Peut on dire que Lucian passe la plus grande partie de son temps aux Sources Onmyo ? En tant que gérant on pourrait le penser trop impliqué ou selon les points de vue, invasif. Avoir son responsable constamment dans les parages ne doit pas être des plus agréable pour le personnel qui doit se sentir surveiller si ce n'est oppresser. Pourtant, on ne peut pas dire qu'il soit particulièrement difficile à vivre, au contraire même il les laisse s'organiser à leur convenance et tente parfois à leur venir en aide pour les décharger du trop plein. Il aime se dire qu'il vient le plus souvent ici en tant que touriste et non en tant que Propriétaire et c'est généralement le cas lorsqu'il franchit les portes après avoir opéré un changement dans ses chromosomes XY et principalement lorsque cela arrive naturellement. Lucian a beau pouvoir restreindre ou forcer le processus, il arrive toujours une période où il n'a d'autres choix que de faire avec et c'est dans ces moments là qu'il aime venir dans ce genre d'endroit pour détendre son corps et aspirer à une certaine tranquillité.
Éreintante peuvent être les journées ou sont corps manifeste des changements, voilà maintenant plusieurs jours qu'il n'a d'autre choix que d'adapter son entourage et son quotidien en fonction de son apparence. Légèrement plus petite et moins forte, sa gestuelle certes plus fines et adroite, même après autant d'année, il est toujours compliqué de s'ajuster, encore moins dans un nouvel environnement. Qu'en est-il sur le plan relationnel ? C'est une histoire bien trop délicate à aborder que le pauvre en exulte un intense et profond soupir qui lui creuse l'estomac et lui tire le coeur. La vague à l'âme, conscient des tourments qui l'anime, le regard posé sur le néant de son répertoire, à défaut de devoir être seul, autant que cela se fasse dans un lieu de détente. Connaissant son rythme de transition à force de pratique, aussi bien de manière volontaire ou non, il a su appréhender et s'organiser pour que le processus soit au mieux confortable ou tout du moins, non déplaisant. Mis à rude épreuve, ses articulations et muscles en cet instant sous toujours en proie à la douleur de part le étirements qui en découlent. La croissance de ses os est certainement l'instant qu'il redoute sans cesse et ce n'est pas quelques remède médicamenteux qui pourrait apaiser ses maux. Une des raisons qui l'a poussé à faire naître cet établissement est le bien fait que lui procure l'eau de source, cette faculté si étrange et mystérieuse qu'a un bon bain d'eau chaude naturelle sur son enveloppe charnelle.
On pourrait croire à forcer de le voir ici qu'il se cherche des excuses pour justifier sa présence. Peut être est-ce le cas qui sait. Cela étant, celle pour ce soir est qu'il a besoin de ces eaux pour aider son corps à retrouver une certaine stabilité suite à une énième métamorphose. Endolorit légèrement, il fini de mettre ses vêtements dans la panière du vestiaire avant de franchir la porte qui mène aux bains mixtes sans ayant pris connaissance du taux de fréquentation. Le manque d'agitation n'est pas pour lui déplaire, lui qui habituellement aime voir ce lieu rempli et abondant de nouvelles têtes, ce qui le conforte ainsi bien sur le plan marketing que social. Toutefois, dans un moment tel que celui-là, un peu de solitude est tout à sa convenance, et c'est un sourire au coin des lèvres qu'il vint se rincer sans prêter attention aux restes jusqu'à ce qu'il perçoive une tonalité qui attire son attention. Peut être était-il trop dans le flou pour y avoir fait attention, peut être que cet autre personne qui semble être là depuis un moment s’était faite discrète, le tout étant qu'il n'est donc pas aussi seul qu'il l'imaginer. L'eau coulant sur ses cheveux pour évacuer le reste de shampoing, c'est d'une main habile qu'il vint écarter ses mèches pour tourner sa tête sur l'horizon de sorte à capter du regard cette autre personne. Systématiquement, un frisson le parcours quand ses pupilles perçoivent la vue qui lui est exposé impunément et un léger rictus étire ses lèvres. Comment a-t-il bien pu faire pour ne pas l'avoir remarquer, voila la pensée qui vient de lui traverser l'esprit et lui fait secouer la tête face à son idiotie. Il détourna le visage un instant, mais en coin son regard ne voulu s'extirper à ce qu'il voyait et c'est avec surprise qu'il fut interpeller, provoquant chez lui comme un sentiment de panique à la manière d'un enfant prit sur le fait en train de commettre une bêtise.
Naturellement il aurait dû s'attendre à ne pas être totalement seul, après tout, les sources sont ouvertes au public jusque tard dans la soirée et pour ceux ayant pris une chambre, l’accès y est illimité. De ce fait, compte tenu de cette plage horaire, il aurait dû se douter qu'il ne serait pas définitivement seul à profiter des bains extérieur et c'est d'autant plus vrai quand il s'agit de ceux mixte. La silhouette au loin lui paraissait encore floue de par la présence des vapeurs qui s'échappent de l'eau chaude, rendant sa vision quelque peu obstrué mais pas suffisamment non plus pour qu'il n'en distingue pas les formes. S'il avait détourné le regard par forme de pudeur, l’intonation de la voix qui vint l'interpeller lui donna la sensation d'être prit sur le fait. Lui qui d'ordinaire se serait contenté de ce glisser dans un coin du bassin pour respecter l'espace privé de chacun, le voilà qui s'interroge sur la bonne conduite à avoir en cet instant de par l'expression de l'inconnue. Cette affirmation qui avait tout l'air d'une plainte laisse sous-entendre que se mettre à l'écart serait un manque d'empathie, bien qu'il ne tient qu'à lui de ne pas en tenir compte. Cela étant, en tant que propriétaire des lieux, il ne peut se résoudre à laisser partir une cliente avec une mauvaise impression, faute de ne pas avoir eu le divertissement qu'elle est venue chercher.
C'est dans un raclement de gorge et en se frottant la nuque qu'il se décida alors de venir à sa rencontre, ou tout du moins de s'en rapprocher suffisamment pour qu'elle n'est plus cette sensation de solitude qu'elle éprouve par manque de plus de clients. Lentement alors il réduit la distance qui les sépares pour venir s'asseoir au bord du bassin et laisser ses jambes rentrer dans l'eau à à peine deux mètres de l'unique personne présente à cette heure-ci.
-Il est vrai qu'il n'y a pas encore grand monde, mais d'ici une petite demi-heure, le bain devrait commencer à se remplir. Nombreux sont ceux qui terminent tard en ce moment.
Affirme-t-il simplement à l'attention de la jeune femme comme pour la rassurer et la réconforter dans l'idée qu'elle ne sera bientôt plus seule, que sa solitude ne sera que de courte durée avec un peu de patience. Le tout avait été dit avec une forme de sourire au coin des lèvres alors qu'il fini par poser sur elle les yeux. La proximité actuelle, fait que les vapeurs ne sont plus un obstacle pour mieux la détailler si ce n'est l'obscurité nocturne qui ne laisse entrevoir à travers l'eau, il devine toutefois des courbes qui ne sont malgré lui pas sans attirer son regard.
-Qu'est-ce qui vous aiderez à tromper votre ennuie ?