Le Grand Jeu
Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => Le parc et son sous-bois => Discussion démarrée par: Cr-0-ny le mercredi 10 mars 2010, 04:42:46
-
Une nouvelle nuit sous les étoiles. Une nuit simple, comme toute les autres à Seikusu. Pleine de ses bruits d'ambiances, des cris de chat de gouttière, des gens à ne pas croiser. Parmi ceux-ci on trouvait des délinquants sexuels, des créatures nocturnes, de simples voleurs ou encore des dealers. Ceux là, Cr les avait remarqués depuis quelques temps déjà. Ce soir là en particulier, il estima qu'il avait à agir. Il avait remarqué que l'un de ces dealers nocturnes avait tenté d'abuser de l'une de ses "clientes", en échange de son produit. Heureusement, la demoiselle avait refusée et avait finie par partir, malgré les insultes et les tentatives de l'homme. Mais l'androïde, lui, ne l'avait pas lâché. Il avait fini par le traquer jusque dans ce parc où il se trouvait maintenant seul, du moins en apparence.
Surgissant de derrière un buisson, l'imposante stature du Mécha s'approcha du dealer par derrière, enveloppé dans son habituel manteau à capuche le dissimulant entièrement. Il pouvait ainsi passer pour un humain de très forte stature. Il saisit l'individu à l'aide d'une main, le hissant par le col. Le pauvre homme complètement paniqué tenta de se débattre, sans succès. Il finit même par donner un coup de pieds dans le bras du robot, se blessant ainsi tout seul. C'est là qu'il commença à avoir véritablement peur, tandis que l'être mécanique n'avait toujours pas dit mot. Le dealer lui intima de prendre ce qu'il lui restait de drogue et d'argent mais d'épargner sa vie, ce qui ne fit que provoquer un petit rire chez l'androïde. Décidément, cet insecte n'avait rien compris. Il rapprocha le visage de l'homme paniqué du sien, tandis qu'il alluma lentement ses diodes luminescentes, provoquant un cri d'effroi chez sa pauvre victime.
-"Tu ne vends plus de ces saloperies. Tu vas rentrer chez toi, et réfléchir à ton avenir. Je serais là, pour te surveiller quoi que tu fasses. Si tu refais une seule connerie.. tu en paieras le prix."
Il se saisit alors du poignet de l'homme, le brisant d'un coup sec afin de montrer qu'il ne plaisantait pas. Il se saisit également de la drogue et de l'argent du malfrat, détruisant le tout d'un coup de transmutation. Il jeta ensuite l'homme à terre, tandis que ce dernier partit en courant, le pantalon souillé par son urine. L'être tourna ensuite le dos à la ville, prêt à retourner d'où il venait tandis qu'il éteignait ses diodes, mais s'arrêta un peu avant. Il avait senti une présence depuis le début de cette "correction".
-"Sortez de votre cachette."
Intima-il simplement. Il voulait voir à qui il avait affaire, et surtout si la personne en question avait pu voir ses diodes et son petit "tour de magie".Il attendit patiemment que son interlocuteur se montre, les mains enfouies dans les poches de son manteau. Peut être aurait il finalement à blesser quelqu'un plus gravement, ce soir.
-
Une journée comme les autres. Hana avait eu ses cours particuliers de langues, de politique et de droit. Dante lui avait même fait faire des heures supplémentaires sur la situation actuelle de leurs petites affaires, son avis sur certaines choses, et il lui avait même demandé son avis sur la façon de régler certains problèmes qu'ils pourraient rencontrer, le tout en italien. Puis elle était partie faire une sieste, pour se reposer avant ses activités nocturnes. Quatre nouveaux dealers, fraichement embauchés, allaient faire leur première tournée ce soir. Elle avait hâte de faire de la ville son terrain de jeu. Pourtant, son sommeil fut interrompu par un de ses cousins, déguisé en ninja, pour une simulation de combat surprise. Hana n'eut même pas à ouvrir les yeux : il était si discret qu'il aurait pu réveiller un mort. Un coup de talon entre les côtes, le drap enroulé autour de son cou, elle saute sur le dos de Luciano complètement à sa merci. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'elle ouvre ses yeux ensommeillés.
- Ca ira ? (Elle l'écoute grogner et se lève.) Je prends ça pour un oui...
Elle s'étire, va prendre un douche, et arrive déjà l'heure du repas. Somptueux banquet, où ses grands parents Ochinose ont -enfin- fait le déplacement pour voir leur petite fille. Aucun mot ne sera échangé, et Hana quittera rapidement la salle pour aller revêtir sa tenue de Huntress. Il est 23h. Le temps d'arrêter quelques concurrents, elle serait à l'heure pour surveiller ses nouveaux "employés".
Mais cela ne fut pas une nuit calme pour la brunette. D'abord parce qu'elle avait été retardée par le sauvetage de quatre personnes prises dans un incendie ; qu'un dealer de seconde zone, qui revendait de la marchandise franchement médiocre, lui a mis un coup de couteau dans le bras, et même si ce n'est qu'un éraflure, ça reste une blessure gênante. Et puis il y avait ce type - Yusuke, si ses souvenirs sont bons - qui a pris la grosse tête. Alors ça y est ? Il travaille pour les Bertinelli-Ochinose, et il croit qu'il peut faire ce qu'il veut avec la clientèle ? Huntress reste dans l'ombre, et malgré ses principes de ne pas intervenir lorsqu'il est question des dealers de Dante - et par extension, ses sous-fifres - elle n'a pas aimé les façons de faire de cet homme...
Pourtant, c'est quelqu'un d'autre qui se charge de Yusuke. Huntress garde son arbalète, chargée d'une fléchette soporifique, près de son visage. Qui que soit cet homme immense, elle sait qu'elle ne l'aime pas. Il y a des limites à toute justice... Le "crac" qui suivit la cassure du poignet sembla résonner longtemps dans les oreilles de la jeune fille. Mais au moins, elle n'aura pas eu à intervenir... Et elle a encore du travail sur la planche.
"Au moins, celui-là, on n'est pas près de le revoir. Et si jamais il se pointe, il faudra forcément qu'il s'explique... Je sens que ça peut être drôle."
Pourtant, Hana refuse de laisser de la marchandise de qualité à un inconnu. Ni l'argent qui revient à sa famille. Elle se déplaça silencieusement sur les toits, pour tenter de surprendre le géant... mais qui visiblement, l'avait déjà repérée. Huntress resserra sa prise sur son arbalète, vérifia que son masque était parfaitement collé à son visage, avant de descendre le long d'un escalier de sortie de secours, et d'apparaître dans la lumière, arbalette sur l'épaule, toujours chargée d'une fléchette anesthésiante. Le poing sur la hanche, elle reste immobile, et dévisage son interlocuteur sans visage.
- Vous y êtes allé fort. J'aurai parfaitement pu m'occuper de lui.
Huntress fait quelques pas sur le côté, sans quitter Cr des yeux. Mais peu importe l'angle de vue, elle n'arrive pas à voir son visage. Un brin frustrant...
- J'aimerai récupérer ce que vous lui avez pris... Si ça ne vous gêne pas.
Et si tout son arsenal est visible, la jeune fille ignore complètement qu'il est loin d'impression le mecha devant elle.
-
Curieusement, l'individu écouta le conseil de l'androïde, et finit par descendre à la lumière. Cr fut surprit de constater que son interlocuteur s'avérait être une femme en costume, digne d'un batman ou autre comic. Alors les super héros existaient vraiment? Il prit son temps afin de la détailler un peu plus. Cheveux longs et bruns, costume moulant de couleur violette laissant apparaitre quelques portions de son corps.. pas très prudente, la demoiselle. Son visage était également masqué, comme tous les justiciers de ce type, et pendant quelques secondes, le Mécha crut même à une blague de mauvais goût, s'apprêtant à simplement quitter les lieux sans rien dire de plus. Pourtant, sa curiosité l'emporta, et il décida de rester, écoutant les dires de la "justicière".
A ses mots, l'androïde ne put retenir un léger rire, tandis qu'il se mit à croiser les bras. Y aller fort? il avait été clément, pour une fois. En temps normal il aurait probablement fait souffrir cet homme bien plus qu'il ne l'avait fait. Il observa à nouveau la demoiselle, remarquant ses diverses armes qu'elle semblait vouloir exposer, comme en signe d'intimidation tandis qu'elle lui demandait de lui remettre la marchandise qu'il avait détruite quelques secondes auparavant. Il fallait l'avouer, cette petite avait un certain cran de se croire de taille face à un colosse tel que Cr. Un tel cran soulignait soit une profonde bêtise, ce dont il doutait, soit des capacités insoupçonnées. Peut être un pouvoir comme pas mal de super héros? il était curieux, et désireux d'en savoir un peu plus sur cette demoiselle. Alliée potentielle, personne à ignorer, ou ennemie?
-"Un peu fort dites vous? je l'ai à peine éraflé, votre homme. Quand bien même je vous rendais cette marchandise, qu'en feriez vous? elle est très bien là où elle est."
Au moins, deux choses étaient certaines. La première, elle n'avait pu distinguer ses diodes lors de son altercation avec le dealer, autrement elle ne serait pas là à tenter vainement de distinguer son visage. La seconde, elle n'avait non plus pas due voir la transmutation qu'il avait effectuée, étant donné sa demande. Lentement, l'androïde fourra sa main droite dans une poche de son manteau. Il attendait de voir la réaction de la demoiselle. Prendrait elle peur? ou continuerait elle de tenter de l'intimider?
-
Huntress baissa l'arbalète qui était toujours sur son épaule, et laissa son bras pendre le long de son corps. Généralement, personne ne se souciait des dealers de Dante ; ils étaient censés être discrets, jamais soupçonnés ! Ce Yusuke était une tare, et le géant devant elle venait d'envoyer cet idiot à l'hôpital - car nul doute que cet imbécile était sans doute parti là-bas en chialant comme une fillette pour son poignet. L'homme en face d'elle était étrange ; déjà, trop massif, trop grand pour un simple humain. Mais Huntress n'avait pas peur de lui. Ce n'était pas de la bêtise, mais quand on a été élevée dans une famille comme la sienne, quand on a assisté à autant de massacre qu'elle, on n'a pas peur des coups, des blessures, et encore moins de la mort. Et puis après tout, elle en avait maté au moins des aussi costauds que lui. La joueuse vous l'accorde, chers lecteurs : Hana était aussi un brin insouciante. Mais ce n'est pas le sujet : pour l'instant, tout ce qu'elle voulait, c'était savoir qui il était, et s'il fallait ajouter à son planning de la nuit "rapatrier un Terranide chez lui". Comme si elle n'avait pas assez de choses à faire !
Huntress sursauta légèrement au rire de Cr, un instant interdite. Même son rire sonnait bizarrement. Elle prit la sage décision de ne pas sous estimer son adversaire.
- Vous l'avez peut-être seulement éraflé, mais il a quand même un poignet cassé. Et que cet imbécile aille à l'hôpital n'arrange pas mes affaires.
Huntress où l'art d'agiter une pancarte "Youhou, c'est moi, Hana Bertinelli-Ochinose !"
- Ce que je ferai de cette marchandise et cet argent ne vous regarde absolument pas. Je veux juste récupérer ce qu'il avait sur lui. Quant à vous...
Elle le vit mettre la main dans sa poche. Tous ses muscles se tendirent, elle était prête à bondir, à le mettre en joue, et pourtant, Huntress n'avait pas bougé d'un poil. Peut-être sa mâchoire s'était un peu contractée. Pourtant, elle est prête à réagir s'il se montre menaçant. La jeune fille finit quand même sa phrase :
- ... vous n'êtes pas d'ici, je me trompe ?
-
-"Vous avez raison, j'aurais probablement dû faire en sorte qu'il ne puisse même pas aller jusqu'à l'hôpital. C'est plus fidèle à mes méthodes."
Le vent souffla un bref instant, remuant l'épais manteau de l'androïde tandis qu'il farfouillait toujours dans sa poche, jouant avec divers objets, comme une sorte de tic. Il s'amusait à les tripoter avec ses doigts, réfléchissant en même temps. Il avait écouté les dires de la jeune femme, mais restait sceptique. Ses intention n'étaient pas claires, et malgré son costume de justicière, il avait des doutes quand aux intentions de cette femme étrange. D'autant plus lorsqu'elle parlait de "ses" affaires, en parlant d'un dealer. Travaillaient ils ensemble? cela semblait très improbable. Se décidant finalement sur quel petit objet prendre, il effectua une rapide transmutation dans sa poche, discrète et inaudible tandis qu'il éleva à nouveau la voix pour répondre à la demoiselle en costume.
-" Effectivement, je ne suis pas d'ici. Mon accent français se remarque tant que ça?"
Il avait décidé de jouer avec ses nerfs, choisissant volontairement un ton moqueur teinté d'ironie. Il n'avait pas menti, cependant: lorsqu'il était humain, Cr avait vécu en France. Il était bien évidement conscient de ce que la jeune femme supposait: qu'il venait de Terra. Mais ce n'était pas vraiment le cas, après tout. Trifouillant toujours dans sa poche, il finit par ressortir sa main, le poing fermé sur quelque chose tandis qu'il reprit la parole.
-"Cela étant, je n'ai techniquement aucune raison de vous donner ce que vous voulez.. c'est bien ça, n'est ce pas ?"
Il ouvrit alors sa main gantée, dévoilant ce qui ressemblait à ce qu'il avait détruit: quelques petits sachets de poudre blanchâtre, ainsi qu'une liasse de ce qui ressemblait à des billets. Il resta ainsi, le bras tendu, attendant de voir si la demoiselle allait se servir ou non. De toute façon, même si elle le faisait, elle n'irait pas bien loin avec, le tout étant une simple réplique qui finirait en poussière d'ici quelques minutes à peine.
-
Huntress ne se détendit pas une seule seconde ; ses méthodes habituelles ? Pour une fois, elle aurait été d'accord de descendre le dealer, car nul doute qu'il allait leur poser problème par la suite. Pourtant, rien dans son expression ne changea pour laisser à Cr deviner son stress. Elle ne l'aime pas, mais pourtant, Hana sait qu'elle pourrait s'en faire un allié de choix - s'il accepte de se plier à son sens de la justice, bien sûr... Elle n'aime pas le voir fouiller ainsi dans sa poche, jouer avec ses nerfs. Lorsqu'il lui dit être français, elle fait une révérence légèrement exagérée - et arme son arbalète dans le même geste - et demande, sûre d'elle, ironique comme lui, dans un français où pointe légèrement son accent italien :
- "En effet, ce doit être ce qui me gène chez vous, même si votre japonais est excellent."
Foutaises. Huntress trouve cette carrure trop imposante pour un simple humain. Lorsqu'il tend la main, avec ce qu'elle est venue chercher, ça pue le piège à plein nez. S'il ne voulait pas lui rendre la marchandise ou l'argent, pourquoi lui montrer qu'il les a ? Est-il donc stupide au point de ne pas se rendre qu'avec son arsenal, elle pourrait même lui tirer dans le poignet jusqu'à ce qu'il en tombe ? C'est ce que la jeune fille pense, en tout cas. Il est parfaitement immobile, son manteau bouge à peine avec le vent ; cela rappelle à Huntress qu'il fait froid, ce soir, et qu'elle est bien moins couverte que le géant. Elle change de jambe d'appui, et le poing sur sa hanche s'ouvrit ; elle glissa son pouce dans sa ceinture, le reste de ses doigts s'enroulent autour de la crosse du magnum. C'est loin d'être discret, mais ce n'est pas ce qu'elle cherche.
- Puisque vous n'avez aucun raison de me les rendre... D'ailleurs, ce ne sont pas les bons sachets, ceux qu'il possédait étaient un peu moins gros.
Un petit coup de bluff, mais elle ne s'attarde pas dessus. Il y a un cri, plus loin dans le parc, celui d'une femme. Huntress se redresse, aux aguets... Et part en courant. Elle crie par-dessus son épaule :
- Mêlez-vous de vos affaires, le français ! Un bon conseil : ne fourrez pas votre nez dans les affaires de drogue. Je gère.
La jeune fille masquée va se fondre dans les ombres des arbres, s'approche à pas de loups de l'endroit de la bagarre. Son arbalète est toujours armée. Elle la pointe, vise, et tire dans l'épaule de l'agresseur, qui tombe, évanoui, sur la jeune femme qui hurle davantage.
Voilà pourquoi Huntress préfère voler au secours du veuf et de l'orphelin : au moins, ils ne hurlent pas. Elle remet une fléchette dans son arbalette en sortant de l'ombre, pousse du pied l'homme pour que la peuvre victime puisse se dégager. Elle est irritée par tant de faiblesse, mais sourit. Pas le temps de dire quoi que ce soit à celle qu'elle vient de sauver : nouveau cri, et un poids dans le dos de Hana, qui reste sur elle. Elle suffoque un instant, voit son arbalète être jetée plus loin. Huntress arrive à se dégager une première fois, une seconde, mais à la troisième, un bras cassé la laisse au sol. Elle s'est battue contre un homme au physique de sumo et...
"Et merde ! Stupide solidarité féminine ! J'avais déjà bien assez de choses à faire ce soir !"
... Et ce salopard la soulève en la prenant par le bras. La douleur est telle qu'elle manque de s'évanouir, mais elle ne gémira même pas. D'autres hommes finissent par sortir du bois, et c'est à ce moment-là qu'elle sort un de ses couteaux à cran d'arrêt, pour l'enfoncer dans l'avant bras du sumo, puis dans sa gorge quand il tombe. Un soupir, nouvel élan de douleur. Et il y en a encore quatre à mettre au sol.
"J'ai hâte de retourner chez moi."
-
La femme masquée ne mordit pas à l'hameçon. Au contraire même, elle semblait avoir comprit la manœuvre, ou tu du moins y sentir un piège. L'androïde doutait qu'en effet, si elle n'avait pu le voir détruire les sachets, elle puisse connaitre la taille exacte des sachets. Cr se contenta donc de ranger simplement le leurre dans sa poche, avec un haussement d'épaules comme seul signe de réponse. Il n'avait même pas porté attention aux nouvelles tentatives d'intimidation de la demoiselle, qui avait décidée d'armer son arbalète puis de toucher la crosse de son magnum. Si seulement elle savait ce que lui même pouvait faire sortir de ses poches, elle en serait probablement très étonnée..
L'être mécanique tourna soudainement la tête, tandis qu'un cri féminin s'élevait, un peu plus loin dans le parc après quelques arbres, rendant le tout impossible à voir d'ici. Une nouvelle agression était en cours, et l'homme de fer se mit à serrer le poing. Il allait s'éclipser, mais la demoiselle l'avait devancé, courant déjà dans la direction du cri. Alors c'était vraiment ça? une sorte de justicière nocturne? l'être mécanique la laissa s'éloigner, non sans entendre son avertissement quand aux affaires de drogues. Pourquoi les affaires de drogues? que pouvait elle bien avoir à faire avec ça? de multiples idées traversèrent l'esprit de Cr. Elle pouvait revendre la drogue au marché noir, et ainsi gagner l'argent qu'elle ne recevait pas en jouant la justicière, mais cela semblait improbable. Elle pouvait également la consommer, mais elle n'avait pas non plus l'air d'être ce genre de femme. Ou peut être y avait il un rapport indirect à elle, peut être cette drogue était elle pour l'un de ses proches. Aucune de ces solutions ne semblait le satisfaire, et finalement, l'être mécanique se décida à aller voir tout ça. Après tout, ce n'était pas tous les jours qu'on pouvait avoir l'occasion de voir une justicière masquée en action.
Tandis qu'il marchait d'un pas peu pressé, traversant quelques fourrés, un second cri féminin retentit. La même voix. Inquiet, Cr se mit à presser le pas. Peut être s'était il trompé, peut être n'était elle pas une justicière, mais avait elle seulement profiter du cri pour s'éclipser ailleurs? il fallait mieux en avoir le cœur net. Il ne tarda pas à arriver à l'endroit d'où provenait le cri. Une jeune femme était maintenue au sol par deux hommes, l'un d'eux tentant visiblement de la dénuder, tandis que deux autres encore s'approchaient de la femme masquée, visiblement mal en point tandis que le corps d'un homme de forte corpulence baignait dans son sang, à ses pieds. Une bien mauvaise posture, pour quelqu'un qui était sensé savoir se débrouiller seule. A la vue du cadavre néanmoins, l'androïde s'en voulut de ne pas avoir été plus réactif. Il aurait pu éviter qu'une ordure comme ça puisse accéder à la mort. M'enfin, il en restait au moins quatre autres à punir convenablement.
A commencer par les deux agresseurs sexuels. C'était la priorité, Huntress pouvant probablement tenir au moins le temps qu'il s'en occupe. Il sortit du bois, fonçant à tout allure sur les deux hommes. Ceux-ci n'eurent guère le temps de réagir. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, le Mécha avait bondit sur eux,fracassant la mâchoire de l'un d'un coup de poing bien placé, tandis que l'autre venait de dire adieu à son entrejambe, probablement gravement touchée après le coup de pieds que venait de lui prodiguer l'homme de fer. Son regard s'allumant de deux diodes rouges, Cr laissa s'échapper la jeune victime tandis qu'il jetait un œil aux deux hommes à terre. L'un était assommé, et l'autre trop occupé à se tordre de douleur pour s'enfuir. Il allait donc pouvoir faire en sorte que la justicière ne fasse pas l'erreur de tuer les deux hommes valides restant, tandis qu'il fonçait déjà sur le premier pour lui fracasser le crâne.
-
La douleur de son bras faisait battre le sang dans ses tempes. Avoir été entraînée à subir la torture ne la rendait pour autant pas insensible à la douleur. Son bras gauche pendait lamentablement, un énorme hématome là où l'os était brisé. Hana détestait se sentir aussi faible. Des quatre hommes, deux étaient repartis d'occuper de la fille - et elle voulait lui hurler de se bouger un peu les fesses au lieu de beugler comme elle le faisait ! - et les deux autres se dirigeaient vers elle. Huntress soupira, raffermit sa prise sur son arme à peine tâchée de sang. Le géant réapparut à ce moment-là, et s'occupa avec une rapidité et une facilité à la faire pâlir de jalousie des deux premiers agresseurs. Son inattention faillit lui coûter une nouvelle blessure ; elle ne réagit qu'au dernier quand l'un des hommes bondit vers elle, un couteau en avant, et Huntress répondit en lui tailladant la joue, évitant d'un bond le deuxième qui cherchait à la saisir par le bras pour la bloquer ensuite. Telle une danseuse, Hana enchaîna coups de pied, jeu de jambe, sa lame était le prolongement de son bras valide et tailladait parfois l'air, d'autres fois dans la chair, mais jamais suffisamment pour que ses agresseurs soient sérieusement blessés. Huntress avait l'habitude de travailler en solo, et même si ça avait mal commencé, elle n'arrêtait de jeter de fréquents coups d'œil à Cr, juste pour voir comme il se débrouillait. Un salto, elle saute accroupie sur les épaules d'un des hommes, lui enfonce Son couteau dans l'épaule, passe son bras sous le visage de l'homme pour lui détendre les vertèbres et le faire tomber dans les pommes au moment où Cr enfonçait le crâne de l'autre. Il y eut quelques secondes de flottement, où tous les deux restèrent immobiles, attentif au moindre mouvement que pouvaient faire les agresseurs. Huntress reprit son couteau, qu'elle essuya sur la veste de l'homme à terre. Elle le rangea dans sa botte et clopina jusqu'à son arbalète.
La demoiselle était normalement trop fière pour le remercier de l'avoir aidée ; et puis après tout, elle ne lui a rien demandé. Une fois qu'elle ramassa son arme, elle regarda Cr, dans les "yeux". Elle se souvient d'avoir vaguement apperçut quelque chose briller dans les ténèbres de sa capuche. Quelque chose qui n'avait pas l'air d'être des yeux humains, en tout cas. Hana se sentit alors mal à l'aise : d'un côté, il l'avait aidée ; de l'autre, il ne pouvait être qu'un terranide, mais elle n'était pas en état d'essayer de mettre le géant au tapis, le trainer jusqu'au seul portail qu'elle connaissait pour le ramener là où était sa place.
Mais il lui a dit être français... Quelque chose cloche chez cet "homme". Huntress accroche son arbalète dans le dos, et elle a une légère grimage de couleur. Elle devrait rentrer, et laisser ses dealers se débrouiller, au moins le temps que se mettre une atèle.
- N'attendez surtout pas que je vous remercie de votre aide.
Même si par cette phrase, elle le fait indirectement. Huntress s'approche, sans quitter des yeux le visage caché de Cr.
- Je vous les laisse, faites-en ce que vous voulez. (et elle ajoute en français : ) "Je veux savoir ce que vous êtes. En tout cas, vous n'êtes pas humain."
-
Le coup tomba, bien placé et juste au bon moment. La force de l'androïde fit s'écrouler l'homme, inconscient, tandis que l'autre venait quand à lui d'être maitrisé par la justicière, au même moment, le faisant également sombrer dans l'inconscience. Les quatre hommes étaient maintenant à terre, accompagnés d'un cadavre, et personne ne semblait plus pointer le bout de son nez. Le calme revint lentement dans le parc, ne laissant que les bruits d'ambiance de la ville reprendre le dessus, tandis que le vent continuait à souffler légèrement. Prudent, le mécha avait bien évidement éteint ses diodes pour ne pas que la femme masquée puisse les voir. Il avait cependant un doute, au vu de comment elle le regardait à présent. Elle avait due apercevoir quelquechose. Il aurait pu se révéler à elle, mais il était méfiant. Malgré son intervention pour sauver cette femme, son "affiliation" avec la drogue le dérangeait, l'empêchant de lui donner ne serait ce qu'un semblant de confiance.
L'orgueil de la jeune femme fit surface. Pas étonnant, pensa-il. Son "assurance" lui avait valu de bonnes blessures, elle était assez amochée. Et le serait bien plus encore s'il n'avait pas été là. Elle aurait même peut être échouée à sauver cette jeune femme. Voilà pourquoi Cr détestait l'orgueil. Cela rendait les gens détestables, et bien trop sûrs d'eux. Elle le remercia néanmoins, tandis que pour sa fierté personnelle elle prétendait ne pas le faire. Vraiment, quel intérêt dans tout ça? l'être mécanique croisa simplement les bras, lâchant un "De rien." ironique, tandis que la justicière s'approchait de lui en le fixant. Oui, elle avait décidément due voir quelquechose. L'un des hommes, celui qui n'était pas inconscient mais qui s'était tordu de douleur commençait à se relever, non loin, tandis que la jeune femme lui laissait le champs libre. Comme si il avait eu besoin d'une autorisation. Il leur avait déjà réservé un sort peu enviable, dès lors qu'il avait décidé d'intervenir.
Il s'apprêtait à lui tourner le dos afin de s'occuper du possible fugitif, mais une phrase en français l'interpela. Comme il s'en était douté, elle avait flairé quelquechose, mais elle se trompait plus ou moins. Il lui tourna finalement le dos, commençant à marcher avant de s'arrêter et de tourner légèrement sa tête encapuchonnée vers elle, parlant en français.
-" Le chemin que j'ai prit m'a probablement éloigné de ce que vous entendez par humanité, en effet."
Il continua ensuite sa route, s'arrêtant en face de l'homme qui venait à peine de se relever, le regardant avec effroi tandis que l'être mécanique venait de rallumer ses diodes rouges, le dépassant de quelques têtes.
-" Si vous voulez tant savoir ce que je suis, commencez par me révéler ce que VOUS êtes."
Continua il dans la langue latine, tandis qu'il venait de soulever l'homme par le col. Ce dernier se mit à crier, mais son cri ne dura pas longtemps. Un coup de poing d'une énorme violence vint l'arrêter, lui fracassant les dents dans une effusion de sang. Un second coup vint quand à lui provoquer un bruit de fracture, tandis qu'il venait de frapper son estomac. Enfin, il le lâcha au sol, le laissant choir ventre à terre. Il en fit le tour, se plaçant au niveau de ses jambes, et donna un nouveau coup de pieds, plus violent encore que le précédent, au niveau de son entrejambe, avant de lui asséner le coup final. D'un seul et unique écrasement de son pieds sur son dos, il fractura la colonne de l'homme. Pas assez pour le tuer s'il était prit à temps par les secours, mais assez pour le paralyser à vie. Satisfait, il regarda avec indifférence l'homme se tordre de douleur dans un dernier mouvement, avant de se tourner vers le second, toujours inconscient, à qui il réservait le même sort.
- "Votre entêtement à vouloir me tenir éloigné des affaires de drogues est des plus douteux. "
Termina il enfin, toujours en français.
-
Huntress sortait d'une de ses mini pochettes accrochées à sa botte une bande, et se piqua volontairement avec une de ses fléchettes pour une anesthésie rapide, avant d'immobiliser du mieux qu'elle put son bras blessé. Cr lui tournait le dos, et ça lui donnait juste envie de lui sauter dessus, et l'obliger à se dévoiler. Pourtant, il finit par lui répondre, toujours en français. Avait-il seulement été humain un jour, ou faisait-il partie de ces gens qui croyaient l'être ? Vraiment, le géant s'amusait de sa curiosité. Elle lui répondit donc, toujours dans sa langue, en finissant de serrer la bande de tissu :
- "Huntress. C'est le nom que je me donne, même si peu de gens le connaissent. Simple humaine qui aime appliquer sa..."
Elle voit Cr asséner des coups à l'homme qui ne se relèvera sans doute jamais.
- "... justice."
Elle l'observe mais n'intervient pas. Chacun a son sens de la justice, et elle n'a pas a juger celle du géant ; pourtant, elle a une petite grimace de douleur compatissante pour l'ancien tortionnaire, à présent victime. Quand il a fini, Hana se redresse, comme si elle pensait qu'elle allait finir sous les coups de Cr à son tour. Mais il se dirige vers le second homme, encore inconscient, et la jeune fille fronce les sourcils sous son masque :
- "Est-ce que je me mêle de vos affaires et de votre sens particulier de la justice ? Non. Alors vous laissez tranquille les dealers que j'ai décidé de protéger. Au moins, je sais de source sûre que leur dope n'est pas coupée avec n'importe quoi."
Il y a un nouveau "crac" assourdissant quand Cr s'occupe du deuxième homme qui, pour le coup, se réveille - le pauvre...
- "Je ne suis pas sûre que vous puissiez comprendre... Je sais que la drogue, c'est mal, et que les dealers devraient croupir en prison. (elle roule des yeux.) Mais je sais que ceux que je file ne sont pas de la mauvaise graine. La drogue est le meilleur moyen de se faire un maximum d'argent avec le moindre effort. Et ils ne sont pas censés violer leurs clientes..." dit-elle d'un ton acerbe. "Et ils ne sont pas non plus du genre à se créer de la clientèle."
Huntress regarde Cr en finir avec le deuxième homme. Elle se demande un instant ce qu'elle fait encore ici, à le regarder appliquer sa sentence. Elle a d'autres choses à faire, malgré la douleur sourde de son bras. Pourtant, elle reste, Huntress a si peu d'occasions de parler à d'autres personnes qui ont un sens de la justice qui leur est propre, et non dicté par un pays qui abrutit les gens pour leur dire quoi faire et comment penser. Hana sait que le Japon est un monde difficile, ou seule compte l'apparence ; l'Italie est moins stricte, au moins, mais ce sont des modes de pensées et de vie complètement opposés et non comparables.
Et puis, maintenant qu'elle a décliné son identité, Huntress attend qu'il en fasse de même.
-
Il écoutait avec une certaine attention les dires de la belle, tandis que le second homme recevait sa punition. Même tarif, même résultat. L'homme fut roué de coups, tous plus violents les uns que les autres. Exactement le même schéma, suivi minutieusement. Un passage à tabac qui démontrait que, clairement, ce n'était pas la première et ne serait sûrement pas la dernière fois que l'androïde agissait de la sorte. Il était au contraire expérimenté dans la matière, précis dans ses gestes et dans la puissance de ses coups. Il frappait fort, et avec minutie, sachant exactement où s'arrêter pour ne pas lui ôter la vie, mais le faire souffrir un maximum. C'était cruel, oui. Ce n'était pas vraiment ce qu'on pouvait attendre d'un "justicier", mais pourtant c'était sa justice à lui. Expéditive, extrême. L'être qu'il faisait souffrir n'était de toute façon pas un être pour lui. Même un insecte méritait plus de respect. Ce n'était pas non plus un objet, non. Ce n'était tout simplement rien. Rien ne pouvait être comparé au mépris que ces "choses" lui inspirait.
La jeune femme arrêta de parler, tandis que le corps de l'homme retombait à terre, dans un bien sale état. La suite du programme était toujours la même.. le coup de pieds de castration, et enfin le coup final. Ce coup là était le plus tendu. Il fallait réellement être très précis pour ne pas provoquer la mort de la personne. L'homme de fer leva le pieds, prêt à frapper. Il l'abaissa finalement, tandis que l'homme au sol lui, dans un dernier espoir, venait de tenter une roulade sur le côté. Le résultat fut catastrophique, tandis que le pieds de l'être mécanique s'enfonçait à présent dans le thorax de l'homme, mêlant craquements et effusions de sang. L'être de fer s'énerva, tandis qu'il retirait son pieds en regardant l'homme agonisant. Il n'était pas encore mort.. il y avait moyen de rattraper la situation. Il n'aimait guère l'idée, mais c'était la seule solution. Il tourna la tête vers Huntress, lui montrant clairement ses diodes éclairées de rouge, puis repose son regard sur l'homme. Il s'accroupit finalement à côté, et plonge son bras droit dans la blessure de l'homme, en un seul coup.
-" Vous ne vous occupez que de cette ville, n'est ce pas?"
Dit il en français, tandis qu'il remuait son bras dans le corps de l'homme qui avait tourné de l'oeil.
-" Ma justice s'applique partout. Elle est universelle, pas seulement réduite à cette ville. C'est ma mission.. purifier ce monde, et l'autre également."
Il continua à remuer, puis s'arrêta finalement, tandis qu'il tenait le bras de l'homme avec un autre main.
-" Je dois punir les impurs, les décadents.. ceux qui n'ont de respect ni pour les autres, ni même pour eux-même. Pour certains, leur sort n'est pas fixé: ils peuvent changer, grâce à un choc, une prise de conscience. Pour d'autres en revanche, c'est impossible.. à ceux là, je leur réserve le sort le moins enviable. La souffrance, l'incapacité, le handicap... tout ce qui leur empêchera de continuer, tout en les faisant souffrir. C'est pour cela que moi, Cr-0-Ny, j'ai été ramené. C'est pour cela que mon pouvoir existe. Et c'est pour cela que je ne laisserais pas cette chose mourir ."
Des rayons lumineux semblaient émaner du corps dans lequel sa main était plongée, tandis que lentement, les tissus semblaient se reformer. Usant de son alchimie, le mécha était en train de faire en sorte que sa victime ne meurt pas, raccordant entre eux quelques organes, créant une anatomie qui n'avait plus grand chose à voir avec l'originelle, mais qui, au moins, l'empêcherait de mourir. Il se débrouilla également afin que cet homme souffre de la paralysie, et quand enfin il eut terminé, il retira son bras d'un geste vif, produisant une nouvelle effusion de sang, tandis que le plaie fut rapidement refermée. Le résultat n'était pas très beau à voir, le corps de l'homme était déformé.. mais au moins, il était en vie. Tournant à présent la tête vers les deux autres, Cr se releva, essuyant légèrement sa manche pleine de sang.
-"La mort est une chance, c'est une délivrance.. que ces êtres ne méritent pas. Quand à vos dealers, ce ne sont que des pions qui contribuent à faire tourner cette machine de corruption. Si vous tenez tant que ça à les protéger, faites les changer d'activité."
Ajouta il simplement, avant de commencer à marcher vers les deux hommes restants.
-
Huntress n'aimait pas la façon de faire de Cr. De la souffrance juste pour le plaisir de faire souffrir ? Surtout de cette façon ? Elle a presque pitié de l'homme à terre. Pourtant, elle n'intervient pas ; avec un peu de chance, il lui fichera la paix dans ses affaires, en retour. Pourtant, le voir enfoncer son bras dans la poitrine de l'homme, et le remuer dégouta la jeune femme. Pas au point de lui soulever le coeur ou de la faire vomir - rappelons que la jeune demoiselle a assisté au massacre de sa famille. Mais c'est trop, juste pour une agression qui n'a jamais eu lieu.
Il connait donc Terra, sinon il n'aurait pas évoqué "l'autre monde". Si elle l'avait écouté, Huntress n'était pas pour autant d'accord :
- Les gens ne changent jamais. Pas comme vous l'entendez. Un saint restera toujours un saint, un connard restera un connard, peu importe le lavage de cerveau que vous pourriez leur faire subir. La souffrance que vous leur infligez ne les encouragera qu'à se venger plus tard, à infliger leur douleur et bien davantage, même si vous pensez qu'ils n'en ont plus les moyens. Ceux que vous mettez dans des fauteuils roulants, comme celui-là (elle désigna l'homme dont il venait de s'occuper du menton) formeront d'autres ordures. Votre justice, même si je peux la comprendre, n'a qu'un effet boule de neige sur cette vermine.
Huntress reprend son arbalète, enlève le cran de sureté, vise et tire... Une fléchette qui se plante entre les deux yeux de l'homme qu'elle a mis à terre, et qui contient un poison mortel. Celui-là ne se réveillera jamais. Ces gestes lui auront à peine arraché une grimace de douleur ; l'anesthésie fait effet, au moins...
- La mort est sans doute une délivrance qu'ils ne méritent pas, mais elle a l'avantage de nous débarasser définitivement de ces gens. Au moins, je suis sûre qu'ils ne viendront plus se fourrer dans mes pattes au moment le plus inopportun.
Elle met une nouvelle fléchette dans son arbalette avant de la ranger dans son dos. Face aux "yeux" rouges qui la fixent depuis la capuche du mecha, Huntress prend une mine faussement coupable :
- Oh, je suis désolée. Je devais tous vous les laisser...
Elle espère qu'il ne remettra pas le sujet des dealers sur le tapis. Alors elle continue sur autre chose, pour qu'il n'y pense plus.
- Regardez-vous, Cr-0-ny. Vous êtes le plus bel exemple de ce que je vous disais. Je peux imaginer à quel point vous avez souffert rien qu'en vous observant appliquer votre douloureuse justice. A votre tour d'imaginer ce que ces hommes feront à leurs futures victimes, même si c'est quelqu'un d'autre qui appliquera leur châtiment.
Et soudain, Hana se dit que c'est une très mauvaise idée d'énerver cet homme-là - ou quoi qu'il soit - alors qu'elle a un bras cassé et qu'elle n'aura visiblement aucune chance de le battre dans un combat singulier.
- Réfléchissez-y, et tuez-les, ça vaudra mieux pour tout le monde.
-
-" Je sais."
Se contenta-il de répondre simplement au premier discours de la jeune femme masquée, tandis qu'il s'avançait toujours vers sa future victime. Il n'eut guère le temps d'apercevoir le mouvement, que déjà il était trop tard. La jeune femme avait sortie son arbalète, et visiblement tué l'un des deux hommes encore en état. L'androïde s'arrêta alors, serrant le poing. Un de plus.. il tourna sa tête encapuchonnée vers Huntress, les diodes rouges perçant au travers de sa capuche. Il n'aimait pas ce qu'elle venait de faire, mais il pouvait comprendre. Comprendre que personne ne puisse le comprendre lui. Elle n'avait pas vécue ce que lui avait vécu après tout.. elle était différente. Une autre justicière, à sa façon à elle. Elle ne pouvait pas comprendre ses motivations, alors elle choisissait la solution la plus simple: la mort. Ses propos suivants ne firent que corroborer cette affirmation. Et une fois encore, elle tenta de l'intimider, jouant la moqueuse. Une chance pour elle que de tels actes ne provoquaient que l'indifférence du mécha.
-" Je sais que ce que je fais ne peut que retarder l'échéance. Mais c'est le maximum que je puisse faire, pour le moment. Jusqu'à ce que je trouve le moyen d'être vraiment efficace."
Puis le sujet dévia. Sur lui. Elle venait de tenter de jouer les psy, comme si elle pouvait le comprendre, l'analyser. Mais pour qui se prenait elle? elle ne comprenait rien, rien du tout.. elle ne pouvait pas comprendre, ni même y prétendre. Elle ne savait juste rien de lui. Absolument rien. Attendant qu'elle ait terminée, tandis que ses diodes viraient peu à peu au violet, la silhouette massive s'assit simplement sur un banc de pierre non loin, baissant légèrement le visage, avant de le relever lorsqu'elle prononça ces mots "ça vaudra mieux pour tout le monde"
-" Il est vrai que de cette façon, tout semble plus simple. Mais les apparences sont trompeuses. Vous dites que je suis l'exemple parfait de ce qui peut arriver de pire? en effet, c'est possible.. mais je n'aurais jamais pu être ici aujourd'hui.. si je n'avais pas connu la mort."
Il releva alors sa capuche, dévoilant son apparence mécanique à la demoiselle, tandis qu'il continuait
-"J'ai vu et connu ce que vous ne pouvez pas savoir. Croyez moi, ces gens que vous tuez, ils ne disparaissent pas.. ils continuent, simplement pas dans le même plan. On ne peut ramener les gens qu'on aime.. mais on peut au moins faire en sorte d'éviter qu'il leur arrive malheur là où il sont maintenant. Les âmes de ces gens là agissent différemment des autres.. elles peuvent leur forcer la mains et les détruire, pour simplement s'en nourrir et pouvoir se réincarner. En réalité, quand vous tuez un de ces salopards, vous augmentez les probabilités qu'un salopard bien plus puissant fasse surface."
Il fit une nouvelle pause, passant une main sur son front métallique, puis continua
-"Ma méthode est certes violente et plus difficile à appliquer que la mort, mais au moins elle retarde les choses, et protège ce plan comme l'autre. Jusqu'à ce que je trouve le moyen de les bloquer pour de bon dans l'un ou l'autre plan, c'est la seule chose à faire. C'est ma mission, c'est ce pourquoi j'ai été ramené. Il ne peut y avoir aucune autre raison à cela."
Il s'arrêta enfin, jetant un coup d'œil au dernier homme à terre, puis revenant sur la jeune femme. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle le croit ni le comprenne, mais il aurait au moins tenté de lui expliquer.
-
Huntress ne comprenait plus rien : être vraiment efficace ? Tout cela n'avait plus aucun sens pour elle... Du moins dans un premier temps. Elle sentit bien, quand il lui dit avoir connu la mort, que ce n'était pas de la même manière qu'elle, quand elle l'avait côtoyée à douze ans. Comment était-ce possible ? Ce que l'être mécanique lui racontait remettait en cause ses connaissances religieuses. Hana n'avait pas de convictions particulières, parce qu'il n'était pas évident de mettre ensemble le catholicisme italien et le shintoïsme japonais de ses parents, même si elle avait reçu l'éducation religieuse la plus strict qui soit dans sans jeunesse - Dante, après, avait été bien moins tatillon sur le sujet... Pourtant, la réincarnation ! C'était tout bonnement incroyable. Même si, dans le cas de Cr-0-ny, c'était dans un corps qui n'avait visiblement plus rien d'humain. Finies, les notions de paradis et d'enfer, il semblerait que la Mort ne soit pas une finalité en soit, même si le monde des âmes n'avait pas l'air d'être des plus joyeux.
Sans s'en rendre compte, Huntress s'était approchée pendant qu'il parlait. Assis, le colosse paraissait bien plus accessible, et beaucoup moins "terrifiant", elle devait l'admettre. Elle regrettait presque de lui avoir dit, plus tôt, qu'il n'était pas humain ; à sa façon si particulière, il l'était bien plus que certains d'entre eux... Sa manière de vouloir protéger sans doute ceux qu'il a perdu et qui hantent ce plan entre paradis et enfer était tout bonnement...
Pathétique. Ca partait d'un bon sentiment, mais Hana ne le comprenait pas, malgré ses connaissances du Shintoïsme. Respect des ancêtres, culte à leurs âmes défuntes, oh oui ! Elle en a passé, des heures, dans le temple que Mère avait fait ériger au fond du jardin de la demeure ! Mais voilà où elle ne comprenait pas Cr-0-ny : pourquoi se soucier d'eux ? Il n'est qu'une âme dans un corps de robot, ce n'est plus son problème de s'occuper des morts. Il faut au contraire s'occuper des vivants, et chérir les souvenirs heureux que l'on a partagé avec les morts. Pourtant, elle ne se voit pas, ici, au milieu de la nuit, alors qu'ils sont entourés d'estropiés, avoir une discussion théologique avec lui. Parce que c'est barbant, et qu'elle doit veiller à ce que d'autres ne mettent pas de bâtons dans les roues de ses nouveaux dealers.
Elle finit par poser une main maladroite sur l'épaule de Cr ; les relations humaines n'ont jamais été sont fort, alors un être même pas humain, physiquement parlant...
- Prenez des cours avec certains esclavagistes de Terra, ils s'y connaissent plutôt bien en destruction d'âmes. Au moins, vous n'aurez plus à craindre pour les âmes des défunts que vous cherchez tant à protéger.
Elle retire sa main de l'épaule et s'éloigne de quelques pas, dos à son interlocuteur. Elle lève ses yeux foncés vers le ciel, et étrangement, pour la première fois depuis longtemps, Hana adresse une prière silencieuse à sa famille défunte.
"Je n'ai pas peur pour eux... Ils seraient exactement le style à bouffer les autres pour avoir le paradis pour eux tout seuls."
- Je ne sais pas pourquoi votre âme a été ramenée sur cette terre...
... Même si elle a encore de sérieux doutes sur cette histoire, mais chut.
- ... Mais pourquoi vous imposer cette mission là ? Pourquoi ne pas choisir de protéger les vivants ?
Huntress se retourne pour lui faire face, assez brusquement pour que son bras la lance à nouveau, sans lui arracher la moindre grimace.
- Ce monde est de plus en plus dominé par les pourris - et croyez-le ou non, j'en fais partie. Pourtant, il y a des gens encore bien qui méritent d'être protégés par quelqu'un aussi bêtement sentimental que vous.
(HJ : et désolée pour le temps de réponse :| )
-
Une main vint se poser sur son épaule métallique, tandis qu'il levait la tête pour croiser le regard de la femme masquée. Ses diodes violettes étaient inexpressives, rien de comparable à un regard humain. Seule la couleur pouvait vraiment laisser paraitre ses émotions, ou du moins ce qu'il pensait être des émotions. Peut être avait il perdu cela aussi, avec son humanité. Il n'en savait rien lui même. Le regard de la jeune femme, en revanche, était expressif, lisible. De la pitié. Voilà ce qu'il lui inspirait. Rien de plus, rien de moins. C'était ce qu'il avait également inspiré de son vivant, pitié et incompréhension. Lui qui avait pourtant tant changé, n'aurait jamais pensé avoir à sentir cela de nouveau. Le ressentir, oui, mais avoir à le subir paraissait impossible. Mais il avait changé, pourtant. Il n'était plus ce jeune humain incapable d'agir et de protéger qui que ce soit. Aussi la pitié fut elle partagée, lors de cet échange de regards. L'androïde avait également pitié pour cette femme, qui ne comprenait pas.
Sa phrase fit virer au rouge ses diodes, pendant une fraction de seconde. Les esclavagistes de Terra... non seulement, elle venait d'affirmer qu'elle connaissait bel et bien Terra, mais également ce qu'il s'y passait. Cr connaissait bien les esclavagistes, pour être lui même engagé et impliqué dans divers attentats terroristes à leur encontre. Accompagné de son compagnon Loki, il avait déjà mit à mal un bon nombre de structures de ce genre, et connaissait plus que bien les méthodes de ces "choses", qu'il ne pouvait décemment pas appeler hommes. Ils incarnaient exactement tout ce qu'il exécrait au plus haut point, pour la grande majorité d'entre eux. Sa main s'éloigna de son épaule, tandis que la jeune femme s'éloignait, lui tournant alors le dos. Le mécha se releva alors, rejetant un œil vers le dernier homme encore en état, qui se relevait lentement. Il était assez jeune, le plus jeunes de tous. Il devait avoir aux alentours de 16, peut être 17 ans. Lentement, tandis qu'il écoutait distraitement ce que ma jeune femme avait à dire, il s'avança jusque devant lui, s'arrêtant alors.
-"Ces esclavagistes détruisent l'esprit et la volonté, pas l'âme. Ils sont l'incarnation même de ce qui doit être éliminé ici.."
Le jeune adolescent releva la tête, une expression de peur figée sur son visage. Il n'arrivait plus à bouger, ni même à crier. Il était simplement paralysé devant le colosse métallique. L'être métallique le prit par le col, le soulevant au dessus du sol, au niveau de son visage. A ce moment, la jeune femme masquée se retourna à nouveau vers lui, terminant son discours. Il souleva l'adolescent un peu plus haut, plongeant son regard mécanique dans le sien.
-"Toi, petit.. tu as encore le choix. Tu peux choisir de continuer sur cette voie, en sachant que je te rattraperais un jour ou l'autre.. ou bien tu peux rentrer chez toi, et décider de changer, d'abandonner tout ça. Ce qu'il s'est passé ce soir est à prendre comme un avertissement.. la prochaine fois, je ne serais pas si clément."
Et il le lâcha, le laissant tomber à terre, tandis qu'il se relevait pour s'enfuir, sous le regard compatissant de l'être mécanique, qui eut tôt fait de retourner son attention sur la jeune femme.
-"Mes actions ne sont pas vouées qu'à protéger les défunts.. en agissant ainsi, je protège aussi bien les vivants que les morts. Et c'est tout ce qui compte. J'ai l'espoir qu'un jour mes actions aient de véritables répercussions. Que les gens changent, évoluent. Je ne suis qu'un émissaire, un être choisi pour passer le message.. même si cela doit faire de moi un être inhumain. C'est le fardeau que je dois porter."
-
Huntress roule des yeux, légèrement exaspérée, quand elle voit Cr-0-ny relâcher le dernier des agresseurs. Certains y verraient une preuve de son bon cœur, sans doute ; pas Hana.
- Alors lui a le droit à une seconde chance parce qu'il est jeune ? Vous savez, ce sont ceux-là, les pires. Parce qu'ils sont jeunes, justement, et bêtes, et qu'ils se croient surtout au-dessus des lois et intouchables.
Hana siffle et dégaine son arbalète, qu'elle arme d'une fléchette au tube vide, mais à l'embout étrange. Quand le gamin se retourne, elle vise le coude qui se fait trancher net. Il hurle mais laisse Hana indifférente.
- J'aime pas faire souffrir les gens, mais peut-être qu'avec un bras invalide, il y réfléchira à deux fois à l'avenir...
L'arbalète retrouve sa place dans le dos de la jeune fille, sous sa cape qui flotte doucement au vent. Elle ne quitte pas des yeux le gamin qui pleure et qui s'enfuit en titubant, neutre. Elle sait que l'être mécanique la regarde, et elle hausse l'épaule :
- Quoi !? Vous avez dit vous-même qu'il leur fallait un coup de fouet pour les faire changer. Même si je persiste à croire que les gens ne changeront jamais, même si on les torture pour en faire quelqu'un d'autre...
Elle fixe Cr quelques secondes. Elle ignore tout de ce qu'il a vécu, et en réalité, elle s'en fiche pas mal, sauf s'il finit par s'avérer un allié de premier choix - il faut toujours tout savoir sur ses alliés comme sur ses adversaires.
- Je ne veux pas paraître défaitiste, C-0-Ny. Mais vous rendez-vous compte de l'ampleur de la mission que vous vous êtes donnée ? Sauver le monde, rien que ça ? (Elle rit doucement, mais ce n'est pas moqueur ou dédaigneux.) Vous ne pouvez pas sauver tout le monde. Au mieux, vous pourrez en aider quelques uns. Regardez. Au moment où nous perdons notre temps à parler, combien de femmes viennent d'être enlevées et déjà enfermées chez les esclavagistes ? Combien de personnes sont en danger ? Pourquoi restez-vous ici, avez-vous appliqué votre justice dans d'autres pays de ce monde ? Vos intentions sont pures, et très stupides à mon avis. Mais je suppose que ça fait partie de votre charme.
Huntress s'est approchée, a déposé un baiser sur la joue froide du mécha, et continue à s'éloigner.
- Et je suppose aussi que le monde à besoin d'utopistes comme vous pour se dire que tout n'est peut-être pas foutu.
La cloche d'un église sonne : 1h du matin. Hana dessine le plan de la tournée de ses dealers, et se demande si ça sert encore à quelque chose d'aller les surveiller...
-
L'être de fer ne fit pas un mouvement lorsqu'Huntress entreprit de dégainer son arbalète, décochant une flèche d'une puissance énorme. Il ne fit également rien lorsqu'il vit le résultat de ce tir, estropiant littéralement le jeune homme qui s'enfuyait tant bien que mal. Il n'avait rien ressenti, à vrai dire. C'était triste à avouer, mais bel et bien vrai. La souffrance de cet être ne lui importait pas. Son regard se tourna vers la jeune femme, la scrutant, l'analysant. Elle venait d'agir comme il l'espérait. Épargner ce gamin n'était pas dans son intention, mais il avait fait en sorte de le faire croire. Un test, un simple test. Qu'elle venait de passer avec brio. Peut être sans s'en rendre compte avait elle tout simplement, à ce moment précis, touché une partie de son fardeau. Utiliser ses méthodes à lui, expéditives, radicales. Cette femme venait d'entrer dans un nouveau cercle, dans une nouvelle façon de percevoir et d'appliquer la justice. Cr ne l'avait forcée à rien. C'était un acte commit de plein gré.
Leur regard se croisa finalement, pendant quelques secondes, laissant un léger flottement dans l'air. Un silence non dénué de sens, et au contraire, empli de nombreuses informations, imperceptibles au premier abord. Un échange neutre, silencieux. Un silence qui s'avérait nécessaire. Mais toute chose possède une fin. Le silence fut brisé par la voix de la jeune femme, tentant visiblement toujours de faire comprendre certaines choses à son interlocuteur. Elle n'avait pas tort dans ses dires. Cette tâche était immense, bien trop immense pour être réalisée. Il en était pleinement conscient, pourtant, il ne pouvait s'en détourner. Un nouveau silence s'installa, tandis que l'être mécanique n'avait pas daigné répondre aux multiples questions de l'héroïne. A quoi bon la contredire, puisqu'elle avait raison.
Un contact bien peu familier se produisit alors, au niveau de ce qui pouvait s'apparenter à sa joue. Un contact chaud et humide, organique, vivant. Les lèvres d'une femme l'avait touché, pour la première fois depuis bien longtemps. Il ne put cependant pas vraiment le ressentir, seulement se souvenir de l'effet. Son corps actuel ne permettait plus vraiment de ressentir quoi que ce soit. Cela avait ses avantages, et ses inconvénients également. Ses diodes virèrent au bleu, tandis que l'homme de fer semblait tout à coup s'être apaisé, la tête orientée vers le sol. Utopiste..
La cloche sonna, annonçant l'heure. Un coup, un seul. Un coup qui fit sortir Cr de sa pseudo torpeur, tandis qu'il s'était prit à réfléchir avec beaucoup d'intensité, oubliant ce qui l'entourait. Il releva la tête, puis s'approcha de la jeune femme qui déplaçait son doigt dans les airs, semblant former une sorte de suite de formes géométriques, pouvant s'apparenter à un plan. Sa main gantée de cuir vint alors se poser sur l'épaule droite de la jeune femme, avant que le mécha n'arrive à ses côtés, le regard pointé vers le ciel nocturne, plein d'étoiles.
-"Il est vrai que je ne peux rien faire pour l'instant. Et je ne pourrais probablement rien faire seul.. c'est pourquoi j'ai besoin de trouver d'autres personnes possédant un grand sens de la justice. Seul je n'arriverais probablement à rien.. mais à plusieurs, il reste une petite chance que cela fonctionne. Il suffit de s'en donner les moyens, et d'obtenir le pouvoir nécessaire.. ainsi, même si tout cela venait à échouer, ce pouvoir pourrait toujours être utilisé autrement."
-
La jeune fille se remémora donc de cette manière si peu discrète les onze itinéraires différents, et savait à peu près où trouver ses dealers, en suivant elle-même une ronde qui lui ferait tous les croiser en un minimum de temps. Aussi, elle sursauta quand elle sentit la main froide sur son épaule. Huntress leva la visage pour regarder le mécha, et secoua la tête avec un sourire qui aurait pu être penaud.
- Vous vous trompez encore, Cr-0-Ny. Je ne suis pas le genre de personne que vous recherchez. Je suis une justicière qui ne sert que ses intérêts... En fait, je ne suis même pas une justicière.
Huntress haussa les épaules et passa les pouces dans sa ceinture avant de regarder le ciel.
- Je déteste ce qui n'est pas à sa place. J'estime que ce qui est Terranide n'a rien à faire sur Terre, et vice versa ; qu'un pauvre doit rester pauvre, et qu'un livre a sa place seulement sur une étagère.
Hana se dégage de la main de Cr pour lui faire face.
- Je vous l'ai dit : je fais partie des méchants. Je ferai tâche dans votre Justice League. Et puis, sans ce bras cassé, j'aurai sans doute tout fait pour vous renvoyer de là où vous venez... Que ce soit sur Terra ou dans le monde des morts, même. Ne vous méprenez pas sur mon compte.
-
Le regard perdu dans les étoiles du ciel, le robot semblait passif, rêveur. Presque inoffensif. Les paroles de la jeune femme ne l'avaient pas déconcentré, et son regard n'avait pas flanché. Immobile comme un roc, tandis que ses diodes oculaires affichaient un violet calme et paisible. Finalement, lorsque la jeune femme dégagea sa main, il se sortit de sa rêverie, abaissant son regard serein vers la demoiselle qui lui faisait à présent face. Il avait très clairement entendu ce qu'elle avait à raconter, et aurait affiché un grand sourire s'il en avait été capable. Au lieu de ça, ses diodes oculaires prirent la forme de deux accents circonflexes, à la manière d'un bête jouet pour enfants, et un léger rire métallique retentit. Puis tout revint à la normale, dans un petit silence de quelques secondes. Plus d'accents, plus de rire. Juste le visage de fer, impassible, sans expression. Figé dans le temps.
-"Pour me renvoyer d'où je viens, il vous aurait suffit de me mettre dans un avion pour la France. Si quelqu'un semble se méprendre ici, c'est bien vous."
Il releva la tête de nouveau impassible, son regard inexpressif perdu dans le bleu sombre de ce ciel nocturne. Il avait toujours aimé la nuit. Le calme, la fraicheur, la paix.. dans son monde idéal, le soleil n'existerait probablement pas.
-"Pensez vous réellement que je sois un justicier? quelle différence y a-t'-il vraiment entre vous et moi? je suis loin d'être un gentil. A vrai dire, il n'y a ni bons, ni mauvais. Juste des différences d'opinions, de points de vue. La justice est une notion bien variable. Voyez plus grand, et demandez vous si vos propres intérêts ne pourraient pas en rejoindre de plus conséquents. Un livre a peut être sa place sur une étagère, mais une étagère peut trouver sa place à peu près n'importe où, aux quatre coins du globe. Et d'autant plus dans une bibliothèque."
-
Huntress eut une moue boudeuse, de celles que font les petites filles gâtées et capricieuses quand on leur dit non - la grimace qui annonce la tempête. Elle n'a pas aimé que le tas de ferraille lui dise qu'elle se trompait, parce qu'elle sait que ce n'était pas le cas. Où alors, tous les français se sont transformés en boîtes de conserves depuis peu. Cr-0-Ny lui a bien dit qu'il avait visité le monde des âmes, et qu'il était revenu dans ce "corps". Alors elle veut bien lui accorder qu'il a été un humain fait de chair et d'os, mais son sens aigu de l'ordre séparerait son âme de ce corps pour renvoyer chaque "chose" à sa place. Alors qu'importe son semblant de sourire et le bruit qui ressemblait à un rire : Huntress boude et croise les bras.
- Vous êtes un justicier à votre manière. Vous appliquez votre justice. Comme moi. Et nous sommes réellement différents : moi je me sers de ce masque et de ce costume pour suivre mes dealers - oui, vous avez bien entendu : mes dealers. Ces gars là me fournissent mon argent de poche, voyez ? Quel justicier digne de ce nom vendrait de la drogue, mmh ?
Hana n'a aucun scrupule, et ça va avec son principe de l'ordre ; après tout, le drogués restent des drogués... Elle arracha son masque pour apparaitre, visage nu, face au mécha. Hana Bertinelli avait parfois fait la une de certains magasines - ceux qui prétendaient pouvoir dénoncer la corruption et démanteler le réseau de drogue au Japon.
- Quant à rejoindre des intérêts plus conséquents ? Je suis à la tête des deux clans les plus puissants entre l'Europe et le Japon ! Que pourrai-je souhaiter de plus ? Je ne fais qu'éliminer la concurrence, et éventuellement, sauver le veuf et l'orphelin s'ils sont sur ma route.
Elle tourne le dos à Cr-0-Ny le temps de recoller le masque mauve à son visage.
-
Cr avait toujours les yeux braqués sur le ciel. A vrai dire, peu lui importait que son interlocutrice boude ou non. Il n'était pas là pour se soucier de ça. Aussi se contentait-il d'écouter, tout en aillant l'air distrait, captivé par autre chose. Il cherchait la lune des yeux, et n'eut aucun mal à la trouver. Ce n'était vraiment pas difficile, après tout. Il aperçut du mouvement au niveau de la jeune femme, et finit par poser les yeux sur elle, pour constater qu'elle avait retiré son étrange masque, dévoilant ainsi son visage au Mécha. Action étrange, et assez inattendue de sa part. Fait d'autant plus étrange, l'être de fer n'avait pas réagit malgré toute ces révélations. Il la laissa finir sa phrase, puis se retourner afin de remettre son masque en place. Il n'avait jamais vu son visage avant, ne lisant pas les magazines, et ne passant sur Terre qu'environ une fois par mois. Mais le fait qu'elle lui dévoile son visage indiquait au moins deux choses: la première était qu'elle lui faisait une confiance relative, même si ce n'était peut être pas volontaire. La seconde était qu'elle devait être assez connue sous sa forme "humain", comme semblaient l'indiquer ses dernières phrases.
-"Et moi j'ai traumatisé et estropier des gens pour des raisons telles qu'un acte sexuel réalisé sans sentiments. J'ai détruit des centaines, peut être des milliers de vies comme ça. De tout un tas de gens. Peut être même de gens bien, tout simplement parce que dans ma "justice", il n'y a pas de place pour les vices. Vous pensez vraiment que je suis si différent? quel justicier digne de ce nom agirait ainsi?"
Ses diodes avaient reprit leur teinte violette habituelle, tandis que Cr serrait légèrement le poing. Il n'approuvait clairement pas la "justice" de cette femme, mais après tout, il n'était guère différent. Il l'appréciait, malgré ce différent, et ne lui ferait donc rien. Elle avait son utilité, après tout.
-"Vous souhaitez aider les gens, autrement vous n'auriez tout bêtement pas choisi de devenir une "super héroïne" nocturne. Si vous vous contentiez vraiment de votre argent et de votre influence sur le monde de la pègre, une telle identité serait totalement inutile. Vous souhaitez simplement vous racheter, servir à quelque chose. Autrement vous n'auriez simplement rien à faire de ces "veuf et orphelins" comme vous dites. Il aurait été facile de simplement faire des dons d'argent humanitaires, ou ce genre de choses, mais vous en avez décidée autrement. Cela prouve beaucoup de choses. "
-
Huntress haussa son épaule valide. Il y avait autant de visions de la justice que de personnes sur Terre - la justice étant un principe tout à fait inexistant sur Terra... Tous se valaient sans doute. Après, il fallait faire partie des gens capables d'aller jusqu'au bout de leurs idées, et d'appliquer sa propre loi, quand c'était possible, et dans une certaine limite du raisonnable. Hana était intouchable grâce à son rang dans la société, et elle pouvait se permettre toutes les bavures qu'elle voulait ; mais elle était trop méticuleuse pour ça. Même quand elle tuait avec son costume sur le dos, on ne pouvait pas la retrouver, ni faire le lien entre Huntress et la Bertinelli. La justice du mécha était certes particulière, mais collait à sa vision des choses. Et au moins, il allait au bout de ses idées. Même si Huntress les trouvait débiles et qu'elles ne faisaient qu'encourager les victimes de Cr-0-ny à perpétuer ce mal.
Avec sa justice, Huntress ne faisait qu'éliminer les dealers adverses, et encourager les drogués à consommer ; tout ce qu'il fallait pour faire rouler son business. Une fois son masque remit, elle regarda le robot en souriant bêtement, au bord de l'éclat de rire. Elle eut au moins la décence de lui épargner ce bruit horrible.
- Je n'aide pas les gens. Ce costume me permet seulement de m'amuser comme je l'entends. Je fais quelques extras dans mon seul intérêt. La seule personne que je sers, c'est moi. Je protège mes dealers, je descends les autres, et j'encourage les drogués à rester à leur place. Je ne cherche absolument pas à expier quelque pécher parce que je m'en veux terriblement d'avoir la belle vie.
Huntress se releva et fit un petit bon ; son épaule la lança, mais elle ne grimaça pas. Elle commença à s'éloigner doucement en roulant des hanches, mouvement caché par sa cape.
- Chacun son sens de la justice, très cher. Essayons de ne pas nous marcher sur les pieds à l'avenir. Je me répète : restez éloignés de mes dealers, et on sera amis. Adieu.
Elle regagna rapidement les ombres des bâtiments, et atteignit les toits de la ville en un temps record.