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Une gerbe de sang dans le sable de l'arène, et c'était un corps musculeux et huilé qui s'affalait de tout son long sur le sol, une plaie béante à l'estomac. Il n'aurait pas de funérailles, et il n'y avait pas le temps de s'attarder sur son sort. Autour de ce cadavre le combat faisait rage pour le plus grand plaisir de la foule qui lançait des ovations depuis les gradins. Les lames frappaient contre les boucliers, les gourdins battaient la chair et des grognements virils se faisaient entendre dans la mêlée. Des gladiateurs se battaient pour distraire la populace. Ils mourraient sous les yeux des citoyens qui réclamaient encore, toujours plus de sang.
Teutatès comptait parmi les favoris, et faisait tomber ses ennemis un à un. Des novices qui ne méritaient pas de croiser le fer avec lui. Il avait laissé son épée par terre, à quelques mètres, et donnait de grands coups de massue. Ce n'était pas très raffiné, mais ça avait le mérite d'être diablement efficace. Ceux qui survivaient aux coups qu'il distribuait n'en auraient plus pour longtemps. Il finit par se retrouver en duel face à un myrmillon armé d'une longue hache, qui profitait de son allonge pour le tenir à distance, le faisant reculer jusqu'au mur en ricanant. Le Dieu païen se mit à courir, pour le contourner. Et son adversaire de se jeter à sa poursuite sans réfléchir en l'insultant, le traitant de lâche et de fuyard devant la foule amusée. Teutatès s'arrêta soudainement, passant son pied sous un objet, par terre, pour le lever et l'envoyer à sa main droite. Il se retourna, et brandit l'arme qu'il venait de récupérer.
Un trident. Un trident qui était tombé des mains d'un rétiaire. Sans attendre, Teutatès le lança comme un javelot, à la manière d'un chasseur de grands fauves. Les trois pointes acérées se logèrent dans le buste de son ennemi, qui tomba à genoux, laissant son arme s'échapper de ses mains. Le divin s'en alla récupérer l'épée qui lui appartenait, et s'approcha du gladiateur qui n'attendait plus que sa fin.
"Je ne fuis jamais, pauvre fou."
Ils jetèrent tous deux un regard vers la tribune d'honneur. Pollice verso. Voilà qui marquait la fin du combat. Le gaulois leva son arme au-dessus de sa tête, et décapita l'autre sans sourciller. Puis il leva les bras, victorieux, en poussant un cri de guerre, acclamé par la foule. Le combat était terminé. Il salua la foule, et se retira en coulisses.
Des esclaves lui apportèrent un cruchon d'eau et le délestèrent de son arme. Il but une gorgée, s'aspergea le corps avec le reste, puis réclama une serviette qu'on lui apporta sur le champ. Les jeux n'étaient pas terminés, d'autres numéros devaient commencer. Il profitait néanmoins de ce semblant de liberté qu'il avait, avant que son maître ne vienne le chercher pour le ramener au domaine. Il regagna sa loge, pour retrouver cette tunique et ces chaînes, qui selon Perditia lui allaient bien plus que les armes et armures avec lesquelles leur bon maître le parait.