Le Grand Jeu
Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => Le parc et son sous-bois => Discussion démarrée par: Windz le vendredi 20 décembre 2013, 19:22:03
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Windz était encore en chasse. Enfin, c'est un bien grand mot. Qui dit "chasse" dit un trophée à la fin, ou une utilité quelconque. Non, Windz ne chassait pas. Elle... Comment dire ? Cherchait quelqu'un. Qui présentait certaines caractéristiques. En vérité, elle cherchait seulement une personne. Au hasard, aurait dit certains. Selon ses envies, diraient d'autres. Certainement un peu des deux, annonceraient les plus pragmatiques. Windz, quant à elle, s'en fichait totalement. Elle savourait le plaisir de la recherche, se fichant pas mal du nom qu'on pourrait donner à cela. De toute façon, elle n'avait pas besoin de l'appeler, puisque personne ne savait qu'elle avait lieu.
Son regard avait déjà été posé sur plusieurs personnes, avant de choisir un humain, tout ce qu'il y a de plus commun. Sauf que cet homme était un violeur averti. Ce sujet était intéressant. Windz avait presque hâte de lui dire bonjour. C'est pour cela qu'elle avait transformé son corps pour faire apparaître Surokuni (http://la-fee-patricia.fr/manga-gothic/wp-content/uploads/2010/10/manga-gothique-347x50032.jpg), une jolie petite hermaphrodite. Elle se tenait alors sur un banc en plein milieu du parc et attendait sa victime. Il faisait sombre, et elle portait un petit bouquet de roses blanches, d'apparence du moins puisque c'était encore une partie de Windz, s'apprêtait à faire semblant de sangloter. Une proie parfaite pour un violeur !...
Cependant, un détail imprévu allait tout chambouler. Un passant. Tout à fait banal. Rien d'intéressant pour l'instant. Il y en a plein d'autres. Mais lorsqu'il passa au niveau de Windz, celle-ci sentit comme... "Secouée" par le vent. Pourtant, c'était elle le vent ici !... Un truc n'allait pas avec cette personne. Et il fallait qu'elle en ait le cœur net. Elle mit ses "roses" dans son dos, hors de vue, et cette partie de Windz retourna à son état moléculaire. Ces molécules, ainsi que les autres ne faisant pas partie du corps de Surokuni, se mirent à graviter autour de l'inconnu, puis à l'intérieur. Et là, il constata qu'une partie de son corps était, à l'instar de Windz, composé de vide. Il n'avait qu'une seule explication à cela : c'était un être affilié à l'air. Elle fut ravie de trouver quelqu'un de sa race, donc qui puisse la comprendre ! Les molécules vers l'inconnu commencèrent à s'agiter dans tous les sens, créant de légers courants aériens localisée, et le corps solide se leva et marcha, presque en courant, vers cet inconnu. Elle lui posa la main sur l'épaule en lui disant :
Salut ! C'est pas tous les jours qu'on trouve quelqu'un de semblable ! Hein ?
Manque de chance, le violeur qu'elle avait traqué pendant un petit moment guettait Windz depuis un petit moment. Il sortit de sa planque, posa une main sur sa bouche et elle sentit un couteau sur sa gorge. Celui-ci dit :
Une connerie et j'la bute. Ok ?
Manque de chance pour le violeur bien entendu ! Là, Windz s'était totalement désintéressée de son cas. Il n'était plus d'aucune utilité. Elle soupira violemment :
Eh ! C'est pas sympa d'interrompre les gens en pleine conversation !
Les molécules restantes de Windz, pendant sa tirade, se regroupèrent toutes en bloc pour créer un sabre. Quelque chose de tranchant. Et vu qu'il en restait la moitié, elle en créa un second. Le premier perça sans vergogne le cœur du violeur, créant deux trous de part et d'autre de son corps, tandis que le second lui coupait la main tenant le couteau. Elle n'avait pas envie de perdre du temps en recolorant son corps. D'ailleurs, les sabres sont bien évidemment de la même couleur que l'air, c'est-à-dire totalement invisible. Sans même regarder la scène, comme si rien ne s'était passé, elle pris le bras de l'inconnu et l'incita à continuer sa route, et marcha donc à ses côtés. Son corps et ses vêtements n'avaient strictement aucune tache de sang, petit coup de pouce du destin. Windz tue très rarement, mais si elle doit tuer quelqu'un, ce sera sans remords. Ayant vu pas mal de guerres humaines, elle se disait qu'une vie humaine de plus ou de moins.... Cela ne changeait pas grand chose finalement !
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Aujourd’hui, Thibault était sur Terre. C’était peu courant, mais pas non plus inattendu. Il avait simplement envie de changer d’air, sans mauvais jeu de mots. Voir un endroit nouveau. Et ce parc était l’endroit idéal pour se changer les idées.
Le jeune voyageur errait entre les arbres et entre les gens. La plupart d’entre eux étaient humains, mais Thibault sentait que certains cachaient leur véritable nature. Et honnêtement il s’en fichait. C’était leur problème.
Cependant, alors qu’il marchait, il sentit brusquement l’air bouger de manière inhabituelle. Puis quelque chose sembla entrer en lui. Son enveloppe corporelle fut comme transpercée par…par quoi au juste ? Thibault s’arrêta net. C’était douloureux. L’intrusion, qui n’aurait pas dû être possible, se poursuivit par une fouille de son corps, comme si la chose cherchait à comprendre ce qu’elle trouvait en lui ou plutôt ce qu’elle n’y trouvait pas.
Une main se posa sur l’épaule de l’Esprit élémentaire. Une main physique a priori, mais il y avait autre chose. Une voix jeune et sans doute féminine lui parla. Les mots employés le tirèrent de ses pensées, qui jusque là étaient entièrement tournées vers la chose qui se baladait dans son corps. Un autre Esprit de l’air ?
Il n’eut pas le temps de le lui demander. Un homme, humain cette fois, surgit de nulle part. Il plaqua un poignard sous la gorge de…ça ressemblait à une fillette…et menaça de la tuer. Thibault voulut lui parler pour essayer de calmer le jeu, il ne voulait pas risquer de perdre un congénère. Mais la fille fut plus rapide : deux sabres faits d’air apparurent dans ses mains et elle tua l’homme avant qu’il n’ait pu faire le moindre mouvement.
Alors que sa victime s’effondrait, la fille prit le bras de Thibault et le poussa à continuer de marcher, marchant elle-même à ses côtés. La part d’elle qui était dans le corps du jeune Esprit en était sortie. Il mit cependant un certain temps à se remettre totalement de la douleur et, surtout, de ce qu’il venait de voir. Il n’aimait pas le sang.
Qui es-tu ?
Il était curieux, certes, mais cette question était également motivée par une certaine crainte. Il voulait savoir à qui, ou plutôt à quoi, il avait affaire, pour pouvoir mieux se défendre en cas de nécessité.
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Lorsque Windz avait inspecté le corps de l'inconnu, elle n'avait pas pris les mêmes précautions que d'habitude, puisqu'elle était persuadée d'avoir affaire à un de ses semblables, soit rentrer par les mêmes canaux que l'air ambiant. Elle fut cependant très surprise de sentir qu'il avait ressenti de la douleur lors de l'inspection. Il n'avait apparemment pas assez d'expérience pour se prémunir de la douleur intense...
L'inconnu avait mis un certain moment à se remettre de la douleur infligée, malencontreusement, par Windz. A moins que ça soit la mort du violeur qui l'ait tant affecté... Lorsqu'il parla, il lui demanda :
Qui es-tu ?
La fille eut un petit sourire. Ainsi, il n'avait pas deviné... Certainement une brise récente, ou alors il n'avait jamais croisé un de ses semblables. A vrai dire, Windz n'avait croisé qu'un seul autre élémental. Un autre grand solitaire, qu'il n'avait d'ailleurs jamais revu. C'était dans les années 1500, dans les Amériques récemment découverts par les européens. Il vivait dans un temple, et un petit culte s'était intéressé à lui. Oh, pas grand chose, juste une seule tribu. Celle-ci devait succomber peu après à la grippe espagnole. Bref...
Moi ? Oh, juste un peu d'air, lui répondit-il comme s'il s'agissait d'une chose on ne peut plus banale. Comme toi d'ailleurs, nan ? Tu ne m'as pas déjà inspectée ? Bizarre, parce que moi, à ta place, je me serais pas gênée. D'ailleurs, c'est ce que j'ai fait ! finit-elle avec un clin d’œil.
Un cri d'horreur retentit derrière eux. Une voix de femme, certainement effrayée et dégoûtée.
Ah, on a trouvé le violeur !... J'ai senti que je t'avais fait mal pendant mon inspection. Désolée d'avoir été si brutale, mais j'étais persuadée que tu avais fait comme moi et isolé la partie de ton cerveau responsable de la douleur...
Elle lui posa ensuite une batterie de questions destinée à en savoir un peu plus sur l'être qui lui faisait face.
Dis-moi, comment je peux t'appeler ? Tu fais quelle contenance ? Et tu as quel âge en fait ?
La partie de Windz qui formait les deux sabres s'était, pendant ce temps, délitée pour redevenir comme de l'air et se précipiter autour du corps solide utilisé.
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La réponse de la fillette aurait réchauffé le cœur de Thibault s’il en avait un. Enfin il rencontrait un congénère ! Il commençait à désespérer de trouver d’autres Esprits élémentaires un jour. En revanche, il fut surpris de ce qu’elle dit ensuite. Il ne savait pas qu’on pouvait « inspecter » les gens de cette façon. Elle lui fit un clin d’œil, ce à quoi il répondit avec un petit sourire.
Sourire qui s’effaça quand il entendit le cri derrière eux. Il se retourna, pour constater la même chose que son interlocutrice : une femme venait de découvrir le corps qu’ils avaient laissé, qui apparemment était celui d’un violeur. Eh bien il ne l’avait pas volé !
L’autre s’excusa de lui avoir fait mal. Thibault haussa les épaules.
Ce qui est fait est fait. Je m’en suis remis, n’en parlons plus.
Il se promit tout de même de trouver ce fameux moyen d’endiguer la douleur, même s’il n’avait pas à proprement parler de cerveau.
Suivirent trois questions. La deuxième embêtait Thibault, qui n’avaient strictement aucune idée de la réponse.
Euh… Première réponse, mon nom c’est Thibault. Deuxième réponse, je n’en sais rien du tout. Troisième réponse, j’ai, euh…à peu près 26 ans, c’est difficile d’être précis. J’ai choisi de faire vieillir mon apparence humaine au même rythme qu’un humain normal, ça aide. Et toi, comment t’appelles-tu ?
Thibault estimait qu’il n’avait pas besoin de savoir autre chose sur elle pour l’instant. Plus tard, il lui demanderait probablement de lui apprendre quelques astuces magiques, mais pas tout de suite.
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Ce qui est fait est fait. Je m’en suis remis, n’en parlons plus.
Windz ne releva pas ce que l'inconnu avait dit quand elle s'était excusée. N'en parlons plus donc. Peut-être plus tard, s'il était curieux.
Loin de s'insurger contre les questions posées, il lui répondit du mieux qu'il put, enfin, sembla-t-il à Windz :
Euh… Première réponse, mon nom c’est Thibault. Deuxième réponse, je n’en sais rien du tout. Troisième réponse, j’ai, euh…à peu près 26 ans, c’est difficile d’être précis. J’ai choisi de faire vieillir mon apparence humaine au même rythme qu’un humain normal, ça aide. Et toi, comment t’appelles-tu ?
26 ans... Si jeune... Et quelle idée de faire vieillir son corps ? Le changer au quotidien devait relever d'un certain défi pour cette jeune brise. Windz n'avait jamais tenté de modifier les corps qu'il utilisait, préférant choisir une autre apparence lorsqu'il avait besoin d'incarner un autre personnage. D'ailleurs, ce serait bien d'avoir un peu de calme pour parler... Une certaine agitation dû à la découverte du corps commençait à gronder en arrière-plan, et la police viendrait certainement pour enquêter. Cependant, le parc était grand, et il n'y avait aucune chance pour que celle-ci vienne inspecter de fond en comble ce parc. Surtout qu'il n'y voyait pas trop l'intérêt. Et puis, de toute façon, ils pouvaient tout deux s'éclipser rapidement.
Suis-moi. On sera plus tranquilles là-bas.
Et elle dévia du chemin, s'enfonçant dans ce semblant de bois. La nuit commençait à tomber, et la vision de Windz commençait à faiblir un peu. Produire une source de lumière étant impossible pour l'élemental, il allait devoir compter sur les molécules libres pour éviter les obstacles et se repérer. Alors qu'ils marchaient un peu au hasard, elle essaya de répondre à la question de l'autre :
Cela fait plus de 500 ans que je n'ai pas été nommé sérieusement... J'ai 4 apparences que je prend assez souvent. Celle-ci, qui est une hermaphrodite que j'ai nommé Surokuni, je l'ai prise pour jouer un tour au violeur mort. Je riais déjà de voir sa mine déconfite en voyant la bite... Hihi ! Bref !... Sinon, j'ai un jeune garçon d'une dizaine d'années, qui est la première apparence que j'ai prise. Je l'ai appelé Kazayo. Y'a aussi Apollon. Oui, le dieu romain. Oui, il existe vraiment. D'ailleurs, il doit pas trop m'aimer... J'ai appelé son apparence Kazaki. Enfin, il y a Kukini, une Neko, une fille avec des oreilles de chats, venant de Terra. Je sais pas si tu connais. Ou sinon, tu peux tout simplement m'appeler Windz. C'est le nom que m'a donné le seul autre élemental que j'ai connu.
Elle s'attarda ensuite sur certains détails qu'elle avait remarqué :
Tu dis que tu fais vieillir ton corps au même rythme que les humains, jeune brise... Quelle idée !? Si j'avais fait ça à l'époque, je pense que je serais à l'état de poussière de poussière ! Enfin, si ça se trouve, tu es trop attaché à cette apparence... Tu as déjà essayé de retourner à l'état naturel pour trouver ensuite un nouveau modèle ? Pour ensuite t'entraîner à prendre l'apparence de quelqu'un que tu as déjà rencontré par le passé ?
Windz était intéressée par l'apparence originelle de Thibault.
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La « fillette » parut étonnée que Thibault n’ait que 26 ans. Eh bien lui était étonné d’apprendre qu’elle avait plus de 500 ans, alors ça compensait ! Elle s’étonna également du choix qu’il avait fait de changer perpétuellement son apparence. Pourtant l’explication était simple : forcer son corps à changer permettait au jeune Esprit de s’améliorer lentement mais sûrement.
Comme ils étaient à l’écart des chemins tracés, les deux élémentaires pouvaient parler sans craindre qu’on les surprenne. Sans compter que, la nuit approchant, tout le monde s’en allait. Ainsi, l’élémental parla à voix haute sans se soucier des gens. Elle présenta brièvement les 4 apparences qu’elle prenait quand elle n’était pas sous la forme originelle.
Thibault tiqua en entendant le nom d’Apollon. Il savait que c’était un dieu, mais il ne pensait pas qu’il existait réellement. Est-ce que d’autres dieux vivaient également quelque part entre les deux mondes ?
Elle prononça aussi le mot neko, que Thibault avait entendu une ou deux fois auparavant mais dont il ne connaissait pas la signification.
"Maintenant je sais. Décidément, c’est mon jour de chance !"
Windz, puisque tel était son nom, passa ensuite aux questions. Elle voulait en savoir plus sur l’apparence de Thibault, sur son choix de n’en avoir qu’une seule et de la développer comme un humain. Il prit le parti de lui répondre directement, sans s’embarrasser de détails inutiles :
Je peux retourner à ma forme originelle quand je veux, mais je ne le fais pas souvent. Et je ferai vivre ce corps jusqu’à ce qu’il ne soit plus présentable, après quoi je m’en fabriquerai un autre plus jeune, et le cycle recommencera. Je crée mon apparence par magie, alors la modifier régulièrement me permet de m’améliorer. Mais honnêtement, si tu as un meilleur moyen je t’écoute, parce que c’est assez laborieux et parfois je me dis que c’était une mauvaise idée.
En disant cela il regarda sa main, tout en la faisant disparaître et réapparaître comme pour faire une démonstration de ce qu'il disait à son interlocutrice.
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Le jeune Thibault parut surpris sur certains points dans la longue tirade de son aînée. Evidemment, sa vie était tellement courte qu'il ne pouvait pas tout savoir encore... Il lui répondit en toute sincérité :
Je peux retourner à ma forme originelle quand je veux, mais je ne le fais pas souvent. Et je ferai vivre ce corps jusqu’à ce qu’il ne soit plus présentable, après quoi je m’en fabriquerai un autre plus jeune, et le cycle recommencera. Je crée mon apparence par magie, alors la modifier régulièrement me permet de m’améliorer. Mais honnêtement, si tu as un meilleur moyen je t’écoute, parce que c’est assez laborieux et parfois je me dis que c’était une mauvaise idée.
Hein ?? Magie ? Il créait son corps par... Magie ? Ce jeune élemental était un être magique ? Impossible. Et pourtant, la démonstration qu'il lui fit le laissa pantois. Il rendit sa main invisible, puis la fit disparaître. Les molécules la formant ne se séparèrent pas, la main disparut. Pouf, comme ça ! La forme empruntée par Windz exprima tous les signes possibles et imaginables de surprise la plus totale. Mais le plus étonnant était à suivre. Il fit revenir sa main instantanément, sans problèmes avec la réflexion des couleurs ! Non... Pas possible ! Lui-même il n'y arrivait pas !...
Il réfléchit à la situation aussi vite que possible. Un être magique... Magie et élementalisme n'étaient donc pas indissociables. Aujourd'hui, il avait apprit un truc qui allait changer radicalement sa vision de l'élementalisme. Certains d'entre eux peuvent donc pratiquer la magie.
Wow... Wow, wow, wow... Ok. Nan, y'a pas de problèmes... Moi qui croyait avoir déjà tout vu, là j'en apprend une nouvelle. Un élemental d'air qui pratique la magie. Enfin, si tu es vraiment un élemental.
Que faire ? Le laisser dans son ignorance ? Ou le former pour qu'il devienne un véritable élemental ? Car il semblerait que son attirance excessive pour son apparence humaine soit un frein à son épanouissement en tant qu'élemental. Et... Il créé son apparence par... Magie. Alors là... Si cela se trouve, son apparence véritable n'est que 2 mètres cubes d'air... Dans ce cas-là, une trop grande expansion serait impossible. Et il devrait garder son apparence magiquement.
Bon... Déjà, pour savoir ce que tu peux faire, il faut que j'examine ta forme primaire. Ta capacité pour être exacte. Il faut que tu reprennes ta forme originelle et que tu laisses tes molécules au même endroit pendant au moins 30 secondes, le temps que je t'examine.
Non, sérieusement... C'est quoi ce type ?
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Au fur et à mesure que Thibault expliquait, Windz semblait comprendre de moins en moins. Elle était tout bonnement sidérée. L’expression de son visage quand le jeune homme fit disparaître sa main en était une preuve indubitable. Elle ne comprenait pas. Et apparemment, ça l’énervait autant que Thibault de ne pas comprendre quelque chose.
"Je la comprends. Mais du coup, ça veut dire qu’elle n’est pas de mon espèce, même si nous sommes très proches. Dommage, j’étais bien content d’avoir trouvé un congénère."
Quand Windz prononça le mot « élemental », Thibault secoua la tête.
Non, je n’en suis pas un. Mon espèce est celle des Esprits élémentaires, c’est un peu différent. Nous sommes des créatures magiques liées à un élément.
Elle ne comprit pas plus. Elle réfléchissait au problème que lui posait l’existence même de Thibault, c’était plus qu’évident. Il ne s’en offusqua pas. Il savait que les siens étaient assez rares pour que très peu de gens connaissent et comprennent leur existence. Windz lui demanda de lui montrer sa forme originelle, insistant sur un point : il devait rester immobile.
Je ne peux pas. Je suis un courant d’air, je ne peux pas ne pas bouger. Imagine, euh… C’est un peu comme obliger une tornade à se figer, c’est matériellement impossible. On se peut pas forcer du vent à s’arrêter. Je ne sais pas comment toi tu y arrives, enfin si tu y arrives, mais pour moi ça relève clairement de l’impossible.
Il réfléchit un instant. Il y avait forcément un moyen de contourner cette difficulté.
Le mieux que je puisse faire, c’est limiter mes déplacements, par exemple former juste un petit cercle. Est-ce que c’est suffisant pour toi ?
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Thibault secoua la tête et dit :
Non, je n’en suis pas un. Mon espèce est celle des Esprits élémentaires, c’est un peu différent. Nous sommes des créatures magiques liées à un élément.
Un... élémentaire donc... Windz fut très surprise. De sa vie, elle n'avait croisé que deux élémentaires. Des deux êtres n'avaient pas pris forme humaine, et restaient à leur forme naturelle, voguant au gré des courants aériens. C'est pourquoi elle avait tout de suite conclu qu'il s'agissait d'un élemental. A ce qu'elle savait, les deux espèces étaient fondamentalement différentes, bien que ressemblantes. Leur essence même était différente. Pour les élémentaires, il s'agit d'un fondement magique. Pour les élementaux, c'est physique. En ce sens, les élementaux étaient bien plus anciens que leurs congénères. L'élémentaire répondit à sa question :
Je ne peux pas. Je suis un courant d’air, je ne peux pas ne pas bouger. Imagine, euh… C’est un peu comme obliger une tornade à se figer, c’est matériellement impossible. On se peut pas forcer du vent à s’arrêter. Je ne sais pas comment toi tu y arrives, enfin si tu y arrives, mais pour moi ça relève clairement de l’impossible.
De toute façon, cette question était devenue caduc. Tout simplement parce que les élémentaires n'ont pas de contrôle moléculaires comme les élementaux. Ils ne peuvent pas gérer toutes leurs molécules, et sont obligés de les inciter plutôt qu'autre chose.
Le mieux que je puisse faire, c’est limiter mes déplacements, par exemple former juste un petit cercle. Est-ce que c’est suffisant pour toi ?
Le visage de l'hermaphrodite se referma, et sa joie d'avoir trouvé un congénère s'estompa un peu. C'est avec un ton plus grave qu'elle continua :
Inutile... Les élémentaires n'ont pas la même maîtrise que nous. Vous êtes magiques, nous sommes physiques. Alors que votre essence repose sur le myste, nous sommes des êtres moléculaires. J'ai un contrôle total de chacune de mes molécules. Et pas une once de magie ne me parcoure.
Pour exemple, avec ses molécules libres, elle forma une bouche qui se plaça derrière Thibault et lui dit, d'une autre voix :
Voici un exemple de ce que je peux faire. Contrôler des molécules à des endroits différents. Cependant, j'ai beaucoup de difficulté avec les couleurs. Il s'agit de réfléchir les rayons du soleil d'une certaine manière, et cela me prend bien 5 minutes. C'est pour ça que je ne te montrerai pas d'exemples visuels. Quoi que...
Windz avait une autre idée. Elle se pris la tête avec ses bras et la souleva. Celle-ci se sépara du reste de son corps. Le sang ne coulait pas, bien évidemment. Elle reprit :
Nous sommes différents. Je doute que tu sois capable de faire de même, comme je suis certain de ne pas avoir toutes tes capacités. Nos deux races ont des limites distinctes. A nous de les connaître et de ne pas les montrer à l'ennemi.
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Inutile... Les élémentaires n'ont pas la même maîtrise que nous. Vous êtes magiques, nous sommes physiques. Alors que votre essence repose sur le myste, nous sommes des êtres moléculaires. J'ai un contrôle total de chacune de mes molécules. Et pas une once de magie ne me parcourt.
Déçu. C’est le mot qui décrit avec le plus d’adéquation et de justesse l’état d’esprit de Thibault au moment où il comprit à quel point il était différent de Windz. Il en avait presque envie de pleurer, même si aucune larme ne serait sortie de ses yeux. Il pouvait les fabriquer, bien sûr, mais ce ne seraient pas de vraies larmes, juste de l’air colorié pour ressembler à des larmes.
Énervé. Ce mot-là est plutôt approprié, lui aussi. Il voulait apprendre, mais elle ne pouvait rien lui enseigner. Il ne progresserait pas aujourd’hui. Comme d’habitude, il était voué à rester faible et ignorant. Il avait envie de frapper quelque chose de très dur pour se faire mal. Ou plutôt pour faire semblant de se faire mal, puisqu’il était forcé de simuler les sensations physiques.
Windz sembla elle aussi déçue. Son visage s’était fermé et sa voix était plus grave. En parlant de voix… On parla derrière Thibault. Se retournant, il ne vit personne. La voix, à en juger par ce qu’elle disait, appartenait à Windz. Laquelle attrapa ensuite sa propre tête pour l’ôter de son corps.
Le mot « ennemi » arracha une grimace d’agacement au jeune homme. Il espérait qu’elle ne se considérait pas comme son ennemi. En attendant, il allait lui montrer ce que lui était capable de faire par rapport à ce qu’elle venait de faire. Il commença par modifier sa voix :
Je peux parler avec une autre voix moi aussi, mais l’amener à un endroit où je ne suis pas, c’est plus difficile. Mais le son d’une voix dépend seulement de la façon qu’a l’air de passer dans les cordes vocales, alors c’est assez simple à modifier. Quant à « m’arracher » un membre, rien de plus simple.
Il prouva ses dires en tirant sur son bras droit. Le bras lui resta dans la main. Il le fit ensuite disparaître puis réapparaître au bon endroit, c’est-à-dire au bout de son épaule.
Au fait, quand tu parlais d'ennemi, j'espère que tu ne parlais pas de moi. Je ne suis l'ennemi de personne, sauf si on m'attaque, auquel cas je ne fais que me défendre, sans insister après coup.
Il ne voulait pas être l'ennemi de Windz. En fait, il ne voulait pas être l'ennemi de qui que ce soi, mais d'elle encore moins.
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Thibault semblait tout aussi déçu que Windz, sinon plus. Il semblerait qu'il en attendait beaucoup plus qu'elle de cette rencontre. Il y avait aussi un autre sentiment, qu'elle avait du mal à déterminer... Un lien indéniable avec lé déception... Bah, c'est sans importance !
Apparemment, Thibault voulut aussi faire une démonstration, mais sur les mêmes capacités que Windz. Il modifia sa voix et dit :
Je peux parler avec une autre voix moi aussi, mais l’amener à un endroit où je ne suis pas, c’est plus difficile. Mais le son d’une voix dépend seulement de la façon qu’a l’air de passer dans les cordes vocales, alors c’est assez simple à modifier. Quant à « m’arracher » un membre, rien de plus simple.
Oui, il voulait l'impressionner... Il l'avait déjà fait de toute façon. Le mieux aurait été de lui montrer ce qu'il ne pouvait pas savoir faire. Or, il se limitait à essayer de l'imiter en s'"arrachant" un bras avant de se le remettre en place. Alors que Windz reposait sa tête sur ses épaules, il continua :
Au fait, quand tu parlais d'ennemi, j'espère que tu ne parlais pas de moi. Je ne suis l'ennemi de personne, sauf si on m'attaque, auquel cas je ne fais que me défendre, sans insister après coup.
Windz fut étonnée. Comment avait-il pu croire qu'elle le considérait comme un ennemi ? Elle lui dit sans attendre :
Non, je te considère pas du tout comme un ennemi. Je pensais par exemple à celui qui git en ce moment-même dans le parc... Après tout, nous sommes tout deux des esprits de l'air, non ? Ne nous rabaissons pas au même point que ces humains, ces créatures, démons et autres divinités qui se battent jour et nuit pour des possessions, ou autres trucs sans importance....
Le combat n'était pas au goût du jour.
Dis-moi, tu dois avoir pas mal de questions à poser, je me trompe ? Jeune comme tu es...
Windz serait ravie de répondre à certaines de ses questions. Mais elle voulait lui faire une autre petite démonstration. C'est pourquoi elle retourna à l'état moléculaire et pris la forme d'une nuée de mouches posées à terre. Chacune d'elles était invisibles, mais elles s'affrétait à prendre des couleurs. Chose qu'elles arriveraient à faire dans 5 minutes environ.
Ne t'inquiète pas, je peux toujours répondre à tes questions.
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Non, je te considère pas du tout comme un ennemi. Je pensais par exemple à celui qui git en ce moment-même dans le parc... Après tout, nous sommes tout deux des esprits de l'air, non ? Ne nous rabaissons pas au même point que ces humains, ces créatures, démons et autres divinités qui se battent jour et nuit pour des possessions, ou autres trucs sans importance....
Voilà qui était rassurant. Windz et Thibault pensaient donc plus ou moins de la même manière, même si l’élémental avait une vision assez pessimiste du reste du monde.
Elle disparut. Thibault sentit qu’elle était toujours là. Elle devait être en train de changer de forme. Comme elle affirmait qu’elle pouvait toujours lui parler, Thibault répondit à sa remarque sur le monde :
Les autres créatures ne sont pas toutes irrécupérables. Autant pour les démons et les humains je suis plutôt d’accord avec toi, autant il y a quelques races qui nous ressemblent plus que ce que tu as l’air de croire. Mais tu as globalement raison, malheureusement.
Il réfléchit. Elle lui avait donné l’occasion de poser des questions. Toutes les questions qu’il voulait. Qu’allait-il demander ? Pour la première fois de sa vie, Thibault n’avait aucune question à poser. C’était effrayant. Lui qui passait son temps à demander, poser toujours de questions, au point de s’attirer plus de problèmes que de réponses, n’avait absolument AUCUNE question qui lui venait à l’esprit.
Ça me fait mal de le dire, mais… Je ne sais pas quoi demander.
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Il ne sembla pas plus surpris que ça par la disparition de l'hermaphrodite devant ses yeux, ni par la voix grave, masculine, qui avait à nouveau retentit. Devant lui, cette fois-ci. Il s'habituait assez vite à la situation. Bon point pour lui. Dans ce monde, s'adapter, c'est survivre. Et Windz l'avait bien compris. Il renchérit sur la remarque de l'élémental :
Les autres créatures ne sont pas toutes irrécupérables. Autant pour les démons et les humains je suis plutôt d’accord avec toi, autant il y a quelques races qui nous ressemblent plus que ce que tu as l’air de croire. Mais tu as globalement raison, malheureusement.
Optimiste. C'est le premier mot qui est venu à l'esprit de Windz en entendant cette réplique. Au début, lui aussi, il était optimiste. Mais après avoir vu le déclin de tant de civilisations, de tant d'idéaux, qu'il s'était fait une raison : les êtres doté de consciences ne sont pas fait pour vivre en paix. Même à Windz, et il en était peu fier, il lui était arrivé de prendre part à un de ces combats. C'était il y a bien longtemps, dans les anciennes cités grecques. Windz avait alors sauvé un jeune garçon, un esclave qui était condamné à l'esclavage. Il l'avait défendu contre ses trois agresseurs, et l'avait emmené dans un endroit où il serait plus en sécurité. Cet enfant est devenu un des pires criminels de sa citée d'accueil. Comme quoi, même les cas les plus désespérés peuvent devenir comme leurs bourreaux.
Profite bien de ton optimisme... Quand tu auras vu les choses que j'ai vu, il fondra comme neige au soleil. Désolé pour le spoiler...
Il répondit alors à son invitation à poser des questions.
Ça me fait mal de le dire, mais… Je ne sais pas quoi demander.
Windz sourit intérieurement - bien évidemment, il était impossible que cela se remarque - et lui dit avec une voix amusée :
Ahh, c'est bien les jeunes ça ! Des questions plein la tête lors de leurs aventures, et quand on leur offre l'occasion de répondre aux questions de leur choix, c'est le trou noir... Parce que moi, j'en ai quelques unes, des questions. Comment vous naissez ? Êtes-vous les relents d'une magie puissante mêlé au vent, ou des créatures crées de toutes pièces involontairement ? Et vous arrivez à faire quoi avec votre magie de si... Spécial ?
Windz n'était pas passé au vouvoiement, il parlait pour l'ensemble des élémentaires.
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Thibault regarda autour de lui, attendant de voir apparaître quelque chose qui pourrait être la prochaine apparence de son interlocutrice. Ou de son interlocuteur, puisque sa voix était désormais masculine. Comment Thibault était-il censé s’adresser à lui/elle s’il/si elle changeait sa voix de la sorte ?!
"Je vais m’adapter à sa voix. C’est probablement mieux, même si c’est un peu bizarre."
Profite bien de ton optimisme... Quand tu auras vu les choses que j'ai vu, il fondra comme neige au soleil. Désolé pour le spoiler...
Thibault fronça les sourcils en entendant cela. Il aurait bien aimé savoir de quoi Windz parlait. Mais au moment de poser les questions, celle-ci avait disparu de son esprit, allez savoir comment. Mais ce ne fut pas un problème puisque son interlocuteur en posa quelques-unes lui-même :
Ahh, c'est bien les jeunes ça ! Des questions plein la tête lors de leurs aventures, et quand on leur offre l'occasion de répondre aux questions de leur choix, c'est le trou noir... Parce que moi, j'en ai quelques unes, des questions. Comment vous naissez ? Êtes-vous les relents d'une magie puissante mêlée au vent, ou des créatures créées de toutes pièces involontairement ? Et vous arrivez à faire quoi avec votre magie de si... Spécial ?
Le jeune Esprit baissa la tête, un peu vexé. Mais Windz avait raison. C’était très souvent comme ça que ça se passait. Au moins, lui avait des questions à poser, et Thibault y répondit du mieux qu’il le pouvait, pas certain d’être totalement dans le vrai.
Je ne peux pas répondre au nom de tous mes congénères, mais pour ma part je suis né en haut d’une montagne sur Terra. Le vent a dû se mélanger avec la magie ambiante et ça a abouti à ma création. En gros je suis un accident. Ou alors c’est une créature maîtrisant la magie de vent qui est allée jusqu’en haut de ma montagne pour me créer. Mais c’est peu probable, je l’aurais sûrement rencontrée.
Sauf si la créature en question était redescendue avant la formation complète de sa création. Mais cette idée n’effleura même pas l’esprit du jeune homme. De toute façon, en réalité il ne savait pas pourquoi ni comment il existait. Tout ce qu’il venait de dire n’était que des suppositions. L’élémental avait dû s’en rendre compte.
En ce qui concerne la magie, nous, enfin…pour les autres je ne sais pas, mais je maîtrise la magie liée à mon élément. Je peux créer des souffles de vents de la force que je veux, de la brise à la tornade. Je peux aussi, grâce à mon épée qui contient une petite partie de moi, projeter des ondes magiques, toujours liées à mon élément. Et enfin, mais je suis peut-être le seul Esprit élémentaire à avoir essayé un truc aussi risqué, j’ai scindé mon être en deux parties pour former une autre créature, une jument. Elle reste en moi jusqu’à ce que je l’invoque, et alors elle possède une moitié de mon âme et de mon esprit.
Il ne rentra pas dans les détails concernant cette division de lui-même, préférant ne pas inonder Windz d’informations compliquées. S’il voulait en savoir plus, il demanderait.
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La réponse ne tarda pas à arriver :
Je ne peux pas répondre au nom de tous mes congénères, mais pour ma part je suis né en haut d’une montagne sur Terra. Le vent a dû se mélanger avec la magie ambiante et ça a abouti à ma création. En gros je suis un accident. Ou alors c’est une créature maîtrisant la magie de vent qui est allée jusqu’en haut de ma montagne pour me créer. Mais c’est peu probable, je l’aurais sûrement rencontrée. En ce qui concerne la magie, nous, enfin…pour les autres je ne sais pas, mais je maîtrise la magie liée à mon élément. Je peux créer des souffles de vents de la force que je veux, de la brise à la tornade. Je peux aussi, grâce à mon épée qui contient une petite partie de moi, projeter des ondes magiques, toujours liées à mon élément. Et enfin, mais je suis peut-être le seul Esprit élémentaire à avoir essayé un truc aussi risqué, j’ai scindé mon être en deux parties pour former une autre créature, une jument. Elle reste en moi jusqu’à ce que je l’invoque, et alors elle possède une moitié de mon âme et de mon esprit.
Donc lui non plus ne savait pas exactement comment il était né ? Comme les deux autres... C'est peut-être de même pour l'ensemble des élémentaires. Après tout, il s'agit de la représentation magique d'un élément, alors que lui était la représentation physique. Bien que ne maîtrisant pas la magie, il en savait un rayon par ses expériences avec les différents mages et sorciers qu'il avait pu rencontrer. Ainsi, il savait qu'un flux magique pouvait dévier d'un sort et se perdre dans la nature. Sa théorie, confirmé en apparence par Thibault, était qu'un de ces flux affecte finalement le vent de telle manière à créer cet être unique. Et comme la magie était légion à Terra, beaucoup de ces êtres viennent de ce plan. Après tout, la Terre est née sans magie...
Il peut donc agiter l'air... Intéressant. Et fichtrement pratique ! Et lorsqu'il parla de scinder son esprit, Windz faillit lui rire au nez, avant de se rappeler qu'ils n'appartenaient pas à la même race, et donc qu'ils n'avaient pas la même énergie primordiale. Comme par un coup de pouce du destin, il arrivait enfin à colorer les mouches qu'il avait créé. Elles étaient au sol. S'il regardait par terre, il pourrait voir une centaine de petites taches, toutes avec des couleurs aléatoires et constamment en changement. L'élémental dit alors :
Voici ma démonstration en approche... En ce qui me concerne, je ne créé pas de corps à proprement parler. Tout ce que tu as vu n'était que des molécules d'air. Seulement, j'arrive à mettre mes molécules dans une telle configuration qu'elles peuvent simuler une matière quelconque. Je peux même créer plusieurs êtres. Ma conscience est répartie équitablement dans chacune de mes molécules. Il m'est donc possible de les bouger indépendamment les unes des autres, ou dans un esprit commun. Je n'ai aucun problème de scission.
Les tâches au sol, qui étaient en réalité les mouches, prirent leurs couleurs finales, soit la coloration normale d'une mouche. Comme des vraies. Il les fit décoller et, indépendamment, les firent voler autour de l'élémentaire en restant à moins d'un mètre de lui, le tout dans une joyeuse cacophonie.
Comme tu peux le voir, je dirige chacun de ses insectes indépendamment des autres. Et ils sont tous formés par mes molécules, qui sont des molécules d'air. Tu peux toucher si tu veux !
Disant cela, une des mouches se posa sur son nez.
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Thibault avait l’impression qu’il venait de capter l’intérêt de Windz. Il s’en moquait complètement. Il ne faisait que répondre à ses questions, peu importe la réaction qui venait après. Lui-même avait tendance, en temps normal, à poser quinze questions lorsque l’on répondait à une seule qu’il avait posée précédemment. Mais il savait que la plupart des gens ne réagissaient pas de cette manière.
Il aperçut alors du coin de l’œil, sur le sol, une centaine de points changeant aléatoirement de couleur.
Voici ma démonstration en approche... En ce qui me concerne, je ne créé pas de corps à proprement parler. Tout ce que tu as vu n'était que des molécules d'air. Seulement, j'arrive à mettre mes molécules dans une telle configuration qu'elles peuvent simuler une matière quelconque. Je peux même créer plusieurs êtres. Ma conscience est répartie équitablement dans chacune de mes molécules. Il m'est donc possible de les bouger indépendamment les unes des autres, ou dans un esprit commun. Je n'ai aucun problème de scission.
Le jeune homme comprit aussitôt que les tâches au sol étaient la nouvelle apparence de son interlocuteur. Ce qui se confirma quand les mouches, puisque c’en étaient, s’envolèrent. Elles tournoyèrent autour de lui avec beaucoup de bruit. Windz lui réexpliqua qu’elles étaient toutes entièrement indépendantes les unes des autres, l’invitant à les toucher.
Mais Thibault n’en eut pas le temps : l’une des mouches se posa directement sur son nez, le faisant sursauter. Il resta figé une seconde, les yeux fixés sur le minuscule insecte. Puis il le toucha du bout du doigt.
C’est drôle, j’ai l’impression que…non, c’est mon imagination qui me joue un tour, comme d’habitude.
Une des questions qu’il voulait poser tout à l’heure lui revint alors à l’esprit :
Ah, j’y repense ! Tout à l’heure, il me semble que tu as parlé de fermer une zone de mon cerveau. Tu pourrais m’expliquer comment tu fais ça, s’il te plaît ? C’est une astuce qui m’intéresse, ça pourrait m’être utile.
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Cela surprit l'élémentaire, qui ne s'attendait pas à un tel contact. Il le frôla à peine. Il lui semblait reconnaître ce contact. A moins que cela soit carrément un autre sentiment. L'élémental avait du mal à reconnaître les émotions sur le visage de Thibault.
C’est drôle, j’ai l’impression que…non, c’est mon imagination qui me joue un tour, comme d’habitude.
La mouche, toujours posée sur son nez, agita alors des ailes, comme pour lui répondre, alors qu'une seconde et une troisième se posaient sur ses cheveux.
Ah, j’y repense ! Tout à l’heure, il me semble que tu as parlé de fermer une zone de mon cerveau. Tu pourrais m’expliquer comment tu fais ça, s’il te plaît ? C’est une astuce qui m’intéresse, ça pourrait m’être utile.
Reprenant un peu de sérieux, toutes les mouches formées de Windz retournèrent immédiatement et instantanément à leur état originel. Grâce à ces nouvelles molécules libres, il fit la forme de Kazayo (http://imalbum.aufeminin.com/album/D20080709/444480_DJ3UCT2VPHTMQYT861S61NHSHKKHTM_manga-enfants_H130749_L.jpg). Bien que totalement invisible, il avait désormais une forme physique. Parallèlement, d'autres molécules créèrent une réplique exacte du cerveau de ce jeune garçon. Toutes ces molécules cherchèrent à prendre une couleur normale. Windz dit, avec la voix du garçon :
Je veux bien t'expliquer comment je fais, mais je ne sais pas si tu pourras le reproduire. Après tout, nous sommes totalement différents, hein ? Mais je veux bien essayer. Par contre, j'aurai besoin de te montrer, donc un cerveau humain est en route. Tu l'attends ?
[HRP : color=darkcyan, pas plus d'inspi' déso]
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Pendant que l’attention de Thibault était retenue par la mouche posée sur son nez, deux autres étaient venues s’installer sur le sommet de son crâne et se seraient empêtrées dans ses cheveux s’ils n’étaient pas attachés. Elles disparurent toutes trois, ainsi que toutes les autres. Windz devait être en train de former une nouvelle apparence, encore une fois.
Décidément, tu ne tiens pas en place !
La remarque avait été formulée à mi-voix, mais l’élémental l’avait certainement entendue quand même, étant donné qu’il pouvait être partout. Mais il ne répondit pas.
Une autre voix parla. Une voix toujours masculine, mais plus jeune. Encore une voix de Windz, probablement.
Je veux bien t'expliquer comment je fais, mais je ne sais pas si tu pourras le reproduire. Après tout, nous sommes totalement différents, hein ? Mais je veux bien essayer. Par contre, j'aurai besoin de te montrer, donc un cerveau humain est en route. Tu l'attends ?
Bien sûr. Même si j’aurais pu en faire un moi-même, je suppose.
Le « je suppose » était là parce que Thibault ne savait pas s’il pouvait vraiment se transformer en juste un cerveau. N’ayant jamais essayé, il n’en savait trop rien. Il se contenta donc d’attendre d’avoir en visuel le cerveau promis par son interlocuteur. Et une pensée lui vint à l’esprit, le faisant rire un peu :
C’est un peu bizarre de parler de cerveau comme ça… Certains humains croient qu’il y a des créatures qui s’en nourrissent. C’est tellement ridicule…
Il ne pouvait s’empêcher d’imaginer un zombi en morceaux, bras tendu(s) en avant, grognant « Ceeeeerveaaaaau… » En bref, une caricature de zombi, mais il ne le savait pas. Il ne faisait que penser à ce qu’il avait entendu dire, et les ragots ne racontent pas toujours les meilleures versions d’une histoire, ni les plus véridiques.
[HRP : Moi non plus j'ai pas d'inspiration, alors je commence à raconter des conneries. Si tu veux que j'enlève l'histoire du zombi, hein...]
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[HRP : Haha ! Nan, laisse, j'aime bien l'histoire du zombie ! Bonne idée d'ailleurs]
Décidément, tu ne tiens pas en place !
Lorsque l'élémentaire avait sorti cette réplique, la voix de Kazayo avait retenti pour lui répondre :
Si, mais j'aime bien les apparences humaines. Elles sont pratiques. Les mouches n'étaient ici que pour la démonstration, qui est terminée.
Il lui avait ensuite proposé d'"attendre" le cerveau.
Bien sûr. Même si j’aurais pu en faire un moi-même, je suppose.
Nan, cela fonctionnerait pas. Il faut que tu puisses voir les modifications que j'opère. Elles sont très simples, mais très minutieuses. Il s'agit de couper une des connexion synaptiques avec le cerveau, tout en épargnant une autre, à moins de un millimètre de distance. Tu auras encore la sensation du toucher, mais tu n'auras plus la douleur associée.
Un jour, il avait pris l'apparence d'un homme qui ne ressentait pas la douleur. Il l'avait étudié à fond pour savoir pourquoi il ne ressentait pas la douleur. Et il avait finalement trouvé ceci. Une connexion défaillante avec le cerveau. Il avait fait plusieurs tests pour toujours avoir la sensation de toucher en même temps qu'une "immunité" à la douleur, et avait finalement trouvé. C'était assez simple, mais très dangereux pour un humain, car très précis.
Thibault détendit l'atmosphère en lançant une boutade :
C’est un peu bizarre de parler de cerveau comme ça… Certains humains croient qu’il y a des créatures qui s’en nourrissent. C’est tellement ridicule…
Tiens, il n'avait jamais vu de zombie lui ? Enfin, la croyance populaire sur la Terre voulait que les zombies se nourrissent de cerveaux. Or, ce n'était pas forcément le cas. Oui, Windz avait déjà croisé pas mal de zombies sur Terra. Enfin, des morts revenus à la vie... Certains étaient même plus chaleureux que les humains, c'est pour dire !
Tu parles des zombies j'imagine ? Tu te trompes : ils ne mangent pas que des cerveaux. Enfin, la plupart de ceux que j'ai rencontré n'étaient pas comme ça.
De la chair, du sang, des organes... Tout était bon dans l'humain, du point de vue zombie ! Enfin, sauf les os, trop compliqués à mâcher, et qui risquent de briser les dernières dents qu'un zombie possède.
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L’esprit de Thibault n’avait pas percuté immédiatement, mais Windz avait répondu à sa remarque, expliquant qu’il trouvait les apparences humaines plus pratiques. Il entendit très bien, par contre, la réponse à la phrase suivante.
Nan, cela fonctionnerait pas. Il faut que tu puisses voir les modifications que j'opère. Elles sont très simples, mais très minutieuses. Il s'agit de couper une des connexions synaptiques avec le cerveau, tout en épargnant une autre, à moins de un millimètre de distance. Tu auras encore la sensation du toucher, mais tu n'auras plus la douleur associée.
Pas certain de tout comprendre, le jeune Esprit se contenta d’acquiescer. Il comprendrait sûrement mieux ce dont Windz parlait quand celui-ci lui montrerait le cerveau qu’il était en train de « fabriquer ». Enfin, il espérait qu’il comprendrait mieux à ce moment-là, mais rien n’était moins sûr. En attendant, eh bien il attendait. La patience n’était pas sa plus grande qualité, mais il se débrouillait plutôt bien, du moins pour le moment.
Sa réflexion légèrement humoristique sur les créatures cervellophages (Est-ce que ce mot existe ?) fut accueillie par une réponse sérieuse.
Tu parles des zombies j'imagine ? Tu te trompes : ils ne mangent pas que des cerveaux. Enfin, la plupart de ceux que j'ai rencontrés n'étaient pas comme ça.
Thibault déduit de cette phrase que :
-les zombies n’étaient pas de pures inventions de l’esprit humain sinon des créatures bien réelles.
-ils se nourrissaient effectivement de cerveaux.
-ils pouvaient aussi manger autre chose. Mais quoi ? De quoi pouvait bien se nourrir une créature aux portes de la mort ? Le jeune homme choisit de poser directement la question à Windz, qui semblait s’y connaître un peu sur le sujet.
Qu’est-ce qu’ils mangent d’autres, alors ? Ce genre d’être doit avoir besoin de beaucoup manger pour maintenir en semi-vie ce qu’il lui reste de corps, non ?
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[HRP : Et meeeerde... Pour tous les joueurs de zombis, me flagellez pas SVP !...]
Il posa alors une autre question :
Qu’est-ce qu’ils mangent d’autres, alors ? Ce genre d’être doit avoir besoin de beaucoup manger pour maintenir en semi-vie ce qu’il lui reste de corps, non ?
L'élémental réfléchit un peu. A vrai dire, il s'était longtemps posé la question. Il lui répondit en toute sincérité :
Ben, en fait je sais pas trop, ça varie beaucoup selon les zombies. Le point le plus complexe étant que les zombies ne savent eux-mêmes pas comment ils ont pu devenir comme ça, ce qui est donc très difficile pour leur demander. D'autres ont carrément perdu l'usage de leur cerveau et ne réagissent plus que par l'instinct de se nourrir. Là encore, difficile de les interroger, quand on a pas de cerveau pour répondre... J'en ai conclu qu'il y avait une sorte de phénomène magique permettant de maintenir leur corps en état d'éternelle décomposition... Mais j'peux rien te jurer !
Le jeune garçon et le cerveau commencèrent alors à prendre des couleurs totalement aléatoires, si bien qu'on aurait pu les confondre avec des personnages de dessin animé. Chaque parcelle avait une couleur de peau différente, du bleu sombre au rose fushia. Le cerveau était en lévitation. Enfin, avait l'air en lévitation. Bien évidemment, c'était Windz qui le portait sur coussin d'air... Il annonça alors :
Ah, on va pouvoir commencer...
En effet, en à peine une minute, les deux formes prirent leurs couleurs définitives. Le garçon s'approcha alors du cerveau et lui montra une partie bien définie.
Tu vois ce minuscule vaisseau ?
Le vaisseau en question était totalement invisible à l’œil nu pour un humain. Windz espérait sur le fait qu'il ait une vision plus efficace que les humains normaux.
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Windz prit le temps de réfléchir avant de répondre à la question.
Ben, en fait je sais pas trop, ça varie beaucoup selon les zombies. Le point le plus complexe étant que les zombies ne savent eux-mêmes pas comment ils ont pu devenir comme ça, ce qui est donc très difficile pour leur demander. D'autres ont carrément perdu l'usage de leur cerveau et ne réagissent plus que par l'instinct de se nourrir. Là encore, difficile de les interroger, quand on a pas de cerveau pour répondre... J'en ai conclu qu'il y avait une sorte de phénomène magique permettant de maintenir leur corps en état d'éternelle décomposition... Mais j'peux rien te jurer !
Ainsi même lui, après ses plus de 500 ans d’existence, n’avait pas pu répondre à cette question. C’était pour le moins inattendu. Mais pas non plus complètement illogique. Après tout, il ne s’était peut-être tout simplement jamais penché sur la question.
Un garçon et un cerveau, tous deux multicolores et en changement permanent, apparurent soudain devant Thibault. Le jeune homme, pris au dépourvu, sursauta. Il savait qu’ils étaient censés apparaître, mais il avait tout de même été surpris par leur brusque arrivée. En une minute, soit le temps pour Thibault de remettre de l’ordre dans ses pensées, les couleurs étaient stabilisées.
Le garçon (on va dire Windz) s’approcha du cerveau et pointa du doigt une zone.
Tu vois ce minuscule vaisseau ?
L’élémentaire s’approcha à son tour et regarda. Il apercevait en effet quelque chose à l’endroit que Windz désignait.
Oui, je crois. Tu as bien fait de le faire toi-même, je n’aurais pas été capable de rendre aussi bien les détails.
Il faut bien l’avouer, Thibault était un peu jaloux. Il aurait bien aimé pouvoir en faire autant, mais il était désespérément faible en magie, et par conséquent incapable de rendre les détails.
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Thibault avait sursauté quand les couleurs du cerveau et du garçon apparurent. L'élémental ne se formalisa pas. Cette attitude était, selon lui, tout à fait normale. Il avait été surpris, voilà tout.
L'élémentaire s'approcha du cerveau visible, regardant attentivement l'endroit qu'il pointait. Il fit d'ailleurs une remarque :
Oui, je crois. Tu as bien fait de le faire toi-même, je n’aurais pas été capable de rendre aussi bien les détails.
Il sourit alors, amusé par cette réplique. Les différences entre l'élémental et l'élémentaires étaient certes nombreuses, mais chacun avait ses spécificités. Il devait apprendre les siennes, au lieu de loucher ostensiblement sur celles de Windz. Il arriverait peut-être jamais à une telle perfection dans les détails, certainement même, puisque Windz détaillait tout à la molécule près, mais il aurait des capacités qui lui seront à jamais inaccessibles. Toutes les capacités magiques.
Il continua cependant :
Le cerveau humain est à la fois simple et complexe. Simple parce que si on retire un endroit du cerveau, ce sont certaines capacités qui sont inhibées. Complexe parce que ça peut avoir des conséquences autres sur le reste des capacités. Il faut en fait couper les relations entre les différentes parties du cerveau. Par exemple, si tu retires exactement le capillaire sanguin que je viens de te montrer, la sensation de douleur disparaîtra. Mais si tu retires celui qui est juste à gauche, là, c'est carrément toute la sensation du toucher qui disparaîtra.
Certaines molécules formant le capillaire en cause de la douleur disparurent, séparant en deux ce vaisseau sanguin. Windz éleva alors les deux parties du capillaire pour qu'il puisse mieux voir celui qu'il fallait enlever. Il le mit en garde :
Par contre, fais attention. Il ne faut pas le "couper". Sinon, tu auras... Très très mal ! Il faut juste qu'il disparaisse.
La douleur dont il parlait durait moins d'un dixième de secondes, mais était égale à celle que causerait un rouleau compresseur écrasant le petit doigt de pieds. En compressé.
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Windz sourit. Se moquait-il de Thibault ? Bah, aucune importance ! Que la réponse soit oui ou non, ça ne changeait rien. Il avait de bonnes raisons d’être surpris, peu importait la réaction de son interlocuteur.
Le garçon poursuivit son explication :
Le cerveau humain est à la fois simple et complexe. Simple parce que si on retire un endroit du cerveau, ce sont certaines capacités qui sont inhibées. Complexe parce que ça peut avoir des conséquences autres sur le reste des capacités. Il faut en fait couper les relations entre les différentes parties du cerveau. Par exemple, si tu retires exactement le capillaire sanguin que je viens de te montrer, la sensation de douleur disparaîtra. Mais si tu retires celui qui est juste à gauche, là, c'est carrément toute la sensation du toucher qui disparaîtra.
Thibault, très attentif, observait et écoutait. Il assimilait les informations, comme d’habitude. Comme il apprenait très vite, il comprit immédiatement. Et puis c’était simple à comprendre, alors ça aidait.
Windz joignit le geste à la parole et dématérialisa une partie du vaisseau qu’il lui avait montré. Il le mit en garde, précisant qu’il ne fallait en aucun cas le « couper ». Thibault hocha la tête. Il avait bien compris, et ça lui permettait de trouver le problème.
C’est plutôt facile en fait. Du moins…pour ceux qui ont un cerveau. Je vais devoir m’en fabriquer un si je veux pouvoir faire la même chose. Ça risque de prendre du temps.
Il tourna la tête et son regard se perdit brièvement entre les arbres avant de revenir sur Windz. Il sourit.
En tout cas, merci de me l’avoir dit. Cette astuce me sera utile plus tard.
Il s’arrêta un instant, pensif.
Tiens, échange de bons procédés… Est-ce qu’il y a quelque chose que tu voudrais que je te montre ?
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Thibault semblait avoir compris la manipulation pour stopper la douleur dans un corps humain. Mais l'élémental doutait toujours que ça puisse lui servir. Il lui dit d'ailleurs :
C’est plutôt facile en fait. Du moins…pour ceux qui ont un cerveau. Je vais devoir m’en fabriquer un si je veux pouvoir faire la même chose. Ça risque de prendre du temps.
Ce fut la phrase qui confirma les craintes de Windz. Puisqu'il ressentait la douleur sans avoir de cerveau, il ressentait la douleur au niveau de sa constitution. Cette astuce lui était totalement inutile.
Ainsi, les élémentaires ressentent la douleur ? Cela est assez étrange, étant donné qu'ils ne sont pas palpables... Quoique... Cela pouvait être normal aussi. Si il créait quelque chose d'autre avec sa magie, ce n'était plus que de l'air qui traversait ses veines. Il était donc normal qu'il ressente la douleur de la chair sans avoir besoin de simuler cette douleur avec un cerveau humain.
En tout cas, merci de me l’avoir dit. Cette astuce me sera utile plus tard.
Il dit ça avec un sourire, puis il ajouta :
Tiens, échange de bons procédés… Est-ce qu’il y a quelque chose que tu voudrais que je te montre ?
Windz, quant à lui, le regarda d'un air désolé avant de lui répondre :
Malheureusement pour toi, si tu ressens la douleur sans cerveau, cette manipulation ne sert à rien. C'est uniquement pour ne pas ressentir la douleur liée à cet organe. Si tu as mal sans cerveau, cela ne sert strictement à rien.
Windz réfléchit un peu. Cet élémentaire n'avait plus rien à lui apprendre. Il était trop jeune pour pouvoir répondre aux questions qui lui trainaient dans la tête. Il libéra les molécules du cerveau.
J'aimerai que nous nous donnions rendez-vous ici dans un centenaire, pour pouvoir partager un peu nos découvertes. Tu es jeune et tu penses certainement que c'est une éternité, mais cent ans, ça passe vite tu sais ! Surtout quand le monde est en train de changer. On ne sait jamais où donner de la molécule !
Une petite blague au passage, qui ne servait strictement à rien, surtout qu'il ne la comprendrait certainement pas...
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La nuit était tombée depuis longtemps. Les deux créatures aériennes n’avaient pas vu le temps passer. Mais après tout, qu’est-ce que le temps quand on peut vivre des centaines d’années et toujours avoir l’air aussi jeune qu’on le désire ?
Windz lança à Thibault un regard désolé qui vexa très légèrement le jeune Esprit.
Malheureusement pour toi, si tu ressens la douleur sans cerveau, cette manipulation ne sert à rien. C'est uniquement pour ne pas ressentir la douleur liée à cet organe. Si tu as mal sans cerveau, cela ne sert strictement à rien.
Oui, tu as raison…
L’élémental se tut un instant. Le silence qui s’installa fut coupé par le cri d’un oiseau.
"Il y a des oiseaux nocturnes ici ? Il faudra que j’aille voir ça."
Windz reprit alors la parole :
J'aimerais que nous nous donnions rendez-vous ici dans un centenaire, pour pouvoir partager un peu nos découvertes. Tu es jeune et tu penses certainement que c'est une éternité, mais cent ans, ça passe vite tu sais ! Surtout quand le monde est en train de changer. On ne sait jamais où donner de la molécule !
Thibault sourit. Il ne savait pas pourquoi, par contre. Mais peu lui importait. Il avait envie de sourire, il ne voyait pas ce qui pourrait l’en empêcher.
Va pour cent ans. Je ne sais pas si ça sera long ou court, l’avenir me le dira.
Son sourire disparut. Il essayait de comprendre la dernière phrase de l’élémental. Et il avait beau se torturer l’esprit, il ne trouvait pas. Finalement il haussa les épaules.
Bon, eh bien… Dans ce cas c’est ici que nos chemins se séparent. J’ai été ravi de faire ta connaissance, Windz. Au plaisir de te revoir, dans cent ans ou plus tôt !
Le jeune homme s’inclina brièvement et retourna à sa forme originelle. Cinq minutes plus tard, une brise légère passait un portail pour retourner sur Terra.