Le Grand Jeu
Bac à sable => One Shot => Discussion démarrée par: Gantz le vendredi 24 janvier 2014, 00:31:20
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Kibata Hamike était un homme tout à fait ordinaire et sans intérêt. Un bon mètre quatre-vingt dix, les cheveux blancs immaculés, les yeux tels deux émeraudes vous fixant, un visage fin et élongé. Il était beau, certes, mais ne faisait pas l'unanimité, bien loin de là. Beaucoup de filles le trouvaient trop plat et trop fin. En effet, il était plutôt maigre, bien qu'il fasse régulièrement du sport. Toutes les trois ou quatre nuits en réalité. En effet, Kibata était, depuis maintenant plus de deux mois, un Gantzeur à part entière. En d'autres termes, il tuait des extra-terrestres pour le compte d'une énorme boule noire et d'un humain à l'intérieur, sans pouvoir s'en aller. En fait, il pourrait bientôt quitter le programme Gantz. Mais nous n'allons pas parler de cette histoire aujourd'hui.
Elle était arrivée dans sa classe il y a deux semaines. Elle venait d'une autre ville, ou quelque chose de ce genre. Il n'avait pas trop écouté ce qu'elle disait. A vrai dire, il avait été, dès le début, subjugué par sa beauté. Sa voix claire et envoutante, ses cheveux blonds volants au vent, son visage fin et délicat, ainsi que sa gentillesse apparente. Tout l'avait séduit, dès le premier regard qu'il avait eu sur elle. Elle ne l'avait apparemment pas remarqué, heureusement pour lui. Si elle lui avait fait la remarque dès le premier jour, il se serait enterré sous un parterre de dénégations et de mensonges, s'enfonçant dans une espèce de timidité relative. Pendant deux semaines, il l'avait observé, presque sans le vouloir. Il ne la suivait pas intentionnellement, mais ses pas le conduisaient de temps à autres à l'endroit où elle se trouvait. Il s'installait alors, souvent à quelques mètres à peine d'elle, se donnant du courage pour aller la voir, pour aller engager la conversation avec elle. Mais c'était peine perdue. Il n'arrivait tout simplement pas à surmonter sa peur. Sa peur du ridicule, encore une fois. Toutes ses anciennes histoires d'amour s'étaient brutalement terminées, le rendant toujours ridicule. Il avait été la risée de son groupe d'amis, qui l'avaient littéralement exclu de leur cercle. Il en avait été profondément affecté. Depuis, il traînait souvent seul, ou quelquefois avec son frère, qui lui reprochait son manque d'initiative. Certes il n'avait pas beaucoup d'expérience, mais il considérait que son frère, adepte des histoires courtes, était encore pire que lui. Il pouvait briser des cœurs sans même s'en rendre compte, alors que lui avait été toujours attentif aux sentiments de sa compagne, bien que celles-ci ne lui aient pas rendu.
Aujourd'hui, ils étaient en classe. Kibata se trouvait à trois places derrière elle, comme toujours. Il suivait le cours d'une oreille, sachant déjà la majorité de ce que le prof disait, et n'ayant pas de difficulté particulière en cours. Il pouvait se le permettre, et il le savait. Ses pensées étaient tournées vers cette fille qui, décidément, l'obsédait de plus en plus. Il n'arrivait pas à dégager cette obsession, et il savait bien que c'était totalement néfaste. S'il restait ainsi, un futur contact avec elle s'avérerait très compliqué, car cela augmenterait sa timidité. Mais il n'arrivait tout simplement pas à se concentrer sur autre chose que cette longue crinière blonde qu'il voyait tomber jusqu'à ses jambes. Elle n'était pas très grande, mais cela n'ôtait rien à sa beauté naturelle. C'était ce genre de filles qui n'avaient pas besoin de maquillage pour être belle. Un véritable ange.
Le prof annonçait la fin de son cours. Kibata commença à ranger ses affaires, sans se presser, et sortit. Il entendit quelqu'un l'appeler. Il se retourna. Il s'agissait de son frère, à cinq mètres derrière lui. Il lui disait de ne pas oublier ses affaires pour ce soir. Ils savaient tout deux de quoi il en retournait, et pourquoi Kibuto n'avait rien précisé. Il s'agissait de se préparer pour la mission de Gantz qui aurait lieu cette nuit. S'il en parlait autour de lui, sa tête exploserait immédiatement, et il n'avait pas tant que cela envie de mourir. Pas maintenant en tout cas. Perdu dans ses idées et ses souvenirs de ses précédentes missions où il avait vu une bonne centaine de personnes mourir les unes après les autres, son épaule percuta celle d'une autre personne. Pas violemment, juste assez pour les déstabiliser. Cette personne devait être à l'arrêt.
Excusez-moi, je ne vous avais...
Ses yeux émeraudes rencontrèrent ceux, encore plus bleus que des diamants, de celle qui obsédait ses pensées et avait conquis son cœur seulement par sa prestance.
...pas vue...
Il resta bouche bée. Décidément, le destin voulaient qu'ils se rencontrent. Se reprenant assez vite, il lui dit d'une voix qu'il voulait le plus naturel possible :
Nous n'avons pas été présentés. Je m'appelle Kibata, enchanté de te rencontrer... ?
Sa phrase appelait une réponse. En clair, il lui demandait son nom. Savoir comment l'appeler, cela pourrait être un bon début.
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Ina était nouvelle. Elle était arrivée dans ce lycée depuis seulement deux semaines. Et franchement, elle était un peu perdue, voire beaucoup. Tout était si différent de chez elle, ici… Elle était originaire de la campagne et avait grandi dans une toute petite ville, qualifiable même de village. Autant dire qu’à Seikusu Ina était vraiment dépaysée.
Elle n’arrivait pas à s’intégrer. Elle était toujours désespérément solitaire. Personne ne restait avec elle plus de dix minutes d’affilée et elle n’avait aucun ami. Et ça lui faisait beaucoup de peine. Elle qui était si souriante, si extravertie, qui allait toujours vers les autres avec toute la gentillesse dont elle était capable, elle était maintenant tellement seule que son sourire avait disparu de son visage. Elle passait son temps, quand elle n’avait pas cours, à errer dans les couloirs à la recherche de quelqu’un qui lui adresserait la parole.
Ce moment arriva. Ina sortait juste de cours. Marchant d’abord sur quelques mètres, elle s’arrêta soudain, apercevant un éclat blanc du coin de l’œil. En tournant la tête elle vit qu’il s’agissait d’un autre élève, qui avait des cheveux d’un blanc éclatant. Fascinée, elle resta une seconde en arrêt à l’observer. Le charme se brisa lorsqu’il la heurta à l’épaule. Il n’avait pas dû la voir.
Excusez-moi, je ne vous avais... pas vue...
Ses yeux avaient la couleur de l’émeraude. Ina y plongea ses yeux et eut un mal fou à en ressortir.
Nous n'avons pas été présentés. Je m'appelle Kibata, enchanté de te rencontrer... ?
La jeune fille mit deux secondes à comprendre qu’il lui parlait.
Euh… Ina. Enchantée également.
Elle s’inclina poliment. Mais c’était surtout pour ne pas croiser à nouveau son regard.
Et c’est moi qui devrais m’excuser.
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Elle le fixait, comme hypnotisée. Un bon point, elle ne l'avait pas rejeté immédiatement, comme l'avaient fait tellement de filles après ses derniers déboires. Beaucoup de filles se moquaient de son idéalisme et son romantisme, et celles qui étaient touchées le fuyait pour ne pas faire partie des moqueries dont il était victime, et ne pas souffrir comme lui. D'un certain sens, Kibata les comprenait, mais il se retrouvait désespérément seul. Pour son plus grand malheur. Elle le fixait, et ne semblait pas réagir. Peut-être avait-elle été vexée, peut-être cherchait-elle les mots pour lui expliquer qu'elle ne voulait pas lui parler...
Euh... Ina. Enchantée également.
Elle ne semblait pas vouloir le repousser. Apparemment, il avait encore ses chances. Après tout, elle était encore nouvelle, et bien qu'il ne voulait pas qu'il partage sa détresse, un peu de compagnie ne lui ferait pas de mal. Il se mit à lui sourire alors qu'elle s'inclinait. Elle s'inclinait... ? Depuis combien de temps une fille ne l'avait pas salué ainsi ? Enfin, à l'exception de pendant les missions de Gantz, bien entendu... Malheureusement, ces filles ne survivaient pas longtemps.
Et c'est moi qui devrais m'excuser.
Kibata était ému par cette jeune femme si magnifique. Elle qui obsédait ses songes depuis longtemps, voilà qu'elle se montrait douce et polie. Comme dans un rêve... Il avait souvent voulu enfin trouver le courage de venir lui parler, de lui adresser la parole, de partager avec elle ses pensées, ses aspirations, ses désirs, et pouvoir l'écouter sans interruption, l'écouter pour survivre, comme si ses paroles devenaient aussi importantes que l'air qu'il respire, pour qu'elle soit sa voie, et qu'elle illumine ses pas. Un rêve éveillé...
Elle ne devait pas s'incliner ainsi. Ce n'était pas son rôle. Elle ne devait pas s'abaisser à cela pour lui, modeste rêveur qu'il était. Il fit alors un geste qu'il considérait comme totalement insensé. Il mit sa main sous son menton pour l'inciter à se relever et planta son regard dans celui de la jeune femme. Il ne s'était pas détaché de son sourire, tout autant charmeur que charmé, ses yeux exprimaient de la tendresse et de l'admiration pour cette femme sublime. Le contact sur le menton de la jeune femme était doux, sans aucun sous-entendu.
Tu n'en es pas obligé.
Il retira alors immédiatement sa main, prenant conscience de l'intimité de son geste. Il la traitait comme s'ils se connaissaient depuis deux semaines, alors que leur rencontre venait juste de s'effectuer. Ils n'avaient pas encore ce rapprochement, même s'il aurait aimé l'avoir. Il avait peur de l'avoir vexée, de la perdre avant même de l'avoir rencontrée. Il ne voulait pas déjà ruiner ses chances.
Excuse-moi... C'est juste que...
A son tour, il se perdit dans la contemplation de ses yeux. Il n'arrivait juste pas à dire ou faire quoi que ce soit. Juste contempler ces yeux bleus comme le diamant le plus pur gelé.
...je...
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Kibata avait l’air heureux qu’Ina lui réponde. Comme s’il n’en avait pas l’habitude. Était-il solitaire, lui aussi ? Peut-être les deux jeunes gens avaient-ils plus de points communs qu’ils ne le croyaient. Peut-être même avait-elle finalement trouvé un ami…
Alors qu’elle s’inclinait pour s’excuser, Ina sentit un contact sous son menton. Elle ne put réprimer un frisson. Il la redressa doucement. Troublée, Ina avait les yeux écarquillés de surprise. Il l’avait vraiment prise au dépourvu, elle avait perdu tous ses moyens.
Il la regarda dans les yeux. Son regard était magnifique. Tout autant que son sourire. Ina avait la tête qui tournait.
Tu n'en es pas obligée.
Comme s’il se rendait juste compte de ce qu’il faisait, il retira brusquement sa main du menton d’Ina. Ce geste soudain anima la jeune fille, qui se réveillait d’un rêve. Elle rougit, incapable de savoir pourquoi. Kibata tenta de s’excuser, de se justifier, mais les mots semblaient ne pas vouloir franchir ses lèvres. Il paraissait au moins aussi troublé et gêné qu’Ina.
Un maigre sourire se dessina sur la bouche de la jeune fille. Un sourire qui s’agrandit rapidement mais restait tout de même timide.
Ce n’est rien…
Elle non plus n’arrivait pas à parler. Elle choisit donc de se passer des mots. S’approchant de lui, elle effleura brièvement de ses lèvres la joue de Kibata. Puis, rouge de honte, elle recula précipitamment de deux pas et baissa la tête. Elle avait peur de sa réaction.
J…je…
Elle baissa la tête, cramoisie.
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Elle se mit à lui sourire alors que son teint prenait une jolie couleur rosée. Kibata se sentit fondre. La beauté de cette fille n'en était qu'augmentée. Il semblait qu'elle ne lui tenait pas rigueur de son geste déplacé. Heureusement pour lui. Un tel échec l'aurait certainement mis au fond du trou. Trou où il avait déjà mis une jambe. Elle semblait même gênée. Il se mit à la comparer à une poupée de porcelaine, sans penser à mal. Tout aussi magnifique, tout aussi fragile...
Ce n'est rien...
Il se mit alors à sourire béatement, sans même s'en rendre compte. Il était heureux, et c'était tout ce qui importait, avec la proximité physique de cette fille. Mais sa surprise allait continuer. Bien qu'il fasse presque une tête de plus qu'elle, la prénommée Ina se mit sur la pointe des pieds et déposa un doux baiser sur la joue de l'adolescent, avant de reculer d'au moins un mètre, gênée de ce qu'elle venait de faire. Il semblait que, comme lui, elle ait envie de pousser un peu plus loin la conversation sans trop savoir comment s'y prendre... Elle devint rouge et baissa la tête, comme si elle avait honte.
J...je...
Il ne sut pas quoi répondre. Il avait été surpris par son baiser, et était encore terriblement gêné. Il resta immobile pendant deux secondes, avant d'entendre un petit bruit salvateur.
Deux secondes...
Il s'agissait de sa sonnerie SMS. Celle-ci se jouait uniquement quand c'était son frère qui lui envoyait un message. Il prit son portable de sa poche et regarda ce qu'il y avait d'écrit.
"1 nouveau message.
De : Frérot
jte laiss la mézon amus toi bi1 tombeur!! ;)"
Kibata soupira. Son frère avait la finesse d'un rhinocéros en train de charger à pleine vitesse. Espérant qu'Ina n'avait pas lu ce message qui, de toute façon, était aux trois-quart faux, il rangea son portable et se remit à parler.
Excuse-moi, mon frère... Je... Je t'offre un verre ? J'habite en face du lycée.
Par chance, ils avaient fini les cours. Elle serait donc libre de le suivre, si toutefois elle le désirait.
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Il avait souri. Un sourire un peu étrange, mais ça n’avait aucune importance. Il lui avait souri. Ina était aux anges, même si elle ne le montrait pas. Mais l’air gêné qu’il avait eu juste après inquiétait la jeune fille. Ils restèrent tous deux immobiles un très court instant, avant qu’une sonnerie brise l’enchantement. Kibata sortit son portable de sa poche et le regarda.
Pendant qu’il lisait le message, Ina ne bougea pas. Très polie et respectueuse, elle ne se permit pas de regarder. Elle resta donc à une distance suffisante pour être certaine de ne rien voir du message.
Il rangea son téléphone.
Excuse-moi, mon frère... Je... Je t'offre un verre ? J'habite en face du lycée.
Ina rougit à nouveau. C’était la première fois qu’on lui faisait une telle invitation.
Euh, c’est-à-dire que…
Qu’est-ce qui justifiait un refus, après tout ? Pas grand-chose à bien y réfléchir. Elle eut un sourire embarrassé.
Je ne pense pas que...
Elle voulut aussitôt se gifler pour avoir dit une bêtise pareille. Mais ça aurait été donner une mauvaise image d’elle à ce beau garçon si gentil, et elle ne voulait à aucun prix qu’il la considère comme une fille bizarre voire, encore pire, quelqu’un à éviter. Être avec lui était si agréable, elle ne voulait pas gaffer.
Ce serait avec plaisir, mais je ne voudrais pas déranger…
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Il la vit rougir une nouvelle fois. Cela n'était pas forcément un mauvais signe, mais pas un bon signe non plus. Elle devait être gênée. Allait-elle accepter ? La question restait entière...
Euh, c’est-à-dire que…
Oui, elle était gênée. Et il semblait qu'elle allait refuser, malheureusement. Elle eut un petit sourire, comme si elle ne savait pas quoi dire.
Je ne pense pas que...
Elle s'arrêta immédiatement, comme si elle ne voulait pas dire cela. Voulait-elle vraiment l'éconduire ? Ou alors ne savait-elle vraiment pas quoi faire ? Elle semblait si pure et si fragile...
Ce serait avec plaisir, mais je ne voudrais pas déranger…
Donc elle acceptait finalement... Elle avait l'air tout aussi gênée que lui, et il sentit que c'était son devoir de la détendre. Comment ? Alors ça, il en avait strictement aucune idée ! Il lui fit un grand sourire pour la rassurer.
Ne t'inquiète pas, tu es bien la dernière personne qui dérangerait.
Depuis un an, il vivait en colocation avec son frère dans cet appartement juste en face. Cela les aidait bien lors des nuits de Gantz. Ils n'avaient pas à se cacher tous les trois jours en attendant que la téléportation ait lieu. Il se rapprocha d'elle et lui tendit la main, attendant qu'elle la prenne.
[HRP : J'ai hésité, 'pis je t'ai laissée le choix de prendre la main ou non]
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Ina avait peur que Kibata interprète mal ses paroles, qu’il pense qu’elle ne voulait pas rester avec lui. Mais elle fut rassurée quand elle vit le large sourire sur sa figure. Elle en fit un elle aussi, comme par contagion. Elle adorait son sourire, il était si beau…
Ne t'inquiète pas, tu es bien la dernière personne qui dérangerait.
Qu’est-ce que ça voulait dire ? Ina n’en savait rien, et honnêtement ça ne l’intéressait pas du tout de le savoir. Il avait dit qu’elle ne dérangeait pas, ça lui suffisait amplement. Le sourire de la jeune fille s’élargit.
Oh, dans ce cas…
Après une courte hésitation, elle prit timidement la main qu’il lui tendait.
Je veux bien venir, merci beaucoup.
De toute façon, à partir du moment où elle était avec ce garçon, peu lui importait l’endroit où ils seraient. Elle se sentait bien avec lui. Pour la première fois depuis qu’elle était arrivée à Seikuzu, quelqu’un faisait attention à elle. Et ce quelqu’un était un garçon charmant. Que demander de plus ?
[HRP : Ou l'art d'enrober son discours quand on n'a pas d'inspiration...]
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[HRP : lol (http://hydra-media.cursecdn.com/dota2.gamepedia.com/3/39/Plance_laugh_06.mp3) ]
Elle lui souriait. Et quel sourire magnifique ! Il illuminait littéralement le visage de la jeune femme ! Elle ne semblait pas s'offusquer devant la main tendue, qui pouvait être prise pour un geste déplacé. Décidément, cette femme avait le don pour lui faire tourner la tête.
Oh, dans ce cas...
Elle lui prit la main, tout doucement comme pour être sûre de son choix. Comme c'était leur premier contact, Kibata se concentra sur cette main douce qu'était celle d'Ina. Douce et fragile. Il ne fallait surtout pas la casser en la brutalisant.
Je veux bien venir, merci beaucoup.
Il lui fit un grand sourire avant de se tourner et de s'engager dans les escaliers à une dizaine de mètres d'eux. Il faisait attention, pendant toute la descente, à s'assurer qu'elle soit toujours au même niveau que lui. Pourquoi ? Parce que. Pendant cette descente, il se mit à réfléchir sur leur rencontre purement fortuite. Pour une fois, Kibata avait eu de la chance, et il comptait bien en profiter un peu. Cette fille était un véritable ange tombé du ciel. Une seule ombre au tableau : ce soir, il y avait très certainement Gantz.
Ils atterrirent dans la grande cour, non loin du portail d'entrée du lycée. En ce dirigeant vers ce portail, il tenta d'en apprendre un peu plus sur elle. Il tourna la tête vers elle, et fit dans un sourire :
Dis-moi, pourquoi tu es venue à Seikusu, si ce n'est pas trop indiscret ?
Durant tout ce temps, il n'avait pas lâché sa main.
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Il lui sourit. Et encore une fois, son sourire était magnifique. Il la guida à travers les couloirs et les escaliers du lycée. Ina ne faisait même pas attention au trajet, tout son esprit était tourné vers Kibata. Sauf, bien sûr, la petite part qui se concentrait sur la marche, mais elle était si infime qu’en parler n’est pas vraiment intéressant.
Une fois dans la cour, alors qu’ils se dirigeaient vers le grand portail pour sortir de l’enceinte du lycée, il lui posa une question :
Dis-moi, pourquoi tu es venue à Seikusu, si ce n'est pas trop indiscret ?
Il souriait toujours. Comme si ce merveilleux sourire était la vérité cachée derrière le masque de la vie quotidienne, masque qu’Ina avait apparemment réussi à lui enlever.
Elle eut un peu de mal à comprendre réellement la question. Sa tête lui tournait, ses pensées refusaient de lui obéir. Elle finit tout de même par assimiler ce qu’elle venait d’entendre.
En fait, mon père a trouvé du travail dans la région l’année dernière, et il a déménagé ici. Ensuite, comme il s’y plaisait, il nous a proposé, à ma mère et à moi, de le rejoindre.
Elle se sentit rougir un peu.
Au début je ne voulais pas venir mais…finalement, je ne regrette pas. Parce que dans la ville où j’habitais avant, il n’y avait pas de garçon aussi gentil que toi…
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Ils eurent le temps de faire une quinzaine de mètres avant qu'elle réagisse. Kibata s'était un peu inquiété pour sa santé. Il ne savait pas si elle était encore vraiment consciente. Seul son regard lui permettait de s'assurer qu'elle était encore vraiment avec lui, et non dans un rêve éveillé.
En fait, mon père a trouvé du travail dans la région l’année dernière, et il a déménagé ici. Ensuite, comme il s’y plaisait, il nous a proposé, à ma mère et à moi, de le rejoindre.
Un changement de travail... Kibata n'avait jamais eu à subir un tel déménagement, et il en était heureux. Il s'était simplement rapproché de son lycée pour des raisons pratiques et désormais, il était hors de question qu'il quitte leur appartement pour deux raisons. D'abord, cela lui permettait de prendre sa liberté vis-à-vis de ses parents. Et cela lui permettait aussi de ne pas avoir à s'expliquer continuellement pour ses "sorties" nocturnes. Et puis, troisième point qu'il découvrait aujourd'hui, cela lui permettait d'inviter des personnes chez lui sans avoir à se justifier à quiconque.
Au début je ne voulais pas venir mais…finalement, je ne regrette pas. Parce que dans la ville où j’habitais avant, il n’y avait pas de garçon aussi gentil que toi…
Oh... L'adolescent se sentit fondre devant ces paroles. Il la regarda longuement, plus amoureux que jamais. Les mots qu'il avait en tête depuis longtemps se mirent à sortir sans même qu'il s'en rende compte :
Merci. Et toi tu es la plus douce et la plus magnifique des filles que j'ai jamais rencontré.
Ils étaient à présent au niveau du portail de la sortie de l'école. Moins d'une seconde après l'avoir franchi, il se positionna devant sa belle, la forçant à s'arrêter, et lui pris l'autre main, les tenant au niveau de son ventre.
Je... Je suis sérieux en te disant ça. Tu es... Tu es...
Sa voix se brisa, et une larme commença à perler au niveau de son œil droit. Il n'arrivait même pas à déclarer sa flamme à cette femme magnifique. Franchement, mais pour qui il se prenait ?...
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Ina était à la frontière entre le rêve et la réalité. Et incapable de savoir de quel côté se trouvait Kibata. Faisait-il partie du rêve ? Pourtant il semblait bien réel… Elle ne savait plus. Elle ne voulait pas savoir. Elle était à peine consciente de ce qu’elle-même disait et faisait, ses propres mouvements étaient pour la plupart instinctifs et exempts de tout guidage rationnel.
Elle ne se rendit pas tout de suite compte qu’il la regardait. Quand l’information atteignit son cerveau, elle rougit.
Merci. Et toi tu es la plus douce et la plus magnifique des filles que j'aie jamais rencontré.
Cette fois-ci, elle comprit immédiatement. Et le mot « rouge » ne suffisait pas à décrire la couleur de ses joues. En fait, aucun mot existant dans le dictionnaire ne pouvait décrire quelle part que ce soit de sa réaction au compliment. En d’autres termes, elle était profondément émue et tout son corps la trahissait.
Kibata s’arrêta soudain, elle fit de même. Elle avait maintenant les deux mains dans les siennes. Il lui parla encore. Mais sa voix se brisa avant la fin de la phrase. Ina vit une larme couler sur sa joue.
C’est à ce moment précis qu’elle parvint à mettre des mots sur ce qu’elle ressentait. Elle était amoureuse. Mais comme lui, elle savait qu’elle était incapable de le lui dire.
Ina tremblait. Elle tremblait comme une feuille, sans savoir pourquoi. Cela faisait beaucoup de choses qu’elle ne comprenait pas, mais elle s’en moquait éperdument. Elle était heureuse. Heureuse de savoir qu’elle était amoureuse, heureuse d’être amoureuse.
Sans réfléchir puisqu’elle n’y arrivait pas, elle décida de faire confiance à son instinct. Elle se jeta au cou de Kibata et pleura de joie. Il n’y avait pas d’autre réaction possible dans son état, son esprit étant dans l’incapacité la plus totale de réagir à la situation.
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Il la vit rougir à l'extrême, si bien qu'il crut un moment qu'elle allait s'étouffer. Mais pas du tout. Elle semblait heureuse, timide et émue à la fois, si bien que cela donnait un cocktail détonnant. Enfin, Kibata ne pouvait que l'imaginer. Car il voyait ces réactions chez la jeune fille, ce qui lui donnait un air encore plus craquant. Si il n'avait pas été borné à ses principes, il l'aurait embrassé dès maintenant, mais il se contrôlait et préférait attendre encore un peu, histoire qu'elle se calme un peu au moins. Elle se mit ensuite à trembler, un tremblement incontrôlable. Décidément, il semblait que Kibata lui ait fait de l'effet au moins aussi fort qu'elle avait charmé le garçon, voire certainement bien plus.
Elle se jeta à son cou, comme ça, sans prévenir, et se mit à pleurer comme une madeleine. Mais il semblait que ce n'était pas des larmes de tristesse, plus des larmes d'émotion. Cette fille devait être très émotive. Il devrait donc faire très attention avec elle, encore plus qu'avec ses anciennes compagnes. Car bien que rien de concret ne s'était déroulé, il était persuadé qu'une belle histoire d'amour l'attendait avec elle. C'était la providence qui lui avait envoyé son âme sœur. Pour une fois, elle lui était profitable.
Il la serra doucement dans ses bras, pour qu'elle se sente protégée sans être enfermée. Sa main droite frottait le haut de son dos un peu au-dessus du niveau de sa poitrine, tandis que l'autre lui frôlait délicatement la nuque.
Shhht... Calme-toi... Je n'aime pas faire pleurer les filles...
Il avait lancé cette blague stupide histoire de détendre l'atmosphère, à moitié certain que cela fonctionnerait. Ils restèrent quand même une quinzaine de secondes dans cette position, avant qu'il se dégage lentement vers la droite, en gardant sa main droite sur l'épaule droite d'Ina. Ils regardaient maintenant dans la même direction, se tenant comme deux amoureux de longue date, à l'exception que leur visage était tout deux couverts de larmes. Bien qu'il avait été silencieux, il avait doucement pleuré aussi, savourant ces larmes de bonheur. Il tourna la tête et déposa un rapide baiser sur la joue de sa douce, puis se remit à avancer, l'entraînant avec lui.
On sera mieux installés chez moi...
Strictement aucune arrière-pensée dans ses paroles. Pour l'instant, il voulait seulement avoir le privilège de passer un peu de temps en privé avec elle, sans avoir tous ces regards posés vers eux. Ils traversèrent la route dénuée de voitures puis entrèrent dans un des nombreux immeubles en face du lycée. Habitant au rez-de-chaussée, il fut rapidement devant chez lui, où il ouvrit la porte avec une clé. La porte d'entrée donnait sur un petit couloir, avec six portes visibles : trois à gauche, trois à droite. Il lui dit :
Je te laisse t'installer, c'est la première à droite. Tu veux boire quelque chose ?
Il se dirigea quant à lui sur la première à gauche, soit la cuisine. Il avait désigné le salon à sa belle, où trônait un petit canapé deux places, avec une table basse et une petite télévision. La décoration était épurée, sans tableaux ou autres ornements.
[HRP : J'ai décidé d'accélérer un petit peu le mouvement, sinon on allait pas s'en sortir... X_X]
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[HRP : Tu as bien raison.]
Elle sentit deux mains se placer dans son dos. Elle n’y fit presque pas attention, même si ces contacts étaient agréables. Très agréables. Mais Ina n’avaient pas suffisamment de concentration à cet instant. Elle n’essaya même pas d’empêcher ses larmes de couler.
Shhht... Calme-toi... Je n'aime pas faire pleurer les filles...
La plaisanterie fit sourire Ina et lui arracha même un petit rire. Ah, parce que faire pleurer des garçons ça ne le dérangeait pas ? Elle ne posa pas la question. Les sanglots l’empêchaient de parler.
Ils restèrent un court moment dans les bras l’un de l’autre. Puis il la lâcha, gardant tout de même une main sur l’épaule de la jeune fille. Il l’embrassa sur la joue. Lui aussi avait pleuré.
On sera mieux installés chez moi...
Elle hocha la tête, plus pour la forme qu’en tant que vraie réponse. De toute façon elle n’avait pas besoin de parler ou quoi que ce soit d’autre pour que Kibata comprenne, elle en était sûre.
Ils traversèrent la rue totalement déserte et entrèrent dans l’un des immeubles qui se trouvaient de ce côté-ci. Kibata ouvrit la porte de son appartement.
Je te laisse t'installer, c'est la première à droite. Tu veux boire quelque chose ?
Euh, oui, je veux bien s’il te plaît.
Elle se dirigea vers la pièce indiquée, qui s’avéra être le salon. Elle s’installa dans le canapé. La décoration était très simpliste, pour ne pas dire inexistante. Il n’y avait rien. Juste les meubles. Ina observa longuement la télévision, elle-même n’en ayant pas.
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Euh, oui, je veux bien s’il te plaît.
Il ouvrit le réfrigérateur. Il était assez plein de nourriture diverse et variée. En boissons, il y avait du soda, du jus de pomme, ainsi que de l'alcool fort pour après certaines missions difficiles, histoire de se remonter le moral. Il était hors de question qu'il lui sorte un verre de cet alcool, sinon il y aurait fort à parier qu'ils se retrouveraient tous les deux totalement bourrés à faire n'importe quoi. Et il pourrait faire des choses dont il regretterait plus tard les conséquences. Restait le soda ou le jus de pomme. Il lui posa la question :
Orangina ou jus de pomme ?
Après qu'elle ait répondu, il servit deux verres de ce qu'elle voulait, un pour lui et un pour elle, et changea de pièce pour rentrer dans le salon. Il vit Ina assise sur le canapé, en train de regarder la télévision éteinte. Effectivement, il y avait bien peu de choses à regarder ici. Il s'excusa :
Désolé pour le manque de déco, mais mon frère et moi n'avons pas du tout les mêmes goûts. Du coup, c'est encore le plus simple à faire.
Il posa un verre devant elle et s'assit à coté avec le second verre à la main. Il but une gorgée. Il avait l'impression de vivre un véritable rêve, et il ne voulait surtout pas se réveiller. Il engagea la conversation :
Et comment tu trouves Seikusu par rapport à... Tu viens d'où déjà ?
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Elle l’entendit l’appeler depuis la cuisine, lui demandant ce qu’elle voulait boire. Elle hésita une seconde, à moitié aussi parce qu’il la tirait de ses pensées.
Jus de pomme, s’il te plaît.
Il revint avec deux verres. Voyant où son regard était tourné, il parut juger nécessaire de se justifier :
Désolé pour le manque de déco, mais mon frère et moi n'avons pas du tout les mêmes goûts. Du coup, c'est encore le plus simple à faire.
Hmm ? Oh ! Non, c’est très bien comme ça. C’est beaucoup mieux qu’une décoration surchargée.
Elle fit un grand sourire. Kibata posa l’un des deux verres devant Ina et garda l’autre dans la main tandis qu’il s’asseyait. Ina commença à boire. Elle était bien. Elle aurait voulu que le temps s’arrête pour qu’ils puissent rester ensemble toujours, mais au fond d’elle elle était persuadée que c’était non seulement infaisable, mais aussi inutile et même un peu idiot.
Et comment tu trouves Seikusu par rapport à... Tu viens d'où déjà ?
Oh, tu sais, ma ville natale est tellement petite, tu ne dois pas la connaître. Je ne sais même pas si elle figure sur les cartes.
Un léger rire franchit ses lèvres.
Alors que Seikuzu, c’est immense. Et il y a tant de choses ici que je n’avais jamais vues auparavant…
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Oh, tu sais, ma ville natale est tellement petite, tu ne dois pas la connaître. Je ne sais même pas si elle figure sur les cartes.
Elle se mit à rire doucement. Kibata ne réagit pas, perdu une nouvelle fois dans le regard piégeur de l'adolescente.
Alors que Seikuzu, c’est immense. Et il y a tant de choses ici que je n’avais jamais vues auparavant…
Kibata eut un sourire nostalgique. Il avait pensé comme elle, jusqu'à ce qu'il intègre le programme Gantz qui lui pourrissait littéralement la vie. Une grande partie des endroits de Seikusu lui rappelaient des carnages sanglants, immondes. Et il ne pouvait partager sa douleur avec personne d'autre que son frère. C'était, selon lui, le pire. Il en aurait volontiers touché un mot à Ina, mais il ne pouvait pas sous peine de mourir instantanément devant elle. Oh, son frère le ramènerait certainement à la vie, mais la pauvre serait traumatisée à vie. Lui faire visiter la ville était donc impensable. Il aurait trop de ressentiments douloureux.
Il posa son verre sur la table.
Quand on connait un peu, cela deviens un peu fade.
Il porta sa main à la joue d'Ina, lui caressant tendrement cet endroit de son pouce.
Toi, par contre, tu es magnifique...
Il approcha doucement son visage pour déposer un baiser sur les lèvres de la jeune femme.
Magnifique...
Il resta ainsi, perdu dans la contemplation de ses yeux qui semblaient avoir le pouvoir de le clouer sur place.
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Kibata sourit. Mais derrière son sourire semblait se cacher quelque chose, une douleur profonde, dont il n’avait pas l’air de vouloir parler. Ina ne demanda rien. C’était son droit d’avoir des secrets, même si elle aurait voulu qu’il lui en parle, pour qu’elle puisse l’aider du mieux qu’elle le pouvait.
Mais non. Il se contenta de poser son verre sur la table.
Quand on connaît un peu, cela devient un peu fade.
Ina sentait qu’il ne lui disait pas toute la vérité. Mais elle s’en moquait. Il faisait ce qu’il voulait, après tout. Sa main désormais libre se déposa sur la joue de la jeune fille, qu’il commença à caresser doucement.
Toi, par contre, tu es magnifique...
Elle rougit. Et encore plus quand il l’embrassa. Il se recula pour fixer son regard dans le sien, répétant le dernier mot de sa phrase d’un air rêveur.
Ina était en état de choc. C’était son premier baiser. Elle ne savait pas du tout comment réagir. Elle resta un instant muette de surprise.
Je…
Elle ne trouvait pas les mots. Ou plus précisément, elle ne les trouvait plus. Elle voulait dire à Kibata qu’elle l’aimait, mais les mots pour le dire fuyaient son esprit. Ne trouvant pas d’autre moyen, elle choisit de lui rendre son baiser.
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Il perçut sa surprise. Elle ne réagit pas pendant bien cinq secondes, alors que ses yeux étaient plantés dans les siens. Il semblait qu'elle ne savait pas comment réagir, pas quoi réagir, comme si elle s'était encore jamais retrouvée dans cette situation. Effectivement, Kibata était étrange, et il le savait.
Je...
Ses mots ne semblaient pas vouloir franchir la frontière de ses fines lèvres. Ses yeux turquoises cependant en disait long sur ses sentiments. Il put y lire une partie de l'amour qu'elle portait pour lui, se reflétant dans le brillant. Il fit un léger sourire, charmeur. Il voulut parler, mais il n'eut pas le temps : elle lui rendit le baiser qu'il lui avait procuré. Passé le très court moment de surprise, il accepta avec joie ce baiser. Sa main glissa vers l'épaule de la jeune femme, l'encerclant ainsi près de lui pour l'inciter à rester. Il rompit le baiser quelques secondes le temps de lâcher :
Tes yeux me l'ont déjà dit.
Il reprit ensuite le baiser, frappant doucement à la porte de ses lèvres avec sa langue. Sa seconde main se posa sur le dos d'Ina, caressant celui-ci.
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La main de Kibata passa de la joue d’Ina à son épaule, comme pour s’assurer qu’elle ne partirait pas. De toute façon, elle n’en avait pas l’intention.
Tes yeux me l'ont déjà dit.
Il l’embrassa à nouveau. Sentant sa langue contre ses lèvres, Ina les entrouvrit.
Sa deuxième main vint caresser le dos de la jeune fille. Elle plaça les siennes respectivement sur son torse et sur son épaule.
Le temps semblait s’être arrêté. Le Terre ne tournait plus, les secondes étaient l’infini.
[FRP : J'ai rien à dire et je l'assume.]
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[HRP : lol (http://hydra-media.cursecdn.com/dota2.gamepedia.com/1/1b/Elder_laugh_04.mp3)]
Ina accepta l'intrusion de sa langue, et celles-ci partirent dans un véritable tourbillon, pour le plus grand plaisir de Kibata. Elle l'acceptait donc, ce qui ne pouvait être que prometteur pour la suite. Il semblait qu'elle en voulait un peu plus. Pour preuve, elle passait une de ses mains sur son torse, certes peu musclé mais ô combien attirant. Mais pour l'instant, il se concentra sur ce baiser, qui était le premier pas vers un futur commun. Si elle le voulait bien.
Le baiser dura un bon moment, le jeune homme n'ayant plus aucune conscience du temps qui passe. Il était avec Ina, et c'était tout ce qui comptait. Après tout, quoi de plus important que d'être avec la fille qu'on aime ? Mais au bout d'un moment, il s'écarta, presque à regrets. Il ne voulait pas avoir l'air d'un rustre qui profite uniquement des filles et voulait, pour cela, poser les bases d'une véritable relation sur le partage.
Écoute. Je tiens à toi, et je n'ai pas envie de te perdre. S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour toi, j'aimerai que tu me le dises.
Il réfléchit un petit instant et continua :
Viens, je vais te faire visiter ma chambre. C'est un peu moins vide qu'ici ! finit-il sur un air humoristique.
Sans chercher à se détacher d'Ina, il se leva doucement, l'incitant à faire de même avant de déposer à nouveau un rapide baiser sur ses lèvres. Elles étaient comme une drogue pour lui, il sentait qu'il n'allait plus pouvoir s'en passer. Il retourna dans le couloir, sa main au niveau de la hanche de sa belle. Il s'agissait de la troisième porte à droite. Lorsqu'il l'ouvrit, Ina put voir une petite chambre avec un lit, une armoire assez volumineuse à coté, avec une petite décoration classique : un poster, un bureau avec quelques livres en vrac. L'armoire était entrouverte et laissait apercevoir une partie des habits du garçon. Il s'avança seul et se retourna en présentant sa chambre.
Voilà, c'est ici.
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Elle était bien. Elle profitait pleinement de ce moment magique. Mais la bouche de Kibata quitta finalement celle d’Ina, au grand regret de cette dernière.
Écoute. Je tiens à toi, et je n'ai pas envie de te perdre. S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour toi, j'aimerais que tu me le dises.
Cette déclaration toucha la jeune fille en plein cœur. Il était vraiment très attentionné. Mais elle n’était pas difficile, une chose lui suffisait amplement pour être heureuse :
Reste avec moi, c’est tout ce que je te demande.
Il s’immobilisa un court instant, pensif, avant de déclarer sur le ton de la plaisanterie :
Viens, je vais te faire visiter ma chambre. C'est un peu moins vide qu'ici !
Oh, mais c’est très bien aussi, le vide !
Les deux amoureux se levèrent, échangèrent un autre baiser, et partirent dans une autre pièce. Dès l’ouverture de la porte, Ina put constater qu’il existait des exceptions à la règle des chambres d’hommes célibataires. Et celle-ci en était une. Plutôt bien rangée, les objets qui y traînaient étaient relativement rares et tout était dans un ordre plutôt correct. Il la lâcha pour faire deux pas seul et se retourner, présentant les lieux.
Voilà, c'est ici.
Ina sourit. Elle avait déjà compris, mais si ça pouvait lui faire plaisir de le dire quand même… Elle s’avança à son tour, promenant son regard un peu partout.
C’est bien rangé… Pas comme chez moi.
Ses pas la guidèrent jusqu’au lit, qu’elle effleura distraitement du bout des doigts.
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Oh, mais c’est très bien aussi, le vide !
Kibata avait souri à cette réplique. Le vide... Qui donc pouvait trouver le vide intéressant ? Elle voulait certainement ne pas le contrarier, ce qu'il trouvait assez touchant. Mais il ne voulait pas qu'elle mente pour lui. Il désirait vraiment une relation saine, basée sur la confiance mutuelle entre les deux amoureux, et non d'une relation bancale dont les fondations seraient incrustées par le mensonge. Quoi qu'il en soit, cela ne changea strictement rien à ce qu'il voulait lui montrer, soit l'endroit où il vivait vraiment. C'était le seul endroit où il se sentait vraiment chez soi, en sécurité. Son frère et lui avaient instauré une règle, celle de ne jamais entrer dans la chambre de l'autre. Sauf en cas d'extrême urgence, comme le signal de Gantz.
Une fois entrée dans sa chambre, elle se dirigea instinctivement vers le seul endroit où on pouvait s'asseoir, excepté la chaise de bureau qui était tout sauf accueillante, il fallait bien l'avouer.
Fait comme chez toi, l'invita-t-il, s'avançant jusqu'à elle.
Il déposa un énième baiser sur ses douces lèvres avant de s'asseoir juste à coté d'elle, l'invitant à faire de même. Lorsqu'elle fut dans la même position que lui, il passa un bras derrière son dos pour le poser sur ses épaules et la faire basculer doucement. Il avait envie de lui montrer tout l'amour qu'il lui portait, de quelque manière que ce soit, même si le fait de ne pas avoir eu de relations sexuelles depuis de nombreux mois le mettait dans un léger état de manque.
Je t'aime, Ina.
Il l'embrassa langoureusement, faisant durer le baiser assez longtemps, tout en caressant ses cheveux d'une main distraite et passant l'autre dans son dos. Il était légèrement au-dessus d'elle, mais elle pouvait toujours bouger à loisir, il ne l'empêcherait pas. Il passa sa langue dans la bouche de sa nouvelle compagne, titillant la sienne du bout de celle-ci. Le baiser se rompit de lui-même au bout d'une petite minute, et il dit alors :
Si tu ne veux pas aller plus loin, je te comprendrai. Je veux juste être avec toi...
-
Kibata rejoignit Ina près du lit et l’embrassa. Puis il s’assit et l’invita à faire de même. La jeune fille s’installa donc à ses côtés…pour presque aussitôt sentir un bras derrière ses épaules, qui l’allongeait doucement. Surprise, elle ne réagit pas tout de suite.
Je t'aime, Ina.
Il posa encore ses lèvres sur les siennes, jouant avec leurs deux langues. Le baiser ne dura pas longtemps, mais suffisamment tout de même pour laisser le temps à Ina de recouvrer totalement l’usage de son cerveau.
Je… Je t’aime aussi.
Si tu ne veux pas aller plus loin, je te comprendrai. Je veux juste être avec toi...
Ina, encore une fois, était surprise. Elle comprit à cet instant ce qu’il avait en tête. Elle prit une minute pour se demander si elle voulait ou non aller plus loin. Après ce temps de réflexion, elle arriva finalement à la conclusion suivante :
Moi aussi, je veux être avec toi, mais… J’aimerais que…
Elle hésitait. Une part d’elle refusait encore de céder, continuait d’ériger des barrières. Ina s’efforça de les franchir par un effort de volonté.
…que tu continues… s’il te plaît. Je veux bien aller plus loin, si c’est avec toi.
Ce fut à son tour d’embrasser son amoureux, fixant ses lèvres aux siennes pendant que ses mains passaient dans le dos du jeune homme.
[HRP : Note pour l'avenir, ne plus écrire après 23h, ça donne des trucs comme ça...]
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[HRP : ...hein ? :P]
Un long moment de silence s'ensuivit. Bien qu'il n'avait pas duré très longtemps, il avait semblé des heures pour Kibata, qui craignait l'avoir vexée, voire pire. L'amour rend aveugle, c'est bien connu, et il n'arrivait plus vraiment à faire la part des choses entre ce qu'il se passait vraiment et les cauchemars qui défilaient devant ses yeux, imaginant les pires scénarios possible, du simple refus à la baffe bien placée. Il patientait tant bien que mal en déposant de petits baisers sur sa joue, avant qu'elle ne réponde enfin. Il allait être fixé :
Moi aussi, je veux être avec toi, mais… J’aimerais que…
Elle hésita un peu. Elle ne devait pas être certaine de sa décision. Il l'incita donc à terminer sa phrase par un petit sourire engageant.
…que tu continues… s’il te plaît. Je veux bien aller plus loin, si c’est avec toi.
Son cœur en fut retourné. Elle l'acceptait donc vraiment, elle voulait vraiment faire qu'un avec lui. Pendant qu'il se sentait fondre, elle prit l'initiative de l'embrasser et de poser ses mains derrière son dos, scellant ainsi l'accord. Lui comme elle savait ce qu'il allait se dérouler au fond de lui. Quoi qu'il en soit, il avait maintenant l'autorisation de continuer dans ce qu'il voulait faire, sans risquer de se faire haïr par la belle. Il lui laissa diriger ce baiser et, à la fin de celui-ci, sa bouche se décala légèrement, pour atterrir sur son cou, qu'il envahit de petits baisers un peu partout. Parallèlement, il leva légèrement l'uniforme d'Ina jusqu'au nombril, passa les deux mains en-dessous de ce vêtement et lui caressa le ventre, effleurant de temps en temps la base de sa poitrine.
Un détail le turlupina cependant. Lorsqu'elle avait accepté d'aller plus loin, elle l'avait fait comme si personne n'avait déjà essayé. Comme si c'était la première fois qu'elle le faisait. Il fallait qu'il en ait le cœur net, pour savoir s'il devait la guider ou non. Il recula légèrement sa tête pour la regarder dans les yeux :
C'est ta première fois ?
-
Ça y est, elle allait franchir le pas. C’était totalement nouveau pour elle, elle entrait dans un monde qui lui était encore inconnu. Et à vrai dire, elle avait encore du mal à le réaliser. C’était comme dans un rêve, elle ne savait pas où était la frontière avec la réalité, elle espérait que rien de tout ça n’était fictif mais elle avait du mal à bien s’en rendre compte.
Ina sentait la bouche de Kibata contre son cou, qu’elle tendait pour ne pas le gêner. Elle sentit aussi ses mains passer sous son uniforme. Ses mains à elle continuaient de caresser le dos de son amoureux.
C'est ta première fois ?
Oui.
Elle soutint son regard quelques instants, songeuse. Une question trottinait dans sa tête, elle aussi, mais elle n’arrivait pas à lui mettre la main dessus. Ça lui prit un petit temps, pourtant la question était très simple :
Et toi ?
-
[HRP : Totalement en retard, désolé...]
Oui.
Ainsi, pour la première fois de sa vie, il devra jouer le rôle d'instructeur... Cela l'enchantait. La première fois est très importante, plus pour une femme que pour un homme, et elle reste gravée dans la mémoire de chaque personne jusqu'à la fin de sa vie. Il est donc toujours mieux qu'elle soit agréable.
Elle le regarda pendant un moment, comme si elle cherchait quelque chose. Elle semblait perdue dans ses idées, et Kibata en profita pour lui glisser un baiser sur le nez, par signe d'affection. Il voulait lui montrer que pour lui, ce n'était pas juste une fille parmi tant d'autres.
Et toi ?
La question était simple, mais la réponse très compliquée. A plusieurs reprises, des filles se sont jouées de lui, ont joué avec ses sentiments comme un chat le ferait avec une souris. A vrai dire, il n'y en avait qu'une seule, à part Ina, qui avait été totalement sincère avec lui... Il lui rendit son regard, un air triste dans les yeux, en lui répondant :
C'est une assez longue histoire, mais non... Je te la raconterai plus tard, à moins que tu veuilles absolument la connaître maintenant...
Il ne voulait pas le faire maintenant pour ne pas briser le moment magique qui s'était installé dans le couple. D'ailleurs, il décida d'accélérer un peu le mouvement en commençant à enlever son haut tout en lui baisant le ventre. De doux et langoureux baisers.
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[HRP : Je vois pas ce que je peux mettre d'autre alors je m'arrête là. Tu as le droit de me taper dessus.]
Il ne s’était pas démonté quand elle le regardait sans rien dire, pourtant Ina se rendait compte, un peu tard, que son attitude pouvait paraître impolie. C’est pourquoi juste après sa question elle détourna le regard en rougissant.
C'est une assez longue histoire, mais non... Je te la raconterai plus tard, à moins que tu veuilles absolument la connaître maintenant...
Non, ça peut attendre…
Lui aussi pensait de cette façon, visiblement, puisqu’il n’avait pas attendu la réponse pour commencer à la déshabiller. L’instant d’avant, son regard avait paru triste, mais il était difficile de savoir maintenant qu’il était descendu, embrassant le ventre de la jeune fille.
Elle, pendant ce temps, continuait de lui caresser le dos, faisant progressivement glisser ses mains sous son vêtement pour le lui retirer.