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Alex attendait Doutzen à l’intérieur de son jet privé. Assis confortablement dans son siège, un verre champagne posée sur la table basse devant lui, il avait l’air songeur et assez grave. C’était assez rare que pour être souligné. La raison de tout cela ? A vrai dire il n’y avait pas que les événements liés à sa récente paternité. Certes, il devait encore digérer la nouvelle. Il avait encore du mal à se faire à cette idée, et si à présent, il avait la conviction que c’était son fils, il n’en restait pas moins que ce n’est pas ce qu’il avait prévu. Kelly venait de lui faire un cadeau empoisonné et s’il tenait à assumer son rôle, c’était pas forcément le signe qu’il était prêt pour cela. Il avait agi par fierté, par désir de montrer qu’il n’était pas du genre à se défiler et parce que son fils était son fils. Hors de question de le laisser vivre avec un autre homme que lui comme père. Mais maintenant, il fallait encore organiser les droits de garde et de visite. Alex tenait à voir Kyle mais dans quel but, dans quel rôle ? Il fallait aussi tenir compte de sa mère, une femme qu’il n’aurait jamais pensé revoir un jour. Et puis comment ne pas penser à sa propre histoire, lui qui avait découvert que ses parents n’étaient pas ses parents. Bref, il y avait pas mal de questions et pas toujours de réponses.
Il y avait aussi Doutzen comme motif de prise de tête. La jeune femme n’avait pas vraiment daigné le revoir depuis leur nuit assez agitée. Elle faisait un peu la morte et Alerx ne savait pas vraiment quoi en penser. Ne voulait-elle pas le revoir ? Voulait elle juste un coup d’un soir ?Etait-ce lié au fait qu’il l’avait vu pirater son pc ? Le fait qu’il se pose autant de questions sur elle était finalement assez nouveau pour lui. Habituellement il ne se souciait pas de ses conquêtes une fois la chose faite. Mais là c’était différent, Doutzen était différente. Il avait envie de la revoir mais il devait aussi s’en méfier vu ce qu’il avait découvert. Travaillait-elle pour quelqu’un ? Agissait-elle come arnaqueuse ? Était-ce un piège de Kelly ? Alex devait essayer de savoir. Mais plus que tout, il avait envie d’elle, de lui faire l’amour et malgré les doutes qu’il avait sur elle, c’était plus fort que tout.
Voilà donc pourquoi Alex avait décidé d’inviter Doutzen a partir sur son île pour le week-end. Il avait envie de la sortir du contexte actuel et de pouvoir passer plus de temps en sa compagnie pour tenter de mieux la cerner. Il fallait la sortir de ses habitudes pour qui sait la déstabiliser.Et pour lui, c’était aussi un bon moyen de quitter la ville et quelque peu souffler vu les derniers événements.
Attendant dans son jet qui n’avait rien à envier à un appartement niveau confort et équipement, le jeune héritier de 22 ans avait envie de faire ce qu’il savait faire de mieux : s’enfoncer dans la luxure. Et Doutzen était la partenaire idéale pour cela. Recevant un appel de son chauffeur lui annonçant qu’ils allaient arriver, il fit signe à une des hôtesses, sexys évidemment, d’aller prévenir le pilote de se tenir prêt mais également d’amener une seconde coupe de champagne.
Portant un pantalon noir de costume avec une chemise bleu pâle et sa montre au poignet droit, le fait que la jeune femme n’ait pas accepté de suite son invitation l’avait contrarié. Quelle femme refuserait de s’envoler sur une île située dans l’océan pacifique ?Quelle femme refuserait l’invitation d’un des plus beaux partis au monde ?Qui refuserait en sachant qu’elle n’avait besoin de rien hormis de venir elle-même puisque tout le reste lui serait offert ? Oui doutzen avait accepté mais elle avait demandé un délai de réflexion. Et cela avait titillé l’égo du jeune homme. Cette femme jouait avec lui ce qui avait le don de l’agacer.
« Doutzen … »
Sortant de ses pensées, elle venait d’entrer dans le jet. Faisant signe à une des hotesses de l’amener face à lui, il la regardait sans vraiment cacher le désir qu’il avait pour elle. Néanmoins, il y avait aussi une forme de rancœur et cela aussi cela pouvait se sentir dans les propos suivants
« Je me suis demandé jusqu’au bout si tu viendrais. Il faut dire que mon offre n’était sans doute pas très tentante »
Ironique, sarcastique, Alex était amer. Mais aussi satisfait , car d’une façon ou l’autre, ce week-end lui offrirait la chance de posséder à nouveau cette jeune femme. C’était ce qu’il voulait
« Mais je suis ravi d’avoir la chance de passer enfin du temps avec toi. La dernière fois nous n’avions pas vraiment parlé »
Et alors que d’un geste de la main, il fit comprendre aux hôtesses de s’éloigner un peu non sans savoir laissé la bouteille entre les deux verres sur la table, on entendit la voix du pilote qui annonçait
« Monsieur Sanderson nous allons bientôt décoller »
Et pour confirmer cela l’avion se mit à se mouvoir
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« …Que ce soit bien clair entre nous, ma chérie !
- Hnnn… ! »
Difficile de répondre, avec le gag ball niche dans sa bouche, le masque sur les yeux, mais la douleur, elle, fut bien là quand Reto tira sur le nœud à l’arrière de son corps, une sorte de point central dans tout l’ensemble de cordes meurtrissant sa chair. La jeune femme ne fut que gémir, mordillant dans l’objet en plastique. Reto était un homme brutal, et cet élément, sa brutalité, était quelque chose qu’il tenait toujours à rappeler, comme une piqûre de rappel constante sur le fait qu’il était dangereux. Doutzen le savait mieux que personne, surtout quand la verge de l’homme était plantée dans son con, ramonant son corps en la faisant silencieusement hurler. Ce n’était pas la première fois que Reto la violait, et elle savait que ce ne serait pas la dernière fois. Quand il la prenait ainsi, quand il la besognait, Reto finissait par haleter et par grogner, à tel point qu’on pouvait se demander si c’était bien un être humain normal qui était en train de la prendre. Sa verge était terrifiante, par sa longueur, sa dureté, et lui-même était redoutable, par sa force, son endurance, sa constitution naturelle. Il remuait à chaque fois le corps de Doutzen, la tenant par les cordes, suspendue au-dessus du sol, son corps remuant d’avant en arrière sous les coups de reins massifs de l’homme.
Il y a quelques jours, la jeune femme avait reçu un curieux courrier, une correspondance émanant d’Alex Sanderson, l’invitant à un week end sur une île privée lui appartenant, au large du Japon. L’Empire Sanderson ne s’était jamais porté aussi bien, et Doutzen était bien placée pour le savoir. Elle avait installé dans ce dernier un discret virus, conçu par les spécialistes de la Mafia russe, d’anciens hackers qui travaillaient pour le Kremlin avant de rejoindre le privé, et qui leur avaient permis de voir la fortune considérable de Sanderson. Il aurait été facile de la voler, mais les Petrovski n’étaient pas intéressés, en soi, par l’argent du riche et volage héritier. Le reste, Doutzen l’ignorait, car elle n’était qu’une exécutante. Ce qu’elle savait, c’est qu’elle ne devait pas relâcher sa relation avec Sanderson. Ainsi, elle ignorait que Reto, de son côté, avait été voir Kelly.
Cette invitation avait troublé Reto. Un week end ailleurs, c’était plusieurs jours sans sa surveillance, avec le risque que Doutzen ne finisse par parler. Reto n’aimait pas Sanderson. Doutzen le sentait. Il n’avait pas confiance en lui, il voyait en lui un rival, et, pour ça, il était bien résolu à le démolir… Mais ça, Doutz’ l’ignorait. Tout ce qu’elle savait, c’était que Reto n’aimait pas Alex Sanderson, et elle soupçonnait que cela venait du fait que l’homme était né avec une cuiller en argent dans la bouche. Reto n’avait rien contre la richesse, mais il pensait que tout, dans ce monde, se méritait. Recevoir une fortune considérable du simple fait de la naissance ne produisait aucun mérite, et, rien que pour ça, par principe, il avait envie de ruiner Alex, de l’appauvrir tellement qu’il finirait dans un bidonville de Calcutta, à nettoyer les latrines afin de récupérer quelques malheureuses piécettes pour s’acheter un hamburger industriel dégueulasse dans un fast food aux prix prohibitifs.
« HNNNNNNNNNNN… !! »
Il se mettait à la gifler, mais il connaissait bien sa fille. Doutzen approchait de l’orgasme, et il jouit en elle, balançant plusieurs chapelets de sperme en grognant… Un grognement particulièrement rauque, sur un ton très grave. Il relâcha le corps de Doutzen, qui s’écroula sur le sol, en se tortillant faiblement.
« Tu y iras, Doutz’, finit par lâcher Reto dans un soupir. Je n’aime pas l’idée de me séparer de mon Petit Chaperon Rouge pendant deux jours… Mais sache que je ne serais jamais très lon, et que, en tout état de cause, ta vie m’appartient. »
Ça, c’était quelque chose qu’elle ne se risquait pas à oublier.
C’était Yuri (http://fc04.deviantart.net/fs70/f/2010/055/0/5/052229b054ff4a6e679cfa6aeb41e6b3.jpg) qui avait conduit la berline ayant conduit Doutzen hors de la ville, le long d’une des pistes privées de l’aéroport de Seikusu. Le Sentaï International Airport était une grosse structure, assez récente, qui avait été construite pour tenir compte de l’importance croissante de Seikusu dans les relations internationales, que ce soit le commerce ou le tourisme. Yuri arrêta la voiture près de la piste, et observa Doutzen dans le rétroviseur intérieur.
« N’oublie pas, Doutzen… Nous aurons toujours un œil sur toi. »
Elle hocha la tête, cessant d’observer la vitre pour le regarder, avec l’impression lancinante que tout cela n’était rien de plus qu’un piège. Quand Alex’ lui avait envoyé ce courrier, elle n’avait pas su comment réagir. L’homme avait déjà tenté de la revoir, mais, à chaque fois, la femme avait réussi à se subtiliser. Entre ses cours privés assurés par Kou-san, les activités scolaires, et les tâches de Reto, Doutzen avait, de fait, un agenda très chargé. Quand elle avait relevé cette proposition à Reto, l’homme avait hésité. Et elle-même hésitait aussi, car elle savait que Sanderson n’était pas fiable, qu’il était un homme à femmes, un play boy. Pourquoi l’inviter elle ? Ils avaient passé une bonne soirée, mais elle n’était tout de même pas si exceptionnelle que ça. La décision revenant en définitive à Reto, la belle blonde s’était appuyée sur son avis, et, maintenant, le Chaperon Rouge se tenait devant le jet privé.
Comme il faisait beau, elle portait une tenue de circonstance. Ses bottes rouges avaient été délaissées par des sandales, et elle portait une robe rouge, des lunettes de soleil, et un chapeau de paille la protégeant du soleil.
« Tout se passera bien, Yuri, je ferais attention.
- C’est dans ton intérêt. On te fait confiance sur ce coup-là, mais, si tu merdes… Alors, oublie pas les règles, okay ? »
Le téléphone portable de Doutz’ comprenait une puce GPS, et elle devait, toutes les six heures, envoyer un message à Reto pour lui dire qu’elle allait bien. Si elle n’envoyait pas ce message, Reto enverrait une équipe. L’homme savait que Doutzen ne devait pas dire de conneries… Mais il ne pouvait pas non plus négliger le fait qu’Alex’ cherche à lui tendre un piège. Les Petrovski étaient convaincus que Sanderson avait, parmi ses relations d’affaires, des Yakuzas. On ne pouvait pas lui faire confiance.
Doutzen sortit de la voiture, et Yuri en sortit également. Il ouvrit le coffre, et sortit une valise, puis s’approcha avec elle du tarmac, en posant une main sur son épaule. Yuri aussi avait couché avec Doutzen… Il était moins brutal que Reto, mais tout aussi intense dans sa manière de coucher avec elle. Yuri aida à charger les affaires de Doutzen,q ui grimpa dans l’intérieur du jet.
Elle n’avait encore jamais grimpé dans un jet, et était intimidée par tant d’opulence. Tout cela la dépassait totalement, et elle déglutit légèrement, avant de voir Alex’, assis sur un fauteuil. Il entama rapidement la discussion, et son ton n’échappa nullement à Doutzen, qui s’assit face à lui.
« Et bien, lui répondit-elle, je dois t’admettre que je ne m’attendais pas à… À une telle chose. »
Elle n’eut guère l’occasion d’ne dire plus, car l’avion s’ébranla, et se mit à décoller. Doutzen préféra alors regarder par la fenêtre. Elle vit le tarmac défiler, puis l’herbe, les arbres, les toits de Seikusu, et la mer, l’avion s’envolant progressivement. Quand elle commença à se sentir un peu mieux, Doutzen le regarda, et lui parla :
« Pourquoi cette invitation, Alex ? Pourquoi… Pourquoi moi ? »
C’était la question qui la taraudait depuis le début de cette folle aventure.
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Alex n’avait pas dit grand-chose. Du moins dans un premier temps. Il faut dire que le décollage avait eu lieu et qu’hormis le bruit qui entourait cela, Alex avait toujours une certaine appréhension. Il avait beau voyager souvent en avion, il restait nerveux. Du coup, il préférait attendre d’être bien dans les airs pour relacher la pression. Et puis, il avait eu tout le temps de regarder Doutzen de plus près. Tres sexy, il n’avait pas pu s’empêcher d’esquisser un sourire. Elle était diablement excitante, il savait que c’était dangereux pour lui mais il ne pouvait pas s’empêcher de le penser. D’ailleurs, s’il avait tenu à la revoir, c’était aussi pour cela. Cette fille avait quelque chose de spécial. Et Alex cherchait toujours à savoir quoi précisement. Par contre, il ne se rappellait meme pas que ce chauffeur bossait pour lui. Mais bon il avait tellement d’employés….
Buvant une gorgée de sa coupe, il invita Doutzen à faire de même alors qu’il fit signe à une des hôtesses de venir débarasser son invitée des choses dont elle n’avait plus besoin. Au passage, on put même constater une certaine forme de jalousie chez l’employée, comme si elle enviait la place de la belle étudiante. Il faut dire que rien que l’intérieur du jet laissait rêveur. Il y avait un coin cuisine, un coin couchette, une salle de conférence même et un équipement high tech au top. Il y avait aussi bien sûr le bar. Il était difficile de ne pas se dire que c’était un luxe presque indécent. Et puis Doutzen avait droit aux honneurs quand l'hotesse avait juste eu droit à quelques parties de baise à la sauvage
« Je pensais que tu avais compris lors de notre soirée que tu n’étais pas qu’une conquête comme les autres »
Alex avait bien senti qu’elle faisait mine de ne pas comprendre. Etait-ce volontaire ?Ou alors avait-elle vraiment le sentiment de n’être qu’un coup d’un soir ?Ou était-elle si distante depuis lors car elle savait qu’elle avait volontairement piraté son pc ?Ce qui était certain, c’est que les deux avaient bien plus de points communs qu’ils ne le pensaient. Sans le voir Kelly er Reto complotaient dans leur dos. Avec sans doute tot ou tard des implications dans leur vie respectives.
« Je ne suis pas idiot, tu n’as pas accepté directement mon invitation et tu m’as évité un maximum. Je n’en prends pas ombrage mais je sais que tu te méfies de moi. J’en suis désolé car je pense sans aucune arrière pensée qu’on a plutôt passé un bon moment toi et moi. Et je pensais que tu avais perçu que j’avais envie de te revoir et que je te considérais pas comme un énième trophée. Mais bon j’ai un week end pour te convaincre »
Souriant, il but une autre gorgée, la fixant. Elle était à son goût, pas plus pas moins.Dans son idée, il avait l’intention de reprofiter de ses atouts. Mais seulement si elle le voulait. Alex avait certains principes, comme celui de ne jamais forcer une femme.
« Tu es libre de partir quand tu le veux à partir de ce moment. Je compte partir dimanche soir mais si pour une raison ou l’autre tu veux abréger ce moment, je te laisserai faire même si cela me désolerait »
Marquant une pause, il ajouta encore
« De toute façon j’ai besoin de décompresser. Ces derniers temps j’ai eu à gérer pas mal de choses. Alors si je peux le faire en ta charmante compagnie j’en suis heureux mais je ne te forcerai pas. Que les choses soient claires »
Consultant son smartphone, qu’il pouvait à présent utiliser, il vérifia qu’il n’avait pas de message de Kelly. Il lui avait expliqué qu’il était absent pour le week end, hors du pays, mais qu’il était joignable. C’était aussi cela ses nouvelles responsabilités. Reposant toute son attention sur Doutzen il dit , alors que le pilote annonçait un voyage de 5 heures
« Nous allons au moins avoir le temps de parler »
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Les jeux pervers de Reto étaient terribles pour Doutzen, car elle avait toujours l’impression d’avoir un train de retard... Ce qui, d’ailleurs, n’était pas qu’une impression. Volontairement, Reto ne lui disait pas tout ce qu’il savait, car il ne fallait pas mettre tous ses œufs dans le même panier. S’intéressait-il à Sanderson pour son argent ? C’est ce que Doutzen avait initialement pensé, avant de comprendre que ce qui, davantage que l’argent, intéressait Reto, c’était ses relations. Comme Reto le disait lui-même, dans ce monde, l’important, ce n’était pas d’avoir du pognon ; c’était d’avoir un bon carnet d’adresses. Les relations étaient ce qui faisait et défaisait un individu en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. L’argent n’était qu’un moyen de gonfler son répertoire. Alex, pour une obscure raison, voulait mettre Doutzen dans une autre partie de son répertoire que la double-page « Putes à baiser d’un soir ». Pourquoi une telle fixation ? Était-ce parce qu’elle était blonde ? Doutzen savait que les Japonais adoraient les blondes, ce qui amenait beaucoup de Japonaises pure souche à se teindre... Mais les cheveux de la belle Doutz’, eux, étaient naturels. Les questions se multipliaient dans son esprit, sans pour autant trouver la moindre réponse.
Le jet privé filait maintenant au-dessus de l’eau, et Doutzen était seule face à Alex... Seule face à quelqu’un cherchant à comprendre pourquoi Doutzen se refusait à lui. Cette dernière restait assise, sans rien dire. Devait-elle jouer le jeu de la pétasse voulant juste son fric ? Reto avait voulu qu’elle ait un autre rôle... Mais c’était avant. Maintenant, il ne lui avait rien dit, si ce n’est de ne pas parler. Le pauvre Alex ne comprenait pas dans quoi il s’engageait. Elle était le Petit Chaperon Rouge, et, si Alex continuait à tourner autour d’elle, Reto viendrait lui briser les genoux. Doutzen savait cet homme cruel, et sadique. Il n’était pas qu’un pervers aimant sodomiser de jeunes adolescentes, il utilisait aussi ses poings, et avait du sang sur les mains... Yuri lui avait parlé de Reto dans le lit. Ils s’étaient connus à Moscou, quand Reto était encore un simple combattant de rues, usant de ses poings pour ramasser quelques piécettes. Comme il avait toujours été costaud, il était progressivement devenu garde du corps d’un Parrain local, qu’il avait fini par tuer. À cause de ses muscles, on avait toujours cru Reto idiot... C’était une erreur. Si Alex se mêlait trop de ses activités, les Russes se débrouilleraient pour qu’il ait un accident tragique... Et Doutzen n’avait pas envie d’avoir sa mort sur la conscience.
Elle était un cadeau empoisonné, une « fleur du Mal », comme dirait Baudelaire. Aussi belle qu’une rose, mais avec des ronces mortelles dissimulées sous les pétales. Alex’ s’en rendait-il compte ou pas ? Doutzen ne comprenait pas, et ne savait pas ce qu’il avait en tête. Il sortit son téléphone portable, consultant son Smartphone, et elle lui répondit, tandis que l’avion continuait à voler :
« Oui... Même si je t’avoue que je ne comprends pas ton acharnement à mon égard... »
Doutzen se tut pendant quelques secondes. L’intérieur luxueux de ce jet était assez intimidant. Reto était fortuné, mais il n’avait pas encore son jet privé pour autant.
« Tu sais, je suis venu te voir uniquement parce que tu étais riche, Alex... Je ne sais pas pourquoi tu t’attaches à une fille comme moi... Tout ça, c’est... C’est surréaliste. »
Complètement.
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« 99% des gens qui viennent vers moi le font pour le fric »
Alex n’était pas bête et il n’avait pas besoin de Doutzen pour faire ce constat. Ce qu’elle disait, il le savait déjà. En la fixant, il essayait donc de lui faire comprendre que tout cela n’était pas neuf. D’ailleurs, il n’avait pas besoin d’en savoir plus pour le moment :ne l’avait-il pas vu pirater son pc ? Il ignorait toujours les implications de cela et au fond sans doute elle-même ne se rendait pas compte qu’elle n’était qu’un pion manipulé, mais ce qui était certain c’est qu’alex avait fait le nécessaire pour se prévenir du danger. Les services concernés qui bossaient pour lui étaient entrain de bosser sur cela. Ce qui lui donnait un double avantage sur son invitée. Il ne savait pas encore s’il allait lui dire qu’il savait. Peut être que oui peut être que non. Mais de toute façon il n’en avait pas vraiment à faire de tout cela. Reto ne l’intéressait pas ni ses affaires d’ailleurs. Alex avait d’autres chats à fouetter
« La vraie question c’est qu’espérais-tu en venant me voir pour mon fric ? Que je t’offre une vie meilleure ?Que je te fasse découvrir une autre façon de vivre ? Que tu puisses mener grand train ?Ou tu voulais juste passer une chouette soirée ? »
Si on suivait sa logique ces questions étaient finalement normales. Même si au fond, pour lui, l’essentiel était ailleurs.
« Au fond je m’en fous, mais je ne vois pas pourquoi tu as tant de mal à accepter l’idée que je puisse avoir envie de te revoir. C’est comme si j’étais le pire des monstres ».
Ce qui objectivement n’était pas le cas. Faisant signe à l’hotesse de resservir du champagne plus frais, il avait au fond une seule question qui pour le moment était dans son esprit : pourquoi était-elle là finalement ? Si vraiment elle n’avait jamais eu l’envie de le revoir, pourquoi accepter cette escapade ?
« Tu sais comme je t’ai dit tu étais libre de ne pas venir et tu es encore libre de repartir. Il n’y a aucune obligation. Si être ici te pose soucis, tu peux le dire »
Le ton n’était pas agressif mais il voulait bien lui faire comprendre que si elle était ici, c’était pour quelque chose de bien et pas pour commencer à se lamenter sans cesse ou faire les choses avec mauvaise volonté. Il n’avait pas envie de cela.
« Tu me plais c’est vrai mais ce n’est pas un délit Doutzen. Je n’ai pas la sensation que notre première rencontre fut déplaisante. Et si c’est le fait que tu ne veuilles pas t’engager qui te pose soucis pas de soucis, pour etre franc avec toi j’ai eu quelques changements dans ma vie qui risquent de toute façon de m’affecter assez fort. Par contre si tu veux passer du bon temps et profiter de ce week end sans prise de tête et en se disant qu’on ne se promet rien, je pense que tu pourrais te plaire non ? »
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Le jet filait dans les nuages. Doutzen était toujours assise, son regard oscillant continuellement entre le paysage défilant sous ses yeux et Sanderson. Même au-dessus de l’eau, ses soucis revenaient la hanter... Ses soucis, et la vie qu’elle menait. Alex’ continuait à parler, et Doutzen se contentait de l’écouter, les lèvres closes. Que voulait-elle ? Que lui voulait-elle ? Des questions sans réponse... Ce qui était plutôt curieux, car on aurait pu croire que Doutzen serait au moins fixée sur ses propres attentes. La réalité était plus nuancée. Elle était venue voir cet homme uniquement pour faire plaisir à Reto, comme tant d’autres hommes, mais les choses étaient différentes. Sanderson s’était montré différent, différent de ce à quoi elle avait initialement pensé. Oh, elle avait beau essayé de se persuader du contraire, elle ne pouvait guère se mentir à elle-même. Il y avait quelque chose de différent chez lui, et Sanderson le savait. Il n’était pas aussi idiot qu’il aimait à le faire croire, et, à plusieurs reprises, Doutzen s’était demandée s’il ne cherchait pas à se rapprocher d’elle uniquement pour savoir pour qui elle travaillait. Elle n’avait pas le sentiment d’avoir fait d’erreurs en allant chez lui, mais on ne pouvait jamais être totalement sûrs de ce qui se passe, de nos jours.
Sanderson continuait encore à parler, noyant Doutzen dans des explications. Pourquoi avait-elle accepté son offre ? Lui-même se posait cette question... Et elle se la posait aussi. Maintenant qu’elle était dans le jet, elle sentait des pointes de regret la traverser. Tous ces petits jeux la fatiguaient, et, tout ça... Ce voyage en jet, ce séjour sur une île éloignée au large du japon, c’était... C’était totalement ahurissant. La jeune blonde n’arrivait pas vraiment à comprendre ce qui lui arrivait, à saisir où elle était. Elle aurait dû se sentir follement excitée à l’idée d’être dans un jet, à l’idée de se retrouver sur une île exotique... C’était des vacances royales ! Mais Doutz’ savait que tout ça était faux...
Elle finit par sourire devant sa tirade, et croisa les jambes.
« Je constate surtout que tu n’as pas répondu à ma question. »
Doutzen était maligne, à force. Il avait répondu à sa question par une autre question, et par une technique classique consistant à la faire culpabiliser, en lui disant qu’il n’était pas « le pire des monstres ». Comment interpréter cette phrase ? S’agissait-il d’une référence à Reto ? Ou est-ce qu’elle se faisait des idées ? Reto était quelqu’un de prudent, Doutz’ le savait. Il était presque paranoïaque, même, en se débrouillant toujours pour ne pas s’impliquer dans les activités de sa fille.
Cette dernière lâcha quelques bribes supplémentaires :
« Pourquoi crois-tu que les belles filles comme moi vont faire les séducteurs riches comme toi ? Tout ce que je voulais, c’était de l’argent. Et c’est pour ça que je suis là aussi. Il n’y a rien de plus. Si j’ai tant hésité, c’est parce que ça m’a fait flipper... Je veux bien croire que je suis douée au lit, mais je suis loin d’être une pro’. Pour quelle autre raison voudrais-tu me voir, si ce n’est pour tirer ton coup à nouveau ? Alors... Tout ça, ça m’a intrigué. »
Rien de plus... C’était un fieffé mensonge, mais Doutzen était toujours face à la même ambiguïté. La vérité était tout simplement trop horrible pour qu’elle puisse la dire... Et, de toute façon, Alex’ ne pourrait pas y croire.
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« Ainsi donc tu penses que ce qui m’intéresse chez toi c’est uniquement de te baiser encore une fois ? »
Alex était pour le moins vexé de ce constat. Encore une fois, Doutzen se cachait derrière cette facade alors que plusieurs fois, il lui avait expliqué qu’il ne cherchait pas que cela avec elle. Était-elle stupide ou était elle subtilement maligne ?Alex avait la sensation qu’elle se cachait derrière ce personnage qu’il l’arrangeait bien. Mais il n’était pas dupe. Souriant en la voyant croiser les jambes, il but une autre gorgée, prenant le soin de peser chaque mot. Il fallait être prudent et habile pour ne pas dire n’importe quoi ou faire n’importe quoi. Chaque parole prenait un sens assez lourd dans cette situation
« Crois-tu que je me donnerais autant de mal si je voulais juste te sauter Doutzen ? Est-ce que je me ferais chier avec pareille mise en scène si mon seul but était de me jeter dans la luxure ? Non et tu le sais très bien. Si j’avais envie de baiser, je peux trouver quelqu’un sans mal. Là maintenant je pourrais me taper une des deux hotesses sans aucune difficulté ou sortir et me payer du bon temps avec une de ces poules de luxe. Mais tu vois j’en ai assez de cela, de cette vie qui finalement n’est qu’une illusion. Et que tu le croies ou non tu as contribué à cette prise de conscience. D’ailleurs je pense que toi aussi tu mérites mieux que ce que tu veux bien dire.Tu as une basse opinion de toi même ».
Il s ‘arrêta. Devait-il lui dire qu’il avait un enfant ? hormis à son avocat, Alex ne l’avait dit à personne. C’était cela aussi son paradoxe, il n’avait ni ami, ni famille. Rien de tout cela tout simplement. C’était aussi pour cela qu’il avait besoin de Doutzen, pour se confier, pour pouvoir en quelque sorte vider ce qu’il avait sur le cœur
« j’ai appris récemment que j’étais père. Une femme que je n’avais plus vue depuis des années a débarqué ici avec un gosse de 3 ans. Que tu me crois ou pas, je n’étais au courant de rien. Et elle est venue ici avec une idée bien précise en tête : gagner au lotto grâce à lui. J’ai passé un accord avec elle, lui assurant une position confortable tout en garantissant une certaine confidentialité. J’ai décidé aussi de jouer un rôle dans la vie de cet enfant. Je ne sais pas pourquoi mais cela me semble évident pour moi. Je n’aurais pas pu faire autrement »
Il s ‘arrêta, constatant qu’étrangement, il s’était mis à sourire et à avoir le visage plus illuminé quand il avait parlé de Kyle. Était-ce cela la fierté paternelle ?
« Tu sais ce qui est le plus drôle de l’histoire, C’est que pour éviter de me faire gruger, j’ai embauché un ex militaire de haut rang pour enquêter sur la mère de mon fils, pour voir si elle était fiable. Et avant de partir il m’a remis son rapport. Et non seulement, elle a accepté le joli paquet de fric que je lui ai filé, mais j’ai appris qu’elle habitait dans un immeuble de luxe ayant des ramifications avec la mafia russe et que son avocat avait aussi des liens avec ce milieu. Et en plus elle a été vu plusieurs fois avec un des pontes de ce milieu »
Sortant une enveloppe de l’intérieur de sa veste, il la déposa sur la table basse, sans se douter que la personne avec Kelly était le père adoptif de Doutzen. Ni même à quel point ils étaient liés.
« Tu vois, j’ai voulu être réglo, et au final je me demande finalement dans quelle pièce je joue exactement ? C’est aussi pour cela que j’avais besoin de partir pour souffler un peu. Et si je t’ai choisi, c’est parce que tu le veuilles ou non l’accepter, j’ai apprécié ta compagnie. C’est pas comme avec toutes les autres. D’ailleurs t’es la seule personne à qui j’ai parlé de ma paternité. Si la presse ou mon conseil d’administration apprenait cela, imagine le scandale »
Buvant une autre gorgée, il se leva et s’avança vers Doutzen, lui caressant tendrement la joue gauche avec sa main. Cette jeune femme lui plaisait, et avec ses sandales, sa robe rouge, ses lunettes et son joli chapeau,elle était sublime. Mais elle aussi l’avait dupé, et elle aussi lui mentait. La regardant, il reprit la parole
« Si ce qui t’intéresse chez moi est l’argent, alors tu auras ce que tu veux. »
Il avait envisagé cette éventualité. Même si il continuait de penser qu’il y avait autre chose derrière. Retournant s’asseoir face à elle, il plongea ses yeux sur elle et conclut en disant
« Mais moi aurais-je ce que je veux, à savoir toi ? »
Et il ne parlait pas uniquement de physique.
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Les deux jouaient ensemble à un jeu dont ils ignoraient toutes les règles et tous les enjeux. L’épisode entre Reto et Kelly n’était pas connue de Doutzen. Ils étaient comme deux joueurs en train de monter un puzzle, chacun de leur côté, assemblant les pièces, certains ayant des pièces communes. Doutzen ignorait où tout cela allait la mener, et, dans le doute, elle préférait se dissimuler derrière la prostituée qu’elle était… Une sorte d’écran protecteur, mais difficile à mettre en place. Contrairement aux pays européens et occidentaux, où la prostitution était nécessairement vue comme quelque chose d’humiliant et d’honteux, qu’il fallait presque supprimer. Ici, au Japon, la prostitution était vue différemment. Certes, ce n’était pas la Panacée, mais les Japonais avaient moins de mal avec le sexe. Doutzen l’avait vu, et elle le voyait encore continuellement, chaque fois qu’elle voyait, dans les rues de Seikusu, des maid café, ou d’autres cafés adultes de la Toussaint où, parallèlement au menu des boissons, il y avait un autre menu indiquant toutes les prestations sexuelles fournies auprès des hôtesses, à l’exception de l’acte sexuel en lui-même.
Alex lui confia alors être père… Et, en entendant cela, Doutzen écarquilla les yeux, se demandant, pendant un temps, s’il plaisantait. L’homme avait l’air sérieux, et lui expliqua que la mère était venue le voir dans le but d’avoir de l’argent, et qu’il avait mené sa petite enquête. Doutzen déglutit silencieusement, en se demandant si Alex n’avait pas aussi réalisé une enquête sur elle.
*Je suppose qu’il ne doit pas être difficile de me pister en stationnant à l’entrée de la maison…*
Doutzen passait l’essentiel de son temps à agir comme une fille normale… Mais, parfois, elle se trouvait dans les voitures noires aux vitres fumées, afin de rejoindre les lieux où elle devait accomplir ses missions pour le compte de Reto. Dans ce cas, il était impossible de la voir à travers la vitre… Mais est-ce que cela suffisait à arrêter un détective privé bien formé ? Vu la fortune d’Alex’, il devait embaucher des gens talentueux, les mêmes que ceux trouvant des potins incroyables sur les stars du monde entier, ou sur les hommes politiques. Tant d’honneur pour elle-même… Mais ce n’était pas d’elle dont on parlait ! Quoique…
L’homme balança sur la table basse entre eux plusieurs photos, et Doutzen sentit sa gorge s’assécher en voyant Reto. Il avait balancé une enveloppe, que Doutzen avait récupéré. Elle observa les photos. C’était un hôtel de luxe, où elle s’était déjà rendue à plusieurs reprises. Les photographies étaient prises depuis une voiture, à l’entrée, et montraient une mystérieuse femme à la longue chevelure brune, que Doutzen n’avait jamais vu, et parfois Reto. L’homme était suffisamment prudent pour éviter de sortir en compagnie de cette femme, et d’autres clichés avaient été pris dans le hall de l’hôtel. La femme était abordée par Yuri, que Doutzen reconnut. Elle se pinça les lèvres.
*Reto… Mais à quoi joue-t-il ?*
Le dossier du détective était sûrement encore plus volumineux, et contenait très certainement des éléments obtenus illégalement. Doutzen reposa tranquillement l’enveloppe, et regarda à nouveau Alex’. Pourquoi lui dire tout ça ? Pourquoi lui parler de Reto ? Est-ce que l’enquête du détective lui avait permis de voir que Doutzen était proche de Reto ? S’il avait photographié Yuri, il avait pu le retrouver à l’entrée du lycée Mishima, les rares fois où il allait chercher Doutz’, ou à l’entrée de soirées, quand il faisait le chauffeur pour elle. Reto avait une grande confiance en Yuri, et il savait que son Petit Chaperon Rouge lui était précieux, ce qui expliquait pourquoi il passait souvent par Yuri pour la conduire. Lui évitait toujours de se mouiller.
Alex lui avoua qu’elle était la seule à qui il avait révélé cette histoire de paternité… Mais qu’avait-il révélé ? Elle n’avait aucune preuve, et aucun moyen de le faire chanter. Lui aussi était trop malin pour s’impliquer en personne. Il alla lui caresser la joue, et elle s’écarta légèrement, en soupirant, repoussant sa main avec la sienne.
« Ce que je veux… »
Elle soupira encore, sans savoir. Le testait-elle ? Que savait-il sur la jeune femme ? Elle s’humecta les lèvres.
« Cette histoire de gosse… C’est merveilleux pour toi, mais je n’ai pas envie d’être mère de famille. »
Elle déposa l’enveloppa sur la table basse, et le regarda en croisant les bras.
« Et évite de me caresser sans mon accord, si tu veux me faire croire que je suis autre chose qu’une prostituée. »
Doutzaen le regardait sans plaisanter.
« Pourquoi tu me parles de ça ? Qu’est-ce qui t’a tant marqué ? Qu’avons-nous fait d’autre que baiser ensemble, Alex’ ? »
Elle continuait dans ce sens, à poser les mêmes questions, car, à chaque fois, Sanderson répondait par autre chose.
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« Je suis désolé Doutzen, c’est vrai je n’aurai pas du faire cela »
La fixant, il était de nouveau assis et venait de faire amende honorable. Nulle stratégie de sa part, il était sincère. Il ne trichait pas avec elle, il était honnête. Et c’est aussi pour cela qu’il aurait bien aimé pouvoir lui donner une réponse claire à ses multiples demandes. Seulement il n’en avait pas. C’est aussi pour cela qu’il ne parvenait pas vraiment à lui répondre. Lui-même s’était posé mille fois cette question. Et il n’arrivait jamais à la même réponse. Tout ce qu’il savait c’est qu’il la voulait elle. Prenant le temps de répondre, il se lança alors dans une longue tirade
« J’ai ressenti quelque chose pour toi lors de notre nuit que j’ai jamais ressenti avant. Je ne sais pas ce que c’est, désolé d’ailleurs de ne pas être plus précis, mais tu as provoqué quelque chose en moi. Oui nous avons essentiellement baisé comme tu dis, c’était bien, mais au dela de cela j’ai envie d’autre chose aussi.Tu es belle, fraiche, tu as cette allure superbe et ce côté mystérieux. T’es pas comme toutes ces poules de luxe que j’ai pu me faire. non toi tu es différente, tu as ta propre façon de fonctionner. Je ne te demande pas de jouer le rôle de la mère de famille. Mon fils a déjà une mère, et la connaissant et vu la tournure que les choses prennent, elle fera tout pour que cela reste ainsi. »
Il marqua une pause. Buvant une autre gorgée, il était assez nerveux, même si son attirance pour elle était pour le moins évidente dans la façon qu’il avait de la fixer
« Je me doute que tu aimerais quelque chose de plus précis ou de plus clair. Mais tout ce que je peux te dire c’est que je ressens quelque chose pour toi et ce n’est pas seulement de l’attirance. J’ai envie de passer du temps avec toi, d’apprendre à te connaitre, de rigoler avec toi, d’être avec toi tout simplement. C’est nouveau pour moi. Mais c’est ce que je veux. Je ne te vois pas comme les autres Doutzen, tu es différente à mes yeux. »
Ce qu’il essayait de lui dire, c’est qu’il la voyait comme une femme avec qui il avait envie d’être en couple. Seulement Alex n’avait pas forcément les mots pour exprimer cela.Tout simplement parce que la situation était inédite.Il était sorti de sa zone de confort
« ce que j’essaie de te dire Doutzen, c’est que si je voulais être en couple avec quelqu’un, je pense que ce serait avec quelqu’un comme toi. C’est pour cela que j’ai voulu te revoir. Je sais que pour toi, les choses sont plus claires et que tu me vois comme un compte en banque vivant. Mais je ne désespère pas de te convaincre que je ne suis pas qu’un enfoiré arrogant. Je sais que j’ai une mauvaise image. Mais je sais aussi que je peux te rendre heureuse. »
Il s’arrêta encore, hésitant à lui parler de la clé usb dans son pc. Il attendait encore un peu, se disant que peut être elle aborderait le sujet d ‘elle-même. Et puis, une part de lui redoutait d’apprendre le fin mot de l’histoire, même si la découverte du double jeu de Reto pouvait aussi servir se sintérêts.
« Voilà Doutzen, j’espère avoir été assez clair. Si ce n’est pas le cas je m’en excuse d’avance »
Il la fixait toujours. Dieu que cette femme avait de l’allure.
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Les explications venaient lentement, et étaient, en réalité, plus troublantes qu’autre chose. Sanderson, amoureuse d’elle ? Doutzen ne put masquer sa surprise. Oh, elle avait bien envisagé cette hypothèse, oui, mais elle avait été bien incapable de lui apporter le moindre crédit, tant elle semblait absurde et surréaliste. Alex, qui l’aimerait ? Il avait l’air sérieux… Et, si Doutzen avait pu envisager cette hypothèse, elle n’aurait jamais cru avoir vu juste. Ciel ! Comment ? Pourquoi ? Ces questions se bousculaient dans sa tête, s’entrechoquant au fur et à mesure que l’homme continuait à parler. Honnête et sincère, il avait déballé tout ce qu’il avait… Ou presque. Seule la question de la clef USB restait en suspens, et ce simple petit détail, en réalité, expliquait, à lui seul, pourquoi la voie entreprise par Alex ne le conduirait qu’à la souffrance. Ce détail, c’était la preuve que le Petit Chaperon Rouge n’était pas toute seule, et que, derrière elle, il y avait… L’Autre. Son bienfaiteur et son cauchemar. Celui qui l’avait construit, celui qui l’avait créé, celui à qui elle devait tout, qu’elle aimait et qu’elle haïssait en même temps. Un Judas, aussi monstrueux et horrible qu’il était bénéfique. Reto Kroes. L’homme qui la prostituait, l’homme qui la battait, la violait… L’homme qui lui avait permis de sortir des profondeurs de son village natal, afin de rejoindre une grande ville, et, surtout, qui lui avait permis d’effectuer son rêve : devenir une actrice. Comment pouvait-elle le condamner totalement, alors que, grâce à lui, elle était là ? Et même Alex ne pouvait pas totalement le condamner, car, sans Reto, Doutzen ne l’aurait jamais vu… Mais, pourtant, avec Reto, Alex n’obtiendrait jamais ce qu’il voulait.
Son aveu laissa l’avion dans un silence circonspect, uniquement troublé par le ronflement des moteurs. Doutzen ne savait pas quoi dire. Un malicieux petit génie venait de voler son inspiration, et elle le regarda donc sans rien dire, avant de finir par soupirer. Un léger rire nerveux s’échappa de ses lèvres, et elle se mordilla la bouche, secouant sa tête de gauche à droite, venant se poser sa main sur la tempe.
« Alex… Je m’attendais à tout, sauf à ça… »
N’arrivant pas à rester assise, Doutz’ se redressa à son tour. Il y avait peu de turbulences dans l’avion, et elle marcha un peu, serrant nerveusement les poings. Si elle s’attendait à ça… Alex, amoureux d’elle ! C’était différent de tout ce à quoi elle avait pu penser ! Elle déambula donc un peu, avant de se retourner vers lui.
« C’est… C’est ridicule, Alex. Je ne connais rien de toi… Et tu ne connais rien de moi. Alors… Comment pourrais-tu prétendre être amoureux de moi ? Ça n’a pas de sens ! »
Pour elle, en tout cas, ça n’en avait aucun.
Et, surtout, au-delà de ça, une romance entre eux était tout simplement impossible !
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Alex n’était pas surpris par cette réaction.il savait lui-même que tout ceci pouvait paraitre fou et incroyablement étrange. Surtout quand on pensait à son comportement habituel avec les femmes. La voyant se lever et marcher un peu, alors que l’avion traversait quelques turbulences, il s’était levé aussi mais s’arrêté à quelques pas d’elle, se souvenant qu’elle ne voulait plus qu’il la touche sans son accord. Complètement déstabilisé, le jeune homme de 22 ans cherchait toujours un moyen pour essayer de reprendre le contrôle. Il savait qu’il se mettait lui-même en danger et prenait le risque de se faire dévorer par doutzen. Mais il l’avait voulu et devait donc assumer ce choix
« Je me doute que je ne suis pas le prince charmant ni le petit ami rêvé. J’assume ce que je suis et demande juste avoir le droit d’avoir une chance de changer. Cela peut paraitre fou en effet, cela n’a aucun sens mais ne dit on pas que l’amour rend irrationnel ?Je veux dire j’ai toutes les raisons de me méfier de toi, surtout que tu m’as avoué être venu à moi pour mon argent . Et pourtant j’arrête pas de penser à toi »
Elle s’était mise face à lui, et il plongeait ses yeux bleus dans ceux de la belle Doutzen. Cette dernière avait relevé ses lunettes de soleil sur son front et encore une fois, il la trouvait désirable avec sa jolie robe et ses sandales. Elle était sublime tout simplement, une vraie démone au visage d’ange. Même si Doutzen pouvait avoir des doutes et ne pas croire ce qu’il pouvait lui dire, elle ne pouvait nier la façon qu’il avait de la regarder. Cela mêlait tendresse, désir bien sûr et envie , mais également bienveillance et l’impression qu’elle était unique à ses yeux. Elle qui était souvent vu comme un objet de désir devait d’une façon ou l’autre appréciait cela aussi. Même si cela venait d’Alex. S’avançant lentement vers elle, il était vraiment proche d’elle et tendit lentement sa main droite pour venir lui caresser la joue.Il le faisait lentement, presque au ralenti, redoutant sa réaction, comme on faisait pour apprivoiser un animal craintif ou sauvage.
« Je peux ? »
Demanda t’il, en posant et caressant désormais clairement sa joue gauche. Par ce geste il voulait lui montrer qu’il tenait compte de ses remarques, de ses souhaits, de ses désirs.C’était sa façon à lui de lui faire comprendre qu’il était sérieux et pouvait pour une fois changer d’attitude
« j’ai envie de t’offrir le plus beau week-end de ta vie. Après tu seras libre de me voir comme bon te semble : petit ami, amant de passage, source de revenus, coup d’un soir ou pigeon à plumer. Mais avant je souhaite te montrer quel vie je peux t’offrir. Si tu le veux bien sûr comme je le t’ai promis et si tu souhaites m’accorder cette chance et ma présence avec toi. De cette façon tu verras que tu ne seras plus jamais obligé d’aller coucher avec un homme pour avoir ce que tu désires, que ce soit être actrice, célèbre, avoir une bonne situation ou tout simplement être heureuse »
Parlait-il uniquement de lui, d’autres hommes, en savait-il plus ou bien avait-il simplement cela déduit cela en fonction de ce qu’elle avait pu dire et de ce qu’il avait pu déduire en fonction de ce qu’il savait déjà ? Quoiqu’il soit il continuait de lui caresser la joue et replongea ses yeux dans ceux de Doutzen
« On a tous un passé. On ne peut pas le changer contrairement au présent et au futur. Même si cela se limite à ce week-end »
Approchant lentement son visage, il avait quasi sa bouche sur celle de la belle étudiante. Il marqua une autre hésitation, ne voulant pas forcer ni voler ce baiser. En avait-elle envie ?Lui en avait envie mais c’est à elle que revenait la décision……
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Savait-il ? Ne savait-il pas ? La question la hantait. Comment aurait-il pu savoir ? Est-ce qu’il savait qu’elle avait piraté son ordinateur portable ? Les informaticiens travaillant pour Reto lui avaient assuré que leur programme était indétectable, mais, avec l’informatique, on ne pouvait jamais être totalement sûrs de quelque chose. Est-ce qu’il avait embauché des détectives privés pour la suivre ? Cette espèce d’obsession qu’il faisait sur elle s’expliquait-elle juste par son beau sourire ? Ou y avait-il autre chose ? Était-il vraiment amoureux ? Ou n’était-ce qu’un prétexte pour comprendre qui elle était et ce qu’il se passait ? Autrement dit, ces photographies de Reto et de la mère de son enfant n’étaient-ils que des coïncidences ? S’inventait-elle des liens qui n’existaient pas ? Doutzen déglutit lentement, refoulant l’inquiétude naissante. Elle ne devait pas laisser son imagination s’emballer, et s’en tenir aux faits. Oui, les faits, eux, ne mentaient pas. Et les faits lui assuraient qu’il n’y avait aucune chance pour qu’Alex ait compris ce qui se passait. Les faits étaient avec elle, lui soufflant que ce n’était que de simples coïncidences, et qu’elle n’avait rien, absolument rien, à craindre. Comment aurait-il pu savoir, après tout ? L’homme n’avait pas la science infuse, et la paranoïa de Reto n’était pas là pour rien.
*Il ne sait rien, il ne sait rien…*
C’est ce qu’elle se répétait… Mais pouvait-elle s’en assurer totalement ? S’étant relevé, il s’était rapproché d’elle, retournant dans son cercle intime, trop tactile pour prétendre être un véritable Japonais. Elle le laissa faire, croisant son regard avec le sien, comme si elle pensait pouvoir lire la vérité dans ses yeux. Ils n’étaient pas accusateurs. Ils n’étaient pas en train de lui dire qu’il savait qu’elle était la chienne de Reto, et qu’elle l’avait dupé, et qu’elle continuerait encore à le faire, si Reto le lui demanderait. Elle restait face à lui, sentant le désir de l’homme, ne sachant pas comment y répondre… Amoureux d’elle. Tout ça la dépassait, car elle n’arrivait pas à comprendre les raisons de cet amour, ni à se dire que c’était vrai… Parce que, pour elle, Alex’ faisait partie du « monde de Reto », et que le « monde de Reto » n’était pas un lieu où l’amour et les bons sentiments pouvaient triompher. Elle l’observait donc, les lèvres entrouvertes, sans oser parler, et sans savoir quoi dire.
La bouche de l’homme finit par se rapprocher de la sienne, et elle soupira lentement. Il attendait un baiser, une réponse, un signal… La possibilité d’un week-end à ne penser à rien… Une vaine promesse, car Doutzen savait que son esprit allait carburer. Le temps sembla se suspendre entre leurs lèvres. Elle se les mordilla donc… Puis l’embrassa un peu, pendant quelques secondes. Sa poitrine s’enfonçait contre son torse, et, ensuite, elle se recula, calmement.
« Va pour un week end de repos, alors… »
N’abattre aucune carte, et ne rien dire. L’omerta, la loi du silence. Doutz’ appliquait à la perfection ces principes vieux comme le monde.
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Le baiser était furtif, tout comme la légère étreinte. Doutzen avait l’air pour le moins hésitante encore et il ne lui en voulait pas. Tout au plus, il se réjouissait d’avoir finalement encore une chance de pouvoir gagner sa confiance. Oh la tâche serait bien sûr ardue et compliquée, mais de toute façon ne l’était-elle déjà pas ? Il avait bien compris qu’elle ne s’ouvrirait pas à lui et qu’elle gardait sa retenue et sa méfiance. Il n’était pas certain que c’était contre lui car elle laissait deviner une certaine forme de retenue par rapport à tout. Il ne savait pas vraiment qui elle était et c’était voulu. Doutzen semblait vouloir se protéger mais de quoi ou de qui ? Îl ne le saurait pas, du moins pour le moment. Et il avait le sentiment que de toute façon plus tard il le saurait, mieux ce sera pour lui
« Oui va pour un week end loin de tout. On y verra plus clair après je pense . Qui sait tu aimeras peut être plus que tu ne le penses»
S’approchant d’elle, il était étonnamment hésitant. Lui d’habitude si certain de son fait marchait sur des œufs. Lui souriant, il ne savait pas si dès à présent il pouvait la considérer sienne ou pas. Au fond, il avait perçu que Doutzen n’était pas forcément le genre de femme à aimer le romantisme. Du moins pas comme cela et pas avec lui. Il l’avait mis mal à l’aise et lui aussi par la même occasion. Lui comme elle était plus à ‘l aise dans le sexe. Après tout leur première soirée avait été une franche réussite et ils n’avaient pas du parler beaucoup. C’était peut être cela la solution, revenir à des fondamentaux. Après tout, une femme comblée et épris de plaisir était plus facile à atteindre.
« je pense que toi comme moi devrions revenir à des fondamentaux que nous connaissons mieux »
Il lui caressait de nouveau la joue. Elle savait à quoi il faisait référence. Après tout depuis cette nuit, il n’avait eu cesse de penser à l’idée de la refaire sienne. Toutes celle qui étaient passés depuis étaient fades, sans éclats. Maintenant qu’il avait touché au but, qu’il l’avait pour un moment, pourquoi se priver ? il avait été franc et honnête, il ne s’était pas jetté sur elle et lui avait montré des égards. Il pouvait dès lors se montrer plus primaire, surtout qu’elle n’allait pas être déçue normalement.
« Tu m’as manqué Doutzen »
Et en disant cela, il était venu la saisir par la taille , l’amenant contre lui, comme pour signifier que désormais elle était de nouveau à lui. Du moins pour le moment. Ses deux mains caressant le bas du dos et le dessus des fesses, il revint prendre son visage à deux mains puis déposer un baiser assez appuyé sur ses lèvres, sa langue se frayant un chemin entre les lèvres de la jeune femme pour venir chercher sa semblable. Au niveau de son entrejambe, on sentait déjà sa virilité bien en forme et ce n’était pas vraiment surprenant.
Plongeant lui-même sa bouche dans le cou d e Doutzen, il lécha puis mordilla le lobe de l’oreille, avant de revenir l’embrasser sur les lèvres, ses mains redescendant au niveau de son postérieur, reprenant le contrôle de ce corps tant désiré
« Il y a un coin chambre dans le fond de l’avion, si cela te dit bien sûr. »
Lui murmura t’il entre deux baisers, l’invitant si elle le désirait à y passer.Même si d'une certaine façon le fait qu'elle ait accepté de venir et le fait de sentir ses doutes ne laissait que peu de liberté d'action à la jeune femme, et il le savait. En effet, derrière une porte, à l’arrière, il s’était fait ménager une petite chambre contenant l’essentiel : un lit, une douche, un bar et une installation audio. Ainsi bien sûr que tout le confort et le luxe allant avec. Et comme pour l’amuser davantage il ajouta
« Et le voyage risque d’être long… »
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Chassez le naturel… Le vieux proverbe revint à l’esprit de Doutzen quand Alex’ exprima le fond de sa pensée. Dans sa tête, un léger sourire goguenard, presque désabusé, se dessina. Tout ça pour ça… Pour elle, il n’avait fait aucun doute que l’invitation d’Alex’ n’avait été qu’un plan cul osé et détaillé. Certes, ce n’était pas tous les jours qu’on l’invitait sur une île privée, mais, en définitive, on en revenait toujours à ça… À ça. Peu importe la fortune, les enluminures, les efforts qu’on mettait, en fin de compte, le rapport entre un homme et une femme revenait toujours à ça… Le bâton entrant dans le trou. C’était presque une espèce d’ironie mordante. Des milliers d’années d’Histoire et d’évolution n’empêchaient toujours pas les hommes de maintenant de réagir et de raisonner comme les individus de Cro-Magnon : Alex’ lui avait juste fait la cour, et, maintenant qu’il s’était bien engagé, il continuait à agir ainsi… Encore et encore, il lui caressait la joue, feignant d’obtenir son assentiment, feignant de le lire dans ses yeux. Était-il maladroit, ou juste malhonnête ? Doutz’ n’osait croire à une certaine maladresse dans son action, et elle ne lisait pas dans son esprit. Pour elle, jeune fille pauvre, d’origine paysanne, les riches avaient toujours un plan, toujours une stratégie. Celle d’Alex’ était en réalité fort simple, et n’avait eu que pour but d’amener Doutzen dans son lit, afin de coucher avec elle. Elle s’en rendait compte, maintenant, et observa la porte menant à la chambre.
Il lui avoua qu’elle l’avait manqué, et elle ne répondit pas, son visage restant relativement inexpressif.
*Moi, ça ne se résume pas qu’à mon corps, Alex’…*
L’homme la serra contre lui, l’embrassa. Elle sentit la bosse se former entre ses cuisses, si similaire tant d’autres bosses. Les hommes… Ils pouvaient prétendre être les plus romantiques du monde, juste pour avoir la queue se nichant entre les cuisses d’une femme. Non, Sanderson n’était pas bien différent des autres. Toutes ses phrases ressemblaient à un baratin savamment distillé pour essayer de se faire passer pour ce qu’il n’était pas : un homme à femmes. Un homme qui avait eu un enfant avec une femme qu’il ne connaissait pas, et qui, plutôt que d’en tirer les conséquences, multipliait encore une vie de golden boy. Il invitait Doutzen en jet privé sur son île privée, et la traitait comme son objet, n’imaginant pas un seul instant que, après son numéro de Don Juan, elle puisse se refuser à lui.
Plus le temps passait, et plus Doutzen avait tendance à préférer les femmes… Il était plus difficile de mentir avec elles. Doutzen avait déjà essayé de feindre le plaisir avec une femme, une Japonaise qui était spécialiste des cordes, et elle la giflait sur le bout du nez à chaque fois que Doutz’ simulait. Avec un homme… Ce n’était pas très compliqué. Après leurs baisers, elle avançait l’une de ses mains, venant caresser le sexe de l’homme, le masturbant à travers son pantalon, et hocha lentement la tête, rapprochant sa bouche de son oreille. Elle soupirait contre sa nuque, et murmura dans le creux de son oreille :
« Je te laisse me montrer le chemin, alors… »
La jeune femme paracheva l’ensemble avec un tendre sourire, révélant ses belles dents blanches, un sourire malicieux et qui semblait chargé d’envie et de désir.
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Alex se rendait bien compte que la jeune femme était là sans être là. Il n’était ni aveugle, ni stupide. Et il avait bien compris qu’elle ne le croyait pas ni qu’elle ne débordait pas d’enthousiasme à coucher avec lui ou à passer du temps avec lui. Il n’y a pas si longtemps, il aurait pu se contenter de cela, faire semblant, ne pas se soucier d’autre chose que son plaisir à lui. Mais plus maintenant. Campé sur ses positions, il tenait Doutzen par la main, ne semblant pas vraiment vouloir aller dans la fameuse chambre. Et pour cause, il n’avait pas fini de parler avec elle.
« Je sais que tu penses que je te mens et que tu me prends toujours pour un flambeur doublé d’un enfoiré. Je t’en veux pas, je suis ce que je suis. Mon attitude aussi et sans doute que je suis maladroit avec toi. A ma décharge j’ai pas l’habitude de cela, de chercher chez une femme autre chose que du sexe et du plaisir. Pour la première fois j’ai pas forcément envie de faire un usage unique d’une personne. Naivement, j’ai cru qu’il suffirait de t’inviter sur mon ile, de t’en mettre plein les yeux, de faire étalage des richesses pour te convaincre de me laisser une chance. Mais l’amour comme le respect ne s’achètent pas. Je l’ai longtemps pensé mais plus maintenant »
Faisant de nouveau quelques pas, Alex se prenait la tête dans les mains. Lui-même ne savait plus trop qui il était. C’était bien la première fois que coucher avec une femme ne lui suffisait pas. Du moins pas comme cela. Se retournant face à elle il continua
« Ecoute je m’excuse, je suis là à te presser de coucher avec moi comme si c’était quelque chose d’obligé alors que ce n’est pas le cas. Je t’ai dit que je respecterai tes envies et je dois le prouver. Alors oui j’ai très envie de toi mais tu peux refuser. Si tu n’as pas envie de moi ou que tu ne désires pas t’offrir à moi tu en as le droit. D’ailleurs il y a assez de chambres dans la villa pour faire chambre à part de toute façon ».
Effectivement il avait changé. Car pour le coup, on aurait pu croire qu’une autre personne avait pris sa place. Pourtant ce n’était pas le cas. C’est bien lui qui parlait
« j’ai toujours fonctionné par rapport au sexe. C’était confortable pour moi, facile, cela ne demandait pas d’investissement. Mais comment pourrais-je revendiquer quoique ce soit vis-à-vis de toi si je continue de te traiter comme cela ? Notre premier rendez vous était superbe mais c’était juste sexuel. Et puis, je suis devenu père. Ne suis-je pas sensé inculquer certaines valeurs ? »
Alex était un peu paumé vu tous ses changements dans sa vie. Doutzen pouvait dire ce qu’elle voulait, il y avait quelque chose de changer en lui
« Ecoute Doutzen, j’ai besoin de savoir. Tu es venu pourquoi ? dans quel but, quelle intention ? Qu’attendais tu de moi en venant ici »
Il hésita un instant puis décida de jouer cartes sur table.Après tout comment nouer une relation saine en mentant sur quelque chose d’important
« Il est temps de jouer franc jeu.Je sais que tu as mis une clé usb dans mon pc quand tu es venu chez moi. J’ai une caméra dans ma chambre. Mon équipe d’analystes informatiques a bossé la dessus et c’est un programme spyware de haut niveau. C’est pas de la merde et eux-mêmes ont eu un mal de chien à l’identifier, d’ailleurs, ils n’ont même pas réussi à tout détailler tant c’était verrouillé et l’origine de ce logiciel reste inconnue. Tout ce que je sais c’est que cela aurait permis d’espionner mes activités, surtout celles liés à mon argent. J’ai du faire quelques ajustements sécuritaires »
Il marqua une pause. Forcément la nouvelle faisait son effet, même si au fond, il était libéré d’un poids
« Que les choses soient claires Doutzen, je ne porterai pas plainte et je n’ai pas dit à mes collaborateurs que je savais qui et comment on avait mis ce logiciel espion dans mon pc. Je ne veux pas non plus me servir de cela pour t’atteindre et faire de toi ce que je veux. Il y a pas si longtemps, je l’aurais sans doute fait mais plus maintenant. J’ai réellement envie de passer du temps avec toi, de te connaitre et c’est pour cela que je me suis résolu à tout te dire. Ce week-end n’est pas un piège, seulement je me suis rendu compte qu’on ne pourrait pas établir une relation saine si on gardait chacun ses secrets. Tu es sur la defensive, fuyante et je sais pourquoi. Et comme tu n’aurais sans doute pas eu l’intention de me le dire, j’ai pris les devants. Alors voilà, j’ignore si tu agis pour ton propre compte, pour un associé, pour la mère de mon enfant ou pour un ennemi inconnu et je m’en fiche. De toute façon j’ai pris les dispositions nécessaires pour que l’effet de ce programme soit atténué. L’essentiel est ailleurs »
Il s ‘était avancé vers elle, se plantant juste devant son visage. Il lui sourit et vint lui déposer un baiser fougueux, passionné, aussi inattendu que sauvage devant une Doutzen sans doute médusée ou pétrifiée. Mais au moins ce baiser clarifiait la situation et confirmait que cela ne changeait rien à son attirance et ses sentiments pour elle
« J’ignore qui tu es vraiment et si finalement tu es ce que tu prétends être. Mais sache une chose : tu as suscité chez moi quelque chose qui doit sans doute se rapprocher de l’amour. Tu m’as rendu plus humain et donc plus exposé à la souffrance. Et je ne sais pas pourquoi mais rien que pour cela je t’en suis reconnaissant. Alors maintenant, à ton tour de jouer la carte de l’honnêteté. Qu’attends tu de moi ? »
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Elle était sur la corde raide, telle une funambule oscillant au-dessus du fossé. Une simple bourrasque, un simple mouvement irréfléchi, et elle tomberait dans le vide. Alex n’était pas aussi aveugle que ce qu’elle pensait, et avait vu que la femme n’avait pas plus envie que ça de coucher avec lui, et qu’elle agissait, pour ainsi dire, par automatisme. Il se mit donc à parler à nouveau, et lança sa massue… Il savait. Une caméra dans sa chambre…
*J’ai sous-estimé sa perversion…*
Doutzen ne dit rien, fronçant légèrement les sourcils. Alex Sanderson… Il filmait ses ébats. À quelle fin ? Se faire une petite compilation privée pour pouvoir admirer ses exploits le Dimanche soir ? Les montrer à ses copains ? Devait-elle vraiment le croire quand il disait avoir changé, et vouloir vraiment faire quelque chose avec elle ? Doutzen avait envie d’y croire, elle avait sincèrement envie de le croire… Mais elle restait ancrée dans une vigilance forte, une méfiance qui s’était construite à force de sentir les hommes la traiter comme un objet sexuel, à force de voir cette perversion commune, et qu’on ne réservait pas à quelques groupes de marginaux et de désaxés. Des banquiers pervers aimant lui pisser dessus, des avocats dans des soirées SM voulant qu’on leur cravache le cul… Doutzen avait eu droit à tout, et Reto était la perle, la preuve ultime qu’elle ne pouvait faire confiance à personne, et sûrement pas à un homme… Et voilà donc Alex Sanderson, le golden boy qui filmait ses amantes, qui les voyait comme des trophées à exhiber sur son placard… Il savait qu’elle avait mis un virus sur son PC, et, sans être une spécialiste en informatique, Doutzen soupçonnait qu’il avait pu, grâce à ses experts, remonter l’origine du virus, et découvrir qu’il était russe. À partir de là, il n’était pas difficile de remonter jusqu’au réseau de Reto. Alex tâtonnait, et les deux pistes allaient bientôt l’amener à la seule et même personne : Reto Kroes.
Reto Kroes… À bien y réfléchir, il semblait avoir placé Sanderson dans son collimateur. Il sortait avec la mère de son enfant, et, parallèlement, avait envoyé Doutzen le pirater. Alex était dans les filets de ce dernier, et Doutz’ savait que ce n’était pas que pour le boulot. Reto avait en horreur ces gosses de riches irrespectueux et dilapidant leur argent. Pour lui, la fortune se méritait. Oh, Reto avait bien des défauts, mais, à sa manière, aussi certaines qualités : il croyait en la méritocratie. Il crachait sur les impôts, sur le fait de devoir aider les plus faibles. Lui qui n’était parti de rien, était maintenant un homme influent et puissant.
Elle hésita un peu. Elle était acculée. Oh, elle pouvait nier, bien sûr… Mais quel intérêt ? Elle ne ferait que s’enfermer elle-même dans sa propre toile. Elle se mordilla donc les lèvres.
« Ce que j’attends de toi… »
La belle blonde haussa les épaules en croisant les bras. Elle fixait un point invisible, connu seulement d’elle-même, puis releva ensuite la tête pour croiser le regard de l’homme.
« Tu ignores dans quoi tu mets les pieds avec moi, Alex. Je ne suis pas une Princesse de conte de fées, tu sais… »
Doutzen se pinça à nouveau les lèvres, toujours aussi acculée. Elle en avait trop dit, et l’homme en savait trop. Il voulait la vérité, sans la brusquer… Mais, si elle continuait à tourner autour du pot, il pouvait tout à fait commencer à devenir violent. Qui l’en empêcherait ?
« Je ne t’apporterai rien de bon, Alex… Et je ne peux pas t’en dire plus sans te mettre en danger… Ce que je n’ai pas envie de faire. »
Elle ne savait pas quoi faire, tout simplement…
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Alex devait bien admettre que sa confession n’avait pas vraiment changé la donne. Doutzen gardait sa part d’ombre et n’avait pas vraiment dit grand-chose. Elle n’était pas une princesse ? elle pouvait lui attirer des ennuis ? Sans blague, il le savait déjà de toute façon. Elle ne lui apprenait rien de plus. Tout au plus, elle disait ne pas pouvoir en dire davantage pour l’épargner. C’était noble de sa part, mais n’était-ce pas trop tard ?
« Quelle ironie, la première femme avec qui j’ai envie d’autre chose que du sexe facile et distrayant n’en a rien à foutre de ma gueule. Je présume que cela doit être ce qu’on appelle le karma. Le prix à payer pour mon comportement antérieur »
Dépité et faussement amusé, il était reparti chercher sa coupe de champagne qu’il remplit au maximum. Il n’avait pas vraiment envie de fanfaronner ou de faire le malin. Le personnage avait perdu de son éclat, il était tombé de son trône en quelque sorte. Il découvrait ce que cela pouvait faire de ressentir une souffrance à cause de quelqu’un. Revenant vers elle, il dit
« Je suppose que tu as mis un certain avant d’accepter mon invitation car tu devais savoir si tu pouvais venir ou pas ? Il te fallait un accord de cette personne qui te contrôle et t’as envoyé à moi.Et je suppose qu’il t’as donné son feu vert et qu’en parfait petit soldat tu es venue. »
On sentait qu’il était amer et déçu. Il avait été stupide et naif. Surtout il ne comprenait pas pourquoi elle continuait de se refuser à lui, de ne pas lui laisser la moindre chance par loyauté avec ce type qu’il ne connaissait pas. Vidant sa coupe, il fit de nouveau quelques pas, trahissant son énervement et son désarroi
« Depuis le début tout est faux. Tes soupirs, ta satisfaction, tes gémissements, tes mots, tes sourires. Au fond je te dégoute et je parie que quand je te pénétrais tu pensais à un autre et t’avais envie de vomir»
Aigri, on sentait qu’il était sur le point d’exploser, pourtant il arrivait encore à se contenir. Ce qui était un bon point car s’énerver pourrait encore compliquer davantage la situation
« J’espère seulement que ton employeur mesure sa chance d’avoir une fille comme toi de son coté. Ha si seulement tu me laissais une chance de te montrer que tu peux vivre autrement Doutzen »
Plus qu’un souhait, c’était un espoir. Qui encore une fois, ne pouvait pas vraiment être tenu. Il n’avait plus vraiment de raisons de se dire que cela pouvait évoluer dans le sens qu’il espérait. Tout au plus, il pouvait encore abuser de la situation pour malgré tout la posséder. Mais à quoi bon si elle le faisait par obligation. Retournant s’asseoir, tournant le dos à Doutzen , il lui dit encore
« Je présume que le plan était de profiter de ce week-end pour continuer à m’endormir pour collecter un max d’infos. Dans un sens j’ai été con, si j’avais rien dit tu m’aurais donné ce que je veux, du moins en partie. Et comme tu es douée, j’aurais cru que c’était parce que tu appréciais ma compagnie et mes compétences particulières »
Mais un autre soucis se posait aussi. Et pas des moindres.
« Je devine que si jamais tu revenais plus tot de ce week end, tu devrais rendre des comptes. Tu devrais trouver une raison pour laquelle le plan prévu n’a pas été suivi et je doute que si jamais tu dévoilais que je sais certaines choses, tu aurais de gros soucis. Moi aussi sans doute, mais j’ai sans doute plus les moyens que toi de me défendre ma belle Doutzen. Alors on fait quoi ? Dis moi ? On oublie ce qu’il s’est passé ? Tu me tentes de me convaincre que je peux te faire confiance malgré tout ? On sauve les apparences pour garantir que le plan fonctionne et que tu n’aies pas de soucis»
Il s’était de nouveau lever pour aller vers elle lui caresser le visage,ne pouvant résister à son désir, son envie pour elle. Rien à faire, cette fille l’obsédait
« Je pourrais faire de toi une femme comblée qui n’aurait plus jamais besoin de faire le sale boulot.Seulement tu ne sembles pas le vouloir.Quel gâchis »
Tout était mêlé dans sa tête. En lui parlant, il était passé dans son dos, posant ses mains sur ses hanches, la mettant contre lui, lui faisant sentir sa bosse sur son entrejambe, lui murmurant dans le creux de l’oreille. Il lui avait même léché le lobe et ses mains étaient remonté légèrement, ressentant de nouveau toute l’excitation qu’il avait pour elle
« En même temps pour le moment tu es à moi et hormis toi et moi personne n’est obligé de savoir ce qu’il va se passer. On t’as envoyé ici pour m’amadouer non ?Pour pouvoir ensuite mieux m’arnaquer et me voler. Alors pourquoi je me priverais ? En même temps quel intérêt en sachant que tu ne le veux pas ? Je ne suis pas un monstre »
Le ton n’était pas menaçant . Il parlait calmement, toujours entrain de lui murmurer dans le creux de l’oreille et de lui lécher le cou ou l’oreille
« Est-ce que je te plais Doutzen ? Est-ce que tu simulais avec moi ou pas ? Cela tu peux me le dire non ? »
Les mains caressaient les cuisses. Visiblement, il ne comptait pas lâcher maintenant. Après tout c’est le bienfaiteur de Doutzen qui l’avait envoyé dans ses griffes.
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Son « employeur »… Comme si elle était une salariée, travaillant pour une personne à qui elle devait rendre des comptes. La réalité était plus complexe que ça, et, tandis qu’Alex parlait, elle ne disait rien. Près des hublots, elle regardait par la fenêtre, bras croisés. Reto n’avait jamais voulu l’argent d’Alex. C’était ce que Doutzen avait pensé au début, mais il n’avait jamais touché aux comptes bancaires de l’homme. Il est vrai que c’était la théorie la plus probable, au vu de l’importante fortune d’Alex, de son héritage considérable… Mais non. Doutzen ignorait encore tous les détails de cette affaire, mais elle en savait suffisamment pour savoir que c’était une fausse piste. Reto lui avait rappelé à bien des occasions que l’argent n’était pas la chose centrale dans ce monde, et que ce n’était pas le plus riche qui était le plus puissant. Croire ça, c’était une illusion. Et elle, elle en avait clairement trop dit. Alex en savait trop, et elle était dans la situation difficile où elle ne pouvait pas faire marche arrière. Yeux clos, elle réfléchissait. Il avait fallu qu’elle parle, qu’elle en dise trop, et Alex passait maintenant par différentes étapes, chacune exprimant son raisonnement.
La première étape fut la désillusion. Reto avait été grillé, et avait envoyé Doutzen pour rectifier le tir. Elle n’avait jamais été excitée par lui, et n’avait fait que simuler, et revenait maintenant le séduire à nouveau. C’était une théorie concevable, mais qui ne résistait pas à l’épreuve des faits… Car, si c’était le cas, Doutzen ne se serait pas montrée si distante. Le fait est que, et elle en était la première étonnée, elle ressentait pour lui quelque chose. Ce « quelque chose » était encore assez indéfini, que ce soit sur sa nature ou sur son intensité. Elle ressentait, point. Le reste… Le reste était plus obscur, ce qui l’agaçait. Mais Alex faisait fausse route en suivant cette piste.
La seconde étape fut donc l’espoir. Il pouvait la protéger, il pouvait la défendre contre Reto, car il avait de l’argent, des ressources. Chassez le naturel, et il revient au galop… Il la toucha à nouveau, la palpa, la bloquant contre la carlingue de l’avion. Son excitation sexuelle était encore présente, larvante, refusant de partir… Et pourquoi partirait-elle, quand on voyait le si joli lot qui était dans son jet ? Doutzen était belle, elle le savait, car c’était pour cette beauté que Reto la formait, et avait fait d’elle son petit Chaperon Rouge. Mais qu’est-ce qu’Alex pouvait y faire ? Lui, son Chevalier servant ? Le courageux et solitaire Prince errant qui viendrait secourir la Princesse en détresse ? Ce serait risible, si l’idée n’en était pas pathétique. Doutzen n’y croyait pas. L’homme était contre elle, caressant ses cuisses… Et elle le repoussa à nouveau.
Ses mains s’appuyèrent sur son torse, et elle poussa, l’écartant de quelques centimètres, retrouvant un peu d’espace vital.
« Tu fais fausse route, Alex… Ce qu’il voulait de toi, il l’a déjà obtenu… Il ne cherche pas à te voler. Et, si je voulais juste profiter de toi, nous n’aurions pas cette conversation. C’est… C’est différent. »
Mais ça n’empêchait pas qu’elle en avait assez qu’on la prenne pour une poupée, qu’on la caresse sans lui demander son avis. Les Japonais n’étaient-ils pas un peuple voyant toute interaction tactile comme une violation ? N’était-ce pas pour ça que, plutôt de se serrer la main, ils courbaient l’échine devant eux ? Elle commençait à être lassée qu’on la prenne pour un jouet, et qu’on affirme être autre chose. Alex n’était, sur le principe, pas bien différent de Reto. Il essayait de jouer avec sa susceptibilité, de se faire passer pour la petite victime manipulée par elle, mais n’hésitait pas à la caresser sans lui demander son accord.
« Je n’ai pas été honnête avec toi… Mais ce n’est pas en te faisant passer pour ce que tu n’es pas que tu réussiras à te faire valoir. Tu n’es pas une victime innocente, Alex… Filmer tes conquêtes… Je n’ai pas de leçons à recevoir de toi. Si je ne te dis pas ce qui se passe, qui m’envoie réellement, c’est dans ton intérêt. Tu crois que ton argent peut te protéger de lui ? Tu crois que je ne dis rien pour me couvrir moi-même ? S’il découvre que je te l’ai dit, il te tuera… Tout simplement. »
Il n’y avait aucune hésitation dans sa voix, ni aucune véritable menace. Elle ne faisait qu’une simple constatation.
« Alors, on va profiter de ce week end, car il n’y a que ça à faire… Si tu me renvoies plus tôt, il ne te fera rien. »
Restait à savoir ce que Doutzen voulait. Elle ferma les yeux, et reprit ensuite :
« J’ai accepté ton invitation parce que j’avais envie de te revoir, Alex… Pour te convaincre de m’oublier… Car tu n’auras rien de bon en restant auprès de moi. »
Voilà bien une chose dont Doutz’ était absolument certaine.
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Encore une fois Alex nageait dans la plus grande des confusions. D’un coté Doutzen parlait de profiter du week end comme prevu, mais de l’autre elle lui expliquait avoir accepté de venir ici pour le décourager de s’accrocher.Pire, d’après elle, il risquait même de mourir. Et elle n’avait pas l’air de plaisanter.
« Décidemment tu as l’art de ménager tes effets. S’il en a pas à mon argent alors il est plus sournois et plus habile. Peut être est-ce lié à ma nouvelle situation. Ce serait assez ironique »
Il prenait cela à la rigolade mais au fond, il était pas tranquillisé. Lui qui n’avait rien de japonais, faut il le préciser, n’avait jamais apprécié être mêlé à des histoires. De tout temps, il profitait de la vie, se gardant bien de faire des choses pouvant perturber sa petite tranquillité. Et là avec Doutzen il avait décroché un véritable sac de nœuds. Mais encore une fois, il n’avait pas l’air de vouloir lâcher prise. Du moins pas pour le moment
« C’est vrai, tu as raison, je n’ai pas de leçons à donner »
Là aussi, il était sincère. En y repensant, il ne pouvait certainement pas se faire passer pour une victime. Lui-même devait bien le reconnaitre. Regardant encore et toujours son invitée, il lui sourit, comprenant qu’il avait fait fausse route sur elle
« Je me rends compte que je ne suis peut être pas si quelconque pour toi. Après tout tu te soucies de mon sort, c’est déjà pas si mal. Et puis même si c’était pour me dissuader, tu avais quand meme envie de me revoir. »
Il gardait ses distances avec elle, n’ayant pas oublié qu’elle l’avait repoussé. Le message était passé, il en prenait note. Trouvant des motifs d’espoir, il fallait maintenant savoir de quoi le futur proche et immédiat serait fait. Car au fond, on en revenait sans cesse au même point. Que fallait il faire, quelle conduite adopter ? Il en avait bien une petite idée
« Ecoute Doutzen, j’ai plus envie de faire n’importe quoi avec toi. Chaque fois que je crois bien, bien faire, que ce soit en gestes ou en paroles, tu l’interprètes mal et je fais finalement une connerie. Je te blâme pas, je constate juste que je suis maladroit avec toi. Or je veux vraiment bien faire tu peux me croire »
Il marqua une autre pause, au fond, de son point de vue, il ne voyait pas quoi faire de plus ou de moins. Et puis c’était à elle de décider vu que c’est elle qui avait toutes les cartes en main. Au fond, lui n’était plus maitre du jeu depuis longtemps.
« Tu veux me convaincre de t’oublier ? Vas y lance toi. Après tout, si tu restes pour le week end, tu auras assez de temps je présume. Mais ne crois pas que ce sera facile. Pour le reste tu es libre de tes mouvements comme de tes décisions. Je te l’ai promis et ce sera le cas. Que ce soit ici ou la bas il y a assez d’espace de toute façon »
Au fond il en avait assez de vouloir se justifier sans cesse. Il était ce qu’il était, il avait dit ce qu’il avait dire et si après cela Doutzen continuait de douter de lui tampis. Il y avait un moment où il fallait cesser de se prendre la tête
« Il reste encore quelques heures de vol et je suis fatigué. De toute façon, maintenant tout est dit il me semble. Je vais aller m’allonger, tu peux disposer du jet comme tu veux et si tu as besoin il y a les deux hôtesses. N’y voit pas une invitation quelconque, je t’explique juste les choses comme elles sont. En cas de besoin tu sais où le trouver »
Disparaissant derrière la porte, Alex avait besoin de souffler un peu. Etrangement il se sentait las et usé par toute cette conversation.
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Doutzen savait ce qu’Alex’ risquait en continuant à se rapprocher d’elle. Lui n’en avait pas conscience… Mais elle, elle connaissait Reto. Il ne laisserait quiconque exercer une emprise sur son petit Chaperon rouge, car elle était à lui. Tout simplement. Tout ça était compliqué, tellement compliqué… Doutz’ ferma les yeux en soupirant, tandis qu’Alex, frustré, s’écartait d’elle. Le voyage serait bientôt terminé, et il l’invitait à faire ce qu’elle voulait, lui rappelant qu’il ne lui voulait aucun mal, et qu’il ne voulait surtout pas la forcer. Encore une fois, Doutzen restait très peu loquace. Elle avait sincèrement envie de le croire, sincèrement envie de croire en la justesse de ses mots… Mais elle avait tellement vu d’hommes cruels et durs qu’elle n’arrivait plus à y croire. Doutzen restait silencieuse, et le laissa partir, perdue dans ses pensées.
*Non… Ce n’est pas ça, Doutzen, et tu ne peux pas te mentir à toi-même…*
Elle se mordilla les lèvres, frictionnant ses épaules en regardant autour d’elle. Si elle voulait éloigner Alex, c’était parce qu’elle l’aimait bien… Parce qu’elle sentait que, au-delà de l’image de golden boy flagorneur et homme-à-femmes, il était sincère dans ses propos, honnête dans sa volonté de changer de vie. C’était quelque chose qu’elle comprenait, et que, dans un sens, elle respectait. Mais ce n’était pas avec elle qu’Alex pouvait espérer refaire sa vie, s’acheter une ferme, et vivre heureux avec une petite femme qu’il épouserait… Cette petite vie digne d’un épisode de « La Petite Maison Dans La Prairie », ce n’était pas pour elle. Elle avait quitté la ferme pour une vie bien différente, une vie de servitude, avec la promesse, un jour, de devenir actrice… Un rêve qui, de base, n’avait rien à voir avec celui d’être une bonne épouse. Un fantasme curieux quand on connaissait sa vie, car, si Doutzen avait toujours rêvé d’indépendance, de briller en société, elle était la prostituée d’un truand cruel et impitoyable. C’était aussi simple que ça.
La jeune femme se déplaça ensuite un peu, et s’installa sur un fauteuil. Elle allait devoir être ferme, tout simplement… C’était aussi simple que ça. Ferme. Alex la voulait, et, dans le fond, les raisons étaient peu importantes. Reto ne tolérerait pas ça… Et elle devait très probablement s’attendre à des questions sur ses liens. Qu’est-ce que Reto pouvait bien vouloir à Alex ? Le regard de Doutzen se porta sur les photographies d’Alex, sur le dossier qu’il lui avait présenté. Elle le prit entre ses mains, et observa l’image de la femme… Kelly Brooks. Silencieusement, elle la regarda, en se disant que cette femme était terriblement belle… Forte et mâture. Elle convenait tout à fait aux goûts de Reto, et elle logeait dans un hôtel de luxe… Un hôtel où Doutzen et Reto se rendaient souvent. L’Immeuble Griffith. Un hôtel particulier luxueux, où la famille de Reto avait plusieurs suites… Et elle était sûre que Kelly devait loger dans l’un de ces appartements.
*Yuri n’a pas l’autorité d’attribuer ces chambres… À quoi est-ce que joue Reto ?*
Elle vit Kelly tenir son bébé, le promenant au parc… Que voulait Reto ? Un simple plan-cul ? Avec la mère de l’enfant d’Alex ? Pour une coïncidence, c’était un peu trop fort… Doutzen soupira encore, en se demandant s’il n’avait pas choisi d’envoyer sa petite Doutz’ sur ce jet pour pouvoir profiter plus amplement de Kelly. En un sens, s’il se rapprochait de Kelly, peut-être laisserait-il Doutz’ être un peu plus libre ? Son plus cher désir était de se débarrasser de cet homme… Mais elle ne voulait pas dépendre d’un autre homme, que ce soit Alex Sanderson, ou encore quelqu’un d’autre. Plus simplement, Doutzen n’avait pas envie d’aller de Charybde en Scylla. Elle voulait être indépendante et libre.
Reposant le dossier, elle s’adossa contre le dossier du fauteuil, et observa ensuite le paysage par le hublot du jet.
Ce week end risquait bien de ne pas être de tout repos…
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Alex s’était quelque peu assoupi dans le lit. A vrai dire, cela lui avait fait du bien, au moins, il avait pu se calmer un peu et remettre de l’ordre dans ses idées. Une chose était claire pour lui maintenant, avec Doutzen il pouvait oublier. Il avait été stupide de penser pouvoir faire quelque chose avec. Elle n’était ici que par obligation et ses multiples tentatives de vouloir marquer des points et être honnêtes avec elle étaient toutes tombées à l’eau. Elle disait vouloir agir dans son intérêt, c’était sans doute vrai. Mais au final, Alex gardait un sale gout en bouche : celui de la déception. Il se rendait compte qu’il avait été utilisé dès le départ. Certes elle avait fini par être honnête mais c’était contraint et forcé. S’il n’avait rien dit, elle n’aurait rien dit. Dès lors, il était blessé et ne savait plus à quel saint se vouer. Ce week-end n’allait pas se passer comme prévu. Et puis il en avait marre de courir après elle.Il avait été avec elle le plus honnête possible, le plus sincère. Et il n’avait pas été récompensé. C’était beaucoup pour l’égo du jeune homme.
Alors quand une des hôtesses était venue le chercher, il sortit de la chambre après quelques instants. L’avion avait entamé sa descente et l’atterrissage s’annonçait stressant comme chaque fois pour lui. Il avait regardé Doutzen sans rien dire puis était parti s’asseoir dans un des sièges à gauche d’elle. Il n’avait pas grand-chose à ajouter pour le moment. Blessé dans son orgueil, il n’avait plus l’intention de converser avec elle si elle n’en avait pas envie. Elle voulait discuter ? Très bien qu’elle le fasse. Mais c’était fini pour lui de faire des courbettes ou de lui témoigner de l’intérêt. Elle avait été clair de toute façon à ce sujet.
Attachant sa ceinture, on pouvait sentir le stress en lui. Il avait beau voyager souvent en avion, il n’aimait pas cela. Il n’avait aucun contrôle sur la situation et c’est ce qui le dérangeait. Il n’aimait pas être passif face à une situation. C’était d’ailleurs un joli parallèle avec sa situation vis-à-vis de Doutzen. Dans les deux cas, il ne maitrisait rien.
Une fois sur le sol, une chape de plomb se libéra sur ses épaules. Il était heureux et satisfait, ce n’est pas encore cette fois que les choses tourneraient mal. Laissant l’avion s’immobiliser, il se tourna vers Doutzen pour lui expliquer la marche à suivre, alors que dehors le seoleil brillait au zénith
« Une voiture va nous emmener à la villa. Tu verras la spécificité de cette île est qu’il y a diverses villas assez espacées l’une de l’autre. L’île m’appartient mais elle me permet aussi d’avoir un business rentable. Il ya tout le long de la plage divers bars branchés. Il y a aussi quelques commerces locaux assez chouettes. »
Le ton était neutre, il ne cherchait plus forcément à la séduire ou l’impressionner. iL se comportait tout simplement normalement à présent
« Il y a une piscine, 5 chambres, un grand jardin, une terrasse, 3 salles de bains, 3 toilettes, une grande cuisine, un frigo rempli,un bar, un salon home cinéma et une salle de jeux qui nous attendent. Il y a aussi un cuisinier et deux femmes de ménage. Il y a aussi toute une série de vêtements que j’ai prévu pour toi. Je pense que tu trouveras ton bonheur. Si tu as besoin de quelque chose n’hésite pas à demander. La maison est assez grande que pour éviter d’être trop souvent ensemble»
Prêt à sortir, il fit signe à Doutzen de passer devant lui alors qu’en bas, le chauffeur attendait pour charger les éventuels bagages. Visiblement Alex, à la base, avait prévu les choses en grand.
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Le jet se rapprochait de l’île privée d’Alex’, et ce dernier sortit de sa cabine, et alla s’asseoir à côté de Doutzen. La jeune femme mit une ceinture devant elle, et sentit le jet descendre, se rapprochant du sol, entraînant une série de vibrations. Elle serra les dents, voyant, par le biais du hublot, la mer se rapprocher. Il n’y avait aucun risque que l’avion s’écrase en plein vol, mais la jeune femme devait bien admettre qu’elle serait nettement plus rassurée quand elle serait à même le sol. Elle ne dit donc rien, serrant les dents, son corps remuant dans tous les sens, jusqu’à ce que l’avion se pose sur le sol.
Une fois dehors, ils débarquèrent dans un petit aérodrome, trop petit pour permettre à de gros avions de poser. Le Japon était un archipel comprenant plus d’une centaine d’îles, et celle-ci était un décor magnifique de carte postale. Il y avait de multiples palmiers, plusieurs monts verdoyants... Tout cela était très agréable à voir, et elle hocha la tête en écoutant les explications d’Alex’. Sa famille avait acheté cette île, et elle faisait office de camp de vacances pour super-riches. Il y avait donc d’autres manoirs, et des commerces locaux... Probablement un village local. Un vrai paysage de carte postale, avec la jungle à proximité, avec de multiples animaux, la forêt qui vivait vibrante., avec probablement de nombreux animaux.
Alex’ n’essayait plus de séduire Doutzen, ce que la jeune femme avait bien évidemment noté. Elle n’en était pas gênée, mais... Perturbée. Doutzen ne savait pas ce qu’elle voulait, et c’était encore plus horrible. Elle ne voulait pas qu’Alex souffre avec elle, mais elle savait aussi qu’il souffrait aussi sans elle... Et, même si elle avait beau tenté de se convaincre qu’il était effectivement un individu monstrueux, un macho, elle savait que ce n’était pas totalement vrai. Doutzen savait que l’homme avait aussi un bon fond, qu’il cachait derrière son attitude flagorneur et son argent. Il leur avait offert une grande maison, et elle hocha lentement la tête en l’écoutant présenter leur manoir.
« D’accord... »
Une voiture avec chauffeur les attendait, et Doutzen soupira en marchant vers elle, avec l’impression que ce week end de repos allait être très peu reposant... Mais comment pourrait-il en être autrement ? En aucun cas, Doutzen ne pouvait lui parler de ce qui leur arrivait, ni lui en dire plus sur Reto. Elle en avait, de fait, déjà bien trop dit... Tout ça était dangereux, trop dangereux pour eux deux. Reto n’aimerait pas qu’elle parle de lui, qu’elle dévoile trop de détails croustillants, et elle n’avait vraiment pas envie de subir le courroux de l’homme.
La femme marcha vers la voiture, et se retourna alors, lui souriant légèrement.
« J’espère que tu as choisi de bons vêtements... »
Puisqu’il s’était occupé de tout... Autant en profiter. Le chauffeur lui ouvrit la porte, et Doutzen grimpa à l’intérieur d’une voiture avec des banquettes en cuir. C’était un endroit très confortable, et elle regarda lentement autour d’elle.
Maintenant, il n’y avait plus qu’à se laisser guider...
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« Généralement j’ai bons gouts »
Alex avait répondu à la question de Doutzen avec calme et détachement. Visiblement pas franchement désireux d’en dire plus, il adoptait toujours cette attitude plus distante avec elle. C’est elle qui l’avait provoqué de toute façon. A partir de là, il faisait ce qu’il devait faire. certes, cela pouvait paraitre assez brutal comme changement, mais il avait compris le message. Il n’avait plus envie de sans cesse se prendre des rateaux. Il avait sa fierté comme on disait.
Assis face à elle dans sa voiture, il consultait son smartphone n’ayant pas vraiment envie de parler. Doutzen pouvait voir par la carreau la petite ville qu’ils traversaient. Les gens avaient l’air heureux, on devinait qu’ils ne vivaient pas dans l’opulence mais ce n’était pas la misère non plus. Il y avait quelques échoppes, un marché, des restaurants, des bars. Le chemin le long de la plage était magnifique. Il y avait une animation merveilleuse alors qu’il était finalement que début d’après midi. Par contre la chaleur était étouffante et le soleil tapait assez fort. D’ailleurs, heureusement qu’il y avait l’air conditionné dans le véhicule
« Si tu veux sortir en ville le chauffeur t’y amènera. »
La voiture avait emprunté une route plus montagneuse qui menait au sommet d ‘une colline. C’est là que se trouvait les différentes villas, plus imposantes les unes que les autres. Clairement cela sentait la richesse comme on disait. Mais il n’y avait rien de surprenant.
la voiture pénétrant dans l’allée de la villa, Alex en sortit et alors qu’une des employées arrivées , il lui dit
« Montrez à mon invitée sa chambre et faites lui visiter la villa »
Il s’était retourné vers Doutzen pour lui faire comprendre qu’elle serait prise en main. Quant à lui, il se dirigea directement vers sa chambre. Si Doutzen avait besoin de lui elle savait où le trouver de toute façon. C’était aussi simple que cela.
Allant rapidement se mettre à son aise, il revint en bord de piscine avec un short noir. Pieds nus, torse nu, il s’allongea sur un transat, lunettes de soleil ray-ban mises. Profitant du soleil, il n’avait pas pour le moment d’autres projets que tuer le temps de cette façon. Certes ce n’était pas ce qu’il avait prévu et espéré mais il n’allait pas se lamenter des heures non plus. Même si pour la première fois de sa vie il se rendait compte qu’il était capable d’éprouver certains sentiments
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« Si tu veux sortir en ville le chauffeur t’y amènera.
- D’accord. »
Doutzen ne dit pas grand-chose d’autre, explorant le paysage. Alex était sur son portable, et elle y jeta un bref regard. Aucun message. Est-ce que ça voulait dire que Reto ne l’observait pas ? Doutzen n’osait y croire. Elle était convaincue que, même ici, Reto avait dû envoyer ses agents pour la surveiller... Ou pour la protéger. Pour elle, avec Reto, ces deux termes étaient relativement proches. Par la vitre fumée de l’élégante voiture, elle put observer le village. Il n’y avait que des huttes en bois ou en tôle, et un bar central... Probablement le seul de ce petit village côtier. Il y avait des pêcheurs et des marins. Doutzen pouvait voir les étals de poissons et les entrepôts, avec des pontons en bois et de petites chaloupes amarrées le long des quais. C’était un dépaysement total, car il n’y avait aucune route pavée. Un paysage de carte postal, avec une tour radio en hauteur, permettant probablement à l’île de communiquer avec l’extérieur. La voiture s’engagea le long d’un chemin en terre escarpé, au beau milieu de la jungle. Des branches d’arbres frôlèrent parfois la voiture, et le chauffeur n’allait pas au-dessus de 20 kilomètres à l’heure, devant parfois rétrograder en première pour certains virages serrés.
Une route cahoteuse et faite de bosses et de nid-de-poule, jusqu’à rejoindre une zone plus dégagée, au centre de l’île. Il y avait des palmiers le long de la route, à droite et à gauche, avec des murets blancs menant à d’énormes villas et autres maisons luxueuses. La jeune femme continuait à observer le décor, jusqu’à ce que la voiture pénètre dans une grande villa, remontant le long d’un sentier pour atteindre la cour. Doutzen put ainsi sortir, et, en levant la tête, observa, un peu surprise, cette maison.
« Waow... »
Elle était tout simplement immense ! La jeune femme à la longue chevelure blonde cligna des yeux à plusieurs reprises, et commença par suivre l’homme, afin de trouver sa chambre. C’était une grande pièce, très confortable, et elle s’assit sur le lit, en soupirant.
*Bon... J’y suis...*
Elle ouvrit sa valise, voyant ses affaires, puis observa le décor, et vit une brochure touristique, qu’elle s’amusa à consulter. Il y avait un golf, comme dans tout ghetto de riches qui se respecte. Même pour Reto, la fortune se trouvant ici le dépassait. Doutzen regarda par la fenêtre, et vit qu’Alex était à la piscine. Silencieuse, elle regarda à nouveau d’elle.
*Et je fais quoi, moi, maintenant ?*
C’était la question à un million de dollars. Tout le programme d’Alex s’était écroulé. Mais quel était ce programme, justement ? Une idylle au coin de la plage, un soir crépusculaire ? Doutzen trouvait l’idée tellement cliché qu’elle la rejeta rapidement. Peu importe ce qui avait été prévu initialement, elle décida de changer de projet, et alla voir le chauffeur d’Alex.
...
Quelques instants plus tard, Doutzen se retrouvait dans le bar du village, et pénétra à l’intérieur. Un jukebox dans un coin laissait crépiter Vamos A Bailar (https://www.youtube.com/watch?v=tiAkFeCEL9Y), et tous les locaux parlaient entre eux. Ils étaient tous bronzés, et regardèrent brièvement Doutzen, comme s’ils étaient surpris de voir l’une des riches descendre. Doutzen, de fait, se mit lentement à déglutir, et s’avança un peu, sans trop savoir ce qu’elle allait faire. Elle trouvait juste l’ambiance du manoir bien trop anxiogène, avec Alex qui jouait l’homme frustré.
*Il n’a jamais appris qu’on lui dise ‘‘non’’... Je sais que c’est cruel, mais, en un sens, c’est pour son bien.*
Elle devait encore trouver un moyen de le convaincre qu’il faisait fausse route avec elle, tout en sachant qu’elle se devait de le faire sans mentionner Reto. C’était difficile... Et, alors qu’elle s’était assise dans un coin du bar, et continuait à soupirer en buvant un cocktail fruité, un homme avec une chemise hawaïenne s’assit face à elle. La chemise était ouverte, révélant un torse musclé, et il avait une légère barbe, avec un teint clairement occidental.
« Et bien... Qu’est-ce qu’une aussi jolie jeune femme peut faire bien toute seule dans un rade pareil ? »
Il avait une voix charmante et séduisante.
Le Dom Juan de l’île...
-
Le don juan ? pas forcement. Si Liam était ici , dans ce bar, c’était pour fuir sa belle famille qu’il ne supportait pas. Depuis le début il savait que venir ici était une erreur. Il l’avait fait pour faire plaisir à sa fiancée comme toujours. Et comme toujours il le regrettait. Ses beaux parents étaient tout simplement imbuvables. Depuis le début il le prenait de haut, le voyait comme un parasite parce que pas issu du même milieu qu’eux. Au fil du temps, il avait pensé que cela s’atténuerait, qu’ils comprendraient qu’ils aimaient leur fille Jennifer sincèrement.
Pourtant ce n’était pas le cas. Il continuait toujours de le voir comme quelqu’un de pas assez bien pour leur enfant. Il devait essuyer sans cesse leurs remarques, leurs attitudes, leurs réflexions. Le plus dur pour le jeune homme de 24 ans était de se dire que sa fiancée ne semblait pas être dérangée par cela. Jamais elle n’avait demandé à ses parents d’arrêter, jamais elle n’avait pris sa défense. C’était comme si elle cautionnait cela sans que cela ne la gêne le moins du monde. Et quand il essayait de la faire intervenir, elle préférait faire celle qui ne comprenait pas et ne voulait pas se mouiller. C’était plus facile pour elle. Ce qui commençait à lasser Liam.
Lui qui était prof de guitare et musicien dans un groupe savait que venir ici était un moyen pour ses beaux parents d e l’humilier. Sa fiancée n’avait pas voulu comprendre et il avait fini par céder. Outre le fait qu’il n’aimait pas devoir être une espèce d’assisté vivant dans une situation d’aise qui n’était pas la sienne, le plus dur pour lui était de voir Jennifer être comme totalement influencée par ses parents. Ces derniers agissaient comme s’il était inexistant et cela le rendait fou. Voilà comment il était arrivé ici. La petite famille parfaite était partie faire de la plongée. Lui était restée ici, trouvant ce bar fort accueillant sans que son absence ne semble poser un soucis, même à sa fiancée.
C’était son troisième rhum coca, et lui qui n’était pas forcément un dragueur, avait repéré doutzen dans ce lieu. Il s’était résolu à venir vers elle , s’asseyant à côté, lui lançant donc ce compliment. C’était pas vraiment son style mais l’alcool aidant, il s’était permis cette petite approche.
« Alors laissez moi devinez, vous aussi vous avez été invité par des gens que vous détestez ? »
N’attendant pas sa réponse, cela lui faisait du bien de vider ce qu’il avait sur le cœur. Buvant une gorgée, il porte une chemise hawaienne rouge et blanche avec un short kaku. Ayant des tongues aux pieds, il avait ses lunettes d e soleil relevées sur le crane et ne portait aucun bijou. Ses longs cheveux blonds attachés dans une queue de cheval, il avait ses yeux bleus posées sur la jeune femme. N’attenant pas forcément une réponse de sa part, il semblait surtout assez dépité. Regardant à la fois vers Doutzen puis vers le juke box, il semblait appréciait la musique.
« Ou vous avez la chance d’être marié au prince charmant ? »
Il se mit à sourire. Il n’en dirait pas plus. Encore une fois Lima n’était pas du genre saoulant. C’était plutôt un chic type même.
-
Doutzen était habillée de manière assez classique ce soir, très civile. Elle qui avait l’habitude de porter les robes élégantes et soyeuses que Reto lui donnait pour ses soirées, elle portait ici un simple jean bleu avec une chemise blanche à manches courtes. Des vêtements très simples. Un homme, encore un, était face à elle. Doutz’ aurait pu faire son ogre et le repousser… Mais, si elle avait voulu rester seule, elle aurait choisi de se promener le long de la plage. Au lieu de ça, elle avait spécifiquement choisi le bar. Alex était un problème qui l’embêtait, car il soulevait en elle des émotions ambivalentes et contradictoires. Elle n’était pas bien sûre de ce qu’elle ressentait pour lui, ni de ce qu’elle souhaitait faire avec lui. Ce dont elle était sûre, c’est que la question de sa fortune personnelle lui était relativement indifférente. Elle laissa donc le dragueur du dimanche venir s’asseoir devant elle.
Il ne tarda pas à lui poser quelques questions, des questions qui, en filigrane, permettaient à Doutzen de se faire une idée de son profil. Elle esquissa un léger sourire amusé devant sa première question, désabusée, puis rebondit rapidement sur la seconde :
« Les femmes mariées savent mieux que personne que le Prince Charmant n’existe pas. »
C’était une réponse sibylline, énigmatique, et elle se mordilla les lèvres. Elle avait eu assez de problèmes avec Alex et ses révélations… Le plus sage serait sans doute de se débarrasser de cet homme. Si elle agissait vite, il ne serait pas aussi insistant qu’Alex. C’était ça le problème, avec les hommes : quand on leur ouvrait quelque chose, ils s’emballaient, et insistaient, tenaces comme des sangsues. Doutzen reprit rapidement :
« Je n’ai pas d’alliance. »
Elle n’était pas mariée… Pas encore. Et, honnêtement, vu sa situation actuelle, elle espérait bien ne jamais avoir à le faire. Ce qui lui arrivait était bien trop compliqué pour être résumer facilement, a fortiori devant un inconnu. Doutzen aborda donc le problème différemment, en se penchant vers lui.
« Mais bref… Je ne suis pas venue dans ce bar pour penser à ce que j’ai quitté… C’est même plutôt l’inverse, en fait. »
Doutzen remua la tête, faisant légèrement virevolter sa longue chevelure blonde, et elle reprit :
« Alors… Tu connais bien cette île ou pas ? »
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Liam avait déjà pu capter une chose : elle n’avait pas une belle image des hommes. Il suffisait de l’entendre pour comprendre. Et comme on disait, c’était pas tomber dans l’oreille d’un sourd. Comprenant qu’il allait éviter le sujet il se contenta d’abord de répondre
« Je vois que pour tous les deux ce bar est un refuge »
Il se disait que cela n’engageait à rien de plus dans l’immédiat. Et c’était une façon de briser la glace.Au moins, il se trouvait un point commun avec elle. Finissant son verre, il en commanda un autre sans forcément se soucier de Doutzen. Encore une fois Liam n’était pas un dragueur. La présence de la jeune femme était un plus mais pas une obligation
« Disons que c'est ma première fois et sans doute ma dernière »
Liam ne mentait pas. Il n’était pas un habitué du lieu . Si elle posait des questions il ne pourrait répondre. C’était déjà cela d'annoncé . Et cela laissait penser que pour elle c’était une première par contre pour elle aussi . Encore une fois,sans poser trop de question, liam avait accès à une foule d’ informations.
« Pourquoi tu cherches un guide ? »
Le tutoiement était de rigueur vu qu’elle l’avait instaurée. Liam souriait et trouvait cette jeune femme assez sympa. Finalement, c’était pas si mal d’avoir quelqu’un à qui parler dans la situation actuelle.Et puis plus on était de fou mieux on riait
« En fait moi c’est Liam »
Une façon comme une autre de se présenter. Liam avait la sensation que ne pas accompagner sa compagne à cette plongée à la con n’était pas que mauvais. Il y avait pire comme compagnie que cela. Savourant une nouvelle gorgée de son shoot, il se doutait qu’elle n’était pas sortie de nulle part. il avait émis quelques scénarios possibles sur les raisons de sa présence.la plus probable étant qu’elle fuyait sans doute un homme ou quelque chose de ce genre. Mais plutôt que poser des questions, il attendait de voir. Qui sait si elle n’allait pas dé voiler d’elle-même.Et puis cela éviterait de passer pour un curieux.
Attendant sa réponse, il se contentait de profiter de la musique. Et aussi de sa relative quiétude. Car quand comme lui on était sous pression depuis si longtemps, ce genre de moment était agréable au possible.Qu’on soit seul ou pas.
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Les phrases de ce Liam faisaient écho à ses propres pensées. Un refuge… C’était tout à fait le cas. Elle venait ici pour fuir ses pensées, pour tenter de fuir une situation conflictuelle, et une impasse dans laquelle elle était. Les Français auraient appelé ça un dilemme cornélien : une situation dans laquelle, peu importe le choix pris, il ne pourrait être que mauvais. Et c’était bien la situation dans laquelle Doutzen se trouvait actuellement. Elle ne savait plus vers quel Saint se vouer, et l’homme lui indiqua que c’était la première fois qu’il était venu sur cette île… Et que ce serait la dernière. Elle hocha lentement la tête, d’accord avec ce point de vue. La jeune femme ne pouvait que se sermonner. Pourquoi avoir décidé de venir dans cette maudite île ?! Dès le début, Alex l’avait piégé en lui disant qu’il savait qu’elle lui mentait. Était-il sincère quand il lui exposait ses sentiments ? Ou n’était-ce qu’une ruse destinée à l’amener à lui parler des personnes pour qui Doutzen travaillait ? Et, quand bien même, à supposer qu’il soit honnête… Dans tous les cas, et peu importe les scénarios envisagés, tôt ou tard, Doutz’ voyait la case « RETO » se rapprocher à toute allure.
L’homme termina en déclinant son identité, et Doutzen cligna des yeux, laissant s’écouler quelques secondes, plongée et perdue dans ses pensées. On pouvait aisément le réaliser en observant ses yeux, qui étaient dans le vague, avant de revenir à la réalité.
« Je m’appelle Doutzen… Mais tu peux m’appeler Doutz’, c’est plus rapide. »
Elle s’adossa contre son fauteuil, et regarda encore un peu. À bien y réfléchir, ce bar était assez miteux… Il sentait la crasse, la sueur, la chaleur. Des ventilateurs tournaient à vide le long du comptoir, et Doutzen voyait surtout des autochtones, de gros pêcheurs dont on pouvait voir leurs caleçons quand ils étaient assis sur les tabourets. Ils parlaient un patois local et, quand ils regardaient Doutzen, elle avait l’impression d’être détaillée sous toutes les coutures, ce qui… Ce qui était un peu intimidant, pour être honnête. Elle finit par regarder à nouveau Liam, s’humectant les lèvres, et reprit :
« J’ai vu qu’il y avait une plage au sud du village… Ça te dirait qu’on y aille ? Je pense que ce sera… Meilleur qu’ici. »
N’attendant même pas sa réponse, Doutz’ se leva, et s’empressa de sortir… D’une démarche néanmoins assez lente et assurée, comme pour laisser à Liam le temps de la suivre. Elle ouvrit lentement la porte, puis se retrouva dehors. Que Liam veuille la suivre ou non, elle comptait prendre l’air… Ailleurs que dans un endroit où elle était entourée de types moches la regardant avec la délicatesse d’un ours mal léché. La jeune femme descendit le long de la rue, et vit le port.
C’était ici que les vedettes arrivaient pour larguer les touristes ou les vivres venant de l’île principale. Le vent sifflait entre les mâts des bateaux, provoquant de multiples cliquètements métalliques quand le vent faisait fouetter les drapeaux contre les mâts métalliques. Elle continua à descendre, pour voir la plage, accessible par un petit escalier en pierre. Doutzen se délesta de ses chaussures et de ses chaussettes, puis s’avança vers le rebord, et s’assit sur une dune de sable. Le soleil était en train de lentement se coucher, et les longs cheveux de Doutzen remuaient le long du vent.
Une peinture de tableau.
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Liam avait juste eu le temps de lui répondre
« Oui si tu veux »
Sa réponse montrait sa surprise. Doutz’ était assez imprévisible comme fille. A peine rencontré et déjà parti en quelque sorte. Liam n’avait pas de raisons de la suivre ou de ne pas la suivre. A vrai dire, il n’avait rien de mieux à faire et il se disait que finalement, il n’avait pas grand-chose à perdre. Elle était superbe et plutôt sympathique, plutôt que de rester ici à boire autant faire quelque chose de plus amusant. Et le fait d’aller se ballader avec elle était bien plus aguichant et intéressant
La suivant donc à distance, vu son empressement, il la gardait en ligne de mire. Il ne savait pas vraiment ce qu’elle fuyait et ne lui demanderait pas. Mais d’une certaine façon ils avaient ce point commun d’être en recherche d’une forme de quiétude. Et ce point commun pouvait être une base intéressante pour nouer le contact avec elle
« Quel paysage de carte postale »
On sentait la satisfaction dans sa voix. C’est vrai c’était beau et cela donnait de la quiétude. C’était apaisant, relaxant, plaisant même. Et cela l’était d’autant plus que c’était un plaisir relativement simple et gratuit. Comme quoi l’argent ne pouvait pas tout acheter. Il y avait encore de l’espoir dans ce monde
Restant debout pres d’elle un moment , plongé dans le silence de la contemplation, il finit par s’asseoir près d’elle au bout d ‘un moment, ne disant pas grand-chose de plus. Le calme était plaisant , et puis, elle avait l’air de l’apprécier aussi. iL n’avait pas envie de venir troubler cela en parlant pour ne rien dire. Et d’une certaine façon il la trouvait superbe au milieu de ce décor de rêve.
« Comme quoi pas besoin d’être riche pour savourer ce moment »
Liam la sentait proche de lui à ce niveau. C’était quelque chose qui semblait évident. Lui comme elle n’étaient pas des riches au sens premier du terme. Et cela lui faisait plaisir de pouvoir fréquenter quelqu’un qui ne le voyait pas comme un parvenu
« Alors tu es ici pour longtemps »
Ce genre de question était assez peu privée. Cela pouvait donc nouer un début de discussion entre eux. Et c’était un bon moyen de prendre des informations la concernant. Il n’y avait rien de mal à faire cela. Et puis elle pouvait lui dire non de toute façon. C’était une conversation somme toute assez banale entre eux. Et puis si elle le voulait, elle pouvait aussi poser des questions, elle en avait le droit. Et il se ferait un plaisir de lui répondre. Si pas de toute façon le calme était plaisant pour ses oreilles. Et il avait de quoi s’occuper que ce soit en la regardant elle ou cette magnifique carte de paysage. Et pour la première fois depuis longtemps cette ile ne lui semblait pas si pourri que cela.
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Qui n’avait jamais rêvé de devenir une sirène en contemplant l’étendue d’eau ? De s’envoler au large, de nager dans les tréfonds aquatiques, et, ainsi, d’oublier tous les soucis d’une vie terrestre ? Reto, Alex... Alex, Reto... Les hommes avaient toujours été un problème pour Doutzen, un problème autant qu’une solution, un moyen d’arriver à ses fins, et un moyen de la damner. Tout ce que la jeune femme voulait, c’était exercer son rêve, devenir une actrice, briller en société... Tout ce qu’elle avait gagné, c’était le droit de tromper des pervers, de coucher avec des hommes comme la pire des putes, sans personne d’autre pour la soutenir qu’un psychopathe qui prenait plaisir à la brutaliser et à la violer. Son existence était-elle si merdique à ce point ? Les pensées de Doutz’ réagissaient de manière inverse par rapport à ce qu’elle observait ; la beauté de ce spectacle solaire noircissait ses pensées. Elle observait ce décor, tout en entendant des bruits de pas dans son dos. Liam, bien évidemment, l’avait suivi. Doutzen avait une sorte de pouvoir magnétique ; elle attirait à elle tous les hommes. Distraitement, elle avait noté la présence de dunes sur cette plage, son caractère discret et éloigné. Les pêcheurs voyaient la mer toute la journée. Le soir, ils devaient préférer retourner dans leurs huttes. Autrement dit, il n’y avait qu’eux deux à la ronde... Mais elle ne pouvait guère prétendre être surprise. Elle savaitque Liam la suivrait, car elle l’avait incité à la suivre... Même si le bougre ne l’avait pas réalisé.
*J’ai été entraînée à séduire et à draguer...*
L’élément central d’une séduction, que 99% des hommes oubliaient, c’est qu’elle ne devait pas se voir. Dès qu’une personne, dans une soirée, était affiliée « draguer », il ne pouvait guère espérer que toucher les chattes poussiéreuses. Doutzen avait appris cela auprès de geishas que Reto avait payé. Elle avait été chez elle, et elle avait appris. Le Japon était un pays mystique et sensuel, un pays où le sexe et certaines de ses applications s’enseignaient par de grands maîtres. Un pays très différent des pays occidentaux. Le bondage, par exemple, qui était, en Occident, une simple pratique sadomasochiste, était au Japon un véritable art ancestral, qu’on appelait le kinbaku, et Doutzen savait que Reto avait suivi des enseignements auprès de grands maîtres du kinbaku. Tout était important : le choix de la corde, afin qu’elle n’irrite pas trop la peau, tout en offrant des sensations de frottement, la position des corps, l’emplacement des nœuds... Un art ancestral, et la séduction n’était pas différente. Doutzen avait été initiée par des geishas... Bon, elle n’avait sans doute pas été la plus brillante des élèves, mais, de manière générale, la drague féminine se résumait à un sourire complice avec un homme légèrement alcoolisé. Le reste, son balcon le faisait.
Assise sur le sable, elle écoutait Liam lui parler, et hocha la tête. Il lui demanda ensuite combien de temps elle comptait rester. La jeune femme mit quelques secondes avant de répondre :
« Nous sommes là pour un week end... Environ. »
Pas de grandes vacances, donc... Mais un WE, c’était déjà bien assez long. Elle aurait pu dire à Liam de partir, et elle sentait que l’homme l’aurait fait. Néanmoins, elle tourna la tête vers lui, et une bourrasque la fit frissonner, l’amenant presque instinctivement à se blottir un peu contre lui. Son torse était chaud, protecteur... Ce qui l’amena à parler :
« Et toi ? »
-
Instinctivement ou presque il laissa Doutzen se blottir contre lui. Mieux, il l’encadra de ses bras, dans un geste assez protecteur finalement.
« la brise peut s’avérer dangereuse »
Lui souffla t’il , alors qu’il souriait. Liam avait entendu qu’elle avait parlé de nous. Elle n’était donc pas seule, il en avait la preuve et la confirmation. Il n’avait donc pas vraiment besoin de lui en demander plus.De toute façon c’était pas son genre. Liam était un homme qui était à la fois discret et calme.Il ne faisait pas partie de ce qu’on pouvait appeler un dragueur. Cela devait donc être assez nouveau pour Doutzen comme frequentation. Certes, il avait toujours plu avec ses longs cheveux , ses yeux bleus, le fait qu’il jouait de la musique (guitare). Mais il n’avait pas vraiment l’envie d’en jouer outre mesure. C’était finalement cela son plus bel atout, le fait qu’il reste assez simple et réservé dans son comportement et qu’il ne surjoue pas.
« je suis ici depuis une semaine et encore autant normalement. Mais j’avoue que si je le pouvais j’abrégerai ce séjour »
On sentait qu’il était assez amer. Il n’avait pas besoin d’en dire plus. Il n’était pas du genre à se dévoiler non plus. Mais si elle lui posait des questions, il répondrait bien sur. Il n’avait pas non plus comme projet de jouer au muet. Mais il ne voulait pas non plus l’ennuyer avec ses soucis.Elle n’était pas là pour cela.
Enlevant ses bras , il marqua une pause pendant laquelle leur regard s’était croisé. Souriant, il ne parla pas de suite. Il aimait ses silences, ses pauses, ses moments de tranquilité. Tout comme elle certainement.
« On a peut être tort de se plaindre d’être ici quand on voit le quotidien de certaines personnes ceci dit. Le seul truc qui me plait pas, c’est que je ne fais pas partie de ce monde et qu’on ne veut pas de moi »
Dans le genre confidence, il n’y aurait rien d’autre.Liam ne voulait pas trop se dévoiler. Laissant la brise lui balayer le visage, il semblait à son tour assez pensif. Et pour être franc,il se disait que s’il avait pu avoir une guitare, le moment aurait été encore plus agréable.Mais il y avait elle, Doutz’, et finalement, c’était le principal. Car sans trop la connaitre, ils e sentait assez proche d’elle
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Est-ce qu’elle pouvait se plaindre de sa situation sans ressembler à un Calimero ? Elle eut la même pensée que Liam quand il lui dit qu’ils étaient peut-être mal placés pour se plaindre. Oui, en effet, il y avait pire qu’eux… Mais, à bien y réfléchir, on trouvait toujours pire que soi. Et pourtant… Doutzen avait déjà lu « La Cité de la Joie », un livre français écrit par Dominique Lapierre il y a quelques années, et qui parlait de l’un des pires endroits du monde : un bidonville indien. Chaque chapitre était un récit encore plus effrayant et plus sombre sur les conditions de vie particulièrement difficiles de ces habitants… Et pourtant, malgré tout ce qui leur tombait dessus, ils faisaient preuve d’une incroyable capacité à survivre, et, surtout, à sourire et à être heureux. C’était un livre fascinant, sur la capacité de résilience des êtres humains… Alors, forcément, quel droit Doutzen avait de se plaindre d’une histoire d’amourette avec Alex ? Car, dans le fond, ce qui la minait n’était pas tant les petits jeux pervers de Reto, qui formaient une sorte de contexte sexuel dépravé auquel, tant bien que mal, elle finissait par s’habituer, mais bien la situation actuelle, celle où elle était condamnée à jouer avec Sanderson et avec Reto.
Liam lui avoua que le monde ne voulait pas de lui. Doutzen ne dit rien pendant quelques secondes, et entreprit de se relever. Lui aussi, il se prenait pour Calimero… Ce petit pingouin de cartoon qui passait son temps à pleurer sur sa situation. Elle sourit en se déplaçant un peu.
« Et bien, j’ignore si le monde veut ou ne veut pas de toi, Liam… Mais… »
Et, avant qu’il ne puisse réagir, une boule de sable éclata sur son visage, accompagné d’un grand sourire moqueur émanant de la tête blonde, dont les cheveux remuaient au vent.
« Cette boule de sable, elle, te trouvait totalement à son goût ! »
Et, pour ponctuer le tout, elle lui tira la langue…
Quelle peste !
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Liam était surpris. Cela se voyait dans ses yeux. Il ne s’était pas attendu à cela. Il n’était pas énervé mais tout simplement étonné. Amusé aussi. La lueur dans ses yeux était bien présente et vivante pour le confirmer
« Ha tu veux jouer à cela »
On le sentait d’humeur taquine. Lui faisant face, il avait la sensation d’être à son aise avec elle. Il n’avait pas besoin d’en faire des masses, tout semblait assez facile finalement. Ils ne se connaissaient pas vraiment mais il y avait déjà une réelle complicité.Et pour lui c’était parfait car cela lui permettait de se changer les idées et de pouvoir enfin être lui-même.
Car chaque fois qu’il était avec les parents de sa compagne, il devait jouer un rôle. C’était pénible pour lui de ne pas pouvoir être ce qu’il était. Il devait entrer dans un moule qui ne lui convenait pas.Et c’était là la base de ses soucis. Comment être bien dans sa peau quand on ne pouvait pas se comporter comme on le souhaitait.C’était son dilemme a lui. Et comme il ne pouvait pas compter sur sa compagne, c’était encore plus dur.Bref, pouvoir etre comme cela avec elle était une chance qu’il ne comptait pas recevoir en ce moment
« Très bien »
Faisant mine de s’éloigner , il revint brusquement vers elle, la prenant par la taille pour l’envoyer sur le sable.Ce n’était ni violent, ni agressif, seulement une façon pour lui de lui rendra sa monnaie de la pièce de façon assez drôle.
« Et maintenant ? je fais quoi de toi ? »
Il était au dessus d’elle, la maintenant sans mal avec ses mains sur ses bras. Il souriait, car c’était amusant. Plongeant ses yeux dans les siens, il fit mine de saisir une poignée de sable et lui balancer. Il ne le fit bien sur, mais c’était sa façon à lui de jouer avec elle. Et de rompre un peu plus la glace
« Alors c’est qui le plus fort ? »
Jouant de nouveau avec elle, il attendait pas forcément une réponse. Simplement, il voulait montrer qu’il était dans de bonnes dispositions lui aussi. Et qu’il ne se prenait pas au sérieux outre mesure. Finissant par se décaler, il roula sur le dos pour se retrouver dans le sable en fixant le ciel.Il sentait la quiétude l’envahir. C’était même apaisant pour lui. L’espace d’un moment il avait même oublié tout ce qu’il y avait autour d’eux. Tout ce contexte lourd et pesant. Et la présence de Doutzen l’y aidait sans aucune hésitation. Et rien que cela c’était finalement le signe que cette rencontre était bonne pour lui
-
« Je ne joue à rien, répliqua-t-elle en haussant les épaules, ce n’est pas de ma faute si le sable te trouve à son goût… »
Elle se moquait de lui, bien entendu… Mais n’était-ce pas ce qu’on pouvait attendre d’une femme ? Liam se releva alors, faisant mine de partir, puis s’élança vers elle. Doutzen hurla en se retournant, et se mit à courir… Une fuite vaine, une panique bien mal simulée pour celle prétendant briller à Hollywood. Il la souleva comme une poupée de chiffon, elle hurla encore, puis fut jetée sur le sable, envoyant valdinguer ce dernier, une masse opaque de cheveux dorés venant alors recouvrir le visage de la belle Doutz’. Liam se pencha vers elle, et ses mains se saisirent des poignets de la femme, l’empêchant de se redresser, confirmant cette vieille théorie selon laquelle un homme était plus musclé qu’une femme. Elle avait beau forcé, rien ne semblait pouvoir repousser les deux mains de cet homme. Il n’était pas aussi costaud que Reto, mais elle avait déjà pu sentir un solide potentiel. Il demanda ce qu’il allait faire d’elle, et elle lui sourit, un beau sourire, éclatant de blancheur.
« Je ne sais pas… Ce n’est pas à la prisonnière d’en décider… »
Liam finit par la relâcher, et s’affala sur le dos, à côté d’elle. Doutzen cligna des yeux à plusieurs reprises, et tourna la tête vers lui… Puis posa une main sur son torse, et se redressa. L’eau était proche, maintenant, et elle avait du sable dans les cheveux…
« Je crois que je vais aller me baigner… Mais je n’ai pas de maillots… »
Et, pourtant, elle avait envie de se baigner. Pourquoi s’embêter à aller jusqu’à une île, si c’était pour rester cloîtrée dans un immense manoir ? L’eau avait l’air bonne, et c’était celle du Pacifique… Alors, elle ne pouvait être que bonne. Elle se redressa donc, puis entreprit de se déshabiller. Son jean finit au sol, tout comme sa chemise, et elle termina dans ses sous-vêtements. Dos face à l’homme, elle retira aussi son soutien-gorge, n’ayant plus que sa culotte rose.
Elle s’élança alors, après avoir brièvement regardé Liam, et plongea tête la première dans l’eau. C’était la mer japonaise, une eau transparente, et du sable partout… Et elle était chaude. Elle remonta à l’air libre, avec l’eau ruisselant sur tout son corps, y compris le long de ses seins, sans que cela ne la choque particulièrement… Et puis, pourquoi serait-elle gênée ? Maintenant, il y avait de plus en plus de femmes qui venaient à la plage seins nus… Sauf qu’il s’agissait généralement de vieux boudins.
Ce qui n’était pas vraiment le cas pour elle, n’est-ce pas ?
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Liam avait assisté à la scène avec l’œil brillant. Il y avait des spectacles sublimes et cela en faisait partie. Il n’avait rien dit, ce n’était pas utile. On pouvait voir dans ses yeux toute son excitation.Il faut dire qu’elle n’avait pas froid aux yeux ni ailleurs. Et qu’en plus, elle avait de solides arguments. Heureusement, il n’y avait pas grand monde aux alentours alors que le soleil se couchait. Même si lui-même avait la conviction que cela n’aurait pas changé grand-chose pour elle.
La regardant donc aller se baigner, il resta seul un moment assez pensif. Dans sa poche , son portable vibrait. C’était sa fiancée, qui sans doute, se souvenait qu’il était là.Il hésita mais décida de ne pas répondre. Il n’en avait pas envie. Il avait beau avoir des sentiments pour elle, la situation ne lui plaisait pas. Il en avait assez de devoir se taire quand sa belle famille lui cherchait des poux de manière continuelle.
Et puis, il était bien ici avec Doutzen. Cette jeune femme était pour le moins surprenante et sa compagnie agréable. Non, il avait décidé, il ne ferait rien qui puisse pour le moment venir troubler ce moment. Il ne savait pas vraiment ce que cela allait donner, mais il en avait assez vu que pour se dire qu’il était mieux ici avec elle.
« Quelle vue agréable »
Lui dit il en souriant. Liam était un homme qui ne pouvait pas rester insensible à pareille beauté. Cependant, il n’était pas libre et visiblement elle non plus d’apres ce qu’il avait vu. Il ne voulait pas poser trop de questions mais il ne voulait pas non plus faire n’importe quoi ou blesser des gens. Il n’était pas du genre à agir sans se soucier du reste. Ce qui au demeurant était plutôt une qualité.
« Alors comment est l’eau ? Bonne j’espère ? »
Il la dévorait des yeux. Elle était belle et pas pudique en plus. Il se rendait compte de la chance qu’il avait même s’il ne pouvait pas s’empêcher de se dire que la situation pouvait paraitre quelque peu gênante vu comme cela. Que ce soit pour lui ou pour elle.
« Ma fiancée commence enfin à se demander où je suis et a tenté de me joindre. De ton côté, t’es attendu ou pas ? »
Une façon somme toute assez correcte d’enfin tenter de savoir exactement avec qui elle était et dans quelle situation. Marquant une hésitation, il sembla hésiter un moment avant de dire
« J’ai noué quelques contacts dans le bar où on s ‘est rencontré. Il ya une soirée pas loin sur la plage on peut y aller si tu veux et que t’as rien d’autre à faire. Ou on peut faire autre chose c’est toi qui voit »
Il lui sourit. Après tout, mieux valait laisser les femmes choisir non ?
-
Se baigner était vraiment quelque chose de particulièrement agréable pour Doutzen. Nageant dans l’eau, elle plongeait dedans, et s’immergeait alors totalement. Là, ici, elle était seule avec elle-même, recouverte par le manteau de l’eau. Elle voyait ses cheveux tourbillonner autour d’elle-même, et s’amusait à faire ce qu’elle faisait quand, enfant, ses parents l’emmenaient à la piscine : elle expirait de l’air, et voyait une série de bulles remonter sous son nez. Elle avait toujours adoré la sensation grisante qu’il y avait à être dans l’eau. La jeune femme remonta à la surface au bout de quelques secondes. Liam, son mystérieux ami du moment, avait choisi de rester sur place.
*Il a raison, je me demande comment je vais sécher...*
Elle n’avait pas de serviette, ni de maillot... Mais bon, ce n’est pas comme si son visage était très connu ici. Elle continua encore à nager pendant un petit quart d’heure, le soleil continuant lentement à décliner. La femme finit par revenir à la rive, et se redressa, s’extirpant de l’eau, son corps ruisselant d’eau. Elle récupéra son soutien-gorge, délaissé à côté de Liam, et, bien évidemment, nota le regard que Liam lui fit... Et Doutzen, très curieusement, l’apprécia, même si elle n’en dit rien. On disait que les hommes venaient de Mars et les femmes de Vénus, et cette expression était particulièrement vraie avec Doutzen. Elle était comme n’importe quelle femme, appréciant qu’on puisse la trouver belle... Mais pas trop non plus. Au moins, Liam n’était pas homosexuel... Quoique, Doutzen ne pouvait pas trop voir s’il avait une érection ou non... Mais, au moins, elle appréciait qu’il ne cherche pas à lui sauter dessus, ou à la prendre entre les dunes... Même si elle ne savait pas si elle l’aurait repoussé ou non.
Elle enfila son soutien-gorge, tandis qu’elle apprit que Liam avait une fiancée, et qu’une soirée allait avoir lieu sur la plage.
*Et je suis sûr que ta fiancée ne sera pas là...*
Doutzen garda cette pensée pour elle-même, ainsi que les questions qui fusèrent dans son esprit. Mariage forcé ? Amour impossible ? Ou était-il tombé sur une pure Japonaise, refusant d’avoir la moindre relation sexuelle avant que le mariage ne soit prononcé ? Il était curieux de voir comment le Japon était conservateur à l’égard des femmes, et combien, pour beaucoup d’entre elles, le mariage était encore perçu comme l’unique forme d’élévation sociale.
Réfléchissant rapidement, Doutzen répondit à l’homme :
« Je ne peux pas y aller comme ça, on dira une guenon... Alors, voilà ce que je te propose, Liam. Je vais aller trouver des vêtements plus appropriés pour une soirée... Et on se retrouve là-bas. »
Elle lui donna son numéro de portable, en terminant de s’habiller, et lui fit un clin d’œil, ainsi qu’un sourire, puis un bref bisou sur la joue, et elle fila. Doutzen appela ensuite son chauffeur, et, ce dernier ne tarda pas à revenir. Elle grimpa à l’intérieur, toute trempée, s’amusant régulièrement à passer ses cheveux derrière sa tête. Le temps défila rapidement, et elle apprit que la soirée avait lieu sur une plage longeant un hôtel de luxe se trouvant de l’autre côté de l’île, loin du village. La jeunesse dorée du Japon... Doutzen aurait pu rester au manoir, mais elle se voyait mal y passer la soirée. Une fête, en revanche... Cependant, il restait encore à voir ce qu’elle allait faire avec Alex’.
Peut-être avait-il, lui aussi, envie d’aller à cette fête ?
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Liam n’allait pas le dire mais c’était parfait pour lui. Doutzen avait proposé un deal assez juste en fonction de ses disponibilités. Il allait devoir repasser voir sa fiancée c’était indéniable. Malgré tout, Lima tenait à elle comme dit plus haut. Et dans sa tête, il s’imaginait pouvoir l’inviter à cette soirée. Car aussi fou que cela puisse paraitre, il n’avait pas forcément des vues sur Doutzen. Oui elle était belle, oui elle lui plaisait. Mais il n’était pas homme à draguer ou sauter sur tout ce qui bouge. Ce qui ne l’empechait pas de savoir apprécier les choses
« j’ai vu bien plus laide guenon »
Une façon comme une autre de la complimenter.Et comme souvent avec lui, il y avait toujours une touche d’humour.
« parfait, je vais repasser me changer aussi et je te contacte alors. En tout cas j’ai apprécié ta compagnie »
Il était sincère. Cela se voyait, cela se sentait. Lui décochant un autre sourire, il s’éloigna non sans se promettre de la revoir bientôt. Peu importe finalement qui elle était et ce qu’elle faisait vraiment. Liam avait apprécié sa compagnie. Et pour lui c’était avant tout cela qui comptait et non pas le reste.
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Alex de son côté était resté au bord de la piscine à lire le dernier tôme de « game of thrones ». Dire qu’il était fan de cette série était un euphémisme. Pour lui elle était un cran au dessus d’autres références comme « house of cards », « vikings » ou « the shield ». Il dévorait chaque page avec la même envie, la même générosité. Assis sur son transat, il avait bu quelques cocktails mais n’était pas ivre pour autant. Disons qu’il était dans l’ambiance. Voyant Doutzen revenir, il supposait qu’elle avait passé la journée dans la ville. La connaissant elle avait certainement trouvé à faire. Bien qu’il ne le dirait pas, de toute façon, il avait questionné le chauffeur entre deux aller-retour. Il avait dit qu’elle était en ville et puis sur la plage.Seule ? Il ne le pensait pas
« Alors tu as passé une bonne journée?, »
Posant la question pour la forme, il était malgré tout curieux. Quoi de plus normal, il restait intéressé par elle. Cela se voyait toujours. Posant le livre sur le transat, il s’était redressé face à elle. A quoi pensait elle ? Il aurait aimé le savoir. Mais d’un autre coté de toute façon elle restait complètement hors de contrôle. Et alex avait décidé de ne plus trop se prendre la tête pour elle.Alors bon sang pourquoi continuait elle de l’attirer autant ? Cette question il se l'était posée cent fois au moins et il n,avait jamais de réponses. Pour autant il semblait au moins avoir compris une chose:elle n'était pas intéressée par lui et jamais il n'aurait ce qu'il espérait. Le deuil était donc fait
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Aussi curieux que cela puisse paraître, le genre de fête à laquelle Liam venait de la convier n’était pas la grande spécialité de Doutzen. Reto l’envoyait rarement à des fêtes entre adolescents… Voire jamais, en fait. Doutzen se rendait plutôt dans des réceptions huppées, où elle devait porter une robe, ou dans des soirées plus sensuelles, où elle portait des tenues moulantes et serrées, la mettant en valeur, afin de donner envie à une bande de pervers de la sauter. Se rendre dans des fêtes plus traditionnelles était assez rare pour elle, qui faisait parfois ça au lycée, quand des fêtes étaient organisées. Elle allait devoir se changer… Mais, pour l’heure, il allait aussi falloir affronter Alex.
Elle le retrouva devant sa piscine, en train de lire « A Dance With Dragons », le cinquième tome de cette série fantasy popularisée par HBO, « A Song Of Ice And Fire », ou, pour reprendre l’appellation de la série, « Game Of Thrones ». Alex serait donc un lecteur averti derrière son image de playboy ? Doutzen en sourit légèrement. Elle aussi, elle lisait beaucoup. C’était comme un moyen de se réfugier quand on avait une vie pourrie, ou, tout simplement, de s’évader, et de se cultiver, tout en lisant de bonnes histoires. Elle avait donc lu les cinq premiers tomes de la saga de Martin, tout en regardant les épisodes, généralement avec un groupe d’amis. Inutile de vouloir discuter le Lundi matin en groupe si on n’avait pas vu le « dernier épisode » en date. Réalisant alors qu’elle s’était perdue dans ses pensées, elle croisa le regard d’Alex, qui lui avait demandé si elle avait passé une bonne journée. Elle esquissa un léger sourire en coin, regardant la piscine, puis Alex.
« J’ai été piquée une tête dans l’eau… Et je me demande vraiment pourquoi les gens se font des piscines quand ils ont la mer à côté de chez eux. »
C’était idiot, à bien y réfléchir. Pourquoi s’embêter à voyager près de la mer si c’était pour péter dans son bassin ? Elle dépassa rapidement cette réflexion en marchant un peu. Avec l’eau sur son corps, sa chemise moulait parfaitement ses seins, permettant de voir ses bonnets de soutien-gorge en transparence… Ce qui, bien évidemment, ne semblait guère choquer Doutzen.
« J’ai appris qu’il y avait une soirée organisée ce soir sur la plage près de l’hôtel… Je me disais que ça pourrait être sympa d’y aller. Je suis venue pour me changer un peu… Et aussi pour savoir si tu avais envie d’y aller. »
Elle ne parlait pas des mots qu’ils avaient eu dans l’avion, comme si elle avait tout oublié… Ou comme si elle feignait d’avoir tout oublié. La vérité était qu’elle n’avait pas envie de s’embêter avec ce genre de choses, et que, après tout, elle ne pouvait pas non plus rejeter tout le blâme sur Alex. Doutzen essayait de ne pas être trop hypocrite, car elle savait que, dans leur contentieux, elle était en tort, et l’était d’autant qu’elle ne pouvait pas tout dire.
La jeune femme observa ensuite le bouquin, et se permit une petite réflexion :
« Même si je comprendrais que tu préfères passer la soirée à savoir si Stannis va battre Ramsay… Bien que tu risques d’être déçu. »
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Alex était surpris par cette invitation. Il ne s’y attendait pas à vrai dire. Se redressant face à elle, il remarqua son allure « t shirt mouillé ». Il n’y avait rien à redire sur son corps, il était parfait. Que dire de plus ou de moins que cela ? C’était d’ailleurs cela tout le soucis de cette situation. Cette fille l’attirait comme jamais auparavant. Et il n’arrivait pas à en faire façon.
« je suis prêt à parier qu'à la fin, les marcheurs blancs gagneront. »
Lui souriant, il n’avait pas envie d’en dire plus sur ce livre. A vrai dire, il n’aimait pas trop la tournure que cela prenait. Il avait ses préférences et surtout sa vision de l’histoire. Et comme beaucoup de fans, il y avait toujours un instant où il était déçu. Et dans ce tome c’était le cas. Voilà pourquoi il ne goutait que très peu à cette lecture. Quant à sa remarque sur la piscine, il ne la releva pas non plus. Il n’avait jamais vraiment songé à cette question et n’avait pas de réponse. Il supposait que pour bien des gens, c’était un moyen de montrer sa richesse et que c’était plus pratique. Avoir une piscine, dispensé de devoir se rendre sur la plage et cotoyer un peu trop de gens. C’était plus pratique finalement. On avait son espace privé, son domaine. En tout cas lui y trouvait du sens.
Toujours torse nu, en short, pieds nus, il s’approcha un peu d’elle. Une fête ? Inutile de lui demander comment elle était au courant. Sans doute une personne lui avait glissé l’idée. Il n’avait pas de mal à s’imaginer qu’elle avait du rencontrer des gens. Il n’y avait rien de surprenant à cela. Mais elle n’en parlait pas, sans doute pour ne pas le froisser. Délicate attention mais qui survenait de toute façon bien trop tard.
« Il ne faut pas te sentir obligé de m’inviter »
Dans un premier temps c’est comme cela qu’il prenait la nouvelle. Sans doute voulait elle se montrer gentille avec lui par rapport à tout ce qu’il y avait déjà eu. Mais pour lui ce n’était pas nécessaire. Il n’avait pas besoin de sa pitié ou de son bon cœur. Elle savait ce qu’il voulait et pourtant, elle s’y refusait. A partir de là, le reste ce n’était que secondaire.
« Et puis j’imagine aisément que tu auras ton succès là bas. Et j’ai pas forcément envie de voir plein de mecs te tourner autour. »
On pouvait déceler une certaine forme de jalousie.Ce n’était pas surprenant après ce qu’il avait pu lui dire dans l’avion. S’approchant d’elle, le cœur serré , il avait envie de la toucher, de la caresser mais se souvint qu’elle n’en avait pas forcément envie.Du coup il s’éloigna un peu d’elle.
« De toute façon on l’avait convenu. Tu es libre de faire ce que tu veux et tu ne dois pas te soucier de moi. Alors merci de ta proposition mais ma présence risque de te mettre plus mal à l’aise qu’autre chose et j’ai pas envie que tu sois indisposée par cela. »
Alex semblait toujours assez blessé par tout ce qu’il y avait eu. Il avait assez mal vécu le fait que Doutzen ne semble pas envie de passer du temps avec lui si elle n’y était pas obligée. Depuis le début de cette « excursion » c’est l’impression qu’elle donnait. Elle avait couché avec lui par obligation mais une fois libérée de cette obligation, elle n’avait plus envie d’y revenir. Alex respectait cela mais avait du mal à le digérer
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GoT fut rapidement oublié pour se concentrer à l’essentiel, et, alors que Doutzen avait fait sa proposition avec toute la gentillesse du monde, Alex la refusa. Il lui expliqua qu’il ne voulait pas la déstabiliser, et, en sus, elle comprit qu’il essayait de titiller sa culpabilité. De fait, il fallait admettre que c’était... Plutôt petit. Il la traitait à moitié de « salope » en disant qu’elle allait là-bas juste pour sauter, et que c’était injuste, car elle ne le faisait pas avec lui. Doutzen estima toutefois qu’il disait juste ça par fierté froissée, et qu’il aurait préféré que la belle reste avec lui, plutôt que de se rendre dans une soirée. Il déclina donc son offre, et laissa Doutzen face à deux possibilités : soit insister pour qu’il cesse de se comporter en ours mal léché, soit faire outre... Et elle opta rapidement pour la seconde solution.
« Comme tu veux, dit-elle donc en haussant les épaules. Je te proposais juste ça parce que je pense que ça te ferait du bien de te détendre un peu... Mais tu es autant libre de tes choix que des miens. »
Si elle était vexée, elle essayait de le cacher... Ce qui n’était pas aussi efficace qu’elle l’aurait voulu. En un sens, elle appréciait beaucoup Alex, c’était juste qu’elle se sentait coupable de l’avoir trompée, et aussi qu’elle avait du mal à savoir quoi faire de lui. Elle en revenait toujours au même dilemme ; si elle se rapprochait trop de lui, il voudrait en savoir plus sur elle, et, tôt ou tard, elle franchirait le point de non-retour en parlant de Reto. Elle savait très bien qu’Alex ne voulait pas rester coincé dans ce qu’on avait coutume d’appeler la « friend zone », car il ne l’aurait pas amené dans ce jet et sur cette île autrement. Il était juste peiné de voir que son charme légendaire, résultant très certainement des chèques en blanc qu’il faisait, se heurtaient à la volonté de Doutzen. Autrement dit, il boudait et faisait ce que Doutzen appellerait volontiers « un caprice de star »... Le genre de truc qu’elle ferait un jour, quand elle serait riche, et se produirait à Hollywood.
Elle se retourna donc, s’apprêtant à retourner dans le manoir, mais, avant de filer, lâcha une réplique :
« Mais, et pour être honnête, je crois que c’est surtout toi qui es mal à l’aise. Enfin, c’est ton île, alors, si jamais tu veux venir... Je vois mal quiconque te fermer la porte. Je serais heureuse de t’y voir. »
Sans en dire plus, elle fila dans le manoir, grimpa dans sa chambre, se sécha un peu plus, se recoiffa proprement, puis trouva des vêtements plus adaptés à une soirée : un débardeur, une minijupe, des sandales... Et un maillot de bain une pièce rouge, qu’elle enfila, avec l’intime conviction qu’une soirée le long de la plage risquait de dégénérer dans l’eau... Et, aussi peu pudique soit-elle, elle se voyait encore mal se promener à poil au milieu de toute une soirée survoltée.
Avant de partir, elle envoya un SMS à Reto, pour le rassurer, avant que ce dernier ne décide de venir en personne la kidnapper, puis, se sentant guillerette, comme un oiseau libre, retourna chercher son Fido, afin de filer à l’hôtel, laissant au passage un message à Liam pour lui dire qu’elle arrivait.
*Après tout, c’est mon contact là-bas...*
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Ce n’était pas une question de caprice de star ou d’être mauvais joueur. Alex était blessé et touché tout simplement. Il ne pouvait pas le dire ou le montrer, Doutzen sans doute ne pouvait pas le comprendre non plus, mais c’est ce qui expliquait son attitude. C’était nouveau pour lui. Alors oui il était pas très chaud pour l’accompagner, mais c’était avant tout parce qu’il redoutait déjà la façon dont cela pourrait tourner. C’était pour lui une façon de se protéger. Et il n’y avait rien d’autres à chercher. Voilà pourquoi il se contenta de dire
« Disons que je préfère éviter de me retrouver dans une situation gênante pour toi comme pour moi. Demande au chauffeur de te déposer »
La laissant partir, il se dirigea vers le bar de la villa pour se servir un verre. Ce week end tournait au cauchemar pour lui. Au fond, il n’attendait qu’une chose, pouvoir partir d’ici. Mais il ne le dirait pas, ce serait un aveu d’échec qu’il ne pouvait pas supporter. Encore une fois, il avait sa fierté. Et il ne tenait pas à la perdre davantage encore. Car quand on y réfléchissait, c’était encore ce qui lui restait de tout cela.
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Comme prévu, il y avait bien une fête sur la plage. On pouvait le deviner à la musique, à l’ambiance et à la foule présente. Il n’y avait pas vraiment de trace de Lima et pour cause puisqu’il n’était pas là. Peut être allait il arriver, peut être pas, mais de toute façon ce n’est pas le monde qui manquait. Il y avait en effet bon nombre de jeunes qui étaient déjà la. Par jeunes il fallait compter entre 16 et 24 ans principalement. Il y avait quelques personnes plus âgées mais globalement, c’était la tranche d’âge comprise. Au fond, c’était sans doute mieux pour Xsara.
« salut »
En passant devant elle, une fille, avec de grands yeux verts et une magnifique bouche lui avait tendu un cocktail ainsi qu’un collier à fleurs. Une façon comme une autre de lui souhaiter la bienvenue évidemment.
« Bonjour moi c’est Elia. C’est sympa d’être venue. Le bar est là bas. Et il y a aussi un barbecue un peu plus loin »
Lui présentant donc les lieux, elle la salua chaleureusement, avant de s’éloigner un peu. De toute façon, il ne fallut pas attendre longtemps avant qu’une autre personne ne l’accoste, un garçon cette fois avec un sourire toujours ravageur , le teint halé , les yeux bleus et les cheveux noirs. Torse nu, en shorts, il exhibait un corps plutôt bien taillé
« Bonjour moi c’est Dario et toi ? »
Il l’accostait assez simplement finalement. Comme il l’aurait fait avec n’importe qui. Libre à Doutzen de réagir comme elle le souhaitait.
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Doutzen se rendit à l’hôtel sans Alex. L’hôtel lui appartenait, comme tout le reste de l’île. C’était un grand bâtiment luxueux, et la fête avait lieu à l’arrière, avec une partie sur une terrasse à l’extérieur de l’hôtel, et une autre le long de la plage. Doutzen rejoignit, et constata rapidement qu’il y avait une grande majorité d’Occidentaux. Elle s’avança, sans avoir obtenu la moindre nouvelle de Liam, et se dit qu’il devait être avec sa fiancée... Dans le fond, ce n’était pas important, et Doutzen n’avait pas insisté. Elle était comme un petit oiseau sorti de sa cage, et elle comptait bien profiter de ce peu de liberté qu’elle avait retrouvé, loin du regard de Reto, loin des plans de ce dernier, et de l’impossibilité générale qu’elle avait d’être libre. Là, elle comptait en profiter, et ne tarda pas à récupérer un cocktail entre les mains d’une femme. Depuis d’énormes sonos, de la techno fusait le long du sable, ou parfois de simples musiques modernes, comme This Is Love (https://www.youtube.com/watch?v=9I9Ar6upx34). Doutzen s’avança un peu, le long du sable, jusqu’à se faire accoster par un homme, confirmant cette vieille théorie selon laquelle de jolies filles n’avaient jamais à s’embêter de trouver un cavalier.
Un certain Dario se présenta donc devant elle, torse nu, exhibant ainsi ses pectoraux et son torse glabre. Doutz’ lui sourit, trouvant ce torse plus attirant que ceux des gros tas qu’elle se coltinait dans les soirées de Reto. De fait, elle n’était pas spécialement habituée à des soirées pareilles, avec de la musique à fond, de multiples corps, et l’absence de robe. Ici, elle n’avait pas à se soucier qu’on piétine sa robe. C’était bien plus libre, bien plus... Excitant. Elle lui sourit donc, ravie, et répondit rapidement :
« Hey ! Je m’appelle Doutzen... Ou Doutz’ pour les intimes. »
Il fallait parler assez fort, car la musique était assourdissante.
« C’est cool comme fête ! Il y en a souvent, par ici ? Je viens juste d’arriver !! »
Elle commençait déjà à se déhancher, en entendant, au loin, les rythmes de la musique.
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Dario pouvait sourire, le contact était établi et il était assez positif. La jeune femme ne l’avait pas vraiment repoussé bien au contraire. C’était toujours assez positif dans ce cas la. Mis en confiance, il se pencha alors dans le creux de son oreille
«Enchanté alors Doutzen, vu qu’on est pas encore intime »
Lui souriant, il l’accompagnait de quelques petites pas de danse, alors que lui aussi avait pris un cocktail pour se rafraichir et un peu plus plongé dans l’ambiance. Comme finalement le faisait la plupart des gens autour. Comprenant qu’elle venait d’arriver, il se dit qu’elle ne devait pas connaitre grand monde dès lors. C’était donc une réelle chance pour lui de pouvoir nouer le contact avec elle. Doutzen était visiblement non accompagnée, cela facilitait d’autant plus les choses.
« Disons que cela dépend des moments. Je ne viens que une ou deux fois par an avec des amis pour décompresser un peu à la sortie des examens. Ici tu as de la chance il y a de l’animation ce week end»
Pour lui parler, il se penchait pour lui parler dans le creux de l’oreille vu le bruit ambiant. Cela lui permettait d’être encore plus proche d’elle et de pouvoir se délecter de l’odeur de sa peau. La prenant par la main droite pour la faire tourner sur elle-même quand la musique se fit l’espace d’un moment plus salsa, il l’accompagnait aussi sur ses déhanchés montrant qu’il maitrisait assez bien son corps.
Mais qui était Dario ? Un jeune homme issu d’un bon milieu qui a 19 ans étudiait les sciences politiques pour réaliser le souhait de son père. Comme il avait déjà dévoilé qu’il était encore aux études, Doutzen en savait déjà un peu plus que lui sur elle.
« C’est ta première fois sur l’île alors ?Tu y es venu pour te détendre je suppose. Tu loges ou ? »
Parlant toujours dans le creux de l’oreille vu le bruit ambiant, il la couvait des yeux, la trouvant à son gout. Finalement, il avait bien fait de sortir ici. La soirée s’annonçait assez bonne. Trouvant la musique assez dérangeante, il finit par dire
« Cela te pose un soucis si on s’éloigne un peu pour discuter ? Ce bruit ne facilite pas les choses »
Toujours souriant et détendu, il attendait sa réponse. Il se disait qu’il n’y avait pas grand-chose à perdre et tout à gagner. Ce qui finalement était le principal dans ce genre de situations.
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La musique vira rapidement sur de grands classiques, Lady Gaga venant scander son Bad Romance (https://www.youtube.com/watch?v=-6IZzqMGj84) sur une foule en transe. Doutzen se laissait volontiers aller, dansant devant le mystérieux Dario. Était-il comme Liam ? Un homme transi d’amour ? Ou un simple dragueur plus proche d’Alex ? Doutzen, en tout cas, ne comptait pas le repousser. Elle était venue ici pour rencontrer du monde, et pour oublier un peu ses déboires avec Alex. L’homme devant elle avait l’air plutôt jeune, en plus d’être bronzé. Il parlait à voix forte, profitant de l’excuse de la musique pour se frotter comme elle afin de parler dans son oreille. Un jeu gros comme un pâté de maisons, mais elle ne faisait rien pour le repousser. Elle l’admettait, et sourit quand il lui demanda où elle vivait. Un sourire espiègle, qui eut pour seule réponse de voir Doutz’ tournoyer sur elle-même, ses fesses se frottant très légèrement à son bassin. Il proposa ensuite de s’éloigner un peu, et elle se mordilla les lèvres. Toute cette fête agissait étrangement sur elle, la rendant plus... Plus sûre, plus certaine de ses propres capacités, et plus sensuelle.
Il lui avait proposé de s’écarter un peu, et Doutz’ avisa la plage du nez.
« Par là ! »
La plage était loin d’être vide. Il y avait des couples ici et là, et plusieurs s’embrassaient déjà. Des camps de feu brûlaient ici et là, avec des groupes de jeunes autour, certains jouant du banjio, la plupart buvant. La musique était plus faible, et le ciel dégagé permettait de voir l’astre lunaire, qui se reflétait sur l’eau. Doutzen s’assit sur une dune, en sentant les relents de la fête derrière elle. Elle attendit que Dario s’installe également, et comprit rapidement qu’il avait l’air... Nettement moins crispé que Liam.
*Pourquoi faut-il toujours que j’attire les mauvais garçons ? Est-ce le signe que le Petit Chaperon Rouge est loin d’être l’innocente jeune fille qu’elle prétend être ?*
C’était toute la leçon du conte de Perrault. Le Petit Chaperon Rouge était une « victime » qui soulignait plusieurs débats, car plusieurs interprétations. Victime d’un viol symbolique par le Grand Méchant Loup, allégorie du pervers sexuel, elle se promenait aussi en forêt avec une cape rouge flamboyante. Aurait-elle été violée en portant des vêtements moins aguicheurs ? On pouvait légitimement supposer que non, mais, inversement, pouvait-on reprocher à une victime d’être victime ? N’était-ce pas aussi une manière d’exonérer le Grand Méchant Loup de sa responsabilité ? Se pinçant les lèvres, Doutz’ tourna la tête vers l’homme, et répondit partiellement à ce qu’il lui avait demandé :
« C’est la première fois que je suis sur cette île, oui... Tu es un habitué des fêtes nocturnes, toi, non ? »
Elle lui fit un charmant sourire, très aguicheur.
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Elle n’avait pas dit grand-chose mais avec elle visiblement tout était dans le non verbal. Certes, elle lui avait dit qu’elle venait ici pour la première fois mais en dehors de cela, pas grand-chose à ajouter sur elle. Cette part de mystère n’était pas pour lui déplaire ceci dit. C’était assez excitant d’une certaine façon. Il pouvait imaginer pas mal de choses , que ce soit dans un sens ou l’autre. Tout au plus, elle avait consenti à lui dire qu’elle était nouvelle ici. Cela confirmait qu’elle ne devait pas connaitre grand monde et c’était parfait pour lui
« Disons que je sors moins qu’avant mais que de temps en temps je replonge la dedans »
Pas besoin d’en dire plus, elle l’avait guidé dans un endroit à l’écart pour le moins sympathique. Cela aussi c’était un signe plutôt positif. S’asseyant à côté d’elle, il avait prit soin d’emporter avec lui une bouteille d’alcool, la vodka, qui trainait sur le bar. N’ayant pas forcément envie d’en dire plus sur lui, il avait laissé un silence s’installer, la regardant d’un peu plus près. Malgré la pénombre elle était etincelante dans cette nuit tombante. Dario la trouvait à son goût, le contraire aurait été compliqué de toute façon
« Une petite gorgée ? »
Il lui tendit la bouteille avec un large sourire. Il était un jeune homme qui se savait attirant mais n’était pas non plus arrogant . Il aimait s’amuser, passer du bon temps, un peu moins ces temps ci vu l’évolution de sa vie privée mais au fond on ne changeait pas sa nature. Et pour lui cela consistait à être un bon vivant.Reprenant la bouteille en main, il en but une gorgée, avant de se tourner un peu plus vers elle et de lui caresser légèrement les cheveux. Tout en y glissant un compliment de manière subtile
« Jolie chevelure Doutzen »
Mais bon on sentait qu’il ne pensait pas qu’à cela. Assez directe et volontaire, il se disait que si elle avait accepté de le suivre ici, c’était qu’elle était open non, ? Et puis elle était plutôt aguicheuse dans son comportement. Il y avait plusieurs signaux assez positifs. Assez du moins que pour se montrer plus entreprenant dans son comportement et ses gestes.
« jolie visage »
Il lui caressait la joue maintenant, toujours avec une certaine précision dans le geste et une forme de retenue fausse. Comme s’il faisait mine d’y toucher sans y toucher. C’était calculé et volontaire de sa part. Descendant la main le long du corps pour rejoindre la cuisse, il la caressa aussi mais sans rien dire cette fois. Il la fixa testant ses réactions avant de faire remonter sa main sur sa bouche
« jolies lèvres »
Et après une autre pause, il vint l’embrasser simplement et directement. Cette fois il avait été au bout des choses.
-
Elle se demandait combien de temps elle devrait attendre avant que ce Dario ne passe à l’attaque. Il tint moins de cinq minutes, ce qui, en soi, représentait presque un exploit. Il lui fit une description qui la replongea à nouveau dans l’éternel conte du Petit Chaperon Rouge, et elle manqua pouffer... Mais il l’embrassa avant. Elle goût adonc à ses lèvres, alcoolisées, et, une fois le baiser terminé, Doutz’ se balança en arrière, s’appuyant sur ses mains, le buste mis en avant.
« Hum... »
Quelques secondes passèrent, puis en voyant que l’homme était encore entreprenant, et avait visiblement envie de prolonger les choses, et sachant aussi qu’il était dangereux de jouer avec les hommes en les repoussant, elle réfléchit donc. Pouvait-elle se laisser aller avec un inconnu ? En un sens, c’était mieux qu’Alex, car elle ne risquait pas de le revoir, ce Dario. Le problème avec Ales, c’était ça ; qu’il y ait eu un après. Tout aurait été plus simple si elle n’était pas restée avec lui, lui donnant ainsi de faux espoirs. C’est dans cette situation que Doutzen se trouvait en ce moment, et elle réfléchit donc.
Elle finit par se dire qu’un petit coup ne lui ferait pas de mal. Dario n’était pas si mal, et il avait l’air du dragueur des plages, le Popeye de cette île. Avec lui, pas trop de risques qu’il s’attache... Mais c’était aussi ce qu’elle avait pensé avec Alex, et son intuition n’avait pas été très bonne la dernière fois. Elle réfléchissait donc en le regardant, mettant légèrement en avant ses seins, et remua un peu sa jambe, son mollet venant frotter son bassin.
« Il n’y a pas que ça soit qui soit joli chez moi... »
Doutzen lâcha cette phrase avec un petit sourire en coin, ses yeux mielleux observant l’homme. Elle lui faisait signe d’approcher, afin de poursuivre ce qu’il avait commencé... Le sexe, c’était un bon moyen de se détendre, et, cette fois, elle allait s’assurer qu’il n’y aurait pas de lendemains avec ce Dario. Cette erreur, elle l’avait déjà commise une fois avec Alex, et elle ne comptait pas la réitérer à nouveau.
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Doutzen pouvait etre tranquille. Il n’allait pas lui dire mais si elle lui posait la question, Dario lui expliquerait volontiers qu’il était ici pour décompresser entre potes et que ce qu’il pourrait se passer ici resterait ici. Et pour la cause puisqu’il avait une compagne qui l’attendait à son retour. Dès lors, si la jeune femme lui posait des questions, mais à partir du moment où elle ne disait rien sur elle, il ne disait rien sur lui non plus. De toute façon cela aurait changé quoi ? Visiblement tous les deux ne voulaient pas trop en savoir sur l’autre et se contentaient largement de cette situation. Et puis c’était excitant non ? Souriant à sa remarque, il posa sa main sur la cuisse de Doutzen qu’il caressa, certain qu’en effet elle avait des tresors encore mieux cachés. La remontant sur sa poitrine, qu’il caressa aussi il revint l’embrasser avant de lui répondre
« Je n’en doute pas »
Plongeant dans son cou, il recommença à l’embrasser, sa main parcourant la jambe et la cuisse de la jeune femme par-dessus la jupe. Visiblement désireux de marquer son territoire, il guida aussi une main de sa vis-à-vis sur son entrejambe, pour qu’elle puisse sentir et tater ce qui l’attendait.
« j’aime les choses qui sont claires. Tu me plais et je te plais, c’est le principal »
Lui dit il, entre deux baisers, regardant discrètement autour d’eux. Ils étaient un peu à l’écart mais pas isolé non plus. On pouvait les voir à n’importe quel comment et si dario n’était pas pudique, il n’avait pas envie qu’on les dérange. Passant sa main sous la jupe de la jeune femme pour mieux caresser sa cuisse nue et remonter lentement mais surement sa main vers le fruit défendu, il continuait de flirter avec elle, visiblement désireux de prendre son temps. Le hasard avait bien fait les choses. Et si comme il le supposait elle était ici pour le week end, tout commençait sous les meilleurs presages.D’ailleurs il se mit à sourire en se disant que s’il avait espéré en venant ici pouvoir faire une rencontre intéressante, il ne pensait pas que cela puisse se dérouler si vite et aussi que cela se fasse de cette manière avec une fille comme cela. Mais en même temps, il avait toujours été tres chanceux à ce niveau. Ou tout simplement, il était beau garçon , plutôt habile et adroit avec les filles et c’était donc 90 % du boulot qui était fait
Maintenant de manière un peu plus pressante la main de Doutzen sur son entrejambe, pour qu’elle puisse la toucher, la sentir et la caresser, Dario avait envie de regouter aux plaisirs de chair sans arrière pensée. Comme au bon vieux temps
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Doutzen n’avait pas envie de s’attacher avec Dario. La pauvre n’avait pas de chance. Sur tous les hommes qu’(elle s’était tapée, il avait fallu que le plus beau d’entre eux (ou l’un des trois plus beaux) se transforme en romantique. En un sens, et Doutz’ le pensait toujours, les garçons comme Dario, qui n’avaient pas envie de s’attacher, étaient les meilleurs, car ils permettaient de n’avoir aucun regret, et de ne porter aucun jugement moral implicite. Ils voyaient le sexe comme ce qu’il était physiquement ; on entre, et on ressort. Rien de plus, et rien de moins.
La jeune femme put sentir la main baladeuse de l’homme se glisser sous ses vêtements, remontant le long de ses cuisses, pour heurter son maillot de bain rouge une pièce. Elle soupira en frissonnant, et ses mains se crispèrent sur le corps de l’homme. Son corps s’affalait contre le sien, et elle put sentir son érection, sa bosse caressant ses cuisses. L’homme attrapa ensuite l’une de ses mains, et la guida vers son sexe, qu’elle put sentir sous son jean.
« Le principal, c’est que tu ne t’arrêtes pas en chemin, Dario... Ne t’inquiète pas pour les détails, je prends la pilule. »
Plutôt indispensable, quand on était un Petit Chaperon Rouge, et que les individus qui la prenaient régulièrement voulaient toujours jouir en elle. Doutzen suivait même un traitement buccal, destiné à protéger ces dents contre l’effet corrosif du sperme. Reto était bien placé pour le savoir. Il suffisait de voir de vieilles prostituées pour comprendre que le sperme pouvait faire des ravages. Dents jaunies, pourries, haleine insupportable, le mélange de drogues et de sperme ne faisait jamais du bien, et Doutzen suivait régulièrement un important traitement hygiénique, afin d’être la plus belle possible... Et d’avoir le moins de séquelles possibles. Et, par « séquelles », on parlait notamment de « grossesse inattendue ».
Doutzen caressa la bosse de l’homme. Elle était sous lui, mais pas inactive. Ses jambes se relevèrent, s’enroulèrent autour de sa taille, et elle pivota sur le côté, puis le renversa. La femme se retrouva ainsi au-dessus de lui, et alla l’embrasser. Ils étaient allongés contre une dune, et le dos de Doutz’ était recouvert de sable. Ses seins s’enfoncèrent contre son torse, et elle déplaça son bassin, heurtant celui de l’homme, et tout en l’embrassant, et en fourrant la langue, sa main se déplaça à nouveau, et joua avec les boutons du jean, tirant dessus pour les retirer. Sa main glissait le long de son sexe, le sentant à travers le boxer.
« Hum... Mais c’est qu’il y a de la matière là-dessous... » plaisanta-t-elle, espiègle.
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« Tu peux pas imaginer à quel point ma belle »
Se piquant au jeu, Dario allait lui donner ce qu’elle voulait : du sexe. De toute façon lui aussi le désirait. Il ne pouvait pas le nier, cela se voyait. Elle en avait la preuve entre ses mains. Alors qu’elle avait fait sauter son short en jeans, Dario s’assura rapidement qu’ils étaient un peu à l’écart. On pouvait entre les bruits de la fête, il y avait aussi quelques petits groupes de gens à proximité, mais la manière dont lui et elle s’étaient mis dans la dune leur permettait d’avoir une légère intimité. Ce qui était somme toute assez parfait. Normalement, ils allaient pouvoir s’en donner à cœur joie.
Mettant ses mains de manière à la prendre par la taille, il l’avait laissé prendre la direction des opérations. Ce n’était pas déplaisant. Ne la lachant pas des yeux, il se disait que la soirée allait être parfaite. Doutzen était venue en chasse et en bon gibier qu’il était, il avait fait en sorte qu’elle puisse le capturer et qu’elle ne doive pas chercher ailleurs. Il aurait été dommage qu’un autre puisse bénéficier d’un corps et de charmes pareils.
Se faisant un plaisir de lui rendre et de prolonger les baisers, ses mains étaient passées sous la jupe qu’il retroussait légèrement pour pouvoir mieux caresser ses fesses et sentir son maillot. Elle avait opté pour cela plutôt que des sous vetements . Ce n’était pas forcément plus mal et il avait hate de voir tout cela. Mais avant, il voulait d’abord profiter un peu d’autres plaisirs.
« Vas y fais nous plaisir »
Jolie formule pour l’inviter à le branler et à le sucer. Si Doutzen voulait d’un mec du sexe et rien d’autres, elle était bien tombée avec Dario. Pas de romantisme avec lui ou de questions sur les conséquences des actes. Il allait la traiter comme un objet de convoitise sexuel et faire en sorte d’avoir ce qu’il voulait et de lui donner ce qu’elle voulait. Ensuite chacun reprendrait le cours de sa route. Mais Dario comptait bien faire en sorte d’y avoir trouvé son compte de la meilleure façon possible.Finalement Doutzen qui avait un temps reprocher à Alex de la traiter comme une « chose », ou du moins quelque chose de ce genre, se retrouvait de nouveau avec un amant de passage qui ne voulait qu’une chose d’elle : son corps. Ce qui était assez ironique
Attendant donc qu’elle s’exécute, il la voyait jouer avec lui, prendre le temps de faire monter le désir. Elle continuait de saisir la verge déjà bien gonflée par le désir par-dessus le boxer, se préparant sans doute à lui donner ce qu’il voulait. De toute façon dario était certain que c’est ce qu’elle voulait aussi et qu’elle allait lui tailler une pipe d’enfer. Et puisque qu’il n’y avait rien de plus con que l’égo d’un mâle sur le point d’être flatté, il ajouta
« Je suis certain qu’elle te plaira »
Et de toute façon même si c’était pas le cas, lui aurait ce qu’il voulait.
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Suffisamment intelligente pour comprendre ce qu’il voulait, Doutzen se déplaça un peu, et se retrouva entre ses cuisses. L’homme voulait qu’elle le suce, ce qui était normal, car c’était ce que tous les hommes voulaient avec les belles femmes. Au vu de son expérience, Doutzen pouvait affirmer que, dans le Top 3 des fantasmes masculins, on trouvait la sodomie et la fellation. L’avantage de la fellation, c’est qu’elle n’impliquait pas grand-chose. Il fallait juste une trique et des lèvres ouvertes. Pas compliqué, rapide, et très jouissif pour les hommes. Doutz’ n’avait pas envie de discuter ce soir. Elle était venue ici pour penser à autre chose, se détendre, et, si le sexe en faisait partie… Et bien, elle l’acceptait. D’aucuns pouvaient trouver ça contradictoire quand on voyait la manière dont elle se comportait avec Alex’… Et il est vrai que ce paradoxe n’échappait pas à Doutzen, mais il se justifiait pleinement. Alex voulait plus… Il voulait plus, tout en continuant à agir comme si Doutzen était un objet. Pour elle, c’était lui dont le comportement était contradictoire. Même en l’invitant ici, il continuait à la toucher, à la caresser, sans même se demander si elle en avait envie. Doutzen pouvait tolérer ça de la part de minables comme Dario. Car oui, elle ne se faisait aucun doute sur les qualités intrinsèques de cet homme. C’était un homme à femmes. Peut-être qu’il se rangerait un jour, et que tout cela n’était qu’une passade… Ou peut-être que l’abus de sexe, de drogue, et de femmes, finirait par l’amener dans un asile après une ultime overdose. Mais ça, elle s’en fichait.
Une main se rabattit sur ses mèches de cheveux blondes, les recouvrant derrière, et elle glissa sa bouche sur son sexe, venant le sucer, comme il le souhaitait. Elle remuait contre lui, en soupirant de plaisir, et posa ses mains sur ses cuisses, déplaçant sa tête d’avant en arrière. Elle l’avait plutôt bien masturbé, et son sexe était maintenant bien raide, bien dressé. Elle l’enfournait donc. Il était de bonne taille, mais, honnêtement, Doutzen n’avait jamais comparé la taille des queues quand elle les suçait. La taille d’un phallus variait énormément selon les circonstances, et selon le degré d’excitation de l’homme en face d’elle.
« Hummm-hummmm… »
Allongée sur le sable, elle était niche entre ses jambes, et continuait à le prendre, sans tenir compte du temps qui passait. Doutzen s’absorbait dans le sexe, afin de ne penser à rien d’autre. Elle remontait le long de ce sexe, disparaissant progressivement en lui. Elle aurait pu le sucer ainsi jusqu’à le faire jouir, mais la femme finit par se redresser, un sourire sur le coin des lèvres, puis se releva… Et ôta ses vêtements, ne laissant que son maillot de bain rouge. Il lui allait plutôt bien, et elle l’observa, jambes légèrement écartées.
« Tu sais quoi ? J’ai toujours eu envie de faire l’amour dans l’eau… »
Elle se mordilla les lèvres, restant toujours redressée au-dessus de lui, puis reprit :
« Est-ce que toi, ça te branche ? »
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Pour Dario le tableau était idyllique. Comme il l’espérait elle lui avait taillé ce qui n’était pas loin d’être la pipe parfaite. Soupirant d’aise, il avait posé une main sur sa tête, accompagnant ses mouvements. Il n’avait pas besoin d’en faire plus, elle savait très bien ce qu’elle faisait. C’était une pro, et pour lui ce n’était pas insultant. Simplement il voulait dire qu’elle avait de l’expérience dans ce domaine et savait contenter les hommes. Il ne savait pas vraiment si ce genre de filles était intéressante au dela d’un soir, mais pour lui c’était parfait. Il allait faire ce qu’il devait faire avec elle, y trouver son compte et avoir le plaisir de se faire du bien et d’en donner. Que vouloir de plus ?
« Hummm »
Satisfait, il la vit quitter sa verge à regrets. Cela se voyait, il aurait bien aimé qu’elle reste encore un peu à le sucer. Elle était douée et lui appréciait ce traitement de faveur. Le pénis encore tout dur et pointant fièrement l’horizon, on voyait encore la salive de Doutzen dessus et Dario l’avait regardé enlevé sa jupe et sa blouse pour se mettre en maillot rouge. Qui ma fois lui allait plutôt bien.
L’invitant sans aucune gêne à aller faire l’amour dans la mer, Dario n’était pas surpris de pareille proposition. C’était dans la lignée du personnage qu’elle était. Il n’en attendait pas moins d’elle de toute façon. Et sans doute qu’elle attendait le même de lui. C’était leur deal du soir, et chacun y trouvait son compte
« Faire l’amour avec toi…. »
Bien évidemment que cela le branchait. Cette fille était une vraie petite bombe. Quel homme ne voudrait pas d’elle ? Il n’allait pas laisser un autre conard embarquer le morceau, elle était à lui ce soir et à personne d’autre. Se redressant, lui qui était torse nu et en short et désormais aussi pieds nus, rangea pour le moment sa verge dans son short, même si on voyait clairement encore une bosse s’y dessiner. S’avançant vers elle, il vint lui caresser le visage, glissant un doigt dans sa bouche pour qu’elle le suce. Il avait envie de lui faire mal comme on disait, de la faire crier, de la posséder sans ménagement
« Bien sur que cela me branche peu importe le lieu et le moment. va pour l’eau si c’est ce que tu veux, pour ma part j’aurai autre chose à te soumettre par la suite ».
Lui souriant, il vint la prendre par la taille pour l’amener à lui, l’embrassant assez rudement comme pour marquer son territoire. Si elle le voulait, il pouvait meme la prendre la tout de suite.
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Évidemment, Dario aurait aimé jouir dans sa bouche... Doutzen le savait, tous les hommes qu’elle suçait adoraient l’éjaculation faciale. Cependant, elle avait encore envie de profiter un peu de lui. Quand un homme tirait son coup, le moteur s’arrêtait, et il fallait ensuite le relancer. C’était une chose que Doutzen avait appris auprès des formatrices de Reto, mais, dans l’idéal, elle préférait n’avoir pas à relancer la machine... Et puis, un homme frustré était généralement encore plus excitant quand il vous prenait, plus sauvage, plus... Plus bestial. Le sexe n’était rien d’autre qu’un ensemble de paradoxes, essentiellement pour le beau sexe, et ce dans la mesure où une femme avait à la fois peur de la bestialité d’un homme, tout en étant attirée par elle. Ce n’était pas qu’une sorte d’hypocrisie sociale qui volerait en éclats au moment de faire l’amour, il y avait quelque chose de plus insidieux là-dedans, quelque chose que même Doutzen peinait à expliquer, mais qu’elle ressentait clairement. Et elle le ressentit quand Dairo se releva, rangeant son sexe sous son short, avec une lueur dominatrice, prédatrice, dans le visage. Une lueur qui lui disait qu’elle allait subir un sacré rodéo de sa part. Doutz’, elle, esquissa un léger sourire, et l’homme se rapprocha.
Elle était dans son maillot de bain, faible et fragile, et il la serra contre lui, avant de l’embrasser voracement. Doutzen ferma les yeux en posant une main sur ses cheveux, et se pressa contre son corps, ses seins s’enfonçant dans son torse. Des seins tendus et durcis, traversés par le désir, gonflés par lui. Elle répondit à son baiser, jouant avec sa langue, et l’embrassa pendant plusieurs secondes, en remuant des hanches, afin d’amener sa main à peloter ses fesses. Elle voulait qu’il comprenne rapidement qu’il pouvait exaucer tous ses fantasmes avec elle, et qu’elle n’avait pas envie de se limiter à une simple pipe sur le sable. C’était un choix volontaire, car elle aurait tout à fait pu le faire jouir ainsi, et ensuite partir. Dario serait resté couché sur le sol, satisfait, et les choses en seraient restées là... Mais quelque chose lui disait qu’aucun des deux n’avait vraiment envie d’en rester là, et, vu la rapidité avec laquelle Dario avait réagi, Doutzen était sûre d’avoir vu juste.
*Passons aux choses sérieuses...*
Tandis qu’elle l’embrassait, elle sentait sa bosse contre ses cuisses, et sa main se déplaça, allant flatter sa verge, cette queue qui grossissait sous le short. Elle caressa donc le short, s’enfonçant dans le tissu, pour enserrer ce membre turgescent entre ses doigts. Elle le caressa donc, puis rompit alors le baiser, avec un sourire, qu’elle termina avec un clin d’œil. Lui aussi avait un fantasme à exaucer, mais, avant ça, Doutzen comptait bien réaliser le sien.
« Suis-moi... » glissa-t-elle dans le creux de son oreille.
La jeune femme se retourna donc, montrant ses fesses, la courbe de ses reins, et courut vers l’eau, puis plongea dedans, la tête la première. Elle se retourna ensuite, le corps immergé dans l’eau, et lui fit signe d’approcher. Pour elle, c’était logique... Quitte à faire l’amour sur une plage, autant le faire dans l’eau, non ?
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Dario l’avait suivi oui. Le contraire aurait été étonnant de toute façon. Doutzen avait fait en sorte de bien le chauffer et encore une fois, il était un peu resté sur sa faim. Sans doute etait-ce une manière pour elle de pimenter les choses et de s’assurer de la bonne volonté de son amant. Sur ce point, elle pouvait être à son aise, il avait faim et il allait lui démontrer.
Approchant du bord de l’eau, il finit par enlever son short, se retrouvant entièrement nu. La verge toujours au garde à vous, il s’avança lentement dans l’eau, quelque peu refroidi par la température de l’eau. Il esquissa quelques grimaces, mais rapidement, il s’y adapta. Il faut dire qu’elle était assez douce et que finalement, c’était assez agréable comme sensation. S’avançant vers elle, alors qu’il avait forcément pied, il ne tarda pas à la reprendre par la taille pour l’amener à lui, la collant à son torse. Une nouvelle fois l’embrassant sans réelle retenue, sa langue fouillait avec ardeur la bouche de la belle Doutzen. Alors que ses mains étaient sur ses fesses, qu’il malaxait sans réel ménagement. Cette fille avait un putain de corps, c’était évident
« Je vais te donner ce que tu veux »
Il avait dit cela d’un ton assez sec et autoritaire. Il voyait Doutzen comme un objet de plaisir et rien d’autres. Il voulait la posséder, la faire sienne pour toujours. Quoiqu’il se passe, il pourra toujours dire qu’il l’avait eu, qu’elle avait été à lui. C’était comme conquérir un nouveau terrain finalement.
Ecartant l’élastique du maillot, Dario n’avait pas envie de s’embarrasser de préliminaires superflus. De toute façon, c’est ce qu’elle voulait non ? La soulevant légèrement, il n’eut aucun mal à la mettre sur sa verge, ses yeux plantaient dans ceux de sa partenaire. Il attendait le moment où elle sentirait qu’il était en elle, ce moment où elle gémirait de plaisir. Ne la lachant pas du regard, il sentit qu’elle était empalée sur sa verge et il commença à donner des coups de bassin. La maintenant par le bassin, Dario étalait sa bonne forme physique dans cette position. Il était affuté, dynamique et chaque coup de rein arrachait un gémissement à Doutzen.
Alternant rapidité et rythme plus lent, il dirigeait les ébats. Désormais c’est lui qui la tenait entre ses mains. Il l’entendait gémir, prendre son pied et forcément c’était grisant et excitant. Son égo était à la fois satisfait et comblé. Et il pouvait se donner l’illusion d’être un « dieu »
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Ils n’allaient pas s’embarrasser de faux-sentiments, et c’était tout ce que Doutz’ voulait. Faire la fête, s’éclater, sans avoir à se soucier du lendemain. Elle était sûre de tomber sur un Dario. Il y avait toujours des Dario dans des endroits de ce genre. Elle remonta à la surface, rejoignant le rebord de l’eau, toute trempée, son maillot moulant ainsi ses formes, et ils s’embrassèrent à nouveau. Dario avait retiré l’ultime morceau de vêtement sur son corps, et, nu, avec son sexe dressé, il alla l’embrasser. Ses lèvres étaient fermes, son corps pressé. Si Doutz’ l’avait repoussé, elle était sûre qu’il aurait insisté, qu’il l’aurait violé. Fort heureusement, Doutz’ était consentante, et se pressa contre son corps. L’eau arrivait à hauteur de leurs genoux, et elle posa ses mains sur ses biceps, savourant ce contact, savourant ce membre turgescent qui la caressait. La main de l’homme se déplaça, et écarta le bas du maillot. Elle frissonna en se mordillant les lèvres, et sentit le sexe se rapprocher. Ils allaient faire l’amour debout... Au moins au début.
Quand Doutzen sentit cette queue se rapprocher, sa main se crispa sur sa nuque, et elle se hissa en avant, enroulant ses jambes autour de sa taille. Elle sentit ainsi ce sexe s’enfoncer en elle, et elle soupira, basculant sa tête en arrière en sentant un éclair la traverser. Ça y est ! Oui, elle pouvait la sentir en elle, cette queue remuante, ce membre tendu, ce sexe assoiffé... Il remuait dans son corps, tapant contre ses parois, et elle remua des hanches, relevant la tête, croisant le regard de l’homme, telle une délicieuse panthère, s’appuyant à lui avec sa nuque et son bassin. Elle se tortillait contre lui, d’avant en arrière, assez lentement, en soupirant et en gémissant, un sourire sur le coin des lèvres. Dario, fort heureusement, était musclé. Il était l’archétype même du séducteur de vacances, le surfeur qui séduisait n’importe quelle nana pour une soirée. Un Popeye en puissance, qui ne cherchait même pas à le cacher. Il l’observait comme un morceau de viande, et, au moins était-elle sûre de ne pas le revoir. Une séance de sexe sans lendemain, voilà tout ce qu’elle recherchait.
*Ça, et rien de plus...*
Elle ne tarda pas à gémir et à soupirer, sous le contact de ce sexe, qui semblait grossir en elle. Elle se plaqua contre son corps, l’embrassant goulûment, et continua à se faire prendre. Elle remuait contre lui, et finit soudain par pousser... Puis l’homme tomba en arrière, et fit un gros *SPLASH* en heurtant l’eau. Elle se retrouva sur lui, un sourire sur le coin des lèvres, et se pencha vers son visage, venant l’embrasser tendrement. Sa langue fila dans sa bouche, et elle se redressa ensuite, tout en se demandant si Dario aimait bien être en-dessous.
« Hmmm... »
Bah, s’il n’aimait pas, il pourrait toujours la renverser... En attendant, Doutzen vint à se dandiner sur lui, s’empalant sur son sexe, en soupirant et en gémissant, remuant son corps de haut en bas. Une litanie éternelle, et un plaisir jouissif certain...
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La situation avait changé pour Dario. Doutzen avait pris les rênes, elle avait renversé la situation et désormais c’est elle qui le montait. Basculant dans l’eau, elle était venu s’empaler sur lui, et il avait senti qu’elle se glissait sur son sexe. Ce n’était pas desagreable bien sur et Dario consentit à lui laisser l’avantage de la position. Posant ses mains sur sa poitrine, qu’il caressait par-dessus le maillot, il la sentait bien en forme et forcément tot ou tard il allait s’y attarder aussi. C’était inévitable. Mais par pour le moment, préférant garder un peu de plaisir pour plus tard.
Donnant quelques coups de rein et de bassin pour montrer qu’il pouvait imposer ses vues quand il le voulait, il la laissait la majeur du temps guider les mouvements. Elle avait envie de dominer et dario ne comptait pas la contrarier dans l’immédiat. La laissant donc s’empaler selon sa convenance sur sa verge , il avait délaissé la poitrine de la jeune femme pour poser ses mains sur ses hanches autour de sa taille. Une façon d’accompagner ses mouvements d’une manière assez calme
« fais toi plaisir ma belle »
Il sentait bien qu’elle avait envie de s’envoyer en l’air sans se soucier du reste. Il n’était pas contre l’idée, de toute façon il avait ses engagements qui l’attendait de retour « au pays ». En était il de même pour elle ? peut être , Dario l’ignorait mais il se disait aussi qu’une femme comme cela ne pouvait pas être seul. D’un autre coté, elle n’avait pas l’air tres fiable et fidèle. A partir de là, pouvait on s’y fier ? Au fond tout cela n’avait pas vraiment d’importance, le plus important c’était ce qui se passait maintenant pour lui comme pour elle. Chacun y trouvait son compte et son bonheur.
Sorti de ses pensées par Doutzen qui avait quelque peu augmenté le rythme, il lacha un soupir de plaisir puis un second signe que pour le coup, elle avait su passer à la vitesse supérieure. Le corps immergé dans l’eau, il avait la sensation que seul son sexe intéressait la jeune femme, que seul le plaisir ressenti lui importait. Il était en quelque sorte utilisé et si au fond il y trouvait aussi son compte, il n’avait pas l’intention de se laisser faire et de se plier à ses exigeances tout le temps. Il voulait aussi son propre plaisir et ses propres envies. Dès lors Doutzen pouvait continuer encore un moment de faire ce qu’elle voulait, mais cela ne durerait pas.
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Elle aurait pu prendre un vibromasseur, mais il fallait bien reconnaître qu’un homme était tout de même plus excitant qu’un simple sex toy en plastique. Doutzen couchait avec Dario, homme dont elle se moquait éperdument. Son passé, son futur, les raisons de sa présence ici... Est-ce qu’il trompait sa copine ? Ou était-il un simple libertin en quête de trous à pénétrer ? L’un dans l’autre, ça lui était indifférent. Elle couchait avec lui, et c’était tout ce qu’elle voulait. Bien sûr, elle savait qu’elle pouvait attraper des maladies en faisant ça... Mais ça restait exceptionnel. Pour une fois dans sa vie, elle avait bien le droit de se laisser aller. Tous les hommes et femmes chez qui Reto l’envoyait la considéraient comme un vulgaire objet, une esclave sexuelle tout juste bonne à assouvir leurs désirs et leurs fantasmes. Pour une fois, elle avait bien le droit de faire l’inverse. Ce n’était pas prudent, c’était dangereux, et même moralement condamnable... Mais bon sang, elle était venue ici pour se lâcher !
Doutzen dansait donc sur le corps de l’homme, savourant avec une joie profonde ce membre planté en elle. Dario n’avait pas à rougir de son appareil, et on pouvait entendre la femme gémir et soupirer. Le couple n’était pas des plus discrets, et, même s’ils étaient dans un coin isolé, ils n’étaient pas tout seuls non plus. Est-ce qu’on pouvait les voir depuis le rivage ? Doutzen l’ignorait... Mais ce n’était pas comme si avoir un public la dérangeait. En ce moment, elle se sentait d’humeur particulièrement volage et libre.
« Haaaannn... !! »
Oh, que c’était bon ! Oui, qu’on puisse l’observer, si ça leur chantait ! Tout ce qu’ils verraient, c’est le visage irradié de plaisir d’une femme heureuse de se faire sauter. Si elle avait un jour cru au mythe du conte de fées, au Prince Charmant qui veillerait sur elle en lui faisant l’amour et une tripotée de gosses, cette croyance était morte depuis longtemps. Faute d’un Prince Charmant, Doutzen avait eu un Grand Méchant Loup, et elle ne pouvait maintenant plus prétendre à l’innocence. Pas après tout ce qu’elle avait fait, et tout ce qu’elle avait vu. Elle n’avait pas la prétention d’être une Princesse, tout comme Dario n’avait pas celle d’être un Prince. Ses mains se crispèrent sur le torse de l’homme, celles de Dario ayant glissé de ses seins pour s’appuyer sur ses hanches.
Doutzen se pencha en avant, et l’embrassa goulûment, sentant sa verge continuer à remuer en elle. Clairement, avoir un tel appareil en elle avait quelque chose de magnifique, comme une sorte de fusion préhistorique, d’osmose primaire. L’homme et la femme, l’union ancestrale, le bâton filant dans le trou. Se sentir remplie, c’était... C’était magnifique ! Doutzen embrassait l’homme, plaquant sa bouche contre la sienne, sa langue filant dans sa bouche. Elle s’unifiait avec lui, et se redressa, sourire sur le coin des lèvres, puis continua à remuer, de haut en bas, imposant un rythme rapide et intense. Oh, il pouvait tout à fait la renverser si l’envie lui en prenait. La seule chose qu’il fallait garder en tête, c’est que Doutz’ avait envie de baise. Autrement dit, elle ne voulait pas d’un simple câlin, d’un simple réconfort, elle voulait juste se faire baiser, se faire joyeusement prendre.
« Encore... Hummm... Encore, encore, haaaa... Ouuuii, c’est... C’est si boonn, haaaaaaannnn... !! »
Voilà tout ce que Doutz’ arrivait à dire : des gémissements et des soupirs, qui exprimaient tout son plaisir... Et sa mouille, elle, glissait le long de sa verge.
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Le message était clair de toute façon pour Dario.Qu’elle veuille de la baisse n’était pas surprenant , son attitude laissait penser cela. Ils étaient tous les deux là pour cela. Par contre l’entendre gémir n’était pas pour lui déplaire. Elle prenait son pied grace à lui, c’était gratifiant, c’était plaisant pour son égo de mâle dominant. Avoir la sensation de maitriser, de pouvoir contrôle le plaisir d’une femme était toujours des plus grisants. La façon dont elle l’embrassait, dont elle remuait sur sa verge. C’était tout simplement excitant et c’est ce qu’il cherchait aussi dans l’acte sexuel. Doutzen était une jeune femme superbe , savoir qu’elle était là sur lui ne pouvait pas le laisser de marbre.
Lui souriant, il avait le regard plantait dans le sien, ne la lachant pas. Les mains sur ses hanches, il la laisser dicter le tempo se contentant de suivre les événements. Elle avait l’air d’aimer et de plutôt apprécier ce qu’elle faisait, pourquoi vouloir tout changer ?Plus elle prenait son pied, plus il allait pouvoir en profiter par la suite. Ne disait on pas qu’une femme comblée était pour toujours plus facilement malléable et plus amène d’accepter les choses ?
D’autant qu’il prenait forcement son plaisir aussi. Le contraire aurait été surprenant. Sa queue vibrait sous les assauts de la jeune femme, de plus la façon de faire lui permettait de pouvoir quelque peu controler son excitation. Les va et vient étaient reguliers, ses mains accompagnaient les mouvements du bassin de Doutzen, c’était idyllique pour lui comme situation. Et puis voir son visage marqué par le désir ou les tétons durcis sous le maillot n’avaient pas de prix.
« Si on allait ailleurs continuer nos réjouissances ma belle ? »
Il n’était pas certain qu’elle l’entende tant elle s’activait sur sa verge. D’ailleurs, elle continua de s’activer sur elle sans rien dire, comme si elle n’avait rien dit. Décidemment elle était complètement hors du temps. Pourtant Dario se rendait compte d’une chose lui : n’importe qui pouvait les voir ou les entendre
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A quelques mètres de là, tapis dans l’ombre de la nuit, un homme observait au loin les deux silhouettes. Il n’avait pas eu vraiment de mal à identifier au moins une des deux personnes plus loin. A vrai dire, il l’avait suivi d’une certaine façon. Serrant les poings, il avait une sensation de rage qui montait en lui. Pire, il ressentait un sentiment de profonde colère. Il avait envie de tout casser et se sentait meurtri, blessé, trompé même. Il était là figé, sans qu’on sachez vraiment ce à quoi il pensait. Peut être le valait il mieux d’ailleurs…….
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Oh, elle l’entendit. Le plaisir l’enivrait, c’était un fait indiscutable, mais elle n’était pas pour autant déconnectée du reste. Elle l’entendit proposer d’aller ailleurs, mais elle n’y répondit pas. Avoir du public ne la dérangeait pas, et c’était même rassurant. Avec des gens à proximité, elle était sûre que Dario ne lui ferait rien. Elle n’avait donc aucune raison d’aller ailleurs, et, quand on savait à quoi Doutzen avait parfois eu droit comme fantasmes tordus et vicieux de la part des hommes chez qui Reto l’envoyait, on ne pouvait que comprendre sa décision.
« On... Haaa... On est très bien i-Iiciii... Haaaaannn... »
Pourquoi aller ailleurs ? Doutzen continuait à danser sur lui, sans savoir qu’elle était observée. C’était la nuit, il y avait des dunes partout, et l’homme se tortillait sous elle. Elle, elle sentait peu à peu le plaisir gagner, montant à toute allure, jusqu’à devenir incontrôlable. Il continuait à monter en elle, et l’étape suivante fut donc son orgasme. Elle était bien dressée sur l’homme, et eut son orgasme, balançant sa mouille contre lui, en soupirant profondément, la tête en arrière, observant les étoiles. Elle oscilla ensuite sur place, puis partit en avant, et alla se coucher contre le corps de l’homme, se lovant contre son torse.
« Aaaaahhh... »
Elle soupira de plaisir, heureuse et pleine. Un orgasme... Après ça, tout allait toujours bien, et Doutzen se sentait épanouie en ce moment. S’il y avait une voix pour lui reprocher son comportement, elle avait en ce moment la force d’un discret murmure. Le plaisir était encore là, restant en elle, et elle reprenait son souffle. Pour elle, ça n’était qu’une passade, un simple moment de détente. Devait-elle se sentir coupable à l’égard d’Alex ? Ils ne s’étaient rien promis, l’un l’autre. L’hypothèse la plus probable était de se dire que Doutzen n’avait plus aucune raison de croire au Prince Charmant. Elle utilisait les hommes comme on l’utilisait, elle, et se refusait à croire qu’il pouvait exister des choses comme le romantisme, ou l’amour désintéressé. En fin de compte, tout ce que les gens voulaient, c’était planter le bâton dans le trou. L’amour ne se résumait qu’à ça. C’est ce qu’elle se disait... Mais peut-être n’était-ce qu’un voile qu’elle s’inventait elle-même.
Doutzen finit par se relever, ses mains s’appuyant sur le torse de l’homme, et lui sourit.
« C’était... Bon. Tu as tiré ton coup ou pas ? »
Que ce soit clair, et elle ne voulait aucune erreur là-dessus : elle l’avait juste pris pour baiser, tout comme lui. S’il avait fini son affaire... Et bien, ils n’avaient plus rien à se dire.
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Dario s’était redressé et éloigné un peu d’elle après quelques moments de flottement. Lui-même avait fini par jouir presque à son corps défendant. Doutzen avait eu raison de lui, de sa volonté de vouloir encore tenir un moment. Il se sentait quelque peu ridicule et sale d’une certaine façon. Sa fierté avait pris un coup assez rude. D’autant que Doutzen avait confirmé qu’elle voulait resté ici et ne pas bouger. C’était vraiment elle qui dirigeait la manœuvre et cela le perturbait. Il n’avait pas l’habitude de cela. Sa façon de concevoir les choses en prenaient un coup.
« Il m’en reste encore un peu dans le moteur »
Lui dit il sans se retourner. Dario avait envie de prolonger un peu ce moment, cet instant. Il n’en avait pas encore fini mais elle bien ? C’était possible. Elle avait eu ce qu’elle voulait et elle était libre de pouvoir partir. Il n’allait pas la retenir. Mais il souhaitait qu’elle reste, c’était l’évidence même
« Et toi tu es pressée de rentrer ? »
C’était sa façon de lui envoyer le signal. Il n’arrivait toujours pas à la cerner et ce n’était pas le but de toute façon. L’essentiel était bien ailleurs pour lui c’était clair et net. Tout comme pour elle. Un plaisir partagé sans aucune responsabilité ni demande particulière.Que demandait d’autres le peuple ? Rien évidemment. Surtout pas maintenant et dans ce contexte pour le moins spécial.
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L’homme s’était avancé, lentement, sentant de plus en plus le degout et la colère l’envahir. Il était désormais tres proche d’eux, et il avait décidé d’intervenir, de montrer qu’il était là. Personne ne l’avait vu arriver, surtout pas les deux êtres entrain de copuler ensemble. Ils étaient bien trop occupés. Restant figé sur place un instant, il ne dit rien, ne fit rien. Les deux amants avaient fini alors qu’elle avait été bruyante dans sa jouissance. N’avait-elle donc pas de pudeur ? Était-ce donc à cela qu’elle ressemblait vu de l’extérieur ? Comment avait-elle pu le repousser pour vouloir cela comme vie ? Il ne comprenait pas et là tout de suite il avait juste envie de tout exploser
« Alors c’est cela la vie que tu veux ? C’est pour cela que tu as préféré me repousser sans même me laisser une chance ? T’envoyer en l’air avec ce genre de nazes »
Enfin il était sorti du silence et de la pénombre pour enfin s’approcher pour de bon. Désormais, on pouvait le voir, et comme on s’y attendait, c’était d’Alex qu’il s’agissait. Ne fixant que Doutzen, sa voix trahissait son émotion. Il était touché et il ne le cachait pas vraiment. Quant à l’homme, il ne le calculait même pas à vrai dire
« je te comprends pas Doutzen, si c’est tout ce que tu cherches alors pourquoi tu ne me l’as pas dit ? Au moins c’était clair »
Il n’était pas agressif non. Mais il n’était pas non plus serein.
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Ils avaient joui tous les deux, et Doutzen s’était à nouveau assise sur l’eau. Le sexe était pour elle un moyen de se détendre, même si elle avait du mal à comprendre ce qu’elle faisait ici. De fait, depuis qu’elle avait grimpé dans l’avion avec Alex, elle ne savait pas ce qu’elle fichait ici. Alex, ce play boy, voulait changer de vie avec elle, tout en continuant à la voir comme une prostituée... Alors, peut-être que c’est ce qu’elle était ? Et comment le lui reprocher ? Elle passait sa vie à coucher avec les autres, hommes comme femmes. Elle ne pouvait guère reprocher à Alex de voir en elle autre chose qu’une prostituée... Ce qui l’énervait, c’était qu’il mélangeait les choses, qu’il la voyait comme une petite amie, et à la fois comme une prostituée... Soit Doutzen était l’un, soit elle était l’autre, mais elle ne pouvait pas être les deux. Et était-il besoin de préciser qu’elle ne croyait pas vraiment à l’amour ?
Dario lui proposa une seconde manche, et elle le regarda en souriant.
*Attention, ne t’attache pas trop...*
Mais une seconde manche ? Est-ce qu’il le méritait ? il l’avait fait jouir, après tout, ce qui, en soi, n’était pas difficile. Doutzen était tellement habituée à coucher avec des gros tas et des pervers pédérastes que tomber sur des hommes bien fichus, et de son âge, était tout ce qu’elle demandait. Elle lui sourit donc, et glissa sa main dans ses cheveux, rabattant quelques mèches en arrière, quand elle entendit des bruits de pas. Elle tourna la tête, surprise, et vit Alex, se rapprochant à toute allure, chargé comme un taureau sur le point de plonger dans la corrida. Doutzen, toutefois, ne fut guère surprise de le voir. C’était son île, alors, s’il voulait l’espionner, il pouvait probablement le faire sans se faire trop remarquer.
Bien malgré elle, elle sourit. Il semblait souffrir, et se mit à l’invectiver furieusement, comme un mari jaloux qu’on aurait surpris en plein adultère. Doutzen aurait probablement dû se sentir choquée par ça... Mais elle avait en elle un voile de cynisme bien ancré, grâce à Reto. Doutzen finit par se relever, et haussa les épaules :
« Je t’en prie, Alex, à quoi est-ce que ça rime ? Me suivre comme si j’étais quoi ? Ta femme ? Ta fille ? Nous ne sommes rien de tout ça. C’est toi qui ne sais pas ce que tu veux. Entre nous, les choses ont toujours été claires. Tu entres, tu te retires, et puis basta ! Tu as cru quoi ? Que les Princesses charmantes s’envoyaient en l’air au premier rendez-vous ? Tu viens me faire la morale ici ? Comme si quoi ? Comme si on partageait autre chose que des coups de trique, toi et moi ? »
Dario ne devait probablement pas y comprendre grand-chose, mais ce fut vers lui que Doutzen s’avança, et l’embrassa sur le cou. L’homme avait déjà compris qu’il n’avait pas affaire à une vulgaire bimbo voulant se faire défoncer le cul sans réagir. Doutz’ était volontaire à ce qu’elle faisait, endurante et énergique.
« J’ignore ce que tu as vu en moi, Alex, mais c’est ce que je suis : une pute. Tu as voulu que je sois autre chose, mais... Tu t’es fourvoyée. C’est ce que je suis. Alors, tu as trois options : soit tu restes planté là comme un con pendant que je m’envoie en l’air avec ce mec, soit tu retournes chez toi pour te donner l’illusion que tu es un grand romantique, soit tu te rends utile, et tu me prends par l’arrière pendant qu’il me prendra par devant... Ou l’inverse, selon vos foutues préférences ! »
Qu’avait-il cru ? Qu’un sourire et quelques révélations en tête-à-tête changeaient le monde ? Il n’était pas amoureux d’elle, non, il la voyait juste comme son jouet. Son île, son avion, son fric, sa chose... Mais Doutzen était déjà le Petit Chaperon Rouge de quelqu’un, et ce quelqu’un avait des dents plus longues que celles d’Alex. Et elle n’avait aucune leçon à recevoir de la part d’un type qui avait eu un gosse avec un quasi-inconnu, et qui préférait se taper des putes, plutôt que de s’en occuper. Eux, un couple ? Bah ! L’image en était à mourir de rire ! Doutzen se retourna vers Dario, et fit comme si Alex n’était plus là :
« Alors, mon chou, tu veux me prendre comment ? Par devant, ou par derrière ? Tu peux demander à l’autre type, il paraît que je suis bonne par tous les trous... »
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Dario se retrouvait embarqué bien malgré lui dans une drôle d’affaire. Il n’avait rien vu venir et quand bien même, c’était un peu tard maintenant pour réagir. Qui était ce type qui venait de débarquer ? visiblement un ex de Doutzen ou quelque chose comme cela. Super, voilà qu’il se retrouvait au milieu des deux en n’ayant pas forcément toutes les infos. Ce qui était clair par contre c’est qu’elle avait visiblement les nerfs sur lui. Il ignorait le contentieux mais elle avait envie de le provoquer, de le pousser à bout. Et visiblement le type en question trouvait cela moyen. Il ne pouvait pas lui donner tort car Doutzen y allait fort. Et elle savait appuyer là ou cela faisait mal. A la place du mec, il aurait franchement mauvaise. Et comme Dario trouvait que la situation devenait quelque peu trop dangereuse à son gout, il décida de se ménager une porte de sortie. Baiser oui mais pour le coup c’était devenu vachement trop compliqué à son goût.
« heu c’est quoi ce délire »
Il parlait autant à l’un qu’un l’autre. Ayant la désagréable sensation d’être utilisée dans une pièce de mauvais gouts, il se dit que partir était encore la meilleure des choses à faire.
« ecoute Doutzen, c’était sympa mais là c’est un problème entre vous deux . En principe c’était juste du sexe sans prise de tête.»
Il ne se dégonflait pas mais il agissait plutôt de façon à limiter la casse pour lui-même. Pas question de se faire chier, c’était pas le but. Et là cela en prenait une tournure pour le moins radicale. Fixant à présent Alex, il n’avait pas grand-chose à lui dire. Si ce n’est finalement ce qu’il savait de la situation
« J’ignore ce qu’elle est pour toi mais on a pas parlé de toi mec. Désolé si jamais ca te dérange, mais quand on reçoit un cadeau , généralement on l’accepte »
Façon bien légère pour lui de résumer les choses. Et quelque peu erronée sans doute
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Alex avait pris les paroles de Doutzen en pleine gueule. Elle voulait le blesser ? c’était réussi. Jamais personne ne lui avait fait autant de mal en si peu de temps. D’ailleurs comment était-ce possible. Y voyant une cruelle ironie du destin, il se dit que décidemment il payait un prix fort sa conduite passée. Prenant le temps d’encaisser le choc, il ne dit rien. Le type semblait vouloir partir comprenant sans doute qu’il n’était qu’un pion pour elle. Un jouet entre ses mains.Ni plus ni moins. Lorsqu’il passa à sa hauteur, Alex lui saisit le bras gauche sans rien dire. Voulait-il lui parler ? Pas vraiment puisque de manière assez soudaine et directe, et alors que l’autre semblait vouloir réagir, il lui décocha un direct gauche d’une rare violence. Il avait mis toute sa rage la dedans et finalement , il sentit déjà un peu mieux
« Quand on ignore d’où il peut venir et à qui il appartient, on se renseigne. Et je ne parle pas de moi mais bien du vrai homme auquel cette fille appartient. Tu ferais mieux de partir maintenant »
Le ton était ferme et net. Assez que pour qu’il sente qu’effectivement un départ était plus que conseillé. Alex se dirigea ensuite vers Doutzen, relativement calmement. Elle voulait jouer ? Très bien mais il allait lui montrer que lui aussi pouvait appuyer là ou cela faisait mal
« je prends bonne note des saloperies que tu viens de me balancer au visage. Je les mérite sans doute et tu viens de venger toutes celles que j’ai pu négliger ou faire souffrir. »
Voilà, il ne cherchait pas l’esquive. Mais pas non plus l’affrontement.
« Tu crois que j’ignore qui tu es Doutzen ? Tu crois que je ne sais pas que tu es la « pute » d’un puissant mafieux russe ? pensait-tu vraiment que je ne le saurais pas ? Même cela tu n’as pas voulu me le dire alors que tu sais très bien qu’il est dangereux. As-tu donc si peu de considération pour moi ? Qu’est ce que je t’ai fait pour que tu puisses me hair comme cela ?J’ai été honnête avec toi, tu es venue à moi dans le but de me voler et j’ai toujours l’impression de passer pour le salaud de l’histoire. »
Il marqua une pause. Cet après midi, il avait eu la confirmation par son équipe de renseignements de la vraie nature des liens de Doutzen avec le crime organisée.
« J’étais venue te rejoindre pour te dire que j’étais désolé de ma conduite et que je ne pouvais pas te reprocher d’agir avec moi comme j’ai pu le faire avec d’autres avant toi. Que tu me croies ou pas je m’en fiche mais c’est le cas. Alors oui te voir avec ce type ici m’a fait péter les plombs, mais quand comprendras-tu qu’avec toi je ne triche pas ?Que j’ai vraiment envie d’être différent ? Tu m’as demandé d’arrêter de te traiter comme une chose, et c’est ce que j’ai fait. Et au final, tu fais quoi toi, tu vas baiser avec le premier mec qui passe. Mais putain Doutzen as-tu si peu de considération pour toi ? »
Il s’était rapproché un peu plus d’elle. Il était las, fatigué de devoir sans cesse se répéter ou faire ses preuves. A quoi bon finalement ?
« je me suis déjà expliqué plein de fois sur ce que j’espérais de toi, sur ce que je ressentais. Je ne suis pas le prince charmant et je le sais très bien. Je n’ai jamais pretendu le contraire. Les choses sont claires entre nous ? justement pas vu que je ne sais toujours pas ce que tu es venue faire ici. Sans doute pour continuer de jouer le rôle que ton protecteur te donne, celle d’une croqueuse de diamants.Par contre j’ai bien compris que tu méprisais. C’est ton droit et je respecte cela. Mais j’en ai marre de payer pour tous les salauds qui te sont passés dessus alors que je suis sans doute le premier mec à te tendre la main. Certes, maladroitement, mais mes intentions de base étaient bonnes. Seulement depuis le début tu me mens Doutzen, et tu continues de le faire. J’aurais pu accepter ce que tu voulais, même le rôle du pigeon à déplumer. »
Visiblement marqué par tant de tensions, il tourna les talons et s’éloigna d’elle.
« Tu as gagné Doutzen je vais te foutre la paix. Dès demain matin, l’avion te ramènera chez toi. Quant à moi je pense que je vais rester ici un peu. Trop de choses ont changé dans ma vie ces derniers temps. J’en suis las. Rassure toi je ferai en sorte que tu repartes avec une valise pleine d’argent. De toute façon c’est pour cela que tu es là non ? De cette manière tu pourras donner le change »
Partant, il s’arreta à hauteur de Dario et dit
« Sans rancunes j’espère. L’ile m’appartient je vous offre une semaine à mes frais »
Une façon de montrer qu’il ne pouvait pas rivaliser
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Dario parlait dans son dos, mais elle ne l’écoutait même plus. Il n’avait été qu’une queue parmi tant d’autres. Elle n’aurait qu’à danser pour trouver une armée de Dario. Alex l’avait suivi, tel un mari jaloux furieux d’être laissé sur le carreau par sa dulcinée. Doutzen n’avait pas mâché ses mots, oui... Mais pourquoi l’aurait-elle fait ? Elle n’avait aucune raison de prendre des gants avec lui, ou avec personne. Personne n’en avait jamais pris avec elle, elle rendait ce que la vie lui offrait. Ses parents l’avaient vendu à Reto, Reto avait fait d’elle un Chaperon Rouge, un cheval de Troie beau et souriant pour des gogos croyant que « bon » et « beau » étaient des synonymes, alors que ces deux mots étaient les pires amis qui soient. Elle laissa Alex se défouler sur Dario, en soupirant. Est-ce que tout cela allait finir en une bataille primaire ? Deux mâles en rut se battant pour la donzelle ? Bras croisés, elle restait en retrait, le visage fermé. Dario lui était indifférent. Elle l’avait rencontré ce soir, et elle l’oublierait ce matin. Il n’avait été qu’un jouet. Pour une fois, elle avait été de l’autre côté. User les autres comme on l’usait, et leur balancer ensuite tout ça à la gueule. Alex ne pouvait que s’en prendre à lui-même ; il avait semé le vent, et il récoltait la tempête en pleine poire. Alors qu’il avait toutes les cartes en main pour se retirer, il avait choisi de rester dans le jeu, pensant pouvoir décrocher le beurre et l’argent du beurre. Il avait traité Doutzen comme une pute, et voulait maintenant lui dire qu’elle était sa Princesse. Elle n’en croyait pas un traître mot. Elle-même, voilà qui elle croyait. Elle-même, et pas la Confrérie des Menteurs et le Bal des Hypocrites qui défilait continuellement sous ses yeux.
Ensuite, après avoir évacué le rival, il balança son sac. Elle écouta sans broncher, même si elle ne put s’empêcher d’esquisser un sourire quand il lui reprocha d’avoir si peu d’estime d’elle-même.
*C’est l’hôpital qui se fout de la charité, ma parole... Qui s’est fait un gosse dont il n’avait même pas conscience, hein ? Et qui préfère courir les putes plutôt que d’aller voir sa famille ? Ne te fous pas de moi, Alex.*
Néanmoins, elle était surprise, surprise qu’il ait appris que Reto soit un Parrain de la Mafia russe. Comment avait-il pu le savoir ? Ou est-ce qu’il bluffait ? Bah ! Dans tous les cas, ça ne changeait rien. Enfin... C’est pour lui que ça aurait dû changer. S’il savait à quel point Reto est dangereux, il n’aurait jamais continué à tourner vers elle. Se prenait-il pour un super-héros ? Il termina en disant qu’un avion viendrait la chercher dès demain, et qu’il lui donnerait de l’argent.
Pour seule réponse, Doutz’ gloussa, et secoua la tête.
« Ça y est, tu as fini ? Tu trouves que j’ai été méchante avec toi ? Je n’ai fait que me chauffer la voix, Alex. Qu’espérais-tu de moi, exactement, hein ? Me faire un gosse, puis partir, et réaliser, deux ans plus tard, que tu étais un père de famille ? Tes leçons de morale, tu peux te les garder pour toi. Je n’ai pas de leçons à recevoir de la part d’un type qui préfère séduire une pute, plutôt que de retrouver son gosse ! »
Elle secoua la tête, puis regarda Dario.
« J’ai couché avec ce type pour voir ce que ça fait... Tu vois ? De ne plus être la poupée qu’on remue. De pouvoir faire quelque chose par moi-même, et non ce qu’on veut que je fasse. Je me suis envoyée en l’air avec ce type parce que j’en avais envie, et parce que je savais à quoi m’attendre. Toi... Tu te trompes sur un point. Je ne suis pas venue dans cet avion parce qu’on me le demandait. Je te l’ai déjà dit : Reto t’a oublié. Il se fiche totalement de toi et de ta fortune. Ce que tu pouvais lui donner, il l’a déjà, et, s’il voulait ton fric, il aurait des moyens bien plus efficaces de l’obtenir que de passer par moi. Mais... Vous voulez tous de moi quelque chose, au lieu de me prendre pour ce que je suis. »
Doutzen secoua à nouveau la tête, et baissa les yeux.
« Je ne veux dépendre de personne, que ce soit toi, Reto, ou n’importe quel autre type qui pense pouvoir me contrôler et me façonner à son image. Et toi, même si tu prétends le contraire, tu es comme lui. »
Elle s’écarta alors à son tour, retournant vers l’hôtel, ou, plutôt, vers ses affaires.
« Garde ton fric, je n’en veux pas. Et oublie-moi. Tu as une famille qui t’attend, pas des chimères à rattraper. »
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Alors qu’il s’éloignait, elle en avait remis une couche. Et cette fois elle l’attaquait même sur son fils alors que pour le coup, dans cette affaire, il était réglo. Diable, le méprisait elle au point d’en perdre toute mesure. S’arretant, il se retourna face à elle, ne se souciant plus de Dario. Revenant lentement à sa hauteur, il stoppa à quelques mètres d’elle, prenant un air des plus sérieux
« Tu m’en veux à ce point Doutzen ? Tu te permets de me juger sur mon fils sans même savoir l’histoire ? Dois-je te rappeller que j’ai appris son existence il y a de cela quelques semaines et que directement j’ai fait en sorte d’assumer mon rôle ? penses-tu vraiment qu’avoir un enfant faisait partie de mes plans et que j’ai pu volontairement faire cela, non j’ai été piégé par une femme avide d’argent.Depûis par avocat interposé on essaye de trouver un accord pour que je puisse jouer un rôle dans sa vie. Sauf qu'elle ne me facilite pas vraiment la vie. On peut me reprocher beaucoup de choses mais sur ce point je suis clean »
C’était fatiguant de toujours devoir se justifier. Même de choses qu’il n’avait pas fait. C’est comme si elle lui faisait payer pour tous les autres. Ou peut être était-elle jalouse même si cela paraissait fou
« Tu me fais porter le chapeau pour tous les autres. Tu me fais payer le prix pour tous ces hommes avec qui tu as couché sans que tu ne le veuilles. C’est profondement injuste de ta part. Qu’ai-je fait avec toi que tu n’aies pas voulu, Je ne t’ai jamais rien imposé. Même dans l’avion qui nous amené j’ai respecté le fait que tu n’avais pas envie que je te touche.Tu le sais très bien. Oui j’ai envie de toi comme oui j’ai envie de passer du temps en ta compagnie. Mais je ne t’ai rien imposé bordel de merde. Alors arrête de me traiter comme si j’étais le dernier des monstres. C’est totalement injustifié. Je sais très bien ce que j’ai fait et pas fait. »
Elle semblait vouloir partir et quand elle arriva à sa hauteur, il lui saisit le bras, sans violence mais pour la retenir. C’était facile de hurler, de crier mais derrière il fallait aussi se poser les bonnes questions.
« Tu aimes m’imputer tous les malheurs que tu as eu dans ta vie mais finalement pourquoi ne changes tu pas de vie, pourquoi as-tu ressenti le besoin de venir t’envoyer en l’air avec un type comme cela ? Tu reproches aux hommes de te traiter en chose mais tu te comportes comme cela. Tu vas encore me dire que c’est ma faute peut être ? »
Il la regardait,essayant de savoir pourquoi elle se comportait comme cela. Il ne trouvait aucune raison valable de tout cela.Et puis surtout il y avait une question à laquelle elle n’avait jamais repondu
« Pourquoi es tu là ? cela fait plusieurs fois que je te pose la question et tu ne m’as jamais répondu. J’ai été honnête avec toi, je t’ai dit ce que j’espérais de toi. Et contrairement à ce que tu penses il ne s’agit pas que de sexe. Même si penser le contraire est sans doute plus commode pour toi.Alors dis moi Doutzen, pourquoi es tu montée dans cet avion si vraiment tu me détestes et que je te degoute au point que tu me compares à tous ces porcs qui t’ont sauté sans se soucier de ton avis. Sois au moins une fois honnête avec moi dans ta putain de vie bon sang »
Il était énervé mais c’était plus par le fait de ne pas savoir que par la situation générale.Ce qui pouvait se comprendre finalement.
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Doutzen se dirigeait vers l’hôtel quand Alex s’interposa, allant jusqu’à poser sa main sur son bras. Elle se retrouva donc assez proche de lui, et le regarda, sans rien dire. Est-ce qu’elle se sentait honteuse de l’avoir attaqué sur son fils ? Elle ne le savait pas trop. Peut-être bien... Mais ce n’était qu’un juste retour, puisque lui-même s’était permis de juger sa vie, et avait, à maintes reprises, agi instinctivement comme si Doutzen était un objet. Il pouvait dire tout ce qu’il voulait, elle se rappelait la manière dont il la touchait dans l’avion, sans attendre son avis, persuadé qu’elle ne pourrait pas refuser de s’offrir à lui. Pour elle, il s’était mis à bouder comme un garçon trop gâté à qui on venait de refuser le dernier jouet. Maintenant, il essayait de tirer sur la corde sensible, de dire qu’elle était injuste avec lui, qu’il faisait tout son possible. Un beau discours larmoyant dont Doutzen ne comprenait pas la finalité. Il finit par demander ce qu’elle voulait, à la fin, pourquoi elle avait choisi de le suivre. Si ce n’était pas pour elle, mais pour Reto, alors quelle pouvait en être la raison ? Doutzen s’humecta les lèvres en réfléchissant.
« Je te l’ai dit. »
La femme remua le bras, récupérant ce dernier, puis s’écarta un peu, et laissa planer quelques secondes. Elle lui avait dit qu’elle voulait être libre, que son plus cher désir était de s’échapper des gens cherchant à avoir de l’emprise sur elle. C’était ça, l’indépendance. Elle ne cherchait pas le grand amour, car ce n’était qu’une autre forme d’attache, d’emprise sur elle.
« J’ai accepté de venir ici pour te convaincre de m’oublier. Si je ne l’avais pas fait, tu aurais insisté, tu aurais poursuivi, tu aurais cherché à comprendre. Alors, j’ai décidé de venir, de t’accompagner dans ce jet, afin de te montrer que ton argent ne m’intéresse pas. Je souhaite être libre, Alex. Libre de la vie que je mène actuellement. Si je veux être célèbre, ce n’est pas juste pour la gloire, mais parce que, en étant célèbre, plus personne ne pourra me contrôler. »
Elle reprit rapidement :
« Je ne veux pas d’une vie où je devrais dépendre de quelqu’un d’autre, et, avec toi, ce sera le cas... Et puis... Mis à part le sexe, je ne vois pas ce que nous avons partagé, toi et moi. Alors, tu as beau enjoliver ça de la manière que tu veux, essayer de me trouver toutes les qualités que tu veux, moi, je suis suffisamment lucide pour voir la réalité comme elle est : tout ce qu’on a fait, c’est baiser ensemble. J’ai pris mon pied, c’est vrai... Mais il n’y a rien de plus qui nous attend. Si tu as cru le contraire, tu as rêvé. Tu as un enfant, maintenant, et je n’ai pas envie d’être une mère de substitution. »
Oh que non ! La femme avait déjà suffisamment de problèmes comme ça sans devoir s’en rajouter d’autres sur les bras. Pour elle, aller vers Alex, ce serait tout simplement aller de Charybde en Scylla. Non seulement elle n’était pas sûre du tout que se rapprocher d’Alex puisse l’aider à se débarrasser de Reto, mais, en plus, elle ne voulait pas devenir femme au foyer, ou devoir dépendre de son argent. Non, Doutzen voulait construire quelque chose par elle-même. Elle ne voulait plus être le Petit Chaperon Rouge d’aucune personne.
C’était aussi simple que ça.
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« Au moins maintenant c’est clair »
Alex était quelque peu calmé. Doutzen avait daigné dire les choses de manière plus claire. Et tout de suite il les acceptait mieux. Il ne niait pas que cela le désolait. On le voyait sur son visage. Mais que pouvait-il dire ou faire de plus ? Rien. Il avait commis l’erreur de s’acharner. Il avait cru que l’amour et le respect pouvaient s’acheter et il avait eu tort. Il avait commis une erreur. Doutzen ne le verrait jamais autrement que comme une espèce de merdeux sans scrupules. Malgré tous ses efforts, elle ne voulait pas croire à un changement.
Bien évidemment ses motivations étaient logiques. Mais il ne pouvait pas s’empêcher de sourire. Pensait elle vraiment avoir le choix de vivre comme elle l’entendait. Pensait elle qu’il la laisserait partir comme cela ? Et en disant il ,il visait Reto bien sur. Il ne comprenait comment dans le même elle aspirait à être plus indépendante tout en continuant à faire la pute de luxe pour lui. Elle était de toute façon pas libre de ses mouvements. Et il imaginait mal son protecteur la laissait partir facilement. Bref, elle vivait de beaucoup d’espoirs mais elle risquait d’être vite déçue
« Je te souhaite de pouvoir atteindre tes buts et tes rêves. Ce n’est pas forcément gagné mais tu mérites d’être heureuse »
Il était sincère. S’éloignant, il se rendait compte que finalement rester ici ne lui ferait peut être pas de tort. Retourner en ville c’était retourner dans tous les soucis. Kelly, son fils, Doutzen, les associés en quête de toujours plus de fric. Il était las de tout cela. Et puis quoiqu’on en dise l’histoire avec son invitée du jour lui avait fait plus de mal que de bien. Et il en était le premier responsable.
« Tu pourras repartir dès que tu le désires. Si tu veux rester aussi profiter un peu tu peux rester. De toute façon je te laisserai en paix promis. »
Lui souriant il s’éloigna. Alex semblait accepté ce qui était évident depuis le début : elle n’était pas faite pour lui et ne voulait pas de lui. Il avait voulu insister par orgueil mais finalement pouvait il être surpris ? Non mais maintenant au moins il avait pris conscience de cela.