"Désaffectée"
La pancarte grossièrement écrite ne tenait plus que par un file. Sa main l'attrapa et acheva le travail, détachant définitivement cette misérable tentative de parer ses plans.
Son allure élégante et svelte dénotait avec le reste du paysage; une usine belle et bien désaffectée à moitié dévoré par le lierre et la végétation. Le tout était encerclé par d'épaisse clôture d'acier, figées par le temps et la rouille. Le cadenas qui maintenait le gros portique fermé était inutilisable mais cela ne posait visiblement pas de problème.
Son apparence singulière semblait comme s’extirper de cette ensemble terne et monotone... chapeau haute forme frapper d'un emblème de corbeau, un manteau noir qui descendait bien bas et une canne travaillé avec soin. Son visage était marqué par l'âge et la souffrance. Lui qui semblait avoir trop vécu en si peu de temps. Et comme pour masquer cela, un grimage immonde, brouillon et proche du ridicule. Le tout, surligné de son rictus moqueur (http://sd-1.archive-host.com/membres/up/58265372651449942/mr_crowley_by_tatarskiskandal-d73w680.jpg).
Son sourire était trahi par la gravité de son regard, il recula de quelques pas et se figea droit comme un poteau. Il fit un petit geste de la main avant de venir la poser sur sa consœur, elle même déposé sur la canne planté dans le sol devant lui.
Deux hommes imposants passèrent sur ses flancs, traînant derrière eux de lourde chaîne avec un crochet. Ils les accrochèrent correctement aux barreaux du portique avant de s'en aller en trottinant. Et au bout de ses chaînes, deux jeeps noirs prête à faire rugir les moteurs. L’élégant personnage fit un deuxième signe de la main et les véhicules démarrèrent en trombe. Le portique se plia, couina, se tordit encore et encore avant de s'arracher littéralement de ses gonds, se séparant en deux lourdes portes qui s'écrasèrent sur les côtés de l'homme au chapeau haute forme qui n'avait pas bougé d'un pouce, visiblement très sur de lui. Ou inconscient.
Il secoua les épaules et sourit de plus belle, tendant ses mains vers l'usine qui lui ouvrait grande ses portes. Il s'avança d'un pas rythme, harmonieusement accordé avec le mouvement fluide de sa canne qui effectuait toujours le même arc de cercle. Il fut rapidement suivi d'une vingtaine d'homme, un camion pénétra également par le portique pour suivre la troupe. Et tout ce beau monde vient s'arrêter au pied de cette gigantesque usine. Une large porte d'acier leur barrait à présent la route. Mais alors que l'homme à l'allure étrange s'apprêtait à refaire un signe de la main, une présence se plaça près de lui. Il le vit du coin de l’œil mais n'y prêta pas attention. Cette dernière insista donc.
- Mr Thanatos !?
Le prénommé Thanatos se retourna donc vivement, frappant avec rapidité le nez de l'homme du bout de sa canne. Se dernier se brisa et un afflue important de sang ruissela rapidement entre ses doigts venus contenir la douleur. Le prénommé Thanatos leva sa canne et frappa encore, et encore, et encore... jusqu'à ce que l'homme soit à terre, se protégeant comme il pouvait de ses bras, implorant le pardon de son tortionnaire.
- Jamais ô combien jamais mon nom ne doit être évoqué ! Est ce claire ?
Sa voix était douce, ou en tout cas assez calme. Teinté d'une forme d'amusement, ou plutôt de gaîté. Il glissa ensuite le bout de sa canne sous le menton de l'homme battu, et releva son visage.
- Pourquoi ce dérangement ?
L'homme sorti de sa poche un énorme trousseau de clé. Comment est ce que se bougre avait il fait pour obtenir les clés des lieux ? Mmmh après tous peu importe, Thanatos n'en avait cure. Et puis cela faisait toujours très classe de se faire apporter un lourd trousseau de clé par l'un de ses hommes de mains.
Le bout de la canne se glissa d'un coup sec dans le maillon du trousseau et d'un geste habile le fit sauter pour qu'il atterrissent dans son autre main, paume tendu.
Le trousseau était lourd, il fronça des sourcils et sans se retourna hurla.
- Bradock !? Porte !
Sans même regarder, il jeta sèchement le trousseau dans une direction et une armoire à glace bien plus imposante que les autres attrapa les clés. Observant son chef avec surprise.
Thanatos lui rendit son regard avant de regarder la lourde porte devant eux.
- Ouvre la porte !
Le gros baraqué tilta et se dépêcha de s'approcher de la porte. Il chercha quelques temps la bonne clé et fini par faire coulisser l'espèce de gigantesque panneau blindé sur le côté.
Thanatos se tourna vers le camion, ses deux mains jointes sur sa canne. Celui-ci démarra pour entrer à l'intérieur de l'usine.
(http://sd-1.archive-host.com/membres/up/58265372651449942/factory_by_joakimolofsson-d4xbo76.jpg)
La vingtaine d'homme puis lui accompagné de Bradock, entrèrent donc. L'ensemble de ses hommes de main commencèrent à décharger d'énormes caisses en bois du camion... Thanatos arbora son plus grand sourire, observant ses fourmilles s'activer. Et sans se tourner vers Bradock il murmura quelques mots...
- Installe moi tout ça ! Vite mais délicatement... nous ne voudrions pas que la surprise explosent avant l'heure n'est ce pas ?
6 Mois d'enfer... pour les autres !
Malgré l’internement et la surveillance rapproché dont bénéficiait Thanatos, son parcoure destructeur ne semblait pouvoir être arrêter. Rapidement suspecté de monté les détenus les un contre les autres, usant de ces incroyables pouvoir, il fut au cœur de nombreuse mutinerie mais sans jamais y participer. Plus incroyable encore, ses différents co-détenus finirent toujours par se suicider. Toujours de la même manière, sans jamais rien laisser pour pouvoir accuser Thanatos qui avait soit été emmené à l'infirmerie au moment des faits, soit à l'isolement... il poussa ses frasques malveillantes plus loin en menaçant certain gardien la veille de leur agression par un détenu lambda qui c'était dégoté un shif on ne savait trop comment. Il s'agissait d'ailleurs toujours du même type de shif, avec la même inscription sur le côté. On chercha à intimidé le semeur de trouble présumé, à obtenir des aveux, des informations mais sans résultat. On le plaça donc à l'isolement, ce qui calma ces événements fréquents quelques semaines avant de recommencer de plus belle.
Le directeur de l'établissement pénitencier fut appeler à régler le problème et fit une demande de transfert pour détenu ingérable, avec demande particulière d'un isolement maximale sans contact d'aucune sorte.
Le fourgon du Shield, spécialisée dans le transport de détenu particulier, roulait à vive allure. Le convois discret était précédé par deux motards de la police locale, un second fourgon à l'arrière et une voiture banalisé à l'avant. La cassette s'engouffra dans la vieille auto-radio, crépitant tout d'abord pour ensuite laisser place à la musique (https://www.youtube.com/watch?v=mGQLXRTl3Z0).
Depuis sa combinaison hermétique Thanatos sourit à pleine dent, il tourna péniblement la tête, faisant cliqueté les épaisses chaises qui le maintenait sur son siège. Siège posé au centre de la cabine arrière du fourgon.
- Bach ? Oho, un choix raffiné... ou le fruit d'un hasard ironique ! Un peu comme ses singes qui recopie ce qu'ils voient et à qui on attribut de l'intelligence ?
Il se mangea une canette de soda sur la tête... jeté par l'un des deux énormes gorilles, en tenu commando et armé jusqu'aux dents le surveillaient de prêt. Ceux ci n'avaient semble-t-il pas apprécié sa petite remarque. Aucun sens de l'humour, et aucun volonté d'avoir une conversation avec ce dit détenu qu'ils n'avaient jamais vu et ne reverraient jamais, vu l'endroit où ils le conduisaient. Le convois empruntait un itinéraire très spécial, de nuit et usant le moins possible des sirènes pour resté discret. Le trajet dans les rues sombres villes étaient suivi en direct et plusieurs hélicoptère de police se tenaient prêt au décollage en cas de pépin, ainsi que plusieurs autres véhicules d'intervention. Une procédure de prévention pendant ses transferts délicats. Car même si il ne s'était jusque là pas montrer très dangereux, il était une véritable Némésis au cœur de la prison, révélant en partie l'horreur dont il était capable. Le shield avait mal estimé les capacités de Thanatos et comptait bien le placé sous terre, dans l'un de leur bunker de très haute surveillance.
C'était donc tranquillement ballotté par les mauvais suspensions du fourgon que Thanatos effectuait ce jolie trajet... il se doutait, voir même, il espérait être emmené très loin de la civilisation ! Dans une prison sous haute surveillance, à l’abri des regards. C'était quasi uniquement pour cela qu'il avait autant créé de perturbation dans son ancienne établissement pénitencier. Cherchant à tout prix à être transférer... et aussi parce qu'il adorait cela ! N'était pas méchant qui voulait, et ce savant un peu fou en avait fait bien plus qu'une profession mais un art de vivre. Ses petits yeux porcins observèrent successivement les deux gardes qui l'accompagnaient sans dire un mot, un sourire épouvantable en plein milieu de la face. Le vil démon ricana alors, tira une longue langue qu'il passa sur le haut de ses lèvres. L'un des gardiens excédé se releva, détachant la ceinture qui le maintenait à son siège situé contre une parois du fourgon.
- Edward qu'est ce tu fous !?
- Attend deux secondes mecs... j'en peux plus de se sourire de merde...
- Fais pas chié putain, rassied toi vas y.
Thanatos accentua son sourire, plongeant son regard carnassier dans celui d'Edward.
- Oui Edward, je te conseil vraiment de t'asseoir.
Le dit Edward fulmina de rage et s'approcha, tenant fermement son arme en main. Il fusilla du regard le détenu qui ne pu retenir une crise d'euphorie stridente et ô combien agaçante. Son visage marqué par une folie évidente faisait peur à voir... mais pourtant, il devenait difficile de le voir. Il devenait vaporeux, se confondant bientôt dans l'obscurité de la combinaison qui devient vide, rempli d'une importante quantité de fumée.
- Sa sert à rien de te transformer connard ! La combinaison est hermétique...
La combinaison vide se mangea tout de même un coup de crosse, mais le rire ne s'arrêta pas... la voix de Thanatos retenti avec un écho !
- Et... elle est à l'épreuve des éclats de fourgon blindé du shield ?
- Qu... Quoi ?
(http://vignette2.wikia.nocookie.net/desencyclopedie/images/7/7c/Car_explosion.jpg/revision/latest?cb=20090112110017)
Une première explosion déchira le bruit ambiant des moteurs qui ronronnaient sur la route ! Une seconde explosion quasi simultané retenti et ce fut les deux fourgons du shield plus une véhicule garé sur le bas côté qui partirent en fumé. La voiture banalisé à l'avant dérapa, surprise par le souffle des explosions et alla s’encastrer dans un lampadaire. Les deux motards en avant freinèrent et descendirent de leur moto, arme au poing. L'un d'entre eux appela des renforts tandis que l'autre vers le véhicule banalisé. Mais le flic ne l'atteint même pas, se mangea un rafale d'un assez gros calibre. La rafale continua et cribla le véhicule dans le lampadaire... le dernier policier chercha à se cacher derrière la moto pour ouvrir le feu sur les individus sorti de l'ombre mais ne parvient qu'à attirer l'attention sur lui. Les trois hommes cagoulés qui avaient déboulé dans la ruelle muni d'arme d'assaut se retournèrent vers lui et vidèrent leur chargeur sur la moto qui ne protégea pas longtemps son propriétaire.
A l'intérieur du fourgon éventré et carbonisé se trouvait toujours la combinaison hermétique... celle-ci était fait déchiré en plusieurs morceaux lors de l'explosion et la fumé qui se trouvait à l'intérieur s'en était échappé sans peine. Partant se matérialisé non loin des trois hommes cagoulés.
Un quatrième homme arriva, sortant d'une ruelle assez étroite. Il était assez imposant et son visage était familier à Thanatos qui ne sourit pourtant pas. Son ton était devenu extrêmement sérieux. Il était nu et fumant à cause de la chaleur de l'explosion, mais aucun dégât physique apparent.
- Excuse moi, il m'a fallu rusé pour qu'on me transfert ! Veste !
Le colosse qui n'était autre que Bradock sorti une veste de son sac à dos. Le style long cache poussière de cuir noir... son maître se contenta d'écarter les bras et on lui enfila sa veste. Sans attendre qu'il ne l'exige on déposa un chapeau haute forme sur sa tête et on déposa sa cane dans sa main.
Il s'observa un instant, constatant le ridicule de la situation avec lui nu sous sa veste. Il se fit donc fumé et s'empara de vêtement à l'un des agents mort dans la voiture banalisé avant de revenir sous sa forme humaine. Ainsi il était plus présentable.
- Tout ce passe comme prévu ?
- Oui maître, nous n'attendions plus que vous...
- Nos amis sont heureux de nos petites expériences dans les égouts !?
Bradock se contenta de sourire, s'approcha d'une taque d'égout qu'il descella sans peine avec la simple force de ses bras. Les veines qui se dessinèrent sur ses bras avaient une jolie teinte verdâtre, et cette même teinte apparaissait dans le regard de chacun de ses hommes.
Les trois premiers sautèrent par ce passage, Thanatos les suivis calmement, descendant à son aise par l'échelle rouillé. Lançant un regard vers son serviteur...
- N'oublies pas... nous disparaissons !
Bradock ricana, attendant que son maître ne disparaisse de sa vue pour sortir de son sac un explosif assez modeste de par sa taille. Il activa un minuteur avant de la jeter non loin des fourgons. Il descendit ensuite à son tour pour disparaitre comme les autres...
Au flash info du soir, un quartier tout entier aurait explosé dû à une gigantesque fuite de gaz... une poche de gaz se serait formée à un point sensible avant d'embraser tout le quartier. Une centaine de blessé et quelques dizaines de mort... il pourrait s'agir d'un acte terroriste.
Sans blague !?