Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => Discussion démarrée par: Tatsumi Ido le mercredi 10 novembre 2010, 21:09:59

Titre: Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le mercredi 10 novembre 2010, 21:09:59
Fin de journée habituel pour Tatsumi. D'abord, fin des cours. Sprint pour sortir de la classe avant le partage des tâches du nettoyage. Footing pour aller au dojo. Puis le problème : Exercices physiques intensifs en cours de route. Sur le coup, il avait une coupure au front qui saignait un peu trop pour passer inaperçue. Sans parler de ses phalanges douloureuses, des bleus divers et variés qui ne manqueraient pas d'apparaître et une collection d'écorchures un peu partout sur le corps, enfin surtout aux endroits où l'uniforme était déchiré.

Tout cela ne l'empêcha pas de pénétrer dans le hall de l'hôpital avec une décontraction étonnante. Limite s'il venait de sortir de son canapé. Il alla tranquillement à l'accueil. Toussotant, il chercha du regard les urgences tout en demandant la direction.

"Heu... Bonjour. Vous p'vez me dire où sont les urgences s'vous plait?"

Quittant son dossier des yeux, la femme de l'accueil resta interdite devant l'allure parfaitement naturelle du zombi qui lui faisait face. Elle pointa sa droite et elle fut rassurée de voir qu'il y avait encore assez de matière cérébrale pour envoyer le corps dans la bonne direction. Une minute plus tard, il revint pourtant.

"Ah, au fait. Il y a une demi-douzaine de types allongés dans la rue à deux pâtés de maison de là, près du convini. Ils ont pas l'air de faire une sieste. Je crois que c'est..."

Comment présenter ça? Il ne s'agit pas d'éveiller les soupçons sur lui...

"Un accident de la circulation! V'la, c'est ça!"

Tout souriant, il repartit vers les urgences avec l'esprit libre de ce demi-mensonge. Après tout, il en avait bien tapé un avec sa propre moto. Il en avait encore mal au dos d'ailleurs... Il devait se limiter aux 250 cc, les 500 cc ont un trop gros moteur. Il finit par rentrer aux urgences heureusement peu encombrée et pris un siège dans la salle d'attente.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le mercredi 10 novembre 2010, 21:22:14
Driiinnnggg ...

Le réveil de Naoya sonnait. Celle-ci, réveillée par le bruit, tourna la tête sur le côté et regarda l'heure. Il était un peu moins de cinq heures du matin et elle devait se lever pour prendre sa garde à six heures. Ca lui laissait un peu plus d'une heure pour se préparer, ce qui était largement suffisant. Lentement, Naoya se leva, tout en passant ses mains devant ses yeux et en secouant la tête quelque peu. Elle s'étira durant quelques instants et bailla. Le réveil était dur mais une bonne douche l'aiderait à immerger complètement du pays de Morphée. Elle passa une main dans ses cheveux. Hmmm ... ils étaient un peu en bataille, comme à l'accoutumée d'ailleurs. L'autre main dans son cou, elle pencha la tête vers la droite, puis vers la gauche. Elle s'approcha alors de sa fenêtre, poussa les rideaux, ouvrit la fenêtre, ainsi que les volets. Dehors, il ne faisait pas encore jour. C'était un peu déprimant de partir travailler alors que dehors, le soleil n'était pas encore levé. Mais bon, c'était pas plus mal, selon Naoya. Et puis, elle savait qu'il se leverait bien vite.

Fenêtre ouverte, Naoya fouina dans son armoire, histoire de récupérer ses fringues. Tenue normale, comme à l'accoutumée. Elle aurait la joie de récupérer son fichu "costume" d'infirmière qu'elle aimait tant. A dire vrai, elle trouvait que les uniformes que l'hôpital leur filait étaient, comment dire... Un peu trop court à son goût. Sans oublier non plus que la petite toque sur la tête, ce n'était pas génial non plus. Mais bon, que pouvait-elle dire ? Se rebeller contre l'administration ? Ca ne servirait à rien, si ce n'était se faire renvoyer. Donc hein, autant prendre son mal en patience pendant les douze heures qu'elle travaillait et puis, tant pis. C'était pas comme si elle n'avait pas les moyens de se défendre après tout. Enfin bref.

Prenant des sous-vêtements de couleur plutôt pâle, histoire que cela ne se voit pas sous la tunique blanche qu'elle aurait à porter, la jeune femme passa par la case salle de bain, histoire de prendre une bonne douche et de se réveiller totalement. Après cela, un petit déjeuner rapide et hop, la voilà sur le chemin de l'hôpital. Une bonne marche matinale, comme toujours, ça mettait en forme dès le matin. Et puis, ça lui permettait de bien se réveiller. Bien évidemment, c'était toujours dangereux de se balader tout seul à l'orée du jour mais bon, comme dit, c'était pas comme si Naoya ne pourrait pas se défendre.

***************

La journée s'était passée sans trop d'encombres. Encore une demie-heure et Naoya avait terminé. Elle rentrerait tranquillement chez elle et passerait encore une soirée dans son canapé, à ne faire je sais quoi. Sûrement qu'elle regarderait un truc à la télévision. Ou alors, si jamais elle s'ennuyait vraiment, elle pourrait toujours encore rester un moment ... Nan ... Fallait pas non plus qu'elle passe pour une bourreau du travail.

Naoya fit un tour aux urgences, histoire de. Y'avait plus d'intervention chirurgicale pour la journée et elle avait encore un peu de temps à tirer. Alors, autant faire un tour aux urgences pour voir si personne n'avait besoin d'un coup de main ou de soins quelconques. Cela faisait à peine cinq minutes qu'elle était là qu'elle remarqua un jeune, un adolescent qui venait très certainement de sortir des cours mais qui
était, vraisemblablement, tombé sur quelques petites brutes. A quoi Naoya pouvait le voir ? Et bien, à cause des différentes déchirures de son uniforme, ainsi que de la plaie ouverte qu'il avait au front. D'ailleurs, à cause de celle-ci, il avait du sang un peu de partout. Hmmm, ça lui permettrait de terminer sa journée tranquillement. Elle s'approcha alors de lui.

"Bonsoir, Naoya Akiyoshi." s'était-elle présentée en enfilant.

Elle en avait toujours une paire dans l'une des poches de son "pseudo" uniforme d'infirmière qu'elle trouvait trop court. Heureusement qu'elle n'était pas trop grande non plus sinon, là, l'uniforme aurait vraiment été trop court ! Enfin, passons.

"Vous vous êtes fait cela comment ?"

Elle avait alors remarqué les différents hématomes qu'il avait un peu partout. Elle se doutait un peu de la réponse mais bon. Naoya posa une de ses mains sur son front, histoire de voir la blessure. C'était pas génial, il mériterait sûrement quelques points de suture. Mais bon, y'avait sûrement pire.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le mercredi 10 novembre 2010, 21:43:12
Tatsumi ne resta pas seul longtemps. Une infirmière entra. Dans un premier temps, il mit ce qu'il vit sur le coup de son coup sur le crâne. Mais quand elle s'approcha et le toucha il dut se rendre à l'évidence : il ne rêvait pas. Reste zen Tatsumi, reste zen.

"Tatsumi Ido. Heu... enchantée ouais... sérieusement enchanté..."

C'est normal des tenues aussi courtes? Bon sang si elle se penchait en avant elle devait augmenter le taux de mort par attaque cardiaque de tout le personnel se trouvant derrière elle! Mais malheureusement, son ange blanc avait des questions assez précises.

"Heu... pour la tête c'est une collision avec un casque... Un casque de moto..."

Il avait voulu donner un coup de boule et l'avait porté avant que son cerveau rappelle à ses bras qu'un type encore équipé de son casque avait une tête un peu plus dure que la normale. Il avait explosé la visière en plastique en frappant, lui écorchant le front. Il s'agita un peu, gêne du contact avec ce canon qui reléguait la balistique dans le domaine de la couture.

"Pour le reste... accident de motards... De moto! Ouais, c'est ça, de moto..."

D'ailleurs, à ce moment, la porte d'accès vomit des ambulanciers en série, portant sur des brancards une collection façon "hells angels post apocalyptique après essoreuse laveuse turbo". Un d'entre eux ne cessait de dire "Keskisépassé, keskisépassé..." Tatsumi tâchait de paraître le plus neutre possible. Le moins amoché du tas fut placé un peu à l'écart pendant que l'ambulancier remplissait des papiers. Le loubard se réveilla, ouvrit un oeil gonflé par un gros hématome et son regard croisa, hasard des procédures médicales, sur celui de Tatsumi. Quand l'ambulancier se retourna, il ne put que constater que son "client" venait de replonger dans les bras de morphée avec un détail technique mineur, à savoir un visage salement effrayé.

Quelques secondes plus tard, tous les bikers étaient dispatchés dans diverses pièces. Tatsumi restait toujours aussi neutre qu'il le pouvait mais un rire se frayait un passage avec succès sur ses lèvres.

"C'est fou ce que c'est dangereux les motos hein?"

Il tenta vainement de siffloter pour détendre l'atmosphère.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le mercredi 10 novembre 2010, 22:01:01
Le pauvre bougre aurait été scopé, très certainement que Naoya aurait remarqué que son coeur battait la chamade, à en sortir pratiquement de sa poitrine. Mais il n'était pas relié à un quelconque appareil médical, pas pour le moment, et peut-être qu'il n'en aurait pas besoin non plus. Elle verrait bien. Pour le moment, elle se concentrerait sur la plaie ouverte qu'il avait au front. Après, elle verrait bien. Un peu déboussolé, soit à cause du coup, soit à cause d'elle, il se présenta sous le nom de Tatsumi Ido. D'accord, elle garderait ça dans un coin de sa tête, afin qu'elle puisse l'inscrire sur le dossier qu'elle allait devoir remplir par la suite. D'une certaine manière, l'adolescent semblait ravi qu'on le prenne en charge aussi rapidement. Mais y'avait sûrement pas que cela d'ailleurs.

"Un casque de moto ?" répéta-t-elle.

Naoya essayait de s'imaginer la scène, mais ne voyait pas trop ... A moins que la visière n'avait été explosée suite au coup ... C'était possible. Elle regarda un peu plus la blessure. Il ne semblait pas y avoir des bouts de plastique. Une chance d'ailleurs. Naoya n'aurait pas à attendre qu'un médecin veuille bien venir le voir. Elle aurait le temps de le remettre d'aplomb et qui sait, s'il se sentait assez bien et s'il n'avait pas d'autres symptômes, il pourrait éventuellement partir assez rapidement.

"Vous n'avez pas dû y aller de main morte. Mais vous avez de la chance, cela n'a pas l'air d'être trop grave."

C'était pas trop profond non plus mais il aurait tout de même le droit à quelques points. D'une certaine manière, ça lui donnerait un certain charme. Les filles aimaient bien voir que les garçons pouvaient être, de temps à autre, vulnérable. Toujours assis sur une chaise de la salle d'attente, Naoya remarqua que Tatsumi bougeait un peu. Il était vrai que l'endroit n'était pas des plus géniaux pour qu'elle puisse s'occuper de lui. Sans oublier qu'elle aurait besoin de matériel, comme des compresses, du désinfectant, un porte-aiguille, ainsi que du vicryl, histoire de le recoudre. Il lui expliqua alors que les autres blessures provenaient d'un accident de moto. Naoya lâcha du regard quelques instants la blessure du front et remarqua qu'il avait plusieurs écorchures un peu partout : sur les bras, les avant-bras, les jambes ...

"Et bien, vous avez beaucoup de chance."

Naoya allait lui demander de se lever et de la suivre, histoire qu'elle aille soigner tout cela. Seulement, les portes des urgences furent vivement bousculées par plusieurs ambulanciers et brancards. Des gars étaient amenés, des gros bras d'ailleurs, genre des personnes qu'il valait mieux ne pas provoquer, voire même des gens qu'il ne fallait pas approcher, sous peine d'avoir des ennuis. Naoya aurait très bien pu prendre en charge une personne qui était bien plus gravement atteinte seulement, elle n'en avait pas trop envie non plus. Pourquoi ? Elle savait très bien que si elle lâchait Tatsumi, on allait lui mettre le grappin dessus pour aider à soigner les autres et de ce fait, de fil en aiguille, elle finirait par partir beaucoup plus tard que prévu. Naoya ne rechignait pas à faire des heures supplémentaires mais bon.

"Oui, les motos sont dangereuses, surtout qu'on peut risquer une paraplégie, voire pire."

Fort heureusement, cela ne semblait pas être le cas pour Tatsumi, ou bien tous les autres, du moins, à première vue. Naoya retira ses gants et les jeta dans la poubelle la plus proche.

"Venez avec moi. On va aller soigner un peu tout cela."

Peut-être qu'il aurait besoin d'un scanner. Après tout, la tête du jeune Tatsumi avait percuté un casque de motard. Et sans aucun doute que cela ne lui ferait pas que du bien. Tout en marchant, Naoya continuait à lui poser des questions.

"Vous avez perdu connaissance après avoir toqué le casque ? Vous avez mal à la tête ? Ou bien ailleurs ?"

Il pouvait aussi avoir quelques papillons devant les signes, un signe lorsqu'on avait été mis un peu ko pendant quelques secondes. Signe aussi qu'il pouvait éventuellement avoir un problème à ses yeux.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le jeudi 11 novembre 2010, 12:01:50
* Elle ne comprend rien, elle ne comprend rien, elle ne comprend rien... le booooollll.*

Il la voyait déjà s'éclipser pour appeler les policiers mais elle continuait de s'occuper de son front de façon professionnelle. Un peu trop pro peut-être? Il imaginait les infirmières comme des personnes qui n'arrête pas de sourire mais, d'un autre côté, vu la tenue proposée il ne pouvait pas faire la fine bouche. Il commençait déjà à sourire sur les histoires de dangerosité des accidents de moto quand il se rappela où il se trouvait : Dans cet hôpital, ils ont du en voir passer des vrais accidents de la circulation...

"Heu, ouais, les accidents c'est toujours moche... Mais y en a qui les cherchent... Franchement, faire hurler ses pneus en dérapant dans la rue tout en trainant un poids mort au bout d'un cable et sans porter de casque faut pas être malin pour..."

Son cerveau finit par rattraper sa langue et de lui fournir un vigoureux coup de marteau dessus. Son ange blanc se levait et lui demandait de l'accompagner. Tatsumi lui emboîta le pas de suite : les flics n'allaient sûrement pas tarder car les loubards semblaient être du genre à avoir un casier judiciaire épais comme la main avant l'entrée dans la majorité.

"Non, je n'ai pas perdu connaissance. Bon, j'ai vu trente six chandelles mais je suis même pas tombé par terre. Pas d'histoire de perte d'équilibre, de tête qui tourne ou de petits oiseaux qui chantent aux oreilles..."

Les motards auraient bien aimés qu'il soit un peu amoché au moins. Tout en marchant, Tatsumi retirait sa veste d'uniforme scolaire. Sans surprise, il avait des écorchures sur toutes les articulations, le t-shirt bien déchiré au dos qui était pas mal rougi (il ne pouvait que deviner son état à ce niveau). Il respira profondément tout en marchant derrière elle. Non, pas de côtes cassées ou fêlées. Il aurait fallu qu'ils parviennent à le toucher au thorax pour ça. Mais ses avants bras avaient bien morfés. Il y en avait un qui avait utilisé une chaîne de vélo.

"Vous en faites pas, je suis pas une p'tite nature. Juste un petit retapage en règle quoi... A moins que... Pas de piqure hein? J'aime pas l'idée d'un truc qui me pique comme ça."

Il frissona clairement. On peut se faire du loubard par paquet de dix et avoir ses petites phobies. Tatsumi avait quelques problèmes pour tenir une conversation, le spectacle des hanches oscillant devant lui étant le plus important. Cette femme était nettement plus canon et jeunes que les infirmières qu'il avait déjà vu. Il commençait à avoir une réaction naturelle au niveau de l'entre-jambe et ça ne simplifiait pas sa démarche.

"Ah au fait, merci de vous occuper de moi aussi vite. D'habitude, j'dois poireauter pas mal de temps avant qu'un médecin s'occupe de mon cas!"

Il ignorait que dans sa ville d'origine, on en était arrivé à tirer à la courte paille pour ça. Derrière lui, il entendit des voix parler avec la femme de l'accueil. Le genre de voix qui porte une casquette et un pistolet. Ils sont rapides les poulets dans le coin... Mais présentement, Tatsumi était un peu énervé contre eux et il éviterait donc le contact.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le jeudi 11 novembre 2010, 12:44:25
Comme le disait si bien Tatsumi, les accidents de moto, c'était pas vraiment génial. Pourquoi ? Et bien, la plupart du temps, les victimes étaient gravement blessées. Certaines, parfois, avaient un peu de chance et échappaient de peu à la paralysie, ou à des interventions plutôt graves. Mais depuis qu'elle faisait ce job, ce n'était malheureusement pas le cas. Enfin, Tatsumi était une exception, bien que Naoya ne savait pas comment il s'était fait cela. Un accident de moto selon lui, d'accord, mais bon, y'a plusieurs façons de se faire mal en moto, et peut-être que le jeune Tatsumi était sur ladite moto mais qu'il n'allait pas à une vitesse trop élevée. Allez savoir ... Pour le suivi du dossier, Naoya n'avait pas besoin de savoir les réelles circonstances puisque ses blessures n'étaient pas trop graves non plus. Et puis, de toute manière, même si elle lui demandait ce qui s'était réellement passé, Naoya n'aurait peut-être pas la vérité. Donc hein, autant ne pas chercher le diable et laisser couler.

Tandis qu'ils marchaient vers une salle d'examen, Tatsumi répondit aux différentes questions que l'infirmière venait de lui poser. Pas de perte de connaissance mais il avait quand même été sonné pendant quelques instants. Un médecin voudrait peut-être le voir ... Sauf si Naoya lui faisait passer de rapides examens, comme le réflexe de Radovici. Elle aurait juste à palmer la paume de sa main et si son menton avait quelques contractions, cela signifiait que quelque chose clochait. Dans le cas contraire, rien de grave au cerveau, aucune lésion pour ainsi dire. Elle verrait bien. Par chance, il n'avait pas non plus perdu l'équilibre et à le regarder marcher, car Naoya tournait de temps à autre la tête tout de même, et bin, ça avait l'air d'aller vraisemblablement.

Au passage, l'infirmière avait récupéré un dossier, histoire de le remplir tandis qu'elle faisait l'examen de base. Elle y anota alors les différentes indications que Tatsumi venaient de lui donner.

"Bien, avec un peu de chance, vous n'avez rien à la tête."

Mais elle vérifierait tout de même, histoire d'être bien sûre. Tournant la tête une nouvelle fois vers son patient, Naoya vit qu'il venait d'ôter le veston de son uniforme scolaire. Elle remarqua alors les différentes écorchures qu'il avait sur les bras. Hmmm, faudrait qu'elle nettoie tout cela, histoire qu'il n'attrape pas une infection. Le jeune gaillard semblait tout de même avoir une crainte : il avait, vraisemblablement, peur des piqûres.

"Oh, et bien, pour les sutures, vous aurez peut-être besoin d'une anesthésie locale. Mais si vous ne voulez pas de piqûre, on peut toujours appliquer un gel cutané anesthésiant. Mais c'est plus long."

Avec une piqûre de novocaïne, c'était plus rapide. Cinq à dix minutes après l'injection, Naoya pourrait faire les points et hop, Tatsumi se retrouverait de nouveau dehors. A moins qu'il n'avait tout son temps et dans ce cas là, elle utiliserait le gel. Bon, bien évidemment, ça la ferait partir plus tard mais bon, ce n'était pas bien grave non plus. Il la remercia de s'occuper de lui aussi rapidement. Il avait de la chance qu'elle ait quitté les étages supérieurs pour venir faire un tour aux urgences avant la fin de sa garde. Mais ça, elle se garderait bien de lui dire. Après tout, il n'avait pas besoin d'être au courant.

"Mais y'a pas de quoi."

Après quelques minutes, les voilà qu'ils arrivaient dans une salle d'examen. Elle allait pouvoir s'occuper des blessures de Tatsmumi. Lui tournant le dos quelques instants, histoire de récupérer des gants, ainsi de tout ce qu'elle aurait besoin pour le soigner, Naoya lui demanda de bien vouloir s'installer sur brancard.

"Alors, que préférez-vous ? La piqûre ? Ou le gel ?"

Naoya le laisserait choisir. Après tout, c'était lui qui allait se faire recoudre et pas elle. Et elle ne voulait pas non plus l'influencer sous prétexte qu'elle devait bientôt partir.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le jeudi 11 novembre 2010, 16:21:25
L'ange blanc nommé Naoya marchait devant lui et pivotait de temps en temps pour voir probablement quelques détails physiologiques. Sauf qu'à chaque fois il avait un petit aperçu du profil de la jeune femme, profil qui au niveau de sa poitrine avait de quoi guérir un paquet de cancers. Vivement qu'il sorte de là ou les coutures de son pantalon allaient craquer. Ils finirent par arriver dans une salle d'examen tout ce qu'il y a de plus habituelle et elle réunissait déjà le matériel. Il faisait quoi maintenant? Il obéissait à son instinct et fuyait les aiguilles ou il cessait de blesser sa virilité et tentait l'aiguille?

"Bon... va pour l'aiguille..."

De toute façon, vu son état général il ne sentirait pas trop la différence. Il s'allongea sur le brancard et ferma vite les yeux, visualiser l'approche de la pointe vers son visage était bien trop dur tout de même. Il ne remarquait donc pas le petit chapiteau monté à son entre-jambe.

"Faites vite... avant que je change d'avis..."

Elle allait encore sûrement suturer. Donc encore un autre moment pénible en vue. Bien qu'il essayait de paraître aussi détendu que possible il avait quelques tics nerveux au coin de la bouche.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le jeudi 11 novembre 2010, 16:37:15
Prenant son courage à deux mains, le jeune adolescent accepta la piqûre, un peu à contrecoeur sûrement. Mais c'était son choix. Peut-être qu'il n'avait pas envie de s'attarder plus longtemps à l'hôpital. Peut-être qu'il avait des choses de prévues à l'extérieur. Il était vrai que passer la soirée à l'hôpital, ce n'était pas vraiment génial non plus. Elle savait ce que c'était. Naoya avait déjà vécu ce genre de chose, sauf que ce n'était pas elle qui était blessée dans la plupart des cas, mais un de ses proches.

"Ne vous inquiétez pas. Mes patients me disent souvent qu'ils ne sentent jamais l'aiguille."

Y'avait toujours un début à tout mais bon. Pour une raison qu'elle savait plus qu'évidente, les patients de la jeune femme n'avaient jamais senti l'aiguille. Peut-être parce qu'elle opérait un certain charme sur ces derniers. Mais fallait pas croire non plus que l'infirmière ne soignait que des hommes. Non, elle soignait aussi des femmes, et celles-ci non plus ne sentaient rien. Peut-être était-ce la manière dont elle piquait, dont elle inclinait l'aiguille, ou un truc dans le genre. Naoya récupéra une seringue et planta l'aiguille dans un petit flacon, histoire de récupérer du liquide anesthésiant.

"Prêt ?" avait-elle demandé, seringue en main. "Dites vous que ce n'est qu'un mauvais moment à passer, comme si vous étiez chez le dentiste."

D'expérience, les gens n'aimaient pas trop aller chez le dentiste, Naoya y comprit. Mais fort heureusement, elle avait une hygiène bucale assez bien. Donc, elle n'allait pas souvent chez le dentiste. Enfin bref. Lentement, elle approcha l'aiguille du front du jeune Tatsumi et hop, l'incliant quelque peu, elle enfonça le bout de la seringue dans le front, pas trop loin non plus. Elle appuya sur le dos de la seringue et hop, d'ici quelques minutes, la zone serait complètement endormie et elle pourrait lui faire quelques points. Mais avant tout, Naoya devait nettoyer la plaie.

"Et voilà, le plus dur est passé."

L'infirmière déposa la seringue sur un plateau et elle récupéra une compresse, avec du désinfectant. Lentement, elle passa ladite compresse sur la plaie ouverte.

"Vous sentez quelque chose ?"

Normalement, la novocaïne avait endormi la zone mais tout de même, Naoya préférait être bien sûre avant de suturer la blessure. Et le faire sans anesthésie, c'était plutôt, comment dire, douloureux ... Comme elle s'était concentrée uniquement sur le front, Naoya n'avait pas vu, non plus, la bosse qui était en train de se former dans son pantalon. Sûrement qu'elle le verrait à un moment ou à un autre mais elle n'irait pas lui faire remarquer.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le jeudi 11 novembre 2010, 17:23:33
Le dentiste! En voila un exemple qu'il était bon! Si ça ne tenait qu'à lui, les dentistes seraient tous en taule avec leur maudite fraiseuse enfoncée bien profondément dans leur... hum... restons poli.

"Ok... J'suis prêt".

Prêt à passer à travers la fenêtre en hurlant façon tarzan mais c'était un détail insignifiant. C'était bien entendu l'avis de son seul cerveau, le reste de son anatomie envisageant sérieusement de faire une révolte militaire pour le destituer. Alors qu'il sentait une pression sur son front, il ne put s'empêcher d'ouvrir un oeil. Le panorama était pire. La vue pour ainsi dire plongeante sur la poitrine de l'infirmière allumait la libido de Tatsumi comme une cigarette oubliée dans une garigue fait un beau feu de forêt.

"*Calme mon vieux... Caaaallllmmmmeeee. Zen. Keep Cool. Merde c'est naturel? Caaalllmmeee. Vache, ça doit être tout soyeux. Merde, tu vas te taire cerveau de sous la ceinture oui!"

La privation l'avait rendu très obsédé mais il devait bien se rendre compte qu'il ne rentrait pas dans la bonne catégorie pour elle. Que ce soit au niveau social, de l'âge ou du comportement il était à quelques années lumières trois mois six heures et vingt cinq secondes. Se rendant compte de cela, sa libido se calma sérieusement. Tout du moins temporairement. Il referma son oeil et attendit la suite. Son front était tout bizarre d'ailleurs. Il sentit quelque chose sur son front mais c'était bizarre : il avait des sensations de pression autour d'une zone mais rien au milieu.

"Heu, je sent rien au niveau de là où je suis coupé. Y a quelque chose autour, mais rien au niveau de la blessure... C'est efficace votre truc."

La suite, c'était la couture. Il arrivait à coudre ses fringues mais le fait qu'elle allait faire la même chose avec sa peau lui faisait se clore les yeux un peu plus fort.

"Hum... bon, on finit ce truc? Qu'on passe à autre chose..."

La désinfection de toutes les autres petites plaies serait un nirvana à côté!
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le jeudi 11 novembre 2010, 17:39:41
Calme il était resté. D'ailleurs, il lui sembla que Tatsumi était un peu surpris du fait de ne plus rien sentir au niveau de sa plaie. Naoya eut un léger sourire lorsqu'il lui dit que c'était assez efficace. Heureusement d'ailleurs que c'était efficace ! Sinon, elle aurait souvent des geignements voire d'éternels soupirs quand elle faisait des sutures ou bien qu'elle passait un désinfectant qui piquait sur une blessure. Naoya passa une nouvelle fois la compresse sur la blessure. Le sang s'était arrêté de couler pour l'instant et elle avait une meilleure vue sur la plaie. Pas trop profond, comme elle s'y était attendue. Une chance, sinon, le pauvre Tatsumi aurait dû attendre un chirurgien, voire un plasticien.

"D'ici quelques minutes, votre front sera comme neuf."

Mais Naoya n'allait pas pour autant se précipiter. Normalement, elle aurait juste dû nettoyer les plaies et attendre qu'un médecin passe par là pour le recoudre. Oui, ce n'était pas dans ses attributions mais bon, ce n'était pas comme si elle ne l'avait jamais fait non plus. Et puis, Naoya se doutait que tous les autres étaient pris par les soins des différents motards qui étaient arrivés en quantité. Posant la compresse sur le plateau, l'infirmière récupéra le porte aiguille, ainsi que le fil et hop, voilà qu'elle commençait les différents points.

"Faudra éviter de mouiller la plaie pendant quelques jours. Et faudra aussi revenir d'ici cinq jours pour retirer les points."

Autant lui dire maintenant, tant qu'elle y pensait. Car généralement, comme dit plus tôt, c'était un médecin qui faisait cela. Mais comme elle les avait vus faire tellement de fois. Finalement, après quelques minutes, voilà que le front était nickel. Il avait juste quelques petits fils près de sa plaie, mais comme ils étaient transparents, cela ne se voyait pas plus que cela. Elle récupéra un pansement, histoire de protéger la blessure.

"Et voilà. Avant de continuer, j'aimerais vous faire un rapide test neuro."

Elle leva sa main tandis qu'elle lui demandait de bien vouloir se relever. Pas trop vite non plus, histoire que la tête ne lui tourne pas. Elle ferma le poing et laissa juste un doigt levé, l'index.

"Vous allez suivre mon doigt, d'accord ?"

Sûrement qu'après cela, Naoya utiliserait le réflexe palmo-mentonnier de Marinesco-Radovici, histoire de voir si tout allait bien du côté de son cerveau. C'était peut-être pas nécessaire mais mieux valait-il prévenir que guérir. Ainsi donc, la jeune femme bougea son doigt de droite à gauche, histoire de voir les réactions des yeux de Tatsumi.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le jeudi 11 novembre 2010, 18:06:31
Les quelques minutes furent atrocement longues pour Tatsumi. Non seulement elle le charcutais mais en plus il ne sentait rien et donc ne savait pas où en étais la progression. De sentir sa chaleur et son odeur près de lui le rassurait tout de même mais en même temps il était stressé. Jusqu'à ce qu'elle siffla la fin de sa récréation.

"Fini? waow..."

Elle devait connaître son affaire. Maintenant qu'il y pensait, une infirmière normale fait tout ça? Ce n'est pas aux médecins de faire ça? Sympa le service de cet hosto. Il y retourna. Enfin, pas au point de se blesser volontairement pour ça mais à l'occasion... Après tout, Tatsumi était le genre de personne dont les occasions de ce type étaient fréquentes.

"Vous êtes douée mademoiselle Akiyoshi! La prochaine fois que je me ferais abîmé, je vous demanderai!"

Et c'était un vrai compliment car il était arrivé à ses lèvres sans passer par la case cerveau. Elle couvra d'ailleurs son front d'une espèce de compresse adhésive. Pas très discret mais ça soignera sûrement plus vite. Suivant les ordres, il se releva et fut étonné de la demande. Suivre un doigt? Elle se mit à le déplacer de droite à gauche puis inversement. ça ressemblait un peu aux tests médicaux fait au lycée alors il s'y plia de bonne grâce bien qu'il n'en voyait pas trop l'utilité. Il allait lui demander si c'était fini quand il entendit un bruit de pas dans le couloir. Deux démarches proches. Et une voix.

"La plupart sont trop amochés pour parler. Le seul en état de parler est terrifié. Mais il s'est passé quoi? On reçoit un appel comme quoi il y a des loubards qui font un rodéo, ils arrivent pas à notre barrage et quand on va les chercher on trouve plus que des motos explosées...
-Tu as vu leur état? C'est pas la chute qui leur a fait..."

Les voix s'éloignaient. Oui, finalement, il avait encore un peu de temps devant lui. A moins qu'il y ait une sortie de derrière.

"Vous avez d'autres test?"
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le jeudi 11 novembre 2010, 18:24:58
Un sourire se dessina sur son visage. Douée, oui, elle l'était. Fallait dire que cela faisait un bon moment que la jeune femme pratiquait. Et pas uniquement dans cet hôpital. Non, à dire vrai, cela ne faisait que quelques jours qu'elle était ici mais elle avait eu d'autres postes dans d'autres hôpitaux des environs. A dire vrai, Naoya regrettait, parfois, de n'avoir pas poussé plus loin la médecine pour devenir médecin. Fallait croire que sa détermination avait coulé à un moment et qu'elle n'avait jamais repris le dessus. Mais bon, en étant infirmière, ce n'était pas plus mal non plus. Elle aidait aussi plein de gens comme ça.

"N'allez pas non plus tomber sur plus fort que vous dans l'espoir de venir ici. Je ne suis pas de garde tous les jours."

Car oui, Naoya ne travaillait pas uniquement à l'hôpital, mais aussi au lycée, à l'infirmerie, deux jours par semaine. Et sans oublier que quand elle était à l'hôpital, elle naviguait aussi souvent entre les différents services et de ce fait, ce n'était pas tout le temps qu'elle passait par les urgences. Donc, en somme, Tatsumi était un petit chanceux qui n'avait pas eu à attendre qu'un médecin se décide à passer par là pour bien vouloir le recoudre.

Tandis qu'elle lui faisait faire le test du doigt, Naoya entendit des voix qui s'élevaient dans le couloir mais à dire vrai, elle n'y portait pas plus attention que cela. Non, elle regardait les yeux de Tatsumi qui suivaient les moindres mouvements de son index. Apparemment, tout allait bien, comme il le lui avait signalé. Après quelques instants, elle abaissa son doigt tandis que Tatsumi lui demandait si elle avait d'autres tests.

"Et bien, non, je pense que tout est bon du côté de votre tête. Je pourrais éventuellement regarder vos autres blessures mais si vous êtes pressé, je peux vous laisser partir."

A sa guise en somme. Bon, il était vrai que Naoya avait dépassé l'heure et qu'elle devrait déjà être partie mais bon, c'était pas comme si elle faisait quelque chose de déplaisant. Et puis, vu qu'il avait l'air un peu bagarreur, mieux valait-il qu'elle le garde un peu plus longtemps, histoire de vérifier que tout allait bien et qu'il n'aille pas se fourrer dans une autre histoire dingue.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le jeudi 11 novembre 2010, 20:02:28
Visiblement, son ange blanc n'était pas là en permanence. Mais, en même temps, elle ne précisait pas ses horaires. Ou comment l'éviter sans en avoir l'air. Bah, Tatsumi était habitué à voir les gens l'éviter. Ou fuir. Ou se cacher. Voir même changer de numéro de téléphone. Elle n'avait aucun problème pour désinfecter les autres plaies mais la présence des flics le rendait nerveux.

"Non, je ne vais pas abuser. Merci encore."

Il se releva franchement du brancard et marcha vers la porte, prenant sa veste d'uniforme pour la mettre sous le bras. Mais voilà, à l'extérieur de la porte, il entendit des pas à présent familiers et des voix qui le sont tout autant.

"... devoir attendre leur réveil, c'est les ordres alors arrête de râler et prend un siège! Tu veux un café?"

Le reste de la conversation était tout ce qu'il y avait de plus naturel mais était bien trop près de la porte à son goût. Question : des policiers devant enquêter sur une bagarre trouveront bizarre un gars blessé de partout le même soir. Réponse : Non, ils vont lui offrir des sushis au commissariat. En mode freeze depuis qu'elle avait entendu la voix, Tatsumi pivota d'un bloc.

"Finalement, je vais abuser..."

Il se rassit sur le brancard, retira son T-shirt en loque et tenta de siffloter.

"Elle conduit vers où cette fenêtre?"
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le jeudi 11 novembre 2010, 20:17:17
Y'avait un petit quelque chose qui semblait déranger Tatsumi mais Naoya ne savait pas quoi. Et puis, elle n'irait pas lui demander non plus. Après tout, elle n'était pas assistante sociale et elle n'avait pas besoin d'en savoir plus sur lui, bien que cela aurait été utile, afin de le comprendre et histoire de savoir comment il réagissait. En tout cas, il ne semblait pas vouloir rester plus longtemps. L'infirmière pouvait comprendre. Rester dans un hôpital avec tout plein de gens malades ou bien blessés, ce n'était pas génial non plus.

"Bien, si vous voulez partir, je ne vous retiendrais pas alors." avait-elle répondu avec un sourire.

Bien sûr, ça l'ennuyait un peu, parce qu'elle avait une conscience professionnelle et qu'elle préférait voir toutes les blessures, écorchures qu'il pouvait avoir. Mais elle ne pouvait pas non plus l'obliger à rester, non ? Après tout, il n'était pas fou. Il risquait juste de mettre sa vie en danger si jamais il se frottait de nouveau à de petites brutes. Se levant, Tatsumi se dirigea vers la porte tandis que Naoya finissait de remplir son dossier avec les informations qu'elle avait. Ensuite, elle rangerait les différentes choses qu'elle avait prises et jeterait les ustensiles utilisés. Sauf que, contre toute attente, le voilà qu'il revenait vers le brancard, disant qu'il allait rester encore un moment. Naoya reposa alors son dossier tandis qu'il s'asseyait à nouveau et qu'il ôtait ce qui restait de son Tee-shirt.

"Je ne sais pas, je n'ai jamais fait attention."

Naoya passa devant Tatsumi et se dirigea vers la fenêtre, histoire de voir sur quoi elle donnait. Un coup d'oeil rapide, elle pouvait voir un parking qui était éclairé par quelques lampadaires. Un peu plus loin, un petit muret d'un mètre plus ou moins et de la verdure. Sûrement que ça donnait sur une espèce de parc, ou quelque chose dans le genre.

"Sur le parking apparemment. Mais pourquoi voulez-vous savoir ?"

C'était plutôt une curieuse question et Naoya en vint elle-même à se poser des questions. Il aurait pu partir s'il le souhaitait et pourtant, il avait fait demi-tour. Peut-être qu'il y avait quelqu'un dans les urgences qu'il ne voulait pas voir, ou quelque chose dans le genre. Ou peut-être qu'elle se faisait des idées, allez savoir. Revenant vers Tatsumi, elle regarda alors son torse sur lequel il avait tout plein d'écorchures.

"Je ne pense pas que vous aurez besoin de points supplémentaires. Vos plaies ont l'air superficielles."

Mais elle allait vérifier, histoire. Se dirigeant vers le placard, elle récupéra d'autres compresses, avant de revenir vers Tatsumi. Ca le piquerait peut-être un peu mais c'était un mal nécessaire après tout.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le jeudi 11 novembre 2010, 20:42:34
Alors que l'infirmière allait voir où donnait la fenêtre, Tatsumi commençait à stresser. Il n'aimait pas se frotter aux policiers. Tout d'abord, parce qu'ils peuvent être aussi cons et obtus qu'une brique mais restaient des briques honnêtes. Il n'avait aucun problème pour tabasser les gars qui venaient lui chercher des noises. C'était une espèce de loi tacite : quiconque vient se frotter à lui c'est à ses risques et périls et, à partir du moment qu'on arrive à distance de coup de poing la bataille est déclarée. Mais les policiers c'est différent. Ils suivent un truc nommé la loi et dans leur truc la baston c'est mal. Récemment "éveillé", Ido comprenait cela plus ou moins mais il restait persuadé que quelques coups bien sentis sont plus efficaces qu'une remontrance verbale. Surtout avec les gens qu'il croisait. Dingue quand il y pensait, les filles canons disparaissaient avant qu'il pénètre dans une pièce mais les mecs gras, moches et stupides y apparaissaient. Une espèce de loi galactique rien que pour lui faite par un dieu ayant un sale sens de l'humour.

L'infirmière commençait à chercher des affaires pour le désinfecter et elle avait l'air déjà moins cruche. Il fallait dire qu'il avait un peu cramé sa normalité avec son virage à 180°. Il dit quoi déjà le senseï? Que l'honnêteté est une vertue dans l'adversité un truc de ce genre. A moins que ce soit dans la versalité? Ou le thé glacé? Bref, fallait être honnête quoi! Bon, allez, Tatsumi lance-toi. Moitié chuchotant, moitié parlant, il commença une drôle de conversation.

"Mademoiselle Akiyoshi... Vous saviez que si vous avez des loubards sur votre trottoir devant chez vous et qu'ils crient entre eux, écoutent de la musique, bricolent leur moto... Vous n'avez pas la possibilité de les éjecter?"

Il leva ses épaules en un signe du ridicule qu'il trouvait à cette situation.

"La police japonaise n'a pas le droit de les éjecter. C'est une histoire de loi de voisinage, c'est au proprio de les éjecter. Ils peuvent donc faire aussi ça devant des restaus et des convinis. Il y en a même qui sont payés pour faire couler des boîtes comme ça..."

Il avait vu ça -brièvement- à Okinawa. Tout restait bref quand ça se mettait sur le chemin de Tatsumi. Il ne pensait pas tomber sur ça ici...

"Ils peuvent empêcher un gars d'aller s'acheter à boire à un convini comme ça. Mais quand ils tombent sur un abruti qui passe quand même, ils se vengent... du genre, ils l'attrapent au lasso à sa sortie pour le traîner dans la rue..."

Ce que les loubards manquaient d'imagination quand même... Et pas un seul ne comprend qu'un poteau téléphonique, si la cible arrive à tourner autour, fait une véritable ancre pour une moto... Tatsumi soupira.

"Là c'est de l'aggression en pleine rue. Les flics ont le droit d'intervenir. Mais bon... quand le gars qui sort du convini est du genre coriace et qu'on retrouve des petits bouts de loubards éparpillés dans tous le quartier... Ils font quoi les flics?"

Là c'était une vraie question. Les policiers de sa ville natale mettaient toutes les situations de ce genre sur son compte et se trompaient rarement. Tatsumi était trop contant de leur donner raison pour garnir son "tableau de chasse". Mais là il avait déménagé et voulait changer. Sauf que les emmerdeurs eux ne changent pas.

"J'veux dire, ils lui mettent une médaille ou la main au collet? Parc'que je préfère tenter le parking que le couloir là..."
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le jeudi 11 novembre 2010, 21:00:48
Compresses imbibées de désinfectant, Naoya en passa une première sur les écorchures qu'il avait. Le contact y était sûrement froid mais bon, c'était pour son bien. Après tout, mieux valait-il désinfecter un peu avant de le relâcher, histoire qu'il n'attrape pas des microbes, ou des trucs dans le genre. Murmurant, Tatsumi commença à lui parler des loubards qui squattaient les trottoirs et qui briquaient leurs engins. Le ton de l'adolescent avait changé. Il était moins guilleret qu'auparavant. Oui, sa voix n'était plus la même, comme s'il avait repris son sérieux, ou quelque chose dans le genre. Il lui exposa sa version des faits et lui parla qu'on ne pouvait rien faire contre des loubards qui "stationnaient" sur les trottoirs et qui pouvaient les bloquer pendant des heures et des heures.

"Vraiment ? Je ne savais. Mais je suppose que si c'est la nuit, avec le tapage nocturne, on peut faire quelque chose, non ?"

Bon, il était vrai que Naoya ne connaissait pas grand chose au droit et aux différentes lois mais bon, elle n'était pas stupide pour autant et avait déjà du vécu derrière elle. Quand elle était plus jeune et qu'elle vivait encore avec ses parents, elle habitait près d'un couple qui faisait sans cesse du bruit, surtout la nuit. Et elle se rappelait qu'à plusieurs reprises, ses parents avaient dû appler les flics, histoire qu'ils fassent calmer un peu le jeu. Mais bon, ce que lui expliquait Tatsumi était bien différent de cela. Il en vint à dire que lesdits petits loubards étaient libres de faire, en somme, ce qu'ils souhaitaient, et qu'ils pouvaient, à leur guise, maltraiter les gens qui avaient la malchance de les croiser. Pas jojo tout ça.

Posant la première compresse qui était plutôt salie par le sang séché, Naoya la déposa, et en récupéra une autre, tout en continuant d'écouter ce qu'il lui disait. C'était marrant comme ses patients finissaient toujours par se confier, à un moment ou à un autre. Avait-elle la tête d'un psy ? Non, probablement pas. Mais, pourtant, elle ne se laissait pas d'écouter les gens. Elle avait une oreille attentive, pour ainsi dire. Et puis, Naoya savait que parler, ça pouvait toujours faire du bien. Alors, autant les laisser faire. Après un léger soupir, Tatsumi lui poser une question réthorique sur le fait que si quelqu'un venait à affronter les petits loubards et les mettre ko, que se passait-il pour lui ? Du moins, au niveau des flics. Voilà pourquoi il lui avait parlé de la fenêtre. Il avait peur des flics. Peur de se faire embarquer. L'infirmière ne mit pas longtemps à comprendre ce qu'il venait de lui dire.

"Les motards, c'est votre "travail", c'est ça ?"

Sûrement que oui mais Naoya n'allait pas lui en tenir rigueur pour autant. Après tout, le jeune adolescent s'en était sorti sur ses deux jambes, avec peu de blessures, tandis que les autres, et bien, l'infirmière ne savait pas trop mais bon, ils ne devaient pas être en bon état.

"Sortir par la fenêtre, ça peut être dangereux. Et je pense que vous avez assez couru de risques pour aujourd'hui."

En somme, Naoya avait déjà trouvé une idée de comment le faire sortir sans qu'on vienne l'embêter.

"Suffit qu'on vous enroule plein de bandages et hop, vous serez méconnaissable."

Et l'infirmière pourrait le faire sortir de la pièce dans un fauteuil roulant. Elle prétexterait une radio, histoire de voir s'il n'avait pas quelque chose de casser et hop, Tatsumi serait dehors. Sauf que, bien évidemment, il faudrait, par la suite, qu'il enlève tout plein de bandages mais bon. Il était vrai que Naoya ne savait pas pourquoi elle devait l'aider ... Peut-être parce qu'il n'avait rien fait de mal, qu'il s'était simplement défendu, et qu'il ne devait pas mériter une garde à vue ou un truc dans le genre simplement parce qu'il avait voulu rendre les rues un peu plus sûres.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le jeudi 11 novembre 2010, 21:28:02
Tatsumi rougit un peu, mal à l'aise de la façon qu'elle le présentait. Il se frotta l'arrière du crâne et grimaça un peu.

"J'appellerai pas ça vraiment un travail... J'étais plutôt fier de ça avant mais là... je dirais plutôt que c'est ma connerie. Sans vouloir être trop grossier, hein!"

Les deux policiers semblaient bien agrippés à leur siège devant la pièce. D'ailleurs, le collègue était revenu avec les cafés et la discussion reprenait de plus belle. C'était quoi leur avis à eux d'ailleurs? Le proprio du convini avait du les appeler et ils avaient du leur refuser leur aide à contre-coeur. Et maintenant que les loubards avaient été pulvérisés, ils ressentaient quoi? Du soulagement? De le frustration de ne pas l'avoir fait? Le sentiment que quelqu'un avait violé la loi? Ou bien ils croyaient à une vindicte populaire vu l'état général des motards? Allez savoir. Ils ne pensaient sûrement pas que le responsable de leur poirautage se trouvait de l'autre côté de la cloison contre laquelle ils s'appuyaient!

"Ben j'ai pas franchement couru de risques. Z'avez qu'à demander leur avis aux loubards si ils ont pas eu l'impression qu'ils étaient dans un jour de malchance... Nan, z'avez raison, j'ai joué au con..."

C'était ce qui séparait clairement les adultes réfléchis des adolescent à la Tatsumi. Il voit un mur et ne pense qu'à l'escalader alors qu'un adulte, lui, passerait par la porte juste à côté. Il se ratatina un peu.

"J'avais soif et je fait même plus attention aux loubards tellement j'suis habitué à les voir partir en courant. Le senseï il dit que le meilleur guerrier c'est celui qui arrive à ne pas se mettre en danger. J'suis encore loin hein mademoiselle?"

Puis son ange blanc eut une idée de génie : faire un remake de l'homme invisible tout en restant visible. Du coup il lui prit les mains en coupe et les agita de haut en bas, gardant le visage bas pour la remercier.

"Merci! Merci merci merci mademoiselle l'ange blanc. Nan vraiment merci. Si vous m'sortez d'la j'vous jure de vous rendre la pareille. Si v'z'avez besoin de quelqu'un pour ouvrir une porte trop bien fermée, de donner envie à un stalker de changer de nationalité ou de voir disparaître définitivement du paysage un ex trop chiant, j'suis votre homme!"
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le jeudi 11 novembre 2010, 21:55:37
Naoya avait l'impression que Tatsumi semblait être habitué à ce genre de journée. Sortir des cours, passer dans une ruelle et bam, se frotter à des types pas nets. En ressortir avec des blessures, plus ou moins graves, et repartir, comme si de rien n'était. C'était ... courageux ... Et stupide à la fois. Courageux parce que fallait bien débarrasser les ruelles des gens qui étaient dangereux et dont leur place serait en prison, ou dans un centre de redressement. Et stupide parce que ... bin, parce que à tout moment, on risquait sa vie, on risquait de tomber sur plus fort que soit et se retrouver, par la suite, à l'hosto, bloqué dans un lit pendant des jours, si on était chanceux, ou repartir de l'hosto entre quatre planches. Les bons samaritains ... ils se faisaient parfois avoir. Cela lui rappelait la fois où elle avait soigné un homme qui avait sauvé un gamin qui se faisait battre par les membres d'un gang. Le gars s'était interposé, pour sauver l'enfant, et finalement, les deux s'étaient retrouvés à l'hôpital. Le gamin avait eu le droit à une belle intervention pour le sauver, tandis que le bon samaritain s'était retrouvé avec un tube dans la gorge, et quadraplégique par la même occasion. Il ne ressentait plus rien au dessous de son cou. Comme quoi, hein, c'est parfois dangereux.

"Vous êtes jeune. On fait tous des erreurs, et on apprend de celles-ci."

Quel enseignement il pouvait en tirer ? Et bin, que les motards, c'était dangereux et qu'il fallait éviter de se frotter de trop près à eux, sauf si on voulait se retrouver à l'hôpital. M'enfin, à chacun ses trucs. Parfois, on ne pouvait pas s'empêcher d'aller aux devants des problèmes. La preuve avec Naoya qui faisait souvent des rondes de nuit dès que le soleil laissait place à la lune. Bon, fallait aussi dire qu'elle avait ses raisons et qu'elle voulait retrouver quelqu'un mais bon, c'était dangereux et elle tombait souvent sur des délinquants qui avaient envie de jouer avec elle. Seulement, la dame était armée. Et sans oublier que s'ils s'approchaient de trop près, elle leur grillait le cerveau, du moins, elle leur effaçait la mémoire à l'aide de son pouvoir et hop, elle pouvait retourner à ses occupations. Enfin passons.

"Si, c'est risqué je trouve. Imaginez qu'un morceau de visière soit resté planté dans votre front. Il aurait pu s'enfoncer plus loin et toucher le cerveau. M'enfin, c'est pas à moi non plus de vous faire la morale."

Après tout, Naoya n'était pas sa mère. Elle-même faisait des trucs super dangereux, donc hein, mieux valait-il qu'elle se taise. Ce qui était dommage, c'était qu'il était encore jeune et qu'il avait toute la vie devant lui. L'infirmière passa une nouvelle compresse sur ses blessures. Tout avait été nettoyé, du moins, selon elle. Et là, hop, sans crier gare, voilà qu'il lui "volait" ses mains pour les secouer dans tous les sens. Il avait retrouvé sa vivacité et sa voix était plus gaie, plus enjouée qu'auparavant. Apparemment, l'idée qu'elle avait eu l'enchantait. Il en était même ravi si bien que si elle avait besoin d'un coup de main, il n'hésiterait à venir l'aider. Naoya avait toujours eu des idées tordues, surtout pour les soirées d'Halloween, et les déguisements qui allaient avec. C'était pas la première fois qu'elle faisait ce coup d'ailleurs mais souvent, on s'était moqué d'elle du fait que ses idées étaient farfelues. Ouais, et bin, n'empêche que, c'était efficace !

"Je devrais avoir assez de bandages pour vous faire ressembler à une momie. Seulement, il faudra que j'aille chercher un fauteuil roulant."

Ouais, ça, Naoya n'en avait pas sous la main. Donc, il faudrait qu'elle s'absente un moment. Mais mieux valait-il, d'abord, qu'elle le fasse ressembler à une momie. Car si elle sortait, sûrement qu'elle croiserait un ou deux policiers qui lui demanderaient qui elle était en train de soigner. Et là, si Tatsumi n'était pas momifié, et bon, sûrement que les flics se poseraient des questions. Ah moins que ... Ah moins qu'elle n'appelle directement l'accueil pour qu'on lui envoie ledit fauteuil ... Ouais, elle pouvait toujours faire ça. Naoya n'aimait pas trop aller à l'encontre de la loi, mais parfois, fallait savoir les trangresser pour le bien être d'autrui. Et là, elle se devait de le faire. Elle ne pouvait pas non plus le laisser se faire arrêter.

"Pour vos écorchures, j'ai l'impression que c'est bon. Mais si jamais vous ressentez une quelconque douleur, faudra revenir nous voir."

D'ailleurs, ça serait peut-être mieux qu'elle s'occupe à nouveau de lui la prochaine fois ... Mouais. Le problème, c'était que Naoya ne connaissait jamais son emploi du temps à l'avance. Elle connaissait son emploi du temps de la semaine, voire éventuellement celui de la semaine d'après mais jamais plus. Difficile pour faire un suivi des patients dans ce cas-là !
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le vendredi 12 novembre 2010, 13:22:21
Apprendre de ses erreurs? Tatsumi avait une fâcheuse tendance à les répéter, surtout parce que les erreurs venaient vers lui toutes seules. Il avait juste appris à être plus efficace dans ses erreurs.

"Mouais... la prochaine fois qu'ils me tombent dessus je leur laisserai pas le temps de porter le premier coup."

Il haussa les épaules. Il se savait pas très malin mais ceux qui lui tombait dessus étaient encore pire. Car eux n'apprenaient pas et revenaient régulièrement à la charge. D'ailleurs, l'ange blanc insistait sur la dangerosité de ce qu'il avait fait. Il était d'accord là-dessus : il avait vraiment fait quelque chose de stupide pour le coup. Mais il apprenait. La prochaine fois, il leur retirerait le casque avant de leur mettre un coup de boule. Il essaya de paraître aussi désolé que possible mais c'était difficile car à ses yeux cette baston était amusante. Il fallait à présent chercher un fauteuil roulant.

"Heu... c'est nécessaire le fauteuil? J'suis pas si amoché et ça me rappelle de mauvais souvenirs..."

Il grimaça franchement. Sa frangine avait été fauchée par un chauffard et avait été coulée dans un fauteuil pendant presque six mois. Il avait traqué et massacré le gars en question mais il avait été déçu de le recroiser en pleine forme des semaines plus tard alors que sa frangine ne pouvait toujours plus se lever. Cette frustration l'avait poussé à bousiller la voiture à coup de barre de fer et le proprio a préféré disparaître de la circulation.

"Rev'nir? Si vous y voyez pas d'inconvénients, autant que vous v'niez chez moi. Si les flics insistent ils risquent de traîner longtemps dans les couloirs. Les motards sont pas spécialement indemnes..."

Il avait eu la main lourde, il le reconnaissait. Se levant, il alla vers l'armoire à matériel et empoigna un gros rouleau de bandage. Il ne voyait pas trop comment faire pour s'enrouler la tête tout en voyant à plus de quelques millimètres. Il le tendit donc vers l'infirmière.

"Vous m'mettez ça sur la tête avant d'partir? J'pourrai toujours grogner pour leur faire croire qu'j'peux pas parler sous les bandes!"

Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le vendredi 12 novembre 2010, 13:47:40
De temps à autre, Naoya souriait un peu de la bêtise de Tatsumi. Non, il n'allait pas apprendre de ses erreurs, et continuerait peut-être même à en faire. Tant qu'il ne se retrouvait pas si pied sous terre parce qu'il avait cherché plus dur que lui, ça lui allait. Il semblait, par contre, réticent au fait de sortir de là en fauteuil roulant. Apparemment, il n'avait pas trop envie de le faire, surtout que ça lui rappelait de mauvais souvenirs. Naoya pouvait comprendre que ce n'était pas génial mais ça faisait partie de son plan.

"Plus vous aurez l'air amoché, plus je pourrais faire croire aux policiers que vous n'êtes pas en état de leur parler. Donc oui, le fauteuil est nécessaire. Et d'ailleurs, si je prétexte des radios à faire, on ne laisse pas les patients s'y rendre sur leurs deux jambes, mais en fauteuil."

En somme, avec le fauteuil roulant, ils auraient plus de crédibilité. Et ça, c'était plutôt important, surtout si Tatsumi voulait, à tout prix, éviter de croiser les flics. Donc, hein, fallait pas cracher dessus et ce serait bien mieux, sans aucun doute.

"Mais ne vous inquiétez pas. Vous ne resterez pas longtemps. Juste le temps de faire croire que je vous conduis en radiologie."

Bien qu'elle ne le ferait bien, bien évidemment. Il était vrai, par contre, que l'aider pourrait lui amener quelques problèmes mais bon, suffisait de faire disparaître le dossier et hop, ni vu, ni connu. Car à part l'hôtesse à l'accueil, et Naoya, très certainement que personne n'avait eu le temps de voir le jeune Tatsumi. Après tout, peut-être qu'il était parti sans soins, peut-être avait-il préféré se barrer avant qu'on ne s'occupe de lui. Ca arrivait plus souvent qu'on ne voulait le croire d'ailleurs.

Naoya lui avait demandé de revenir, si jamais la douleur persistait, ou bien s'il avait mal autre part. Et cela non plus cela ne semblait pas vraiment l'enchanter. Il préférait, vraisemblablement, qu'elle lui rende une viste à domicile. Sauf que Naoya ne faisait pas cela. Pouvait-elle faire encore une exception ? Oui, pourquoi pas. Comme elle s'était dirigée vers les placards, Naoya récupéra un petit morceau de feuille et nota quelque chose dessus. Elle revint alors vers Tatsumi, papier en main.

"Mon numéro de bip, mais seulement pour les cas d'extrême urgence."

Genre, fallait pas non plus qu'il la bipe toutes les cinq minutes parce qu'elle finirait par se fâcher dans ce cas là. Récupérant un bandage dans le placard, Tatsumi demanda à Naoya de bien vouloir l'aider.

"J'vais vous bander quelque peu la tête, pour faire croire que vous avez reçu un choc à la tête. Avec un pansement compressif, je vais vous cacher aussi un oeil, et vous faire d'autres bandages aux bras, ce qui pourrait faire croire que vous avez été mordu par un chien. Par contre, pour que ça soit encore plus crédible, je pense qu'il serait mieux que vous retirez vos vêtements, qu'on mettra dans un sac, et que vous enfiliez une blouse d'hôpital."

Pourquoi ? Toujours et encore la crédibilité. Les patients allant faire des radios ne portaient pas leurs fringues, mais plutôt des blouses d'hôpital. Bon, Naoya n'était pas sûre que Tatsumi serait bien d'accord avec cela mais bon, ça serait bien mieux pour lui. Lui tournant le dos pendant quelques instants, elle s'était dirigée vers le téléphone qui était accroché au mur, histoire de demander à ce qu'on lui apporte un fauteuil roulant d'ici une dizaine de minutes.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le vendredi 12 novembre 2010, 16:38:45
Son ange blanc personnel devait avoir une qualité. Ou elle était d'un professionnalisme à toute épreuve, ou bien dotée d'un aspect tordu inattendu derrière ces dehors agréables à l'oeil. A moins que c'était les deux à la fois? Vaincu, Tatsumi alla se rassoir sur le brancard en croisant les bras.

"Bon, Ok... D'acc. J'vais pas faire le con non plus..."

Il était en compagnie d'une fille canon qui voulait l'aider. Il n'allait pas lutter contre ça quand même. Surtout qu'elle lui fila quelque chose qui ressemblait vaguement à un numéro de téléphone. Sur le coup, son coeur manqua un battement avant de partir à toute allure vers la zone rouge, aux limites de la rupture de culasse.

"Votre... numéro de..."

Sauf que l'ange blanc devait avoir pris des cours de torture écossaise, soufflant immédiatement le froid. Un numéro de bip. Pas très érotique comme truc. Le genre "Ouais, j'ai trois jambes cassées et j'ai rampé jusqu'au tel, help quoi!". Ce n'était pas avec ça qu'il allait pouvoir la draguer. L'automutilation avait des limites, surtout face à quelqu'un qui doit deviner si la coupure a été faite par un droite analphabète mono-maniaque rien qu'en voyant l'aspect de la plaie.

"Heu... Ouais... Je veux dire, oui, j'abuserai pas... J'ai pas l'air mais d'habitude je me fait pas tellement amocher..."

Elle commença à lui faire le costume de la momie quand le petit détail suivant le fit tiquer. La blouse d'hopital? Pas la saloperie où on se promène à poil en-dessous quand même? Il était déjà torse nu mais c'était naturel pour quelqu'un qui avait grandi sous les chaudes latitudes d'Okinawa. Mais retirer le bas devant cette infirmière canon lui semblait délirant. Mais il y a quelques secondes il s'était juré d'être obéissant pour vite sortir de cette situation... Les dieux lui en voulaient aujourd'hui à un point que c'était pas permis.

Se résignant, il se pencha pour défaire ses lacets. Une fois les deux souliers retirés, il déboucla son ceinturon et ouvrit sa braguette. Par pudeur un peu tardive, il se retourna pour retirer son pantalon et il enfila bien plus vite que nécessaire sa blouse de malade. Après tout, si il restait assis, il faudrait être un méga-pervers pour remarquer qu'il avait gardé son caleçon! Les dieux soient loués (quand même, faut un peu les louer, ils l'on tellement agacé aujourd'hui...) il avait perdu son érection et était donc relativement présentable.

"Ok... Début de l'opération "exfiltration"".
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le vendredi 12 novembre 2010, 17:06:55
Surpris il avait été, du moins, pendant quelques instants. Peut-être est-ce qu'il s'attendait à avoir son numéro de téléphone, ou un truc dans le genre. Il devait juste s'armer de patience. Car avec son bip, Naoya aurait forcément le numéro de Tatsumi. Et si jamais il la bipait, c'était sûrement pour quelque chose de grave. Donc, obligatoirement, elle finirait par le rappeler, à un moment ou un autre. Et dans ce cas là, il aurait son numéro. Simple comme bonjour, non ? Parce que, masquer son numéro, ce n'était pas son genre. Unique problème : si Naoya partait sans prévenir pour Terra, son bip ne fonctionnerait pas là-bas. Mais bon, c'était pas comme si elle avait décidé de partir le jour suivant pour durée indéterminée. Pas de ce genre là. Enfin ... Les pieds à nouveau sur terre, retrouvant le plancher des vaches du fait que son esprit avait divagué pendant un moment, Tatsumi lui avait que habituellement, et bin, il s'en sortait plutôt pas mal. Comme quoi, pour une fois, il s'était frotté à plus fort que lui.

"Mais j'espère bien que vous ne passez pas votre temps à l'hôpital !"

Surtout que c'était pas forcément génial. On attendait pendant des plombes sur une chaise en attendant que quelqu'un veuille bien venir vous soigner. Et généralement, vous repartez quatre à six heures plus tard, soigné, mais assez stressé parce que vous avez attendu -et je sais de quoi je parle-. Des fois, avec un peu de chance, vous n'attendez pas autant, mais c'est plutôt rare. Passons.

Réticent au départ, comme elle s'en était doutée, Tatsumi abdiqua et bien vite, il se retrouva avec la blouse d'hôpital sur le dos. Récupérant ses affaires, l'infirmière les avait mises dans un sac qui se trouverait ensuite sous le fauteuil roulant. Il aurait le temps de se rhabiller dès qu'il serait hors de vue des policiers. Naoya posa une première compresse contre l'oeil droit de Tatsumi, ainsi que deux morceaux de sparadrap, histoire de tenir le tout. Elle pouvait toujours en mettre un autre sur sa joue gauche, histoire que ça rende encore l'attaque du chien plus réelle ... Mais fallait pas aller, non plus, traumatiser les pauvres flics. Tsss ... Car sûrement qu'ils se mettraient à chercher un chien fantôme.

Récupérant les bandages, Naoya commença à l'entourer, un peu en biais, autour de la tête de Tatsumi. Mais fallait pas non plus faire un trop gros truc car ça paraîtrait un peu louche peut-être. Un tour, deux tours ... Trois tours et hop, pour la tête, c'était gagné ! Restait plus qu'à entourer le reste des bandages sur les deux bras, histoire que ça soit encore plus réel.

"Evitez les ennuis tout de même pendant quelques temps, histoire que cette histoire se calme."

Reprenant les ciseaux à nouveau, elle coupa un morceau du bandage et voilà que son bras droit était "momifié". Autour du bras gauche et tout serait bon pour que Tatsumi puisse se faire la male sans aucun souci. On toqua alors à la porte, tandis que Naoya était en train de terminer le dernier bandage. Elle s'éloigna alors de Tatsumi pour aller voir ce qu'on lui voulait. C'était le fauteuil qu'on lui apportait. Bien, très bien. Se tournant à nouveau vers l'adolescent, elle ramena alors le fauteuil près de lui.

"Prêt à partir ?"
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le vendredi 12 novembre 2010, 17:27:30
Sur le coup Tatsumi était un peu vexé et jugea nécessaire de défendre son honneur. Il gromella un peu avant d'essayer de discuter de façon un peu plus policée.

"Faut qu'vous compreniez mademoiselle. Si je suis tellement amoché, c'est pas parce que j'ai cherché la bagarre, mais parce que j'ai refusé la bagarre. Si je les avais massacrés à la première occasion qu'ils m'ont donné, ça se serait limité à quelques bleus aux phalanges. J'en ai un peu marre d'être regardé comme une usine à emmerde alors que je me trouve juste sur le chemins de parfait crétins!"

Il laissa retomber les bras le long de son corps. C'est fou comme les crétins le trouvaient vite d'ailleurs. Ce devait être une question de densité et de répartition géographique. Il se laissa faire et fut finalement affublé du look cosplay "bandage". Il y en avait qui aimaient ça à ce qu'il paraît, mais plutôt sur des filles courtes vêtues et de préférence sexy. L'expérience avec sa frangine aidant, il avait plutôt tendance à brûler à vue les recueils de photos de ce genre.

"J'vais faire tout mon possible pour éviter les ennuis mais ça va pas être facile... Déjà, pour expliquer mon état au senseï en rentrant ça va être gratiné... Maintenant que j'y pense, va me falloir un vache d'alibi ou vous allez me revoir pour fractures multiples avant le matin."

Le frisson n'était pas fin. Il y avait peu de personnes capables d'ébranler comme ça Tatsumi et le senseï, de la famille du maître au sabre qui l'avait formé à Okinawa, rentrait dans cette catégorie. Il se glissa dans le fauteuil avec prudence, n'aimant pas ces sièges sur roulettes liées à des maladies plutôt mauvaises dans leur genre. Ses affaires l'accompagnaient mais il avait quand même la très sale impression d'être tout nu entre les mains d'une femme très professionnelle. S'il y avait pas deux flics qui discutaient base-ball derrière la cloison, ce serait presque sexy.

"Bon, on y va..."

Sous les couches de bandage, avoir mal à l'aise et malade revenait au même. Il n'eut donc pas de problème pour avoir l'air de réclamer des soins.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le vendredi 12 novembre 2010, 17:46:41
A nouveau, Tatsumi crut bon de se justifier quant à la bagarre qui avait eu lieu. Vraisemblablement, il voulait mettre les points sur les I, histoire que ça soit pas lui qui passe pour le mauvais gars dans l'affaire. Il ne cherchait pas la bagarre mais la bagarre elle-même semblait le poursuivre jour après jour, comme s'il avait un mauvais petit nuage noir au dessus de la tête qui lui cherchait des crosses. C'était peut-être le cas. Après tout, Naoya savait très bien que y'avait pas que des êtres humains qui vivaient sur Terre. Elle savait très bien que y'avait des forces obscures dans les parages qui veillaient, attendant le moindre incident, voire le provoquant même.

"Si ça se trouve, la malchance vous poursuit."

Si c'était le cas, difficile pour qu'il s'en dépatouille. Parce que ... buter la malchance, ça devait pas être une chose aisée. Non, non, elle ne se moquait pas de lui. Naoya était sérieuse. Mais peut-être qu'il pensait qu'elle était en train de se foutre de sa gueule, ou quelque chose dans le genre. Elle ne se permettrait pas, pour sûr !

"Tôt ou tard, je suis sûre que les choses s'arrangeront pour vous. Et que les loubards vous ficheront la paix."

Elle ne pouvait pas en être certaine mais bon. Peut-être qu'en grandissant et qu'en devenant adulte, les problèmes que Tatsumi avait maintenant finiraient par s'envoler. Elle l'espérait. Il lui annonça aussi qu'il faudrait qu'il trouve un alibi, sinon il risquerait de repasser par la case urgences avec de multiples fractures ... Hmmm ...

"Pour la plaie au front, vous n'avez qu'à dire que vous avez chuté dans votre douche, ou un truc dans le genre. Et pour les écorchures ..."

Pour les écorchures, là, ça serait un peu différent. Quel bobard on pouvait inventer pour cela ?

"Des barbelés pourraient expliquer ces écorchures. Seulement, je sais pas où vous auriez pu en trouver."

De gros mensonges mais bon, parfois, il valait mieux mentir sous réserve de se faire botter le cul à vitesse grand V ! Enfin bref. Tatsumi s'installa dans le fauteuil roulant. Naoya récupéra ses affaires et les planqua sous le fauteuil, histoire qu'on ne se demande pas pourquoi ils quittaient la pièce avec son sac. L'infirmière posa ses mains sur les deux guidons et hop, voilà qu'ils quittaient la salle d'examen. Bien évidemment, comme on pouvait s'y attendre, un des deux policiers interpella Naoya, histoire de savoir où elle emmenait son patient.

"En radiologie. Le pauvre s'est fait attaqué par un chien et en lui échappant, il est tombé et s'est cogné la tête. On veut vérifier qu'il n'a rien de casser."

Hop, un gros mensonge mais Naoya ne leur laissa pas le temps de lui casser les pieds plus longtemps. Après tout, hein, le timing, c'est le timing.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le vendredi 12 novembre 2010, 18:14:40
L'ange blanc émis des hypothèses mais Ido doutait de l'efficacité de ces bobards face au regard fixe de son senseï. Si il racontait ça il mangerait probablement ses propres dents pour le diner! Mais bon, ce n'était pas le moment de faire le difficile. Il sortirent de la pièce et, comme prévu, les deux policiers trouvèrent une occasion de rompre leur ennui. Avec une jolie pirouette, son ange blanc personnel esquiva la garde à vue, perquisition et autre joyeuseté par une pirouette, les envoyant paître poliement.

Quelques couloirs plus loin, dans le dédale de cet hôpital, ils parvinrent devant une porte vitrée montrant clairement l'extérieur. Ce devait être une entrée peu utilisée donc tout à fait au goût de Tatsumi. Ils rentrèrent dans une espèce de débarras à produits d'entretien où l'ex-voyou se changea rapidement, gardant quand même les pansements. Il hésitait à ce niveau : était-ce au cas où il croisait des flics sur le chemin ou par simple attachement? Une fois bien habillé de ses loques habituelles, il s'inclina devant Naoya.

"Merci beaucoup mademoiselle Naoya! J'tiens à vous remercier... Si si! Ah, je sait, j'vous offre à boire!"

Se redressant, son oeil libre pétillait. Il prit un air de conspirateur.

"J'vous parle pas de petite piquette. J'ai une petite caisse de Saké Giraud & Masuizumi. Normalement c'est à 10 000 Yen la bouteille!"

Il se rendit compte un peu tard que ça faisait très "marchandise tombée du camion".

"V'vous rappelez du restau qu'à fermé la s'maine dernière, à trois paté de maison de là. Z'on tout bazardé dans des bennes. J'me cherchais une chaise pour mon p'tit appart et j'suis tombé sur le trésor de Jack Sparrow. La caisse était moche alors y z'ont du croire qu'y avait rien de valeur dedans. Vous voulez m'dame? Mademoiselle? Mon ange blanc?"
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le vendredi 12 novembre 2010, 18:31:46
Comment éviter habilement des questions gênantes de la part de policiers en trois leçons ? Un joli sourire, un léger bobard qui, au final, était plus long que son bras, et ne pas leur laisser le temps de répondre. En un clin d'oeil, Tatsumi s'était retrouvé bien loin des policiers. Sûrement que ces derniers étaient en train de se rincer l'oeil sur le postérieur de l'infirmière mais bon, d'un côté, c'était peut-être mieux qu'ils se concentrent sur elle que sur lui. Pourquoi ? Bin, comme ça, les flics n'avaient clairement pas vu Tatsumi, ou du moins, jamais ils ne pourraient le reconnaître si jamais ils venaient à le croiser. En somme, c'était un plan bien huilé qu'elle avait eu et tout avait fonctionné comme sur des roulettes. Comme quoi, parfois, les idées les plus tordues sont les meilleures, non ?

Un détour par-ci, puis par là, et voilà que Tatsumi se retrouvait libre comme l'air. Mais avant, passage forcé vers le débarras présent, histoire qu'il se change et qu'il retrouve ses fringues. Rhabillé, il paraissait ... comment dire ... plus serein. Sûrement qu'il était content d'avoir quitté cette maudite blouse, et ce maudit fauteuil roulant. Ca lui rappelait la fois où, petite, elle s'était cassée une jambe et un bras lors d'un accident de ski. Résultat, elle s'était retrouvée plâtrée et dans un fauteuil roulant pour plusieurs semaines, du fait qu'elle ne pouvait pas avoir des béquilles. L'ennui mortel, pour ainsi dire. Surtout que l'hiver était une période que Naoya aimait beaucoup, surtout lorsqu'elle jouait dans la neige avec ses frères et soeurs. M'enfin, tout cela était bien loin derrière elle à présent.

La remerciant, Tatsumi lui proposa d'aller boire un verre. Quoi ? Maintenant ? Non... Fallait qu'elle se change. Peut-être plus tard. Mais elle n'eut pas le temps de lui répondre tout de suite. Apparemment, le jeune adolescent lui proposait de boire un saké de bon goût et assez divin. Il lui expliqua, par la même occasion, où il avait trouvé les bouteilles.

"Et bien, cela a l'air tentant."

Naoya était amatrice de saké et boire une bonne bouteille, ça ne pouvait pas faire de mal, non ?

"Seulement, faut que j'aille pointer et que je me change."

Car hors de question qu'elle se balade dans les rues habillée de cette manière. C'était pas Halloween après tout et on pourrait la regarder d'un oeil bizarre. Alors, merci mais non merci. Devait-elle réellement accepter ? Ou bien trouver une excuse complètement bidon parce qu'elle avait rendez-vous avec son canapé pour s'affaler sur ce dernier ?

"Vous préférez qu'on se retrouve quelque part ? Ou bien vous m'attendez ici ?"

Sachant que s'il optait pour la deuxième solution, Tatsumi s'exposait un peu plus. Après tout, les flics pouvaient très bien venir fouiner par ci ou par là.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le vendredi 12 novembre 2010, 18:46:24
Contre toute attente, l'infirmière trouvait l'idée intéressante. Joie, bonheur et félicité. Dans le cerveau de Tatsumi, l'équivalent d'un feu d'artifice du nouvel an faisait rage et les explosions lui faisait battre de la paupière. Il pouvait rendre la politesse pour une fois et ça le changerait un peu. Les gens civilisés sont polis et il était vraiment ravi de pouvoir remercier quelqu'un aussi vite. Il fallait bien sûr il fallait qu'elle aille pointer à la sortie. Et qu'elle se change? Dommage, ça ne serait pas autant son ange blanc...

"Ouais, c'est vrai alors à..."

Il allait partir quand elle demanda où se retrouver. Vu qu'elle n'avait pas son adresse, c'était normal. Minute... ça voulait dire qu'elle allait venir avec lui? Sur le coup, sa colonne vertébrale était raide au point qu'on pouvait y fendre des bûches.

"Ben... J'ai du faire un bon détour pour passer déjà par le convini et l'hosto était pas non plus sur le chemin. Faudrait prendre le bus. Y 'a la ligne qui passe devant l'hosto. J'vous attendrai dans l'abri-bus. J'crois pas qu'un type bandé devant un hosto ça éveille les soupçons."

Il rit un peu mais se rappela où il se trouvait. Le rire risquait de porter loin et l'atmosphère de l'endroit commençait à peser sur lui. L'infirmière était un îlot de bonheur au milieu de cet hopital mais il ne fallait pas abuser de ces moments. Surtout avec des bottes ferrées pas loin.

"A tout à l'heure!"

Il s'éclipsa vite fait et marcha vers la porte d'un air dégagé. Une fois la porte passée, il fonça façon repli de basket vers l'arrêt de bus. Alors qu'il y arrivait, un bus arrivait aussi et il grimpa dedans quatre à quatre.

"Deux tickets pour un trajet moyen!"

Il paya rapidement le chauffeur surpris avant de sauter du bus alors qu'il refermait déjà la porte. Là, voila. On est un gentleman quand on paye le bus non? A bien y penser, c'est quand on tiens la porte de la voiture mais quand on a pas de voiture c'est poli de payer le ticket non. Visiblement, les apôtres du savoir-vivre n'avaient jamais croisé de Tatsumi Ido avant...
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le vendredi 12 novembre 2010, 19:01:56
L'abri bus, voilà où ils se retrouveraient. Sauf si elle avait une terrible urgence mais du fait que son service était terminé depuis un moment, Naoya n'aurait pas besoin d'y répondre. Apparemment, l'endroit où Tatsumi voulait l'emmener se trouvait plutôt loin de l'hosto. Et dans ce cas-la, plutôt loin aussi de son propre appartement. Oh ... Sûrement qu'il faudrait qu'elle prenne un taxi, par la suite, pour rentrer chez elle ... Sauf si elle repassait par la case hôpital, mais ça, ça l'étonnerait fortement. Naoya n'était pas folle au point de faire une double garde. Enfin, passons.

"D'accord alors. A tout à l'heure."

Récupérant le fauteuil, parce qu'il fallait bien qu'elle le ramène tout de même, Naoya quitta le débarras et reprit la route des urgences. Mais au passage, elle avait laissé le fauteuil dans un coin. Quelqu'un le ramènerait bien à l'endroit habituel. Et puis, ce n'était pas à elle de le faire non plus. Un petit détour par-ci, un autre par-là, l'infirmière se retrouva de nouveau aux urgences où les policiers étaient toujours là. Ils attendaient que les petits loubards se réveillent et qu'ils leur parlent. Seulement ... ça n'allait pas se passer comme ça. Certes, ça la mettrait un peu en retard mais elle se devait de le faire, sinon, très vite les flics iraient mettre la main sur le pauvre Tatsumi.

Naoya s'approcha du premier brancard, là où le premier loubard était encore allongé, endormi. Comme si elle était infirmière en chef et qu'elle contrôlait le réveil des patients, elle fit mine de regarder son dossier et posa sa main sur son front. Elle ferma les yeux pendant une fraction de seconde et hop, voilà que le patient venait d'oublier ce qui venait de se passer. Quand il se réveillerait, il se demanderait pourquoi il était là et comment il y était arrivé. Mais au moins, c'était efficace. Sauf qu'elle en serait fatiguée ... Peut-être qu'elle n'aurait pas dû accepter le verre. Elle verrait bien. Naoya continua sa petite inquisition auprès des différents loubards. Finalement, quand ce fut fait, elle se dirigea vers la salle de repos des infirmiers et pointa à l'aide de la petite borne qui était juste à côté. Hop, la voilà qu'elle rentrait ensuite dans la salle qui était déserte. Récupérant ses affaires, elle passa dans la petite pièce à côté, là où généralement les infirmiers se changeaient.

Hop, la voilà qu'elle portait un pull over avec un col en V de couleur violet, et un pantacourt de couleur marron. Ah, c'est sûre qu'elle était bien moins sexy ou bien aguichante que dans la précédente tenue mais c'était bien plus confortable ! Lavée tous les jours par l'hôpital, Naoya déposa sa tenue dans le coin réservé à cet effet, histoire qu'elle se fasse laver les fesses. Et voilà que Naoya quitta donc la salle de repos, les urgences, et l'hôpital. Bien vite, elle se retrouva dehors, tout en ressentant d'un seul coup une immense fatigue. Ca passerait, d'ici un moment. La cause ? Voilà ce qui arrivait quand elle utilisait trop son pouvoir. Ca se retournait contre elle. Ca passerait ... pour sûr.

Brèfle, après quelques instants, voilà qu'elle se retrouvait près de l'abri bus. Tatsumi était là. Sûrement qu'il serait déçu de ne plus la voir en tenue blanche un peu trop courte mais bon, on n'a pas toujours ce qu'on veut dans la vie !
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le lundi 15 novembre 2010, 21:52:26
Quand on imagine quelqu'un d'impatient, on pense à quelqu'un qui trépigne, qui fait les cents pas, qui se retourne au moindre bruit. Pas quelqu'un qui semble mimer un combat dans le vide. Un combat de boxe, visiblement. Contre un adversaire qui devait être réduit à un tas de paté de viande depuis longtemps vu le rythme effrayant avec lequel les coups partaient. Quand il entendit les pas derrière lui, Tatsumi se laissa emporter par son crochet du droit et faillit s'affaler au sol. Se rattrapant après avoir sautillé en tournoyant quelque peu, il chercha à se redonner consistance en lissant ses habits massacrés.

"Oh, pardon mademoiselle, j'essayais de voir si tout allait bien! Et ça a l'air..."

Il s'arrêta d'un coup et fonça vers l'infirmière, lui tenant les épaules et cherchant son regard.

"Hé! ça va? Vous avez besoin d'un doc?"

Il se doutait qu'elle se changerait mais la silhouette de Naoya s'était imprimée façon persistance rétinienne dans son  cerveau. Elle serait venue habillée comme un perroquet elle l'aurait reconnue. Non, c'était la fatigue visible de la jeune femme qui l'inquiétait. Il avait l'habitude de voir des gens qui vont mal et avait tendance à foncer vers eux depuis quelques temps. Il cherchait à faire des bonnes actions. A tout prix. Et tant pis pour le petit ami jaloux. A ce moment, le bus arriva.

"V'nez, vous allez vous assoir..."

Il la guida dans le bus et la fit s'assoir. Le chauffeur n'osa rien dire. Un type aux habits en lambeaux avec des bandages façon momie qui s'amène avec deux tickets ça fait peut se faire se poser des questions. Mais la dernière qui vient c'est "je l'éjecte?" Car un Tatsumi remonté restait agrippé à un siège avec une hargne de bernique.

"C'est à dix p'tites minutes. Reposez vous m'dmoiselle..."
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le mardi 16 novembre 2010, 14:22:41
Quelle fatigue mine de ! Bah, ça lui apprendrait à vouloir protéger les arrières de quelqu'un qu'elle connaissait à peine. Après tout, Naoya ne devait rien à Tatsumi. Il était venu là, comme ça, pour se faire soigner. Et elle l'avait aidé à s'échapper. La jeune femme aurait pu s'arrêter là mais non, il avait fallu qu'elle s'occupe des charmants loubards afin qu'à leur réveil, ils ne se souviennent pas de ce qui s'était passé. Bon, certes, sûrement que la police trouverait ça louche que tous les loubards ne se rappellent de rien mais bon, ça pouvait s'expliquer facilement. Après tout, un mauvais coup sur la tête et bam, n'importe qui pouvait oublier ce qui s'était passé durant les minutes précédentes. Donc comme ils avaient été pas mal amochés par le jeune Tatsumi, l'explication était toute trouvée. Enfin, passons.

Naoya était donc dans la rue afin de rejoindre l'abri bus que l'adolescent lui avait indiqué. Depuis qu'elle avait grillé la cervelle des pauvres loubards, elle n'était plus sûre que c'était une bonne idée que de suivre Tatsumi et d'aller boire du Saké. Bon, certes, ce dernier semblait être d'un très bon cru mais bon ... D'une manière ou d'une autre, cette grande fatigue passerait bien au bout d'un moment. Peut-être que leur voyage en bus lui permettrait de se remettre un peu d'aplomb. Si c'était pas le cas ... Bin, possible qu'elle l'abandonnerait lâchement pour aller rejoindre son canapé, voire même son lit. Bah ... L'infirmière verrait bien.

Naoya se rapprochait petit à petit de l'abri bus. Tatsumi était déjà là. D'ailleurs, il manqua de flanquer son poing dans le visage de la jeune femme. Mais à la place, il parvint à se retenir in extremis et à se redresser. Tout de suite, il présenta des excuses. Peut-être qu'il s'attendait à quelqu'un d'autre. Peut-être qu'il avait pensé que d'autres loubards étaient dans les parages et qu'ils allaient l'attaquer, comme ça, alors qu'il n'avait rien fait. Y'avait toujours des psychopathes qui traînaient dans les rues. Fallait faire gaffe mine de. Tatsumi semblait préoccupé par l'état de Naoya. Ouais ... Fallait dire aussi que si avant, elle était en pleine forme lorsqu'elle le soignait, et bin, c'était plus trop le cas, du moins, pour le moment. Ca reviendrait sûrement à la normale plus tard.

"C'est bon. Un petit coup de fatigue. Ca m'arrive souvent."

Demi mensonge. Ca lui arrivait à chaque fois qu'elle utilisait trop son pouvoir. Peut-être qu'avec un peu plus d'entraînement, un jour ou l'autre, ces maux finiraient par disparaître, du moins, c'était ce qu'elle se disait. Un véhicule freina et hop, un pschittt se fit entendre. Naoya releva la tête et remarqua alors que le bus venait d'ouvrir ses portes. Avec ses mains, il la guida à l'intérieur de celui-ci et hop, les voilà qu'ils trouvaient un siège, histoire de s'asseoir durant le trajet.

"On dirait que les rôles sont inversés." fit-elle en plaisantant.

Echange de bons procédés pour ainsi dire. Naoya avait pris soin de Tatsumi et l'avait soigné quand il était passé aux urgences. Et maintenant, c'était le jeune adolescent qui avait envie prendre soin d'elle, et de savoir comment elle allait. Le bus redémarra alors tandis qu'ils étaient tranquillement installés.

"Au fait, je crois que ... les flics auront du mal à vous retrouver."

En somme, Tatsumi serait tranquille, jusqu'à la prochaine altercation. Mais avec un peu de chance, il se tiendrait peut-être à carreau.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le mardi 16 novembre 2010, 15:19:34
L'infirmière semblait lutter contre la fatigue. Sidérant, il y a quelques minutes elle pétait la forme. C'est fou ce que c'est crevant comme boulot, il n'avaient pas été séparés longtemps pourtant... Elle eut un petit commentaire comme quoi les rôles étaient inversés.

"Heu, pas tout à fait. J'ai pas de fil, d'aiguille ou de piqure. Tant mieux, j'pense que j'serais tombé dans les pommes avant de commencer à vous soigner!"

Il rit un peu. Elle avait peut-être besoin d'aide? Tatsumi en chevalier blanc, ce n'est pas exactement la première chose à laquelle on pense en le regardant mais il aurait volontiers botté les fesses d'un chevalier noir. Il s'y entendait à chauffage de fesses, ça c'était sûr! Alors qu'il était installé à côté d'elle, veillant comme un papa pitbull sur son ange blanc, elle eut un commentaire bizarre, comme quoi les policiers n'étaient pas des lumières.

"Ben, vous savez, je les ai jamais vraiment vu motiver à me chercher. Faut dire qu'mes "victimes" sont jamais pressées de porter plainte. Au bout d'un moment d'ailleurs elle déménagent. Ou disparaissent. Bref, je fait marcher l'immobilier quoi!"

Autre petit rire plus nerveux. Ce n'était pas la présence de Naoya qui commençait à l'angoisser. L'infirmière s'en rendit compte à la descente du bus : Tatsumi regardait en arrière, dans les coin, jetait un coup d'oeil à chaque croisement. En arrivant à une maison en bois toute en longueur, Ido n'était toujours pas détendu.

"V'la le dojo où j'habite. Pas d'bruit, hein, ok?"

Ils pénétrèrent comme des voleurs dans la grande pièce d'entrainement alors qu'il avait pourtant la clé. C'était une vaste salle couverte de tatamis de paille. Les murs étaient ornés de textes japonais ou d'autres décorations en rapport avec le kendo. La salle faisait plus de la moitié de la longueur du bâtiment et le haut plafond soulignait qu'elle prenait deux étages. Pas un bruit et personne. Il désigna deux portes à la gauche de la salle.

"La première mène aux douches et au vestiaires à l'étage. La seconde mène à l'entrepôt et mon appart est à l'étage... On va y aller tout doucem...
-TATSUMI IDO!!!"

Il se raidit et pivota comme autour d'un axe. Par la porte d'entrée du dojo on voyait très clairement une silhouette se découper. Une jeune femme, même pas vingt ans d'après la finesse de son visage, se tenait là. Elle devait bien faire un mètre quatre-vingt et était impressionnante dans son kimono blanc et hakama rouge vif. Ses très longs cheveux raides tombant jusqu'au bas de son dos encadraient un visage sévère. Dans sa main droite, un sabre de bois noir semblait être un prolongement naturel de son être. Le tout transpirait la force tranquille d'un porte-avion voguant au milieu d'une armada lourdement armée au milieu d'un étang.

"Tu es en retard...
-Oui, Senseï. Pardon senseï. ça ne se reproduira pas senseï.
-Ces bandages? Tu t'est battu?"

Ce n'était pas une question. On sentait dans la même phrase un savant mélange de menace, de prise de position, d'ultimatum et de testament. Elle fit un pas en avant. Tatsumi en fit trois en arrière. Il n'était pas fou et savait que question psychotique, la fille qui lui faisait face l'aplatissait sous tous les rapports. Elle écrasait ses adversaires au combat au sabre et personne n'a encore été assez fou pour la défier au corps à corps. Ou, si c'était le cas, le gars en question ne s'en vantait pas. Ou ne pouvait plus se vanter de quoi que ce soit.

"En fait, en cours de route, je... heu... elle..."

Il y eut un léger trouble dans l'atmosphère, le genre de trouble que l'on sent quand une onde de folie meurtrière vient d'une machine à tuer jusqu'à votre cerveau.

"J'ai voulu boire un coup au convini et des loubards voulaient le couler. Ils m'ont sauté dessus quand j'en suis sorti et je les ai éclaté. J'ai appelé les ambulanciers pour les ramasser et je suis allé me faire retaper à l'hosto!"

Il cracha tout d'une traite. Mentir à Konoka-senseï était toujours une mauvaise idée. La nièce de son maître d'Okinawa prenait son rôle de mentor atrocement au sérieux. Elle changea de position et, en un éclair, fondit vers lui. Dans le même mouvement, elle fit un coup circulaire de son sabre, fauchant l'air en un vombrissement inquiétant. Tout ce que Tatsumi vit clairement, ce furent les yeux impitoyables de Konoka, fixés sur lui. Le sabre s'arrêta, tremblant légèrement, à quelques centimètres de l'oreille de Tatsumi. Elle se remit dans une position détendue, regardant son élève dans les yeux.

"Tu m'as dit la vérité en face en sachant pertinemment quelle serait ta punition. Bien. Tu fait des progrès. A l'avenir, soit plus éclairé sur les réactions qu'ont les gens sur tes actes. Oh? Mademoiselle? Voulez-vous prendre des cours de kendo chez nous? Je me présente, Konoka Tashigawa, cinquième dan de kendo. Nos cours ont lieu tous les mardi, jeudi et samedi. Cours particuliers sur commande."

Elle avait pris un sourire tout commercial et sortait d'on ne savait où une carte en carton avec le nom du dojo et le numéro de téléphone.

"Nous formons à tous les niveaux de kyu. Nous avons aussi un programme simple de remise en forme à base d'exercices traditionnels. N'hésitez pas à demander des précisions!"

Puis, elle reprit son air de psychopathe sevré de carnages depuis trop longtemps pour parler à Tatsumi.

"Si elle sort d'ici en pleurant, tu connais le tarif?"

Elle reprit ensuite une allure normale, salua de façon traditionnelle, en se penchant presque à 45° avant de sortir du dojo. Une petite voix émergeait d'un Tatsumi très pâle.

"Vous voulez bien monter m'attendre... Faut que je change de pantalon..."

Effectivement, son pantalon semblait trempé à une zone très précise de son anatomie.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le mardi 16 novembre 2010, 16:33:43
Naoya reprenait calmement sa respiration et de temps à autre, elle penchait la tête de droite à gauche, comme si elle voulait remettre ses esprits d'aplomb. Elle se demandait encore pourquoi elle avait aidé Tatsumi ... Enfin, pourquoi elle s'était amusée à griller le cerveau des loubards, pour qu'ils oublient. Peut-être pour lui éviter de futurs ennuis. Bon, il était vrai qu'il était plutôt rare que des loubards portent plainte pour agression mais bon, ils pouvaient toujours sortir de l'hôpital, retrouver Tatsumi et le derrouiller à nouveau. Merci, mais non merci. Elle préférait éviter cela. Non pas qu'elle ne voudrait pas revoir Tatsumi, le cas échéant. Seulement, elle ne voulait pas le revoir à l'hôpital avec tout plein de blessures ou une commotion.

"Peut-être, mais il se peut qu'un jour, vos "victimes" veuillent vous retrouver. Non ? Ca n'est jamais arrivé ?"

Peut-être que non. Une chance pour lui alors pour ainsi dire. De toute manière, ceux-là, et bien, ils ne pourraient pas s'amuser à retrouver Tatsumi. Et ne déménageraient peut-être pas non plus, puisqu'ils ne se souviendraient de rien. Tout ce que Naoya pouvait espérer, c'était que tout aille bien pour lui et que les ennuis l'évitent dorénavant. Mais cela, elle ne pouvait malheureusement pas le garantir. Nouveau soupir. Naoya observait Tatsumi. Il lui semblait qu'il était ... Comment dire ... un peu nerveux ? Le bus ? Peut-être qu'il n'aimait pas trop voyager en bus. Ou alors ... Peut-être qu'il avait peur de devoir se défendre une nouvelle fois. Et comme il avait Naoya dans les pattes, ça serait peut-être pas évident pour se défendre correctement, surtout que la jeune femme était, pour le moment, encore un peu ko, mais plus pour bien longtemps. Elle reprenait déjà un peu de couleurs.

Le bus s'arrêta une nouvelle fois et hop, les voilà qu'ils descendaient de ce dernier, lentement mais sûrement. Pas aller trop vite non plus, du fait de sa fatigue, Naoya pouvait très bien chuter, et ça serait pas vraiment génial. Il serait obligé de jouer les infirmiers. Pas une bonne idée puisqu'il ne s'en sentait pas capable, comme il lui avait dit plus tôt. Ils marchèrent pendant quelques instants mais Tatsumi n'avait toujours pas l'esprit calme. Elle aurait pu le rassurer si elle ne sortait pas de l'hôpital. Pourquoi ? Généralement, quand elle se baladait dans les rues, elle avait toujours une arme sur elle. Sauf quand elle se rendait à l'hôpital ou qu'elle le quittait. Elle ne pouvait pas se balader avec une arme dans l'hosto. C'était pas sérieux. Et même si son casier était sécurisé, on pouvait toujours l'ouvrir, d'une manière ou d'une autre. Donc, hein, à éviter.

Naoya allait lui dire quelque chose, histoire de le rassurer un peu et qu'il évite de regarder autour de lui toutes les cinq secondes sauf que, ils arrivèrent devant une bâtisse. Un dojo, selon Tatsumi, là où il habitait. Selon son désir, elle serait muette comme une tombe. D'ailleurs, Naoya amena deux doigts à sa bouche et fit signe qu'elle se tairait. Peut-être qu'il avait peur qu'on les surprenne ... Y'avait de quoi ! Car voilà qu'ils pénétraient dans la bâtisse à pas de velours, regardant à droite, à gauche, pour éviter de se faire surprendre. Tatsumi lui présenta rapidement les lieux, lui indiquant, par la même occasion, où se trouvait son habitat. Une voix se fit alors entendre. Un peu plus fort et ladite voix aurait très bien pu leur percer les tympans !

Ne rien dire, c'était peut-être plus simple. Après tout, on ne savait pas que Naoya était là. Et la voix se portait sur le jeune adolescent. Une femme avançait lentement vers eux. Une femme dans une tenue étrange, enfin, un kimono. Elle était plus grande que Naoya. Et sûrement qu'elle pourrait aplatir l'infirmière si jamais un combat devait avoir lieu. Tant pis, elle lui grillerait aussi le cerveau, quitte à être encore plus fatiguée. Un de plus ou un de moins, hein. Ca ferait sûrement pas une grande différence. Le plus simple pour l'infirmière ? S'effacer quelque peu et les laisser s'expliquer. Une fois que ça serait fait ... Et bin, elle aviserait.

Finalement, il n'y eut aucun cris, aucun mauvais geste si ce n'était que la femme s'était rapidement rapprochée de Tatsumi et que la lame de son sabre s'était arrêtée à quelques centimètres de l'une des oreilles de Tatsumi. Waou ... Quelle maîtrise ! Y'avait pas à dire. A quelques centimètres près et hop, le pauvre aurait eu une nouvelle blessure. Etait-elle tombée sur une folle ? Possible, allez savoir. Finalement, la femme remarqua la présence de Naoya et lui demanda si elle voulait prendre des cours de kendô. A quoi ça pourrait bien lui servir ? C'était pas comme si elle croisait tous les jours des gars qui se baladaient avec des sabres. Une arme à feu, c'était bien plus efficace en soit. Mais ça n'empêchait pas la jeune Konoka de déblatérer son speech sur le Kendô, lui tendant même une carte.

Ne laissant pas le temps à Naoya de répondre, Konoka s'adressa à nouveau à Tatsumi. Soit disant que si elle partait d'ici en pleurant, et bien, il en prendrait pour son grade. Pourquoi elle pleurerait ? S'éloignant, Naoya se tourna vers Tatsumi.

"Pourquoi je devrais pleurer ?"

Bin quoi ? Question légitime. Fallait bien qu'elle sache. Parce que Konoka avait décidé de venir lui botter le cul ? Pfff ... Elle pouvait toujours essayer. Tatsumi lui proposa alors de monter à son appart' pour l'attendre. Il devait changer son pantalon. Ouais, et bin, y'avait pas que cela qu'il devrait changer. Après tout, aux dernières infos, sa chemise était en charpie, non ? Brèfle, Naoya se rapprocha de la porte que lui avait indiquée Tatsumi quelques minutes plus tôt. Elle avait posé sa main sur la rembarde, histoire d'emprunter l'escalier qui allait l'emmener dans l'antre du jeune adolescent. Elle ne se faisait pas beaucoup d'idées sur ce qu'elle allait trouver. Elle s'attendait même à trouver un peu de bordel. Seulement, qu'elle ne fut pas sa surprise lorsque, arrivée en haut, Naoya découvrit que tout était rangé convenablement. Chaque objet était bien placé, rien qui ne traînait par-ci, par là.

Prenant ses aises, Naoya finit par s'asseoir sur l'un des coussins qui était près de la table basse. Nouveau soupir. Elle semblait aller mieux. Sa fatigue semblait être passée.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le mardi 16 novembre 2010, 17:02:02
La tête encore prise dans le coton de la terreur, Tatsumi essaya de parler normalement à l'infirmière. Ce qui tenait de l'exploit vu qu'il était persuadé qu'il venait de perdre quelques années d'espérance de vie.

"Bennnn. Dans ses cours intensifs, il y a pas mal d'histoire de respect. Et il faut respecter les femmes. J'veux bien mais les filles ont un peu tendance à fuir en hurlant quand elles se retrouvent entre quatre murs avec moi... Konoka-senseï le sait, son oncle lui l'a dit... Et ça la fout en rogne quand on fait peur à une fille, je sait pas pourquoi..."

L'infirmière semblait très détendue malgré le petit spectacle que la senseï venait de faire. Quels nerfs à toute épreuve! Elle monta l'escalier pendant que Tatsumi marchait en crabe vers les douches. Il se lava la partie inférieure du corps et enfila le seul vêtement qu'il avait de disponible, à savoir son kimono d'entrainement. C'était aussi un kimono blanc mais il avait un ample hakama noir à la place. Tatsumi en profita pour retirer les bandages inutiles et les conserver précieusement dans son casier du vestiaire. Il viendrait les chercher plus tard. La pression et la tension était retombée : il ne risquerait plus de se faire trucider ce soir. Ressortant dans le dôjo, il fut rassuré de voir que Konoka n'était pas revenue et monta l'escalier vers son appart. L'infirmière y était toujours et semblait aller un peu mieux.

"Désolé pour tout à l'heure... Konoka n'est pas méchante. Disons qu'elle est un peu le lvlup de ce que je voudrais être. Elle étudie pour devenir flic et pas la variante pour mettre des PV pour mauvais stationnements, j'vous dit! Z'avez un sacré self-controle!"

Tout en parlant il lui montra un peu l'appartement. Pas grand-chose à vrai dire : un coin kitchenette, un sol fait de tatamis traditionnels, de vastes armoires murales sur deux extrémités... Il y avait deux rangées de fenêtres : une donnait sur l'extérieur et l'autre sur la salle d'entraînement. Il chercha une corde avec un crochet au bout avant d'ouvrir une fenêtre et de se livrer à une drôle de pêche.

"J'vous conseille pas de l'asticoter. Vous pouvez être dixième dan de karaté z'avez aucune chance de l'approcher. Sa ceinture, c'est juste pour la galerie. Elle est beaucoup plus forte que ce qu'elle en a l'air, genre j'suis sûr que pendant les vacances elle se frite des ours à main nues. Quand on s'entraîne au kendo, je touche même pas son sabre de bambou... Une espèce de boss final catégorie S..."

Il parlait surtout pour évacuer un peu les tensions. Celle de la rencontre avec sa prof de sabre cinglée et celle de savoir qu'une fille canon se trouvait assise à sa table basse. Il finit par avoir une prise et à remonter une caisse en bois. Il la posa dans son "salon" et l'ouvrit en souriant.

"Tadam! Et voici quatre magnifiques bouteilles de..."

Il n'y en avait que trois. Et un papier enroulé à la place de la quatrième. Il prit la feuille du bout de doigts tremblants. Pliée comme un origami traditionnel, la missive était claire comme de l'eau de roche.

"Je prends mon dû pour compenser les bêtises que tu ne manqueras pas de faire de la semaine. Ton senseï, Konoka Tashigawa... Trop forte... vraiment trop forte..."

Il avait mis la caisse au fond d'un gros tonneau et la seule façon d'y accéder c'était par ce grappin depuis le premier étage. Konoka venait régulièrement pour fouiller la chambre à la recherche de tout ce qu'elle trouvait impur. Et elle était parvenue à mettre la main sur le saké. Elle avait sûrement laissé les trois autres bouteilles et le message pour souligner que rien ne pouvait lui échapper... Enfin, bref, il prit une bouteille et la posa sur la table. En effet, c'était visiblement une bouteille de grande marque. L'étiquette avait été un peu abîmée, raison probable pour qu'au moment de faire le tri elle soit passée entre les mailles. Tatsumi alla chercher deux verres à saké et s'assit à la table basse.

"Je ne l'ai pas encore gouté non plus. On va voir ce qu'il vaut mad'moiselle!"

Il ouvrit la bouteille et fit couler un peu de saké dans les deux verres. Il n'était pas comme les autres qu'il avait déjà vu, il avait une couleur dorée, dite de paille. Il renifla un peu. L'odeur tenait à la fois du fruit et du cuir.

"Pas banal... A ce qu'il paraît, il mûrit dans des fûts en France. On goûte?"
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le mardi 16 novembre 2010, 17:36:01
Assise sur le coussin, la tête légèrement en arrière, Naoya repensait à ce que Tatsumi lui avait dit avant d'aller se changer. Le respect des femmes ... Oui, c'était important mais bon, y'en avait bien des qui s'en fichaient totalement et qui utilisaient les femmes seulement pour passer du bon temps, sans se soucier des conséquences qui pouvaient en découler. Et apparemment, selon ses propres paroles, les filles finissaient toujours par lui glisser entre les pattes, sûrement parce qu'elles avaient peur de lui. Ah bon ? Pourtant, à la première vue, il semblait être gentil. Elle n'aurait pas su que c'était lui qui avait botté le cul des loubards, elle l'aurait sûrement pris pour un pauvre ado qui avait l'habitude de se prendre des coups, sans rien dire. Mais c'était pas le cas. Naoya savait, maintenant, que le jeune Tatsumi pouvait, comment dire, sortir de ses gongs et botter le cul d'un quelconque individu qui avait envie de l'ennuyer. Légitime défense, pour ainsi dire. Mais ça ne suffirait très certainement pas à faire fuir Naoya. Elle avait vu bien pire. Et Tatsumi ne lui faisait pas peur.

Enfin.Naoya finit par redresser sa tête et regarda les alentours. Elle leva le nez une nouvelle fois et puis, elle rabaissa sa tête. Elle entendait des bruits de pas dans son dos. Sûrement que c'était Tatsumi qui revenait. Elle tourna alors la tête à nouveau, en direction de la porte, et le vit immerger de l'escalier, portant un kimono de couleur blanc. Alors là, les rôles étaient vraiment inversés. A l'hôpital, c'était elle qui portait du blanc, du fait de la tenue qu'elle était obligée de porter. Et maintenant, c'était son tour. Il s'excusa alors pour la conversation qu'il avait eu avec Konoka. Selon lui, elle n'était pas méchante. Ah oui ? On l'aurait pas dit. Il lui parla alors de ce qu'elle voulait faire. Le métier de flic pouvait être passionnant, sauf si on passait le plus clair de son temps dans la rue, un carnet à la main pour mettre des PV. Ca, c'était pas vraiment cool, mais bon, on ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie.

"Du self-contrôle ? Je crois que certains patients ont dû aboyer encore plus forts qu'elle."

Y'avait des fois où elle avait envie d'assommer quelques uns de ses patients, sûrement quand ils n'arrêtaient pas de se plaindre ou bien de gueuler parce qu'ils avaient mal et qu'ils ne voulaient pas accepter le traitement médical pour x raisons. Des crétins en somme mais bon, en attendant, c'était sur Naoya qu'ils gueulaient. Donc, hein, la petite saute d'humeur de Konoka, c'était pas grand chose non plus. Rapidement, il lui parla de son appartement, de ce qu'elle pouvait trouver, et il reprit sur Konoka, lui conseillant d'éviter de la chercher. C'était pas son attention, sauf si elle lui cherchait des noises. Dans ce cas là, Naoya n'hésiterait pas à répliquer, même si elle se retrouvait rapidement au tapis.

L'infirmière tourna la tête tandis que le jeune Tatsumi avait récupéré une corde. Il avait ouvert une fenêtre et l'avait lancé par celle-ci. Mais qu'est-ce qu'il était en train de faire ? Ca l'intriguait, pour sûre. Au bout d'un moment, il tira sur la corde et hop, voilà qu'il venait de récupérer une caisse avec, vraisemblablement, trois bouteilles. Du moins, de là, c'était ce qu'elle avait vu. Mais apparemment, Tatsumi était plutôt surpris. Il en manquait une, d'où son étonnement. Konoka avait pioché dans sa cuvée personnelle. Sans gêne, elle était vraiment sans gêne.

"Euh, Konoka vient souvent se servir ?"

C'était pas normal mais bon, Naoya n'avait pas vraiment son mot à dire. Tatsumi récupéra une bouteille et la posa sur la table. Il s'absenta une nouvelle fois afin de prendre deux verres. Il ne mit pas longtemps à revenir et vint s'asseoir non loin de la jeune femme. Ca serait une première pour lui. Depuis qu'il avait les bouteilles, il n'en avait pas encore ouverte une. C'était, pour ainsi dire, l'occasion de le faire. Il versa du saké dans les deux verres et lui proposa d'y goûter.

"C'est pour ça que je suis là, non ?"

Naoya porta la main à son verre et hop, cul sec ! Wow ! C'était pas un saké commum ! La jeune femme avait fait une légère grimace, non pas parce qu'elle n'aimait pas, mais plutôt parce qu'il était fort, contrairement à tous les autres qu'il avait pu goûter jusqu'à présent.

"Hé bin ... C'est clair que ce n'est pas un saké banal."

Son nez la chatouillait un peu. Elle le pinça alors.

"C'est dingue de jeter des bouteilles comme ça."
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le mardi 16 novembre 2010, 18:09:06
Le commentaire sur "l'aboiement" de Konoka le fit se sentir mal. Il fut d'ailleurs un peu pâle pendant deux secondes. Il regardait l'infirmière d'un drôle d'oeil : Il ne savait pas ce qu'il y avait comme patients dans un hosto mais Konoka pouvait pas rentrer dans une catégorie aussi facilement.

"Heu... Elle a pas aboyé là! Elle ne menace jamais. Elle dit simplement ce qui va se passer si on marche pas droit. Je l'ai jamais entendu se répéter sur un truc. Vous auriez pas été là elle m'aurait sûrement un peu cassé la figure pour la forme mais elle s'est retenue parc'qu'elle tient à faire de la pub pour son dojo. Les amateurs qui veulent juste la mater en kimono font pas long feu alors pour le moment il n'y a pas tellement d'élèves..."

Quand à la remarque sur le fait que Konoka se soit servie, là encore il dût préciser quelque chose au sujet de son mentor particulier.

"Bennnn... Je suis là pour formation au kendo... Mon maître, à Okinawa a donné des ordres strictes alors Konoka-senseï passe de temps en temps pour vérifier que je file droit... C'est chez elle après tout... Elle aurait très bien pu tout prendre... Elle a été gentille sur le coup."

Pour changer. D'ailleurs, Konoka-senseï avait été particulièrement gentille avec l'infirmière. Peut-être parce qu'elle paraissait vraiment "clean" par rapport aux loubardes qui traînaient parfois aux alentours de Tatsumi? Mais rapidement tout revint au principal, à savoir au saké! Naoya semblait avoir un avis d'expert sur le saké et Tatsumi but son alcool de la même façon. Habitué aux bières, l'alcool fort le surpris un peu et il avait du feu qui lui venait de la gorge pour lui remonter par les oreilles.

"Fffuuuuuh. Vaaaacchhhee. Dommage que les étiquettes aient morflé, j'aimerai savoir le degré d'alcool. J'ai trouvé quelques infos sur le web grâce au nom de l'étiquette. Mais pas beaucoup. C'est pas un truc classique alors à part sur quelques sites sur le luxe y avait pas grand chose."

Il remplit alors les deux verres à nouveau. Le second verre il le savoura plus lentement. C'était moins traditionnel comme façon de boire mais moins violent pour son palais. C'était drôlement bon tout de même.

"Ils ont pas beaucoup regardé au niveau de la cave à vin faut croire. Il y avait des caisses de bouteilles vides à côté, z'ont pas dû faire attention... Tant mieux pour nous non?"

Il eut un drôle de rire. L'alcool commençait déjà à l'attaquer? Houla, faut faire attention.

"Après c't apéro j'vous inviterai bien à dîner. Mais, bon, j'suis pas très présentable et tout c'que j'ai ici c'est des ramens..."

Il ouvrit une armoire, montrant une petite pile de nouilles instantanées. Il y avait aussi du matériel de cuisine plus élaboré mais il s'était fait un dîner copieux hier et il avait envisagé de faire des courses ce soir. Jusqu'à la baston... Laissan l'armoire ouverte qui révélait en même temps son futon bien replié, Tatsumi rejoignit la table basse où il se versa  un troisième verre et servit Naoya si elle le souhaitait.

"C'est pas si mal quand même ici. Très traditionnel mais, bon, il me fallait un peu ça. Un peu bruyant quand je fait mes devoirs alors qu'à côté ils s'entrainent mais sympa quand même. Les filles ont longtemps cru qu'j'avait fait un trou dans le vestiaire pour les mater -C'est au même étage, derrière l'armoire- mais j'ai jamais fait ça. J'serait revenu à Okinawa si j'l'avais fait. Dans trois valises. Minimum."

L'alcool lui montant au cerveau, la langue avait tendance à aller plus vite que le cerveau. Il se calma un peu en l'engourdissant à coup d'alcool. Elle était bizarre quand même cet ange blanc. Sang-froid incroyable, méthodique, calme, rien semblait pouvoir la surprendre. Pour un peu, il avait un peu l'impression de voir une autre Konoka devant lui... Minute... quand il y pensait... Ouais, ça se tenait. Une Konoka d'hosto mais qui reste cachée. La senseï faisait régner l'ordre et montrait clairement les dangers à s'opposer à elle. Naoya oeuvrait en coulisse mais avec autant d'efficacité. Ouais, ça se tenait...

Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le mardi 16 novembre 2010, 18:51:31
Pfiou ! Sa Konoka, et bien, elle n'avait pas l'air d'être très sympa. Une personne que Naoya éviterait à l'avenir, du moins, tant qu'elle le pourrait. Pourquoi ? Elle semblait très autoritaire et sûrement aussi qu'elle devait aimer donner des ordres. Un truc que Naoya supportait très peu mais comme elle était infirmière, elle se devait de suivrel es ordres, surtout s'ils venaient des médecins. Mais d'autres personnes, là, ça pouvait poser problème. Enfin, le principal, c'était que le jeune Tatsumi ne semblait pas plus s'en plaindre que cela. Peut-être qu'il évitait sous peine de se retrouver entre quatre planches. Konoka devait lui fichtre la trouille, et sûrement pas qu'un peu.

"Et bien, c'est une chance que j'ai été là. Sinon, vous auriez probablement dû retourner aux urgences."

Sauf que, cette fois-ci, ce n'aurait pas été Naoya qui l'aurait soigné, mais certainement quelqu'un d'autre. Et même, dans ce cas là, il aurait dû attendre pendant des heures et des heures, attendant qu'un médecin veuille bien venir le voir. Donc, l'infirmière avait bien fait d'accepter ce verre, et ce même si la fatigue avait pris le dessus pendant un long moment. D'ailleurs, en parlant de ladite fatigue, elle semblait s'être évaporée. Une chance. Boire de l'alcool et être ko, bin, c'était pas génial du tout et ça vous mettait encore plus knock out qu'autre chose. Donc hein, une chance qu'elle allait bien mieux. Y'avait pas à dire.

Tatsumi lui expliqua aussi qu'il squattait l'appartement de Konoka, que tout le bâtiment lui appartenait, pour ainsi dire, et que de ce fait, elle avait le droit de tout se permettre. Oui, mais quand même. Quand Naoya vivait encore avec sa mère, celle-ci évitait toute incursion dans sa chambre parce qu'elle savait que la petite avait besoin d'espace et que si jamais elle s'amusait à fouiner, et bin ... Et bin, elle péterait un câble. Violente ? Non, juste que, après le drame familial, et bin, elle avait fini par se renfermer sur elle-même et avait, de temps en temps, quelques sautes d'humeurs. Ca arrivait à tout le monde, non ? Enfin, passons. Ils n'allaient pas parler de Konoka toute la soirée, non ? Ca serait barbant dans ce cas-là.

Tout comme Naoya, Tatsumi avait bu son saké cul sec. Lui aussi avait été surpris par le goût peu commun et sûrement que c'était en train de lui picoter la langue, voir la gorge. Un bon cru, y'avait pas à dire. D'ailleurs, l'infirmière en vint à se demander à combien un verre de ce genre pourrait se vendre dans le commerce. Une petite fortune, sans aucun doute. Mais du fait que les étiquettes étaient quelque peu déchirées, et bin, Tatsumi n'avait pas pu trouver d'informations sur le saké.

"Rien de marquer non plus sur la caisse ? Dommage ... Ca aurait été bien de savoir."

Mais ça les empêcherait pas de vider la bouteille. Enfin, ils n'iraient peut-être pas jusque là. Ils verraient bien. Hop, voilà que Tatsumi leur servait un deuxième verre. Si lui préférait le boire lentement, Naoya l'avait bu, à nouveau, cul sec. Son nez la chatouilla à nouveau. C'était pas rien n'empêche ce saké. D'une grande valeur, d'un bon cru, y'avait pas à dire n'empêche. Une chance que Tatsumi soit tombé dessus au moment opportun et qu'il ait ramené la caisse chez lui.

"Ca fera un petit trou dans leurs recettes."

Clair, car ce saké était divin et très certainement que y'en a qui payerait cher pour en boire rien qu'une gorgée. Mais comme le disait Tatsumi, c'était une chance indéniable pour eux. Hop, faisant glisser la conversation, voilà que l'adolescent lui aurait proposé, s'il avait été plus présentable, d'aller dîner quelque part. Etait-ce une bonne idée ? Naoya se le demandait. Surtout, que, généralement, le réglement hospitalier interdisait le personnel médical de sortir avec les patients. Mais après tout, Tatsumi n'était pas un véritable patient puisque Naoya ne l'avait pas inscrit au tableau des urgences et qu'elle n'avait pas rempli le dossier. Non, le dossier qu'elle avait commencé à remplir avait fini dans la poche de sa blouse et quand elle avait rejoint son casier, elle l'avait enlevé de sa blouse pour le mettre à la poubelle. Donc, pas de trace comme quoi Tatsumi était passé par les urgences. Enfin, passons.

"On peut toujours commander un truc dans le pire des cas. Mais le râmen, c'est bon pour moi."

Enfin, elle ne voulait pas non plus que le pauvre Tatsumi vide ses réserves pour elle. Et puis, Naoya ne savait pas encore si elle allait vraiment rester, ou pas. Après tout, elle pourrait très bien couper court à cette rencontre et rentrer chez elle. Mais abandonner un si bon saké, c'était cruel aussi. Et puis, Konoka pouvait toujours décider de venir voir Tatsumi et de lui mettre la tête au carré. Et hop, voilà qu'il leur servait un troisième verre. Tatsumi lui parla alors de l'endroit où il vivait, le fait que c'était un peu bruyant, parfois, quand il faisait ses devoir. Pour ça, y'avait quelque chose de simple pour régler le problème. Il pouvait toujours très bien étudier à la bibliothèque, non ?

"Tant que vous gardez l'armoire devant le trou, je pense que vous ne risquerez rien."

Mais bon, fallait pas non plus qu'il s'amuse à la déplacer sinon, comme il le disait si bien, couic. Naoya porta sa main au verre, se demandant si elle devait le boire. Ca serait son troisième et au bout d'un moment, comme l'alcool était plutôt fort, et bin, elle finirait complètement ivre. Quoi que ... Il en faudrait encore bien plus. Rho, et puis allez ... C'était pas comme si elle s'attablait tous les soirs sur son canapé, avec une bouteille de saké ou de bière à la main. Et hop, à nouveau, le liquide termina dans la bouche de la jeune femme. De toute manière, comme on le dit si bien, jamais deux sans trois. Donc hein, elle ne pouvait pas y couper, non ?
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le mardi 16 novembre 2010, 19:50:32
Tatsumi eut encore un petit rire. C'était l'alcool qui faisait ça? La présence de l'ange blanc? Les deux? Il n'empêchait qu'il se sentait bien. Un peu trop chaud, mais bien.

"Bah, pas forcément. C'est tout ou rien avec elle... Konoka-senseï est très motivée. Elle veut faire de moi un super kendoka. Elle m'aurait cogné, mais rien de grave, que je perde pas de temps dans mon entraînement. Mais si j'avais joué au con, elle aurait fait une croix sur mon entrainement et sur mon avenir au passage..."

Bien que l'alcool lui réchauffait le corps, il eut un frisson. Bon, assez parlé de Konoka et de lui. Maintenant qu'il y pensait, il ne savait pas grand-chose de la personne assise à sa table. Elle s'intéressait au saké? Va pour le saké! Ido avait quelques problèmes pour organiser ses pensées en ce moment de toute façon. Le coup sur la tête peut-être?

"La caisse était franchement sale. A croire qu'ils l'avaient oubliée dans un coin de cave. Il y avait un reste de bon de livraison après qui datait de trois ans. Z'ont jamais du remarquer... A moins qu'y z'ont viré le gars qui les a commandées et qu'y s'est vengé en disant rien sur l'alcool? Un coup silencieux, efficace et tout en finesse... J'adore cette idée!"

Il s'assura que le verre de Naoya resta rempli. On fait ça normalement non? Il avait un certain manque de savoir-vivre hélas! Il ressera un peu la ceinture de son kimono. Il n'était pas fait pour rester assis comme ça. D'un coup, il eut un sourire imbécile sur son visage. C'est que son ange blanc envisageait sérieusement de manger ici pour ce soir. Toutefois il avait la possibilité de jouer le chevalier servant et ça le branchait beaucoup.

"Ben l'trou était d'jà là avant que j'arrive. C'était juste une petite cuisine pour les longues journées d'entrainement. On sait pas qui a fait le trou. Notez que Konoka-senseï a prit ma défense et ne m'a jamais surveillé à ce niveau. J'lui ai dit que c'était pas moi et ça lui a suffit. J'l'aime bien quand même... Elle me fout les j'tons mais j'l'aime bien..."

Il but sa quatrième coupe de saké, cul-sec. La vache, ce que c'est puissant. Il ne savait pas trop quel était le goût normal d'un saké et ce qu'il savourait le surprenait. C'était donc ça du vrai saké? Hé hé, c'était surprenant! Enfin, ça le chauffait trop pour qu'il y prenne goût. Se laissant aller dans l'atmosphère alcoolisée, il se laissa aller à quelques confidences.

"V'savez, mademoiselle... Konoka est dure... Mais c'est parce que je l'ai demandé!"

Il siffla son verre cul-sec. Sa gorge faillit hisser le drapeau blanc et lui fit comprendre que c'était franchement pas une bonne idée! Toussotant, Tatsumi posa les deux coudes sur la table le temps de reprendre son souffle. Puis, il regarda l'infirmière avec un air un peu triste.

"J'faisais le con. Tout le monde me fuyait. Je cherchais la bagarre... Mon maître m'a fait piger mes anneries et je voulais me racheter. Mais chez moi, c'tait trop tard. Personne me croyait. J'ai donc voulu partir. Mais j'sentais que si j'm'éloignais du maître et de son dojo, j'allais me laisser aller à mes vieilles conneries. Alors... J'lui ai demandé à ce que quelqu'un me surveille!"

Il eut un nouveau rire, pas franchement alcoolisé celui-là. C'était triste quand même. Il était allé si profondément dans la bêtise qu'il ne pouvait marcher droit qu'avec un sabre affuté sur la gorge. Enfin, il faisait des efforts. Il se releva et alla fouiner parmi les ramen. Il y en avait peut-être encore... Oui, il y avait ça. Il revint vers la table et posa devant l'infirmière quelques échantillons avant de se rassoir. Il manipula à nouveau la bouteille pour remplir les verres.

"C'est une série limitée... Des trucs traditionnels. Pas trop d'épices, ça se mariera bien avec le saké."

Il ne savait toujours rien de l'infirmière. Elle est un peu étrange quand même, elle ne parlait pas vraiment beaucoup d'elle, à part que son boulot était dur.

"Votre boulot est pas marrant, hein? J'ai pas grand-chose mais si vous avez envie d'vous détendre, j'suis là! Pas que pour casser la figure à des ex, hein! Après tout, je suis vach'ment content de vous avoir rencontrée. J'vous dois beaucoup... Pas seulement pour les soins, la fuite devant les poulets, nan... V'm'avez fait confiance, vous z'êtes même venue jusque dans ma chambre. C'est la première fois que quelq'un m'fait assez confiance pour ça. Alors, j'vous remercie!"

Il fit un salut japonais typique, baissant la tête presque jusqu'à la hauteur de la table. C'était un peu théâtral et sûrement ridicule dans cette société civilisée, mais Tatsumi était comme ça : une espèce de bête sauvage dressée par les méthodes antiques japonaises.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le mardi 16 novembre 2010, 20:41:30
Naoya l'écoutait toujours attentivement. En fait, elle aimait bien ses situations où elle se taisait et la seule chose qu'elle faisait, c'était d'écouter son interlocuteur. La plupart du temps, c'était des patients qui finissaient par se confier. Surtout quand ils en avaient pour longtemps, du moins, quand ils devaient attendre qu'un médecin passe les voir. Parfois, quand ils avaient besoin seulement de quelques points, elle finissaient par leur faire les sutures. Ca leur permettait de partir plus vite et de moins attendre. Et généralement, ils la remerciaient en continuant à lui parler, de choses et d'autres, de la pluie et du bon temps, de leur vie, de leur famille s'ils en avaient. Des trucs dans le genre. Naoya en était venue à penser, une fois, qu'elle aurait pu faire éventuellement un bon psy. Du moins, dans sa tête, un psy, ça se taisait, et ça écoutait son patient. Parfois, le psy pouvait l'interrompre, pour lui demander de clarifier un point ou bien même pour lui poser une question. Donc, au final, si Tatsumi avait envie de lui parler, et bien, Naoya n'irait pas à son encontre et n'irait pas non plus lui demander de se taire. Elle n'était pas comme ça.

Selon lui, Konoka était une personne motivée. Ce qu'elle voulait ? Entraîner du mieux qu'elle pouvait le jeune Tatsumi et peut-être qu'un jour, il finirait par la surpasser, ou bien peut-être même plus. Avec un peu de chance, il finirait par sortir de la rue et trouverait un boulot bien payé. Naoya n'en pouvait pas être certaine mais bon. Il lui reparla du trou, du fait que Konoka ne l'avait jamais soupçonné de regarder à travers ce dernier. Pour ainsi dire, elle lui faisait confiance sinon, elle aurait certainement fini par lui taper les doigts à cause dudit trou.

"Suffirait de le combler pour de bon. Comme ça, hop, plus d'ennuis !"

Bien qu'il n'en avait pas, il fallait quand même le souligner. Tatsumi continua de lui parler de Konoka, du fait qu'elle était dure avec lui mais simplement parce qu'il luui avait demandé. Naoya leva un sourcil interrogateur, tout en portant, à nouveau, sa main vers son verre. Il était encore rempli. Fallait pas laisser se gâcher un si bon saké, surtout qu'il devait valoir pas mal. Hop, cul sec à nouveau. Elle secoua légèrement la tête. A revenir à nouveau dessus, c'était le meilleur alcool qu'elle avait bu jusqu'à présent. Pour dire, au niveau goût, ce saké là était à un très haut niveau et comparé à ce qu'elle buvait habituellement, ça, c'était pas de la gnognotte !

Enfin. Tatsumi lui expliqua le comment du pourquoi de sa présence à Seikusu, et pourquoi, aussi, on le surveillait. Triste vie. Mais, qui n'avait pas une période de sa vie dont on n'était pas forcément fier ? Et dont on souhaitait oublier dans la mesure du possible ? A l'entendre parler, Naoya avait l'impression que Konoka était comme une grande soeur pour Tatsumi. Sous ses airs de méchante, elle prenait soin de lui. Son regard se figea pendant quelques instants. Ca lui faisait penser à son propre frère, qu'elle ne voyait plus vraiment depuis une dizaine d'années. Un peu plus même. Petite, il prenait soin d'elle, lui évitant d'avoir des ennuis. Mais il avait fini par disparaître du jour au lendemain. Elle n'en avait plus de nouvelles. Naoya battit des cils et elle en revint à la conversation.

"Peut-être aussi qu'elle est dure avec vous parce qu'elle veut que vous réussissiez, non ?."

Peut-être aussi que Konoka voulait que Tatsumi finisse par se sortir des ennuis. Sûrement que ça serait le cas, un jour ou l'autre. Du moins, ça serait mieux pour lui. Et ça lui éviterait d'être gravement blessé, même si, Naoya ne pensait pas que ça pourrait lui arriver. Après tout, il était assez costaud pour avoir mis ko plusieurs loubards qui semblaient, à première vue, bien plus costauds que lui. Donc hein ... Comme quoi, l'habit ne fait pas le moine.

"Une série limitée ?" répéta-t-elle en lui parlant des râmens. "En quoi est-ce limité ?"

Un peu de la curiosité mal placée mais bon. Il lui avait parlé de ce saké limité et hop, voilà qu'ils étaient en train de boire une desdites bouteilles. Maintenant, les râmens. Faudrait qu'elle goûte, sinon, elle raterait forcément quelque chose. Tatsumi lui parla alors de son boulot, et du fait que si elle le voulait, il pourrait toujours aller casser la gueule à ses ex, ou bien de l'aider à se détendre. Euh ... Ouais. Pour les ex, ils n'étaient plus vraiment en mesure de se souvenir de Naoya. Ils avaient fini par succomber à son pouvoir et elle leur avait enlevé tout souvenir d'elle. Donc, hein, pas de quoi s'inquiéter à ce niveau là. Tatsumi ajouta qu'il lui devait beaucoup, tout simplement parce qu'elle lui avait fait confiance.

"Dieu sait que je n'accorde pas facilement ma confiance."

Oh que oui ! D'ailleurs, Naoya ne savait toujours pas pourquoi elle avait fini par venir mais elle ne regrettait pas. Et hop, une nouvelle gorgée. On en était à combien ? Quatre ? Cinq ? Je sais plus trop. Naoya ne savait plus non plus.

"Problème de confiance. Mais peut-être que tu es arrivé à percer quelque peu le problème."

Comme quoi, elle se sentait en confiance avec Tatsumi. Pourquoi ? Le fait qu'elle finisse par le tutoyer. Généralement, ça n'arrivait pas avant des jours. Mine de, avec tout cet alcool, qui était bien plus fort que ce qu'elle pouvait boire d'habitude, Naoya commençait légèrement par avoir chaud. Sauf que, elle n'irait pas enlever son pull over, puisqu'elle n'avait rien dessus. Plus qu'à remonter les manches, c'était plus simple.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le mardi 16 novembre 2010, 21:37:08
A travers les brumes de l'alcool qui commençaient à apparaître, Tatsumi entendit parler de maçonnerie. Il était habile de ses mains et se demanda pourquoi il n'y avait pas pensé avant.

"Ouais, bonne idée! Heu... Mais je suis qu'locataire. Faudra que je demande à Konoka-senseï."

Ouais, faire des travaux sans autorisation en temps normal on risque une amende. Ici c'était un peu plus sévère. Tatsumi se sentait... Bien. Loin du stress des examens, pas la même chose que le bien-être après avoir fait de nombreuses pompes, très éloigné de ce qu'il ressent l'estomac plein... Une espèce de bien-être plus profond, plus viscéral. Plus ancien aussi : le bien que l'on ressent en pouvant discuter ouvertement avec quelqu'un qui le comprenait. C'était assez dur car il était un pur cas social. Seuls, son maître et Konoka le comprenaient pour le moment et il était surpris de trouver en cette infirmière quelqu'un d'aussi sympathique! Il ne put qu'approuver de la tête à la diatribe suivante. Oui, Konoka voulait qu'il réussisse. Faut dire que ses entraînements particuliers se passaient de commentaires : tu réussis ou tu meurs. Quand on en vint au culinaire, il se sentit plus à son aise.

"Ben, la marque Nissin voulait lancer une nouvelle variante de Ramen. Les Ramen historiques, des vieilles recettes du temps des samouraïs, etc. Ils ont fait des essais dans quelques villes mais ça a pas eu un super bon accueil. Du coup, les magasins qui les avaient encore les ont bradés. Moi, vu quj'roule pas sur l'or, j'me suis jeté dessus. Ils snt pas mauvais du tout, un peu rustiques mais sympa!"

Il soupçonnait d'ailleurs Konoka de lui en avoir pris quelques uns. Pas beaucoup, juste assez pour qu'il remarque qu'il en manquait. A bien y penser, elle fut un peu moins cruelle les jours suivants... Il montra donc les différentes recettes : le ramen du pêcheur, le ramen du teinturier, celui du charpentier... chaque corps de métier semblait avoir des ramens différents. Il jeta son dévolu sur un ramen encore non-essayé : celui du forgeron. Il promettait pas mal de poivre, mais ça irait. Par la suite, la jeune femme eu des commentaires un peu bizarres sur la confiance. N'étant pas une lumière, il ne compris pas trop ce qu'elle voulait dire. Il empoignait déjà la bouteille quand une rougeur lui venant à la tête lui la fit reposer.

"Fouu. Ce serait pas malin que j'boive plus! Vous z'en voulez encore?"

Il tendit la bouteille. Elle semblait avoir une bien meilleure endurance à l'alcool que lui et surtout appréciait vraiment le saké pour ce qu'il était. Son palais grossier était une insulte à ce bon vin après tout! Il laissa la bouteille et commença à faire bouillir de l'eau dans une grosse bouilloire en cuivre. Ce qu'il avait chaud bon sang! Le kimono épais n'arrangeait pas les choses et commençait à le gratter en plus. Il retira le haut et l'accrocha sur un porte-manteau. Il n'allait pas le couvrir de transpiration non plus, il en aurait besoin demain pour l'entrainement. D'ailleurs, il frottait de trop sur tous ses petits bobos.

Vous voulez que j'vous tutoie aussi mad'moiselle? Ou vous préférez qu'j'vous appelle comment? L'ange blanc c'est bien mignon mais bon, vous avez plus la tenue là!"

Il eut un petit rire et vérifia la bouilloire. Elle commençait à siffler. En voulant tendre la main vers elle il se rendit compte que sa main tremblait un peu. L'alcool ou autre chose?

"Ben heureusement qu'on est pas v'nu en voiture!"

Mais il allait devoir la raccompagner chez elle après. Il vaut mieux, ça serait pas sympa qu'elle se fasse embarquer pour ivresse sur la voie publique!
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le mercredi 17 novembre 2010, 14:50:53
La boiserie et lui, et bin, ça devrait attendre un peu. Après tout, comme il lui avait dit, et comme il venait de lui répéter, Tatsumi n'était que locatoire. Et de ce fait, pour tout travaux, et bien, il ferait mieux de demander la permission à Konoka. Sinon, ça finirait encore par lui retomber dessus. Donc, oui, mieux valait-il qu'il fasse cette démarche avant d'entreprendre quoi que ce soit. Mais Naoya se doutait que Konoka aurait très certainement l'esprit bien plus tranquille si jamais le trou était bouché. Tatsumi lui parla ensuite des râmens, et de leur spécificité. Apparemment, y'aurait plusieurs goûts auxdits râmens. Ah bon ? Elle apprenait quelque chose.

"Bizarre ... J'les ai jamais vus en vente."

Fallait dire aussi qu'elle ne savait pas que ça existait. D'où le fait qu'elle pouvait être passée devant les râmens sans faire gaffe qu'il en existait des avec des recettes différentes. D'ailleurs, Naoya serait ravie d'y goûter. Elle aimait bien les nouvelles expériences, comme elle aimait appeler ces nouveaux goûts culinaires. Par contre, quand à savoir lequel choisir, et bin, elle laisserait Tatsumi le faire. Après tout, hein, ils étaient chez lui. A lui de décider ce qu'il voulait avoir pour dîner.

Tatsumi posa sa main sur la bouteille de saké seulement, au dernier moment, il décida de la reposer. Apparemment, c'était peut-être pas une bonne idée de continuer à boire, du moins, pour lui. Il ne devait pas tenir l'alcool aussi bien qu'elle. L'endurance, voilà comment Naoya y parvenait. Pas tous les soirs, mais assez régulièrement, elle avait le droit à son petit quart de bouteille, quand elle avait eu une très très mauvaise journée. Jamais plus par contre sinon, elle finissait par passer une mauvaise nuit. Et déjà que certaines fois, elle avait dû mal à dormir, pas la peine de rajouter un alcool. Tandis que Tatsumi lui proposait d'en boire encore un peu, du moins, si elle le souhaitait, l'infirmière passa sa main devant son visage.

"Hmmm ... J'me demande si c'est une bonne idée. J'aurais sûrement du mal à rentrer chez moi si je continue à boire."

Elle avait déjà été quelque fois ivre morte et avait fini, d'une manière ou d'une autre, à rentrer chez elle, même si ça avait été plutôt compliqué du fait qu'elle avait du mal à tenir sur ses jambes. Mais elle y était arrivée. Ce qu'elle avait gagné au final ? De merveilleuses gueules de bois lorsqu'elle se levait au petit matin. Heureusement qu'elle avait de vieux remèdes de grand-mère sinon, ces matins là, et bin, ça aurait été très difficile de travailler. Et surtout, dans le pire des cas, elle aurait pu finir par se faire renvoyer. Tout ça pour dire que Naoya travaillait le jour suivant et qu'elle voulait éviter d'avoir recours à ce remède de grand-mère.

"Peut-être un peu plus tard."

Oui, sûrement que l'infirmière boirait encore un ou deux verres, mais un peu plus tard. Quand les râmens seraient cuits, à ce moment là. Les pâtes épongeraient un peu tout ce surplus d'alcool. Tatsumi s'éloigna donc de la table basse, tout en emportant les échantillons de râmens qu'il avait déposé sur la table. Il allait en faire cuire un peu. Tandis qu'il s'attelait à la cuisine, Tatsumi demanda à Naoya comment il fallait qu'il l'appelle. Devait-il la tutoyer ou continuer dans le vouvoiement ? Voulait-elle un surnom, comme l'ange blanc ?

"Naoya, ça ira bien. Quant au tutoiement ou au vouvoiement, c'est toi qui vois."

En somme, il lui laissait le choix. Elle n'allait pas non plus lui imposer quoi que ce soit. Et puis, il était vrai que le surnom de Ange blanc ... c'était pas génial non plus. D'une parce qu'ell en'était plus habillée en blanc, comme le soulignait si bien Tatsumi. Et de deux, parce que Naoya était bien loin d'être un ange.

"Voiture ou pas, je pense pas qu'on aurait pu la ramener."

Et puis, Naoya n'avait pas de voiture. Non pas qu'elle n'en voyait pas l'utilité mais l'hôpital ou le lycée n'étaient pas bien loin de son appartement. Alors, pas la peine de faire des frais dans une automobile. Peut-être, qu'un jour, ça serait justifier d'en avoir une, mais pas pour le moment.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le mercredi 17 novembre 2010, 20:49:47
"Normal, c'est pas ici qu'ils étaient en vente. On les trouvait dans une petite ville à 50km de là, j'me rappelle plus le nom. Un type s'amusait à faire des runs en moto devant le dojo alors j'ai piqué sa meule pour la planter dans un ravin loin d'ici, rien que du..."

Il se figea. Il n'avait parlé à personne de cet incident. Pour la simple raison que c'était franchement une mauvaise idée. L'effet de l'alcool peut-être. Il se gratta derrière la tête en affichant un sourire niais. Décidément, faire des conneries c'était plus fort que lui...

"Vous vous rappelez cette histoire comme quoi quand ça se passe devant la baraque les flics peuvent pas venir? Ben c'est là que je l'ai sut! J'ai attendu qu'il aille faire le plein, je l'ai mis la tête la première dans une poubelle et j'ai emmené sa meule aussi loin que possible. C'était ça ou attendre le retour de Senseï. Et vaut mieux sa moto que sa tête, hein?"

En fait, le motard avait eu le culot de venir se plaindre quand même au dôjo, bien qu'il n'ait pas vu qui l'avait agressé. Et, malheureusement pour lui, Konoka-senseï avait entendu parler de cette moto qui effrayait les piétons devant son dôjo. Et elle le connaissait... Il avait participé à un tournoi deux ans avant où la Senseï présentait de ses élèves. On ignorait qu'elle avait une mémoire d'éléphant et il apprit à ses dépens que se pointer dans une école de sabre rivale en hurlant était pris comme une déclaration de guerre par une senseï ultra-motivée. Le gars n'a rien eu, Tatsumi ayant tout pris en essayant de ralentir sa prof qui avait déjà sorti un sabre familial bien tranchant. Depuis, c'était le calme plat devant le dôjo.

"Z'avez pas idée des coups tordus que les écoles de sabre se font pour se faire couler en douce. J'étais partant pour quelques expé punitives mais la Senseï tient à les massacrer sur un tatami officiel. Au prochain tournoi, y'en a à qui je donne pas cher de leur peau. Si v'pouvez pariez, pariez sur ma Senseï. ça vous f'ra de l'argent facile et gagné honnêtement! Les combats seront pas truqués, c'est juste que j'ai jamais vu son combo colère/efficacité sur quelqu'un d'autre que moi et vu de près on voit pas la différence avec l'enfer!"

Son ange blanc était d'accord sur le fait que prendre de l'alcool supplémentaire n'était pas une très bonne idée. Il pourrait toujours en verser quelques larmes dans le bouillon où il chauffait les ramens. Elle n'avait pas choisi donc il prit une autre portion de ramen du forgeron. C'était des portions pour une personne. Il versa l'eau bouillante dans la marmite et commença à touiller. L'odeur était forte et un peu rustique. Les nouilles n'étaient pas aussi régulières que les nouilles habituelles, comme si elles avaient été faites main. Tatsumi avait la tête un peu dans les nuages. Lui, l'ex-voyou, il était là, dans son appart. Il faisait la cuisine pour un véritable canon qui restait assis et ne pensait pas à s'enfuir. Un canon qui est en plus infirmière. Un canon qui boit de l'alcool à sa table basse! Si il avait un taux d'alcool supérieur dans ses veines, il aurait pensé que ce n'était qu'une divagation d'ivrogne. Il avait bien l'intention de profiter pleinement de ces instants...

"Alors ce sera Naoya-san! A moins que tu préfère Naoya-chan? J'ai jamais parlé franchement familièrement avec une fille ou une femme... Ce sera alors Naoya-san!"

Elle souligna que rentrer en voiture n'était pas vraiment une bonne idée ce soir. Tout à fait d'accord. Prenant d'infinie précautions pour éviter de se brûler, il sorti deux grands bols en terre cuite de son meuble à vaisselle et versa une quantité égale dans chacun d'entre eux du mélange fumant. Il avait tout un stock de baguettes et en sortit deux paires. Dernier contrôle : même quantité de légumes, même quantité de petits bouts de viande séchés ré-hydratés, nouilles, bols, baguettes, OK! En route mon général. Avec toute la grâce d'un serveur improvisé, il déposa devant Naoya-san son bol et ses baguettes, posant même son verre à proximité pour arranger le tout comme un restau. Avec beaucoup moins de cérémonie il posa son propre bol et s'assit à la table basse en face de son invitée. Après une prière rapide, il se mit en position de manger.

"Parfait... A l'attaque!"
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le mercredi 17 novembre 2010, 21:37:48
Ah, voilà le secret. Voilà pourquoi Naoya n'avait jamais entendu parler de ces râmens. Ce n'était pas parce qu'elle n'avait pas fait attention en regardant dans les différents rayons, quand elle faisait ses courses, mais c'était parce que ses trucs se vendaient ailleurs. Mais bon, y'avait peut-être des râmens spéciaux dans chaque ville. Naoya aurait peut-être dû faire plus attention. Seikusu avait beau être sa ville natale, ce n'était pas pour autant qu'elle n'avait pas voyagé dans les villes des alentours, bien au contraire. Elle avait fait son école d'infirmière dans la ville cotière de Shiga, à une centaine de bornes de Seikusu. Et puis, elle avait été par-ci, par-là, travaillant dans différents hôpitals, histoire de se faire la main.

Tatsumi continua en lui parlant d'une petite expérience qu'il avait vécu lorsqu'il avait trouvé les râmens spéciaux. Apparemment, y'avait un motard barjo qui faisait des siennes et le jeune lui avait chourré sa moto. Mais il avait fini par se stopper dans son élan, ce qui provoqua un soulèvement des sourcils de Naoya. Bah quoi ? Elle voulait savoir la suite. C'était peut-être trop gênant ... Ou trop, comment dire, trop grave pour qu'il en parle. Peut-être que s'il continuerait, il finirait par la lasser et qu'elle pourrait se barrer. Non, aucune chance sur ce point là. Naoya ne comptait pas se tirer. Pas avec, pour le moment, l'estomac rempli d'alcool uniquement. Elle partirait après manger. Voire même peut-être plus tard. Et peut-être que si elle était complètement bourrée et qu'elle n'arrivait pas à faire deux pas, elle finirait par squatter un coin de l'appartement de Tatsumi. Lucide, oui, elle était lucide. Bah quoi ? Naoya n'allait pas se risquer à rentrer chez elle si elle ne pouvait pas tenir sur ses deux jambes. Manquerait plus qu'un crétin en moto ou en voiture la fauche et bam, comme ses réflexes seraient amoindris à cause de l'alcool, elle ne pourrait pas réagir correctement. Donc hein, autant ne pas tenter le diable. Sauf si elle prenait une bonne résolution et qu'elle ne buvait plus aucun verre avant de repartir. A méditer.

Tatsumi enchaîna sur plusieurs autres faits, mais à cause de l'alcool qui commençait à reprendre le dessus, Naoya n'était pas sûre qu'elle retiendrait tout cela. Si, elle se souviendrait peut-être du fait que si elle voulait parier sur des combats au sabre, il faudrait qu'elle parie sur Konoka. De cette manière, elle pourrait se faire du blé facilement. Hmmm ... A méditer.

"Les paris, ce n'est pas vraiment mon truc. Mais je vais quand même essayer de retenir l'info."

Pas sûre qu'elle s'en souviendrait à cent pour cent. Ca dépendrait de comment elle terminerait la soirée : sur ses deux jambes, pouvant marcher correctement, ou bien complètement éméchée parce qu'elle aurait fini, avec l'aide de Tatsumi, la bouteille de saké. Mais promis, ils ne buveraient qu'une bouteille ! Et pas les autres. Fallait pas non plus qu'ils soient complètement ivres. Et puis, fallait que Tatsumi garde de son précieux alcool pour d'autres occasions qui seraient, sûrement, bien plus importantes que cette petite rencontre dans son appartement. Par exemple, ouvrir une bouteille lorsqu'il aurait terminé ses études avec brio. Ou bien parce qu'il serait parvenu à botter le cul d'un adversaire assez puissant sur un tatami. Ou peut-être même lorsqu'il réussirait à aplatir, pour la première fois, Konoka. Oui, une bouteille, pas deux, ni trois.

Tatsumi hésitait entre Naoya-san et Naoya-chan ... Euh ... A cette heure-ci, son cerveau ne travaillait plus vraiment correctement et se fichait bien que ça soit san ou chan. Et même si Tatsumi en oubliait le suffixe, et bien, elle ne lui en tiendrait bien rigueur. D'ailleurs, elle ne manqua pas de lui faire remarquer.

"San ou chan, tu sais, c'est pas vraiment le plus important."

Naoya tout court, ça allait bien aussi. Pas besoin de s'embêter avec des suffixes qui, au final, ne servaient pas à grand chose. Du moins, c'était ce que se disait la jeune femme. Mais après tout, Tatsumi faisait bien comme il le sentait. Après quelques minutes, voilà que la bonne odeur de râmens envahissaient l'appartement du jeune adolescent. Hmmm ... Ca sentait bon. Et sûrement que le goût serait plutôt exquis, du moins, c'était ce qu'elle se disait. En deux ou trois mouvements, voilà que Tatsumi avait mis les petits plats dans les grands et comme un serveur l'aurait fait dans un restaurant, voilà qu'il avait amené les victuailles sur la table basse. Bien sûr, il n'avait pas oublié les célèbres baguettes pour manger. Miam miam. Avant de commencer à manger, Naoya sentit, une nouvelle fois, la bonne odeur qui se dégageait de son bol.

"Bon appétit !"

L'infirmière récupéra les baguettes et les détacha de l'une de l'autre. Elle les trempa alors dans son bol et prit quelques nouilles entre les morceaux de bois. Mais elle ne porta pas le tout à sa bouche. Elle ne voulait pas non plus se brûler la langue ou bien le palais. Ca faisait mal n'empêche quand on se brûlait parce qu'on était trop pressé de manger ! Pas de précipitation sinon, on en payait le prix ! Après avoir soufflé deux ou trois fois dessus, histoire de refroidir un peu le tout, Naoya porta finalement les baguettes à sa bouche. Une chance, c'était pas trop chaud.

"Tu sais te battre, tu sais aussi cuisiner, tu sais saisir de bonnes occasions pour récupérer des trucs intéressants. T'as d'autres talents cachés ?"

Hop, à nouveau, Naoya plongea ses baguettes dans son bol pour récupérer un peu de nourrir. A nouveau, elle souffla dessus. Comme dit, pas de précipition.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le jeudi 18 novembre 2010, 18:34:37
L'infirmière ne semblait pas vraiment savoir grand-chose sur les paris. Cela étonnait Tatsumi qui ne pouvait que constater à quel point la pratique en était intensive dans son lycée et aux alentours. Il fit un geste vague de ses baguettes embrassant la fenêtre menant vers l'extérieur.

"Il y a pas b'soin de chercher loin pour faire des paris. Suffit d'aller aux rencontres sportives lycéennes. Y a toujours des élèves dans des coins pour faire des paris. On peut pas mettre grand-chose, bien sûr, mais c'est surtout pour le fun."

Il touilla un peu et souffla sur les nouilles chaudes. C'était de l'eau bouillante après tout et il tenait pas à se brûler la langue. Tatsumi apprenait de ses erreurs, même des plus ridicules. Il mis en bouches quelques ramens enduits de cette étrange sauce et il devait admettre n'avoir jamais mangé de ce genre de choses. C'était fort, rustique, rudimentaire mais nourrissant. Pas mauvais quoi! Il en avait essayé d'autres moins bon, Ido avait eu la main heureuse sur ce coup-là. Naoya-san eut un commentaire comme quoi elle s'en fichait pas mal de la façon de l'appeler, Tatsumi en fut attristé.

"Mais, Naoya-san, c'est très important non? Quand on met un -san, c'est signe de respect. Le -chan c'est plus familier. Bon, il y a aussi le -sama mais là on touche dans l'niveau princesse... J'veux dire... J'vous respecte beaucoup et j'veux pas être impoli... Le -chan c'est si on d'vient plus proche... En espérant qu'ce soit pas parce qu' j'viens tous les quatres matins avec la moitié du squelette en vrac!"

Il rit un peu, plus naturellement, la tension s'évacuant peu à peu, noyée par les vapeurs d'alcool et le remplissage de son estomac. Ils commençèrent à manger plus sérieusement, la faim tenaillant quand même un peu leurs deux estomacs. C'était vraiment pas mauvais du tout.

"Pour l'dessert, j'ai quelques fruits. Hier, j'ai r'çu des mangues d'Okinawa de mon maître! Enfin, c'était un colis pour mon Senseï mais y avait marqué "donnes en aussi à l'autre crétin" alors j'pense que c'était aussi pour moi! C'est super bon, j'en mangeait tout le temps quand j'étais là-bas."

Il fut un peu surpris par la description que fit de lui l'infirmière. Il en rougit et se gratta l'arrière du crâne, un sourire stupide sur le visage. Il ne savait pas si c'était un compliment ou pas mais c'était agréable d'entendre ce genre de choses.

"Ben j'ai aussi une super endurance. J'courais beaucoup, j'nageais, tous les genres de trucs où faut tenir le choc. J'avais même participé à un Iron Man l'année dernière mais j'ai été disqualifié dans la deuxième partie, le vélo, parce que je me suis arrêté pour casser la gueule à un gars ivre qui lançait des bouteilles de bière à la tronche des participants!"

Disons que c'était surtout parce qu'il avait aussi cogné les organisateurs qui avaient tenté de les séparer qu'il fut disqualifié. Mais à ce moment, il se rendit compte de quelque chose. Il y avait un petit détail dans cette soirée qui lui avait échappé jusque là, inhibé qu'il était par sa volonté de bien paraître.

"Au fait, Naoya-san... Tu n'as pas trop parlé de toi nan? J'veux dire, tu m'fais beaucoup penser à Konoka-senseï tout en étant l'opposé."

Il continua de manger tranquillement. L'image commençait à lui venir et il parla donc en même temps que ça se formait dans son cerveau. L'ensemble était un peu décousu car la combinaison d'alcool avec un cerveau rouillé donne rarement des performances exceptionnelles.

"Konoka senseï, c'est la lame d'un sabre. On peut pas la tenir en main, trop tranchant. Mais la perfection d'un sabre, c'est parce qu'il y a à l'intérieur un acier plus souple, plus mou, qui lui permet de se déformer. Elle a un bon fond quoi, même si on risque gros en fonçant bille en tête... Toi, je sait pas... On dirait un truc tout doux... Une espèce de peluche mais d'un animal qu'on connaît pas. C'est plein de poils tout doux qui forment une espèce de boule... et quand on l'a dans la main, on ose pas serrer, pas parce qu'on a peur de le casser mais parce qu'il y a tellement de poils qu'on ne sait pas si ça cache des piquants... Bref, c'est tout doux dehors et dur dedans... L'inverse tout en étant la même chose... C'est... zarb... Ben j'voudrais bien t'aider quand même... On dirait que tu veux pas que j't'aides ou plutôt... que t'en a pas besoin... Parce que t'est toute douce mais que t'as assez de pointes pour te passer de muscles dans mon genre..."

Ça résumait un peu la situation telle qu'il commençait à la ressentir. C'était franchement étrange... Il voulait couvrir son ange blanc, ayant l'habitude de jouer le rôle de bouclier en cas de coup dur. Mais son ange blanc était bien plus dur que ce qu'elle paraissait...
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le jeudi 18 novembre 2010, 19:56:58
D'une manière ou d'une autre, les paris, ce n'était pas le genre de Naoya. Non pas qu'elle ne savait pas comment faire mais non, elle n'en faisait pas. Bon, il était vrai que parfois, elle s'adonnait à faire quelques pronos lorsqu'elle voyait une rencontre sportive : le gagnant, celui qui se ferait étaler, et d'autres trucs de ce genre. Mais c'était juste entre elle et sa conscience, et personne d'autre. Donc, elle ne risquait pas de perdre de l'argent. Et puis, Naoya ne voulait pas être comme ces gens qui jouaient au casino pendant des heures et des heures. Ces types là pouvaient engloutir toute leur paie à la roulette, ou bien au blackjack, ou à d'autres jeux. Et sans honte, ils n'hésitaient pas à demander du fric à leurs amis et à les dépouiller autant qu'ils le pouvaient, histoire d'entretenir leur vice. Donc, merci, mais non merci.

"Je sais que c'est pour le fun. Seulement, y'a certaines personnes pour qui c'est un véritable vice, une maladie."

Et Naoya avait vu comment le jeu pouvait détruire des vies. Donc, elle s'abstiendrait. Après quelques instants, le sourire angélique de Tatsumi disparût. Apparemment, il était plutôt déçu du fait qu'elle se fichait un peu de comment il pouvait l'appeler. Pour lui, c'était un signe de respect. Il voulait conserver son respect, obtenir sa confiance, ou du moins, l'entretenir autant qu'il le pourrait. Et surtout, il avait envie de devenir plus proche d'elle. Bien évidemment, l'un comme l'autre préféreraient que leurs prochaines rencontres n'aient pas lieu à l'hôpital. Non, il était vrai que Naoya préférerait que Tatsumi ne repasse pas par la case des urgences parce qu'il aurait affronté plus fort que lui.

"D'accord, d'accord." commença-t-elle avec un sourire. "Si c'est important pour toi, ça sera Naoya-san."

Pour le -chan, et bin, comme le soulignait Tatsumi, ils verraient plus tard. Certes, ils finiraient par se revoir mais dans quelles conditions ? A l'hôpital, à cause d'un accident malencontreux ? A l'infirmerie du lycée ? Moins probable du fait qu'elle n'y était pas souvent. Dans la rue ? Plausible et probable. Naoya plongea une nouvelle fois ses baguettes dans le bol pour en ressortir quelques condiments et hop, direction la bouche. C'était un peu moins chaud déjà. Peut-être à cause du fait qu'ils parlaient et qu'ils ne prenaient quelques bouchées que de temps en temps. Au moins, ils évitaient de se brûler, et ça, c'était le but recherché, non ?

"Oh, je suis sûre qu'on arrivera à se voir en dehors de l'hôpital. Genre peut-être quand je travaille à l'infirmerie du lycée de Seikusu."

Mais comme elle ne savait jamais les jours à l'avance, ou d'une moins, elle les savait seulement d'une semaine à une autre, et bin, ça serait plutôt compliqué. M'enfin, c'était pas non plus comme si Naoya habitait à l'autre bout de la planète. Seikusu, c'était pas si grand que tout ça après tout. Comme dessert, Tatsumi avait prévu des mangues. Oui, pourquoi pas ? Mais encore fallait-il qu'ils aient de la place après avoir fini les râmens. Et surtout, faudrait aussi voir s'ils continuaient à descendre la bouteille de saké, ou pas. Naoya porta une nouvelle fois les baguettes à sa bouche. Y'avait pas à dire, elle avait bien fait d'accepter de venir, et cela même si elle avait commaté durant quelques minutes à cause de l'utilisation de son pouvoir.

Il lui sembla que les joues de Tatsumi étaient devenues un peu plus rouge. Simplement impression ? Ou la réalité ? Etait-ce dû à l'alcool qui commençait à lui monter à la tête ? Ou bien était-ce à cause des pseudo compliments qu'elle lui avait fait ? Hmmm ... Elle aurait penché pour la première solution si avait bu plus d'alcool. Mais il ne devait pas être suffisamment bourré pour que ça soit à cause de cela. Deuxième solution, surtout qu'il avait enchaîné avec le fait qu'il faisait beaucoup de sport. Il lui parla alors d'un Iron Man.

"Attends attends ... "

Elle secoua légèrement la tête.

"Iron Man ? C'est quoi ?"

Naoya avait l'air de ne pas savoir grand chose mais d'une certaine manière, ils ne vivaient pas dans le même monde. A trois ans près, la jeune femme avait presque la trentaine, alors que lui semblait être beaucoup plus jeune. Y'avait un gouffre mais bon, elle ne connaissait pas grand chose à son "monde", pour ainsi dire. Après ce petit épisode, Tatsumi lui fit remarqué qu'elle n'avait pas beaucoup parler d'elle et que, à cause de cela, d'une certaine manière, elle lui faisait penser à Konoka. Euh ... Un compliment ? Peut-être, elle ne savait pas trop comment ça sonnait.

"Disons que je suis habituée à écouter les autres parler."

Et elle était plutôt du genre discrète. Oui, d'une certaine manière, Naoya avait dû mal à se livrer aux autres. Peut-être qu'un psy arrangerait les choses, ou pas ... Tatsumi fit alors un long discours, pas très compréhensible. Bon, fallait dire aussi que l'alcool n'arrangeait pas les choses. Mais de ce que Naoya avait pu en comprendre, apparemment, elle était douce et en même temps dangreuse, du moins, un truc dans le genre. Dur dur à comprendre.

"La seule aide dont j'aurais besoin, ce serait ... euh ..."

Naoya se coupa dans son élan. Disons que si elle lui disait ce qu'elle s'apprêtait à lui dire, Tatsumi pourrait la prendre pour une dingue.

"Je crois que tu pourrais me prendre pour une folle."

La vérité est parfois difficile à entendre. Mais bon, elle en avait sûrement trop dit et très certainement que Tatsumi allait vouloir en savoir plus. Naoya approcha sa main de la bouteille et hop, voilà qu'elle se versait un nouveau verre. Peut-être histoire de reprendre un peu de force avant le questionnement. A moins qu'elle lui coupait l'herbe sous le pied directement et qu'elle lui en parlait. De toute manière, selon sa réaction, elle pourrait très bien se rapprocher de lui et hop, lui faire oublier ce qu'elle venait de dire. Le liquide finit dans sa bouche et Naoya reposa le verre sur la table.

"Si je te dis vampire, qu'est-ce que tu me répondrais ?"
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le jeudi 18 novembre 2010, 21:01:57
Naoya s'était finalement décidé pour Naoya-san... Naoya-san... ça sonnait bien à l'oreille. Un peu mélodieux tout en ayant une pointe de sérieux. Le genre qu'il répéterait bien souvent avec plaisir... Sans s'en rendre compte, il venait de reprendre une lampée d'alcool. La langue, engourdie par les épices, ne sonna l'alarme que trop tard et la dose venait déjà de descendre son gosier. Il fit tout son possible pour rester de marbre mais c'était difficile quand on avait l'impression que de la fumée sortait par ses oreilles. Heureusement, son ange blanc fit une diversion totalement inattendue.

"Quoi?! Tu bosses à mon lycée! Ben c'est génial, on pourra se revoir là-bas. Suffira que je me propose volontaire à chaque fois pour amener les personnes malades à l'infirmerie et on pourra discuter un peu."

Il vint à son esprit embrumé une vision des choses qu'on généralement les gens quand il parle de truc de ce genre. Il précisa donc rapidement.

"J'te jure que je cassera pas la figure à des gens pour ça. Ou pas d'crocs en jambe ou autre poussette dans les escaliers! Sérieux! Ça le ferait pas..."

Alors qu'il était lancé dans son descriptif de ses talents il perdit un peu l'attention de l'infirmière. Il expliqua donc, tout content de lui apprendre quelque chose.

"Les courses de l'Iron Man, c'est des compets de tarés. Des courses longues et bien fatigantes. D'habitude, c'est une course en trois étapes. D'abord, on nage environ 4km. Ensuite, on se fait à peu près 200km en vélo à fond de train. Puis, un ptit marathon d'une quarantaine de kilomètres. Bon, c'est pas vraiment l'ironman officiel mais ils ont repris les distances officielles je crois. Va falloir que j'm'inscrive sous un autre nom pour celui de c't'année j'crois..."

Il envisageait sérieusement de se repointer au prochain mais un détail le titillait depuis qu'il suivait les entraînements intensifs : et si il gagnait, il ferait quoi? Il continuerai la course pour semer les organisateurs furieux? Quand on y repensait, tricher pour perdre était-ce mieux que tricher pour gagner? Son cerveau ne pouvait pas envisager ces notions complexes philosophiques et remis l'analyse structurelle de la probité à plus tard. Après son long laïus, Naoya-san eut une réponse très courte, laconique comme elle l'était depuis qu'il l'avait rencontrée. Ça ne faisait que conforter son avis sur la personne qui lui faisait face. Il mangea ses nouilles et se rendit compte que ça se refroidissait. Il engloutit donc le reste bien vite. A ce moment, Naoya-san eut l'air gênée, pour la toute première fois. Elle cherchait de l'aide pour quelque chose quand même? L'infirmière finit par lui poser une question plus ou moins directe. Les vampires? Il se gratta le nez, un peu barbouillé par l'alcool.

"Beeeeen... Tu parles des Nukekubi? Fait pas cette tête, j'viens d'une p'tite ville et question légendes, à Okinawa on est blindés. J'ai bien vu un ou deux trucs zarbs et j'me suis même un fois fritté contre une espèce de colosse qui a fini par admettre qu'il venait d'un patelin nommé Terra j'crois. Il s'est proprement évaporé un peu après mais bon, c'était pas le truc l'moins bizarre qui m'soit arrivé... Mais des Nukekubi j'en ai pas encore croisés. Ni les trucs du genre "vampire occidental". Je zonais pas mal la nuit et j'crois que t'as une bonne idée de ce qu'on y croise. Il y a des allumés super-costauds qui m'ont déjà asticotés mais j'suis trop tenace pour ces types..."

Il lui fit un clin d'oeil complice.

"Oui, je sais. C'est pas malin de me fritter contre plus fort que moi... Mais ces gars... Ils donnent l'impression que si on admet qu'on est plus faible, ils vont pas s'arrêter."

Oui, on croise vraiment des allumés la nuit. Surtout dans cette ville quand on y pense.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le jeudi 18 novembre 2010, 21:46:48
Naoya croyait qu'elle lui en avait parlé, avant, lorsqu'ils étaient encore à l'hôpital. Bin, fallait croire que non. Elle avait dû zapper l'information. De toute manière, maintenant, il savait, donc, hein, c'était le plus important. Tatsumi parut un peu surpris au départ, mais au final, il semblait être bien content de l'apprendre. Il annonça alors qu'à chaque fois qu'un élève n'irait pas bien, il se désignerait comme volontaire pour l'accompagner jusqu'à l'infirmerie. Et bam, ils pourraient alors se voir. Elle allait lui répondre quelque chose, et lui préciser qu'elle n'était pas tout le temps à l'infirmerie, mais elle n'eut pas le temps. Il s'était empressé de lui dire qu'il n'irait pas casser la gueule à d'autres étudiants simplement pour venir la voir.

"Je suis sûre que tu ne le feras pas. Et puis, de toute manière, je n'y aurais pas pensé."

Elle porta, une nouvelle fois, quelques condiments à sa bouche. Le bol avait dû diminuer de moitié, à peu près. Et sûrement que c'était pareil pour Tatsumi.

"Par contre, je ne suis pas tous les jours à l'infirmerie. Demain, je suis repos. J'y vais le jour suivant. Mais pour la semaine prochaine, je ne sais pas encore. C'est plutôt du genre, au compte goutte."

Ce qui était plutôt ennuyeux d'ailleurs. Naoya ne pouvait pas faire de projets à long terme. Et elle ne pouvait pas non plus goupiller son emploi du temps comme elle le souhaitait. La barbe, pour ainsi dire, mais comme on le dit souvent, on n'a jamais vraiment ce qu'on veut dans la vie. Donc, hein, elle ferait comme elle le pourrait. Enfin, après qu'elle lui ait posé la question sur l'Iron Man, Tatsumi lui expliqua ce que c'était en réalité. Nage, vélo et course à pied. En somme, c'était comme un triathlon, mais en bien plus compliqué. Fallait être vraiment endurant pour faire tout cela.

"Les participants font ça sur plusieurs jours, non ?"

Parce que faire tout ça dans une journée, bin, Naoya avait dû mal à le concevoir.

"C'est très courageux ... J'crois que la nage, oui, ça irait pour moi. Mais le vélo ... J'finirais très certainement par baisser les bras."

L'infirmière faisait beaucoup de marche avec son boulot, et aussi à cause du fait qu'elle n'avait pas de voiture et qu'elle faisait, principalement, tous ses trajets à pied. Mais là ... Wow ... Pour elle, ça relevait un peu de l'exploit. Pour ainsi dire, elle était un peu sur le cul. Ouais, y'avait pas à dire. Fallait être plus que sportif pour participer à une épreuve de ce genre.

Après quelques instants, et après avoir bu son verre, Tatsumi lui parla des Nukekubi. Apparemment, il ne la prenait pas pour une folle. Il connaissait la légende, du fait qu'il venait d'un petit village qui abordait souvent les légendes. Mais ce soir, Tatsumi allait apprendre que les légendes partent toujours d'un coin de vérité, et que c'est en passant entre les langues des hommes que ces histoires vraies finissent par sonner comme des légendes. Il lui parla alors aussi du fait qu'il avait souvent traîné dans les rues, la nuit et qu'au final, il tombait, parfois, sur des mecs complètement jetés et blindés, à qui il valait mieux ne pas trop se frotter. Au fond d'elle, Naoya avait quand même l'impression que Tatsumi ne croyait pas plus que cela à ces histoires de vampire. Peut-être était-il comme Saint Thomas : on ne croit que ce qu'on voit. Et pourtant ... Y'avait plein de bêbêtes pas très humaines qui se baladaient alors que le soleil était caché. Sans oublier que certaines de ces bêbêtes pouvaient aussi se montrer la nuit.

"C'est pas grave si tu ne me crois pas."

Elle baissa quelque peu la tête et se marmonna à elle même que, de toute manière, c'était pas croyable.

"Mais évite, quand même, de côtoyer des types qui sortent exclusivement la nuit, qui ont le teint pâle et de grandes dents plutôt pointues."

Genre, qu'il évite de croiser un de ces maudits vampires qui pouvaient très bien se balader en ville, cherchant de nouvelles proies. D'ailleurs, c'est à ce moment qu'elle remarqua qu'il lui avait parlé de Terra. Apparemment, Tatsumi connaissait plus de choses qu'elle n'aurait pu le croire. Naoya aurait pu lui parler de Terra, lui dire ce que c'était et ce qu'il pourrait y trouver si jamais il allait balader dans ce coin là. Seulement, avec l'histoire des vampires, elle préférait éviter mine de. Surtout qu'avec tout l'alcool qu'il avait ingurgité, il pourrait peut-être ne pas tout comprendre. Donc, hein, autant éviter de s'aventurer sur un terrain dangereux et trop glissant.
Titre: re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le jeudi 18 novembre 2010, 22:28:58
Son ange blanc ne semblait pas avoir des horaires fixes à l'infirmerie on dirait. Tatsumi prit un air triste en apprenant cela. Il allait être dur de se croiser si elle se retrouvait bringuebalée dans toutes les directions.

"Pas cool de pas savoir où on se trouve un peu après... Enfin, j'suis plus ou moins aussi dans ce cas mais je fais c'qui faut pour avoir une vie bien réglée. Journée, torture mentale par les cours. Soir, torture physique par Konoka-senseï. Et après on se demande comment je fait pour encaisser des coups sans broncher..."

Il eut un petit rire mais se rattrapa vite en tapotant l'épaule de la jeune femme.

"Pas super pour se recroiser des horaires pareils. Mais j'ai un tel portable. Si t'as besoin d'mes bras ou d'quoi que ce soit, j'peut forcément me libérer. J'peut être très persuasif avec les profs. Faudra une vache de bonne explication de pour sécher le kendo mais si je promets de faire deux fois plus le lendemain en général ça passe..."

Il y eut ensuite l'explication sur le Ironman. Visiblement, elle n'avait pas capté toute l'étendue de cette épreuve. Sirotant un peu de jus de son bol pour essayer de reprendre un peu contact avec la réalité et le plancher des vaches, Tatsumi précisa un peu le contenu de l'épreuve.

"Ben à Okinawa ça se passe comme ça : On part d'une petite île au large et on nage jusqu'à une plage d'Okinawa. On court dans le sable parce qu'à la fin de la plage y a les vélos. On fait un parcours aller/retour pour ensuite laisser tomber le vélo et faire un bon sprint final de 40km jusqu'à la destination. C'est pas qualitatif pour le vrai Ironman officiel. On fait juste ça pour s'amuser."

Tatsumi avait une conception du loisir qui était propre à sa petite personne. Le genre qui donnerait des sueurs froides à un sergent-instructeur psychotique. Tout à fait calmement, il sirota un peu son ramen. Pas mal du tout ce jus décidément. Et puis l'alcool... Allez, zou, il avala une petite gorgée de ce saké hors de prix. Oui, il relevait bien le goût. Mais pour ce prix il devait être capable de le faire pour une omelette brûlée. Naoya semblait envisager de le faire mais il ne sut que dire... L'encourager? Elle risquait gros.

"Avant de tenter ça vaut mieux être sur qu'on peut nager au moins dix kilomètres. Pour savoir si on a le souffle pour continuer après avoir nagé les 4km officiels. J'm'entrainait en faisant des allers/retours entre deux îles séparées de deux kilomètres... Y avait toujours un garde-côte qui rôdait dans l'coin et y a des fois où j'me d'mande s'il espérait pas qu'j'me nois pour avoir une occase de me gueuler dessus."

Par contre, la discussion sur les vampires sembla vraiment toucher Naoya-san, bien plus que tout ce qui avait été dit jusqu'à présent. Elle semblait déçue. Très déçue. Il n'avait pas été grossier et ne voyait pas trop ce qu'il avait fait pour la braquer comme ça et Tatsumi commença à paniquer. Jusqu'à ce qu'un éclair de lucidité vienne frapper un neurone pas trop engourdi par le manque d'activité.

"Attends là... Ton inquiétude pour moi de tomber sur des gros costauds... Ton côté dur... Ta super-confiance en toi... Naoya-san... T'en a croisé hein? Et pas des abrutis de gothiques maquillés façon Halloween, hein? Y a des trucs là-dehors qui arrivent à te faire peur?!"

Il jeta un coup d'oeil vers la fenêtre. Par pur réflexe, il se leva et alla baisser les stores. Ensuite, un peu emporté par l'émotion et surtout par les fortes doses d'alcool, il alla à son armoire, l'ouvrit totalement et sortit une espèce de long tube qu'il ouvrit. Creux, il contenait un sabre en bambou d'entrainement. Il se remit ensuite à sa place, tenant le sabre dans sa main droite et le posant négligemment sur l'épaule. Maladroitement, il essayait de continuer de manger de la main gauche, façon samouraï.

"Bon, j'me sens mieux comme ça... Donc dans ce patelin, on croise des saletés qui sont pas des Nukekubi, hein? Parce qu'y a pas besoin de me dire "si tu vois des têtes qui volent dans la nuit, avec de longues dents et qui poussent de longs cris fiche le camp", c'est pas que je ficherai vraiment le camp mais c'est le genre de truc qui me mettent sur la défensive..."

Il jeta un oeil sur ses ramens. Aucun qui est à l'ail! Faudra qu'il aille en acheter. Ça lui fera une haleine à couper un mur mais sa logique embrumée par l'alcool lui disait qu'un vampire équipé d'un masque à gaz aurait des problèmes pour sucer du sang.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le vendredi 19 novembre 2010, 15:29:41
Niveau horaire, pour le moment, c'est vrai que ce n'était pas trop organisé. Mais avec un peu de temps, au fil des semaines, voire des mois, ça serait peut-être mieux, du moins, elle l'espérait. C'était aussi comme à l'hôpital. Elle ne connaissait l'horaire de ses gardes qu'une semaine sur l'autre, et en attendant, et bin, c'était pas vraiment cool. Ce qu'elle redoutait surtout ? Se pointer à l'hôpital et qu'on lui dise, qu'au final, sa garde était douze heures plus tard. Venir pour rien, et bin, ça ne l'enchantait pas plus que cela. Mais bon, hein, tant pis.

"Ca s'arrangera d'ici quelques semaines, du moins, j'espère. J'aime pas l'inconnu. J'préfère, de loin, les emplois du temps bien ficelés."

Et là, c'était le bordel. Pourquoi ? Parce qu'elle ne pouvait pas organiser sa vie comme elle le voulait. Après tout, elle ne pouvait pas prévoir de sortir, ou bien faire ce qu'elle avait à faire quand elle le souhaitait. Mais bon, comme dit, elle espérait que cela s'arrange et qu'on change cet effet de cause bien vite. Pour Tatsumi, c'était un peu différent. Après tout, comme il le disait si bien, la journée, il allait en cours, subissait un lavage de cerveau parce que le prof voulait que ses élèves apprennent ce qu'il était en train de leur enseigner. Après, hop, il rentrait chez lui, ou du moins, rejoignait le dojo et s'entraînait. Ca, c'était une vie organisée. Et ça, Naoya aimerait bien retrouver cela. Non pas qu'elle souhaiterait retourner dans l'enfance mais bon, elle préférait pouvoir organiser sa vie comme elle le souhaitait et pour le moment, c'était pas le cas.

"Je ne voudrais pas que tu sèches le Kendô à cause de moi. Plutôt dangereux je pense."

Car après tout, Konoka pouvait ne pas apprécier.

"Mais ne t'inquiète pas. J'ai déjà fait une demande pour avoir des horaires plutôt "fixes"."

En somme, par exemple, venir tout le temps le même jour de la semaine à l'infirmerie, histoire que ça soit plutôt régulier et aussi pour faire un suivi des patients qu'elle aurait au lycée. Car après tout, comme elles étaient deux infirmières, les élèves auraient, très certainement, leur préférence. Et sûrement qu'ils ne se confieraient qu'à l'une, et pas à l'autre. Donc, hein, autant faire son job correctement et pas à la va comme j'te pousse comme le dirait si bien Bruce Willis. Enfin, passons. Tatsumi revint ensuite sur son explication de l'Iron Man et lui en parla plus en détail. Ca pouvait être intéressant seulement, et bien, fallait être endurant et courageux. Fallait être un grand sportif pour ainsi dire. Et Naoya ne l'était peut-être pas assez pour tenter d'y participer. De toute manière, sûrement qu'elle n'aurait pas le temps de le faire. Donc, hein, mieux valait-il ne pas l'envisager. Tatsumi lui donna quelques précisions aussi si elle voulait tenter, ou pas, l'expérience. C'était plutôt quelques conseils mais bon, elle n'irait pas participer à ce truc.

"Merci pour les conseils mais je doute que j'ai réellement le temps d'y participer. Tu sais, entre l'hôpital et l'infirmerie."

Déjà qu'elle n'avait pas beaucoup de temps à elle, Naoya n'allait pas non plus s'engager sur une rencontre sportive. Non, y'avait sûrement d'autres choses qu'elle pourrait faire et l'Iron Man ne rentrait pas dans ses priorités, l'un de là même. Bon, il était vrai que ça pourrait être amusant, que ça pourrait l'aider à décompresser de son boulot et d'autres trucs mais bon. Elle n'allait pas non plus gâcher le peu de temps qu'elle avait.

Enfin, pour en revenir à la discussion sur les vampires, Naoya s'était, à nouveau, servie un verre. Et pendant ce laps de temps, Tatsumi avait capté ce qu'elle avait voulu lui dire. Du moins, à son intention, et au fait qu'il lui avait demandé si elle avait croisé une de ses méchantes bêbêtes, l'infirmière se doutait qu'il prenait ça sérieusement. Et oui, les méchantes bêbêtes étaient dans la rue et du fait qu'il sortait beaucoup, il en avait peut-être même croisé un déjà.

"Certains se cachent de la lumière du jour. Et j'ai appris récemment que d'autres vivaient avec le soleil. Comme quoi, certaines légendes sont bidons, et d'autres pas."

Heureusement qu'elle avait croisé l'ombre mortelle. D'une certaine manière, elle lui avait appris beaucoup de trucs sur la communauté des vampires. Et Naoya faisait plus attention, d'une certaine manière. En tout cas, elle en avait fichu un coup à Tatsumi. Il s'était levé et hop, voilà qu'il refermait les fenêtres ou bien baissait les stores. Et hop, il avait aussi récupéré son arme dans son armoire. Naoya se doutait qu'un sabre d'entraînement était vraiment efficace. Mais bon, le jeune adolescent ne devait pas crainde qu'un fichu suceur de sang passe dans le coin. Pourquoi ? Bin, fallait qu'on l'invite à entrer, sinon, y'avait comme une barrière invisible qui pouvait l'empêcher de passer. Quoi que, c'était vrai pour les lieux privés. Car pour les lieux publics, la règle n'était plus vraiment la même.

"Oui, y'a des saloperies assez dangereuses qui se baladent en ville."

Autant le prévenir. Il ferait peut-être plus attention maintenant.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le vendredi 19 novembre 2010, 19:43:51
Naoya-san semblait tout autant regretter cette vie désorganisée et espérait clairement avoir un peu de stabilité. Se faire bringuebaler dans tous les sens à cause d'influences extérieures ne devait pas être quelque chose d'agréable. Personnellement, Tatsumi ne connaissait pas trop ça. Les influences avaient tendance à se casser les dents et les orteils sur sa personnalité. Enfin, tant que l'on ne s'appelait pas Konoka... Elle avait peur que ça gêne ses leçons de kendo. Mignon...

"Vous en faites pas pour mes leçons. J'en ai pas tous les jours... Des fois, Konoka-senseï a à faire des trucs ailleurs. Ou participe à un combat. Ou fait d'autres trucs que j'ose pas me renseigner dessus..."

Elle revenait parfois les vêtements en lambeaux, épuisée et heureuse. Elle ne sait pas ce qu'elle fait ces soirs-là mais elle était tellement contente parfois qu'elle lui laissait tout passer... du moins quelques heures. Pour qu'elle soit dans cet état c'est qu'elle devait sacrément prendre son pieds lors de ces sorties. Ses adversaires par contre... il n'a jamais entendu parler d'eux. En revenant à l'Ironman, Naoya-san conclut en disant qu'elle ne pensait pas avoir le temps d'y participer. Tatsumi hocha la tête sans rien rajouter. Des femmes qui y participent ont plutôt la carrure de sa senseï. Il n'osait pas le dire mais il la trouvait un peu fragile pour ce truc de taré. En même temps, toutefois, il la sentait plus dure que ce qu'elle paraissait. Dur dur de cadrer cette personne... Elle revint d'ailleurs sur les vampires et sur les autres créatures de la nuit. Bougeonnant sur son coussin, Ido hésitait un peu.

"Mais... Pourquoi tu m'dis tout ça? Pour qu'je fasse gaffe? Ou pour qu'j't'aide? J'suis lucide sur c'qu j'suis : j'crains pas grand monde aux poings mais à l'épée c'est pas franchement ça! Et quelqu'chose me dit qu'les trucs qui se baladent risquent pas grand chose de coups de poings."

Il reposa son sabre, se leva et fit le tour de la table, s'asseyant à côté d'elle, la regardant intensément. Il y avait un petit quelque chose qui commençait à faire jour dans un recoin de ton cerveau.

"Tu m'as dis tout ça... Parce que tu t'sentais seule? Tu connais tout ça mais personne voudrait t'croire... Alors, tu t'croie seule, c'est ça?"

Il posa sa rude main droite sur l'épaule droite de Naoya-san, entourant les épaules de la jeune femme. Nan, avec Tatsumi, elle avait pas à se sentir seule.

"T'as pas à t'en faire! Maintenant j'suis là et j'te couvre! J'ai quelques contacts un peu pourris qui peuvent fournir a peu près tout et n'importe quoi à partir du moment qu'on ramène du pèse. Quelques litres d'eau bénite, ça d'vrait être possible..."

Elle sentait vachement bon en plus... un mélange d'alcool, de chaleur et de ramen... A moins que ça vienne de lui? Il prit son verre et avala une lampée pour se donner du courage. Il sentait qu'il plongeait dans un nouvel inconnu qui prométtait de belles bastons...
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le vendredi 19 novembre 2010, 20:17:46
Les vampires ... Finalement, ils en revenaient à ce sujet. Naoya ne savait pas si elle avait bien fait de lui en parler. Peut-être qu'il aurait, à présent, peur de se balader dans les rues ... Mouais ... Elle aurait mieux fait de se taire. Mais tout n'était pas perdu, du moins, d'une certaine manière. Si jamais c'était un fardeau trop lourd à porter pour Tatsumi, Naoya pourrait, tout bonnement, lui effacer de la tête cette petite conversation. Juste ça ... Parce qu'elle n'avait franchement pas envie d'effacer toute cette soirée. Pour ainsi dire, elle s'était bien amusée. Et elle avait fait autre chose que de rester sur son canapé. Elle avait, pour ainsi dire, une vie sociale. C'était pas comme à l'hôpital où elle croisait ses collègues et les gratifiait d'un petit bonjour ou d'un bonsoir. Et c'était pas non plus comme si elle écoutait ses patients sans rien dire. C'était différent. Peut-être parce que Naoya avait l'impression que Tatsumi la comprenait. Ou du moins, il ne l'envoyait pas paître pour des idées un peu surgrenues. Dommage qu'il n'était qu'un adolescent. Peut-être que s'il avait été plus vieux de quelques années ... Oh, oh ... Stop le cerveau ! C'est l'alcool qui parle là ! Redescend sur terre.

Histoire de revenir dans la conversation, Naoya secoua légèrement la tête. Hmmm ... Fallait qu'elle arrête de boire sinon, elle finirait complètement cuitée. Et franchement, elle n'avait pas vraiment besoin de cela. Enfin ... Tatsumi lui demanda alors pourquoi elle venait de lui parler de ça. Oui, pourquoi d'ailleurs ? Il avait deux hypothèses : soit c'était parce qu'elle voulait qu'il prenne soin de lui. Soit parce qu'elle avait besoin d'aide. Non, c'était plutôt la première hypothèse.

"Je crois que ... c'est pour que tu restes sur tes gardes, et que tu fasses attention."

Naoya n'avait pas envie de le voir à l'hosto avec deux jolis petits trous à la base de la nuque. Non, c'était pas vraiment génial. Elle appréciait beaucoup Tatsumi, ou c'était peut-être l'alcool qui parlait ... Non, elle l'appréciait sinon, elle ne l'aurait pas aidé à fuir l'hôpital. Soudainement, Tatsumi fit le tour de la tête et vint s'asseoir à ses côtés. Elle tourna alors légèrement la tête, histoire de poursuivre leur discussion. Tatsumi émit alors une autre hypothèse, pensant qu'elle lui avait peut-être dit tout cela parce qu'elle se sentait seule. Oui, indéniablement, elle se sentait seule. Elle ne connaissait pas grand monde en ville, elle ne cherchait pas à se lier avec ses collègues de travail, restant distante avec eux. Ses proches, son frère et sa mère, ne comprenaient pourquoi elle était toujours à la recherche de son père qui s'était fait transformé. Et elle n'avait parlé de cette histoire de vampires à personne, parce qu'elle avait peur qu'on ne la prenne pour une dingue et qu'on veuille l'enfermer dans une chambre capitonnée dont on jeterait la clé à la mer pour que jamais elle n'en sorte.

"A chaque fois que j'en ai parlé, on m'a prise pour une dingue et j'ai dû ..."

Naoya préféra ne pas terminer sa phrase. Elle ne voulait pas non plus lui dire qu'elle avait le pouvoir de lui effacer la mémoire. Peut-être qu'il prendrait peur ... Ou bien se poserait tout plein de questions auxquelles elle n'aurait pas voulu répondre. Oui, elle laissa donc la fin de sa phrase en suspens. Tant pis. C'était mieux comme ça.

"Et puis, je sais pas ... Je crois que je n'aimerai pas qu'un mauvais truc t'arrive."

Certes, son boulot, c'était de soigner des gens. Mais y'avait des jours où c'était plutôt gonflant d'ailleurs. Le bras de Tatsumi vint se poser sur l'épaule droite de Naoya, histoire, peut-être, de la réconforter un peu.

"Oh, t'inquiète ... Habituellement, je suis parée et prête à les affronter, si jamais j'en rencontre un. Mais ce soir, j'avais pas vraiment prévu de sortir après ma garde."

Si elle avait prévu cette sortie, sûrment qu'elle se serait armée, histoire d'être sur ses gardes. Tatsumi était proche d'elle ... Peut-êre un peu trop même ... Du fait qu'elle avait absorbé pas mal d'alcool, la jeune femme avait peur de faire une gaffe monumentale. Six petits verres, c'était pas rien non plus. Mais fallait dire aussi que ce saké était bien plus fort que tous les autres saké qu'elle avait pu boire jusqu'ici. Peut-être que Naoya devrait partir, avant qu'elle ne gaffe. Seulement, peut-être que Tatsumi ne serait pas trop de cet avis.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le mardi 23 novembre 2010, 17:44:39
Comme ça c'était pour qu'il reste sur ses gardes? Il haussa les épaules, un peu blasé. Il était naturellement sur ses gardes tant il était habitué à devoir esquiver des projectiles lancés par des lâches ou des tentatives d'écrasement par des lâches motorisés. Il était tellement sur ses gardes qu'il avait tendance à réagir trop brutalement à des choses tout à fait insignifiantes.

"Oui, j'ferais gaffe... Et si j'trouve quelque chose qui pourrait t'intéresser, j'te bippe... Faudrait que j'me cherche un portable au fait. Téléphoner de l'école, ça le fait moyen..."

Il n'y avait plus qu'un seule téléphone publique au sein du lycée et c'était dans la bibliothèque. C'était même pas par nécessité mais parce qu'il y a une loi qui existe, une histoire de laisser les élèves accès au monde de l'entreprise. Bref, il pouvait appeler mais à condition de parler à voix basse. La main toujours sur l'épaule de Naoya, Tatsumi sentait le monde tourner un peu. Son ange blanc continuait de parler, en rapport avec cette histoire de créatures de la nuit. Ça lui donnait faim d'ailleurs et il finit son ramen. Comme ça elle avait du quoi? Déménager? C'était logique, plutôt partir que d'être regardée comme une cinglée. Elle admettait elle-même qu'elle avait pas pensé tomber sur un type comme lui. Au point d'ailleurs de n'avoir aucun moyen de défense sur elle présentement. Pas bon. Il pencha son visage vers celui de la jeune femme, le mettant à quelques centimètres. A travers ses yeux embrûmés par l'alcool, on sentait différentes luttes intestines et ce fut finalement la plus primale qui vainquit.

"Dessert... J'vais préparer le dessert..."

Il se releva, laissant l'infirmière finir son repas. Il se sentait pas l'envie de lui sauter dessus alors qu'elle venait de dire qu'elle passait son temps à empêcher des mecs pâles à lui sauter au cou au propre comme au figuré. Il y a des trucs comme ça qui vous tuent une atmosphère. Un peu chancelant, il alla vers son armoire et sorti une mangue. Il la posa sur une assiette, en prépara une autre, un couteau et s'assit à la table basse pour préparer le dessert. Pour cela, il coupa la mangue en deux, retira tout ce qui était peu comestible du centre et se livra à un drôle de travail. Il donnait des coups de couteau à l'intérieur de la mangue sans abîmer la peau, faisant un schéma ressemblant à un quadrillage. Une fois qu'il avait fini, il retourna la mangue comme un gant, la peau en-dessous laissait échapper une espèce de gros hérisson orange dont les piquet formaient en fait des bâtonnets de chair pulpeuse à souhait. Il posa l'assiette avec une petite cuillère.

"Et voila! Une manque à la Ido!"

Il se prépara sa moitié de mangue à son tour, la tête occupée par ce qu'elle avait déclarée.

"Vaut mieux que tu reste... J'ai pas de voiture et j'pense pas que prendre le bus à cette heure t'permette d'arriver chez toi avant la nuit. Et puis, la technique de combat de l'homme ivre, ça j'connais pas et j'peut donc pas trop t'aider..."
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le mardi 23 novembre 2010, 21:01:21
Peut-être qu'il était déçu ... Peut-être que Tatsumi aurait préféré que Naoya lui parle de cela pour une autre raison. Oui, en son fort, elle s'inquiétait. Elle ne voulait pas qu'il tombe sur de mauvais gars et qu'il se fasse amocher. Ca serait dommage. Mais peut-être que le fait de lui en avoir parlé, et bien, il aurait quand même des ennuis. Peut-être que de méchants suceurs de sang viendraient le voir, juste comme ça. Naoya en doutait mais bon, sait-on jamais. Comme on le dit, mieux vaut prévenir que guérir. La jeune femme eut un léger sourire lorsqu'il lui annonça qu'il la biperait si jamais il trouvait des infos. C'était pas à cause de cela qu'elle avait souri, mais plutôt dû au fait qu'il n'avait pas de portable et que téléphoner depuis l'école, c'était pas très jojo.

"Ce qui me fait penser que je devrais aussi en acheter un. Parce que le bipeur, c'est pas ce qu'il y a de mieux aussi."

Non, surtout que, en fait, y'avait qu'un numéro qui s'affichait sur ledit bipeur. Et si jamais on l'appelait, Naoya devait noter le numéro et qu'elle trouve aussi un téléphone, histoire de rappeler son correspondant. Et si elle se trouvait dans un endroit sans téléphone, et bien, ça serait plutôt compliqué. Mais bon, jusqu'à présent, Naoya n'avait jamais eu de problème avec ça, du fait que les uniques personnes qui la bipaient, et bin, c'était ses collègues, et personne d'autre. Mais bon, maintenant, y'aurait une personne supplémentaire qui avait son numéro. Et Tatsumi ne faisait pas partie de l'équipe médicale, donc, difficile de le joindre. Et vice versa en somme. Naoya arriverait bien à en trouver un.

Tatsumi était resté attentif à ce que l'infirmière lui disait. Et il ne lui avait pas posé de questions quant au fait qu'elle n'avait pas terminé sa phrase. Elle l'aurait pensé un peu plus curieux. Mais d'un autre côté, c'était pas plus mal qu'il n'ait pas demandé ce qu'elle voulait dire. Au moins, elle n'aurait pas à lui dire qu'elle avait un pouvoir. Il ne la prendrait pas pour une folle. Quoi que ... Il était peut-être au courant de cet état de fait. Peut-être qu'il savait déjà qu'il y avait des humains qui se baladaient sur Terre avec des pouvoirs. Bien évidemment, ces gens là ne le chantaient pas sur les toits, histoire de ne pas attirer l'attention mais bon. Peut-être que Tatsumi était déjà tombé sur une personne de ce genre, autre que Naoya. Qui sait ?

Naoya et Tatsumi étaient proches. Peut-être trop proches de l'un et de l'autre. Surtout que le jeune homme avait ramené son visage près de celui de l'infirmière. Elle sentait son souffle sur sa peau, et sûrement que c'était pareil pour lui. Elle avait cru qu'il l'aurait embrassé. Seulement, ce ne fut pas le cas. Il s'était redressé et avait dit qu'il était temps de préparer le dessert. Naoya eut une légère pointe de déception. Mais c'était peut-être mieux. Après tout, l'un comme l'autre avaient bu pas mal. Et peut-être que Tatsumi ne voulait pas faire une erreur qu'il pourrait venir à regretter. Et c'était pareil pour Naoya.

Elle se serait bien levée, histoire de voir ce qu'il était en train de préparer. Seulement, elle avait encore un peu de râmens dans son bol. Et faudrait qu'elle le finisse. Et puis, sûrement que si elle avait essayé de se lever, elle aurait eu un peu de mal à cause de tout cet alcool. Sûrement même que Naoya tituberait un peu. Hmmm ... Ca serait plutôt compliqué pour rentrer chez elle ... Elle n'en était pas encore là mais bon, fallait tout de même qu'elle y pense. Hop, en deux ou trois bouchées, voilà qu'elle avait terminé son bol, et avait aussi bu le jus, histoire d'essayer d'éponger un peu le saké ingurgité. Faudrait qu'elle stoppe un peu sur la boisson pour ce soir. Ca serait pas trop mal. Tatsumi avait fini de préparer une première assiette et l'avait amenée à Naoya.

"Ca m'a l'air bien bon."

Bon, il était vrai qu'elle n'avait pas encore goûté mais ça semblait pas mal mine de. L'infirmière récupéra la cuillère et prit quelques morceaux de mangue qu'elle porta à sa bouche. Tandis qu'elle mangeait un peu, Tatsumi lui proposa de rester pour la nuit. Enfin, c'était pas vraiment une proposition, mais plutôt une suggestion. Peut-être qu'il avait peur qu'elle se fasse attaquer en pleine nuit ... Ou possible aussi qu'elle ait du mal à rentrer, du fait qu'elle pourrait éventuellement avoir du mal à tenir sur ses deux jambes. Qui sait.

"Tu crois ? Je ... Hummm ... Je ne voudrais pas déranger."

Et puis, sûrement que Konoka se ferait tout plein d'idées si jamais Naoya passait la nuit ici. C'était bien gentil de la part mais l'infirmière ne savait pas trop si elle devait accepter ou pas.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le mardi 23 novembre 2010, 22:46:15
HRP : désolé pour la baisse de rythme. Je peut pas tout faire!^^ /HRP

Tatsumi fut un peu surpris par cette histoire de téléphone portable. Il se prenait pour un néanderthalien au milieu des homo sapiens sapiens quand il voyait les espèces d'ordinateurs de paume que trimbalaient ses camarades de classe vu qu'il n'était pas intéressé par ces engins. Et voila qu'il tombait sur une japonaise qui n'avait pas de portable, une espèce qu'il croyait totalement disparue. Riant, il imagina avec elle leur téléphone.

"Ouaip. Il nous en faudra un costaud. Capable de résister aux coups, aux bains dans de l'eau bénite et, si possible, avec une coque en argent. J'vois d'ici la tronche du vendeur. Si on rajoute qu'on souhaite l'option "pieu en bois rétractable" il va s'croire tombée dans une autre dimension!"

Il rit un peu. L'idée de savoir que des types louches insensibles à ses poings rodent en quête d'un cou à boire le dérangeait. C'est pas le fait de risquer de se faire mordre qui le travaillait, c'est le fait de savoir qu'il ne pouvait pas riposter par ses moyens habituels. Tatsumi avait un peu une mentalité Godzilla et voyait rarement quelqu'un qu'il ne pouvait pas pulvériser. Quand il se sépara de Naoya il avait un peu trop d'info dans la tête et ne voyait pas trop par où le prendre donc il ne fit pas attention à son expression. Il n'avait pleinement récupéré qu'une fois attaquée sa mangue. Un peu trop mûre peut-être mais c'était quand même bon. Il devrait liquider les autres demain. Il y en avait trop, il les distribuerait aux autres élèves du cours de kendo.

"Nan, tu dérange pas. J'ai déjà gardé ici deux ou trois fois des gars qui étaient trop nazes après leurs cours de kendo. Quand on fait des entrainements renforcés au dojô, c'est pas pour renforcer le plancher... Bref, les kimonos léger d'été font de super pyjamas. Je vais t'en chercher un."

Il prit quelques morceaux de mangue en vitesse et se leva, allant à la porte et descendant les escaliers. Toutefois, Naoya ne resta pas seule très longtemps. Quelques secondes après que la porte se soit fermée, elle se rouvrit et quelqu'un marcha à la table basse et s'y assit. Quelqu'un qui portait aussi un kimono blanc avec un hakama. Mais qui avait de longs cheveux noirs et répondait normalement au nom de Konoka. Son visage était grave et le ton de sa voix était sec.

"Ne vous en faites pas, on va être seules un bout de temps. J'ai changé le cadenas du vestiaire des filles et il lui faudra un bout de temps pour le forcer sans le casser. Il n'est pas stupide et ne laissera pas de traces... A nous deux maintenant mademoiselle Naoya... Vous voulez prendre mon élève?"

Elle se tenait de l'autre côté de la table, assise, le sabre en bois posé à ses côtés. Mais pas dans la pose de quelqu'un qui boit le thé. Plutôt celle de quelqu'un qui est sur le point de dégainer. L'ensemble dégageait une colère contenue d'un maître énervé.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le mercredi 24 novembre 2010, 15:43:41
C'est pas grave ^^

Un petit rire lui échappa quand Tatsumi parla du téléphone, et du fait qu'il leur en faudrait un plutôt spécial, genre méga costaud, qui résiste à tout et à rien et qui possède, si possible, l'option pieu rétractable. C'était amusant la manière dont il l'avait dit et Naoya savait bien, du moins, elle se doutait qu'il ne disait pas cela pour se ficher d'elle. Non, elle avait l'impression qu'il avait compris ce qu'elle lui avait dit sur les méchants vampires qui se baladaient dans les rues.

"Je crois que ledit vendeur risquerait d'appeler les flics, ou l'hôpital, pour qu'on vienne nous chercher et nous mettre une camisole de force."

Car bien évidemment, Naoya préférait ne pas chanter ce phénomène sur les toits. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle ne voulait pas être prise pour une dingue. Surtout que, elle en avait parlé une ou deux fois et effectivement, on l'avait prise pour folle. Donc, elle avait été obligée de leur effacer un petit bout de mémoire, histoire qu'ils ne se souviennent pas de l'infirmière ou de sa petite histoire. Donc hein, dans l'immédiat, elle préférait éviter de s'attirer, à nouveau des ennuis. D'une certaine manière, Naoya avait eu de la chance que Tatsumi ne la prenne pas pour une dingue. Ouais, elle avait eu de la chance. Naoya n'aurait pas voulu quitter le dojo comme un voleur après lui avoir effacé de sa mémoire tout ce qui venait de se passer. Ca aurait été dommage de le faire. Enfin.

Naoya récupéra une nouvelle fois, à l'aide de la cuillère, plusieurs morceaux de mangue, qu'elle porta à sa bouche. Elle ne mangeait pas souvent de mangue, mais c'était bon n'empêche. Tatsumi lui répondit alors que ce n'était pas grave, qu'elle n'allait pas le déranger. Après tout, pour lui, ce n'était pas la première fois qu'il accueillait quelqu'un dans sa "demeure". Donc, ça ne l'embêtait pas plus que cela. Il lui parla de kimono d'été, et du fait que ça pourrait lui faire un super pyjama. Et hop, sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, comme par exemple, refuser gentiment, le voilà qui s'était levé, récupérant quelques morceaux de mangue au passage. Et hop, en un clin d'oeil, il avait quitté la chambre pour aller je ne sais où. Bon, bin, d'une certaine manière, elle n'avait pas trop le choix ... Et puis, peut-être que Naoya ne serait effectivement pas en état de rentrer chez elle. Si ça se trouve, elle n'arriverait peut-être pas à faire deux pas correctement. Qui sait. Elle verrait bien quand elle essayerait de se lever et de faire quelques pas.

Naoya termina donc de manger le désert préparé par Tatsumi quand la porte se rouvrit. Elle pensait le revoir revenir mais à dire vrai, ce n'était pas lui. Nan, une femme venait de s'asseoir en face de l'infirmière. C'était Konoka. Elle semblait être ... Comment dire ... Sur les nerfs. Y'avait quelque chose qui ne lui plaisait pas vraisemblablement. Quant à savoir quoi ? Sur un ton plutôt énergétique et qui ne valait rien de bon, elle prit la parole, répliquant qu'elles seraient seules pendant un moment, du fait qu'elle avait changé le cadenas et que le pauvre Tatsumi aurait dû mal à récupérer les kimonos. Oui ? Et alors ? Pourquoi lui disait-elle cela ? Elle lui demanda alors si Naoya voulait prendre son élève ? Hein ? Soit elle avait vraiment trop bu et de ce fait, elle n'avait pas compris ce que l'autre avait voulu lui dire ... Soit elle n'avait vraiment pas compris et ce n'était pas dû à l'alcool.

"Pardon ? Quoi ? J'ai pas bien compris ce que vous me demandez."

La femme était bizarre. Du moins, Naoya la trouvait bizarre, pas nette. Mais qu'est-ce qu'elle lui voulait ? Hmmm ? Est-ce que l'infirmière avait fait quelque chose qui ne lui aurait pas plu ? Il lui semblait que non. Tout ce qu'elle avait fait, c'était boire un coup avec Tatsumi, dîner avec lui, et lui parler de choses et d'autres. C'était tout. A moins que cette dingue les avait espionnés. Car il lui vint en tête que les deux jeunes femmes n'avaient pas été présentées. Alors, comment se pouvait-il qu'elle connaisse son prénom ? Y'avait anguille sous roche.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le mercredi 24 novembre 2010, 20:24:15
Konoka ne bougeait pas d'un poil et aucun muscle de son visage n'avait bougé après la phrase dite par Naoya. Au poker, ce serait une tueuse. Et dans quelques autres occasions on pouvait être sûr qu'elle était aussi une tueuse. Elle se contenta d'un vaste geste de la main gauche, embrassant toute la pièce mais semblant montrer bien plus que le petit appartement de Tatsumi.

"Vous êtes ici dans mon dojô. Je forme Tatsumi afin qu'il devienne un bon kendoka... Pour commencer. Vous n'êtes pas aveugle et avez compris son potentiel largement inexploité. Moi aussi. Je le forme afin qu'il puisse m'accompagner dans mes tâches les plus risquées, celles pour lesquelles ma famille se bat depuis des siècles, dans l'ombre de l'histoire. Le genre de tâche que vous devez sûrement accomplir."

Elle sembla faire le point sur la femme qui lui faisait face pour la première fois véritablement, pas le genre de regard qui regardait à travers vous pour voir tout ce que vous êtes mais un regard plus franc sur la nature même de son interlocuteur.

"Je suis surprise tout de même... J'imaginais le fantôme chasseur plus... menaçant. Une personne en ayant après les vampires mais qui disparaît de la mémoire des personnes qui semblent croiser son chemin. Vous êtes célèbre à votre manière. Peu de vampires osent se renseigner sur vous de peur de voir partir une partie de leurs salariés qui oublient tout simplement pour qui ils travaillent."

Elle montra l'armoire du pouce.

"Je n'ai jamais fait boucher ce trou parce que c'est pratique de surveiller du vestiaire des filles ce qui se dit ici. Ce ne fut jamais très intéressant mais aujourd'hui ce le fut beaucoup... Ma chère, je forme Tatsumi pour me seconder, m'épauler et peut-être même me remplacer si la situation l'éxige. Et pas pour le dojô, non, pour lutter contre les créatures de la nuit. Et j'apprécie moyennement que vous le propulsiez dans ce monde plus vite qu'il ne le devrait..."

Elle croisa les bras, ayant l'air vraiment préoccupé et un peu énervée mais il ne semblait pas qu'elle pensait à Naoya sur le moment, grommelant quelque chose avant de poursuivre la conversation.

"De toute façon je le connais bien cet abruti. Pour les beaux yeux d'une fille il serait capable de sauter d'un pont sans même réfléchir. Il a déjà prit sa décision de jouer les chevaliers blancs et je ne vais pas pouvoir l'en empêcher..."

Elle passa sa main droite sous son menton, le massant de façon pensive. Elle élaborait déjà un plan sur le long terme, façon qu'avait sa famille de faire face aux imprévus. Parce que les ennuis sont toujours sur le long terme. Puis elle revint à son interlocutrice.

"Je suis là pour l'empêcher de faire des bêtises mais se lancer plus tôt que prévu dans les tâches familiales est de l'inconscience... A moins qu'il ne soit solidement secondé. On peut arriver à un accord..."

Il y avait effectivement un plan qui semblait naître dans son esprit martial. Mais il fallait d'abord savoir ce que pensait Naoya.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le mercredi 24 novembre 2010, 21:25:50
Konoka avait un air sérieux ... Trop sérieux d'ailleurs ... Faudrait peut-être qu'elle boive quelques gorgées de saké, histoire de la décoincer un peu ... Ca ne changerait peut-être pas grand chose mais Naoya n'aimait pas son air. Et d'ailleurs, elle n'allait pas non plus aimer ce qu'elle allait lui dire. D'un ton toujours aussi grave, elle prit alors la parole, lui expliquant pourquoi Tatsumi était sous son aile. La raison était simple : elle voulait le former. Elle voulait qu'il devienne un maître dans son art. Et Konoka supposait que Naoya avait remarqué qu'il avait un grand potentiel. Oui, d'accord, elle l'avait remarqué. Mais c'était pas comme si elle allait prendre la place de Konoka et lui enseigner d'autres trucs. Franchement, pas le temps. Et quand bien même elle aurait le temps, l'infirmière n'aurait pas su quoi lui enseigner. Donc hein ...

Konoka se faisait des idées. Naoya ne voulait pas lui piquer son élève. Tout ce qu'elle voulait, c'était qu'il fasse gaffe, qu'il évite de se frotter à de méchants types qui pourraient lui défoncer la gueule. Elle ne voulait pas qu'il se fasse alpinguer par des créatures de l'ombre dont il n'aurait pas eu connaissance. Après tout, la meilleure défense, c'est le savoir. Alors, qu'il ne sache pas que de sales bestioles se baladent la nuit, dehors, c'était un peu de l'inconscience, du moins, selon Naoya. Après, à chacun ses idées. En tout cas, Konoka faisait fausse route. Seulement, elle parlait un peu trop vite et l'infirmière, du fait qu'elle avait un peu trop bu, n'arrivait pas totalement à suivre tout son débit de parole. Et son cerveau avait aussi du mal à analyser tout ce qu'elle était en train de lui dire.

Ce fut à ce moment que Konoka capta un peu plus l'attention de l'infirmière. Comment ? Et bien, elle lui avait parlé des vampires, qu'elle les chassait. Mais aussi du fait qu'elle pouvait effacer la mémoire des gens. Tiens donc ... Konoka connaissait donc sa réputation. Elle en savait plus qu'elle ne voulait le laisser le croire. C'était peut-être pour Tatsumi. Peut-être qu'il était au courant de cet état de fait ... Ou alors, Konoka avait pris des renseignements sur la jeune femme.

"On dirait que ma réputation me précède. Moi qui croyais avoir effacé toutes mes traces."

Naoya en vint à se demander comment Konoka pouvait savoir cela. Jusqu'à présent, elle avait effacé pas mal de mémoires pour garder ce secret. Où y avait-il eu une fuite ? Ca serait pas mal de le savoir. Bien évidemment, Naoya pouvait toujours crâmer la mémoire de Konoka mais celle-ci fouinerait à nouveau. Et de ce fait, à nouveau, elle serait au courant de cet état de fait. Donc, tant que l'infirmière n'avait pas la source, et bien, ça serait plutôt compliqué.

Naoya aurait pu décocher de la conversation, histoire de se concentrer sur la fuite. Mais non, elle écoutait toujours Konoka. Apparemment, si le trou n'avait pas été bouché, et bien, c'était pour servir les intérêts de Konoka et pour surveiller les conversations que Tatsumi pouvaient avoir avec les autres. Intéressant. Mais quelle garce tout de même ! Elle pouvait pas non plus lui foutre la paix ? Lui lâcher un peu la bride ? D'accord, c'était qu'un ado mais bon, fallait bien qu'il vive sa vie et qu'il fasse ses propres expériences pour apprendre. Sinon, il commettrait toujours et sans cesse des erreurs s'il n'apprendrait rien de lui même. Naoya leva un sourcil interrogateur quand Konoka lui révéla que Tatsumi était destiné à une vie bien plus sombre que l'infirmière n'aurait pu l'imaginer. Apparemment, Tatsumi irait botter le cul des créatures de la nuit. Du moins, plus tard, quand il serait prêt.

Naoya avait bien une solution. Elle pouvait toujours faire disparaître cette journée de la mémoire de Tatsumi. Seulement, elle n'était pas sûre que ça soit une bonne idée. Et elle préférait ne pas y penser d'ailleurs. Il ne l'avait pas prise pour une dingue, et franchement, si elle avait le choix, elle préférerait lui laisser sa mémoire intacte.

"A un accord ? Quel genre d'accord ?"

Naoya ne savait pas bien ce que Konoka voulait entendre par là. Et surtout, elle espérait qu'elle ne suggère pas la solution de l'effaçage de mémoire. Non, ça lui déplairait. Et d'ailleurs, dans l'état où elle était, Naoya n'était pas sûre que ça fonctionnerait. Elle avait bu, un peu trop. Et surtout, elle avait utilisé son pouvoir plus tôt dans la soirée et ça l'avait pas mal fatigué.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le mercredi 24 novembre 2010, 21:52:26
Konoka eut un sourire fugace quand l'affirmation de Naoya concernant le fait d'effacer ses traces vint sur la table. C'était en quelque sorte un aveu. Elle leva une main devant elle, signe d'apaisement.

"Vous êtes très forte, je vous rassure. Ce n'est pas l'existence de traces qui vous as trahie mais leur absence. Il y a quelqu'un qui a une dent contre les vampires mais qui se déplace comme un fantôme. Nous autre, membre du dojô, pouvons nous entraîner pour sentir le surnaturel, sa présence... Vous avez une... "aura" disons, de guerrière. De chasseuse. D'une personne qui s'est frottée à l'inconnu... Tout en étant totalement inconnue d'une personne comme moi qui cherche à en savoir un maximum sur les soutients potentiels que je pourrais avoir. J'ai procédée par déduction..."

A ce moment là, on entendit un grand bruit à l'étage du dessous suivit par un juron retentissant. Visiblement, le cadenas donnait du fil à retordre à Tatsumi. Konoka souriait en pensant à la tête qu'il devait faire en ce moment avant de ramener son esprit à la situation présente. L'idée de l'accord semblait avoir fait son chemin et la kendoka ne comprenait pas que l'état d'égarement était du à la consommation d'alcool, elle-même n'en ayant jamais pris.

"Et bien, c'est simple. Si je le forme et qu'il m'accompagne en mission, il ne fera que ce que je dis. Je le terrorise et il oserait pas marcher en-dehors des clous. Je veut voir ce qu'il est capable de faire par lui-même. Si vous partez en chasse, prévenez-moi. Je resterai discrète, embusquée et vous aiderai au mieux que je pourrai si ça tourne mal. Formez-le aux dangers du monde de la nuit. Je le formerai aux arcanes pour l'en défendre. J'ai bien tendu l'oreille et il vous respecte... Il n'a même pas essayé de vous sauter dessus. Vous n'avez pas peur de lui et il n'a pas peur de vous... chose que j'ai échoué... par nature peut-être..."

Pour la première fois, Konoka eut l'air un peu embarassée. L'idée d'en faire son disciple personnel pour le former au combat de la nuit n'est venue que plusieurs semaines après son arrivée ici. Au début, elle pensait juste ramasser un délinquant à redresser à coups de triques et elle avait reçu un apprenti plus motivé que tout ce qu'elle avait reçu jusqu'à présent. Elle était très forte pour se faire respecter. Beaucoup moins pour se faire apprécier. Se reprenant, elle continua.

"Mais n'allez pas trop vite... Je n'ai même pas encore commencé les arcanes élémentaires avec lui. dans un premier temps j'assurerai votre sécurité. Vous avez mon numéro de téléphone donc si ça tourne mal même quand Tatsumi n'est pas concerné appelez-moi. J'agi de façon propre, nette et sans bavure..."
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le jeudi 25 novembre 2010, 16:00:22
Naoya commençait à avoir mal au crâne. Elle trouvait que Konoka parlait trop ... Un peu trop d'ailleurs mais bon, elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Tout ce qu'elle voulait, c'était protéger Tatsumi et lui enseigner les choses de la vie à sa manière. Et très certainement qu'elle aurait préféré que Naoya ne vienne pas fourrer son nez là-dedans. Quoi que, après tout, ce n'était pas totalement de sa faute. L'infirmière aurait très bien pu ne pas accepter ce verre. Et dans ce cas-là, elle serait tranquillement chez elle à s'ennuyer et à attendre que le temps passe. Et elle n'aurait pas livré ses petits secrets à Tatsumi.

Secouant légèrement la tête, Naoya se remit à écouter Konoka. Apparemment, elle avait su effacer ses traces correctement. Seulement, y'avait quand même eu quelques rumeurs qui s'étaient développées, du fait qu'une chasseuse de vampires traînait dans les parages mais que personne n'avait vu ... Ou du moins, que personne ne se souvenait d'avoir réellement vu. Et voilà ce qu'on gagnait à trop effacer ses traces. Apparemment, les gens faisaient plus attention à ces rumeurs. L'identité de Naoya était peut-être percée à jour mais ce n'était pas par tout le monde. Après tout, pour le moment, seule Konoka connaissait l'entière vérité. Tatsumi, lui, et bien, n'avait pas toutes les cartes en main. Du moins, pas encore. Et après cette conversation avec Konoka, sûrement qu'elle n'allait pas lui en dire plus.

Konoka lui parla aussi du fait qu'elle avait une aura de guerrière. Ah bon ? Elle ne trouvait pas vraiment qu'elle avait une aura différente des autres humains. C'était peut-être à cause de son comportement que Konoka disait cela. Peut-être qu'elle trouvait que Naoya ne se conduisait pas comme une humaine normale ... De toute manière, la normalité et elle, et bien, cela ne faisait pas vraiment bon ménage.

"Vous savez, j'aurais préféré ne pas me frotter à l'inconnu."

Naoya avait utilisé ses propres mots, histoire de lui faire comprendre que même si elle ne semblait pas totalement l'écouter, que même si elle était un peu distraite, et bien, elle l'écoutait quand même.

"Mais on ne m'a pas vraiment laissé le choix."

Enfin, si, Naoya avait eu le choix. Seulement, elle avait voulu avoir des réponses à ses questions. Et comme sa mère préférait se taire, et bien, elle avait décidé qu'il fallait qu'elle se débrouille par ses propres moyens. Avec le recul, sûrement qu'elle n'aurait pas dû s'ennuyer avec tout cela mais bon, maintenant, c'était trop tard. Maintenant, elle ne pouvait plus nier tout ce qu'elle avait pu apprendre. Et comme son pouvoir ne marchait pas sur sa personne ... Pas de retour possible en arrière.

Après quelques instants, et quelques jurons qui provenaient du sous-sol, Konoka se mit à lui expliquer ce qu'elle attendait de Naoya. Selon elle, Tatsumi avait la trouille de sa senseï et c'était pour cela qu'il préférait lui obéir au doigt et à l'oeil. Seulement, avant de l'emmener où que ce soit, elle préférait voir ce qu'il était capable de faire. D'une certaine manière, du moins, si c'était ce que Naoya avait compris, Konoka voulait que l'infirmière fasse quelques rondes avec le jeune. Mais elle n'était pas sûre d'avoir totalement compris. Quitte à passer pour une idiote, elle préféra donc demander confirmation. Ca lui apprendrait à boire !

"Euh ... Si j'ai bien compris, vous voulez que je l'emmène éventuellement avec moi lors de mes rondes ?"

Naoya préférait dire "ronde" à "chasse". Après tout, elle ne chassait pas véritablement. Elle n'avait pas de cible. Enfin, si, une mais elle n'arrivait pas à lui mettre la main dessus. Konoka lui demanda ensuite de bien vouloir l'appeler, si jamais Naoya tombait sur un os ou qu'elle avait besoin d'un coup de main. Pour le moment, si elle avait bien compris, Tatsumi était hors course. De toute manière, l'infirmière n'aurait jamais eu dans l'idée d'appeler à l'aide le jeune homme si jamais elle avait des ennuis. Pourquoi ? Elle ne voulait pas qu'il se retrouve blessé ou estropié par sa faute.

"J'essayerai d'y penser ... Du moins, si je m'en rappelle d'ici le petit matin. J'crois que j'aurais pas dû autant boire ..." se dit-elle finalement à elle même.

Bon, fallait dire aussi que ce petit saké avait un sacré goût et qu'il se buvait comme du petit lait, ou presque. Donc, difficile d'y résister.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le samedi 27 novembre 2010, 17:22:04
Le fait que Naoya n'était pas de toute première fraicheur commençait à se voir, même à travers le filtre guerrier de Konoka. Elle prit d'ailleurs le verre de Tatsumi pour renifler le fond d'alcool. Elle écarta vite le verre de son visage pour le remettre à sa place en faisant la moue. Du coup, Konoka regarda l'invitée un peu bizarrement, se demandant si elle était bien nette de se griser à l'alcool alors que des suceurs de sang pouvaient la croiser à l'extérieur. Quand Naoya avoua à demi-mots qu'elle aurait aimé ne pas se frotter à l'inconnu, Konoka devint grave, croisant les bras et regardant dans le vide.

"Oui... Oublier ça... Une vie normale... Ce fut le choix de mes parents. Mais les créatures ne leur pardonnèrent jamais d'être nés Tashigawa. Tourner le dos à l'héritage familial n'est pas forcément une bonne idée..."

C'était visiblement un souvenir douloureux et elle revint vite au coeur du sujet, se concentrant à nouveau sur son interlocutrice.

"Oui. Mais les rondes les moins dangereuses bien sûr. Pour commencer... Je pense que d'ici quelques mois il deviendra dangereux pour les êtres de la nuit de moyenne catégorie. D'ici quelques années, les plus puissants d'entre eux claqueront des dents en le voyant débouler..."

Elle avait un sourire vorace en pensant à ça. Elle était du genre à frapper puis disparaître. Mais Tatsumi, avec sa hargne, son habitude des combats seul contre tous et une bonne technique serait un vrai cauchemar à gérer pour n'importe quel groupe de vampires. Il n'avait déjà plus rien à apprendre de ce qui concerne l'art d'éviter les embuscades, comment en tendre ou le repérage des lieux. Il ne restait plus qu'à canaliser tout ce Yang pour en faire du Yin. Quand Naoya admit avoir trop bu, Konoka eut l'air vraiment peinée, ce qui lui faisait une expression humaine sur son visage. Tatsumi aurait été là, il aurait été choqué.

"Ha? Il est si fort que ça? J'avais envoyé la bouteille à mon oncle sur sa demande quand je lui ai dit que j'ai vue Tatsumi essayer de grimper la façade avec la boite en bois attachée sur le dos. Il avait déjà fini de rembourser la dernière armure qu'il a pulvérisé mais vu qu'il allait sûrement casser quelque chose dans la semaine, le prétexte était tout trouvé."

A ce moment, il y eut du bruit en bas des escaliers. Tatsumi semblait en avoir fini avec le cadenas, sûrement trop vite pour Konoka qui se retrouvait piégée. Elle se releva vite.

"Bon. Je vous reverrai demain matin. Je m'entraîne très tôt, vous devriez me croiser."

Sans plus de cérémonie, elle fit un bond verticale, basculant une plaque du plafond et, avant que la poussière soit retombée, elle était déjà dans le faux-plafond et remettait la plaque en place. Juste à temps car Tatsumi venait de rentrer avec un kimono de kendo blanc dans les bras. Il le déploya. Ça n'allait que vers mi-cuisse mais le tissu était à la fois robuste et confortable. Une ceinture pendouillait autour de son cou.

"Et voila Naoya-san! Ça a pas été simple, il y avait une saleté de gros cadenas, impossible à craquer. Mais le vestiaire de Konoka-senseï avait un cadenas normal, lui, alors j'y ai cherché la clé."

A ce moment, on entendit comme du bruit dans le faux plafond. Quelque chose rampait pour partir.

"Arf. Y a des rats? Et un gros en plus!"

Il prit son sabre de bois pour taper dans les plaques pour chasser l'importun. Au bout de quelques minutes, il se tourna vers Naoya pour lui remettre en main propre le kimono, tout sourire. Derrière lui, une plaque s'était retirée et un bras vengeur armé d'un sabre semblait hésiter sur le châtiment à appliquer dans de telles conditions. Finalement, Konoka sembla se raviser et le bras se replia. Quelques secondes plus tard, Naoya entendit le bruit s'éloigner en direction des vestiaires. Tatsumi, lui avait repris le dessert où il l'avait laissé.

Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le samedi 27 novembre 2010, 18:20:29
A sa voix, Naoya crut comprendre que Konoka avait eu une vie plus ou moins semblable à la sienne. Ou du moins, que bien malgré elle, tout comme l'infirmière, elle avait été confrontée aux sales bestioles qui peuplaient le monde. Pas de bol. Oui, c'était souvent que Naoya regrettait tout cela, la vie qu'elle menait et du fait qu'elle avait souvent des insomnies. Mais bon, comme on le dit souvent, on n'a pas toujours ce qu'on veut dans la vie. Parfois, on est obligé de faire avec. Et Naoya était obligée de faire face si elle ne voulait pas perdre la tête, du moins, d'une certaine manière.

"Ce n'est pas que je veux tourner le dos à mon héritage familial. C'est juste que ..."

Naoya poussa un soupir. Juste qu'elle aurait préféré que sa vie soit un peu plus normale, juste qu'elle aurait préféré ne pas avoir à faire à ces maudits vampires et tous les ennuis qui pouvaient s'y reporter. Après quelques instants, Konoka confirma les dires de Naoya et du fait que Tatsumi viendrait à l'accompagner de temps en temps. Enfin, sur des rondes qui ne seraient pas dangereux pour lui. Oui, ça serait peut-être mieux. Et à dire vrai, l'infirmière préférerait sûrement qu'il l'accompagne seulement lorsqu'elle serait sûre de ne rencontrer personne. Enfin ... Bien évidemment, Naoya ne pouvait pas prédire l'avenir et dire à coup sûr si lors d'une de ses rondes, elle tomberait sur quelqu'un mais bon, généralement, la plupart du temps, elle ne tombait que sur des poivrots. Une chance, pour ainsi dire mais bon.

Konoka lui parla aussi de l'éventuelle évolution de Tatsumi, du fait que pour l'instant, disons que c'était un bébé. Que d'ici quelques mois, il pourrait se frotter à des gens qui seraient aussi forts que lui, voire même un peu plus. Et que finalement, d'ici quelques années, il serait au top de sa forme et qu'il pourrait buter n'importe qui. Naoya l'espérait. Elle voulait qu'il réussisse, au moins, il pourrait se défendre correctement. Elle acquiesça alors un léger sourire, sans pour autant commenter ce que Konoka venait de lui dire. L'infirmière passa une main sur son visage tandis que Konoka disait quelques mots sur le saké. Elle n'avait pas vraiment tout compris mais à dire vrai, Naoya s'en fichait un peu.

Au bout de quelques minutes, voilà que Naoya tendait l'oreille. Elle avait apparemment entendu du bruit. Elle était peut-être un peu saoule mais ce n'était pas pour autant qu'elle était sourde. Peut-être Tatsumi qui était en train de revenir. Ou alors, c'était une autre personne qui cherchait Konoka et qui l'avait vue monter les escaliers. Qui sait ? Elle verrait bien. Finalement, Konoka prit alors congé de Naoya et ajouta qu'elle devrait probablement la croiser, du fait qu'elle se levait tôt pour son entraînement. De toute manière, Naoya ne comptait pas faire la grasse matinée non plus. Pourquoi ? Parce que d'une, le jour suivant, elle travaillait à l'infirmerie et qu'elle se devait de repasser par chez elle, histoire de se changer, et de se doucher.

Naoya ferma les yeux pendant une fraction de seconde et quand elle les rouvrit, voilà que Konoka avait disparu. Du moins, elle leva la tête, du fait, qu'elle avait entendu du bruit. Elle vit alors Konoka disparaître dans une espèce de faux plafond.

"Okay ..."

Elle cligna des yeux pendant quelques secondes tandis que Tatsumi revenait avec un kimono blanc en main. A première vue, ça avait l'air d'être court, mais pas aussi court que sa tenue d'infirmière. Alors, ça irait très certainement. Tatsumi s'expliqua alors sur le comment du pourquoi il avait été si long. Il lui parla du gros cadenas, et aussi du fait qu'il avait dû finalement forcer le casier de Konoka. Enfin, forcer n'était pas vraiment le mot. Il avait récupéré la clé pour se faire.

"C'est gentil de t'avoir donné tant de mal."

Un bruit provint alors du faux plafond, là où Konoka s'était faufilée pour pouvoir disparaître. Tatsumi parla alors des rats et que c'en était sûrement un.

"Il doit être balèze ce rat alors."

Ce n'était pas pour se moquer de Konoka. Naoya n'avait pas envie de parler de la conversation qu'elle avait eu avec Konoka. Et de ce fait, elle préférait de noyer le poisson avec cette histoire de rat. Voilà que Tatsumi, avec son sabre de bois, tapait contre le plafond, histoire que le "rat" se barre le plus vite possible. Et puis, finalement, il revint vers Naoya, tout en lui tendant le kimono. L'infirmière secoua la tête pendant quelques instants. Le dernier verre était sûrement de trop.

"Hmmm ... Y'aurait un endroit où je pourrais me changer ?"

Sûrement que si jamais, par la suite, elle se couchait sur un matelas, elle finirait par s'endormir assez facilement. Peut-être que, pour une fois, elle passerait une bonne nuit. Bon, bien évidemment, ça serait grâce au saké mais bon. Pour une fois, sûrement que son insomnie passerait en second plan.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le samedi 27 novembre 2010, 19:01:21
"Roh, c'est rien! J'suis locataire, j'devrais quand même avoir quelques clés. Konoka dit qu'elle me les filera au fur et à mesure que j'aurais des ceintures plus colorées. J'la soupçonne de me motiver."

Il eut un bon rire franc. Après avoir chassé le "rat" et s'asseyant à la mangue, Tatsumi fut un peu surpris de trouver de la poussière sur son dessert. Il n'était pas resté aussi longtemps pourtant! Nettoyant un peu la saleté, il repris son dessert où il l'avait laissé.

"Ouais, c'est bizarre quand même. Y a jamais eu de rat. Ou de corbeau. Ou quoi que ce soit comme animal quand j'y pense. Même les chiens errants changent de trottoir quand y s'approchent du dojô. Faut croire qu'ma senseï est aussi crainte dans le monde animal!"

Bien sur ce n'était pas vrai, il devait souvent chasser les corbeaux qui s'amoncelaient sur le toit certain soirs. Il souriait encore quand Naoya pointa du doigt un élément qui lui avait échappé jusqu'à présent. Elle se changeait où? Avec les mecs, il n'y avait pas de chichis... Mais là? Il avait toujours son sourire mais un tressaillement de la joue droite laissait entendre qu'il était en fait en mode "figé".

"Ha heu bennnn"

Il fit rapidement le tour de son appart. Il utilisait les douches et les toilettes du rez-de-chassé comme salle d'eau. Il n'allait quand même pas lui demander d'aller dans les vestiaires pour se changer, il faudrait repasser dans le dojô en pyjama! Il ne restait plus qu'une solution...

"Je vais attendre dehors..."

Ce fut avec une démarche de robot que Tatsumi atteignit la porte, l'ouvrit et la referma derrière lui. Il avait le feu au cerveau et aux joues. Une fille était venue chez elle. Elle allait mettre un kimono trop court. Et dormir ici. ICI CHEZ LUI! Les dieux ne l'avaient pas tout à fait abandonné!! Bon ce serait en tout bien tout honneur et il se passerai rien. Après tout il n'était qu'un gosse par rapport à elle... Mais ce qu'elle était canon! Mystérieuse, brillante, futée, débrouillarde... En plus, elle vivait en sachant qu'il y avait des trucs super dangereux dans les rues sans avoir peur donc elle était aussi super courageuse! Une fille comma ça ça courait pas les rues. Et elle était chez lui! Nerveusement, il se tamponna le bandage du front. C'était décidément une super soirée...
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le samedi 27 novembre 2010, 22:27:44
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Naoya se mit à rire un peu quand Tatsumi lui parla des animaux qui ne s'approchaient pas à moins de cent mètres du dojo. Selon lui, Konoka était responsable de tout cela. Mais peut-être que la raison était plus naturelle. Peut-être que les oiseaux n'avaient pas vraiment de quoi se percher dans les environs. Ou bien que les chiens errants, comme ils le disaient si bien, ne venaient pas vraiment ici. Enfin, c'était un peu drôle de la manière dont il l'avait dit mais bon. Ca l'avait fait sourire, sans aucun doute et y'avait pas que l'alcool qui était responsable.

"Qui sait ... Peut-être que le monde animal vous évite ..." avait-elle dit en souriant.

C'était sûrement pas vrai mais bon, au moins, Tatsumi ne se posait pas plus de questions sur le gros rat qui avait squatté le faux plafond. Quoi que, il aurait peut-être aimé apprendre que Konoka avait quelques inquiétudes à son égard et qu'elle avait déjà tracé tout son avenir pour lui. En y repensant, c'était peut-être égoïste de la part de Konoka, ou bien celle de Naoya, de ne pas lui en parler. Après tout, il devait pouvoir vivre sa vie comme il l'entendait. D'accord, il aimait bien les cours de kendô. Mais peut-être que ça ne lui plairait pas d'apprendre que tout ceci était dans l'unique but d'aller chasser les saloperies qui traînaient dehors. Mouais ... Peut-être que c'était pas cool de ne pas lui en parler. Seulement, Naoya ne le connaissait pas assez pour lui dire ce qu'elle savait. Et franchement, elle préférait laisser ça à Konoka. Ils se chiperaient le nez et puis, voilà, ça resterait entre eux ... Mieux valait-il que l'infirmière évite de se mêler des affaires des autres sinon, ça finirait par lui retomber sur le coin de la figure. Enfin bref.

Naoya remarqua ensuite qu'elle avait quelque peu perturbé le pauvre Tatsumi qui était resté sans voix suite à sa question. Bin oui ? Où est-ce qu'elle se changeait ? Peut-être qu'elle pourrait aller en bas ... Ou ailleurs, enfin, elle ne savait pas trop non plus. Tout ce qui sortit de sa bouche en premier lieu, ce fut quelques onomatopées. Elle l'avait pris de cours, pour sûr. Finalement, après quelques minutes de réflexion, Tatsumi en vint à la conclusion ... qu'il devrait attendre dehors. Mouais ... Mouais ... Il ne laissa pas vraiment le temps à Naoya de dire quoi que ce soit d'autre parce que voilà qu'il reprenait une nouvelle fois la porte. L'infirmière se frotta le front pendant quelques instants, se demandant si elle n'aurait pas mieux fait de prendre le risque de rentrer chez elle, même si elle aurait sûrement du mal à le faire.

Tatsumi était donc parti... Autant se changer rapidement pour qu'il revienne finir son dessert, parce qu'il avait encore un peu de mangue dans son assiette. Naoya croisa alors les bras pour atteindre les extrémités de son pull et hop, voilà qu'elle le retirait. Il sentait encore bon la lessive que Naoya utilisait lorsqu'elle lavait ses fringues. Normal, elle ne l'avait pas beaucoup porté ce jour ci puisqu'elle avait passé le plus clair de son temps en tenue d'infirmière. Naoya tendit alors la main et récupéra le kimono blanc qu'elle enfila alors. Elle se leva alors, en chancelant un peu à cause de l'alcool et regarda le kimono. Mouais ... Bon ... Mi cuisses ... Un peu court ... Mais un poil moins court que sa tunique. Ca passerait, du moins, c'était ce qu'elle se disait. Naoya ôta ensuite son pantacourt qu'elle plia, tout comme son pull. Ses deux vêtements rejoignirent alors son sac. Elle se rapprocha ensuite de la porte, histoire de l'ouvrir.

"Hum ... C'est bon."

Genre, tu peux revenir, la voie est libre. 
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le dimanche 05 décembre 2010, 10:26:37
Naoya confirma les craintes de Tatsumi mais le ton soulignait qu'elle aussi rejoignait un peu les idées d'humour qu'il essayait de mettre dans l'atmosphère. Il rit, de bon coeur. C'était agréable comme sensation après les révélations qu'elle avait fait avant. Elle était sur le point de partir, de croire qu'il allait la prendre pour une folle. Elle était vraiment mal à l'aise. Et maintenant, elle était là, plaisantant avec lui. Une fille canon, courageuse et qui se sentait bien avec lui. Les dieux ne l'ont pas abandonné...

Malheureusement, il dut à nouveau sortir, le temps pour elle de se changer. Il voulut d'abord rester devant la porte mais, en entendant le bruit du tissu que l'on retire il ne put tenir et marcha doucement en bas des escaliers pour s'occuper à la fois les mains et l'esprit. Car son esprit voguait dangereusement vite au-delà des horizons du désir flottait déjà dans les étendues paisibles de l'envie qui se trouvait au-delà. Dur de contrôler sa libido quand on est un ado qui s'est fait jeter par toutes les filles jusque là.

Il trouva ce qu'il cherchait, à savoir un tapis en mousse épais d'environ deux mètres sur cinquante centimètres. On l'utilisait pour les cours des très jeunes élèves histoire qu'ils ne se fassent pas mal en tombant. Bien sur il y en avait plusieurs pour délimiter une zone de combat mais Tatsumi se contenta d'un seul, celui qui était en meilleur état. En arrivant à nouveau en haut des escaliers, il arriva au moment où Naoya l'informa qu'elle s'était changée. Rentrant dans la pièce en évitant de la regarder autant que possible, il posa le matelas de fortune dans un coin de la pièce. Ça lui suffirait nettement pour cette nuit. Se tournant vers elle, il eut une fracture nette de l'oeil droit et un peu de sang se mis à lui couler de la narine gauche.

"Wah...."

Il ne put pas dire grand-chose d'autre. Non seulement le kimono lui allait bien mais le potentiel érotique d'une telle tenue de combattante sans porter de pantalon ou de t-shirt en dessous était nettement plus élevé que ce qu'il croyait. Ne voulant pas faire craquer les coutures de son pantalon, Tatsumi se rassit pour s'installer à sa mangue.

"Heu... Le kimono vous va bien... Désolé il y a pas de pantalon de dispo... "
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le dimanche 05 décembre 2010, 13:10:29
Comme Naoya lui avait indiqué que tout était ok de son côté, qu'elle avait finalement revêtu ce qui allait lui servir de pyjama pour la nuit, Tatsumi avait fini par rentrer dans sa chambre, tout en portant un espèce de matelas. Ca lui rappelait les matelas qu'elle trouvait à l'école, lorsqu'elle faisait de la gymnastique et que ces trucs là servaient à éviter de se péter franchement la gueule. C'était le bon temps, d'une certaine manière. Pas de boulot si ce n'était les devoirs de l'école, pas d'ennuis si ce n'était d'essayer d'être le ou la plus populaire, d'avoir le plus d'ami(e)s ou bien de se trouver un copain, ou une copine. Ouais ... Le bon temps ... Mais tout ceci était déjà bien loin derrière elle et sauf si elle emmerdait un dieu ou bien qu'elle trouvait quelqu'un avec de tels pouvoirs, jamais Naoya ne retournerait dans le passé. Quoi que ... Quand on est jeune, on n'aspire qu'à une chose : grandir le plus vite possible pour se détacher des parents et faire ce qu'on veut. Et quand on est plus vieux ... Bin, c'est l'inverse. On aimerait bien pouvoir revenir dans le passé, histoire d'être dépendant et de ne pas avoir à prendre de décision ... En somme, faut savoir se satisfaire de ce qu'on a, même si c'est pas le top du top. M'enfin.

Reprenons, je disais donc, Tatsumi était revenu dans sa chambre avec son matelas. Mais depuis qu'il était revenu, pour le moment, il n'avait pas encore croisé le regard de la jeune femme. Peut-être parce que, d'une certaine manière, Naoya l'intimidait. Ou peut-être parce qu'il ne savait pas comment il pourrait réagir et que ça pourrait la surprendre. Qui sait ? Naoya, quant à elle, avait encore un peu tiré sur le bas du kimono, histoire de voir si c'était pas un peu élastique et si ça pouvait pas se grandir un peu. Parce que les trucs courts, elle en portait déjà assez quand elle était à l'hôpital. Manque de chance, ça s'étirait pas plus. Dommage ... Dommage ... Oh, et puis, si jamais ça allait pas, elle pourrait toujours remettre son pantacourt. Bon, il était vrai que c'était pas vraiment l'idéal de dormir avec mais bon, ça serait mieux que rien.

Finalement, au bout de quelques instants, Tatsumi se tourna. Et là ... Bin, on aurait pu dire que c'était le drame, mais ce n'était pas vraiment le cas. Sûrement que le pauvre jeune homme ne devait pas avoir l'habitude de rameuter des gens dans sa piaule, et qui plus est, des femmes. Mine de, il aurait pu être à la limite de la crise cardiaque ! Naoya aurait su quoi faire dans ce cas-là. Mais là, un de ses yeux et une de ses narines s'étaient mis à déconner. Et une simple honomatopée s'échappa de sa bouche.

"Euh ... T'es sûr que tout va bien ?"

Question sûrement un peu stupide, vu la réaction qu'il avait eu mais bon, il était pas tombé dans les pommes non plus. Voir Naoya ainsi l'avait certainement quelque peu troublé. Mouais ... Ca lui apprendrait à rester chez des gens qu'elle ne connaissait seulement que depuis peu. Tatsumi retourna alors s'asseoir, histoire de finir sa mangue. Naoya, elle, avait fini la sienne pendant qu'il était en train de forcer les casiers. Et puis, s'asseoir alors qu'il était en train de manger, c'était peut-être pas une brillante idée. Pourquoi ? Parce que, forcément, le kimono allait remonter le long de ses cuisses et là, le pauvre Tatsumi aurait très certaTu einement du mal à terminer sa  mangue ... Du moins, c'était ce que se disait l'infirmière, mais sûrement qu'elle ne devait pas vraiment se tromper sur ce point là. Finalement, Tatsumi lui fit un compliment, en lui disant que le kimono lui allait bien. Naoya n'avait pas vraiment cette impression mais bon.

"Merci ... Mais, tu es repassé au vouvoiement ?" lui fit-elle remarquer.

Tatsumi ne l'avait peut-être pas fait exprès ... Ou alors, c'était elle qui le perturbait plus qu'elle ne l'aurait souhaité.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le dimanche 05 décembre 2010, 14:55:28
L'infirmière, en plein dans son rôle, s'inquiétait pour la santé de son patient. Lui-même se sentirait bien mieux si elle maintenait une distance suffisante, son coeur la remerciait en silence pour ça d'ailleurs.

"J-J'vais bien! C'est juste que..."

Comment articuler ça sans passer pour un vieux pervers? Surtout qu'il venait de passer au vouvoiement sans s'en rendre compte! Il se donnerait des baffes parfois! Tout en mangeant, histoire de se donner une contenance, Tatsumi tenta de parler entre deux bouchées.

"C'est que... J'sais pas si quelqu'un te l'a déjà dit en face mais... Waoh... T'est incroyablement sexy sans même le vouloir! Ça doit être une espèce de don. Moi j'fait fuir les commerçants et j'attire les loubards dès qu'j'pénètre dans un quartier la première fois. Ça doit être ce truc appelé phéromachinchose... Toi, t'est tout simplement... J'crois que waow ça fait limité mais en même temps... ça dit tout. T'devrais faire de la photo pour les fins de mois. J'suis sûr qu'il y a plusieurs photographes qui se battraient pour te payer comme modèle!"

Le cerveau à géométrie variable de Tatsumi venait de trouver une échappatoire et s'y engouffra avec la prestesse d'un naufragé voyant arriver vers lui une bouée. Reprenant du poil de la bête, il avait d'ailleurs fini de manger la mangue et put donc parler à la jeune femme avec un air un peu moins gêné rivé à la figure.

"D'ailleurs... Y a souvent besoin de modèles au lycée! Au club d'arts plastoc y parait qu'ils ont jamais personne pour les peintures et les sculptures. T'est payé pour pas bouger! J'ai voulu postuler mais j'trouve toujours la porte fermée avec sûrement une chaise derrière la clanche parc'que même en forcant la serrure j'peut pas entrer!"

Il n'était pas venu à l'esprit de Tatsumi que les élèves terrifiés croyaient qu'il venait pour les racketter et qu'ils se barricadaient donc depuis qu'ils avaient remarqué qu'il rodait dans les environs. Il n'avait aucune chance de participer au club de dessin vu que ses talents plaçaient les gribouillis au rang d'art majeur mais il espérait par ce moyen croiser plus souvent la route de son ange blanc. Au moins dans des conditions moins stressantes que dans un hôpital ou à la chasse aux suceurs de sang!

"J'sais pas si il y a un club photo. Ce s'rait encore moins fatiguant mais au moins les modèles du club d'arts plastoc sont bien payés. J'dois avoir leur petite annonce dans la poche de ma..."

Il prit alors les débris de sa veste et farfouilla dans une poche... pour laisser sa main ressortir de l'autre côté! Le papier devait se trouver réduit en copeaux et éparpillé dans toute la rue du convini à l'heure qu'il était...

"J'verrai ça au lycée..."

Il se releva, la tête un peu tournante. Il dut même s'appuyer un peu contre le mur. Alccol+ augmentation de la pression cardiaque+ baisse de la quantité de sang dans la tête... alchimie féroce s'il en est une. Il alla donc à son armoire pour sortir le futon. Grand matelas replié, il le déploya sur le sol et posa dessus la couverture et la lourde couette. C'était un modèle pour deux personnes car Tatsumi avait le sommeil très agité. Il déposa un coussin en position central et pris l'autre pour le poser sur le tapis en mousse. Il avait encore des couvertures en rab et se les sortait déjà.

"Tu veux dormir quand?"

Il aimerait bien continuer la conversation, ayant peu de chances de parler à un membre du sexe faible. Konoka ne rentrait pas dans cette catégorie vu que la discussion avec elle se résumait à "pitié, nooooon". Mais l'alcool avait fait quelques ravages, lui-même voyant des ombres d'éléphants roses à la limite de son champ visuel.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le dimanche 05 décembre 2010, 16:21:04
Le pauvre ... Tellement qu'il était perturbé, il en avait du mal à trouver les bons mots ! Mais histoire de se remettre d'aplomb, Tatsumi avala quelques bouchées de son dessert. Puisqu'il avait retrouvé ses mots et que son cerveau avait arrêté de mélanger toutes ses idées, du tac o tac, voilà qu'il lui disait qu'elle était plutôt bien foutue. Mouais ... Mais c'était pas vraiment de sa faute. A dire vrai, toutes les fringues qu'elle portait lui allaient plutôt bien, même ce fichu kimono qu'elle trouvait un peu trop court mais bon. Entendre cela de sa bouche ... C'était ... Comment dire ... Bien évidemment que ça lui faisait d'entendre cela mais bon. Tatsumi était peut-être un peu trop jeune pour que quelque chose se passe entre eux. Ca ne serait pas vraiment décent, du moins, selon elle.

"Euh ... Oui ... On me l'a déjà dit. Mais peut-être pas aussi directement."

Naoya se racla quelque peu la gorge. Un don, c'était un don selon Tatsumi. Elle dirait plutôt que c'était la génétique et que c'était grâce à ses parents, et pas à un don. A moins que y'avait un Dieu qui avait décidé de faire d'elle une créature de rêve. Sauf que, la jeune femme ne croyait pas vraiment aux Dieu. Disons que, elle ne croyait seulement que ce qu'elle pouvait voir. Bien évidemment, si jamais elle en rencontrait un dans les prochains jours, voire semaines, et bien, elle changerait d'avis mais bon, ça ne serait pas pour tout de suite non plus. Tatsumi lui parla alors des phéromones, sans pour autant avoir trouvé le bon mot. Soit disant que lui faisait fuir les gens et que les loubaMais quirds s'approchaient de lui dès qu'il approchait. Pour Naoya, selon Tatsumi, ça devrait sûrement être différent. Oui et non, les ennuis, elle les attirait quand même, et cela même si elle ne les voulait pas forcément.

"J'ai déjà deux boulots, quoi que ... C'est le même, d'une certaine manière. Mais qui sait ? Si jamais je deviens mauvais en tant qu'infirmière, je pourrais me reconvertir."

Naoya en doutait mais bon. C'était à voir. Car après tout, les goûts de Tatsumi pouvaient bien différer des goûts d'un photographe. A voir ... Tatsumi poursuivit sur ce sujet, ajoutant que le lycée recherchait parfois quelques modèles au club d'arts plastiques. Ouais ... euh ... De ce qu'elle se souvenait des arts plastiques, et bin, les modèles étaient plutôt dénudées. Et franchement, Naoya n'avait pas plus envie que cela de s'exhiber, sauf si, Tatsumi lui assurait que ça ne serait pas le cas mais bon. Déjà qu'elle n'avait pas beaucoup de temps pour ses propres loisirs. Aller poser, cela ne faisait pas vraiment partie de ses projets, du moins, pas dans l'immédiat.

"Ne pas bouger ? Hmmm ... Ce n'est pas vraiment pour moi."

Naoya eut un léger sourire lorsqu'il lui parla du fait qu'il avait tenté de postuler à plusieurs reprises mais qu'à chaque fois, il ne pouvait pas rentrer du fait que la porte était bloquée.

"Ils ne sont pas très sympas alors. Car s'ils manquent de modèles, comme tu le dis, ils devraient accepter tout ceux qui sont volontaires."

En tout cas, Tatsumi s'accrochait à cette idée. Peut-être qu'il avait envie que Naoya soit un peu plus présente au lycée. Ou peut-être c'était pour cacher une certaine gêne qui s'était instaurée depuis qu'elle s'était changée. Qui sait ... Elle eut un nouveau sourire lorsqu'il tenta de fouiner dans l'une des poches de sa veste et que sa main ressortit de l'autre côté, sans rien. La veste était déchiquetée, et sûrement qu'il avait perdu le papier en cours de route.

"Pas besoin Tatsumi. Tu sais, déjà que je n'ai pas beaucoup de temps libre, je ne sais pas si j'aurais le temps de poser."

Parce que, quitter son boulot, ce n'était pas vraiment dans ses projets non plus. Naoya aimait bien ce qu'elle faisait. Elle avait l'impression qu'elle rendait service aux gens et qu'elle aidait les autres. Et puis, elle les écoutait parler, encore et toujours, et parfois, elle avait l'impression qu'ils se sentaient bien mieux. Alors, autant continuer sur cette voie là. Tatsumi se redressa alors et Naoya eut l'impression qu'il avait du mal à tenir debout. Sûrement que c'était les effets de l'alcool qui commençaient à faire leur apparition.

"Tu devrais éviter de faire des gestes trop brusques. Ou tu vas finir par te retrouver par terre."

Naoya connaissait cela. Bon, il était vrai que quand elle buvait, elle le faisait généralement chez elle. De ce fait, elle n'avait pas beaucoup de chemin à faire pour rejoindre son lit douillet. Ou bien si elle avait vraiment trop de mal à marcher, et bien, elle restait dans son canapé à attendre de dessouler un peu. Mais Tatsumi préférait s'activer. Ou du moins, il préparait la couche de la jeune femme. Tatsumi avait le temps, sauf s'il était bien trop crevé et qu'il préférait aller se mttre au lit. D'ailleurs, il lui demanda quand elle comptait se coucher. Et bien, elle ne savait pas trop. Y'avait des nuits où elle ne dormait pratiquement pas.

"Je ne sais pas. Quand tu seras fatigué."

Et quand bien même qu'il partirait se coucher, et bien, pas sûre que Naoya s'endorme tout de suite. Pourquoi ? Parce qu'elle n'était pas chez elle. Et parce qu'elle dormirait dans un lit différent du sien.

"Mais si tu veux qu'on continue à parler, ça ne me dérange pas."

Naoya marqua une petite pause.

"Tu sais, tout à l'heure, tu me disais que tu attirais les loubards. Mais je suis sûre qu'un jour, tout ça passera et que les ennuis resteront loin de toi."

Du moins, c'était ce qu'elle espérait, sinon, sa vie ne serait pas vraiment drôle.
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Tatsumi Ido le dimanche 05 décembre 2010, 20:14:48
Tatsumi n'avait pas vraiment eu l'impression de faire un compliment. Ce ne fut qu'à la réaction de Naoya qu'il se rendit vraiment compte de ce qu'il avait dit. Il aurait été seul, il se serait suicidé à coups de boule dans la table basse. Il était en train de partir totalement en vrille avec ces histoires et il fallait qu'il trouve un moyen de déconnecter sa libido de sa langue avant de finir par la faire partir en pleurant. Et de s'exposer aux châtiments personnalisés de Konoka. Tentant la castration chimique, il se resservit un nouveau verre de saké. A ce moment, l'ange blanc commentait l'idée de faire le modèle. Visiblement, il lui manquait à la fois le temps et la patience.

"Dommage Naoya-san... Personnellement, si j'savais peindre, j'adorerai le faire avec un modèle si..."

Sa parole fut coupée par une gifle violente de sa main gauche. L'hémisphère droit de son cerveau, visiblement encore en état de marche, venait d'interrompre juste à temps le cafard qui se promenait dans son cerveau. La larme à l'oeil mais toujours souriant, Tatsumi continua sans se démonter.

"...si beau."
*Jolie rétablissement acrobatique. Maintenant, cloue-moi cette langue au fond de ton palais et laisse-là là-bas!*

Mais Tatsumi n'écoutait que difficilement des ordres, surtout ceux venant de son cerveau. Il but donc une goulée et chercha un message caché dans la déclaration de Naoya-san. Ils ne sont pas sympa? Dur à dire vu qu'il ne les a jamais vu! Ou peut-être que si, vu que ce n'était pas marqué sur leur front qu'ils appartiennent au club d'arts plastiques. Encore une fois elle s'inquiéta pour sa santé, lui arrachant un soupir de plaisir.

"C'est gentil de t'inquiéter pour moi, Naoya-san, mais ça ira. De toute façon je ne vais pas quitter le sol du reste de la soirée..."

Et son ange blanc continuait de gonfler son petit coeur sec de paroles tendres qui l'amenaient aux frontières de la béatitude. Elle voulait bien continuer de parler... En plus, elle parlait de lui, disant qu'elle espérait qu'il éviterait un jour les ennuis. Se donnant du courage, il but un peu de son verre et envisagea ce qui devait se dire maintenant.

"Ben j'ai toujours plongé dans les embrouilles, aussi loin que j'me rappelle. Tiens, une petite histoire d'Okinawa! J'étais en première année de collège et j'ai vu qu'un gars avait plein de trucs derniers-cri. Pourtant ses parents étaient pas spécialement riches... J'l'ai cuisiné un peu et il m'a dit qu'il se faisait son fric avec les huitres. Celles d'une baie contiendraient des perles. Illico, j'ai séché les cours et, pendant trois jours, j'ai plongé comme un malade. J'sait pas combien de kilos d'huitres j'ai péché et... rien. Pas la moindre petite perle."

Il eut un petit rire puis un nouveau coup d'alcool. C'est fou ce que la pièce tournait au fait. Une variante des tremblements de terre se spécialisant dans le mouvement circulaire peut-être?

"Sauf que le couillon se faisait du fric avec de l'herbe. Pas vraiment de l'herbe de Provence hein! Il s'est fait serrer par les profs et ils ont cru qu'il était que le vendeur. Vu qu'jétais pas là depuis trois jours, il a cru malin de me balancer en disant que j'étais le trafi.. le tra... le sale type quoi! Résultat, midi du quatrième jour, trempé et crevé, je vois débarquer un pion accompagné de deux flics. Rapport qu'ils avaient des questions à me poser sur un trafic de dope. Ils ont été trop bavard et j'avais tout pigé. Furax, j'ai balancé tout ce petit monde à la flotte (c'était une jetée, c'était facile, y avait des morceaux d'huitres partout...) puis j'suis allé direct au poste. Y z-ont cru que j'venais me livrer et ils ont fait c'qu'on appelle techniquement "une confrontation de suspects". Y z'ont pas été déçus du voyage. Ce couillon a avoué tous les crimes de ces trente dernières années avant que les flics réussissent à me sortir du poste."

Rire, lampée.

"J'arrive pas à rester calme dans ces cas-là... Ce sale type s'est fait du fric en polluant des poumons. En plus, il s'est foutu de moi et a essayé de me tremper dans ses combines... Pour le juge, c'est une tape sur la main. Pour moi, c'est une tape un peu plus haut sur l'anatomie. Et un peu plus fort, avec des intérêts... C'est là que les flics ont commencé à se méfier de moi. Et les jeunes aussi. En fait, tout le monde s'est méfié... Et j'ai fait que ce qu'j'appelle techniquement "un nettoyage au coeur des fibres". Allez, à toi! T'as pas une histoire marrante? J'suis sûr que tu dois avoir des clients pire que moi à l'hosto!"

C'est fou ce que ce matelas lui paraissait attirant d'un coup...
Titre: Re : Service des urgences, début de soirée. PV Naoya Akiyoshi
Posté par: Naoya Akiyoshi le lundi 06 décembre 2010, 11:17:39
Tatsumi s'était servi un nouveau verre. Peut-être parce qu'il avait soif après tout ce qu'il avait dit. Naoya aurait pu faire de même, et boire une nouvelle fois. Seulement, elle n'était pas vraiment sûre que ça soit une bonne idée. Elle avait déjà bu ... combien de verres ? Elle ne savait plus trop. Mais honnêtement, celui-là aurait été de trop. Donc, autant s'abstenir même si un autre petit verre lui ferait bien envie. Elle n'avait pas vraiment envie non plus de déblatérer tout plein de conneries. Quoi que, à ce petit jeu là, encore, Naoya savait tenir sa langue. Et puis, elle avait aussi l'habitude d'écouter, et de ne pas trop parler. Au moins, même si elle était bourrée, elle ne risquait pas de s'aventurer sur un terrain miné, voire explosif. Enfin ...

Il lui sembla que Tatsumi était légèrement déçu. Peut-être qu'il avait vraiment envie qu'elle serve de modèle, de temps en temps. D'ailleurs, il lui fit remarquer que s'il savait peindre, et bin, il aimerait bien l'avoir pour modèle. Enfin, il n'avait pas vraiment terminé sa phrase parce que voilà qu'il s'était stoppé et qu'il s'était giflé ... Sûrement qu'il n'avait pas envie de dire d'énormes bêtises, d'où le fait qu'il avait préféré se stopper avant de le faire. Naoya eut un léger sourire lorsqu'il acheva finalement sa phrase.

"Apprends à peindre. Et qui sait ? Peut-être qu'un jour, je te servirai de modèle."

Bon, c'était pas sûr qu'elle le fasse du fait qu'elle était pas mal occupée par ses journées et que pour le moment, elle devait un peu libérer son emploi du temps mais bon. Peut-être que si elle passait moins de temps dehors, elle aurait le temps de faire d'autres choses qui seraient bien plus intéressantes.

"Au pire, je pourrais t'apprendre. Mais il faut que j'arrive à dégager un peu mon emploi du temps. Et je doute que Konoka voit ça d'un bon oeil."

Mouais ... Si Konoka apprenait que Tatsumi voyait Naoya pour qu'elle lui apprenne la peinture ... Bin, elle doutait du résultat. Sûrement que la senseï viendrait chercher le jeune homme par la peau du cou et le ramènerait direction le dojo pour qu'il reprenne son entraînement illico. Les entraînements, c'était bien beau mais bon, y'avait pas que ça dans la vie. Enfin, il ne devait pas y avoir que ça non plus. Non, fallait que Tatsumi prenne le temps de vivre sa vie, de faire ce qu'il a envie et non pas ce qu'on lui dit de faire. Parce que recevoir des ordres, ou suivre des directives, ça allait bien cinq minutes mais bon, le faire toute sa vie ... Quoi que ... D'un certain côté, Naoya, quand elle bossait, était bien obligée de suivre les ordres des médecins. Quoi que ... C'était quelque peu différent. Oui, ce n'était pas pareil, du moins, selon elle.

Après un moment, Naoya songea tout de même à s'asseoir. Bon, il était vrai que sa tenue n'était pas vraiment des plus adéquates mais elle essayerait de faire son possible pour ne pas perturber plus le pauvre Tatsumi qui l'était déjà pas mal depuis qu'elle avait revêtu son kimono. Après tout, ce n'était pas comme si elle avait prévu de faire exprès de ne pas rentrer chez elle et de rester chez lui pour la nuit. Mais bn, il était vrai que si elle avait un peu moins bu, sûrement qu'elle aurait pris le risque de rentrer, quitte à tomber sur de méchantes bestioles pas belles et pas gentilles. Quoi que ... Jusqu'à présent, ses sorties nocturnes étaient plutôt calmes, enfin, elle ne croisait jamais personne de bien méchant. Naoya espérait bien que cela continue de la sorte mais bon, elle ne décidait pas non plus de l'avenir. Donc à voir quoi.

Même si Naoya s'inquiétait pour lui, ce n'était pas vraiment de sa faute. C'était dans sa nature de se préoccuper des gens, de leur bien être, de savoir si tout allait bien pour eux ou bien s'ils n'avaient pas besoin de quelque chose. Elle n'était pas infirmière pour rien. Alors, quand Tatsumi lui demanda de ne pas s'inquiéter pour lui, et bin, elle eut, à nouveau, un léger sourire sur le visage.

"C'est une habitude. Même si on me demande de ne pas m'inquiéter, je crois que je le ferais quand même."

C'était pas de sa faute, c'était comme ça et Naoya n'y pouvait rien. Mais bon. Tatsumi but alors une nouvelle gorgée de son saké et commença à lui raconter un peu sa vie, du fait que malheureusement, il avait toujours côtoyé les ennuis et que ça ne s'arrêterait peut-être pas de sitôt. D'ailleurs, pour illustrer ses propos, il lui raconta même une petite histoire, enfin, un truc qui lui était arrivé. Tatsumi cherchait à se faire du blé et on lui avait dit qu'il pouvait toujours s'amuser à pêcher des huitres, histoire de récupérer des perles. Et il l'avait fait, seulement, il n'avait pas eu la chance d'en trouver une.

"Ce n'est vraiment pas de chance. Tout ce mal pour rien."

Et il enchaîna, après avoir bu une nouvelle fois, sur le fait que le type qui lui avait refilé le tuyau lui avait simplement menti et qu'il faisait dans le trafic de l'herbe. Histoire d'être bien sûr que Naoya comprenne, Tatsumi lui avait dit que ce n'était pas de l'herbe normale, enfin, pas des trucs qui pouvaient se trouver en pharmacie ou bien au coin de la rue. Mais plutôt des trucs illégaux. Il lui raconta la suite, disant qu'il avait eu des ennuis à cause de ce mec, que les flics avaient voulu discuter avec lui mais que finalement, ils avaient fini à la flotte sans qu'ils ne puissent faire grand chose. Finalement, cette histoire lui en avait porté un coup. Car c'était depuis ce jour là que les gens avaient du mal à lui faire confiance, qu'on préférait le regarder de loin et qu'on préférait garder ses distances.

"C'est dommage de juger un livre rien qu'à sa couverture."

En somme, ce qu'elle voulait dire, et bin, que c'était dommage que les gens n'arrivaient pas à apprécier Tatsumi simplement parce qu'il avait été au mauvais endroit, au mauvais moment, et qu'il avait simplement voulu se faire un peu de fric. Mais bon, parfois, les gens sont stupides et on ne peut malheureusement pas y faire grand chose. D'une voix enjouée, Tatsumi lui demanda si elle n'avait pas une histoire drôle. Hmmm ... Naoya se mit à réfléchir.

"Une histoire amusante ? Hmmm ... Je ne sais pas ..."

Elle baissa la tête une nouvelle fois pour réfléchir.

"Oui, j'ai peut-être quelque chose. Enfin, je ne sais pas si c'est très amusant mais bon. J'ai eu une patiente qui venait régulièrement dans l'ancien hôpital où je travaillais. J'étais au courant de tous ses problèmes et la dernière fois qu'elle est venue, elle est tombée sur un nouveau médecin, et son étudiante. Cette patiente avait des douleurs abdominales. Le médecin a demandé à son étudiante en médecin de lui faire un toucher vaginal. Sur le coup, je n'ai rien dit, mais ça avait l'air d'être amusant."

Naoya marqua une pause pendant quelques instants, histoire de reprendre son souffle.

"L'étudiante a ramené un plateau, a mis ses gants et a tiré le rideau pendant que j'étais appelée ailleurs. Et là, au moment où je comptais revenir, j'entends un drôle de cri. Tu vas me dire, où est le problème. Et bin ... C'est que cette patiente était en fait un travesti qui était passé à plusieurs reprises entre les mains de la chirurgie. Ce qui est drôle, enfin, je trouve, c'est que ni le médecin, ni l'étudiante, l'avait remarqué. Je peux te dire que cette histoire à faire tout le tour de l'hôpital."

Pour sûr !