Le Grand Jeu
Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => Le parc et son sous-bois => Discussion démarrée par: Cassandra Koldya le dimanche 03 février 2013, 19:58:53
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Tout avait pourtant bien commencé pour moi aujourd'hui. Je m'étais levée un peu plus tard que d'habitude, c'était mon jour de repos, histoire de laisser mon corps reprendre des forces avant de recommencer l'entrainement. J'avais commencé par m'habiller et prendre un copieux petit déjeuner, avant de quitter la ville et de me ressources dans les alentours d'Ashnard... Et personne ne m'avait attaqué, ni animal, ni bandit, ni créature de quelle nature que ce soit. Une simple journée paisible, à me relaxer sous le soleil du désert. Vous avais-je déjà dit comme c'était agréable de simplement s'allonger sous le soleil et d'emmagasiner de la chaleur? La peau de ma partie humaine avait prit une délicieuse teinte dorée, un parfait bronzage, pas un coup de soleil alors que je suis restée comme ça toute la journée. Du pur bonheur, j'en viendrait presque à bénir celui qui m'a transformée ainsi... ou pas. Si je lui met la main dessus, je vais l'écarteler et mettre du sel dans ses blessures. Et des charbons chauds... et du souffre. Question d'amour propre et d'orgueil.
Toujours était-il que j'avais passé une journée parfaite, et j'étais sur la route pour revenir vers Ashnard quand je me suis retrouvé au milieu d'une forêt. Je vous dis pas la confusion, à un moment j'étais en plein milieu du désert, absorbant encore ces délicieux rayons de soleil, j'étais encore toute chaude, et maintenant je me trouvais en pleine soirée sans aucune idée sur où j'étais. J'approchai de l'orée du bois et immédiatement me cachai en voyant passer un monstre de métal, au bruit et à l'odeur horribles. Où est-ce que j'avais bien pu tomber? Et puis je me souvins des récits sur Tekhos et leur technologie avancée. Serais-je là bas? Quelques minutes à observer les passants m'indiquèrent le contraire. Pas de patrouilles armée d'armes terrifiantes, pas de machines humaines surveillant le bois en cas d'attaque formienne, que des humains, normaux. Et je n'étais plus normale.
Je décidai de m'enfoncer de nouveau dans les bois et de réfléchir à la situation, mais à peine avais-je fait une petite cinquantaine de mètres que j'entendis... Je ne savais pas ce qu'était cette musique mais c'était tout simplement divin, elle imprégnait mon corps et mon âme et me relaxait comme je n'avais jamais été relaxée auparavant. Je fermai les yeux et laissai mes sens me guider vers le où la musicienne, voulant entendre au mieux cette mélodie. C'est ainsi que j'avais fini à l'orée d'une clairière en train d'écouter une musicienne habillée... un peu bizarrement. Je ne connaissais pas ce style d'habit mais cela m'importait peu. Je fermai les yeux à moitié et me mis à onduler légèrement. Je pouvais passer une éternité ainsi, et ne savais pas que je réagissais aussi fortement à la musique.
Ce que j'avais oublié, c'est que mes yeux, qui n'étaient pas complètement fermés, étaient devenus luminescents depuis que j'étais devenue une lamie. Et que si la musicienne regardait bien, elle n'aurait aucun souci à me repérer.
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- Messieurs, je vais prendre congés de vous. Et une nouvelle fois, toutes mes félicitations pour vos négociations récentes
C’est sous des applaudissements généraux et des voix clamant la joie générale que la chef d’entreprise se leva pour prendre congé. Aujourd’hui se passait une réunion importante pour déterminer le cours des actions de l’entreprise, comme tout les mois, mais également le retour de certains négociants qui avaient cette fois pour but d’élargir le champ d’action de l’entreprise Papillon. Cette réussite devait réussir non seulement pour le bien de Nô, mais aussi pour toutes ses TPE qui avaient du mal à démarrer sans soutient économique et juridique, ainsi que d’autres conseil pour faire fleurir ces dernières. S’apprêtant à sortir de la pièce, main sur l’entrebâillement, elle s’arrêta soudainement. Ensuite, elle cogna par trois fois assez fort pour se faire remarquer et ajouta finalement :
- Je vous accorde le reste de la semaine. Vous l’avez bien mérité
Puis sous des remerciements non-contrôlé par la joie, elle quitta la pièce. Tout ça l’avait rendue d’excellente humeur pour un bon petit moment, ce qui ne lui était pas arrivé depuis… Pouf ! Valsant d’escaliers en couloir pour rejoindre son bureau, elle partit chercher quelque chose. Un instrument destiné à calmer la foule et apaiser l’esprit des malheureux. Un instrument à corde pincées qu’elle utilisait lorsque le besoin de se calmer ou de fêter quelque chose se fait sentir : Son Shamisen. Instrument qui lui fit passer ses joies, ses peines et ses colères et qui lui fit faire pas mal de rencontre, bénéfiques ou pas. Elle prit donc la boite qu’il contenait son précieux trésor, et fit marche arrière pour sortir de sa pièce de PDG qu’elle ferma à clé avant de partir. Puis en enchaînant escaliers et couloir une nouvelle fois, elle se retrouva dehors, suivant sa route habituelle vers le parc.
Arrivée sur place, elle se plaça à l’abri de la foule, en tailleur sur un banc. Dénouant la corde qui cernait le couvercle, elle retira par la suite ce dernier pour sortir son instrument. Il ne lui fallut pas longtemps avant de commencer à jouer. Combien de temps elle resta assise là à pincer ces cordes de nylon ? Nul ne le sais, pas même elle qui vouait son Âme entière à son jeu de mains. La passion dévorante en Nô pour cet instrument pouvait très facilement se faire sentir à travers ses notes et son regard fermé. Elle pourrait continuer comme ça jusqu’à plus soif, voire même plus longtemps si personne ne viens la perturber… Ce qui ne sera pas le cas aujourd’hui. Sentant un groupe sanguin inconnu s’approcher, elle rouvrit ses yeux concentrés sur les cordes et le bougea légèrement vers la source de cette activité et vit quelque chose de nouveau. Une créature il semblerait vu certains petits "détails". Légèrement choquée par cette présence puis piquée au vif par la curiosité, elle referma doucement ses paupières à la vue de ses pupilles luminescente, toujours dans sa mélodie :
- Ma musique vous plait, créature dont j’ignore le nom ?
Aucune forme de peur ou d’agressivité dans cette voix portant suffisamment pour être entendue par l’autre parti. Heureusement que pour l'instant, il n'y que ceux deux femmes là dans la zone. Amie ou ennemie ?
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J'ouvris brusquement mes yeux alors que j'entendis la voix de la jeune femme m'interpeler, et surtout ne pas s'étonner plus que ça de ma nature. Peut-être y avait-il d'autres créatures en ce monde? Je n'en savais rien, et pour l'instant cela n'était pas vraiment important. Elle m'avait vu, et avait déterminé que je n'étais pas humaine. Et surtout, bien plus important, elle n'avait pas interrompu sa musique. Me rendant compte que rester cachée n'était plus vraiment utile, je me redressai et entrai dans la clairière lentement, avant de m'arrêter à quelques mètres d'elle, toujours aussi captivée.
- Oui, je n'ai jamais rien entendu de tel... c'est comme si votre musique faisait vibrer en moi quelque chose que je ne savais même pas exister.
Je me laissai aller, m'allongeant doucement sur le sol et continuant à l'observer, une expression apaisée sur mon visage. Je ne souhaitais pour le moment rien d'autre que de rester ici, auprès d'elle, à écouter sa musique. C'était tout bonnement le paradis. Je ne m'en rendais même pas compte, mais mon corps ondulait selon le même rythme que la musique de cette femme. Je ne savais pas que ma transformation m'avait rendue aussi sensible que ça à la musique, et au fond de mon esprit je savais que je devais résister et reprendre contrôle de moi même. Plus tard... je ferais ça plus tard. Pou l'instant je n'étais pas en danger.
- Cassandra... mon nom est Cassandra... S'il vous plait, continuez à jouer, c'est tout simplement divin.
Aucune agressivité, aucun danger de la part de Cassandra. Nô avait clairement le contrôle en ce moment, et le garderait sans doute jusqu'à ce qu'elle arrête de jouer.
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La créature s’approcha vers la vampire… Et quelle créature. Une femme serpent en tenue orientale dans une ville telle que Seikusu n’est pas forcément de bonne augure. Encore que pour l’instant, elle ne le voit pas. Continuant sa mélodie, bercée par elle et l’ambiance calme et légèrement venteuse, elle sentit néanmoins que son public s’approchait en vue des fluctuations sanguines que ce dernier dégageait. Elle la laissa faire, ne sentant pas plus d’agressivité de sa part que s’il s’agissait d’une planche en érable vernie. Et tant mieux. Ne serait-il pas dommage de devoir combattre après avoir passé une bonne journée comme celle-ci ? Bien sûr que si. A moins d’aimer cela bien sûr. Bref, la créature pris la parole pour répondre à ce qu’avait demandé Nô plus tôt, ce qui aurait presque put faire sourire la musicienne si elle l’aurait désiré. Donc sa musique était belle au point de complètement faire vibrer la femme devant elle ? Et ben, quel compliment de qualité. La laissant se présenter, elle finit par faire de même :
- Nô. Ravie de voir que ma modeste musique suscite autant de bonheur en vous Cassandra
Elle n’a rien dis concernant cette dernière, mais on sentait qu’elle n’avait pas l’intention d’arrêter de pincer ses cordes. Rouvrant doucement ses paupières pour voir quel genre de créature elle avait en face. Elle eut un léger frisson précédé d’un sursaut en constatant qu’il s’agissait d’une Lamia, Lamie, Lamiès ou Sybaris selon les croyances et point de vue mythologique. Toujours en jouant sans discontinuer, elle était curieuse de savoir si elle avait en face d’elle une créature mythique, commune ou une simple illusion manifestant l’originalité de son monde mental. Refermant les yeux sans avoir trop détaillé, de peur que ça la gêne. Et oui car si vous êtes un être vivant peu commun, vous aimeriez que l’on vous zieute sans discontinuer ? En tout cas, ce n’était pas le cas de la vampire qui évitait autant que possible le regard des autres vis-à-vis de son espèce. Elle pourrait sans doute révéler sa vraie nature avec cette femme, mais on n’est jamais trop prudente :
- C’est la première fois que je vois quelqu’un de votre espèce par ici. Surtout dans un endroit public comme celui-ci où nombre de personne passent sans arrêt
Encore heureux qu’elle se trouve dans un coin peu fréquenté par le commun des mortels. Mais on se sait jamais, peut-être que d’autres personne risquent arriver. Le papillon pourpre ne l’espérait pas en tout cas. Il serait très dommage d’interrompre un spectacle musical gratuit pour une nouvelle connaissance qui ne souhaite de mal à personne, du moins en apparence.
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Pour être honnête, elle aurait pu de détailler autant qu'elle voulait et même me déshabiller du regard, ça n'aurait pas changé grand chose. Enfin, déshabiller... je n'étais quand même pas vraiment chaudement vêtue, et mes bijoux ne cachaient pas grand chose de mon anatomie. Non, le fait était que j'avais les yeux mis clos et profitai pleinement de la musique, et donc ne faisais pas vraiment attention à celle qui me tenait pour l'instant sous un charme. Cela viendrait plus tard, sans doute quand elle s'arrêterait. Oh, elle me parlait à nouveau. Nô elle s'appelait. Je ne savais pas trop quoi penser, c'était un nom pas très commun, mais j'avais entendu pire. Et modeste musique? Je laissai échapper un rire musical en réponse à ça.
- Oh, je vous assure, votre musique est tout sauf modeste.
Je ne savais pas trop quoi dire d'autre, donc je me tus et continuai à profiter de la musique. Je ne sais pas combien de temps passa, mais elle recommença à me parler et cette fois ci ses propos s'incrustèrent dans mon esprit. Non seulement cet endroit était public mais elle n'avait jamais vu personne comme moi auparavant? Voila qui ne s'annonçait pas vraiment prometteur pour moi. J'avais cependant des questions à lui poser, et tant qu'elle continuait à jouer je répugnais à quitter cet endroit.
- Vous n'avez jamais vu de Lamie par ici? D'ailleurs où sommes nous? Je me trouvais non loin d'Ashnard en plein désert, et tout d'un coup je me suis retrouvée suis en pleine forêt. J'ai déjà vu des choses un peu plus étranges, mais je commence à m'inquiéter un peu.
Je me retournai et me retrouvai donc allongée sur le ventre, mes mains sous mon menton et observai la musicienne. J'étais assez près d'elle pour sentir son odeur. Elle était bien parfumée et agréable au nez, mais je pouvais détecter l'odeur de sang sous-jacente. Pour que l'odeur s'imprègne ainsi, elle devait avoir affaire au sang de manière régulière. Je ne savais pas ce dont il en retournait, seulement qu'elle était sans doute plus dangereuse qu'il n'y paraissait. Je la garderait à l'oeil sans toutefois être hostile. Elle jouait vraiment trop bien pour que je risque de me la mettre à dos.
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Hum voilà qui est très ennuyeux. Une créature qui n’est pas censé exister, du moins de manière commune pour le plus commun des mortels, semblait étonnée un minimum de la remarque faite par la vampire. Les Lamies ne sont pas censées se trouver sur Terre. C’est un fait. Tout comme les vampires d’ailleurs, ce qui dans un sens rapprochait les deux femmes ici présentes. Cependant, quelque chose retint l’attention de Nô dans ces paroles. Le nom "Ashnard" vint se rajouter en parlant d’un désert. Ashnard serait donc un lieu ? Mais il n’y a pas de désert au Japon, et encore moins aussi proche de Seikusu. Il ne pouvait y avoir qu’une seule et unique réponse à cette demande presque dissimulée. Rouvrant ses yeux un peu perdus, elle dirigea à nouveau son regard vers la créature nommée Cassandra. Il est clair que sa beauté était évidente même avec un corps à moitié reptillien assez… Atypique pour celle qui n’avait vu que des vampires, anges et démons dans sa vie pour ce qui est inhumain. La regardant changer de position, elle réfléchit tout de même à un éventuel endroit qui pourrait correspondre, en vain. Ses doigts continuaient inlassablement d’offrir de la musique à son invitée surprise :
- Je ne connais aucun endroit s’appelant ainsi. Mais j’ai ma petite idée sur la question
Elle changea habillement le type de sonorité faites par son instrument, prenant un son plus grave, plus dramatique. Elle referma les yeux, comme emportée par sa propre mélodie, puis repris :
- Il y a quelques temps, j’ai moi-même vécu cette expérience, me retrouvant dans un monde qui n’était pas le mien…
Puis elle commença à parler de l’expérience de son premier voyage à rtavers un portail, en ponctuant son discourt à l’aide de son shamisen . De son arrivée hasardeuse par ce qui pourrait être considéré comme un portail vers un autre monde, de sa stupeur quand elle vit des créatures dont elle ignorait la classification, de Nexus même si elle ignorait le nom de cette ville et bien d’autres choses encore. Elle interrompit une seconde sa mélodie à la fin de son discourt pour reprendre celle stoppée précédemment. Le Papillon pourpre se tut pour laisser la place à ses notes et au vent se levant le plaisir d’inonder l’endroit. Charmant spectacle, n’est-il pas ?
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Je regardai la femme pendant quelques secondes après qu'elle m'ait répondu qu'elle ne connaissait pas de lieu appelé Ashnard. C'était plutôt mauvais, tout le monde connaissait Ashnard, et à juste raison. C'était une des superpuissances sur Terra, et elle ne connaissait pas le nom? Soit j'étais vraiment dans un patelin paumé de Terra, soit une divinité s'ennuyait un peu trop et avait décidé de m'envoyer sur un autre monde pour s'amuser. Sauf que je n'étais pas amusée du tout, et n'avais plus toute mon attention sur la musique tout d'un coup. Je me calmai et écoutai ce qu'elle avait à dire, après tout elle avait bien une idée, et elle semblait chercher à se concentrer. Puis la tonalité de la musique changea. Et elle parla d'une expérience où elle avait changé de monde grâce à un portail, sa stupéfaction face à des créatures inconnues ici, et une ville dans laquelle elle vécut quelques temps. Une si grande ville, peut-être était-ce Noxus? Je devrais bien lui poser la question quand elle aurait fini de réciter sa ballade. Elle savait parfaitement faire aller la musique avec son récit je devais admettre, et c'était quelque chose de fascinant. Des bardes de son niveau je n'en avais que très rarement vus et entendus. Une fois qu'elle eut fini, elle changea de nouveau la musique, et je gardai le silence pendant quelques secondes, songeuse, avant de la regarder de nouveau, un petit sourire aux lèvres.
- Il est bien possible que je sois en train de vivre la même chose que vous. Sauf, bien entendu, la partie où vous rencontrez des êtres étranges, je crains bien n'avoir plus grand chose à rencontrer qui puisse me surprendre.
Je me relevai, prenant ma pleine hauteur, légèrement plus haut qu'un être humain normal, et m'inclinai légèrement vers elle. Et puis la musique reprit ses droits en moi et je me rabaissai légèrement, fermant les yeux à nouveau et un petit sourire de plaisir s'affichant sur mon visage. Bon sang qu'elle jouait bien.
- Je vous remercie de cet éclaircissement, je craignais rester confuse bien plus longtemps. J'aurais plusieurs questions plus tard à vous poser si ça ne vous dérange pas, mais pour l'instant je vais vous laisser jouer. Mmhmh.
Je hochai la tête à moi même, comme pour agréer à ce que je venais de dire et fermai les yeux.
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Toujours avec les doigts sur les cordes, cordes faisant vibrer le vent dans le parc, parc légèrement balancé par la brise du vent, la musicienne plus de quatre fois centenaire écouta cette valse venteuse en attente d’une réaction de l’autre parti. Parti reptilien qui était toujours autant hypnotisé par cette même mélodie. Il ne fut d’ailleurs pas longtemps pour attendre la réponse de ce dernier. Réponse qui troubla un peu la vampire par ailleurs. Pourquoi ? Parce que si elle n’a presque plus de raison d’être étonnée, ça voudrait dire qu’il y aurait autant voir plus surprenant qu’elle là d’où elle vient. Mais ce n’est pas le fait le plus marquant de cette partie de l’histoire. Non le plus, c’est sûrement le court moment de silence qui s’ensuivit. Ce court moment, cet instant très court qui fit se dresser la femme reptilienne comme un cobra le ferait devant sa proie. Ce qui en gros peut se traduire par : « Si tu arrêtes, tu es à ma merci ». Donc sans le savoir, elle serait la plus grande dominante tant que sa mélodie continuerait Très intéressant comme jeu :
- Si vous le désirez, nous pouvons continuer cette conversation dans mon… Bureau. Vous n’aurez pas à vous préoccuper de votre apparence là-bas. En revanche pour la route c’est une autre histoire
En effet, les humains normaux sont légions ici même si ça reste limité pour le moment dans ce havre de paix temporaire. Elle pourrait la guider directement vers le portail aussi. Mais est-il toujours là ? Si oui dans quelle direction ? Ses hommes pourraient farfouiller le parc de fond en comble pour trouver d’éventuelles traces inhabituelles. Mais pas de suite. Se demander comment elle s’imagine l’endroit où elle se trouve actuellement serait… Passion studieuse que de savoir cela, mais inutile tant que l’envie de jouer l’enivre de son parfum. Elle reprit rapidement ses dires en montrant du menton un bâtiment partiellement visible en verre noir, unique bâtiment de la ville pourvu de ce matériau à sa connaissance :
- Seul le regard des humains seront mauvais. Et malheureusement, c’est sûrement plus répandu ici que là d’où vous venez, Cassandra
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Continuer la conversation ailleurs, voila qui était une bonne idée. Mais comme Nô l'avait dit, je risquais de me faire repérer sur le trajet et la suite ne serait pas particulièrement agréable pour moi sans aucun doute. Je la regardai pendant quelques secondes avant de hocher de la tête, faisant un tour rapide autour d'elle avant de m'allonger une fois de plus sur le sol, un coude au sol et ma main soulevant mon menton.
- Je n'ai rien contre poursuivre cette agréable conversation en un lieu plus privé, mais je crains qu'en effet le trajet ne pose problème. Malheureusement je ne suis pas assez familière avec ce monde afin de proposer une solution cohérente et applicable à la situation.
Je ne savais pas trop comment elle pourrait s'y prendre pour que personne ne me voie. Après tout, les rues étaient bondées, et malgré notre relatif isolement dans le parc, plus on patientait, plus on risquait d'avoir un passant qui me remarque. Au pire je pourrais toujours le tuer rapidement grâce à mon venin, mais je craignais que ce ne soit un peu trop exagéré. Que faire, que faire? Je ne pouvais pas vraiment savoir, et donc j'attendais sa réponse, un petit sourire aux lèvres.
- Et en effet, éviter d'attirer trop l'attention est ma priorité. Autant à Ashnard je n'en ai vraiment que faire, autant ici ça risquerait d'être problématique. Je saurai bien entendu vous rendre la pareille dans la mesure de mes capacités, je n'aime pas devoir quoi que ce soit à qui que ce soit.
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La femme serpent approuva l’idée de Nô ainsi que le danger que cela puisse encourir. Ses oreilles concentrées sur le son de son instrument l’aider à chercher une solution, tandis que sa compagne de discussion lui tournait autour, de façon peu rassurante il faut l’avouer, avant de prendre une position relativement… Aguichante. La Dame de l’ombre ne put s’empêcher de poser son regard une fois de plus sur cette magnifique créature sortie tout droit de la mythologie occidentale. Par ailleurs, c’était assez étrange qu’une vampire ayant des goûts sexuels et amoureux typiquement humains soit attirée par un être vivant à moitié humain et moitié animal. Mais bon, ce n’est pas ça qui l’empêcherait de faire quelque chose avec elle ou encore de lui sauter dessus, ayant autre chose en tête pour l’instant présent. D’un seul coup, une idée lui traversa l’esprit. Cela serait peut-être très ennuyeux pour Cassandra au début mais bien moins par la suite :
- Ne vous inquiétez pas pour le service. Je peux tout à fait comprendre. En revanche, j’ai un plan pour vous mettre à l’abri
Puis en changeant habillement ses doigts de places, sa musique évolua en quelque chose de plus… Basique mais théâtralement plus proche des histoires racontés par les conteurs japonais, ce qui allait très bien avec les explications qu’elle comptait lui fournir :
- Je peux appeler mes hommes pour préparer un court voyage sécurisé vers mon entreprise. Si je les appelle maintenant, ils devraient être là d’ici quelques minutes à peine. Je les préviendrais de votre apparence pour éviter un trop grand choc
Puis le ton de la musique changea de nouveau, prenant un ton de plus en plus dramatique, limite horrifiant même si cela reste assez limité comme style avec un Shamisen :
- Cependant, le court trajet risquerait d’être relativement inconfortable et surtout, ma musique devra s’interrompre. Vous en pensez quoi ?
Enfin, la mélodie revint à son état initial. Nô contemplait toujours cette femmes à la peau bronzée et ô combien attirante. C’est fou comme les deux créatures non-humaines présentes dans ce coin reculé sont radicalement différentes visuellement parlant, et pourtant très proche sur d’autres. N’est-ce pas ?
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Je ne pus m'empêcher de sourire alors que je l'entendis changer sa musique afin de la rendre plus appropriée à la situation. Je sentais que j'allais grandement apprécier sa compagnie. Non seulement elle jouait de son instrument comme une déesse, mais elle était très jolie, assez pour attirer mon attention et mon intérêt. Oh, je n'étais pas une succube ou une prédatrice sexuelle qui prenait plaisir à sauter sur tout ce qui attirait mon attention, du moins en temps normal, mais il m'arrivait de me laisser aller à mes plus bas instincts. Sauf qu'ici l'odeur de sang qui imprégnait Nô me rendait assez vigilante pour que je reste sur mes gardes. Pas question de séduire quelqu'un qui pouvait me manger ou me tuer ou faire de moi une esclave. Des fois, il fallait savoir choisir ses partenaires convenablement, et j'étais loin d'avoir mon avis définitif sur Nô.
Je l'écoutai parler et je dus avouer que sa proposition ne manquait pas de mérite. Je pouvais supporter un trajet inconfortable si cela signifiait une plus grande sécurité et un endroit à l'abri des regards où nous pouvions discuter tranquillement sans risque d'être repérés. Bon, c'était un peu de ma faute, mais malheureusement je n'y pouvais pas grand chose, étant coincée sous cette forme. Je la regardai, mes yeux rencontrant les siens et soutenant son regard. C'était... intense, et je restai silencieuse pendant quelques temps avant d'ouvrir la bouche pour donner ma réponse.
"C'est une excellente idée, et je suis sûre que je pourrai supporter..."
Je m'interrompis brusquement, la surprise me faisant écarquiller les yeux légèrement. Je me retournai vers le chemin et vis un petit groupe d'étudiants s'approchant. Ils ne m'avaient pas repéré pour l'instant, mais il était question de secondes avant que ce ne soit le cas. Lâchant un juron je pris une décision et bougeai rapidement, prenant Nô dans mes bras avant d'accélérer assez lentement pour ne pas blesser une humaine normale, mais assez rapidement pour atteindre l'orée du bois lui même en quelques secondes. J'avais aussi fait bien attention à son instrument et à ne rien laisser derrière, aucun intérêt à m'attirer l'inimitié de Nô. Ce ne fut malheureusement pas suffisant car alors que je commençai à zigzaguer entre les arbres, je pus entendre des voix provenant du groupe que je fuyais.
Putain, vous avez vu ça? Je rêve pas!?
Abusé, dites moi que quelqu'un a pris une photo?
Non, pas eu le temps, quoi qu'elle soit, elle était rapide... putain de rapide. On la suit?
T'es sûr mec? C'est une lamia je crois, t'as pas peur de te faire bouffer?
Une quoi? Allez, fais pas ta femme et suis moi.
Hey, ta gueule Takagi.
Désolé, désolé, Yuria.
Après ça, j'étais trop loin pour les entendre, mais je pouvais sentir les vibrations dans le sol. Ils étaient en train de courir à notre poursuite. Heureusement, ils étaient lents, et j'avais une longueur d'avance. Malheureusement, le bois était petit et s'ils étaient intelligents, ils n'auraient aucun mal à nous trouver après quelques minutes. La nuit m'était favorable par contre, et je louais le destin que je ne sois pas arrivée plus tôt, ça aurait été problématique. Après quelques secondes, j'atteins un endroit un peu mieux dissimulé, plusieurs troncs abattus, formant une petite cachette, et je déposai ma passagère. Elle pouvait voir que j'étais un peu rouge, légèrement embarrassée par la manière dont j'avais réagi sans la prévenir. Ce n'était pas vraiment convenable et peut être j'allais le regretter.
"Désolée, vraiment désolée, je ne voulais pas vous brusquer, mais dès que j'ai vu le groupe arriver, j'ai tout simplement réagi."
Je levai la tête pour observer les alentours et affichai un petit rictus de mécontentement. Ils avaient des lampes, heureusement pas pointées dans notre direction, mais ça ne saurait tarder. Je me cachai de nouveau et regardai Nô, un petit sourire anxieux sur mes lèvres.
"Si vous pouviez contacter vos hommes, je serai heureuse d'entreprendre le trajet, aussi inconfortable soit-il. Je vous en serai très reconnaissante."
Je ne savais pas vraiment comment elle allait réagir, mais j'espérais qu'elle allait accepter. Sinon, la nuit allait dégénérer. C'était des adolescents, et je n'aimais pas avoir à les blesser ou les tuer, mais je n'allais pas me laisser capturer sans rien dire ou faire. Si c'était eux ou moi, j'allais redécorer cette forêt de leurs tripes.
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Un peu de silence vocal pour laisser de nouveau la place à de la mélodie instrumentale. Parfait. La vampire ne cessait de pincer ces cordes avec brio et passion et comptait le faire jusqu’à se lasser ou bien qu’un évènement imprévu l’en empêche. La femme serpent semblait songeuse, réfléchissant tout de même à la proposition de celle qui l’eut réceptionnée, ou du moins semblait le faire selon toute la logique du moment. Bougeant légèrement la tête, le regard de la vampire croisa celui de sa compagne de début de soirée. Ses yeux d’une lueur anormale… Leur beauté était relativement présente selon l’art et la manière qu’on le voit, ce qui dépendait donc de qui les regardait. Nô, passionnée par la découverte de nouvelles choses, trouvait plus ça comme des émeraudes brillantes que des iris terrifiant par leurs anormalités évidentes. Cassandra tenta de dire quelque chose mais… Manque de chance quelqu’un approchait. La plus rapide fut la Lamia qui prit dans ses bras l’Empoisonneuse qui avait juste récupéré le conteneur de son shamisen.
La course poursuite dura quelques secondes même si le duo avait largement l’avantage de la vitesse comparé au groupe de jeunes étudiants, pour finalement se terminer derrière un tas de bois parfait pour patienter un moment. En revanche ce qui l’était moins, c’était le non-consentit sur la façon qu’avait eut Nô d’être déplacée. Elle ne le montrait pas, mais cette initiative ne lui plaisait pas du tout bien qu’elle était tout de même nécessaire. Cassandra s’excusa très poliment, ce qui eut pour effet d’apaiser Nô un minimum. Elle ne fit pas attention à ce que dit sa comparse du soir et chercha son portable sous son yukata, près de la ceinture. Elle le déplia et appela bien vite sa seconde, Kiyuri :
- Déploie d’urgence une dizaine d’homme dans le secteur du parc proche du camp bucheronné pour une escorte rapide et discrète. Préviens également qu’elle est encore moins humaine que nous deux. Tu as moins de deux minutes pour trouver un subterfuge
De l’autre coté, on pouvait entendre Kiyuri acquiescer et donner les premiers ordres justes avant que Nô ne coupe la communication. Il ne resterait plus qu’à attendre que les renforts arrivent. Si tout se passe bien et si personne ne fait quoi que ce soit de stupide, ou ne provoque ce fichu destin. Les étudiants continuaient de chercher tout en s’engueulant sur ce qu’ils avaient vus, ce qui était tout de même stupide dans un sens. Posant une main sur une des épaules de la Lamia tout en parlant suffisamment bas pour ne pas être entendu. Elle avait une meilleure idée que de jouer de son instrument, qu’elle venait de ranger également soi-disant passant, et savoir l’origine du bruit :
- Très chère Cassandra, pouvez-vous emmètre des ultrasons ?
Si oui, Nô la laisserait faire pour les étourdir un peu en cas d’approche trop vive. Si non, c’est Nô qui le ferait et prouverais donc qu’elle serait une vampire. Deux minutes. Dans maximum deux minutes tout sera réglé
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Je ne pus m'empêcher de regarder Nô avec curiosité lorsqu'elle appela son ou sa subordonné. Encore moins humaine que nous deux? Voila qui devenait intéressant, il y avait donc des êtres non humains en cet endroit, et j'avais eu la chance de tomber sur l'une d'entre elle. Ça m'apaisait un petit peu et un léger sourire apparut sur mon visage. J'allais bien entendu lui demander, mais c'était pour plus tard. L'important pour l'instant c'était de rester caché et d'attendre l'évacuation. Ou alors de les attaquer et de les mettre KO, voire de se débarrasser d'eux si besoin était. Ils étaient assez stupides pour poursuivre une lamia en foret après tout, et comme on dit, mort aux cons.
Soudain, Nô posa sa main sur mon épaule et me demanda si je pouvais émettre des ultrasons. Le fait est que je ne savais pas vraiment ce qu'étaient des ultrasons, j'étais d'Ashnard, pas de Tekhos, mais j'avais déjà une réponse pour elle. Si elle me demandais si je pouvais en émettre, c'est que ce n'était sans doute pas inné à l'espèce humaine... peut être. Et je ne pouvais pas émettre d'autres sons que lorsque j'étais humaine. Je la regardai et m'humectai les lèvres avant de répondre précautionneusement :
- Je ne pense pas. Je ne sais pas trop ce que sont des ultrasons, mais je ne peux émettre que les mêmes sons que les humains. Au pire je peux paralyser d'un simple regard s'ils voient mes yeux, ça pourrait être utile.
Je n'utilisai pas mon regard sur elle mais mes yeux semblèrent luire un peu plus vivement pendant une seconde ou deux avant que je ne la quitte des yeux, un léger sourire aux lèvres. Et puis après une seconde à observer les bois je me tournai une fois de plus vers elle.
"Quel est votre plan? Si je puis me permettre."
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La réponse négative de la femme-serpent n’encourageait pas spécialement la vampire. Ses croyances seraient donc fausses ? A moins que ça ne soit ces textes qui étaient écris sous des dires totalement infondés. Comment vérifier quelque chose si l’on n’est pas soi-même présent ? Très bonne question qui aurait pour réponse bien des négations ou du je-m’en-foutisme. Mais la n’est pas la réponse à l’interrogation de Nô quant à faire fuir les étudiants. Les secondes s’écoulaient un peu trop longuement comparé à la progression des inconnus qui risquent bien de tuer un mythe et de provoquer une panique générale à Seikusu. Vous imaginez ? Que ça soit dans le journal national, ou pire, international, l’annonce de l’apparition et la capture d’une créature folklorique censée ne pas exister ferais des vagues d’ennui sur la planète entière. Et c’est la pauvre Cassandra qui paierait les coques cassée :
- Quel est votre plan? Si je puis me permettre.
- Ma seconde devrait arriver bien vite pour détourner l’attention, les faire abandonner et organiser notre fuite. Même si je n’aime pas ça
Fuir est normalement quelque chose de courant chez les shinobi et kunoichi, même ceux des temps modernes. Mais Nô est depuis longtemps bien loin de jouer les araignées piégeuse qui attendent leurs cibles pour les tuer avant qu’il ne le réalise. Ces secondes extrêmement longue pour certains devaient être lourdes à supporter pour la Lamia, surtout que les jeunes gens approchaient. Certes ils n’allaient pas bien vite, mais la situation faisait que la distance entre eux et elles diminuait drastiquement. Puis sans crier gare, tous se tournèrent vers une parties des fourrées, dans une direction qui n’était pas la leurs. Observant à travers ce qui leur servait de protection visuelle, Nô espéra qu’il s’agissait de Kiyuri, ce qui fut démontré dans la seconde qui suivit. Elle commença à embobiner les étudiant en leurs expliquant qu’ils avaient perdue un robot ménager devenu fou…. Ce qui fit légèrement sourire la musicienne :
- Profitons de l’occasion très chère Cassandra. Et veuillez ne pas prendre en compte les dire de ma seconde
Elle venait de dire ça dans un ton rassurant, preuve qu’elle savait de qui il s’agissait. Invitant la femme-serpent à la suivre sans faire de bruit à travers le sous-bois et rejoindre la route, histoire de voir où pouvait être le fourgon dissimulé pour les emmener en sécurité à l’entreprise. C’est alors que des hommes à elle, déguisés en routier, firent surface en s’inclinant à la simple vue de leur patronne, assez terrifiés tout de même par la créature nouvelle pour eux. Mais puisque Nô semblait lui faire confiance, ils ne risquaient pas l’insulter ou chercher à l’attaquer. Un peu plus loin se trouvait le camion, légèrement plus court qu’un semi-remorque normal pour des raisons de confort et de sécurité, mais suffisamment grand pour passer inaperçu. Il ne restait plus qu’à le rejoindre et le tour était joué
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Un sourire s'esquissa sur mon visage alors qu'elle m'indiqua la suite et l'arrivée future de sa seconde afin que nous puissions fuir les lieux. Je n'aimais pas vraiment fuir moi même, surtout devant un groupe de jeunes que je pourrais sans doute tuer en une fraction de seconde, mais en ce monde inconnu, il était mieux pour moi de ne pas attirer l'attention des autorités, quelles qu'elles soient. Et un groupe de jeunes réduit à l'état de chair liquéfiées n'est pas vraiment un bon moyen de passer inaperçue. Je me tournai vers Nô et hochai de la tête, indiquant que j'avais bien compris, avant d'ajouter.
- Je comprends, moi non plus je n'aime pas fuir, surtout devant un groupe de... fouineurs que je pourrais éliminer en une fraction de seconde s'il m'en venait l'envie. Malheureusement, je suppose que la discrétion est mon meilleur atout en ce moment et... et bien, mon... venin ne passe pas vraiment inaperçu.
Les secondes passèrent, chacune une petite éternité, avant qu'une nouvelle venue n'interpelle le groupe et les détournent de notre direction. Bingo, voila sans doute la seconde de Nô qui venait de faire son apparition afin de faciliter notre échappée. Je me tournai pour regarder Nô et vis le sourire sur ses lèvres, qui m'incita à lui sourire en retour. Quant aux dires de sa seconde... pour être honnête je m'en moquais un peu. Je n'étais pas vraiment étrangère aux entourloupes et autres mensonges que l'on peut énoncer pour sauver notre peau.
- Je vous suis avec plaisir, nous n'avons que trop patienté en ce lieu... Et pour ce qui est des propos de votre seconde... je ne suis pas quelqu'un que l'on peut offenser si facilement, et connais les mérites d'un bon mensonge ou d'une bonne entourloupe pour sauver mes écailles.
Mon sourire s'agrandit alors que je prononçais ces mots, l'amusement à nouveau visible dans mes yeux maintenant qu'il n'y avait plus vraiment de 'danger' imminent. Puis, sans aucun autre mot je la suivis, remarquant les hommes nerveux qui venaient à notre rencontre. Il n'y avait pas eu de surprise donc je supposais qu'ils étaient au service de Nô, et le fait qu'ils s'inclinèrent face à elle me donnèrent raison. Ne voulant pas
paraître présomptueuse, je les saluai en silence de la tête. Polie sans pour autant leur adresser la parole directement. Pour certains, des subordonnés étaient comme une seconde famille, pour d'autres ils n'étaient guère mieux que des esclaves. Pas besoin de commettre une bourde maintenant.
Après un couple de minutes de marche, nous atteignîmes notre transport, un espèce de carrosse métallique sans cheval pour le tirer. Ils l'avaient disposé à l'abri des regards, mais je n'allais pas vraiment prendre de risque. Il y avait une parcelle de terrain à découvert où quelqu'un risquait de m'apercevoir si je traînais trop, donc je fis un signe de la tête vers Nô, m'arrêtant à l'orée du bois. Un ordre et l'arrière du camion s'ouvrit. Il y avait une quinzaine de mètres et il faudrait aller vite, donc je reculai légèrement pour prendre de l'élan avant de m'élancer à toute vitesse vers l'ouverture. Une demi seconde plus tard j'étais à l'intérieur sans n'avoir rien abîmé. Parfait! Il ne restait plus qu'à attendre la suite du programme.
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Parfait. La fuite semblait réussir pour le moment sans qu’aucun des étudiants ne les rejoignent malgré tout ou que d’autres intrus viennent s’incruster non loin du camion. Les badauds sont malheureusement un peu trop récurent pour la vampire qui préfèrerais avoir la paix un moment, juste le temps de rejoindre l’entreprise en toute discrétion. Pour l’instant, il n’y avait que du vide entre son objectif et l’orée du bois sans personne d’autre que ses hommes dans cet espace. Il ne restait plus qu’à marcher et ramper pour respectivement Nô et Cassandra pour rejoindre la remorque et ainsi filer. D’ailleurs, cette dernière s’arrêta net sans se dévoiler. Son signe de la tête voulait tout dire. Elle n’avait pas autant confiance que l’Empoisonneuse du périmètre de sécurité établit par Kiyuri et ses hommes. Bon il faut dire que s’en deviens tellement machinal avec l’une et sûrement nouveau pour l’autre que ça soit normal qu’une telle différence de jugement s’installe :
- Ouvrez la porte, messieurs.
Ce qu’ils firent. On pouvait voir deux parties distinctes à l’intérieur, visibles par la différence d’usure et de propreté. La première était celle qui se trouvait juste à l’avant, salle et abîmée comme n’importe quel véhicule de transport. La deuxième en revanche semblait comme aménagée, avec une nette différence de couleur et de matière. Le métal froid et inconfortable semblait plutôt être capitonné de haut en bas histoire de pouvoir séjourner plus ou moins longtemps de manière à la fois discrète et confortable. Alors que Nô venait de rentrer dedans, elle vit quelque chose faire de même, manquant de faire basculer la vampire par la surprise. Surprise qui n’en était pas vraiment une d’ailleurs car il était simple de voir qu’il ne s’agissait que de la Lamia. Marchant doucement vers cette dernière, laissant ses subordonnés boucher le passage avec des caisses sortant d’un bâtiment non loin, histoire de bloquer toute vue sur les deux sublimes femmes, elle s’installa droite contre le conteneur, patientant sagement.
Une fois tout cela installé, la porte fut rabaissée et le moteur remis en route. Le trajet commença donc rapidement, trajet les conduisant jusqu’au parking de l’entreprise. Pendant la durée de ce voyage relativement confortable si l’on tient compte de ce qu’il devrait se passer normalement, la Dame de l’ombre resta parfaitement silencieuse et immobile, toutes paupières closes. Non seulement le bruit du moteur à peine camouflé lui vrillait ses tympans plus sensible que ceux des humains, mais les chaos de la route s’y mettait aussi, lui donnant presque mal à l’estomac. Donc même si les rebords sont malgré tout faits pour diminuer l’impact de ces mouvements involontaire et atténuer les sons, cela reste trop insuffisant pour sa part. Heureusement, au bout d’à peine une poignée de minutes semblant être des heures pour la PDG, tout s’arrêta. Vu le temps effectué et la distance qui les séparait, facile de conclure qu’elles étaient arrivées :
- Nous y sommes. J’espère très sincèrement que cela n’eut pas été trop inconfortable pour vous…
Son mutisme était brisé, mais une pointe de mauvaise humeur fut légèrement perceptible autour d’elle, détestant ce genre de voyage clandestin. Un bruit de porte ouverte se fit entendre avec des caisses qui laissèrent un passage visible, ses hommes dégageant les encombrants en s’excusant pour le trajet. Normalement, elle aurait riposté un "Les excuses ne sont que pour les faibles s’assumant pas leurs actes" mais pour cette fois, elle passerait l’éponge, marchant avec la boite de son shamisen vers le plancher des vaches. Le parking souterrain destiné à l’unique usage des livraisons secrètes de Papillon… Il y avait quelques véhicules blindés ou comme celui qui avait été dépêché à l’instant, des piliers de bétons solides pouvant résister à un séisme ainsi que l’entrée déjà fermée en plus d’un escalier et d’un ascenseur. Il ne restait plus qu’à utiliser ce dernier pour rejoindre l’étage menant à son bureau :
- Je vais bientôt pouvoir reprendre la musique très chère Cassandra. Je pense que nous en aurons bien besoin une fois nos émotions remises
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Je pouvais voir Nô silencieuse et immobile, sans doute ennuyée par le trajet. Moi par contre, pas du tout habituée à ce genre de déplacement et de véhiculé souffrit pleinement de leurs... désagrément. Ce qui vint d'abord fut les déplacements. Se sentir trimbalée, forcée de m'accrocher à des caisses sous peine de me retrouver projetée contre les murs était extrêmement désagréable, et souleva un début de nausée en moi. Nausée qui fut pleinement amplifiée par les odeurs nauséabondes qui s'infiltrèrent rapidement depuis l'arrière du véhicule. Les vibrations et le bruit assourdissant ne firent rien non plus pour me faciliter la vie, moi qui avais une ouïe très sensibles aux vibrations. Toujours était-il que je passai la majorité du trajet un peu verte, les yeux fermés et une main sur l'estomac pour éviter de régurgiter mon repas. Ça aurait été un comble d'impolitesse.
Puis, après ce qui sembla être des heures pour moi aussi, le véhicule s'arrêta. Je restai dans la même position quelques instants, vérifiant que je n'allais pas vider le contenu de mon estomac, puis, une fois rassurée et ayant entendu Nô me dire que nous étions arrivés, je poussai un soupir de soulagement. Ce fut d'une voix faible que je lui répondis.
- Malheureusement, ce ne fut pas le cas. J'espère sincèrement que c'est la dernière fois que je voyage dans un tel véhicule. C'était pour le moins désagréable.
Je me tournai vers elle et lui souris faiblement.
- J'ai pu néanmoins constater que vous aussi n'appréciez guère ce trajet. Je tiens à vous remercier de votre compagnie, alors même que vous saviez sans doute que ça allait être inconfortable pour vous.
Nous nous trouvions dans un lieu éclairé par quelques lampes... étranges seulement, avec divers véhicules semblables à celui que nous venions d'emprunter. Je sortis le plus rapidement que je le pouvais sans paraître malpolie et souris une fois de plus vers Nô alors qu'elle prit la parole de nouveau.
- J'apprécie énormément l'aide que vous m'apportez, mais je ne suis point égoïste. Je ne voudrais pas abuser de votre générosité en vous demandant à jouer pour moi alors même que vous avez peut être d'autres choses à faire. Je sais être une invitée convenable et n'aurais aucun problème à me plier à vos... indications si besoin est. Après tout, je vous dois déjà beaucoup.
Un petit sourire amusé s'afficha sur mon visage et la lueur dans mes yeux s'intensifia légèrement alors que je la regardais.
- Après vous très chère Nô.
Je ne savais ni où j'étais, ni où je devais aller, et je ne reconnaissais pas du tout la technologie. La seule option viable qui me restait était de lui emboîter le pas et de me plier à ses directives pour le moment.
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Libre. Un terme qui serait plutôt bien ancré dans la situation actuelle en connaissant l’enfermement qu’il y avait dans le fourgon. Une fausse prison mobile destinée à avoir la paix pendant tout un trajet sans que ni la vampire ni la Lamia ne se fasse repérer dans ce qui était une chasse aux ennuis. Cette liberté avait été regagnée avec l’aide ses hommes de main dans cet endroit pas très beau et relativement peu utilisé par Nô. Suite à son petit discourt concernant la musique et les émotions déclenchée précédemment, Cassandra joua les modestes en soutenant le fait que Nô est quelqu’un d’occupée et qui n’a pas besoin de rester avec elle trop longtemps. Dans un sens, il s’agit de la vérité car des choses à faire, elle en a oui. Mais pour l’heure, il était tard et ce n’est pas la nuit qui irait la faire travailler, profitant toujours de ce moment pour se détendre sous la lumière de la lune. Même les affaires de la plus haute importance peuvent faire patienter ces pompeux collectionneurs face au doux rideau de la nuit.
Pour l’instant, il ne restait qu’à rejoindre son bureau. Elle ne rétorqua aucune parole suite au petit discourt de la reptilienne, sachant pertinemment ce qu’elle veut et doit faire. Inutile d’échanger des mots provoquant des phrases seulement destinées à passer de la pommade où c’est futile ou encore faire un échange banal de modestie plus ou moins vraie. Emboitant le pas vers l’ascenseur qui les emmènera plus haut dans la tour de verre noir, l’Empoisonneuse repris un peu de couleur même avec le teint pâle qu’elle possède d’habitude cela ne se voit pas beaucoup. La cabine était relativement espacée, juste de quoi laisser de la place à la PDG et une grosse caisse contenant des choses diverses pour sa collection personnelle, et réglé de façon à ce que les conteneurs n’abîme rien pendant le trajet, évitant également les sensations désagréable de la montée rapide pour la vampire :
- C’est par ici. Ne faite pas attention à l’espace confiné. Le trajet sera bien plus confortable que précédemment
Elle laissa la demoiselle rentrer la première étant donné que sa queue prend plus de place et qu’il serait plus facile de s’installer avant qu’après son hôte. Puis elle passa entre les portes ouvertes qui se refermèrent quand elle appuya sur le bouton de montée pour rejoindre l’étage. Il ne fallut que quelques secondes pour arriver en haut sans aucun problème majeur et atteindre le bureau non loin. Une odeur de fleur de lotus envahissait la pièce. Des tapisseries sur tous les murs de ce quasi hall de gare remasterisé en intérieur de temple japonais. Il y avait même une fontaine artificielle près de la baie vitrée et le bureau était entièrement fait de bois, à l’ancienne. Seul l’ordinateur portable faisait tache avec quelques prises dissimulées par-ci par-là pour générer un minimum d’électricité quand le besoin est. L’ambiance est relativement apaisante avec également un petit coin lecture avec des poufs, des coussins et des étagères remplies de livres divers :
- Nous voici arrivée très chère Casandra. En espérant que mon modeste bureau vous plaise. Je vous laisse observer le tout à votre guise
Au cas où, elle entreprit mentalement de la suivre car certaines choses sont plus fragiles que d’autres.
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Je la vis rester silencieuse pendant un court instant face à ma tirade, et puis elle se dirigea vers une porte métallique et je la suivis prestement, emboîtant dans ses pas. Ici j'étais sur son domaine, donc au final je devais lui faire entièrement confiance. Ainsi, lorsque la porte métallique s'ouvrit, je gardai mon calme et la crut lorsqu'elle m’indiqua que le trajet serait plus confortable que celui dans ce véhicule infernal. Toujours était-il que je n'avais pas beaucoup de place, donc je fis de mon mieux pour ranger convenablement ma queue afin que la vampire puisse rentrer sans aucun souci.
Comme elle l'avait dit, le trajet ne me posa guère de souci, juste la surprise lorsque je sentis la nacelle dans laquelle je me trouvais monter rapidement, mais encore une fois ce n'était pas la première fois que je subissais ce genre de sensation donc je n'eus aucun souci à la surmonter. Les portes s'ouvrirent après quelques secondes et je laissai échapper un petit 'oh' étonné. C'était un endroit... assez joli, totalement différent de ce que j'avais vu de ce monde jusqu'à présent. Si ce n'était les quelques machines plus proches d'outils tekhans que le reste, je pouvais presque me croire sur Terra.
Dès qu'elle me donna l'occasion d'explorer son bureau, qui n'avait vraiment rien de modeste, je lui sourit, un vrai sourire ravi et lui répondit :
- Merci beaucoup Nô, je vais essayer d'être rapide et ne pas trop vous déranger par ma présence.
J'inspectai tout d'abord les tapisseries, respirant à pleins poumons cette odeur agréable qui me changeait agréablement du miasme malsain qui régnait à l'extérieur. Je passai ensuite à la bibliothèque, regardant plusieurs livres, certains que j'arrivais à lire et d'autres non. Ma curiosité et ma tendance à faire plusieurs choses à la fois me firent dévoiler une autre facette de moi même lorsque le bout de ma queue se saisit d'un livre et l'ouvrit avec une délicatesse et une précision peu communes pour un appendice caudal. Puis, une fois que j'eus fini de regarder les livres, j'inspectai prestement la fontaine, et regardai bouche bée par la baie vitrée. J'étais une lamia, une femme serpent, et j'aimais donc rester aussi près du sol que possible. Enfin, normalement de simples bâtiments tels des châteaux et autres ne me posaient pas de souci, mais là la hauteur élevée, ainsi que la grande baie vitrée me mirent légèrement mal à l'aise, et je fermai les yeux quelques secondes pour me calmer, m'éloignant un peu de la vitre.
Je me tournai ensuite, une fois calme, vers Nô et lui lançai un sourire amusé.
- Votre bureau est exquis ma chère, mais je dois avouer que sa hauteur m'a un peu pris de court. Emmener un serpent si loin du sol dans votre nid, je pourrais presque me sentir comme une proie. Enfin, pas vraiment, je vous rassure, mais l'analogie de l'aigle et du serpent m'a parue appropriée pour un moment... et assez amusante.
Elle pouvait clairement voir que je ne me sentais pas menacée du tout et étais simplement amusée.