Physique :
Elle avait bien grandi, la petite gamine aux cheveux de feu. Elle était à présent une beauté incontournable. Svelte, le port altier, elle possédait en elle une grâce innée, une posture de reine. Elle n’était encore que la Princesse, mais elle était toujours en seconde position pour accéder au trône de la cour Unseelie. Elle possédait la beauté incroyable des Sidhes de sang pur. Une peau aussi claire que de la porcelaine, aussi douce que de la soie et aussi vierge de défaut qu’un diamant taillé. Elle possédait aussi le regard propre aux Sidhes. Des prunelles constituées de trois cercles autour de la pupille. Un premier, le plus proche et le plus petit, qui avait la couleur de l’azur. Un second, presque turquoise, était de la même teinte que certaine mers appréciées des touristes. Le dernier, et non le moindre, était plus sombre, mais il donnait une sorte d’uniformité à l’ensemble, représentant autant la nuit que les fonds marins. La plupart du temps, un glamour cachait ses particularités Sidhes, donnant à ses iris la couleur du ciel en été, et à sa peau une légère tente hâlée. De menus efforts pour paraître plus « normale », aux yeux des non-Sidhes, des non-Faes. Mais là s’arrêtait sa ressemblance avec les Sidhes. Son ascendance était mêlée d’autres gênes. En partie humaine, et tenant de sa mère sa petite taille. En partie Banshee, d’où elle tenait les traits fins et délicats de sa physionomie. Et en partie Sluagh, grâce à qui elle avait hérité de ses lèvres couleur grenat et de ses longs doigts fins dont les ongles pouvaient s’allonger, telles des griffes.
Des humains, elle tenait aussi ses courbes féminines plus développées que celles des Sidhes. Une poitrine généreuse, un fessier rebondi et ferme, et des hanches épanouies qui se balançaient sensuellement au rythme de sa démarche. Les Sidhes de sang pur n’appréciaient pas cette apparence plus que pulpeuse, aussi s’était-elle éloignée des siens en partie à cause de cela. Sa longue chevelure de feu, ses yeux tricolores et son teint lunaire n’étaient pas assez pour faire d’elle une Sidhe à part entière. Tout le monde était conscient de son métissage, et les Sidhes ne sont pas connus pour leur ouverture d’esprits.
Caractère :
A ce sujet, d’ailleurs, la jeune femme dénotait largement. La plupart des Sidhes ont une arrogance innée, venant de l’idée qu’ils sont les plus puissants sur cette Terre grâce aux dons que la déesse Danu et son Consort leur a offert. Mais Ceridwen n’est pas comme ça. Peut-être était-ce dû à son métissage, à son éducation plus libérée, ou bien au rejet dont elle était l’objet. Toujours est-il qu’elle se forgea un caractère bien à elle. Indépendante, mais appréciant la compagnie d’autrui malgré tout. Forte, pour masquer la fragilité de son cœur. Puissante, mais juste et égale. Impitoyable, mais pas cruelle. Elle ne ressemblait en rien à sa cousine. Cette dernière était ambitieuse, jusqu’au bout de ses ongles parfaitement manucurés. Elle savait être l’héritière désignée du Trône de la Nuit, mais elle était aussi jalouse de Ceridwen. Ce que la métissée ne comprenait absolument pas. De quoi pouvait-elle être jalouse ? Elle n’avait aucun désir de régner, à part pour jeter un œil aux Jardins des Reines. Elle ne se sentait pas de taille à assumer autant de responsabilité. Pourtant, elle avait été éduquée dans cette optique, au cas où la Reine ne puisse concevoir d’enfants.
Intelligente, mais parfois obtus quant à ce qui la touchait de trop près, la princesse préférait passer son temps à la cours d’un de ses oncles, un Sluagh, pour ne pas subir la jalousie de sa cousine. Elevée par les dernières troupes des Meutes Sauvages de la Féerie, le Royaume des Sidhes et des autres Faes, elle acquit ainsi bien plus que des connaissances théoriques sur « comment gouverner ». Elle apprenait la stratégie de guerre, et la manière de se battre. Elle apprenait les ruses et les coups fourrés, parce qu’un ennemi ne jouait jamais selon les règles du jeu. Elle apprit aussi énormément sur les autres cultures, des humains aux autres Faes.