Le Grand Jeu

Plan de Terra => Territoire de Tekhos => Discussion démarrée par: James Raynor le lundi 02 mars 2015, 23:09:26

Titre: Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le lundi 02 mars 2015, 23:09:26

(http://www.sc2mapster.com/media/attachments/18/126/Terran_Outpost_finished.jpg) (http://www.sc2mapster.com/media/attachments/18/126/Terran_Outpost_finished.jpg)

- Bon, Swann, qu'est-ce que t'as pour moi ? Demande-je en tirant sur mon cigarillos d'un ton pensif.

- Ça dépend champion, commente mon officier technique en chef (http://heroesofthestormitalia.com/wp-content/uploads/wishlist/rory-swan.jpg-starcraft.jpg), d'un ton pince-sans-rire. Qu'est-ce que tu veux entendre ? Que le système énergétique est naze ? Que ces foutu clarks datent de l'empire d'Ashnard ou qu'il y'a suffisamment de trous d'rouille dans les blindages de la station pour pour qu'on ait jamais à se soucier de la ventilation ?

- Qu'est-ce que tu veux Swann ? M'étonne-je d'un ton amusé On est en cavale, pas en colonie de vacances.

- Je sais cowboy, je sais... Soupire Swann d'un ton résolu. J'aurais juste aimé qu'on se trouve un truc dans lequel on puisse pioncer au chaud et pas craindre les courants d'air.

- Si on a que les courants d'air à craindre, alors je nous estimerais chanceux, Marmonne-je en passant mes jumelles numériques sur l'horizon.

Fort heureusement pour nous, il n'y a que les plaines de poussière rouges typiques de la région à l'horizon et elle sont aussi vides que les poches d'un ouvrier de basse classe après avoir payé ses impôts.

- Okay Swann, je crois qu'on a trouvé notre nouveau chez-nous, dis-je dans mon commincateur intégré à mon armure de Marines (http://th02.deviantart.net/fs71/PRE/f/2013/071/4/3/starcraft_ii_raynor_marine_model_by_walter_nest-d5xvm94.jpg). Rameute le reste de la bande, on s'installe !

- À tes ordres champion ! Acquiesce Swann.

Moi et ma petite escouade d'éclaireurs prenons position en attendant le reste des rebelles. Ceux-ci ne tardent d'ailleurs pas à débarquer, les tanks Crucio (http://fc01.deviantart.net/fs70/f/2010/321/9/b/starcraft_2__terran_sieve_tank_by_phillgonzo-d332qaa.jpg) en tête, débordant de marines, suivit de près par les Goliaths (http://vignette2.wikia.nocookie.net/starcraft/images/2/28/GoliathMerc_SC2_Rend1.JPEG/revision/latest?cb=20110219132400), marcheurs de combats légers, encadrés de vautours (http://fc09.deviantart.net/fs70/f/2010/321/e/8/starcraft_2__terran_vulture_by_phillgonzo-d332pyp.jpg). Volant à faible altitude pour rester sous le niveau de la couverture radare, plusieurs navettes d'intervention médicales Médivacs (http://th05.deviantart.net/fs71/PRE/f/2010/321/0/2/starcraft_2__terran_medivac_by_phillgonzo-d332qh6.jpg) , remplis à craquer de Marines (http://fc09.deviantart.net/fs70/f/2010/131/c/b/Marine_Poses_by_SgtHK.jpg), de Maraudeurs (http://static4.wikia.nocookie.net/__cb20080806045034/starcraft/images/9/94/Marauder_SC2_Cncpt1.jpg), de flammeurs (http://www.capturesjeuxvideo.com/image.php?id=18) et escorté par les quelques rares Vikings (http://th04.deviantart.net/fs71/PRE/f/2013/070/1/e/terran_viking_titan_by_phillgonzo-d5xrdir.jpg) et Banshees (http://vignette4.wikia.nocookie.net/starcraft/images/c/c5/Banshee_SC2_Game1.jpg/revision/latest?cb=20140512003116) que les rebelles avaient réussi à voler lors de leur mutinerie.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, moi et mes quelques centaines de rebelles investissons l'ex-poste minier avec une efficacité née de la longue pratique de déménagement incessants que je suis obligé de leur faire mener depuis plusieurs années. Depuis en fait que tous ces braves gars ont abandonné familles et amis pour combattre l’oppression de la société Tekhane et de ses mégacorporations. Comme toujours, ont commence par débarquer le matériel pendant que Swann et ses ingénieurs de combat s'occupent des installations techniques de la station. Le corps des ingénieurs est celui où je compte le plus de femmes, car ce sont les seules qui peuvent faire de hautes études sans se faire refouler à l'entrée des écoles polytechniques. Swann a tout appris sur le tas et a un vrai don pour les machines, c'est pour ça qu'il est mon chef technique, mais sur beaucoup de détails, ses connaissances pêchent beaucoup. Alors le fait d'avoir des ingénieurs féminines est un vrai soulagement pour nous. Même si la plupart sortent des centre de redressement de Thekos, sans compter un grand nombre de prisonnières destinées à des programmes de réinsertions d'un barbarisme à donner envie de vomir, il n'y en a pas une qui n'est pas convaincue qu'il faut changer le système, en le détruisant au passage s'il le faut.

C'est cette idée qui commune qui fait que mes rebelles sont une des entités les plus efficaces de tout Terra. Ils sont tous unis par un même objectif. Là où beaucoup de corps d'armée se délitent dès que les choses commencent à mal tourner, les miens serrent les rangs encore plus proche et font payer au centuples chaque perte infligée. Car ce n'est pas juste un ami ou un compagnon d'arme qui tombe à chaque fois, ce sont des membres de leur famille. Une famille gigantesque et assez turbulente, et si on le prend au pied de la lettre, assez incestueuse aussi vu le nombre d'histoire de fesses qui se déroulent dans le camp.

Heureusement, ce sont pas des vrais frères et sœurs, parce que là ça deviendrait un peu crade quand même...

- Jim, je peux vous parler une seconde ? Me demande le docteur Hanson (http://strategy-game-guides.com/wp-content/uploads/2014/01/terran-medic-in-suit.jpg), ma cheffe de service médicale.

Je n'ai pas eu le choix à ce niveau-là, le seuls personnels formé médicalement étant des femmes, le corps des médics (http://) est entièrement féminin et suscite bien trop de fantasmes à mon goût dans le camp.

- Qu'est-ce que je peux faire pour vous, Doc ? Demande-je en esquissant un sourire aimable.

Je l'aime bien. Elle est du genre plutôt sympa et en plus, elle a rejoins la cause sans avoir eu besoin d'être maltraitée ou accusée de quoi que ce soit par les Tekhans. Elle et sa mission ont juste été abandonnés quand les Formiens ont approché trop près de leur mission humanitaire. Il s'en est fallu d'un cheveux qu'on parvienne à les tirer de là.

- Monsieur, Dit-elle de sa jolie voix de soprano. Nous manquons à nouveaux de sédatifs et de divers autres médicaments de base pour le traitement des blessés.

Je soupire.

- Doc, je suis vraiment navré, dis-je d'un ton désolé. On fait le maximum, mais les fournitures médicales sont vraiment une horreur à trouver...

Je suis finalement le doc Hanson jusqu'à son poste de soin pour dresser une liste des fournitures les plus urgentes.

C'est bien ça notre problème, on manque de tout. Munitions, pièces de rechange, médicaments, quand parfois ce n'est pas la bouffe ou l'eau qui font défaut.

J'espère que cette fois on arrivera à rester assez longtemps pour panser nos bobos le temps que Matt se procure les plans de la station spatiale de la GeoWeapon. Ce cuirassé nous rendra bien service sitôt qu'on aura mis la main dessus. Une base mobile... Un vrai chez nous...
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le jeudi 05 mars 2015, 01:21:21
(http://img110.xooimage.com/files/e/4/c/kerrigan_picture-4a3bf88.jpg) (http://img93.xooimage.com/files/7/a/5/sarah-kerrigan-3d12630.jpg)

Les Zerglings (http://th07.deviantart.net/fs71/PRE/i/2012/254/9/9/zergling_by_infernal_feline-d5edbk8.jpg) s’agitaient en grondant nerveusement sur la crête rocailleuse, leurs yeux jaunes perçant dans la nuit. Une main violette aux longs doigts griffus se posa alors sur le crâne de l’un d’entre eux, le membre-alpha de cette petite meute, et insinua dans son esprit des pensées apaisantes et relaxantes. Les grondements de la bête se tarirent, et elle se coucha lentement, rejointe ensuite par ses congénères.

« Ils sont excités...
 -  C’est ton excitation qu’ils ressentent, Irina. Tu dois apprendre à retenir tes émotions, ou elles influent sur le comportement de tes troupes proches.
 -  Pardon, ma Reine... Je ne suis pas encore habituée à cela. »

Sarah ne la sermonna pas plus. Irina (http://fc04.deviantart.net/fs70/f/2012/277/f/e/fe7e573c521e0a7dc64322a7560ff4f1-d2dyiej.jpg) était sa dernière Cérébrate en date, une femme à la magnifique peau bleue, et qui disposait d’un corps parfait, que Sarah ne pouvait pas regarder plus de cinq secondes sans avoir une irrépressible envie de l’engrosser à nouveau. Sous les traits magnifiques et sensuels de cette femme se cachait le Docteur Irina Tova, une ancienne généticienne tekhane ayant toujours été passionnée par l’ADN, et, plus généralement, par le code génétique. Tova avait écrit, à l’époque de l’université, une thèse qu’on aurait tout à fait pu qualifier d’eugénique, dans laquelle elle soutenait que, avec le temps, le contrôle de l’ADN permettrait d’éliminer et de supprimer toutes les défaillances de la civilisation : maladies, pathologies mentales... Ou masculinité. Le jury avait approuvé sa thèse, et elle avait été bombardée docteur, puis employée par l’armée, afin de travailler sur le code génétique formien. Ce que l’armée ne savait pas alors, c’était que Tova était fascinée par les Formiens, et par leur capacité d’absorption et d’assimilation des codes génétiques existants. En travaillant au sein de l’armée, sur cet ADN, Tova avait été passionnée par cette étude, qui avait confirmé tout ce qu’elle savait. Les Tekhanes, en effet, faisaient des recherches sur le patrimoine génétique des Formiens, afin de déterminer, parmi la multitude innombrable d’espèces, le code génétique-source de la Fourmilière. En ayant ce code, elles pensaient pouvoir confectionner un virus qui permettrait enfin de les éradiquer. Dans les faits, elles n’étaient pas les seules à rechercher un génophage formien : les Gordaniens, à l’autre bout de l’Univers, le cherchaient aussi.

Tova, qui avait toujours le nez dans les livres, et une passion irrépressible pour la science, avait compris que les Formiens représentaient l’évolution, et avaient offert son âme à Sarah. Après avoir accompli quelques services pour cette dernière, elle avait finalement eu droit à sa récompense, en devenant une belle et puissante Cérébrate... Mais il fallait encore la former. Sortir en mission l’excitait énormément, ce qu’elle voyait sur ses Formiens, qui étaient plus audacieux, et avaient envie d’attaquer rapidement la base tekhane abandonnée que les deux femmes voyaient au loin. Sarah avait entendu parler d’une activité récente autour de cette base... Et elle savait des choses sur cette base.

« Umojan...
 -  Pardonnez ma curiosité, ma Reine, mais... Que faisons-nous là ? Je ne sens aucune activité formienne dans les environs, et Umojan est une structure militaire abandonnée...
 -  Il y a du monde là-dedans... »

Irina haussa les épaules.

« Ce sont sûrement des mercenaires ou des voleurs. Nous sommes dans les Badlands, vous savez comme moi que cette région attire les rebuts et les parias de l’humanité. »

Les Badlands étaient le nom donné à un vaste désert se trouvant entre Tekhos et l’Empire d’Ashnard. Cette région était connue pour le nombre important de seigneurs de guerre et de barons de la drogue, ainsi que pour ses bunkers et autres bases militaires abandonnés. Avant l’invasion des Formiens, les Tekhanes, craignant une invasion ashnardienne, avaient militarisé cette partie du désert, et, quand la Fourmilière avait atterri, à l’autre bout de l’État, la majorité des troupes armées avaient levé le camp sans prendre le temps de remballer toutes leurs affaires, laissant ainsi quantité d’armes et de munitions aux contrebandiers, mercenaires, et autres rebelles.

Kerrigan en savait pour quelque chose, et, alors qu’elle voyait, au loin, les lumières d’Umojan, et que, dans son dos, dans des grottes, une Ruche était en formation, elle replongea dans son pensée.

Umojan... Raynor, les Badlands...



(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Il y a cinq ans...
Tekhos Metropolis, haut-commandement de l’armée


« Ce sont des rebelles, soutenus par un paria qui a accompli moult insubordinations durant son apprentissage, et a fini par massacrer ses supérieures, prenant avec lui la garnison. C’esqt quelque chose que l’armée ne peut décemment tolérer. »

Tam Ramwï (http://fc04.deviantart.net/fs70/f/2014/181/6/f/battle_pirates__greta_by_dna_1-d6f5x5m.jpg) était une Générale haut-placée, connue pour son autorité et sa sévérité. Elle marchait lentement, mains dans le dos, dans un uniforme noir en latex, et elle lui présentait la biographie d’un renégat, James Raynor. Kerrigan avait sous les yeux son dossier. Raynor était né dans les bas-fonds de la capitale, dans ces ghettos de mâles où régnait l’insécurité, la criminalité, et les trafics en tout genre. Un forban qui avait rejoint l’armée en vue de bénéficier des programmes de réhabilitation sociale. Il était maintenant activement recherché. Si Kerrigan comprenait pourquoi l’armée voulait mettre la main sur un déserteur, elle ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi elle comptait envoyer un Ghost, et, surtout, pourquoi, dans le bureau du Générale, une belle femme était assise sur un fauteuil. Elena Jun (http://fc03.deviantart.net/fs28/f/2008/165/c/c/Elena_Formal_Portrait_by_Lunatique_SF.jpg)n’était pas un militaire, et elle travaillait pour le compte de GeoWeapon Corp., une redoutable mégacorporation tekhane pleinement ancrée dans ce mécanisme qu’on appelait « communément « complexe militaro-industriel ». Qu’est-ce que GWC faisait ici ?

Néanmoins, obéissante et disciplinée, Sarah, qui venait de terminer sa formation, et qui était maintenant officiellement une Ghost depuis plusieurs mois, écoutait donc les ordres. Sa mission était d’appréhender James Raynor. Sa seule piste était, outre l’inspection du camp ravagé, de se rendre dans les Badlands, où Raynor chercherait sûrement des contacts parmi les rebelles locaux.

« Il va avoir besoin d’hommes et d’armes. Ce sont des choses qu’on trouve dans cette partie-ci de l’État. Vous pouvez prendre contact auprès de la garnison d’Anachore, l’une des plus grandes villes de ce secteur. Des autochtones doivent sûrement avoir des pistes sur la localisation de ce rebelle. Notez bien qu’il est impératif de nous le ramener vivants.
 -  Très bien, Madame. Il en sera fait selon vos instructions. »

Elena se releva alors. Une délicieuse odeur parfumée s’échappait de son corps, et elle sourit à Kerrigan. Elle était, pour l’heure, la seule Ghost ayant le niveau Psi-10.De fait, quand Kerrigan avait quitté le monastère des Psykers pour rejoindre l’académie des Ghosts, son niveau psionique était tel qu’il avait fallu revoir la classification en place, afin de faire d’elle une Psi-10. Elena s’était donc rapprochée, et ses yeux noirs étaient animés par une lueur curieuse.

« Nous comptons sur vous, Kerrigan. »

Sarah hocha la tête. Sur le bureau, elle avait vu un autre dossier, portant un intitulé curieux, qui ne lui disait rien : « PROJET CYB-WEAPON », avec le logo de GWC. La firme était connue pour ses vastes projets militaires et autres programmes expérimentaux. Kerrigan ne savait pas ce que ces femmes voulaient de Raynor, et, dans le fond, ce n’était pas bien grave. Si elle devait le capturer, elle comptait bien le faire.

Anachore serait donc sa prochaine destination... Elle n’y avait encore jamais été, et quelque chose lui disait que cette ville n’allait pas lui plaire énormément.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le jeudi 05 mars 2015, 13:54:16
Je retrouve la station Umojan avec une certaine mélancolie. C'est l'une des premières bases que nous avons eue avec mes rebelles quand on venait tout juste de faire notre mutinerie. On avait besoin d'un coin où les sales garces du gouvernement nous trouveraient pas tout de suite, le temps qu'on s'organise un peu. C'est pour ça qu'au lieux de foutre le camp derrière nos lignes à nous, on les avait suivies en parallèles du côté Fomiens pour foncer dans les Badlands. Sûr que les huiles du haut commandement, et surtout cette garce de générale Ramwï, s'y étaient attendues. Mais elles savaient aussi bien que moi que si on voulait qu'une chatte perde ses petits, y'avait pas mieux que les Badlands. Entre les anciennes cache militaire abandonnées, les planques de contrebandiers, les groupes de hors-la-loi en tout genre, autant chercher une aiguille dans une botte de foins.

J'ouvre la porte de ce qui m'a servi de bureau un temps. Le sommier du lit en acier est toujours là, malgré la rouille, la poussière et les trous dans le mur.

Avec un soupir de lassitude, je dépose le paquetage que j'ai emporté avec moi sur le sommier qui grince en signe de protestation. Presque tout est encore là. Je me sers de mon armure pour redresser le bureau derrière lequel je me suis planqué pour accueillir les salopes venues investir la station la première fois qu'elle est tombée. Même si, en fait de bureau, c'est surtout une vieille table en métal préfabriquée. Elle a quelque bosses, là où des tirs d'arme à énergie ont fait gondoler le métal et quelque trous là où d'autres projectiles ont réussi à passer. Mais dans l'ensemble, elle est utilisable. Et puis, le doc Hanson a déjà besoin de tout ce qui ressemble à une table d'opération ou un lit pour ses patients. D'un geste mélancolique, je récupère le tableau de liège qui me servait à épingler des trucs sur mon mur. Un papier en glisse et, intrigué, je me penche pour le ramasser.

- Oh, c'est là que t'étais toi ? Commente-je en regardant la vieille photo poussiéreuse.

Je m'assied sur la table et l'époussette tendrement d'un doigts.

- Sarah...

(http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)


Il y'a cinq ans...
Station Umojan, Badlands...


- Bordel Matt, T'es sûr de ton info là ? M'exclame-je éberlué.

- Tout à fait sûr commandant. Cet homme souffre d'un léger nanisme, mais je suis persuadé que c'est l'homme qu'il nous faut pour entretenir notre parc à véhicule et notre matériel. Qui plus est, il n'est pas seul. Il a rassemblé un petit groupe de passionnés autour de lui et ils se servent de leurs connaissances pour retaper les vautours des gangs de raiders des environs.

- Comment t'as dit qu's'appelait cette perle déjà ?

- Swann. Rory Swann. Mais ce ne sera pas simple d'essayer de le convaincre de nous rejoindre. Ses affaires sont plutôt légales, même si elles n'ont pas l'air très florissantes.

- Comment ça pas florissantes ? Arrête, un mec pareil doit se faire une blinde de fric avec un job comme celui-là.

- Justement, pas d'après ce que je sais. Il semble qu'il soit dans le collimateur d'une officielle de l'administration Tekhane. Si j'ai bien tout compris, elle l'écrase sous les "taxes" parce qu'elle sait qu'il n'osera pas protester à cause de la nature de sa clientèle et qu'il ne respecte pas le quotat de femmes dans son atelier.

- Raison de plus pour aller le voir dans ce cas ! M'exclame-je. Fait préparer un vautour, je vais aller y jeter un coup d’œil.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le samedi 07 mars 2015, 03:47:03
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Anachore
Fort militaire d’Anachore


« Anachore est une ville dangereuse... L’autorité tekhane n’y est pas établie aussi facilement qu’en métropole. Les gangs contrôlent tout. »

Le Major Kuroko (http://fc03.deviantart.net/fs71/i/2013/239/7/9/kuroko_portrait_by_frostknight_ice-d6jwmy1.jpg) suivait sa première mission d’affectation ici. Il y avait une époque où tous les membres hauts-gradés issus de l’Académie militaire allaient tout droit au Containment Point, délaissant le reste de l’État aux généraux démotivés et aux incompétents, ce qui avait eu, sur le long terme, des conséquences nuisibles. Maintenant, l’état-major commençait à réaliser que els Badlands étaient devenus une zone de non-droit, générant quantité de trafics qui arrivaient jusque dans les grandes villes tekhanes. Le trafic d’armes, le trafic de stupéfiants, l’esclavage illégal, la prostitution... Tout cela transitait par cette zone désertique,  sans parler des rebelles et des espions ashnardiens qui se rendaient ici pour effectuer des opérations illégales, essentiellement dans le but de subtiliser des technologies tekhanes. Kuroko était une femme compétente, affectée à ce poste depuis seulement quelques mois, et elle avait eu le temps de se renseigner sur la géographie globale des Badlands.

C’était une grande zone désertique régie par les barons de la drogue et les cartels, faisant office de nouveaux seigneurs féodaux. Les villages reculés étaient totalement assujettis à ces derniers. Les trouver n’était pas bien difficile : ils trônaient dans de grandes haciendas surarmées.

« Nous ne sommes qu’une force armée parmi tant d’autres ici... Le Sénat refuse d’allouer davantage de crédits à la défense du secteur, et il nous faut composer avec un personnel qui manque d’entraînement, et des armes de seconde zone. Nous nous reposons beaucoup sur le développement des SMP pour obtenir de l’aide afin de sécuriser la région. De fait, Anachore est l’une des rares villes où une Tekhane peut se promener sans avoir trop de risques d’être kidnappée par des esclavagistes. »

Il y avait quantité de dangers ici, ce que Kerrigan savait déjà. La Ghost suivait lentement Kuroko, marchant à travers les coursives du fort militaire. Bâti en plein cœur d’Anachore, il avait été construit sur un ancien fort médiéval. Les murs avaient été renforcés, mais le fort abritait encore de magnifiques jardins. Kerrigan avait mis plusieurs jours à venir jusqu’ici. Elle était venue dans une élégante et rapide moto (http://fc07.deviantart.net/fs71/f/2013/260/9/8/9860a1bad508db5920159e7ec417ae8c-d6mo1pv.jpg), un engin puissant et souple. Elle avait rejoint Anachore, et s’était directement présentée au fort militaire. Les Ghosts avaient un droit d’entrée dans n’importe quel poste militaire, tout comme un droit de commandement subsidiaire sur n’importe quelle garnison. On pouvait tout à fait les qualifier de « super-soldats », et sa venue n’avait pas été sans faire jaser. Kerrigan savait qu’elle aurait tout à fait pu passer du bon temps en compagnie du personnel de la base, et ce d’autant plus que les dortoirs avaient été installés dans l’ancien harem du fort. Néanmoins, Sarah était une femme assez isolée et renfermée, un trait assez commun aux Ghosts et aux télépathes.

« Que pouvez-vous me dire sur Raynor ?
 -  Pas grand-chose, j’en ai peur. J’ai reçu vos ordres de mission, et j’ai lancé mes recherches... Malheureusement, le désert est vaste. Néanmoins, si Raynor et ses hommes sont ici, ils vont rapidement avoir besoin de munitions, de vivres, d’équipement... Ils vont devoir entrer en contact avec des gens, recruter des membres...
 -  Qui est le plus gros fournisseur d’armes de la région ?
 -  Ici, tout passe par les gangs de rue... Ils sont les intermédiaires des barons de la drogue, et se font régulièrement la guerre. »

La femme se rendait dans un bureau, et s’assit sur un confortable fauteuil. C’était une agréable pièce, avec un balcon donnant directement sur la cour intérieure, et plusieurs bibliothèques avec des livres papiers. Sur le bureau, il y avait un petit dispositif circulaire. Le Major appuya dessus, et une image holographique se forma, représentant un clavier virtuel. Elle appuya dessus, et une image virtuelle d’Anachore apparut. C’était une grande ville, entourée par une muraille, avec des minarets, des tours, un souk central... Peu de grands immeubles, essentiellement des maisons blanches et des immeubles de trois ou quatre étages, avec quelques grandes rues centrales.

Kuroko entreprit ensuite de lui faire les présentations de quelques gangs :

  • Les Raptors, l’un des plus influents gangs de la ville, essentiellement spécialisé dans le rapt de Tekhanes venant de la métropole. Ils ciblaient des adolescentes venant se faire un trip’ dans le désert, mais ne se limitaient pas qu’à l’esclavage. Ils étaient aussi très implantés dans le trafic de stupéfiants, et en affaire avec des raiders ;
  • Les Vipers, des concurrents directs des Raptors. Les deux gangs étaient fréquemment en guerre, les Vipers ayant la mainmise sur plusieurs bordels et cantinas de la région. Ces deux gangs de rues se faisaient régulièrement la guerre ;
  • Le Techno-Crime, un gang futuriste venant des grandes métropoles tekhanes. Ses hommes de mains étaient tous des individus ayant bénéficié d’implants cybernétiques, afin de renforcer leurs capacités. Ils étaient spécialisés dans le trafic de technologies et de contrebande, ainsi que dans la vente de stupéfiants ;
  • Le Red Sun, une organisation paramilitaire fonctionnant comme une milice privée, et qui faisait surtout de l’extorsion et du racket, que ce soit sur des entreprises locales, ou sur des villages isolés ;
  • Les Sons of Rebellion, des anarchistes et des rebelles en guerre contre le système... Les bikers du désert.



Kerrigan avait ainsi rapidement limité la liste des possibilités au Red Sun, pouvant fournir des hommes à Raynor, au Techno-Crime, qui pouvait leur procurer des armes, et aux Sons of Rebellion, des anarchistes qui pouvaient sympathiser avec lui. Pour Kuroko, il était évident que le rebelle passerait par là. Anachore était le poumon névralgique des Badlands.

« J’ai des informations sur les repaires de ces trois gangs... »

Le Techno-Crime disposait d’une usine à Anachore, le Red Sun avait établi son QG dans les grottes environnantes, et les Sons of Rebellion, eux, se réunissaient dans une cantina qui leur appartenait. Sarah avait donc plusieurs options possibles.

« Je vous remercie pour vos informations, Major. Je vais les charger sur mon PDA.
 -  Toujours aussi secrètes, hum ? Je n’avais encore jamais rencontré une Ghost... »

Sarah ne répondit pas, car elle n’avait rien à dire. Elle connaissait le taux de corruption au sein des militaires des Badlands. Elle ignorait si Kuroko était fiable, et elle ne tenait à faire aucune erreur. Une Ghost était une guerrière solitaire, c’était comme ça qu’elle avait été formée et entraînée. Elle chargea les données sur le PDA intégré à sa combinaison.

« Je vous contacterai si jamais j’ai besoin de votre aide...
 -  J’espère que vous mettrez fin à cette rébellion... L’armée comprend beaucoup de mâles, surtout ici, et il se rait regrettable que nos garnisons tentent de se rebeller. »

La Ghost se rendit vers le balcon, puis enclencha le camouflage optique de sa combinaison, un masque venant recouvrir son visage. Elle sauta ensuite dans le vide, et se fondit dans le décor, disparaissant dans Anachore.

Elle allait commencer par les cantinas, en espérant trouver des informations sur Raynor.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le dimanche 08 mars 2015, 03:02:42

(http://www.digital-art-gallery.com/oid/25/1296x548_5986_Mechanics_garage_2d_sci_fi_garage_picture_image_digital_art.jpg) (http://www.digital-art-gallery.com/oid/25/1296x548_5986_Mechanics_garage_2d_sci_fi_garage_picture_image_digital_art.jpg)

- Écoute cowboy. Tu m'as l'air d'un chic type, mais je ne peux pas décemment accepter ta proposition, me dit le dénommé Swann en secouant négativement la tête derrière son bureau.

Je pousse un soupir, m'y attendant un peu en fait. Je bascule la tête en arrière, regardant le plafond blanc crépi et le ventilateur dont les pales s'agitent sans grande efficacité. Malgré cette tentative d'air conditionné, Il fait très chaud dans le bureau de Rory Swann, et je ne parle même pas de l'extérieur où le soleil tape si dru que sortir sans couvre-chef relève de la tentative de suicide. Néanmoins, comme l'air est très sec, ce n'est pas très dérangeant, j'en tiens pour preuve que mon interlocuteur porte sa combinaison brune de mécano zippée jusqu'au menton. Malgré l'air bourru et brut de décoffrage du proprio, l'endroit est d'une propreté clinique. Le carrelage gris au sol est nickel et les boiseries aux murs sont brillantes comme si elle avaient été vernies récemment, la fontaine à eau ainsi que les deux fauteuils devant le bureau de bois simple où trône un terminal d'ordinateur basique sont également assez propre pour accueillir le salon du vautour dans l'heure s'il le faut. Contre le mur sont encadrés divers papiers, des coupures de presse, des photos, une licence de garagiste et d'autres choses qui doivent être des tables de cycles de rotations pour les rotors des vautours.

- J'comprends m'sieur Swann, finis-je par dire en me redressant. J'devais essayer, mais merci d'avoir été franc avec moi.

- De rien champion, me sourit pauvrement le petit homme derrière son bureau. Écoute, dit-il en saisissant les accoudoirs de son fauteuil pour se relever. Si jamais tu as besoin d'une révision sur quelques-un des ces vautours militaires que vous avez embarqué, je te ferais un ristourne, mais je ne peux pas faire mieux. Ma situation est déjà assez tendue comme ça.

- Vous inquiétez pas M'sieur Swann, j'comprend tout à fait, acquiesce-je en me levant à mon tour. Mais merci quand même pour la proposition d'ristourne. J'garderais ça en tête.

- Sur ce, j'te chasse pas mais j'ai du boulot cowboy, me salue le petit homme en me tendant une main que je m'empresse de serrer.

Il a au moins pas fait semblant d'être intéressé pour découvrir où on crèche et nous balancer ensuite, c'est toujours ça.

Je suis le propriétaire du garage hors de la bâtisse tout en remettant un vieux chapeau de feutre brun que j'ai trouvé en occase et retrouve sans grande joie le sable rouge de la station Tosh. En-dehors du garage Swann, il n'y a pas grand-monde à la station. Tout juste deux motels à l'air très vieux et assez miteux, un poste de sécurité "temporaire", ce qui signifie que ce n'est qu'un gros cube blindé préfabriqué et qui n'entre en activité que quand un officiel de Tekhos arrive ici, le reste du temps il est simplement fermé et vide, une petite épicerie d'une grande chaine de magasins avec un simple robot pour en prendre soins et un monstrueux robot de sécurité pour éviter le vandalisme, cinq-six baraques qui se courent après. Bref, l'endroit à tout du trou paumé où les gens ne font que s'arrêter avant de repartir. Je crois même que c'est l'un des derniers postes Tekhans avant d'entrer dans la zone plus ou moins contestée entre Ashnard et nous. Plusieurs tours sont réparties aux alentours, appelées "tours de condensation" elles servent à condenser les particules d'eau présentes dans l'atmosphère pour alimenter la station en eau potable. Ce qui explique aussi en partie pourquoi l'air est aussi sec dans les environs de la station.

Il y a quand même une certaine quantité de monde malgré tout. Le garage de Swann emploie à lui tout seul neuf personnes, lui compris. En tout cinq hommes et quatre femmes. Normalement la législation voudrait que ce soit l'inverse et que les hommes soient au plus des aides-mécanos, mais comme le patron ne compte pas vraiment comme un mécano ni comme un employé, il semble qu'il ait trouvé le moyen de faire digérer ça à une gratte-papier d'Anachore qui est le centre administratif de toute la zone.

En plus d'eux, il y'a aussi un bar-restoroute qui acceuille les nombreux clients de Swann qui sont soit en attente dune réparation, soit juste passés pour se rencontrer. Il semble que l'endroit soit considéré par pas mal de bandes de pillards du secteur comme une zone neutre. Les armes sont très apparentes ici et presque tous ceux qui viennent à la station Tosh sont armés depuis un simple flingue dans un holster à la ceinture jusqu'à certains qui ont carrément des fusils à pompe ou semi-automatiques dans le dos, sans compter les psychopathes qui se promènent avec des machettes longues comme l'avant-bras à la ceinture. Certains vautours qui sont garés ici et là on même des armes illégales pour des civils montées sur leurs capots et tout le monde s'en fou, ce qui en un sens m'arrange bien étant donné que les nôtres arborent leur paire de lance-roquettes "Typhoon" militaires de chaque côtés de leurs flancs et leurs poseurs de mines "Spiders". Au final on se fond plutôt bien dans la masse.

Un chouette coin pour boire un pot entre amis quoi. Faites pas chier les voisins parce qu'ils sont nombreux et bien armés.

Je me dirige vers mon vautour, saluant au passage Nick, Frank et Bob, trois rebelles qui ont accepté de me servir d'escorte en venant ici.

- Salut les gars, tout vas bien ?

- On s'en sort commandant, grogne Franck. Mais je crois qu'on a attiré l'attention.

- Ha ? M'inquiète-je en me retenant de commencer à tourner la tête dans tous les sens pour chercher la menace. Et par quoi ?

- Par "qui" plutôt commandant, me corrige Franck en pointant un truc du doigt quelque part dans mon dos.

Je suis bien forcé de me retourner pour voir arriver un type (http://ic.pics.livejournal.com/dangercocktail/15599754/319866/319866_original.jpg) un peu bedonnant et aux cheveux gris, portant un gilets à poches multiple vert olive mais néanmoins baraqué qui marche d'un pas conquérant dans notre direction tout en transpirant abondamment.

- Bonjour, bonjour ! Nous souhaite-t-il avec un gras sourire de politesse narquoise. Monsieur Raynor je présume ? Me demande-t-il en me tendant la main.

- Continuez à présumer... L'acceuille-je froidement en lui tendant la main d'un air méfiant. Vous êtes ?

- Ma mère m'a donné le jolis prénom d'Hypocrate, ricane-t-il. Mais les gens du cru m'appellent "Marteau". Dans un cas comme dans l'autre, mes soins sont définitifs, termine-t-il avant de pouffer, ce qui me laisse de marbre.

- Que puis-je pour vous M'sieur Marteau ? M'encquiers-je avec une froide politesse.

- Au but hein ? Glousse-t-il d'un air amusé. Ça me plaît bien. Mais je suis pas là à titre personnel. Quelqu'un souhaite vous rencontrer monsieur Raynor. Quelqu'un avec qui vous avez des intérêts commun.

- Vous pouvez préciser ? Demande-je en soulevant un sourcil surpris.

- Vous avez déjà entendu parler des Sons of Rebellion ? Me demande-t-il avec un petit sourire en coin.

- Jamais, réponds-je après un instant de réflexion. Mais j'imagine qu'avec un nom pareil, vous n'êtes pas exactement une colonie de vacance ?

- Sûr que non, grince mon interlocuteur d'un air un peu pincé à ma dernière remarque. Il se trouve que notre chef souhaiterais discuter avec vous.

- C'est trop d'honneur, dis-je en me demandant si ce serait une bonne idée d'accepter.

Il n'empêche que dix minutes de baratin plus tard, le gros tas a réussi à me convaincre d'aller présenter mes salutations à son boss, un homme qui répondrait au surnom de "Gabriel". Nous fainsons route vers Anachore, mes gars et moi montés sur nos vautours et lui sur une sorte d'hybride entre une moto et un vautour (http://img1.wikia.nocookie.net/__cb20140528113130/riddick/images/c/c6/Hover_Bike.png) qui a tout l'air d'un truc bricolé maison.

Nous approchons rapidement des faubourg d'Anachore et il nous dirige vers un vaste entrepôt à la sortie de la ville avant de nous guider jusqu' un grand parking grillagé à l'arrière dans lequel se trouvent déjà des dizaines de véhicules tous plus au moins modifiés avec des plaques de protection en plus, des armes montées sur les flanc ou les toits. Il y'a là une sacrées puissance de feu, mais je repère vite ce qui cloche. malgré leur arsenal, ils n'ont là que de gros flingues montés sur des appareils pas du tout prévus pour tenir la rampe face à des armes un peu lourde ou trop de blindage. Avec une demi-douzaine des chars Crucio que nous avons à la base, il y'a de quoi gentiment expédier leur parc à véhicule en enfer et s'en sortir avec des grosses bosses et peut-être un ou deux tank hors-service.

- Impressionnant déploiement de force, commente-je en regardant le parc même si je ne suis pas impressionné pour deux clous.

J'ai vu et participé aux défilés militaires de la capitale et participé aux grandes manœuvres interarmes. Ça c'était vraiment impressionnant et c'est ça qui me fait comprendre que la guerre sera longue entre moi et l'état Tekhan.

- Pas mal hein ? Se rengorge Marteau en redressant les épaules. Quand le chef a su que vous veniez, il a battu le rappel général des troupes. Normalement, tout le monde devrait être là.

- Juste sous les nez des autorités d'Anachore ? M'étonne-je plus sincèrement.

Marteau ricane en se dirigeant vers l'un des portes de l'entrepôt.

- Quand nous sommes tous là, elles savent qu'elle n'ont pas la moindre chance, alors elles se cachent dans leur forteresse et attendent que l'orage passe.

Il se présente à la porte et échange des mots de passe avec un interlocuteur derrière. Puis avec un grand bruit de ferraille, les grande portes de l'entrepôt s'ouvrent lentement, presque majestueusement, pour permettre à la lumière du soleil d'éclaire l'intérieur de l'entrepôt.

Il y'a probablement plus d'une centaine d'hommes qui crient et applaudissent à l'intérieur en me voyant, répartis sans aucune cohésion apparente un peu partout dans l'entrpôt. Tout au milieu, au milieu d'un cercle vide se trouve un homme habillé de noir  (http://www.creativeuncut.com/gallery-17/msa-muerte.html)de la tête au pieds, portant un vieux gilet de cuir fatigué, des lunettes protège-sable et un casque rongé par la corrosion. Très vite je comprends que ce doit être lui le chef de la bande car dès qu'il lève un poing, tout le bruit cesse.

- James Raynor, entame-t-il d'une voix étouffée par le foulard qui lui recouvre le bas du visage. Bienvenue parmi les vôtres.

- Les miens ? Demande-je en toisant la foule.

- Oui, car nous sommes frères vous et moi, dit-il d'une voix assez convaincante. Frères dans une seule et même cause, abattre les tyrans qui ont détruit nos vies !

- Et ces tyrans sont ? demande-je pour être sûr.

- Elles ont bien des noms, répond-t-il en énumérant sur ses doigts. Tekhanes, mégacorporations, directrices, sénatrices... Le Malin a toujours joué avec de nombreuses identités pour mieux nous duper, continue-t-il en se levant pour faire quelques pas dans ma direction. Mais vous et moi sommes pareils mon frère. Nous avons percé le voile de leurs mensonges et avons vu la vérité. Et nous avons décidé que nous rejetions leurs enseignements impies. Que nous n'aurions pas de repos, tant que leur règne ne sera pas déchu et ces perfides créatures, renvoyées à la place qu'elles méritent !

- Pour le moment, en-dehors du charabia mystique, c'est vrai que ça sonne comme quelque chose que je peux comprendre, acquiesce-je.

- Tu t'y fera frère, m'assure-t-il. En vérité, si tu te tiens devant moi aujourd'hui, c'est pour joindre tes forces aux miennes afin de libérer ces terres de la tyrannie de Tekhos et y rétablir l'ordre vrai.

- Joindre mes forces aux tiennes ? Mais vous êtes combien ? Demande-je presque innocemment.

- Ces forces que tu vois là sont le gros de mon armée, me dit-il en englobant l’entrepôt d'un large geste du bras. J'en ai d'autres, mais ce qui fera vraiment nos forces, ce sera le peuple qui se soulèvera quand il verra que la justice est en route et que la grande croisade a commencé.

Okay, je viens de cesser de le prendre au sérieux.

- Donc, tu voudrais prendre Anachore, qui a une force de près d'un demi-millier de combattantes aguerries et bien équipées avec... combien, deux ? Trois cent hommes ?

-Plus les tiens, me rappelle-t-il. Et avec l'assistance des onze mille opprimés qui soufrent sous le joug de la tyrannie quand ils apprendront que nous sommes venu leur retirer leurs chaînes.

- Ça peut marcher, admets-je.

Avec une chance de cocu...

- Je savais que tu entendrais la voix de la raison mon frère, me dit leur chef en venant jusqu'à moi pour me poser une main sur l'épaule. Ton arrivée est un signe James Raynor. Toi et moi entrerons dans les livres d'histoire et nos noms deviendront ceux des saints libérateurs.

Si tu le dis jolis cœur... Songe-je de moins en moins emballé par ses effets de style.

- J'ai un présent pour toi James Raynor, me dit-il à voix haute, sans doute pour que tous ses hommes puissent en profiter.

Ce disant, il claque des doigts et un chariot élévateur est allumé par l'un de ses hommes. Celui-ci le manipule pour apporter une grande caisse en direction de moi.

C'est quoi ça ? Ne puis-je m'empêcher de m'étonner.

L'homme pose la caisse bien devant moi, mais il la pose sur l'un de ses petits bords, ce qui m'étonne un peu. Visiblement le contenu doit rester debout.

- Pour toi James Raynor, un présent de ton frère Gabriel ! Me dit l'homme en se dirigeant vers la caisse et en enfonçant un bouton.

Les boulons sont alors éjectés et les parois de la caisse tombent, révélant son contenu.

Je reste choqué quelques secondes sans pouvoir rien dire. Dans la caisse se trouve une grande femme rousse (http://www.hentai-foundry.com/pictures/user/AdmiralPiet/310681/Punished-Slavegirl), attachée par les poignets au sommet de l'armature de la caisse, la pointe de ses pieds touchant tout juste le sol. Elle est nue en-dehors des manches restantes d'un uniforme de sous-lieutenant-stagiaire, a un baillon-boule dans la bouche et porte de nombreuses traces de coups de fouet sur son corps. Par-dessus le marché, deux pinces crocodiles reliées à un système antédiluvien de batteries son fermées sur ses tétons qui ont violacé autour des endroit où les pinces ont mordu à travers la peau.

- Elle est pour toi Raynor. Voici l'une des catins qui s'est crue au-dessus de nous et que nous avons reconvertie. Elle est encore un peu récalcitrante, mais si tu te montres ferme, frère Raynor, alors peut-être pourra-t-elle trouver le salut dans ce qui est sa place véritable : À nos bottes ! Ou tu peux aussi lui donner l'expiation par la mort, comme tu l'as si bien fait lors de cette nuit sainte où tu sauva toutes les âmes de ton camp.

Je regarde le spectacle les bras croisés plusieurs secondes supplémentaires, trop surpris pour dire quoi que ce soit. La demoiselle est huée et sifflée par l'ensemble de l'assemblée, certains allant jusqu'à lui jeter des canettes de bière vide ou autre choses. Elle tente misérablement de se protéger en se ramassant sur elle-même, mais sitôt que l'un de ses pieds quitte le sol, je la voix prise de violentes contractions et comprends que cette bande de sadiques ont mis un système de pression qui fait que quand elle veut bouger hors de la toute petite zone peinte sous ses pieds, les batteries lui déchargent leur contenu dans le corps à travers a poitrine. Elle repose son peid presuqe aussi vite qu'elle l'a soulevé et gémit à chaque fois qu'un projectile la touche, pleurant, brisée.

Je m'approche d'elle et les manifestation de violence s'arrêtent sur un geste de Gabriel.

- Elle est donc à moi pour en faire ce que je souhaite ? Demande-je en m'interrompant à mi-parcours.

- Absolument tout ce que tu voudra frère, sa vie est tienne.

- Parfait, grogne-je en sortant mon couteau.

La dame me regarde faire avec des terrifiés mais résignés. J'arrive à son niveau et retire les pince sur ses seins avant de couper la corde d'un geste sec.

Dans la salle un silence stupéfait s'est installé. La fille est même tellement surprise que je suis obligé de la rattraper.

- Désolé p'tite, lui dis-je en ôtant ma veste pour la poser sur ses épaules. Si j'avais su, je s'rais venu plus vite.

- Que fais-tu frère Raynor ? S'étonne Gabriel, mais je choisi de l'ignorer.
 
Je tranche le lien du baillon-boule et le laisse tomber dans la poussière.

- Tu tiens debout ? Lui demande-je un peu inquiet.

Elle me regarde l'air totalement incrédule, serrant mon manteau sur ses épaules mais fini par secouer négativement la tête.

- Bon, on va te ramener chez toi, lui dis-je en me relevant.

- Frère Raynor, que fais-tu ! S'insurge Gabriel.

- Je corrige tes conneries "frangin", réponds-je d'une voix glaciale.

- Tu ne peux faire cela ! Elle va nous dénoncer !

- Et avec raison, dis-je d'une voix forte pour que tous m'entendent. Vous vous dites rebelles ? Vous vous dites révolutionnaires ?

Je me tourne vers Gabriel et le fusille du regard.

- Vous n'êtes que des esclavagistes ! Rien de mieux ! Des ordures, encore bien pire que celles que vous prétendez combattre.

- Retire ces propos infamants frère Raynor ! Nous te donnons une chance de faire partie d'une cause plus grande que toi et tu nous rejette en nous insultant !

- C'est toi qui m'insulte ! Rétorque-je. Vous êtes quelques centaines tout au plus. Moi j'ai plus de dix mille hommes avec moi. Deux compagnies au complet ! Et même ainsi, je sais que prendre Anachore serait une grave erreur. Car sitôt prise, sitôt vous donnerez un prétexte à l'armée pour raser ce tas de cailloux jusqu'au sol ! Vous croyez qu'ils viendront vous faire la guerre ? Ça n'en vaudra pas la peine à leurs yeux. Ils bombarderont l'endroit, puis droperont de nouveau habs préfabriqués et en l'espace d'une semaine, New-Anachore pourra gentiment oublier les ruines à côté desquelles elle sera construite.

Je pointe ensuite du doigt Gabriel.

- Je ne me suis pas rebellé pour torturer des femmes. Ni même pour leur faire payer ce que j'ai subi ! Je me suis rebellé pour faire changer le système ! Pour y établir des droits équitables, non pour remplacer les tyrans qui m'ont fait souffrir ! Si c'est là votre combat alors nous n'avons plus rien à nous dire ! Quant à ceux qui veulent vraiment changer les choses, suivez-moi, dis-je en tournant les talons pour partir.

Je me penche sur la jeune femme au moment ou ses yeux se figent de terreur. Mû par un réflexe de soldat je plonge sur elle pour la plaquer au sol. Un coup de plasma passe en crépitant au-dessus de nous tandis que Gabriel hurle à la trahison.

La seconde d'après, je me retourne, mon revolver en main, et lui loge un pruneau en pleine tête à travers son casque de motard usé.

Il semble si surpris que pendant plusieurs secondes, son cadavre titube sur place, avant de finalement basculer en arrière et s'effondrer de tout son long.

Gardant mon calme le plus possible, je me relève en portant la jeune femme en mariée enroulée dans mon manteau cache-poussière. L'assistance derrière moi retiens son souffle. Puis mes hommes sur leurs vautours arrivent et braquent leurs lances-roquettes sur l'intérieur du bâtiment.

- Vos ordres commandant ? Me demande Frank, le visage dur et fermé.

- On s'en va, on a assez perdu de temps ici. Et on va faire un petit crochet en ville pour déposer cette fille, dis-je en la tendant à bob qui est à la fois le plus fort et le plus doux des hommes de mon escouade.

Je monte ensuite sur mon vautour et nous partons. Aucun des hommes dans le hangar n'a réagi à notre départ et je ne me fais pas trop d'illusions à leur sujet. Leur chef les a ptéri de haine et maintenant ils carburent à ça. Et je ne veux pas de ça chez mes rebelles.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le mercredi 11 mars 2015, 01:37:44
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Anachore
« La Salamandre (http://nsa34.casimages.com/img/2013/07/24/130724032927998421.jpg) »


Les accents de jazz se mélangeaient aux sons multiples de la « Salamandre », l’une des plus grandes cantinas d’Anachore. Quantité de gens s’y trouvaient en toute heure, essentiellement des mineurs, des ouvriers, et parfois quelques fermiers. Les Badlands présentaient un intérêt stratégique pour les mégacorporations tekhanes, car on y trouvait des gisements de propane, des puits de pétrole, et des mines abritant de riches gisements de minerais. Ce faisant, les usines et les mines des mégacorporations étaient souvent de véritables forteresses, avec des miradors, des caméras de sécurité, des barrières électrifiées, et des agents de sécurité qui suivaient une formation paramilitaire. Une importante partie de l’alimentation en énergie de Tekhos se trouvait dans cette région. Les habitants des Badlands avaient beau les haïr à voix basse, c’était bien les mégacorporations qui faisaient vivre cette région, et leur offraient de quoi survivre et se nourrir. Si ces dernières partaient, toute la population sombrerait. C’était les mégacorporations qui apportaient de la nourriture, qui remplissaient les épiceries, qui fournissaient du matériel électronique... Elles étaient à la fois les bourreaux de cette région et leurs sauveurs. Anachore avait été bâtie grâce à elles, et, pour beaucoup, c’était ces mêmes mégacorporations qui étaient derrière les trafics d’armes et de stupéfiants.

« C’te foutues tempêtes de sables... Je comptais dépenser mon salaire pour goûter aux nichons de Suzie... Au lieu de ça, j’ai tout dépensé chez le réparateur.
 -  Le moteur est foutu ?
 -  Des putains de grains de sables, bordel ! Ils ont filé dans la ventilation, l’ont grippé, et le moteur a surchauffé... Quand j’ai été faire ma moisson, y avait de la fumée noire qui sortait du tracteur. Tout qu’est foutu ! La surchauffe a grillé les circuits électroniques, alors j’ai été voir ces enculés au garage, t’sais, afin de leur demander un prix, et une p’tite ristourne... Putain, j’suis client dans c’putain de magasin depuis que les vaches, elle sont appris à pisser ! Et tu sais ce qu’y m’dit, le fils d’pute ?
 -  T’as été demandé crédit au garage Weiss ? T’es pas un peu con, dès fois ?
 -  J’voulais pas croire à tous ces ragots... C’te enculé m’a fait payer pleins pots, ouais ! J’ai pu un radis en poche !
 -  Ça, au moins, y’te reste toujours assez de crédits pour te remplir le gosier ! »

Les conversations de bistrots n’étaient guère passionnantes, mais Kerrigan savait comment une enquête marchait. Il fallait se fondre dans le milieu, et, avec sa combinaison optique, elle était invisible. Ses bruits de pas étaient étouffés dans la mêlée, et, même quand on la heurtait, les gens ne faisaient pas attention... Ou alors, ils regardaient autour d’eux, ne voyaient rien, étaient surpris quelques secondes, puis pensaient à autre chose. Sarah apprit ainsi rapidement que, outre le bar commun, faisant aussi office de restaurant, il y avait un tripot au sous-sol, un salon VIP à l’étage, et, dans les étages supérieurs encore, un bordel... Et probablement d’autres activités illégales plus en bas. Elle se rendit vers le fond de la cantina, trouvant l’escalier permettant de descendre. Il était gardé par un vigile patibulaire et massif. Kerrigan hésita un peu. Est-ce qu’elle obtiendrait davantage d’informations en contrebas, ou en hauteur ? Le salon VIP était à l’étage, et elle décida de rester encore un peu ici.

Ce fut au bout d’une demie-heure à écouter des conversations insipides sur les femmes des ouvriers, les horaires infernales, les salopes de contremaître, et autres, qu’elle aperçut plusieurs individus s’approcher d’un escalier. Ils grimpèrent à l’étage, et Kerrigan comprit qu’elle avait peut-être là un début de piste. Elle vit les tatouages sur les épaules des hommes, leurs veste en cuir cloutées, et se dit, sans aucune erreur possible, qu’elle avait affaire aux Sons Of Rebellion. « La Salamandre » abritait surtout des Vipers, mais, de ce qu’elle avait cru comprendre, les deux étaient alliés. De fait, il y avait, parmi cet attroupement, plusieurs personnes avec des cheveux verts ou des vêtements verts fluorescents, la marque des hommes des Vipers.

Sarah s’empressa de sortir, puis longea l’établissement. Il se trouvait le long d’une des rues bétonnées d’Anachore, avec plusieurs feux de circulation, des lignes jaunes sur le sol, des drones en l’air diffusant des ondes de radio locales. Sarah longea le bâtiment, et grimpa par-dessus un muret poussiéreux, arrivant dans une allée latérale, avec des sacs-poubelles ici et là, quelques vélos attachés à une clôture métallique, et une gouttière. Toujours invisible, la silencieuse et redoutable Ghost grimpa à l’aide d’une des gouttières, rejoignant une fenêtre ouverte au deuxième étage, puis pénétra dans la chambre d’une prostituée. La chambre était vide, et elle passa par la porte, arrivant dans un couloir élégant, et marcha lentement. Sur son poignet, un écran digital diffusait une carte de l’établissement, afin de lui indiquer l’emplacement du salon VIP qu’elle avait repéré au rez-de-chaussée. Elle rejoignit ainsi une pièce se trouvant juste au-dessus, une autre chambre vide. D’autres pièces, elles, ne l’étaient pas, et elle avait ainsi pu apercevoir essentiellement des fellations. Un spectacle qui la laissait indifférent. Elle rentra donc dans cette autre pièce, et se coucha sur le sol, sortant de ses affaires un petit microphone. Les Ghosts disposaient d’un équipement de pointe, en matière d’espionnage et de surveillance, et elle en était la preuve vivante. Elle glissa l’appareil dans une interstice, et put ainsi filmer et entendre la conversation se déroulant en contrebas.

« ...Et qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse si vous ne pouvez pas conserver vos propriétés ? demanda un homme à la voix grisonnante.
 -  Ce connard a flingué Gabriel, Shérif ! PAN ! Une balle entre les deux yeux ! Merde, j’ai eu des bouts de sa cervelle sur mes chaussures ! »

Sarah reconnut l’un des hommes comme étant le shérif local, Jim Peterson (http://fc06.deviantart.net/fs71/f/2010/150/2/d/Cowboy_by_gregmks.jpg). Il fumait une cigarette avec un verre de brandy sur une table en bois, et une prostituée qui lui suçait la queue sous la table. En quelques secondes, Kerrigan comprit avoir affaire à un ripoux. Cette vidéo pourrait peut-être intéresser le Major Kuroko...

« Sérieusement, petit, tu voudrais que j’ouvre une enquête pour ça ? J’avais déjà dit à Gabriel de se méfier.
 -  Je ne peux pas laisser passer ça, Peterson. Les filles, c’est mon commerce. Si je commence à laisser un trou-du-cul d’ex-Marine me les sucrer sous le nez...
 -  Écoute, tu m’as dit qu’il y avait deux compagnies avec lui, hein ? Et tu voudrais que j’aille me battre contre ce type ? »

Un ex-Marine... Deux compagnies militaires... Les pistes se rapprochaient autour de Raynor. Sarah entendit alors du bruit sur sa gauche, venant du couloir, et vit deux filles passer rapidement.

« ...Le pire, c’est qu’il m’a demandé s’il ne m’avait pas étouffé ! Moi, je n’avais même pas remarqué qu’il avait joui avant qu’il ne me le dise ! »

Kerrigan laissa les deux femmes rigoler, et reporta son attention sur la scène se déroulant en contrebas.

« Je propose d’embaucher un mec pour le dézinguer... C’est propre et c’est net.
 -  Il n’y aura pas de meurtres dans ma juridiction, Lotther. Je croyais pourtant avoir été clair sur ce point la dernière fois... La tuerie au ‘‘Tekhos Sand’’ a failli me coûter la place.
 -  Putain, mais il s’agit pas d’un trafiquant classique, mec ! Ce gars, là... Il vient pour foutre le bordel ! C’est un putain de terroriste, mec !
 -  Parce que toi, tu te définis peut-être comme un honorable citoyen, hum ?
 -  Moi, c’est différent... J’ai des idéaux, moi ! Lui, mec, c’est comme que je te dis... On a osé rien faire, tous ces hommes nous auraient buté ! C’est des putains de tueurs, lourdement armés ! À la limite même, tu peux en causer à ces pétasses de Tekhanes qui se bouffent la chatte dans leur fort, là...
 -  Je tiens à dire que je ne supporterais pas la venue d’un autre illuminé voulant libérer les esclaves dans cette ville.
 -  Et vous voudriez que je fasse déclarer la loi martiale parce que cet abruti de Gabriel est mort ? Tôt ou tard, il devait calancher. Il abusait trop de ses propres produits. Tout son délire religieux... Ce gars n’était pas net. Si ce type ne l’avait pas flingué, j’aurais fini par le faire moi-même. S’en prendre à des nénettes du coin, je veux bien, mais les touristes qui viennent ici... Les mecs, ça la fout vraiment mal pour mon image. Je vais m’occuper de ce Marine. S’il vient ici pour libérer l’esclave, je devrais pouvoir le croiser facilement. Vous, de votre côté, vous allez vous occuper définitivement de Nathanäel... Et, un de ces quatre, il faudra m’expliquer pourquoi, dans votre petite secte à la con, vous choisissez de porter des noms issus des Saintes Écritures. Je crois t’avoir déjà dit que j’aimais pas ça...
 -  C’est une tradition, rien de plus... Mais je vais m’occuper de Nathanaël, il devient incontrôlable.
 -  Parfait, Lotther. Quant à toi, Speedy, tu vas préparer tes hommes. Je vais vous renvoyer la fille cet après-midi au foyer. Vous n’aurez qu’à venir la récupérer au passage. »

À cette idée, un sourire macabre et particulièrement vicieux éclaira les lèvres de Speedy.

« Ouais, ouais, okay... J’aime ça. »

La réunion était finie, et, avoir tiré son coup sur sa bite molle et flasque, Peterson se releva, remit son chapeau sur sa tête, et sortit, ses bottes claquant sur le sol. Sarah, cependant, était contente et satisfaite... Car elle avait désormais une piste à suivre.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le vendredi 13 mars 2015, 01:36:45
5 ans avant aujourd'hui


- Vous n'auriez pas dû abattre cet homme commandant... Commente Matt d'un ton réprobateur depuis l'autre côté de mon bureau.

- Fou-moi la paix Matt... Grommelle-je en portant mon verre de whisky à mes lèvres. J'étais supposé faire quoi ? Leur dire merci et le coller un gros bec sur chaque joue ? Questionne-je en avalant une gorgée de Jack Daniels.

- Non, mais vous auriez pu prendre leur "cadeau" et le relâcher plus loin sans forcément commencer à coller des pruneaux à tous ceux qui ne vous reviennent pas.

- C'est lui qui a tiré en premier, grince-je. Je n'ai fait que me défendre.

- Une balle de 44 anti-blindage entre les deux yeux, vous appelez ça de la légitime défense vous ? Me rétorque mon second en me rappelant que mon revolver chambre un calibre suffisant pour inquiéter même un marines en armure complète. Moi j'appelle ça tirer les mouches au canon de siège.

- Bon, bon... Soupire-je. J'ai compris la leçon Matt... Je le referais plus...

- Je crains que vous n'ayez plus guère le choix commandant. Vous comme nous d'ailleurs. Vous avez mis les deux pieds dans la gueule de l'un des gangs locaux dont j'espérais le plus nous rallier des partisans. Maintenant tout est à reprendre du début...

- Mouais... Pas facile la vie de mercenaire Matt...

- En parlant de mercenaires, Intervient Matt en sortant une feuille du porte-document qu'il tient sous le bras. Il paraît que votre action d'éclat a attiré l'attention des Red Suns. Leur chef, une femme du nom de Mira Han (http://20100717175753), souhaite nous rencontrer.

- Voilà enfin une bonne nouvelle ! Me réjouis-je. Elle a donné une date pour la rencontre ?

- En fait elle est déjà en route. M'apprend mon second. Elle arrivera d'ici une heure ou deux.

- Et tu me dis ça seulement maintenant tête de noeud ? M'exclame-je en bondissant hors de mon siège. Il faut préparer le camp pour la recevoir et...

Je suis interrompu par la toux guindée de Matt que j'ai appris à reconnaître comme sa manière de rire.

- Quoi ? Demande-je en ayant le sentiment d'être le dindon de la farce.

- J'ai donné les ordres plusieurs heures avant que vous ne rentriez commandant, m'apprend Matt. Le camp est pratiquement prêt à recevoir la visite d'une sénatrice. Le dernier qui n'est pas prêt, c'est vous, termine-t-il en sortant sortant ma tenue de cérémonie (http://40.media.tumblr.com/59e7a85008079e6233146d46ca8db88e/tumblr_n6auo9lPz41td5kx7o1_1280.jpg) de mon placard.

- Oublie ça Matt, dis-je d'un ton dangereux. Il est hors de question que je me travestisse encore avec ces tenues de cuir quelque soit la nana qui doit débarquer ici.

- Vous n'allez quand même pas porter ça ? Me demande Matt en désignant mes habits (http://media.blizzard.com/sc2/media/fanart/fanart-0157-full.jpg) du doigt.

- Et pourquoi non ? Réponds-je en regardant ma tenue.

- Enfin commandant, vous n'êtes pas sérieux ! Commente Matt. Vous pourriez au moins faire un effort vestimentaire quand on se déplace pour vous voir !

- Parlons-en d'effort vestimentaire Matt, combien de temps encore tu vas arborer l'insigne du sénat Tekhan sur ton uniforme toi ? Demande-je ne le pointant du doigt. On ne se bat plus pour elles et je n'ai pas vu un rebelle sur cette base qui n'ait pas griffé ses insignes du sénat. Pas un sauf toi.

Matt regarde alors les épaulières de son uniforme et reste songeur un moment.

- Commandant, des visites au portail, m'interpelle soudain mon aide de camp (http://3.bp.blogspot.com/_XdP6Lp2ceqY/TE-ghN9tLbI/AAAAAAAAXOw/qd38dftL5XM/s1600/adjutant.PNG).

- Ben merde alors... Déjà ? M'étonne-je.

- Aide de camp, confirme l'identité des visiteurs. Ordonne Matt en fronçant les sourcils.

- Identité confirmée : Han, Mira. Chef des Red Suns. Status : mercenaire. Nous apprend l'IA.

- Dans une heure ou deux, hein ? Raille-je en dépassant Matt dans les couloirs.

- Mais je pensais que... Se défend Matt en me suivant.

- Et bien tu pensais mal Matt, hausse-je les épaules amusé.

Pour une fois que je peux le prendre en flagrant délit de "mes plans ne se passent pas comme je l'avais prévu", je ne me prive pas de le taquiner un peu.

- Par contre, va reposer mon uniforme, tu as l'air ridicule avec dans les mains.

Je parcours la base avec Matt qui me rattrape après avoir reposé mes affaires dans mon placard. En quelques minutes, nous approchons du portail de la station qui a été renforcé récemment de bunkers fortifiés dotés de tourelles automatiques (http://th02.deviantart.net/fs70/PRE/f/2013/061/e/4/terran_bunker_upgrades_by_phillgonzo-d5wrqj6.jpg) ainsi que de tourelles à mitrailleuses escamotables (http://img1.wikia.nocookie.net/__cb20081030000857/starcraft/images/thumb/9/9c/AutoTurret_SC2_Art1.jpg/500px-AutoTurret_SC2_Art1.jpg), de tourelles escamotables lance-flammes (http://vignette2.wikia.nocookie.net/starcraft/images/d/d8/PerditionTurret_SC2_Rend1.jpg/revision/latest/scale-to-width/220?cb=20100817140848) et de tourelles lance-missiles anti-aérien (http://3.bp.blogspot.com/-tiaMCHoH7rc/UUjraJS5L9I/AAAAAAAABQY/vGp3rxy_x-A/s1600/1.jpg). Nous arrivons à l'entrée et trouvons deux pelotons de marines en train de surveiller deux personnes. La première est une femme (http://vignette4.wikia.nocookie.net/starcraft/images/b/b1/MiraHan_SC2_Head1.jpg/revision/latest?cb=20100717175753) aux cheveux d'un rose qui me fait mal aux yeux, ayant un côté de la figure légèrement brûlé et un œil bionique. L'autre est un homme (http://vignette4.wikia.nocookie.net/starcraft/images/b/b7/Battlecruiser_SC2_Head1.jpg/revision/latest?cb=20100721020440) d'un certain âge aux cheveux blanc, doté d'un œil bionique aussi et d'un implant crânien. Malgré la chaleur, il porte un uniforme étrange fermé jusqu'au col. Son premier geste en descendant de son vautour est d'ailleurs de sortir une pipe et d'en allumer le contenu qui commence à émettre une épaisse fumée. Ils ne semblent pas plus dérangés que ça d'être cerné par suffisamment de puissance de feu pour les réduire en pulpe si jamais ils devaient faire un geste déplacé. Tous deux sont armés mais plutôt légèrement.

- Bonjour, les aborde-je avec un sourire aimable. Je suis James Raynor. Et vous êtes ?

- Mira Han, commandant les Red Suns, se présente la femme avec un incroyable accent roulant les "r". Et voici mon second, le colonel Krassimir.

L'intéressé hoche la tête dans ma direction pendant que Mira m'écrase la main lorsqu'elle me la serre, me faisant me demander si elle n'en a pas une partie qui serait mécanique et remplacé par une presse. Matt se présente dans la foulée mais je ne peux que constater que lui ne semble pas grimacer tandis qu'il serre la main de la chef mercenaire. Par contre la tentative de mon second pour saluer de la même manière le colonel se révèle un échec cuisant car celui-ci se contente de regarder sa main en fronçant ses sourcils blancs comme s'il s'agissait d'une tache particulièrement horripilante sur belles bottes cirées.

- Excusez Krassimir, reprends Mira avec un sourire amusé. Il ne serre plus de mains depuis qu'un militaire Ashnardien a essayé de la lui trancher pendant qu'il la lui tendait.

Matt retire sa main d'un air penaud tandis que je reprends la parole.

- Quel vent vous amène nous voir ? M'encquiers-je curieux.

- Un vent de changement, me répond Han d'un air amusée. Vous les garçons, vous n'êtes pas là depuis deux semaines, et tout le monde parle de vous. Il paraît même que la capitale a envoyée une Ghost pour vous trouver, d'après les rumeurs qui filtrent hors de leurs fort.

- Une ghost ? S'étonne Matt en fronçant les sourcils. Un bataillon, je comprendrais. Mais pourquoi une fille des opérations spéciales ?

- Va savoir, grogne-je en songeant qu'il faudra que je sois deux fois plus prudent la prochaine fois que je me balade.

- Vous l'ignoriez ? S'étonne Han d'un air surprise.

- Ouaip, comme vous l'avez dit, on vient d'arriver. On est encore en train de creuser notre trou.

- Il va falloir développer votre réseau d'information plus vite que ça les garçons. Sinon, vous n'allez pas faire long-feu dans le secteur.

- Merci du tuyaux m'dame. On y travaille aussi.

- Bon... On va dire que je vous ai offert ces deux-là. Par contre les prochaines, ce sera donnant-donnant. J'ai une réputation à tenir.

Je souris en hochant la tête.

- Pas d'soucis m'dame. J'comprends bien. Vous voulez rentrer ? Qu'on discute un peu au frais.

- Volontiers. On a même apporté de quoi boire, précise Han en sortant deux bouteilles. Un coup d’œil sur l'étiquette m'apprends que c'est un alcool de patates très prisé d'un groupe vivant dans le nord, ce qui pourrait expliquer un peu leur accent.

- Pourquoi pas ? Mais si je goûte votre pinard, faudra goûter le mien, préviens-je, ce qui a le mérite de faire sourire en coin la mercenaire.

- Pas de problème si votre second boit aussi.

Matt ouvre de grand yeux en entendant ça et je suis persuadé qu'il avait déjà planifié de remplir son verre d'eau et de ne pas y toucher de toute la conversation. Nous passons dans le mess et Mira sert tout le monde avant de commencer à parler un peu de la pluie et du beau temps. Le colonel sirote son propre verre en continuant à fumer comme une cheminées d'usine. Matt n'a pas l'air de vouloir toucher à son verre et écoute beaucoup plus qu'il ne parle. La majorité de la conversation se déroule donc entre Han et moi. Très vite, nous tombons d'accords pour utiliser nos prénoms et elle opte pour mon surnom de "Jim". Je suis surpris d'apprendre qu'elle d'originne Nexusienne et quelle a grandi dans les ghettos à mâles. Mais comme elle le dit si bien, "ça forge le caractère". Elle n'a d'ailleurs pas grandi très loin de l'endroit où j'ai moi-même habité avant que les Formiens n'arrivent. La conversation allant et le niveau des bouteilles descendant, je remarque de plus en plus que Mira lorgne sur Matt de manière plutôt suggestive, mais comme à son habitude, Matt semble ne pas s'en rendre compte.

J'te jure, même si cupidon en personne venait lui coller un canon gauss d'amour express dans la gueule, il le reconnaîtrait pas.

C'est à peu près à ce moment-là que le communicateur de han tinte et elle s'excuse en l'allumant avant de paraître étonnée.

- Excuse-moi Jim, mais quand tu as fais ton petit show avec Gabriel, tu n'avais pas libéré une lieutenant-stagiaire rousse à forte poitrine ? Me demande-t-elle d'un air circonspecte.

- Heu... Bien possible, reconnais-je après un instant de réflexion. J'étais plus occupé à essayer de voir venir un coup en traître qu'à mater ses seins pour être honnête. Pourquoi ?

- Elle ressemblait pas à ça ? Me demande Mira en me mettant la photo même de la gamine que j'ai lourdée aux autorités de la ville quelques heures plus tôt.

- Si, si, c'est bien elle. Pourquoi ?

- Parce qu'elle est de nouveau à vendre... Commente Mira en fronçant le nez. Avec la mention usagée cette fois...

Je cogne du poing sur la table, les yeux exorbités, sentant la colère et la rage monter en moi comme un poison brûlant. Mon geste surprend tout le monde sauf Matt qui pousse un profond soupire de lassitude.

- Comment tu sais qu'elle est de nouveau à vendre Mira ? Cette information est fiable ?

- Sûre et certaine. Je fais souvent affaire avec les Vipers, du coup je suis sur leur mailing list quand ils rentrent de la nouvelle marchandise. La petite m'intéressait avec son bagage militaire alors j'avais posé une option dessus, mais les Sons of Rebellion me l'avaient chourée aux enchères.

- Vous pratiquez l'esclavagisme dans votre compagnie ? Demande Matt en fronçant le nez à son tour.

- Qu'on soit bien clair mon poussin, le coupe Mira en agitant un doigt réprobateur dans sa direction. Mes mercenaires ont aussi des besoins et des envies. Alors si leur salaire leur permet de se payer une esclave, je ne vais pas les empêcher. C'est le droit de chacun de recourir aux esclaves autant que de recourir aux filles des bordels pour les vôtres. Et n'essaie pas de me faire croire que tes danseuses dehors se contentent de la veuve poignet.

Soufflé, Matt se tait pendant que je bouille dans mon coin.

Attends, tu libère une esclave illégale, tu la file aux autorités et dans l'heure elle est de retour sur l'étalage des marchands d'esclaves ? On se paie ma fiole !

- Mira, y'a quelque chose que je dois savoir sur le shérif du coin ?

- Il mange à tous les râteliers et essaie de faire en sorte que tout le monde ne fasse pas trop de vagues pour ne pas attirer l'attention de la garnison sur ses petits arrangemens. Pourquoi ?

- Parce que c'est à lui que mes hommes ont remis cette gamine ! Bordel si j'avais su !

- Boah... Soupire Han en agitant la main. Une de perdue...

- Ça en fait une de trop ! Rétorque-je en grimaçant de colère. Surtout quand au passage on se paie ma tête !

- Et tu veux faire quoi ? Me demande Mira d'un air neutre. Jouer les chevaliers blanc et aller la sauver ? Elle se fera reprendre et revendre de nouveau.

- Pas si je retire les esclavagistes du tableau, rétorque-je d'un ton hargneux.

- Ça ne servira à rien Jim... Commente Han. Si tu attaques le camp des esclavagistes pour libérer les esclaves, alors ils menaceront de tous les tuer pour que tu t'en ailles. Même chose si tu essaies de les assiéger ou que sais-je encore...

- Elle a raison commandant, commente Matt en faisant tourner le contenu de son verre avant, chose exceptionnel, d'en prendre une gorgée alors qu'il s'estime probablement "en service". Si on tente une action militaire contre eux, il leur suffira de se servir de leurs esclaves comme d'otages.

- Et si on les prenait par surprise ? Tente-je malgré tout.

- Commandant, comment voulez-vous avoir l'effet de surprise avec dix mille hommes, des centaines de tanks, des dizaines de navettes, des vikings, des vautours de guerre, des banshees et j'en passe ?

- Il a raison, argue Mira en désignant Matt de la main un sourire satisfait sur les lèvres. Même mes mercenaires, qui se voient pourtant de loin, sont plus discret que vos hommes Jim.

Je claque des doigts en la regardant, une idée pointant dans mon esprit.

- Mais bien sûr ! M'exclame-je. Pas besoin d'être discret quand l'océan masque la vague !

- Heu... Commandant, vous pouvez décoder pour nous, pauvres mortels ?

- Le cheval de Troie Matt, tu connais ?

- Quoi, vous voudriez qu'on infiltre un commando dans le camp des esclavagistes ?

- Pourquoi un commando... Le corrige-je avec mon plus beau sourire de canaille avant de désigner Mira d'un geste . ... Quand on a une armée.

- Retiens tes grands chevaux Jim, me douche Mira. Je n'ai pas dit que j'acceptais de travailler pour toi. Et je ne vois pas comment mes mercenaires pourraient entrer discrètement sans une longue et lourde préparation.

- Je n'ai jamais dit qu'ils ne devaient pas se faire repérer, lui fais-je remarquer avec un sourire digne de Tychus reluquant une affaire en or. Mais tu as raison, je mets la charrue avant les bœufs. Mira, accepterais-tu de travailler pour moi ?

- Toute chose a un prix Jim, commente Mira d'un ton songeur. Heureusement pour toi, je ne suis pas sous contrat en ce moment, mais je ne vais jeter mes hommes dans une boucherie pour tes beaux yeux. J'ai besoin d'en savoir plus.

- C'est assez simple, explique-je. Mes gars et moi on fait une sortie en force. Tu appelles les Vipers pour les prévenir qu'on arrive et tu lui sort à peu près la même chose que tu viens de me dire sur le fait que tu n'es pas sous contrat en ce moment. Garanti-leur que tu peux me repousser pour eux contre une somme juste et je pense qu'ils te laisseront pénétrer leur système défensif.

- Je crois que je commence à saisir... Commente Mira en levant un sourcil surpris. Si je suis déjà sous contrat avec toi, c'est comme s'ils faisaient rentrer le loup dans la bergerie...

- Exactement ! Et le moment voulu, tu neutralisera leurs défenses sans qu'ils puissent toucher à un seul esclave !

- Désolée, mais je ne marche pas. Me contre-t-elle avec une sorte de grimace désolée sur la figure.

- Hein ? Mais pourquoi ? M'étonne-je, les jambes sciées par la surprise.

- Jim, je touche toujours une part de mes contrats d'avance. Si je faisais ça comme tu le dis, ce serait voler et tromper un client. Et je crois que tu ne te rends pas compte à quel point la réputation ça joue dans le milieux. Si je commence à avoir la réputation d'une poignardeuse dans le dos, on ne voudra plus m'embaucher nulle part. Qui plus est, mes gars sont clients chez les Vipers. Les mettre hors course se serait un peu comme fermer le bordel pour les vôtres.

- Mais bon sang, ce sont des esclavagistes dont on parle là ! M'insurge-je. Ne me fais pas croire que tu as des atomes crochus pour cette racaille !

- Jim, j'ai une esclave chez moi qui fait mon ménage, ma vaisselle, mes repas et ma lessive, me coupe-t-elle, son ton se refroidissant. Je ne la traite pas mal, mais je ne pourrais pas me permettre de payer le salaire d'une vraie bonne. J'aime d'ailleurs beaucoup cette petite Terranide, mais s'il n'y avait pas eu les marchands d'esclaves pour l’amener ici, je ne l'aurais jamais eue. Je ne cautionne pas leur activité, mais je sais que le confort a un prix.

- Mais... Commence-je alors que Matt lève la main pour m'interrompre, geste qui semble surprendre Mira.

- Nous comprenons tout cela mademoiselle Han...

- Mira, le coupe la chef mercenaire.

- ... Mira, reprend Matt tandis que je suis prêts à jurer avoir vu la jeune femme aux cheveux rose frisonner en s'entendant appeler par son prénom par mon second. Nous comprenons bien vos besoins et vos soucis. C'est pourquoi je vous propose un marché. Nous payerons vos frais, vous aurez les prises de guerre plus un extra.

- Un "extra" ? Demande Mira avec un regard suggestif à Matt.

Celui-ci a son expression de joueur de poker qui me fait comprendre qu'il est en train de négocier ferme.

- Oui. En plus des prises de l'équipement adverse et en échange de la libération des esclaves, nous vous autoriserons à vendre en esclavages les esclavagistes et à vous servir au passage dans ce cheptel pour vos troupes, termine Matt.

Plusieurs longues secondes de silence stupéfait viennent accueillir cette proposition. Je suis le premier à réagir.

- Matt, mais t'es devenu cinglé ? M'exclame-je ébaubi.

- Je suis parfaitement sain d'esprit commandant, me répond mon second en se tournant vers moi, l'air résolu.

- Mais on s'est juré qu'on ne ferais jamais d'esclaves ! M'insurge-je.

- Nous n'en ferons pas, c'est mademoiselle Han... Mira qui en fera. Nous ne ferons que libérer les esclaves et laisser les prisonnier à la charge de nos mercenaires. Libre à eux ensuite d'en faire ce qu'ils veulent. Et en les vendant en esclavage, mademoiselle Han fait d'une pierre deux coups : elle supprime la concurrence et se remplis les poches aux passage. Et puis, n'est-ce pas une punition approprié pour des marchands d'esclaves de devenir leur propre marchandise ? Comme dit le proverbe : "puni par où ils ont péché". Et puis, ce n'est pas grave puisque dans quelques années nous aurons renversé le système et abolis l'esclavage non ? Disons que c'est comme un bagne en un peu plus trash. Termine-t-il pour me moucher d'un sale coup sous la ceinture.

Ça on en reparlera mon pote...

Je me tourne vers Mira, mais celle-ci semble perdue dans ses pensées, les yeux dans le flou. Je m'attends presque à ce que ceux-ci tournent dans leurs orbite pour afficher en lieu et place de leurs pupilles, le sacro-saint symbole du crédit Tekhan.

Le colonel de Mira, resté silencieux jusqu'ici, se penche alors vers mira et marmonne quelque-chose à son oreille. Celle-ci pouffe alors et hoche la tête à son intention avant de se tourner vers nous.

- Le colonel Krassimir vient de me rappeler que le chef de ces butors de Vipers n'a jamais été bien aimable avec moi. L'avoir pour récurer mon plancher même pour quelques mois me séduit au plus au point monsieur Horner. Au fait, puis-je vous appeler Matthew puisque c'est votre prénom ? Ajoute-t-elle en minaudant un peu.

- Si cela vous permet d'envisager un accords, je vous y autorise volontiers, réponds Matt probablement sans se douter le moins du monde qu'elle lui fait de gringe depuis presque le début de la rencontre.

- Alors nous avons un accords Matthew, dit-elle en lui tendant la main.

- Merci beaucoup madem... Mira, sourit matt en me désignant la main tendue de la chef mercenaire.

Je la prends et la serre un sourire un peu forcé sur le visage.

- Le colonel Krassimir va vous rédiger un contrat en bonne et due forme et rester avec vous jusqu'à ce qu'il soit signé et que tous les préparatifs soient terminés. Je veux un briefing complet avant de jeter mes mercenaires comme cheval de Troie.

- Vous en aurez un ! Lui assure Matt qui est le plus planificateur de nous deux. Faites-moi parvenir toutes les données que vous avez sur le refuge des Vipers et je vous renverrais ça avant ce soir.

- Donc le début des opérations et prévu pour ? Demande Mira d'un ton très pro.

- Pour dans douze heures à partir d'aujourd'hui mille huit-cent heure.

- Donc on frappe demain à l'aube... Calcule Mira en hochant la tête d'un air appréciateur. Bien, mal réveillés ils comprendront encore moins biens ce qui leur arrive.

- Je penser que ça être début de longue et profitable collaboration, dit alors le colonel avec un accent encore plus prononcé que Mira tout en saisissant la bouteille de vodka pour resservir tout le monde. Toast ! S'exclame-t-il ensuite en se levant tout en retirant sa pipe de sa bouche. À nos alliés, puissent-ils prospérer ! Et à nos ennemis, puissent-ils pourrir sous nos bottes !

Il termine en buvant cul-sec son verre et en le jetant ensuite par-dessus son épaule, imité la seconde d'après par Mira. J'échange un coup d’œil rapide avec Matt, mais celui-ci se contente de hausser les épaules, de descendre son verre et de le jeter par-dessus son épaule aussi.

- Mouais, à nos potes prospères et à nos ennemis morts... Commente-je en avalant l'alcool de patates en grimaçant avant de jeter aussi mon verre par-dessus mon épaule.

J'ai vraiment besoin d'un coup de Jack Daniels... Mais je vais probablement faire tomber un des plus gros gangs d'esclavagistes de la région sans faire couler la moindre goutte de sang. J'espère que ça en vaudra la peine...
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le dimanche 15 mars 2015, 01:55:05
(http://img110.xooimage.com/files/e/4/c/kerrigan_picture-4a3bf88.jpg) (http://img93.xooimage.com/files/7/a/5/sarah-kerrigan-3d12630.jpg)

Station Umojan
Alentours


« Que vous arrive-t-il, ma Reine ? Je sens votre trouble... »

Le vent soufflait en cette partie de la nuit. Comme tout désert, les journées ensoleillées étaient étouffantes, et, la nuit, quand il n’y avait plus aucune lueur solaire pour réchauffer le sable, le froid était là. Sarah s’en rappelait, même si, maintenant, elle ne ressentait plus vraiment le froid. Son corps en chitine était très résistant, pouvant s’adapter à bon nombre de situations. Ses cheveux tentaculaires remuaient légèrement, et elle se tenait sur un haut-plateau, observant, au loin, la silhouette d’Umojan, avec ses lueurs. Est-ce que Raynor était revenu là-bas ? Elle en doutait. Qu’est-ce qui aurait pu le pousser à revenir ici ? Mais elle-même... Elle n’avait aucune raison sérieuse de se trouver là, et, en ce sens, elle comprenait :es hésitations d’Irina. La Cérébrate avait été une scientifique auparavant, et elle avait conservé ce point de vue très pragmatique et très rationnel. Sarah observait donc Umojan, et se retourna vers Irina.

Délicieuse créature à la peau bleue, Irina était une jeune Cérébrate, qui, un peu comme une petite fille, avait envie d’être à côté de sa mère. Elles se tenaient hors du nid, qui était en formation dans les profondeurs de la montagne, sur les hauteurs. Les étoiles dominaient dans le firmament, et elle soupira faiblement. Sarah, finalement, tendit sa main vers la joue d’Irina, et la caressa doucement, avant de lui sourire, et de l’embrasser délicatement sur les lèvres.

« Tu te souviens de ton ancienne vie, Irina, n’est-ce pas ?
 -  Mon... Mon ancienne vie ? »

Interloquée, elle se demandait ce que sa Mère voulait dire. Sarah l’embrassa à nouveau, venant se plonger dans les lèvres et dans le corps parfait et magnifique de la Cérébrate. Irina était d’une grande beauté, mais, en ce moment, même sa légendaire beauté ne suffisait pas à empêcher les pensées de revenir. Formienne, Sarah avait depuis longtemps sa part d’humanité... Mais elle continuait encore à se souvenir de son passé, et, conservant dans sa main celle d’Irina, elle se repencha vers Umojan.

« C’est ici, Irina... Ici et dans cette région que j’ai compris à quel point l’humanité était bancale et désespérante. »

Toujours aussi troublée, Irina cligna des yeux à plusieurs reprises. Sarah continuait à la maintenir contre elle, et le contact de sa Reine sur son corps était tout simplement magnifique, chaud et rassurant. Fermant les yeux, Irina s’appuya contre elle, et sentit une main caresser ses cheveux. D’aucuns pensaient, sur Tekhos, que, en devenant la Reine des Lames, en se transformant en Annexienne, Sarah avait totalement oublié son passé, totalement oublié ce qu’elle était quand elle avait été humaine. Ce point de vue était erroné, et insuffisant. Ce que l’Overmind lui avait fait subir avait été bien différent d’un simple lavage de cerveaux. Il lui avait montré à quel point la protection de l’humanité était vaine, et à quel point les Formiens, derrière les apparences, étaient un peuple bien moins monstrueux que les humains.

Sa main caressait les cheveux d’Irina, et elle y repensait... Oui, tout était clair chez elle. Elle s’y était rendue en pensant traquer un criminel, sans savoir qu’elle-même travaillait pour les criminels. Elle y avait été en pensant que ce Raynor n’était qu’un simple forban, l’un de ces affreux mâles arrivistes et fourbes dont on entendait parler à la télévision.

« Chez moi, ça a été en analysant les Formiens, en voyant la manière dont ils fonctionnaient... C’est une société fascinante, où chaque individu est à sa place, et où chaque cellule a son intérêt et son utilité. C’est un organisme biologiquement parfait, contrairement à la société humaine. Les humains sont des êtres contre-nature... La nature ne tolère pas l’échec et ne cherche pas à protéger les faibles et les inutiles. Les espèces non-utiles sont supprimées, et c’est ce qui m’a toujours fasciné chez les Formiens : tout a une utilité sociale... Et personne ne peut mentir. Chaque Formien est une partie d’un tout collectif qui els dépasse et les englobe totalement. Pour moi, ils sont l’évolution logique de l’humanité, du vivre ensemble... »

Irina embrassa Sarah sur la joue, et cette dernière la regarda, un léger sourire sur les lèvres. Oui... Il n’y avait pas société plus égalitaire que els Formiens, une société binaire où les rôles étaient extrêmement bien répartis, entre les ouvriers et les Annexiens. Sarah la regarda à nouveau, puis elle l’embrassa, enfonçant sa langue dans sa bouche, caressant plus activement les cheveux d’Irina, sa belle et longue chevelure bleue. Irina aussi n’avait pas oublié son ancienne existence... C’était le meilleur moyen pour transformer une humaine en Formienne : lui montrer les failles de son raisonnement. Chez Irina, la tâche avait été d’autant plus simple que cette dernière était venue volontairement voir les Formiens, et n’avait eu aucune difficulté à être transformée en Cérébrate.

Chez Sarah, tout avait commencé là, en traquant Raynor, et quand elle s’était rendue à la hacienda de Juarez. Sur le coup, elle n’avait initialement pas réalisé à quel point cet endroit avait impacté sur son esprit.

La première fracture avait eu là. Elle s’y était rendue après sa visite au bureau du shérif, où elle avait appris, en consultant le registre, que les adjoints avaient effectivement vu une esclave. Ils avaient noté cela dans leurs procès-verbaux, mais l’avaient ensuite vendu aux hommes de Juarez, un esclavagiste et truand local, qui l’avait emmené dans son hacienda. Est-ce que c’était Raynor qui avait conduit cette esclave ? Le doute assaillait l’esprit de Kerrigan, et elle avait choisi de se renseigner sur le sort de cette esclave, de se rendre au camp d’esclavagistes, dans la forteresse de Juarez...



(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Les Badlands
Hacienda de Juarez


Juarez (http://www.callofjuarezfans.com/img/gallery/wallpaper/Call_Of_Juarez1.jpg) était un truand local, un baron du crime. Il avait à Anachore des liens avec tous les gangs, mais, de manière générale, son principal appui, dans la ville, était le gang des Vipers. Juarez avait jadis été un aventurier venu dans la région pour trouver un vieux trésor, et on disait que c’était en cherchant ce trésor qu’il avait, progressivement, mis sur pied une organisation criminelle. C’était un esclavagiste vendant illégalement des esclaves, un trafiquant de stupéfiants qui avait la mainmise sur plusieurs ranchs de la région, qui produisaient, outre des céréales, des produits toxiques... Et, surtout, il était aussi un trafiquant d’armes. Quand les Tekhanes avaient massivement abandonné leurs bases militaires pour aller repousser les Formiens, il avait envoyé ses hommes pour vider les arsenaux, et avait ensuite vendu les armes aux plus offrants, y compris les Ashnardiens. Juarez ne respectait rien ni personne, si ce n’est lui, sa conception erronée de la religion, et le sacro-saint crédit tekhan.

Sa hacienda se situait à une dizaine de kilomètres hors d’Anachore, dans une région vallonnée, près d’un petit village, Los Pueblos, qui était sous la coupe réglée des hommes de Juarez. Sarah avait abandonné sa moto à quelques lieues de Los Pueblos, et y était venue en fin de journée, s’imprégnant de l’atmosphère de la ville, avant de finalement délaisser son camouflage optique, s’abritant derrière des vêtements civils (https://americangallery21st.files.wordpress.com/2013/06/north-country-cowgirl.jpg). Son camouflage optique était efficace, mais son armure avait besoin de se recharger, afin que les batteries ne soient pas à plat.

« Qu’est-ce que vous voulez, M’dame ? »

L’homme à l’accueil du saloon de Los Pueblos était un homme moustachu et chauve, avec des rouflaquettes. En entrant dans le salon, Sarah avait vu bien des regards se tourner vers elle. Certains jouaient aux cartes, d’autres buvaient, et l’aubergiste s’était adressé à elle. Elle le regarda lentement, et lui sourit en marchant vers le comptoir.

« Une chambre. »

Elle posa sur le comptoir plusieurs billets que l’homme observa, méfiant.

« Une chambre ? ‘Devrait y avoir moyen de vous trouver ça... Qu’est-ce qui vous attire à Los Pueblos, M’dame ? »

Sarah avait une réponse toute faite :

« La photographie. On m’a dit que les paysages étaient fascinants ici.
 -  Les paysages, hein ? Vous m’en direz tant... »

L’homme avait un ton suspicieux, mais Sarah s’en moquait bien. Il finit par lui donner une clef, et Sarah se mit à grimper les marches, rejoignant une chambre au deuxième étage. C’était une petite pièce étroite, et la nuit était en train d’approcher. Elle aurait pu se rendre directement à la hacienda, mais elle voulait d’abord se renseigner un peu sur la région. Raynor... Sa cible était tracée, mais elle n’était pas la seule... L’esclavage était une chose terrible, qui heurtait les convictions de Sarah. Certes, sa mission était de capturer Raynor, mais si, dans la foulée, elle pouvait vaincre ses complices... Dans sa tête, une théorie s’élaborait, celle d’un renégat qui vendait des soldates à des ordures comme Juarez. Les militaires tekhanes se vendaient cher sur le marché, et Sarah ne pouvait tolérer ça.

*Qui sait, ses hommes passeront peut-être à Los Pueblos ce soir...*

Ou alors, dans tous les cas, elle pourrait en apprendre plus sur Juarez, ce qui était toujours bon à prendre.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le vendredi 20 mars 2015, 02:55:20

Je suis en train de me promener dans la base, inspectant au passage les défenses que Swann a passé la journée à installer. Réhabiliter les anciens bunkers s'est révélé plus difficile que de les détruire pour en construire des nouveaux, mais ils sont du coup plus petits et un peu moins performants. L'essentiel des défenses de la station date de notre premier établissement ici cinq ans plus tôt. On avait encore les poches pleines de matos, alors on avait pas lésiné à l'époque. Ce qui n'a au final pas empêché les Tekhanes de nous rouler dessus quand elles nous ont trouvées. Ce jour-là beaucoup de bons marines sont morts de chaque côté et j'ai appris durement la leçon qu'avoir un centre fixe était une mauvaise stratégie.

- Commandant, vous êtes où ? Crépite la voix de Matt dans mon communicateur.

- Sur la barricade Est, réponds-je en regardant aux alentours.

- La barricade Est ? Il y'a une barricade à l'Est ? S'étonne Matt d'un ton surpris.

- Ouais, souris-je. Celle que t'as défendue avec ta femme, ça te rappelle quelque chose ?

Matt grogne à l'autre bout du fil.

- Ha... Cette barricade-là...

Je ne peux pas m'empêcher de rire en l'entendant. Dire que Mira a gagné son mari au poker, ça me la coupera toujours. Surtout que le mari en question est mon bras droit et que l'idée l'emballe tellement qu'il ne l'appelle jamais et fait tout pour qu'elle croie mort.

- Commandant, je pense que vous devriez revenir au poste de contrôle plutôt que de me parler de ma "femme". On a des signaux étranges sur les scanners et Swann n'arrive pas à les faire disparaître avec ses réglages. Je pense qu'on a peut-être de la compagnie...

- Quel genre de compagnie ? Demande-je en accélérant en direction du PC.

- On est encore sûr de rien, mais ce genre de signaux sont plutôt organiques.

- Formiens... Grogne-je en pressant le pas vers le PC.

Je commence aussi à me souvenir de la dernière fois que j'ai couru vers ce maudit poste de contrôle. Ce jours-là il y avait une autre personne à mon côté. J'ai l'impression de l’apercevoir à nouveau, en train d'enjamber souplement les obstacles pour perdre moins de temps à les contourner, son long fusil de Ghost à la main, son air volontaire et résolu. Toute une époque disparue qui avait alors commencé sur une sorte de rendez-vous du destin assez foireux dans le genre.


5 ans avant aujourd'hui


- Alors ? Demande-je à l'image de Mira Han sur le communicateur installé un peu à la hâte dans le tank Crucio transformé en centre de commandement temporaire.

- Tu avais raison Jim, sourit la chef mercenaire d'un air amusée. Ils ont gobé toute la ligne et l'hameçon avec. Juarez a été trop content de m'engager sur le champ pour assurer sa protection contre tes anarchistes déchaînés.

- "Rebelles révolutionnaires", la corrige-je d'un ton mi amusé-mi agacé. Il en a dit plus sur ce qu'il comptait faire ?

- Il a dit qu'il allait battre le rappel des Vipers, mais je ne saurais pas trop te dire à quoi s'attendre de leur part. Ils peuvent aussi bien accourir la fleur au fusil que refuser toute forme d'aide à leur acheteur principal d’esclaves.

- Ça nous arrangerait quand même bien de faire d'une pierre deux coups... Commente Matt depuis un autre char de siège.

- Matthew, tu es mignon mais je ne peux pas faire de miracles, minaude Mira dans sa direction.

- Elle a raison Matt, c'est déjà pas mal de pouvoir rouler cette crevure, lui fais-je remarquer.

- Vous avez raison commandant, acquiesce Matt. J'espérais juste que vu le prix que nous coûte cette opération, nous pourrions espérer un maximum d'objectifs secondaires en prime.

Je grimace un peu à cette mention. Mira Han a beau nous affirmer nous avoir fait un prix d'amis, ses services ont quand même creusé plus qu'un sacré trou dans notre budget. À vue de nez, je dirais que le tiers de ce que nous avons pris en quittant la caserne y est passé. Si ça continue, on va devoir vendre du matos au marché noir pour pouvoir nourrir les troupes.

La matinée passe bien trop lentement à mon goût, mais il fallait surprendre ledit Juarez au saut du lit pour éviter qu'il réfléchisse trop à la proposition de Mira. Cependant, malgré leurs six cent chevaux sous le capot, les tanks crucio restent lourds et pas particulièrement rapide en milieu non urbain. Par-dessus le marché, notre colonne de troupe soulève un nuage de poussière qui doit presque se voir jusqu'à Anachore. J'espère simplement que les filles du fort ne viendrons pas voir ce qu'il se passe. Pas qu'on ait pas de quoi largement leur botter leurs culs de lesbiennes, c'est juste que je voudrais éviter autant que possible qu'elles tirent dans le tas et risquent de toucher les esclaves que nous sommes venus libérer. Et, pour les avoir déjà vu en action, je sais très bien que les canons jumelés de quatre-vingt-dix millimètres d'un crucio font de sacrés dégâts dans un tas de gens en train de paniquer.

- Raynor pour Mère Poule, comment va la couvée ? Demande-je en appelant mon soutien aériens.

- Tous les poussins sont dans le rang, m'apprends le chef de vol.

Matt a fortement insisté pour que nous ayons une couverture aérienne en cas de problème, ce à quoi je ne me sentais pas de faire obstacle. Mais Mira a insisté sur le fait que Juarez avait pas mal de missiles anti-aériens en stock. C'est pour ça que nos vikings, banshees et médivacs sont aller tourner plus loin, attendant le moment où Mira nous transmettra les codes des IFF de Juarez pour faire croire à ses missiles que mes renforts aériens sont des alliés.

- Jim, je rentre dans le périmètre de la vallée, je te recontacte quand tout est prêt, m'apprend Mira Han avant de couper la communication.

- Gare à tes fesses poulette, réponds-je au communicateur vide, une boule dans le ventre.

C'est à partir d'ici que tout se joue. Matt et moi allons devoir procéder à une manœuvre d'encerclement de la vallée. Avec près de dix mille hommes pas de problèmes. La vallée est adossée à une série de "sierras" qui interdisent à du matériel lourd ou des gros convois de ficher le camp par là. Nous n'avons donc qu'à encercler la cuvette de Juarez et j'ai plus de troupes et de moyens blindés ou aériens pour le faire. N'importe quel sous-lieutenant d'opérette pourrait le faire d'ailleurs. Mais là où réside la difficulté, c'est que je dois le faire d'assez près pour lui faire comprendre que je suis sérieux quand à l'assiéger, mais pas d'assez près pour lui donner envie de tirer le premier.

Se mettre à portée de canons tout en essayant d'éviter d'être à portée de ceux de l'ennemi... Mon Dieu que je n'aime pas ça...

Dans la dernière heure avant notre arrivée au point d'encerclement, nous croisons de nombreux groupes d'éclaireurs de Juarez et certain des Vipers. Les poches de résistance sont vite maitrisée, mes hommes avançant comme un vrai rouleau-compresseur sur les positions adverses trop faiblement défendue et dotés d'un armement insuffisant pour lutter efficacement contre les douze millimètre de titane-tungstène des armures de mes marines. Sans compter mes maraudeurs et mes flammeurs qui ont des carapaces de près de quarante millimètres et son presque aussi lourds qu'un marcheur de combat Goliath.

- On progresse bien, constate Matt d'un ton surpris.

- Un peu trop bien à mon goût... Commente-je sceptique. Matt, envoie d'autres éclaireurs et fait doubler le rythme des rapports. Si il y'a une embrouille, je veux la connaître avant qu'elle nous tombe dessus.

- À vos ordres ! Acquiesce mon second visiblement aussi peu rassuré que moi.

Nous déployons de nombreux autres groupes d'éclaireurs appuyés de nos vautours pour faire bonne mesure avec leurs lance-roquettes. Qui plus est, notre encerclement comprend le déploiement d'un champ de mines terrestres autour du périmètre grâce aux poseurs de mines des vautours militaires pour garantir que nous n'aurons pas de mauvaise surprise qui pourrait s'enfuir ou nous surprendre par-derrière quand nous avancerons.

Mes hommes se déploient ensuite le long de la ligne de crête, formant un impressionnant barrage d'armures et de fusils gauss avec à intervalle régulier des chars qui déploient leurs pieds et ouvrent leurs canons en mode siège. Un cran en arrière, les Goliaths déploient leurs formes anguleuses et meurtrières, dépassant le niveau des marines sur lesquels ils jettent leurs ombres. Le spectacle doit être assez impressionnant vu d'en face, mais je suis trop occupé à superviser le déploiement des troupes pour m'en soucier. Dans la vallée de Juarez, on sonne le tocsin et les alertes résonnent bruyament au loin. La population est encore en train de fuir dans les rues dans le plus grand désordre, nombreux étant ceux qui se précipitent en direction de l'Hacienda tandis que d'autres fuient à travers le désert en direction des sierras, sans se douter que mes vikings et mes banshees les attendent derrière, volant sous le couvert des radars et se cachant dans l'ombre des montagnes déchiquetées.

Nous terminons finalement notre déploiement, pas moins de dix mille hommes pour un front total de près de sept kilomètres de long comprenant deux rangées de marines appuyés d'unités spécialisées flammeurs et maraudeurs, soutenu par nos chars de siège et appuyé aussi bien pour le feu anti-personnel que la couverture anti-aérienne par les Goliaths.

Une putain de sauterelle ne pourrait pas passer sans mon autorisation... Ou sans un camouflage optique de pointe... Songe-je mal à l'aise que nous n'ayons pas d'unité de soutien scientifique "corbeau" et leurs scanners spéciaux permettant même de détecter des unités ayant des capacités de camouflage avancées.

- Tout est en place commandant, M'appelle Matt sur mon communicateur.

- Bien reçu, grogne-je une peur sourde au ventre. Aucune nouvelles de Mira ?

- Pas pour le moment, mais les éclaireurs rapportent qu'ils ont bien identifié ses unités au milieux des défenses de l'Hacienda.

- Mais qu'est-ce qu'elle bricole ? Marmonne-je plus pour moi que pour mon second.

Le communicateur choisit ce moment pour bipper, annonçant un appel entrant d'origine inconnue.

- Ce doit être Juarez, devine Matt.

- Je vais le prendre. Reste a l'écoute mais ne te montre pas, qu'on évite qu'il ait ma tête et la tienne en ligne de mire au cas où ça tournerai au vinaigre.

Matt hoche la tête et son écran noirci en passant sur écoute uniquement, n'envoyant plus de signaux. Je décroche alors l'autre ligne après m'être constitué une expression aussi neutre que possible.

- James Raynor, j'écoute, décroche-je avec juste ce qu'il faut de sécheresse dans la voix pour montrer que je ne suis pas d'humeur à plaisanter sans pour autant être offensant.

- Monsieur Raynor, quel plaisir dé vous rencontrer en chair et en os aussi rapidement, entame une voix à l'accent du sud prononcé tandis qu'un homme au nez proéminent, à la grosse moustache noire et aux yeux plein de mépris s'encadre dans l'image de mon communicateur.

- Arrête ton char gueule d'ange, le coupe-je plus sèchement. Toi comme moi ne sommes pas ravis de nous voir l'un-l'autre. Toi parce que je viens perturber tes affaires, moi parce qu'on s'est payé ma fiole.

Mon interlocuteur semble un peu ébranlé par mon franc-parler, mais en-dehors de faire descendre son ton dans les glacials, il ne le montre pas plus que ça.

- On s'est payé votre fiole dites-vous ? Demande-t-il soupçonneux. Yé né saisi pas bien en quoi y'ai pou vous offenser...

- Vous p'têt pas, mais les personnes avec qui vous travaillez probablement. Voyez-vous, j'ai récemment libéré une esclave illégale qui avait été vendue à un certain Gabriel. Ne faites pas semblant, je sais que vous avez entendu cette histoire. Figurez-vous que cette même fille fait partie de votre liste de vente d'aujourd'hui. Je ne sais pas pour vous, mais quand je trouve ma bouteille de whisky dans le frigo alors que je l'avais rangée dans la cave, que je reprends la peine de la remettre dans la cave une nouvelle fois pour la retrouver encore une fois dans mon frigo, ça a tendance a me mettre un peu hors de moi.

- Si, approuve mon interlocuteur. Lé whisky ça se rafraîchi, ça né sé refroidi pas pour être bu. Quel est le nom dé cette esclava déyà ?

- Elle se nomme Elena Cruz, mais j'imagine que vous avez dû lui trouver un pseudo pour pouvoir la vendre sans être inquiété par les autorités ? Raille-je.

- Si commandante, mais si yé la libère et vous la rends, vous pourriez aller tourner ailleurs avec vos youets ?

- Désolé mon pote, ça marche plus comme ça maintenant. Je suis ici pour fermer la boutique avec effet immédiat. Vous avez dix minutes pour décider de vous rendre sans effusion de sang, après il n'y aura pas de coup de semonce.

- MA QUÉ ? VOUS ÊTES FOU ?

- Dix minutes ! Grogne-je agacé. Raynor terminé, termine-je en coupant la communication.

- Je croyais qu'on ne devait pas le provoquer ? Demande innocement Matt en rallumant sa communication, ce qui est sa manière de me dire qu'on s'éloigne du plan.

- On est sans nouvelles de Mira, gronde-je mécontent. J'ai dû improviser pour gagner du temps.

- Commandant, nous en sommes au point où nous devons envisager la possibilité que Han nous trahisse et se joigne réellement aux forces de Juarez.

- Dans ce cas on l'aura dans le cul et je devrais faire sonner la retraite, réponds-je amer.

- Sauf votre respect commandant. Après un tel déploiement de force, repartir sans rien faire la queue entre les jambes ce ne serait pas juste épargner les esclaves, ce serait considéré comme un signe d'incompétence par nos hommes et par nos adversaires. Ce qui risquerais d'ouvrir la foire aux empoignades entre nous et les gangs locaux qui seront libre de croire que nos belles paroles ne sont que du vent.

- Qu'ils pensent ce qu'ils veulent, je n'ordonnerais pas un massacre, dis-je froidement à Matt.

- Il n'empêche que ce silence de mademoiselle Han n'est pas nor...

- Coucou les garçons ! Je vous ai manqué ? Nous interromps soudain Mira en s'invitant dans notre conversation, ce qui fait froncer les sourcils de Matt.

- Plutôt oui ! Soupire-je soulagé. Tu as ce qu'on voulait ?

- Le transfert est en cours, nous apprend Mira en souriant à Matt comme une collégienne. Tu as l'air troublé Matthew, qu'est-ce qui ne va pas ?

- Qu'est-ce qui vous a pris si longtemps made... Mira ? S'encquiert Matt d'un ton de reproche.

- Juarez courait partout, j'ai eu de la peine à obtenir les IFF pour mes propres hommes. Il pensait même pouvoir éviter le conflit jusqu'à il y'a une petite minute. Mais après que Jim l'ai remis à sa place, il était vert de rage et m'a donné carte blanche pour vous écraser. Il s'est même offert le luxe d'être particulièrement grossier avec moi.

- Je sens que la suite vas encore moins lui plaire... Commente-je avec un demi-sourire en voyant s'afficher les données IFF terminée de téléchargée dans mon ordinateur de bord.

- Par contre ne tarde pas trop, me prévient-elle. Il a ordonné à ses hommes d'aligner une dizaine d'esclaves militaire kidnappées devant les murs de l'Hacienda et de les fusiller si tu approchais.

- Tu peux gérer ça Mira ? Lui demande-je inqiuet.

- Jim, j'ai déjà toute la garnison de Juarez à manager, sans compter de très nombreux Vipers. Je commence a être un peu à cours de personnel pour ça en plus.

- De nombreux Vipers ? Nous interromps Matt d'un ton intéressé. Combien ?

- Je dirais les deux tiers de leurs effectifs, environ trois cent hommes...

- Dans ce cas, fait en sorte qu'ils ne puissent pas fuir. Ils pourront nous êtres utile pour plus tard !

- Matt ! Et les esclaves ? M'insurge-je.

- Ce n'est pas prévu dans le contrat que nous avons signé, dit Han en secouant négativement la tête.

- S''il vous plaît... Mira, s'il te plaît ! tente Matt.

S'entendre tutoyée par Matt semble faire l'effet d'un choc électrique à la chef mercenaire qui en avale difficilement sa salive.

- D'accords, je vais voir ce que je peux faire pour vous deux... Dit-elle en se mordant la lèvre avant de couper précipitamment la communication.

- Espèce de Don Juan... Siffle-je admirativement en direction de Matt qui me retourne un regard surpris.

- Qu'est-ce que j'ai fait ?

Nous n'attendons pas longtemps avant que la villa Juarez ne nous recontacte juste après que j'aie terminé de transmettre les IFF à mon soutien Aériens.

- Bon fini de rire, hijo de puta, entame hargneusement le moustachu de tout-à-l'heure. Jette un coup d'oeil au secteur quarante-quatre, six.

Je tourne ma tourelle dans la direction indiquée et découvre sans trop de surprise une demi-douzaine de jeune femmes en tenues d'Eve ou peu s'en faut, ayant encore vaguement quelques fragments d’uniformes de gauche à droite mais aucun pour cacher leurs parties intimes, portant aussi des baillions-boule en guise de complément d'habits. Elle sont toutes agenouillées dans la poussière, les mains liées derrière le dos et autant d'hommes armés se tiennent trois ou quatre mètres en arrière d'elles.

- Tu es en train de faire une grosse erreur, "big moustache". Dis-je d'un ton froid.

- Et moi yé crois qué si tou avais les corones pour m'attaquer vraiment, y'entendrais tonner tes canons, pas ces conneries dé propositions dé sé rendre. Et quand yé vois comment tou réagis quand on point un flingue sur les pétites chicas, yé mé dis que tou es un beau parleur, mais qué ta bite, elle doit té servir ouniquement à pisser débout.

- C'est mon dernier avertissement, gueule de métèque, grogne-je agressivement. Vire tes guignoles de là avant que je perde patience et que mes tireurs d'élite leurs fassent sauter la caboche.

- Quels tireur d'élite cabrone ? Si tou en avait des tireurs d'élite, tou m'aurais même pas laissé lé temps dé les aligner dehors.

Il a pas tord, et j'ai pas de tireur d'élite pour essayer d'aligner ses exécuteurs... Enrage-je silencieusement. Surtout qu'avec tout ses mecs alignés, il y aurait de quoi faire un sacré strike...

Je songe soudain à un souvenir pas trop lointain et coupe la communication vers Juarez pour l'allumer vers l'un de mes tankistes.

- Flint, dis-moi que tu es là ! Appelle-je un peu brutalement.

- Commandant ? S'étonne Flint Foley (http://vignette4.wikia.nocookie.net/starcraft/images/d/d5/Kachinsky_SC2_Head1.jpg/revision/latest?cb=20100722105327). Bien sûr que j'suis là.

- C'est pas toi qui m'a dit un jour que tu pourrais renverser toute une série de quilles de bowling sans érafler la peinture de la boule en approche ? Souris-je.

- Sûr que c'est moi, me confirme le tankiste d'un air un peu perdu. Ces petites bêtes sont tellement précise que ce n'est pas un problème.

- Matte un coup le secteur quarante-quatre, six Flint. Qu'est-ce que tu vois ?

Sur mon écran, je vois mon interlocuteur froncer les sourcils et réaligner les optiques de visée de son tank avant que ses yeux ne s'illuminent et qu'il ne pousse un sifflement appréciateur.

- Je vois une sacrée batterie chambrant du calibre C à F commandant ! Sacré par-chocs !

J'éprouve une vive envie d'écraser la paume de ma main sur ma figure en entendant une connerie pareille.

- Pas celles-là, derrière elles ! Grogne-je mécontent.

- Heu... beaucoup moins mon type, commente Flint d'un air un peu perdu.

- Et comme jeu de quilles à descendre, ça te parles plus ? Demande-je à mon tankiste.

Ce dernier fronce les sourcils en regardant son écran, puis son regard s'illumine.

- Allah est grand ! s'exclame-t-il d'un air réjoui. Ce n'est plus de la tentation, à ce niveau-là c'est une invitation !

- Tu crois que tu peux me descendre les affreux de derrière sans toucher aux petites de devant ?

- En tir direct on peut tout faire commandant. Mais les demoiselles devant vont ramasser une partie des gravats et probablement finir la gueule dans la poussière à cause du souffle, mais en dehors de quelques ecchymoses, il ne devrait pas y avoir de sérieux bobos.

- Calibre ton tir mon pote et fais-moi signe quand tu es prêt, lui ordonne-je un sourire aux lèvres. Ce n'est pas secouer un peu quelques officières qui va nous faire peur.

- Sûr commandant ! Approuve mon tankiste en commençant à pianoter comme un dingue sur sa console de tir.

Je reprends la conversation avec Juarez, un nouveau sourire narquois sur la tronche.

- Alors comme ça, tu penses que j'ai pas de tireurs d'élite ? Demande-je en m'autorisant à dégainer un cigarillos pour me l'allumer.

Mon interlocuteur me lance un regard soupçonneux, mais en tire les mauvaises conclusion.

- Du bluff mainténant Raynor ? Désolé, mais ça né prends pas avec moi. Si tou avais des ghosts, tou les aurais balancés dans mon Hacienda avant.

- Bon, puisque tu insistes... commente-je en voyant le statut du char de Flint passer au vert. Matte un peu ton secteur quarante-quatre, six, dis-je en appuyant avec bonheur sur le signal de mise à feu.

L'air se déchire autour du char de flint tandis que le canon de siège de cent-quatre-vingt millimètres crache son projectile de tungstène surchauffé à une vitesse supersonique. Avant que le son de la détonation n'atteigne les hommes de Juarez six cent mètres plus loin, une énorme explosion retenti derrière eux, les envoyant valser au loin, en démenbrant certains au passage, renversant les gonzesse devant qui atterrissent bel et bien le nez dans la poussière.

J'ai l'immense satisfaction de voir la mâchoire de mon interlocuteur se décrocher et tout air suffisant quitter sa figure.

- Oups, aurais-je oublié de préciser le calibre de mes tireurs d'élite ? Raille-je sans la moindre retenue.

Que je sois pendu s'il s'attendait à ce que j'utilise un char de siège pour liquider ses mecs.

- Ma vous êtes oune grand malade Raynor ! S'exclame Juarez les yeux exorbités.

Je remarque alors la porte derrière Juarez qui s'ouvre, Mira entrant avec deux de ses marines mercenaires.

- Et toi tu es fini... Commente-je en voyant Mira lever son pistolet incapacitant en direction de Juarez avec un sourire de profonde satisfaction.


Il nous faut pas moins de vingt minutes après que Juarez ait été mis hors course pour terminer de boucler ses hommes. Les Vipers avaient été attirés par Mira dans un hangar sous le prétexte de leur distribuer du matos supplémentaire et enfermés comme des cons sans avoir pu faire quoi que ce soit. Au final, la bataille de l'Hacienda Juarez a fait six mort et six blessées. Sitôt le soutiens aériens arrivé, nous avons pris possession de la vallée pour la sécuriser. Je suis le premier à faire sauter l'un des nombreux cadenas qui ferment les cages à esclaves. Le spectacle est désolant. Contrairement aux esclavagistes Tekhanes qui ont des standards de qualité pour l’entreposage et le convoyage des esclaves, Juarez les a entassés pêle-mêle dans des larges containers commerciaux. Nos quelques trop rares medisc sont débordés dans le temps de le dire, mais face à tant de misère, même mira détache les siens pour nous aider.

- Commandant, vous pouvez venir un instant ? Me demande l'une des medics après plusieurs dizaines de minutes de défilé de misère aussi bien humaine que Terranide.

- Sûr M'dame, que puis-je pour vous ? Demande-je en la suivant.

- Ce n'est pas pour moi, me dit-elle en me conduisant auprès d'une civière dans laquelle se trouve une toute petite Terranide-chat (http://images4.fanpop.com/image/photos/14700000/Child-Neko-Girl-velsea-supporters-14731758-426-536.jpg).

Je m'agenouille avec un sourire rassurant pour la petite qui s'y trouve.

- Hé, tout va bien. Le vieux Jim est là, le cauchemar est fini, lui dis-je tout bas.

Celle-ci m'adresse un petit sourire tandis que la médic se penche de l'autre côté de la civière. À ma grande surprise, la toubib secoue la tête, signe assez universel pour dire qu'il n'y a plus rien à faire.

Je regarde d'un peu plus près la petite, elle semble un peu somnolente, mais sinon tout à l'air d'aller bien.

- Qu'est-ce qu'elle a ? M'étonne-je.

- Insuffisance cardiaque. C'est génétique, ça ne se soigne pas. En tout cas pas avec le traitement-choc qu'on lui a donné pour qu'elle tienne debout pour les ventes. Elle sait qu'il ne lui reste que quelques minutes, mais elle voulait voir celui qui lui a permit de partir libre... Commente la doc en détournant le regard.

Je reste tellement abasourdis que je manque de ne pas remarquer que la petite me tends une petite main tremblante.

- On peut vraiment pas ? demande-je tout bas en laissant ma phrase en suspend tout en lui prenant la main.

- Non commandant, il nous faudrait une centre de chirurgie complet et une prothèse cardiaque adaptés à la taille de sa cage thoracique. Nous n'avons ni l'un ni l'autre.

Je tourne un regard meurtri vers la pauvre petite Terranide en train de mourir sous mes yeux de mauvais traitement. Simplement de mauvais traitement.

- Merci beaucoup, me souffle-t-elle avec le sourire le plus heureux et le plus triste que j'aie jamais vu.

- T'a pas à me remercier petite... Hoquete-je épouvanté d'être remercié par une gamine qui n'a pas le quart de mon age en train de mourir le sourire aux lèvres.

Elle secoue la tête, l'air sereine comme une sainte.

- J'avais très peur de mourir en regardant les barreaux d'une cage, me dit-elle d'une voix si faible qu'elle est à peine audible. Mais je suis contente, parce que je vais pouvoir voir le ciel sans barreaux avant de partir. C'est un très beau... dernier... cadeau. Dit-elle en redressant sa tête tandis que sa main se relâche et que son souffle se ralenti.

La doc lui pose son scanner médical à la base du cou, mais l’encéphalogramme est plat. Elle est morte les yeux ouverts, un léger sourire sur le visage, en train de regarder le ciel de la vallée Juarez. Le pire étant qu'elle est morte pratiquement dans mes bras.

Bordel, si j'avais été plus rapide !

- Ce n'est pas votre faute commandant, commente la médic en écrasant une larme sous son casque. Et c'est déjà gentil de votre part de lui avoir tenu la main. Je suis sure qu'elle est partie en paix comme ça.

- Quand même... Grommelle-je en sentant mes propres larmes couler sur mes joues. On ne peut pas la laisser là...

- Il y a un cimetière plus loin, je vais demander à deux marines d'aller lui creuser une tombe.

- Laissez, dis-je en prenant le petit corps encore chaud dans mes bras. Je vais m'en occuper.

Sans un mot de plus, je me dirige vers le cimetière, la petite dans mes mains me donnant l'air de dormir, si ce n'est qu'elle dort les yeux ouverts. Mais elle était si heureuse de pouvoir voir le ciel, que je ne me sens pas l'âme de les lui fermer.

Je trouve sans problème un pelle au cimetière et attaque le trou un peu à l'écart. Pour une raison que je n'identifie pas, il me semble que je ne suis pas seul, mais un coup d’œil autour de moi m'apprend que je le suis bel et bien. haussant les épaules, j'attaque le trou et commence à meubler le silence en radotant comme un vieil ivrogne.

- Tu sais Dieu, J'me d'mande souvent si t'existe... Parce que si t'existe vraiment, j'comprendrais jamais comment tu peux tolérer autant d'misère sur c'te terre... Elle avait fait quoi pour que tu la rappelle aussi vite chez toi ? Elle a même pas eu le temps d'avoir une vie. Bordel, elle a même pas eu le temps de connaître l'amour à mon avis. Dis-je en pelletant le sol pour cette fillette que je ne connais pas, mouillant ma chemise autant de ma sueur que de mes larmes. Tu m'explique Dieu pourquoi c'est les gamines qui s'en vont et c'est l'vieux Jim qui reste ? C'est pas c'que j'appelle l'ordre naturel des choses. Si y'avait un peu d'justice sur cette terre, tu m'aurais fais prendre un pruneau dans la gueule et t'aurais donné un cœur qui fonctionne à cette petite en échange... Ça m'aurait eu l'air plus équitable.

Je passe une bonne heure à creuser la tombe avant d'y déposer le corps de la petite. Un simple drap blanc pour seul cercueil et une simple planche de bois anonyme car personne ne sait son nom dans le camp. Ell était là depuis trop peu de temps et les esclavagistes ont lancé leurs registtres dans le désintégrateur moléculaire quand ils ont vu Mira arrêter tout le monde.

Et dire que Matt a osé parler de victoire... J'vois pas cqu'il y'a de victorieux là-dedans... Songe-je en marquant une bien pauvre épitaphe sur la tombe.

"Ci-git une petite neko libre d'admirer le ciel."
? - 13.06.3065 C.T.

- Repose en paix p'tite. L'vieux Jim se souviendra d'toi aussi longtemps qu'il pourra. termine-je en me redressant face à la tombe tandis que le soleil se couche à l'horizon.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le lundi 23 mars 2015, 01:22:21
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Les Badlands
Hacienda de Juarez


« Vous êtes en état d’arrestation, James Raynor. »

Le soleil se couchait lentement dans la vallée, et son pistolet était pointé sur la tempe de Raynor, face au corps enseveli dans la tombe. C’était le crépuscule, le calme avant la tempête... Et, alors que Kerrigan pensait enfin sa mission terminée, et ses doutes envolés, une alarme se mit à résonner... Puis elle entendit le sifflement caractéristique d’un obus, et une bombe explosa au milieu du cimetière, suivie par d’autres, et la poussière la recouvrit, voilant son visage...



Quelques instants auparavant...

La hacienda de Juarez était une véritable forteresse, avec d’épais murs, et une armée privée. Juarez était un homme richissime. Il avait des dizaines et des dizaines de tueurs, des miradors, des gatlings, des mortiers, des armureries remplies d’armes, des portes blindées et verrouillées hermétiquement. Les truands patrouillaient régulièrement. La hacienda était entourée par cet épais mur blanc, et Sarah y approcha au petit matin, alors que le soleil commençait à se lever. Elle avait quitté aux aurores sa chambre de Los Pueblos, pour rejoindre la région à dos de cheval. Sarah s’était arrêtée sur une montagne à des lieux de la hacienda, en hauteur, où elle avait pu voir cet énorme manoir avec des jumelles. Elle avait ensuite délesté l’animal, et avait enclenché son camouflage optique, puis était descendue, et avait commencé à explorer la région.

Ce qu’elle avait vu dans cette hacienda était terrible. Des viols réguliers, répétés, dans les chambres, sur de multiples esclaves, généralement des Terranides, ou des filles capturées depuis les régions reculées de Terra. Les esclaves étaient entassés dans des cages sinistres dans les souterrains de la hacienda, vivant reclus comme des bêtes. Ceux qui tentaient de s’enfuir étaient torturés, puis tués selon l’imagination du moment : pendus à des gibets, abandonnés dans le désert pour être dévorés par des vautours, crucifiés à des croix... D’autres avaient été fouettés à mort sur une scène d’exécution dans la cour d’entrée, et, tandis que les autres esclaves travaillaient, ils voyaient les corps agonisants, les plaies qui brûlaient sous un soleil harassant... Juarez avait la mainmise sur des mines, et, régulièrement, les esclaves s’y rendaient pour creuser. On disait que Juarez recherchait un trésor magique, car il n’y avait aucun gisement exploitable dans cette région. Cette hacienda était un autel du vice et du crime, et elle voyait des visages apathiques chez les Terranides esclaves, servant des hommes gras et cruels. Elles avaient été brisées, tellement battues et tellement humiliées, qu’elles ne cherchaient même pas à se défendre. Sarah vit ainsi un homme frapper une esclave, et cette dernière ne pleura même pas. La claque était très forte, la tête de la neko avait pivoté sur un angle dangereux. Elle s’était écroulée sur le sol, puis s’était ensuite relevée, sans aucune lueur de résistance dans les yeux, sans aucune envie de se battre. Elle avait tendu la bière à un homme, puis était reparti, tandis que lui avait sorti sa queue de son pantalon pour baiser une femme.

Sarah repéra assez rapidement Juarez, dans les cours intérieures de la hacienda, d’agréables jardins. Il discutait avec ses lieutenants, un énorme cigare régulièrement planté entre ses lèvres.

« Nous avons encore perdu plusieurs esclaves dans des excavations hier...
 -  Hum... Et ?
 -  L’un d’entre eux a tapé trop fort avec sa pioche sur une poutre. Elle s’est effondrée, et toute la galerie s’est effondrée sur eux. »

Juarez grommela contre tout ce temps perdu, et Sarah l’avait suivi, jusqu’à atteindre ses quartiers personnels. Elle avait grimpé par le toit, évitant les sentinelles, et avait descendu dans le balcon de sa chambre personnelle. Deux putes étaient affalées dans le lit, défoncées aux narcotiques, et elle était sortie de cette chambre pour rejoindre son bureau. Une pièce énorme avec des têtes d’animaux empaillés, et elle avait inspecté ses dossiers, cherchant des traces d’un accord avec Raynor. Elle n’avait rien trouvé, si ce n’est des transactions avec certains corporations tekhanes, des particuliers, ou d’autres groupes criminels... Autant d’éléments qui attestaient d’une relation assez forte entre Juarez, les Ashnardiens, et des Tekhans à l’intérieur des terres. Rien de tout cela n’intéressait Kerrigan, et, tandis qu’elle cherchait, elle était troublée... Dans sa tête, elle revoyait les visages vides de ces esclaves. Ils ne semblaient plus rien attendre de la vie, si ce n’est le fait de mourir le plus vite possible. L’esclavage était quelque chose qui n’avait jamais vraiment intéressé Sarah. Elle était une Ghost, faite pour obéir, mais, sans pouvoir se l’expliquer, elle n’arrivait pas à oublier le regard vide de cette neko après s’être faite frapper, tout en voyant, devant elle, une autre neko qui se faisait sodomiser.

*Je devrais tout faire sauter...*

Elle était une Ghost, ce ne serait pas difficile pour elle. Il lui suffirait de plastiquer l’armurerie, et de trouver un moyen de libérer les esclaves... Mais quel intérêt ? Le tiers des esclaves mourrait, et les deux tiers seraient de nouveau capturés par d’autres esclavagistes, et subiraient un sort encore plus cruel que ce qu’elles vivaient actuellement. Alors, à défaut de pouvoir changer le monde, autant se concentrer sur sa mission : Raynor. Son enquête la conduisait ici, et elle était convaincue qu’il avait pris attache avec un homme comme Juarez, ou qu’il le ferait prochainement.

C’est dans ces conditions que Raynor mena son attaque. Sarah assista à tout de l’intérieur, et continua à suivre Juarez. Il était en compagnie de Mira Han, que Sarah connaissait pour avoir lu son dossier dans les fichiers. Une mercenaire, travaillant pour le compte des Red Sun. Elle était très influente à Anachore, car c’était elle qui dirigeait cette milice privée. Une femme dont l’honnêteté suivait les largeurs qu’on lui offrait. Sarah la  suivit donc, jusqu’à rejoindre une salle de communications. Raynor avait visiblement envisagé d’assiéger la hacienda, et elle l’entendit ordonner à Juarez de libérer ses esclaves, ce qui la surprit.

*Il ne travaille pas avec Juarez ?*

C’était... Particulièrement surprenant. On l’avait présenté comme un traître, quelqu’un qui avait tué ses supérieures, et mené un acte de mutinerie. Elle s’attendait à le voir se rapprocher de Juarez, voire des Ashnardiens, mais, au lieu de ça, il utilisait ses troupes pour attaquer la hacienda. Sarah n’y comprenait rien, et elle fut encore plus surprise quand elle vit Mira assommer Juarez, et désorganiser les défenses de la hacienda, ouvrant les portes aux hommes de Raynor. Sarah resta encore dans l’ombre, son camouflage optique dernier cri lui permettant d’éviter tous les détecteurs. Elle vit les mutins s’emparer de la hacienda, enfermer les truands dans les prisons, et libérer les esclaves.

« On devrait tous les tuer, ces bâtards, grogna un soldat.
 -  On vaut mieux qu’eux pour les exécuter en rang comme des bêtes de somme... »

Ils poussaient les prisonniers, et s’évertuaient à tenter d’ouvrir les portes blindées. Sarah, quant à elle, continuait à observer, indécise. La Psi-10 sondait parfois leurs pensées, et voyait qu’ils étaient aussi révoltés qu’elle par ce qu’ils voyaient, et qu’ils vouaient un profond respect à Raynor, le voyant comme un héros, un libérateur. Où étaient leurs intentions vénales ? Pourquoi ne violaient-ils pas ces filles ? Ils envisageaient de les confier à des orphelinats, à des monastères... Et, pendant ce temps, Juarez était dans son bureau, en compagnie d’un Red Sun, le colonel Orlan (http://img110.xooimage.com/files/0/9/c/orlan_sc2_head1-4a79a1e.jpg), et du second de Raynor, Matt. Les Vipers de Juarez étaient enfermés dans des hangars, avec de lourdes portes blindées. Raynor avait fait venir un cheval de Troie, qui avait réussi son office, et tout était trop beau pour être vrai...

Sarah se retrouva ainsi sur une cour extérieure, hors de la hacienda. Le long du chemin, un peu sur le côté, il y avait un cimetière. Des croix de l’Ordre se balançaient au-dessus de certaines tombes. Le soleil était en train de se coucher, et Raynor était seul, seule avec, entre ses bras, la dépouille d’une neko qui avait subi des modifications génétiques avant d’être revendue à Juarez. Sarah se rapprochait de lui, s’abritant derrière un arbre rachitique, au milieu des tombes.

*
*  *

« Hijo de puta ! grogna Juarez Tu crois que tu peux attaquer quelqu’un comme moi sans rien craindre, hein ? Je suis Juarez ! Tu sais comment on appelle cette vallée, compadre ? La vallée de Juarez ! Tout m’appartient, ici, hey ! Ton petit cul, il est à moi !
 -  Il est bruyant, je sais... »

Juarez cracha un caillot de sang de sa bouche, fusillant Matt du regard. Il n’y avait qu’eux trois dans la pièce, et Orlan marcha un peu, inspectant les livrets de comptes. Cet homme n’avait de « colonel » que le nom. Ancien militaire tekhan, il avait déserté l’armée quand les Formiens avaient envahi Terra. Alors de corvée de latrines dans les camps militaires fortifiés, ou servant de transporteur en convoyant des camions blindés d’une base à l’autre, il avait saisi l’occasion, et était parti avec un camion rempli d’armes et de munitions. Orlan avait commencé par s’installer comme vendeur d’armes, en prétendant être un colonel. Par la suite, il avait rencontré les Red Sun, et avait décidé de les rejoindre.

« Qu’est-ce que vous croyez accomplir, ici, hey, chicos ? Libérer ces esclaves ! Pah ! Ils sont fils et filles d’esclaves, venus de ranchs et de fermes gigantesques, ou encore de laboratoires tekhans... La servitude, ils ne connaissent rien d’autre ! Vous pourrez pas les libérer d’eux-mêmes ! »

Juarez soupira à nouveau, et rigola sur place, tête penchée vers le bas.

« Le pire, c’est que vous avez fait tout ça au nom d’un putain d’idéalisme de merde... Mais tu sais quoi, cabron ? L’idéalisme, il ne survit pas à la réalité... »

À cet instant, Orlan ouvrit le feu sur Matt. La balle transperça l’épaule droite de l’homme, et ce dernier heurta le mur en gémissant, avant de s’affaler sur le sol.

« Juarez m’a proposé un meilleur arrangement que celui avec Mira… Notamment la possibilité de pouvoir délester les Vipers de leurs armes au profit des miennes... Et puis, je n’ai jamais eu l’âme d’un esclavagiste... Je préfère les monnaies sonnantes et trébuchantes, et celle de ton chef vaut une petite fortune. Les Tekhanes n’aiment pas trop les mutins, encore moins quand ils tuent leurs supérieurs. »

Orlan libéra alors Juarez, et ce dernier se releva. Furieux, il donna quelques coups de pieds à Matt, puis récupéra ses pistolets dorés.

« Mon  contrat ne prévoyait pas de libérer des esclaves, précisa-t-elle davantage.
 -  Tes hommes sont prêts ?
 -  Ils sont postés sur les collines environnantes, et vont bombarder les hommes de Raynor.
 -  Je veux qu’on m’apporte cet enfoiré, je le tuerai de mes propres mains ! Oser me faire ça... À moi ! »

Juarez s’avança vers son bureau, et appuya sur plusieurs boutons. Des portes secrètes s’ouvrirent alors, menant à des galeries souterraines. Les hommes dans l’hacienda n’étaient pas tous les hommes de main de Juarez. Une grosse partie se trouvaient dans les mines et, quand ils avaient appris l’attaque de Raynor, ils étaient venus par ces souterrains, et débarquèrent dans les caves, tirant sur les hommes de Raynor, libérant ensuite leurs propres camarades. Pendant ce temps, les portes retenant les Vipers s’ouvrirent, permettant à ces derniers de sortir... Et Orlan transmit l’ordre à ses hommes de faire feu.

Mira avait été comme les Tekhanes, elle avait toujours sous-estimé Orlan… Car l’homme était doué en calculs, et, surtout, était un excellent hacker. Pendant des mois, si ce n’est plus, il avait piraté les livres de comptes des Red Sun, et avait ainsi, progressivement, racheté la majeure partie de la milice. Pour lui, c’était l’occasion de se hisser à la place de Mira, et si, en prime, il pouvait ramener la tête d’un traître aux Tekhanes, il aurait, en plus, les bénédictions de la Nation.

Que du bonheur en perspective.



« Vous êtes en état d’arrestation, James Raynor. »

Le soleil se couchait lentement dans la vallée, et son pistolet était pointé sur la tempe de Raynor, face au corps enseveli dans la tombe. C’était le crépuscule, le calme avant la tempête... Et, alors que Kerrigan pensait enfin sa mission terminée, et ses doutes envolés, une alarme se mit à résonner... Puis elle entendit le sifflement caractéristique d’un obus, et une bombe explosa au milieu du cimetière, suivie par d’autres, et la poussière la recouvrit, voilant son visage...

Elle se retrouva étalée sur le sol, sonnée, et plusieurs obus supplémentaires tombèrent, explosant au milieu du cimetière. À l’intérieur de la hacienda, il y eut des explosions supplémentaires, puis des hurlements et des coups de feu. Sarah nota que du sang coulait de sa tempe, et, alors qu’elle entreprenait de se relever, une balle explosa une pierre tombale juste à côté d’elle.

*Des tireurs d’élite !*

Depuis les collines en hauteur, des tireurs d’élite appartenant aux Red Sun faisaient feu sur le cimetière, visant aussi bien elle que Raynor. Sarah bondit derrière une pierre tombale, et enclencha son camouflage optique... Pour voir ce dernier se désactiver dans la seconde. L’explosion avait grillé quelques circuits, et elle se pinça les lèvres, tandis que des obus supplémentaires pleuvaient dans le ciel. Elle avait son fusil d’assaut, qui faisait aussi office de fusil de précision, et s’en servit. Elle roula sur le côté, fit feu, et une balle fila sur plusieurs centaines de mètres, faisant exploser la tête d’un des miliciens.

Il avait fallu moins de cinq minutes pour que la situation dégénère totalement, que la hacienda se retrouve en plein théâtre de guerre.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le mardi 24 mars 2015, 22:56:35
« Vous êtes en état d’arrestation, James Raynor. » Entends-je surpris.

Ma première surprise passée, ce sont les sifflements des obus que j'entends et un vieux réflexe de soldat me fait me jeter à terre. L'instant d'après, les détonations soulèvent des nuages de poussière orange-rouge et font pleuvoir gravats et morceaux de pierre tombale un peu partout.

- Bordel ! Jure-je à voix haute avant de rouler derrière une pierre tombale quand je me rends compte qu'en plus des obus tungstène surchauffés de 180 millimètres se sont ajoutés les projectiles plus classique de tireurs d'élite.

Je dégaine mon fidèle revolver, mais un simple coup d'oeil m'apprends que ces empaffés sont beaucoup trop loin pour moi. Un crépitement attire mon attention et la demoiselle rousse qui a tenté de m'arrêter quelques secondes plus tôt réapparait plus loin, pinçant les lèvres sûrement parce que son camouflage optique émet des étincelles.

- Comme arrestation j'ai vu mieux ! Lui lance-je depuis ma pierre tombale tandis qu'elle riposte avec son fusil de précision court C-20 A.

Entre l'arme et la tenue, je comprends que j'ai affaire à une Ghost, les foutues division spéciales Tekhanes. Ce qui est une mauvaise nouvelle pour moi. Mais en même temps, qu'on me tire dessus à l'obusier est une nouvelle encore pire pour mes fesses. Et visiblement, ce sont pas ses renforts mais les troupes de Mira qui ont ouvert les hostilités.

- Matt ! Qu'est-ce qui se passe ! Réclame-je en hurlant à moitié dans mon communicateur pour me faire entendre. Mais à sa place, c'est le sergent Avery Jonhson (http://img4.wikia.nocookie.net/__cb20140610033735/halo/images/b/b8/H2A_SgtJohnson_Profile.png) qui me répond.

- Désolé chef, le commandant en second Horner est introuvable dans tout ce bordel !

- Au rapport ! Ordonne-je en rentrant la tête dans les épaules quand plusieurs projectile viennent crépiter contre la grosse pierre tombale derrière laquelle je me trouve.

- Les Red Suns se sont retournés contre nous M'sieur, mais on dirait pas tous, d'ailleurs certains d'entre eux se dirent dessus entre eux. Pour moi ça ressemble à une putain de rébellion.

- Et Dieu sait que nous sommes experts en la matière sergent ! Acquiesce-je en réfléchissant. Qu'en est-il de notre périmètre de sécurité ?

- Réduit aux deux tiers m'sieur ! On a perdu plusieurs bon soldats dans la surprise, mais on est en train de se retourner et de leur faire comprendre leur putain de connerie d'avoir voulu s'en prendre aux marines m'sieur ! Je vais personnellement leur faire regretter chaque homme tombé ! Ils sont nombreux, mais on a encore l'avantage du nombre et ils ne sont pas bien équipé pour perforer nos armues de marines, et je parles même pas du carnage que font nos flammeurs dans les rangs des hommes de Juarez. Honnêtement, on les massacrerais à la pelle s'il y avait pas les marines mercenaires de Mira qui eux ont du véritable matériel de guerre.

- Alors concentrez-vous sur eux et contentez-vous de repousser les hommes de Juarez hors de mon putain de périmètre sergent ! faites reculer les esclaves libérés et dirigez-les vers les zones d'évacuation pour que les médivacs viennent les chercher !

- Considérez qu'c'est d'jà fait commandant ! Acquiesce le sergent en coupant la communication.

Je change de canal et appelle mon soutien aériens.

- Mère poule, répondez !

- Commandant ! C'est quoi ce bordel en bas ? Demande mon chef de vol d'un ton surexcité.

- Une occasion pour vous de vous livrer à un putain de bombardement de type TALON sur les zones de forte résistance. Foutez-leurs vos missiles en guise de suppositoire et qu'ils aillent crever en enfer ! J'ai voulu être gentil, maintenant c'est fini ! Et si vous pouviez me nettoyer la colline à zéro huit-cent, vous m'ôteriez une épine du pied ! Termine-je en lui donnant la position des tireurs d'élite.

- C'est comme si c'était fait ! Acquiesce mon chef de vol.

Dans la minute qui suit, le grondement des réacteurs d'une escadrille de banshee nous survole et font pleuvoir leur missile typhoons sur la position des tireurs d'élite, la rasant au sol et forçant les derniers à chercher un autre couvert pour éviter la fureur venue des cieux.

- De rien, c'était un plaisir ! Lance-je en direction de la Ghost en me relevant mon arme au poing. Par contre si on pouvait remettre mon arrestation à plus tard, il faut que je sorte les esclaves de là avant que cette bande d'assassin ne leur remette la main dessus ! D'ailleurs un coup de main serait le bienvenue si ça vous tente ! Dis-je en prenant mon élan pour sauter par-dessus la pierre tombale et entamer ma course en direction de mes troupes.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le dimanche 29 mars 2015, 01:41:33
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Les Red Suns constituaient une milice de mercenaires, et non un ordre de soldats. Partant de là, leur fidélité allait avec celui qui payait les chèques. Sarah Kerrigan s’était renseignée, et elle comprit, assez rapidement, qu’une mutinerie venait d’éclater autour de la libération des esclaves. Les grands idéaux résistaient mal à la pratique et aux besoins purement économiques. Le cimetière, lui, était un véritable champ de bataille, et Kerrigan continuait à tirer. Une balle atteignit sa combinaison, et elle grogna, bondissant sur le côté. Sa pierre tombale était en train de partir en morceaux, et elle allait s’abriter dans un autre angle, faisant feu à nouveau. Sans son camouflage optique, la Ghost était une cible beaucoup plus facile à atteindre, mais elle était loin d’être vaincue. Ses autres tirs abattirent deux autres miliciens, et, tout en se déplaçant, elle entendait Raynor ordonner un bombardement des points forts de la hacienda, ainsi que le bombardement du talus. Sarah vit ainsi la position des ennemis s’embraser, et se retourna vers Raynor.

Sa mission n’était pas de libérer des esclaves, ni de supprimer une ordure comme Juarez. Elle devait appréhender le rebelle James Raynor, le capturer, et le ramener à ses supérieures. Suivant ses ordres de mission, toute autre considération était secondaire. Une Ghost réussissait toujours sa mission, et elle le vit se dresser face à elle, arguant qu’il comptait sauver les esclaves :

« Par contre si on pouvait remettre mon arrestation à plus tard, il faut que je sorte les esclaves de là avant que cette bande d'assassins ne leur remette la main dessus ! D'ailleurs un coup de main serait le bienvenu si ça vous tente ! »

Et, sans même attendre sa réponse, Raynor s’élança vers la hacienda en flammes. Sarah ferma les yeux, et son da brièvement les pensées conscientes et externes de son esprit… Elle ne vit aucune malice. L’homme se préoccupait sincèrement pour la santé de ses hommes et des esclaves piégés à l’intérieur. Sarah était… Tout simplement surprise. Cette vision n’était pas conforme à celle qu’elle s’était imaginée de l’homme, à ce qu’on lui avait dit… Et, pourtant, c’était bien lui. Sur ce point, Kerrigan n’avait absolument aucun doute. Elle se pinça les lèvres, revoyant le visage de ces esclaves piégés à l’intérieur, et serra les dents.

*Mais qu’est-ce que tu fais, Sarah ?*

Une balle, et elle pouvait le neutraliser. Elle l’avait dans son champ de vision, ça n’avait rien d’insurmontable ! Mais, pour autant, elle n’appuya pas sur la gâchette, et entendit alors des rotors d’hélicoptères. Elle se retourna, et se pinça les lèvres en voyant plusieurs hélicoptères d’assaut de l’armée (http://i593.photobucket.com/albums/tt12/ken28875/Vehicles/Sci_Fi_Helicopter_01_zps232f2b57.jpg~original) arriver. Des hélicoptères lourds, qui portaient l’écusson des Red Sun, et qui se mirent à canarder la hacienda… Ainsi que Kerrigan. Cette dernière comprit que les mutins avaient des renforts, et elle se mit à courir, fuyant le cimetière, les balles des mitrailleuses lourdes sifflant autour d’elle. Elle se dépêcha de modifier le mode de tir de son arme, puis se retourna, posa un genou au sol, et tira une balle explosive. Cette dernière atteignit la vitre de pilotage, et explosa la tête du pilote. C’était un hélicoptère à pilotage unique, avec des commandes numériques, et une vision qui fonctionnait essentiellement par le biais de caméras… Mais il y avait, malgré tout, une petite vitre, que Sarah avait réussi à atteindre d’un tir extrêmement précis.

L’hélicoptère se mit à tournoyer en l’air, et piqua du nez. Sarah se retourna à nouveau, et courut rapidement. Elle usa des combinaisons spéciales de son armure, et bondit vers le haut mur blanc, alors que l’hélicoptère explosait violemment en heurtant le sol. La déflagration répandit des bouts d’hélices vers Sarah, qui adhéra brièvement contre le mur, utilisant l’adhésion de sa combinaison comme un appui pour bondir dans les airs. Un saut périlleux prodigieux, où elle tourbillonna en l’air, avant d’atterrir de l’autre côté, face à plusieurs Vipers qui la regardèrent, surpris, au milieu d’une cour faisant penser à un champ de bataille.

Depuis les terrasses et les balcons, des tirs fusaient dans tous les sens. Les Red Suns s’affrontaient entre eux, les hommes de Raynor formaient des groupes solides, mais les ennemis étaient nombreux. Sarah vit les Vipers pointer leurs armes vers elle, et elle bondit vers eux, des lames énergétiques triangulaires se générant à hauteur de ses poignets. Elle en tua rapidement deux, attrapa le pistolet-mitrailleur de l’ennemi, et les canarda, tout en se recevant plusieurs balles supplémentaires. Elle serra les dents sous la douleur. Fort heureusement, la combinaison était résistante… Mais pas invincible.

Sarah bondit derrière un muret, et tourna la tête, cherchant la trace de Raynor. Il voulait libérer les esclaves, et allait donc probablement se diriger vers les camions du hangar, afin de les emmener dans un lieu sûr… C’était donc là-bas que Sarah devait se rendre… Ou alors…

*Il est trop bien entouré…*

Elle avait cru comprendre que son second était tombé dans un piège. S’il était toujours en vie, Sarah pouvait toujours profiter de l’effusion et de l’hécatombe ici pour le capturer, et ainsi se renseigner sur Raynor… C’était la meilleure piste possible, et aussi un bon moyen de désorganiser une future rébellion ici.

Sarah entreprit donc de rentrer dans le manoir, afin de retrouver cet homme.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le mercredi 01 avril 2015, 18:36:42
5 ans avant aujourd'hui


Je saute à couvert, entendant les balles me siffler aux oreilles et les rayons d'énergie grésiller un peu partout. Une odeur d'ozone arrosée d'un soupçon métallique de sang et d'acier, une saveur de poudre à canon à l'arrière-goût de plomb. C'est probablement l'un des pires champs de bataille que j'ai jamais connu. Le seul qui pourrait être pire à me revenir en tête c'est la fois où on s'est retrouvé cernés par les flics avec Tychus il y a de cela plus de treize ans.

"Si vous manquez de tout sauf d'ennemis, félicitation, vous êtes sur un champ de bataille", comme disait mon instructrice.

Je me redresse juste le temps de larguer une paire de pruneaux dans le buffet d'un des miliciens de Juarez qui barre le couloir dans lequel j'essaie de progresser. Le mec s'effondre, les yeux révulsés... et un trou bien net au milieu du front qui n'est pas de mon fait.

- Raynor, ne tire pas ! S'exclame la voix de Mira Han depuis un autre angle du couloir.

- Elle est bien bonne celle-là ! Espèce de traitresse ! Rugis-je en reconnaissant la voix de celle qui nous a plongé dans cette merde noire.

- Bordel Jim, c'est pas ce que tu crois ! C'est mon lieutenant, Orlan, qui m'a doublée ! Crie Mira d'un ton fulminant. Si j'attrape cette petite shlyukha, je lui mets ses intestins en collier !

Je reste perplexe, ça me semble quand même un peu facile.

- Qu'est-ce qui me dit que t'es pas en train d'essayer de m'entuber aussi pour avoir la prime ?

- Rien du tout, mais si on traîne ici encore longtemps, c'est Matthew qui va y passer !

Matt ? Merde !

- Qu'est-ce qui est arrivé à Matt ?

- Ce svinina d'Orlan lui a tiré dessus quand il a libéré Juarez. Ils doit encore être dans son bureau. Probablement gardé.

- Bordel ! Jure-je en donnant un grand coup de poing contre le mur.

Je n'ai qu'une envie, me précipiter pour aller donner un coup de main à Matt, mais ça représenterai un détour conséquent.

- J'ai deux hommes de confiance avec moi Jim, reprend Mira dans le silence qui suit sa déclaration. Si tu viens avec nous, on peut sauver Matthew ! J'en suis certaine !

- J'ai des esclaves à sortir de l...

- Bordel mais on s'en fou des esclaves ! Jura Mira Han. Tu les a bien regardés ? La plupart sont des loques ! Presque tous se pencheront en avant et écarteront les cuisses sans poser de question dès qu'on leur dira qu'on veut les tirer ! Matthew est ton second nom de Dieu ! Sans lui, tes forces perdent une grande partie de leur puissance opérationnelle !

- Quand bien mê... essais-je de protester.

- Raynor, tu te bas pour quoi exactement ? Pour sauver des esclaves ? Dans ce cas tu es un abruti qui ne comprends rien à comment vont les choses ! Souviens-toi de ce que tu as promis à tes hommes ! Quel était la motivation derrière ta rébellion ! C'était quoi ton bel argument quand on s'est croisé il y'a deux jours !

Je reste un moment étourdi. le pire étant qu'elle a raison. Je n'ai jamais promis de libérer des esclaves. Je sais même que beaucoup ne m'auraient pas suivis pour ça. La vengeance non plus, ça n'intéressait pas Matt et une bonne moitié de mes marines. Non, ce qui les motivait, ce qui les motive toujours ce n'est rien de ça.

- faire changer le système...

- Gotcha Raynor ! Et ce ne sont pas quelques esclaves de moi ou de plus qui y changeront quoi que ce soit ! Il sont des centaines à mourir chaque jours pour la république de Tekhos, même toi tu le sais ! Mais là, ce qu'il te faut pour accomplir ton objectif c'est une armée en état ! Et pour ça...

- Okay, OKAY ! J'ai compris ! Rage-je de devoir prendre cette décision. Je te suis Mira !

- À la bonne heure ! Viens jusqu'ici, je vais garder mon arme baissée !

J'hésite une dernière seconde, puis me jette en avant dans le couloir et rejoins l'angle de Mira en qautre foulées avant de glisser le reste et de me plaquer à côté d'elle. Jetant un œil de gauche et de droite, je me tourne finalement vers elle d'un air surpris.

- Je croyais que tu avais des hommes de confiance ? M'étonne-je.

- J'ai peut-être un peu brodé, admit Mira avec un sourir en coin.

- Comment ça ? Demande-je en me méfiant un peu.

Soudain, les reflets de deux camouflages optiques tombent et révèlent deux dames accroupies en retrait de nous. Je pousse un hoquet de surprise en réalisant que ce sont des Ghost. Mon deuxième  moment de stupeur c'est quand je remarque l'écusson des Red Suns sur leurs épaulières.

- Je te présente Annah et Tiana (http://fc00.deviantart.net/fs71/f/2013/214/9/0/spec_ops_1600_by_teecee2107-d6gaovj.jpg), ex-Ghosts, elle bossent pour moi maintenant. Sans elles, les assassins d'Orlan m'auraient butée.

- Tu m'avais pas dit que tu avais des Ghosts ! M'insurges.

- Parce qu'elle ne font pas partie de l'effectif officiel des Red Suns. Rétorqua Mira avec un sourire en coin.

- Effectif officiel mon cul ! Rétorque-je agressivement.

- Dans cette baraque elles sont notre meilleur chance d'arriver à Matt ! Alors ferme ta gueule et suis les ordres pour une fois Raynor ! Me mouche Mira avant de jeter un coup d'oeil dans le couloir puis de nous faire signe d'avancer.

Je grommelle intérieurement pendant que nous progressons dans les couloirs du bâtiment. Les deux demoiselles ont réactivé leurs camouflages optique si bien que je ne peux plus les distinguer. À l'extérieur, la situation se stabilise, mais mes rebelles sont obligé de battre en retraite de tout bord à cause de l'entrée en jeux de renforts aériens ennemis. Nos vikings parviennent sans peine à les maintenir à distance de nos transports mais ne suffisent pas à assurer la couverture aérienne de tout le secteur. L'Hacienda est en flamme a bien des endroits et les poches de survivants qui s'y affrontent encore sont constituées essentiellement de mercenaires de Mira ayant suivi Orlan, moins nombreux mais tout aussi fércoes ceux qui sont restés fidèles à Mira, et au milieu du tas il y a les Vipers et les milicens de Juarez qui, incapables de différencier les uns des autres, tirent sur tout ce qui bouge.

Il nou faut plusieurs longues minutes pour atteindre le bureau de Juarez, mais à peine la porte passée, je m'immobilise, bouche bée devant le spectacle.

Juarez est au milieu de la pièce, les yeux injectés de sang, un trou au milieu du front, ses deux pistolets dorés encore au mains, les culasses ouvertes d'avoir tiré toutes leurs cartouches, reposant dans une mare de sang. Autour de lui, pas moins de neuf de ses miliciens, armés jusqu'aux dents et équipés de gilets par-éclats lourds sont étalés à divers degrés de démembrement dans un patchwork de sang, de chaire tranchée, d'éclats d'os et de bile pour ceux qui on été éventrés.

- Niovotsk !  Que c'est-il passé ici ? Laisse tomber Mira d'un air hallucinée.

Je ne répond pas, car je viens de trouver un truc sur le corps de Juarez. Un éclat de combinaison légèrement ensanglanté, de couleur blanche avec le symbole de la république de Tekhos dessus. Coincé dans un replis, quelques cheveux roux.

- FAIS CHIER ! Hurle-je en voyant un nuage de poussière s'éloigner de l'Hacienda dans une direction où je ne peux pas envoyer de renfort.

- On peut peut-être encore...

- On peut rien du tout ! Crache-je écœuré. Si elle n'a pas tué Matt, c'est qu'il y a une bonne raison ! Il va rester en vie encore un temps, mais pour le moment on peu rien faire si ce n'est sortir de ce merdier !

Je saisi mon communicateur.

- Johnson, sonne la retraite ! On se tire d'ici sitôt qu'on a fini d'embraquer les esclaves qu'on a pu sauver et qu'on a rembarqué nos gars.

- Bien reçu. Et pour le commandant en second.

- On ira le chercher plus tard, dis-je en coupant la communication.

Tiens Bon Matt, fais surtout pas de conneries !
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le lundi 06 avril 2015, 02:22:02
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Son avantage était sa grande discrétion. En aucun cas, elle ne devait se faire repérer. Autrement, tout serait fichu… Ou, en tout cas, nettement plus compliqué. Le camouflage optique était la première force d’une Ghost, et c’était encore plus le cas qu’une Ghost comme Kerrigan pouvait étroitement compartimenter ses pensées, de manière à éviter qu’on ne puisse la surprendre, si elle tombait sur des télépathes. Au sein de la hacienda, la bataille continuait à faire rage, que ce soit entre les hommes de Raynor et les autres, ou avec l’aide des esclaves. Si certains étaient effacés et brisés, comme cette neko au regard vide, d’autres n’avaient pas perdu leur combativité. Sarah vit ainsi une neko sauter sur un geôlier, et enfoncer profondément ses griffes dans sa chair, avant de le mordre au sang, faisant jaillir une ligne pourpre de sa gorge dans un gargouillis.

Kerrigan continuait à avancer, jusqu’à atteindre un escalier, et fit feu avec son silencieux, abattant deux tueurs se tenant dessus. Des tirs précis, chirurgicaux, logés chacun en pleine tête. Elle avait remis son fusil d’assaut dans son dos pour prendre un pistolet-silencieux, et réussit à atteindre l’étage supérieur. Elle longea ainsi des chambres où des individus en tenue de cow boys tiraient sur des cibles en bas, avant de s’abriter derrière les murs, de recharger leurs armes, et de tirer à nouveau.

« Yeeeaaahh ! Prenez ça, bande de fils de putes !
 -  Wooooowww… !! »

Sarah pouvait sentir l’odeur forte de la drogue. Elle commençait à se rapprocher du bureau de Juarez, au milieu d’une zone de guerre urbain. Le manoir trembla alors sur ses fondations, signe qu’une explosion venait d’avoir lieu. Les tueurs n’hésitaient pas, lançant des grenades, ou utilisant même des lance-missiles. La hacienda de Juarez était une véritable place forte, mais, depuis la cour et le jardin, les hommes de Raynor réussissaient à l’ébranler. Le jardin intérieur était en feu, et les soldats se chargeaient d’évacuer autant d’esclaves que possible, assurant une ligne de pont depuis une partie du fort, où ils avaient défoncé le mur à coup d’explosifs, canardant la hacienda, chargeant les Terranides et autres esclaves dans des véhicules.

La Ghost hésitait toujours. Elle vit, dans les chambres, des femmes à la peau sombre, affalées sur les lits, retenues par des chaînes. Des junkies… Ces malades les avaient drogués, violés, battus… Elle pouvait voir des traces de mégots de cigarettes sur leurs corps, formant des petites marques circulaires. Elle serra les dents, en sentant la colère pointer. Pendant ce temps, les mercenaires se concentraient justement sur l’un des véhicules de Raynor, et un missile s’abattit sur ce dernier, provoquant une violente explosion. Le blindage du véhicule tint bon, mais plusieurs des ex-Marines gisaient au sol, tandis que, à l’intérieur, les esclaves hurlaient.

« Recharge le lance-roquettes ! Fais cramer ces salopes ! »

Sarah vit l’un des hommes poser l’appareil. Une caisse verte à côté était remplie de roquettes, et il se dépêcha d’en enfiler une. Ce n’était pas sa mission… Et elle risquait sûrement de perdre du temps en agissant ainsi… Mais Kerrigan finit par tirer, et atteignit l’arrière du crâne de l’homme tenant le lance-roquettes. Il cracha du sang depuis la bouche, et s’affala contre le mur, laissant une traînée de sang, surprenant ses comparses. Kerrigan se contenta de faire feu à plusieurs reprises, puis une autre explosion ébranla la structure de la hacienda.

*Elle menace de se rompre…*

De profondes et multiples lézardes commençaient déjà à se former le long des remparts et des murs. Sarah sentit le plancher craquer, et entendit des bruits de pas supplémentaires, puis des rafales de mitraillettes. D’autres hommes de Raynor se rapprochaient, et la Ghost estima leur venue amplement nécessaire pour protéger les femmes capturées ici. Elle reprit donc sa course, et grimpa un nouvel escalier, atteignant ainsi les sommets de la hacienda.

Il y avait ici bien moins de gardes, et elle s’approcha d’une double porte, puis décida, plutôt que de passer par là, d’ouvrir une porte latérale à gauche. La porte menait dans un simple débarras, avec un vasistas. Elle passa par là, usant de son agilité et de sa légèreté pour passer dehors. S’appuyant contre le mur, elle longea ce dernier, posant ses pieds sur une fine interstice. En bas, la bataille continuait à faire rage. Sur un mur, plusieurs Vipers furent abattus par les hommes de Raynor, et d’autres obus continuaient à s’abattre sur la hacienda, provoquant des explosions supplémentaires. L’une d’elles déstabilisa d’ailleurs Sarah, qui vit des échardes de bois s’envoler dans tous les sens.

*Bordel !*

Trébuchant, Sarah réussit à se maintenir sur place, et réussit à rejoindre un balcon, d’où deux hommes tiraient en contrebas. C’était le balcon menant à la chambre de Juarez, et ils tiraient sur le jardin intérieur, qui était en flammes, lançant eux-mêmes des grenades incendiaires., ou se servant de fusils d’assaut ou de lance-grenades. Sarah se rapprocha lentement, et fit à nouveau feu, puis bondit en avant, et atterrit sur le balcon.

« Qu’est-ce que ça, putain ? »

Il était entouré par toute une armée, et Sarah sourit… Inutile d’utiliser son pistolet. Les gardes pointèrent leurs armes, sans pouvoir la voir… Et elle bondit sur eux, déclenchant ses lames énergétiques. Elle décapita ainsi le plus proche des hommes de Juarez, qui se recula en jurant, tandis que le camouflage optique de Kerrigan se désactiva.

« Une GHOST ?!! »

Les balles se mirent à fuser, mais Kerirgan était une vraie danseuse. Ses lames tranchèrent les jambes d’un des tueurs, elle bondit vers un autre, enfonçant ses lames dans son torse, faisant jaillir deux longues traînées de sang, puis elle bondit vers un autre, et lui arracha les deux mains, faisant fuser son sang contre le mur. Juarez continuait à faire feu, mais il était trop lent à déplacer ses armes, ce qui eut surtout pour effet de vider ses chargeurs sur ses propres hommes de main.

« Crève, hija de puuuta !! »

En tant que pure professionnelle, Kerrigan ne parlait pas. Elle se moquait des contacts de Juarez avec l’armée locale, des moyens que ce dernier aurait d’éviter une peine d’emprisonnement en vendant ses complices, en montrant des preuves permettant d’accuser tous les officiers corrompus qui l’avaient aidé à installer son petit trafic. Elle s’en moquait, car elle savait que cet homme n’irait jamais devant les tribunaux.

Il la visa, et appuya sur la gâchette… Et les armes cliquetèrent dans le vide. Sarah sourit sous son casque.

« Non, ne… »

Le tir fusa, et mit fin aux dernières paroles, guère inspires, de Juarez. La balle traversa sa tête, et Juarez tomba en arrière, s’affalant sur son fauteuil, les bras ballants. Kerrigan rangea alors son arme… Et entendit du bruit. Elle se dépêcha d’enclencher son camouflage optique, et se dissimula dans un coin, tandis que Raynor et ses hommes pénétraient dans le bureau.

Sarah vit Mira Han, et comprit que cette femme travaillait avec Raynor, et que, visiblement, ses hommes avaient choisi de la trahir, en partie. Plus curieux, Sarah sentit aussi… Des télépathes qui les accompagnaient.

*Des Ghosts ?*

Étant aussi immobile qu’un sphinx, Sarah était indétectable. Le jardin intérieur continuait à brûler, formant de hautes flammes qui étaient à l’origine d’une épaisse fumée noire visible à des kilomètres à la ronde. Elle comprit que Raynor pensait qu’elle avait capturé Matt… Malheureusement, Sarah était arrivée trop tard, et constata, à sa grande surprise, qu’une mèche de cheveux avait atterri sur un corps, probablement pendant la bataille. Sarah aurait bien tenté d’utiliser ses pouvoirs psychiques, mais les deux Ghosts l’auraient repéré… Si ce n’était pas déjà le cas. Avec une Ghost, impossible de savoir.

Sarah réagit donc rapidement, et, sans crier gare, elle se matérialisa alors, et pointa son arme sur le dos de Raynor.

« Si vous bougez un seul cil, j’explose la tête de votre Commandant séance tenante. »

Elle le visait tranquillement, le doigt sur la détente.

« Je n’ai pas votre second, Raynor. Orlan l’a emmené… Et vous êtes toujours en état d’arrestation. »

Orlan avait dû fuir par les multiples souterrains filant sous la hacienda.

« Orlan s’est emparé de l’ordinateur de Juarez… Il va probablement chercher à récupérer le trafic de Juarez, et à mener une rébellion au sein des Red Suns, en utilisant Matt pour obtenir l’aide des soldates d’Anachore. Votre coup d’éclat ici sera perçu par la garnison d’Anachore comme une provocation, et elles demanderont des renforts depuis Fort Nuevo pour sécuriser la région. »

Sarah avait tout le scénario qui défilait dans sa tête.

« Je pensais que vous étiez venu voir Juarez pour obtenir des armes ou des vivres… Pourquoi avoir fait ça ? Vous venez de démontrer tout votre potentiel de feu, et cet incendie sera visible depuis les tours d’Anachore. Pourquoi avoir fait ça ? » répéta-t-elle.

Les autres soldats pouvaient partir : seul comptait Raynor…

…Et les sentiments ambivalents que l’homme lui inspirait.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le jeudi 16 avril 2015, 12:04:46
« Si vous bougez un seul cil, j’explose la tête de votre Commandant séance tenante. » Entends-je provenir de derrière moi.

Je me fige en reconnaissant la voix, mais pas les ghosts de Mira qui apparaissent à leur tour, leurs fusils armés et braqués sur la tête de la rousse que j'ai croisée au cimetière tout à l'heure.

- Où est Matthew ? Grince Mira en braquant à son tour la Ghost sans vraiment se soucier de moi.

- J'aimerais bien aussi le savoir, grogne-je en tournant très légèrement la tête en direction de mon interlocutrice pour l'entrapercevoir du coin de l’œil.

« Je n’ai pas votre second, Raynor. Orlan l’a emmené… Et vous êtes toujours en état d’arrestation. » Me précise-t-elle, ce qui me fait hausser les sourcils.

- Quoi, encore ces conneries ? Gronde-je agacé. Pourquoi vous m'avez pas simplement tiré une balle dans la tête ? Depuis quand on envoie les Ghosts chercher des fugitifs ?

« Orlan s’est emparé de l’ordinateur de Juarez… Il va probablement chercher à récupérer le trafic de Juarez, et à mener une rébellion au sein des Red Suns, en utilisant Matt pour obtenir l’aide des soldates d’Anachore. Votre coup d’éclat ici sera perçu par la garnison d’Anachore comme une provocation, et elles demanderont des renforts depuis Fort Nuevo pour sécuriser la région. » Continue la demoiselle comme si elle réfléchissait à haute voix.

- Tu ne nous apprends rien de bien nouveau, commente Mira d'un ton froid tandis que je garde le silence, attendant d'avoir la conclusion de son raisonnement.

« Je pensais que vous étiez venu voir Juarez pour obtenir des armes ou des vivres… Pourquoi avoir fait ça ? Vous venez de démontrer tout votre potentiel de feu, et cet incendie sera visible depuis les tours d’Anachore. Pourquoi avoir fait ça ? » répéta-t-elle d'une voix intriguée.

- Pourquoi j'ai fais ça ? Crache-je en me tournant doucement. Vous vous ficheriez pas un peu de ma figure par le plus grand des hasards ?

Je lui désigne le lit de cette enflure de Juarez et les deux terranides mortes qui s'y trouvent, leurs corps nu mettant très bien en évidence les sévices qu'elles ont subies avant de trépasser, leurs intimité dégoulinant encore du foutre de leurs dernières activités.

- Quel genre d'être humain faut-il être pour faire subir ça à des gens qui ne vous ont rien fait ? Quel genre de bête sauvage se comporte ainsi ? Et encore, j'insulte les animaux là, puissent-ils me pardonner, Dis-je d'un ton écœuré. Je ne suis pas venu pour négocier quoi que ce soit avec cette enflure à part les termes de sa reddition. Je suis venu ici pour faire cesser cette pratique infâme qu'est le trafic d'esclaves. Le commerce en est déjà assez ignoble, mais ici ce mec capturait tout et n'importe quoi pour le vendre. Il n'y a pas que des Terranides dans ses containers, il y'a aussi des touristes Tekhanes et des soldates, que dis-je soldates, des sous-officières ! Des personnes portées disparues qui ne  peuvent pas entrer dans le circuit légal de l'esclavagisme et sont donc traitées encore moins bien que des esclaves classiques ! Et vous tolérez ça à un saut de puce d'une caserne ! M'emporte-je sur les derniers mots, les prononçant avec une claire envie de meurtre dans la voix.

- Vous voulez savoir pourquoi je suis venu ? Parce que j'aime mon pays et que quand je vois ça, je ne peux que constater que l'état ne fait pas son boulot ! Et c'est le but des mes rebelles : corriger le tir pour faire de notre nation une république meilleure !

- Et c'est pour ça qu'on vous suit... Termine la voix affaiblie de Matt dans le couloir derrière moi et la fille.

Je tourne le tête dans sa direction, soulagé à un point impossible à décrire de le voir. L'instant d'après je réalise que son bras saigne, mais que malgré ça, il pointe un revolver dans le dos de la Ghost.

- Matthew ! S'écrie Mira d'un ton aussi soulagé que moi.

- Reculez tous loin de mon commandant et baissez vos armes ! Grogne-t-il d'un ton où la haine le dispute à la faiblesse. Ou par l'enfer, je donnerais moi-même l'ordre de raser ce bâtiment, Anachore et les tours du sénat jusqu'aux fondations s'il lui arrive quoi que ce soit !

- On se calme Matt ! Mira est avec nous, elle a été trahie par Orlan !

- Je sais, j'étais au première loges ! Et j'ai aussi vu cette fille en face de vous décaniller toute la clique à Juarez. J'étais au poste de sécurité avec Orlan quand cette furie a fait son petit show devant les caméras de surveillance. C'est là que j'ai réussi à lui fausser compagnie.

Un nouvel impact sur la maison fait trembler tout le bâtiments et des traînées de poussières tombent du plafond.

- Réfléchissez bien Ghost, reprend Matt d'un ton mortellement sérieux. Vous avez vu nos effectifs dehors, vous savez que si nous décidons de faire une opération coup-de-poing, nous pourrons faire suffisamment de dégâts pour que l'administration Tekhane mette des semaines à s'en remettre. Dans ce délais, les programmes de financement de l'état seront suspendu, ce qui fera perdre des millions par jour aux mégacorpos en cheville avec la nation. Dans le même foulée, avec les troubles intérieurs généré par notre opération et une bonne communication, les autres états pourront lorgner sur les territoires contesté aux frontières. Même en admettant que la diplomatie réussisse à vous les reprendre,  il faudra des mois, vois des années pour cela. Et je doute que vous puissiez reprendre aux Formiens ce qu'ils auront bouffé dans ce délais. Nous savons qu'ils disposent de créatures capables de recevoir et comprendre un message de notre part. Ils seront trop heureux de sauter sur l'occasion, surtout si nous leur désignons les bonnes cibles. Alors appuyez sur la détente, et je vous met au défis de trouver le moindre de vos supérieur qui ose vous dire "mission accomplie" quand vous reviendrez ! Vous tenez au bout de votre canon la seule personne qui nous empêche d'en venir là !

Je regarde Matt, surpris par ce qu'il suggère.

- Matt, je veux changer l'état des choses à Tekhos, pas la détruire ! M'insurge-je.

- Parfois il vaut mieux arracher tout l'arbe pour en replanter un neuf que s'acharner à soigner les branches malades comme vous le faites commandant, grogne mon second en me montrant son communicateur allumé.

Je comprends que tous mes hommes ont entendus toute la conversation. Et leur absence de réponse n'est pas exactement pour me rassurer. C'est vrai que j'en connais un bon paquet qui seraient bien du genre à foncer tout droit sur le sénat pour tout casser s'ils venaient à péter un durite pour un motif ou un autre.

Je me tourne vers la demoiselle rousse, attendant sa réaction, espérant franchement qu'elle ne fera pas de conneries.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le samedi 18 avril 2015, 02:35:45
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Le pistolet de Sarah était rivé droit sur la tête de Raynor. Elle n’avait pas peur. Elle était encerclée par les hommes de Raynor, mais elle savait que, en cas de problème, elle pourrait, si ce n’est les neutraliser, au moins s’enfuir. Sa mission était là, sous son nez. Raynor. Sarah n’avait jamais désobéi à ses supérieures. Elle accomplissait toujours ses missions, missions tournant généralement autour de Formiens ou de traîtres tekhans envisageant de vendre des secrets militaires aux Ashnardiens. Raynor lui avait été vendu comme le profil-type de l’arriviste, du soldat ayant trahi sa nation afin de se constituer une milice privée. Le scénario était parfaitement huilé. Il avait rejoint les Badlands, afin de faire partie des Red Sun, et pouvoir rejoindre le trafic d’esclavage. Sarah avait donc son arme pointée sur lui, mais les explications de Raynor, son comportement… Tout cela sonnait faux. Ce n’était pas ce à quoi elle s’attendait. Raynor lui expliqua qu’il n’avait que pour but de libérer les esclaves du joug de Juarez, que ses intentions étaient nobles, altruistes… Et Kerrigan le croyait. Il n’avait aucune raison de mentir. La hacienda continuait à brûler, et les hommes de Raynor en prenaient possession… Et eux discutaient.

Pour Sarah, la situation sembla se compliquer quand le second de Raynor arriva dans son dos, et lui expliqua que, si elle tuait Raynor, il y aurait une guerre civile dans les Badlands, un conflit qui risquait de déstabiliser Tekhos toute entière, et d’encourage rles Ashnardiens à les envahir. Sarah n’était pas dupe. Ce n’était pas deux pauvres bataillons de soldats qui allaient déstabiliser Tekhos. Certes, ils pouvaient assiéger Anachore, dont la garnison en place comprenait des soldats d’arrière-zone, mais l’état-major tekhan mettrait moins de vingt-quatre heures à envoyer toute une armée pour reprendre la ville. Il y aurait des morts, mais la Ghost connaissait suffisamment l’armée pour savoir qu’un affrontement frontal contre l’État tekhan était sans espoir.

« Vos menaces sont vaines, répliqua-t-elle calmement. Privé de votre commandant, vos troupes seront dispersées, et désespérées. Si elles tentent de s’attaquer à Anachore, l’état-major n’enverra pas que les forces de Fort Nuevo. Une armée viendra en quelques heures par aéronefs, et vous serez détruits. »

En tant que Ghost, Sarah connaissait très bien l’armée, leur effectif, et leurs protocoles d’urgence. Les Badlands étaient une zone importante pour l’armée, mais seulement pour certains points. Ce que l’armée voulait, c’était contrôler les gisements pétroliers, les mines, et les routes commerciales, ainsi qu’Anachore. Tant que ces zones étaient sous contrôle, il n’y avait aucun problème. Sarah en avait fini avec cette question, et, sous son masque, son regard croisait celui de Raynor. Elle ne lisait pas de mensonges en lui, seulement une franche détermination, la volonté de faire évoluer les choses, en évitant les pertes civiles. Quelqu’un qui voulait lutter contre l’esclavage, un idéaliste pétri de nobles intentions… Pourquoi était-il si difficile de le neutraliser, puis de partir ?

« Si vos intentions sont si nobles, l’état-major en tiendra compte lors d’un procès équitable. Aux yeux de la société, vous êtes un traître et un rebelle ayant tué ses supérieurs, et qui tente de mener une rébellion. Vous avez tué un baron du crime. Bien. Mais cet homme n’a jamais été condamné. Aux yeux de la population, vous passerez pour un criminel cherchant à déstabiliser la région en s’attaquant aux propriétaires terriens de la région. Ces esclaves que vous tentez de libérer… Que comptez-vous en faire ? Les enrôler dans votre armée ? Elles ne sont pas des guerrières, mais des victimes. Les églises et les monastères refuseront de vous ouvrir leurs portes, car elles penseront que vous voudrez les voler. »

La maison trembla dangereusement.

« Si vous voulez changer les choses, annoncez publiquement vos intentions, et acceptez de me suivre. Je garantirai votre protection, et j’userai de mon influence pour que ces esclaves affranchis soient confiés à des organismes qui s’assureront de les soigner, et de les réimplanter dans la société. »

Sarah laissa passer quelques secondes, et, avec son autre main, sortit un bout de papier.

« Voici ma fréquence… Je vous laisse le soin d’y réfléchir, Raynor. Quand vous comprendrez que vous n’arriverez à rien seul, contactez-moi… Mais n’oubliez pas que je vous surveillerai. »

Elle lâcha le bout de papier, puis appuya avec un doigt sur l’un des boutons du pistolet, et appuya sur la gâchette. Une balle assourdissante jaillit, et provoqua une explosion sonore et lumineuse pendant quelques secondes. Quand les personnes à l’intérieur retrouvèrent leur sens, Sarah avait disparu, laissant derrière elle un moyen de la contacter.

Pour un premier contact, ce n’était pas si mal.



Pendant ce temps…

Les Badlands présentaient parfois des paysages escarpés et hostiles, secs et arides. Le long des gorges asséchées, des canyons, des sentiers et des grottes avec des stalactites formant comme des griffes infernales, on pouvait avoir l’impression de se retrouver dans les Landes Dévastées. Le soleil était en train de se coucher, un ciel crépusculaire, et les deux hommes se dépêchaient de marcher. Ils étaient épuisés, après une longue marche dans les grottes, puis une cavalcade à dos de cheval. Ils avaient traversé les grottes, sans s’attarder sur les cris et les murmures, pour Le rejoindre.

Ils le virent donc, en hauteur. Le vent soufflait, et, au loin, on pouvait encore voir les hautes flammes noires de la hacienda de Juarez… L’homme portait un long manteau marron avec un chapeau de cow boy, et se retourna vers eux.

« Ju… Juarez est mort, Mon… »

L’homme leva sa main, au bout de laquelle se trouvait un fusil à canon scié, et fit feu. Dans un hurlement de douleur, l’homme partit en arrière, et s’étala sur le sol, son thorax ouvert en deux, vomissant ses tripes et ses organes. Déglutissant, son acolyte entreprit de s’agenouiller immédiatement, et le canon du fusil se contenta de le fixer… Avant que l’homme n’abaisse son bras.

« C’est ce que les rumeurs m’ont rapporté, oui… Cette mort est fâcheuse. Qui s’en attribuera le mérite ?
 -  Un… Un militaire, Monsieur. James Raynor, un fugitif. Il… Il voulait libérer les esclaves. Il dispose d’une armée, Monsieur ! Juarez… Nous… Nous n’avons rien pu faire, ils étaient trop nombreux. Le Red Sun les a aidés ! »

L’homme ne dit rien pendant quelques secondes, fixant l’horizon.

« Le Red Sun ? Vraiment ?
 -  Mira… Elle a pris fait et cause pour ces gens ! Mais… Orlan a pu récupérer les données de…
 -  Je sais, Orlan est arrivé avant vous. »

L’homme déglutit à nouveau, terrifié, et baissa la tête.

« Bien… Un idéaliste, donc… Ce Raynor… Il m’a épargné le soin de tuer Juarez par moi-même. »

Et sur ces mots que John Farson, « The Good Man », s’écarta. L’homme avait à faire dans la région. Et la mort de Juarez ne pourrait qu’être profitable pour ses plans et ses ambitions.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le mercredi 29 avril 2015, 01:03:25
5 ans avant aujourd'hui


Ramener tout le monde à la base a été un sacré merdier. On y a passé le reste de la journée et entre le ballet des navettes médivacs et celui des médic, on a passé tout notre temps à distribuer de la nourriture et des couvertures aux esclaves libérés. Et putain, il y en a tellement qui sont dans un état triste à voir que ça me révolte. Mais je suis aussi le premier à admettre que je ne peux pas soigner ça à coup de fusil Gauss.

Finalement, quand je tombe d'épuisement dans ma cabine, je suis rejoins par Matt qui, malgré un bras en écharpe à cause de sa blessure viens me faire son rapport d'un air sombre. Et le bilan est catastrophique pour une opération qui était censée se passer tout en douceur.

La vallée de Juarez a été réduite à l'état de no man's land, on y a déversé suffisamment d'obus, de missiles, de balles et de roquettes pour qu'il y pousse du plomb pour les dix prochaines générations. Et on a ainsi fait un trou du genre assez conséquent dans nos réserves de munitions. L'infirmerie compte six cent soixante-douze blessés chez nos propres troupes. Ceux qui ont pu être atteints à travers leurs armures de marines ne seront plus bon à rien avant un bon moment et il leur faudra un traitement lourd. Mais le pire ce sont les deux mille quatre cent quarante-quatre morts tombés dans les premiers instants de l'embuscade de Juarez et les minutes qui ont suivis.

Je dois être le pire commandant de toute l'histoire de l'armée Tekhane. J'ai fait tuer ou blesser un tiers de mes hommes sur leur premier engagement sérieux avec un maffieux local. Et tout ça pour quoi ? Nous avons embarqué pas moins de six mille trois cent vingt-et-un esclaves. Bon sang, il y a pratiquement un esclave par soldat encore en état de fonctionner. Ils sont partout dans le camp, affamés, assoiffés, certains sont drogués, tous sont peu ou prou blessés.

Matt continue à me déblatérer les rapports et je fini par lever la main.

- J'ai bien compris, on a pas les moyens logistiques de s'occuper d'autant de monde. Constate-je amèrement.

- je n'ai pas dit ça commandant, me corrige Matt plus doucement. J'ai juste dit que nous ne pouvions pas tous les prendre en charge indéfiniment. Les blessés légers et ceux qui ne sont pas esclaves depuis longtemps pourraient être reconduits à la frontière assez facilement. Nous pouvons leur céder une semaine de vivre maintenant que...

- Maintenant que mon assaut merdique en a tué autant... Complète-je avant qu'il ne trouve une excuse bidon pour notre soudain regain au quota de matériel/homme.

- Commandant, ce n'est pas votre faute. Si Orlan n'avait pas trahi, ça aurait été un très bon plan.

- Va dire ça à Arnold, à Fénix, ou aux milliers d'autres que j'ai fait massacrer ! Crache-je en me sentant sortir de mes gonds.

Matt s'arrête. Il me connaît depuis assez longtemps maintenant pour savoir qu'on ne peut pas me raisonner quand je suis dans cet état d'esprit.

- Vous devriez vous reposer commandant. La nuit porte conseil il paraît.

Tu parles que je vais me reposer...

J'ai trop de morts sur la conscience. Là ce soir je sais très bien que je ne pourrais pas dormir.

J'ouvre ma cantine de campagne et en sort une bouteille de Whisky que j'enfourne dans mon gilet avant de sortir. Le camp est en pleine effervescence malgré l'heure tardive et les médics vont probablement continuer à courir jsuqu'au matin avec mes conneries. Si j'avais une supérieure, elle m'aurait probablement fait fusiller pour un tel échec.

Je passe les gars du poste de sécurité extérieur en leur faisant un signe qu'ils me renvoient. J'ai une putain d'envie d'être seul et je m'éloigne du camp, profitant que la nuit a amené une température glaciale sur le désert pour resserrer mon blouson en vieux cuir élimé sur mes épaules, l'un des seuls cadeaux de Sierra qui ait survécu à ma réincorporation dans l'armée. Je n'ai même plus une photo d'elle, ni de Mélissa, notre fille.

Une fois que je me suis assez éloigné, je me pose sur un rocher et arrache le bouchon de liège de la bouteille avec mes dents avant de siffler une longue gorgée de Jack Daniels. Le liquide ambré me brûle la gorge avec une chaleur réconfortante. Moi qui voulait jouer les héros, moi qui pensait faire ma révolution dans mon coin. Ben c'est râpé ! Je suis le dernier des crétins à y avoir cru. Je suis encore plus crétin d'avoir pensé que je pouvais mener autant d'hommes en n'ayant jamais dépassé le grade de sergent.

Je bois jusqu'à tard dans la nuit, ressassant mes idées noires jusqu'à tituber sur le chemin du retour, vers mon lit où je m'effondre deux heures avant que mon réveil ne vienne me réveiller. Je me sens suffisamment mal pour justifier un tour à l'infirmerie, mais je me contente de m'envoyer un litre de flotte derrière la cravate et de m'avaler une bonne aspirine avant de passer sous la douche et de faire une toilette complète. J'ai douze mille pauvre bougres dehors qui attendent que je fasse quelque chose. Ma personne n'a aucune importance à côté de toute cette masse de gens. J'ai pris le fardeau de les commander. J'ai un devoir envers eux et m'y soustraire serait de la lâcheté. Et s'il y a bien une chose que je refuse qu'on grave sur ma tombe c'est "il est mort d'une balle dans le dos parce qu'il n'a jamais fait front".

Je ressors de ma cabine de douche avec ce fichu costume d'officier que Matt aime tant, lavé, rasé, peigné, du moins comme j'ai pu et je me dirige tout droit au centre de communication.

On a un jeune qui travaille dans ce domaine depuis qu'il a sept ans. À l'armée il était relativement anodin, mais sur les réseaux sociaux, il est le redoutablement connu "Mr. Universe". Sa devise : Personne ne peut arrêter le signal. Tout va quelque part et je vais partout.

Je lui tombe dessus au moment où il prend son service, une tasse de café à côté de lui.

- Amène tes fesses gamins, faut que je fasse passer un message.

Il me regarde, une moitié de petit pain en main, l'autre dans la bouche, l'air complètement sur le cul.

- Hu meffave bou gui ? Me demande-t-il la bouche pleine.

- Le monde entier, grogne-je en guise de réponse.

Je passe une bonne partie de la matinée à expliquer au gosse ce que je veux et on se met d'accords sur un principe qu'il appelle "la vidéo virale" auquel je pige rien si ce n'est que mon message va passer en se répandant à travers les réseaux sociaux et les sites de streaming en ligne. Et que comme tout le monde regarde la télévision via Tekhnet, ben mon message devrait être vu partout à un moment ou a un autre. Du moins si j'ai bien tout pigé.

On installe une table dans une salle vide, je pose une simple chaise derrière. Le plus dur est de trouver un fond pour que les autorité puissent pas savoir où on est. En désespoir de cause, j'emprunte une grande bannière que mes rebelles ont fait pour se marrer et on l'arrange pour qu'elle soit bien plate derrière moi. Le gamin est fan, moi pas. Quand je vois la chaise avec la grosse bannière en arrière-plan, je trouve que ça fait seigneur Ashnardien en train haranguer ses troupes à ne pas faire de quartier.

- Je suis prêt commandant, me dit le petit génie depuis derrière son écran de portable, la caméra numérique HD braquée sur moi.

Je prend les papiers que j'ai passé une bonne partie de la matinée à écrire moi-même. Matt aurait probablement mieux rédigé ça que moi, mais je tenais à ce que ce soit mes mots à moi qui soient dit pour que je puisse les prononcer plus facilement et aussi ne pas en avoir honte plus tard.

- Qu'on en finisse ! Dis-je en m'asseyant derrière la table et en me redressant.

- Trois... Deux... Un... Action ! Me dit le petit avant de lancer l'enregistrement.

Je reste deux secondes sans voix, à fixer la caméra avant de me reprendre.

- Bonsoir, bonjour, ou peu importe l'heure à laquelle vous verrez ceci. Pour ceux qui ne savent pas qui je suis, mon nom est James Raynor. Je suis citoyen de Tekhos, j'y suis né, j'y ai grandi et j'y ai passé l’essentiel de ma vie. Mais aujourd'hui, si je suis devant vous c'est pour faire un triste constat. J'ai tenté, toute ma vie durant, de me faire une place dans cette société. J'y ai travaillé dur, je l'ai protégée et j'ai versé mon sang pour elle. Et que m'a-t-elle donné en échange ? La réponse est simple : rien. Elle est même pire : elle m'a tout prit. Mes proches, mon travail, ma liberté et presque ma vie.

Je marque une pause pendant laquelle je bois un peu d'eau dans un verre en plastique avant de reprendre. Je regrette déjà de ne pas avoir de prompteur pour m'aider à réciter ce foutu discours. Un rapide coup d’œil sur mes notes me fait repartir.

- Comme vous j'aime la paix, j'aime la tranquillité et le confort que nous apporte notre société. J'aime la sécurité que nous apporte la répétition du train-train quotidien. Je suis tout comme vous à une exception près. J'en ai plus qu'assez qu'on me mente. J'en ai plus qu'assez de fermer les yeux et de tourner la tête dès que quelque chose qui ne devrait pas être là s'y trouve. Pour ceux qui ne l'ont pas encore compris, je parle de la corruption. Ce cancer qui ronge nos institutions et notre industrie. Cette chose si ancrée dans nos mœurs qu'elle semble en être devenue naturelle. Ce relent putride qui nous suit et nous accompagne partout tout au long de nos vies n'est rien de moins que l'odeur des cadavres sur lesquels nous bâtissons notre grandeur. Des fondations si bancales que nous préférons continuer à regarder l'abysse sans vouloir songer qu'on pourrait un jour y terminer.

Je marque une nouvelle pause, histoire de marquer mes propos.

- Il y'a de cela plusieurs semaines, j'ai été emprisonné sur un motif juste. Mais mon officière-commandante avait tellement peur de perdre la face si je dénonçais ses sales magouilles devant un tribunal qu'elle a préféré me faire disparaître dans une chambre d'interrogatoire afin de m'éliminer à sa façon, de me faire taire à jamais. J'ai refusé de crever comme un rat simplement parce que j'avais le malheur d'avoir fait semblant de ne rien voir ! Des camardes, des amis fidèles m'ont fait sortir de là avant que j'expire mon dernier souffle. Ils voulaient que je m'enfuie. Que je quitte le pays. Mais, comme je le dis souvent, Tekhos, tu l'aime ou tu la quitte. Et j'aime mon pays ! Ce soir-là j'ai décidé de ne plus fuir ! Ce soir-là, j'ai décidé de sortir la tête de mon trou et de regarder en face ce qui m'avait amené là où je suis. Ce soir-là, j'ai réalisé que le système et les appuis de mon officière la couvriraient et me feraient disparaître. Mais la justice est une notion qui n'a pas disparu dans mon cœur ! Si certains la retournent et la traficotent pour la grimer comme des maquignons, mois je l'ai prise au pied de la lettre ! Code pénal : article 15, légitime défense : Quiconque, de manière contraire au droit, est attaqué ou menacé d'une attaque imminente a le droit de repousser l'attaque par des moyens proportionnés aux circonstances; le même droit appartient aux tiers !

Je laisse un nouveau moment de silence s'étendre.

- Cette nuit-là, j'ai appliqué la loi, sans passer par les alinéas, les tribunaux et les instances à qui on m'aurait retiré avant que je puisse même ouvrir une plainte.

Je me penche vers la caméra.

- Pour cela, la justice, la vraie, devra me juger comme il convient.

Je reviens à ma position initiale.

- Après avoir fait acte de mutinerie, je me suis échappé et je suis tombé sur quelque chose de dégoûtant. Un trafic parmi ceux de la pire espèce qui soit. Un homme du nom de Juarez qui se livrait, sous le nez des autorités d'Anachore, à un trafic d'esclaves illégaux ! Et vous savez le pire ? Tout le monde s'en fichait. Pourtant ce n'était pas inconnu dans le coin, oh non ! C'était même un secret de polichinelle ! Mais personne ne bougeait alors qu'il enlevait des touristes, des officières, des travailleuses, des citoyenne Tekhanes en pleine possession de leur citoyenneté et de leurs droits pour les asservir complètement hors du circuit légal ! Je n'aime pas l'esclavage et j'espère qu'un jour il sera aboli ! Mais je supporte encore moins les ordures qui se cachent derrière des autorités qui ferment les yeux au fur et à mesure que l'argent s'accumule sous leurs bureaux ! Tout cela devait cesser ! Quelqu'un devait mettre bon ordre à tout cela. C'est pourquoi, hier, en ce cinq de novembre, je suis allé moi-même et mes mutins faire fermer boutique à cet odieux criminel et ce de manière définitive !

Je fais une autre pause pour boire un peu d'eau.

- Je m'adresse maintenant aux autorités ! J'ai ici, avec moi, plus de six mille civils asservis illégalement pendant des années, torturés et violés sans la moindre pitié ! Ces gens sont le peuple que vous avez juré de servir et de protéger ! Ces gens ont besoin de votre aide ! Je vous les remettrais en même temps que je me rendrais en échange d'un procès équitable afin qu'éclate la vérité et que justice soit rendue ! Je ne suis pas votre ennemi. Je veux juste que notre société ouvre les yeux sur le merdier qu'elle a laissé s'entasser dans son arrière-coure et que nous prenions enfin le balais pour nettoyer ça avant de finir noyé dessous ! Bordel, je suis même prêt à le passer tout seul s'il le faut ! Mais pour pouvoir balayer j'ai besoin d'un balais ! Si la société est consciente de ce qu'elle a besoin, elle m'en fournira un. Sinon, ce sera à moi de me le procurer et alors je nettoierais la merde à ma manière. Je ne te veux pas de Mal Tekhos, je veux juste t'aider autant que mes mains le peuvent. James Raynor, terminé.

Le garçon coupe l'enregistrement. Il me parle de rajouter un petit chant patriotique derrière, mais je m'y oppose. Je ne suis pas l'état, je n'ai pas le droit d'employer son hymne pour mes messages personnels.

- Balance-moi ça sur Tekhnet, que les politicardes rigolent un coup. Moi j'ai un appel à faire...

Il me faut de longues minutes pour retourner me changer. Je me sers un verre de whisky et fini par décrocher mon téléphone et composer le numéro que l'autre gonzesse rousse m'a donné.

- C'est Jim... J'ai fait ce que vous demandiez. C'est votre tour maintenant. Quand et où pour les esclaves ?

Intérieurement je savais que je signais mon arrête de mort. Mais reculer maintenant revenait à dire que mes hommes s'étaient battus et étaient morts pour rien si je devais laisser crever de faim tous ces ex-esclaves juste parce que j'avais merdé. Je devais payer le prix de mes erreurs et prendre mes responabilités.

Et déjà, la vidéo était partagée partout, Mr. Universe faisant son boulot comme pas deux. Personne ne peut stopper le signal une fois qu'il est lancé. Et une fois que l'information est passée, les petits malins de Tekhnet savent toujours comment la retrouver et se la refiler.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le jeudi 30 avril 2015, 02:08:42
(http://img110.xooimage.com/files/e/4/c/kerrigan_picture-4a3bf88.jpg) (http://img93.xooimage.com/files/7/a/5/sarah-kerrigan-3d12630.jpg)

Il n’était pas normal que sa Reine reste isolée. Irina était une Cérébrate assez récente, mais elle avait le sentiment de connaître Sarah, sa Mère, depuis maintenant des années. En un sens, cette impression n’était pas fausse, car son esprit était relié à celui de Sarah. Elle pouvait voir, dans une moindre mesure, ce que cette femme pensait, ainsi que découvrir son passé. Pour Irina, c’était toute une foule de nouvelles sensations, de sentiments dont elle n’aurait jamais pu soupçonner l’existence auparavant, et qui ne faisaient que confirmer à quel point elle était heureuse d’être une Formienne. Le statut d’humain était décidément bien trop réducteur et bien trop inférieur pour ce qu’elle envisageait. Jamais elle ne pourrait remercier Sarah suffisamment fort pour le don que cette dernière lui avait fait en la transformant en Formienne, en lui offrant ce don magnifique.

Sarah s’était isolée des Formiens, et Irina pouvait sentir le conflit dans ses pensées, le trouble. Elle ne sentait toutefois pas tout, car Kerrigan, en tant que Reine des Lames, pouvait tout à fait  masquer ses pensées... Mais Irina pouvait malgré tout les percevoir, et elle sentait une vive émotion. La Cérébrate s’enfonçait dans des grottes souterraines, filant le long des monts escarpés, jusqu’à voir sa Mère, au bout d’une galerie. Au milieu de stalactites et de stalagmites, une ouverture dans la paroi donnait sur l’extérieur, sur une plateforme rocheuse surplombant le vide. Sarah Kerirgan était là, et Irina marcha vers elle.

« Que vous arrive-t-il, Mère ? Je vous sens... Confuse. »

Il n’y eut aucune réponse de la part de Kerrigan, qui se retourna vers elle. Les cheveux tentaculaires de Sarah remuaient sous l’effet du vent, et la main de Sarah se redressa pour caresser la joue d’Irina, en esquissant léger sourire sur ses lèvres.

« Tu es vraiment une adorable fille, Irina... Tu as hérité très récemment der ton nouveau statut, et, même si tu étais une humaine, maintenant, tu es comme une jeune fille soucieuse du bien-être de sa mère...
 -  Ça... Voyons, Mère, tout le monde se fait du souci pour vous ! protesta la belle Irina, un peu gênée.
 -  Je sais... »

Sarah lui sourit, et l’embrassa tendrement sur le front, puis, ensuite, sur les lèvres. Oui, la Reine était perturbée... Son passé refaisait surface ici. Oh, elle n’avait jamais véritablement oublié les évènements qui avaient eu lieu il y a cinq ans. Ces derniers avaient été importants, et, en un sens, avaient précipité sa décision de ne plus avoir une confiance aveugle dans le système. Raynor... Elle avait été convaincue que c’était un criminel, avant de le voir à Juarez, et de comprendre que les choses n’étaient pas aussi simples.

« Ce Raynor... Que représente-t-il, à vos yeux ? »

La Reine soupira lentement, puis regarda à nouveau la station Umojan, au loin. On ne voyait guère que des lueurs depuis cette position.

« C’est un idéaliste... Quelqu’un qui est convaincu qu’il est possible d’améliorer le système de l’intérieur. Un homme qui a en horreur l’esclavage. Il était accusé d’être un traître par l’armée, alors qu’il n’avait fait que se défendre contre l’injustice de ses supérieurs...  Un homme qui croit en les vertus du système, en la justice...
 -  Est-ce pour ça que vous êtes revenue ici, ma Reine ? Pour le convaincre de vous rejoindre ? Ces idéaux ressemblent aux nôtres... »

L’injustice était quelque chose que les Formiens avaient en horreur. Ce n’était pas forcément évident à voir, mais, avec son esprit collectiviste et sa société pyramidale de ruche, la Fourmilière reposait sur une justice fondamentale, caractérisée par la supériorité des strates supérieures de la pyramide sur les autres. Irina avait rejoint les Formiens, car, pour elle, ils étaient la perfection génétique absolue, et, donc, la perfection tout court.

« Raynor... Non... Enfin, je ne sais pas... »

Que faire de cet homme ? Sarah soupira lentement.

« Il a voulu changer le système... Mais aujourd’hui, plus personne ne se rappelle de son discours sur les ondes... Crois-moi, Irina... On dit que la route de l’Enfer est pavée de bonnes intentions. Raynor a toujours été pétri de bonnes intentions, mais il s’était trompé de cible... »

Sa première erreur avait été d’être trop honnête, et de croire que tuer Juarez l’avait mis à l’abri des représailles. La deuxième erreur avait été de se mettre en public, de se mettre sur le front, offrant ainsi la possibilité aux autres d’agir.

Des gens comme John Farson.

Des gens comme l’Affiliation.

Des gens qui les avaient piégés tous les deux.



(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

« Je m'adresse maintenant aux autorités ! J'ai ici, avec moi, plus de six mille civils asservis illégalement pendant des années, torturés et violés sans la moindre pitié ! Ces gens sont le peuple que vous avez juré de servir et de protéger ! Ces gens ont besoin de votre aide ! Je vous les remettrais en même temps que je me rendrais en échange d'un procès équitable afin qu'éclate la vérité et que justice soit rendue ! Je ne suis pas votre ennemi. Je veux juste que notre société ouvre les yeux sur le merdier qu'elle a laissé s'entasser dans son arrière-cour et que nous prenions enfin le balai pour nettoyer ça avant de finir noyé dessous ! Bordel, je suis même prêt à le passer tout seul s'il le faut ! Mais pour pouvoir balayer j'ai besoin d'un balais ! Si la société est consciente de ce qu'elle a besoin, elle m'en fournira un. Sinon, ce sera à moi de me le procurer et alors je nettoierais la merde à ma manière. Je ne te veux pas de Mal Tekhos, je veux juste t'aider autant que mes mains le peuvent. James Raynor, terminé. »

Assise sur une chaise dans une petite cabane isolée, Sarah secoua la tête en regardant le discours de Raynor, sur une télévision. Elle avait, dans cette petite pièce, un poste de télévision ancestral, cubique, avec une image qui sautillait parfois, quand elle ne captait pas le signal. Le refuge de Kerrigan, après le combat contre Juarez, était à proximité d’Anachore, dans un garage abandonné. Le garage se trouvait sur la route d’une station militaire désaffectée, et, dans le passé, ses principaux clients étaient l’armée, ou le personnel civil allant travailler à la station militaire. Avec le départ des Tekhanes vers la Fourmilière, ce garage avait été abandonné, et elle y squattait.

« Raynor... » soupira-t-elle.

Était-il stupide, ou sincère ? Il voulait protéger les esclaves qu’il avait récupéré, et avait offert aux autorités civiles de l’aider. Cependant, en diffusant ce message, il avait aussi révéler sa position aux informaticiennes tekhanes. Elles remonteraient le signal, et enverraient une garnison pour le neutraliser... Si, toutefois, elles étaient dans l’optique de le supprimer. Raynor, malgré toutes ses bonnes intentions, restait un mâle, dans une société extrêmement féminisée. Ayant accès à Internet, Sarah utilisait, outre sa télévision, une tablette numérique. Elle lui servait normalement à obtenir des instructions de la part du commandement, mais aussi à circuler sur Internet.

Très rapidement, le message de Raynor fut retransmis sur différents sites de streaming, avec des commentaires variables sur les réseaux sociaux. Pour l’heure, sa mission restait inchangée : appréhender James Raynor. Elle avait eu l’occasion de le faire tantôt, et se demandait encore pourquoi elle l’avait laissé filer.

*Ce sont les esclaves...*

Si elle avait capturé Raynor, ses hommes auraient été divisés, et les esclaves auraient été condamnés. Elle déambulait dans le garage abandonné, jusqu’à recevoir un coup de fil. L’appel figura sur sa tablette graphique, et elle appuya sur un bouton.

« C'est Jim... J'ai fait ce que vous demandiez. C'est votre tour maintenant. Quand et où pour les esclaves ? »

Elle esquissa un léger sourire, et répondit au bout de quelques secondes :

« Je ne m’attendais pas à un tel discours, Raynor... Mais vous avez tenu votre part du marché. Je vais vous transmettre des coordonnées. Venez me retrouver là-bas ce soir, à 21 heures. Je vous indiquerais à qui vous adresser pour relocaliser vos affranchis. »

Elle lui transféra des coordonnées satellite, une latitude et une longitude. Ces positions correspondaient à un plateau surélevé dans la région d’Anachore, au bout d’une petite promenade permettant de voir Anachore depuis les hauteurs. Un coin tranquille et aéré.

« Et, Raynor... Vous avez pris la bonne décision. »

Elle en était sûre.

Mais, après tout, elle était encore une novice en matière de manipulation politique.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le jeudi 30 avril 2015, 16:35:00
5 ans avant aujourd'hui


- CONNERIES ! Hurle Matt en tapant de son poing libre sur la table.

Je viens de lui expliquer que j'ai accepté le marché de la Ghost. Le moins qu'on puisse dire c'est que ça ne lui a pas plus.

- VOUS AVEZ FAIT UNE CONNERIE MONUMENTALE COMMANDANT ! ELLE VA VOUS DOUBLER ET VOUS TIRER UNE BALLE DANS LA TÊTE À LA PREMIÈRE OCCASION !

- Pas la peine de gueuler, je suis pas sourd... Bougonne-je en songeant que ça risque de ne pas tarder s'il continue à ce volume.

- MAIS QU'EST-CE QUI VOUS EST PASSÉ PAR LA TÊTE, SACRÉ NOM DE DIEU ?

- MOINS FORT ! Gueule-je à mon tour, ce qui a au moins le mérite de faire taire mon second quelque secondes.

Il ne dit d'ailleurs plus rien, se contente de me toiser d'un regard réprobateur que je commence à connaître.

- Vous auriez pu m'en parler avant au moins, non ? Grince-t-il.

- Ça m'aurait avancé à quoi Matt ? Tu aurais essayé de me faire croire qu'on pourrait s'occuper de tous ces esclaves nous-mêmes ?

- Bien sûr qu'on ne le peut pas, il nous faudrait une logistique pour ça que nous n'avons pas.

- Donc j'ai pris contact avec la personne qui peut nous fournir la logistique... Conclu-je.

- Mais bon sang commandant, on aurait pu essayer de faire quelque chose avant que vous baissiez les bras ! Vous et moi connaissons un tas de gens qui n'aiment pas l'esclavage et qui seraient plutôt heureux de nous filer un coup de main !

- Pour un ou deux, j'en doute pas. Pour huit ou dix, déjà moins. Pour vingt ou trente, peut-être... Mais pour six mille ? Matt, arrête ton char. Si on les gardes, ce sera avant tout de la fierté mal placée...

Le silence retombe dans la pièce et Matt devient sombre.

- Alors vous nous quittez maintenant ? Demande-t-il d'une voix froide.

Je ne répond pas et me serre plutôt un verre de Jack Daniels. Que dire ? Même moi, je ne vois pas où cette conversation me mène.

- Je vous laisse commandant, soupire Matt d'un ton agacé. Et je prie pour que vous ayez changé d'avis demain.

Demain je ne serais probablement plus là mon pote... SOnge-je sombrement tandis que la porte se ferme.

Je me tourne ensuite vers le réveil de ma piaule. Il est gentiment dix-neuf heures. J'avale le reste de mon verre et empoche la bouteille. Je ramasse ma ceinture avec le holster de mon revolver et la boucle autour de ma taille, sortant l'arme pour contrôler que le barillet est plein ainsi que les munitions à ma ceinture.

Je ricane en réalisant ce que je suis en train de faire. Me voilà en train de préparer un siège alors que je vais pour me rendre.

- Quel con... Marmonne-je en glisant quand même l'arme à sa place.



Aujourd'hui

- Vous en êtes sûr ? Demande Matt dans le micro du poste de commandement.

- Positif monsieur, répond le pilote de Banshee dans les hauts-parleurs. Très nombreux contact Formiens confirmés dans tout le secteur. Pendant la journée on ne pouvait pas détecter leurs signatures thermiques à cause de la température, mais maintenant que la nuit est tombée, mes écrans scanners sont rouge de contacts. C'est une ruche au grand complet monsieur !

- Aussi loin des fronts Tekhans ? Songe-je à haute voix. Qu'est-ce que ça cache ?

- Peut-être qu'ils veulent ouvrir un nouveau front sur les badlands ? Réfléchis Matt à voix haute à son tour. C'est vrai que la région est peu défendue, mais par rapport à d'autres agglomérations périphériques de Tekhos, elle est aussi largement moins peuplée. Surtout après tout le barouf qu'on y a mis il y a cinq ans.

- Ils peuvent pas être là pour nous, on est arrivés ce matin... On a fait repérer le terrain plusieurs jours à l'avance et ils étaient pas dans le secteur...

- D'après les relevés, ils sont encore en train de s'installer. Ils sont arrivés presque en même temps que nous... Coïncidence ?

- J'aime pas ce genre de coïncidences. Dis-je en tournant les talons. Mets toute la base en état d'alerte que tout le monde dorme avec son arme à portée de mains cette nuit. Prévient aussi Jonhson que j'attends ses gars pour une reconnaissance nocturne sur ce secteur.

- Vous y allez ? S'étonne Matt.

- T'inquiète, je prends un vautour. Y'a rien qui peut me rattraper sur ce genre de joujou.



5 ans avant aujourd'hui


Je suis en train d'attendre, assis sur le siège de mon vautour. Je suis venu en avance, engoncé dans ma veste en cuir brun afin de me protéger du vent sur ce plateau à la con. La vue est loin d'être dégueu et ça doit être un chic coin pour les amoureux. Isolé, beau panorama. Le coin idéale pour faire le coup de la panne à sa copine.

Putain je deviens trop vieux pour ces conneries...

J'ai bien sorti ma boutanche, mais je ne me sens pas le cœur de l'entamer. J'ai l'estomac noué. Je m'attends assez à ramasser une balle dans la caboche à tout instant.

Donc pour le moment, je regarda la vue et j'attends.

J'attends qu'une rousse vienne me prouver que tout n'est pas bon à jeter à Tekhos. Comme quoi dans la vie, faut jamais jurer de rien.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le samedi 02 mai 2015, 01:19:53
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Pourquoi négociait-elle avec un terroriste ? Avec un rebelle ? Avec quelqu’un qui pensait qu’il fallait faire justice soi-même ? Sarah était envahie par les questions, tout en roulant le long du désert. Le soleil était lentement en train de décroître, donnant au désert une touche orangée et apocalyptique. Un certain charme poétique se détachait de ces vallées silencieuses, légèrement balayées par le vent. Grâce au sable, le soleil prenait une teinte plus forte. Sarah ne croisait guère que quelques camions quand elle roulait, ses cheveux roux filant au vent, ses yeux dissimulés derrière une lunette de soleil. Sa combinaison, elle, était cachée sous une veste en cuir et un pantalon moulant. Des tenues civiles tekhanes. Elle filait le long d’une des routes en ciment, et partit sur la droite, regardant dans le rétroviseur de sa moto (http://img89.xooimage.com/files/7/4/9/steampunk14-38fd677.jpg). Une grosse moto, avec des roues solides, faites pour circuler dans le désert. Elle s’engagea sur un sentier terreux, remontant le long de la piste, vers le lieu de rendez-vous.

Elle savait que la justice tekhane n’était pas bonne. Sur le principe, elle était égalitaire et juste, mais, en pratique, il était constant que le sexisme ambiant dans la mentalité tekhane influait fortement sur les décisions judiciaires. Les études montraient que tous les hommes étaient condamnés beaucoup plus lourdement que les femmes, notamment en matière d’infractions sexuelles, où cette disparité était impressionnante. Et, même en-dehors du cadre judiciaire, les hommes n’avaient pas accès à des postes hauts placés. Ils restaient souvent employés dans des tâches subalternes ou secondaires, même au sein de l’armée. L’armée, qui représentait un nouvel espoir pour les hommes, laissait très peu de places aux officiers supérieurs masculins. Les Ghosts étaient une logique différente. Ce corps d’élite, très autonome, était plus égalitaire, mais le problème se posait en amont, lors du recrutement, où les officiels se renseignaient surtout sur le parcours militaire des femmes. Kerrigan avait conscience de ces enjeux, et elle savait qu’ils influençaient sur sa mission... Ça, ainsi que la montée en puissance du secteur privé.

La guerre contre les Formiens avait conduit le Sénat à renforcer les pouvoirs de l’armée, et l’armée, elle, avait multiplié ses relations avec les mégacorporations. Ce terme était de plus en plus fréquent dans les médias, désignant des sociétés comme MERCATEL, BIOGENIX, ou encore GeoWeapon Corp. Ces sociétés ancestrales avaient gagné en influence et en autorité, en développant des milices privées, et en donnant des ordres au pouvoir public. Kerrigan n’aimait pas cette situation. Les mégacorporations n’avaient guère envie que les hommes gagnent des droits politiques, car, en la situation actuelle, ils représentaient une piétaille intéressante, une main d’œuvre à bas prix, et la possibilité, pour ces sociétés, de pouvoir s’implanter plus facilement.

Sarah ne savait pas quoi faire avec Raynor, car elle savait qu’il avait raison... Et, en même temps, il ne faisait pas preuve de cette brutalité excessive qui aurait pu lui permettre de justifier son arrestation. Il avait joué le jeu, en diffusant un message public, en annonçant ses intentions. L’armée n’aurait aucun mal à remonter le signal, mais allait-elle se risquer à attaquer, alors que Raynor avait en lui des milliers d’esclaves innocents ? La situation allait bientôt devenir un enfer ici... Raynor avait attaqué et défait Juarez, un propriétaire terrien, ce qui laissait entendre qu’il avait les moyens de déstabiliser cette région. En attaquant Juarez, il s’était exposé, et allait se heurter à tous les puissants des Badlands. Anachore allait recevoir des renforts, la situation allait se compliquer. Sarah, en lui conseillant de parler, n’avait fait que précipiter les choses, afin d’éviter un carnage et un bain de sang inutiles.

*J’ignore comment les choses vont se passer, à partir de maintenant...*

Sarah continua à rouler, jusqu’à approcher du lieu de rendez-vous. Avec le bruit de son moteur, elle n’était guère discrète. La femme ralentit lentement. Raynor était là, seul... Sarah arrêta sa moto, et se posa sur le sol. Elle portait des gants noirs, et avait tout d’une femme fatale, avec cette tenue. Ses longs cheveux roux étaient noués avec une longue natte, les cheveux flottant au vent.

« Raynor... Je suis ravie de voir que vous avez accepté mon invitation. »

Il n’y avait personne d’autre que lui, elle le savait. La femme sortit d’entre ses seins une petite clef USB, et la lui tendit.

« Vous trouverez dans cette clef une liste d’orphelinats et de monastères dans la région, ainsi que des associations humanitaires. L’Ordre Immaculé est votre meilleure espoir de libérer ces esclaves. »

L’Ordre Immaculé était connue pour son fanatisme, pour son Inquisition, pour sa lutte contre les démons et les anciens cultes... Mais l’Ordre Immaculé était aussi en lutte contre l’esclavage, à sa manière. L’Ordre Immaculé croyait en l’égale dignité de chacun, et rejetait donc l’idée qu’une personne puisse être plus élevée qu’une autre, car toute créature était faite par Dieu, et Dieu avait donné à chaque personne une égale dignité. L’Ordre ne pouvait pas lutter contre les États, mais il essayait de les encourager à lutter contre l’esclavage. Certains des ordres et des chapitres se chargeaient ainsi de retrouver les esclaves en fuite, et leur offraient asile et protection dans les terres papales.

« Ces monastères pourront faire des convois humanitaires pour envoyer les affranchis dans les terres appartenant à l’Ordre. »

Toutes les données figuraient dans la clef USB.

Elle marcha ensuite lentement, observant la région, laissant passer quelques instants de silence, avant de le regarder à nouveau.

« Votre message était très courageux, Raynor. Je dois admettre que je ne m’y attendais pas. Vous avez pris des risques, vous savez ? Les Tekhanes vont envoyer des troupes... Et... »

La Ghost n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’elle entendit une vibration.

« Que... ? »

Le son distant d’une explosion se fit entendre au loin. Elle tourna la tête, et vit une espèce fumée noire qui était en train de monter dans le ciel, de l’autre côté de la ligne d’horizon. Sarah visualisait cet endroit...

« Oh non... »

C’était une zone entre Anachore et Strawberry Fields, un important champ pétrolier. Le pipeline-17... Cette espèce fumée noire ne pouvait indiquer qu’une chose.

Une explosion.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le samedi 02 mai 2015, 11:15:59
5 ans avant aujourd'hui


Finalement la petite est venue. Et je suis toujours en vie.

Surprenant... Songe-je pour moi-même, faisant passer ma bouteille de Jack Daniels d'une main à l'autre pour m'occuper les mains.

Je la regarde débarquer de sa moto. Un machin à roues ! Même pas d'anti-grav ! C'est une antiquité pire que mon vautour ! Aurais-je vingt ans de moins, je lui aurais probablement balancé un commentaire sur sa tenue sexy et sa bécane rétro. Mais ce soir je me sens aussi vieux que Terra elle-même. Je me sens las et épuisé. J'ai le sentiment d'avoir trop vécu. Et bon sang ce que c'est désagréable !

« Raynor... Je suis ravie de voir que vous avez accepté mon invitation. » Me souhaite la rousse en retirant ses lunettes.

Je note pour moi-même qu'elle a les yeux verts.

Cette fille est un putain de fantasme ambulant... À mon avis elle doit être aussi dangereuse qu'elle est belle.

- Sûr... Dis-je d'un ton désabusé. J'aurais raté ça pour rien au monde... Termine-je en reposant ma bouteille dans la sacoche de flanc de mon vautour.

J'hausse un sourcil surpris en la voyant plonger la main dans son décolleté. Mais elle en sort juste une clé USB qu'elle me tends.

« Vous trouverez dans cette clef une liste d’orphelinats et de monastères dans la région, ainsi que des associations humanitaires. L’Ordre Immaculé est votre meilleure espoir de libérer ces esclaves. »

Les femmes et leur manie de ranger n'importe quoi n'importe où... Songe-je.

« Ces monastères pourront faire des convois humanitaires pour envoyer les affranchis dans les terres appartenant à l’Ordre. »

J'hoche la tête, autant pour signifier que j'ai compris que pour la remercier.

- Franchement, j'pensais pas qu'vous tiendriez parole... Commente-je en tendant la main pour recevoir la clé.

Elle approche de moi, regardant autour d'elle. Pour une fille en train de négocier avec un "terroriste" je la trouve vachement détendue. Mais bon, c'est pas mon problème. Quand je serais dans le box des accusés ou dans une cellule d'interrogatoire elle sera probablement plus concentrée. Elle se tourne ensuite vers moi.

« Votre message était très courageux, Raynor. Je dois admettre que je ne m’y attendais pas. Vous avez pris des risques, vous savez ? Les Tekhanes vont envoyer des troupes... Et... »

Elle s’interrompt tandis qu'un bruit sourd suivit d'une vibration parcours le plateau.

Je reste immobile, je connais cette sensation. Je l'ai déjà senti des dizaines de fois sur les champs de bataille.

Quelque chose vient de péter. Et vu l'écart entre le grondement et la ch'tite virbration, m'est avis que ce qui vient de faire boum est du genre plutôt conséquent.

Je me lève en voyant la gamine ouvrir de grand yeux surpris et me tourne dans la direction qu'elle scrute.

- Fiuuu ! Siffle-je en regardant le nuage. J'en connais un qui a fait mumuse avec des sacrés pétards...

Je sors tranquillement de ma sacoche de vautour une paire de jumelles numérique, les porte à mes yeux et Zoom sur le nuage. Mais malgré mon énorme grossissement, je ne parviens pas à voir l'origine exacte de l'explosion à cause d'un obstacle entre lui et moi.

- Foutu rocher... Commente-je en baissant mes jumelles. Ce sont des amis à vous qui ont fais ça ? Demande-je d'un ton neutre.

Après tout, on est jamais à l'abris d'une surprise. Moi du moment que ça ne vient pas de mon camp, c'est que ça me concerne pas.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le lundi 04 mai 2015, 02:25:10
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

« Foutu rocher... Ce sont des amis à vous qui ont fais ça ? »

Malgré ses jumelles, Raynor ne pouvait rien voir. La paroi gênait, il fallait aller de l’autre côté. Sa question interpellera Sarah, qui répondit rapidement, sur un ton évasif :

« Une Ghost n’a pas d’amis. Tout cela sent mauvais, nous devrions aller voir. »

Les pipe-lines… Les champs pétroliers des Badlands représentaient l’intérêt majeur de cette région, expliquant pourquoi les Tekhanes continuaient à s’y accrocher, alors qu’il n’y avait rien dans cette zone sauvage et inhospitalière. Ces fûts de pétrole fournissaient à Tekhos une autonomie énergétique dont elle avait énormément besoin pour entretenir son armée. Les champs de pétrole fournissaient de l’essence et des ressources énergétiques. Sans eux, Tekhos devrait se tourner vers les autres puissances étrangères, comme Nexus ou Ashnard, et elle en perdrait de son indépendance. Tekhos, plus généralement, était un colosse aux pieds d’argiles. Sans son essence, toute sa technologie ne servirait à rien. Or, les pipe-lines transportaient la majorité du pétrole le long du désert vers Anachore, d’où des camions-citernes et des trains entiers partaient dans les usines et les stations-services de Tekhos. Si on s’attaquait aux pipelines… L’État réagirait, et enverrait des troupes.

Ayant un très mauvais pressentiment, Sarah fila rapidement sur sa moto, et invita Raynor à s’installer derrière. Elle démarra, et fila rapidement, sa lourde moto s’élançant le long des terres battues, vers l’autre versant du haut-plateau. Elle grimpa sur une dune, et la moto décolla sur quelques mètres, le moteur rugissant, avant de rouler dans le sable. Les pneus solides permettaient de naviguer sans trop de problèmes, et elle s’arrêta au bout de quelques minutes en approchant de l’autre côté de cette haute falaise.

En face d’eux, il y avait une vaste plaine qui apparaissait… Avec le long tuyau de pipeline qui apparaissait. Il était en hauteur, suspendu par des poutres en acier, et filait à travers le haut-plateau pour rejoindre l’autre plaine, vers Anachore. Au milieu de la plaine, environ, de la fumée noire s’élevait dans l’air, et des geysers de flammes jaillissaient dans tous les sens. Le pétrole se déversait depuis la brèche faite dans le pipeline. Sarah sortit également ses jumelles, et vit des cavaliers en train de fuir, tirant en l’air avec des Colt. Ils étaient trop loin pour qu’elle arrive à les rattraper, et filaient vers les collines dans un angle.

« Qui sont ces gens ? » s’étonna-t-elle.

Des hommes de Juarez encore en vie ? Elle continuait à les observer avec les jumelles. Tous les cavaliers se regroupèrent autour d’un homme, qui parlait d’une voix forte. Elle fronça les sourcils, avant de voir son visage…

« Oh non… »

George Latigo (http://img110.xooimage.com/files/3/0/5/george_latigo-4b0f740.png). C’était un criminel figurant sur la liste des personnes poursuivies par l’armée, et qui figurait sur le tableau de chasse des Ghosts. Latigo… Un ancien prêtre psychotique qui menait des expérimentations sur ses ouailles et sur les habitants de sa paroisse, afin d’en faire des mutants. Quand le gouvernement avait appris cela, Latigo s’était enfui. C’était bel et bien lui, qui harangua ses hommes, avant de partir rapidement.

« J’ignore ce que tout cela cache, Raynor…  Mais s’attaquer à un pipeline, c’est s’attaquer à Tekhos. »

Les prochains jours risquaient d’être tendus.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le mardi 05 mai 2015, 23:34:03
« Une Ghost n’a pas d’amis. Tout cela sent mauvais, nous devrions aller voir. »

J'hausse les sourcils. La réponse est sèche et efficace, mais je doute de sa véracité. Après tout, l'être humain est une créature sociale. Par contre le bout où elle prétend que "on" devrait y aller m'interpelle plus.

- "On" ? Relève-je à voix haute en rangeant les jumelles dans ma sacoche de vautour. Depuis quand je suis passé sous vos ord... Demande-je avant de réaliser qu'elle s'est précipitée vers sa moto.

Les femmes... Songe-je agacé au dernier degré par cette foutue suffisance qui leur fait considérer que tout leurs ordres ont force de loi.

Mais le fait est qu'elle a toujours ma clé pour l'affranchissement des esclaves me convainc de sauter derrière elle après qu'elle m'y ait invité.

- Je m'accroche à quoOOOOOIIIIIIIIII ! Demande-je alors qu'elle fait un départ en trombe qui manque de me désarçonner. BORDEL ! J'AI PASSÉ L'ÂGE DE CES CONNERIES ! Jure-je en trouvant finalement des poignées sur les côtés de la moto auxquelles me raccrocher.

Je suis bien persuadé que si j'avais eu le malheur de tenter de la saisir par les hanches pour me rattraper, j'étais bon pour prendre un retour de coude dans le pif. Par-dessus le marché, elle conduit comme si elle avait le diable aux trousses ! Je dirais même que "rouler comme un assassin" n'est que le prénom dans ce cas-là.

Elle nous amène en quelques minutes le long du grand pipeline des Badlands, sur Strawberry Fields, qui prend à travers Leper's Canyon en direction de la pleine d'Anachore. Le nuage de fumée vient du pipeline lui-même et je commence à me dire que je n'aime pas ça.

Avec Matt, quand on s'est installé dans la région on a commencé a faire une liste de cibles. Et le pipeline faisait partie de celles à ne pas attaquer, justement à cause du fait qu'il risquait de générer une réponse armée disproportionnée de la part du commandement central de Tekhos Metropolis.

la gamine freine en voyant du mouvement plus loin et sort une autre paire de jumelles de son sac, me faisant regretter d'avoir laissé les miennes sur ma bécane.

« Qui sont ces gens ? » Dit-elle à voix haute en les scrutant à travers l'écran optique.

- Pour ce que j'en sais, ils peuvent tout aussi bien être des raiders que la reine des Amazones en goguette, réplique-je en plissant les yeux pour essayer de mieux voir.

« Oh non… » Dit-elle soudain après avoir visiblement vu quelque chose... ou reconnu quelqu'un. « J’ignore ce que tout cela cache, Raynor…  Mais s’attaquer à un pipeline, c’est s’attaquer à Tekhos. »

- Sur ce point-là, on est d'accords, acquiesce-je gravement. C'est la raison pour laquelle Matt et moi on voulait pas faire sauter ce putain de pipeline. Mais il semblerait que quelqu'un d'autre ait eu cette idée... D'ici peu, le coin va devenir irrespirable...

Un reflet attire mon attention sur le flanc droit de la moto et je blêmis en reconnaissant la lunette d'un fusil.

- À COUVERT ! Gueule-je en sautant sur la petite pour la faire tomber de sa moto.

L'instant d'après une douleur brûlante me prend à l'épaule tandis que celle-ci éclate dans un geyser de sang, de bouts de chair et d'os alors que claque l'écho d'un coup de feu. J'ai eu de la chance, la blessure m'a bousillé la clavicule, mais n'a pas touché d'artère. Même si ça fait un mal de chien, je sais que je survivrai. Par contre, la gamine aurait pu la prendre en pleine caboche si j'avais pas été trop con pour pas prendre mes jumelles et ainsi garder ma vision périphérique.

Je roule au sol en grognant de douleur pour venir me coller contre le châssis de la moto en attendant de trouver un meilleur couvert, dégageant mon revolver avec peine.

- Bordel de nom de Dieu... Jure-je en ramenant le chien en arrière. À chaque fois que j'vous rencontre, ça commence à canarder à tout vas !

Je me hisse à la seule force de mes abdos pour jeter un coup d’œil par-dessus le châssis de l'épaisse moto, mais à peine ais-je sorti le bout de mon nez, qu'une balle ricoche contre l'acier du bloc-moteur et file juste au-dessus de mon visage.

- Pourquoi ça me rappelle des souvenirs récents ?Grogne-je en retombant à couvert, soufflant comme un bœuf pour tenter de contrôler la douleur de mon épaule foutue.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le dimanche 10 mai 2015, 02:32:04
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Georges Latigo, un généticien criminel... Des terroristes faisant sauter un pipeline... Une armée de soldats renégats en fuite dans les Badlands. Tout cela n’était-il qu’une simple coïncidence ? Kerrigan avait la désagréable impression que les éléments lui échappaient, qu’elle perdait le contrôle de la situation. Et, comme pour confirmer cela, elle commit une erreur de débutant, négligeant de surveiller sa propre zone, ce qui amena Raynor à la pousser derrière sa moto, au moment où un tireur d’élite leur tira dessus. La balle n’atteignit pas la tête de la Ghost, heurtant l’épaule du soldat en fuite. Ils bondirent derrière la moto, le sang de Raynor glissant le long de son bras. Un abri précaire et instable.

« Pourquoi ça me rappelle des souvenirs récents ? » s’exclama Raynor après avoir tenté d’observer les environs.

Kerrigan ne répondit pas, car elle était déjà dans l’action. Elle appuya sur un bouton de sa combinaison, et un casque recouvrit son visage, puis le camouflage optique de sa combinaison s’enclencha.

« Restez-là... »

Elle sortit de l’habitacle de la moto, guère inquiète. Le camouflage des Ghosts était extrêmement efficace, et résistait à tous les détecteurs thermiques ou biométriques, car ils étaient prévus pour, et régulièrement améliorés et mis à jour pour tenir compte des nouveaux protocoles en matière de détection. Elle s’élança droit devant elle, et sentit les tirs la poursuivre. Invisible, certes, mais c’est dans la terre qu’elle marchait, laissant des traces de pas, des empreintes sur le sable. Elle rejoignit un grand talus, et se déplaça lentement, cherchant à avoir un angle de vue dégagé. À partir des tirs, elle pouvait déterminer approximativement l’origine des balles qu’elle avait reçu. Elle s’aida à nouveau de ses jumelles.

Les tirs venaient de l’autre côté de la plaine, et il y avait une succession de grottes et de plateformes rocheuses. La femme continua à les observer, et vit une étrange silhouette (http://fc09.deviantart.net/fs70/f/2011/066/e/4/e436b93bc12220ad03d9599dc0459360-d3b40xu.jpg) en train de se redresser. C’était lui... Leur tireur. Une combinaison sophistiquée le recouvrait, et il bondit en contrebas, faisant une chute vertigineuse, avant de rebondir le long de la paroi, son armure se recouvrant d’une sorte de bouclier cinétique orangé, qui amortit le choc quand il atteignit le sol, faisant voler le sable autour de lui. L’être se redressa alors, et fila dans une caverne, d’où il ne tarda pas à en sortir, sur une moto. L’appareil fila au loin.

*Mais qui est ce type ?*



(http://img110.xooimage.com/files/e/4/c/kerrigan_picture-4a3bf88.jpg) (http://img93.xooimage.com/files/7/a/5/sarah-kerrigan-3d12630.jpg)

« Cet homme... Je reconnais le design de cette armure. »

Sarah hocha lentement la tête. Quand une Annexienne vous racontait une histoire, l’avantage était qu’elle ne se contentait pas que de parler. Non, Sarah utilisait aussi ses pouvoirs psychiques pour partager ses souvenirs avec son auditoire, a fortiori l’une de ses filles. Le duo se trouvait dans l’une des grottes souterraines longeant la Ruche. Une rivière souterraine filait par ici, et elles avançaient le long de cette dernière, avant de se poser sur un îlot rocheux, où, mis à part le bruit de l’égouttement de l’eau, rien ne venait les déranger.

Irina avait vu cette armure quand elle était encore une simple humaine. Ce bouclier cinétique... Il faisait partie des programmes militaires visant à doter tous les soldats de l’infanterie de boucliers défensifs supplémentaires, afin de les protéger davantage des Formiens et de leurs attaques d’acide. Elle savait que les boucliers cinétiques étaient une technologie difficile, nécessitant énormément d’argent et de moyens, mais l’armée s’y intéressait depuis quelques années. De ce qu’elle savait, c’était une mégacorporation qui avait proposé à l’armée des recherches et des études approfondies sur les boucliers de protection. Le Sénat s’y intéressait, car c’était un moyen d’éviter les pertes humaines, qui faisaient toujours tâche auprès de la population.

« Oui... Nous avons eu l’occasion, Raynor et moi, de le revoir plus tard... Mais nous y reviendrons plus tard, Irina... »

Les deux femmes étaient allongées l’une contre l’autre, Irina lovée contre le corps de sa Mère, l’une de ses mains caressant ses hanches. De temps en temps, Sarah venait l’embrasser sur le front. Sa propre main caressait les longs cheveux d’Irina, ou encore sa peau bleue, venant terminer sa course sur la courbe de ses fesses.

« Qu’as-tu fait avec Raynor ?
 -  La balle qui l’avait atteint était plus sérieuse que ce que nous avions initialement pensé... Mais il ne me faisait pas confiance pour le soigner, et voulait retourner dans son camp. J’ai fait ce que n’importe qui dans ma position aurait fait... Je lui ai envoyé une attaque mentale qui l’a endormi. »

Elle soupira à nouveau, et reprit ensuite :

« Je l’ai conduite à Taunton, la plus proche ville... »

Taunton était une bourgade de 4 000 habitants en plein désert, ayant pour principale richesse ses mines d’acier. Les mineurs de Taunton constituaient la principale richesse de la ville, et c’était une ville très masculine... Soit une ville où on se méfiait du gouvernement, avec plusieurs saloons, des granges, et des maisons abandonnées dans les environs. Sarah avait voyagé jusqu’ici, en sanglant Raynor à sa moto à l’aide de lanières en cuir. Elle avait rejoint Taunton, avait loué une chambre, et y avait couché l’homme.

« C’est là que nous l’avons vu pour la première fois, Irina...
 -  Lui ?
 -  Il organisait un meeting le lendemain dans le théâtre de la ville. »

Celui à cause de qui tout avait commencé. Celui dont le slogan avait recouvert les murs de la ville, et qu’on retrouvait sur des banderoles flottant dans les grandes rues de Taunton :

Citer
« Ask not What The Good Man can Do for You, but What You Can Do for Him  »

John Farson... The Good Man.

Et l’Affiliation.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le lundi 11 mai 2015, 16:51:04
5 ans avant aujourd'hui


J'ouvre les yeux avec difficulté, l'impression que toutes les cloches de toutes les églises du pays se sont donnée rendez-vous dans mon cerveau pour y donner un concert dirigé par Maestro épileptique.

- Hoooooooo... Ma tête... Grogne-je en me réveillant.

Je tente de me servir de ma main pour la poser sur mon front, mais elle refuse de bouger. Je sens d'ailleurs comme un cercle métallique autour de mon poignet qui me retient.

Agacé, je tente de lever l'autre bras.

Très mauvaise idée...

- OOOUUUAAAIIIEEE !!! BORDEL DE SALOPERIE DE... AAARRGGGHHHH !!! Hurle-je en ayant l'impression d'avoir manqué de m'arracher l'épaule.

La douleur qui a fusé à travers mon bras m'a éclairci les pensées d'un coup et je me suis retourné pour regarder mon épaule. Je pâlis un peu en voyant le gros bandage autour de celle-ci ainsi que l'attelle qui l'immobilise attachée au cadre d'un lit à armature métallique. Je tourne la tête pour constater ce dont je me doutais déjà, à savoir que mon poignet droit est attaché par une menotte au même montant du lit.

- Bordel, ça va pas recommencer... Grogne-je en regardant autour de moi.

Je suis dans une chambre un peu miteuse en préfabriqué, les murs sont légèrement piquetés de rouille, sinon ils ont le gris de l'acier avec lequel ils ont été construits. Le lit où je suis étendu est une sorte de modèle avec un sommier à même le sol, ce qui le rend relativement dur. Pourtannt il dispose de montants en fer forgé d'un esthétisme douteux en haut et ne bas du lit. Mes chevilles sont aussi attachées aux montant du lit et je suis étalé en étoile-de-mer sur les draps blanc cassés.

Le lit est assez grand pour deux, mais mon épaule immobilisée occupe déjà une bonne partie de la place. J'ai un oreiller sous la nuque, ce qui n'est pas si mal pour le confort.

Par contre, dès qu'j'aurais besoin d'pisser ce s'ra problématique... Songe-je.

Je me contorisonne un peu pour regarder aux alentours. Il y a une petit table en aluminium sur laquelle se trouve mon colt dans son holster, mon blouson ainsi que mes papiers d'identité, ma clé de vautour et mon porte-fric. Sur une chaise il y a quelques affaires ainsi que pas mal de vêtements que j'identifie comme ceux d'une femme.

La p'tite s'est changée ? M'interroge-je en reconnaissant ses habits de quand elle m'a rejointe au rendez-vous. Par contre la présence de ses sous-vêtements sur le tas de fringues est un peu perturbante.

J'ai la réponse la seconde d'après quand l'un des deux portes de la chambre s'ouvre et que la rousse en sort, une serviette autour du corps, ses cheveux encore un peu humides et quelques perles d'humidité qui coulent le long de ses bras et de ses jambes.

- Ha... Dis-je en détournant la tête, toujours fâché mais pas encore impoli au point de ne pas respecter l'intimité d'une femme qui se lave. Et c'est quoi la suite ? J'te préviens, j'te livrerais pas mes hommes. Alors j'espère que t'as pas prévu des truc qui tachent pour mon interrogatoire, ce serait con de t'être lavée pour rien miss Ghost... Dis-je agacé.



Aujourd'hui


Sous moi je sens le moteur du vautour qui vrombit comme un fauve agressif et ça me met de bonne humeur. Je crains rien aux commandes d'un vautour. Je m'en suis toujours sortis et personne n'a jamais réussi à me rattraper au guidon de ce bébé.

- Commandant, ralentissez vous êtes en train de nous semer ! Intervient le chef d'escadrille qui est derrière moi.

- Y'a pas l'feu au lac p'tit, glousse-je. Les Formiens sont encore à une douzaine de kilomètres de là. Y'a d'la marge mon pote.

- Commandant, je vous en prie, revenez dans la formation ! Le commandant en second m'écorchera vif sil vous arrive un truc ! Gémit le chef d'escadrille, un Terranide-loup du nom de Masayuki.

Pour éviter de lui faire faire une crise de nerf, je ralenti pour me porter à sa hauteur. Il est un peu jeune pour commander une escadrille à mon avis, mais il a fait ses preuves un vautour entre les mains. Il lui manque qu'un peu de bouteille et un peu plus de confiance en lui.

- Bon c'est quoi ton plan petit ? Lui demande-je.

- C'est une simple reconnaissance des lignes et des forces adverses commandant. Nous ne devrions pas avoir à engager l'ennemi.

Je grogne.

- Avec les Formiens faut jamais dire jam...

- CONTACT ! Hurle soudain un des ailiers dans son casque.

Je tourne la tête au moment où une paire roquettes Typhoon part en trombe, un panache de fumée dans leur sillage. L'instant d'après, un zergling par en morceaux dans une détonation.

- Bordel, maintenant s'ils savaient pas qu'on était là c'est grillé ! Jure-je.

À cause du putain d'esprit collectif des Formiens, toute la ruche doit savoir maintenant qu'on vient de disperser l'un des leurs. La riposte va pas tarder que je leur en fiche mon billet.

- Petit, ordonne à tes hommes de déployer leurs mines Tarentules ! Sous peu ça va grouiller de bestioles dans le coin comme des mouches sur un cadavre ! Et appelle la base, dis-leur qu'on passe en alerte rouge ! Ils sont dix kilomètres plus près que ce qu'on croyait ! Même si ce sont que des éclaireurs, c'est suffisant !

Masayuki acquiesce et s'exécute pendant que je me joins aux efforts pour miner la zone avec les explosifs anti-personnel intelligents Tarentule, des mines capables de détecter leurs proies et de leur sauter à la gueule avant de déclencher leur charge creuse embarquée.

Nous n'en avons pas beaucoup par vautour. Pas assez pour fair eun champ de mine mais assez pour gêner la progression de renforts.

Pourtant un détail me chiffonne. C'est la première fois que je croise des éclaireurs aussi avancés par rapport à une ruche.

Depuis quand les bestioles se déploient aussi en avant sans attaquer ? C'est bizarre...
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le vendredi 15 mai 2015, 01:53:26
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Elle l’avait menotté le temps de prendre sa douche, une femme se devant, après tout, de prendre soin de son corps. Le motel de Taunton n’était pas une auberge cinq étoiles, mais, au moins, il y avait des cabines de douche. L’eau ruisselait agréablement sur son corps, et elle se laissait aller, pensant à sa mission. Que devait-elle faire, maintenant ? Elle n’avait encore reçu aucune instruction concernant l’explosion du pipeline, mais elle était sûre que, maintenant, les autorités et les médias étaient au courant. C’était un acte terroriste qui pouvait avoir de sérieuses répercussions, et, avec la présence d’une milice rebelle, Sarah s’attendait, tôt ou tard, à recevoir de nouvelles instructions. Elle avait très peu dormi cette nuit, laissant le lit pour Raynor, lui laissant ainsi l’occasion de se remettre de ses blessures. Elle s’était renseignée sur le mystérieux agresseur qui lui avait tiré dessus, mais ses recherches sur Internet, et sur les bases de données des services de renseignement militaire, n’avaient guère été concluantes. Concrètement, elle n’en savait pas plus maintenant qu’avant.

Le motel se trouvait un peu en bordure de la ville, et ressemblait à un traditionnel motel, avec un parking à l’entrée, un bureau à gauche, et une rangée de chambres s’étalant au rez-de-chaussée et à l’étage, avec un escalier en bois à l’extérieur. Il se trouvait à l’entrée de la ville, et, depuis la fenêtre à l’arrière de la chambre, Sarah pouvait voir une montagne. Depuis le balcon en bois, on voyait la ville, un petit village avec plusieurs châteaux d’eau, une église centrale, et des séries de petits bâtiments. Taunton n’était pas encore totalement sauvage, car il y avait quelques rues bétonnées qui la traversaient. Sarah n’avait pas encore eu l’occasion de se promener, car, mine de rien, elle avait une personne dont il fallait qu’elle s’occupe. Tout ce qu’elle avait vu, c’était que le motel était bien rempli, et, en discutant avec l’homme s’en occupant, elle avait compris que quelque chose allait avoir lieu aujourd’hui à Taunton… Et elle l’avait compris en voyant les affiches et les flyers sur un « meeting » organisé par un parti politique qui gagnait de l’influence aux Badlands : l’Affiliation. Il était très minoritaire dans les terres centrales de l’État tekhan, mais s’implantait localement dans la région. L’Affiliation œuvrait pour « une société réellement démocratique », et où les droits des minorités seraient enfin reconnus. Tekhos étant une démocratie, il n’avait pas été possible de le censurer, et, avec les élections locales qui se rapprochaient, le parti menait campagne.

Autant dire que l’explosion du pipeline tombait au plus mauvais moment, rajoutant une surcouche d’agitation à une situation qui était déjà explosive. Tout en se douchant et en y songeant, Sarah sentit Raynor se réveiller. Elle était une Ghost, après tout. Elle enfila donc une serviette en sortant. L’homme était étalé sur le lit. Il était costaud, et sa blessure avait bien cicatrisé, mais, par mesure de précaution, elle avait utilisé ce qu’elle avait pu récupérer au poste de garde de Taunton cette nuit, afin de le rafistoler un peu.

« Et c'est quoi la suite ? J'te préviens, j'te livrerais pas mes hommes. Alors j'espère que t'as pas prévu des trucs qui tachent pour mon interrogatoire, ce serait con de t'être lavée pour rien miss Ghost... »

La « miss Ghost » esquissa un léger sourire goguenard, et marcha vers ses affaires, posées sur un fauteuil.

« Si j’avais voulu vous torturer, Monsieur Raynor, je n’aurais pas pris la peine de vous soigner, vous ne croyez pas ? Et que pourriez-vous me dire que je ne sache pas déjà ? Je suis une Psi-10, et, de ce que je vois, vous n’avez aucune formation contre la télépathie. Si je voulais connaître tous vos secrets, il me suffirait de rentrer en vous. Vous auriez une migraine épouvantable, mais vous ne pourrez pas me résister. »

L’une des méthodes de classification des individus dotés de capacités psioniques était l’échelle « Psi », allant du Niveau 1 au Niveau 10. De base, la plupart des personnes étaient des Psi-1, voire des Psi-2 au grand maximum. Plus on montait dans les niveaux, et plus on avait affaire à des télépathes puissants. Dans le monastère militaire où Sarah avait été formée, on appelait les Psychiques talentueux les Psykers. Ils pouvaient lire les esprits des autres, ou faire preuve de télékinésie, ou d’autres facultés extrasensorielles bluffantes.

« Alors, détendez-vous… »

Elle récupéra sur une table une clef, et la balança vers Raynor, comme preuve de sa bonne foi. Entre-temps, elle récupéra ses affaires, et alla dans la salle de bains. Laissant la porte ouverte, elle retira sa serviette, et commença à se changer. Il suffirait à Raynor de tourner la tête pour voir les fesses de la rouquine.

« Vous pouvez repartir voir vos hommes… Mais ce ne serait pas dans votre intérêt. Allumez la télé. »

Toutes les chaînes d’informations diffusaient la même information.

L’attaque du pipeline.

Et le suspect tout trouvé était désigné : James Raynor.

« …C’est un agitateur politique, tout simplement. Ces régions ne sont pas surnommées ‘‘Badlands’’ pour rien. J’ai écouté l’intervention de cet homme hier. Mais, sous ses couverts de bonne intention, il n’est rien de plus qu’un terroriste…
 -  …Un rebelle qui a décidé de mener une croisade contre les intérêts tekhans…
 -  …Les premiers éléments de l’enquête ont permis de révéler que les explosifs utilisés pour détruire le pipeline sont du surplus militaire… »

Sarah était furieuse.

Elle avait l’intime conviction d’être tombée dans un piège en faisant à Raynor cette proposition.



(http://img110.xooimage.com/files/e/4/c/kerrigan_picture-4a3bf88.jpg) (http://img93.xooimage.com/files/7/a/5/sarah-kerrigan-3d12630.jpg)

« Hummm… Hmmmm… »

La délicieuse main d’Irina palpait le sein de Sarah, tandis que sa bouche se plaquait à la sienne. Allongées dans leurs grottes, les deux femmes se faisaient tendrement l’amour. Il ne fallait pas s’attendre à grand-chose de la part d’une Cérébrate transie d’amour et de sa Mère. Irina était une Formienne d’une grande beauté, et qui aimait profiter des nouvelles libertés offertes par ce corps dont elle disposait… Et qui aimait encore plus les délicieux câlins de sa Mère.

Elle en profitait donc, et Sarah l’embrassait, tout en ayant perdu l’une de ses mains sur son postérieur, le flattant tendrement, leurs jambes se frottant l’une contre l’autre. Elles s’embrassaient langoureusement, et Sarah se laissait aller. Ah, Irina… Il y avait tant de choses à dire sur elle. Encore toute jeune, elle faisait preuve d’une telle motivation que Sarah avait parfois du mal à la croire, tant elle était… Forte. Une telle passion pouvait-elle exister chez une personne ? Irina était tellement heureuse d’être Formienne que Sarah ne pouvait s’empêcher de la baiser quand elle la voyait.

Elles s’embrassaient ainsi, leurs langues se mélangeant l’une à l’autre… Quand un Zergling mourut. Irina, qui avait les yeux fermés, les écarquilla soudain en se redressant.

« Je l’ai entendu hurler !
 -  Raynor… »

Il avait dû repérer des unites formiennes en patrouille, et avait choisi de les saluer à sa manière.

« Ne t’inquiète pas, Irina… Va t’assurer que la Ruche se porte bien, je vais aller me renseigner sur eux.
 -  Mais… Maman… »

Sarah posa un doigt sur ses lèvres, afin de lui intimer le silence. Face à l’adversité, Irina paniquait très vite, ce que Sarah savait… C’était sa plus petite fille, après tout.

« Va à la Ruche, Irina, et laisse-moi faire. »

Irina hocha lentement la tête, et Sarah lui décerna un ultime baiser, avant de se redresser.

Raynor… Ça remontait à plus de cinq ans, maintenant.

Et elle se souvenait encore très bien de tout ce qui s’était passé.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le vendredi 15 mai 2015, 16:08:50
5 ans avant aujourd'hui


Apprendre que la miss Ghost est une psi-10, pour sûr que ça m'a calmé !

La vache, j'avais affaire à une télépathe de catégorie mondiale et je le savais même pas.

Je me surprends à envier Matt et sa capacité d'intouchable. Lui au moins il doit pouvoir la regarder en ricanant. Moi au mieux, je peux me faire tout petit et penser à autre chose. Il paraît que quand on fait des formules mathématiques dans sa tête ça perturbe leur lecture. Y en a d'autres aussi qui prétendent que de penser à des schéma de construction c'est efficace aussi.

Bon il y a aussi Tychus qui affirmait que d'imaginer tout nu le psi qui tentait de te sonder le crâne ça le faisait sortir illico de ta tête, mais je pense que je sais pourquoi...

« Alors, détendez-vous… »

Plus facile à dire pour la personne qu'est pas attachée au pieux... Songe-je.

L'instant d'après elle me jette la clé des menottes. Je blêmis un très grand coup.

HORS DE MA CABOCHE !!! Pense-je très fort, mais ça n'a pas l'air de lui faire ni chaud ni froid.

D'ailleurs, on ne peut pas dire qu'elle semble avoir froid. Je suis de nouveau obligé de tourner la tête quand elle tombe la serviette sans fermer la porte. Même si elle est de dos, j'ai tout juste le temps de tourner la tête pour pas mater.

L'enfer glauque... Prisonnier d'une fille qui sais jusqu'à ce que tu penses... Si au moins elle prenait la peine d'avoir un peu de pudeur, ça m'éviterais d'avoir peur de voir ce que je suis pas censé voir.

Je me libère difficilement, surtout à cause de mon épaule en vrac. Je peux pas la bouger sans avoir l'impression que toute la pièce se met à tourner. Récupérer un peu de liberté de mouvement est malgré tout un soulagement.

« Vous pouvez repartir voir vos hommes… Mais ce ne serait pas dans votre intérêt. Allumez la télé. »

Intrigué, je l'allume et la regarde pendant plusieurs minutes.

Dire que je suis atterré n'est que le prénom. J'en lâche la télécommande qui va tomber sur la moquette bon marché avec un bruit mou.

- J'ai besoin d'un verre... Dis-je d'une voix blanche en titubant vers ma veste.

Sauf que j'ai beau en fouiller les poches, je me rappelle un peu tard que j'ai laissée ma bouteille dans ma sacoche de vautour. Qui doit toujours se trouver sur le promontoire rocheux à la con.

Je fini par me laisser retomber assis sur le lit. J'ai mon communicateur en main mais je sais plus si c'est une bonne idée de contacter qui que ce soit. J'ignore depuis combien de temps j'ai disparu pour la base et qui sait si Matt et les autres ne croient pas que je les ai trahis.

Je suis à nouveau seul, et je me sens tellement las à nouveau. Oubliée la douleur horrible de mon bras. C'est le vide, le creux que je sens à l'intérieur de mon estomac qui semble me dévorer de l'intérieur mieux qu'un parasite Formien.

Bordel... Pourquoi tout ce que je tente se barre en couille à la première occasion ? Qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu pour mériter ça. D'abords Tychus, puis Sierra, puis Mélissa, Maintenant Matt et les autres qui sont en danger à cause des conneries des autres bouffons à cheval. Ils ont vraiment bien choisi leur moment ces salopes...

- Bon... C'est quoi la suite du plan ? Demande-je d'une voix atone.

Parce que là j'ai vraiment plus d'idée. Je me sens tellement mal pour ceux que j'ai essayer de sauver ou de protéger, j'ai l'impression d'en avoir la tête qui éclate. Je voudrais seulement dormir. Genre m'étendre sur l'asphalte et me laisser mourir.



Aujourd'hui


- Y'a un pépin... Grogne-je agacé.

- Un soucis commandant ? Me demande Masayuki en agitant sa queue l'air aux aguets.

- Ouais, et un gros... T'as déjà vu un Formien seul toi ? Réponds-je sombrement en scrutant les alentours à la jumelle.

- Heu... Non pourquoi ? Me demande le Terranide.

- Tout simplement parce que ça n'arrive jamais normalement. On a un dicton dans l'armée qui dit "si tu vois un Formien, c'est qu'il y'en a cent que tu n'as pas encore vu." L'informe-je en balayant l'horizon.

- Il s'est peut-être perdu ? Suggère le Terranide.

- Ça peut pas se perdre ses petites saletés-là. Au mieux, ça peut retourner à l'état sauvage s'il n'y a pas une Cérébrate assez proche pour en prendre le contrôle, mais sinon tant qu'il est connecté au réseau de la ruche, il arrivera toujours a repérer les siens. Et aussi proche d'une ruche, essaie pas de me faire croire qu'il avait des problèmes de friture sur la ligne... Grogne-je.

- Chef, dernière mine posée ! Intervient un des hommes en direction du chef de groupe Terranide.

- Parfait ! Tous en selle ! Ordonne Masayuki. Je veux tout le monde prêt à mettre les gazs ASAP si jamais les Formiens se pointent !

- J'ai un meilleur plan. Toi et tes gars vous vous tirez. On déja prévenu Matt de mettre tout le monde en alerte rouge, mais je suis pas tranquille. Le temps de réaction des Formiens est trop lent sur ce coup et je le sens vraiment pas. Normalement, dans la minute qui a suivit le premier contact on aurait dû voir arriver des unités avancées, mais là rien, des clous, que dalle ! Je parie qu'ils nous préparent un sale coup et on le saura pas en se terrant chez nous. Je vais rester en poste avancé et je garde le contact.

- Mais c'est de la folie chef !

- C'est du bon sens ! Le contre-je. Je suis bien meilleur que vous tous sur un vautour et vous laisserais-je une heure d'avance que je trouverais encore le moyen de vous coiffer au poteau sur les dix derniers mètres. Je reste et je vous rattrapes plus tard.

- Mais...

- C'est un ordre p'tit. Mon instinct me dit que je dois pas encore partir d'ici et crois-le ou non, j'ai toujours eu un bon instinct.

Sauf peut-être à mes débuts mais j'ai pas mal changé en cinq ans. J'en ai fait des bourdes mais j'ai toujours appris et je suis toujours là pour en causer.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le dimanche 17 mai 2015, 01:27:35
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

« Bon... C'est quoi la suite du plan ? »

Sarah allait répondre quand son communicateur se mit à vibrer. Elle porta immédiatement son attention sur son poignet, et appuya sur plusieurs boutons. Une communication cryptée du haut-commandement venait d’arriver, suite au rapport que Sarah avait fait. Elle ne répondit donc pas tout de suite à Raynor, se laissant le temps de lire le communiqué, comprenant ses nouvelles prérogatives. Elle le relut plusieurs fois, puis coupa sa console. Son armure de Ghost disposait d’un petit ordinateur intégré, une sorte de communicateur, qui lui permettait de recevoir des informations, ou encore de pouvoir se brancher sur les ondes radios ou hertziennes, voire satellites. Quand on disait qu’une combinaison de Ghost était un petit bijou de technologie, on ne mentait pas.

La jeune femme se retourna vers Raynor, et lui répondit :

« Quelqu’un veut vous faire porter le chapeau. J’ai pour ordre de trouver qui veut déstabiliser la région, et de le neutraliser. Et je sais que ce n’est pas vous. »

Elle le savait très bien, puisqu’elle avait été avec lui.

« Le tireur d’élite qui nous a attaqué hier soir portait du matériel de haute-technologie. Les recherches menées par mes supérieurs ont permis d’établir qu’il s’agirait vraisemblablement de Seth… Un mercenaire professionnel qui accomplit des contrats pour le compte de mégacorporations ou de personnes très influentes, généralement. »

Sarah était censée travailler seule, mais… En fait, elle avait du mal à s’expliquer pourquoi elle faisait équipe avec Raynor. Elle restait une Ghost, et lui un traître. La situation actuelle et ses bons sentiments ne changeaient rien à cet état de fait. Cependant, ses supérieurs n’avaient aucune raison de douter de la véracité de son rapport. James Raynor n’avait pas fait sauter ce pipeline, mais apparaissait comme le suspect idéal. Son attaque contre Juarez était juste, mais l’homme avait toujours réussi à éviter les ennuis judiciaires en se faisant passer pour un sympathique propriétaire terrien. Raynor avait sauté à pieds joints dans la fosse, et s’était englué dans un bourbier qui, à chaque instant, menaçait de le submerger.

La Ghost marchait un peu, observant la rue depuis la fenêtre.

« L’un des hommes qui a attaqué le pipeline s’appelle George Latigo. Il travaillait jadis pour l’Ordre Immaculé, et utilisait sa position de prêtre pour fonder une secte dans sa paroisse, utilisant des mutagènes sur la population pour en faire des mutants décérébrés, accroissant les capacités physiques et psychiques de ses cobayes au détriment de leurs capacités cognitives et intellectuelles. Nous pensons que quelqu’un cherche à créer une guerre civile dans cette région, et vous formez le bouc-émissaire idéal. »

Restait maintenant à déterminer qui avait embauché Seth et Latigo. Sarah, bras croisés, continuait à observer la rue, puis se retourna ensuite vers lui. Les hypothèses se multipliaient dans sa tête.

« L’armée enquête déjà sur les troubles dans les Badlands… Leurs soupçons se portent sur un parti politique, l’Affiliation. Je ne sais pas ce que vaut cette piste, mais il faut bien commencer par quelque chose. Et puis, ils organisent un meeting cet après-midi. »

Le soleil éclairait le corps de Sarah depuis la fenêtre. Elle tourna alors sa tête vers lui, en lui souriant délicatement.

« C’est là où je compte aller. »



(http://img110.xooimage.com/files/e/4/c/kerrigan_picture-4a3bf88.jpg) (http://img93.xooimage.com/files/7/a/5/sarah-kerrigan-3d12630.jpg)

La mort d’un Formien isolé n’affectait pas autant Sarah qu’Irina. Contrairement à la jeune Cérébrate, la Reine des Lames était un peu plus mâture, et elle avait déjà subi la mort de nombreux Formiens quand elle combattait les Tekhanes. C’était le risque normal de la guerre, et, tôt ou tard, Irina l’apprendrait aussi. Pour l’instant, la seule chose qui importait réellement, c’était d’éviter une bataille rangée. Sarah n’avait pas envie de se battre, pas alors qu’elle était encore replongée dans ses souvenirs, et qu’elle savait qu’une bataille n’apporterait rien. La Reine n’était pas venue ici pour fonder une Ruche. Il n’y avait rien d’utile dans cette région des Badlands, et une Ruche était bien trop proche des forts militaires tekhans. Stratégiquement parlant, il n’y avait aucun intérêt à s’installer ici.

Elle pouvait sentir les humains à proximité. Dissimulée dans la montagne, elle les voyait depuis des anfractuosités dans la roche. Pour éviter que d’éventuels détecteurs ne la repèrent, Sarah reprit une apparence humaine, n’utilisant aucun de ses pouvoirs psioniques ou formiens. Elle restait donc une simple agente secrète dans sa combinaison de Ghost. Il y avait plusieurs militaires dans une sorte de petite crique, et ils avaient installé des mines Tarentules. Elle les entendit discuter avec eux, et reconnut, près de plusieurs Vautours, la silhouette massive et solide de James Raynor.

*Raynor…*

Le passé revint à elle, et elle secoua lentement la tête en fermant les yeux. Elle se revoyait le mettre en joue dans l’hacienda de Juarez, leur séjour à Taunton… Et le reste. Cinq ans après, Raynor et elle se recroisaient, et les deux avaient changé. En cinq ans, Sarah était devenue l’ennemie publique numéro un, l’abominable Reine des Lames, recherchée morte ou vive (mais surtout morte) par l’ensemble des forces tekhanes. Elle était devenue la Traîtresse, celle qui avait trahi son serment, renié son propre peuple, afin de servir des individus monstrueux, des envahisseurs venus des tréfonds de l’espace. Elle était devenue une personne encore pire que Raynor, du point de vue de l’opinion publique.

Les Vautours décollèrent rapidement, et elle se déplaça un peu, afin d’avoir un meilleur angle de vue. Raynor était resté sur place, et les Vautours avaient décollé en emmenant tous ses hommes... Sauf lui. Un choix curieux, que d’aucuns auraient qualifié de suicidaire.

*Est-ce qu’il sait que je suis là ?*

Était-il possible qu’il l’ait repéré ? Comment ? Il avait repéré des Formiens… Mais en aurait-il tué s’il avait su qu’il travaillait pour la Horde de Kerrigan ? Pourquoi se séparer de ses hommes, alors ? Sarah aurait pu rentrer dans son esprit… Mais, s’il avait des appareils, il aurait pu la repérer. Il y a cinq ans, ce genre de détecteurs psioniques n’étaient pas aussi répandus qu’ils l’étaient actuellement.

Pour l’heure, Sarah continuait à lentement se déplacer. Difficile d’aller sur place, à cause des mines Tarentule. Même avec ses pouvoirs psioniques, ces mines étaient dangereuses. Sarah préférait donc faire preuve de prudence.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le lundi 18 mai 2015, 17:42:34
5 ans avant aujourd'hui


J'écoute religieusement ce que me sort la Ghost. J'hoche poliment la tête quand elle admet que ce n'est pas moi qui voulais foutre le boxon dans ce coin des badlands.

C'est toujours ça de pris...

Les informations qu'elle me sort sur celui qui m'a arraché l'épaule, ce Seth, me laissent un peu perplexz. Un tueur des mégacorpos ? Ici ? Il y a un truc que je pige pas décidément. Puis suivent les informations sur Latigo et j'y comprends encore moins ce que nous avons au final à part un beau bordel.

J'ai aucune putain d'idée sur qui veut déstabiliser les badlands, mais pour moi en tout cas il est bien parti pour se manger une méchante claque de la part de l'armée quand elle débarquera. Ce qui ne saurait tarder d'ailleurs...

Et je me rends bien compte qu'elle a tout à fait raison, je suis plus que le bouc émissaire idéal, je suis tout désigné depuis que j'ai fait mes conneries à la baraque Juarez.

Par contre que l'armée pense que ce soit un parti politique appelé l’Affiliation qui tire les ficelles, là j'en ai les jambes sciée !

J'en sais peu sur eux, si ce n'est qu'ils ont un peu plus d'influence en périphérie de Tekhos que dans le centre même où ils sont considérés comme des guignols qui pètent plus haut que leurs culs. Ils prônent une société égalitaire et je dois avouer que j'ai eu bien envie de les rejoindre à une époque. Quand nous sommes venus dans la région, Nous avons parlé avec Matt de la possibilité de les appuyer, mais Matt m'a fait signaler que si on s'en approchait, on risquait de les compromettre et de donner ainsi une excuse en or à l'état pour rafler tout le parti et le faire disparaître dans les centres de recherche de GeoSlave.

On s'est donc abstenus. Sauf que si c'est vraiment ce parti politique qui me tire dans les pattes depuis le début, j'ai bien envie d'aller y faire un tour moi aussi à leur putain de meeting et leur dire ce que j'en pense.

Sauf que j'en sais rien. Je suis sûr de rien, j'ai pas de preuves et en ce moment, je suis un peu trop au courant de ce que ça fait d'être accusé de tous les maux sur des présomptions. Je vais donc m'abstenir de faire du vilain. Mais je peux pas non plus rester ici à me tourner les pouces, ça ce serait la cerise sur le gâteau pour me rendre dingue.

- Très bien, dis-je en me levant. Je backup tes fesses Ghost chérie. J'obéirais sans poser de questions si ça peut me permettre de voir clair dans ce foutoir.

Je me rends à la table pour repasser mon holster à ma ceinture, ce qui est plus difficile que je le pensais à un seul bras. Heureusement, c'est la main avec laquelle je tire qui est en bon état, je suis donc pas handicapé de ce point de vue-là. Je passe mon veston par-dessus mes épaules et me tourne vers elle, portant vaguement la main à ma tempe.

- Première classe Raynor, Lock and Load chef...



Aujourd'hui



Je me suis retranché derrière un rocher qui couvre trois flanc d'approche et me permet de mater par-dessus s'il y'a du mouvement. Sauf que la zone est vide comme le plat de ma main.

Y'a un truc vraiment pas net et ça commence à me les broyer menu...

Il paraît qu'avec le temps, les soldats finissent par développer un sixième sens, une sorte d'instinct qui les avertit quand on les observe. Je n'ai jamais su si c'était vrai ou non, mais mon super-pouvoir à moi c'est mon bon sens, un peu comme le mec dont m'a parlé la démone qui venait de la terre, Tessia là, dans ses BD. Dead-piscine ou mortepoule ou je-sais-plus-quoi. Et il arrête pas de tinter depuis tout-à-l'heure qu'un truc assez mastoc cloche. C'est maintenant que j'aimerais bien pouvoir jeter un coup d’œil plus bas sur les cases de ma BD à moi, histoire de voir ce qui m'attends...

Je fais un peu le tour d'horizon, y compris derrière moi. Mais y'a rien à faire y'a pas un rat. Ce qui ne lasse pas de me surprendre. Normalement je devrais avoir des Formiens en train de ramper dans tous les sens dans ma direction. Quoique charger serait plus juste.

- Putain, jamais d'omniscient sous la main quand on en a besoin d'un...

Je sors une barre énergétique et je croque dedans, me mettant à mâchonner ma ration lyophilisée en la rendant à peine moins dure avec une bonne gorgée d'eau.

Montrez-vous bande de Termites... Sortez de votre planque un peu et montrez votre sale museau... Me forcez pas à aller vous déterrer comme on a dû faire avec l'Affiliation.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le jeudi 21 mai 2015, 01:31:34
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Les événements se précipitaient, et, dans ce genre de situations, il fallait conserver la tête froide. C’est ce à quoi Sarah s’appliquait en ce moment même. George Latigo, Seth, l’Affiliation, Raynor... Les noms se mélangeaient et se multipliaient, et il fallait réussir à mettre de l’ordre là-dedans. Une tâche qui n’était pas particulièrement simple, car Sarah avait bien du mal à s’y retrouver. La mission initiale, capturer Raynor, s’était bien compliquée, et ils allaient maintenant devoir assister à un meeting politique tenu par l’Affiliation.

Raynor finit par se relever, et se mit à lui parler :

« Très bien. Je backup tes fesses Ghost chérie. J'obéirais sans poser de questions si ça peut me permettre de voir clair dans ce foutoir. »

Sarah esquissa ensuite un léger sourire en le regardant. On disait les Ghosts froids et impersonnels, peu enclins à se sociabiliser. Ils effectuaient toujours des missions en Solo, sans aucun soutien, sans back-up, simplement avec leur expérience, leur entraînement, et leur équipement. Ils n’étaient pas une unité d’élite sans raison. On les déployait pour des missions désespérées, des missions difficiles où il fallait éviter que la situation ne s’embrase. Sarah savait que les Ghosts étaient entourés de secrets, ce qui était propice à la paranoïa et aux théories du complot. Chaque assassinat médiatique était attribué à un Ghost, ce qui était, en soi, une aberration. Quand un Ghost tuait une personne connue des médias, il se débrouillait pour que personne ne pense à un meurtre. Sur ce point, les Ghosts étaient plutôt doués, et Sarah savait qu’ils étaient en marge de la loi... C’était choquant du point de vue des principes, mais, quand la loi devenait un carcan protégeant des criminels et des tyrans, il fallait parfois s’en affranchir. La vie de chaque Ghost s’aventurant dans un État étranger était en sursis. Ce métier était très exigeant, et, par sa nature, impliquait la solitude la plus extrême. Impossible d’avoir une vie de famille épanouie, ou même une vie privée développée. Les Ghosts étaient l’ombre de l’armée tekhane, et le simple fait de parler ainsi avec Raynor heurtait la plupart des règlements militaires propres à cette faction.

Pour autant, Sarah y prenait goût. Raynor était bien différent de ce à quoi elle avait pu s’attendre initialement. Loin d’être un être monstrueux et ignoble, il se révélait d’une douceur que ses muscles épais n’auraient jamais laissé supposer. Il avait attaqué Juarez sans aucune arrière-pensée intéressée, uniquement pour libérer des esclaves... C’était quelque chose que Sarah respectait. Tout en étant elle-même, d’une certaine manière, une esclave, elle n’avait jamais supporté les abus d’autorité et les violences que l’esclavage entraînait. De manière plus générale, elle trouvait incompréhensible la propension que les êtres humains avaient à se haïr entre eux, et à vouloir mutuellement se dominer. Mais, en un sens, elle était bien mal avisée pour critiquer ce choix, puisque son propre mode de vie impliquait meurtres et assassinats. Sarah n’avait encore jamais commis de missions osées, ces missions où elle danserait sur la corde raide, mais elle savait que ce n’était qu’une question de temps avant que ça n’arrive.

Elle soupira lentement, et s’avança vers lui, en souriant.

« Et c’est vous la Terreur de Tekhos, plaisanta-t-elle. Je reconnais que vous êtes différent de l’image que je me faisais de vous... Et c’est un compliment. »

Sarah était une femme solitaire, qui n’avait jamais eu besoin du contact d’autrui... Ou, du moins, c’est ce qu’elle pensait. Cependant, ses dernières aventures montraient qu’elle n’était pas encore totalement prête à être une Ghost. Sans Raynor, Seth l’aurait tué, parce qu’elle avait été imprudente. Qui sait si le mystérieux mercenaire ne continuait pas encore à les observer ? C’était à devenir paranoïaque, et c’était précisément ce qu’on attendait d’une Ghost : qu’elle soit parano’. Qu’elle se méfie de tout et de tout le monde, qu’elle envisage toutes les possibilités, surtout les plus impensables.

« Qu’est-ce que vous envisagez de faire avec votre milice ? Continuer à attaquer tous les barons du crime des Badlands ? Je demande ça par curiosité... »
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le mardi 26 mai 2015, 20:37:03
« Et c’est vous la Terreur de Tekhos, plaisanta-t-elle. Je reconnais que vous êtes différent de l’image que je me faisais de vous... Et c’est un compliment. »

- J'vous r'mercie m'dame, réponds-je un peu perdu, l'étonnement se peignant sur mon visage.

V'là qu'elle me fait des compliments ? Elle est pas censée m'rabaisser en toute occasion normalement ? J'suis un terroriste pour elle non ?

« Qu’est-ce que vous envisagez de faire avec votre milice ? Continuer à attaquer tous les barons du crime des Badlands ? Je demande ça par curiosité... »

- Non m'dame ! Ces deux-là nous ont fait du tort, mais nous n'avions pas prévu d'attaquer les autres. Nous espérions qu'après un exemple ou deux ils déposent les armes ou du moins se tiennent à carreaux tant que nous serions dans le secteur. Nous étions en train d’étudier d'autres possibilités stratégiques en attendant. À ma connaissance, aucun objectif n'avait été clairement défini la dernière fois que notre état-major s'était réuni. Réponds-je honnêtement.

Je sens que j'ai plutôt intérêt à jouer carte sur table avec cette fille. Surtout parce qu'elle peut aller chercher mes mensonges dans ma tête et qu'à ce moment-là, je l'aurais dans l'cul.

- J'suis plutôt à l'aise pour des planques sinon m'dame. J'fais l'pilier d'bar comme pas deux et j'suis pas mauvais tireur avec mon colt. J'ai une bonne vitesse de dégaine, mais j'suis pas bon pour m'souvenir de c'qui s'dit autour d'moi. J'ai un peu d'peine avec les bruits d'fond d'puis qu'un obus d'cent-quatre-vingt à éclaté pas loin d'mon oreille gauche. J'les entends mais j'distingue pas bien les paroles quand des gens causent.

Je regarde autour de moi en cherchant un peu l'inspiration, mais rien ne me vient de réellement intéressant pour une mission.

- J'suis avant tout un soldat d'tranchée m'dame. Mon point fort c'est d'encaisser et d'riposter aussi fort que j'ai mal. J'suis pas mauvais rassembleur d'hommes, mais j'suis avant tout un homme du front. Paraît même que j'suis capable de taper aussi fort que j'deviens con quand j'perds les pédales, alors...

Je me tiens au garde-à-vous dans la salle aussi bien que je peux avec une épaule foutue et attends les ordres. Après tout, j'suis entraîné à ça il paraît.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le mercredi 27 mai 2015, 01:22:15
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Est-ce qu’elle l’intimidait ? C’était amusant... Mais pas totalement inattendu. Elle était une Ghost, après tout. Depuis l’enfance, on vous parlait de cette unité légendaire : l’escouade secrète des Ghosts. Le secret religieux entourant leur formation, leur recrutement, ou leurs accréditations précises, contribuait à leur succès. À chaque fois que l’Éducation Nationale organisait des sondages dans les écoles, et demandait aux jeunes écoliers quelles professions ils rêveraient d’exercer, généralement, « Ghost » arrivait dans le peloton de tête. Malgré les quelques critiques et polémiques autour de la grande opacité entourant les Ghosts, et leur statut juridique archaïque, l’escouade bénéficiait d’une forte popularité, surtout depuis la Guerre contre les Formiens. Avant ce conflit, il était certain que le Sénat allait finir par supprimer les Ghosts, afin de taire les polémiques grandissantes. Et puis, les Formiens avaient débarqué, et ce qui avait, à l’époque, semblé être une structure dépassée et obsolète s’était révélée indispensable.

Même Sarah ignorait les pouvoirs complets d’un Ghost. Elle savait qu’une Ghost pouvait se substituer sur le champ-de-bataille à un commandant, et qu’un Ghost pouvait tout à fait diriger des troupes. Il menait aussi des missions d’éclairage, afin de récupérer des éléments et des informations tactiques, et parfois des missions d’espionnage, comme des assassinats. De fait, avant la guerre, les dernières missions des Ghosts avaient surtout été faites entre des mégacorporations, ce qui accentuait l’impression que, désormais, l’armée était réellement dirigée par des femmes d’affaires, et servait d’arbitre silencieux entre les mégacorporations. Beaucoup de contrats avaient été centrés sur les rivalités et les luttes féroces entre MERCATEL et GeoWeapon Corp., deux puissantes mégacorporations, la première étant notamment à l’origine de Novac, l’Archipel technologique qui avait permis à MERCATEL de devenir une mégacorporation de premier plan, et de pouvoir clairement concurrencer la suprématie militaire de GeoWeapon Corp. Sarah avait regardé avec circonspection ce passé, car le rôle d’un Ghost était de servir la Nation, pas les intérêts crapuleux et purement financiers de quelques compagnies.

*Ce n’est pas mon rôle...*

Voilà ce qu’elle se disait souvent... Et là, en voyant Raynor tout intimidé, malgré ses gros muscles et ses tatouages, elle ne put s’empêcher de sourire.

« J'suis avant tout un soldat d'tranchée m'dame. Mon point fort c'est d'encaisser et d'riposter aussi fort que j'ai mal. J'suis pas mauvais rassembleur d'hommes, mais j'suis avant tout un homme du front. Paraît même que j'suis capable de taper aussi fort que j'deviens con quand j'perds les pédales, alors... »

Un soldat de tranchée... Elle esquissa un léger sourire tout en déambulant le long de la pièce.

« Quelle modestie... Un simple fantassin, donc ? Je ne pense pas qu’une vulgaire seconde classe aurait réussi à mener une révolte telle qu’elle a nécessité l’envoi d’une Ghost. Et inutile de me donner du ‘‘Madame’’, par ailleurs, ou de vous mettre au garde-à-vous. Comme vous avez choisi de déserter, vous n’êtes plus tenu au respect de la hiérarchie. »

Peu importe ses raisons, Raynor avait déserté, ce qui était un fait incontestable. Sarah lui sourit à nouveau, puis se rapprocha de la porte de sortie.

« Et si on sortait ? Il paraît que Taunton est une ville assez sympathique... Et j’ai vu une boulangerie que je me sens obligée de dévaliser. »
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le mercredi 27 mai 2015, 16:49:32
« Quelle modestie... Un simple fantassin, donc ? Je ne pense pas qu’une vulgaire seconde classe aurait réussi à mener une révolte telle qu’elle a nécessité l’envoi d’une Ghost. Et inutile de me donner du ‘‘Madame’’, par ailleurs, ou de vous mettre au garde-à-vous. Comme vous avez choisi de déserter, vous n’êtes plus tenu au respect de la hiérarchie. »

J'hoche la tête et abandonne la position de garde-à-vous pour prendre celle du repos. Même si elle veut pas que je lui donne du madame ou autre, j'ai pas non plus envie de m'faire cramer la cervelle à cause d'un manque de respect de l'étiquette.

« Et si on sortait ? Il paraît que Taunton est une ville assez sympathique... Et j’ai vu une boulangerie que je me sens obligée de dévaliser. »

- Au sens propre ou littéral m'da... Heu... Comment que j'dois vous app'ler dans ce cas ? Demande-je en fronçant les sourcils, réalisant que je n'ai pas l'ombre d'une idée de comment elle s'appelle.

Tandis qu'elle me donne un identifiant, probablement un nom d'emprunt je gage, je la suis dans les couloirs du motel. Elle a la démarche longue et souple pour une fille et je suis obligé de forcer un tantinet le rythme pour la suivre. Sitôt sorti des couloirs trop étroits, je passe sur son côté et cale mon pas sur le sien, regardant un peu autour de moi.

L'avantage d'avoir été truand, c'est qu'on apprends à déchiffrer le langage corporel des gens, pour déceler si y'a une entourloupe ou un mauvais coup à venir. J'ai pas de supers-pouvoirs, mais au milieu d'une foule, je suis en règle générale très capable de deviner si un truc va pas. Les gens du patelin sont nerveux dans l'ensemble. Il règne une atmosphère d'attente qui pèse sur les épaules générales et je remarque que les affiches du meeting de ce soir sont en règle générale regardée avec anticipation ou respect.

La faune locale a l'air plus que prête pour la curée du soir...

Cependant, j'accompagne une superbe rousse qui se dirige sans hésiter vers une boulangerie au coin de la rue. Elle entre sans hésiter et je la suis aussi.

Je n'aurais pas dû.

L'odeur de pain frais et de pâtisseries me monte aux narines instantanément. Et avec elle viennent les souvenirs. Et je me souviens que Mélissa adorait les boulangeries. Elle adorait regarder les pâtisseries dans les étals. Elle aimait les choses sucrées, pleines de crème chantilly, de beurre et de chocolat. Et moi en règle générale, j'avais pas un sous vaillant à la fin du mois pour lui offrir un bête cornet de glace. C'était Sierra qui lui achetait toutes ses sucreries. Moi j’économisais souvent plusieurs mois à l'avance pour lui acheter une poupée à son anniversaire ou une robe à Noël. Et encore, heureusement qu'elle était du mois de juillet et que j'avais le temps de refaire mes économies entre deux fêtes. Sinon ma fille n'aurait pratiquement jamais rien eu de son papa. Déjà qu'elle vivait avec sa mère parce que sa famille ne cautionnait pas que je la fréquente. Je ne la voyait pas souvent. Entre mes treize heures journalières de travail avec un salaire de misère, les transports pour rentrer chez moi, j'avais en règle générale pas le temps de la voir en semaine. Juste le dimanche où je manquais jamais ma visite.

Pendant que la rousse fait un peu le tour de la boutique, je tombe sur une chose que Mélissa adorait : une part de mille-feuille. Un truc bien sucré et bien crémeux comme elle l'aimait.

Mais aujourd’hui comme hier, je n'ai pas un sous vaillant. Et j'en suis réduit à me demander quel goût ça peut bien avoir en la regardant en silence.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le vendredi 29 mai 2015, 01:09:18
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

« Au sens propre ou littéral m'da... Heu... Comment que j'dois vous app'ler dans ce cas ?
 -  Sarah ira très bien. »

C’était une nouvelle violation du protocole. Une Ghost ne devait jamais communiquer le moindre élément susceptible de permettre à une unité civile de découvrir son identité patronymique. Quand on rejoignait les Ghosts, il fallait faire une croix presque définitive sur la notion de « vie privée ». Généralement entraînés depuis l’enfance, les Ghosts étaient des guerriers à part entière, dont la vie privée, minimaliste, se résumait souvent à préparer le terrain pour les nouvelles missions. C’était une existence très pesante, qui n’avait toutefois jamais heurté les convictions de Sarah, puisque, de toute son existence, elle n’avait connu que les formations militaires, initialement au sein des Psykers, ultérieurement au sein de la Ghost Academy. Obéir, voilà quelle avait toujours été sa mission profonde et unique... Une mission à laquelle elle dérogeait pourtant en ce moment, puisqu’elle n’avait pas ramené Raynor aux autorités d’Anachore. Sarah aurait des comptes à rendre dans son rapport, mais elle assumait ses choix. Quelqu’un voulait enflammer les Badlands, une personne qui avait trouvé en Raynor, cet idéaliste aux méthodes très démonstratives, le parfait bouc-émissaire. Quelqu’un qui avait été jusqu’à s’attaquer aux pipelines de pétrole et de gaz, et qui risquait de réitérer. Quelqu’un qui, d’après les informations de ses supérieurs, pouvait être lié à l’Affiliation.

Le duo sortit du motel par la terrasse extérieure, avec un escalier latéral. Sarah marcha rapidement, délaissant le parking, rejoignant rapidement le centre-ville. L’air était lourd et chaud, même si un léger vent venait parfois rafraîchir les rues de Taunton. Des banderoles avaient été mises le long de terrasses, ou de poteaux électriques, annonçant la venue prochaine de l’Affiliation. Un grand meeting organisé dans la Salle des Fêtes de Taunton.

En tant que bon petit village provincial, Taunton se composait d’une grand-rue centrale où on trouvait la grande majorité des boutiques. Une épicerie, une boucherie, un grand saloon, une armurerie, un salon de coiffure... Et une boulangerie. Sarah avait profité du fait de sortir pour enfiler sur sa tête un chapeau de cow girl. Sarah entra dans la boutique, où, comme dans toute boulangerie, il y avait, sur la devanture, une succession de gâteaux et de pâtisseries. C’était le genre de choses qu’elle aimait beaucoup, et qu’elle avait découvert après ses nombreuses années d’études, quand elle avait enfin pu rejoindre la vie civile.

« Ce Farson ne m’inspire pas confiance...
 -  Moi, je dis qu’il était grand temps que quelqu’un s’occupe de nous ! »

Les conversations allaient bon train autour de l’Affiliation, et du « Good Man ». Le passé de Farson était nimbé de mystères, et personne ne savait vraiment ce qu’il avait été avant de devenir le chef de l’Affiliation, et le fondateur de ce parti politique. Sarah se retourna alors vers Raynor, tandis qu’elle demandait une baguette de pain, et un pain aux raisins.

« Et donnez-moi aussi un mille-feuilles, s’il-vous-plaît... »

La serveuse obtempéra, et Sarah lui donna quelques pièces, tout en regardant à nouveau Raynor. Une télépathe... Difficile de lui cacher quoi que ce soit, et, une fois les articles achetés, elle lui tendit le mille-feuilles, et sortit, dans un silence pesant. Le duo se retrouva à nouveau dehors, et Sarah, coinçant la baguette de pain sous son bras, attrapa son pain aux raisins, et mordit dedans. C’était l’une des sucreries qu’elle adorait depuis qu’elle avait découvert leur existence... Ça et les bonbons.

« J’ignorais que vous aviez une fille, Raynor... »

Elle abordait prudemment la chose, car elle savait que la question d’une famille était souvent sensible, surtout chez les hommes bourrus et militaires.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le vendredi 29 mai 2015, 10:01:53
Dire que je suis surpris quand la demoiselle me tend la part de mille-feuille qu'elle s'est payée est un euphémisme. J'aurais vu passer l'ensemble des sénatrices de la république flambant nues que je n'aurais pas été plus surpris.

Je prend la pâtisserie sans rien dire, regardant ce petit bout d'inconnu en me demandant si c'est réellement moi qui le tiens en main. Je la suis dehors, le regard un peu dans le flou.

Pourquoi elle m'a offert ce truc ? Pas que ça soit pas sympa, mais depuis quand on donne des gâteaux aux renégats ?

« J’ignorais que vous aviez une fille, Raynor... » Dit la rousse après un moment de silence pesant.

Ha... Elle a vu... Ou lu... Ou entendu ? Tiens, je me demande à quoi ça ressemble de voir les pensées des autres ?

- Officiellement, j'en ai pas et je n'en ai jamais eu, réponds-je d'une voix lasse et triste. Et maintenant que je commence a être connu, va falloir m'appeler "Jim", sinon vous allez me faire griller... Lui dis-je en retournant la pâtisserie dans son papier sulfurisé.

Comment ça se boulotte un truc pareil ? Mélissa s'en mettait toujours plein la frimousse quand elle en mangeait, mais j'ai passé l'âge de me tartiner la figure de crème pâtissière.

- Mais oui, j'ai bien eu une fille... Elle s'appelait Mélissa. Elle est morte à onze ans en même temps que sa mère dans une attaque des Formiens parce qu'elles étaient venue me voir dans mon secteur mal protégé pendant que j'étais à l'usine. Un "accident" il paraît. Et pile le jour de mon anniversaire en plus, tu parles d'un cadeau...

Je sors mon portefeuille et en tire un petit enregistrement holo, le seul que j'ai de nous trois. Je l'active.

Citer
Le visage souriant de Mélissa apparaît dans les airs, avec sa petit frimousse toute ronde, ses grands yeux vert, ses longs cheveux blonds bouclés, son sourire ravi. Elle avait dix ans à l'époque.

Elle est assise sur les genoux de sa mère, Sierra. Celle-ci la regarde d'un air attendri, ses cheveux blond sombre taillés ras sur une moitié de la tête tandis que de grandes mèches lisse sont repliée sur l'autre moitié de son crâne, lui donnant le cachet de ces coupes compliquées qu'apprécient les familles de la haute.

- Papa ! C'est bon, l'enregistrement fonctionne !

- J'arrive, J'arrive ! Rigole ma voix avant que j'apparaisse dans le champ de l'holo.

Je me vois m'asseoir à côté de Sierra qui me tends Mélissa. Celle-ci se met à genoux sur les miens pour me faire un bisou sur la joue.

- Hé ! Jim est à moi Mélissa ! Proteste sa mère.

- C'est mon papa à moi ! Rigole Mélissa en me redonnant un bisou. J'en fais ce que je veux ! Mais si t'es gentille, je te le prêterais quand je me serais marié avec !

Je me vois éclater de rire tandis que Sierra fait semblant de prendre un air bougon.

- Je croyais que tu voulais te marier avec moi Mélissa, fait semblant de s'attrister sa mère.

- Pleure pas maman ! Je m'excuse ! Je t'épouserais aussi ! Ils ont dit à l'école qu'on avait le droit d'avoir plein, plein de mariages !

- Alors ça c'est un peu fort ! M'entends-je commenter d'un air surpris tout en ouvrant des yeux énormes.

Sierra part en fou-rire en voyant ma réaction et Mélissa y succombe très vite aussi. Du coup je me retrouve à sourire comme un ahuri sur l'enregistrement.

- Si c'est pour vous écouter vous foutre de ma gueule, j'ai donné, grogne-je amusé dans l'enregistrement avant de faire un geste qui le coupe.

- Plaisanteries de gamines... Soupire-je en rangeant précieusement le petit projecteur miniature dans mon portefeuille. Je dois avoir été le pire des paternels que la terre ait porté. Je les voyais qu'une fois par semaine et j'ai même pas été foutu de les protéger... Je vous parles même pas des cadeaux, jamais un sou en poche pour leur acheter quoi que ce soit... Tout juste si je parvenais à en faire un à leurs anniversaires et pour Noël en économisant longtemps à l'avance. Dans le genre "père absent et bon-à-rien" je me pose là... J'ai même pas pu me rendre à leur cérémonie funéraire, mes foutues belles-doches ont refusé de me dire où ça se tenait et je sais même pas où sont leurs tombes...

Je pousse un soupir de dérision.

V'là que j'me plains d'ma vie à celle qui va m'arrêter... J'dois vraiment m'faire vieux...

- J'vois bien qu'j'vous embête avec mes histoires d'vieux con nostalgique. Passer mon temps à m'plaindre les f'ra pas rev'nir. Elles sont mortes, j'suis toujours là. Et elles s'raient pas contentes si j'faisais pas mon maximum pour qu'les choses aillent mieux. Merci pour l'gâteau au fait. Dis-je en hochant la tête.

Je tente une approche, je retire le papier sulfurisé pour en dégager un bout et croque dedans comme si c'était un burger. Sauf que ça se tient beaucoup moins bien qu'un burger. J'ai un peu de crème qui déborde dans ma barbe et ma moustache, mais je parviens à en détacher une bouchée que je mâche consciencieusement.

La vache ! C'est pas sucré qu'un peu ! Bonjour les caries ! Par contre c'est vrai qu'c'est bon...

J'écrase une petit larme en mangeant mon gâteau. Dire qu'il a fallut que j'attende d'avoir quarante balais passé pour découvrir ce que ça peut bien goûter un foutu mille-feuille. Sierra avait raison, pour certains domaines, j'ai vraiment la réactivité d'un continent en mouvement.

Comme quoi on peut vraiment s'fier à rien. Merci mon Dieu d'avoir mis une aussi gentille fille à mes trousses. J'espère que j'arriverais à lui rendre la pareille.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le dimanche 31 mai 2015, 02:29:39
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Sarah sentait que quelque chose heurtait Jim à propos de Mélissa, et elle avait peur d’avoir franchi une ligne. La famille... Ce concept lui était curieux. Elle n’en avait jamais eu, et elle n’avait jamais connu ses parents. Est-ce que ça la tentait de le savoir ? Quand elle avait rejoint la Ghost Academy, tous ses documents personnels avaient été transmis des archives des Psykers vers ceux des Ghosts, et toute copie numérique avait été détruite. Le seul souvenir de son passé était un obscur dossier situé dans les tréfonds de la Ghost Academy, une base militaire inviolable. Impossible de les pirater, car tout était secret, et Sarah n’y avait pas accès. Impossible d’en connaître le contenu par télépathie, car aucun des fonctionnaires de l’école n’avait consulté son dossier. Ils étaient juste stockés, comme seules traces du passé des Ghosts. Tout ce que Sarah savait, c’était qu’Arcturus Mengsk, le responsable des Psykers, l’avait acheté à un orphelinat. Elle avait jadis fouillé la trace de tous les orphelinats de la région, mais les fichiers la concernant avaient disparu. Elle avait fait chou blanc, et avait fini par se convaincre qu’elle ne connaîtrait jamais l’identité de ses parents. Le plus probable est qu’elle était née sous X, et aucun registre hospitalier ne contiendrait des informations sur elle. Elle n’avait donc rien obtenu, et, avec sa vie de Ghost, l’idée même d’avoir une famille, des enfants, était saugrenue.

La Ghost avait toujours été intriguée par les liens filiaux. Elle admirait souvent les mères en train de donner des glaces à leurs enfants, de lutter contre leurs caprices quand ils voyaient des sucreries. Sarah pensait avoir l’esprit maternel... Dans son appartement de Tekhos Metropolis (où elle se rendait assez rarement), sa voisine de palier avait une petite fille, qui avait une fois toqué à sa porte. Avec sa petite jupe et ses couettes, et cette expression trop mignonne sur son visage, Sarah avait fondu sur place. Elle lui avait demandé si elle n’avait pas vu son chat, qu’elle avait perdu, et Sarah avait passé la nuit à fouiller tout l’immeuble, jusqu’à retrouver le minou, qui s’était coincé dans une poubelle, dehors. Elle l’avait rendu à la petite-fille, et le cri de joie qu’elle avait poussé faisait partie des rares moments de pur bonheur que Sarah avait pu s’accorder au cours de son existence.

L’histoire avec Mélissa et Sierra était moins drôle. Jim lui expliqua qu’elles avaient été tuées par des Formiens, mais qu’il n’avait jamais pu voir leurs tombes, ni aller à la cérémonie funéraire, car ses supérieures avaient refusé. C’était... Dur. Certes, les hommes étaient mal traités au sein de la société tekhane, mais Sarah aurait cru que la discipline militaire aurait été moins stricte avec le deuil. Il lui montra un enregistrement vidéo, le seul qu’il avait en stock, montrant une Mélissa heureuse... Ce petit bout de créature lui rappela la fille de sa voisine, celle qui lui avait demandé de retrouver son chat, et Sarah sentit son cœur se pincer en voyant ce spectacle.

*Bien sûr, il y a aussi l’autre hypothèse...*

Pour soulager le deuil, on disait parfois aux familles qu’une personne avait été tuée par les Formiens, alors que ce n’était pas le cas... Surtout pour les personnes de sexe féminin. Les Formiens pouvaient aussi les capturer et les emmener à la Fourmilière, et Sarah savait que, désormais, l’armée disait aux proches qu’ils étaient morts... Autrement, les familles n’arrivaient jamais à faire le deuil, et, en un sens, il était encore plus cruel de se dire que, loin de goûter aux repos éternels, leurs proches étaient torturés encore et encore, jour après jour, en étant perpétuellement violés... Il était possible que la hiérarchie de Jim n’ait pas voulu l’emmener à l’enterrement, parce que Sierra et Mélissa n’avaient pas été retrouvées, et qu’elles avaient, selon toute vraisemblance, été capturées.

C’était une théorie dont elle ne pouvait pas parler à Sarah, car elle ne pouvait pas imaginer Mélissa, cette belle petite fille, être ainsi violée par tant de Formiens... Mais s’en prendraient-ils à elle ? Elle était si jeune... Incapable d’avoir des bébés. Peut-être se contenteraient-ils de la capturer, de l’étudier, d’attendre qu’elle soit suffisamment mûre pour pouvoir ensuite la violer ? Sarah ne voyait pas vraiment en quoi c’était réconfortant... Elle resta donc silencieuse, les yeux dans le vague, ce que Raynor interpréta comme un signe de désintéressement :

« J'vois bien qu'j'vous embête avec mes histoires d'vieux con nostalgique. Passer mon temps à m'plaindre les f'ra pas rev'nir. Elles sont mortes, j'suis toujours là. Et elles s'raient pas contentes si j'faisais pas mon maximum pour qu'les choses aillent mieux. Merci pour l'gâteau au fait. »

Il tenta ensuite de s’attaquer à son mille-feuilles, et elle le regarda, avant de soupirer :

« Vous ne m’embêtez pas. Je... Je suis sincèrement désolée pour votre famille. Mélissa avait l’air... D’être une petite fille adorable. »

Il n’y avait pas besoin d’être télépathe pour comprendre ce que Raynor ressentait... Mais, sans la télépathie, Sarah n’aurait jamais su ça. Raynor, cet homme musclé et bourru, recélait une blessure secrète, indélébile, et qui ne disparaîtrait jamais. Sarah pouvait s’estimer chanceuse, elle... Elle n’avait personne sur qui pleurer... Mais personne non plus qui pleurerait sur elle. Depuis sa naissance, elle était un fantôme... Une Ghost. Une vie dédiée à se vouer aux autres, ou, plutôt, aux ordres, à l’armée... Aux mégacorporations.

La main de Sarah se posa alors sur la joue de Raynor, et elle lui sourit, gentiment.

« Vous m’avez déjà rendu la pareille... Jim. »
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le dimanche 31 mai 2015, 14:08:16
J'hoche la tête.

- Elle était gentille comme tout. Mais sa mère y était pour beaucoup. Elle m'permettait de la voir. J'vous dit pas comme mes belles-mères en on fait une attaque quand elle a dit qu'sa fille connaîtrait son papa. Dis-je d'une voix attendrie. Elle a toujours insistée et pour ça, j'lai jamais assez r'merciée j'pense...

J'ai les yeux dans le flou quand je sens la main de la rousse se poser sur ma joue.

Je tourne mon regard sur elle, très surpris par ce geste.

« Vous m’avez déjà rendu la pareille... Jim. »

Hé ? Ha oui, la télépathie...

- Heu... Réponds-je en rougissant comme si je prenait un coup de soleil express. M'da... Sarah, on nous 'rgarde... Dis-je en tournant la tête autour de moi. Faut pas faire ça. J'suis trop vieux pour vous d'toute façon. J'pourrais presque être vot' père. En plus d'ça, j'suis un criminel. Faut pas vous compromettre sinon z'allez avoir des ennuis.

Tout en disant ça je me recule un peu, les joues toujours rouges.

J'dis pas si j'avais dix ans d'moins... Mais là, j'ferais qu'lui donner des misères... C'est l'meilleur service que j'peux lui rendre, c'est d'pas poser mes sales paluches sur elle. Et puis, ça évitera qu'elle voit ça... Songe-je à mon image la dernière fois que je me suis vu dans une glace, avec mes traces de lacérations, de brûlures aussi bien au fer rouge qu'à l'acide, mes marques de vrilles, les zones où on m'a pelé la peau dans la salle d’interrogatoire, les baguettes qu'on m'a planté dans les cuisses, les coupures qu'on m'a fait sur le torse au scalpel, les doigts qu'on m'a cassé au marteau...

Merde ! C'est vrai qu'elle peut tout voir ! Songe-je en essayant d'enfouir ces sales images derrière la première chose qui me passa par la tête. Sauf que ces souvenir appellent sans le vouloir celui de ma supérieure de l'époque.

Citer
Ho vous souhaitez "avouer" Raynor ? Sourit-elle sadiquement.

Elle repose la vrille qu'elle viens d'utiliser sur le muscle de ma cuisse. Je viens de céder et d'accepter de dire tout ce qu'elle veut à mon procès pourvu que la douleur s'arrête, même des choses que je n'ai pas faites.

- À vrai dire, vous pouvez "avouer" tout ce que vous voulez Raynor, je n'en ai rien à faire et je m'en fiche éperdument. Vous ne sortirez jamais de cette pièce. Je n'ai jamais pu vous encaisser vous et votre sale habitude de contester les ordres. Vous êtes moins que de la merde sous mes bottes, espèce de mâle décadent. Et vous osez donner des contrordres sur le champ de bataille ? Et pour quoi ? Pour porter assistance à quelque malheureux marines incapable de tenir leur position tout seuls ? Vous vous prenez pour qui pour bafouer mon autorité de la sorte ? Dieu ?

Elle revient me donner une gifle, me griffant au passage avec ses ongles trop longs.

- Vous êtes la lie de l'humanité Raynor, vous et tout votre genre. Nous sommes déjà trop bonnes de vous autoriser à crever comme les rats que vous êtes en vous donnant l'honneur suprême d'affronter nos ennemis. Et vous, vous êtes prie que tous parce que vous refusez de mourir comme un bon petit pantin !

Ce disant elle tourne l'interrupteur de la chaise électrique sur laquelle je suis sanglé et je hurle comme un damné en sentant mon corps se crisper sous les décharges.

- Oubliez cette idée stupide de procès. La justice c'est pour ceux qui la méritent, pas pour les erreurs de la nature dans votre genre. Deux coups de fil, c'est tout ce que j'ai besoin de faire pour classer votre dossier Raynor et jeter vos restes aux ordures d'où ils n'auraient jamais dû émerger.

Elle s'arrête en entendant sa montre sonner et tourne le bouton sur "off" me laissant m'affaler dans la chaise à bout de souffle.

- Vous avez de la chance Raynor, dit-elle avec un petit sourire sadique. Le cul de ma nouvelle aide de camp m'attends et j'en ai plus envie que de vous entendre crier pour le moment. Nous reprendrons cette discussion dans une heure ou deux. De toute façon j'ai libéré mon agenda pour le reste de la semaine pour vous. Je suis vraiment trop bonne, sale mâle, vous devriez me remercier.

- Allez vous faire foutre... Gémit-je difficilement.

Elle réactive la chaise sur un niveau douloureux mais pas mortel. Je hurle

- Vous ne savez pas fermer votre grande gueule Raynor. Je m'attaquerais à votre langue à mon retour. D'ici-là profitez bien, dit-elle en quittant la pièce, me laissant crier de tout mon soûl.

Je pâlis un peu et finit par exhumer le souvenir d'un schéma de montage de Vautour pour me changer les idées.

- Heu... On avance ? Dis-je pour changer de sujet.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le samedi 06 juin 2015, 20:32:09
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

La proximité avec Raynor n’avait nullement dérangé Sarah, qui se contenta d’un sourire. Lui, être son père ? Elle devait faire plus jeune qu’elle l’était réellement... Mais elle retira sa main, toutefois guère gênée d’une telle proximité. Et puis, ce n’est pas comme si un attroupement s’était formé. Si le visage de Raynor était plus connu dans la capitale et dans les grandes zones urbaines, ici, à la frontière de Tekhos, Raynor n’était qu’un paysan parmi d’autres. Son discours télévisé avait été surtout entendu dans les grandes villes. Taunton avait peu d’écrans télévisés, seulement un principal dans le saloon, et, quand Raynor avait diffusé son message, ils étaient occupés à autre chose, essentiellement à écouter des chaînes pirates ou des stations locales. Taunton et les autres villes des Badlands, à l’exception d’Anachore, en étaient encore à l’époque de la radio et des ondes hertziennes.

Raynor avait eu un passé sombre, et confus qu’il était après avoir parlé de Mélissa, et après le rapprochement de Sarah, ses pensées lui échappèrent. C’est ainsi que Sarah eut droit à une vision... Guère reluisante. Elle vit Raynor se faire torturer par une femme cruelle et perverse, qui devait probablement être sa supérieure, à l’époque où il avait rejoint l’armée. Sarah savait que les hommes, au sein de l’armée tekhane, étaient dévoués à des tâches ingrates et vexantes... Rares étaient ceux qui étaient promus, et, généralement, ils servaient de chair à canon, ou étaient envoyés dans des missions-suicides. Une situation dénoncée par de multiples rapports, et qui expliquait en grande partie pourquoi la plupart des hommes préféraient rejoindre des SMP ou des milices privées, car ils étaient nettement mieux traités qu’au sein de l’armée, tant au niveau de la rémunération que de leur estime personnelle. C’était un constat dur, car le comportement ouvertement sexiste de Tekhos favorisait le développement de l’armée privée, et, en définitive, encourageait l’essor des mégacorporations, et donc le délitement de la Nation. C’était quelque chose que Sarah avait du mal à accepter, car elle était au service de la Nation, pas à des mégacorporations comme Blackwater, GeoWeapon Corp., BIOGENIX, ou MERCATEL.

Ce souvenir avait troublé Raynor, car il savait que Sarah l’avait vu, et proposa de l’éluder :

« Heu... On avance ? »

Kerrigan laissa planer quelques secondes, puis finit par hocher la tête.

« D’accord... »

Ils marchèrent le long de Taunton, jusqu’à se rapprocher de la sortie. Autour de la ville, c’était le désert, avec des montagnes rocailleuses se dressant ici et là. Sarah suivit un sentier qui les amena près d’une délicate ferme en bordure de la ville, avec plusieurs écuries, et un programme permettant de monter à cheval. Elle s’approcha des enclos, et put voir plusieurs personnes, généralement des touristes, avec leurs enfants, les faisant grimper sur des chevaux, avec l’aide de fermiers et de fermières.

« Vous savez monter à cheval, Jim ? »

Puisqu’il voulait penser à autre chose... Autant faire un tour de cheval ! Sarah s’approcha de l’enclos, où une vieille femme avec des cheveux grisonnants se chargeait de prendre les places. La ferme proposait plusieurs formules : voyage en groupe, ou simplement exploration libre, aux risques et périls du client. Sarah opta pour la seconde formule. Chaque cheval disposait d’une micropuce GPS, ce qui permettait de le retrouver, si jamais on cherchait à le voler. De plus, chaque client devait fournir une caution de plusieurs centaines de crédits.

Sarah aurait dû enquêter sur l’Affiliation, mais elle ne voyait pas, en réalité, l’utilité de se presser. Leur chef arriverait en fin de journée, et, à partir de là, Sarah préférait passer la journée à explorer la région... Taunton était une ville relativement paisible, loin d’Anachore et de la tension naissante entre les gangs.

Maintenant, ils allaient faire un petit tour de cheval.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le lundi 08 juin 2015, 12:06:46
Je suis plutôt content qu'elle choisisse de ne pas relever. Je n'aime pas expliquer cette partie de mon passé.

Sarah nous fais sortir de la ville et j'opte gentiment pour me tenir un pas derrière elle sur sa gauche. Pourquoi ? Parce que c'est ce qu'on m'a appris. Un simple truc de quand on escorte les officières : toujours en retrait et à gauche, comme ça si un connard vise votre officière, il à toutes les chances de vous tuer vous plutôt qu'elle.

Ça m'a dégoûté le jour où j'ai appris pourquoi. Aujourd'hui pourtant, j'ai le sentiment qu'il faut que la demoiselle rousse survive à tout prix. Elle a l'air honnête. Et avec sa position, elle pourra probablement faire bouger les choses plus que moi. En plus, elle au moins, elle croit à mon innocence et rien que ça, ça mérite d'être souligné.

Le chemin fini par déboucher sur un petit corral et je fronce un peu les sourcils. Il y a des vacanciers qui font faire des tours de poney à leurs enfants et je vois Sarah se renseigner sur une sorte de formule "promenade libre à cheval".

- Heu… Grimper à dos d'bourrin ? J'sais pas. J'en ai jamais fait… J'ai grimpé sur un Ultralisk Formiens en pleine charge une fois, ça compte ? Demande-je en regardant les canassons avec méfiance.

J'comprendrais jamais les amoureux d'ces bestiaux-là. Ça consomme plus qu'un vautour, ça va moins vite, fais plus de déchets et y'a pas d'guidon ni d'levier d'vitesse. Même la selle a pas l'air terrible…

Pourtant, c'est qu'elle en loue deux la rousse ! Et voilà que ni une ni deux, j'm retrouve à r'garder une jument qu'on selle pour moi. "Gentiane" qu'elle s'appelle. J'ai insisté pour avoir l'animal le plus docile du troupeau. J'ai lourdement insisté sur le fait que si elle était anémique, ça me dérangeait pas plus que ça, mais il parait qu'elle est en plein forme…

Mon premier réflexe quand je vois l'étrier c'est de dire au gaillard qu'il est trop haut. Le mec me maintient qu'il pense qu'il doit être pas loin de la bonne taille, mais je lui fais remarquer que je ne pourrais jamais monter sur son animal si je dois me déboîter les hanches pour enfiler mon pied dans sa boucle en fer à la con.
Je provoque une série de rires autour de moi qui me donne envie de distribuer des baffes mais je me retiens. Je ne suis pas ici pour faire un scandale. Par contre je me vexe quand même un peu quand le type me sort "pour un cowboy, vous en faites un particulièrement mal renseigné."

- J'suis pas cowboy, okay ? Et j'ai jamais enfourché un canasson d'ma putain d'vie alors si tu pouvais éviter les commentaires, ça m'frai des vacances.

Les rires autour se font à peine moins forts. C'est surtout que les gens se plaquent la main sur la gueule pour pas rire encore plus j'ai l'impression.

On m'amène finalement un marchepied pour que je puisse monter et je le fais en grommelant contre un peu tout ce qui me passe par la tête. Quand je pose mes quatre-vingt kilos sur le dos du pauvre animal, c'ui-ci hennit un peu.

- T'inquiète ma grande, ch'ais pas l'quel d'nous deux est l'plus mal loti… Dis-je au bourrin en laissant les gugusses aux alentours me régler les étriers.

Dès les premiers pas, je me raccroche immédiatement au pommeau de la selle. C'est que ça secoue mine de rien ces grosses bêtes-là ! En plus de ça, y'a l'soleil dehors et j'ai rien pour m'couvrir l'crâne.

- Hep, psst ! T'aurais pas un galurin dans l'coin à m'prêter ? Demande-je au palefrenier le plus proche. L'soleil et moi ça fait pas bon voisinage.

J'lai au moins suffisamment fait rire qu'il me passe un vieux chapeau d'cuir tanné et blanchi par le soleil sans poser d'questions. En plus, l'a l'œil ce p'tit. Il me va comme un gant.

Je sors donc retrouver Sarah dehors sur mon canasson brun, me retenant comme je peux au pommeau tout en essayant de pas avoir trop l'air d'être prêt à tomber à tout moment.

- T'inquète ma grande, t'y es pour rien. Toi t'es bien gentille, c'est l'cavalier qu'est con… Souffle-je à l'oreille de ma jument. Continue d'être bien sage et j'te filerais d'l'huile… Heu… Tu carbures à quoi en fait ?

Dehors il y a deux personnes qui nous fourguent des sacoches de selle avec la graille d'midi d'dans et j'hoche la tête.

J'me fais l'impression d'un escorte… J'suis complètement aux frais d'ma patronne… C'est pas sains… Pour le moment j'ai rien fait qui justifie tout ça. Va falloir que j'mette les bouchées doubles quand on s'ra dans mon domaines d'expertise. J'pense qu'on va faire une reconnaissance autour d'la ville, mais j'comprends pas pourquoi qu'on a pas pris sa moto. C'est pt'être plus discret l'canasson ?

En tout cas, quand Sarah lance son bourrin je suis avec le miens, comme je peux. En maintenant pratiquement tout ma concentration pour pas me retrouver sous le cheval.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le mercredi 10 juin 2015, 02:02:53
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Si Jim avait un mal de chien à grimper sur le cheval, Sarah, elle, le fit sans problème. Une Ghost était polyvalente... Et elle grimpa donc sans peine, s’aidant de ses bras, s’en servant comme appui pour passer une jambe par-dessus le cheval, nichant ensuite son, pied dans l’étrier. Elle se tint ainsi sur la selle, et avança lentement. Le cheval hennit confortablement, et elle tourna la tête vers Raynor, un sourire sur le coin des lèvres en voyant toute la difficulté qu’il avait à grimper sur son cheval. Malgré sa taille massive et ses muscles proéminents, Jim n’était pas très débrouillard... Dans une certaine mesure, Sarah trouvait cela touchant. Il grimpa sur son cheval à l’aide d’un escabeau, et Sarah se retint de rire, ayant bien compris que ce grand gaillard était susceptible.

Une fois qu’il fut sur son cheval, Sarah le regarda, en souriant légèrement.

« On va commencer simplement, James... Un petit tour de la propriété. »

Il fallait qu’il apprenne à utiliser le cheval. Les Tekhans avaient trop l’habitude des véhicules motorisés. Ils y étaient tellement habitués qu’ils en avaient oublié les moyens de locomotion les plus simples qui soit, comme le cheval. Sarah s’avança rapidement, et tourna sur la gauche, suivant un petit sentier qui faisait le tour de la ferme, en se contentant de simplement trotter sur place. Le cheval avançait au pas, et Sarah s’assurait que Raynor arrivait bien à la suivre. Ils firent ainsi le tour pendant un quart d’heure, puis Sarah s’approcha d’une piste s’enfonçant dans le désert.

Les choses sérieuses allaient commencer, et elle éperonna son cheval, puis s’élança entre les collines, et fila dans les canyons. Assez rapidement, elle retrouva le contact agréable du cheval... Peu à peu, le cavalier faisait corps avec son animal, sentant les mouvements amples des sabots de la bête, les mouvements de son muscle, le corps qui s’abaissait, se relevait, s’élançait rapidement, soufflant et hennissant sous l’effort. Tenant le cheval par les rênes, Sarah se pencha légèrement en avant, courbant son corps pour épouser davantage les formes du cheval, ses cheveux volant au vent.

Une sensation de liberté, voilà ce que ça lui inspirait... Sentir le vent fouetter ses cheveux, sentir la puissance du cheval, cette sensation de pénétration dans l’air, de force herculéenne et primitive... Des paysages vertigineux s’offraient à eux, ceux de longues gorges ancestrales, de montagnes rouges, d’empilements de rochers... Sarah finit par arrêter sa course le long d’un canyon. Malgré le désert, un vent frais venait de cette ouverture. C’était le désert sauvage, naturel, avec quelques arbres plantés ici et là, des cactus, et des formations rocheuses.

« Alors, Raynor ? N’est-ce pas agréable ?! »

Si, toutefois, il arrivait à maîtriser sa monture...
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le mercredi 10 juin 2015, 09:54:45
Un jour j'trouverais l'abruti qu'a inventé l'cheval. Et même s'il est cané d'puis des siècles, j'trouverais un moyen d'aller pisser sur sa tombe !
Comme je le soupçonnais, la selle est vraiment pas faite pour moi. Ça ballote pire qu'une navette médivac par gros temps ! J'ai beau me raccrocher comme un diable au pommeau de la selle, j'ai une trouille bleue de verser. C'est qu'en plus c'est haut c'te bestiole !
Le tour de la propriété voit le plus piètre cavalier de tous les temps s'arc-bouter à ne pas tomber de sa selle. Et avec une épaule en vrac, l'exercice est d'autant plus compliqué qu'il est douloureux.

Pitié, que quelqu'un me file le mode d'emploi !

C'est en serrant les jambes contre les flancs de l'animal que je réalise que d'un coup c'est beaucoup plus stable. Moi qui les laissais ballantes jusque-là comme si j'étais sur un vautour, me voilà qui fait la découverte du siècle !

Un vautour sa se conduit avec le guidon et éventuellement les hanches, en faisant basculer son poids d'un côté ou de l'autre du centre de gravité de l'appareil, mais il est déconseillé de serrer les cuisses, en-dessous c'est un moteur brûlant. Alors merci d'y aller coller son froc quoi !

D'un coup je parviens enfin à tenir un peu et je commence à sourire. Rien ne résiste à Jim pour un peu qu'il trouve la combine ! J'arrive même à lâcher mon bras blessé de sur le pommeau de la selle pour la fin du tour de la propriété !

Victoire sur tous les fronts messieurs ! Chapeau bas pour ceux que nous ne reverrons plus !

La rousse décide alors de s'engager sur une piste vers le désert. Et elle le fait en passant la vitesse supérieure.

- Heu…

Mon cheval réagis avant moi et décide de suivre son comparse. En même temps, je la fais le suivre depuis le début, je pourrais difficilement la blâmer.

PUTAIN OÙ SONT LES FREEEIIINNNSSSS !!!

Je retourne à ma position de base : les deux mains sur le pommeau, à cela près que je serre les cuisses comme une pucelle pendant un pillage. Je finis quand même, bon an mal an, par trouver un rythme, une sorte de mouvement répétitif dans les gestes du cheval. Et en me calant dessus, je parviens à éviter le gros des secousses, ce qui épargne un peu mon épaule. Comme je remarque que Sarah s'est penchée sur l'encolure du bestiau et ne semble pas avoir de problèmes, je me dis que ça doit faire partie de la technique et l'imite autant que je peux. C'est plus rapide que je pensais comme moyen de transport, en tout cas c'est plus rapide qu'un homme a pied.

J'ignore combien de temps la chevauchée folle dure, mais je suis presque aussi lessivé qu'après une marche forcée d'une durée équivalente.

- J'irais pas jusqu'à "agréable"… Halète-je un peu pâle sur ma selle. "Crevant" par contre…

Je m'empresse d'en profiter pour souffler. J'ai les jambes en compote et je me sens pas d'essayer de descendre du bourrin. C'est à mon avis le meilleur moyen de finir la journée à pied. Quoique l'idée ne lasse pas d'être tentante…

- C'est quoi la suite du programme chef ? On a un truc à voir dans l'coin ? Y'a une base planquée à reconnaître ? On attend du monde ?

Je zieute aux alentours, cherchant à repérer des dangers éventuels. Il ne faudrait pas qu'on se fasse prendre alors qu'on est assis sur des trucs aussi instables. Quoique bonne chance à tout tireur qui essayerait de nous moucher avec les bonds qu'on fait sur le dos d'un cheval.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le mardi 16 juin 2015, 01:00:04
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Ils étaient arrivés dans une plaine assez agréable, et Raynor, quant à lui, commençait enfin à s’en sortir avec son cheval. Au moins, il n’était pas tombé, et le solide destrier s’habituait au poids de l’homme. Sarah s’était retournée vers lui, ne faisant plus qu’un avec son cheval. Ils avaient été bien dressés, mais Raynor semblait... Éreinté par cette marche. Sans pouvoir se l’expliquer, le voir ainsi fit sourire Sarah, qui gloussa même en secouant la tête, remuant ses longs cheveux roux.

« Prêt à affronter des barons du crime, mais pas à dompter un simple cheval ? Vous êtes un homme fascinant, Jim. »

Elle regarda ensuite autour d’elle, après ce petit compliment. Elle finit par aviser un trou dans la paroi, formant une grosse grotte, et fit signe du nez, indiquant par où se rendre. Jim lui avait demandé ce que Sarah avait en tête, s’ils attendaient du monde... Il est vrai que cette escapade était surprenante, surtout de la part d’une Ghost, des gens qui, dans l’inconscient collectif, n’avaient aucune vie privée, et se dévouaient entièrement et intégralement pour leur mission. Est-ce que Sarah était en train de faire du repérage ? De rechercher des repaires de l’Affiliation ? Elle restait mystérieuse, tout simplement parce qu’elle n’avait aucune réponse à apporter. Comme Sarah l’avait dit à Jim, ils attendaient l’arrivée de John Farson, et, pour l’heure, ses ordres de missions se résumaient à : « 1°/ Attendre de nouvelles instructions / 2°) Faire un repérage de Taunton ». Autrement dit, et pour le résumer simplement : « Poireautez ».

Sarah rejoignit donc la grotte. Il y avait des stalactites, et la grotte était comme un passage décrivant un léger arc, menant à un autre endroit, où on pouvait voir plusieurs arbres. Sarah s’avança rapidement, pour arriver à l’orée d’une élégante forêt, qui prenait son départ de l’autre côté de la grotte, cerclée entre deux bras rocheux s’élançant à droite et à gauche. Le sable laissait place à de l’herbe, et elle s’avança en suivant un sentier, qui l’amena près d’un grand panneau indicateur en bois. Sarah sauta de son cheval, et constata qu’il s’agissait d’un plan de la région, décrivant les différents sentiers pour faire de longues randonnées, ainsi qu’une auberge éloignée, et la ville de Taunton.

Jim al rejoignit ensuite, et elle le regarda.

« Il y a une aire de jeux plus loin... Et un parcours de sport... Ainsi qu’un parc accrobranche. »

Cette grande forêt était la propriété de Taunton, car elle était située dans son district, et devait probablement être sa principale source de revenus.

« Et, pour répondre aux questions que vous vous posez... Nous n’attendons personne, Jim. Tout ça ne fait partie d’aucune mission. »

Elle grimpa à nouveau sur son cheval, sans problème. On pouvait entendre les oiseaux gazouiller, les branches remuer. C’était une élégante forêt, simple et tranquille.

« C’est juste que... Ma vie de Ghost ne m’offre pas vraiment l’occasion d’avoir une vie normale, ou même des activités de loisir, alors... Disons que j’en profite dès que je le peux. »

Et, après tout, comme elle n’avait jamais eu d’enfance, c’était aussi l’occasion de se rattraper.

« Alors, quel endroit avez-vous envie de voir, Jim ? »
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le mercredi 17 juin 2015, 10:49:45
La rousse fait un commentaire comme quoi je peux affronter les barons du crime mais que je suis pas capable de me faire obéir d'un bourrin.

La remarque me vexe un peu, même si la suite sonne plutôt comme un compliment. Rien à faire, je n'arrive pas cerner ma nouvelle chef. D'abords elle me kidnappe, ensuite elle m'offre du gâteau et maintenant elle m'emmène faire du cheval.

Avisant qu'elle se glisse dans un trou, je fais suivre à Gentiane qui, fort heureusement, ne repart pas au galop dans le boyau étroit. Je commence à réussir à tenir debout sans m'accrocher au pommeau quand elle reste juste au trot et même si j'ai toujours mal aux abdos et aux reins, c'est beaucoup moins pire. Je fais juste gaffe de pas me payer une stalactite en pleine tronche en passant dans la grotte avant qu'on en sorte dans un joli petit bois.

Ça ressemble à une sympathique petite vallée boisée nichée au creux d'une vallée cerclée par des montagnes rocheuses rouges. Dans le genre c'est très joli, je dois bien admettre.

Elle continue un moment sous les frondaisons avant de sauter souplement à terre pour regarder un panneau en bois. Je réalise très vite que c'est un panneau indicateur des activités touristiques locales.

Sarah me fait la lecture de ce qui est proposé. Que des machins sportifs. Avec mon épaule en vrac, ça serait gai des trucs pareils.
C'est là qu'elle répond enfin à ma question. Si je n'étais pas déjà assis, j'en tomberais sur le cul.

On est juste là pour faire du tourisme ?

Pour le coup, j'en ai la gueule béante et les yeux comme des soucoupes.

C'est ça une ghost au travail ? Ben mon vieux, les légendes en prennent un sacré coup dans l'cigare là !

Quoiqu'au travail… Quand elle me dit que sa vie ne lui offre quasiment jamais l'occasion de se détendre ou de loisirs j'en ressens un vilain pincement au cœur. J'imagine un peu trop bien une vie centrée uniquement sur le boulot. Je m'y suis moi-même noyé dans les premiers mois après la mort de Mélissa et Sierra. Et ne vivre que pour son travail n'est pas toujours très gratifiant. Si je n'avais pas rencontré Matt et les autres à l'époque, je serais probablement mort au fond d'une tranchée à l'heure actuelle, tant je me foutais de rester en vie ou non.

Pauvre gamine… Et dire qu'elle passe ses jours de congés à surveiller des fugitifs dans mon genre…

J'ai honte. Elle devrait avoir droit à avoir une vie et Jules beau comme un dieu grec pour s'occuper d'elle. Ou alors une Juliette belle comme un cœur en fait… Vu qu'elle préfère peut-être les filles.

Je regarde un peu mieux les activités sur le panneau.

Allez Jim, elle a déjà fait plein de trucs pour toi, c'est ton tour ! Alors… Physique souple et svelte, les trucs sportifs ça risque de bien lui plaire. Et avec son agilité je parie qu'elle va voler dans les branches comme un ouistiti dans son arbre.

- J'vais prendre l'accrobranche, dis-je en arborant un sourire aimable.

J'aurais l'air ridicule mais tant pis. J'ai déjà fait des dizaines de parcours d'obstacles de tous types à l'armée et c'est pas une épaule douloureuse qui va m'empêcher de cabrioler dans les arbres. Je vais faire un effort pour sourire et pour suivre. Je peux bien faire ça. J'ai assez été un vieux con avec elle. Autant qu'elle s'amuse pendant ses vacances.

- Et un conseil de vieillard Sarah. Quand tu prends des vacances, essaie d'en profiter. C'est quand même con de gâcher tes moments de loisir à penser aux autres, dis-je en faisant avancer ma monture en direction du parc en question. Si tu t'fais jamais plaisir, t'auras que des regrets à ressasser quand t'aura mon âge. Faut qu'ten profite un peu. T'es jeune et belle mince ! Drague, sort en boîte, rit, lâche-toi, trouves-toi quelqu'un de spécial juste pour toi. Soit un peu égoïste et fait c'que t'as envie un peu. Si les autres peuvent pas tout suivre, ben c'est pas grave, du moment qu'tu t'éclates la moindre.

Je pousse ma monture en avant en direction de l'attraction, mais je dois m'effacer de nouveau arrivé à la caisse. Un type à l'allure svelte et en bonne santé se fait un plaisir d'expliquer à Sarah comment qu'on met les baudriers avec un grand sourire. Bon, elle a visiblement pas b'soins d'conseils mais ça m'permet d'me dépêtrer dans mon coin avec le harnais et les sangles.

J'me cale ensuite sur ses parcours et je dois bien admettre que quand on part du principe que quitte à se viander. Autant le faire avec le sourire, ben d'un coup ça passe quand même mieux. J'en oublie presque mon épaule et me lance comme un petit fou dans les parcours en suant et soufflant comme un buffle pour essayer de suivre le rythme de Sarah qui elle virevolte dans les arbres comme si elle était dans une salle de gym. Je suis jaloux de son agilité, mais que diable, j'ai pour moi la force et l'endurance ! Là où elle passe avec des mouvements compliqués, moi je me hisse à la force de mes bras. Ça tire très douloureusement sur mon épaules, mais j'ai l'impression que ça me rends plus vivant. Je tente même de finir un parcours avant elle et même si je me fais battre, ce n'est que de justesse.

J'aurais jamais cru que je m'éclaterais autant à faire de la grimpette dans des arbres. Et je me sens heureux comme je ne l'ai pas été depuis des années.

Si seulement ça pouvait durer pour l'éternité.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le vendredi 19 juin 2015, 01:50:35
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Tout le repérage et la surveillance, Sarah l’avait déjà accompli quand Jim était au repos. Elle savait déjà tout de Taunton sans s’y être promenée, grâce aux cartes satellites de l’armée. Elle avait utilisé l’ordinateur intégré à sa combinaison pour étudier Taunton, ses recoins, ses rues, ses ruelles, ses impasses, ses toits... De cette manière, en cas de problème, elle pourrait s’évader plus facilement, et, de manière générale, pouvoir repérer plus facilement les éventuels tireurs d’élite. La Ghost avait fait tout ce qu’il fallait faire, et s’il n’y aurait pas eu Raynor, elle aurait passé l’après-midi à s’entraîner dans le désert, par habitude. Raynor réfléchissait, ayant probablement oublié que Sarah lisait dans les pensées des autres. Pour elle, c’était naturel, instinctif. Les Psykers lui avaient appris à compartimenter ses pensées, mais n’avaient pas réussi à filtrer les messages qu’elle recevait. Ses pouvoirs psychiques étaient trop élevés pour ça, et, à défaut de pouvoir empêcher son esprit d’être un boulevard recueillant les pensées des autres, elle avait appris à les compartimenter, à séparer ce uqi relevait de ses pensées des leurs. Un long travail de méditation, que Sarah faisait encore fréquemment, quand son esprit commençait à être envahi par un trop-plein de pensées parasites. C’est aussi pour ça qu’elle était prédestinée à être une Ghost, car une Ghost mettait instinctivement un écart entre elle et le reste. Agoraphobe, Sarah ne supportait pas d’être au milieu de la foule, car il y avait alors tout simplement trop de pensées parasites. Même maintenant, après sa formation au sein des Psykers, puis de la Ghost Academy, elle était encore sensible à ce genre de perturbations psychiques. Taunton était donc pour elle un endroit particulièrement agréable, car dénuée d’une grosse population.

Jim finit par opter pour l’accrobranche, tout en encourageant Sarah à vraiment se détendre :

« Et un conseil de vieillard Sarah. Quand tu prends des vacances, essaie d'en profiter. C'est quand même con de gâcher tes moments de loisir à penser aux autres. Si tu t'fais jamais plaisir, t'auras que des regrets à ressasser quand t'auras mon âge. Faut qu'ten profites un peu. T'es jeune et belle mince ! Drague, sors en boîte, ris, lâche-toi, trouve-toi quelqu'un de spécial juste pour toi. Sois un peu égoïste et fais c'que t'as envie un peu. Si les autres peuvent pas tout suivre, ben c'est pas grave, du moment qu'tu t'éclates la moindre. »

Elle le regarda pendant quelques secondes, mais ne dit rien, restant pensive et silencieuse.

*Des vacances...*

Les congés payés n’existaient pas chez les Ghost. Quant à un amant... Ce serait très difficile, là encore, à cause des pouvoirs psychiques de Sarah. Il fallait que son amant soit parfait, et ce dès le début, car, si elle dormait avec quelqu’un, elle partageait ses rêves, ses désirs, ses fantasmes, et pouvait ainsi instantanément savoir à qui elle faisait affaire... Sarah, en réalité, avait peur des autres, peur de s’attacher, car tout lien pouvait se résulter par des conséquences psychiques terribles. Son enfance au sein du monastère des Psykers avait été marquée par de multiples incidents psychiques, quand ses pouvoirs psioniques la dépassaient totalement, donnant lieu à des tempêtes cérébrales redoutables... Des choses que Sarah n’avait pas du tout envie de revivre.

Le duo rejoignit donc le parc, et, encore une fois, Sarah paya l’entrée. Il y avait essentiellement des familles, voire des adolescentes tekhanes, des étudiantes venant s’amuser dans les Badlands. Ils enfilèrent des baudriers, voyant les multiples arbres, les ponts suspendus entre les arbres, les tyroliennes... Le parc se composait de plusieurs parcours, allant de la simple promenade entre les arbres à un parcours d’aventure. Ce fut une femme qui se chargea de mettre leurs baudriers, puis se livra à un petit cours rapide avec d’autres individus, afin de leur expliquer comment le baudrier fonctionnait, et la nécessité qu’il y avait à s’attacher à la ligne de survie sur les parcours. Sarah écouta, tout en sentant, comme souvent, quelques pensées salaces tournées vers son postérieur.

Elle commença avec Raynor par un parcours facile, histoire de se mettre en jambe. Les ponts suspendus étaient parfois assez longs, et oscillaient facilement quand on sautait dessus, ce que beaucoup d’enfants s’amusaient à faire. Ils allèrent ensuite devant un parcours plus risqué, avec de simples fils de fer filant entre les arbres, des cordes à attraper, des rondins de bois suspendus qui remuaient rapidement, et quelques tyroliennes. Sarah, de fait, s’amusa énormément sur les tyroliennes, se jetant dans le vide. Elle avait l’habitude d’en faire à l’entraînement, ou même en mission. Une fois, elle avait fait de la tyrolienne entre les toits de deux gratte-ciel, à Tekhos Metropolis, afin d’atteindre une position d’où elle pourrait assassiner une femme d’affaires. Le vent sifflait le long de ses cheveux, et elle recourba les jambes en s’approchant de l’arbre, heurtant un énorme matelas de mousse plaqué contre le tronc d’arbre.

Heureuse, elle se détendait, et passait un superbe après-midi !
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le mercredi 01 juillet 2015, 17:31:15
Au final, la gamine a plutôt l'air de s'amuser et j'ai même le plaisir rare de la voir sourire d'un air heureuse. Je suis satisfait de voir ça sur la figure de cette demoiselle. C'est pas humain de passer son temps à réprimer ses envies. On est pas des machines, même si parfois certains d'entre nous le regrettent un peu.

Je suis lessivé en sortant du parcours. Je tremble un peu sur mes guibolles et je n'ai qu'une idée : Me trouver un coin à l'ombre et y ronquer jusqu'à ce que résonnent les trompettes du jugement dernier !

- Dis Sarah, j'ai envie de me mettre à l'écart et au calme, c'est possible ? Demande-je avec espoir. L'coin est joli et j'aimerais profiter d'la nature et des chants des p'tits zoziaux. On les entends pas souvent par chez moi.

Bon la partie sur les chants d'oiseaux fait tourner la tête des quelques badauds autour de moi qui me regardent avec des grands yeux surpris. Mais Comme de toute façon, la p'tite entend mes pensées, autant dire c'que j'pense histoire d'éviter l'malentendu.

Elle accepte, à ma plus grande joie. Sauf que je n'essaie pas de remonter sur le canasson, le tirant par la bride. Ça peut sembler bien con, mais sitôt que les signes de civilisation disparaissent, je devient tout fou ! La nature et moi, on a jamais eu le temps de faire connaissance. Y'a avait quelques livres qui en traitaient quand j'étais môme à Thekos métropolis, mais j'étais pas vraiment un élève très studieux. Je découvre avec émerveillement un monde qui m'était jusque-là assez étranger. Pour moi en règle générale, le monde se réduit à deux catégories : les choses qui veulent ma peau et celles qui m'intéressent pas.

Mais pour une fois, je prend le temps de regarder de plus près. Au détour d'une branche, je découvre le plaisir simple de regarder un oiseau construire un nid pendant de longues minutes. Je m’émerveille de voir un écureuil faire des acrobaties dans les arbres et Sarah trouve même une paire de renardeau en train de jouer sous l’œil vigilant de leur mère.

Un vrai môme de quarante piges passées ! Mais bon, mieux vaut tard que jamais, comme disais ma vieille.

On finit par trouver un coin à l'ombre, pas très loin d'un coude de la rivière. Là, les chevaux sont dessellés pour leur permettre de brouter et les couvertures de selle servent à aménager un coin pour poser les provisions. J'ai un appétit d'ogre après ce que je viens de faire, mais on nous a filé surtout de quoi faire des sandwiches. Alors je prend mon mal en patience et commence à couper le pain avec mon canif pour ensuite commencer à lui passer une couche pâte à tartiner un peu épaisse et y ajouter de la salade, du fromage et du jambon avant de le filer à la fille.

- Bon appétit Sarah. C'est pas aussi bon que l'trois étoiles, mais c'est c'qu'y a d'mieux dans l'coin. Lui souhaite-je en attaquant mon propre sandwich.

Nous passons un moment sans parler des masses, surtout à profiter du calme et de l'ombre, je mange dans mon coin en traquant les chants d'oiseaux avec mes oreilles. C'est haut perché mais agréable à entendre. Plus que les klaxons des véhicules de Tekhos métropolis en tout cas.

À la fin du repas, je me pose contre la souche et sors mes tablettes pour ronquer. Sarah me demande d'ailleurs ce que c'est.

- Je peux plus roupiller normalement depuis... Heu... L'incident dans la salle d'interrogatoire. Ma tête a peur de dormir en fait. Alors je suis obligé de m’assommer pour pouvoir ronquer un peu, sinon je passerai des jours entiers réveillé sans pouvoir faire autrement. L'avantage au moins, c'est que je suis tellement schlass, que je ne rêve même pas. C'est pas si mal... Dis-je en m'enfilant une demi-pilule.

Je mets moins de deux minutes à m'effondrer comme une masse avec un vague "bonne nuit" et sombre dans l'inconscience.

Pour moi, c'est comme si j'avais fermé les yeux et les avait rouvert l'instant d'après, même si je me rends compte à la position du soleil que j'ai dû faire une bonne petite sieste. Sauf que quand je vais pour me lever, je suis interrompu par un poids sur moi. Je tourne la tête pour réaliser que la rousse s'est collée contre moi et a passé mon bras sur son épaule pour pouvoir poser sa tête contre mon torse.

Ben ça... Songe-je surpris.

Na sachant pas quoi faire, je pose la main sur ses cheveux et les caresse en attendant qu'elle se réveille. Par contre je me demande bien ce que j'ai pu foutre pour qu'elle me prenne pour un oreiller.

Bon, ben fait de beaux rêves petite, je peux rien te souhaiter de mieux...
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le vendredi 03 juillet 2015, 01:43:00
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L’accrobranche se termina avant que Raynor ne se mette à vomir ses boyaux, et il proposa d’en sortir. Ils n’avaient pas été là longtemps, ce qui faisait qu’ils n’avaient pas vraiment rentabilisé le prix des billets, mais Sarah acquiesça. Les baudriers retirés, ils retournèrent sur les chevaux, et s’enfoncèrent dans la forêt de Taunton. Elle était assez grande, et surtout très sauvage. Le duo suivait des sentiers, tout en s’écartant des chemins balisés empruntés par les groupes et les touristes. Ils firent donc ce qu’on appelait dans les stations de ski du « hors-piste », s’enfonçant dans la forêt. Discrets, les animaux de la forêt évitaient de trop se montrer, mais Sarah pouvait les sentir. Elle ne pouvait pas lire dans les pensées des animaux comme dans celle des humains, mais elle pouvait percevoir leur présence. C’est ainsi que la Ghost repéra deux renardeaux entre des buissons, sous l’œil vigilant de leur mère. Les rayons du soleil étaient filtrés par les feuilles et les branches des arbres se trouvant au-dessus du duo. Sarah continuait sa tranquille marche en compagnie de Raynor, et les chevaux finirent par s’arrêter à une rivière. Le ventre de Raynor venait de se réveiller, et Sarah sauta au sol.

Devant eux, il y avait une rivière, et plusieurs montagnes aux sommets pointus se découpant vers le ciel. Un spectacle assez agréable à voir. On disait que d’anciennes tribus indigènes avaient vécu ici dans le passé, dans ces vallées, avant de s’en écarter progressivement, au fur et à mesure que les Tekhanes s’étaient avancées. Elles avaient fui vers d’autres contrées. Que ce soit vrai ou pas, Sarah admirait cette région, beaucoup plus profonde qu’on ne le pensait. Les Badlands ne se limitaient pas qu’à des étendues désertiques et rocailleuses. Il y avait aussi de grandes vallées, avec de multiples arbres, comme ici.

Raynor lui souhaita bon appétit avant d’attaquer son sandwich, et Sarah ouvrit le sien, recouvert de cellophane.

« Merci... Je suis habituée à devoir manger vite. »

Kerrigan engloutit son sandwich, un classique jambon-beurre, une recette éternelle et fiable. Le soleil commençait à taper fort dans la région, et elle regarda brièvement la console de son armure. Aucun message. Aucune urgence, donc. Ses ordres de mission étaient toujours les mêmes : garder un œil sur Raynor, et se renseigner sur Farson et sur l’Affiliation. Elle releva la tête en entendant du bruit, et vit Raynor sortir des espèces de tablettes de ses affaires, et cligna des yeux, surprise.

« Qu’est-ce que c’est que ces trucs ?! demanda-t-elle, curieuse.
 -  Je peux plus roupiller normalement depuis... Heu... L'incident dans la salle d'interrogatoire. Ma tête a peur de dormir en fait. Alors je suis obligé de m’assommer pour pouvoir ronquer un peu, sinon je passerai des jours entiers réveillé sans pouvoir faire autrement. L'avantage au moins, c'est que je suis tellement schlass, que je ne rêve même pas. C'est pas si mal...
 -  Ou alors, vous ne vous en souvenez pas. »

Les rêves étaient quelque chose que Sarah connaissait bien, car elle avait suivi beaucoup de cours sur eux. Pour un télépathe, il était indispensable de comprendre le fonctionnement de l’esprit, et le rôle du rêve. Un message que l’inconscient envoyait à la partie consciente de l’esprit, un message qui, toutefois, était brouillé en chemin par tout un travail de censure entre les deux grandes parties de l’esprit. Et elle avait appris qu’on rêvait toujours, et qu’un rêve était une chose bénéfique, permettant d’apaiser l’esprit. Plusieurs études avaient été réalisées sur des cobayes, en les empêchant de dormir quand le cerveau rêvait. Sur le long terme, les sujets de test avaient tendance à devenir violents, plus dangereux... Le rêve était donc une bonne chose, et, pour un télépathe, c’était aussi le meilleur moyen de rejoindre la partie inconsciente d’un individu, le meilleur moyen pour le contrôler de l’intérieur. Les prisonniers militaires le savaient de plus en plus, ce qui expliquait pourquoi ils essayaient de ne pas dormir aussi longtemps que possible.

Raynor s’écroula rapidement, et Sarah s’approcha de lui, en s’humectant les lèvres. Si sa mission avait juste été de le capturer... Elle n’aurait qu’à faire une balise pour qu’une équipe vienne le récupérer. Mais, en pensant cela, Sarah essayait surtout de se donne rune bonne conscience. Dès la nuit dernière, elle aurait pu capturer Raynor... Elle se pencha contre lui, pensive. Hier soir, elle n’y avait pas pensé, mais, maintenant, elle avait l’occasion d’en savoir plus sur lui.

*Je le fais juste par précaution...*

Sarah ne pouvait pas lui dire ce qu’elle avait en tête, car Jim y verrait une traîtrise. Elle se coucha contre lui. Son torse était agréable, chaud et solide, et elle ferma les yeux en se blottissant contre lui. Son corps était proche du sien, rendant encore plus facile de s’immiscer dans son esprit, ce qu’elle fit donc. Elle ferma les yeux, se concentra, et s’enfonça dans les pensées de Raynor. Endormi par ses pilules, son esprit était sans défense face à cette intrusion psychique, et, en quelques instants, Sarah eut l’information qu’elle recherchait.

L’emplacement de sa base secrète... Umojan.

Néanmoins, ce voyage eut aussi pour effet secondaire  de la faire dormir, surtout que le torse de Raynor... Et bien, il était très agréable.

En conséquence, elle s’endormit sur lui, même si ce fut un sommeil léger.

Quand la main de Raynor caressa ses cheveux, Sarah mit quelques minutes à émerger, et soupira.

« Hum... Désolée, Jim... » glissa-t-elle d’une voix étouffée en posant ses mains sur ses épaules, dans le but de se redresser pour s’écarter.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le mardi 14 juillet 2015, 12:02:59
Quand la petite ghost se réveille, je la regarde ouvrir ses beaux yeux et ne peux m'empêcher de penser qu'elle est vraiment très belle quand elle n'a pas l'air soucieuse ou encore préoccupée. Comme de toute façon, elle va le lire dans mes pensées, je préfère jouer franc jeux.

- T'es vraiment très belle Sarah, commente-je sans rougir. J'ai plus été aussi bien avec une femme depuis le décès de Sierra. Tu m'rappelles des beaux souvenirs d'un temps qu'j'ai passé à m'contenter d'trop peu.

Je lève une de mes grosse pognes et passe un doigt le long de la courbe de sa mâchoire avec un sourire apaisé. C'est reposant mine de rien de dire tout ce qu'on pense. Je me sens plus honnête que je ne l'ai été depuis des années.

- Faut qu'tu t'rouves quelqu'un. Une fille ou un mec, ou une hermaphrodite, peu importe. L'être humain n'est pas fait pour vivre tout seul dans son coin Sarah. Gâche pas ta jeunesse comme je l'ai fait en me prenant pour un dur qu'à b'soin d'personne, sinon tu finira à mon âge par ressasser tout ce que tu voulais faire et que tu n'as pas fait. J'aurais eu dix ans d'moins et pas ton boss au cul, j'aurais bien tenté ma chance avec toi. T'es une chic fille à qui on peut faire confiance. La plupart des autres agent ils m'auraient déjà arraché c'qu'ils voulaient savoir d'la tête. Toi t'a rien fait contre moi. Et honnêtement, c'est plus significatif à mes yeux qu'tout les discours du monde.

Je me relève sur un coude et lui caresse la tête avec un vieux gros sourire.

- J'sais que j'peux t'faire confiance Sarah. J'te suivrais en enfer les yeux fermés. Compte sur l'vieux Jim pour couvrir tes arrières tant que je l'pourrais.

Je reste un moment à la regarder, à détailler son visage de plus près. Ses longs et beaux cheveux rouge feu, ses yeux verts comme des jungles, son nez fin, ses lèvres pleines, son visage grâcieux. J'réalise p'tit à p'tit qu'j'ai envie d'l'embrasser, mais ça c'est l'truc que j'peux pas faire. Elle le saura qu'jen ai envie, mais j'vais pas le lui répéter. Même si elle le sait, y'a des choses qu'il vaut mieux pas dire à haute voix.

C't'une grande fille, elle prendra elle-même ses décisions.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le mercredi 15 juillet 2015, 02:22:43
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S’était-elle endormie à cause d’un contrecoup lié au fait d’avoir exploré ses pensées ? Elle aurait aimé s’en convaincre... Mais elle n’avait pas eu à fouiller très profondément, et ce n’était clairement pas assez pour qu’elle ait besoin, ensuite, de dormir. Sarah s’était juste... Affalée contre lui. Elle s’était couchée et endormie sur un corps confortable, un corps musclé et bien bâti, une peau à la fois douce et ferme, comme le plus délicieux des lits. Elle s’était réveillée assez vite, à son goût, en ressentant de drôles de sensations dans le corps. De drôles d’émotions en posant ses mains sur ses épaules, en sentant ce corps, en le regardant... Comme une sorte de gêne profonde et curieuse, troublante et inattendue. Mais que lui arrivait-elle ? Sarah cligna des yeux à plusieurs reprises, confuse, et se pinça les lèvres, continuant à le regarder. Elle sentait le même trouble dans le regard de l’homme, comme une sorte de réaction électrique qui les traversait tous les deux. Elle n’arrivait pas à trop le comprendre, mais le ressentait, et, à ce moment, c’était bien la chose la plus importante.

La Ghost se pinça les lèvres, et sentit l’homme caresser son visage, souriant lentement, quand il lui glissa qu’elle était belle, et qu’elle devait se trouver quelqu’un. Malheureusement, la vie de Ghost s’accommodait très mal avec une relation. Quand on était amoureux, on mettait en avant son couple, alors que, en tant que Ghost, son couple passerait toujours après la sauvegarde de la Nation, et ses devoirs militaires. Quelle femme voudrait offrir une vie comme ça à un amant ? C’est pour ça que, généralement, les soldats se mariaient entre eux... Car eux comprenaient ces questions, eux comprenaient les angoisses qu’il y avait à rester à l’arrière, tandis que vous étiez sur le front, à combattre les Formiens, dans des combats meurtriers et sanguinolents.

Non, Sarah ne pouvait pas se permettre de tomber amoureux... Mais est-ce que c’était le genre de choses qu’on pouvait contrôler ?

« J'sais que j'peux t'faire confiance Sarah. J'te suivrais en enfer les yeux fermés. Compte sur l'vieux Jim pour couvrir tes arrières tant que je l'pourrais. »

Cette phrase la fit sourire. Elle se mordilla même les lèvres. Les pensées de Raynor explosaient dans sa tête, mais le « vieux Jim » n’osait pas faire le premier pas. Et elle ? Elle, elle était placée face à une situation inédite, et relativement inexplicable. Elle se tenait face à l’homme, l’observant... Et Sarah sut que ce serait à elle de faire le premier pas.

« Tu sais quoi ? Je crois... Je crois que tu as raison. Mais... »

Un petit sourire orna ses lèvres, un sourire coquin et mielleux. Sarah était en train de jouer, et sa main remonta pour caresser la joue de l’homme, ses lèvres se rapprochant de sa bouche.

« Je crois que je n’ai plus de temps à perdre, alors... »

Elle termina cette phrase par un tendre baiser sur ses lèvres, et se pressa contre son corps en soupirant de plaisir.

Oh oui, c’était si bon !
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le vendredi 24 juillet 2015, 00:12:25
« Tu sais quoi ? Je crois... Je crois que tu as raison. Mais... » me dit-elle avant d'arborer un sourire qui soudain me met un peu mal à l'aise, surtout quand je sens sa main se poser su ma joue.

Je s'rais pas si vieux, j'penserais bien qu'j'ai p'têt réveillé sa libido moi... Ha zut, t'entends tout...

« Je crois que je n’ai plus de temps à perdre, alors... »

Puis soudain, la p'tit me roule un patin. J'suis l'premier surpris qu'elle ait voulu l'faire avec moi. Mais en même temps, j'peux pas nier que c'est drôlement agréable. Si bien qu'j'oublie vite mon âge, mes r'mords et ma fatigue pour lui en rouler un aussi à mon tour. Ça fait bien quelques années qu'j'ai plus eu personne d'autre dans mes bras qu'un blessé ou un mourant et mon dernier baiser remonte à l'époque où Sierra était encore vivante. Pourtant, malgré tous mes discours sur ma sénilité, je constate avec plaisir que je n'ai pas oublié comment embrasser pour que ce soit un plaisir dans les deux sens.

Je goûte avec plaisir la langue de Sarah et apprécie son arôme autant que la manière qu'elle a de jouer avec elle et la mienne. On retrouve bien que c'est une Ghost dans sa manière d'embrasser, filante comme une anguille la petite ! Mais pourtant elle sait aussi se faire câline par moment et me permettre de la rejoindre un peu.

J'fini rapidement à bout d'souffle malgré tout. La fumée ça aide pas trop niveau capacité pulmonaire. Pourtant ça ne m'empêche pas de doucement passer mes mains sur son dos et de le lui caresser tout en rompant doucement le baiser.

- Wow... J'avais oublié à quel point c'est intense... Ris-je doucement en regardant Sarah dans les yeux. T'es vraiment sûre de toi ? J'veux dire, va bien falloir que tu m'livres à tes supérieures à un moment ou un autre... Demande-je en passant une main dans ses cheveux pour remettre une mèche en place avec un sourire attendri. R'marque bien, j'me fais pas trop d'illusions sur mes chances d't'échapper. Mais j'voudrais pas qu'tu t'en veuille par la suite... J'ai été soldat, j'sais ce que c'est l'boulot. Pas d'sentiment à c'moment-là. Alors si tu peux remplir ta mission sans avoir d'remords, moi ça m'va. J'veux pas t'faire d'ennuis.

J'crois bien que l'plus crétin là d'dans c'est que j'suis sincère. J'en suis un peu rendu au point où la dernière chose dont j'me fous pas c'est d'pas causer de torts aux gens autour d'moi. J'aime beaucoup cette fille, elle le mérite. Mais en même temps j'me fais du mouron pour elle. J'veux pas qu'elle bousille sa carrière en ayant des r'grets ou des r'mords au moment d'me livrer. J'ai été soldat suffisamment longtemps pour voir souvent ce genre de paradoxe. C'est jamais agréable, mais l'devoir c'est l'devoir. Et pourtant, ça n'a jamais empêché les humains de "coucher avec l'ennemi" hors-devoir, même si c'est aussi arrivé de devoir leur coller une balle entre les deux yeux le lendemain. Moi ça m'dérange moins, j'suis du côté canon du flingue. Mais j'm'inquiète pour elle qu'est du côté gâchette. Autant j'crois bien que j'laime, autant j'ai envie d'le lui faire savoir et d'lui faire plaisir, autant je comprends que ce qui peut se passer ici ne doit pas changer la suite. Elle me livrera, point à la ligne. Parce qu'elle le doit et qu'cest son boulot.

C'qui s'passe en chambre, reste en chambre. Sur le champ de bataille, il n'y a pas de sentiments... J'suis sûr qu'tu comprends Sarah...
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le jeudi 30 juillet 2015, 11:37:24
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Les orphelins étaient du pain béni pour l’armée. Pas de familles, personne pour les influencer, c’était un investissement très efficace sur le long terme, car on pouvait les éduquer pour en faire des soldats, et non les prendre à l’âge adulte. S’il y avait une caractéristique commune à tous les cadets et les apprentis de la Ghost Academy, c’était bien d’avoir un contexte familial difficile. Enfant abandonné, non désiré, orphelins... Le summum restait les enfants privés de leurs parents par les raids formiens, ce qui était fréquent, notamment de la part des immigrées venant du nord du pays, quand les Formiens avaient attaqué pour la première fois. Le temps que l’armée se mobilise pour les repousser, de grandes zones urbaines avaient été ravagées par ces créatures terrifiantes, et des milliers de réfugiés avaient fui, emmenant avec eux des bébés, des enfants qui avaient tout perdu. Ils rejoignaient volontairement les programmes militaires. Sarah savait que, suite au premier contact avec les Formiens, l’armée tekhane, alors sur le déclin, en perte de vitesse face à la hausse de l’initiative privée et des SMP, avait retrouvé du fil de la bête. Le rapport de force était maintenant totalement inversé, et, pour en revenir à cette génération perdue d’enfants-soldats, beaucoup avaient constitué les futures Ghosts... Comme Kerrigan.

Sa famille n’avait pas été brisée par les Formiens, mais par elle-même. C’était un passé obscur, inconnu, mais dont elle se souvenait. Sarah venait de TarKossia, une petite cité agricole qui avait été en première ligne quand les Formiens avaient débarqué. Elle se rappelait de la panique qu’elle avait ressenti, une panique si forte que ses pouvoirs psioniques lui avaient échappé. Elle avait tué sa mère en faisant fondre son cerveau, et avait endommagé le cerveau de son père, Patrick, le rendant catatonique. Un souvenir qu’elle avait enfoui dans son esprit, et qui revenait lors de ses rêves. Elle avait été sauvée des Formiens par les forces d’Arcturus Mengsk, et c’était d’ailleurs lui qui l’avait sauvé dans la ferme, alors que, toute petite, elle pleurait en tirant sur le corps de sa mère, lui demandant de se réveiller. Un Formien avait débarqué en défonçant la porte d’entrée de la ferme, et s’était dressé face à elle, vision de cauchemar, avec des dents pointus et tranchantes, et de longues pattes tranchantes. Elle l’avait vu s’approcher... Puis sa tête avait explosé, et Mengsk l’avait pris dans ses bras, et ils avaient fui.

Curieusement, les Formiens n’avaient même pas touché à Patrick, ce qui avait permis aux soldats tekhans, en revenant, de le récupérer. Entre-temps, Sarah s’était retrouvée dans le monastère des Psykers, où elle avait appris à contrôler ses pouvoirs, à enfouir ses souvenirs lointains, puis s’était ensuite retrouvée au sein du programme de la Ghost Academy, tout en continuant à travailler pour Arcturus Mengsk. Maintenant, elle avait oublié ce souvenir de son passé... Elle ne s’en rappellerait que bien plus tard, quand elle serait capturée par les Formiens, et transformée en ce qu’elle avait toujours abhorré... Mais là n’était pas la question.

Pour l’heure, la seule question, c’était le goût de tabac qu’elle sentait contre ses lèvres. En étant éduquée pour être une soldate, Sarah n’avait jamais vraiment goûté à ces choses qu’on appelait l’amour. Oh, elle avait déjà embrassé des gens. L’armée tekhane, fort heureusement, considérait que les rapports sexuels entre soldats était un bon moyen d’encourager la camaraderie. Sarah avait juste toujours été relativement réservée, entre ses missions pour Tekhos, et celles pour les Fils de Korhal, l’organisation de Mengsk. Difficile donc d’avoir une relation amoureuse, même si elle avait pu parfois rouler quelques patins et embrasser quelques personnes. Ceci avait notamment été le cas avec Jack Wenders, qu’elle avait rencontré à l’académie. Sarah n’avait jamais été lesbienne, mais une bisexuelle convaincue.

« Hmmm... »

Des frissons de plaisir la traversaient avec ce baiser, et ce fut encore plus intense quand les mains de l’homme caressèrent son dos, glissant sur sa peau. Sous ses tenues civiles, Sarah portait sa combinaison de Ghost, et elle sentit qu’elle avait chaud... La combinaison amplifiait les sensations ressenties, même malgré la présence d’un tissu intermédiaire entre les deux. Le baiser fut relativement rapide, et, quand il se rompit, l’homme se mit à parler, faisant sourire Sarah.

« R'marque bien, j'me fais pas trop d'illusions sur mes chances d't'échapper. Mais j'voudrais pas qu'tu t'en veuille par la suite... J'ai été soldat, j'sais ce que c'est l'boulot. Pas d'sentiment à c'moment-là. Alors si tu peux remplir ta mission sans avoir d'remords, moi ça m'va. J'veux pas t'faire d'ennuis. »

Sa réplique fusa rapidement :

« Tu sais, il y a un dicton qui dit qu’il y a un temps pour parler, et un temps pour agir... Et là, même si on dit que les filles sont des pipelettes, je n’ai pas spécialement envie de parler. »

Néanmoins, Raynor avait raison. Sarah était une Ghost atypique, car elle avait une manière très particulière d’obéir aux ordres de mission qu’elle recevait. C’était sans doute lié à son éducation assez particulière. Son visage restait proche de celui de Raynor, et elle sentit sa barbe, les poils venant caresser son menton. C’était un contact très différent du menton doux et épilé d’une femme, désagréable... Tout en étant à la fois agréable.

Elle l’observa donc, et l’embrassa à nouveau, ses mains se crispant sur son col, y trouvant là un appui solide. De fait, Sarah n’avait guère envie de parler d’ordres de mission tout en flirtant avec un mec, car elle trouvait que c’était... Et bien... Contradictoire. Elle enfonça donc sa langue en lui, bien déterminée à lui prouver qu’elle savait comment faire des baisers, et, surtout, qu’elle aimait ça.

Et même qu’elle aimait beaucoup ça.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le vendredi 31 juillet 2015, 13:29:41
« Tu sais, il y a un dicton qui dit qu’il y a un temps pour parler, et un temps pour agir... Et là, même si on dit que les filles sont des pipelettes, je n’ai pas spécialement envie de parler. » Me répond-t-elle presque aussitôt après avant de me rouler un autre patin.

Je suis assez surpris, elle s'y entends la petite en baiser profonds. Même tellement que je me surprends à soupirer. Mais enfin, si elle veut pas causer, ça me va aussi. J'lai prévenue, j'ai fait ma partie. Pour le reste, c'est du mutuellement consenti.

Je le retourne son baiser, goûtant sa langue sur la mienne avec bonheur. Je me refuse décidément à me demander depuis quand je n'ai plus embrassé quelqu'un comme ça. J'avais oublié à quel point c'était bon. Je joue un long moment avec la langue de Sarah et la mienne. Je sens mon souffle s'accélérer et utilise une de mes mains pour caresser la joue de ma petite geôlière. Elle a la peau si douce et en même temps si chaude. Comment croire qu'une fille pareille fait partie des plus redoutables tueuses de la république ? J'en perds mon latin personnellement, si tant est que j'en aie jamais connu un traître mot.

Je passe mon autre mains sur son dos avant de descendre plus bas pour caresser la naissance de ses fesses. Ne suscitant visiblement pas de réaction de rejet, je descend plus bas pour flatter sa croupe. Tout en entrecoupant nos baisers de léger instants où je peux souffler.

- Hmmmm... Sarah... Soupire-je d'une voix rauque.

Je sens mon excitation croître en même temps que se forme la bosse de mon sexe en train de dresser le chapiteau dans mon froc. Cette fille me rends fou. J'ai envie d'elle autant que j'aie jamais pu désirer une femme. Je me sens poussé par un besoin sourd, une envie primale de lui faire l'amour. Je veux lui faire autant de bien qu'elle me fait en m'embrassant. J'aimerais oublier, l'epace d'un instant, toute cette peine et cette colère qui me pousse en avant depuis si longtemps. J'ai envie de redevenir juste un homme avec une belle femme dans les bras qui a envie comme lui de partager un moment tendre et agréable. Je remercie également en silence le Dieu qui a décidé de mettre sur mon chemin cette fille. À mon âge je n'espérais plus rien de la vie si ce n'est faire de mon mieux avant de partir.

Mais c'est tellement mieux de se sentir vivant et capable de procréer !
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le mercredi 05 août 2015, 02:47:10
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Les deux amants étaient allongés l’un contre l’autre, en pleine nature, et les inquiétudes de Raynor, loin de froisser Sarah, ne contribuaient en réalité qu’à l’amuser… On aurait dit un père s’inquiétant pour les relations de son enfant, et elle s’attendait presque à ce qu’il vienne ensuite demander s’ils pouvaient se protéger. C’était amusant… Et surprenant. En toute sincérité, Kerrigan n’aurait jamais imaginé que Raynor puisse être… Aussi doux et attentionné. Car elle sentait en lui une rage profonde, une frustration incroyable, liée à sa carrière de militaire brisée, à l’injustice flagrante qu’il avait subi, et qui n’était que le fruit d’une société discriminatoire. Ils s’embrassaient donc, et elle goûtait aux poils de l’homme, à ses lèvres grandes, légèrement craquelées, à son corps, solide… C’était vraiment très différent de quand on embrassait une femme. Pas de seins contre lesquels s’enfoncer, pas de corps svelte et fin, c’était un corps épais, pas très esthétique… Ce qui, dans une société où la beauté physique était mise au premier plan, expliquait aussi pourquoi, selon Sarah, les hommes étaient mis au ban de la société.

Tekhos n’était rien de plus qu’un culte de la perfection. Il fallait être la plus belle possible, la plus forte possible, la plus intelligente possible… Tous les jours, on vous vendait des publicités pour des hormones cellulaires, pour des opérations chirurgicales. Un bourrelet à hauteur de l’estomac ? Un poil de trop ? Un épi dans les cheveux incurables ? Achetez, achetez, achetez, perfectionnez-vous ! La technologie, depuis qu’elle existait, depuis que l’Homme avait frappé deux bouts de bois pour faire un feu, ou avait utilisé un morceau de silex pour se défendre en fracassant le crâne de son voisin, n’avait toujours eu que pour but d’améliorer l’Homme, de le parfaire, de le perfectionner. Tekhos ne faisait qu’appliquer cette logique, en voyant le sexe masculin comme une imperfection. Une imperfection, car ce n’était pas le sexe reproducteur… Et leur corps n’avait pas la même harmonie que le corps féminin.

Pour autant, Sarah, elle, ne le trouvait pas laid. La beauté masculine était juste différente, et elle trouvait en réalité réducteur de résumer la beauté à de simples critères d’harmonie et de rondeur des formes. Raynor était musclé, bien bâti, et se lover contre son torse était, en un sens, infiniment plus excitant et plus jouissif que de se lover contre le corps d’une femme. Il était musclé, épais, et presser ses mains contre son torse, sentir ses muscles… Et même le fait de sentir ses poils caresser son menton… Ce n’était pas aussi doux que le menton d’une femme, loin s’en faut, mais Sarah y trouvait une sorte d’attrait étrange, indescriptible. De même quand elle sentait les grosses mains de l’homme glisser le long de son dos. Des mains grosses, épaisses, qui s’enfonçaient contre sa combinaison, heurtaient sa peau… Et qui s’approchèrent de ses fesses.

« Hum… »

Sarah était bien loin d’être aussi expérimentée en matière sexuelle qu’on aurait pu le croire. Elle appréciait donc d’autant plus ce qu’elle subissait, et, quand les mains de l’homme caressèrent ses fesses, elle ne put que soupirer de plaisir, ressentant de multiples frissons la traverser. Quand les mains de l’homme heurtèrent ses fesses, les écartant pour que ses doigts se rapprochent de sa croupe, elle avait mordillé ses lèvres, et sentit ensuite son membre se redresser.

En souriant, elle l’embrassa à nouveau, et déplaça sa main, le long de ses cotes, pour la poser sur son pantalon, à hauteur de son sexe.

« Je sens ta force, Raynor… Ne cherche pas à la retenir. Le sexe, ce n’est pas que du plaisir, c’est aussi de la violence. »

Elle parlait à voix basse, et l’embrassa sur la joue.

« Laisse-toi aller, fais-moi l’amour avec passion, avec brutalité »

Et, comme pour clarifier ce qu’elle avait en tête, sa bouche se rapprocha de son oreille, pour conclure en deux petits mots :

« Baise-moi. »
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le dimanche 09 août 2015, 02:27:32
Je sens très bien la petite se plaquer contre moi pendant qu'elle m'embrasse et j'ai l'impression qu'elle essaie de se blottir. Sauf que je suis probablement pas le coussin le plus confortable du monde, tout en muscles et en os, des fois c'est à se demander si j'ai vraiment une cervelle. En tout cas, je dois pas être l'amant le plus beau ni le plus incroyable qu'elle ait jamais eu. Mon seul avantage, c'est que malgré ma consommation d'alcool de ces dernières années, je n'ai pas réussi à prendre de bide. J'ai encore de bon pec' solides et ma belle tablette de choc' pour aller en-dessous. Bon par contre je ne me suis pas rasé ce matin et j'ai un peu de chaume sur les joues. Donc pas ce qu'il y a de plus agréable contre lequel venir se frotter.

Mais ça semble pas la dégoûter. Au contraire, il semble même que mes caresses la poussent à m'embrasser plus profondément. Je dirais même, plus "sauvagement". J'ai l'impression que la petite se laisse aller. Comme si elle avait pété une barrière chez elle, ou un truc du genre. Je suis pas psy, je sais pas bien expliquer les choses, mais c'est l'impression que ça me donne. Elle finit par reculer un peu ses lèvres et à prendre la parole.

« Je sens ta force, Raynor… Ne cherche pas à la retenir. Le sexe, ce n’est pas que du plaisir, c’est aussi de la violence. »

Je reste complètement scotché en entendant un truc pareil sortir de sa bouche et mon hésitation doit se voir sur ma figure. Elle me fait un bisou sur la joue et me sussure à l'oreille d'une voix qui me fait frémir :

« Laisse-toi aller, fais-moi l’amour avec passion, avec brutalité… »

J'hésite à lui demander si elle le pense vraiment ou si elle dit ça uniquement pour m'aguicher. Mais la question est tellement bête que je la repousse avant de l'avoir formulée. Elle est télépathe, elle sait ce qu'il se passe dans ma caboche. Et si elle m'a dit ça, c'est probablement parce qu'elle sait que j'ai peur de lui faire mal. Je pense qu'elle veut me dire qu'elle n'est pas aussi fragile qu'elle en a l'air. Et probablement aussi qu'à trop vouloir la ménager et me retenir, je risque de gâcher à la fois son plaisir et le miens.

Ou du moins, c'est ce que je comprend. Mais peut-être que je suis qu'un connard macho qui croit qu'il a carte-blanche uniquement parce qu'une femme lui cause un peu chaud dans les oreilles ?

« Baise-moi. » Ajoute-t-elle alors à mon oreille.

Je souris, un peu malgré moi et laisse échapper un soupir d'amusement.

- Humpf ! Plus facile à dire qu'à faire, chérie, souris-je d'un air canaille. C'est pas toi qu'est censée m'casser en deux si j'deviens violent ?

Je la taquine un peu, mais en même temps, j'ai presque envie de faire mon gros con et de dire, un ordre est un ordre soldat. Et c'est les femmes qui donnent les ordres à Tekhos.

Sauf qu'être violent, je sais pas trop faire. Me lâcher je peux, mais j'ai toujours eu peur de faire mal à mon ancienne compagne avec mes gros bras d'ex-militaire, d'ex-manoeuvre et d'ex-hors-la-loi. Alors je suis toujours resté un mec plutôt doux au pieux. Bon Sarah est une militaire, elle doit avoir plus de force que sa carrure ne le laisse supposer. Me lâcher avec elle au point de me foutre de la force que j'y mettrais ? Je dois admettre que c'est tentant. C'est pas exactement comme si elle m'avait pas traqué et n'allait pas me livrer aux autorité. Alors prendre ça comme une revanche ?

Mais non, j'ai déjà goûté à la revanche avec mon ex-supérieure, et ça a vraiment un goût de merde. En vouloir à Sarah ? Pourquoi ? Parce qu'elle fait son boulot ? Elle a même accepté de me filer un coup de main pour placer les esclaves libérés. Et maintenant je me retrouve à me bécoter avec elle après qu'elle m'ait offerte la plus belle journée de ma vie depuis des années.

Lui en vouloir ? Je peux pas. Je crois bien que je l'aime cette fille. Que Sierra me pardonne là d'où elle est, mais j'ai tellement pleuré sur sa disparition que je n'en suis plus capable. Et même si je ne suis pas prêt à tourner la page, je veux construire quelque chose de nouveau avec Sarah, aussi éphémère cela soit-il. Mon temps m'est compté, avec elle comme pour tout le reste.

- Faudra pas v'nir t'plaindre après... Lui souffle-je juste avant de reprendre ses lèvres.

Je raffermis considérablement mon étreinte sur elle en même temps que je posa ma main sur l'arrière de son crâne pour pouvoir l'embrasser toujours plus profond. Cette fois c'est moi qui pousse le baiser, mais plus que de la brutalité, c'est avec l'énergie du désespoir que je agrippe pour la serrer contre moi.

Je veux la découvrir et je n'ai plus de temps à perdre. C'est pourquoi je passe mon autres main sur sa cuisse et son flanc, venant ensuite caresser sa poitrine avant de la cueillir dans ma main et de la palper un peu lourdement. Je l'entends gémir. Je sens qu'elle porte sa combinaison sous ses habits. Sa tenue moulante de Ghost. Mais qu'est-ce que j'en ai vraiment à faire au fond. ? Elle m'a demandé d'y aller, alors j'y vais.

Je la reprend dans mes bras pour me redresser et la coucher à mon tour dans l'herbe. La mettant sous moi, embrassant ses joues et son nez avant de descendre avec ma bouche le long de son cou, vers le col de sa combinaison qui dépasse de sous son blouson en cuir élimé. Je connais ce genre de matos, alors j'empoigne assez rapidement la fermeture-éclair pour ouvrir le blouson et l'écarter, découvrant la combinaison d'un blanc immaculé dessous. Par contre, plus de système de fermeture visible ou reconnaissable pour moi, à croire que la combinaison est d'une traite soudée à son corps.

Qu'à cela ne tienne, elle a elle-même prise l’initiative d'ouvrir mon cache-poussière et je fais glisser mes bras hors de lui d'un geste sec, me trouvant avec ma chemise et ma bandoulière qui me sert aussi de bretelles. Les cartouchières sont à moitié pleines, mais elle fait sauter les clips très vite et la jette dans l'herbe à proximité pendant que je la débarrasse du blouson et ouvre son pantalon en cuir. Elle soulève son bassin pour me permettre de le faire glisser le long de ses jambes, faisant tomber ses santiags au passage pendant qu'elle me déleste de ma chemise, me laissant torse nu.

Je ne me souviens pas avoir jamais été déshabillé aussi vite. Elle prend l’initiative de m'indiquer comment lui retirer sa combinaison et je m'y emploie pendant qu'elle déboucle mon ceinturon et ouvre mon jeans. Sitôt le haut ouvert et sa poitrine découverte, je tombe sur ses seins comme la misère sur le pauvre monde, bouche la première pendant que je sens sa main glisser sous mon boxer alors que j'ai encore mon froc sur les genoux.

Malgré la chaleur, et d'avoir passé la journée confinée dans ce carcan synthétique, sa peau sent toujours bon le savon qu'elle a utilisé au motel. À croire que cette fille est incapable de suer. J'embrasse lourdement sa poitrine, suçotant un seins avant d'attaquer l'autre pendant que je sens sa main aller et venir sur ma verge déjà en grande partie durcie pour achever de la dresser. Elle soupire et m'encourage à ne pas la considérer comme faite en sucre, qu'elle peut encaisser. Je reprends ses lèvres alors qu'elle passe un bras autour de moi et me fait rouler sur le flanc d'un expert mouvement du bassin pour se retrouver sur moi. Là, elle achève de faire tomber mon boxer et sépare nos lèvre avec un sourire coquin avant de commencer à descendre la tête sur mon torse, sembalnt vouloir aller plus bas avec sa bouche à son tour.

Oulà... Elle va un peu vite, je n'ai même pas encore eu le temps de...

C'est là que je réalise que j'ai fait la boulette du siècle. J'ai oublié ma trousse médicale dans mon Vautour sur la crète... Avec les préservatifs à l'intérieur. Et Sarah doit le savoir aussi maintenant vu qu'elle est télépathe.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le lundi 10 août 2015, 01:58:14
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Dans le genre tue-l’amour, Raynor devait probablement décrocher la palme... Ciel, encore un peu, et Kerrigan aurait l’impression de le violer ! La Ghost avait un peu du mal à comprendre ce qui l’attirait chez ce grand nounours. Il ne cessait de dire que c’était dangereux de faire l’amour, et il avait raison. Oui, il était toujours un déserteur, il était toujours un criminel. Tant qu’un jugement ne viendrait pas l’absoudre de ce de quoi il était accusé (ce qui n’arriverait jamais, dans la mesure où Raynor avait effectivement commis les faits qui lui étaient reprochés), il resterait un déserteur. Sarah était-elle donc en train de péter les plombs ? Ou est-ce qu’elle comprenait que Raynor n’était victime que de l’injustice du monde dans lequel il vivait ? Ils se trouvaient tous les deux étalés sur le sol,  et se déshabillèrent progressivement, mutuellement.

Sarah ayant sa combinaison de Ghost, elle lui indiqua comment la retirer. En réalité, c’était assez facile. Il suffisait d’appuyer sur des boutons pour détendre la combinaison, cette dernière n’ayant aucune fermeture Éclair quelconque. On la retirait donc de cette manière. Sarah appuya sur un bouton, et la combinaison, qui moulait si bien ses formes, se détendit alors, devenant plus ample. Elle indiqua ensuite à Raynor de l’ouvrir à partir de sa poitrine, où il y avait une seule fermeture. La combinaison tomba ensuite, révélant Sarah dans le plus simple appareil, ou pratique. Dessous, elle portait des sous-vêtements blancs. Elle ôta le soutien-gorge en souriant, tout en flattant le membre tendu de Raynor, le trouvant de plus en plus appétissant.

*J’ai juste envie de lui faire l’amour. Fondamentalement, c’est aussi simple que ça.*

Ils se retrouvèrent donc sur le sol, elle n’ayant plus rien (elle avait aussi retiré sa culotte), lui étant aussi rapidement nu. Raynor couché sur le dos, Sarah l’embrassa, sur la bouche, puis de plus en plus bas. Elle avait bien compris que ce serait très certainement à elle de rythmer leurs ébats, vu les hésitations de l’homme... Mais elle ne désespérait pas non plus de réveiller la bête se terrant sous les muscles épais de cet homme. C’est, en tout cas, ce à quoi elle aspirait bien arriver... Sans être trop sûre d’y arriver. Pour le coup, Sarah n’essayait même pas de lire ses pensées. Elle voulait conserver son intimité, mais elle savait que c’était compliqué. Elle était une psychique puissante, et, généralement, même après tant d’années à s’entraîner, elle captait automatiquement les pensées des autres, a fortiori quand ils faisaient l’amour.

Elle chassa de telles pensées en se concentrant sur l’essentiel. Son visage était donc à hauteur du sexe de l’homme, une belle bête qui se dressait sous son nez. En souriant, la Ghost commença alors à l’embrasser et à le lécher, comme une sorte de grosse sucette. Elle n’allait pas le sucer tout de suite, car... Et bien, elle voulait le frustrer un peu.

« Tu as vraiment une belle queue, Raynor... »

Sarah lécha son sexe, remontant de haut en bas, et déposa ensuite des baisers sur cette peau chaude, sa main venant caresser délicatement ses bourses. En fait, elle glissait ses doigts dessous, et les soulevait alternativement. La femme continuait à se faire plaisir, embrassant, tirant avec ses dents sur le rebord de son membre. Il avait une très belle queue, oui, bien raide, bien grosse, et bien tendue. Jouer avec était un immense plaisir, et la Ghost prenait donc tout son temps, explorant ce membre avec ses lèvres. Ce goût si particulier... Elle l’adorait, sans trop pouvoir se l’expliquer. Allongée sur le sol, elle prenait son temps, avant de finir par approcher sa bouche du bout de son sexe.

La femme avait vraiment pris son temps, déposant parfois des baisers à la base de son sexe, près de ses testicules.

« Allons-y, Jim... Passons aux choses sérieuses. »

Sarah entreprit alors de vraiment le sucer. Posant sa main sur sa hampe, elle guida ensuite sa bouche, ouvrant bien grand ses lèvres, et releva les yeux vers Raynor, avant de le prendre en bouche. Sa tête remua alors d’avant en arrière, descendant de plus en plus, recouvrant sa queue de sa salive, sa langue venant à glisser sur sa peau.

« Hmmmm... !! » gémit-elle de plaisir.

Voilà la meilleure partie qui commençait !
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le vendredi 11 septembre 2015, 00:27:02
Au final, je n'ai ni le temps ni vraiment l'envie de lui dire que j'ai oublié mes capotes, parce que la petite semble s'en soucier comme de sa première chaussette. Elle a descendu sa tête assez bas pour causer plus directement à mon sexe qu'à ma tête. Moi je ne peux pas dire que je ne suis pas gêné, mais je dois admettre aussi que je suis drôlement excité. Ça fait plusieurs années que je n'ai pas touché une femme, les souvenirs de Sierra m'en ayant toujours empêché. Et là, je me retrouve avec ma geôlière nue sur les genoux qui me dit que j'ai une belle queue. S'il y a une entité supérieure qui dirige ce monde, elle a un sens de l'humour assez particulier.

- J'fais c'que j'peux… Commente-je en grognant, tandis que Sarah joue avec ma verge.

Cette fille est absolument incroyable. Elle joue avec mon plaisir et ma frustration comme si elle  m'avait toujours connu, me faisant tendre à un point douloureux. Je deviens de plus en plus une boule de sensation et ma réflexion devient difficile tandis qu'elle continue son petit jeu, embrassant et léchant mon sexe. Je sens la partie animale en moi qui hurle et qui gronde. Elle n'apprécie pas du tout d'être manipulée ainsi et me presse de reprendre le contrôle. De baiser Sarah et pas juste d'être son hochet.

Mais ma partie consciente n'a pas jeté l'éponge et je sais aussi que c'est trop bon pour que je me prive de ces sensations.

« Allons-y, Jim... Passons aux choses sérieuses. »

Je pousse un profond soupir quand finalement elle avale ma verge et rejette la tête en arrière. Ça faisait si longtemps que j'avais presque oublié ce que vous ressentiez quand vous vous faisiez sucer. Cette sensation chaude et douce, celle de glisser dans une sorte de fourreau humide… C'est vraiment le pied ! Heureusement que Sarah sais ce qu'elle veut, sinon j'aurais probablement jamais osé lui demander ça.

- Hmmmm… Sarah… C'est si bon…

Au fur et à mesure qu'elle me suce, je sens la pression monter en moi. Je rouvre les yeux pour la regarder faire ses mouvements d vas-et-viens avec sa tête, capter son regard un instant, y voir le plaisir et le désir se mélanger avec ses iris vertes. Je commence à me sentir vraiment bien et je préfère oublier que je ne suis plus un jeune mec pour poser la main sur sa tête et commencer à bouger les hanches de mon côté aussi. Ajouter un peu de mouvement sans trop forcer, juste pour aller un peu plus profond et profiter un peu plus de la sublime bouche de mon amante.

À ce rythme, je ne tiendrais plus très longtemps de toute manière. Je suis plus excité que je ne l'ai été depuis des années et j'ai juste envie de me lâcher et de faire l'amour comme si j'avais vingt piges et la vie devant moi.

- Hooo… Sarah… T'es merveilleuse avec ta langue… Huuuuuu… Une vraie déesse… Dis-je au bord de l'extase.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le lundi 14 septembre 2015, 09:40:18
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

On pouvait y voir un peu d’abus d’autorité, le classique de la geôlière jouant avec son prisonnier, le torturant sexuellement, un fantasme des bandes dessinées érotiques tekhanes circulant dans les ghettos de mâles. La vérité, toutefois, était un peu différente. Sarah n’avait pas vraiment forcé Raynor, elle l’avait juste convaincu. Le fait qu’il soit un mâle n’ébranlait guère Sarah, qui n’avait, en réalité, jamais vraiment réussi à comprendre le sexisme masculin propre aux Tekhans. Elle en comprenait les fondements idéologiques, à savoir considérer le sexe masculin comme une faiblesse au niveau du processus de reproduction (car c’était la femme qui portait le bébé en son sein), mais ne les partageait guère, et les critiquait même en son for intérieur... Toutefois, elle n’avait jamais eu l’occasion d’exprimer son avis. En tant que Ghost, elle était censée obéir sans discuter, comme tous les Ghosts de Tekhos. Ils vivaient pour servir et pour obéir, alors Sarah avait bien le droit de se détendre un peu.

C’est ce qui conduisait la jeune rouquine à faire à ce grand ours inoffensif une belle fellation. Raynor, ce révolutionnaire idéaliste, qui pensait convaincre le gouvernement de la nécessité d’accorder un peu plus de légitimité aux mâles, était un grand optimiste. Dans les faits, même si Sarah lui avait dit de faire patte blanche auprès du gouvernement tekhan, elle savait que le Sénat ne laisserait jamais passer ça. Il en allait de leur légitimité auprès du peuple, et le peuple voudrait voir Raynor décapité. Sa seule véritable solution était de fuir... Mais, s’il faisait ça, Sarah aurait échoué dans sa mission. Un sacré dilemme, même si elle ne comprenait pas trop pourquoi le haut-commandement avait tenu à envoyer une Ghost régler un problème qui, pour elle, relevait pour l’heure des autorités militaires classiques... Et elle était tout autant étonnée de voir que, même avec une queue dans la bouche, ses pensées arrivaient à dériver pour retourner vers le travail.

« Hmmmm-hnnnnhnn !! »

La Ghost prenait tout son temps, découvrant là un plaisir rare... Celui de faire l’amour, de sucer une queue. Sur ce point-là, en revanche, elle partageait la mentalité des Tekhanes ; elle n’avait guère de tabous sexuels, et la fellation était une chose qu’elle appréciait autant que le reste. Elle n’était pas une perverse, ni accroc au sexe (sa fréquence sexuelle en attestait), mais il fallait bien admettre que c’était agréable. Raynor avait une très belle queue, grosse et tendue, qui s’enfouissait joyeusement dans la bouche de la belle Sarah, qui continuait à le sucer.

Elle y mettait tout son cœur, et continuait à remonter, de haut en bas, sentant avec joie ce membre taper contre ses lèvres, remontant le long de sa langue. Yeux clos, Kerrigan se concentrait, et continuait à jouer, les minutes s’écoulant et défilant rapidement. Il n’y avait personne ici pour les déranger, mais Sarah n’avait guère envie de se contenter d’une simple fellation. Ce n’était qu’une préparation, car la jeune femme sentait clairement quelque chose brûler entre ses cuisses.

En conséquence, au bout de quelques minutes, elle finit par se redresser, avec un sourire sur les lèvres, puis retourna se mettre à califourchon sur le solide homme, ses mains se posant sur son torse.

« Allons-y, Jim... Pour le rodéo... »

Tous ses sens étaient en feu, et elle se redressa, puis posa une main sur le sexe de l’homme, tout en baissant les yeux, et s’en servit pour se guider... Puis, comme on pouvait s’y attendre, elle alla s’empaler sur sa queue  en poussant un long soupir de plaisir.

Là, les choses sérieuses commençaient !
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: James Raynor le mercredi 20 janvier 2016, 13:14:56
Je la sens qui continue de sucer mon membre viril. Et le plus incroyable c'est que j'y prend un tel pied que j'en oublie tout le reste. C'est fou à quel point le plaisir et le désir peuvent me tourner la tête. Pfuit ! Exit l'impression d'être une vieille carne dans un corps qui est plus une prison qu'autre chose pour moi. Je me retrouve à soupirer comme un de ces jeunes garçon qui découvre le sexe pour la première fois.

Pourtant j'suis d'loin pas à mon coup d'essai. J'ai eu pas mal d'amante dans mes premières années après ma première désertion d'l'armée. C'était avant d'croiser la route d'ma future compagne. J'ai pas mal bourlingué d'puis et maintenant j'me r'trouve avec une ghost belle comme un cœur sur les g'noux qui m'tire une pipe monumentale.

Que d'mande l'peuple hein ?

Je galère un max pour me retenir d'lui cracher la purée directement dans l'bec. C'est super bon et j'aimerais qu'ça s'arrête jamais. Mais la jeunette a d'autres idées en tête. Elle finit par relâcher ma bite et se relever pour m'enfourcher carrément.

« Allons-y, Jim... Pour le rodéo... »

- J'sens que j'vais changer mon avis sur les ch'vaux moi... Ricane-je amusé.

Avec sa main, elle guide mon sexe et s'empale d'ssus d'une traite. Moi j'pousse un râle d'plaisir. La vache, qu'c'est bon !

- Hooo... Bordel ma puce... C'que t'es bonne... Dis-je d'une voix altérée par le plaisir.

J'commence aussi sec à bouger des hanches pour faire aller mon chibre dans les tréfonds d'sa p'tite intimité toute serrée. D'plus en plus j'commence à y aller moins avec l'dos d'la cuillère. J'la fait sauter sur mes g'noux et ma queue, profitant qu'jai quand même un peu d'mou pour la faire bien coulisser au fond. Je prend un super pied et décide de prndre la première initiative un peu perverse depuis l'début d'c'te pause surprise.

J'lève mes mains et j'viens cueillir ses seins avec mes grosse paluches un peu calleuses d'soldat. C'est qu'elle a des beaux fruits la rousse. Bien gros et bien ronds. J'le palpes un peu pour en tâter la texture et j'souris en les trouvant bien rembourrés. C'est agréable de retoucher des seins, surtout aussi jolis qu'ceux d'Sarah.

- Hmmm... Haaa bon sang... Tu dois en faire bander plus d'un quand ils voient l'monde au balcon... Hoooo... Soupire-je en venant cogner mes bourses contre ses fesses à force de taper ma queue dans sa chatte.
Titre: Re : Un petit air de déjà vu [Sarah Kerrigan]
Posté par: Sarah Kerrigan le vendredi 22 janvier 2016, 00:56:26
(http://img110.xooimage.com/files/5/d/d/kerrigan_mini-4a2def1.jpg) (http://img110.xooimage.com/files/3/4/f/sarahkerrigan_sc2_art1-4942db5.jpg)

Coucher avec un homme, ça n’avait rien à voir avec une relation sexuelle normale et usuelle, telle qu’on la concevait à Tekhos. Ici, c’était… Plus râpeux. Plus poilu, aussi. Raynor n’avait pas de seins, il n’avait pas la silhouette fine et élégante d’une femme. Il était gros, costaud, épais, barbu… On aurait donc pu croire que coucher avec lui soit une sinécure, mais, en réalité, Sarah trouvait à ce corps un charme bestial délicieusement attirant… Sans qu’elle ne puisse vraiment se l’expliquer. Il était… Beau, à sa manière. Une manière qui ne correspondait pas aux standards de qualité tekhans, mais qui, en l’occurrence, suffisaient tout à fait à combler la belle Ghost. Sarah se dressa donc au-dessus de lui, avant d’enfourner sa queue en elle, et un frisson la traversa de part en part.

Un véritable éclair, même, qui partit de son sexe pour remonter à tous les étages de son corps.

« Haaaaaaaaaaa… !! »

En transe, Kerrigan subissait les assauts sporadiques, intenses et lourds, de son amant. On pouvait l’entendre gémir et soupirer, tandis qu’elle clignait des yeux, le corps en sueur, et qu’elle se mettait à remuer, d’avant en arrière, de haut en bas, dansant le long de cette grosse et impériale queue. Couché sur le sol, James la laissait faire, et on pouvait entendre Sarah gémir et soupirer, tandis qu’elle copulait avec l’homme.

« Hmmmmm… Jimm, haaaaa… !! »

À n’en pas douter, les deux formaient un merveilleux couple, avec leurs différences, mais aussi, paradoxalement, leurs fortes ressemblances. Ils étaient liés l’un à l’autre, par de puissants et indéfectibles liens, qui ne demandaient qu’à se concrétiser. Sarah soupirait, tandis que cette grosse queue continuait à se perdre en elle. Elle s’empalait parfois avec tant de force qu’elle la sentait taper au bout de son vagin, la faisant écarquiller les yeux et les lèvres, son corps se figeant pendant quelques secondes dans une indescriptible et jouissive expression de plaisir.

Et Sarah était tout simplement magnifique à voir, ainsi, le visage radieux, couvert et submergé par le plaisir. Tout son corps semblait en harmonie, et, quand James alla jusqu’à caresser et flatter ses seins, le corps de Sarah s’arqua vers l’avant, et elle alla rapprocher ses mains, caressant les poignets de l’homme. Elle aimait ça, tout simplement. Elle voulait sentir son corps se faire profaner par James, elle voulait sentir toute la virilité de ce baroudeur, elle voulait qu’ils baisent, tout simplement. Qu’ils baisent comme des hyènes en chaleur, encore et encore ! Tout son être n’aspirait qu’à ça, et son sexe s’imbibait, sa mouille recouvrant la queue de l’homme.

Les mains de Kerrigan finirent par délaisser celles de Raynor pour se crisper sur ses épaules, appuyant dessus, les griffant légèrement, tandis que la belle Ghost, encore et encore, soupirait et gémissait de plaisir.

Rien à faire, ce qu’elle ressentait était, tout simplement, merveilleux !