Un animal à quatre pattes. Son souffle était court, le bruissement de son corps se heurtant au branchage faisait écho dans la forêt sombre de bois mourant… Son cœur battait la chamade et ses bras puissants le hissaient toujours vers l’avant. Tantôt se posant au sol, tantôt s’agrippant aux branches et tronc noir. Il était ivre d’une rage sans pareil, mais lucide d’une volonté de fuir une force trop puissante pour lui. Sa course ne semblait pouvoir s’arrêter, il cavalait comme si il avait le diable aux trousses… et ce n’était pas si bien dire.
L’armée d’arbre mort qui l’encerclait, se dressait comme de sinistres spectateurs. Balancés mollement par un vent puissant et criard… ultime moquerie que la nature semblait craché au visage de la bête en fuite. Le sol était desséché, dépourvu de vie, dépourvu de végétation et presque rocailleux. L’air était lourd et poussiéreux et une chaleur anormale saisissait les tempes déjà frémissantes de la bête. Il n’était que rage… un animal fait de force, de fureur et de sauvagerie.
Ses bottes piétinaient la terre, ses doigts en sang se frayaient un chemin à travers cette muraille de ronce et de bois sec et son regard alerte lui servait de système d’alarme. Mais arrive un moment, ou même le plus grand des prédateurs est acculé et est forcé de faire des erreurs.
La bête jaillie de cette forêt dense pour courir dans une large plaine. Un grognement le fit pivoter sur le côté, mais il ne put qu’accuser le coup d’une épaule démesurément grande contre son torse puissant. Il perdit sa hache qui s’arracha de sa ceinture sous l’impact. Les lutteurs hurlèrent, grognèrent, se débâtèrent comme des diables. Enroulant leur large bras l’un autour de l’autre, cherchant une prise plus dangereuse. Le biceps puissant de la Rage enserra le coup du démon immonde, affublé de deux cornes de bouc et d’un pelage poisseux blanc grisonnant.
La Rage serra… le démon se débattit. La Rage força sa prise… le démon planta ses griffes à tout va. La Rage, dans un ultime effort serra d’avantage et tira sur son cou, provoquant un craquement sinitre. Et le démon mourut en silence, se stoppant net dans son effort.
La Rage se redressa, pour constater être encercler. Il ramassa lentement sa hache, bien décidé à ne pas se laisser faire. Il grogna, faisant rouler ses épaules et craquer sa nuque de droit à gauche. Les démons s’approchèrent… la Rage vouta doucement son dos, laissant son casque de buffle faire illusion. Mais les démons continuèrent à s’approcher, pour finalement charger. La Rage contre-chargea au hasard.
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Un premier choque résonna, et le tranchant de sa hache vient défoncer la boîte crânienne d’un démon. Mais un autre d’entre eux poussa la Rage. Un autre se rua dessus, plantant ses larges crocs dans son épaule… La Rage chercha à se relever et y parvient presque, mais deux autres démons le maintinrent au sol. Les différents protagonistes hurlèrent, certain de rage, d’autre de victoire… et un dernier de fureur. Fureur d’être capturer sans pouvoir livrer bataille… fureur d’être capturer et pas mort.
On vient plaquer ses bras et ses jambes fermement au sol, pour ensuite ruer son ventre et son casque de coup violent. La Rage hurla, ne disposant plus que de se moyen pour combattre.
On le rua ainsi de coup durant de longue minute, jusqu’à ce qu’il ne se débatte plus, jusqu’à ce qu’il se laisse mollement frapper, jusqu’à ce que le bruit de ses os se brisant retenti, jusqu’à ce que le sang jaillissait par diverse blessure sur sa peau et dans sa chair.
Une ombre surgit alors de la pénombre de cette forêt taillé sur mesure pour cette scène. Les différents démons se reculèrent, faisant place à plus grand qu’eux. Laissant le corps sans force de Rage gire au sol. Exposant le spectacle pathétique d’une vie de lutte réduite à néant. Rage, aussi connu sous le nom de Kull, un humain déchu à qui on ne permit de mourir. Son corps était devenu le sinistre réceptacle d’une entité malveillante, et le champ de bataille plus qu’incertain entre la raison humain et la folie démoniaque.
- Tu es dur à trouver Osahaa’ka ! Te cacherais-tu de moi ?
Le corps de Kull frémit au son de ce nom. C’était la première fois qu’il l’entendait mais il avait comme un sentiment instinctif de le connaitre depuis des dizaines d’année.
Le démon qui avait parlé était assez grand, le teint rouge, une armure noire hérissé de pointe. Il s’approcha lentement, provoquant une désagréable sensation dans son corps. Quelque chose cherchait à s’extirpé de lui… une sensation épouvantable qui arracha à un cri de douleur inégalé aux corps humain et meurtri. Une énergie nouvelle l’envahie et il parvient lentement à se retourner sur le ventre pour finir à quatre pattes. Il vomit bruyamment, mais la sensation désagréable resta. Depuis des décennies, le corps de Kull avait été un champ de bataille entre sa volonté survivante et celle d’un être maléfique cherchant à en forcer l’excès. Comme deux esprits se disputant férocement les commandes d’un amas de chair. L’un comme l’autre prenait temporairement le dessus, avant de céder sa place épuisé. Mais là, c’était comme si l’entité maléfique cherchait à donner plein pouvoir à Kull. Cherchant à abandonner ce corps, à abandonner le combat, à se cacher on ne sait où.
Un pied aussi large que le dos de Rage le plaqua au sol, s’en suivi une multitude de rire.
- Tu ne peux me fuir… ton petit jeu a assez duré !
Une main aussi large que la tête de Rage s’en saisi, avant de soulever son corps inerte.
- J’exige ton allégeance…
Il resserra sa prise sur le crâne de Rage qui hurla de douleur, sentant son casque se comprimé sur lui-même… broyant sa tête.
- Où sinon, je me ferais une joie de détruire ce pantin… et de te trouver une jolie putain comme hôte ! Mes démons se feront une joie de s’occuper de toi…
Les mains de Rage agrippèrent celle du démon pour chercher à s’en défaire, mais c’était impossible, sa force était prodigieuse et il était bien trop affaibli pour espérer réussir quoi que ce soit.
Rage grogna doucement, mais vainement, se sachant fait comme un rat.
Il s’avoua vaincu, le démon qui sommeillait en lui ne chercha plus à fuir et se soumit à cette volonté plus forte que lui. Un transfert d’énergie invisible se transmit entre la paume de la main du démon majeur et le corps de Rage. L’asservissant et posant une marque invisible dans sa chair, lui offrant une nouvelle force, une nouvelle hargne. Les deux camps qui se faisaient la guerre dans le corps de Rage venaient de trouver un nouveau maître, un maître plus fort qu’eux, qui força une trêve entre les deux esprits. Un maître qui avait réussi à dompter la Rage !
Tu seras Rage à nouveau… rage de vaincre, de détruire, de tuer en mon nom ! Tu seras le bras armée de ma colère et l’épée vengeresse de ma vengeance. Tu seras le bras armée d’Arsl’ath Malk… aujourd’hui, et à jamais…