eu quelques crises... Elle n’avait pas eu sa mère vampirique pour la guider, et c’était, en soi, un miracle qu’elle ait survécu à la transformation. Mélinda la laissa donc parler, mains jointes dans le dos, et se pencha vers sa bouche, quand elle indiqua que ses canines étaient en train de pousser... Même si son lapsus était pour le moins intéressant, puisqu’elle parla de « crocs ». Toujours sans rien dire, Mélinda hocha la tête. Tsukuda commençait aussi à ressentir les effets du sixième sens, le sens vampirique...

*Impressionnant... Mais ça paraît logique. J’ai une bonne hygiène de vie, Akira aussi, et le sang se bonifie avec l’âge et les générations...*

La jeune fille remit ensuite son masque, ce qui fit délicatement sourire Mélinda... Même si la jeune femme n’avait guère envie de rire, et ne tarda pas à lui demander si elle avait des informations sur l’origine de son affliction :

« Ça vous a aidé à comprendre ce que j'ai ? C'est grave ? Ça se soigne ? »

Encore une fois, la vampire hésita. Balancer tout d’un bloc ? Les Terriens étaient connus pour leur rejet de tout ce qui leur semblait fantaisiste ou surnaturel, ce qui incluait le vampirisme. Autrement dit, Mélinda devait y aller mollo, ne pas brusquer les choses. Une moue pensive traversa donc son visage, puis elle se pinça les lèvres, et répondit rapidement :

« Je sais ce que tu as, Tsukuda... Je l’ai su dès que je suis entrée ici... Mais, pour que tu le comprennes, il faut que nous nous livrions à un petit test complémentaire... »

Sa robe n’avait pas de poche, mais Mélinda avait amené avec elle un petit sac à main, qu’elle avait posé à côté de la porte d’entrée. Elle alla le chercher, et retourna s’asseoir à côté de Tsukada, puis sortit de son sac une petite bouteille en plastique, normalement censée contenir de l’eau, mais qui, à la place, contenait un liquide rouge, sanglant. Mélinda mit la bouteille bien en évidence, en sachant que le regard de Tsukuda allait se focaliser sur cet objet.

Elle la lui tendit alors.

« Buvez-en... Et dites-moi quel goût ça a... »

Ce sang avait été prélevé par intraveineuse sur l’une des esclaves de Mélinda. C’était donc un sang d’excellente qualité, et, avec sa faim, Tsukuda risquait de se jeter dessus... Le sang formait pour elle comme un appel irrésistible, et la voir boire serait l’unique élément dont Mélinda aurait besoin pour appuyer sa démonstration.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le jeudi 17 septembre 2015, 13:46:54
Je penche la tête de côté, un peu surprise par la réponse que le docteur Warren me fait. Elle savait déjà ce que j'avais en entrant ? Elle est une sorte de docteur House ? Enfin, sans la canne, du mauvais sexe et trop gentille pour lui ressembler. Mais elle veut me faire un test pour que je comprenne.

La formulation en elle-même me dérange. J'ai l'impression qu'elle s'apprête à faire quelque chose qui pourrait ne pas me plaire et ça m'inquiète. D'autant que plus je la regarde et plus je trouve qu'elle ne ressemble pas à un médecin. Mais pour le moment, elle a l'air d'avoir plutôt bien cerné mes symptômes et elle prétend qu'elle sait ce que j'ai. Si ça peut m'aider à comprendre, je ne vois pas de raison de ne pas l'écouter.

Elle saisit son sac et en sort une bouteille en PET qui est remplie d'un liquide rouge et épais, dans le genre jus de tomate. À la différence que je ne me souviens pas avoir jamais été aussi fascinée par du jus de tomate. Je n'aime d'ailleurs pas ça en temps normal. En fait, j'aime bien la tomate, mais en boire uniquement le jus est un concept avec lequel j'ai un peu de peine.

Mais impossible de décoller mon regard de sa bouteille dès le moment où elle l'a sorti. J'en ai presque des frissons et c'est à peine si je remarque que Luffy s'est relevé pour se pencher sur le bord de mes genoux et renifler en direction de la bouteille d'un air très intéressé.

J'ai l'impression que mon univers se réduit progressivement à cette bouteille uniquement et je sens ma faim commencer à me brûler le ventre tandis que ma respiration s'accélère et que je laisse pendre inconsciemment ma mâchoire et je sens que je suis en train de saliver. Un souffle rauque s'échappe de ma gorge, presque comme un grondement quand le docteur Warren me donne la bouteille et me demande d'en boire. Je prend la bouteille, tremblante non pas de faiblesse mais de fébrilité. Je ne me reconnais pas, mais je ne vois qu'une chose : bouteille ! Ou plus précisément son contenu.

Je prend le bouchon en main mais je le serre tellement fort qu'il craque et casse dans ma paume. Sauf que je m'en fous royalement. J'en retire les morceaux d'un geste agacée, arrache mon masque médical et colle mes lèvres au goulot déformé.

Dès la première gorgée, je pousse un soupir presque orgasmique. C'est si bon ! C'est si doux sur ma langue, tellement... Tellement nourrissant ! Je ne peux plus me retenit et avale alors tout le reste d'une traite, comme une assoiffée qui vient de trouver une oasis, ne prenant même pas la peine de respirer. Je suis même tellement impatiente que je mord le goulot à plusieurs reprises, finissant par percer le plastique avec mes canines, faisant couler un peu de sang sur mes joues qui viens perler sous mon menton jusqu'à atterrir directement dans le gueule ouverte de Luffy qui s'est dressé sur ses pattes arrière pour poser ses pattes avant sur ma poitrine et miauler pour réclamer d'avoir sa part de ma bouteille. Il essaie d'escalader ma robe de chambre pour aller lécher mes joues, mais je le devance en passant moi-même la main sur celles-ci pour porter chaque goutte du précieux liquide à mes lèvres et m'en lécher les doigts.

Je pousse un nouveau profond soupir, mais de soulagement cette fois. Je sens mon mal de crâne régresser et ma faim se calmer enfin un peu. Tout mon corps me semble plus léger et j'ai l'impression que la lumière m'agresse moins. Puis je regarde les restes mâchouillés et tordus de la bouteille que j'ai pressée comme un citron pour en tirer tout le jus et je deviens honteuse.

- Heu... Désolée pour la bouteille docteur Warren... Je ne sais pas ce qui m'a prise... Avoue-je en la regardant d'un air déconfite. Mais ça fonctionne bien votre jus de tomate. Je me sens presque toute neuve ! Dis-je en lui souriant.

Ce truc est vraiment épatant. Il va falloir que je lui demande où je peux en dégotter. D'ailleurs, pourquoi attendre ?

- C'est mon traitement j'imagine docteur Warren ? C'est délivré sur ordonnance ? Où est-ce que je peux en acheter ? En pharmacie ? Ou sur internet ?

Je me sens vraiment mieux. Même peut-être trop mieux... Je commence d'ailleurs à avoir un peu chaud et je tire sur le col de ma robe de chambre pour m'éventer.

Intriguée, je jette un coup d’œil sur le thermomètre de mon appartement, mais il indique toujours 22° Celsius.

- C'est moi où la température a commencé à grimper d'un coup ? Demande-je au docteur Warren.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le vendredi 18 septembre 2015, 10:05:14
Et glou, et glou ! Voir Tsukuda avaler avec tant de rapidité la bouteille ne put que faire sourire Mélinda, à tel point que la jeune femme en avait foutu partout, incapable de s’arrêter. Assise, Mélinda vit ainsi, avec un sourire, le sang venir tacher sa chemise. Tout le litre disparut dans la bouche de la femme, qui laissa parler ses traits vampiriques : une force renforcée, et ses canines, qui trouèrent le plastique... Elle avala néanmoins l’intégralité de la bouteille, déversant tout le liquide dans son corps magnifique, et Mélinda sentit tout son sang vibrer. Le sang de Tsukuda, oui, remuait à l’unisson, en harmonie, devant tout ce généreux sang qu’on lui offrait, et qui était en train de la réveiller, de la sortir de la torpeur dans laquelle elle se trouvait. D’après ce que Mélinda avait calculé, Tsukuda avait été mordue il y a maintenant plusieurs jours. Qu’elle ne soit pas encore devenue complètement folle à cause du manque de sang relevait, en soi, de l’exploit. De multiples soupirs s’échappaient de son corps, et Mélinda put voir ses seins pointer, les tétons se durcissant, probablement sous l’effet d’une excitation sexuelle que la belle ne devait pas comprendre. Le sang pouvait souvent faire cet effet-là, surtout la première fois.

Elle avait tout bu, et présenta ses excuses devant son emportement, ce qui ne put que faire sourire la vampire, qui hocha la tête. En revanche, elle faillit bien glousser quand Tsukuda appela ça du « jus de tomate ». Ah ! Tant de naïveté chez cet enfant ! Mais il n’y avait plus aucun doute possible... Tsukuda Kanjo était maintenant une Tsukuda Warren, Warren par son sang, qu’elle le veuille ou non. Les liens du sang ne mentaient pas, et Mélinda ne put donc que sourire, avant que la femme ne signale qu’il faisait étrangement plus chaud.

La vampire se redressa alors, et marcha vers elle. Elle avait été jusqu’à prendre le liquide sur ses genoux, repoussant le pauvre Luffy, qui se frottait contre ses jambes en miaulant faiblement.

« Non, la température n’a pas bougé... Mais peut-être que ta température interne a grimpé, Tsukuda... Ou que, maintenant que tes sens sont revenus à la normale, tu es un peu plus... Réceptive à ce qui t’entoure. »

Tout cela devait être bien énigmatique pour la pauvre Tsukuda, et la vampire, adroite, délivrait ses informations au compte-gouttes. Elle s’assit à côté de la femme, sur le lit, et lui fit un tendre sourire. N’importe qui pouvait alors se dire que Mélinda était décidemment une bien étrange doctoresse.

« Tu peux voir ça comme un genre de traitement, oui... On peut en obtenir partout, et il n’y a pas besoin d’ordonnance pour ça. C’est un liquide que tu croises tous les jours, toutes les secondes, même... Tu ne devines toujours pas, Tsukuda ? Tu ne devines vraiment pas ?! »

On pouvait lire toute la perplexité du monde sur le visage de la femme. Mélinda se pencha alors vers elle, l’une de ses mains venant alors se poser sur sa cuisse gauche (Mélinda était assise à sa gauche), et elle balança alors, sur un ton terriblement sensuel, de simples petites syllabes, mais qui voulaient tout dire :

« Du sang. »
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le samedi 19 septembre 2015, 02:17:05
Je regarde le docteur Warren venir plus près, me disant que la température n'a pas changée, pourtant je suis sûre d'avoir plus chaud que quelques instants avant. Mais si ce n'est pas la température de la pièce qui a bougé, alors la seule option qu'il me reste c'est que ce soit la température de mon corps qui ait changé. Je porte la main à mon front pour voir s'il est chaud, et ne suis guère surprise de constater que c'est le cas.

Je dois avoir un peu de fièvre au final... Songe-je tandis que le docteur Warren s'assit à côté de moi sur mon lit, ce que je trouve un peu familier.

Mais comme elle a réussi à me faire aller mieux là où l'autre médecin avec ses pilules ne m'ont rien fait, je ne vais pas m'offusquer pour si peu. Elle reprends la parole pour m'expliquer que mon traitement semble facile d'accès, bien que sa formulation me laisse une nouvelle fois perplexe. Cette femme semble avoir une manière de réfléchir un peu alambiquée, pour ne pas dire compliquée. Elle me dit que je le vois pour ainsi dire partout mon traitement, mais le jus de tomate n'est pas si courant que ça au japon. Je sais qu'il est un peu plus courant sur le continent, en Europe notamment, mais de là à en croiser partout, il y a une petite différence.

Elle semble vouloir me faire une sorte de devinette et je fronce les sourcils en réfléchissant. Je n'aime pas beaucoup sa manière de sous-entendre que c'est super-évident, comme si elle voulait me faire passer pour une idiote. D'accords, pour elle c'est sans doute évident, mais c'est la première fois que je souffre de cette maladie, je ne peux pas tout savoir.

Elle se penche vers moi, comme pour me murmurer un secret et je sens sa main se poser sur ma cuisse, ce qui me fait frisonner. Et sentir le souffle d'une personne aussi proche de mon oreille ne fait qu'accentuer mes frissons. Sans compter sa voix qui est un murmure extrêmement suave.

« Du sang. »

Je n'analyse pas tout de suite la réponse, plus perturbée par la présence du docteur Warren que par ses paroles. Je me sens un peu alanguie et aussi je commence a avoir une étrange sensation à l'entrejambe.

- Ha... C'est du s... DU QUOI ?!? M'écris-je soudain en bondissant hors de mon lit comme si je venais d'être branchée sur une prise électrique.

Luffy sursaute de surprise en me voyant réagir comme ça et détale ventre à terre à la cuisine en m'entendant hausser le ton.

Je me retourne pour regarder le docteur Warren, puis la bouteille vide qui semble avoir été écrasée dans une presse et mâchouillée par un ours, puis encore le docteur Warren.

- Du... C'était du... Du... Du...

Je me sens soudain un haut-le-coeur et je me précipite au toilettes pour mettre ma tête au-dessus de la cuvette, mais rien ne sort. J'ai juste une soudaine nausée qui me donne envie de vomir comme c'est pas permis. Haletante et les yeux écarquillés, je reste au-dessus de mes toilettes, mais rien à faire, ce que j'ai bu ne veut pas sortir.

- Non ! C'est pas possible ! Vous n'êtes pas docteur, sinon vous ne m'auriez pas fait boire un truc pareil ! Vous êtes qui ? Vous me voulez quoi ? Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour que vous me fassiez ça ? Demande-je en me souvenant de mon épisode d'amnésie d'une soirée.

Dès qu'elle s'approche de moi je me recule et me colle en boule dans un coin de la salle de bain.

- Non ! N'approchez pas ! Ne me touchez pas sinon je... Je... Dis-je en cherchant l'inspiration avant de voir ma pharmacie détruite à coups de poings. Je pourrais vous faire mal ! Je suis très forte ! Dis-je en levant le poing pour le serrer avant de couiner de surprise.

Mes ongles sont devenus plus long d'un coup et les pointes de ceux-ci se sont enfoncés dans ma peau alors que je tentais de serrer le poing.

- Mais c'est pas vrai ! Mais qu'est-ce qui est détraqué chez moi ? Dis-je en regardant ces protubérances au bout de mes doigts qui me font penser à des griffes.

Et de nouveau, les blessures que je viens de me faire se referment à vue d’œil jusque ne laisser même pas une cicatrice, juste une petit trainée de mon sang sur mon poignet. Je suis de plus en plus perdue. J'y comprend de moins en moins. Mais surtout, je me rappelle de cette envie, de cette sensation quand mon amie est venue me voir. Cette envie de me jeter sur sa gorge pour la déchiqueter avec mes dents. Pour sentir ce quelque-chose en elle qui me faisait terriblement envie...

Kami-Sama, qu'est-ce qui m'arrive ?
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le dimanche 20 septembre 2015, 10:58:52
Du sang... Le mot maudit avait enfin été lâché, et il fallut quelques secondes pour que la mèche de la bombe n’enflamme le cerveau de Tsukuda. L’indignation, le rejet... Rien que de très prévisible, même si Mélinda n’en avait pas trop l’habitude. Elle ne transmuait pas tant d’humains que ça, et, de fait, avant Tsukuda, sa première (et dernière) tentative avait été Akira. Une tentative infructueuse, dans le sens où Mélinda l’avait transmué après l’avoir fait souffrir... Quasiment de la même manière dont Akira avait transformé Tsukuda, en réalité. Le rang des vampires de la famille Warren était en train de s’élargir, et Mélinda savait que, d’ici quelques jours, elle allait aussi devoir mordre l’une des amies proches d’Akira, Kaori. Pour sa fille, qui avait fini par devenir aussi têtue que sa mère, ça avait été presque une condition sine qua none pour qu’elle accepte de lui parler, et de coucher avec elle. Et puis, comme Mélinda pensait réformer la manière de devenir vampire, maintenant qu’elle gérait un clan... Enfin, tout cela n’avait que peu de choses à voir avec Tsukada, qui était en train de péter un plomb. Pendant sa crise, Mélinda resta, dans un premier temps, assise sur le lit, observant ses ongles, sans daigner lui répondre. Le rejet de Tsukuda était normal, car, si son corps s’était habitué aux changements physiologiques résultant du fait d’être un vampire, son esprit, lui, pensait toujours être une humaine.

Mélinda finit par se redresser, et se rapprocha de la femme, qui s’était recroquevillée dans sa salle de bains, où elle se mit à taper violemment sur son armoire à pharmacie, enfonçant les portes. Elle ne se contrôlait pas, car elle ne connaissait pas son nouveau corps, ce qui fit qu’elle se coupa, fort heureusement de manière peu profonde. Le sang d’un Warren permettait de soigner ce genre de blessures superficielles, et c’est en voyant sa main cicatriser immédiatement que Tsukuda se dut, étant face à des éléments qu’elle ne comprenait pas.

Encore une fois, la balle revenait dans le camp de Mélinda. Une petite moue éclaira ses lèvres, signe qu’elle réfléchissait... Et, avant de parler à Tsukuda, elle avait sorti son téléphone portable, et avait appelé Akira... Un signal qu’elles avaient convenu ensemble. La vampire rangea ensuite son téléphone portable, puis rentra dans la salle de bains, se trouvant face à la jeune vampire.

« Je ne suis pas docteur, non... Mais je suis en partie responsable de ce qui t’arrive, Tsukuda. »

Mélinda se rapprocha un peu d’elle, sans toutefois oser trop s’avancer, et poursuivit :

« Il y a quelques jours, tu as été admise à l’hôpital parce que tu t’es fait tirer dessus. Une balle là, fit-elle en désignant le poumon. Un tir qui ne t’était pas destiné, mais que tu as malheureusement reçu. Il n’y avait rien à faire. La balle avait transpercé ton poumon, et tu souffrais d’une hémorragie interne. C’est tout bête, en un sens... Tu sortais de ton cours de théâtre, et la balle t’a atteinte. Si tu ne me crois pas, tu peux appeler les autres membres du club de théâtre, ou regarder sur Internet. Les médias locaux ont parlé de cette fusillade comme un fait divers, il y a eu des témoins, mais pas de photos... Et on parle bien d’une ‘‘jeune femme blessée’’ par ce qui, officiellement, relève d’un combat entre deux gangs de la ville. »

Mélinda se rapprocha un peu d’elle, de quelques centimètres, et reprit ses explications :

« Tu t’es reçue une balle perdue, Tsukuda, une balle qui était destinée à ma fille... Et qui lui était destinée parce qu’elle partage mon sang, et que, il y a quelques semaines, je me suis attirée des ennemis redoutables, qui m’ont pris par surprise. Ils m’ont fait du mal, à moi aussi. Une de leurs attaques m’avait rendu brièvement amnésique, et, ensuite, alors que ma famille me retrouvait, ils s’en sont pris à eux. Toi, ma pauvre, tu t’es retrouvée entre deux feux. C’est injuste et tu n’avais rien demandé à personne... Mais, pour te sauver, ma fille n’a pas eu d’autres solutions que de te faire sur place une transfusion. Ton sang se vidait sur le sol, et ma fille a dû se couper, avec les mêmes griffes que toi, puis elle t’a fait boire son sang. Elle aurait dû rester pour te guider et te surveiller, mais la police venait d’arriver, et il lui fallait aussi combattre ceux qui l’avaient agressé. Et, malheureusement, par la suite, quand nous sommes venues à l’hôpital, tu n’étais plus là, et même mon joli minois ne suffit pas à faire flancher les médecins et leur foutu secret médical. »

Mélinda avait donné les explications, mais en tournant autour du pot, comme si elle ne voulait pas dire ce que Tsukuda était devenue. D’une voix toujours calme et posée, elle reprit :

« Au demeurant, ce que tu as semble effrayant, Tsukuda, mais, en réalité, tu verras vite que c’est un don fabuleux, et qui n’a rien à voir avec ce que les films en disent, car mon sang est très pur, bien plus que celui d’un Nosferatu, par exemple, une espèce dont les ultraviolets sont mortels. Avec le mien, tu peux te déplacer en plein jour, même si la lumière du soleil nous marque un peu plus que des humains normaux. Je pense que tu as compris ce que je suis, Tsukada. Non, je ne suis pas docteur, je suis une... »

La sonnette l’interrompit soudain. Quelqu’un se trouvait juste à la porte, et Mélinda reconnut ce sang, ce sang élégant et agréable... Un sang qui, normalement, devrait faire réagir Tsukuda, car c’était le sang de sa mère directe. Akira, dans sa belle robe chinoise rouge fendue jusqu’au bassin. Chez certains vampires, le fait d’être en présence de son créateur instituait une sorte de lien de déférence et de confiance... Chez certains. Par exemple, entre Mélinda et Akira, cette légende n’avait pas du tout marché, car Akira l’avait détesté dès le début, et il leur avait fallu des mois pour se rapprocher... Ainsi que l’aide involontaire de la famille d’origine d’Akira, composée de tueurs et de fanatiques antivampires.

« Tu devrais ouvrir, Tsukuda... Ma fille est de l’autre côté... »

Si on en croyait les théories disant que le sang transmettait aussi les personnalités des vampires, il fallait s’attendre à ce que Tsukuda soit une forte tête...
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le lundi 21 septembre 2015, 13:18:54
Je regarde la jeune femme en face de moi, complètement incrédule. Elle a admis ne pas être médecin, ce qui me confirme déjà dans mon opinion qu'elle joue avec moi depuis le début. Elle sait ce que j'ai. Son discours ne fait aucun doute à ce sujet. Et d'après elle, je me serais faite tirer dessus au cours d'une fusillade à laquelle je n'avais que le rôle de personne au mauvais endroit au mauvais moment.

Je suis sous le choc. Déjà d'apprendre que je me suis faite tirer dessus, et ensuite d'apprendre que la balle m'aurait atteinte au poumon. Je suis sure que je portait ma veste de moto en sortant du Karaoké, et pourtant je n'ai pas remarqué la moindre trace de sang ou de trou. Même si c'est vrai que c'est dur de voir des taches sur une veste toute noire en fait... Et comme je n'ai pas fait de moto depuis plus d'une semaine...

Beurk, ma veste doit être dans un sale état...

Mais si je comprends bien, je me suis faites tirer dessus par des gens qui en voulaient à la fille de la fausse docteur. Si elle aborde tout le monde en se faisant passer pour ce qu'elle n'est pas, ça ne m'étonne pas non plus que certain puissent mal le prendre, mais de là à attaquer sa fille avec une arme à feu...

Je commence à avoir peur en réalisant que je ne sais pas de quoi elle est capable. Sans compter que pour quelqu'un qui a un enfant, elle fait terriblement jeune. Et puis cette histoire que sa fille m'a fait boire son sang pour me faire une transfusion... Ça ne tient pas la route, on ne fait pas une transfusion de cette manière.

Je n'y comprends rien par contre à son charabia comme quoi son sang est don, son histoire de films et de Nosferatruc avec les ultraviolets. Elle me dit qu'elle pense que j'ai compris ce qu'elle est mais je suis complètement incapable de comprendre de quoi elle me parle. Elle a l'air de sous-entendre que c'est évident et ça m'énerve parce que ça ne l'est pas pour moi. Je ne suis pas idiote, mais au lieu de tourner autour du pot, ce serait bien qu'elle accouche un jour !

Pour couronner le tout, on sonne à la porte à peu près au moment où je pensais qu'elle allait enfin me cracher le morceau.

« Tu devrais ouvrir, Tsukuda... Ma fille est de l’autre côté... »

Je la regarde avec des grands yeux surpris. C'est à cause d'elle que j'ai pris une balle perdue si j'en crois sa mère devant moi, (quoique j'aie de sérieux doutes qu'elle puisse être maman à son âge, ou alors elle a un léger soucis d'apparence), et maintenant je devrais aller lui ouvrir ? Pour quoi faire au juste ?

Je tressaille et regarde la femme de plus en plus perdue dans mes réflexions. Je ne comprends rien à ce qu'il se passe et j'ai presque l'impression que c'est une ruse pour me faire sortir de ma salle de bain. Si ça se trouve, elle me raconte des salades depuis tout à l'heure pour me convaincre de lui faire confiance et ensuite m'enlever ou que sais-je encore ?

Je me recroqueville plus étroitement dans ma salle de bain, ma peur faisant monter mes larmes à mes yeux en même temps que ma révolte. Je suis malade et une espèce de dégénérée est venue chez moi me faire boire du s... Ce truc quoi... Et m’expliquer après que c'est la faute à sa fille si je suis dans cet état, mais je ne comprends toujours pas de quel état il s'agit !

- Allez lui ouvrir vous-même ! Couine-je à la fois effrayée et en colère. Je comprends rien à vos salades ! Je me souviens pas m'être faite tirer dessus et je vous ai pas demandé de me faire boire du... du... Votre cochonnerie là ! Si elle est venue me présenter des excuses, j'en veux pas ! Je veux qu'on me fiche la paix et qu'on me laisse guérir sans me donner à boire des trucs dégueu !

Je n'en peux plus, d'habitude je suis plutôt calme et réservée, mais là j'explose. Et c'est la première fois que ça m'arrive ce qui me fait encore plus peur que le reste.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 23 septembre 2015, 10:57:41
Théâtre, karaoké… Mélinda n’avait pas remarqué qu’elle avait fait une erreur sur l’endroit d’où Tsukada était sortie. Elle ressortait après tout d’une récente amnésie, et les évènements ne cessaient de se précipiter, ne lui offrant que très peu de repos. Maintenant, elle devait gérer un autre problème, et il était de taille, lui rappelant bien des souvenirs malheureux : celui d’une jeune fille transformée en vampire sans son consentement. Et, contrairement à ce à quoi Mélinda s’attendait, ses explications n’eurent pas pour effet d’éclaircir les questions que Tsukuda se posait, mais, au contraire, de les approfondir. Alors qu’Akira attendait de l’autre côté, Mélinda eut ainsi droit à une explosion de la part de Tsukuda, qui lui vociféra qu’elle ne comprenait absolument rien à ce qui lui tombait dessus, et qu’elle aurait bien aimé avoir des éclaircissements.

*Je lui ai fait boire du sang, que lui faut-il de plus ?*

Akira allait devoir attendre un peu. Sur le palier de la salle de bains, Mélinda, qui avait croisé les bras, les décroisa en se pinçant les lèvres, et lui répondit rapidement :

« Pour guérir, il faudrait que tu sois malade, Tsukuda… Mais ce que tu as n’est pas une maladie. Ce n’est pas une grippe, ni un rhume. Tu es devenue une vampire, ma chérie. C’est le seul moyen qu’Akira a trouvé pour te sauver. Tu t’es fait tirer dessus, mais, le temps que les urgences arrivent, ton corps avait déjà commencé à cicatriser. Comme tu avais perdu beaucoup de sang, ta transformation a été facilitée, mais, en raison du choc émotionnel, je pense que ton cerveau a occulté ces évènements. »

C’était un grand classique dans ce genre de circonstances. Le cerveau était une machinerie redoutable, qui pouvait enfermer dans ses profondeurs tous les évènements marquants et bouleversants… Ce que Tsukuda, indéniablement, avait vécu il y a quelques jours. Maintenant, elle était dans le déni, mais, au moins, elle ne pourrait pas reprocher à Mélinda son absence d’explications. Cette dernière s’écarta alors, et traversa le salon. Derrière la porte d’entrée, elle pouvait sentir le cœur de sa fille, battant de manière nerveuse. Rien de surprenant à cela, car Akira se sentait bien évidemment coupable de ce qui était arrivé. Tsukuda n’était rien de plus qu’une victime, une victime ayant reçu une balle perdue alors qu’elle sortait de son karaoké.

Mélinda ouvrit la porte, et son regard croisa rapidement celui de sa fille. Akira cligna des yeux, magnifique dans sa belle robe rouge, et entrouvrit les lèvres, comme pour poser une question, une question à laquelle Mélinda avait une réponse toute trouvée :

« Je lui ai dit ce qu’elle était… Mais je crois qu’elle est dans le déni.
 -  Ah…
 -  Ce n’est pas très surprenant, je crois qu’elle fait partie de ces gens qui, même placés face à un Lycan, continueront à nier la chose. Les Terriens ont une étonnante capacité de…
 -  Maman… C’est pas le moment de tes diatribes… »

Il était rare, avant, qu’Akira lui réponde, mais, maintenant que sa fille avait commencé à prendre de l’aplomb, elle ressemblait de plus en plus à une vraie Warren… La vampire hocha donc la tête, et laissa la femme rentrer, puis referma la porte. C’était désormais à Akira d’agir, et la jeune femme marcha vers la salle de bains, ses talons claquant doucement sur le sol.

Elle toqua contre la porte de la salle de bains, regarda une ultime fois Mélinda, qui lui dit d’y aller, puis se pencha :

« Euh… Salut, Tsukuda… Je… Je suis Akira, celle qui… Enfin, hum… »

Oui, Akira restait encore une jeune Warren, et, tandis qu’elle parlait, ou, plutôt, tentait de parler à Tsukuda, Mélinda, elle, entreprit tout simplement de partir à la recherche de Luffy, comme un moyen de s’occuper, car elle avait le sentiment que la discussion entre Akira et Tsukuda serait très tendue…
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le samedi 26 septembre 2015, 00:10:32
« Pour guérir, il faudrait que tu sois malade, Tsukuda… Mais ce que tu as n’est pas une maladie. Ce n’est pas une grippe, ni un rhume. Tu es devenue une vampire, ma chérie. C’est le seul moyen qu’Akira a trouvé pour te sauver. Tu t’es fait tirer dessus, mais, le temps que les urgences arrivent, ton corps avait déjà commencé à cicatriser. Comme tu avais perdu beaucoup de sang, ta transformation a été facilitée, mais, en raison du choc émotionnel, je pense que ton cerveau a occulté ces évènements. »

Je reste sous le choc. Je connais un peu les vampires, de nom, et par certains films que j'ai vu. Mia sme faire dire que j'en suis une... Pourtant en réfléchissant un peu, ça colle assez... Et ça explique pourquoi j'ai bu sa bouteille quasi cul-sec malgré son contenu.

Je regarde dans le vide pendant que la fausse doctoresse... Enfin, la vampire s'éloigne pour aller répondre à la porte. Si j'ai tout bien compris donc, elle est la créatrice de celle qui m'a créée. Et sa fille m'a créée pour essayer de me sauver la vie parce que j'ai pris une balle perdue à sa place...

Quand j'y songe, je commence à avoir des petits bouts de souvenir qui revienne. Une allée sombre... J'enfourche ma moto... Puis des cris, des détonations... Des mouvements brusques et flous... Et une grande douleur dans ma poitrine.

Les souvenirs sont incomplets, un peu comme si ce n'était pas les miens, et ils sont surtout horriblement flous. Je ne même pas sûre d'y reconnaître quoi que ce soit.

Hors de ma salle de bain, j'entends madame Warren qui discute avec une autre femme. Puis je la vois s'encadrer dans l'entrée de ma salle de bain. Ma première pensée c'est qu'elle est terriblement belle avec ses longs cheveux noirs, ses longues jambes interminables, sa robe chinoise rouge assortie à ses yeux et fendue jusqu'à la taille lui donne un côté très sexy. Sans compter que cette robe moule assez son corps pour voir qu'elle a de très belles formes. Je me rends d0autant plus compte quand elle se penche à l'entrée de la pièce.

C'est donc elle qui m'a transformée.

Je sens ma colère revenir. Je ne lui ai rien demandé moi. Si elle était allée faire ses bêtises plus loin, je serais encore une fille normale moi. Au lieu de ça, je viens de passer une semaine en enfer à souffrir, me poser des questions et avoir l'impression de devenir folle.

Mais à côté de ça, je sais aussi que sans elle je serais sûrement morte. Je lui dois de pouvoir encore respirer tout autant que de m'avoir entraînée dans une situation de merde. Mais je ne sais pas trop quelle attitude adopter. Elle est en quelque sorte ma... Mère ? Ou un truc comme ça non ? Puisque je descend de son sang...

« Euh… Salut, Tsukuda… Je… Je suis Akira, celle qui… Enfin, hum… »

- Celle qui m'a transformée... Complètes-je amèrement en sentant mes larmes de colère et d'impuissance glisser sur mes joues. C'est bon, j'ai compris... C'était la seule solution, t'y peut rien et je suis une victime dans l'histoire...

Je prend mes jambes dans mes bras et je pose mon menton sur mes genoux.

- Je suis désolée de paraître ingrate... Mais je suis sensée le prendre comment ? J'ai eu envie d'attaquer mes meilleurs amies et même mon chaton ! J'ai pas très envie de sauter de joie... Mais je te dois aussi des remerciements parce que tu aurais aussi pu décider de me laisser mourir sur le trottoir... Constate-je en soupirant de désespoir.

Je ne me sens pas l'âme d'en parler de long en large. Madame Warren l'a dit, ce n'est pas une grippe, c'est ma nouvelle condition, je n'en guérirais jamais, ou alors en mourant définitivement. Mais je ne me sens pas prête à partir du tout. Pas pour le moment en tout cas.

- Bon... C'est quoi la suite ? Je dois vous appeler "maman" ? Ou "mère" ou un truc comme ça ? Demande-je avant d'être interrompue par un miaulement et par mon pauvre Luffy qui se précipite ventre-à-terre en dérapant sur le carrelage de la salle de bain pour sauter se cacher dans mon giron.

- Ben Luffy ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu as vu un énorme chien ou quoi ? Demande-je en regardant mon chaton d'un air surprise. J'ai le droit de garder mon chat au moins ? Demande-je en me tournant vers ma créatrice. Je nai personne d'autre... Enfin si, j'ai mes parents, mais pour eux c'est comme si j'existais pas...

Je reste un moment silencieuse en me demandant comment je vais leur expliquer ça.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le lundi 28 septembre 2015, 10:09:59
Mélinda eut un succès plus que mitigé avec Luffy. Le chat ne la connaissait pas, et ne tarda pas à filer à toute allure, faisant grogner la vampire, qui se contenta donc d’observer la pièce. Elle ne comptait pas intervenir entre Akira et Tuskuda, même si c’était terriblement tentant. Après tout, elles étaient toutes du même sang... Mais il fallait aussi laisser à Akira un moyen de s’affirmer. Les rôles s’étaient inversés, avec une sorte d’ironie mordante. Mélinda avait transformé Akira ne vampire parce qu’elle était en train de mourir, et Akira lui en avait voulu pendant des mois. Maintenant, sa pauvre fille se retrouvait de l’autre côté, face à une femme transformée en vampire contre sa volonté. Autant dire que les retrouvailles risquaient d’être houleuses... La vampire, elle, resta donc assise sur le lit, en observant le décor. C’était vraiment un petit logement... Et il sentait le renfermé, signe que Tsukuda s’était isolée face à son problème...

*Et je me retrouve avec une autre vampire sur les bras...*

Elle n’allait pas s’en plaindre. Maintenant qu’elle dirigeait un clan, elle réfléchissait à un moyen de modifier les statuts du harem, en autorisant certains esclaves méritants à devenir, eux aussi, des vampires. Il lui fallait des vampires pour remplir son clan, et pour se dresser face à ses ennemis. En l’état, toutefois, ses inquiétudes tournaient surtout autour de Tsukuda. Est-ce que cette dernière allait bien se faire à sa nouvelle situation ? Au moins, elle n’avait pas encore tué quelqu’un...

Akira, quant à elle, était effectivement gênée. Elle était bien placée pour comprendre ce que Tsukada pouvait ressentir. Elle, elle avait haï sa mère pendant des mois et des mois, et il avait fallu un long traitement pour qu’elle accepte de lui reparler. Il avait surtout fallu le concours de plusieurs éléments qui avaient joué en la faveur de la vampire : le fait, d’une part, que son père soit un chasseur de vampires cherchant à la tuer, et le fait, d’autre part, que, parmi les esclaves de Mélinda, il y avait Kaori (http://orig06.deviantart.net/a28f/f/2015/079/9/a/hinata_final_lr_by_artgerm-d8me6vb.jpg), son amie d’enfance, sa confidente... Une amie qui lui était si chère qu’elle avait fini par faire céder sa mère, et par obtenir d’elle que Kaori soit transformée en vampire, comme une manière symbolique de symboliser définitivement leurs heureuses retrouvailles. Et maintenant ? Akira était face à sa propre création.

Elle se rappelait encore très bien de cette nuit, de la confusion. Bran et elle avaient affronté les tueurs du clan Nefarius, qui leur tiraient dessus. La bataille avait été âpre, douloureuse, et Akira avait entendu le hurlement de douleur émanant de la ruelle. Elle s’était décomposée sur place, et, à ce moment, Bran lui avait sauvé la vie, en égorgeant l’un des tueurs avec ses griffes, ce dernier s’apprêtant à lui exploser le crâne. Bran lui avait alors hurlé de se méfier, mais elle ne l’avait pas écouté, et s’était rendue devant le corps ensanglanté de la femme.

Tsukuda n’était évidemment guère contente, et, soudain, Akira sentit une boule de poils frotter ses genoux. Luffy fila se réfugier sous le corps de sa propriétaire, surprenant cette dernière. Elle termina en demandant si elle pouvait emmener Luffy, avant de préciser, brièvement, qu’elle avait visiblement des problèmes avec ses parents. Ceci fit lentement sourire Akira, un sourire désabusé et un peu triste :

« Moi, mon propre père a voulu me tuer quand il appris ce que j’étais devenue... Et je ne l’ai même pas demandé... Je suis comme toi, Tsukuda, c’est ce qui rend la chose encore plus horrible. Mélinda m’a transformé en vampire sans me demander mon consentement, pour m’empêcher de mourir. Et mon père, lui, est un chasseur de vampires, quelqu’un qui pense que les vampires sont des monstres, et qui m’a renié... »

Akira se rapprocha de Tsukuda, et fléchit les genoux, posant ses magnifiques et interminables jambes sur le carrelage, en faisant un sourire un peu plus assuré à sa fille.

« Les liens familiaux sont très forts chez les humains... Mais, chez les vampires, c’est encore pire. C’est mon sang qui coule dans tes veines, et réciproquement. Je ne te forcerai jamais à faire quoi que ce soit, Tsukuda. Si tu ne veux pas de notre aide, si tu veux du temps pour réfléchir, tu peux demander tout le temps qu’il te faut... Mais tu dois savoir que je ne te laisserais jamais tomber... Tu as maintenant une nouvelle famille, Tsukuda, et, même si tu nous méprises, je ne cesserais jamais de t’aimer. Mais... Je comprends que tu aies besoin d’un peu de temps pour digérer tout ça. »

Akira lui sourit alors, un sourire un peu plus malicieux :

« Moi, il m’a fallu des mois pour que je cesse d’en vouloir à ma mère... Et, pour le reste... Appelle-moi juste ‘‘Akira’’. Je préfère te voir comme étant ma petite-sœur plutôt que comme ma fille, c’est... C’est trop zarbi autrement ! J’ai même pas vingt ans ! »

Elle sourit à nouveau, puis se massa les cheveux.

« Enfin... Maman peut t’aider à contrôler tes pouvoirs, et... Ben, après, avec les tueurs qui nous collent aux fesses, tu vas peut-être avoir besoin de notre protection, mais... Une fois que tu auras appris à vivre avec tes dons, rien ne te forcera à vivre auprès de nous... Même si ça me fera énormément plaisir, ainsi qu’à Maman... Et tu peux emmener Luffy, bien sûr ! Tu peux emmener tout ce que tu veux, en fait... Enfin, je pense qu’il est préférable que tu suives une formation auprès de nous... Avant de... Ben, faire autre chose. »

Ce qu’elle disait n’était pas forcément cohérent... Mais elle avait bien le droit d’être perturbée... Ce n’est pas tous les jours qu’on avait une fille !
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le lundi 28 septembre 2015, 13:38:07
Je la regarde avec des yeux énormes en entendant son histoire. Son père qui a voulu la tuer, ça doit avoir été terrifiant. Je ne sais pas si j'oserais me défendre si mon père essayait de lever la main sur moi. Et visiblement, elle aussi est un accident. Ironie du sort, elle a vécu presque la même chose que moi. Enfin, son père assassin en prime. Monde de merde quand même... Mais visiblement c'est une habitude de la famille de transformer les gens sans leur poser la question. Et moi dans le lot, je me retrouve avec une sorte de nouvelle mère et la madame Warren une grand-mère par-dessus le marché.

Y'a des jours comme ça où je préférerais ne jamais m'être réveillée... Songe-je distraitement en caressant le dos de mon chat qui miaule, la fourrure hérissée en crachant en direction de celle qui se dit ma nouvelle maman.

- Du calme Luffy... Là... Tout doux mon chat... Essaie-je de la calmer tout en mettant de l'ordre dans ma tête.

C'est sûr qu'avoir une nouvelle famille et devenir une vampire n'a jamais fait partie de mes plans. Mais de même, mes plans n'allaient pas plus loin que l'université pour le moment. Je n'avais aucune idée de quoi faire ensuite. Et puis, en y réfléchissant bien, ça a l'air plus intéressant de tenter cette aventure. Moi qui ai toujours été friande de fantastique, de science-fiction et de récit d'aventures en tout genre, me voici servie. Bon, j'aurais beaucoup aimé avoir le mode d'emploi au moment où ça a commencé à basculer, mais il n'y a pas eu mort d'homme et je m'en sors avec simplement quelques jours de psychose... Bon et quelques dégâts à mon appartement aussi, mais en l'état, rien d'impossible à réparer, même si je dois le faire toute seule.

Je pouffe quand elle me dit que ça lui fait tout bizzare d'avoir une fille à même pas vingt ans.

- Et moi je dois dire quoi d'avoir une maman qui a moins de quatre ans d'écart avec moi ? Souris-je amusée.

Par contre je perds vite mon sourire quand elle évoque les tueurs qui m'ont conduit à l'état où je suis.

- Ha oui tiens, c'est juste... Mais ils savent que je suis devenue comme toi ? Enfin, comme vous... Une vampire quoi ?

Mon Luffy n'aime visiblement vraiment pas ma nouvelle maman mais je parviens quand même à ce qu'il finisse par arrêter de cracher dans sa direction. Au moins, je vais pouvoir le garder. J'avais peur de devoir le donner. C'est que j'y tiens à mon chat.

- Quand même, elle a des drôles de manières de faire ta mère... Elle me file du sang sans me dire ce que c'est et ensuite elle s'attends à ce que je bondisse de joie ? Ça fait combien de temps qu'elle n'est plus humaine ?
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le mardi 29 septembre 2015, 11:45:33
Mélinda avait entièrement confiance en Akira, mais ça ne l’empêchait pas d’être nerveuse… Et de laisser parler ses vieux travers. Elle avait toujours tendance à vouloir tout gérer par elle-même, ce qui expliquait pourquoi elle était venue la première. Mélinda se défendait toujours en arguant qu’elle agissait ainsi parce qu’elle se sentait responsable de ce qui arrivait, mais la réalité était aussi qu’elle avait du mal à déléguer, à déléguer et à faire confiance aux autres… Mais, et comme sa fille le lui avait dit, si elle voulait fonder un clan, il fallait qu’elle apprenne à accorder sa confiance à d’autres personnes, au premier rang desquels on trouvait naturellement sa fille. Dans le fond, pour comprendre cette logique, il fallait partir du postulat suivant : la vampire n’aimait pas l’aléa. Elle aimait tout contrôler autour d’elle, et, le problème, quand on faisait confiance à quelqu’un, c’est qu’on confiait à une autre personne une tâche à faire, sans avoir le contrôle sur cette personne. C’était donc assez difficile pour Mélinda, mais, lentement, la tête butée qu’elle était commençait à accorder sa confiance aux autres.

Ce faisant, Akira était désormais la mère de Tsukuda, alors que seulement quatre ans les séparaient… Ce qui était difficile à accepter pour elle, et qui expliquait pourquoi elle avait davantage tendance à voir Tsukuda comme une sorte de petite sœur, que comme sa fille. En voyant Tsukuda sourire, elle ne put elle-même que sourire à son tour, prenant conscience que la situation évoluait favorablement.

Ensuite, Tsukuda aborda la question des tueurs, du clan Nefarius, et Akira, suite à sa question, hocha la tête :

« S’ils ne le savent pas encore, ils le verront très vite… Les vampires disposent d’une sorte de radar, de sixième sens sanguin. Grâce à la magie, on peut amplifier ses instincts. C’est comme ça qu’ils m’ont retrouvé. Toi, tu es encore jeune, et ils n’ont pas encore conscience de ta présence, mais ils le sauront tôt ou tard… »

Pour des raisons de sécurité, Tsukuda ne pouvait donc pas rester chez elle… Pas tant que Mélinda n’aurait pas réglé le problème des Nefarius, tâche qu’elle comptait faire sous peu. La vampire n’était pas dénuée de moyens d’actions, même sur Terre. Si elle ne pouvait pas faire appel aux Ashnardiens, elle ferait appel à d’autres personnes, tout simplement. Entre-temps, il fallait veiller sur les membres de sa famille, ce qui incluait maintenant Tsukuda.

Tsukuda, qui, après sa précédente question, en posa une autre sur Mélinda, qui, cette fois-ci, fit franchement sourire Akira, une lueur malicieuse venant perler dans son regard

« Ah, ça… Elle est une vampire depuis plusieurs siècles, et… Disons que ça a été très compliqué pour elle aussi. Son père… C’était un esclavagiste, et… Quand Mélinda est venue au monde, sa mère, qui était très fatiguée, en est morte d’épuisement. Voir cela a rendu le père de Mélinda fou, et il a torturé sa fille pendant des années… Elle est devenue vampire contre son gré, elle aussi…  Son destin est un peu plus tragique que le nôtre… »

Akira se pinça les lèvres, et se rapprocha un peu d’elle. Luffy avait peur de la jeune femme, ce qui, en soi, n’était pas très surprenant… Elle était une étrangère. Et Akira, elle, se demandait jusqu’à quel point elle pouvait aller avec les révélations… Finalement, elle choisit de ne prendre aucun risque, et enchaîna :

« Mais il y a un trait commun chez les Warren... Nous sommes tous des vampires n’ayant pas souhaité l’être... »
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le mardi 29 septembre 2015, 12:43:14
« S’ils ne le savent pas encore, ils le verront très vite… Les vampires disposent d’une sorte de radar, de sixième sens sanguin. Grâce à la magie, on peut amplifier ses instincts. C’est comme ça qu’ils m’ont retrouvé. Toi, tu es encore jeune, et ils n’ont pas encore conscience de ta présence, mais ils le sauront tôt ou tard… »

- Ha... C'est pas cool ça... Admets-je en caressant mon chat pour le faire se calmer.

J'écoute attentivement l'histoire de et je suis très surprise par ce que j'entends. Son papa était esclavagiste ? Elle a dû vivre sacrément vieille, ça fait un bon moment que l'esclavagisme a été aboli sur Terre. Peut-être qu'elle a connu l'époque des pirates alors ? Mais pour que son papa la torture et la transforme en vampire de force parce que sa femme n'a pas pu encaisser l'accouchement je trouve ça un peu fort de café. Genre, c'est la faute au bébé ? Ce mec devait être un sale con.

Mais ce qui me préoccupe plus c'est que je n'arrive pas à clamer Luffy. Il est comme tout paniqué. Comme si un truc le terrorisait à un point indescriptible. Bon en même temps, si je ne suis pas idiote, les vampires sont des morts-vivants. Être en présence d'autant de créatures surnaturelles, il y a de quoi lui hérisser le poil. Même si j'ai de la peine à réaliser que j'en suis une maintenant. Ça me fait vraiment tout bizzarre.

« Mais il y a un trait commun chez les Warren... Nous sommes tous des vampires n’ayant pas souhaité l’être... »

- J'espère que ce n'est pas un critère de sélection, sinon je sens que notre "famille" va avoir des relations assez houleuses à gérer... Dis-je en relevant les yeux sur ma "mère" vampirique. Parce que je refuse d'infliger ce que j'ai vécu à quelqu'un, même s'il le désire. Ça a été l'enfer cette dernière semaine à mariner dans mon appartement avec cette soif... Et puis cette envie qui a commencer à pointer... Cette envie d'attaquer mes amies... Et même mon chaton...

Je prend la tête de Luffy entre mes doigt pour le forcer à me regarder pour qu'il arrête de miauler comme un animal qu'on abat et le fixer droit dans les yeux.

- Bon, maintenant Luffy ça suffit ! Dis-je d'un ton ferme.

Étonnamment, mon chaton met ses oreilles en arrière et se tait. Il a même l'air un peu... Groggy ?

- Heu... Il y a un truc avec la voix ou les yeux en plus ? Parce que normalement mon chat ne m'obéit pas... Demande-je d'une toute petite voix apeurée.

J'espère que je n'ai pas fait une bêtise avec mon chat.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le vendredi 02 octobre 2015, 10:08:28
Faire admettre à Tsukuda qu’elle était une vampire constituait déjà, en soi, une grande victoire. Le plus dur, néanmoins, restait encore à venir : lui dire que Mélinda venait d’une autre dimension, et qu’elle était toujours une esclavagiste. Akira était bien placée pour le savoir, car elle avait mis longtemps avant de cesser de voir sa mère comme un monstre, et de comprendre que les relations sociales ne sont si blanches ni noires, mais, pour parodier le livre, de nuances de gris. Et c’est ce qu’était sa mère : une nuance. Elle n’était pas parfaite, mais, à sa manière, elle se battait pour ce qui était juste, et, quand on finissait par l’admettre, on comprenait alors à quel point elle était honorable et respectable. Akira l’aimait, et elle pouvait admettre cet état de fait sans ombrage. Aussi cruelle que soit sa mère, elle était aussi une femme pleine d’amour, et, maintenant que la famille accueillait un nouveau membre, il allait falloir lui expliquer tout ça… Si Akira avait admis assez aisément l’existence de Terra (parce que sa famille était au courant, son père étant le descendant d’un ancien ordre local visant à chasser les monstres venant de Terra), Tsukuda, elle, était complètement inculte de cet état de fait.

Tsukuda avoua que ces derniers jours avaient été terribles, ce qu’Akira pouvait comprendre… Puis, avant même que la jeune vampire ne puisse dire quoi que ce soit, sa petite-sœur ordonna à Luffy de faire moins de bruit, sur un ton autoritaire, qui calma le chat, à la grande surprise de Tsukuda. Le sourire d’Akira, lui, ne fit que s’élargir.

« Ou peut-être que la transmission de sang transmet aussi certains gènes… Je sais que c’est difficile à comprendre, mais… Ce que tu as vécu, c’est comme… Une renaissance. Une nouvelle vie qui s’offre à toi. Peut-être que tu as juste hérité du caractère autoritaire des Warren… »

Difficile à dire, car ce n’était là que des théories et des spéculations, qui faisaient écho à cet éternel débat sur ce qui faisait la formation d’un enfant : l’éducation, ou la génétique. Où placer le curseur ? Avec les vampires, la logique était, fondamentalement, un peu similaire.

« Mais on n’aurait jamais dû te laisser seule avec tes nouvelles facultés… C’est une erreur, et, pour ça, je ne peux que te demander d’accepter mes plus sincères excuses, Tsukuda… Que tu n’aies fait aucune catastrophe, c’est miraculeux. Ça illustre bien que tu es une battante… Ce que notre mère aime. »

Pour Tsukuda, appeler Mélinda « mère » risquait sans doute d’être bizarre… Akira s’assit alors juste à côté d’elle, son dos venant heurter la baignoire, et elle alla se risquer à un contact tactile… Sa main, en effet, alla se poser sur l’épaule de la jeune fille. Si Akira et Mélinda étaient belles, la réciproque était vraie pour la jeune femme. Tsukuda était une vraie petite beauté, détail qui n’avait échappé, ni à la mère, ni à sa fille. On disait que les gènes vampiriques embellissaient le corps, mais Akira pensait que Tsukuda avait dû toujours être aussi mignonne… Et puis… Il y avait encore un détail visuel d’importance, que la vampire s’empressa de lui signaler :

« Tu as les yeux verts… Exactement comme Maman. »

Elle reprit ensuite, avec un sourire sur le coin des lèvres :

« On ne te laissera pas tomber, Tsukada. On t’apprendra à contrôler ta soif… Moi aussi, j’ai eu soif, et, pendant longtemps, je ne buvais que du sang synthétique. Je me refusais à… À mordre quoi que ce soit. Oh, bien sûr, Maman voudra t’inciter à boire, elle te proposera même son sang, mais, si tu ne veux pas, il te suffit de le dire. Elle insiste, mais nous sommes ses filles ; elle ne peut rien nous refuser. »

Et Akira sourit à nouveau, de ce sourire malicieux et espiègle, celui de la fille sachant très bien que, malgré tout ce que sa mère pourrait dire ou imposerait, elle céderait toujours. La preuve, Akira avait réussi à transformer sa meilleure amie en vampire.

« Et, si tu as du mal à te dire que tu bois ton sang, tu n’auras qu’à te dire que c’est juste… Un genre de soda. Je sais que ça a l’air monstrueux, à première vue, de se dire qu’on doit boire du sang, mais… Ben, c’est comme manger un steak, de la viande, ou quoi que ce soit. Un vampire a également besoin de sang en plus du reste, c’est tout… »

C’est le discours qu’Akira tenait maintenant… Mais pas celui qu’elle tenait il y a encore quelques mois, où la simple idée de mordre quelqu’un lui faisait absolument horreur.

Et il y avait fort à parier que ce serait pareil pour la belle Tsukuda…
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le jeudi 08 octobre 2015, 18:20:15
Je regarde d'un air contrite mon chaton à qui j'ai dû faire une sacrée peur bleue tout en écoutant Akira m'expliquer des tas de choses sur le sang et ses théories... Elle soulève le fait que j'aie les yeux verts comme sa "mère", ce que je ne sais si je dois prendre comme un compliment ou une simple constatation.

- Merci de ne pas me laisser tomber... Soupire-je de soulagement.

Par contre je me fige un peu quand elle me dit qu'il faudra que je boive sur des gens. Ça par contre c'est hors de question !

- Il y a une grosse différence avec ton steak, si je puis me permettre. Le Steak est mort ! Là on parle d'attaquer une personne vivante ! Je ne veux pas ! Dis-je en tenant mon chat contre moi. Si elle veut que je la suive, il faudra qu'elle ne me force pas ! Et puis... On verra au moment de recommencer à en boire... Je me sens mieux, je n'ai plus soif ! J'ai bien réussi à tenir une semaine sans sang, je dois pouvoir faire plus la prochaine fois... Dis-je en essayant surtout de me convaincre moi-même parce que je me souviens bien à quel point la semaine a été horrible.

Mon chat commence à miauler timidement et je lui caresse la tête. Il commence enfin à se clamer et se met même à ronronner.

- Au fait, je crois qu'il est presque midi. Il faut que je nourisse Luffy. Et vous voulez man... Ha non en fait... Je suis bête... Dis-je en rougissant. Désolée, j'ai pas de... sang... au frigo... Ou alors de la viande hachée crue ?

Je réalise que mon idée est débile, mais je n'ai rien d'autre en ce moment.

- Peut-être qu'on devrait aller voir ta mère ? Histoire qu'elle ne fasse pas n'importe quoi dans ma cuisine. Si elle est si vieille, j'espère qu'elle ne va pas me traiter de sorcière avec tout l'électronique que j'y ai, dis-je pour plaisanter.

Je sors avec mon chat dans les bras qui se rigidifie quand je passe à côté d'Akira. Il remet les oreilles en arrière quand je croise la mère de ma "créatrice". Et je ne résiste pas à l'envie de l'embêter un peu vu ce qu'elle m'a fait.

- Donc... Grand-mère, c'est ça ? Vous auriez pu être plus franche avec moi, fais-je remarquer d'une voix un peu rancunière. J'aurais bien aimé savoir ce que je buvais avant d'être mise devant le fait accomplis. Même si j’admets que je ne l'aurais pas bu si j'avais su avant...

Je passe à côté d'elle pour poser mon chat près de sa gamelle et lui donner ses croquettes.

- C'est quoi la suite ? Vous avez un programme d'apprentissage ou un truc du genre ? On fait ça en cours du soir ? Je pourrais toujours aller au lycée ?
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le lundi 12 octobre 2015, 12:55:26
Akira comprenait tout à fait les réticences de Tsukuda à goûter au sang humain, et ce essentiellement parce qu’elle avait, elle aussi, eu pendant des mois les mêmes scrupules. Elle s’empressa donc de faire quelques précisions devant les remarques scandalisées de sa fille (ce à quoi elle avait vraiment du mal à faire !) :

« Non, non, tu m’as mal compris, je... Je ne parlais pas de boire du sang sur des personnes, mais... Enfin, tu sais, tu peux le boire en soda... Ça va te sembler délirant, mais il existe des distilleries qui fabriquent du sang artificiel qui est un très bon remède pour la soif de sang des vampires. »

Évidemment, ces fermes sanguines ne se trouvaient pas sur Terre, mais dans un autre monde... Mais ça, ce n’était pas la peine de le dire déjà à Tsukuda. Il fallait encore que la femme conserve un semblant de tranquillité mentale, et, si on venait lui dire qu’il existait un autre monde, un monde qui était un improbable mélange entre Le Seigneur Des Anneaux et Blade Runner, Tsukuda risquerait définitivement de les prendre pour des folles. Akira la ménageait donc, car elle se souciait évidemment énormément de cette femme.

En souriant, la jeune femme précisa alors :

« Et il est inutile de me remercier, Tsukuda... Nous sommes une famille, maintenant... Même si je comprends que tout ça te semble très abstrait pour le moment. »

Elle le comprenait volontiers, car il lui avait fallu plusieurs années pour admettre être une vampire, pour comprendre que son nouveau statut n’était pas une malédiction, mais une bénédiction, une bénédiction telle qu’elle avait fini par convaincre Mélinda de transformer Kaori, sa meilleure amie, en vampire. Tsukuda proposa alors de manger, et Akira se mit à sourire, révélant ses belles dents.

« Hey ! Nous aimons la viande, oui, mais je ne suis pas contre les légumes... Je te l’ai dit, les vampires ne sont pas si différents que ça des humains. Nous avons besoin de manger, nous aussi. »

Parce qu’on prenait les vampires pour des zombies à la peau froide, on pensait qu’ils n’avaient pas faim... Mais c’était stupide, d’autant plus idiot que même les zombies avaient besoin de manger. Pour s’en convaincre, il suffisait de voir les films post-apocalyptiques avec des armées de zombies. À quoi est-ce qu’un zombie pensait ? À bouffer, bouffer, et encore bouffer ! Les besoins nutritionnels étaient fondamentaux, communs à l’ensemble des espèces vivantes, y compris les vampires... Même s’il fallait bien reconnaître que, depuis qu’elle était vampire, elle avait un attrait tout particulier pour la viande rouge.

Tsukuda proposa ensuite d’aller voir Mélinda, en balançant une remarque sur l’électronique qui fit sourire Akira. Bien décidée à agir davantage comme une sœur que comme une mère envers elle, elle se pencha vers l’oreille de Tsukuda, et parla à voix basse, lui murmurant quelques confidences :

« Notre mère a un téléphone portable... Mais ce sont ses amies qui écrivent à sa place. Elle se force à jouer aux jeux vidéos car elle est frustrée de perdre tout le temps, mais elle n’aime pas les machines... Tu verras en la voyant jouer, c’est fun ! »

Akira lui fit un sourire espiègle. Oui, elle était certes la « mère » de Tsukuda, mais elle n’arrivait pas à se faire à cette idée, à se le visualiser dans sa tête. Et, quand Tsukuda désignait Mélinda sous le terme « grand-mère », elle devait se retenir de rire, car, dans sa tête, encore marquée par des représentations humaines, elle voyait la vampire avec une petite canne, en bossue, en train de promener ses petits-enfants au parc.

Tsukuda partit la première, et rejoignit donc la principale pièce. Mélinda avait un peu bougé, et elle observait le décor, cherchant à en savoir plus sur le passé de la belle Tsukuda. Elle se retourna en entendant la porte s’ouvrir, et croisa le regard de la jeune vampire, qui semblait aller relativement mieux.

« Donc... Grand-mère, c'est ça ? Vous auriez pu être plus franche avec moi. J'aurais bien aimé savoir ce que je buvais avant d'être mise devant le fait accompli. Même si j’admets que je ne l'aurais pas bu si j'avais su avant... »

Grand-mère ?! Mélinda vit Tsukuda se déplacer devant elle, rejoignant le coin cuisine, et donna des croquettes à son chat, tandis que Mélinda regarda Akira, qui avait un sourire espiègle, et se retenait visiblement de rire en se mordillant les lèvres.

« C'est quoi la suite ? Vous avez un programme d'apprentissage ou un truc du genre ? On fait ça en cours du soir ? Je pourrais toujours aller au lycée ? »

Mélinda ne répondit pas tout de suite, car, en étant ainsi penchée vers la gamelle du chat, Tsukuda offrait de magnifiques angles de vue sur son corps, une vision dont la vampire se régalait joyeusement, avant de sourire.

« Évidemment que tu pourras aller au lycée, j’y vais moi aussi, de temps en temps... Akira, en revanche, ne sort pas souvent du manoir. Pour le reste... Non, il n’y a pas de programme, je t’apprendrais à user de tes dons, mais, concrètement, ta tâche consistera surtout à vivre une vie normale, et de t’habituer à tes pouvoirs. Autrement dit, j’agirais surtout en tant que soutien, pour te conseiller et t’aider quand tu auras des doutes et des problèmes. »

Elle lui sourit à nouveau.

« Alors, tu veux manger quelque part ? Ou tu veux qu’on mange ici ? On peut aller au restaurant, si tu veux... »
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le jeudi 22 octobre 2015, 02:09:52
Je sourit en entendant la référence aux téléphones portables et aux jeux vidéos. Comme quoi, c'est pas parce qu'on a vécu très longtemps qu'on est doué en tout. Mais de là à demander à ses amis de taper ses message sur son téléphone portable, il y a du niveau quand même. Mais même le coup de boire du sang en soda, genre sang artificiel, me laisse mal à l'aise.

Par contre quand elle me dit qu'on peut continuer à manger normalement, je suis plutôt soulagée. Moi qui me voyait déjà tirer un trait sur tout mes plats préférés, je vais pouvoir continuer à savourer mes milk-shakes. La mère de ma génitrice vampirique me rassure aussi sur un point : je vais pouvoir continuer mes études au lycée. Qu'elle me dise qu'elle s'y fait passer pour une élève me choque un peu, mais je suis bien forcée d'admettre qu'elle n'a pas vraiment le physique d'une adulte complètement formée. Même si elle a des rondeurs aux bons endroits.

Je me tourne pour la regarder quand elle propose de manger chez moi ou au restaurant.

- Chez moi on sera un peu à l'étroit... Et je n'ai pas vraiment rangé... Dis-je en regardant le désordre. Je vote pour le restaurant. Par contre, vous payez. Je ne suis pas très riche. Précise-je.

C'est ainsi que je me retrouve à me changer pour une robe plus simple et plus légère. Je me sens beaucoup mieux, alors je me fait un peu jolie pour sortir avec ma nouvelle "famille", même si le concept m'est encore un peu dur à avaler. En même temps, mes géniteurs n'ont jamais été très branchés famille, alors sortir avec des membres de ma nouvelle famille est une expérience que je serais très idiote de refuser.

Sitôt un très léger maquillage appliqué sur ma figure, à peine un coup de gloss pour les lèvres et un petit coup de crayons à sourcils, je me retrouve à suivre les filles dans l’escalier de mon immeuble pour ensuite les voir monter dans une grosse voiture.

J'ai bien fait de demander que ce soit elles qui offrent, songe-je en les y suivant avant de m'assoir confortablement à côté de ma "mère" vampirique. Ou ma "grande sœur" comme elle semble préférer que je l'appelle.

- On va où, "grande sœur" ? Demande-je d'un ton curieuse.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 28 octobre 2015, 17:00:42
« Cela va de soi, acquiesça Mélinda en souriant légèrement, je m’occupe de tout ce qui concerne les frais financiers. »

L’argent n’était plus un problème pour Mélinda depuis bien longtemps, et les deux femmes laissèrent Tsukuda se changer, Mélinda et Akira allant s’isoler, afin de respecter son intimité. Mélinda s’adossa contre le mur, et Akira s’assit sur le rebord de la cuisine. Quelques secondes passèrent, avant que le regard de Mélinda ne se tourne vers celui de sa fille. Si les deux filles avaient du mal à se rapprocher pendant des mois, maintenant, la vampire pouvait prétendre connaître un minimum sa fille. Elle savait que, même si Akira s’était peu à peu libérée dans sa maison, à l’extérieur, elle avait toujours peur, peur que son père ne retourne vers elle, peur de retrouver sa vie d’antan, une vie dont elle ne voyait plus vraiment l’intérêt maintenant.

Mélinda lui sourit donc, et marcha vers elle. Ses mains caressèrent ses joues, et elle l’embrassa sur la commissure des lèvres, se montrant douce et attentionnée.

« Tu vois ? Tout se passe bien... Personne n’est venu nous attaquer.
 -  Moui... »

Akira se pinça les lèvres, puis tourna la tête sur le côté, avant de lui répondre :

« Tu as disparu pendant des jours ! Je... J’ai eu peur, Maman, vraiment peur... »

Ce fut au tour de Mélinda de rester silencieuse. Elle se pinça les lèvres sans rien dire, observant sa fille. La vampire savait très bien ce que sa fille voulait dire. Akira l’aimait, un amour profond et sincère, aussi profond que celui qu’elle ressentait envers sa fille. Et, même au-delà de ça, Mélinda s’était placée comme une sorte de pilier pour la vie de nombreuses personnes. Elle avait beaucoup de responsabilités, et sa mort aurait un impact négatif sur un grand nombre de personnes. Autrement dit, il allait être difficile de convaincre Asuka de sortir et de retourner à nouveau au lycée. Il était d’autant plus facile pour elle de partir que, aux yeux de la société, elle était morte... Ou, plutôt, disparue. La disparition d’Akira avait, à l’époque, donné lieu à une quantité d’articles dans la presse locale, et même à une association, « N’Oublier Jamais », dont le but était de réunir des fons pour lancer des investigations. Mélinda, à l’époque, s’était sentie coupable, mais Akira lui avait dit que cette association était un piège. Son père était un homme riche, qui voulait juste la retrouver afin de la tuer, et aussi en profiter pour massacrer Mélinda et tout son clan. Qu’Akira puisse avoir des problèmes avec ses parents était quelque chose que Mélinda pouvait aisément comprendre, elle-même ayant après tout tué son père.

Mélinda hocha donc la tête, et ses mains caressèrent les cuisses d’Akira.

« Je sais, ma chérie, je sais... Cette attaque sur ma personne ne restera pas impunie, sois-en sûre... Mais je vais redoubler de prudence, pour que cela ne se reproduise plus. Et puis, dans mon malheur, j’ai pu rencontrer une policière... »

Tessou Tsuzuri. Une aide inattendue, une fille qui avait le cœur sur la main, mais qui pouvait aussi aider Mélinda et son clan à combattre leurs ennemis. Tsukuda revint alors, et Mélinda s’écarta lentement, et sourit. Elle avait enfilé une robe et un peu de maquillage, ce qui avait donc fait sourire la vampire.

« Tu es vraiment magnifique, ma belle... Qui oserait nier que tu es ma fille, maintenant ? Allez, en piste ! »

Tsukuda avait les mêmes yeux verts éclatants que Mélinda, et, même si elle portait une robe bon marché, elle était belle dedans... Et la vampire comptait bien garnir par la suite sa garde-robe.

Le trio sortit donc de l’appartement, et rejoignit la voiture de Mélinda, une belle limousine, ce qui, naturellement, impressionna la femme.

Elles s’installèrent dans la limousine, et Tsukuda se renseigna alors auprès d’Akira, qui s’était assise juste à côté d’elle.

« Hum, et bien... »

Mélinda leur répondit en sortant une brochure.

« On va au Muramasa. C’est le restaurant dans le château historique. »

Historiquement, Seikusu s’était vue doter d’un château, Muramasa-jo, qui avait été destiné à protéger la ville contre les clans ennemis. Le château était inspiré d’Himeji-jo, l’un des châteaux japonais les plus connus, inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, et faisant partie du Trésor culturel du Japon. Muramasa-jo en était une version réduite, et, après la Seconde Guerre Mondiale, il avait été racheté par la famille Guramu, l’une des plus puissantes familles de la ville, et accessoirement un clan yakuza très influent. Muramasa-jo était leur quartier général, mais disposait aussi d’une façade commerciale se composant d’un restaurant luxueux, et d’un musée.

La brochure permettait de voir que les prix n’étaient pas donnés.

« Ils servent du bœuf de Kobé. J’en raffole tout particulièrement. »

La limousine s’engageait donc vers les hauteurs de la ville, et, assez rapidement, Akira se mit à mitrailler sa « petite-sœur » de questions :

« Alors, dis-moi... On se connaît à peine ! Est-ce que tu es au lycée, actuellement ? Tu as des amies ? À quoi ressemble ta famille ? Et... Tu as un petit copain ?
 -  Laisse-lui le temps de répondre avant d’enchaîner les questions, Akira... »

Akira se mordilla les lèvres en souriant, et posa sa main sur la cuisse de Tsukuda, et l’embrassa sur la joue.

« Mmhmm, désolée, c’est juste que... Je suis curieuse ! »
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le mardi 03 mai 2016, 15:25:19
Ma nouvelle "grand-maman" nous assure qu'elle prend en charge les finances, ce qui n'est pas pour me déplaire. J'ai quelques moyens, mais je suis loin d'être riche. Par contre, elle, elle roule en limousine. Peut-être que c'est vrai ce qui'on dit sur les vampires, qu'ils sont touts pleins aux as.

« On va au Muramasa. C’est le restaurant dans le château historique. »

J'hausse les sourcils à la mention du restaurant. Je ne le connais pas, mais en voyant la brochure, la première pensée qui me vient à l'esprit c'est que ça doit coûter la peau des fesses de manger là-bas. Le genre de resto à la fois chic et ancien, très ancien. Situé dans le château historique, rien que ça devait coûter une blinde en taxe foncière.

« Ils servent du bœuf de Kobé. J’en raffole tout particulièrement. »

- Je n'en ai jamais goûté personnellement... Commente-je. Pas dans mes moyens.

Je sens que la voiture s'engage sur les pentes montantes de la ville, donc vers les zones plus huppées. Mais ma "maman", alias "grande-sœur", commence à vouloir des réponse à toutes sortes de questions.

« Alors, dis-moi... On se connaît à peine ! Est-ce que tu es au lycée, actuellement ? Tu as des amies ? À quoi ressemble ta famille ? Et... Tu as un petit copain ?
 -  Laisse-lui le temps de répondre avant d’enchaîner les questions, Akira... » La sermonne "maman".

Ma "grande-soeur" s'arrête avant de me faire un bisous ce qui me fait sursauter un peu. Je n'ai pas l'habitude qu'on me colle comme ça.

« Mmhmm, désolée, c’est juste que... Je suis curieuse ! »

- heu... Ben modère un peu les câlins, j'ai pas l'habitude. Et bien, oui, je suis au lycée. J'ai seize ans, je ne vois pas bien où je pourrais être ailleurs... Commente-je un peu surprise. J'ai deux bonnes copines, Kanagawa et Kiriyama, on fait un peu tout ensemble toutes les trois. Kanagawa veut devenir avocate, Kiriyama veut faire carrière dans les affaires. Ha, et Kiriyama essaie sans cesse de me caser avec quelqu'un. Elle arrête pas de se retourner sur tous les mecs qu'on croise pour me demander ce que j'en pense. Kanagawa est plus calme de ce côté-ci, leur confie-je sans vraiment comprendre pourquoi. Mais elle a déjà pas mal à faire côté cœur et côté cul. Elle est bi, elle a un copain et une copine en même temps, mais aucun des deux ne connaît l'existence de l'autre. L'aider à dresser des plans pour l'aider à faire en sorte qu'aucun ne soupçonne l'existence de l'autre est un de nos passe-temps principaux aux poses du lycée.

Je marque un temps d'arrêt pour réfléchir ensuite un peu sur ma famille. Mais il n'y a pas grand-chose à dire.

- Mon père et ma mère se sont rencontrés pendant un dîner un peu mondain. Ils ont tous les deux établis une sorte de partenariat pour leurs carrières respectives. Ils se sont mariés pour ça à la base. Ensuite ma mère est tombée enceinte, mais elle était tellement prise par sa carrière qu'elle a fait un déni de grossesse jusqu'au septième mois. Je suis né deux mois après qu'elle ait appris mon existence lors d'un contrôle de routine chez son gynéco. Elle pensait juste qu'elle avait pris du poids... Mais ma naissance n'a pas changé grand-chose. Mes parents sont des obsédés de leur carrière, alors j'ai surtout navigué entre les mamans de jours, les crèches et les baby-sitters quand j'étais petite. Puis j'ai fais une dépression à cause de soucis à mon ancien lycée à Tokyo. Là ils se sont plus occupés de moi, ils m'ont recasés à Seikusu mais ils sont resté à Tokyo. J'ai une procuration de leur part pour beaucoup de choses et ils me laissent me débrouiller. Dans l'ensemble, je suis supposée les voir pour les fêtes de fin d'année et un peu pendant les grandes vacances d'été. Sinon, nous n'avons rien arrêté d'autre à ce sujet tant que mes résultats suivent. Et pour ta dernière question... Heu... Ben non, j'en ai pas. Mais je pense que j'ai le temps de voir venir. J'avais pas prévu de chercher avant l'université.

Sur ce, nous arrivons au restaurant et la voiture s’arrête. Je reste tranquille en attendant de voir ce qu'il va se passer.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le mardi 03 mai 2016, 18:35:41
La famille de Mélinda s’agrandissait avec une nouvelle génération, faisant d’elle une « grand-mère ». Pour le comprendre, il fallait admettre que, chez les vampires, la filiation fonctionnait de manière bien différente que chez les humains. Le fait est qu’elle avait une petite-fille, et que Tsukuda allait devoir s’habituer au fait qu’elle avait maintenant deux familles : une famille humaine, biologique, et une famille vampirique. C’était souvent ça le plus difficile, car, tôt ou tard, il fallait choisir, choisir entre son ancienne vie humaine, lasse et inutile, et la nouvelle, une vie vampirique, pleine de passion et pleine d’énergie. Fort heureusement, le tableau que leur peignit Tsukuda rassura Mélinda. Des parents typiquement japonais, éduqués dans un pays versé dans le confucianisme, considérant le travail comme au-dessus de tout, y compris de la vie de famille. Un contexte idéal, surtout avec deux copines qui, visiblement, avaient l’air assez perverses.

*Bien… Parfait, ça se déroule mieux que je ne l’aurais escompté.*

Elles n’eurent pas le temps d’approfondir davantage, car la limousine s’arrêta sur le parking de Muramasa-jo.

C’était un superbe château, avec plusieurs hautes tours, des jardins, et une vue superbe sur la ville. Mélinda sortit la première, puis laissa ensuite ses filles la suivre. Malgré leur apparence assez jeune, un homme se rapprocha d’elle, portant un impeccable costume trois-pièces fait sur mesure.

« Warren-sama, c’est un honneur de vous recevoir à nouveau. »

Le majordome leur fit signe de le suivre.

Le restaurant était l’un des plus chers de la ville, et c’était le gratin de la ville qui s’y côtoyait : avocats, hommes d’affaires, conseillers municipaux… À l’heure du déjeuner, il était plein, et le domestique les guida vers une table sur une terrasse à l’étage. Le cœur du restaurant était une grande pièce avec un parquet lustrant, une mezzanine, et, au centre, un énorme aquarium, les tables se dressant devant ce dernier. Des bambous et des bonsaïs se trouvaient dans les coins, et le restaurant s’étalait sur des terrasses à l’extérieur. C’était un endroit très cossu, où on retirait ses chaussures avant d’entrer, de manière à ne pas abîmer le parquet.

Mélinda et les deux femmes suivirent donc le domestique à l’étage, rejoignant une terrasse, et s’installèrent donc.

« Prenez vos aises, je vous amène la carte des vins et des entrées… »

La vampire soupira lentement, et se retourna vers Tsukluda.

« Bon, où on en étions-nous, ma chérie ? Ah, oui… Ce que tu dois savoir, c’est que, pour un vampire, la famille est très importante. Je comprends que ça le soit moins chez les humains, vous vous reproduisez si facilement… Mais, chez nous, c’est bien différent. Le sexe n’est qu’un plaisir, et la reproduction passe par un mélange du sang. Tu dois savoir que je suis donc très famille, et très maternelle. Certaines mauvaises langues me disent même possessive, mais… Je ne fais ça que par amour.
 -  Pendant longtemps, je détestais Mélinda, se confia Akira. Les parents compliqués, on sait ce que c’est. Mon père était un chasseur de vampires, et, quand il a appris que j’étais une vampire, il m’a renié, et a voulu me tuer. »

Mélinda poursuivit de nouveau, en venant caresser la main de Tsukuda :

« Tu as le droit de continuer à voir tes amies, bien sûr, et elles pourront même dormir dans notre manoir, si tu le souhaites. Tes parents, en revanche… Tu dois bien comprendre que tu as maintenant deux familles, Tsukuda. Et, tôt ou tard, tu feras naturellement un choix. Je ne veux pas te forcer à faire ce choix, juste… Te le dire. »

La vampire sourit donc, et poursuivit, en relâchant la douce main de la femme :

« En tout cas, ce que tu dois savoir, c’est que je t’aime, et que l’argent n’est pas un problème. J’insiste sur ce point, car les humains ont un rapport maladif avec l’argent. Je veux vraiment que tu te sentes bien en notre compagnie, et rassurée. Tu n’es pas une prisonnière, tu es ma fille. »

La nuance était importante, car elle était de taille.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le mercredi 04 mai 2016, 08:17:38
Ma nouvelle "mère" sort en premier de la limousine. Nous sommes dans une allée de gravier devant la rampe qui mène au château historique. Un homme en costume très chic se dépêche de venir nous accueillir. Apparemment, ma "nouvelle famille" semble habituée des lieux d'après le ton et les courbettes de l'hôte d’accueil.

« Warren-sama, c’est un honneur de vous recevoir à nouveau. »

L'homme ne ménage pas ses courbettes et nous invite à le suivre dans le château. Tout ça trasnpire le luxe à un niveau que je n'ai jamais vu. Même mes parents n'ont que très rarement l'occasion d'aller manger dans ce genre d'établissement et c'était encore plus rare qu'ils me prennent avec eux. Et dès qu'on y entre, mon impression est d'autant plus confirmée. Il se trouve une quantité phénoménale d'hommes en costars hors de prix et de femmes avec des robes sur mesure et des bijoux qui doivent valoir chacun, à eux tout seuls, le prix de mon appartement à l'achat, non à la location. Pour dire, on nous fait même enlever nos chaussures à l'entrée pour mettre des chaussons afin d'éviter d'abîmer le parquet de bois lustré comme un miroir.

Je réalise vite que je fais pauvre au milieu de toute cette assemblée de notables. la seconde chose que je note, c'est qu'avec ma jupe et ce parquet lustré, on peut deviner mes sous-vêtement par réflexion.

En le réalisant, je pousse un petit hoquet de surprise et resserre ma jupe autour de mes cuisses en rosissant.

Elles auraient pu me prévenir qu'on allait se promener sur un quasi-miroire !

Je jette un regard grognon à madame Warren en essayant de ne pas avoir l'air trop cruche à retenir ma jupe entre mes jambes, ce qui est à mon avis peine perdue. Je dois avoir l'air d'une gourde en puissance moi.

Finalement nous arrivons à la table qui est dans la tradition japonaise : à savoir, pas de chaise et des bancs incrustés dans le sol avec des coussins délicats pour s'asseoir en seiza ou plus normalement en mettant ses pieds sous la table. Je m'empresse de m'asseoir, faisant disparaître mes jambes sous la table en soupirant de soulagement. J'espère que personne n'a regardé sous ma jupe avant que je me rende compte du problème. J'en mourrais de honte. J'ai beau avoir deux amies dont la vie sexuelle est le tiers de leurs discussions, je ne me sens pas encore prête à laisser quelqu'un m'approcher d'aussi près.

« Prenez vos aises, je vous amène la carte des vins et des entrées… » Nous dit l'homme en costard avant de s'éloigner.

Je réalise qu'en plus je me suis installée avant qu'on m'y invite, ce qui me fait rougir de gêne un peu plus. Je dois vraiment faire paysanne qui n'a pas d'éducation.

Ma "grande-soeur" et ma "mère" s'installent à leur tour et madame Warren reprend la parole sitôt que l'homme s'éloigne. Heureusement, il y a suffisamment de bruit ambiant et les tables sont assez espacées pour conserver une certaine intimité au niveau des paroles, sinon je pense que ça aurait été la catastrophe.

« Bon, où on en étions-nous, ma chérie ? Ah, oui… Ce que tu dois savoir, c’est que, pour un vampire, la famille est très importante. Je comprends que ça le soit moins chez les humains, vous vous reproduisez si facilement… Mais, chez nous, c’est bien différent. Le sexe n’est qu’un plaisir, et la reproduction passe par un mélange du sang. Tu dois savoir que je suis donc très famille, et très maternelle. Certaines mauvaises langues me disent même possessive, mais… Je ne fais ça que par amour.
 -  Pendant longtemps, je détestais Mélinda, avoue Akira. Les parents compliqués, on sait ce que c’est. Mon père était un chasseur de vampires, et, quand il a appris que j’étais une vampire, il m’a renié, et a voulu me tuer. »

Madame Warren vient me caresser la main et je frémis à ce contact. Décidément ces deux-là sont très portées sur les contacts physiques, ce qui n'est pas mon cas. J'ai bien embrassé ma mère avant d'aller à l'école quand j'était toute petite, mais à part serrer la main, ça fait des années que je ne touche plus les gens. Même mes amies n'ont droit qu'à une poignée de main quand on se croise le matin.

« Tu as le droit de continuer à voir tes amies, bien sûr, et elles pourront même dormir dans notre manoir, si tu le souhaites. Tes parents, en revanche… Tu dois bien comprendre que tu as maintenant deux familles, Tsukuda. Et, tôt ou tard, tu feras naturellement un choix. Je ne veux pas te forcer à faire ce choix, juste… Te le dire. »

Elle me lâche la main avant de continuer.

« En tout cas, ce que tu dois savoir, c’est que je t’aime, et que l’argent n’est pas un problème. J’insiste sur ce point, car les humains ont un rapport maladif avec l’argent. Je veux vraiment que tu te sentes bien en notre compagnie, et rassurée. Tu n’es pas une prisonnière, tu es ma fille. »

- Pourquoi me préciser que je ne suis pas prisonnière ? M'étonne-je. Vous avez l'habitude d'enfermer vos enfants ? Ajoute-je d'un ton sceptique.

Mon commentaire semble provoquer une réaction entre ma "mère" et ma "grand-mère". Je sens que je touche un point sensible et je pense qu'elles n'ont pas trop envie d'en parler maintenant.

- J'ai plus ou moins compris que vos situations familiales "humaines" étaient compliquées à toutes les deux... Dis-je précipitemment pour changer de sujet. Heureusement je peux facilement cacher mon état à mes géniteurs pratiquement indéfiniment du moment que je suis les cours normalement. Comme je suis mineure, ils reçoivent directement des copies de mes documents officiels. Donc tant que je ne triche pas sans raison avouable avec le lycée, ça peut passer. Si je prétexte des vacances avec des copines, je peux même faire sauter mon retour chez mes parents cet été. C'est juste pour les fêtes de nouvel ans que ça risque d'être compliqué... C'est un des rares moment où ils tiennent à être en famille. Bon et aussi leurs employeurs ne bossent jamais à cette période de l'année. On va parfois voir ma grand-mère et mon grand-père paternel dans la campagne d'Hiroshima. Ma mère a une sœur mais... Et bien nous n'avons qu'un ans de différence ma tante et moi. Un accident très tardif de mes grands-parents maternels peut avant qu'ils se tuent en voiture. Ma tante vit chez un cousin du côté maternel parce que ma mère ne se sentait pas d'élever elle-même sa petite sœur, je ne la vois pas souvent, à part à noël, mais depuis qu'elle a un téléphone elle m'appelle plus ou moins une fois par mois.

Je marque un temps de pause parce que ma tante est quelqu'un que j'aime beaucoup et je souris inconsciemment en pensant à elle.

- Elle vous plairait bien je pense, dis-je en gloussant. Elle est un peu comme vous. Elle veut que je l'appelle "grande soeur" et veut toujours savoir où j'en suis côté cœur et côté cul. En même temps, mon cousin n'a pas d'enfants, sa femme est stérile, et elle s'ennuie dans la campagne d'Hiroshima. Elle se plaint tout le temps qu'il n'y a rien à y faire, que les garçon ne sont pas intéressants, qu'il n'y a pas assez de boutiques et elle me harcèle depuis qu'elle sait que je vis à Seikusu pour savoir si je ne pourrais l'aider à convaincre ma mère et le cousin à ma mère de la laisser venir habiter avec moi. Sauf que je pense que mes parents n'accepteront jamais parce que ma tante fait un peu la rebelle dans son lycée et ses résultats ne sont déjà pas bon avec le cousin à ma mère et sa femme qui sont obligés de la surveiller pour qu'elle fasse ses devoirs. Bon, elle se plaint surtout qu'elle ne peut pas ramener un garçon à la maison sans avoir l'impression d'être espionnée par sa famille d'adoption. Ce qui est con parce qu'elle m'a dit qu'elle préférait les hommes beaucoup plus âgés qu'elle. Allez savoir pourquoi, j'ai l'impression que son style c'est plus les gentlemen à barbe blanche. Elle a des posters de Sean Connery, vieux hein, pas jeune, et d'autres acteurs un peu âgés partout dans sa chambre comme Robert Redford, Bruce Willis et Harrison Ford.

Je m'interromp quand le maître d'hôtel revient en nous tendant les cartes. Je regarde un peu le contenu. Le premier truc qui me dérange, les prix ne semblent pas affichés. Mais tout ce que je vois à l'air de coûter hyper cher. Des vins français, Des viandes délicates ou rares, des mets exotiques ou plus locaux, mais à mon avis, manger ici une fois a de quoi ruiner un travailleur moyen pour plusieurs mois. Et comme je ne connais rien, je lève la carte devant moi pour me cacher et me tourner vers ma "grande soeur".

- Je pige rien à la carte... Lui souffle-je gênée. Tu peux m'aider à choisir ?
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 04 mai 2016, 12:48:54
Pendant le chemin menant vers leur table, Mélinda avait évidemment vu Tsukuda se ratatiner sur place en retenant sa jupe. De manière ironique, c’était en agissant ainsi qu’elle avait amené, aussi bien Mélinda qu’Akira, à voir sa culotte, en reflet sur le sol, faisant doucement sourire Mélinda. Elle n’en avait néanmoins fait aucune remarque, soucieuse d’éviter de troubler davantage sa petite-fille. Installées autour de la table, Mélinda et Akira s’étaient confiées un peu, sans encore trop rentrer dans les détails, évitant les éléments trop glauques… Comme le fait que le père de Mélinda avait enfermé cette dernière pendant son enfance, la battant et la violant, ou comme le fait que le père d’Akira avait fait d’elle une tueuse de vampires, emmenant Akira massacrer des vampires là où les enfants de son âge se rendaient au parc à jeux.

Tsukuda, outre sa touchante maladresse, s’avéra aussi très bavarde, et leur expliqua qu’elle avait une tante qui n’avait qu’une année de plus qu’elle. Mélinda fronça lentement les sourcils. Les familles humaines… Toujours très compliqué. Les humains se reproduisaient si facilement qu’il devenait difficile de tout suivre. Ce que Mélinda retint, c’est que sa tante aimait le sexe, et l’idée de le faire avec des personnes âgées, à la barbe grisonnante et aux cheveux blancs.

« D’accord… Tu as l’air d’avoir une famille biologique un peu compliquée, ma chérie. »

La précision était d’importance, car, maintenant, Tsukuda avait bel et bien deux familles. Akira, restée silencieuse pendant les explications de sa « fille », se pencha brièvement vers elle.

« Tu sais, si tu veux que ta tante vienne ici, nous pouvons toujours l’héberger au manoir…
 -  Et vérifier ses résultats scolaires, je sais que vous, les Japonais, tenez beaucoup à avoir de bonnes notes. Il y a des femmes qui ont du mal avec leurs études parce qu’elles ne sont pas épanouies dans leur vie sentimentale. Ce que mon expérience m’a appris, c’est qu’il est très important d’avoir une stabilité émotionnelle, et que nos désirs soient globalement satisfaits. C’est… C’est comme la pyramide de Maslow. Si on ne satisfait pas un besoin inférieur, le besoin supérieur ne le sera pas. »

La pyramide de Maslow (http://semioscope.free.fr/IMG/gif/pyramide_maslow.gif), aussi appelé « pyramide des besoins », était un concept élaboré sur une théorie développée par Abraham Maslow dans les années 1940’s, qui vise à hiérarchiser les besoins d’une personne humaine, en les rangeant en cinq catégories. Le concept avait été développé au fil des années, et Maslow avait établi sa pyramide définitive dans les années 1970’s. La pyramide de Maslow avait connu un grand succès, car Maslow y soutenait qu’une personne n’accomplissant pas les besoins les plus primaires étaient incapables d’envisager les autres. Or, parmi les premiers besoins listés par Maslow, il y avait les besoins physiologiques : dormir, manger, faire l’amour…

« Pour t’expliquer ça simplement, Tsukuda, je vais sortir un exemple que tu dois sûrement connaître. Quand tu es à un examen, et que tu as envie d’uriner, deux besoins se heurtent en toi : celui de réussir ton examen, et celui d’uriner. Si tu peux retenir ce besoin physiologique un certain temps, plus le temps passe, et plus il s’impose sur l’autre. Tu as du mal à te concentrer, du mal à réfléchir, car ce besoin grossit et enfle progressivement en toi. »

L’illustration pouvait paraître anecdotique, mais, au moins, elle parlait.

Juste après cela, on leur amena la carte des vins, et Mélinda poursuivit, sans savoir que Tsukuda avait demandé son assistance à Akira :

« Et toi aussi, tu le ressens… Regarde tout à l’heure. Le parquet lustré reflétait l’image de ta culotte, et tu t’es empressée de la cacher, par peur qu’on te voie. Ce faisant, non seulement tu as attiré l’attention sur toi, mais tu as aussi fait passer un besoin primaire devant un autre… Ton envie de protéger ton corps contre la bienséance. »

Fière de sa démonstration, elle lui sourit encore.

« Mais ne t’inquiète pas, c’était plutôt amusant… Et assez attendrissant. »

Akira choisit ce moment pour intervenir à nouveau :

« Théoriquement, nous sommes mineures, donc nous n’avons pas le droit de boire du vin. Tu peux prendre un jus d’orange si tu veux, mais, en réalité, l’établissement nous sert une boisson spéciale, qui devrait sûrement te plaire. Pour l’entrée, hum… Il y a, soit des plats occidentaux, soit des plats traditionnels. Mère opte préférentiellement pour des plats à base de viande rouge, mais je préfère la cuisine nationale. »

De fait, Mélinda commanda, pour l’entrée, une assiette comprenant des wings au poulet, ainsi que des nems, tandis qu’Akira choisit une assiette pour deux traditionnelle, comprenant quelques légumes coupés, des algues, et des petits poissons.

Un autre serveur apporta la bouteille, ainsi que trois verres à pied, et les servit. On aurait dit du vin rouge très carmin, et, pourtant, quand le liquide se déversa dans les verres, les trois vampires sentirent leurs pupilles et leurs narines se dilater lentement, tous leurs sens subitement aiguisés devant ce liquide rouge qui coulait dans les verres.

Du sang !
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le jeudi 05 mai 2016, 12:50:39
« D’accord… Tu as l’air d’avoir une famille biologique un peu compliquée, ma chérie. » Commente Mélinda.

- Parce que chez les vampires c'est jamais compliqué ? Demande-je un peu surprise.

Ma "grande soeur" se penche vers moi pour me faire une proposition.

« Tu sais, si tu veux que ta tante vienne ici, nous pouvons toujours l’héberger au manoir…
 -  Et vérifier ses résultats scolaires, je sais que vous, les Japonais, tenez beaucoup à avoir de bonnes notes. Il y a des femmes qui ont du mal avec leurs études parce qu’elles ne sont pas épanouies dans leur vie sentimentale. Ce que mon expérience m’a appris, c’est qu’il est très important d’avoir une stabilité émotionnelle, et que nos désirs soient globalement satisfaits. C’est… C’est comme la pyramide de Maslow. Si on ne satisfait pas un besoin inférieur, le besoin supérieur ne le sera pas. »

J'ouvre de grands yeux surpris. Faire venir ma tante dans leur manoir ? Mais pourquoi ? Elle va me griller en moins de deux vu sa propension à me coller à chaque fois qu'on se voit.

Mélinda m'explique le principe de sa pyramide de Maslow, ce que je comprends assez aisément, mais je reste assez sceptique à l'idée de mêler ma tante à tout ça. Elle est plus vieille que moi d'un ans, mais elle est aussi beaucoup plus immature. Et puis, elle n'est pas un vampire elle. Et je ne tiens pas particulièrement à la condamner à ce que j'ai souffert.

« Et toi aussi, tu le ressens… Regarde tout à l’heure. Le parquet lustré reflétait l’image de ta culotte, et tu t’es empressée de la cacher, par peur qu’on te voie. Ce faisant, non seulement tu as attiré l’attention sur toi, mais tu as aussi fait passer un besoin primaire devant un autre… Ton envie de protéger ton corps contre la bienséance. » ajoute alors Madame Warren.

Je devient rouge pivoine à cette mention. Elles ont quand même vu ma culotte malgré ma tentative de la cacher...

« Mais ne t’inquiète pas, c’était plutôt amusant… Et assez attendrissant. »

Je relève mon menu et cache ma figure honteuse derrière et serre mes jambes l'une contre l'autre. J'ai envie d'avoir une formule pour disparaître dans le sol. Personne n'a vu mes sous-vêtement depuis ma mère quand j'étais encore trop petite pour m'habiller toute seule. À part ma tante qui farfouille des fois dans mes affaires en me disant que je devrais essayer de me trouver des dessous sexy.

Ma "grande-soeur" se penche alors sur moi.

« Théoriquement, nous sommes mineures, donc nous n’avons pas le droit de boire du vin. Tu peux prendre un jus d’orange si tu veux, mais, en réalité, l’établissement nous sert une boisson spéciale, qui devrait sûrement te plaire. Pour l’entrée, hum… Il y a, soit des plats occidentaux, soit des plats traditionnels. Mère opte préférentiellement pour des plats à base de viande rouge, mais je préfère la cuisine nationale. »

J'hoche la tête derrière mon menu sans parler. J'ai trop honte. Je la laisse commander, je ne connaît pas la cuisine ici.

Le serveur revient ensuite avec une bouteille de vin et je fronce les sourcils. On va vraiment boire de l’alcool ?

Mais dès qu'il ouvre la bouteille, je sens les poils de ma nuque se hérisser alors qu'une odeur enivrante vient chatouiller mes narines. Quand il verse le liquide dans les verres, celui-ci est trop gras et trop épais pour figurer du vin. Et je reconnaît gauchement l'intérêt que je porte à cette vision. C'est la même que quand madame Warren m'a tendu la bouteille en plastique dans mon appartement.

Ho non, c'est pas vrai !

Le serveur nous laisse la bouteille et se retire.

- C'est de la torture... Gémis-je en ne pouvant pas détourner mon regard du verre devant moi.

Je sens l'eau me monter à la bouche comme c'est pas permi, j'ai l'impression que si j'ouvre la bouche un instant de plus, je vais baver d'envie. Je sens mes mains et mes jambes trembler. Mon estomac gronde dans mon ventre comme s'il était vivant et avec une conscience propre. Et il me hurle de me jeter sur ce verre et d'en absorber le contenu immédiatement. Mais mon dégoût est trop fort. C'est du sang ! Merde !

- Ça vous a pas suffit tout-à-l'heure, il fallait que vous en remettiez une couche ? Couine-je du même ton que ferais une souris prise au piège au milieu d'un troupeau de chats affamés.

Je prend ma main droite dans ma main gauche pour essayer de cacher le tremblement, mais mon regard fixe sur le verre doit en dire long. Une partie de moi crève d'envie d'avaler le contenu du verre et la bouteille d'un trait. Une autre partie de moi est à la veille de vomir de dégoût à cette idée.

- Je... Je voudrais... plu... plutôt de l'eau... Dis-je d'une voix chevrotante en sentant que je pâlis un peu et qu'à l'intérieur de moi, une sorte de monstre est en train de hurler de faim et semble lutter pour prendre le contrôle de moi.

Au... Au panier toi ! C'est encore moi qui contrôle !

Mais je sens que je ne pourrais pas le contenir longtemps à ce rythme. Je dois prendre ma figure entre mes mains pour me forcer à détourner la tête de la bouteille et du verre. Et pourtant, j'ai le souffle court comme si je venais de courir un marathon.

Putain, le vampirisme c'est pas le pied !
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le vendredi 06 mai 2016, 00:03:48
Un sourire amusé vint traverser les lèvres de  Mélinda quand elle vit Tsukuda se réfugier à toute allure derrière sa carte de menus. Cette fille était décidément une grande timide, n’ayant, pour l’heure, de Warren que le sang. Elle ressemblait davantage à une Kanjo, une humaine troublée par le sexe, extrêmement timide, et qui peinait encore à comprendre ce qui lui arrivait. C’était aussi pour ça que, toute proportion gardée, Mélinda y allait tranquillement. Une invitation au restaurant, même un restaurant aussi huppé que le Muramaso-jo, c’était un bon moyen d’avancer sereinement. Pour l’heure, Mélinda ne savait pas trop quoi faire. Elle avait peur que, en amenant Tsukuda au manoir, et en lui montrant l’abondance de sexe qui s’y trouvait, Tsukuda n’ait un mouvement de rejet. La vampire savait que, avec les humains, il fallait, au début, avancer lentement, tant ils avaient pour habitude de restreindre et d’enfermer leurs fantasmes et leurs désirs. Tsukuda, visiblement, faisait partie de ces individus qui, à force de vouloir vivre confortablement aux conventions sociales en vigueur, en oubliait leurs vraies passions. Elle était une femme aseptisée, qui pouvait parler des heures de sa famille, jusqu’à évoquer les tantes, les cousins, les arrières-cousins, mais en étant incapable d’aligner trois mots sur eux-mêmes.

*Tout ça ne fait quand même pas très Warren…*

Il allait falloir l’éduquer. Cependant, d’un autre côté, Mélinda avait aussi comme problème qu’un clan vampirique avait cherché à la tuer. Les Nefarius étaient des individus dangereux, et, si jamais ils apprenaient que Mélinda avait une petite-fille, ils s’en prendraient à elle… Et ça, Mélinda ne pourrait guère le supporter. Alors, que faire ? Sacré dilemme ! Mais, en attendant, un délicieux nectar arrivait, et, encore une fois, Tsukuda prouva qu’elle était davantage une Kanjo qu’une Warren.

Cependant, la patience de Mélinda avait aussi ses limites. Tsukuda ne s’en rendait pas forcément compte, mais ses gestes expressifs n’échappaient guère aux autres clients, et c’était bien là une publicité dont Mélinda se passerait bien. Elle siffla donc légèrement entre ses dents, également irritée par le fait que Tsukuda cherche encore à repousser sa nature profonde.

« Ne fais pas un tel cinéma, Tsukuda, tu es une vampire ! C’est comme ça, et pas autrement ! »

Contrariée, Mélinda but un peu de son verre, avalant le sang qui s’offrit à elle. Akira, moins agacée que sa mère, se retourna vers Ayano.

« Elle a raison, tu sais… En un sens. J’étais comme toi, au début, la seule idée de boire du sang me faisait horreur. Mais… C’est notre nature, et je sais que ça peut paraître horrible, au début, mais… Tu sais, les humains ont besoin de manger, de dormir, de respirer… Les vampires ont des capacités supplémentaires par rapport aux humains, mais ont aussi un besoin nutritionnel en plus. Il faut que tu vois ça comme le fait de devoir manger. Est-ce que tu t’offusques quand tu manges de la nourriture en te disant que tu manges la carcasse d’un animal qui a été tué, ou d’une plante qui a été cueillie et épluchée ? C’est dans la nature des choses. De plus, les saignées ne sont pas mortelles. »

À Ashnard, il y avait même des gens qui se faisaient payer pour donner leur sang. Les clans les plus puissants entretenaient des donneurs, qui devaient mener une vie irréprochable, afin d’avoir un sang de très bonne qualité. Akira but à son tour, avant de conclure :

« Tu peux choisir de ne pas boire, Tsukuda, mais, plus tu refuseras, et plus le besoin de boire se fera sentir en toi. C’est comme la pyramide de Maslow… Tu ne penseras plus qu’à ça, et tu en deviendras folle. Et puis… C’est très bon. »

Mélinda se mit à enchaîner, comme pour essayer de remettre la main sur la conversation :

« Je sais que tu ne l’as pas souhaité, Tsukuda, mais tu es maintenant une vampire, et il faut que tu l’acceptes. Toutes les tentatives de remède contre le vampirisme ont échoué, parce que le vampirisme, ce n’est pas une maladie. Ce que tu es, ce n’est pas provisoire, ce n’est pas temporaire, c’est définitif. Tu vois cela comme un fardeau en ce moment, mais, d’ici quelques semaines, crois-moi, tu comprendras à quel point tu es chanceuse, quand tu constateras de quoi tu es capable. »
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le vendredi 06 mai 2016, 23:14:58
« Ne fais pas un tel cinéma, Tsukuda, tu es une vampire ! C’est comme ça, et pas autrement ! » Me sermonne madame Warren.

Je rentre un peu la tête dans les épaules quand elle me gronde. Je veux bien croire qu'elle fait partie de ma deuxième famille maintenant, mais elle a l'air de pas avoir trop de patience pour les nouveaux vampires. Merde, jusqu'à il y a quelques heures je savais même pas que j'avais besoin de sang pour survivre. En plus, j'en ai déjà bu toute une petite bouteille en PET. Je devrais être rassasiée pour un moment non ?

« Elle a raison, tu sais… En un sens. J’étais comme toi, au début, la seule idée de boire du sang me faisait horreur. Mais… C’est notre nature, et je sais que ça peut paraître horrible, au début, mais… Tu sais, les humains ont besoin de manger, de dormir, de respirer… Les vampires ont des capacités supplémentaires par rapport aux humains, mais ont aussi un besoin nutritionnel en plus. Il faut que tu vois ça comme le fait de devoir manger. Est-ce que tu t’offusques quand tu manges de la nourriture en te disant que tu manges la carcasse d’un animal qui a été tué, ou d’une plante qui a été cueillie et épluchée ? C’est dans la nature des choses. De plus, les saignées ne sont pas mortelles. »

- Je veux bien te croire, mais quand on sait le nombre de maladies qui transitent par le sang des gens, ben ça ne donne pas trop-trop envie... C'est limite un coup à choper le VIH ou la syphilis par accident... Me défends-je.

« Tu peux choisir de ne pas boire, Tsukuda, mais, plus tu refuseras, et plus le besoin de boire se fera sentir en toi. C’est comme la pyramide de Maslow… Tu ne penseras plus qu’à ça, et tu en deviendras folle. Et puis… C’est très bon. »

Je tourne mon regard vers le verre d'un air désespérée. Le problème n'est pas là. Le goût est même carrément exquis, contrairement à ce que je croyais. Mais justement, j'aime trop ça, et ça me fait peur.

« Je sais que tu ne l’as pas souhaité, Tsukuda, mais tu es maintenant une vampire, et il faut que tu l’acceptes. Toutes les tentatives de remède contre le vampirisme ont échoué, parce que le vampirisme, ce n’est pas une maladie. Ce que tu es, ce n’est pas provisoire, ce n’est pas temporaire, c’est définitif. Tu vois cela comme un fardeau en ce moment, mais, d’ici quelques semaines, crois-moi, tu comprendras à quel point tu es chanceuse, quand tu constateras de quoi tu es capable. »

- Ben justement, je ne le sais pas encore, alors excusez-moi si je ne comprends pas à côté de quoi je passe... Commente-je.

Mais je décide de faire un effort et prend le verre dans ma main et, après un instant d'hésitation le porte à mes lèvres. J'ai à peine le goût sur la langue que, comme si je perdais le contrôle, je renverse le bras et ma tête et avale le contenu cul-sec. Je rosis encore et repose le verre précipitamment en espérant que l'on ne m'a pas vu boire d'un coup ce que tout le monde doit penser être un verre de vin.

- D'ailleurs, je vous entend parler de manoir depuis tout-à-l'heure, j'ai vu la limousine et je vois que vous ne semblez pas manquer d'argent. On dit souvent les vampires très riches et très puissants dans les livres, mais vous faites quoi dans la vie pour brasser autant de sous ? Vous gérez une entreprise ? Quel genre ? Et où ?

Je ne suis pas nouille au point de croire que le fric pousse sur les arbres. Elles le sortent bien de quelque-part cet argent après-tout.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le samedi 07 mai 2016, 12:35:37
Il est vrai, et Mélinda le réalisa, et le reconnut, qu’elle n’avait pas parlé à Tsukuda de ses nouvelles capacités. Or, cette dernière avait justement mis le nez dedans en expliquant qu’elle avait peur d’attraper une maladie en buvant du sang. Néanmoins, avant de lui répondre, Tsukuda enchaîna sur la fortune de Mélinda, voulant savoir d’où la femme tirait une telle fortune. Ceci amena furtivement Akira et sa mère à se regarder… Dire qu’elle était une esclavagiste amènerait probablement la fragile Tsukuda à la rejeter pour de bon. Sur Terre, l’esclavage était vu comme une abomination, en raison de ses multiples abus, mais aussi en raison du fait que, sur Terre, comme il n’y avait que des humains, on admettait plus facilement que tous les individus soient égaux les uns aux autres. La vampire laissa donc passer quelques secondes, et reprit :

« Pour commencer, en tant que vampire, tu ne crains plus les maladies. Ton sang a été sensiblement renforcé, et les bactéries, les virus, ce genre de choses, ne peuvent plus t’atteindre. Tu peux toujours éternuer, ou être légèrement enrhumée, mais… De manière générale, tu auras toujours une santé de fer. Donc, pour ce qui concerne les maladies transmissibles par le sang… Si tu tombes sur ça, le sang sera juste de mauvaise qualité, comme boire une eau qui n’est pas bonne, mais… Mis à part ça, tu ne crains rien. Plus de grippe, par exemple. »

Mélinda lui sourit.

« Ça, il faut admettre que c’est cool… Mais ne va pas non plus te promener toute nue sous la neige, ma chérie, car nous craignons quand même le froid. »

Dans les faits, la vampire exagérait un peu. Un vampire pouvait tomber malade, mais une maladie humaine était guérie bien plus rapidement, quand elle arrivait, ce qui était toutefois rare. En revanche, il existait aussi des maladies propres aux vampires, mais, fort heureusement, elles étaient, là aussi, très rares.

« Ensuite, tu disposes de capacités légèrement améliorées. Tes sens sont amplifiés, ce qui fait que tu n’auras jamais besoin de porter de lunettes. De même, tu ressens moins la douleur, et tu cicatriseras plus rapidement. Enfin, et surtout, tu comprendras vite que tu disposes d’une nouvelle faculté, qui te permet de sentir le sang des autres. En affinant cette capacité, et en la travaillant, on peut ainsi dissocier et reconnaître les races à travers leur sang. Un vampire a une odeur particulière, qu’un humain n’aura jamais, par exemple. »

En soi, parler d’odeur pour désigner cette sensation était ce qui se rapprochait le plus de ce sixième sens, même si, dans les faits, ce n’était pas, à proprement parler, une odeur. La vampire lui offrait un tableau très prolifique, évitant de parler du plus gros défaut du vampirisme : une stérilisation totale, presque absolue. Mais ça, Mélinda n’en parlait pas encore, car elle ne pensait pas que Tsukuda en était encore à l’âge de vouloir avoir des enfants.

Ne voulant rien lui cacher, elle reprit ensuite :

« Quant à mes revenus… »

Elle se pinça les lèvres. Si elle expliquait à cette femme qu’elle venait d’une autre dimension, Tsukuda se dirait que la vampire avait totalement pété les plombs.

« Hum… Nous en parlerons plus en détail une autre fois. Sache juste que, même si je suis inscrite au lycée Mishima, j’existe depuis plusieurs siècles. Je suis… Je suis l’héritière d’une riche famille de propriétaires terriens, les Warren, mais… Ils ont tout perdu il y a quelques siècles, avant qu’on ne me transforme en vampire. J’ai hérité du peu qu’on a voulu me laisser, et… »

Mélinda se mordilla à nouveau les lèvres, massant l’arrière de son crâne, en réfléchissant.

*Que puis-je bien lui dire pour le moment ? Hum…*

Elle se tut pendant de longues secondes, une petite moue soucieuse venant déformer ses lèvres, puis mordilla ces dernières, avant de reprendre :

« Bon… Mon père était fou, Tsukuda. Moi, je ressemble énormément à ma mère, mais, quand je suis venue au monde, ma mère était très fatiguée, et… Disons que je l’ai tué. En venant au monde. Mon père et mon grand-frère, qui était également très proche de ma mère, n’ont jamais pu me le pardonner, et, comme je lui ressemblais, physiquement, en ayant les mêmes yeux verts qu’elle, ils ont vu en moi un monstre. J’ai vécu ma vie d’humaine dans une prison, Tsukuda, au milieu des autres esclaves et des autres victimes de mon père. Ce sont des ennemis de mon père qui ont fait de moi une vampire, afin que je puisse le chasser. J’ai repris son manoir, et je voulais affranchir les esclaves, mais… Elles ont refusé. Elles disaient qu’elles avaient besoin de moi, d’une femme qui les protègerait contre les autres esclavagistes, qui abuseraient d’elles. Alors, j’ai accepté de les reprendre… Et, grâce à elles, j’ai fondé une entreprise florissante, qui fonctionne encore aujourd’hui, et qui m’apporte une fortune considérable. »

Rien de tout cela n’était faux. Mélinda ne se voyait pas mentir à Tsukuda, mais elle avait logiquement édulcoré certains détails. Et, pour pouvoir aborder le reste, ce fut à son tour de poser une question.

« Dis-moi, Tsukuda… Avant même que nous nous rencontrions, et comme tu vis à Seikusu, est-ce que… Est-ce que tu as déjà entendu parler de… Dé phénomènes étranges ? Inexpliqués ? »

Mélinda prenait des gants.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le mardi 10 mai 2016, 00:22:22
J'hausse très haut les sourcils en apprenant que je suis désormais immunisée aux maladies.

- Wow... Je n'ai plus qu'à résilier mon assurance-maladie... Commente-je songeuse.

« Ça, il faut admettre que c’est cool… Mais ne va pas non plus te promener toute nue sous la neige, ma chérie, car nous craignons quand même le froid. »

Je tourne des Yeux ronds vers ma "grande sœur".

- Tu avais besoin d'utiliser ce genre d'image ? Lui demande-je en rosissant. Je ne vais pas me déshabiller comme ça !

J'écoute ensuite très attentivement Madame Warren m'expliquer pour le coup de sentir le sang, ce qui me permettra de différencier les vampires des humains. J'hoche la tête, très intéressée. Mais ensuite elle aborde un sujet qui a l'air de la déranger beaucoup plus : Ses sous.

Ensuite je dois probablement pâlir un peu à son histoire, je sens des larmes couler sur mes joues à cette histoire et j'ai honte d'avoir posé des questions soudainement.

- Dé... Sniff... Désolée... Je pensais pas que c'était... Sniff... Ce genre d'histoire... M'excuse-je avec humilité. Ça... Ça a dû être tellement dur pour vous... Sniff... Vous avez un sacré courage pour avoir... Sniff... Surmonté tout ça... Moi je crois que ça m'aurais rendue folle...

Je prend un mouchoir dans mon sac et je me mouche dedans pendant que madame Warren me pose une question qui m'étonne un peu.

- Des phénomènes étranges ? Du genre, plus bizarre encore que des vampires qui transforment des lycéennes en pleine rue pendant des affrontements avec d'autres vampires et le fait que le lycée tiens presque autant du lupanar que de l'école ? Souris-je en essuyant mes yeux d'un revers de ma manche.

Je m'arrête quelques secondes pour réfléchir, puis j'hausse les épaules.

- Une fois, j'aurais juré avoir vu une prof se dépêcher de cacher une sorte de queue rouge avec un bout en forme de cœur sous sa jupe, mais je me suis dit que ça devait être mon imagination. Maintenant j'en suis moins sûre. Et il y a cette autre fois où Kanagawa nous a dit avoir aperçu une fille qui courait toute nue dans les bois avec une queue et des oreilles de chat... Bon, je n'ai moi-même rien vu à part un buisson s'agiter, alors j'en ai toujours douté. Mais sinon, les journaux locaux foisonnent d'histoire à dormir debout sur des disparitions inexpliquées et des créatures bizarres qui traineraient la nuit à l'extérieur, mais ça a l'air tellement courant ici, que ça ne semble choquer personne. Dis-je en haussant les épaules. Mais j'imagine qu'une bonne partie de ces histoires sont vraies au final, vu ce que je viens de découvrir...

Je regarde madame Warren et penche la tête de côté, un détail venant titiller mon esprit.

- Par contre vous êtes née il y a pas mal de temps pour qu'il y ait encore de l’esclavage, non ? Ça vous a embêtée quand les abolitionnistes sont passés par là et ont libéré tout le monde ? Ou vous aviez trouvé un moyen de leur rendre leur liberté avant ? Vous habitiez où ? Aux États-Unis avant la guerre de Sécession ? En Amérique du Sud avant que le Portugal et l'Espagne n'acceptent de ratifier les traités sur la liberté individuelle ? Ou même encore plus en arrière ? Sous l'empire romain d'Orient ? Ou dans les provinces Slaves ? Ou même la république Romaine ? Les cités-États Grecques ? Le grand Royaume d'Égypte ?

C'est qu'elle me rend curieuse la mère de ma génitrice.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le mardi 10 mai 2016, 07:24:53
Visiblement, la jeune Tsukuda était bien plus émotive que ce que Mélinda pensait. Son histoire l’émut jusqu’aux larmes. La vampire se servait fréquemment de son passé houleux pour amener les gens à voir en elle autre chose qu’une espèce de monstre qui voulait abuser des autres en les contrôlant et en les asservissant à sa petite personne. Pour cela, la vampire développait ses propres séries d’arguments, et relater son passé était un bon moyen de rassurer les autres, en montrant ainsi sa fragilité, et donc, en un sens, son humanité. Tsukuda laissa passer quelques secondes, et, après avoir signalé qu’elle était effectivement au courant de phénomènes inexpliqués (mais pas d’une dimension parallèle), elle retourna sur le passé de Mélinda. La jeune vampire se mordilla les lèvres, un peu embarrassée. Difficile de reculer ou de noyer le poisson, maintenant, Tsukuda lui demandant de manière très précise ses origines. Impossible de lui mentir, mais, quant à lui dire la vérité... Est-ce que Tsukuda accepterait de la croire ?

*Après tout, elle a bien admis que je puisse être un vampire...* tentait de se rassurer Mélinda.

Il y eut quelques hésitations supplémentaires.

« Je suis née il y a quelques siècles, Tsukuda... Mais, si je te dis vraiment d’où je viens, tu risques de ne pas me croire. »

La propension des humains à refuser ce qui leur semblait irréaliste était forte, même placée dans une situation où ils n’avaient, pourtant, aucune autre option, et où l’hypothèse la plus logique semblait aussi la moins cohérente. Akira choisit ce moment pour faire quelques précisions, en se penchant un peu vers Tsukuda :

« Mon père fait partie d’une longue générations d’individus dont la tâche est de protéger le Japon contre toutes les menaces paranormales. Et, en un sens, on a raison de penser que les vampires ne sont pas vraiment originaires de notre monde.
 -  Ce qu’Akira veut te dire, Tsukuda, c’est que je viens d’une autre dimension. Un monde qui n’est pas la Terre, et qui est relié à ce dernier par le biais d’une série de... De Failles. Ces Failles, dans votre monde, sont concentrés à Seikusu et à la région environnante, mais, chez moi, dans mon monde, elles sont présentes un peu partout.
 -  Ces individus hirsutes dont tu as entendu parler, ce sont probablement des gens de Terra qui ont traversé une Faille par mégarde. »

Ça devait faire sans doute gros à avaler, et la vampire laissa donc passer quelques secondes, tout en observant sa petite-fille.

« Je sais que ça a l’air dingue, mais... Eh bien, je n’ai aucune raison de te mentir. Le monde d’où je viens pourrait volontiers être qualifié, par vos critères, de ‘‘monde enchanté’’. La magie y est bien plus présente, et, même si les humains en constituent l’espèce la plus importante, il en existe d’autres, qui peuplent votre imaginaire : les elfes, les nains, les vampires. Je sais qu’une partie de toi doit me prendre pour une folle furieuse en disant ça, ou pour quelqu’un qui essaie de te faire une farce, mais... Je te montrerai. »

Elle reprit finalement, avec un léger sourire, comme si elle se voulait rassurante :

« Tout ce que tu as besoin de savoir, Tsukuda, c’est que, avec moi pour te protéger, tu ne crains désormais plus rien. »
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le mardi 10 mai 2016, 08:40:34
Je fronce les sourcils quand madame Warren me dit que si elle me dit où elle est née je ne vais pas la croire.

Pourquoi ? Elle a des origines honteuses ? Non... Elle a déjà parlé de ses parents... Ou alors c'étaient des personnes célèbres ? Un roi et une reine connu dans les livres d'histoire ? Ellle a l'air de dire que c'est vraiment très dur à croire...

Ma "grande-sœur" se penche vers moi pour me parler.

« Mon père fait partie d’une longue générations d’individus dont la tâche est de protéger le Japon contre toutes les menaces paranormales. Et, en un sens, on a raison de penser que les vampires ne sont pas vraiment originaires de notre monde.
 -  Ce qu’Akira veut te dire, Tsukuda, c’est que je viens d’une autre dimension. Un monde qui n’est pas la Terre, et qui est relié à ce dernier par le biais d’une série de... De Failles. Ces Failles, dans votre monde, sont concentrés à Seikusu et à la région environnante, mais, chez moi, dans mon monde, elles sont présentes un peu partout.
 -  Ces individus hirsutes dont tu as entendu parler, ce sont probablement des gens de Terra qui ont traversé une Faille par mégarde. »

Mon expression faciale ne change pas. Mais intérieurement j'hésite entre leur rire à la figure ou leur demander si elles me mènent en bateau. Je cligne un peu des yeux et reporte mon attention sur mon assiette pour éviter qu'elles remarquent le scepticisme complet dans mon regard.

« Je sais que ça a l’air dingue, mais... Eh bien, je n’ai aucune raison de te mentir. Le monde d’où je viens pourrait volontiers être qualifié, par vos critères, de ‘‘monde enchanté’’. La magie y est bien plus présente, et, même si les humains en constituent l’espèce la plus importante, il en existe d’autres, qui peuplent votre imaginaire : les elfes, les nains, les vampires. Je sais qu’une partie de toi doit me prendre pour une folle furieuse en disant ça, ou pour quelqu’un qui essaie de te faire une farce, mais... Je te montrerai. »

Je veux bien voir oui... Parce qu'en attendant, je n'aime pas trop l'idée de passer pour une cruche...

« Tout ce que tu as besoin de savoir, Tsukuda, c’est que, avec moi pour te protéger, tu ne crains désormais plus rien. »

- Ça je veux bien le croire... Dis-je avec une inclinaison du buste respectueuse. Pour le reste... Je suis un peu comme saint Thomas... J'ai tendance à ne pas tout croire tant que je n'ai pas tout vu... Désolée d'être un peu méfiante, mais la couleuvre est un peu dure à avaler... Mère... Dis-je en ajoutant son "titre" à la fin pour éviter de la froisser.

Le serveur revient alors avec nos commandes et sert tout le monde en commençant par madame Warren. Le plat qu'a pris Akira est pour deux et je le partage avec elle, garnissant mon assiette sans un mot.

- Itadakimasu, leur souhaite-je en prenant mes baguettes laquées pour commencer à manger.

Le repas se révèle plus que bon. Il est succulent ! J'en ai des tremblements de plaisir sur mon coussin. C'est terriblement bon comme cuisine !

- Je retiens l'adresse ! Même si je doute de pouvoir revenir souvent, souris-je à ma nouvelle famille.

Je me reverse un verre de sang... Que j'essaie de déguster, mais sans grand succès. La chose en moi est si assoiffée à chaque fois que j'ai ce qu'elle veut dans les mains qu'elle me fait descendre mon verre d'une traite. Je suis obligée de m'y prendre à deux mains pour reposer la bouteille et malgré tout, j'ai un petit grondement de rage qui s'échappe d'entre mes lèvres que je camoufle comme je peu en toux.

C'est pas encore ça le contrôle de moi-même.

- Bon, c'est quoi la suite du programme ? Demande-je quand je repose ma serviette. Vous me déposez chez moi et on s'appelle pour se revoir ? Ou je vous recroise au lycée ? Si c'est pas sur votre chemin je peux aussi rentrer en bus. Je me sens bien mieux maintenant que j'ai... Bu...

Même si j'ai de nouveau l'impression d'avoir un peu chaud.

- Vous êtes sûr qu'on craint rien au niveau des maladies au fait ? Parce que depuis que je bois... La même chose que vous... Ben j'ai l'impression d'avoir des poussées de température... Comme si j'avais de la fièvre, mais en moins désagréable.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le mardi 10 mai 2016, 12:53:28
Accepter d’être une vampire était déjà difficile pour Tsukuda, alors, admettre l’existence de réalités parallèles, c’était visiblement trop pour elle. C’était quelque chose que Mélinda pouvait comprendre, et elle n’insista pas outre mesure. Parfois, une démonstration valait les meilleurs discours. Elle était bien décidée à lui montrer de visu cette fameuse Terra, tout en se demandant comment sa petite-fille réagirait en voyant que Mélinda était toujours une esclavagiste. Au moins, les explications de Mélinda avaient réussi à noyer le poisson, car Tsukuda n’en demanda pas plus sur sa profession actuelle.

*Chaque chose en son temps…*

Quand elle disait aux Terriens être une esclavagiste, bien des gens avaient peur, ce que, en réalité, elle pouvait comprendre. Les abus de l’esclavage étaient aussi prononcés sur Terra qu’ils l’avaient jadis été sur Terre. Pour autant, elle n’était pas une idéaliste écervelée. La vampire savait très bien que, sur Terre, malgré l’abolition de l’esclavage, l’exploitation de l’homme par l’homme existait toujours. Il suffisait de regarder les actualités et de se renseigner un peu pour le savoir. Les travailleurs clandestins qui bossaient comme des forçats avec des rémunérations insignifiantes, tous ces Chinois qui travaillaient à la chaîne dans les usines, sans parler de toutes ces régions défavorisées de la Terre où des criminels de guerre et des tyrans locaux exerçaient sur leur population des tyrannies locales n’ayant rien à envier aux pires seigneuries médiévales.

Tout ça, Mélinda devrait forcément l’évoquer avec Tsukuda, mais elle choisissait d’y aller par étapes, ce qui fit que le reste du repas fut plus simple. Elles mangèrent avec appétit, surtout Tsukuda. Les plats proposés au Muramasa-jo étaient de grande qualité, et la viande de bœuf de Kobé n’était pas réputée être l’une des meilleures viandes au monde pour rien. Historiquement, le wagyu était un plat que seul l’Empereur et les daimyo pouvaient avoir, tant il était réputé de qualité. L’usage s’était peu à peu démocratisé, mais le wagyu restait encore un mets luxueux, et marqué par un fort protectionnisme national. Mélinda le dévora avec appétit, ce qui lui donna soif, l’amenant à boire, tout comme Akira.

Boire du sang dans un verre n’était en rien comparable au fait de le prélever directement à la source, mais, sur ce point, Mélinda savait déjà que Tsukuda serait comme sa mère, Akira… Du genre à refuser catégoriquement de le faire. Pendant des mois, il avait fallu acheter des poches de sang pour Akira, avant que sa fille ne se décide finalement à user de ses crocs sur ses amies. Maintenant, Mélinda la laissait même boire à son cou. C’était sa fille, après tout, et elle s’avérait être au moins aussi gourmande qu’elle. Malheureusement pour Tsukuda, la diète sanguine ne serait pour elle, et, vu la manière dont elle engloutit son verre, Mélinda ne put qu’en sourire.

*Oui, tu ne peux déjà plus t’en passer…*

Tsukuda revint alors sur la question des maladies, ce qui fit doucement sourire Mélinda. Oui, elle le sentait… Le fait de boire avait accéléré le pouls de Tsukuda.

« Oh, ma chérie, ce n’est pas une maladie que tu ressens… »

Mélinda se pencha alors un peu vers elle, rehaussant légèrement ses seins.

« Mais, si tu es comme Saint-Thomas, il faudra que je te montre ce que c’est, ma puce… »

Elles avaient fini de manger, et Mélinda avait soigneusement évité de répondre sur ce qu’elles allaient faire. Mélinda régla la note, et, quelques minutes après, les trois filles se retrouvèrent dehors. Tsukuda était néanmoins toujours troublée.

« Marchons un peu pour digérer. Les jardins du château sont magnifiques. »

C’est ainsi que les trois femmes rejoignirent des coins plus discrets. Il y avait de multiples arbres, des buissons, d’élégantes rivières, et, tout en marchant, Mélinda continuait à donner quelques enseignements à sa fille :

« Je te le précise à tout hasard, mais ton organisme fonctionne bien mieux qu’auparavant, maintenant… Notamment au niveau du poids, tes sucs gastriques éliminent bien plus de graisse. »

Mélinda se retourna ensuite vers Tsukuda, et posa ses mains sur ses épaules.

« Maintenant, en ce qui concerne ton trouble… Il faut aussi que je te précise que le sang que tu ingurgites, outre t’être nécessaire, a tendance à rendre euphorique. Je crois que c’est une caractéristique génétique liée aux Warren, car ce n’est pas le cas chez tous les vampires, mais, chez nous, quand on boit un sang délicieux… »

Elle approcha ses lèvres de celles de Tsukuda, et leurs seins vinrent à se frôler, se caressant doucement.

« …On a très souvent envie de sexe. »

Si Tsukuda ne réagissait pas suffisamment vite, Mélinda l’embrasserait…
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le jeudi 12 mai 2016, 01:18:02
D'après madame Warren ce n'est pas une maladie que j'ai. C'est déjà ça. Mais au moment où je m'attendrais à avoir une explication, rien du tout, nada, je me prend le vent du siècle. Elle me dit juste qu'il faudra qu'elle me montre.

Ha ? Les cours commencent ? Songe-je pour moi-même.

je la laisse régler la note. Pour une grand-mère du temps de l'esclavage, elle a plutôt bien compris comment fonctionnent les cartes de crédit. Le temps de ramasser nos affaires et nous sotons. Cette fois j'essaie d'être un peu plus discrète en tirant sur ma jupe pour que les gens ne me matent pas par parquet ciré interposé et je crois m'en tirer plutôt pas mal. Nous sortons tranquillement du restaurant, l'air frai me fait du bien car je sens que j'ai encore un peu chaud.

« Marchons un peu pour digérer. Les jardins du château sont magnifiques. »

J'hausse un sourcil. Moi qui croyait qu'on allait rentrer ou s'éloigner un peu. À moins que je me sois gourée et qu'elle n'ai pas exactement prévu des cours.

- Heu... Si vous voulez... Dis-je dubitative en emboîtant le pas à ma génitrice vampirique qui elle-même suit notre "mère".

La promenade dans le jardin japonais du château est... Un peu spéciale. Je n'ai pas vraiment l'habitude de ce genre de récréation digestive. Alors encore moins avec deux femmes vampires qui se disent respectivement ma mère et ma grand-mère. Mais un début de cours se fait et j'écoute de toute mes oreilles.

« Je te le précise à tout hasard, mais ton organisme fonctionne bien mieux qu’auparavant, maintenant… Notamment au niveau du poids, tes sucs gastriques éliminent bien plus de graisse. »

Je fronce les sourcils en me demandant si c'est une bonne nouvelle. Les seins sont en grande partie constituée de graisses, donc si je les élimines plus, ça veut dire que je suis condamnée à devenir plate ?

Moi qui était fière de ma poitrine... Songe-je en regardant ma silhouette.

J'ai envie de soupirer. C'est vraiment beaucoup de changement l'état de vampire.

Mais Madame Warren se retourne et me pose les mains sur les épaules. Je la regarde d'un air intriguée. Elle a l'air un peu bizarre d'un coup.

« Maintenant, en ce qui concerne ton trouble… Il faut aussi que je te précise que le sang que tu ingurgites, outre t’être nécessaire, a tendance à rendre euphorique. Je crois que c’est une caractéristique génétique liée aux Warren, car ce n’est pas le cas chez tous les vampires, mais, chez nous, quand on boit un sang délicieux… »

Je la sens s'approcher et je rougis en sentant sa poitrine venir se coller à la mienne.

Trop près... Trop près... Songe-je en boucle, très gênée.

Mais mon corps décide au contraire de me chauffer un peu plus. Et Malgré la gêne qui teinte mes joues, j'apprécie le contact. C'est agréable et c'est bien l'une des seules raisons qui fait que je n'ai pas encore pris de distance d'avec madame Warren.

« …On a très souvent envie de sexe. »

Je bug une seconde. En fait, je crois que je ne m'attendais tellement pas à ce que ce soit le mot "sexe" qui sorte dans cette phrase que je ne l'ai tout simplement pas compris et associé avec son sens normal.

Puis je sens les lèvres de madame Warren sur les miennes. Et cette fois je me réveille. Je me dégage brusquement. Si brusquement d'ailleurs que je me projette en arrière sur un bon mètre avec mon bond de surprise et que je m'écrase dos contre le tronc d'un arbre qui craque comme s'il allait casser à mon impact.

- OUAÏEEEE ! VOUS M'AVEZ EMBRASSÉE ! M'exclame-je alors que mon esprit ne parvient pas bien à remettre les choses en place.

Je reste immobile, à tenter de passer la main à l'endroit de mon dos qui est un peu douloureux. En levant les yeux je constate que l'arbre a au moins deux branches cassées. Puis je me tourne vers madame Warren, assez contrariée.

- Qu'est-ce qui vous prend ? On est de la même famille ! Et je ne sais pas d'où vous venez, mais au Japon, les personnes bien élevés ne font pas des bisous sur la bouche à leur famille ! C'est plutôt réservé aux petits copains ou autres petites copines si vous êtes plutôt du genre gay.

Je me tourne vers Akira en me massant les hanches qui ont bien morflé dans ma retraite incontrôlée.

- Elle fait toujours ça, embrasser les gens par surprise ? C'est une coutume de quelle époque ?

Je me redresse péniblement en me tenant le bassin. La vache, j'ai pris bon. Et l'arbre aussi, mais l'arbre n'a pas mal, contrairement à moi.

- Aïe, aïe, aïe... Gromelle-je. Purée, ça fait mal...

Le seul bon point, c'est que le pic de douleur a fait redescendre ma température. Je n'ai plus chaud. Le mauvais point c'est que je sens que je vais marcher bizarrement.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le jeudi 12 mai 2016, 08:05:14
Il ne fallait pas connaître énormément Mélinda pour savoir que, maintenant qu’elle avait deux filles, elle voulait les avoir dans son lit, l’une à sa gauche, et l’autre à sa droite. Tsukuda était très belle, et, si Mélinda avait entendu parler de ses inquiétudes concernant sa poitrine, elle aurait pu la rassurer en lui disant que, sur ce point, elle n’avait guère à rougir. Tsukuda avait déjà une belle poitrine. Rien à voir avec les poitrines très disproportionnées qu’on pouvait parfois trouver, mais, dans le pire des cas, Mélinda lui aurait payé un séjour en clinique privée chez Tekhos, afin d’augmenter la taille de son tour de poitrine... Mais, pour l’heure, ses lèvres se rapprochaient de celles de Tsukuda. Elle sentait le souffle précipité de Tsukuda, son battement sanguin s’exciter, autant d’éléments confirmant la nature exacte de ce « trouble ». Mélinda en sourirait presque...

...Et c’est comme ça qu’elle posa ses lèvres sur celles de Tsukuda. Akira les regarda sans rien dire, anxieuse, visiblement, de savoir si ça allait prendre ou pas. La bouche de Tsukuda était très agréable, et, pendant quelques secondes, elle sentit Tsukuda fondre contre elle... Puis la jeune fille sembla alors avoir un mouvement de reflux, de rejet, et repoussa Mélinda en bondissant en arrière. Ce doux moment se termina donc quand le dos de sa petite-fille heurta un tronc d’arbre.

« Tsukuda ! » s’alarma Akira en se rapprochant d’elle.

Deux branches étaient tombées à droite et à gauche de Tsukuda, et, tandis que sa mère l’aidait à se relever, et lui massait le dos, la jeune fille avoua sa surprise devant ce baiser. S’humectant les lèvres, Mélinda restait silencieuse, l’écoutant parler, avant de hausser les épaules. Tsukuda s’adressa aussi à Akira, qui lui sourit :

« Les vampires sont des gens très tactiles, Tsukuda... Ma pauvre, on t’a dit que tu avais des réflexes améliorés, tu as fait un de ces bonds...
 -  Tu feras une bonne vampire quand tu seras formée. Mais ça n’est pas surprenant, Akira a été formée par un chasseur de vampires, et elle a dû te transmettre certaines de ses compétences. »

Mélinda avait de quoi gloser, en étant entourée de filles qui étaient potentiellement plus fortes qu’elle. Mais bon, c’était aussi ça, l’évolution des générations, le sang s’affinait, s’améliorait, se renforçait. Ce n’était pas, en soi, une mauvaise chose. La vampire reprit rapidement, revenant sur le cœur du sujet :

« L’inceste n’est pas une notion vampirique, c’est même plutôt l’inverse. En tant que tes supérieures, c’est à moi et à Akira de t’apprendre à maîtriser tes instincts vampiriques. Et il s’agira surtout de t’apprendre à mordre, ce qu’on appelle, poétiquement, l’Étreinte. Et, comme tu le constateras, l’Étreinte est quelque chose d’extrêmement sensuelle et érotique. »

La vampire lui sourit alors, en se rapprochant également de Tsukuda, et massa à son tour son dos.

« C’est normal d’avoir peur, Tsukuda, mais... Maintenant que tu es une Warren, il va falloir que tu apprennes à aimer les câlins et les douces attentions. Mais je saurais me montrer patiente. C’est fou comme je fais des filles timides... Je suppose que tu as aussi dû hériter ça de ta mère. »

Akira confirma rapidement cela, avec un sourire sur les lèvres, accompagné d’un bisou sur la joue de Tsukuda :

« Il m’a fallu des mois avant d’accepter de coucher avec ma mère. Je comprends tout à fait que tu puisses trouver cela répugnant de prime abord... Mais, crois-moi, d’ici quelques semaines, ton regard là-dessus aura évolué. »

Une fois qu’elle aurait vu ce que Mélinda faisait vraiment, et ce qui se déroulait dans le manoir... Tout ce qu’il fallait, c’était que la belle Tsukuda morde dans le fruit défendu. Une fois qu’on y avait goûté, on ne pouvait plus s’en passer.

« Alors, ma chérie, que veux-tu faire ? Moi, j’aimerais bien te montrer d’où je viens vraiment... Histoire que tu vois par toi-même que je ne suis pas folle... Mais, d’un autre côté, tu veux peut-être retourner tranquillement chez toi pour réfléchir à tout ça... »

Ce n’était pas prudent avec les Nefarius qui rôdaient encore dans la ville. Toutefois, si Tsukuda choisissait d’opter pour cette solution, il allait de soi que Mélinda ordonnerait sa surveillance.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le vendredi 13 mai 2016, 21:22:53
Je regarde avec méfiance Akira quand elle me dit que les vampires sont très tactiles. Il me semble qu'il y a une nette différence entre être "très tactile" et embrasser quelqu'un sur la bouche. Madame Warren, elle, trouve que je ferais une bonne vampire une fois formée, mentionnant le fait que j'aie potentiellement hérité de quelques traits de ma génitrice.

Super, il va falloir que je surveille mes réflexes... J'espère que je ne vais pas faire exploser les ballons au sport ou détruire les engins de gym par mégarde... Ce serait dur à expliquer...

« L’inceste n’est pas une notion vampirique, c’est même plutôt l’inverse. En tant que tes supérieures, c’est à moi et à Akira de t’apprendre à maîtriser tes instincts vampiriques. Et il s’agira surtout de t’apprendre à mordre, ce qu’on appelle, poétiquement, l’Étreinte. Et, comme tu le constateras, l’Étreinte est quelque chose d’extrêmement sensuelle et érotique. »

Je regarde madame Warren avec stupeur quand elle termine son monologue. Et je suis obligée de retenir un frisson de dégoût quand elle s'approche et qu'elle décide de poser ses mains sur mon dos pour me masser.

« C’est normal d’avoir peur, Tsukuda, mais... Maintenant que tu es une Warren, il va falloir que tu apprennes à aimer les câlins et les douces attentions. Mais je saurais me montrer patiente. C’est fou comme je fais des filles timides... Je suppose que tu as aussi dû hériter ça de ta mère. »

Je sens que je perds peu à peu mes couleurs au fur et à mesure que le sang se retire de mon visage.

« Il m’a fallu des mois avant d’accepter de coucher avec ma mère. Je comprends tout à fait que tu puisses trouver cela répugnant de prime abord... Mais, crois-moi, d’ici quelques semaines, ton regard là-dessus aura évolué. »

Je me sens pas bien... Songe-je en sentant un début de vertige me prendre.

« Alors, ma chérie, que veux-tu faire ? Moi, j’aimerais bien te montrer d’où je viens vraiment... Histoire que tu vois par toi-même que je ne suis pas folle... Mais, d’un autre côté, tu veux peut-être retourner tranquillement chez toi pour réfléchir à tout ça... »

- Je... Je vais vraiment avoir besoin de rentrer chez moi pour réfléchir à tout ça... Réponds-je en m'éloignant un peu de ma nouvelle famille. Il y a... beaucoup de choses à... Digérer... Je vais avoir besoin de temps...

Je sens que je provoque de la déception et que mes regards trahissent le très puissant trouble qu'elles ont fait naître en moi avec leurs sous-entendu sexuels... Mais je n'ai encore aucune expérience dans ce domaine moi. Alors découvrir ça avec des gens qui sont supposé être ma nouvelle famille... Qui plus est des filles, je ne me sens pas prête pour ça. Il faut que je prenne du recul. Que je réfléchisse au calme.

Nous retournons à la voiture, mais cette fois je préfère m'écarter des contacts physiques d'avec madame Warren et ma génitrice vampirique. Je n'ai plus qu'une hâte, qu'on me dépose chez moi et qu'on me laisse tranquille un moment. Demain j'irais à l'école et je suivrais les cours. J'utiliserais la gym pour réfléchir.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le samedi 14 mai 2016, 11:50:10
Visiblement, les explications de Mélinda, destinées à rassurer Tsukuda, avaient eu tout l’effet inverse. Diable, les méthodes « soft », ce n’était pas pour elle ! En temps normal, face à une jeune femme comme ça, Mélinda aurait déjà été un peu plus brutale, dans le sens où, après le baiser, elle aurait continué, en pariant sur le fait que, tôt ou tard, ce commencement de plaisir qu’elle avait ressenti chez Tsukuda aurait fini par croître. Mais là, ce n’était pas une simple future esclave, c’était sa petite-fille. Alors, forcément, elle nécessitait des égards particuliers, et une réflexion différente Tsukuda semblait pâlir au fur et à mesure qu’Akira et Mélinda se forçaient à lui expliquer qu’il n’y avait rien de mal à se faire l’amour entre vampires. Au lieu d’être emballée, Tsukuda, d’une voix blanche, comme si elle venait de tomber malade, invoqua le fait qu’elle souhaitait rentrer chez elle.

Il y eut un battement de quelques secondes, puis Mélinda haussa les épaules.

« Comme tu veux… »

Éduquer Akira avait été très difficile. En toute logique, il n’y avait aucune raison pour que ce ne soit pas pareil avec Tsukuda. On pouvait voir ça comme un trait de famille inhérent aux Warren. Quoi qu’il en soit, les trois femmes retournèrent vers la belle voiture de Mélinda, qui retourna donc vers le quartier de Tsukuda… Tsukuda, qui s’avéra plus refermée et plus isolée.

Pendant de nombreuses minutes, un silence pesant régna dans l’habitacle. Personne ne savait visiblement comment aborder les choses, comment convaincre Tsukuda qu’elles ne lui voulaient aucun mal, et que Mélinda voulait juste son bonheur.

« Tu vas avoir besoin de sang, finit par dire Mélinda, après avoir regardé le paysage par la vitre de la portière. J’enverrais l’une de mes… Amies… Te l’apporter ce soir. Rassure-toi, ce sera dans une bouteille, mais il faudra que tu le boives. »

Au début, on pouvait se contenter de bouteilles, de poches de sang, de trucs comme ça… Mais, plus le temps passerait, et plus la faim serait forte, et, avec elle, viendrait les instincts prédateurs du vampire. Au bout d’un moment, on ne pouvait tout simplement plus se contenter de ces petits trucs, il fallait directement prélever à la source. Akira avait mis des mois pour le comprendre… Si Mélinda devait attendre autant avec Tsukuda, elle était prête à le faire.

*Peut-être ai-je précipité les choses avec elle…*

C’était possible, oui… Pourtant, Mélinda avait l’habitude de gérer les lycéennes, mais… Le fait qu’elle soit sa petite-fille l’avait sûrement déstabilisé. En dire trop, maintenant, serait contre-productif, et la vampire se contenta donc de sortir une petite carte de visite de ses affaires, et la tendit à Tsukuda.

« Tiens… Ce sont mes coordonnées. Mon numéro de téléphone, mon adresse mail, etc… Si jamais tu as besoin de quelque chose, n’importe quoi, n’hésite pas à m’appeler. »

Mélinda ne la laisserait sûrement pas tomber. Les liens du sang étaient sacrés, plus que tout autre lien. La voiture finit, elle, par rejoindre l’immeuble de Tsukuda, et s’arrêta devant. Akira intervint alors :

« Je sais que tout ça te perturbe, Tsukuda, mais… Je veux que tu saches qu’on sera toujours là pour toi, d’accord ? »

Tsukuda finit par partir, et, tandis que la voiture démarrait, les deux vampires se regardèrent.

« Bon… Ça n’aura pas été un échec complet.
 -  Tu t’attendais à quoi ? C’est une Warren, maintenant, elle est aussi butée que toi…
 -  Oh, mais je suis prête à attendre des mois qu’elle se rapproche de nous, Akira. Les vampires connaissent l’art de la patience. Cependant, avec les Nefarius qui rôdent… »

Mélinda se mordilla les lèvres.

« J’ai chargé Bran de veiller sur elle. Si les Nefarius tentent de l’attaquer afin de faire pression sur moi, il sera là pour la protéger. »

Bran, le grand-frère de Mélinda, était un guerrier particulièrement efficace, formé par Mélinda pour être un puissant vampire. En lui, Mélinda avait la plus grande des confiances.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le mercredi 18 mai 2016, 11:45:25
On me ramène à la maison heureusement. J'ai eu peur pendant un moment qu'en voyant mon manque d’enthousiasme, elles décident de me ramener chez elles et de m'y retenir de force en attendant de me forcer à reconnaître ma "nouvelle nature". Avant d'arriver, Madame Warren reprend la parole.

« Tu vas avoir besoin de sang. J’enverrais l’une de mes… Amies… Te l’apporter ce soir. Rassure-toi, ce sera dans une bouteille, mais il faudra que tu le boives. »

- Très bien... Acquiesce-je.

Elle me tend ensuite une carte que je prend avec suspicion.

« Tiens… Ce sont mes coordonnées. Mon numéro de téléphone, mon adresse mail, etc… Si jamais tu as besoin de quelque chose, n’importe quoi, n’hésite pas à m’appeler. »

Je regarde la carte en question, elle a l'air très complète. Je la range dans mon sac pour ne pas la perde.

- J'y songerais si mon état vient à changer, promets-je sans grande conviction.

Puis, finalement arrivée dans le parking, je descend de la voiture et m'incline pour saluer mes hôtesses qui m'ont quand même offert le restaurant.

- Arigato Kosaimas

« Je sais que tout ça te perturbe, Tsukuda, mais… Je veux que tu saches qu’on sera toujours là pour toi, d’accord ? »

- J'espère ne pas en abuser... Commente-je.

Je me retourne ensuite pour rentrer chez moi. Sitôt la porte refermée sur mon petit appartement tout simple, j'ai presque l'impression que tout ceci n'a été qu'un mauvais rêve. Mais le désordre et Luffy qui miaule devant la poubelle où j'ai jet les restes de la bouteille de sang, sans doute parce qu'il aimerait bien en avoir aussi, me rappellent que je ne suis plus ce que j'étais quelques jours plus tôt. Comme il n'est pas encore trop tard et que je vais beaucoup mieux, je range et je fais de l'ordre. Ça me permet aussi de me changer les idées. Une fois que tout est rangé, je descend mes habits à la laverie pour faire une lessive imprévue, mais de toute façon, je connais le planning par cœur et le vieux monsieur qui a la laverie ce jours-ci est réglé comme une montre Suisse et fais toujours tout en début d'après-midi, donc tout est libre quand je mets tout mon barda dans les machines et que je lance le cycle.

Ma lessive en route, je remonte pour m'attaquer à mes devoirs en retard. Heureusement, j'avais déjà de l'avance sur le planning, alors je n'ai pas grand-chose à rattraper au final. Ce qui me libère du temps pour mettre à sécher mes affaires et passer une partie de la soirée et de la nuit à jouer sur mon PC. De toute façon, mon certificat médical couvre encore demain toute la journée. Je ne vois pas de raison d'aller me coucher tôt. Je vais prendre une petite journée de pure flemme. Je n'ai plus fait ça depuis la maternelle, alors ça ne va pas me tuer.

Je me couche au final assez tard après m'être douchée et mise en pyjama, mais mes draps et mes habits sont propres et mon appartement est rangé. Pour un peu, on pourrait croire qu'il ne s'y est jamais rien passé. Je joue encore un peu avec Luffy au lit. Il me reconnaît toujours et il m'accepte bien, ce qui me fait chaud au cœur. C'est la seule créature vivante qui partage ce logement avec moi depuis mon emménagement. Pour finir il se met sur son coussin pour dormir et je fais de même.

Je sais que je rêve beaucoup au cours de la nuit, mais tout est mélangé dans ma tête au réveil, de telle sorte que je ne parviens pas à isoler quelque-chose de particulier... Hormis un certain nombre d'images plutôt osées... Et pour couronner le sommet de la gêne, mon pantalon de pyjama est sur mes genoux sous mes draps. Et les draps en question sont un peu humides... Je comprends vite que je me suis caressée dans mon sommeil, ce qui est la première fois que ça m'arrive.

Maudit sang à la noix ! Il est en train de me faire virer nympho ! Songe-je en sentant ma colère monter.

J'ai dormi plutôt longtemps. La matinée est déjà bien avancée. Pour autant, je ne suis pas bien sûre de ce que je dois faire. Je devrais aller à l'hôpital pour me faire réexaminer, histoire que je sois déclarée apte aux cours. Après avoir fait un brin de toilette, je m'habille en enfilant mes fringues de moto et je sors avec mon casque sous le bras. Le trajet jusqu'à l’hôpital se passe plutôt bien, mais j'ai l'impression que tout est plus lent, malgré que mon compteur de vitesse m'indique souvent que je dépasse les limites autorisées sans trop m'en rendre compte. Ça m'agace tout autant que je me doute que c'est à cause de ma nouvelle condition. réflexes améliorés et tout ça...

La consultation est vraiment expédiée, à la fois parce que le médecin voit que je vais bien et parce que je ne veux pas faire une boulette lors d'un examen. Je repars avec un papier qui certifie mon bon état physique. Profitant que je suis déjà dehors, je fais quelques courses pour remplir le frigo et je prends des douceurs pour chaton. Puis je rentre chez moi, je range mes courses, vide dans ma poubelle tout ce qui est périmé, passé de date ou dont j'ai des doutes après ma période de "maladie" prolongée. Je veux bien croire avoir d'un coup un estomac de rhinocéros, mais je préfère ne pas tenter le diable. J'en profite aussi pour changer le miroir de ma salle de bain, faire un peu d'ordre là aussi au passage. Bref, je m'arrête de faire du ménage en début d'après-midi... Essentiellement parce qu'il n'y a plus rien à faire. Je fais quelques révisions, mais sans guère d'entrain. J'essaie de me changer les idées en regardant quelques animes sur mon ordinateur ou en jouant à un jeu ou deux. Mais cette histoire revient continuellement sur le devant de mes pensées. Et avec elle les propos troublants de madame Warren et de ma créatrice. Les trucs sur le sang et le sexe.

Ça m'horripile d'avoir soudain l'impression que mon esprit est celle d'un vieux pervers, parce que dès que j'y pense, je me surprends à essayer d'imaginer mes camarades, filles comme garçons, sans leurs vêtements. Même madame Warren et Akira, ce qui me donne envie de mourir de honte. Comment suis-je supposée me concentrer si dès qu'une vague implication sexuelle passe dans mes animes ou mes jeux, je me met à avoir ce genre de pensées ? Surtout qu'il y en a partout de ces sous-entendus à la noix !

Peut-être en prenant des jeux pour huit ans et moins...

Un peu désespérée, je fini par me payer un jeu d'aventure pour apprendre sur une plate-forme en ligne. C'est plus calme et j'ai moins de pensées aléatoires...

MAIS QU'EST-CE QUE C'EST CHIANT !

En milieu d'après-midi, Kanagawa et Kiriyama passent me voir. Kiriyama a repéré un nouveau garçon beau gosse au lycée et insiste pour que je jette un coup d’œil aux photos qu'elle a prise avec son portable quand le mec en question sortait de la piscine pendant le cours de sport de la matinée. C'est vrai qu'il est mignon, mais je préfère éviter de m'attarder sur la photo. Kanagawa me demande de l'appeler vers les 21:00 parce qu'elle passe le début de soirée avec son copain et qu'elle veut une excuse pour le planter et aller passer la nuit avec sa copine. Il faut que je me fasse passer pour sa mère et que je la gronde en lui disant qu'elle n'a pas la permission de minuit.

- Un de ces quatre tu vas te faire griller. En plus, ta mère et moi n'avons pas du tout la même voix. Dis-je à Kanagawa.

- On s'en fout, aucun des deux n'a rencontré ma mère. De toute façon, elle me tuerait si elle savait que je vois une fille pour coucher avec, elle ne supporte pas les homos.

- Et si un jour un des deux voit ton téléphone sonner ? Ils verront le numéro et le nom de Tsukuda, non ? Demande Kiriyama en sirotant son berlingot de jus de pommes.

- Pas de risques, j'ai enregistré ma mère sous son prénom, et Tsukuda sous "maman". Nous précise Kanagawa avec un clin d’œil.

- Avoir une fille qui a mon âge, c'est zarb quand même... Commente-je pour rigoler tout en me faisant une petite idée de ce que doit ressenti ma génitrice.

- Ouais, tu n'imagine pas tout le bordel pour obtenir ton matos génétique dans le ventre de ta mère pour inséminer la mère porteuse de ta gamine, rebondit Kiriyama sur ma blague.

- Ho mais je l'aime tellement ma "maman" ! S'exclame alors Kanagawa en se jetant sur moi pour me faire un câlin-surprise.

- Hé ! Relâche-moi, fille indigne ! M'exclame-je en sentant malgré tout mes joues s'empourprer rapidement.

- Hoooooo ! Regarde, elle rougit ! C'est trop choux !

- Tu sais Tsuku, si une fois tu as envie de faire un câlin un peu plus osé... Je suis toujours disponible pour toi... Me dit langoureusement Kanagawa ce qui a pour effet de me donner l'impression de me caraméliser sur place.

- Stop, la plaisanterie n'est plus drôle... Me plains-je en sentant malgré moi un four qui se lance dans mon bas-ventre.

Kanagawa me relâche, elle s'excuse dans la foulée. Elle aime bien me taquiner quand elle voit que ça me gêne. Kiriyama joue un moment avec Luffy dans la cuisine pendant que Kanagawa m'explique pour les devoirs. D'ailleurs Kiriyama sort de là avec un air perplexe.

- Dit, tu as changé de régime dernièrement ? Me demande-t-elle d'un air un peu empruntée.

- Hein ? Heu... Non pourquoi ?

- Ben, ton frigo est bourré de boeuf d'un coup. Tu prépare une grillade ?

Je reste muette, je n'avais pas pensé à ce détail. Mais c'est vrai que j'ai un peu fait le plein de viande saignante. Moi qui d'habitude prône les légumes et le tofu pour la ligne et ne mange plutôt que du poulet ou du poisson en petites quantités.

- Ce n'est rien. C'est pour se remettre de nos nuits torrides ! S'exclame Kanagawa en gloussant.

- Kanaaaaa !!! M'exclame-je avant de lui lancer un coussin à la tête qui la sonne à moitié.

Il y a une petite bataille de coussins, mais le rendez-vous du Kanagawa avec son petit copain vient l'interrompre très vite. Mes deux amies se sauvent, même si j'ai l'impression que Kiriyama est un peu distante d'un coup.

Plus tard, en fin d'après-midi, quelqu'un sonne à la porte. Je vais ouvrir pour découvrir que la personne est envoyée par madame Warren.

- Ho... Heu... Entrez... Dis-je en m'écartant de la porte pour la laisser passer.

Je la laisse passer dans mon hall et retirer ses chaussures. Je la laisse aller dans ma chambre qui fait aussi office de salon et la laisse prendre ses aises.

- Hem... Enchantée... Je m'appelle Tsukuda Kanjo... À qui ais-je l'honneur ? Dis-je en faisant une petite courbette polie. Est-ce que... Vous savez pourquoi... Vous êtes là ? Demande-je timidement.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le jeudi 19 mai 2016, 18:25:41
En connaissant Mélinda, il pouvait être surprenant de la voir abandonner si facilement, alors même qu’elle avait fait mouche à plusieurs endroits. Tsukuda avait définitivement aimé son baiser, et, si Mélinda avait insisté, elle était presque sûre que la jeune fille aurait fini par apprécier Pour autant, la vampire l’avait laissé seule, retournant chez elle… Mais c’était effectivement mal connaître Mélinda que de croire qu’elle abandonnerait si facilement. En réalité, la vampire avait un autre plan. Elle sentait bien que Tsukuda, maintenant qu’elle avait son sang, pourrait se montrer butée et têtue, et elle avait donc développé une autre stratégie… Plus pernicieuse, et probablement bien plus efficace.

Sa journée se déroula donc relativement tranquillement. Là où Tsukuda luttait contre ses pulsions sexuelles, Mélinda, elle, les avouait pleinement, et, dans son manoir, elle coucha à plusieurs reprises, notamment avec sa fille, avant de passer la nuit au harem. Une nuit très chaude, comme on s’y attendait, vu qu’elle le passa avec sa femme, et, le jour d’après, elle resta au harem, administrant ce dernier, ainsi que son clan. Le sexe faisait partie omniprésente de la vie de la vampire, et, pendant ce temps, Bran surveillait silencieusement Tsukuda. Fort heureusement, les Nefarius semblaient avoir déserté Seikusu, octroyant ainsi à la petite-fille de Mélinda l’occasion d’aller voir le médecin, faire des courses, et recevoir des amies. Une journée plutôt normal, si on oblitère le fait qu’elle n’était plus une humaine normale, et que la soif de sang allait se faire à nouveau ressentir.

Ce fut finalement en début d’une soirée qu’une obscure silhouette, semblant tout droit sorti d’un polar des années 20’s, sonna à son appartement. Une silhouette drapée dans long manteau sombre, avec un gros chapeau, dissimulant presque toutes ses formes. Bran, bien entendu, reconnut instantanément cette silhouette.

« Coucou ! Merci de m’accepter chez toi ! » glissa une voix fluette et douce en entrant.

La femme s’avança jusqu’à la chambre de Tsukuda, et ôta alors son long manteau et son chapeau, révélant sous ces lourds vêtements, une robe noire terriblement sensuelle. Tournant le dos à Tsukuda, la femme lui offrait en effet le spectacle d’une robe sensuelle hérissée de lacets dans le dos, se terminant par un insolent lacet à hauteur des fesses, retenu par un nœud papillon à cet emplacement. Juste au-dessus de sa croupe, une queue caudale tourbillonnait en l’air, définitivement plantée dans sa peau, de telle sorte qu’il était impossible de penser à un accessoire. Elle portait enfin de beaux cheveux rouges bifs, avec de longues sur la tête, des collants blancs terminés par des talons, et de longs gants noirs avec un peu de fourrure aux extrémités.

Comme si elle était laz définition même d’une certaine sensualité vulgaire, la femme se retourna à nouveau, et s’assit sur le rebord du lit, en croisant très élégamment ses jambes, ses intenses yeux verts venant croiser ceux de Tsukuda, tandis qu’un léger sourire bienveillant venait éclairer ses lèvres. Sur le devant, sa robe se dotait d’un surprenant décolleté, permettant de voir la partie inférieure de ses seins, seins lourds et épais, qui avaient l’air bien serrés dans cette robe.

« C’est mignon chez toi ! » complimenta la femme.

Elle lui présenta ensuite son nom, tandis que, de son corps, un parfum très agréable, sensuel et érotique, se dégageait.

La jeune femme s’appelait Edessa (http://img98.xooimage.com/files/2/b/4/edessa-4265072.jpg), et s’empressa de se présenter plus en détail.

« J’ai été abandonnée à la naissance. Je soupçonne que l’un de mes parents était un riche noble, et ma femme une prostituée, et qu’il n’était pas très bon que sa paternité soit reconnue.  Quoi qu’il en soit, Mélinda m’a recueillie dans un orphelinat, et m’a élevé comme si j’étais sa fille. Ce qui fait que, même si je n’ai pas votre sang, je me considère malgré tout comme une Warren… Non-officielle. À ce titre, je suis ravie de voir que notre famille s’agrandit, même si les circonstances ne sont pas très favorables… »

Un nouveau sourire enchanteur éclaira ensuite les lèvres d’Edessa, qui se tut soudain en sentant des poils caresser sa cheville.

« Hu ? »

Baissant la tête, son visage s’illumina en voyant un petit chat qui, attire par elle, se frottait contre ses jambes.

« Oooooohh ! Il est troooop mignon !! »

Et hop ! Sans plus attendre, les mains d’Edessa se saisirent de Luffy, et elle le posa sur ses cuisses, le caressant d’une main, faisant rapidement ronronner le chat.

« Maîtresse m’a dit que tu avais un chat… C’est Luffy, c’est ça ? Il est trop mignon, j’adore les chats ! »

Edessa continua à le caresser encore un peu, et finit par le pousser, le soulevant pour l’installer sur le lit, puis se redressa à son tour.

« Bon… Alors ! Que je n’oublie pas pourquoi je suis venue, ma chérie… Parce que, oui, je sais très bien pourquoi Maîtresse m’a demandé de venir. »

La jeune succube se pencha vers le manteau, et le souleva avec ses mains, tandis que sa queue caudale se déplaça d’elle-même, s’enfouissant dans l’une des poches intérieures du manteau, s’enroulant autour d’une bouteille, avant de la faire sortir. La poche intérieure était très grande, et Edessa récupéra ensuite la bouteille, contenant un liquide carmin à l’intérieur.

« Il faut la mettre au frais. »

Edessa se dirigea alors vers le réfrigérateur, et l’ouvrit, en se penchant vers l’avant, donnant ainsi une très belle vue sur ses fesses.

« Oh… Et ben, tu es comme Maîtresse, toi, tu aimes la viande ! »

Elle lui sourit à nouveau, avant d’avoir une nouvelle idée.

« Mais… Euh… Tu veux peut-être en boire tout de suite, non ? Je te rassure, c’est un sang de très bonne qualité. Maîtresse en boit beaucoup ! »

Sciemment, Edessa taisait son origine. En effet, le sang contenu dans cette bouteille venait de ses propres veines. C’était le sang d’Edessa, et il était hautement aphrodisiaque. Et, comme le sexe était chez elle très naturel, elle enchaîna rapidement :

« Par contre, j’ai senti l’odeur de mouille sur ton lit… Tu pensais à Maîtresse ? »
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le dimanche 22 mai 2016, 16:39:52
Je découvre une personne emmitouflée des pieds à la tête, comme si elle voulait pas qu'on puisse donner une autre description que l'adjectif "louche", avec un grand imper et un chapeau. Par contre la voix est toute fluette, celle d'une femme, et enjouée.

Il ne lui manque plus qu'une grosse étiquette "je suis là incognito" si quelqu'un en doute encore... Songe-je en espérant que les voisins n'ont pas remarqué le passage d'une personne pareille

« Coucou ! Merci de m’accepter chez toi ! »

Je regarde la personne entrer puis retirer son imper et son chapeau. Et je deviens toute rouge ! C'est une... Fille ? Quelque-chose d'approchant on dirait... Sauf que les cornes... Et c'est quoi ça ? Une queue ? Avec une robe qui... Heu... Non, ce n'est pas juste une invitation au viol. Je crois que même nue elle aurait l'air moins provocante... Si je devais donner mon avis sur sa garde-robe, je dirais que soit elle est péripatéticienne, soit elle va tourner un film X après être passée chez moi et elle ne voulait pas avoir à se changer en arrivant sur place.

Kami-sama, j'ai même l'impression qu'elle n'a pas de dessous !

Je me dépêche de fermer la porte. Il ne faut pas que les voisins voient ça ! On voudrait écraser au nez du monde qu'il y a d'autres créatures qu'on ne s'y prendrais pas autrement.

Je remarque à peine le compliment sur mon intérieur et que Luffy semble l'intéresser. Je le regarde avec des yeux médusés. Comment peut-on se promener comme ça ? Ça dépasse tout ce que je pouvais imaginer de logique. On ne peut pas s'habiller comme ça et prétendre être saine d'esprit, si ? Bon d'un autre côté, vu les cornes, les cheveux et la queue... C'est peut-être normal pour... Sa quoi ? Son espèce ?

Elle me raconte un peu son histoire. Elle parle de riche noble et de prostituée, d'abandon dans un orphelinat où madame Warren l'aurait trouvée, récupérée puis élevée... Et qu'elle se considère "non-officielle" de la famille.

Elle remarque mon chaton quand il se frotte contre elle... C'est vrai qu'elle a un drôle de parfum... Pas désagréable du tout d'ailleurs, mais étrange... Et qui me donne un peu chaud il me semble...

M... Zut ! Si en plus du sang le parfum des gens s'y met aussi...

Elle câline mon chaton tout en faisant des commentaires avant de se souvenir pourquoi elle est là, de ramasser sa veste et d'en sortir une bouteille. Mon regard se fixe sur le contenant et surtout, sur son contenu. En détourner les yeux est un effort qui me fait presque gémir. J'ai pourtant bu le soir d'avant.

Mon invitée veut aller la mettre au frais, et fais des commentaires sur son contenu. Et puis elle se ravise pour me proposer d'en boire directement avant de la mettre au frais.

Je secoue violemment la tête à cette idée. Après les explications d'Akira et de Madame Warren au sujet du sang, je préfère en boire quand il n'y a personne aux alentours.

- Non, désolée. Mais vu ce que le sang me fait, je préfère attendre d'être toute seule... Histoire qu'il n'y aie pas "d'accidents", vous comprenez ?

« Par contre, j’ai senti l’odeur de mouille sur ton lit… Tu pensais à Maîtresse ? »

Un détail heurte mes oreilles à plusieurs reprise... Le mot "maîtresse" qui revient tout le temps. Et au-delà de la question très embarrassante, je finis par froncer les sourcils.

- Heu... Déjà, c'est privé... Rougis-je. Et quand bien-même songerais-je à quelqu'un en particulier dans ces conditions-là, je ne vois pas qui est ta "maîtresse", même si je crois avoir une vague idée... Tu as quel âge exactement ? Et est-ce que tu sais que l'esclavage a été aboli ?

Je la regarde fixement dans les yeux, pour ne pas regarder ailleurs, et attends impatiemment sa réponse.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le dimanche 22 mai 2016, 19:10:53
Il était difficile de cacher des choses à Edessa, qui avait clairement senti l’odeur, très excitante, de la mouille. La belle succube sourit donc, en constatant que Tsukuda ne voulait surtout pas boire avec elle. Tandis que la succube marchait, elle pouvait sentir Luffy la suivre, et s’assit sur une chaise, récupérant à nouveau le petit chat, qu’elle tint encore entre ses bras. Entre les mains de la gracieuse succube, on ne pouvait que se sentir bien, après tout. Tsukuda, elle, était surtout intriguée par le fait qu’elle appelle Mélinda « Maîtresse », ce qui ne put que faire sourire l’intéressée.

« Eh bien... Je dirais que ça dépend de la manière dont tu définis l’esclavage, ma chérie. Là d’où je viens, c’est légal. Maîtresse a dû t’en parler, non ? Nous venons d’Ashnard. Sur notre planète, l’esclavage est toujours légal. Mais ça l’est aussi sur le vôtre... Ça n’en porte pas le nom, voilà tout, mais, du peu que je sais de la Terre, le travail forcé existe encore partout. »

Edessa était une prostituée, c’était indéniable. Elle aimait le sexe à outrance, mais, pour autant, elle était loin d’être bête. Elle avait fait un long voyage pour perfectionner ses pouvoirs, un pèlerinage magique, et elle avait appris beaucoup de choses, sur la magie, certes, mais aussi, de manière générale, sur la culture.

« L’esclavage, pour moi, c’est une situation dans laquelle une personne profite d’une autre pour l’exploiter. Partant de là, l’esclavage recoupe bien des situations. On peut même dire que l’impôt est une forme d’esclavage. Ta planète continue à exploiter des enfants, ou à faire travailler quantité de gens pour un salaire de misère, en les exploitant indûment. Les ouvriers chinois, les clandestins qui travaillent comme des forçats par peur que leur employeur ne les dénonce... Toutes les zones de non-droit dans les régions les plus pauvres du monde. Tu sais, ce n’est pas parce qu’une loi décrète l’abolition de l’esclavage que l’esclavage est réellement aboli. »

Tout en parlant, la succube jouait un peu avec Luffy, puis finit par le relâcher, en se redressant à nouveau.

« Au-delà de ça, la question que tu dois te poser, Tsukuda, c’est... Qu’est-ce que tu veux réellement ? Être libre ? La liberté absolue, tu sais, ça signifie être autonome, indépendant, n’avoir aucune attache. Tu ne peux pas être libre si tu es amoureuse, par exemple. Moi, je suis une esclave, j’ai renoncé à ma liberté pour le bonheur, le bonheur d’être inséré au sein d’une famille qui m’aime, et de contribuer à quelque chose qui me dépasse. J’ai beau être une esclave, je me sens beaucoup plus utile à ma société que tous ceux qui ne font rien. »

La succube se déplaça encore un peu. On lui avait dit que Tsukuda était une femme têtue, tenant en ce sens beaucoup de Mélinda. Elle aurait peut-être du mal à comprendre les propos d’Edessa, mais cette dernière s’exprimait avec sincérité. Elle résistait à l’envie de la caresser. Tsukuda était trop belle quand elle rougissait comme ça.

« Tu comprends ? Enfin... Pour te répondre, j’ai... Environ 22 ans. Je suis très jeune, pour une succube ! Et... En revanche, tu devras boire la bouteille en ma présence, je dois m’assurer que tu réagiras bien à ce sang ! »

Edessa ne résista guère, et s’approcha de Tsukuda, venant doucement caresser l’une de ses joues, avec sa peau douce et chaude.

« Rassure-toi, je suis de très bonne compagnie, et j’ai dégagé toute ma soirée pour toi. Tu as des jeux vidéos, d’ailleurs ? J’adore y jouer ! »
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le lundi 23 mai 2016, 10:06:04
La fille... Edessa... M'annonce de but en blanc qu'elle vient de l'autre monde que Madame Warren a mentionné la dernière fois. Bon, vu les particularités anatomiques, ça fait assez sens en fait... Le truc où je suis beaucoup plus choquée c'est d'apprendre que l'esclavage est encore légal chez elle. Par contre, elle me sidère complètement en affirmant que l'esclavage est aussi légal sur Terre.

- Hé ! Mais pas du tout... Commence-je avant d'écouter ce qu'elle me dit.

Dès lors, je suis bien forcée de me taire parce que, c'est malheureux, mais elle a raison... Du moins, dans sa définition de l'esclavage. Et la mention sur le travail des enfants et les travailleurs pauvre me fait un peu honte.

- Oui... Mais bon... On a fait un pas en avant dans le sens de ne plus rendre légal la détention d'être humain au même titre que des objets ou des animaux... Me défends-je. Au moins, si on chope quelqu'un dans un coin où la loi est appliquée, il est puni...

Edessa relâche ensuite mon chat pour me faire sa définition de la liberté aussi. Et de démolir à grand coups de masse mon idée de la liberté tout en mettant le doigt sur plusieurs détails qui font réfléchir. Elle termine en me disant qu'elle a 22 ans. Moi qui pensait qu'elle avait peut-être un siècle ou deux et qu'elle venait d'une période où justement l'esclavage était encore pratiqué couramment sur Terre...

« Et... En revanche, tu devras boire la bouteille en ma présence, je dois m’assurer que tu réagiras bien à ce sang ! »

Là en revanche j'ouvre de grands yeux.

- Pardon ? Pourquoi ? Tous les sangs ne sont pas compatible avec mon nouvel estomac ? M'étonne-je.

Elle s'approche de moi et j'ai un mouvement de recul quand elle pose sa main sur ma joue. Elle a l'air très gentille d'accords, mais ses habits et ses manière me dérangent beaucoup. J'ai l'impression qu'elle se tient prête à me sauter dessus, et pas au sens innocent du terme. Je suis prête à parier qu'en tirant sur trois ou quatre nœuds, sa robe sera par-terre. Dans le genre déshabillage rapide, j'ai rarement vu plus explicite.... En fait, je n'ai jamais vu plus explicite.

« Rassure-toi, je suis de très bonne compagnie, et j’ai dégagé toute ma soirée pour toi. Tu as des jeux vidéos, d’ailleurs ? J’adore y jouer ! »

- J'en ai... Mais je n'ai qu'un PC... Et il n'est pas exactement prévu pour y jouer à plusieurs...

Je me mords doucement la lèvre pour réfléchir. Avec elle aussi proche de moi ça s'avère difficile. Elle veut que je teste le sang de la bouteille. Pourquoi ? Je ne sais pas. Mais vu l'effet qu'à eu le sang sur moi jusque-là, je n'ai pas du tout envie d'être surprise avec mes instincts qui prennent le dessus.

- Écoutez, c'est assez gênant à admettre, mais boire me rend... Toute chose... Dis-je en sentant mes joues se caraméliser. Et comme je suis vierge... Je ne veux pas perdre les pédales et regretter après de m'être laissée aller... Alors, je vous propose de goûter un peu et ensuite vous pourrez partir si tout vas bien, okay ? Je ne suis pas exactement équipée pour recevoir du monde chez moi... En fait, en-dehors des heures où les gens rentrent chez eux, je ne reçoit jamais personne... Je n'ai même pas un futon pour vous faire dormir si vous avez des soucis pour rentrer et j'ai école demain pour couronner le tout... Je suis supposée me coucher tôt...

Je crois que j'ai un peu fait le tour de mes excuses pour avoir la paix pour boire mon sang tranquille.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le lundi 23 mai 2016, 12:54:34
Avec Edessa, les débats philosophiques avaient tendance à ne pas s’écourter. Des idées, la succube en avait, mais elle se laissait très facilement distraire. Du point de vue de la longévité exceptionnelle des succubes, Edessa était encore un enfant, et, en tant que tel, le sexe était encore lourdement imprégné en elle. Hors-de-question de se lancer dans un débat philosophique face à elle, elle avait des désirs beaucoup plus simples, et beaucoup plus matérialistes. En l’occurrence, la succube était proche de Tsukuda, ce qui ne manqua pas de troubler cette dernière. La petite-fille de Maîtresse était visiblement bien nerveuse, et, devant la proximité d’Edessa, se mit rapidement à paniquer, en lui balançant toute une série d’arguments pour la faire fuir. Tout ce qu’Edessa retint, c’est qu’elle était vierge, ce qui ne manqua pas de la faire sourire.

Pour seule réponse immédiate, la succube embrassa Tsukuda sur le front, un doux baiser, et s’écarta un petit peu.

« Mais moi, si tu te laisses aller, ça ne me dérangera pas, Tsukuda… Bien au contraire ! Tu es tendue comme une corde de violon ! Je ne suis pas une ange, je suis une succube. C’est mon rôle, d’amener les gens à… À se lâcher, à se détendre ! Tu crois vraiment pouvoir me choquer, ma choupette ? Moi ?! »

Tout en souriant et en ironisant, Edessa s’assit sur une chaise, à côté de la jeune femme, croisant encore les jambes. Elle enchaîna très rapidement, en souriant encore.

« Rassure-toi, je te réveillerai à l’heure pour ton école demain… Si je reste ici, bien entendu. Et, quant à ta virginité, ne t’en fais pas, Maîtresse m’a interdit de te la prendre. Alors, tu vois ? Tu ne risques rien ! »

Évidemment, Edessa était bien placée pour savoir qu’on pouvait faire, sexuellement, bien des choses, sans pour autant ôter à une personne sa virginité… Mais ça, elle gardait cette information pour elle. Tsukuda était nerveuse, elle avait peur, et ça, Edessa le ressentait aussi. Diable, que ces Japonais pouvaient parfois se montrer craintifs et nerveux ! C’était d’autant plus difficile à comprendre que Tsukuda vivait seule, seule chez elle…. À Mishima, en plus ! Qu’une telle beauté soit encore vierge, c’était peu croyable, et doucereusement excitant.

La succube se redressa à nouveau, ayant bien du mal à rester en place, et marcha un peu, pour s’asseoir sur la table, à côté de Tsukuda. Elle avait récupéré la bouteille de sang, et la fit lentement tourner entre ses doigts, puis esquissa un léger sourire complice, avant de retirer le bouchon, tendant le goulot vers Tsukuda. Le sang d’Edessa dégageait une odeur aphrodisiaque, surtout pour une vampire, et elle lui sourit.

« Je sers les Warren, Tsukuda, je te sers. Tu peux craindre tout dans ce monde, sauf moi, car je suis ta plus proche alliée et servante. Mais il faut que tu boives, tout ton corps le réclame… »

La tentation était là, pile sous le nez de la femme.

*Allez, bois !*
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le lundi 23 mai 2016, 14:29:23
De simplement stressée, je passe complètement sur la défensive. Plus la discussion avance, plus j'ai l'impression d'être une toute petite souris devant un immense chat d'humeur trop joueuse. Et je ne suis pas sûre d'apprécier cette impression. Déjà parce que mon interlocutrice n'a rien compris à mon idée. Ce n'est pas pour elle que j'ai peur. Vu comme elle est habillée ça crève les yeux qu'elle se tient tout à fait prête à voir mes pulsions ressurgir. C'est moi que je veux préserver. Ne pas foncer sur ma première expérience sexuelle à cause d'un liquide qui agit sur moi comme une drogue.

Et pourtant, elle balaie mes arguments les uns après les autres, l'air sûre d'elle, provocante et tentatrice... Une succube... Ben elle ne démérite pas du peu que je connais de la légende de ces créatures mythologiques ! Il y a de quoi rendre fou n'importe quel mec, je suis presque sûre que si j'étais un garçon, j'aurais déjà cédé. Mais je suis une fille ! Et elle... Est de sexe féminin aussi de ce que je peux en juger.

- Écoute... Ce n'est pas juste une question de me lâcher ou quoi... Tu es une... Fille... Et moi aussi... Ça ne se fait pas... À moins d'en être vraiment sûre, mais je ne sais pas du toute si j'en ai envie ! Et puis, depuis quand madame Warren décide de ma virginité ou pas ? C'est ma décision !

Je la regarde, s'asseoir, se relever, me tourner autour comme une sorte de charognard super-sexy. Elle finit par aller rependre la bouteille et l'ouvrir devant moi. Rien que l'odeur me fait frissonner et je sens comme des griffes qui me saisissent aux tripes, très proche de l'entrejambe.

Kamis-sama aidez-moi... Cette odeur... Elle est en train de me faire perdre la tête... J'ai... J'ai envie de... NON !

Je ne peux plus détacher mon regard de la bouteille. Je n'en vois plus que le goulot et son contenu. Ce fluide rouge et vital... Je dégluti... J'ai soif... Si soif... Comme un robot, je m'avance, hypnotisée. Un pas... Deux... Je lève le bras... Je tremble... C'est de la nervosité... De l'anticipation aussi... Je vais avoir ce si bon goût sur la langue... Je vais avaler ce liquide... Ce... Sang...

Je sens littéralement la bête en moi s'éveiller et mugir, même si ce ne sont que les gargouillement de mon estomac. J'ai les mains moites, le cœur qui bat la chamade. Pourtant, l'animal est là, comme une créature qui se tapirait dans mon ombre. Dans les recoins les plus sombres de mon esprit. Une sorte de monstre nourrit de toutes mes angoisses, mais aussi de toutes mes envies refoulées et étranglées au fond de moi. J'ai l'impression de la sentir poser la main sur mon épaule et j'ai un frisson qui me descend le long de la colonne vertébrale. Elle me pousse, elle me tire. Elle me hurle dans la tête, comme les gémissements d'un ouragan que je veux boire le contenu de cette bouteille. Que je veux la boire jusqu'à la lie. N'en laisser aucune trace.

Et puis un élément incongru apparaît : Luffy. Mon chaton qui bondit du rebord du plan de travail où il s'était perché pour se rattraper sur les genoux d'Edessa puis se dresser sur ses pattes arrière en posant ses pattes avant sur le bras de la succube. Il renifle la bouteille en se léchant souvent le nez et les babines.

« Miouh ? » Fait-il en tournant son regard de chaton vers Edessa avant de tenter d'une patte d'agripper le goulot de la bouteille.

Je sens une colère sourde monter, le même genre que quand Luffy trouve le moyen de me piquer ma bouffe au lien de la sienne, mais en dix fois pire. Je prend soudain la bouteille des mains d'Edessa et souffle en direction de mon chaton.

- NON ! DU BALAIS CE N'EST PAS POUR TOI ! M'exclame-je en faisant fuir de terreur mon chat qui bondit par-dessus l'épaule d'Edessa et déguerpi sous mon lit sans demander son reste.

L'interlude a au moins eu le mérite de me faire réfléchir un peu plus loin que "soif". Je rassemble le peux d'esprits qu'il me reste en ayant la bouteille dans ma main.

- Vous avez... Une drôle de définition de la servitude, en me soumettant à une tentation suffisamment fort pour me faire presque perdre les pédales... Fais-je remarquer.

Je regarde la bouteille à nouveau. J'ai posé ma main sur le goulot pour éviter que Luffy n'en boive, ce qui en limite un peu les effluves.

- Ce sang... N'est pas juste tentateur comme les autres... Il est d'une tentation obscène... Un peu comme vous... Réfléchis-je à haute voix.

Je tente de calmer ma respiration, pour le moment, je suis plutôt haletante.

- Vous pouvez remercier Luffy, un peu plus, et je ne suis pas sûre que ce soit à la bouteille que j'aurais bu... Commente-je. Quoique je commence à me douter d'où sort le contenu... Vous avez une odeur très similaire...

Je lui montre la bouteille, plus agacée que gênée maintenant.

- Il va se passer quoi exactement quand j'aurais bu ? Les autres fois, madame Warren n'a rien dit mais à part avoir un peu chaud dans des endroits gênants, il n'y avait rien eu d'aussi violent que depuis que j'ai senti le contenu de ce flacon. J'ai le sentiment que comme ce n'est pas du sang humain, il y a un truc en plus, je me goure ? Demande-je.

C'est dur de m'empêcher de boire, mais pour le moment, je maîtrise. Merci mon Luffy, et encore désolé pour toi...
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le lundi 23 mai 2016, 19:23:16
Tsukuda était comme fascinée par ce sang. Edessa s’y était attendue. De base, une succube avait un sang délicieux, mais elle, en plus, elle effectuait de nombreuses saignées pour entretenir la qualité de son sang. Historiquement, une saignée avait toujours eu pour but de purger l’organisme en évacuant le mauvais sang, et, si sa fonction médicamenteuse était battue en brèche, la saignée restait encore fréquemment utilisée par les vampires. C’était un moyen de purifier le sang d’une personne en vidant son organisme, et en insufflant un sang plus pur, plus frais. Rien n’était trop beau pour sa Maîtresse, et Edessa avait donc mené des opérations chirurgicales visant à pratiquer des saignées. Il en résultait un sang de qualité supérieure, et Tsukuda était comme fascinée par ce dernier. Hélas, cette fascination fut un peu plus forte que prévue, et, quand Luffy se rapprocha, Tsukuda laissa parler sa colère, faisant fuir son petit chat, et mettant fin à ce délicieux moment, surprenant Edessa.

La succube était une femme très douce et très gentille, aussi gentille que perverse. Elle se flattait de ne jamais crier, sauf quand on la prenait fort, mais, pour le reste, elle pouvait se montrer très pédagogue, et très patiente. Posant sa main sur le goulot de la bouteille, Tsukuda tenta encore, en vain, de retarder l’échéance, en demandant un complément d’informations.

*Elle est déjà capable d’identifier mon sang ? C’est plutôt impressionnant…*

Edessa reprit alors, en lui souriant :

« Pour commencer, personne ne décide de ta virginité, Tsukuda. C’est à toi, et c’est justement ce que Maîtresse souhaite. Elle veut la protéger, elle ne veut pas que tu la gaspilles sur un coup de tête. »

Edessa éloigna alors la bouteille, et la posa à côté d’elle.

« Ensuite… Le fait que je sois une fille ne veut rien dire. Tu vis au 21ème siècle, Tsukuda. Je sais que le Japon est plutôt arriéré sur ce point, mais… Une relation homosexuelle n’est pas maléfique ! Enfin, on ne peut tout de même pas penser ça, de nos jours ! »

La succube soupira. Elle avait vu ça en de nombreux endroits. L’intolérance, la cruauté… Sur Terra, il existait de nombreux endroits reculés où le fanatisme religieux s’était imposé, et où on persécutait les gens différents de soi, qu’ils soient homosexuels, ou disposent de longues oreilles pointues. Edessa soupira encore, tâchant de se calmer.

« Donc, tu crois n’être pas attirée par les filles, c’est ça ? Ma foi, c’est possible… Mais, le seul moyen de le vérifier, c’est de boire cette bouteille. Tu as vu juste, Tsukada. Maîtresse a voulu t’offrir un sang de très grande qualité, et c’est le mien. Le sang d’une succube. Je ne vais pas te mentir, il est aphrodisiaque… Mais, puisque tu es hétérosexuelle, tu ne devrais rien ressentir pour moi, n’est-ce pas ? »

Edessa la narguait un peu, jouant avec elle, en la provoquant doucement.

« Et puis, tu dois boire ! Tu as vu comment tu t’es emportée contre ce pauvre Luffy ? Plus tu refuseras de boire, et plus tu deviendras agressive, nerveuse, violente… Et, plus la soif te tiraillera, et plus tu verras en ce brave Luffy autre chose qu’un animal d’accompagnement, car tu te focaliseras sur son battement cardiaque, sur la circulation de sang… Et je refuse qu’on fasse du mal à un chat ! »

L’air résolu, elle lui brandit à nouveau la bouteille.

« Alors, bois ! »
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le mercredi 25 mai 2016, 14:07:36
Au moins j’obtiens des réponses. C'est déjà ça. Donc, madame Warren a donné cette consigne pour que je ne fasse pas de bêtises une fois que j'aurais bu. Je ne sais toujours pas si je dois en être vexée ou bien être reconnaissante. J'ai quand même cette impression qu'on essaie de décider à ma place qui ne me plaît pas. Je préfère aussi rester silencieuse quand cette... "Succube"... Commence à me faire la moral sur mon avis rétrograde sur l’homosexualité.

Je ne suis pas vraiment contre... L'une de mes meilleures amie est bi... C'est juste que je suis gênée...

Gênée par quoi ? Si je veux être honnête, tout simplement par l'idée de ne pas être aussi hétéro que je le pensais... Ça fait un moment que ça me travaille, depuis que je suis entrée dans ce lycée en fait. J'ai rarement vu autant de couples lesbiens de toute ma vie, et là, dans les classes de mishima, il y en a presque deux en moyenne par classe, quand ce ne sont pas des trucs plus sordides comme des bandes de copines qui à l’occasion se font des orgies. Il paraît même qu'il y a un club qui n'est dédié qu'à ça, mais ce ne sont que des rumeurs.

Ensuite, elle retourne mon argumentation contre moi. Je dois avouer que je ne m'y attendais pas. Elle me provoque alors ouvertement sur le thème de ma sexualité, argumentant que si je suis aussi hétéro que je le prétends, alors le sang dans la bouteille n'y changera rien. Même si elle ajoute à la fin que, comme il vient d'elle, il est aphrodisiaque.

Je sens que je viens de me faire avoir...

Maintenant plus que jamais je suis convaincue que je ne dois pas boire en sa présence. Ça ne fait pas un plis pour moi que si je bois un truc qui va modifier mes besoins charnels, je ne ferais pas trop la différence au moment de me soulager. J'ouvre la bouche pour refuser et la faire sortir de chez moi, mais elle m'achève avec son dernier argument.

Elle a raison... La seule autre créature vivante ici avec moi, c'est mon chaton. Et j'ai déjà ressenti cette douleur, cette souffrance. Cette impression que le seul désire qui me restait était d'attaquer mon chaton pour planter mes canines dans son petit corps et m'abreuver de lui. Et rien que l'image me donne envie de pleurer. Pas mon chaton. Pas lui, il n'a rien fait...

Elle me tends à nouveau la bouteille, l'air bien décidée.

« Alors, bois ! »

Je la regarde, la prend...

Pourquoi je fais ça pour un chat...

La réponse est simple, à part lui, j'ai toujours eu l'impression d'être une chose secondaire dans ma famille. Des fois, je me demande si mes parents m'ont jamais considérée mieux que comme un animal de compagnie un peu envahissant et coûteux.

- Je vais me souvenir de ce que je vais faire quand j'aurais fini de boire ? M'encquiers-je en sentant la bête dans mon esprit s'éveiller à nouveau au contact du flacon. Il n'y a pas de pertes de mémoire associée à la consommation de ce genre de... d'aphrodisiaque ? Demande-je en butant sur ce mot que je n'ai pas l'habitude de prononcer.

Edessa me dit que non, je me souviendrais de tout... Je vais donc devoir vivre avec ce qui arrivera cette nuit.

- Okay...

Je prend une grande inspiration et ferme les yeux, comme si j'allais prendre un médicament au goût particulièrement infâme. Puis je porte le flacon à mes lèvres et renverse la tête en arrière.

Sitôt les premières gouttes sur ma langue, sitôt la texture contre mon palais, l'animal prend le dessus. Et comme je le soupçonnais, je bois tout cul-sec. Une fois qu'elle a commencé à boire, la bête ne veut plus s'arrêter. Heureusement que c'est un flacon, sinon elle voudrais sans doute boire jusqu'à la dernière goutte des veines de celui qui donne. Je reprend difficlement mon souffle quand enfin les dernières gouttent glissent dans ma gorge. Je tousse un peu, j'ai bu trop vite.

Je reste immobile. La bête est un peu moins affamée, même si je ne pense pas que le terme "repue" serait juste. J'attends la suite avec nervosité.

Mais il ne se passe rien. Je reste trois bonne minutes immobile, sans rien dire ou faire, mais je ne sens rien de particulier.

- Heu... Ça a un effet retardé ? Demande-je après cinq minutes de grand vide dans la conversation qui pousse même Luffy à revenir jeter un coup d’œil timide à la cuisine.

- Miouh ?

Peut-être qu'il faut le temps que je le métabolise ? Mais du coup, ça prendrait combien de temps ?

- C'est quoi normalement les symptômes ?
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 25 mai 2016, 18:35:34
La petite-fille de Maîtresse avait beau tourné autour du pot, Edessa avait épuisé tous ses arguments, ne lui laissant plus aucune autre option. Il était tout simplement impensable que la succube revienne voir Maîtresse, et lui dise que Tsukuda n’avait pas bu, mais lui avait « promis » de boire. Non, il fallait qu’Edessa la regarde boire ! Elle ne mentait pas en parlant des dangereux effets secondaires liés au manque de sang. Pour les vampires, c’était crucial. En contrepartie de leurs facultés exceptionnelles, leur sang s’atténuait très rapidement. C’était quelque chose de biologique ; l’organisme des vampires annihilait trop rapidement le taux de globules rouges dans le corps, et il fallait donc renouveler le stock. C’était aussi ce qui permettait aux vampires de ne pas grossir, par ailleurs.

Quoi qu’il en soit, Tsukuda, après quelques hésitations, finit par tremper ses lèvres… Puis but l’intégralité de la liqueur. Le sang d’Edessa déversa dans sa gorge, et la succube l’observa avec une lueur ravie dans les yeux. Tsukuda but l’intégralité de la bouteille en quelques instants, des gorgées pleines et bien remplies, avant de déposer la bouteille, se sentant clairement requinquée, pimpante et pleine d’énergie… Mais sans plus.

Edessa fut aussi troublée qu’elle en voyant que Tsukuda ne semblait ressentir… Rien de plus qu’une heureuse excitation sanguine, comme après avoir mangé un bon repas. Elle posa un doigt sur ses lèvres, signe qu’elle réfléchissait, et papillonna des yeux à plusieurs reprises, avant de se déplacer un peu. Edessa tourna en fait autour d’elle, fronçant les sourcils.

« Hmmm… Tu ressens rien, t’es sûre ? Aucune démangeaison, aucune… Chaleur ? »

Rien de bien significatif, en tout cas, la gêne de Tsukuda semblant plus résulter du comportement d’Edessa, à fureter autour d’elle, que de bouleversements internes qui seraient liés à cette prise de sang.

« Et ben ça, alors ! Maîtresse a toujours envie de me faire l’amour quand elle prend mon sang. C’en serait presque frustrant ! »

Elle posa ses poings sur sa hanche, en l’observant, puis réfléchit encore.

« Soit ton organisme a développé des anticorps très efficaces, ce qui est loin d’être impossible, soit tu es… Totalement hétérosexuelle ! »

Une autre possibilité, mais qu’Edessa se refusait même à envisager tant elle était glauque, était de considérer que Tsukuda soit… Frigide ! Mais, ça, Edessa ne pouvait admettre. Elle ne pouvait accepter qu’une personne puisse être incapable de ressentir le désir sexuel, tant c’était horrible à envisager. Mais, en l’occurrence, elle devait admettre que c’était troublant. Troublant qu’il ne se passe rien.

Edessa prit alors son courage à deux mains, et enchaîna :

« Tu… Tu ne ressens vraiment rien en me voyant ? Je veux dire… En-dehors de la gêne naturelle. Il n’y a vraiment rien chez moi qui te fasse envie ? Tu n’as pas envie de te blottir contre moi, de caresser mon corps, d’utiliser mes seins comme oreiller ? »

La succube papillonnait des yeux à plusieurs reprises, comme autant de moyens d’exprimer sa surprise… Et même, sa déception, en un sens.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le mercredi 25 mai 2016, 22:21:24
Je suis la créature de madame Warren du regard pendant qu'elle tourne autour de moi. J'avais déjà un chaton curieux à la maison, mais maintenant j'ai l'impression d'en avoir un deuxième. Bon, qui fait ma taille et qui m'agite une paire de cornes et une queue fourchue sous le nez.

« Hmmm… Tu ressens rien, t’es sûre ? Aucune démangeaison, aucune… Chaleur ? »

- Non... Réponds-je en secouant la tête.

« Et ben ça, alors ! Maîtresse a toujours envie de me faire l’amour quand elle prend mon sang. C’en serait presque frustrant ! »

Je la regarde sans trop oser dire que je suis bien contente pour ma part.

« Soit ton organisme a développé des anticorps très efficaces, ce qui est loin d’être impossible, soit tu es… Totalement hétérosexuelle ! »

J'hausse les épaules, même si j'ai l'impression d'être un peu déçue. Moi qui me pensait ouverte à la possibilité de laisser potentiellement une fille entre dans ma vie aussi bien qu'un garçon, si c'est le cas, et bien je suis moins ouverte que je pensais.

« Tu… Tu ne ressens vraiment rien en me voyant ? Je veux dire… En-dehors de la gêne naturelle. Il n’y a vraiment rien chez moi qui te fasse envie ? Tu n’as pas envie de te blottir contre moi, de caresser mon corps, d’utiliser mes seins comme oreiller ? »

- Heu... Dis-je en rosissant. Pas spécialement pourqu...

Je suis interrompue par un hoquet. Et surtout parce que d'un coup j'ai l'impression d'avoir pris un coup en pleine tête. Mais pas externe, plutôt interne. Je me tétanise soudain alors qu'une douleur sourde commence à irradier de ma poitrine vers le reste de mon corps, tendant les muscles comme si j'étais prise de crampes.

- Hoouuuuu... Gémis-je en tentant de bouger mes membres crispés et tendus comme des cordes d'arcs. J'ai mal...

J'ai l'impression que mon cœur est en train d’exploser. Il se met à battre à un rythme dément et commence à me faire mal. J'ai l'impression que mes pommettes, mes joues, mon front, ma poitrine et mon ventre sont en train de me chauffer comme s'ils allaient me brûler. Je sens même la chaleur descendre entre mes cuisses et je finis par tomber à genoux. en me tenant mon bassin. Et je sens un liquide qui coule entre mes cuisses directement dans ma culotte.

Non ! Ne me dites-pas que je viens de me faire dessus ! Songe-je en plongeant mes mains entre mes cuisses.

Mais à l’odeur qui s'en élève, je comprends vite que ce n'est pas de l'urine. Que c'est un liquide bien plus gênant qui coule dans mon sous-vêtement comme si on avait ouvert un robinet.

- Finalement ça fonctionne... Couine-je en sentant plein de fourmillements commencer à parcourir mon corps. J'ai chaud... Trop chaud...

Je lève les yeux et croise ceux de mon interlocutrice. Je reste figée, comme si je la voyais pour la première fois. Elle a de si beau yeux... De si belles formes... En plus, elle a l'air si gentille...

Pourquoi je n'avais pas remarqué ça avant ?

J'ai l'impression de sentir son odeur qui envahi mes narines en plus de celle sécrétée par mon intimité. Et comme hypnotisée, quand elle se penche sur moi, je ne sais pas ce qui m'arrive, mais je lâche ma jupe pour poser mes mains sur ses joues et l'attirer à moi pour l'embrasser. Je pose mes lèvres contre les siennes, mais je ne sais pas embrasser, alors je me contente de donner des bisous sur ses lèvres.

- Désolée... M'excuse-je après quelques baisers. Je ne contrôle pas trop ce que je fais...

Je vais pour recommencer à l'embrasser mais je m'interromps brièvement. Je finis par me mordre la lèvre avec l'un de mes crocs. Et je récupère un peu mes esprits.

- Vous êtes folles... Soupire-je. Ça me chauffe tellement en bas... Et ça me démange aussi... Partout... Haaaaa... Bordel... J'ai l'impression d'être si vide en bas... Comment vous pouvez filer un truc aussi puissant à une néophyte comme moi... Merde ! Termine-je en reprenant les lèvres d'Edessa, tentant de me redresser pour me coller contre elle et l'attirer à moi en même temps.

Kamis-sama, qu'est-ce que j'ai envie !
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le jeudi 26 mai 2016, 01:56:12
On pouvait presque sentir la panique dans la voix d’Edessa. Personne ne lui avait encore fait ce coup-là ! Et Dieu sait qu’elle en avait joué, de ses aphrodisiaques. Sur des femmes mariées, enceintes, follement amoureuses, et, bien entendu, sur des religieuses, des nonnes... Le fait est que nul n’avait pu totalement lui résister, même si certaines avaient été plus tenaces que d’autres. Et là, allait-elle essuyer son premier virulent échec ? Edessa avait beau être une esclave, elle restait, fondamentalement, une succube, et était donc très fière de plaire, de corrompre, sexuellement parlant, ceux et celles qui lui tombaient sous le nez.

Le temps sembla donc se suspendre, puis, soudain, Tsukuda se mit à tanguer. Surprise, Edessa sentit alors un gros poids se diluer dans son estomac.

*Lust soit louée, ça a marché ! J’ai eu peur, pendant un moment...*

Les anticorps de Tsukuda avaient dû retarder l’effet de l’aphrodisiaque... C’était bien la première fois qu’Edessa voyait ça, mais, visiblement, la bombe à retardement explosa joyeusement, car, en quelques secondes, Tsukuda changea intégralement. Elle en mouilla même sa culotte... Mais était-ce si surprenant ? Elle était une vraie néophyte, tant sexuellement que d’un point de vue purement vampirique. Or, ce qu’Edessa lui avait offert était à la fois un sang de très bonne qualité, mais aussi un aphrodisiaque plutôt puissant, puisqu’il reposait sur son sang. La succube avait vraiment voulu mettre toutes les chances de son côté, et... Eh bien, ça avait marché.

Les seins de Tsukuda se tendirent, tout son corps se mit à frémir, et l’inquiétude d’Edessa laissa place à une féroce excitation, tandis que sa queue caudale se redressa dans son dos. Elle ne ressentait aucune gêne à l’idée d’avoir drogué Tsukuda, mais elle savait aussi qu’elle allait devoir respecter leur pacte. Et, fort heureusement, s’il y avait bien une chose que les démons détestaient faire, c’était manquer à leur parole. Il n’y avait rien de pire que le mensonge, et c’était pour ça qu’un démon, en soi, ne mentait jamais... Mais on pouvait toujours interpréter ce qu’il disait. Sa virginité serait préservée, car, comme Maîtresse l’avait dit, elle voulait que Tsukuda consente d’elle-même à l’offrir à sa grand-mère vampirique.

Ceci étant dit, ça n’empêchait nullement Edessa de lui offrir un petit avant-goût, entre personnes bien éduquées...

C’est ainsi que Tsukuda alla l’embrasser, et Edessa enroula ses bras autour de son corps, répondant avec plaisir à son baiser. Elle se pressa contre elle, et prolongea d’elle-même le baiser pendant de longues secondes. Elle le rompit ensuite, en souriant. La bouche de Tsukuda était délicieuse ! Edessa frotta doucement son nez contre le sien, et la maintint sur place, tandis que la jeune femme lui avoua que c’était injuste. La succube se contenta d’un léger sourire, et remonta l’une de ses mains, titillant le nez de la lycéenne avec son doigt.

« Eh bien, je plaide coupable... Mais ne t’inquiète pas, Tsukuda, je tiendrais parole. Ton innocence sera préservée... Il y a bien des moyens de m’occuper de ta soif sans te ravir ta chair interne. Mais, pour ta gouverne... Nulle magie ne peut créer le désir, et, vu la manière dont tu as réagi, je crois que ça doit bien faire longtemps que tu n’as pas écouté les besoins de ton corps. »

Pour elle, c’était la seule explication. Cette jeune femme avait dû refouler les désirs sexuels de son corps, et, quand elle avait bu l’aphrodisiaque, il avait fallu que ces désirs ressortent, comme une eau de source profondément enterrée. Maintenant que l’eau était sortie, c’était un vrai déluge qui était en train de pleuvoir. Cependant, Edessa était bien décidée à jouer encore un peu avec la belle lycéenne... Elle l’avait bien cherché !

Lui souriant donc, elle la relâcha alors, et marcha vers la chambre de Tsukuda, invitant cette dernière à la suivre, puis alla se poser sur le lit, en se mettant à quatre pattes, bombant ses fesses vers la jeune femme, en courbant son dos.

« Haaa... Et maintenant, Tsukuda ? Regarde mes fesses... Dis-moi si ce spectacle te choque toujours autant... Et... Humm... »

Elle se mordilla alors les lèvres, et tourna la tête vers elle, en lui souriant :

« Si tu veux que je te soulage maintenant, il faudra que tu me l’ordonnes... En m’appelant ‘‘esclave’’. C’est comme ce jeu pour enfants... Je n’obéirais à tes ordres que si tu m’appelles ‘‘esclave’’. »

Maintenant que le barrage entourant Tsukuda avait été percé, Edessa comptait bien en profiter.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le jeudi 26 mai 2016, 09:44:46
C'est diabolique. Jamais de toute ma vie je n'ai eu le sentiment d'avoir aussi envie de quelque-chose. Comme un besoin impératif de gratter un endroit que l'on ne peut atteindre. Et ça me rends folle, détruits toutes mes barrières et jette à bas toutes mes résolutions. Je voulais me préserver pour le jour où je trouverais la bonne personne. Avoir une première fois pleine d'amour, tendre, lente en câline. Au lieu de ça, le feu qui brûle dans mon ventre exige que je satisfasse immédiatement mon envie. Envie de câlins, envie de... Quelque-chose qui me manque et qui me fait me sentir vide en bas...

Edessa n'aide pas beaucoup. Ho certes, elle se laisse embrasser avec un plaisir évident, qui ne fait que rajouter à ma détresse quelque-part. Elle ne de débat pas. Elle est même demandeuse. Pourtant je ne lui ai même rien demandé. Je suis, de mon point de vue en tout cas, presque en train de la violer. Je ne la connaissais pas il y a moins d'une demi-heure, et là je suis en train de me rouler par-terre avec elle dans la cuisine, bras emmêlés autour de nos corps. Même si j'ai une envie dévorante d'aller plus loin, je sens aussi une petite partie de moi qui regarde la scène depuis loin dans mon esprit avec un air terrifiée et fascinée en même temps.

Kami-sama, c'est à ça que je ressemble quand je lâche la bride à mes envies ? On dirait un animal !

Edessa ne se cache pas à mon accusation. Mais elle me fait remarquer qu'on ne peut pas créer le désir si il n'y en a pas à la base.

- A... Arrête de m'humilier... Demande-je en rougissant. Embrasse-moi...

Mais elle ne l'entends pas de cette oreille et me lâche pour s'éloigner. Je pousse un geignement de frustration avant de la suivre. Elle ne va quand-même pas partir en me plantant là avec ce que je ressens ?

Kami-sama, ce serait trop cruel... J'ai une telle envie... Je crois que je serais capable de sonner chez un voisin pour lui proposer de me faire ce que j'ai envie...

L'idée me choque en même temps qu'elle me vient. Suis-je désespérée d'être soulagée au point de m'offrir au premier venu ? J'espère que non. Mais rester comme ça tient de la torture !

Mais Edessa n'a pas l'air de vouloir partir, alors que je la suis en titubant presque. Mon sens de l'équilibre a l'air d'avoir un peu de peine à suivre. Elle monte alors à quatre pattes sur mon lit et agite ses fesses moulées dans sa robe sous mon nez.

Ho mon dieu... Songe-je en ouvrant de grands yeux alors que je sens mon corps tout entier frémir à ce spectacle et le fond de ma culotte se détremper d'autant plus.

« Haaa... Et maintenant, Tsukuda ? Regarde mes fesses... Dis-moi si ce spectacle te choque toujours autant... Et... Humm... Si tu veux que je te soulage maintenant, il faudra que tu me l’ordonnes... En m’appelant ‘‘esclave’’. C’est comme ce jeu pour enfants... Je n’obéirais à tes ordres que si tu m’appelles ‘‘esclave’’. » Dit-elle en prenant le temps de me faire miroiter les attraits de son corps.

Un gémissement s'échappe de mes lèvres.

- C'est... C'est vicelard... Gémis-je en la regardant. Je suis contre l'esclavage...

Je n'aime pas ça, mais je me consume littéralement d'envie de rentrer dans son jeux. Je la regarde, sexy à en mourir, et je sens mon désir qui grignote chaque seconde mes résolution, qui bat en brèche tout mes acquis au sujet de mon corps et de mon désir.

Je serre mes bras autour de moi. Mon envie est si forte qu'elle en est douloureuse. J'ai mal tant j'ai envie d'elle... Envie de presque n'importe quoi en fait...

B... Bon... Ce n'est qu'un... Qu'un jeu... Hein ? N'est-ce pas ? Ce n'est pas... Vraiment le cas... Hein ? Je n'encourage pas l'esclavage... Si je cède... N'est-ce pas ?

Pourtant une partie de mon esprit me rappelle qu'elle s'est vantée être une esclave. Elle n'est pas seulement heureuse de son état, elle en est fière. Pourtant, L'esclavage est parmi mon top trois des pires fléaux de l'humanité sur mon échelle des valeurs. Je n'imagine que trop bien toutes les filles forcées de faire des choses qu'elles ne voudraient pas faire à cause de ce genre de situation.

Son idée heurte mes convictions. Et je suis persuadée que si je n'étais pas droguée comme un cheval de course, ça aurait probablement été un sacré tue-l'amour. Mais ce désir... Cette envie qui me pousse vers elle... Je ne parviens tout simplement pas à lui résister. Et chaque seconde qui passe, j'ai de plus en plus de mal à supporter ce manque, cette envie...

- Je... Je te... T'ordonne... De me... Soulager... Maintenant... E... Esc...

Je ne veux pas prononcer ce mot ! Ce n'est pas moi !

Mais j'en tellement envie ! Si envie que j'ai l'impression de brûler à l'intérieur. Mon esprit s'y refuse, mais mon désir m'y pousse de toute sa puissance.

Je ne sais plus trop quoi faire. Je suis dans une impasse. Je ne peux plus avancer ou reculer. Un sentiment de peur s'insinue en moi comme un poison, comme un animal traqué qui ne voit plus d'issues. Et au niveau instincts, j'ai désormais quelque-chose de plus fort que moi qui sommeille en moi. Cette faim, cette envie charnelle me fait terriblement penser à lui... Et comme un animal qui sent qu'on l'appelle, je sens à nouveau sa présence à mes côtés, en moi.

La bête revient, ricanante dans les recoins aveugles de mon champ de vision. Impulsive, violente, gouvernée par ses instincts. Mais aussi d'une force terrible. La seule chose qu'elle voit sur le lit, c'est une proie. Un agneau livré aux griffes et aux faims de sa sauvagerie. Une chaire fraiche et tendre dans laquelle planter ses crocs, de la viande à lacérer de ses griffes et à faire sienne !

Ça non plus ce n'est pas moi !

Je suis prise en étau. Si je laisse la bête régler la question, j'ai plutôt l'impression que je vais trouver un cadavre vide de sang dans mon lit demain. Si je tente de la régler moi, je viole mes propres principes. Au final, des deux maux, je choisis le moindre. Chasser la bête pour la renvoyer aux tréfonds de mon esprit est une tâche difficile qui mobilise mes forces. Il s'est écoulé un vide qui me semble avoir duré des années mais qui pour Edessa n'a dût durer qu'à peine quelques instants.

Je détourne le regard, gardant mes bras plaqués contre moi.

- Je t'ordonne de me soulager maintenant... Esclave...

Je sens quelque-chose en moi se changer. Comme une sorte de bout de mon innocence être brisé. Et je sens que je verse une larme sur cette perte.

Mais mon dieu, qu'est-ce que j'en ai envie ! Et je me hais parce que je sens que ça m'excite encore plus...
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le jeudi 26 mai 2016, 12:58:15
La pauvre Tsukuda… Elle qui s’était tant battue pour préserver sa vertu, elle était en train de s’écrouler sur place. Han, Edessa était si heureuse ! Voir cette jeune femme céder  l’excitation, c’était… Haaa… ! Ça n’avait pas de prix, en réalité. Edessa en avait les joues rouges de plaisir, et continuait à se dandiner devant elle, exhibant ses formes anguleuses, son corps parfait. Elle sentait le conflit chez Tsukuda, et ce conflit, en réalité, était terriblement excitant. Souriant malicieusement, une lueur de désir brûlait dans les yeux de la succube. Elle observait la belle Tsukuda en train de se battre contre elle-même, de lutter contre ses pulsions, se dandinant lentement sur place. La jeune femme était cependant bien trop en manque pour résister, et la succube, elle, se délectait de chaque instant. Oui, oui, tout était si beau à voir ! Si beau  de voir cette belle beauté se dandiner sur place, rougissant lentement, incapable de mettre de l’ordre dans ses pensées. Elle tenta de parler, de prononcer le mot honni, trébucha un peu… La première sylklabe remua lentement, et, reprenant ses forces, Tsukuda finit par se lâcher.

Un sourire ravit perla sur les lèvres d’Edessa, qui hocha la tête.

« À vos ordres… Maîtresse ! »

Elle charge ace mot avec toute la sensualité possible, et se retourna, puis attrapa les mains de Tsukuda, et l’amena à s’allonger sur le lit. Plus question de flirter maintenant, Edessa avait un incendie à éteindre. Elle sourit alors en voyant que les yeux de Tsukuda s’était légèrement embués, et se pencha vers elle, posant chacune de ses mains sur ses joues, et embrassa Tsukuda sur ses paupières.

« Oh, ma pauvre Maîtresse… Vous souffrez tellement que vous en venez à pleurer… Votre esclave ne peut tolérer ça ! »

Edessa ne se doutait alors pas que Tsukuda pleurait parce qu’elle pensait avoir renié à ses principes. Cependant, qualifier Edessa « d’esclave » ne semblait guère la déranger, puisque, au contraire, elle prononçait le mot « Maîtresse » avec une voix chargée de sensualité et de désir. Tout, en elle, transpirait en réalité un désir fort et sincère. De multiples baisers vinrent donc se poser sur le visage de Tsukuda, puis, sans plus attendre, Edessa descendit à hauteur de son bassin, et sourit lorsqu’elle posa ses mains sur sa culotte.

« Ah oui, effectivement… Encore un peu, et il faudrait te mettre une couche-culotte, hihi ! »

Folle d’excitation, la succube papillonna des yeux, et tira sur sa culotte, dévoilant ainsi son sexe, une fine toison la recouvrant. Elle ne s’était pas épilée, elle… Mais ce n’était pas grave. Parfois, c’était bon de se frotter contre des poils pubiens, et Edessa n’avait pas à se plaindre. U8ne magnifique odeur de mouille remontait en effet à ses narines, ce qui avait le don de l’exciter fortement. La succube s’en mordilla doucement les lèvres, papillonnant des yeux, et frotta son nez contre cette toison humide.

Oui, elle adorait vraiment l’odeur de la mouille, cette doucereuse cyprine, l’expression liquide et palpable du sexe. Comment la repousser, cette odeur ? Elle l’enivrait, elle imbibait ses sens, elle l’excitait, remuant en elle, tambourinant dans tout son corps. Oui, cette odeur, haaa… Edessa finit par enfoncer sa langue en elle, la glissant dans son intimité, et commença à la lécher.

Comme promis, elle ne percerait pas l’hymen, mais elle allait tout de même lui faire atteindre le Septième Ciel… Dans ce genre de moments, résister à Edessa était promis à autant de succès que de vouloir nager à contre-courant. Tsukuda était entre ses pattes… Ou, plutôt, entre ses lèvres.

Tout ce que la succube souhaitait, maintenant, c’était son orgasme.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le lundi 30 mai 2016, 10:40:54
S'il existait une magie qui permettait de disparaître sous terre, j'aimerais bien la connaître à cet instant précis... Bon, après celle qui me permettrais de calmer ce besoin... Ce manque qui me dévore de l'intérieur. Cette impression de vide interne... C'est presque insoutenable.

La créature... L'esclave de madame Warren prend alors les choses en main. Elle a l'air très satisfaite que j'aie cédé à son petit chantage. Elle m'attire sur le lit. Mon propre lit. Je n'ose plus rien dire. J'ai l'impression que si j'essayais, ma voix me ferait défaut. Elle m'embrasse sur les yeux, se vantant qu'en tant que mon esclave elle ne peut accepter que je pleure.

C'est à cause de toi... De ton envie stupide... Songe-je tout en sachant que ce n'est pas entièrement vrai. J'ai une part là-dedans que je n'aime pas admettre.

Elle recommence à embrasser mon visage, ce qui me fait me tortiller un peu sous elle. Ce n'est pas désagréable, mais ce n'est pas ce que je veux... Et tout à la fois, je n'ai pas non plus envie qu'elle s'arrête...

Puis elle pose la main sur ma culotte.

- Haaaa... Soupire-je avant d'avoir pu m'en empêcher.

Oui, là... C'est là que je le veux... Songe-je avec une honte croissante.

Il me serait impossible d'être plus cramoisie que je le suis déjà. J'ai la respiration Haletante et le désir autant que la frustration de l'attente sont en train de me rendre folle. J'ai l'impression de perdre doucement pied. Et les commentaires humiliants de la créature de madame Warren n'aident pas du tout.

Elle finit par me retirer ma culotte. Le simple courant d'air que je sens sur mon intimité trempée lorsqu'elle est libérée est déjà une torture. La suite est encore pire. Parce qu'elle vient carrément plonger sa figure entre mes cuisses. Je suis bien incapable de lui résister. Je tremble et sens quelques spasmes remonter le long de mon dos et de ma nuque jusqu'à mon crâne dès les premières caresses.

- Hooouuu... Ne puis-je m'empêcher de gémir.

De la "simple" torture, la suite passe à l'enfer... Sitôt que je sens sa langue sur mon intimité, je gémis. Je pousse des petits cris complètements incontrôlés et impudiques. Je me tortille comme un vers entre ses griffes. C'est si bon que c'en est atroce. J'ai tellement chaud que je transpire comme une vache et j'ai l'impression que ma poitrine se gonfle au point de vouloir éclater.

- Haaa... Haaaa... Haaannn...

Mes soupirs et mes gémissements contiennent autant de plaisir que de supplique. Je ne comprends pas pourquoi ça dure si longtemps... Toutes ces éternité de plaisir si douloureux... C'est trop bon ! J'ai l'impression que mon déclin vers la folie se fait plus marqué.

- Hooouuu... Haaannn...

Puis enfin, comme une chaudière qui monte en pression, le plaisir dans mon entrejambe devient tel que j'entrevois la fin. Je sens que je suis proche, très proche d'être libérée. Je sens que je suis en train d'atteindre ce qui me manque depuis que j'ai bu le sang de celle qui se trouve entre mes cuisses.

- Haaannn... Oui... Ouiii !

Je sens que je suis si proche !
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le lundi 30 mai 2016, 13:00:19
Tsukuda était en train de succomber, les mots ne devenant plus que des soupirs et des gémissements. C’était comme ça que le sexe marchait, la parole laissait la place aux soupirs, et le désir, fort et puissant, venait s’installer. Edessa était allongée contre la femme, léchant son intimité. Elle aurait pu user de ses doigts, mais, pour l’heure, elle préférait surtout boire. La mouille, Edessa adorait ça, a fortiori celle d’une vierge. L’hymen était là, et elle ne risquait pas de le percer avec sa langue. Avec les doigts, en revanche… Mieux valait se montrer prudente ! Ses mains, cependant, ne restèrent guère inactives, car elles finirent par se glisser sous Tsukuda, et prirent appui sur ses fesses, les empoignant fermement. Comme il était de bon aloi venant d’une Warren, Tsukuda avait un petit cul très agréable, et la succube s’amusa donc à le pétrir et à le caresser, sans relâche, écartant chacune des fesses l’une de l’autre, comme pour mieux en éprouver la résistance.

« Hhhmmm… Mmhhmmmm… »

Edessa se concentrait, léchant, encore et encore, sa belle langue recueillant ce liquid sucré, ce nectar intime, dont elle se régalait. Tsukuda avait l’air d’être tellement en manque que son orgasme vint assez vite, et Edessa sentit la jeune femme exploser de plaisir. Elle titillait son bouton de plaisir, léchant régulièrement son clitoris. La succube mouillait également, tant elle était heureuse et excitée. Il fallait bien avouer que Tsukuda avait posé du fil à retordre à Maîtresse, et même à elle ! Il était rare qu’on résiste si bien aux avances d’Edessa, et elle était donc d’autant plus ravie de voir la femme succomber.

Tsukuda jouit donc, éclaboussant le visage d’Edessa, qui la lécha encore plus frénétiquement, pour l’accompagner dans son orgasme. Tout le corps de la jeune lycéenne sembla se tendre, avant de se relâcher d’un coup, et, pendant plusieurs secondes, sa mouille fusa contre le visage de la succube, qui la recueillit, avant de se redresser. Un sourire épanoui éclairait le visage de la femme, qui se rapprocha du visage de Tsukuda, et s’empressa de l’embrasser, partageant la mouille qu’elle avait retenue dans sa bouche.

Les deux femmes se livrèrent donc à un baiser particulièrement humide, le corps d’Edessa écrasé contre celui de la petite-fille de Maîtresse. Ce fut un baiser assez onctueux, intense, et appuyé, où la langue d’Edessa se glissa dans la bouche de Tsukuda, se mélangeant à la sienne, son corps se frottant contre le sien, une main sur ses cheveux, l’autre en appui sur son épaule. Toute heureuse, Edessa embrassait goulûment la jeune femme, jusqu’à finir par rompre le baiser, en conservant néanmoins, sur ses lèvres, un délicat sourire.

« Alors… Est-ce que Maîtresse a aimé le traitement de sa petite Edessa ? »
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le jeudi 02 juin 2016, 12:22:54
Les sensations sont toutes nouvelles pour moi. Mais je n'ai pas vraiment l'opportunité de les savourer. J'ai une telle faim de ce qui doit venir après, que je n'arrive pas à me concentrer sur l'instant présent. Mes propres gémissement remontent à mes oreilles comme autant d'insultes faites à mes convictions. Moi qui espérait passer ma première nuit avec quelqu'un que j'aimerais, de manière romantique, et découvrir lentement tout ce qu'il y avait à savoir sur cette chose pas si taboue que ça dans mon lycée et savoir ce que ça fait d'être dans les bras d'une personne pour qui on éprouve de l'amour...

À la place, je suis en train de me laisser faire, avec une sorte de rage de jouir qui me tords le ventre comme si j'allais mourir si je ne l'obtiens pas. Je ne fais pas l'amour lentement, je le fais rapidement, presque désespérément.

Plus la créature entre mes cuisses insiste sur mes zones sensibles, plus je me crispe, plus je me convulse. Je gémis et je soupire, n'émettant au final que des sons inarticulés. Ce que je vis est tellement bon, mais tellement... Humiliant en même temps que je ne sais plus où me situer.

- Hooouuu... Haaannnn...

Finalement, l'envoyée de madame Warren termine enfin la dernière ligne droite et mue par un reflexe, je resserre et croise mes jambes derrière sa tête pour la maintenir bien en place. Je me crispe de toute mes forces et je crie presque.

- Oui... Oui... Oui ! OOUUUIII !!! ... Hnnnnnnnnn...

Je fini par jouir, sentant un petit jet de liquide sortir de ma vulve. Celui-ci est englouti voracement par la créature envoyée par madame Warren. Je retombe sans force dans le lit, alanguie. Satisfaite, laissant le plaisir gagner chaque fibre de mon être et m'apporter le calme du soulagement. Soulagement d'une envie qui me pressait tellement que je ne parvenais plus à réfléchir clairement. Maintenant mon esprit se désembrume petit à petit... Et je prends de plus en plus conscience de ce que je viens de faire... Que même si je suis toujours habillée, mon intimité est dévoilée à une chose qui s'y trouve toujours.

Celle-ci se redresse alors et profite que je suis encore sans force pour venir m'embrasser, et de laisser dans la bouche ce liquide qu'elle a recueilli entre mes cuisses. Ma première réaction est une grimace de dégoût. Ce n'est pas parce que ça sort de moi que j'ai forcément envie d'en avoir sur la langue ! Mais elle insiste, allant jusqu'à glisser sa langue aussi dans ma bouche. Les sensations ne sont pas désagréables et, même si je ne suis pas fan du goût, il n'est pas trop dérangeant non plus. Elle finit par rompre le baiser.

« Alors… Est-ce que Maîtresse a aimé le traitement de sa petite Edessa ? »

Je la regarde quelques secondes. Je vais mieux c'est vrai, mais j'ai toujours une envie qui traine au fond de mon esprit de continuer. Sauf que cette fois ma tête a plus de contrôle. Je peux réfléchir logiquement.

- Pas spécialement... Réponds-je honnêtement en soupirant. Ne le prend pas mal, c'était très agréable... Mais c'était dicté par un besoin que toi et... Ta maîtresse... Avez induit en moi de force... Je n'ai pas demandé, ni voulu ça... J'ai cédé parce que je n'avais pas le choix... Pour préserver quelqu'un d'autre...

Est-ce que je fuis en mettant mon affection pour mon chaton responsable de mes actes ? Je ne sais pas. Mais je n'ai pas fais ça parce que je le voulais. Ce désir était induit par le sang de cette chose... Cette succube comme elle dit.

- J'en ai encore envie, et je ne sais pas si je dois te détester pour ça... Je ne sais même pas si je dois t'en vouloir, vu que c'est visiblement l'idée de quelqu'un d'autre... Mon corps veut continuer... Et même temps, ma tête me hurle de te chasser hors de chez moi à coups de pieds dans les fesses.

Je sens mes yeux être envahis d'eau, je sens mes larmes couler sur mes joues. J'attrape un coussin pour le serrer contre moi et l'interposer entre elle et moi.

- Je ne sais plus où j'en suis...
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le vendredi 03 juin 2016, 00:50:42
Tsukuda aurait normalement dû lui tomber dans les bras, maintenant qu’elle avait goûté au plaisir secret. Elle aurait dû se presser davantage contre elle, et en demander plus, en demander davantage. Mais, au lieu de ça, Tsukuda… La repoussa. Et, quand elle alla jusqu’à avouer qu’elle n’avait « pas spécialement » aimé ça, Edessa écarquilla des yeux, sous l’effet de la surprise la plus complète. Muette de surprise, elle laissa Tsukuda poursuivre, la jeune femme lui reprochant d’avoir implanté « de force » en elle un désir qui n’était pas le sien. Cet aveu amena Edessa à papillonner des yeux à plusieurs surprises, mais elle vit ensuite Tsukuda se mettre à pleurer, ce qui fut comme planter un couteau dans le petit cœur plein d’amour de la succube.

La petite-fille de sa Maîtresse se réfugia derrière un coussin, et Edessa, après quelques secondes d’hésitation, approcha doucement sa main, et se déplaça sur le flanc de la femme, caressant tendrement son dos.

« Tsukuda… Allons, Tsukuda, ne va pas t’émouvoir à ce point ! Je refuse que tu pleures à cause de moi, car ça veut dire que je suis une mauvaise esclave… Et ça, ça me fera pleurer, moi aussi ! »

Faire pleurer la petite-fille de Maîtresse… Quel cauchemar ! Non, ça, elle le refusait, tout simplement. Se pinçant donc les lèvres, elle reprit ensuite :

« Et puis, tu es injuste envers moi… Je suis peut-être forte, mais je ne peux pas créer le désir, Tsukuda. Nul ne peut le faire. Le désir que tu ressens était déjà en toi, il n’a fait qu’être amplifié. Je n’ai jamais cherché à te piéger, ni à t’ensorceler, ni à t’envoûter, juste… Eh bien, c’est une forme de séduction, tout simplement. Ton corps est en manque. Si ça n’était pas le cas, mon sang ne t’aura pas rendu aussi fébrile ! »

La succube tenait à bien expliquer les choses. Certes, elle avait un peu triché en utilisant de son sang aphrodisiaque, mais il s’agissait avant tout de voir si Tsukuda serait sensible à ses charmes.

« Je voulais juste te faire du bien, Tsukuda, te détendre, te soulager… Je comprends que tu sois confuse, avec tout ce qui t’arrive, mais… Je ne suis pas ton ennemie, tu sais. Dans une famille, on devrait tous pouvoir compter sur les autres. Ta grand-mère ne veut que ton bien, et moi aussi. »

Edessa avait adopté une voix relativement douce, calme, comme pour tenter de rassurer davantage la jeune femme, mais elle n’osait pas se rapprocher davantage d’elle. Est-ce qu’elle devait partir ? Elle hésitait encore un peu, car elle sentait encore le désir de la jeune femme, qui était là, fugace… Mais elle ne voulait pas la forcer.

« Enfin… Si tu veux que je parte, Tsukuda, tu connais la formule, il faut me l’ordonner. Cependant, si tu me considères vraiment comme une menace, alors il est mieux que je m’en aille. »
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le vendredi 03 juin 2016, 12:18:54
Bien sûr qu'elle allait se défendre. Après tout, je n'ai pas mâché mes mots. Même si j'ai l'impression de ne pas avoir été bien comprise.

- Tu n'y es pas... Je te crois quand tu me dis que tu n'as fait qu'amplifier un désir qui existait déjà... Ça fait un moment déjà que je me demande si je ne suis pas un peu bisexuelle. Parfois il m'arrive de me sentir... Émoustillée... Quand mes meilleures amies me parlent de leurs aventures avec des garçons ou des filles et je dois admettre qu'il m'est déjà arrivé de m'imaginer à la place de leurs partenaires...

Rien que pour ça, je suis déjà dans une grosse confession. Ce n'est pas tous les jours qu'on admet avoir des envies pour ses meilleures amies. Pour moi, qui suit fille unique, ça me donne un peu l'impression d'avouer éprouver du désir pour mes sœurs.

- Mais ce que je reproche... C'est que c'est allé trop vite... Beaucoup trop vite... Je ne te connais même pas vraiment... En-dehors de ton nom, que tu viens de chez madame Warren et que tu n'es... Pas spécialement humaine... Les seules autres choses que je sais de toi c'est que j'ai bu ton sang et que tu éprouves un plaisir pervers à être traitée comme une esclave... Tu es entrée dans mon appartement moins d'une heure auparavant et on a déjà...

Je rougis de manière plus prononcée et serre plus fort mon coussin contre moi.

- En plus, tu dis vaguement faire partie de "ma nouvelle famille"... Ce qui ajoute l'inceste à ma première expérience sexuelle si je te suis bien... Alors oui, ça fait beaucoup de choses à avaler pour une première nuit avec une quasi-inconnue... J'aurais préférée avoir le temps d'apprendre à te connaître... Que le désir vienne tout seul plutôt qu'on jette de l'essence sur les braises... Mon univers change plus vite que je ne peux l'appréhender depuis une semaine et m'adapter devient de plus en plus compliqué...

Je me tourne pour la regarder. Que je le veuille ou pas, nous sommes liés et par un lien si neuf et si... Réel... Que je ne me sens pas de le couper maintenant.

- Tu peux rester... En fait, je veux que tu restes... Je te l'ordonne... Mais plus de câlins pour ce soir... Même si je demande le contraire...

Rien que cette idée, l'avoir à la maison, semble réveiller le feu dans mon ventre. Mais je ne veux plus être esclave de mes pulsions.

- Je vais prendre une douche... Je crois que j'en ai besoin... Dis-je en déposant le coussin dans le lit avant de me lever et de partir en direction de ma petite salle de bain.

Je ramasse ma culotte au passage et la jette avec tous mes habits dans ma machine à laver. Je ne prend pas d'habits de rechange avec moi, j'ai un peignoir dans la salle de bain. Je me met sous la douche et je décide de me passer un coup à l'eau froide pour faire descendre mes envies. En espérant que ça fonctionne.

Je pousse un gémissement étouffé en sentant l'eau glaciale tomber sur mes épaules. Mais je réagis moins au froid que je ne le pensais... Il me semble que madame Warren a parlé d'une plus grande résistance aux écarts de température, mais je n'en suis plus si sûre.

Je viens de m'envoyer en l'air avec une parfaite inconnue... Même droguée, qu'est-ce qui m'a prit ?

La question passe et repasse dans ma tête. Et cette fichue eau froide qui ne semble même pas calmer mes envies... Au contraire, j'ai l'impression que mes seins pointent plus malgré ma chaire-de-poule. Et j'ai toujours l'impression d'être sale...

Je prend le savon et commence à me frictionner de la tête aux pieds, faisant mes cheveux aussi au passage. Mais rien à faire, cette impression persiste. Je dois bien savonner mon intimité et la rincer une demi-douzaine de fois avant d'abandonner. La seule que je réussi à faire c'est m'exciter au point que je ressente de nouveau ce besoin brûlant de jouir. Malgré l'eau froide qui tombe sur ma tête et mes épaules et ruisselle le long de mon corps jusqu'au sol de la douche, j'ai encore une fois l'impression que mes entrailles sont en feux. Ça m'énerve à un point que je trouve difficile à qualifier. Je n'ai plus qu'une seule envie, c'est d'avoir cette... Chose... Cette succube... Avec moi dans la douche... Agenouillée derrière moi pour me lécher à nouveau...

La simple idée me fait vite comprendre que je me suis lavée pour rien et que c'est loin d'être uniquement l'eau de la douche qui ruisselle entre mes cuisses.

- RaaaAAAHHHHH !!! Finis-je par hurler sous ma douche avant de donner un grand coup de tête contre le carrelage qui protège le mur. SORS DE MA TÊTE ! SORS... DE... LÀ ! Crie-je en rajoutant trois bon coups de tête contre le carrelage.

Mais à part le fendiller et le craqueler sous la violence des impacts et m'ouvrir le front qui commence à saigner, je ne parviens à rien.

- Pitié... Fous-moi la paix... Recommence-je à pleurer alors que malgré tout je sens mon envie continuer à croître et une petite voix insidieuse qui me murmure à l'oreille que je n'ai qu'à rappeler la chose dans l'autre pièce pour me faire ce que j'ai envie...

Je m'effondre à genoux dans la douche et laisse couler mes larmes. Au moins là on ne les voit pas. Et en plus je sens que je vais devoir faire venir un carreleur pour changer mes dégâts dans la salle de bain... Je serre les bras autour de ma poitrine et décide de serrer mes bras aussi fort que je peux. Je sens que je plante mes ongles dans les muscles de mes bras et finalement, cela m'apaise un peu. Je reste comme ça un petit moment, me laissant me calmer petit à petit...
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le vendredi 03 juin 2016, 18:18:38
Il fallait évidemment s’attendre à ce que les choses se compliquent. Edessa laissa Tsukuda filer dans la douche, tout en restant assise sur le lit, un peu confuse. Certes, elles avaient agi rapidement, mais… En réalité, et même de manière ironique, Edessa trouvait que c’était plutôt l’inverse ! Qu’on tienne aussi longtemps face à la succube, c’était rare ! Elle savait que les humains étaient du genre à vouloir prendre leur temps en cette matière, mais ils ne tenaient pas longtemps face aux arguments d’Edessa. La succube, en effet, savait convaincre même les plus récalcitrants. Tsukuda avait assurément déjà hérité du comportement des Warren en recevant leur sang. La jeune fille était une tête brûlée, en plein doute sur sa sexualité, et il revenait à Edessa de l’aiguiller. Mélinda aurait sûrement été ravie d’être à sa place, mais Tsukuda avait clairement indiqué qu’elle ne voulait pas la voir, le caractère incestueux de leur relation semblant la choquer au plus haut point. Mélinda venait néanmoins d’Ashnard, un Empire démoniaque, une zone où l’inceste était toléré. C’était l’une des principales raisons qui expliquaient pourquoi les Ashnardiens étaient vus comme des êtres barbares et sauvages. Dans les grandes familles démoniaques, la morale sexuelle était peu forte, ce qui entraînait une multiplication des orgies, les mères voyant l’éducation sexuelle de leurs enfants comme faisant partie des enseignements à leur dispenser.

*Et puis, est-ce vraiment si condamnable que toutes ces bonnes familles qui, par calcul politique, vendent la virginité de jeunes filles totalement ignares en matière de sexe à de vieux pervers cruels et sadiques ? Au moins, ce n’est pas hypocrite.*

Expliquer ça à Tsukuda serait toutefois difficile, car très éloigné de ses préoccupations actuelles. Entendant l’eau circuler, Edessa sursauta soudain quand Tsukuda hurla, et tapa à plusieurs reprises contre la vitre de la cabine de douche. Craignant qu’elle ne se soit fait mal, la succube se rapprocha de la salle de bains, et constata que Tsukuda était recroquevillée sur le sol, pleurant silencieusement. Il y avait une trace de sang sur la vitre de la douche, ainsi que quelques bris dessus, et la succube, naturellement, se sentit peinée.

Tsukuda était un peu comme sa Maîtresse, et, loin de l’avoir soulagé, elle était en train de la faire pleurer… C’est ce qui amena la succube à hésiter. Hésiter entre venir, ou attendre. Elle ne comptait pas partir, car Tsukuda lui avait ordonné de rester, tout en lui ordonnant aussi de ne plus rien tenter, même si, par la suite, elle le lui ordonnait. Des ordres contradictoires, pour Edessa, il n’y avait rien de pire. La petite succube hésitait donc, puis finit par se rapprocher.

Sa robe se défit rapidement, tout comme ses collants et ses gants, et, toute nue, elle ouvrit la cabine de la douche, puis fléchit les genoux, et alla enlacer Tsukuda, sans rien dire, et sans aucune tentative de palper ses parties intimes.

« J’ai été abandonnée par mes parents. Abandonnée sous le porche d’un orphelinat. Je suppose que l’un d’eux était d’une haute classe sociale, et n’avait guère envie d’avoir comme enfant une bâtarde. C’est Mélinda qui m’a recueilli, dans les premiers jours qui ont suivi mon internement. Elle m’a éduqué comme si j’étais sa fille. Et, quand mes pouvoirs magiques ont commencé à se manifester, elle m’a laissé partir pendant des mois, afin de perfectionner mes sorts. J’ai beaucoup voyagé, Tsukuda. Et j’ai compris que j’avais eu beaucoup de chance. »

Edessa restait nichée contre elle, assise sur les genoux, en continuant à consoler la jeune femme.

« La liberté, ce n’est pas la faculté de faire ce qu’on veut. La liberté, c’est pouvoir choisir… Et, pour pouvoir choisir, il faut être éclairé, il faut être… Cultivé. Mélinda m’a éduqué, elle m’a appris l’algèbre, lire, écrire, la géographie, l’Histoire… Elle m’a offert le choix, et j’ai accepté de rester avec elle, par fidélité, par loyauté, par amour. Je lui suis entièrement dévouée, mais pas parce qu’elle me force, mais parce que… Parce que je ne vois pas quoi faire d’autre de ma vie que d’être avec elle. Je suis une prostituée, je suis une magicienne, une femme qui adore le sexe au-delà de tout ce que tu peux imaginer Mais, avant toute autre chose, Tsukuda, je reste l’esclave de Mélinda, parce que c’est ce que je veux faire. Tu comprends ? On ne m’a pas forcé, et on ne te forcera pas… Pas nous, en tout cas. Tu es des nôtres, ma chérie. »

La succube continua à rester blottie contre elle.

« Ce que tu ressens, je l’ai ressenti aussi. Il m’a fallu du temps pour admettre que j’avais un appétit sexuel disproportionné. Mais tu ne dois pas te faire du mal, Tsukuda, ce que tu ressens est parfaitement normal. Le vampirisme peut influer sur tes pulsions sexuelles, mais les simples êtres humains ressentent aussi cela. Si tu crois que les aphrodisiaques n’existent que pour les vampires, ma chérie, tu es bien naïve. »

Maintenant, il fallait conclure, et, après quelques hésitations, la jeune femme lâcha :

« Sache que tu pourras toujours compter sur nous, Tsukuda. Toujours »
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le lundi 06 juin 2016, 00:53:34
Je ne reste pas seule très longtemps. La cabine de douche s'ouvre pour laisser entrer la seule autre personne qui est à la maison en ce moment. C'est sûr que ça ne risque pas d'être Luffy, il a une peur panique de l'eau.

Je me laisse enlacer, sans rien dire. Et je l'écoute tranquillement. Bien que je sente une pointe désir remonter quand elle se colle à moi et que je réalise qu'elle est probablement aussi nue que moi, le fait de resserrer un peu les mains sur mes bras, et donc d'enfoncer un peu plus profondément mes ongles dans mes bras, me permet de me contrôler et d'apaiser mon envie. Je l'écoute en silence, même si une certaine partie de son discours se répète. Et elle a beau me répéter que la liberté est une illusion, je n'y crois qu'à moitié. Je suis pas prête à prendre pour argent comptant tout ce qu'on me dit à ce sujet.

Mais au moins, son contact n'est pas désagréable. Je parviens même à l'apprécier, desserrant petit à petit mon étreinte sur mes bras et laissant enfin mes ongles sortir de mes biceps. Je sens que mes blessures cicatrisent à une vitesse ahurissante. Mais je reste muette pour le moment. Je ressasse beaucoup de chose. J'essaie de trouver une ligne directrice. Mais au final, il n'y a que deux choix qui s'offrent à moi : Me torturer pour ce que je ne peux pas faire et faire ce que je peux. Je pense que je vais choisir cette seconde option.

- Tu peux me lâcher maintenant... Dis-je au bout d'un bon moment.

Je me relève doucement avant de me tourner vers la créature. Je ne sais toujours pas trop quoi en penser. Mais au moins, elle semble gentille et sincère.

- Merci d'être venue me réconforter...

Je le regarde avec curiosité. Elle est vraiment bien fichue et je n'essaie même pas de cacher mon inspection. Elle est belle toute nue, mais vraiment le genre de beauté qui pousse au sexe, bien plus que le genre de beauté pure qui donne envie de protéger.

- Désolée pour ça... J'ai perdu les pédales un instant. Mais maintenant ça va mieux...

Je fais un pas pour sortir de la douche qui est toujours froide.

- Si tu veux te laver, fais comme chez toi... Dis-je en attrapant un linge que j'enroule autour de mes cheveux et un autre que je frotte sur moi pour enlever l'eau.

Je me sèche, sans grand entrain. Après avoir essuyé mon corps, je passe à mes cheveux, mais je me contente de les éponger. Je les brosserais demain. Je dépose ensuite mes linges sur un fil pour sécher et je m'empare de mon peignoir, attendant de voir ce que ma... "demi-tante" a prévu de faire.

Ça devient compliqué ces histoires de familles...
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le lundi 06 juin 2016, 07:25:48
Edessa avait visiblement réussi à calmer Tsukuda, et la relâcha donc. Elle s’écarta ensuite, laissant la jeune fille sortir de la cabine de douche, et, en lui souriant, opta pour l’option de laisser à Tsukuda un peu de tranquillité.

« Je vais profiter de ta douche, Tsukuda... Mais ne te fais plus mal inutilement, d’accord ? »

La jeune démone lui fit un dernier sourire, puis se redressa pour de bon, et tourna le dos à Tsukuda. Libre à elle de voir si elle voulait l’observer ou partir, mais, pour éviter de mettre de l’eau partout, Edessa referma la porte de la cabine de douche, puis enclencha ensuite l’eau. Cette dernière fila sur son corps, et Edessa laissa l’eau ruisseler sur son corps. Étant une femme qui accordait une grande attention à son hygiène, elle se douchait fréquemment, et aimait bien ça. La succube laissait l’eau filer, tout en songeant, bien évidemment, à Tsukuda. Est-ce qu’elle devait partir ? Est-ce qu’elle devait laisser à Tsukuda le temps de faire le point ? Ou, au contraire, rester davantage ? Edessa aurait bien aimé être le chaînon manquant entre Tsukuda et Mélinda, mais elle savait cette dernière confuse. Alors, Edessa multipliait les idées et les possibilités dans sa tête.

Finalement, lorsque sa douche se termina, elle retourna voir la jeune femme. Edessa portait une longue serviette recouvrant tout son corps à hauteur de ses seins, filant jusqu’à ses chevilles, et, surtout, du fait de l’eau, la teinture rose de ses cheveux avait disparu, laissant apparaître, outre des cheveux sauvages et trempés, une chevelure brune. L’eau avait également partiellement nettoyé son parfum, atténuant ainsi les spores et les aphrodisiaques qu’elle émettait. Il en restait un substrat, lié à sa nature de succube, mais très léger, à tel point qu’il ne devrait pas atteindre Tsukada, car ses anticorps vampiriques la protégerait.

« Tu sais, Tsukuda, là d’où je viens, la liberté est un concept dangereux. Ici, sur Terre, les humains ne craignent pas grand-chose, mais, à Terra, quand on sort des villes, il y a des monstres... Des brigands, la guerre... »

Tout en disant ça, elle venait de retourner dans sa chambre, et lui sourit. Même sans sa magie pour teindre ses cheveux, Edessa ne présentait aucune ride, et n’avait aucun changement physique. Elle ne portait en effet aucun maquillage pour amplifier sa beauté, sa silhouette parfaite était naturelle.

« Mais, en un sens, je t’admire. Enfin, c’est vrai... Tu vis toute seule, de manière très autonome, c’est impressionnant ! Moi, j’ai fait le choix de rester vivre avec ma Maîtresse, et je ne me conçois pas mener une vie qui soit séparée d’elle. Mais toi, tu es différente. C’est une chose que j’ai toujours apprécié chez les humains, votre capacité d’émancipation. »

Edessa laissa ensuite planer quelques secondes, puis sentit quelque chose se frotter contre ses jambes. Elle baissa la tête, et sourit légèrement en voyant Luffy. Le chat de Tsukuda était revenu, et, en souriant, Edessa fléchit un peu le corps, et le caressa un peu, puis s’assit sur le rebord du lit.

« Alors, tu veux faire quoi ? Si tu veux que je parte... Après tout, mon rôle était juste de t’apporter la bouteille de sang. Par contre... Hum... »

La succube posa un doigt sur ses lèvres, pensive, avant de regarder Tsukuda :

« Je ne crois pas t’en avoir parlé, mais peut-être qu’on te l’a déjà dit... Est-ce que tu sais comment Mélinda est devenue une vampire ? Parce que, elle aussi, elle n’a pas demandé à être une suceuse de sang, tu sais... »
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le lundi 06 juin 2016, 08:56:09
La succube a décidé de se laver, je comprends assez ce choix. Après tout, elle a eu le tête entre mes cuisses pendant un bon moment. Par contre quand elle ressort, ses cheveux ne sont plus roses, mais bruns. Ça me surprend presque. Je pensais que c'était leur couleur naturelle. Elle revient avec une serviette autour du corps. Je n'ai pas spécialement envie de faire de commentaires à ce sujet. On s'est vue nues chacune, même si c'est dans un cadre très différent de si j'avais vu les corps de mes amies dans les douches du lycée. La maison est un cadre bien plus intimiste, mais je ne me sens pas particulièrement plus intime avec elle... Enfin, pas plus que je ne le suis déjà, cette réflexion ressuscitant par erreur le souvenir de sa chevelure rose et de ses cornes entre mes jambes.

Du clame Tsukuda. Il est tard, l'heure d'aller te coucher approche à grands pas si tu veux pouvoir aller à l'école demain.

Visiblement, ce n'est pas l'avis de mon invitée-surprise de ce soir. Elle commence à me faire des compliments sur mon autonomie. Après tous ses discours comme quoi la liberté est un concept presque impossible à mettre en place, je trouve ça un peu spécial comme revirement. Mais ça ne m'empêche pas d'apprécier, même si elle compare ma situation à son monde enchanté. Il faudra que je me renseigne davantage à ce sujet d'ailleurs.

Puis elle aborde le sujet de savoir si elle reste ou part, avant de me demander si je connais l'histoire de ma grand-mère vampirique.

- Elle a dit qu'elle a été maltraitée par son père et transformée par les ennemis de son père pour le tuer et prendre sa place. Réponds-je en fouillant un peu dans ma tête pour retrouver la conversation d'hier. Je crois qu'elle a précisé qu'elle a été esclave. Elle n'a rien dit sur le fait qu'elle ait voulu ou pas la transformation, mais ne pas avoir le choix semble une sorte de tradition familiale j'ai l'impression... Réponds-je en haussant les épaules.

Je m'approche à mon tour de mon chaton pour le caresser. Celui-ci se roule sur le flanc et se met à ronronner bruyamment.

- Profiteur... Lui dis-je en souriant. Mais oui... C'est dur la vie de chaton, hein ? Il faut s'ennuyer toute la journée par avoir ses croquettes et ses câlins...

Luffy se contente de ronronner plus fort et d'essayer de capturer nos doigts avec ses papattes de temps à autre.

Je n'ai toujours pas répondu à la question de mon invitée, mais étant donné l'heure tardive et le fait que je n'aie pas autrement l'impression qu'elle ait un moyen de rentrer, je pense qu'il serait un peu méchant de ma part de la jeter dehors.

- Tu peux rester dormir... Dis-je en prenant bien garde de ne pas la regarder en face. Tu as promis de me réveiller demain pour les cours il me semble... Mon lit est assez grand... Et ce n'est pas comme si tu ne m'y avait pas déjà fait... Des choses... Termine-je en rosissant.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le lundi 06 juin 2016, 12:47:10
En entendant Tsukuda parler de la « tradition familiale », Edessa gloussa brièvement.

« Oui, euh… On peut voir les choses comme ça, en effet ! »

Effectivement, l’histoire de la famille Warren était compliquée. Et, visiblement, Maîtresse avait occulté de parler des éléments les plus sombres, comme ce qu’elle avait fait subir à son frère, pour se venger des viols que ce dernier avait commis. Par conséquent, Edessa choisit rapidement d’enterrer ce sujet, désireuse de ne commettre aucun impair. Luffy, fort heureusement, vint lui offrir une porte de sortie en se rapprochant à nouveau d’elles, et les deux femmes entreprirent ainsi de le caresser, un léger sourire venant éclairer les lèvres de la succube.

« Oui, je vois que la vie d’un chat domestique est aussi difficile sur Terre que sur Terra… »

Le chat émit quelques légers miaulements, en se couchant sur le flanc, et, quand les doigts de la succube s’approchèrent de sa tête, pour venir caresser et gratter son cou, il remua ses petites pattes, s’agrippant à ses doigts. Le sourire de la succube revint à nouveau sur ses lèvres, puis Tsukuda proposa à Edessa de dormir avec elle, dans le lit, rougissant légèrement en disant que, comme elles avaient déjà fait l’amour ici, ce n’était pas trop un problème.

À cette idée, les yeux d’Edessa se mirent à papillonner, et un sourire ravi orna les douces lèvres de la femme.

« Oh, c’est vrai ?! Merci, Tsukuda ! »

Elle la prit alors dans ses bras, venant lui faire un gros câlin, la serrant contre elle, et termina par un baiser sur sa joue… Et, alors qu’elle faisait ça, ses cheveux bruns gagnèrent en coloration, redevenant roses ! La succube lui sourit donc, puis se releva, et se débarrassa de sa serviette, qui tomba sur le sol, exhibant ainsi l’intégralité de son corps nu devant la jeune femme. Sans aucune gêne, elle écarta ensuite la couverture, et se faufila rapidement dans le lit, se rapprochant du corps assoupi de Luffy.

« Han oui, ton lit est très confortable, Tsukuda ! Par contre, ma poupette, je dors nue… Tu peux utiliser mes seins comme oreiller, si tu veux ! Maîtresse les trouve très confortables ! »

Chassez le naturel, et il revenait au galop… Chez Edessa, le sexe était partout, formant une sphère très large qui incluait aussi de simples et douces attentions, comme en ce moment précis.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le lundi 06 juin 2016, 21:56:20
À ma proposition, le succube ne se le fait pas dire deux fois qu'elle peut dormir avec moi. Je m'attendais un peu moins en revanche à ce qu'elle me fasse un autre câlin avant de jetter sa serviette au sol et qu'elle se faufile toute nue dans le lit.

« Han oui, ton lit est très confortable, Tsukuda ! Par contre, ma poupette, je dors nue… Tu peux utiliser mes seins comme oreiller, si tu veux ! Maîtresse les trouve très confortables ! »

Je reste un moment surprise, pour ne pas dire dépitée.

- Non merci... Je passe... Commente-je gênée avant de prendre ma chemise de nuit sous mon oreiller.

Je l'enfile en évitant au maxmimum de trop me dévoiler à ma compagne de cette nuit. Luffy l'a rejointe dans le lit et a repris ses ronronnement contre elle quand je me glisse sous les draps à mon tour après avoir éteint le lumière de l'appartement pour ne garder que ma lampe de chevet. J'essaie de m'installer mais je me heurte très vite à un constat : Je n'ai jamais dormi avec qui que ce soit. Je n'ai jamais organisé de pyjama party quand j'étais plus petite et, si j'ai bien eu parfois du monde à la maison, mes parents se sont toujours organisés pour qu'ils ne dorment pas avec moi dans mon lit, même quand c'était ma tante.

Du coup je n'ai aucune idée de comment on dort avec quelqu'un à côté de soi. J'essaie d'éviter le contact, donc mon premier problème c'est de trouver une position confortable, parce qu'en temps normal je prends un peu toute la place dans le lit et me couchant bien au milieu. Je me met sur le côté, mais j'éprouve alors une peur que je n'avais plus eue depuis petite fille : celle de tomber de mon lit.

On m'y reprendra, moi et mes bonnes idées...

J'essaie de me tourner et de me retourner dans mon lit. J'y passe des dizaines de minutes sans réussir à autre chose qu'à me frustrer.

Bon, à vouloir éviter le contact en permanence, je ne vais rien gagner à part une nuit blanche...

Je me retourne dans le lit et viens me coller contre la succube, lui tournant le dos.

- Pas de commentaires... Grince-je agacée, mais finalement assez loin du bords du lit pour trouver le sommeil en quelques minutes.

Par contre, quand mon réveil sonne, je suis très surprise. Il semble que j'ai beaucoup bougé à voir la position des draps. Et pour couronner le tout, je tiens à deux mains la tête de la succube dans mon décolleté. Je la foudroie du regard en me demandant si elle m'a fait un truc durant la nuit. Mais je pense que c'est surtout moi qui ai cherché ma peluche XXL en forme de crocodile sur le bord du lit dans mon sommeil et qui ai agrippé ma camarade de chambrée dans mon sommeil.

- N'en profite pas... Gronde-je courroucée contre moi-même.

Je me lève ensuite pour me faire du déjeuner et me préparer à aller en cours. J'en fais un peu trop, histoire que mon invitée puisse manger.

- Allez dépêche ! Je ne te laisse pas chez moi toute seule. Tu as bien un endroit où rentrer non ?
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le mardi 07 juin 2016, 08:52:41
Edessa s’installa sans aucun problème, mais, visiblement, Tsukuda était toute gênée, ce qui fit que, quand elle s’allongea, elle était incapable de trouver une bonne position... Et ce en grande partie que la seule position qui soit, compte tenu du petit lit, était de se coller l’un à l’autre. Or, Tsukuda refusait catégoriquement toute forme de contact, ce qui fit qu’elle eut du mal à dormir. Edessa, en revanche, se mit à dormir rapidement, mais, pendant son sommeil, elle continuait à sentir l’agitation de Tsukuda, son trouble nerveux. Alors, inconsciemment, Edessa alla la détendre, en finissant par se coucher contre Tsukuda, nichant sa tête contre ses seins. Edessa avait été tellement bien élevée par sa Maîtresse que, même en son for intérieur, elle ne cherchait qu’à vouloir la soulager, elle et sa famille, ce qui incluait donc Tsukuda. Edessa posa donc sa tête contre ses seins, et le contact détendit Tsukuda, qui finit même par enlacer la tête de la succube entre ses mains, et par trouver un sommeil plus apaisé.

Les deux filles dormirent donc paisiblement, lorsque le réveil sonna. Un gémissement plaintif s’échappa des lèvres d’Edessa, qui remua faiblement dans le lit, ce qui amena sa tête à se frotter un peu contre la douce et chaude poitrine de Tsukuda. Ce fut donc elle, la petite-fille de Mélinda, qui réagit, et la repoussa en bondissant sur place. Edessa cligna des yeux à plusieurs reprises.

« Hu ? »

Edessa se retrouva... Puis bâilla à s’en décrocher la mâchoire, ses cheveux ébouriffés. Se frottant ensuite les yeux, elle entendit Tsukuda la haranguer, lui ordonnant de se dépêcher, car, quand elle partirait au lycée, elle voulait aussi qu’Edessa parte.

« Oui, oui, ma chérie, j’arrive... Vous, les humains, vous vous levez vraiment tôt... »

Ronchonnant un peu, Edessa sortit du lit, et bâilla encore, mettant sa main devant sa bouche, en rejoignant la salle principale. Elle était évidemment toujours nue, et se rapprocha de Tsukuda, posant ses mains sur ses épaules, et déposa un baiser sur sa tête.

« Oui, je vais rentrer chez ma Maîtresse... »

Toujours nue, Edessa s’étira ensuite, ce qui eut pour effet de bomber un peu ses seins, puis elle  joignit ses mains dans son dos. Elle aurait bien voulu préparer le petit-déjeuner de Tsukuda, alors, à défaut, elle lui prépara plutôt ses affaires, en lui sortant son uniforme de lycéenne.

Edessa finit par remettre sa robe, puis alla dans la salle de bains, remettant ses cheveux en place, et se parfumant à nouveau un peu. Une fois prête, retrouvant sa superbe beauté, elle s’intéressa de nouveau à Tsukuda. Cette nuit, elles n’avaient rien fait, rien de sexuel, Edessa l’aurait senti. Non, elle s’était juste blottie contre Tsukuda pour qu’elle passe une nuit sereine, car il était tout simplement très important de bien dormir la nuit.

« Alors, qu’est-ce que tu as prévu de faire aujourd’hui, ma choupette ? Enfin, peut-être que... »

Avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit de plus, on toqua à la porte. Edessa sursauta légèrement, et se concentra un peu, puis reconnut la silhouette qui se trouvait derrière, lui arrachant un léger sourire.

Une élégante silhouette se trouvait derrière : la mère de Tsukuda, Akira Warren (http://orig11.deviantart.net/4cf2/f/2014/239/e/2/katana_shoujo_by_magion02-d7ww5f5.jpg)...
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le mercredi 08 juin 2016, 09:43:39
La succube approuve en disant qu'elle va retourner chez sa maîtresse, ce que je pense pouvoir traduire par : Je retourne chez madame Warren. Je hoche la tête pendant que je mange mon petit déjeuner.

« Alors, qu’est-ce que tu as prévu de faire aujourd’hui, ma choupette ? Enfin, peut-être que... »

Elle est interrompue par quelqu'un qui toque à la porte et je suis moi-même arrêtée dans mon geste, surprise qu'on vienne me voir à une heure si matinale.

- Qui ça peut bien être ? M'étonne-je en me levant pour aller répondre.

Je m'attends presque à ce que ce soit une de mes amies du lycées, mais quand j'ouvre la porte, c'est ma génitrice vampirique qui est de l'autre côté.

- Ho... Heu... Bonjour ? Dis-je un peu surprise. Je ne t'attendais pas de si bon matin...

Je m'écarte pour lui faire signe d'entrer. Pour le moment c'est presque la plus normale des nouvelles personnes que j'aie eu à rencontrer jusque-là.

- Ha, et tu es au courant de l'idée bizarre de ta "mère" ? Demande-je en désignant Edessa de la tête tout en refermant la porte.

Je me dirige ensuite vers la cuisine pour continuer mon petit-déjeuner.

- La soirée d'hier soir a été... Perturbante... Si elle pouvait éviter ce genre de blague à l'avenir, ça m'arrangerait... Commente-je en m'asseyant sur ma chaise pour terminer mon petit-déjeuner.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 08 juin 2016, 13:04:16
Akira portait sa belle robe chinoise, très largement fendue, avec un décolleté ouvert au-dessus de ses seins, formant comme un trou dans sa belle et élégante robe. Une apparition singulière en pleine matinée, et d’autant plus inattendue que, après avoir été reniée par son père biologique, Akira se rendait peu sur Terre. Seulement, elle ne pouvait pas ignorer le fait qu’elle avait une fille, et que, si son ancien père biologique l’apprenait, il pourrait chercher à l’attaquer. Et puis, au-delà de ça, Akira tenait aussi à se rapprocher de Tsukuda. Pour la jeune fille, c’était quelque chose de troublant, car elle était mère d’une fille qui avait à peu près son âge, et qui, comme Mélinda, avait transformé Tsukuda en vampire par nécessité. Telle mère, telle fille.

Inutile d’être grand clerc pour savoir ce qui s’était passé, mais Akira nota très vite que Tsukuda était toujours vierge. Edessa, avec qui Akira faisait régulièrement l’amour, n’aurait jamais osé voler aux Warren la virginité de l’une des leurs. Un doux sourire éclaira ainsi le tendre visage de la fille de Mélinda quand Tsukuda signala qu’elle voulait éviter les commentaires au sujet de ce qui avait eu lieu hier soir.

L’idée « bizarre » interloqua brièvement Akira, qui haussa les épaules.

« L’inceste, je suppose… Je te comprends, Tsukada, sincèrement. Pendant des mois, l’idée de même devoir embrasser Mélinda me donnait envie de vomir. »

Akira se déplaça un peu, se rapprochant de la cuisine, et commença à préparer un peu de thé.

« Je me voyais comme un monstre, transformée en ce que j’ai toujours haï. Je haïssais Mélinda, tu sais, je ne voyais que des défauts à ma nouvelle condition. Un monstre, voilà comme je me considérais… Une suceuse de sang. Des types que ma famille traquent et exterminent depuis des générations. »

La vampire se retourna vers sa fille, et soupira lentement.

« Mélinda a fait de moi une vampire involontairement, et j’ai fait comme elle… Alors, ce n’est que justice que tu nous vois comme des monstres. Tu raisonnes encore comme une humaine, Tsukuda, et c’est pour ça que l’inceste t’effraie. Mais, quand on raisonne comme une famille vampirique, les choses sont différentes. Tu vois, je me suis renseignée, Tsukuda. Normalement, l’Étreinte, ce moment où un vampire te transforme en autre vampire, est un acte sensuel, sexuel. À la base de toute relation vampirique, il y a une confusion des relations. Amant, parent, mentor… Ces choses sont bien distinctes quand on est humain, mais un vampire raisonne différemment. »

Edessa restait silencieuse, veillant plutôt sur le thé, en lieu et place d’Akira, qui se concentrait sur sa fille.

« J’ai eu peur, pendant des mois, que Mélinda me viole. Je me voyais comme prisonnière, et je me suis enfuie… Enfuie pour retrouver mon père biologique, en pensant qu’il pourrait me soigner. Mais, au lieu de ça, il a voulu me tuer. C’est là que j’ai compris que je n’étais pas un monstre, juste… Différente. Mélinda ne m’a jamais forcé, et on ne te forcera jamais, Tsukuda. Je sais qu’Edessa t’a… Un peu brusqué, mais ce que tu as fait avec elle… Je le vois à la manière dont ton sang est apaisé par rapport à hier. Ça t’a fait du bien. »

Elle se racla ensuite la gorge, et conclut :

« Le sexe tempère nos ardeurs. Dans le corps d’un vampire, le sang circule plus vite. Tu le réaliseras vite… Et le sexe, outre le plaisir qu’il procure, permet de tempérer nos ardeurs. »
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Tsukuda Kanjo le mercredi 15 juin 2016, 12:04:57
Ma "mère" vampirique rentre chez moi et décide de rebondir sur mon argumentation en m'expliquant la situation plus en détail. Elle me parle aussi de son passé, du fait que sa famille a visiblement très mal pris sa transformation.

Ce que je peux comprendre, si son paternel gagne sa vie en traquant des vampires, je veux bien croire que sa fille lui annonçant qu'elle en est une, la pilule passe très mal. Je ne sais toujours pas si je vais me risquer à l'annoncer à mes parents...

Par contre elle me met sous le nez un truc que je n'avais pas remarqué et dont j'hésite à croire que ce soit vrai.

- Que je sache, mon sang n'était pas "agité" avant que madame la succube ne vienne me faire boire le siens... Bougonne-je pas très prête à penser que ce que je considère presque comme un viol, ou du moins un rapport fortement biaisé, ne m'ait fait autre chose que me poser beaucoup de questions sur ma sexualité.

Et c'est déjà extrêmement perturbant pour moi.

- Je veux bien une tasse de thé moi aussi... Dis-je en désignant ma théière du front.

Je prend la tasse qu'on me sert.

- Pour ma part, hormis le fait de devoir boire de l'hémoglobine, je ne me sens pas plus monstrueuse que ça, à part le fait que j'ai l'impression de ne plus reconnaître mon corps. Les réflexes trop rapides et les muscles trop forts ne m'ont pas encore joué de trop mauvais tours, mais j'espère que le lycée ne vas pas me mettre dans une situation délicate. Mais je ne peux pas continuer à faire la morte pour toujours...

Je regarde de bas en haut ma "mère", qui n'est pas du tout habillée comme une lycéenne de mon âge.

- Par curiosité, quand vous dites que j'ai presque le même âge que vous... Vous voulez dire, au moment de votre transformation ou pour vrai ? Parce que si vous avez moins de vingt ans, vous devriez pas être au lycée ou à l'université ? À moins que vous travaillez ?

Luffy vient miauler à mes pieds pour sa petite gâterie et je lui donne un petit bout de pain avec du beurre dessus et il l'engloutit avec bonheur avant de se dresser sur ses pattes arrière et de me regarder en agitant sa petite queue de manière insistante.

- Miouh ! Mioouuuhhhh !!![/color]

- Non, espèce de glouton. Tu as tes croquettes. Le beurre c'est une fois le matin, pas plus, dis-je en lui posant le doigt sur le museau.

Mon petit chat redescend sur ses pattes, mais comme le dernier des hypocrite il commence à aller se frotter contre les jambes d'Edessa et à ronronner bruyamment, sans doute pour avoir du rab'.

- Ha non ! Ça par contre, je n'ai pas de remords à t'ordonner de ne pas lui donner des morceaux de ton déjeuner, sinon il va réclamer tout le temps ! Dis-je en m'adressant à la succube. Fripouille poilue ! Termine-je en m'adressant au chat qui miaule de plus belle en regardant la succube, m'ignorant royalement.

Je continue mon déjeuner en écoutant la réponse d'Akira, hochant la tête pour montrer que j'écoute et que je comprends.

- Bon... Moi je vais devoir aller en cours bientôt. Vous avez amené de quoi ramener la... Edessa ? Dis-je en me forçant à me rappeler son nom. Je n'ai qu'une moto pour aller en cours, donc pas trop de place si j'ai plus d'un passager.
Titre: Re : Le début de la nuit [Tsukuda Kanjo et Mélinda Warren]
Posté par: Mélinda Warren le jeudi 16 juin 2016, 01:46:35
« J’étais au lycée avant, mais... Eh bien, quand ton propre père souhaite tuer, disons que tu reconsidères ta position. Le lycée n’est pas un endroit fiable pour moi, et je préfère rester au manoir, ou sur Terra. »

Edessa pouvait le confirmer, Akira sortait très peu sur Terre. Là, elle avait dû faire un effort, car Tsukuda était sa fille, et, même si la jeune femme avait clairement désiré ne pas voir davantage les autres Warren, Akira avait décidé de passer outre. Il était important qu’elle se rapproche de sa fille, qu’elle se renseigne sur elle, et c’était précisément l’objet de sa visite ici. Dire qu’Akira se sentait responsable de ce qui était arrivé était un truisme. Elle avait du mal à en dormir, se reprochant d’avoir impliqué une victime innocente dans le conflit entre les Warren et les Nefarius. Le pire, c’est que, ici, Tsukuda était en danger, car les Nefarius risquaient de s’en prendre à elle, ou à sa famille. Ils savaient l’importance du lien familial chez les vampires, et ils n’hésiteraient pas à se servir de Tsukuda pour atteindre Mélinda. C’était surtout ça qu’Akira cherchait à éviter. Mais, pour d’évidentes raisons, elle ne tenait pas spécialement à en parler à la jeune fille. Inutile de l’inquiéter davantage.

Luffy se manifesta alors aux femmes, et Edessa sourit. Cependant, Tsukada signala clairement qu’il était défendu de lui donner à manger. Edessa, en réponse, hocha vigoureusement la tête, comme pour acquiescer à ce que Tsukuda venait de dire, et elle en profita pour attraper Luffy, et, tout en s’asseyant, lui fit une vague de câlins, qui amenèrent Luffy à se tortiller sur les genoux d’Edessa, se roulant sous les doigts de la succube.

« Il m’aime vraiment beaucoup, commenta Edessa, gloussant en sentant la petite bouche du chat mordiller son doigt. Encore que ça ne me surprenne guère, j’ai toujours été très proche des félins. »

Edessa se pencha alors vers le petit animal, et l’embrassa doucement sur la tête, frottant ensuite son nez contre son visage. Effectivement, Luffy aimait vraiment beaucoup Edessa. Pendant ce temps, le temps défilait, et Akira n’avait guère eu l’occasion d’en savoir plus sur Tsukuda, qui indiqua qu’il fallait qu’elle aille au lycée.

« Oh… Oui, bien sûr ! Je ne vais pas te retenir, ma chérie, mais… »

Akira haussa les épaules, et répondit alors en désignant Edessa.

« Edessa va repartir avec moi, ne t’en fais pas. En revanche… Je souhaiterai t’inviter au manoir dès que tu peux. Après tout, cet endroit est aussi chez toi, et il faut bien que je te montre Terra, ou tu vas continuer à me prendre pour une folle. »

Elle se rapprocha alors d’elle, en lui souriant doucement.

« Je veux en savoir plus sur toi, Tsukuda, et… Je suppose que toi aussi. Tes amies, tes préférences… Le manoir dispose de beaucoup de choses pour s’occuper et profiter de la vie. Il y a une piscine, une salle de sport, un salon pour les jeux vidéo, une bibliothèque de mangas… Mélinda nous offre absolument tout ce qu’on veut, l’argent n’est pas un problème, alors… Ben, on en profite ! »

Elle termina ensuite rapidement :

« Alors, n’hésite pas à le faire… Enfin, je veux avoir une vraie relation avec toi, Tsukuda, mais… L’argent n’est pas tabou entre nous. Rien ne l’est. »

Et ça, c’était la leçon à retenir !