Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => Discussion démarrée par: Make Akuma le jeudi 19 juillet 2012, 06:27:12

Titre: Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le jeudi 19 juillet 2012, 06:27:12
Devant la porte du petit appartement, quatre hommes attendaient en silence. L’un d’eux, le plus petit, avait commencé à crocheter la serrure. Personne ne faisait de bruit, c’est à peine s’ils respiraient. Il s’agissait là d’une équipe de Yakuza plutôt classique, seul un des membres de cette escouade contrastait avec les autres; Make Akuma. Il était beaucoup plus jeune que ces trois comparses mais surtout, il n’était pas originaire du Japon. Il regardait patiemment l’homme crocheter la serrure, l’individu en question s’appelait Yaberi Rokku. Les membres du clan Rokku étaient passés maitres dans l’art de l’infiltration. En temps normal, Make et Yaberi auraient été ennemis, mais il s’agissait d’une occasion spéciale.

Make était costaud, mais derrière lui se tenait un homme qui lui donnait l’air d’être un enfant. Il s’agissait de Hanzai, pas d’autre nom. Lui aussi avait été sélectionné pour cette opération. Hanzai était particulier car il ne faisait parti d’aucun vrai clan, c’était un Rônin, un guerrier sans maitre. C’était vrai à l’époque du japon féodal, maintenant, ce sont des mercenaires qui ont décidés de reprendre ce nom mythique. Leur talent pour le combat était réputé partout dans le monde.  Les Yakuza faisaient régulièrement appel à leur service. Make éprouvait un grand respect pour ce guerrier.

Le dernier homme à accompagner Make, un grand individu aux cheveux longs, s’appelait Jaaku Guramu. Les clans Guramu et Akuma avaient toujours été rivaux. Le clan Akuma reprochait aux Guramu d’avoir délaissés leurs traditions tandis que le clan Guramu clamait que les Akuma étaient devenus obsolètes.  Make était convaincu que Jaaku complotait contre lui et ce sentiment était réciproque. Ils n’acceptaient pas de faire partis de la même opération, c’était une insulte pour eux de devoir travailler ensembles. Pourtant, leurs chefs en avaient décidés ainsi, ils devaient obéir, ce n’était pas un choix.  Un léger déclic se fit entendre,  Yaberi avait réussi.

-   Je l’ai eu!  

-   Silence, ordonna Jaaku, tu veux qu’elle t’entende?  

-   Le Guramu à raison,  expliqua le Rônin, cette mission est des plus dangereuses, en plus, nous ne sommes que quatre.  

-   Si nous ne sommes que quatre, c’est parce que nous sommes les meilleurs que les Yakuza ont à offrir, dit Make

Make regarda Jaaku avant d’ajouter

-   Et bien, au moins trois d’entre nous.  

-   Concentre-toi Akuma, tout le monde compte sur nous.

-   Pour une fois, nous sommes d’accords Rokku…

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2 jours plus tôt


La pièce était pleine d’hommes en complets qui débattaient depuis des heures autour d’une grande table. Derrière eux se tenait d’autres hommes en complets, mais ceux-ci ne débattaient pas, ils se contentaient d’observer et de s’assurer que leur Oyabun ne courrait aucun risque.  Comme c’était le cas présentement, il arrivait que les Yakuza de Seikusu, qui étaient généralement hostiles entre eux, se rencontrent pour discuter de sujets urgents. Ces rares rencontres étaient organisés en territoire neutre par les clans les plus influents, tout les Oyabun étaient tenus d’êtres présents. Certains préféraient quand même envoyer leurs lieutenants ou simplement ne pas se présenter du tout, mais la plupart étaient présents.

Le Daimyo, Oyabun du clan Akuma,  regardait d’un regard vide les autres chefs se lancer des accusations et s’insulter. Malgré qu’il était très influent, il n’avait pas pris la parole depuis le début de la rencontre.  Il préférait observer, l’Oyabun trouvait inutile de lancer des menaces vides à gauche et à droite. Il était très différent des autres Oyabun,  c’était le seul à porter encore le Kimono. Au lieu de se promener avec un fusil de petit calibre pour se défendre, il gardait un tanto près de lui.

Le Daimyo était un homme dans la cinquantaine, malgré ses quelques kilos en trop, il était rapide comme l’éclair et sans nul doute, l’un des meilleurs combattants de Seikusu.  C’était peut-être pour ça qu’aucun autre Oyabun ne l’avait encore accusé de comploter contre les autres. Le Daimyo fût tiré de ses pensées lorsqu’il entendit son nom. Il ne fût pas surpris le moins du monde lorsqu’il vit que c’était Tsubasa Guramu, Oyabun des Guramu, qui l’accusait.

-   Cette garce m’a empêché de livrer une cargaison qui m’aurait rapporté beaucoup. Les Akuma ne veulent pas que je prenne de l’expansion, c’est pour ça qu’ils ont trouvés intelligent d’engager une femme pour faire leur sale boulot.  

Personne ne parla, même pour un clan aussi puissant que les Guramu, c’était risqué d’accuser les Akuma. Ils n’étaient pas aussi nombreux que les plus grands clans ni aussi riches, mais ils avaient une certaine réputation. On dit qu’il est impossible de provoquer un Akuma en duel, car un Akuma se bats comme cent homme à la fois. Ce dicton était particulièrement vrai dans le cas du Daimyo, ce dernier fixa longuement Tsubasa avant de prendre la parole.

-   Je n’ai rien avoir avec ça, mais ce n’est peut-être pas une mauvaise chose finalement, si ça t’empêche de répandre ton poison dans les rues de Seikusu.

-   Vous voyez! C’est lui, il à tout à gagner à envoyer cette fille réduire à néant mon opération. Neuf de mes hommes sont morts, huit sont encore à l’hôpital. Ce bilan est pire pour certains d’entre nous, si je ne m’abuse Akuma, elle ne s’est pas attaquée à votre clan? Comme c’est étrange…

-   Je n’ai aucune perte car elle ne se promène pas dans mon secteur, si je suis venus ici ce soir c’est parce que je sais que ça ne saurais tarder. Si je complotais vraiment contre vous, pensez-vous vraiment que j’aurais été assez stupide pour ne pas au moins faire assemblant que j’avais perdu des hommes?  Vous me décevez…

-   Vous nous parlez de…

-   Silence!

Surpris par la fermeté de l’ordre, Tsubasa se tût.

-   Je vous regarde depuis tout à l’heure, vous vous accusez entres vous, vous essayez de faire couler les autres simplement pour éviter qu’on vous soupçonne. Vous êtes comme des rats, faibles, peureux, mesquins et surtout, bientôt morts. C’est vrai, si vous continuez ainsi, vous ne tarderez pas à trépasser. Cette fille dont personne ne semble connaitre le nom ravage vos opérations et tue vos hommes depuis plus d’un mois, et tout ce que vous trouvez à faire, c’est d’accuser votre voisin? Avez-vous tous oubliez ce que c’est d’être un guerrier? De tenir une arme dans sa main et de se défendre? C’est une solution que nous cherchons, pas un coupable!

Personne n’osa parler, seul le Daimyo pouvait parler aux Oyabun de cette façon. Aucun n’appréciait vraiment de se faire rabaisser de la sorte mais ils savaient tous au fond d’eux que le Daimyo avait raison, de plus, personne ne voulait s’en prendre aux Akuma. Le premier à prendre la parole fût Kureiji, des Rônins. Les Rônins, par définition, sont des guerriers sans maitres, c’est pourquoi le titre officiel de Kureiji est Guide, et non Oyabun. Il arrange les contrats et s’occupe du fonctionnement du groupe. On dit que Kureiji et le Daimyo ont grandis ensembles, comme lui, il est très traditionnel et est un virtuose au sabre. C’est pourquoi les Akuma et les Rônins s’entendaient bien. Les Rônins étaient intimement liés à l’univers des Yakuza, c’est pourquoi leur Guide assistait à la rencontre.

-   Vous parlez de l’éliminer, c’est ça Daimyo?

-   C’est contre le code, tu sais aussi bien que moi que nous ne pouvons pas tuer une Katagari.  

-   Une quoi?

-   As-tu oublié nos traditions à ce point Tsubasa? Une Katagari, est une personne ne faisant pas partie de la pègre.  

-   Bien que ce soit désolant, cette règle peut être enfreinte dans de rares occasions. Je crois que c’est le cas maintenant.

Le Daimyo soupira, ça ne lui plaisait pas. En temps qu’Oyabun, son devoir était de protéger les siens, s’il laissait cette jeune femme courir librement dans les rues de Seikusu et qu’elle s’en prenait à son clan, il aurait faillit à sa tâche, ça, c’était inacceptable. 

-   Je le crois aussi…

-   Nous devrons monter une équipe, il nous faudra vos meilleurs hommes. Je peux envoyer Hanzai, un puissant guerrier, avec lui de notre côté, la victoire est quasiment assuré.

-   J’enverrais Make, il est jeune, mais il se débrouille. L’esprit sauvage d’un guerrier brûle en lui.

-   Votre protégé? Comment pouvez-vous nous parler de traditions alors qu’un de vos hommes n’est même pas natif d’Asie? Il est quoi? Américain?

-   Canadien, et puis la nationalité n’a rien à avoir avec les traditions. Contrairement à toi, ce jeune homme n’a pas renoncé à son honneur. De toute façon, qui vas-tu envoyer?

-   J’ai un homme en tête, il fera ce qu’on lui dit.

Ce n’est qu’après que le clan Rokku proposa d’envoyer un homme, personne d’autre ne voulait risquer de perdre quelqu’un. Les chefs estimèrent quand même qu’avec l’élément de surprise, ces quatre hommes, qui étaient la crème des Yakuza, parviendraient à éliminer leur cible. Une fois cette affaire réglée, les Oyabun appelèrent leurs contacts pour trouver où habitait la jeune femme en question. Les Rokku avaient déjà fait quelque recherche, si la femme avait essayé de couvrir ses traces, elle ne le faisait pas assez bien pour les Rokku. En quelques instants, ils avaient trouvés où elle habitait.   

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Le lendemain, un jour avant l’opération



-   T’a pas le droit d’être ici Akuma. Dégage ou on te s’occupe de toi.

Deux hommes se tenaient en face de Make. C’était effectivement le territoire des Guramu, Make s’en fichait. Il avait un goût particulier pour la bagarre,  surtout quand il se battait contre les Guramu. Make se promenait souvent dans leur territoire, il cherchais les ennuis et espérait les trouver.  Il sortait toujours vainqueur de ces affrontements. Ça n’avait rien de sérieux, parfois il envoyait un ou deux hommes à l’hôpital mais jamais il ne tuait.
Dans ces conditions, tuer était inutile, et ça n’aurais fait qu’attirer l’attention des policiers. Make avait déjà tué d’autres Yakuza, trois au total, dont deux le même soir. C’était pendant des négociations qui avaient mal tournés. Il ne prenait pas plaisir à tuer mais il n’éprouvait pas de remords non plus. La mort faisait partie de son quotidien, il ne la craignait pas.

-   Je vais où je veux, de toute façon, vous êtes qui pour me dire quoi faire?

-   Tu te moques de nous, on est du clan Guramu.

-   Le clan Guramu… Non, ça ne me dit rien.  

-   Je vais t’apprendre les bonnes manières Akuma!

Le Yakuza plus près de Make fonça sur lui. Il devait avoir à peine trente ans, il ne semblait pas particulièrement en forme mais il devait quand même se méfier. En le voyant foncer vers lui, Make sauta dans les airs, tourna sur lui-même et utilisa la rotation pour donner un puissant coup de pied au plexus de l’homme qui tomba par terre. Cette technique s’appelait le coup de pied sauté arrière, Make avait pris de longues heures à l’apprendre. L’autre homme n’avait pas encore bougé, Make en profita pour aller achever celui qui était par terre d’un puissant coup de poing.

-   Ça ne se passera pas comme ça!

C’était l’autre homme qui venait de parler, Make réalisa aussi qu’il avait sortit un couteau de sa poche. Ce n’était pas la première fois que Make faisait face à un homme armée, il n’éprouvait donc pas la moindre peur. L’homme au couteau essaya un coup d’estoc, Make l’évita sans problème. C’était trop facile, on dirait qu’il voulait que Make l’emporte. Ce dernier agrippa la main armée de l’homme et lui fit une clé de poignet, il fût forcé de lâcher son arme. Make lui faucha la jambe et l’emmena au sol, il n’avait toujours pas lâché le bras de son adversaire. Au sol, l’Akuma entama une clé de bras et donna un coup sec.

Le bras comme tel n’était peut être pas brisé, mais le Guramu ne pourrait pas s’en servir de si tôt. Make n’éprouva aucune pitié pour son adversaire qui souffrait le martyre. Après tout, il venait d’essayer de le tuer. Comme avec l’autre, Make l’assomma d’un violent coup de poing. Il se releva et regarda les deux hommes qui venaient de l’attaquer et sourit, c’était un bon combat, bref, mais amusant.  Plusieurs gens s’étaient amassés alentours et avaient observés la scène. Make tira une révérence et quitta le quartier sous leurs regards perplexes.

Un peu plus loin, il vit une silhouette familière, Dorobo Akuma, Second Lieutenant dans le clan. Contrairement au Premier Lieutenant, Satsu Akuma, Dorobo aimait bien Make. Il le voyait progresser sans être jaloux du protégé de l’Oyabun. Dorobo regarda Make et en le voyant il savait qu’il venait de se battre. Make avait toujours cet air étrange après s’être battu. Les Lieutenants et le Daimyo toléraient que Make se batte contre les autres clans tant que ça ne dégénérait pas. Ça servait à montrer aux autres la puissance des Akuma sans déclencher de vrai guerre, ça convenait parfaitement au Daimyo. Dorobo tendit une enveloppe à Make,

-   Tu pars en mission demain, c’est concernant cette fille. Tout est là-dedans

-   Elle ne nous a rien faite et en plus elle s’attaque aux autres clans, c’est parfait pour nous. Je ne vois pas pourquoi on bouge.  

-   Elle nous attaquera tôt ou tard, tu le sais aussi bien que moi. Il y a eu une rencontre hier entre les Oyabun, c’est ce qu’ils ont décidés. Considère toi chanceux d’avoir été sélectionné, tu iras a là-bas avec trois des meilleurs combattant de Seikusu, c’est un grand honneur pour toi. Si ça se passe bien, tu pourrais même devenir un Kyodai

Make était un Shatei, un petit frère. Il était moins influent et moins bien payé qu’un Kyodai, ou un grand frère, c’était le prochain grade sur l’échelle. Ça faisait plus d’un an qu’il voulait être promu, mais le Daimyo avait toujours refusé. Make ne pouvait pas rater cette occasion.

-   T’inquiète, tout va bien se passer, mais nous ne sommes que quatre?

-   Vous quatre et deux chauffeurs qui vous emmèneront en voiture. Mais vous suffirez, vous allez la prendre par surprise, vous allez entrer et sortir, c’est tout. En plus, Hanzai des Rônins seras là.

-   Alors c’est vraiment du sérieux, je commence à me préparer à l’instant.

-   Aiguise ton katana et apporte-le avec toi, cette arme seras parfaite pour ce genre de mission. Habille-toi en noir, on ne sait jamais…

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Moment présent


Make sortit lentement son katana de son étuis, Hanzai et Yaberi firent de même, on entendait à peine le son des lames qui frottaient dans leurs fourreaux. Seul Jaaku était armé d’un pistolet silencieux. Pour les trois autres, c’était un signe de faiblesse, pour lui, une garantie qu’il s’en sortirait vivant. Hanzai passa devant, Make remarqua le poing américain dans sa main libre.
C’était bien là un vrai Rônin, prêt à toute éventualité. Make passa son index sur sa lame, elle était tranchante comme jamais, il était prête pour cette mission.

Hanzai fit tourner lentement la poignée de porte pendant que Yaberi s’assurait que toutes les lumières du corridor étaient fermés. La porte grinça à peine alors que les quatre Yakuza pénétrèrent dans l’appartement. Ils ne faisaient aucun bruit, on pouvait presque jurer qu’ils flottaient dans les airs au lieu de marcher. L’équipe était à présent au complet dans l’appartement, chacun savait ce qu’ils avaient à faire. Ils entrèrent dans les pièces une à une à la recherche de leur victime.

-   Elle est où, bordel?

-   Silence.

-   Je vais tuer cette salope.

-   Silence!

-   Je vais l’avoir…

-   Attention!  
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le lundi 23 juillet 2012, 13:49:56
Personnel présent

 - Frozen Love (Tifa) (http://img77.xooimage.com/files/3/6/8/frozen-love-33fb8bf.jpg).


« Je hais ces saloperies américaines. »

Saoto ne répondit pas, préférant finir sa cigarette. Une dernière bouffée, et il la jeta par la vitre ouverte de la voiture à l’arrêt, et tourna à nouveau les clefs dans la voiture. Daft Punk se tut brièvement, avant de reprendre sa litanie, chantant qu’il était around the world. Il avait même débarqué au Japon, c’était dire. Lentement, la voiture fit une marche arrière, sortant de sa place de stationnement, et Saoto sortit du parking du fast-food. Un McDonald’s. Il roula sur quelques mètres, Takeshii, son coéquipier, tenant sur les genoux un gros sac en plastique estampillé de la célèbre lettre jaune. L’odeur qui s’en échappait était délicieuse.

« C’est comme toutes ces saloperies de films reprit Takeshi, interprétant sans doute le silence de Saoto comme un assentiment à poursuivre. C’est la culture américaine qui est en train de détruire notre pays. Les jeunes veulent plus bosser, et préfèrent regarder toutes ces conneries de super-héros en cartons qui leur abâtardissent l’esprit. Le rêve américain... Mon cul, ouais !
 -  Je ne te le fais pas dire, confirma un Saoto distrait.
 -  Des jeunes qui passent des jours et des jours d’affilée non stop enfermés dans leurs chambres à jouer, sans même sortir ou songer à dormir ! Parfois, je me dis que je suis trop vieux pour ce monde. »

Ainsi fonctionnait le « Vieil Ours », comme on l’appelait au commissariat. Takashi Nashima. Policier depuis 30 ans, maintenant. Une légende urbaine. Le Vieil Ours avait plusieurs fois refusé des promotions pour devenir commandant. La paperasse, ce n’était pas là pour lui. Il préférait être sur le terrain, à arrêter des violeurs, des meurtriers, à avoir les mains dans le cambouis. Rien que pour ça, il méritait le respect de tout un chacun. Il était aux affaires criminelles depuis 20 ans, et ne déplorait que 2 dépressions. Presque un record. Célibataire. Divorcé. Même si ces choses-là ne regardaient personne au boulot, quand on était flic, on savait ce genre de choses. La police, c’était une sacrée famille. Il passait son temps à râler, mais mieux valait ça que d’avoir une loque humaine marquée par les années. Râler, c’était sa manière à lui de se défendre. Le Vieil Ours restait un flic particulièrement avisé, mais qui commençait à accuser le poids de l’âge et de quelques kilos en trop. Et il était probable qu’il continuerait à être flic tant qu’il n’aurait pas réussi à résoudre « sa croix de Damas », comme il l’appelait. Sa première affaire criminelle sérieuse, celle qu’il n’avait jamais réussi à résoudre. Il y avait bien des affaires qu’on n’arrivait pas à résoudre, mais, parmi toutes ces affaires, il était dit qu’il y en avait toujours une qui vous marquait. La fameuse affaire, celle qui venait vous tourmenter le Dimanche après-midi, quand vous n’étiez censés que vous occuper de vos enfants. Celle qui venait noircir une belle journée à la plage. L’Affaire, avec un « A » majuscule.

Saoto, quant à lui, était bien plus jeune que Takeshi. Un étudiant assez talentueux, même s’il n’était pas franchement une grosse tête. Il avait réussi les différentes formations requises pour rejoindre la police, et avait rencontré une étudiante sur les bancs de la fac’. L’histoire avait plutôt bien marché entre eux. Ils étaient mariés, avec deux enfants. Quand Takeshi avait appris ça, sa première réaction avait été d’être « désolé » pour lui. Au début, Saoto n’avait pas compris. Il avait vu en Takeshi un vieux cynique désabusé arrogant, une espèce de gros con néanderthalien. Quand il repensait, après avoir patrouillé pendant cinq ans dans tous les coins pourris de Seikusu, Saoto comprenait que le gros con, ça avait été lui. Son mariage avait du plomb dans l’aile. Depuis qu’il avait travaillé sur cette affaire d’enlèvement de mineurs, il avait frôlé la paranoïa, et avait trompé sa femme. La vie de flic, c’est la voie tracée des cœurs brisés, lui avait dit Takashi, philosophe. Au bureau, on l’appelait le « Jeune Renard ». Saoto était un bon flic, voire même un excellent agent, selon les différents rapports. Il avait ainsi pu gravir rapidement la hiérarchie pour se retrouver aux affaires criminelles, quittant les violences conjugales et les chiens écrasés pour monter d’un rang dans l’échelle de l’horreur. Finies, les histoires de femmes battues qui hésitaient à porter plainte, les enfants brisés, les pères qui se réfugiaient en invoquant « l’honneur », le « devoir conjugal », leurs « salopes de femmes qui ouvraient ses cuisses à tout le quartier », ces « chiennes de mères qui influençaient les gosses pour qu’ils ne voient plus leur chère père ». Saoto avait affaire à du sérieux, maintenant, à ce qui faisait les gros titres : les meurtres, les viols, les scènes de barbarie... Sa thérapie avait commencé avec les violences conjugales, quand il s’était occupé d’une femme qui avait été séquestrée pendant une semaine chez elle par son mari, le temps que ses blessures cicatrisent. Ce dernier avait invoqué une maladie quelconque la forçant à rester au lit.

*Dans les films et les bouquins, les criminels sont toujours des génies. La réalité, c’est qu’ils sont surtout affreusement cons.*

Après tout, pour être un délinquant, il fallait être con. Le Jeune Renard arrêta la voiture le long de l’un des parcs de cette grande ville, et sortit son Big Mac.

« C’est ça, c’est ça, bouffe cette saloperie, et viens pas t’étonner après si ton taux de cholestérol fera la bise à l’Everest !
 -  Le Big Mac, c’est le seul véritable plaisir de ma journée » se justifia-t-il.

Il mordit dedans, tout en calant sa tête à l’arrière, fermant lentement les yeux. Il avait des gosses. Et Dieu sait que ces gosses, eux, adoraient tout ce qui faisait américain. Les films, les dessins animés, les jeux... Et il devait admettre que Raiponce l’avait bien fait rire, sans parler des Shrek. Avec Myriam, sa femme, il leur avait acheté une PlayStation 3 pour Noël. Que demander de plus ? Ils étaient son véritable réconfort, jadis... Maintenant, les enfants avaient grandi, et c’est tout juste s’ils le saluaient, ou venaient lui faire la bise quand il revenait à la maison.

« On a des nouvelles du labo’ ? » demanda alors subitement Takeshi.

Retour au présent, à l’affaire en cours. Soupirant, Saoto sortit son téléphone portable. Aucun message. Il secoua négativement la tête. Ils sortaient tout juste du restaurant, après avoir interrogé les serveurs pour recueillir leurs témoignages. La journée s’annonçait longue, mais non moins intéressante. Le Vieil Ours et le Jeune Furet avaient du abandonner toutes leurs affaires pendantes sur demande expresse du commissaire. Ce dernier leur avait parlé de la récente vague de meurtres qui avaient frappé les clans des Yakuzas de Seikusu. Le brave commissaire avait du recevoir un coup de fil de l’homme qui lui payait ses costumes hors de prix, ou qui lui permettait d’avoir des vacances luxueuses à Okinawa.

Saoto et Takeshi avaient ainsi été chargés d’enquêter sur ces meurtres. Ils avaient rapidement écarté la thèse d’une guerre des gangs, car, parmi les clans touchés, on avait eu plusieurs clans qui n’étaient pas spécialement en guerre. Certains accusaient toutefois les Akuma d’être responsables de ça, mais Takeshi avait nié. Les Akuma n’encourageaient pas une guerre. Le Daimyo ne le permettrait pas. Si les mafieux se disaient homme d’honneur, le Daimyo était probablement le seul à savoir ce que ce mot signifiait. Il était de notoriété publique que les Guramu et les Akuma se détestent, à tel point que plusieurs disaient que la prochaine guerre des clans éclaterait entre eux. Quand les Guramu avaient commencé à tomber en masse, et quand leur entrepôt avait été pulvérisé, on avait eu beau jeu de dire que les responsables étaient les Akuma. Une vive tension s’était installée entre eux, et la police craignait que ça ne dégénère sous peu. Le Daimyo pensait que l’individu qui tuait les Yakuzas était une femme, une indépendante, et Takeshi aussi le pensait. Saoto, lui, ne savait pas qui croire, et se méfiait de l’influence du Daimyo sur Takeshi. Plusieurs fois, Takeshi avait eu les services internes aux fesses.

*Y a que dans les films américains que le shérif est blanc comme neige, n’est-ce pas, Takeshi ?*

Leur piste était donc pour le moment une « jeune femme ». Les serveurs du restaurant avaient confirmé ça. Une belle femme, de type asiatique, jeune, avec une longue chevelure noire, qui avait massacré avec ses poings les Yakuzas qui se trouvaient là. Saoto n’en croyait rien. Ce serveur devait fumer un peu trop. Ce que les policiers ignoraient, en revanche, c’était que le serveur en question avait ensuite suivi la jeune femme, qui vivait à proximité du restaurant, et avait appelé les Akuma. Ils s’occupaient de la protection de son restaurant, et il avait exigé qu’on envoie une équipe la supprimer.

« On retourne au restaurant, décida alors Takeshi, ayant fini son sandwich.
 -  Le serveur avait le regard fuyant... Je crois qu’il en sait plus qu’il ne le dit.
 -  D’après ce qu’il a dit, il aura fini son service d’ici une heure. »

Les deux flics se mirent alors en route.

*
*  *

Elle savait ce qu’elle faisait. Ça faisait plus d’un mois, maintenant, qu’elle était revenue sur Terre. Overlord lui avait donné son accord, tout en lui recommandant d’être prudente, et de ne surtout pas hésiter à demander de l’aide. Killer Boom ou Striker devraient alors avoir terminé leurs affectations respectives. Peu lui importait. Frozen Love était venue régler à Seikusu une affaire personnelle, une dette qui traînait depuis son enfance, et elle ne comptait pas d’une aide quelconque. C’était son fardeau, sa croix. Elle ne laisserait à personne d’autre, pas même aux Héroïnes, le soin de venir s’en occuper. Overlord le savait, et c’était bien pour ça que l’Ange, malgré les hésitations de Redemption, avait autorisé Tifa à partir.

Seikusu n’avait pas énormément changé depuis ces quelques années. Des lycéens continuaient de temps en temps à disparaître, le quartier de la Toussaint devenait de plus en plus un sinistre ghetto, malgré les promesses électorales de le reconstruire. Les immenses chantiers de construction qu’on avait promis pour raser les vieux bâtiments usagés n’étaient toujours pas là, et le crime, quant à lui, était toujours présent. Les crises financières, politiques, semblaient n’avoir aucune incidence sur ce dernier. Les hommes d’honneur arpentaient les rues avec leurs tatouages et leurs longues épées sur le dos, et avaient pignon sur rue. Une véritable institution criminelle reconnue et tolérée par la loi. Toute cette corruption et cette hypocrisie donnaient le vomi à Tifa.

Elle était venue accomplir une croisade personnelle, retrouver celui qui, jadis, avait massacré sa famille. Les petites frappes qui avaient tué sa famille, mais aussi celui qui avait commandité l’ensemble de cette opération. Pour ça, elle avait décidé d’appliquer la méthode Nika : frapper dans le tas. Les Yakuzas n’étaient pas bien difficiles à trouver, et étaient volontiers sexistes, ce qui les rendait encore plus facile à vaincre. Tifa avait commencé ses exploits en attaquant des patrouilles isolées, donnant des coups et torturant les gens (application de la méthode Lorenza) pour remonter la filière, et obtenir des pistes plus juteuses. Elle avait ainsi obtenu un appartement où elle était tombée sur une petite frappe locale. Le mobilier détruit, et ses gardes du corps massacrés, l’homme avait été assez loquace, avant de passer par la fenêtre. En application des principes de la méthode Lorenza, il ne fallait laisser aucune trace derrière soi. Les salauds qu’on tuait le méritaient. Et Tifa n’avait eu aucun remords. Tout avait été, pour l’heure, beaucoup plus facile que ce qu’elle avait cru. Ses poings améliorés lui donnaient la puissance de deux masses dans les poings. En frappant sur le sol, elle provoquait des vibrations qui renversaient les ennemis. D’un coup de poing, elle pouvait fracasser les os, et, quand ses deux poings s’entrechoquaient, l’onde de choc qui s’en dégageait était suffisante pour renverser des ennemis à proximité.

Peu à peu, elle avait commencé, et c’était précisément ce qu’elle voulait, à se faire une petite réputation au sein des Yakuzas. Elle voulait qu’ils tremblent, qu’ils sachent que leur jour était compté, qu’ils se terrent, qu’ils se regroupent, pour tous les massacrer. Son projet de vendetta personnelle s’élargissait à l’ensemble de ces criminels se prenant pour des protecteurs et des individus honorables. Elle les tuerait tous jusqu’à trouver celui qu’elle cherchait. Il ne fallait pour autant pas croire que sa vengeance était irréfléchie, et uniquement motivée par la colère. Elle y avait soigneusement réfléchi, et avait emménagé dans un petit studio assez rapidement. Ce dernier se trouvait près d’un restaurant où des Yakuzas avaient couramment l’habitude de venir manger. Ils seraient son cheval de Troie quand elle aurait suffisamment attiré l’attention des ennemis pour faire venir à elle les gros poissons.

Dans l’appartement où elle avait balancé un Yakuza par la fenêtre, elle avait aussi trouvé des informations sur une cargaison de drogue dans un entrepôt du port de Seikusu. L’entrepôt était lourdement gardé par une bonne vingtaine de tueurs. Ils attendaient un petit bateau de pêche qui dissimulait dans ses cales des stocks de drogue à balancer ensuite dans les veines de la ville. Tifa s’était infiltrée dans l’entrepôt, et avait soigneusement attendu. Si elle était forte, elle savait aussi qu’une attaque directe était inconcevable. Elle n’avait pas un corps en acier. La stratégie Lorenza connaissait aussi ses limites. Les Yakuzas avaient prévu de charger les stocks dans deux fourgons de poissonnerie, ce qui avait permis à Tifa de comprendre que ces derniers devaient utiliser une poissonnerie comme couverture.

*Ça n’avait pas été facile...*

Dans son petit appartement, elle y songeait en se regardant dans la glace. Les ecchymoses étaient maintenant presque parties, mais, effectivement, attaquer ces gars avait été plus difficile que prévu. Son plan initial était de détruire l’entrepôt en fracassant les poutres en bois soutenant ce dernier. Et ça avait plutôt bien marché. Ses puissants coups de poings avaient fait s’effondrer le toit, mais elle avait reçu quelques éraflures.

Après ce coup d’éclat, Tifa s’était reposée, et était passée à la suite de son plan. Les médias commençaient à parler des vagues de meurtres ayant porté sur des individus suspectés d’appartenir à des clans de Yakuzas. La police avait démenti une guerre des clans, et Frozen Love avait continué, ici et là, à tuer quelques Yakuzas. Elle avait ainsi appris que les clans recherchaient une femme, et s’étaient fait signaler en attaquant ce restaurant. Là encore, des truands organisaient une réunion, ce qui amenait le restaurateur à évacuer précipitamment son restaurant. Elle n’avait eu aucune difficulté à rentrer, et à se faire comprendre. Elle s’était ensuite débrouillée pour que l’un des serveurs la suive.

Maintenant dans sa chambre, Frozen Love attendait que les commandos viennent. Elle les tuerait tous, probablement, sauf un, qu’elle interrogerait. Il lui fallait remonter la filière pour avoir un gros poisson qui serait en mesure de lui dire ce qu’elle voulait savoir. Elle se tenait dans sa chambre lorsqu’une petite alarme résonna dans la pièce. Elle vit le voyant rouge s’illuminer, et eut un léger sourire. Ils étaient là. Crocheter la serrure n’avait pas du être difficile, mais Tifa avait installé sur la porte un détecteur de mouvements. Rien de bien compliqué ; des collégiens en faisaient sur Terre. Lorsque la porte s’était ouverte, une alarme se mit à résonner dans sa chambre, et elle se tint prête. Comme dans tout bon film d’action, elle avait piégé la porte de sa chambre, à l’aide d’une espèce de long élastique, d’une chaise, et d’un fusil à canon scié. Ce dernier était chargé, braqué vers la porte, et, dès qu’on l’ouvrirait, le tir partirait. Une manière comme une autre d’enclencher les hostilités. Tifa se cala contre le mur, à côté de la porte, les entendant avancer. Ils étaient plusieurs. Combien, elle n’aurait su le dire avec précision, mais ils remontaient le couloir vers sa chambre :

(http://img87.xooimage.com/files/1/1/0/schema-appartement-3677950.jpg)

Elle finit par les sentir tout proche de la porte de la chambre, continuant leurs explorations. Les murs étant très légers, elle put sans problème entendre parler le gars qui avait la main sur la poignet de la porte. Elle sentait ses paumes la démanger.

« Je vais l’avoir… »

Ça, pour l’avoir, il allait effectivement l’avoir... Le fusil était chargé, et la porte s’ouvrit. Tifa ferma brièvement les yeux. Dans ce genre de situations, le temps avait tendance à se figer. Elle sentit les secondes, presque palpables, et la porte s’ouvrit. L’élastique fut poussée, et le fusil vomit ses chevrotines.

« Attention! » entendit-elle.

Elle ne leur en laissa pas le temps. Sans savoir si le tir avait touché quelqu’un, car il semblerait que celui qui avait hurlé « Attention » avait poussé à temps l’autre (ou pas), elle frappa avec force dans le mur. Il y eut une superbe explosion et elle débarqua dans le couloir, tournant sa tête vers les deux Yakuzas surpris. Plutôt bien baraqués. Elle leur fit un léger sourire, leva le poing, et l’abattit avec rage sur le sol, faisant voler des échardes, mais envoyant une onde de choc vers eux.

« Meurs ! »

Tifa entendit une voix derrière elle, et roula de côté, évitant une série de balles. Elle courut rapidement sur le balcon, l’adrénaline battant dans ses veines. Frozen Love prenait de sérieux risques à défier ainsi des Yakuzas, mais elle n’était bizarrement pas très effrayée. Pour le coup, elle comprenait bien mieux ce que Nika disait en parlant de « l’excitation du moment ». C’était exactement ça. Tifa courut le long du balcon, le contourna à l’angle, pour tomber sur un autre gaillard, armé d’une autre arme à feu. Frozen Love courut rapidement en avant, et fit basculer tout son corps vers le sol. Elle se reçut avec les mains, et s’en servit, utilisant la force dans ses bras pour bondir dans les airs. Elle s’envola sur plusieurs mètres, décrivant une boucle en l’air pour se rétablir, les balles la suivant de près, mais sans parvenir à l’atteindre. Elle arma son poing en redescendant, et frappa avec force le balcon. Ce dernier en vibra dangereusement, déstabilisant le Yakuza. Tifa bondit en avant, fit une roulade, se releva, et le frappa avec le plat de la main. Le tueur décolla comme un bouchon de champagne, repassant à travers la porte du salon. Il traversa ce dernier, et s’écrasa contre un placard dans le coin cuisine. Un sacré vol plané. Tifa remarqua alors qu’il avait laissé tomber l’une de ses armes. Un pistolet. Elle s’en empara, et entendit des bruits de pas dans le couloir. Frozen Love ouvrit instinctivement le feu, mais elle n’était pas très douée avec les armes. Elle décida de revenir à la méthode Nika, et choisit de les provoquer, en espérant qu’ils feraient des conneries :

« Quatre hommes comme une ! les railla-t-elle. On dirait des rats qui se regroupent pour tenter d’attaquer le chat qui veut les dévorer. »
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le dimanche 29 juillet 2012, 05:59:21
Pendant que Make fouillait la chambre d’amis, Hanzai et Jaaku avaient poursuivis dans le corridor menant vers la chambre principale. Jaaku était resté un peu en retrait, si la cible surgissait de nulle part, il pourrait l’avoir. Hanzai réfléchissait, nous pourrions même dire qu’il méditait. Les Rônins étaient capables de se concentrer et de rester incroyablement calmes  lors des situations les plus extrêmes, ils entraient quasiment en transe. Ils pouvaient sentir leurs ennemis.  Cependant Hanzai avait de la difficulté à se concentrer correctement, le Guramu n’arrêtait pas de parler, il mettait toute l’équipe en danger.  Si un Rônin avait manqué de professionnalisme de la sorte en mission, il aurait été immédiatement éliminé par ses camarades, rien ne devait compromettre une mission.

Hanzai n’avait pas le droit de tuer les autres qui l’accompagnaient pour cette mission, ça aurait probablement causé une guerre entre les Rônins et les autres clans. Voilà pourquoi le Rônin préférait travailler seul ou avec des hommes de confiances, Hanzai était un combattant, pas un politicien. Il avait un mauvais pressentiment, son sixième sens le démangeait. Il vit au dernier moment Jaaku tourner la poignée de porte de la chambre, et il sût qu’il s’agissait d’un piège. Hanzai avait trente-neuf ans et il était en forme comme s’il en avait vingt, il était parti en mission la première fois à dix-huit ans. Le Rônin avait vu beaucoup de choses dans sa carrière, et il savait reconnaitre une porte piégée.

-   Attention!  

Hanzai agrippa le Guramu par le collet et le tira vers lui. Le fusil à canon scié fit feu, le gros des plombs alla se loger dans l’épaule du Guramu, sans le Rônin, Jaaku aurait reçut les projectiles dans la poitrine. Dans ce cas, il serait mort. La jeune femme sortit de la pièce, Hanzai croisa son regard, il n’eut pas le temps de s’élancer vers elle qu’elle frappa son poing au sol. Ni le Rônin, ni Jaaku ne s’attendaient à la force de l’impact. Des échardes volèrent dans leur direction et une onde de choc repoussa Hanzai et fit tomber Jaaku. Make sortit de la pièce juste à temps pour recevoir lui aussi l’onde de choc, comme il était plus loin, il tituba un peu mais ne reçut aucune écharde. Yaberi débarqua de nulle part avec un pistolet dans la main. Le Rokku avait emmené un petit calibre .38 avec lui, il tira les six balles de son barillet.

-   Meurs!  

Aucune de ses balles n’atteignit sa cible, les calibres .38 étaient très puissants à courte portée, mais ils manquaient cruellement de précision à longue distance.  Hanzai regarda Yaberi d’un regard noir, les Oyabuns s’étaient assurés que la police ne patrouillerait pas dans le secteur, mais ce n’était pas une raison d’alerter les gens avec des coups de feu. Il n’y avait eu que quelques coups de feu, les voisins prendraient probablement ce bruit pour des jeunes faisant exploser des pétards.  Du moins, il l’espérait.  Le Rônin regarda son bras, quelques entailles à cause des échardes qu’il avait reçues, mais rien de plus. Il se tourna ensuite vers Jaaku, il était toujours au sol. Une écharde plus grosse que les autres l’avait atteinte dans une cuisse, l’homme saignait abondamment, pourtant il ne se plaignait presque pas. Les Yakuza étaient entrainés pour rester impassibles même lorsqu’ils souffraient, ils ne devaient rien donner à leurs adversaires, pas même une émotion.  Hanzai ne vérifia pas si Jaaku allait s’en sortir, pour l’instant, il était un poids mort.

-   Make, prends le pistolet de Jaaku, retourne au salon. J’ai vu un balcon de l’extérieur, elle essaye de nous contourner!  

Make fit précisément ce qu’il dit, s’il y avait un homme avec qui il ne pouvait pas argumenter c’était Hanzai. Si ce dernier n’avait pas été là, le Daimyo ne l’aurait pas envoyé en mission. On raconte bien des histoires sur ce Rônin. La plupart n’étaient que des légendes, mais certaines était vraies. La préférée de Make était celle du Seigneur de guerre Somalien. On raconte que Hanzai avait été chargé d’éliminer un Seigneur de guerre dont la puissance grandissait à chaque jour, rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Le Seigneur n’était pas idiot, il savait qu’il s’était fait de nombreux ennemis, des agents à lui surveillaient nuit et jours les menaces potentielles. Bon nombres d’assassins avaient connus une fin atroce en tentant d’éliminer le Seigneur. 

Les agents du Seigneur finirent par apprendre que Hanzai allait s’attaquer bientôt à eux. Quelques jours plus tard, le Rônin s’était présenté au QG du Seigneur. Il n’y avait aucun garde, il entra dans le bâtiment sans trouver personne à l’intérieur, personne sauf le Seigneur de guerre ligoté à une chaise dans sa chambre. Les gardes avaient préférés livrer leur employeur à Hanzai plutôt que de lui faire face. Bien entendu, Hanzai n’a pas confirmer cette histoire, mais il ne l’a pas démentie non plus. C’était l’une des raisons qui faisait que Make obéissait aveuglement aux ordres du Rônin. Très peu de gens arrivaient à donner des ordres à Make, même les Akuma haut gradés avaient de la difficulté à le faire obéir.

Make arriva dans le salon avant la femme, il courut vers le balcon en pensant pouvoir arriver avant la jeune femme et la descendre. Il arriva effectivement un peu avant elle, mais le Yakuza ne pouvait pas s’attendre à ce qui allait se produire, elle s’élança haut dans les airs sans aucune difficulté, Make n’avait jamais vu ça, pas même dans les cirques. Il tira quelques coups de feu mais ne fit pas mouche, la jeune femme se déplaçait trop rapidement. En plus, Make était habitué de se battre au corps-à-corps, il n’était pas alaise avec ce Glock 21. La femme atterrit en frappant le balcon, se dernier vibra tellement que Make échappa son pistolet. La jeune femme continua son avancée et frappa Make avec une force incroyable, le Yakuza fit un vol plané et atterrit dans un placard à l’autre bout de la pièce.

Make avait eu le temps de regarder sa cible. Il fut surpris de constater qu’elle était jeune et très jolie, le Akuma se demandait comment-est-ce qu’une jeune femme qui paraissait aussi douce pouvait être à l’origine de tout ses meurtre. Il se demandait aussi comment elle faisait pour frapper aussi fort. Make était jeune mais il en avait vu de toutes les couleurs, pourtant, elle ne l’avait frappé qu’une seule fois et il éprouvait toutes les difficultés du monde à reprendre ses esprits.
 
Alertés par les bruits, Hanzai et Yaberi tournèrent le coin du couloir, ils eurent à peine le temps de se remettre à couvert car la jeune femme avait prise le Glock de Make et avait ouvert le feu. Sa force résidait décidemment dans ses poings, car comme Make plus tôt, elle ne fit pas mouche une seule fois.  Make essaya de se relever mais il n’en avait pas la force, le coup l’avait surpris, il lui faudrait un peu plus de temps pour se relever. Il avait l’impression que la terre tournait alentours de lui. 

-   Quatre hommes contre une ! On dirait des rats qui se regroupent pour tenter d’attaquer le chat qui veut les dévorer.

À couvert, Yaberi n’apprécia pas cette plaisanterie, pas du tout. Il était prêt à s’élancer vers l’insolente lorsque Hanzai lui mit sa main sur l’épaule.

-   Non, elle te provoque, te force à commettre des erreurs, si tu joues à son jeu, elle te tuera, très facilement.

-   Les Rokku ne sont pas de vulgaires rats! Je vais faire comprendre à cette arrogante la gravité de son erreur.  

-   Oui, mais tu dois le faire de la bonne façon, te faire tuer ne nous avanceras en rien. Compris?

-   Compris…  

Hanzai évalua toutes les possibilités, Make était sonné, d’ici quelques instants, il se relèverait. Jaaku était gravement blessé, il ne pourrait plus se battre. Le Rônin eut une idée, simple, mais qui lui permettrait de s’approcher de la femme. Personne n’avait vaincu Hanzai au sabre, il ne comptait pas mourir se soir face à cette katagari. Il s’approcha du Rokku et lui murmura à l’oreil

-   Reste ici. Recharge ton .38 et tire quelques coups de feu dans sa direction, si tu peux l’atteindre tant mieux, mais l’important est qu’elle ne bouge pas.

Sans donner d’autres explications, Hanzai se courut en direction de la chambre principale, il courrait très rapidement et sans faire aucun bruit. Arrivé dans la chambre il s’engagea sur le balcon vers le salon. Derrière lui il entendit Yaberi faire feu à trois reprise, il ne savait pas s’il avait touché sa cible. Arrivé en face du salon, il remarqua l’endroit où Make avait atterrit, incroyable, cette jeune femme possédait une force incroyable. Même le Rônin devait être prudent. Hanzai courut en direction de la femme, il avançait rapidement, ne se souciant pas de l’arme qu’elle avait au poing. Il était tellement concentré qu’il n’aurait même pas remarqué si elle avait tiré dans sa direction. Arrivé en face d’elle, il lui donna un puissant coup d’épaule et se mit en garde.

-   Bats-toi avec honneur.

Make retrouvait peu à peu ses esprits, il avait l’impression que toute sa cage thoracique était en miettes. En essayant de se relever, il fut pris d’une quinte de toux. Instinctivement, il couvrit sa bouche avec sa main. Lorsqu’il eu enfin finit de tousser, il regarda sa paume et vu qu’il avait craché du sang. Le simple fait d’avoir toussé lui avait fait mal, mais il n’était pas hors d’état de se battre pour autant. Une fois relevé, Make ramassa son katana, le simple fait de tenir l’arme dans ses mains lui redonnait dans ses forces, il devait venir en aide à Hanzai, il en allait de son honneur. 

Make avança vers la jeune femme, elle était prise en tenaille entre le Akuma et Hanzai. Yaberi guettait de loin tenant son pistolet dans son poing. Jaaku n’avait pas trouvé la force de se relever, sans une aide médicale, il avait très peu de chance de s’en sortir.  Hanzai avait vu la force de la jeune femme, il ne lui laisserait pas le temps de lancer une nouvelle onde de choc. Le Rônin lança un coup de pied de côté et enchaina avec un coup de pied circulaire de l’autre pied, ces attaques n’avaient pas pour but de toucher leur cible, mais plutôt de l’empêcher d’attaquer alors qu’il se préparait lui-même à frapper fort avec son katana.  C’est précisément ce qu’il fit, la lame fendit l’air à une vitesse incroyable, la jeune femme devait réagir tout de suite sinon le katana allait littéralement la couper en deux.

Make recula d’un pas, si jamais la femme parvenait à éviter la lame, il ne voulait pas recevoir le coup à sa place. Le Akuma brandit sa lame et s’apprêtait à frapper lui aussi, quelques instants  après que Hanzai eut terminé d’attaquer. La jeune femme recevait des coups de tout les côtés, seul un coup de maitre lui permettrait de se sortir de cette situation pensa Make. Il sentait la victoire approcher, même s’il savait pertinemment qu’il ne devait pas crier victoire tout de suite, même lui savait que sa cible avait plus d’un tour dans son sac.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le lundi 30 juillet 2012, 02:36:37
Tifa entendit des coups de feu émanant du couloir. Les tirs étaient précis, et elle visait comme un manche. Frozen Love tremblait bien trop. Elle disposait de poings surpuissants, mais cette puissance n’allait pas sans quelques fâcheux inconvénients. Ses mains tremblaient désormais nerveusement, et si elle continuait ainsi, elle risquait de ne plus pouvoir les utiliser pendant un certain temps. Néanmoins, elle avait toujours quatre Yakuzas sur les bras, et ces gars n’étaient pas des minables. Celui qui répliquait s’avançait prudemment le long du couloir, le longeant par le côté extérieur, ouvrant le feu à chaque fois qu’il voyait Frozen Love. Il tenait une arme puissante, un Desert Eagle à la crosse dorée. Chaque tir faisait rugir le canon de l’arme, et Tifa avait été forcée de s’abriter derrière le fauteuil, les balles résonnant tout autour d’elle. Avec le canon assourdissant, elle n’avait pas entendu l’autre Yakuza, le Rônin, s’approcher par le balcon. Elle se mit à ramper sur le sol, passant du fauteuil au canapé. Elle répliqua en tirant au hasard, et ses balles heurtèrent le mur, à des mètres de l’ennemi, qui s’avançait prudemment, en tirant sur le canapé. Les balles passaient au travers, et l’une d’elle explosa la télévision à écran plat.

Frozen Love n’en tint pas compte, et bondit sur la gauche, atterrissant près de la terrasse. Allongée, elle visa le bout du couloir, et ses tirs firent un peu plus précis, forçant l’ennemi à se replier. Tifa entreprit alors de se redresser.

« Allez, ramène-toi, espèce d’enculé !! »

Elle se rappela à ce moment qu’elle avait balancé un autre tueur dans le coin cuisine, et tourna sa tête vers lui... Quand quelqu’un la heurta d’un coup d’épaule. Surprise, Tifa tomba sur la table basse, en lâchant son arme, et se redressa rapidement en s’appuyant sur ses bras et en tendant les jambes en l’air. Elle bondit en arrière, et atterrit sur les jambes. Le Yakuza dans la cuisine était sonné. Tifa ne s’en préoccupa donc pas, et préféra contempler l’autre gars, qui avait un katana.

« Bats-toi avec honneur. »

A cette phrase, Tifa sentit un frisson de colère la parcourir. Honneur ? De quel droit est-ce que ce type osait parler d’honneur ? Le dos courbé, elle tremblait de rage et de fureur, serrant ses poings, les sentant vibrer et remuer tout seul. Elle était nerveuse et agitée, et se mit à tourner lentement autour de la table, le Rônin suivant ses pas. Derrière eux, le Yakuza armé du pistolet se rapprochait. Tifa leva les poings, et le Rônin attaqua alors, faisant un coup de pied retourné. Elle l’évita sans problème en s’abaissant, et le vit lever son katana, le brandissant dans les airs pour l’abattre rapidement sur Frozen Love.

*Tu as une bonne détente, mon pote !*

Elle vit la lame venir très rapidement, bondit en arrière. Le katana effleura son corps, glissant sur son menton, ainsi qu’entre ses seins, glissant le long de la fermeture Éclair de son débardeur. Sa lame était extrêmement aiguisée, très tranchante, et le Rônin attaqua à nouveau, tentant de la décapiter en attaquant de manière verticale. Tifa évita en fléchissant les genoux, et le Yakuza enchaîna, tentant de contourner la table basse par la droite, se trouvant ainsi à gauche de Frozen Love. Elle le regarda, et vit, sur sa droite, l’autre Yakuza s’approcher, celui qu’elle avait balancé contre la cuisine.

« Honneur... grogna Tifa. Vous ignorez ce que signifie ce mot. »

Tifa sentit une fureur incontrôlable s’emparer d’elle. Elle avait à peine eu le temps de parler que les deux Yakuzas foncèrent sur elle. Impossible d’esquiver, mais Frozen Love eut tout juste le temps de joindre ses deux mains. Elle claqua entre ses mains, mais avec une telle force que l’onde qui s’en dégagea fut suffisante pour repousser les deux Asiatiques. Oh, il n’y avait pas de quoi les tuer, ni même les blesser, mais l’onde de choc permit ensuite à Tifa de serrer le poing, et de le frapper avec une force redoutable sur le sol, sa puissance étant décuplée par la rage qu’elle ressentait.

« Crevez, salauds ! »

Son poing heurta la table basse, qui explosa sous l’impact, et le sol fut également pulvérisé. Un énorme cratère se forma sous ses pieds, la renversant également, tandis que toutes les lumières de l’étage s’éteignirent d’un seul coup. Le coup avait entaillé le béton, l’impact se répercutant dans les murs, provoquant de vilaines lézardes. Malheureusement, l’impact avait été localisé, et le Yakuza dans le couloir ouvrit à nouveau le feu. Les balles filèrent près de Frozen Love, qui dut s’enfuir.

« Meurs ! » hurla le Yakuza pour se donner du courage.

Tifa bondit en avant, roula sur le sol, son adversaire s’engageant dans le salon, et elle frappa alors à nouveau sur le sol, avec ses deux poings, martelant ce dernier. Des échardes de bois, puis des morceaux de pierre, des câbles dénudés s’envolèrent dans tous les sens. Elle explosa un gros tuyau d’eau, faisant gicler de la flotte sur son visage, et frappa tellement fort qu’elle provoqua un trou qui lui permit d’atterrir à l’étage du dessous. Elle s’écrasa dans un salon similaire aux siens, et ne tint pas compte des hurlements des gens. Elle se dirigea vers la porte, mais cette dernière était fermée. La clef n’étant pas sur la serrure, Tifa l’ouvrit d’un coup de poing. La ridicule porte vola de ses gonds, et alla s’écraser contre le mur en face. Elle se mit alors à courir, remontant vers son studio. Les Yakuzas n’avaient pas attendu, et la porte de son appartement s’ouvrit. Tifa frappa alors contre le mur, provoquant une énorme lézarde, une crevasse qui remonta vers sa porte, déstabilisant le Yakuza qui venait de débarquer. Tifa ignorait de qui il s’agissait, mais il allait prendre cher. Frozen Love était rapide, et arma son poing, et le frappa de plein fouet. Le coup fit s’envoler le Yakuza, qui traversa tout le salon, remonta comme une flèche le long du couloir, traversa le mur, pénétrant dans la chambre d’amis. Son dos heurta violemment en partie une armoire, et il termina sa course contre le fond de la chambre, roulant sur le sol, s’écrasant contre un bureau. Tifa commençait alors à avoir sérieusement mal au niveau de ses articulations. Ses poings l’élançaient douloureusement.

*Ça commence à se compliquer...*

On pouvait alors entendre les gyrophares. Une voiture de police approchait rapidement, et les policiers entendirent les derniers chocs sismiques de Tifa, qu’ils interprètent comme des explosions. De la fumée s’échappait des fenêtres. Ils appelèrent donc des renforts.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le mercredi 01 août 2012, 21:32:40
Make n’eut pas le temps d’attaquer, il fut stoppé par une autre onde de choque avant que son coup n’atteigne sa cible, puis une autre plus puissante le repoussa. La jeune femme avait d’évitée habilement les attaques de Hanzai, peu de gens pouvaient se vanter d’avoir accomplis le même exploit. Cette femme était forte, très forte, elle devait avoir reçu un entrainement militaire quelconque. Make ne pouvait pas dire lequel, elle semblait asiatique mais il ne reconnaissait pas les techniques d’aucune force spéciale. Elle se battait avec force et agilité, si elle faisait vraiment partie d’une équipe d’élite, ça voulait dire que quelqu’un de puissant voulait la mort des Yakuza, à moins que la jeune asiatique soit venue de son propre chef se battre contre des Yakuza.

-          Meurs!

Quand il vit la jeune femme défoncer le plancher de l’appartement simplement en frappant dessus, il comprit qu’elle n’était pas normale. Au début, il la croyait simplement forte, mais ça. C’était autre chose. Make n’avait jamais rien vu de tel dans sa courte vie, Hanzai non plus d’ailleurs. Make était convaincu que le Rônin devait avoir vu quelque chose de semblable auparavant, car il ne broncha même pas. Hanzai pourrait voir débarquer un dragon et il ne serait pas impressionné, pensa Make. Les Rônins étaient généralement froids et efficaces, Hanzai l’était dix fois plus que n’importe lequel d’entre eux.

C’était pourquoi les Yakuza étaient convaincus du succès de cette mission, c’était pour ça que
Make avait été envoyé, sauf que les choses ne se passaient pas comme prévues. Après tout, personne n’aurait pu prévoir que la cible allait échapper à une mort quasi-certaine en frappant sur le sol de toutes ses forces. Hanzai regarda le cratère géant en face de lui à peine quelques secondes avant de passer à autre chose. Make prit plus de temps avant de reprendre ses esprits, il considéra même sauter en bas pour poursuivre sa cible.

-   Est-ce qu’elle s’enfuit?  

-   Je ne crois pas, mais descendons, nous ne pouvons pas nous permettre de la manquer.

-   Qu’est-ce qu’on fait pour Jaaku?

-   Je ne crois pas qu’il va s’en sortir, mais nous reviendrons le chercher plus tard. Pour l’instant, notre priorité, c’est elle.  

-   Compris, je passe en premier.

-   Attends…

C’était déjà trop tard, Yaberi avait ouvert la porte. La jeune femme frappa contre le mur, le fissurant encore plus qu’avant, puis frappa le Yakuza de toutes ses forces. Make regarda son allié du moment voler à travers la pièce, traverser un mur comme si ce dernier était fait en carton et puis l’entendit s’écraser violemment contre le fond de la chambre d’amis. Si Yaberi avait survécu à ce coup, il était peu probable qu’il soit capable de marcher à nouveau. Hanzai regarda le trou énorme dans le mur et en déduit que le pauvre homme n’avait aucune chance de s’en sortir vivant.

Quelques minutes avant que Yaberi fasse un vol plané, deux jeunes polices avaient été alertés par une série de bruits. Au début, mils croyaient qu’il y avait eu un accident de voiture, et ils avaient pris les coups de fusils pour des adolescents s’amusant avec des pétards. Quand ils virent qu’il n’y avait aucune voiture accidentée dans le coin et que de la fumée s’échappait de la fenêtre de l’un des appartements, ils surent tout de suite que le problème était bien plus gros qu’ils ne l’imaginaient. Ils jurèrent avoir entendu des explosions venant de l’intérieur, en fait, il ne s’agissait que d’une jeune femme qui martyrisait les quatre Yakuza chargés de l’assassiner, mais ça, ils l’ignoraient. Les policiers appelèrent des renforts, trois autres voitures arrivèrent rapidement.

Le sergent Haro se tenait devant le petit immeuble, il était pris au dépourvu, il avait demandé à ses hommes d’attendre que les ‘’explosions’’ cessent avant d’entrer, et il se demandait comment il allait procéder pour la suite des évènements.  Haro n’était probablement pas le plus brillant des policiers de Seikusu, mais sa forte stature lui permettait d’arrêter les fugitifs les plus combatifs. Son travail se limitait généralement à ça, rien n’était jamais trop complexe dans son travail. C’était l’une des premières fois qu’il avait à prendre des grandes précautions et à vraiment réfléchir. Le Sergent était un bon vivant, mais pas un leader, il espérait que quelqu’un de haut gradé vienne prendre sa place avant qu’il n’ait à vraiment prendre une décision importante. 

-   Sergent? Takeshi et Saoto seront ici bientôt, mais je crois que la route est bloqué à cause d’un accident, il se peut qu’ils soient en retard.  Sinon le Lieutenant Ressha  devrait arriver d’ici quelques minutes.  

Haro soupira, quelqu’un de plus haut gradé allait enfin venir prendre sa place, il saurait quoi faire. Le sergent n’aurait pas hésité à foncer tête baissé dans cette foutu maison, mais il n’aurait pas voulu y envoyer un seul de ses hommes. Personne n’exécutait les ordres aussi bien que lui, mais il détestait avoir à en donner.

De retour à l’intérieur de l’appartement, il ne restait plus que Hanzai et Make contre la mystérieuse jeune femme.  Hanzai sentait sa fin approcher, il avait vu de quoi cette femme était capable, et il savait pertinemment que Make ne réussirait pas à la vaincre seul. Même à deux, leurs chances étaient minces. C’est alors que le Rônin prit une décision, il était probable qu’elle épargne l’un d’entre eux pour l’interroger, peut-être qu’elle le laisserait même en vie. C’était la seule chance qui restait à Hanzai de sauver quelqu’un. Si elle capturait Make, le jeune ne parlerait pas, il était un Yakuza après tout. Le Rônin s’apprêta alors à se battre pour, peut-être, la dernière fois.

Mourir au combat était un honneur pour tout Rônin, il n’y avait aucune honte à ça. Si Hanzai devait mourir contre cette femme, son honneur ne serait pas souillé. Après tant d’années, il avait trouvé un adversaire à sa taille. Le Rônin fonça alors vers la jeune femme, il ne se battait pas pour mourir, bien au contraire, mais il savait qu’un seul des deux serait encore en vie après cette ultime confrontation. 
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 02 août 2012, 04:28:09
La partie se compliquait. Le dernier coup de poing laissa des séquelles sur les mains de Frozen Love qui se mirent à trembler nerveusement. Les utiliser encore risquait d’être dangereux, surtout si elle en venait à fissurer ses gants. Ces derniers étaient conçus dans un matériau spécial, et étaient fabriqués pour résister à des chocs puissants, mis les chocs que les poings de Frozen Love produisaient étaient terrifiants. Or, si les gants se déchiraient, elle allait, pour le coup, vraiment avoir des problèmes. Les tremblements deviendraient incontrôlables, et elle pouvait même risquer d’y perdre la vie. Frozen Love avait réussi à vaincre un Yakuza, le seul à être armé. Les deux n’auraient donc du lui poser aucune difficulté, car Tifa, si elle était très vulnérable aux combats à distance, était extrêmement dangereuse au corps-à-corps... Sauf quand ses mains étaient dans cet état.

*J’ai trop forcé sur eux ces derniers jours... Hum... Courage, Tifa !*

Depuis le corridor, elle entendait, en contrebas, les gyrophares. Les explosions avaient visiblement attiré la police, ce qui, en soi, n’était pas bien surprenant. Tifa y avait été fort, mais il n’y avait pas grand-chose à craindre. Elle avait loué ce studio sous un nom d’emprunt, versant un loyer pour chaque semaine. Elle était passée par Internet. Aucun papier d’identité, rien qui ne soit susceptible de la trahir. Elle avait juste du émettre un chèque pour confirmer ses coordonnées bancaires, ayant pour cela utilisé l’un des comptes courants des Héroïnes sur Terre.

Les deux Yakuzas hésitaient à l’attaquer, ayant probablement compris qu’ils n’étaient pas de taille. Tifa essayait de masquer au moins ses douleurs, et seulement l’un des deux vint vers elle, le second choisissant de rester en retrait. Ce fut le Yakuza qui semblait plus expérimenté qui se rua vers elle. Il attaqua en premier, envoyant son pied. Ce dernier heurta Tifa à l’estomac, l’envoyant s’écraser par terre. Elle retourna dans le couloir, et entendit les bruits de pas précipités de son ennemi. Elle bascula tout son poids sur le haut de son dos, et se redressa rapidement, bondissant. Ses doigts tremblaient encore bien trop pour qu’elle le massacre, et elle choisit de se battre avec ses pieds et des coups normaux. Tifa hésita un coup de pied circulaire, et tenta de répliquer en s’appuyant sur une jambe, et en tentant un coup de pied retourné. Le Rônin para en levant les bras, les croisant. Le pied de Tifa se heurta à ça, mais elle ne se laissa pas démonter pour autant. Tifa était rapide, et se déporta vers la rampe d’escalier, grimpant en arrière de deux ou trois marches. Le Rônin ne la lâchait pas d’une semelle, craignant sans doute qu’elle ne vienne à utiliser ses poings. En hauteur par rapport à son ennemi, Tifa bondit vers lui, et s’appuya à la rampe pour bondir dans les airs. Elle fit un salto en l’air, et atterrit rapidement derrière son ennemi, où elle bondit sur ses jambes, se retournant pour le frapper avec son pied... Mais son ennemi avait déjà anticipé ce mouvement, et sa main jaillit, bloquant le pied de Tifa avant de le repousser, faisant trébucher cette dernière.

Frozen Love tomba, mais réussit à s’appuyer avec ses bras, s’en servant pour bondir en l’air, balançant ses jambes vers le visage de son adversaire. Elle réussit à le surprendre, mais pas à le toucher, car il plaça in extremis ses mains devant lui, bloquant ces dernières. Tifa récupéra ses jambes, et se remit sur ses pieds, la tête au-dessus du corps.

*Ce mec est doué... Et mes mains me font toujours autant souffrir... Putain !*

En contrebas, le Lieutenant Ressha venait de débarquer. Il sortit de la voiture, claquant la portière rapidement, jetant sa cigarette. Le Sergent Horo (un brave flic, même s’il était un peu con) s’avança vers lui, résumant brièvement la situation.

« Il y aurait des Yakuzas à l’intérieur... »

A cette mention, Ressha fulmina. La brigade avait reçu de nouvelles directives de la part des huiles, et elles n’étaient pas très honorables. Les Yakuzas avaient bien trop d’influence à Seikusu, et on avait exigé des résultats. Si jamais les médias apprenaient que des Yakuzas s’amusaient à faire exploser des grenades dans les appartements... Ressha sortit son arme de service. Horo était lent à la détente, mais c’était un bon élément.

« Bouclez le périmètre lâcha-t-il à des flics. Que personne ne s’approche de l’immeuble. Horo, vous montez avec moi. »

Ressha se tourna vers d’autres agents, leur ordonnant de les suivre. Horo et Ressha monteraient les premiers, mais il valait mieux qu’on les couvre. Ressha vérifia son Glock, puis s’avança. Contrairement à Horo, il n’avait pas son uniforme, n’ayant pas eu le temps de le mettre, mais portait sa plaque sur sa ceinture.

En hauteur, dans le couloir, près de l’escalier, Tifa était en train de se faire dominer par le Rônin. Elle n’arrivait pas à percer sa garde, et lui faisait mouche à chaque fois. Tifa bondit sur le côté, et tenta à nouveau de la frapper avec un coup de pied circulaire, mais l’ennemi fut bien plus rapide, levant son pied et l’abattant sur le sien. Tifa poussa un hurlement de souffrance, avant de se recevoir une sévère gifle sur la joue, qui l’envoya rebondir contre le mur. Le Rônin se rua vers elle, l’attrapant par les cheveux, et l’envoya vers la rampe. Tifa se reçut avec l’une de ses mains, et s’en servit pour bondir en arrière, son corps heurtant le Rônin. Ce dernier en fut légèrement surpris, et Tifa tenta de profiter de cet effet de surprise. Elle le frappa avec le coude au ventre, et se retourna... Pour se recevoir un uppercut en pleine figure. Du sang jaillit de son nez, et elle s’écrasa, sonnée, la vision trouble, sur l’escalier. Le Yakuza bondit vers elle, et elle leva le pied, l’atteignant à l’estomac, le faisant reculer. Serrant les dents, Tifa bondit vers lui, serrant le poing, se moquant bien de la douleur.

« Salopard !! »

Le coup fila droit vers la tête du Rônin, faisant trembler l’air. Ce dernier l’écarta prudemment, et le poing de Tifa se fracassa contre le mur. Il y eut une terrifiante explosion, qui coupa l’électricité dans tout le bâtiment, et pulvérisa le mur devant elle sur plusieurs mètres. La douleur remonta tout le long du bras droit de Tifa, rebondissant dans ses os. Le Rônin n’attendit pas plus longtemps et l’attrapa à la gorge, utilisant ses jambes pour la renverser, et tenta alors de l’étrangler, usant de ses deux mains sur le cou de Tifa, qui se mit à gémir en gesticulant sur le carrelage.

Dans la cage d’escalier, Ressha et Horo manquèrent tomber quand tout le bâtiment se mit à trembler. De la poussière leur tomba.

« Putain, mais y se passe quoi, là-haut ?!
 -  Encore une explosion... Bordel, ils vont détruire tout l’immeuble ! »

Les deux flics se dépêchèrent de monter. Tifa, quant à elle, posa ses mains sur les poignets du Rônin, l’air lui manquant. La poigne de l’homme était solide, et elle sentit la panique monter. Frozen Love n’avait presque plus aucune force dans les poings. Elle se tortilla encore un peu plus sur le sol, son cou pris dans un étau, et se mit à chercher des objets, n’importe quoi... Son puissant coup contre le mur avait fait exploser un miroir qui se tenait au milieu du couloir, répandant des bris de verre partout. Sa main droite réussit à attraper un morceau fissuré du miroir. Elle réussit à l’attraper, sentant des poings noirs se former devant ses yeux, et l’abattit furieusement sur la jambe du Rônin. Elle eut la joie d’entendre ce dernier hurler de douleur et de surprise, et lâcher prise. Tifa se mit à éternuer, aspirant l’air à grandes foulées, et tenta de s’agripper à la rambarde, des larmes coulant de ses yeux. Malheureusement, la blessure n’était pas très profonde. Et le Rônin commençait à sentir son calme partir. Il avait été blessé, et voyait sur ses doigts son propre sang. Il serra le poing de colère, et se précipita vers cette femme.

L’homme l’attrapa par les cheveux, la souleva, et envoya la tête de Tifa s’éclater contre la rambarde de l’escalier. Elle poussa un hurlement de douleur, et glissa sur le sol, avant de se recevoir un coup de pied dans le ventre. Le Rônin l’attrapa ensuite à la gorge, et la balança vers le sol. Il boitait légèrement. Frozen Love se mit à ramper sur le sol, retournant vers l’appartement, le sang suintant de sa tête. Le Rônin s’avançait vers elle, alors que les flics continuaient à monter. Il sortit alors son katana.

« Tu fus une adversaire talentueuse. Rares sont ceux qui ont pu me blesser. Je te remercie pour ce combat. »

Le Rônin n’allait pas se poser de questions. Sa mission était de la tuer, pas de l’interroger, et il était un professionnel. Ne jamais faire plus que ce qu’on demandait, jamais moins. Il ignorait si cette femme agissait seule, ou si elle était envoyée par quelqu’un, mais ça n’avait aucune importance. Elle était de toute manière bien trop dangereuse pour qu’on la laisse vivre. Elle rampait sur le sol, son poing droit replié contre son corps, et le regarda. Le Rônin avait levé la lame bien en hauteur, s’apprêtant à l’abattre.

Trois étages en dessous, Nessha et Horo continuaient à grimper, Horo en tête. Il avait une bonne endurance physique.

Tifa vit la lame, et sentit le temps se suspendre. Le Rônin était toutefois surpris. Il regardait toujours le regard de son adversaire avant de l’abattre. Une espèce de coutume. On y lisait de la résignation, de la fierté, de la pitié... Mais il lisait autre chose ici. De la malice. Il remarqua alors que le poing gauche de la femme, celui qu’elle n’avait pas utilisé pour détruire le mur, était levé. Tifa l’abattit sur le sol, provoquant une vibration qui renversa le Rônin, ainsi que l’autre Yakuza resté derrière elle. Le coup n’était pas très fort, mais suffisant pour renverser quelqu’un qui se tenait uniquement sur ses jambes, ses bras en l’air ne permettant pas d’équilibrer son centre de gravité.

Tout se déroula alors très vite. Le Rônin lâcha son katana, qui tomba sur le sol. Dans l’appartement, Jaaku avait réussi à se relever entre-temps. Son épaule pissait le sang, et il avait réussi à se traîner dans le couloir, quand il vit le Rônin tomber à la renverse, ainsi que Make. Jaaku sortit alors son arme de poing, un pistolet, et hurla en la lançant :

« Make ! Attrape ! »

Le pistolet s’envola droit vers Make. Tifa, de son côté, s’était approché du katana, tête en avant, mais son adversaire la repoussa en la frappant du pied à la tête. Elle sentit alors, à côté d’elle, le déclic d’une arme à feu... Quand une balle rugit depuis l’escalier.

« Police ! hurla Horo. Lâchez immédiatement vos armes ! »

Il parlait d’une voix forte, visant la poitrine de Make, tandis que Nessha le visait également. Depuis leur angle de tir, les policiers ne pouvaient pas voir le Rônin, mais ils voyaient une jeune femme qui était blessée, et un homme austère, dont les tatouages ne mentaient pas. Un Yakuza.

« Déposez vos armes ! répéta Nessha en hurlant. Je te préviens, espèce d’enculé de merde, au moindre geste suspect, je t’explose la gueule ! LÂCHE TON ARME !!! »

Derrière eux, on pouvait entendre d’autres policiers qui approchaient. Ils étaient un peu en retard, car Nessha et Horo étaient bien plus athlétiques qu’eux. Les deux policiers étaient en bas de l’escalier, soit dans l’angle de la cage d’escaliers.  Et Horo, pour sa part, n’espérait qu’une chose : que le Yakuza fasse une connerie pour qu’il puisse le refroidir. Il rêvait depuis longtemps d’une promotion, ou d’un entretien avec les médias, et flinguer un Yakuza, c’était le meilleur moyen de passer aux actualités. Il se voyait déjà appeler son frère pour lui dire de mettre le journal télévisé du soir. Il avait le doigt sur la gâchette.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le mercredi 08 août 2012, 07:46:08
Il allait l’avoir, Hanzai allait finalement tuer la jeune femme qui leur avait donné tant de fil à retordre. Il fallait dire qu’elle avait quand même réussi à blesser le guerrier, d’habitude, les gens qui avaient passés leurs vies à se battre étaient couverts de cicatrices, mais pas Hanzai. Lui ne comptait que très peu de cicatrices, chacune d’entre elles avaient une signification pour lui, elles lui rappelaient des moments importants de son existence, des combats intenses. Le morceau de miroir que la jeune femme lui avait planté dans la jambe laisserait probablement une marque. Pendant longtemps, il regarderait sa cicatrice et se souviendrait du jour où une femme avait failli prendre le dessus sur lui. Il sourirait en se disant que cette femme si jeune avait été capable de battre des hommes deux fois plus expérimentés qu’elle. 

Mais elle n’aurait pas réussie à battre Hanzai, le Rônin sortirait vainqueur du combat encore une fois ce soir. Le guerrier regarda la femme ramper lentement vers son appartement, les gens, quand ils s’apprêtaient à mourir, avaient tendance à ramper, ramper vers une destination que même eux n’avaient l’air de connaitre. C’était comme s’ils essayaient de fuir leur tueur, même si ça paraissait impossible, personne ne pouvait éviter l’inévitable, et le Rônin allait inévitablement éliminer ses cibles.

Il ramassa son katana et marcha lentement vers la jeune femme, elle saignait abondamment. Make observait la scène un peu en retrait, voir le Rônin se préparer à tuer était fascinant. C’était comme si rien ne pouvait venir le perturber, il était le calme au milieu de la tempête. Sa jambe le faisait souffrir, il boitait vers la jeune femme. Hanzai espérait que la blessure à sa jambe n’était que superficiel, devoir boiter le restant de ses jours ne lui plaisait pas. Hanzai regarda sa cible dans les yeux, cela faisait parti du ‘’rituel’’ auquel il s’adonnait avant d’achever ses adversaires.

-   Tu fus une adversaire talentueuse. Rares sont ceux qui ont pu me blesser. Je te remercie pour ce combat.

Hanzai s’apprêtait à abattre sa lame sur la jeune femme par terre, elle n’avait aucune chance. Le Rônin allait mettre fin à ses jours et elle ne pourrait rien y changer, du moins, c’était ce que Make croyait. La femme releva son poing, et avant que Hanzai ne puisse faire quelque chose d’autre, elle l’abattit sur le sol, créant une autre onde de choque.  Les Yakuza furent surpris de voir qu’elle était encore capable de se défendre, même Hanzai l’avait sous-estimée.

Jaaku avait parvenu à se relever et avait titubé jusqu’à la scène, en voyant la jeune femme fuir une mort certaine, il lança son pistolet à Make. Ce dernier l’attrapa et le pointa vers la jeune femme, il allait faire feu quand une balle siffla à côté de ses oreilles, ce n’était qu’un tire de somation, mais le Yakuza savait que s’il ne faisait pas attention, le tireur pourrait facilement rectifier son tire.

-   Police ! Lâchez immédiatement vos armes !

Deux policiers visaient Make, il ne s’attendait pas à ce que les flics débarquent aussi rapidement. Quelques étages plus bas, il pouvait entendre les autres policiers monter les escaliers à la hâte.

-   Déposez vos armes ! Je te préviens, espèce d’enculé de merde, au moindre geste suspect, je t’explose la gueule ! LÂCHE TON ARME !!!

Même si la situation était grave, Make fut amusé par le policier. Enculé de merde?  Je t’explose la gueule?  Le Yakuza n’avait jamais vu un policier parler comme ça à part dans les films d’action. Le genre de policier qui aimait un peu trop donner la mort et qui, en temps normal, tirait en premier et posait les questions après. Comme le duo ne le visait que lui, Make supposa qu’ils n’avaient pas vus le Rônin étendu sur le sol, malheureusement pour les policiers, il avait raison. Les choses n’étaient pas en faveur de Make, en face de lui, il y avait une jeune femme en sang et le Yakuza tenait une arme dans ses mains. La jeune femme était plutôt jolie, elle amadouerait sans doute les policiers. Ils voulaient tous êtres les preux chevaliers qui sauvaient la belle demoiselle en détresse du méchant Yakuza. 

-   Écoutez messieurs, commença Make pour les distraire, je…

Hanzai avait réussi à s’approcher des deux flics, il se jeta sur celui qui ne portait pas d’uniforme. Ce dernier eu le réflexe de faire feu, sa balle atteignit le mur sans faire de blessé. L’Autre policier, un peu confus, se retourna vers son supérieur qui se débattait encore contre le Rônin qui était bien plus costaud que lui. Make en profita pour s’élancer dans sa direction, de sa main libre, il essaya de contrôler le pistolet du policier. L’agent en uniforme donnait du fil à retordre au Yakuza, il parvint à se défaire de son emprise et de frapper Make au ventre. Le Akuma recula de quelques pas et échappa son propre pistolet, le policier pointa son arme vers Make. Hanzai avait pu voir la scène, même s’il se battait déjà contre un policier plutôt doué en matière de combat, le Rônin réussi à donner un puissant coup de pied à l’agent qui menaçait Make.

-   Attention Horo!  

C’était trop tard, Hanzai avait atteint sa cible. Horo fut projeté quelques mètres en avant vers Make. Lui aussi échappa son fusil, le Yakuza et le policier étaient maintenant à armes égales.  Ressha quant à lui, ne parvenait pas à avoir le dessus sur son assaillant, il tira encore quelques coups de feu à l’aveuglette, il ne fit aucune cible autre que le plafond et les murs du bâtiment qui étaient tout deux déjà en très mauvais état à cause des coups puissants de la jeune femme. Hanzai profita du fait qu’il avait un léger contrôle sur les bras de son adversaire pour les lever dans les airs, laissant ses côtes sans défenses.

Le Rônin donna un puissant coup de genou au policier le faisant grimacer de douleur, il pu enfin s’emparer du pistolet qu’il jeta derrière lui, il n’y avait aucun honneur à tuer un homme avec cette arme. Les armes à feu étaient pour les faibles qui ne supportaient pas de regarder leurs ennemis dans les yeux avant de plonger une lame dans leurs corps ou de leur tordre le cou.  Hanzai enchaina avec un crochet qui atteignit Ressha dans les côtes flottantes. Le policier n’allait pas se laisser faire, malgré la douleur, il tourna sur lui-même et frappa le Rônin avec un coup de pied crocheté, le lieutenant avait fait un peu de Taekwon-do avant de rejoindre la police, bien qu’il n’avait plus le temps de s’entrainer, les techniques qu’il avait apprises lui étaient toujours utiles. 

De son côté, Make luttait toujours contre Horo sans vraiment pouvoir prendre le dessus sur lui. Le Yakuza aurait aimé être aussi expérimenté que Hanzai car pour l’instant, le seul atout de Make était sa jeunesse. Horo n’était pas très vieux et en plus, Make n’était pas le premier criminel avec qui il avait à se battre, il était clairement supérieur au jeune Yakuza même si ce dernier ne se laissait pas faire. Le policier sonna plusieurs coups au corps de Make, ensuite, il lui donna un puissant coup d’épaule qui le repoussa contre le mur. Horo commença à marteler les côtes de son adversaire avec de violents coups de genoux. 

Même s’il était inférieur au policier, le Akuma n’en était pas à son premier combat. Horo n’avait pas tout à fait tout les avantages, car Make possédait une carte maitresse qui lui permettrait peut-être d’emporter le combat, il ne suivait aucune règle. Le Yakuza profita du moment où Horo prenait son élan, pour frapper fort, et frapper bas. Make envoya son poing dans l’entrejambe de son adversaire. Le sergent, bien que de très forte constitution, ne pu faire autrement que de se plier en deux.

Make profita de ce moment pour reprendre le dessus sur son adversaire, il enchaina avec une série de coup tous plus puissants les un que les autres. Peut-être que le Yakuza ne frappait pas aussi rapidement que certaines personnes, mais à chaque fois qu’un de ses coups atteignait sa cible, il faisait mal. Le Akuma pouvait presque crier victoire, il malmenait le policier qui peinait à se défendre. Tout d’un coup, il entendit le Rônin l’interpeller.

Hanzai avait lui aussi le dessus sur son adversaire, sauf qu’il n’avait eu aucune difficulté à l’obtenir. Ressha essayait vainement de bloquer ou d’éviter les coups meurtriers du Rônin tout en plaçant quelques attaques qui ne faisaient que mettre son adversaire en colère. Hanzai savait que même s’il parvenait à assommer le policier, d’autres viendraient, ils n’étaient plus qu’à environ deux étages d’eux. Ce petit combat ne pouvait plus durer. La mission avait été compromise, bien que ça ne faisait pas plaisir au Rônin, il devrait attendre avant d’éliminer la jeune femme.

-   Make, pars! Maintenant!

Les Yakuza avaient la police dans leurs poches, si Make, Hanzai ou même Jaaku se faisaient pincer ce soir, ils passeraient une nuit en prison, le lendemain ils seraient libérés et toute cette histoire serait oubliée. Le dossier? Disparu! Comme si cette intervention ne s’était jamais produite.  Hanzai avait séjourné plusieurs fois en prison, s’il pouvait éviter une soirée déplaisante à ses comparses, c’était tant mieux. En plus, quelqu’un allait devoir faire un rapport aux Oyabun. Make pourrait surement trouver une façon de se faufiler par le balcon, ou même par le trou énorme dans le plancher en plein milieu de l’appartement.

Le Akuma ne questionna pas les ordres de Hanzai, l’équipe avait déjà considéré la possibilité où l’un d’entre eux devrait rester derrière pour permettre aux autres de s’enfuir, sauf que là, ils ne se battaient pas contre leur cible, ce qui était énormément frustrant pour les Yakuza. Make repoussa une dernière fois Horo avant de tourner les talons et de grimper rapidement les escaliers. Étrangement, il ne vit ni la jeune femme, ni Jaaku.  Le Yakuza ramassa son katana et se dirigea en vitesse vers le balcon, s’il avait une chance de partir, c’était par là.

Derrière lui, il entendit Hanzai se battre. Cette fois, il faisait face aux deux policiers, il était parfaitement capable de se défendre, mais lorsque les autres arriveraient, il allait devoir ravaler son honneur et se rendre. Bien que le reste de la soirée du Rônin paraissait peu enviable, il ne courait plus aucun réel danger. Dans l’appartement, Make réalisa l’ampleur des dégâts qu’ils avaient causés. Ce qui, au départ, était censé être un assassinat rapide, silencieux et propre s’était transformé en une réelle boucherie qui avait détruit l’appartement, coupé l’électricité au bâtiment, réveillé le quartier et qui demain ferait probablement le gros titre de tout les journaux locaux.

Au balcon, le Yakuza vit un tuyau qui descendait verticalement au sol accroché au mur extérieur de la bâtisse. Make avait toujours aimé les films et les livres, bien qu’il ait toujours eu un faible pour tout ce qui était médiéval-fantastique, il devait avouer apprécier les films d’action modernes. Récemment, il avait écouté un film où Stallone jouait le rôle principal, lors d’une scène, l’acteur descendait d’un bâtiment en se faisant glisser sur un tuyau. Comme Make  n’avait d’autre idée, il tenta sa chance lui aussi avec le tuyau. Malheureusement pour lui, l’acteur qu’il aimait tant avait probablement été attaché à des câbles lors du tournage de cette scène, si ce n’était pas simplement un cascadeur qui avait fait le travail.

En descendant, il échappa son katana et s’érafla les mains et les jambes. L’atterrissage fut beaucoup plus douloureux qu’il aurait cru, mais au moins, il était à terre, sain et sauf, et hors de porté des policiers. Make était entre deux bâtiments, soit il sortait dans la rue, soit il s’engouffrait dans les ruelles sombres derrières lui. Il voyait les gyrophares de police de là où il était, il ne croyait pas que les agents de la paix seraient très cléments avec un homme armé d’un katana, tatoué comme un Yakuza, mais surtout couvert de sang.

Il prit donc ses chances avec la ruelle. S’il croisait quelqu’un là-dedans, il éviterait le Yakuza armé et couvert de sang. Il faisait noir et Make ne voyait pas très bien. Il se frayait un chemin à travers un vraie labyrinthe, il distinguait bien son chemin, mais ses yeux n’étaient pas encore assez habitués pour qu’il distingue vraiment ce qui l’entourait. Il avait hâte de quitter cette foutue ruelle, de faire son rapport au Daimyo, de retourner chez lui, prendre une douche et se coucher. Il ne demandait rien de plus. 

[HRP : Désolé du temps que je prends à poster, cette dernière semaine à été plutôt mouvementée :P] 
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le samedi 11 août 2012, 02:42:03
La priorité absolue sur une scène de crime, c’était de délimiter la zone. Interdire aux civils de se tenir dans son dos, mais aussi circonscrire la zone, de manière à rapidement identifier tous les suspects potentiels. C’était ce qu’on enseignait quand on avait une scène de crime à appréhender. Toujours s’assurer qu’elle était sûre, et se méfier des erreurs bêtes, comme laisser un civil derrière soi. En l’espèce, dans cette cage d’escalier, Ressha et Horo firent l’erreur d’être tous les deux obnubilés par Make, et par cette femme grièvement blessée. Une erreur de débutants ; l’un des deux aurait du pointer son arme sur le Yakuza, et l’autre, soit s’avancer pour explorer la zone, soit se replier prudemment si un complice venait à débarquer. Ils auraient du se rappeler que les Yakuzas attaquaient rarement tout seuls, et que ça faisait trop de bruit pour être une simple dispute conjugale. Pour autant, il convient aussi de signaler qu’ils affrontèrent un Rônin, un individu qui était bien plus doué qu’eux.

Les deux flics ne purent pas faire grand-chose contre le Rônin, qui était un combat talentueux. Dans la rue, Hanzai était une légende urbaine. Les services de police le connaissaient bien pour savoir que les Yakuzas de la ville le protégeaient à chaque fois qu’il était arrêté. Ce que les deux flics espéraient était d’avoir une occasion de le refroidir avant que les autres policiers ne débarquent. Qu’il n’y ait pas de témoins. Malheureusement, Hanzai était trop fort, et Make choisit ce moment pour s’enfuir. Les policiers furent incapables de l’arrêter, n’arrivant pas à se débarrasser du Rônin.

Horo tenta d’arrêter Make en contournant Hanzai, qui se concentrait surtout sur Ressha, mais Make le repoussa. Horo glissa dans l’escalier, tombant en arrière, et vit les autres agents de police débarquer, pointant leurs armes sur Hanzai.

« Lâchez-le tout de suite !
 -  C’est Hanzai ! »

Quatre policiers venaient simultanément de pointer leurs pistolets sur le Rônin. Horo se releva rapidement, et contourna ce dernier, qui avait levé les mains en signe de reddition. Il se précipita dans l’appartement, arme au poing, saignant légèrement, mais vit que Make avait fui. Il vit un autre Yakuza assis contre le mur, se tenant une épaule en sang. Horo s’approcha du trou, où il vit une femme et son mari.

« Il... Il est parti ! s’exclama la femme.
 -  Merde ! » jura Horo en se redressant.

Le Yakuza avait foutu le camp. Et Hanzai était un trop gros poisson pour eux. Dès que les Oyabuns apprendraient que leur assassin favori avait été capturé, ils n’auraient qu’un coup de fil à passer pour que ce dernier soit libéré, et que les charges d’accusation soient malencontreusement égarées. Et il y avait trop de flics pour l’abattre discrètement. Horo reporta son regard sur la femme blessée. Elle gisait, à moitié inconsciente, mais en vie. Pourquoi quatre Yakuzas, dont un Rônin, étaient venus pour la tuer ? La maîtresse d’une Oyabun qui s’apprêtait à le faire chanter ? Non... On n’aurait pas envoyé un homme de la trempe d’Hanzai, et... Est-ce qu’il était blessé à la jambe ?

*Ce n’est pas nous qui l’avons blessé, songea pensivement le flic. Ça serait elle ? Impossible !*

Mais qui d’autre ? Horo soupira, tandis qu’on menottait Hanzai. Ceux qui avaient blessé ce Rônin légendaire se comptaient sur le doigt de la main. Cette femme devait sûrement avoir quelque chose de précieux pour qu’on envoie Hanzai... Quelque chose de suffisamment puissant pour mettre fin à la mainmise des Yakuzas sur Seikusu ? Horo n’y croyait pas vraiment, mais elle devait savoir quelque chose de dangereux.

« Appelez une ambulance, bordel !
 -  C’est déjà fait, Sergent. »

*
*  *

La voiture de Saoto et Takeshi était arrêtée depuis deux heures devant un immeuble minable. C’était une voiture banalisée, et la nuit venait de commencer depuis une bonne heure. Saoto était au téléphone, discutant avec sa jeune femme, tandis que Takeshi, silencieusement, oscillait son regard entre son jeune partenaire et l’immeuble où vivait le serveur. Leur seule piste.

« Oui, chérie, tu sais ce que c’est, ces réunions interminables... Oui, oui, bien sûr que je t’aime, mon cœur... Oui, je serais de retour dans une heure, ne t’en fais pas... »

Takeshi ne disait rien. Saoto était déjà en train de mentir à sa femme... Ou sa concubine, il ne savait pas trop Ils avaient un enfant, une petite fille qui avait six mois. Saoto finit par raccrocher, avant de soupirer. Faisant la moue, Takeshi choisit de lui parler :

« Fais attention, Saoto... Ce boulot te détruira petit à petit...
 -  Merci du conseil, mais je le savais déjà. »

Le ton était sec et agacé. Un sujet sensible. Takeshi hocha lentement la tête, n’ajoutant rien, et observa le perron. Le court silence qui s’était installé entre les deux ne dura pas longtemps.

« Vous pensez quoi de cette femme qui a été hospitalisée d’urgence ? Celle qui a été attaquée par toute une équipe ? »

L’un des Yakuzas était décédé. Un Guramu. Il s’était fait tirer dessus, et s’était vidé de son sang, sans qu’on n’arrive à le soigner. Les flics qui avaient consulté les caméras de sécurité dans les locaux avaient repéré un Akuma. Sachant les relations tendues entre les deux, il y avait un risque pour que la situation explose entre les deux clans. L’Akuma s’était échappé, et le Guramu était mort. Quant à Hanzai, il était pour le moment en cellule, des collègues le cuisinant inutilement. Il ne dirait rien, sachant qu’il ne risquait rien.

« J’en pense qu’elle doit être liée à notre enquête, et doit être liée à celui qui massacre les Yakuzas. Cependant, comme elle est en réanimation, il ne sert à rien d’aller la voir. Concentrons-nous sur ce serveur. Les Yakuzas en savent plus que nous, et je n’aime pas ça. Il faut régler ce problème avant que la situation n’explose. »

Saoto hocha lentement la tête, et la porte de l’immeuble s’ouvrit alors, faisant sortir le serveur. Il avait une veste en cuir, et regarda à droite et à gauche.

« Il est nerveux, remarqua Saoto.
 -  Il sait qu’on le traque. »

L’homme marcha rapidement, et Takeshi ouvrit la porte.

« Hey ! Hey, toi ! Arrête-toi immédiatement, je suis... »

Le serveur se mit à courir, paniqué. Saoto ouvrit également sa porte. Étant plus jeune, et moins gros que le Vieil Ours, il s’élança rapidement à la poursuite du jeune homme, Takeshi tentant de les suivre.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le mardi 14 août 2012, 20:12:46
Make devait retrouver le Daimyo et vite. Il devait lui expliquer ce qui s’était passé, l’Oyabun ne serait surement pas content, mais il se montrerait peut-être plus clément considérant que Hanzai, l’un des plus grands assassins du Japon, avait lui-aussi échoué. Make se traina dans un dédale interminable de petites ruelles pendant presque une demi-heure avant de pouvoir trouver une rue tranquille où il pourrait passer inaperçu.   Le Yakuza s’était retrouvé dans un quartier plutôt mal fréquenté, le genre de quartiers où les policiers ne s’aventuraient que s’ils étaient au moins deux voitures.  Le Akuma pouvait en déduire qu’il était relativement en sécurité maintenant qu’il n’avait plus à se soucier de la police. Il lui restait encore les truands qui le regardaient d’un air étrange, mais eux ne tenteraient rien contre un Yakuza couvert de sang.

Make avait mal, très mal, la jeune femme lui avait envoyé quelques bons coups, il avait peut-être quelques fractures ici et là, et c’était sans parler des entailles causées par des éclats de verre ou de bois, rien de bien grave, mais c’était douloureux. Le Akuma n’en revenait toujours pas, la jeune femme avait à elle toute seule repoussée une équipe d’assassins Yakuza. Elle était dotée d’une force surhumaine, Make ne croyait pas possible que quelqu’un soit doté d’une telle puissance. Le Yakuza ne pourrait pas rentrer chez-lui seul, du moins, pas sans attirer l’attention, il alla s’accoter contre un mur et sortit son cellulaire de sa poche, lui au moins n’avait aucune égratignure. Il composa rapidement le numéro de Dansu, son mentor, ce dernier prit un moment avant de répondre, d’après sa voix, Make comprit qu’il venait de le réveiller

-   Allo...

-   Dansu? C’est moi, j’ai besoin d’aide…

-   Make? Qu’est-ce qui c’est passé? Où est tu?

-   Je t’expliquerais plus tard… Là je suis sur la rue…

Make regarda alentour de lui à la recherche d’une indication

-   Kiken. Je suis sur la rue Kiken. Tu sais c’est où?

-   Oui, c’est près du territoire des Guramu, j’arrive tout de suite, ne bouge pas.  

Dansu enfila des vêtements à la hâte, sauta dans sa voiture et alla chercher Make, vingt minutes plus tard, il retrouva le jeune homme sur la fameuse rue Kiken. Dansu le fit monter dans sa voiture et l’emmena chez lui.  Cela faisait longtemps que Make n’était pas revenu dans la demeure de Dansu, il avait passé quelques années là, en quelques sortes, on pourrait dire que c’est chez Dansu que Make avait grandi. La maison était grande et plutôt luxueuse, en temps que membre haut placé du clan Akuma, on pouvait se payer bien des choses. Dansu fit s’assir Make sur un sofa confortable et avec l’accord du jeune homme, commença à examiner ses blessures.

-   J’ai appelé le Daimyo, il est soulagé de te savoir vivant, mais il veut savoir ce qui c’est passé. Il avait déjà reçu les nouvelles de l’appartement qui avait été pratiquement détruit, presque tous les bulletins de nouvelles en parlent. Heureusement pour vous, on ne voit ni vos visages, ni celui de votre cible. Satsu et Dorobo s’en viennent également, Dorobo ne t’en voudra pas mais Satsu avait l’air plutôt en colère. Je ne sais toujours pas de quel côté le Daimyo se rangera.  

Satsu et Dorobo étaient les deux Lieutenants principaux du clan Akuma, Satsu avait un peu plus d’influence mais aucune décision importante n’était prise sans que Dorobo ait son mot à dire. Make et Satsu ne s’étaient jamais très bien entendus, ce dernier n’aimait pas qu’un blanc, qui en temps normal ne devrait même pas faire parti du clan, reprenne les rennes des Akuma à sa place.  Satsu se considérait comme l’héritier logique du clan Akuma, c’est pourquoi il ne manque pas une occasion de prendre Make en défaut. Dorobo quant à lui était un peu plus jeune, bien qu’il aurait aimé diriger le clan un jour, il n’en voulait pas le moins du monde à Make. Il respectait ses habilités et appréciait son travail au sein du clan. Lui, Satsu et le Daimyo arrivèrent chez Dansu en vitesse, ils étaient probablement les premiers à recevoir un rapport complet de ce qui s’était passé.

-   Bonsoir Make, dit la Daimyo sur un ton rassurant, tu te sens bien?  

-   Oui, merci Daimyo.

-   Arrêtons ces conneries, s’exclama Satsu, dits nous ce qui c’est passé qu’on en finisse.  

-   Ce n’est pas un interrogatoire du style Bon flic, Méchant flic, tu sais, ironisa Dorobo

Satsu regarda Dorobo d’un air méprisant  et s’apprêtait à dire quelque chose mais le Daimyo fit signe aux lieutenants de se taire. 

-   Bon Make, commence par le début.

-   C’est… C’est difficile à dire. Nous sommes arrivés et elle nous attendait, elle avait piégée une porte, c’est là que Jaaku c’est fait tirer dessus. Ensuite elle est sortie de sa cachette et c’est enfui, j’ai essayé de lui barrer la route c’est alors qu’elle m’a frappé. Je sais que ça parait fou mais elle frappait plus fort que n’importe quel homme que j’ai vu de ma vie. Elle n’est pas normale. Ensuite on s’est battus un peu partout dans l’appartement, elle a fait un trou dans le plancher simplement en frappant sur le sol, je vous jure c’était fou. Alors avec les bruits et les coups de feu, les policiers sont débarqués assez vite. On s’est battus contre les policiers moi et Hanzai, il m’a ordonné de fuir, alors c’est ce que j’ai fait, vous connaissez la suite.  

-   Tu te fous de nous?!

-   Silence Satsu! Je le crois. Nous avons entendu une histoire similaire de la part des Rokku. Je dois t’avertir par contre, même si ce n’est pas entièrement de ta faute, j’ai bien peur que les Guramu réclameront l’Iki-Yubi…

L’Iki-Yubi était une cérémonie dans laquelle un Yakuza se coupait un doigt pour l’offrir à un autre clan. Cette cérémonie était généralement utilisé pour mettre fin à des conflits, il ne fallait pas la mélanger avec le Shini-Yubi, cérémonie où le Yakuza se coupait un doigt qu’il offrait à son Oyabun dans le but de réparer une faute.

-   Ne t’inquiète pas, ça arrive au meilleurs d’entres nous, expliqua Dorobo en désignant  le bout de son petit doigt manquant

Make regarda les mains des membres présents dans la salle et vit que Dorobo et Satsu avaient tous deux perdu une partie de leur petit doigt. En fait, Satsu avait même perdu la totalité de son petit doigt et le bout de l’annulaire. Peu de Yakuza arrivaient à un âge avancé sans perdre de doigt, Dansu et le Daimyo étaient des exceptions.

-   L’Iki-Yubi te demandera te couper ton doigt au complet, mais au moins, ce n’est pas un signe de disgrâce. De toute façon, rien n’a été dit. Si cette jeune femme continue de sévir, j’ai bien peur que se soit nécessaire, mais j’ai de bonnes nouvelles. Votre cible ne s’en est pas sortie indemne. Elle est toujours vivante mais quand les Guramu ont appris qu’elle avait tué Jaaku, ils ont décidés de se venger. Un de leur hommes se chargera qu’elle ne se réveille jamais. Si ça marche, il se peut très bien qu’ils oublient se soir.  

-   Make devrait tout de même faire le Shini-Yubi, il a échoué se soir, et il mérite d’être puni.

-   Le pauvre a reçu une sacré raclé, je crois que ça suffira comme punition, n’est-ce pas Daimyo?  

-   Oui. Maintenant Make, retourne chez-toi et prends du repos. Nous avons besoin de discuter ensembles pendant quelques temps, il se peut que nous fassions appel à toi bientôt.

-   D’accord, je vous souhaite une bonne fin de soirée.

Make retourna alors chez lui, il ne vivait pas très loin de Dansu alors il pouvait s’y rendre à pied. Avant de partir, il emprunta des vêtements propres à Dansu pour ne pas attirer l’attention. Arrivé dans son appartement, il sauta dans la douche, lavant le reste du sang qui était resté sur lui.  À moitié nu, il alla s’assoir près de la fenêtre, il aimait bien cette endroit. Il s’arrêtait là souvent pour lire ou pour réfléchir, il regarda la pile de livres posé près de la fenêtre. Les romans qu’il lisait étaient nombreux et variés, il y avait la trilogie Jon Shannow de David Gemmel, Ça de Stephen King et plus près, un roman qu’il n’avait pas encore commencé, Des souris et des hommes de John Steinbeck. Make regarda par la fenêtre, il pouvait voir l’hôpital de chez lui, il savait ce qui allait se passer là-bas. La jeune femme qu’il avait vu dans l’appartement allait mourir.

Quelques kilomètres plus bas, à l’hôpital de Seikusu, Chinmoku Tsumetai marchait lentement vers la salle de réveil. Dans ses bras, il tenait un paquet de roses, au milieu de ces roses se cachait un Walther P38 muni d’un silencieux. Chinmoku était un tueur à gage pour les Guramu de puis cinq ans. Il avait réussi quelques bons coups, mais pas assez pour être célèbre, s’il réussissait se soir là où le grand Hanzai avait échoué, tout les Oyabuin voudraient de ses services. Chinmoku portait un complet assez couteux mais il pouvait ce le permettre, tuer pour les Guramu avait quand même certains avantages. Chinmoku aimait tuer, c’était dans sa nature. Enfant il prenait plaisir à enlever la vie des animaux qui s’aventuraient trop près de chez lui.

C’est pour cela qu’il devint tueur à gage dès qu’il fut capable de tenir une arme dans ses mains. Il préparait son coup d’avance, il allait s’approcher du lit, étouffer les cris possibles de la jeune femme en lui écrasant un oreiller sur la tête puis finir le travail en tirant quelques coups de pistolet à travers l’oreiller. Les Guramu s’étaient chargés de distribuer des pots de vins aux policiers pour qu’ils laissent Tsumetai passer. Ce dernier tressaillait d’impatience, bientôt, il deviendrait l’un des tueurs les plus célèbres du Japon.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 16 août 2012, 00:49:09
Takeshi tint l’allure les premières minutes, avant de s’avancer dans une ruelle. Il s’arrêta vite, essoufflé, et reprit sur un pas plus léger, tandis que Saoto poursuivait rapidement le serveur. Il y avait, dans cette histoire, quelque chose qui clochait. Le serveur paniquait bien trop pour que ce soit une simple histoire, ou qu’il ne connaisse rien. Il avait été celui qui avait informé les Yakuzas de la cachette de la mystérieuse femme, mais cela, Saoto et Takeshi l’ignoraient. Ils savaient juste que le serveur était au courant de quelque chose.

Ce dernier fila à droite, s’engageant dans une impasse enfumée, et bondit sur une poubelle, puis, de là, rejoignit une échelle de secours, s’en servant pour grimper le long de la façade d’un entrepôt aux briques rouges. Saoto rangea rapidement son pistolet et poursuivit l’homme, qui arriva sur le toit. Il continua à courir, et sauta sur un toit un peu plus bas, avant de se retourner. Saoto le suivait, tandis que le Vieil Ours faisait le tour.

« Arrête-toi ! »

Le serveur continua malgré tout à courir, filant le long d’un toit, sautant par-dessus des tuyaux. Soupirant, Saoto ne s’arrêta pas pour si peu, et continua à le courser. Ils étaient dans des quartiers assez pauvres de Seikusu, où les immeubles étaient petits, et, malheureusement, ce serveur était une vraie araignée. Il courut vers le rebord du toit, et sauta dans les airs, atterrissant sur une terrasse en fer. Ce dernier se releva rapidement, enjamba la balustrade, et sauta sur une autre petite terrasse. Elles appartenaient à des studios, et Saoto bondit également dans les airs, le rejoignant. La peur donne des ailes, disait-on. Mais les flics étaient bien connus pour ne pas être effrayants, justement. Pourquoi fuir, dans ce cas ?

S’agrippant sur les terrasses, Saoto le poursuivit. Le fugitif était sur une corniche, surplombant le vide, et esquiva une gouttière, atterrissant sur un petit toit, et continua à courir, infatigable. Pestant, Saoto peinait à se rapprocher. Agile, l’individu filait vers une porte en fer, et l’ouvrit, cette dernière n’étant pas fermée. Il dévala une cage d’escaliers assez miteuse, sautant les marches. Saoto le poursuivait sans s’arrêter, et le serveur fila vers la porte arrière, renversant derrière lui une poubelle pour retarder son poursuivant. Il débarque dans une rue avec une rangée de garages devant lui, fila vers la droite, essoufflé, et atteignit un angle... Avant que le pistolet du Vieil Ours ne se pose violemment sur son crâne. Un coup sec qui sonna l’homme et le renversa, l’envoyant s’étaler au sol.

« Belle course, petit », le complimenta Takeshi.

Le « petit » ne répondit rien, reprenant son souffle. Le serveur saignait un peu, et le Vieil Ours le souleva rudement, et le plaqua contre le mur, heurtant de nouvelles poubelles.

« Argh ! Vous... Vous avez pas le droit, c’est... C’est de la brutalité policière !
 -  De la brutalité policière ? T’as vu comment tu courais, mon gars ? Moi, je dis que tu as du heurter quelque chose en fuyant, glisser sur un pavé, ou une connerie comme ça... Les rues sont assez mal entretenues dans le coin, pas vrai, Saoto ?
 -  Pour sûr !
 -  Et j’ajouterais même que, pour le moment, ta chute a été assez chanceuse. T’aurais pu te faire bien plus mal que de te péter le nez ! »

Le serveur était paniqué, mais s’enfuir ne faisait plus partie de ses priorités.

« Vous... Voulez quoi, bordel ?!
 -  Dis-nous tout ce que tu sais, fiston, t’as pas les épaules pour un tel secret.
 -  Je... Je sais rien ! Je cro... Je croyais que vous... Que vous bossiez pour les Gurume !
 -  Les Yakuzas gueulent souvent qu’ils sont de la police ? Et pourquoi les Gurume en auraient contre une merde comme toi ? Même leurs clébards ne voudraient pas te bouffer la gueule.
 -  Va chier, sale flic !
 -  Ça... commença Saoto.
 -  Ça, c’était pas très poli, mon gars...
 -  Je vous emmerde ! »

La gifle fusa, et le serveur s’écrasa sur une poubelle, la renversant, avant d’atterrir sur le ventre. Takeshi regarda Saoto, puis leva son pied, et le frappa dans le ventre d’un solide coup de pied, coupant la respiration de l’homme. Takeshi était expérimenté. Il n’y avait qu’en théorie qu’on faisait parler la crapule avec des sourires et de simples questions. Il fallait toujours frapper quelqu’un dans le ventre ; ça laissait bien moins de traces. Takeshi souleva à nouveau le serveur, et le frappa dans l’estomac.

« Aaaah !!
 -  Tu sais combien d’os peuvent se péter dans une chute, petite merde, hein ? Est-ce que tu le SAIS ?! Surtout quand on se prend pour une putain d’araignée et qu’on grimpe sur les toits dans un quartier DÉSERT ! Maintenant, dis-moi la putain de vérité, sale con, ou tu finiras cul-de-jatte ! »

Le ton était agressif et nerveux, et le serveur craqua, commençant à dire la vérité :

« Je... J’ai donné aux Yakuzas l’adresse de... De la fille... J’ai... J’ai des problèmes financiers et...
 -  Et c’est pour ça que tu coures sur les toits ? ‘Te fous pas de moi, je suis pas d’humeur ! »

Takeshi attrapa l’homme par le col, le tenant à bout de bras, et leva son autre poing, prêt à frapper. Ce fut suffisant pour le serveur. Il se rendit.

« Okay, okay ! Je... Je vais tout vous dire... »

*
*  *

« Est-ce que vous avez les empreintes génétiques ?
 -  Bien sûr. »

C’était une question purement rhétorique, l’homme le savait. Ses subordonnés ne seraient pas venus le déranger dans sa petite forteresse en montagne s’ils ne l’avaient pas. L’homme avait beau être reclus, il n’en continuait pas moins à s’informer, et consultait dans une chambre spéciale comprenant des dizaines et des dizaines d’écrans plats les mêmes images en boucle. Des caméras de sécurité qui montraient une curieuse jeune femme qui avait massacré de nombreux Yakuzas. Connaissant les clans comme il les connaissait, ces derniers devaient paniquer, s’accuser entre eux, les chefs tentant d’empêcher que la situation n’explose.

Mais cette jeune femme n’en avait pas après les Yakuzas. Cependant, ces derniers l’ignoraient, mais lui l’avait su, dès qu’il avait vu son visage.

« Nos contacts au sein de la police les ont transmis... Il s’agit bien de la bonne.
 -  Ainsi, l’oisillon est revenu au bercail... Il va de soi que vous avez la situation en main, n’est-il pas ?
 -  En ce moment même, une équipe a été envoyée à l’hôpital pour la récupérer, et la neutraliser.
 -  Fort bien. »

*
*  *

Dans sa chambre d’hôpital, Tifa ouvrit faiblement les yeux. Elle regarda à droite et à gauche, et se rappela assez rapidement où elle était. Les Yakuzas, le studio massacré, le combat dans le couloir, l’épée, elle blessée... Elle se releva lentement, regardant autour d’elle. Elle était dans une robe d’hôpital, dans un lit, le tout dans une chambre fermée, et il faisait nuit. Elle avait une perfusion, et de nombreux pansements sur le coup... Et ses gants n’étaient plus là !

*Merde ! Où est-ce qu’ils les ont foutus, ces cons ?*

Les gants de Frozen Love étaient très particuliers, car ils permettaient de contrôler les tremblements de ses mains. Sans ces derniers, elle ne pourrait plus contrôler les tremblements, et c’était très dangereux, autant pour elle, que pour les autres. Elle envisagea donc de partir, mais se sentait assez faible. On avait probablement du lui mettre de la morphine, et elle ne pouvait que se reprocher sa bêtise. A sa place, Killer Boom aurait probablement déjà tué la moitié des Yakuzas. Il fallait en effet dire que, pour Frozen Love, Killer Boom était un peu un exemple à suivre, un modèle. Mais il fallait se résigner ; elle allait devoir appeler des renforts. Elle avait cru pouvoir affronter à elle seule l’une des mafias les plus puissantes de la Terre. Tifa avait, pour le coup, été très présomptueuse !

*Pour l’heure, la priorité, c’est de retrouver mes gants avant que je ne puisse plus me contrôler...*

Tifa appuya sur le bouton permettant de contacter les infirmières, mais aucune ne vint. Les Guramu avaient tout préparé. Impossible de sortir par les fenêtres, elles étaient coincées pour empêcher les patients de se suicider. Dans les couloirs déserts à cette heure (les visites étaient interdites la nuit), un tueur à gages s’avançait lentement, les policiers choisissant précisément ce moment pour aller aux toilettes.

En contrebas, sur le parking, un van noir s’arrêta brutalement, dans un crissement de pneus, sur un parking derrière l’hôpital. Les portes arrières, et des hommes armés, dans des tenues de commandos, en sortirent. L’intérieur du van ressemblait à une espèce de centre de commande digne d’un film américain, avec des écrans un peu partout, et des ordinateurs. Le van se mit rapidement en route, allant sur la route, tandis que les commandos spéciaux s’avancèrent par une entrée de service. Il ne fut pas difficile pour eux de rejoindre les disjoncteurs, et de les couper.

Au même moment, Chinmoku Tsumetai s’approchait d’un ascenseur censé le mener au quatrième étage de l’aile est, où la cible était à éliminer. Il s’imaginait dans la peau d’Arnold Schwarzenegger venant tuer Sarah Connor. Un professionnel, qui ne dérogerait pas de sa cible, peu importe ce qui lui tomberait dessus. Les néons s’éteignirent brutalement, et il leva la tête, fronçant les sourcils.

« Électricité coupée, lâcha l’un des hommes, le sergent, à l’attention des individus dans le van.
 -  Très bien, Zêta. Rendez-vous dans la chambre de la cible, maintenant. Rappelez-vous qu’aucune perte supplémentaire ne sera acceptée, sauf si vous êtes contraints de faire du feu. Utilisez des armes tranquillisantes, et soyez rapides.
 -  Reçu, Zêta-Head. »

Les commandos s’avancèrent ensuite, utilisant leurs lunettes de vision nocturne. Ils étaient cinq, avançant en formation serrée. Le courant se rétablirait d’ici une demi-heure environ. C’était très dangereux pour les personnes ayant besoin d’une assistance respiratoire, mais les commandos avaient tenté de limiter la panne au secteur visé. Normalement, il n’y aurait aucun mort en raison de pannes. Et, sinon, et bien, tant pis... De toute manière, des gens qui avaient besoin d’un appareil respiratoire pour survivre étaient déjà à moitié dans la tombe, non ? Ce n’était pas cela qui arrêterait Zêta et ses hommes.

Les hommes gravirent l’escalier, et tombèrent sur quelques infirmières, utilisant, comme Zêta-Head l’avait ordonné, des fléchettes tranquillisantes. Ils arrivaient depuis l’arrière, remontant les couloirs, tandis que Chinmoku venait depuis l’entrée, et avait terminé de monter les escaliers. Tifa, de son côté, avait senti les appareils se couper, et il ne lui en fallait pas plus pour comprendre que quelque chose clochait... Impossible que ce soit une panne généralisée, car il y avait encore du courant dehors, et les hôpitaux devaient sûrement avoir des systèmes de sécurité pour éviter ce genre de problèmes. Elle ouvrit la porte, tenant à peine debout, mais elle était une Héroïne. Elle se rétablirait vite.

Elle partit sur la droite, sentant ses mains commençant à trembler, et débarqua dans une espèce de couloir d’attente, avec, à droite, des baies vitrées montrant la cour intérieure de l’hôpital, et, à gauche, les ascenseurs. Une porte s’ouvrit derrière les ascenseurs, et un Japonais en costume avec des fleurs débarqua subitement... Et s’arrêta, surpris, en croisant Tifa. Tout en lui était louche, et, quand elle le vit balancer son bouquet de fleurs par terre pour en sortir une arme, Tifa avait déjà détalé en arrière, l’adrénaline réveillant son corps engourdi. Elle manqua glisser, et courut le long du couloir, tandis que le tueur à gages se mit à la poursuivre.

A l’autre bout du couloir, les commandos débarquèrent alors, et pointèrent leurs fusils d’assauts. Tifa vit des pointeurs lasers filer vers elle, et n’eut que le temps d’ouvrir une porte à droite, se réfugiant dans une chambre avec deux lits, avant que les fusils d’assauts, équipés de silencieux, ne se mettent à crachoter furieusement, manquant de peu Chinmoku, qui alla s’abriter dans le couloir, se demandant ce que c’était que ce bordel.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le dimanche 19 août 2012, 07:27:50
Chinmoku n’y comprenait plus rien, premièrement, sa cible était sensée être bien endormie, voilà qu’il trouvait la jeune femme en train de se balader librement dans les corridors de l’hôpital. Ce n’était pas bien grave, Chinmoku était un professionnel après tout. Ce n’était pas ça qui allait l’arrêter. La jeune femme avait peut-être réussi à blesser le fameux Hanzai, mais tout être humain normal garderait des séquelles d’un tel combat, alors il ne croyait pas que la jeune femme était un réel danger pour sa vie. En fait, ce qui troublait vraiment Tsumetai étaient les commandos qui avaient débarqués de nulle part.

Il avait eu à peine le temps d’éviter les projectiles envoyés dans sa direction. Chinmoku se réfugia derrière le coin du corridor. Quelques projectiles vinrent se ficher près de lui, l’assassin remarqua alors qu’il s’agissait de fléchettes. À peine eu-t-il sortit la main pour en ramasser une qu’une autre volée de fléchettes fila dans sa direction. Chinmoku avait été chanceux que les commandos ne l’aient pas atteint, il passa la fléchette sur sa langue pour essayer de distinguer le poison qu’elle contenait. Le tueur à gage reconnut tout de suite un tranquillisant qu’il avait déjà utilisé pour capturer l’une de ses cibles. La bonne nouvelle était que les commandos ne voulaient pas le tuer, la mauvaise était que s’ils le capturaient, ou s’il échouait sa mission, il préférerait être mort.   

L’assassin n’avait pas eu le temps de bien voir les commandos. Il semblait aussi que ces derniers avaient eu l’idée de couper le courant. Tsumetai évalua la situation, il ne connaissait ni le nombre, ni l’arsenal des commandos. Il estima qu’ils étaient au moins une demi-douzaine dans le corridor et qu’ils possédaient probablement des armes plus puissantes que leurs fusils à fléchettes.  Chinmoku entendait les pas lents mais assurés des commandos se rapprocher de sa position.

Les commandos étaient plus nombreux, mieux armés et mieux entrainés que lui, Chinmoku allait devoir miser sur le seul avantage qu’il avait : il n’hésiterait pas à tuer.  Les commandos non plus d’ailleurs, mais il leur faudrait probablement un peu de temps avant de commencer à utiliser leurs vraies armes. L’assassin savait que les commandos n’étaient pas ici pour lui, donc il ne restait plus qu’une personne, la jeune femme qu’il avait été chargé de tuer. Les Yakuza n’avaient pas comme habitude d’envoyer des commandos se charger de leurs adversaires, quelqu’un d’autre les envoyaient. Chinmoku ne se demandait plus que deux choses, qui était cette jeune femme et pourquoi tout le monde semblait vouloir s’en prendre à elle.

Tsumetai allait devoir agir, et bientôt. Les commandos se rapprochaient, l’assassin n’allait pas leur laisser le temps de s’attaquer à lui, il prit une grande inspiration et sortit de sa cachette. C’était la première fois qu’il faisait face à une si grande menace, Chinmoku n’hésita pas avant de faire feu sur les hommes dans le corridor, il visa la tête car ils portaient des vestes en kevlar. Il n’y avait que deux hommes, Tsumetai avait du mal compter. Le premier homme reçut une balle et mourut avant d’avoir touché le sol, le second par contre reçu la balle dans le cou.

Le mercenaire chercha à prendre le pistolet à sa ceinture, en voyant cela, Chinmoku avança rapidement vers l’homme à terre.  Le commando sortit son arme et la pointa vers l’assassin mais ce dernier fut plus rapide que lui et l’acheva avec trois balles dans la poitrine. À bout portant, les projectiles traversèrent le Kevlar comme un couteau dans du beurre.  Le tueur à gage regarda les trois corps avant de réaliser ce qu’il venait de faire, il avait l’impression de n’avoir été qu’un observateur et que quelqu’un d’autre avait contrôlé son corps.

Chinmoku se souvint d’une phrase qu’on lui avait toujours dit, ''Le plus faible des chiens, si  acculé contre un mur, peut tuer même le plus puissant des loups''. Tsumetai ne se voyait pas comme le plus faible des chiens, mais il réalisa que c’était le professionnalisme et le sang froid des commandos qui les avaient menés à leur perte. La peur et l’adrénaline aidaient les hommes à accomplir de grandes choses. C’était aussi pourquoi on voyait si souvent des combattants de rue venir à bout d’hommes entrainés dans divers arts martiaux.

Deux hommes venaient de mourir, pourtant personne n’en était au courant. Les fusils à fléchettes n’émettaient aucun bruit et comme le Walther P38 de Chinmoku était muni d’un silencieux, l’affrontement c’était fait dans le silence le plus total. Le tueur à gage entendit une porte s’ouvrir derrière lui, il se retourna et vit une arme pointée sur lui, il n’hésita pas une seconde et vit feu à deux reprises. Il s’agissait d’un commando qui sortait d’une pièce, bientôt suivi par un autre. Chinmoku se rua sur le deuxième et lui donna un coup de genou.

Les deux hommes étaient trop proches pour utiliser leurs armes, mais ça n’empêcha pas Chinmoku d’essayer. Il fit feu mais la dernière balle de son chargeur passa bien à côté de son adversaire. Si la peur et l’adrénaline avaient aidés Chinmoku à se sortir de son dernier affrontement, il réalisa tout de suite que ces deux choses ne lui seraient pas suffisantes contre le soldat. Le commando martelait l’assassin de coups tous plus puissants les uns que les autres, Chinmoku devait se sortir de là sinon il allait y passer. Il agrippa son adversaire et essaya de lui assener quelques bons coups de genoux aux côtes.

Malheureusement pour Chinmoku, l’homme ne semblait pas souffrir autant qu’il aurait du. Le commando sortit un couteau attaché sur sa veste au niveau de sa poitrine et le planta dans l’une des hanches du tueur à gage. Tsumetai recula de quelques pas tout en retirant le couteau de son corps, l’assassin ne voyait plus qu’une option, il lança un puissant coup de pieds dans l’entre-jambe du commando et prit la fuite, il entendit son adversaire le suivre mais Chinmoku courait trop vite, même étant blessé.

À l’autre bout du corridor, il vit d’autres commandos débarquer. Combiens étaient-ils? Le tueur à gage s’engagea dans un autre corridor pour s’éloigner le plus possible des commandos. Après une course effrénée, Tsumetai était convaincu de les avoir semés. Il en profita pour examiner sa blessure. La lame n’avait fait que l’égratigner et s’était logée dans son veston, c’était pourquoi il avait eu l’impression qu’elle l’avait pénétrée. Chinmoku sortit son cellulaire de sa poche et contacta Buki, si les choses tournaient au vinaigre, il était là pour venir en renfort. Buki était un japonais plutôt athlétique, il avait servi dans les forces spéciales japonaises pendant quinze ans avant de se faire renvoyer parce qu’il avait la gâchette un peu trop facile. Les Guramu l’avaient recruté peu de temps après.

-   Buki? J’ai besoin de toi. Tu as toujours mon sac?

-   Oui patron.

-   Bien, amène-le. Il y a des commandos ici, je vais avoir besoin de ton aide. Passe par la cage d’escaliers neuf, c’est là que je suis, et surtout, fait attention en montant.   

-   Des quoi? J’arrive tout de suite.  

Chinmoku avait perdu sa cible de vue, c’était mauvais signe, surtout que les commandos étaient là pour la récupérer. Buki était un homme fiable,  il arriva en quelques minutes un grand sac noir à l’épaule.  Il portait lui aussi un complet noir, il posa le sac près de son patron et l’ouvrit révélant deux MP5 et un AA-12, tous munis de silencieux avec des munitions. Chinmoku s’empara d’une mitraillette et mit le AA-12 en bandoulière, il aurait besoin de la puissance de cette arme contre les commandos. 

-   Il fait noir ici, qu’est-ce qui c’est passé?

-   Buki, t’a servi dans les forces spéciales, tu peux me dire d’où vient se couteau?

Buki prit le long couteau et l’examina

-   Il me dit quelque chose… Je ne sais pas trop, ça semble militaire mais il faudrait que je vois ces dits commandos pour te dire qui ils sont.  

-   Ne t’inquiète pas, tu les verras bien assez tôt.  

Les deux hommes s’engagèrent dans un corridor. Ils entendirent à peine une voix qui donnait des ordres quelques mètres plus loin, Chinmoku fit signe à Buki de s’arrêter. Tsumetai savait que quelques commandos se trouvaient près d’eux, ils pourraient les prendre par surprise. Chinmoku regarda Buki, ce dernier hocha la tête. Les deux tueurs à gage tournèrent le coin en tirant une volée de balles en direction des commandos. Les soldats réagirent rapidement et allèrent se mettre à couvert derrière des appareils médicaux laissés là, certains allèrent même se réfugier dans une pièce.

Buki remarqua le corps de trois infirmières, chacune avait une fléchette dans le cou. Les Guramu étaient sensés s’être arrangés pour que personne ne soit dans les parages, personne n’était parfait après tout. L’attaque surprise n’avait pas marchée aussi bien que prévue, mais ce n’était pas grave, les deux hommes avaient confiances. Chinmoku s’était également caché derrière une sorte d’appareil médical qu’il ne connaissait pas et Buki se servait du mur comme couverture, ils sortaient de temps en temps leurs têtes pour tirer quelques balles en directions des commandos qui faisaient de même. Ils savaient qu’ils avaient touchés quelques mercenaires mais ils ne savaient pas combiens. Le tueur à gage et l’ex-militaire ne s’attendaient pas à une mission aussi difficile quand ils avaient été appelés d’urgence aux petites heures de la nuit.

Loin de là, Make était toujours assis près de sa fenêtre, il regardait encore l’hôpital. Il pouvait jurer avoir vu quelques lumières s’éteindre, il ne savait pas si c’était l’homme des Guramu ou simplement des patients qui allaient se coucher. Le jeune homme n'avait pas oublié la rude soirée qu'il venait de vivre et il se comptait chanceux de s'en être sortit avec uniquement quelques blessures superficielles. Il était tard, Make avait besoin de se changer les idées. Il prit Des souris et des hommes et l’ouvrit à la première page. Il commença alors à lire. À quelques milles au sud de Soledad, la Salinas descend…
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 19 août 2012, 19:35:32
La logique du capitalisme était une logique de privatisation. Couplez-là avec la logique de mondialisation, et vous en arriviez très rapidement à une conclusion simpliste, que seuls les hommes politiques semblaient se refuser à admettre en public : la privatisation globale du monde. L’effondrement progressif des États, au profit du secteur privé. Plus les années passaient, et plus les secteurs concernés grossissaient : les télécommunications, les transports, les ressources énergétiques... Et même les pouvoirs régaliens des États n’y échappaient pas. Comme toujours, les Américains étaient en pointe de ce développement. La justice ? Un concept qui tenait plus de réalités socioéconomiques que juridiques. Les prisons privés se développaient comme une poudrière chez les Américains. L’armée ? Le développement des SMP, des sociétés militaires privées, amenait à repenser l’échiquier militaire mondial, tant ces dernières devenaient puissantes et influentes.

Les Français avaient défini les SMP comme « des organismes civils, privés, impliqués dans le cadre d’opérations militaires dans la fourniture d’aide, de conseil et d’appui militaire, et offrant des prestations traditionnellement assurées par des forces armées nationales ». Pour résumer, Hunter disait qu’il s’agissait d’organismes paramilitaires. Les SMP remontaient à loin, et on en trouvait historiquement un peu partout : les Templiers, les samouraïs... Autant de formes ancestrales de la SMP moderne, qui était appelé à remplacer progressivement les armées. Les SMP ont refleuri à la fin de la guerre froide, quand toute une partie de l’Europe s’est effondrée, quand la décolonisation a amené de jeunes États à naître, à se taper entre eux, à voir des ethnies sauvages prendre le pouvoir, développant d’immenses zones de non-droit. Parallèlement, l’effondrement du bloc rouge a vu des milliers et des milliers de vétérans se retrouver au chômage technique, ou avec un salaire si bas qu’il en devenait insultant. Tous ces gens sont devenus des entrepreneurs, et ont participé à l’essor des SMP. Hunter faisait partie de ces gens démobilisés. Il était un ancien du Kremlin, un ancien Soviétique, qui, à la fin de l’URSS, avait fondé avec les anciens de sa compagnie une société.

Des années plus tard, cette société était devenue une SMP assez influente basée au Japon, et qui opérait essentiellement en Asie du Sud-Est, Jyendaï. Le Japon était une terre assez fertile pour les SMP. Suite à la Seconde Guerre Mondiale, le Japon avait refusé de se doter d’une réelle armée, reléguant sa défense aux Américains, ce que beaucoup de militaires japonais n’avaient jamais pu accepter. C’était une forme de colonisation brutale dont ces conservateurs en ressentaient encore les effets, et les ressentaient à chaque fois qu’ils voyaient un McDonald’s s’ouvrir, à chaque fois qu’un manga mielleux idolâtrant ces dégénérés occidentaux sortait, et à chaque fois que les Chinois augmentaient la puissance de leurs armées... Et à chaque fois qu’on lisait que l’armée américaine s’était pris une déroute. La guerre en Irak avait amené des industriels japonais à prendre très au sérieux les problèmes militaires, et à craindre une invasion chinoise. Dans cette circonstance, Jyendaï avait été liée à plusieurs entreprises d’armement, obtenant le soutien de politiciens favorables à ce que le Japon se réarme, pour devenir l’un des pionniers de ce qui, dans quelques années, deviendrait, selon les employeurs d’Huinter, « l’avant-garde de la future armée japonaise ». Le Japon serait ainsi enfin débarrassé de tous ces Occidentaux, de cette influence américaine catastrophique.

Hunter supervisait actuellement l’opération à l’hôpital. On était bien loin de l’Afghanistan, des Balkans, de la Somalie, de l’Irak, du Koweït... Guerrier dans l’âme, Hunter avait participé à tous ces conflits, en tant que soldat, ou en tant que mercenaire. Quelle différence ça faisait ? Tant qu’il était celui qui avait le flingue, il se fichait bien de savoir qui il devait tuer.

« Le groupe Zêta a rencontré de la résistance, grésilla une voix dans son transmetteur. Plusieurs unités KIA. »

KIA... Un terme anglo-saxon pour désigner une unité tombée au combat. Sur le toit de l’hôpital, Hunter soupira. Il avait affaire à de vulgaires bleus, des types qui n’avaient pas son expérience, alors qu’ils avaient un équipement de pointe... Un équipement pas aussi perfectionné que celui d’Hunter, mais suffisamment pour leur permettre d’accomplir la mission.

« Le groupe Bêta est envoyé en soutien. Hunter, vous avez pour ordre de neutraliser la menace.
 -  Reçu, Leader. »

Hunter avait toujours été un indépendant. Asocial, il ne cherchait pas la compagnie, et n’avait aucune recrue sous son commandement. Il se releva, et enclencha le camouflage optique de sa combinaison futuriste, puis s’avança dans l’hôpital.

Frozen Love, de son côté, affrontait un sérieux problème. Elle entendait des bruits de combat, et ses mains tremblaient nerveusement. Sans ses gants, elle ne pourrait pas les contrôler. Elle ne pouvait même pas refermer le poing. Si elle pouvait remuer ses avant-bras, il en allait bien différemment pour ses mains, qui lui échappaient, qui vibraient intensivement. C’était une situation particulièrement inconfortable. Elle regarda autour d’elle, cherchant une sortie, mais n’en trouva aucune. Aucune porte dans un coin. Il ne restait plus que la fenêtre, mais cette dernière ne pouvait être soulevée. Sans attendre, Tifa posa sa main à plat sur la fenêtre, et se concentra. Les vibrations de ses doigts doublèrent d’intensité, lui faisant mal, mais le résultat prévu ne se fit pas attendre. La solide vitre vibra, trembla dangereusement, des craquelures apparaissant, et elle explosa sans bruit, en milles morceaux. Entendant des bruits derrière elle, Tifa se dépêcha d’enjamber la vitre, et atterrit sur une corniche surplombant le vide. Pile au même moment, un commando débarqua dans la chambre, et ouvrit le feu, manquant de peu d’atteindre Tifa, qui vit des volutes de poussière. Elle avança sur la droite, le vent faisant remuer ses cheveux, mais n’avança pas trop. Dès que le canon de l’arme de l’homme apparut, Frozen Love posa l’une de ses mains dessus. L’arme se mit à vibrer, et le tueur sursauta, incrédule. Il tenta de la récupérer, et ce fut par hasard qu’il se mit à ouvrir le feu, son silencieux sorti. Le fusil d’assaut se mit à rugir dans la nuit. BAM ! BAM ! BAM ! Des détonations assourdissantes, jusqu’à ce que Tifa utilise son autre main pour frapper l’homme à la poitrine. Sans ses gants, les attaques de cette dernière étaient encore plus dévastatrices. L’onde de choc fut tel que l’un des bras de l’homme, celui qui tenait l’arme, fut à moitié arrachée. Quant au corps, il s’envola comme une fusée, traversa le mur, l’autre mur, fila à travers une chambre, pulvérisa un nouveau mur, et s’écrasa mollement sur le sol, le corps en bouillie.

Laissant l’arme, Tifa regarda autour d’elle, et avisa rapidement un arbre. Elle sauta vers ce dernier, mais ses mains dérapèrent, et elle tomba, les branches successives freinant un peu sa chute, avant qu’elle ne tombe sur le gazon, a robe déchirée, et des ecchymoses un peu partout.

*Relève-toi, Tifa ! Il faut que tu retrouves tes gants !*

C’était une priorité. Sonnée, elle n’était blessée que très superficiellement, et utilisa ses coudes et ses jambes pour se relever, avançant en titubant vers l’hôpital.

A l’intérieur, le groupe Bêta était tombé sur les deux Yakuzas, et ils s’affrontaient dans un couloir, chaque groupe utilisant des balles réelles. Les deux tueurs isolés avaient une chance insolente selon les commandos.

« Bêta-Leader, ici Central. Mission annulée, la police envoie une équipe. Je répète : mission annulée.
 -  Reçu, Central. »

Bêta-Leader n’avait pas besoin de plus.

« Ne laissez aucun cadavre derrière vous, Bêta-Leader.
 -  Des témoins armés ont vu nos tenues, Central.
 -  Ne vous préoccupez pas de cela, Bêta-Leader.
 -  Reçu, Central. »

Bêta-Leader mit fin à la conversation, et tapa sur l’épaule de ses hommes, leur signalant l’ordre de repli. Les commandos n’en attendirent pas plus. Aucun membre de l’unité Bêta n’était tombée, ils pouvaient donc s’enfuir. Zêta, en revanche, aurait plus de difficulté à prendre les cadavres. La plupart des membres de l’unité étaient tombés, et le Central ordonna que les cadavres ne pouvant pas être rapatriés soient incinérés avec les grenades incendiaires. Ceci déclencherait les alarmes incendies, mais, dans la mesure où la police était avertie, il était inutile de chercher à être discret.

Lorsque l’unité Bêta se replia, un autre homme avança, et désactiva son camouflage optique. Il était seul, et tenait à chaque main de simples pistolets. Il avait toujours préféré les armes petites et à faible cadence de tir. Hunter s’avançait vers ses deux cibles.

« Interrogatoire requis ?
 -  Éliminez-les, ce sera suffisant.
 -  Reçu, Central. »

Hunter s’avança jusqu’à ce que les ennemis puissent l’apercevoir :

(http://nsa29.casimages.com/img/2012/08/19/mini_120819025644856916.jpg) (http://nsa29.casimages.com/img/2012/08/19/120819025644856916.jpg)
Hunter

Le guerrier portait un prototype, une armure de combat qui l’améliorait. Un prototype digne d’un jeu vidéo, mais qui nécessitait un solide entraînement. Il vit dans son écran de visée les deux cibles, et s’avança rapidement vers elles. L’une des deux cibles se redressa du placard médical mobile derrière lequel elle s’était abritée, mais il était trop tard pour elle. Hunter ouvrait le feu sur l’autre, le forçant à se mettre en repli, et bondit en l’air. Il atterrit ainsi au-dessus du placard, les balles de la cible venant rebondir sur ses plaques en acier, et il s’écrasa sur elle. Son autre arme fit feu de plein fouet, explosant la moitié du visage de l’Asiatique, et il se tourna vers l’autre, armé d’un équipement de pointe. Un AA-12. Le canon de l’AA-12 se pointa vers lui, mais l’homme était bien trop lent. Le bras droit d’Hunter dévia le canon de l’arme, et son pied se leva, frappant l’homme à la tête, l’envoyant s’étaler par terre. Il remarqua alors une série de tatouages, et comprit avoir affaire à un Yakuza, ce qui l’amusa.

La cible tenta de sortir un pistolet, mais Hunter était trop rapide, trop entraîné, pour cela. Son pied fracassa l’un des poignets de la cible, et, sans plus de cérémonie, il pointa son arme, et lui tira dessus, en pleine tête.

« Cibles éliminées, Central. Il s’agissait manifestement de Yakuzas...
 -  Repliez-vous, Hunter.
 -  Reçu, Central. »

Dehors, on entendait les voitures de police approcher. Hunter aurait pu terminer la mission, mais les risques étaient trop grands. Il eut un bref regard pour les caméras de sécurité. Le courant ayant été coupé, elles ne devaient pas fonctionner, mais ce dernier reviendrait bientôt. Il espérait juste que les cadavres qu’on n’avait pas pu récupérer seraient brûlés sur place, afin de ne laisser aucun moyen de remonter jusqu’à Jyendaï. Jyendaï... Et leur client un peu particulier, qui avait ordonné qu’on envoie plusieurs escouades neutraliser une civile. Une civile qui avait visiblement la protection des Yakuzas... A moins que ces derniers ne cherchent également à s’en débarrasser. De toute façon, aucun ne pouvait réellement inquiéter Hunter.

Pour autant, il y avait un risque qu’on puisse remonter jusqu’à eux. Il était bien trop professionnel pour que la police ne suspecte pas quelque chose. Et Hunter connaissait les Yakuzas. Alors, il décida de rapidement maquiller la scène de crime. Il ignorait si son plan marcherait ou pas, mais ça suffirait à brouiller les pistes, et, avec un peu de chance, la police se laisserait berner. Il sortit de son armure son portefeuilles, et y chercha une carte. Il s’arrêta en trouvant celle qu’il lui fallait : la carte d’un restaurant en vogue dans Seikusu, un restaurant qui appartenait aux Akuma. Hunter ignorait totalement qu’il avait affaire à un tueur à gages envoyé par les Gurumu, mais espérait que les Yakuzas se fâcheraient entre eux, et que la police se concentrerait sur ces derniers.

Il glissa la carte de visite du restaurant dans la poche intérieure du veston de Chinmoku, comme une signature, puis fila.

[HRP – A titre d’information, voici un petit article (http://www.grotius.fr/l%E2%80%99emergence-en-france-des-societes-militaires-privees-enjeux-et-perspectives/) sur les SMP, si ça t’intéresse =).]
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le jeudi 23 août 2012, 07:55:55
Make trouva le sommeil rapidement, il dormit pendant de longues heures. La sonnerie de son cellulaire le réveilla à environ 11 heures 30, ce n’était pas dans son habitude de se lever aussi tard. Make regarda le numéro qui l’appelait et constata qu’il s’agissait de Dansu. Il y avait sans doute des développements sur l’affaire de la jeune femme qu’ils devaient éliminer, Make était anxieux, après tout, il y risquait un doigt. Il répondit à son téléphone d’une voix endormie, il avait généralement besoin d’un peu de temps avant de vraiment se réveiller le matin.

-   Bonjour…

-   Make, nous avons besoins de discuter avec toi. C’est à propos de l’affaire, comme tu es personnellement impliqué, j’ai jugé bon de te faire venir à notre diner.

-   D’accord… je vous rejoins où?  

-   Je passe te chercher dans une demi-heure, sois prêt.  

Dansu était habituellement plutôt bavard, mais jamais au téléphone. Il avait trop peur que la police ou même qu’un autre clan ait mis sa ligne sous écoute. C’est pourquoi les conversations au téléphone étaient généralement brèves et vagues. Make comprenait le besoin de divulguer le moins d’informations possible. Make sauta sous la douche, se coiffa et s’habilla juste à temps pour que Dansu vienne le chercher. Il fallait le dire, même pour un homme, Make était très vaniteux et une demi-heure c’était peu de temps pour se préparer.

Make embarqua dans la Cadillac de son mentor et s’assit sur le confortable siège passager en cuir. Le trajet se fit en silence, tout ce qui était important allait se dire chez Dansu, pas dans sa voiture. Vu l’expression de son mentor, Make jugea que quelque chose de grave s’était produit. Ce n’était pas bon pour lui, pas bon du tout. Une fois chez Dansu, les deux hommes se dirigèrent vers la salle à manger, là-bas, Dorobo, Satsu et la Daimyo les attendaient. Make s’assit devant un bol de pâtes et les autres se mirent à manger, une fois le repas terminé, le Daimyo prit la parole.

-   Make, nous avons de mauvaises nouvelles à t’annoncer. Le coup des Guramu n’a pas fonctionné... Make ça ne regarde pas très bien pour toi…

À cet instant précis, quelqu’un cogna à la porte, Dansu se leva pour aller voir. Il revint à la course et fit signe aux autres de monter à l’étage. Ils comprirent tout de suite, la police était là. Dans une savait pas pourquoi, mais il ne pouvait pas écarter la possibilité que Make avait été reconnu. Les quatre Yakuza se cachèrent dans une chambre, en entrouvrant la porte, ils pouvaient voir ce qui se passait en bas. Satsu avait sortit un couteau de sa poche au cas où les choses tourneraient mal. L’un des policiers s’avança pour parler à Dansu tandis que l’autre restait en retrait.

-   Bonjour monsieur Akuma, c’est bien ça? Dansu Akuma? Appelez-moi Berka, voici l’officier Shinpuru. Qu’est-ce qui vous a pris autant de temps à nous répondre?

Dansu Akuma n’était pas son vrai nom de baptême, mais comme la plupart des membres influents du Clan, il l’avait fait changer.

-   J’étais à l’étage, pardonnez moi, pourrais-je vous offrir quelque chose à boire pour me faire pardonner?

L’agent émit un petit rire

-   Non merci, je suis en service. J’ai quelque chose à vous montrer, connaissez-vous ce restaurent.

Berka lui tendit une petite carte d’affaire, Dansu l’examina quelques instants.

-   J’y ai déjà mangé à quelques reprises, leurs pâtes y sont excellentes, mais je doute que vous êtes ici pour discuter mes goûts culinaires. Pourquoi ne me dites-vous pas pourquoi vous êtes réellement ici?

Le restaurent en question appartenait aux Akuma non seulement parce qu’il leur rapportait gros, mais aussi parce que les Yakuza adoraient aller y manger. Le restaurent s’appelait le Huitième Samouraï et se spécialisait dans la cuisine japonaise traditionnelle. 

-   Nous avons retrouvé une carte semblable sur le corps de un cadavre hier pendant la nuit.

-   C’est triste, mais je ne vois toujours pas ce qui me concerne dans cette affaire.  

-   Arrêtons ces conneries, tout le monde connait le clan Akuma. Dites nous ce qui s’est passé hier soir à l’hôpital.

Le jeune policier n’était probablement pas très expérimenté, si on voulait vraiment apprendre quelque chose, ce n’était pas de cette  façon qu’on devait parler à un Yakuza, encore moins à un Yakuza de la trempe de Dansu.

-   Quel clan Akuma? Ah! Vous faites surement référence à l’Association Akuma contre la Toxicomanie, je suis très fier d’en faire parti moi-même. À moins que vous aillez d’autre questions, ou encore mieux, des dons, je vous demanderais de quitter ma demeure.  

Le policier regarda Dansu d’un air méprisant et sortit en compagnie de son camarade. Les Yakuza n’étaient pas une organisation aussi secrète que la Mafia sicilienne par exemple. Personne ne pouvait prouver leurs crimes, mais ils étaient connus. Une loi Antigang avait forcé les clans à prendre une façade légale, depuis, les Akuma se faisaient passer pour un organisme à but non-lucratif qui aidait les gens à arrêter la drogue. Ils aidaient effectivement un peu les gens, mais leur vrai travail se faisait toujours dans l’ombre. Une fois les policiers partis, Satsu sortit tout d’un coup de la chambre.

-   Vous avez entendu ça? Ils ont retrouvés la carte de notre restaurent sur un cadavre à l’hôpital où une jeune femme que nous essayons d’éliminer était traitée. Vous ne trouvez pas cela étrange, surtout que les Guramu étaient sensés êtres là hier soir…  

-   Qu’est-ce que tu veux dire?  

-   Je veux dire que ces enfoirés de Guramu on essayés de tuer la jeune femme, qu’ils ont foirés et qu’ensuite ils ont laissés le corps de quelqu’un derrière pour essayer de nous faire passer ça sur le dos. Maintenant les flics nous surveillent, pas moyens de finir le travail que Make et les Guramu ont bâclé.

Make allait répondre à Satsu mais Dorobo intervint en premier.

-   Make n’a rien bâclé, cette femme est coriace, c’est tout. En fait, je me demande même si les Guramu ont essayé de tuer la femme, c’est peut-être un coup monté depuis le début.  

-   Je doute qu’ils aient quasiment détruit un étage complet de l’hôpital simplement pour faire croire à la police que nous avons attaqué une patiente. Vous avez vu les nouvelles, comme moi, non?  

-   Oui, mais nous n’avons pas toute la vraie histoire... Dorobo, tu te chargeras de trouver ce qui s’est réellement passé, comme la police nous surveille probablement, fait attention à ne pas laisser de traces. Dansu et Satsu, vous m’accompagnerez. Rassemblez quelques hommes, nous rendons visite aux Guramu. Make, j’ai une tache spéciale pour toi. Les policiers dans l’appartement de la jeune femme ne t’ont pas vu assez longtemps pour vraiment te reconnaitre, c’est pourquoi, en temps que membre… moins connu des Akuma, tu à plus de liberté que nous. Tu te chargeras de retrouver la jeune femme, personne n’a mentionné de patiente morte, elle doit s’être enfuie. Tu as le clan Akuma à ta disposition, fais tout de même attention à la police, ils te connaissent peut-être. Messieurs, vous avez vos ordres.  

C’est ainsi que le groupe de Yakuza se dispersa, Dorobo se mit à chercher, Make prit un taxi le menant à l’hôpital et le Daimyo appela Tsubasa Guramu, l’Oyabun des Guramu pour une rencontre de toute urgence. Le Daimyo amena quelques uns de ses meilleurs hommes, il ne croyait pas avoir à se battre directement contre les Guramu car aucun clan ne voulait faire face aux Akuma sur le champ de bataille. Si les Guramu avaient vraiment plantés les fausses preuves, il allait devoir s’attendre à un piège.

La rencontre allait prendre place dans une suite du luxueux Hôtel Fuyu. Le Daimyo vérifiait régulièrement cette chambre à la recherche de dispositifs de surveillance. Le propriétaire de l’hôtel lui avait donnée en échange de quelques services, les Akuma réglaient souvent leurs affaires importantes à l’intérieur de cette pièce. Make de son côté était arrivé à l’hôpital. Bien entendu, les policiers ne lui donnaient pas accès à la scène de crime, mais le Yakuza espérait trouver quelque chose dans les alentours de l’hôpital. 

Le jeune Akuma avait un bon sens de l’observation, il avait toujours eu un faible pour les émissions policières. Bien entendu, les héros de ces émissions avaient des moyens plus avancés que Make et les énigmes qu’ils réussissaient à résoudre étaient fictives. Pourtant, ça ne décourageait pas Make, il trouvait un plaisir enfantin à s’imaginer dans la peau d’un grand détective. Après une bonne vingtaine de minutes à ne rien trouver, Make finit par voir quelque chose que les policiers avaient peut-être manqué. Il s’agissait d’un grand arbre, rien de bien particulier mis à part les nombreuses branches qui s’étaient récemment cassées. Comme si quelqu’un les avaient utilisées pour amortir sa propre chute.   

Comme personne n'avait trouvé de cadavre, la personne qui avait fait ça devait être encore vivante. Make leva les yeux et vit une fenêtre brisée à peu près à l’étage où s’était produite la confrontation de la veille. Si les policiers avaient manqués ça, c’était parce que quelque chose de grave s’était produit à l’intérieur, mais ça, s’était à Dorobo de le découvrir. Reportant son attention sur l’arbre, Make ne vit aucunes traces s’éloignant de l’hôpital. En fait, Make crut même voir quelques gouttes de sang se rapprochant de l’hôpital. Pourquoi diable est-ce que quelqu’un sauterais de l’étage pour ensuite retourner à l’intérieur de l’hôpital? Make allait le découvrir bientôt

[ HRP : Merci pour l’article, c’était très intéressant à lire :) ] 
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 24 août 2012, 11:55:19
08h30

Saoto arriva assez tôt au boulot, mais ne fut nullement surprise de trouver le Vieil Ours. Takeshi était en train de prendre un café, seul. En le regardant dans le dos, Saoto eut un petit pincement au cœur. L’image de ce grand flic solitaire, qui portait sur le corps les cicatrices d’une vie passée à combattre le crime, qui portait dans les profondeurs de ses yeux cette lueur, cette lueur qui signifiait qu’il avait perdu tous ses espoirs, et continuait à se battre parce qu’il ne lui restait plus que ça. On admirait autant qu’on prenait en pitié le Vieil Ours. Est-ce qu’il finirait un jour comme lui ? Cette perspective, en toute honnêteté, effrayait le jeune agent de police. Il avait une femme, et même une fille. Perdre tout ça ne le tentait que peu... Et pourtant, il venait de plus en plus tôt au boulot, et y pensait de plus en plus. Même hier, il n’avait pas pu faire l’amour à sa femme, tant cette affaire actuelle l’inquiétait. Il avait pensé toute la nuit à ce que ce serveur terrorisé leur avait dit avant que le Vieil Ours se décide à le reconduire seul au poste pour prendre sa déposition, tandis que Saoto retournerait chez lui. Le jeune homme avait capitulé, mais avait eu mauvaise conscience. Il avait quitté sa femme en train de dormir, ayant également mauvaise conscience. Boulot, ou vie privée ? Les deux commençaient à s’affronter, comme dans un mauvais cliché. Il se prit un cappuccino. Il n’était même pas neuf heures du matin. Le Vieil Ours ne fit aucune remarque, mais ses yeux en disaient longs. Prends garde, petit, prends garde à ne pas devenir comme moi.

« J’ai déposé le procès-verbal sur ton bureau, Saoto. Pense à le lire, histoire de voir si je n’ai fait aucune erreur. »

Est-ce qu’il avait dormi ? Cette question taraudait Saoto, qui obtempéra silencieusement. Il s’enferma dans son bureau, et consulta le papier. Écrit à la va-vite, avec des fautes d’orthographes grossières. Mais l’essentiel était là. Il y repensa silencieusement quand Takeshi entra dans leur bureau. Ils partageaient la même pièce, dans un étage qui ressemblait à ces commissariats des films occidentaux. On ne pouvait rien cacher, car il y avait de grandes vitres, et la seule pièce vraiment insonorisée, avec des stores épais, était le bureau du commissaire. Et les stores, justement, étaient fermés.

« Si Fukushi est déjà debout, c’est que ça doit être le bordel...
 -  T’as pas eu le temps de te tenir au courant... Il y a eu un bordel monstre à l’hôpital. »

Takeshi lui expliqua ce qui s’était passé. Une coupure de courant, et un vrai carnage. Une fusillade à l’américaine, un mur explosé, une patiente disparue, et de nombreux cadavres, certains ayant été carbonisés, et impossibles à identifier. L’équipe scientifique avait trouvé des traces d’armures, des douilles suggérant l’usage d’armes militaires. Deux des cadavres avaient rapidement pu être identifiés grâce à leurs empreintes génétiques : Chinmoku Tsumetai, un tueur à gages notoire qui rendait service aux clans, et une proie un peu plus intéressante, Buki. Saoto siffla. Autant la mort de Chinmoku risquait de ne pas changer grand-chose, autant celle de Buki allait vraiment bouger les choses. Il était un spécialiste en armement, et un homme de confiance des Gurumu.

« Tu sais comment ça marche avec le crime organisé... On les laisse faire leurs saloperies parce qu’on ne peut pas les contrôler, mais, si jamais l’opinion publique est choquée, la police dégommera les Yakuzas sur place. »

Saoto le savait. Ce qui manquait vraiment dans le cadre de la lutte contre les mafias, ce n’était pas tant les preuves, que l’absence d’une réelle volonté politique de les neutraliser. C’était le cas pour Cosa Nostra, en Italie, c’était le cas pour la mob aux États-Unis, pour les Triades, et pour les Yakuzas. Il fallait que l’opinion publique soit réellement choquée pour que les choses avancent vraiment. Ça avait été le cas aux États-Unis en 1929 à Chicago, lorsqu’une fusillade entre gangsters déguisés en agents de police avait provoqué sept morts. La presse s’était ruée sur cette tragédie, et le gouvernement avait réagi en créant une agence fédérale spéciale, dirigée par le célèbre Eliot Ness. C’était une sorte de contrat tacite passé entre les forces de l’ordre et le crime organisé. Les mafieux étaient trop bien implantés pour qu’on les déloge, et, même si c’était injuste, la police évitait de les attaquer... Sauf quand ce genre d’incidents se passait, quand il y avait une guerre des clans, ou quand on commençait à descendre les flics. Comme dans Le Parrain.

Voilà pourquoi Fukushi, le commissaire, était déjà là, et était au téléphone. Ça sentait la merde à plein nez, et une guerre des gangs était à craindre. Fukushi risquait de perdre sa place, et les Yakuzas d’en souffrir, car le gouvernement ne laisserait pas les rues s’ensanglanter sans rien faire. Or, une guerre des gangs était généralement sanglante.

« Fukushi a ordonné une réunion à 09h00. Cellule de crise... »

Saoto hocha lentement la tête, et soupira. Le temps passa vite, trop vide, ne lui laissant pas le temps de faire le vide dans sa tête.

09h10

« La priorité, Messieursdames, est d’éviter que la situation ne s’embrase, et rapidement mettre fin à cette escalade ! »

Fukushi parlait sur un ton fort, et avait résumé les objectifs des flics à un ordre simple : appréhender aussi vite que possible la jeune femme à l’origine de tout ce fatras, celle qui s’était évadée dans la nuit, et dont on n’avait pas récupéré le cadavre. Il était possible qu’elle ait été capturée par les Yakuzas, et Fukushi avait envoyé des inspecteurs chez les Akuma et les Gurumu pour en savoir plus. Saoto et Takeshi, eux, conservaient le silence, observant les autres collègues, ceux qu’on avait fraîchement dépêchés sur l’affaire, au mépris de leurs autres affaires en cours. Ils prenaient rapidement des notes, posant des questions.

« Les Akuma ont-ils revendiqué le massacre ?
 -  Pour l’heure, l’identité des assassins est inconnue, mais tout porte à croire que...
 -  Si je peux me permettre, commissaire..., intervint Saoto, attendant le signe d’approbation de Fukushi. Je pense qu’il s’agit d’un coup monté.
 -  Un coup monté, Saoto ? »

Saoto se racla la gorge, et entreprit de se lever. Il parla de leur enquête, du serveur qu’ils avaient appréhendé.

« Ce pauvre type était complètement terrorisé, alors on a du le cuisiner un peu pour qu’il se mette à parler... »

On l’écoutait attentivement, et il mentirait en disant qu’il n’aimait pas ça. Être le centre d’attention, détenir des théories intéressantes... Le Vieil Ours bougonnait, et choisit de ne pas intervenir. Saoto s’emportait trop vite pour lui, car ils manquaient de preuves pour le moment. Mais ceci n’empêcha pas le Jeune Renard de parler rapidement. Le serveur était en train de sortir les poubelles, et retournait au restaurant. C’était la « fin de soirée », et il n’y avait plus que quelques individus, dont trois types énigmatiques autour d’une table. Froids et solitaires, certains avec des cicatrices sur le corps, mais aucun tatouage indiquant des Yakuzas. Les trois types avaient parlé d’une « grosse opération », et d’une « fille qui inquiétait leur supérieur ». En entendant ça, Fukushi se fâcha, interrompant là les explications du flic.

« Vous vous foutez de moi, Saoto ?! s’emporta le commissaire. Un serveur ?! Des types ?! Une nana ?! Vous voyez des complots partout, mon vieux ! Allez dormir, et foutez-nous la paix ! Les policiers se basent sur des faits justifiables, pas des témoignages obscurs émanant de je ne sais quel toxico !
 -  Mais, Commissaire... »

Le commissaire soupira, fronçant les sourcils, et précisa rapidement :

« Je vais tâcher d’être clair. Retrouvez-moi cette nana avant que la situation n’explose totalement. J’ai eu le préfet au téléphone, et autant vous dire que ça chauffe pour nos culs ! Trouvez-moi des informations concrètes. Okay, Saoto ?!
 -  Ouais... D’accord, chef... »

Saoto soupira, et sortit avec le Vieil Ours, qui ne dit rien. Fukushi, il fallait savoir comment l’aborder, tout simplement. Mais, indéniablement, les deux agents tenaient une piste. Une piste qu’il allait naturellement falloir explorer.

*
*  *

10h00

L’homme finit enfin par sortir, fermant la porte derrière lui, puis rejoignit sa voiture à l’arrêt. Il eut un dernier regard pour sa maison, et s’en alla pour de bon. Il démarra rapidement, vérifia qu’il n’y avait aucun véhicule pouvant le gêner, et quitta son stationnement pour se perdre au loin, allant au travail. Il laissait derrière lui une petite maison de banlieue avec un jardin à l’entrée et un arbre. Un sakura. La maison comprenait un étage et un grenier, et était semblable à tant d’autres maisons de la banlieue de Tokyo. Elle avait aussi un garage, une petite allée, et un autre jardin derrière, avec une balançoire.

Il faut que tout change pour que rien ne change. L’adage ancestral de Lampedusa se vérifiait ici : la maison n’avait quasiment pas changé, à part le nom sur la boîte aux lettres, la couleur de la porte, et les carreaux. Mais c’était bien elle... Le sakura était toujours là, fidèlement planté, envoyant ses pétales roses, comme tant d’autres arbres, dans la rue. Plusieurs voitures passèrent, et elle restait une ombre invisible, retenant avec grande difficulté ses larmes.

Il avait finalement fallu qu’elle s’y rende. Après cette nuit agitée, c’était pour elle le meilleur moyen de se ressourcer, de se rappeler son objectif. Sa raison d’être à Seikusu. Elle serrait les poings, fermant les yeux, ne pouvant s’empêcher de pleurer silencieusement, en se rappelant cette soirée infernale où tout avait basculé...

C’était les crissements de pneus sur la voiture qui l’avait réveillé... Eux, et les pleurs du bébé. Et aussi le fait qu’elle avait du mal à dormir, parce qu’elle pensait à Kenshî, le beau jeune homme de la classe, qui s’amusait à la pousser dans la cour de récréation. Elle ne savait pas quoi en penser, et avait peur de lui, tout en rêvant de le frapper... Mais Kenshî était dans la classe des grands, et elle n’osait pas en parler à ses parents... Pourtant, Maman avait senti au dîner que quelque chose n’allait pas... Comment ? Ça, la brave jeune fille l’ignorait, car elle avait fait soigneusement attention à ne pas montrer qu’elle s’était fait gifler par ce gros tas, qui lui avait dit qu’une fille n’avait pas à se battre. Elle se promit d’être plus prudente à l’avenir, refusant que ses parents soient impliqués... Ce gars était un vrai psychopathe !

Elle avait ensuite entendu les crissements de pneus. Ce n’était pas une soirée normale. Il était plus d’une heure du matin, et Papa et Maman ne dormaient toujours pas. Ils s’entretenaient avec un de leur ami, Monsieur Natashika, que Tifa aimait bien, parce qu’il lui donnait toujours des bonbons, et, même si Maman n’aimait pas ça, et cherchait parfois à les confisquer, elle, elle les lui piquait. Ils ne dormaient toutefois pas, et Tifa avait été intriguée. Généralement, Papa et Maman ne se couchaient pas avant Minuit. Et ils parlaient beaucoup. Comme elle était inquiète, Tifa s’était posée sur le pas de l’escalier, les entendant parler dans la cuisine, mais ne comprenant pas de quoi ils parlaient. Ce que les adultes pouvaient être compliqués !

Et, ensuite, la voiture était arrivée. Elle s’était arrêtée bruyamment, et Tifa avait écarté discrètement deux panneaux du store de sa chambre. Les phares étaient allumés, et plusieurs hommes étaient sortis de la voiture. Ils avaient marché rapidement, et une porte s’était ouverte. Papa était sorti, et avait parlé à voix forte. Et puis, l’un des hommes avait levé la main vers Papa, et...


Tifa secoua la tête en grognant, et se replongea dans le moment présent. Elle allait rejouer avec le Diable, en commettant un nouveau traquenard. Elle était invisible dans le sakura. Hier, elle était entrée rapidement dans l’hôpital, après sa chute dans les arbres, et avait agressé plusieurs infirmières pour retrouver ses vêtements. Elle savait que les Yakuzas arriveraient plus facilement que la police à remonter la piste. Les souvenirs de la nuit étaient encore flous, mais elle savait que les Yakuzas avaient été jusqu’à envoyer des commandos contre elle, signe qu’elle était sur la bonne voie. Elle avait donc attaqué un chauffeur de taxi à proximité, garé à côté de l’hôpital, visible sur les caméras de sécurité, et lui avait donné cette adresse précise.

La maison où elle avait grandi, et où toute sa famille avait été massacrée impitoyablement par des Yakuzas, selon les rapports de police. Elle voulait enquêter, savoir quel était le clan qui avait fait ça, et le neutraliser, les tuer tous. Voilà pourquoi elle attendait qu’ils viennent. Les flics, ou les Yakuzas... Les premiers qui remonteraient la piste lui tomberaient dessus. Elle n’aurait ensuite plus qu’à les interroger. Ses tremblements avaient cessé, et ses gants fonctionnaient à merveille.

Elle allait sans doute devoir attendre plusieurs heures, mais ça ne la dérangeait pas. Elle attendait depuis des années, après tout.

*
*  *

09h40

« Elle a réussi à leur échapper...
 -  C’était prévisible...
 -  Il est important de la neutraliser. Toute cette histoire est en train de remonter, bordel ! Si jamais la police apprend que...
 -  La police n’en saura rien ! Absolument rien ! Ça a très bien marché il y a vingt ans, et on va recommencer ! Ces abrutis de flics n’y verront que du feu ! Il faut la neutraliser le plus rapidement possible !
 -  Et couvrir nos arrières... Je répète qu’il est crucial de veiller à ce que les flics ne soupçonnent à aucun moment ce qui se passe, et que personne, je dis bien personne, ne fasse le rapprochement entre les évènements actuels et ceux survenus il y a vingt ans... Putain, mais je croyais qu’elle était morte !
 -  Calmez-vous... Il n’y a rien à craindre. La situation est sous contrôle. Hunter a fait de l’excellent travail, et il va continuer dans cette voie. Plonger Seikusu dans une guerre entre les clans, tandis que nous nous assurerons que les morts... Resteront morts.
 -  J’ai envoyé une équipe à sa maison de naissance. Il est certain qu’elle finira par s’y rendre, tôt ou tard.
 -  Parfait. Il n’y a plus qu’à attendre, désormais. Si elle continue à attaquer les Yakuzas, avec un peu de chance, elle se tuera toute seule, et ne comprendra jamais ce qui s’est passé. »

*
*  *

11h30

L’inspecteur Sôta était particulièrement excité en composant dans son téléphone le numéro de Dorobo, son contact au sein des Akuma. Sôta était ce qu’on pouvait appeler un agent corrompu, un individu qui, malheureusement, avait un problème psychologique de taille. Il était un ancien flic des Mœurs qui avait un grand problème avec les femmes. C’était plus fort que lui, obsessionnel, et il se faisait soigner, mais sans succès. Chaque fois qu’il voyait une belle femme, il ne pouvait s’empêcher d’avoir des érections, et de vouloir la baiser. Bien sûr, ça n’avait jamais été jusqu’à un viol, même si certaines putes avaient prétendu le contraire, mais la hiérarchie connaissait les penchants sexuels de Sôta... On lui avait refusé plusieurs promotions à cause de ça, et il avait la police intérieure aux fesses. On l’avait muté à la Crim’ pour qu’il apaise ses pulsions, mais le simple fait de voir une collègue en minijupe le rendait fou.

Et, malheureusement, Sôta avait un jour commis l’erreur de provoquer une pute qui travaillait pour les Akuma. Il s’était fait tabasser par son mac, mais ces derniers l’avaient filmé, et avaient de quoi bousiller sa carrière, et l’envoyer derrière les barreaux. Sôta était donc forcé de travailler pour eux. Il était pourtant un bon flic, qui avait mis derrière les barreaux de sales types : des enfoirés qui battaient leurs femmes, des violeurs, et même un malade qui avait séquestré son fils dans sa cave en le privant d’eau et de nourriture. Mais il suffisait d’une ombre au tableau pour vous faire chuter... Et Sôta avait été voir dans le bureau de Saoto et du Vieil Ours, sachant que ces derniers avaient flairé quelque chose. Fukushi était un con, un carriériste qui était tout fier de présenter ses beaux diplômes, mais qui n’avait pas l’instinct du flic. Il avait celui du bureaucrate de merde, et, rien que pour ça, Sôta ne pouvait pas l’empiffrer. Les deux flics étaient sur quelque chose de gros, quelque chose qui pouvait empêcher la guerre des gangs.

Saoto n’avait pas tout dit à Fukushi. Il ne lui avait pas dit, probablement par manque de temps, que ces gars avaient payé avec une carte de crédit qui appartenait à Jyëndai. Sôta s’était rapidement renseigné. Une SMP. Et, visiblement, le Vieil Ours et le Renard allaient enquêter sur eux. C’était du sérieux, et Sôta espérait, sans trop y croire, que les Akuma le lâcheraient après ça. Il allait sortir, tandis qu’il était avec Dorobo au téléphone :

« Dorobo ? C’est Sôta. Il faudrait qu’on se voit, j’ai trouvé quelque chose d’important sur notre affaire... »

Sôta connaissait les allures paranoïaques de Dorobo. Ne rien dire de compromettant au téléphone. Absorbé, Sôta ne vit que trop tard la voiture aux vitres fumées s’arrêter devant le commissariat. Une voiture noirâtre qui évoquait les voitures des Gurumu, et dont la vitre arrière s’ouvrit. Le canon d’un pistolet-mitrailleur apparut, visant le ventre de Sôta, et une vingtaine de balles jaillirent, perforant Sôta de part en part. La balistique révélerait que les balles utilisées étaient similaires aux balles que les Gurumu utilisaient. Sôta n’eut le temps de penser à rien alors que les balles le perforaient, et la voiture fila rapidement au milieu des hurlements de terreurs.

Plonger Seikusu dans des rivières de sang... Aujourd’hui, le sang des Yakuzas allait couler, comme une petite boule de neige qui, en dévalant, créerait une avalanche... Demain, les clans se déchireraient entre eux, les cadavres s’empileraient, et la police ne saurait plus où donner de la tête. Le temps qu’on ait fini de déblayer les décombres, les équipes de nettoyage se seraient chargés de renvoyer les morts au silence avant qu’ils n’aient le temps de parler.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le lundi 27 août 2012, 22:18:55
Dans la chambre d’hôtel, Le Daimyo, Dansu et Satsu attendaient patiemment l’arrivée des Guramu. Le Daimyo siégeait au bout d’une imposante table de conférence et son Lieutenant se tenait près de lui. Entre-temps, Dorobo les avait rejoins et leur avait faits part des nouvelles. Sôta, l’un de ses contacts dans la police c’était fait assassiner. Bien sûr, Dorobo avait eu accès au dossier de l’enquête, selon celui-ci, il s’agissait probablement des Guramu. Le Yakuza devait reconnaitre qu’il s’agissait de leur modus operandi. Personne au sein des Akuma ne savait pourquoi les Guramu se montraient aussi agressifs, mais ce n’était un secret pour personne qu’ils souhaitaient la destruction du clan Akuma.

-   De toute façon, c’était qui ce Sôta?

-   Sôta était un pervers et un raté, mais ses services m’étaient utiles. Un jour, il c,était mis à chercher les ennuis, il s’en était même pris à l’une de nos filles. Miwaku n’a pas laissé passer ça. Il lui a réglé son compte. Comme c’est un policier, nous avons aussi pris la peine de le filmer pendant qu’il faisait affaire avec nos filles, si vous voyez ce que je veux dire… En temps normal, je n’aurais rien fait de ces films, mais il l’a cherché. Je le fait chanter comme ça depuis un bon bout de temps. Il avait repayé ça dette, je pensais à le laisser tranquille, dommage pour lui que ces enfoirés de Guramu en aient décidés autrement.   

Dorobo n’était pas un sans-cœur, mais la mort de Sôta ne le dérangeait pas vraiment, de toute façon, le policier n’aurait bientôt plus eu aucune utilité pour lui. La règle d’or quand on faisait chanter quelqu’un, c’était de ne pas oublier que tout le monde a une limite. Sôta aurait fait n’importe quoi pour sauver son travail, mais Dorobo savait que tôt ou tard, ça en serait trop pour lui, il arrêterait simplement de l’écouter. Dorobo ne voulait pas ruiner sa carrière, mais il l’aurait tout de même fait.

-   C’est étrange, je n’aurais pas cru les Guramu aussi maladroits. Sôta m’appelait justement pour organiser une rencontre, il avait surement découvert un lien entre les Guramu et l’hôpital. Je commence même à croire que ce sont eux qui ont envoyés la fille s’attaquer aux autres clans, et qu’ils ne se sont jamais faits menacer par elle.

-   Possible…

Le Daimyo parut penser quelques instants avant de poursuivre

-   Je vais laisser une chance aux Guramu de s’excuser et de laisser tomber, tout le monde sait que leur clan ne survivrait pas à une guerre contre nous, mais après tout, ils pensent probablement la même chose de nous. Je crains qu’une guerre ne soit inévitable…

-   Nos hommes sont prêts, et je crois que les gardes présents dans cette pièce suffiront à intimider les Guramu.

Il y avait une douzaine de gardes dans la suite, c’était l’idée de Satsu. Il croyait pouvoir effrayer les Guramu de cette façon.

-   En plus…

À cet instant, le téléphone de Dorobo ce mit à sonner.  Le Lieutenant s’excusa et alla répondre plus loin. Il reconnut tout de suite la voix de Make.

-   Dorobo. Je crois savoir où est partie notre amie commune, mais pour ça, il faudrait que j’aille accès à certaines informations. Est-ce que l’un de tes amis pourrait m’aider?

-   D’accord, je crois que l’officier Shinsei pourra t’aider. Je me demande comment vont ses projets de rénovation…

Par là, Dorobo voulait dire que le fameux officier Shinsei voulait rénover ça maison, mais aucune banque n’avait voulu lui prêter quoique ce soit, il c’était alors tourné vers les Yakuza. Le policier avait déjà commencé les paiements, donc, Dorobo n’avait pas de quoi le faire chanter, mais comme les Akuma lui avaient fait une faveur, il se montrerait surement clément en retour…

-   Dits lui que je t’envoi. Si tu crois vraiment avoir retrouvé notre amie, je ferais mieux de t’envoyer quelques uns de nos gars, pour préparer vos retrouvailles… Je ne crois pas qu’elle soit une priorité par contre, nous avons quelques problèmes avec nos associés. Il se peut qu’ils aient à fermé boutique très bientôt. Alors si tu la retrouves, ne faits rien et appel-moi, j’aviserais.  

-          Merci Dorobo, à plus

Make raccrocha, il détestait avoir à parler avec des codes. Tout les Lieutenants avaient cette manie de ne rien révéler au téléphone. Le jeune Yakuza c’était habitué à ces discussions étranges, mais au début, il en devenait fou. Après cette conversation, Make pouvait comprendre qu’ils s’apprêtaient à rencontrer les Guramu, et qu’une guerre était peut-être sur le point d’éclater. Le Akuma se souvenait de la dernière fois qu’une guerre avait éclaté, ce n,était pas une guerre d’une grosse ampleur, mais il y avait quand même eu quelques morts. À l’époque, Make n’était encore qu’un enfant. Le Daimyo avait envoyé deux gardes l’escorter jusqu’à l’école pendant près d’un mois.

Dorobo n’envoyait probablement pas ces hommes le protéger uniquement de la fille, il ne voulait pas que les Guramu s’en prennent à lui. Make aimait avoir ces propres gardes, ça lui donnait l’air important. Avant qu’ils arrivent, Make alla voir l’officier Shinsei, comme prévu, il laissa Make jeter un regard au dossier. Le Yakuza y trouva une adresse, il constata aussi que les policiers avaient ordres d’attendre avant d’aller vérifier cet endroit. Shinsei laissa même glisser qu’il ne pensait pas reçevoir de nouveaux ordres avant la fin de l’après-midi, ce qui laissait amplement le temps à Make d’aller retrouver la fille.

Le Yakuza alla ensuite à la rencontre des deux hommes venus le protéger. Ils le saluèrent poliment et attendirent les ordres de Make. Il leur donna le nome de la rue où se trouvait la jeune femme et leur demanda de le conduire jusque là-bas. Après une petite balade en voiture, ils arrivèrent jusqu’à la fameuse rue. La voiture s’arrêta et Make débarqua suivi de ces hommes. Il leur demanda de le suivre. Make progressa lentement dans la rue, c’était tout de même un joli quartier. Les pétales roses des cerisiers se laissaient porter par le vent. C’était très calme, on aurait même juré que le quartier était désert.

De leur côté, le Daimyo, Satsu et Dorobo se levèrent en voyant entrer Tsubasa Guramu et les trois Lieutenants qui l’escortaient. Ils se saluèrent poliment mais les Guramu affichaient cet air suffisant sur leur visage montrant le peu de respect qu’ils avaient pour les Akuma. Le Daimyo ne les appréciait pas non plus, mais il se montrait tout de même respectueux.

-   Alors, Daimyo, pourquoi est-ce que tu m’as fait venir ici?

-   Ne te fout pas de nous, tu le sais très bien!

-   Satsu! Ces hommes sont nos invités, reste poli.  

-   Tu ferais mieux d’écouter ton maitre, petit chien de poche.

Contrairement au Daimyo, Tsubasa ne remit pas son Lieutenant à ça place. C’était là une des grandes différences entre les Akuma et les Guramu. Les Guramu n’étaient qu’une bande de criminels désorganisés tandis que les Akuma étaient des guerriers disciplinés.

-   Tsubasa, cela fait des mois que tu cherches les ennuis. Tu n’as jamais manqué une occasion de rabaisser notre clan non plus. Hier seulement, tu as planté de fausses preuves sur l’un des cadavres que tu as placé à l’hôpital, et ce matin, tu as assassiné l’un de nos contacts. Arrête maintenant de t’attaquer à nous avant qu’il ne soit trop tard.  

Le Daimyo n’encourageait pas une guerre, mais il savait que s’il ne réglait pas le compte à certains de ces adversaires, il n’aurait pas le respect qui lui est du. C’est pourquoi à leurs débuts, les Akuma étaient en guerre contre presque tout le monde. Ils se sont rapidement faits des alliés et sont maintenant l’un des clans les plus respectés. Ils étaient là avant les Guramu et seraient là bien après eux.

-   Tu es fou ou quoi? Si Chinmoku avait l’une de vos cartes, c’était parce qu’il travaillait pour vous, et je ne sais pas c’est quoi cette affaire de contacts, mais ce n’est pas nous. En fait, c’est toi Akuma qui nous cherche depuis trop longtemps. Je sais que ce matin, tu as envoyé une équipe bruler l’un de nos labos, toi et ta petite croisade contre les drogues…

Le Daimyo n’avait pas envoyé qui que ce soit s’attaquer aux Guramu. L’idée d’un ennemi commun lui effleura l’esprit, mais c’était impossible. Les Guramu inventaient cette histoire.

-   … Tu sais quoi, trop c’est trop. Je te déclare la guerre Akuma. Les rues de Seikusu seront couvertes du sang des tiens.  

-   Qu'il en soit ainsi, tu ne survivras pas à cette guerre.

-   On se revoit en enfer ''Daimyo''

Le Guramu se leva d’un bond et quitta la pièce avec ces hommes.

-   Envoyez un message aux autres clans. Nous déchirons les familles de Seikusu aujourd’hui. Ils auront beaucoup de support, mais nous aussi. Préparez nos hommes, cette guerre s’annonce sanglante…  
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le mercredi 29 août 2012, 22:58:38
La voiture roulait rapidement. Saoto serrait les deux, et Takeshi le sentait prêt à exploser. Dans la radio, une musique de merde défilait. Une saloperie qui venait tout droit de Corée, et que les gosses adoraient. Gee, de Girl’s Generation. Lui trouvait ça bien trop... Occidental à son goût, mais le fait qu’aucun des deux flics ne tente de changer de chaîne exprimait bien la situation nerveuse qui régnait.

« Putain, Takeshi, pourquoi tu m’as pas soutenu contre Fukushi ? »

Takeshi soupira longuement, s’humecta les lèvres, et répondit rapidement :

« Fukushi est plus un bureaucrate qu’un flic, Saoto, et...
 -  Je...
 -  Laisse-moi parler, Saoto ! Merde, tu comprends rien à comment ça marche ici ! Fukushi est un connard de bureaucrate ! Tu crois qu’il a fait la rue comme nous ? Tout ce qui l’intéresse, c’est sa putain de carrière ! Et, dans ce monde, la carrière d’un commissaire de police ne tient que grâce aux influences qu’il a. C’est comme que ça marche là-haut, Saoto. Si t’as pas les bons amis pour te soutenir, tu sautes... Au sens figuré comme au sens littéral. Tout ça, ça me dépasse... Comment on a pu en arriver là, hein ? Regarde ça... Là, cette blanchisserie, ce magasin de lingerie, cette presse, et même ces putains d’enculés d’éboueurs ! Ils sont partout, Saoto ! Partout ! Tout le monde est corrompu, et on survit en se disant que, dans le fond, ils sont pas si méchants que ça. On fait comme si ils n’existaient pas, alors qu’ils se prennent pour les maîtres de la ville. Tout ça... Putain, tout ça, ça me dégoûte !
 -  Takeshi, je...
 -  Non, Saoto, non ! Fukushi est un con, okay ?! Un imbécile mielleux qui a réussi à cirer les pompes des bonnes personnes, a réussi ses études de droit, a fait les concours, et a été bombardé commissaire. Il est corrompu jusqu’à la moelle, comme la moitié des flics de cette ville.
 -  Toi aussi ? » demanda brusquement Saoto.

Takeshi grinça des dents, faisant la moue.

« J’ai jamais touché un seul pot-de-vin...
 -  Mais on est sur un coup, merde ! On peut prouver que tout le monde se plante !
 -  Prouver ?! Non mais tu t’entends ? Tout ce qu’on a, c’est des foutues suppositions ! Fukushi ne peut rien tirer de ça, et ses patrons ne se contenteront pas de simples suppositions ! »

Il y eut un nouveau moment de silence .Saoto freina, rétrograda en seconde, alluma son clignotant sur la gauche, et coupa le boulevard, rejoignant une rue filant entre plusieurs immeubles à sens unique. Il doubla une voiture qui traînait, se rabattit sur la droite, s’approchant de leur destination.

« Et puis, de toute manière, si les Yakuzas rentrent en guerre... Tant qu’il n’y a pas de dommages collatéraux... Honnêtement, Saoto, crois-tu que le monde pleurera la mort d’un Yakuza s’il est tué par un autre ? »

Saoto serra les lèvres. Un tel raisonnement, empreint de cynisme, le touchait, mais il ne dit rien, préférant se concentrer sur sa conduite. Il tourna à droite, retournant sur un autre boulevard, et accéléra, remettant la troisième. Il dépassa légèrement les limitations kilométriques en vigueur, doubla un poids-lourd.

« Je comprends que ça te choque, mais... Enfin, qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ? C’est comme ça, partout... Les Russes, les Chinois, les Italiens, les Albanais... Sans parler des Américains... Ils sont partout. Et ils se font tous passer pour des hommes d’honneur. Des hommes d’honneur... Tu sais quels sont les commandements de Cosa Nostra ? Les dix règles qu’un mafioso se doit de respecter ? »

Saoto hocha la tête. Il l’avait appris à la fac’. L’histoire était connue, et, même si elle ne concernait pas directement les Yakuzas, mais la mafia sicilienne, on se devait de l’étudier. En 2007, des carabiniers siciliens avaient découvert dans les affaires personnelles de  Lo Piccolo, alors le capo di tutti capi, chef de tous les capi, soit grand chef de Cosa Nostra, une série de papiers, des pizzini, que Lo Piccolo s’apprêtait à jeter aux toilettes avant d’être arrêté. L’anecdote avait fait le tour du monde, et avait amusé Saoto. Parmi tous ces papiers, il y avait dix règles, les « Dix Commandements ». Aucun de ces commandements n’imposait à un mafioso de ne pas tuer.

« Tout ça, c’est une putain de farce. Des hommes d’honneurs... Crois-moi, Saoto, ces gars-là ne sont rien de plus qu’un cancer qui s’accroche à nos sociétés, une plaie purulente. Tu sais ce qu’a dit Burke à ce sujet, non ? T’as du voir ça à la fac’, je suis sûr. Ça pourrait faire l’objet d’une belle dissertation, tu ne crois pas ? »

Saoto, encore une fois, ne dit rien, mais oui, il se souvenait. Il se souvenait très bien de cette fameuse maxime, mais il ne l’avait pas appris à la fac’. Il n’osait pas le dire à Takeshi ; il l’avait vu en regardant un film américain avec sa femme. Les Larmes du Soleil. Ils l’avaient regardé parce qu’il adorait Bruce Willis, et la citation de Burke ornait le film. Pour triompher, le maln’a besoin que de l’inaction des gens de bien. Avec le crime organisé, la citation s’appliquait. Il n’y avait qu’à se rappeler Mani pulite, la célèbre opération Mains propres en Italie, pour s’en rendre compte. Les Italiens avaient eu la chance, la chance d’en finir pour de bon avec le crime organisé, d’anéantir Cosa Nostra. Mani pulite avait conduit à détruire le système mafieux, cette infiltration de la mafia dans la politique. A la fin de cette opération, le paysage politique italien avait été totalement transformé. Tous les grands partis historiques avaient sombré ; on estimait que 80% des hommes politiques italiens de l’époque avaient été en prison. 80% ! Tous corrompus ! Dans le tas, tous les soutiens de Cosa Nostra, tous ces gros bonnets qui soutenaient cette dernière. Enfin, la Piovra était à découvert. Mani pulite allait enfin achever l’œuvre du juge Falcone... Cosa Nostra était très affaiblie, que ce soit après le règne de Toto Riina, le maxi-procès de Palerme, ou la perte de ses soutiens politiques... Et, ensuite, Berlusconi était entré en scène. Le Cavaliere. Il n’y avait que les imbéciles pour croire que ce gars n’était pas un mafieux.

« On y est. »

Effectivement, on y était. Sortant de ses pensées, Saoto arrêta la voiture devant un entrepôt près du port. Cosa Nostra était une mafia emblématique, car elle était partout. Le Parrain l’avait rendu célèbre aux yeux du grand public, même si, pour les mafieux, Corleone était une insulte. Appeler un mafioso Corleone, c’était l’insulter, le traiter de « mafioso de cinéma ». Saoto et Takeshi entendirent des coups de feu à l’intérieur de l’entrepôt, mais ne s’en soucièrent pas, et entrèrent tranquillement. Ils présentèrent leurs cartes à la secrétaire.

« Que puis-je pour vous, inspecteurs ?
 -  On vient voir Phil. Rassurez-vous, il n’est pas inculpé, on désire juste lui poser quelques questions.
 -  Dites-lui que le Vieil Ours est là. »

Nerveuse, la secrétaire hocha la tête, tout en appelant le bureau de son patron, Phil « Collins ». Saoto, de son côté, regarda le stand de tir où des individus s’exerçaient à tirer sur les cibles. Phil était un armurier et un expert en armement. Son père était un ancien soldat qui, après la Seconde Guerre Mondiale, avait immigré au Japon. Il s’était marié avec une belle poulette à Okinawa, et ils avaient ensuite emménagé à Seikusu, où le prix de l’immobilier était moins élevé. Phil était leur fils, un ancien militaire qui, suite à une blessure par balles, avait réussi à ouvrir un stand de tir et une armurerie dans la ville. Il était sous licence, et son stand de tir permettait surtout à des individus de s’entraîner à tirer sur des cibles. Il vendait des armes à la police, et aidait même certains flics à s’entraîner, tout en donnant des cours à la fac’, ou auprès des policiers.

Phil était surnommé « Collins », car il adorait Phil Collins. La secrétaire leur fit signe qu’ils pouvaient monter, et les deux agents s’avancèrent vers un escalier, connaissant le chemin. Le bureau de Phil était insonorisé, et, quand ils entrèrent, ce fut pour entendre, sans surprise, l’air de In The Air Tonight emplir l’atmosphère.

« I can feel iiit... Cooooome in the air ‘niiight, ohhh Looooord, ohhh Looooord... ! »

Saoto et Takshi se regardèrent brièvement, tandis que Phil dansait lentement, remuant les bras.

« And I’ve been waiting for this moment... Aaaaaalll my life, ohhh Lord !! »

Takeshi s’avança, et Phil sembla alors s’intéresser à eux.

« Asseyez-vous, les gars, et fermez-là... Sentez... Sentez la musique entrer en vous, et fermez vos gueules. »

Les deux agents obtempérèrent.

*
*  *

Loin de Phil Collins et de l’armurerie, Tifa voyait les premiers poissons arriver, et sourit. Hansel et Gretel... Les miettes de pain qui allaient mener les proies à sa portée. Se juchant sur sa branche, elle voyait trois hommes avancer, et fronça les sourcils en reconnaissant l’un d’entre eux. L’un des gars qui l’avait agressé hier... Pas le Rônin qui avait manqué le tuer, mais l’autre, celui qu’elle avait balancé contre le four. Ils regardaient autour d’eux, aussi discrets que des éléphants dans un magasin de porcelaine. Tout ça faisait tellement cliché, mais la traque allait pouvoir reprendre.

Les trois Yakuzas s’arrêtèrent pile devant la maison, et l’un d’eux, qui portait des lunettes de soleil et une chevelure noire avec des piques dans les cheveux, jeta une cigarette au sol, écrasant le mégot.

« C’est là, glissa-t-il. Le chauffeur de taxi est formel. C’est là qu’il a déposé la nana. Difficile d’oublier une course comme ça...
 -  Qu’est-ce qu’elle vient foutre devant cette maison ? demanda l’autre Yakuza.
 -  C’est précisément pour ça qu’on est là. C’est sûrement sa planque. Je parie qu’elle est en train de prendre sa douche. »

Les hommes s’avancèrent sur la pelouse, et Tifa les regarda, invisible et muette. Elle serra le poing, et les deux Yakuzas s’approchèrent de la porte d’entrée. Fermée, naturellement. On tapa à l’entrée, mais il n’y avait personne. Un Yakuza regarda sous el paillasson, mais la vieille astuce ne fonctionnait pas. Aucun double.

« Putain... Make, regarde à l’arrière, je vais essayer de forcer la serrure.
 -  Fais gaffe, qu’il y ait pas un piège à la con derrière !
 -  Je sais ce que je fais, merde ! »

Make se mit donc en marche, et Tifa s’apprêta à bondir... Quand une voiture arrivant à tombeau ouvert attira son attention. Tournant brusquement la tête, elle vit une berline noire foncer rapidement. Elle s’arrêta dans un crissement de pneus devant le jardin, et Tifa sursauta en se rappelant des scènes de son passé, de cette nuit qui l’avait tellement marqué que tout avait été marqué au fer blanc dans sa tête. Elle n’empiéta pas sur le jardin, et les portes s’ouvrirent rapidement.

« Qu’est-ce que... ?! »

Des hommes en costume sortirent, y compris une femme avec une chevelure noire, des talons aiguilles, des lunettes de soleil, et un long manteau noir. Avec ses deux pistolets-mitrailleurs dans les mains, elle était la femme fatale par excellence. Elle ouvrit le feu sans se poser de questions, et transperça l’un des deux Yakuzas, faisant gicler son sang sur la porte, pulvérisant cette dernière, dessinant de gros trous, et fauchant le Yakuza. L’autre réagit instinctivement, bondissant sur le sol, et sortant son Glock et son Beretta, ouvrant le feu à travers une haie. Les tueurs en costume répliquèrent, et l’homme roula sr le sol, bondissant en arrière, une baie vitrée explosant derrière lui, lui permettant de se faufiler à l’intérieur de la maison. Un tueur avait un Spas-12, un autre un Desert Eagle, un troisième un AK-47.

*Qu’est-ce que ce bordel ?!*

La nana hurla à ses hommes de les tuer.

« Tuez-les et trouvez la fille, elle est notre priorité ! »
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le mardi 04 septembre 2012, 21:31:36
Make commença alors à faire le tour de la maison, la jeune femme n’y était visiblement pas, mais ils devaient quand même vérifier l’intérieur de la maison, question de sécurité. Le Yakuza était déçu, il s’attendait à pouvoir prendre sa revanche, mais au lieu de ça, il se retrouvait à chercher des preuves qui le mèneraient peut-être vers la fille. Make estimait que les chances de trouver quelques choses étaient minces, la fille s’était probablement arrangée pour diriger les Akuma et les policiers dans cette direction, elle se foutait totalement de cette maison, elle se trouvait surement des kilomètres plus loin en train de se cacher et de reprendre des forces. Make s’était fait avoir, il devait l’avouer.

En fait, le jeune Akuma ne savait pas vraiment ce qu’il faisait ici. Il pourchassait une jolie jeune femme qui s’était à elle seule mit tout les clans Yakuza de Seikusu à dos. Pourquoi faisait-elle cela? Elle ne pouvait pas simplement vivre une vie normale, cette petite guerre personnelle qu’elle menait contre les criminels ne faisait aucun sens. Qu’avaient faits les Yakuza pour attirer sa haine. Ils n’étaient pas bien méchants, seulement incompris. En fait, Make était convaincu que les Yakuza faisaient plus de bien à Seikusu que de mal.

-   Les gens ne comprendront jamais…  

Les Yakuza faisaient rouler l’économie, ils aidaient des entreprises à grandir. Certes il y avait leurs activités criminelles, mais à qui faisaient-elles du mal? Les Akuma ne vendaient pas de drogue car elle ruinait généralement la vie des gens, mais si les gens étaient assez idiots pour en consommer et ruiner eux-mêmes leurs vie, pourquoi blâmaient-t-on les Yakuza? Il ne faut pas oublier les armes, tout le monde avait le droit de se défendre, les Yakuza avaient surement sauvés la vie à bien des gens en leur vendant des armes provenant du marché noir. Il y avait aussi l’industrie du sexe, tant que les prostitués étaient consentantes, il n’y avait pas de problème, elles aidaient les losers à s’amuser un peu et rajoutaient du piquant dans les soirées.

Make sourit en repensant à ce qu’il venait de s’imaginer. Moralement parlant, c’était bas mais il y avait là-dedans un fond de vérité. Le jeune Yakuza savait qu’il se mentait à lui-même en pensant que c’était toute la vérité. Rien de ce que faisaient les Yakuza ne méritait d’être condamné de la sorte, la justicière que Make pourchassait n’avait fait que créer une guerre entre les clans. Cela signifiait la mort de bien des innocents, c’était un peu un paradoxe. La jeune femme avait voulu détruire ce qu’elle croyait être le mal mais elle n’avait réussi qu’à créer un plus grand problème. Le jeune Yakuza n’eut pas le temps de ce pencher sur cette question un peu philosophique car il entendit des crissements de pneu suivit de coups de feu.

Make fouilla ses poches à la recherche de quelque chose pour se défendre. Il était trop jeune pour trimballer un fusil alors il ne trouva qu’un couteau qu’il gardait généralement sur lui. La lame était plutôt large mais elle ne faisait à peine trois pouces de long. Suffisant pour atteindre l’un de ses adversaires à un endroit vital, mais ça restait un couteau dans une fusillade. Il revint sur ses pas à temps pour voir une troupe de tueurs sortir d’une berline noire. C’était une femme qui semblait donner les ordres, Make devait avouer qu’avec son look particulier, elle était plutôt séduisante. Il avait toujours eut un faible pour les femmes dangereuses.

La femme en question remarqua Make et ouvrit le feu dans sa direction. Le jeune homme eut à peine le temps de retourner à couvert. Voilà pourquoi Make n’avait pas de petite amie, à chaque fois qu’il croisait une belle femme, elle essayait de le tuer, c’était la deuxième en moins de vingt-quatre heures. Make fut surpris d’entendre encore un échange de coups de feu, cela voulait dire qu’au moins un des hommes qui l’accompagnait avait survécu, il devait le rejoindre. Comme les coups semblaient provenir de la maison, Make entra par une fenêtre en arrière. Il entendit des pas se rapprocher de lui, l’un des tueurs en costume l’avait pris en chasse. Make entra dans la maison avant l’autre, il se cacha près de la porte et attendit qu’il entre.

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-   J’ai appelé les Kaminari, ils sont de notre côté.

-   Bien, bien. De ton côté, Dansu?

-   J’ai reçu un appel de Kureiji des Rônins.  

-   Ce sont des mercenaires, ils ne son pas supposés rester neutres?


-   Oui, mais ils nous envoient quand même des hommes. Ils ne considèrent pas les Guramu comme des hommes d’honneur, par conséquent, aucune règle ne les affecte. Les Rônins sont de notre côté.

On pouvait lire une expression de soulagement sur le visage de Satsu, les Rônins étaient tous de valeureux guerriers, les avoir à leur côtés était un énorme avantage pour la guerre qui allait suivre.

-   Excellent, ça pourrait même changer le cours de la guerre je crois.

-   C’est à peu près tout Daimyo, il reste à nos administrateurs quelques coups de fils à passer, mais nous savons déjà dans quelle directions iront les autres clans.

-   Oui, et j’aurais aimé dire que l’issue de cette guerre soit plus certaine. Cette guerre s’annonce sanglante. Vous savez que les gens ont déjà commencés à l’appeler la Guerre des Âges, les évènements majeurs se passeront ici, à Seikusu, mais cette guerre changera le monde des Yakuza partout dans le monde. Les vainqueurs en sortiront beaucoup plus puissants, mais ils auront de nombreuses cicatrices. Préparez vous à retourner dans les rues, car elles seront notre champ de bataille. Nous ne pouvons pas laisser les Guramu gagner. Nous ne pouvons pas les laisser répandre leurs poisons dans les rues et se moquer de nos ancêtres de la sorte. Nos avons quelque chose qu’ils n’ont plus, et cette chose nous permettra de les vaincre. Cette chose s’appelle l’honneur.  

-   Nous vaincrons, Daimyo!

-   Je vais offrir à ses enfoirés un allez-simple pour l’enfer.

La Guerre des Âges prenait de plus en plus d’ampleur, les Guramu et les Akuma faisaient partis des clans les plus influents de Seikusu, voir même du Japon. Les Guramu avaient des contacts et étaient riches. Leur équipement était à la fine pointe de la technologie. De leur côté les Akuma se battaient avec des armes datant de quelques années, mais ils étaient de meilleurs guerriers que les Guramu. Ils se battaient jusqu’au bout et leurs ennemies avaient peur de devoir leur faire face. Peu de gens affrontaient les Akuma et vivaient pour pouvoir le raconter.

On avait appelé la guerre, Guerre des Âges car les Akuma et les Guramu semblaient sortis de deux époques différentes. Les Guramu avaient été créés récemment, et la plupart des jeunes clans les suivaient. Parmi eux, il y avait Wakaï, les Rokku, les More et les Jikko. Tous des clans modernes et pleins de ressources. Les Akuma pouvaient tracer leurs origines à l’époque du Japon féodal, car ils étaient autrefois un clan de Samouraïs. Les clans traditionalistes tels que les Rônins, les Shedingu, les Tsuyoi et les Kaminari les suivaient. Certes, des dizaines d’autres clans prenaient part à la guerre, mais c’était là les acteurs principaux. 

Les Akuma et leurs alliés avaient été renommés les Traditionalistes tandis que les Guramu et leurs associés la Nouvelle Génération. La Nouvelle Génération comptait plus de membres, mais les Traditionalistes étaient les élites des Yakuza. C’était la première fois qu’une guerre d’une telle ampleur éclatait depuis vingt ans.  Tout le monde avait quelque chose à gagner, les petits clans espéraient prendre la place des gros une fois que ceux-ci se seraient entre-tués tandis que les clans influents espéraient éliminer leurs adversaires.  Une heure après sa rencontre avec les Guramu, le Daimyo avait déjà reçu les nouvelles d’une fusillade entre les Guramu et les Kaminari.

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Make regarda la porte s’ouvrir lentement, soit l’homme avait la clé, soit elle n’était pas barré et Make avait été con de briser une fenêtre. Il opta pour la deuxième option. L’homme fit d’abord passer son fusil par la porte puis s’avança un peu. Make ne lui laissa pas le temps d’avancer plus, il donna un coup de pied pour refermer la porte. Le bras de l’homme se coinça dans le cadre de porte, il fut surpris de l’impact et échappa son arme. Make rouvrit la porte et planta son couteau dans le ventre de l’homme.

Le tueur recula de quelques pas et retira la lame comme s’il ne s’agissait que d’une écharde, il reporta ensuite son attention sur Make qui se penchait pour ramasser l’arme que l’homme venait d’échapper.  Il s’agissait d’un Desert Eagle, Make adorait l’allure de ces pistolets. L’assassin vit Make venir, et lui lança un violent coup de pied à la figure. Le Yakuza fut sonné quelques secondes et tomba sur son dos. L’homme ramassa son pistolet et le pointa vers Make. Il le regarda d’un air mauvais et s’apprêtait à appuyer sur la détente quand une série de balles lui trouèrent la poitrine.

Make regarda derrière lui et vit l’homme de main qui l’accompagnait. Il était heureux de voir qu’il avait survécu, mais il saignait au niveau du bras gauche, une balle l’avait surement frôlé. L’autre Akuma aida Make à se relever tandis que les tueurs étaient encore en train de tirer dans leur direction. Les Yakuza baissèrent la tête, Make ne savait pas quoi faire, mais il vit que l’autre homme non plus. L’homme de main le regarda d’un air nerveux, Make était le protégé de l’Oyabun, il devait savoir quoi faire. 

-   Qu’est-ce qu’on fait?

-   La fille n’est pas là, ces idiots sont plus nombreux et mieux armés que nous, il ne reste qu’une chose à faire, on se tire!

Make se dirigea vers la porte arrière pour sortir mais un autre tueur apparut dans le cadrage de porte, Make tira un coup de feu dans sa direction mais manqua sa cible. Les deux hommes étaient encerclés. Ils entrèrent dans une pièce qui leur permettait de se cacher et de tirer vers leurs adversaires s’ils sortaient un peu la tête. Ils étaient comme des rats acculés à un mur, seul un miracle pouvait venir les sauver.

[ Désolé du retard, j’étais très occupé la semaine dernière]
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 07 septembre 2012, 21:24:33
« Jyendaï, hein ? Et ben, Messieurs, j’ignore pourquoi vous cherchez à vous attaquer à eux, mais autant vous dire que c’est de la grosse pointure… Le genre de pointure où c’est tout l’un ou tout l’autre. »

Les propos de Phil ne surprirent qu’à moitié les deux détectives. La musique terminée, l’armurier s’était confortablement assis sur son fauteuil, et buvait un peu d’alcool. Lui et le Vieil Ours étaient de vieux amis. Après sa blessure à l’armée, Phil avait tenté de rejoindre les forces de l’ordre, mais sans succès. Sa jambe le faisait souffrir, et il boitait constamment. Pas très performant pour un flic, mais il restait un très bon conseiller, et un bon instructeur.

« Dis-nous quelque chose qu’on ignore, Phil... » lança Takeshi, fatigué.

L’armurier se fendit d’un sourire poli, et haussa les épaules.

« Je ne te savais pas si abrupte, Takeshi...
 -  Une guerre des gangs se prépare, l’interrompit Saoto.
 -  Oh... Vous l’attendiez depuis longtemps, pas vrai ? »

Il posa cette question avec un franc sourire amusé, ce qui fit froncer les sourcils de Saoto. Il n’aimait pas ce cynisme ambiant, mais malheureusement témoin d’une réalité historique. Quand les mafias se faisaient la guerre entre elles, la police, généralement dépassée, avait pour habitude de laisser couler. Il n’y avait pas de raisons que ce soit différent à Seikusu. Malheureusement, le problème d’une guerre, comme toutes les guerres, c’est qu’elle implique les civils, les innocents. Les dommages collatéraux... Et la police n’intervient réellement que quand les dommages collatéraux dépassent le seuil acceptable. Ce n’était néanmoins pas la peur du képi qui arrêterait les Yakuzas dans leurs vendettas respectives. Si un flic se mettait à bastonner une ordure, les médias agiraient, et le flic apparaîtrait comme un salopard abusant de son autorité, et l’ordure comme une innocente victime maltraitée. Le regard du peuple était quelque chose de discordant, face au quel chaque flic essayait de ne pas accorder trop d’importance, tout en sachant très bien qu’il fallait en dire le moins possible. Quand la presse se mêlait un peu trop près du déroulement d’une enquête, ladite enquête était quasiment foutue.

« Abrège, putain.
 -  Bon, bon, bon, on refera connaissance plus tard… Alors… Il y a pas mal de choses à dire sur Jyendaï. »

Phil commença par quelques généralités. Jyendaï était une SMP japonaise influente, dont les actionnaires étaient des individus influents, des gros bonnets. Rien à voir avec des criminels de base, des petits délinquants, ou même des mafieux. On avait affaire à du sérieux : politiciens, hommes d’affaires, juges, généraux...

« Jyendaï est un concept qui est apparu dans les années 1970’s. La Chine était alors communiste, et inquiétait naturellement le Japon, en raison de leur histoire houleuse. »

Dans les années 1970’s, les Américains étaient en chute libre, embourbés au Vietnam. Comme les Européens à Berlin, les Japonais avaient également réalisé toute la protection relative que les Américains pouvaient fournir contre les communistes. On avait déjà pu le réaliser lors de la Guerre en Corée, lorsque l’arrivée de l’armée chinoise avait contraint les Marines à se replier, laissant ainsi toute une partie du pays entre les mains des communistes, avec les résultats que l’on connaît actuellement. Plusieurus dirigeants japonais avaient donc eu la frousse.

« C’était une autre époque, vous savez... Ou pas, quand on voit la peur qu’un émigré pakistanais et barbu peut influencer... Mais, quoiqu’il en soit, on craignait une invasion communiste, que les Reds débarquent, que leur propagande de merde sape le concept de la démocratie... Et, surtout, plusieurs individus ont réalisé qu’on ne pouvait plus compter sur la puissance américaine. »

Juridiquement, un problème de taille se posait : l’article 9 de la Constitution japonaise. Ce célèbre article posait en effet comme principe la renonciation à la guerre, lez Japon affirmant ne plus jamais faire la guerre. Partant de là, l’armée japonaise était faible, et, juridiquement, chacun se bataillait pour déterminer si les termes de l’article, tout en interdisant la guerre, n’interdisaient pas de se défendre. Cependant, dans quelle mesure une armée défensive peut-elle rester uniquement défensive, et non offensive ? Défensive ou pas, une arme est faite pour tuer. Avec le monde qui s’engageait vers une guerre généralisée entre l’URSS et les Etats-Unis, plusieurs individus ont pris le relais.

« Dans les années 1980’s, ils étaient trois... Au fait, ça vous dérange que je fume ? »

Saoto haussa les épaules, et Phil sortit une cigarette. Takeshi en prit une aussi, mais pas le Jeune Renard ; il était sportif.

« Le premier de ces gars, c’est Maede Kyjouîshi.
 -  Le juge ?
 -  Ouais. »

Kyjouîshi était l’un des membres de la Cour Suprême du Japon. Une sommité, qui écrivait dans de nombreuses revues spécialisées. Un internationaliste reconnu, compétent, descendant d’une famille ancestrale, et qui avait toujours été un fervent opposant des communistes, et voyait les mouvements hippies et les gauchistes comme des anarchistes. Un républicain japonais, en quelque sorte. Maede avait été Procureur dans les années 1980’s, et avait toujours soutenu une ligne dure à l’égard des gangs, des criminels. Il était l’un de ceux qui continuaient encore et toujours à défendre l’usage de la peine capitale dans le pays.

« Ces trois types étaient des amis de la fac’... Des types qui devaient rêver de changer le monde, ou des conneries comme ça. Le second, c’est Masoshi Hatekayama. »

Hatekayama était un magnat de la presse et peintre à ses heures perdues. Un dandy millionnaire, un célèbre homme à femmes qui avait, lors de sa jeunesse, défrayé la chronique à plusieurs occasions. Rien de foncièrement choquant, mais, dans le milieu conservateur dans lequel Masoshi vivait, c’était trop. Sa fortune personnelle, colossale suite au décès de ses parents, avait contribué à fonder Jyendaï.

« Quant au troisième larron... C’est aujourd’hui le général Lee Toshihiro. »

Toshihiro était favorable à une interprétation restrictive de l’article 9 quant à ses limitations. Pour lui, une armée défensive se devait d’avoir un volet offensif : reconnaissance, exploration, attaques préventives... Toshihiro avait eu une bonne éducation, avait même donné des cours historiques à West Point, et avait été l’un de ceux qui avaient permis aux troupes japonaises de se retrouver mêlées à des opérations internationales. Son père avait notamment été l’un de ceux qui avaient réagi, suite à la guerre de Corée, pour doter le Japon de troupes militaires défensives, les JSDF (Japan Self Defense Force). Toshihiro plaidait notamment en faveur de l’arme nucléaire, le Japon n’ayant en effet aucune bombe nucléaire. Pour ce fils de militaire, qui descendait d’une famille de militaires, c’était un affront.

« Ces trois individus sont toujours à la tête de Jyendaï... Ils ont permis de fonder la société. Kyjouîshi s’est occupé de tout l’aspect légal de la chose, toute la paperasse administrative, Hatekayama a fourni les fonds, et Toshihiro a permis d’obtenir des autorisations militaires, permettant ainsi à Jyendaï d’avoir un partenariat actif avec les JSDF. »

Depuis lors, Jyendaï agissait plus librement que l’armée japonaise, n’étant pas limité par les effets de l’article 9. La SMP avait notamment agi depuis des années dans la Corne de l’Afrique, afin de lutter contre la piraterie, mais elle louait aussi ses services à de grandes entreprises pour protéger leurs installations et usines dans des pays dangereux. Le budget de Jyendaï comprenait ainsi des fonds militaires, et la SMP disposait de complexes de recherche hautement qualifiés, en étroite collaboration avec l’armée. La SMP attirait à elle des experts internationaux en armement, en logistique...

« Vous devez bien comprendre une chose, Messieurs... Il faut avoir les épaules lourdes pour s’attaquer à Jyendaï, car, s’attaquer à Jyendaï, c’est, en définitive, s’attaquer à l’armée japonaise. »

*
*  *

Depuis l’arbre, Tifa avait du mal à comprendre ce qui se passait. Qui étaient ces types et cette nana ? Depuis sa position, elle fronçait les sourcils, indécise. Pas des flics... Des Yakuzas, alors ? Le problème, c’est qu’elle ne voyait aucun tatouage, aucun signe caractéristique. Or, un Yakuza était toujours tatoué, selon elle. Ou, du moins, il avait sur lui un signe distinctif permettant de montrer son clan.

« Ils se sont regroupés à l’intérieur ! Dégommez ces abrutis ! »

La fille était une Asiatique terrible, avec des gants noirs et des talons aiguilles. Une espèce de version japonaise de Nika, selon Tifa. Elle l’imaginait bien avec un fouet et de longues bottes en cuir. Frozen Lovevit l’un des tueurs filer vers l’arrière du jardin, tenant, pointé devant lui, son fusil d’assaut. La femme voulait agir vite, avant qu’il n’y ait trop de témoins, ou avant qu’un voisin consciencieux n’appelle la police. Tifa entendit des coups de feu, et vit les tueurs filer dans la maison, passant par la fenêtre brisée, inspectant soigneusement le salon.

« Ils sont dans la salle de bains ! entendit-elle quelqu’un parler.
 -  Toi, tu restes à l’arrière ! ordonna-t-elle à l’un des hommes. Si jamais tu entends les flics approcher, tu m’avertis immédiatement ! »

Il hocha la tête, et la femme fila ensuite dans la maison. Serrant les poings, Tifa se préparait à intervenir. A l’intérieur de la maison, la femme traversa le salon, et atterrit près d’un couloir où des coups de feu avaient lieu. L’un des deux Yakuzas tirait à travers la porte, empêchant les autres de passer.

« Ils ont du bloquer la porte avec un meuble, Madame ! »

Les tueurs répliquaient eux aussi, mais n’avaient visiblement atteint personne. A l’extérieur de la maison, le dernier tueur regardait nerveusement autour de lui. Le quartier était désert à cette heure-là, mais n’importe qui pouvait arriver... Il avait rangé son arme, afin de ne pas éveiller les soupçons des quelques voitures qui passaient par là. Le seul piéton qui passa dans le coin était une sportive qui avait ses écouteurs sur les oreilles, et n’entendit donc rien. Dieu bénisse l’Occident, songea l’homme nerveux. Il songeait à fumer, et avait une envie terrifiante de pisser, envie qui, inconsciemment, l’amenait à se rapprocher de l’arbre...

Ce fut tout ce dont Tifa avait besoin. Elle attendit que l’homme soit près d’elle, et bondit vers le sol. Elle posa ses mains sur la branche d’arbre, et s’en servit pour soulever ses jambes, les faisant passer par-dessus sa tête, avant de les envoyer s’abattre sur la nuque du gars, l’envoyant heurter l’arbre.

« Urf ! Mais que... ?! » s’exclama ce dernier.

Tifa atterrit devant lui, et le frappa au visage. Il s’envola sur un bon mètre, et heurta avec le dos l’arbre. Inconscient, le tueur s’écroula sur le sol, et Tifa le retourna, fouillant ses poches. Elle vit un paquet de cigarettes, et un portefeuille. Elle grogna en voyant que le tueur avait visiblement une famille. Une adorable petite fille et une femme un peu enrobé. Elle grinça des dents.

« Vous êtes qui, bordel ?! s’exclama-t-elle en le prenant par la chemise. Qui vous envoie ? »

L’homme ne dit rien, groggy, et elle fouilla ses cartes. Une carte d’identité, son permis de conduire, une carte pour un club de lettres, pour une armurerie, et... Une carte de sécurité pour Jyendaï ? Curieuse, Tifa regarda brièvement la carte. Elle ne vit pas grand-chose, si ce n’est que l’homme avait la qualification d’« EMPLOYÉ » au sein de cette société, dont le logo ressemblait curieusement à celui des JSDF. Un soleil rouge avec des rayons, et un « J » noirâtre au milieu du soleil. Elle entendit de nouveaux coups de feu, et leva la tête. Dans les poches, il y avait également un portable, des bonbons, et Tifa décida de prendre le portable et les Arlequins.

Dans le couloir, il y avait de la fumée un peu partout. Les détonations étaient assourdissantes, et la porte ressemblait à du gruyère, tant les balles la défonçaient. Finalement, l’homme avec le fusil d’assaut chargea un lance-grenades, et, tandis que son collègue le couvrait, il visa la porte, et tira. La grenade partit en sifflant, laissant derrière elle une petite traînée de fumée, puis explosa au contact de la porte. Au milieu de l’explosion, les tueurs entendirent un hurlement, et le fusil d’assaut rugit, tirant à travers la fumée et les échardes de bois qui s’envolaient partout. Plusieurs balles atteignirent le Yakuza qui se tenait derrière. Une balle à l’épaule, et une autre en pleine tête.

Le tueur s’avança lentement vers la salle de bains, fusil en avant, attendant que la fumée se dissipe. Tifa, de son côté, pénétrait dans le salon, et s’abrita derrière un fauteuil, voyant la femme, et, dans une pièce qui était visiblement la chambre d’un enfant, un tueur avec un fusil à pompe. L’intérieur n’avait quasiment pas changé. Il y avait un escalier dans le salon, menant à l’étage, sur une sorte de balustrade. Des bris de verre étaient un peu partout, et la police était en route.

Des coups de feu résonnèrent à nouveau dans la salle de bains, et Tifa agit. Elle s’avança vers la femme, et la poussa. Cette dernière poussa un hurlement, et fila à travers la chambre, pulvérisant la fenêtre.

« Putain, mais... ?! »

L’autre tueur n’eut pas le temps d’en dire plus qu’il se reçut un coup de poing en pleine tête. Ses os éclatèrent et il heurta violemment le mur, s’effondrant sur le sol, le sang coulant de ses plaies. Celui avec le fusil d’assaut se retourna, surpris, et Tifa frappa à nouveau sur le sol, comme à l’hôtel. Les mures en tremblèrent, car ce lieu la rendait inhabituellement nerveuse. Une lézarde jaillit sur le plancher, et le plafond tomba en partie. Frozen Love bondit ensuite vers le tueur, surpris, et le frappa au ventre avec le poing. Il décolla du sol, et atterrit dans la salle de bains. Il heurta lourdement le mur, les poumons éclatés, et s’étouffa dans son propre sang. Sans attendre, Frozen Love courut à l’intérieur de la salle de bains, et tomba sur le Yakuza qu’elle avait déjà vu à l’hôtel.

Le combat fut assez court, si court que Tifa ne put même pas dire si l’homme avait cherché de se défendre ou pas. Il se reçut un coup de pied en pleine figure, qui l’envoya dans la douche, et Tifa bondit sur lui, l’agrippant à la gorge, avant de le plaquer contre un autre mur, faisant sauter plusieurs des carreaux ornant l’ensemble. Son autre poing se leva, serré, prêt à fondre sur le corps du malheureux.

« Qui sont ces enfoirés ?! »

Dehors, deux voitures de police approchaient, et Tifa commençait à entendre les gyrophares au loin.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le lundi 10 septembre 2012, 23:45:30
Pour la première fois depuis longtemps, Make se sentait comme un enfant, faible et à la merci de tous. Il espérait sincèrement que le Daimyo ou Dansu arrive à sa rescousse, un peu comme dans les contes, en chevauchant un grand cheval blanc. Malheureusement la seule chose qui fila dans la direction de Make fut plus de balles et une grenade, l’onde de choque propulsa Make  à l’autre bout de la salle de bain. Sonné, il parvint quand même à voir son acolyte se faire cribler de balle. C’était un sans nom qui avait décidé de se faire un peu d’argent en travaillant pour les Yakuza, un homme sans ambitions et sans avenir grandiose. Probablement personne ne pleurerait sa mort.

Make se sentait toujours étourdi, il parvint à se redresser et leva péniblement son pistolet devant lui. Il tira quelques coups de feu à l’aveugle en priant pour qu’il touche son assaillant. Le Yakuza entendait un sifflement aigu dans ses oreilles, un peu à la façon de héros des films de guerre qui venaient de survivre à une explosion. Make n’était qu’à moitié conscient du danger qu’il courrait, c’était comme si sa peur s’était envolé avec l’explosion. Plus il reprenait ses esprits, plus la crainte de se faire tirer reprenait de l’ampleur. 

Il vit la jeune femme, celle qu’il était chargé d’abattre, se battre contre l’un de tueurs. Elle l’envoya voler à travers la salle de bain. Make reporta son attention sur sa cible, elle venait de lui sauver la vie, mais vu son regard méchant, elle ne considérait pas l’ennemi de son ennemi comme son ami. Make leva rapidement son Desert Eagle et appuya sur la détente à plusieurs reprises, malheureusement, il n’entendit que le petit clique métallique signifiant que le chargeur de son arme était vide. Make n’avait plus l’énergie pour se défendre, ce qu’il venait de vivre était extrêmement éprouvant.

Un violent coup de pied à la figure lui brisa le nez et l’envoya planer dans la douche. Comme ce n’était pas suffisant, la jeune femme le prit par la gorge et alla le plaquer contre le mur de la salle de bain. Make avait l’impression de ne faire qu’un avec le mur. Il souffrait et était presque complètement sonné, s’il avait été moins homme et orgueilleux, il se serait peut-être même mis à pleurer tellement il souffrait. Pourtant, Make était un homme vraiment résistant à la douleur. Les Yakuza étaient entrainés dès leur plus jeune âge à ne pas montrer la moindre parcelle d’émotion à leur adversaire, peu importe la douleur qu’ils ressentaient. Comme Make prenait cette leçon à cœur, il regarda la jeune femme dans les yeux, et attendit qu’elle fasse quelque chose.

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-   Des nouvelles des clans?

-   Les Tsuyoi ont perdus quelques hommes dans une embuscade.

-   Qui sont les coupables? Les More?

-   Qu’est-ce que tu penses? Se sont les seuls ou presque à utiliser des tactiques comme celle-là. Par chance, la plupart des Tsuyoi ont réussis à s’enfuir.

Les Tsuyoi étaient maitres dans l’art de manier les armes à feu. Personne n’utilisait les fusils avec autant de précision qu’eux. Des Traditionalistes, ils étaient les seuls à vraiment pouvoir se vanter de posséder un arsenal à la pointe de la technologie, certains de leurs fusils de précision étaient meilleurs que ceux de plusieurs grandes armées du monde. Le seul point négatif à leur technique est qu’ils sont pris au dépourvu quand il s’agit de combat rapproché. Les More, fourbes et rusés, ont pris avantage de ce défaut particulier.

-   La Nouvelle Génération agit vite, bien plus vite que nous. Je crois qu’ils préparaient activement cette guerre, ils savent déjà quoi faire et ils ont un plan en tête. J’ai bien peur que cette fois les Guramu aient déjà joué un coup à l’avance.

-   Ça tombe bien Dansu, je prévois toujours deux coups à l’avance.  

Les hommes continuèrent ainsi à passer des coups de fils et à préparer une offensive contre les Guramu. Après quelques minutes, Dansu prit la parole.

-   Au fait, où est Make. Tu avais dit qu’il avait une piste près de l’hôpital et justement, une fusillade vient d’éclater dans un quartier non loin de là. Pour l’instant, aucun clan n’a revendiqué l’attaque

-    Ne vous inquiétez pas,  je lui ai dit de ne pas intervenir s’il trouvait la fille.

Satsu regarda Dorobo comme s’il s’agissait d’un idiot. Il avait beau rabaisser Make à l’occasion, avec le temps, il en était venu à apprécier le jeune homme. Ça, Satsu ne lui dirait jamais, mais ça ne l’empêchait pas de se faire du souci pour lui.

-   C’est quand la dernière fois que Make a fait ce qu’on lui dit? S’il peut y gagner un peu de gloire, ce jeune con fera n’importe quoi pour réussir, même se faire tuer.  

Dorobo réalisa tout d'un coup son erreur

-   Et merde! J’envoie des renforts sur le champ.  

-   Ils seront là dans combiens de temps? Il est peut-être déjà trop tard.

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Make s’attendait à ce que la jeune femme abatte sur lui son poing, qu’elle mette fin à son existence d’un coup. Même s’il avait l’impression du contraire, Make savais qu’il mourrait un jour.  Personne ne pouvait échapper continuellement à la mort, pas même lui. Il avait reçu deux balles à dix ans, pourtant il vivait toujours. Il avait reçu quelques coups de couteau, de nombreux coups de poing et il venait même d’éviter des balles. Pourtant, le jour viendrait où il ne pourrait plus fuir la mort, où cette vielle amie viendrait le chercher pour l’envelopper dans ses bras glacials.

-   Qui sont ses enfoirés?

Une question? Simplement une question? Make s’attendait plutôt au coup qui allait signifier son trépas, peut-être qu’elle n’allait pas le tuer après tout, mais le Yakuza ne voulait pas s’accrocher à de faux espoirs. Perdre sa dignité pour une dernière bouffée d’air n’était simplement pas son style.

-   Ils étaient après toi, pas après moi. Du moins, je crois…

Est-ce que des gens souhaitaient vraiment le voir mort? C’était à considérer, mais la jeune femme ici présente semblait attirer bien plus les ennemis que lui.

-   Bref, je n’ai aucune idée de qui ils sont. Maintenant, si tu veux me tuer, je te conseil de le faire vite. Tu as entendu les gyrophares toi aussi? D’ici deux minutes le bâtiment sera encerclé.  

Make s’était fait à l’idée de mourir, ce n’était pas quelque chose qui le dérangerait vraiment. Certes il laisserait derrière lui quelques bons amis, mais pour le reste, il estimait avoir bien vécu malgré son jeune âge. Pourtant, quelque chose en lui disait qu’il n’allait pas mourir. Il y avait ce côté de lui-même qui croyait qu’après avoir survécu à toutes ses épreuves, la mort ne viendrait pas collecter ce qui lui est due. S’il vivait toujours, c’était plutôt parce que la mort ne pouvait pas l’atteindre. 
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le mardi 11 septembre 2012, 16:36:23
Ce type avait vraiment une tête de gros dur. Ça faisait une solide raison de lui éclater la face. Musclé et bien bâti, le Yakuza avait de nombreux tatouages sur le corps, et la peur ne se lisait pas dans son regard. Au contraire, il semblait... Il semblait presque résigné, comme si la mort était désormais pour lui la seule solution possible. Aucune autre alternative. Le poing de Tifa tremblait, prêt à en finir avec lui.

« Ils étaient après toi, pas après moi. Du moins, je crois… »

Sans pouvoir se l’admettre, elle savait que ce gars avait raison. Il ignorait leur identité... Ce n’était donc pas des Yakuzas, ni des flics. Les flics n’auraient jamais fait un tel carton. De qui pouvait-il bien s’agir, alors ? Tifa repensa à cette carte qu’elle avait vu. Jyendaï... Peut-être que... Elle fronça les sourcils, considérant le Yakuza, et le relâcha, le laissant tomber dans la douche, puis s’approcha du cadavre trouvé contre le mur, et le fouilla rapidement, alors que les sirènes se rapprochaient. Frozen Love ouvrit son portefeuilles, et en sortit plusieurs cartes. Une carte de fidélité à un magasin d’électronique, et... Une carte d’identification pour Jyendaï. Elle en fut interloquée. C’était bien trop fort pour être une simple coïncidence ! Dans sa tête, l’un des conseils de Nika lui revint à l’esprit.

*Le métier de flic, c’est un défi permanent à l’imagination, Tifa... Dans l’absolu, il faut constamment se fier à ses intuitions. Si ton intuition te dit qu’il y a quelque chose qui cloche, alors, soit tu es paranoïaque, soit tu as raison.*

Deux cartes d’identité pour une énigmatique entreprise sur des tueurs professionnels qui n’étaient pas des Yakuzas... Aucun tatouage sur ce gars-là non plus. Elle regarda brièvement le Yakuza groggy qui était dans la douche, réprimant l’envie de le tuer. Striker l’aurait probablement abattu d’une balle dans la tête, mais Tifa ne répandait pas la mort aussi généreusement. Il y avait eu assez de morts entre ces murs... Bien trop de morts. Elle se releva.

« Vous vouliez me tuer, vous aussi, hein ? lâcha-t-elle. Je... Putain ! »

La femme ! Elle venait de se rappeler de la femme aux pistolets-mitrailleurs, celle tout droit sorti d’un cliché de film d’action de série B, qu’elle avait balancé à travers une fenêtre. Elle fila dans le couloir, fila dans la chambre, mais, à sa grande insatisfaction, elle vit que la femme avait foutu le camp. Dommage, Tifa aurait pu l’interroger. Elle soupira, tandis que les voitures de police s’engageaient dans la rue, roulant rapidement. Frozen Love se mordilla les lèvres, et retourna rapidement voir le Yakuza. Elle l’empoigna à nouveau, et retourna le plaquer contre le mur.

« On se réveille, gros dur ! Il faut foutre le camp d’ici, et j’ai besoin de toi ! »

Oui, ce gars en savait probablement plus sur Jyendaï qu’elle, ou, à défaut, il savait comment obtenir des informations. Les coïncidences étaient trop fortes, et quelque chose, une petite voix dans sa tête, disait à Tifa qu’il y avait là une piste à creuser. Elle relâcha le Yakuza, et s’aventura dans le couloir, tandis que les voitures de police s’arrêtaient à l’entrée. Elle choisit le même chemin que la femme avait pris, filant par l’arrière, dans un petit jardin avec une balançoire. En voyant la balançoire en bois, elle eut un nouveau flash, et ferma les yeux en serrant les poings. Elle volant au vent en rigolant, son père la poussant à chaque fois... Le vent lui fouettant les cheveux, ses yeux qui voyaient le sol partir et revenir comme une espèce de yoyo... Elle volait fort, utilisant ses petits pieds pour pousser, et regardait parfois à droite, pour voir la rue, et compter les voitures qui passaient...

*Secoue-toi, bordel !*

Retour au moment présent. Tifa secoua la tête, et se retourna vers le Yakuza, qu’elle ne lâchait pas d’une semelle, afin d’éviter qu’il n’ait l’intention de la doubler. Elle s’avança vers les haies, se demandant par où la femme était passée, avant de relever la tête, et de voir qu’on pouvait, par un arbre à l’intérieur du jardin, accéder au toit. En fronçant les sourcils, elle remarqua que l’une des tuiles du toit avait été décrochée, signe que la tueuse avait du s’enfuir par là, en escaladant l’arbre.

*Sacrément vivace, cette nana... Après le coup que je lui ai balancé, pour s’en remettre aussi rapidement, elle doit être douée !*

*
*  *

« Alors, si je récapitule... Jyendaï est une SMP japonaise développée avec l’aide du gouvernement, afin de devenir une force japonaise paramilitaire.
 -  Correct.
 -  Et, pour une raison qu’on ne sait pas, nous soupçonnons ces gars d’être actuellement liés au...
 -  Non, arrête tes conneries, Saoto, c’est toi qui soupçonne quelque chose. Phil a été clair là-dessus, on ne s’attaque pas à ces gars sans avoir un dossier solide, ou ils nous mettront en charpie.
 -  Ça serait pas une belle fin de carrière, ça, hein ? Takeshi, le légendaire flic, qui démantèle une SMP. Je vois d’ici les gros titres ! »

Le Vieil Ours se contenta de grogner en secouant la tête.

« Je me fous pas mal de ces conneries, Saoto. Le chef avait raison ; notre seule piste, c’est les divagations d’un... »

Le téléphone portable de Takeshi se mit alors à sonner. Soupirant, ce dernier consulta l’écran, et fronça les sourcils. L’appel venait de Mitsutô, un vieux collègue qui travaillait essentiellement au bureau, à l’accueil. Un ami de confiance. Takeshi prit l’appel, et Mitsutô lui expliqua que le Central venait de recevoir une plainte pour des coups de feu... Sur le coup, rien de bien intéressant, mais, quand Mitsutô communiqua l’adresse à Takeshi, ce dernier crut défaillir.

« T’es... T’es sûr, putain ?! »

Mitsutô confirma, et Takeshi raccrocha, puis se tourna vers Saoto, et lui ordonna de filer plein gaz.

« Ça a un rapport avec notre enquête ?
 -  Oui et non... Mais dépêche-toi d’y arriver ! »
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le vendredi 14 septembre 2012, 01:21:32
La jeune femme prit son temps, elle semblait hésiter. Make sut à cet instant qu’elle n’allait pas le tuer. Pourquoi pas lui? Elle n’avait pas hésité à exterminer bon nombre de Yakuza et ses mercenaires que Make avait vu débarquer. Était-ce parce qu’il était plus jeune que les autres gangsters qu’elle avait croisé? Ou était-elle tout simplement folle, et que sa soif de sang avait été assouvie pour l’instant. Make ne pouvait pas dire avec certitude, elle avait visiblement toute sa tête mais ses motifs demeuraient un mystère pour lui. On avait toujours répété à Make que les femmes étaient compliquées, là, il le réalisait vraiment.

-   Vous vouliez me tuer, vous aussi, hein ?

Make ne put s’empêcher de répondre à cette question par un sarcasme.

-   Non, on était venu prendre un café.

Sa phrase était pleine d’amertume et d’ironie. En d’autres circonstances, Make n’aurait jamais osé à se montrer aussi nonchalant face à une femme aussi jolie.  C’est vrai qu’elle était belle, elle avait l’air si douce, si innocente. Pourtant Make l’avait vu presque détruire un immeuble au complet et tenir tête à l’un des meilleurs combattants de tout le Japon. Dorénavant, lorsqu’on parlerait de femmes fatales à Make, il penserait à elle.

La femme jura et sortit de la salle de bain. Make savait qu’il n’avait aucune chance de s’enfuir, alors il n’essaya même pas de se lever, à vrai dire, il ne savait même pas s’il en avait la force. Le Yakuza regarda alentours de lui, il remarqua les carreaux qui avaient éclaté lorsque la femme l’avait enfoncé dans le mur. Make ne pouvait peut-être pas fuir, mais il pouvait surement se défendre. Il ramassa un carreau qui s’était cassé de façon à former une sorte de pique et le cacha dans sa poche. Ce n’était pas l’arme idéale, mais s’il arrivait à le planter dans la nuque de son ennemie, elle n’y survivrait pas.

La jeune femme revint et le plaqua de nouveau contre le mur. Jusqu’à présent Make était toujours étourdi, mais ce dernier choque le réveilla d’un coup sec. Il avait toujours mal, mais au moins il avait retrouvé un peu de sa fougue. La jeune femme lui ordonna de la suivre en disant qu’elle avait besoin de lui. Besoin de lui pour quoi? Make ne savait visiblement rien de ce qui se passait alentours de lui et il n’avait pas particulièrement envie de laisser filer une quelconque information, alors elle ne tirerait pas grands chose d’un interrogatoire.

Make se traina vers le jardin en suivant la jeune femme. Même si c’était elle qui menait la marche, elle surveillait tout de même le Yakuza pour s’assurer qu’il ne prenne pas la fuite. C’était peut probable puisque Make boitait même un peu, la jeune femme l’avait vraiment démoli. Sa situation était humiliante, il s’était fait battre par une femme et voilà maintenant qu’il la suivait. Elle ne le menaçait même pas d’une arme car elle n’en avait pas besoin. Make se sentait inutile, dominé mais surtout en colère. Il se souvint du morceau de carrelage dans sa poche et se dit qu’au moment opportun il pourrait finir sa mission.

La jeune femme s’arrêta un instant dans le jardin, elle l’observait sans rien dire. Make ne savait pas ce qu’elle avait vu mais il aurait pu jurer qu’il avait vu des traces de tristesse dans son visage. Ce n’était pas important puisque elle se remit en route. Ils arrivèrent face à un arbre, on pouvait grimper dessus plutôt facilement et accéder au toit. Les observations de Make s’arrêtèrent là. Il se doutait que la jeune femme ne passerait pas en première, une fois en haut elle ne pourrait pas empêcher Make de partir de son côté.

-   J’aurais bien dit les dames d’abord, mais bon…  

Make agrippa l’une des grosses branches de l’arbre et se hissa en haut n’utilisant presque rien d’autre que la force de ses bras. Il n’avait pas l’air aussi gracieux que les acrobates mais au moins il était parvenu à grimper jusqu’en haut. Il avait beau avoir reçu la raclée du siècle, il lui restait quand même un peu de forces. L’adrénaline l’aidait beaucoup à surmonter la situation. Make s’élança et parvint à s’agripper au toit, il faillit presque tomber en bas mais ses bras puissants assurèrent sa sécurité. L’idée de partir en courant effleura l’esprit de Make, mais il ne pourrait pas aller bien loin. Sa meilleure chance était d’attendre un moment d’inattention de la part de la femme et de l’achever à coup de carrelage brisé. 

Dit comme ça, Make trouva son plan un peu stupide. La jeune femme vint le rejoindre peu de temps après sa propre escalade. Elle semblait avoir eu bien moins de difficultés que lui à grimper. C’était surement parce qu’elle était moins lourde se dit Make. Il la regarda avant de prendre la parole.

-   Écoute, je n’ai pas plus envie que toi de me faire chopper par les flics, alors voilà pourquoi je te suis. Maintenant, j’espère que tu as un endroit où aller, car ici on est complètement à découvert.   

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Les têtes dirigeantes des Akuma étaient assis dans la salle de conférence, se serait probablement leur salle d’opérations dans les jours qui allaient suivre. La suite était plutôt confortable et l’hôtel sécuritaire, il se pouvait même qu’ils y dorment si le combat dans les rues devenait trop intense. En se moment, c’était le silence presque total. Il y avait comme eu une pause dans les activités de tout le monde, bientôt, les coups de téléphones allaient recommencer de plus belle. Les hommes appréciaient se moment de répit, Satsu en avait même profité pour siroter un verre de whisky.

-   Des nouvelles de Make, quelqu’un?

-   Non, mes gars sont en route et la police également. Honnêtement je ne crois pas que quelque chose de grave soit arrivé à Make.

-   Au fait, avez-vous avertis nos hommes d’arrêter de chercher la fille, nous devons nous concentrer sur la guerre.

-   Oui, mais la plupart des autres clans n’arrêteront pas. Surtout pas ceux de cette ''Nouvelle Génération''.  Les Guramu ont même mis un prix sur sa tête, huit millions de yens. C'est-à-dire plus ou moins cent-mille dollars U.S. Je ne doute pas que cette prime puisse doubler voir tripler dans les jours qui suivent.

-   Génial, maintenant une bande de free lancers vont se pointer à Seikusu, ils rejoindront peut-être même certains des clans pour combattre, c’est tout ce que cette guerre avait besoin…  

-   Ne t’inquiète pas trop pour ça Satsu, chaque chose en son temps.

Puis le Daimyo, Dansu et Dorobo retournèrent à leurs papiers tandis que Satsu retournait à son alcool. Chaque décision qu’ils prenaient pouvait changer le cours de la guerre.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le samedi 15 septembre 2012, 01:14:43
Tifa suivit sans problème le gars. La jeune femme était athlétique, s’étant entraînée au sein des Héroïnes dans des parcours d’entraînement intensifs. Grimper à la corde raider en un temps record, suivre des parcours d’obstacles... Sa taille fine lui avait été utile, et les entraînements avaient été rigoureux. Tifa s’en était toutefois bien sortie, et avait réussi les différents exercices. Escalader cet arbre ne fut qu’une broutille, et elle rejoignit rapidement le toit, alors que les policiers s’avançaient prudemment dans la maison, ne sachant pas s’il restait encore quelqu’un à l’intérieur ou pas. Frozen Love, de son côté, se retrouva à nouveau avec l Yakuza Il faisait âgé, mais elle se demandait s’il n’était pas plus jeune que le visage qu’il montrait. Allez savoir... De toute façon, ça n’avait que peu d’importance en ce moment.

« Écoute, je n’ai pas plus envie que toi de me faire chopper par les flics, alors voilà pourquoi je te suis. Maintenant, j’espère que tu as un endroit où aller, car ici on est complètement à découvert. »

Tifa le regarda, et lâcha, acerbe :

« Tu te la fermes, et tu me suis. »

Elle s’avança le long du toit, visant une autre maison, banda les muscles, et sauta. Son corps passa sans difficulté au-dessus des haies, et elle serra les jambes, se recevant par terre à l’aide d’une roulade, de manière à amortir la chute. Se relevant, Tifa s’avança rapidement, et vit une niche de chiens le long du mur. Elle savait que la femme en talons aiguilles avait souffert. Elle n’avait pas du prendre une grande avance. Tifa se dépêcha, sans même faire attention au Yakuza. Elle sauta sur la niche, posa ses mains sur le rebord du mur, et bondit en l’air, ses jambes passant par-dessus le muret pour arriver sur le sol. Elle débarqua ainsi dans une espèce de petite rue entre les maisons, probablement l’endroit où on mettait les poubelles. Elle sourit en voyant, au bout, la femme en talons aiguilles, qui avançait en boitant.

Tifa se précipita vers elle, mais la femme la surprit, et lui tira dessus, utilisant son pistolet-mitrailleur. Les policiers entendirent les coups de feu, tandis que Tifa s’abrita dans un coin. La mission était compromise, et la femme devait probablement chercher à s’enfuir. Faisant fi de sa douleur, elle se mit à courir un peu plus rapidement, continuant à boiter, jusqu’à attendre la rue. La femme commit l’erreur de ne pas regarder en avançant sur le trottoir, et, pile au même moment, une voiture noirâtre pila sec. Il était malheureusement trop tard, et la femme poussa un hurlement avant de se faire renverser par la voiture. Tifa s’arrêta, interdire, alors que la voiture s’arrêtait rapidement, le pare-brise enfoncé. Le corps de la femme, désarticulé, tomba sur le sol, inerte. La voiture avait pilé sec, perdant sa trajectoire, et Frozen arriva sur la rue. Elle s’approcha du corps de la femme. Pas encore morte, cette dernière gémissait sur le sol, et Tifa se pencha vers elle.

« Parlez ! Qui vous a engagé ? Pourquoi ? »

La femme était ailleurs, et ne regardait même pas Tifa. Elle vomit du sang, et Tifa se retourna alors. Les individus qui étaient sortis de la voiture noire étaient des Yakuzas, qui regardèrent la femme.

« C’est la salope !
 -  Tuons-là ! »

Ils n’eurent pas besoin de plus pour sortir leurs armes. Pestant, Tifa se mit à courir, et fila derrière une voiture, les balles venant ricocher sur sa protection, faisant exploser les vitres tout en déclenchant l’alarme. Elle avança rapidement le long du trottoir, tandis que les policiers faisaient le tour.

« Merde, elle s’échappe !
Grimpez dans la voiture, vite ! »

Tifa ne pouvait pas le savoir, mais il s’agissait des renforts que Dorobo avait choisi d’envoyer. Les Yakuzas rmeontèrent dans la voiture, quand ils virent Make s’avancer.

« Attends, voilà Make !
 -  Putain… Dôshi, occupe les flics ! Make, grouille ton cul, bordel ! »

Dôshi sortit de la voiture, tenant un fusil d’assaut, et fit feu en visant les policiers. Il ne cherchait pas à les tuer, simplement à les intimider. Les balles rugirent sur les voitures, et les policiers choisirent de s’abriter. Entre-temps, Tifa continuait à courir, cherchant une sortie, tandis que Make rentrait dans la voiture. Dôshi rentra immédiatement, et le pilote, un Yakuza plus expérimenté, fit marche arrière, afin de faire un demi-tour, et de poursuivre Frozen Love. Tifa, de son côté, continuait à courir le long du trottoir, et la voiture se mit à la poursuivre. Dôshi ouvrit le feu vers elle, et les balles filèrent autour d’elle. Les voitures la protégeaient des coups de feu, et elle fila sur la gauche rapidement une ruelle qui longeait un fast food. La voiture dut piler, car la ruelle était étroite, et faire une nouvelle marche arrière. Elle s’engagea ensuite rapidement sur la ruelle, rattrapant Tifa. Cette dernière n’avait jamais couru aussi vite, alors que la voiture fonçait, renversant une poubelle sur son passage.

« Sa tête a été mise à prix, Make ! Huit millions de yens ! »

Tifa sentait la voiture adverse se rapprocher, mais ses pouvoirs ne lui serviraient à rien. Elle pouvait toujours frapper sur le sol pour retarder la voiture, mais ce serait superflu. Elle vit alors une échappatoire en observant l’environnement. Tifa sauta sur une poubelle sur la gauche, et s’en servit pour rebondir, s’accrochant à une gouttière à droite, et grimpa rapidement. Dôshi n’arrivait pas à sortir son corps pour tirer, car l’espace manquait. Atterrissant sur le toit du fast food, Tifa se mit à courir, et sauta sur le toit d’une voiture stationnée le long. Elle finit par voir ce qu’elle cherchait, et se rua vers l’un des scooters du fast food. Un jeune homme était en train d’enfiler son casque. Tifa posa une main sur son épaule, et le balança au sol.

« Hey, mais que... Non ! »

Tifa grimpa sur le scooter, et démarra rapidement. Le moteur pétarada.

« Rendez-le moi, vous pouvez pas... »

Le livreur tentait de se relever, quand la voiture des Yakuzas, qui faisait le tour du fast food, avait un angle de tir. Les balles fusèrent tout autour d’elle, et le livreur poussa un hurlement, tandis que Tifa fila sur la droite, et s’engagea dans une rue piétonne, passant entre des plots en béton.

*
*  *

Saoto roulait à tombeau ouvert, devant même parfois aller en sens inverse. Il s’engageait sur un long boulevard, évitant un bus, grillant des feux rouges en frôlant le danger.

« Qu’est-ce que cette maison a de si importante ? s’exclama-t-il.
 -  Dépêche-toi ! »

La voiture reçut alors un appel du Central leur avertissant qu’il y avait eu des fusillades en pleine rue, et que des Yakuzas étaient en train de poursuivre quelqu’un. Une jeune femme, visiblement. A cette info’, Takeshi blêmit sur place. Une jeune femme... Était-il possible que... ?

« Poursuis-les, Saoto !
 -  Hein ? Mais... ?
 -  Il faut rattraper cette fille ! »

Saoto se pinça les lèvres. Le Vieil Ours avait pété un plomb, mais, par respect pour lui, Saoto décida de l’obéir. Le long boulevard menait au quartier résidentiel, où Tifa s’engageait le long de rues piétonnes, cherchant à semer les Yakuzas.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le mercredi 19 septembre 2012, 00:29:46
Make était définitivement l’un des hommes les plus chanceux du monde, du moins, c’est ce qu’il se dit en embarquant dans la voiture qui était venu à sa rescousse. C’était la troisième fois en peu de temps qu’il se sortait d’une situation qui aurait très probablement entrainé sa mort. Il se demanda si, au contraire, il n’était pas l’un des hommes les plus malchanceux du monde puisqu’il avait fait face trop souvent à la mort mais il se contenta de remercier le destin qu’il soit encore capable de respirer.  Dôshi lui expliqua que la tête de la jeune femme avait été ise à pris, huit millions de yen.

-   Huit millions? Vraiment?  Qui est prêt à payer ça?

-   Les Guramu je crois.

-   Et tu penses vraiment qu’ils vont nous payer, nous, pauvres Akuma?

-   Ils sont obligés, non? On la prend en chasse!

Dôshi était un Kyodai, un grand frère. Malgré cela, il n’avait pas vraiment d’influence dans le clan et servait généralement de porte-flingue. Le conducteur quant à lui, était un pilote expérimenté mais même ses talents de conducteurs ne lui  avaient pas valu une place importante chez les Akuma. Il lui arrivait souvent de prendre part aux opérations importantes, mais il n’en connaissait que très peu sur les secrets du clan. Dôshi et le conducteur, Shodaï, étaient comme on le disait si bien, les premiers envoyés au front mais les derniers à le savoir.

Shodaï suivit habilement la jeune femme, s’engageant habilement dans la ruelle et la suivant jusque dans la rue. Dôshi quant à lui, essayait en vain d’atteindre sa cible. La jeune femme s’empara d’un scooter et fila sur une rue piétonne. La voiture s’arrêta et les hommes considérèrent sortir pour la poursuivre à pieds, mais ils décidèrent que leur chances de succès étaient assez minces. En plus, leur priorité était de protéger Make, et non de le mettre encore plus en danger.  Make vit du coin de l’œil une voiture filer vers eux, il y avait des gyrophares d’allumés même si la voiture était banalisé.

-   Attention, voilà les flics!

-   Je m’en occupe.  

Shodaï fit tourner la voiture en faisant crisser ses pneus, une petite fumée noire s’échappa des pneus arrière et une odeur forte de caoutchouc brûlé se fit sentir. La voiture noire fila rapidement et croisa celle des policiers. L’autre conducteur n’était pas mal non plus et réagit assez rapidement. Il tourna et prit les Yakuza en chasse. Shodaï s’engagea dans une rue plus étroite que la précédente, il connaissait la ville comme le fond de sa poche et il avait un plan. Les Akuma, comme la plupart des autres clans, avaient placés des endroits un peu partout dans la ville qui permettaient au Yakuza d’échapper à la police.

Les bâtiments étaient vides et généralement abandonnés. Les Yakuza prenaient soin de ne laisser aucune preuve dans leurs voitures, donc ils ne couraient aucun risque. Le bâtiment en question était une sorte de petit entrepôt, Shodaï avait prévu son coup et avait envoyé quelqu’un ouvrir l’une des portes de garage avant de partir en mission. Trouver le bâtiment ne fut pas difficile, Shodaï l’avait utilisé plusieurs fois et le reconnu tout de suite.  Les Yakuza filèrent droit devant sans même s’arrêter, l’associé de Shodaï ferma la grande porte aussi tôt que les Yakuza eurent entrés.

Ils n’étaient pas pour autant tirés d’affaire, Dôshi ramassa son arme en vitesse alors que Shodaï alla retirer la plaque de la voiture. L’entrepôt était petit et crasseux, seule la lumière du jour qui filtrait à travers les fenêtres éclairait le bâtiment. Les Yakuza empruntèrent un escalier qui menait à une sorte de petite passerelle au deuxième. Derrière eux, ils entendirent les policiers sortir de la voiture. Ce n’était pas sage d’entrer car une quinzaine de Yakuza armés pouvaient se cacher dans l’entrepôt, même si en réalité il était vide. Pourtant, les policiers décidèrent de courir le risque, ils étaient plus téméraires que la plupart des autres flics que Make avait croisé.

La porte était bien entendu verrouillée, mais Make jura avoir entendu les agents essayer de l’enfoncer. Ils étaient non seulement téméraires, mais aussi déterminés.  La porte allait céder sous peu, mais ce n’était plus le problème des Yakuza qui s’enfuirent par une fenêtre qu’ils prirent soin de fermer derrière eux. Ils atterrirent sur le toit de l’immeuble et descendirent par une échelle.  Le groupe se retrouva dans une ruelle étroite, des flèches leur indiquaient la direction à suivre.  Les Yakuza étaient prêts à tout, ils avaient même un parcours de créé qui facilitait leur fuite. Même si les policiers encerclaient le bâtiment, ils ne pourraient pas les attraper.

À la fin de ce labyrinthe, une deuxième voiture attendait les Yakuza, c’était avec elle qu’était venu l’ami de Shodaï. Les quatre Yakuza embarquèrent, ils avaient ordre de ramener Make auprès du Daimyo le plus rapidement possible. Shodaï conduit rapidement mais il était plus prudent qu’à son habitude. Ce n’était vraiment pas le moment d’enfreindre le code de la route. Une demi-heure plus tard, Make était devant la porte qui menait à la suite du Daimyo. Il ne savait pas trop à quoi s’attendre. Jusque là, les dirigeants des Akuma avaient été plutôt cléments, mais ils pouvaient bien décider de lui exploser à la figure. Dôshi donna une tape amicale dans le dos de Make et lui fit un clin d’œil avant de repartir.

-   Bonne chance

-   Je vais en avoir besoin, murmura Make

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Environ 30 minutes plus tôt

Toroko sortait d’un bar, seulement un verre dans le nez, lorsqu’il la vu. Elle était là, en train de se faire pourchasser par une voiture noire. L’homme vérifia la photo qu’il avait reçue sur son téléphone pour en être bien certain. Il avait une haute tolérance à l’alcool, mais il ne voulait pas faire d’erreur simplement parce qu’il n’était pas sobre, ça aurait pu ruiner sa réputation.  Toroko était un chasseur de prime, pas l’un des meilleurs, mais il avait quand même un nom dans le milieu. Il faisait partie des premiers à avoir été averti de la prime sur la tête de la jeune femme. Les Guramu lui avaient même transmis une photo très flou qui montrait une jeune femme en train de frapper ce qu’il croyait être un Yakzua.

L’image avait été prise par l’une des caméras dans l’un des entrepôts appartenant aux Guramu. Ils  avaient gardés, cette photo pour eux même, ils ne voulaient pas que la police s’occupe d’elle. C’était quelque chose de personnel. Toroko ne savait pas pourquoi ils la recherchaient, mais la promesse de huit million de yen lui enleva complètement le goût de se poser des questions. Justement, il prévoyait de faire quelques modifications sur sa moto, il n’avait pas besoin de tout cet argent, mais le reste irait dans l’alcool et les femmes. Cette perspective convenait parfaitement au chasseur de prime.

Toroko était un japonais dans le milieu de sa trentaine. C’était un passionné de la moto et des mauvais films d’actions, il incarnait le parfait stéréotype du motard américain. Il portait une veste en cuir, des jeans sombres et tachés d’huile, il était couvert de tatouages en forme de têtes de mort, ses cheveux étaient longs et il s’était même laissé pousser une moustache en U. Il faisait peur à voir mais il aimait intimider les autres. Le chasseur de prime observa la jeune femme s’emparer d’un scooter et filer dans une rue piétonne. Il semblait également que ceux qui la poursuivaient s’étaient fait prendre en chasse par la police, ça laissait le champ libre à Toroko.

Le chasseur de primes sauta sur sa moto, vérifia que son 44. Magnum était toujours caché dans son sac et suivit la jeune femme. Il s’engagea dans la rue piétonne se fichant des gens qui criaient en voyant le motard foncer sur lui. Il roulait à toute vitesse, Toroko pouvait sentir l’adrénaline pomper dans ses veines. Se soir, il pourrait fêter convenablement sa victoire. L’idée de passer une soirée à se saouler en compagnie de prostitués le fit sourire.

-   Putain que je vais t’avoir, toi…  
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le mercredi 19 septembre 2012, 23:55:55
Saoto n’avait jamais conduit aussi vite, et ça n’avait rien à voir avec la sensation qu’on pouvait ressentir dans un jeu, et ce même dans le plus réaliste des jeux. Un jeu vidéo pouvait montrer la sensation de vitesse à travers la vue qui s’obscurcissait, le décor qui défilait à toute allure, et éventuellement à travers les sons, mais pas à travers les infimes vibrations qui parcouraient la voiture, et faisaient remuer frénétiquement le volant. A cette allure, un simple mouvement de la main enverrait la voiture droit dans le décor, et le choc serait fatal. Les véhicules de devant avaient à peine le temps de s’écarter. Saoto filait à tombeau ouvert sur le boulevard, une course mortelle contre la montre. Takeshi, lui, discutait rapidement avec le Central. Il apprit ainsi que les policiers se concentraient sur les Yakuzas, qu’il y avait de nombreux morts dans une maison, et qu’un scooter s’enfuyait dans les rues piétonnes.

« On poursuit le scooter, Saoto !
 -  Takeshi, ce n’est probablement qu’une adolescente effrayée qui s’était planquée dans la maison quand les Yakuzas ont débarqué... »

Saoto avait toujours du mal à comprendre pourquoi il devait prendre tant de risques, mais le Vieil Ours se refusait de lui expliquer ce qui se passait. Le temps leur manquait, mais Takeshi savait que tout était lié. Et Saoto avait appris à se fier aux instincts du vieil inspecteur. Il agissait donc en fonction de ce que Takeshi souhaitait, et commença à freiner. Il braqua à gauche, faillit perdre le contrôle du véhicule. Les pneus crissèrent sur le bitume, Saoto eut une prière silencieuse en voyant un bus de transports en commun se rapprocher dangereusement. Il y eut un concert de klaxons, et l’homme parvint de justesse à l’esquiver. Il manqua également de peu des voitures en stationnement, rétrograda, passant de la quatrième à la deuxième en une dizaine de secondes, puis fonça rapidement, faisant rugir le moteur.

« Tu t’en sors bien, mais évite de te croire dans un jeu vidéo...
 -  Je t’emmerde, Takeshi ! Si on se mange une voiture, on est foutus !
 -  Détends-toi, on se rapproche. »

Le Central avertissait que les Yakuzas s’étaient réfugiés dans un entrepôt, mais Takeshi savait qu’ils réussiraient à s’enfuir. Ces criminels connaissaient Seikusu comme le fond de leurs poches, et on ne les aurait pas si facilement. C’était une raison de plus de se concentrer sur la fille. Repérer un scooter dans les rues piétonnes n’était en théorie pas difficile, mais le problème était qu’il y avait, au centre des rues piétonnes, un marché. Saoto arrêta la voiture devant l’entrée d’une rue piétonne, et les deux flics en sortirent. Ils interrogèrent les piétons, paniqués, et apprirent ainsi plusieurs choses intéressants. Un vendeur de nouilles, pour commencer, les informa qu’une femme avait abandonné un scooter en courant rapidement, et qu’elle était poursuivie par un homme à bord d’une espèce de moto américaine. Un « type au look de motard, avec une moustache en U affreuse ». Saoto et Takeshi se regardèrent, reconnaissant là le signalement d’un tueur à gages sévissant à Seikusu, Toroko, qu’on surnommait parfois Steppenwolf. L’homme était un fan des films d’actions américains impliquant des motos, du rock’n’roll, et des Hell’s Angels. Comme il adorait Born To Be Wild, ce surnom lui allait bien. Toroko avait fait feu sur la jeune femme, « une Asiatique », mais sans la toucher. Il avait crevé un pneu, en revanche, et elle avait du abandonner son véhicule, fuyant vers le marché.

« En quoi cette fille est-elle aussi importante ? s’enquit Saoto.
 -  Il est impératif de la retrouver, Saoto. On se disperse au marché pour avoir plus de chance. »

Saoto grogna, mais décida de ne pas se laisser faire.

« Tu me dois des explications, Takeshi ! Pourquoi j’ai pris tous ces putains de risques insensés ? C’est ta fille ou quoi ?! »

Takeshi serra les lèvres, secoua la tête. Le temps leur manquait, et il n’avait clairement pas le temps. Le Vieil Ours se retourna vers son coéquipier, et parla rapidement :

« Cette fille est liée à une enquête vieille de vingt ans, et qui pourrait avoir des incidences avec ce qui nous concerne en ce moment. Elle pourrait bien être au cœur de cette histoire, et constituer le chaînon manquant permettant de nous attaquer à Jyendaï. Mais je n’ai pas le temps de t’expliquer ça, Saoto, merde ! Il faut la retrouver, et vite ! »

Takeshi n’attendit pas que Saoto parle, et s’élança vers le marché. Saoto jura sur place, puis s’avança également. Le marché avait lieu toute la matinée, et réunissait quantité de marchands venant de toute la région. Il y avait de nombreux étals, et on trouvait un peu de tout : nourriture locale, souvenirs, vêtements, livres... Le marché était très vivant, et ouvrait toute la journée. Des lampions avaient été dressés, mais ils étaient tous éteints, vu qu’il ne faisait pas encore nuit. Saoto s’avança au milieu des étals, nerveux et attentif. La jeune fille devait être à l’intérieur, tentant de fuir le tueur à gages. Tout ça lui rappelait un conte allemand qu’il avait lu jadis, Le Petit Chaperon Rouge. La version de Grimm. Il était le bûcheron venant à la rescousse d’une femme poursuivie par le grand méchant loup. Malgré son manque flagrant de style, Tokoro était un tueur d’une efficacité redoutable.

*Ne te laisse pas déconcentrer, Saoto.*

Ce dernier avait un Glock, qui le tentait nerveusement. Il observait les gens, tentant de dissimuler sa nervosité. Il y avait tellement de monde. Saoto avançait le long des allées, et vit même une estrade de jeux vidéos d’arcade. Dans un coin, on vendait également des croustillons, des gaufres, et des crêpes. Des odeurs appétissantes attaquaient ses narines, faisant gigoter son estomac. Il s’y rapprocha. Des individus mangeaient des sandwiches, parlant entre eux rapidement. Des jeunes, vieux, des enfants, des bandes de filles qui profitaient d’heures libres pour se promener dans cette grande place. Certains avaient des écouteurs sur les oreilles, et Saoto se rappelait les bases de sa formation. L’observation. Savoir repérer tous les éléments suspects rapidement. Ne jamais agir précipitamment, toujours réfléchir, peser le pour et le contre avant de brandir son arme. L’arme sortie, on avait franchi un passage. Ce n’était plus l’observation, mais l’action. Et il fallait avoir bien observé pour que cette phase, décisive, soit réussie.

Le temps semblait se suspendre, les secondes s’élargissant pour former de longues minutes, alors que le flic avançait nerveusement, regardant à droite et à gauche. Tokoro n’était pourtant pas discret, avec sa veste en cuir, ses longs cheveux, et sa moustache ! Il fut tenté de demander aux passants si ces derniers avaient vu un gars avec un look de biker. Il se rapprocha d’un homme, mais ce dernier ne lui répondit même pas.

« Monsieur... répéta-t-il devant quelque chose d’autre.
 -  J’veux pas l’savoir, et ça m’intéresse pas ! » répliqua ce dernier, le prenant visiblement pour un démarcheur.

Merde... Merde, merde, merde ! Putain, Saoto, réfléchis ! Si tu étais dans la peau d’une jeune fille terrorisée, où chercherais-tu à aller ? A te perdre dans le marché par peur que ton adversaire te retrouve ? Non, quelle question ! Tu foncerais plutôt vers une sortie. Mais personne ne semblait avoir vu une femme paniquée, il n’y avait aucun marchand qui pestait contre du matériel renversé. Et s’il faisait fausse piste ? S’il tournait en boucle ?

*Le Vieil Ours a perdu la tête... Tu devrais être en train d’enquêter sur Jyendaï, pas à chercher une adolescente effrayée qui débarque de la campagne, et qui fuit son petit copain ! Tokoro, tu parles... Tu te fais des films, Saoto, bordel !*

Il regarda autour de lui, et manqua alors défaillir en voyant un individu au loin, avec de longues moustaches, et une veste en cuir délavée... Tokoro ! Saoto se pressa, hésitant à sortir son arme, ne voulant pas d’un mouvement de panique, et joua des bras et des coudes pour se faufiler à travers la foule.

« Hey ! Attention !
 -  Police ! Écartez-vous, bordel !
 -  Va te faire enculer ! »

Saoto vit Tokoro s’engager sur une allée à droite, une main dans son veston, probablement pour en sortir son flingue. Merde ! Dépêche-toi, Saoto ! Il se fit un peu plus pressant, et parvint à rattraper Tokoro, et vit clairement ce dernier sortir son arme. Tant pis pour la discrétion ! Saoto sortit son arme de poing, son Glock, et fit un coup de semonce !

*BANG !*

Après la balle, les hurlements.

« POLICE !! » hurla Saoto de sa voix de baryton.

Tokoro tourna immédiatement la tête, et répliqua en ouvrant le feu, avant de courir dans son allée. Saoto s’élança à sa poursuite, écartant les gens, et s’engagea dans l’allée... Pour éviter de justesse une série de coups de feu, et s’abriter derrière un étal. Il répondit en ouvrant le feu, tandis que Takeshi débarqua à l’opposé de Saoto.

« T’as repéré la fille ?
 -  Elle est en train de foutre le camp par la porte Nord ! Rattrape-là, vite ! Je m’occupe de ce gars !! »

Saoto regarda brièvement Takeshi, qui était on ne peut plus sérieux. Après tout, Saoto était par excellence un coureur. Il hocha la tête, se releva, se retourna, et courut rapidement. Il s’engagea dans une autre allée, et vit brièvement une femme foutre le camp. Sentant sa chance le rattraper, Saoto s’élança à sa suite.

« Hey, vous ! Arrêtez-vous ! Police ! »

De son côté, Takeshi continua à ouvrir le feu.

« Tu t’en sortiras pas, Tokoro ! J’ai appelé des renforts ! Rends-toi ! »
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le mardi 25 septembre 2012, 04:21:29
-   Tu t’en sortiras pas, Tokoro ! J’ai appelé des renforts ! Rends-toi !

-   Me rendre? Moi? Il te faudrait une sacrée armée pour me forcer à déposer mon arme. Meilleur chance la prochaine fois vieillard.  

Tokoro n’allait pas se rendre, surtout face à un policier. Le motard était quasiment convaincu que les forces de l’ordre étaient l’incarnation même du mal. Il voyait toute forme d’autorité ou toute personne plus privilégié que lui comme des êtres exécrables. Tokoro était de ceux qui étaient convaincus que les multinationales et les riches conspiraient avec les gouvernements du monde pour dominer complètement la planète ou quelque chose dans le genre. Qu’ils étaient la source de tout le mal dans le monde et que les policiers ainsi que les armées étaient leurs chiens de garde. Pourquoi est-ce que Tokoro croyait cela? Parce que c’est ce qu’on lui avait raconté, il n’avait pas cherché à discerner le vrai du faux, car après tout, c’était plutôt facile à croire.

Certes les jours de militants de Tokoro étaient terminés, mais certains de principes qu’on lui avait enseignés étaient restés. Dans son plus jeune temps, le motard s’était engagé dans plusieurs petits groupes radicaux. Il s’était joint aux anarchistes, aux gens de l’extrême gauche et même une fois à des écologistes. Comme beaucoup d’autres, le motard se foutait bien de la cause qu’il supportait, tout ce qu’il voulait à l’époque s’était de défoncer des vitrines lors de manifestations, se droguer et faire l’amour avec les jeunes femmes qui sympathisaient avec la cause. Depuis ce temps, il avait une sainte horreur des policiers et n’avait aucune pitié lorsqu’il s’agissait de les affronter.   

Steppenwolf aurait payé cher pour faire la peau à ce vieux flic, très cher, mais pas huit millions de yen. La fille était sa priorité, s’il pouvait avoir un flic ou deux, se serait génial, mais rester planqué là ne l’avançait à rien. Tokoro sortit de sa cachette et pour se couvrir, tira deux coups de feu à l’aveuglette qui atteignirent le sol près du policier. Il défonça alors la porte arrière du bâtiment le plus près. Il atterrit dans une cuisine où une douzaine d’hommes étaient occupés à cuisiner. Seul deux ou trois se retournèrent. Les odeurs des nombreux aliments qui cuisaient se mélangeait, l’odeur était tellement forte que Tokoro fut incapable de respirer l’air ambiant pendant quelques secondes. 

La pièce était pleine de fumée provenant des nombreux fours, le motard regarda derrière son épaule et vit le policier pénétrer dans le bâtiment. Steppenwolf courut en direction de la salle à manger, renversant un serveur au passage. Il fit tomber un chariot plein de nourriture en espérant ralentir le policier dans sa course effrénée. L’agent était plus âgé que le motard mais il ne se laissait pas faire, Tokoro l’aurait à l’usure, il devait simplement quitter se restaurent. Il se jeta littéralement dans la porte d’entrée, le motard perdit pied puis se releva aussi tôt. Tokoro tira une balle qui atteignit le cadre de la porte, le projectile n’était passé qu’à quelques pouces de l’agent qui le poursuivait.

Le motard espérait semer le policier, mais comme il avait un look peu commun pour les japonais, ses chances de se perdre dans la foule étaient moins grandes. Il se résigna donc à emprunter une autre allée en espérant qu’elle débouche quelque part. Tokoro tourna la tête et vit l’agent tourner le coin de la ruelle.  Le motard visa le policier mais l’autre homme fut plus rapide que lui. L’agent tira un coup de feu qui atteignit Steppenwolf dans la main. Tokoro échappa donc son arme. Il se tourna pour essayer de s’enfuir mais une autre balle l’atteignit derrière le genou. Le motard était à présent au sol, à la merci du policier. Takeshi l’immobilisa en lui enfonçant son genou dans le dos puis lui passa une paire de menottes.

-   T’a le droit de garder le silence, connard!  

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Make entra dans la suite pour trouver le Daimyo et ses lieutenants assis autour d’une table le dévisageant avec des regards froids. Il savait ce que ça voulait dire, il allait probablement se faire faire la morale une fois de plus. C’était l’une des choses qui pouvaient rendre Make complètement fou de rage. S’il n’avait pas autant de respect pour les hommes en face de lui, il exploserait de colère, mais il avait appris à se contrôler.  Le jeune Akuma voyait difficilement ce qu’il avait à se reprocher, il avait effectivement un don pour se retrouver dans le pétrin, mais rien de ce qui ne s’était passé était de sa faute, surtout pas la mort de ses deux compagnons. Dansu fut le premier à prendre la parole.

-   Assieds-toi

C’est ce qu’il fit. Une chose amusait Make dans se genre de situations, une seule. C’était les rôles que se donnaient les Lieutenants, un peu à la façon du bon flic et du méchant flic. Satsu était celui en colère, Dansu était celui qui n’était pas content mais restait neutre, Dorobo était celui qui comprenait Make et le Daimyo restait là à observer en silence. C’était lui qui avait le dernier mot.

-   Deux hommes sont morts Make. Deux hommes! D’autres ont faillis se faire arrêter par les flics, toi y compris. Si tu n’agissais pas comme un gamin, on aurait pu éviter tout ça.  

-   Make a été irresponsable, mais ce n’est pas sa faute s’ils sont morts. Nous ne savons même pas ce qui s’est passé.

-   Dorobo a raison, laissons le s’expliquer.  

Make commença à raconter son histoire, omettant la partie où la jeune femme l’avait pris en otage,  préférant dire qu’elle s’était enfuie. Make ne savait pas qui étaient les hommes qui l’avaient attaqué, mais il était certain qu’il ne s’agissait pas de Yakuza.

-   J’en ai assez de tes conneries Make. Une jeune femme qui possède une force surhumaine,  des mercenaires qui débarquent de nulle part, ce sera quoi la prochaine fois? Des extra-terrestres?  

-   Satsu. Calme-toi.  

Le Daimyo venait de parler, ça voulait dire que la rencontre tirait déjà à sa fin. Ce fut plus rapide que ce que Make aurait cru, tant mieux.

-   Make tu es jeune, mais nos hommes comptent sur toi. Tu es un leader, un jour, tu auras la lourde tâche de mener le clan. Si tu ne deviens pas adulte avant ton âge, les Akuma ne prospéreront jamais. Malgré ton manque d’expérience, tu aurais du mener tes hommes au combat, n’oublies pas qu’ils voient en toi le futur Oyabun du clan. Ils chercheront conseil chez-toi, comme ils l’ont fait chez-moi. Tu ne te battras jamais seul. Tu sais ce qu’on dit sur les Akuma? On ne peut pas provoquer un Akuma en duel, car...

-   Car un Akuma se bats comme cent hommes à la fois, je sais.  

-   Exacte, mais connais tu la deuxième partie à ce proverbe.

Make regarda le Daimyo d’un air perplexe

-   On ne peut pas provoquer un Akuma en duel, car un Akuma se bats comme cent hommes à la fois. Par contre, on peut provoquer cent Akuma en duel, car ils ne font qu’un.  

Un silence pesant s’installa dans la salle. Le Daimyo reprit la parole

-   Quelqu’un te ramèneras à ton appartement, médites sur ses paroles.   

-   Mais Daimyo, je veux me battre. Participer à cette guerre et renvoyer une bonne fois pour toutes les Guramu en enfer.  

-   Make regardes-toi, tu n’es qu’un enfant. T’envoyer en mission plus tôt a été une grave erreur de ma part. Un homme te surveilleras, donc n’essayes pas de fuir pour aller rejoindre le combat. Maintenant va. Nous sommes occupés. J’enverrais quelqu’un chez toi bientôt, pour vérifier tes blessures.   

Make salua silencieusement les Lieutenants et le Daimyo puis quitta la pièce. On le ramena chez lui et il s’assit sur son sofa. Même les coussins semblaient durs et douloureux tellement son corps était endoloris. Il attendait l’arrivé de l’infirmière. Du moins, il espérait qu’il s’agirait d’une infirmière et qu’en plus elle serait jolie. Make eut un peu honte. Ses frère se battaient dans les rues et le voilà qu’il fantasmait sur des infirmières. Il n’avait qu’une seule envie, sortir de chez-lui et rejoindre le combat.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le mardi 25 septembre 2012, 19:43:04
Tandis que Takeshi poursuivait Tokoro, Saoto, de son côté, s’élançait rapidement à la poursuite de la jeune femme. Elle remontait le long d’une rue, et elle était rapide. Ses cours de sport allaient lui servir, car il dut sprinter, rangeant pour le coup son arme dans son holster. La jeune femme courait comme si elle avait le diable aux fesses, et il la suivit dans une ruelle. Elle sauta sur une poubelle, s’agrippa à une gouttière, et s’en servit pour enjamber un muret. Saoto ne se laissa pas distancer pour autant, courant vers le muret. Il sauta, s’appuya sur le dessus, et utilisa ses muscles pour se redresser, son corps passant par-dessus le muret. De l’autre côté, la ruelle menait à une grande rue où des voitures circulaient rapidement.

« Police ! Arrêtez-vous !! » répéta-t-il inutilement.

La femme fila sur la gauche, et Saoto continua à la suivre, ayant des sueurs. Les badauds se poussaient, et il eut le temps de voir la fille s’élancer dans les escaliers menant à la station de métro. S’arrêtant, le flic sortit son arme, la pointant vers la femme, mais sans succès. Il y avait trop de monde, et elle était bien trop rapide. Jurant, Saoto se remit à courir, sans tenir compte des cris des badauds, et il dévala l’escalier.

« Police ! Arrêtez cette femme ! »

Il y avait des contrôleurs devant les bornes de compostage, mais la suspecte était bien trop rapide. Elle sauta en l’air, et ses deux pieds joints touchèrent un contrôleur au ventre, l’envoyant heurter la borne, et elle passa, descendant le long d’un escalator, poussant les gens. Saoto soupira, et courut vers elle, la visant depuis le haut de l’escalator.

« Je vais faire feu, arrêtez-vous ! »

Il eut à peine le temps de dire ça que la femme sauta sur la droite, dans un espace vide entre le mur et l’escalator, atteignant l’étage en contrebas. Saoto continua à soupirer, et entreprit de dévaler rapidement l’escalator, sur les pas de la femme. Elle filait le long d’un couloir menant vers l’une des stations. Le policier continua à la suivre, sans tenir compte de la fatigue. L’adrénaline battait dans ses veines, et il se mit à courir, avant d’heurter le meuble mobile agent de l’équipe d’entretien. Saoto tomba sur le sol, en lâcha son arme, jura, et se releva. Une partie de son pantalon était trempée par de l’eau de Javel, et il récupéra son arme, entendant un train approcher.

*Je ne peux pas la laisser s’enfuir...*

Saoto continua à courir, et descendit le long d’un escalier, ses jambes tremblants à moitié. L’accès aux rames était protégée par des vitres épaisses, et le train approchait. Le quai était bondé, et Saoto joua des coudes. Le train s’arrêta, et il se mit à paniquer. Dans quel wagon la femme se rendrait-elle ? Des gens sortaient, d’autres rentraient, et il avait les poumons en feu. On le regardait curieusement, et il cherchait la jeune femme... Jusqu’à voir une femme avec une longue chevelure noire et un gilet de la même couleur rentrer dans un wagon. Sentant sa chance, Saoto poussa les gens, et entendit les sonneries du train. Trois sonneries, et les portes se refermeraient automatiquement.

Une sonnerie...

Le flic se dépêcha, poussant à moitié une lycéenne qui parlait sur son portable. L’appareil vola de ses mains, et glissa sur le sol.

« Hey, vous pourriez faire avancer ! »

Saoto ne la regarda même pas, se dirigeant vers la porte.

Deuxième sonnerie...

« Sale con ! »

La lycéenne lui fit un doigt d’honneur bien senti, mais Saoto réussit à rentrer dans le tramway. Les gens le regardaient, curieux, et la porte se referma. Le tram’ se mit à démarrer. Saoto était en sueur, ressemblant à une espèce de junkie qui courait après son fix’. Il s’avança lentement, et s’appuya à une barre, puis regarda autour de lui. La rame n’était pas particulièrement bondée.

*Je te tiens !*

Le policier exultait. Il n’y avait plus qu’à retrouver la fugitive…

Loin de là, son coéquipier reprenait également son souffle. Toutes ces années d’exercice en stand de tir avaient payé leurs fruits. Il avait visé juste, en désarmant le suspect, puis en le neutralisant. Takeshi le menottait en souriant.

« Et si tu me disais pour qui tu bosses, hein, tête de con ? »

Il le releva, et le poussa.

« Avance, sale merde. T’as deux options, mon gars. Soit tu es conciliant, et je t’appelle une ambulance, soit on s’y rend... Gyrophares éteints... »

A cette heure-ci, pour rejoindre l’hôpital, il faudrait passer par la rocade, et il y avait des embouteillages. Takeshi poussa Tokoro, et le plaqua contre le mur.

« Ce serait dommage que ta blessure s’infecte, et qu’on doive t’amputer, hein, gros con ?! T’auras l’air de quoi, sur ta bécane, avec un moignon à exhiber ? Beaucoup moins fendard pour épater les filles ! »

Takeshi parlait fort, mais sa voix était saccadée, car il avait un peu de mal à respirer. Il rattrapa Tokoro, qui boitait à moitié, et le balança contre une poubelle.

« Pourquoi t’en avais après cette fille, hein ?! Qu’est-ce que tu sais sur elle ? Parle, enfoiré ! »
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le dimanche 30 septembre 2012, 08:13:07
Tokoro était dans un sale état, le policier le balançait à gauche et à droite se foutant carrément de ses blessures. Il avait vu plusieurs personnes dénoncer la brutalité policière, mais là, il comprenait vraiment la signification du terme. Pourtant il ne se sentait pas comme une victime, il avait lui-même passé à tabac de nombreuses personnes au cour de sa vie, ce n’était que le fonctionnement naturel des choses pour lui. La blessure à sa main était tel que tel, mais il pouvait à peine supporter la douleur que lui causait son genou. La balle avait carrément traversé l’homme et les dégâts causés étaient graves, mais peut-être pas irréparable.

Encore fallait-il qu’il arrive à temps à l’hôpital, le vieux policier avait l’air de vouloir le faire chanter. La technique pouvait paraitre un peu brutale ou cruelle mais même Tokoro devait reconnaitre son efficacité. Ce n’était visiblement pas la première fois que le vieux flic avait recours à une technique dans le genre. Pour la première fois de sa vie, Tokoro ressentit un peu de respect pour un flic, certes il était toujours selon lui un salaud, mais il appréciait d’une certaine façon de voir que les policiers n’étaient pas tous de mauviettes et qu’ils savaient faire usage de la force.

-   Putain… Je suis qu’un chasseur de prime. On m’a filé ce contrat, c’est tout. Je sais rien d’elle, rien du tout.

-   Qui t’a engagé?

Le motard ne devait rien aux Guramu. Ils lui filaient un bon nombre de contrats par années mais il était capable de vivre sans, c’est pourquoi il ne se sentit pas trop mal de les trahir. Il perdrait beaucoup d’argent en rompant ses contacts avec ce clan mais tout cet argent ne valait pas une jambe. Qui sait? Peut-être irait-il se trouver du travail chez les Akuma une fois cette affaire terminée, on raconte qu’une guerre à éclaté entre eux et les Guramu, ils auront surement besoin d’un porte-flingue de plus.

-   Ce contrat vient des Guramu. T’est content? Maintenant amène-moi à l’hôpital, j’ai mal putain.  

Le vieux flic regarda le motard d’un air méprisant, l’homme à ses genoux n’en savait visiblement pas plus qu’il n’en disait. Takeshi ne savait pas si Tokoro avait parlé parce qu’il était trop brave pour craindre les Yakuza, ou tout simplement trop con, mais en ce qui le concernait, il avait ce don il avait besoin. Il laisserait à d’autres agents le soin de l’interroger de retour au centre de police, lui n’avait pas que ça à faire. Il força le motard à se relever qui peinait à marcher et l’amena à sa voiture.

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Make ne savait honnêtement pas quoi faire de sa peau, il attendait sans rien faire dans son appartement. Après quarante-cinq interminables minutes, le docteur finit par arriver. C’était un homme dans la quarantaine qui observait le monde à travers de ces petites lunettes rondes. Il était très loin de l’infirmière des rêves à Make, dommage. Le médecin cru détecter quelques fractures, mais rien d’urgent. Il replaça également le nez et quelques vertèbres à Make, un procédé particulièrement long et douloureux.  Il finit par panser quelques blessures et du même faire quelques points de sutures. 

L’homme repartit comme il était arrivé, Make se sentait un peu soulagé, mais il souffrait toujours. Malgré tout, il savait que c’était l’ennui qui le tuerait. Le yakuza savait que quelque  chose d’excitant se passait dehors, mais il ne pouvait pas y participer, son appartement était devenu une sorte de prison. Le jeune homme regarda sa télé et sa console de jeux vidéo, il fut tenté d’y jouer, mais au fond, il n’en avait pas le goût. Il passa un autre quart d’heure à broyer du noir, après, il décida de regarder par sa fenêtre pour voir s’il y avait effectivement quelqu’un qui le surveillait.

Make vit une voiture noire aux vitres teintées garée devant chez lui. Il conclut qu’un ou deux hommes devait surveiller ses moindres faits et gestes. Il était loin de se douter que les hommes dans la voiture n’étaient pas celui qu’il croyait. Certes ils surveillaient de près Make, mais ils ne rendaient pas de comptes au Daimyo. Les hommes travaillaient pour les Guramu. Ils s’étaient chargés assez facilement du garde Akuma puis avaient pris sa place. Ils n’attendaient qu’un coup de fil avant d’agir. Coup de fil qui arriva quelques instants après que Make ait vérifié sa fenêtre.

Trois hommes sortirent de la voiture et avancèrent d’un pas décidé vers le bâtiment. Ils arrivèrent devant la porte 221 et l’examinèrent avant que le chef leur confirme qu’il s’agissait bien de la bonne porte et cogne à trois reprises. De son côté, Make ne s’attendait pas à  ce que quelqu’un vienne le voir. Il ne se doutait pas que quelque chose d’étrange se planifiait, mais il prit quand même du temps avant de se rendre à la porte. Les trois tueurs commençaient à s’impatienter et essayèrent un bluff classique pour forcer Make à ouvrir la porte.

-   Police de Seikusu, ouvrez-nous.  

Make regarda par l’œilleton et remarqua les trois hommes. Ils n’avaient pas l’allure habituelle de flics, de plus, Make se serait attendu à voir deux flics débarquer, pas trois. Il ne savait pas de qui il s’agissait et il était un peu pris de cour. Il tendit l’oreille, question d’essayer d’entendre l’échange entre les trois hommes.  De là où il se trouvait, Make ne pouvait entendre que des bribes de la conversation, mais ce qu’il entendit suffit à le convaincre qu’il devait quitter son appartement au plus vite

-   Alors… On enfonce?

-   Non, le patron ne veut pas qu’on attire l’attention sur ce coup.

L’homme cogna à nouveau, avec plus de force cette fois

-   Ouvrez, nous avons un mandat

À présent, Make était convaincu qu’il ne s’agissait pas de flics. Après tout, le garde qui était sensé le surveiller ne les aurait pas laissés passer. Le jeune homme réalisa que le garde devait être mort. À moins qu’il n’ait tout simplement jamais eu d’homme chargé de le surveillé, et que le Daimyo bluffait. Make se souvint que Dansu l’avait déjà avertit sur ce genre de situations. Comme il était probablement le prochain héritier du clan Akuma, il risquait d’être pris pour cible assez régulièrement, surtout en temps de guerre.  Make ne voyait d’autre option que la fuite.  Il courut dans sa salle de bain et regarda par la fenêtre.

S’il sautait par là, il atterrirait dans une beine à ordure, au moins ça amortirait sa chute. Il pourrait ensuite rejoindre la rue et prendre un taxi jusque là où le Daimyo se trouvait. Si on l’attaquait lui, c’était plus que probable que le Daimyo et ses lieutenants faisaient face à des attaques similaires. Heureusement pour eux, il n’y avait de meilleur combattant à Seikusu qu’une bande de Akuma en colère, mais parfois, même le talent ne suffit pas à vaincre ses ennemis. Un bruit de fracas résonna derrière Make, les hommes s’étaient enfin décidés à enfoncer la porte, mettant de côté la subtilité.

Le jeune Yakuza n’avait plus le choix, il devait faire le grand saut. Il ouvrit sa fenêtre et s’élança sans même y repenser. Le jeune homme chuta d’un étage avant d’atterrir sain et sauf dans la beine à ordure. L’atterrissage ne fut pas particulièrement agréable, mais les sacs d’ordures amortirent au moins un minimum sa chute. Make se remit péniblement sur pied et retourna dans la rue. Make préféra ne pas prendre de taxi, il ne fallait pas révéler la position du Daimyo à trop de gens. Il alla plutôt voir la voiture teintée de tout à l’heure.

Le jeune homme eut de la chance, les tueurs avaient laissés les clés à l’intérieur. Make s’assit en position du siège conducteur et fit démarrer le moteur.  Make n’avait pas de permis de conduire, mais il était certain de pouvoir se promener dans la ville sans causer d’accident. Make enfonça la pédale de gaz et doubla dangereusement une voiture au même moment où les tueurs sortaient de l’immeuble en jurant. Le Yakuza était déjà parti à la rescousse du Daimyo. Peut-être qu’après ça, il le laisserait se battre.

Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 30 septembre 2012, 14:57:45
Il était tentant, très tentant même, d’abattre sur-le-champ cette raclure de Tokoro. Personne n’en saurait rien, et le Vieil Ours pouvait faire passer tout ça pour un simple geste d’autodéfense. Il se voyait déjà taper les lignes dans son rapport : le sujet a tenté de me prendre mon arme, il y a eu affrontement, et je lui ai tiré dessus. Takeshi savait très bien que son rapport serait amplement nécessaire, et que personne n’irait demander le rapport d’un médecin-légiste pour une petite ordure comme lui. Seikusu, indéniablement, se porterait bien mieux sans Tokoro... Il suffirait d’un léger coup de feu qui donnerait l’impression qu’il y avait eu un affrontement. Autrement, il savait comment les choses se passeraient. Tokoro serait arrêté, inculpé, et les Yakuzas, qui avaient besoin d’un homme de talent comme lui, enverraient un avocat. Il n’y avait aucun témoin ici, personne qui accepterait de témoigner. Ce serait la parole de Takeshi contre celle de Tokoro, et l’avocat aurait tôt fait de faire passer l’état de son genou pour un exemple de brutalité policière. Il demanderait un jugement en référé, afin que les choses aillent plus vite, et parlerait des états de service de Takeshi, des nombreuses plaintes de suspects à son encontre. Irait-on jusqu’à soudoyer quelques collègues pour qu’ils produisent de fausses attestations ? C’était un cas classique, mais Takeshi ne pensait pas que Tokoro en valait la peine. Le juge le relaxerait sans difficulté... Sauf si la fille qu’il pourchassait pouvait témoigner que ce type avait cherché à le tuer. Difficile de faire sortir cela pour du harcèlement policier caractérisé, s’il y avait quelqu’un d’autre pour appuyer ses dires.

Mais, de toute façon, Takeshi se foutait pas mal d’une petite merde comme Tokoro. Il cherchait les gros poissons. On ne démantelait pas tout un réseau criminel en arrêtant ceux qui étaient au bas de la ligne. Tout ce que Tokoro pouvait faire était de lui donner des noms, et il allait falloir lui mettre la pression. Derrière ses allures, ce gars était un merdeux. Si on lui faisait croire que les Guramu voulaient le tuer, et que les Akuma voulaient aussi sa peau, alors Tokoro confesserait tout, en échange d’une promesse de pouvoir quitter la ville. Takeshi pouvait également choisir de le balancer aux Guramu, en leur disant que leur tueur avait balancé des noms, et était compromis. Le Vieil Ours envisageait toutes les possibilités en rentrant dans sa voiture, et tenta d’appeler Takeshi. Il eut droit à son répondeur, pesta, et décida de laisser un message :

« J’ai coffré le suspect. Je l’emmène à l’hôpital avant qu’il ne se vide de tout son sang. »

Il allait remettre l’interrogatoire de Tokoro à Shinzue. Il était doué pour faire de la pression, et s’y connaissait. Tokoro leur balancerait ce qu’ils avaient envie de savoir sur cette guerre, et le chef serait content. Takeshi voulait se concentrer sur la fille, et alluma les gyrophares avant de démarrer. Il avait une conduite moins sportive que Saoto, mais il se débrouillait plutôt bien malgré tout.

« Ça te dérange pas qu’on fasse un peu de conversation ? Je vais juste te mettre au parfum, t’expliquer comment les choses se passeront... Je suppose que l’hôpital te conservera quelques jours, le temps que ta blessure se remette... Tu seras opéré aujourd’hui, et, avec un peu de chance, tes deux jambes seront toujours en état... Le chemin normal voudrait ensuite que je t’arrête, qu’on te cuisine un peu, que tu nous dises que t’étais qu’un simple petit connard de citoyen honnête qui faisait ses courses avant qu’un vieux flic aigri ne lui tombe dessus. Comme t’aimes bien les séries américaines à la con où les médecins légistes sont des bombes sexuelles, tu exigeras un avocat... Alors, tes employeurs t’enverront un petit connard mielleux et prétentieux qui vient tout juste de sortir des grandes universités de Tokyo, et qui s’empressera de me poursuivre pour harcèlement, et probablement pour brutalité policière. »

Takeshi parlait sur un ton las, récitant le déroulement des opérations tout en filant le long d’un boulevard, regagnant le périphérique.

« Il y aura un procès expéditif, et le juge te relaxera, pour manque de preuves, et te déboutera, toi et ton mielleux petit connard d’avocat, de tes demandes... J’aurais probablement droit à un blâme, avec lequel je pourrais me torcher les fesses, et, d’ici un mois ou deux, tu pourras recommencer à travailler pour le compte des Yakuzas... Je suis sûr que c’est comme ça que tu envisages les choses dans ta petite tête d’abruti, hein ? Sauf que, moi, je ne suis pas un petit flic mielleux qui croit encore qu’il faut respecter la ligne pour neutraliser des connards dans votre genre. »

C’était un vrai discours, mais il fallait bien combler le silence, et mettre la pression sur Tokoro, en lui montrant que le Vieil Ours savait comment les choses marchaient. Il n’avait pas une réputation de super-flic pour rien, et rejoignit l’autoroute urbaine en doublant une voiture qui klaxonna furieusement. Takeshi brandit son doigt, et poursuivit ses explications :

« Car il y a un autre scénario envisageable... Dans ce scénario, j’envoie aux Gurumu une petite cassette dans laquelle tu me dis que tu les as balancés.. Tu me crois assez con pour ne pas enregistrer chacun de tes aveux ? Vous, les gros durs, vous parlez beaucoup, mais vous dites rarement des choses intéressantes, si bien que, les rares fois où vous ne déblatérez pas des conneries, il faut bien que je les enregistre. Et, si on suit ce scénario, soit les Gurumu te laissent entre nos mains, et on t’envoie en taule, soit ils décident de montrer ce qui se passe quand on les balance... Tu sais ce que c’est, j’imagine ? L’honneur, des conneries comme ça... »

Takeshi le faisait chanter, tout simplement. Rien d’illégal, ou presque. De toute manière, quand on exerçait son métier depuis si longtemps, la ligne de démarcation entre ce qui était moralement acceptable, et ce qui était condamnable, se réduisait sensiblement. C’était bien que Saoto ne soit pas là ; il valait mieux que le jeunot ne soit pas impliqué. Takeshi s’engagea sur un long pont le rapprochant de l’hôpital.

« Dès lors, mon cher, je te suggère de réfléchir... Tu n’es pas assez con pour accepter un contrat sans savoir qui, précisément, te l’envoie... Si ça peut te rassurer, je n’en ai pas après toi... Pour moi, et n’y vois pas d’offense, tu n’es qu’une petite merde qui, d’ici deux ou trois ans, crèvera la gueule ouverte dans un caniveau... Je veux les gros poissons, et tu vas me donner des noms... De cette manière, le premier scénario dont je t’ai parlé, celui où le petit connard d’avocat mielleux vient avec son costume hors de prix sortir des fesses du commissariat, pourra se réaliser. »

La véritable motivation du Vieil Ours était aussi de savoir pourquoi les Yakuzas traquaient cette fille... Les Gurumu avaient l’air d’en savoir plus sur elle, et Takeshi voulait savoir à quel Gurumu l’Oyabun avait refilé la tâche de s’occuper de ce contrat. Takeshi aurait tout à fait pu aller voir l’Oyabun des Gurumu, mais ce dernier aurait nié en bloc. En revanche, un sous-fifre... Et bien, un sous-fifre était toujours plus influençable.

Saoto, de son côté, n’avait toujours pas répondu.

*Mais qu’est-ce qu’il fout ?*

*
*  *

« Foutez-moi la paix ! »

Le coup de pied de la femme repoussa Saoto, l’envoyant heurter l’une des barres d’appui du métro. Il roula sur le sol, et vit son téléphone portable glisser sur le sol, avant de se mettre à vibrer. Il espérait que ce n’était pas sa femme. Sonné, Saoto roula sur le sol, et se releva en brandissant son arme, mais la jeune femme leva le pied, et le frappa à la main. Son pistolet sauta de ses mains, et elle le frappa à nouveau à la tête. Le sang jaillit de ses lèvres, et il tomba sur le sol. Elle l’attrapa par le col avec les mains, et le balança à l’arrière du wagon. Il roula par terre, tandis que les usagers du métro poussaient des hurlements paniqués. Ils s’étaient regroupés de l’autre côté du métro quand les premiers coups de feu avaient résonné.

Dans le métro, Saoto avait essayé de retrouver la fille, mais c’était elle qui l’avait retrouvé en premier. Elle s’était glissée dans son dos, et il avait pointé son arme, la sentant proche. Il n’avait pas voulu tirer, mais elle avait agi rapidement, le frappant au ventre. Le coup était parti tout seul, et avait fait un trou dans l’une des vitres. Pile au même moment, le métro avait accéléré, et, au milieu des hurlements, Saoto était tombé au sol, puis elle avait commencé à le frapper.

« Écoutez, je... »

Elle courut vers lui, et bondit en l’air. Terriblement agile ! Ses deux pieds se joignirent, et le frappèrent à la poitrine. Saoto s’envola, et retourna heurter violemment la vitre. La femme se remit sur ses pieds. Elle était jeune, et terriblement belle, et Saoto avait le souffle coupé. Le métro freina alors, décélérant en approchant d’une station. Saoto souffla, et bondit vers la femme. Il tenta de l’attraper à la gorge, mais elle dévia aisément le coup, et envoya Saoto heurter, tête la première, l’une des barres de fer. Ce dernier poussa un hurlement de douleur, en sentant le sang exploser, et tomba sur le sol. Des points noirs dansaient devant ses yeux, et il vit la femme s’emparer de son flingue, et le pointer droit sur lui.

*Oh merde !*

Cette femme était rapide, forte, et elle le tenait en joue.

« Je suis de la police ! »

Ce fut la première chose qui lui traversa l’esprit, et il vit un trouble se former dans les yeux de la femme, comme une espèce d’hésitation... Ce qui lui fut amplement suffisant. Son pied droit faucha les jambes de la femme, qui poussa un cri de surprise en tombant au sol. Il se redressa, tentant d’aller l’attaquer, mais elle bandit ses jambes, et tendit ses mains. Elle l’attrapa par le col de sa chemise, et enfonça ses jambes dans son estomac. La femme, décidément incroyablement agile, bascula alors le poids de son corps en arrière, et la balança alors comme une espèce de fétu de paille le long du wagon. Saoto poussa un hurlement de surprise, et comprit que cette femme avait une puissance herculéenne, car il retourna s’écraser violemment contre la vitre arrière. La vitre tint bon, mais était couverte de fissures et de lézardes. Un double vitrage heureux. Saoto s’écrasa mollement sur le sol, et vit la femme filer, avec son arme. Les badauds s’étaient enfuis à toute allure, et ceux qui entraient jetaient des regards surpris. Lentement, Saoto entreprit de se relever. Il tremblait, et avait le milieu du visage couvert de sang. Le métro se mit à démarrer, et il alal s’asseoir sur l’un des sièges, avant de récupérer son portable.

*Vie de merde...*

Il n’avait même plus d’arme. Takeshi allait lui passer un méchant savon.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le vendredi 05 octobre 2012, 23:04:31
Tokoro écoutait en silence le vieux policier parler. Il se sentait vaincu mais essayait tout de même d’afficher une expression menaçante sur son visage. Il se disait qu’en fronçant les sourcils il aurait peut-être plus l’air d’un guerrier qui revenait du champ de bataille que d’une racaille qui s’était fait prendre par les flics. Le motard se demandait surtout si le policier bluffait, ou s’il avait vraiment pris la peine de l’enregistrer plus tôt. La douleur qu’il éprouvait au niveau des genoux l’empêchait de réfléchir convenablement. Il était à la merci du flic et s’il voulait survivre il devait se plier à chacune de ses demandes.

Les Guramu n’étaient pas du genre à pardonner, certes, ils passaient leur temps à se trahir entre eux, mais l’actuel Oyabun du clan ferait surement un exemple de Tokoro.  Comme avec l’agent infiltré qui s’était fait découvert. Le pauvre avait intégré les Guramu pendant quelques mois, son but était de récolter le plus d’information possible sur les Yakuza. Malheureusement, un flic pourri avait dénoncé l’agent à l’un des lieutenants des Guramu. On a retrouvé le malheureux pendu par ses intestins dans une chambre d’hôtel ensanglanté.  C’était un bon petit gars qui n’avait fait que son boulot, Tokoro ne voulait même pas penser à ce qu’ils feraient à un traitre.

-   …  Je veux les gros poissons, et tu vas me donner des noms... De cette manière, le premier scénario dont je t’ai parlé, celui où le petit connard d’avocat mielleux vient avec son costume hors de prix sortir des fesses du commissariat, pourra se réaliser.  

Le motard resta silencieux pendant quelques instants. Il risquait d’enrager encore plus les Guramu, mais s’il ne se faisait pas prendre, sa vie pourrait continuer comme avant. Tokoro commençait à être en colère. Il avait toujours eu un comportement un peu instable. 

-   Putain de merde! Tu te trouves malin c’est ça? Je vais te donner les noms, mais si j’apprends un jour que tu m’as balancé je te tuerais, même si c’est la dernière chose que j’aurais la chance de faire.  

Tokoro regarda la réaction du flic, mais ce dernier ne semblait pas impressionné du tout.  Le motard reprit alors sur un ton plus calme.

-   Je fais affaire avec l’un des lieutenants de Tsubasa Guramu. Un jeune du nom de Okuni Guramu. Je lui parle habituellement par téléphone, je ne l’ai vu que quelques fois. Si vous voulez le coffrer, là je vous souhaite bonne chance…   

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Make roulait rapidement et dangereusement. Il doublait les voitures et brulait les feux rouges comme si de rien n’était. Il manqua même à plusieurs reprises d’entrer en collision avec une autre voiture. Il se faisait klaxonner par à peu près tout le monde mais ça lui était égal.  Heureusement pour lui, la police était trop occupé à gérer la guerre des clans qui faisait rage alors personne ou presque ne surveillait les excès de vitesse. Make avait déjà conduit à quelques reprises des voitures et il n’était pas très casse-cou lorsqu’il était au volant, mais comme la vie du Daimyo dépendait de lui, il ne faisait pas attention à ce qu’il faisait.

Assez rapidement, la voiture de Make arriva en face de l’imposant Hôtel Fuyu, là où le Daimyo dirigeait els Akuma avec ses lieutenants. Make se stationna mal habilement, la voiture était en diagonale et elle prenait deux places au lieu d’une. Le jeune homme ne pouvait pas se pointer là sans rien, après tout, il aurait peut-être à se battre. Il fouilla rapidement la voiture, l’ancien propriétaire de la voiture devait bien avoir laissé une arme quelque part, au cas où.  Il trouva sous le siège du chauffeur un petit calibre .38 avec un nez court. Make enroula l’arme dans sa chemise.

De cette façon, personne ne verrait son arme, et comme il ne portait plus qu’un T-shirt gris foncé, les gens pourraient voir ses tatouages et personne ne viendrait le déranger ou lui demander ce qu’il faisait là. Il pénétra dans l’immeuble et se dirigea vers les ascenseurs tout en gardant une main un peu tremblante sur son arme. Il n’avait aucune idée de ce qu’il allait trouver plus haut, ça le rendait nerveux. S’il parvenait à sauver la situation,  le Daimyo n’aurait d’autre choix que de le laisser prendre part à la guerre.

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-  Des nouvelles du secteur Nord?

-  Oui, l’un de nos gars a réussi à éliminer le chef d’une sorte de petit clan qui gérait un quartier. Je ne me souviens même pas du nom. Ils se sont joint par la suite à notre cause, ils sont à peine une quinzaine, mais c’est quinze hommes de plus qui se battront pour nous. Sinon, il y a…

- Dorobo! Chut.  

- Qu’est-ce qu’il y a?

-  Quelqu’un a vu les gardes?

Satsu fronça les sourcils et regarda en direction de la porte. Le lieutenant avait comme un sixième sens, un sixième sens qui lui avait sauvé la vie de nombreuses fois. Il entendit le plancher craquer, avant même que les autres aillent eu le temps de cligner des yeux, un homme se planta devant la porte en criant. Il avait une mitraillette dans les mains, mais deux balles vinrent se planter dans son torse avant qu’il ait eu le temps de viser correctement. En tombant il appuya sur la détente mais ses balles n’atteignirent que le plafond.  Le Daimyo regarda Satsu qui avait encore son arme dans ses mains, l’homme avait bien des défauts, mais il avait des réflexes incroyables.

Une sorte de silence s’intalla dans la pièce, c’était comme si les hommes attendaient que quelque chose se produise. Le Daimyo se leva d’un bond, sortit un couteau de son kimono et le lança en direction d’un second tueur qui venait tout juste de faire irruption dans la salle. Il avait beau être vieux, le Daimyo était toujours le même guerrier qu’il était lors de son jeune temps.

-   Ne perdons pas plus de temps, ils ne sont pas seuls…   
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le samedi 06 octobre 2012, 20:44:22
Patiemment, Takeshi attendait. Tokoro allait parler, c’était inévitable. C’était un merdeux, un petit branleur qui se la ramenait, mais qui n’avait pas de couilles... Comme la plupart des Yakuzas. En bande, ils se la ramenaient, mais, seuls, ils s’effondraient rapidement. Généralement, seule la peur les empêchait de parler... La peur, ou l’ignorance. Les Yakuzas en personne savaient très bien comment le clan se comportait envers ceux soupçonnés de trahison... Et les flics le savaient. Le Vieil Ours jouait constamment là-dessus quand il avait affaire au crime organisé. La police en tant que telle n’impressionnait pas les Yakuzas, car les policiers devaient respecter des règles, ne pas franchir la ligne... Mais les Yakuzas, eux, n’étaient nullement astreints à cette règle, à cette limitation. Les menaces de Tokoro ne lui faisaient ni chaud ni froid. Takeshi connaissait le dicton : « Si on m’avait versé un dollar à chaque fois que quelqu’un m’a sorti ça... ». Non, il n’était nullement impressionné, et Tokoro le sentit, car il finit par balancer un nom.

Okuni Guramu. Ce nom ne lui disait rien... Un jeune, en effet. Takeshi hocha la tête, pensant que l’homme lui disait la vérité. Il rejoignit alors l’hôpital.

« Très bien, Tokoro. Je te remercie pour ton aimable coopération. Un de mes collègues viendra veiller à ce que tu ne te fasses pas la malle. Je te suggère de garder cette petite conversation entre nous... Dans notre intérêt mutuel. »

Takeshi ne voulait pas que sa hiérarchie l’embête si elle apprenait qu’il avait fait pression sur un homme blessé. C’était typiquement le genre d’histoires dont les médias étaient friands, et on ne voulait pas d’un autre scandale. Le flic se gara dans le parking réservé aux urgences, et une équipe médicale ne tarda pas à s’occuper du tueur à gages. Avec un peu de chance, ce dernier croupirait en prison pendant quelques années... Mais le Vieil Ours n’y croyait pas. Il se dit qu’il aurait du l’abattre lui-même, en s’arrêtant dans la forêt. Il connaissait des coins pour faire disparaître des cadavres. Une pourriture en moins sur cette terre, ce n’était pas grand-chose, mais c’était toujours ça de pris.

Il fut tiré de ses réflexions en entendant son portable sonner. Sur le parking, Takeshi le prit, et vit le nom de son correspondant s’afficher sur l’écran : « SAOTO ». Le Vieil Ours prit l’appel, et les deux flics commencèrent par résumer mutuellement leurs situations. Takeshi avait un nom, Saoto avait pris une raclée.

« Je croyais que tu étais bon au combat...
 -  Je suis bon, putain ! Mais cette femme... C’est une virtuose ! »

Le Vieil Ours se pinça les lèvres. Il était persuadé que cette femme était centrale, et que tout était lié : sa prime, la guerre entre les Yakuzas, et cette SMP... Il allait devoir se replonger dans ses vieux dossiers, se renseigner sur le massacre qui avait eu lieu dans cette maison. Les dossiers étaient dans son bureau au commissariat, mais il ne les avait pas rouverts depuis plus de cinq ans. L’excitation  fébrile revenait, les fantômes du passé ressortaient de leurs cercueils, et les problèmes enfouis allaient peut-être enfin recevoir des réponses.

« Je vais enquêter sur les Yakuzas, je tiens une piste.
 -  Et moi, je fais quoi ? Je vais au bureau faire mon rapport ?
 -  Ça, ça attendra. Retourne à la maison, et essaie de te renseigner sur les cadavres. »

Takeshi entendit Saoto soupirer. Cette perspective, visiblement, ne l’emballait guère, ce que le Vieil Ours pouvait tout à fait comprendre. Néanmoins, il était convaincu qu’il y avait quelque chose à tirer de la scène de crime. Il y avait toujours des indices, et Saoto aussi le savait. Ce dernier acquiesça donc, et Takeshi referma son portable, réfléchit brièvement, et composa un autre numéro. Il y eut plusieurs sonneries, et il sentit une bourrasque de vent remuer ses cheveux, avant que quelqu’un ne lui réponde :

« L’Ours ?
 -  J’ai besoin de tes lumières, Hachi. »

Hachi était un capitaine de police, spécialisé dans la lutte antigangs. En 1992, quand le gouvernement avait voté la loi Antigangs, il avait applaudi à pleines mains, tout en étant réaliste : il faudrait plus qu’une loi et de nouveaux moyens pour venir à bout de ce poison ancestral. Il restait l’un des plus grands spécialistes à Seikusu sur la question, et Takeshi lui demanda si le nom d’Okuni Guramu lui disait quelque chose.

« Bien sûr, confirma Presque immédiatement Hachi. Une jeune étoile montante au sein des Gurumu. Tu t’intéresses aux Yakuzas, l’Ours ?
 -  Tu sais où crèche cet enfoiré ?
 -  En temps normal, il a un appartement dans la Toussaint... Mais, avec tout ce bordel, la Toussaint est une zone de guerre, alors je dirais qu’il doit se trouver dans l’entrepôt de la poissonnerie Wong.
 -  Wong ?
 -  Qui irait soupçonner que des Japonais se cachent dans un entrepôt de Chinois ? Pas toi, en tout cas... Mais, si j’étais toi, je me dépêcherais. Cet entrepôt leur sert de QG et d’armurerie, et les troupes d’intervention ont prévu d’y faire une descente sous peu. »

Takeshi se pinça les lèvres. Il allait devoir traverser la Toussaint pour trouver ce type, et savoir ce que les Gurumu savaient sur la fille. Pendant un instant, il se demanda si ça en valait la peine... Et il revit en tête le visage de la jeune fille après le meurtre de ses parents, la seule survivante de cette boucherie. Officiellement, on avait toujours soupçonné les Yakuzas d’avoir commis ce massacre en règle, mais l’enquête avait été bâclée à l’époque... Il y avait eu des pressions gouvernementales, et ce massacre avait servi à légitimer la loi Antigangs. Il était devenu très médiatique, et, dans ces circonstances, une autre piste que celle des Yakuzas avait été totalement exclue.

*Oui, ça vaut le coup...*

Le Vieil Ours remercia Hachi, remonta dans sa voiture, puis démarra, et retourna vers Seikusu. Direction le quartier de la Toussaint. Là où la police avait installé des barrages, et où les Yakuzas s’entretuaient dans de sanglantes fusillades. En chemin, il apprit qu’une fusillade avait éclaté à l’hôtel Fuyu. C’était un superbe hôtel, qui, comme tout un chacun le savait, servait de repaire aux Akuma. En ces temps de crise, l’Oyabun des Akuma devait forcément s’y trouver. Les Akuma avaient de quoi se défendre, mais, si on venait à les attaquer dans leur repaire, c’est que les Gurumu devaient être sacrément confiants. Ils devaient préparer cette guerre depuis de longs mois. Néanmoins, Takeshi ne pouvait pas se rendre sur place. Il allait devoir laisser les Yakuzas s’amuser entre eux. Sa destination n’était pas l’Hôtel Fuyu, mais l’entrepôt de stockage de la poissonnerie Wong, où les Gurumu, visiblement, se trouvaient.

*C’est suicidaire, Takeshi...*

Ça l’était… Mais, s’il avait voulu d’un métier sûr, où on ne risquait pas sa vie, il n’aurait pas rejoint la police.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le jeudi 11 octobre 2012, 00:04:28
-   Ne perdons pas plus de temps, ils ne sont pas seuls…

Le Daimyo n’eut pas besoin d’en dire plus, ses lieutenants avaient déjà leurs armes en main et étaient prêts à en découdre. Ils ne devaient pas rester dans la salle de conférence, là, ils étaient acculés dans un coin. Sortir était à la fois leur meilleur option, probablement parce que c’était également leur seule option. Dorobo passa en premier, étant légèrement plus jeune que les trois autres hommes, il sentait le besoin constant de faire ses preuves.  Il passa sa tête par la porte et vit que cinq hommes l’attendait dans le salon confortable à quelques mètres de là, ils étaient tous armés de mitraillettes et visaient le Akuma.

Dorobo rentra sa tête au dernier moment car une rafale de balles passa juste à côté de lui. Il n’avait pas peur, un Akuma ne connaissait pas le sens de ce mot, il ne sentait que le goût de se battre, une sorte de rage intérieur, un désir qui ne serait assouvi que par la violence et le combat honorable.  Le vrai combat allait pouvoir commencer. Les cinq tueurs à gage dans l’appartement attendaient nerveusement, ils ne savaient pas trop quoi faire. Ils avaient tous entendus parler des Akuma, et les histoires qu’on leur avait racontés ne leur donnait pas envi de se mesurer à eux.

Hors du combat, les Akuma étaient nobles et fières, mais quand ils se battaient, ils conservaient la même noblesse et la même fierté, mais ils n’avaient aucune pitié. En japonais, Akuma voulait dire ''Diable''. On les surnommait ainsi car se battre contre eux était un allé simple vers l’enfer. Tel des démons, rien ne semblait pouvoir les arrêter, ils ne tombaient pas avant d’avoir tué tout ceux qui les opposaient. C’était le fondateur du clan, Shindo Akuma, qui avait commencé à se faire appeler ainsi. En se remémorant les histoires qu’ils avaient entendues, les assassins patientaient encore. Leurs mains devenaient moites et leurs gorges de plus en plus sèches.

Deux bonnes minutes passèrent, comme Dorobo l’avait espéré, ils ne se risquèrent pas à avancer. Selon les Guramu, ils avaient la position de puissance, ils n’avaient qu’à attendre qu’un Akuma se pointe le bout du nez et tirer dessus.  C’était une autre particularité qui rendait les Akuma redoutables, ils avaient toujours la position de puissance. La technique que qu’ils utilisaient en ce moment avait été développé par Satsu, Dorobo avait du l’adapter à la situation mais il avait confiance en lui. Plus le temps passait, plus les Guramu devenaient nerveux. Au moindre mouvement, ils allaient ouvrir le feu sans trop faire attention.

De son côté, Dansu avait compris le stratagème de Dorobo. Les Akuma n’étaient pas du genre à se cacher dans l’ombre, mais une petite feinte de la sorte n’allait pas à l’encontre de leurs principes. Dorobo ramassa sur la table son chapeau fedora, il le regarda puis sourit. Dansu lui lança un clin d’œil complice. Satsu et le Daimyo commençaient également à comprendre. Brisant le silence et faisant sursauter les Guramu, Dansu s’écria,

-   On fonce!   

Au lieu de tenter leur chance et de fuir, les hommes restèrent à leur place à l’exception de Dansu qui lança alors son chapeau à travers la porte. Suite au cri qu’ils venaient d’entendre, les Guramu ne prirent pas la peine d’analyser ce qui se passait, en plus ils étaient sous l’effet de l’adrénaline, ils mitraillèrent le chapeau. Leurs petits chargeurs se vidèrent rapidement. Seulement après ils réalisèrent leur erreur. Leur chef faisait probablement part des deux premiers hommes tués, car un groupe vraiment discipliné n’aurait pas commis leur erreur.  Certains essayèrent de recharger mais c’était trop tard.

Dansu et Satsu sortirent de la pièce et tirèrent sur les hommes avec leurs pistolets. Trois des Guramu tombèrent, criblés de balles. Presque aussi rapidement que les balles, le Daimyo et Dorobo foncèrent sur les deux hommes restants armés de katana.  Dorobo empala son adversaire, il le fit avec tellement de force que le Guramu leva de terre. Par la suite, le Akuma le balança et l’homme alla s’écraser contre la grande baie vitrée qui se brisa à cause du poids de l’homme.  Ce dernier tomba en chute libre et alla s’écraser sur le sol. Si tout le monde n’avait pas déjà été alerté par les coups de feu, là, ils savaient que des Yakuza s’affrontaient.
Les Akuma firent ni une ni deux et quittèrent l’appartement. Dansu et Satsu gardèrent leurs pistolets dans leurs vestons.  De son côté, Make était dans l’ascenseur, il attendait nerveusement. Son escalassions vers le trente cinquième étage semblait prendre une éternité. 

Après une interminable attente, la porte finit par s’ouvrir. Il s’estimait chanceux de ne pas avoir été arrêté à un autre étage. Il sortit, cette fois, encore plus nerveux qu’avant, mais prêt à se battre s’il le fallait. Il s’engagea dans un corridor et se dirigea en courant vers la chambre du Daimyo. Il vit des gens sortir de leurs chambres, alarmés par le vacarme de plus tôt. En voyant un Yakuza en colère dévaler le couloir, ils rentrèrent.

Au loin, les quatre Akuma virent un autre Guramu arriver. Ils se posèrent toute sorte de questions. Premièrement, pourquoi n’était il pas avec les autres? Ça devait être le chauffeur ou un retardataire. Deuxièmement, pourquoi courrait-il dans leur direction? Et finalement, pourquoi est-ce qu’il ressemblait à quelqu’un qu’ils connaissaient bien. Satsu fut le premier à parler.

-   Putain, c’est Make?

-   Quoi? Non, impossible!

-   Si, si, c’est bien lui…

-   Mais qu’est-ce qu’il fout ici?  

-   On ne peut pas lui reprocher sa… fougue.

Les quatre hommes se regardèrent un peu perplexes.

-   Make?

Make réalisa que les hommes qu’il venait sauver étaient là en face de lui. Il était un peu essoufflé

-   Oui! C’est moi, vous allez bien? Daimyo? Il faut absolument que je vous parle. Chez-moi, il y avait ses Guramu, alors…

-   Oui, nous aussi nous avons eu des problèmes avec eux. Je ne m’attendais pas à ce qu’ils s’en prennent à toi, tu n’es qu’un adolescent nom de Dieu. Viens avec nous, je connais un autre endroit sécuritaire. Nous pourrons parler.

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Okuni Guramu ordonnait à ses hommes de transporter des caisses d’armes vers un gros camion. Il s’était basé dans l’entrepôt d’un poissonnier chinois, personne ne viendrait chercher des Yakuza là. En échange d’une place dans son entrepôt,  Okuni laissait à la famille Wong la vie sauve. C’était un bon marché après tout.  Si le Daimyo reprochait à Tsubasa Guramu de ne pas suivre les traditions, Okuni était encore pire que lui. Il n’avait aucun respect pour personne. Il était sanguinaire et obtenait toujours ce qu’il voulait. Il était le neveu de l’Oyabun, qui était très fier de lui.

Okuni avait beau être un homme d’affaire intelligent, il n’était pas parfait. Il ne cachait presque pas ses pistes et était un grand cocaïnomane. Justement, il commençait à être en manque. Cette foutu guerre l’avait fait travailler toute la nuit et il n’avait pas eu le temps de prendre sa dose habituelle le matin. Il se frottait les mains en regardant se hommes transporter la marchandise. Ses armes allaient être utilisées pour armé les clans alliés aux Guramu. Okuni voulait n finir rapidement avec les Akuma. Il regarda son garde du corps, un grand gaillard chauve,

-   Des nouvelles des hommes que j’ai envoyés se charger du ''Daimyo''

-   Non monsieur

-   Et merde! As-tu quelque chose pour moi? Une dose de tu sais quoi?  

-   Désolé monsieur.

-   Putain!

Okuni devenait de plus en plus irritable. S’il ne recevait pas de bonnes nouvelles bientôt, il allait tuer quelqu’un. Ce serait dommage pour lui de tacher son habit blanc qui vallait une fortune. À bien y repenser, peut-être qu'il ne le ferait pas. Mais il était vraiment de mauvaise humeur, et il vallait mieux ne pas le déranger.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 11 octobre 2012, 11:30:03
Saoto sortit du métro à la prochaine station, et eut de la chance. Dès qu’il sortit, il vit un bus s’approcher, et grimpa à l’intérieur. L’homme s’affala alors sur un banc, et soupira lentement. Il était en sueur, avec sa chemise défaite, et des ecchymoses ici et là. Cette maudite femme l’avait fait souffrir, et elle était maintenant introuvable. Et, pour ne rien arranger, il n’avait même plus de flingue. Heureusement, il avait toujours ses papiers. Sa priorité était de retourner à la maison, et obtenir des indices. Il savait que le Vieil Ours voulait le mettre à l’abri, lui éviter des problèmes, mais Takeshi oubliait qu’il était justement vieux, et que ces conneries n’étaient plus pour lui. C’était à Saoto d’agir, et d’enquêter sur les Yakuzas. Certes, il savait que c’était risqué, pour lui ou pour sa famille, mais il n’avait pas choisi de rejoindre la police pour se rouler les pouces en se contentant des infractions routières. Il était un bon élément, et le savait. Le traiter comme un bleu en l’envoyant chercher des indices, c’était du grand délire !

Le bus le déposa un quart d’heure plus tard près de sa maison, où il prit sa voiture personnelle, et non celle de fonction, que Takeshi utilisait en ce moment. Sa maison était dans le même quartier que celle où la fusillade avait lieu, et il eut un léger soupir, avant de se rendre dans les lieux. La maison était entourée de journalistes et de badauds, et, en approchant, il vit un fourgon métallique s’avancer à côté de lui, et n’y jeta qu’un simple coup d’œil. La police avait établi un cordon, et Saoto se rangea à proximité. Il avait encore sa carte, mais ce ne serait pas nécessaire ; il reconnaissait plusieurs des flics qui étaient là. Zango et Yaten. Il se rapprocha d’eux, poussant les curieux.

« Vous avez exploré la zone ? s’enquit-il.
 -  Toshi est parti chercher la famille. On essaie de comprendre ce qui s’est passé. On a relevé des douilles, et, d’après Koda, ce sont des munitions que les Yakuzas affectionnent.
 -  Mais pourquoi les Yakuzas attaqueraient ces gars ? Ça n’a pas de sens...
 -  Plusieurs témoins affirment qu’il y a eu une fusillade entre deux bandes... Essentiellement des voisins qui regardaient par leurs fenêtres. Ils ont vu plusieurs suspects s’enfuir par le toit, dont deux femmes, et un individu bardé de tatouages.
 -  C’est mince... Aucune vidéo, aucune photo ?
 -  Les enfants sont à l’école en ce moment. »

Saoto jura silencieusement. La situation ne lui disait rien qui vaille.

« Où sont les corps ? »

S’il s’agissait de Yakuzas, ils auraient forcément des tatouages, des signes distinctifs permettent de savoir à quel clan ils appartenaient. A partir de là, Saoto pourrait comprendre pourquoi ces types se trouvaient dans cette maison.

« Un fourgon vient d’aller les chercher. T’as du les voir en chemin. »

Le fourgon... Saoto tourna à nouveau la tête vers ce dernier, mais il était déjà loin. Il avait un doute, un pressentiment. Il connaissait les procédures ici... Il suffisait de quelques papiers pour convaincre les policiers de pouvoir emmener les corps. Qui aurait tenté de voler des cadavres ?

« Vous avez leur formulaire ? »

Zango s’humecta les lèvres, et lui tendit le papier. Saoto l’observa, et regarda le papier.

« Ils avaient des papiers en règle... »

Obtenir de faux papiers n’était pas très difficile, et Saoto contempla le formulaire. Il avait un doute, et regarda l’adresse où le fourgon allait se rendre. Le commissariat central. Rien de bien étonnant, la morgue était là-bas. Saoto le rendit. Il n’avait plus rien à faire ici, et choisit de retourner rapidement dans sa voiture, afin d’aller au commissariat le plus rapidement possible. Il devait inspecter les cadavres, et rapidement avancer. Saoto démarra. Le fourgon avait une petite avance, mais il le rattraperait rapidement. Il y avait peu de circulation, et c’est en s’engageant sur un pont qu’il aperçut, presque par hasard, le fourgon, en train de rouler sur une rue en contrebas, qui longeait les rails. Saoto pila sec.

*Cette rue ne mène pas au commissariat...*

Saoto connaissait suffisamment Seikusu pour savoir s’orienter, et, en partant par là, le fourgon allait vers la sortie de la ville, et non vers le commissariat. Le Jeune Renard réfléchit brièvement sur la conduite à adopter, puis se rappela ce qui l’avait troublé en croisant le fourgon... La montre que l’homme portait à son poignet. Il avait une élégante chemise à carreaux, et, surtout, une montre en argent. Quand il avait croisé le fourgon, Saoto avait tourné la tête...  Il était un fin observateur, c’était pour ça qu’il faisait un excellent flic.

*Sûrement une Gucci...*

Depuis quand un flic pouvait se payer une Gucci avec son salaire ? Ceci convainquit Saoto, qui accéléra rapidement, quittant le pont, et tenta de rejoindre le fourgon.

*
*  *

Takeshi roulait nerveusement, et atteignit la Toussaint. Il conservait ses gyrophares allumés, et roulait rapidement, le long d’un boulevard menant vers le vieux port. Il était nerveux, agité, et ses doigts tremblotaient sur le volant. Il approchait d’un croisement discret lorsqu’il vit une espèce de fumée émanant d’une terrasse. La fumée s’avançait rapidement, et, quand il comprit ce que c’était, il pesta en freinant. Une saloperie de missile !

Le missile fit exploser un magasin. Toute la rue en vibra, des morceaux de tôle volant dans tous les sens. Il tenta d’éviter les débris en partant sur la droite, et sa voiture racla le mur, tandis que des coups de feu se mirent à résonner, venant d’immeubles crasseux contre le sol. Il se tenait dans un quartier assez pauvre, avec beaucoup de bâtiments abandonnés. Il était dans la partie désaffectée de la ville, une zone pourrissante qui avait souffert de la fermeture des mines. Ici et là, dans des terrains vagues remplis de détritus, on pouvait voir d’anciens panneaux flotter au vent, promettant une rénovation urbaine. Takeshi vit la porte d’un garage s’ouvrir, et plusieurs Yakuzas ouvrirent le feu sur lui. Le moteur de la voiture se mit à fumer, les balles explosèrent le pare-brises, et Takeshi vira à gauche, filant vers une ruelle. L’un de ses pneus creva, et il vit sur sa gauche un camion lui foncer dessus.

« Bordel !! »

Le coup le sonna, et la voiture de police s’envola. Elle se retourna, et les airbags se déclenchèrent, sonnant Takeshi. Les Guramu venaient tout juste de faire sauter un magasin qui était protégé par les Akuma. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était toujours ça de pris. Takeshi, de son côté, réussit à s’extirper de la carcasse. Les Guramu n’aimaient pas la police, surtout en période de guerre. Rampant sur le sol, Takeshi se leva, mains levés, tandis que les Yakuza ss’approchaient prudemment de lui, pointant leurs armes automatiques sur lui. Il tenait sa plaque dans une main.

« Je veux voir Okuni ! »

Il saignait de la lèvre, et la voiture était foutue. En revanche, les airbags l’avaient bien protégé... Même si son pardessus était foutu.

« Ta gueule, sale flic ! »

Plus aucun respect pour les traditions, effectivement. Dans le temps, policiers et Yakuzas travaillaient presque de concert. Il y avait cette pratique ancienne, l’iishu, qui symbolisait ça... Mais elle était justement ancienne. Takeshi ne se laissa toutefois pas démonter. Même ces types n’étaient pas assez cons pour croire qu’un flic ne s’aventurerait pas aussi loin dans la Toussaint sans raison. Même les pompiers et les ambulances hésitaient à s’approcher. Lors d’une guerre des gangs, les caniveaux débordaient de sang.

« Je sais où Okuni se planque ! Et, si moi je le sais, alors les troupes d’intervention le savzent aussi ! Si tu veux pas que ton Boss se retrouve avec la moitié de sa cervelle contre le mur, et vous sans supérieur pour vous payer, t’as foutrement intérêt à me conduire à lui, fiston ! »

Le Yakuza hésita, continuant à pointer un pistolet sur la tête de Takeshi. Ce n’était pas la première fois que quelqu’un braquait Takeshi, et, pourtant, il avait toujours du mal à rester calme devant la gueule noirâtre d’un canon. C’était un curieux dialogue, que de discuter avec un pistolet, car on faisait tout pour empêcher que l’arme ne réponde. Les Yakuzas hésitaient, car ils savaient que, dans une guerre des gangs, la police pouvait intervenir, et que les clans n’hésitaient pas à se dénoncer entre eux. Les Akuma étaient influents, et plus appréciés par la police que les Guramu. Pas tant parce qu’ils étaient plus traditionalistes et plus respectueux de valeurs que la police ne partageait pas, et ne pouvait plus accepter depuis la loi Antigangs, mais surtout parce qu’ils étaient moins dangereux que les Guramu. Les Guramu étaient un clan assez jeune, qui, en refusant de respecter toutes les traditions, trafiquait avec d’autres branches du crime organisé, et risquaient de s’imposer dans les prochaines années comme le clan le plus dangereux de Seikusu. Si la police pouvait profiter de cette guerre pour affaiblir les Guramu, ils n’hésiteraient pas. Le jeune Yakuza le savait, mais savait aussi qu’il ne fallait pas déranger Okuni-san sans raison. Cependant, s’il tuait le flic, et que les forces d’intervention débarquaient ensuite, les Guramu chercheraient un bouc-émissaire, et ses amis, qui étaient avec lui, n’hésiteraient pas à le dénoncer. C’est ce qui, en définitive, l’incita à héler les autres :

« Conduisez-le à Okuni... Mais t’as pas intérêt à m’entuber, connard de flic ! »

Takeshi eut un discret sourire. Les choses sérieuses allaient maintenant commencer.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le lundi 15 octobre 2012, 06:03:23
-   Conduisez-le à Okuni... Mais t’as pas intérêt à m’entuber, connard de flic !

Dès que le Yakuza eu fini sa phrase, une autre brute des Guramu assomma le policier. L’autre qui avait parlé le regarda comme s’il était malade dans la tête. La brute le regarda sans rien dire, son regard voulait dire, ''on n’est jamais trop certains''.  Le premier Yakuza leva les bras dans les airs, de toute façon, ce qui était fait, était fait. Ils trainèrent le flic sans connaissance jusqu’à leur voiture garée un peu plus loin. Ils n’avaient pas beaucoup de temps avant que les hostilités recommencent alors ils devaient faire vite.  Deux hommes se chargèrent de transporter le flic jusqu’à l’entrepôt où se cachait Okuni.

Le flic avait surement du commencer à reprendre connaissance lors du trajet. Une fois à destination, le conducteur sorti du véhicule pour aller chercher quelqu’un de plus haut gradé que lui tandis que le passager surveillait le policier en lui pointant son arme dessus.  Cinq minutes plus tard, l’un des hommes de mains d’Okuni arriva en compagnie de deux Yakuza. Ils ramassèrent Takeshi et le portèrent jusqu’à une porte gardée par un grand costaud. De l’autre côté, Okuni c’était installé un bureau de fortune.  Le garde du corps arrêta les hommes, ils leurs expliquèrent la situation.

Il jugea qu’un flic capturé était quelque chose d’assez important pour déranger son maitre. En ouvrant la porte il entendit son patron renifler bruyamment et il réalisa son erreur. Okuni, qui était en train de finir une ligne de cocaïne se leva d’un bond en repoussant une prostituée à moitié nue assise près de lui. Il regarda son garde du corps d’un regard noir alors qu’il essayait d’essuyer la poudre qu’il avait sous le nez.  En rattachant sa chemise en vitesse, il s’écria à l’intention du garde,

-   Putain! On frappe avant d’entrer!  

-   Désolé patron, mais c’est urgent.

-   C’est moi qui décide ce qui est urgent!

-   Désolé

Okuni enfila son veston et lança un manteau à la femme qui était avec lui, une prostituée d’environ trente ans. Elle n’était pas laide, mais le temps passé à servir des hommes l’avait affecté.  Le Yakuza la regarda et lui pointa la porte.

-   Aller, file !  

Le garde du corps avait observé patiemment sans rien dire. Okuni se rassit sur le divan en cuir qu’il avait fait poser là. La pièce n’était pas bien grande, mais elle suffisait. C’était sensé être une salle de détente pour les employés, mais disons qu’elle était devenu une salle de détente pour Okuni.  Il y avait un divan, une table basse, un vieux bureau couvert de papiers et une petite télévision. La peinture sur les murs, originalement blanche, avait jaunie et commençait à s’écailler. On était bien loin des grands hôtels que Okuni avait l’habitude de fréquenter, mais il y avait tout  ce qu’il avait besoin.  Le Yakuza posa les pieds sur la table basse et prit une grande inspiration avant de poursuivre.

-   Un homme ne peut-il pas se détendre un moment?  Bon, qu’est-ce qu’il y a. Faits vite, je ne suis pas un homme patient.  

-   Nos gars ont amenés un flic. Attendez, je sais que ça sonne fou, mais il dit que les autres flics savent où nous sommes. Dois-je le faire venir. Il est plus ou moins conscient.

-   Attachez-le à une chaise juste ici, je suis curieux de savoir ce qu’il sait.  

On amena Takeshi dans le ''bureau'' d’Okuni et on l’installa sur une chaise.  Un homme prit le soin de lui attacher les mains derrière son dos. Okuni ordonna à ses hommes de fouiller le flic. Contrairement au motard, il était bien plus suspicieux en ce qui concernait les micros. Il prit son cellulaire et l’écrasa avec son pied, il ne voulait pas que les policiers retracent son téléphone ou quelque chose dans le genre, car après tout, on ne savait pas s’il disait vraiment la vérité.  Le flic avait l’air assez réveillé, sa tête lui faisait probablement mal mais il était capable d’avoir une conversation.  Le policier était entouré des hommes de mains d’Okuni, ce dernier se tenait face à lui.

-   Alors, vous savez déjà qui je suis, mais je dois avouer ne rien connaitre de vous.

Le Yakuza ramassa le portefeuille du flic et l’ouvrit.

-   Voyons voir. Vous êtes l’agent… Takeshi. Voilà un nom qui sonne familier. Maintenant je me souviens de vous,  on peut dire qu’avec le temps vous m’avez mis de sérieux bâtons dans les roues. Ça fait à peine quelques années que je faits des affaires et je me souviens déjà de vous.  Le Vieil Ours en personne!   

Le Yakuza laissa échapper un petit rire avant de continuer. Il approcha son visage de celui de Takeshi

-   Heureusement pour vous, je suis de bonne humeur en ce moment, ça vous évitera certains… désagréments. Mais je suis tout de même un homme au tempérament qui change facilement, alors faites attention à ce que vous dites, on ne voudrait pas que quelque chose de fâcheux se produise, n’est-ce pas agent Takeshi.   

Le Yakuza se recula

-   Je dois admettre que vous devez avoir une sacrée paire pour vous promener en plein cœur du quartier Toussaint et demander à mes hommes de vous amener jusqu’à moi. Vous m’impressionnez, et c’est rare que quelqu’un arrive à le faire, donc je vous félicite. Mais sans plus tarder, passons aux choses sérieuses. Commencez donc par me dire ce que vous faites ici et ce que vous me voulez.  

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Les cinq Akuma quittèrent l’hôtel en vitesse. Dansu fut charger de passer deux ou trois coups de fil, question de s’assurer qu’on ne puisse pas associer leurs noms à une certaine suite de l’hôtel où un fusillade c’était produite.  Satsu conduisait sa Cadillac noire, à ses côté il y avait le Daimyo qui admirait le paysage. Derrière, Make, Dorobo et Dansu devaient se serrer un peu. Satsu se dirigeait vers les vrais quartiers généraux des Akuma.  Un manoir dans les bois hors de Seikusu.  Le manoir était vraiment énorme et il siégeait au milieu d’un grand domaine qui appartenait au Daimyo. 

Il y avait en permanence une cinquantaine de gardes qui patrouillaient le secteur et vivaient là. C’était la résidence officielle du Daimyo, mais il préférait rester dans sa suite à l’hôtel Fuyu. Ça lui permettait de rester plus près de son clan. Maintenant qu’ils étaient en temps de guerre,  la plupart des Oyabun de Seikusu avaient fuis pour des résidences semblables loin de Seikusu.  Le Daimyo était le seul qui avait les moyens de fuir mais qui ne l’avait pas fait, il avait un trop grand goût pour la bataille. En arrivant au manoir Akuma, Make se souvint d’y avoir passé de nombreux étés.

D’autres gardes avaient été affectés au manoir en vue de l’arrivée du Daimyo. Ils avaient eu vent de l’attaque à l’hôtel et même s’ils n’avaient pas été affectés à la protection de leur Oyabun, ils avaient l’impression d’avoir failli à leur tâche. Le sens du devoir comptait énormément pour les Akuma.  Satsu se gara dans le garage à côté d’autres voitures de luxes. Make contempla longtemps le château en briques blanches avant qu’on le conduise dans un luxueux salon où on lui demanda d’attendre que le Daimyo eu finit de discuter avec ses lieutenants.  Ils avaient pris la décision de le garder avec eux au manoir, car même son appartement était compromis.

Pour passer le temps, Make décida de commencer une partie de poker avec trois des gardes. Il mit un vieux disque de Guns N’Roses dans une radio et brassa les cartes. Avec l’un de ses groupes préférés pour le motiver, Make se débrouillait plutôt bien, mais il était distrait car il essayait d’entendre des bribes de la conversation que le Daimyo avait avec ses lieutenants. Comme il était coutume chez les Akuma, l’Oyabun restait silencieux et ses lieutenants débattaient, par la suite, il prenait sa décision.

-   … il est trop jeune pour ça!  

-   Arrête ces conneries, il sait se battre et il a déjà tué. Je crains seulement qu’il fasse foirer encore une fois une mission.

-   Il n’a rien fait foirer, il s’est sortit vivant de situations que même nous aurions eu de la difficulté à gérer. Dans l’appartement, il a survécu car il était talentueux, par la suite, dans la maison, c’était la même affaire. En plus, il a fui des assassins et a réussi à trouver son chemin jusqu’à nous avec l’intention de nous défendre. Si d’autres sont morts avec lui, c’est qu’ils n’étaient pas de son niveau.

-   Je sais mais à tu pensé à…

À ce moment, un garde rappela à Make que c’était à son tour de distribuer les cartes. Il du alors se concentrer à nouveau sur la partie. Ce qu’il venait d’entendre ne l’aidait pas beaucoup, il croyait qu’ils parlaient de lui, mais il ne savait pas pourquoi. Il se dit qu’il le saurait bien assez tôt et continua à jouer.  À peine quelques instants plus tard, Dansu alla chercher Make.  Il le ramena dans une autre luxueuse salle de conférence. Le Daimyo ainsi que les autres affichaient tous une expression sérieuse sur leurs visages, mais Make avait l’habitude. Le Daimyo prit la parole.

-   Make, si nous t’avons faits venir, c’est que nous avons pris une décision importante. C’était d’abord mon idée, mais les autres se sont mis d’accord. Il est temps pour toi de participer à cette guerre qui est encore jeune. Ce que nous allons te demander te demandera beaucoup de courage. Je sais que tu as envi de te battre, mais je te demande de prendre ça avec sérieux, et de ne pas laisser tes émotions prendre le dessus sur le reste. Nous n’avons pas besoin que tu mettes ta vie en danger, et si tu refuse nous comprendrions.  Je te demande d’être notre arme, de tuer pour nous.  Nous Akuma, n’avons pas souvent recours aux assassins traditionnels, nous préférons quelque chose de plus personnel.

Make était au comble du bonheur, enfin on lui donnait un rôle important. C’était le temps de prouver au monde de quoi il était capable.

-   Ton rôle dans le clan ne changera pas, mais le temps de cette guerre, tu seras amené à te battre. Tu iras trouver nos ennemis et tu les provoqueras en duel. Un combat d’homme à homme, lames seulement. Tu manque d’expérience, mais ton potentiel est incroyable. À ton âge, tu rivalise déjà avec bon nombres de nos guerriers. Alors Make Akuma, acceptes-tu ce qu’on te demande?   

Make savait que le Daimyo l’enverrait se battre contre des gens compétents, mais pas trop dangereux. Histoire que l’héritier probable des Akuma se fasse un nom, et qu’il serve à éliminer certains Guramu importants mais peu habiles. Sommes toute, c’était un bon début.

-   Moi Make Akuma, acceptes votre offre Oyabun.

Le Daimyo eu un léger sourire. Make avait vu juste, il ne comptait pas vraiment le mettre en danger, du moins pas pour l’instant. Son travail serait tout de même primordial et important. Il allait être très important pour le déroulement de la guerre.

-   Bien, nous avons déjà ta première cible. Il vit depuis trop longtemps. C’est un homme qui ne respecte plus rien à part la drogue et l’argent. Il est un danger pour nous et pour la ville. Tu devras verser son sang. Il ne mérite même pas d’être considéré comme un homme et il se battra déloyalement, mais les règles sont les règles, tu devras le provoquer en duel.  Nos hommes viennent juste de le repérer. Il s’appel Okuni Guramu.  

-   Bien, se sera fait. Mais… ce n’est pas que j’ai peut ou quoique se soit, mais les Guramu se battent généralement déloyalement, les chances sont qu’ils me tirent dessus au moment où je me présenterais devant eux.  

-   Je m’assurerais  que ça n’arrives pas, jeune Akuma.

Make se tourna pour mieux voir celui qui venait de parler. Il sourit en  reconnaissant la grande silhouette qui venait d’entrer dans le cadre de porte. Comment pourrait-il l’oublier?

-   Hanzai!  

Make ne s’attendait pas à le voir.

-   Ils t’ont laissés sortir!

-   Oui, grâce au Daimyo, bien entendu.  Heureux de voir que tu t’en es bien sorti Make. C’est rare que je dis ça, mais je suis heureux de travailler avec toi.

Make se demanda pourquoi le Daimyo n’envoyait pas directement Hanzai s’il l’avait à sa disposition, mais il se dit que l’Oyabun préférait envoyer au combat un membre de son clan.

-   Voici son adresse. Make, va dans l’armurerie et prends un Katana. Bonne chance.

-   Viens Make, nous avons une ordure à faire disparaitre de la surface de la Terre.  

Make sourit et parti vers l’armurerie. Le Daimyo collectionnait tout ce qu’il pouvait trouver qui datait du temps du japon féodal et la plupart de ses katana étaient authentiques.  Make aurait aimé se battre avec le sien mais l’avait laissé chez lui. Il en prit un qui avait l’air particulièrement beau, sa lame étincelait et des fils d’or étaient incrustés dans la crosse noir reluisante. Le pommeau rappelait la tête d’un démon, l’artisan avait mis beaucoup de temps à la construire, elle datait surement de plus d’un siècle. En voyant l’arme, Hanzai sourit, puis amena le jeune homme jusqu’à sa voiture.

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-   Vous désirez quelque chose à boire?  

-   Non merci, ça va.

L’homme sourit à la jolie hôtesse de l’air qui s’en alla après lui avoir rendu son sourire.  Il était seul dans son allée car peu de gens pouvaient s’offrir la première classe, alors il n’avait pas vraiment été dérangé lors du long voyage entre New York et Seikusu. Il croisa ses jambes et ouvrit se mit à lire un journal qu’il avait pris avant de partir. Même en Amérique, on parlait de la guerre des clans qui se produisait à Seikusu.  Beaucoup de touristes auraient été inquiets de se promener dans les rues de la ville, mais pas lui. Cet homme était différent des autres.

Quelques instants plus tard, on annonçait que l’avion allait atterrir. L’homme redressa son dossier et remonta sa tablette. Il afficha une expression de dédain en entendant derrière lui des passagers qui applaudissaient à l’atterrissage de l’avion.  À chaque fois, pourquoi devaient-ils applaudirent à chaque fois?  L’homme ne comprenait pas vraiment pourquoi ils applaudissaient, mais il décida que ça ne devait pas gâcher sa journée.  Il sorti de l’avion, alla chercher son unique valise puis se dirigea vers la sortie de l’aéroport.  Il regarda l’état de son costume, à part quelques plis ici et là, il était impeccable. Il le ferait quand même nettoyer une fois à son hôtel. Il ne voulait pas prendre de chance avec celui là, il l’avait acheté chez l’un des couturiers les plus renommés de Londres.  Il s’était même assuré qu’ils n’utiliseraient plus ce tissu avec les mêmes couleurs et rayures verticales. Il aimait être unique.

En chemin, il vit un japonais tenant une pancarte avec le nom  Mr. John B. Doe. C’était un nom d’emprunt bien entendu. L’homme avec la pancarte devait être son contact à Seikusu.  Il lui fit signe puis le suivit jusqu’à une voiture noire. ''John'' s’assit à la place du siège conducteur tandis que son contact prit place au volant.  Après avoir roulé quelques minutes, le chauffeur jugea qu’ils ne pouvaient plus être écoutés et prit la parole.

-   Je suis heureux de pouvoir vous rencontrer enfin, vous avez fait un bon vol?   

-   Oui, merci. Je suis également heureux de vous rencontrer.

-   Vous êtes ici pour affaires?

-   Exactement.

Les deux hommes se turent. Le chauffeur parla à nouveau un peu plus loin.

-   Vous êtes ici pour cette fameuse fille?

-   Non, mon employeur actuel m’envoi s’occuper d’un autre ''client''.

-   J’ai entendu dire qu’elle valait très chère.  

-   Sa valeur risque de se multiplier d’ici bientôt. J’ai déjà eu affaires à des cas comme elle. Je suivrais son affaire de près, la question est de savoir quand frapper. Elle a déjà évadé certains de mes ''semblables'' alors elle est véritablement talentueuse. Bien entendu, elle n’est pas de taille pour un professionnel comme moi.  Maintenant c’est assez, je n’ai pas envi de vous révéler toutes les raisons de ma venue ici alors contentez vous de conduire.

-   Bien

Et s’en fut fini de la conversation. 
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le lundi 15 octobre 2012, 12:48:59
Le coup surprit Takeshi, qui s’écroula comme une masse sur le sol. Le Vieil Ours émergea dans une voiture, avec un mal de crâne lancinant, et poussa un juron... Ou, du moins, voulut le pousser, mais il était vaseux, comateux, et le seul son qui sortit de sa bouche fut un grognement, alors que la voiture entrait dans un entrepôt. Il suivit les Yakuzas, un peu sonné, désarmé, jusqu’à se retrouver devant lez fameux Okuni. Il venait de libérer une pute, et portait un costume blanc. Une tenue de séducteur. A chier. Takeshi, attaché, ne dit rien, reprenant ses esprits, tandis que le brave Okuni lui subtilisa son téléphone cellulaire, et le brise au sol. Le Vieil Ours retint une grimace, tandis qu’Okuni faisait son fier devant lui.

*Il se croit dans un putain de James Bond ? Le jour où mon cellulaire sera équipé de puces de ciblages et de microphones, je serais le roi du monde.*

Okuni était visiblement assez paranoïaque, et enfilait la coke comme un Français enfilait du pain. Il connaissait la réputation de Takeshi, et parlait de manière nerveuse. Son corps tremblait nerveusement. Ce gars, cette pauvre merde plutôt, avait tous les signes du junkie défoncé. Pas étonnant qu’avec des types comme lui aux commandes, une guerre avait dégénéré. Takeshi ne dit rien, pensant surtout aux heures qu’il allait passer à remettre dans son nouveau portable des contacts... Et il ne pouvait pas prévenir Saoto si un problème survenait. Bien sûr, il avait en mémoire son numéro, mais il lui faudrait un téléphone.

« Mais sans plus tarder, passons aux choses sérieuses. Commencez donc par me dire ce que vous faites ici et ce que vous me voulez. »

Takeshi avait écouté d’une oreille distraite tout le speech de ce petit mielleux arrogant, et se racla la gorge, avant de parler. Il avait toujours mal au crâne, mais il sentait bien qu’il allait devoir faire avec pour le moment. Il alla droit au but, sans provocation, même si c’était foutrement tentant.

« Je veux savoir pourquoi vous avez mis une prime sur la tête de cette fille, et je veux savoir ce que vous savez sur elle. En gros, je suis venu pour vous interroger. »

Le Vieil Ours ne manquait pas de culot, mais, à choisir entre mourir ici et dans un lit d’hôpital, survivant par intraveineuses et grâce à des machines, la première option avait quelque chose de romantique et de poétique. Dans les films américains, ce serait une très belle façon de mourir. L’éternel et infatigable héros qui meurt l’arme à la main en défendant la veuve et l’orphelin... Sauf que, en la circonstance, Takeshi était désarmé, et attaché à une chaise.

« Je sais que cette fille est partiellement responsable de tout ce bordel, mais j’ai de bonnes raisons que vous êtes tous manipulés par des individus... D’autres gars qui se foutent de votre gueule et ont créé de toute pièce cette guerre, en attisant les tensions entre les Guramu et les Akuma pour pouvoir faire le ménage derrière. »

Dommage qu’il ne puisse plus contacter Saoto, car il était persuadé que le Jeune Renard était sur une piste. Il avait le flair pour ça. On ne le comparait pas à un renard pour rien. Il serait un bon flic... Ce qui était justement une mauvaise chose, car, dans une ville corrompue par les gangs, être un bon flic signifiait mourir vite. C’était l’allégorie des clous et du marteau. Quand un clou dépassait des autres, il fallait l’écraser avec un marteau. Toute la philosophie japonaise résumée en une phrase.

*Voilà que je deviens philosophe...*

Il se tortilla un peu sur sa chaise, et poursuivit :

« Je pense que cette fille se trompe autant que vous. Elle vous poursuit pour une vendetta qui a commencé il y a une vingtaine d’années, mais elle se trompe de cibles. »

Takeshi se doutait bien qu’Okuni ne le croirait pas. Il était trop con pour ça, mais le Vieil Ours avait la tête explosée, et donc du mal à se concentrer. Il voulait mettre les choses au point, et connaître ce que les Guramu savaient sur cette femme. Quand bien même Okuni était con comme une saloperie de vache, le Vieil Ours espérait avoir titillé sa curiosité. C’était toujours avbec ça qu’on les piégeait, ces mafieux : la curiosité. Leur balancer des choses qu’ils ne savaient pas. Dans le milieu du crime organisé, l’information était centrale. Celui qui avait l’information avait le contrôle, et celui qui avait le contrôle était le chef du marché. Le seul problème, c’est que Takeshi n’avait pour l’heure aucune autre preuve que ses intuitions... Et, comme à un procès, face à un Yakuza, qui plus est un nerveux défoncé à la dope, les intuitions, ça ne menait pas bien loin. Takeshi s‘était fourré dans un nid de guêpes, et avait besoin d’être détaché, et de trouver une arme. Les liens étaient solides, serrés, mais il avait de l’expérience. Le gars qui l’avait attaché avait agi rapidement, probablement dérangé par l’odeur de sueur, de sexe, et de coke qui régnait dans cette pièce... Et il ne devait pas penser qu’un vieux débris suicidaire réussirait à se défaire de ses liens. Sur le coup, l’homme n’avait pas spécialement tort, car Takeshi avait toujours une épouvantable migraine.

Tout ce qu’il espérait, c’était que la police n’interviendrait pas tout de suite, car, si c’était le cas, Okuni le flinguerait sûrement pour la forme. Il avait l’air suffisamment con pour le faire.

*Ses hommes sont avec lui... Il ne peut pas se le permettre, car j’ai des infos... Accroche-toi à ça, vieux débris, ça te permettra de survivre.*

*
*  *

Et un point pour l’intuition ! Saoto avait réussi à rejoindre le fourgon blindé, et le suivait de loin. Dans une filature, il fallait sortir du concept des films hollywoodiens, où, selon eux, une filature parfaitement réussie était une filature où la voiture restait à bonne distance. Ce système était complètement stupide. C’était aussi logique que d’envoyer un espion avec un costume-cravate et des lunettes de soleil en plein milieu d’une rue. Saoto restait éloigné du fourgon, mais se rapprochait aussi de temps en temps. S’il restait trop éloigné, le fourgon le remarquerait. Il prenait également des risques, en s’engageant dans une autre rue, et en se dépêchant de retrouver le fourgon, comptant sur sa connaissance de la ville, des feux tricolores, et des sens interdits pour parvenir à suivre le fourgon.

Il n’allait pas vers le commissariat central, ni même vers la Toussaint, et Saoto continua à le pister, sentant son cœur accélérer brièvement. Il tenait une piste, une piste sérieuse, et ne comptait pas la laisser partir si facilement. Il les suivait le long d’un boulevard, et ces derniers choisirent de ne pas prendre l’autoroute urbaine, s’engageant au lieu de ça sur les rues menant au parc d’accrobranches en-dehors de la ville. Saoto le savait, car il avait conduit son gosse à ce parc, avec sa femme, il y a quelques mois. Une chouette journée.  Le fourgon s’engagea ainsi dans des routes forestières un peu moins fréquentées, et Saoto rongea son frein. A partir de là, il était possible qu’on le remarque plus facilement, mais les conducteurs du fourgon semblaient trop occupés, et contournèrent le parc. Il y avait un car scolaire, et Saoto le regarda brièvement, avant de continuer à rouler, restant en deuxième.

*S’ils comptaient quitter la ville pour rejoindre Kyoto, ils auraient pris l’autoroute...*

Au lieu de ça, le fourgon mit son clignotant à gauche, et s’engagea dans un sentier cahoteux et boueux. Saoto arrêta sa voiture sur le bas-côté, et sortit, prenant son badge. Jamais son flingue ne lui avait autant manqué. Il s’engagea dans la forêt, rapidement. Le fourgon n’était pas bien loin, et savait en réalité pris un petit chemin menant à l’entrée de service du parc. Il se cacha derrière un arbre, et entendit, au loin, les cris d’enfants faisant de la tyrolienne.

« Woooouu-ouuuuhhhh !!
 -  Relève tes jambes ! »

Il soupira, se rappelant quand il avait grimpé entre les arbres, portant sur son dos son fils. Il avait même pu faire de la tyrolienne. Être flic, ça pouvait avoir ses avantages. Avec son enfant solidement harnaché à son dos, ce dernier ne craignait rien, et le gosse avait adoré la tyrolienne. Saoto aussi... Mais il n’était pas question d’y repenser, et il s’avança entre les arbres, s’abritant derrière les arbres. Le fourgon s’était arrêté près d’une espèce de petite maison, un genre de grange, dans une cour, et il se rappela que le parc d’accrobranche appartenait à tout un complexe sportif incluant de l’équitation, mais aussi du Quad en pleine forêt.

Les deux chauffeurs, dont celui avec la Gucci, étaient sortis, et avaient sorti les cadavres, tandis que d’autres hommes s’approchaient. L’un jeta une cigarette sur le sol.

« Aucun problème à signaler ? demanda l’un des hommes.
 -  Les flics n’y ont vu que du feu. Aucun souci. »

Mais qui étaient ces gars ?! Des Yakuzas ? Saoto n’y croyait pas. L’homme qui avait posé la question portait un élégant costume... Rien à voir avec le personnel du parc. Il ne comprenait pas tout ce qui se passait, et ne voyait aucun moyen d’intervenir.

« On s’en tient à la procédure, alors. Conduisez le fourgon à la casse, et foutez-le dans le broyeur.
 -  Et les responsables du parc ? »

Il y eut un court moment de silence, avant que l’homme ne réponde, agacé :

« Quoi, les responsables du parc ?!
 -  Ils ne vont rien dire ? »

L’homme soupira, visiblement encore plus agacé. Le responsable devait penser avoir affaire à des Yakuzas qui se débarrassaient de témoins gênants. C’était évident, et ça confirmait les théories de Takeshi. Saoto crevait d’envie de le prévenir, ou d’appeler des renforts, mais, avec cette guerre des gangs, on ne pourrait rien lui envoyer.

« T’es con, ou tu le fais simplement exprès, trou du cul ?
 -  Mais...
 -  Dégage, abruti, et fais ce qu’on te dit ! »

L’homme n’attendit pas plus, et s’écarta. Saoto pouvait toujours poursuivre le fourgon, mais il préférait rester ici, et en savoir plus sur ces gens... Le fourgon démarra.

*Il me faut absolument un flingue...*
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le vendredi 19 octobre 2012, 05:17:15
Okuni alla s’assoir confortablement sur son divan tout en écoutant le flic parler. Il posa ses pieds sur la table basse et afficha une expression d’amusement sur son visage. Quoiqu’il puisse dire, le Yakuza ne prenait pas le flic au sérieux, ce n’était pas vraiment surprenant, puisqu’il ne prenait personne au sérieux. Peut-être son oncle Tsubasa mais c’était à peu près tout.  Ses hommes le respectaient mais il ne se souvenait pas de les respecter en retour. Il n’avait que trois valeurs, l’argent, la drogue et le pouvoir. L’ordre dans lequel il plaçait ces trois choses restait toujours à déterminer.

-   …D’autres gars qui se foutent de votre gueule et ont créé de toute pièce cette guerre, en attisant les tensions entre les Guramu et les Akuma pour pouvoir faire le ménage derrière.

En entendant cela, Okuni éclata de rire. Il se rassit et se pencha vers l’avant pour être plus près du policier, jusque là il avait préféré rester silencieux, car il ne voulait pas particulièrement révéler quoique se soit au policier même s’il trouvait ces détails sans importance.

-   Mon pauvre, vous ne comprenez pas que je me fiche complètement de qui à commencé cette guerre. Que se soit les Akuma ou nous qui avons commencés à nous attaquer en premier m’est égal. Même si tu m’apprenais que la putain de reine d’Angleterre  avait conspirée dans nos dos pour déclencher cette guerre ça ne changerait pas mon opinion. Détruire les Akuma  est une opportunité d’affaire qu’on ne peut pas se permettre de rater. Si quelqu’un d’autre y trouve son compte, tant mieux pour lui!  

Un sourire arrogant au visage, Okuni reposa à nouveau ses pieds sur la table basse.

-   Je pense que cette fille se trompe autant que vous. Elle vous poursuit pour une vendetta qui a commencé il y a une vingtaine d’années, mais elle se trompe de cibles.

À ce moment, Okuni arrêta de sourire. Il prit une grande inspiration puis se lança.

-   Je vais devoir t’expliquer deux ou trois trucs toi, et c’est par pur caprice de ma part. Tu t’es pointé ici et tu as réussi à me divertir, je peux bien te faire une petite faveur. Je ne suis pas vraiment un homme complexe, je me contente des plaisirs simples de la vie. Le bon alcool, un peu de chair fraiche et… autre chose. C’est également pourquoi je ne cherche pas toujours à pousser trop loin mes pensées. Certains diraient que je prends des décisions irrationnelles, mais ces personnes n’habitent pas dans un château, contrairement à moi.   

Okuni prit une pause mais n’arrêta pas de fixer le flic, le Yakuza adorait parler, surtout de lui.

-   Là où je veux en venir, c’est que cette fille, celle dont vous me parlez depuis tout à l’heure,  a commis un crime envers mon clan. Elle m’a fait perdre quelques hommes, mais surtout beaucoup d’argent. Plus que vous ne pourriez compter. Qu’elle l’ait fait parce qu’elle nous déteste, que se soit un malentendu et qu’elle se fait manipuler par ses hommes qui conspirent dans notre dos, je m’en fous et je ne cherche pas à le savoir. Elle devra payer pour son offense, et ça fini là.  Même si ses fameux conspirateurs existaient vraiment, je ne me laisserais pas manipuler par eux. Ni moi, ni mon oncle. Nous les Guramu sommes… trop intelligents pour ça.

Le Yakuza sourit à nouveau au policier. Okuni ne manquait jamais une occasion de prouver aux autres qu’il était le meilleur. La modestie c’était pour ceux qui n’avaient rien à se vanter ou les Akuma.  Okuni se demandait ce qu’il allait devoir faire du policier. S’il disait vrai sur les escouades tactiques, le Yakuza était prêt. Il avait des hommes postés dans des bâtiments près de l’entrepôt. Ils seraient capables de retarder les flics assez longtemps pour qu’il quitte par la porte de derrière en compagnie de ses seconds. Il n’y avait pas trop de documents qui pouvaient le faire enfermer et il estimait être capable de se procurer l’un des meilleurs avocats de Seikusu au besoin.  Un homme fit alors irruption dans la salle, il tendit un téléphone à Okuni et lui indiqua que l’appel était pour lui. Okuni détestait se faire déranger mais il avait eu amplement le temps de se vanter auprès du flic alors il était relativement de bonne humeur.

-   Oui?

-   Bonjour, je suis Ma…

L’homme au téléphone se racla la gorge puis reprit sur un ton plus grave,

-   Ici Make Akuma. Vous êtes Okuni Guramu?

-   Tiens tiens, un Akuma… Qu’est-ce que tu me veux enfoirré?

-   Je tiens à vous avertir que je suis en route pour l’entrepôt Wong, et que je vous…

Il y eu une pause d’environ une seconde et Okuni entendit une autre voix parler à son interlocuteur, c’était en fait Hanzai qui expliquait à Make la procédure normale quand on provoquait un homme en duel à la façon des Akuma. Hanzai avait souvent côtoyé le clan du Daimyo et il était relativement familier avec leurs façons d’agir.

-   Je vous provoque en duel. Vous et moi, lames uniquement. Que ce combat reste gravé dans les annales de l’histoire. Je me battrais jour et nuit, je suis prêt à rester debout et fort jusqu’à votre dernier soupire, car je suis Akuma, et je vaincrais.  

Make entendit rire à l’autre bout du fil.

-   C’est ce qu’on verra… imbécile.

Le jeune Akuma se retourna vers Hanzai

-   Alors, j’étais comment?

-   Pas mal pour ta première fois, mais tu n’es pas obligé d’être si… mélodramatique.  

-   Oui, mais c’est bien plus amusant.

Quelques minutes plus tard, la voiture se gara en face de l’entrepôt de la poissonnerie Wong. Il y avait quatre gardes en face de l’entrée, en voyant sortir le fameux Hanzai, ils eurent comme un mouvement de recul. Le Rônin passa en premier suivit de Make. L’un des gardes s’avança puis les regarda.

-   Alors ce n’était pas une plaisanterie. Vous vous êtes vraiment présentés…  

-   On devrait prévenir le patron

-   Laisse faire, il est occupé avec ce flic. On a un Akuma et le fameux Hanzai d’un coup, pourquoi manquer notre chance.

L’homme dégaina son arme. Hanzai, rapide comme l’éclair sortit sa lame et la fit virevolter dans les airs. En un mouvement à peine perceptible, il trancha la main armée de l’homme avant d’enchainer en lui tranchant la gorge. Il tomba et se vida de son sang en quelques secondes. Hanzai rengaina sa lame tout aussi rapidement. Cette démonstration de puissance avait laissé tout le monde bouche bée, même Make.  Hanzai regarda alors un autre garde de ses yeux noirs. Des yeux qui ressemblaient à une fenêtre directe vers l’enfer.  Peu de gens étaient capable de soutenir se regard.

-   Je vous conseil de nous apporter à Okuni Guramu rapidement. La tradition du Duel est l’une des plus sacré de notre monde et même vous Guramu devriez vous y plier. Ce jeune Akuma est sous ma protection, j’enverrai quiconque qui tentera de s’en prendre à lui rencontrer son créateur. Mais le chemin vers lui risque d’être très long et douloureux.  Comprenez?  

-   Je… oui! Venez.  

Le Guramu était toujours un peu sous le choque. Make et Hanzai eurent le droit à une petite escorte. Ils reçurent toutes sortes de regards. Certains haineux, perplexes ou d’autres effrayés. Hanzai était connu du milieu, mais le simple fait qu’il portait les tatouages des Rônin suffisait à en faire calmer plus d’un.  Make commençait à se sentir nerveux, mais il adorait se battre, et il savait qu’une fois le combat commencé, il se sentirait mieux. Ils arrivèrent dans un endroit assez large. Hanzai fit signe que le combat allait se passer ici. L’arène était entourée de boites et avait une forme plus carré que circulaire comme les arènes traditionnelles.  Les hommes allaient pouvoir observer le combat d’une sorte de passerelle en hauteur eut qui faisait le tour de la pièce.

-   Allez chercher Okuni Guramu, dites-lui que Make Akuma est prêt.

Le garde à qui Make avait parlé obtempéra et alla chercher Okuni dans son bureau. Il cogna à la porte puis entra.

-   Patron, désolé de vous déranger. Mais un Make Akuma est ici. Il vous a provoqué en duel.

-   Ce con est vraiment venu? Descendez-le.

-   Non! Un Rônin est avec lui. Il s’agit de Hanzai.

-   Bande de froussards, il faut tout faire soi-même. Si je me bats contre cet Akuma, il me laissera surement tranquille. Justement, j’avais besoin d’un peu d’exercice.  

Il se retourna vers le policier qui était toujours assis sur sa chaise.

-   Désolé mon bon ami, mais je dois m’occuper de sortir les ordures. Je serais de retour d’ici quelques minutes. Tu ne devrais pas être capable de t’enfuir de toute façon, alors, à plus.  

Okuni rit à nouveau avant de suivre l’un de ses gardes qui lui indiquait la direction à suivre.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 19 octobre 2012, 15:11:58
*Il y a plus de 80 000 Yakuzas au Japon... J’en trouve un, il est plus con que ma sœur.*

Dépité, Takeshi ne dit rien devant l’arrogance ostensible de ce demeuré. Il n’était pas étonnant que cette guerre ait éclaté, avec de tels clowns. Le Vieil Ours se faisait trop vieux pour ces conneries. Il y a quelques années, il aurait sans doute pété un plomb, tenté de négocier, de le menacer, d’avancer des preuves... Mais cette époque était révolue. Il ne dit rien, fixant avec une profonde lassitude le clown qui se tenait devant lui. Un poème de Victor Hugo, l’un des quelques rares écrivains occidentaux qu’il appréciait, lui revint en tête. Il parlait d’un singe qui se dissimulait dans la peau d’un tigre pour impressionner les autres animaux, ou quelque chose comme ça. En cours, on lui avait dit qu’Hugo avait fait ça pour dénoncer Louis-Napoléon III, mais il trouvait que ce serait injuste de limiter cette image à un simple dictateur fantoche se prenant pour un illustre Empereur. Un singe dans la peau d’un tigre... C’était tout à fait ce qu’il ressentait devant cet Okuni, ce blaireau... Et, tout à coup, Takeshi comprit. Il comprit qu’un massacre s’annonçait. Les troupes d’intervention allaient tous les tuer, et mettraient ça sur le dos des Yakuzas, de la guerre des gangs. Les temps avaient changé.

Il ne dit rien, et Okuni fut interrompu par la venue d’individus. Visiblement, il allait affronter en duel un Akuma, et ce dernier était accompagné par un Rônin. Takeshi ne dit rien, le regardant partir. Même un Rônin ne suffirait pas à les sauver. Ils étaient nombreux et bien armés, comme Takeshi avait pu le voir. Ce n’était pas le simple policier qui agirait, mais les Tokushu Kyūshū Butai, plus connus sous le sigle de SAT. Les forces d’intervention spéciale, le Special Assault Team du Japon, étaient la grosse artillerie de la police. L’équivalent du SWAT, qu’on déployait pour des situations extrêmes : prises d’otages, kidnappings, hijacking, ou interventions musclées. Juridiquement parlant, le statut du SAT était à mi-chemin entre une force de police et une force militaire. Au sein du territoire japonais, le SAT se divisait en équipes individuelles assignées à une préfecture de police. Ainsi, les SAT assignés à Tokyo étaient connus sous le terme de Keishicho Tokushu Butai, Keishicho étant le nom du commissariat central de Tokyo. A Seikusu, les SAT s’appelaient donc Seikusu Tokushu Butai, et n’étaient pas réputés pour faire dans la dentelle.

*Merde de merde ! Je me suis fourré dans un putain de nid de guêpes !*

Takeshi grogna en secouant la tête, et regarda les hommes qui étaient restés pour le surveiller. Okuni en moins, il espérait qu’ils seraient moins grande gueule que ce petit connard, mais il n’en doutait pas. Il réfléchit un peu, et finit par parler :

« Qui n’a pas encore baisé ?
 -  Ta gueule, enfoiré de flic ! »

Le Vieil Ours tourna la tête vers le nerveux. Il avait de longs cheveux noirs, une petite gueule d’amour, et des lunettes branchées au-dessus des yeux. Un sourire goguenard éclaira les lèvres du Vieil Ours.

« Trois fois sur quatre, les nerveux sont des puceaux... Statistique policière.
 -  Je t’ai dit de la fermer !
 -  C’est dommage... Vous ne connaître jamais l’étreinte d’une femme, les gars... Cette sensation quand elle vous sourit, et vous accepte dans son lit... Ses cuisses qui s’ouvrent, ses longs cheveux soyeux qui glissent entre ses doigts, et... Et ses soupirs, aah... Difficile de s’en...
 -  La ferme ! »

Takeshi eut un léger sourire. Il venait d’augmenter le taux de nervosité ambiante au sein des hommes qui le surveillaient. Il jouait avec le feu, mais ne put pas s’empêcher de continuer :

« L’opinion publique en a marre des Yakuzas, de la hausse de l’insécurité, de la drogue... Vous n’êtes plus populaires depuis longtemps. Cette guerre des gangs, c’est la goutte qui a fait déborder le vase...
 -  Putain, mais tu vas la fermer, oui, ta gueule ?!
 -  Ils vont flingueront, et mettront ça sur le compte des Akuma. Ce ne sont pas de simples flics qui vont vous tomber dessus, les mecs, mais la crème de la crème. Vous ne la sentez pas ? Cette odeur de poudre dans l’air... Ils seront bientôt là, et, quand ils seront là, vous regretterez de ne pas m’avoir é...
 -  LA FERME, CONNARD DE MES DEUX !! »

Un Yakuza le frappa à la tempe avec la crosse de son arme, et Takeshi vit trente-six chandelles, perdant légèrement conscience.

*
*  *

« Regroupez les corps à la porcherie.
 -  La porcherie ? »

L’homme se retourna vers son subordonné, et, devant l’incompréhension de ce dernier, il grogna.

« Putain, mais c’est le défilé des cons aujourd’hui, ou quoi ?! »

Il soupira à nouveau, et, un peu plus consciencieux, commença à donner quelques explications :

« Pour se débarrasser des corps, il n’y a pas cinquante solutions. Chacun a sa méthode : les enterrer, les faire cramer... Mais moi, je préfère utiliser des porcs. »

Il ménagea une petite pause, et reprit, continuant à délivrer ses quelques explications sur la meilleure manière qu’il y avait de se débarrasser d’un cadavre :

« On va aller dans la grange, où il y a un atelier, avec tout ce dont on a besoin. J’ai même vu une scie électrique avec des lames en diamant, ça suffira amplement. On utilise ça pour découper du béton, alors ça tranchera la chair et les os sans difficulté.
 -  Euh...
 -  Ouais, je sais, c’est dégueulasse et on en met partout, c’est pour ça qu’on utilise des gants et des combinaisons. Tu penses tout de même pas que je vais salir un costume à 500$ pour trois cons qu’il faut découper, hein ? Bref... Tu vois, dans la porcherie, on a une vingtaine de gros cochons affamés. Alors, l’idée, c’est de découper les corps en plusieurs morceaux, afin de les donner à bouffer. Ça te bouffe tout, un porc... Enfin, sauf les cheveux, alors, avant de les donner à bouffer, on les scalpe... Comme les Indiens, tu vois le truc ? »

L’homme était pâle, se demandant si son supérieur plaisantait, ou s’il était vraiment sérieux. Il pénétra dans la grange, et constata que ce dernier était tout, sauf comique. Il enfila la combinaison de protection, une espèce de longue robe, une charlotte qu’il mit sur la tête, puis des gants, un masque à oxygène, et de grosses lunettes de protection.

« C’est pour se protéger des éclats. Tu veux trancher ton premier corps ? Il faut bien tenir la scie, pour éviter qu’elle ne saute entre tes mains. T’as juste à appuyer sur le bouton, et à laisser faire... Regarde... »

On les avait proprement déshabillés, les vêtements en boule mis dans un coin. Deux hommes avaient mis de l’huile sur les vêtements, avant de les brûler, et la scie trancha alors. C’en fut trop pour al jeune recrue, qui s’enfuit vers les toilettes. Ces dernières étaient dans un petit bungalow longé dans la cour, et il parvint à atteindre le lavabo, pour vomir en paix. Il avait demandé sa mutation au sein de Jyundaï, mais c’était peut-être un peu trop extrême pour lui... La lame en diamant qui s’enfonçait sans difficulté, le sang qui giclait, le corps qui tressautait... Il en était fébrile, et ouvrit le robinet, s’aspergeant la tête. Il soupira, leva la tête, se regarda dans le miroir... Et vit quelqu’un juste derrière lui. Il eut à peine le temps d’y songer qu’il se reçut un puissant coup de taihojutsu qui l’envoya au tapis.

Saoto soupira, et récupéra l’arme de l’homme, un joli Glock. Il vérifia le chargeur, le cran de sécurité, et s’approcha de la grange.

*Il est temps d’entrer en piste...*

*
*  *

Autour de la poissonnerie Wong, il y avait plusieurs habitations. La poissonnerie jouxtait un quai, et se trouvait donc le long de plusieurs autres entrepôts. Elle était séparée par un grillage, et longeait la mer. L’entrepôt était assez grand, et se trouvait près d’un quartier de la Toussaint assez vivant. Si la guerre des gangs faisait rage, ce n’était pas pour autant que tous les commerces avaient fermé, même si on sentait une certaine tension dans la ville. Autour de l’entrepôt, les petits commerces étaient ainsi ouverts. La boulangerie du coin, gérée par un Français, attirait toujours son lot de clients, et le boulanger savait très bien que la poissonnerie servait de couverture aux Yakuzas. Cependant, il n’avait jamais été dire quoi que ce soit, et, pour lui, la poissonnerie Wong était un lieu comme un autre. C’était aussi ce que M. Chang, le vieil épicier, pensait. Avec ses mains pleines d’arthrite, il était très chaleureux, et, quand on lui demandait des poissons, des crustacés, ou des fruits de mer, il conseillait aux gens d’aller voir à la poissonnerie, de l’autre côté de la rue. Takeshi avait été conduit, comme Make et le Rônin, par une entrée privée, mais les simples clients qui venaient directement à la poissonnerie passaient par l’entrée principale, qui donnait directement sur un entrepôt où des bancs de poissons et des pêcheurs réparaient leurs filets. Des portes en fer menaient ensuite dans le repaire des Yakuzeas, ou dans les souterrains, où on trouvait les caches d’armes des Guramu, ainsi qu’un précieux petit coffre-fort.

Un couple s’approcha ainsi des poissonniers. Un homme avec de belles lunettes de soleil, et une femme avec un grand sourire, un joli chapeau, et une belle jupe. L’homme tenait un sac de course avec une baguette de pain qui en ressortait.

« Hello ! lâcha l’homme dans un mauvais anglais. I… I am French, and the… The guy at the stop, there, dit-il maladroitement en désignant une épicerie, told me to… »

Nerveux, le pêcheur secoua la tête, et fit signe à l’homme de partir. Le Français, pensant probablement que l’homme ne le comprenait pas, insista.

« Fish... I want fish... I have money…
 -  No fish… No Money... Go, please… » répliqua l’homme sur un anglais encore plus maladroit.

Loin de là, dans un immeuble, une autre scène cocasse avait lieu.

« Bonjour, Madame ! Je me permets de vous déranger pour savoir si vous passez une bonne journée, et si vous seriez intéressée par un calendrier... »

L’homme lui expliqua s’appeler Ganji, et vendre avec son collègue Kazuo des calendriers pour le compte des pompiers de Seikusu. La jeune femme déclina l’offre, et les deux hommes toquèrent à une nouvelle porte, qui était celle abritant une équipe de trois Guramu surveillant la rue pour le compte d’Okuni. Il n’avait rien vu de particulier, à part des éboueurs qui étaient en train de ramasser, comme tous les jours, les déchets de la poissonnerie. Quand on frappa à leur porte, l’un des Yakuzas pesta, et alla ouvrir la porte. Dès que Kenji eut décliné son identité, l’homme s’énerva, agacé par cette interruption :

« Dégage, crevard ! Va te faire enculer, trouve-toi un job, et fous le camp, merdeux ! »

Agacé, le Yakuza referma la porte... Mais, pile au même moment, le pied de Ganji se posta dans l’embrasure de la porte. Irrité, l’homme sortit son pistolet de sous sa ceinture, décidé à faire fuir le malotru, et rouvrit la porte... Pour se recevoir un coup de pied retourné en pleine figure. Soupirant, le Yakuza, dont le nez fut brisé, s’écroula au sol, tandis que Ganji sortit un pistolet surmonté d’un silencieux. Les deux autres Yakuzas dans le petit studio tournèrent la tête, et les balles fusèrent. Des tirs silencieux et discrets. Kazuo referma rapidement la porte, et frappa avec le pied sur la tête du Yakuza qui leur avait ouvert la porte, l’assommant pour le compte. Se prenant pour des espions, les Yakuzas avaient abaissé les stores, mangeant des pizzas. Immédiatement, Ganji sortit un petit talkie-walkie.

« Cobra Leader, ici Scorpion.  Vous pouvez envoyer les Guêpes, terminé. »

Ganji et Kazuo étaient deux agents du Seikusu Tokushu Butai. Leur rôle était généralement de protéger le port et l’aéroport de Seikusu, mais il leur arrivait de faire des extras.

Chaque division du SAT comprenait la même structure : une section de commandement, Cobra Leader dans cette opération, et trois sections : une section spécialisée dans l’assaut, les Scorpion, une section de tireurs d’élite, les Guêpes, qui étaient en train de se positionner sur le toit, et une section de soutien technique, qui s’occupait de la logistique, de la communication, et de la surveillance. Chaque division des SAT avait son propre équipement, et celle de Seikusu bénéficiait d’armes puissantes et efficaces. Il était temps pour eux de se changer, et de s’équiper convenablement. Kazuo allait prendre un AA-12, car il préférait les fusils à pompe, tandis que Ganji opterait pour une carabine M4. Ils auraient également des armes de poings, à savoir des Glock 19. Les tireurs d’élite, quant à eux, possédaient des Howa M1500, des armes japonaises. Cette intervention allait être musclée, mais l’équipe était préparée pour des interventions de ce genre. Ils avaient trois objectifs prioritaires à respecter :

1°) Éviter les pertes civiles ;
2°) Appréhender Okuni Guramu ;
3°) Obtenir les informations détenues dans leur coffre-fort.

Leur commandant, dont le nom était inconnu, avait reçu de la part du gouvernement carte blanche. En d’autres termes, le gouvernement accepterait des dommages collatéraux, tant que les pertes n’incluaient pas de civils. Le gouvernement partait du principe que les Yakuzas, quoi qu’il arrive, se défendraient. En conséquence de quoi, les tirs préventifs étaient autorisés. C’est ce que Ganji avait fait en abattant froidement deux Yakuzas qui n’avaient pas pointé les armes sur lui. Il l’avait fait sans trembler, et sans le moindre remords.

Les choses sérieuses allaient bientôt commencer.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le mardi 23 octobre 2012, 23:37:55
Okuni arriva en face de Make et de Hanzai, il regarda le jeune Akuma avec un sourire soulagé. Make essayait de paraitre le plus intimidant possible mais il semblait que ça ne suffisait pas pour le Guramu.  Okuni se mit même à rire, il regarda alentours de lui et ses hommes se mirent à rire également. Au début ils riaient nerveusement mais le rire devint gras et franc assez rapidement. Le Akuma et le Rônin ne cillèrent même pas. Okuni fit signe à ses hommes d’arrêter,  de son autre main, il sortit un pistolet de petit calibre de son veston.

-   Mais c’est qui ce type? Il se pointe ici et se prends pour un samouraï. T’a quel âge au fait?  Je savais que les Akuma étaient désespérés mais pas à ce point.  

Les hommes se remirent à rire. Okuni pointa son pistolet directement vers Make

-   Je n’ai pas vraiment le temps de jouer à ce jeu, alors aussi bien en finir tout de suite. Sacré Akuma…

Hanzai ne fit pas une ni deux, il se déplaça avec la rapidité et l’agilité d’un grand félin. Il se jeta pratiquement sur Okuni qui n’eut pas le temps de réagir. Le Rônin le désarma d’un geste de maitre et balança le pistolet derrière lui.

-   La seule chose que m’empêche de vous tuer c’est qu’on vous a déjà provoqué en duel. Une tradition sacré qui doit se faire au sabre.  Soit vous acceptez et vous vous battez contre Make, ou vous refusez et je vous tue là, maintenant.  

Okuni n’avait pas particulièrement envie de se battre contre le fameux Hanzai, il essayait de faire comme si ça lui était égal mais tous ses hommes savaient que leur patron craignait le Rônin. Ils ne pouvaient pas le blâmer puisqu’eux aussi le craignaient.

-   Make c’est ça? Le protégé du Daimyo si je ne m’abuse? C’est avec grand plaisir que je mettrais fin à ta misérable existence. En plus, comme le duel est une tradition sacré, quel genre d’homme serais-je pour refuser?

-   Je sais quel genre d’homme tu es, Guramu.

-   C’est qu’il est agressif le jeune! Quelqu’un, apportez-moi une épée.  

Un des sous-fifres du Guramu obéit et s’en alla. Il revint quelques instants par la suite, un
Katana dans les bras. Okuni le ramassa puis le fit tournoyer dans ses mains.

-   Bien, ne perdons pas plus de temps.

Okuni fonça sur le jeune Akuma en brandissant sa lame. Make eut le temps de lever son sabre pour le bloquer. Le Guramu était rapide, mais Make avait connu pire, le Daimyo entre autres. Le jeune Yakuza était un peu nerveux. Il risquait réellement sa vie en combat singulier. Le Daimyo ne l’aurait pas envoyé s’il n’était pas certain qu’il reviendrait vivant, mais il y avait tout de même un risque.  Cette petite chance de perdre qui nous faisait douter de nous, capable de transformer les plus habiles guerriers en mauviettes nerveuses. Le talent était une chose, mais il ne fallait pas qu’un bon entrainement pour se battre, il fallait aussi des nerfs d’acier.

Okuni était arrogant, le Daimyo savait que ça lui ferait commettre de graves erreurs. En plus, il n’était pas connu comme étant un bon combattant, Okuni était de ceux qui passaient plus de temps dans un salon de coiffure que dans un dojo. La dernière fois qu’il avait du affronter quelqu’un au corps à corps remontait surement déjà à plusieurs années. Il était impitoyable mais préférait les armes à distance. Il était simplement trop con pour se rendre compte qu’il n’était pas capable de tuer tous ceux qui se présentaient sur son chemin. Make allait faire une faveur au monde en le tuant.

Make repoussa le Guramu puis essaya de le toucher avec une frappe à la verticale. Okuni la bloqua à temps. Le Akuma effectua alors un coup de pieds circulaire qui atteignit Okuni dans les côtes, ce fut assez pour lui faire perdre son souffle. Make était trop proche de son adversaire pour lui donner un autre coup d’épée, alors il décida de carrément lui foncer dessus. Il le repoussa avec son épaule et il enfonça Okuni dans une pile de grosses boites. Make ne laissa pas de répit à son adversaire un peu étourdit puis lui assena quelques bon coups de poings au visage.

Okuni était un peu sonné, Make ne profita, il se recula et allait planter sa lame en plein dans le cœur du Guramu mais le pied de Okuni l’atteignit avant. Make recula de quelques pas et le Guramu eut le temps de reprendre un peu ses esprits.  Hanzai observait la scène, il aimait bien le style de Make, très proche du sien à ses débuts. Il y avait une certaine beauté bestiale à sa façon de se battre, mais seuls les vrais guerriers s’intéressaient à ce genre de choses. Le Guramu encourageait leur patron assez bruyamment.

Ils se demandaient ce qu’ils devraient faire si le Akuma arrivait vraiment à battre Okuni. Les plus jeunes pensaient à le descendre mais même si les Guramu respectaient très peu les traditions, il y en avait quand même qui seraient prêts à le laisser partir.  Hanzai se demandait aussi comment il ferait pour sortir de la si les Guramu n’étaient pas enclins à les laisser partir. Cette situation lui faisait penser à son dernier séjour au Kazakhstan, une horrible affaire. Il allait surement devoir s’en sortir en prenant quelqu’un en otage, c’était la meilleure solution.

Okuni était à présent en colère, il lança une série de coups brutaux que Make n’eut pas de difficultés à bloquer.  Make frappa à son tour en direction de son adversaire mais le Guramu recula évitant de justesse la lame qui filait dans sa direction.  Make s’avança pour lui donner un coup d’épaule qui le fit reculer et le Akuma enchaina avec un coup d’estoc. Okuni réussit à esquiver le gros du coup mais Make l’entailla peu profondément sur le côté gauche. Par réflexe, Okuni posa sa main sur sa blessure, Make en profita pour lui balancer un puissant coup de pieds avant qui le fit reculer puis trébucher.

Tandis que Make s’avançait pour achever son adversaire, l’attention de Hanzai était totalement portée sur autre chose. Il aurait pu jurer avoir entendu du mouvement. Le mouvement d’un groupe d’hommes, des professionnels, pas des Yakuza qui se promenaient dans l’entrepôt. Seule l’oreille entrainée de Hanzai semblait l’avoir remarqué. Il regarda dans la direction d’où venait le bruit, mais quelqu’un s’écria avant lui.

-   Putain, c’est qui eux?

Le Yakuza avait visiblement devancé Hanzai. S’il s’agissait vraiment de professionnels, l’un d’entre eux devait avoir commis une maladresse, ça arrivait parfois. À moins que se faire repérer faisait déjà parti de leur plan. Le Rônin avait un petit côté paranoïaque, chose normale quand on avait vécu toutes les choses qu’il avait vécues.

-   Attention!

À ce moment, Hanzai les vit aussi. Il y avait quelques hommes au deuxième étage, armés et qui pointaient leurs armes dans leur direction. L’un des Yakuza fit feu, Hanzai ne s’arrêta même pas pour voir s’il avait atteint sa cible. Il fonça sur Make puis le souleva de terre. Ils devaient partir.  Hanzai n’avait pas reconnu l’uniforme d’une SMP connue, mais il pouvait s’agir d’une branche des SAT. Le Rônin n’avait pas envi de se faire arrêter à nouveau, et s’ils voyaient Make tuer un homme, ce n’était pas mieux pour lui. Il reposa Make à terre et lui ordonna de le suivre. D’autre coups de feu retentirent alors qu’ils courraient en direction du bureau où Takeshi était retenu prisonnier.

[HRP : J’ai bien aimé ta référence à Die Hard :P ]
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 25 octobre 2012, 11:26:09
(Mon héros d’enfance ^^)

« I just want some fish, you know… »

L’insistance du touriste commençait quelque peu à fatiguer le poissonnier, qui était en réalité, comme le reste des pêcheurs, des Yakuzas. En temps normal, il y avait de vrais pêcheurs, mais ils avaient tous été congédiés aujourd’hui, afin d’éviter des problèmes. Le Yakuza envisageait de sortir son arme pour faire fuir ces abrutis. Il n’aimait, ni les touristes, ni les cons, et ce gars-là semblait être un curieux mélange des deux à la fois. Le Yakuza sentait la gâchette le démanger lorsque des coups de feu resonnèrent dans l’entrepôt, suivis d’hurlements. Il se retourna subitement, surpris... Et, pile au même moment, le touriste et sa femme brandirent des armes :

« Police ! Lâche ton arme, connard ! »

Surpris, le Yakuza réagit par instinct, et se retourna vers les deux touristes, pour les trouer. Une balle se logea dans son crâne, et la femme, de manière experte, les deux mains sur la crosse de son arme, visa les autres poissonniers, ouvrant le feu. Dehors, les Guêpes étaient en position, et ouvraient le feu, abattant les Yakuzas se tenant dans la cour. C’était la panique chez les Guramu, mais la situation était loin de devoir se calmer. Des fourgons blindés approchaient rapidement, libérant des troupes d’intervention solidement équipées.

Les éboueurs qui se tenaient près de l’entrepôt attrapèrent alors des lance-grenades, et lancèrent des grenades fumigènes en visant les énormes vitres crasseuses de l’entrepôt. Les commandos déjà à l’intérieur portaient des masques à gaz et des lunettes infrarouges, et avaient totalement pris les Guramu par surprise. Ils étaient passés par les égouts, neutralisant les sentinelles se trouvant à l’intérieur, puis étaient montés par les bureaux, discrètement, pour rejoindre l’étage supérieur de la pièce principale. Là, des hommes avaient neutralisé discrètement les gangsters se tenant à l’étage... Ou presque, car ces derniers avaient parfois émis quelques bruits, que le Rônin avait du percevoir. Mais cela n’avait aucune importance. Les Yakuzas étaient occupés à regarder un duel, ce qui avait fourni une diversion parfaite.

Sous l’impulsion des fumigènes, les Yakuzas choisirent, soit de sortir par la poissonnerie, soit de s’enfoncer dans l’entrepôt, soit de tirer au jugé. Ceux qui restaient se faisaient abattre rapidement, et ceux qui fuyaient ne tardèrent pas à réaliser que cette sortie était compromise, et commencèrent à se défendre. Les deux faux-touristes choisirent donc de s’abriter derrière des caisses, ouvrant le feu en attendant que les renforts arrivent.

« Salopards de flics de merde ! hurlait Okuni, les larmes aux yeux, en rentrant dans l’une des pièces jouxtant l’entrepôt.
 -  Il faut se rendre, ils vont nous... »

Okuni ouvrit le feu, abattant le couard qui avait osé émettre une idée aussi stupide. Il avait réussi à s‘extirper hors de la pièce enfumée.

« Les Akuma... grogna Okuni. Putain d’enculés ! Qu’est-ce qui m’a pris d’accepter le défi de ce merdeux ?! Ils sont de mèche avec ces enculés de flics ! C’est eux qui les ont guidé jusqu’à nous ! »

Pour Okuni, tout était limpide. Make avait été l’appât, un putain... Un putain de cheval de Troie, ouais ! Nerveux, Okuni était en sueur. Impossible de retourner dans la pièce principale. Les flics avaient sûrement du passer par les égouts, et devaient donc sécuriser cet accès. Cependant, cet entrepôt n’était pas l’une des places fortes des Guramu pour rien. Okuni était sacrément en pétard, mais il avait encore avec lui beaucoup d’hommes. Dommage qu’il n’ait pas pu flinguer ce flic qui se tenait là-haut, ça l’aurait aidé à se détendre.

« Où sont passés ces merdeux des Akuma ? demanda-t-il alors.
 -  Je les ai vus monter vers votre bureau.
 -  Mais comment j’ai pu être aussi con ?! Père le saura ! Les Akuma ont dépassé les bornes ! Ils voulaient la clef du coffre ! »

C’était évident ! Le coffre-fort à l’intérieur contenait de nombreux documents, une comptabilité nécessaire qui permettait de retracer les comptes bancaires des principaux chefs des Guramu. L’argent était le nerf de la guerre. Avec ces informations, les Akuma pouvaient briser les Guramu en les appauvrissant. Les Akuma étaient l’un des plus vieux clans de Seikusu. Il était évident que la police était leur alliée ! Enfoirés de flics ! Quand il aurait fini de défendre l’entrepôt, il irait personnellement leur défoncer la gueule. Tandis que le Yakuza réfléchissait, ses hommes tiraient à travers les fenêtres de la pièce, utilisant leurs armes automatiques.

Dehors, les camions blindés arrivaient enfin, et des hommes lourdement armés en descendirent, ouvrant le feu vers les Yakuzas. Isolés, ces derniers refusaient de se rendre, offrant une résistance acharnée. La femme du faux couple de touristes s’était reçue une balle, et l’homme continuait à résister, ouvrant sporadiquement le feu. C’était une véritable scène de guérilla urbaine, et la situation n’allait pas s’améliorer. Ayant réfléchi, Okuni avait sorti son téléphone portable, et appela l’Oyabun des Guramu, qui n’était autre que son propre père :

« La police a découvert l’entrepôt ! Ils nous attaquent !!
 -  ...
 -  Putain, mais j’y suis pour rien ! Non, je n’ai pas amené de putes ici, bordel, tu me connais ! C’est... C’est la faute des Akuma ! Ils nous ont tendu un piège, merde ! Ils m’ont défié, et j’ai accepté leur putain de défi comme un con ! Les flics ont débarqué au même moment !
 -  ...
 -  Mais oui, bordel, j’ai la clef ! Je sais que je ne dois jamais m’en séparer ! Mais on a besoin d’aide ! Il faut que les Akuma paient ! Ils ont bafoué les traditions ! Ce sont des putains de lâches, des menteurs ! Ils ont même emmené un putain de Rônin !
 -  ... »

Okuni en fut perturbé. L’Oyabun venait de lui dire que les policier savaient récemment libéré un Rônin, Hanzai. Okuni sauta sur cette information :

« Oui ! Oui, c’est lui, bordel !
 -  ...
 -  Oui...
 - 
 -  Ouais, d’accord ! »

Okuni raccrocha alors, et se tourna vers les Yakuzas qui étaient avec lui :

« On se rend à l’armurerie, les gars. Les renforts arrivent ! Ces enculés veulent la guerre ? Et bien, ils vont être servis ! Personne ne baise Okuni Guramu sans le regretter ! »

*
*  *

Sonné, Takeshi se remettait progressivement du coup qu’il avait reçu. Il était toujours assis sur sa chaise, et ce fut les bruits de la bataille qui, lentement, le tirèrent du sommeil. La cavalerie venait d’arriver, et le show allait commencer. La police allait frapper fort, afin de montrer aux Yakuzas qui étaient le maître à Seikusu. Il y a quarante ans environ, la police aurait sans doute laissé faire, en se disant qu’il serait idiot de sacrifier des policiers pour combattre des criminels. Après tout, peu importe le camp où on se place, un Yakuza en moins, c’était toujours ça de pris. Seulement, les mentalités avaient changé. Les Yakuzas n’étaient guère plus populaires, et la société civile nippone moins lascive à l’égard des politiciens. Il fallait voir le scandale que la démission forcée de Keishu Tanaka avait provoqué pour réaliser que le peuple ne voulait plus des Yakuzas, ni de ce système politico-mafieux. En résumé, les flics allaient frapper fort, et Takeshi avait merdé. Il se retrouvait dans une situation cauchemardesque, et espérait ne pas se faire trouer la peau par les Guramu... Cependant, ceux qui le surveillaient étaient trop paniqués, et probablement trop stupides, pour songer à rester avec lui.

« Les flics nous attaquent !
 -  Allons les buter ! »

Ils sortirent, pensant que Takeshi, à juste titre, n’était pas une grande menace. Un scénario digne d’un mauvais film d’action, mais ils n’avaient pas tort. Il était solidement attaché, et tenta, sans réel succès, de forcer sur ces liens. Ils étaient solides, et il avait beau se forcer, se contorsionner sur son siège, rien n’y faisait. Tout ce qu’il réussissait à faire, c’était s’écorcher la peau contre les cordes, en entendant des coups de feu et des hurlements juste derrière la porte. La bataille faisait rage, et lui était coincé sur une chaise. Pour le coup, c’était vraiment une journée de merde.

Il continuait à pester et à grogner, lorsqu’une forme apparut soudain devant lui. Une jeune femme avec des vêtements noirs, et le Vieil Ours se figea sur place. Sa vue revenait provisoirement, et il vit les yeux de cette femme... Ces yeux... Les mêmes que ceux de cette petite fille il y a de cela des années... Le temps sembla se suspendre, et les bruits des fusillades s’éloignèrent, s’estampillant progressivement. Elle avait un flingue à la main, et le pointait sur lui... Son air était déterminé et sérieux, rien à voir avec la jeune fille timide et apeurée qui avait été dans son bureau, et à qui il avait tendu une sucette, en se promettant de retrouver un jour els enfoirés qui avaient fait ça.

« Vous êtes qui ?
 -  Tu... Tu ne me reconnais pas ?! »

Elle fronça les sourcils, comme si elle était surprise par cette question. Elle avait une bonne position de tir, la jambe arrière relevée, la jambe d’appui légèrement fléchie, afin de diminuer les tremblements du corps.

« On se connaît?
 -  Tu t’appelles Tifa... »

Elle sembla surprise, ce qui se lut dans ses yeux. Takeshi profita de son avantage :

« J’ai enquêté, et j’enquête toujours, sur la mort de tes parents... Je pense savoir qui les as tués, mais il faut qu’on se grouille ! On est zen plein milieu d’une scène de guerre ! »

Elle fut tellement surprise qu’elle ne savait pas quoi dire. Le Vieil Ours continua :

« Détache-moi vite ! Je peux nous faire sortir d’ici ! Ta vendetta ne sert à rien ! Les Yakuzas n’ont jamais trempé dans cette histoire ! J’en ai la preuve maintenant, tu dois me faire confiance ! »

Les coups de feu continuaient à résonner, et Takeshi sentait son cœur tambouriner follement dans sa poitrine. Des preuves, il n’en avait aucune, mais il espérait que la femme le croirait... Et que Saoto aurait quelque chose d’utile. Ceci rappela à Takeshi qu’il devait se procurer un portable pour le contacter. Tifa s’avança vers lui, et commença à dénouer quelques nœuds... Lorsque la porte s’ouvrit en grand. Elle bondit immédiatement en arrière, pointant son arme.

« Vous ?! » s’exclama-t-elle alors, avec une lueur de colère dans les yeux.

Curieusement, Takeshi crut alors voir les poings de la jeune femme vibrer dangereusement.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le mardi 30 octobre 2012, 02:48:18
Make et Hanzai coururent rapidement dans le corridor, alors que Okuni maudissait le Akuma à cause qu’il avait été forcé d’arrêter le duel, Make maudissait Hanzai qui l’avait forcé à fuir. Make avait énormément de respect pour cet homme, c’est la seule chose qui avait faite que le Akuma n’était pas resté en arrière pour se battre, ça et la force herculéenne du Rônin.  Make voulait tout détruire, il était passé à un cheveu de l’avoir, il avait dominé tout le long du combat, et on ne se souviendrait que du fait qu’il avait prit la fuite. Okuni ne prendrait pas la peine de mentionner l’escouade d’intervention bien entendu. En courant, Make décida de régler son différent avec le Rônin. Le jeune avait beau respecter le Rônin, il était quelque peu impulsif.

-   J’allais l’avoir!

-   Je sais.

Le Rônin n’en ajouta pas plus. Il avait fait ce qu’il fallait, s’ils étaient restés, ils seraient morts, mais Make était trop orgueilleux pour le réaliser. Hanzai le comprenait, lui non plus n’aimait pas fuir.

-   Alors pourquoi tu ne m’as pas laissé faire! Pourquoi tu ne m’as pas laissé prouver à tous mon honneur! Maintenant, cet honneur est sali, par ta faute.  

Sur ce, Hanzai s’arrêta. Make faillit lui rentrer dedans.

-   Je vais te dire quelque chose et tu vas m’écouter. Tu vas m’écouter en silence car le temps commence à nous manquer. Une fois sorti d’ici, tu pourras argumenter si tu le désire.  

Hanzai regarda dans les alentours question de s’assurer qu’ils ne seraient pas dérangés.

-   Si tu crois que la première fois que je me suis battu contre un autre clan, j’ai pris une lame et que j’ai foncé dans la mêlée, tuant des centaines de mes adversaires alors que je n’étais âgé que de quinze ans, et bien tu te trompes! J’ai tué pour la première fois à dix-huit ans, et ça n’avait rien de si glorieux.  Les légendes arrivent après. Si tu crois que je n’ai jamais fuis la bataille, tu te trompes également! Si tu crois que l’honneur est une bonne raison pour te faire tuer, tu te trompes également.  

Hanzai s’assura à nouveau que personne n’approchait, il entendait des coups de feu, mais rien d’immédiatement urgent.

-   Je te dis ça puisque tu me rappel moi. J’étais un prodige, et je dis ça sans aucune modestie, mais toi, tu es encore meilleur que je ne l’étais à ton âge. Si tu a peur que ton honneur soit souillé, laisse-moi te dire quelque chose. Un homme très sage m’a déjà dit alors que nous avions une conversation très semblable à celle-ci : « Hanzai, tu ne peux pas t’imaginer tout les hommes que j’ai tué au nom de l’honneur au fil des années. Toutes ces choses que j’ai faites pour la même raison. Ce qui me choque surtout, c’est qu’à mon âge, je réalise finalement que l’honneur ne s’acquiert pas en tuant. Un individu est honorable par sa nature et par la cause qu’il sert. S’il doit tuer pour sa cause, il est honorable, mais si sa cause est de tuer, il n’est qu’une bête»

Hanzai entendit les coups de feu se rapprocher, ils devaient partir

-   Cet homme, c’était le Daimyo. Maintenant, viens, nous ne pouvons pas rester là. Si ça peut te rassurer, tu auras quand même l’occasion de finir ce que tu avais commencé. J’y veillerais personnellement.  

Make, plus apaisé, suivit Hanzai le long du corridor. Le Rônin n’avait pas menti d’un mot. Il plaignait tout de même le pauvre Make car Hanzai savait mieux que quiconque qu’il était en train de vivre un moment difficile. Malgré toutes ces belles paroles, le Rônin savait qu’il était pratiquement impossible pour un guerrier dans l’âme de simplement quitter le champ de bataille.

Make lui ressemblait réellement, il espérait seulement que le Akuma vivrait une meilleure vie que lui. Le Rônin avait eu une vie mouvementée et il lui restait encore bien des aventures à vivre, mais il voulait que les aventures de Make soient un peu plus glorieuses, il aspirait à mieux que d’être un simple tueur réputé.  Il sentait comme une connexion entre lui et le jeune homme, c’est pourquoi il se permettait d’être un peu plus familier avec lui.  Ils arrivèrent devant une porte, Hanzai ne se questionna pas, il espérait trouver une issue.  Il l’ouvrit pour déboucher sur un petit bureau, ainsi que sur une femme qui détachait un homme plus vieux. Make reconnut tout de suite la jeune femme contre qui il s’était battu. Du moins, avait essayé de se battre.  Il sursauta en la voyant.

-   Putain c’est elle! C’est qui le con qui lui a donné un flingue?

Hanzai ne se laissa pas impressionner aussi facilement. Comme Make, il brandit son sabre, mais d’une façon plus calme et détendue. Il traversa la jeune femme du regard, avant de parler de sa voix grave et profonde.

-   Je savais que nos chemins seraient amenés à se recroiser une fois de plus.  Nos destins semblent liés à ce que je vois. Quant à toi…

Hanzai regarda le policier attaché à la chaise.

-   Je me souviens de toi, tu es un policier. Un bon d’ailleurs. Ça peut paraitre étrange venant de quelqu’un comme moi, mais je te respecte… Takeshi.

Hanzai connaissait la plupart des flics de Seikusu. Après tout, il avait passé beaucoup de temps en détention.  Le Rônin reporta alors son attention sur la jeune femme.

   -          Toi, qu’est-ce que tu faits ici? Je ne t’imaginais pas travailler avec les Guramu… Tu es une adversaire trop valeureuse pour trainer avec une telle racaille, j’espère me tromper. Alors dis-moi, pourquoi est tu réellement ici?  
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le mercredi 31 octobre 2012, 15:51:12
Tomber sur le Yakuza qui avait manqué la tuer était un peu comme la cerise sur le gâteau. Tifa pointait le pistolet droit sur lui, prête à faire feu. Il n’aurait jamais le temps de foncer sur elle. Cet homme était rapide, mais il ne pouvait pas aller plus vite qu’une balle. Elle le visait soigneusement, la présence des Yakuzas ayant occulté les propos mystérieux du flic. Les Yakuzas, n’ayant rien à voir avec le massacre de sa famille ? C’était impossible ! Elle avait consulté les rapports de police. Les traces de poudre avaient indiqué que les armes utilisées étaient des armes de contrebande, faites par des Yakuzas. De plus, on avait également trouvé dans la maison des tatouages, mais Tifa n’avait jamais su à quel clan de yakuzas ce tatouage se rapportait.

*Fie-toi à ce que tu sais déjà, à tes acquis. Tu as attendu bien trop longtemps pour rebrousser chemin maintenant.*

Elle visa l’homme, sans faire trop attention à l’autre Yakuza, qu’elle avait retrouvé dans sa maison natale. Il semblait furieux, mais elle savait que la véritable menace venait de l’homme âgé et expérimenté. Il était doué, particulièrement rapide et dangereux. Tifa ne commettrait pas deux fois l’erreur de le sous-estimer.

« Toi, qu’est-ce que tu fait ici ?[/color] demanda l’homme sur un ton posé, avant de l’insulter. Je ne t’imaginais pas travailler avec les Guramu… Tu es une adversaire trop valeureuse pour trainer avec une telle racaille, j’espère me tromper. Alors dis-moi, pourquoi est tu réellement ici ? »

Serrant les lèvres, Tifa répondit sur un ton assez sec :

« Ne m’insulte pas. Guramu, Akuma, peu importe les noms que vous vous donnez, pour moi, vous êtes tous de la racaille. Mes raisons ne t’importent pas. »

En réalité, elle avait appris l’existence de la planque d’Okuni en tombant sur des Yakuzas dans la Toussaint. Après avoir semé le flic dans le métro, les informations locales et les potins lui avaient permis de savoir que la Toussaint était fortement déconseillée, et que la police déployait l’essentiel de ses forces pour contrer les Yakuzas. Elle avait donc été dans la Toussaint, et avait trouvé quelques Yakuzas, qui lui avaient rapidement dit tout ce qu’elle voulait savoir. Tifa avait ainsi appris ce repaire, et la perspective de pouvoir abattre un gros lapin était bonne à prendre. Elle s’était remise en chasse, et s’était infiltrée dans l’entrepôt, en passant par des cours longeant ce dernier, puis par le toit.

Contemplant les deux hommes, elle s’apprêtait à ouvrir le feu quand la main du flic jaillit devant elle. Elle ne l’avait pas entièrement libéré, mais ça avait du être suffisant pour qu’il retire ses liens. Le coup partit involontairement, mais heurta le mur. Tifa réagit rapidement en poussant le flic, qui tomba au sol, et fit un pas en arrière, remettant en joue les deux Yakuzas. Des coups de feu et des explosions résonnaient tout autour d’eux, ainsi que des hurlements.

« Tu... Tu te trompes, Tifa... »

Le flic remettait ça, et elle grogna, fronçant les sourcils, affichant sa désapprobation.

« L’en... L’enquête... Elle a été étouffée... Tout a été maquillé... Tes parents... Ils n’étaient pas de simples commerçants... C’est ce qu’on a voulu faire croire, mais... C’était faux...
 -  Qu’est-ce que vous dites ?!
 -  J’ai passé des années à enquêter, à émettre des hypothèses, des suppositions. Rien ne collait dans cette affaire... »

Tifa était surprise, et, sur le coup, elle ne savait pas quoi dire. Le flic, que le Rônin avait appelé Takeshi, en profita pour entreprendre de se redresser. Il y eut une violente explosion qui fit vibrer toute la structure. Il regarda alors les Yakuzas, en tentant de se relever.

« On est tous manipulés... J’ai essayé de le dire à Okuni, mais... Ce con n’a rien voulu savoir. Cette guerre a été provoquée par ceux qui ont tué tes parents, Tifa... Et ils ont mis ça sur le dos des Yakuzas pour se couvrir, et ont provoqué cette guerre pour pouvoir tuer ceux qui les dérangeraient.
 -  Qu’est-ce que vous voulez dire ?!
 -  J’ai... J’ai fait des recherches... Tes parents... Ils étaient témoins dans un programme de protection, et devaient... Ils... Ils n’étaient pas que de simples commerçants, c’était leur couverture...
 -  Une couverture ? Une couverture pour quoi ?! »

Le ton de Tifa était de plus en plus précipité, et les lumières clignotèrent fébrilement, alors qu’une autre explosion se mit à rugir. Dehors, ça avait l’air d’être le chaos. Takeshi reprenait lentement son souffle.

« Ils... Ton père était... Un cadre travaillant à Jyxtech. Mais j’ai découvert que cette entreprise était une société fictive, un écran dissimulant une autre entreprise... »

Frozen Love tombait des nues. Ce que disait ce flic... C’était impossible ! Elle regarda à nouveau les Yakuzas.

« Arrêtez vos conneries ! Ce sont eux ! Ça a toujours été eux !!
 -  Non ! Tifa, tu dois...
 -  Je ne vous dois RIEN ! Je suis revenue dans cette ville pourrie pour régler le compte aux salopards qui ont massacré ma famille ! Vous devriez savoir ça, bande d’enfoirés ?! La famille ! »

Elle visait soigneusement la tête du Rônin, se rappelant fugitivement et brièvement les consignes de Nika, et allait ouvrir le feu. Son doigt glissait sur la gâchette quand le sol se mit à vibrer... Et se déroba sous leurs pieds. Le coup partit dans le vide, et Tifa se mit à basculer dans un trou, poussant un hurlement de surprise. Elle atterrit dans une pièce, brisant une table en bois, et comprit qu’une grenade venait d’exploser, fragilisant l’un des piliers. Les jambes de Takeshi flottaient dans le vide, mazis il réussit à rester en hauteur. Tifa leva la tête vers ses cibles, mais vit alors, devant elle, les lumières des fusils d’assauts des commandos, ainsi que des Yakuzas, à droite et à gauche, qui ouvraient le feu en se repliant.

*Cours !*

C’est ce qu’elle entreprit de faire, filant sur la gauche au milieu d’une pluie de balles. Un gémissement traversa les structures endommagées de l’entrepôt. Ce dernier risquait de ne pas tenir bien longtemps à ce rythme.

*
*  *

Le bruit de la scie s’enfonçant dans la chair était particulièrement horrible. On sentait le corps se tortiller, comme si des spasmes de douleur le traversaient, et c’était d’autant plus curieux que la lame en diamant ne butait sur aucun obstacle. Que ce soit l’os ou la peau, elle tranchait avec la même efficacité, faisant gicler du sang un peu partout. C’était une vraie boucherie, et l’équipe de nettoyage avait également ramené de quoi laver la grange. Le personnel allait être heureux, comme ça. On allait les débarrasser de tout le crottin et de toutes les saloperies qui traînaient par là. Ils n’auraient même pas à nourrir les cochons ! Que demande le peuple ? L’homme continuait à trancher, et s’arrêta à un moment. On avait déjà découpé un corps, et les porcs étaient en train de se nourrir. Les deux autres hommes qui l’accompagnaient étaient en train de revenir quand Saoto se décida à intervenir.

Il entra par la gauche, et pointa son arme sur l’homme près de l’atelier.

« Lâche ton arme, connard, et lève bien les mains ! »

Surpris, l’homme tourna la tête. Il y avait un peu d’éclaboussures de sang sur son masque et ses lunettes de protection, et il continua à tenir la scie.

« T’es qui, toi ?
 -  Quelqu’un qui va te coffrer, sale enculé ! Maintenant, ferme ta gueule, et lève les mains ! »

Saoto tenait le pistolet à deux mains, pour un maximum de précision.

« Un flic, hein ? ricana l’homme, ne se sentant nullement menace. Tu ignores totalement à qui tu as affaire, petit. Jette ton arme, et va jouer. »

S’énervant, Saoto ouvrit le feu, tirant à côté de l’homme. La balle résonna dans le vide. Les deux autres hommes étaient également en joue, et personne ne bougeait.

« Je t’ai dit de lever les bras, connard !
 -  Alors, tu te prends pour un héros, c’est ça ? Le chevalier d’or, respectueux des lois, qui vient protéger la veuve et l’orphelin ?
 -  Ta gueule !
 -  Où est la foule en délire ? Les médias qui te mitrailleront sous leurs flashs ? Le capitaine qui te donnera une petite tape sur l’épaule en te félicitant ? Ne rêve pas, mon gars, tu n’as rien d’un héros, tu n’es qu’un abruti qui ignore dans quoi il trempe les pieds...
 -  ’Me force pas à te descendre, enfoiré !
 -  Si tu voulais me descendre, tu aurais déjà tiré... »

Tenir en joue trois individus était difficile, surtout quand ils étaient éloignés, et étaient des pros. Les deux autres étaient de plus en plus nerveux, et Saoto, persuadé que le coup viendrait d’eux, les tenait en joue. Mais la diversion vint du premier. Alors que le flic avait la tête tournée, il appuya sur le bouton déclenchant le moteur de la scie, provoquant un vrombissement qui surprit Saoto. Ce dernier tourna rapidement la tête, et les deux autres en profitèrent pour se réfugier dans des boxes. Celui qui avait enclenché la scie la lança vers Saoto, qui bondit en arrière. Il attrapa ensuite une clef à mollette traînant sur l’atelier, et la lança vers Saoto, l’atteignant à la tempe. L’homme tomba au sol, la vision brouillée, et ouvrit inutilement le feu, visant bien trop approximativement. Il entreprit donc de se replier en pestant, et se dissimula derrière un mur, avant que des balles ne viennent le poursuivre.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le mercredi 07 novembre 2012, 05:02:26
Make vivait un des moments les plus stressants de sa vie jusqu’à date, Hanzai revivait tout simplement une situation à laquelle il avait fait face de nombreuses fois dans sa vie. Ce n’était pas pour autant agréable pour le Rônin,  l’arme pointée sur lui pouvait bien signifier sa mort, son visage restait impassible,  mais à l’intérieur, il évaluait toutes les possibilités.  Tout ce passa rapidement, le policier, Takeshi, intervint, au grand soulagement de Make, au moment où elle ouvrit le feu. Le coup n’atteignit personne. Takeshi commença par raconter une histoire d’enquête étouffée  de manipulation et de la mort des parents de la jeune fille.

Takeshi connaissait le nom de la fille, Tifa. Make s’en souviendrait. Elle tenait toujours les deux hommes en joue, mais à présent, les deux Yakuza écoutaient attentivement le débat du policier et de la jeune fille. Elle finit par laisser échapper qu’elle venait ici pour régler le compte de ceux qui avaient tués ses parents. Tout ça était donc une histoire de vengeance. Make sentit la colère monter en lui, elle s’était attaquée aveuglement aux Yakuza pour se venger. La famille de Make avait été massacrée par des Yakuza elle aussi, sauf qu’il ne s’était pas mis à attaquer tout le monde. En fait, il était même devenu l’héritier d’un des clans les plus puissants du Japon par la suite.

Make se dit que son parcours n’était pas tout à fait normal, le réflexe de tout être humain sensé aurait été de se venger il en était conscient, sauf que le Daimyo l’avait recueilli sous son aile. Si les Akuma n’avaient pas été là, Make serait probablement encore dans un orphelinat ou pire encore, en train de vivre chez l’un de ses oncles ou de ses tantes de retour dans sa patrie. Make éprouvait quand même le désir de se venger, mais il préférait connaitre l’identité du tueur de ses parents avant d’agir. Même le Daimyo disait ne rien savoir sur ce qui s’était passé, mais Make était plus intelligent que ça. Il savait qu’on lui cachait quelque chose, il avait beau respecter le Daimyo, mais il lui tirerait un jour les vers du nez.

Le temps se figea un instant, Tifa pointa son arme sur la tête de Hanzai. Le sol se mit à vibrer intensément, tellement que Tifa manqua sa cible. Un énorme trou se créa dans le sol et la jeune fille tomba dedans. Ça rappela à Make et Hanzai leur première rencontre avec la fille. Make était à présent convaincu que le dieu des trous dans le plancher voulait leur venir en aide.  Il était temps pour les Yakuza de quitter le bâtiment, Make était pressé, mais il attendit quand même Hanzai qui s’était tourné vers Takeshi.

-   Suis nous, c’est ta meilleure chance, je doute que tes amis des forces spéciales prennent vraiment le temps de faire la différence entre toi et nous. Nous sommes ce que nous sommes, mais ça ne veut pas dire que nous sommes tous des cons. J’espère qu’en échange, vous oublierez tout ce que vous nous verrez faire jusqu’au moment où nous nous séparons.  Dites à vos supérieurs que vous êtes sortis par la porte de derrière, ça c’est si vous voulez leur dire que vous étiez présent ici.

Hanzai aida l’homme à se relever et défit ses liens. Make n’aimait pas avoir un flic avec eux, il avait beau les respecter, il ne pouvait pas lui faire confiance. Ce fameux Takeshi pouvait bien décider de les arrêter une fois sortis de l’entrepôt. C’était tout de même peu probable puisque les Yakuza étaient deux et que Hanzai était particulièrement imposant.

Hanzai menait le petit group vers la sortie tandis que Make fermait la marche.  Ils coururent le long du corridor jusqu’à arriver au bout. Ils n’avaient d’autre choix que d’emprunter une cage d’escalier, ils descendirent et arrivèrent dans un autre corridor. On entendait de nombreux coups de feu et il y avait de la fumée un peu partout. Ils étaient en pleine zone de guerre. Ils empruntèrent la première porte qu’ils virent, la chance semblait leur être favorable. Le trio débarqua dans un garage, une voiture noire y était garée. Deux Guramu étaient présents, en voyant les hommes entrer, ils furent pris de panique.

L’un d’eux fonça sur Make avec une clé à molette dans les mains, l’autre se tourna pour prendre son pistolet. Make fut rapide et bloqua son adversaire avec sa lame, il riposta en lui donna un puissant coup de pieds dans le ventre. Hanzai l’acheva en le transperçant avec son sabre. Le Rônin fonça alors sur l’autre homme tout en gardant le corps du premier embroché sur sa lame en face de lui. Le deuxième homme visa Hanzai et fit feu à plusieurs reprises, les balles ne traversèrent pas le corps de l’autre Yakuza et Hanzai se rendit à proximité de l’autre sain et sauf.

Hanzai laissa tomber le cadavre et fit virevolter sa lame dans les airs. Il balaya majestueusement l’air en face de lui et ne sembla même pas avoir touché le Guramu. Pourtant, ce dernier posa ses mains sur sa gorge, un énorme filet de sang se mit à couler. L’homme s’écroula par terre et mourut en quelques secondes. Hanzai se tourna vers Takeshi, le Rônin était probablement en train de sauver la vie au flic en le faisant sortir de là et il prenait de gros risques. Il espérait que le Vieil Ours n’essayerai pas de l’accuser de quoi que se soit.

-   Les forces spéciales ont probablement encerclé l’entrepôt, si on veut partir, il va falloir forcer notre passage. Cette voiture est notre meilleure chance, montez tout de suite, il n’y a pas une seconde à perdre.  

Les hommes obtempérèrent, Takeshi n’était pas un pilote professionnel, mais comme le parcours qu’ils allaient emprunter ne nécessiterait probablement aucune finesse, il prit place au volant. Make alla ouvrir la porte du garage et sauta dans la voiture. Il se coucha même pour ne pas recevoir une quelconque balle perdu.  Les forces spéciales n’allaient probablement pas les laisser partir ainsi alors il aurait besoin de toute la couverture qu’il pourrait avoir.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 08 novembre 2012, 20:38:41
Une chose était sûre : ces mecs n’étaient pas des incompétents, ni de simples branleurs. Saoto était piégé contre de véritables tueurs, des professionnels qui conservaient leur sang-froid. Les deux tueurs étaient dissimulés derrière les murets des boxes, mais Saoto devait aussi tenir compte du troisième larron, qui s’était enfui par une porte à droite. C’était d’ailleurs cet homme que le flic poursuivait, car la porte permettait directement de sortir de l’écurie. Il était donc sans défense, mais Saoto allait devoir jouer serré. Il sortit assez rapidement, pour voir l’homme courir rapidement. Tenant son pistolet à deux mains, il mit l’homme en joue, et ne dit rien, se contentant de se concentrer pour mieux viser. Il ferma l’un de ses yeux, et ouvrit le feu. La balle fusa rapidement, et Saoto justifia les prix qu’il avait gagné à la foire sur les stands de tirs. La balle atteignit la cheville droite de l’homme, qui poussa un cri en tombant au sol. Saoto entendait toutefois les deux autres tueurs se rapprocher, chacun décidant d’arriver par une porte différente, afin de le prendre en tenaille. Il se rapprocha de la porte par laquelle le découpeur de cadavres était sorti.

*Est-ce que je la joue à la Chow Yun-Fat, ou non ? Merde, réfléchis, putain !*

Il se voyait mal faire un plongeon dans la pièce en ouvrant le feu. Ces types avançaient sans se précipiter, et il imaginait leurs flingues pointées vers les portes. Les prendre par surprise serait difficile. Saoto sentait l’adrénaline battre dans ses veines, mais son instinct lui dicta de se méfier d’autre chose. Le découpeur rampait sur le sol, et s’était retourné, sortant de sous sa combinaison de protection un flingue.

« Meurs, enfoiré ! »

Ses tirs étaient imprécis, faisant voler de la terre autour de Saoto, qui jura, et opta pour un repli, se mettant à courir vers la maison en faisant feu derrière lui, sans vraiment viser. Il cherchait surtout à retarder les deux autres tueurs. Il courut rapidement vers la maison, et entendit les balles siffler autour de lui. Une balle se logea dans l’écorce d’un arbre qu’il longea, et il s’abrita rapidement derrière un gros arbre, répliquant en ouvrant le feu. Les deux tueurs étaient toutefois éloignés, et ses balles se contentèrent de manger de la poussière, les deux autres répliquant. Malheureusement, Saoto ne pouvait pas se permettre de gaspiller ses balles comme dans un film hollywoodien. Il n’avait qu’un chargeur, et vit que les deux tueurs se supplantaient très bien. L’un rechargeait, tandis que l’autre continuait à ouvrir le feu.

Dans un film, Saoto aurait pu les abattre en visant approximativement avec une main. Ou alors, il en aurait au moins un, mais, dans tous les cas de figure, il aurait été plus précis qu’eux. Ce n’était ici pas le cas. Les deux tueurs étaient vraiment des pros, et visaient mieux que lui. Leurs mains ne tremblaient pas, et ils prenaient leur temps. Une balle heurta une branche de l’arbre où Saoto se planquait, faisant jurer à nouveau ce dernier. Dans cette position, il se ferait cribler rapidement, car les deux tueurs commençaient à s’écarter l’un de l’autre, afin de le prendre en tenaille.

*Putain ! Réfléchis, trouve un plan, un piège !*

L’un des deux tueurs s’était rapproché du découpeur, et lui abandonna un téléphone portable en s’abaissant, tout en continuant à prudemment viser la planque de Saoto. Le découpeur allait probablement appeler des renforts. Saoto, lui, était tout seul. Mais il ne s’appelait pas Bruce Willis, ni Chow Yun-Fat. Il se retourna, dévisageant la maison, et décida de se planquer dans ce manoir. Il courut rapidement vers l’une des portes en bois, et tenta de l’ouvrir.

Fermée. Naturellement. Refusant de laisser la panique s’imposer, il vérifia rapidement son chargeur. 10 balles. Ce n’était pas grand-chose, et il allait devoir faire attention à ses tirs. Être économe, et ne pas trop gaspiller inutilement. Il fit le tour de la maison, se dépêchant, rejetant d’une main la sueur qui courait sur son front. Si au moins il pouvait prévenir les renforts... Avec un peu de chanc,e il y aurait peut-être un téléphone dans cette demeure... Sur cette idée, il atteignit une espèce de petite cour extérieure avec du gravier, et se rapprocha d’une porte en verre. Fermée aussi, mais, comme elle était moins résistante que l’autre, il tira dessus. Le verre se fissura, et un bon coup de pied suffit à fracturer la porte.

9 balles.

*
*  *

Pour le Vieil Ours, la situation n’était pas particulièrement mirobolante non plus. Il venait de perdre Tifa de vue, et ne pouvait rien faire pour la retrouver. En contrebas, c’était le chaos. Les Guramu et les troupes d’intervention se livraient une lutte acharnée et il arriva à la même conclusion que les Yakuzas. Ensemble, ils avaient une petite chance de s’en sortir. Takeshi pouvait juste espérer que son histoire avait suffisamment convaincu la jeune femme pour qu’elle décide de se rendre au commissariat afin d’en savoir plus. Tout ce qu’il lui faudrait, c’était avancer dans son enquête, entre-temps. Il suivit les deux hommes, en sentant le poids des âges commencer à faire son effet. Il se reprocha son embonpoint, et d’avoir relâché les exercices en salle de musculation. C’est fou, comment une femme pouvait changer un homme...

Ils arrivèrent dans une espèce de petit garage avec une série de belles voitures. Le genre de caisses qu’un flic comme Takeshi n’arriverait jamais à se procurer légalement. Deux Guramu surveillaient un peu inutilement cette place, et le Rônin fit parler sa loi. Takeshi était trop fatigué et trop déboussolé pour lui reprocher la mort de deux Guramu... Et, à vrai dire, il s’en foutait pas mal. Il avait honnêtement d’autres soucis en tête pour le moment, et se mit au volant de la voiture, une Bentley (http://static-jpeg.auto-buzz.com/wp-content/uploads/2010/10/bentley-coupe-4-portes-2-654x436.jpg) qui avait l’air d’en avoir dans le moteur. Takeshi grimpa sur le volant, tandis que Make les rejoignit, et se mit à démarrer. Il y avait dehors un camion d’intervention, et plusieurs policiers ouvrirent le feu sur eux... Avant que le camion ne se reçoive un tir de missile provoquant une superbe explosion.

« Accrochez-vous ! » hurla Takeshi en démarrant rapidement.

Il changea presque dès la première seconde la vitesse, évitant le camion en feu, et vit que la rue était devenue une scène de guerre urbaine digne d’une favela brésilienne. La police ne se battait plus que dans l’entrepôt, mais aussi en-dehors, où des renforts venaient d’arriver. Des voitures de sport s’étaient arrêtés pour libérer des Guramu surarmés qui ouvraient le feu avec des armes de guerre sur les policiers. Ils avaient des gros calibres, et Takeshi fonça au milieu d’un échange de tirs, heurtant l’une des barrières de protection mises par les forces de l’ordre. Les balles explosèrent sur la carrosserie de la Bentley, pulvérisant plusieurs vitres. Une balle atteignit notamment le pneu arrière gauche, et, vu la vitesse à laquelle Takeshi était lancée, ce tir déstabilisa la voiture, qui se mit à déparer sur le bitume.

*Redresse !!*

Takeshi tenta de suivre son propre conseil en ralentissant, mais les balles continuèrent à pleuvoir sur eux. Le pare-brise explosa, répandant des myriades de verre qui lui éraflèrent la peau. De la fumée s’échappait du moteur de la Bentley, les balles venant d’un barrage policier dressé en amont. Takeshi vira à droite, ménageant le pneu crevé, et perdit le contrôle en s’encastrant dans une épicerie. La Bentley pulvérisa la vitrine, s’écrasant sur des meubles de fruits. Les airbags se déclenchèrent alors, plaquant Takeshi violemment contre le siège.

« Bo... ‘Del ! »

Il réussit péniblement à en sortir, titubant à moitié, et tomba sur le sol, avant de voir, en se redressant, une porte à l’arrière du magasin. La police se rapprochait pour les intercepter, et Takeshi ne pourrait pas s’en sortir en brandissant sa planque. Mieux valait opter pour un repli stratégique. Entre-temps, la chute de la Bentley avait percé le moteur du réservoir, l’essence s’échappant lentement, recouvrant le sol.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le mardi 13 novembre 2012, 01:23:19
Make avait toujours aimé les montagnes russes, il avait eu quelques fois l’occasion d’en faire et il n’avait jamais eu peur de la hauteur ou des secousses qu’il ressentait. En fait, plus elles étaient mouvementées, plus il aimait ça, pourtant, Make n’aimait pas du tout la situation dans laquelle il se trouvait. La Bentley roulait vite et Make, sur la banquette arrière, était brassé dans tout les sens, d’une certaine façon ça ressemblait un peu aux montagnes russes, sauf pour la peur qu’il ressentait et pour l’énorme choque douloureux lorsque ça balades ce termina enfin… dans la vitrine d’une épicerie.

Hanzai aussi ressentait un peu de stress, pour quelqu’un qui était toujours calme peu importe la situation, ressentir un peu de stress était quand même quelque chose.  C’était peut être puisqu’il ne pouvait pas se battre contre cet adversaire là, c’était un des rares problèmes qu’il ne pouvait pas régler d’un coup de lame. Un accident de voiture le tuerait sur le coup, une fin décevante pour un homme ayant vécu une vie si mouvementée et honorable. Il voulait mourir au combat, pas pris entre une Bentley et le mur d’une épicerie. Heureusement pour le Rônin, les airbags firent leur boulot.

Il était un peu étourdi, mais il y avait trois mois de ça, il avait du extraire une balle de son abdomen à main nue, alors l’inconfort qu’il ressentait était tout à fait tolérable. Il s’extirpa lentement de la voiture puis alla à l’arrière sortir Make qui avait bien plus de difficultés que lui à ce sortir de là. Le jeune Akuma se releva et regarda alentours de lui, il éprouvait beaucoup de difficultés à reprendre son souffle. Il toussota un peu de sang puis regarda le flic filer vers l’épicerie, il devait le suivre. Pendant ce temps, des policiers s’approchaient de la Bentley, Hanzai devait les ralentir.

C’est alors qu’il vit le moteur percé de la Bentley, l’essence se répandait rapidement. Ce n’était qu’une question de temps avant que le feu prenne et fasse exploser le tout. Il se tourna et vit que près du comptoir, il y avait des allumettes en vente, Hanzai eut l’une de ses idées folles, idées qui, malgré tout, lui avaient souvent sauvé la vie. Il courut pour aller en chercher un paquet, il entendit les balles siffler près de lui. Il prit une allumette puis l’alluma. Il regarda la flaque puis la lança. Il prit tout de même le temps de crier, plus pour lui-même que pour les autres,

-   Attention!

Aussitôt qu’il l’eut fait, il se retourna puis plongea en direction de la porte de derrière qu’avait emprunté Make et le policier.  Hanzai avait essayé de lancer l’allumette dans une partie plus éloignée du moteur question d’avoir un peu le temps de se protéger, mais ce n’était pas la première fois qu’il voyait du gaz exploser et il savait qu’il n’avait pas beaucoup de temps. La flaque de gaz prit instantanément en feu et alla au moteur, le gros du carburant s’y trouvait encore. Hanzai n’eut même pas le temps de toucher le sol qu’il fut projeté encore plus loin par l’explosion.

Il sentit la chaleur dans son dos et craignait d’avoir été brulé, en se relevant, il constata que ce n’était pas le cas. Quand il se retourna, il vit que le devant de l’épicerie était plus en désordre que jamais. La flaque de gaz était toujours en feu et le Rônin se dit que la carcasse brulante de la Bentley suffirait à ralentir d’éventuels forces de l’ordre ou Guramu qui auraient l’idée de les suivre.  Il s’en voulait un peu d’avoir un peu détruit le bâtiment, mais il se dit que les assurances paieraient surement les réparations.

Il fonça vers la porte de derrière pour retrouver Make et Takeshi. Ils étaient tout les deux sonnés et n’avaient pas pus aller bien loin. Hanzai savait qu’ils reprendraient leurs esprits petit à petit, lui aussi avait été pas mal secoué la première fois qu’il avait fait un accident en voiture. Takeshi semblait mieux se tenir que Make, beaucoup mieux, mais l’âge venait en ligne de compte. Les deux hommes regardaient le Rônin d’un air perplexe.

-   C’était quoi tout ce vacarme?

-   Un petit quelque chose pour ralentir nos poursuivants. Ce n’est rien, nous avons d’autres priorités. Make, tu as toujours ton portable? Bien. Appel Dansu ou quelqu’un et dit leur de venir nous  chercher. Je ne crois pas qu’ils viendront en territoire Guramu, pas en temps de guerre, mais dites leur de fixer un point de rendez-vous.  

Make lui fit un signe de tête et composa le numéro de Dansu pour lui expliquer la situation. Le Rônin se retourna vers le policier.

-   Nous auront probablement à traverser le territoire des Guramu, ça risque d’être corsé, je tenais à  vous avertir.  Il se peut que nous soyons chanceux et que nous ne rencontrions pas de résistance, mais ces derniers jours la chance semble m’avoir quelque peu délaissé.  

Hanzai reporta son attention sur Make

-   D’accord, on vous rejoint là. Nous sommes… et bien il y a un flic avec nous, mais c’est un type bien, il est vraiment avec nous… Non, je sais, mais on n’avait pas le choix, il nous aide maintenant, c’était ça ou le laisser là-bas, tu seras d’accord avec moi pour dire que c’était la meilleur solution… Je ne sais pas s’il y a des Guramu ou non! Surement, je… Bon d’accord, je serais prudent.  

Make se retourna vers Hanzai et Takeshi, Dansu ce montrait souvent un peu surprotecteur, il n’aimait pas ça.

-   On doit les rejoindre sur le coin de Akiko et de Yayoi.

-   Je sais c’est où, partons maintenant, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre une seule minute de plus.  
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le mardi 13 novembre 2012, 11:50:59
Quand, dans sa vie, on en était arrivé à devoir s’allier avec ses ennemis héréditaires pour survivre, c’était probablement le signe que votre vie était un échec total. Takeshi était avec des Yakuzas, et sa vie, littéralement, ne tenait plus qu’à un fil, à l’image de sa carrière. Si on le surprenait, il n’arriverait jamais à se justifier, et il ne pouvait clairement pas se permettre d’affronter des accusations de corruption par ses collègues. Le Vieil Ours était un flic respecté, une légende urbaine à Seikusu, mais il savait ce qu’on dit sur les légendes. Le peuple aime bien les modèles de vertu, les exemples à suivre, les incorruptibles, mais, ce que le peuple aime encore plus, c’est les voir s’effondrer, réaliser que, derrière le masque d’or et d’ébène, il y a de la pourriture. Takeshi, à la vérité, était loin de se considérer personnellement comme Elliot Ness, et doutait qu’un film soit consacré un film sur lui. Il se considérait néanmoins comme un bon flic, ce qui, avouons-le, était de plus en plus rare ces derniers temps.

S’extirpant de la carcasse de la voiture, il titubait sur le sol, se relevant, tout en entendant les flics se rapprocher. Ces derniers étaient vraiment très agressifs, et, dans la confusion, ils n’hésiteraient pas à tirer à vue. Ils avaient perdu trop des leurs contre les Yakuzas, et les corrompus profitaient de la situation pour régler quelques tirs. Takeshi savait que l’ascension fulgurante des Guramu inquiétait les plus vieux clans de la ville, ceux qui, comme les Akuma, tenaient les rênes de la ville. Ils seraient conciliants avec la police si la police les aidait à supprimer un concurrent. Ils influeraient sur les médias qu’ils contrôlaient pour que ces derniers pondent des articles valorisant l’action de la police. Il suffisait d’un mot, d’une tournure de phrase, pour qu’une action policière soit jugée « nécessaire pour la sécurité de la ville », ou « excessivement brutale et inefficace ». Takeshi entendait même les ronronnements des hélicoptères. Cette zone devenait une espèce de guerre urbaine, et les Guramu tenaient trop aux armes entreposées dans leur entrepôt pour se replier sans réussir à les évacuer.

Takeshi avançait vers le fond de l’épicerie, quand il vit le Rônin se diriger vers le comptoir, afin d’enflammer l’essence qui s’échappait de la voiture fumante.

*Oh merde !*

En sueur, le Vieil Ours se mit à courir vers la porte, l’arme au poing, et entra dans la ruelle. Il y avait une série de poubelles dans les coins, et la ruelle décrivait un L ramenant vers une autre rue. La Bentley explosa alors, provoquant un champignon de feu dont Takeshi ne vit rien, mais perçut le souffle. Make était avec lui, et, si le jeune Yakuza ne semblait pas physiquement éprouvé, on sentait qu’il n’était pas spécialement habitué à ce genre de course-poursuite. Takeshi, lui, respirait juste bruyamment, reprenant son souffle. Il regarda autour de lui, et le Rônin revint alors parmi eux. Ils appelèrent un autre Akuma pour qu’il vienne les chercher.

*Au cœur du territoire des Guramu ? Aucun Akuma ne serait assez cinglé pour s’approcher de cette zone...*

Le jeune raccrocha, et se tourna vers le Rônin. Inutile d’avoir fait de longues études pour comprendre que Make respectait profondément le Rônin.

« On doit les rejoindre sur le coin de Akiko et de Yayoi, annonça-t-il.
 -  Je sais c’est où, partons maintenant, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre une seule minute de plus. »

Akiko et Yayoi... Takeshi connaissait aussi ce coin, mais son instinct était en alerte... La vieille alarme interne du flic, qui frôlait parfois la paranoïa. Il les suivit lentement, réfléchissant rapidement.

« Il y a quelque chose qui cloche... »

Il avait dit ça uniquement pour retenir leur attention.

« D’après ce que j’ai compris, vous êtes tous les deux venus ici pour essayer de contraindre Okuni en le défiant en duel ? Cette guerre a été déclenchée parce que les Guramu ne respectent pas les traditions des clans plus âgés. Même si tu aurais réussi à le vaincre, ses hommes vous auraient abattu. Vous avez vu cet entrepôt ? C‘est une putain de forteresse ! Même un Rônin n’aurait rien pu faire contre tous ces hommes ! »

La police déployait les grands moyens, et Takeshi ne serait pas surpris de voir, comme à Rio, des chars d’assaut débarquer. Et eux deux comptaient tranquillement ressortir de l’entrepôt en tuant leur chef ? Non, c’était complètement débile ! Mais Okuni n’aurait eu aucune chance contre Make... Et ça, les Akuma le savaient... Tout comme les Akuma devaient savoir qu’il y aurait une descente musclée de la police. Une telle opération, avec tant de logistique et de moyens, ne se cache pas très facilement. Même Takeshi l’avait su.

« On voulait que vous tuiez Okuni, mais on ne tenait pas à vous voir survivre, avança-t-il. Je parie que vous ne saviez rien sur cette descente, pas vrai ? Dites-moi... Jusqu’à quel point avez-vous confiance en vos propres chefs ? Et si vous étiez les bons couillons que les Guramu demandaient pour mettre un terme à cette guerre ? Je ne serais pas surpris que même le propre père d’Okuni souhaite la mort de son rejeton abruti. Et ce lieu de rendez-vous... Pile dans un croisement, dans un champ de tir... »

Akiko et Yayoi n’étaient pas à proprement parler des rues se situant dans le territoire Guramu, mais à la périphérie, loin de la zone de combat. Néanmoins, l’endroit était un croisement, probablement sur le parking. Il y avait une vue dégagée, et suffisamment d’angles de tirs pour permettre une fusillade en série.

« Réfléchissez-y, les gars. Jusqu’à quel point les Akuma soutiendraient un jeune membre, et un Rônin qui a failli à sa précédente mission, si, en contrepartie, leur mort peut leur permettre de stopper cette guerre ? »

Pour Takeshi, tout ça était évident, mais le flic était en surchauffe. De plus, il raisonnait comme un flic, soit quelqu’un qui voyait les Yakuzas comme la lie de la société. La réalité était généralement plus nuancée que ce qu’on apprenait à l’école de police, mais tout ça lui semblait juste un peu trop coïncidant pour être simplement du au hasard. Deux Yakuzas qui vont provoquer en duel Okuni Guramu... Une simple conversation avec lui avait suffi à Takeshi pour voir que ce mec était un déséquilibré. Et eux, les deux tueurs candides, ne savaient même pas qu’ils couraient droit se faire tuer ? Make s’était probablement persuadé que le Rônin suffirait à faire fuir tous les Guramu... Mais Takeshi ne pensait pas que les pontes du clan soient aussi naïfs. Les Guramu étaient cons jusqu’à la moelle, et le prouvaient en affrontant les flics. Tout avait été sciemment calculé. Pour lui, il y avait trop de coïncidences pour que ce soit du au hasard, et il était convaincu que ce rendez-vous était un piège.

L’homme s’avança à l’angle de la ruelle, et jeta un bref regard. Personne pour le moment. Mais la police ne tarderait pas à faire le tour, ou probablement les Guramu. Si Takeshi voyait juste, leur périple risquait d’être compliqué.

*
*  *

Deux tueurs. Neuf balles. Saoto pouvait se permettre de gaspiller des tirs, mais sans se prendre pour un héros de jeu vidéo. Il n’était pas dans la peau d’un Alex Mason défouraillant des dizaines de communistes avec suffisamment de balles pour provoquer la Troisième Guerre Mondiale, mais plutôt dans celle d’un Chris Redfield avançant à tâtons dans les couloirs d’un manoir envahi de zombies en comptant précieusement chacune de ses balles. Depuis la porte d’entrée, il avait débarqué dans un petit salon, et avança dans un couloir menant vers la porte d’entrée, celle qui était fermée précédemment. L’homme avançait courbé, les deux mains sur son flingue, vers les fenêtres. Il jeta un bref coup d’œil en écartant lentement un rideau, et vit... Rien.

*Où sont ces fils de putes ?*

Il se retourna, attentif. Saoto se tenait dans un autre petit salon, avec des fauteuils, des bibliothèques, et une petite télé, ainsi qu’une cheminée. L’homme épongea son front, et risqua un coup d’œil dans le couloir. La lumière venant de la terrasse éclairait le fond du couloir, mais aucune trace des deux tueurs. A sa gauche, un escalier menait aux étages. Restant accroupi, l’homme tenait fiévreusement son pistolet, ce bon vieux Glock qui serait désormais son seul et unique ami.

*Seulement deux mecs, et j’ai l’avantage du terrain... Ils ne peuvent passer que par l’arrière. Je n’aurais qu’à les arroser dès qu’ils débarqueront.*

Saoto continuait à attendre, et vit alors une ombre approcher de la porte de sortie. Il plissa les yeux, prêt à faire feu, entendant des mouvements sur les graviers. Agenouillé, le flic était attentif. Il regardait de temps en temps la fenêtre, sachant qu’on pouvait le prendre à revers depuis cette position.  Il regarda à nouveau dans le couloir, lentement... Et plusieurs balles résonnèrent juste à côté de sa tête, le faisant sursauter. Il bondit en arrière, et ouvrit le feu au jugé, jurant.

Il tira deux balles, et se calma, se rappelant qu’il devait économiser les munitions.

*Merde, agis plus consciencieusement !*

Avec un peu de chance, il aurait espéré trouver un fusil de chasse dans la pièce, mais il fallait croire que Dieu était plutôt injuste avec lui. Le tueur à la terrasse savait où il était, et Saoto se demanda alors où était le second... Par réflexe, il se retourna vers la fenêtre, et comprit que ces derniers cherchaient à le prendre en tenaille. Une stratégie classique. Le premier accaparait son attention, et le second attaquait en traître. Saoto pointa son arme vers la fenêtre, s’attendant à n’importe quel moment à ce que le second tueur débarque... Mais rien n’arriva. Il resta ainsi, à viser, la main tremblant légèrement.

En réalité, le second tueur n’était pas assez stupide pour essayer une tactique assez puérile. Le premier tueur avait localisé Saoto, et ces derniers connaissaient le manoir. Avec ses mains, il avait donné ses instructions à l’autre, qui utilisait un lierre pour grimper rapidement sur le toit. Il se rapprocha de la cheminée, tandis que le premier tueur tenait en joue le couloir. Le second dégoupilla deux grenades en se rapprochant de la cheminée, et les balança dans l’antre de la cheminée. Ces derniers rebondirent contre les parois, tombant tout droit vers la cheminée, tandis que le premier tueur s’attendait à tout moment à voir Saoto débarquer dans son champ de viseur... Mais rien ne vint, et la pièce explosa, une volute de feu et de poussière se répandant dans le couloir. Des échardes de bois volèrent dans tous les sens, et une intense poussière occulta la vision du tueur.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le samedi 17 novembre 2012, 21:01:56
Make sentait la colère monter de plus en plus en lui, on lui avait toujours reproché d’être impulsif, mais la simple présence du Rônin l’empêcha de se laisser emporter. QU’est-ce que ce vieux flic savait des Akuma, de la loyauté qu’ils avaient entre eux.  Qu’est-ce qui les avantagerait à arrêter cette guerre? Tout le monde était d’accord pour dire que les Guramu et plusieurs membres de cette fameuse Nouvelle Génération œuvraient depuis trop longtemps dans els rues de Seikusu,  les Akuma pouvaient mettre un terme à tout ça, et ils le savaient. De plus, Make était surement le prochain héritier des Akuma, le faire tuer? Jamais ils n’oseraient.

-   Réfléchissez-y, les gars. Jusqu’à quel point les Akuma soutiendraient un jeune membre, et un Rônin qui a failli à sa précédente mission, si, en contrepartie, leur mort peut leur permettre de stopper cette guerre ?

Là, Make n’en pouvait plus

-   Les Akuma nous soutiendraient jusqu’à la mort. On est une famille, putain! Et puis arrêter cette guerre? C’est quoi cette blague? Les Akuma sont des guerriers, des vrais. On peut vaincre les Guramu. Vrai, ils prévoyaient cette guerre depuis longtemps, mais la vérité, c’est que les Akuma sont toujours prêts pour se battre. Les Guramu ne survivront pas à cette guerre, et ils le savent. Pour rien au monde le Daimyo voudrait stopper cette guerre, on a des comptes à régler avec les Guramu.  

Make se sentait déjà mieux, mais il devait quand même en rajouter

-   C’est vrai que nos chances de sortir de là étaient minces, mais nous l’avons fait, pas vrai? Je crois qu’ils ont sous-estimés les forces d’Okuni, mais les Guramu sont des peureux, ils ne nous auraient pas descendus. De toute façon on ne sait même pas ce que toi tu faisais là, je dirais que s’il y a quelqu’un que ses supérieurs veulent mort, c’est bien toi. T’envoyer comme ça tout seul.

Hanzai réfléchissait sans vraiment prêter attention à ce que Make disait, le Rônin c’était déjà fait trahir plusieurs fois. Souvent, c’était par des gens qu’il croyait pouvoir appeler ses amis ou même par d’autres Rônins. Les Akuma étaient effectivement réputés comme étant très loyaux entre eux, et les Akuma étaient confiants de pouvoir gagner cette guerre, l’arrêter ne servirait à rien.  Le Daimyo ou même Dansu n’enverraient jamais Make à ça mort, ils tenaient trop à lui pour ça. Par contre, il devait considérer la chose d’un autre point de vue, peu de gens aimaient voir un caucasien se pointer chez les Yakuza et reprendre le contrôle d’un clan puissant. Le Rônin lui-même devait avouer qu’au départ il avait eu quelques réserves envers Make.

Le flic n’était pas un idiot, et le Rônin ne pouvait pas se permettre de prendre de chances. Make avait bien beau aimer le Daimyo, mais il était jeune et stupide, il devait se fier à ceux qui avaient de l’expérience, que ça lui plaise ou non.  Akiko et Yayoi étaient effectivement très propices à une fusillade, le groupe allait devoir prendre une route plus longue, mais au moins, les chances qu’ils se fassent tirer par leur clan étaient diminuées. Le Rônin n’appréciait pas ne pas faire confiance au Daimyo, un homme qui l’avait guidé tout au long de sa vie malgré leurs clans différents.

-   Make, passe-moi ton cellulaire. On fixe un nouveau point de rendez-vous.

Make fut surpris de voir Hanzai intervenir en faveur du policier. Lui en particulier avait toutes les raisons de faire confiance aux Akuma. Make n’aimait pas ça, il se sentait trahis. Par tout le monde. Il était frustré et surtout perdu.

-   Ne me dis pas que tu va l’écouter? Le Daimyo ne nous fairait jamais ça, il ne nous trahirait pas. Le flic par contre, il nous coffrerait s’il en avait la chance. Il ne sait rien de ce que c’est d’être un Akuma, ou un Rônin!

-   On ne peut pas prendre de chance.  

Cette remarque suffit à faire taire Make qui était toujours en colère.

-   Satsu, c’est Hanzai? Tu peux me passer Dansu?... Pas grave. On ne pourra pas se rendre au coin d’Akiko et de Yayoi, rejoins nous plutôt sur la rue Saneno, c’est plus sûr… Je suis certain qu’on ne pourra pas se rendre, rejoins nous à Saneno, au revoir.  

Plusieurs choses avaient troublés Hanzai, premièrement, Dansu n’était pas là. Il ne risquait probablement rien sauf que Hanzai connaissait Dansu depuis plusieurs années, et il s’attendait à ce qu’il supervise l’opération. S’il avait donné son accord pour le faire tuer ainsi que Make, il se serait probablement éloigné le plus possible de l’opération, ça semblait être le cas. Dansu avait toujours été sensible, il n’aurait pas aimé savoir que Make allait mourir à cause des indications qu’il lui avait données.  L’autre chose qui avait dérangé Hanzai, c’était que Satsu lui avait redemandé s’il était certain de ne pas pouvoir se rendre, comme s’il espérait qu’il trouve le courage d’aller quand même sur le coin d’Akiko et de Yayoi.

D’habitude, quand un agent sur le terrain disait ne pas pouvoir se rendre à tel endroit, surtout quelqu’un comme Hanzai, on changeait le point de rendez-vous sans poser de question. Satsu était le premier lieutenant des Akuma, il savait ce qu’il fallait faire dans ses situations pourtant il avait hésité. Tout ça était bien étrange.  Pour ce rendre sur la rue Saneno, ils devraient toujours passer par le territoire des Guramu, sauf que le chemin était un peu plus long. Dansu se consola en se disant que Saneno était un lieu sécuritaire. Les Rônins n’étaient pas des Yakzua ordinaires, ils ne touchaient pas au trafique de quoi que se soit ou à la prostitution. Ils étaient des  mercenaires,  point. Par contre, ils avaient quand même leur territoire, Saneno en faisait partie.

-   Suivez-moi, on va essayer de passer par les ruelles, comme ça on a moins de chances de se faire repérer. Ça ne sera pas possible pour tout le trajet, mais pendant un temps, ça risque de sauver notre peau. Je sais à peu près par où passer, je vais mener la marche.  

Ils s’engouffrèrent alors dans  une ruelle puis avancèrent dans ce labyrinthe interminable. Hanzai s’arrêtait régulièrement pour retrouver son chemin. Il avait un bon sens de l’orientation, mais même lui avait ses limites. À peu près à mi-chemin, ils durent s’arrêter. Continuer leur chemin avec la couverture des ruelles n’était plus possible.  Ils faisaient face à un parc, sauf que quatre hommes se tenaient debout là et discutaient, par leurs vêtements, il s’agissait probablement de Yakuza, mais rien n’était certain tant qu’on ne pouvait pas voir leur tatouages. Hanzai se retourna vers son groupe.

-   Regardez ces gars là. Je ne sais pas qui ils sont. Voici ce qu’on va faire. On va traverser le parc comme si de rien n’était. Nous sommes couverts de sang et de suie, si ce sont des civils, ils auront peur, pas les Yakuza. C’est comme ça que nous allons savoir quel genre d’individus ils sont. Nous sommes encore en territoire Guramu, donc je crois qu’on va devoir se battre, mais ne faites rien de stupide s’ils ne se montrent pas hostiles.  

Ce dernier commentaire s’adressait en fait à Make…
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 18 novembre 2012, 14:20:55
Prudemment, le tueur s’avançait au milieu de la poussière. Il n’y avait plus aucun risque que le flic soit encore en vie, mais la prudence, constamment, devait s’imposer. Quand on faisait ce métier, il fallait s’attendre à tout, et un miracle était toujours possible. Il devait s’assurer que ce gars était mort, et rapidement foutre le camp. Le manoir était à proximité du parc d’accrobranches. On avait du entendre les coups de feu, et, même si la majorité des forces de police étaient déployées pour la guerre entre les Yakuzas, on ne pouvait pas négliger le risque que des flics supplémentaires débarquent. Indiscutablement, quelqu’un avait merdé, car ce flic en savait bien trop. Son élimination était dès lors prioritaire.

Le tueur s’approchait lentement, la fumée disparaissant rapidement. L’explosion avait éclaté dans la cheminée, et il constata, avec soulagement, qu’il n’y avait pas d’incendie. En revanche, de la poussière avait noirci tous les murs... Mais aucune trace de cadavre. Le tueur vit alors la fenêtre brisée, et comprit que le flic avait du s’échapper par là. Il se rua rapidement vers la fenêtre, avant de réaliser son erreur. L’homme n’avait pas entendu un coup de feu avant l’explosion des grenades. Or, la fenêtre était relativement épaisse, et ne pourrait pas se briser avec un simple coup de poing. Il entendit un déclic derrière lui, et n’eut pas le temps de se retourner qu’il se reçut un coup de crosse en pleine tête, l’envoyant contre le mur. Il sentit quelqu’un le retourner, et se reçut un coup dans le ventre, puis un nouveau coup dans la tête, l’envoyant au sol.

« Tu pensais pouvoir me niquer avec des grenades, enfoiré d’enculé ? »

Saoto était furieux, en sang. Quand il avait vu les grenades tomber rapidement, il avait compris qu’il était piégé, et ne pouvait pas sortir. Il n’avait eu que quelques secondes pour agir, et avait alors remarqué que la cheminée était solide, épaisse. De plus, les grenades étaient restées au centre de la cheminée, et Saoto avait donc plongé, juste avant l’explosion. Le souffle des grenades s’était répandu dans toute la pièce, évitant ainsi de brûler Saoto, qui se retrouva avec des tâches noires un peu partout sur le corps. Il avait alors entendu, en se cachant que le tueur se pointe, pour lui sauter dessus.

Il le tenait maintenant en joue, la botte sur sa gorge.

« Tu ne t’en sortiras pas, sale flic, gémit le tueur.
 -  De mon point de vue, le con qui est dans la merde, c’est toi.
 -  T’es un flic... J’ai rien à craindre de toi…
 -  N’en sois pas si sûr, sale enfoiré, et dis-moi pour qui tu bosses ! Je veux des noms, enculé ! »

Le tueur était étalé sur le sol, et refusait de répondre. Grognant, Saoto devait rapidement réfléchir, car il restait encore un tueur dans le coin.

« Va te faire foutre... Va te faire foutre, con... HAAA ! »

Il avait poussé un cri de douleur quand Saoto, utilisant son pied, écrasa le bout de son talon sur l’une de ses mains. Il le retourna alors, le couchant sur le dos, et pointa son arme près de sa tête.

« Enculé !! hurla le tueur.
 -  Je suis franchement pas d’humeur… Pour qui tu bosses, hein? Jyendaï ? Balance des noms ! »

Le tueur fronça les sourcils à l’évocation de la SMP. Comment ce connard de flic était-il au courant ? Qui donc avait pu merder à ce point ? Il s’humecta les lèvres, visiblement étonné, mais refusait toujours de parler. Saoto, de son côté, continuait à réfléchir. Tôt ou tard, l’autre tueur risquait d’approcher. Son jeu était toujours aussi dangereux. Le tueur sembla lire dans les yeux de Saoto ses doutes, car un sourire étira ses lèvres.

« Tu t’en sortiras pas, connard... Je vais te découper, et te foutre à bouffer aux co... Huurmpff ! »

Saoto l’avait frappé à la lèvre, faisant couler son sang, lui ouvrant sa lèvre supérieure. Le flic l’attrapa alors par la cravate, et le balança dans le couloir, puis entendit alors le second tueur approcher. Ce dernier débarqua par la terrasse, et Saoto se dépêcha de se mettre dans le dos du premier, son flingue sur la tempe, le prenant en otage. Le second tueur fut légèrement surpris.

« Lâche ton arme !
 -  Toi, lâche-là, ou je descends ton pote !
 -  Si tu le fais, je te descendrais ! »

Saoto réfléchit rapidement. Pendant ce temps, le premier tueur, sonné, glissait lentement sa main le long de sa cuisse, allant chercher un petit couteau se trouvant dans la poche de son pantalon. Les deux autres se tenaient respectivement en joue avec leurs armes. Lentement, avec ses doigts ensanglantés, il cherchait à s’emparer de son arme, un vulgaire couteau suisse. La nervosité commençait à monter... Et on entendit alors des sirènes approcher. Le second tueur réagit en circonstance, et ouvrit le feu, avant de se replier.

La balle répandit du sang sur les yeux de Saoto, car elle se logea dans la tête du tueur, pile au-dessus de la tête, faisant éclater sa cervelle. Le tir transperça la tête de l’homme, éraflant la joue de Saoto, qui en lâcha le corps sous la surprise. Le second tueur ouvrit alors le feu, et, par instinct, Saoto plongea sur la droite, atterrissant près de l’escalier. Il s’épongea d’une main le sang qui dégoulinait sur sa tête, et se redressa rapidement, entendant sa cible s’enfuir.

*Ce mec est ma seule piste... Remue-toi, Saoto, merde !*

Saoto se mit à courir, s’élançant à sa poursuite, essuyant encore le sang qui coulait sur sa tête. A quelques millimètres près, il se serait reçu la balle dans la tête. Il comprit que c’était l’objectif recherché du second tueur : les abattre tous les deux à l’aide d’un seul tir. S’il n’y avait pas eu les sirènes... Saoto avait légèrement tourné la tête, évitant ainsi le tir mortel. Comme quoi, la chance...

*
*  *

Loin des déboires de Saoto, Takeshi était envahi sous un déluge de conneries. Est-ce que ce gars croyait vraiment ce qu’il disait ? Putain, merde ! Le Vieil Ours n’y croyait pas ! Il avait l’impression d’entendre une réplique de ces conneries de dessins animés éducatifs occidentaux, les Télépoppies, ou une connerie innommable comme ça. Pour refuser à ce point de voir des évidences, il fallait vraiment être con ! Takeshi ne dit toutefois rien, car le Rônin, plus mâture et averti, opta pour un autre rendez-vous.

Saneno... Clairement pas la porte à côté, mais l’endroit était plus sûr. Contrairement au croisement entre Akiko et Yayoi, Saneno était une rue assez grande et large. Elle était donc fréquentée, ce qui réduisait la possibilité d’un traquenard. Il y avait peu de ruelles, et il faudrait surtout éviter de tomber sur des flics. Néanmoins, c’était une bonne stratégie. Tout le problème, maintenant, était d’arriver jusqu’à Saneno. Le Vieil Ours suivit prudemment les deux Yakuzas, nerveux. Il avait été tenté de répliquer à Make, mais, finalement... Était-ce si important ? Ce type était un jeune con, comme la plupart des Yakuzas. Ils croyaient fermement rejoindre une famille, une organisation qui les soutiendrait. C’était le cas, certes, mais il fallait appartenir à une autre époque pour voir en les clans yakuzas des familles solidaires, des hommes d’honneur.

Le trio avançait le long des ruelles, jusqu’à s’approcher d’un petit square. C’était le chemin le plus rapide pour rejoindre Saneno. Contourner le parc serait bien trop long, et il y avait des individus dans le parc. Des sportifs, des couples, oud es enfants jouant au parc à jeux. On était assez éloigné de la poissonnerie Wong ici, et il y avait donc peu de risques de tomber sur des policiers ou des Guramu. La bataille faisait plutôt rage près de la poissonnerie.

« Nous sommes encore en territoire Guramu, donc je crois qu’on va devoir se battre, mais ne faites rien de stupide s’ils ne se montrent pas hostiles. »

Takeshi remarqua que le Rônin s’était imposé comme le chef provisoire de leur petite expédition. Il ne dit rien, et s’avança, rangeant son arme, essayant de s’éponger le front, d’avoir une mine un peu plus présentable, ce qui était une gageure, vu l’état dans lequel il était. Le trio s’avança dans le parc, suscitant des regards curieux, des coups d’œil surpris. Ils n’avaient vraiment pas bonne mine, et étaient aussi discrets qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine.

« Inutile de se dépêcher, marchons tranquillement », sussurra Takeshi entre ses lèvres.

Tournant la tête, il vit une mère de famille soulever un bébé de sa poussette pour lui donner un biberon. Quand elle els vit, elle tourna rapidement la tête. Takeshi continua à avancer, et vit, sur l’herbe, un groupe d’adolescents en train de fumer, les regardant bizarrement. Il suivait le sentier vers la sortie du square, prêt à dégainer son flingue dès que l’occasion se présenterait. Sa nervosité était à son comble. Il s’approcha de la loge des gardiens, avec les toilettes automatiques. Un gardien était dans son bureau, et croisa le regard de Takeshi. Dans cette situation de nervosité extrême, tout apparaissait comme une menace. On avait tendance à voir des ennemis partout. Chaque individu qui vous regardait un peu plus longtemps que d’habitude semblait être un ennemi, un individu qui avait tout découvert.

« Pas de conneries, ne faites pas de conneries... »

Le Vieil Ours avait cette désagréable impression que toutes les personnes présentes dans le square les regardaient. Il parlait surtout pour lui-même, tout en se rapprochant de la sortie. Ce fut à ce moment que plusieurs voitures de police, sirènes hurlantes, filèrent sur une rue, devant le square, roulant à toute allure. Takeshi s’arrêta, interdit, sentant une longue goutte de sueur glisser lentement, très lentement, le long de sa colonne vertébrale. Il était définitivement trop vieux pour ces conneries. Les voitures poursuivirent leur route, rejoignant probablement la poissonnerie Wong.

Les hommes recommencèrent à marcher, s’approchant de la sortie. Aucun Guramu. Takeshi avait les mains moites, et sortit pesamment du square.

« Finissons-en avec ces conneries. »

Il commença à s’avancer, approchant d’un café, quand il entendit les bruits de motos sur sa gauche. Tournant la tête, le Vieil Ours fit quatre motos s’avancer rapidement, avec deux motards. Chacun des passagers tenait des pistolets-mitrailleurs.

« Oh merde ! Dans le café, vite !! »

Takeshi ouvrit le feu vers les motards, mais sans atteindre un seul des pilotes, qui répliquèrent en ouvrant le feu. Un déluge de plomb s’abattit sur le Vieil Ours, qui choisit de s’abriter dans le bar-café.

« Oh non, pas encore ! » s’exclama le barman.

Les clients se dépêchèrent de fuir, tandis que les motards s’arrêtaient, sortant des pistolets-mitrailleurs et des pistolets. Takeshi ouvrit à nouveau le feu, tirant depuis des sièges, forçant les motards à s’abriter derrière des voitures.

« Putain, ils nous en veulent !
 -  Ce bar est sous la protection des Guramu, ils ne peuvent pas faire ça !! »

Les Guramu ouvrirent toutefois rageusement le feu,  arrosant le bar. Takeshi s’allongea sur le sol, sentant les balles pleuvoir au-dessus de lui, tandis que le barman, surpris, s’écroulait mollement sur el sol, plusieurs balles dans la poitrine.

« Vous êtes foutus, les Akuma ! Okuni a survécu à votre piège, et a prévenu son père !
 -  L’Oyabun n’aura aucun mal à rallier les clans neutres contre vous ! Vous prétendez défendre des valeurs, et vous vous alliez avec des flics !
 -  Crevez ! »

Mais qu’est-ce que ces abrutis racontaient? Takeshi commençait à comprendre.

« Ils veulent capturer Make pour s’en servir comme preuve. »

Le Vieil Ours savait que plusieurs familles yakuzas étaient encore indécises entre les Akuma et les Guramu. Les Guramu allaient tenter de les convaincre en leur faisant croire, ce qui ne devait pas être si faux que ça, que les Akuma travaillaient avec les flics, et avaient utilisé le prétexte d’un duel pour permettre aux flics d’attaquer l’entrepôt. Dans la mesure où les Akuma défendaient les traditions, les Guramu espéraient sans doute ainsi montrer qu’ils étaient des hypocrites et des menteurs. Mais, pour que sa plaidoirie marche, il avait besoin de Make... Mort ou vif. Voilà pourquoi les Guramu les traquaient.

*Et moi qui croyais que la situation ne pouvait pas être pire...*
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le jeudi 22 novembre 2012, 23:29:26
Le trio réussit à passer à travers le parc sans embuche au grand soulagement de Make. Il savait pourtant pertinemment qu’ils n’étaient pas tirés d’affaire mais le simple fait de savoir qu’ils avaient franchis une étape suffisait à le calmer et le rendre plus confiant. Les trois hommes continuèrent dans la rue, ils approchaient alors d’un café. C’est à cet instant que Make réalisa qu’ils étaient toujours dans un quartier appartenant aux Guramu. Pourtant, il ne pouvait pas distinguer de différences avec les quartiers appartenant aux Akuma. Il y avait des gens normaux, des familles qui s’aimaient, les mêmes petits cafés et restaurants.

À force de détester les Guramu, il s’était imaginé que leurs quartiers seraient des endroits minables et tristes où s’entasseraient drogués et voyous. Pourtant, il n’y avait rien de tout ça Make se pencha sur la question quelques instants. Il y avait tout de même quelque chose d’étrange avec ce quartier, quelque chose de différent. Le bonheur et la relative sécurité que l’on pouvait ressentir dans ce quartier Guramu n’était qu’une façade, contrairement aux quartiers Akuma. La plupart des établissements servaient surement à cacher de la drogue et les entrepreneurs du coin devaient se faire extorquer une énorme partie de leur salaire en échange de protection.

Tout d’un coup, Make entendit un rugissement au loin, comme des abeilles qui fonçaient directement dans sa direction. Il vit les motards un peu après Takeshi qui leur ordonna d’aller se réfugier dans un café, Make ne se fit pas prier et fonça en direction de l’établissement. Les balles sifflèrent alentour de lui. Make se coucha sur le sol et des éclats de vitres et de bois volèrent dans toutes les directions. Instinctivement, Make ferma les yeux. Il les rouvrit lorsque les coups de feu cessèrent.  Il était en colère contre les Guramu et il voulait les tuer, tous.

-   Vous êtes foutus, les Akuma ! Okuni a survécu à votre piège, et a prévenu son père !

-   Et bien qu’il prévienne aussi sa mère, qu’est-ce que tu veux que ca me fasse. Et de quel piège parles-tu connard?

Make n’obtenu pas de réponse, il était en colère et avait besoin de se défouler. Il aurait voulu se battre contre les Guramu mais avec quoi? Ils avaient du laisser leur sabres en arrière, ce n’était pas très discret lorsqu’on se promenait en publique et encore moins lorsqu’on était couverts de sang et de saletés.

- L’Oyabun n’aura aucun mal à rallier les clans neutres contre vous ! Vous prétendez défendre des valeurs, et vous vous alliez avec des flics !

- Crevez !

Make ne comprenait plus rien. Les Akuma ne s’étaient jamais alliés avec les flics, et même s’ils auraient aidés les policiers, ils n’auraient brisés aucune valeur.  Traditionnellement, il y avait toujours eu une sorte d’accord tacite de coexistence entre les forces de l’ordre et les clans. C’était bien sur surtout avant la loi anti-gang de 1992, on aurait même pu dire que les relations entre les Yakuza et les policiers de l’époque étaient bonnes. Par exemple, il arrivait souvent aux Yakuza qui commettaient des crimes d’aller se dénoncer eux-mêmes à la police, par respect.

Les Yakuza n’avaient pas le droit de s’en prendre à ceux qui ne faisaient pas partis des autres clans, bien entendu, il arrivait souvent à des clans comme les Guramu de s’en prendre quand même aux policiers.  Ce n’était pas le cas des Akuma. Make ne croyait quand même pas qu’ils étaient allés jusqu’à s’allier avec les policiers, il devait s’agir d’une étrange coïncidence. Même si s’était le cas, il faudrait des heures aux Oyabuns pour décider de si s’était honorable ou non.  Les certains diraient que oui et d’autres diraient que non, il n’y avait en réalité pas grand-chose de gravé dans le marbre chez les Yakuza, chacun faisait à sa tête.

Takeshi cria que les Guramu voulaient le capturer lui, surement pour prouver aux Oyabuns qu’il avait été utilisé comme appât et aidé les policiers à attaquer l’entrepôt. Make était convaincu que c’était faux mais ça n’empêchait pas les Guramu de mitrailler tout ce qui bougeait. Hanzai avait déjà un plan. Voyant qu’il ne touchait rien, l’un des tueurs s’approcha de la porte du café. Takeshi l’attendait accroupis derrière une table. Lorsqu’il vit le Yakzua entrer, il se jeta littéralement sur lui, essayant de ne pas se mettre devant le canon de l’arme.

L’homme essaya de tirer quand même et une salve de balles atteignit le plafond, le Rônin, bien plus habitué à ce genre de lutte, désarma aisément l’homme en le frappant au visage et le repoussant contre le mur. Il le fusilla alors froidement puis retourna se mettre à couvert sentant qu’il était déjà la cible des autres tueurs.  Il avait dans les mains un petit pistolet mitrailleur, Hanzai préférait les affrontements plus personnels au corps à corps, mais il allait au moins être capable de se défendre. Il tira en direction des Guramu sans vraiment rien atteindre.

Takeshi avait raison, ils étaient ici pour Make, et il allait devoir faire vite. Le jeune homme n’avait pas d’arme et ne pouvait pas se défendre, le faire rester ici ne ferait qu’accroitre ses chances d’être touché. Il y avait également très peu de chances que les Guramu aient eu le temps de préparer toute une escouade pour partir à la recherche de Make, les motards étaient probablement seuls pour l’instant, mais ça ne durerait pas. Si les Akuma l'avaient vraiment vendu, ils n'essayeraient pas de s'en prendre à lui tout de suite. Le Rônin n’avait plus qu’une chose à faire. Il s’approcha de Make et lui ordonna silencieusement.

-   Le point de rendez-vous n’est plus très loin, sors par la porte de derrière, descends le long de la rue, tournes à gauche, continue tout droit et tu devrais voir la rue Saneno, quelqu’un t’attendras là-bas, je vais rester m’occuper d’eux, on se reverra au QG des Akuma.

-   Je…

-   Fait ce que je te dis, maintenant!

Make n’eu d’autre choix que d’obtempérer, il courut en direction de la porte arrière se faisant couvrir par Hanzai. Il était maintenant seul. Il ne pouvait compter sur personne d’autre que lui-même jusqu’à ce qu’il retrouve Dorobo. Ce n’était qu’à quelques rues d’ici, après tout, ça ne pouvait pas être bien difficile…
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 23 novembre 2012, 11:45:18
Saoto entendit un coup de feu, et comprit rapidement que l’homme qu’il poursuivait avait abattu son deuxième comparse, afin d’éviter qu’il ne soit interrogé. Les policiers qui approchaient étaient encore trop éloignés, et n’auraient jamais le temps de rattraper cet homme. Il revenait donc à Saoto de poursuivre la dernière piste lui permettant de comprendre ce qui avait eu lieu dans la maison, et ce que recherchait cette femme. Hors de question de laisser cet homme filer, en somme ! Saoto le poursuivait à travers les arbres, voyant l’homme en costume détaler rapidement. Il courait comme une gazelle poursuivie par un loup, et s’arrêta soudain, ouvrant le feu en visant derrière lui. Saoto pesta, et s’abrita également contre un arbre, répliquant. Il vit l’une de ses balles se loger dans l’écorce de l’arbre, et le tueur se mit à courir à nouveau.

*Tu ne t’en tireras pas à si bon compte, mon salaud !*

Saoto pressa l’allure, se rapprochant de l’homme, qui glissait le long d’une butte, ruinant pour le coup son costume. Il en abandonna sa veste, révélant une longue chemise blanche à manches longues, qui ressortait partiellement de son pantalon. Rien à voir avec la classe d’un James Bond en smoking défiant les machinations du S.P.E.C.T.R.E dans son éternel smoking. Saoto le poursuivit.

« Police ! Arrêtez-vous ! » hurla-t-il inutilement.

Il le poursuivait rapidement, courant à travers les arbres du parc d’accrobranches, voyant des parcours, des arbres, des tyroliennes, tandis que l’homme filait rapidement, sa chemise devant être couverte de sueur. La peur donne des ailes, et ce proverbe se confirmait. L’individu roula sur le sol, et se retourna, ouvrant à nouveau le feu. Une balle se logea sous les pieds de Saoto, faisant remuer quelques feuilles. Le flic, essoufflé, s’abrita sur sa gauche, et ouvrit à nouveau le feu, ayant perdu le compte du nombre de balles. Il entendit alors un *CLIC* qui manqua faire de lui un croyant. Le tireur n’avait plus de balles, et Saoto sortit de sa cachette, pointant son arme à feu.

« Un seul geste, enculé, et je t’arrose ! »

Saoto descendit lentement, mais glissa sur une racine, perdant brièvement son équilibre. Le tueur en profita pour tenter sa chance, se mettant à détaler, et Saoto ouvrit le feu. Son tir loupa malheureusement l’homme, qui grimpait le long d’une échelle en bois menant à l’une des attractions, un long pont en bois. Saoto pesta, et tenta à nouveau d’ouvrir le feu... Pour réaliser que, s’il existait là-haut une divinité quelconque, alors elle avait un curieux sens de l’humour. Le flic n’avait plus de munitions, et rangea son arme, puis s’élança à la poursuite de l’homme, rejoignant le pont suspendu. C’était un long pot filant entre deux arbres, et les deux hommes s’y aventuraient sans aucune protection. Saoto rejoignit rapidement la plate-forme, voyant déjà le professionnel courir le long des planches en bois instables constituant le pont. Il y avait bien une ligne de sûreté, où on devait normalement accrocher un mousqueton, mais, Saoto n’ayant aucun mousqueton, il décida de ne pas en tenir compte, et courut le long des planches branlantes et instables.

Le tueur avait autant de mal que lui à maintenir son équilibre, mais arriva sur l’autre plateforme. Il arracha sa cravate, et tourna la tête, voyant le flic le poursuivre. Saoto commençait à ressentir une pointe de côté au niveau de ses poumons, mais n’avait pas encore dit son dernier mot. Le tueur regarda autour de lui, et sauta alors sur la gauche, s’agrippant à une solide branche d’arbre. Il manqua tomber, mais réussit à se maintenir, et rejoignit ainsi un autre parcours du parc, où on passait un moment à travers un arbre, en s’agrippant aux branches et à des encoches. Saoto rejoignit à son tour la plateforme, et sauta à son tour. Il se reçut moins bien que le tueur, et manqua glisser. Son pistolet, mal accroché à sa ceinture, tomba, et il eut brièvement une belle vue. Ils étaient bien à cinq ou six mètres au-dessus du sol.

*Rappelle-toi tes cours de sport et d’escalade ! T’étais plutôt doué, non ?*

Saoto releva ses jambes, les enroulant autour de la branche d’arbre, et s’en servit comme appui pour se redresser. Se tenant sur la branche d’arbre, il continua à poursuivre sa cible. Le parcours était maintenant un peu plus technique, car le prochain couloir se constituait de petits rondins qui bougeaient sur eux-mêmes. Sans baudrier, c’était presque suicidaire, et le tueur avançait lentement. Saoto le poursuivit donc, rattrapant son retard, et rejoignit un autre couloir, une longue ligne fine suspendue dans le vide, amenant à devoir jouer au funambule. Saoto poursuivait l’homme, qui ne s’en sortait pas trop mal, mais était plus lent que le flic. Ce dernier le rattrapait, et, sur la prochaine plateforme, un affrontement, court, put avoir lieu. Saoto lui bondit dessus, le plaquant contre l’arbre, mais l’homme réagit rapidement en lui envoyant son coude sur une joue, et en se retournant. Le genou de l’homme fonça, et frappa Saoto en pleine tête, faisant pisser le sang de son nez. Il tomba à la renverse, et manqua basculer dans le vide, avant de s’agripper au rebord de la tige. Le tireur hésita brièvement, le sang coulant de ses lèvres. Il leva son pied, et l’abattit en plein sur la main de Saoto, qui poussa un hurlement de douleur, et lâcha surprise.

Fort heureusement, ce parcours se trouvait à un ou deux mètres au-dessus du sol, et il atterrit violemment sur le sol, mais toujours en vie. Il resta là, avant de se redresser, sonné, et vit la cible de l’homme : une longue tyrolienne qui filait au-dessus d’un lac, et qui lui permettrait de s’échapper. La chance étant avec les crapules, il y avait, devant, plusieurs individus coincés sur des plateformes, avec des baudriers, qui lui permettraient d’utiliser la tyrolienne. Regardant autour de lui, Saoto vit une longue échelle de secours qui menait à la plateforme avec la tyrolienne, probablement un système pour permettre aux individus ayant trop peur de s’envoler au-dessus du lac de sortir.

*Si je me dépêche, je peux le coincer...*

Saoto tenta de courir, mais son dos se mit à l’élancer, et il tomba sur le sol, roulant par terre, avant de se redresser, et d’avancer, à moitié sonné.

*
*  *

Takeshi n’en menait pas vraiment large non plus. Dans le bar-café, il était coincé avec deux Yakuzas contre une série de motards qui leur étaient tombés dessus. Ils étaient indéniablement là pour Make. Pourquoi poursuivraient-ils un petit flic ? L’un des Guramu tenta de s’avancer, et Takeshi lui sauta dessus. Une brève lutte s’engagea, avant que le Rônin n’intervienne, et ne parvienne à désarmer l’homme, puis à le tuer sans sourciller. Ce mec n’avait eu aucun état d’âme, et Takehsi s’abrita à nouveau, tirant sporadiquement, s’abritant derrière un renfoncement. L’alcool coulait un peu partout, et leur situation était des plus instables pour le moment.

« Le point de rendez-vous n’est plus très loin, sors par la porte de derrière, descends le long de la rue, tournes à gauche, continue tout droit et tu devrais voir la rue Saneno, quelqu’un t’attendras là-bas, je vais rester m’occuper d’eux, on se reverra au QG des Akuma s’exclama Hanzai.
 -  Je… sembla dire Make, hesitant.
 -  Fait ce que je te dis, maintenant! » insista le Rônin.

Make dut obéir, et s’enfuit, laissant les deux hommes contre une dizaine de Yakuzas. Takeshi restait planqué dans son coin, son cœur l’élançant douloureusement. Ça faisait un peu trop d’action pour lui. Make, de son côté, s’engageait dans la ruelle, rejoignant Saneno... Et, quand il sortit de la ruelle, une voiture roulant à basse vitesse le renversa. Il roula sur le capot du moteur, heurta le pare-brise, et tomba au sol, tandis que la voiture s’arrêtait en pilant. La voiture roulant à une vitesse assez faible, Make était probablement juste sonné.

« Hey ! Mais regardez qui voilà ! Un putain de cadeau même pas emballé qui saute sur ma bagnole ! Si c’est pas de la saloperie de putain de veine, ça, je me demande bien ce que c’est, bordel de merde ! »

Okuni était sorti de la voiture, avec son costume blanc partiellement déchiré, et une sale tête. Il tenait un Desert Eagle sur la main, et deux autres Guramu pointaient leurs armes sur ce dernier.

« Menottez-moi cet enculé ! »

Les Guramu s’avancèrent, et Make se reçut un coup de pied dans les côtes, avant qu’on ne lui prenne les bras, le menottant. Il se retrouva en moins de deux dans la voiture d’Okuni, qui se mit à faire demi-tour.

« Je suis sûr que, dans ta tête de con, tu dois te demander comment je suis sorti de ce putain de traquenard ! C’est un vrai charnier là-bas, enfoiré ! Je m’en suis sorti par miracle, et mes gars m’ont averti que tu comptais te tirer ? C’est pas beau, ça, tête de gland, de vouloir se casser de la fête avant le bouquet final ! »

Okuni était vraiment furieux, et essuya le sang qui s’échappait de ses lèvres. Il transpirait comme un porc, et la voiture, de son côté, revenait devant le café où Hanzai et Takeshi se tenaient.

« Sois proche de tes amis, et encore plus proche de tes ennemis. Ça te dit quelque chose, face d’huître ? On a nos sources chez vous... C’est comme ça qu’on appris où tu comptais te rendre... Rassure-toi, je vais te flinguer... Mais pas tout de suite... Je prendrais mon temps...
 -  On y est chef, chef.
 -  Arrête la saloperie de bagnole ! »

Une autre voiture et un fourgon s’étaient également arrêtés devant le café. Okuni ouvrit la portière de Make, et balança l’homme dehors, puis sortit également, et pointa son flingue sur sa tempe.

« Connard de flic ! Ramène-toi ! »

Takeshi fut surpris. Lui ? Qu’est-ce qu’il lui voulait ?

« Va te faire mettre !
 -  Ramène ta gueule, ou je lui explose la cervelle, et je te donne à bouffer à mes chiens ! »

Les Guramu étaient bien trop nombreux, et Takeshi se mit à réfléchir rapidement, étudiant toutes les possibilités. Il n’y avait pas beaucoup d’explications possibles, et il comprit rapidement. Les Guramu avaient besoin d’un flic pour confirmer leurs dires, pour justifier le fait que les Akuma auraient prétendument pactisé avec la police. Il regarda Hanzai, et lui parla à voix basse.

« Je vais me rendre... Toi, fous le camp, et suis-nous... Ils nous veulent vivants... »

Takeshi regarda ensuite sur le parking.

« Tu te crois dans un putain de western italien ? J’ai pas toute la journée ! Ramène-toi, ou je vous flingue tous les deux !
 -  Okay, okay... Je sors ! »

Takeshi sortit, en conservant les mains levés, et déposa son arme. Tous les Yakuzas avaient alors le regard rivé sur lui, permettant à Hanzai de s’enfuir discrètement.

« Où est l’autre enculé de Rônin ?
 -  Il s’est tiré, tu crois quoi ? »

Okuni sembla peser le pour et le contre, puis ordonna à deux hommes d’aller fouiller le bar, tandis qu’on menottait Takeshi, le conduisant, avec Make, dans le fourgon.

« On va où, là ?
 -  Voir mon père. Maintenant, tu l’ouvres encore, et je t’assomme. »

Les portes du van se refermèrent, et le fourgon démarra rapidement.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le jeudi 29 novembre 2012, 23:05:44
Make ne réalisa même pas ce qui se passait, il se fit frapper de plein fouet par le van et tomba dans les pommes. Il perdit la notion de son environnement, il sentit qu’on le transportait, d’une certaine façon, il savait que c’était l’œuvre des Guramu, mais il n’était pas conscient de tout. Make se fit menotter, à cet instant, il reprit un peu ses esprits. Il avait cru entendre la voix d’Okuni, quand il ouvrit les yeux, il vit qu’il s’agissait bien de lui, il était en sale état, mais il était bel et bien là. Make aurait fait n’importe quoi pour le balancer en dehors de la voiture.

Le simple fait d’être aussi près d’une telle ordure dérangeait Make. Il disait qu’il avait des contacts chez les Akuma, qu’il allait le flinguer et tout ça. Si seulement Make avait eu un dollar à chaque fois qu’un enfoiré lui disait quelque chose dans le genre. Sauf que là, Okuni risquait vraiment de le tuer. Pour l’instant, Make ne se faisait pas vraiment de soucis, il avait toujours été lent pour réaliser la gravité des situations. Il était souvent trop confiant et croyait pouvoir se sortir de n’importe quel merdier.

-   Putain, encore toi? Flingue-moi  tout de suite je t’en prie, je ne veux pas passer une seconde de plus en ta compagnie.

Pour ce commentaire, Make reçut un violent coup de poing à la figure. Make tomba sur le côté en riant, il était fier de son insulte. Les Guramu s’arrêtèrent devant le café. Make fut projeté en dehors du véhicule, il était en colère mais le choque de tout à l’heure et les menottes l’empêchaient de se laisser aller.  Okuni embarqua Takeshi avec lui, le flic avait dit que Hanzai avait fui. Make comprit tout de suite que le Rônin n’était pas bien loin, et qu’il veillerait sur lui, juste ça le rassura. À présent, rien ne pouvait mal se passer.

Hanzai était de ceux qui pouvaient nous lancer un regard, et nous redonner une force incroyable en un instant. De ceux qui motivaient des hommes et qui faisait fuir des armées. Que quand on sait qu’il est là, on sait que tout ce passera bien. Il rassurait aussi bien qu’il intimidait. Make n’osa même pas s’imaginer la pression incroyable que cet homme avait sur les épaules. Pourtant, il faisait avec. Make savait qu’un jour, lui aussi devrait prendre un fardeau similaire, il espérait seulement que ce jour venu, il serait prêt. Le van partit en vitesse loin du café et en direction du QG des Guramu.

Hanzai attendit que le van ait tourné le coin avant de quitter le café en courant, il devait les suivre et rapidement. Il courut vers une cabine téléphonique sur le coin de la rue. Il avait déjà des doutes sur les Akuma, il faisait confiance au Daimyo, mais même lui avait pu être manipulé. Il décida d’appeler les Rônin et de leur expliquer la situation. Aucun Rônin n’aurait risqué de trahir Hanzai. En moins de deux, cinq guerriers filaient en direction du QG des Guramu. Ce n’était pas un lieu secret, seulement bien protégé. Hanzai espérait intercepter le van avant qu’il ne se rende là. Il n’avait plus grand temps, il estimait avoir dix minutes avant que le van soit trop profondément en territoire des Guramu pour qu’un sauvetage soit possible.

Hanzai avait besoin de se déplacer lui aussi, ses hommes ne viendraient pas le chercher, ils n’avaient pas le temps. Hanzai vit une voiture garée sur le bord de la route. Elle était plutôt vielle vu la rouille qui la recouvrait, probablement une voiture d’étudiant, mais elle roulait surement et c’était ça l’essentiel.  Le Rônin avait beau être nul avec tout ce qui était informatique, il s’était déjà retrouvé dans des situations comme celle-ci où il devait voler une voiture. N’ayant pas les clés, il dut faire démarrer le moteur manuellement.

Il se pencha sous le volant et fit entrer en contact deux fils, quelques étincelles plus tard, la voiture était prête à partir. Hanzai s’assit au volant, il avait l’air d’un doberman dans une petite cage. La voiture était bien trop petite pour un homme comme lui, mais il devrait faire avec.  Il regarda sa montre, trois minutes d’écoulées. Rien n’était perdu pour l’instant, il enfonça la pédale de gaz et emprunta la même direction que le van. Une minute plus tard, il retrouva un van semblable arrêté sur un feu rouge. Il alla se placer à côté, espérant ne pas se faire remarquer.

Pas de doute, il s’agissait du bon van. Le Rônin aperçut même les tatouages du conducteur, Hanzai tourna la tête, il ne voulait pas se faire repérer. Le feu devint vert et ils purent continuer. Les hommes de Hanzai ne devaient plus tarder, les Guramu et les Rônin étaient près les uns des autres. Trop près si on demandait à Hanzai. Une fois les hommes de Hanzai là, ils allaient entrer en collision avec le van, sortir Make et Takeshi. Hanzai déciderait alors du destin d’Okuni. Il laisserait surement Make l’affronter une dernière fois, mais ils n’étaient pas rendus là.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 02 décembre 2012, 14:31:59
La situation de Saoto n’était pas particulièrement mirobolante, mais le flic était hanté par un esprit de rage, une sorte de soude colère, de froide détermination, qui l’amenait à courir vers l’arbre. Il voyait l’homme se rapprocher de la tyrolienne, agissant vite. Le policier se tenait aux arbres, sentant une douleur lancinante remonter le long de son dos. Il finit par atteindre l’arbre en question, et commença à grimper à l’échelle. Ses mains tremblaient nerveusement. On disait que, sous le feu de l’action, on ne sentait pas la sueur ni la douleur, que l’adrénaline permettait de court-circuiter les inconvénients... Tous les films d’actions que Saoto se plaisait à regarder le soir, ces films hollywoodiens avec Harrison Ford ou Bruce Willis, montraient des héros impossibles à arrêter, qui s’écroulaient après la fin de l’action... Saoto réalisa à quel point cette approche était cinématographique, car il sentait clairement la fatigue. Il avait un point de côté, et entendait des bruits de lutte en haut. Le tueur s’empara du baudrier d’un individu, après l’avoir assommé, et le mit sous ses jambes. Sa chemise était plaquée contre son corps, montrant de grosses flaques de sueurs.

*Je ne te laisserai pas foutre le camp, enfoiré...*

Le tueur s’accrocha à la longue tyrolienne qui surplombait le lac, et s’élança. Saoto venait alors d’arriver sur la plateforme, et, suivant son instinct, il courut le long de la plateforme, et sauta en l’air. Sa main s’accrocha au baudrier de l’homme, perturbant les deux. La tyrolienne tint toutefois bon, et Saoto s’accrochait au baudrier avec l’énergie du désespoir. L’homme tenait la corde le reliant à la tyrolienne d’une main, mais fut déstabilisé par la présence de Saoto, se mettant à tournoyer sur lui-même. Il tentait d’utiliser son autre main pour le frapper, mais le policier s’accrochait. Ses doigts étaient moites, et les deux s’envolaient au-dessus du lac.

Le genou de l’homme le frappa alors au menton, manquant le faire tomber. Il tenta de se servir de son autre main pour s’accrocher à quelque chose, et parvint à s’agripper à la boucle de la ceinture de l’homme. Le genou de l’homme retourna le frapper à la nuque Ils atteignirent alors l’autre côté du lac. Les doigts de Saoto lâchèrent prise, et l’homme tomba sur le sol, roulant par terre, au milieu des feuilles, avant de s’étaler sur un petit ruisseau menant au lac. Sonné, il sentait ses forces l’abandonner, une grande lassitude s’emparant de ses membres. Désorienté, le tueur, de son côté, heurta avec le flanc le gros sac vert de réception collé sur l’arbre, et repartit en arrière, avant de freiner sa course en posant une main ensanglantée sur la tyrolienne.

*Redresse-toi, Saoto, redresse-toi...*

Il se força à ne pas s’endormir. La lumière l’agressait, et il entendait son propre pouls battre très fort. Il soupira lentement, et, en levant la tête, vit le tueur revenir vers l’arbre, retirer le baudrier, et descendre rapidement au sol, dévalant l’échelle à proximité. Saoto le vit le regarder, avant de s’avancer vers lui, sortant alors de sa ceinture un couteau de combat. La lame tranchante força Saoto à devoir agir vite. Normalement, le tueur aurait du profiter de son avantage pour s’enfuir, mais il fallait croire que le flic lui avait vraiment tapé sur le système. Saoto chercha rapidement quelque chose, un objet. Ses mains grattaient dans la terre, et il tomba alors sur un caillou de la taille de sa paume. Il le prit dans le creux de sa main, alors que l’autre se rapprochait.

Le tueur se plaça au-dessus de lui, et le souleva par le col de sa veste, son autre main brandissant le couteau. Soupirant lentement, Saoto le frappa alors à la tête avec le caillou dans sa main. Surpris, le tueur lâcha prise, tombant sur le sol, du sang se mettant à couler de sa tête. Saoto essaya alors de se précipiter sur lui, et les deux roulèrent sur le sol. Malheureusement, son ennemi était moins abîmé que lui, et le retourna, avant de tenter de le planter. Se trouvant sur lui, le tueur essayait d’enfoncer la lame dans sa poitrine, mais Saoto, dans un ultime sursaut, le repoussait avec ses deux mains. La lame oscillait lentement, se rapprochant inexorablement de son cœur. A ce stade précis, les deux hommes ne pensaient même pas à se regarder pour partager leur fureur et leur haine respective. C’était un duel à mort, et chacun des deux s’accrochait à sa survie avec l’énergie du désespoir. La lame continuait à se rapprocher, commençant à déchirer les vêtements de Saoto, qui se mit à trembler, sentant une vive douleur quand le bout commença à s’enfoncer dans sa peau, faisant perler son sang. Le flic soupira... Et entendit alors une détonation.

De la bave lui tomba sur la joue, et il sentit la pression exercée par son adversaire s’effacer. Il n’eut aucune difficulté à le repousser, et soupira, entendant des bruits de pas se rapprocher.

« Police ! »

L’un des flics se pencha vers le tueur, éloignant du pied son couteau, et pointa son arme sur lui. Saoto ne put que cracher du sang, alors qu’un flic se penchait sur lui, se mettant à lui parler. Le policier n’entendait toutefois pas ce qu’il lui disait, et se mit à sombrer pour de bon, tombant dans le coma.

*
*  *

Dans le van, Takeshi était dans une position relativement inconfortable. Le flic était en sueur, et se tortillait sur le banc, tandis que le fourgon avançait vers une destination inconnue. Les Guramu qui les surveillaient n’avaient clairement pas envie de discuter, et Takeshi n’osait rien dire, de peur de se recevoir un coup de pied. Il avait les cheveux en sueur, se demandant par quel tour du sort il avait fini par se retrouver là, dans un van noirâtre, en route vers une destination inconnue... Ou presque. Dans le milieu, tout le monde savait tout sur tout le monde. Takeshis avait quel était le quartier général des Guramu, le fief où se trouvait l’Oyabun des Guramu : Akihiro Guramu. C’était dans les collines de la ville, dans un petit palais japonais traditionnel, qui faisait officiellement office de restaurant, mais qui abritait aussi la demeure ancestra   le des Guramu. Historiquement, les Guramu était aussi un vieux clan yakuza. Il s’agissait de l’un des plus puissants clans de la ville, après tout, mais plusieurs guerres intestinales ou avec d’autres clans il y a plusieurs années leur avaient fait perdre leur influence. Ils avaient réussi à revenir sur le devant de la scène après la débandade japonaise de la Seconde Guerre Mondiale, en s’alliant avec les Américains. Il était historiquement prouvé que Yakuzas et Marines s’étaient alliés ensemble, notamment afin de protéger le pays d’une vague communiste. Tous les Yakuzas avaient trempé dedans, même les Akuma, à un degré plus ou moins divers.

Le van s’arrêtait parfois, tirant Takeshi de ses réflexions, le ramenant à la réalité brute et dure. Il était attaché, ligoté, piégé, et vaincu. On n’hésiterait pas à l’abattre, et cette perspective lui paraissait maintenant comme très peu envisageable. Le Vieil Ours avait eu raison de son instinct. Cette fille... C’était elle ! Cette gamine déboussolée au regard perdu à qui il avait offert une sucette, sans savoir comment faire. Un flic comme lui avait vu la crasse de la vie, toute la misère humaine, qu’elle soit insignifiante, ou grandiloquente. Il avait vu les visages ravagés par l’alcool, les accidentés de la route suite à des cartons meurtriers, les femmes violées, battues par leurs maris depuis des années, et qui ne disaient rien, se taisant respectueusement, au nom des traditions. Le Japon était un pays schizophrène, ce qui en faisait sa grandeur, mais aussi sa faiblesse principale. Il s’était cru blasé, mais il lui avait suffi de tomber sur cette fillette pour comprendre qu’on peut toujours être surpris. Il avait lu un tel mélange de détresse et de désespoir dans son regard. Une vie brisée, massacrée, au nom de principes flous et d’idéaux obscurs. Takeshi avait retrouvé sa combativité d’antan, ce flic tenace, pugnace, mordant, qui harcelait les suspects, au point de faire l’objet d’enquêtes internes, de blâmes, et même de suspensions. Un policier déterminé, qui était devenu une légende dans le métier. Échouer maintenant, si près du but, si près de résoudre l’enquête de toute sa vie, était inacceptable. Il devait découvrir la vérité, savoir ce qui s’était passé dans cette maison, il y a vingt ans, et qui était maintenant plus ou moins à l’origine d’une guerre civile.

Après un temps interminable, le van finit par s’arrêter. Les Guramu parlaient entre eux à voix basse, nerveux, rigolant parfois en désignant Make. Les battants arrière s’ouvrirent alors, et Takeshi vit un parking souterrain.

« Descendez. Vite ! »

On les poussa, et Takeshi, avec des menottes dans le dos, eut droit à une cagoule sur la tête, tout comme Make. On les poussa ainsi, et il buta plusieurs fois sur des marches, se retrouvant dans des cours où il put, à l’odeur et à l’absence de bruits, deviner qu’il se trouvait dans un jardin. C’était le palais traditionnel des Guramu, qui avait été construit il y a des siècles. L’architecture du château était inspiré d’un célèbre château japonais, Himeji (http://www.voyage-touristique-japon.com/upload/image/himeji-jo-himeji-japon-1.jpg). Inscrit au Patrimoine mondial de l’Humanité, Himeji-jo est un château en bois se situant à Himeji, à la Préfecture de Hyogo. Himeji était un modèle de perfection, un château résolument guerrier. Il avait été créé au 14ème siècle par le clan Akamatsu, et le château de Seikusu avait été construit sur le même principe.

Le château s’appelait Muramasa, en référence à celui qui l’avait construit. Muramasa-jo avait été propriété du gouvernement jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale. Après la guerre, le gouvernement avait revendu Muramasa-jo, et les Guramu l’avaient racheté. Le château avait en effet été bombardé par les Américains, et les Guramu l’avaient rénové, reconstruit, et un peu amélioré.

Muramasa-jo comprenait, à l’exemple d’Himeji-jo, deux structures : l’impressionnant donjon principal, qui contenait le restaurant des Guramu, et plusieurs autres structures. Conformément au contrat passé entre la ville et les Guramu, l’une des parties du château était consacrée à un musée public sur l’Histoire de Seikusu. Takeshi sentait les souvenirs affluer, tandis qu’il avançait sur un parquet propre et lissant. On finit par l’asseoir sur une chaise, et par lui retirer la cagoule. Il remarqua rapidement qu’il se tenait dans le restaurant, fermé, et au premier étage. Ce dernier comprenait deux niveaux : la salle principale, en bas, et des couloirs en hauteur, où il voyait essentiellement des hommes armés. Le mobilier comprenait plusieurs aquariums géants, des tableaux et des peintures, et il pouvait entendre de la musique. L’homme en costume devant lui se mit à commenter.

« Guiseppe Verdi... Sentez cette puissance, la force vibrante de ce chœur. Voilà la musique telle qu’elle devrait l’être ! »

Le Vieil Ours reconnut la pièce. C’était Le Chœur des Esclaves (http://www.youtube.com/watch?v=H0H23qiz9iI). L’homme en face de lui était Akihiro Guramu. Le chef des Oyabun, l’un des hommes les plus puissants de Seikusu. L’homme avait indéniablement quelques kilos en trop, et se mit à lui parler de Verdi.

« Vous connaissez ?
 -  Un classique... C’est la troisième pièce de Nabucco...
 -  Je vois que j’ai affaire à un connaisseur. Il y a tant de choses à dire sur cet opéra... Les Occidentaux ont vraiment eu des génies chez eux.
 -  Vous n’allez pas me faire croire que vous m’avez kidnappé pour parler de Verdi ? s’étonna Takeshi.
 -  Non, mais j’apprécie de discuter avec un homme qui a l’oreille et la culture musicales, c’est si rare, de nos jours. Les jeunes... Ils n’écoutent que des imbécilités. Ce n’est pas si étonnant que la population japonaise se ramollisse, quand on voit leurs goûts musicaux.
 -  Curieux discours, de votre part... Il me semble clairement que c’est l’influence occidentale qui en est la cause principale.
 -  Je n’ai caché mon amitié pour les Occidentaux, si c’est là ce qui vous tracasse, mais je fais partie de la vieille école, moi. J’apprécie des morceaux d’opéra, ce... Ce classicisme occidental, que ce soit à travers la musique, la littérature... Ou même la gastronomie. Vous avez déjà goûté aux grands plats français ? Quand on y goûte, et qu’on retouche à ces putains de ramen dégueulasses, c’est là qu’on réalise que le Japon a encore des progrès à faire ! »

Akihiro entreprit de se relever. Make était également là.

« Qu’est-ce que vous voulez ? A quoi est-ce que tout ça rime ? »

Un léger sourire éclaira les lèvres de l’Oyabun.

« Mon imbécile de fils prétend que les Akuma se sont alliés avec la police, et, dans son esprit gangréné par la coke et la chair facile, il s’est convaincu de pouvoir mener un plan rocambolesque digne d’un mauvais film d’action américain, qui amènerait à la fin des Akuma en permettant à tous les clans de se rallier sous une bannière commune. Un plan stupide, vous en conviendrez. »

Takeshi allait rajouter quelque chose, lorsqu’il entendit du bruit derrière lui. Okuni venait d’entrer, et était visiblement surexcité.

« Où sont-ils, Père ? Les autres clans ?! Nous les tenons ! »

Akihiro ne dit rien, tandis qu’Okuni se plaça devant le champ de vision de Takeshi. Okuni semblait épuisé.

« A quoi est-ce que ça rime ?! »

Un soupir traversa les lèvres d’Akihiro, qui se mit à déambuler.

« Tu ne comprends rien au monde des affaires, Okuni. J’ai essayé de t’enseigner la manière de diriger un clan avec la grandeur qui devait être la nôtre...
 -  Je... Mais... »

Okuni n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit de plus qu’il se reçut une gifle monumentale. Il tomba au sol.

« Tu es un vrai déchet, Okuni ! Tes frasques, cette drogue que tu t’ingurgites à tire-larigot, et toutes ces putes qui te tournent autour... Bordel de merde, tu es partiellement responsable de cette guerre !
 -  Je t’offre un moyen d’en venir à bout !
 -  Quoi ?! Avec ces deux connards ? Tu crois quoi, exactement ? Que les autres clans vont subitement ouvrir les yeux et accepter de se tourner vers nous ?! Tu ne comprends donc rien à rien ?! »

Le regard d’Okuni témoignait d’une farouche haine à l’égard de son géniteur. Takeshi se sentait mal à l’aise au milieu de cette dispute familiale.

« Putain, mais pourquoi tu voulais que je te les amène, alors ?! s’exclama Okuni en se relevant.
 -  Ils savent des choses qui te dépassent... Et, à cause de toi, notre poissonnerie est perdue...
 -  A causez de moi ?! s’époumona le Guramu, presque hystérique.
 -  Les flics n’ont eu aucune difficulté à en obtenir l’emplacement grâce à toutes les putes que tu sautes, et à qui tu leurs sors toutes les conneries qui te traversent l’esprit. Crois-tu donc que je l’ignorais ? Toutes les orgies que tu organises, toutes ces nanas que tu te tapes ! J’ai essayé de t’éduquer avec dignité et respect, de t’inculquer les valeurs fondamentales qui...
 -  M’éduquer ?! Tu n’as cessé de me rabaisser, de préférer Akiko à moi !
 -  Tu es ridicule... »

Okuni tendit la main vers Make.

« J’ai failli crever là-bas, merde !
 -  Depuis ta plus tendre enfance, Okuni, tu n’as cessé de me décevoir. Il est temps que je place mes espoirs en quelqu’un d’autre qui les mérite.
 -  Tu sais ce qu’on te dit. Une pomme ne tombe jamais loin de l’arbre. »

Okuni avait sorti son flingue, le pointant sur la tête de son paternel. Le Vieil Ours était légèrement dépassé par les évènements. Dans les confins de sa mémoire, il se rappela que la femme d’Akihiro était morte en mettant au monde Okuni. Partant d elà, il n’était pas difficile d’imaginer l’évolution psychologique entre le père et le fils.

« J’ai toujours rêvé de te flinguer, vieux dégueulasse... »

Il le visait soigneusement, mais, soudain, son regard s’écarquilla. Okuni se mit alors à tituber, portant une main à son cou. Takeshi put voir qu’un shiruken avait été planté dans son cou. Du sang se mit à jaillir de la bouche d’Okuni, qui tituba lentement, avant de lâcher son arme, et de tomber au sol.

« Une déception... Dans tous les sens du terme. »

Une femme apparut alors depuis les hauteurs. Elle portait une combinaison légère de combat bleue moulante, une longue chevelure violette, et souriait légèrement en voyant le cadavre sur le sol.

« Pas comme toi, Akiko... »

Akihiro caressa la joue de sa fille, avec une lueur mélancolique, et la lueur qui brilla dans les yeux de sa fille suffit à Takeshi pour comprendre qu’Akihiro était aussi cinglé qu’il en avait l’air. Akiko (http://img86.xooimage.com/files/1/b/d/warrior-16--3a022eb.jpg) était une femme dont Takeshi n’avait jamais entendu parler. Il avait toujours cru qu’Okuni était fils unique. Akihiro se retourna alors vers ses invités, avec une lueur de lassitude sur le regard.

« Navré de vous avoir forcé à assister à un tel spectacle, mais le monde des affaires se doit d’être impitoyable. Si nous en venions aux choses sérieuses ? »

Takeshi, mortifère, haussa les épaules, et l’Oyabun reprit.

« Je n’ai pas sommé votre présence pour cette ridicule guerre, qui sera terminée sous peu. Je n’ai rien contre les traditions, personnellement, mais je considère juste qu’elles n’ont plus leur place dans ce monde. On se doit d’être tourné vers le futur, et pas vers le passé... Quoiqu’il en soit, des affaires plus sérieuses me préoccupent... Comme votre présence dans une maison qui a fait l’objet d’un sinistre drame il y a vingt ans, Make Akuma, en compagnie d’une femme qui m’intéresse encore plus... Ou comme le fait que vous vous soyez décidé à poursuivre les vieux démons du passé, inspecteur. »

Takeshi sentit un frisson le parcourir, commençant à réaliser certaines choses. Un sourire éclaira alors le visage de l’Oyabun, qui l’acheva :

« Il y a vingt ans, une sinistre tragédie a eu lieu dans cette maison. Un couple est mort avec leurs invités lors d’une soirée, incluant notamment un avocat, et quelques autres personnes. L’enquête qui a été faite, et qui a rapidement été classée, a attribué leur décès à des Yakuzas.
 -  Ne me dites pas que... »

Akihiro eut un large sourire, et leur montra l’arme d’Okuni.

« C’est cette arme qui a ôté la vie des parents de cette chère enfant qui tue les Yakuzas à tour de rôle... Et je peux m’en assurer, car c’est moi-même qui ait appuyé sur la gâchette. »

Takeshi sentit un frisson le parcourir.

« Espèce d’enfoiré !! »

Il se reçut un coup sur la tête, le sonnant à moitié, et put voir dans les yeux d’Akiko, une lueur de démence. Akihiro tourna alors sa tête vers Make.

« Le fait que cette fille ait survécu me pose un problème particulièrement sensible. C’est en acceptant de tuer tout le monde à cette soirée que j’ai pu devenir Oyabun... Cette fille est une erreur que je compte rectifier. Mon cher Make, je vous serais donc gré de me dire où la trouver, si vous ne tenez pas que ma chère fille, qui semble beaucoup vous apprécier, vous fasse part de ses... Talents particuliers. »
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le lundi 10 décembre 2012, 01:51:18
L’homme était en s’approchait de la porte du petit appartement pour quitter lorsqu’il sentit son téléphone vibrer dans ses poches. Il le sortit puis regarda le numéro, il s’agissait de son employeur. Il venait justement de terminer ce pourquoi il avait été engagé. L’homme ne savait même pas pourquoi il l’avait fait, mais ce n’était pas dans son habitude de poser des questions. Pourtant, cette affaire était étrange, trois cent milles et un voyage en première classe vers Seikusu pour seulement un travail dans un appartement miteux. Surtout que son travail n’avait pas été particulièrement difficile. Il chassa ses pensées de sa tête puis répondit, il entendit une voix grave avec un accent anglais à l’autre bout du fil.

-   Vous avez terminé?

-   Je vous avais dit que je vous contacterais une fois le travail terminé, mais oui, j’étais justement en train de terminer.

-   Bien. Alors, qu’est-il arrivé à notre ami en commun?

-   Le pauvre écoutait la radio en prenant son bain, un faux mouvement a fait tomber l’appareil dans sa baignoire et il est mort électrocuté sur le coup. Une bien triste histoire.

L’homme se retourna vers la porte de la salle de bain encore ouverte pour contempler un instant le cadavre d’un gros japonais dans sa baignoire, toujours parcouru de spasmes.

-   Ça me semble un  peu tiré par les cheveux…

-   C’est pourtant ce qui est arrivé, vous n’aurez qu’à lire le journal… ou vérifier les rapports de la police.

L’homme savait qu’il ne devait pas poser de questions, mais il décida de se risquer

-   Il n’est pas dans mon habitude de poser des questions, mais pourquoi avez-vous développé cet… intérêt particulier pour notre ami en commun?

-    Ce n’est pas la première fois que j’ai recours à vos services et j’ai toujours apprécié votre silence. Je comprends pourtant que cette affaire était étrange et que vous êtes méfiants. Disons simplement que notre ami en commun n’était pas ce qu’il avait l’air. Les apparences sont souvent trompeuses mon ami… Merci encore une fois pour votre aide, nous aurons surement à travailler ensemble à nouveau dans un futur pas si lointain. À bientôt… Mr. Bateman  

À cet instant, l’employeur raccrocha. Bateman fit de même. Il allait devoir se débarrasser de ce téléphone. Dans son métier, seul les paranoïaques survivaient.  Justement, Bateman n’était pas son vrai nom, c’était par contre l’un de ses alliasses préférés, son employeur n’était pas sensé connaitre celui-là. La situation n’était pas encore alarmante, mais il devrait surveiller de près son employeur.  Bateman sortit de l’immeuble. Il n’avait même pas de caméras de surveillance. Il vit la voiture noire de son contact à Seikusu. Il s’approcha alors pour entrer à l’intérieur.  Il se demanda un instant si son contact connaissait également plus d’un de ses noms d’emprunts, surement pas, pensa-t-il

Bateman n’avait pas de nom, pas d’empruntes digitales, en fait, il n’avait pas d’identité. Il n’existait pas. Il avait déjà existé il y a longtemps, mais selon le gouvernement de son pays, il était mort dans un incendie vingt ans plus tôt. Bateman était ce qui se rapprochait le plus d’un fantôme. Officiellement, il était mort, mais pourtant, il était là. Cette pensée le fit sourire. Il embarqua dans la voiture et boucla sa ceinture. Son contact fit tourner la clé et la voiture démarra.

-   Où voulez-vous aller?

-   Je vais rallonger de quelques jours mon voyage à Seikusu, les choses commencent à devenir intéressantes.

Bateman s’intéressait surtout à la prime sur la jeune fille mystérieuse, mais il avait quand même quelques affaires à régler avant de quitter Seikusu. Certaines traditions qu’il respectait à chaque fois qu’il était en ville.

-   Conduisez-moi au fleuriste le plus proche, j’espère qu’ils ont des roses…

Après s’être acheté deux belles roses au fleuriste du coin, Bateman demanda à son contact de le conduire dans une petite ruelle près du quartier Toussaint. Le chauffeur trouvait la requête étrange mais ne dit rien. Bateman débarqua du véhicule et marcha quelques pas. Il s’arrêta à un certain endroit, c’était comme s’il y avait quelque chose là que seul lui pouvait voir. Il contempla le sol pendant quelques instants avant de déposer l’une de ses roses. Le coin n’avait pas changé,  même la guerre ne l’avait pas atteint. C’était comme si cette ruelle était figée dans le temps, comme pour rappeler à Bateman son erreur. 

Il y avait sept ans, ou était-ce huit? Bateman ne se souvenait plus des dates, mais il se souvenait de ce qu’il avait fait. Après tout ce qu’il avait fait dans sa vie, après tout ce qu’il avait vu, il se sentait toujours coupable. Il croisa son regard dans une flaque d’eau, lui non plus n’avait pas beaucoup changé, il avait quelque rides en plus, mais il était sensiblement le même homme. Après plusieurs longues minutes, Bateman retourna dans la voiture. Il s’assit puis ne dit plus rien. Le chauffeur quitta la ruelle, se demandant toujours ce qu’ils étaient venus faire là.

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Dorobo attendait toujours Make sur la rue Saneno, le jeune homme ne semblait pas venir. Dorobo se doutait que quelque chose de grave s’était produit. Il était en compagnie de trois autres Akuma, des sans noms. Dorobo croyait qu’il y en avait un qui s’appelait Togi, mais il n’était pas certain. Il entendit au loin le moteur d’une voiture arriver, ce n’était pas Make. Il reconnut la vieille Lincoln noire de Satsu. Ça, ce n’était pas des bonnes nouvelles.  Satsu freina juste au dernier moment avant d’atteindre la voiture de Dorobo. Satsu sortit de sa voiture avec un pistolet dans les mains. Dorobo et ses hommes firent de même.

-   Où est-il?

-   Make?

-   Oui. Dis-moi où il est. Maintenant!

-              Jamais!

Les trois autres Akuma ne savaient plus ce qui se passait. Dorobo leur avait expliqué que Satsu s’était arrangé pour que la police retrouve l’entrepôt où Make était sensé se battre contre Okuni, et que Satsu avait été payé par les Guramu pour monter ce coup. En échange de la mort de Make, les Guramu auraient également arrêtés de se battre. Pour un Akuma, trahir son clan était la pire chose à faire.

-   Dis le moi, je ne te le redemanderais pas deux fois…

-   Je ne te laisserais pas lui faire du mal!

Satsu voulut dire quelque chose, mais Dorobo ouvrit le feu à plusieurs reprises, il atteignit Satsu dans l’épaule. Satsu tituba jusqu’à sa voiture, évitant de justesse plusieurs balles et il appuya sur l’accélérateur. Il fonça en direction de Dorobo qui put se tasser juste à temps. Satsu dut se résigner à fuir. Dorobo ne prit même pas la peine de le suivre. Le conflit n’avait pas encore atteint tout les Akuma, même le Daimyo ne pouvait dire qui disait la vérité. Il s’était résigné à attendre patiemment que Make revienne, il devait faire confiance à Hanzai et à son protégé.

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Les autres Rônins finirent par arriver, Hanzai fut soulagé de les voir. Il regarda le conducteur et en un signe de tête, ils comprirent ce qu’ils devaient faire. Hanzai accéléra, ils entreraient bientôt en territoire Guramu, le temps leur manquait. Le Rônin était prêt à entrer en collision avec le van, ses hommes se chargeraient du reste. Il n’était plus qu’à quelques mètres, il serra les dents pour se préparer au choc. Les autres Rônin préparaient leurs armes. Au dernier moment, un Guramu remarqua Hanzai.

C’était pourtant déjà trop tard. Hanzai entra en collision avec le van. Le véhicule dérapa puis alla s’écraser contre un poteau de téléphone. Le choc avait été immense,  le van n’avait plus aucune chance d’être utilisé à nouveau. Hanzai s’en était plutôt bien sortit, le coussin gonflable avait fait son travail. Les cinq autres Rônins sortirent d’un van un peu plus loin, armés jusqu’aux dents. Quatre Guramu sortirent du van. Les Rônins firent feu, des centaines de projectiles, comme des abeilles en colère, filèrent vers les Yakuza qui tentèrent de riposter en vain. L’un d’eux réussit à tirer un coup de feu, mais n’atteignit personne.

Okuni était surement resté dans le van. Il n’avait pas paru particulièrement résistant, il devait être sonné.  Hanzai sortit du véhicule, il était indemne. Il ramassa un pistolet à terre et s’approcha du van. Comme personne n’en sortit, il se risqua à entrer. Quand il passa la tête à l’intérieur, il vit… rien. Pas de Make, ni de Takeshi ou d’Okuni. Il y avait tout de même quelques caisses. En en ouvrant une, il vit qu’il s’agissait d’armes. Les hommes à terre étaient bien des Guramu, mais pas ceux qu’ils cherchaient. Hanzai fit alors quelque chose qu’il n’avait fait jusque là que dans quelques rares occasions, il jura.

-   Merde

Make allait devoir se débrouiller seul.

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Make avait été battu, tiré dessus et trainé contre son gré jusqu’au QG des Guramu, là, il faisait face à l’Oyabun des Guramu qui avait très probablement l’intention de le tuer, rapidement ou non. Sa vie était officiellement de la merde, pensa-t-il. Pendant que Takeshi et Akihiro parlaient de la musique qui jouait, Make s’efforçait d’écouter l’air. Le chœur des esclaves. Make ne se serait pas imaginé que l’Oyabun des Guramu avait des goûts si… raffinés.  L’air de la chanson, Make ne se souvenait pas d’où il l’avait entendu, mais il l’avait déjà entendu quelque part. Sauf que ce n’était pas exactement la même chose. L’air était le même, mais une femme chantait en français.

Tout d’un coup, Make s’en souvint, le souvenir était douloureux. Il frappa Make comme un coup de poing au visage. La femme qui chantait était Nana Mouskouri, la chanson s’appelait Je chante avec toi liberté. Make s’en souvenait, puisque s’était l’une des chansons préférées de son grand-père. À la mort de son grand-père, son père s’était mis à écouter du Nana Mouskouri, pour se rappeler de bons souvenirs déduit Make. S’était cette chanson qui jouait dans la voiture le jour de la mort de son père et de sa mère. Comment Make avait-il fait pour l’oublier même un instant?

Make écoutait attentivement les hommes parler, il n’avait pas grand-chose à dire pour l’instant, alors il se contenta d’écouter. Okuni débarqua tout d’un coup, sa présence stressa Make, il était imprévisible. Akihiro Guramu semblait bien le savoir. Là où les Akuma se considéraient tous comme des frères de sang, les Guramu s’haïssaient entre eux la plupart du temps et n’appréciaient que très peu de leur semblables. Le ton monta, Okuni sortit son flingue, il semblait déterminé à descendre son père, quand tout d’un coup, il reçut un shuriken dans la gorge.

Il vit alors sortir de nulle part une belle jeune femme au costume moulant. Ses formes avantageuses et sa grâce naturelle ébranla quelque peu Make. Le jeune homme réussit par contre à ne rien laisser paraitre. Elle était belle, c’était vrai, mais elle était surtout une Guramu qui venait de tuer un homme. Make n’avait jamais entendu parler d’Akiko, mais ce n’aurait pas été la première fois qu’un Oyabun garde son enfant préféré secret dans le but de la protéger.
C’était rare de voir une femme à la tête d’un clan, mais ça arrivait quand même parfois. Si Akihiro voulait léguer son clan à Akiko, personne ne viendrait s’y opposer. Surtout que Akiko semblait plutôt forte, elle ne devait pas avoir de difficultés à se faire respecter.

Make avait beau être dans une situation désespérée, il restait toujours un homme, un jeune homme de surcroit. C’était presque impossible pour lui de rester indifférent face à une femme. Son regard se posa sur Akiko, à part peut-être un certain air de tueuse, elle était bien. Make avait toujours aimé les femmes fatales. Il réalisa tout d’un coup le sens que cette expression avait dans la présente situation, car Akiko risquait bien d’âtre fatal à Make. Son attention surtout porté sur la demoiselle et ses… attributs, Make n’écoutait qu’à moitié Akihiro.

-   …gré de me dire où la trouver, si vous ne tenez pas que ma chère fille, qui semble beaucoup vous apprécier, vous fasse part de ses... Talents particuliers.

-   Pardon, vous disiez?

Les informations arrivèrent avec un léger décalage dans la tête à Make. Il comprit alors, la fille et où la trouver. Il comprit également la menace, Akiko avait beau être agréable à regarder, Make n’avait pas particulièrement envie de découvrir ce que Akihiro voulait dire par talents particuliers. Make se racla la gorge avant que le Guramu n’intervienne puis entreprit de répondre à la question qui lui était posée.

-   Ah, la fille…  Tina je crois. Non, c’était Tifa. Je… et bien, il semblerait que nous soyons à une impasse...   

Make prit un instant pour regarder le regard sévère de Akihiro


-   Je ne sais pas où la trouver. Je ne l’ai jamais su d'ailleurs. Notre présence dans la même maison n’était qu’une coïncidence. Tout ça n’est qu’un énorme malentendu. Elle a même essayé de me tuer.  Croyez-moi, j’adorerais vous aider sauf que… et bien, je ne peux pas.

Make essayait d’analyser un peu les réactions de Akihiro, le Akuma était de plus en plus nerveux.

-   Alors… Si vous nous laissiez partir moi et le flic. Je suis sur qu’avant longtemps nous rirons tous de ce quiproquo.  

Le regard de Make se tourna alors vers Akiko. Il y avait quelque chose de pas net avec cette fille. C’était au moins la troisième fille d’une grande beauté que Make croisait en l’espace de quelques jours et c’était également la troisième à avoir l’air de vouloir le tuer. Comment ce faisait-il que Make attirait toutes les jolies psychopathes?  En fait, les intentions d’Akiko étaient toujours pour lui un mystère. Elle était calme pour l’instant, et c’était mieux comme ça. Il espérait réellement qu’Akihiro les laisses partir, mais Make n’était pas dupe. Il était l’héritier de son clan rival. Il ne s’en tirerait pas aussi facilement. Les chances que Hanzai arrive étaient également de plus en plus minces. Make devait se sortir de là tout seul. Pour ce faire, il ne pouvait compter que sur lui et sur Takeshi.   
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le mercredi 12 décembre 2012, 20:55:21
Il avait fallu que Takeshi se retrouve attaché dans l’un des plus luxueux restaurants de Seikusu, face à l’un des hommes les plus dangereux du Japon, pour connaître les réponses à ses questions. Le meurtrier... L’assassin. Il était là, face à lui, dans son costume. Un homme impitoyable, qui avait assassiné son propre fils, un dégénéré notoire. Mais Akihiro n’était qu’un porte-flingues. Qu’est-ce que tout cela cachait ? Les réponses étaient là, à portée de main. Make sembla émerger, et Takeshi ne dit rien. Ce gars semblait vraiment à côté de la plaque.

« Alors… Si vous nous laissiez partir moi et le flic. Je suis sur qu’avant longtemps nous rirons tous de ce quiproquo.   »

Le Vieil Ours ferma les yeux, tandis qu’Akihiro, surpris, cligna des yeux, respirant lourdement.

« Rire ? s’étrangla-t-il à moitié. Tu crois que tout ça est... Un jeu ? Une espèce de putain de farce à la con de gamins attardés ?! Tu crois que je me marre ? Que je me fends la gueule en me disant à quel point toute cette histoire est drôle ?! »

Takeshi ne dit rien, commençant à réaliser quelque chose. Si Akihiro avait tué Okuni, ce n’était pas que parce que son fils le décevait... C’était aussi parce qu’il avait la trouille. Quelque chose le terrifiait, quelque chose qui était liée à cette fille. Qui était lié à ce qui avait eu lieu il y a vingt ans, dans cette maison. Akihiro sembla alors capter les regards de Make vers Akiko, et sourit lentement.

« Ma fille te plaît, hein ? Je l’ai toujours éduqué en secret... Je l’ai éduqué dans le respect des traditions guramu. Un fils public, un autre caché, un homme de l’ombre, qui le protège. L’Ombre et la Lumière. Ce que les Chinois appellent le yin et le yang. Akiko a été formée dès son plus jeune âge aux arts martiaux, à devoir défendre et protéger son grand frère. Okuni devait me succéder, et Akiko devait l’aider. C’est ainsi que les choses auraient du se passer ! »

Akihiro s’était rapproché d’Akiko, caressant sa joue et son menton. Voilà qui confirmait encore plus la relation incestueuse entre eux deux.

« Je l’ai trouvé dans les bas-fonds de ce pays pourri. Je l’ai éduqué, formé, j’ai canalisé sa rage et sa haine... Mais elle n’a jamais pu accepter Okuni. Comment le lui reprocher ? Il ne comprenait rien à rien... Pas comme toi, Akiko. »

Sont on était calme, doux, et le regard qu’Akiko répondait à son père témoignait qu’elle le voyait comme un sauveur. Takeshi se rappela de ces enquêtes officieuses, de ces rumeurs décrivant Akihiro comme un pédophile, amenant dans son château des jeunes filles... Le Vieil Ours retenait son souffle, et Akihiro s’écarta alors d’Akiko. Il se dirigea vers Make, se plantant face à lui.

« Tu veux que je te dise un truc ? Je n’ai pas envie de rire. Et, même si tu ne sais rien sur cette fille, tu restes toujours un Akuma. Je vais être un bon père. Puisque tu veux faire plus ample connaissance avec ma fille, je ne vais pas te refuser ce petit plaisir. »

Le sourire sur les lèvres d’Akihiro, un sourire vicieux, témoignait toutefois que cette rencontre plus intime ne serait pas au gré de Make. L’Oyabun fit signe à plusieurs de ses hommes d’emmener Make, avant de s’intéresser au flic. Akiko, de son côté, suivit les hommes, d’une démarche féline et sensuelle.

« Que vais-je bien pouvoir faire de vous ?  Je ne peux décemment pas vous laisser sortir...
 -  Pourquoi les avez-vous tué ?
 -  Vous en êtes encore resté là ? Cette affaire vous a marqué, inspecteur...
 -  Voyez ça comme la dernière cigarette du condamné », plaida Takeshi.

Akihiro eut un sourire, et retourna s’asseoir.

« Très bien, inspecteur... Il ne sera pas dit qu’Akihiro Guramu est un homme dénué de la moindre humanité. Je vais satisfaire une part de votre curiosité. Ensuite, vous mourez. »

Takeshi serra les dents, mais il n’allait pas dire non à la possibilité de voir son espérance de vie rallongée.

*
*  *

On attacha Make dans une pièce sombre, dans les caves de Muramasa-ji. Il y avait ici l’antre d’Akiko, une pièce insonorisée où on l’attacha par les bras à de solides chaînes sur un tuyau pendant au plafond. Ses pieds furent également ligotés, et les Guramu l’abandonnèrent là, en compagnie d’Akiko. La salle était partiellement nettoyée, et on pouvait voir, sur le sol, contre les murs, quelques traces de sang. Les divers instruments posés sur une table dans un coin de cette pièce sombre ne laissaient aucune illusion sur l’usage de cette pièce : une salle de torture. Akiko se tenait là, observant les instruments, avec une sorte de froide et sombre passion dans le regard.

« J’ai vu ton regard, petit Yakuza... Le même que tous les hommes... On ne peut cacher ce genre de regards à une femme. »

Akiko parlait dans une espèce de monologue, car on avait mis un bâillon sur les lèvres du Yakuza.

« Les hommes ne sont rien de plus que des porcs. Vos traditions, votre code de l’honneur, ne sont que des prétextes que vous utilisez pour dissimuler votre barbarie primaire. Cela, je l’ai compris très jeune, lorsque mon père biologique me mettait la main aux fesses. J’ai fugué... Et j’ai été recueillie par Guramu-san... Moi, la petite vagabonde, la mécréante qui volait dans les cuisines, sur les marchés, j’ai été choisie par lui... Il m’a conduit ici, dans cette ville, puis dans ce château... »

Akiko se confiait, car elle savait que c’était un bon moyen pour torturer quelqu’un. Se confier... La victime croyait alors avoir un lien avec le bourreau, et c’était encore plus vrai quand le bourreau en question était une belle femme.

« Guramu-san recrutait de nombreuses filles, et il nous entraînait dans son dojo personnel... Notre objectif était de devenir des femmes-soldates, des ninjas parfaites, qui pourraient protéger son imbécile de fils, Okuni. »

Elle lâcha le mot avec mépris, exprimant toute la haine qu’Okuni exprimait.

« Les enfants ont toujours été éduqués comme soldats... Les Européens le faisaient avec leurs chevaliers, les traditions se perpétuent... Guramu-san voulait de ninjas féminins, car il pensait que les femmes étaient plus douées que les hommes dans ce domaine. De toutes les candidates, j’ai été la meilleure, et Guramu-san m’a élevé comme si j’étais sa fille... Mais Okuni ne m’a jamais considéré comme sa sœur, mais comme sa pute... »

Tandis qu’elle parlait, elle faisait frotter ses objets entre eux, les faisant glisser. Elle s’intéressait à un scalpel, et se rapprocha lentement de l’homme, avec une démarche qui était toujours sensuelle, ses jambes se frottant délicatement entre elles.

« Guramu-san m’a élevé, instruit, mais Okuni ne voyait en moi qu’une belle femme. Il venait dans ma chambre, m’agressait, et tentait de me violer... Jusqu’à ce que mon père l’apprenne, et ne le corrige. »

Les mains d’Akiko se promenèrent sur le torse de Make, et elle lui arracha son haut, révélant son torse musclé. Elle récupéra son scalpel.

« Depuis cette période, Guramu-san m’offre des hommes... Et je peux exprimer sur eux toute la colère que je ressens à leur égard. »

Akiko enfonça alors le scalpel dans l’omoplate droite de l’homme, et le retira, faisant couler son sang. Se rappelant alors de quelque chose, elle lui ôta son bâillon, approchant le scalpel de lui.

« Les hommes aiment faire hurler les femmes... Et tu sais quoi ? C’est entièrement réciproque ; j’aime faire hurler les hommes. »
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le dimanche 16 décembre 2012, 06:28:55
Le moindrement qu’on travaillait un peu avec Bateman, ou peu importe le nom qu’il utilisait, on apprenait rapidement qu’il y avait une règle d’or à suivre quand on était en sa compagnie : ne pas trop parler. Shin, le contact de Bateman, l’avait compris. Pourtant, il ne pouvait pas résister à lui demander pourquoi il était allé déposer une rose en plein milieu d’une ruelle. Shin était curieux de nature. S’il parvenait à se contrôler, sa curiosité pouvait rapidement devenir un atout dans son métier, sinon, elle pouvait rapidement le faire tuer. Jusqu’à date, il était toujours vivant. C’était bon signe. Après cinq longues minutes en voiture, Shin rompit le silence.

-   Pardonnez-moi monsieur, mais je ne comprends pas vraiment ce que vous venez de faire, avec la rose. Certes, vous avez le droit de ne rien me dire, mais je suis curieux. Vous conduire à un fleuriste n’était pas ce que je m’attendais à faire pour vous, votre comportement est… curieux.  

Bateman contempla longuement son contact. Bateman n’aimait pas vraiment parler, mais il aimait encore moins qu’on lui pose des questions. Pourtant, cette journée, quelque chose le poussa à répondre. Il soupira puis commença à expliquer.

-   Dans ma vie, j’ai fait bien des choses. Quelques bonnes, mais surtout des moins bonnes. Je n’ai jamais eu de remords pourtant, sauf pour cette fois. Les affaires ont toujours été les affaires, et si j’avais à le refaire, je le referais, sauf que…

-   Mais, de quoi parlez-vous?

-   Il y a de cela sept ans… ou était-ce huit? Je ne sais plus, le temps passe trop vite… Un homme m’avait demandé d’effectuer un boulot pour lui. Comme d’habitude, je n’ai pas pu voir mon employeur. Le contrat était pour un homme d’affaire et sa femme. Un contrat rapide et payant. Sauf que mon employeur m’a surpris en mentionnant un détail, leur fils…
Bateman prit une longue inspiration.  Il n’y avait pas de micros dans la voiture, alors il décida de se laisser aller, rien que pour une fois.

-   Un gamin, dix ou douze ans maximum. Nous étions trois sur ce coup, la première et la dernière fois que j’ai travaillé avec d’autres. Cette famille était sensé être plutôt coriace, mais nous étions prêts.  Nous avons donné un pot-de-vin à leur chauffeur pour qu’il les fasse passer par la petite ruelle de tout à l’heure. Une fois là-bas, nous les avons descendus, le chauffeur également. C’est là que l’un de mes associés a vu le môme. Il était là, sur la banquette arrière, il pleurait le pauvre. Il avait vu ses deux parents se faire descendre.

Bateman fixa le sol quelques instants, en racontant ses évènements, c’était comme si il les revivait.

-   Mon employeur voulait que j’épargne l’enfant, mais que je lui tire dessus tout de même. Les deux autres avec moi n’ont pas eu le courage d’agir. Je me suis alors approché du garçon, et j’ai fait feu, deux fois. En prenant bien soin de viser près du cœur, mais pas trop. Il a survécu à ses blessures, et il se porte bien. Le problème c’est que… j’ai tiré sur un enfant et ça je ne pourrais jamais l’oublier.

-   Si ça vous trouble tant que ça, pourquoi avez-vous accepté le contrat?

-   Vous devez avoir une mémoire enviable ou une vie bien triste pour ne rien connaitre du regret.

Un silence s’installa dans la voiture. Au moment où Bateman croyait avoir la paix, Shin parla à nouveau.

-   Pourquoi quelqu’un aurait bien pu vouloir du mal à cette famille, mais laisser le gamin vivant?

-   Je ne sais pas. Dans mon métier, on ne pose pas de question et le moins on en sait, le mieux on se porte. Le plus ironique dans mon travail, c’est que j’ai surement changé le monde à plusieurs reprises, sauf que je ne le sais même pas…

-   Vous avez revu le gamin depuis?

-   Il ne sait pas qui je suis, je me suis déjà approché de lui, mais il ne doit pas découvrir mon identité. Je sais qu’il a changé de nom depuis. Il se porte bien. Il héritera bientôt d’une énorme fortune et pas uniquement celle de son paternel.  Contentez-vous de conduire maintenant. Je dois aller lui porter cette deuxième rose.

-   En personne?

-   Non, je la laisse devant sa porte.

Pour le reste du trajet, Shin respecta la règle du silence. Ils arrivèrent finalement en face d’un bloque d’appartements. Plutôt beaux, mais rien de trop luxueux non plus. Bateman prit la rose puis sortit de la voiture. Il entra dans le bâtiment puis se rendit jusqu’à la porte 221. Il la regarda, soupira puis déposa la rose devant. En se penchant, il remarqua quelque chose d’étrange. La porte était brisée. Quelqu’un l’avait enfoncée un peu plus tôt. Bateman poussa la porte, elle s’ouvrit. Quelque chose n’allait pas. Il entra silencieusement dans l’appartement. Quiconque avait défoncé la porte pouvait bien encore être là…

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Satsu était blessé, la balle qu’il avait reçue n’était pas ressortie. Il souffrait le martyr et il peinait à garder son véhicule droit. Au moins il était dans un quartier qu’il connaissait. Les yeux de Satsu se fermaient tout seuls, il avait perdu beaucoup de sang, quelqu’un devait l’aider au plus vite. Il vit un cabinet de vétérinaire au loin. Ça devrait suffire. Lui au moins devait avoir quelque chose qui s’apparentait à de l’équipement médical. Satsu arrêta sa voiture devant le bâtiment. Il ne semblait pas y avoir de clients. Tant mieux, il préférait ne pas attirer l’attention.  Le Yakuza ouvrit le coffre à gants puis prit une enveloppe et en sortit une liasse de billets. Il déambula chez le vétérinaire.

Un homme portant une veste blanche se précipita dans l’entrée. Satsu le regarda droit dans les yeux puis tituba jusqu’à lui. L’homme était un petit japonais à lunettes. Il avait les quarante ans passés et vu l’état de sa boutique, il ne devait pas rouler sur l’or. Il avait l’air fatigué et ne fut pas surpris en voyant un Yakuza en sang se pointer comme ça chez lui. Il avait souvent collaboré avec la pègre. Trois quarts d’heure plus tôt il avait soigné un porte flingue des Yakuza. Le vétérinaire reconnut Satsu, il était connu dans le milieu.

-   Doc, j’ai besoin de ton aide.

-   Venez avec moi, je m’occupe de tout.

Satsu lui tendit la liasse de billets, mais le vétérinaire lui fit signe que ce n’était pas nécessaire. Être ami avec quelqu’un comme Satsu valait bien plus cher que tout cet argent. Le vétérinaire allongea Satsu sur une table, puis commença à opérer. Pendant quinze minutes, Satsu hurla de douleur. Extraire une balle n’était pas une procédure des plus agréables, encore moins lorsqu’elle était faite par un amateur dans une pièce pleine d’animaux bruyants. Le corps de Satsu n’en pouvait plus, il s’évanouit. Pas vraiment plus tard, il se réveilla. Le vétérinaire le fixait. Satsu se releva, un peu étourdit, l’autre homme l’aida à se relever.

-   C’est vrai ce qu’on dit? Que vous êtes avec les Guramu maintenant?

Satsu regarda l’homme avec un regard grave, mais pas plein de colère.

-   Ne me juge surtout pas, tu ne sais pas ce qui se passe dans notre monde.
Sur ce, Satsu quitta la boutique. Il avait un travail à finir.

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-   … Puisque tu veux faire plus ample connaissance avec ma fille, je ne vais pas te refuser ce petit plaisir

-   Non, je ne veux pas vraiment faire plus ample connaissance avec Akiko, elle est bien où elle est maintenant. Ce n’est pas que… hey, mais lâchez-moi!

Make se débattait, mais c’était inutile, les hommes qui le trainaient étaient trop puissants. C’est là qu’on prit la décision de bâillonner Make. On l’amena dans une pièce sombre. Il contempla le sang et les instruments de torture. Durant le voyage, il avait pu se calmer un peu et se rappeler ce que le Daimyo lui avait enseigné. Les apparences n’étaient rien. Ceux qui avaient besoin du sang de leurs ennemis pour faire peur aux autres étaient nécessairement faibles. Tous ces instruments n’étaient là que pour lui faire peur, Akiko savait surement comment s’en servir, mais le supplice qu’elle lui infligerait ne pouvait pas être plus grand que celui de savoir qu’on a trahi son clan. Make ne parlerait pas.

Le Akuma comprit rapidement que la torture qu’on allait lui infliger n’était pas que physique, elle se jouait surtout sur le plan psychologique. La plus douloureuse torture qu’on pouvait infliger à quelqu’un, surtout quelqu’un d’intelligent comme Make, c’était la torture de l’esprit. Voir cette belle jeune femme, avec son costume moulant et ses belles formes, qui jouait avec lui. Qui le tentait et qui lui faisait mal. Qui lui parlait de son passé avec sa voix sensuelle comme ses manières d’ailleurs.  C’était… à rendre fou. Mais Make se sentait prêt. Prêt à résister à n’importe quoi. Ce n’était pas une Guramu qui allait le briser, ça c’était certain.

Il savait que premièrement, il ne devait pas compatir avec Akiko. Elle avait beau être d’une
incroyable beauté, même si elle lui racontait son histoire à briser le cœur, il ne la prendrait pas en pitié. Lui aussi avait eu un parcours terrible et s’il se laissait succomber au syndrome de Stockholm, il était mort.  Akiko était une ennemie, une jeune et belle ennemie, mais une ennemie tout de même. Elle était folle, mais par dessus tout, elle était une Guramu. Son orgueil d’Akuma l’aiderait à avancer.

Make sentit son rythme cardiaque s’accélérer et un frisson lui parcourir le corps lorsqu’elle passa ses mains sur son torse et qu’elle le déshabilla un peu. Il se sentait plus vulnérable sans sa chemise. Mais ce n’était qu’une impression. Il était toujours aussi fort qu’avant. Cette Akiko ne l’aurait pas. Quand elle lui enfonça sa lame dans l’omoplate, il serra les dents et grogna un peu, mais sans plus. Sa tortionnaire décida de lui enlever son bâillon. Il fut parcouru d’un nouveau frisson lorsqu’elle s’approcha de lui et lui parla à nouveau, scalpel en main.

-   Les hommes aiment faire hurler les femmes... Et tu sais quoi ? C’est entièrement réciproque ; j’aime faire hurler les hommes.

Make releva la tête puis fixa Akiko dans les yeux. La confiance du Akuma était revenue. Il se sentait à nouveau prêt à affronter une armée. Il était toujours un peu effrayé, mais il ne céderait pas à la panique. Même dans ce moment, il réussissait à parler sur un ton calme, prouvant, surtout à lui-même, qu’il avait des nerfs d’acier.

-   Ma jolie, j’ai bien peur de ne pas vouloir t’offrir ce plaisir. Tu me verras surement grimacer, très probablement grogner, mais je le jure devant Dieu tu ne me verras jamais crier.

À cette époque, Make était athée.

-   Alors vas-y montre-moi ce dont tu es capable Guramu.  

Le Akuma savait que provoquer sa tortionnaire n’était peut-être pas une bonne idée, sa réaction allait être imprévisible. Personne ne pouvait savoir ce qu’elle allait faire. Mais aussi folle l’idée de provoquer Akiko pouvait paraitre, Make savait que se laisser faire était une moins bonne idée. Il espérait déstabiliser Akiko en lui montrant du courage, peut-être que son fatalisme suffirait à l’ébranler. Certes, si personne ne venait à son aide, ébranler Akiko ne lui serait pas vraiment utile. Il ne savait pas jusque où elle était prête à aller.

Pourtant, Make était prêt à ne pas crier. La plupart des Yakuza étaient entrainés à résister à la douleur et à la torture. Pendant leur entrainement, il arrivait souvent qu’ils devaient simplement se faire battre. S’ils voulaient réussir l’exercice, ils devaient rester debout et ne pas montrer la moindre parcelle d’émotion. Ça prenait du temps, mais ils finissaient par y arriver. Cet entrainement pouvait paraitre brutal,  mais il était très utile pour les Yakuza. Make n’était pas insensible à la douleur, bien au contraire, mais il savait la cacher. Ça n’allait pas l’empêcher de souffrir, mais s’il ne réagissait presque pas à sa tortionnaire, peut-être qu’elle se lasserait de lui… ou qu’elle s’acharnerait encore plus sur lui.

Make savait que quelqu’un allait venir à son secours, il ne pouvait pas mourir. Il ne se sentait pas prêt à mourir. Pour lui, il n’y avait que deux possibilités, soit il serait capable de sentir la mort approcher, soit cette mort ne viendrait tout simplement pas. Il passerait l’éternité à glisser entre les doigts de la mort, comme il avait toujours fait depuis sa naissance. Il ne se croyait pas vraiment immortel, mais il aimait bien l’idée.

Make s’attendait à voir arriver Hanzai ou le Daimyo sur un grand cheval blanc. C’est ce qu’il aurait prédit. Par contre, il n’aurait jamais prédit ce qui allait se passer. Il n’aurait jamais cru que celle qu’il avait essayé de tuer et qui avait presque réussie à le tuer lui aussi n’était pas bien loin. Il n’aurait jamais cru que cette femme allait venir le secourir. C’était également la dernière personne qu’il aurait voulu voire dans cette pièce à part peut-être Akiko. Il avait essayé de tuer Tifa après tout, elle ne serait surement pas content de le revoir.

Mais Make ne se doutait de rien. Il n’avait même pas son nom en tête. Le Akuma espérait sincèrement que les secours arriveraient bientôt. Akiko semblait prendre un peu trop de plaisir à son goût. C’était la deuxième fois qu’il se faisait attacher par une femme, sauf que la dernière fois, il avait aimé, c’était surtout parce qu’il n’avait pas été en compagnie d’une psychopathe prête à le tuer et à le torturer avant. Il ne restait plus à Make que l’espoir. L’espoir de voir quelqu’un venir le sauver. Entre temps, Akiko était déjà prête à continuer son petit jeu…
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 16 décembre 2012, 18:33:31
Takeshi comprit rapidement qu’Akihiro allait se lancer dans une longue explication. C’était un homme qui avait besoin de parler de ça. Et il ne pouvait pas se permettre de raconter ça à son psy’. Alors, à défaut, autant se confier devant un type qui, de toute manière, serait tué ensuite. Takeshi n’allait pas se plaindre. Il y avait quelque chose qui rongeait ce puissant homme, le terrifiait... Et quelque chose qui terrifiait Akihiro Guramu était forcément quelque chose à craindre. Ce dernier commença donc par des énonciations générales, le genre de trucs qu’on pouvait facilement trouver sur Internet, par la grande Histoire. La Seconde Guerre Mondiale, et l’effondrement de l’Empire japonais. Ces derniers avaient décidé d’entrer en guerre pour lutter contre une asphyxie économique, contre l’embargo décrété par les Américains, afin de se constituer une zone de libre-échange. Ils avaient perdu la guerre, et l’avaient même plutôt bien perdu. Le Japon, en 1945, était dans un état similaire à l’Europe : en ruines. Il n’y avait pas eu d’affrontements chez eux, par de pays entièrement rasé, avec des carcasses de tours détruites s’étalant sur des centaines de kilomètres, mais le pays avait dépensé énormément d’argent dans cette guerre. Et, outre un effondrement matériel et financier, il y avait aussi un effondrement moral significatif. Deux bombes atomiques avaient explosé sur le sol japonais, conduisant l’Empereur à capituler, à plonger son pays dans quelque chose qui, pour bien des généraux, était pire que la mort : le déshonneur. La honte du perdant, obligée de plier l’échine devant le victorieux.

Dans cette situation post-apocalyptique, les Yakuzas avaient connu un réel essor. Le Vieil Ours le savait. Le crime organisé était apparu comme une nécessité pour permettre au Japon de se reconstruire. Durant la guerre, les Japonais avaient déporté des étrangers, notamment des Coréens, pour s’en servir comme main d’œuvre. A la fin de la guerre, ces ouvriers pouvaient retourner chez eux, donnant à leurs pays une image réaliste du pays : un marché en pleine expansion. Les Yakuzas avaient protégé le Japon des envahisseurs, des autres mafias, et avaient organisé le marché noir, permettant aux Japonais de pouvoir continuer à vivre. Ils avaient profité de la débandade pour s’organiser, s’améliorer, se renforcer, bénéficiant, en ce sens, du soutien des Américains, comme des Japonais.

« La réalité, toute simple à comprendre, c’est que le crime organisé est un moindre mal par rapport à d’autres maux. C’était particulièrement vrai à cette époque. »

Le cas de Yoshio Kodama faisait figure d’école. Un célèbre criminel japonais, qui avait été emprisonné par les Américains comme criminel de guerre. Il avait été libéré, afin d’empêcher la propagation du communisme en Asie, plus particulièrement au Japon. Les Américains n’étaient pas idiots ou naïfs ; le communisme, l’invasion rouge, ne se stoppait pas qu’avec de jolis sourires et des discours de bonne intention. A choisir entre un Yakuza et un coco, le choix était fait. Et, à cette époque, en pleine guerre froide, on n’avait pas la liberté de pouvoir choisir : soit on était avec un camp, soit on était avec l’autre.

« J’ai travaillé pour Kodama. J’étais ce qu’on pouvait appeler un gurentai. Tu sais, ces gosses désolés d’après-guerre... »

Dans le pays ravagé du Japon, une autre sorte de crime organisé avait éclos : les Gurentai. Il s’agissait de gangs de rue, tout simplement, qui trempaient surtout dans la prostitution. Ces groupes furent perçus comme des rivaux par les grands clans yakuzas, et furent absorbés avec eux.

« Seikusu a été touchée par la crise. C’est depuis cette époque que la Toussaint a périclité. J’étais le chef de ma petite bande, et, un beau jour, j’ai reçu la visite de Kodama. Il s’était rendu à Seikusu pour tenter de fédérer les nombreux petits clans qui existaient dans la ville, mais aussi pour venir à bout de la lie communiste. Kodama était un vrai patriote, un ultranationaliste. Il avait compris une vérité toute simple : nous, les Yakuzas, ne sommes pas une menace. Nous sommes un mal nécessaire. C’est Kodama qui m’a ouvert les yeux sur le péril maoïste en vigueur à Seikusu. Une cellule chinoise à Seikusu... Il fallait la neutraliser, car ces espions étaient au courant d’un projet paragouvernemental dans lequel de grosses pointures étaient impliquées. »

Se pouvait-il que... ? Takeshi retenait son souffle, tandis qu’Akihiro parlait un peu plus lentement.

« C’est grâce à Kodama que j’ai pris des galons. Je l’ai aidé à traquer les Chinois, mais aussi à fédérer les gangs. Tous ces gangs ont rejoint les Guramu. Tu comprendras donc volontiers pourquoi, pour des gens comme nous, des orphelins de la guerre, ces grands principes que sont l’honneur nous passent légèrement au-dessus de la tête. »

Kodama était ensuite tombé en disgrâce, et avait fini par vivre reclus dans une résidence privée. On était alors dans les années 1980’s. Le Japon se reconstruisait, mais la guerre froide était loin d’être terminée. Elle atteignait même son seuil critique. Les Américains avaient perdu la guerre du Vietnam, et avaient montré qu’ils étaient incapables de défendre efficacement le monde libre contre le bloc rouge. Et la Chine apparaissait comme étant de plus en plus puissante, et de plus en plus hostile à l’égard des Japonais. Il était donc normal que certains Japonais cherchent à réagir en fondant une organisation spéciale. Un triumvirat...

« Je crois que tu as du entendre parler de ces trois hommes : Toshihiro, Hatekayama, et Kyjouîshi.
 -  Ça me dit quelque chose, concéda Takeshi.
 -  Sur ces trois hommes, c’est Toshihiro qui a vraiment été le moteur. Son père s’était suicidé lorsque le Japon a capitulé. Il a vécu dans le désir constant de reconstruire le pays, et d’en former une puissance militaire mondiale. C’était un ami de Kodama, et c’est grâce à la fortune de Kodama que Jyendaï a été construite. »

Takeshi comprenait mieux pourquoi Jyendaï n’aimait pas qu’on se mêle de ses affaires. Elle n’était pas la seule entreprise au monde à avoir été financée par des mafieux, loin de là, mais ça faisait toujours tâche. Néanmoins, le Vieil Ours se doutait que cette histoire dissimulait quelque chose d’encore pire, d’encore plus sournois. Akihiro prit tout son temps.

« A cette époque, je n’étais toujours qu’un vulgaire larbin. J’avais une certaine importance au sein de la famille, mais je visais le poste suprême. Quelques mois avant sa mort, Kodama m’a appelé. Il avait une ultime mission à me confier. Une mission qui prenait lieu chez moi, à Seikusu. Des agents dormants. Des Chinois. Une autre cellule, qui avait des informations cruciales à envoyer à leur supérieur... Sur Jyendaï. Alors, je suis allé voir Kodama, et j’ai naturellement accepté son contrat. »

La mission, très simple, consistait à neutraliser toute cette cellule avant qu’ils ne transmettent les informations.

« Ces types vivaient au Japon depuis des années, et devaient envoyer l’un des leurs par avion. Nous l’avons intercepté à temps, et l’avons neutralisé. Nous avons ensuite suivi un autre membre de la cellule. Devant cette situation inattendue, ces abrutis s’étaient tous réunis, ne s’attendant pas du tout à ce qu’on les file. Tu commences à comprendre, Takeshi ? »

Ce dernier ne dit rien. Il était blême.

« Les parents de cette charmante petite fille étaient des espions chinois. C’est pour ça que ton enquête n’a jamais pu aboutir, que tu n’as jamais rien pu avoir de concret sur eux. C’était des putains de cocos. Et Toshihiro m’a récompensé pour que je ferme ma gueule... Quelques mois après ce massacre collectif, l’Oyabun de l’époque est décédé dans un accident de voiture regrettable. J’ai été choisi à sa place. »

*
*  *

« Alors vas-y montre-moi ce dont tu es capable Guramu. »

Un franc sourire illumina le visage d’Akiko Guramu. Ce jeune homme était insolent, et refusait d’admettre la réalité. Tant mieux. Elle préférait les hommes comme ça, c’était plus gratifiant.

« Ils finissent tous par hurler, petit Akuma. Toi aussi, tu me combleras. »

Elle se retourna, marchant comme une espèce de petite fille heureuse. Elle alla chercher d’autres objets, réfléchissant à ce qu’elle devrait faire. Comment le torturer ? Mine de rien, torturer quelqu’un était tout un art complexe. Il ne fallait pas y aller trop fort, car, autrement, le sujet décédait trop rapidement, ou finissait dans un tel état qu’il ne pouvait plus ressentir de la douleur Akiko le savait. Elle avait fait beaucoup d’expériences ici, essentiellement sur des hommes qui avaient voulu abuser d’elle. A chaque fois, elle s’imaginait y torturer Okuni, mais, maintenant que ce dernier était mort, elle allait devoir sortir ce fils dégénéré de son esprit. C’était sans importance.

« Une fois, j’ai fait tenir un flic pendant plus de vingt-quatre heures ici. Lui et moi, on s’est follement amusés. Tu voudras bien devenir mon nouveau record ? »

Elle décida d’en rester au couteau, et se retourna vers l’homme, une lueur de démence perlant dans ses yeux. Elle se rapprocha de lui, prête à passer aux choses sérieuses... Quand elle entendit des bruits sourds venant de dehors. Fronçant les sourcils, elle pesta, et se rapprocha de la porte.

« Il faut toujours que quelqu’un nous dérange... C’est si fatigant. »

Elle se rapprocha de la porte, quand cette dernière s’ouvrit en grand. Elle sursauta, et se reçut un coup de poing qui l’envoya voler contre le mur d’ne face. Akiko s’écrasa contre le mur, et s’écroula sur le sol, inerte. Une autre femme venait de rentrer dans cette pièce, et se plaça dans le champ de vision de Make.

« Toi ?! s’exclama-t-elle. Nous nous rencontrons un peu trop souvent... »

C’était Tifa. Contrairement aux Rônin, elle avait réussi à suivre Okuni, depuis la sortie de l’entrepôt. Elle avait réussi à s’infiltrer dans ce château, en passant par la forêt, trouvant des entrées annexes. Elle se tenait maintenant face à Make, après avoir entendu des gardes parler d’une « victime » au sous-sol. Tifa le regardait, sans savoir comment agir contre lui.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le vendredi 21 décembre 2012, 17:59:39
Bateman poussa lentement la porte de l’appartement, elle grinça en s’ouvrant. Bateman arrêta un instant puis retint son souffle, personne n’avait semblé avoir remarqué le grincement.  Peut-être qu’il n’y avait plus personne après tout. Il ne pouvait pas se permettre de prendre le risque. Il se demanda également ce qu’il fairait s’il trouvait quelqu’un. Il lui demanderait ce qui s’est passé, en utilisant la force ou non. Il se demandait surtout ce qu’il fairait s’il trouvait le garçon. Peut-être que la porte s’était brisée par accident, et qu’il était toujours chez-lui en attendant le réparateur. Ce serait bien trop étrange pour Bateman.

Compte tenu des circonstances, Bateman déduit qu’il était bien trop peu probable. Il avait beaucoup d’ennemis. Le jeune ne semblait ne semblait pas vraiment s’en soucier. Sinon il aurait fait renforcer sa porte. C’était comme ça avec les jeunes. Ils ne croyaient jamais que quelque chose de grave pouvait leur arriver. Ils vivaient au jour le jour puis tout d’un coup un, le frère ou le fils d’un homme qu’ils ont tués ou battus quelques jours plus tôt déambule dans leur appartement arme en main.  Bateman l’avait appris par lui-même. Les gens on la fâcheuse tendance à être très rancuniers.

C’était pourquoi ce n’était peut-être pas une bonne idée de s’approcher ainsi du garçon. Si quelqu’un avait tué les parents de Bateman et qu’après il se pointait chez-lui avec une simple rose dans les mains, Bateman lui aurait fait découvrir tout un monde de souffrances. Mais il était temps, il était temps que le garçon sache la vérité. Cette affaire hantait le tueur à gage depuis maintenant sept ans. Pendant sept longues années, il revoyait cette scène à chaque fois qu’il fermait les yeux. Le gosse, qui n’était plus un enfant à présent, avait le droit de savoir, le droit de connaitre la vérité.

Bateman se faisait vieux. Il ne lui restait qu’une poignée de bonnes années. Bientôt, se faufiler chez quelqu’un la nuit, transporter un corps ou préparer des pièges deviendrait trop difficile pour son vieux corps. Il n’était pas si vieux que ça, à quarante-six ans, il restait encore plusieurs années à vivre pour la plupart des gens, mais le travail qu’effectuait Bateman était particulièrement du sur le corps et sur l’esprit. En plus, la compétition était de plus en plus rude. Les gens n’avaient plus de respect pour les vétérans comme lui. Bateman fut tiré de ses pensées par une voix qu’il entendit plus loin dans l’appartement.

Il écouta attentivement, mais ne pouvait pas comprendre ce qu’il disait. L’homme marquait des pauses avant de continuer à parler, il était au téléphone. La voix ne sonnait pas comme celle du garçon, pas que Bateman l’ait déjà entendu, mais il se l’était imaginé à plusieurs reprises.  Le tueur à gage sortit de son veston un petit pistolet avec un silencieux. Il ne sortait jamais sans lui. Il se courba un peu et fit attention à où il mettait les pieds. La voix provenait de la cuisine, plus il s’approchait, plus il l’entendait.

-   …Oui, oui… j’irais chercher le lait chérie, promis… C’est juste que le patron m’a demandé de travailler sur cette affaire, j’ai bientôt fini.

Chérie?  L’homme parlait-il à sa femme? Ce n’était pas le garçon. L’homme portait une chemise et des gants. Il avait surement été envoyé pour faire le ménage suite à quelque chose. Avait-on tué le garçon? L’homme ne semblait pas transporter de serviette ensanglantée ou quoique se soit qui pourrait laisser dire qu’il ait nettoyé du sang. Pourtant, il y avait des traces d’une effraction, soit l’homme n’avait pas complètement terminé son boulot, soit il était très mauvais.

-   D’accord chérie, je t’aime…

L’homme raccrocha, Bateman s’approcha alors rapidement de l’homme. Il lui plaqua une des ses mains sur sa bouche pour l’empêcher de crier et lui enfonça son pistolet dans le dos.

-   Si tu veux revoir ta femme se soir je te conseil de faire exactement ce que je te dis. J’ai quelques questions à te poser, soit j’utilise la manière douce, ou la manière forte, c’est à toi de choisir. Je vais retirer ma main, si tu fais juste penser à crier, je vais salir cet appartement d’une façon que personne ne pourra nettoyer. Compris?

L’homme hocha la tête, Bateman enleva sa main.

-   Si tu commençais par me dire ce que tu faisais ici.

-   Je… J’ai été envoyé ici pour nettoyer, je ne sais pas ce qui c’est passé. Je vous le jure

L’homme disait peut-être la vérité. Les nettoyeurs avaient tendance à être très peu informés.

-   Pour qui travail tu?

-   Les… les Guramu. Mais ne leur dites pas que je vous l’ai dit, ils vont me tuer!

-   Pour l’instant, je suis le seul qui risque de te tuer, alors concentre-toi là-dessus.

Bateman devait savoir ce qui était arrivé au garçon.

-   Un garçon vivait ici, où est-il?

-   Je… Je ne sais pas!

-   Menteur! Veux-tu vraiment que j'utilise la manière forte?

-   Non! D’accord, je vais tout te dire.

L’homme prit une grande inspiration.

-   Je sais qu’un garçon vivait ici, je ne sais pas ce qu’il faisait ni qui il était, mais je sais que les Guramu veulent sa peau.  Si j’ai bien compris, ils l’ont attrapé et il est chez eux. L’un des Guramu m’a dit qu’il vivrait l’enfer sur terre, mais c’est tout ce que je sais, promis!

-   D’accord, je te crois.

L’homme eu comme un soupir de soulagement. Ce soulagement fut de courte durée puisque Bateman l’assomma avec la crosse de son revolver. Le tueur à gage se demandait quoi faire. Il allait alors prendre l’une des décisions les plus importantes de sa vie. Bateman n’était pas un héros, il ne se voyait même pas comme un type bien, il tuait des gens pour de l’argent, il avait passé sa vie entière à faire ça. En temps normal, il aurait laissé tomber, mais il avait l’impression d’avoir une dette envers ce jeune homme. Il devait faire son possible pour l’aider, Bateman devait le voir pour lui avouer ce qu’il avait fait. Pour une fois dans sa vie, il avait l’impression de faire quelque chose de bien. Il avait un autre contact à Seikusu, quelqu’un de bien plus proche du garçon. Il saurait surement ce qui c’est passé. Il sortit son téléphone puis composa un numéro.

-   Dorobo? C’est Bateman…

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Make regardait Akiko s’approcher lentement de lui. À chaque pas qu’elle faisait, les chances de survie de l’Akuma diminuaient grandement. S’il avait à mourir, Make avait choisit de mourir avec dignité. Difficile de voir de la dignité en quelqu’un à moitié nu attaché dans un sous-sol à se faire torturer par une psychopathe.  Il survivrait chaque seconde, la douleur n’était rien pour lui, la douleur n’existait pas pour les Akuma.  Il n’y avait que les clans faibles comme les Guramu qui craignaient d’avoir mal, Make était fort, Make était Akuma. C’est ce qu’il se répétait sans cesse dans sa tête pour se donner du courage.

Akiko était vraiment très proche de lui. Elle s’apprêtait à continuer à le découper quand des bruits venant de dehors attirèrent son attention.  Elle ouvrit la porte.  Make ne vit pas tout de suite qui il y avait de l’autre côté, mais quand il vit Akiko voler à l’autre bout de la pièce et s’écraser contre un mur, il craint le pire. En voyant la femme entrer, Make comprit qu’il avait raison. C’était Tifa, encore une fois. Leurs chemins semblaient se croiser un peu trop souvent.  C’était la dernière personne que Make avait envi de voir dans cette pièce. Il était à sa merci, dans une salle de torture en plus. Le Yakuza espérait vivement qu’elle ait oublié qu’il avait essayé de la tuer à au moins deux reprises.

-   Toi ?! Nous nous rencontrons un peu trop souvent...

-   Je suis très heureux de te revoir moi aussi Tifa.

En utilisant du sarcasme, Make espérait qu’il l’amadouerait un peu.

-   Écoute, je sais qu’on a eu nos différents, mais tu ne crois pas qu’il serait un peu temps d’enterrer la hache de guerre? Je sais ce qui est arrivé à tes parents, c’est terrible et crois moi je sais ce que tu ressens. Il semblerait par contre  que dans l’immédiat, nous ayons un ennemi en commun. Tu connais le vieux dicton, l’ennemi de mon ennemi est mon ami.  

Make n’avait pas particulièrement envi de se balader avec elle, mais c’était elle sa seule chance de se sortir de là.

-   Alors, si tu commençais par me détacher. Je t’en serais grandement reconnaissant.  
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le mardi 25 décembre 2012, 15:26:32
« Vous voulez quelque chose de moi. »

Cette remarque sembla capter l’attention d’Akihiro. Ce dernier ne disant rien, le Vieil Ours y vit une sorte d’assentiment implicite, et poursuivit, son cœur tambourinant lourdement dans sa poitrine. Dire que Takeshi était détendu serait une grave erreur. Le Vieil Ours avait reçu de solides informations, que ce soit sur Jyendaï, sur la collusion entre les pouvoirs publics et les Yakuzas, et, aussi, sur l’identité des parents de cette fille. Des agents dormants chinois... Était-ce si impossible à croire ? Le Japon avait un lourd passé derrière lui, un passé impérialiste. Le pays du Soleil Levant s’était attiré bien des ennemis en Asie : la Chine, la Corée... Et ces tensions étaient toujours présentes, surtout vis-à-vis de la Chine. Que les Chinois aient utilisé sr le sol japonais des agents dormants n’était pas surprenant. Bien que le Japon ait certifié ne plus jamais faire la guerre, un courant militariste de plus en plus prononcé se développait dans ce pays, notamment afin de se protéger d’une éventuelle expansion chinoise.

« Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
 -  Vous m’en diriez autant pour me supprimer ensuite ? Ça ne vous ressemble pas, Akihiro... »

Le Guramu eut un léger sourire. Les Japonais aimaient bien parler longuement, contrairement aux Occidentaux, mais Akihiro n’était pas de ce genre. S’il avait tout simplement voulu supprimer Takeshi, il se serait contenté de lui tirer une balle en pleine tête, au lieu de lui faire tout un exposé historique, en essayant de justifier sa position. Akihiro semblait nerveux, agité. Takeshi pouvait le comprendre. Cette histoire avait de solides implications politiques, et impliquait de gros bonnets. Même pour un homme aussi puissant qu’Akihiro Guramu, c’était risqué.

« Je vois que vous êtes à la hauteur de votre réputation.
 -  Ma réputation ?
 -  Vous êtes un super-flic, Takeshi. Une légende au sein du commissariat, et même au sein de la ville.
 -  Vous m’en voyez flatté. Mais ceci ne répond pas à mes interrogations. Je ne crois pas que vous m’ayez dit tout ça pour que je coffre Toshihiro. »

L’idée fit sourire Akihiro, qui répondit assez rapidement.

« La justice ne s’attaquera jamais à Toshihiro, ni à Jyendaï. Des intérêts nationaux sont en jeu. J’ai besoin de vous, oui, car je sais que, contrairement à ce petit merdeux sur qui ma fille va se défouler, vous savez des choses sur cette nana.
 -  Pourquoi est-elle si importante à vos yeux ? Elle n’était qu’une gamine à l’époque des faits !
 -  Je suis d’accord avec vous... Mais Toshihiro ne partage pas ce point de vue. Un écrivain occidental a écrit une très bonne chose sur la question. Une formule célèbre, simple et efficace : ‘‘Le pouvoir corrompt’’. »

Où voulait-il en venir ? Attaché à la chaise, Takeshi commençait à avoir les bras engourdis.

« La gestion de Jyendaï est cruciale, et représente des intérêts si élevés que la simple amitié n’y survit pas. Toshihiro, Hatekayama, et Kyjouîshi, sont rivaux entre eux. Je suppose que vous n’avez pas eu le temps de vous renseigner sur la question. »

Takeshi ne comprenait pas ce que le Guramu voulait lui dire. Akihiro fit un geste, et on détacha alors Takeshi. Ce dernier caressa ses poignets frictionnés, et on glissa ensuite devant lui l’extrait d’un journal. Il fronça les sourcils, en lisant le titre :


« TRAGIQUE ACCIDENT DE VOITURE : UN JUGE PERD LA VIE ! »

Il lut l’article. Un accident était survenu sur l’autoroute, près de Tokyo. Un conducteur imbibé avait heurté de plein fouet la voiture d’un éminent juge, membre de la Cour Suprême. Son identité glaça le sang de Takeshi : Kyjouîshi.

« Vous commencez à comprendre ? Toshihiro et Hatekayama sont deux paranoïaques, des rivaux. Ils se sont débarrassés de Kyjouîshi, et sont en train de s’entretuer. Malheureusement, c’est Toshihiro qui a la main. Hatekayama a du s’enfuir, et se terre quelque part, priant pour que les tueurs de Toshihiro ne viennent pas lui rendre visite.
 -  Vous avez peur qu’on vous refroidisse ?
 -  Il y a quelque chose que vous ne comprenez pas. Toshihiro a toujours été hostile à l’idée de faire appel à des Yakuzas. Il estimait que nous n’étions qu’un cancer purulent, des vers profitant de la faiblesse de notre pays. C’est Hatekayama qui avait réussi à le convaincre d’obtenir notre aide. Et Hatekayama a avec lui des preuves, et dispose du contrôle de plusieurs grands quotidiens nationaux. Si jamais ces informations venaient à être divulguées dans la presse, Toshihiro serait discrédité.
 -  Je vois... Et je suppose que vous avez décidé de vous allier avec Hatekayama ? »

L’idée semblait tellement saugrenue qu’Akihiro éclata de rire. Un rire nerveux, incontrôlé, qui sonnait fou.

« Vous déconnez ou quoi ? A l’heure qu’il est, Hatekayama doit être en train de se faire dorer la pilule dans je ne sais quelle île perdue du Pacifique. Non, je veux empêcher que Toshihiro me bute ! Ce mec est un cinglé ! Un foutu parano ! »

Son ton devenait légèrement hystérique, et Takeshi comprit alors ce qui terrorisait le puissant Guramu. C’était Toshihiro. Même si le Japon n’était plus un pays militaire, et n’avait qu’une petite armée, les militaires bénéficiaient toujours d’un certain prestige. De plus, si Toshihiro contrôlait Jyendaï, il était suffisamment puissant pour représenter une solide menace. Cependant, dans son château, Akihiro était intouchable. Pourquoi donc paniquait-il à ce point ? Qu’est-ce que cette histoire dissimulait ? Quels atouts Toshihiro avaient encore dans sa manche ?

« Non... Non, je veux prouver à Toshihiro qu’il peut me faire confiance. Tout ça, c’est la faute de cette nana ! Quand elle a débarqué en tuant les Yakuzas, Toshihiro a rapidement fait le rapprochement. Il s’est convaincu que je l’avais délibérément épargné, afin qu’Hatekama l’utilise contre lui. Le meurtre de dix personnes, même s’il y a prescription, c’est difficile à oublier. Imaginez ce qui se passerait, si cette fille témoignait à la télévision de ce qu’elle avait vu. C’est le genre de drame qui vous marque à vie, bordel ! Alors, il suffirait que je témoigne, moi aussi, que j’assure avoir tué ses parents, pour que Toshihiro tombe. L’armée le lâcherait.
 -  Vous n’avez aucune raison de faire ça, vous finiriez en taule...
 -  Ça, je le sais très bien ! Mais Toshihiro est cinglé ! Je lui ai promis que je retrouverais cette fille. C’est à ce prix seulement qu’il entend m’épargner. C’est que vous allez m’être utile !
 -  J’ignore où elle se trouve... tenta de plaider Takeshi.
 -  Ne me prenez pas pour un con ! s’énerva Akihiro. Vous allez la retrouver, et vous me la ramènerez !
 -  Pourquoi cet homme vous effraie-t-il autant ? répliqua Takeshi, haussant le ton à son tour. Vous avez toute une armée privée pour vous défendre !
 -  Ça, ça ne te regarde pas. Dis-moi où elle est, bordel !
 -  Mais j’en sais rien, merde ! »

Le coup de feu fusa, la balle explosant entre les jambes de Takeshi. Ce dernier se mit à paniquer. Akihiro avait sorti son propre pistolet, et avait visé entre les jambes du flic, enfonçant la balle dans sa chaise.

« Je crois que tu en sais plus que tu ne veux bien me le dire... Mais ne t’en fais pas pour ça, ma fille te fera parler. »

*
*  *

« Écoute, je sais qu’on a eu nos différents, mais tu ne crois pas qu’il serait un peu temps d’enterrer la hache de guerre? Je sais ce qui est arrivé à tes parents, c’est terrible et crois moi je sais ce que tu ressens. Il semblerait par contre  que dans l’immédiat, nous ayons un ennemi en commun. Tu connais le vieux dicton, l’ennemi de mon ennemi est mon ami. »

Tifa ne l’écoutait qu’à moitié, avant de se mettre à tiquer quand il mentionna ses parents. Elle le regarda en clignant des yeux, se demandant s’il ne mentait pas. Elle avait réussi à sortir de l’entrepôt par miracle, et avait décidé de suivre Okuni, n’ayant pas réussi à le supprimer. C’est ainsi que sa route, une nouvelle fois, avait croisé celle de Make. Elle se tenait près du restaurant, et les avait vus s’affronter, puis avait continué à suivre Okuni, jusqu’à cet impressionnant château. Bien qu’il soit solidement défendu, elle avait réussi à s’infiltrer en passant par le sous-sol, par le biais d’une rivière souterraine qui longeait le système d’évacuation des eaux usées, et permettait d’alimenter les bassins chauds de la demeure. Elle était passée par là, et avait entendu parler d’une séance de torture au sous-sol.

Vu la taille du château, et le nombre de Yakuzas, elle avait compris qu’elle était sur un gros filet, mais avait décidé de se renseigner. Elle avait donc rejoint les souterrains, affrontant sans difficulté les quelques Yakuzas, et se retrouvait maintenant devant Make, devant cet homme arrogant, ce sale Yakuza. Pour autant, la rencontre, brève, de Tifa avec le flic, l’avait perturbé. Bien plus qu’elle n’aurait osé l’admettre. Ce dernier lui avait affirmé qu’on se trompait, que le véritable ennemi n’était pas un Yakuza. Était-ce possible ? Elle avait cru à un mensonge, mais cette idée, lancinante, revenait la harceler. Elle ne dit donc rien, ne sachant pas quoi dire, et remarqua que l’homme avait commencé à être torturé. Il était plutôt bien foutu, avec ses muscles.

*Je comprends Nika... Pourquoi diable faut-il que tous les hommes bien bâtis soient des ordures ?*

Make, avec cette désinvolture qui semblait si bien le caractériser, enchaîna alors :

« Alors, si tu commençais par me détacher. Je t’en serais grandement reconnaissant. »

Tifa haussa les épaules, avant de rapidement rectifier :

« Te détacher ? »

L’idée lui semblait particulièrement grotesque. De son point de vue, Make ne serait rien de plus qu’une gêne intempestive. Cependant, il savait peut-être des choses intéressantes.

« On verra ça... Pour l’heure, tu as plutôt intérêt à me dire tout ce que tu sais sur mes parents. »

Autant dire qu’elle ne le détacherait que s’il avait des informations intéressantes à lui communiquer. Or, vu les différents instruments qu’elle semblait apercevoir, ce n’était clairement pas dans l’intérêt de Make d’attendre que la femme se rétablisse.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le jeudi 27 décembre 2012, 22:25:19
-   Bateman? C’est vraiment toi? Ça fait des lustres qu’on ne s’est pas parlé! Si tu  m’appel, c’est qu’il doit y avoir quelque chose de grave. Alors, qu’est-ce qu’il y a?  

-   Le gosse?

Deux mots, Bateman n’avait eu besoin que de deux mots pour que Dorobo comprenne ce qu’il voulait dire par là. Dorobo avait souvent fait affaire avec Bateman, il lui avait été fort utile au fil des années. Cela faisait environ sept ans qu’ils n’avaient plus eu la chance de se parler, depuis l’affaire du gosse. Dorobo savait exactement de quel gosse Bateman parlait, il ne pouvait y en avoir qu’un seul digne de l’intérêt d’un fantôme comme Bateman.

-   C’est terrible, je sais… Je crois qu’il est toujours en vie, mais il n’y a rien de moins certain. Ce qui nous arrive est vraiment terrible, d’abord cette guerre, puis ça…

Dorobo prit une grande inspiration, comme si ce qu’il allait être difficile à exprimer en mots.

-   Satsu nous a trahis, il en avait assez du môme, ce môme qui allait prendre sa place, celle qui, soit disant, lui revenait de droit. Il a craqué, je sais. Il l’a vendu aux Guramu, putain, je le considérais comme un frère!  

-   Satsu… J’aurais du m’en douter, je n’ai jamais aimé ce type. Où est-il?

-   Il est surement en route pour Muramasa-jo, le QG des Guramu, je vais le tuer ce salopard!  

Bateman prit quelques instants à réfléchir. Il se sentait obligé d’aider le jeune. C’était la moindre des choses après ce qu’il lui avait fait subir. Comment pouvait-on espérer vivre une vie normale après ça.  C’était Bateman qui avait appuyé sur la détente et même lui parfois cette historie revenait le hanter. Elle l’empêchait de dormir, ce genre de choses. Il savait qu’au jour de sa mort, que se soit sur un lit douillet ou sur le plancher froid d’un parking souterrain, il ne regarderait pas sa vie en se rappelant ses bonnes actions, mais s’il pouvait faire une chose, une seule comme il le faut, peut-être qu’il mourrait en paix se jour là. Peut-être…

-   Attends, seul je ne pourrais pas localiser le jeune, je me chargerais de Satsu. Une fois que je m’en serais chargé, il ne sera plus un danger pour personne. Ce sera à toi d’aller localiser et sauver le jeune.  Je sais par où Satsu devra passer, je l’intercepterais là. J’espère juste qu’il n’est pas trop tard.

-    Moi aussi… Bateman, tu es un vrai ami des Akuma. Si jamais tu a besoin de quoique se soit, si ce n’est que d’un endroit pour te cacher quelques temps, tu sais où nous trouver.

-   Merci, mais je n’abuserais pas de votre hospitalité. Nous en reparlerons plus tard, car
pour le moment, j’ai un travail à faire. Chaque seconde compte.


Sur ce, Bateman raccrocha. Il ne faisait pas ça pour Dorobo, ni pour les Akuma. Il ne faisait certainement pas pour l’argent ou la renommée que ça pourrait lui apporter. En fait, il faisait ça un peu pour le jeune homme et surtout pour lui. Bateman jeta un dernier coup d’œil en sortant de l’appartement, s’assurant qu’il n’avait pas laissé de trace. À part le nettoyeur étendu dans la cuisine, il n’y avait rien.  Le nettoyeur n’avait pas vu son visage et il n’était pas impliqué directement dans le conflit, c’est pourquoi il le laissa sain et sauf. Quelques années plus tôt, Bateman lui aurait enlevé la vie sans hésiter.

Il ferma la porte puis descendit d’un étage jusqu’à ce qu’il arrive face à la voiture où Shin l’attendait.  Bateman s’assit et Shin démarra la voiture. Il regarda Bateman quelques instants avant que ce dernier ne lui dise où aller. Le chauffeur fut surpris lorsque Bateman lui dit de retourner dans la ruelle de tout à l’heure.

-   Pourquoi allons-nous là? Nous y étions tout à l’heure.

-   Sauf que cette fois nous y attendons un ami à moi.

-   Qu’est-ce que vous compter faire?

-   Sauver le peu qu’il reste de mon âme.

Shin savait qu’il devait se contenter de réponses vagues et qui n’avaient pas toujours un lien avec la question lorsqu’il s’adressait à Bateman, alors il fit comme d’habitude. Il se contenta de cette réponse. Il aurait surement la réponse à toutes ses questions plus tard, du moins, il l’espérait. Car il avait remarqué que plus il trouvait des réponses à ses questionnements, plus il trouvait de nouvelles questions à se poser. Les deux choses étaient étroitement liées, il en était certain. Sans se poser plus de questions que ça, Shin se dirigea à nouveau vers la ruelle.

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Make trouvait qu’on lui posait beaucoup de questions, sur toutes sortes de sujets. Si Make ne répondait pas correctement à ses fameuses questions, les conséquences étaient toujours graves. Malheureusement pour lui, il ne connaissait pas les réponses à ses questions. D’abord, il ne savait pas où se trouvait Tifa, alors on l’avait envoyé se faire torturer à mort. Voilà que Tifa se retrouvait en face de lui, et à son tour, elle lui posait une question.  Qu’est-ce qu’il savait sur ses parents. En vérité, Make ne savait pas grand-chose sur eux. Comme il était à la merci de Tifa, il n’osait pas s’imaginer ce qu’elle ferait si sa réponse ne la satisfaisait pas.

Make préférait tout de même Tifa à Akiko. Certes, les deux femmes étaient d’une grande beauté, mais Tifa était plus jolie. En fait, il y avait un autre détail qui faisait que Make préférait Tifa, c’était qu’elle n’avait pas un regard de détraquée mentale. Ça ne la rendait pas moins dangereuse, mais contrairement à Akiko, elle semblait saine d’esprit. Make regarda Tifa quelques instants avant de répondre. Elle était réellement jolie. Dommage qu’elle veuille le tuer. Le Akuma décida de répondre le plus honnêtement possible. En vérité, il se sentait proche de Tifa, leurs parcours se ressemblaient un peu. Il comprenait sa souffrance, sa colère. Il avait compris qu’elle n’était pas méchante, seulement aveuglée par la rage.  Make prit son ton le plus doux pour lui expliquer ça.

-   Tifa, je sais que tes parents se sont fait tuer. Je comprends ta douleur. Avant que tu n’ajoute quoique se soit, je tiens à dire que je te comprends réellement. Lorsque j’avais dix ans, mes parents se sont fait tuer devant mes yeux.  J’ai moi aussi juré de me venger, mais je n’ai jamais trouvé le coupable. Je sais que tu te sens seule, comme je me suis senti seul.  Si j’en avais eu le pouvoir, moi aussi je me serais attaqué à tous ceux qui auraient pu causer leur mort. Plusieurs te dirons que ça ne les ramènera pas et c’est vrai. Mais je suis comme toi et je sais que ce n’est pas une raison pour abandonner.  

Make prit une grande inspiration, se confier à elle était difficile. Il n’avait pas souvent l’habitude de parler aux gens de son passé, ni de ce qu’il ressentait. Il avait tout de même une dernière chose que Make savait à propos des parents de Tifa. Il était parti avent que Akihiro commence à dévoiler ses anciens motifs à Takeshi, mais il avait eu le temps de comprendre ça.

-   Je sais également que c’est… que l’homme qui a tué tes parents est en fait, Akihiro Guramu. Il l’a avoué devant moi. C’est tout ce que je sais, mais ça je le sais.  

Make lui avait tout dit, il ne savait plus rien. Ce n’était pas garanti non plus qu’elle allait le croire. Make avait parlé sincèrement comme il le faisait d’habitude, mais n’importe qui de moins scrupuleux aurait fait passer l’un de ses adversaires comme étant le tueur des parents de Tifa, en l’occurrence, Akihiro était l’ennemi de Make. Tifa le savait probablement.  Make continua à regarder Tifa, elle était là, avec ses longs cheveux soyeux. Elle le regardait. Déjà qu’en temps normal, Make se faisait totalement dominer par cette femme, voilà qu’il se trouvait face à elle attaché dans une cave, donc impossible de même tenter de se défendre.

Elle pouvait faire ce qu’elle voulait de Make. Dans le meilleur des cas, elle le laisserait partir sans rancune, dans le pire, elle le laisserait là en attendant qu’Akiko se réveil. Make voulait n’importe quoi sauf ça. Il aurait aimé aider Tifa à se débarrasser d’Akihiro, si jamais elle le croyait, mais Make ne serait qu’un poids pour elle. Il l’avait vu se battre. Aucun homme ici présent n’était à sa taille. Même Hanzai avait failli y passer.  Encore une fois le destin de Make était entre les mains d’une jolie fille. En théorie, cette situation semblait agréable, mais en pratique c’était autre chose. Le jeune Akuma regarda Tifa droit dans les yeux en attendant qu’elle fasse quelque chose.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 28 décembre 2012, 16:38:46
Il se mit à lui parler, ne répondant pas à sa question, faisant ce que les humains adoraient faire : jouer aux psys. Dire à Tifa qu’elle lui ressemblait était pour elle une forme d’insulte, de provocation. Elle serra les poings. Elle n’avait rien de commun avec les Yakuzas, des criminels qui, en prétendant agir pour l’honneur, ne faisaient que terroriser d’honnêtes gens. Ils ne respectaient rien, n’avaient aucun principe. Tout n’était que mensonge et duplicité, tromperie et faux-semblants dans ce monde. Tifa se refusait clairement à admettre qu’il puisse y avoir un tableau plus nuancé. La solitude n’était pas ce qui la pesait, ce qui l’avait forcé à revenir. Ce cauchemar, elle le refaisait sans cesse. Elle entendait les hurlements, les coups de feu, et voyait les cadavres de ses parents, dans une mare de sang, puis les gyrophares de police... Elle voyait le visage vide de sa mère, ses yeux blafards fixant le plafond. Ce regard... Ce regard était indescriptible. Vide, creux, les yeux fixaient un point invisible, sans la moindre lueur, rien. Tout était éternellement éteint. Ce regard la hantait à chaque nuit. Overlord s’était beaucoup occupée d’elle, mais l’Ange n’avait jamais réussi à enlever ces images de son cauchemar. L’Ange lui avait dit que le temps guérissait tout, et que ces images, un jour, s’en iraient. Il fallait tout simplement faire preuve de patience. Tifa avait cru Isabelle, mais le temps n’avait rien changé. C’était même le contraire.

Chaque jour qui passait voyait le passé avoir une place de plus en plus grande. Elle avait donc fini par entreprendre ce voyage. Lorenza l’avait appuyé dès le début. Nika avait voulu, initialement, qu’elle soit accompagnée, tandis qu’Isabelle avait été plutôt contre. Elle savait que c’était risqué, mortel même. Elle était forte, mais elle affrontait un ennemi puissant. Néanmoins, Frozen Love ne pouvait pas y aller avec quelqu’un. C’était quelque chose de personnel, de trop fort pour qu’elle la partage. Overlord avait accepté. Tifa ne s’était jamais sentie seule. Elle avait une famille solide, des membres sur lesquelles elle pouvait compter.

*Je ne voulais pas les impliquer... Cette histoire ne concerne que moi.*

Maintenant qu’elle était face à ses ennemis, elle se demandait toutefois si elle avait fait le bon choix. Nika n’aurait pas été de trop pour l’aider contre les Yakuzas. Ils étaient bien plus puissants que ce à quoi elle se serait attendue. Il était néanmoins trop tard pour faire marche arrière. Elle serra les poings, se demandant si Make avait des choses plus intéresses à lui dire. Comme si ce dernier lisait dans ses pensées, il se mit à lui dire enfin ce qu’elle voulait savoir :

« Je sais également que c’est… que l’homme qui a tué tes parents est en fait, Akihiro Guramu. Il l’a avoué devant moi. C’est tout ce que je sais, mais ça je le sais. »

De la stupeur traversa le regard de Tifa. Akihiro Guramu... Elle avait un nom ! Un nom ! Enfin ! Akihiro Guramu ! Dans sa tête, elle entendit les coups de feu, les hommes qui montaient à l’étage, les chaussures de velours... Elle cachée sous le lit, se retenant de pleurer. Les gyrophares l’avaient sauvé de la mort, car ils avaient contraint les tueurs à s’enfuir rapidement. Akihiro Guramu... Akihiro ne lui disait rien, mais elle savait que les Guramu étaient l’un des plus puissants clans de Yakuzas de la ville, et qu’elle se trouvait à Muramasa-jo, leur fief, leur quartier général. Une place forte lourdement défendue, capable de soutenir tout un siège. Les minutes défilaient lentement, Tifa réfléchissant.

Que faire de ce Yakuza ? Le tuer ne lui paraissait pas une très bonne option, car elle avait besoin de lui... Et elle sentait qu’elle éprouverait quelques difficultés à le tuer. Tifa n’était pas une psychopathe, une meurtrière. Elle avait tué des Yakuzas ces derniers temps, mais en situation de légitime défense. Et elle avait le sentiment troublant que cet homme n’était peut-être pas aussi dangereux que d’autres Yakuzas pouvaient l’être. Elle réfléchit donc, faisant la moue.

*Et puis, j’ignore totalement où je suis... Cet endroit est une vraie forteresse, et cet homme peut me conduire à Akihiro...*

Elle avait besoin de lui. Elle croisa les bras.

« Tu vas me conduire à lui » intima-t-elle.

Elle allait retrouver Akihiro, et le faire payer, mais, avant cela, elle voulait savoir pourquoi... Pourquoi il avait tué ses parents, pourquoi la police n’avait jamais mené une enquête sérieuse, et pourquoi ce massacre avait été rapidement oublié par les médias. Elle avait tant de questions sans réponse ! Seul cet homme pouvait lui répondre. Il était donc primordial de le retrouver, et de le faire parler. C’était l’objectif de Tifa. Elle se glissa dans le dos de Make, et le détacha. L’homme s’affala sur le sol. Tifa se dirigea ensuite vers la porte. Un petit couloir sombre y menait, avec un escalier au fond. Des Yakuzas étaient évanouis sur le sol, inconscients, avec leurs armes à feu. Tifa s’approcha, avant de faire signe à Make de passer devant. Non seulement il connaissait le chemin, mais elle ne lui faisait pas suffisamment confiance pour lui offrir son dos.

« Après vous... »
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le lundi 31 décembre 2012, 20:09:03
Ironique cette affaire. Bateman était retourné à l’endroit même où son monde avait basculé il y a de cela bien longtemps.  Il voulait intercepter Satsu, si ce dernier se rendait bien en direction du QG des Guramu, il devrait obligatoirement passer par cette ruelle. C’était un raccourci rapide. Il n’était pas réellement sécuritaire puisqu’il était bien trop propice aux embuscades, mais en temps normal, les gens n’avaient rien à craindre. Seuls ceux avec le diable à leurs trousses devaient s’inquiéter un peu, comme Satsu en ce moment, quoiqu’il ne se doutait de rien. Comment pouvait-il savoir que Bateman l’attendait dans cette ruelle?

Satsu allait passer par ce raccourci, c’était évident. À cette heure ci de la journée, il devait y avoir des heures de trafique. Satsu n’avait jamais été reconnu pour sa patience extraordinaire. Dès qu’il pouvait gagner quelques précieuses minutes, il le faisait. Bateman avait garé sa voiture en diagonale, de façon à barrer la route à l’homme et à créer une sorte de barricade si Satsu décidait d’ouvrir le feu. Cette barricade servirait surtout à Shin, si les choses tournaient mal. Bateman ne se cachait pas là. Il était plus loin, près de l’entrée de la ruelle, il attendait Satsu.

L’homme portait de lunettes fumées et fumait une cigarette dans accoté contre le mur. Dans cette partie de la ville, il y avait toujours un junkie ou un sans abri qui fumait quelque chose dans un coin. Avec de la chance, Satsu ne lui fairait même pas attention.  Une fois qu’il verrait la voiture de Satsu s’engager dans la ruelle, Bateman la suivrait, Satsu serait forcé de s’arrêter, le tueur sortirait son pistolet et le tour était joué. Pourtant, Bateman n’était pas rassuré. Il ne se souvenait pas la dernière fois que tout s’était passé selon le plan. C’était la Loi de Murphy, si quelque chose pouvait mal se passer, cette chose allait mal se passer.

Quatre cigarettes plus tard, Satsu se pointa finalement. Bateman resta calme, comme à son habitude. Il attendit une poignée de secondes puis suivit la voiture dans la ruelle. Satsu avança tranquillement, la voiture tourna puis continua plus profondément dans la ruelle. Satsu remarqua la voiture au loin puis ralentit,  jusqu’à maintenant, tout allait selon le plan. Bateman était à un cinquantaine de mètres de la voiture. Il pressa le pas un peu. Le tueur se rapprochait rapidement, de plus en plus rapidement.

Il ne faisait pourtant aucun bruit. C’était comme si ses pieds flottaient au-dessus du sol. Bateman n’était pas particulièrement lourd, mais il n’était pas particulièrement léger non plus. S’il restait silencieux comme un chat c’était à cause de ses années passées à infiltrer des bases ou à entrer par effraction dans des manoirs. Le silence avait toujours été la clé. C’est alors que ça se produit. Ce petit détail qui pouvait mal tourner. Cette partie du plan qui avait été laissée au hasard et qui se retournai inévitablement contre nous. Par réflexe, Satsu avait regardé dans son rétroviseur et il avait vu Bateman s’approcher derrière lui.

Il sortit de son véhicule et pointa un fusil vers Bateman, ce dernier plongea sur le côté et se réfugia derrière une benne à ordure. Shin, qui n’avait jamais eu à prendre part à une fusillade, s’attendait à entendre un bruit sourd lorsque Satsu fairait feu. Comme le tonnerre. Il fut un peu déçu puisque Satsu utilisait un silencieux. Ce dernier n’avait pas manqué Shin, il se retourna vers lui puis tira à deux reprises. Le chauffeur se baissa et évita les balles. Son cœur battait à cent miles à l’heure. De son côté, Bateman jura.

-   Putain de Loi de Murphy!

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Tifa décida finalement de le détacher.  Make lui était vraiment reconnaissant. Peut-être qu’il avait mal jugé la jeune femme après tout. Bon, c’était vrai qu’il avait hâte d’en finir avec Akihiro pour pouvoir quitter cet endroit et ne plus jamais revoir Tifa de son existence, mais au moins il n’était plus en colère contre elle. En fait, il était surtout en colère contre lui. Il avait beau justifier ses actes, il savait au fond de lui que les Yakuza n’étaient pas tous des hommes d’honneur. Les Akuma restaient dans une zone grise, mais la ligne entre le bien et le mal était souvent très mince.

Make se sentait beaucoup mieux maintenant qu’il était libre, comme s’il se sentait renaitre. Après s’être relevé il s’étira, comme lorsqu’on se lève le matin. Il sentit son dos craqué puis il sourit.  Rien ne pouvait empêcher se Akuma de se battre à présent. Plus aucune chaine ne le retenait. La blessure dans son dos le faisait encore souffrir, elle chauffait comme ce n’était pas possible. Elle laisserait surement une cicatrice que Make arborerait fièrement. Il repenserait au jour où il s’était fait capturé et torturé par les Guramu avant de se libérer, avec un peu d’aide, et affronté Akihiro.

Il n’était pas encore rendu à cette partie de l’histoire, et Tifa fairait surement tout le boulot, mais il se sentait vivant. C’était comme ça qu’un guerrier devait vivre. Le Akuma ramassa sa chemise noire par terre. Akiko l’avait arraché, donc pas la peine d’essayer de la rattaché, elle était déchiré de partout. Elle tenait encore en un morceau, donc Make la porta quand même. Il faisait un peu frais et elle lui couvrait bien le dos et les bras. Elle était un peu sale et le sang coulait dans son dos, mais il était convaincu que ça lui donnait un air de survivant, alors tant mieux.

-   Après vous...

-   J’ai été élevé en temps que gentleman, alors je serais tenté de dire les dames d’abord… mais c’est comme tu veux après tout.

Tifa ne voulait pas le laisser fermer la marche, c’était compréhensible. Le Akuma ramassa un pistolet sur le corps de l’un des Guramu évanouis, il voulait pouvoir se défendre, même s’il tirait comme un pied. Avoir su qu’il aurait à guider Tifa à travers ses corridors, il aurait fait plus attention à ses alentours. Heureusement, le Akuma avait toujours eu un bon sens de l’orientation.  Comme ils devraient passer en partie par où Tifa était déjà passée, les chances de trouver des gardes encore conscients étaient disons… minces.

À un moment, ils durent quitter le chemin sûr et peu longtemps après, l’inévitable arriva. Ils virent des gardes au loin. Make se cacha derrière le mur et fit signe à Tifa d’arrêter. Il n’était pas vraiment surpris. Ils étaient à l’intérieur de Muramasa-jo, le QG des Guramu et l’un des endroits les plus sécurisés de Seikusu. Y entrer était déjà presque impossible, circuler à l’intérieur ne devait pas être facile. Ils pouvaient déjà se compter chanceux de ne pas avoir croisé de caméras de surveillance.  Make se risqua et jeta un coup d’œil en direction des gardes. Ils étaient trois et semblaient être en patrouille. Make se tourna vers Tifa et chuchota.

-   Il y a trois gardes droits devant. Ils avancent dans notre direction. Ils ne devraient pas être un problème pour toi. Je pourrais essayer de t’aider, mais j’ai honnêtement l’impression que je ne fairait que te gêner. Nous ne sommes plus bien loin, nous n’avons qu’à espérer qu’Akihiro est toujours là et que le flic va toujours bien. Ce n’est pas grave pour l’instant.

Les gardes n’étaient plus qu’à une vingtaine de mètres.

-   Vas-y Supergirl, fait ton boulot, plaisanta Make

Bien, Make venait de lui trouver un surnom.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le mardi 01 janvier 2013, 20:52:50
Gentleman ou pas, il était hors-de-question que Tifa laisse un Yakuza, qu’il soit Akuma ou Guramu, dans son dos. Prudence était mère de sûreté, surtout avec cette racaille-là. Oui, elle n’hésitait pas à employer le terme, car c’était tout ce que les Yakuzas lui inspiraient. Leurs soi-disantes valeurs étaient pour elle le comble de l’hypocrisie, car elles permettaient volontiers de commettre des assassinats. Tifa suivit donc Make, restant derrière lui, prudente. Elle ne le pensait pas suffisamment stupide pour s’attaquer à elle, mais on ne savait jamais, avec ces Yakuzas... Make s’avançait en tête, et ils sortirent rapidement de la cave, débarquant dans le cœur du château. De ce que Tifa avait pu en voir, l’endroit était immense, luxueux, et aussi solidement gardé que la forteresse de Big Brother. Le duo avançait prudemment à travers une série de couloirs, longeant parfois d’élégants et somptueux jardins. De ce que Tifa avait compris, Muramasa-jo comprenait aussi un musée ouvert au public et un restaurant luxueux. Les deux étaient actuellement fermés, et Frozen Love réalisa aussi, en voyant les jardins, qu’il devait y avoir une sacrée équipe pour les entretenir.

Les deux étaient dans le ventre de la Bête, évitant des caméras de sécurité, avançant dans un endroit qui mêlait subtilement le traditionalisme japonais au modernisme occidental. Ce n’était pas le fief des Guramu pour rien. Depuis cet endroit, au sommet de la colline, ils avaient une vue splendide sur toute la ville, la dominant de toute leur hauteur. Akihiro Guramu était un homme terriblement puissant. Quel lien unissait cet homme à ses parents ? Est-ce que Make lui avait menti pour sauver sa peau ?  Tifa était de plus en plus nerveuse, ses interrogations se multipliant. Elle ne savait plus quoi penser. Il fallait qu’elle s’entretienne avec Akihiro ! Elle en était tellement nerveuse que ses poings vibraient dangereusement. Il y avait, entre ses mains, une puissante incalculable, une force dévastatrice, mais elle devait se contrôler. Overlord lui avait expliqué que ce pouvoir était difficilement contrôlable, et que, sous l’effet de l’excitation, de la nervosité, elle pouvait libérer des pulsions. Ce n’était pas le moment de perdre le contrôle !

*Détends-toi, essaie d’appréhender ça comme une mission classique...*

C’était difficile... Le duo avançait le long d’un couloir, longeant une série de pièces, jusqu’à approcher d’un embranchement, où Make s’arrêta. Trois hommes étaient en train de discuter. Ils se rendaient vers les jardins, probablement pour fumer, la cigarette étant interdite ici. Le Japon, après tout, avait une politique très stricte contre le tabac. Il apparut rapidement aux deux protagonistes qu’un combat serait inévitable. Ils n’auraient pas le temps de rebrousser chemin sans se faire surprendre. Mieux valait donc profiter de l’effet de surprise. Make suggéra donc, fort logiquement, à Tifa d’attaquer la première. Les trois gardes continuaient à se rapprocher, discutant à voix basse entre eux, leurs armes à feu dissimulées sous leurs vestes noirâtres luxueuses. Et on osait dire que le crime ne paie pas...

Tifa les observait lentement, ses poings se serrant. Elle allait devoir agir vite, afin que l’alarme ne soit pas déclenchée. Fort heureusement, ce couloir ne comprenait aucune caméra de sécurité. Il allait falloir éviter le moindre coup de feu, et le moindre hurlement. Elle attendait donc qu’ils se rapprochent, ne se fiant plus qu’aux bruits de leurs souliers sur le parquet crissant. Fermant les yeux, elle se concentrait à fond, semblant, vue de l’extérieur, très détendue, alors que, à l’intérieur, elle était un volcan sur le point d’entrer en éruption. Overlord et Rozalia lui avaient toutes les deux appris à se battre. Un combat, selon Overlord, était avant tout mental. L’aspect physique, inévitable, était bien moins important qu’on pouvait initialement le croire. Ce qu’il fallait éduquer, pour vraiment réussir un combat, c’était son cerveau, car le cerveau était la vertu centrale, maître de tout. Il fallait analyser les corps ennemis, repérer les failles, et connaître précisément la composition du corps humain, afin de savoir où frapper, comment assommer en un seul coup. Quand Overlord lui avait appris à se battre, Tifa était tombée des nues quand elle avait eu droit à des cours d’anatomie. Les gueulards dans le sars qui pensaient qu’un combat se résumait à une paire de muscles étaient très loin de la vérité.

« Vas-y Supergirl, fait ton boulot. »

Elle ne lui répondit pas, trop concentrée. Tifa entrouvrit alors les yeux. Les tueurs étaient quasiment là, et elle bondit sur eux. Elle avait replié sa jambe droite, et sauta avec sa jambe gauche, avant d’utiliser sa main contre le coin du mur afin de se diriger dans le couloir où les trois gardes avançaient.

« Mais que... ?! » s’exclama l’un d’entre eux.

Le pied de Tifa rencontra la gorge d’un des hommes, le poussant au sol. Elle frappa avec la main un autre Yakuza, et il s’écrasa violemment contre le mur. Le troisième eut le réflexe de bondir en arrière, tandis que le premier, toussant sur le sol, crachant sa salive, entreprenait de se relever. Tifa tomba à terre, et bomba le dos, de manière à ce que ce soit ce dernier qui entre en contact avec le sol. De cette manière, en se basculant en arrière, sa nuque finit par être le seul appui sur le sol. Elle se lança alors en avant, roulant sur le sol, et fit une espèce de galipette. Ses mains se posèrent sur le sol, et, de là, elle envoya ses jambes en l’air, frappant le troisième Yakuza à la main, lui faisant sauter son arme. Tifa se releva alors, en position de combat, tandis que le Yakuza, un individu mal rasé, dont les lunettes se mettaient à glisser sur son nez, se mit à l’observer, la main endolorie.

« Je vais te dresser, moi, sa... »

Il n’eut pas le temps d’achever que Tifa le frappa à la joue, à l’aide d’un coup de pied retourné. L’homme heurta le mur, et, le temps qu’il se retourne, il se reçut un poing à la joue, qui l’envoya s’étaler sur le sol. Tifa frappa ensuite avec le pied le dos de l’homme au sol, achevant les trois Yakuzas. Elle se retourna alors vers Make.

« Dépêchons-nous de les planquer. »

Il y avait une salle vide à proximité, une sorte de salle de repos avec des byobu, ces fameux paravents japonais. Tifa écarta les shoji menant à la pièce, des panneaux coulissants. Les gardes furent déposés derrière un byobu. Tifa inspecta prudemment leur pouls.

« Ils ne se réveilleront pas avant un certain temps. »

Elle se releva ensuite, et sortit de la pièce.

« Poursuivons. »
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le jeudi 17 janvier 2013, 23:17:24
Le combat, si on pouvait appeler cela un combat puisque du point de vue de Make il s’agissait plus d’une exécution, ne dura que quelques secondes. Le Akuma s’était toujours considéré un bon combattant, il avait pratiqué plusieurs arts martiaux différents dans sa vie en commençant par le Judo et le Taekwon-do. Il se vantait souvent d’être le meilleur bagarreur de Seikusu, s’était peut-être vrai, car lui était bagarreur, mais Tifa, c’était autre chose. Elle était une guerrière, une vraie.  Chacun de ses mouvements était planifié, elle semblait pouvoir analyser et prévoir les mouvements de ses adversaires et agir en conséquence.

Contrairement à elle, Make se battait avec son instinct, il avait ses propres techniques et savait réagir rapidement, mais son style était plutôt brouillon tandis que celui de Tifa, c’était du grand art. Make aida Tifa à cacher les corps. Même ça elle semblait le faire avec plus de facilité. Pourtant, elle était jeune. Le yakuza se demandait d’où elle venait et qui l’avait entrainée.  Après ce qu’il avait vu d’elle, il savait qu’elle était spéciale. Il fallait à plusieurs tout une vie pour apprendre à se battre aussi bien qu’elle. Tifa était vraiment quelque chose de différent.

-   Poursuivons.

-   D’accord, nous ne somme plus bien loin.  

Make avait raison, ils ne leur restaient plus que deux corridor à traverser puis ils trouveraient la porte menant vers le restaurent, là où Akihiro l’avait rencontré plus tôt. Make avait déjà l’impression que ça faisait une éternité que les gardes l’avaient trainé hors de cette pièce. Tout le long du trajet, Make n’avait cessé de s’émerveiller face à la splendeur du château. Les Akuma, qui refusaient toujours de faire le trafique de la drogue par principe, n’avaient pas les moyens de se payer des résidences aussi luxueuses. Ils avaient des résidences, très luxueuse certes, mais pas autant que les Guramu.  La force des Akuma résidait ailleurs que dans l’argent.

Le duo arriva face à la porte menant vers le restaurent. Make fit signe à Tifa qu’il s’agissait de la bonne porte, se plaça devant, puis prit une grande inspiration. Il allait faire face à Akihiro Guramu. Sans lui, son clan n’était plus rien. Make prit une grande inspiration, puis tourna la poignée. Il poussa la porte et quand il pénétra dans la pièce, son cœur s’arrêta de battre. La pièce était vide. Jamais il n’aurait pu prévoir ça, où étaient-ils passés? Sa plus grande question était surtout : Comment est-ce que Tifa allait réagir? Make ne put s’empêcher de s’exclamer,

-   Quoi?!  

C’était bien la bonne pièce, sauf qu’Akihiro et Takeshi n’étaient plus là. Si le flic était encore vivant, Akihiro devait l’avoir emmené plus loin. Le réel problème que Make faisait face, c’était que Tifa allait croire qu’il lui avait menti. Qu’il lui racontait des histoires pour qu’elle l’aide à se sortir de là. La pièce était complètement vide, il n’y avait même pas de gardes. Make se retourna vers la jeune femme pour tenter de s’expliquer.

-   Écoute Tifa, je te jure qu’ils étaient là. Crois-moi. Je ne sais pas ce qui s’est passé, Akihiro est surement partis avec le flic ailleurs. Dans son bureau peut-être, mais j’en sais rien. Crois-moi, je ne t’ai pas raconté d’histoires…

Make était là, à attendre que Tifa réagisse. Son rythme cardiaque s’accélérait, il ne voulait pas avoir à faire face à Tifa en colère. Il l’avait vu s’occuper de ses trois gardes et s’imaginait qu’elle ne l’estimait pas beaucoup, alors si elle pensait qu’elle lui avait menti, il allait passer un mauvais quart d’heure.


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Shin tira son premier coup de feu en direction d’un être humain. En fait, la notion de, «en direction d’un être humain»  était plutôt relative puisqu’il manqua Satsu de plusieurs mètres. Il ne s’était jamais vraiment pratiqué à tirer du fusil. En plus, il avait le stress qui l’empêchait de penser et d’agir normalement. Il se réessaya une deuxième fois, mais au lieu de ne tirer qu’une seule balle, il tira en rafale. Au moins l’une des balles atteignit la portière de Satsu, mais un homme comme lui avait bien entendu des portières pare-balles. Deux autres coups atteignirent le sol puis un dernier atteignit la benne à ordure derrière laquelle Bateman était caché, ce qui fit enrager le vétéran.

-   Où est-ce qu’il a appris à tirer ce con? Derrière une boite de céréales?

Bateman ne le réalisa pas tout de suite, mais Shin l’avait plus aidé qu’autre chose. Il s’était levé pour tirer ses coups de feu maladroits et était complètement à découvert. Satsu décida d’en profiter pour passer à l’action. Il avait une chance d’atteindre l’homme en face de lui et allait la rependre. Bateman s’étira et vit Satsu qui allait passer à l’action, s’il était rapide, il pourrait descendre Satsu avant que Shin se fasse toucher.

Alors Bateman fit feu, sa balle atteignit le bras de Satsu ce qui fut suffisant pour le faire échapper son arme et la surprise le fit tomber sur le sol. Shin n’eut même pas le temps de faire quoique se soit que Bateman se tenait déjà au-dessus de Satsu. Il donna un coup de pied sur son pistolet ce qui l’envoya hors de la portée du Yakuza. Bateman appuya fortement sur le torse de Satsu ce qui lui fit perdre son souffle, il pointa son fusil sur Satsu. Le regard bleu glacial de Bateman croit celui de Satsu.

-   Toi? Qu’est-ce que tu viens faire ici?

-   Je t’empêche de faire du mal au gamin.

-   Fais-moi rire. Après ce que tu lui as fait?

-   Mon but n’a jamais été de le tuer, toi mieux que quiconque tu devrais le savoir!

-   Non, pas mieux que quiconque… Ton employeur… La façon que tu as de le protéger, tu me faits penser à lui parfois.

Satsu émit un petit rire.

-   J’aimerais bien discuter, mais je ne crois pas pouvoir te raisonner…

Bateman lui fit signe non

-   Ma vie est nulle…

C’est comme ça que ca se finit pensa Satsu. La dernière chose qu’il allait voir c’était un canon de pistolet, et ses dernières paroles allaient êtres : Ma vie est nulle… Il aurait pu faire mieux
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le samedi 19 janvier 2013, 10:54:39
Takeshi se retrouva dans une petite chambre verrouillée de l’extérieur, avec une fenêtre donnant sur l’extérieur. Impossible à escalader. Dans cette pièce, il attendait que la femme dégénérée d’Akihiro, Akiko, vienne l’accueillir, et en profita pour faire de l’ordre dans ses pensées. Indiscutablement, son enquête était en train de prendre des ampleurs considérables, dépassant les traditionnels enjeux. Elle commençait concrètement il y a environ une vingtaine d’années, à une époque où le gouvernement japonais, sous influence américaine, n’hésitait pas à employer des Yakuzas pour contrer la menace communiste, spécialement venant de la Chine. Ne voulant pas devenir une succursale américaine, trois hommes avaient fondé une organisation industrielle paramilitaire, qui était devenue une SMP, Jyendaï. De gros capitaux avaient été investis là-dedans, et il était probable que Jyendaï impliquait de hauts pontes gouvernementaux. Les Chinois avaient formé une cellule d’espions à Seikusu, afin de se renseigner sur Jyendaï. Le dirigeant de Jyendaï, Toshihiro, un haut-gradé de l’armée, avait décidé de réagir en le suspprimant, utilisant pour cela les Yakuzas. Toute la cellule avait été massacrée, comprenant des agents dormants. Un procès avait été exclu, car il aurait permis d’établir au grand jour l’existence de Jyendaï. Les trois responsables avait tous, à un niveau ou à un autre, agi de concert pour maquiller cette horreur.

Maede Kyjouîshi, le juge, avait du se charger de classer l’affaire, usant de ses influences au sein du barreau seikusien. Masoshi Hatekayama, le magnat de la presse, avait du utiliser ses journaux pour mettre tout sur le dos des Yakuzas, parlant d’un « règlement de comptes ». Et Lee Toshihiro, le général, s’était chargé de diriger le tout, et de faire en sorte que le gouvernement ne soit pas impliqué. De cette manière, la cellule chinoise avait été démantelée, et le secret de Jyendaï préservé, permettant à la SMP d’atteindre l’influence qu’elle avait maintenant. Seulement, ces braves messieurs avaient négligé une chose : le ménage n’avait pas été totalement fait. Le Yakuza responsable de l’exécution, Akihiro Guramu, n’avait pas tué la fille du couple. Et la fille se souvenait. Elle s’était entraînée, endurcie, et Takeshi imaginait sans peine le traumatisme qu’elle avait vécu. Les nuits courtes, les cauchemars récurrents, cette douleur lancinante qui, progressivement, avec les âges, s’installait dans les profondeurs de votre cœur, devenait un poison, un cancer, face auquel aucune chimiothérapie ne pouvait rien. Tifa était revenue se venger, et Toshihiro paniquait. Il avait déjà organisé le meurtre de l’un des trois dirigeants, Kyjouîshi. Le juge avait sans doute eu des problèmes, des remords, ou n’avait pas aussi bien maquillé que ça ses traces. Et, avec Tifa, un problème se posait. Si cette dernière venait à parler, Hatekayama pourrait, grâce à son influence dans le monde des médias, le faire tomber. Toshihiro avait sombré dans la paranoïa, et pensait qu’Akihiro travaillait de mèche avec Hatekayama pour le faire tomber. Cependant, Akihiro voulait démontrer à Toshihiro qu’il lui était fidèle, et, pour ça, il fallait trouver cette fille, et la refroidir. Il n’y avait qu’à ce prix qu’Akihiro Guramu, selon lui, aurait la vie sauve.

*Sur ce point, il se fait des illusions... Tout ça a été beaucoup trop loin. Il y a vingt ans, ils ont réussi à dissimuler leurs forfaits, mais, maintenant, une guerre des gangs a éclaté... Des flics sont au courant, Toshihiro tuera tous ceux qui sont liés avec lui.*

Il restait néanmoins plusieurs facteurs que Takeshi ne comprenait pas. Akihiro avait avec lui une véritable armée, et avait entraîné sa fille adoptive, Akiko, pour être une tueuse née. Qui pouvait-il donc craindre à ce point ? Et où était Hatekayama ? Ce dernier, selon Akihiro, était en chute libre, et se terrait dans une île paradisiaque. Mais ça ne collait pas... Hatekayama devait préparer sa revanche, et, visiblement, Toshihiro avait en main un atout secret, un joker qui suffisait à terroriser Akihiro Guramu. Le Vieil Ours manquait encore d’éléments, mais en avait suffisamment assez pour affronter Jyendaï. David contre Goliath... Cette histoire était un remake moderne et sombre de ce mythe ancestral. Le Faible contre le Puissant. Le petit agriculteur contre Monsanto. Le flic vieillissant contre une multinationale ayant des activités paramilitaires, et une armée d’élite.

Mais, pour l’heure, il lui fallait sortir d’ici. Il n’y avait rien dans la pièce. Aucune arme, aucun téléphone, ni ordinateur, simplement une porte fermée, et probablement personne derrière. Takeshi eut tôt fait d’explorer la petite pièce, puis regarda à nouveau par la fenêtre. Le mur tombait à pic, et, à moins d’être un pro de l’escalade, il n’aurait jamais pu descendre. Takeshi grommela, puis retourna dans la pièce, avant de taper contre le mur, par dépit.

« ’Fais chier, bordel de merde ! »

*
*  *

« Écoute Tifa, je te jure qu’ils étaient là. Crois-moi. Je ne sais pas ce qui s’est passé, Akihiro est surement partis avec le flic ailleurs. Dans son bureau peut-être, mais j’en sais rien. Crois-moi, je ne t’ai pas raconté d’histoires… »

Make l’avait conduit dans une espèce de restaurant. Une grande salle, avec plusieurs tables rondes, un bel aquarium au centre, et une longue mezzanine en hauteur, avec quelques longs drapeaux rouges qui descendaient près de plusieurs colonnes. L’endroit était assez luxueux, beau, et aéré. A gauche et à droite de l’entrée, il y avait des espèces de petits guichets, et Tifa s’avança brièvement, sans rien dire pour le moment. Le restaurant était plutôt agréable, luxueux, confirmant que la clientèle de château était assez huppée. Dans l’aquarium, il y avait de nombreux poissons, l’éclairage venant de grandes fenêtres en hauteur. Elle se retourna vers l’homme, et hocha la tête.

« Je vous crois. »

Il fallait maintenant retrouver Akihiro, et, vu la taille de ce château, ce ne serait pas forcément simple. Tifa commençait à désespérer, et la situation, déjà tendue, ne tarda pas à s’aggraver encore plus. Alors qu’elle regardait Make, la jeune femme entendit du bruit derrière elle, et vit, de l’autre côté du restaurant, deux Guramu en costume débarquer.

« Qu’est-ce que... ?
 -  C’est Make !
 -  Il s’est évadé ?
 -  Crève ! »

Les deux Guramu sortirent leurs armes, et firent feu, visant les deux. Tifa bondit derrière une table, évitant les balles émanant de leurs pistolets, des Glock. Elle ne pouvait pas les attaquer avec ses poings pour le moment, mais les Guramu préféraient se concentrer sur Make, un Akuma, soit leur ennemi. De plus, ils ne devaient pas forcément percevoir Tifa comme une menace. Derrière la table, cette dernière serra ses poings, voyant les deux hommes se rapprocher d’elle, en canardant Make. Leurs tirs ré »sonnaient dans toute la pièce, mettant fin à leur infiltration. Toute une armée allait débarquer sous peu. Elle n’avait pas vraiment le temps d’attendre. L’inconvénient, c’est qu’elle ne pouvait utiliser aucune arme à feu, car ses mains tremblaient trop.

Tournant la tête, Tifa décida d’agir. Elle alla sur le côte, jambes recourbées, et courut vers les deux Guramu, qui visaient Make. Elle bondit en l’air, tendant le pied, et l’envoya heurter l’un des Yakuzas à la tempe, l’envoyant s’étaler sur le sol. L’autre Guramu, surpris, tenta de se retourner, mais Tifa, rapide, avait déjà roulé sur le sol, se mettant accroupie devant lui, et le frappa à hauteur du ventre. L’homme en eut le souffle coupé, et décolla du sol, s’écrasant sur une table, la renversant en tombant sur le sol. Elle se releva, et frappa l’autre homme à la tête, une légère petite tape, mais qui le sonna, l’envoyant dormir.

« On ferait mieux de rapidement foutre le camp » lâcha-t-elle à l’attention de Make.

La cavalerie, en effet, n’allait pas tarder à débarquer. Des Guramu débarquaient depuis la mezzanine en hauteur, utilisant des pistolets-mitrailleurs, ou même des fusils d’assauts, pour leur tirer dessus.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le mardi 22 janvier 2013, 02:28:34
-   On ferait mieux de rapidement foutre le camp

-   J’aime ton idée.

En voyant les gardes arriver sur la mezzanine, Make se mit à courir en direction de la porte la plus près, évitant de justesse plusieurs rafales de balles. Il s’était presque fait avoir par les deux autres gardes que Tifa avait neutralisés juste un peu plus tôt, alors il n’avait pas envie de rester plus longtemps qu’il ne le fallait à découvert. Le Yakuza ne s’arrêta même pas pour ouvrir la porte, il sauta directement dedans, un pied à l’avant. La porte n’eu d’autre choix que de s’ouvrir, ou plutôt, de se fracasser.

Make se retrouva à nouveau dans le corridor, il se tourna pour retourner dans la direction qu’il était venu, mais trois gardes tournèrent le coin. Le Akuma les vit en premier et fit feu à l’aveugle, les gardes se replièrent et se mirent à l’abri derrière un mur. Le jeune homme se retourna aussi tôt et partit en courant dans la direction opposé. Sa plus grande priorité n’était pas d’abattre des Guramu, sa priorité numéro un était de survivre, ensuite, c’était de trouver Akihiro et Takeshi. Ils pouvaient être n’importe où, ce château était immense, c’était comme un labyrinthe géant dans lequel il était piégé.

À la grande surprise de Make, il n’était pas essoufflé le moins du monde. Il n’avait jamais été le plus grand des coureurs, même s’il n’était pas le pire, et pourtant, il ne sentait même pas la fatigue. C’était surement à cause de l’adrénaline. Une fois qu’il s’arrêterait, il était certain qu’il se sentirait pratiquement mort. Il ne détestait pas cette sensation, l’adrénaline qui pompait dans ses veines, la mort aux trousses. Certes, si on lui avait laissé le choix entre cette situation et à peu près n’importe quelle autre, il aurait chois n’importe quelle autre, mais c’était son genre de voir du positif dans chaque situation. C’était ce qui lui aidait à mieux affronter la vie.

Make se retourna pour voir si Tifa était toujours près de lui, c’était le cas. Elle était plus légère et plus à l’aise que lui pour courir alors il se doutait qu’elle le dépasserait dans peu de temps. Pour l’instant, c’était lui qui menait et d’une certaine façon, ça flattait son égo. Un Guramu sortit d’une pièce dans le passage, Make fonçait droit vers lui. Sans s’arrêter, il sauta dans les airs et lui asséna un violent coup de pied circulaire en plein dans la figure. Le Yakuza s’écroula par terre, sans connaissance.

-   Il ne saura même pas ce qui l’a frappé , parvint  à s’exclamer Make

Le coup de pied que venait de lancer Make était magnifique, surtout pour lui. Il avait passé des heures à s’entrainer dans des cibles et jamais il n’avait eu de résultat aussi concluant. À croire qu’il fallait simplement faire face à la mort pour mieux performer. Le décor défilait de chaque côté de Make sans qu’il ne le regarde vraiment. Un pied devant l’autre, voilà sur quoi il se concentrait. Sa fuite était plus importante que tout.

Make n’était pas du genre à voir le côté dramatique d’une situation, beaucoup de gens le trouvaient agaçants à cause de cela, ils le trouvaient irresponsable puisqu’ils disaient qu’il ne réalisait pas l’ampleur des dangers. Le Daimyo, pour n’en nommer qu’un, faisait partie de ses gens.  La vérité était que Make réalisait toujours très bien l’ampleur de la situation, mais il n’avait jamais aimé se morfondre sur son sort. Il avait vécu de nombreuses tragédies, mais il voulait qu’on le voie comme quelqu’un de fort, vers qui on se retourne lorsque tout ne va plus, alors il essayait de voir les choses d’un autre côté.

Comme là, il s’imaginait ce que ca allait être de sortir de ce château. Il deviendrait une légende parmi les Yakuza, il était celui qui s’était fait capturer par les Guramu, torturé dans leur sous-sol, enfui, et peut être même vaincu leur Oyabun. Cette pensée suffit à lui redonner de la force. Avant d’en arriver là, à cette gloire qui semblait toute proche, il allait avoir besoin d’un plan. Il ne savait ni où il était, ni où il devait aller. Au moins il n’était pas seul. Quand il se sentit un loin des gardes, il ralentit le pas et fit signe à Tifa de s’arrêter.

-   Attends… Tifa…

Make reprenait son souffle petit à petit, il avait beaucoup couru et cherchait un peu son air. Après une grande inspiration, il se sentit mieux et poursuivit.

-   Il faudrait… qu’on décide où aller. Tu vois… je ne sais même pas nous sommes où. Akihiro et le flic pourraient être n’importe où.  

Make regarda alentour, essayant de trouver une indication quelconque quoi pouvait lui dire où ils se trouvaient. Il ne vit rien.

-   Alors on a deux choix. Soit on erre dans ses corridors pendant des heures à la recherche de deux hommes qui ne pourraient même pas se trouver là, cette technique d’essaie-erreur pourrait porter ses fruits, mais… c’est risqué. Tôt ou tard les gardes nous retrouveraient. À mon avis, on a une deuxième option. On arrête de fuir et de se cacher, on fonce sur les gardes, on en attrape un et on l’interroge, en espérant qu’il sait quelque chose.

Make regarda Tifa, à moins qu’elle ait une autre idée, c’était ça, selon lui, le meilleur plan. Des bruits de pas retentirent de l’autre bout du corridor, d’autres gardes approchaient. Quand ils tournèrent le coin, Make fit feu. Les Yakuza se mirent à l’abri. Ils étaient trois à vu d’œil, et à environ une trentaine de mètres du duo.

-   Et bien, quand on parle du loup… Je  crois que c’est à toi Tifa.

Sur ce, Make alla se mettre à couvert lui aussi, il ne voudrait pas recevoir une balle perdu. Comme il avait un fusil, il pourrait couvrir Tifa de loin, mais de proche, il ne ferait que lui bloquer le chemin.   
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le mercredi 23 janvier 2013, 08:25:39
Les Yakuzas débarquaient en masse. Tifa pouvait les entendre hurler et courir, et les balles fusèrent sur eux, fondant sur le sol. Ils avaient des armes automatiques, et étaient bien décidés à les supprimer. La situation n’était guère à la négociation, ni même à vouloir répliquer. Même pour Tifa, ils étaient trop nombreux, trop bien armés, et trop éloignés. Make se mit à courir vers une porte latérale, et la défonça d’un coup de pied. Il avait une bonne force, et se mit à courir vite. Tifale suivit, les balles pleuvant autour d’eux. Elle entendait les Guramu hurler dans leur dos.

« Abattez-les !
 -  Empêchez-les de fuir ! »

Tifa suivait Make, qui courait vite. Il était rapide, aussi rapide que musclé, et elle le suivit rapidement, filant le long des couloirs, évitant les groupes de Yakuzas qui les canardaient. Les balles pleuvaient autour d’eux, et elle continuait à le suivre. Une porte s’ouvrit soudain sur un Guramu, qui pointa vers eux un Uzi. Make courut vers lui, et, se prenant alors pour un clone de Jet Li, bondit en l’air, tendant la jambe. Son pied frappa le Guramu en pleine tête, le renversant sur le sol, où il poussa un faible cri de douleur en lâchant son arme, qui roula sur le sol. Le Yakuza était sans connaissance. Le duo reprit rapidement sa route, continuant à s’éloigner de la zone, fuyant les nombreux Guramu, jusqu’à se retrouver dans une zone un peu plus calme. Tifa était légèrement nerveuse. Elle était comme la souris fuyant le chat. Toute une armée les poursuivait, et aucun renfort ne serait possible. Plus le temps passait, et plus elle se disait que cette vendetta solitaire était une mauvaise idée... Elle aurait du obtenir des renforts, comme Nika. Avec Nika, tout aurait été tellement plus simple.

C’était l’heure, pour eux, de quelques explications. Make lui exposa son plan, lui présentant deux alternatives. Soit continuer à courir comme des dératés sans aucun réel espoir de s’en sortir, à moins d’un miracle, soit interroger des Yakuzas. Cette alternative était risquée, mais c’était effectivement la meilleure idée possible. Tifa hocha lentement la tête, mais n’eut pas vraiment le temps de lui répondre qu’elle entendit du bruit.

« Et bien, quand on parle du loup… Je  crois que c’est à toi Tifa. »

Elle haussa les épaules en grognant légèrement.

« Ce ne sera pas aussi facile cette fois, ils sont prévenus... Et d’autres Guramu risquent à tout moment de débarquer. »

En somme, elle allait avoir besoin de l’aide de Make, sur ce coup. Les Guramu se rapprochaient, longeant le couloir, et elle se recula, cherchant un meilleur endroit pour tendre une embuscade que le couloir. Le temps leur manquait, et les Yakuzas exploraient les pièces. Le duo pouvait encore fuir, mais il y aurait probablement d’autres problèmes, d’autres Yakuzas. Ils bénéficiaient, pour le coup, d’un léger avantage. Tifa ouvrit une porte à côté, et le duo entra dans une petite chambre, avec une fenêtre.

« Restez ici, et préparez-vous à intervenir. »

A deux dans cette chambre, ils ne pourraient pas s’en sortir, car les Guramu les piégeraient. Retournant dans le couloir, Tifa grimpa tout simplement au plafond, où des poutres apparentes permettaient de se tenir. Elle se dissimula dans une zone d’ombre, et vit les trois Guramu avancer. Le premier avait un pistolet, un élégant Desert Eagle, le second deux pistolets-mitrailleurs, des Ingrams, et le troisième un fusil à pompe. Tifa les vit inspecter une pièce sur la droite, avant de se rapprocher de celle où se tenait Make, finissant ainsi juste sous Tifa. Ceci lui rappelait une citation d’un auteur sur l’art et la manière de se cacher. La plus belle des cachettes qui existe est la plus évidente, la plus grosse. C’était paradoxalement celle qui marchait le plus dans ce genre de situations.

L’un des Yakuzas posait sa main sur la poignée de la porte coulissante, quand Tifa se laissa tomber, s’agrippant avec les mains à la poutre. Ses deux pieds poussèrent le Yakuza aux Ingrams, qui se tenait juste derrière celui avec le Eagle. L’homme heurta le troisième Guramu, qui tira avec son fusil à pompe en visant le sol, provoquant une déflagration d’enfer. Tifa atterrit sur le sol, et frappa l’homme au pistolet. Il passa à travers la porte, et s’écrasa contre le mur. Frozen Love fit une roulade sur le sol, et frappa avec le pied le canon du fusil à pompe, déviant l’arme. Le Yakuza avec les Ingrams roula sur le sol, et se releva, puis la visa, ouvrant le feu. Tifa s’abaissa, évitant les balles qui trouèrent le mur, et sauta sur l’homme, le ceinturant. Il tomba sur le sol, tirant sur le plafond. Tifa se releva, se mettant à califourchon sur son ventre, et le frappa à la tête. Celui avec le fusil à pompe rechargeait son arme, mais Frozen Love fut la plus rapide. Posant une main sur le sol, elle fit un coup de pied retourné, frappant l’homme à la tête. Il heurta le mur en face. Tifa se releva, mais le Guramu n’avait pas dit son dernier mot, et bondit derrière elle, essayant de la frapper en envoyant un coup de poing vers elle.

Heureusement, Tifa était rapide, et esquiva le coup, puis son pied gauche se releva, et frappa l’homme à la hanche. Elle l’attrapa ensuite par les cheveux, et envoya sa tête heurter son genou. Le coup fut fort, et l’homme tomba sur el sol, inerte. Tifa entendit alors un déclic dans son dos. Se tournant, elle vit un autre Guramu face à elle, la visant avec un Glock. Au milieu du couloir, il n’y avait que dans un film qu’elle pourrait lui échapper. Son regard se figea sur le canon de l’homme.

*Et merde !*
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le mardi 29 janvier 2013, 00:04:29
Make commençait à se sentir un peu inutile, comme un poids mort que Tifa se devait de trainer. Il était le petit frère à qui on faisait croire que sa tache était importante, mais qui ne l’était pas vraiment dans le fond. La porte était entre ouverte ce qui lui permettait de voir l’action de l’autre côté. Il vit Tifa se cacher au plafond puis descendre, comme si elle avait fait ça toute sa vie. Make en faisait peut-être un peu trop, mais il aurait aimé être aussi fort qu’elle pour que les Guramu le craignent comme ils la craignaient elle.

Elle lui avait demandé de rester cacher là et d’intervenir au bon moment, sauf qu’elle avait l’air de maitriser totalement la situation. Make dansait dans la petite pièce, c'est-à-dire, il avançait lorsqu’il sentait que c’était le moment pour intervenir mais reculait de peur de recevoir le pied de Tifa dans la figure ou tout simplement de gêner ses mouvements. C’est ce qu’il faisait, avancer et reculer, avancer et reculer. Tout d’un coup, un Guramu traversa la porte, Make fut surpris, mais pas autant que lui. L’homme alla s’écraser au fond de la pièce, inconscient et hors d’était de nuire. 

Le combat faisait rage dehors et les autres ne semblaient pas avoir remarqué Make, ils se concentraient sur Tifa qui était leur plus grande source de danger. Elle virevoltait et balançait ses pieds et ses poings de tous les côtés. C’était comme si la grâce de la Capoeira rencontrait la force brute d’un boxeur mastodonte. Jamais elle ne semblait perdre le dessus, mais tout le monde pouvait commettre des erreurs, elle n’était pas à l’abri de cela. Elle envoya un autre Guramu au tapis et puis faillit y envoyer un autre, mais il était plus coriace que les autres, il était dos à elle et sortit son arme.

Il la visait, Make avait vu la scène. Tifa se retourna. Elle voyait ce qui avait été la dernière vision de bon nombre de gens au fil du temps. Le creux d’un canon. Ce canon si, comme l’homme qui le maniait, n’avaient probablement pas enlevé la vie à plusieurs personnes, voir même aucune, mais la vision d’une arme pointée sur vous restait toujours effrayante. L’homme n’était qu’à quelques pas de Make, le jeune Akuma réalisa que c’était sa chance d’avoir une utilité, il allait sauver la vie à Tifa. Make s’élança alors vers le Guramu.

Il ne s’était probablement passé qu’une fraction de seconde entre le moment où l’homme avait sortit son Glock et le moment où Make se jetait vers lui, mais dans ses moments, chaque millième de seconde paraissait une éternité. Plus jeune, Make avait beaucoup joué au football, c’était l’un des rares sports qu’il s’amusait vraiment à faire, mais il avait tout de même du arrêter. Ça ne l’empêchait pas d’être toujours capable de plaquer comme un pro, à l’époque, personne ne pouvait l’arrêter et c’était toujours le cas aujourd’hui. Le Guramu sentit comme un train lui rentrer dedans, il appuya sur la gâchette mais il était déjà bien à côté de sa cible.

L’homme, poussé par Make, frappa le mur de plein fouet. Le coup fut tellement puissant qu’il en échappa son arme. Le Akuma se recula puis lui asséna un violent crochet dans la mâchoire. L’homme peinait à se tenir debout et était accoté contre le mur. Make le tira par la chemise et le lança par terre, il se pencha ensuite à califourchon sur lui en prenant bien soin d’immobiliser les bras du Guramu avec ses genoux. Make fut tenté de le frapper encore, mais il devait bien l’interroger.

Make leva le poing vers le haut et prit son air le plus intimidant possible. Il prit tout de même la peine de lever soin regard vers Tifa et de lui adresser un léger sourire en coin. Il venait de la sauver et était très fier de lui. De son point de vue, ils étaient quittes. Certes, une balle dans la tête était un sort enviable comparé à celui qui lui était réservé en compagnie d’Akiko et Tifa continuait constamment à lui sauver la vie, mais dans son esprit, il avait l’impression d’avoir fait sa part des choses. Il se retourna ensuite vers le Guramu qui était toujours éveillé et commença à l’interroger.

-   J’ai quelques petites questions à te poser mon ami et si j’étais toi, je répondrais honnêtement et le plus précisément possible.

-   Pourquoi est-ce que je voudrais faire ça pour toi, Akuma?

L’homme essaya de lui cracher dessus, mais il avait oublié un détail, la gravité. L’homme manqua complètement Make, mais ce dernier n’en fut pas moins insulté. Il lui asséna un violent coup de poing au visage, si ce n’était pas déjà fait, l’homme devait avoir le nez cassé.

-   Soit on fait ça de la manière douce ou de la manière forte. Quand je dis la manière forte, je ne parle pas simplement de te tuer, car tu risques de trouver que le chemin vers le repos éternel est long et pénible. Répond correctement, et il n’y a pas de problème. Compris?

L’homme grogna et fit signe que oui.

-   Il y avait un flic avec moi, où est-il?

-   Pas loin. Il doit être dans l’une des cellules. C’est sur cet étage, tout droit, à gauche, puis encore à gauche. Il y aura un paquet de portes, c’est forcément l’une d’elle.  

-   Akihiro, où est-il?  

-   Lui? Il doit être dans ses appartements personnels, ils occupent le septième étage au complet. Si j’étais vous, je n’irais pas là. Il doit y avoir une petite armée avec lui et maintenant qu’on est en état d’alerte, le nombre de garde doit avoir doublé, au moins.  

-   Ce n’est pas à toi de me dire quoi faire.  J’imagine que pour y accéder, il me faudra une carte de sécurité, c'est ça?  

Make n’attendit pas sa réponse et fouilla dans la veste du Guramu, il trouva ce qui semblait être une carte de sécurité.

-   Bingo! J’ai vu des ascenseurs pas loin, ce ne sera pas un problème. Mais avant, qu’est-ce qui me dis que tout ça est vrai?

-   Je n’ai rien à perdre, de toute façon, Akihiro me tuera, car j’ai échoué.  

-   Akihiro risque de ne plus être là pour te punir, mon vieux.  

Make se tourna vers Tifa

-   Tu veux lui poser une ou deux questions avant qu’on l’assomme?  
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 31 janvier 2013, 12:14:48
Dans la théorie de la relativité, on disait que la mesure du temps était relative à la position de l’observateur. Ce n’était vraiment que face au canon noirâtre d’un pistolet qu’on prenait conscience de toute l’importance de la relativité du temps. Dans sa tête, Tifa voyait défiler une série d’hypothèses, d’alternatives, mais, indéniablement, son regard était attiré par le trou béant de ce pistolet, cette gueule infernale. A tout moment, son porteur allait appuyer sur la gâchette. Tifa savait comment les choses allaient se passer. C’était une arme automatique. Elle pouvait voir le fonctionnement interne de l’arme. Quand il appuierait, le ressort de l’arme pousserait la culasse vers la munition, faisant entrer en combustion la charge de cuivre de la balle. L’ogive filerait alors dans le canon, cette forme arrondie et mortelle, tandis que le pistolet tremblerait légèrement, lorsque le bloc de culasse reviendrait en arrière sous l’effet des gaz de combustion, donnant ce qu’on appelait le recul. Mais ça, Tifa ne serait plus là pour le voir, car la balle filerait à une vitesse tellement rapide qu’elle n’aurait pas le temps de la voir. Elle lui transpercerait la tête, et, si elle était puissante, elle risquait de lui arracher la cervelle. Néanmoins, il s’agissait d’un Glock, pas d’un Desert Eagle, et il était probable que la munition s’enfoncerait dans son cerveau.

Elle s’y attendait, car elle ne pourrait pas esquiver. Il n’y avait que dans les films que le protagoniste avait le temps de sauter sur le sol, évitant ainsi le tir mortel. Le canon rugirait, il y aurait un éclair, et ce serait terminé. Tifa ne pensait absolument rien. Elle n’en avait pas le temps, et le canon tira... Pour envoyer la balle dans le mur. Elle vit alors que Make, inversant pour une fois les rôles, était intervenu, chargeant l’homme. Tifa réagit rapidement. Elle se releva, prête à intervenir, mais l’Akuma parvint à immobiliser l’homme contre le mur. Son arme tomba sur le sol, et l’homme se mit à le menacer. Il était visiblement tombé sur un Guramu peu courageux, car ce dernier se mit assez rapidement à tout déballer. Il leur expliqua que el flic était à proximité, et qu’Akihiro se tenait au sommet du château, défendu par toute une armée.

« Tu veux lui poser une ou deux questions avant qu’on l’assomme ? »

Des questions, Tifa en avait des tonnes, mais les coups de feu avaient attiré l’attention, et elle savait qu’ils ne pouvaient pas rester là trop longtemps. Elle aurait aimé en savoir plus sur les Guramu, sur leurs caches, leurs repaires, afin de les affaiblir encore plus. Mais le temps leur manquait, malheureusement. Elle se contenta donc d’hausser les épaules, attrapa l’homme par le col.

« Hey, je vous ai dit tout ce que vous... »

La tête de Tifa rencontra celle du Guramu, et ce dernier poussa un inaudible hurlement, mêlé à un léger craquement quand son nez se brisa. Tifa le relâcha, et l’homme s’écroula sur le sol, gémissant faiblement.

« Malheureusement, on a pas le temps pour ça. Allons chercher le flic. »

Il était tentant d’aller ensuite directement voir Akihiro, mais cette rencontre avec le flingue avait légèrement refroidi les ardeurs de Tifa. Si Nika avait été avec elle, elle aurait probablement foncé dans le tas, mais, ici, elle n’avait pour seule aide qu’un Yakuza, ce qui, malgré les pectoraux et les tatouages de ce dernier, n’était pas aussi efficace que le talent inné de Nika pour créer un bordel monstre. Elle devait faire avec ses poings. Suivant les instructions du Guramu, Tifa recommença à courir. Elle prit tout droit, jusqu’à prendre à gauche, et à nouveau à gauche, le second couloir étant assez éloigné. Ils arrivèrent ainsi dans une autre aile, et il y avait des rangées de portes coulissantes, à droite comme à gauche.

« On se dépêche... »

Elle ne l’avait même pas remercié. C’était un Yakuza, après tout, et Tifa avait vraiment besoin de faire le point. Elle ouvrit une porte à gauche. La plupart des pièces étaient vides, comprenant des meubles, des pots. De simples chambres pour coucher, ou pour entreposer du matériel. Elle finit par approcher d’une porte fermée, et leva le pied, donnant un bon coup dedans. La porte fut arrachée de ses gonds, et tomba sur le sol. Immédiatement, elle vit quelqu’un bondir sur elle, la saisir à la gorge, et tenter de la plaquer contre le mur. Tifa était malheureusement pour l’agresseur rapide, et envoya son genou se loger dans l’estomac de l’homme, lui coupant la respiration, le pliant en deux. Elle faillit enchaîner sur un coup de pied retourné, mais s’arrêta en voyant que l’homme qui l’avait attaqué était le flic !

« Ben merde... Vous avez une drôle de manière d’accueillir vos sauveurs, vous...
 -  Putain de bordel de merde... »

Takeshi, le Vieil Ours, reprenait son souffle.

« Vous êtes en acier trempé, ou quoi ?! »

Tifa faillit lui répondre, mais entendit, à nouveau, les bruits de pas de leurs poursuivants. Ils se rapprochaient rapidement.

« Il faut se rendre au septième étage !
 -  Hein ? Mais vous êtes timbrée, ma parole !
 -  Je ne laisserais pas Akihiro Guramu vivre une journée de plus ! »

Le regard déterminé de la femme croisa celui du flic. Le Vieil Ours entreprit de se relever.

« Akihiro n’est qu’un porte-flingues, et est trop bien défendu pour l’attaquer maintenant. Le commanditaire du massacre de vos parents, ce n’est pas lui.
 -  Je m’en fous ! C’est lui qui a appuyé sur la gâchette !
 -  En le tuant, vous rendrez service à celui qui a ordonné qu’on tue vos parents, bordel ! Réfléchissez ! Akihiro ne quitte jamais sa forteresse, car il sait qu’on veut le tuer ! Il est notre seule chance de pouvoir réussir à coincer celui qui se cache derrière tout ça ! »

La voix du flic était rauque, et également déterminée. Surprise, Tifa baissa les yeux. Le Vieil Ours posa alors ses mains sur les épaules de Tifa.

« C’est la justice qui doit vous guider, pas la vengeance aveugle.
 -  Arrêtez vos conneries de psy’ ! s’énerva Tifa. Je le tuerai, ce sale Yakuza !
 -  Ce ne sont pas les Yakuzas qui sont responsables de leur mort, ils ont été exploités... »

Tifa fronça les sourcils, se demandant de quoi l’homme parlait, mais les tueurs se rapprochaient de plus en plus.

« Il faut foutre le camp, on a pas le temps pour ça. On aura une chance, si on rejoint le garage... Il doit y avoir un escalier à proximité, il y en a dans les angles du bâtiment. »

Takeshi regarda alors Make.

« Par contre, j’aurais besoin d’un flingue. »
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le dimanche 03 février 2013, 05:55:25
-   On se dépêche...

Make la regarda s’éloigner au loin, il attendit un instant. Lorsqu’elle fut un peu trop loin pour l’entendre il dit.

-   Pas même un : Merci Make, tu m’as sauvé la vie. Tu es un vrai héros, sans toi, je serais surement morte…  

Une fois qu’il eu lâché cette plaisanterie, il alla rejoindre Tifa au pas de course. Elle ne l’avait pas remercié, mais Make ne se sentait pas vexé. Il aurait apprécié un peu de gratitude, mais le fait qu’ils aient un ennemi commun ne faisait pas d’eux des amis et Tifa semblait faire son possible pour le rappeler à Make. Le duo n’eut pas de difficulté à trouver les portes dont le Guramu parlait. Après en avoir ouvertes quelques unes au hasard, Tifa trouva la bonne. Takeshi, qui ne s’attendait pas à voir Make et Tifa, sauta sur la jeune femme, ne réalisant pas tout de suite de qui il s’agissait.

Les deux luttèrent pendant un instant, mais Tifa prit le dessus rapidement et réalisa elle aussi qu’il s’agissait du flic et non d’un Yakuza. Make, qui était plus en retrait, avait pu le réaliser un peu avant, mais la scène c’était déroulée tellement rapidement qu’il n’eut pas le temps de dire quoi que se soit. Quand Tifa fit part au flic de leur plan de se rendre au septième étage, il protesta tout de suite. Il fallait être une petite armée pour s’attaquer à Akihiro dans sa forteresse. Dans leur petite troupe, il y avait bien une sorte de super-humaine, mais il y avait aussi un jeune homme, brave, mais inconscient, et un flic, expérimenté, mais vieillissant. Pas de quoi faire trembler une armée.   

-   Je ne laisserais pas Akihiro Guramu vivre une journée de plus !

-   Je suis d’accord avec elle. Moi non plus je ne veux pas qu’il vive.

Tifa et Takeshi continuèrent à argumenter. Make étant le membre le moins expérimenté du trio, et peut-être aussi le moins fiable vu ses origines de Yakuza, il fut laissé un peu en-dehors du débat. Pourtant, il se sentait capable de prendre des décisions. Il n’avait pas vécu autant de combats que ces deux là, mais il n’était pas un gamin pour autant. Il était un meneur né et il le savait. C’est pourquoi il n’aimait pas être mis de côté.  Takeshi parlait à Tifa du meurtre de ses parents et du rôle que les Yakuza avaient joués. Une histoire triste, réellement. Make se sentait désolé pour elle. Takeshi finit par prendre le dessus et décida qu’ils devaient fuir le garage. Make devait admettre que s’attaquer à Akihiro à trois était une mauvaise idée.

-   Par contre, j’aurais besoin d’un flingue.

Make comprit ce qu’il voulait. Le Akuma grogna un peu puis lui tendit son arme. Il trouvait son rôle de membre junior de l’équipe un peu enrageant, mais il fit avec.  Takeshi était, après tout, un bien meilleur tireur que lui.

-   J’ai vu un escalier, nous n’avons qu’à descendre.  Suivez-moi.  

Make se souvenait avoir vu une cage d’escaliers en s’en venant, il n’eut pas de mal à la retrouver. Il sauta directement dedans, un pied à l’avant, et l’ouvrit ainsi. Finalement, même s’il ne tuait pas Akihiro, sa fuite de leur Quartier Général ne serait pas inutile. Certes, ça lui permettait de garder la vie sauve, mais si un jeune Akuma avait réussi à fuir Muramasa-jo, les Guramu perdraient un peu de leur crédibilité. Ils ne pouvaient même pas assurer la sécurité de leur propre QG. Ils perdraient peut-être des alliés, ou peut-être que non, seul l’avenir pourrait le dire.

Le Yakuza descendit les escaliers rapidement, sautant parfois des marches. Ils n’avaient plus de temps à perdre et Make avait beau penser à la gloire qu’il aurait une fois sortie de ce château, il ne voulait plus rien faire d’héroïque. Pas même affronter des Guramu, survivre à une explosion, non. Il voulait sortir de ce merdier, point. Le garage devait être quelque part au premier. Ce n’était pas garanti que le trio quitte le QG des Guramu sans rencontrer de résistance, mais ils approchaient de leur but. Make quitta la cage d’escalier pour tomber nez-à-nez avec un garde. Il était seul, heureusement.

Le jeune homme en profita pour prouver aux autres qu’il était un aussi bon combattant qu’eux. Make agit plus rapidement que le Yakuza, il frappa le Guramu dans le ventre, l’homme se plia en deux. Make enchaina avec un coup de genou au visage, ce qui fit redresser le garde. Le Akuma enchaina alors avec un coup de pied dans le plexus solaire, ce qui fit perdre le souffle à son adversaire et l’envoya valser dans le mur.  Le Guramu était coriace, il voulait continuer, il évita un coup de poing que Make venait lui lancer et frappa le jeune homme droit dans la figure.

Make sentit le goût du sang dans sa bouche, le Yakuza en face de lui se tenait en forme et était bien entrainé. Cela n’abattrait pas un Akuma pourtant, le Guramu tenta d’enchainer avec un violent coup de poing, mais Make le vit venir. Il s’écarta au bon moment et l’homme frappa dans le vide. Make en profita pour enrouler son propre bras autour de celui de l’adversaire. Il alla ensuite joindre ses mains ensembles de façons à exercer une pression sur le bras. L’autre Yakuza comprit qu’il voulait lui faire une clé de bras et frappa Make à plusieurs reprises de son bras libre.

Make encaissa les coups qui firent tous très mal, il saignait probablement de la figure et ne s’en tirerait pas sans un œil au beurre noir. Le Guramu par contre, allait s’en tirer avec bien pire. Make, ignorant la douleur, força encore plus et donna un coup sec. Un sinistre craque retentit et le visage de l’homme se crispa de douleur. Make enchaina avec un coup de coude au niveau de la tempe qui sonna l’homme, puis l’acheva avec un coup du revers de la main. Le Akuma se pencha ensuite pour ramasser le pistolet de son adversaire qui était toujours à sa ceinture. Il s’essuya le visage puis se retourna, essoufflé et en souriant, vers ses deux compagnons.

-   On ne doit plus être bien loin.  

Ils n’étaient effectivement pas trop loin. Après avoir essayé deux ou trois portes, Make tomba sur un grand entrepôt où il y avait plusieurs véhicules et une tonne de boites. Il y avait surtout des vans et des camions lourds. Le garage était vraiment immense, il y avait certains véhicules démontés qui s’apprêtaient à être réparés. Pourtant, il n’y avait pas de mécaniciens. Make trouva un gros van noir près d’une porte de garage.  Le van semblait être assez propre, c’était rien comparé aux voitures en réparation, mais ils devraient se contenter de ce gros van laid et lent. C’était déjà mieux que rien.

-   Takeshi, c’est moi ou c’est la deuxième fois qu’on s’échappe d’une place forte des Guramu par leur garage en leur volant un véhicule? Si j’étais eux, j’améliorerais la sécurité à ce niveau, il y a un gros manque de ce côté-là. Essaye de partir le van, je vais ouvrir la porte.  

Make alla alors ouvrir la grande porte de garage qui s’ouvrit bruyamment. De son côté, Takeshi tourna la clé du véhicule, mais il ne parvint pas à partir.

-   Merde, je crois que c’est un problème de batterie, ça doit être pour ça qu’il est là. J’ai juste besoin d’une autre batterie et de quelques fils...

Make n’aimait pas particulièrement les voitures, mais il s’y connaissait. Parfois, après les gros coups des Akuma, il devait se tenir tranquille. Dans ce temps, il allait se trouver des emplois. Il était intellectuel, mais comme il n’était qu’un étudiant et qu’il était fort physiquement, travailler dans un garage était une bonne avenue.

-   Voilà! Tout ce dont j’ai besoin se trouve là-bas.

Il y avait effectivement la batterie et les fils posés sur une table à quelques mètres de lui, presque rien ne le séparait d’eux. Alors qu’il fit un pas dans la direction de la batterie, la porte au fon du garage s’ouvrit d’un coup. Une demi-douzaine de Guramu entra dans la pièce, armés de mitraillettes. L’un d’entre eux aboya des ordres en pointa Tifa, Takeshi et Make. Ils ouvrirent alors le feu sans pitié. Make eut à peine le temps de se cacher derrière le van. Les Yakuza se relayaient pour tirer et ne semblaient jamais manquer de munitions. Make se tourna alors vers Takeshi.

-   On doit partir d’ici, couvre-moi!

Sans attendre la réponse de Takeshi, Make sortit de sa cachette et fonça en direction de la batterie qu’il avait besoin pour faire démarrer le van. Le flic comprit un peu en retard ce qu’il devait faire, mais Make fut chanceux et évitait la plupart de balles. Il pouvait presque sentir les étincelles derrière lui. Il ramassa la batterie et les fils, puis se remit à courir. Heureusement pour Make, les Yakuza durent arrêter de tirer à cause de Takeshi qui les visait maladroitement. Le Akuma reprit son souffles quelques instants derrière le van. Il regarda Tifa puis lui lança son pistolet.

-   Toi aussi couvre-moi, je ne pourrais pas utiliser mon flingue de toute façon.

Encore une fois, Make dut sortir de sa cachette. S’il voulait réparer le van, il ne pourrait pas le faire à couvert. Il leva le capot, sentant les balles filer à côté de lui. L’une d’entre elles atteignit le capot levé et passa à peine à dix centimètres de lui.

-   Mais couvrez-moi!  

Si une balle atteignait le moteur ou perçait le réservoir à essence, ils ne pourraient plus utiliser le van, ou pire, il leur exploserait dessus. Après quelques longs moments passés à essayer de se souvenir comment recharger la batterie d’un van et à se baisser la tête, Make croyait avoir réussi à bien placer ses choses, il ne restait plus qu’à tourner la clé puis à débrancher la deuxième batterie puis ils pourraient partir.

-   Takeshi, tourne la clé. Je crois que c’est bon!  
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le mercredi 06 février 2013, 22:00:56
« J’ai vu un escalier, nous n’avons qu’à descendre.  Suivez-moi. »

Tifa se pinça les lèvres. Fuir... Ce n’était pas ce qu’elle avait appris. Face à l’adversité, il fallait se battre. Akihiro était proche d’elle, elle le tenait. Elle pouvait le tuer, lui briser la nuque, et ainsi venger la mort de ses parents. Elle se moquait bien de ce que ce gros flic incompétent avait dit. Peu importe qui avait payé Akihiro, c’était lui qui, en définitive, avait appuyé sur la gâchette, avait tué ses parents. Il lui suffisait de fermer les yeux pour entendre le cri de sa mère, et les détonations, comme des coups de tonnerre. Et elle, inutilement planquée sous le lit, comme dans un mauvais film. Il lui suffisait d’y penser pour revoir les chaussures noires de l’homme marcher sur le parquet, et elle qui se retenait de pleurer, serrant entre ses bras Twinky, son lapin en peluche. Une protection bien illusoire. Elle avait brûlé Twinky, depuis.

*Je ne peux pas partir comme ça...*

Et c’est pourtant ce qu’elle faisait, suivant les deux hommes dans un étroit escalier de service. Ils descendaient rapidement, une horde aux fesses. Si Nika la voyait... Il était probable qu’elle l’engueulerait. Killer n’était pas du genre à fuir, et Tifa s’inspirait d’elle. Il fallait croire qu’elle n’était pas à la hauteur de son modèle, car Tifa était bel et bien en train de fuir. Muramasa-jo était lourdement défendu. Trop pour elle ? Sa générosité l’avait perdu. En voulant secourir Make et Takeshi, elle s’était grillée. Si elle avait opté pour l’infiltration, et pour son objectif initial, nul doute qu’elle tiendrait entre ses mains la tête pâle d’Akihiro Guramu. Rien qu’à cette idée, elle sentait une boule se nouer dans son estomac. Elle l’avait loupé, et aucun lot de consolation ne pourrait changer cet état de choses.

Le trio atteignit le garage, et Make se chargea d’un garde. Takeshi brandit immédiatement son flingue, mais sans avoir l’occasion de tirer. Après quelques déboires, Make parvint à neutraliser le Guramu, lui brisant un os, avant de le balancer au sol. Tifa admira la prise. Le petit Akuma savait se battre. Contrairement aux apparences, Tifa était aussi une novice. Des missions pour le compte des Héroïnes, elle en avait certes fait, mais elle ne s’était jamais trouvée seule à ce point. Elle commençait ainsi à réaliser qu’elle avait présumé de ses capacités. L’ennemi était trop fort pour elle, et, à plusieurs reprises, elle avait failli y passer. Akihiro Guramu ne se rendrait pas si facilement, elle allait avoir besoin d’aide. Une aide meilleure qu’un flic sur la retraite, et un jeune homme impétueux en quête de reconnaissance. Le trio se rendit au parking souterrain. On se croirait presque dans un grand parking d’un gratte-ciel. Il était grand, avec de nombreuses voitures, dont de très belles voitures de sport, et d’autres en réparation. Il y avait d’autres étages inférieurs, avec d’autres voitures. Le trio avança vers une espèce de van noir.

« Takeshi, c’est moi ou c’est la deuxième fois qu’on s’échappe d’une place forte des Guramu par leur garage en leur volant un véhicule ? Si j’étais eux, j’améliorerais la sécurité à ce niveau, il y a un gros manque de ce côté-là. Essaye de partir le van, je vais ouvrir la porte. »

Le flic grogna, en s’approchant de la cabine de pilotage.

« Tu feras le prétentieux quand on sera sorti de ce guêpier, gamin. »

Il grimpa sur le fauteuil, devant le volant, et chercha les clefs. Il abaissa alors le pare-soleil, et eut un sourire, en voyant les clefs. Comme dans les films. Il attrapa les clefs, les enfonça, et les tourna. Le moteur toussota, mais ne démarra pas. Takeshi poussa un juron, en tapant sur le volant.

« Putain de bordel de putain de merde ! ‘Fais chier, merde ! »

Entre-temps, le portail s’ouvrait, le soleil dessinant un rectangle lumineux sur le sol. Tifa vit une route qui montait en lacets.

« Merde, je crois que c’est un problème de batterie, ça doit être pour ça qu’il est là. J’ai juste besoin d’une autre batterie et de quelques fils... »

Make trouva les objets, et allait remplacer la batterie défectueuse, quand Tifa entendit des bruits. Un ascenseur s’ouvrit, livrant passage à plusieurs Yakuzas, qui se mirent à tirer, les visant. Tifa alla s’abriter derrière une voiture à côté, tandis que Takeshi se réfugia derrière un pilier, ouvrant le feu au jugé, forçant les Guramu à s’abriter également. Ils avaient des mitraillettes. Il vit plusieurs AK, ainsi que des Uzis. Lui n’avait qu’un petit flingue. Le bruit des détonations était assourdissant, et les bales se concentraient autour de lui, atteignant parfois le van. Tifa, de son côté, croisa le regard de Make, qui lui envoya son arme.

« Toi aussi couvre-moi, je ne pourrais pas utiliser mon flingue de toute façon.
 -  Merci » lâcha-t-elle en ramassant l’arme sur le sol.

Elle était derrière une voiture en réparation, et ouvrit le feu. Ses tirs n’étaient pas du tout précis, mais il fallait surtout retarder les Guramu. Takeshi était bien plus dangereux, mais il avait avec lui un entraînement au tir vieux de nombreuses années. Il avait déjà participé à des fusillades, et ne paniquait pas, l’âge amenant une certaine expérience. Malheureusement, ils étaient en infériorité numérique, et aussi en manque de puissance de feu. Il avait du mal à trouver un bon angle, les Guramu se débrouillant bien. Certains tiraient tandis que d’autres rechargeaient, et ils s’abritaient prudemment, se dispersant, cherchant un angle de tir. Takeshi fit ainsi feu sur sa gauche, empêchant un Guramu de s’approcher. La situation était critique. Les balles pleuvaient autour de Tifa, qui tirait sans même regarder, sans même viser.

« Takeshi, tourne la clé. Je crois que c’est bon ! » s’exclama alors Make.

Takeshi hocha la tête, et continua à faire feu, puis se retourna. Il avait besoin d’une diversion, et Tifa se mit alors à agir. Elle remit l’arme sous sa ceinture, puis frappa de toutes ses forces la voiture qui lui servait d’abri. Sous sa puissance herculéenne, la voiture s’envola, et fila vers les Guramu. Ce faisant, les Yakuzas s’écartèrent, surpris. Ce fut suffisant pour que Tifa coure vers le van. Takeshi monta sur la place de pilotage, et tourna la clef. Le moteur démarra, cette fois. Takeshi accéléra, tandis que les balles pleuvaient à l’arrière du van. Tifa était au milieu, et rendit à Make son arme, tandis que le van filait dehors, sous un déluge de balles. Ils roulèrent le long du petit chemin, remontant. Takeshi enclencha la deuxième, et s’engagea à droite du château, devant une espèce de petite place avec des arbres, et une vue dégagée. Des Guramu leur tirèrent dessus depuis des fenêtres, et d’autres débarquaient depuis les portes d’entrée. Une balle atteignit le moteur, faisant sauter le capot, de la fumée blanche s’en échappant.

« Et tu te plains parce que ça manque de sécurité, hein, gamin ? Arrête de jouer à GTA, bordel. Ce sera un foutu miracle, si on s’en sort ! »

Le flic tourna à droite, filant sur une rue bordée d’arbres, des sakuras, qui descendait. Il avançait vite, dévalant la pente, les amortisseurs en piètre état. Dans leur dos, des voitures s’élançaient à leur poursuite. Le van filait vers la sortie à toute allure, et une grille était en train de se dresser pour les arrêter. Des Yakuzas à la sortie leur tiraient dessus, les balles atteignant le pare-brise.

« Ça passe ou ça casse ! »

Il écrasa le champignon, le moteur rugissant. Soit la barrière les retiendrait, soit elle lâcherait. Fort heureusement, ce fut la première option qui se produisit. La barrière vola en éclats, et le van fila vers la ville, heurtant l’avant d’une voiture qui passait par là. Le château avait plusieurs endroits, et était en hauteur. Une rue en pente se présenta à Takeshi, lui donnant l’impression d’être à San Fransisco. Derrière eux, plusieurs voitures les pourchassaient, ouvrant le feu, vidant leurs balles.

« Bordel de bordel de merde ! »
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le dimanche 10 février 2013, 05:15:05
La voiture finit par démarrer et le trio pu enfin sortir de ce garage et de ce maudit château. Ils n’étaient pas hors de danger par contre.  Ils étaient toujours poursuivis par des Guramu en voiture. Ces derniers ne semblaient pas vouloir les lâcher, après tout, ils venaient de les humilier d’une façon sans nom en s’enfuyant ainsi. Make entendait les balles frapper le van, son cœur faillit s’arrêter de battre alors que l’une d’entre elle frappa le moteur, il croyait bien que le van allait exploser. Alors que Make retenait son souffle, Takeshi prit tout de même la peine de placer un commentaire.

-   Et tu te plains parce que ça manque de sécurité, hein, gamin ? Arrête de jouer à GTA, bordel. Ce sera un foutu miracle, si on s’en sort !

-   Bon, j’avoue m’être trompé côté sécurité, mais si je ne peux pas lancer quelques répliques cinglantes à gauche et à droite, qu’est-ce que je suis sensé faire?

Make croyait effectivement qu’il ne pouvait pas faire grand-chose d’autre. Tifa se battait comme une déesse de la mort, Takeshi emmenait avec lui l’expérience et Make… et bien il ne se sentait pas vraiment utile. Même avec les Akuma c’était comme ça. Alors il faisait l’une des choses à quoi il excellait, parler. Il n’aimait pas parler de la pluie et du beau temps, mais passer des commentaires sur les choses qu’il voyait, ça il aimait ça. Il se sentait plus présent, il n’aimait pas être effacé, il avait besoin de prendre de la place.

Pourtant, en ce moment, il aurait préféré pouvoir disparaitre. Il ne faisait pas trop confiance aux murs du van, une balle pourrait les traverser comme si elle traversait du beurre. Takeshi décida de risquer le tout pour le tout et fonça dans la barrière qui se dressait pour bloquer leur passage. Make arrêta de respirer ces quelques instants. Il faisait de son mieux pour garder son sang froid et ne pas montrer dans son visage qu’il avait peur, mais son cœur battait à cent milles à l’heure. Le van explosa la barrière et atterrit de l’autre côté, Make put respirer à nouveau.

Ils n’étaient pas sortis de l’auberge pour autant, les Guramu n’allaient pas les laisser filer comme ça. Il y avait au moins cinq voitures noires qui les poursuivaient, tous transportant des Yakuza armés jusqu’aux dents. Le Akuma à bord du van n’avait pas dit son dernier mot, il sortit son pistolet et d’un coup de coude, fit exploser la fenêtre à côté de lui. Ce n’était pas nécessaire, c’était juste quelque chose qu’il voulait faire depuis longtemps. Il sortit alors le bras dehors et pencha un peu sa tête pour voir ses adversaire, il savait qu’il était la cible des Guramu.

Make était heureux de pouvoir avoir un pistolet, justement, ça lui fit penser à Tifa. Plus tôt, alors qu’il lui avait demandé de le couvrir et tendit son arme, elle lui avait dit merci. Make l’appréciait. Inconsciemment, il la regardait, quand il le réalisa, il lui sourit puis reporta son attention sur leurs poursuivants. Il ne savait pas combiens de balles il avait, alors il devait les économiser. Make aimait se battre au corps à corps, il savait se défendre avec un pistolet, mais ce n’était pas lui le plus adapté pour cette situation. Ses talents allaient suffirent pour l’instant, ils devaient suffirent.

Make se remémora tout ce qu’on lui avait appris : viser, retenir son souffle, exercer une légère pression sur la gâchette avant de l’enfoncer complètement. Une chose était certaine, il n’avait pas assez de balles pour tuer tout les Guramu, mais il pouvait les arrêter. Une fois que Make était certain de bien avoir choisi sa cible, il fit feu, la première fois il manqua. Il réessaya presque aussi tôt, puis il réussit. Il avait visé le pneu avant gauche de la voiture la plus proche de lui, elle dérapa et alla s’écraser dans une vitrine de magasins. Make espérait qu’aucun civile n’ait été blessé.

La voiture en arrière de l’autre n’eut pas le temps d’éviter les Yakuza et frappa de plein fouet la première voiture. Make était fier de son coup, il avait fait d’une pierre deux coups. Une balle atteignit la voiture à quelques centimètres seulement de sa tête, Make rentra dans le van par réflexe.  Il vérifia également son chargeur, il n’avait pas eu le temps plus tôt. Quatre balles, voilà ce qui lui restait. Il devait miser sur la chance pour se sortir de cette situation. Les Guramu lui avaient pris ses effets personnels, incluant son téléphone, donc pas moyen d’appeler des renforts pour l’instant.

-   Il va falloir qu’on se débarrasse d’eux, après, il me faudra un téléphone. Mon clan va pouvoir nous aider à nous sortir de ce merdier. Que vous le vouliez ou non, j’ai bien peur que sur ce coup, les Akuma soient votre meilleure chance de vous en sortir.  

Mais avant de chercher pour un téléphone, ils devaient s’assurer qu’ils ne seraient plus suivis par les Guramu. Make se pointa à nouveau le nez dehors, il devait trouver une façon de faire compter chacune de ses balles. Il espérait juste que Takeshi ou Tifa puissent trouver eux aussi faire face aux Guramu.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le dimanche 10 février 2013, 11:19:28
Les Guramu avaient des voitures de sport, de puissants véhicules, beaux, attirants, mais qui en avaient aussi dans le capot. Comment Takeshi était-il supposé les semer avec un vulgaire van ? Il avait les bras qui tremblaient à force de tenir le volant, ce dernier tremblant dangereusement. Les amortisseurs du van étaient morts depuis longtemps, chaque bosse, chaque virage, provoquant des vibrations inquiétantes dans le van, tandis que les balles continuaient à former un fond sonore. L’homme se croyait dans l’un de ces road movie hollywoodiens endiablés, où le héros, à bord de sa voiture, tentait de sauver la jeune femme capturée par les mafieux, et tentait de les fuir. Takeshi regarda sur son rétroviseur latéral, mais une balle le pulvérisa, l’empêchant de pouvoir voir ce que les truands faisaient. Les voitures continuaient à les poursuivre le long du boulevard, et il entendit Make exploser une vitre, avant de faire feu avec son pistolet.

*Il n’y a que dans les films que ça...*

A cet instant, il entendit de la casse, et regarda derrière lui. Les portes du van avaient sauté, et il put voir l’une des voitures partir sur le côté, bloquant une autre voiture des Guramu. Le carambolage fut magnifique, et l’une des deux voitures explosa dans de belles gerbes de feu.

« La chance du débutant », sourit Takeshi.

Ça ne faisait plus « que » trois voitures. Make retourna à l’intérieur du véhicule, et se remit à parler :

« Il va falloir qu’on se débarrasse d’eux, après, il me faudra un téléphone. Mon clan va pouvoir nous aider à nous sortir de ce merdier. Que vous le vouliez ou non, j’ai bien peur que sur ce coup, les Akuma soient votre meilleure chance de vous en sortir.   »

Takeshi pesta. Il avait déjà suffisamment fait affaire avec les Yakuzas pour aujourd’hui, et, de toute manière, l’heure n’était pas vraiment à ce genre de choses.

« Pour l’instant, si ça ne te dérange pas, j’aimerais sauver notre peau. »

Le van continuait à souffrir, tandis que l’une des trois voitures accélérait, filant sur la gauche du van. Le Yakuza à la place du mort visait les pneus, afin d’immobiliser le véhicule, tandis qu’une voiture filait sur leur droite. Takeshi sentit que la situation allait se compliquer.

« Préparez-vous à tirer, et accrochez-vous ! »

Il relâcha la pédale d’accélérateur, et écrasa la pédale de frein. Le résultat ne se fit pas attendre. La voiture ennemie restée derrière eux fonça droit sur eux. Dans un ultime réflexe, le pilote fit une embardée sur la droite, évitant ainsi le van, mais heurta un véhicule venant en contresens, un bus. Dans une explosion de verre, de plastique, et de morceaux de métal, la voiture des Guramu se retourna, gémissant douloureusement en grinçant, ses roues tournant inutilement dans le vide. Takeshi, de son côté, se dépêcha de rétrograder, puis redémarra, les voitures des Guramu étant désormais devant eux. Les Yakuzas firent également feu, et une balle atteignit le support du capot. Ce dernier se releva subitement, obstruant la vue de Takeshi, mais retenant aussi plusieurs balles.

« Il nous faut une meilleure puissance de feu, bordel ! »

Tifa, coincée au milieu, regarda autour d’elle, et vit, dans son dos, une série de caisses. Dans la panique, elle n’y avait pas fait attention, surtout que se rendre à l’arrière du van, avec les voitures devant, aurait été suicidaire. En revanche, derrière... Elle détacha sa ceinture, et porta la main sous le levier en bas de son fauteuil, permettant de le rapprocher du tableau de bord ou de l’en éloigner. Elle souleva la manette, et poussa avec ses jambes, puis se retourna en l’air, utilisant son dos et le dossier du fauteuil comme bascule. Derrière, elle se dirigea vers les caisses, et utilisa sa force pour crocheter les serrures.

« Bingo ! »

Confortablement ranges dans des housses en plastique, une cargaison d’armes était là. Elle attrapa un pistolet-mitrailleur, et l’envoya à Make, avant de chercher des munitions. Elle ouvrit une autre caisse, alors que, pendant ce temps, le capot était parti, rebondissant sur le sol. Une fumée blanche s’échappait du moteur. Takeshi regarda le tableau de bord, éparpillé de bris de verre, et vit que l’aiguille du thermomètre était au seuil critique, dans le rouge. L’une des balles avait du endommager le radiateur, et la température, au sein du moteur, avait dépassé les 103°c, stade à partir duquel l’eau s’ébouillantait, et se dissipait sous forme de gaz. C’était la fumée blanche qui s’échappait devant les yeux de Takeshi.

Quant aux Guramu, ils avaient freiné, pour revenir derrière le van. Le boulevard se terminait, et Takeshi braqua sur la gauche. Tifa, de son côté, se saisit d’une arme qui n’imposait pas spécialement de talent particulier en matière de précision : un Striker (http://z0rk.e-monsite.com/medias/images/450px-striker.jpg). Elle chercha des munitions, et trouva des chevrotines rouges, avant de les mettre, puis fit feu. Elle atteignit le capot d’une voiture Guramu, et explosa le pare-brise, l’arme rugissant entre ses mains, comme si elle balançait des coups de tonnerre.

Ce fut à cet instant que des renforts ennemis débarquèrent. Plusieurs motos fonçaient droit sur eux, amenant avec elles d’autres Guramu. Takeshi, de son côté, commençait à saigner. Quand le pare-brise avait explosé, des éclats de verre lui avaient lacéré le visage et les doigts. Il entendit alors des gyrophares se rapprocher. La cavalerie arrivait, en retard, comme à son habitude.

« Allez, allez, tiens encore un peu, saloperie de bagnole ! » s’exclama Takeshi, en sueur.

La surchauffe moteur ne risquait pas de s’améliorer, car il continuait à faire souffrir ce dernier, à le faire tourner à un rythme trop élevé. Le risque était que l’essence s’enflamme. Si cela arrivait, ils étaient bons pour aller faire un rodéo au 7ème ciel.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le mercredi 13 février 2013, 23:34:35
Make se faisait brasser de gauche à droite, il avait réellement l’impression qu’il était à l’intérieur d’une montagne russe. Il n’y avait aucun moyen pour lui de se tenir relativement stable. Make n’avait pas pris la peine d’attacher sa ceinture, elle ne ferait que bloquer ses mouvements s’il voulait faire feu sur les Guramu. Pour la sécurité routière on repassera. Make essayait de refaire le coup qu’il avait fait plus tôt, mais il réalisa rapidement que ce ne serait pas possible, ou du moins, peu probable. Il fit feu à trois reprises sans atteindre quelque chose d’important.

Il avait atteint à deux reprises le capot de l’une des voitures et fait exploser le miroir de gauche de l’autre. Takeshi, qui conduisait comme un pro, réussi à se débarrasser d’une autre voiture, simplement en conduisant bien. Le vieux flic devait avoir vécu toutes sortes d’affaires dans sa vie pour s’en sortir aussi bien d’une situation aussi extrême. Peut-être que Make serait un jour comme lui. Ça il ne le dirait jamais au flic, mais il l’espérait. Make fit feu une dernière fois. Cette fois-ci, il était convaincu d’avoir touché le tireur de l’autre voiture, car il vit du sang éclabousser la vitre de devant. Il ne savait pas par contre si la blessure avait été fatale.

-   Merde! Je suis à sec!

Make n’avait plus de balle. Une situation un peu stressante lorsqu’on était dans en train de s’enfuir du QG de l’un des clans les plus puissants de Seikusu. Takeshi cria qu’ils avaient besoins d’une meilleure puissance de feu, ça c’était plutôt clair. Le pistolet de Make avait réussi à faire quelques dégâts par chance, mais les Guramu étaient bien mieux armés qu’eux. Tifa se faufila jusqu’en arrière du van, où elle ouvrit des caisses. Ce van était utilisé pour transporter des armes. Quel coup de chance. Elle balança un pistolet-mitrailleur à Make.

-   Merci!

Make regarda son nouveau flingue. Il en avait déjà vu, mais c’était la première fois qu’il pouvait s’en servir. Inconsciemment, le jeune homme affichait un sourire sur ses lèvres. Heureusement qu’ils étaient mieux équipés, car d’autres Guramu arrivèrent en moto. Un peu plus qu’une demi-douzaine, ils étaient huit, compta Make. Il restait aussi deux voitures qui laissaient passer devant les motards. Les Guramu avaient des motos japonaises derniers cris, Make préférait lui-même les Harley, mais il trouvait que chevauchant leurs motos, les Guramu avaient un certain style.

L’un des motards accéléra puis alla se placer directement à côté de Make, le Guramu tenait un Uzi dans ses mains. Il le pointa en direction de Make, mais faillit perdre le contrôle de sa moto et dut utiliser ses deux mains pour contrôler son guidon. Presque aussitôt, il releva son arme à nouveau, mais cette fraction de seconde qu’il avait donnée à Make avait permis au Akuma de pointer sa propre arme vers lui. Le jeune Yakuza appuya sur la détente et le Guramu tomba de sa moto. Make avait passé proche de recevoir une rafale de balles, mais il s’en était sorti.
Le fait qu’il venait de tuer un homme le dérangea un peu. Jusqu’à date, il n’avait pas vraiment tué personne.  Des hommes dans les deux voitures qu’il avait fait entrer en collision étaient peut-être morts,  mais ça c’était produit si loin que Make n’avait pas vraiment ressenti la moindre émotion. Il avait pu voir le regard du motard, voir sa peur à la dernière seconde. Make ne répugnait pas l’idée de tuer, il n’éprouvait simplement aucun plaisir à le faire. D’une certaine façon, il trouvait ça rassurant. Au moins il savait qu’il n’était pas un tueur, une bête.

Make se retourna pour viser les motards restés derrière. Il ouvrit le feu, tirant un peu à l’aveuglette sur les Guramu. Il en fit tomber deux, les hommes glissèrent sur le sol, laissant une trainée de sang derrière eux. Leur moto créait des étincelles sur le sol. Ils étaient en plein milieux de la route, mais les autres motards n’eurent aucune difficulté à les éviter.  Ils étaient bien plus agiles que les voitures. Ces dernières évitèrent de justesse l’un des deux nouveaux cadavres, mais une voiture roula carrément pardessus l’autre mort. Tout d’un coup, Make entendit les sirènes signifiant que la police était sur le point d’entrer en scène. Le Yakuza se tourna alors vers Takeshi, content de pouvoir lui donner son opinion sur la situation.

-   Tes copains arrivent. Corrige-moi si je me trompe, mais je crois que s’ils nous arrêtent, même si tu es avec nous et que tu es un flic, ils nous mettront arrêteront tous les trois sur le champ.  

Make ne craignait pas de faire de la prison, le Daimyo pouvait lui dénicher un bon avocat qui serait capable de le sortir de n’importe quelle situation, mais dans ce cas, il ne pourrait pas prendre part à la guerre des clans qui faisait rage et Make était déterminé à défendre son honneur et celui des Akuma.

-   Alors permet-moi de te conseiller. Pour semer les flics et les Guramu, on devrait se rendre dans l’est du Toussaint. Aux dernières nouvelles, cette région nous appartenait. Le Toussaint est dangereux ces temps-ci, mais ni les flics ni les Guramu nous suivront jusque là. C’est  mon avis.

Make regarda la voiture qui semblait bonne pour être vendu à la casse.

-   En espérant que le van tienne bon jusque là.  

Make entendait le son irrégulier que le moteur faisait, il forçait beaucoup trop et ses chances de surchauffer grandissaient de plus en plus. La fumée blanche qui s’échappait du capot n’était pas particulièrement rassurante non plus. L’idée de finir le trajet à pied n’enchantait pas particulièrement Make non plus.
 
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le jeudi 14 février 2013, 17:51:00
Derrière eux, toute la cavalerie les pourchassait. Outre la dernière voiture restante, des motards avaient maintenant rejoint leurs poursuivants, un déluge de plomb s’abattant sur le van. Tifa, à l’arrière, tentait tant bien que mal d’ouvrir le feu, mais l’arme était lourde, et sa position était instable. A dire vrai, elle cherchait surtout à ne pas tomber, plutôt qu’à réellement tirer. Tifa fit à nouveau feu, ses tirs se perdant sur l’asphalte, mais contraignant les adversaires à rester à distance respectable. Dire que la situation était critique semblait être l’évidence même. Une armée aux fesses, peu de munitions, et le van partait en lambeaux.

« Alors permet-moi de te conseiller. Pour semer les flics et les Guramu, on devrait se rendre dans l’est du Toussaint. Aux dernières nouvelles, cette région nous appartenait. Le Toussaint est dangereux ces temps-ci, mais ni les flics ni les Guramu nous suivront jusque là. C’est  mon avis. »

Takeshi ne répondit rien. Il saignait, et l’adrénaline qui carburait dans ses veines le forçait à continuer à écraser la pédale. Le van tombait en morceaux, et l’est de la Toussaint, ce n’était pas la porte à côté. Néanmoins, en roulant aussi rapidement, et en passant par l’autoroute urbaine, il y avait moyen de le rejoindre dans un court laps de temps. Toute la difficulté, c’était effective ment que le van réussisse à tenir, ce qui, honnêtement, était tout, sauf une certitude. Ce dernier tombait littéralement en morceaux. La police les rejoindrait, mais Takeshi n’avait plus ses papiers, et aucun moyen de prouver son identité. Néanmoins, il restait un flic, et savait qu’il serait à l’abri auprès des policiers. Cependant, avec un Akuma à côté de lui, et une femme suspectée de plusieurs meurtres, il risquait de perdre un temps précieux. Akihiro Guramu était en danger de mort, c’était une certitude, une évidence qui s’imposait aux yeux de Takeshi. Son jeu était serré, et il avait besoin de l’aide des Akuma, qui en savaient bien plus sur les secrets de cette ville que sur la police. Il devait surtout retrouver Hatekayama, et quelque chose lui disait que les Akuma sauraient où le trouver.

« Okay ! s’exclama-t-il. On file là-bas ! »

Il braqua sur sa droite, et Tifa partit contre le mur, lâchant le fusil à pompe, qui glissa hors de la camionnette. Elle jura, et se protégea ensuite la tête, les balles tombant autour d’elle. L’une d’elle fit sauter la serrure d’une des caisses, et elle vit, à l’intérieur, une série de grenades à fragmentation. Le van repartit droit devant, et elle s’avança, attrapant une grenade, puis la balança en al dégoupillant. Il y eut une belle explosion, mais elle ne faucha aucun poursuivant. Takeshi, quant à lui, fonçait droit vers un rond-point, avec de la pelouse au milieu, et quelques statues, une rambarde empêchant les usagers de monter dessus.

« ’Pas le temps de faire le tour, on fonce ! »

Il fila vers la rambarde, l’explosant, et le van roula au milieu du rond-point. Sur sa droite, Takeshi vit plusieurs voitures de police se rapprocher, leurs gyrophares rugissant. Il fonça devant lui, sur une rue qui montait, atteignant un arrêt de bus où un bus était, justement, à l’arrêt. Pestant, Takeshi roula en contresens, voyant une voiture juste devant. L’automobiliste braqua sur sa droite, raclant les voitures stationnées, le van évitant de justesse une collision fatale. La fumée était de plus en plus dense, virant au gris, et le pneu arrière gauche éclata. Takeshi contrebalança avec le volant, essayant d’empêcher le van de partir dans le décor. Entre-temps, la dernière voiture des Guramu tenta un tête-à-queue. Le van tremblait bien trop.

« Putain, on y arrivera pas ! »

Tifa se retourna, et remonta dans le cockpit. Toutes les grenades étaient tombées, explosant parfois, mais sans décourager leurs poursuivants.

« Est-ce qu’il y a une station de métro là où vous voulez aller ?
 -  Je... Euh... »

Takeshi regarda Make, avant de secouer la tête.

« Ouais, mais ça va être chaud.
 -  Cette coque de noix n’en a plus pour longtemps. Vous avez une autre idée ?
 -  Bordel de merde ! »

C’était une réponse éloquente. Takeshi fila sur la gauche, rejoignant une petite place avec des bus, un carrousel, et la station de métro. L’endroit était une petite place estudiantine, avec des cafés, des terrasses, et, au milieu, la station de métro. Takeshi atteignit la place, et klaxonna furieusement, forçant les gens à s’écarter.

« Accrochez vos putains de ceintures, ça passe ou ça casse !
 -  Je... On devrait peut-être réfléchir à...
 -  Accrochez vos ceintures ! »

Voilà qui coupait court à la discussion. Les piétons s’écartèrent, tandis que le van défonça iune série de bancs et de tables, envoyant valdinguer tout ce qui se trouvait, filant vers la bouche du métro. Un escalier suffisamment large pour les laisser passer, avec un escalator à côté. Poussant des hurlements, les piétons s’écartèrent, et le van fila dans l’escalier, décollant du sol, avant que le haut du véhicule ne heurte violemment le plafond, arrachant un morceau de tôle. Le van s’écrabouilla sur l’escalier, et s’avança lentement, raclant les parois, dans un enfer de morceaux de tôle et d’étincelles. Les trois airbags se déclenchèrent simultanément, l’arrière du van se redressant, les roues tournant inutilement dans le vide.

Sonné, Takeshi sentait ses oreilles bourdonner, et toussa, avant d’écarter l’airbag. Tifa arrache le sien, se frottant le nez, entendant des bruits derrière elle. Le van était tombé comme une pierre, manquant se déchirer en deux, et elle pouvait voir que le plancher avait disparu. Ses pieds touchaient le sol, ainsi qu’une espèce de flaque d’essence qui grossissait. Des étincelles, de l’essence... Et, derrière eux, les Yakuzas qui les rattrapaient. Il y avait une autre entrée de la station, juste en face, et Tifa comprit qu’ils allaient devoir se dépêcher de sortir, avant que les Yakuzas ne les piègent.

« Remuez-vous, les gars ! »

Tifa sortit la première. Les badauds avaient craintivement formé un demi-cercle, les regardant, éberlués, ne sachant pas quoi dire. Tifa saignait, sa tenue était déchirée par endroits, et Takeshi parvint à enlever l’airbag. Il tenta de sortir par le côté, la portière ayan tété arrachée, mais des balles résonnèrent autour de lui. Comprenant que le temps leur était compté, que le van n’allait pas tarder à exploser, Tifa courut vers l’autre escalier, et se cacha dans le coin, attendant que les Guramu débarquent pour leur sauter dessus. Elle en atteignit un au torse, l’envoyant heurter violemment le mur, et son pied faucha un second Yakuza. Le troisième se tourna vers elle, et tira, mais elle se baissa, évitant la balle par réflexe, et le frappa à la tête, l’envoyant s’affaler contre les escaliers. Prenant l’un des pistolets qui traînaient sur le sol, elle visa le haut de l’escalier, et fit feu, contraignant les autres Guramu à se replier, tandis que la police se rapprochait également, les policiers ouvrant le feu sur les Yakuzas.

Se retournant, l’arme à la main, Tifa s’élança vers les guichets permettant de rejoindre la station. Elle vit un guichetier paniqué, bras levés.

« Mains en l’air ! Lâchez votre arme ! » résonna une voix forte, mais mal assurée, dans son dos.

Un agent de sécurité. Il avait sorti son arme de service, visant Tifa. Pendant ce temps, en hauteur, un Guramu se mit à dégoupiller une grenade, et la lança vers le van. L’avantage, c’est que les Guramu affrontaient maintenant la police, et ne tiraient donc plus sur le van.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le jeudi 21 février 2013, 02:09:20
Make toussota en s’extirpant lentement du van, jamais dans sa vie il n’avait vécu d’épreuve aussi éprouvante que la journée qu’il venait de passer. Il réalisa que, malheureusement, la journée était encore jeune après tout et quelque chose lui disait qu’il n’en avait pas encore fini avec les Guramu et les courses poursuites. L’accident avait été terrible, Takeshi avait eu l’idée de génie de descendre les escaliers vers le métro avec la voiture. Make n’avait même pas eu le temps de protester. Il trouvait l’idée tellement impossible qu’on dirait que son cerveau n’avait même pas pris la peine de trouver un argument pour décourager le chauffeur.

Make, un peu déboussolé, tomba en sortant du van. Il se releva et s’épousseta un peu. Sa chemise était en lambeaux, ses pantalons étaient troués de partout. Il était sale et saignait de plusieurs endroits. Il s’était déjà senti mieux, mais ce il n’avait rien qu’un bon bain ne pourrait pas arranger. Sauf que son bon bain lui paraissait bien loin en cet instant. Tifa avait naturellement déjà reprise ses esprits et se dirigeait vers le deuxième escalier pour descendre dans le métro.  Elle se battait également contre plusieurs Yakuza à la fois. Make n’avait pas lâché son pistolet mitrailleur par instinct.

Quand les Guramu virent qu’il était toujours vivant, ils levèrent leurs armes dans sa direction. Le jeune Akuma avait beau être un peu sonné, l’adrénaline qui pompait dans ses veines s’assura de le réveiller comme il le fallait. Les yeux du Yakuza s’écarquillèrent et il se jeta sur le côté évitant une salve de balles. Il fit lui-même feu, atteignant à la poitrine un Guramu. La police arriva alors au bon moment et les Yakuza trouvèrent que les policiers armés étaient une plus grande menace qu’un Akuma qui venait de se sortir d’un accident de voiture.
 
Make en profita alors pour courir en direction du deuxième escalier lui aussi. Il plaqua sur son chemin un Guramu qui s’était retourné vers les policiers qui débarquaient. Make fila rapidement, suivi de près par Takeshi qui lui aussi en avait profité pour sortir. En courant vers Tifa, Make vit un agent de sécurité arriver derrière elle. Il pointa son arme sur la jeune femme. Make aurait pu lui tirer dessus, mais il ne le ferait pas. C’était probablement un type bien qui faisait juste son boulot. Le Akuma s’élança alors et plaqua l’homme de toutes ses forces. Il échappa son arme et tomba sur le sol si fort qu’il en perdit connaissance. Make regarda Tifa et prit un instant pour lui sourire. Il venait encore de sauver la situation, du moins, c’était comme ça qu’il voyait les choses.

-   Allons-y, dépêchons-nous

Make préféra laisser l’agent de sécurité tranquille. Il se serait surement acharné sur un Guramu, mais pas sur un civil. De plus, le code d’honneur des Yakuza l’interdisait de s’attaquer à quelqu’un qui ne faisait pas parti de la pègre, à moins, bien sûr, qu’il soit un danger. Seuls les Akuma et quelques rares clans suivaient toujours cette règle,  peu de clan suivaient le code d’honneur tout court et dans ceux qui le faisaient, peu le suivait à la lettre.

Make descendit les marches rapidement. Il se trouva très agile puisque dans une situation normale, il était convaincu qu’il les aurait déboulés s’il avait descendu aussi rapidement. Make repéra les guichets et sauta par-dessus l’un d’eux. Il n’avait pas de billet et ne comptait pas en acheter un. Un guichetier un peu téméraire, ou un peu lent, ne s’écarta pas en voyant le Yakuza arriver.  Make, qui était sauté les pieds en avant s’aidant de ses mains pour se pousser, envoya son pied dans la figure de l’homme, lui cassant probablement le nez. Make l’Avait fait par réflexe, il ne voulait aucun mal à l’homme.

-   Merde, merde, merde! Je suis désolé, ça va?

Question un peu stupide posé dans un moment très stupide. Make le réalisa assez rapidement et il espéra que ses compagnons d’infortune ne le remarqueraient pas. En entendant le combat entre les policiers et les Guramu, il décida de se presser. Avant de partir, son côté bon samaritain prit le dessus, et il dit à l’homme en partant,

-   Mettez de la glace, ça aidera.

Sur ce, Make tourna les talons et continua à l’intérieur du métro. Il attrapa un plan rapidement et l’ouvrit en grand. La station de métro était relativement déserte, mais il y avait tout de même une demi-douzaine de gens qui regardaient le trio sans trop comprendre pourquoi ils se trouvaient dans ce sale état. Certains qui entendaient la police dehors s’approchaient sans trop oser de la sortie. Make jeta un coup d’œil au plan, histoire de trouver la station à laquelle s’arrêter. Il entendit également le train se rapprocher de la station.

-   Si on prend le métro, on devrait s’arrêter… ici! À la station Dai-Fune. En quinze minutes on est au quartier Toussaint. Voilà justement le métro qui arrive.

Contrairement à la station, le train était bondé de gens. Quelques uns d’eux débarquèrent, mais la plupart restèrent à l’intérieur. Make en profita pour se faufiler directement à l’intérieur. Ce qu’il ne vit pas par contre, c’était les deux Guramu qui descendirent les escaliers, repoussant les curieux qui s’approchaient pour voir ce qui se passait dehors. Ils se dépêchèrent et entrèrent un wagon en arrière de celui du trio. Ils furent rapidement suivis par deux policiers partis les chercher, ces derniers les virent à peine et durent entrer un wagon derrière les Guramu, c'est-à-dire, deux wagons derrière Make, Tifa et Takeshi. Les portes se refermèrent, rendant le trio prisonnier du train, même si à ce moment, ils ne voyaient pas les choses ainsi. Ils ne le savaient peut-être pas, mais le voyage ne s’annonçait pas aussi calme que prévu…
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le mardi 26 février 2013, 10:00:56
Quand Saoto sortit de l’hôpital, il n’avait qu’une envie : rentrer chez lui, et s’abandonner dans les bras de sa femme. Après sa folle cavalcade tout le long de la ville, et ce combat infernal contre des tueurs implacables, il avait été rafistolé à l’hôpital, n’ayant que des blessures superficielles. Il avait échappé de peu aux plâtres, et portait beaucoup de pansements. Les médecins auraient bien aimé le conserver en observation, mais la situation, dehors, était critique. La guerre des gangs sévissant dans la ville augmentait considérablement le nombre de places à pourvoir dans les chambres d’hospitalisation d’urgence, et il n’avait de toute façon pas envie de rester. Dans la télévision murale de la chambre, il vit les différentes informations se succéder.

« ... Une grosse opération a été menée par les troupes d’intervention dans ce qui est considéré comme une place forte yakuza. Se dissimulant sous la vitrine d’un entrepôt de pêche chinois, cette structure abritait de nombreuses armes, ainsi qu’un laboratoire de drogue. Il était relié aux égouts. Sa suppression et l’arrestation de nombreux Yakuzas est considéré par la police comme une importante victoire, et la preuve que cette dernière entend réprimer les agissements illégaux des Yakuzas dans la ville... »

Dans le lit, il lui avait fallu un certain temps pour se remettre sur pied. Un collègue était venu le voir, Jinta, lui expliquant que le conflit entre les Guramu et les Akuma dégénérait, et qu’il y avait une fusillade dans la place forte des Guramu, Muramasa-jo. L’homme lui avait expliqué que Takeshi était injoignable, tout en lui donnant un nouveau portable. C’était un collègue, aussi avait-il rentré certains numéros qu’il connaissait, comme sa femme. Saoto le remercia, et obtint également quelques informations sur le gars que les collègues avaient abattu dans le parc, celui qui avait failli le tuer. C’était un ancien militaire, qui s’était reconverti dans une société privée axée sur la protection privée et sur des activités liées à l’armée, Jyendaï. Son collègue avait déjà appelé la boîte. Il était passé de la secrétaire à l’un des avocats spécialisés de la boîte, qui lui avait expliqué que Jyendaï n’avait rien à voir là-dedans, et qu’ils préféraient éviter que le nom de la société ne soit divulguée dans les médias, afin d’éviter une mauvaise presse. Ce que son collègue ne comprenait pas, en revanche, c’était le lien entre ce gars, Jyendaï, et la guerre des gangs. Saoto lui avait répondu que c’était une longue histoire, et qu’il taperait son rapport ce soir, ce à quoi son chef tenait particulièrement. Jinta le laissa en paix, et Saoto commença par appeler sa femme.

Elle avait essayé d’appeler au moins quinze fois sur l’ancien numéro, inquiète par la guerre, et Saoto avait préféré ne pas mentionner qu’il était à l’hôpital, préférant lui dire qu’il avait perdu son portable lors d’une fusillade. Une fusillade ? Oh-mon-Dieu ! Non, chérie, je n’ai pas été blessé, mais, tu comprends, j’ai du taper de nombreux rapports, alors, je n’ai pas pensé à t’appeler. Il était impressionnant de constater à quel point, avec le temps, il était facile de mentir à ceux qu’on aimait. Il ne voulait pas inquiéter sa femme, surtout pas en lui racontant sa cavalcade dans la maison, avec la sinistre porcherie, puis dans les arbres. Il lui promit de rentrer rapidement, le temps de finir de taper la paperasse, et attendit la visite du médecin pour obtenir l’autorisation de sortir. Autorisation qu’il réussit à obtenir.

Saoto, avec un pansement sur le nez, et d’autres ici et là, se trouvait donc hors de l’hôpital. Le paysage ne ressemblait pas à une scène de guerre urbaine, avec de la fumée partout, comme ça avait pu être le cas lors des émeutes de Los Angeles lors de l’acquittement de Rodney King. L’endroit était même plutôt calme. Il descendit les marches du perron de l’hôpital, et chercha la station de métro pour rejoindre le commissariat. Ce fut à cet instant qu’une limousine noire s’arrêta pile devant lui, et que, comme dans un bon vieux film de gangsters, la porte à l’arrière s’ouvrit sur un homme en costume. Un individu noir avec des lunettes de soleil et des poils sur les côtés.

« M. Saoto ? Entrez, je vous prie. »

Saoto fronça les sourcils.

« Et vous êtes qui ?
 -  Si nous voulions vous supprimer, il nous aurait suffi d’augmenter de quelques degrés la dose de morphine, répliqua l’homme. Mais, pour me présenter, je suis... Carlos Brown.
 -  Carlos Brown ? Vous vous foutez de ma gueule ?
 -  Écoutez, soit vous retournez enquêter sur Jyendaï dans votre coin, et, soit vous n’aboutirez à rien, soit vous vous ferez descendre, soit vous embarquez dans cette voiture. Dites-vous que l’ennemi de votre ennemi est votre ami. »

*
*  *

Tifa fut sauvé de l’agent de sécurité par Make, qui le plaqua contre le mur, le sonnant. Mieux valait ne pas traîner par là. Tifa s’avança vers les guichets, passant par-dessus, au milieu de badauds qui, soit fuyaient, soit s’écartaient, soit filmaient le van planté contre le sol. Tifa rejoignit les escalators en premier, quand Make se mit à frapper quelqu’un qui tenta de le stopper, avant de s’excuser. Takeshi s’impatienta :

« Putain, mais qu’est-ce que tu fous ?! »

Tifa tourna la tête, nerveuse. Les Guramu pouvaient à tout moment débarquer pour les neutraliser.

« Mettez de la glace, ça aidera.
 -  Mais bordel, remuez votre cul ! »

Il y eut alors une superbe explosion en hauteur, qui surprit Takeshi. Le van venait d’exploser. Ce fut le dernier signal, et le trio dévala l’escalator, arrivant à un embranchement. Le quai remontant la ligne à gauche, celle la descendant à droite. Ils descendirent, au milieu de gens assez paniqués, qui les fuyaient comme des pestiférés. En même temps, avec leurs vêtements déchirés, les traces de sang sur leurs corps, et cette allure fatiguée sur le regard, ils ne risquaient pas de s’attirer beaucoup de monde.

« Si on prend le métro, on devrait s’arrêter… ici! À la station Dai-Fune. En quinze minutes on est au quartier Toussaint. Voilà justement le métro qui arrive. »

Takehsi hocha lentement la tête, confirmant ceci, puis le métro s’arrêta. Ils rentrèrent à l’intérieur, constatant qu’il n’y avait pas grand-monde pour aller à la Toussaint, et que les gens sur le quai préféraient visiblement attendre le prochain train. Les portes se refermèrent, et le train se mit à démarrer. Takeshi en profita alors pour s’asseoir lourdement sur l’un des sièges, fermant les yeux.

« Putain de journée de merde... soupira-t-il.
 -  On fait quoi, maintenant ?
 -  Qu’est-ce que j’en sais, moi ?
 -  C’est vous le flic, non ?! »

Takeshi poussa un rire légèrement désabusé.

« L’innocence de la jeunesse... Tu nous as vus ? Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ? Akihiro Guramu est l’un des hommes les plus puissants de la ville, et il flippe comme une jeune pucelle devant Toshihiro. Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse contre lui ? Le Japon est certes un État pacifiste, mais les généraux sont aussi intouchables que dans d’autres pays. Et puis, le pays a une tradition militaire...
 -  Je veux leur tête à tous les deux ! Si vous n’avez pas les couilles d’agir, je...
 -  Les couilles ?! Bordel, et tu crois quoi ? Qu’on va se planquer sur un toit avec un fusil à lunette, et attendre bien sagement que Toshihiro se pointe dans le viseur ? Je suis pas un putain de mafieux ! La justice, ce n’est pas l’omerta !
 -  Ils ont tué mes parents !
 -  Et tu te livres à une vengeance privée ! Putain, mais ouvre les yeux ! Ta petite vendetta a provoqué la mort de dizaines de personnes, et a été l’élément déclencheur d’une guerre stupide qui ensanglante la ville ! »

Le train continuait à avancer, et Tifa secoua la tête, avant de se retourner, probablement pour qu’on ne la voit pas essayer de retenir ses larmes. Takeshi soupira, ayant mal aux côtes, et reprit sur un ton plus calme.

« Je n’ai pas dit qu’on n’agira pas... Mais il va falloir éviter de foncer dans le tas comme des cons. Il nous faut une stratégie, un plan d’attaque. La justice, ce n’est pas abattre le criminel. La justice, c’est montrer aux yeux du monde la pourriture qu’est le criminel qu’on arrête.
 -  Depuis quand les individus comme lui vont en prison ? Même si on arrive à le traîner devant les tribunaux, il s’en sortira, ou écopera d’une peine symbolique. Mes parents méritent mieux. Je le buterai, et je tuerai tous ceux qui m’empêchent ! »

Elle n’était pas rationnelle... Mais comment demander à une fille qui avait perdu sous ses yeux toute sa famille, et qui avait la chance de retrouver le bourreau, de l’être ? Les dettes de sang, c’était l’une des choses les plus sacrées au monde. L’honneur... Elle voulait l’honneur de sa famille. Et la détermination qu’il lisait dans son regard lui faisait croire qu’elle n’en démordrait pas de cet objectif.

*Foutues traditions à la con...*
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le mardi 05 mars 2013, 17:11:16
L’adrénaline avait cessée de pomper dans les veines de Make, il sentait la fatigue le gagner peu à peu. C’était à la fois de la fatigue physique, car il n’avait pas beaucoup dormi ses derniers temps et qu’il venait de s’enfuir du quartier général des Guramu, mais c’était aussi de la fatigue psychologique. Après tout ce qu’il venait de vivre, Make n’avait plus envi de penser à quoi que se soit. Il ne voulait même pas stimuler son intellect. Le jeune homme voulait juste rentrer chez-lui, prendre une douche et rester étendu dans son lit pendant des heures.

Malheureusement pour lui, il était bien loin de son appartement. Make savait au fond de lui qu’il serait tôt ou tard mis à l’épreuve une nouvelle fois. C’était la guerre après tout. Il avait passé pas mal de temps sans avoir de nouvel des Akuma, certes ce n’était que quelques heures, mais il ne pouvait pas savoir comment la guerre se passait. Il était nerveux, Make avait confiance en son clan, mais il voulait avoir la confirmation que rien de mal ne s’était passé. Les Guramu avaient du être très occupés, premièrement leur entrepôt et ensuite Muramasa-Jo.

Beaucoup de Guramu devaient êtres en ce moment en route pour leur QG, leur fuite devait avoir eu des répercussions sur les Guramu et sur la guerre. Peut-être qu’après cette défaite, ils perdraient un peu confiance. Le moral était une arme très puissante pendant la guerre. Make était optimiste, il se croyait un héro et il était convaincu que toutes ses actions auraient des répercussions sur la guerre. Bien qu’il joue un rôle majeur dans la guerre, il se trompait sur certains points. Make écoutait distraitement le flic et Tifa parler, c’étaient des gens bien, mais ils ne partageaient pas ses intérêts.

Pourtant, le trio avait un point en commun, ils voulaient tous que les Guramu tombent. Sauf que Tifa et Takeshi n’hésiteraient surement pas à faire tomber les Akuma s’ils en avaient l’occasion. Takeshi agissait par sens du devoir, Tifa par vengeance et Make pour l’honneur de son clan. Le jeune homme espérait que leurs intérêts, même si un peu différents, continueraient à les mener dans le même sens. Ce serait dommage d’avoir à se battre contre eux, il les aimait bien. Surtout qu’il n’était pas certain de pouvoir gagner contre Tifa. Il alla sur un banc à côté.

Il y avait un vieil homme assis à côté de lui. Make était couvert de sang, de poussière et ses vêtements étaient en lambeaux. L’homme le regarda sans rien dire. Make en fit de même. Tout les deux se dévisageaient sans rien dire, sans même montrer la moindre émotion dans le visage. Make trouva cette situation amusante. Make entendit des gens bouger dans le wagon derrière eux. Il y avait toujours des gens qui bougeaient, mais là, ils étaient pressés. Étrange. Make se leva pour regarder. Ce qu’il n’avait pas vu, c’est que tout avait commencé deux wagons plus loin.

Dans ce wagon, il y avait les deux policiers. Deux hommes, encore jeunes, mais avec un peu d’expérience. Ils avaient cherché leur wagon et avaient constatés qu’il n’y avait aucun Guramu ici. Ils devaient être un peu plus loin. L’un des deux se dirigea vers la porte qui menait à l’autre wagon. Les gens le regardaient avec inquiétude. Ils se demandaient pourquoi ils étaient là et surtout, s’il y avait un problème quelque part dans le métro. L’un des deux policiers repéra deux hommes en costumes à l’air austère. En les regardant plus, il vit que l’un d’eux était tatoué. Aucun doute, des Guramu.

-   Dai, amène-toi. Je crois qu’ils sont là. J’en suis certain.

-   D’accord Eiki, je suis derrière toi.

Les deux hommes entreprirent alors de traverser vers l’autre côté. Ils réussirent sans problème. Lorsqu’ils furent de l’autre côté, ils s’approchèrent lentement des Guramu. Dai sortit son arme, ils étaient à quelques mètres des Yakuza. Pendant ce temps, l’un d’eux vit Takeshi, Tifa et Make dans l’autre wagon. Normal, les gens s’écartaient d’eux.

-   Ganji, amène-toi, je crois que c’est les salopards qui se sont enfuis de Muramasa.

-   Putain Isuke, t’a raison. J’suis derrière toi, on va se les faire.

Ils n’eurent malheureusement pas le temps d’agir, car les deux policiers étaient déjà trop proches d’eux. Eiki décida de sortir son arme lui aussi, sans attendre, il s’écria.

-   Police de Seikusu! Mettez vos mains dans les airs!

Isuke se retourna.

-   Merde!

Les Guramu se mirent à courir, poussant les gens derrière eux. Comme ils se mêlaient trop aux gens, les policiers ne pouvaient pas tirer sans craindre de blesser quelqu’un. Dans son wagon, Make vit finalement la scène et comprit ce qui se passait. En fait, il ne comprenait pas tout, mais il comprenait que ce n’était pas bon pour lui. Tifa et Takeshi avaient surement vu la scène, après tout, les gens de l’autre côté faisaient du bruit.

-   Ça c’est mauvais, il ne faut pas qu’on reste ici.  

C’était bien mal parti pour le trio, ils étaient coincés dans un métro en mouvement, à part changer de wagon, ils ne pouvaient pas faire grand-chose. Make se dirigea vers l’autre porte et tenta de l’ouvrir. Il dut forcer,  mais il finit par réussir. Malheureusement pour le trio, les Guramu progressaient rapidement dans leur direction. Alors que Make sortait du wagon, les autre Yakuza faisaient leur entrer, suivi de près par les policiers. Pourquoi ne pouvaient-ils pas faire un voyage tranquille, juste une fois?
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le mercredi 06 mars 2013, 13:52:32
Takeshi et Tifa discutaient entre eux, le premier essayant de raisonner la seconde, de la calmer, ce qui était assez difficile. Tifa n’avait pas envie de se calmer, en vérité. Elle était énervée, en fureur. Ses parents réclamaient vengeance, et, elle avait beau être Terrane depuis des années, fondamentalement, elle restait une Japonaise. C’était son devoir de laver le nom de sa famille. C’était une question d’honneur, de justice élémentaire. Akihiro avait tué sa famille, il méritait la mort. Alors, pourquoi ne pas l’avoir tué ? Est-ce que, au fond d’elle-même, elle continuait à suivre les préceptes d’Overlord ? L’Ange lui avait dit de ne pas confondre le besoin légitime de justice, et l’erreur de la vengeance, qui naissait avec l’amertume, et ne laissait que l’amertume. Quelles étaient ses réelles motivations ? Toshihiro... Ce nom allait désormais faire partie de sa liste, alors qu’elle commençait à réfléchir sérieusement à une stratégie.

*Tout ce que j’ai fait, pour l’heure, c’est agir par instinct, sans aucune stratégie, sans aucun plan d’ensemble... Je ne peux pas réussir sur le long terme, pas face à de tels adversaires. Il va me falloir une meilleure aide qu’un policier désabusé et un jeune Yakuza fou furieux.*

De qui avait-elle besoin ? Tifa le savait. Elle savait de qui elle avait besoin, qui serait en mesure de l’aimer. Mais il lui fallait encore pouvoir appeler cette personne, et rejoindre son repaire. Le métro continuait à filer, et elle était plongée dans ses pensées. Elle entendit soudain des bruits, et tourna la tête, voyant des gens se pousser. Qu’est-ce qui se passait encore ? Takeshi se releva, et vit des Guramu s’approcher, ainsi que Tifa.

« ’Chier... Ils sont plus tenaces que des contrôleurs fiscaux. »

Make courut vers la porte arrière, cherchant à l’ouvrir, mais les portes des rames de métro étaient plutôt solides. Malheureusement, Takeshi n’avait plus de munitions, et Tifa comprit qu’elle allait devoir intervenir. Dans cette rame, ils étaient fait comme des rats. Les abattre serait très facile, et elle se mit donc à courir vers l’entrée de la rame, alors que les deux Guramu s’approchaient. Ils portaient de vrais costumes de mafieux, et pointèrent sur eux leurs armes à feu. Tifa bondit en l’arrière, optant pour un long coup de pied, tendant la jambe, qui atteignit l’un des voyous au torse. Elle le renversa sur le sol.

« Putain ! » grogna l’autre.

Tifa fut toutefois plus rapide, et bondit en arrière. Le train se mit alors à freiner, et elle perdit son équilibre, tandis que l’autre s’appuya contre une rambarde. Déstabilisée, elle glissa sur le sol, et heurta le mur, tandis que l’autre Guramu entreprit de se relever. Tifa aperçut alors deux policiers dans l’autre rame. Elle réagit par instinct, et son pied tapa la main du Guramu, faisant dévier le tir. La balle se ficha contre le sol, tandis que le métro s’approchait de la station, une voix électronique donnant le nom de la station. Les policiers firent feu, mais ils n’étaient visiblement pas habitués à ce genre de choses. Le rugissement des balles provoqua un mouvement de panique, tandis que ces dernières loupèrent complètement les Guramu. Celui qui visait Tifa se retourna cependant, et Tifa réagit encore, le frappant à la jambe, le renversant sur le sol. Elle se mit à califourchon sur elle, et le frappa, quand l’autre Guramu pointa son arme sur sa tempe.

« Ose, connard, et je t’explose ! »

Le métro s’était arrêté, les portes s’ouvraient, mais personne n’osait rentrer. Takeshi avait pointé son arme, vide, visant l’homme. Le Guramu tourna brièvement la tête, déglutissant.

« Il se peut que je te loupe, mon gars. Il se peut que je tremble des mains, et que le tir parte à côté. Je suppose que c’est ça que tu dois te dire dans ta petite tête, mon gars. Mais il y a plusieurs éléments que tu dois tenir en compte dans ton calcul des risques. Tous les jours, à chaque fois que je me rends au poste, je m’accorde toujours une heure d’exercice au moins en salle de tir. J’ai déjà été braqué un grand nombre de fois, et j’ai déjà tiré. Je connais le poids du recul, l’importance des tremblements de la main. J’ai ta sale petite tête en plein dans mon viseur. Tu crois que j’hésiterais à tirer ? Tu es un joueur, mon gars ? Car c’est un sacré pari que tu prends, là... »

Dans le dos du Guramu, les deux policiers pointaient également leurs armes en se rapprochant. La main de l’homme n’était pas très assurée, et Tifa faisait attention à ne rien faire qu’il ne puisse interpréter comme une provocation. Elle conservait ses mains bien levées, restant calme et impassible. Le Guramu n’hésita pas trop longtemps, et écarta son arme. Il continuait à viser Tifa, qui s’écarta prudemment, se rapprochant de la porte.

« On fout le camp, vite ! »

Le trio bondit hors de la rame, qui démarra ensuite.

« Je vais finir par croire qu’on n’aura pas un seul instant de répit...
 -  Il va falloir que je retourne dans mon studio...
 -  Que signifie cette connerie ? »

Tifa soupira légèrement, tentant de s’expliquer, avant de s’énerver.

« Je n’ai pas à me justifier devant vous ! »

Et elle se mit à courir, s’écartant rapidement. Takeshi soupira, contemplant son arme vide. Il regarda ensuite Make, avant de grogner :

« Les femmes... »
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le jeudi 07 mars 2013, 20:06:27
Make avait essayé de prendre la fuite, d’aller dans l’autre wagon, un vieux réflexe. Il avait juste oublié que Tifa surveillait ses arrières. Elle et Takeshi réussirent à s’occuper des Yakuza, Takeshi passa à un cheveu de se faire descendre, mais avec un bluff audacieux, il réussit à s’en sortir. Ensuite, le trio parvint à se sortir rapidement de là. Le métro repartit, laissant les deux Guramu à l’intérieur à la merci des policiers. Tifa voulait retourner à son studio, une mauvaise idée,  le trio devait se mettre en sécurité le plus rapidement possible.

-   Je n’ai pas à me justifier devant vous !

-   Tifa, attends!  

Naturellement, elle ne l’écouta pas. Sans rien dire de plus, la jeune femme s’enfuit en courant. Make se souvenait d’au moins un rendez-vous galant qui s’était terminé de la même manière ou presque. Qu’est-ce que lui ou Takeshi avaient faits pour qu’elle décide de s’enfuir de la sorte. D’une façon, Make se sentait un peu abandonné. Pas assez pour dire qu’il était triste, non, mais ça le mettait en colère ça c’est certain. Il regarda ensuite Takeshi qui semblait être aussi perplexe que lui.

-   Les femmes...

Make ne savait pas trop quoi dire, c’est pourquoi il ne fit qu’acquiescer d’un signe de tête.

-    Bon, il ne reste plus que nous deux… Je crois encore que notre meilleur chance c’est de contacter mon clan. Il me reste un peu de monnaie, il ne me faut qu’un téléphone public et le tour est joué. Je sais qu’accepter l’aide des Akuma ne te plaira surement pas, mais fait moi confiance, si quelqu’un peut t’aider à te mettre en sécurité quelques temps, c’est nous. Ensuite, tu pourras aller où tu veux, rejoindre les autres flics et retourner chez-toi. Je… je t’en dois une. Sans toi et même sans Tifa, je ne crois pas que je m’en serais sorti vivant. Laisse-moi au moins pouvoir t’aider.  

Make chercha alors les alentours du regard. Il trouva un téléphone public pas loin de lui. Il fouilla ses poches puis inséra une pièce de monnaie dans le téléphone. Dorobo, qui était le second lieutenant du clan, serait surement celui qui serait plus en mesure de l’aider. Le Daimyo, Dansu et même Satsu devaient être plutôt occupés. Dorobo aussi d’ailleurs, sauf qu’il devait être le plus disponible des quatre. Le jeune Akuma composa son numéro. Après une interminable attente, il finit par répondre.

-   Allo?

-   Dorobo? C’est Make!

-   Make? C’est vraiment toi? On était tous inquiets? On a entendu dire que tu t’étais fait capturer et… je te croyais mort!  

-   Tu n’a aucune idée de ce qui vient de m’arriver, là, il faut que tu viennes me chercher au plus vite.  Je suis à la station Dai-Fune, je suis avec un flic, mais c’est un type bien, on doit l’aider.  

-   D’accord, j’arrive… Dai-Fune? Je suis à une vingtaine  de minutes de là, peut-être plus.

-   Si tu veux, je pourrais appeler Satsu, seulement je…

-   Non!

Le ton de Dorobo était étrangement sec

-   Surtout pas. Il est… il est occupé. Il est parti s’attaquer à l’une des bases des Guramu, tout se passera bien. Nos adversaires sont sur la défensive. Il est primordial que je sois le seul à qui tu parles, il ne faudrait pas déranger les autres avec ça. Le Daimyo sera incroyablement heureux de savoir que tu va bien, mais en ce moment, il ne doit pas être dérangé.  

-   D’accord, je comprends.  

-   Bien, maintenant reste là où tu es et essaye de ne pas te faire tuer.

Make se mit à rire

-   Dorobo, tu ne sais pas à quel point ça pourrait être difficile. Je t’attends ici.

Make raccrocha le téléphone. Rassuré. Pour une fois depuis trop longtemps, il allait être en sécurité. Pas de soucis, plus besoin de courir. Il était prêt à recommencer demain s’il le fallait, mais aujourd’hui, il en avait assez. Il avait eu son plaisir, il avait le sentiment d’avoir accompli son devoir, maintenant, il n’attendait que Dorobo arrive et l’amène loin du conflit, juste quelques instants seraient suffisants. De son côté, Dorobo raccrocha son téléphone. Il était dans une petite pièce sombre. À côté de lui, il y avait un vieil homme en costume, il faisait trop sombre pour qu’on voit son visage. Ce dernier demanda à Dorobo.

-   Le jeune Akuma?

-   Oui

Le vieil homme mystérieux soupira. Il sortit de sa poche un paquet de cigarettes. Il en tira une, l’alluma et prit une grande inspiration. Il souffla ensuite sa fumée dans la direction de Dorobo. Ce n’était visiblement pas sa première cigarette puisque de la fumée flottait déjà dans la pièce.

-   C’est bien, il semblerait que nous n’ayons pas à le retrouver, il nous fait part de sa position tout seul. Voilà qui nous sauvera du temps. C’est un jeune homme plein de ressources ce Make, dommage qu’il ait si peu d’expérience. Êtes-vous prêt à aller le chercher, Dorobo?

-   Oui, j’y vais à l’instant. Seulement, il n’est pas seul. Il dit qu’un flic est avec lui.

-   Oh, il y a de la place pour deux dans votre voiture, n’est-ce pas? Ne changeons rien à nos plan, simplement parce qu’un policier traine trop près de chez-nous.

-   C’est compris.

-   Revenez bientôt Dorobo, le progrès n’attends personne…
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le vendredi 08 mars 2013, 23:39:14
« Qu’est-ce que vous savez sur Jyendaï ? Comment savez-vous que je m’intéresse à eux ? Qui êtes-vous ? »

La limousine s’engageait dans la ville, le long des rues, avec des vitres fumées. Noire et classique, elle ne se dissociait en rien des limousines qu’on pouvait apercevoir. Par curiosité, les badauds la regardaient. En montant, Saoto avait pris le temps de relever la plaque, mais elle ne lui disait rien, si ce n’est que la voiture était enregistrée à Seikusu. Carlos Brown portait un costume élégant, avec des souliers impeccables, finement nettoyés. Un homme qui prenait soin de son apparence, et dont la veste présentait d’élégants boutons de manchette. Carlos esquissa un léger sourire devant l’avalanche de questions de Saoto, répondant tranquillement :

« Vous vous croyez dans une salle d’interrogatoire, inspecteur ?
 -  Je n’ai pas le temps pour ces conneries, M. Brown, ou quel que soit votre foutu nom.
 -  Je suis, entre autre chose, un avocat. Et, en tant que tel, je représente mon client, client qui, pour des impératifs évidents de sécurité, a choisi de m’envoyer à sa place vous rencontrer. »

Saoto fronça les sourcils, essayant de comprendre qui était cet homme, et, surtout, qui l’envoyait. Carlos continua à parler.

« Mon client a appris que votre enquête vous avait conduit à vous renseigner sur Jyendaï, et c’est à cette fin que je suis venu à vous.
 -  Et comment avez-vous su où me trouver ?
 -  L’information est le nerf de la guerre, répliqua-t-il. Mon client sait beaucoup de choses, et, en ce sens, il doit se cacher.
 -  Et je suis censé vous faire confiance ? »

Carlos baissa la tête, et tendit sa main vers un dossier qui reposait à côté de lui. Il le tendit à Saoto, qui l’ouvrit. Il vit plusieurs photographies en noir et blanc, et de nombreux documents. Il y avait des coupures de presse, des témoignages, des retranscriptions d’enregistrement audio avec des références précises, des feuilles techniques, des bilans comptables. Des documents confidentiels relevant de l’administration de Jyendaï.

« La plus grande faille de n’importe quel système bureaucratique, M. Saoto, ce sont les secrétaires. Elles sont le cœur de n’importe quelle entreprise. Tous les documents passent par elles. Quand on veut obtenir des informations sur une entreprise, même une société aussi puissante que Jyendaï, on se renseigne sur les secrétaires. Problèmes personnels ? Dettes de jeux ? On cherche les points faibles, de manière à obtenir des services, comme des photocopies de certains papiers. »

Au milieu de tous ces documents, Saoto était légèrement perdu, et releva la tête vers Carlos.

« Et quoi ? Vous voulez monter une OPA ? »

L’homme se mit à nouveau à sourire, comme si cette remarque l’amusait, tandis que Saoto se replongea sur les documents. C’était une véritable mine d’or.

« Ce que vous tenez entre les mains est un bref résumé d’un dossier que mon client monte depuis des années. Il contient toutes les preuves dont le ministère public aurait besoin pour faire tomber Jyendaï. Les contacts entre Jyendaï et certaines mafias afin de recruter des mercenaires, les tentatives de déstabilisation de certains régimes politiques dans des régions instables, afin de pouvoir vendre des armes, les pressions exercées sur de nombreux responsables, les pots-de-vin, les corruptions... Tout est détaillé dans ce dossier. »

Saoto écoutait silencieusement.

« Alors, pourquoi...
 -  Pourquoi ne pas les poursuivre en justice ? Mais vous connaissez la réponse, mon cher. Jyendaï a des influences partout, en raison de leurs liens avec les clans yakuzas, notamment les Guramu. N’importe quel juge qui essaierait de les poursuivre recevrait des pressions, sans parler de mon client. Jyendaï dispose d’individus assez peu recommandables pour assurer ce genre de services. Mon client ne peut pas prendre le risque d’attaquer le premier.
 -  Où voulez-vous en venir ?
 -  Jyendaï est une forteresse imprenable. Même si nous allions étaler ces informations à la presse, aucun grand quotidien n’accepterait de les divulguer. Et ceux qui accepteraient se verraient opposer une série de boucliers, de démentis officiels. Pendant des années, nous réunissons des preuves, des armes, mais elles sont aussi dérisoires que des petits cailloux contre la cuirasse de Jyendaï. Mais tout château a un point faible, une brèche, une poterne. C’est comme cette petite boule de neige qui, en dévalant le long de la montagne, finit par provoquer une avalanche.
 -  Et quelle est cette brèche ?
 -  Regardez cette image. »

Un peu perdu, Saoto vit l’image d’une jeune femme qui ne lui disait rien. Si Takeshi l’avait vu, il aurait toutefois reconnu instantanément l’image.

C’était celle de Tifa.

*
*  *

Le départ de Tifa avait légèrement déçu Takeshi, mais il n’aurait jamais réussi à la retrouver. Il priait pour qu’elle ne fasse pas la bêtise de retourner à Muramasa-jo. Elle était impulsive, il avait pu le remarquer, mais il ne pouvait, pour l’heure, rien faire pour elle. Le Vieil Ours ne savait d’ailleurs plus trop où il en était. Fatigué, il avait une pointe de côté, et espérait ne pas tomber sur d’autres Guramu, après avoir semé le chaos dans le centre-ville. Très rapidement, les gens les laissèrent, d’autres arrivant, et les deux s’éloignèrent, allant vers un téléphone public.

« Je… je t’en dois une. Sans toi et même sans Tifa, je ne crois pas que je m’en serais sorti vivant. Laisse-moi au moins pouvoir t’aider. »

Takeshi haussa les épaules.

« Appelle-les si ça te fait plaisir. »

Tout ce dont il avait envie, sur le coup, c’était de retourner au bureau, et finir son rapport. Il ne se rappelait même plus comment toute cette merde avait commencé, et pourquoi il s’était rendu dans l’entrepôt des Guramu. La ville semblait comme en état de siège. Se passant une main sur la bouche, Takeshi soupira silencieusement, tandis qu’il entendait Make parler à « Dorobo ». Ce nom lui disait quelque chose. Les Akuma, après tout, étaient connus des services de police, et il se rapprocha du téléphone, regardant prudemment autour de lui. Il y avait quelques agents de sécurité, et il se mit à craindre que les policiers dans le métro n’appellent la sécurité, pour tenter de les appréhender.

*On ne peut pas rester dans le coin...*

Dans le combiné, Takeshi n’entendait pas Dorobo parler. Make finit par raccrocher, et lui expliqua que Dorobo allait les chercher. Le Vieil Ours hocha la tête, tout en voyant les regards de plus en plus insistants de quelques agents de sécurité. Avec leurs vêtements partiellement déchirés, les croûtes et les ecchymoses, ils n’étaient pas vraiment discrets.

« Okay... Mieux vaut sortir, on l’attendra dehors. Reste détendu, zen. »

Takeshi s’engagea vers la sortie, grimpant un escalator. Ils sortirent ainsi de la station, arrivant le long d’une rue avec plusieurs cafés et magasins dans la rue, dont une librairie. Plusieurs voitures circulaient, et un bus passa devant eux. Takeshi s’éloigna de l’entrée du métro, et alla acheter un journal dans la librairie.

« Vous devriez aller à l’hôpital, Monsieur », lâcha le vendeur.

Takeshi ne répondit pas. En théorie, il aurait du rejoindre le commissariat, obtenir une nouvelle plaque, faire une déclaration de perte pour son arme, puis présenter son rapport, se renseigner sur Saoto, obtenir un nouveau portable, mais il était encore dans le feu de l’action. Quelque chose lui disait que les Akuma pouvaient encore l’aider à obtenir des informations sur les Guramu, et sur Jyendaï. Il était désormais clair que Jyendaï était impliquée au plus haut niveau, et que l’homme allait avoir besoin d’aides. Toute la question était de savoir s’il pouvait faire confiance aux Akuma, qu’on disait plus traditionnalistes, plus respectueux. Ce concept avait toujours été interprété de manière originale chez les Yakuzas.

*J’espère que Saoto s’en sort mieux que moi... Tu parles d’une journée... Voilà que je me mets à travailler avec mes pires ennemis... Tout ça à cause d’une femme... Mais qu’es-tu en train de faire, Takeshi ? Même moi, je ne te reconnais plus...*
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Make Akuma le mardi 19 mars 2013, 01:34:20
-   Okay... Mieux vaut sortir, on l’attendra dehors. Reste détendu, zen.

-   Ouais, zen… Aucun problème.

Rester zen, Make ne voulait peut-être pas le laisser paraitre, mais il trouvait cette tâche des plus difficiles. Il savait qu’il avait l’air sale et qu’on le remarquait. Il savait également que les Guramu et possiblement aussi la police étaient à ses trousses. Heureusement pour lui, il était près du territoire de son clan, pourtant, il avait constamment l’impression qu’il se faisait épier, que les gens autour de lui complotaient, comme s’ils savaient qui il était et qu’ils avaient quelque chose en réserve pour lui. Ces gens qui lui étaient inconnus, il avait l’impression qu’ils allaient le trahir d’un instant à l’autre.

Il devenait paranoïaque, n’importe qui d’autre dans sa situation serait sur les nerfs. Du moins, c’est ce que Make ne cessait de se répéter pour ne pas s’alarmer. Il put soupirer de soulagement peu de temps après quand il vit la voiture de Dorobo arriver. Elle était escortée par deux autres berlines noires. Normal, en temps de guerre, les lieutenants se devaient d’être protégés. Ils n’eurent pas de peine à retrouver Make et Takeshi. Tout en souriant, Make leur fit signe de la main. Le convoi se gara et un Yakuza en costume sortit de l’une des voitures pour ouvrir les portes de la voiture. Make monta en avant, à côté de Dorobo qui préférait conduire sa propre voiture.

Il ne faisait pas assez confiance à ses hommes, c’était ainsi depuis toujours. Il se vantait à qui voulait bien l’entendre qu’il était le meilleur chauffeur de Seikusu. Takeshi, qui était montée derrière, dut s’assoir entre deux hommes de main plutôt imposants. Make remarqua quelque chose d’étrange chez les Yakuza l’accompagnant, il n’en reconnaissait aucun. Certes, il y avait de nombreux Akuma et il ne les connaissait pas tous alors il ne s’en soucia pas. Pourtant, ils avaient quelque chose d’étrange. Ils ne ressemblaient pas aux autres Akuma.

-   Dorobo, je suis heureux de te voir mon ami.

-   Assieds-toi et ne perds pas de temps, on ne peut pas rester là.

D’habitude, Dorobo se montrait très chaleureux. Cette fois-ci, il y avait quelque chose de sec dans sa voix, comme s’il était en colère. Make se dit qu’il s’agissait de la guerre qui le stressait, ou quelque chose du genre.

-   Alors, où est-ce qu’on va? Au QG?

-   Non, on va a une nouvelle base, tu ne la connais pas. L’important, c’est que les Guramu ne la connaissent pas non plus.  

-   Et pour Takeshi?…

-   C’est lui le flic?

Dorobo regarda dans le rétroviseur et n’attendit pas de réponse avant de poursuivre.

-   On s’occupera de lui aussi. Je n’oublie jamais rien, que se soit ceux qui m’aident moi et mon clan, ou ceux qui nous causent du tort…

Dans le rétroviseur, Dorobo regardait directement Takeshi dans les yeux.  Make trouvait que le Lieutenant était étrangement tendu, il ne le connaissait pas comme ça, ça le mettait mal à l’aise. Le reste du voyage se déroula dans le silence. Le trajet dura environ une demi-heure. Ils se rendirent en plein milieu des bois, loin de la ville. Ils suivirent un chemin plein de bosses qui finit par s’arrêter dans un genre de clairière. Dorobo arrêta son moteur.

-   Allez tout le monde, sortez. Vous deux, occupez-vous du flic, je vais devoir emmener Make plus loin, le mettre au courant des derniers… développements. Ne vous inquiétez pas monsieur le policier. On vous emmène quelque part de sécuritaire et Make devrait vous rejoindre sous peu.  

Des développements, est-ce que quelque chose de grave s’était produit? Était-ce pour ça que Dorobo semblait préoccupé? Il allait le savoir bientôt. Il sortit de la voiture et il emprunta avec Dorobo et un autre garde un petit chemin dans les bois, à peine assez large pour laisser passer deux personnes côte à côte. Make se demandait où ils allaient, mais si Dorobo voulait lui dire quelque chose d’important qui pouvait les incriminer, c’était normal qu’il ne le dise pas devant le flic. Pourtant, Make n’aimait pas ça.

-   Je ne savais pas qu’on avait une base ici, c’est étrange que j’en aille jamais entendu parler. Pourquoi est-ce qu’il faut qu’on s’éloigne autant, on ne peut pas aller simplement en discuter à l’intérieur, on pourrait mettre Takeshi à l’écart.

-    Tais-toi, puisque je te dis qu’il faut qu’on s’éloigne

Make aimait de moins en moins la situation, Dorobo semblait nerveux. Make avait toujours été un peu parano, alors hors de question qu’il arrête de poser des questions.

-   Je crois qu’on est assez loin ici, non?

-   Non, continue.

Quelques pas plus loin, Make désigna le garde qui les suivait de près.

-   Au fait, lui, il est nouveau? Je ne l’ai jamais vu dans ta garde personnelle. C’est bizarre parce que je…  

-   Je t’ai dit de te taire, il est avec nous depuis longtemps, maintenant, silence!

Ce n’était pas du genre à Dorobo de s’emporter, pas pour ça.  Make n’aimait vraiment pas la situation, quelque chose de bizarre se tramait. Plus ils avançaient, moins le garde avec eux avait l’air d’un Akuma. Make devait agir. Il fit semblant de trébucher, le garde essaya de l’attraper pour le relever. Make lui attrapa la main et releva sa manche, révélant son tatouage.

-   Je sais reconnaitre les tatouages, et je peux te dire que celui-ci n’a pas été fait par un Akuma. Cet homme est un Guramu, on le reconnait tout de suite. Dorobo, qu’est-ce qui se passe?

Make n’avait aucun doute, il s’agissait bien d’un Guramu. Le jeune Akuma s’intéressait beaucoup aux tatouages des clans, d’ailleurs, la plupart des Yakuza savaient reconnaitre les symboles propres aux différents clans. Quand Make s’était retourné pour regarder Dorobo, il faisait face au canon d’un Desert Eagle. Son cœur s’arrêta net.

-   J’ai dit, ferme-la et avance!

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Takeshi avait été amené dans un chemin similaire par les deux gardes. Ils se doutaient que le flic n’avait déjà aucune confiance en les Yakuza, alors il ne serait pas aussi naïf que le jeune Make. Pour cette raison, ils avaient gardés leurs pistolets sortis, au cas où il tenterait quelque chose. Ils ne parlèrent pas, s’échangèrent à peine un regard. Ils se doutaient que le flic savait où ils l’emmenaient. Comme Make, ils se dirigeaient vers un trou qui avait été creusé à la hâte un peu plus tôt. Ils avaient préféré les séparé car Dorobo voulait s’occuper de Make seul.

-   Allez, avance!

Le garde poussa Takeshi dans le dos. Un peu derrière eux, ils entendirent du mouvement. En se retournant, l’un d’eux vit qu’il avait bel et bien quelqu’un qui venait de sortir d’un bosquet pour se planter en plein milieu du chemin à une vingtaine de mètres des deux Yakuza.

-   Vous là, qui êtes-vous? Dites-le sinon je vous explose la cervelle.

Le Yakuza avança vers l’homme mystère, laissant l’autre garde avec Takeshi. Le second Yakuza, resté derrière, était lui aussi curieux. Il s’éloigna de quelques pas de Takeshi, après tout, où pouvait-il bien aller? Ce fut une grave erreur, puisque depuis les bosquets derrière lui, juste en avant de Takeshi, un deuxième homme sortit de sa cachette et il bondit en direction du Yakuza. Il lui plaqua une main sur la bouche et dans l’autre, il tenait un long couteau de combat. Il le planta en plein dans le cœur de l’homme de main qui gémit un peu avant de mourir. L’autre avait vu la scène et tenta de pointer son arme vers l’étranger au couteau, malheureusement pour lui, le premier homme mystère dégaina plus rapidement et lui tira une balle dans la tête. En s’approchant de Takeshi, l’un des deux sauveurs mystérieux s’écria.

-   Mais putain, c’est pas lui le jeune!

 Il s’agissait en fait du mystérieux Bateman, tandis que l’autre qui s’approchait lentement n’était nul autre que… Satsu Akuma.
Titre: Re : Règlement de comptes [T.H.T.]
Posté par: Terra Hero Team le mercredi 20 mars 2013, 22:06:48
Le journal local parlait naturellement de la guerre des gangs. Les informations n’étaient plus vraiment à jour, et Takeshi ne cherchait pas vraiment à le lire. C’était plus une manière d’attendre que le temps passe. Les piétons le regardaient étrangement, sans rien dire. Avec ses nombreux bleus, sa coiffure défaite, le Vieil Ours ne ressemblait à rien. Il attendait que le temps passe, tout en craignant que de nouveaux Guramu ne débarquent pour leur tirer dessus. Cette hypothèse était tout à fait envisageable, car ils étaient à proximité de leur territoire. Plusieurs voitures noires arrivèrent au bout de plusieurs minutes, s’arrêtant en double-file. En voyant des hommes en costume à la mine patibulaire, avec des tatouages apparaissant le long de leurs cous, les badauds choisirent de s’écarter, ou de changer de trottoirs. Les Akuma étaient là. Make monta à l’arrière, et reconnut rapidement le chauffeur, Dorobo. Entouré par deux armoires à glace, il maintient le silence. Dorobo était le shateigashira des Akuma, un individu qui avait été arrêté à plusieurs reprises. Takeshi ne l’avait jamais interrogé personnellement, mais le loubard était connu. Un individu qui adorait les voitures, et qui se livrait volontiers à des courses de rues illégales. Amusé, Takeshi se fit la réflexion que c’était bien la première fois qu’il rencontrerait autant de monde du clan Akuma.

*Dommage que je n’aie pas un magnétophone... J’aurais eu une médaille pour arrêter autant de criminels.*

Le convoi s’engageait hors de la ville, sans passer par le périphérique. Ils remontaient vers les collines de la ville, avant de s’enfoncer dans la forêt. A ce stade, Takeshi comprit que quelque chose clochait, et se maudit d’avoir fait confiance au gamin. Au sein des Akuma, Takeshi connaissait surtout leur wakagashira, Satsu. Les autres étaient pour lui méconnus. Les voitures s’arrêtèrent sur une aire de pique-niquedéserte, avec une belle vue. On était dans les profondeurs de la forêt, et Takeshi connaissait suffisamment l’histoire criminelle de Seikusu pour savoir ce que ça signifiait. Il sortit de la voiture, en cherchant une solution. Il sentait dans son dos le canon froid d’une arme à feu, et n’avait pas d’armes. Et il n’y avait que dans les films qu’un héros se sortait d’un tel guêpier.

« Allez tout le monde, sortez. Vous deux, occupez-vous du flic, je vais devoir emmener Make plus loin, le mettre au courant des derniers… développements. Ne vous inquiétez pas monsieur le policier. On vous emmène quelque part de sécuritaire et Make devrait vous rejoindre sous peu. »

Il ne dit rien, mais le regard qu’il adressa à Dorobo signifiait qu’il n’était pas dupe. Soit les Akuma voulaient se débarrasser d’eux, soit Dorobo n’était pas clair. Ceci n’était pas très étonnant. Plus on grimpait dans le rang d’un groupe, plus le concept de loyauté s’affaiblissait. Takeshi s’éloigna de Make, marchant dans un sentier rempli de terre. Au Nevada, on enterrait les gens dans le désert. Lui serait enterré au milieu de l’herbe, dans un endroit où il y avait peu de chance qu’on le croise un jour. On le poussait rapidement. Les Yakuzas ne parlaient pas, et, à chaque fois qu’il ralentissait le mouvement, on le poussait. Ils restaient prudemment derrière lui, le tenant en joue. Commençant à paniquer, Takeshi cherchait une arme quelconque. Une branche, un bout de bois, un rocher Il n’y avait rien, naturellement, et son cerveau carburait à toute allure pour trouver une échappatoire, tout en sachant pertinemment qu’il était coincé. Il n’y avait pas de solutions.

Mais une bonne étoile semblait veiller sur Takeshi, car des individus débarquèrent. L’un des Yakuzas fut transpercé par un couteau, et l’autre abattu d’une balle en pleine tête, par un pistolet surmonté d’un silencieux. Il y eut un petit sifflement, et le second Yakuza s’écroula sur le sol. En baissant la tête, Takeshi vit la manchette d’un des truands se relever, permettant de voir son tatouage : un Guramu. Il retint un grognement, comprenant que Dorobo les avait doublés, et travaillait pour les Guramu.

« Mais putain, c’est pas lui le jeune ! » s’énerva celui qui avait planté son poignard.

Takeshi reconnut le Japonais.

« Satsu Akuma. Le monde est petit. »

Satsu était un homme que Takeshi avait déjà arrêté à plusieurs reprises, interrogé, et failli envoyer en prison. Comme toujours avec les Yakuzas, à moins d’avoir un dossier extrêmement solide, l’accusation s’écroulait toujours. Corruption, pression sur témoins, absence de volonté politique, toutes les raisons étaient bonnes. Il considéra le mystérieux individu occidental, se demandant bien qui était ce gars, et récupéra sur l’un des cadavres un Desert Eagle.

« Le gamin est parti vers un autre sentier. Cependant, les Guramu sont nombreux ici. Je ne saurais que trop vous recommander d’être prudents. Dorobo n’hésitera pas à l’abattre. »

Takeshi se sentait moins vide sans une arme. Il venait de voir deux hommes se faire abattre, et n’en avait cure. La situation était vraiment cauchemardesque pour qu’il en arrive à ce point. Il conclut sa situation par un expressif grognement.