« Donne-moi des 15/20 à tous les contrôles, ou je diffuserai les informations compromettantes que j’ai sur toi »... C’était, en substance, et dans un résumé rapide, le contenu de la lettre que Myumi avait reçu dans son casier ce matin en allant relever sa case. Une petite lettre anonyme, tapée à l’ordinateur, avec des touches froides et un clavier impersonnel. La page comprenant une photographie, montrant le portfolio de Myumi... Ou l’un de ses portfolios. La senseï était une femme qui adorait prendre en photo ses relations sexuelles avec ses élèves (ou de simples amants), voire les filmer. Elle les repassait ensuite, soit pour elle-même, soit avec l’amant en question, indépendamment de son sexe. Récemment, elle avait pris des photos d’elle-même dans des positions osées et dans des tenues insolentes, et avait commis l’erreur d’entreposer provisoirement ce petit dossier dans son bureau, une zone où elle se débrouillait généralement pour ne rien laisser de compromettant. Elle l’avait déposé là le temps d’aller le donner à l’élève pour qui elle avait conçu ce portfolio, un jeune garçon introverti qui était amoureux de Myumi. Elle avait pensé, initialement, que c’était lui qui l’avait pris, mais, visiblement, elle avait d’autres fans.
Pour contacter la personne, Myumi disposait d’un numéro de portable. C’est ainsi qu’elle avait appris son nom, en faisant un saut aux archives administratives du lycée... Rin Hanazono. Elle était la petite sœur d’Iinuki Hanazono, toutes deux inscrites au lycée Mishima. Rin, cependant, venait rarement en cours, contrairement à Iinuki, qui était une jeune femme timide, assistant aux cours, et qui ne recevait que des félicitations de ses professeurs, et ce même si certains dénotaient une trop grande timidité, a fortiori avec les professeurs masculins, où Iinuki semblait s’écrabouiller comme une écrevisse au fond de la classe. Myumi avait ensuite réalisé qu’elle se trompait sur un point, une histoire chronologique. Iinuki n’était plus au lycée, car les dates ne correspondaient pas... Rin, elle, en revanche, y était toujours.
*Rin Hanazono...*
Tout prenait sens, maintenant. Rin était l’une de ses élèves, et elle venait rarement en cours, et, quand elle venait, elle ne manquait pas de manifester qu’elle ne faisait jamais ses devoirs, ou qu’elle s’ennuyait profondément. Insolente, indisciplinée, elle prenait un malin plaisir à réussir ses devoirs et ses exercices en trichant. Myumi n’avait que les informations de deux dossiers scolaires, mais elle soupçonnait une sorte de relation ambiguë avec sa sœur, qui amenait Rin à vouloir s’imposer sur Iinuki, en profitant de son côté introverti, afin d’atténuer le fait que, des deux, c’était Iinuki la surdouée. Une simple théorie, bien entendu, mais Myumi l’aimait bien. Rin voulait montrer aux autres qu’elle existait par rapport à sa sœur... Et cela donnait matière à réfléchir.
Elle avait donc réfléchi, et, dans sa tête, un plan avait germé. On ne menaçait pas Myumi Ichtora impunément, et Rin manquait de prudence. Elle s’était probablement convaincue qu’elle était intouchable, qu’elle avait contre Myumi les preuves suffisantes pour la renvoyer, et, ce faisant, elle pourrait obtenir d’elle tout ce qu’elle voulait. C’était un plan audacieux, mais Myumi avait toujours eu de l’audace... Elle avait donc appelé le numéro, était tombée sur le répondeur, et, face à sa maître-chanteuse qui n’aurait même pas tenu dix minutes face à l’équipe des « Experts », la contacta, et lui donna rendez-vous à son bureau, après les cours, à 17h15, pour discuter de cela.
Le bureau de Myumi se trouvait vers les derniers étages du bâtiment central. Les deux derniers étages du bâtiment central étaient consacrés à l’administration, et on y trouvait la plupart des bureaux. Myumi avait le sien à l’avant-dernier étage, et c’était une belle pièce, avec un bureau, un canapé, et un placard fermé abritant, derrière, des choses que Rin n’avait pas encore vu... Mais qu’elle allait sûrement voir ce soir.
À maligne, maligne et demie...
Les Hanazono étaient une riche famille de Seikusu. Voilà une information que Myumi avait obtenu par le biais d’Erelda, sa mère. La redoutable succube était à Seikusu une femme d’affaires, véritable prédatrice qui utilisait ses cours comme piège et comme artifice pour attirer à elle de jeunes hommes ou de jeunes femmes afin d’en faire ses esclaves. Là où Myumi était plutôt axée sur l’éducation et la corruption, Erelda, elle, avait une conception bien plus brutale des rapports sexuels avec les élèves. Myumi y songeait tandis que le temps défilait. La patience n’avait jamais été son fort, et elle savait que Rin en faisait exprès. Elle voulait arriver en retard, afin de montrer à Myumi que c’était elle qui avait la gestion de l’horaire, et qu’elle était en position de force. C’était puéril... Et, tandis que Myumi attendait, les idées se développaient dans son esprit.
Finalement, après presque une heure de retard (ce qui allait sévèrement se payer), Rin entra. Sans même frapper, entrant comme si elle était la maîtresse des lieux, elle ferma la porte. Elle était habillée comme une pute, ou comme une fille qui avait le feu aux fesses. Belle, Rin l’était, et elle le savait, en profitant volontiers. Sa chemise noire était ouverte, offrant une appréciable et agréable vue sur son décolleté (que Myu’ reluqua ouvertement, avant de s’intéresser à ses longues jambes fuselées et à sa minijupe très courte). Rin s’avança rapidement, choisit de s’asseoir sur le bureau, et, comme pour marquer le coup, renversa un pot à crayons et à stylo, les étalant sur le bureau, avant de se mettre à parler, sur un ton qui exprimait son arrogance et sa suffisance :
« Tu n'as pas oublié d'être idiote pour me faire venir ici... Ça commence mal entre nous... Tu espères quoi ? Enregistrer notre petite conversation. Stupide, je risque au pire deux jours de mise à pieds. Toi, si j'envoie les photos aux parents d'élèves, au directeur et à l'académie, tu es morte... Enfin, tu auras toujours la possibilité de faire dans le porno. »
C’était direct. Myumi se contenta de lui sourire, et bascula son corps en arrière. En regardant ses mains, on pourrait alors voir qu’elle avait des gants noirs... En cuir ou en latex. De même, elle portait de longs collants épousant à la perfection ses jambes, et elle s’amusa à croiser ces dernières.
« Attends... »
Myumi se releva alors, et s’approcha de la porte. La clef se trouvait sur la serrure, et, en tournant le dos à Rin, Myumi entreprit de la verrouiller à clef, fermant cette dernière à double tour. Elle ne disait rien, et ce même si Rin était tentée de la faire parler. C’était une petite mistinguette, arrogante et capricieuse, qui pensait avoir gagné le match avant même de l’entamer. Elle croyait avoir en main un atout fondamental, décisif, mais elle n’était pas en train de menacer une vulgaire stagiaire, ou un surveillant timide et nerveux qui tremblerait comme une chiffe molle. Myumi marchait calmement et lentement, et ferma donc la porte du bureau à clef.
« Je dois admettre que je ne m’attendais pas à ce qu’une petite curieuse entre dans mon bureau... Mais non, Rin, rassure-toi, il n’y a aucun dispositif caché... Du moins, aucun que je ne porte à la connaissance du public. »
Restant volontairement énigmatique, elle s’approcha d’un grand placard, et entreprit de l’ouvrir. Son corps gênait, empêchant de voir ce qu’il y avait à l’intérieur : des combinaisons en latex... Ainsi que de multiples sex toys, et un masque, qu’elle agrippa, tout en déboutonnant les boutons de son costume.
« Pour être honnête, Rin, si je devais révéler ce que je fais ici au public, je risquerais bien plus gros qu’une simple exclusion... C’est la prison qui m’attendrait. »
Rin commençait-elle à comprendre ? Myu’ lui tournait toujours le dos, et enfila sur sa tête son masque, puis retira son costume. Sa longue robe tomba sur le sol, révélant, sous cette dernière, une toute autre tenue. Elle vérifia ses gants, tournant toujours le dos à Rin... Puis, lentement, elle entreprit de se retourner, se dressant dans une superbe combinaison grise en latex (http://img106.xooimage.com/files/8/4/0/screenshot001-43f4c05.jpg). Elle moulait ses formes à la perfection, tout en dévoilant ses seins, et, dans la main, elle tenait une cravache.
Marchant avec de belles bottes à talon, elle s’avança alors vers Rin.
« Tu as fait pression sur la mauvaise personne, petite salope... Quand j’en aurais fini avec toi, tout ce que tu souhaiteras, c’est ne plus jamais attiser mon courroux... »
Oh, comme elle pouvait être excitée ! Rien qu’à l’idée de ce qui attendait Rin... Initialement, Myumi aurait voulu faire prolonger le suspens plus longtemps... Mais la jeune femme l’avait tellement fait patienter qu’elle sautait droit à l’essentiel.