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C'est incroyable comment les températures peuvent varier du jour à la nuit. La journée, le soleil est insupportable et chaque pied sur le sable rouge devient une véritable torture si l'on n'est pas ou peu équipé. La chaleur a tendance à faire délirer très rapidement si l'on est pas assez couvert ; et chaque parcelle de peau mise à nue donne l'impression de brûler comme du feu de bois. Même pour une personne habituée à la chaleur et aux déserts, la marche est difficile, rude. Même pour un Dieu, la tâche est compliquée. La nuit, la différence de température est énorme, si bien qu'une légère buée s'échappe de notre bouche à chaque expiration. Le froid est sec, on grelotte et la morsure du froid nous guette jusqu'à ce que le soleil ait atteint une certaine hauteur dans le ciel parsemé de quelques nuages.
Il y a autant de dangers la nuit que le jour. Le jour, ce sont les serpents et la nuit les scorpions et les araignées. Un non-habitué pourrait facilement succomber à la morsure d'une de ces bêtes. Coyote, quant à lui, commençait à être un habitué des lieux. Bien que l'hiver semblait montrer le bout de son nez, refroidissant l'air un peu plus chaque jour, notre homme savait survivre. Ce n'était pas facile, mais il survivait. C'est incroyable comment l'on pouvait se sentir seul en ces terres ; personnes ne passaient ici, si ce n'est que quelques caravanes de marchandises. Même celles-ci se faisaient rares. Coyote semblait savoir pourquoi : il était persuadé que les lieux étaient hantés : sinon, pourquoi il n'y aurait presque aucunes créatures vivantes dans les lieux ? Dans un tel cadre, il semblerait évident de rencontrer d'immenses créatures au caractère carnassier, mais pourtant, rien ne peuplait ces lieux à part de petits prédateurs se nourrissant avec peine.
Pour les personnes réceptives à ce genre de choses, les peu d'esprits habitant les lieux étaient perdus. Quelque chose clochait : ils n'étaient pas en repos. Cette énergie négative a quelque chose de désagréable mais elle reste supportable tant les lieux sont immenses. Cela intriguait beaucoup le Décepteur, errant dans ce désert à la recherche de ce qui pourrait être la cause des tourments des esprits : une terre où les esprits sont agités n'est pas un endroit sûr. Au fil de ses pérégrinations il avait mit la main sur divers breloques et ossements pouvant peut-être l'aider à comprendre le pourquoi de la chose.
Il commençait à se faire tard et le froid était tombé si violemment que les articulations du Décepteur s'étaient engourdies très rapidement. L'abri qu'il se fit fut très minimaliste : caché derrière de gros rochers à l'abri du vent, il avait monté une sorte de tente grâce à une toile attachée au sol et aux rochers. À l'extérieur de cet abri de fortune, il avait fait un bon feu crépitant à vives flammes ; une légère fumée s'échappe vers le ciel bouché de nuages gris. Et oui, les journées raccourcissaient et il faisait déjà presque nuit. L’Esprit Serpent s'était couché près du feu, les serpents aiment, adorent la chaleur. Lui, il était déjà repu après avoir réussi à attraper deux gros mulots et maintenant il comptait se tapir sous le sable afin d'être le plus près possible de la source de chaleur. Maintenant invisible aux yeux de tous, Serpent comptait passer une bonne nuit. Quant à Corbeau, il était posé sur un rocher attendant que Coyote finisse de vider les trois gros lapins qu'il avait attrapé quelques instants plus tôt. Il passa la première bête à la broche et le temps qu'elle cuise, il s'en alla aménager un peu son abri de fortune avec un tapis de laine épaisse prenant facilement la chaleur, ainsi qu'avec quelques objets rituels tels des attrapes-rêves ou d'autres objets colorés rappelant son peuple d'origine.
Ceci fait, Coyote s'assit devant le feu, enroulé dans sa cape de fourrure. Il ne portait en-dessous qu'un pantalon en lin épais ainsi qu'une énorme paire de bottes noires couvertes de fourrure. Son maquillage rituel était toujours impeccable malgré la route, quelques peintures et signes étaient présents aussi sur son torse et ses avant-bras (avant-bras marqués de scarifications). Il y avait toujours autant de perles et de plumes dans ses longs cheveux bruns, et un bracelet de perles décorait l'une de ses cornes. Notre divinité commença à jouer avec l'un des petits objets qu'il avait trouvé : un petit objet brillant ne ressemblant à rien de ce qu'il connaissait. Une faible énergie découlait de cette babiole mais Coyote ne savait absolument pas ce qu'était cet objet. Il le reposa donc à terre avant de commencer à jouer avec un autre objet semblable au premier. Bon sang... qu'est-ce que cela pouvait bien être ?
Notre homme ne s'y attendait pas, mais il entendit une voix, non loin de lui. Corbeau tourna son bec vers la direction de celle-ci : c'était une voix féminine. Coyote aperçut une femme sobrement vêtue mais pourtant non dénuée d'élégance. En vérité, il ne s'attendait pas à voir quelqu'un ici, si près de son camp improvisé. Qui pouvait-elle bien être ? Elle demande si ce sont des amulettes, il ne comprend pas. Enfin, son regard scrute les babioles avec lesquelles il joue depuis quelques minutes. Était-ce de ça qu'elle parlait ? Le Décepteur fronça les sourcils avant de se détendre. Il sourit à cette femme et il lui fit un geste de la main pour l'inviter à le rejoindre.
- Viens. Fit-il simplement. Pour répondre à ta question, je ne sais pas. Et toi, le sais-tu ?
Ceci dit, il lui montra ces trois objets à la fonction inconnue pour lui. Lui, ce qu'il préférait, ce sont les ossements, alors ces babioles... Coyote les avait gardés uniquement parce qu'elles brillaient au soleil et que ceci avait attiré son attention, c'est tout.
- Et que fais-tu ici, ma grande ? Demanda-t-il, les sourcils froncés, intrigué par cette présence. Et peut-être un peu méfiant. Il est rare de voir des gens ici.