Soleil.
Un mot que j'apprécie.
Une état que j'apprécie.
Une sonorité que j'apprécie.
Oh oui, j'aime le soleil.
Il chauffe agréablement ma peau.
Il réchauffe aussi les cœurs, mais ça je n'en ai cure.
J'aime me faire dorer au soleil.
C'est appréciable.
Surtout après avoir réussi à piéger un magicien.
Et oui, qui l'aurait cru ?
J'ai piégé un imbécile de magicien qui se croyait plus fort que moi.
Et qui voulais aussi m'empêcher de harceler une pauvre aveugle.
Héhé.. Je lui ai fait le coup de la schizophrène.
Un coup garce, un coup prude et naïve.
Tout en dérobant la bourse de l'aveugle,
je l'ai entraîner vers une taverne.
Là, je lui ai payé un verre aux frais de l'aveugle.
L'idiot avait eu pitié de moi lorsque je lui ai "expliqué"
mon problème de multiples personnalités.
J'avais peut-être exagérer sur les conséquences dramatiques d'une schizophrénie,
mais quand même...
On n'a pas pitié d'une inconnue hein..
Et le plus drôle, c'est qu'il n'a pas remarqué que ça n'était pas mon argent.
La bourse était trop soignée, trop riche pour être à moi.
Mais il n'y a vu que du feu.
J'ai changé deux ou trois fois de personnalités,
alternant toujours entre garce et naïve,
et puis j'ai laissé la "garce" prendre le dessus.
Après le verre, je l'ai attiré dans une chambre en haut.
Une chambre que j'avais réservé en allant prendre les verres
-alcool fort, évidemment-
et que je prévoyais d'utiliser à des fins moins honorables encore que de simples ébats.
Jouant la carte de la provocation,
je l'ai défié de me faire apparaître un véritable trésor,
dans un coffre et tout le toutim,
avec or et pierreries,
bijoux et tissus précieux.
Évidemment qu'il l'a fait apparaître,
blessé dans son orgueil de mâle magicien.
Sans doute l'a-t-il fait disparaître de chez quelqu'un,
mais peu m'importe car à présent il restera avec moi ce trésor.
Quand ce fut fait,
je lui ai offert ce qu'il désirait.
Moi.
Pour des ébats passionnés et quelque peu vicieux même.
A la fin,
lorsqu'il s'endormit,
je me suis subrepticement levée.
Me rhabillant vite fait, je me suis glissée dehors,
sans oublier d'emporter le coffre avec des gestes précautionneux et d'aller le cacher,
allant ensuite au pas de course chez le marchand de protections magiques non-loin.
Je lui ai prit une potion qui inhibe la magie pour plusieurs dizaines d'heures (environ 3),
et un bracelet d'argent pour homme.
Et je suis revenue voir ma proie.
Glissant le contenu de la fiole de potion dans une chope d'alcool,
j'ai réveillé le magicien par quelques attentions qui le ravirent.
Il a bu la chope sans y faire attention,
et je lui ai offert le bracelet en même temps.
Le bracelet avait les mêmes propriétés que la potion.
Ainsi, il a cru au départ que c'était à cause du bracelet qu'il ne pouvait plus incanter.
Mais en l'enlevant, il n'y arrivait toujours pas.
Et il a paniqué.
Et je l'ai immobilisé,
larmoyant,
avant de partir sans un regard en arrière.
Je suis sadique ? Naaaaan...
Pas un chouïa...
Héhéhé..
Bref.
Sirotant une outre remplie d'un alcool particulièrement fort,
auquel je résiste bien cependant,
je marche au hasard dans la ville,
sans quitter les rues ensoleillées pour m'y dorer doucement.
Fermant les yeux un instant,
je me figeais au milieu de la rue.
Si quelqu'un était en face de moi,
le tableau que j'offre devrait le surprendre.
Pour fêter ma victoire sur ce magicien trop sûr de lui,
j'ai été faire les boutiques.
Le trésor récemment acquis est bien utile.
Je porte à présent une courte robe,
en taffetas pourpre,
qui met en valeur chacune de mes courbes.
Ma poitrine est rehaussée par un décolleté type bustier,
un corset enserre ma taille fine sans me priver d'air,
le tissus soyeux tombe sur mes hanches avec grâce
et la robe s'arrête à mi-cuisse,
dévoilant des jambes galbées emprisonnées dans un carcan de soie noire.
Les bas sont retenus sur mes cuisses grâce à un porte-jarretelle sombre également.
Et mes pieds sont chaussés de bottes montantes,
s'arrêtant juste en-dessous du genou,
épousant mes mollets et irradiant de leur obscure couleur
-entre violet et noir-
seulement contrastée par une boucle d'argent aux trois-quarts de la botte.
Le soleil illumine sans doute mes cheveux,
rayonnant d'or ou de miel,
et je rouvre mes yeux d'améthyste sans toutefois regarder vraiment les alentours.
Je m'arrête net à la voix.
Et j'observe avec attention cette fois les alentours.
Un homme.
Jeune.
Il se tient devant moi.
Le doigt pointé en avant,
accusateur.
Un sourire se profile sur mes lèvres.
Ses mots,
sa manière de m'interpeler...
Délicieusement amusant...
Et qui plus est,
il me donne pleins d'indications sur qui est-ce qu'il est.
Rien qu'à sa phrase,
j'en déduis qu'il aime les poitrines plutôt généreuses,
que c'est le propriétaire du coffre que le mage m'a fait apparaître,
et qu'il a une façon toute à lui d'aborder les gens.
Je sens que ça va être amusant.
Feintant la surprise,
je pose ma main droite sur mon coeur,
mais surtout sur mes « poumons développés »,
et esquisse un « o » de surprise avec mes lèvres.
_ Vous...
Vous me parlez ?
Si oui...
De quel coffre parlez-vous ?
Si c'est l'homme a qui appartient le coffre,
je me demande bien comment il a fait pour me repérer.
Tiens, c'est quelque chose que je me dois de découvrir...
Je m'approche de lui,
d'un pas léger,
alors que les gens alentours nous jetaient des coups d'œils suspicieux.
S'il me fait sauter ma couverture de jeune femme innocente,
devant tout le monde,
je le dépouillerais de touuut ce qu'il peut posséder.
Foi d'Arzhela.
_ Mais peut-être puis-je vous être d'une quelconque aide ?
Je vous conseillerais déjà d'éviter de genre de..
Je masquais un rire,
étouffé.
_ ... D'interpellations publiques.
Vous n'avez...
AB-SO-LU-MENT pas le bon style...
Si vous désirez approcher quelqu'un et l'interpeler, vous devez faire...
Je me glisse derrière lui,
aussi sinueuse qu'une vipère,
et dépose mon doigt à la base de sa colonne vertébrale,
comme s'il s'agissait d'une arme.
Je penchais la tête sur le côté,
mon autre bras allant se poser en travers de son cou,
et je me mit sur la pointe des pieds,
me collant contre lui de ce fait,
pour lui susurrer :
_ ... Comme ça.
Beaucoup plus efficace.
et pour être discret,
il n'y a plus qu'à emmené le suspect,
dans une petite ruelle ou autre,
pour l'interroger,
sans soucis d'être vu en mission confidentielle...
Je souris encore une fois et posait mon menton cotre son dos.
_ Au fait,
je suis Theodora...
mais Théo' suffira...
Et je relâchais la pression de mon bras et de mon doigt dans son dos,
déposant une petite caresse du bout des doigts.
Je plantais le décor,
le caractère du personnage.
Théodora Winfield,
Escort Girl Terrienne,
aguicheuse juste ce qu'il faut,
manipulatrice mais trop confiante,
revenant d'une mission,
et s'étant acheté de nouveaux vêtements avec le généreux pourboire obtenu.
Un poil candide également.
Voilà, j'étais Théo' maintenant.
Place au jeu !