Le Grand Jeu

Plan de Terra => Les contrées du Chaos => Les terres sauvages => Discussion démarrée par: Louane Fox le samedi 05 mai 2012, 00:58:25

Titre: Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le samedi 05 mai 2012, 00:58:25
Louane serra un peu plus son manteau et enroula sa queue touffue autour d'elle en grelottant. Il faisait froid ces temps-ci et heureusement qu'elle avait croisé une âme charitable qui lui avait donné son manteau sinon elle serait peut-être morte de froid à cette heure ! C'était un humain, un monsieur très gentil qui s'était arrêté près d'elle alors qu'elle s'était recroquevillée dans une rue quasiment vide. Alors il lui avait donné le manteau, c'était plutôt gentil. La plupart des gens préféraient l'ignorer.
Ayant eu un peu plus chaud, la petite renarde vagabonde s'était remise à marcher et à voyager. Le manteau était beaucoup trop grand pour elle et trainait pas terre mais ce n'était pas grave, au moins elle avait quelque chose en plus sur le dos qui la protégeait du vent. Elle marcha vraiment longtemps et, épuisée, avait finit par trouver une auberge qui acceptait de la loger cette nuit en échange de quelques service. Elle rangea et nettoya la vaisselle, les tables, lança une lessive et donna à manger au chat. Rien de bien compliqué et de toute manière elle aurait même pu repeindre le bâtiment entier et suer sang et eau juste pour une nuit au chaud. D'ailleurs elle passa une nuit vraiment très agréable !

Le lendemain matin, elle eut même le droit à un thé et une pâtisserie comme petit-déjeuner. Elle remercia l'aubergiste, une grosse femme avec un beau sourire, puis s'en alla. Elle marchait pendant des heures lorsqu'elle atteignit un petit village près des terres sauvages. La première idée qui lui vint fut bien sûr de trouver un travail pour pouvoir manger et dormir. Elle fit du porte à porte et apostrophé quelques passants mais personne ne semblait avoir besoin de ses services. Un peu déçue, elle frappa à la porte d'une épicerie et un grand bonhomme d'au moins 2 mètres avec des bras trois fois plus gros et baraqués que la normale lui ouvrit la porte et la toisa d'un air mauvais. D'une voix légèrement tremblante, elle se présenta et lui proposa ses services.


- Quoi ? Toi ?! Mais tu t'es regardé, moustique ? Tu peux porter des caisses de 35kg ?
- Heu... non... non mais je...
- Alors ça m'intéresse pas !
- Oh mais je peux faire des tas d'autre chose ! Je vous en supplie !
- Casse-toi !
- Je peux peut-être ranger les étagères ou bien nettoyer votre commerce, faire votre lessive ou...
- Dégage j'te dit !

Louane ne vit même pas arriver cette main aussi grande que sa propre tête qui l'envoya valser par terre, laissant un grosse marque rouge vif sur sa joue. Elle y déposa sa main, grimaçant de douleur et complètement sonnée. Tremblante, elle fit de son mieux pour retenir ses larmes.

- Je... je suis désolée je ne voulais pas vous importuner je voulais juste...
- La ferme ! Va chouiner ailleurs !
- Vous ne connaissez personne qui...
- Mais tu vas la fermer oui ?!

Elle le vit s'approcher, l'air enragé. Il leva de nouveau la main. Toujours à terre, Louane poussa un petit jappement et ferma les yeux, se recroquevillant sur elle-même, attendant le coup qui n'allait pas manquer de lui briser quelques os. Mais rien ne vint... que s'était-il passé ? Timidement, la petite renarde rouvrit les yeux...
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le samedi 05 mai 2012, 02:37:23
Le cheval de Cahir se mit à hennir. Levant la tête, l’apatride constata qu’il continuait à neiger. Il approchait d’une région assez froide de Terra, et son cheval, visiblement, n’appréciait pas. Il lui tapota la crinière.

« Ne t’en fais pas, Sombreval, tu t’en sortiras... »

L’ancien Ashnardien éperonna son cheval noir, qui avança le long d’un sentier. Cahir quittait une longue forêt. Errant toujours dans les contrées de Terra, le brave homme n’avait plus de victuailles, ou presque. La chance avait voulu que sa route croise celle d’autres aventuriers, qui lui avaient offert à manger, en lui indiquant le prochain village. Malheureusement, l’apatride n’avait plus rien à manger, et, dans ces conditions, une halte s’imposait. D’autant plus que l’apatride ne savait pas où aller, se contentant de suivre les routes afin de trouver quelque chose à faire.

Quittant la forêt, il ne tarda pas à atteindre une espèce de grande plaine. La neige avait rendu les plaines un peu blanches, et il neigeait très légèrement. Le village était entouré par une petite muraille en bois, une délicate palissade avec quelques miradors. L’apatride s’avança vers ce village, et ne tarda pas à l’atteindre. Les portes étaient ouvertes, et il ne tarda pas à trouver le maréchal-ferrant. Quelques enfants jouaient à se balancer des boules de neiges entre eux. Le maréchal-ferrant confirma que les fers à cheval étaient mal entretenus.

« Occupez-vous en.
 -  Ce sera fait rapidement, Messire. Je vais y affecter mon meilleur palefrenier. »

Cahir se dirigea ensuite vers l’auberge. Il portait un manteau en fourrure avec une cape recouvrant partiellement son armure noirâtre. Son épée pendouillait à sa ceinture, enfoncée dans son fourreau. L’apatride n’eut aucune difficulté à trouver l’auberge, mais, alors qu’il allait y aller, il vit une scène assez curieuse. Une épicerie qui jouxtait l’auberge. Une petite boule de poils qui essayait d’obtenir du boulot auprès d’un homme. Le ton se mit rapidement à monter. L’épicier n’avait visiblement pas envie qu’on l’embête, et il gifla sèchement la Terranide, envoyant cette dernière s’écraser violemment sur le sol, prostrée. Plusieurs gens regardaient cette scène en passant, sans rien dire. La Terranide essaya de se justifier, mais commit l’erreur d’insister.

*Surtout, ne t’en mêle pas ! Cette histoire ne te concerne pas !* lâcha une voix dans la tête de Cahir.

Massif, l’aubergiste marcha vers la jeune fille, prête à lui infliger une correction digne de ce nom. Cahir regarda autour de lui, jeta un coup d’œil vers l’auberge. L’épicier avait atteint la Terranide, qui ressemblait à une neko, mais qui n’en était pas une, mais sa main ne s’abattit jamais.

« Qui ose ? s’exclama l’homme.
 -  Je crois qu’elle a compris la leçon... Est-elle votre esclave pour que vous la molestiez ainsi ? »

Cahir lui-même peinait à comprendre pourquoi il était intervenu. Parce qu’il s’ennuyait ? Parce qu’il ne s’était pas battu depuis longtemps ? Parce que la tête de ce type ne lui revenait pas ? Un subtil mélange des trois. L’épicier se débarrassa de la main de Cahir, et la pointa du doigt.

« Je ne supporte pas qu’on vienne m’importuner pour des conneries ! J’ai des livraisons à faire, moi ! Des caisses à porter :
 -  Comme ?
 -  Comme ces caisses-là ! Je n’ai pas que ça à faire de m’occuper d’une sauvageonne ! Je les connais bien, ces nekos... Ça tente de vous amadouer avec leurs grands yeux ronds, et ça vous vole vos étals ! La dernière que j’ai embauché m’a fait le coup ! »

Cahir s’approcha de l’une des caisses en bois. Elle devait sûrement comprendre des victuailles. L’épicier devait aller les chercher depuis le fermier du coin, et les ramener ici, utilisant pour ça des commis. Regardant la Terranide, Cahir réalisa en effet qu’elle n’était pas faite pour le profil, mais il s’empressa de préciser quelque chose :

« Cette petite est autant une neko que vous êtes beau. »

Interloqué, l’épicier ne sut pas quoi répondre, avant de lâcher, sur un ton aigri :

« Tu m’insultes, étranger ?
 -  Non répliqua calmement Cahir. Je ne fais que dire que tu es laid. Ce n’est pas une insulte, c’est la vérité. J’insulterai plutôt la beauté en disant que tu es beau.
 -  Putain de merde... Je crois que t’as besoin d’une leçon ! »

L’épicier s’avança vers Cahir, et tenta de le frapper. Cahir esquiva le poing très facilement, et attrapa la tête de l’épicier, utilisant sa force pour l’envoyer s’écraser contre la caisse en bois. Il s’aida pour cela de l’une de ses jambes, afin que le corps de l’imposant épicier bascule, et aille transpercer la caisse. Cette dernière explosa, et la tête de l’homme s’écrasa au beau milieu de cerises, répandant une espèce de jus rougeâtre qui se mit à dégouliner le long de son étal. Sonné, l’épicier alla ensuite s’écraser par terre, gémissant douloureusement.

Cahir attrapa une cerise, et s’approcha de la petite femme, et lui balança la cerise sur le nez.

« Cadeau. La prochaine fois que tu chercheras un métier, petite, essaie de choisir quelque chose qui soit à ta hauteur. »

Il ne put s’empêcher de rajouter :

« Et évite de négocier avec des types qui essaient de te frapper. »

Soupirant, Cahir s’éloigna alors de quelques pas. Cette pauvre Terranide lui faisait pitié. Elle devait être désespérée, au point d’aller insister auprès de commerçants nerveux.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le samedi 05 mai 2012, 12:00:19
Louane s'attendait à tout, sauf à voir quelqu'un intervenir. Pour une raison qu'elle ignorait un peu, certains humains méprisaient tout ce qui avait rapport avec une Neko ou un hybride quel qu'il soit. On lui avait souvent souligné que la plupart des humains détestaient ou craignaient les différences. Mais au point de la frapper... tout de même ! Elle n'avait rien de dangereux ! Cette espèce d'armoire à glace manquait peut-être cruellement tout simplement de patience, elle n'aurait pas du insister. Mais elle n'avait pas le choix, c'était cela ou dormir dehors ! Avec ce temps, à choisir, elle préférait encore se prendre quelques gifles. Bien que le coup qu'elle venait de recevoir relevait plus d'un coup de gourdin que d'une simple claque. Encore un peu sonnée, elle se mit à dévisager l'individu qui venait d'arrêter le geste violent de l'épicier. Elle du cligner des yeux plusieurs fois avant de bien distinguer son visage. La première chose qui lui vint à l'esprit, et elle en rougit immédiatement, fut qu'elle le trouvait incroyablement beau. Il avait tout du grand héros et chevalier en armure sauveur de demoiselles en détresse de ses rêves. Le genre d'homme qu'on croise rarement et qui vous sauve la vie avant de disparaitre sans laisser de trace. Rien d'autre que l'effluve de son parfum et le souvenir d'un charisme fou !

Louane se secoua un peu pour suivre la conversation au lieu de loucher sur l'homme en armure. L'épicier avait manifestement eu une mésaventure avec une Neko il y a quelques temps. Il s'était fait voler de la marchandise. La renarde fronça les sourcils et allait ouvrir la bouche pour protester qu'elle n'était pas une voleuse mais se retint à temps. Ce n'était vraiment pas la peine d'en rajouter une couche. Le mieux qu'elle puisse faire était de la boucler. Malheureusement, le ton grimpa un peu... ou du moins celui de l'épicier qui n'avait pas apprécié d'être traité de moche. C'était pourtant bien vrai... Louane sursauta et poussa un petit cri lorsque les deux hommes en vinrent aux mains. Cela ne dura pas bien longtemps, 30 secondes à tout casser. Le mystérieux inconnu avait évité l'immense poing de son adversaire et l'avait envoyé s'écraser contre ses caisses de marchandise contenant des cerises. Un liquide rouge et sombre s'écoula sur le sol et sur le visage de la victime. Louane eut un haut le cœur. Ca ressemblait un peu trop à du sang à son goût.

C'est alors que l'homme en armure s'approcha d'elle pour lui lancer une cerise. Elle la rattrapa in-extremis, y jeta un coup d'œil surpris, puis leva les yeux sur l'inconnu. Il lui conseilla alors sur un ton à la fois neutre et bienveillant qu'elle ferait mieux de choisir quelque chose à sa hauteur et de négocier avec des individus moins impressionnants. Ou du moins qui essayaient de la frapper. Louane rougit violemment. Et, comme tous les héros-en-armure-sauveur-de-demoiselles-en-détresse qui se respectent, il tourna les talons pour s'éloigner. Hein ? Ah non ! Elle n'allait pas le laisser partir comme ça celui-là ! Louane s'empressa de se relever, prit le temps d'épousseter rapidement ses vêtements, puis se mit à courir pour rejoindre le bel apollon qui venait quasiment de lui sauver la vie.


-   Hey ! Attendez !

Elle se planta face à lui pour lui barrer le passage. Sa joue la brûlait encore un peu mais il n’y fit pas attention. Elle observa encore un peu le visage de l’homme, les yeux brillants, puis avala lentement sa salive et reprit :

-   Je… merci pour ce que vous avez fait. Je ne l’oublierais jamais ! Mais… est-ce que je pourrais connaître votre nom ? Moi c’est Louane. Louane Fox !

Elle lui tendit sa petite main, ainsi que son plus grand sourire, les yeux plissés, les oreilles légèrement baissées à l’horizontal, la tête un peu penchée sur le coté. Ce n’était pas une tentative de séduction non, la demoiselle en connaissait à peine la signification. Chez elle, tout était naturel. Parfois ça ne lui attirait pas de très bonne chose comme on a pu le voir. Elle espérait simplement que son sauveur n’allait pas l’envoyer balader lui aussi…
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le samedi 05 mai 2012, 16:32:37
Après cette petite altercation, Cahir marcha d’un pas résolu vers l’auberge. Les badauds commentaient entre eux, mais personne n’allait réveiller l’épicier. Sonné, ce dernier était dans un état vaseux, et d’aucuns en profitèrent pour lui subtiliser quelques denrées. Cahir avait fait sa B.A. du jour ; un peu plus près du Paradis. Il espérait juste que cette histoire allait en rester un. Lui-même avait du mal à comprendre pourquoi il s’était décidé à intervenir. L’apatride n’avait pourtant pas l’âme chevaleresque... Ou, du moins, c’est ce qu’il croyait. Il essaya de se dire que c’était une question d’élégance envers le beau sexe, et en serait bien resté là, s la jeune femme ne l’avait pas interpellé.

« Hey ! Attendez ! »

Cahir s’arrêta en soupirant.

*J’en étais sûr...*

Peu de temps après, la Terranide débarqua devant lui. La voyant d’un peu plus près Cahir se demanda de quel animal elle était le croisement. Pas un neko ; le pelage sur sa tête et ses oreilles démentaient le contraire. Un renard ? Un chien ? Allez savoir... Ils se ressemblaient tous, ces canidés ! Elle se posta devant lui, comme pour lui bloquer le passage, et Cahir haussa les sourcils. Est-ce qu’elle voulait un autographe ? Elle fixait son visage avec attention, des espèces d’étoiles dans les yeux, une farouche détermination.  Le fait qu’elle mette du temps à parler indiquait toutefois qu’elle n’était pas très sûre d’elle.

« Je… merci pour ce que vous avez fait. Je ne l’oublierais jamais ! Mais… est-ce que je pourrais connaître votre nom ? Moi c’est Louane. Louane Fox ! »

Elle tendit sa main vers lui, et lui fit un regard attendrissant, en penchant légèrement la tête de côté. Un sourire amusé traversa alors le visage de l’apatride, révélant ses dents, et il se décida à satisfaire sa curiosité :

« Cahir, répliqua-t-il simplement. Si tu veux vraiment me remercier, la prochaine fois qu’un type comme ça t’embêtera, défends-toi. Même un enfant aurait pu venir à bout de ce gros tas. »

Il parlait sur un ton rapide, et s’écarta d’elle, sans lui serrer la main. Non pas qu’elle ne lui plaisait pas, mais il se voyait mal familiariser avec une femme qu’il ne reverrait plus jamais. Cahir était, dans le fond, quelqu’un de très solitaire. Il avait néanmoins l’impression qu’il n’arriverait pas à se débarrasser de cette Louane si facilement. Elle avait l’air, comment dire... Légèrement pot-de-colle. Réalisant cela, Cahir, lorsqu’il arriva sur le pas de la porte de l’auberge, tourna la tête vers elle, et lui fit signe :

« Allez, viens, tu me fais pitié. Je vais t’offrir à manger avant que tu ailles te faire gifler par un autre commerçant. »

*Tu es en train de faire une erreur... Nous ne devrions pas nous intéresser à ces gens... C’est juste parce qu’elle est belle, et parce qu’elle t’a regardé de cette manière ! Tu es si prévisible, Cahir !* lâcha une voix réprobatrice dans sa tête.

Il ne pouvait le nier, mais il était aussi curieux envers cette petite femme.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le samedi 05 mai 2012, 17:57:54
Oui, Louane avait tendance à être un peu collante. Sans doute parce qu'elle était continuellement seule et que pour obtenir ce qu'elle voulait dans sa situation, elle n'avait pas d'autres choix que d'insister. On n’a rien sans rien comme on dit ! Si elle avait la chance parfois de recevoir un petit salaire, c'est parce qu'elle avait insisté et réussit à convaincre ces personnes de leur rendre un service en échange de quelques sous. Sinon elle serait déjà morte de faim ou de froid à force de dormir dehors ! Il était rare que les gens en viennent aux mains avec elle, en général un bon éclat de voix suffisait à la faire fuir mais aujourd'hui elle avait plus faim et froid que jamais ! Et cet épicier avait été sa dernière chance. Désormais, son sort était entre les mains de ce preux chevalier ! Alors elle n'allait pas le laisser partir aussi facilement ! Il venait de l'arracher aux griffes de cet immonde brute épaisse alors la moindre des choses était de le remercier et de s'informer de son identité. Peu importe si cela devait embêter un peu davantage cet homme qu'elle trouvait d'ailleurs particulièrement charismatique !

Son nom était Cahir. Il lui allait vraiment comme un gant ! Un vrai prénom de chevalier ! Est-ce qu'il en était vraiment un d'ailleurs ? Il portait bien une armure et une épée... c’était fort probable. Quelle chance elle avait eut de le rencontrer ! C’était forcément la destinée qui l’avait mit sur son chemin, elle en était persuadée ! Il était en train de lui conseiller de se défendre la prochaine fois qu’on l’agressait de cette façon, insistant sur le fait que même un enfant aurait pu se débarrasser de ce gros lard. Surprise, Louane lança un regard en direction de l’individu toujours sonné. C’est vrai que vu comme ça il avait l’air bien moins impressionnant mais tout de même ! Comment aurait-elle pu rivaliser avec ce monstre ? Lorsqu’elle se tourna de nouveau vers Cahir, celui-ci était déjà en train de s’éloigner de nouveau. La renarde fit la moue et croisa les bras, vexée. N’y avait-il donc personne pour avoir un minimum d’attention envers elle ? Elle n’avait pourtant rien de repoussant… si ?

Finalement, alors qu’elle ne s’y attendait pas, Cahir l’invita à le suivre parce qu’il avait pitié d’elle. Oh peu importe la raison qu’il avait de l’inviter, rien n’aurait pu faire plus plaisir à la rouquine. Elle poussa un glapissement et bondit de joie avant de s’empresser de le rejoindre. Vraiment quelle chance d’être tombé sur lui ! Elle y croyait à peine. Maintenant, elle était bien décidée de ne pas être un poids pour son bienfaiteur. Ce n’était pas le moment de l’agacer pour qu’il finisse par la jeter dehors, ça non ! Elle était bien trop heureuse de partager un peu de temps avec quelqu’un. Surtout avec un aussi bel individu ! Curieuse, elle observa le décor de l’auberge sans rien dire, suivant sagement Cahir avec un grand sourire aux lèvres et les yeux toujours aussi brillants. Elle ne faisait même plus attention aux autres autour d’elle. Finalement, n’y tenant plus, elle tira légèrement sur la veste de son sauveur et lui demanda :


-   Dis-moi Cahir… toi, tu pourrais m’apprendre ? A me battre ? Oh je sais que tu fois être débordé mais tu pourrais me montrer deux trois trucs ! J’apprends très vite tu sais !

Elle brandit son poing en l’air avec un air de conquérante sur le visage. Elle voulait lui montrer qu’elle était ambitieuse et motivée. Si seulement il pouvait accepter !
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le samedi 05 mai 2012, 21:29:05
L’auberge était assez vide. Il y avait quelques individus qui buvaient et mangeaient, d’autres qui dormaient dans un coin. La femme de l’aubergiste nettoyait le plancher de la pièce des traces de vomissure de la nuit précédente. Dans un coin, un homme fumait le tabac d’une pipe. Dans un autre, un barde itinérant touchait ses cordes. Cahir regarda tous ces gens d’un œil distrait, marchant vers le comptoir. Une cheminée répandait dans un coin une chaleur réconfortante, et il y avait dessus une tête de mammouth empaillée. Ou, plutôt, un crâne de mammouth. On voyait de belles défenses. Voilà qui justifiait le nom de cette auberge : « Le Beau Mammouth ». Cahir marcha d’un pas résolu vers l’aubergiste, entendant Louane la suivre, mais sans lui parler.

« Bonjour, étranger » lâcha l’aubergiste.

Un homme assez vieux, avec une longue chevelure blanche, et un nez crochu. Cahir posa ses mains sur le comptoir, et tenta de s’enquérir des offres proposées.

« Avez-vous du boulot dans le coin ? Un monstre à occire ? Un criminel à rattraper ? »

L’aubergiste fit mine de réfléchir, mais, à ce moment, Louane tira sur sa veste.

« Dis-moi Cahir… toi, tu pourrais m’ap-
 -  Plus tard » la coupa Cahir.

Il s’intéressa à l’aubergiste, sans écouter la suite de sa tirade, tout en la voyant lever le poing, mais il n’avait pas le temps d’y penser. L’aubergiste lui offrit une réponse négative. Il y avait bien un troll dans les environs, mais ledit troll avait réparé un pont. Déçu, Cahir serra les poings. L’aubergiste lui suggéra d’aller à Égreville, un petit village à proximité. Il suffisait de suivre le sentier, de passer le pont que le troll avait repéré, et un poteau indicateur donnait la direction du village. Cahir le remercia, et se rappela alors que Louane lui avait parlé. Son cerveau lui remémora la phrase en entier.

« Tu veux te battre ? demanda-t-il. Hum... »

Il ne répondit pas à sa propre question, jaugeant d’un coup d’œil le corps de Louane. Comme il n’avait rien d’autre à faire, après tout, autant s’occuper d’elle. Cahir lui fit signe de venir, et alla s’asseoir sur un banc. Il la fixa. Louane était empreinte d’un certain charme qui la rendait assez attirante.

« Te battre... Tu as en toi deux atouts qui peuvent t’assurer la victoire : ta beauté, et ton côté inoffensif. Ces éléments sont utiles contre des ennemis « intelligents », au sens humain du terme, car ils croiront que tu es faible, et tu pourras bénéficier de l’effet de surprise. »

Cahir lui parla alors de l’épicier :

« Dans une bataille, ce n’est pas le plus costaud qui s’en sort, Louane. C’est le plus intelligent. L’épicier qui t’a frappé était plus costaud que moi. Si je l’ai battu aussi facilement, c’est parce qu’il n’a pas réfléchi, et qu’il a attaqué en misant tout sur sa force brute. Quand il a couru vers moi, il a mis tout son poids en appui sur le pied qui était tendu en avant. Il m’a dès lors suffi de le déstabiliser un peu à ce niveau-là afin de le faire chuter. La gravité et ma main ont ensuite fait le reste. »

Cahir interrompit là ses explications, quémandant à la serveuse du pain sec et tendre avec du beurre et du jambon. Il regarda ensuite Louane.

« Sache que je ne vis pas ici. J’erre de villages en villages en survivant essentiellement de petits boulots, comme chasser des monstres. Je ne peux donc pas te former ici. Si tu veux que je te forme, sache que tu devras venir avec moi, et que nous ne dormirons que rarement sur un lit. Généralement, je dors dehors, dans une tente. Ce ne sera pas une vie très heureuse pour une petite princesse. »

L’apatride ignorait ce qui le conduisait à accepter ça. Il tint donc à rapidement préciser :

« Sache que je ne fais pas dans l’assistanat gratuit. Je ne te demanderai pas d’argent pour te former, car je doute que tu en aies, mais, dans la mesure où tu partageras sûrement mes victuailles, tu me seras redevable d’une autre manière. Rassure-toi, je n’imposerai pas de toi que tu te prostitues, ou ce genre de choses. Pour l’heure, tu vas me dire ce en quoi tu es compétente. Ne néglige aucun détail. Tu vas également me dire si tu as un maître, si tu es un esclave en fuite, ou des choses dans ce genre-là. Sache que, si je décide de te former, ce ne sera pas simple, et que tu risques de recevoir quelques blessures durant ta formation. »

Pour le coup, l’apatride était relativement sincère avec elle. Il devait savoir ce dont elle était capable.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le samedi 05 mai 2012, 22:30:10
Tous les individus de cette auberge lui paraissaient bizarre. Peut-être parce qu'elle n'avait pas l'habitude de côtoyer vraiment les gens. Elle ne le faisait que pour demander ou effectuer un travail, en dehors de ça elle préférait rester seule. On s'était trop souvent moqué d'elle en la traitant de monstre. Si seulement Cahir acceptait de lui apprendre quelques trucs, plus personne n'oserait s'en prendre à elle et elle se sentirait beaucoup plus sûre d'elle et en sécurité. Ça avait de sacrés avantages de savoir se battre ! Elle aurait tellement voulut être forte et pouvoir diriger sa vie comme elle l'entendait. Elle était réduite à errer un peu partout et passer son temps à travailler pour quoi ? Juste pour dormir et manger. Elle passait son temps à cela alors qu'elle aurait pu apprendre à se battre justement ou bien développer sa culture, s'amuser avec des jeunes de son âge... quelle injustice vraiment ! Pourquoi avait-il fallut que son père l'abandonne ? Enfin de toute façon ce qui était fait, était fait. Plus moyen de revenir en arrière. Mais elle voyait désormais Cahir comme une porte de sortie, un échappatoire à cette vie miteuse et sas but.

Mais alors qu'elle s'enthousiasmait, Cahir, lui, échangeait avec l'aubergiste et lui coupa la parole. Louane prit mouche. Plissant son petit né, vexée, elle émit un petit grognement de mécontentement et croisa les bras, fixant l'homme d'un air dur. Sa mine boudeuse en disait long sur ce qu'elle pensait de son impolitesse. Alors comme ça lui aussi cherchait du travail ? Ah voilà quelque chose d'intéressant. Elle qui l'imaginait travailler pour un grand roi et sauver des demoiselles à longueur de journée... raté ! Il semblait plutôt faire partie de ces chevaliers solitaires à la recherche de quelques monstres à occire pour pouvoir s'installer dans une auberge telle que celle-ci sans avoir à mendier. C'était tout de suite moins classe mais Louane s'en fichait. Après tout elle ne valait guère mieux. Et ça n'enlevait rien à son charme viril. Finalement, il se tourna enfin vers elle et alla s'installe sur un banc. La renarde le suivit, s'asseyant en face de lui pour écouter ce qu'il avait à dire. Elle espérait qu'il accepte sa requête. Il commença par lui donner ses atouts. Ah bon ? Parce qu'elle en avait ? Excellente nouvelle !

A l'annonce des atouts en question, Louane sourit et rougit un peu également. Et pour cause, elle n'avait jamais entendu personne lui dire qu'elle était belle. Absolument personne. Et de la bouche d'un homme comme Cahir, l'effet était assez plaisant. Malgré tout, elle écoutait attentivement son interlocuteur et notait absolument tout dans un coin de sa tête. S'il y avait une chose dans laquelle Louane était douée, c'était l'apprentissage. Il suffisait de lui montrer ou expliquer une seule fois et elle enregistrait tout. Pas besoin de lui répéter. Elle hocha donc la tête pour montrer qu'elle comprenait et écoutait la suite. Et elle en apprenait des choses ! C'est vrai que le plus important était l'intelligence... il y avait tant de détails important dans les combats auxquels il fallait penser. Il fallait savoir analyser son adversaire et la situation de manière la plus rapide possible. Ça devait demander un sacré entrainement ! Mais elle était prêt à tout.

Louane détourna un petit instant son attention de Cahir lorsqu'une serveuse vint prendre leur commande. Elle avait vraiment très faim et son ventre se mit à gronder. Rougissant, elle esquissa un sourire d'excuse puis écouta de nouveau son professeur. Car elle le considérait désormais comme tel. Et ce qu'il lui apprit la surpris beaucoup. C'est vrai qu'elle n'avait pas tout de suite imaginée qu'il puisse vivre une vie comme celle-ci. Mais elle comprenait un peu mieux son comportement bourru et solitaire. Puis, ne la laissant pas vraiment l'interrompre -elle n'en avait de toute manière pas l'intention- il passa aux choses sérieuses. Ce genre d'apprentissage ne serait évidemment pas gratuit. Lorsqu'il parla de prostitution, Louane arqua un sourcil. Elle avait déjà entendu ça quelque part. N'étais-ce pas ces femmes qui offraient leur corps aux hommes en échange de quelques pièces ? A la bonne heure ! Non mais et puis quoi encore ? Cahir désirait qu'elle lui parle de ses capacités et compétences sans rien oublier, ainsi que sa situation. Louane se mit à réfléchir.


- Et bien tu sais... nous ne sommes pas si différents toi et moi. Je ne dépend d'absolument personne... je vagabonde un peu partout à la recherche de petit boulot pour me payer de quoi manger et dormir. Alors tu sais... il m'arrive souvent de dormir dehors. Je n'ai pas du tout l'habitude de vivre comme une princesse. D'ailleurs je n'ai même pas de tente...

En général elle n'avait aucun toit. Elle n'avait de quoi se payer une chambre que deux fois par semaine environ et encore ! Le reste du temps, elle dormait sous la voute céleste. A la belle étoile. Pas très agréable lors des mauvais temps. Elle continua :

- Quand à ce qui concerne mes compétences... heu... on m'a expliqué que je possédais quelques capacités hors du commun grâce à mon côté créature, du coté de mon père. C'était de quelqu'un de très puissant à ce qu'on m'a dit ! Mais... j'ai jamais su m'en servir. Je n'ai même jamais essayé en fait. En dehors de ça, je suis une très bonne ménagère, une excellente cuisinière et une musicienne plutôt douée ! Mais je doute que ça t'intéresse, hein ? Je possède aussi une faculté d'apprentissage exceptionnelle ! Tu n'auras pas à me montrer dix fois la même chose pour que je sache le reproduire... en général il ne me faut pas plus de 10 minutes !

Elle arbora un immense sourire, espérant que cela soit suffisant pour que Cahir accepte de la former. Elle avait hâte de commencer. Elle sentait quelque chose d'étrange en elle, comme si son instinct animal se réveillait et que le côté guerrier de son père ressortait. Elle avait soif d'aventure et de danger, elle avait envie de se dépenser et ne plus passer ses journée à lambiner ! Elle se pencha un peu, appuyant ses coudes sur la table et s'approchant du même coup un peu de Cahir.

- Mais je n'ai aucune idée de la manière dont je vais pouvoir m’acquitter de cette dette envers toi. Si c'est moi qui cuisine quand ce sera nécessaire ce sera déjà bien, non ? Oh et... je m'occuperai d'entretenir ton armure aussi ! Et je laverai tes vêtements, j'irais chercher de l'eau et des provisions, et je danserais pour toi aussi si tu veux ! Je chante aussi ! Heu... autre chose ?

Elle avait vraiment l'air particulièrement enthousiaste. Oui, elle n'avait qu'une hâte, c'était de commencer l'aventure en compagnie de son chevalier. Elle voulait devenir une guerrière, comme Cahir et comme son père ! Elle sentait qu'elle en était capable.

Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le dimanche 06 mai 2012, 01:31:37
Louane se présenta comme une fille aux talents insoupçonnés. Elle avait eu un père puissant, mais, malheureusement, elle ne se souvenait plus de ce dernier. Difficile, dans ce cas, de dire en quoi résidait ce talent caché. Patiemment, Cahir l’écouta. Elle savait cuisiner, ce qui ne lui servirait à rien, faire le ménage, ce qui serait encore moins utile, et savait faire de la musique. Trois atouts complètement inutiles pour lui ! En revanche, elle avait une « faculté d’apprentissage exceptionnelle », ce que Cahir demandait à voir. Apprendre à se battre, c’était avant tout de la pratique, pas de la théorie. Elle se présentait en tout cas comme une vagabonde, un peu comme lui, à la recherche d’un emploi... Si ce n’est qu’elle ne savait pas du tout se battre. Avec sa petite frimousse, c’était indiscutablement un miracle qu’aucun esclavagiste ne lui ait encore jamais mis la main dessus.

Cahir sourit quand Louane lui proposa des tâches plus pratiques. Il la regarda attentivement, sans trop savoir quoi penser d’elle. Elle avait l’air très intéressée par l’idée de rester avec lui. Dans un sens, l’apatride pouvait la comprendre. Seule, elle n’avait quasiment aucune chance de faire autre chose que des tâches ingrates, et de se faire exploiter. Il fut tenté de lui répondre, mais la serveuse arriva avec plusieurs tranches de pain, des carrés de beurre, et plusieurs tranches de jambon. Cahir remercia la serveuse, et ouvrit l’un des pains, le recouvrant de beurre, mit une tranche de jambon à l’intérieur, et le tendit vers Louane.

« Les félines comme toi ont toujours un trou dans l’estomac... Mange. »

Il lui tendit le sandwich. Un sandwich sommaire, mais généralement bon. Le pain était bien tendre, le beurre n’était pas très dur, et le jambon encore frais. Cahir se fit ensuite son propre sandwich, tout en lui parlant.

« Si j’ai bien compris, tu veux être mon écuyer ? Tu sais qu’il est risqué de faire confiance à un inconnu ? Tu ne sais rien de moi, et tu t’apprêtes à me suivre... »

Il laissa planer un silence, avant d’ajouter :

« Mais je suis un homme d’honneur, lâcha-t-il. Toutefois, je veux bien que tu nettoies mon armure, mes vêtements, et sans doute aussi mon corps, si jamais l’occasion s’en présente. Comme tu le vois, je suis toutefois à court d’argent. Je pensais récupérer de l’argent ici en accomplissant une petite tâche, mais ces gens n’ont visiblement aucun problème. Nous allons donc partir dans l’heure, et nous diriger vers Égreville. Tu voyageras sur mon cheval, et je t’entraînerai... A ma manière. »

Cahir mangea ensuite tranquillement son sandwich, et, lorsqu’il eut terminé, il se releva, et lâcha, avec un léger sourire :

« Je t’embauche, petite renarde. Et sache bien une chose... »

Cahir la regarda alors droit dans les yeux, et lui parla alors, pour la rassurer :

« Ce qui importe, c’est ta volonté et ta détermination. Tant qu’elles seront là, avec toi, alors tu pourras soulever des montagnes. »

Cahir parlait en connaissance de cause. Il était un simple humain, un simple humain sans aucun pouvoir magique, sans aucune compétence spéciale, et il avait réussi à concurrencer des démons, et à rejoindre les corps d’élite de l’armée ashnardienne. Il savait donc de quoi il parlait. L’ancien Ashnardien lui fit un sourire qu’il voulait rassurant, et se leva. Il donna une pièce d’or à la serveuse, et sortit, en compagnie de Louane. Cahir rejoignit le maréchal-ferrant, et donna de nouvelles pièces pour son cheval. Les fers de Sombreval avaient été refaits, et le cheval au pelage noir sortit des écuries, amené par un palefrenier.

« Voici Sombreval, annonça-t-il à Louane. Quand je l’ai récupéré, ça a été la chance de ma vie. Est-ce que tu sais monter à cheval ? »

Sombreval poussa un hennissement, remuant sa longue queue. Cahir, de son côté, fixait silencieusement Louane. Si elle n’avait jamais monté un cheval, il le verrait rien que pour monter dessus.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le dimanche 06 mai 2012, 12:23:21
Oui, Louane avait eu un grand guerrier puissant comme père. Quant il était passé la déposer à l'orphelinat après le décès de son épouse, il n'avait donné que très peu d'information, dont celle de bien faire comprendre à sa fille de ne pas essayer de le retrouver. Pourquoi ? Pourquoi tant de mystère ? D'après la photo qu'elle possédait de lui, c'était quelqu'un de très sûr de soi et de courageux. Quelqu'un d'important et de sûrement très brave et très fidèle aussi. Ou peut-être pas... après tout elle se faisait peut-être des illusions.

Elle se souvenait des nuits qu'elle avait passé à observer son visage... et celui de sa mère aussi. Une humaine, certes, mais une jeune femme splendide avec un sourire à vous damner. Louane aurait vraiment aimé lui ressembler trait pour trait ! Pas surprenant que son père ait craqué pour elle. Enfin... tant pis. Il fallait bien qu'elle continue sans eux et cette idée l'effrayait beaucoup moins maintenant qu'elle avait Cahir à ses côtés. Elle trainait souvent dehors et avait mainte fois entendu parler d'esclavagistes et de montres et elle n'était parvenue à leur échapper que par miracle sans doute... peut-être parce qu'elle avait une faculté de discrétion hors du commun. Enfin... tant que personne n'essayait de la frapper. Mais elle n'avait plus à avoir peur... elle aurait bientôt apprit à se battre grâce à ce mystérieux chevalier noir. La serveuse fini enfin par arriver pour leur déposer de quoi confectionner des sandwichs. Les yeux de Louane se mirent à briller et son ventre à grogner plus que jamais. Par politesse, elle ne se jeta pas dessus comme une forcenée. Elle laissa d'abord Cahir s'en charger et fut agréablement surprise de le voir le lui tendre.

Elle poussa un couinement de joie et l'agrippa à pleines mains avant de mordre dedans, faisant apparaitre ses petits crocs de renarde. Ils étaient plutôt discrets c'est vrai mais son corps n'avait pas encore tout à fait terminé de se développer. La "puberté" des hybrides comme on l'appelle était un peu plus compliquée. Elle prit le temps d'avaler sa première bouchée avant de faire mine de menacer Cahir avec son pain. La bouche encore légèrement pleine elle clama :


- Par contre... si tu me traite encore de chat Cahir, je t'enfonce ce sandwich dans le nez, on est d'accord ?

Elle n'aimait pas les chats. Elle les trouvait trop vicieux. Elle continua de manger et son futur professeur l'imita. Elle l'écouta cependant attentivement au fur et à mesure qu'elle dévorait son menu. Son sourire s'agrandissait alors qu'il finissait par admettre qu'il acceptait de la former. Louane fit un bond sur sa chaise.

- Youpiiiiiii !!!

Elle se serait bien jetée dans ses bras si les gens présent dans l'auberge ne lui avait pas lancé un regard réprobateur. Elle se rassied donc sur son banc, un peu honteuse, s'empressant de se confectionner un deuxième sandwich. Pour la discrétion finalement... on repassera.
D'après Cahir, tant qu'elle possédait la volonté et la motivation nécessaire, elle pourrait déplacer des montagnes. Louane ne s'était jamais sentie aussi bien de toute sa vie !


- Oh merci ! Merci de tout cœur Cahir, je te promet que tu ne sera pas déçu ! Je t'obéirais au doigt et à l’œil et je travaillerai très dur ! J'étais certaine de pouvoir te faire confiance, j'ai du flair pour ça ! Et puis si tu avais voulu m'égorger ou m'abandonner à mon triste sort, tu ne m'aurais pas sauvé la mise tout à l'heure et tu ne m'aurais pas invité à ta table, pas vrai ? C'est le destin qui nous a mit sur le même chemin !

Elle lui lança un clin d’œil avant de s'empresser de finir son plat. Elle avait vraiment un estomac à toute épreuve. Leur repas terminé, elle suivit sagement son mentor jusqu'à l'écurie où l'attendait son fier destrier. Un immense cheval noir musclé au corps saillant qui émerveilla la demoiselle. Il était magnifique cet animal ! La question était maintenant de savoir, évidemment, si la petite rouquine savait monter dessus. Avant de répondre, la renarde s'approcha du cheval pour effleurer ses naseaux, puis les caresser doucement. Entre animaux, on se comprenait bien, non ? Louane sentait qu'il passait quelque chose entre eux de plutôt positif. Elle prit finalement l'énorme poitrail de l'étalon entre ses bras, comme pour l'étreindre, puis le lâcha et se posta face à l'étrier qui pendait de la selle à la gauche du cheval. Elle répondit alors :

- Non ! Mais j'ai déjà vu faire un nombre incalculable de fois !

Et en effet, alors qu'elle agrippait le pommeau de la selle, elle se hissa sans problème sur le dos de l'animal qui piaffa un peu. On aurait vraiment pu croire qu'en effet, elle avait déjà apprit à monter sur ces animaux. Très fière, elle attrapa les rennes et lança un sourire séduisant au chevalier.

- Et bien Messire, il est temps de partir il me semble, non ? Allez ! C'est partit pour l'aventure ! Youhouuuuu !!

Pour Louane, c'était le plus beau jour de sa vie.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le dimanche 06 mai 2012, 13:59:55
Qu’elle était naïve ! Ou innocente, au choix... Elle ne voyait pas pourquoi Cahir l’aurait sauvé, si ce n’est pour l’avoir avec lui. L’apatride, lui, voyait plutôt bien ce qu’il pouvait en faire. A vrai dire, s’il avait pris de l’aider, il avait aussi des arrière-pensées qu’il ne comptait pas lui formuler. La renarde était très belle, suffisamment belle pour lui rapporter une bonne somme à un marché d’esclaves. C’était l’intention initiale de l’ancien Ashnardien : la conduire au marché, et la vendre à un esclavagiste pour de l’argent. Il monta derrière elle sur Sombreval, et attrapa les rênes.

« Sortons de la ville lâcha-t-il tout simplement, avant de sourire. Et en route pour l’aventure... »

Elle devait sans doute le prendre pour une espèce de missionnaire, de chevalier désintéressé appartenant à un quelconque ordre chevaleresque. Il ne tenait pas à briser cette image qu’elle avait de lui, et s’éloigna du village. Sombreval quitta rapidement les lieux en passant par la rue principale, et Cahir galopa vers le pont menant à Égreville, tout en continuant à réfléchir sur ce qu’il devait faire de cette dernière. La vendre ? C’était son idée, mais, étrangement, elle ne le tentait pas.

*Cet enthousiasme dont elle fait preuve... Je suis parti du principe qu’elle ne serait qu’une tare dans mon voyage, mais en suis-je si convaincu ? Ne suis-je pas en train de la sous-estimer à cause de son apparence ?*

Il est vrai que Louane était loin de ressembler à une guerrière, mais elle avait l’air très déterminée. Et Cahir ne lui avait pas menti. On l’avait constamment sous-estimé, à l’académie, en raison de son absence de pouvoirs magiques, ou de facultés paranormales. Il n’était qu’un simple humain, et avait, en conséquence, du travailler au moins trois fois plus que les autres pour réussir à rester dans les critères très sélectifs de l’académie militaire impériale. Cahir songeait pensivement à tout cela, et se dit qu’il allait la mettre à l’épreuve. Avoir une écuyère ne présentait pas que des inconvénients, loin de là. Même quand on n’avait pas de maison, l’intendance était importante. Cahir devait nettoyer son cheval, ses vêtements, essorer son arme, et lubrifier son armure. Une armure sale était bien moins efficace, et, plus simplement, il ne tenait pas à avoir l’apparence d’un pouilleux.

Le petit pont ne fut pas difficile à rejoindre. Un simple pont en pierre, surplombant un petit ruisseau, et Cahir le passa, suivant une route escarpée qui le conduisit assez rapidement vers un poteau indicateur. « ÉGREVILLE » apparaissait sur l’une des pancartes, et l’apatride partit par là, sans parler à Louane, la laissant contempler le paysage. Elle était entre ses bras, sa tête aux oreilles pointues proche de son cou. Comme elle n’était pas bien lourde, elle ne dérangeait nullement Sombreval.

*Je ne peux pas m’attacher... Hum... Je n’aurais jamais du aider cette fille...* se sermonnait-il, sans grande conviction.

Il finit par parler, alors que le sentier longeait une forêt :

« Nous allons nous arrêter là. »

La neige ne recouvrait plus le sol, et on n’apercevait plus depuis longtemps le village qu’ils venaient de quitter. Cahir dirigea Sombreval sur la droite, et le cheval entra dans la forêt, passant entre plusieurs arbres. Impossible d’évaluer la taille ou la profondeur de la forêt, et, surtout, si elle était dangereuse ou non. De manière générale, une forêt était toujours dangereuse. Cahir s’avança un peu, Sombreval avançant au pas, évitant les arbres et les branches qui se dressaient.

« Sois attentif au moindre bruit, Louane... Celui qui commet l’erreur de ne se reposer que sur ses yeux n’est qu’un cadavre sur pattes... Et, comme les canidés comme toi ont de grandes oreilles, j’en déduis qu’ils doivent mieux percevoir les sons... Une branche qui craque, un grognement, un sifflement lourd... La vie d’un guerrier se résume généralement à un simple mot : ‘‘Pourquoi ?’’ Pourquoi cette branche a craqué ? Pourquoi n’entend-on pas les oiseaux gazouiller ? Chaque chose inhabituelle est généralement source de dangers. Dès lors, il faut être particulièrement vigilant. »

En l’occurrence, Cahir ne détectait rien d’anormal. Les oiseaux gazouillaient, et la forêt n’était pas très profonde. La végétation ne l’étouffait pas, et ils finirent par s’arrêter près d’une rivière, au milieu d’arbres. Cahir descendit du cheval, et aida Louane à descendre, la tenant entre ses bras. Elle avait un petit corps chaud, et il se surprit, quoique brièvement, à sentir la douceur de son corps, cette chaleur si féminine, et si attirante... Ce fut toutefois bref, et il la relâcha ensuite. Cahir avança ensuite Sombreval vers le ruisseau, et le cheval se désaltéra. L’apatride, de son côté, commença à ôter son plastron, et offrit à Louane, pendant quelques secondes, la vue de son dos. On pouvait y voir une longue cicatrice qui barrait son dos en diagonale, du haut vers le bas. Se penchant vers le ruisseau, il but un coup, trouva l’eau bonne, et en remplit sa gourde, avant de s’en passer un peu sur le visage. Le guerrier se releva ensuite, se retourna vers Louane, et enfila un vêtement noir plus léger. Son torse était imberbe, dénué du moindre poil, et on pouvait voir un homme assez musclé, même si, là et là, quelques cicatrices illustraient son passé de guerrier. Il enfila ensuite son vêtement, puis s’avança vers Louane.

« Nous allons commencer à évaluer tes capacités. Pour commencer, tu vas me dire si tu es capable de te déplacer sur tes quatre pattes. J’ai vu bien des Terranides le faire, et une telle position présente bien des avantages. Ensuite, tu vas me dire si tu t’es déjà battue, si tu as déjà porté une épée, ou quelque chose comme ça... Mais, avant ça, j’ai besoin d‘évaluer ta force physique. Et, pour ça, je veux que tu me frappes dans le ventre. Avec toutes tes forces... En évitant de sortir tes griffes, j’ai assez de cicatrices comme ça. »

Il donna rapidement des explications, conscient que cette demande pouvait paraître surprenante :

« Ne t’en fais pas ; tes petits poings ne risquent pas de me faire trop mal, mais j’ai besoin d’évaluer rapidement tes compétences. Tu vas donc frapper avec toute ta colère, et, si tu n’arrives pas à être en colère, alors je te considérerai constamment comme une neko. »

Louane, visiblement, n’aimait pas qu’on la compare à une neko. La fierté des renardes... Dans tous les cas, il n’avait pas peur. A vrai dire, s’il y en avait une qui risquait de se faire mal, c’était plutôt elle. Cahir était musclé, et s’entraînait tous les jours.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le dimanche 06 mai 2012, 15:15:50
Une fois à l'extérieur, Cahir installé lui aussi sur le dos de son cheval, Louane sentit une bouffée de joie et de sensations extraordinaires l'envahir. Elle ferma les yeux, le nez légèrement en l'air tandis que le vent glacial soufflait sur son visage. En temps normal, elle n'aimait pas trop le froid, d'autant plus que la couleur de son pelage, et donc de ses cheveux également, avaient tendance à se modifier en conséquence. Lors de grand froid comme aujourd'hui, sa chevelure était plus épaisse et quasiment blonde. Plus il faisait froid et clair, plus ses cheveux et son pelage s'éclaircissaient. Plus il faisait chaud et sombre, plus ils s'approchaient du brun et devenaient moins drus et plus légers. Sans doute ce coté animal qui ressortait pour s'adapter au climat. Plutôt pratique en fait.
Cette sensation au galop était incroyable. Silencieuse et les yeux brillants, émerveillée, Louane ne perdait pas une miette de ce spectacle. Elle n'avait encore jamais fait un truc aussi... dément ! Et elle n'avait pourtant encore rien vu de cette aventure. Ça ne faisait que commencer. Son excitation était à son comble ! Combien de temps durerait ce voyage ? Pas trop longtemps puisqu'ils se contentaient d'aller dans un voyage voisin. Louane aurait pu voyager ainsi pendant des heures et des heures !

Ses cheveux volaient et bondissaient au rythme des foulées du cheval sans pour autant gêner Cahir qui se tenait juste derrière elle. Elle avait la sensation qu'avec lui, il ne lui arriverait jamais rien. Elle ne se doutait pas un seul instant qu'il ait eu l'idée de la vendre à des esclavagistes. Elle avait confiance, sans pouvoir y donner d'explication. Au bout d'un moment, l'homme fit ralentir son cheval pour pénétrer dans la forêt. Louane ne posa pas de question et hocha la tête. Il lui expliqua alors ce à quoi elle devait faire attention et donc aux signes particuliers de la nature. Ça... c'était dans ses cordes. Ses petites oreilles frémirent alors qu'elle se concentrait sur son environnement. A l'ombre des arbres, ses cheveux reprirent une teinte légèrement plus sombre, dans les tons châtains clair. Elle n'y faisait même plus attention mais c'était un système de camouflage très pratique ça aussi ! Lorsque Cahir lui tendit les bras pour la faire descendre, elle arbora un immense sourire et sentit ses joues rougir au contact de ce corps viril. Elle n'avait pas vraiment l'habitude et Cahir la troublait un peu. En effet, il était l'un des premiers hommes qu'elle côtoyait plus d'une heure en dehors du travail. Et Dieu sait qu'il dégageait un charme fou ! Les filles craquent toujours pour ce genre de chevalier en armure, non ?

Une fois au sol, Louane observa les alentours, comme pour photographier et analyser le terrain. Ça devait être important ça aussi. Les odeurs étaient également plus fortes ici qu'ailleurs, sans doute à cause du bois et de la mousse humide. Cahir emmena son cheval boire au bord d'un ruisseau et en profita pour se rafraichir à son tour et se débarrasser de son armure qu'il tendit à la demoiselle. Elle pesait son poids mais Louane prit bien soin de ne pas la malmener. Elle ouvrit de grands yeux ronds et rougit jusqu'à ses oreilles pointues en apercevant le dos de son professeur. Ça... c'était bien le dos et la carrure d'un grand et costaud chevalier !! Et la grande cicatrice qu'il portait prouvait qu'il avait du mainte fois combattre des monstres très puissants. Ce qui était sûr, c'est que Cahir n'avait donc rien d'un imposteur. Il se tourna vers elle et entreprit d'enfiler un vêtement plus léger de couleur noire, lui offrant un instant la vue de son torse imberbe. Ça alors, ce qu'il était beau ! Louane baissa un peu les yeux en essayant de masquer le rose de ses joues.

Puis ils passèrent aux choses sérieuses. L'homme désirait avoir un aperçut de se dont elle était capable pour un combat. Pas grand chose à vrai dire... mais il fallait qu'elle se montre crédible. Plus question de faire marche arrière désormais ! Est-ce qu'elle savait se déplacer à quatre pattes ? Automatiquement, Louane jeta un œil à ses mains. Ses ongles étaient longs et elle pouvait en effet s'en servir comme des griffes, bien qu'elle ne s'en soit pas servit tous les jours. Lorsqu'elle était en colère, ils avaient la fâcheuse tendance à s'allonger et devenir des griffes acérées plutôt dangereuses. Moins que ceux des chats mais pas mal quand-même. Maintenant il voulait qu'elle le frappe ? Dans le ventre ? La renarde cligna des yeux, un peu surprise, et déposa soigneusement le plastron contre un arbre. Mais elle allait se briser les phalanges sur ce tas de muscles ! Bon... puisqu'il le fallait après tout. En effet ce n'était pas elle qui allait faire grand mal à un guerrier comme lui. Elle inspira un grand coup et se concentra. Il lui souligna que si elle n'y parvenait pas, il la considérerait toujours comme une Neko. Touché. Louane écarquilla les yeux sous cette insulte. Elle une Neko ? Jamais ! Elle fronça soudain les sourcils et lança un regard noir à Cahir. Puis soudain, elle poussa un cri, les oreilles et les poils dressés et envoya un sacré coup de poing de toute sa force dans le ventre de son vis à vis.

Elle avait pensé que ça ferait l'effet d'un coup de poing dans un mur de béton mais finalement, elle avait plus de force qu'elle ne pensait ! Plutôt satisfaite de sa prestation, elle regarda Cahir d'un air hautain, un petit sourire sournois aux lèvres qui lui allait très bien, et lança :


- Ça t'apprendra à me traiter de Neko, va ! Alors ? C'était bien ? Tu vas voir je sens que je vais t'épater !

Elle éclata d'un petit rire joyeux puis repris un peu de sérieux, se débarrassa de son manteau, et mit les poings sur les hanches. Ce n'était que le commencement de son entrainement après tout. La renarde arrangea un peu ses vêtements et vint se poster aux cotés de Cahir, légèrement devant, une lueur conquérante dans les yeux. Voyons voir si elle savait se servir de ses quatre pattes maintenant. Elle ressentait plus que jamais le sang animal dans ses veines et ses yeux avaient davantage la forme de ceux d'un renard que d'une simple humaine. Puis elle se pencha en avant, ignorant que Cahir avait une vue plongeante sur ses petites fesses et sa petite culotte blanche.

- Ne bouge pas, je reviens !

Et soudain, en moins de cinq secondes, elle bondit, détala, et disparut au sein de la forêt. Elle fut elle-même incroyablement surprise de la vitesse à laquelle elle se déplaçait et évitait les obstacles. Le vent fouettait son visage et elle courait incontestablement 5 fois plus vite que sur ses deux jambes. La sensation était extraordinaire ! Puis elle finit par ralentir, dérapant en enfonçant ses griffes dans le sol dans un nuage de poussière. Puis elle se redressa, un petit peu essoufflée, la sueur collant ses vêtements contre sa peau.

* Waow... bah ça alors ! J'aurais jamais imaginé que ça soit aussi génial ! *

Ne voulant pas laisser Cahir seul trop longtemps là-bas, elle reprit sa course. Son odorat s'était également ouvert davantage et elle n'eut aucun mal à retrouver le chemin emprunté. Elle se retrouva donc très vite face à Cahir... déjà métamorphosée. Ses grands yeux n'avaient plus rien d'humain et avaient pris une teinte dorée. Ses cheveux un peu en bataille tombaient un peu devant son visage, ses griffes étaient sorties, bref... son instinct animal s'était réveillé. Et elle adorait ça !

- Tu as vu ? Tu as vu, Cahir ?! C'est mortel ! Incroyable ! Je me suis jamais sentie aussi bien de toute ma vie !

En effet, elle avait reprit des couleurs. Mais elle avait aussi besoin de se changer et de faire une petite toilette car ses vêtements lui collaient un peu trop au corps et la poussière les avaient un peu salit. Heureusement elle avait de quoi se changer dans son petit sac à dos.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le dimanche 06 mai 2012, 16:56:57
L’insulte avait visiblement fait mouche. Comme il s’y attendait. On avait du confondre Louane avec une neko bien dès fois, et sa fierté en prenait un coup. Pour le moment, c’était dans l’intérêt de Cahir, mais il allait falloir qu’il lui apprenne à se contrôler. La colère la fit néanmoins agir, et elle le frappa... Plus fort qu’il ne l’aurait cru. Cahir n’en tomba pas à la renverse, mais eut toutefois un peu mal. Elle frappa en plein sur l’estomac, et il soupira. Il passa sa main sur son ventre, le massant, tandis que Louane se mit à le regarder avec prétention et assurance :

« Ça t'apprendra à me traiter de Neko, va ! Alors ? C'était bien ? Tu vas voir je sens que je vais t'épater ! »

Il sourit alors.

« Tu n’es pas si nulle » ne put-il s’empêcher de la narguer.

Elle se rapprocha de lui, et il eut la soudaine envie de lui caresser les cheveux. Il fallait dire qu’elle avait une très belle chevelure, mais il résista à cette envie, alors que la petite kitsune se mit à quatre pattes. Sa jupe se releva, et son regard loucha sur ses belles petites fesses et sa culotte blanche, provoquant en lui un désir tout à fait naturel. Elle avait un délicieux petit cul, et il se mit à imaginer ses mains en train de pétrir ses fesses. Il sentit ses doigts le démanger, et sortit de ses pensées quand Louane lui parla :

« Ne bouge pas, je reviens ! »

Elle parlait d’une voix forte et énergique, et se mit à courir. Elle se déplaça rapidement, et Cahir la perdit bientôt de vue. Surpris, ce dernier regarda Sombreval, qui broutait. Cahir haussa alors les épaules :

« Moi non plus, je ne sais pas pourquoi je l’ai prise... »

Elle était enjouée, c’était indéniable, mais la vie de Cahir n’était pas un conte de fées, contrairement à ce qu’elle avait l’impression de croire. Cette dernière s’étant visiblement éloignée, Cahir commença à sortir un carnet qu’il tenait dans l’une des sacoches accrochées à Sombreval, l’ouvrit, et nota quelques mots simples. C’était son carnet de voyage, et il nota laconiquement : « En route pour une bourgade, Égreville, afin d‘y trouver un boulot. Ai trouvé une kitsune. Louane Fox. Ignore pour le moment qu’en faire. »

Cahir ignorait pourquoi il se donnait la peine de noter ce qu’il faisait... Sans doute pour voir par où il était passé le soir, tout ce qu’il avait fait. Son carnet se remplissait rapidement. Terra était une planète immense. Cahir espérait pouvoir un jour réussir à regagner l’Empire... Mais, pour l’heure, tout ce qu’il souhaitait, c’était remplir un peu sa bourse. Il referma son carnet, et se releva. Louane revint à ce moment-là, ayant visiblement fait une longue course qui l’avait fatigué. Elle semblait également un peu différente. Une lueur dans le regard...  Ses griffes sorties... Sa chevelure légèrement défaite...

« Tu as vu ? Tu as vu, Cahir ?! C'est mortel ! Incroyable ! Je me suis jamais sentie aussi bien de toute ma vie ! »

L’apatride sourit légèrement, et lui répondit rapidement :

« Je t’ai vu galoper comme une gazelle. J’en déduis que tu es mieux sur tes quatre pattes que sur tes deux jambes. Tant mieux. Car je crois que tu seras encore plus efficace sur tes quatre pattes. Tu allies ainsi rapidité et agilité, tout en multipliant tes points d’appui. De plus, en étant à quatre pattes, tu es bien plus difficile à être touchée. »

Cahir tourna ensuite autour d’elle, et son regard s’attarda près du postérieur de la renarde. Près, car il fixait la base de sa queue, et la regarda, avant d’ajouter, pensivement :

« Tu dois utiliser tous les atouts que la Nature t’a donné. Tes oreilles pour entendre, ton nez pour sentir, tes griffes pour frapper, et ta queue. Ta queue pour étrangler, pour renverser, pour frapper mais aussi pour te suspendre. As-tu déjà grimpé à un arbre ? »

L’apatride s’était rapproché d’un grand arbre, en caressant l’écorce.

« Tu vas monter sur cet arbre en utilisant tes griffes, et t’accrocher avec ta queue à une branche. Si tu tombes, je te rattraperai. Mais, avant ça... »

Il avait naturellement remarqué que les vêtements de la jeune renarde étaient inadaptés pour ce genre d’exercice. Le tissu la collait, et il suggéra donc :

« Si tu as des vêtements plus adaptés pour l’entraînement, je te conseille de les mettre. Ensuite, tu feras ce que je t’ai demandé de faire. »
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le dimanche 06 mai 2012, 18:22:24
Louane se sentait fébrile et encore ivre de ce qu'elle venait de ressentir et de découvrir. Être une hyrbride, ou une kitsune plus exactement, était finalement beaucoup plus exaltant qu'elle ne l'aurait cru. C'est vrai jusqu'à présent elle se sentait un peu comme un monstre parmi tous ces gens et ne parvenait pas tout à fait à trouver sa place, certaine que sa vie n'était pas réduite à frapper aux portes des commerçants et des familles pour leur servir de bonne à tout faire. Non... c'était ici qu'elle se sentait vraiment dans son élément ! Elle commençait à comprendre pourquoi elle s'était toujours sentie comme enfermée dans un bocal ou dans sa propre bulle. Désormais, elle était prête à assumer pleinement ce qu'elle était et les capacités qu'elle possédait. Et tout ça, grâce à Cahir ! Là, elle avait une sacrée dette envers lui quand même.
En effet, comme le proclamait le guerrier, elle était beaucoup plus à l'aise à quatre pattes, du moins pour courir, c'était indéniable. Et maintenant, qu'est-ce qu'il lui réservait ? Est-ce qu'il allait lui apprendre des techniques de combat ? Non elle allait un peu trop vite en besogne, elle venait à peine de commencer l'entrainement. Ce n'était pas demain la veille qu'elle allait se frotter à des trolls ou autres monstres dégoutants. Un peu de patience... elle finirait forcément par y parvenir et Cahir serait fier d'elle !

Il lui tourna autour, semblant réfléchir. Il avait une idée derrière la tête c'était sûr et Louane avait hâte de savoir quel serait sa prochaine étape. Il lui énuméra comment se servir de sa queue lors des combats. Le sourire aux lèvres, la renarde se campa bien droite sur ses deux jambes et exécuta une sorte de salut militaire en lançant :


- Bien, chef !

Grimper aux arbres maintenant ? Surprise, Louane leva son petit nez pour observer la hauteur de ceux-ci. Elle avait l'air de réfléchir à son tour. Finalement, elle plissa un peu le nez, pas certaine d'apprécier l'exercice. Elle croisa un peu les bras sur sa poitrine et lança un regard soupçonneux à son professeur. Elle finit par grommeler avec mauvaise grâce :

- Grimper aux arbres c'est pour les chats...

Mais elle savait pertinemment qu'elle n'avait pas le choix. Cahir avait donné un ordre, elle serait bien forcée d'obéir. Elle lui avait promit. Elle finit donc par soupirer et accueillit l'idée de Cahir avec un grand sourire et un hochement de tête. Oui, il était temps qu'elle se change et heureusement, les vêtements qui l'attendaient dans son sac seraient beaucoup plus pratiques !
Elle s'approcha donc de son sac qu'elle avait laissé attaché à la selle de Sombreval et en sortit un haut de sport blanc qui recouvrait simplement sa poitrine et laissait son nombril découvert, ainsi qu'un short kaki. C'était la tenue qu'elle utilisait pour les cours de sport à l'orphelinat justement. Elle avait eu raison de la garder. Elle se glissa derrière le cheval qui lui servit de paravent pour se changer et réapparut devant Cahir avec un large sourire.


- C'est bon, je suis prête ! Bien... je grimpe dans cet arbre et je dois me pendre par la queue c'est ça ? Tu as intérêt de me rattraper si ça marche pas parce que sinon je te préviens, je te rendrai la vie impossible !

Elle ne plaisantait qu'à moitié. Manquerait plus qu'elle se retrouve avec une bonne et des bleus partout ! Elle s'avança vers un arbre plutôt grand et se concentra. Ses griffes, qu'elle avait rétracté pour se changer, ressortirent de nouveau. Elle inspira à fond, prit son courage à deux mains, puis se mit à escalader. Ses griffes lui facilitaient vraiment l'exercice mais elle n'était pas extrêmement à l'aise. Elle évita de regarder en bas tout du long, puis s'assied sur une branche assez haute. Cahir avait l'air beaucoup plus petit vu d'ici.

- Tu es prêt ? Tu me rattrape, hein ?

Pourquoi avait-elle l’impression qu'elle allait s'écraser comme une idiote en bas ? Oh... pourvu qu'elle y arrive ! Elle prit le temps de prendre sa queue entre ses mains et de la serrer contre elle en lui chuchotant : "Je t'en supplie, me lâche pas maintenant." Bah quoi ? Elle avait bien le droit de lui parler on sait jamais. Bref ! Finalement, elle enroula solidement sa queue autour de la branche, ouvrit les bras en grand et... se laissa tomber en arrière, fermant les yeux.
Et ça marchait !! Elle ne tombait pas ! Elle rouvrit les yeux et poussa un cri de victoire. C'est ce moment là que choisit la branche pour casser. Le cri de joie de Louane se transforma en cri de terreur et elle atterrit directement dans les bras de son professeur. Ouf ! Elle soupira, rassurée, puis rougit.


- Hé hé... ça compte pas ! C'est la branche qui a cédé, on est d'accord, hein ?

Oui, sinon elle aurait forcément réussit l'exercice ! Elle quitta les bras de Cahir et dépoussiéra ses nouveaux vêtements. Ce n'était que partie remise après tout ! Elle ferait bien mieux le prochain coup. Elle interrogea alors l'homme du regard pour savoir si elle devait recommencer ou s'ils passaient à autre chose. Si elle devait le refaire, autant vous dire qu'elle choisira un arbre avec des branches beaucoup plus solides cette fois !
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le lundi 07 mai 2012, 20:18:16
« Grimper aux arbres c'est pour les chats... protesta-t-elle.
 -  Pour les singes, plutôt » avait alors rétorqué Cahir avec un léger sourire.

Il allait vraiment falloir qu’il lui touche un mot au sujet de son aversion pour les félins. Néanmoins, Louane se prêta à l’exercice, et, silencieusement, Cahir l’observait. S’il oubliait de l’agripper, la petite mourrait très certainement. Comme il s’y attendait, elle grimpa avec une facilité déconcertante à l’arbre, même si elle n’était pas rassurée. Elle avait sans doute le vertige. Elle atteignit une branche, et Cahir dut avouer qu’il n’avait pas pensé à la solidité de la branche, dans la mesure où, pour lui, Louane était une espèce de poids plume. Elle se tint sur la branche, hésita un peu, et s’y agrippa avec sa queue. Elle se mit à pendre la tête en bas, retenue par sa queue. Une posture assez ridicule, mais elle avait l’air assez heureuse, et Cahir se sentait soulagé. Louane serait peut-être finalement plus utile que prévu, en fin de compte... Il ne pouvait, en tout cas, que l’espérer.

La branche émit alors un craquement, ne supportant visiblement pas les secousses de Louane, et cette dernière se mit à tomber... Pour atterrir sans problème dans les bras de son mentor. Il se contenta de lui sourire.

« Hé hé... ça compte pas ! C'est la branche qui a cédé, on est d'accord, hein ? »

Amusé, il lui tapota la tête, et confirma en croisant les bras :

« Soit ça veut dire que tu dois perdre du poids, soit que cette branche n’était pas terrible. Vu ta silhouette, j’opterais personnellement pour la seconde hypothèse. »

Il s’écarta alors un peu d’elle, afin de réfléchir, et ajouta, après plusieurs secondes :

« Tu es rapide. Tu es vive. Énergique. Ton style de combat doit allier ses qualités, et s’axer sur les réflexes et la rapidité. Un tourbillon orangé, voilà ce que tu pourrais être pour un ennemi. A sauter partout, à l’empêcher de se concentrer, à le déstabiliser. Mais il ne faut pour autant pas négliger l’entraînement aux armes. Tes griffes sont peut-être tranchantes, mais, face à une armure, elles se briseront. Néanmoins, on ne peut pas non plus te former avec une grosse épée comme la mienne. Tu ne pourrais pas la tenir. Mieux vaut une dague, une épée plus légère, plus rapide, plus souple. »

Cahir parlait tout seul, réfléchissant à haute voix.

« Tu peux t’agripper aux arbres, grimper dessus, et tu cours vite. Tu devras apprendre à utiliser les troncs comme des rebonds, les branches comme des supports pour ta queue. Trop de gens considèrent les créatures comme toi comme de simples animaux domestiques. Je veux bien qu’on fasse le rapport pour un neko, car un chat est un très mauvais chasseur, mais, pour ce qui est d’une kitsune... Un renard est un prédateur, non ? Tu as donc en toi les gènes d’une prédatrice. Sais-tu comment les renards chassent ? »

Une question purement rhétorique. Il y répondit lui-même assez rapidement :

« Un renard chasse avec ses oreilles. Il se terre, se cache, et attaque en bénéficiant de l’effet de surprise. Le renard frappe dans le dos, en sautant à l’aide de ses pattes arrière, et compte sur l’effet de surprise pour immobiliser sa proie. Nous allons donc travailler avec toi des variantes du mulotage. Si cette technique est utile contre les rongeurs, contre des animaux un peu plus gros, il te faudra plutôt utiliser ta dague, voire même ta queue. En l’enroulant autour du cou d’une proie, tu pourras l’étrangler, et ainsi le neutraliser. »

L’apatride marcha vers Sombreval. Il ouvrit une sacoche, et en sortit des épées. Deux petites dagues. Il en lança une aux pieds de Louane, et se tourna vers elle.

« Pour le moment, tu vas te battre en te dressant sur tes pattes arrières. Tu as déjà tenu une dague ? Une lame quelconque ? Essaie de m’attaquer. Avec ta dague. Que je jauge un peu tes mouvements, la manière dont tu analyses ton adversaire, et ce que tu penses à frapper en premier. »

Rien à craindre ; Cahir était un virtuose dans le maniement des épées. Ses gardes étaient parfaites, et il choisit une posture de combat assez souple. Jambes fléchies, il tenait sa dague dans la main droite, et fixait Louane dans le blanc des yeux, attendant que la kitsune se rue vers lui.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le lundi 07 mai 2012, 20:53:26
Jusqu'à présent, Louane pensait qu'elle s'en sortait bien. Bon la branche avait cassé et alors ? Ce genre de chose ça peut arriver à tout le monde même aux meilleurs. Sauf que les meilleurs ont sûrement l'intelligence de vérifier un tant soit peu la solidité mais bon... ce n'était que ses premières heures d'entrainement ! Dans quelques mois... un an peut-être ou plus, elle serait aussi forte que Cahir ! Bon ça dépendait du nombre de choses à apprendre mais elle était certaine de pouvoir y arriver ! Surtout que sa nature d'hybride lui conférait des compétences que l'homme n'avait pas. Dans son esprit, avec un sourire conquérant aux lèvres, elle se promettait une chose. Un jour, elle parviendrait à égaler et même surpasser Cahir. Oui... un jour elle serait une grande guerrière comme son père t lorsqu'elle le retrouvera il se fière d'elle. Elle n'aura plus jamais à avoir peur des esclavagistes ni des monstres qui se baladaient sur Terra. Elle avait hâte que ce jour-là approche. Vraiment hâte ! Mais chaque chose en son temps bien sûr...

Cahir lui fit la remarque que si cette branche avait cassé, c'était soit qu'elle devait perdre du poids, soit que la branche n'était pas solide. Il opta pour la deuxième hypothèse. Croisant les bras contre sa poitrine, Louane esquissa un sourire amusé et faussement réprobateur :


- C'est ça, rattrape-toi...

S'il avait fait la moindre réflexion à propos de son poids elle lui aurait tiré les oreilles ! Non mais. Elle trinquait toute se vie et n'avait pas toujours assez d'argent pour manger alors qu'il ne vienne pas lui dire qu'elle était grosse ! Nan mais oh !
Cahir se mit alors à énumérer tout un tas de chose, tentant de décider et de lui faire comprendre quel type de combat et de stratégie était le mieux pour elle. La renarde décida de s'assoir en tailleur contre un arbre et de l'écouter sagement. Il en connaissait des choses... où est-ce qu'il avait apprit tout ça d'ailleurs ? Dans une école spéciale ? En tous les cas, la kitsune se sentait bien mieux d'apprendre à ses côtés en plein air plutôt que dans une école avec des professeurs rasoirs. Ils n'avaient sûrement pas des professeurs aussi beaux dans leurs écoles... plutôt des vieux renégats tout rouillés. Non ?
Cahir lui demanda si elle savait comment les renards chassaient. La demoiselle s'extirpa de ses pensées et alors qu'il répondait lui-même, elle rougit en se rendant compte qu'elle le fixait un peu trop intensément. Il allait finir par se poser des questions. Le guerrier partit chercher deux dagues et lui en lança une. Il désirait voir de quoi elle était capable. Face à lui... aucune chance d'épater la galerie. Mais elle pouvait toujours essayer de le surprendre un peu. Oui, mais comment ? Il s'était déjà mit en position, attendant de la voir agir. Elle n'avait jamais tenue d'arme dans ses mains mais il y avait une première à tout !

Louane attrapa l'arme et se campa fermement sur ses deux pieds, face à son adversaire. Il ne fallait pas le quitter des yeux surtout.  Il tenait sa dague dans sa main droite donc il était droitier... à moins qu'il ait acquis des compétences ambidextres ? Ce serait embêtant. Elle commença tout naturellement à se déplacer de façon latérale, comme le font en général deux adversaire lors d'un duel. Elle le fixait, l'air concentrée. Bon... de toute manière elle n'avait pas le choix. Tout à coup, elle bondit en avant, l'arme pointée dans sa direction. Mais lorsqu'il leva la sienne, l'hybride réagit à une vitesse incroyable, se laissant glisser pour passer sous son bras et se retrouver derrière son dos. Elle leva son arme mais Cahir était loin d'être stupide. Il para son attaque sans problème. Dague contre dague, la jeune femme approcha légèrement son visage du sien.


- Tu sais que tu es incroyablement sexy quand tu te bat ?

Elle se mit à rire et effectua un salto arrière impressionnant pour s'éloigner de l'homme. Elle atterrit avec grâce et agilité sur le sol, en position de combat. Elle semblait s'amuser comme une petite folle. Elle savait très bien que l'issu du combat était joué d'avance mais pas question qu'elle se laisse faire si facilement ! Elle se rendait à peine compte de ce qu'elle faisait. En temps normal elle aurait été incapable de faire ce genre de saut. Mais ses facultés de kitsune se réveillaient petit à petit, lui permettant des choses bien plus intéressantes. Il ne lui manquait plus qu'à les développer et d'apprendre à s'en servir correctement. Elle faisait confiance à Cahir pour ça. De nouveau elle bondit en avant, bien décidée à le faire suer un peu.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le lundi 07 mai 2012, 22:52:23
Et le combat commença. Parler d’un « combat » était peut-être un peu exagéré. S’il s’était agi d’un vrai combat, Louane aurait été tuée rapidement. Cependant, Cahir ne comptait nullement la tuer. Elle se rua rapidement vers lui, et tenta une feinte, se glissant dans son dos pour essayer de le frapper. Un coup astucieux, mais qui avait été assez prévisible dans la manière dont son corps bougeait. Il para, et Louane fit un salto en arrière, après un léger commentaire qui fit perler sur son visage l’ombre d’un sourire. Louane se replia donc, et attaqua ensuite rapidement. La danse commença. Cahir para, esquiva, feinta, sans jamais attaquer, se contentant juste de tester les mouvements de Louane.

« Tu es rapide, petite kitsune... »

Rapide et agile, la kitsune enchaînait cependant bien des mouvements inutiles, qui ne feraient que la fatiguer. Cahir, lui, restait au contraire assez statique. Il se déplaçait en utilisant ses jambes, sans faire trop de mouvements, et, à aucun moment, Louane ne parvenait à le surprendre. La kitsune était très énergique et très rapide mais son manque d’expérience était flagrant. L’apatride parait sans peine, car la kitsune était très prévisible, rendant son jeu très facile à décrypter.

« Tu te débrouilles bien, nota-t-il, mais tu gigotes bien trop. Il faut éviter de faire des mouvements inutiles. Celui qui gagne à une bataille, c’est le moins fatigué. »

Contrairement à ce qu’on pouvait dire, un duel s’étirait généralement en longueur, et le gagnant était souvent celui qui fatiguait le moins. Le bretteur fatigué commettait des erreurs, et devenait plus agressif, en voulant terminer au plus vite le combat. Louane avait de l’énergie à revendre, mais elle se fatiguait bien trop vite. Cahir n’avait aucune difficulté à la bloquer, mais il ne songeait pas à contre-attaquer. Il se dégageait de cette petite un charme insolent, une espèce de joie de vivre et d’insouciance, d’innocence profonde. Une innocence qu’on vous faisait payer chèrement.

*Bénis les Dieux de t’avoir mis sur ma route... Bien des gens se seraient contentés de te violer, de te détrousser, et de t’égorger pour être tranquille.*

Cahir ne pouvait toutefois se résoudre à agir comme ça. L’honneur des Ashnardiens. Même s’il n’était plus un chevalier, même s’il n’était plus un Ashnardien, même s’il n’était plus rien, il pouvait toujours conserver sa fierté. L’une des rares choses qu’on avait pas réussi à lui retirer. Continuant à parer, il se décida à offrir à Louane une bonne leçon, afin de lui faire comprendre tout le contrôle qu’il fallait avoir lors d’un combat.

« Frappe mieux que ça ! Plus fort ! Il y a des failles partout dans ta garde ! Retire-toi plus vite ! »

Il para à nouveau et la repoussa, puis fit un pas en arrière, et lâcha alors :

« Tu sais quoi, Louane ? Tu es peut-être sexy comme une kitsune, mais tu te bats comme une neko ! »
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le lundi 07 mai 2012, 23:54:32
Pas question de baisser les bras, même si c'était perdu d'avance ! Louane avait quand-même un minimum de fierté à conserver qui devait lui venir de son père sans doute. Elle allait se battre jusqu'à épuisement s'il le fallait, elle voulait prouver qu'elle était capable de devenir une excellente guerrière ! Elle avait confiance en Cahir, il ne pouvait qu'être un excellent professeur. Il n'y avait qu'à voir la manière dont il se battait. Il n'avait quasiment aucun effort à aire pour parer ses attaques. Pourtant, la demoiselle mettait du cœur à l'ouvrage ! Elle bondissait, glissait, tournait, parait, une véritable danse de guerre mais qui ne menait pas à grand chose. Il la trouvait rapide et c'était incontestable. Cependant, l'homme semblait déjà prévoir à l'avance toutes ses attaques alors qu'elle redoublait d'originalité et d'imagination pour tenter de l'atteindre. Pas de doute... il était sacrément fort. Les monstres devaient pleurer leur mère en le voyant débarquer ! Ah ah ! Le guerrier l'arrêta un peu dans ses élans en lui faisant remarquer qu'elle gigotait trop et s'épuisait. Louane commençait en effet à s'en rendre compte; Elle dépendait beaucoup d'énergie dans ses mouvements mais ceux-ci n'avaient rien d'efficace. Il allait falloir trouver autre chose. Mince alors à cette allure là tous ses vêtements allaient être trempés de sueur. Ah non c'était déjà le cas. Tant pis ! Elle les laverait dans la rivière tout à l'heure. Mais ce n'était pas le moment de penser à faire sa lessive ! Il y avait plus important.

Gémissant sous ses efforts, la kitsune continua tant bien que mal, enchaînant mouvements, attaques et parades subtiles pour tenter de trouver une faille dans la défense de Cahir. C'était beaucoup plus facile à imaginer qu'à faire évidemment ! Il fallait qu'elle frappe mieux et plus fort, qu'elle pense davantage à se propre garde. Il la repoussa de nouveau et la renarde en profita pour faire une pose de quelques secondes. La dague toujours tenue fermement dans sa main, elle respirait bruyamment, sa poitrine se soulevant à un rythme régulier. C'est vrai qu'elle s'essoufflait beaucoup trop comme ça. Il était temps qu'elle change de tactique. C'est alors que Cahir, bien qu'y glissant un certain compliment, l'insulta de Neko. Louane ouvrit de grands yeux ronds. Il recommençait ! Il savait pourtant bien que ça avait dont de la mettre dans des états pas possible ! Le regard de la kitsune se fit sombre et elle montra les crocs, se mettant à grogner.


- Je... ne suis pas.. une Neko !!! KIIYYAAAAAA !!!!

Elle en faisait trop ? Elle avait ces raisons. C'est comme si elle avait traité Cahir de femmelette ou de grosse larve. A quelque chose près. Cette fois-ci, elle prit soin de se concentrer et d’économiser ses mouvements. Elle se montrait tout aussi rapide, mais ses coups étaient plus violent, plus précis, et surtout plus organisés. Elle avait compris le truc. Il lui manquait maintenant un peu plus de technique, et surtout beaucoup d'entrainement ! Elle se jeta sur lui, ayant aperçut une faille... mais tomba dans un piège. En effet, Cahir tendit sa jambe et prise dans son élan, Louane ne put éviter ce croche patte, un coup assez traitre mais efficace qui l'envoya rouler sur le sol dans la poussière. Au milieu du nuage de terre en suspens, on entendit la kitsune tousser. Puis elle se releva et réapparut aux yeux de Cahir. D'un geste de la main, elle repoussa quelques mèches de cheveux sales qui tombaient sur son visage et elle soupira. Puis elle sourit et haussa les épaules. Elle respirait toujours aussi vite, épuisée par cet entrainement. Elle était complètement trempée de sueur.

- C'est bon... t'as gagné. Mais ce n'est que partie remise ! Un jour, je t'aurais !

Elle le pointa avec le bout de sa dague, lui lança un clin d’œil, puis rangea l'arme et s'approcha de la rivière. Et sans plus attendre, elle se débarrassa de l'intégralité de ses vêtements pour se laisser glisser dans l'eau fraiche. Elle poussa un soupire de contentement et laissa aller sa tête en arrière pour plonger sa chevelure dans l'eau. Que c'était bon ! Ah oui, rien de mieux qu'un bon bain après tant d'effort.

- Et bah alors, Champion, tu viens me rejoindre ou quoi ?

Pudique ? Non pas vraiment, elle ne se rendait peut-être tout simplement pas compte que ça pouvait être déplacé. Elle apporta de l'eau jusqu'à sa nuque, ses bras et sa poitrine et commença à frotter doucement sa peau collante, les yeux fermés, profitant de ce moment de détente...
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le mardi 08 mai 2012, 02:46:23
Comme Cahir l’escomptait, dès qu’il la traita de « neko », Louane rentra dans une espèce de rage, et se rua sur lui. Elle frappa plus vite, plus fort, mais sans tenir compte de sa défense. La colère la guidait, et Cahir n’eut qu’à attendre le bon moment pour la faire tomber par terre. Un simple croche-pattes. N’importe quel enfant l’aurait évité. A supposer que cet enfant avait des réflexes, et n’était pas en colère. Louane tomba par terre, roula sur l’herbe, et cette chute sembla la calmer. Cahir se rapprocha d’elle silencieusement, et la kitsune s’avouant vaincue, tout en se jurant qu’un jour, elle arriverait à avoir Cahir. L’apatride doutait que ce soit possible, mais il lui offrit malgré tout un sourire amusé. Dans le fond... Dans le fond, elle lui plaisait, cette petite boule de poils nerveuse. Il lui ébouriffa tendrement les cheveux en récupérant la dague.

Louane s’approcha alors de la rivière. Silencieusement, Cahir marcha vers Sombreval, s’attendant à ce qu’elle se désaltère un peu, ce qui lui laisserait le temps de sortir une carte pour voir où se trouvait Égreville, ou les plus gros bourgs. Il entendit alors des mouvements de vêtements, et tourna la tête. Il vit deux petites fesses et des jambes, avant que Louane ne plonge dans l’eau. Arquant un sourcil interrogateur, Cahir tourna la tête.

*Au temps pour moi, elle prend un bain... Il est vrai qu’elle était en sueur...*

Ne voulant pas la gêner, et sachant que l’intimité était une chose très rare dans la nature, l’apatride tourna à nouveau la tête, lorsque Louane l’appela.

« Et bah alors, Champion, tu viens me rejoindre ou quoi ? »

Sur le coup, Cahir s’arrêta sur place. Avait-il bien entendu ce qu’elle venait de lui dire ? La... Rejoindre ? Il tourna la tête vers elle. Sa petite tête sortait de l’eau, mais il ne voyait pas ses seins. Il la vit relever de l’eau pour se désaltérer, et Cahir en eut la gorge sèche d’un coup. Une douce chaleur se mit à jaillir dans son bas-ventre, et il soupira. La carte, ou la kitsune ? Le choix était vite fait... Hochant la tête, il laissa tomber son fourreau, qui heurta le sol, et l’apatride marcha vers elle d’un pas résolu. Il enleva son haut, lui permettant de revoir son torse.

« Je ne voudrais pas que tu te noies... » prétexta-t-il.

Ses bottes volèrent également, et il enleva, avec la même pudeur qui caractérisait la kitsune, son pantalon et son sous-vêtement. Il lui offrit donc le spectacle de son corps nu. Son sexe présentait de nombreux poils pubiens, et aucune cicatrice, naturellement ! Un commencement d’érection l’ornait, que l’apatride dissimula bien vite en plongeant dans l’eau. L’eau était fraîche, mais assez agréable. De petits cailloux heurtèrent ses pieds, et il se glissa dans le dos de la kitsune, caressant ses hanches, son sexe frottant ses jambes, remontant au gré des mouvements pour heurter ses belles fesses.

« Tu sais, je ne t’ai dit que tu étais une neko que pour t’énerver, Louane... expliqua-t-il délicatement, remontant ses mains le long des cotes de la kitsune pour caresser son cou. Un combat nécessite avant tout du calme et de la réflexion, ma petite beauté. Si tu t’énerves trop rapidement, tu seras tuée. Je sais que tu n’aimes pas qu’on t’insulte, et c’est tout à ton honneur, mais il faut que tu te contrôles. Bien des gens ne savent pas faire la différence entre un neko et un kitsune, sans vouloir t’offenser, bien sûr. Lors d’un combat, si tu perds tous tes moyens à chaque fois que quelqu’un t’insulte, tu ne survivras pas très longtemps, tu ne crois pas ? »

Il lui caressait désormais les joues, et l’invita à se retourner pour qu’ils puissent se regarder. Comme elle était belle... Cette idée traversa l’esprit de Cahir. Il s’absorba dans ses grands yeux, et remonte ses mains pour caresser ses oreilles, les grattant tendrement.

« Tu es très douée, Louane. Bien plus que je ne l’aurais cru. »

Il pencha alors sa tête vers elle, et l’embrassa sur le nez. La vendre ? Comment avait-il pu avoir un jour cette idée saugrenue ?

« Alors, dis-moi... Suis-je toujours aussi... Comment as-tu dit déjà ? Ah oui... Sexy dans l’eau ? »

Il lui avait demandé ça avec un léger sourire. Cahir ne comptait nullement faire une formation professionnelle, dans la mesure où il n’entretiendrait avec Louane qu’une relation de distance. Ce serait tout simplement impossible à gérer.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le mardi 08 mai 2012, 10:17:52
Louane avait toujours adoré l'eau ! Elle aurait pu barboter dedans pendant des heures, surtout après cette petite séance d'entrainement. Elle se débarrassa bien vite de toute la poussière qui la démangeait et détendre petit à petit ses muscles. Elle aurait également intérêt de les étirer convenablement la prochaine fois si elle ne voulait pas se retrouver rouillée le lendemain ! Cahir avait peut-être l'habitude, et d'ailleurs il n'avait pas fait autant d'effort qu'elle, mais son corps n'était pas encore tout à fait habituer à autant de sport et autant d'intensité en si peu de temps. Mais elle ne se plaignait pas, plus les jours passeraient et plus ça se corserait, elle en était consciente. Est-ce qu'il existait des livres à ce sujet ? Pour apprendre certaines techniques, ça pouvait toujours lui être utilise, surtout avec sa capacité d'absorber les informations. On dit peut-être malin comme un singe et rusé comme un renard mais les deux convenaient parfaitement pour elle. Maligne et rusée. Du moins quand elle se concentrait un minimum. Profitant du plaisir de l'eau fraiche, Louane invita en effet Cahir à en faire de même. Ce n'était pas parce qu'il étai un guerrier puissant qu'il n'avait pas le droit de se détendre pas vrai ? Elle le vit hésiter un instant mais finalement, son professeur se dirigea vers le cours d'eau, dévoilant de nouveau son torse aux yeux pétillants de la demoiselle. Il cru bon de prétexter l'inquiétude qu'elle se noie pour la rejoindre. La kitsune éclata d'un rire cristallin.

- Oh arrête tu plaisante ! C'est pas très profond et en plus de ça, je suis une nageuse hors pair !

Elle leva son pouce vers le ciel, prenant toujours soin que l'eau remonte jusqu'à sa gorge pour ne pas dévoiler sa poitrine. Il pouvait bien le prendre mal ? Non ? Qu'elle était naïve cette petite parfois !
Louane rougit lorsqu'elle eut le droit à son premier strip-tease. Bon, c'était peut-être exagéré mais le fond était là puisque Cahir se débarrassait petit à petit de tout ce qui recouvrait son corps. Absolument tout. On dit parfois qu'un chevalier sans son armure ressemble à un chat sortit d'une baignoire. Qu'il n'a alors plus rien d'héroïque et qu'il fait plutôt gringalet et beaucoup moins puissant. Là... Louane n'était pas du tout d'accord. Avec ou sans armure, Cahir dégageait une puissance impressionnante et possédait une anatomie extrêmement bien faite ! Elle en rougit davantage, préférant détourner les yeux farouchement lorsqu'elle aperçut son sexe. Bah voilà ma grande, t'as gagné ! Bon, mieux valait faire comme si de rien n'était !
Mais ce fut beaucoup plus compliqué que prévu, surtout lorsqu'il se glissa dans son dos et caressa ses hanches. La demoiselle en eut le souffle coupé, sentant le feu monter à ses joues et envahir tout son corps. Ce fut pire encore lorsqu'elle sentit quelque chose se frotter contre ses jambes et remonter contre ses fesses. Non... ça... c'était pas un poisson.

La jeune kitsune avala difficilement sa salive, se surprenant à trouver ce moment agréable. Elle s'était imaginé pourtant prendre mouche et gifler l'importun si ce genre de chose lui arrivait un jour mais manifestement... elle n'en avait aucune envie ! D'une voix tout à fait détaché, il lui expliqua alors qu'elle devait maitriser sa colère au sujet des Nekos qu'elle détestait tant. C'est vrai que ça ne l'avait pas du tout aidé à se concentrer et à se montrer plus efficace. Il caressait maintenant son cou, et elle répondit d'une petite voix :


- Oui... tu as sûrement raison.

Les mains solides mais étrangement tendres de l'homme passèrent sur ses joues roses avant qu'il ne l'invite à lui faire face. Elle se plongea dans ses yeux, la gorge serrée. Il remonta ses mains jusqu'à ses oreilles que la jeune fille ne put s'empêcher de ramener légèrement en arrière et plus proche de sa tête. C'était la première fois que quelqu'un touchait à ses oreilles, hormis certains gamins mal élevés qui s'étaient amusés et les lui tirer dans son enfance. Cahir vint alors y glisser ses doigts pour les caresser et les gratter tendrement. Louane sentit un frisson délicieux la parcourir de part en part. Ce geste était incroyablement agréable et lui procurait une sensation superbe ! Il la complimenta, lui disant qu’elle était beaucoup plus douée qu’elle n’ l’aurait cru. Elle sourit timidement, touchée par ce qu’il venait de dire. Elle ignorait s’il était complètement honnête mais elle appréciait sa gentillesse. Il se pencha alors sur elle et la demoiselle eut un haut le cœur, le souffle coupé. Heureusement il se contenta de poser ses lèvres sur son nez, ce qui n’empêcha pas la belle hybride de rougie jusqu’aux oreilles. Détaché et très à l’aise, comme d’habitude, Cahir lui demanda alors d’une façon amusée si elle el trouvait toujours aussi sexy, même dans l’eau. Troublée, Louane le regarda en souriant, se détendant un peu.

-   Surtout dans l’eau en fait monsieur le Champion.  

Dans un geste naturel, elle alla se pendre à son cou pour l’enlacer, plaquant alors ses seins contre son torse, n’ayant peut-être pas pensé au fait que leurs deux sexes entreraient également en contact. Ce simple fait la fit trembler de haut en bas, faisant jaillir en elle une chaleur qu’elle n’attendait pas et n’avait jamais ressentie jusqu’à présent. Extrêmement gênée, elle n’osait même plus bouger. Les yeux baissés sur l’épaule du guerrier, elle préféra éviter son regard.

-   Mince alors… je… je suis désolée ! Ah… tu… on ferait peut-être mieux de sortir de là, si jamais un monstre débarque je suis pas certaine que Sombreval soit très entraîné pour se servir d’une épée lui non plus…

Elle avait beau parler, elle restait accrochée à lui, le souffle court. C’est fou ce qu’un homme aussi viril pouvait avoir comme effet sur une femme. Surtout lorsque l’individu en question avait son corps nu et son sexe tout contre elle… sans aucune barrière. En fait, elle en venait presque à regretter ses paroles et désirer rester contre lui, profiter de ses caresses. Le bout de ses doigts, un peu maladroit mais tendre, vinrent glisser le long des épaules de Cahir pour effleurer son dos de caresses. Il faisait si chaud tout à coup ! Est-ce que ça venait d’elle ? Misère…
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le mardi 08 mai 2012, 13:07:48
Louane semblait particulièrement gênée, ce qui, paradoxalement, ne faisait que la rendre plus attirante. Cahir avait déjà remarqué qu’elle était très belle, et il avait maintenant l’occasion de mettre cette beauté à profit. Son érection se renforça sensiblement lorsque Louane s’enlaça autour de lui, collant ses seins contre son torse. Il sentit les deux petites pointes de chair s’enfoncer contre son torse, et caressa en retour le bas du dos de Louane, son autre main grattant sa nuque. Sa main placée dans le bas du dos descendit légèrement, touchant du bout des doigts ses belles fesses. Dans un sursaut, Louane invita Cahir à sortir, afin de protéger Sombreval, si jamais un monstre devait débarquer. Il arqua un nouveau sourire sur les lèvres, avant de répondre :

« Un monstre ? Ma chère, si un monstre débarque, je crois qu’il se dirigera vers la proie la plus appétissante... Toi. »

Il lui caressa alors le nez avec un doigt, et son autre main, quant à elle, termina sa course en allant s’appuyer sur l’une des fesses de Louane, la palpant et la serrant. Il y avait bien longtemps... Ou pas, remarque. Mais, pour Cahir, ça faisait longtemps qu’il n’avait pas goûté d’aussi près à la chaleur du corps d’une femme. C’était très agréable. Surtout quand cette femme était une chaudière ambulante.

« Ne sois pas désolée, rajouta-t-il alors à voix basse. Tu n’as aucune raison de l’être. »

Sa main se tendit alors sur le menton de Louane, afin de délicatement relever sa tête. Il put voir ses beaux yeux, son joli nez, ses belles et adorables joues, et sa tendre bouche. Cahir alla à nouveau l’embrasser, mais pas sur le nez. Cette fois, il visa bien ses lèvres, et ce fut là que son baiser arriva. Il embrassa Louane pendant de longues secondes, gagnant de l’assurance au fur et à mesure que le baiser se prolongeait. L’érection s’affirma également, heurtant le bassin de Louane. Son membre se releva en effet, et Cahir serra contre lui le petit corps de la kitsune, avant de retirer ses lèvres.

« Je crois que je ne te l’ai pas encore dit, mais tu es toi aussi très belle... »
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le mardi 08 mai 2012, 14:16:32
Gênée ? C'était peu dire. En fait elle avait surtout peur que Cahir se mette finalement à la rejeter. Il fallait qu'elle soit réaliste. Cet homme avait du se retrouver dans les bras des plus jolies femmes du royaume, ça ne faisait aucun doute. Qu'est-ce qu'il pourrait bien trouver à une terranide, une kitsune comme elle à peine capable de se battre ? Une vagabonde tout juste bonne à faire la lessive et cirer des chaussures avec un corps dont les formes peinaient encore à se développer tout à fait ? Elle ne comprenait même pas qu'il puisse avoir envie de la toucher et la caresser. Soit elle se sous-estimait, soit Cahir n'avait tout simplement pas profité de ce genre de câlin depuis un petit moment. Dans tous les cas, Louane était incapable de s'en formaliser et de lui en vouloir. Encore moins de le repousser. Une partie d’elle lui murmurait de fuir et de ne pas faire de bêtise, mais une autre, plus prononcée, avait envie qu’il la touche, qu’il continue ses caresses sur son corps encore et encore. Allait-il s’y résoudre et l’écouter en décidant de revenir sur la berge ? Elle le redoutait et s’accrochait à lui, comme pour le retenir. L’homme se contenta de répliquer que si un monstre débarquait, ce ne serait certainement pas au cheval qu’il en aurait mais plutôt la proie la plus appétissante, autrement dit : elle. C’était un compliment qui la laissa de nouveau troublée, mais qui en même temps ne mettait mal à l’aise. Manquerait plus que ça tiens… non ce n’était définitivement pas le moment pour les monstres de se mettre au travail ! Qu’ils restent dans leur tanière encore un peu.

Cahir caressait et serrait ses fesses dans une main, déclenchant un peu plus de chaleur en elle, surtout au-dessous du nombril. Elle était surprise et à la fois ravie que ces simples gestes réveillent le désir en elle. Les mains du guerrier étaient si à la fois si puissantes et si tendres… Son autre main qui s’égarait sur sa nuque lui donnait des frissons dans tout le corps. Il caresse son nez et elle sourit, les joues de plus en plus colorées. Ca pour une chaudière ! Si ça continuait la rivière allait se transformer en bassin à vapeur ! L’apatride la rassura, lui disant qu’elle n’avait pas à être désolée, qu’il n’y avait pas de quoi l’être. Pour lui comme pour beaucoup de personne un tant soit peu expérimenté, le sexe n’avait sans doute rien de tabou et était une chose parfaitement normale que l’on assumait pleinement. Pour Louane, cela se révélait un peu plus compliqué pour le coup. Mais elle s’obstinait à vouloir faire confiance à cet homme, à se laisser bercer par ses paroles sincères et rassurantes. Il releva un peu son visage et la renarde se laissa plonger dans le mystère de son regard, le souffle court. Puis ses lèvres emprisonnèrent les siennes pour l’embrasser. La jeune femme mit quelques petites secondes à réagir avant de serrer encore l’homme contre elle et de lui rendre doucement ses baisers. Ils avaient un goût somptueux de sel, et elle eut du mal à s’en détacher alors qu’il rompait leur baiser pour lui annoncer qu’elle était très belle.

Louane sourit timidement, ayant également sentit le sexe de Cahir se dresser contre son bassin. Cela la ravissait de pouvoir exciter un homme, elle qui commençait à en douter sérieusement. Elle non plus n’était pas insensible à toutes ces caresses et à ce corps musclé contre le sien. Elle en était également toute émoustillée, sans parvenir à l’exprimer. Finalement, son visage encore tout prêt du sien elle souffla :


- Je crois que j’ai envie d’apprendre une leçon supplémentaire aujourd’hui. Cahir… ?

Timidement, sans terminer sa demande entièrement, elle glissa la main sous l’eau pour caresser doucement le sexe imposant de l’homme. Elle arrivait à peine à croire ce qu’elle était en train de faire. Puis elle continua :

- Tu veux bien me montrer ?

Elle rougissait toujours, attendant une réponse ou une réaction quelconque du guerrier quelle espérait positive. Elle continuait de caresser le sexe d’une main agile et délicate, l’autre s’accrochant à la nuque de l’apollon avant de déposer un baiser sucré sur ses lèvres charnues.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le mardi 08 mai 2012, 18:42:18
Le comportement de Louane était assez curieux, si tant est que Cahir en vint à se demander si cette dernière avait une bonne expérience sexuelle. Elle était rouge comme une tomate, et, le long de ses doigts, l’apatride pouvait sentir la nervosité de cette dernière. Qu’elle soit encore vierge lui semblait encore impensable, compte tenu de sa grande beauté, mais, à Terra, on aimait bien les contradictions. Cahir lui-même en était le plus bel exemple : un guerrier qui avait réussi avec brio toutes ses missions, tout ce que l’Empire lui avait demandé de faire, et qui s’était retrouvé déchu de tout ce dont il possédait. Et puis, faire l’amour avec une vierge, ça présentait un certain charme, dans le fond...

« Je crois que j’ai envie d’apprendre une leçon supplémentaire aujourd’hui. Cahir… ? »

Elle avait parlé d’une petite voix, pleine de désir, et Cahir se mordilla les lèvres. Voilà qui confirmait ses soupçons sur sa virginité. Mais, si elle était réellement vierge, il allait devoir être un peu plus prudent. Sans être une femme, Cahir était suffisamment intelligent pour savoir qu’il fallait prendre quelques précautions quand on couchait avec une vierge. Ceci étant dit, l’apatride n’avait jusqu’à présent jamais défloré qui que ce soit. Même son ancienne femme n’était pas vierge, bien que ses parents aient prétendu le contraire. Cette idée l’excita alors sans qu’il ne puisse le comprendre, et cette excitation se retrouva renforcée lorsque Louane se mit à caresser avec l’une de ses mains son membre. Un frisson parcourut tout le corps de Cahir, frisson qui se matérialisa par un soupir de plaisir.

Louane le caressait avec une incroyable douceur, ses doigts glissant sur sa verge, mais ça restait malgré tout extrêmement agréable. C’était même particulièrement bon !

« Tu veux bien me montrer ? » lui demanda-t-elle.

Il sourit lentement, mais n’eut pas le temps de répondre, car Louane se mit à l’embrasser. Il répondit à son baiser en avançant sa langue, caressant les lèvres de Louane. Bien décidé à lui offrir un vrai baiser, il titilla ses lèvres, jusqu’à se forcer un passage, et alla jouer avec sa langue. La langue de kitsune et la sienne se mélangèrent, jouèrent ensemble. Un contact électrique, tendre, assez agréable, que Cahir savoura. Il le prolongea tout en caressant le postérieur de Louane et sa nuque, la collant contre lui.

Lorsque le baiser s’interrompit, Cahir continuait à tenir Louane entre ses confortables bras, et lui offrit un autre sourire, avant de finalement lui répondre :

« C’est entièrement dans mes cordes, Louane... confirma-t-il. Mais j’ai besoin d’en savoir un peu plus sur toi, maintenant... »

Il laissa cette phrase en suspens, afin d’attiser la curiosité de Louane, et commença alors ses explications, en déplaçant ses mains. Celle qui caressait les fesses de la kitsune allèrent caresser sa queue, et l’autre retourna gratter ses oreilles, tandis qu’il se mit à parler :

« Tu sais ce qu’est une zone érogène ? C’est un endroit sensible du corps humain, une zone de plaisir, en quelque sorte. Les oreilles sont généralement des zones érogènes reconnues, mais, pour les canidés comme toi, la zone est encore plus sensible... N’est-ce pas agréable, hum ? Et il en va normalement de même pour ta longue queue de renarde... »

Cahir accentuait ses propos par l’action, remontant sa main tout le long de sa queue. Il se déplaça ensuite un peu, continuant à tenir Louane entre ses bras, se rapprochant de gros rochers se trouvant sur le bord de la rivière, et alla poser cette dernière sur l’un des rochers. Son ventre se retrouva ainsi à hauteur de la tête de Cahir, qui se mit à l’embrasser, remontant une main pour aller caresser l’un des seins de la kitsune. Il s’attarda sur el téton de la jeune femme, le pressant et le serrant, embrassant et léchant sa belle peau.

« Alors, dis-moi, Louane... Est-ce qu’une belle petite beauté comme toi l’a déjà fait ? Je veux dire... Est-ce que tu es toujours vierge ? »

Outre la fierté personnelle de Cahir, il savait aussi que la première fois, surtout pour une femme, était souvent inoubliable. La première fois de Cahir ne l’avait personnellement que peu marqué, et il était généralement gêné d’en parler. La première fois qu’il s’était plongé dans le con d’une femme, il avait dans le sang suffisamment de litres d’alcool pour rendre jaloux un alcoolique, et il ne savait même plus s’il avait joui ou non. La prostituée l’en avait assuré, mais il imaginait mal une prostituée dire à son client qu’il l’avait fait grimper aux rideaux. Difficile de dire en quoi le bonheur personnel de Louane l’intéressait, mais Cahir préférait qu’elle prenne aussi son pied. Fierté personnelle.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le mardi 08 mai 2012, 23:01:51
C'est sûr, en voyant les réactions de la jeune terranide on pouvait facilement se poser des questions quand à son expérience. Pas compliqué non plus de vite se rendre compte... qu'elle n'en avait aucune. Strictement aucune. Pas même une innocente étreinte ou un baiser. Non pas même un baiser ! Rien ! Pourquoi ? Sans doute parce qu'elle était invisible aux yeux de tous. Elle vagabondait et changeait toujours de lieu en prenant soin de ne pas se mêler aux gens. Elle avait trop peur de se faire kidnapper par des esclavagistes ou tuer par un monstre ou tout simplement qu'on se moque d'elle et de sa race. Jusqu'à présent elle y était parvenue sans problème et maintenant qu'une vie un peu différent s'offrait à elle, elle avait envie de se jeter à l'eau et de vivre des choses tant qu'il en était encore temps. Elle avait toujours penser donner sa virginité à quelqu'un qui le mériterait à ses yeux. Et même si Cahir n'était pas l'homme de sa vie et qu'il n'y avait pas d'histoire d'amour entre eux... c'était avec lui qu'elle voulait vivre cette expérience. Il avait toutes les qualités requises non ? Grand et fort mais à la fois tendre et expérimenté. Elle ne pouvait pas rêver mieux.

Elle le sentit frissonner lorsqu'elle caressa son sexe et elle l'entendit soupirer. Elle aussi voulait lui faire plaisir, elle ne voulait pas simplement subit et profiter seul de ce moment. Elle doutait seulement de ses capacités. Elle ne voulait pas le décevoir. Elle adorait ses caresse et ce baiser, leur souffle et leur langue qui se mêlaient étaient doux et excitant à la fois. Tout son corps commençait à vibrer. Cahir voulut alors lui expliquer ce qu'était une zone érogène. Il l'illustra en caressant sa queue et ses oreilles. Louane laissa échapper un soupire de plaisir elle aussi, tremblant de plaisir entre les mains du guerrier. Elle comprenait mieux maintenant, oui. Mais quelles étaient ceux de l'homme ? Elle aurait aimé les découvrir.


- C'est... c'est vraiment très agréable. J'aime beaucoup...

Elle avait fermé un peu les yeux pour en profiter, se mordillant un peu la lèvre sous cette délicieuse sensation. Il la porte alors jusqu'à un rocher où il la fit assoir, s'approchant de nouveau d'elle pour embrasser et lécher la peau de son ventre. Pire encore, il remonta une main jusqu'à son sein pour le caresser et le titiller. Louane ne put retenir un gémissement de plaisir, ayant de plus en plus chaud. De plus en plus excitée par la tournure des évènements, elle sentait son bas-ventre réagir et elle serra les cuisses, comme si cela pouvait retarder encore un peu l'envie qui montait en flèche.
Mais Cahir voulait véritablement savoir où elle en était dans ses expériences. Louane pinça ses lèvres, ne sachant pas trop comment le formuler. Elle hésita puis répondit :


- Oui, je suis vierge. Je suis toujours restée seule en prenant soin d'éviter les gens. Je crois que j'avais peur d'eux, de leur jugement et de leurs intentions. J'ai eu de la chance d'éviter les marchands d'esclaves. Je ne voyais personne. J'ai beaucoup voyagé. Je n'ai pas un seul ami...

Elle baissa les yeux, un peu honteuse et triste d'avouer cette vérité. Finalement elle secoua la tête et ses longs cheveux en reprenant le sourire. Ce n'était pas le moment de pleurer sur son sort, elle s'apprêtait à vivre quelque chose de fort. Elle fit glisser ses jambes pour entourer la taille de l'homme avec celles-ci et le maintenir contre elle.

- Continu Cahir. Moi aussi je veux te faire du bien. Montre-moi comment faire !

On aurait dit une petite fille demandant à son père de lui montrer comment construire une cabane. Ses yeux brillaient, et ses joues étaient rouges d'excitation. Elle avait hâte que l'homme reprenne ses caresses.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le mercredi 09 mai 2012, 02:52:07
Elle confirma. Oui, elle était vierge. Elle fuyait le contact des autres. Ce n’est pas vraiment l’impression que Cahir avait. Pour lui, elle était au contraire plutôt du genre à se coller aux autres afin d’obtenir leur aide. Il ne dit cependant rien là-dessus, et sentit les jambes de Louane se serrer autour de son corps. Diable, ce qu’elle pouvait être belle ! Son érection s’accrut encore, à tel point qu’il en avait la gorge sèche. Il fallait néanmoins conserver la tête froide. C’était la première vierge avec qui il faisait l’amour ! Un sacré défi ! A lui de mener la barque ! Il espérait être à la hauteur, même s’il n’en doutait pas vraiment. Ses mains continuèrent à caresser le corps de la jeune femme. Un corps très agréable, très doux, très fin. Une délicate peau de bébé dans laquelle il planta ses ongles, la griffant avec tendresse. Il ne cherchait pas à lui faire mal, mais frotter avec les ongles procura un plaisir un peu vif, très agréable, généralement.

« Continu Cahir l’encouragea-t-elle. Moi aussi je veux te faire du bien. Montre-moi comment faire ! »

Il sourit, et releva la tête vers elle.

« Tu as le bon rôle, Louane... Tu sais pourquoi ? »

Il ménagea une pause de plusieurs secondes, afin que Louane réfléchisse, et lui expliqua alors :

« Des deux sexes, l’homme est généralement le plus facile à satisfaire. Ce n’est pas bien compliqué ; l’homme a une queue, et, quand cette queue est dressée comme la mienne, c’est que son porteur est très heureux. Avec les femmes, c’est sensiblement plus compliqué. Il existe bien quelques indicateurs, mais ils ne sont pas fiables... D’autant plus que les femmes savent généralement s’y prendre pour simuler le plaisir... Ceci ne s’applique pas pour toi, bien entendu. Tu apprendras à simuler, car, plus tu auras de cordes à ton arc, plus tu seras forte... Pour l’heure, laisse-moi voir... »

Cahir écarta les jambes de Louane, afin de voir son intimité. Elle était imberbe, belle, tendre, et si attirante. Il approcha ses lèvres, et commença à la lécher, glissant ses mains le long de ses jambes pour les appuyer sur ses fesses. Sa langue frotta contre cette intimité pendant quelques secondes, avant qu’il ne la retire, et ne lève la tête pour la regarder.

« Ta queue, Louane... Ta queue a bien des utilités. Si tu veux me faire plaisir, enroule-là autour de mon sexe, et serre. N’aie pas peur de me faire mal, c’est justement ça qui est attirant dans le sexe. »

Il parlait avec un calme assez difficile à comprendre. Le mental d’un soldat, sans doute... L’apatride était pourtant très excité. Il avait également assez chaud, surtout au niveau de son sexe, et il retourna se plonger dans l’intimité de la jeune femme, serrant ses fesses, ses poignets étant écrasés entre le corps de Louane et le rocher. Son corps trempé était encore plus attirant, et, normalement, le bout de la longue queue de Louane devait atteindre son sexe. Il l’espérait. Ce serait une bonne manière de joindrel’utile à l’agréable. La kitsune devait apprendre à penser, en toutes circonstances, avec tous ses membres, ce qui incluait aussi sa queue.

[HRP – Pour ma réponse, j’ai considéré que le sexe de Louane était naturellement rasé. Si ça ne te convient pas, n’hésite pas à me le signaler, et j’éditerai =)]
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le vendredi 11 mai 2012, 15:55:40
[HRP - t'en fais pas c'est parfait comme ça ! :)]

Louane était de plus en plus excitée au fur et à mesure que le temps s'écoulait si près du corps nu de Cahir. Elle voulait à tout prix le contenter et lui faire plaisir. Non seulement pour qu'il ait une bonne opinion d'elle mais aussi, sans doute, pour prendre confiance en elle. A sa demande, Cahir lui répondit qu'elle avait le beau rôle et enchaîna pas une question. Savait-elle pourquoi ? Louane cligna des yeux plusieurs fois, puis se mit à réfléchir. Car en vérité, elle n'en avait aucune idée. En quoi avait-elle le beau rôle ? Elle fit une petite moue, pensant qu'il ne pouvait s'agir que du fait qu'elle soit une femme... ou une kitsune plus précisément ? Oui mais alors pourquoi ? Ca ne la menait pas à grand chose. Le beau guerrier l'avait laissé y réfléchir un peu, mais comme elle ne disait rien et semblait perdue dans ses réflexions, il décida de répondre lui-même à cette interrogation. Elle l'écouta donc avec attention, curieuse d'en savoir un peu plus encore sur le sujet. Et en effet, ce beau rôle lui venait de son sexe qui en l'occurence, semblait plus compliqué à cerner que celui d'un homme en ce qui concernait sa manière d'exprimer son plaisir ou son désir. Ah oui ! Voilà donc le mystère. Mais ce qui lui faisait le plus plaisir dans tout ceci, c'était que Cahir avouait qu'il était heureux et donc excité, puisque son sexe était bel et bien dressé comme il l'indiquait. Louane rougissait toujours, souriant et l'observant avec intérêt.

Il parla également de la simulation des femmes. Etais-ce réellement possible de simuler une chose pareille ? Peut-être... elle le découvrirait sans doute bien assez tôt.

Cahir désirait maintenant voir quelque chose. Et ce dont il s'agissait mit de nouveau le feu aux joues de la jeune kitsune, et fit grimper en flèche le plaisir qui l'habitait. Elle laissa échapper une exclamation de plaisir et plaqua ses mains contre sa bouche, ahurie par la sensation qu'elle avait alors que l'homme léchait son sexe avec dextérité. Elle se mordit la lèvre inférieure, rejetant légèrement sa tête en arrière. Elle était conquise ! Cahir était vraiment doué ! Tremblante de plaisir, elle entendit alors l'homme lui demander d'enrouler sa queue autour de son sexe et de le serrer. Apparemment, une touche de vivacité et de fougue mêlée à la tendresse et à la douceur augmentait encore le désir. Il se remit à la tâche, continuant d'augmenter le trouble de la demoiselle. Elle déroula alors sa queue et la glissa sur l'épaule de l'homme, puis le long de son bras jusqu'à descendre lentement le long de son torse avant de s'enrouler impétueusement autour du sexe imposant de Cahir. Elle serra un peu comme il le lui avait demandé. Elle gémissait doucement sous le traitement délicieux de la langue de son partenaire.


- Oh... Cahir... c'est si bon ! Oh ! Oui...

Elle soupirait, glissant alors ses mains dans les cheveux du guerrier, et sa queue serrée autour de son sexe se mit à effectuer des mouvements de va et viens dans l'espoir d'augmenter son plaisir encore un peu. Son souffle s'était accéléré et son excitation était à son comble. Puis elle eut envie de le surprendre un peu, de se "jeter à l'eau" comme on dit. Elle se détacha un peu de lui, l'attirant et lui faisant comprendre de la rejoindre sur le rocher. Elle se plaça au-dessus de lui, à califourchon. Elle lui offrit un sourire, et sans un mot, déposa un baiser sur ses lèvres, sur sa mâchoire, dans son cou, puis sur son torse, et descendit plus encore, jusqu'à donner un petit coup de langue légèrement râpeuse sur son sexe qu'elle avait de nouveau enroulé avec sa queue. Elle lui jeta un regard :

- Veux-tu que je continus ? Est-ce que ça te ferait plaisir ?

Elle n'était pas certaine, mais souriait tout de même. Elle voulait vraiment qu'il y prenne le plus grand plaisir.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le vendredi 11 mai 2012, 19:03:36
La tête entre les jambes de Louane, Cahir avait l’impression d’être dans une espèce de doux paradis. Son sexe était délicieux. Ses mains étaient posées sur les belles fesses de la kitsune, s’en servant comme d’un appui pour lui permettre d’enfoncer sa langue en elle. Il la glissait dans cette petite fente rose, yeux clos, afin de profiter au mieux des sensations que le corps chaud et bouillonnant de la femme lui offrait. Son nez caressait cette peau si douce, et il sentait dans cette étroite fente les parois humides de la femme. Cahir cherchait son clitoris, ce bouton de plaisir qui était la zone érogène suprême chez les femmes. Il n’y avait aucune raison que la kitsune soit différente des autres femmes, et sa langue titillait ce morceau. Cahir se forçait à n’utiliser que sa langue, serrant ses mains sur le postérieur de Louane, afin de résister à la tentation de glisser ses doigts.

Le plaisir monta également pour lui quand la queue de Louane s’enroula sur son sexe, tirant dessus. Elle alla également placer ses belles mains sur lui, et Cahir poussa des gémissements étouffés, de longs soupirs inattendus sous cette brusque vague de plaisir. Se reprenant, il continua à la lécher, avalant quelques gouttes de la mouille intime de la jeune femme.

*Bon sang !* songea-t-il en sentant le plaisir croître.

Son érection s’accrut, et un frisson d’excitation remonta le long de son échine. Louane manquait d’expérience, mais sa beauté et son engouement suffisaient amplement à combler ça. De plus, ce n’était pas non plus comme si l’apatride avait une forte expérience sexuelle. Il allait néanmoins devoir faire comme si. Louane semblait voir en lui une espèce de modèle, et elle était plus talentueuse que ce qu’il avait initialement cru. Partant de là, sa fierté personnelle était flattée que cette demi-portion voit en lui un exemple à suivre.

Cahir finit par retirer ses lèvres quand Louane se déplaça. Sans rien dire, mais avec une lueur de désir brûlant dans ses pupilles, il la suivit docilement. Le rocher était froid. Elle l’amena à s’allonger sur le dos dessus, et il en sentit de nouveaux frissons le parcourir, liés tant au sol frais qu’il sentait sous ses fesses qu’à la femme se tenant à califourchon sur lui. Son sexe sembla se dresser sur place, s’élançant fièrement, provoquant en lui des élancements de douleur et de frustration.

« Louane... soupira-t-il, avant qu’elle n’aille l’embrasser. Hmm ! »

Il répondit à son baiser, et la laissa ensuite promener ses lèvres sur son corps. Elle embrassa sa joue, son cou, sa nuque. Rapide et agile, elle se laissait entièrement aller, et Cahir la laissa faire. Elle l’écrasait totalement, et il ne pouvait rien faire contre elle. Voilà le pouvoir terrible des femmes ! Surtout d’une belle kitsune comme ça ! Il allait falloir que Cahir l’entraîne à savoir utiliser ses charmes et sa sensualité. La diplomatie n’avait jamais été le fort de l’apatride, à vrai dire, et cela lui posait parfois des problèmes. Mais, de ce qu’il en savait, parfois, un baiser d’une belle femme était bien plus efficace dans les négociations qu’un coup de poing en pleine figure. Plus il était avec Louane, plus il entrevoyait de possibilités pour elle. La kitsune embrassa son torse, continuant à descendre, et l’apatride se redressa sur ses avants-bras, la voyant s’approcher de son sexe. Elle atteignit son bassin, et donna un coup de langue, qui lui fit serrer les poings, avant qu’elle ne lui demande si elle pouvait continuer.

Heureusement qu’elle était vierge ! Il aurait autrement cru qu’elle le narguait ! Cette femme était chaude comme la braise ! Difficile de croire qu’elle était vraiment inculte dans ce domaine, tant elle se débrouillait bien. Cahir devait se retenir de ne pas l’attraper par les cheveux, la plaquer sauvagement contre l’herbe, et la baiser. La patience n’était pas le fort de cet homme, et il ferma donc les yeux, soupirant, avant de se forcer à rester calme, faisant appel à son devoir de soldat pour lâcher :

« Tous les hommes aiment ça, Louane... Prends-le dans ta bouche, et prends-le aussi loin que tu peux. Suce-le, lèche-le, utilise tes mains. Dépêche-toi... Tu ne le réalises peut-être pas, mais... Quand une queue est tendue comme ça c’est... Haaa... Assez douloureux... »

Cahir n’était toutefois pas sans ignorer que c’était justement cette douleur qui rendait le plaisir qui suivait encore plus inoubliable, mais il ne se posait aucune question pour son plaisir personnel. Il la regarda, alors qu’elle obtempérait, et serra les dents, avant de pousser un long soupir. Sa chaleur corporelle se mit à grimper rapidement, et il tendit une main pour caresser les cheveux de cette dernière, les grattant entre ses oreilles, tout en se laissant aller.

« Tu as une bouche magnifique, ma beauté... Prépare-toi... »

Il comptait lui dire qu’il allait éjaculer en elle, mais parler était assez difficile. Si elle continuait ainsi, il y avait toutefois fort à parier qu’il le ferait. Si elle n’avait jamais goûté le sperme, elle allait au moins apprendre rapidement quelque chose.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le lundi 14 mai 2012, 18:25:32
Louane sentait un liquide chaud et agréable entre ses cuisses. Loin de s'en faire, elle s'imaginait en effet que cela ne pouvait venir que de son excitation. Le traitement de Cahir avait été un plaisir sans nom et sa langue chaude qui entrait dans son sexe l'avait fait gémir plus que raisonnablement. Désormais elle voulait à son tour le contenter et lui prouver qu'elle savait faire certaines choses. Bien sûr, elle n'avait jamais sucé le sexe d'un homme auparavant mais elle savait à peu près comment s'y prendre. Elle sentait l'homme de plus en plus tremblant d'excitation, le sexe fièrement tendu sous la désir qui l'habitait et cela ravissait encore davantage la demoiselle dont le sexe lui faisait comprendre l'envie d'aller de plus en plus loin. Un peu timide au départ, elle se permit donc de demander au guerrier la permission de continuer. Elle avait adoré le goût de sa peau et la sensation de ses lèvres sur ses muscles mais le plus excitant fut de passer sa langue sur le membre imposant. Ayant apparemment du mal à contenir son désir, il prit tout de même le temps de l'encourager à continuer, lui expliquant ce qu'il attendait d'elle. Louane sourit, pressée de pouvoir enfin gouter au gout du sexe d'un homme et en particulier celui de Cahir. Elle se concentra alors de nouveau sur le membre. Elle déroula sa queue et continua de le caresser un peu à la main avant de se pencher. La langue de la kitsune vint alors lécher le sexe de bas en haut avec le même délice et gourmandise que si cela avait été un délicieux cornet de glace. Elle la passa également sur les bourses de l'homme qu'elle imaginait sensible, prenant celle-ci entre ses lèvres pour le sucer un peu une à une. Chaque partie du sexe de Cahir fut léché avec soin et gourmandise, jusqu'à ce qu'elle se mette enfin à sucer l'extrémité de son sexe et à le prendre dans sa bouche.

Le membre excité du guerrier était terriblement imposant et elle ne parvint pas à le mettre entière dans sa bouche au départ. Mais elle s'appliqua avec soin, continuant de le caresser d'une main et faire aller et venir le sexe dans sa bouche. Elle aimait de plus en plus faire ça et au fur et à mesure, le sexe entrait un peu plus encore dans sa gorge. Cahir la grattait derrière les oreilles, accentuant son excitation. Mais le plus plaisant c'était de pouvoir sucer et lécher ce sexe, et la cyprine de la demoiselle était de plus en plus importante au fur et à mesure. Elle voulait que cet homme la prenne, la possède. Pour elle en effet, c'était un modèle. Soudain, après quelques minutes, quelque chose d'étrange arriva. Plus surprise qu'étonnée, la kitsune sentit en effet le sexe de Cahir projeter un liquide fluide et tiède dans sa gorge. Sans trop réfléchir, elle avala ce sperme au goût étrange mais plutôt agréable, léchant ensuite ses doigts avec gourmandise. Les joues toujours un peu roses, elle regarda Cahir et sourit timidement.


- Tu as vraiment bon goût, Cahir ! Ton sexe est si bon !

Elle rougit un petit peu plus mais ne disait là que la vérité ! Elle reprit le membre dans sa main, ne voulant pas s'arrêter immédiatement et continua de le caresser sensuellement, voulant le motiver encore un peu. N'écoutant que son instinct, devenu maître de son corps, elle se replaça à califourchon sur lui et fit glisser son sexe plein de cyprine contre le membre de Cahir, les frottant l'un contre l'autre doucement pour l'exciter un peu. Elle se mordit la lèvre inférieure et soupirant de plaisir.

- J'ai si chaud Cahir... j'ai envie de toi. J'ai envie que tu me prenne ici et maintenant, que tu me montre enfin ce que c'est de faire l'amour !

Elle se pencha pour l'embrasser fougueusement, ses petits seins tendus sous l'excitation. Allait-il répondre à sa demande ? Elle était de moins en poins patiente cette petite !
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le mardi 15 mai 2012, 14:16:44
Des frémissements de plaisir traversèrent tout le corps de Cahir, partant depuis son sexe quand les lèvres de Louane se posèrent sur son membre. Son érection était forte et prononcée, et la manière dont Louane s’en occupait était superbe. Fermant les yeux, Cahir poussait de longs soupirs, grattant tendrement les cheveux de la kitsune, entre ses oreilles, enfonçant ses doigts dans ses mèches de cheveux pour atteindre son cuir chevelu, glissant ses doigts dans ses mèches. Louane le suça pendant un certain temps, essayant visiblement de tenter d’enfourner la totalité de son sexe dans sa bouche. Elle avançait donc lentement, répandant sa salive sur son membre, l’excitant. Sentir sa bouche, ses dents, sa petite langue titiller son membre... Dieu, que c’était bon ! Le dos de Cahir heurta le mur. Un frisson de froid traversa son corps, l’amenant à s’écarter du rocher, regardant la femme en baissant les yeux.

« Hum... Tu... Haaa... Vas-y, ma petite Louane, vas-y... »

Sa verge disparaissait progressivement dans la bouche de Louane, et lui se sentait de plus en plus s’abandonner. C’était tellement intense, si jouissif... Il serra sa tête contre son sexe, ferma les yeux, inspira longuement, tenta de la prévenir, mais c’était impossible... Il eut une érection et poussa un inaudible soupir, étirant ses lèvres en donnant un coup sec dans la bouche de la kitsune. Son sperme jaillit une fois, une seconde fois, et il y eut encore quelques autres rapides giclées. Rouvrant les yeux, Cahir avait les mains en sueur, tout comme les cheveux de Louane, et il entreprit alors, lentement, de retirer sa main. Ses yeux, hypnotisés, fixaient la kitsune, qui avait toujours le membre de l’apatride dans sa bouche.

Elle avala son sperme, avant de libérer son sexe. Après avoir joui, l’érection de Cahir avait bien diminué, et ce dernier se sentait bien plus apaisé, mais aussi un peu plus serein. Tout ça... Il regarda autour de lui, ne voyant fort heureusement personne. L’apatride n’avait pas l’habitude de faire l’amour en plein lieu public, et, s’il n’y avait personne pour les voir, c’était tout de même assez dérangeant... Il tenta de lui dire d’arrêter là, mais le regard empreint de désir de Louane le fit hésiter. Tout comme ses belles joues roses, et le fait que ses mains se mirent à caresser son sexe, tandis qu’elle complimentait le goût de son sperme.

Un léger sourire éclaira ses lèvres. Elle caressa ensuite son sexe, et Cahir ferma les yeux avant de lentement soupirer, et de ne finalement rien dire. Impossible d’arrêter cette dernière. Louane n’avait probablement pas encore joui, et il fallait bien s’occuper d’elle. Il serra les poings, et décida de lutter contre cette espèce de nervosité, de se replonger dans le plaisir et le désir. Les délicats doigts de Louane l’aidèrent beaucoup. Elle bondit alors sur Cahir, et, surpris, ce dernier tomba à la renverse, s’appuyant sur ses avants-bras, sentant son membre se glisser entre les lèvres intimes de Louane. Un nouveau frémissement parcourut son corps excité. Son torse se soulevait et s’abattait profondément, et il sentit le plaisir remonter rapidement. Louane parla alors, et ce fut comme un déclic. L’apatride sentit le souffle lui manquer, et se redressa alors, tendant une main pour attraper sa nuque, répondant à son baiser en la renversant.

Louane s’allongea à son tour sur le rocher, et Cahir se retrouva au-dessus d’elle, soupirant longuement. Il caressa avec ses doigts ses lèvres. Son membre était tendu, et, si la fatigue pointait au niveau de ses membres, l’apatride se sentait suffisamment excité pour continuer. Il caressa avec ses doigts les lèvres de la jeune femme, en glissant un dans sa bouche, avant de lui parler :

« Je vais te prendre, Louane... Mais, comme tu es vierge, je me dois de te prévenir d’une chose simple, mon ange. Quand je vais te pénétrer, tu vas avoir mal. Il y a... Il y a une espèce de petite paroi que mon sexe va briser. On appelle ça l’hymen, et ça te fera très légèrement saigner. Tu auras donc un peu mal, mais... Mais après ça, crois-moi... Je te plongerai dans un océan de bonheur ! »

Il l’embrassa à nouveau, et caressa ensuite avec l’une de ses mains l’un des seins de Louane, le caressant et le serrant, tripotant son téton. Il glissa alors ses mains vers son entre-jambes, et écarta ses jambes aussi loin que possible, afin de faciliter l’accès à son intimité. Soupirant lentement, Cahri attrapa avec l’une de ses mains sa verge, et la plaça en face de son corps. Cahir enfonça alors tout simplement son membre. Tout ne s’enfonça pas d’un coup, mais, tant que le bout de son membre était en elle, il lui suffisait ensuite de remuer son corps. Continuant à tenir sa queue, il donna un coup de rein, jusqu’à ce que son membre s’enfonce bien. Cahir ne se rendit pas compte quand il perça son hymen, mais il sentit un liquide assez poisseux glisser le long de son sexe. Il remonta alors ses mains, caressant les joues de Louane, et commença alors à vraiment donner des mouvements de rein, soupirant à chaque coup, accentuant les mouvements, tout en l’embrassant sur les lèvres et sur les joues, se plaisant à la pénétrer ainsi. C’était tellement bon !

« Haa ! Humm... Tu es bonne, Louane ! Putain, ce que c’est bon ! »
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le mercredi 16 mai 2012, 13:46:39
Louane se sentait presque fondre sous le désir qui l'animait. Sa peau était légèrement luisante tant elle avait chaud, ne désirant plus qu'une chose: que Cahir lui fasse l'amour. Pour une fois, elle n'avait pas peur et le désirait vraiment, de plus en plus. Alors elle n'avait pas l'intention de le laisser lui échapper avec qu'elle lui ait sucé le sexe et qu'il ait jouit. Elle l'aida donc un peu pour l'exciter davantage, bien que manquant d'expérience, mais elle fut bientôt rassurée. Lui rendant son baiser, le guerrier glissa une main derrière sa nuque avant d'inverser les rôles et de l'allonger sur le rocher. L'excitation de Louane grimpa encore d'un seul coup, elle aimait lorsqu'il prenait les choses en mains, le dominant de toute sa hauteur et toute sa force. Elle respirait bruyamment, suçant goulument le doigts qu'il infiltrait dans sa bouche tout en prenant cette main tendrement entre les siennes. Elle cessa et le regarda avec des yeux brillants lorsqu'il lui expliqua ce qu'elle allait ressentir pour sa première fois.

Malré tout ça, elle n'avait pas peur. Le désir était trop grand de toute manière. Alors elle hocha simplement la tête avec un petit sourire et enroula doucement ses bras autour de l'homme. Un océan de bonheur, voilà ce qu'elle attendait. Un frisson délicieux la traversa des pieds à la tête lorsque le sexe de Cahir pénétra dans le sien. Puis soudain, il donna un coup de rein et quelque chose se déchira violemment dans son intimité. Elle se mordit la lèvre pour étouffer le cri de douleur qui venait. Les premiers coups de reins ne furent pas vraiment agréable et même plutôt douloureux, mais petit à petit, la douleur fit place à une myriade de sensations extraordinaires qui lui coupèrent le souffle. Le frottement du membre imposant de Cahir dans le sien était la plus belle chose qu'elle ait pus ressentir de sa vie ! Sans pouvoir s'en empêcher, elle laissait échapper un gémissement à chaque coup de rein, ouvrant encore davantage ses cuisses pour entourer la taille du guerrier sous ses bras.

Cahir aussi aimait ça, et elle était encore plus excitée, enfonçant légèrement ses ongles dans la peau solide de l'homme. Ses coups de rein étaient toujours plus incroyable, elle avait l’impression de rêver ! Le plaisir devenait tellement puissant qu'elle se mit à gémir de plus en plus fort.


- Oh Ca.. cahir... continu ! Continuuu oooh ouiiiiii !!!

Elle criait de plaisir sans pouvoir s'en empêcher, se mordant la lèvres de temps en temps mais sans succès. Elle aurait voulu que rien ne s'arrête jamais !


[HJ : à ton tour tu peux faire jouir Louane si tu veux !! :D]
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le mercredi 16 mai 2012, 19:01:39
C’était comme si un voile se formait, comme si une bulle se formait, les enveloppant tous les deux afin de les isoler du monde extérieur, les enfermant dans un plaisir bien réciproque, mais pas spécialement partagé. Si Louane n’avait pas aimé ce que Cahir lui faisait, l’apatride aurait été bien incapable de s’arrêter. Il se faisait l’effet d’être une espèce de contrôleur ayant ouvert les vannes d’un barrage, et qui était incapable d’empêcher une eau de plus en plus forte de s’écouler. Chaque coup de rein, chaque mouvement, chaque fois que son corps heurtait celui, bien chaud et tendre, de la kitsune, augmentaient le plaisir qu’il ressentait, lui donnant encore plus envie de la prendre. C’était une espèce de cercle vertueux qui le conduisait à s’absorber encore plus dans son corps. Cahir en oubliait tout, retrouvant les mêmes sensations qu’il venait de ressentir quand la Terranide avait pris entre ses lèvres son sexe. Les mêmes sensations... En pire !

Elle en gémissait, elle en hurlait, et chacun des cris de la jeune femme était une occasion supplémentaire de s’enfoncer encore plus en elle, de la faire hurler à nouveau. Attrapant avec une main sa nuque, il glissa l’autre pour l’appuyer sur son joli petit fessier, fermant fréquemment les yeux, hoquetant et soupirant. La sueur se mélangeait à de l’eau, et tout son corps rougissait sous l’effort. Son érection se renforçait, devenant encore plus insoutenable, plus impérieuse, le commandant. Elle lui donnait l’effet de canaliser absolument toutes les sensations de son corps, comme si sa verge était devenue une sorte de puits de gravité absorbant tout. Ses oreilles ne parvenaient plus qu’à lui rapporter les soupirs de Louane, les amplifiant. Si quelqu’un, un rôdeur ou un monstre, était derrière lui en songeant à le tuer, l’apatride doutait vraiment de pouvoir s’en rendre compte.

*Les femmes... Elles sont ma faiblesse se dit-il. Mais comment puis-je résister à ça ?*

Il donnait des coups de rein de plus en plus fort, son sexe emprisonné dans le gouffre de Louane. La chance voulait que Louane soit assez candide. Autrement, elle aurait compris, en voyant la passion dont Cahir faisait preuve, qu’elle disposait sur lui d’un efficace moyen de pression. Sa main posée sur les fesses de Louane, il serra sa belle peau, cette confortable bosse, et continua à se plonger en elle, sans jamais s’arrêter. Le temps défila bien rapidement, tant son corps était soulagé.

Louane ne tarda pas à jouir... Du moins, c’est l’impression que Cahir en avait. Il était en réalité assez difficile pour un homme de savoir quand une femme jouissait ou non, mais il se fia à l’expression facile de la kitsune quand cette dernière sembla se taire, comme si quelque chose était en train de l’écraser. L’apatride s’abandonna à son tour, soupirant longuement, s’écrasant sur elle, comme si une vague le terrassait également. Il avait largué plusieurs giclées, et le pauvre guerrier était maintenant épuisé. Il respira longuement, et, prenant soudain conscience qu’il pouvait être un peu lourd sur le corps de la petite kitsune, il entreprit de se retourner, pour lui laisser de la place. Cahir entendait bien se reposer un peu, mais le sort en décida autrement.

Oubliant en effet qu’il se tenait sur une surface trempée et petite, Cahir posa sa main dans le vide, et perdit l’équilibre. Dans un cri, il emporta Louane avec elle, et s’écrasa dans l’eau, dans un gros *PLOUF* qui l’envoya dans l’eau. L’eau froide fut comme un coup de fouet, l’apatride se réveilla d’un coup, bondissant hors de l’eau, relâchant sur le coup Louane, avant de se calmer.

« Bordel ! Aaaah, hum... Bon... »

Ne sachant sur le coup pas quoi dire, il aida Louane à sortir de l’eau, et la souleva, la tenant entre ses bras, avant d’aller s’asseoir sur le rivage, ses pieds trempant toujours dans l’eau. Il caressait avec l’une de ses mains l’une des joues de la kitsune, et lui fit un petit sourire avant de délivrer un baiser sur sa joue.

« Navré... De t’avoir fait tomber dans l’eau, je veux dire ! Mais... Enfin, c’est un bon moyen de se réveiller, dans le fond... Tu... Euh... Ça a été ? »

Il ne savait pas comment lui demander ce qu’elle avait ressenti. Fugitivement, Cahir espérait que Louane ne soit pas tombée enceinte, ce qui ne l’encourageait qu’à atteindre plus rapidement Égreville. Vu qu’ils avaient tous les deux joui dans un endroit sensible, il y avait des risques ! Et il ne tenait pas vraiment à avoir un autre enfant...
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le mercredi 16 mai 2012, 19:59:19
Une intense chaleur avait prit possession du corps de la Kitsune. Il n'y avait plus rien qui existait autour d'elle, seulement elle et Cahir. Rien d'autre. Chaque coup de rein de cet homme la faisait grimper un peu plus vers le septième ciel. Il lui avait promis un océan de bonheur ? Il y était parvenu. Louane lui offrait entièrement son corps, serrant fortement ses jambes autour de lui pour en surtout pas le lâcher. Elle aimait ce corps qui la pénétrait avec force et passion, claquant contre ses fesses et s'enfonçant profondément dans son sexe. Et elle avait beau essayer de retenir un peu ses cris, Cahir s'y prenait de façon trop délicieuse et excitante pour qu'elle y parvienne. Et puis malgré tout, ses gémissements semblaient lui faire plaisir et l'encourager. Elle le tenait fortement, comme si elle craignait qu'il ne s'en aille ou ne s'envole tout à coup. Au fur et à mesure, la chaleur augmentait et le plaisir aussi, de façon exponentielle et si surprenante que Louane en était étourdie. Puis, soudain, Cahir donne un coup de rein profond qui fit décoller la demoiselle, la faisant jouir subitement, la surprenant elle-même. La sensation était si superbe qu'elle en eut le souffle coupé et aucun son ne put passer sa gorge alors qu'elle hurlait pourtant intérieurement sous le plaisir. Elle comprit que c'était un orgasme et ne s'étonnait pas que Cahir y soit parvenu. Son corps trembla de délice lorsque le guerrier jouit de nouveau en elle et son corps affaissa petit à petit.

L'homme se laissa aller sur elle mais elle ne s'en formalisa pas, au contraire, ravie d'avoir son corps bouillant contre le sien. Il voulut cependant la libérer pour la laisser respirer alors que justement, elle respirait bruyamment, épuisée elle aussi mais absolument ravie. Ce n'était pourtant pas un rêve, c'était bien réel. C'est alors que, soudain, elle sentit Cahir glisser et l'entrainer avec lui dans sa chute. Elle poussa un petit cri de surprise avant de se retrouver dans l'eau. Elle remonta à la surface tandis que l'homme semblait gênée. Quant à Louane, elle se mit à rire joyeusement. Oui, elle était particulièrement heureuse et se sentait si bien ! Le guerrier l'entraina un peu hors de l'eau, caressa sa joue puis l'embrassa avant de s'excuser pour cette maladresse. Non il avait raison ça réveillait et ça la rinçait du sang et du sperme entre ses cuisses, ainsi que de la sueur sur sa peau. Il lui demanda aussi ça avait été. Louane plongea ses grands yeux brillants dans les siens et l'enlaça, le serrant contre lui avec un immense sourire.


- Je n'aurais pas pu espérer mieux comme première fois. Merci. Merci Cahir... c'était magique. Je suis contente, et j'espère que tu as apprécié aussi. Je crois que j'ai encore beaucoup à apprendre... autant à propos des combats que du sexe, pas vrai ?

Elle rit un peu de nouveau puis posa un baiser sur son nez avant de se rendre près de son sac à dos d'où elle sortit une serviette avec laquelle elle frotta ses cheveux puis l'entoura autour de sa taille. Elle trembla un peu car il ne faisait pas chaud. Ils n'allaient pas tarder à reprendre la route vers ce fameux village et tant mieux. Elle rêvait d'un bon feu, d'un bon repas, et surtout d'un bon lit ! En espérant qu'ils aient assez d'argent pour ça cette nuit. Elle alla caresser le museau de Sombreval qui se laissa docilement faire. Puis elle attrapa ses vêtements sales et alla les frotter dans l'eau de la rivière.

- Quelle idiote... je n'avais que ça à mettre sur le dos ! Dis... tu... tu pourrais me prêter une chemise à toi ?

Ça la gênait un peu de lui demander ce genre de chose mais elle préférait le lui demander que de rester nue sous cette serviette. Et comme Cahir était grand et costaud, ses chemises seraient aisément assez longue pour la couvrir jusqu'aux cuisses.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le mercredi 16 mai 2012, 23:59:50
L’essentiel, dans le fond, c’est qu’elle ait apprécié, après tout. Et, vu ses réactions, son sourire, et son baiser enjoué sur le nez, elle avait l’air d’avoir aimé. Tant mieux ! Le contraire aurait été pénible pour l’orgueil de l’apatride. Elle se retira de lui, ce qu’il regretta légèrement. Cahir aurait bien aimé caresser un peu ce tendre petit corps, mais Louane était une véritable pile électrique. Restant assis, Cahir la regarda sortir ses vêtements, et les mettre à l’eau. Il entreprit alors de lui demander quelque chose, mais la kitsune semblait avoir eu la même idée. Piteuse, elle se retourna vers Cahir, en lui demandant s’il n’avait pas un vêtement pour elle. Un sourire amusé traversa les lèvres de Cahir, qui s’empressa de dire, en plaisantant à moitié :

« Tu sais, bien des femmes aiment porter les vêtements de leurs amants, parfois... Je crois que je n’aurais pas grand-chose à t’apprendre au niveau de tes performances sexuelles. Tu te débrouilles très bien. »

Cahir entreprit de se relever, et avança vers Sombreval. Le cheval avait vu son maître s’envoler en l’air, mais ce spectacle avait eu l’air de le passionner autant qu’un concert de criquets. Il s’empara donc d’une longue chemise noire, et la tendit vers Louane.

« Enfile-là une fois que tu seras sèche, ma belle. »

L’apatride, de son côté, se sécha également avec une serviette, avant de se rhabiller. Personne ne les avait dérangé, confirmant le caractère assez silencieux de cette forêt. Il était temps de reprendre la route. Égreville était à proximité, et il espérait pouvoir y trouver du boulot. Néanmoins, avant cela, il avait encore quelque chose pour Louane. Tandis que cette dernière accrochait ses vêtements trompés sur Sombreval, Cahir alla sortir de l’une des sacoches du cheval un petit livre marron.

« Il faut que je te parle de quelque chose, Louane... » commença-t-il, afin d’obtenir son attention.

Il lui montra le livre, afin qu’elle comprenne de quoi il allait parler.

« Terra est remplie de créatures, de monstres, et d’autres animaux particulièrement sauvages. Alpyres, Bullvores, Draugr, kikimorrhes, brouxes, noyeurs, loups sauvages, ours, mammouths... Bref, il y en a toute une panoplie. Or, tu dois savoir, petite kitsune, que le savoir est une arme non négligeable. Si tu ignores qu’une kikimorrhe ne se promène jamais seule, que le corps d’un putréfacteur explose quand il est mort, qu’un Bullvore se repère avant tout par les odeurs et le son, que la poussière de fée permet de piéger un Chupacabras, tu peux commettre des erreurs mortelles. Tu m’as dit que tu apprenais vite, n’est-ce pas ? Tant mieux, car, pendant que nous chevaucherons, tu liras ce livre. »

Il lui lança alors le bouquin. Chaque double page évoquait un monstre particulier, se présentant à chaque fois de la même manière. La page de gauche comprenait les informations du livre, avec des annotations de Cahir, parfois de simples tirets de confirmation, parfois des phrases entières rayées d’un coup de plume rageur. A droite, on pouvait voir une gravure de la créature en haut, et, en bas, une espèce de tableau récapitulatif des caractéristiques de la créature, indiquant ses principales faiblesses, et aussi les ingrédients alchimiques qu’on pouvait extraire des cadavres.

« Ceci est l’un des meilleurs bestiaires qui existe, mais il est imparfait. J’ai déposé parfois mes remarques personnelles sur certaines créatures. Ne perds pas ce livre, il est très précieux. »

C’était un bestiaire écrit par un ancien soldat ashnardien sur la retraite, et qui avait eu besoin d’argent. Il était considéré comme une référence du genre, et Cahir en avait apporté un exemplaire en fuyant l’Empire.

« Chaque soir, avant de se coucher, je te poserais au hasard des questions sur les monstres. Si tu réponds correctement à au moins la moitié des questions, tu auras le droit à un cadeau. »

Il n’en dit pas plus, et monta sur Sombreval, habillé.

« Allez, Louane. Il est temps d’aller jusqu’à Égreville. J’espère que nous y trouverons du travail... »

Cahir en doutait, toutefois. Mais bon, il était permis de rêver.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le jeudi 17 mai 2012, 11:31:05
Louane, dans l'ensemble, était complètement épuisée. Elle avait longtemps marché et frappé aux portes pour trouver du travail, s'était fait frappé par un commerçant, s'était entrainé au combat puis... puis il y avait eu cet instant magique avec Cahir. Un moment qu'elle n'oublierait  jamais et qui resterait gravé dans tous les pores de sa peau et sa mémoire mais qui l'avait fatiguée encore davantage autant physiquement que moralement. Malgré tout... elle se sentait bien. Il y avait encore un peu de route avant de rejoindre le village d'Égreville pour trouver un travail. Il lui manquait quelque chose à se mettre sur le dos malheureusement mais le guerrier accepta de lui prêter une chemise, glissant au passage qu'en général, que les femmes aimaient justement porter les vêtements de leurs amants et qu'ai final, il n'aurait pas grand chose à lui apprendre sexuellement parlant. Louane rougit, modeste, ne s'étant pas imaginée pouvoir contenter un homme dès le premier coup.
Cahir lui donna donc l'une de ses chemises noires et l'invita à se sécher. La kitsune déroula la serviette et frotta sa peau et ses cheveux un peu plus avant d'enfiler la chemise. En effet, celle-ci descendait jusqu'à ses cuisses. Un soupçon trop court peut-être mais ça devrait aller. Dans son sac à dos il lui restait un sous-vêtement propre qu'elle enfila aussi, puis une vieille ceinture abimée qu'elle attacha autour de sa taille. On pouvait presque penser que c'était une tunique si elle ne flottait pas un peu trop dedans encore. Tant pis, elle n'allait pas à un défilé de mode de toute manière !

Elle accrocha ses vêtements trempés à Sombreval dont elle caressait le pelage de temps en temps quand Cahir attira de nouveau son attention pour lui parler de quelque chose qui semblait important. Louane tendit l'oreille, attentive, et l'écouta jusqu'au bout. Waow... c'est fou le nombre de monstres qu'il pouvait y avoir sans compter les petits trucs à savoir en plus si on voulait pas se faire bouffer. Heureusement... il y avait ce libre, un Bestiaire qui récapitulait l'ensemble. La demoiselle arbora un immense sourire et prit délicatement l'ouvrage entre ses mains. Elle n'avait qu'une envie, le dévorer entièrement ! Voilà qui allait la fasciner ! Cahir avait l'intention de lui poser des questions tous les soirs pour tester ses connaissances et si elle y parvenait, elle aurait le droit à un cadeau. Elle rit joyeusement en serrant le bouquin contre elle.


- Génial !! Tu vas voir je vais t'épater ! Et ne t'en fait pas j'en prendrai grand soin.

Elle le fourra dans son sac à dos, bien calé, avant que le guerrier ne l'invite à remonter sur le cheval pour se rendre en ville. La kitsune agrippa un bout de la selle et se hissa sans mal sur le dos de l'animal, se glissant cette fois-ci derrière Cahir pour enrouler ses bras autour de son torse et se serrer contre lui avec un sourire. Elle avait hâte de continuer cette superbe aventure. Bientôt, Cahir devrait retourner à ses occupations et elle se retrouverait de nouveau seule... elle ne voulait pas y penser. Elle profita simplement du voyage, n'ayant pas pu résister à l'envie de consulter le livre en route. Elle avait un excellent équilibre à cheval et n'eut aucun mal à tenir dessus tout en étudiant.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le jeudi 17 mai 2012, 15:17:15
Comme il fallait s’y attendre, Cahir ne trouva pas satisfaction à Égreville. C’était un honnête petit bourg, ressemblant en ce sens à n’importe quel bourg. Une église, une grand-rue, une écurie, des fermiers. La neige ne s’était pas abattue sur Égreville, et la première personne que Cahir croisa en s’approchant fut le boulanger. Les délicieuses effluves de la boulangerie, l’odeur du pain en train de cuire, attaquèrent ses narines, mais Cahir ne se laissa pas abuser. Il commença par aller voir le guérisseur du village, et fit boire à Louane une curieuse mixture, prétextant que c’était pour veiller sur d’éventuels maladies. La mixture avait un goût écœurant, mais Cahir fut rassuré. Louane n’était pas enceinte. C’était toujours un problème de moins.

Cette précaution faite, l’apatride rejoignit l’auberge du coin. Elle était petite, et pas très occupée. Il y avait bien des lits superposés dans un coin, mais ils étaient vides. L’auberge était d’ailleurs déserte, l’aubergiste étant occupé à essuyer avec un chiffon ses bols.

« Du travail, étranger ? avait-il dit.
 -  Un ours sauvage, quelque chose dans ce genre-là ?
 -  Un ours sauvage, on en a bien eu il y a quelques temps, mais le bourgmestre n’embauche pas des étrangers. Nope, on a un chasseur pour ça. Il lui a planté une flèche entre les deux yeux. »

Cahir avait insisté un peu. Il ne pouvait pas se contenter d’un simple refus de la part de l’aubergiste, et avait pour cela du payer une consommation. L’argent était souvent le meilleur moyen de délier la langue de n’importe qui, et l’aubergiste lui parla donc :

« Tu devrais aller vers Flotsam, étranger.
 -  Flotsam ?
 -  C’est un comptoir commercial à quelques lieus d’ici. Traverse la forêt en faisant route vers le vieux pont. J’ai eu un marin de Flotsam il y a plusieurs jours, et y m’a confié quelque chose, mais, hum... J’crois que j’ai du mal à m’en souvenir... Hey, je suis plus tout jeune, tu sais...
 -  Accouche, grand-père s’impatiente l’apatride en lui tendant une autre pièce.
 -  Héhé ! V’là que ça me revient... J’crois qu’il m’a dit que la ville recherchait un tueur de monstre, ou que’que chose comme ça, ouais... Par rapport à une histoire de monstre qui s’attaque aux navires. ‘Me semble même que c’était pas vraiment un marin... Plutôt un genre de messager, ouais, hey... »

Comprenant qu’il ne tirerait pas grand-chose de l’aubergiste, Cahir alla vers le boulanger, amenant Louane avec lui. Le boulanger fut un peu plus chaleureux, s’enthousiasmant de voir une neko, et Cahir dut rapidement rectifier la race de Louane, avant qu’elle ne lui saute dessus. Pour autant, il fut un peu moins enthousiaste quand Cahir lui demanda des informations sur Flotsam et le messager, et l’apatride dut acheter une baguette, ainsi qu’un pain aux raisins, le donnant à Louane, tandis que le boulanger s’expliquait.

« On en parle pas entre nous, car le chasseur... Hem... C’est le beau-frère du bourgmestre, et... Disons qu’il passe un peu trop de temps à l’auberge, et qu’il s’est farci dans la tête de devenir un chevalier. Fort heureusement, le manque de distractions dans la région l’empêche de faire ça, mais, quand le messager du baron est venu, avec une prime conséquente, on a tous pris peur que le chasseur décide de se lancer à l’assaut. Donc, on évite d’en parler entre nous. »

Les histoires des villages... Soupirant, Cahir demanda à voir la prime. Le messager avait remis un exemplaire à chaque commerçant, et Cahir faillit déglutir en voyant la somme.

« 1 000 pièces d’or ?! »

La prime évoquait un puissant monstre marin, mais le message était assez lapidaire, indiquant de se rendre aux quais de Flotsam pour en savoir plus. Cahir réussit à obtenir un plan de la région. Flotsma était assez éloignée, et le chemin le plus rapide passait à travers une profonde forêt. Le remerciant, Cahir sortit.

« Allez, Louane, en selle. »

Mille pièces d’or... La somme était coquette ! Une offre comme ça, on ne pouvait pas la louper ! Cahir galopa rapidement, et rejoignit la forêt. Néanmoins, cette dernière était profonde, et la nuit s’abattait tout aussi vite dans la région.

« Nous allons faire une halte, Louane... »

La kitsune passait généralement son temps à lire, et Cahir en profitait pour caresser parfois ses jambes. Elle avait un corps assez attirant, pour être honnête, et Cahir arrêta Sombreval dans un coin. Il descendit du cheval, et dressa un feu de camp. L’apatride n’avait cependant rien à manger, mais cette situation évolua rapidement. Tandis qu’il notait des informations sur son carnet, et que Louane vaquait à ses occupations, Sombreval se mi à hennir. Des visiteurs ! Cahir se redressa soudain, attrapant son épée, et on entendit distinctement les bruits de pas.

« Reste sur tes gardes, Louane... »

Deux individus ne tardèrent pas à débarquer, et Cahir brandissait sur eux une petite arbalète, légère, qui tenait dans une main. En voyant l’arme, l’homme leva les mains.

« Whooo ! Hey, du calme, l’ami ! »

La femme dans son dos avait une longue chevelure brune, et était assez mignonne. Elle avait une robe blanche avec un capuchon.

« Qui êtes-vous ? demanda simplement Cahir.
 -  On se promène... Comme vous... Vous avez un feu de camp, et nous avons quelque chose à cuire. Mila, le poulet... »

Mila sembla hésiter, et ils chuchotèrent à voix basse. Ne sachant toujours pas s’il fallait ou pas leur faire confiance, Cahir abaissa néanmoins légèrement son arbalète. L’apatride remarqua alors que Mila avait des sangles, des sangles qui retenaient un gros sac derrière elle. Le sac tombant, révélant un bon gros poulet. On lui avait tordu le cou.

« Vous l’avez trouvé où ?
 -  Il s’était échappé du poulailler... répondit rapidement l’homme. Je m’appelle Brat ! Et elle, c’est... C’est Mila, ma femme... »

La femme n’osait pas regarder Cahir, mais jetait plusieurs regards vers Louane. Cahir doutait que le poulet se soit échappé du poulailler ; il soupçonnait plutôt Brat de l’avoir tué sur place, et s’être enfui avec. Mila entreprit de s’asseoir dans un coin, silencieuse, tandis que Brat regarda Cahir.

« Vous... Vous savez comment le... Le plumer ?
 -  C’est dans mes cordes, ouais...
 -  Quelle chance de vous avoir rencontré ! On... On a du quitter précipitamment la... »

Coup de coude de la femme. Brat se tut, et Cahir attrapa le poulet, l’inspectant, avant de sortir un couteau, et de commencer à le dépecer. Il n’était pas rare qu’on rencontre souvent des voyageurs itinérants, mais Cahir savait une chose : ils avaient tous une chose à cacher. Et Brat, tout comme Mila, étaient relativement nerveux. Ils lui cachaient quelque chose, mais Cahir s’en moquait. Il y avait à manger, et c’était tout ce qui comptait. Brat regarda alors Louane, et lui fit un sourire :

« Jolie, votre neko ! Elle s’appelle comment ? »

[HRP – Je trouve que cette image résume bien l’ambiance à la fin du post : http://kingofgng.com/media/wallpaper_trine_2.jpg  (http://kingofgng.com/media/wallpaper_trine_2.jpg).]
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le jeudi 17 mai 2012, 19:33:23
Ils arrivèrent bientôt au village. Louane avait lut tout le trajet et avait déjà appris pas mal de chose. Ce bestiaire était sans doute le meilleur bouquin qu'elle ai eut jamais l'occasion de lire. En descendent du cheval, la demoiselle eut elle aussi le sentiment que rien ne les attendait ici. Tout était si calme. Cependant il régnait une bonne odeur de pain qui mit l'eau à la bouche de la kitsune. Elle fit un effort pour essayer de l'ignorer, ce qui n'était pas simple, surtout pour une gourmande comme elle. Cahir insista pour qu'elle boive la mixture d'un guerisseur. Pour quoi faire ? Elle n'était pas malade ! Il inventa un prétexte. Lui faisant confiance et haussant les épaules, elle obéit. C'était répugnant !! Elle du faire un effort surhumain pour ne pas tout vomir par la suite. Elle engloutit un grand verre d'eau pour la suite pour enlever le goût de sa langue. Quelle horreur ! C'était quoi cette plaisanterie ? Elle lança un regard noir à l'homme qui de son coté, avait un air satisfait sur le visage. Allez savoir pourquoi...

Ils allèrent demander des informations à l'aubergiste. Évidemment il fallut lui graisser un peu la patte. Louane, patiente, restait un peu en retrait mais écoutait soigneusement la conversation. Vraiment rien d'intéressant. Elle soupira. Elle aussi avait envie d'un peu d'action mais surtout quelques sous en poche. On leur conseilla de se rendre dans une autre ville, un port, où il y avait un monstre marin. Ah oui ? Super ! La demoiselle n'avait encore jamais vue la mer en plus ! Le boulanger leur donna davantage d'informations, ainsi qu'un délicieux pain aux raisins qu'elle engouffra sur le champ, et lorsque Cahir eut le document en main, il ouvrit de grands yeux. Combien ?? Louane eut du mal à croire ce qu'elle venait d'entendre. Pour être sûre, elle lui arracha le document des mains et vérifia.


- Bon sang !! 1000 pièces d'or ?!

Elle n'en revenait pas. Elle n'avait jamais vue une pareille somme... pas même écrite sur un papier. Ça faisait un sacré choc. En remontant sur Sombreval, elle lança avec les yeux brillants :

- Je me damnerai pour autant d'argent !

Elle continua de lire pendant le voyage, jusqu'à ce qu'ils décident de s'arrêter pour la nuit. Enfin ! Louane se laissa glisser jusqu'au sol et s'étira longuement en soupirant d'aise. Elle avait hâte de se reposer. Elle aida Cahir à réunir des branches sèches pour le feu. Mais soudain, un bruit retentit et le guerrier fut immédiatement sur ses gardes. Quant à la Kitsune, elle avait déjà la main au fond du sac, prête à en sortir la dague. Heureusement il ne s'agissait que d'un couple de passant. Rassurée, Louane prit tout de même l'arme et la glissa dans sa ceinture. On ne sait jamais. Elle se montrait extrêmement méfiante elle aussi mais... ils avaient un poulet. Et ça, c'était leur passeport ! Cahir accepta qu'ils restent.
La kitsune regardait également la femme qui l'observait et lui sourit poliment. Ils avaient l'air étranges quand-même... sûrement des voleurs de poulets, oui.

Cahir se chargea de le dépecer tandis que Louane s'occupait de Sombreval. Elle ne s'y connaissait pas beaucoup mais ce pauvre animal avait bien le droit de se détendre aussi. Elle lui enleva sa selle et les sacs accrochés dessus pour déposer le tout près d'eux, contre un arbre. Ravi, l'animal se secoua et frotta son museau contre elle. Elle le caressa un peu, puis rejoignit le feu de camp où tout le monde s'était installé pour le repas. Une délicieuse odeur de poulet griller commençait à titiller les narines de la jeune femme dont le ventre commençait à grogner. Tout comme le boulanger, l'homme l’appela "Neko". Gardant son calme, pour une fois, Louane tira une grimace et croisa les bras sur sa poitrine. Ça faisait quand même deux fois de suite !


- Pour commencer, je ne lui appartient pas. Je suis une terranide libre ! Et je ne suis pas une Neko, un Neko est un chat. Moi je suis Louane, une Kitsune. Vous voyez ma queue et mes oreilles sont celles d'un renard.

Au moins les choses étaient claires désormais. Tout de même... si les gens observaient un petit peu mieux les choses ils se seraient vite aperçus que sa queue était celle d'un renard ! Comme pour insister, elle mit celle-ci bien en vue, posée à ses cotés. Elle avait envie de continuer à lire mais ça n'aurait pas été très polie. Elle observa le coupe puis eut envie de se montrer curieuse.

- D'où est-ce que vous venez, comme ça ?

Tout en attendant une réponse, elle ajusta ses cheveux puis tritura le pan de la chemise de Cahir d'un air distrait. Dans sa bouche, elle avait récupéré un brun d'herbe qu'elle mâchonnait, l'air détendue. Une à une, les étoiles commencèrent à briller au dessus de leur tête et le feu crépitait joyeusement. Une ambiance particulièrement agréable.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le jeudi 17 mai 2012, 22:43:50
Une Terranide libre... Quand Louane se présenta ainsi, Cahir vit une brève lueur briller dans le regard de Brat. L’apatride ne dit rien, et préféra embrocher le poulet déplumé, le faisant tourner autour des flammes jusqu’à ce qu’il soit bien chaud. Le couple avait des écuelles. Deux. Une pour eux, et une autre pour Louane et Cahir. La kitsune leur avait demandé d’où ils venaient, et Brat et Mila jetèrent entre eux des regards gênés. Brat finit par hausser les épaules :

« D’un bled éloigné... Et vous-mêmes ?
 -  D’un bled éloigné » répondit Cahir rapidement, avec un sourire qui sonnait faux.

Ces deux types lui cachaient quelque chose, mais il s’en moquait. Il avait vu cette lueur dans le regard de Brat, une lueur qui ne trompait pas. Soudain, Cahir se retourna vers Louane, qui avait l’air d’être assez méfiante, également. Elle faisait en tout cas preuve d’une certaine retenue. La traiter de « neko » l’agaçait toujours, mais c’était moins perceptible. Tant mieux... Il fallait éviter que les gens ne découvrent vos faiblesses, surtout dans ce monde. Tourné vers elle, il lança soudain :

« Louane est une femme ayant de nombreux talents, notamment pour la musique.
 -  Vrai-vraiment ? C’est... C’est fascinant, hey ! » lança Brat.

Mila regarda alors Louane, et lui tendit alors un petit instrument. Un harmonica. Les yeux de Mila étaient emplis d’une profonde tristesse, et Cahir se demanda brièvement si elle n’était pas l’esclave de Brat, idée qu’il rejeta presque immédiatement. Elle restait derrière Brat, voyant en lui une espèce de protecteur. Si elle voulait fuir son autorité, Cahir l’aurait senti. Non, ce n’est pas de Brat qu’elle avait peur, c’était d’eux.

« Chantez quelque chose... S’il-vous-plaît.
 -  La musique fait fuir les mauvais esprits. »

Cahir donna son assentiment d’un discret mouvement de têtes. Retournant s’occuper du poulet, Cahir le sentait prêt, et, après plusieurs minutes, il arracha deux belles cuisses, en tendant une au pseudo-couple, et laissant l’autre pour lui et Louane, les deux la dévorant de concert. La cuisse était fameuse, bonne et délicieuse. Il croquait dedans, avant de donner la cuisse à Louane. Brat et Mila dévorèrent la cuisse, étant visiblement bien plus affamés qu’eux.

« Vous... Vous allez où comme ça ?
 -  A Flotsam. Il paraît qu’il y a une prime de mille pièces d’ors... »

A ce chiffre, les yeux de Brat s’écarquillèrent de surprise, et il faillit s’étouffer en mangeant son blanc.

« Mille... Mille pièces d’ors ? Vous... Vous êtes sûr ?
 -  C’est ce que dit la feuille qu’on a récupéré dans un village à proximité, en tout cas. Vous connaissez Flotsam ?
 -  Nous y étions il y a plusieurs semaines... C’est un comptoir commercial. Un endroit où règne la corruption et le racisme. Nous sommes partis et entrés par bateaux... Les voies de la terre sont dangereuses, à cause des elfes.
 -  Des elfes ? »

Brat leur expliqua qu’il y avait, à proximité de Flotsam, un camp de bandits. Ces bandits étaient des non-humains. Flotsam était, comme Brat l’expliqua, une ville où régnait une forte discrimination. Après tout, ils étaient dans un royaume d’humains, et, partant de là, les non-humains étaient regroupés dans un quartier spécifique, un véritable ghetto, et étaient soumis à des taxes élevées. Ceci avait incité bien des elfes urbains à s’enfoncer dans les forêts, et à prendre les armes, en constatant qu’ils ne parvenaient pas à lutter contre la discrimination.

« Le gouverneur de Flotsam est corrompu. On raconte qu’il capture les... Les nekos et apparentés pour de sinistres orgies, et qu’il a la corde légère. J’ignore à quoi sert cette prime, mais je vous conseille de ne pas vous y rendre. Les elfes de la région ont de plus en plus tendance à décocher des flèches à ceux qui n’ont pas de longues oreilles.
 -  Des elfes ne m’effraient pas.
 -  Moi, ce que j’en dis... »

Brat haussa les épaules. C’était surtout Mila, comme le nota Cahir, qui mangeait la cuisse. Le repas se termina assez rapidement, et Mila eut un sourire assez encourageant envers Louane. L’apatride ne pensait pas que ces types leur mentaient au sujet de Flotsam...Il était une époque où les elfes étaient, dit-on, la principale espèce de Terra. Une époque révolue depuis longtemps, mais certains avaient bien du mal à l’admettre. La discrimination entre les espèces était, quant à elle, un classique. Cahir l’avait vécu, à l’Empire, où les espèces considérées comme « faibles » avaient bien plus de mal à rejoindre les académies impériales. Les elfes étaient néanmoins plutôt avantageux, puisqu’ils étaient naturellement plus talentueux que les humains.

*Défier des elfes dans une forêt, c’est risqué... Mais je n’ai pas spécialement le choix. Mille pièces d’ors, c’est une somme bien trop grosse pour que je me permette de la négliger.*

Le repas se terminait. Le poulet était bon, Cahir devait l’admettre. Louane restait près de lui, et Brat et Mila s’isolèrent un peu, afin d’aller dormir. Cahir en profita pour mettre Louane entre ses genoux, et lui posa quelques questions sur ce qu’elle avait appris dans le bestiaire. Comme elle répondit plutôt bien, il lui offrit un long baiser, la retournant, et continua à l’embrasser, grattant avec tendresse son dos.

« Nous allons dormir à la belle étoile ce soir... »

Il était suicidaire de vouloir se promener dans la forêt la nuit. C’était bien trop risqué. Le sommeil ne tarda pas à venir, mais il fut assez léger chez Cahir. Comme il s’y attendait, au beau milieu de la nuit, Brat avança vers lui. Cahir dormait alors, et l’homme tenait dans la main un poignard. Louane dormait plutôt bien, et c’était tant mieux. Un coup net, et il tuerait cet homme. Quant à elle... Ce n’était qu’une kitsune, après tout. Qu’avait-il à craindre d’une créature comme ça ? L’homme s’approcha, sa lame se mettant à luire sous un rayon lunaire. Il la brandit, et l’abaissa sur Cahir... Qui ouvrit alors les yeux, et tourna la tête. La lame se ficha dans l’herbe, et le poing de Cahir fracassa la tête de Brat.

Le malheureux s’écroula par terre, et Cahir se releva, s’empara de sa lame, et la passa sous sa gorge, prêt à l’égorger, quand Mila hurler.

« Non ! Je vous en prie !
 -  Ne... Ne me tuez pas, pitié !
 -  Tu comptais me planter comme un porc, sale enfoiré... Et faire quoi après, hein ?! La revendre ?
 -  Nous... Nous n’avons plus d’argent !
 -  Nous... Nous ne sommes pas mauvais, vous savez ! Pas comme...
 -  Pas comme qui ? »

La femme ne dit rien, mais Cahir avait compris. Ils avaient vu son armure.

« Seul... Seul un enfoiré d’Ashnardien porte de l’ébonite sur lui... Laissez-là vivre, s’il-vous-plaît... »

L’apatride ne dit rien. Mila était complètement terrorisée, et Brat semblait, quant à lui, totalement abattu. Mila parla alors. Elle expliqua qu’elle était une ancienne prisonnière de guerre, une esclave ashnardienne, et que Brat, lui, était un esclavagiste. Un esclavagiste fauché qui était tombé amoureux de Mila, tandis que elle, elle était devenue l’une des esclaves d’un baron, subissant des sévices guère alléchants. Brat avait tenté de la sauver, et, ce faisant, ils étaient officiellement des criminels. Ils avaient du croire que Louane était l’esclave de Cahir. L’apatride ne savait pas quoi en penser, et préféra se tourner vers Louane :

« Je te laisse décider si nous les laissons filer ou pas... »

L’aventure, ce n’était pas aussi manichéen que ce qu’on pouvait croire. Louane allait maintenant le comprendre. La vie, parfois, ne tenait qu’à un fil.

« Ils voulaient te capturer pour te vendre à un marché aux esclaves. Alors, méritent-ils de vivre, ou de mourir ? L’aventure, Louane, c’est aussi ça... Agir rapidement. Crois-tu à leurs histoires, ou non ? Tout se résume à ça. »
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le vendredi 18 mai 2012, 22:46:07
Quels gens étranges ! Louane était de nature plutôt sociable en temps normal. Enfin... du moins quand elle n'essayait pas de fuir tout le monde pour éviter les marchands d'esclaves. En tous les cas, elle n'avait pas trop de mal à bien s'entendre avec les gens et ne jugeait jamais à la légère. Mais là... quelque chose clochait, elle sentait quelque chose de pas net et lorsqu'elle jetait un coup d’œil à Cahir, elle comprenait que c'était la même chose pour lui. Il ne leur faisait qu'à moitié confiance. Mais bon... jusqu'à présent ils n'avaient pas l'air bien dangereux et avaient amené un bon poulet dont les odeurs alléchantes titillaient les narines de la kitsune. Du poulet ! Elle ne connaissait sans doute rien de meilleur et son coté renard n'arrangeait pas les choses. Tout le monde sait que les renards raffolent de la volaille, non ? Les inconnus répondirent vaguement qu'ils venait d'une contrée éloignée. Louane arqua les sourcils et lorsque Cahir répondit de la même manière à cette même question, la demoiselle ne put s'empêcher de pouffer de rire, l'étouffant entre ses mains. Elle rougit un peu, gênée de se moquer d'eux ouvertement mais enfin... ils l'avaient cherchés.

On en vint à parler un peu d'elle et le guerrier annonça qu'elle était avait beaucoup de talent, en particulier la musique. Louane sourit et redressa le menton, très fière. Qui à dit que les hybrides ne savaient rien faire d'autre que de servir d'esclave ? Non mais ! Soudain, Mila lui tendit un harmonica. Un peu surprise, la demoiselle hésita un peu. Elle en avait déjà joué un peu, mais c'était à l'orphelinat quand elle était bien plus jeune. Mais la jeune femme semblait tant y compter ! La remerciant d'une petite voix, la kitsune prit l'instrument entre ses doigts et commença d'abord par l'examiner avec curiosité. Elle voulait qu'elle chante aussi ? Voilà un moment qu'elle n'avait plus fait ça. Le manque d'envie... difficile de chanter lorsqu'on passe son temps à trimer pour quelques pièces. Cependant... pourquoi pas. Alors elle s'exécuta. Un air à la fois enjoué et mélancolique qu'elle jouait, les yeux fermés, concentrée. Elle s'arrêtait parfois pour chanter également entre quelques notes, puis reprenait. http://www.youtube.com/watch?v=6I3eD7OwbSc

Lorsqu'elle eut terminé, le poulet était enfin prêt. Elle avait tellement faim ! La nourriture était sans doute une de ses plus grandes faiblesses. Elle était excessivement gourmande. Le sujet qui vint finalement s'imposer était leur destination. Flotsam donc, une ville maritime où les attendait une somme d'argent extraordinaire ! Cependant, on leur raconta bien des choses sur ce lieu et apparemment les elfes là-bas n'aimaient pas du tout les humains. Sans compter ces... orgies avec les nekos dont il leur parlait. La kitsune n'était plus très sûre de vouloir s'y rendre et jeta un regard inquiet à Cahir qui, inflexible, prétextait ne pas craindre ces individus. Elle en revanche, avait un peu peur pour lui. Pour elle aussi quand-même. Elle n'avait jamais vu d'elfe mais imaginait facilement à quel point ils pouvaient être puissants.

Louane dévora son poulet avec un appétit manifeste. Il était si bon qu'elle du se faire de gros efforts pour ne pas l'avaler tout rond. Elle prit soin de le déguster comme il se devait. A la fin du repas, le couple partit se coucher un peu plus loin et Cahir en profita pour installer la kitsune entre ses genoux pour la questionner sur le bestiaire. Elle avait un sourire amusé aux lèvres car elle avait dévoré plusieurs pages et était certaine de pouvoir presque lui réciter par-cœur. En effet, cela se passa très bien et elle eut même le droit à son cadeau. Un long et délicieux baiser qu'elle lui rendit en riant, amusée et joyeuse, entourant ses bras autour de sa nuque lorsqu'il la retourna pour s'installer pour la nuit. A la belle étoile, oui. Ce n'était pas la première fois mais cette fois-ci, elle avait quelqu'un près d'elle. Elle se pelotonna donc contre lui et juste avant de s'endormir elle murmura :


- Je t'aime, Cahir.

Ce n'était pas un "je t'aime" rempli d'amour comme le dirait une femme à son mari. Non, Louane n'avait pas l’impression d'être tombé amoureuse, c'était plutôt un je t'aime plus simple, comme ceux qu'on murmure à un grand-frère ou à son meilleur ami. Dommage qu'elle se soit endormit avant de lui glisser cette précision mais enfin, peut-être le comprendrait-il.
Louane était très fatiguée. Elle n'entendit pas et ne vit pas le fameux Brat brandir l'arme et pourtant, son instinct la réveilla en sursaut. Au même moment que Cahir répliquait violemment, Louane poussa un cri. Le guerrier glissa sa lame sous la gorge de l'agresseur, prêt à le tuer. Mais Mila, sa femme, intervint et le supplia de ne pas le tuer. Encore un peu sous le choc, elle suivait la scène sans bouger. Pourquoi est-ce que ce type avait essayer de les tuer ? Ils avaient eu raison de se méfier. Cahir était furieux qu'ils aient eu l'intention de le tuer... et de la revendre. La quoi ?! Le cœur de Louane battait follement dans sa poitrine. Ne le verrait-on toujours que comme un animal domestique à asservir ?

Ils leur racontèrent leur histoire mais la kitsune n'écoutait que d'une oreille. D'une certaine façon, elle se fichait de l'excuse qu'ils pouvaient avoir. Cahir se tourna soudain vers elle et lui demande une chose incroyable. Il lui demandait, à elle, s'il fallait les épargner ou non. Louane regarda Cahir avec étonnement. Puis elle se mit à réfléchir. Au bout d'un petit instant, elle se leva et s'approcha du guerrier, posant une main sur son poignet pour éloigner l'arme de la gorge de l'homme. Celui-ci la regarda comme si elle était l'ange gardien descendu du ciel pour lui sauver la vie.


- Oh merci ! Merci b...-

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Louane venait de lui envoyer son pied droit dans la mâchoire, lui cassant certainement celle-ci au passage et quelques dents. Elle n'avait plus l'air aussi mignonne finalement. Mila poussa un cri bien sûr.

- Si vous essayez de toucher encore à une seul cheveux de Cahir ou que je vous croise en train de marchander des esclaves, je vous tue de mes propres mains ! Je refuse que mon peuple soit vu simplement comme une bande d'animaux domestique ! Je ne comprends pas que vous puissiez faire une chose pareil alors que vous, vous avez justement subit des choses horribles à cause de l'esclavage ! Vous me dégoutez ! Allez-vous en maintenant !

Elle avait encore envie de frapper mais se retint. L'homme se releva tant bien que mal, une main sur son visage, et rejoignit sa femme. Ils agrippèrent quelques affaires en toute hâte et commencèrent à s'éloigner en courant presque. Louane attrapa quand à elle un bâton et l'envoya de toute ses force dans leur direction. Tel un javelot, le bâton fila et passa entre les deux êtes du couple, les manquant de peu, pour aller se planter dans le sol un peu plus loin. Le couple se mit à courir bien plus vite encore pour finalement disparaitre dans l'obscurité. Louane se frotta les mains et se retourna vers Cahir, l'air mécontente.
Elle s'approcha d'un sac que les deux fugitifs avaient laissé dans leur fuite. Elle en extirpa quelques vêtements féminin et retrouva le sourire.


- Bon et bah au moins j'aurais de quoi m'habiller ! Désolée Cahir... j'ai peut-être mal réagit. Mais ce genre de chose, ça me met hors de moi. J'en ai marre de vois les miens souffrir. Je veux que ça change.

Elle remit les affaires dans le sac et retourna près du guerrier. C'est vrai qu'il était de plus en plus dur pour elle de vivre et ne plus pouvoir fermer l’œil de peur, justement, de se faire tuer ou kidnapper tout à coup. Sa liberté avait des limites, et elle avait échappé de peu à un sort terrifiant. Heureusement que Cahir était là.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le samedi 19 mai 2012, 00:17:01
Louane décida de faire preuve de miséricorde... En apparence, du moins. Elle frappa Brat, et le couple choisit de s’en aller. Cahir les regarda partir, mais ce n’était pas le dégoût qui l’habitait. Non, c’était la pitié. Il avait pitié de ces deux types, et il laissa Louane fouiller sa prise, avant de lui faire signe d’approcher.

« Ta colère est légitime, Louane, mais ces types n’étaient pas des professionnels... Ils étaient autant esclavagistes que toi, tu es une neko. Ils sont désespérés, tout simplement. Retiens bien cela, Louane : le désespoir peut pousser les gens à faire n’importe qui. L’honneur, ma belle, c’est l’une des choses à laquelle il faut toujours se raccrocher. Car, quand on a plus d’honneur, on peut faire n’importe quoi. Ne juge pas trop durement les autres. Ceux qui veulent te tuer peuvent bien être ceux qui, un jour, te sauveront. »

C’était un enseignement très philosophique, et il termina en lui ébouriffant les cheveux, avant de rajouter :

« L’aventure, c’est une leçon de vie. Les aventuriers sont très rarement des chevaliers désintéressés en quête de gloire. Ce sont souvent des serfs qui ont fui des seigneurs abusifs, des réfugiés de guerre, des criminels... Et toi... Toi, tu représentes une fortune, car tu es belle, et parce que tu es une Terranide... Nekos, kitsunes, ôkamis... Ce sont les coqueluches sur les marchés d’esclaves. Ce couple aurait très bien pu être une famille... Les tuer aurait peut-être été le meilleur cadeau à leur offrir... Enfin... Tu n’as pas à t’en faire avec moi. Si j’avais voulu te revendre, je t’aurais empoisonné avec un sédatif... »

Il lui tapota amicalement la tête, et s’allongea alors à nouveau. Interrompre sa nuit n’était pas recommandé, et il savait que le couple ne reviendrait plus. Quant à savoir s’il les reverrait... Qui sait ? L’avenir réserve parfois des surprises, et, même s’il était probable qu’ils se feraient dévorer par une bête, Terra réservait parfois son lot d’heureuses surprises. Oui, Cahir le savait très bien : celui qui veut vous tuer un jour peut très bien être celui qui vous sauvera le jour prochain. Il laissa Louane revenir s’allonger sur lui, mais, après cette péripétie, le sommeil eut un peu de mal à venir. Lui caressant le dos, il finit par parler à nouveau :

« Ah, au fait... Tu chantes admirablement bien, Louane... »

Il l’embrassa sur la tête. Elle lui avait confié qu’elle l’aimait, mais il ne pensait pas qu’il fallait interpréter ça de la manière la plus évidente. Elle devait plutôt voir en lui une espèce de grand-frère, de protecteur... Et lui s’était entiché de cette femme. Il lui caressa la nuque, fermant les yeux. Elle ne saurait sans doute jamais la chance qu’elle avait eu de tomber sur lui. Le sommeil vint fort heureusement plus vite que Cahir ne l’aurait cru, et personne ne vint, cette fois, le déranger. L’apatride dormit avec plaisir, et se réveilla aux premières lueurs de l’aube. Louane dormait paisiblement sur lui, et, avec lenteur, il se débrouilla pour la décaler, la faisant atterrir dans l’herbe, et l’observa silencieusement. Un rayon de soleil éclairait son visage. Elle était tout simplement irrésistible, et il s’amusa à des plaisirs qu’il croyait avoir perdus.

Ce visage beau, tendre... Des souvenirs lointains affluèrent en lui... Lorsqu’il avait caressé de la même façon sa femme sur la joue, dans leurs lits, un rayon de soleil l’éclairant... Cahir cessa alors de caresser Louane, et entreprit de se relever. Il observa la zone. Sombreval dormait également, et Cahir lui tapota le museau. Lorsqu’il se retourna, Louane commençait à se réveiller, ce qui lui arracha un nouveau sourire :

« Navré, Princesse, mais la grasse matinée, ce n’est pas pour les aventuriers. »

Il attendit qu’elle commence à se réveiller, en profitant pour faire quelques exercices physiques. Ce fut d’ailleurs probablement ces exercices qui la réveillèrent. La regardant, l’apatride lui parla ensuite :

« Avant de continuer à t’entraîner, Louane, nous allons aller à Flotsam. T’acheter des armes qui seront plus adaptées à ton style de combat. En attendant, tu n’as qu’à t’entraîner à faire des rebonds contre les arbres. »
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le samedi 19 mai 2012, 11:08:54
Louane n'était pas prête à se montrer indulgente envers les gens qui tentaient de marchander des esclaves. Elle écoutait Cahir attentivement mais croisait les bras, l'air toujours agacée. D'accord, ils n'étaient pas des professionnels mais ça ne changeait rien. La demoiselle ne leur trouvait aucune excuse. Le désespoir disait-il ? Ce n'était pas une assez bonne raison aux yeux de la Kitsune. Vraiment pas. Il disait aussi que ceux qui essayaient de la tuer un jour pouvaient être ceux qui lui sauveraient la vie plus tard. La jeune femme arqua un sourcil puis haussa les épaules. Elle leva les yeux au ciel et répondit :

- Ça, j'en doute ! Moi aussi j'ai été désespérée, j'étais seule et beaucoup plus jeune qu'eux ! Et pourtant je n'ai tué personne pour les détrousser et je n'ai pas non plus volé de nourriture et encore moins vendu mon corps à n'importe qui ! Car comme tu dis, j'ai de l'honneur ! Être désespéré n'est pas une raison.

Voilà ce qu'elle en pensait. Il lui ébouriffa les cheveux et elle reprit un peu son sourire. Il la mit en garde contre certaines personnes, ceux qui pensaient que les terranides valaient une fortune. Qu'est-ce qui fixait le prix ? Sa beauté et sa race. Elle soupira. Est-ce qu'elle aurait du les laisser de faire tuer alors ? Peu importe, ce qui était fait était fait. Il la rassura en lui disant que si lui-même avait voulut se débarrasser d'elle, il l'aurait empoisonnée au sédatif. Elle ouvrit de grands yeux, puis lui donne un petit coup de poing dans l'épaule avec un sourire narquois.

- Hey !

Il lui tapota la tête et eut pour envie de se recoucher. Elle n'allait pas refuser ! D'ailleurs, elle bailla longuement, bien décidée à se rendormir et reprendre des forces pour demain. Elle alla s'installer avec plaisir tout contre la guerrier, fermant les yeux. Il la complimenta sur son chant et elle sourit sans répondre, serrant simplement un peu plus l'homme contre elle. Il était confortable pour un guerrier, elle se sentait terriblement bien avec lui. Elle bailla une dernière fois, puis s'endormit profondément. Elle n'eut quasiment pas de réaction le lendemain matin lorsque Cahir la déplaça et commença à s'échauffer. Elle fut réveillée surtout à cause d'un rayon de soleil un peu trop têtu qui s'était posé sur ses paupières. Elle gémit et commença à s'étirer longuement. Tout en se redressant, elle se frotta les yeux et regarda Cahir en souriant. Il devait être réveillé depuis un petit moment, déjà.
Il lui indiqua qu'ils se rendraient à Flotsam avant de continuer son entrainement. Voilà qui lui convenait très bien ! Surtout si c'était pour lui acheter une arme. Elle en aurait bien besoin. Des rebonds contre les arbres ? Quelle bonne idée ! Elle prit cependant le temps d'aller boire un peu et se rafraichir le visage, puis elle étira un peu ses muscles de nouveau et observa les arbres autour d'elle. Ni trop serrés, ni trop espacés... elle devrait s'en sortir.

Elle se concentra un peu, choisissant un arbre, puis se posa sur ses quatre pattes. Soudain, elle bondit, puis rebondit, encore et encore. Elle avait sortit ses griffes et à chaque fois qu'elle atteignait un arbre, elle s'y agrippait durant une fraction de seconde avant de sauter de nouveau. Elle s'éloignait un peu et s'arrêta donc un moment donné, pile devant un arbre remplit de fruits. Elle sourit de toute ses dents et en cueillit plusieurs afin de les ramener à leur camp. Sur le chemin, mieux encore, elle sentit quelque chose et en s'approchant d'un buisson, elle trouva un nid de poules sauvages. Et à l'intérieur, quatre gros œufs qu'elle prit aussi. Les fruits fièrement déposés dans ses bras, elle se planta devant l'apatride.


- J'ai trouvé un tas de vitamines pour notre petit déjeuner !

Elle remit un peu le feu en marche, juste assez pour faire chauffer le plus possible un rocher plat qu'elle avait trouvé. Grâce à cela, elle pu faire cuire des œufs aux plats. Elle découpa également des morceaux de fruits pour en faire une sorte de salade et tendit le plat au guerrier.

- Voilà, bon appétit ! Ce n'est pas grand chose mais au moins on aura quelque chose dans l'estomac pour le voyage.

Souriante, elle commença à entamer son propre repas. Elle avait vraiment hâte de se rendre à Flotsam et de recevoir les milles pièces d'or promises sur le papier. Avec ça, ils auraient de quoi passer une nuit bien confortable dans une auberge et manger à leur faim. Ce petit exercice du matin l'avait mit en excellente forme !
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le samedi 19 mai 2012, 14:48:10
Louane était une bonne élève. Torse nu, Cahir s’exerçait, entraînant son corps, mais en profitait aussi pour la regarder. Elle rebondit très facilement contre les arbres, si facilement que c’en était presque vexant. Cahir se surprit en effet à éprouver un peu de jalousie, qu’il réprima bien vite. Les facultés naturelles de Louane lui permettaient de pouvoir faire ça. Cahir ne pourrait jamais rebondir comme elle sur les arbres. Pourquoi jalouser quelque chose qu’il ne pourrait jamais avoir ? N’empêche... Ça restait assez frustrant ! La kitsune disparut bien vite, et Cahir finit par se relever. Un peu de sueur coulait sur son torse, et il alla se mettre un peu d’eau sur le corps. Louane revint alors, et avait profité de sa petite promenade dans la forêt pour ramener à manger. Arquant un sourcil, interrogateur, Cahir la regarda cuisiner. Il espérait juste que les fruits n’étaient pas pourris, mais il se dit que Louane, autrement, l’aurait remarqué.

« Merci... » lâcha-t-il.

Commençant à manger, Cahir dut admettre que ce n’était pas mauvais. Fameux, même. Il mangea ça avec appétit, et se sentit requinqué. Il était maintenant temps de partir. Flotsam n’était probablement plus très éloignée, maintenant. L’apatride s’habilla donc, et le duo partit, sur Sombreval. Le cheval avança sans problème, et ils finirent par atteindre le pont dont le boulanger lui avait parlé. Ce dernier surplombait un joli précipice, où on voyait le lit d’une ancienne rivière. Le pont était en pierre, et semblait effectivement assez vétuste. Il s’était partiellement effondré à plusieurs endroits, et Sombreval passa sans problème.

« Tu te rappelles, Louane ? Ce que je t’ai dit hier... Méfie-toi, nous ne sommes pas seuls ici. Et il y a des menaces bien plus grandes en forêt que ce couple que nous avons vu. »

Sombreval avança au pas, suivant un sentier cahoteux. Il y avait un ancien dallage près du pont, mais qui laissa très rapidement place à une terre un peu boueuse, sale. Des arbres partout. La forêt était étouffante, luxuriante, donnant cette impression qu’un millier d’yeux vous observaient. Cahir n’avait aucune illusion. Si des elfes étaient dans le coin, il n’avait que très peu de chances de les observer. L’apatride fixait silencieusement les arbres. Il portait son armure en ébonite. Contrairement aux armures en plate, l’ébonite était assez léger, permettant de ne pas écraser le porteur sous un poids énorme, mais offrait malgré tout une solide protection. C’était l’une des meilleures armures qui puisse exister, en somme. Cahir masquait sa nervosité, espérant que Louane lui offrirait un passe-droit. Elle n’avait aucun collier autour du cou, et, si les elfes ne s’attaquaient qu’aux humains, il espérait qu’ils l’épargneraient, en voyant qu’il transportait une kitsune.

Ce ne fut néanmoins pas les elfes qui vinrent les déranger, mais des cris. Alors que Sombreval avançait le long d’un virage, Cahir entendit, sur la droite, des hurlements de peur et de souffrance. Un piège ? Non, c’était bien trop grossier, et les cris étaient tout, sauf feints. La terreur, on ne pouvait pas la simuler. Il éperonna son cheval, et ce dernier se mit à galoper. Sombreval était un cheval de guerre, soit un cheval habitué à porter des choses lourdes, ce qui faisait que, malgré le poids qu’il portait sur le corps, il avait quand même une bonne allure. Le cheval fila entre les arbres, et Cahir se reçut plusieurs branches dans le visage.

« Monstres ! entendit-il.
 -  Défendez les gisements ! Tuez ces saloperies ! »

Cahir entendit des grognements de bêtes, et s’adressa rapidement à Louane.

« Conserve ta dague, tu vas faire un peu de pratique, je crois. »

Sombreval s’engagea entre les arbres, et Cahir remarqua alors de grosses flaques d’une substance marron, sombre, et poisseuse. Ils étaient dans un marécage, et une odeur horrible se dégageait de ce truc. Cahir comprit rapidement de quoi il s’agissait.

*Du brai !*

Le duo débarqua devant des gisements de brai, où des plates-formes flottantes avaient été dressées autour d’un ponton de bois. On y entassait des pots de brai, une matière hautement inflammable, qu’on utilisait notamment pour faire de l’huile bouillante. Les ouvriers avaient quelques lances pour se défendre, et affrontaient les monstres traditionnels des marécages et des égouts. Des noyeurs (http://i27.servimg.com/u/f27/11/27/80/45/drowne10.jpg) !

Un noyeur était par définition une créature extrêmement laide. Sombreval arriva sur le ponton en bois, et Cahir descendit du cheval. Les ouvriers virent ces individus arriver. Dans son armure noirâtre, Cahir était relativement impressionnant, et il bondit vers le premier noyeur qui passait par là. La créature courait vers lui, avec ses griffes, et il la poussa du pied, avant de la décapiter. Les noyeurs avaient la taille d’enfants, et n’étaient, dans le fond, pas bien dangereux. Ils attaquaient en groupe, mais il était assez inhabituel de les voir ainsi attaquer un gisement avec tant d’individus. Les cibles isolées étaient généralement ce qu’ils préféraient. Cahir aperçut également quelques nains qui, armés de haches, frappaient dans le vif.

« A toi de jouer, Louane ! » l’encouragea Cahir.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le samedi 19 mai 2012, 17:03:37
Louane mangea également de bon cœur. En général, elle savait cuisiner tout et n'importe quoi avec ce qu'elle pouvait trouver. Quand on est une vagabonde, il fallait bien trouver des moyens de remplir son estomac sans avoir à dépenser un sou. Peu de chance donc qu'elle cuisine quelque chose de mauvais ou d'empoisonné car elle était plutôt sûre d'elle de ce coté là. La nature, elle connaissait un peu, mais pas toujours leurs habitants. Voilà pourquoi le bestiaire l'intéressait tant. En fin de compte, la demoiselle avait une soif de savoir incroyable.
Il était temps à présent de reprendre la route, ce qui ravissait la demoiselle. Elle avait toujours aimé les voyages et en présence de Cahir, c'était encore plus agréable ! Surtout qu'au bout, des aventures extraordinaires les attendaient, sans compter la belle somme d'argent. Ce genre de vie lui convenait parfaitement. Un peu trop excitée, elle évita de lire durant ce voyage. De plus, comme le guerrier le lui souligna, il fallait se montrer attentif s'ils ne voulaient pas se laisser surprendre par des monstres ou bien des elfes.

Louane, tous ses sens en alerte, observait les arbres avec attention. Elle aussi espérait que ces êtres aux grandes oreilles ne s'attaque pas à Cahir grâce à sa présence. D'ailleurs, à ce sujet, même si elle ne l'avait pas dit, elle était plutôt contente qu'il existe une race qui les accepte et les protège de cette manière. Dans tous les cas, ce ne furent pas eux qui se montrèrent. Mais au bout d'un instant, une odeur étrange et désagréable atteignit l'odorat sensible de la kitsune. Elle fronça un peu les sourcils, tentant d'analyser l'odeur. Vraiment bizarre ! Il y avait quelque chose d'humide et de sale dans cet odeur en tous cas. Des marécages ? Puis, avant même qu'elle ne puisse dire quelque chose à son cavalier, des cris se mirent à retentir. Des cris de peur. Un groupe d'hommes semblaient être attaqués.

Cahir réagit rapidement et lança leur monture dans cette direction, au milieu de cette immense forêt. Répondant à la requête de l'apatride, Louane glissa une main à sa ceinture où elle avait glissé sa dague. Pas question d'être désarmée en effet. Là, on passait aux choses sérieuses, ce n'était plus un entrainement. En arrivant sur place, la demoiselle eut un haut le cœur. Les créatures qui attaquait les gisements de ce qui semblait être du Brai, étaient hideuses et plutôt effrayantes. Elle reconnu des Noyeurs, ceux du bestiaire. Des bestioles qui s'attaquent en meute aux personnes isolées, les attirant sous la surface pour les déchiqueter et les dévorer. Elle eut un frisson dans le dos mais ne se démonta pas. Alors que Cahir descendait de cheval pour passer à l'action, Louane fit de même mais se dirigea plutôt vers un pauvre ouvrier qui se faisait entrainer dans les marécages. La kitsune bondit et atterrit violemment sur le crâne du noyeur qui lâcha sa proie. Louane n'avait encore jamais tué personne... pas même une petite bête. Mais là, elle n'avait pas le choix, hein ? Alors elle brandit sa dague et l'enfonça dans le cœur de la créature avant d'aider l'ouvrier à s'éloigner. Il la remercia, mais elle n'avait pas le temps de s'occuper de lui davantage.

Elle retourna au plus près de la bataille mais se sentait mal à l'aise avec cette dague. Ce n'était sans doute pas l'arme qui lui convenait le mieux, mais au moins elle avait quelque chose en main. Plus pour longtemps en fait. Elle venait d'envoyer un autre noyeur dans l'autre monde lorsqu'un autre lui sauta dessus. Elle tomba au sol sur le dos, avec une bestiole hideuse au dessus d'elle qui tentait de la mordre et de la griffer. Elle voulut se servir de son arme mais la créature referma ses dents sur son poignet. Elle poussa un cri et l'arme tomba puis glissa au fond du marécage. Oh non ! Mince ! Louane tenta de se libérer. Les oreilles plaquées contre son crâne, elle avait l'allure d'un renard de très très mauvaise humeur. Elle eut l'idée de se servir de sa queue. Celle-ci s'enroula autour de la gorge du noyeur et l'étrangla. La jeune femme ne lâcha prise que lorsqu'elle fut certaine que la bestiole était morte. Elle se releva enfin et attrapa la seule arme à sa portée, une lance qu'un ouvrier avait laissé là.

Étrangement, Louane se servait bien mieux de cette chose. Comme elle était longue, elle pouvait atteindre ses ennemis sans avoir à s'approcher de trop. Elle avait très souvent joué avec de long bâtons comme ça étant petite et était plutôt douée. Elle faisait tourner la lance entre ses mains comme une majorette mais en beaucoup plus dangereux évidemment. Avec une rapidité déconcertante pour des créatures aussi peu expérimentées dans la bataille (quoique), elle frappait sans répit en alternant coup de lance et coup de pied, se servant aussi bien de la pointe que de l'autre bout. Peu importe, ses coups envoyaient les noyeurs valser. Petit à petit, elle se rapprocha de Cahir.


- Hey ! Je crois que ça y est, ils s'en vont !

En effet, les créatures commençaient à abandonner la partie pour retourner dans les eaux répugnantes des marécages. Louane aperçut un dernier ouvrier en difficulté, face à trois noyeurs. Elle laissa donc le guerrier un petit instant pour aller l'aider. Elle bondit, s'aidant de la lance pour s'élancer un peu plus haut et retomber entre les trois noyeurs et l'ouvrier. Elle tenta de les faire reculer petit à petit. Finalement, elle enchaina quelques coups qui mirent hors jeux ces trois créatures.
Le premier coup de lance frappa la bestiole entre les jambes (sexe ou pas, ça devait être douloureux), le second qui était un coup de pied, percuta l'abdomen d'un autre noyeur qui s'embrocha accidentellement sur la lance d'un ouvrier qui se tenait derrière et le dernier coup de lance éclata la boite crânienne du dernier qui chancela, puis s'écroula sur le sol. Louane, essoufflée, poussa un soupir de soulagement.

Cahir en avait dégommé bien plus qu'elle et s'était montré largement plus efficace mais enfin, le résultat était là, les noyeurs fichaient le camp. S'approchant un peu de l'apatride, la demoiselle jeta un coup d’œil à son état. Il y avait la morsure à son poignet, des griffures un peu partout, mais rien de grave. Ils étaient salement rapides ces bestiaux.


- Désolée Cahir. J'ai perdu la dague dans l'eau... tu vas bien ?

Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le samedi 19 mai 2012, 20:42:20
Le combat contre les noyeurs fut loin d’être le plus difficile que Cahir eut à livrer. Les noyeurs, outre leur aspect dégoûtant, étaient de bien piètres adversaires. Leur peau était très fragile, et leurs griffes peu acérées. Ils étaient bons à effrayer de simples serfs, mais, contre un ancien guerrier d’élite ashnardien, ils étaient totalement inoffensifs. Ou presque. Les ouvriers étaient paniqués, désorganisés, et les noyeurs n’étaient pas mieux. Cahir fondit sur eux, frappant avec son épée, faisant mouche à chaque fois. Rapide et féroce, l’apatride plantait son épée sans rencontrer la moindre résistance, faisant voler des monceaux de chair, cherchant les noyadés. Les noyeurs étaient de simples créatures, et on trouvait, au-dessus d’eux, les noyadés. Il s’agissait de noyeurs un peu plus forts qui les commandaient et les dirigeaient. Il y avait forcément un noyadé dans le coin, mais il pouvait très bien être dans l’eau. Les noyeurs bondissaient de cette dernière, agrippant les jambes des femmes et des hommes pour les plonger dans l’eau. Cahir veillait au grain, et son gantelet en ébonite allait rencontrer la tête d’un noyeur qui avait cherché à le prendre par surprise, lui fracassant la mâchoire.

L’ébonite était une armure magique, et la magie de l’ébonite ne tarda pas à parler. De la fumée noire s’échappa de cette dernière, fondant sur les noyeurs qui plongeaient sur lui. Il n’y avait pas assez de fumée pour tous les noyeurs, mais ceux qui étaient touchés par cette dernière se mettaient à hurler et à piailler, déconcentrés. La fumée n’était pas mortelle, mais elle était agressive, piquait les yeux, s’insinuait dans la bouche. Et, imperturbable, la lame de l’apatride s’abattait. Elle était en acier valyrien, et très indiquée contre la chair fragile des noyeurs.

Il finit par repérer sa cible. Un affreux noyadé (http://images2.wikia.nocookie.net/__cb20110725112156/witcher/images/a/a3/Tw2_Drowned_dead.png), relativement laid, qui avait griffé le dos d’un ouvrier. Cahir courut vers le noyadé, le renversant d’un coup d’épaule, mais la bête évita son coup d’épée en bondissant en arrière. La bouche du noyadé s’ouvrit alors en grand, et une longue langue se mit à jaillir, visqueuse et dégueulasse. Elle bondit vers Cahir, qui pencha la tête de côté, évitant le claquement de cette longue langue, que le noyadé rétracta, avant de bondir vers son adversaire. N’ayant pas le temps de déployer son épée, Cahir utilisa sa main valide pour attraper le cou du noyadé, envoyant ce dernier s’écraser violemment sur le sol. Le noyadé réagit en cinglant Cahir à la joue gauche avec ses griffes, faisant gicler le sang. Surpris, Cahir se recula, et le noyadé en profita pour se redresser sur ses pieds, et courut vers Cahir en hurlant de rage.

« Enfoiré ! » hurla Cahir.

Serrant son poing, il l’abattit sur le visage du noyadé. L’ébonite heurta la tête du noyadé, et il y eut un craquement spongieux. Le noyadé s’écrasa par terre, et Cahir tenta de planter son épée, mais  un autre noyeur bondit sur lui, frappant l’armure d’un coup de griffes. Surpris, le guerrier en lâcha son épée, et le noyeur lui sauta dessus, cherchant à l’égorger. Cahir le frappa avec sa tête. Il en sentit des bourdonnements dans son crâne, mais choisit de ne pas en tenir compte. Dopé à l’adrénaline, il frappa le visage du noyeur à plusieurs reprises, malmenant sa peau, la craquelant. C’était une peau visqueuse, encore moins résistante que celle d’un humain, et il frappa à hauteur du cerveau, le perforant.

Entre-temps, le noyadé s’était toutefois relevé, et bondit à nouveau vers Cahir. Attrapant le corps moribond du noyeur à qui Cahir lui ouvrait le crâne, l’apatride le lança vers les pattes du noyadé. Comme une boule de bowling, le noyeur faucha les jambes du noyadé, qui s’écrasa sur le sol. N’écoutant que son inspiration, Cahir se releva, leva son pied, et l’abattit avec rage sur la tête du noyadé, la faisant exploser. Peau et tendons s’envolèrent sous son pied, tâchant sa botte, mais le noyadé cessa de bouger.

Immédiatement, les noyeurs se dispersèrent. Cahir récupéra son épée, la lame étant tachée du sang des monstres qu’il venait de massacrer. L’apatride retourna près des ouvriers. Il était blessé au visage, mais ce n’était qu’une égratignure. Autrement, il saignerait bien plus. Louane ne tarda pas à venir. Elle avait une vilaine blessure au poignet, s’étant fait mordre, mais elle semblait, dans l’ensemble, heureuse... Même si elle avait perdu la dague. Avec un léger sourire, Cahir tapota sa tête.

« Voilà qui mériterait bien que je te fouette sur la place publique plaisanta-t-il. De toute manière, reprit-il, plus sérieusement, je comptais t’offrir un nouvel équipement. »

Il se dirigea ensuite vers les ouvriers. Ils avaient quelques blessés, et il y avait eu plusieurs cadavres, mais, sans leur intervention, le résultat aurait pu être bien plus grave.

« Merci ! lâcha l’un des ouvriers.
 -  Pourquoi vous ont-ils attaqué ?
 -  Parce que ce sont des noyeurs ? répondit, sur le coup, l’homme.
 -  Les noyeurs sont stupides, mais aussi très lâches. Ils n’attaqueraient pas ainsi toute une installation. »

L’ouvrier haussa les épaules, comme s’il n’avait aucune idée de la réponse.

« C’est la première fois que les noyeurs vous attaquent ainsi ?
 -  Ouais... De vraies saloperies, ces trucs !
 -  Heureusement, ça aurait pu être pire... Sans votre intervention, Monsieur, précisa quelqu’un d’autre. Et nos pots sont intacts !
 -  Qu’est-ce que vous comptez faire avec tout ce brai ?
 -  Le revendre, fils ! Le baron de Flotsam recherche du brai. Beaucoup de brai. ‘Rapport à un monstre, j’crois...
 -  Flotsam ? C’est loin d’ici ? »

L’homme lui expliqua qu’ils étaient les villageois d’un petit bourg à proximité, un village de mineurs qui vivaient de l’exploitation de brai et de la coupe de bois. Un camp de bûcherons se trouvait ainsi à proximité, et Flotsam n’était pas très éloigné.

« Écoutez, vous n’avez qu’à nous suivre, proposa l’un des hommes. Nous étions en train de charger les pots dans un chariot, pour aller à Flotsam. La route n’est pas très sûre... On vous paiera, bien sûr !
 -  Dans ce cas... »

Cahir s’éloigna de ces derniers, allant voir la kitsune, et inspecta sa blessure.

« Hum... Tu fais ta courageuse, Louane, mais il va quand même falloir te désinfecter... »

Fort heureusement, les ouvriers avaient quelques baumes médicaux, et la blessure de Louane ne tarda pas à être désaffectée. Tandis que les ouvriers s’affairaient à charger les chariots, l’apatride les observait, perdu dans ses pensées. Ayant soudain une idée, il regarda Louane, afin de lui poser une question :

« Dis-moi... Qu’est-ce qui pourrait forcer des animaux à attaquer des créatures qu’ils considèrent comme leurs prédateurs ? »
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le samedi 19 mai 2012, 23:51:54
Le combat avait été assez rude pour une kitsune peu expérimentée comme l'était Louane. Elle s'était battue avec beaucoup de vivacité mais dans l'ensemble ce n'était pas encore extraordinaire. Elle était encore bien loin de pouvoir s'en sortir toute seule, même face à une bande de Noyeurs. Mis ça viendrait. C'était déjà un excellent moyen de se mettre dans le bain et de s'exercer comme il faut. Au moins, elle avait un avant goût de ce qui l'attendait. Une petite mise en bouche avant le défi final. Cahir n'avait rien de grave si ce n'est une vilaine griffure au visage qui ne saignait pas trop. Ça la rassurait un peu mais en même temps, il s'était certainement battu contre des créatures beaucoup plus dangereuses que celle-ci. La dague disparue n'embêtait pas plus que ça le guerrier puisqu'il lui parla même d'un équipement nouveau. C'est vrai qu'avec cette grande chemise noire tenue à la taille par une ceinture n'avait rien d'une tenue de combat. Absolument rien. D'ailleurs celle-ci était dans un état déplorable. Pas trop déchirée mais plein de boue nauséabonde en revanche. Super... elle espérait pouvoir se laver rapidement.

Après cette mésaventure, la demoiselle avait encore plus envie de lire le bestiaire et de l'apprendre en entier aussi rapidement que possible. On ne sait jamais ! Lorsqu'elle arriva près de Cahir et des ouvriers, l'un de ces derniers lui proposait de les suivre jusqu'à Flotsam. Ah ! Excellente idée ! Louane passa une main sur son front et ses cheveux pour enlever un peu de boue. L'apatride étudia sa blessure et jugea qu'elle devait être au moins désinfectée. Faisant la fière, en effet, la kitsune haussa les épaules.


- Oh tu sais, ce n'est rien.

Elle ne sentait pas grand chose c'est vrai, simplement une espèce de brûlure mais bon, mieux valait être prudent. Un ouvrier s'en chargea poliment et avec soin. Ce ne fut bientôt plus qu'une histoire ancienne. La jeune femme le remercia et emprunta ensuite le produit et le chiffon pour l'appliquer sur la joue du guerrier qui lui demandait pour quelle raison des créatures seraient prêtes à s'en prendre à leur prédateurs habituels. Tout en essuyant la blessure, elle réfléchit soigneusement à l'interrogation. Oui, pourquoi ?

- Et bien... il y a l'instinct de survie ou la peur qui pousse parfois des êtres à s'attaquer à plus forts qu'eux. Ou bien protéger sa progéniture, sa famille ou son territoire... Peut-être que ces Noyeurs se sentaient menacés par ces ouvriers en train d'extraire le brai... ou bien ils protégeaient quelque chose ou quelqu'un en particulier... va savoir !

Elle ne savait pas si ça se tenait vraiment mais elle ne voyait que ça. Une fois la blessure de Cahir soignée, elle observa de nouveau les alentours. Il n'y avait plus aucune trace de ces bestioles à part ceux qui avaient laissé leur vie de-ci de-là. Elle aperçut soudain un tonneau remplit non pas de brai mais d'eau. Ravie, elle se dirigea vers celui-ci et se rinça soigneusement, enlevant la boue et la vase de son corps. Ça allait déjà un peu mieux ! Puis elle revint sur ses pas. Les ouvriers chargeaient leurs chariots et se tenaient bientôt prêt à partir. Elle s'approcha donc de Sombreval qu'elle caressa doucement et, profitant que les hommes terminent leur besogne, elle entreprit de se changer pour enfiler un autre sous-vêtement, la chemisette blanche et le short qu'elle avait fait sécher hier.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le dimanche 20 mai 2012, 01:11:18
Cahir écouta les explications de Louane, tandis qu’elle s’évertuait à soigner sa joue. Une véritable écuyère... Il attendit qu’elle termine. Louane estimait que la faim avait du pousser les noyeurs à attaquer. La faim, ou l’instinct de survie, ce qui amena Cahir à faire une légère remarque :

« Ou la peur... Peut-être qu’il y a dans la forêt quelque chose qui a amené les noyeurs à fuir... Quelque chose de plus dangereux que les hommes... Je crois que cette région est plutôt bien animée, Louane. Nous ne risquons pas de manquer de boulot. »

Il lui caressa ensuite la tête, et se releva. Cahir conserva son armure, au cas où, mais rangea son épée, après l’avoir nettoyé. L’apatride donna son aide pour charger les pots dans des caisses, avant de les mettre sur le chariot. Au bout d’une quinzaine de minutes, le chariot fut prêt, et trois hommes montèrent dedans, tandis que les autres reprenaient le travail. Les noyeurs ayant perdu leur chef, il était peu probable qu’ils reviendraient, et, quand bien même ce serait le cas, ils ne seraient pas nombreux. Cahir assura donc les ouvriers qu’il n’y avait pas à s’en faire, même si ces derniers n’étaient pas spécialement rassurés.

Le chariot s’ébranla ensuite, avançant le long d’un sentier cahoteux et parsemé de racines. Cahir restait derrière eux, observant les environs. Il y avait énormément de brai. Et le brai, ce n’était pas gratuit. Il était donc difficile de déterminer ce que le baron de Flotsam comptait en faire. A ce que Cahir savait, la région n’était pas menacée de guerre. L’Empire d’Ashnard n’était pas dans la région, et il n’y avait pas d’invasions étrangères. Or, le brai était généralement réquisitionné par les seigneurs pour défendre leurs forts, soit en le servant pour trancher des fosses empoissées dans la région, ou pour préparer des chaudrons d’huile bouillante. En somme, le brai était une préparation pour se défendre lors d’un siège. Partant de là, à quoi le brai pouvait bien servir au baron ? Il y avait bien trop de mystères dans le coin. L’apatride sentait qu’il allait bien apprécier les mille pièces d’ors, et qu’il allait rester un certain temps à Flotsam.

Un nouveau mystère ne tarda pas à venir, lorsque le chariot s’arrêta près d’une petite statue le long de la route. C’était un autel pour une Déesse mystérieuse, et on y déposa une caisse. L’autel devait servir à faire des sacrifices, ou des prières silencieuses, mais, de ce que Cahir en savait, il n’existait aucune divinité protectrice du brai.

« A quoi jouez-vous ? »

Les ouvriers ne répondirent pas sur le coup, et Cahir dut insister un peu :

« Je ne crois pas que ce soit un sacrifice auquel les Dieux attacheront une quelconque valeur...
 -  Ce n’est pas pour les Dieux...
 -  Pour les nymphes de la forêt ? railla Cahir.
 -  Vous posez trop de questions...
 -  Parce que je n’obtiens aucune réponse ! s’impatienta-t-il. Vous comptez abandonner votre cargaison à chaque croisement ?
 -  C’est l’impôt pour les Écureuils ! »

Cahir fronça les sourcils. Les Écureuils... Des hors-la-loi qui sévissaient dans toute la région, des non-humains se battant contre les royaumes humains. Les bandits qui harcelaient Flotsam étaient une cellule d’Écureuils, et les ouvriers payaient une sorte de droit de passage. S’ils ne versaient pas le brai, ils devaient probablement se faire tuer. A cette idée, Cahir leva la tête, regardant à droite et à gauche, mais sans voir quoi que ce soit. Ils devaient probablement être là, dans les arbres, pointant leurs flèches sur eux. Invisibles. Mortels. Sinistres. Il fronça les sourcils, sentant un frisson remonter le long de son échine. Aucun bruit, aucune feuille qui tombait... Ils étaient terrifiants.

Les ouvriers déposèrent la cargaison, puis retournèrent sur le chariot, se mettant en place. Cahir continua à les suivre, intrigué malgré lui. La rumeur disait que les Écureuils étaient soutenus par l’Empire. Une aide matérielle et financière. L’Empire apportait des armes, de l’argent, mais aussi des instructeurs. Cahir ignorait si c’était vrai, mais c’était probable. Une guérilla qui affaiblirait légèrement le royaume, avant que les armées impériales ne débarquent pour balayer un royaume qui serait déjà à couteaux tirés.

Le chariot continua à avancer, silencieusement mais sûrement, et personne ne vint les attaquer. Une flèche s’abattit soudain devant le cheval. Les hommes sursautèrent, et Cahir descendit de Sombreval. C’était une flèche elfique, avec une queue d’écureuil accrochée dessus. L’avis de réception, sûrement. L’apatride se redressa. Impossible de déterminer l’origine du tir.

*Quel endroit sinistre...*

Cahir remonta sur Sombreval, et la route reprit. On ne tarda pas à atteindre Flotsam. La ville était entourée par la verdure, et un long mur en pierre entourait cette dernière. Les chemins de la bande se séparèrent ici, près des quais. Ils étaient en-dehors de la ville, le long d’un fleuve. Flotsam était après tout un comptoir commercial. Cahir reçut cent pièces de bronze, et regarda ensuite Louane, en s’approchant de la ville. Un corps de garde ouvert menait dans la ville, et il y avait plusieurs gardes à l’entrée.

« Bienvenue à Flotsam, ma chère kitsune. Et si on commençait par remplacer ta dague ? »
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le dimanche 20 mai 2012, 16:49:39
Oui il y avait la peur mais la peur de quoi ? De quoi pouvaient bien avoir peur ces bestioles ? Elle réfléchit un peu et finalement,pensa qu'il ne pouvait s'agir que d'une seule chose. Un autre monstre beaucoup plus effrayant comme... un monstre qui valait 1000 pièces d'or. Oui, ça pouvait se tenir. Et comme le disait si bien l'apatride, cette région n'allait pas manquer de leur donner du travail. Une excellente chose pas vrai ? Tant qu'ils n'y laissaient pas leur peau bien entendu. Le guerrier aida les ouvriers à charger leur chariot et la kitsune vérifia quelques uns de leur équipement mais aussi harnachement de Sombreval et l'état de ses pattes. Après tout il galopait partout depuis un moment et il fallait bien vérifier de temps en temps si tout allait bien. Elle lui enleva un ou deux cailloux gênants sous ses sabots puis le caressa, lui fit boire un peu d'eau, et le laissa tranquille.

Enfin, ils reprirent la route. Louane et Cahir restèrent à l'arrière sur l'animal. Plus ils s'enfonçaient dans cette région inhospitalière et plus la demoiselle sentait quelque chose de pas très net. Ça sentait... le danger. Partout. Les chariots s'arrêtèrent un instant pour déposer des caisses devant une statue. Tout comme le guerrier, la kitsune fut particulièrement surprise de ce comportement. A ce moment là, elle crut apercevoir un mouvement dans les arbres et ne fit donc pas vraiment attention à la discussion. Elle fixa un point pendant un instant mais il n'y avait plus rien. De toute manière, ils étaient tous observés. Et c'était plutôt stressant comme sensation. L'impôt des quoi ? hein ? Des écureuils ? Qu'est-ce que pouvaient bien faire les écureuils avec du brai ? Elle ne comprit qu'ensuite qu'il devait s'agir d'un peuple ou d'une organisation. Peu-être ceux qui les épiait depuis le début. Quelle drôle de "commerce". La jeune femme n'était pas certaine de comprendre tout cela. Il reprirent la route et, tout à coup, elle perçut un sifflement et une flèche se planta devant le cheval. Louane sursauta et plongea immédiatement son regard là d'où venait le tir. Elle cru de nouveau discerner une ombre, mais c'était peut-être une erreur. Cependant elle avait une meilleure vue que tous ceux qui se trouvaient ici.
Cahir observa la flèche. Ah les Écureuils... elle comprenait mieux désormais.

Louane réfléchit beaucoup durant le trajet mais ne prononça pas un mot. Elle fut surprise lorsqu'ils arrivèrent enfin à Flotsam, ayant laissé les ouvriers et leur chariots derrière eux. L'apatride lui propose de commencer par remplacer sa dague. Oui mai quoi ? Elle était en train d'y réfléchir tandis qu'ils cherchaient un marchand d'armes. C'est alors qu'elle aperçut justement une vitrine exhibant fièrement plusieurs types d'armes. La demoiselle s'en approcha aussitôt, collant son nez sur la vitre avant de regarder Cahir avec un gigantesque sourire et de montrer l'une des armes du doigt.


- Je crois que c'est ça que je veux.

Elle pointait du doigt une lance à double lame rétractable. Une lame à chaque extrémités à l'air légère. Une arme avec laquelle elle pourrait aisément faire des moulinets meurtriers et qu'elle pourrait transporter sur elle en toute discrétion.
http://www.rumiko-takahashi.com/inuyasha/images/combat/heaven_earth_blades.gif
Elle aurait également aimé avoir un arc et des flèches, une arme de distance était toujours pratique mais elle doutait qu'ils aient assez d'argent pour ça. Elle attendrait d'avoir les 1000 pièces d'or et plus encore sans doute. Qui sait ? A l'allure ou le travail se présentait c'était possible.

Elle entraina le guerrier à l'intérieur et offrit un gigantesque sourire au vendeur. La boutique était très grande. Assez pour qu'il accepte de faire essayer l'arme à la jeune kitsune. Elle prit la lance entre ses mains et l'essayait d'abord en mode rétracté. Extrêmement léger en effet ! Tellement d'ailleurs qu'elle le parvenait à le faire tourner de façon incroyablement rapide et qu'elle parvint même à le lancer en l'air avant de le rattraper de l'autre mains et à continuer ses moulinets. Elle cessa, un sourire jusqu'aux oreilles.


- J'adore ce truc !

Elle l'essaya ensuite de l'autre manière et ainsi déployée, la lance mesurait bien deux mètres. Tout aussi facile d'utilisation d'ailleurs. Elle lança un regard suppliant à l'apatride. Elle ignorait pourquoi sa décision allait vers ce genre d'arme mais c'était ainsi, elle avait eut un coup de cœur. Ça devait être un peu cher mais la kitsune avait plus d'un tour dans son sac. Elle s'était aperçut que l'homme avait ses vêtements en mauvais état et qu'en plus de ça, il passait souvent sa main dans ses cheveux en désordre. Elle en conclut qu'il était célibataire et avait bien besoin d'une couturière et d'une coiffeuse. Elle lui offrit ce service en quelques minutes durant lesquelles elle laissa Cahir vaguer à ses occupations. L'homme était manifestement ravi et réduit le prix de l'arme de façon extraordinaire et offrit en plus une jolie tenue à la demoiselle. http://img15.hostingpics.net/pics/979458240349W75N267MUU7VLG6V4IEEIV34W1NPTPguerriereH140749L.jpg
Elle l'enfila dans l'arrière boutique puis quitta le magasin avec tout son équipement. Elle retrouva sans trop de mal son apatride, très fière d'elle.


- Alors, regarde-moi ! Qu'est-ce que tu en pense ?
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le dimanche 20 mai 2012, 19:54:05
Trouver un magasin d’armes ne fut pas trop difficile. Cahir suivit silencieusement Louane, en regardant autour de lui. Flotsam était une petite ville qui n’était pas très belle, avec des rues mal pavées, des individus patibulaires, et beaucoup de gardes. Il vit plusieurs nains et quelques elfes, des charretiers, des hommes, des femmes, et quelques enfants. Des nuages grisâtres flottaient dans le ciel,  donnant à l’ensemble une atmosphère morose. Heureusement, la bonne humeur de Louane tranchait un peu avec ce décor de maisons tristes, de murs lézardés, de volets clos, d’éternuements et de toussotements. Ils avancèrent sur une espèce de grande rue avec des caisses à gauche et à droite. Dans un coin, une espèce de soupe populaire avait lieu, des nains et des humains tenant des écuelles. Dans les ruelles, des clochards avec des vêtements en loques semblaient terrassés par les fièvres.

Cahir et Louane arrivèrent près de la forge locale. Un apprenti trempait une épée dans le feu et le soufre, chauffant l’acier. Louane s’arrêta près d’une vitre, se calant à elle, et désigna une lance assez complexe. Ce fut Louane qui entra, et Cahir lui emboîta le pas. A l’intérieur, elle ne tarda pas à essayer la lance, se révélant assez douée. Ce n’était pas ce que Cahir avait en tête en venant dans cette armurerie, mais, si c’était l’arme qui convenait à Louane... La kitsune s’y exerça, comme une espèce de majorette, faisant tournoyer la lance, et le guerrier dut admettre que l’arme lui allait plutôt bien. Louane déploya ensuite la lance, et Cahir,c roisant les bras, l’observa, tout en observant un peu les lieux.

Le hall était assez grand, avec des armures, des épées, des haches, des arcs, et un escalier menant à l’étage supérieur, où il y avait encore d’autres armes et armures. Sur le bureau à l’entrée, on trouvait aussi plusieurs registres. Le propriétaire de la boutique, le forgeron de Flotsam, était un homme assez gros avec une queue de cheval. Le prix de la lance n’étant pas donné, Louane essaya de marchander le prix en accomplissant quelques tâches ménagères. Le forgeron hésita, caressant son menton, puis haussa les épaules, avant de tendre à Louane un balai et un seau.

« Je te retrouve plus tard, Louane... » lâcha Cahir en sortant.

Il commença par rechercher l’auberge du coin, qui se trouvait sur la place centrale. Il y réserva une chambre, et abandonna Sombreval aux écuries de l’auberge, chargeant ses maigres affaires dans la chambre. Elle se tenait à l’étage, et il réalisa que cette auberge avait bien des fonctions. Outre accueillir les voyageurs, il y avait aussi un tripot au sous-sol, et un bordel dans les étages supérieurs. Depuis la petite chambre, Cahir avait une vue sur les quais et sur le fleuve.

« Vous avez des informations sur la prime de mille pièces d’ors ? demanda-t-il à l’aubergiste.
 -  Vous arrivez trop tard, étranger. »

La phrase de l’homme lui fit l’effet d’une douche froide. Il lui expliqua que cette prime concernait un keyran, un puissant monstre marin, qui s’attaquait aux navires, paralysant l’économie de Flotsam, mais empêchant aussi la ville de pouvoir obtenir les renforts d’une garnison militaire dans le coin. Passer à travers la forêt était trop risqué, et le baron local entendait bien venir à bout des Écureuils. Il avait pour cela besoin de l’aide d’un campement militaire à proximité, mais les soldats ne pouvaient pas venir, à cause du keyran. Cahir connaissait les keyrans.

« Je croyais qu’on trouvait les keyrans dans les océans... Pas dans de petits fleuves... »

L’apatride était relativement sceptique, et l’aubergiste haussa les épaules.

« Un courant marin, un monstre qui s’est perdu, qu’est-ce que j’en sais, moi...
 -  Le keyran a été abattu ?
 -  Non, mais ça ne saurait tarder, héhé. »

Pour obtenir de plus amples informations, l’apatride dut graisser la patte de l’homme, versant quelques pièces. Il lui expliqua que le baron allait tendre un piège au keyran, en chargeant dans un bateau du feu grégeois. Le feu grégeois était une arme terrifiante, qui fonctionnait même sur l’eau, et qui, les villageois le souhaitaient, détruirait le keyran. Voilà qui expliquait pourquoi le baron demandait tant de brai. La composition du feu grégeois était un secret bien gardé, et il existait plusieurs formules pour en confectionner. Le brai était une composante d’une des formules. L’apatride ne pouvait qu’espérer que le plan du baron échouerait. Autrement, il devrait repartir bredouille. Ne voulant pas lâcher son précieux informateur, Cahir posa plusieurs questions :

« Qu’est-ce qu’il y a à voir dans la région ?
 -  Ben, on a quelques hameaux isolés, un marais assez profond, et, si vous vous enfoncez assez dans la forêt, sans vous recevoir une flèche d’Écureuil dans les fesses, vous atteindrez peut-être le bosquet des druides.
 -  Il y a une communauté druidique à Flotsam ? »

Voilà qui n’était pas banal, ce qui amena l’aubergiste à hausser les épaules. Sans prévenir, il s’écarta alors du comptoir, et s’adressa à quelqu’un dans la cuisine.

« Iéla ! Surveille la boutique ! L’heure approche !
 -  L’heure ? »

Tandis que la femme de l’aubergiste confirmait, ce dernier expliqua à Cahir que midi approchait, et qu’on allait pendre trois sympathisants des Écureuils. Le procès était terminé, et ils seraient pendus sur la potence, devant le palais de justice, qui jouxtait le manoir du baron. Une potence était toujours un grand moment, et Cahir sortit, ne sachant qu’en penser. Les druides... Il fallait s’en méfier. Il avançait un peu, lorsque Louane revint le voir, dans une élégante armure légère.

« Alors, regarde-moi ! Qu'est-ce que tu en pense ? » lui demanda-t-elle.

Souriant, Cahir se rapprocha d’elle, tournant autour d’elle pour observer son armure. Sans rien dire, il la souleva alors, et l’embrassa, avant de glisser :

« Ce que j’en pense ? Elle ne te protègera pas beaucoup contre les aciers tranchants, mais, contre les griffes des noyeurs, ça devrait aller. Et puis, du reste... »

Il s’approcha de son oreille, et murmura, en caressant le bas de son dos :

« Elle te donne un cul merveilleux. »

Une manière comme une autre de dire qu’elle était sexy ainsi. Cahir relâcha Louane, et parla alors :

« J’ai réservé une chambre... Mais notre histoire de prime a des complications. Je vais t’expliquer ça... »

Les cloches sonnèrent alors, annonçant que le verdict allait être rendu.

« Tu as envie de voir la manière dont la justice est administrée ici ? »
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le dimanche 20 mai 2012, 22:51:22
Louane était plutôt fière de son équipement, même si aux yeux de Cahir, forcément, ce n'était pas du premier choix. Après tout c'était sa première arme et armure en tant qu’apprentie guerrière en quelque sorte et ça lui plaisait. Quand à l'arme, il y avait sans doute beaucoup mieux mais elle était plus à l'aise avec ce genre de chose qu'une épée ou une dague. Mais elle aurait peut-être l'occasion d'essayer un de ces quatre. Pour le moment, elle avait laissé son arme rétractée à sa ceinture. D'après ce qu'elle pouvait comprendre, Cahir avait parlé de leur petite expédition à l'aubergiste. Mais en voyant sa mine, elle comprit qu'il y avait quelque chose qui clochait. Est-ce qu'il était trop tard ? Est-ce que les mille pièces d'or étaient une farce ?
En tous les cas, cette petite étincelle de déception se transforma en un sourire et il plaisanta, lui tournant autour pour observer sa nouvelle tenue. Mais même s'il la trouvait peu efficace, il ajouta avec un sourire qu'il lui faisait un cul merveilleux. Louane rougit et rit un peu, se détachant de ses lèvres et lui donnant une petite tape sur l'épaule lorsqu'il la prit dans ses bras. Il la relâcha alors et lui annonça qu'il avait réservé une chambre mais qu'il y avait des complications. Elle s'en était aperçut en effet mais tant qu'ils avaient une chambre pour dormir au chaud cette fois-ci...

Louane s'apperçut alors que la ville était beaucoup plus animée que lorsqu'ils étaient arrivés. Étrange. Cahir lui demanda alors si elle avait envie de voir la manière dont la justice était administrée. La demoiselle fronça légèrement les sourcils, elle sentait que ça n'allait pas lui plaire. Elle suivit le mouvement de la foule avec l'apatride, jusqu'à une petite place ou se tenait une estrade. Une estrade avec des cordes... des cordes pour pendre évidemment, pas pour faire joli. En effet... ça n'allait pas lui plaire du tout. Elle jeta un regard anxieux au guerrier, puis reporta son attention sur l'estrade, grimpant sur une caisse à ses pieds pour mieux voir. Soudain, des hommes approchèrent en entrainant les individus, sûrement ceux qui devaient être exécutés. Un homme fit un discours, l'accusation de ces hommes mais elle n'écoutait que d'une oreille. On avait fait monter les prisonniers sur l'estrade et Louane ne put retenir un cri étouffé. Des elfes ! C'était des elfes, sûrement ceux qui faisaient partis de cette organisation "les Écureuils". Ceux qui protégeaient les terranides et hybrides comme elle.


- Cahir ! On ne peut pas laisser faire ça !

Elle se foutait des histoires de politique, de territoire et autres problèmes entre les régions et les races. Pour elle, c'était seulement une excuse pour tuer ceux qui étaient différents, ceux qui n'étaient pas humains. Les hybrides et les elfes. Louane serrait les poings, puis une de ses mains se posa sur son arme. Elle avait une telle envie de leur venir en aide ! Mais ça aurait peut-être été stupide...

[HJ : désolé c'est pas très long ><]
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le lundi 21 mai 2012, 00:15:12
« Pendez-les ! Ça leur apprendra à vivre !
 -  A mort les traîtres ! A mort les Écureuils ! »

La foule était réveillée, excitée, électrifiée. Une pendaison, ça attisait toujours les passions. Il y avait ici des individus de choix, qui sortirent à la chaîne du tribunal : trois elfes, et un nain. Deux elfes masculins, et une elfe. Ils avaient tous l’air résignés, baissant les yeux. L’elfe femme avait le visage tuméfié, signe qu’on avait du la frapper. Cahir regarda silencieusement la foule les huer, tandis qu’on les mettait sur la potence, enroulant autour de leurs cous un nœud, tandis qu’un huissier parlait d’une voix de stentor :

« Au nom de Sa Majesté, et en application des dispositions relatives à l’ordonnance décrétant l’état d’urgence, justice est rendue ! Par décret, il a été décidé du sort des droits de la défense suivants. Droit à la constitution d’un avocat... Suspendu !
 -  A mort ! A mort!
 -  Droit à un double degré de juridiction... Suspendu !
 -  Crevez !
 -  Les personnes suivantes ont été reconnues unanimement coupable, par un jury composé à la fois d’humains et de non-humains, des chefs d’accusation suivants : complicité et assistance envers des ennemis de la Couronne...
 -  A la potence ! »

On leur balançait des fruits pourris, et Cahir sentait Louane s’agiter.

« Ne fais rien de stupide... chuchota-t-il. On ne peut rien pour eux... »

L’huissier reprit, alors qu’une grosse pomme avait éclaté au visage de l’elfe femme, qui se mit alors à pleurer. Il regarda le nain :

« Vous avez été reconnu coupable des faits suivants ! Vous avez forgé, en toute illégalité, des armes et des armures pour le compte d’ennemis de la Couronne ! Pour le compte de traîtres et de parjures qui ont incendié nos villages, qui ont violé nos femmes, tué des enfants !
 -  Qu’on en finisse ! piailla le nain, avant de cracher sur le public. Je vous chie à la gueule, bandes d’enfoirés ! Un jour viendra où vous vous repentirez de vos méfaits ! Je n’avais pas le choix de vendre mes armes ! Les taxes sont...
 -  ’Suffit, misérable ! Bourreau ! Bâillonnez-le ! »

L’huissier marcha ensuite vers l’elfe, tandis qu’une pomme pourrie avait éclaté sur la barbe de l’elfe. Il tenta de mordre le bourreau, et planta ses dents dans sa main. Le bourreau poussa un hurlement, déclenchant l’hilarité du public. Le bourreau gifla le nain, et lui mit le bâillon autour des lèvres. L’huissier s’adressa aux deux elfes :

« Vous avez été reconnus coupables des faits suivants ! Vous êtes tous les deux des chasseurs qui revendaient à moindre prix, voire même offraient, leur gibier aux ennemis de la Couronne ! Vous pratiquiez également de la discrimination en revendant la nourriture à un prix prohibitif envers les humains !
 -  Une manière de lutter contre vos politiques ! Oser parler de discrimination, quand on voit comment vous nous traitez, c’est...
 -  ’Silence ! »

L’huissier s’approcha ensuite du dernier condamné : la femme, qui s’était mise à pleurer. Elle s’était attirée le regard réprobateur d’un elfe.

« Conserve ta dignité, femme ! Ne leur offre pas ce plaisir ! Tu es Aen Seidhe ! »

Mais la femme n’arrivait pas à se calmer.

« Vous avez été reconnue coupable des faits suivants ! Vous avez commis les pires crimes qui puissent être ! Vous avez collaboré avec les ennemis en donnant votre chair, en leur donnant des enfants ! Vous leur avez gratuitement offert vos cuisses !
 -  Salope !
 -  Vous mériteriez qu’on applique sur vous le même traitement que ces chiens d’Écureuils ont infligé à leurs prisonniers ! Qu’on vous arrache les tétons, et qu’on vous les donne à bouffer ! Qu’on vous enfonce des tisons ardents dans le cul !
 -  Tuez-là !
 -  Je… Je l’aimais… ! Il...
 -  Fort heureusement, nous sommes des êtres civilisés. Qu’on les pende ! Je tiens toutefois à rappeler que, en vertu de la coutume, si quelqu’un veut protéger l’un des condamnés, le duel judiciaire est admis. »

Cahir regarda alors Louane, et lui fournit quelques explications, tandis qu’on se mit à pendre le nain.

« Si tu veux défendre l’un de ces elfes, fais-le maintenant. Tu devras affronter un garde, et tu ne pourras en sauver qu’un. Mais sache bien ceci. Dans cette histoire, personne n’est jamais innocent. Tu as déjà entendu parler de la théorie des deux maux, Louane ? De deux maux, il faut choisir le moindre. A toi de voir... »
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le lundi 21 mai 2012, 02:50:24
Louane supportait de plus en plus mal la situation. Les gens hurlaient autour d'elle, sifflaient et riaient devant les accusés tandis que l'on annonçait leur accusation à tour de rôle. Tous avaient commis une trahison envers la Couronne, tous devaient être pendus. A chaque fruit pourrit qu'ils recevaient, la kitsune se tendait un peu plus et sa main s'approchait de son arme. Le regard plongé sur la scène, elle luttait pour ne pas craquer. Les paroles de Cahir furent comme des sons lointains alors qu'il lui conseillait ne rien faire de stupide. Mais l'attente était intolérable et plus la foule hurlait et s'agaçait, plus la jeune femme perdait patience. Une fois de plus elle était témoin de la méchanceté et du mépris des hommes envers les être différents, les non-humains. Elle pouvait sentir leur perfidie et leur cruauté à plein nez. Elle se rappelait la manière dont on traitait les siens depuis toujours, cette manie des humains de considérer les gens comme elle comme des bêtes, des esclaves, une race inférieure.

Si Louane avait eut envie d'apprendre à se battre, ce n'était pas seulement pour se protéger elle-même. Elle voulait être capable de protéger et de libérer son peuple, voilà quelle était son véritable but. Ces elfes n'étaient peut-être pas des hybrides comme elle, mais ils étaient tout autant victime de la discrimination des hommes. Alors Couronne ou pas... elle ne pouvait pas laisser faire ça sans réagir. Ce fut presque une invitation lorsque cette grande gueule annonça que l'on pouvait protéger l'un des accusés pendant un duel. Conscient de ce qui se passait dans la petite tête de la kitsune, Cahir cru bon de lui préciser quelques petits trucs. Louane tremblait, tant elle était sur le point de craquer. Il avait à peine prononcé son dernier mot qu'elle bondissait déjà, arme à la main, pour se retrouver face à l'estrade. Étonnée, la foule la laissa passer et petit à petit, toute l'attention se porta sur elle.


- Je suis Louane Fox. Et croyez-moi si j'en avais le pouvoir je vous aurais déjà cloué le bec et aurais combattu tous les soldats nécessaire pour sauver toutes les victimes de votre justice discriminatoire.

Les deux maux ? Au diable ! On avait donné bien assez de temps à ces humains pour se racheter mais tout allait de pire en pire. Présomptueuse ? Peut-être, mais elle s'en moquait. Elle ne pouvait en sauver qu'un, tout simplement parce qu'elle n'était pas assez entrainée pour oser le contraire. Si ça n'avait tenu qu'à elle, elle aurait botté les fesses de tous ces imbéciles. Elle inspira un grand coup et continua :

- Je veux sauver la vie de cette femme. Pour que ses enfants puissent grandir avec leur mère et avoir la chance que je n'ai pas eu. Et parce qu'on ne juge pas des actes faits par amour.

Ses paroles amenèrent un certain brouhaha dans la foule et tout le monde se demandait qui était cette sale petite hybride effrontée. Mais elle ne bougeait pas d'un cil. Finalement on accepta sa requête et un des soldat de la garde approcha. Aussitôt, la foule s'écarta autour des deux individus, leur laissant un espace assez grand pour s'affronter. Le type était plutôt costaud, mais il aurait pu tout aussi bien mesurer trois mètres de haut que ça n'aurait pas arrêté Louane. Ils commencèrent pas se toiser, se déplaçant latéralement, et le soldat avait un sourire vicieux sur le visage, s'imaginant sans doute ne faire qu'une bouchée d'elle. C'est en effet ce qu'il pensait...

- Tu vas regretter tes paroles quand j'en aurais fini avec toi. Ça ne devrait pas prendre plus de quelques secondes.
- Dans tes rêves, connard !

Louane se mit en mouvement si rapidement que le type faillit bien perdre une oreille sur le coup mais bondit sur le coté juste à temps pour éviter la lame de la kitsune. Elle avait gardé sa lance rétracté pour le moment. Au deuxième coup, leurs armés s'entrechoquèrent. Son adversaire avait une épée et une sacrée force mais la demoiselle était sûre d'elle. Les armes s'entrechoquèrent plusieurs fois avant que soudain, la jeune femme ne se baisse, laissa filer la lame au-dessus de sa tête avant d'en profiter pour frapper son estomac d'un coup de coude qui le déstabilisa.
La foule encourageait leur soldat bien sûr mais elle ne faisait même pas attention à eux. Son adversaire tenta un nouveau coup mais elle l'évita en bondissant sur le coté, il enchaina un autre coup, elle s'élança en arrière. Encore un autre, elle fila sous la lame, un autre coup encore, et elle exécutait une roue parfaite pour l'éviter. Elle le nargua ainsi un bout de temps, beaucoup trop rapide pour lui.

Sa technique marchait plutôt bien et le soldat se fatiguait sans pouvoir l'atteindre. Cependant cela ne dura pas. Dans un hurlement de rage, il redoubla d'efforts et d'intensité, surprenant alors la kitsune qui parvint à parer au début avant qu'il ne parvienne à bloquer son geste. Il parvint à la frapper deux fois au visage, ce qui l’assomma à moitié, et à la plaquer de dos contre lui, sa lame sous sa gorge. Il ricana près de son oreille.


- Et bien je crois que ça s'arrête ici pour toi ma jolie. Fais ta prière, c'est la mort qui attend tous les Nekos de ton espèce...

Nekos. Il avait prononcé le mot fatal, l'insulte suprême. Louane vit rouge et son regard se mit à briller de colère. Serrant les dents, elle siffla :

- Je-ne-suis-pas... UNE NEKO !!!

Son pied s'éleva, percutant le nez de son adversaire de plein fouet. Elle lui donna un autre coup de coude dans le buste puis pivota et son pied frappa ensuite violemment son entre jambe. Et alors qu'il lâchait son arme et se pliait en deux sous la douleur, elle l'acheva d'un autre coup de coude derrière la tête qui lui brisa à moitié la nuque et le laissa sans connaissance sur le sol. Ses coups avaient été extrêmement violents.
Le silence s'abattit alors soudain sur la foule. Louane essuya le sang qui coulait de son nez et du coin de ses lèvres et sans un mot, récupéra son arme et s'approcha de l'estrade pour libérer la jeune femme. Le visage trempé de larme, elle l'entendit la remercier un millier de fois et la kitsune l'aida à se déplacer. La foule se dispersa une nouvelle fois sur son passage. Elle sentait leur colère mais les ignora. Elle jeta un simple coup d’œil à Cahir pour l'inviter à la suivre, et conduisit la jeune femme jusqu'à l'auberge. Elle demanda la chambre réservée, on lui donna la clef, et elle monta à l'étage avec l'elfe qu'elle allongea immédiatement sur le lit. Exténuée et morte de peur, la jeune elfe s'évanouit dans un profond sommeil. Louane resta à ses cotés, l'air grave.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le lundi 21 mai 2012, 22:14:12
...Et Louane fit quelque chose de stupide. Cahir ne put pas l’en empêcher. Elle se rendit rapidement sur la potence, alors qu’on venait de pendre le nain, et affirma vouloir protéger la femme elfe. Cette dernière lui jeta un regard incrédule, et Louane affronta ensuite l’un des soldats, utilisant sa nouvelle arme. Lentement, Cahir se rapprocha de l’estrade, bras croisés, curieux malgré lui.

*J’ai fait une erreur en l’amenant ici... Ou pas. Il faut qu’elle s’endurcisse, mais elle doit surtout apprendre que, dans ce monde, rien n’est, ni tout blanc, ni tout noir.*

On la raillait, mais les villageois se calmèrent bien vite quand ils virent que Louane était un adversaire d’intérêt contre le soldat. Agacé, ce dernier devint assez offensif, négligeant sa défense. A plusieurs reprises, Cahir vit des failles mortelles dont il se serait servi, mais la kitsune manquait encore d’expérience pour pouvoir lire dans le jeu d’un adversaire. Partant de là, elle optait pour une stratégie un peu plus difficile, et, peu à peu, les raillardes laissèrent place à l’indignation, à des cris de colère. Silencieusement, Cahir vit Louane en fâcheuse posture, la lame sous la gorge, et le soldat fit l’erreur de l’appeler « neko ». Amusé, l’apatride vit Louane devenir rouge de fureur. L’adrénaline l’amena à renverser la situation. Elle frappa le soldat dans une partie sensible, et ce dernier en eut le souffle coupé, avant de se recevoir un autre coup qui l’envoya à terre pour le compte. L’angle de sa tête indiquait que ses os n’avaient pas été brisés, mais il était sonné pour le compte.

Un silence de plomb s’abattit sur l’assistance, mais un duel judiciaire était un duel judiciaire. Mortifié, l’huissier libéra la femme elfe, et Cahir comprit instantanément que leur séjour à Flotsam allait être difficile. Les regards haineux du public envers Louane et la femme elfe laissaient bel et bien comprendre que ces dernières risquaient à tout moment de se recevoir un coup de couteau... Ce qui amena Cahir à agir.

« Retourne à l’auberge, lui dit-il, et ne m’attends pas. »

Louane fila sans demander son reste, emportant une femme elfe éplorée, qui n’en revenait pas. L’apatride se démarqua alors du public, et monta sur la potence, s’attirant le regard noir de l’huissier.

« Qu’est-ce que tu veux, toi ?! »

Avec un sourire amusé, Cahir regarda l’un des deux elfes :

« Je me porte garant pour rétablir l’honneur d’un de ces deux elfes. »

L’huissier n’en crut pas ses yeux, mais secoua la tête.

« Un humain défendant un elfe ?!
 -  J’aime surprendre les gens.
 -  Et bien... Soit, finit par lâcher l’huissier. Encore faut-il que l’un des elfes accepte votre aide. »

Cahir regarda les deux elfes, qui le toisaient avec mépris. L’aide d’un humain s’interprétait comme eux pour de la pitié, et l’apatride haussa les épaules :

« Votre fierté elfique ne vous servira à rien si vous finissez la corde autour du cou. Je ne peux pas vous sauver tous les deux, mais je peux au moins en sauver un. »

Les deux elfes se regardèrent entre eux pendant quelques secondes, jusqu’à ce que l’un des deux se retourne vers Cahir :

« Moi, Ëlewin, j’accepte ton aide, humain. »

L’adversaire de Cahir fut un autre soldat, qui brandit sa lame, et retarda froidement l’apatride. Ce dernier se contenta de le regarder en croisant les bras, impassible et silencieux. Surpris, le soldat fronça les sourcils, et l’huissier finit par lâcher :

« L’usage veut que vous dégainiez votre épée, ou toute...
 -  Contre un moucheron pareil, mon épée est un luxe superflu. »

Suite à cette brimade, le soldat ennemi s’empourpra, et s’élança rapidement vers Cahir. Les duels judiciaires étaient admis, car ils étaient un spectacle intéressant pour la peuplade. Et un procès, ce n’était rien d’autre qu’un spectacle pour amuser le peuple, en fin de compte. Partant de là, l’huissier n’allait pas refuser un second duel. Pour autant, le fait que Cahir refuse de se saisir de son arme fut perçu comme un affront personnel par son adversaire, qui, furieux, se rua sur lui en brandissant son épée. Ce soldat était un minable, ce que Cahir réalisa bien vite. Il comptait sur la peur de l’uniforme et du sabre pour réussir cette bataille, et l’affrontement ne dura que quelques secondes. Cahir le laissa s’approcher, prenant appui sur l’une de ses jambes. Sa jambe gauche, mise en avant. Il s’en servit pour faire un mouvement de pivot, évitant ainsi le soldat, se retournant. Cahir brandit alors son bras gauche, et ce dernier rencontra violemment la tête du soldat. Sous ce choc, le soldat partit à la renverse, s’écrasa lourdement sur le dos, mais l’apatride ne lui laisse pas le temps de se remettre. Il se baissa, attrapa le soldat par les cheveux, tira dessus, et le balança en contrebas, où il s’écrasa sur la boue. Cahir s’adressa alors à la foule :

« Deux seront sauvés aujourd’hui ! Et je vous recommande de respecter ce score ! »

Un nouveau silence circonspect s’abattit sur la foule, et Ëlewin fut libéré. L’elfe ne se donna même pas la peine de remercier Cahir. A peine le bourreau lui ôta-t-il la corde qu’il se retourna d’un bloc, poussant du pied le bourreau, et se tourna vers un soldat. Dans sa rapidité, il se saisit de l’épée de l’homme, et l’égorgea. Le sang se mit à éclabousser l’estrade, et Cahir aperçut alors des archers et des arbalétriers viser à la fois l’elfe et l’apatride.

« Mort aux dh’oines ! Le sang des Aen Seidhe refleurira ! Votre civilisation n’est qu’une aberrante parenthèse ! Vos enfants seront étouffés dans le ventre de leurs mères agonisantes ! Mort aux... »

Cahir frappa l’elfe en plein figure, l’envoyant s’écraser contre le poteau.

« Je le savais bien, que je faisais une connerie... »

Ëlewin, sonné, tenta de se relever, mais le pied de Cahir s’abattit sur sa tête, et il entreprit alors de l’étrangler, se ruant sur lui. L’elfe pissait du sang par le nez, et tenta de se libérer de la prise du guerrier, mais sans succès. Il était trop faible, trop hargneux, et une lueur de démence brûlait dans ses yeux.

« Les... Écureuils... Vengeront... »

L’elfe sombra ensuite dans cet inconscient qui annonçait la mort, et Cahir s’assura effectivement à ce qu’il soit mort. L’apatride se releva ensuite, et lâcha :

« Justice a été rendue, finalement. »

Il s’éclipsa alors rapidement, en étant toutefois conscient que les gardes n’allaient pas tarder à les poursuivre. Ce n’était sans doute pas la meilleure manière de se faire connaître à Flotsam, mais ce qui est fait est fait. Cahir ne pourrait pas revenir dessus. Il rejoignit d’un pas précipité l’auberge, et se rendit dans sa chambre, où Louane veillait sur l’elfe endormie.

« Je crois que nous risquons d’avoir des problèmes... » s’expliqua-t-il.

La porte de l’auberge s’ouvrait alors d’un coup furieux, et plusieurs gardes montèrent l’escalier.

« Vous ! lâcha l’un des hommes. Vous devriez normalement être en état d’arrestation pour bonne entrave à la justice, mais le baron souhaite s’entretenir avec vous. Je vous conseille de nous suivre sans opposer la moindre résistance. »

Décontenancé, Cahir se retourna vers Louane :

« Soit tu veilles sur l’elfe, soit tu m’accompagnes, Louane. C’est moi qu’ils veulent... »
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le lundi 21 mai 2012, 23:15:49
Cahir était resté dehors, sans doute pour régler le bordel qu'elle avait lancé. Mais elle s'en foutait d'avoir fait une erreur, et avoir cassé la figure à ce bonhomme tout à l'heure lui avait fait du bien. Ça l'avait détendue. Toutes ces gamineries qui poussaient les gens à se détruire simplement à cause des différences ça la mettait hors d'elle. Et si ça avait été le contraire, qu'elle avait assisté à l'exécution d'humains par des elfes, elle aurait agit exactement pareil. L'apatride tardait à revenir mais il devait avoir une bonne raison, elle espérait seulement qu'il ne lui arrive rien de grave. En attendant elle remplit un seau d'eau chaude et prit un chiffon pour nettoyer la peau et le visage tuméfié de la jeune elfe. Ils avaient vraiment frappé fort. Elle désinfecta comme elle pouvait ses plaies avec ce qu'elle trouva puis la laissa se reposer. La kitsune s'installa sur une chaise et l'observa un instant sans rien dire. Elle ne la connaissait pas du tout mais elle avait surtout pensé aux enfants en la sauvant. Car comme elle l'avait dit... elle-même n'avait pas eu la chance d'avoir sa mère à ses cotés pour grandir. Pas même un parent.

Pour se changer les idées, la jeune femme ouvrit la fenêtre de l'auberge et laissa un peu d'air entrer en observant le paysage. Elle entendit des cris qui provenaient de la place. Cahir avait du y mettre son grain de sel, elle le sentait. Est-ce qu'il était en danger ? Peu de chance que les soldats est une chance contre lui en tout cas. Louane sursauta lorsqu'elle entendit des pas et que la porte s'ouvrit. Mais il s'agissait justement de l'apatride, l'air un peu inquiet. En effet, il lui annonça qu'ils risquaient d'avoir des problèmes. Il fallait s'y attendre... la kitsune ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais d'autres individus apparurent dans l'encadrement de la porte. Pas réflexe, la demoiselle porta la main à son arme. Ils demandaient au guerrier de le suivre jusque chez le Baron. Ça sentait pas bon ça...
L'apatride se tourna vers elle pour lui demander s'il la suivait ou si elle restait avec l'elfe. Car en effet, c'était après lui qu'on en avait. Il avait du sacrément les agacer là-dehors. Louane soupira et secoua la tête avec un sourire en coin.


- Tu crois que je vais te laisser te balader sans moi ? Suffit que je tourne le dos une minute pour que tu retourne une ville entière à toi tout seul, gros bêta.

L'elfe était en vie et soignée dans l'ensemble. Maintenant c'était au destin de décider de son futur et pas elle. Si elle avait suivit le guerrier jusqu'ici, ce n'était pas pour le laisser tomber ensuite. Il lui avait pratiquement sauvé la vie et elle ne le lâcherait pas d'un semelle avant de lui avoir rendu la pareille, quand bien même ça devrait lui prendre des mois. Elle suivit donc le mouvement, suivant l'apatride en jetant un œil noir aux types sur son passage. L'un d'eux lui agrippa soudain le bras, le lui broyant à moitié.

- Toi, t'as intérêt à te tenir tranquille sac à puce.

Louane arracha son bras de la paluche de cet imbécile et du se retenir pour ne pas lui foutre son poing dans le nez. C'était pas le moment d'en rajouter, elle en était consciente. Furieuse, elle se contenta de cracher en soutenant son regard :

- Tu sais ce qu'il te dit le sac à puce ? Respire un bon coup, je vais pas m'envoler ! Pff...

Elle avait ravalé les insultes qui lui étaient venus à l'esprit et continua de suivre Cahir. Pas question qu'elle le lâche, non ! Et pourquoi le baron voulait le voir d'abord ? Au pire il allait le jeter en prison (ou essayer du moins) ou au mieux... lui proposer un travail. Bah quoi ? Il avait montrer à tout ces glands qu'il valait bien 50 soldats à lui tout seul alors forcément... si le Baron avait un minimum de cervelle, il s'en servirait à son avantage. Enfin à sa place, Louane aurait fait comme ça.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le mardi 22 mai 2012, 11:22:20
Louane accepta donc de le suivre. Tant mieux, dans un sens. Mieux valait qu’ils ne se séparent pas. Hors de la chambre, un soldat s’empressa de sermonner Louane, et Cahir faillit intervenir. Il n’eut toutefois pas à le faire, car Louane répliqua, remettant le garde à sa place. Ce dernier grinça es dents, prêt à répliquer, mais celui qui semblait être leur sergent parla alors :

« Il suffit ! La kitsune peut venir ! Le baron souhaite aussi la voir, de toute façon. »

Cahir resta près de Louane, et ils sortirent de l’auberge. Les gardes allèrent près du port, mais longèrent ce dernier, évitant d’atteindre les quais, pour atteindre un portail grillagé. Deux gardes ouvrirent le portail, qui menait à un petit sentier qui montait en décrivant une courbe. A gauche et à droite, des fleurs et de l’herbe. Il y avait quelques arbres, et, après avoir franchi le virage, Cahir aperçut l’élégant manoir du baron, du gouverneur local. C’était un manoir qui se dressait au bout d’une falaise. Il y avait devant une cour avec une fontaine, une écurie sur la gauche, et une dépendance sur la droite. Le manoir ressemblait à une espèce d’hacienda, avec de nombreux balcons, des colonnes à l’entrée. Quand le soleil frappait, l’endroit devait être parfait pour bronzer.

Le sergent s’approcha des gardes à l’entrée, qui informèrent ce dernier que le baron se trouvait dans le jardin de la propriété. Les gardes de la ville retournèrent alors à leur poste, et les portes du manoir s’ouvrirent. Cahir et Louane entrèrent dans un hall superbe. Deux escaliers internes, à gauche et à droite, menaient à un étage. Un énorme lustre ornait le plafond, et il y avait une autre fontaine interne. Des couleurs vives éclairaient la pièce, et, au fond de cette dernière, une porte vitrée menait au jardin.

En allant dans le jardin, Cahir remarqua que le manoir était en forme de U. Deux longues ailes, et le jardin offrait une vue superbe sur le fleuve. Il y avait une piscine, et une longue table en bois, où le baron était en train de manger. Le baron était un homme assez joufflu, gros, avec une perruque blanche, qui mangeait un poulet rôti en compagnie de soldats. Des archers se tenaient dans les coins, et il semblait discuter avec une femme. Une élégante femme à la longue chevelure blonde (http://nsa29.casimages.com/img/2012/05/22//12052202010919425.jpg), qui portait une capuche rouge, et qui mangeait des fruits. Cahir reconnut une magicienne, et eut un soupir. Elle était belle, comme toutes les magiciennes, et dangereuse.

« Ah, vous voilà enfin ! Venez, venez ! Prenez place, il y en a pour tout le monde, héhé ! »

Cahir s’avança, nerveux, et s’assit sur la table. Un léger vent vit remuer les victuailles, mais sans rien renverser. Le baron de Flotsam proposa du vin à l’apatride, et les regarda.

« Voici donc ceux qui contestent ma justice, et qui viennent en aide aux Écureuils. Un tel courage est rare de nos jours, surtout quand il est désintéressé ! »

Silencieuse, la magicienne les observait, et Cahir fit quelques précisions :

« Nous sommes... Curieux de voir la manière dont la justice a l’air d’être administrée ici. »

Le baron fit la moue, avant de mordre dans une cuisse du poulet, arrachant la peau avec ses dents, et répliqua rapidement :

« C’est le bordel dans la région. Comme dans tout le foutu royaume, pour être exact.
 -  Les Écureuils ?
 -  En partie. Les Écureuils, oui, mais aussi... Les Écureuils ne sont qu’un symptôme, un furoncle dans le cul, mais du genre sacrément chiant. Le royaume vit une crise économique sans précédent. Mauvaises récoltes, un hiver interminable... Et la menace d’une guerre.
 -  Une guerre ?
 -  Mais je manque à tous mes devoirs, pardi ! Je vous en prie, n’hésitez pas à vous restaurer, hey ! Je vous présente la magicienne Sheana, qui nous vient tout droit de la Citadelle des Mages, et qui a répondu à ma demande d’aide contre le keyran qui nous brisait les cou...
 -  Je vous remercie, baron de Flotsam l’interrompit Sheana, parlant d’une voix douce et agréable. Je suis venue en ces lieux pour essayer de comprendre pourquoi un keyran, une créature océanique, se trouve dans un fleuve.
 -  Et vos déductions ? »

Sheana ne répondit pas sur le coup, préférant boire du vin, puis répondit avec un léger sourire :

« L’apparition de ce keyran n’a rien de normal ici... Je soupçonne une invocation, mais, contrairement aux suppositions du baron, je ne crois pas que les Écureuils ou les druides soient à l’origine de cette apparition. Il me faudrait cependant pour cela en savoir plus sur ce keyran, et repérer sa cachette... Ce qui, cela va sans dire, ne sera possible que quand le keyran sera vaincu.
 -  Ce qui aura lieu dès demain ! »

Cahir s’était emparé du vin du baron, le buvant sans difficulté.

« Quel est votre plan ?
 -  Et bien... A votre avis, pourquoi ai-je réquisitionné tant de brai ? Le feu grégeois est prêt... Mais bref... Et quelle est donc cette charmante personne qui vous accompagne ? A la voir, on aurait envie de la serrer, mais on m’a dit qu’elle avait des griffes très affûtées... »
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le mardi 22 mai 2012, 15:38:53
Ces types-là étaient vraiment des mal élevés ! C'était sans doute parce qu'ils avaient prit un grand coup dans leur fierté avec leurs deux collègues qui s'étaient prit une raclée par une petite kitsune inexpérimentée et un étranger débarqués de nulle part. Mais c'était bien fait pour eux ! La jeune femme fut plutôt contente lorsque le patron réprimanda le soldat parce que lui au moins, il savait faire la différence entre une Kitsune et un Neko. Pas trop tôt, hein ! Ce type n'était pas aussi inculte qu'il n'en avait l'air finalement. Louane suivait de près Cahir, à moins que ce ne soit l'inverse, mais en tous les cas, ils ne s'éloignaient pas l'un de l'autre. La jeune femme n'avait pas envie de s'éloigner, au cas où les choses tourneraient mal. Qui sait ? Peut-être que le baron avait plutôt décider de leur tendre un piège et de les faire disparaitre ! Oui, elle avait une sacrée imagination cette fille là. Mais que voulez-vous... elle avait tant rêvé d'aventure avant de se retrouver embourbé dedans jusqu'aux oreilles.

Le chemin ne dura pas bien longtemps et quand bien même, la kitsune ne l'aurait pas vu passer. Le paysage était assez impressionnant par ici, sans parler des terres du baron. La demoiselle n'avait jamais vue une demeure aussi grande et aussi belle et cela lui coupa le souffle. Bouche bée, elle admirait les plantes et la villa élégante qui s'étendait devant elle. Vivre là-dedans devait être le paradis ! Il devait vraiment avoir de l'argent cet homme. L'avait-il récolté en tuant des elfes ? Peut-être ou peut-être pas, peu importe. Lorsqu'ils arrivèrent enfin à destinations, l'homme en question était à table en charmante compagnie. Et bizarrement, il n'était pas du tout méchant enfin il n'en avait pas l'air. Il les accueillait comme des invités ordinaires. Louane resta sans voix et préféra rester un peu en retrait, n'osant pas s'approcher ni prendre part à la conversation qu'elle suivait pourtant attentivement.

Alors comme ça cette femme était une magicienne ? C'était bien la première fois qu'elle en voyait une et elle se surpris à la fixer longuement. De quoi était-elle capable exactement ? Voilà qui titillait sa curiosité. C'était donc elle qui leur avait piqué leur boulot aussi ! Grrr... adieu les 1000 pièces d'or. Quelle déception ! Enfin... tant pis. La kitsune croisa les bras en regardant Cahir parler avec le baron. Il semblait préoccupé. Quoi de plus normal ? Soudain, elle comprit qu'on parlait d'elle. Comment ça la serrer ? Hey ! La jeune femme arqua un sourcil mais n'osa pas vraiment faire sa grande gueule face au baron. Elle hocha simplement la tête pour le saluer. Il n'avait pas tort au sujet de ses griffes.


- Mon nom est Louane Fox, Monsieur le Baron. Excusez-moi mais... je n'ai pas bien saisi la raison de notre présence ici.

Elle avait du mal à croire qu'il ne les ait fait venir simplement pour s'enthousiasmer de leur toupet ou pour leur parler de son plan contre le monstre. Est-ce qu'il avait besoin de leur aide ? Il semblerait que la magicienne soit largement à la hauteur, non ? Elle se posait peut-être trop de questions.
Son regard fut un instant attiré sur sa gauche et elle croisa le regard d'un garde, un peu plus jeune que les autres. Il était beau, et lui offrit un discret clin d’œil. Rougissant subitement, elle détourna les yeux pour se concentrer autant que possible sur la table du baron. Elle avait le feu aux joues, maintenant c'était malin ! Mais quoi ? Après tout jusqu'ici personne n'avait vraiment fait attention à elle et voilà qu'un garçon lui faisait un clin d’œil et qu'elle se retrouvait à la table d'un baron et d'une magicienne. Y avait de quoi ne pas se sentir à sa place.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le mardi 22 mai 2012, 17:02:49
Suite à la question de Louane, le baron haussa les épaules, croquant dans sa cuisse, avant de tremper ses doigts dans un récipient d’eau. Il lâcha ensuite, après un long silence :

« Je vous retourne la question. Qu’est-ce qu’un Ashnardien peut bien faire ici avec son animal de compagnie ?
 -  Louane n’est pas mon... Animal, tint à préciser Cahir.
 -  Vous niez ce point, mais vous ne semblez pas nier l’autre…
 -  Je ne suis plus un... »

Le baron frappa du poing sur la table, et lâcha alors, sur un ton fort et bourru :

« Silence ! Un vulgaire paysan ne porterait pas une armure en ébonite, ni une lame en verredragon ! Et, à ce que je sache, il n’existe qu’une seule espèce d’individus qui puissent détenir un tel équipement !
 -  Un Corbeau Noir... » siffla Sheana en observant Cahir avec ses yeux envoûtants.

Un frisson parcourut Cahir, qui sentit derrière lui les quinzaines de flèches des archers et les dizaines de carreaux des arbalétriers viser sa nuque.

« Je sais qui vous êtes, Cahir. L’héritier des Ceallach, une prestigieuse lignée de guerriers ashnardiens. L’un de vos ancêtres siégea au Conseil impérial, et certains spécialistes en généalogie affirment que le sang du Premier Empereur coule dans vos veines... Même si j’en doute. L’héritier unique des Ceallach et des Mawr, famille connue dans l’Empire pour être la mécène des artisans et des artistes. »

Cahir ne répondit rien. Son visage était fermé, neutre, glacé.

« Vous étiez un Corbeau Noir, un guerrier d’élite, et vous avez tout perdu. Vous avez été accusé de haute trahison. Un procès très médiatique, vu l’accusé. Le Procureur impérial réclamait votre mise à mort, mais la cour impériale a préféré muer votre punition en déchéance.
 -  Ashnard est à nos portes lâcha le baron. Les troupes impériales sont encore loin, mais ces chiens galeux ont appliqué la même méthode qu’en Heldanie. Ils pourrissent le royaume de l’intérieur, en semant les graines de la révolte, en instaurant des blocus maritimes, en finançant des rébellions, et, quand leur armée débarque, nous devons capituler. »

Le baron énonçait là la stratégie classique de l’Empire. Une stratégie qu’on étudiait dans les académies impériales. L’époque où l’Empire se contentait d’attaquer tous les royaumes proches était de plus en plus révolue. La stratégie évoluait, car l’Empire ne pouvait plus se permettre de longues et coûteuses campagnes militaires, dans la mesure où l’essentiel de l’armée impériale était réquisitionné pour affronter Nexus. Partant de là, les généraux et les maréchaux déployaient de nouvelles stratégies pour affaiblir les cibles de l’Empire, et obtenir ensuite leur reddition. Cahir avait fait les frais d’une telle stratégie.

« Les Écureuils, poursuivit le baron, sont financés et entraînés par des Ashnardiens. Ce n’est pas une rumeur ! Les Ashnardiens ont relâché leurs prisonniers, un forban heldanien, un elfe cruel et impitoyable, borgne. Iorveth... La peste soit de cet elfe ! »

Le baron frappa sur la table à nouveau, comme si ce simple nom lui hérissait le poil. Le regard du baron se porta alors sur Cahir.

« Vous ne pouvez revendiquer aucune protection, de quelque nature qu’elle soit. L’Empire vous a retiré sa nationalité, et vous n’en avez plus. Je pourrais vous tuer d’un seul claquement de doigts, et personne n’y trouverait à redire. A peine arrivez-vous chez moi que vous vous empressez de libérer mes prisonniers. »

Cahir ne dit à nouveau rien, comprenant.

« Nous sommes venus pour les mille pièces d’ors... »

Le baron ricana alors, balayant l’idée d’un revers de la main.

« La prime a été annulée. Si vous ressortez de la ville sans être raccourci, vous pourrez vous estimer chanceux ! Vous m’appartenez, guerrier. Vous avez remis en cause ma justice, ce qui n’est pas acceptable !
 -  Votre justice est critiquable à bien des égards...
 -  Aucune justice n’est parfaite, mon cher. Mais cela n’a pas d’importance. Vous voulez mille pièces d’ors ? Vous voulez de l’or, c’est ça ? »

Le baron hocha la tête, et claqua des doigts. Un garde amena alors une autre affiche, et Cahir la regarda. Ses yeux s’écarquillèrent de stupeur, si tant est qu’il dut relire à plusieurs reprises l’affiche.

« AVIS DE RECHERCHE »

Sous ce titre, on pouvait voir l’image d’un elfe. Un elfe assez beau, mais qui avait un bandana regroupant une partie de sa tête. Son seul œil valide émettait une arrogance et une inébranlable fierté. Cahir lut la description :

« IORVETH, né en un jour inconnu, au visage défiguré par les interrogatoires que les autorités heldaniennes lui ont fait subir, est recherché mort ou vif pour la somme de 10 000 pièces d’ors. »

« Dix mille pièces d’ors... » souffla Cahir.

Il tendit l’avis de recherche de Louane, n’en revenant toujours pas.

« Je veux que vous trouviez Iorveth, et que vous me rapportiez sa tête. »
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le mardi 22 mai 2012, 18:04:36
Animal de quoi ?! Louane vit rouge et serra les points, fusillant le baron du regard. Non mais je rêve ! Encore ?! Neko, sac à puce, animal de compagnie, et puis quoi encore ? Ils en avaient combien des comme ça ? La jeune kitsune détestait être traitée de cette manière et même si Cahir tenta de la défendre, le baron se fichait comme d'une guigne de son point de vue. Il commençait à s'énerver. Nous y voilà... elle avait bien sentit que quelque chose clochait dans tout ça ! Ils étaient pas venu ici pour boire le thé et manger des gâteaux apéritifs, ça aurait été trop beau. La jeune femme suivit tout de même la conversation à propos de Cahir. Elle se rendit compte alors qu'elle ne connaissait absolument rien de cet homme. Mais alors rien du tout. Ce que déblatérait la magicienne la larguait complètement. Elle avait bien compris que  l'apatride n'était pas quelqu'un d’ordinaire et loin d'être un simple petit guerrier solitaire. Il était bien mieux que ça. Enfin était. De toute les manière, Cahir aurait bien pu être un mendiant en guenille que ça n'aurait rien changé pour elle. Elle tenait beaucoup à lui. De plus en plus même.

Ils en vinrent à parler d'un elfe du nom de Iorveth. Apparemment c'était le big boss des elfes en quelque sorte, celui qui en faisait baver à l'empire et donnait des cheveux blancs aux barons. Sans savoir pourquoi, la jeune femme se mit à avoir une petite pointe de sympathie pour ce personnage. Le seul problème... c'est que sa tête était mise à prix. Et pas n'importe quel prix. Lorsque Cahir lui passa l'avis de recherche, Louane poussa un ri et faillit s'étrangler et s'évanouir du même coup. 10 000 pièces d'or ?! C'était une blague ? Mais il avait fait quoi pour valoir autant ? Il avait rasé un village ? Non de Dieu ! Et le meilleur dans l'histoire ? C'était à eux que revenait le boulot de lui arracher la tête. Une si jolie tête en plus ! Génial... La kitsune fronça un peu les sourcils et décida de faire un peu de zèle. Affichant un sourire amusé, et se penchant légèrement, elle secoua doucement l'affiche devant le nez du baron.


- Excusez-moi mais je lis mort ou VIF sur le papier. Ça vaux le même prix dans les deux cas ? Parce que personnellement... s'il vous voulez qu'on vous le ramène mort, je préférerais avoir un petit bonus. Du genre... 2000 pièces supplémentaires. Vous êtes riche, vous êtes puissant. C'est quoi 2000 petites pièces d'or à coté de la gloire et des emmerdes en moins que vous apportera sa disparition ?

Elle avait un sacré culot de demander ça, et alors ? Après tout ils allaient risquer leur peau dans cette histoire alors au cas où elle devrait se faire recoller un bras ou deux, autant avoir des sous supplémentaire de coté pas vrai ? Pour appuyer sa demande, elle s'approcha encore davantage de l'homme, son visage vraiment très proche du sien et fit glisser son doigt le long de sa mâchoire puis de ses lèvres. Elle se pencha ensuite à son oreille et souffla sur un ton sensuel :

- Je vous assure que si vous acceptez... je serais ravie de vous remercier de la plus douce des façons. Alors c'est d'accord ?

Bah quoi ? Vous croyez tout de même pas qu'elle ignorait ce que le charme d'une femme pouvait avoir comme conséquence sur un homme, hein ? Elle mettait toute les chance de leur coté ! Sauf qu'elle ne s'attendait pas à ce que le baron réplique de cette manière. En effet, il esquissa un sourire narquois et l'agrippa soudain à la gorge, la plaquant sur la table. Punaise il avait de la vivacité pour un gros lard ! Une de ses mains se glissa le long de la cuisse de la kitsune qui poussa un couinement.

- Et que dirais-tu si je te versais un acompte dès maintenant, sale petite chienne ?

Louane allait tenter de mordre furieusement ce gros vicieux mais elle se retint au dernier moment, se contentant de grogner. Si elle faisait une erreur de plus les 10 000 pièces d'or allaient leur passer sous le nez. Le coup du charme c'était bien mais elle n'avait pas imaginé que ça marche aussi bien justement. Allo la lune, elle plaisantait !!
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le mercredi 23 mai 2012, 03:11:26
Une putain de mission-suicide, voilà ce que c’était. Le baron devait se douter que ces deux-là n’auraient aucune chance, mais ils n’avaient pas vraiment le choix. La carotte et le bâton. Si Cahir refusait, le baron n’hésiterait pas à les enfermer, et, s’ils réussissaient, alors... Honnêtement, Cahir ne pensait pas pouvoir obtenir 10 000 pièces d’ors. La somme défiait toute concurrence. Avec une telle somme, il pouvait s’acheter une maison. Une pièce d’or équivalait à cent pièces de bronze dans ce royaume, et à dix pièces d’argent. Sachant qu’une baguette coûtait une pièce de bronze, on pouvait rapidement comprendre le montant phénoménal que cela représentait. Louane tenta alors d’augmenter la somme. Cahir tenta de l’en empêcher, mais fut bien trop lent à réagir. La kitsune était imprévisible, et ronronna, pour ainsi dire, près du baron, cherchant à grossir la prime.

Le baron se laissa à moitié duper, et plaqua le corps de la kitsune contre la table, avant de caresser sa cuisse dans un gloussement pervers. Un vieux porc libidineux... Cahir eut alors le réflexe de regarder la silencieuse magicienne, et vit une lueur briller dans ses doigts. Elle était en train de manipuler la libido du baron, qui se mit à lécher la joue de Louane, répandant sur elle sa mauvaise haline, remontant sa main pour s’approcher de sa culotte. Le baron avait une érection. Ses désirs étaient stimulés par les sorts de Sheana, et Cahir perçut le regard de cette dernière. La magicienne croisa furtivement ceux de Cahir, avant de regarder son collier, et il comprit.

*Elle sait que j’ai une arme fatale contre elle et ses sorts... Et je sais que son pouvoir n’est pas à négliger. Salope...*

Le baron poussa un léger ricanement. Ivre comme il l’était, corrompre ses pulsions sexuelles devait être enfantin, et le sourire amusé de Sheana confirmait que cette dernière s’amusait. L’homme avait retourné Louane sur la table, et palpait ses fesses, énervant Cahir. Il avait compris le message de Sheana.

« Héhé, oui, y a de la matière là-dessous ! »

La lueur dans les doigts de la magicienne disparut alors, et le baron sembla se calmer. Il se redressa, libérant Louane, et secoua la tête, avant de trancher :

« Dix mille pièces d’ors... La gourmandise est un vilain défaut, petite kitsune. La prochaine fois que tu auras envie de vendre ton corps, va dans un bordel, mais ne m’importune plus à ma table. »

Cahir récupéra alors Louane, et la colla contre lui, lui évitant ainsi de faire des bêtises qu’elle pourrait regretter. Il caressa l’une des joues de la kitsune :

« Calme-toi, Louane... chuchota-t-il.
 -  Acceptez-vous ce contrat ?
 -  Ai-je vraiment le choix ? répliqua Cahir, amusé.
 -  Vous avez l’esprit vif. J’aime ça ! Adressez-vous au bailli si vous voulez des informations supplémentaires. Foutez le camp, maintenant. »

Le baron retourna grignoter, et Cahir se releva. Il regarda brièvement Sheana, et crut déceler sur son beau visage l’ombre d’un sourire. Une ombre qui disparut toutefois bien rapidement. L’apatride et la kitsune sortirent du manoir, et Cahir regarda alors Louane, pour lui lâcher :

« Ton charme, Louane, est une arme efficace, mais elle est à double tranchant. Jouer avec le désir d’un homme, surtout un noble, ça peut être très dangereux. Mais c’était bien essayé. Je crois qu’il est temps d’aller voir l’elfe, maintenant. Je suis sûr qu’elle doit en savoir un peu plus sur cet Iorveth que nous devons trouver. »
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le jeudi 24 mai 2012, 00:03:32
C'était vraiment trop bête. La jeune femme n'avait pas imaginé que le baron puisse réagir de cette manière. A la rigueur, elle aurait nettement préféré qu'il explose de rire devant son nez et se moque d'elle. Oui, finalement elle aurait préféré. On voyait bien qu'elle était encore novice dans le domaine. Comment faire pour se débarrasser de ce gros lard sans trop le froisser, hum ? Surtout qu'elle rêvait de lui balancer un coup de griffe dans le nez ou de le mordre jusqu'au sang. Cette envie décupla lorsqu'il lui lécha le visage et parvint à son summum lorsqu'il la retourna sur la table pour palper ses fesses. La kitsune ouvrit de grands yeux ronds, choquée par son comportement et atrocement mal à l'aise. Elle serra les dent et un grognement sourd raisonna dans sa gorge tandis que ses oreilles se plaquaient sur sa tête. Elle avait vraiment l'air enragée. Ses griffes s'allongèrent et se plantèrent dans la table, se préparant à attaquer. Heureusement pour ce gros pervers, il la lâcha à temps et la jeune femme termina dans les bras de Cahir qui eut l'excellente idée de la retenir puisqu'elle essaya pendant quelques secondes de se libérer pour se jeter à la gorge du baron.

Elle parvint à se calmer grâce à la caresse et la voix douce de l'apatride qui lui soufflait de se calmer. Mais dans regard, il y avait toujours une lueur de haine profonde. Il avait plutôt intérêt à se tenir à plus d'un mètre d'elle parce qu'elle n'hésiterais pas à lui arracher une oreille. Évidemment, Cahir accepta le contrat, ce qui clôt le débat et leur permit de quitter les lieux. Jetant un dernier regard au baron, la jeune femme siffla entre ses dents :


- Espèce de gros porc...

Pour la forme, elle craqua sur le sol et s'empressa de rejoindre Cahir qui avait prit un tout petit peu d'avance. Tout en marchant, la pression retomba un peu. Cette mission allait vraiment être compliquée.... était-elle seulement faisable ? Cet elfe avait vraiment l'air fort et malgré toute la confiance qu'elle avait envers les capacités du guerrier, elle avait peur pour sa peau et la sienne. Cahir lui fit part de quelques remarques et conseils.

- Mon charme ? Pour ce que ça a servit. Rappelle-moi de ne plus jamais faire une chose aussi stupide !

Mais il avait raison, ils devaient maintenant se concentrer sur leur mission, même s'il était peu probable qu'on leur donne toutes ces pièces d'or s'ils y parvenaient. Si ce foutu baron ne tenait pas sa parole, cette fois-ci, elle lui ferait bouffer ses cou*lles ! Ils reprirent leur marcha quand soudain, quelqu'un se mit à les appeler. Surprise, la kitsune se retourna et vit arriver vers eux un soldat qui courait pour les rattraper. Elle reconnu le soldat de toute à l'heure, celui qui lui avait fait un clin d’œil. Qu'est-ce qu'on leur voulait encore ? Une fois à leur hauteur, l'individu (http://www.zerochan.net/1098552) salua l'apatride d'un signe de tête puis regarda la semi-renarde.

- Ton nom est Louane ? Louane Fox, n'est-ce pas ?
- Heu... oui.
- Bien. Je ne pensais pas te rencontrer aussi vite. Enfin peu importe... tiens ! Ça c'est pour toi.

Surprise, la jeune femme vit l'homme tirer un petit paquet scellé par une petite ficelle et le lui tendre. Interdite, Louane en prit possession et commença à l'ouvrir. Le paquet était en fait un simple papier froissé et à l'intérieur... un pendentif. A son contact, celui-ci se mit à lui très faiblement d'une couleur rougeâtre. La demoiselle était estomaquée. Ce truc là était magique ?

- Heu... ça vient de la magicienne ?
- Qui ça ? L'autre là-bas ? Non absolument pas je te rassure. Regarde la papier, c'est une lettre je crois. Ce paquet m'a été donné par un grand renard roux avec une armure. Quelqu'un de ta famille je suppose. Il m'avait sauvé la vie il y a quelque temps et la dernière fois que je l'ai revu, il m'a dit qu'une kitsune viendrait un jour par-ici et que je devrais lui donner ça. Me demande pas comment il a fait pour deviner que tu mettrais les pieds dans ce gourbi mais...

Le cœur de la jeune femme loupa un battement et elle regarda le soldat comme si celui-ci venait de tomber du ciel. Un... grand renard roux ? Se pourrait-il que... son père ?! Son père était passé par ici ? Il était vivant ? Et il lui avait fait remettre ce collier ? Elle ne savait pas comment réagir. Elle était à la fois complètement perdue et folle de joie. Elle s'empressa de lire la lettre, le cœur battant la chamade. Enfin, le visage étrangement neutre, elle replia doucement la papier et le fourra dans sa poche.

- Merci beaucoup. Si vous le revoyez... dîtes-lui que j'aimerai qu'il me donne ces choses lui-même. Et que c'est la première et dernière fois que j'accepte le présent d'un inconnu.

Sur ce, elle fit volte face et se dirigea vers l'auberge, un peu remuée. Son père. La dernière fois qu'elle l'avait eu devant les yeux, elle n'avait que quelques mois et il la déposait à l'orphelinat. Depuis, elle n'avait jamais eu de nouvelle. Elle avait toujours espéré pouvoir le retrouver et voilà qu'aujourd'hui elle recevait une lettre et un pendentif. Comment avait-il sur qu'elle viendrait ici ? Est-ce qu'il la suivait ? Peu probable. Tout en marchant, elle jeta un coup d’œil au pendentif dans sa paume qui brillait toujours. Il n'y avait eu qu'une phrase au sujet de cet objet dans la lettre, très courte, de son paternel. "Il t'aidera à exprimer l'animal qui est en toi". Étrange, vraiment.
Elle redescendit un peu sur terre en parvenant devant l'auberge et se tourna vers Cahir, un peu gênée et toujours autant remuée.


- Je suis fatiguée Cahir. Une fois que l'elfe nous aura donné les informations nécessaires... j'irai me coucher. Je n'ai pas très faim.

Elle ? Pas faim ? Les choses n'allaient vraiment pas. Elle poussa la porte de l'auberge et monta à l'étage pour rejoindre la chambre ou l'elfe dormait toujours.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le jeudi 24 mai 2012, 01:41:07
Cahir et Louane quittèrent le manoir. Louane avait été secouée par l’expérience du baron, et Cahir n’essaya pas de lui dire que le baron avait été manipulé par Sheana, et que la magicienne avait juste cherché à adresser un implicite et silencieux avertissement à l’apatride. Il préféra ne rien dire, et oublier cette histoire. Quitter Flotsam était possible ; le baron ne les poursuivait pas, et semblait de toute façon bien trop occupé par le keyran pour s’occuper d’un fugitif. Mais, si Cahir partait, ce serait pour aller où ? Il manquait toujours d’argent, et la perspective d’avoir dix milles pièces d’ors était très tentante. Mais il n’y avait pas que ça... L’or était une chose, mais Cahir n’était pas un simple forban, un vulgaire mercenaire ne se battant que pour l’or. Il était, comme Sheana le lui avait rappelé, l’héritier unique des Ceallach et des Mawr, le Corbeau Noir, et dans son sang bouillonnait l’honneur et la fierté des militaires ashnardiens. Les devins et autres prophètes lui avaient tous prédit une grande destinée, une glorieuse existence, mais aucun n’avait cru bon de préciser qu’il serait un jour un vulgaire vagabond qu’on enverrait promener comme un paysan minable.

*Jadis, j’aurais pu, d’un claquement de doigts, raser cette ville... Jadis, j’aurais pu être ces Ashnardiens formant les Écureuils... Si je m’attaque à Iorveth, je m’attaquerai à l’Empire... Et, même si mon corps et mon esprit ne sont plus ashnardiens, mon âme, elle, reste indéfectiblement liée à l’Empire, à cet Empire qui m’a berné, qui m’a trompé, et qui m’a sacrifié... Que suis-je censé faire ?*

Il n’avait aucune chance de tomber sur Iorveth, et, même si cela devait arriver, il était plus que probable qu’il se recevrait une flèche en travers de la gorge. Il devait commencer par en savoir plus sur lui, sur les Écureuils... Le baron semblait haïr l’elfe, et il était même vraisemblable que les autorités flotsamiennes considèrent que c’était lui qui avait amené le keyran. Si l’elfe avait en plus des pouvoirs magiques, la situation serait proprement désespérée. Certains elfes, ceux qui avaient encore en eux le sang des Aen Seidhe, les plus anciens et les plus nobles elfes. Les légendes fourmillaient sur les Aen Seidhe, affirmant que leurs esprits étaient si élégant qu’ils disposaient de sorts magiques, de capacités sensorielles hors normes.

Cahir fut interrompu dans ses rêveries par l’intervention d’un soldat. Celui qui les avait conduits au baron. Cahir pensa qu’il voulait leur prodiguer des informations sur Iorveth, mais, au lieu de ça, il s’adressa à Louane. Entre les deux, une bien curieuse conversation s’engagea, dont Cahir eut du mal à saisir la teneur. Il y était question d’une lettre, d’un collier, et d’un autre kitsune... « Quelqu’un de ta famille », supposait l’homme, et Cahir soupçonna un parent proche, un grand frère, ou un père. En tout cas, la lecture de la lettre sembla perturber Louane, qui devint alors étrangement silencieuse, avant de suivre Cahir. Absente, Louane avança silencieusement, l’apatride lui emboîtant le pas.

*On dirait que je ne suis pas le seul à avoir quelques secrets...* réalisa-t-il, légèrement amusé.

Il s’était plus ou moins douté qu’elle n’était pas une kitsune ordinaire. Une simple kitsune n’aurait pas réussi à manier aussi rapidement les armes, et à utiliser ses capacités. S’il était tentant d’essayer en savoir plus, l’apatride ne posa cependant aucune question. Chaque chose en son temps... Chacun avait le droit d’avoir ses petits secrets, et il n’allait tout de même pas harceler la brave femme. Ils rentrèrent donc à l’auberge, où Louane annonça à Cahir qu’elle n’avait pas faim. Ce dernier haussa les épaules :

« Comme tu veux... Je vais faire des recherches pour en savoir plus sur Iorveth. Repose-toi... »

L’elfe qu’ils avaient sauvé était partie, et avait laissé un simple message. De l’elfique. Cahir put aisément le déchiffrer, vu qu’il n’y avait qu’un seul mot.

« Merci. »

Pour être partie aussi rapidement, soit elle avait peur de ses sauveurs, soit elle avait tout simplement quelque chose à cacher. Dans tous les cas de figure, cela signifiait que Cahir devait la retrouver, et c’était bien ce que ce dernier comptait faire. Il quitta la chambre, refermant la porte en laissant Louane, et descendit dans l’auberge. Après la scène de la potence, tout le monde venait manger et se désaltérer. En voyant Cahri, il y eut quelques regards et des coups de coude. Il y avait des humains, des elfes, des nains, et d’autres créatures. L’auberge était assez grande, et Cahir choisit de se mettre à une table où un elfe et deux nains jouaient au poker de dés nains.

« Dégage, humain ! lâcha, sur un ton bourru, l’apatride.
 -  On dit que le jeu rapproche les espèces, commença Cahir en s’asseyant quand même.
 -  Qu’une kikimorrhe aille t’enculer, toi et tes rapprochements, fils de chacal ! enchaîna le nain. Je crache sur ta pitié, face de cul ! »

Le nain l’invitait en somme à s’installer. S’il ne voulait pas de Cahir, il l’aurait frappé. Les nains avaient un langage très particulier, que l’apatride connaissait plutôt bien. Ce dernier sortit de sa poche sa bourse.

« Mise de départ ?
 -  T’as de la merde dans les oreilles ou quoi, longues jambes ? Je t’ai dit de foutre le camp ! Ta sale odeur pestilentielle suffit à me...
 -  Le seul qui pue si fort de l’alcool qu’il en donnerait des jaunisses à une goule se tient à côté de moi, longue-barbe. »

Il y eut entre les deux un petit moment de flottement, et le nain grommela. Cahir s’installa alors, et commença à jouer. L’elfe était jeune, et regardait étrangement Cahir. Il assistait les deux nains, et ces derniers jouaient entre eux.

« Tu cherches quelque chose, petit ? lui lâcha Cahir.
 -  Vous avez sauvé Milländra.
 -  Vraiment ? Tu crois ça, petit ?
 -  Ils allaient la pendre !
 -  Ça aurait été pitié que de la laisser être pendue. Le village ne veut plus d’elle, et je suppose qu’elle va rechercher à rejoindre son amant, dans la forêt... Et se faire probablement déchiqueter par les créatures qui rôdent dans la forêt...
 -  Vous ne savez rien de cette région, étranger...
 -  Tu en sais donc plus que moi. Parfait ! Parle-moi donc de cette région, de cette forêt ! »

L’elfe, méfiant, regarda à droite et à gauche, et finit par hausser les épaules.

« Un terrible maléfice rôde dans les profondeurs de la forêt. Une sombre destinée nous attend tous... Les autorités de Flotsam se fourvoient en pensant que le keyran a été invoqué par les Écureuils...
 -  Si Flotsam vous intéresse tant, étranger, allez voir Baltimore le libraire, ou Cédric le guide, mais ne venez plus nous importuner avec ces conneries. Nous, on chie la gueule ouverte sur les elfes, les nains, les hommes, les nekos, et toutes les saloperies de cette planète de merde ! La seule chose qui ait de l’importance pour nous, c’est une bonne bière brassée ! Maintenant, reprends ta mise, tête de con, et fous le camp de là. Ta sale gueule me donne envie de vomir ! »

Le message était, ma foi, on ne peut plus explicite. Cahir se releva, et s’éloigna, allant vers une table à part, afin de manger un peu. Il demanda un morceau de sanglier rôti, tandis que, dans sa tête, les propos de l’elfe revenaient en lui.

*Un terrible maléfice... Qu’a-t-il voulu dire par là ?*
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le jeudi 24 mai 2012, 15:52:42
A leur arrivée dans la chambre, la kitsune s'apperçut que l'elfe avait disparue et Cahir avait trouvé le mot ou elle les remerciait. Louane soupira, lassée. Les problèmes se succédaient sans répit ! Décidément. Plus fatiguée encore, la jeune femme passa une main sur son visage et se laissa tomber sur le lit sans un mot, le visage enfouit dans l'oreiller. Elle ferma les yeux et espéra pouvoir s'endormir mais chaque fois, son esprit pensait à son père. Pourquoi l'avait-il abandonné ? Qui était-il vraiment ? Pourquoi portait-il une armure ? Comment avait-il deviné qu'elle se retrouverait ici ? Où avait-il eu ce collier ? Pourquoi avait-il voulu le lui donner ? Qu'attendait-il d'elle ? Voulait-il la revoir ? Tant de questions sans réponse qui lui torturait l'esprit. Elle se retourna plusieurs fois dans le lit, espérant se souvenir de quelque chose, ne serais-ce que de son visage ou de sa voix. Mais rien. Il y avait si longtemps, elle était beaucoup trop petite.

Elle finit par s'installer sur le dos et à fixer le plafond longuement. Et maintenant ? Elle regarda de nouveau le collier qu'elle avait toujours dans la main et l'observa pendant un moment sous tous les angles. Une simple pierre rouge, un rubis, rien d'autre. Avec une simple chaine. Elle se redressa et entreprit de l'attacher à son cou. Ceci fait, le collier commença à luire un peu plus, puis reprit sa couleur originale. Elle avait sentit une sorte de chaleur. Étrange, vraiment. Elle devait avoir rêvé. Elle voulu se recoucher mais soudain, une délicieuse odeur de cuisine titilla son odorat. Elle ne put y résister bien longtemps car son ventre s'était mit à grogner. Elle se leva donc et quitta la chambre pour descendre dans la salle. Il y avait pas mal de monde, mais elle n'eut aucun problème pour localiser l'apatride. Elle s'approcha et le rejoignit à sa table, lui piquant un morceau de l’appétissant sanglier rôti.


- J'ai retrouvé l'appétit. Bon alors... c'est quoi le plan ? Pour le moment je suis pas morte de peur à l'idée de me frotter à ces elfes mais quand le moment sera venu je risque de faire dans mon short alors si tu pouvais me mettre au parfum... on a une chance au moins ?

En attendant sa réponse, elle commanda la même chose que l'apatride et lorsque le plat arriva devant elle, elle se mit à le dévorer avec gourmandise. Ça faisait vraiment du bien de remplir son estomac et ce sanglier était tout simplement divin ! Elle ne laissait pas une seule miette lui échapper. Elle regarda de nouveau Cahir et ajouta :

- Désolée pour tout à l'heure. Je crois que mon père a décidé de refaire plus ou moins surface. C'est lui qui m'a déposé à l'orphelinat après que ma mère soit morte en me mettant au monde. J'ai jamais compris pourquoi. Il avait soit disant... des choses à faire. C'est tout ce que j'ai pu savoir. Il a même demandé à ce que je ne cherche pas à le revoir. Tu as eu un père toi aussi n'est-ce pas ? Comment était-il ?

Elle mordit de nouveau dans la viande, bien curieuse d'en savoir un peu plus sur Cahir. Elle avait apprit que sa famille n'était pas n'importe laquelle, cet homme n'était pas un simple guerrier vagabond, loin de là. Il y avait du sang noble en lui.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le jeudi 24 mai 2012, 22:45:29
Plongé dans ses pensées, Cahir avait du mal à se concentrer sur son repas. La phrase de l’elfe revenait dans sa tête. Il ne pouvait pas vraiment expliquer en quoi cette phrase l’inquiétait... Un mauvais pressentiment, voilà tout. Il avait l’impression persistante qu’il y avait dans cette forêt quelque chose de bien plus terrible que les Écureuils, et Sheana le soupçonnait également. Une chose qui avait invoqué un keyran... Mais quoi ? Comment savoir ? L’apatride nageait en plein brouillard, et il détestait ça. Les gens ne l’aimaient pas. Les humains le méprisaient pour avoir agi lors de la potence, et les non-humains le détestaient parce qu’il était humain. Les alliés seraient rarissimes à Flotsam, et les ennemis nombreux. Cahir y songeait lorsque Louane finit par venir à sa table. Cahir eut un léger sourire amusé. Il ne l’avouerait jamais à la kitsune, mais elle ressemblait, au moins sur ce point, assez à une neko : un trou à la place de l’estomac. Elle mordit dans le morceau de sanglier de Cahir, avant d’en demander un autre, tout en lui demandant des informations sur l’elfe. Cahir haussa les épaules, répondant assez rapidement, et de manière plutôt évasive :

« On a toujours une chance, mais ce sera bien différent que repousser de simples noyeurs. Mais, avant de nous lancer sur la piste de notre cible, il va falloir commencer par se renseigner un peu. S’aventurer dans cette forêt sans avoir au moins un plan, c’est courir à notre perte. »

La petite boule de poils commanda ensuite un autre morceau de sanglier, et dévora avec appétit. Difficile de croire qu’une aussi petite créature puisse dévorer aussi rapidement, et aussi goulûment, mais Louane le faisait bien, attirant de la part des individus des regards envieux. Cahir ne fit rien, la regardant en mangeant également, jusqu’à ce qu’elle lui parle de ce qui s’était passé avec le messager. Par respect pour sa vie privée, il n’avait rien dit, n’avait demandé aucune question, et cette dernière posa donc quelques explications. La lettre venait visiblement de son père, qui l’avait abandonné dans un orphelinat. Il avait demandé à ce qu’elle ne cherche pas à le retrouver... Dans ce cas, pourquoi lui avoir envoyé une lettre ? C’était un comportement étrange, fort curieux.

Louane lui demanda ensuite des informations sur son propre père. Ceallach... Le professeur Ceallach... Haussant les épaules, Cahir répondit par un simple mot, qui pouvait le mieux décrire son père :

« Exigeant. »

Comme il se doutait que ce serait bien insuffisant, Cahir reposa le morceau qu’il mangeait, but un peu d’eau, et fut un peu plus prolixe :

« Comme tu as du le comprendre, je ne suis pas un simple vagabond. »

L’apatride regarda autour de lui, mais personne ne semblait leur prêter attention... Ou alors, il manquait de méfiance. Il se racla prudemment la gorge, et reprit :

« Je suis le fils unique de deux puissants familles ashnardiennes. Tu as entendu parler de l’Empire d’Ashnard ? Ce sont des conquérants, et l’Empereur et son Conseil ont, depuis des siècles, la prétention de dominer tout Terra. Rien n’arrête la machine de guerre impériale. Les royaumes se brisent devant la marche impériale, et il n’y a guère que deux puissances qui résistent à l’Empire : Nexus, et Tekhos. Mais un jour viendra où même ces puissances ploieront devant la force de l’Empire. Ce jour se rapproche pour Nexus, car l’Empire n’a pas que pour seule arme sa puissante armée. Les académies impériales produisent de plus en plus de jeunes stratèges, des génies militaires aux stratégies innovantes. Mais peu importe... »

Cahir s’égarait, dans sa contemplation pour l’Empire. Il avait beau avoir été trahi par l’Empereur, déchu de ses droits et de sa nationalité, il restait malgré tout un fervent admirateur des stratégies impériales.

« Mon père s’appelait Nathaniel Ceallach. Il avait jadis été l’un des maréchaux de l’Empire, et a mené de nombreuses campagnes militaires. Elles n’ont pas toutes été couronnées de succès, bien entendu, mais il obtint quelques victoires éclatantes. Les Ceallach ont toujours été une puissante famille ashnardienne. Notre arbre généalogique est immense, et s’étale dans le manoir sur tout un mur. Certains de mes aïeuls furent même conseillers impériaux, et il paraît que dans nos veines coule le sang du Premier Empereur. Autant te dire que le poids du passé est chose importante là d’où je viens, et que les Ceallach n’admettent pas la disgrâce, la lâcheté, la traîtrise, et  l’échec. Mon père était donc très exigeant envers moi. J’ai du me surpasser constamment pour être à la hauteur de ces attentes, et c’est au nom des Ceallach que j’ai rejoint les plus sévères académies impériales. Mon parcours était tout tracé : je devais devenir un Corbeau Noir, un guerrier d’élite, faire mes preuves, devenir capitaine, colonel, et monter ainsi... Nathaniel avait en moi de grands projets. Il me voyait même siéger au Conseil Impérial. »

Cahir haussa les épaules, sentant une boule se former dans sa gorge. L’amertume. Elle avait un goût acre, détestable, et il demanda à une serveuse un pichet de vin, avant de parler de sa mère, se confiant à Louane sans aucune hésitation. On pouvait bien l’écouter, il n’en avait cure.

« Ma mère, Miranda Mawr, était à l’opposé de mon père. Là où mon père m’a appris la fierté, la discipline, la rigueur, le sens du devoir, elle m’a appris la beauté des arts, la littérature, la poésie. Les Mawr ont toujours été connus dans l’Empire pour être des mécènes. Ils tirent leur argent de terres au sol fertile, des mines d’argent, de cobalt, et de mithril. Les Mawr ont toujours promu l’art et défendu les artistes, octroyant des subventions aussi bien aux troubadours ambulants, aux cantatrices chantant devant le Conseil Impérial, qu’aux chefs d’orchestre. Tous les historiens s’accordent pour considérer que le développement et la reconnaissance de l’art au sein de l’Empire est en bonne partie liés à l’influence des Mawr. Miranda, ma mère, organisait notamment de gigantesques opéras au cœur de l’Empire. »

L’art avait jadis pu être négligé par l’Empire, mais ce n’était désormais plus le cas. Bien sûr, la censure impériale était forte, et, s’il pouvait être admis que certains spectacles humoristiques daignent faire des moqueries sur les conseillers impériaux, les moqueries portant sur la personne de l’Empereur étaient rarissimes, et très difficilement admises. L’art servait surtout à des fins propagandistes, et l’humour portant sur l’Empereur n’était admis que sous de strictes conditions, à des fins utilitaristes.

« Ma mère a complété l’éducation de mon père en m’apprenant l’histoire des arts, en égaillant mon esprit artistique... Sur ce point, je crois que je l’ai toujours un peu déçu. En somme, j’ai reçu une éducation sans faille, ma petite Louane... »

Il but une nouvelle gorgée de vin. Parler de ses parents l’avait rendu nostalgique, lui rappelant leur belle propriété au centre de la ville. Un élégant manoir en hauteur, avec un jardin interne, une fontaine... Une superbe maison, dans le quartier le plus huppé de la capitale impériale, d’où on pouvait voir les murs et les tours massives du Palais impérial. L’apatride parla donc d’autre chose :

« Quoiqu’il en soit, nous allons devoir nous renseigner. D’après ce que j’ai compris, nous avons deux interlocuteurs possibles : un libraire nain qu’on trouvera sans doute près du ghetto, Baltimore, et un elfe, Cédric, qui, d’après ce que j’ai compris, sert de guide dans la forêt. Par lequel désires-tu que nous commencions ? »
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le mercredi 06 juin 2012, 18:10:15
Louane venait à repenser à leur rencontre. Ça ne datait pas de loin, hein, deux jours tout au plus et pourtant elle avait l’impression qu'il y avait une éternité. Une sensation étrange et illogique puisque finalement, elle ne savait rien de Cahir. Et lui-même ne connaissait rien d'elle, n'est-ce pas ? Pourtant elle avait une confiance aveugle envers lui et beaucoup d'estime. Il avait beau être un apatride et un guerrier errant à la recherche de petits boulots, elle savait très bien qu'il était bien plus que ça dans le fond. Un peu... un peu comme elle. Elle n'avait pas de chez elle, elle cherchait des petits boulots à droite et à gauche, et pourtant quelque chose lui disait qu'elle valait mieux que ça. Son père devait lui cacher beaucoup de chose finalement. Trop sans doute.
Ce repas était l'occasion d'en savoir un peu plus sur son compagnon d'arme. Il parvint à décrire son père en un seul mot d'ailleurs : exigeant. Ça, elle l'aurait parié. Louane quand à elle, avait aussi un mot bien définit pour son paternel : Mystérieux. Ou Absent. Les deux allaient de pair en fin de compte. La kitsune, tout en continuant son repas avec voracité, tendit une oreille attentive lorsque l'apatride commença à lui dévoiler une part de lui. Elle était heureuse qu'il se découvre un peu et lui face confiance car manifestement, il n'avait pas envie d'ébruiter sa véritable identité.

Le père de Cahir était un grand homme apparemment, quelqu'un d'important pour l'Empire d'Ashnard. Une très longue et grande famille dans laquelle on ne semblait pas accepter la faiblesse et l’échec. Louane voyait très bien le tableau. Cahir avait grandit avec beaucoup de poids sur les épaules et avait dur travailler très dur pour ne pas décevoir son père et l'honneur de sa famille. Voilà pourquoi il avait vite évolué et était devenu l'un des meilleurs. Une éducation sans faille oui... et même sur son visage on lisait une certaine déception, peut-être de la rancune, la jeune femme l'enviait. Elle de son coté, n'avait reçut aucune éducation. Elle savait lire, compter... des choses du genre. Le reste, elle l'avait apprit par elle-même et ça n'avait rien de flamboyant. La kitsune termina son plat et but un grand verre d'eau, un peu nostalgique à son tour pour le coup. Mais il fallait revenir aux choses sérieuses. Ils avaient une grande mission à accomplir, plutôt risquée d'ailleurs, et avaient besoin du plus d'informations possibles. Pour cela, ils devaient aller rendre visite à un nain et un elfe.

Louane réfléchit quelques secondes. Le mieux aurait été de séparer pour faire plus rapide. Mais après tout, ils avaient toute l'après-midi devant eux, et la jeune femme avait peur d'oublier de poser des questions essentielles. Cahir ferait cela bien mieux qu'elle. Elle essuya sa bouche, reprit un verre d'eau, et esquissa un sourire avant de répondre :


- Commençons par le nain. Je crois que je préfère terminer par la voix douce et le vocabulaire propre d'un elfe. Et puis je les aime bien je crois, ces elfes. Peut-être parce qu'ils ont des grandes oreilles comme moi.

Elle rit doucement et se leva de son banc, de nouveau pleine d'énergie. Elle laissa l'apatride payer puisque c'était lui qui détenait la bourse, quitta l'auberge. Au-dehors, il y avait un peu moins de monde. La pendaison était terminée et l'heure du repas à peine commencée. Elle s'étira doucement au soleil et bailla un grand coup, laissant voir ses petits crocs acérés de renarde. Elle n'avait jamais mordue personne jusqu'à présent mais pas de doute que ça ferait des dégâts.
Ils se dirigèrent donc vers la librairie du nain en question nommé Baltimore. Louane espérait qu'il crache le morceau et ne fasse pas le difficile. Ils avaient vraiment besoin d'en savoir le maximum sur le compte de cet elfe. Sans ça, impossible d'espérer quoi que ce soit.

Sur le chemin, elle ressentit le besoin d'accrocher le bras de Cahir et de se serrer contre lui tout en marchand, le sourire aux lèvres. Elle n'aurait jamais pu espérer mieux que ce genre de vie. Peut-être qu'elle avait ça dans le sang, et que ça lui venait de son père. Mais vivre ce genre d'aventure, prendre des risques et même risquer sa vie, ça ne semblait pas lui poser de problème. Surtout lorsqu'elle était aux cotés de Cahir. Ils feraient de grandes choses tout les deux, elle en était sûre.
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le mercredi 06 juin 2012, 20:20:37
Le libraire nain serait donc leur première visite. Terminant son morceau, Cahir alla verser quelques pièces, puis rejoignit la kitsune, qui l’attendait dehors. Elle faisait preuve d’un entrain enthousiasmant, et contagieux. L’apatride avait un léger sourire en la voyant. Replonger dans son passé l’avait rendu un peu mélancolique et nostalgique. Il commença à marcher, lorsque Louane s’agrippa à son bras. Surpris, Cahir la regarda légèrement, mais ne dit rien, et avança. Le respect des convenances... A Ashnard, sa femme ne l’avait jamais pris ainsi.

*Arriverais-je un jour à me convaincre que l’Empire est du passé pour moi ? Je ne suis plus un Corbeau Noir, je ne suis plus rien... Malgré ce que Sheana en dit, je ne suis qu’un vagabond. Mes noms m’ont été retirés, mon héritage m’a été volé. L’admettrais-je un jour ?*

Cahir avait déjà la réponse à cette question, et marchait silencieusement. Il aurait bien voulu parler à la kitsune, mais il ne savait pas quoi lui dire. Aucun mot ne lui venait à l’esprit, et ils rejoignirent donc le quartier des non-humains. Flotsam n’était pas une ville riche. Les grandes axes étaient pavés, mais, à plusieurs endroits de ces grandes rues, les pavés ressortaient, des touffes d’herbe pointaient ici et là. Les bicoques étaient petites, tristes, sinistres, et c’était encore plus vrai pour le quartier des non-humains, une espèce de petit ghetto avec des masures minuscules, des bassines dans des rues faites de terre et de sable. Un endroit peu reluisant, à première vue, mais Cahir savait que les apparences étaient trompeuses.

S’engageant dans le bidonville, il vit des gens qui le regardaient, des femmes et des hommes. On étendait les linges en commun, et leurs regards acérés signifiaient clairement que Cahir, l’humain, n’était pas le bienvenu ici. Cahir pouvait sentir une lourde menace. Les patrouilles flotsamiennes étaient généralement composées d’humains, qui devaient considérer avec hauteur et dédain ce tas de déchets. Ils étaient généralement des haillons, jouant aux dés dans la poussière, et Cahir aperçut à plusieurs reprises des bandes de jeunes courant entre eux, jouant à une espèce de jeu rudimentaire avec un ballon. Cahir se pencha vers Louane, lui glissant quelques mots d’avertissements :

« Regarde-les, Louane... Ils sont les rebuts de la société, des tâches dont tout gouvernement aimerait se débarrasser. Ils n’ont rien, mais garde bien à l’esprit certaines choses. Quand on a tout perdu, on ne peut plus se raccrocher qu’à sa fierté. Ne porte pas un regard trop hâtif. »

Des deux, c’était cependant Cahir qui avait le plus de chance de se faire attaquer. Il s’avança, essayant de chercher quelqu’un qui pourrait lui dire où se trouvait Baltimore. Pendant ce temps, les jeunes jouaient entre eux. Le ballon était vieux, cabossé, rafistolé avec de la colle, et les enfants, nains, humains, nekos, comme elfes, se le passaient mutuellement, essayaient de le voler, dans une troublante mêlée.

*La magie du sport... Un monde en paix serait probablement un monde où le sport remplacerait la guerre, et où les nations s’affronteraient dans des terrains... Mais je n’aurais pas ma place dans un tel monde.*

La balle s’envola alors, et roula près de Cahir, tapant contre son pied. Les enfants le regardèrent alors, et Cahir contempla le ballon. Il leva son pied, le posa dessus, fit lentement glisser la balle. Les adultes s’étaient levés, et l’un d’eux s’approcha.

« Rendez-leur la balle. »

L’ordre était sec, mais l’homme avait peur. Il n’était pas très sûr de lui. Cahir le regarda, regarda à nouveau le ballon, puis le renvoya d’un coup de pied.

« Je recherche la librairie de Baltimore. »

L’individu le regarda silencieusement, avant de lâcher :

« La librairie est hors du quartier. Près de la grand-place. »

Cahir soupira silencieusement. Tout ce chemin pour rien ! Après cette brève visite du ghetto, il retourna donc, avec Louane, vers l’auberge, et ne tarda pas à trouver la librairie, dans une petite ruelle. Un écriteau « LIBRAIRIE » pendait à l’extérieur, et l’apatride entra. La librairie était au-rez-de-chaussée d’un minuscule immeuble étroit. Il n’y avait qu’un seul client, se trouvant près d’une bibliothèque. C’était une femme, avec sa fille. Cahir, de son côté, s’approcha d’une autre étagère, et y consulta les ouvrages. Les livres étaient rangées par thématique et par ordre alphabétique. Plusieurs étaient posés sur  des tables. L’apatride sourit en tombant sur le « Traité de la guerre », un imposant volume plutôt bien entretenu, et qu’il avait mangé à l’académie impériale. Il vit également un livre d’aventures qu’il avait dévoré quand il était jeune, le « Récit d’un voyage : de Nexus à Zerrikane », par Patrick Lappjÿck. Un récit autobiographique de quelqu’un qui avait suivi une caravane marchande vers la jungle profonde et hostile de Zerrikane.

Sur la table, Cahir vit l’un des quatorze tomes de « L’Encylopédie Universelle », un ouvrage collectif réalisé par de nombreux auteurs, et qui recensait toutes les espèces et tous les lieux connus de Terra, entre autres choses. « L’Encyclopédie » était édicté par les mages de la Citadelle, et mis à jour tous les dix ans. Baltimore avait visiblement la dernière édition, indiquant qu’il était bien fourni. Dans la bibliothèque du manoir familial, toute la collection de « L’Encyclopédie » était disponible.

La librairie comprenait également une arrière-boutique, et c’était là-bas que Cahir se rendit. Baltimore parlait avec quelqu’un près de confortables fauteuils. Cahir n’allait pas le déranger pour le moment. Un feu brûlait dans l’âtre d’une cheminée, et il s’approcha de nouveaux livres. La femme avec sa fille cherchait visiblement des contes de fées, et la petite fille, qui la tenait par la main, nota alors la présence de Louane, et la regarda en tendant le doigt :

« Maman ! Maman, elle est trop belle, la neko ! »

Tournant la tête, la mère en question vit ladite « neko », et fronça les sourcils.

« On ne montre pas du doigt, c’est impoli !
 -  Mais elle est trop belle ! On peut l’acheter, tu crois ?
 -  Non ! »

Souriant légèrement, Cahir finit par trouver, au bout d’un certain temps, un ouvrage intéressant, et le sortit. Baltimore continuait à parler, et il s’approcha de Louane. Il lui tendit le livre. Sur la couverture, on pouvait lire : « Pratiques sexuelles terranes », avec, en sous-titre : « L’Encyclopédie érotique ! ». L’équivalent du kama sutra, en somme.

« Tu m’as dit que tu voulais te perfectionner, non ? Voilà un bon moyen de s’instruire... »

Il se pencha vers son oreille, et murmura à voix basse :

« Je suggère que, chaque soir, nous essayons l’une des formes de ce bouquin. »
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Louane Fox le mercredi 06 juin 2012, 23:37:44
Les convenances ? Voilà une choses dont elle se moquait bien. Surtout ici, et puis elle ne faisait rien de mal ni d’extravagant. Ils restèrent silencieux pendant un bon moment, se dirigeant vers le quartier le plus pauvre de Flotsam, celui des non-humains bien entendu. Louane observait chaque détail avec un drôle d'air, prenant soin d'éviter les regards durs et curieux des habitants en guenille qu'ils croisaient par-ci par-là. La kitsune aurait pu faire partie de ces gens, ici ou ailleurs, mais elle avait préféré vagabonder. Sans doute parce qu'elle ne supportait pas de rester en place et que cela faisait un peu moins... misérable. Et puis elle n'avait pas de famille qui la retenait. Les rues étaient salles et sombre, de quoi dégouter n'importe qui. Mais sur le visage de Louane pour le moment, il n'apparaissait rien, comme s'ils se baladaient tous deux dans une rue quelconque. Cahir lui souffla quelques mots à l'oreille, mais son conseil était inutile. Elle savait parfaitement comment se comporter dans ce genre de milieu, elle l'avait côtoyé. Elle hocha tout du moins la tête et siffla entre ses dents :

- J'ai envie de vomir...

Toute cette misère et la façon dont on traitait les gens comme elle... ça la révulsait. Malheureusement elle ne pourrait pas tout changer d'un coup. Cela prendrait un temps considérable. Peut-être même que malgré les efforts fournis, ça ne mènerait jamais à rien. Quelle injustice !
Le ballon avec lequel jouait quelques gamin roula jusqu'au pied de Cahir. Un adulte leur ordonna de leur rendre l'objet. Louane arqua légèrement un sourcil. Ils étaient tellement méfiant que n'importe quel humain ou inconnu était jugé assez cruel pour voler un ballon à des gosses. La kitsune poussa un soupire lorsqu'elle apprit qu'ils n'étaient pas au bon endroit et n'avaient plus qu'à retourner sur leur pas. D'un certain coté, tant mieux. Cet endroit lui filait la nausée et augmentait sa colère de minute en minute.

Enfin, ils trouvèrent la librairie. Un endroit bourré de connaissance qui faisait saliver la jeune femme. Elle aurait adoré pouvoir se rendre dans ce genre d'endroit pour dévorer les livres et parfaire sa culture, et apprendre elle-même ce qu'on n'avait pas pu lui inculquer. L'endroit était quasiment désert et la demi-renarde localisa le nain un peu plus loin en train de discuter avec un type dans un fauteuil. Pas la peine en effet de le déranger pour l'heure. L'apatride scruta alors quelques rayons et Louane l’imita, s'attardant sur les couvertures les plus grosses et les plus colorées. Toutes les œuvres étaient soigneusement triées par Auteur dans l'ordre alphabétique et par genre. De quoi facilement se retrouver dans l'ensemble. La kitsune feuilletait un roman plutôt imposant et intéressant lorsque la voix d'une petite fille retentit.
L'art de mêler un compliment à une insulte... les enfants étaient très doués pour ça. Belle, c'était gentil, mais Neko... on pouvait se douter qu'elle appréciait moins. Enfin, ce n'était qu'une gosse après tout. Louane se contenta donc des les ignorer et de replonger son né dans le prélude de son bouquin. L'enfant insista, demandant à sa mère si elles pouvaient l'acheter. La mère eut beau refuser, le kitsune referma sèchement et violemment son livre avant de le ranger. Non mais quel culot ! C'est ce qu'on apprenait aux gosses dans les écoles ? Que tous les Terranides étaient des esclaves et des objets à vendre ? Pitoyable !

Elle se concentra sur d'autres œuvres face à elle, faisant parcourir son doigt fin sur les dos de couverture lorsque soudain, Cahir lui tendit un livre. Curieuse, elle s'attendait à ce que cela ait un rapport avec les elfes ou ce genre de chose mais lorsqu'elle déchiffra le titre : « Encyclopédie érotique ! », elle rougit violemment et regarda l'apatride avec de grands yeux. Il lui suggéra alors à vois basse d'essayer chaque soir une des formes du bouquin. Louane regarda autour d'elle, comme si elle s'attendait à être observée et ouvrit innocemment le livre sur une page au hasard. L'image qu'elle découvrit la fit rougir plus encore et elle referma rapidement l'ouvrage avant de frapper doucement le guerrier avec. Elle sentit cette petite pointe de chaleur dans le bras vendre, synonyme de désir, mais se reprit vite, et se mit à répliquer sur un ton amusé :


- Idiot ! Si tu crois que ça va nous aider à trouver Iorveth...

Mais l'idée de retrouver Cahir dans un lit cette nuit et d'être dans ses bras la ravissait. Mais pas question de le lui avouer ! Il jeta de nouveau un coup d’œil au nain et s'apperçut qu'il avait finit de discuter. Elle fit un signe à l'apatride et s'approcha de leur informateur. Il fallait espérer qu'il n'ait pas la langue trop nouée. En arrivant près de lui, elle esquissa son plus beau sourire et l'interpela.

- Bonjour, vous êtes Baltimore n'est-ce pas ? Enchantée, je suis Louane Fox et voici mon compagnon de route, Cahir. Est-ce que vous auriez quelques minutes à nous accorder ?

La politesse ne faisait pas vraiment partie du vocabulaire des Nains, mais dans l'autre sens, ça pouvait toujours être un moyen de lui graisser la patte, pas vrai ?
Titre: Re : Allez, du nerf !! [Cahir]
Posté par: Cahir le jeudi 07 juin 2012, 02:30:06
La suggestion de Cahir à Louane fit fortement rougir cette dernière, encore plus quand elle vit l’une des formes. Chaque position était illustrée par une gravure très représentative. Louane referma précipitamment le livre, et l’apatride eut un léger sourire. C’était une petite plaisanterie, mais il fallait bien détendre un peu l’atmosphère. Louane l’informa ensuite que Baltimore était disponible. Le client s’était en effet éloigné, et le nain rangeait des livres. Sans être particulièrement âgé, il se dégageait de lui un air solennel et cordial. Il avait des lunettes, pas de rides, une longue barbe à la mode des nains, et un petit chapeau sur la tête. Étrangement, Cahir l’imaginait bien fumer une pipe à eau en racontant à une série d’enfants assis en demi-cercle devant lui de vieilles histoires des temps anciens.

Suite à la question de Louane, Baltimore se releva, et les regarda à tour de rôle, avant d’esquisser un léger sourire rassurant. Il tenait dans sa main un livre, qu’il posa sur la table, et répondit à Louane en la regardant :

« Quelques minutes, seulement ? Pour vous, j’aurais bien quelques heures de disponible... »

Cahir eut un léger sourire. Baltimore ne parlait pas avec le ton bourru habituel des nains, et sans insulte... Pire, il se faisait même séducteur ! Sacré nain... Le regard de Baltimore loucha alors sur le livre que tenait Louane. Aucune expression faciale ne vint indiquer ce qu’il pensait, mais il tourna la tête vers l’apatride pour poser une question :

« Si vous recherchez des livres similaires, je peux vous conseiller la collection de la Comtesse. L’auteur est anonyme, mais la qualité est très...
 -  Je ne doute pas un seul instant de vos connaissances littéraires, maître-libraire, mais ce n’est pas pour ça que nous sollicitons vos conseils... »

Baltimore ne répondit pas, et choisit de s’asseoir sur un fauteuil, faisant signe de la main aux deux de s’asseoir également. Comme Cahir l’avait envisagé précédemment, le nain sortit alors une espèce de pipe, et commença à fumer, avant de répondre, lentement, en prenant son temps :

« Vous êtes ceux qui avaient agi lors de la pendaison, n’est-ce pas ?
 -  Les nouvelles vont vite...
 -  C’est une petite ville. J’aurais aimé qualifié votre comportement d’‘‘héroïque’’, mais, pour être juste, je crois que le terme approprié est ‘‘inconscient’’.
 -  Inconscient ? répéta Cahir, un peu surpris.
 -  Se mêler d’histoires qui ne vous concernent pas, et dans lesquelles vous n’avez qu’un léger aperçu de la situation, est toujours inconscient. J’étais personnellement pour la pendaison de ces trois spécimens... La femme elfe y compris. »

Baltimore avait dit ça en regardant Louane, et Cahir était surpris. Ce nain était bien mystérieux. Il n’était pas grossier, poli, bien habillé, et même assez cultivé. Rien à voir avec le stéréotype du nain bagarreur et alcoolique qui jurait comme un charretier. Baltimore fuma lentement, avant de reprendre.

« Vous devez bien comprendre que la situation de Flotsam est terrible, et que deux communautés tendent à se former : les humains d’un côté, les non-humains de l’autre. Difficile de dire qui est à l’origine de ce conflit latent, mais chaque jour qui passe voit les tensions s’intensifier. Tel que je vois les choses, nous avons affaire à une application de l’évolution naturelle, au mouvement des civilisations. Les Écureuils sont des individus dont la cause est perdue, et qui vont à contre-courant de l’évolution naturelle des sociétés. Le taux de fécondité des humains surpasse largement celui des elfes, des nains, ou des autres espèces, ce qui, en terme de civilisation, soit sur des millénaires, amène à considérer que, tôt ou tard, l’humanité sera la normalité, et les espèces non-humaines l’anormalité. Le seul fait de se référencer à nos espèces comme des non-humains suggère de toute manière déjà que nous sommes dans cette évolution inéluctable des choses. »

Le discours de Baltimore était éclatant de vérité. Comment comparer l’évolution d’une civilisation à une autre ? La culture, l’armée, la richesse, étaient accessoires. Il fallait revenir à quelque chose de basique, de central : le taux de fécondité. Cahir avait étudié cela. Il se rappelait les courbes, les graphiques. Il enchaîna sur cette idée :

« Soit une ville composée en l’an 0 de 200 humains, 300 nains, et 600 elfes, fit-il, répétant plus ou moins ce qu’un enseignant avait jadis exposé. Chacune de ces races évoluera à sa façon, mais, statistiquement, les humains prendront de plus en plus d’importance. En l’an 500, on peut ainsi évaluer la répartition de la population à 2 000 humains, 500 nains, et 700 elfes.
 -  Ceci implique une évolution du pouvoir. Jadis, les elfes détenaient les postes-clefs dans les administrations publiques, dans les conseils d’administration, les tribunaux... Ce rapport a toutefois été modifié au fur et à mesure que les humains pullulent. Ils envahissent les sphères des elfes, et, progressivement, la tendance s’inverse. L’espèce dominante devient l’espèce dominée, et c’est ce qui, globalement, est en train de se passer. Les Écureuils refusent cette situation. Voilà pourquoi je ne soutiens pas leur cause, et pourquoi j’essaie, dans la mesure du possible, de rester juste et fidèle à une ligne de conduite. Pour le reste, quant à vous dire s’il est souhaitable ou non que les humains deviennent l’espèce dominante, c’est un autre débat. »

Oui, Baltimore n’était pas à sous-estimer. Il n’avait rien à voir avec les mineurs habituels, et il poursuivit donc sur sa lancée, en venant désormais à l’essentiel :

« Malgré les apparences, et ce que vous avez pu penser, les trois elfes qui étaient condamnés étaient tous des sympathisants, des individus qui haïssaient les humains. Cette femme elfe que vous avez sauvé a effectivement une romance avec un Écureuil, mais ça ne l’a pas empêché de vendre son corps à des hommes, des soldats ou des hauts fonctionnaires, pour obtenir des informations sur des caravanes. Grâce à ces informations, les Écureuils ont abattu des marchands, des négociants. La passion ne justifie pas la félonie.
 -  Alors, vous soutenez le pouvoir ? Ce dernier me semble bien illégitime...
 -  Je ne soutiens personne, répliqua Baltimore avec un léger sourire. La neutralité est une position difficile. Je ne survis que difficilement. Chaque jour, des humains comme des non-humains veulent me tuer. Voyez-vous, je siège au conseil municipal, mais les pouvoirs de ce dernier se sont sensiblement restreints avec l’état d’urgence. Notre gouverneur est un homme avide, un escroc qui a la justice royale aux fesses, mais qui profite de cet état d’urgence qui lui procure une forte immunité pénale. Il escroque la Couronne, et encourage la haine. »

La situation semblait effectivement bien compliquée. Et encore, il fallait aussi tenir compte de l’Empire d’Ashnard, qui rajoutait une dose de complexités. Baltimore fuma, et tourna alors sa tête vers Louane :

« Mais je suppose que vous n’êtes pas venus ici pour discuter de l’état de notre royaume... Alors, dites-moi, qu’est-ce qu’un humain et une kitsune peuvent bien me vouloir ? Et en quoi peuvent-ils être si intéressants pour que le gouverneur exige de les voir ? »