Le Grand Jeu

Plan de Terra => Les contrées du Chaos => Les landes dévastées => Discussion démarrée par: Amser le dimanche 01 décembre 2013, 22:15:14

Titre: A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Amser le dimanche 01 décembre 2013, 22:15:14
L'anneau indigo n'était pas une responsabilité facile. Influençant totalement son porteur tant qu'il en avait la force, Amser s'était retrouvé à protéger une zone de Terra contre certains Lanterns qui étaient apparus et étaient visiblement hostiles. Leur Corp ? Celui des Red Lantern, les émissaires de la colère et l'un d'entre eux était parvenu à échapper au regard vigilant du titan qui l'avait prit en chasse une fois la faute aperçue. Le problème avec eux ? Ils créaient la peur sur leurs trajets pour se défouler et semaient volontairement la mort. Ils voulaient avoir une excuse pour haïr et de la sorte, les êtres régnant sur des sentiments négatifs comme la Colère ou la Peur gagnaient en puissance. Qu'est-ce que c'était que ça ? Une guerre ouverte qui allait éclater entre les Corps ? Les Indigo étaient censés être neutres mais dans son soucis de protéger l'équilibre des émotions ainsi que la vie,  Amser avait décidé de s'impliquer de manière directe et brutale, se transformant en juge le temps de quelques batailles. En plus, étant un prêtre de Lanos, il ne pouvait pas créer des situations ou les finir en théorie. Le but ici : empêcher le début même d'un phénomène qui rimait avec catastrophe.

Le terranide affrontait le dernier des émissaires dans le ciel désertique et une fois la main posée sur lui, il avait tôt fait de plonger ses doigts à travers sa poitrine pour le calmer. Même si un Red Lantern perdait son cœur suite à la transformation, les dégâts ainsi produits étaient irréparables et la colonne vertébrale brisée l'empêchait le moindre mouvement et même la moindre pensée quelques secondes après l'impact. La preuve de son décès ? L'anneau pourpre s'évadait de son doigt et disparaissait comme une étoile filante au loin, dans un horizon aérien mille fois plus élevé que la ligne physique visible à laquelle les gens se référaient généralement. Pour ce qui était de la bague du terranide, elle clignotait encore faiblement après le meurtre avant de s'éteindre et laisser son propriétaire chuter dans le vide, vers ce sol encore si lointain et pourtant, qu'Amser allait rejoindre si vite.

« - Maintenant que j'y pense, où suis-j... ? »

Le choc avait été violent, assez pour faire taire le monstre qui laissait ainsi une colonne de sable fuir vers la nue. Il était mort ? Bien sûr que non. A l'aide de sa jambe droite, Amser avait amorti le plus gros et comme conséquence, son genou s'était déchiré. Combien de temps faudrait-il pour que ça guérisse ? Moins de jours qu'il ne lui faudrait pour sortir de cet océan jaune dans tous les cas. Était-ce là un espoir arrogant de sa part? Seuls les dieux pouvaient lui répondre.

Amser détestait se perdre et il était incapable de faire autrement. Déjà qu'auparavant, il n'avait pas eu besoin de chance sur des petites zones, maintenant qu'il avait rejoint un Corps, il se perdait dans des déserts ou des terrains incroyablement plus vastes. C'était ça le problème lorsqu'on possédait un anneau sans avoir une batterie de pouvoir à distance... La seule pour eux, la planète Nok. C'était trop loin, alors ça rechargeait lentement et pendant une semaine environ, le terranide n'était plus que le forgeron qu'il avait toujours été. Un artefact lui permettant de rêver, c'était fabuleux et tellement amusant, nous poussant dans des situations improbables !

« - Mert'... Qui devient fossoyeur aujourd'hui ? C'est moi ! Seigneur Lanos ! Le Ciel est-il toujours si amusé du sort de ma pauvre carcasse ?! »

Les yeux rivés au ciel, les deux cœurs battant et aucune réponse. C'était le pain quotidien de l'homme qui sortait son énorme épée sans tranchant de son dos et qui s'en servait comme pelle pour creuser dans le sable et comme chacun le sait, creuser dans le sable est une triste affaire. Il fallait bien deux heures au géant pour faire un creux assez grand pour que le corps de son ennemi soit totalement à l'abri des charognards et c'était la seule consolation qu'il gardait en partant loin d'ici, avec la tombe discrète au milieu de nulle part. C'était un monstre de l'ire qui venait de mourir, personne n'allait le pleurer sauf peut-être Amser dont les yeux trop secs ne laissaient paraître aucune larme.

Et puis, il n'avait pas le temps pour ça, il avait bien récité quelques prières en l'enterrant mais ça c'était limité à ça. A présent, il pouvait être étonné de la chaleur du Soleil et de sa gorge brûlée par le manque d'humidité, boitant fièrement vers une dune qu'il avait l'impression d'avoir rencontré déjà dix milles fois mais qu'il saluait toujours d'un mouvement de main qui protégeait ses yeux de l'astre brûlant. Quelle drôle de journée ! Et qu'est-ce qu'elle était amusante !
Titre: Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Ophélie le lundi 02 décembre 2013, 18:25:24
Aujourd'hui était un jour particulier pour la jeune Déesse. Elle retournait dans les terres de son enfance, là ou elle était née, et ce dans un unique but : retrouver sa Maman. Elle comptait donc s'aventurer dans les landes dévastées, seule, bien sûr, pour se lier de nouveau avec la nature et son mode de vie premier. Elle avançait donc dans les landes comme une grande, à peine armée parce que notre Déesse est assez naïve et bête, mais vous étiez au courant. Non ? En tout cas, la chaleur ne la dérangeait pas, malgré ses poils, sa fourrure et la demoiselle marchait sur deux pattes, inspirant l'air le plus fort possible pour retrouver les sensations disparues de sa jeunesse, voulant se rappeler tout ce qui s'était passé dans ce pays quand elle était une enfant, une gamine. Ce qu'elle vit en premier ne fut ni sa meute, ni un ennemi, mais un truc qui tombait vers le sol.

Un truc non-identifié qui arracha à Ophélie un sourcil haussé et un grognement de surprise. La jolie Déesse, vêtue de son bikini habituel, essaya de localiser où était en train de tomber la chose volante qui paraissait tout de même être un humainoïde, ou du moins un truc dans le genre. Et si l'homme pensait qu'il pourrait sortir de ce désert jaune d'oeuf pâle rapidement, il se trompait lourdement, comme le pressentait la fragile Déesse, partant à quatre pâtes (en spaghetti, même, si vous voulez mon avis) vers le corps qui devait être bien amoché, voir mort sous l'impact. La lynx galopait vers la montagne de sable sur laquelle la silhouette c'était échouée, lançant de temps à autre des regards vers les alentours, cherchant d'abord sa famille. Aider un être en danger était une action charitable moins importante que de retrouver sa Maman, vous pouvez bien sûr le comprendre. Mais peut-être était il un monstre de cruauté ...?

La question se posa pour la Déesse. Ses pattes dont le son était étouffés par le sable, devenaient un peu douloureuses. Elle n'était plus habituée à de tels efforts, mais elle se tint roide et silencieuse, observant l'homme un peu grand pour n'être pas un faux géant. Il enterrait quelqu'un et parlait seul. Il avait tué un animal, un truc non-identifié de nouveau, puisque maintenant enterré par les soins de l'inconnu. Ophélie s'humecta les lèvres, fronçant encore un peu ses sourcils, ses cheveux noirs collant un peu à son museau. Oui, il était bien amusant, quoiqu'un peu effrayant, et la Déesse resta un moment, tapie dans le sable, à l'observer, le détailler, lui cherchant un nom ou un surnom, souriant doucement avec cette gentillesse qui caractérisait la Jeune Déesse.

Et il s'éloigna. Ophélie le fixa un instant, et le suivit sans un bruit, comme un véritable animal. Il clopinait. Il était blessé ? Cela semblait correspondre à un quelconque combat et au fait d'être tombé du ciel. Peut-être était-il un Dieu, pour ne pas être mort d'une telle chute ? Non, apparemment pas, puisque la Déesse pouvait voir qu'en soit, il n'était pas immortel. D'un coup, en haut d'une dune plus immobile et déserte qu'une autre, Ophélie, aussi perdue que l'homme qu'elle suivait, nous ne l'avions pas dit, mais c'est vrai, lança un petit grognement en se relevant sur deux pattes, époussetant ses poils pleins de sables.

"-Bien le bonjour, étranger."

Sa voix un peu aigue et timide retentit dans le silence des landes dévastée, alors que la Déesse souriait amicalement à cet ami d'infortune. Elle lui tendit une patte douce et protégée de doux coussinets, penchant sa tête sur un coté. Oui, c'était assez particulier comme manière d'aborder une personne, d'apparaître à sa vue aussi, mais pour le coup, Ophélie n'y avait pas pensé. Elle cherchait toujours sa Maman, malgré le fait qu'elle soit perdue dans son pays d'enfance et une aide armée ne serait pas négligeable.

"-Je suis Ophélie. Et je me suis perdue. Comme vous ?"

Elle parle comme une enfant qui détache ses pensées les unes des autres. Enfin, elle a trouvé quelqu'un qui pourra l'aider. C'est une bonne âme, cet homme, n'est-ce pas ?
Titre: Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Amser le lundi 02 décembre 2013, 19:25:29
Amser était aveuglé lorsqu'il entendait pour la première fois la voix de son amie d'infortune mais même si son apparence lui était encore inconnue, le forgeron avait le tact d'estimer qu'il devait s'agir d'une femme, une femme assez aimable pour ne pas l'abattre directement comme il aurait pu s'y attendre. Les brigands ne sont pas si rares dans des terres désolées comme celles-ci et même pire, ce climat poussait dès fois l'innocent au péché mais pour ce qui était de la demoiselle... Elle semblait juste si gentille, et même un peu frêle sur les bords. Cela pouvait bien entendu s'agir d'une ruse mais Amser était un idiot de la pire espèce lorsqu'il le voulait alors il lui offrait déjà sa confiance, aussi un peu par nécessité. Il fallait bien se le dire.

« - Belle journée, vous ne trouvez pas ? »

Mon dieu, en plus il devait se sentir idiot lorsque sa vue s'était habituée à la luminosité. Une superbe terranide en petite tenue, comme pour aller à la plage, et lui qui était comme d'habitude entouré de draps et de capes diverses et variées... Merci aux divins d'avoir fait que son corps était un véritable parasite, tenant les températures et les conditions extrêmes avec une assez bonne aisance qui le plaçait tout naturellement au sommet de la chaîne alimentaire. Mais était-ce juste de dire ça ? Pas vraiment, dans le sens où le forgeron mangeait assez peu les humains et autres humanoïdes lorsque la situation ne l'expliquait pas.

En tout cas, il ne se voyait pas la dévorer alors qu'elle était si aimable, lui tendant même la main comme pour qu'il la saisisse. Mais... Que devait-il faire ? N'étant pas vraiment du coin, le monstre commençait déjà à stresser et même à avoir des sueurs froides devant le geste de la belle, tout perdu pour le coup. C'était finalement avec timidité qu'il lui faisait une poignée de main assez virile en souriant, le rouge déjà un peu présent aux joues, montrant sa gêne.

« - Hum. C'est comme ça qu'on fait par là où je suis passé ! »

Il venait de gaspiller une chance de lui faire des trucs louches mais n'en était pas forcément déçu. Ophélie pouvait paraître naïve, elle faisait peut-être comme lui, qui sait ? De plus, la terranide ressemblait quelques fois à une enfant alors toute envie malsaine s'échappait poliment par les oreilles du terranide à l'apparence humaine qui gardait son sourire avec moins de honte, se penchant sur elle pour être plus proche de son niveau et pouvoir lui murmurer ce qu'il voulait dire, bien qu'il n'y avait pas d'espion à des kilomètres à la ronde ! C'était pour donner un genre de secret, qu'elle se sente en confiance ou éviter qu'une bourrasse de vent n'emporte ses mots qu'il avait un peu du mal à prononcer à cause de sa gorge séchée par l'environnement inhabituel pour lui.

« - Je suis enchanté, et dans cette phrase se cache un habile jeu de mot ! Haha ! ... Mh. Sinon, je me nomme Amser et je ne suis pas perdu, j'ignore juste encore le chemin que j'ai décidé de prendre. »

Un peu de son humour de bas étage suivi de philosophie, Amser se présentait directement comme quelqu'un d'assez ambivalent et peu peureux quant à sa personne, s'étant présenté sans trop d'hésitation. C'était normal après tout, Ophélie l'avait fait tout naturellement et lui avait donc fait de même, c'était un premier bon élément pour travailler ensemble car malgré ce qu'avait dit le monstre, il était effectivement perdu et n'avait aucune idée de par où se diriger. Toujours le même paysage à perte de vue bien que l'air sec devait permettre de percevoir à une distance prodigieuse... Peut-être le phénomène de mirage ou des tempêtes de sable jouant le rôle d'écran pour la plus grande joie du forgeron qui constatait à nouveau avec joie sa chance naturelle.

« - Dites-moi, vous ne connaîtrez pas une ville dans le coin ou une route qu'emprunterait des caravanes ? »

D'après ce qu'il avait, des canyons devaient exister dans les environs bien que sur la carte, tout lui semblait plus simple. Après, les routes marchantes... Il y avait peut-être des repères que lui était incapable de trouver et dans ce cas, une native ou du moins une habitué pouvait être d'une grande aide. Une sorte de petit guide bien pratique en faites. D'accord, ce n'était pas gentil de profiter des gens mais la situation le demandait bien, surtout que plus vite Amser trouverait ce qu'il demandait, plus vite il pourrait être sûr de voire la terranide en lieu sûr car pour être honnête, voire ainsi une belle et innocente princesse paumée l'avait fait également embêter et deux choix se posaient à présent à notre ami gigantesque : attendre ici la nuit tomber pour suivre la route des étoiles, ou bien suivre la jolie féline qui devait bien avoir une idée de où était où car pour l'instant, Amser qui se représentait sur une carte se voyait précisément à un endroit, nulle part.

« - Mh. Vous vous êtes perdue ? Vous vous êtes éloignée de vos amis, demoiselle ? »

C'était vrai que maintenant qu'il y pensait, Ophélie semblait venir d'une ville typique des milieux désertiques, dans un look très égyptien et qu'avec son comportement, elle devait sûrement être une femme peu habituée au voyage ou du moins aux grandes escales seule. En conclusion, avec une équation des plus simplistes, le forgeron en déduisait qu'elle devait bien y avoir des contacts à moins qu'elle ne soit en réalité qu'une esclave qu'un maître aurait perdu volontairement ou non. Tellement de questions dont les seules réponses se cachaient encore derrière les babines de la dame qu'Amser se retenait de questionner encore un peu. Curieux maladif qu'il était.
Titre: Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Ophélie le mardi 03 décembre 2013, 11:42:36
Ophélie hocha doucement la tête avec un grand sourire amical, quand le jeune homme se mit à lui parler du beau temps. C'était tout a fait normal, après tout, il pouvait bien parler de ce qu'il voulait, quand il voulait et acquiesçant joyeusement, la Déesse continuait de dévisager Amser, qui devait mourir de chaud. Elle, elle était vêtue comme une courtisane, soit, mais malgré ses poils, elle ne pouvait pas avoir chaud. Ophélie était une Lynx de ces contrées arides et pour elle, la chaleur rimait avec l'habitude. Rencontrer un homme normal et sympathique dans ce désert de chaleur était une chance véritable que la Déesse ne pouvait négliger. Puis, il avait l'air tout à fait abordable et honnête. De toute manière, Ophélie était du genre à donner sa confiance au premier venu comme si cela était logique. Elle sourit encore plus quand il lui serra la main, murmurant un timide "Chez moi aussi" qui parut sortir de sa gorge de force alors que seule sa maladive timidité l'empêchait de parler librement. C'était un comble puisque la Déesse avait commencé à parler avec Amser qui était un inconnu, et maintenant que celui-ci lui offrait sa confiance et son amitié, Ophélie devenait terriblement gênée.

Il rougissait. Ophélie ne put s'empêcher d'en rire. Un grand gaillard comme lui rougissant à la vue d'une terranide à moitié nue ? C'était tellement cocasse que le rire en cascade de la demoiselle retentit dans le silence du désert, un peu cristallin et gentil. Elle recula d'un pas quand il s'approcha, ne comprenant pas trop pourquoi il venait lui murmurer son nom et sa philosophie alors qu'ils étaient seuls, perdus, abandonnés et dans un futur proche encore plus perdus. Mais elle ne dit rien et rapprocha sa grande oreille du jeune homme, ses poils parcourus d'un léger frisson par cette proximité peu habituelle pour la Déesse qui sourit doucement. Hocha la tête silencieusement avec un air contrit, Ophélie montra le paysage avec sa patte.

"-C'est bien philosophique pour dire que vous êtes perdu. Mais c'est très beau, Monsieur Amser."


Elle-même dévisagea les dunes aux visages malléables, les grains de sables qui venaient se faufiler dans sa fourrure, entre ses pattes. Elle jeta un regard à la jambe de son compagnon d'infortune, ses fins sourcils bruns s'haussant avant qu'elle ne relève son museau curieux vers son interlocuteur souriant, amusée. Elle ne connaissait pas de villes, loin de là, et pendant son enfance avait toujours soigneusement évité les chemins des caravanes. Mais elle semblait relativiser la situation, dégageant une mèche de cheveux qui l'énervait du plat de sa patte, cherchant une petite fiole dans le petit sac qu'elle avait à la ceinture.

"-J'ai vu que vous étiez blessé, toute-à-l'heure. Si vous avez besoin de vous soigner..." Elle lui tendit la fiole avec un léger sourire, fiole qui contenait une sorte de pommade qu'il pouvait passer sur sa blessure dans le cas échéant. Etre la descendante d'une Déesse de la Magie avait l'avantage de pouvoir connaître certaines pommades presque magiques qui aidaient bien en cas de blessures. Enfin, poussant un léger soupir, Ophélie répondit à la question du Forgeron, passant sa langue rappeuse sur son museau pour s'humecter. "Je ne puis vous guider réellement à la civilisation puisque je m'en éloigne. Il me semblerait qu'une ville existe au Sud de la grande Dune que vous voyait là, devant nous." Grand Dune qui était à quelques bons ... cinquante kilomètres d'eux, surplombant le désert et le couple d'aventuriers.

Ophélie se tourna dos au jeune homme pour monter plus haut sur la Dune où ils s'étaient eux-mêmes arrêtés, ses grandes pattes imprimants leurs pas félins dans le sable. Elle se retourna de nouveau pour lui faire face, plus haut que lui, s'asseyant dans le sable brulant sans sourciller.

"-Vous devriez arrêter de marcher et attendre la nuit. Notre course sera plus rapide sans ce soleil fracassant, Seigneur Amser." Habituée même si on ne pouvait le parier à son attitude et à son habit, Ophélie disait vrai. Sans le soleil, ils marcheraient plus vite, transpireraient moins, seraient moins fatigués. Elle s'allongea dans le sable, s'y roulant allégrement, dans un élan joyeux de régression au rang d'enfant. Elle aimait sentir ce sable chaud dans ses poils, chatouillant ses coussinets, sa queue volant autour d'elle, balayant le sable et envoyant au Forgeron maints grains de sables dévoreurs qui venaient le prendre d'assauts. Relevant son museau plein de sable, elle jeta un regard au jeune homme, avec un sourire amusé et naïf.

"-Vous devez me prendre pour une folle, mais c'est que je suis heureuse de retrouver le sable de mon enfance ! Je ne me suis pas éloignée de mes amis, Sieur, je suis à la recherche de ma mère, une terranide qui doit toujours vivre dans la meute dont on m'a enlevé de force quand je n'étais encore qu'une enfant. Ayant retrouver ma liberté, plus ou moins légalement après la mort de mon père adoptif et la ...l'assassinat d'un esclavagiste, je cherche maintenant à retrouver ma famille et en particulier ma mère. Voilà la raison de ma présence en ces terres arides et pourquoi je suis perdue. Je ne suis pas prévoyante et j'ai totalement oublié le fait que j'allais me perdre sans aide ni guide. Je vous fais confiance, jeune homme, pour garder pour vous ce que je pourrais encore vous révéler ! Et vous, pourquoi vous êtes-vous perdu ?" Pourquoi lui en dire autant ? De toute façon, ils ne se reverraient jamais et si Amser était un homme méchant, Ophélie avait tout l'avantage en ces terres sableuses, elle la féline, contre ce balourd d'humain.

Elle lui sourit, dévoilant ses crocs de féline, tapotant le sable à côté d'elle pour qu'il s'assoit. Elle jeta un regard à son dos, à sa silhouette massive, à ses habits chauds comme s'il voulait faire un sauna privé, intriguée. Elle savait qu'il était particulier, son statut de Déesse des Morts lui expliquait que loin d'être mort, il semblait avoir deux coeurs. Et c'était très intriguant. Curieuse, Ophélie n'était pas en manque de questions en ce qui concernait Amser et elle pencha un peu la tête sur un côté, reprenant une attitude normale d'une jeune femme de 19 ans.
Titre: Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Amser le mardi 03 décembre 2013, 13:21:52
Amser était rassuré car s'il venait de loin, les coutumes semblaient ne pas trop différées de là d'où il venait. Ainsi, il serrait avec douceur la patte de la terranide en faisant un petit effort pour rester à son niveau, ses pieds s'enfonçant progressivement dans le sable à cause de la masse titanesque qu'il représentait à côté de la féline qui semblait quant à elle légère et souple. Tout le contraire d'un forgeron tout en muscle et qui avait tout de même encore un peu de gras sur le ventre, chose normale pour un amoureux de la nourriture et de la bière. Mais il n'y avait aucune honte à avoir pour ça, en réalité il y avait bien d'autres raisons de rougir à cet instant même alors avoir un peu de graisse sur le corps n'était au final pas grand chose, mis à part peut-être une légère gêne qui faisait davantage chauffer l'intérieur d'Amser qui soupirait avec aisance, surpris de ne pas encore cracher de la fumée comme une machine surchargée à cause des conditions météo. Lui qui ne s'était jamais plains de la pluie, le voilà bien servi en faites.

Une fiole, un compliment, Amser ne voyait pas encore le rapport mais écoutait attentivement la belle demoiselle qui lui expliquait donc la présence d'un baume pouvant guérir sa jambe. L'utilité ? Aucune. Mais il pouvait lui expliquer le pourquoi un peu plus tard, vu qu'il ne s'imaginait pas l'embêter dans son élan si adorable. Lorsqu'elle parlait de la ville, c'était avec maladresse que le monstre tentait de se lécher les babines comme elle l'avait fait précédemment avec son museau mais on ne pouvait voire là qu'un imbécile s'humidifiant les lèvres et peut-être le bout du nez et c'était en soi un petit miracle d'extension, permettant à un bon observateur de voire que la langue du terranide s'allongeait un peu à son bon désir. Et oui, Amser était extensible par endroit ! Souple d'endroits improbables et trop rigide là où ça aurait été vraiment utile. Un organisme plein d'ironie, c'était ce qu'il avait sur l'instant.

Ophélie avait parlé d'une grande dune et c'était tout bonnement surprenant de voire que cette dernière restait en place sans difficulté. Le forgeron s'imaginait qu'une simple tempête aurait bien fait de balayer un si gros tas de sable mais non, c'était là un élément fixe qu'il ne s'expliquait pas tout de suite. Y avait-il une formation plus solide en dessous de celle-ci ou une sorte d'aimant à silicium sous cette partie du désert ? C'était intéressant à imaginer et si jamais Amser se décidait à partir dans cette direction, un arrêt lui semblait obligatoire vers ce relais après quoi il partirait vers le Sud. Une ville... C'était peut-être peu flatteur mais le colosse pensait plutôt à un hameau ou à un village d'une vingtaine d'habitant autour d'une oasis, rien de bien improbable et certainement pas quelque chose qui lui ferait pensé à une cité. Il n'était pas originaire d'ici, il fallait donc excuser son ignorance !

« - Le chaud d'ici ne me fait pas plus d'effet que les fraîcheurs de Zon'Da. Je marche en me moquant assez bien du temps ou plutôt en harmonisant sur celui que je croise pour ne pas le vexer. Je ne suis qu'un homme simple, pas un fier immortel parcourant le monde à la recherche de légende, et à force de me perdre, j'ai considéré que l'errance devait faire parti de moi. »

Encore une manière détournée en partie de dire une chose très simple : cet homme était  toujours perdu. Toujours loin de chez lui, à considérer qu'il en avait un car comme beaucoup de terranides, il avait peur des esclavagistes qui voyaient en lui une ressource intéressante à bien des égards. Un bon ouvrier, un bon employé pour les tâches plus administratifs aussi, ou simplement une marchandise quelconque pour une tâche qui pouvait être des plus dégradantes, le genre de tâche qu'on ne laissait pas aux humains tout puissants qui gouvernaient en réalité une partie du monde. Quelle drôle de situation, Amser fuyait donc ses proies et l'explication était juste politique, à bien des égards.

Avec un tel comportement, pouvait-il se permettre de considérer Ophélie comme une folle ? Non. Si quelqu'un devait avoir perdu une case, ce n'était pas elle bien bien lui, lui cet homme à l'apparence si humaine qui grimpait pour se mettre à ses côtés, docile à son invitation. Le sable était agréable, chaud, comme un petit coussin et ces milliers de petits grains, il s'en sentait entouré. Comme preuve, il passait sa main noircie par les brûlures dans ses cheveux qu'il secouait pour libérer ainsi un petit nuage ocre qui fuyait dans un coup de vent, crachant sur le côté le bout d'océan qu'il avait avalé à cause d'Ophélie et de son petit jeu qui avait amené le sable sur l'homme qui n'y prenait pas plus attention. L'engueulait n'allait pas être follement utile après tout alors Amser restait calme, la regardant du coin de l’œil en se demandant ce qu'il devait faire à présent. De son côté, il voulait juste rejoindre un lieu civilisé pour trouver une bière et de l'autre, il y avait cette gamine cherchant sa mère et qui voulait justement s'éloigner de la destination d'un terranide qui continuait à frictionner ses cheveux d'argent, pensif.

Non. L'abandonner comme ça dans un milieu hostile alors qu'elle était probablement une esclave en fuite sans arme poursuivant un but noble était juste impossible aux yeux du forgeron qui soupirait, essuyant les derniers grains de sable de ses lèvres du revers de son manche. Bon, et bien, c'est parti.

« - La nostalgie n'est pas folie, dame Ophélie, sachez le. Et si vous cherchez votre mère, permettez moi de vous aider car elle doit sûrement se déplacer s'il s'agit d'une meute. Ma ville, moi, ne bougera pas, je pense, car une magie de déplacement aussi évoluée aurait été repérable même à cette distance quoique la Grand Dune peut également me tromper. »

Comme ça, Amser avait exposé ses plans à la jolie sans trop lui laisser le choix mais ce n'était pas grave. Pouvait-il s'arrêter de parler ? Non. En l'observant toujours discrètement, il avait senti comme une curiosité venant de cette dernière et d'ailleurs, elle lui avait posé quelques questions pour lesquelles le forgeron s'imaginait les réponses, répétant les scènes antérieures à son arrivée dans son esprit pour être sûr de ne pas mentir, tout en évitant de réellement tout dévoiler. Le Corps des Indigo Lantern devait être neutre et s'il se faisait découvrir, ça allait chauffer pour son matricule, et de plus une femme comme Ophélie pouvait très bien vivre sans connaître les affaires intergalactiques qu'Amser n'était même pas sûr de comprendre lui même.

« - ... Les textes disent que je suis apparu la première fois à Ispolin en tant que premier représentant de ma race. Ispolin est un pays séparé d'un désert de plusieurs semaines de marche et je me demande pas si ce n'est pas ce désert-ci... J'ai autant de gêne humain que de gêne xénomorphe. On peut donc dire que je suis le résultat d'une forme d'hybridation qui me fait entrer directement dans la catégorie des terranides bien que sur des critères scientifiques, je ne peux pas être considéré comme une 'espèce' à part entière. Et donc, je me balade... Enfin, je me perd un peu partout pour passer le temps. Alors pour la réponse à votre question, je pense qu'on peut dire que je me suis perdu à cause de la curiosité. »

Ophélie devait être surprise de se rendre compte que l'homme à côté d'elle n'était pas un humain comme elle l'avait peut-être imaginé au départ mais ce n'était pas grave au final. L'homme en question était plus inquiet à propos de ses explications qu'il ne savait pas qualifier de claires ou non mais si elle se demandait ce qu'était 'xénomorphe', il pouvait très bien lui dire qu'il s'agissait de corps étrangers et simplement le fait de parler comme ça prouvait que durant une longue période, Amser avait été en interaction avec cette race qu'était celle des humains et encore, ils en portaient le nom mais les habitants d'Ispolin pouvaient être considérés comme une variante. Une mutation les rendait plus grand que leurs cousins et cela expliquait aussi le quasi-gigantisme du terranide. Le plus important en tout cas était qu'il s'était aussi un peu livré à Ophélie et que son mutisme proposait deux choses, soit il n'avait pas d'histoire à raconter, soit il attendait des questions pour donner des morceaux précis de son récit car c'était vrai qu'il s'était baladé longtemps et avait rencontré pas mal de gens.

L'attitude de la terranide faisait sourire encore une fois le forgeron qui tournait la tête vers elle comme pour dire qu'il l'avait repéré avec ces petits regards. Aussi curieuse que lui, non ? Alors après un petit blanc destiné à lui laisser le temps d'intégrer ce qu'il avait dit, il reprenait les devant pour la satisfaire mais lui aussi sur le coup.

« - Posez-moi toutes les questions que vous voulez après avoir répondu à la mienne : vous avez une idée de par où chercher pour retrouver votre mère, dame Ophélie ? Le pays que vous voulez fouiller me semble incroyablement vaste avec des frontières que mes yeux ne peuvent même pas voire d'où nous sommes. »
Titre: Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Ophélie le mardi 03 décembre 2013, 16:15:05
Entre la pluie et le beau temps, Ophélie préférait de très loin la chaleur étouffante du désert à la pluie froide des villes ou des terres sauvages. Peut-être était-ce héréditaire ? Née ici, elle n'aimait que le climat de son territoire, la chaleur et le soleil qui dardait contre sa peau et ses oreilles de Lynx. Oreilles qui écoutaient très attentivement chaque parole du Forgeron, bougeant un peu par moment, sensibles à la chaleur et au sons. Ses beaux yeux mauves fixaient le désert d'un air un peu perdus. La Déesse réfléchissait tranquillement, haussant un sourcil amusé quand il essaya de se lècher les lèvres avec cette classe propre aux félins et remarqua rapidement qu'il avait une langue bien plus longue qu'une langue normale. Ses soupçons sur l'humanité complète du jeune homme continuaient de se creuser et Ophélie grattouilla ses cheveux d'une griffe acérée, en proie à une vive réflexion. Elle sourit doucement. Si lui aussi avait l'habitude de se perdre, ils feraient une très belle équipe de bras-cassés, ne sachant jamais où aller, pourquoi y aller, comment y aller, qui y rencontrer, quoi faire et quoi dire.

Elle ferma ses paupières, avant de réouvrir d'étonnement ses yeux qui se reposaient de la lumière trop vive du soleil sur le sable. Il voulait l'accompagner ? La brave homme ! Et il disait ça avec une finesse qui ravit la Jeune Déesse de cette admiration propre aux personnes riches d'un amour inébranlable pour l'humanité, son visage rayonnant d'un sourire tout plein d'amitié et de bonheur, se joignant aux rayons de soleil pour éblouir le pauvre jeune homme. La Lynx reprit son sérieux, mâchouillant un mot d'excuses, un mot pour lui dire qu'il n'était pas obligé, parlant encore un peu dans sa barbe avant de sourire de nouveau, pour prononcer un très audible "Merci." sorti tout droit du fond de son coeur d'immortelle. Un léger brouillard barra son front. Mais comment le remercier ? Elle n'avait rien à lui offrir, à part ses bijoux. Dans l'immédiat, en tout cas. Bien sûr, s'ils revenaient ensembles de ce périple, la fortune de son père adoptif seraient alors sans condition à celui qui offraient si gentiment son aide à une inconnue.

Alors qu'elle allait parler de ça à son ami, il ne lui laissa pas le temps d'ouvrir la bouche qu'il répondit à ses questions muettes et curieuses en lui expliquant qui il était, ce qu'il était, ce qu'il faisait. Ophélie ne saisit pas tout, avouons-le. Mais, étant une Déesse, elle avait la connaissance pas exhaustive mais assez grande pour savoir ce qu'était un xénomorphe, un hybride et tout le reste, comprenant qu'il n'était pas humain comme elle l'avait déjà assimilé par ses deux coeurs. La Jeune Déesse se demandait maintenant s'il n'était pas immortel, d'une manière ou d'une autre, s'il se régénérait, s'il pouvait devenir un jour un de ses sujets en mourant et autres questions existentielles pour une demoiselle curieuse et fouineuse qui hochait rapidement la tête, acquiesçant cette fois à ses propres réflexions, regardant fixement devant elle, perdant le regard intransigeant de ses yeux dans le sable aveugle, ses babines remuant doucement alors qu'elle se parlait presque à voix basse, toute à ses réflexions divines.

Il était vraiment particulier. Elle ne pouvait nier que son aide lui serait précieuse, mais le jeune homme c'était tout de même imposé à elle, lui disant qu'il la suivrait. C'était impérieux et ça plaisait à la Jeune Déesse qui n'aurait jamais osé, de toute manière, lui demandait de l'accompagner dans un périple dont la fin n'était pas prêt de paraître, dans des déserts et entourés de créatures plus menaçantes les unes que les autres. Car, il fallait aussi avouer qu'Ophélie savait qu'elle se retrouverait un jour ou l'autre de nouveau face à ce mâle qu'elle détestait tant, celui qui était la cause de tous ses problèmes, celui qui lui avait volé sa Maman. Et elle était presque sûre que leur retrouvailles ne se feraient pas sans accrocs, et que sa mère ne la reconnaîtrait pas tout de suite. Se faire ré-adopter par sa meute et son peuple ne serait pas une affaire simple et elle était déjà prête à batailler pour sa famille. L'aide d'Amser serait demandée de toute urgence à ce moment-là et puisqu'il lui accordait sa confiance en lui avouant ce qu'il était et en la protégeant, elle était prête à parier qu'il n'hésiterait pas à se battre comme un preux chevalier. Il faudrait donc une récompense à ses efforts.

Toujours silencieuse, malgré la question du jeune homme et le fait qu'il la dévisageait encore, Ophélie continuait silencieusement son monologue, sa grande queue touffue et entourée d'un lourd bijoux d'or venant se balader sans qu'elle y fasse attention sur le corps du Forgeron à ses côtés, jouant avec les joues et le menton du jeune homme, chatouillant la peau à nue alors que la Déesse tricotait de ses griffes, le sable autour d'elle, les coussinets de ses pattes se perdant dans l'océan jaune clair, ses cheveux un peu emmêlés et humides par la course qu'elle avait fait une trentaine de minutes auparavant pour rencontrer Amser se collant un peu à son cou. Enfin, elle parut immerger de ses réflexions, jetant un regard au Forgeron, retirant sa queue qui continuait de se balancer autour d'elle avec une légère moue désolée.

"-Oh, excusez-moi, je réfléchissais et .. Bref." Elle se laissa totalement aller en arrière, passant ses deux pattes derrière sa tête, son museau pointant vers le ciel, son ventre nu allongé se chauffant encore au soleil, sa tête tournée vers Amser, malgré le fait qu'elle soit totalement allongée et toujours à moitié dans ses pensées.

"-Plus j'y pense, plus je me dis que j'ai aucune chance de retrouver ma mère. Je ne me rappelle plus bien où nous vivions, je suis juste à a recherche d'une meute dans un désert. Ce que je peux vous dire, c'est que malgré le fait que la meute bouge, nous étions des terranides vivant loin de toute civilisation. Je n'ai appris à parler que quand j'ai été achetée par mon père adoptif, tant mon peuple est non-civilisé. J'ai beaucoup de temps devant moi pour les retrouver."  Elle sourit. "Ecoutez, je veux savoir si vous êtes immortel. Vous avez deux coeur, n'est-ce pas ? Alors, vous vous régénérez ?" Oui, elle avait pris au mot le fait qu'il répondrait à ses questions. Lui pouvait tilter au fait qu'elle avait beaucoup de temps. Et elle se ferait un plaisir de lui expliquer.
Titre: Re : Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Amser le mercredi 04 décembre 2013, 21:24:14
Pas la peine de murmurer, c'était tout simplement inutile dans un milieu comme celui-ci où il n'y avait que le silence en maître apparent. Tout ce qu'Ophélie avait du mal à dire, Amser l'avait compris et se taisait comme à son habitude, se contentant d'émettre un rire bref suivi d'un sourire compréhensif lorsqu'enfin venaient les remerciements. Pourquoi la déesse lui faisait-elle cette faveur ? Il était arrogant au point de s'imposer à elle en supposant que quelqu'un de son rang avait besoin d'aide et bien entendu, on pouvait placer ça sur le compte du fait que le forgeron ignorait la nature de son amie mais au fond, la question de savoir si ça aurait changé la donne était légitime. Protéger les créatures, les humains, les fées et même les dieux, c'était un peu près ce qui entrait dans les devoirs d'un prêtre de Lanos. Ce dernier ne gouvernait ni sur la vie, ni sur la mort, il n'était même pas une divinité reconnue pour sa puissance et pourtant, il était l'un des plus importants personnages de l'Olympe. Une ironie ? Non. Juste une bonne leçon d'humilité qui avait été expliqué au terranide il y a longtemps, disant juste que la force seule n'était rien et que lorsqu'elle était présente, elle mettait juste en valeur ce que la personne était réellement. Dans son cas, c'était une personne protectrice et curieuse d'instinct et heureusement pour le plan de Terra, sa puissance n'était pas suffisante pour qu'il laisse exploser ses rancœurs envers son monde. Un homme qui fuyait le pouvoir... Il devait y en avoir tellement et Amser se contentait de se 'perdre' en les cherchant en même temps qu'un tas de chose. En fin de compte, sa quête était juste une vie des plus normales. C'était une question de vue et interprétation, comme d'habitude !

« - Excusez-moi ? Je ne vous entend pas. »

Ophélie parlait encore une fois toute seule et Amser la regardait discrètement de son côté, trouvant cette manie adorable. Il retenait à l'instant même un geste normal pour lui qui aurait été de poser sa main sur les cheveux de la lynx pour les ébouriffer, afin d'avoir son attention, mais comme dit avant, il se retenait et assez bien pour ne pas le faire en définitive. La belle semblait pensive, laissant à sa suite le forgeron intrigué qui commençait à s'imaginer mille et une choses dans son esprit, comme voulant lire dans celui d'Ophélie qui ne laissait dans un premier temps rien transpirer. Au moins, s'il était au courant, il aurait pu la prévenir qu'il n'était que forgeron, pas chevalier, et qu'il était curieux avant d'être preux ou quelconque chose du même genre. Juste un forgeron qui aimait bien manger, fumer et boire. Rien de fort noble en sommes, et l'ambition de le devenir n'était même pas là.

Et le vilain se faisait punir sûrement pour son manque de courage, la queue touffue de la jolie lynx se baladant presque par surprise sur le visage du monstre qui restait immobile. Dans un premier temps, il restait perplexe et muet avant de fermer les yeux avec force ainsi que les lèvres, remarquant un peu tard que du sable voletait entre les poils de sa compagne du moment. Amser n'avait même pas eu le temps de vraiment détailler son analyse de l'apparence d'Ophélie à cause de tout ça et il se secouait énergétiquement sur le côté une fois tout ça terminé, entendant maintenant les pardons de la demoiselle sur laquelle il abattait un regard un peu vexé de son traitement.

« - Et moi ? Ça vous plairait que je vous frotte ma queue contre votre visage, hein ?! »

Un énorme fou rire. C'était ce qui suivait parce que le forgeron un peu crétin avait prononcé ça sans mauvaise pensée au début avant de se rendre compte de l'évident double sens. Un gros gars sans cervelle et faisant toujours preuve d'humour qu'il le veuille ou non. Peut-être que son destin était de mourir étouffé dans sa bêtise ? Il n'en serait étonné qu'à moitié si quelqu'un venait le lui apprendre...

'Bref' comme l'avait si bien dit la jolie esclave. Il ne s'agissait pas là d'une pause où il devait se contenter de se moquer d'elle mais bien d'un laps de temps où elle pouvait lui poser des questions et vice-versa, l'histoire de se connaître un peu mieux lorsqu'ils se perdront dans la nuit froide du désert comme Ophélie semblait l'avoir demandé plus tôt. A présent que la pensée était là, Amser se rendait compte qu'ils étaient un peu idiots d'attendre ainsi sous la boule de feu illuminant sous le ciel, à moins qu'ils ne soient censés reprendre leurs souffles, économiser leurs énergies tout bonnement jusqu'à leurs départs ? Ça marchait aussi et en vue de la situation, c'était certainement ce cas.

Le sujet actuel était trop sérieux pour qu'Amser puisse se permettre de refaire une blague aussi idiote que la précédente, même intentionnelle, alors il devait également surveiller sa longue langue à l'occasion. Ce sujet... La mère qu'Ophélie désespérait de retrouver. Sa main brûlée sur le sol brûlant, le terranide extrayait une poignée de sable qu'il laissait ensuite couler entre ses doigts sur le ventre de la belle, inspectant en même temps la direction du vent encore faible pour l'instant, ce qui était toujours une bonne chose dans un océan jaune comme celui-ci d'après ce qu'il en savait. Pendant son jeu, il écoutait cependant d'une oreille attentive ce qui devait l'être.

Son regard lointain, fixant la limite entre ciel et terre, le forgeron semblait réfléchir à ce qu'il avait entendu et il remuait quelques mots maladroits dans sa bouche avant de hausser les épaules, ramenant sa main ennuyante sur son propre genou blessé pour prendre appui sur lui-même pour cette tirade qui lui venait à l'instant.

« - S'il n'y a aucune chance, je ne serai pas là. Et si c'était facile, je ne serai pas là. C'est un moment difficile et même si vous vouliez compter les grains de sable de ce pays, je serais venu vous aider. Nous avons tout le temps qu'il nous faut pour les retrouver, ce n'est qu'une histoire de choix, ma dame. Alors faisons-le, la vie n'en sera que plus belle, qu'en pensez-vous ? »

Des mots innocents et sincères sortant de la bouche d'un mortel pour qui le temps était sûrement plus précieux que pour une divinité qui elle ne pouvait mourir directement à cause de lui. Amser était peut-être un peu idiot, c'était comme s'il considérait ce royaume qu'il ne connaissait pas comme tout petit et dans un sens, c'était vrai, il fallait juste varier d'échelle. Qu'était ce monde dans l'univers mis à part un grain de sable semblable à un autre ? Amser avait tout son temps pour explorer quelque chose d'aussi ridiculement petit que ça.

Ridicule n'était pas tout à fait le bon mot, si ce monde était ridicule, alors les questions d'Ophélie l'étaient aussi et ce n'était pas ça du tout. Disons juste que ça ne le gênait pas. Oui, ce serait plus exact.

« - Rien n'est immortel, dame Ophélie, et je ne dis pas ça pour vexer mes dieux... Le corps qu'ils m'ont offerts est un peu comme vous l'avez décrit. J'ai effectivement deux cœurs et cette circulation particulière me permet de me soigner plus rapidement que la plupart des autres races. Donc oui, je me régénère si on veut. Et vous ? Ma question est légitime, il faut être immortel pour survivre ici. »

Il n'y avait eu que deux questions et Amser pensait y avoir répondu tout en se permettant par la suite d'en poser une seule. Le marché lui semblait crédible et honnête, il en perdait même au change ! Mais pouvions-nous considérer ce qu'il disait comme une vérité vraie ? Il avait tourné un peu autour du pot en rappelant que la plupart des êtres vivants guérissaient seuls par un procédé naturel bien connu des érudits et la seule chose qu'il avait confirmer sans aucun doute en étant clair sur le sujet était le fait qu'il n'était pas immortel, loin de là, et qu'il avait effectivement deux cœurs. Était-ce si surprenant ? Pas réellement, il suffisait juste de voyager un peu pour voire des organes comme ceux-ci à la limite du parasite, communiquant sans aucun autre organe pour l'entretenir, ou encore dans le sud, il y avait des êtres avec un nombre improbable de pompes sanguines du genre. Ce monde était vraiment bizarre, et le visage du forgeron était content lorsqu'il y pensait. Il n'était pas ni seul, ni si différent qu'un autre monstre. C'était bizarre, bizarre et amusant.
Titre: Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Ophélie le mercredi 04 décembre 2013, 22:11:13
Pourquoi rester là ? C'était une question des plus importantes, des plus intéressantes et à laquelle Ophélie pouvait toujours avoir du mal à répondre. Elle l'avait fait s'asseoir parce qu'elle n'avait pas envie d'avancer, qu'elle était fatiguée et que la chaleur tapait sur sa fourrure, sur sa tête, sur ses oreilles qui étaient brulantes, sur son cerveau et que si elle avait continué à marcher sans faire attention à sa santé, la Jeune Déesse aurait perdu quelques petites neurones tant elle était fatiguée et chaude. Non, pas en chaleur, vous lisez mal, mais brulante du soleil qui tapait contre son corps frêle, contre ses habits de courtisane, contre ses pattes félines qui auraient pu continuer à fouler le sable avant de la laisser choir sans une force. Si Ophélie n'était pas la plus intelligente des Déesse, la plus rusée, elle connaissait très bien ses limites physiques comme intellectuelles. Mais surtout physiques...Là, vous pouvez avoir une pensée mal placée, si ça vous amuse, parce qu'Ophélie avait appris à connaître ses limites physiques lors de ses ébats avec certains maîtres qui étaient arrivés à la garder contre son grès assez de temps pour coucher avec elle. Car, oui, elle était naïve, mais elle n'était pas vierge de tout péché ni de tout plaisir.

Ni de toutes idées déplacés. Quand Amser, vexé de cette queue touffues qui venait l'embêtait sans arrêt, lacha une phrase à double-sens l'ancienne esclave releva son museau vers lui, rougissant si cela était possible pour une Terranide Lynx, un air outré et amusé peint sur son visage, ses yeux pétillants d'une lueur malicieuse, alors qu'elle hochait vivement la tête de gauche à droite, dans un mouvement qui amena ses cheveux à se remplir plus encore de ce sable qui n'arrêtait pas d'emplir les beaux poils de la Déesse et qui commençait à la gêner, à la gratter et à la rendre un peu plus en colère. Elle continua son léger manège, prise un instant dans le fou rire du Forgeron, se rallongeant sur le dos dans le sable, sa queue partant du côté inverse à celui de son ami pour ne pas l'embêtait encore.

"- Non, je vous promets que ça ira, garde tes attributs masculins pour toi ! Surtout qu'on ne dit pas cela à une demoiselle, jeune homme ... Il faudra donc t'apprendre à se comporter en compagnie d'une personne du sexe opposé, idiot chevalier que tu es ?" Gardant un instant l'aspect de la plaisanterie, Ophélie redevint rapidement sérieuse. Elle s'était d'un coup mis à le tutoyer, parce qu'elle avait une totale confiance en lui. Elle était à l'aise avec le jeune homme, à l'aise avec son humour, à l'aise avec son corps et ses pouvoirs, heureuse d'avoir trouvé un homme qui ne voulait pas la prendre, lui prendre sa liberté, ou la battre pour l'empêcher d'agir comme une Déesse. Un homme amusant, gentil, un prince que le caractère naïf et enfantin d'Ophélie regardait plus encore comme un sauveur, un chevalier moderne. Et plus il parlait, plus la jolie Déesse le trouvait intelligent. La confiance se donnait si facilement...

Si Ruloc avait été à côté d'Ophélie, il aurait pu dire à ce courageux Forgeron comment il mourrait, si ce serait étouffé dans sa propre bêtise. Une ombre ombragea (ohoho) le museau de la Déesse qui poussa un soupir en pensant à son protecteur avant de tourner son jolie visage vers son interlocuteur, paraissant toute ouïe à ce qu'il disait. Elle écoutait attentivement ce que pensait son ami. Le sable qui se mit soudainement à tomber sur son ventre, la fit sursauter alors que sa patte droite venait balayer tout ce sable non-désiré avec rapidité, donnant une tape sur le poignet du forgeron pour lui dire d'arrêter. Elle lui donna un nouvelle tape sèche sur l'épaule en se relevant pour se mettre à genoux.

"- Hééé ! Ca rentre dans le nombril et dans les poils ! Bas les pattes, Amser, sinon je t'en mets dans tes beaux cheveux !" Le ton de sa voix n'avait rien d'autoritaire, il ressemblait plutôt à celui d'un enfant qui ne savait pas s'il avait le droit de dire ça ou pas, un enfant qui marchait sur des oeufs de peur de dire des bêtises qui ne plairaient pas. Elle tira sa rouge langue rappeuse vers le jeune homme d'un air enfantin, avant de trébucher de la position dans laquelle elle était pour tomber sur Amser, sa langue toujours tirée léchant d'un coup rapide le visage du jeune homme. Ophélie recula pour tomber dans le sable, terriblement gênée. "-Je suis désolée !" Elle se tut, l'écoutant toujours aussi attentivement.

Elle le trouvait terriblement parfait, puisqu'il parlait avec tant de poésie que la Jolie Déesse ne pouvait trouver du faux ou du surfait dans ses belles paroles. Elle sourit, dévoilant ses crocs, toute heureuse d'avoir trouvé un si parfait preux chevalier comme compagnon de voyage. Elle hocha la tête, comprenant de quoi il parlait en disant se régénérer et se tourna totalement vers lui. Fronçant ses sourcils, prenant un air sérieux des plus solennel, Ophélie essayait de se décider. Elle ne savait pas si elle voulait dire ou pas, qu'elle était une Déesse. Mais elle avait maintenant confiance en cet homme.

"- Tes paroles sont belles, Amser. Tu mérites la confiance. Pour te dire la réalité, je suis une Déesse. Je suis la Mère des Morts. Mais je n'ai pas de pouvoirs, pas de fidèles, pas de famille, pas de véritable liberté. Pas grand chose, quoi. Mais je suis la Déesse de la Mort et je suis donc immortelle, tu peux bien t'en douter. Je suis une Déesse fragile, et qui ne comprend toujours pas trop ses attributions. Mais cela ne change rien, n'est-ce pas ? Tu vas ne pas me laisser, hein ?" Elle doutait un peu et soupira, lui lançant un regard de chat battus. Ou de Lynx battu, dans le cas présent.
Titre: Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Amser le jeudi 05 décembre 2013, 00:30:22
Amser n'était pas persuadé qu'il s'était livré correctement à la déesse et comme preuve, lors de sa petite blague à double sens, elle avait directement relevé le caractère sexuel de la chose. Autant dire que ça n'arrangeait pas la gêne du monstre mais au moins, Ophélie apprenait à le connaître comme un homme de la sorte. Ensuite, peut-être qu'il se présenterait comme terranide à celle-ci car bien qu'elle était au courant de sa 'race', elle ne savait pas encore de quoi il était l'hybride. Cela pouvait ressembler à une mauvaise excuse mais le forgeron avait parlé bel et bien de ses tentacules et non de son pénis tout à l'heure, ce qui était d'ailleurs préférable car niveau poids mort ne bougeant pas comme il le voulait et pesant juste sur son corps, son membre viril était pas mal, plus embarrassant au final que les extensions de son être qu'il avait dans son dos. C'était ça la 'queue' qu'il avait évoqué plus tôt mais si ça lui permettait de faire encore de l'humour plus tard, Amser gardait ce petit secret dans son sac à malices. Les surprises étaient délicieuses car elles étaient inattendues justement, alors pourquoi tout gâcher ?

Ophélie se plaignait, posait des questions mais Amser, dans son discours, l'ignorait encore un peu afin de la satisfaire pour ce qu'elle avait dit déjà avant. Chaque chose en son temps ! Et alors qu'il gardait ainsi ses défenses baissées, la jolie en profitait pour lui tirer la langue. La déesse pensait qu'il était aveugle qu'elle lui faisait des grimaces sur le coin ?! Rien du tout. L'homme se contrôlait juste pour finir ce qu'il avait à dire, ensuite il pourrait probablement la sermonner sur son manque de concentration mais les mots sortaient de ses lèvres sans qu'il ne puisse les arrêter pour le moment.

Quoique ?

C'était vraiment chercher les ennuis. Ophélie était parvenue à 'trébucher' dans sa direction pour lui faire une lèche au visage qui n'avait pas déconcentré le forgeron qui terminait malgré tout son récit, comme si de rien n'était et alors qu'elle s'excusait, elle pouvait voire le personnage près d'elle se léchant rapidement les lèvres avant de tirer la langue légèrement dans sa direction, la langue pincée entre les lèvres comme pour lui faire une grimace pour se venger de son comportement à elle bien qu'adopter le même n'était certainement pas l'idéal pour lui inculquer quelque chose d'utile. Agir comme professeur avec Ophélie semblait être la meilleure solution, ce n'était pas une bataille qu'il menait avec la lynx pour être le roi de la montagne en faisant l'expression faciale la plus étrange, or pour l'instant, les deux individus n'étaient qu'au début de leurs parcours alors ils avaient de la marge et c'était lors de celle-ci que Amser allait faire la morale si cela avait lieu d'être.

Et qui savait quand le temps sera venu ? Les dieux ? Visiblement non. La nouvelle de la nature d'Ophélie faisait que les yeux du terranide s'étaient un peu plus ouverts et la contemplaient, comme hésitant à l'appeler 'Seigneur' comme l'homme avait l'habitude de faire lorsqu'il s'adressait à des entités supérieures mais c'était à elle de choisir. S'ils restaient ensembles, la dite-déesse allait sûrement voire les relations de son compagnon avec Lanos et réclamerait peut-être un respect égal. Mais ça, c'était le choix qu'elle devait faire d'elle-même, Amser n'était pas là pour l'influencer, juste pour la guider un peu et donner un coup de pouce au destin comme par exemple en la rassurant car c'était ce dont elle avait besoin, sans aucun doute.

Une main dans les cheveux d'Ophélie, le terranide les ébouriffait enfin en penchant un peu la tête vers son côté, la considérant comme une enfant, comme il l'avait fait depuis le début. Ce qu'il avait ouïe n'avait rien changé, aucune crainte à se faire dessus, cela se voyait sur son visage et il recommençait volontiers à sourire pour montrer sa bonhomie perpétuelle de faux crétin.

« - J'ai des pouvoirs, cela ne fait pas de moi un dieu, dame Ophélie. Vous avez une famille, votre mère et je suis là pour vous aider à la trouver et pour ce qui est de votre liberté, j'ai l'impression que vous êtes plus au courant que moi sur le domaine mais le Seigneur Lanos nous a enseigné que les choix nous appartiennent, il suffit juste de se donner les moyens et dès fois l'imagination suffit. Vous êtes une déesse fragile, je serai là pour vous protéger et vous apprendre ce que je sais des morts car c'est mon choix et que vous avez raison : cette nouvelle ne change rien. Vous restez dame Ophélie, n'est-ce pas ? »

Amser et ses questions rhétoriques... Une longue d'histoire d'amour, si on pouvait dire ça ainsi. Son rire soulignait le fait que la déesse n'avait pas besoin de répondre à sa dernière question et lentement, il enlevait sa main de ses cheveux sombres en penchant un peu la tête afin d'être à son niveau et voire si son comportement l'avait embêté. N'était-ce pas elle qui lui avait dit de surveiller ses bonnes manières en présence d'une dame ? Il avait écouté, sans aucun doute, mais c'était également un être éternellement gamin qui aimait faire 'chier son monde' comme on le disait par endroit sur Terra.

Maintenant que tout était clair, il fallait détendre l'ambiance et un rire ne suffisait pas, c'était trop léger même si ce dernier était sincère. Amser ne pouvait que repenser à tout ce qui s'était passé pour l'instant, tentant d'établir des schémas dont on pouvait deviner l'élaboration par l'éclair de ruse qui passait par son regard qui s'absentait quelques secondes avant qu'un sourire ne revienne conquérir son faciès, amusé encore une fois de sa situation bien improbable.

« - Au faites, ne vous inquiétez pas pour mes 'beaux cheveux', un bain de poussière ne peut pas être si mauvais que ça si les poules en font pour rester en bonne santé dans les fermes. »

Elle allait encore râler face à cette familiarité mais le terranide approchait une main de son ventre pour en frotter les poils soigneusement, se baladant encore un peu après pour retirer les grains sur ses vêtements de courtisane. Oui, à la manière d'un bébé qui aurait mis de la nourriture partout mais... Différemment. Ici, on savait d'avance qu'il s'agissait d'une technique pour un peu amadouer la belle demoiselle sans pouvoir, donc sans défense, afin d'aborder des sujets fâcheux comme on le disait si bien par endroits.

« - Et vous ? Vous savez comment vous laver, boire, tout ça ? Je pense que trouver une oasis serait un bon départ mais elles sont surtout visibles le matin grâce à la bruine normalement. Là-bas, nombre de gens se réunissent et eux savent se repérer dans des milieux comme celui-ci. S'il y a une meute qui nous intéresse, ce sont eux qui devraient pouvoir nous indiquer la route ou plutôt nous contre-indiquer une route si on veut être plus précis comme le ferait n'importe quel bon marchand. »

Un plan stupide ? Pas forcément. Souvent, les marchands honnêtes indiquaient ainsi les dangers et s'ils se présentaient comme des touristes, ce serait le cas de figure le plus probable. Bien entendu, Amser et Ophélie allaient se diriger volontairement vers les risques parce que c'était ce que la déesse recherchait -pas directement mais la meute voulue était un 'risque' pour les commerçants nomades-. Et alors, comme cette dernière avait prévue, pendant qu'elle irait se charger de l'exploration et des négociations, Amser lui allait servir de garde armée et pour les négociations plus violentes car il y avait des peuples qui ne parlaient qu'avec les poings. Le monde n'était au final qu'une grande taverne où les heures correspondaient à des civilisations, ainsi il y avait les petites familles sages venant se nourrir à midi, des barbares saouls plus tard le soir et au milieu de la nuit, des assassins et des démons. Sur quoi allaient-ils tomber si la déesse acceptait de suivre ce guide improvisé qu'elle avait léchouillé ? Qui savait ? Les dieux ?
Titre: Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Ophélie le jeudi 05 décembre 2013, 14:00:16
La sermonner ? Il pouvait même la punir s'il avait envie, la Déesse le trouvait tellement gentil et attirant qu'elle n'aurait pu résister à la tentation si lui-même ne s'était pas contenu. Et qu'il garde la surprise de ses tentacules était une très bonne idée, la jolie Ophélie adorant les surprises, les cadeaux et à l'occasion les punitions. Un enfant, certes, mais aussi une Jeune Femme qui malgré son esprit naïf avait déjà bien connu les affres du désir. Elle était si peu maligne par moment qu'elle ne pouvait pas imaginer qu'elle paraissait un peu folle, un peu capricieuse, même. Amser pouvait devenir un nouveau "protecteur", "éducateur" même s'il avait envie ! Pour l'éduquer quand elle paraissait trop enfantine et pas assez mature et l'éduquer sexuellement si ça lui plaisait. Elle avait tellement confiance en lui,  une confiance aveugle dans ce jeune homme aux beaux cheveux qui plaisaient tant à la Jeune Déesse. Elle avait besoin de quelqu'un qui l'aide et Amser était tout trouvé. Ophélie avait besoin d'un homme qui la protège et la mène dans le bon chemin, parce que seule, elle était du genre à s'éparpiller dans tous les sens, à ne pas comprendre grande chose...Elle était aussi du genre à faire énormément de bêtises si personne ne lui donnait de règles.

Les hostilités étaient lancées, il répondait à son tirage de langues par une autre grimace et la naïve Lynx y répondit de nouveau avant de redevenir un minimum sérieuse. Tout ça, dans un désert, alors que le soleil descendait doucement. Ils avaient encore de longues heures avant de pouvoir se mettre en route. Elle ne voulait surtout pas qu'il la considère comme supérieure à lui, qu'il l'appelle "seigneur" et la vouvoie plus encore. Non, elle ne voulait pas. Elle était tout-à-fait normale, identique à une autre Lynx et ne se voyait pas comme une entité supérieure à ce moment-là. De plus, elle n'avait pas la même relation avec Amser que celui-ci avait avec son Dieu Lanos. Pour lui, elle n'était rien qu'une Déesse qu'il ne pouvait pas servir, il n'avait donc pas à la considérer comme il considérait Lanos. Et, c'était en être inférieur à la recherche de protection qu'elle agissait. Quand il ébouriffa ses cheveux, la Jeune Déesse se laissa doucement aller sur lui, sa tête contre son épaule, comme une enfant face à son grande frère, dans l'attente de caresses réconfortantes. Elle finit même par laisser tomber sa tête sur les cuisses du Forgeron, son dos dans le sable, allongée par terre, la tête sur le coussin que lui faisait les cuisses musclée de son ami. Elle le fixait tranquillement, ses beaux yeux mauves dans ceux du jeune homme.

Ophélie hocha doucement la tête, bercée par les paroles si belles d'Amser. Sa manière de lui expliquer les choses avec calme et gentillesse, ses mots qui dansaient dans l'air calmaient la belle déesse qui ferma à demi ses yeux pour se concentrer sur ses paroles, comme s'il avait la parole divine. C'était assez cocasse, elle la Déesse et lui le Forgeron, elle son élève et lui son maître. Continuant d'approuver les paroles d'Amser, Ophélie ne paraissait pas gêner par le fait qu'il garde sa main dans sa chevelure brune, ses oreilles se rabattant et sa queue tournant autour d'eux d'un air comblé. Un mignon ronronnement lui échappa même. Comme tout félin, elle ne pouvait résister aux caresses, aux grattouilles et s'en trouvait tout-à-fait comblée, souriant, son museau pointant vers Amser. Elle fronça ses sourcils et un léger élan malicieux traversa son regard. Ohoh, il aimait la poussière ? Ce n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde et elle attrapa dans sa patte une poignée de sable. Se relevant des cuisses du Forgeron, elle écrasa sa paume remplie de sable sans aucune pitié sur les cheveux d'Amser.

" -Tu m'en diras tant !"

Sans savoir que le Jeune homme était si attentionné qu'il enleva les grains de sables du ventre d'Ophélie arrachant à la Lynx un ronronnement de surprise, face à ces caresses inattendues. Retombant sa tête contre les cuisses d'Amser, elle hocha la tête. Un félin était typiquement un animal propre qui prenait soin de son pelage, de ses poils, de ses coussinets, de ses griffes et Ophélie était très proche d'une chatte toujours en train de se laver, puisque dès qu'elle en avait l'occasion, elle lavait son poil. En tout cas, son guide avait tout-à-fait raison, il leur fallait trouver un oasis et elle se releva en s'étirant.

"- Tu as raison. Il faudra d'abord passer la nuit. Préfères-tu te reposer maintenant et marcher pendant la nuit, comme je l'avais proposé ou faire l'inverse ?" Elle paraissait plus mature qu'une minute auparavant mais une question l'a démangé. "- Quel âge as-tu, Amser ? Que fais-tu dans la vie ?" Elle se rassit doucement dans le sable, lui demandant d'un signe si elle pouvait de nouveau s'installer sur ses cuisses. "- Tu es confortable." Elle lui sourit gentiment, papillonnant un peu des cils. "- Tu penses que je ne suis qu'une enfant, hein ?" Elle ne lui avait toujours pas laissé le temps de répondre, mais Ophélie était dans sa lancée. Elle eut une petite moue boudeuse avant de le fixer dans les yeux. "- Alors tu n'as qu'à m'apprendre à être plus mature ! Puisque je te parais trop gamine. Ne nie pas, je le vois dans tes yeux. Je te promets que je serai une bonne élève..."

Cette fois, soufflant, elle le laissa répondre.
Titre: Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Amser le jeudi 05 décembre 2013, 17:53:42
Elle devait elle-même comprendre qu'Amser allait lui apprendre certaines choses car c'était un peu son boulot de diriger les dieux perdus, afin qu'un équilibre universel reste comme il était, mais pour ce qui était du plan sexuel, cela rejoignait une observation de la lynx, le forgeron la considérait encore comme une enfant et peut-être même à juste titre. Tout comme lui, elle changeait quelques fois de personnalité mais ce n'était pas important car là où sa concentration allait, Amser voyait une fleur qui n'avait pas encore éclos et une jeune femme manquant un peu de maturité. Son maître l'avait bien éduqué mais le monde était vaste et une seule personne ne pouvait pas refermer tous les savoirs nécessaires pour ce genre de tâche. A la grande frustration d'Amser qui voulait être un érudit parfait en plus de ne dépendre de personne, juste rendre des services sans rien attendre en retour lui allait très bien !

Première chose à enseigner à Ophélie : bien écouter. Elle avait mal saisi le sens des paroles du forgeron qui acceptait le sable dans ses cheveux, fermant les yeux afin de ne rien avoir de ce côté là.  Qu'est-ce qu'il avait dit ? Que ce n'était pas mauvais, pas qu'il appréciait forcément, un peu comme un enfant sachant que la soupe était bonne pour sa santé mais qui ne voulait de toute manière pas la boire. Pour achever sa pensée, Amser se disait qu'il ne devait pas abuser des bonnes choses et laissait Ophéie se balader sur son corps, un coup sa tête sur son épaule, un autre coup son visage près de ses cuisses. Elle était décidément pleine d'énergie cette fille.

Le seul moyen qu'Amser avait trouvé pour la calmer un tant soit peu était de prendre soin d'elle, de la câliner un peu et de balader ses doigts épais d'artisan entre ses poils si bien entretenus. Des petites grattouilles un peu au-dessus du nombril semblait la maintenir en respect, elle ne cherchait plus à lui donner des coups de langue, à lui envoyer du sable ou même, elle ne bougeait plus vraiment, juste sage cette fois-ci. C'était difficile de parfaitement connaître une personne mais le forgeron avait l'impression de découvrir certains aspects de la princesse des âmes, l'observant d'un air attentif et pensif alors qu'elle aussi jetait son regard dans le sien. Qu'est-ce qu'ils cherchaient dans l'autre ? Des secrets, très probablement, et avant tout des réponses. Une seule à faire pour la lynx : poser des questions à son protecteur pour qu'il puisse y répondre. Ça n'aurait pas été très poli de fouiller ses pensées pour résoudre ses problèmes car en plus de tout ça, il doutait qu'Ophélie veuille lui offrir tout ce qu'elle cachait dans l'immédiat. C'était son droit, c'était naturel, c'était son intimité à elle, pas à lui.

« - Reposons-nous maintenant. Si nous voulons surprendre les premiers rayons du matin correctement, il nous faut être reposés et avoir l'esprit alerte donc nous marcherons de nuit, cela vous fatiguera moins. »

Amser avait un corps adapté aux situations extrêmes alors il ne craignait ni le froid, ni le chaud, ni la pression, ni même l'absence d'oxygène. Certains y verraient les traits d'une bactérie difficile à tuer et peut-être même qu'ils avaient raison de voire ainsi le terranide mais celui-ci, déjà au courant de cette réalité, se permettait d'être une bactérie solidaire en profitant de son statut pour penser à lui en dernier. En tout premier, il y avait la déesse qui se reposait sur ses genoux et vue que les nuits étaient froides dans les déserts, une marche pouvait la tenir au chaud alors qu'une course journalière allait juste l'épuiser trop vite. C'était parfois difficile de composer avec des gens aux habitudes différentes, comme un hiboux vivant avec un lion, deux mondes différents.

Cette lionne avait des questions pour la vieille chouette à lunettes et celle-ci -la chouette- acquiesçait à chacune des paroles. Un sourire pour répondre au compliment, une petite moue lorsqu'on lui demandait son âge et finalement, une main bienveillante sur les cheveux sombres d'Ophélie pour la ramener lentement sur ses jambes, afin qu'elle puisse profiter encore d'Amser qui était selon ses dires très confortable. C'était fini ? Oui, enfin le forgeron avait le temps de réponse et il soupirait de soulagement, amusé sans être embêté par cette cascade de curiosité et son index dessinait des petites formes géométriques sur le front de la demoiselle allongée sur lui, se penchant sur celle-ci pour lui faire de l'ombre et sourire, prêt à tout dire, du moins ce qu'il savait.

« - Alors dans l'ordre : je ne peux que dire que j'ai un peu plus de trente ans car dans ma perdition, il m'arrive d'oublier de compter. Je suis un forgeron avant tout mais aussi un prêtre du Seigneur Lanos et c'est à cause de ces deux emplois que j'ai commencé à voyager, il me semble. Et oui, à mes yeux vous êtes encore une enfant mais une enfant ravissante, si cela peut vous consoler. »

La sale tête de con souriait à pleine dent, un peu moqueur pour le coup mais au moins, il était sincère. Dans sa voix, aucun mensonge audible, juste ce qu'il pensait et ainsi, on sentait bien qu'il ne voyait pas le terme 'enfant' comme une insulte, c'était quand même mieux qu'être une petite vieille, mais Ophélie ne devait pas être du même avis et sûrement qu'elle allait bouder par après. Ce ne serait pas une énorme surprise pour Amser.

« - Pourquoi être plus mature ? Vous êtes bien pour l'instant comme ça, non ? Et apprenez ce que vous voulez de moi, je pense que c'est le meilleur moyen d'enseigner. C'est comme ça que le maître Forgenoire faisait pour moi et j'ai plutôt l'impression que ça a marché ! Vous serez une magnifique élève si vous écoutez, sans aucun doute possible, dame Ophélie. »

Ça, c'était un petit bout de l'histoire du forgeron qui se penchait sur la déesse pour lui faire un tendre baiser sur le front comme pour la rassurer en disant qu'elle n'était pas 'trop' gamine. Une spécificité d'Amser semblait de ne pas juger les autres et c'était compréhensible si on reprenait ce qu'il disait depuis le début. Pourquoi est-ce qu'on jugeait ? Parce qu'il y avait une différence entre deux choses appartenant à un même groupe mais comment pouvait-il le faire alors qu'il était l'unique représentant de sa race ? Aucune référence, aucune comparaison à faire et pas de problème ! Autour de lui, des humains comme des elfes, des êtres qui vivaient un seul jour comme certains qui vivaient des siècles alors au fond, tout pouvait être considéré comme 'gamin' ou comme 'ancêtre', ce n'était qu'une histoire de point zéro comme on disait et cela permettait une liberté d'esprit assez grande pour sourire à une entité supérieure avec gentillesse, tendrement, sans avoir peur des conséquences car c'était naturel, c'était le droit d'Amser et son choix d'être un idiot de ce genre.
Titre: Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Ophélie le vendredi 06 décembre 2013, 15:57:31
Une boute-en-train, une pile sur ressort, un trop plein d'énergie dans une même personne qui aurait pu se fatiguer juste parce qu'elle avait trop d'énergie et qu'elle était dans un moment de caractère où elle voulait bouger, avancer, être encore moins mature que d'habitude et profiter de sa vie comme si le lendemain lui réservait une mort impossible pour l'immortelle qu'elle était devenue, comme si le jour d'après allait ne plus lui offrir la liberté nécessaire à son épanouissement, à son bonheur enfantin fait de découvertes et de rencontres, de plaisir discrets et spirituel, de bêtises et de moments où malgré son caractère rusé elle se laissait aller à des folies imbéciles. Voilà ce qu'était Ophélie. En plus d'être une Déesse, avant d'être une Déesse, elle était tout ça. Sa tête confortablement posée sur les cuisses du Forgeron, elle le fixait sereinement, se laissant gratter, câliner comme un vrai petit chat de compagnie.

Etait-elle polie avec lui ? Elle voulait le connaître, elle voulait savoir tout ce qu'il y avait à savoir sur son forgeron. Dans sa manière de faire, dans sa manière de parler son calme et sa gentillesse, sa bonhommie d'homme fort, il lui rappelait Ruloc. Dans son sourire et son caractère patient, sa manière de l'aider et de la calmer, il paraissait être un Ruloc plus jeune, plus ... près d'elle en corps un frère au lieu d'un père, un ami au lieu d'un maître. Elle acquiesça doucement. Il prenait soin d'elle, et ça la fit sourire, retroussant sa lèvre pour laisser apparaître ses crocs blancs. Elle souriait, un peu chatouillée par l'index sur son front, son pelage propre "amusé" par tant d'attentions. Il était vieux ! Elle se rappela ce que disait Ruloc : "ne parle pas trop vite". Mais il était vieux tout de même ! Trente ans et plus, c'était un adulte, un vrai homme. Elle eut un ronronnement sonore quand il la complimenta, amusée par sa gentillesse. Elle aurait pu rougir si ses poils ne cachaient pas cet effet, mais son museau eut un léger mouvement pour dire qu'elle était contente.

De même quand il l'embrassa sur le front, la demoiselle eut un ronronnement encore plus fort et hocha vigoureusement la tête. Il disait vrai, il parlait avec cette assurance des sages personnes. Mais elle ne bouda pas, papillonnant des cils avec gentillesse, l'air de dire qu'elle comprenait.

"- Je suis une enfant et tu es un sage, nous irons bien ensembles, tu m'apprendras ce que j'ai à savoir et je t'aiderai comme je peux. Tu ne demandes rien en échange de tes services, noble Amser ? J'en suis sûre, certaine. Tu es un être trop noble dans tes sentiments pour demander quelque chose contre ton savoir et ton aide. Pourtant, je vais vouloir te remercier." Elle parlait un peu légèrement, les yeux fixant le ciel sa patte gauche jouant avec la jambe du Forgeron. Une enfant, une Déesse enfant. Elle était à l'aise avec cet homme. Avec lui, retrouver sa famille serait simple, même affronter les dangers de la vie et de sa famille lui paraîtrait aussi simple que de dire bonjour aux nuages. Il était pour les Dieux comme pour les autres, il était une aide, un sage ami qui sait avec son savoir ce qu'il peut ou ne peut pas faire. "Tu sais, tu me rappelles Ruloc. Il voyait la vie des gens et philosophait comme toi avec ton calme et ton assurance. Il m'a élevé comme sa fille et que lui ai-je offert en retour ? Ma présence et mon intelligence. Tu ne demanderas pas plus. Ne commences pas à nier le fait que tu veuilles quelque chose. Tu es sans doute un être gentil et humaniste ... Tu mérites d'avoir quelque chose en retour."

Doucement, elle se relevait, ébouriffant ses cheveux bruns. C'était à un moment comme ça qu'on pouvait se dire qu'elle se jouait de vous depuis le début : elle était sérieuse et mature comme une vraie femme. Et pourtant, dès qu'elle ne saurait plus, elle redeviendrait la chatonne qui découvre le monde, perdant toute cette maturité. Elle était double, certes. Elle se mit sur ses pattes. Le soleil était tombé sur le désert, un doux coucher de soleil éclairait le couple de voyageur. Ophélie tendit sa patte à Amser, souriant tranquillement.

"- Et tutoie-moi. Je suis ton élève et toi mon maître."

C'était vrai et sans mauvais jeu de mot.
Titre: Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Amser le vendredi 06 décembre 2013, 22:08:58
Cible neutralisée, mon colonel. C'était un peu près ce que le regard satisfait du monstre lorsqu'il se posait doucement sur la lynx qui semblait avoir trouver sa place sur ses cuisses. Amser doutait d'être très confortable mais il était vrai aussi que la masse de vêtement sur son corps pouvait changer la donne, il était cependant intéressant de se dire qu'Ophélie pouvait toujours autant l'apprécier voire même l'aimer un peu plus s'il retirait quelques couches, afin qu'elle sente davantage ses muscles que ses tissus qui se superposaient dans une configuration bien travaillée afin de permettre les mouvements sans étrangler les divers membres du forgeron qui se félicitait encore pour son costume. Il y trouvait des intérêts que seul il était incapable de voire... Un coussin confortable, c'est donc ça ?

Celle qui appréciait tant les jambes de l'homme rougissait et probablement qu'elle pensait être à l'abri des yeux du terranide qui pouvait de toute manière le deviner à cause de son don d'empathie évident. L'une des erreurs communes était de considérer que sans son anneau du Corps il n'avait plus ce pouvoir mais c'était faux car c'était parce qu'il avait ce dernier de base qu'il avait intégré l'équipe' si on voulait. Pouvoir comprendre les gens sans qu'ils ne parlent, c'était à la fois amusant et gênant, mais pour notre cas, c'était plutôt positif pour Amser qui se taisait pour ce qu'il avait vu de cette petite honte cachée derrière le pelage de la jeune femelle qui se rattrapait facilement en évoquant cette fois la sagesse du forgeron.

Ophélie avait encore beaucoup à apprendre et posait des questions auxquelles elle pouvait et d'ailleurs répondait. Bien entendu, Amser ne demandait rien en échange, sa satisfaction personnelle suffisait et plus encore, ce qu'il verrait pendant cette balade valait la peine d'offrir ses services gratuitement. Sans le savoir, la déesse lui avait déjà payé mille fois ce qu'il lui proposait et d'un geste lent et discret de la tête, le monstre la remerciait tacitement. Pourquoi ? Parce qu'il adorait les histoires et la lynx partageait la sienne avec lui. Lorsqu'elle posait sa main sur sa jambe, parlant de Ruloc, le terranide passait ses doigts sur le pelage du poignet de la belle, comme si son esprit était ailleurs et pourtant, on pouvait être sûr qu'il écoutait. Comme il avait toujours écouté.

Philosophe ? Ce n'était pas vrai. Amser n'avait rien de noble ou de sage, il était tout juste un être vivant comme un autre qui avait juste du mal à s'établir dans un juste milieu. Il ne parvenait pas à être neutre tout à fait, il était soit plein d'énergie soit paresseux, il pleurait chaque mort et il hurlait de rire à la moindre plaisanterie. Trop émotif ? Peut-être... Encore une pensée qui s'évadait avec le vent du désert, celle des pensées du monstre qu'il était et des doutes des humains sur la possibilité qu'il ait un 'cœur' au sens figuré. A cette interrogation, le forgeron ne pouvait rien dire, il n'était pas assez sage pour prendre un avis définitif et sa vie était encore assez longue pour qu'il y trouve la réponse au hasard d'un chemin. Imitait-il ou bien ses gênes humains réagissaient-ils aux impressions ? Qui sait ?

« - Je ne suis pas sûr de mériter une quelconque récompense. Peut-être qu'au final, je ne fais ça que pour expier mes péchés ou ceux d'âme en peine que j'ai pu croiser sur ma route... Vous devriez comprendre cela, déesse. »

C'était sûrement un peu froid comme constations mais au moins, c'était sincère. Ophélie gouvernait sur les morts et c'était à cette dame-là, la déesse, qu'Amser s'était adressé avec ses derniers mots. Il ne voulait pas qu'on le voit comme un sage ou quelqu'un de bien pour l'instant, il voulait juste être quelqu'un et ça lui suffisait, pas forcément un héros, juste quelqu'un ou quelque chose d'existant. Ainsi, Amser prouvait aussi qu'il manquait d'assurance contrairement à ce qu'on pouvait espérer de sa part, contrairement à ce qu'Ophélie pouvait espérer de lui.

Malgré ces peines et ce regard évasif sur l'océan de sable, le forgeron souriait comme fatigué lorsque la déesse se redressait. Il semblait se moquer de ces jeux idiots au final, il voulait juste connaître Ophélie et si ces manies de faire semblant faisaient partie du personne, Amser était tout à fait du genre à supporter ça pour avoir à travers ces petits mensonges une vérité impossible à attraper autrement. Encore de la philosophie ? Son sourire s'élargissait de secondes en secondes à cette remarque adressée à lui-même. De quoi se sentir idiot sur le coup.

« - La vie des gens ? Votre père devait être une âme courageuse. Je prierai pour lui encore ce soir, et pour tous les gens de son genre. Le bonheur de le connaître à travers vous me suffit parfaitement comme récompense, si vous teniez à m'en donner une, dame Ophélie. »

Un petit salut semblait obligatoire après ces minutes de conversation et à cette main tendue, Amser y répondait en posant son front légèrement dessus, penché vers l'avant et yeux fermés, toujours souriant alors que l'amusement regagnait son visage. Lui, un maître ? Ridicule, sans aucune erreur ! C'est en se redressant qu'il contredisait la déesse, enlevant la première cape qui le recouvrait pour la lui lancer. Comme dit assez de fois au cours de ce récit, les nuits étaient particulièrement fraîches dans cette partie du monde.

« - Je n'ai jamais appris à tutoyer et n'essayez pas de le faire. Le maître ici, c'est moi, n'est-ce pas ? »

Amser riait, debout devant cette lynx qui semblait miniature devant la masse que représentait son corps de géant. Il ne savait pas par où marcher mais si jamais Ophélie avait une meilleure idée, elle pouvait le reprendre en main pour le diriger correctement mais en attendant, l'homme se laissait glisser le long de la dune pour se déplacer vers l'Est d'un pas lent par la suite. Les gens pressés mourraient vite et lui avait déjà vécu depuis trente ans, bien plus d'année qu'il ne pouvait donner à Ophélie qui restait cette enfant qu'il avait vu au début et qui était à présent son élève. S'il avait tout bien compris, bien évidemment.
Titre: Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Ophélie le dimanche 08 décembre 2013, 15:31:35
Un coussin confortable. Passer du rang de Terranide philosophe à celui de coussin fort confortable et aimable, c'est quand même tomber de grade, une belle chute d'humain à objet, mais toujours aimé par la demoiselle Ophélie qui venait d'opérer cette transformation du grand Amser. Elle n'était pas peu fière, tiens, la Déesse, de transformer un jeune homme de trente ans en un oreiller pour Lynx hyperactive. Elle sourit doucement à cette idée, riant un peu sous l'effet de cette idée loufoque et chercha à imaginer Amser en coussin rectangulaire avec un bord argenté comme ses cheveux, un autre bien rembourré comme ses cuisses et encore un autre, un beau coin comme ses yeux qui la fixaient. Elle s'arrêta de rire un instant, de nouveau sérieuse. Passer d'un état à l'autre sans discontinuer était une qualité ou un défaut d'Ophélie qui pinça sa lèvre avec un de ses crocs.

Alors qu'il parlait d'elle et de son rôle, d'elle en tant que Shesmetet, en tant que Déesse des Morts, Mère des Disparus, elle lui lança un regard qui cherchait à creuser dans son cerveau, creuser dans son corps pour y découvrir d'autres secrets, d'autres pensées même, des choses qu'elle voulait découvrir, des trésors qu'il devait enfouir dans ce corps de brute, des trésors de sensibilité qu'il montrait trop au monde pour que ce soit tout l'iceberg. La partie imergée existait, elle en était sûre, et pire ! Cette partie de l'iceberg n'attendait qu'une personne, ou qu'un mot pour faire couler le navire qui s'échouait dans le rire du Forgeron. Non, je n'ai pas fumé de champignon, je suis restée à la vodka. Manquer d'assurance ? Cela le rendait encore plus fort aux yeux enfantin de la "princesse" qui voyait en lui un héros inespéré. Il était un humain comme un autre, un homme avant tout. Et si il expiait les morts qu'il avait fait sur son passage, la Déesse Ophélie n'en avait rien à faire, il n'en était qu'encore plus grand et sage. Hochant doucement son museau. Qu'y avait-il à découvrir sous les enfantillages de la Déesse ? Tant de choses qu'elle ne montrait jamais, tant de maux qu'elle cachait au monde comme si personne n'était assez digne de le savoir.

La seule personne qui avait su l'avait abandonnée. Ruloc était partit, gardant les secrets de la petite Ophélie, ne lui apprenant pas à grandir seule. Elle était une enfant adulte qui aurait voulu ne jamais grandir parce qu'elle ne savait pas réellement comment faire. Elle ne voulait pas, elle ne voulait pas ! Qui savait sur cette terre que la jeune Ophélie aurait voulu se suicider ? Personne ne pouvait croire que cette insouciante enfant, Déesse de surcroit qu'on ne voyait que comme une légère curieuse enfant, qui pouvait donc croire qu'elle avait pu être un jour aussi triste que la nuit, aussi pâle que le linceul au point d'en vouloir à sa vie. Elle cachait cela dans son caractère un peu particulière qui tanguait entre celui d'une enfant gamine et d'une jeune femme sérieuse, jamais réellement timide tout en ne pouvait pas agir seule.

"- Je ne comprends pas, Amser. Je vis cela." Une parole aussi sage que celles de son Forgeron. Elle hocha la tête doucement, souriant amusée quand il posa son front sur sa patte. "- Je vous raconterai tout ce que vous voulez entendre sur Ruloc, si cela vous intéresse ! C'est un homme merveilleux, un homme dont le cœur ne battait pas dans son torse mais dans sa paume qu'il offrait à tout le monde. J'espère un jour arriver à lui ressembler, cet érudit ... Etes-vous intéressé par la culture, Amser ? Si nous revenons ensembles de ce voyage, je vous montrerai la bibliothèque de mon père. Il la conservait comme la plus belles des femmes et des reines. Je vous offrirai ce qui vous reviens en tant que philosophe, Amser, ce que vous méritez." Elle parlait de sa voix frêle et timide, elle parlait comme transportée par le souvenir de son père et de sa culture. "- Je suis sûre que vous en ferez une meilleure utilisation que moi .. J'ai encore du mal à lire correctement, voyez-vous !" Elle le vouvoyez de nouveau. Bizarre ? Non, logique.

Elle le vit lui donner sa cape et l'enroula avec sa queue pour bien caler la cape sur ses épaules. Un mouvement de tête remercia le forgeron alors qu'elle passait ses pattes sur la cape pour se réchauffer un peu. Il faisait rapidement froid effectivement et elle ne put s'empêcher de frissonner. Elle l'arrêta alors qu'il commençait à marcher vers l'est et la dune qui cachait la ville. Attrapant son bras, elle l'embrassa sur le front en se mettant sur la pointe de ses pattes. Elle sourit gentiment avant de lever le bras vers le Nord.

"- Merci pour la cape, Maître Amser." Souriant un peu espièglement, une lueur malicieuse dans le mauve de ses yeux. "- Vous allez vers la ville. Si vous allez avec moi, l'oasis devrait être plus vers le Nord. La ville ne nous offrira qu'un abris ... Mais si vous vous y aller pour reprendre des vivres et des informations, il faudra bien aller dans votre sens. Qu'en pensez-vous ?" Dans sa sacoche, Ophélie cachait de la nourriture "magique", en quelques sortes. Elle nourrissait bien plus que des vivres normaux. Mais si le Maître Amser souhaitait passer par la ville, c'était tout à fait possible. Elle le laissait encore choisir ... Elle guiderait au flair dans quelques temps.
Titre: Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Amser le dimanche 08 décembre 2013, 17:39:29
Droit légitime, gloire et récompenses... Rien de bien intéressant pour le forgeron qui restait quelque peu blasé devant les trésors que lui exposaient Ophélie. Il aimait lire, il lui était interdit de mentir là-dessus et il pouvait citer des pages entières de récits mythologiques en tant que prêtre de Lanos comme des comptines pour enfants jusqu'au lever du Soleil mais à quoi cela servirait... Amser avait vu des nombres incroyables de bibliothèques dans sa vie pour un homme de son statut et ici, maintenant et tout de suite, on lui permettait d'avoir une galerie complète d'ouvrages plus intéressants les uns que les autres. L'idée avait le mérite de le faire sourire. Ce grand mâle n'avait pas de maison, toujours perdu sur sa route aussi longue que hasardeuse alors où pouvait-il mettre tout ça ? Non. Si la déesse tenait à lui faire plaisir avec l'héritage de son ancien maître, elle n'avait qu'à lui permettre d'entrer dans la structure pour l'étudier quelques heures et le mal serait fait mais en aucun cas, elle ne devait lui confier ce qui lui appartenait à elle et à elle seule. C'était ce que Ruloc aurait voulu, qu'Ophélie garde un souvenir de son père et découvre quelques uns de ses secrets à travers les lignes de cet héritage matériel.

« - Je ne suis pas un philosophe. Gardez vos bibliothèques précieusement, elles vont apprendront à lire à l'usure et à comprendre ce que la plupart des mortels ignore, en plus de servir d'excellentes compagnies lorsque vous serez seule. »

N'avait-elle pas honte de lui avoir proposer cela alors qu'il disait plus tôt encore qu'il était indigne de ce genre de faveur ? N'avait-elle donc rien écouter ? Amser sentait bien que cette leçon-ci prendrait du temps pour se faire une place dans les habitudes de lynx enfantine mais ce n'était pas quelque chose de grave en soi, il avait tout son temps. Se donner le temps de donner du temps, ça devait être une chose que Ruloc avait l'habitude de faire également, cet homme avec le cœur sur la main comme le disait si bien son héritière ici présente.

« - Après avoir retrouvé votre mère, je partirai seul vers le Mont Othrys mais si j'en reviens, ce serait effectivement un plaisir de visiter une si belle bibliothèque. Ruloc semblait être un homme de goût, à voire qui vous êtes aujourd'hui, si vous me permettez la remarque bien entendu, dame Ophélie. »

Un compliment maladroit et une récompense qui se transforme en invitation polie pour une visite de courtoisie. Amser rétablissait ainsi un équilibre qu'il aimait bien, devenant un ami plus qu'un héros ou même un maître, rôles dans lequel il avait toujours du mal à se voire bien que ça faisait parti de son job de toute évidence. On ne fait pas toujours le travail qu'on aime, c'est ça la crise, messieurs dames.

Ophélie s'était enroulée dans la cape offerte et le terranide était rassuré, souriant à nouveau avec gentillesse une fois qu'il était sûr qu'elle était à l'abri du besoin. Avoir un rhume était gênant et étrangement, ça lui était déjà arrivé d'en avoir un malgré ses spécificités raciales, il savait que c'était gênant et qu'en plus de ça, ça ralentissait un bataillon en plus de créer des besoins qui n'étaient pas nécessaires dans une place comme celle-ci. Si jamais la déesse tombait malade, le passage à la ville devenait obligatoire et aucun des deux ne voulait y aller, alors autant laisser les choses ainsi et continuer sur le même plan sans s'embêter d'obstacles inutiles.

Avant de continuer leur route, la femelle venait attraper les bras du gros mâle pour le gratifier d'un bisou qui le laissait perplexe, comme si son cerveau était trop petit pour comprendre tout ce qui venait de se passer en un clin d’œil. Pourquoi elle lui faisait des bisous un peu par surprise comme ça ? Elle le léchait lorsqu'il était distrait, elle l'embrassait quand il regardait ailleurs... Ce serait long de l'éduquer mais afin qu'elle évite les problèmes et les gros quiproquos à l'avenir, c'était une chose à faire. Ophélie n'était pas une fille facile, juste une gamine un peu câline mais nombreux étaient les gros messieurs confondant bien volontiers les deux catégories et c'était à cause d'eux qu'Amser avait peur à présent.

« - Appelez-moi 'Maître' seulement si nous croisons des humains. Vous serez une esclave et moi un marchand mais autrement, sachez que je ne suis le maître de personne, je suis juste un ami qui vient en aide. »

Amser ne citait ici aucun livre ni personne connue mais bel et bien quelqu'un qu'il avait lui-même appeler maître par le passé, le Grand Prêtre d'Ispolin. Alors qu'il n'était qu'un enfant, ce vieil homme avait pris soin de sa carcasse et lui avait apprit beaucoup de chose, encore aujourd'hui, Amser se demandait si ce n'était pas lui qui lui avait apprit à lui, un peu à la manière d'un père apprenant à son fils à faire du vélo. Au début, le terranide avait fait la même erreur que la déesse en lui donnant un titre qui l'établissait comme une personne de haut rang mais l'ancêtre n'était, et le forgeron s'en était rendu compte bien plus tard, qu'un ami avec le cœur sur la main à la manière de Ruloc pour Ophélie. Chez ce simple humain, il n'y avait jamais eu de mensonge, ni dans ses mots, ni dans ses gestes et sûrement qu'il resterait un modèle pour le terranide à tout jamais. Alors que ce gamin intégrant le clergé était un monstre, un homme faible lui avait laissé le choix, ne lui cachant pas sa place dans la chaîne alimentaire, il lui avait fait confiance et au final, Amser avait intégré le clergé non pas parce que Forgenoire lui avait demandé. Non, ce n'était ni une leçon qu'il devait apprendre par cœur ni un ordre, c'était juste un choix qu'il avait prit lui même en son âme et conscience tout comme l'avaient fait le plus grand nombre des suivants de Lanos avant lui. Ce choix là, il l'offrait à Ophélie en refusant d'un côté d'être son maître ou même un professeur, il voulait juste être cet ami improbable duquel on apprenait en écoutant des simples conversations.

« - Partons vers le Nord. Je ne veux ni abri, ni nourriture pour l'instant, je ne veux que les étoiles et mes dieux pour vous aider. Je pense comme vous que l'oasis sera une place plus tranquille et que nous y trouverons des ressources pareilles à celles qu'on trouverait normalement en ville, quoique peut-être encore meilleurs. »

Le terranide ne voulait pas voire la ville, Ophélie non plus alors rien n'expliquait pourquoi ils partiraient là-bas. La belle avait donné un plan qui semblait bien plus intéressant et c'était au choix d'Amser, son maître, qu'elle allait se référer. Ce dernier avait donc, peut-être par sympathie ou quelque chose d'autre possédant un nom semblable, de suivre le choix de son élève en appuyant sa décision d'un mouvement de tête convaincu. Ils allaient vers le Nord.

L'astre brûlant se couchait toujours du même côté, la boule gelée qu'était la Lune et qui les éclairait à présent légèrement se levait quant à elle toujours depuis la même direction. Ophélie avait indiqué un lointain à Amser également. C'était assez d’élément pour pouvoir faire la rose des vents dans un esprit même aussi simple que celui du forgeron qui voyait maintenant où était le Nord sans aucune difficulté mais une question le dérangeait tout de même. Comment savait-elle où il y avait une oasis ? Elle venait peut-être de par là et y retourner reviendrait à faire demi-tour... Tant pis, de l'aide y serait disponible et c'était possible aussi que la lynx soit passée près des siens sans s'en rendre compte. Dans ce cas là, continuer tout droit ne servirait à rien et ne se serait que folie, sauf peut-être  à s'éloigner de leur but.

« - Restez près de moi et montez sur mes épaules si vous le désirez. Vous verrez ainsi plus loin et les déplacements groupés qui nous intéressent vous seront davantage visible qu'à moi. »

Être une tour au milieu du désert, cela pouvait avoir ses avantages et pour appuyer ses paroles, le forgeron qui s'était fait arrêté s'agenouillait lentement devant sa dame, tête baissée également comme un animal attendent d'être utilisé comme moyen de transport. Le corps de la déesse était petit et léger, lui était lourd et puissant, un peu comme un équidé mais bien bipède et au final, peut-être pas aussi rapide mais ce n'était que le prix pour une résistance accrue sur la distance. Si elle ne voulait pas de cette aide qui pouvait aussi ravir l'esprit d'enfant d'Ophélie en même temps de la rapprocher des étoiles, elle n'avait qu'à entamer la marche et Amser suivrait mais si au contraire, elle décidait d'accepter l'invitation, la déesse ferait une balade nocturne en hauteur sur des épaules qu'elle allait peut-être trouver confortable car tout comme les cuisses du mâle, cette partie de son corps était assez musclée pour servir de coussin bien que l'épaisseur était moindre. Certaines femmes chevauchaient sans selle, alors pourquoi pas Ophélie ?
Titre: Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Ophélie le lundi 09 décembre 2013, 17:18:54
Il avait donc décidé de refuser tout ce qu'elle voulait lui offrir ? Si Ophélie avait été un peu plus capricieuse, elle aurait fait la moue, aurait boudé comme une vrai gamine, mais elle soupira juste avant de relever la tête quand il dit qu'elle pourrait lui faire le plaisir de l'inviter. Bien sûr ! Elle ne demandait que ça, à vrai dire, lui faire visiter la bibliothèque de son père qu'elle avait implanté dans sa grande demeure. Pour elle, qu'il veuille bien qu'elle l'invite, c'était fabuleux ! Il parlait terriblement bien, il disait la vérité à chaque mot. C'était assez particulière d'avoir une sorte de Ruloc en chair et en os, de nouveau, un Ruloc devenu prêtre de Lanos, mais un protecteur qui balançait de la folie enfantine d'Ophélie par sa sagesse. Non, elle avait entendu qu'il ne voulait rien, et ça la rendait triste, elle voulait lui donner quelque chose, elle voulait partager elle aussi, elle ne voulait pas lui obéir et l'écouter pour cette idée là, non ! Elle lui offrirait quelque chose même de force, elle n'en avait rien à faire. C'était comme ça, il méritait de le savoir, savoir qu'il méritait une récompense. La Lynx pensait rapidement, sa langue venant sur ses lèvres pour humidifier ses babines un peu sèches par le sable et la chaleur mélangés.

Elle ronronna un instant quand il la complimenta. Un sourire se dessina sur son museau, elle laissa entendre un remerciement timide, remerciant un maître, un ami, un héros, un prince, un compagnon de voyage, un personnage principal de l'histoire qui était en train de s'écrire sur le sable du désert, l'histoire d'une quête pour trouver une mère peut-être morte, une quête épique avec deux personnages principaux, un récit d'initiation ... ? Peut-être bien. En tout cas l'un prenait soin de l'autre et Ophélie ne pouvait que se sentir soulagée de l'avoir rencontré, le remerciant en souriant, continuant de frictionner ses épaules avec rapidité, pour bien sentir la chaleur sur son pelage, entrer dans son corps et chauffer son sang. Bien sûr qu'elle était caline, elle aimait partager le surplus de sentiments qu'elle avait en sa possession. Alors oui, elle embrassait sur le front comme si c'était normal, logique et commun.

Voilà le défaut de la gentillesse, le défaut du partage quand on est naïve et qu'on ne fait pas la différence entre partager son amitié en calins et partager son corps en caresses. Mais, elle pouvait parfois s'en rendre compte, même si c'était peu souvent. Elle sourit encore un instant avant d'hocher la tête. Soit, ils feraient comme ça, ça lui aussi très bien. Elle était presque toujours d'accord avec Ruloc, et de nouveau elle était presque toujours d'accord avec Amser. Elle acquiesça en fronçant un sourcil. Un ami, un grand ami sur lequel on pouvait compter quand on pleurait, quand on riait, quand on était perdu et qu'on ne savait plus où aller, un ami qui ne voulait rien en échange que de connaître un peu votre vie et partager la sienne avec vous. Un ami typiquement "parfait", qui gardait pour lui la plupart de ses peines mais partageait avec vous les votre, un homme amical, donc. Elle acceptait l'ami, elle acceptait le protecteur, elle acceptait l'ami improbable comme on accepte un présent offert avec le coeur, elle l'acceptait avec le sourire et peut-être la larme à l'oeil. Quelqu'un de vrai, quelqu'un qui ne ment pas et ne fait pas de vague, voilà ce qu'il était.

Comment savait-elle ? Elle n'était pas totalement perdue, elle savait ou était la ville la plus proche, elle savait où l'oasis le plus proche, mais elle ne savait juste pas où était sa famille, le plus important, elle l'avait oublié, le chemin, elle s'en rappelait. Elle se rappelait d'images, de dunes, d'oasis, de mots et de descriptions, comme pour marquer le territoire qui était à eux, où elle pourrait les retrouver si elle se perdait. Mais peut-être était-il tous morts ? Non. Non, ça aurait été injuste, injuste ! Elle connaissait un peu les lieux, elle savait ou aller. Elle savait qu'il y aurait des marchands, et l'idée d'être avec Amser près d'un oasis la rassurait. Seule, elle pouvait craindre pour sa liberté, pour sa vie, peut-être même. Avec lui, à ses côtés, aux côtés de ce géant de sucre, elle se savait protégée, comme un minuscule flocon de neige sur la glace, comme un lionceaux aux côtés du Lion.

Il s'arrêta. Ophélie se retourna, n'entendant plus le crissement de ses pas sur le sable chaud. Elle le vit, genoux dans le sable, lui proposant ses épaules comme selles. Comment refuser ? Elle eut un léger rire amusé. Il était si grand face à elle, qu'elle était sûre de ne pas être trop lourde pour ses épaules, et d'un pas souple elle monta s'abord sur le genoux avant de monter sur les épaules du grand homme, s'installant doucement, ses pattes douces et ses jambes se trouvant facilement une place sur le corps du Forgeron. Elle posa ses mains un instant sur le haut de sa tête, un peu effrayée de prendre tant de hauteur.

" - Sieur Amser, êtes-vous devenu un dromadaire ? Ne le prenez pas mal, mais dans le désert, monter sur vos épaules paraît presque décalé ! En tout cas, vous n'aviez pas tort, je vois le monde d'un autre oeil, comme si j'étais devenue ... grande !" Son rire léger et timide éclata alors qu'elle s'accrochait aux épaules du forgeron.

L'oasis ne devrait pas être loin. La lune était bien monté, il faisait frai et nuit. Des lumières de camps se faisaient voir dans le lointain, et Ophélie fronça les sourcils pour bien distinguer les lumières les unes des autres. Il y avait bien un oasis, des gens s'étaient installés sur un rond d'un périmètre assez large, en un cercle presque parfait qui devait représenter l'eau de l'oasis. Les étoiles paraissaient si proche, la lune à porté de main, c'était fabuleux, presque unique ! Elle était heureuse, sur cette montagne de muscle toute sympathique, toute confortable, de nouveau, comme un autre coussin.

"- En restant dans cette direction, nous atteindrons assez rapidement l'oasis où des gens attendent et se sont installés pour la nuit, Amser ! Vous êtes un fabuleux destrier, Sieur, il ne faudra pas m'habituer à ce comportement, je ne vais plus vouloir marcher à pied." Elle rit de nouveau, enlevant les cheveux qui gênent le Forgeron, se plaçant devant ses yeux. Deux amis ? Deux amis !
Titre: Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Amser le dimanche 15 décembre 2013, 00:30:51
Bouder ne servait à rien lorsqu'on se retrouvait seul et cette pensée était honnête aux yeux d'Amser qui considérait effectivement la déesse comme une âme errante dans le désert sans l'aide de quinconce. Comment expliquer sa présence ici ? Il était aussi existant qu'un grain de sable ou qu'un courant d'air alors en quelque sorte, il était effectivement près d'elle sans y être. Une drôle de réalité quantique qu'il connaissait intimement mais qu'il était bien incapable de l'expliquer, son peuple ne lui ayant pas apprit des mots si compliqués et pour le seul langage où les expressions pouvaient résumer ces pensées, celui de Nok, était intraduisible et incompréhensible pour quelqu'un qui n'avait pas l'anneau de la Tribu. Autant dire qu'il faudrait encore un peu de temps à Amser pour avoir le matériel nécessaire afin de tout expliquer du monde à Ophélie mais il y travaillait sérieusement, que ça soit pour pouvoir aider ou simplement par curiosité. Être curieux, c'était bien !

Et s'il fallait l'être, c'était probablement pour savoir le moyen qu'Ophélie allait utiliser pour 'forcer' Amser à accepter une quelconque récompense. N'étaient-ils pareils sur ce point ? Tous les deux têtus un peu à la manière des mules, cela allait juste finir en débat sans fin où aucun des protagonistes ne pouvaient en sortir satisfaits, le forgeron avait connaissance de ce fait. Pas la peine de réfléchir à comment gagner pour le moment, simplement repousser l’événement fatidique suffisait et qui sait, cela allait peut-être se résoudre tout seul comme ça arrivait si souvent. Ce n'était qu'une histoire de chance, de coïncidence et de choix. Qu'allait choisir Ophélie comme chemin ? Amser comme solution ? Et les dieux, quoi comme épreuves pour un prêtre et une de leurs sœurs ? La question était intéressante et le terranide avait comme diront-on un peu honte de ne pas être plus stressé que ça. Les mortels n'échappent pas à leurs destins et ça, il le sait et ne le combat pas.

Le fataliste avait une belle créature sur les épaules et pourtant, son esprit était ailleurs. C'était dommage, n'est-ce pas ? Ne pas profiter de ce contact chaud et vivant, le toucher des courbes divines sur son corps musculeux et fatigué. Mais non, les yeux perdus dans les vagues du milieux hostile qu'ils visitaient, ses paroles couvraient toutes idées louches qu'il aurait pu avoir.

« - Dame Ophélie. Oubliez un instant vos cinq sens et concentrez-vous sur ce mot : instant. Est-ce que cela vous évoque quelque chose ? »

Instinct bienfaisant ou diabolique qui avait le mérite d'effrayer par moment le monstre, celui-ci comptait sur le concept cité pour éveiller des pouvoirs cachés chez sa protégée. Elle était une sorte d'animal, quoiqu'on en dise, et à côté d'un acquis conséquent comme chez les humains, Ophélie était également une lynx avait un instinct qui la poussait vers la meute. L'expérience pouvait paraître mystique et troublante, risquée surtout lorsqu'on était seul mais là, l'homme d'Ispolin protégeait et empêchait la marche de s'arrêter. C'était au tour de la déesse de faire un choix, oublier un instant son humanité partielle pour se laisser conquérir par cet instinct si précieux ou juste se protéger de cette probable influence et continuer le chemin en comptant uniquement sur la chance. Lequel serait-ce ?

Ils avaient encore le temps et la leçon allait être longue à apprendre alors inutile de se presser à ce point quoique plus tôt serait sûrement le mieux. C'était encore à Ophélie de choisir son camp pour cette fois et elle avait déjà choisie sa destination. Amser ne voyait pas très bien les lumières mais il ne tardait pas à faire la même observation, ravi de voire balise si simple même si le côté éphémère de la chose était possible. Et pitié, pas un mirage.

« - Soyons décalés, les gens trop sérieux me dépriment ! Et je suis un dromadaire si je le veux, tout dépend de vos envies. Savoir s'adapter est important, même si ce n'est pas toujours très évident. »

Un peu d'aide n'était jamais de refus et Ophélie était là pour épauler le géant qui avait la vue dégagée grâce à cette dernière. L'ouverture désirait était maintenant là, il savait où il allait et dévalait une pente en courant, les pieds légèrement en biais pour ne pas juste glisser et garder une maîtrise de sa course. La technique ? Celle utilisée par les mineurs qui surfaient ainsi sur des surfaces qui s'effondraient sous leurs pas et ça marchait aussi ici, il fallait juste faire attention du fait que le sable s'écoulait plus rapidement et que les réflexes se devaient de suivre. Presque sur une jambe, le forgeron continuait son parcours en privilégiant des chemins plus plats, contournant parfois des dunes pour créer la surprise au tournant mais un léger halo lumineux s'approchant indiquait qu'ils ne s'éloignaient pas pour autant de la cible.

Maintenant, il était interdit que la situation s'inverse, ils ne devaient pas eux devenir des cibles et pour cela, sur la dernière dune, Amser bifurquait violemment de son plan de base. Avec les bruits de son avancée, il était facile de deviner sa manière de se déplacer et l'endroit d'où il allait sortir alors on pouvait imaginer des nomades bandant les arcs pour abattre un ennemi surgissant de l'ombre d'un mont de sable mais il n'en était rien. Le monstre préférait escalader, achevant son ascension par un bond prodigieux au sommet sur une seule jambe qui offrait à celui-ci et à son amie une bonne vue aérienne. Quelques images à retenir alors que l'attention revenait vite vers le bas, pour voire le comité de réception.

Amis ? Ennemis ? Faites vos choix, messieurs dames !
Titre: Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Ophélie le mercredi 18 décembre 2013, 13:10:12
Etre curieux c'était bien, certes, un peu dangereux par moment, extraordinaire pour la vie. La curiosité c'était ce qui définissait Ophélie du haut de sa tête à la plante de ses pieds, la curiosité c'était le défaut le plus proche d'une qualité qui existait, c'était la découverte d'un monde, le "je veux comprendre" des gens. Dans le cas présent, la curiosité était pour comprendre ce qu'ils faisaient ensembles, pourquoi ils allaient dans un endroit non spécifiés, où ils allaient, comment ils y allaient et encre une fois pour qu(o)i. Mais la curiosité c'était quelque chose de très bien, d'assez fabuleux et Ophélie était donc heureuse d'avoir trouvé quelqu'un qui comprenait sa curiosité maladive, peut-être même qui la partageait, mais qui, en tout cas, la prenait en compte et ne s'en servait pas contre la Jeune Déesse. Oui, parce qu'on avait joué avec elle grâce à sa curiosité ce qui n'avait absolument rien changé dans l'attitude d'Ophélie. Être têtue, c'est bien, aussi ! Non ?

Ophélie était sûre qu'au moment où elle trouverait exactement ce qu'elle voulait donner à Amser pour le remercier, elle n'aurait aucun problème à se faire entendre, à se faire comprendre. Il avait beau être têtue, il ne pouvait rien faire contre une féline bien plus têtue que lui. C'est un fait, et elle savait qu'elle n'hésiterait pas à aucun moment à énerver le Forgeron pour qu'il la laisse le remercier comme elle le voulait. Souriant en coin un instant, contente de cette résolution, si un jour une idée précise de ses remerciements lui venait, elle passa sa patte de nouveau sur le front d'Amser, fixant l'horizon avec lassitude, ce sable et ce désert avaient de quoi faire déprimer un instant. Le Forgeron parlait d'instinct. Elle savait qu'elle en aurait besoin et elle se préparait à user de cet instinct animal et félin qui la mènerait sans aucun doute possible à sa Maman. Ne répondant pas de vive voix au grand forgeron, elle hocha la tête, resserrant un peu l'étreinte de ses jambes autour du torse de l'homme pour tenir convenablement et en équilibre sur ses épaules.

" - Cela m'évoque bien des choses, Sieur Amser. Mais je n'ai pas eu l'occasion d'user de mon instinct de chasseur ou de féline depuis bien longtemps ! Vous croyez que je suis toujours capable d'utiliser cet instinct comme je le souhaite ? Cela serait tellement plus simple pour retrouver ma mère .. Est-ce qu'on oublie son instinct ? Les hommes ont laissé de côté leur instinct animal quand ils se sont socialisés, vous croyez que moi aussi ? Je suis devenue humaine, à force .."

Si elle pouvait choisir d'utiliser son instinct elle le ferait sur l'instant, et sans aucun soucis. A vrai dire, il fallait peut-être un peu d'aide du contexte autour d'elle pour que cet instinct primaire refasse surface mais elle se savait capable d'oublier ensuite Amser si elle partait dans sa cavalcade. Elle y réfléchissait lentement, se demandant si c'était possible de retrouver son instinct en claquant des doigts, en le demandant au désert et au forgeron. Mais elle espérait pouvoir compter sur cet instinct pour arriver à ses fins, plutôt que de compter sur la chance. Non, la chance et l'avenir n'étaient pas assez clairs pour Ophélie, c'était attendre d'un avenir inconnu des choses qu'on voulait vraiment. Et ça pouvait prendre des années, en partant avec la chance et l'avenir de son côté, alors que de partir avec l'instinct ... En tout cas, les lumières étaient toujours visibles, signes qu'elle existaient toujours, qu'elles étaient réelles et non un mirage moqueur qui se jouait du couple d'aventurier.

" -  Vous vous adaptez très bien, mon bon sieur Amser. Vous devenez une monture des plus gentille et obéissante, cela est sûr ! En tout cas, ne vous faîtes pas mal, je me sentirai coupable de votre douleur ... Et vous, Sieur, que vous évoque le nom instinct ? Est-ce important ? Vous en servez-vous ? Croyez vous que l'instinct c'est ce qu'on oppose aux Dieux ? Les Dieux décident de notre Destin, mais l'instinct se rebelle, non ? L'instinct de survie c'est vouloir nier aux Dieux qu'on peut mourir .."

Réfléchissant toujours, elle s'accrochait à son chevalier servant/à sa monture servante quand il descendait les pentes, marchait, courait, volait comme un oiseau dans l'désert, stressant un peu Ophélie qui fixait ses yeux mauves sur l'oasis. Amis, ennemis ? Quand il sauta comme un ... un ... dératépiquéparunmoustiquesprisderagesauteuse, elle put observer le camp qui entouré l'oasis. Des tentes qui encerclait l'oasis, des palmiers, des étalages de linges, des chameaux (Oh Sieur Amser, y'a vos frères et sœurs, là baaas), des armes à portée des mains des étrangers, des rubans sur des têtes, des gros tas de marchandises. Ils ne pouvaient pas être biens méchants, non ? Mais, le pire, c'est qu'il manquaient les gens, en fait. Ouais, les rubans étaient mis sur des mannequins en paille, les armes étaient seules, les dromadaires abandonnés à eux-mêmes ... Morts ? Non, non. Attendant, plus bas, juste devant le couple bizarre qui retombait sur le sol en un "plouf" majestueux de sable. Oui, le sable fait plouf. Comment les avaient-ils vu ? Avaient-ils prévus ?

La réponse arriva en un instant, quand d'autres personnes arrivèrent par l'arrière du couple. Bon, d'accord, ils avaient été vu auparavant .. Ophélie passa sa queue dessous le bras de son dromadaire personnel, sautant sur le sable et elle se remit sur ses pieds en se calant contre Amser. Peureuse ? Pas exactement. Mais pas totalement confiante, non plus. Elle regard l'un des hommes face à eux, grand, maigre, décharné, un visage coupé au couteau et des yeux qui fusillaient les intrus.

" - Ne bougez plus. Le premier de vous deux qui fait un geste se retrouve empalé. Toi, l'homme, éloigne toi de la Terranide. " Il se tourna vers ses compères, faisant un léger mouvement de la main aux autres marchands. C'était ce qu'ils étaient, des marchands. Et d'esclaves, qui plus est, Ophélie en était certaine. Elle ne lâcha pas le bras d'Amser, lui demandant en un regard de ne pas bouger. " - Désarmez-le."

Ophélie n'aimait pas ça. Elle avala difficilement sa salive et passa sa main dans son sac pour en sortir une petite arme, certes ridicule mais qui pouvait l'aider si un combat s'attaquer.

" - Sieur Amser .." Elle le fixa une seconde, attendant un ordre pour agir. Parce qu'une féline a des crocs et des griffes, et sait s'en servir.
Titre: Re : Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Amser le samedi 21 décembre 2013, 14:26:26
Et bien, Ophélie avait tord et c'était probablement pour cette raison qu'elle avait besoin d'un professeur ou bien alors, les connaissances du terranide étaient passées et c'était à lui que revenait l'erreur, chose possible également. Mais dans l'esprit d'Amser, les questions tournaient pour trouver leurs réponses et il fallait bel et bien les donner afin de satisfaire la curiosité de la déesse qui était de plus en plus évidente. Ils parlaient d'instinct, elle parlait de changement en prenant l'exemple des humains et lui de vérité établie, raciale, en avoir honte car son culte se voulait tolérant et à présent, Amser se retrouvait à catégoriser les gens sous prétexte que des livres le disaient également. L'élève qui dépasse le maître, ce n'était pas pour tout de suite !

« - Oui, vous pouvez toujours utiliser votre instinct, ma dame. Ce n'est pas une chose qu'on peut oublier et les humains sont particulièrement redoutables à cause de ça, ils ont toujours un instinct qu'ils combattent et utilisent simultanément, cela se voit lorsqu'ils ont peur et en quelque sorte, les sentiments sont toujours présents grâce à cette chose... Il y a une part d'acquis qui a grandi chez eux, oui, mais ils restent des bêtes comme des autres... »

Devenir humain ? L'idée était belle et laissait le monstre rêveur un instant, combien de temps avait-il tenté de s'intégrer à cette société qui fascinait ainsi les autres puissances du monde ? Il y avait de tout chez eux, des petits, des grands, des faibles et des puissants, un nombre incroyable de héros et d'hommes mauvais, une énorme polyvalence caractérisait la race, prouvant qu'elle était encore assez jeune par rapport à d'autres comme les elfes et les nains par exemple qui pouvaient être décrits par leurs habitudes mais un humain... Ça faisait tout et n'importe quoi, une bonne raison pour s'en méfier.

Encore une leçon pour la déesse, cet instinct et le maître marmonnait ses idées à voix basse tout en écoutant les compliments de la belle. Il s'adaptait, c'était peut-être un trait qu'il avait hérité de l'humanité, qui sait ? Elle avait peur pour lui et sa blessure, ça s'entendait et ça se voyait mais elle était encore assez légère pour qu'Amser s'en moque, pour quelques temps au moins. Sa régénération était ralentie dans un milieu comme celui-ci, trop de chaleur, trop peu d'humidité par rapport à la vie de tous les jours du forgeron qui ne suait toujours pas malgré tout, juste gêné par l'hostilité des lieux et encore, cette gêne disparaissait avec ses réflexions perpétuelles comme celles qui venaient suite à une nouvelle question : et son instinct à lui ? La déesse supposait que des dieux venaient combattre leur désir animal mais encore une fois, aux yeux du terranide, elle avait tord et c'était à lui de l'expliquer.

« - Que faites-vous des divinités de la chasse ou de la sexualité ? Ce ne sont pas des entités mauvaises et pourtant, elles prônent l'instinct et les lois naturelles. L'envie de survie est une négation de la mort et un attachement trop important à la vie, il s'agit d'une peur naturelle tout à fait justifiée et vivre normalement n'est pas nier les dieux... C'est un équilibre très compliqué mais sachez au moins qu'en tant que suivant du dieu Lanos, j'ai toujours eu le choix. »

Lanos, divinité des débuts et des fins, seigneur des portes et des choix, un des monstres olympiens les plus puissants et les plus neutres auquel les races avaient dédiés le mois de janvier car c'était ainsi que les romains l'avaient nommé, Janus. Un dieu que les Antiques nommaient avant tous les autres, même avant le féroce des dieux Zeus avec lequel le maître d'Amser partageait le titre de dieu de premier rang.

La seule conclusion qu'on pouvait en sortir était que même si les maîtres de l'Olympe voulaient dominer le terranide, celui-ci ne se pliait que devant un seul être contre lequel personne n'avait rien à dire. Il avait le choix et il l'avait toujours eu et pour lui, suivre son destin était un choix bien qu'il doutait avoir réellement le choix. En vérité, ça ne le dérangeait pas plus que ça et c'était encore le cas lorsqu'ils se retrouvaient entourés de brigands de toute évidence. Aucune vexation sur le visage du mâle, aucune trace d'énervement, juste un calme temporaire où il inspectait un peu dans quoi ils s'étaient jetés. Un groupe d'hommes secs et ambitieux, comment s'en débarrasser et pourquoi le faire ?

Un léger murmure en direction de la lynx servait de réponse à une interrogation à laquelle Amser n'avait pas encore répondu et espérons que cela suffirait car vu l'état de la situation, il y avait des choses plus importantes sur lesquelles il fallait réfléchir.

« - L'instinct sert toujours car il nous donne dès fois des réflexes pouvant sauver la vie mais dans mon cas, ma partie humaine m'empêche de juste considérer ces gars-là comme de la viande froide... »

 Amser était la progéniture d'un monstre qui se nourrissait volontiers de tout ce qui passait et ici, le simple fait qu'il n'avait pas mordu la déesse prouvait un bon contrôle de sa personne. Il avait visiblement beaucoup d'acquis mais pour ce qui était de son instinct, Amser ne montrait rien, comme si avec sa philosophie il était parvenu à totalement le submerger, chose impossible comme expliqué par lui-même un peu avant. Un bras autour d'Ophélie pour la ramener vers lui lorsqu'on demandait justement une séparation, le terranide parvenait à sourire d'un air confiant face au désastre de cette mission, tirant doucement son épée imposante de son dos pour l'exposer aux voleurs qui voulaient le désarmer.

Se battre ? Leur donner l'épée ? Pourquoi ? Amser pouvait très bien refuser les deux et il le faisait en jetant Ispolin en face de lui, dans le sable qui refaisait un 'pouf' en soulevant un imposant nuage de sable. Qui pouvait la soulever mis à part son propriétaire ? L'épée était trop lourde, écrasant l'âme de ceux qui voulaient s'en emparer et comme un chien cruel et puissant, elle redevenait une peluche amicale lorsque le terranide venait la caresser. Il était le maître et n'avait pas peur, plongeant ses tentacules violemment dans le sable en profitant de l'écran de grains créé préalablement, deux tentacules cerclant sa jambe blessée pour agir comme un soutien, au cas où il en aurait besoin mais à la vue des autres, rien n'avait changé, l'homme serrait toujours aussi bien l'esclave' contre son torse, manœuvre qui permettait aussi de cacher l'arsenal de la déesse.

« - Je ne suis qu'un émissaire de la Guilde pour transporter cette esclave de premier choix. Si vous nous tuez, vous pourrez peut-être revendre sa peau mais son pesant d'or ne sera plus qu'un grain dans le désert et quant à moi, je ne pense pas que vous puissiez retrouver votre chemin sans mon aide. Laissez-moi vous expliquer, messieurs, vous n'êtes qu'une escorte pour un roi qui vous tuera s'il apprend que vous touchez à ces biens. Même dans le désert, les nouvelles vont vite... »

Amser venait du pays d'Ispolin qui avait eu, il y a environ un tiers de siècle, une reine originaire d'un pays désertique. Lors de son arrivée, la souveraine avait apportée une partie de son folklore et l'histoire de la Guilde des Voleurs était connue de beaucoup d'habitant, même le Roi lui-même avait utilisé cette faction cruelle pour certaines démarches... Commerciales. Ici, ce n'était qu'un coup de bluff qui était pourtant tout à fait crédible car les petits commerces craignaient les groupes de ce genre, sorte de mafia puissante qui ne craignait même pas les seigneurs de pays, vivant dans un réseau sous-terrain qui avait alimenté les légendes simplement à cause des innombrables vols qu'on leur attribuait.

Si confiant que ça ? Non. Amser en donnait tout l'air avec sa belle Ophélie contre lui mais le fait qu'il avait caché ses tentacules sous le sable telles les racines d'un grand arbre indiquait bien une légère crainte de sa part. Au moindre faux mouvements, une tentacule pousserait l'imposante épée vers le forgeron alors que ses nombreuses jumelles pouvaient très bien distraire les marchands quoiqu'un problème subsistait... Comment combattaient-ils ? Y avait-il d'autres hommes cachés dans le sable et utilisaient-ils de la magie ? Voilà bien des paramètres pouvant ralentir le terranide qui hésitait, retenant même sa respiration pour capter tous les sons l'entourant.
Titre: Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Ophélie le dimanche 22 décembre 2013, 18:38:56
Oui, il fallait satisfaire sa curiosité hors-norme, il fallait lui expliquer, lui dire, lui montrer, lui démontrer quand elle disait juste, quand elle disait faux, pourquoi elle disait juste ou faux, comment pouvait-elle ensuite dire vrai. Elle voulait qu'on lui expliqua, qu'on lui dise, qu'il mette en lumière ce qu'il pensait, ce qu'il trouvait vrai et faux, pourquoi et comment. Elle voulait qu'il lui donne des réponses, comme pour se rassurer, savoir et être sûre, connaître les points sur les 'i' et les barres sur les 't', que la voix calme et douce du forgeron la mette dans la bonne voix, lui assure qu'elle avait tort ou raison. Elle voulait être sous son aile, s'y étouffer longuement pour ensuite respirer un air refait à neuf par la vision du monde qu'Amser lui aurait indiquée. Elle trouvait ce forgeron emprunt d'une vérité plaisante, et douce à apprendre, une vérité qui faisait du bien à entendre et qui plaisait à la Déesse Lynx. 

" - Si vous le dîtes, Sieur Amser. Un humain n'est pourtant pas une bête, même quand la fin vient tirailler sa rate, quand le danger vient les mettre dos au mur, ils usent d'un instinct de survie que vous avez l'air de considérer comme animal. Ils ne sont plus des bêtes à partir du moment où ils usent des bêtes et de leurs semblables comme des esclaves. Leurs instincts de protection du prochain a disparu, et s'ils sont dangereux, c'est pas leur méchanceté, leur cruauté, les horreurs qu'ils font sans même avoir la morale qui les humanisé. Sont-ils vraiment humains ? Vous n'êtes pas un homme, vous, vous êtes bien plus, parce que l'instinct animal qui coule dans vos veines est celui que les âges et les générations n'a pas émoussé. Entré dans la société, un homme n'a plus d'instinct. C'est pour ça, que je doute sur le mien. J'espère n'être pas devenu un "homme"…"

Sa tirade, prononcée de sa voix suave et légère, semblait sortir des rêves les plus sombres de la Déesse, coulant doucement entre le sable et le Forgeron. S'il n'était pas rentré dans la société, c'était tant mieux. Rentré dans la société et s'intégrer aux hommes, c'était perdre son caractère, sa vie, son futur. Elle le trouvait peut-être si intéressant parce que le Forgeron Amser était resté misanthrope, loin de l'humanité collante des hommes, loin de l'amitié poisseuse qui les caractérisait, plus proche d'un amour de bêtes à bêtes, cru et simple. La confiance qui émergeait de ce géant aux douces attentions, Ophélie ne l'avait jamais trouvé ailleurs, auparavant. C'était la confiance qu'on offre non pas comme un présent, mais comme une poignée de main, non pas comme un cadeau après des mois de labeur à le chercher, mais comme un "bonjour" naturel et simple. Lui, suivait une ligne de conduite et de manière de vivre qui ne changerait pas quand l'envie lui prendrait. Et ça, c'était beau, simple, agréable à vivre.

Mais s'il disait qu'elle pouvait user de son instinct animal, c'est qu'elle le pouvait. Elle pouvait sauter dans le sable et partir à la recherche de sa famille comme un animal égaré, grâce à son flair et à sa vue, non pas grâce à une carte. Elle aussi pouvait s'adaptait à son instinct, à la situation. Pouvait-elle le faire, de s'adapter à une situation ? Son instinct pouvait la guider très loin, la perdre dans les limbes de son pauvre cerveau car il suivait aussi l'esprit d'Ophélie. L'instinct ne pouvait plus la guider sans qu'elle ne réfléchisse. C'était encore tout un apprentissage que celui-là, celui de se laisser aller à son instinct. Et s'adapter ! Elle admirait le Terranide parce qu'il était adaptable, comme un fauteuil qu'on fait devenir canapé. C'était bien. Sympathique. En lui parlant, elle n'était jamais sûre d'avoir raison, et apparemment, le beau forgeron lui démontrait minutes après minutes que ses acquis pouvaient être bien faux. Elle trouvait ça intéressant, certes, mais un peu déprimant. Mais elle ne lui dirait pas.

Il saurait encore lui dire que c'était normal ! Après tout, elle ne pouvait pas avoir tort partout, mais son ami avait raison tout le temps. Elle hocha seulement la tête, sa patte caressant la chevelure de sa monture, un peu distraite, malgré le fait qu'elle soit concentrée sur les paroles pleines de sens d'Amser. Il était d'une douceur … Elle souriait bêtement en pensant à tout cela, à cet homme que le hasard lui avait fait rencontré, elle souriait parce qu'elle le trouvait unique et parfait ! Était-ce ça, de tomber amoureuse ? Non. Elle ne pensait pas. Elle l'aimait, certes, avec une amitié déjà bien forte, elle était liée à lui sans réelle raison. Mais, elle le voyait encore comme un protecteur. Son instinct féminin, bien différent que celui animal plus proche des paroles qu'il prononçait, lui montrait qu'elle était attachée à lui comme à un homme à qui on n'osera jamais avouer son amour, de peur qu'il y trouve un peu à redire, de peur de perdre de la place dans son cœur. Et pour l'instant, c'était bien. Parce que ressentir ce sentiment en à peine quelques heures, c'était assez étrange.

" - C'est déjà trop compliqué pour moi. Je n'ai pas le cœur à me compliquer la vie comme cela. Je suivrai vos pas, Sieur Amser et mon instincts. Avec ces deux aides, j'irais loin, j'en suis sûre. L'équilibre doit être personnel, après tout… "

Elle comprenait que Lanos était un Dieu qu'elle voudrait bien un jour rencontrer. Il paraissait bien intéressant, pour avoir un si intelligent fidèle, si amusant et simple. Elle sourit de nouveau et ronronna de plus belle, entourant sa queue autour du bras ballant de son ami pour tenir sur ses épaules de géant. Un géant tellement sympathique qu'après lui, même un jeune homme inoffensif vous paraissez sans doute méchant. Elle ne le trouvait pas benêt, loin de là, elle le trouvait juste gentil, heureux. Il était heureux et on devenait heureux à sa suite, parce qu'il était un homme au sourire communicatif, au rire gras et aimable, aux yeux pétillants de malice. Elle aimait bien ses yeux et ses épaules. En plus, il était confortable !

" - J'espère un jour rencontrer votre Dieu Lanos. Parler avec lui sera sans doute une expérience inoubliable. Vous le décrivez comme un Dieu réellement divin. Il a pourtant des défauts, non ? Rassurez-moi, Sieur, il n'est pas parfait ? L'est-il ?"

Amser était libre et heureux. C'était ça qui le rendait si sympathique et merveilleux aux yeux de la jolie Lynx tricolore. Liberté et choix. Tout ce qu'elle n'avait pas eu pendant tant d'années. Lui l'avait trouvé, c'était peut-être battu pour l'avoir ! Elle, elle avait attendu. Une lache ? Elle se trouvait lâche, oui, à vrai dire. Mais la lacheté disparut quand ils furent bien entouré comme il faut. Tournant son museau vers son ami voyageur, elle le trouva d'un calme à faire frémir les brigands. Et encore assez concentré pour continuer sa conversation avec elle sur l'instinct. Cet homme était étonnant, car Ophélie n'était déjà plus trop dans le "mood" pour parler instinct et philosophie sociale.

" - Ohh ? Si vous l'dites … "

Et il comptait en faire quoi s'il ne les tuait pas ? Que comptait-il faire ? Elle eut une moue un peu effrayée. Elle se blottit contre le Forgeron en enroulant sa queue autour de ses jambes, avec un grognement mécontent. Elle avait peur de ce qui pouvait se passer. Il souriait, elle fermait à demi ses yeux, ses iris ne devenant que deux fentes menaçante. Il montrait son épée pour leur montrait qu'il ne se laisserait pas faire … Elle le sentait la serrer contre son torse et elle s'y blottissait avec plus de bonheur qu'elle essayait d'oublier la peur. Le sable, elle ferma les yeux. Les réouvrant, elle sursauta. Non ? Non. Non ! 

« - Je ne suis qu'un émissaire de la Guilde pour transporter cette esclave de premier choix. Si vous nous tuez, vous pourrez peut-être revendre sa peau mais son pesant d'or ne sera plus qu'un grain dans le désert et quant à moi, je ne pense pas que vous puissiez retrouver votre chemin sans mon aide. Laissez-moi vous expliquer, messieurs, vous n'êtes qu'une escorte pour un roi qui vous tuera s'il apprend que vous touchez à ces biens. Même dans le désert, les nouvelles vont vite... »

Elle n'avait pas bien entendu. Il était sérieux ? Non. Sans doute pas !  Elle tourna son museau vers Amser. Il était confiant, il la tenait contre lui avec confiance, cette assurance qui lui plaisait tant .. Elle s'était trompée du tout au tout, comme une enfant, comme une gamine, comme une idiote ! Comment ? Comment pouvait-elle être si bête ! Elle connaissait les légendes de la guilde. Était-ce une réalité ? Amser venait de là ? Il comptait l'utiliser comme une esclave pour un Roi, comme les autres ? Son souffle. Son souffle. Rapide. Haletant alors qu'elle se débarrassait de l'étreinte du géant en le mordant. Elle s'éloigna, au grand étonnement de leurs attaquants. Eux. Eux ils comptaient faire marche arrière. Ne pas combattre cet homme et son esclave.

" - Excusez-nous, marchand. Vous veniez vous reposer pour la nuit près de l'oasis ? Nous vous laissons une partie du côté Est, mes hommes vous laisseront en paix. Si vous avez besoin de vivre ou d'information … Tout ce paie, marchand, vous le savez, mais nous ne vous attaquerons plus."

Aussitôt dit, aussitôt fait. Ils partaient aussi vite qu'ils étaient arrivé, ombres dans la sombre nuit. Un homme posa son bras sur les épaules d'Ophélie pour la jeter de nouveau contre le géant. Ils avaient peur des représailles si elle partait à cause d'eux. Ophélie resta debout, immobile devant Amser. Choquée ? Elle  cherchait ses mots et recula de quelques pas.

" - Vous êtes comme les autres ! Pareil ! Vous m'avez trahit ! Je ne vous croyais pas comme ça … Vous me dégoutez !"

Naïve. Trop naïve. Elle se laissa aller à quatre pattes, prête à partir dans le désert, seule, en proie à une rage triste. Sa queue tapant et baffant le géant alors qu'elle allait partir. Elle ne pensait même plus à se tromper. Il était comme les autres. Tous des pourritures …
Titre: Re : Re : A la recherche de la Lune et des étoiles [Pv Ophelie]
Posté par: Amser le dimanche 22 décembre 2013, 21:30:18
« - Appelez-moi 'Maître' seulement si nous croisons des humains. Vous serez une esclave et moi un marchand mais autrement, sachez que je ne suis le maître de personne, je suis juste un ami qui vient en aide. »

Il y avait bien des choses incroyablement agaçantes pour Amser et les gens à la mémoire courte en faisaient partie. Parce que pour lui qui avait une mémoire presque à toute épreuve bien qu'il la cachait, sûrement que le terranide ne comprenait pas pourquoi d'autres n'étaient pas aptes à faire de même, le faisaient-ils exprès ? Ophélie était une jeune femme naïve et elle s'était énervée comme si tout le plan expliqué avait disparu de son esprit... Le géant soupirait, parvenant à sourire à nouveau malgré tout. Une enfant ravissante, comme il l'avait dit, et elle n'avait pas du tout écouter, c'était vrai aussi qu'il l'avait submergé d'informations à un moment et que son cerveau avait du se déconnecter pour éviter de surchauffer, ce n'était pas impossible mais les bandits avaient bien réagis, forçant la belle à rester et s'écartant de peur de faire des dégâts qui leur vaudraient la vie. Le plan avait fallu tourner à la catastrophe mais les éclats de la déesse pouvaient aussi être un avantage et le regard d'argent du monstre analysait le contexte, les éléments présents dans son plan qui s'adaptait à son tour en conséquence... Non, lui rappeler ce qui se passait réellement était la pire des idées du fait qu'un des esclavagistes était encore présent alors l’échappatoire était encore la ruse.

« - Dame Ophélie, n'oubliez pas ce que le maître a dit. Vous n'avez pas le choix. »

L'appeler comme ça n'était pas un problème, ça ne faisait que lui donner davantage de valeur et rendait l'histoire d'Amser plus crédible. Une noble ? Une prisonnière de guerre ? Tout était possible et il y avait plus de raisons de le croire que de s'en méfier. Pourquoi coller à une simple esclave un homme qui pouvait faire frémir une petite milice à lui seul avec toute l'assurance du monde et qui malgré la riposte violente de la prétendue esclave se révélait à peine blessé à l'endroit mordu ? Un garde du corps autoritaire qui valait dix hommes voire plus, même si ce n'était pas vrai du tout, c'était ce qu'il fallait faire croire.

Une main sur son biceps un peu saignant, Amser attendait une réaction coopérative de la part d'Ophélie, espérant qu'elle se calme et qu'elle ne commence pas à fuir comme à sa tentative présente. Visiblement, le géant n'allait rien faire et on pouvait comprendre une crainte de la blesser car malgré sa carrure, n'importe qui craignait la fameuse Guilde et à lui seul, même si sa force frôlait celle des dieux, ça ne pouvait suffire face à l'armée privée polyvalente de cette faction mystérieuse. Pour cacher ses propos, le terranide évoquait le 'maître' et le maître, c'était sa propre personne, car la déesse avait tenté de le considérer ainsi à un moment même si c'était plus dans le sens de professeur ou de tuteur. Lui remettre ses souvenirs en tête était un impératif des plus urgents, la situation était tendue mais encore maîtrisable, peut-être même avantageuse mais jouer avec la chance, même la lynx savait que c'était une mauvaise idée.

« - Et vous savez, la gentillesse et la méchanceté, ce sont des choses très surfaites. Tout comme l'humanité, cela n'existe pas réellement. Mh, si mais à peine, juste parce que certains veulent bien encore y croire. »

Ni blanc, ni noir. Juste gris.

Sa voix s'était faite plus sèche, plus sévère et la tension augmentait encore d'un cran alors que ses doigts cerclaient le manche de son épée titanesque. La tuer ne servait à rien et à personne, il s'agissait seulement d'une mise en scène plus théâtrale pour faire signe aux derniers observateurs du lien que le monstre avait avec la lame qui avait 'bondi' dans sa main sans explication rationnelle -juste un tour de passe-passe digne de magicien pour enfant, un tour d'illusionniste bien ficelé- et pour rappeler à la déesse que dans l'état des choses, son instinct n'était pas encore re-développé pour qu'elle prétende faire face à la force brute du forgeron, bien qu'elle soit divine et lui non. Un ordre bien insinué ralentissait les actes et forçait la réflexion, la guidait même et en tant que mâle dominant de sa race, cela faisait parti de l'instinct contrôlé d'Amser qui en savourait chaque jour les aspects, une sorte de droit naturel inscrit dans ses gênes.

Qui pouvait être effrayé ici mis à part la femelle ? L'homme qui l'avait repoussé dans les bras du terranide et qui héritait à présent d'un regard un peu agacé. Le coup d'épée, ce n'était pas pour la déesse et il s'en rendait compte en tremblant légèrement, ses pieds fixés au sol à cause de ce qu'il y avait d'instinctif en lui et de non maîtrisé. Devant un danger trop grand, fais le mort ! C'était une manœuvre stupide mais certains ne savaient pas s'en défaire et se retrouvait ainsi bloqué mais mieux encore : influençable.

« - Vous, là. Je veux connaître les routes sures, l'emplacement d'autres camps et les derniers déplacements connus des meutes des environs. Je veux éviter toutes blessures, vous aussi probablement... Et ne vous inquiétez pas, vous serez payé. Tout se paie et je tiens toujours parole. »

Des mots, encore des mots mais pour l'instant, c'était bien ce qui avait fait fuir les ennemis, non ? Ceux-ci étaient destinés bien entendu au dernier des brigands présents mais aussi à Ophélie, surtout la dernière phrase : je tiens toujours parole. Il lui avait beaucoup parlé depuis leur rencontre, lui avait apprit certaines choses qu'elle avait déjà oublié en partie mais si une chose devait être retenue, c'était ça : je tiens toujours parole. Amser voulait rassurer la déesse et son âme s'inclinait vers elle dans un signe de respect qui établissait son personnage comme désolé, ça ne se voyait pas, ça s'entendait et la voix du monstre était communicative, comme ce regard si glacial toujours planté sur le commerçant qui se retrouvait subitement libéré de ses liens mentaux une fois le contact visuel rompu.

« - Vous serez également récompensés pour votre fidélité à la Guilde, merci de nous accueillir pour cette nuit, marchands et ne tentez rien de stupide maintenant que vous savez qui nous sommes. »

L’appât du gain, comment mieux contrôler des voleurs ? Ce qu'ils désiraient était l'or, pas les esclaves ni même les trésors, ça, ce n'était que des causes où les pièces métalliques étaient la principale conséquence. Toujours plus, même à ne plus en savoir quoi en faire, l'avarice était utile et merveilleux pour celui capable de comprendre et de lire dans le sable de ce désert hostile.

Autre chose merveilleuse, l'instinct qu'Ophélie ne comprenait pas en tournant le dos au terranide. Ce dernier était un prédateur et lui tourner le dos était plus un cadeau qu'une punition car dans ses gênes, il était fait pour attaquer dans le dos. Ce n'était pas lâche, tout juste naturel. Une tentacule le long du bras, cachée par sa longue cape, il agrippait une patte de la déesse et la soulevait comme une enfant avec rapidité, la tenant avant même que ses doigts ne touchent sa fourrure, donnant une impression de la latence qui rendait la chose encore plus impressionnante. Toujours une illusion pour lui donner des airs de légende vivante, ce n'était qu'une sécurité en plus d'un amusement certain.

Maintenant attrapée, Amser remettait son épée dans son dos pour libérer sa seconde main qui servait à tenir plus agréablement la déesse, comme une petite princesse tout contre lui. Deux avantages à la posture, c'était plus confortable pour la dame et en partant d'un pas confiant vers la zone est, le grand mâle pouvait chuchoter tranquillement, oubliant de lui rappeler qu'il n'était pas un esclavagiste -en supposant qu'elle l'ait compris- et se contentant de bien la garder contre son torse en répondant à ses innombrables questions. Encore ! Encore et encore ! Béni soit le dieu qui avait fait qu'Amser avait assez de salive pour répondre à tout ça !

« - Les humains sont des animaux comme les autres, juste que leur usage de la technologie remplace leurs faiblesses et qu'ils sont devenus des drôles de prédateurs avec le temps. Ils se protègent l'un l'autre, incapables de vivre seuls et comme pour se glorifier, cette race a eu l'instinct d'expansion qui les caractérise avant tout. Vous pouvez en trouver partout sur Terra et au-delà, alors que les lynx comme vous, par exemple, ne se trouvent que dans les déserts comme celui-ci. »

Ophélie ne voulait pas se compliquer la vie mais elle se questionnait sans cesse. C'était bien, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus suivre et là, c'était plus un problème qu'autre chose mais Amser était quelqu'un de poli à défaut d'être réellement gentil alors il répondait encore, malgré qu'il savait bien que certaines de ses descriptions entraient dans une oreille pour sortir par l'autre.

« - L'équilibre doit être avant tout naturel avant d'être personnel, c'est aussi que rien n'est réellement parfait. Lanos lui non plus ne l'est pas et je sais que mon seigneur ne se sent pas insulté lorsque j'invoque son nom en ces termes. Ce n'est pas un maître, tout juste un guide qui laisse toujours le choix, il n'y a pas de distinction chez ces suivants... »

Cela pouvait paraître étrange car ça supprimait l'idée même de hiérarchie qu'on retrouvait pourtant partout. Amser avait aussi l'air de dire que tout le monde chez eux était gentil alors que ce n'était pas le cas, il y avait de tout sous le règne de ce dieu puissant et cela le particularisait aussi mais fallait-il aussi l'expliquer afin que cela paraisse plus clair ?

« - Nous ne sommes ni bons, ni mauvais, à l'image de notre divinité. Nous sommes parfaitement neutres car la notion de bien et de mal n'existe que parce que deux camps de puissance égale s'affrontent or... Qui peut nous surpasser ? Nous rétablissons juste l'équilibre lorsque la situation le demande et en dehors de ces événements, nous sommes libres. »

Un pied et puis l'autre, Amser redéposait la demoiselle sur le sol dans la zone qu'on leur avait prêté pour la nuit et d'un regard rapide, il ne semblait y avoir personne. Si elle tenait vraiment à s'échapper, c'était le bon moment ou bien, si elle le désirait, elle pouvait se laisser aller à la rêverie de ce que l'homme devant lui venait de dire, la liberté. Non, le terranide n'avait pas menti mais ce qu'il n'avait pas précisé, c'était que les événements dont il parlait se succédaient et se chevauchaient même sans interruption. Jamais il ne serait libre mais ça n'était pas une gêne car certains avaient besoin d'un être puissant au-dessus d'eux pour diriger leurs décisions et leurs pas, pour se sentir humble et protégé. Cela s'appelait la solitude des puissants et si Ophélie voulait bien passer un peu de temps avec le géant, il pouvait lui expliquer comment le monde était fait ou du moins, ce qu'il en savait.