Pendant qu'Ayahito errait dans les rues de Nexus, Oriana, quant à elle, se promenait entre les arbres de l'une des forêts qui se trouvaient à l'intérieur de la ville ; pour être exact c'était celle où elle y avait atterri pour la première fois, quand elle avait découvert le portail menant vers Nexus. Elle avait gardé son apparence de Fée : quand elle était en pleine nature, elle n'avait pas besoin de recourir à un simulacre et de toute manière au sein de la végétation elle était quasiment invisible au yeux de la plupart des créatures "ordinaires". Quand quelqu'un réussissait à voir une Fée c'était soit parce que cette personne avait quelque chose de spécial ou était plus sensible au surnaturel, soit parce que la Fée en avait décidé ainsi...
C'est alors qu'elle ressentit comme une sorte d'appel au secours. Ce n'était pas quelqu'un qui demandait de l'aide avec sa voix mais avec son esprit. Oriana fut intriguée : pour qu'elle puisse entendre distinctement la détresse d'une personne, il fallait qu'elle soit vraiment intense. Les seules fois où cela lui était arrivé c'était quand elle s'était trouvée à proximité des esclaves vendus sur la place publique de Nexus : le désespoir de certains était si intense qu'elle s'était sentie mal au point d'avoir failli s'évanouir. Depuis, elle évitait soigneusement cet endroit.
Curieuse, elle se dirigea donc vers la source de cet appel. Elle finit par découvrir, assis contre un arbre, un jeune garçon portant un costume provenant de la Terre ; à côté de lui était posé une mallette. Elle comprit rapidement que ce devait être un lycéen et que, d'une manière ou d'une autre, il avait échoué sur Terra et que du coup il était complètement déboussolé. Elle avait déjà vu jadis des humains arriver par accident en Arcadie, le Royaume des Fées, et certains en avaient eu l'esprit quelque peu chamboulé.
Elle résolut de lui venir en aide. Tôt ou tard, avec son accoutrement et son air perdu, il allait attirer l'attention de personnes peu recommandables, comme les esclavagistes. Elle s'avança donc vers lui, dissipant les Brumes, c'est à dire le voile mystique qui empêchait les personnes ordinaires de discerner les Fées, apparaissant ainsi dans toute sa plénitude. En un sens, c'était un beau cadeau qu'elle lui faisait et elle espérait qu'il l'apprécierait à sa juste valeur.
- Bonjour, tu as besoin d'aide ? fit-elle d'une voix douce, posant sur lui un regard plein de compassion. Il ne lui vint pas à l'esprit qu'elle pourrait lui faire peur : comment pourrait-on être effrayé par une Fée, de surcroit avec une aussi belle frimousse ?