Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => Discussion démarrée par: Marine le samedi 04 septembre 2010, 14:14:26

Titre: Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le samedi 04 septembre 2010, 14:14:26
Il était encore tôt quand Marine s’éveilla. Preuve en était que le soleil n’était pas encore levé, lui. Elle jeta un regard machinal vers le radio réveil « 5h07 ». Elle frotta ses yeux ensommeillés. Quand William n’était pas là, elle se réveillait toujours aussi tôt, parfois plus encore. Bien que sachant pertinemment que son mari n’était pas à côté d’elle, elle passa sa main à la place qu’il occupait habituellement. Son mari ! Et oui, cela faisait maintenant quatre ans que Marine et William s’était dit « oui » devant le maire. Il n’y avait pas grand monde à la cérémonie mais cela leur importait peu. L’essentiel c’était que les deux protagonistes y soit. Le reste était sans importance.

La jeune femme jeta un coup d’œil à son alliance. C’était celle en or blanc et diamants qu’il lui avait offert pour leurs fiançailles. Elle n’en avait pas voulu d’autres pour le mariage. Celle-là était parfaite. Elle ne savait pas comment son avocat avait su qu’elle n’aimait pas l’or jaune mais il avait tapé dans le mille en la lui offrant.

Quatre ans ! Quatre années de bonheur ! Oh bien sûr tout n’est pas toujours tout rose dans un couple, loin de là. Il y a parfois des disputes et des discussions houleuses et le couple Dolan n’y faisait pas exception. William, comme Marine, avait un caractère bien trempé et aucun des deux ne se laissaient marcher sur les pieds. Cela avait donné lieu à plusieurs disputes mais chacun avait fait des efforts pour l’autre et tout c’était toujours arrangé. Le couple oblige aux compromis et Marine s’y était pliée, abandonnant une partie de sa « liberté » mais elle était bien loin de s’en plaindre. Elle était heureuse et ce bonheur méritait bien quelques sacrifices.

L’un d’entre eux était de se réveiller parfois seule. Au départ, avant leur mariage, ils avaient vécu dans l’appartement qui jouxtait son bureau. Cela convenait à la jeune femme mais après leur passage à la mairie, William avait insisté pour qu’ils déménagent dans cet appartement, celui-là même qu’il lui avait montré juste avant son accident. C’était devenu leur lieu de vie. Marine n’avait pas changé la décoration, celle-là, en noir et blanc, lui convenait. Tout cela pour dire (oui l’auteur à tendance à digresser) que William pouvait ne pas rentrer dormir. Son travail le retenait certaines nuits, comme celle-ci. La jeune femme l’avait accepté sachant combien le travail de son époux lui tenait à cœur. Elle s’accommodait donc de ses absences mais il lui manquait toujours le matin quand elle se réveillait sans lui à ses côtés.

Elle se redressa, avant de quitter le lit. Il était tôt mais elle comptait bien aller saluer son cher époux. Aujourd’hui, elle n’avait pas de cours et comptait simplement travailler à la maison. Grâce au mariage, elle avait pu obtenir des papiers et, par conséquent, s’inscrire à la faculté où elle suivait des études de philosophie, rien de bien surprenant à cela. Elle avait passé les trois premières années avec succès et mentions, et c’était bien parti pour la quatrième. Après un passage rapide à la salle de bain, elle s’habilla. Là aussi, il y avait eu quelques changements. Elle continuait de porter des vêtements du siècle passé mais elle avait réussi à se vêtir de manière un peu plus conventionnelle. Un tailleur dont la jupe lui arrivait à mi-cuisses, un chemisier blanc sous la veste, des bas opaques cachant ses blessures de guerre et ses bottines. Le tout dans sa non-couleur favorite, le noir sauf pour le chemisier. Ainsi vêtue, elle se dirigea vers la porte et, une fois dehors, vers la tour Dolan.

La dame aurait bien pu faire appel à Ideki pour l’y conduire mais c’était une chose à laquelle elle ne s’était jamais habituée. Demandé aux autres de faire des choses qu’elle-même pouvait faire, elle n’en voyait pas l’intérêt. C’est donc à pieds qu’elle se rendit au bureau de son époux. Elle ne mit guère de temps à le rejoindre, l’appartement était à dix minutes à peine. Elle s’arrêta en chemin pour acheter cafés et croissants dans un café qui était ouvert 24h/24 et 7jours/7. Les accrocs au travail pouvaient se restaurer à n’importe quel moment dans cet endroit. Tant qu’à venir saluer William autant apporter le petit déjeuner en plus.

Le hall était vide pour l’instant mais dans une heure ou deux, il grouillerait d’activités. Là, il n’y avait que le gardien qui la salua, reconnaissant la femme du patron. Déferrant au possible, il alla lui appeler l’ascenseur. Cette manière de faire la surprendrait toujours. Etait-ce là une manière de se faire bien voir ? Peut-être. Marine le remercia et prit l’ascenseur direction le 48e étage de la tour. Une fois arrivée, elle franchit les portes vitrées menant à la salle d’attente et au bureau de la secrétaire, Niji Saori, pas encore arrivée ce qui était normale vu l’heure affichée par l’horloge « 5h53 ». La jeune femme frappa aux portes du bureau de Dolan et entra. Comme prévu, son cher et tendre était assis à son bureau en train de taper à son ordinateur tout en consultant papiers et livres de droit. Néanmoins, il releva le nez de son ouvrage et sourit à l’arrivé de sa femme. Ce n’était pas la première fois qu’elle venait le voir de bon matin quand il restait passer la nuit à travailler.  Il en était toujours ravi. Elle marcha vers lui, un grand sourire aux lèvres.


« Bonjour mon amour – elle souleva le sac en papier kraft – Je suis venue t’apporter le petit déjeuner. J’imagine que tu as besoin de caféine après ta nuit blanche ! »

Il y avait tout ce qu’il fallait dans le bureau mais Marine aimait bien lui apporter le café chaud le matin. Ils pouvaient partager tranquillement ce moment ensemble. Elle ouvrit le sachet et sortit les deux gobelets en carton contenant le liquide brûlant. Elle les déposa sur le bureau de noyer, là où il restait un peu de place avant de venir embrasser amoureusement son compagnon. Elle se pencha vers lui et posa doucement ses lèvres sur les siennes avant de lui murmurer :

« Je t’aime ! »
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le dimanche 05 septembre 2010, 12:58:17
       Le mariage n'avait pas changé l'avocat tant que cela. A part le fait qu'il se sentait heureux et épanouit. Le seul bémol était ce conflit intérieur et perpétuel qui lui demandait en permanence de choisir entre Marine et son travail. William savait qu'il la faisait souffrir à chaque fois qu'il devait rester la nuit pour travailler mais il avait tout de même fait un effort sur ce point. Il avait drastiquement réduit le nombre de ses nocturnes et il essayait de rentrer à leur appartement avant la nuit. Pourtant, parfois il devait faire un écart à sa promesse tacite, car il était PDG d'une importante société et qu'un PDG ne pouvait pas rentrer aux heures de bureau. Il y avait aussi les fois où il s'absentait pendant quelques jours pour acheter des marchandises sur Terra. Bien entendu, William justifiait ces absences en invoquant un important voyage d'affaire. Il lui mentait mais il pensait faire cela pour son bien. Même si elle savait que son mari était esclavagiste, elle avait l'air d'avoir enfouit cette information au plus profond d'elle-même. Jamais elle n'en parlait où n'y faisait allusion. Son mensonge était nécessaire pour le bonheur de Marine. Et avec Dolan plus qu'avec quiconque, la fin justifie les moyens.


       William était dans son bureau en train d'écrire plusieurs mails qu'il devait éparpiller aux quatre vents. Le rachat d'une société d'Audit était la cause de sa nuit blanche. Il devait décortiquer les finances de la société qu'il s'apprêtait à acheter, lire le rapport de son avocat qui lui apportait un avis juridique – et oui, William était avocat pénal et n'était pas assez compétent dans le droit d'affaire pour se débrouiller sans aide -, et plein du détails sur lesquelles seul William pouvait prendre une décision. Impossible de déléguer le travail pour retrouver les bras de Marine.

       Au petit matin le rythme de William avait beaucoup diminué. Des vestiges de vêtements étaient éparpillés dans son bureau à mesure que l'avocat sacrifiait son élégance contre son confort. Dolan était donc en chemise blanche et portait un pantalon qui semblait faire parti du même ensemble que la veste qui pendait misérablement sur un coin du bureau. Il avait plus ou moins fini de travailler lorsqu'on toqua à la porte de son bureau. Un sourire vint immédiatement illuminé son visage. Pas besoin que sa femme ouvre la porte pour qu'il la reconnaisse. Ce n'était pas la première fois qu'elle venait le retrouver de si bonne heure. Le stress et la fatigue de cette nuit disparut alors que la magnifique femme de Dolan passait les lourdes portes à double battants avec un sac portant les "armoiries" de la boulangerie qui ravitaillait tous les travailleurs de la tour du cabinet.

       -Madame Dolan, la salua-t-il avec un ton trop formel pour être sérieux. Vous êtes bien matinale.

       L'avocat esquissa un sourire et la regarda approcher. Quatre ans et il la trouvait toujours aussi magnifique. A force de le lui répéter, Marine s'était sans doute rangée à son avis, mais ce qu'elle a subit durant son enfance ne pouvait pourrait jamais être effacé totalement. Notamment son manque de confiance en elle.
       La jeune femme se pencha sur William et lui délivra un baiser qui aurait pu être un simple baiser de "bonjour". Pas de chance pour elle, s'il s'agissait de son attention. L'avocat attrapa ses hanches et la posa sur ses genoux, enserrant ensuite sa femme pour transformer son baiser en un échange de désir. D'une main, il attrapa ses jambes pour la basculer et l'allonger sur lui. Il fit coulisser ses mains sur le corps de sa femme, appréciant des courbes qu'il connaissait par cœur. Ses lèvres quittèrent les sienne pour s'aventurer dans son cou. C'était devenu une habitude lorsqu'il voulait provoquer des sensations dans le corps de sa jeune femme. Son cou était son point faible et Dolan n'avait aucune pitié pour les faibles. Il se mit à le dévorer sans retenu. Encore fallait-il que sa femme ait autant avant de lui qu'il avait envie d'elle.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le lundi 06 septembre 2010, 17:33:18
Marine ne s’attendait pas à une réaction aussi vive de la part de son mari. En un instant, elle se retrouva sur lui alors qu’il s’attaquait à son point faible, son cou. Elle poussa un léger gémissement. A chaque fois qu’il posait ses mains sur elle, c’était une invitation qu’elle ne voulait pas refuser. Exit les débuts tâtonnants. En quatre ans, il lui avait beaucoup appris et surtout à accepter de se laisser aller, à se confier totalement à l’autre. Et elle avait été une bonne élève. Du moins, elle l’espérait. William avait envie d’elle et un seul baiser dans son cou suffisait à la jeune femme pour vouloir la même chose.

Alors qu’il s’attaquait voracement à son cou, elle détacha sa veste et la fit tomber au sol. Ses bras entourèrent le cou de son mari tandis que ses lèvres allèrent quérir les siennes. Elle l’embrassa passionnément. Sa langue alla jouer avec sa consœur. Alors que les bouches étaient soudées, les mains quittèrent le cou pour descendre caresser le torse sous la chemise blanche avant de continuer leur course jusqu’à la taille, puis aux hanches avant de venir se risquer au niveau de l’entre jambe. Oui, en quatre ans, elle était devenue joueuse. Les doigts devenus fort habiles allèrent dégrafer la ceinture puis les boutons et la fermeture éclair du pantalon. La bouche aux lèvres carmins voyagèrent jusqu’à l’oreille du juriste.


« Moi aussi, j’ai très envie de toi ! »

La bouche poursuivit son voyage, empruntant celui fait précédemment parles mains. Avec grâce, la dame se laissa choir au sol, sur ses genoux. Sa main droit alla chercher l’objet de son envie et le dégagea du carcan de tissu afin d’apparaitre au jour. Les yeux brillants d’envie, elle le caressa un moment, le laissant croitre dans sa main chaude et douce. Et, une nouvelle fois, la bouche entra en jeu. La jeune femme introduisit le membre dans sa bouche et le caressa avec douceur et lenteur. Parfois, il sortait totalement de sa bouche laissant sa langue venir donner de multiples coups dessus. Elle léchait la verge de son mari comme un chat laperait un bol de lait. Elle savait que William appréciait cela, comme tous les hommes, et elle était loin d’y être réfractaire même si au début, elle s’était senti maladroite. Aujourd’hui, elle exécutait cela sans honte et avec plaisir.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le jeudi 09 septembre 2010, 13:58:14
       Des doigts fureteurs allèrent se perdre sur la peau de l'avocat qui accueillit ces caresses téméraires par un petit rire. Marine était devenue bien entreprenante. Ça n'avait plus rien à voir avec l'adolescente qui se découvrait et se laissait totalement diriger par Dolan. La veste se retrouva bien vite par terre, incapable de résister à l'assaut de la jeune femme qui semblait prête à s'embraser à tout moment. L'avocat sentit quelque chose triturer le devant de son pantalon et resta impuissant en sentant le bouton du pantalon sauter. Il accusa un frisson lorsque la main tiède se posa sur son sexe au repos. En fait, il ne s'attendait pas à éveiller aussi rapidement le désir chez sa partenaire. Cette dernière commença déjà à lui échapper, flattant son torse déjà émoustillé par le passage de ses mains. Elle s'affaissa ensuite, à genoux devant lui.

       William vida tout l'air de ses poumons lorsqu'il sentit une bouche chaude se refermer autour de sa verge gonflée grâce aux soins des petites mains qui s'étaient affairées dessus. L'avocat se para d'un sourire bienheureux. C'était le fantasme de pas mal d'hommes de se voir gratifié d'une gâterie, assis à son bureau. D'aucun dirait que si c'est fait par son épouse, le fantasme perd de sa valeur, mais quand il s'agit de l'épouse de William Dolan, une magnifique rousse aux longues jambes, on est d'accord pour dire que ce détail n'a pas vraiment d'importance.

       Dolan posa une main sur son bras pour garder un contact, autre que la bouche sur son membre, avec Marine. Ses doigts transmettaient toutes les humeurs de l'avocat qui avait fermé les yeux pour exalter ses sensations. Son souffle aussi était victime des différentes exactions de Marine, se coupant lorsqu'elle s'attaquait à des zones plus sensibles ou s'accélérant lorsque le rythme était trop important pour lui. Il se sentait totalement aspiré par le chaudron de luxure qui englobait son intimité. Ardents tourbillons de salives et menace omniprésente des dents qui rappelaient leur présence de temps à autre. Une alliance de douceur et de violence, qui commençait à atteindre son but. William sentait les premiers picotements de l'orgasme qui se concentrait dans son entrejambe.

       -Ma puce... réussit-il à dire en guise d'avertissement.

       Au cas où ça ne suffirait pas, il tenta de la prévenir qu'il venait, en serrant doucement son bras. Il valait mieux qu'elle n'ait pas de mauvaise surprise. Puis, un petit gémissement s'échappa de ses lèvres et sa semence s'échappa de sa verge par contractions sporadiques de moins en moins fortes. Il resta un court moment assommé par l'orgasme puis reprit ses esprits. Bien entendu, ça n'allait pas s'arrêter là, mais il devait gagner du temps pour que sa vigueur lui revienne. Rien de plus facile.

       Dolan se leva et attrapa sa femme par le fessier. Il la souleva avec facilité et la posa sur son bureau parsemé de feuilles. Documents importants? Aucune idée, mais William aura tout le temps de se mordre les doigts plus tard. Ses mires émeraudes s'ancrèrent dans celles de la jeune fille. Marine, assise sur son bureau, avait grappillée les quelques centimètres qui l'empêchait habituellement de le regarder dans les yeux sans lever la tête. L'échange de regards était maintenant parfaitement égal alors que le juriste contemplait l'opaline de ses iris. Il resta un petit moment à se dire combien il avait de la chance et que jamais il ne regretterait son choix, puis il posa un baiser sur les lèvres de la jeune fille qu'il obligea à se coucher sur le bois en noyer. Lorsqu'elle fut enfin en attente de la suite, William passa ses mains sous sa jupe et attrapa l'ourlet de ses bas qu'il fit glisser le long de ses jambes. Les sous-vêtements gisant sur la moquette, il lança à la jupe impuissante un regard cruel. Il n'allait pas l'enlever. Il préférait qu'elle contemple sa défaite et son incapacité à défendre la vertu de sa propriétaire. Quelle cruauté!

       William souleva donc la jupe, pour livrer l'intimité de sa femme à son regard profane. Paresseusement, il commença à chatouiller le bout des lèvres. Il posa ensuite deux doigts sur l'intimité et glissa sur la peau sensible en lents mouvements circulaires, de la fourchette jusqu'au clitoris qui était miraculeusement épargné. Le mouvement était de plus en plus rapide et concentrique, et ralentissait d'un coup pour revenir sur les hauteurs des lèvres. Dolan continua patiemment jusqu'à ce que ses doigts soient entièrement couverts de ce liquide cireux. Il en recouvra le clitoris qui fut, à son tour, le centre de ses attentions. Ses doigts virevoltaient sur le petit bout de chair. Ils se mirent ensuite à le harceler méthodiquement, à la manière de requins se jetant chacun leur tour sur un banc de poissons. Un doigt plongeait, puis repartait pour laisser la place à un autre qui attaquait avec la même hargne que son prédécesseur.

       Au bout d'un moment, dont William seul décidait de la durée, ses doigts se retirèrent et il rapprocha la jeune fille du bord de son bureau en la trainant délicatement par les hanches. Ceci fait, il prit place sur son imposant fauteuil en cuir comme s'il s'apprêtait à consulter quelques dossier importants. Son visage au niveau de l'entrejambe de la jeune fille, il fit passer ses bras sous ses cuisses et posa ses mains sur ses flancs. Elles y restèrent, éteintes. Ce fut au tour de la langue du juriste de s'affairer sur l'intimité. Il donna des coups de langues sur la rose, lapant jalousement tout son nectar. Les tortures qu'il lui faisait subir étaient divers et variées. Il attrapa une des petites lèvres dans sa bouche et aspira fortement. Il la lâchait, puis recommençait. Dolan s'attaqua ensuite au bouton rosé qui ceignait l'ovale de peau rosé. Il l'agaçait avec ses langue puis le pinçait sans pitié entre ses lèvres. Pendant, un long moment la langue glissa sur toute les parties de la fleur qu'elle considérait visiblement comme sa propriété. Par excès de confiance ou par simple témérité, le visage de l'avocat se colla totalement à la fleur, laissant plus de portée à la langue qui se durcit et força l'entrée du sanctuaire. Elle se débattit contre les parois qui se refermaient autour d'elle puis se retirait pour enfoncer une nouvelle fois les portes qui offraient toujours une résistance symbolique.

       La lapidation linguale continua, alternant aléatoirement entre les différents sévices, mais n'accordant jamais aucun répit à l'organe torturée. Et cela, jusqu'à ce que William ait récupéré et qu'il puisse offrir à la jeune femme une part plus concrète de sexualité.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le vendredi 10 septembre 2010, 11:53:23
Appliquée à son ouvrage, la main gauche posée sur la cuisse de son époux, Marine faisait œuvrer sa bouche sur le membre tendu. Elle sentit la main de Dolan se poser sur son bras et le serrer plus ou moins doucement selon le rythme qu’elle adoptait. Au soupir qu’il poussait, il appréciait le traitement. La rousse leva les yeux pour voir le visage de son époux. Les yeux clos, il avait un air totalement béat et elle en sourit, heureuse de lui apporté du plaisir.

Depuis quatre ans, il la comblait. L’argent avait toujours été le cadet des soucis de Marine et ce n’est pas en devenant madame Dolan que cela avait changé. Ce qu’elle aimait c’était les petites attentions dont il la gratifiait, des choses qui peuvent sembler bien anodines pour tous, sauf pour elle. Un regard, une caresse, un baiser, les efforts qu’il faisait pour rentrer le soir chez eux ou pour passer du temps avec elle. Cette façon qu’il avait de discuter avec elle, d’échanger, parfois de se disputer. Malgré sa fonction et sa position de meilleur et de plus grand avocat pénaliste de la ville pour ne pas dire du pays, il ne l’avait jamais forcée à venir aux réceptions, dîners et autres consécrations liées à sa carrière. Il savait qu’elle n’aimait pas ça. Cependant, elle faisait un effort pour y aller de temps en temps et alors le comportement de maître Dolan la faisait sourire. Il veillait sur elle comme le plus précieux des diamants en s’assurant que personne ne vienne l’importuner. Et elle aimait ça, cette impression d’être la chose la plus importante du monde pour lui.

Ses yeux se reportèrent sur la verge qu’elle continuait de flatter avec sa langue et ses lèvres pulpeuses toujours dépourvues du moindre maquillage, comme tout le reste de son visage. Ses doigts caressaient les bourses pleines de son compagnon. Elle insistait sur certains endroits quand elle sentait la prise se resserrer sur son bras ou diminuait l’intensité des va-et-vient quand la pression changeait. Au bout d’un moment, il se saisit plus fermement de son bras et murmura « Ma puce ». La jeune femme écarta alors son visage de la verge palpitante mais continua les mouvements avec sa main qui allait de plus en plus vite jusqu’à l’explosion finale. William avait eu le bon goût de la prévenir. Malgré le temps, il savait que sa femme était bien loin d’être fan du goût du sperme. L’orgasme fut violent et la rouquine contempla, satisfaite, les jets de liquide blanc qui jaillissaient du membre. Elle le laissa alors reposer doucement sur le pantalon.

Elle se laissa un peu plus aller sur le sol, contente d’elle-même mais son mari avait une autre idée en tête. Il se pencha et l’attrapa par son postérieur avant de la déposer doucement sur son bureau emplit de papiers. Décidemment c’était une matinée qui s’annonçait bien agréable. Posée sur le bureau, la jeune femme plongea son regard dans les yeux émeraude de son époux qui en faisait autant. Le sourire qu’elle affichait disparut pour laisser place à une autre expression. L’envie, la passion se lisait à présent sur ses traits délicats. Lorsqu’il vint chercher ses lèvres, elle les lui offrit avec plaisir et l’embrassa passionnément. Il la fit alors basculer doucement en arrière de manière douce et autoritaire à la fois. Conciliante, elle obéit et laissa son dos se poser sur le bois couvert de papiers. Ses yeux aigue-marine ne le quittaient pas un seul instant. Son souffle s’accéléra alors qu’elle le vit glisser ses mains sous sa jupe et s’emparer d’un premier bas qu’il enleva rapidement et laisser tomber au sol. Son jumeau le suivit puis ce fut le tour de sa culotte qui finit par être abandonner sur le parquet verni. La jupe fut remontée outrageusement, les doigts habiles se mirent à l’ouvrage sur son intimité.

Madame Dolan resta à contempler son époux la torturant avec délice le plus longtemps qu’elle put. Son souffle s’accélérait encore sous les caresses délicieuses qu’il lui prodiguait. Lorsqu’elle n’y tint plus, elle laissa sa tête aller se poser sur le bureau en noyer. Les yeux clos, elle gémissait dans le silence de la pièce. Son sexe était sollicité de manière de plus en plus intense lui donnant du plaisir mais lui donnant aussi envie de plus. Comme répondant à ses envies secrètes, William s’assit dans son fauteuil et des doigts se fut sa langue qui reprit la douce torture qu’il lui infligeait. Marine se cambra et écarta un peu plus les cuisses, ses pieds prenant appui sur le bord du bureau. La langue s’insinuait en elle, flattant tantôt ses parois intimes, tantôt son clitoris si sensible mais le tout concourait à son plaisir. Au fil des minutes qui s’égrenaient, le plaisir devint torture. Elle voulait plus, elle le voulait lui.

Quand il finit par se détacher d’elle, d’un coup d’un rein, elle se redressa et l’attira contre elle. Ses pieds glissèrent dans le vide, laissant choir ses jambes de chaque côté de l’avocat. Passant les bras autour de son cou, les yeux embrumés par le désir, elle alla l’embrasser fougueusement. Sa langue alla chercher sa consœur pour jouer avec elle, la caresser, l’agacer. La bouche finit par glisser jusqu’au lobe de l’oreille qu’elle mordilla avant de lui murmurer un « J’ai terriblement envie de vous, mon époux ! »

Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le lundi 13 septembre 2010, 19:09:21
       A mesure que William donnait du plaisir à sa femme, le sien revenait à la charge. Le désir remontait en faisant pulser sa verge qui se redressait lentement sous l'effet des poussées sanguines qui se concentraient dans son entrejambe. Il semblerait d'ailleurs que le désir s'attisait également chez sa partenaire qui se redressa d'un coup de rein pour aller se pendre à ses lèvres. Elle lui murmura à l'oreille quelques mots chargés d'ardeur accompagnés de la rudesse des dents qui venaient mordiller son oreille.
       Aussitôt prononcé, le vœu fut exaucé. Mais tout d'abord, il prit le temps d'enlever la chemise de la jeune fille, sans grande sensualité. Il fallait juste qu'elle soit vite retirée pour que la poitrine de la jeune dame soit offerte en pâture à ses caresses. D'une main, il dégrafa le soutien-gorge, qui à son tour, chuta et rejoignit la pile de vêtements. Enfin, Marine était nue. Elle ne portait que sa jupe, mais l'avocat, fidèle à son arrêt précédent, ne fit pas mine de l'enlever. L'avocat se coucha sur le bureau, entrainant Marine qui s'agrippait à lui. Il lui imposa une nouvelle fois de s'allonger sur le dos. Son torse se pressait contre ses seins alors que d'une main il guidait son membre vers l'entrée qui permettait l'accès aux plaisirs partagés. Lorsqu'il fut engagé, la main de William revint s'occuper de travaux moins prolétaires et fit rayonner son talent sur un sein de la jeune fille. Puis, le bassin de l'homme acheva le travail en faisant délicatement coulisser la chair gonflée dans l'interstice prévu à cet effet. Il engagea ensuite le mouvement qui fut tout d'abord lent puis qui s'accéléra très rapidement. La retenue n'était plus de mise désormais. Marine n'était plus une pucelle effarouchée.

       William la prenait sur son bureau. C'était plutôt excitant d'apporter le sexe sur le symbole de son travail. Une pensée qui n'échappait pas à l'avocat dont le désir et l'excitation étaient sublimé par cette constatation. Il y a des lieux où le sexe n'a pas sa place et c'est justement en ces lieux qu'il est plus excitant de le pratiquer. La bouche de l'avocat était collée contre le cou de sa belle, exhalant un souffle chaud qui paraissait presque tiède contre la peau brulante de la jeune femme. Les yeux fermés, ses mèches délicatement posées sur l'épaule albâtre de sa conjointe, il semblait presque endormi. C'était du moins l'impression qui se dégagerait si le corps de Marine n'était pas secoué par ses va-et-viens vigoureux qui emportaient le corps de la jeune femme à chaque coup de bassin.

       Au bout d'un moment d'étreintes passionnées, l'avocat en manque de nouveauté se redressa, libérant la jeune fille de la pression de son corps sur le sien. Il s'introduit alors totalement en elle et passa ses bras sous ses jambes qui vinrent naturellement se caler sous les genoux. Les mains glissèrent ensuite sur ses flancs et se posèrent contre ses reins. La prise était idéale et il souleva sa femme qui ne semblait pas être un poids pénible pour le jeune homme. Il l'arracha donc à son bureau et la ramena un nouvelle fois contre son torse. Lui debout, elle les jambes relevés par ses bras et sa verge toujours enfoncée jusqu'à la garde, il déplaça sa bien-aimée à la recherche d'une nouveau lieu de luxure. Ce lieu fut très rapidement trouvé. L'immense bais vitrée qui était en faite la façade qui séparait le monde extérieur du bureau de Dolan fut choisie. L'avocat appuya donc le dos de la jeune fille contre la double vitrage à température ambiante. Aidé de ce nouvel appuie il amorça un mouvement de va-et-viens. La position mettait peut-être la force des bras de l'avocat à rude épreuve, mais il avait l'énorme avantage d'apaiser la brulure de ses muscles en dégustant les lèvres de Marine qui étaient juste à sa hauteur.

       Il ne risquait pas d'y avoir de voyeurs à 150 mètres au-dessus du sol, et quand bien même, le soleil levant dardait ses rayons sur l'immense façade en verre du building, masquant tout ce qui se trouvait à l'intérieur. C'est donc sans gêne que William continua les coups de reins, tout en parsemant le visage de la jeune fille de baisers gourmands.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le jeudi 16 septembre 2010, 17:16:21
Il semblait bien que monsieur Dolan ait aussi envie de procéder à de nouveaux exercices mais, avant, il prit soin de la débarrasser de son chemisier et de son soutien-gorge. Les deux furent enlevés rapidement. Aujourd’hui, les préliminaires n’avaient plus autant d’importances qu’avant. Marine n’était plus vierge et elle ne s’effaroucherait pas d’un manque de délicatesse. Tout ce qu’elle voulait c’était lui. Alors que ses vêtements chutaient au sol, à son tour ses mains allèrent défaire les boutons de la chemise, intacte, de son mari. Les doigts agirent vite et bien et le vêtement finit au sol comme tout le reste. Elle embrassa la peau dorée de son torse, léchant au passage les tétons durcis avant de se voir imposer de s’allonger derechef sur le poste de travail de l’avocat mais cette fois-ci, il la suivit.

La jeune femme avait passé les bras autour de son cou afin de ne pas tomber trop brutalement sur le dos. Cela lui permettait aussi de rester tout contre lui. Une fois couchée, il s’introduit doucement en elle au départ puis plus brutalement. La danse des bassins se mit alors en place. Les deux êtres se connaissaient bien à présent et savait la manière de réagir de l’autre, ce qu’il voulait, ce qu’il désirait. Madame Dolan n’était pas, ce matin, en quête de douceur mais de passion. Elle voulait qu’il la prenne avec intensité. La dame n’avait rien contre la tendresse mais il fallait bien varier les plaisirs. Elle le laissa exciter ses seins alors qu’elle caressait, parfois griffait, son dos. Sa respiration était devenue aussi rapide que celle de son compagnon. L’intensité de leur échange était importante. Pour ne pas finir au sol, de l’autre côté du bureau, Marine agrippa les rebords ce qui lui donnait aussi plus de force pour aller à la rencontre de son amant.

Mais William ne voulait pas en finir là. Se saisissant de sa belle rousse, il la redressa contre lui, lui arrachant un gémissement plus fort alors que tout son membre s’enfonçait totalement en elle. Il la porta et, quittant le bureau, alla la plaquer contre la baie vitrée où les va-et-vient reprirent de plus belle. Marine poussait des cris de plaisir à chaque fois qu’il s’enfonçait brusquement en elle. Le dos contre la vitre, elle s’aidait du support vitré pour alléger son poids. Le plaisir était terriblement intense. La jouissance approchait à chaque coup de reins qu’il donnait. Elle s’agrippait à son cou et à ses épaules, les mordants parfois, humant son odeur masculine qu’elle aimait tant. Son souffle rapide caressait la peau de Dolan devenu aussi brûlante que la sienne.

« William… oh… William ! »
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le samedi 18 septembre 2010, 11:50:48
       Le rythme s’intensifia alors que la fin se rapprochait inexorablement. La raison et l’inhibition s’envolait pour faire place à la sauvagerie pure et sans retenue. Il n’y avait rien d’autre dans cette pièce qu’une déferlante de débauche, de sexe et d’instinct animal. L’amour ? Oui, il était sans doute là, enfouit sous une tonne de passion dévorante. Chaque contact du corps de Marine sur celui de William était une nouvelle brulure qui enflammait un brasier pourtant déjà allumé. Le visage de l’homme était blotti dans les seins de la jeune femme, calé et à l’abri. Le corps féminin formait un cocon de douceur qui le coupait totalement du monde extérieur. Ses pensées lui échappaient comme des grains de sable entre ses doigts. Les vagues de plaisir détruisaient tout sur leur passage. De sa logique parfaite, jusqu’à sa mémoire infaillible. Dans cette tourmente, il avait encore conscience de ce qui l’entourait et surtout de la femme qu’il étreignait. Son nom… « Marine ». Le mot était sorti de sa bouche tout seul. C’était agréable. Il recommença.

      L’orgasme était proche. William le sentait se débattre violement dans son corps comme un serpent déchainé se tortillant dans tous les sens pour s’échapper de sa prison de conscience et de retenu. Il le sentait accumuler l’excédent de plaisir que l’homme ne parvenait pas à extérioriser. Un sentiment tout simplement, mais qui se comporte comme une énergie. Elle se crée, s’échappe, se stocke et finit par se déchainer. La dernière étape était de loin la plus impressionnante et c’est ce qui allait arriver d’une minute à l’autre alors que William augmentait la fréquence de ses coups de bassin. Il s’agissait maintenant de se décharger, se libérer de cette pression.
       Un ultime coup de bassin et la tempête se déchaina finalement. Le nez de William vint se perdre dans la crinière de feu alors qu’il se déchargeait en elle. Il inspirait les effluves capiteux que libérait son corps excité et poussa une plainte alors que le flot de semence se tarissait. Vint ensuite le calme après la tempête. William continuait doucement ses va-et-vient qui continuaient de lui provoquer des sensations électrisantes sur son corps ébranlé par l’orgasme. Puis le mouvement s’arrêta et William reposa enfin sa compagne sur la terre ferme.

       Se donnant quelques minutes de répit pour reprendre son souffle, l’avocat serra sa femme contre lui et gouta la pulpe de ses lèvres avec une douceur qui contrastait avec l’intensité de leurs ébats. Au bout d’un moment d’échange et de tendresse, William la relâcha enfin et attrapa la pile de vêtements qui s’amoncelait sur le paquet ciré. Amoureusement, il l’aidait à se rhabiller en déposant un baiser sur chaque centimètre carré de peau qu’il recouvrait de tissu juste après.

Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le dimanche 19 septembre 2010, 23:06:32
Les mouvements de William se faisaient plus intenses, plus violents. L’orgasme semblait aussi proche pour lui que pour elle. Marine avait l’impression de ne plus se contrôler, de ne plus rien contrôler et il ne fallait pas d’ailleurs. C’était certainement l’une des choses les plus dures à faire pour elle. Au tout début de leur relation, elle n’arrivait pas à se laisser aller. Elle avait bien trop peur de perdre le contrôle et puis, finalement, elle avait lâché prise, se confiant à l’homme qu’elle aimait. Elle avait alors découvert un monde de plaisir insoupçonné. Et depuis, elle ne se privait plus de s’abandonner à lui, comme en ce moment.

Elle haletait, en sueur, contre le corps bouillant de son mari qui la plaquait sauvagement contre la baie vitrée. Pour un peu Marine aurait craint qu’elle ne se brise sous les assauts violents qu’il lui imposait mais il n’en était rien.

La jouissance était quasiment là à présent, un coup de bassin de plus, une énième pénétration et son cri retentit dans tout le bureau alors que l’orgasme se répandait brusquement en elle comme un véritable tsunami de plaisir. Le corps de madame Dolan fut secoué de spasmes violents alors que monsieur Dolan jouissait à son tour. Les muscles vaginaux se resserrèrent de nombreuses fois sur sa verge avant de finir par se détendre comme tout le reste de son être.

Marine était exténuée, épuisée au possible mais merveilleusement heureuse. Doucement, son compagnon la reposa au sol où ils se reposèrent tous deux un moment. Aucun des deux ne dit un mot. C’était inutile, superflu et même malvenu en un tel moment. Ils profitaient simplement du moment, de la joie d’être ensemble et d’avoir pris et donné du plaisir à l’autre.

Au bout d’un moment, William la remit debout et alla chercher ses vêtements. Comme si elle était une poupée, il se mit à l’habiller, tout en égrenant sa peau de doux baisers. Une fois rhabillée ou presque, veste et chaussures manquaient, elle constata l’état déplorable du bureau.


« Eh bien, je crois qu’on a mis une sacré pagaille ici ! J’espère que ce n’est pas trop grave ! Au pire tu diras que c’est la faute de ta femme »

Elle entoura son cou de ses bras avant d’aller chercher ses lèvres pour un baiser passionné. Il n’y avait pas à dire ce type d’exercice mettait de bonne humeur pour le reste de la journée.

« Je t’aime »

Elle se serra de nouveau contre lui.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le mardi 21 septembre 2010, 12:25:40
       En effet, c’était une sacrée pagaille. Le bureau était plein de papiers froissés et l’ordre quasi militaire qui y régnait d’habitude, s’était totalement envolé. William faillit grimacer en reconnaissant un document officiel de la cour de justice qui était légèrement fripé, mais il réussit pourtant à garder un sourire inattaquable devant sa femme. Tandis qu’elle finissait d’ajuster ses vêtements, il attrapa les siens et les enfila avec beaucoup moins de cérémonie qu’elle.
       Il sourit à la remarque de sa femme et accueillit son baiser avec tous les honneurs qui lui était dû. Il la serra ensuite contre lui et enchaina lui aussi sur un « Je t’aime » glissé dans le creux de son oreille. Il n’était toujours pas fan de ce mot. Parfois il se forçait et d’autres fois il venait tout naturellement. Mais quoiqu’il en soit, il ne le disait que très rarement. Dolan n’était décidément pas un distributeur de « Je t’aime ». C’était un mot qui ne devait pas être épuisé.
       Cette fois il s’agissait surtout d’une manière d’adoucir son cœur avant de lui annoncer LA mauvaise nouvelle de la journée.

       -Je vais partir pour quelques jours à Singapour afin de finaliser la fusion dont je t’ai parlé, fit-il avec un air désolé. Je prends l’avion ce soir et je serai sans doute revenu dans trois jours.

       William lui prit le menton et le leva doucement pour qu’elle le regarde dans ses yeux verts.

       -Tu sais que je ne le ferais pas si je n’étais pas obligé.

       Un mensonge. C’était encore un mensonge. William n’avait aucune intention de prendre l’avion. En effet, il allait beaucoup plus loin que Singapour et aucun avion ne desservait sa destination.  Maitre Dolan se rendait  sur Terra pour acheter une cargaison d’esclaves, comme d’habitude. C’était une nécessité pour lui. Sa richesse devait grandir en permanence. Il ne se contentait pas du « bien ». Il lui fallait le « plus » et ce pour le bien de Marine… Vraiment ? Etait-ce vraiment la raison ? C’est du moins ce qu’il essayait de se persuader depuis qu’il l’avait épousé. Il donnait un sens à ses magouilles immorales en invoquant sans cesse sa femme. Marine passe avant tout. Avant l’éthique, avant la bonté et l’honnêteté. William refusait de voir la vérité en face. Il n’y a de place que pour sa petite personne et rien d’autre.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le dimanche 26 septembre 2010, 21:05:21
Marine soupira. Elle n’aimait pas quand William s’absentait pour ses voyages d’affaires. Mais comme pour tout ce qui avait un lien avec son travail, elle l’acceptait. Son air déçu dut largement renseigner son époux sur son état d’esprit.

« Je comprends – elle se serra un peu plus contre lui – Tu vas me manquer ! »

Ils s’étreignirent encore un moment avant que la jolie rousse ne finisse par rendre son avocat de mari à son premier amour, son travail. Elle savait bien qu’il avait un peu levé le pied depuis leur mariage. Il faisait beaucoup d’efforts pour elle et elle ne voulait pas lui en demander davantage. Le sourire aux lèvres, heureuse de ce début de matinée, Madame Dolan regagna son domicile. Son moral était un peu en berne à cause du départ de son compagnon mais c’était une nécessité et c’était loin d’être la première fois. Pour tromper sa peine, la jeune femme se jeta à corps perdu dans ses études et chercha à oublier le départ prochain de William.

+++

Deux jours s’étaient écoulés depuis cette matinée. Monsieur Dolan devait rentrer le lendemain et sa femme s’en faisait tout une joie comme à chacun de ses retours d’ailleurs. La belle s’affairait dans la cuisine cherchant à préparer le meilleur repas qui soit pour son mari.

Cela pouvait faire extrêmement cliché, la femme cuisinant pour son époux. Marine ne le faisait pas tout le temps. Son compagnon aimait souvent aller manger dehors et elle-même était bien loin d’être un as des fourneaux même si elle se débrouillait. Là, elle avait envie de passer un peu de temps avec lui, en tête-à-tête. La jeune femme savait bien qu’il ne s’offrirait que sa soirée à la maison. Le lendemain matin, il serait de retour à son bureau, ses clients, ses affaires. C’était toujours comme ça alors pour une fois qu'une soirée tranquille se profilait pour tous les deux, elle n’allait pas la laisser passer.

Le nez dans ses livres, elle cherchait les menus qui conviendraient le mieux pour tous les deux. Marine cherchait des recettes un peu sophistiqués mais qu’elle réaliserait sans trop de difficultés. Son choix finit par se porter sur des recettes typiquement japonaises. Elle vérifia les contenus de ses placards et nota ce qui lui manquait. Il n’y avait plus qu’à aller faire les courses. Se saisissant de son sac et de sa veste, elle attrapa le téléphone et composa le numéro du chauffeur.


« Bonjour Ideki. J’aurai besoin d’aller faire quelques courses, vous pouvez me conduire ? »

Un « bien entendu Madame Dolan » fut la réponse du chauffeur dévoué qui n’avait jamais quitté le service de son mari. Si William donnai la plupart du temps juste la direction à prendre, Marine avait besoin de toujours poser la question du « pouvez-vous me conduire ici ou là ? » comme si c’était un service et non un travail.

Marine franchit la porte de l’appartement et descendit quatre à quatre les escaliers du petit immeuble. Idéki l’attendait dehors, garé en double file devant l’entrée, la porte arrière ouverte.

Il la gratifia d’un « Bonjour Madame Dolan » et d’un sourire toute en soulevant sa casquette.


« Bonjour Ideki – elle s’installa et attendit que le chauffeur prenne place au volant de la berline – Vous voudrez bien m’emmener à l’épicerie que William affectionne ? »

Un simple hochement de tête du chauffeur indiqua son consentement. L’épicerie en question était largement apprécier par le grand avocat pour le raffinement des produits qu’on pouvait y trouver. Ils venaient des quatre coins du monde et étaient de première qualité. Ils faisaient également des plats préparés maison qui se retrouvaient régulièrement à l’honneur sur la table des Dolan soit parce que monsieur ou madame venait les chercher, soit parce qu’ils se les faisaient livrer dédouanant ainsi la jeune femme de toute préparation culinaire. Marine savait qu’elle trouverait à peu près tout ce dont elle avait besoin.

A peine arrivée, le chauffeur lui ouvrit non seulement la porte de la voiture mais aussi celle du magasin où elle fut reconnue immédiatement et traitée avec tout l’égard dû à l’épouse du très puissant maître Dolan. La déférence et l’attention étaient donc les maîtres mots des employés envers elle. Marine n’aimait pas trop ça mais elle faisait avec.


« Madame Dolan, je suis très heureux de vous voir ! Que puis-je pour vous, Madame ? »

« Bonjour monsieur Serizawa, j’ai besoin de plusieurs choses pour faire un repas »

L’homme s’inclina, tout sourire jusqu’aux oreilles.

« Donnez-moi votre liste, je vous préparai tout et vous le ferais livrer ! »

« C’est très aimable à vous mais je préfère choisir moi-même. J’aime bien voir les produits que je vais cuisiner »

L’homme ne s’en offusqua pas. Il connaissait les habitudes de sa cliente, au combien particulière, qui préférait faire ses courses elle-même et choisir ses propres produits. En bon professionnel, il retourna à ses affaires, sans pour autant perdre la dame des yeux, afin de pouvoir la conseiller en cas d’hésitation. La rouquine se mit à arpenter l’une des trois allées, relativement courtes, que comprenait le magasin.

Elle déambulait depuis un moment, choisissant toujours le meilleur, qu’il s’agisse du riz, des feuilles, de nori…, quand soudain sa vue se voila. Elle se rattrapa à l’étagère manquant de se retrouver au sol.


« Madame Dolan ? Vous ne vous sentez pas bien ? »

Serizawa accourait et aida sa cliente à rester debout.

« Je… je ne sais pas. Je me sens un peu… fatiguée… »

Elle sourit mais la jeune femme se sentait vraiment mal. La tête lui tournait et elle avait mal au cœur.

« Vous devriez vous allonger et vous reposez ! Je vais vous appeler un médecin… »

« Non… ça ira… je… je vais juste rentrer… »

« Venez madame, je vais vous aider ! »

Aidée par le commerçant, elle se dirigea vers la sortie où Idéki l’attendait. Il se précipita en courant vers elle, voyant la femme de son patron plus blanche que le marbre et soutenu par Serizawa.

« Madame Dolan ? Mais qu’est-ce qui se passe ? »

« Elle a eu un malaise ! Il faudrait qu’elle voit un médecin ! »

« Oui, bien sûr, je vais la raccompagner et appeler quelqu’un »

Visiblement, les deux hommes conversaient comme si elle n’était pas là. Mais, elle n’avait ni envie, ni le courage de les contredire. Elle se laissa docilement installée à l’arrière de la berline toute neuve, William insistait pour toujours avoir la voiture dernier modèle, dans le but avoué de montrer sa richesse. Ideki la ramena à tout allure jusqu’à l’immeuble et l’aida à gravir les étages. Une fois arrivés à bon port, il aida la femme de son patron à s’allonger et s’apprêtait à appeler quelqu’un, probablement un médecin, quand Marine l’arrêta.

« C’est bon Ideki, inutile d’appeler. Je suis juste fatiguée. Vous pouvez y aller. Et désolé de vous avoir embêté »

Le chauffeur hésita. Il savait que si monsieur Dolan apprenait ce qui s’était passé et surtout qu’aucun médecin n’avait été appelé, il en ferait une crise. Cependant, l’homme savait aussi combien Marine pouvait être entêtée. Il devait certainement se dire que ces deux là s’étaient bien trouvés. Quoiqu’il en soit, il abdiqua et, après s’être assuré que la jeune femme était bien installée, il s’inclina et quitta la pièce la laissant seule.

Marine repensa à son malaise. C’était bien al première fois en quatre ans qu’elle se trouvait mal. La dernière fois remontait à son accident de voiture, la fois où elle et William avait bien faillit se séparer. Elle n’aimait pas y repenser parce que cela l’obligeait à repenser à la cause et elle faisait tout son possible pour l’oublier.  Elle aurait bien aimé appeler William mais il était toujours par monts et par vaux et elle n’arrivait jamais à le joindre. De toute façon, il ne pouvait pas faire grand-chose et il serait là demain. Mieux valait essayer de dormir un peu. Il ne fallut d’ailleurs que quelques minutes à la rouquine pour que le sommeil ne l’emporte.


+++++

« Allo ? Oh docteur bonsoir »

Vingt-quatre heures s’étaient écoulées depuis la veille et William ne devait plus tarder à rentrer. Marine mettait un point final à la préparation du repas quand le téléphone avait retenti. Finalement, Idéki avait eu plus peur de monsieur que de madame Dolan et avait fini par faire venir un médecin. Ce dernier avait constaté une tension un peu basse et de la fatigue, rien de dramatique. Par acquis de conscience, il lui avait fait une prise de sang et lui avait conseillé le repos. Marine avait suivi son conseil la durée de la nuit pour reprendre ses activités le lendemain matin. Pour elle, ce n’était rien et elle avait repris ses cours à la fac et ses recettes de cuisine pour le retour de William. Elle n’avait même plus repensé au médecin, ni à sa prise de sang jusqu’à ce que le téléphone sonne.

« Euh… oui, oui, je me suis reposée et je vais bien… »

Heureusement, le médecin ne pouvait pas voir le jolie rose sombre qui avait teinté ses joues alors qu’elle mentait.

« L’examen sanguin ? Ah d’accord et qu’est-ce que cela donne… - Marine dut s’asseoir sur l’une des chaises présentes – Quoi ? Vous… vous êtes… vous êtes sûr ?...Oui, demain… oui, d’accord…Bonsoir docteur »

La jeune femme raccrocha mais ne put se relever. La nouvelle l’avait choquée, terriblement choquée. Elle restait là, à regarder dans le vide, l’air hagard. La nouvelle n’était ni incroyable et encore moins inconcevable mais la jeune femme ne s’y attendait pas.

« Enceinte ! Je… je suis enceinte ! »

Le sourire finit par s’afficher pour de bon sur son visage de porcelaine. Puis se fit un rire enfantin qui sortit. Un bébé ! Ils allaient avoir un enfant ! En même temps, c’était ce qu’ils voulaient. William et elle en avaient parlé deux mois plus tôt et ils s’étaient dis que se serait bien d’avoir une famille. Certes, Marine était jeune et faisait encore des études mais elle souhaitait vraiment une famille. C’était peut-être le seul rêve qu’elle n’eut jamais eu. Elle n’y aurait pas renoncé. Son époux étant partant, ils s’étaient… mis à l’œuvre mais sans se prendre la tête. Cela arriverait quand ça arriverait et… c’était arrivé.

Marine était folle de joie même si elle ne réalisait pas encore totalement la nouvelle. Mais pour elle, cela équivalait au jour où William lui avait demandé de l’épouser. Les larmes se mirent à couler comme ce jour-là. Elle sauta sur ses pieds et se mit à faire les cents pas attendant le retour de son avocat de mari à qui elle brûlait d’apprendre la nouvelle. D’ailleurs, il y avait fort à parier qu’Ideki avait certainement déjà du lui parler de son malaise et qu’il allait débarquer en lui demandant comment ça se faisait qu’elle soit debout alors qu’on lui avait dit de se reposer. Mais ce n’était pas grave. Elle espérait juste qu’il serait aussi heureux qu’elle pouvait l’être.

Vêtue d’une robe longue couleur argent qui moulait son corps à la perfection, ses cheveux tombaient librement dans son dos. Ils étaient un peu plus longs qu’il y a quatre ans. Elle voulait les laisser pousser afin qu’ils recouvrent totalement son dos et surtout ses cicatrices. En présence de William, elle portait parfois son dos nu, elle savait qu’il ne faisait guère cas de ses marques. Et elle avait appris à le croire. Au fil du temps, il avait réussi à la convaincre que ça ne comptait pas pour lui et qu’il l’aimait malgré tout. La belle alla en courant vers la porte d’entrée lorsqu’elle l’entendit s’ouvrir. Une seule personne pouvait entrer ainsi, William !

Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le lundi 27 septembre 2010, 10:35:44
       Le sang sur le sable faisait un grand tapis rouge à Dolan qui s’approchait de la victime d’un pas agacé. C’était l’un de ses employés qui gémissait sur le sol, une main ensanglantée plaquée sur le moignon de son oreille. Ce voyage d’affaire c’était bien passé donc c’était presque normal qu’il y ait un problème à cent mètres à peine du portail. William s’apprêta à s’enquérir de la raison de tout ce remue-ménage mais il fut devancé par un homme à la barbe poivre et sel qui semblait beaucoup amusé par la situation.

       -Une esclave a attaquée l’un de nos gardes alors qu’il s’était trop approché de la cage, expliqua le second de Dolan qui le suivait une main posée sur le pommeau de son sabre.

       Effectivement, des hommes armés de gourdins tentaient de maitriser une jeune terranide chatte qui se débattait comme une possédée. La créature semblait être à peine sortie de l’adolescence et vu la façon dont elle se démenait, elle n’avait pas compris le principe de l’esclavage. Les hommes de Dolan avaient réussi à l’extraire du chariot-cage qui constituait le convoi de Dolan. L’achat des esclaves s’était très bien passé et William avait hâte de retrouver sa jeune épouse qui l’attendait de l’autre côté du portail. Dans un monde qui n’était pas gangréné par la vermine terranide et surtout par cette magie infecte. Autant dire qu’il n’allait pas faire de sentiment et qu’il allait résoudre cet impondérable dans les plus brefs délais.

       -C’est Oba, sir Dolan, expliqua le second qui suivait toujours son patron à la trace. Il s’est amusé avec l’esclave mais celle-ci ne devait pas l’entendre de cette oreille.

       Le mercenaire gloussa à sa propre blague et donna l’ordre à ses hommes de s’occuper du bonhomme avant qu’il ne se vide de son sang. Dolan restait imperturbable mais gardait toujours cet air agacé, comme s’il accusait le mauvais sort qui lui tombait dessus. Il se désintéressa pourtant très vite de l’homme qui commençait à peine à se faire soigner et reporta son attention sur la terranide, tenue en respect par deux gardes. Elle observait William avec un air de défi et respirait bruyamment, essoufflée par la lutte. Alors que certains auraient vu une jeune fille pleine de fierté, aux cheveux noir ébène et aux yeux enflammés par la colère, William voyait simplement une esclave et donc une certaine valeur marchande. Le sang qui maculait sa bouche lui donnait un air dément mais le maitre ne semblait pas plus impressionné que cela. Le temps s’allongeait alors que le regard vert transperçait la jeune fille qui commençait lentement à se calmer, optant pour une expression froide et haineuse. Puis enfin, le verdict tomba.

       -Je ne veux plus de cet homme, Oba, à mon service. Dites-lui, capitaine Aum, que c’était sa dernière mission, déclara-t-il, intraitable. Et exécutez l’esclave. Son dressage est imparfait et je n’ai pas le temps de le compléter.

       La terranide chatte écarquilla ses grands yeux en amande devant la sentence cruelle de William et se mit à hurler à la mort, suppliant pour sa vie. Trop tard. L’esclave sanglotante fut rapidement mise à genoux et un soldat lui planta proprement son sabre entre les cervicales. Les cris cessèrent...
       Sans un regard pour le corps sans vie qui gisait maintenant sur le sol, William tourna les talons et le convoi se remit en marche. Il se mit alors à sourire… Il pensait à Marine.

* * *

       Un grand couloir faiblement éclairé s’étendait sur une vingtaine de mètre. L’air qu’on y respirait était lourd et humide, donnant l’impression d’être enterré. Le mur en béton rustique était simplement peint en blanc. Le couloir était bien entretenu mais totalement inutile puisqu’il s’agissait d’une banale impasse munie d’une lourde porte en fer. Il était totalement vide mais si on regardait avec plus de minutie et un éclairage puissant, on pouvait voir deux rainures dans le mur. Ces deux rainures parallèles s’étendaient du sol au plafond étaient écartées d’environ un mètre de largeur. N’importe qui aurait dit qu’il s’agissait d’une erreur de maçonnerie ou de banales fissures provoquées par un tremblement de terre. N’importe qui se serait trompé alors, car un pan du mur délimité par les soi-disantes fissures venait de pivoter sur le côté, laissant sortir un homme en blazer encadré par deux ours enveloppés dans des costumes trop petits pour eux. Les trois hommes attendirent sans bouger devant la grosse porte en fer, jusqu’à ce qu’un bruit de ferraille et d’électronique mariées, retentisse. L’un des géants poussa alors la porte qui s’écarta sans un bruit et les trois hommes se retrouvèrent dans un parking souterrain. Les gorilles jetaient des coups d’œil inutiles un peu partout, scrutant les ombres en quêtes de curieux à éradiquer, mais c’était une activité bien superflue puisque personne n’était en vue. Cette partie du parking était soi-disant réservée aux plus influents clients du cabinet Dolan et donc personne n’y mettait les pieds, bien que le nombre de caméra soit deux fois plus important que dans le reste de la structure. En effet, d’ailleurs. Il s’agissait bien du cabinet Dolan et l’homme qui venait de sortir des fondations était bien le directeur qui revenait de son voyage d’affaire à « l’étranger ».

       William Dolan secoua ses cheveux pour chasser les derniers grains de sable récalcitrants qui s’y étaient fourrés. Il respira un bon coup l’air terrien et cela lui suffit pour afficher un large sourire. Il avait tellement hâte de retourner chez lui que ses membres étaient imbibés d’adrénaline. Il aurait presque pu y aller en courant mais il ne fallait pas exagérer non plus. William appuya sur le bouton de la clé de sa voiture et un petit coupée cabriolet répondit à l’appel en émettant un léger son fluté et en signalant sa position avec force clignotements orange. En effet, hors de question d’appeler Ideki qui se poserait des questions en le voyant arriver non pas à l’aéroport mais au building.

       William enfourcha donc son fidèle destrier et se rendit à son domicile avec une aisance très approximative – il n’avait plus l’habitude de conduire -. Il gara la voiture dans le parking privé de la résidence et sortit avec hâte. Son cœur battait la chamade comme si ça faisait deux jours qu’il avait rencontré Marine et qu’elle n’était toujours pas sienne. Mais cette fois ce n’était plus la peur de la faire fuir qui lui faisait cet effet, mais bien le fait qu’il commençait à ressentir le manque de sa présence. A l’instar du drogué qui sait qu’il va bientôt avoir sa dose, il ouvrit avec hâte et maladresse la porte d’entrée et entendit des pas précipités sur le parquet. Une jeune femme rousse se précipita sur lui et il la réceptionna en l’arrachant au contact du sol. Un tour complet fut nécessaire pour que l’avocat la rende à ses appuis où il lui coula un merveilleux baiser. Ses bras l’enlacèrent avec force. Une étreinte qui lui faisait oublier tous les soucis de son voyage et cette mauvaise humeur qui l’étreignait à chaque fois qu’il devait se séparer de sa femme.

       -Tu m’as tellement manqué, glissa-t-il dans son oreille en respirant les effluves enivrantes de son cou.

       Au bout d’un moment, il se décida finalement à la lâcher et disposa un baiser gracieux sur sa main. Sans la lui lâcher, il entra dans leur appartement et respira le fumet de victuaille qui embaumait l’air. Il sourit et ramena une nouvelle fois la jeune fille dans ses bras.

       -Alors dis-moi qu’as-tu fait pendant que, moi, le fils spirituel du grand Marc Aurèle, étendait le divin empire Dolanien à travers les territoires incultes des indigènes sans pitié? demanda-t-il avec un sourire plein d’humour.

       La comparaison avec l’empereur romain lui était venue tout seul. Philosophe et conquérant ! Ça sonne bien, non ? Même si… Marc Aurèle, lui, n’avait pas vraiment eu le choix.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le jeudi 30 septembre 2010, 15:19:02
Marine sauta sans attendre dans les bras de l’homme de sa vie. Même si trois jours peuvent paraitre bien court pour elle cela ressemblait à une éternité. Elle qui, quelques temps plus tôt, supportait difficilement les autres, elle avait de plus en plus de mal à se passer de son mari mais elle essayait de ne pas le lui dire sachant combien son travail était important pour lui. Mais à chaque fois qu’il rentrait, c’était toujours un grand moment de joie pour eux deux.

Il l’attrapa et fit un tour sur lui-même en la serrant fort contre lui avant de l’embrasser et de la reposer au sol. La jeune femme avait la tête qui tournait un peu mais elle réussit à tenir debout alors qu’il lui baisait la main.


« Tu m’as manqué aussi ! »

Elle ne put s’empêcher de rire en l’entendant se comparer à Marc-Aurèle.

« Eh bien ! Le célèbre avocat voudrait-il conquérir le monde ? En même temps, il a déjà réussit à conquérir mon cœur »

Elle le laissa rentrer chez eux avant d’aller se pendre une nouvelle fois à son cou et d’aller à la rencontre de ses lèvres. Son corps se collait contre celui de William comme si elle voulait toujours rester coller à lui. Au bout d’un petit moment, elle finit par se détacher un peu de lui.

« Eh bien j’ai été à la fac suivre mes cours, j’ai travaillé dessus ce qui était passionnant bien qu’un peu long parfois et j’ai attendu ton retour. J’ai préparé un dîner en amoureux pour ton retour. Histoire de profiter, voir d’abuser, un peu de ta présence et de ta personne »

Elle attrapa sa main pour l’amener jusqu’à la salle à manger où trônait une magnifique table en verre entouré de quatre chaises aux couleurs de l’appartement, noir et blanc. Madame Dolan avait disposé des assiettes en porcelaine blanche face-à-face, des chandeliers, des couverts en argent, un plat où étaient magnifiquement disposés makis, sushis et autres mets japonais à base de poisson cru. L’ambiance était volontairement intime et peut-être un peu cliché, la jeune femme s’en rendit soudainement compte.

« J’en ai peut-être fait un peu trop. Enfin, trop dans le sens trop fleur-bleue ? »

Elle était un peu embêtée. Le style gnan-gnan n’était pas trop celui de son compagnon mais elle espérait quand même que cela lui plairait. Soudain, elle se rappela le coup de téléphone du médecin et l’heureuse nouvelle. Elle hésitait sur la manière de le lui dire et finalement opta pour lui dire simplement ce qu’il en était. Elle avait toujours été directe et n’aimait pas tourner autour du pot pendant dix ans pour en venir au même résultat. Elle se tourna vers lui, un doux sourire aux lèvres, le bonheur se lisait sur son visage.

« J’ai… j’ai quelque chose à t’apprendre. J’imagine qu’Ideki ne t’as rien dit ? »

Si ça avait été le cas, William lui en aurait parlé dès son arrivée. Ce n’était pas le genre de choses qu’il aurait laissé passer.

« Hier, j’ai eu un malaise en allant faire des courses… Rien de grave, juste un étourdissement mais Ideki a tenu à appeler un médecin qui m’a conseiller le repos. Il m’a aussi fait une prise de sang et je viens d’avoir le résultat… Je suis enceinte. On va avoir un bébé ! »

Marine espérait bien que maître Dolan en soit aussi ravie qu’elle.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le vendredi 01 octobre 2010, 22:57:25
       William se laissa conduire jusqu’au salon. Les couverts en argent et le service en porcelaine étaient de sortie. Ils étaient de mise lorsque l’on fêtait quelque chose. Et il semblerait que leurs retrouvailles soit une bonne occasion. L’avocat observait la table avec un sourire ravi. A aucun moment il ne pensa que l’ambiance était clichée. Il admirait plutôt les efforts de sa femme et le mal qu’elle avait dû se donner pour préparer ce diner. C’est pour ça qu’il s’empressa de la rassurer sur le fait qu’il était absolument ravi de son ouvrage.

       -Tu plaisantes, lui assura-t-il. C’est parfait.

       Dolan tourna autour de la table en appréciant chacune des petites attentions que Marine y avait apportées. Lorsque sa question pour le moins étrange lui parvint aux oreilles, il lui jeta un regard interrogateur, signe qu’en effet, Ideki ne lui avait rien dit. Elle continua donc et William fronça immédiatement les sourcils lorsqu’il entendit le mot « malaise ». Il eut cependant la bonne idée de ne pas l’interrompre. Lorsqu’elle lui révéla le motif de ce malaise, William se figea comme une statue. Il ne dit rien mais de toute façon, aucuns mots n’arriveraient à passer ses lèvres.

       Tout se chamboulait dans la tête de l’avocat. L’afflux d’informations le paralysait littéralement. C’est comme si on avait introduit toute la connaissance universelle dans son petit cerveau qui peinait à gérer tout ça. Il s’imaginait père, même s’il n’avait aucune idée de ce que cela voulait dire. Il ressentait également un sentiment d’accomplissement, comme s’il venait de réussir quelque chose qu’aucune de ses victoires professionnelles ne pourraient égaler. Son sang était dans le ventre de sa femme. Un ou une héritière qui serait une partie de lui et qui allait à son tour transmettre son sang. Y’a-t-il plus grande victoire possible sur la mortalité ?

       Toute cette succession de pensées et de sentiments ne se transmettait pourtant pas sur les traits de l’avocat. Il avait simplement posé une main sur le dossier d’une chaise au cas où ses jambes le trahiraient, mais le silence imposait toujours son règne sur les longues secondes qui séparaient le présent et le moment où Marine lui avait annoncé la nouvelle. Lorsqu’un certain ordre se fit enfin dans le crâne de l’avocat, ce fut une vague de bonheur qui déferla sur lui. Le sentiment dégringola dans ses poumons qui se mirent à trembler. Cela se traduisait par une sorte de rire. Pas le rire maitrisé dont William gratifiait parfois Marine lorsqu’elle parvenait à le dérider, mais bien un fou rire qui s’élevait à mesure qu’il perdait le contrôle de ses nerfs. Autant dire que Marine ne l’avait jamais entendu ainsi s’esclaffer comme un junkie shooté au protoxyde d’azote.

       Sans un mot, il vint ensuite à la rencontre de sa femme et la prit dans ses bras. Son rire mourut alors que le parfum et la chaleur rassurante de ce corps contre le sien parvenait à le calmer. Il la berça pendant un moment et la combla de petits baisers amoureux.

       -Je t’aime, Marine Dolan, parvint-il à dire lorsque le flot de baisers se fut tari. Pour toujours.

       William ponctua cette déclaration d’un baiser plus prononcé. Il aimait cette femme et il aimait déjà cette esquisse de vie qui se développait dans son ventre. Instinctivement, il mit sa main contre son ventre, comme s’il arriverait à sentir quelque chose. Bien sûr, il n’y avait rien mais William était tout exciter à l’idée que derrière sa paume, se trouvait son enfant.
      Avant que l’avocat ne prononce des niaiseries du genre « Tu voudrais un garçon ou une fille ? » ou bien « j’espère qu’il aura ton nez », une autre préoccupation vint à l’esprit de l’éminent juriste.

       -Je connais un petit peu le directeur de l’hôpital de Seikusu, l’informa-t-il joyeusement. Je suis certain qu’il pourra nous conseiller un très bon médecin.

       Aaah ! Voilà ! Ça, c’était plus le terrain de Dolan. Il faut dire qu’il se sentait un peu perdu, mais quand il s’agit de fournir des biens matériels, il était un peu plus dans son élément.

       -Il faudra aussi changer de logement ? s’interrogea-t-il. Une maison serait sans doute un environnement plus sain. Et il faudra aussi qu’on parle de son éducation.

       William tentait d’aborder mille sujets à la fois qui se voulaient tous sérieux mais son sourire béat rendait la scène plus comique qu’autre chose. En fait, maitre Dolan paniquait totalement…
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le lundi 04 octobre 2010, 21:52:08
Le silence se fit pesant surtout que le visage de William n’exprimait rien, mais rien du tout ce qui n’était pas du tout du goût de la jeune femme qui se sentait soudainement très mal. Ils en avaient déjà pourtant parlé il y a deux mois. Certes, c’était elle qui avait lancé le sujet mais il avait semblé d’accord, sur le moment du moins. Là, elle n’en était plus vraiment peur. Son cœur se serra. Se serait-elle trompée ? Ne voulait-il pas une famille ?

Les minutes s’écoulaient dans un silence de mort. Marine se sentait de plus en plus mal. Son cœur battait plus vite que la normale. La jeune femme regrettait de ne pas s’être assise pour lui apprendre la nouvelle car ses jambes se dérobaient sous elle. Le stress ne faisait que croitre et s’il ne disait pas rapidement quelque chose, c’est elle qui allait le faire mais finalement toute la tension se dissipa au moment même où son mari se mit à rire. Elle frissonna, non pas de crainte mais bien de joie alors qu’elle comprenait qu’il était heureux.

Madame Dolan n’avait jamais entendu son mari rire ainsi et elle en fut touchée. Même dans leurs meilleurs moments, il n’avait jamais ri ainsi et elle était contente que cela soit grâce à un petit-être pas encore conscient d’exister mais déjà palpitant en elle. Il se rapprocha d’elle et s’empara de son corps, celui-là même qui tremblait quelques instants plus tôt d’une terrible inquiétude. Les doutes étaient maintenant bien loin et le bonheur seul présent. Il la couvrit alors d’une foule de baisers rendant sa femme totalement euphorique, ce qui était tout aussi inhabituelle que d’entendre rire notre cher avocat adoré.
 
Après moult baisers, la raison de maître Dolan reprit le dessus. Marine avait bien compris au cours de ses quatre années que de parler de choses terre à terre, lui permettait de garder le contrôle sur lui et sur les autres. Elle l’acceptait mais ne put s’empêcher à son tour d’éclater de rire en entendant la totalité de ses propos. Elle était, comme souvent, assez loin de toutes ces considérations matérielles. Sans compter qu’elle trouvait qu’il était un peu trop tôt pour tout ça mais elle savait aussi combien cela pouvait le rassurer lui.


« William ne t’inquiètes pas. Je dois aller voir le médecin demain matin et on verra bien ce qu’il dira. Si tu les souhaites vraiment, tu pourras toujours demander ensuite à ce que quelqu’un d’autre s’occupe de moi enfin… de nous – elle posa sa main sur celle que William avait mise sur son ventre plat – Mais il n’y a pas d’urgence »

Elle était calme, posée, raisonnée comme souvent. Curieusement, la maternité, si elle l’effrayait un peu mieux, la rendait étrangement calme et épanouie. Du moins pour le moment.

« Pour la maison, c’est pareil. On a le temps ! Bon d’accord, c’est sur qu’une maison serait peut-être mieux qu’un appartement mais de toute façon, il y a le manoir. Se sera grand mais au moins il ou elle aura de la place pour jouer. Mais on a encore huit mois devant nous pour tout ça. Quand à l’éducation pour l’instant je pense qu’il est vraiment trop tôt »

Elle ponctua sa phrase d’un petit rire et alla entourer son mari de ses bras, posant sa tête sur son épaule. Marine était merveilleusement heureuse. Elle avait, à cet instant, tout ce qu’elle pouvait rêver : un homme qui l’aimait et un enfant à naître. Finalement, elle réalisait son rêve de petite fille. Une chimère qu’elle n’aurait jamais imaginé atteindre et pourtant tout cela était bien réel. Elle serrait contre elle son mari et dans son ventre, une petite vie se construisait. Elle sourit.

« Tu sais ce qui est vraiment important dans tout ça, c’est l’amour. Tant qu’on l’aimera et qu’on sera là pour lui alors tout ira bien »

C’était si naïf et pourtant elle le pensait tout ça. Pour elle, rien n’était plus fort que l’amour et en ce moment, rien ne pouvait la faire douter.

[HRP : désolé pour le retard]
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le mercredi 06 octobre 2010, 17:32:54
       William riait avec sa femme alors qu’elle lui faisait gentiment réaliser qu’il divaguait totalement avec ses projets prématurés. Elle était calme par rapport à Dolan qui semblait survolté. L’euphorie lui plongeait le cerveau dans une apathie où seule la joie avait sa place. Comme quelqu’un qui touche l’alcool pour la première fois, il avait du mal à contrôler cet état, et ça allait forcement lui porter préjudice à un moment ou un autre. Il se surprit même à croire à la dernière phrase prononcé par sa femme. Il y répondit par un « oui » appuyé et la serra fort contre elle, alors qu’habituellement il l’aurait gratifié d’un sourire pas contrariant pour un sou, et se serait contenter de garder le silence. L’amour n’avait qu’un pouvoir limité et la plupart des couples n’étaient pas détruit par le manque d’amour. Si quelque chose devait séparer William et Marine, ce ne serait pas ça.

       Alors qu’il berçait doucement sa femme dans ses bras, la sonnerie de son téléphone retentit. Sans réfléchir et sans même regarder qui l’appelait, il le sortit de sa poche et décrocha, pressé de partager son bonheur avec la personne qui l’appelait. C’était une chose que William ne faisait jamais. Quand il était avec Marine et que son portable vibrait, il ne décrochait jamais à moins que ce ne soit pas son travail – ce qui était extrêmement rare -. Autant dire que la perspective d’avoir un enfant lui avait mis le cerveau à l’envers.

       -Oui ? répondit-il d’une voix enjouée tout en continuant de bercer sa femme.

       La voix à l’autre bout du combinée sembla hésiter. Elle ne s’attendait pas à être reçue avec autant d’enthousiasme, mais elle se jeta finalement à l’eau  alors qu’elle se remettait de sa surprise.

       -Monsieur Dolan, commença une voix d’homme à l’air grave. Il y a eu une évasion. Une esclave a réussi à passer le portail.

       Ce discours fit l’effet d’une douche froide à l’avocat qui cessa tout mouvement. Son sourire s’évanouit à vitesse grand V quand il réalisa ce qu’il était en train de faire ; Il avait une conversation téléphonique avec son responsable de sécurité alors que le combiné était à quelques centimètres de sa femme. La conscience de son erreur lui fit l’effet d’une décharge électrique et il s’extraya des bras de Marine comme s’il venait d’en être éjecter. Un lueur d’optimisme le calma toutefois en lui assurant que Marine n’avait pas dû écouter ce qui s’était dit et que même si c’était le cas, elle avait dû obscurcir les mots qu’elle ne voulait pas entendre.
       Enfin, Dolan était redevenu Dolan. L’euphorie était passée et il reprenait les rênes de la situation. Son visage reprenait son impassibilité habituelle. Très pro et organisé, il demanda à son interlocuteur de patienter, puis sans attendre la réponse, il décolla le combiné de son oreille et masqua le micro.

       -Je suis désolé, s’excusa-t-il auprès de Marine. C’est une urgence du travail. Je ne disparaîtrai que 5 minutes.

       William enserra sa femme avec sa main libre et lui coula un doux baiser. Il la libéra une nouvelle fois et la gratifia d’un sourire avant de disparaitre en direction de la salle de bain. Bien entendu, il savait que Marine n’allait pas apprécier du tout qu’il l’abandonne, même pendant un court instant, dans un moment pareil, mais il le paierait plus tard.


       Une fois dans la salle de bain, appuyé contre le lavabo, il écouta sans dire un mot les explications et les excuses de son employé. La joie qui l’étreignait un peu plus tôt avait totalement disparu. La fureur froide et contrôlée montait doucement tandis qu’il apprenait le manque au protocole de sécurité et le laxisme qui avait conduit à l’évasion d’une valeur marchande de plusieurs millions de Yens.

       -Nous reparlons de votre statut au sein de mon entreprise plus tard monsieur Shiza, soyez en assuré, promit William d’un ton qui ne présageait rien de bon. Je ne peux pas me déplacer maintenant, et je ne règlerai cette affaire que demain. Vous avez donc une nuit pour faire évoluer la situation en votre faveur.

       William n’attendit même pas le « Bien, monsieur Dolan » rituel et raccrocha le combiné. La discussion avait durée à peu près cinq minutes, conformément à ce qu’il avait estimé. Il grappilla quelques secondes supplémentaire sur la patience de sa femme pour s’asperger le visage d’eau fraiche et retourna à la salle à manger.

       -Je suis navré, s’excusa-t-il encore une fois. Je n’aurais pas dû décrocher, mais je n’y même pas pensé sur le coup.

       Ce qui était tout à fait vrai. D’ailleurs il ne pensait pas non plus que Marine avait entendu quoique ce soit de la conversation téléphonique. Et même si c’était le cas ? Monsieur Dolan n’avait pas de secret pour madame Dolan. Enfin… sur le papier.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le samedi 09 octobre 2010, 11:43:01
Marine baignait dans la félicité la plus complète. Elle était aux anges, si heureuse. Elle qui avait toujours pensé qu’elle n’aurait jamais le droit à ça. La jeune femme prenait la mesure de tout ce qu’elle avait maintenant la chance d’avoir. Son mari la serrait fort contre elle avec un air tout aussi béat que le sien. La seule différence était qu’elle prenait tout cela avec calme alors que lui semblait soudain monter sur ressort. Cette image la fit rire de nouveau. Le meilleur et le plus puissant avocat de la ville qui perdait pied à cause, ou grâce, à un tout petit être de son sang porté par sa femme. C’était un jour à marquer d’une pierre blanche.

Mais tout bon moment à une fin et ce fut la sonnerie du portable de William qui sonna le glas de ce tendre moment. Il attrapa l’appareil que sa femme appréciait très moyennement vu qu’il ne le quittait jamais et surtout qu’on l’appelait très, trop, souvent dessus. Elle jeta un regard noir au portable mais ne quitta pas pour autant les bras de son compagnon qui la tenaient toujours mais soudain tout bascula. L’homme au bout du fil parlait assez fort pour que quelques mots parviennent aux oreilles de madame Dolan : évasion, esclave, portail.

La jeune femme ne comprit pas tout de suite les mots qui avaient été dit mais le doux moment était fini. Le maître Dolan froid et distant revint au grand galop et se détacha d’elle. Son visage avait repris son air inexpressif. Une chose qu’elle n’aimait pas du tout. Il s’excusa pour l’appel et alla se réfugier dans la salle de bain, loin d’elle.

Marine ne bougea pas pendant près d’une minute. Elle resta plantée comme un piquet, incapable du moindre mouvement, alors que les mots raisonnaient de nouveau dans sa tête, hideux.


*évasion, esclave, portail… évasion, esclave, portail… évasion, esclave, portail…*

La demoiselle se dirigea vers la porte-fenêtre et contempla la rue. Pendant quatre ans, elle avait tout mis de côté. Elle avait occulté ce jour maudit où son futur mari lui avait appris la vérité, le fait qu’il était un esclavagiste. La cause de leur rupture, ce jour-là. Si elle n’avait pas eu cet accident, ils ne se seraient jamais réconciliés et encore moins mariés. Marine avait fait une croix sur cet évènement. William n’en avait jamais reparlé et elle non plus.

Et ça avait été facile. D’une simplicité déconcertante même. Quand on ne parle pas d’une chose, on finit par l’oublié ou par la mettre de côté. Par amour pour lui, elle avait fermé les yeux sur ça, mettant au rebus certains de ses principes. Mais là, tout lui revenait en pleine figure.

Quelques instants plus tôt, elle était la femme la plus heureuse du monde et, à cet instant, elle se sentait bien mal. D’un geste de la main, elle alla se frotter le front comme pour tenter de gommer les mots entendus, pour essayer une nouvelle fois d’en faire abstraction, de tout oublier. Elle essayait de ne se concentrer que sur l’homme qu’elle aimait et sur la petite vie qu’elle portait. Mais cela ne suffit pas à faire passer son malaise.

Elle ne se rendit pas compte du temps qui passa et William la fit sursauter quand elle entendit sa voix. Il s’excusait pour le coup de fil impromptu. Sa femme tenta alors de cacher son malaise et lui sourit.


« C’est pas grave, je sais combien tu peux être occupé mon amour. Mais peut-être que pour un soir, tu pourrais éteindre ton portable ? Pour qu’on soit juste tous les deux »

Elle se rapprocha de lui et l’enlaça. Elle l’aimait, elle l’aimait plus que tout. Elle ne devait pas oublier ça. Comme elle ne devait pas oublier la vie qu’elle portait. Il fallait qu’elle se concentre là-dessus et qu’elle oubli tout le reste, tout ce qui n’était pas eux !

« Demain, tu viendras avec moi voir le médecin ? Pour le bébé. Tu viendras n’est-ce pas ? »

A cet instant, elle était comme une enfant qui avait besoin d’être rassurée. Marine avait besoin de savoir qu’ils, elle et leur enfant, comptaient un peu plus pou lui que tout le reste.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le jeudi 14 octobre 2010, 14:56:29
       William obéit immédiatement à la volonté de sa femme et pianota brièvement sur son téléphone jusqu’à entendre la petite sonnerie qui signifiait que l’appareil était bien hors-service. Cette requête il l’accordait sans problème à Marine puisqu’il n’avait plus besoin d’appeler pour le moment. Il lança avec souplesse le téléphone sur le divan et enlaça sa femme, tout content d’avoir pu accéder à un désir aussi pauvre en contrainte. En fait, William s’en voulait énormément. Il s’en voulait d’avoir gâché l’un des plus beaux moments de sa vie à cause de son travail, et encore pire, il avait gâché celui de Marine en l’abandonnant. Maintenant, elle pouvait lui demander ce qu’elle voulait, tous ses vœux seraient exaucés.

       C’est d’ailleurs ce qu’elle fit. Les traits de l’avocat se tendirent automatiquement. Heureusement, elle ne le voyait pas, mais ce qu’elle lui demandait n’était pas évident. Ce n’est pas qu’il ne voulait pas venir avec elle mais sa journée de demain serait extrêmement chargée avec cet impondérable qui lui était tombé dessus comme la misère sur le monde. Pourtant, fidèle à sa promesse tacite, il serrera un peu plus Marine et se mit à lui caresser le dos pour la rassurer.

       -Bien entendu, glissa-t-il d’une voix calme tout en regrettant immédiatement cette promesse. Nous d’abord.

       Dolan savait bien qu’il serait bien plus heureux à accompagner sa femme plutôt qu’aller à la chasse d’une esclave mais c’était quand même la meilleure chose à faire. Avec un peu de chance l’examen n’allait pas durer longtemps et il pourrait régler cette affaire juste après. Marine n’était enceinte que de quelques jours donc à part quelques examens de routine, des recommandations et des papiers à signer, ils n’allaient pas faire grand-chose.

       -Après je devrais tout de même retourner au bureau, précisa-t-il une fois qu’il eut mentalement fini de s’organiser. L’appel que je viens de recevoir m’a appris qu’il y avait un problème au cabinet. Rien de grave mais ce sera sans doute chronophage. Je te déposerai donc à la maison en revenant de l’hôpital.

       Le juriste avait rendu son verdict. Il allait d’abord jouer son rôle d’époux et de futur père mais il n’allait pas totalement négliger ses autres devoirs. William était loin d’être le mari parfait et il ne serait pas un très bon père non plus, mais c’est son travail qui le construisait. Marine n’aimait pas que son métier lui ravisse son homme mais elle oubliait que c’était grâce à lui qu’il existait. Dolan se devait de laisser une empreinte sur ce monde et peu importe qu’il s’agisse d’une marque ou d’une cicatrice.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le mercredi 20 octobre 2010, 15:42:18
Lorsqu’elle l’entendit accepter sa requête, elle en fut soulagée. Peut-être avait-elle mal compris ? S’il y’avait eu un vrai problème, il n’aurait pas pris le temps de venir avec elle voir le médecin. Et puis, il avait aussi éteint son portable. Ses deux faits plaidaient en sa faveur et rassurait un peu la jeune femme qui cherchait tous les moyens possibles pour se rassurer. Lovée dans ses bras, elle se serrait fort contre lui, cherchant un réconfort et un espoir, un démentit aux propos qu’elle avait saisis.

Malheureusement, la suite des propos de William firent voler en éclat le peu de réconfort qu’elle avait réussi se donner. Il viendrait avec elle mais retournerait au travail à cause d’un « problème ». Devait-elle comprendre que par problème, il voulait dire une esclave en fuite et qu’il lui faudrait beaucoup de temps pour la retrouver.

Presque désespérée, elle enfouit sa tête dans le cou de son mari qu’elle aimait plus que tout. Non, il ne pouvait pas être un esclavagiste. Ce n’était pas possible même si c’est lui-même qui le lui avait dit. Elle ne voulait pas le savoir, elle ne pouvait pas l’admettre. Lui, toujours si gentil avec elle, toujours si amoureux, il ne pouvait pas tenir des êtres humains en esclavage.

Les larmes coulèrent toutes seules. Une puis une autre et encore une autre. Elles se répandirent sur ses joues et allèrent même mouiller, les malheureuses, le col de la chemise de maître Dolan.


« Oui… oui bien sûr… tu n’auras qu’à me déposer après l’hôpital… »

Marine finit par se laisser aller à sa tristesse. Son mari mettrait probablement ça sur le compte  de l’émotion, des hormones ou de la joie de porter ce bébé. Elle essayait d’ailleurs de sourire, de faire semblant mais à l’intérieur, elle était la femme la plus malheureuse du monde. Néanmoins, en parfait ex-combattante, certains reflexes ne se perdent pas, même avec le temps. Elle se ressaisit et fit semblant que tout allait bien. Elle se dégagea de ses bras et essuya ses yeux.

« Excuse-moi mais je suis… je suis tellement heureuse mon amour. Jamais je n’aurai imaginé un tel bonheur dans ma vie. Toi, l’homme de ma vie, et maintenant ce bébé. C’est comme un rêve ! »

C’était vrai, elle le pensait mais pourquoi avait-il fallu qu’il soit un esclavagiste ? Et elle, comment avait-elle pu renier tous ses principes ? Non, elle ne devait pas y penser, pas maintenant. Elle devait se concentrer sur elle et sur le bébé qu’elle portait, leur bébé, à tous les deux.

« Viens et si on allait manger maintenant. J’avoue que je commence à avoir faim et puis, je suis plus toute seule maintenant. Va falloir que je fasse un peu plus attention à moi ! »

Madame Dolan essaya de donner le change aussi bien qu’elle le pouvait. Pour elle, cela sonnait vrai et elle espérait bien qu’il en serait de même pour son mari. D’un geste, elle l’invita à s’asseoir avant d’en faire autant. L’un en face de l’autre, ils mangèrent, échangeant sur le bébé à venir. William partait à nouveau dans de grands projets. Marine trouvait cela touchant même si elle ne pouvait chasser l’idée de l’esclavage de son esprit. Souvent lors de ce dîner, elle chercha et s’appropria la main de son compagnon comme pour s’assurer de sa présence et tenter de se convaincre que tout allait bien, qu’ils allaient former une belle et heureuse petite famille. C’était son rêve de petite fille, le seul qu’elle n’ait jamais eu de toute son existence.

Le repas, tout comme le reste de la soirée, se passa dans le calme et la joie de cette future naissance. William prit grand soin de son épouse. Le reste de la soirée fut passée devant la télé à regarder un film, lovés dans les bras l’un de l’autre. La jeune femme regardait la télé mais n’était pas vraiment concentrée sur les images qui se succédaient. Son esprit s’échappait toujours vers ce coup de téléphone maudit et les paroles qu’elle avait entendues par hasard. Rien n’y faisait, rien ne lui permettait d’échapper à tout ça.

Une fois la séance de cinéma finit, le couple alla se coucher. William lui tendrement l’amour comme lors de leur toute première fois. Il était tendre, doux, attentionné et permis à sa femme d’oublier quelque temps le travail caché qu’il exerçait. Mais si, par la suite, l’avocat s’endormit sans problème, ce ne fut pas le cas de son épouse qui ne cesse de se tourner et retourner, visualisant toutes les possibilités dans son esprit. Cependant, lorsque le soleil inonda de ses rayons la chambre du couple Dolan, Marine avait pris une grande décision. Elle devait savoir, elle devait en avoir le cœur net. Lorsque son examen médical serait fini, elle irait jusqu’à la tour où William avait ses bureaux. Elle trouverait bien un moyen de savoir ce qui se passait là-bas. Il fallait qu’elle sache pour elle et pour le bébé qu’elle portait.

Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le samedi 23 octobre 2010, 23:33:51
       La journée avait bien commencée. Les examens de Marine avait été rapides et rassurants. Maintenant, il s’agissait de la déposer à la maison et de régler les problèmes de sécurité de son entreprise. Il entra donc dans sa petite coupée sport après avoir ouvert la portière pour sa femme, car la routine n’avait pas à émousser la galanterie. Par souci de facilité, le couple s’était déplacé sans l’aide de leur chauffeur.
       Il alluma donc le contact, commença une marche arrière … et cala avec la secousse caractéristique, suivi du long silence humiliant causé par le conducteur maladroit. William tourna lentement la tête vers sa femme pour l’inciter à ne pas rire de son déconvenue et ralluma le moteur avec un sourire désabusé.

       -Tu m’aurais pris pour un plouc si j’avais fait ça lorsque je te draguais, glissa-t-il. Et tu aurais dû te demander pourquoi j'avais besoin d'un chauffeur avant d'accepter de m'épouser.

       William n’avait aucune idée que sa femme n’avait pas forcement le cœur à être amusée par ses plaisanteries. Et pour cause, jamais il ne se serait douté de l'audacieux projet de Marine. Même s’il est un homme naturellement prudent et méfiant, ses mots n’avaient aucunes significations lorsqu’ils concernaient Marine. Elle ne lui cachait rien et lorsqu’elle disait quelque chose, c’était forcément la vérité. Comment pourrait-il en être autrement ?
       Sans autres impondérables, William réussit à ramener la voiture jusqu'à leur appartement. L'automobile passa le gracieux portail en bois qui donnait accès à la court intérieur de la résidence. Elle se gara à l'emplacement habituel et le conducteur se tourna vers la jeune fille à côté de lui.

       -Madame est arrivée à destination, fit-il en tentant vaguement d'imiter la voix de ténor d'Ideki.

       Il lui adressa un léger sourire et lui déroba un baiser. Sa bonne humeur de la veille ne l'avait pas abandonnée et ça risquait de continuer pendant plusieurs semaines. L'idée d'avoir un enfant le rendait guilleret. Ou plutôt, il avait l'air plus heureux que d'habitude. La vie était sur le point de lui donner tout ce qui pouvait contribuer au bonheur alors ce n'était que justice de montrer sa joie devant une telle perspective.

       -Je vais prendre la voiture. N'hésite pas à appeler Ideki si tu veux aller en ville. Je suis sûr qu'il s'ennuie.

       Il contempla Marine en silence tout en se disait encore une fois à qu'elle point il avait de la chance et se raccrocha une nouvelle fois à ses lèvres, se donnant du courage pour ce qui allait suivre. Comme on pouvait s'en douter, la perspective de procéder à une épuration de personnel et d'aller sur terra ne l'enchantait guère. Il avait autre chose à faire que de courir après une satanée terranide, mais il n'avait pas vraiment le choix. Ou plutôt si... mais il ne le savait pas.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le dimanche 24 octobre 2010, 23:19:18
Tout le temps que dura l’examen, Marine oublia tout ce qui concernait les activités illicites de son mari. Elle ne se concentrait que sur le petit être qu’elle portait. Le médecin se fit rassurant et data la grossesse à trois semaines. La première échographie fut faite et la jeune femme serra la main de William alors que le médecin leur montrait le point minuscule qui deviendrait un bébé mais qui, pour l’instant, n’était qu’un petit amas de cellules. Néanmoins, la jolie rousse ne put s’empêcher d’avoir la larme à l’œil en voyant l’image.

Une fois les examens terminés et un nouveau rendez-vous pris pour dans 8 semaines, le couple Dolan prit la direction du parking où les attendait la voiture de sport de l’avocat. Pour une fois, Ideki avait été libéré et William avait prit le volant. Malheureusement, il était bien loin d’être aussi bon avocat que conducteur. Néanmoins, la jeune femme ne fit aucun commentaire. Son esprit libéré de l’inquiétude concernant sa grossesse, toute son attention se reportait sur l’activité d’esclavagiste de son mari. Elle n’avait pas changé d’idée. Elle devait en avoir le cœur net.

Elle afficha un léger sourire compréhensif quand il rata sa marche arrière mais ne releva pas. Marine fixait la route des yeux et essaya de se concentrer sur ce qu’elle voulait ou plutôt sur ce qu’elle devait faire. Ils arrivèrent rapidement à leur petit immeuble et William se pencha pour l’embrasser. La jeune femme y répondit de manière assez passionné comme si elle avait besoin de se raccrocher à lui, de le sentir encore proche d’elle.


« Merci d’être venu avec moi. Je sais que ton emploi du temps est chargé mais c’était important pour moi que tu sois là »

Il se pencha une nouvelle fois vers elle pour l’embrasser. Il semblait si heureux. Marine n’arrivait décidément pas à croire que c’était le même homme qui vendait des êtres humains pour de l’argent. Une énième fois elle essaya de se rassurer, de se dire qu’elle avait tout compris de travers.

« Reviens vite à la maison – elle sortit de la voiture – Je t’aime, dit-elle juste avant de claquer la portière »

Comme elle les pensait ces derniers mots. Oh oui, elle l’aimait, elle l’aimait plus que tout mais elle ne pouvait fermer les yeux cette fois. Elle regarda la voiture rouge franchir la grille et disparaitre dans la circulation. Marine resta un moment à contempler l’endroit où la voiture avait disparu. Elle avait le cœur qui battait à cent à l’heure.

Quand elle réussit à se calmer un peu, elle ouvrit la porte d’entrée et regagna leur appartement. A peine rentrée, elle se dirigea vers la chambre. Elle avait pris sa décision et ne reviendrait pas dessus. Rapidement, elle ôta les vêtements qu’elle portait ne gardant que ses sous-vêtements noirs. Elle fouilla dans l’armoire et trouva la tenue qu’elle mettait pour aller courir. Une simple combinaison vert foncée qui moulait son corps parfaitement. Se serait bien plus pratique pour jouer les détectives.

Les anciennes habitudes revinrent au galop. Elle alla fouiller dans l’armoire à pharmacie et trouva plusieurs bandes qu’elle s’enroula autour de la poitrine pour en diminuer le volume et faire en sorte que ça la gêne le moins possible dans ses mouvements. La jeune femme avait l’habitude de faire ça quand elle vivait au camp, ça facilitait les entrainements. Elle finit ensuite d’enfiler sa combinaison et enfila ses bottes en cuir noir et talons plats qui rendaient ses déplacements plus que silencieux, furtifs.

Alors qu’elle s’apprêtait à ressortir, elle passa devant la psyché qui trônait dans leur chambre et se vit donc de la tête aux pieds. Son regard ne put que se poser sur son ventre plat parfaitement moulé dans la tenue de lycra. Il était plat et musclé pour le moment mais bientôt il serait rond. Elle se surprit à espérer que cela arrive vite comme pour être bien sûr que son enfant était bien en elle. Sa main passa sur son ventre et elle s’inquiéta. Elle craignait que ses incursions ne soient préjudiciables à son bébé mais se serait bien pire encore si elle restait dans l’incertitude. Presque inconsciemment, elle pria pour tout se passe bien.

Rapidement, elle quitta l’appartement pour se diriger vers la tour de son mari. En chemin, elle réfléchit aux différents moyens qu’elle avait pour connaître la vérité. Son mari était bien loin d’être stupide et imprudent. S’il se livrait à un tel trafic, il ne devait pas le faire aux yeux de tous. Néanmoins, elle ne le voyait pas faire ça ailleurs que dans sa tour où il passait tout son temps. Surtout qu’il aimait avoir tout sous contrôle. La tour était donc bien l’endroit logique où elle pourrait connaître la vérité.

Bientôt la tour fut en vue. Elle s’arrêta au bout de la rue et réfléchit à un plan pour entrer. Impossible de rentrer normalement. Elle était connue et ne pourrait pas passer inaperçu. Pourtant, elle devait bien rentrer. Vu l’heure, les gens étaient déjà au travail alors seuls les gardiens devaient être à leurs postes. C’était eux qu’il fallait dégager. Elle avisa le bar le plus proche, là où bon nombre d’avocats venaient se détendre le soir. Elle entra pour en ressortir quelques instants plus tard. En plus de faire bar, il faisait aussi bureau de tabac et Marine avait trouvé tout ce qu’il lui fallait pour créer une petite diversion.
 
Madame Dola alla s’isoler dans une petite ruelle. Agenouillée sur le sol, elle déboucha une bouteille d’alcool dans laquelle elle fourra un morceau de tissu, un mouchoir, laissant un bout ressortir. Le briquet dans une main, la bouteille dans l’autre, elle se faufila jusqu’à l’entrée du garage, plus facile à atteindre. Elle repéra vite les caméras de sécurité et avisa quelques cailloux qui trainaient au sol. Cachée derrière les bosquets, elle lança les cailloux avec une précision redoutable qui explosèrent les deux caméras. Quelques secondes encore et elle enflamma le mouchoir, juste avant de balancer la bouteille contre l’un des murs de la tour. Un léger bruit d’explosion se fit entendre. Il ne fallut guère de temps pour que la porte du garage ne s’ouvre et que deux en costume sombre ne viennent voir ce qui se passait. Quand ils virent le feu, l’un des deux alla chercher un extincteur et revint rapidement.

Pendant ce temps, la jeune femme, redevenue pour un moment la guerrière du passé, se faufila rapidement et silencieusement vers la porte restée ouverte. Plusieurs cailloux dans les mains, elle entra rapidement dans la place. Avisant une nouvelle caméra, elle la brisa d’un jet de pierre rapide et précis. Elle entra alors dans la cabine de surveillance que les deux gardiens avaient abandonnée. Ils n’étaient pas doués ces deux là mais Marine devait faire vite. Elle avisa les ordinateurs et pianota de manière à faire apparaître les réseaux électriques du bâtiment. Si elle avait cherché une pièce secrète, elle n’aurait rien trouvé mais elle verrait bien si des flux électriques se dirigeaient vers des endroits particuliers du bâtiment. Et bingo ! Un gros capital électrique semblait se diriger vers une partie du garage qui devrait être inoccupé. Ce ne pouvait être que là !

Impossible d’y accéder sans se faire repérer. Il devait y avoir un nombre conséquent de caméras et autres systèmes de surveillance. Mais le point faible du système était que tout était électrique. Si elle coupait le système, la sécurité deviendrait aveugle. Mais il devait y avoir un système de sécurité de secours, un groupe électrogène. Il fallait qu’elle coupe tout et vite. Les gardiens allaient vite revenir. Heureusement, son entrainement avait comporté des cours d’informatique avancés. Quelques lignes de codes et elle soudain tout s’arrêta : les lumières, les bips des machines… La jeune femme ressortit à pas de loup de la cabine de surveillance. Ses yeux s’habituant progressivement à l’obscurité.

Un véritable remue ménage allait probablement arriver et c’était voulu par la belle rousse. Plus il avait de panique, plus les gens faisaient des erreurs. Nul doute que les hommes de son époux ne feraient pas exception à la règle. Tapis dans l’ombre, elle attendit que le vacarme se déclenche.

Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le mardi 26 octobre 2010, 17:46:19
       William regardait les deux hommes devants lui avec une mine courroucée. L'un d'eux avait la moitié du visage dévorée par la petite vérole et l'autre observait William en s'agrippant fermement à sa massue. Derrière eux, une terranide grossièrement ficelée sanglotait silencieusement sur le sable brun. Dolan ne se sentait absolument pas menacer, car il avait derrière lui une petite compagnie de mercenaire prête à tuer pour lui. Les deux hommes n'en menait pas large mais il semblait convaincus de leur bon droit.

       -C'est la notre, exclama le petit vérolé. On la trouvé dans le désert alors qu'elle crevait d'soif et d'faim. On comptait la vendre au marché alors passez vot' ch'min, messire.

       William soupira devant tant d'idiotie mais au moins il avait retrouvé son esclave. Aussitôt arrivé dans le complexe, son agent de sécurité l'avait informé qu'il tombait bien car on venait à peine de retrouver la fugitive. Les éclaireurs avaient repérés un camp de bandit et avait vu l'esclave se faire abusé. Voyant qu'ils étaient occupés, ils s'étaient dit qu'il avaient tout leur temps pour revenir faire un rapport. William avait donc franchi le portail en prenant juste le temps d'enfiler une houppelande qui protégerait ses habits de la rudesse du désert. Il avait ensuite chevauché avec le petit contingent qui l'attendait et était très vite arrivé au camp. L'accueil y était mitigé.

       -Ouaip, acquiesça l'homme à la massue en secouant vigoureusement la tête. C'est nous qui l'ont trouvé. C'est nous qui la garde.

       Au lieu de s'énerver William sortit une chevalière de sa poche, la mit à son doigt et le montra aux belligérants. C'était le sceau de la famille Dolan ; un faon prit au piège dans des ronces. Le noble se doutait bien que ces deux traine-misère n'avait jamais entendu parler des Dolan et encore moins de leur blason mais ils savaient au moins reconnaître le symbole de la noblesse de Nexus.

       -Cette esclave porte mon sceau et donc elle m'appartient, expliqua-t-il. Je vous remercie messieurs de l'avoir retrouvé et je ne vous tiens par rigueur d'avoir joui de ses talents en mon absence. Je compte même vous récompenser pour m'avoir éviter la peine de la traquer.

       Dolan avait utilisé le ton le plus poli de son répertoire et si la courtoisie n'avait que peu d'effet sur les brigands, le capitaine avait eu la bonne idée de sortir lentement sa lame du fourreau pour les inciter à prendre la bonne décision. Il n'en fallut pas plus aux deux hommes pour choisir entre la mort et un lot de consolation, quel qu'il soit.

       -Si on avait su, tempéra le vérolé avec un rire nerveux. Nous sommes ravi d'avoir pu vous aider messire. Longue vie à sa majesté Ivory!

       Les deux hommes s'écartèrent du chemin d'un cavalier qui parti au trot vers la petit terranide. L'homme d'arme la hissa sur sa selle et retourna vers William qui ne lâchait pas les malandrins des yeux. Puis, d'un geste du bras, il ordonna à la colonne de faire demi-tour vers le portail. Cette chasse infernale était bientôt terminée et il pourrait bientôt s'abandonner dans les bras de sa compagne. Il sourit en pensant à leur futur enfant, et se tourna une dernière fois vers les deux imbéciles qui lui avaient permis d'écourter son absence.

       -J'oubliais votre récompense, fit-il d'un ton aussi froid que la mort.

       Les deux cavaliers qui flanquait Dolan firent face aux hommes et soulevèrent leur cape qui dissimulait une petite arbalète fixée à leur poignet. Le son vif d'une corde qui se détend et le bruit mat des corps qui s'écroulent dans le sable. Voilà qui sonnait la fin de deux vermines arrogantes.

* * *

       Le chef de la sécurité du complexe souterrain se tordait nerveusement les mains en attendant le retour de Dolan. Il aurait bien voulu l'accompagner mais aucun terrien n'a le droit de franchir le portail. Seul quelques fidèles de son patron originaires de terra peuvent le franchir. Et encore, il ne vont jamais plus loin que la première salle. Tandis qu'il réfléchissait aux mots qu'il allait utiliser pour défendre sa cause, la lumière s'éteignit d'un seul coup. Un brouhaha s'éleva dans l'obscurité alors que les hommes cherchaient de quoi s'éclairer. Normalement, la coupure de courant ne devait pas durer plus de quelques secondes, le temps que le groupe électrogène de secours s'allume. Cependant, il ne se passait rien. Des faisceaux de lumière crevaient parfois l'obscurité, signe que certains débrouillards avaient réussi à se procurer des lampes torches. C'était sans doute une avarie mineur mais il fallait régler ça avant que Dolan ne revienne, sinon ça ne jouerait pas en sa faveur.

       Pendant ce temps, à une cinquantaine de mètres de la salle du portail, deux vigies étaient assises dans le noir et juraient comme des charretiers.

       -Putin!! Le match bordel!

       Ni une, ni deux, le plus féru de sport sortit de la cabine à tâtons et chercha la sortie de la cabine de surveillance. Les deux hommes ne s'imaginait pas un seul instant à une intrusion car le complexe de Dolan n'avait jamais essuyé une seule attaque. De plus, ils n'avaient même pas vu que quelqu'un détruisait les caméras une par une puisqu'ils étaient absorbés par leur match de baseball. L'homme longea donc le couloir qui menait au parking et débloqua manuellement la lourde porte en fer qui en interdisait l'accès. Il parvint à sortir du complexe et se mit à la recherche de sa voiture pour prendre la radio portable et continuer à suivre son sport favoris en attendant que le jus revienne et – facultativement – s'emparer d'une torche pour y voir un minimum.


       Ceci étant posé, encore faut-il savoir ce que notre belle héroïne allait traverser comme épreuve pour rejoindre son cher et tendre qui était presque arrivé au portail. L'entrée du complexe est constituée d'une lourde porte en fer préalablement ouvert par un imbécile et d'un avant-porte où un autre imbécile attend patiemment le retour de son compagnon. Une fois cette « sécurité » franchie, on arrive sur les quartiers d'habitation des hommes de Dolan. En effet, pour limiter les déplacement et ne pas éveiller les soupçons, les gardes ont leur chambre à l'intérieur du complexe. Salle de détente, espace cuisine, sanitaire, armurerie... La plupart de ses pièces sont à traverser pour accéder à la salle principale. Les hommes sont à peu près une trentaine pour défendre et faire tourner un tel complexe, mais même si la vie troglodyte n'a rien d'agréable, ils ont quand même un droit d'accès à la marchandise qui rend leur métier très supportable.
       Bref, une fois les divers installations franchies, on débouche sur la salle du portail. Elle ressemble à un entrepôt tant en hauteur qu'en longueur, mais ici, nul caisses ou marchandises. La moitié de l'espace est occupée par des cellules au confort croissant. Tout d'abord, des cellules individuelles cloisonnés qui offrent une certaines intimités au chanceux qui y résident, puis des grandes cages où on stocke la marchandise standard destinée à être vendue rapidement. Ici, la plupart des cages étaient rempli puisque William s'était ravitaillé quelques jours avant. Et enfin, au fond de la salle, une arche de pierre à demi caché par un rideau parfois secoué par les bourrasques du désert des landes dévastées.

       Que voilà une grande odyssée! Souhaitons bonne fortune à madame Dolan qui s'apprête à la vivre.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le samedi 30 octobre 2010, 22:58:56
Marine, à l’abri derrière l’une des voitures garées dans le parking, laissait ses yeux s’habituer au noir. Elle faisait en sorte de contrôler totalement sa respiration de manière à ce qu’elle ne soit quasiment pas audible. Tous ses sens étaient en éveil. Ses oreilles cherchaient à capter chaque son qui pouvait leurs parvenir. C’est ainsi qu’elle entendit un bruit métallique provenir du tréfonds du garage. Nul doute que cela venait de l’endroit où la masse d’électricité était la plus grande. C’était donc vers là qu’elle devait se diriger et rapidement.

Faisant attention à chacun de ses mouvements, elle avança à pas rapide vers l’endroit d’où provenait le bruit. Elle entendit alors un homme pester. Il semblait farfouiller dans une voiture pour y trouver quelque chose. Il fulminait concernant un match ou quelque chose comme ça. Un éclair de lumière jaillit de la voiture et Marine se plaqua au plus près du sol. Elle fit encore un pas ou deux et regarda à trois quart masquée derrière une autre voiture.

Vu sa tenue, assez similaire à celles que portaient les deux autres types, madame Dolan en déduisit que c’était probablement un vigil lui aussi mais qui devait venir de l’autre côté. Une aubaine pour elle. A pas rapide, elle rejoignit l’homme qui se redressait content d’avoir trouvé l’objet, un poste de radio au vu du son. Alors qu’il se mettait à la recherche d’une station particulière, Marine arriva derrière lui avec une furtivité sans égale. Avec la rapidité d’un félin, elle passa son bras autour du cou du type qui ne comprit pas ce qui lui arrivait, il tomba rapidement au sol. Pas d’inquiétude, la femme de l’avocat ne l’avait pas tué, juste rendu inconscient. Une pression exercée sur la trachée pouvait engendrer une profonde inconscience. Une pression plus forte entrainait la mort puisque dans ce cas, la trachée serait totalement écrasée.

Quoiqu’il puisse arriver, la jeune femme voulait limiter les pertes. Elle avait déjà assez tué dans sa vie. Elle ne donnerait la mort que si c’était indispensable. Elle jeta un coup d’œil au type qui serait KO pour un bon moment. Elle s’empara de la lampe de poche qu’elle éteignit mais qu’elle garda avec elle. Le poste de radio, lui, était tombé au sol et fut éteint. Rapidement, la rouquine réussit à mettre le vigile dans la voiture restée ouverte. Au moins, on ne tomberait pas accidentellement sur lui. Forte de cette première petite victoire, Marine avança prudemment vers la porte de métal restée ouverte et qu’elle distinguait à peine.

La jeune femme la franchit et craignant que son ouverture soit découverte, elle n’avait d’autre choix que de la refermer. La porte se referma alors dans un bruit de métal sinistre. Les dés étaient jetés. Elle ne pouvait plus faire marche arrière à présent. Respirant à pleins poumons, avant de recommencer sa progression. L’électricité étant toujours out, elle ne craignait pas les caméras de sécurité. Elle n’alluma pas la torche pour le moment. Elle suivit simplement le couloir en s’aidant de sa main contre la paroi de métal.

Quelques mètres plus tard, elle sentit un changement. Elle était arrivée au bout du corridor. Logiquement, elle devait donc tomber sur le poste de surveillance. Elle fit quelques pas en avant et passa devant une baie vitrée. Une voix retentit alors, la faisant frissonner.


« Ben alors, qu’est-ce que tu foutais ? Le match a du bien avancé depuis que t’es parti ! Putain, j’aurai dû y aller moi-même, j’aurai mis moins de temps ! »

Visiblement, il la prenait pour son collègue et s’était parfait ainsi. Tout comme pour l’autre, elle profita de l’obscurité pour pénétrer rapidement la cabine.

« Et ben alors ? Le poste ? Et mais vous… »

Il n’eut pas le temps d’aller plus loin. Une nouvelle fois, la vitesse de la combattante fit merveille. Un coup à la trachée et le type était dans le même état que son collègue. Marine planqua le corps contre les consoles et prit quelques secondes pour réfléchir. Elle n’avait aucune idée de là où elle allait mais la pièce aurait peut-être un plan ou un équivalent. S’aidant de la lampe avec prudence, elle éclaira les murs. Les ordinateurs étaient pour l’instant tous hors services. Cependant, son idée était bonne. Elle sourit en voyant un plan sommaire plastifié collé au mur. Il indiquait les lieux et les différents numéros de poste pour joindre les personnes. Elle arracha le document et repliée sous les consols, utilisant avec la plus grande prudence la lampe, elle le regarda, mémorisant chaque pièce et chaque lieu. Une pièce principale, assez grande, se dégageait sur la fin du plan mais il y avait de nombreuses pièces à traverser avant et nuls doutes, connaissant son cher mari, qu’il avait prévu de nombreuses personnes pour garder l’endroit. Et des hommes certainement moins stupides que les deux crétins qui gardaient le poste de commande.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le lundi 01 novembre 2010, 23:41:30
       William flatta distraitement l'encolure de son hongre et sauta sur le sol avec souplesse. La petite troupe de cavalier s'était arrêtée à côté d'une ruine à demi ensevelie par le désert. On aurait dit une sorte d'ancienne cache où quelques antiques brigands auraient jadis stockés leur fonds. Aujourd'hui, il ne restait plus que la trace des fondations et un semblant de mur qui ne permettrait même pas de faire office d'abri pour des voyageurs égarés.

       Le cavalier qui transbahutait l'esclave sur sa selle la posa sur le sol sans délicatesse et la poussa vers Dolan qui lui attrapa le bras. Aucun cavalier, à part Dolan, n'était descendu de leur cheval, mais ils observèrent tous impassibles, leur patron entrainer la terranide vers l'arche de pierre faiblement dissimulée par un voile à l'aspect vaporeux.
       William franchit donc le portail et personne ne put voir la stupéfaction qui se peignait sur son visage car la pièce était plongée dans l'obscurité. La plupart des gardes couraient un peu partout, leur course reconnaissable à la lueur vacillantes des lampe-torches secouées dans tous les sens. Proche du portail, Shiza, le chef de la sécurité regardait un homme assit contre le mur un PC portable sur les genoux. Son visage fantomatique, éclairé par la lumière pâle de son écran semblait serein dans cette atmosphère de panique générale. L'avocat qui serrait toujours le bras de sa propriété décida de ne pas faire exploser sa fureur pour ne pas aggraver la situation, mais il n'en pensait pas moins. Il s'approcha donc de son chef de sécurité qui eut un hoquet de surprise en le voyant. L'homme avait bien failli s'évanouir et on avait comme l'impression qu'il aurait bien aimé.

       -Qu'est-ce que c'est que ce foutoir? Demanda William d'une voix dangereusement calme.

       Ce fut l'informaticien qui répondit à la place de Shiza, sans pour autant ôter son regard de son appareil.

       -Quelqu'un a coupé l'alimentation du complexe et a désactivé le protocole de mise en marche du groupe électrogène de secours.

        Comme William semblait l'écouter et qu'il ne semblait pas non plus vouloir l'interrompre, l'homme poursuivit d'un ton assuré et légèrement arrogant, comme s'il savait parfaitement ce qui se passait. En résumé, un garçon assez énervant lorsqu'il ne travaille pas pour vous.

        -Le système a été hacker, expliqua-t-il. Pour le réseau publique, c'est facile mais pour le groupe de secours il a fallu avoir un accès à proximité. Au mieux, à l'intérieur du complexe, au pire, dans le réseau du cabinet. Et l'intrusion s'est faite à partir.... à partir – il chercha sur une liste qui venait d'apparaitre sur son écran puis pointa ce qui ressemblait à une adresse IP – ici, le poste de sécurité du parking.

       -Ce sera long pour remettre en route le système? Demanda Dolan.

       -Je dois pouvoir remettre en marche le générateur de secours, fit-il avec une mine concentrée. Faut juste que je comprenne ce que ce mec à fait au programme et je pourrais le réparer. Ça prendra pas longtemps mais j'aurais besoin de me concentrer pour ça.

       William ne dit rien et laissa travailler le jeune homme. Même s'il était impoli, il gardait la tête froide et était compétent. Ce qui n'était pas le cas de tout le monde. L'avocat fit signe à son chef de la sécurité d'approcher et lui délivra ses instructions d'une voix qui ne trahissait toujours aucune colère.

       -Envoyez vos homme par groupe de trois patrouiller dans les salles. Je veux un contact radio permanent au cas où un groupe serait neutralisé. Dites également à cinq hommes de se cacher dans cette salle et d'attendre les ordres. Nous, nous ne bougeons pas.

       Avant que son employé ne parte exécuter ses ordres, il prit l'arme qui était à sa ceinture et le glissa à sa propre bordure de pantalon. William avait compris que le complexe avait été infiltré grâce au précieux renseignements de son informaticien. S'il s'agissait d'une descente de police où d'une attaque, on aurait entendu du grabuge jusqu'ici. Il s'agissait donc d'une infiltration. Sans doute afin d'espionner ou d'emprunter le portail. Dans tous les cas, les pas de celui ou ceux qui avait fait ça les mèneraient dans cette salle. Les hommes qui William avait envoyé patrouiller n'était que de la chair à canon destinée à donner confiance à l'espion qui s'en débarrasserait facilement... ou pas. Peu importe. C'est plus facile d'achever quelqu'un qui croit que le plus dur est déjà fait.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le samedi 06 novembre 2010, 21:43:48
Marine replia le plan et le remit à sa place au mur. Elle connaissait ses capacités et avait parfaitement mémorisé les différents espaces que recelait cette partie du bâtiment. Avec précaution, elle alla jusqu’à l’encadrement de la porte et resta aux aguets. La jeune femme avait de nouveau éteint sa lampe de poche préférant miser sur ses autres sens que sur sa vue. Elle entendit des hommes aboyer des ordres et des directives.

« Par trois, mettez-vous par trois, ordre du patron et restez en contact constant et trouvez-moi le fils de pute qui est arrivé jusqu’ici… »

« T’inquiète pas, il s’en sortira pas… il est foutu… »

*Patron ?*

William bien sûr, qui d’autre. Ainsi donc, il était là. La tristesse s’empara de la jeune femme plus que la peur. Elle aurait nettement préféré qu’il soit ailleurs. Elle ne voulait pas l’affronter mais à présent c’était impossible de faire autrement. Les hommes avaient compris que quelqu’un c’était introduit dans le complexe. Ils s’occuperaient de bloquer les sorties, sans compter que le courant allait probablement revenir assez vite. A un moment ou à une autre, elle se retrouverait face à son mari et elle craignait ce moment. Comment réagirait-il en découvrant que l’intrus était sa propre femme ? Et elle que ferait-elle ?

Elle ferma les yeux essayant de chasser ces idées de sa tête. Elle devait connaître la vérité, peu importait le prix. Marine avait déjà bien assez de choses sur la conscience, inutile d’en rajouter. La rouquine alla palper le corps du type qu’elle avait mis KO et trouva un couteau et un revolver chargé. Forte de ses nouvelles armes, elle retourna à la porte et guetta. Au bout de deux minutes, elle entendit des bruits de pas et vit des traits de lumière issus de lampes torches.

Elle sourit. Marine se doutait bien qu’un groupe viendrait forcément vers là, vu que c’était le seul accès. Il fallait condamner et surveiller la place. La jeune femme posa un genou au sol et se prépara au combat. Le couteau tenu fermement le long de sa jambe. Elle ne voulait pas se servir de l’arme à feu pour le moment. Le bruit du tir ne ferait que rameuter plus de monde vers elle. Elle se mit à contrôler sa respiration et attendit qu’ils se rapprochent. Là, il y avait de forte chance qu’elle ne puisse éviter de tuer. Elle ne pourrait pas les maîtriser comme avec les deux autres.

Ça y est les pas étaient proches. Ils devaient être trois et armés de la même manière que le vigil. Elle devrait agir vite pour ne pas leur laisser le temps de dégainer. Quand le premier homme arriva à son niveau, elle bondit sur lui avec une rapidité fulgurante, la lame en avant. Le type n’eut pas le temps de réagir, prit par surprise, il s’effondra au sol, la gorge tranchée. L’effet de surprise fut moindre sur les deux autres mais vu leur tête, ils ne s’attendaient certainement pas à ce que l’intrus soit une femme. Cette fraction de secondes d’étonnement fut également fatale au second qui fut poignardé en plein cœur. Le troisième individu eut le temps de se reprendre un minimum pour se mettre à dégainer son arme. La jeune femme, redevenue une combattante de tout premier ordre, lui balança un fouetté sur le poignet qui envoya valser le pistolet au sol. Surpris par ça, le type essaya de se défendre mais en vain. Moins de deux minutes plus tard, il se retrouvait à son tour au sol, le cœur poignardé.

Marine souffla quelques instants. Elle aurait préféré éviter tout ça malheureusement ils n’auraient pas hésités à la tuer et ça elle ne pouvait pas se le permettre avec l’enfant qui grandissait en elle. C’était évidement paradoxale cette volonté de vouloir protéger la vie qu’elle portait alors que c’était sa propre soif de vérité qui la mettait en danger.
Prudemment, elle avança encore. Ses pas se faisant totalement inaudibles. Elle avança dans le couloir toujours en suivant les murs et pénétra dans une pièce qui, selon le plan apparaissait comme le dortoir du lieu. Dans cette obscurité, elle se cogna au montant de métal d’un lit superposé, des lits de type militaire, exactement les mêmes que ceux où elle-même avait dormi lors de son séjour en camps d’entrainement. Furtive au possible, madame Dolan continuait son odyssée.

Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le dimanche 07 novembre 2010, 23:45:17
*Blang*

       -Bon sang ! Fais gaffe où tu marches ! Chuchota une voix dans la pénombre.

       -Mais on n’y voit rien, putin ! Répondit une autre.

       -Chuuut !

       Trois hommes tentaient de se frayer un chemin dans la salle de divertissement. S’ils avaient su, ils l’auraient mieux rangé car la traverser dans le noir était une épreuve de tous les instants. L’équipe de bras cassée parvint tout de même à rejoindre la sortie. Sans les lampes torches qui éclairaient chichement les environs, le noir serait absolument total. D’ailleurs c’était stressant d’être sous terre et plongé dans le noir avec un ennemi, pouvant nous égorger à chaque instant. Les hommes étaient tendu et pour ne rien arrangé, une patrouille ne répondait plus. Normalement, ils devaient montrer signe de vie toutes les deux minutes environ, et là, plus rien.

       L’homme en tête suivait le halo de lumière que faisait sa torche et ne faisait que deviner ce qui se trouvait autour. Chaque instant, il s’attendait à ce qu’une des ombres informes qui l’entouraient, lui saute dessus et passe une lame froide sur sa gorge. Le stress montait, aussitôt remplacé par la colère, puis se faisait de nouveau happer par la peur primaire de l’obscurité. Les hommes traversèrent un couloir et se détendirent un peu, car il n’y avait aucun endroit pour se cacher. De plus, le sol recouvert de lino à cet endroit, étouffait un peu plus le son de leurs chaussures de ville. L’homme de tête posa la main sur la poignée d’une porte qu’il savait être l’entrée du dortoir. Il l’ouvrit en grand et les lampes choisir se moment pour se rallumer dans un grésillement synchronisé. Le Yakuza aperçut quelqu’un dans la pièce, leva à la hâte son arme et tira.

* * *

       -Alors ce courant ? Demanda Dolan qui perdait patience.

       -Maiiiiintenant ! Rétorqua l’informaticien en appuyant sur la touche « entrer » de son ordinateur d’un geste théâtrale.

       Le sifflement caractéristique des condensateurs en charge résonna dans la pièce et les lumières commencèrent à clignoter jusqu’à ce que les ombres ne soient plus. Avant que Dolan n’ait pu féliciter son employé, des coups de feu se firent entendre au loin. Les trois hommes qui avaient les yeux rivés sur le PC tendirent l’oreille comme une bande de mangoustes ayant entendu un prédateur et échangèrent un regard inquiet. Ami ou ennemi ? L’espion était-il neutralisé ? Des questions auquel le chef de la sécurité tenta de trouver des réponses en utilisant son talkie-walkie. Quoiqu’il en soit, le son des coups de feu ferait converger les patrouilles que William avaient envoyées. Il devait bien en avoir un dans cette bande d’incapable qui savait viser. Bon sang ! Jamais William n’avait autant voulu la mort de quelqu’un. Qui que soit ce petit fouineur, il allait finir de nourriture pour les poissons.

[HRP]Un peu court, désolé[/HRP]
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le jeudi 11 novembre 2010, 14:09:21
Marine avançait toujours aussi prudemment en prenant grand soin de faire attention aux sons environnants. Sa main droite suivait les montants d’acier des lits superposés pour se guider. C’est alors qu’elle entendit la poignée de la porte tournée et au même moment la lumière revint, la révélant aux yeux du groupe d’hommes qui se trouvaient à la porte. Le premier dégaina et tira. Marine eut la présence d’esprit de se laisser choir au sol quand elle le vit dégainer.

Par chance, la balle la rata. Les hommes déboulèrent armes aux poings. Couchée au sol, elle s’empara à son tour du revolver et, plutôt que d’essayer de se redresser, elle se planqua quasiment sous le lit, visa et tira directement dans les pieds. Ils ne s’attendaient pas à ça !

Trois coups rapides et précis touchèrent l’un des pieds des hommes. L’un après l’autre, ils se retrouvèrent au sol, le pied ensanglanté. Sans attendre qu’ils se reprennent, elle tira à nouveau et directement en pleine tête. Elle en eut deux mais le troisième fut un peu plus réactif et l’avait repérée sous le lit. Il tira au même moment qu’elle. Touché, il s’effondra au sol, un trou entre les deux yeux.


*Putain !*

Marine se retira de sous le lit et s’assit entre les deux lits. Sa main droite venant compresser son épaule gauche. Cette fois-ci, le type ne l’avait pas ratée. La balle avait pénétré l’épaule mais à priori, elle n’était pas ressortit. La poisse ! La blessure n’était pas mortelle mais extrêmement douloureuse. Elle allait avoir beaucoup de mal à se servir de son bras gauche à présent. Les corps à corps allaient être compliqués. Elle attrapa le drap sur le lit le plus proche d’elle et déchira un morceau de tissu. Elle comprima la blessure pour limiter la perte de sang avant d’entourer un autre morceau autour de son épaule, en le passant sous son aisselle. Elle noua le tissu et, avec ses dents, elle serra le pansement improvisé. Comme ça, elle pourrait continuer d’avancer.

Serrant les dents, la rouquine se releva et avança avec prudence vers les trois hommes morts. Elle s’empara de l’une des armes. Deux pistolets ne seraient pas de trop. Elle s’empara aussi des deux autres chargeurs. Mieux valait prévoir pour la suite. De toute façon, elle devait faire vite à présent. Les tirs avaient dû alerter les autres et ils n’allaient pas tarder à débouler. Il fallait qu’elle avance le plus possible.

Elle s’empara de la poignée et jeta un coup d’œil dans le couloir totalement vide. Elle fonça alors et arriva à la porte suivante qu’elle ouvrit et jeta un coup d’œil. Personne, du moins pour le moment, elle entra et se plaqua contre le mur, un genou au sol, planquée derrière un fauteuil. Elle entendait des pas qui approchaient au pas de course. C’était donc ici qu’aurait lieu la confrontation. Elle devrait être rapide et précise si elle voulait s’en tirer et ne pas tirer à l’aveuglette sous peine de perdre de précieuses balles.

Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le dimanche 14 novembre 2010, 15:25:48
       Les dix hommes qui couraient en direction du dortoir ralentirent en s’engageant dans le couloir qui y menait. L’arme au poing, ils glissaient contre le mur jusqu’à ce que la poignée de la porte soit à portée de main. L’homme de tête compta silencieusement trois secondes en articulant pour que ses camarades se tiennent prêt, et défonça à moitié la porte en essayant de l’ouvrir. Les Yakuzas se ruèrent dans la pièce en pointant le Colt sur les moindres recoins. Lorsqu’ils furent convaincus qu’il n’y avait aucun danger, ils firent attention aux trois cadavres à leurs pieds. Tandis que les neuf hommes faisaient office de sentinelle, le dernier auscultait les morts.

       -Blessé au pied et une balle dans la tête, résuma le gangster. Le tueur était couché. – il chercha pendant un moment dans la salle et avisa des traces de sang sous le lit – Notre homme est blessé. Ça va être du gâteau. Allez ! On décampe.

       Celui qui semblait diriger les autres se leva et entraina ses compères à sa suite. Ils revinrent dans le couloir et se préparèrent à ouvrir le salon qui faisait face au dortoir. Il répéta le même cinéma, se collant au mur et comptant mentalement trois secondes. Il se rua dans la pièce et freina des quatre fers en apercevant le dessus d’une chevelure rousse. Il esquiva des balles imaginaires et se jeta hors de la pièce pour retrouver la sécurité relative du couloir.

       Cette pièce n’avait que deux issues. Le Yakuza et ses compères en bloquaient une. L’autre était de l’autre côté de la pièce et donnait directement sur la salle de garde qui était la dernière pièce avant le corridor principal qui desservait notamment la salle du portail. La porte entrebâillée, les trois hommes attendirent un peu pour s’organiser et décider la façon dont allait être mené l’assaut. C’est alors qu’ils entendirent une cavalcade de l’autre côté de la pièce occupée par Marine. Le Yakuza prévint ses camarades de ne pas entrer dans la pièce en criant à travers l’entrebâillement de la porte, tout en ne se mettant pas dans la ligne de mire de la rousse.

       -Il est coincé le salaud, exulta un jeune malfrat.

       -Elle… marmonna celui qui avait aperçu brièvement l’espionne.

       Maintenant que les Yakuzas avaient acculés leur proie, ils étaient sûrs de gagner. Cependant, cette petite garce avait des chances d’emmener au moins deux de leur gars dans la tombe avant de crever. Et puis, c’était une femme. Il n’y a vraiment rien de très jouissif à abattre une femme.

       -Je sais que vous êtes blessée, dit le Yakusa assez fort pour que l’intéressé l’entende. Vous êtes cerné et on est très supérieur en nombre. Je vous laisse une minute pour me lancer vos armes et vous coucher à plat ventre sur le sol.

       Un peu de diplomatie n’a jamais fait de mal, même si ce n’était pas vraiment le point fort du Yakuza. Le silence suivit cette déclaration. Tout le monde se tenait prêt et ça devait être la même chose pour le groupe d’hommes qui se trouvaient derrière la porte de l’autre côté. Le gangster espérait sincèrement qu’elle se rende. Il préférait ramener cette petite garce vivante à Dolan plutôt qu’un corps en charpie.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le dimanche 14 novembre 2010, 23:24:31
Le souffle de la rouquine était étrangement calme malgré la situation terrible dans laquelle elle se trouvait, dans laquelle elle s’était mise. Les index posés sur les gâchettes, elle attendait le bon vouloir des hommes qui se trouvaient derrière la porte en face d’elle. Mais alors que ses yeux aigue-marine scrutaient la poignée, elle entendit l’autre poignée se tourner derrière elle. Elle changea de place et se mit dos au mur, mettant les deux portes en joue mais là, là situation était vraiment ingérable.

La rouquine n’avait pas pensé que d’autres hommes pourraient arriver de ce côté-là. Quelle idiote ! Elle avait perdu une partie de sa réflexion de soldat. Elle ferma les yeux et réfléchit. Sa seule chance était que ces types soient assez crétins pour débouler dans la pièce sans aucunes précautions. Mais il ne fallait pas rêver. Même si elle avait réussi à arriver jusqu’ici, les hommes de son mari étaient quand même des pointures. Il n’aurait pas engagé n’importe qui, même si certains auraient eu besoin d’une bonne remise à niveau sur certains principes de base comme privilégier les ordres plutôt qu’un match de base-ball !

La porte d’où elle venait s’entrouvrit et son cœur se mit à battre à grande vitesse. Le canon de son arme restait fixé sur l’entrebâillement mais rien ne sortit si ce n’est des hurlements annonçant aux autres de ne pas entrer. La partie devenait de plus en plus difficile à jouer.


« Je sais que vous êtes blessée. Vous êtes cerné et on est très supérieur en nombre. Je vous laisse une minute pour me lancer vos armes et vous coucher à plat ventre sur le sol »

Marine ferma les yeux de nouveau et respira profondément. Ce type n’avait pas tort. La situation était claire. Les hommes devaient être une bonne quinzaine voir plus vu les piétinements qu’elle percevait. Vu qu’ils connaissaient sa présence, elle pourrait en avoir un ou deux, peut-être plus, mais au final, c’est eux qui l’auraient. Elle n’était pas Wonder Woman et n’arriverait pas à bout de tout ce petit monde. En plus, s’ils donnaient l’assaut, ils la tueraient sans état d’âme et avec elle, le bébé qu’elle portait. Les options étaient limitées. Respirant une nouvelle fois profondément, elle jeta ses armes au sol, bien en évidence.

« D’accord ! Je… je me rends ! »

Ces mots eurent du mal à franchir ses lèvres. Elle ne s’était jamais rendue auparavant. Plutôt la mort que la défaite mais là, la situation était bien particulière. Doucement, elle s’allongea au sol, face contre terre. Elle plaça sa main droite dans son dos. Sa blessure l’empêchait de faire la même chose avec  son autre main. Elle attendit que ses tortionnaires viennent la chercher.

Elle pensa alors à son mari. Comment allait-il réagir ? Elle l’ignorait totalement mais malgré tout ce qu’elle avait découvert, madame Dolan aimait toujours son époux. Et elle espérait que cet amour serait assez fort pour venir à bout de tout ça. Peut-être qu’il finirait par faire le bon choix. Même maintenant, elle pourrait encore lui pardonner et continuer de l’aimer.

Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le mercredi 17 novembre 2010, 19:00:58
       Cette fois, c’était sûr. Gogei allait avoir une promotion. Ca faisait trop longtemps qu’il pourrissait dans le complexe de Dolan avec un pseudo équivalent du grade de capitaine. Il en avait assez de commander des petites frappes grossières et incapables de voir plus loin que le bout de leur nez. Heureusement, il y avait aussi des tueurs froids et sans pitié mais même eux, il leur était supérieur. Maintenant qu’il avait résolu à lui tout seul le problème de l’infiltration, et en plus d’une manière pacifique, Dolan allait sans doute lui donner la place de l’imbécile qui détient le poste de chef de la sécurité. Rien de tout cela ne serait arrivé s’il avait été aux commandes. Et encore, il avait limité la casse en proposant à cette fille de se rendre. Bref, heureusement qu’il était là. Il n’y avait qu’à espérer que Dolan soit assez malin pour le comprendre et le récompenser comme il se doit.

       -Vous ne bougez pas ! Ordonna-t-il en jetant un coup d’œil dans la pièce.

       La jeune fille était en effet immobilisée sur le ventre. Il se précipita à demi sur elle et sortit un tie-wrap  à deux attaches. Une sorte de bande en plastique avec deux systèmes autobloquants qui faisaient office de menottes. Le Yakuza passa les deux poignets dans les boucles et serra. Ainsi entravée, Gogei se détendit et appela ses hommes qui se cachaient toujours dans les pièces d’à côté.

       -Elle a pas l’air dégueulasse la rouquine, commença un jeune imbécile qui était à deux doigts de relâcher sa vessie il y a quelques minutes.

       Gogei ne fit aucun commentaire et releva sans douceur la blessée. Il lui fallut quelques secondes où il sembla avoir totalement déconnecté pour reconnaitre la femme de William Dolan. D’ailleurs, il n’était pas la seule à l’avoir reconnu. Certains échangeait des regards éberlués comme pour s’assurer qu’ils n’hallucinaient pas tandis que d’autres n’avaient tout simplement jamais vu la femme de ce dernier. Il faut dire que ce n’était pas un personnage publique, mais après plusieurs années, tout le monde l’avait au moins vue une fois ne serait-ce que par hasard.
       Tout à coup, Gogei fut prit au dépourvu. Il hésitait entre lui décocher un coup de poing dans la figure, la délivrer et implorer son pardon, ou bien l’emmener à l’infirmerie. Aucunes de ces solutions n’étaient la bonne, bien entendu, et il décida donc de l’emmenez voir Dolan. Nous attribuerons à son état de panique le fait qu’il n’ait pas pensé que Dolan n’avait sans doute aucune envie que sa femme voit la salle du portail. L’homme l’aida donc à se soutenir, puis sans un mot l’emmena vers son patron, suivit de près par une petite armée de Yakuza silencieuse.

* * *

       La grande porte s’ouvrit et la fameuse salle du portail fut enfin dévoilée aux yeux de Marine. Les halogènes éclairaient l’endroit d’une lumière vive, laissant parfaitement voir les séries de cellules qui partaient de chaque côté de l’allée principale. Les terranides amassés dans leurs cages observaient d’un œil sans vie, Marine, qui était plus accompagnée, qu’emmenée par les Yakuza. Très vite, les cellules disparurent derrière de petites cloisons et l’entrepôt donnait enfin une véritable signification au mot « espace ». Un sol blanc, des murs blancs, un plafond culminant à environ cinq mètres de haut. Cet endroit était quasiment vide et pour cause, il servait de salle de transition entre ce monde et Terra. Une sorte d’embarcadère si vous voulez. Et forcement lorsqu’il n’y a pas de marchandise à manipuler, il y a tout de suite un sentiment de vide.  Quoique la salle n’était pas totalement vide. Il y avait Dolan, qui attendait le retour de ses hommes ainsi que le pauvre chef de la sécurité et ce petit merdeux de hacker.

       William se dirigea à grand pas vers ses hommes pour voir qui avait eu l’audace de pénétrer dans sa propriété privée et surtout… pourquoi. Pourtant, l’avocat était loin de s’attendre à ce qu’il allait voir. La vue de Marine lui fit comme un électrochoc. Il se statufia à cinq mètres d’elle et ne parvint plus à bouger un doigt.
       Il lui fallut quelques secondes pour ne serait-ce qu’accepter que Marine était bien là, dans un endroit pareil. Quant à la raison, il fallait soit qu’on le lui explique, soit qu’on lui laisse au moins une heure pour parvenir à réfléchir correctement. L’overdose d’information dans son cerveau se soldait par un tri hyper sélectif. Le regard de William se posa notamment sur le garrot gorgé de sang à l’épaule de sa femme. Une peur toute naturelle vint chasser les autres préoccupations, mais ce n’était que provisoire.

       -Je pense que vous pouvez la détacher, monsieur Uko, ordonna Dolan à l’homme qui tenait Marine. Je vous remercie de me l’avoir amenée vivante.

       Un remerciement n’était sans doute pas la seule chose que Gogei allait recevoir de l’avocat. William avait maintenant une dette qu’il ne pourrait jamais payer à cet homme. Lui seul était responsable du fait qu’on ne lui avait pas amené sa propre femme criblée de balle et sans vie. Gogei obéit donc à son patron sans trahir la moindre émotion et sortit son canif pour couper les liens de la jeune fille.
       Bien entendu, Dolan mourrait d’envie de harceler Marine de centaines de questions. Qu’est-ce qu’elle faisait ici ? Pourquoi était-elle dans cet accoutrement ? Comment elle avait réussi à se loger une balle dans l’épaule ? Cependant, Dolan était quelqu’un de flegmatique qui ne s’emballait pas, même dans des situations critiques. Marine aurait tout le temps de lui raconter ce qui lui était arrivée et ça ne servait à rien de presser les choses.

       -Je vais t’emmener à l’infirmerie si tu le veux bien, fit-il d’une voix calme.

       D’une main il lui indiqua l’infirmerie qui se trouvait juste à côté de l’entrée et d’une autre il posa sa main sur sa taille. Ses gestes étaient lents et doux, mais ses yeux brillaient de colère. Colère qui grandissait à mesure que l’esprit de Dolan réunissait les éléments qui lui permettaient de comprendre ce qui se passait.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le vendredi 19 novembre 2010, 14:53:56
La jeune femme attendit patiemment que le chef du groupe vienne la menotter. Le contraire aurait été à la fois étonnant et dangereux. Un homme, celui qui lui avait donné la possibilité de se rendre vu le timbre de sa voix, lui dit de ne pas bouger et lui lia les mains sans faire attention à sa blessure. Une nouvelle fois la rouquine serra les dents. Le fait d’avoir son bras gauche ramené dans le dos lui faisait effroyablement mal mais plutôt souffrir que de s’abaisser à demander un peu de douceur.

Marine ne fit pas attention à la remarque du type qui la trouvait à son goût et fut remise sur ses pieds avec dureté. Elle serra les dents de nouveau. La douleur devenait de plus en plus présente et le manque de douceur de ses tortionnaires n’arrangeait pas la chose. Elle déglutit avec difficulté quand elle se rendit soudain compte que tous les regards étaient braqués sur elle. Les prunelles des hommes reflétaient la surprise, la peur, le stress, l’inquiétude, la consternation… Elle fronça les sourcils. Qu’est-ce qu’ils leur prenaient à tous ? Marine comprit alors que certains avaient du la reconnaître. Elle ne se rappelait pas leurs visages mais eux visiblement, oui. Et la crainte était bien présente dans leurs yeux. Ils ne s’attendaient certainement pas à ce que l’intruse soit la femme de leur patron. Leur crainte était justifiée mais pourtant celle qui avait le plus à redouter était bien madame Dolan elle-même.

La jeune femme craignait la suite. Alors que l’homme l’accompagnait jusqu’à son patron, et accompagnait était bien le terme, on aurait même pu dire qu’il la soutenait pour éviter qu’elle ne souffre trop de sa blessure, Marine réfléchissait à la suite. La réaction de son mari était pour elle imprévisible à ce moment. Son travail passait au-dessus de tout. Parfois, elle s’était même demandé s’il ne passait pas aussi avant elle. Pourtant, elle avait toujours été certaine de l’amour qu’il lui portait et que quoi qu’il se passe, c’est elle qu’il privilégierait. A ce moment, elle n’en était plus aussi certaine. Sa seule certitude était qu’elle ne pourrait plus faire abstraction de la fonction d’esclavagiste de son époux. Sur cet élément, le compromis serait désormais impossible.

Ils avançaient dans les couloirs et les différentes pièces du complexe pour finalement ouvrir une porte de grande dimension qui donnait sur une pièce immense. D’ailleurs c’était bien dérisoire de parler de pièce pour cet endroit. Il ressemblait plus à une immense réserve ou à un entrepôt. La rouquine découvrit alors les cages pleines d’humains, la marchandise de son mari, le long des murs. Elle avait à présent sous ses yeux toute l’horreur de ce commerce immonde qu’il exerçait dans le silence.

Pendant quatre ans, elle avait fait comme si de rien n’était. Elle avait relégué l’information qu’il lui avait livrée dans un petit coin de son cerveau. Elle avait abandonné une partie de ses valeurs contre la vie qu’elle avait toujours rêvée d’avoir : un mari aimant et des enfants. Mais aujourd’hui, elle comprenait à quel point elle s’était menti à elle-même. Les visages aux regards absents l’observaient, la regardaient passer. Elle était aussi coupable que William dans cette histoire. En refusant de voir la vérité, elle avait joué la politique de l’autruche. Tant qu’on ne voit pas le mal, il n’existe pas. Mais maintenant, tout lui revenait en pleine figure. Non, elle ne pourrait plus faire semblant à présent, non, elle ne pourrait plus se mentir sur cette réalité et encore moins l’accepter.

La petite troupe dépassa les cages et arriva dans un autre espace totalement vide et blanc mis à part une sorte d’arche de pierre au fond. Plusieurs marches y donnaient accès et sur ces marches deux hommes se tenaient. Le seul qui retint son attention fut son mari, bien sûr, qui avança rapidement vers le groupe d’hommes armés probablement impatient de voir qui était l’intrus. Assez logiquement, quand il l’aperçut, il se statufia sur place. Son attitude n’avait rien à envier à la femme de Loth transformée en statue de sel. Mais finalement, la statue se mit à parler.


« Je pense que vous pouvez la détacher, monsieur Uko. Je vous remercie de me l’avoir amenée vivante »

Marine ne dit rien. Elle n’osait même pas regarder son mari. Elle baissa les yeux comme une enfant prise en faute alors que c’était lui le coupable dans l’histoire. Le dénommé Uko s’exécuta et vint trancher ses liens, lui arrachant une grimace de douleur. Mais le fait d’avoir ses bras libres, surtout celui en mauvais état, lui fit le plus grand bien.

La jeune femme s’attendait à une colère, une déferlante de questions mais rien ne vint aussi ses yeux partirent à la rencontre de ceux, émeraudes, de son époux. Décidément, en toutes circonstances, maître Dolan ne se départissait pas de son masque habituel de froideur. La seule fois où elle l’avait vu le perdre c’était la veille au soir, en apprenant sa paternité.


« Je vais t’emmener à l’infirmerie si tu le veux bien »

D’un geste il lui indiqua l’endroit et pour toute réponse, elle inclina simplement la tête. Elle avait besoin de soins, c’était indiscutable. Elle frissonna en sentant la main de William sur sa taille. Il agissait avec douceur malgré tout. Marine en avait presque les larmes aux yeux. Lui qui avait toujours été si doux, si attentionné avec elle comment pouvait-il se livrer à un tel trafic ? A cet instant, elle n’avait qu’une envie, c’était de se serrer dans ses bras, de se faire réconforter par lui mais c’était impossible pour le moment. Ils devaient s’expliquer avant tout. Marine était prête à tout pour protéger leur couple, elle ne voulait pas le perdre mais elle ne transigerait plus sur la question de l’esclavage, elle ne pourrait pas ou elle finirait par sombrer dans la folie.

La jeune femme avança vers la pièce de taille bien plus modeste, une pièce à taille humaine d’une propreté parfaite. Tout y était blanc comme dans l’entrepôt d’ailleurs. Une table d’examen se trouvait en plein milieu alors que des armoires au fond contenaient tout un tas de produits et ustensiles médicaux. Dans l’angle formé par le mur et les armoires, se trouvait un lavabo et un plan de travail. Un bureau se trouvait dans le coin opposé, près de la porte, avec ordinateur et téléphone. Madame Dolan alla s’asseoir sur la table d’examen et attendit la suite. Elle ne voulait pas ouvrir les hostilités mais cette fois ses yeux aigue-marine ne quittaient pas l’avocat. Celui-ci pourrait y voir la tristesse, la douleur mais aussi l’amour inconditionnel qu’elle lui portait. Malgré tout ce qui s’était passé, elle n’éprouvait aucune colère contre lui, ni même de la déception. Il avait toujours été honnête avec elle après tout. Mais de savoir et de voir sont deux choses différentes. Et Marine avait vu à présent, elle ne pourrait plus faire semblant de ne pas savoir.

Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le dimanche 21 novembre 2010, 12:51:30
       Un chirurgien  entra dans la pièce. Enfin, ça y ressemblait. C’était plutôt un vieux Yakuza qui avait tellement vu de blessures par balle qu’il était tout aussi compétent qu’un vrai médecin dans ce domaine. Dolan lui faisait confiance, ce qui était une preuve largement suffisante. Avec le regard blasé de l’ouvrier qui travaille à la chaine, il fit s’allonger Marine sur la table. William était de l’autre côté, assis sur une chaise en fer. Il tenait la main de Marine pour la soutenir durant l’opération mais il s’obstinait à regarder droit devant lui. La Yakuza dénommée Uko était penché sur lui et lui délivrait son rapport à voix basse. Cependant, la voix grave du Yakuza n’avait aucun mal à parvenir jusqu’aux oreilles de Marine.

       -Apparemment, l’intruse…  enfin… Votre femme est entrée par le parking. Les sentinelles ont quitté leur poste lorsque l’électricité a été coupée et elle a pu entrer. Je viens de recevoir un appel comme quoi on vient de les retrouver inconscient. Il y a eu ensuite plusieurs combats avant de pouvoir la neutraliser. Je vous passe les détails mais nous avons perdu 6 hommes. Je l’ai ensuite acculé avec mes hommes et lui ai sommé de se rendre… Elle l’a fait.

       Uko ne trahissait aucune émotion alors qu’il déroula les événements avec une régularité qui faisait penser à du papier à musique. Il ne put, cependant, masquer une certaine fierté lorsqu’il raconta ses exploits diplomatiques. Bien sûr, Dolan non plus ne trahissait aucune émotion. Il regardait droit devant lui, mais la main qui tenait celle de Marine se resserrait à mesure que William entendait toute l’histoire. L’étau de sa poigne se desserra d’un seul coup lorsqu’il se rendit compte qu’il lui faisait sans doute mal, puis son regard vert se posa sur elle. La colère était le sentiment qui primait, mais c’était une colère soulagé comme celle qu’on ressent lorsqu’un proche s’est mit volontairement en danger de mort. C’était un miracle que les hommes de Dolan ne l’aient pas tué. L’idée qu’on lui ramène le corps sans vie de celle qui l’aimait le transperçait d’une peur tel qu’il n’en a jamais ressenti. Outre la colère, William était sincèrement impressionné. Il n’avait jamais eu conscience de ce côté-là de Marine, même si elle lui avait raconté, ça ne restait qu’un récit. Et enfin, Dolan était légèrement contrarié de devoir procéder à un totalement remaniement de son service de sécurité. Il y avait six morts à remplacer.

       Le chirurgien commença alors son office. Il coupa les bandages qui faisaient office de garrot et observa le carnage avec une moue ennuyée.

       -J’ai vu pire, marmonna-t-il pour lui-même.

       Elle nettoya rapidement la blessure puis prit une pince. Avant de plonger l’instrument dans la blessure, il fit un sourire un peu carnassier à la jolie rousse et lui conseilla chaudement de serrer les dents. Il tritura pendant quelques secondes et ne mit pas beaucoup de temps avant d’attraper le morceau de métal qui reposait au fond de l’épaule de la jeune fille. Il le sortit avec précaution, mais on n’entendit pas le son au combien célèbre de la balle ensanglantée qui tombe dans la petite coupelle en métal. Le « médecin » la passa sous l’eau et la glissa au fond de sa poche en invoquant sa collection personnel. Il appliqua ensuite un bandage serre autour de l’épaule de sa patiente et regarda son travail en haussant les épaules. Considérant que ce qu’il avait fait n’était pas trop mal, il salua Dolan et Uko d’un hochement de tête et quitta la pièce.

       Le silence s’installa pendant un moment que William passa à se ronger l’ongle du pouce. Il ne semblait pas avoir hâte de commencer les hostilités. Il n’allait pas demander à Marine pourquoi elle avait pénétré dans le complexe car il le savait déjà. Cette histoire allait finir en dispute. Il le savait sauf que celle-ci n’aurait rien d’anodine. Malgré toutes ses années, William n’avait jamais oublié le jour où il avait révélé la vérité à Marine. Il ne le regrettait pas mais n’avait jamais mis cela de côté en le considérant comme enterré. Il avait même prédit que si quelque chose devait détruire leur couple ce serait ça.

       -Sortez, je vous prie, monsieur Uko, demanda Dolan. Mettez un peu d’ordre dans le complexe, vous en êtes maintenant responsable.

        L’homme se rengorgea de sa promotion implicite et sortit de la pièce en masquant son allégresse. Lorsque la porte se referma, William se leva de sa chaise et observa Marine de toute sa hauteur.

       -Qu’est-ce que tu comptes faire maintenant que tu as vu ce que tu as toujours su ? Demanda William avec une pointe de reproche.

       La première attaque était lancée. Autant commencer ainsi avant que la tension ne monte crescendo. Son combat contre la morale de sa femme était perdu d’avance. Malgré sa répartie de juriste, il ne pourrait rien devant le flot indomptable des sentiments de Marine. Pourtant, il était presque sûr de pouvoir la convaincre, mais les harangues n’étoufferont jamais la culpabilité et le dégout qu’elle devait ressentir envers le trafic de son mari.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le dimanche 21 novembre 2010, 21:53:17
A la demande du pseudo chirurgien, la jeune femme s’allongea sur la table. Connaissant son mari, elle savait que cet homme devait bien avoir une certaine habitude des opérations sinon il ne l’aurait pas laissé faire. Alors qu’elle observait le type préparer ses instruments, elle sentit une main se saisir de la sienne. Elle n’avait pas besoin de le regarder pour savoir que celle-ci appartenait à Dolan. Alors qu’elle s’apprêtait à aller chercher son regard, elle entendit l’autre homme lui faire le rapport des évènements. La main masculine qui tenait la sienne se mit à la serrer de plus en plus au fur et à mesure de l’exposé. Madame Dolan ne fit aucune remarque se sentant coupable de tout ce qui s’était passé. De toute façon, William relâcha la pression alors que le chirurgien venait examiner la blessure.

Marine serra un peu les dents tandis qu’il coupait le pansement de fortune qu’elle avait fait provoquant un afflux de sang et le réveil de la douleur. Selon son expression, il avait vu pire. Sa patiente aurait pu en dire autant. Néanmoins, être opérée sans un minimum d’anesthésie, elle n’en avait pas encore eu l’occasion. Aussi serra-t-elle fortement les dents alors que le yakusa commençait à triturer sa blessure. Instinctivement, elle se mit à serrer la main de son époux comme pour chercher un brin de réconfort mais elle ne le regardait pas. Ses yeux restaient fixés sur le plafond blanc et les néons.

Le fait de se concentrer sur ces éléments lui permettait de faire en partie abstraction de la douleur terrible qui l’assaillait à chaque fois que la pince s’enfonçait dans ses chairs pour tenter d’enlever le projectile de métal. Sa respiration se fit rapide et la sueur perla sur son visage, son cou et sa gorge. Elle serrait aussi fort les dents qu’elle serrait la main de William mais elle s’empêcha de crier. Elle considérait ça comme un aveu de faiblesse et c’était hors de question de le montrer. Marine ne voulait pas jouer les pauvres victimes devant son mari et encore moins devant l’autre homme venu faire son rapport.

Elle eut l’impression que l’intervention durait depuis des heures quand enfin la balle fut extraite. Elle souffla alors, heureuse que se soit terminé. Bien sûr, elle souffrait toujours mais un peu moins que durant l’intervention. C’était déjà ça ! Les bandages furent refais mais de bien meilleur façon que ce qu’elle avait fait. Une fois de plus, elle serra les dents attendant que son calvaire se termine. Quand le « chirurgien » acheva son ouvrage, elle souffla mais elle savait que ce n’était qu’une courte trêve. Le plus dur restait à venir : l’explication avec son mari.

Le dénommé Uko fut prié de sortir à son tour. Enfin seuls, les explications qui allaient décider de la suite de leur couple, de leur avenir allaient débuter. D’ailleurs William se mit debout et jeta son regard émeraude sur elle. Cette fois, elle le regarda également ce qu’elle n’avait pas fait tout le temps de l’opération.


« Qu’est-ce que tu comptes faire maintenant que tu as vu ce que tu as toujours su ? »

Pragmatique jusqu’au bout ! Même maintenant, sieur Dolan ne laissait rien transparaître de ses émotions. Elle sentit juste un peu de reproche dans sa voix mais rien de plus. Un reproche totalement compréhensible vu la situation. La jeune femme, elle non plus, ne se laissa en rien submerger par ses émotions. Se mettre en colère, pleurer, crier, hurler ne servirait à rien si ce n’est à la diminuer aux yeux de son époux. Et puis cela ne ressemblait pas du tout à la rouquine. Elle avait été toujours franche et honnête. Elle n’allait pas changer aujourd’hui.

« Tout dépendra de ce que toi tu comptes faire William ! Pendant quatre ans j’ai mis tout ça de côté. Je ne voulais rien savoir parce que c’était plus simple mais maintenant je ne peux plus en faire abstraction. Je ne sais pas pourquoi tu fais ça. Tu es un des plus grands avocats qui existe, le plus grand peut-être. Tu es riche, tu possèdes un véritable empire. L’esclavage n’est pas une nécessité bien au contraire. Est-ce que tu te rappelles il y a quatre ans, notre première soirée près de la plage, sur la digue ? Ce soir-là où on s’est avoué notre amour ? Ce soir-là où tu m’as dit que je serais ta reine, que tu voulais mon bonheur et que tu comblerais mes désirs ? Je t’ai alors juste demandé ton amour. Et depuis, je ne pense pas avoir demandé quoique se soit – elle fit une pause le temps qu’il se remémore les faits -  Je t’aime William. Malgré tout ça je t’aime toujours et plus que tout. Si tu me demandais de mourir pour toi, je le ferais sans aucune hésitation. Si ma vie pouvait sauver la tienne, alors je me sacrifierai pour toi… par amour pour toi. La seule chose que je te demande, la deuxième depuis qu’on se connait, c’est d’arrêter tout ça. Relâche ces gens, laisse-les repartir et condamne cet endroit. Fais-le pour nous… pour toi ! »

A mesure qu’elle parlait, ses paroles gagnaient en intensité. Elle l’aimait, plus que tout, malgré son immonde trafic, elle continuait de l’aimer. Elle ne lui faisait aucun reproche, aucun. Tous les hommes font des erreurs et elle en avait un sacré paquet derrière elle. Marine serait donc bien la dernière à lui jeter la pierre mais ce n’était pas une raison pour qu’il continu dans son trafic. Quand on fait des erreurs, on peut essayer de les réparer. C’était ce qu’elle lui demandait. Elle refusait de l’abandonner. Elle serait toujours près de lui mais à lui de faire un pas vers elle, le seul qu’elle veuille vraiment.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le mardi 23 novembre 2010, 14:27:08
       Pourquoi tout était aussi compliqué… William ne pouvait plus lui donner la même réponse qu’il avait faite jadis. Déjà à cette époque, sa décision l’avait fait terriblement souffrir et il l’avait regretté au moment même où c’était sorti de ses lèvres. Il n’arriverait plus à avoir cette volonté inébranlable. Marine était devenue une nécessité. La seule qui pouvait encore attester que William n’est pas un monstre dénué de sentiments. Pourtant lorsqu’il était tenté de répondre favorablement à sa demande, la réalité le percutait de plein fouet. Ce n’était pas possible. Démanteler une organisation telle que celle-là était un suicide. Il avait de nombreux accords avec la mafia locale, en offrant à nombre de ses membres un poste dans son trafic, et en lui faisant parvenir un pourcentage des bénéfices. Si William arrêtait du jour au lendemain, Marine serait la première mourir… devant ses yeux, puis ce serait son tour. C’était le problème lorsqu’on travaille avec des gangsters. Mais il n’était pas non plus totalement impuissant. Dolan était capable de démanteler sa propre organisation mais cela prendrait beaucoup de temps pour que ce ne soit pas brutal. Une chose était sûre, c’est qu’il était hors de question que tout s’arrête d’un seul coup parce que Madame le demandait. C’était physiquement impossible.

       Mais qu’est-ce que Dolan était en train de faire ? Il songeait réellement à arrêter ? Il commençait même à planifier dans sa tête le meilleur moyen pour désagréger lentement son trafic… Non… C’était hors de question. Ce procédé le rendait richissime. Non pas riche, mais extrêmement riche. Les barrières sociales s’ouvraient devant le couple Dolan. La notion de besoin avait totalement disparu. Leur progression n’avait aucune raison de stagner. Il serait bientôt au sommet, avec celle qui l’aimait. Il graverait sa marque sur l’écorce de cette planète, elle sera modelée selon ses envies et personne n’oublierait jamais son nom.

       « Fais-le pour toi ». Marine croyait le sauver en lui intimant d’arrêter ? William savait très bien que ce qu’il faisait était immoral et monstrueux. Il est sans doute quelqu’un de mauvais, voir même d’horrible, mais il n’est pas que ça. Les histoires ont tort. Elles se trompent toutes. Romans, films et autre billevesées sortis de l’imagination humaine. Leur grand méchant qui répand le mal sur la terre. On croirait qu’il le fait par plaisir… Manichéen à vomir. Dolan aimait Marine de tout son cœur. Il était heureux d’être père et voulait que son enfant soit quelqu’un de bien. Il plaisante, il rit. Ce n’est pas incompatible. William est seulement quelqu’un qui sait faire taire ses principes pour continuer d’avancer là où n’importe qui aurait reculé, enchainé par sa ridicule morale. L’éthique devrait être réservée aux idiots qui ont besoin de règles pour structurer leur vie et pour pouvoir se regarder dans le miroir. Dolan dictait seul sa vie et savait toujours où il mettait les pieds.

       -Si j’accède à ton vœu, tu crois vraiment que ça va faire de moi un homme meilleur ? Demanda-t-il incrédule. Si j’arrêtais ce trafic ça serait dans le but égoïste de te garder et  ce ne serait pas parce que tu m’as ouvert les yeux. Je sais déjà que ce que je fais est mauvais. Si tu as réellement peur pour mon âme, tu ne me quitteras pas car ça ne changerait rien. Tu as plutôt peur pour la tienne. Tu n’assumes pas d’aimer ton ordure de mari, parce que sa conduite est immorale. Tu ne me changeras pas Marine et tu découvres en ce moment avec horreur et avec honte ce que tu aimes, car c’est bien moi. – William ouvrit les bras comme pour montrer là où ils étaient – Tout ça est mon œuvre. Elle fait partie de moi. L’image que tu te fais de moi est tronquée… par tes soins qui plus est.

       William prit une grande inspiration pour éteindre le feu grandissant qui prenait en lui. Il observait Marine avec tendresse. Il ne l’accusait pas. Il ne faisait qu’éclaircir des faits.

       -Je pourrais libérez tout le monde que ça ne changerait rien à ton problème. Tu n’aimes qu’une partie de moi et je m’en suis toujours accommodé, car c’était déjà plus ce que je ne pouvais espérer. Continue d’ignorer l’autre partie car tu n’as pas le pouvoir de l’éliminer, quoique tu fasses ou quoique tu m’obliges à faire.

       William ne savait toujours pas quoi faire. Il n’avait aucune envie d’arrêter son trafic, mais il ne pouvait pas laisser Marine s’en aller. Qui plus est avec son enfant. Le problème était insoluble.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le mercredi 24 novembre 2010, 15:58:08
Marine, toujours allongée sur la table d’opération, attendait la réponse de son mari. Elle devenait de plus en plus anxieuse à chaque seconde qui passait. Elle comprenait, au fur et à mesure des secondes qui s’égrenaient, qu’il n’y avait peut-être pas de solution à leur problème. Elle qui avait toujours considéré qu’à chaque problème, il y avait une solution. Là, elle se demandait s’il y en avait une à tout ça. Finalement, la réponse de William vint, accentuant un peu plus son stress.

« Si j’accède à ton vœu, tu crois vraiment que ça va faire de moi un homme meilleur ? Si j’arrêtais ce trafic ça serait dans le but égoïste de te garder et  ce ne serait pas parce que tu m’as ouvert les yeux. Je sais déjà que ce que je fais est mauvais. Si tu as réellement peur pour mon âme, tu ne me quitteras pas car ça ne changerait rien. Tu as plutôt peur pour la tienne. Tu n’assumes pas d’aimer ton ordure de mari, parce que sa conduite est immorale. Tu ne me changeras pas Marine et tu découvres en ce moment avec horreur et avec honte ce que tu aimes, car c’est bien moi. – William ouvrit les bras comme pour montrer là où ils étaient – Tout ça est mon œuvre. Elle fait partie de moi. L’image que tu te fais de moi est tronquée… par tes soins qui plus est – Il fit alors une pause prenant une grande inspiration - Je pourrais libérez tout le monde que ça ne changerait rien à ton problème. Tu n’aimes qu’une partie de moi et je m’en suis toujours accommodé, car c’était déjà plus ce que je ne pouvais espérer. Continue d’ignorer l’autre partie car tu n’as pas le pouvoir de l’éliminer, quoique tu fasses ou quoique tu m’obliges à faire »

Les larmes se mirent à couler. Il n’avait pas tort. Si elle le quittait, cela ne changerait rien mise à part pour elle. Elle ne serait plus obligée de faire semblant de ne pas savoir mais elle se rendit aussi compte que quoi qu’il se passe à présent, elle devrait vivre avec le poids de la culpabilité. Qu’elle le quitte ou qu’elle reste, il continuerait et elle, elle culpabiliserait jusqu’au dernier de ses jours. Par contre, William se trompait sur deux points et elle mit un point d’honneur à lui en faire part. Ses yeux se posèrent de nouveau sur le visage tant aimé.

« Tu as tort William. Je ne cherche pas à sauver mon âme. Elle est condamnée depuis bien longtemps. Cela ne changera rien. Sauver ton âme ? Oui, j’ai certainement voulu le faire… je voudrais tellement le faire… mais je crains que ce ne soit pas possible – elle afficha un sourire triste – Nous sommes condamner tous les deux – elle émit un léger rire – C’est étrange. Je n’ai jamais cru en un dieu quelconque pourtant je crois à l’Enfer. Or peut-on croire à l’Enfer sans croire au Paradis et donc à un dieu ?  - elle secoua la tête – C’est stupide tout ça ! Par contre, ne crois pas que j’aime seulement une partie de toi. Je t’aime malgré tout ça ! On n’aime pas juste une personne pour ses qualités, on l’aime aussi pour ses défauts, pour ses erreurs. Aimer une personne parfaite, y’a rien de pire car on comprend alors à quel point on est imparfait »

Elle ferma les yeux et reposa sa tête sur la table. Elle se sentait si fatiguée. La jeune femme ne savait plus ni quoi faire, ni quoi dire. Son mari avait raison et cela lui montrait à quel point il pouvait être un redoutable adversaire dans un tribunal. Marine se sentait tiraillée, prise entre deux feux, son amour profond et sincère pour cet homme et le commerce ignoble qu’il faisait. Pourtant, qu’elle le quitte ou pas, ça ne changerait rien à ce qu’il faisait. Elle aurait bien sûr pu le dénoncer à la police mais elle savait qu’elle ne le ferait jamais. Il était hors de question qu’elle lui créée des problèmes.
 
Marine s’était bien juré de ne pas accepter de compromis cette fois-ci, de ne pas transiger sur ça. Pourtant, elle était sur le point de revenir en arrière. Mais sa raison avait bien du mal à s’y résoudre. Elle se sentait impuissante, impuissante à changer les choses, impuissante à le faire changer. A cet instant, elle aurait tout donné pour qu’on lui efface une partie de sa mémoire mais un, ce n’était pas possible, et deux, ce ne serait encore que masquer la vérité une fois de plus.


*Que faire ? Qu’est-ce que je dois faire ?*

Elle se mit à pleurer de nouveaux, plus parce que ses nerfs lâchaient et parce qu’elle n’arrivait pas à prendre de décisions qu’autre chose. La jeune femme se rendit compte qu’elle ne pourrait pas le quitter. Il était devenu aussi nécessaire à son existence que l’air qu’elle respirait. Elle avait besoin de lui et elle portait son enfant, leur enfant. Cette donnée avait un moment quitté son esprit mais elle devait pourtant en tenir compte. Mais là, elle n’était pas en état de prendre une décision. Elle avait besoin de réfléchir.

D’un revers de sa main valide, elle essuya ses larmes avant de prendre une profonde inspiration. Elle rouvrit alors ses yeux aigue-marine qu’elle posa sur son époux. En le regardant, cela ne faisait que renforcer son amour pour lui.


« Je veux… je voudrais rentrer à la maison. J’ai besoin de réfléchir à tout ça. J’ai besoin d’un peu de temps et de repos – elle posa une main sur son ventre – Je ne veux pas qu’il arrive quelque chose à notre bébé. Je veux rentrer  la maison William »

Oui, pour le moment, elle lui accordait encore une chance. Elle avait besoin de réfléchir et de prendre un peu de temps.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le dimanche 28 novembre 2010, 12:34:06
       Faire pleurer Marine était la dernière chose que William souhaitait, mais avait-il une autre solution ? Sa rhétorique lui avait une nouvelle fois sauvé la mise. Le tribut à payer était lourd d’un point de vue émotionnel, parce qu’il avait du mal à faire souffrir sa femme. Lui arracher un sourire était si simple en lui annonçant tout simplement qu’il mettrait un terme à tout cela. Il pouvait cesser son trafic, devenir un avocat éthiquement responsable qui ne défendrait ses clients qu’en accord avec la loi et la moral. Au final, ça ne changerait pas grand-chose sinon que son cabinet perdrait une bonne partie de son prestige et deviendrait une entreprise qui tend à survivre sans s’embarrasser de sa gloire superflue. La fortune personnelle de William pouvait même lui permettre de quitter le monde du travail et de mettre sa famille à l’abri du besoin. Mais qu’était-il donc sans tout cela ? Pas grand-chose si ce n’est qu’un type tout à fait normal, sans ambition, qui n’aspire qu’à grignoter les misérables petites années de sa courte vie à tenter de survivre dans un monde trop grand pour lui. Et ça, ce n’est pas William Dolan. Ce ne serait pas l’homme que Marine aimait. Un vrai paradoxe car il ne s’estimait digne d’être avec cette femme que grâce à ce qu’elle ne pouvait tolérer chez lui.

       Quant à sauver son âme… Ca ne voulait pas dire grand-chose pour un Dolan profondément agnostique. L’enfer et le paradis avait été créé pour obliger le quidam à adopter de force une certaine morale non pas parce que c’est « bien » mais parce que sinon, il était envoyé en enfer. La peur de la punition de l’après vie était un moyen de maintenir l’ordre dans une société tandis que le paradis était une sorte de compensation pour celui qui gaspille sa vie à essayer de rendre celle des autres meilleure. Une arnaque totale en définitif.

       William approcha de sa femme et la recouvra de ses bras. Il la serra pendant un moment, ne sachant quoi lui dire. Des excuses ? Ca sonnait creux. Des paroles de réconfort ? Aucune ne lui venait qui aurait un semblant de vrai. Une vérité ? Une constante qui ne changera jamais ?

       -Je t’aime, lui dit-il en essuyant presque inconsciemment les larmes qui mouillaient ses joues.

       Dolan accéda ensuite à sa demande. Il fit une écharpe pour lui maintenir le bras immobile et lui éviter que des mouvements inutiles ne lui fassent mal. Il l’aida ensuite à s’extraire de la pseudo-table d’opération en prenant beaucoup de précaution, puis la maintint collée contre lui, l’emmenant hors de cet endroit qu’elle détestait à juste titre.


       Ideki sentit la poche de son pantalon vibrer. Il lâcha la paille de son soda qui lui distribuait son succulent nectar et décrocha en vitesse. Quelques mots simples, efficaces et rapides. La conversation téléphonique s’était soldée par une affirmation et le chauffeur de Dolan raccrochait déjà. C’était son patron qui lui demandait de venir le chercher au parking du building. Rien de très original même si ce n’était que la fin d’après-midi et que Dolan partait rarement du bureau avant le crépuscule. Il démarra donc la berline et en quelques minutes, il y était. On lui demanda son passe pour entrer comme d’habitude, mais le gardien semblait plus vigilant que d’habitude, lui lançant un regard méfiant qui fut accueillit par Ideki avec une expression surprise.

       Il s’arrêta comme d’habitude devant la porte qui menait à l’ascenseur mais il vit son patron arriver devant lui, comme s’il avait décidé de faire un petit tour dans le fond du parking avant de rejoindre le lieu de rendez-vous habituel. Ca n’aurait pas vraiment choqué le brave homme s’il n’était pas accompagné de madame Dolan. C’était une surprise, mais une bonne. Ideki aimait beaucoup madame Dolan, surtout parce qu’il l’avait sauvé un nombre incalculable de fois d’une mort certaine. Certes, il embellissait un peu les faits, mais ce n’est pas ce que font tous les héros ? Au-delà de ça, même si Ideki appréciait son patron, sa femme était de loin plus causante et plus chaleureuse, ce qui rendait les trajets un peu plus agréable.

       Le chauffeur sortit de la voiture et avisa que Marine était mal en point. Quant à Dolan, son visage était d’une telle rigidité qu’on l’aurait cru en plastique. Naturellement, il s’inquiéta, faisant apparaitre de petites rides horizontales sur son front.

       -Vous allez bien madame Dolan ? Demanda-t-il d’un ton angoissé.

       Il ouvrit précipitamment les portes de la voiture où s’engouffra le couple. Une destination fut les seuls mots qui franchirent les lèvres de l’avocat, puis plus rien. Silence radio pendant tout le trajet jusqu’à l’appartement. Ideki brulait de poser milles questions à propos de ce qui se passait, mais il savait bien qu’à part des regards enflammés de son patron, il ne recevrait rien. Le voyage, bien que court, fut donc plongé dans un silence pesant, où il jetait parfois des coups d’œil inquiet à Marine par le biais du rétroviseur.

       Une fois à destination, Ideki fut congédié et William soutint sa femme pour monter les escaliers qui menaient à la porte d’entrée de leur appartement. Une fois à l’intérieur le jeune homme poussa un profond soupir et entreprit de briser le silence.

-Il n’y a pas toujours de réponses évidentes aux problèmes et encore moins qui soient gratuites. Avant que tu ne prennes ta décision j’aimerais te parler de ce que tu as vu. Je ne compte pas me défendre ou amoindrir certaines choses. Tu n’auras qu’une vérité brute qu’il t’appartiendra d’épurer pour en saisir ce que tu souhaites.

       William était prêt à confier le reste de ses secrets à Marine, sans l’envelopper des circonvolutions propre au langage de juriste. Enfin, il allait essayer, car ce genre de chose n’était pas aisé à maitriser lorsqu’il s’agit de son quotidien. Il attendit que Marine s’assoit, ou qu’elle reste debout, peu importe tant qu’elle était disposée à l’écouter, puis commença son monologue.

       -Les créatures que tu as vues dans ces cages ne sont pas humaines. Ceux ne sont pas non plus des résultats génétiques entre des animaux et des humains. Il s’agit d’une race. Je ne viens pas de Cambridge comme je te l’ai dit et comme ce qu’il y a marqué sur mes papiers d’identité. Je viens du même… endroit qu’eux. Tu as dû voir l’arche de pierre dans la grande salle. C’est le lien entre ici et leur terre natale. Chez moi, ces créatures sont des esclaves nés, sous prétexte de leur infériorité militaire et technologique, ainsi que leurs différences morphologiques. Ce procédé te rappelle sans doute la traite négrière ? – Question rhétorique. William était avisé de la culture de sa femme dans ce domaine - Et bien c’est à peu près ça. Ce qui est jugé immoral ici, est considéré comme normal chez moi, tout comme c’était considéré normal dans ce monde, il n’y a pas si longtemps que ça. Ca ne me donne pas d’excuse mais je t’avais prévenu que tu n’aurais que la vérité.

       William fit une pause pour laisser le temps à Marine d’assimiler ce qu’il venait de dire. Elle avait sans doute aussi des interrogations. De toute façon, il avait tout son temps. Dolan tenait à ce que sa femme soit au courant de tous les paramètres avant qu’elle ne décide quoique ce soit, et il était loin de ne lui avoir dit qu’un dixième de ce qui était nécessaire.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le dimanche 28 novembre 2010, 23:19:34
Marine sentit la douceur des bras de son mari l’entourer. Les yeux clos, elle apprécia ce mouvement de douceur et de réconfort. Elle aurait voulu rester dans ses bras, comme ça, et oublier tout le reste, tout ce qui n’était pas eux.

« Je t’aime »

Les mots avaient jailli de la bouche de l’avocat, comprimant le cœur de la jeune femme. Elle savait que son mari n’était pas le plus enclin à prononcer ces mots mais à chaque fois qu’il les disait, ils étaient on ne peut plus sincère. Il l’aimait tout autant qu’elle pouvait l’aimer.

D’un geste tendre, il essuya ses larmes et joua les infirmiers en mettant son bras en écharpe. Avec des mouvements emprunts de douceur, il l’aida à se redresser et à descendre de la table. Appuyée contre lui, ils traversèrent le complexe. La jeune femme ferma presque les yeux lorsqu’elle dût repasser dans la salle emplit d’esclaves.  Elle ne tenait pas particulièrement à voir ce qui se passait là.

Alors qu’il la raccompagnait, William donna un coup de fil à Ideki afin qu’il passe les prendre à la tour Dolan. Il allait donc la raccompagner. Au fond, elle l’espérait. Elle craignait qu’il l’abandonne pour aller régler ses « problèmes ». Même si elle lui avait dit avoir besoin de réfléchir, elle avait aussi besoin de sa présence en cet instant. C’était antinomique mais c’était une réalité. Elle le voulait auprès d’elle.

La jeune rousse souffrait beaucoup mais tenait encore le choc. Faisant attention à chacun de ses pas et aidée de son époux, elle parvint au parking où le chauffeur les attendait bien qu’il fut surpris de les voir arriver de l’autre côté que celui de l’ascenseur.


« Vous allez bien madame Dolan ? »

L’interpellée releva la tête quand il posa la question et elle esquissa un léger sourire sans répondre. Elle avait légèrement sourit pour ne pas trop l’inquiéter mais elle n’allait pas non plus lui mentir.  La politesse c’était bien mais c’était aussi la plus grande hypocrisie du monde. La bienséance veut que quand on vous demande si ça va, vous devez répondre tout va bien même si ça ne va pas. Marine avait horreur de ça.

Elle grimpa dans la voiture et William la rejoint. Adossée contre la banquette de cuir, elle essaya de se détendre un peu et d’oublier la douleur. William annonça la destination et la voiture se mit en branle. Madame Dolan regarda par la vitre les immeubles défilés. Elle n’avait pas le courage d’échanger pour le moment avec son avocat de mari. Elle avait besoin de calme et le trajet en voiture, bien que court, lui fit du bien.

Une fois arrivé, maître Dolan se montra à nouveau attentionné, aidant sa femme à monter les marches menant à leur appartement. Marine avait l’impression que ça faisait longtemps qu’elle l’avait quitté pourtant quelques heures à peine s’étaient écoulées depuis son départ. William rompit alors le silence ambiant.


« Il n’y a pas toujours de réponses évidentes aux problèmes et encore moins qui soient gratuites. Avant que tu ne prennes ta décision j’aimerais te parler de ce que tu as vu. Je ne compte pas me défendre ou amoindrir certaines choses. Tu n’auras qu’une vérité brute qu’il t’appartiendra d’épurer pour en saisir ce que tu souhaites »

Une vérité brute, c’était bien ce qu’elle préférait aussi dure devait-elle être. Fatiguée, elle rejoignit le canapé confortable et se cala aussi bien que possible dedans. Attrapant un coussin, elle le posa de manière à soutenir son bras handicapé. L’explication risquait d’être longue alors autant se mettre à l’aise. Mais quoi qu’il en soit Marine voulait tout entendre à présent, tout, même le pire, surtout le pire au fond.

« Les créatures que tu as vues dans ces cages ne sont pas humaines. Ceux ne sont pas non plus des résultats génétiques entre des animaux et des humains. Il s’agit d’une race. Je ne viens pas de Cambridge comme je te l’ai dit et comme ce qu’il y a marqué sur mes papiers d’identité. Je viens du même… endroit qu’eux. Tu as dû voir l’arche de pierre dans la grande salle. C’est le lien entre ici et leur terre natale. Chez moi, ces créatures sont des esclaves nés, sous prétexte de leur infériorité militaire et technologique, ainsi que leurs différences morphologiques. Ce procédé te rappelle sans doute la traite négrière ? Et bien c’est à peu près ça. Ce qui est jugé immoral ici, est considéré comme normal chez moi, tout comme c’était considéré normal dans ce monde, il n’y a pas si longtemps que ça. Ca ne me donne pas d’excuse mais je t’avais prévenu que tu n’aurais que la vérité »

La jeune femme aurait pu croire qu’il avait perdu l’esprit vu les faits incroyables qu’il lui apprenait mais ce n’était pas le cas. Il en était même bien loin. Marine avait bien du mal à croire ce que ses oreilles entendaient. William, son mari, n’était pas de ce monde ? La question fusa donc :

« Mais d’où viens-tu alors ? »

Question normale mais qui au fond avait peu d’importance. Il ne venait pas de la Terre alors peu importait d’où il venait. Non pas qu’elle s’en moquait mais l’endroit en lui-même ne l’intéressait pas plus que ça pour le moment. Ce qui lui importait, c’était l’histoire concernant les esclaves.

A priori, ces êtres étaient considérés comme des esclaves dans leur monde et William perpétuait la « tradition » pourrait-on dire. Il était évident que la relation ne pouvait que se faire avec la traite des noirs. Néanmoins, en bonne érudite, Marine savait qu’il ne fallait en aucun cas juger des actes passés avec des critères actuels. Malheureusement c’était bien loin d’être simple. Au XVIII et au XIXe siècle, l’esclavage était totalement normal et même considéré comme une bonne chose. C’était probablement la même chose dans le monde d’où provenait son mari.
 
Pourtant, il vivait sur Terre depuis plusieurs années. Aussi, il aurait pu adopter les principes de ce monde. Mais les règles et la moral inculquées dans l’enfance et l’adolescence sont bien difficiles à vaincre. Elle en savait quelque chose. Elle-même avait été formée d’une certaine manière et elle ne s’était toujours pas totalement adaptée à une vie normale comme n’importe quelle autre femme. De quel droit alors pouvait-elle le juger ?

Plongeant dans le regard émeraude, elle attendait la suite. Elle avait besoin des autres éléments qu’il pouvait lui fournir afin de mieux analyser la situation. Même si elle comprenait certaines choses, elle ne savait toujours pas si elle devait ou si elle pouvait les accepter.


« Continu »
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le samedi 04 décembre 2010, 16:02:36
       D’où venait-il ? Cette question n’était pas évidente. Et puis, elle n’était pas tellement importante. William préféra ne pas y répondre, car il n’était pas capable d’éclairer Marine sur ce point. Il n’allait surement pas lui dire qu’il venait d’un monde rempli de créatures tout droit sorti d’un univers de… forum RPG ou quelque chose dans ce goût la. Pour le coup, elle le prendrait vraiment pour un cinglé, si ce n’était pas déjà fait. Elle ne pouvait cependant pas nier, car elle avait vu ce dont il parlait de ses propres yeux. William n’affublait pas ses esclaves d’oreilles de chat ou d’une queue de chien trouvé dans un magasin de déguisement.

       Quant à son éducation, sir Dolan avait en effet été éduqué de sorte qu’il se croit bien au-dessus du vulgum pecus et encore plus des races inférieurs tel que les terranides. Malgré cela, William avait l’intelligence nécessaire pour s’extraire de ces sophismes qui ne servent qu’à modeler un noble arrogant qui ferait prospérer ses terres. Pourtant, il n’en faisait pas forcement l’effort. C’était beaucoup plus simple de considérer les terranides comme des bêtes sans âme, car il est ainsi plus facile de bafouer leurs droits. C’était préférable si William voulait éviter les nuits agités et le malaise dû aux remords. Pour lui ce n’était que des bêtes qui ne comprenaient absolument rien à ce qui leur arrivait. De simples marchandises que l’on peut vendre et acheter. Ce concept est difficile à assimiler pour nos pauvres petits esprits d’occidentaux qui ne jurent que par « les droits de l’homme », mais pour William l’interdiction de l’esclavage était aussi absurde pour lui, que le serait la fermeture de tous les services, pour nous, sous prétexte que l’homme ne peut travailler pour l’homme. Absurde et désastreux pour l’économie. Nexus ne tiendrait pas plus d’un an sans ses esclaves, et il y avait fort à parier que ce monde prospèrerait au-delà de l’imaginable. Imaginez une main-d’œuvre gratuite. Le niveau de vie atteindrait des records et les richesses afflueraient… enfin, pour les hommes comme Dolan en tout cas.

       -Je suis le lien entre ici et chez moi, continua William suite à l’invitation de sa femme. Le potentiel est immense. Ce monde est friand de ce que je peux lui offrir et les esclaves ne sont pas la seule chose que j’écoule ici. Ce n’est qu’une partie de mon commerce et c’est celle qui te choque parce que c’est considéré comme immoral ici. La morale n’a rien d’une constante et change en fonction du temps et de la civilisation. Inversement, beaucoup de coutumes d’ici me semblent barbares, ridicules ou pathétiques. D’ailleurs ce n’est pas parce que l’esclavage est interdit que cela vous rend meilleur. Les inégalités et la domination existe toujours parce que c’est le propre de l’homme. A force de vouloir faire taire vos bas instincts, vous devenez hypocrites. Notre problème est au-delà de ce qui est bien ou mal. C’est un problème de choc des cultures.

      William ne pouvait pas s’empêcher d’argumenter finalement. Il transformait un problème éthique en un simple clash des cultures, voir même d’un manque de tolérance de la part de Marine… C’est gonflé, mais que ne ferait-on pas pour garder la femme de sa vie.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le lundi 06 décembre 2010, 16:31:14
Marine eu brusquement la nausée. Est-ce que c’était dû à sa grossesse, à sa blessure, aux propos déroutants de son mari ou une conjugaison de tout cela mais elle sentit la bile lui monter dans la gorge. Elle lutta contre sa malaise et réussit à le faire passer mais la jeune femme savait que ce ne serait qu’un répit. Il y avait fort à parier qu’avant de l’après-midi, elle finisse par vomir pour de bon. Mais pour l’instant, elle essayait de détourner ses hauts le cœur par les propos de son mari.

Elle tiqua quand il avoua que l’esclavage n’était qu’une partie de ses activités avec son monde, activités illégales ça allait sans dire. Marine respira profondément. Elle ne s’était jamais immiscée dans les affaires de son mari. Aurait-elle due ? Non, elle n’y connaissait rien. Pour elle, William était un brillant avocat, juste ça. Madame Dolan s’était parfois faite apostrophée par certaines personnes qui considéraient maître Dolan comme un fourbe qui ne défendait que des ordures et des coupables mais elle les avait toujours envoyés sur les roses. Bien sûr, elle aurait préféré le voir épouser des causes plus nobles mais elle n’avait jamais dérogée à son idée que tout le monde avait le droit d’être défendu. Était-ce de sa faute ou de celle de son époux s’il était meilleur que tous les autres ? Non, bien sûr. Aux autres de correctement défendre leurs clients. 

La dame se demanda alors si en faisant ça, elle n’approuvait pas une certaine immoralité et que, par conséquent, elle faisait preuve de beaucoup d’hypocrisie en rejetant la fonction d’esclavagiste de son mari. Elle porta sa main à sa tête, elle avait du mal à faire le tri dans son esprit. Mais une chose était certaine, si elle décidait de rester auprès de lui, elle devrait accepter tout ce qu’il faisait. Une partie d’elle ne pourrait jamais l’admettre pourtant elle était passé outre pendant près de quatre ans. Elle avait choisis de faire avec. Un nouveau soupir franchit ses lèvres vermeilles.


« Qu’est-ce que… qu’est-ce que tu fais d’autres ? Quelles sont tes autres activités ? Au point où on en est, autant aller jusqu’au bout non ? »

Elle voulait, non, elle devait tout connaître. C’était une nécessité à présent ou alors elle imaginerait le pire et se serait plus terrible encore.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: William Dolan le samedi 11 décembre 2010, 12:44:37
       William voyait bien que ces activités la dégoutaient, et c’était bien normal. Mais même en sachant cela, il ne pouvait pas s’empêcher de se sentir sali lui aussi. William se rendait compte du mal qu’il faisait, et il pouvait parfaitement comprendre la réaction de Marine ; la pilule était trop grosse à avaler. Ses activités étaient aussi saugrenues et improbables, qu’elles étaient immorales. Il fallait vraiment qu’elle l’aime plus que tout pour qu’elle supporte ce qu’il faisait. Et même au-delà de ça, ce n’était pas une vie de « supporter » par amour. William ne pourrait pas encaisser très longtemps de la voir malheureuse à cause de lui. Et ça, c’était encore dans l’hypothèse où elle accepterait de rester à ses côtés. Ce qui n’était pas acquit d’avance.

       William était donc définitivement très mal. Il ne suffisait plus de la convaincre de rester avec lui. Il fallait briser ses schémas de pensés, remodeler sa perception du bien et du mal. En gros, réécrire des certitudes sur lesquelles elle s’appuyait pour faire tous ses choix de la vie quotidienne. Ses valeurs, rien que ça…
       C’était impossible. Aussi bon que soit William, on ne pouvait pas restructurer tout une éducation, autodidacte dans le cas de Marine, qui s’était étoffée autour d’un noyau centrale, qui est le respect de la vie humaine. C’était comme essayer de convaincre le pape, par la rhétorique, que dieu n’existe pas. Certaines notions étaient tellement ancrées que les mots ne suffisent plus. Dans ce cas là, c’est à la torture morale et physique qu’on fait appelle pour percer et détruire ce que des mots ne sont pas capable de changer… Mais, on s’égare. Même si Dolan connaissait la théorie, il était totalement aberrant qu’il l’expérimente.

       Devant cette impasse, l’avocat était découragé. Il ne semblait pas y avoir de solution. Au moins la question de Marine le consolait un peu. Elle s’attendait sans doute à une réponse qui allait l’accabler encore plus, mais si on présentait bien les choses, ces autres activités n’avaient rien d’immorales ou illégales.

       -Tu te rappelles de ma collection d’œuvres d’art au manoir ? Demanda-t-il. Ce n’en sont pas. Ceux sont des objets aux propriétés particulières que je revends ici, parfois parce qu’elles ressemblent à des antiquités, ou parce qu’elles sont exotiques. Ca n’a rien d’illégale ou immorale, je pense. Pour moi, ça ne fait pas grande différence avec l’esclavagisme. Ce n’est que du commerce.

       William fit une pause suite à cette déclaration et observa sa femme dans le fond des yeux, s’attendant à provoquer une nouvelle remontée gastrique. Cependant, il fallait bien qu’elle comprenne qu’il n’était pas foncièrement mauvais. Ne pas voir de différence entre vendre des objets et des êtres humains montre simplement que sa vision du monde est totalement différente, et sans doute étrangère à celle de Marine.

       -J’ai des contacts avec la mafia, révéla-t-il. Mais tu sais que beaucoup sont libre grâce à moi donc tu dois te douter qu’ils ne m’ignorent pas. Ils me fournissent les employés fiables qui me permettent de faire marcher mes activités. Toutefois, j’évite de tremper dans leurs trafics de drogue et d’arme, si ça peut te rassurer.

       Dolan passa une main dans ses cheveux et son regard s’égara pendant quelques secondes, comme s’il cherchait d’autres choses qu’il aurait involontairement cachées à sa femme, mais il n’y avait rien. Le dénouement final approchait. Il s’assit sur la table basse en verre qui se trouvait devant le sofa, se mettant au même niveau que sa femme.

       -Je ne suis pas quelqu’un de bien, pourtant, je l’ai toujours été avec toi. Ne me prive pas de ce qui me rend… humain.

       Voila ! Tout était dit. Ou du moins, le plus important et ce que Dolan n’avait pas oublié. il n’attendait plus qu’une décision. Mais rien n’était gagné ou perdu. Même si elle acceptait de rester avec lui, elle souffrirait des activités de William et il en souffrirait également par contre coup. C’est s‘il perdait qui serait le plus dangereux pourtant. Si Marine décidait de le quitter, ne plus l’avoir à ses côtés. Voir s’enfuir la seule personne qu’il ait vraiment aimé. Hé bien… il n’avait aucune idée de ce qu’il ferait… c’était le trou noir. C’est bien ça qui est dangereux. Il pourrait devenir fou aussi bien qu’il pouvait être submergé par un désespoir qui le clouerait sur place. Dans tous les cas, il ferait sans doute une bêtise.
Titre: Re : Et ils vécurent heureux pour toujours... [PV William Dolan]
Posté par: Marine le lundi 13 décembre 2010, 17:29:48
Si Marine s’attendait au pire, il n’en fut rien. Au final les autres activités de Dolan étaient franchement mineures et la jeune femme s’en moquait un peu. Elle savait que son mari avait des relations avec les yakusas. Elle en avait croisé quelques uns à son bureau les rares fois où elle y allait. Généralement, c’était en fin de journée, quand elle essayait de le sortir de ses dossiers. Les yakusas sortaient quand elle rentrait. Elle n’oublierait jamais les regards de certains d’entre eux vis-à-vis d’elle mais en sachant qu’il s’agissait de la femme de l’avocat, ils avaient toujours gardé leurs mains dans leurs poches. Et c’était heureux pour eux car la rouquine se doutait bien que son mari ne laisserait pas passer un tel affront et elle encore moins. Elle leur aurait brisé le bras avec joie et son avocat d’époux aurait du la défendre au tribunal. Cette idée l’avait toujours amusé. Mais là, on était loin du compte.

« Je ne suis pas quelqu’un de bien, pourtant, je l’ai toujours été avec toi. Ne me prive pas de ce qui me rend… humain »

William était venu s’asseoir sur la table basse devant elle ses yeux verts, dont l’éclat était à peine diminué par les verres de ses lunettes, l’observaient. Cherchait-il à connaître sa réponse ? C’était probable. Mais elle que pouvait-elle lui dire ? Qu’elle l’aimait ? Il devait déjà le savoir. Leur amour n’était pas en cause.

La rouquine alla poser sa main valide sur celles de son mari. Ses yeux plongés dans les siens. Il avait été honnête avec elle mais ça il l’avait toujours été. Il ne lui avait pas menti. Il n’avait juste pas parlé de tout ça durant quatre ans pour son bien à elle. Pour ne pas gâcher sa tranquillité d’esprit et certainement aussi pour la protéger. Elle ne pouvait lui reprocher ça. C’est elle qui avait fait le choix de rester avec lui, de l’épouser malgré ce qu’elle savait.

C’était évident que désormais, quelque chose aller changer dans leur mariage mais peut-être avaient-ils encore une chance. Marine voulait y croire. Elle aussi en avait fait des horreurs, aujourd’hui même d’ailleurs, et lui ne le lui avait jamais reproché. De quel droit pouvait-elle le condamner ?


« Je… je ne suis pas quelqu’un de bien non plus – elle sourit tristement – Et pourtant tu ne m’as pas rejetée malgré mon caractère et ma façon d’être. Tu aurais pu avoir une belle femme, riche et qui connaitrait les us et coutumes de ton monde, que tu aurais pu sortir dans les grandes soirées mais c’est moi que tu as choisi. Je n’ai pas le droit de te condamner. Je t’aime. Je n’aime pas ce que tu fais mais… je t’aime. Je veux rester près de toi. Je ne sais pas trop comment gérer tout ça. Je ne vais pas te le cacher. Mais je ne veux pas te quitter, je tiens trop à toi pour ça ! »

Elle serra une des mains de son mari dans la sienne. Oui malgré le terrible trafic auquel il se livrait, elle voulait rester à ses côtés.