T’en souviens-tu ? Dis-le nous, Yehaël, t’en souviens-tu ? Alors que tu rampes mollement sur le sol, tes beaux cheveux blonds infectés par la cendre, la lueur de la Tour brillant devant toi comme mille feux de gondole étincelants, est-ce que tu te souviens de tes heures de gloire ? Dans ta longue existence, Yehaël, te souviens-tu de tes plus récents exploits ? Tu t’accroches à la vie avec une force qui est rare, et je ne peux que t’en féliciter, mais, avouons-le : la fin est venue. Ton obstination est à la hauteur de ton mérite, à la hauteur de ton existence, mais que crois-tu donc faire, à ramper ainsi ? Plus tu sembles te rapprocher de la Tour, et plus cette dernière semble, au contraire, s’éloigner de toi. C’est fini, Yehaël. N’entends-tu pas résonner les trompettes du Jugement Dernier ? Comme on fait son lit et on se couche, pour toi, l’heure est venue. Non, non, cesse donc de ramper, cesse donc de t’accrocher à la vie, cesse donc de guetter les roses comme ta survivance, tu es perdue.
C’était le Seigneur pourpre. Tu t’en rappelles, non ? Son nom... Il commençait à semer la terreur dans Terra avec son armée de démons et de monstres, s’attaquant aux villages, aux caravanes, aux hameaux. Or, toute action entraîne une réaction. C’est le principe-même de l’équilibre, de la cohésion. La vôtre était proche, imminente. Vous ne pouviez pas laisser une cohorte de démons fouler Terra et semer le chaos sans réagir. Cette cohorte s’abattait pour l’heure dans des régions défavorisées et abandonnées, généralement des anciens royaumes dévastés par les incessants conflits de ces bas-peuples. Oui, je vois que tu t’en souviens, maintenant, Yehaël. Ce Seigneur pourpre...
Il s’appelait Malk.
(http://nsa34.casimages.com/img/2014/05/13/mini_140513104904446600.jpg) (http://nsa34.casimages.com/img/2014/05/13/140513104904446600.jpg)
Lacruze
« Seigneur Tout-Puissant, je vous en prie, ayez pitié de vos ouailles... Je vous en conjure, venez à notre aide contre la menace qui opprime notre âme... »
La duchesse priait depuis des heures dans la cathédrale de Lacruze. Cette solide ville fortifiée était aux frontières de l’Empire d’Ashnard, et était près d’une région qui avait été massacrée suite à un conflit violent entre Ashnard et ses riverains. Le conflit s’était soldé par la victoire de l’Empire, mais le royaume voisin, ruiné, faisait face à une hausse inquiétante du brigandage et des monstres. Les Lacruziens n’hésitaient pas à envoyer des régiments pour aider à la reconstruction, notamment en traquant les tanières de monstres et les camps de bandits, faisant preuve d’une efficacité redoutable. Malheureusement, depuis quelques semaines, les vulgaires loups et autres monstres avaient fait place à une forte bien plus importante, qui s’était abattue sur les Lacruziens avec rage : des démons. On avait initialement pensé à de simples déserteurs ashnardiens, une petite bande sans importance, mais, assez rapidement, il s’était avéré qu’il s’agissait là d’une autre catégorie, bien plus dangereuse, qui s’était elle-même présentée comme appartenant à l’armée infernale du Seigneur Arsl’ath Malk. Les Lacruziens avaient immédiatement envoyé un agent demander de l’aide à un fort militaire de grande importance dans les terres, mais les renforts tardaient à venir... Si le messager n’avait pas été tué.
Aujourd’hui, les démons de Malk avaient assiégé Lacruze, déferlant dans l’épaisse forêt à proximité, et les Lacruziens s’étaient mis en position de défense. C’était une solide ville fortifiée, comprenant d’énormes tours, des balistes, des trébuchets, ainsi que des rondins de bois attachés aux créneaux. Ainsi, si les démons s’approchaient trop, les Ashnardiens relâchaient les rondins de bois en les enflammant, à l’aide d’une huile inflammable. Les rondins dévastaient ensuite les camps ennemis, et c’était grâce à ces rondins que les Lacruziens avaient repoussé le premier assaut initial de Malk et de ses hommes.
Dans la cathédrale de Lacruze, on se tournait donc vers une autre forme d’aide, alors que les démons continuaient à attaquer. Tandis que les ouailles priaient, et qu’on entendait les bruits de la bataille, la Duchesse Hannah Brévoire (http://liangxinxin.deviantart.com/art/Sufiru-adv-414528534) priait fermement. Elle avait été mariée de force au seigneur de Lacruze, mais elle n’avait pas à se plaindre de son mariage. Elle avait réussi à convertir ce dernier aux vertus de l’Ordre Immaculé. Cette religion était présente partout, d’un bout à l’autre de Terra, mais, à Ashnard, elle rencontrait encore des opposants. Les démons étant partisans de la liberté sexuelle, il était difficile de les convaincre d’adhérer à une religion prohibant l’adultère, et, si le duc de Brévoire avait été, pendant un temps, assez peu réceptif aux arguments de sa femme, l’amour sincère qu’il éprouvait pour elle, ainsi que pour son peuple, l’avait convaincu de le faire... Ça, mais aussi la perspective de bénéficier de l’aide de l’Ordre pour reconstruire le royaume ravagé.
Malheureusement, il n’y avait pas d’ordre de paladin à proximité de Lacruze, et la solide ville ne comprenait que des moines qui priaient également. Hannah aimait sincèrement son peuple, tout comme son mari, qui se tenait sur les remparts, et, en tant que fervente religieuse, elle en appelait à l’aide du Seigneur pour les défendre contre ce qui semblait être une menace n’ayant rien à voir avec des Nexusiens, ou, plus généralement, avec des conflits territoriaux.
Sa prière, pour certains, était aussi inutile que vide, mais elle priait maintenant depuis des heures, et le son de sa voix, à force de persévérance, finissait par briser les nuages pour remonter, toujours plus haut, jusqu’à provoquer des échos qui s’amplifiaient auprès d’individus qui étaient aussi respectés que craints. Respectés et loués pour leur bonté d’âme, mais craints pour leur sévérité et leur rigueur.
« J’ai entendu ton appel, Duchesse Hannah, murmurait une féminine voix, et je vais y répondre... »
C’était elle qui t’avait appelé. Elle était l’Ange du Jugement, Iranäel (http://arist0te.deviantart.com/art/Angel-Of-Judgment-391153868), une Ange proche de l’Archange de la Justice, Tyraël, qui siégeait au Conseil des Archanges, formation représentant les cinq grandes vertus cardinales des Cieux. Iranäel était sur son trône, en train de réfléchir, toujours aussi belle et terrifiante, et réunissait ses troupes pour un soutien.
Troupes dont tu faisais partie, Yehaël.
Souffle-Mort (http://hentai.forum-rpg.net/index.php?topic=13768.0) c’était vidée ! Déversant la quasi-totalité de ses engeances sur le monde des hommes. Des démons sauvages et violents, venu sur terre dans le seul but de détruire et d’annihiler.
Ils marchèrent d’un pas, une masse informe et lourde dénuée d’organisation pour une compréhension humaine mais millimétré et orchestré d’une poigne de fer par le plus proche lieutenant du triste seigneur pourpre, Malestross. (http://sd-1.archive-host.com/membres/up/58265372651449942/skeleton_warrior_by_phanou36-d5bl0p1.jpg) Les différentes troupes démoniaques étaient formé en arc de cercle, avançant imbriqué l’un dans l’autre et regroupaient sans distinction tous types de démon.
Fort de ses centaines de tête d’armes, le second lieutenant,Ch’lehuz (http://sd-1.archive-host.com/membres/up/58265372651449942/uruk_vanguard_by_faxtar-d4iuvwq.jpg), marchait en tête, pressant le pas de sa racaille.
Malestross était à l’arrière, à la gauche de son seigneur qui contemplait l’horizon boisé devant eux. Om’Jejir (http://sd-1.archive-host.com/membres/up/58265372651449942/abyss_warden_by_vablo-d72opj6.jpg) le géant, terminait cette funeste marche.
Jusqu’ici Arsl’ath Malk c’était contenté de faire peur à de la populace sans grande intérêt. Rassasiant l’appétit de ses démons et récupérant des informations et de forces. Il avait su se montrer relativement discret. Un terroriste anonyme, ou une peur sans visage qui faisait doucement parler d’elle. Comme des chuchotements interdits… mais le mauvais œil c’était à présent abattu sur Lacruze et avait décidé d’avancer le premier pion d’une campagne longue et terrifiante.
- Nous perdrons au moins sept cent tête seigneur Arsl’ath Malk… je propose de les noyer du sang de nos bersekers. Une attaque frontale feront plier leur défense sous le nombre… et si ce que la Coupe des Murmures a dit vrai… ils ne tiendront pas longtemps sans renfort.
Le seigneur pourpre resta sans réponse ! Il sourît calmement dévoilant l’entièreté de sa dentition aiguisée.
La forêt était sombre et silencieuse. Les animaux l’avaient fuit et même le vent ne semblait plus vouloir s’y aventurer, laissant branchage et feuillage immobile. Comme un garçon terrifié, recroquevillé sous sa couverture, attendant que le diable soit parti.
La citadelle était en vue, se dessinant à l’horizon, étincelant de lumière. Elle empestait la terreur et le désespoir. Eclaireurs et messagers avaient été épargnés délibérément, laissant leur nom et une peur primale se propager bien plus vite que les plus rapides de leur troupe.
Musique d'ambiance (http://www.youtube.com/watch?v=RKJur8wpfYM)
Ch’lehuz beugla soudainement de toute sa fureur, et une multitude d’autre créature limitèrent, donnant une voix sombre et macabre à la forêt de pin qui dissimulait quelque peu leur présence. Les derniers oiseaux s’envolèrent et le sol se mit à gronder.
Une charge sourde et aveugle, qui n’obéissait à rien d’autre que l’appel du sang. La défense de Lacruze était prête, prête et efficace ! Aussi, des multitudes de rondins fixé sur une plateforme en bois les attendaient patiemment les hors de démon.
La garde s’activa sur les remparts, empoignant masse et torche. On incendia les armes de mort avant de détruire les bases des plateformes, afin que les rondins puissent s’écraser lourdement sur les pentes du château, roulant vers un ennemi qui n’esquissa même pas un geste pour les esquiver. Ils tentèrent de sauter par-dessus, ou se contentèrent de marcher sur les dizaines de cadavre qui avait fini par stopper les armes de défense. Mais trop peu d’entre eux passèrent cette barrière impressionnante de bois et de flamme et les archers les écrasèrent sous le poids du nombre.
Le premier assaut avait échoué… le seigneur pourpre bras croisé ricanait doucement. Il se réjouit de cette vaine résistance, car la ville tomberait et tout le monde en était conscient.
Il leva son bras et pointa les énormes murailles de son doigt griffu.
- Second assaut !
- Mon seigneur…
- SECOND ASSAUT ! Leur rondin s’épuiseront… et Om’Jejir ouvrira la marche.
- Bien seigneur…
Om’Jeji… un démon si stupide et obéissant. La taille impressionnante de ses cornes ne l’avait pas aidé à traverser cette forêt. Aussi, sera-t-il heureux de marcher dans un espace ouvert. Les flèches ennemis n’étaient qu’un détail pour se démon…
Il déracina quelques arbres, fauchant d’autre démon rester sur son chemin et chargea à son tour. Oubliant volontairement sa hache pour courir à quatre pattes comme un buffle.
Malestross s’activa également et hurla immédiatement à ses troupes, accompagnant Om’Jejir dans sa charge.
- Seconde vague, en colonne derrière le général Om’Jejir ! Méphite, tenez-vous prêt au combat !
Tous s’activèrent, comme un troupeau informe de démon en tout genre. Om’Jejir n’était pas un foudre de guerre, sa couse aveugle était lente et lourde. Aussi il fut rattrapé sans peine par les guerriers qui durent même trotter pour ne pas le dépasser.
Une première pluie de flèche, le ciel s’assombrit avant de frapper de plein fouet leur horde. Om’Jejir se contenta d’hurler plus fort, nullement stopper par les cures dents qu’on lui avait lancé. Derrière lui, plusieurs démons criblés de flèche tombèrent, directement remplacé et piétiné par celui qui le suivait. C’est alors que les méphites (http://sd-1.archive-host.com/membres/up/58265372651449942/Imp_Warrior_by_Beloved_Creature.jpg) entrèrent en scène. De petit démon fourbe et chétif qui était utilisé pour l’espionnage, mais armé en temps de guerre. De large couteau ainsi qu’une armure légère leur avaient été fourni. Ils ne constituaient pas une réelle force de frappe en soit mais plus une nuisance.
Pouffff
Le garde qui était en train de décoché une nouvelle flèche se surpris, le bruit provenait de haut dessus de lui. Il eut à peine le temps de lever son regard qu’une petite masse lui tomba sur le visage. L’acier froid et glacial d’une lame s’enfonça dans sa gorge… Des dizaines d’entre eux subirent le même sort et une panique s’empara du haut des remparts. Ces créatures ne valaient rien en combat rapproché, mais leur rapidité et leur capacité de se téléporté dans un nuage de fumé en faisait des adversaires tenaces et difficile à toucher. Tout ce temps de perdu laissa du repos aux cohortes de démon qui avançaient. Cependant, quelques rondins laissés pour la seconde vague furent quand même largués. Les démons en colonne limitaient considérablement l’efficacité de cette stratégie et les gros rondins qui roulaient vers eux étaient attendu par Om’Jejir qui avait collé son front contre le sol. Le choc fut violent et le démon hurla sous la douleur et l’effort. Ses cornes étaient grandes et solides, malgré cela, son énorme masse fut repoussé de quelques mètres, écrasant certain de ses congénères.
Mais l’attaque humaine était stoppée. Il se redressa en poussant le bois enflammé et reprit sa charge, secouant un peu la tête pour se reprendre. Sa course était sûre et visiblement rien ne pouvait l’arrêter. Il avançait droit vers l’énorme porte de la ville… bien décidé à la percuté et à ruer toute sa colère et sa violence dessus. Et des centaines de démon à sa suite n’attendaient que cela…
A l’orée de la forêt le seigneur pourpre tout sourire observa le spectacle. Il inspira profondément en fermant les yeux et expira avec un râle de plaisir.
- Aaaah… cette douce odeur de peur !
Ses grands yeux flamboyants se rouvrir et il observa le ciel… Malestross aussi avait été sorti de sa délectation.
- Tu as senti cela ?
- Oui mon seigneur… je l’ai ressenti également. Mais qu’est-ce ?
- Un adversaire de taille… ... Merveilleux ...
[HRP.– Petite précision : j’ai changé le nom d’Aranäel en Iranaël, parce que je trouvais qu’il y avait trop de « -a ». Voilà ^^]
« Ils ne sont pas envoyés par les Princes Infernaux... La Milice ne se déploiera donc pas. »
C’est ce qu’Iranäel avait voulu savoir. Tu le savais, car tu y avais assisté. La Grande Guerre... L’affrontement onirique et terrible qui avait opposé des dizaines de milliers d’anges à des millions de démons, ravageant les mondes et les galaxies. Vous vous étiez affrontés à une époque où les civilisations étaient encore primitives, à une époque où l’être humain n’était encore qu’un primate poussif. La Guerre avait duré des millénaires, et elle était plus ou moins interminable. En effet, les démons tués renaissaient en Enfer, sous une forme différente, et les Anges tués renaissaient dans les Cieux. Cependant, ce n’était pas pour autant que vous ne pouviez pas être affaiblis, car la résurrection ne se déroulait pas exactement en quelques secondes, et on renaissait toujours de façon différente. On perdait toujours quelque chose. La Grande Guerre avait éclaté quand Anges et Démons avaient envisagé de sortir de leurs plans respectifs pour influencer les autres. Vous, vous vouliez éduquer les peuples, leur apprendre qu’ils étaient des êtres dignes et respectueux, car vous les voyiez commencer à grandir. Eux, ils voulaient leur apprendre la liberté, et le fait que le monde était régi par la loi du plus fort. La Nature n’avait aucune pitié envers les espèces les plus faibles, les massacrant et les faisant disparaître. Plus simplement, les Démons voulaient prendre le contrôle des plans inférieurs afin de disposer d’esclaves et de terres meilleures que les Enfers. Vous n’étiez pas d’accord. Ainsi éclata la Grande Guerre. Elle fit des ravages dans les deux camps. Dans le vôtre, comme tu le sais si bien, elle entraîna la trahison de plusieurs des vôtres : Azraël, Lucifer... Le Porteur fut ton mentor, et tu l’avais affronté. Trop fier de lui, trop imbu de sa personne... Il n’avait pas supporté que le Conseil des Archanges choisisse de mettre fin à la Guerre. Un bon démon était un démon mort, et son extrémisme avait entraîné sa chute.
Suite à la Guerre, un traité de paix avait été signé, un accord, simple, prévoyant que les deux partis acceptaient mutuellement de reconnaître l’être humain et les espèces similaires comme des individus dotés de raison, et bénéficiant du libre-arbitre. Concrètement, plus aucune invasion ne serait tolérée, mais le pacte bénéficiait de moult aménagements. Les Anges se réservaient le droit d’agir pour traquer les traîtres, et, de manière plus générale, aucun des deux camps ne s’interdisait d’agir si les humains l’appelaient. C’était ce qu’on appelait le libre-arbitre. Pour autant, chacun des deux camps savait que mettre en marche un plan d’invasion déclencherait une réaction proportionnée de l’autre camp : les démons enverraient leurs Légions, les Anges la Milice.
Un fort humain était assiégé. Ashnardien, plus exactement. L’Empire d’Ashnard mélangeait humains et démons, mais les démons qui en faisaient partie répondait à l’autorité de l’Empereur, pas à celle des Princes Infernaux. C’est à ce titre que vous aviez autorisé le développement de cet Empire, et c’était d’autant plus vrai que l’Ordre Immaculé avait pu se développer sur place. L’Ordre Immaculé prétendait défendre vos valeurs, vos principes, mais les principes que vous aviez instillé aux humains avaient été corrompus par des siècles et des siècles de pratique. Jamais vous n’aviez encouragé ou promu l’intolérance religieuse ou le fanatisme. Pour autant, malgré ses travers, l’Ordre avait amélioré les choses, éduquant les populations affaiblies, essayant de limiter la guerre, et d’atténuer l’influence des États en développant des principes juridiques universels. Ce fort humain assiégé était à la lisière d’Ashnard, et l’appel venait de la Duchesse Hannah de Brévoire. Une femme au cœur noble et pur. Elle avait ses défauts, mais, si sa prière était remontée jusqu’à vous, c’est qu’elle était pure.
« En es-tu sûre, ma sœur ? demanda une autre Ange, bras croisés.
- Le Conseil l’a confirmé en personne. Ces démons viennent d’une autre dimension. Le Conseil a refusé de déployer la Milice, car, si nous faisions cela, le Palingène pourrait envoyer ses séides. »
Le Palingène avait été le bras droit de Satan pendant la Guerre... On le connaissait sous le nom de Belzébuth, et, depuis la chute du Monarque infernal, le seul à avoir jamais réussi à unifier entre eux les Princes Infernaux, le Seigneur des Mouches avait la charge des Légions Infernales. Il était l’Empereur des 666 Légions Infernales.
« Alors... Nous restons là les bras croisés pendant qu’ils se font massacrer ? demandas-tu. Ne me dis pas que ces démons sont Ashnardiens ! »
Vous discutiez entre vous, dans l’une des cités angéliques. Vos cités étaient bâties dans les hauteurs, semblant flotter dans les nuages. Iranäel te regarda silencieusement, avant de te répondre :
« Je n’ai pas dit cela, Yehaël. Ces démons proviennent d’une autre dimension, et ont établi leur repaire dans une montagne, Souffle-Mort. Elle se trouve dans un massif montagneux et acéré, et ces démons ont commencé par faire des razzias sur des peuplades reculées, ce qui fait que nous n’avions pas pu prendre la mesure de la menace... Une erreur que nous comptons bien réparer, maintenant.
- Que veux-tu dire par là, Iranäel ?
- Je dis exactement ce que je dis, rétorqua l’Ange du Jugement. Le Conseil ne déploiera pas la Milice, mais nous pouvons intervenir. Je compte sur des volontaires pour aller défendre les humains des engeances démoniaques. Il faudra des personnes sur qui je puisse compter. »
Les différents Anges se regardèrent ensemble, et, un par un, se présentèrent. Il vous fallut moins de cinq minutes pour agir. Pendant ce temps, à Lacruze, les démons commençaient à emboutir les lignes de défense des Lacruziens, envoyant des démons qui se téléportaient au milieu des remparts, abattant les archers, tandis qu’un immense géant s’avançait vers les portes. Que ce soit les balistes montées sur les tours, ou les pluies de flèches et de carreaux d’arbalète s’abattant sur lui, le géant démoniaque s’avançait inexorablement, les rondins de bois enflammés ne le retardant que très légèrement.
L’équipe fut mise sur place. Vous étiez peu nombreux face à cette multitude, mais vous étiez des Anges.
« Ainsi soit-il, trancha Iranäel. Yehäel, par ton expérience, tu es appelée à me seconder. Protégez les humains. Repoussez les démons. Soignez les blessés. Et suivez nos ordres. »
Les autres Anges acquiescèrent. Iranäel se releva, et son look évolua alors. Ses froides pupilles bleues devinrent dorées, tandis que le plumage de ses ailes évolua aussi, et que des pièces d’armure vinrent recouvrir son corps (http://arist0te.deviantart.com/art/Angel-Of-Judgment-2-392435814). Justicia, le Glaive de la Justice, se forma dans le creux de sa main, tandis que tu arborais ta lance.
« En vol, mes frères et mes sœurs. »
Vous vous envolâtes alors.
Composition du groupe d’Anges
- Iranäel (http://arist0te.deviantart.com/art/Angel-Of-Judgment-2-392435814). L’Ange du Jugement est une Ange qui existe depuis des millénaires. Sa beauté fait d’elle une Ange assez appréciée des humains, mais elle est aussi stricte et sévère, et a généralement pour tâche de poursuivre les prisonniers ou les traîtres. Elle se bat avec Justicia, son épée, une arme terrible et puissante. Iranäel est la chef de cette expédition. Elle a été entraînée par l’Archange Tyraël, membre du Conseil des Archanges, où il représente la Justice ;
- Yehaël (http://nsa30.casimages.com/img/2013/02/26/13022609203754407.jpg). L’Ange de la Pureté est une Ange guerrière qui n’a jamais été tuée, ce qui en fait l’une des Anges les plus vieilles, puisqu’elle existe depuis des centaines de millénaires. Elle a participé à la Grande Guerrière, où elle était alors le disciple de Lucifer, et, lorsque les Anges se sont rebellés contre l’autorité du Conseil, elle a hésité à les rejoindre, avant de rester fidèle à ses serments, et de défier Lucifer. Étant son ancienne élève, il l’a épargné, mais elle n’avait rien pu faire pour l’en empêcher. Elle traque désormais les Anges renégats, et se bat essentiellement avec une terrifiante lance magique, qu’elle a déjà utilisé pour pourfendre plusieurs dragons ;
- Nazra (http://arist0te.deviantart.com/art/Awakening-370769295). Nazra est une Ange guerrière se battant avec une longue épée ornée de runes célestes. Elle œuvre généralement au sein de la Milice, et a notamment fait partie de la dernière guerre contre les cultistes d’un Grand Ancien, les ayant défiés dans une autre dimension. Elle a été entraînée par Arinna ;
- Arinna (http://yuchenghong.deviantart.com/art/Arinna-425009818). Arinna est une Ange guerrière qui est liée à Ashnard. Elle a en effet eu une fille qui est au sein de l’Empire d’Ashnard. C’est une puissante Ange, émérite, qui a été entraînée par l’Archange Michel, Maître de la Milice angélique ;
- Narïm (http://boosoohoo.deviantart.com/art/LEGEND-OF-CRYPTIDS-351442239). Narïm est un Ange guerrier qui officie au sein de la Milice. Sa puissance légendaire n’est plus à prouver, et c’est un Ange expérimenté, qui se bat depuis des milliers d’années. La perspective de botter le cul des démons était tout simplement trop forte pour qu’il la laisse de côté.
Musique d’ambiance – L’arrivée des Anges (https://www.youtube.com/watch?v=dJ-QLl5qjLg&feature=kp)
« Concentrez les tirs sur ce gros lard !
- C’est un géant, nos flèches ne parviennent pas à le traverser !
- S’il enfonce la porte principale, nous sommes perdus ! Allez, allez, tirez, tirez !! Il doit forcément avoir un point faible ! »
La situation leur semblait catastrophique. Ce colosse était invincible. Les rondins de bois rebondissaient sur son armature comme des sucettes. De plus, certains démons s’étaient infiltrés dans les remparts, et les soldats peinaient à les tuer. Ils se concentraient essentiellement sur les archers et les balistes, afin d’affaiblir les défenses. Inconsciemment, chacun des soldats prenait conscience qu’ils n’avaient aucune chance. Lacruze était une ville fortifiée, avec une garnison, mais ils avaient devant eux une puissante armée démoniaque. Il faudrait l’une des Légions ashnardiennes pour les repousser ! Ils se battaient avec l’énergie du désespoir, en sachant le sort qui attendaient leurs enfants et leurs épouses si les remparts tombaient ! Cependant, le torse du géant, et même sa tête, était recouvert d’une multitude de flèches, sans que cela ne semble le repousser.
Les archers sur le corps de garde principal virent alors les petits monstres se rapprocher. Ils se déplaçaient dans des nuages de fumée, et l’une d’eux bondit sur un archer, l’égorgeant, avant de bondir à nouveau dans un nuage, planant ses lames dans le corps d’un autre archer. Il se déplaça alors vers un troisième, bien décidé à les enchaîner, mais se reçut un carreau d’arbalète dans la gorge. Ses yeux s’écarquillèrent, et le monstre s’écroula sur le rempart, mais le géant continuait à se rapprocher, obscurcissant la vue du soleil. C’était un véritable rempart, une montagne qui se déplaçait.
Dans le cœur des hommes, on put lire le désespoir, et, dans leurs yeux, la terreur... Et, alors que le monstre allait arracher le corps de garde, et ouvrir la voie, des rayons de lumière jaillirent alors... Mais ils ne venaient pas du soleil.
Dans l’église, Hannah sentait le désespoir envahir le cœur de ses sujets. Les pas du géant faisaient trembler toute la cité, et, depuis les vitraux, on pouvait voir cette immense masse en train de se rapprocher.
« L’Empereur soit maudit, nous sommes perdus !
- Personne ne va venir nous sauver ! Ils vont nous massacrer, nous violer !! »
La panique s’installait, et la Duchesse ne pouvait pas les retenir. Elle avait elle-même refusé que ses gardes restent avec elle, afin de soutenir les défenses. Elle était seule... Mais elle savait aussi que Dieu veillait sur elle.
« Oh, Seigneur, je vous En prie... »
Une vive lumière illumina alors l’autel, et Hannah, surprise, hocha la tête. Elle vit un visage flotter dans l’air, un visage de beauté et de lumière. En le voyant, les autres personnes présentes dans l’église se signèrent aussi.
« Duchesse Hannah, intervint la voix céleste, nous avons entendu ton appel, nous avons vu la courage et la bravoure de tes guerriers. Va, et ordonne aux tiens de préserver leurs vies. »
La première attaque vint d’Iranaël. Elle était en tête, et envoya un message aux démons, en fonçant tout droit vers le géant. Vous traversiez le ciel à toute allure, ressemblant à des espèces de météorites, et elle tendit Justicia devant elle. La lame magique se mit à luire, et Iranäel poussa un hurlement de guerre, tandis que tu atterrissais sur les remparts, fauchant deux méphites sur ton passage.
Un rayon de lumière frappa alors le torse du géant, provoquant une terrifiante explosion lumineuse et assourdissante. De la fumée s’échappa alors du torse du monstre, qui chavira, basculant lentement... Ce fut comme si une montagne s’était abattue, et le colosse s’écrasa sur le sol. Mort ? Non. Mais blessé, indéniablement. Iranäel flottait dans les airs, ses ailes semblant faites de feu, tant elles brillaient. Elle se retourna alors vers les Lacruziens.
« Est-ce là tout ce que les humains peuvent faire ? Est-ce donc tout ce que vous mettez en place pour défendre vos vies ? Battez-vous, soldats ! Battez-vous, et battez-vous encore ! La liberté ne s’obtient qu’au prix du sang versé ! BATTEZ-VOUS !! »
Le sol trembla alors que ce bruit de bois qu’on martelait retenti. L’évènement se répéta une seconde fois, une troisième et une quatrième fois avant qu’un autre bruit s’y ajoute. Le bruit du bois qui se fend, qui se déchire sous une puissante qui le force à céder. Le poing d’Om’Jejir venait de traverser l’épaisseur de la porte d’enceinte à la grande stupeur d’un groupe de lancier venu se masser devant l’entrée de leur précieuse cité. Le tambourinement de la porte continua ainsi quelques minutes qui paraissaient interminable pour cette garde de fortune, prêt à livrer un violent baroud d’honneur. Une petite troupe dirigé par Hésin, un jeune sergent de milice qui c’était toujours démarqué par sa bravoure et son sens du devoir. Aujourd’hui ne ferait pas acceptions à la règle, et l’arrivé des anges lui avaient fait littéralement pousser des ailes.
Un cor retenti, on sonnait la première retraite, les défenses extérieures étaient visiblement perdues et les défenseurs allaient livrer bataille un peu plus loin dans leur citadelle. Mais Hésin ne broncha pas, il se contenta de regarde sans sourciller le point d’Om’Jejir traverser à nouveau la porte principale. Les soldats se regardèrent entre eux, observant leur sergent avec quelques interrogations.
Le cor retenti à nouveau… et le jeune homme sembla cette fois-ci l’entendre. Il se retourna pour observer l’ensemble de sa troupe.
- Sergent, le… le cor !?
- Pour annoncer la retraite ? Oui je ne suis pas sourd… mais sans notre présence ici, il n’y a pas de retraite mon cher Jesterfield. Alors empoignez votre lance mes frères…
Le poing de démon arracha une grosse moitié de la porte… les lanciers se cachèrent derrière le bouclier.
- Empoignez votre courage…
Les gonds de la portes explosèrent et elle se mit à grincer en entamant sa chute… et les lanciers brandirent leur lance.
- Et soyez digne ! Pour Lacruuuuze !
La porte venait de s’écraser au sol, et avec elle une armée de démon furibond et enragé ! Ils se ruèrent sans réfléchir sur un mur de lance, brisant leur os et le bois des armes. Le choc fut violent et brutal. Les larges boucliers venaient contenir toujours plus de démon, bien plus qu’il n’était parmi. Dès qu’ils en abattaient un, un autre arrivait. Il semblait plus gros encore, plus combatif et plus énervé. Rapidement une brèche s’ouvrit dans le rang des défenseurs dix fois inférieur en nombre. Et ni l’ardeur du téméraire Hésin ou les épées de ses hommes n’auraient pu changer quoi que ce soit.
Seuls les anges auraient pu y parvenir, et comme tombé du ciel, ils glissèrent au-dessus des lanciers submergés pour passer sur les flancs du colosse qui allait prendre part au combat. Donnant coup d’épée et de lance sur le bas de son corps. Il fléchit un genou en hurlant, ses larges cornes ne passaient pas le corps de garde et dans sa chute il les envoyait se cogner avec force contre les murs, créant de violente secousse qui ébranlèrent la structure du bâtiment. Des briques tombaient de la voute au-dessus de la tête des démons et des lanciers qui continuaient à se battre.
L’espoir s’enflamma à nouveau, à leur côté tous semblait pouvoir devenir possible. L’ardeur dans leur cœur grandi et la férocité de leur bras aussi. Frappant toujours avec plus de rage et de combativité ces engeances venues du fond des âges. Om’Jejir était comme un buffle au milieu d’un champ de tir. Encombré par ses énormes cornes et confiné dans cet espace exiguë. Il beuglait de rage et de fureur, frappant dans l’air, projetant de nombreux de ses congénères contre les murs et continuant de heurter ceux-ci. Les murs s’ébranlèrent et les briques se descellèrent.
Au même instant, Malk et le reste de ses troupes venaient de heurter le mur d’enceinte. Et ce fut autant de griffes qui se plantèrent dans la roche blanche des remparts, pour escalader les fortifications. Les humains sur le mur étaient en train de fuir, abandonnant leur compagnon tombé et cette précieuse première ligne de défense. Aussi, la résistance qu’on leur opposa était quasiment inexistante. Le seigneur démon eut donc tôt fait d’en atteindre le sommet, plus rapide et plus puissant que ses larbins encore à mi-chemin. Il se dressa donc seul, sur le mur jonché des cadavres confondus de mephite et d’humain. Il dégaina son épée et s’amusa de ce spectacle. La déroute de la garde de la ville et les nouvelles défenses qu’on lui présentait. Et ce duc, entouré d’une compagnie d’arbalétrier qui le toisait de son petit rempart sur élevé. Il pointa sa lourde lame dans sa direction et se mit à rire…
- J’aurais ta tête… Murmura-t-il amusé.
Une fissure lézarda la large voute de pierre. Les démons ne s’en souciaient guère, cherchant à combattre les lanciers devant eux et les anges au-dessus. Ceux-ci étaient mobiles et leur épée frappait juste et durement. Fendant leur crâne sans protection et s’acharnant sur Om’Jejir qui n’était plus qu’un vieux taureau courbant l’échine sous le poids des lances planté dans son dos. Il était faible, sa mâchoire édentée crachait de large flot de sang et ses bras continuaient de marteler ce qui l’entourait sans distinction. De la poussière et du gravas commença à ruisseler sur son visage… dans sa fougue, il avait tout simplement affaiblie le corps de garde. Lui portant toute la colère qu’il destinait aux anges bien trop mobile et invisible à ses yeux de terreur. Un large morceau de plafond atterri sur son dos vouté. Il hurla et s’avança vers les lanciers, comprenant là sa terrible erreur. Les démons plus petit ne comprirent pas de suite son intention, il fallut d’autre gros bloc de pierre dans leur rang pour que la panique les atteigne. Malheureusement trop tard, car l’immensité de la construction s’affaissa sur eux dans un nuage de poussière, réduisant à néant le front engagé avec les lanciers qui prirent le temps de reculer. Om’Jejir lutta, hurla et développa toute sa musculature pour résister et continuer d’avancer. Mais le poids du corps de garde fini par le cloué au sol pour l’ensevelir inexorablement. Il jeta son bras dans un dernier élan, cherchant à s’extirper de ce piège mais ne parvient à rien. Il fut enterrer par cette roche qu’il avait lui-même brisé, laissant son bras dépasser de l’amas de rocher comme un signe d’une victoire évidente. Le colosse était tombé, et l’arrière garde engagé dans le corps de garde recula en hurlant, s’échappant vers la forêt d’où ils étaient venus.
Le seigneur pourpre observa cela depuis le haut de son rempart, la cohorte engagé sur la porte avait céder sous la force des anges, mais qu’importe. Le gros de sa troupe était avec lui au-dessus des murs… Il n’était donc plus nécessaire de passé par cette porte.
Et malgré cela, les quelques survivants se pensant victorieux n’étaient pas au bout de leur surprise.
- Poursuivez les fuyards ! Ils vont nous montrer le chemin à prendre pour atteindre le cœur de la ville… pas de quartier !
Et ses démons s’élancèrent, abandonnant complètement la porte et le frère en déroute.
Hésin portait une main à son flanc gauche. Une large hache mal aiguisé était venu enfoncer son plastron dans sa chair. Il grimaçait à peinait à avancer mais tenait à rester debout et fier aux côtés des anges.
- Repoussez-les ! Reprenez position au sommet des rochers… formez les ranges vites !
Il se voyait déjà victorieux, promu général et acclamé comme un héros. Le héros qui avait sauvé Lacruze. Hésin le gardien des portes de l’humanité… son euphorie était celle d’un jeune homme idéaliste qui pensait encore que l’on pouvait tirer une quelconque gloire au cœur des batailles.
Galvanisé par la hargne de leur sergent et le renfort des anges qui étaient seul maître de cette victoire, les survivants grimpèrent sur l’amas de rocher, plantant leur lance ou leur épée dans les rares démons survivant qui cherchaient à s’extirper de là.
Le jeune sergent se retourna vers le corps angélique et s’inclina respectueusement mais non sans peine.
- Miséricorde, loué soit votre grandeur… merci !
Hésin, l’allié des anges… les bras armés des cieux, c’est qu’il en aurait presque bander de plaisir si l’un de ses hommes au sommet de l’amas de roche ne l’appela pas, l’air horrifié.
- Sergent Hésin, venez vite !
Musique d'ambiance : Nouvel assaut ! (https://www.youtube.com/watch?v=BB9EWz4XBn4)
Il grimpa comme il put sur les ruines du corps de garde et arriva au sommet où une poignée des siens contemplaient l’horizon, mort de peur.
Une gigantesque masse noire et brillante avançait vers eux. D’autres démons, sensiblement plus gros et visiblement mieux équipé. D’énorme plaque de métal noir ornait leur silhouette et des armes de bien meilleure qualité se dressaient en rang compact et organisé. Les chiens avaient semblent ils laissé la place aux véritables démons… ils avançaient d’un seul pas, faisant trembler la terre par leur tambour de guerre fait de peau humaine. A leur tête, le lieutenant Malestross, encore plus horrible et cruel…
- Seigneur… protégez nous !
Le genou d’Hésin était tombé, en même temps que ces illusions et ses espoirs. La douleur le rattrapait. Et son souffle venait doucement à lui manqué, il se mourrait et avec lui, l’espoir dans le cœur des défenseurs de Lacruze.
Ils ne pouvaient pas le voir, mais Malestross était un général exceptionnel, redoublant de créativité et de sournoiserie. Dans le rang de ses néarass, il y avait autant d’esclave et de prisonnier que de démon. Depuis quelques temps, il avait fait raser différent village. Permettant à ses troupes de s’entraîner et de capturer ceux qui ne savaient leur résister. Femmes, enfants, vieillard…
Aussi, les avait il enchaîné aux lourdes ceintures de ses démons. D’autre pendait mollement leur épaule, ou dans leur dos. Beaucoup de ses esclaves étaient déjà mort de faim ou de maltraitance, mais l’horreur de la scène était bien présent et les survivants qui pleuraient et se trainaient à la suite des néarass offraient une protection morale face aux nouveaux corps d’arbalétrier qui allaient les recevoir. Malestross sourirait comme un diable, très fier et satisfait de cette petite surprise.
- Massacrons les… leur enfant m’émoustillent depuis trop longtemps ! HAHAHAHAHA
Et la troupe ricana d’une seule voix, redoublant d’ardeur sur leur tambour de guerre. De son rempart, Arsl’ath Malk observait cette nouvelle cohorte avancé vers ce qu’il restait du corps de garde… il s’extasia, Malestrosse ne le décevait jamais.
Les Lacruziens entendirent cette nouvelle armée venir. Les bruits de pas des milliers d’adversaires, leurs obucliers frappant en chœur sur le sol, provoquèrent des vibrations qui remontèrent le long d’une Lacruze éventrée, ouverte comme les cuisses d’une femme après un viol... Et, si l’allusion pouvait prêter à sourire, pour toi, elle était la plus fidèle à la réalité. Les Lacruziens avaient été attaqués par des démons, et des charognards venaient pour en profiter. La nature démoniaque ne changerait jamais. Tu sentais que ces nouveaux arrivants n’étaient pas l’armée de réserve de ce Malk. Après le coup infligé par Iranaël, il était en train de panser ses plaies. C’était un autre adversaire, et tu sentais l’aura de malveillance qui les entourait. Ce n’était pas les renforts ashnardiens, mais bien des ennemis supplémentaires. Ton regard se porta vers Narïm. Alliez-vous rester ici, ou partir ? Votre code était très clair sur le principe de non-ingérence dans les affaires des Cercles intermédiaires. Même si vous sauviez des vies, le Conseil pourrait, par la suite, vous le reprocher, en arguant que vous n’aviez pas à intervenir, et que votre impétuosité avait mis en danger le pacte de stabilité entre vous et les démons. Iranaël était la chef de l’opération, mais tu étais la plus expérimentée... Et ton cœur te disait d’agir. Tu ne pouvais pas laisser ces jeunes enfants être asservies, et ces mères avaient déjà suffisamment souffert comme ça.
« Que fait-on ? s’enquit Nazra en se rapprochant de toi et de Narïm.
- Il faut aller secourir les esclaves que nous avions libéré. Ces démons risquent de les capturer. Emmène Arinna avec toi.
- Je vous suivrais, intervint Narïm. Yehaël, le mieux est que tu restes ici. Cette nouvelle donne risque de redonner du courage dans le cœur meurtri des néarass. »
Tu acquiesças de la tête. Les trois Anges s’envolèrent, et survolèrent l’épaisse armée qui s’agglutinait aux pieds de Lacruze, attendant probablement un geste, un signe. Ils descendirent plus loin, usant de leurs sens pour retrouver les esclaves, et les portant pour les ramener à la cathédrale, leur ultime refuge. Certains étaient rabougris, proches de l’anorexie, et offrirent aux Lacruziennes esseulées une sorte de second souffle, un moyen de s’occuper l’esprit.
Iranaël, de son côté, savait ce qu’elle avait à faire. Elle ferma les yeux, et communiqua avec un autre plan... Il était évident que les Cieux voyaient ce qui se passait, et qu’ils répondraient... Soit en leur disant de partir, soit en envoyant des renforts. Il s’écoula ainsi plusieurs minutes, pendant lesquelles il était possible d’imaginer tout et n’importe quoi. Le Conseil pourrait tout à fait vous demander de vous replier, tu le savais. Tu pouvais les imaginer réfléchir, soupesant le pour et le contre, étudiant toutes les possibilités. Cette armée n’avait pas encore manifesté ses intentions, mais tu sentais qu’ils n’étaient pas ici pour jouer au bridge.
La réponse ne tarda pas à se faire par un puissant rayon lumineux dans le ciel, qui libéra une silhouette.
Une seule.
Une silhouette se mit à descendre, et tu reconnaissais cette aura. Elle descendait rapidement, filant, non pas vers la cathédrale, mais vers l’armée amassée devant Lacruze. Elle était considérée comme la Voix de Dieu. Pour els mortels, c’était de sa bouche que s’exprimait le jugement de Dieu, ou ses volontés. Vous, vous l’appeliez Bath-Kol (http://fc09.deviantart.net/fs51/f/2009/308/7/a/Bath_Kol_by_GENZOMAN.jpg), et elle était l’une de tes lointaines amies. Il était rare qu’elle sorte des Cieux. Elle portait une sorte de longue cape bleuâtre recouvrant partiellement son corps, et elle se posa sur le sol, soulevant des nuages de poussière.
Si elle était là, c‘est que les Cieux avaient répondu. Les nuages les masquaient, mais ils étaient bien là.
« Je suis Bath-Kol, lâcha la femme aux hommes amassés à quelques mètres devant elle. Cet endroit est un lieu béni. Si vous envisagez de l’attaquer... Vous en subirez les conséquences. »
Si l’envie leur prenait de l’attaquer, ils se heurteraient à un bouclier magique, qui laisserait le temps à Bath-Kol de se replier.