Le Grand Jeu
Bac à sable => One Shot => Discussion démarrée par: Rubis Starling le vendredi 18 juillet 2025, 21:58:04
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Née de l’union improbable entre une humble fleuriste humaine et un dieu millénaire, Lycoras incarne l’harmonie fragile entre deux mondes.
Sa mère, Hanami, tenait une petite boutique de fleurs dans un quartier calme, entourée d’un jardin qu’elle soignait avec une passion presque divine. C’est là qu’un jour, en plein printemps, un homme aux yeux d’émeraude et à l’aura végétale entra dans sa vie : Daiki, dieu des plantes, attiré par l’éclat inhabituel d’un lys rouge qui poussait là où rien ne devait fleurir et dont la fleuriste prenait grand soin. Touché par la douceur et l’amour sincère qu’Hanami portait à la nature, il tomba sous le charme et en tomba amoureux. Et de cet amour interdit naquit plus tard Lycoras. Le prénom de la demoiselle lui fut donné à cause de la teinte rougeâtre de ses yeux, semblables à celle de la fleur lycoris rouge que sa mère adorait.
Lycoras, vingt-sept printemps à son actif, mi-déesse, mi-humaine, est une créature de contraste et d’équilibre. Sa longue chevelure blanche comme neige, son teint de porcelaine, ses lèvres couleur pêche, et ses yeux écarlates lui confèrent une beauté presque irréelle, troublante et envoûtante. Elle porte des vêtements d’inspiration asiatique, élégants et sensuels, dans des tons de bleu profonds, rehaussés de noir et de blanc, comme les reflets changeants du ciel à l’aube.
Déesse du Temps, elle maîtrise les caprices du ciel : soleil éclatant, brume douce, pluie mordante, vent hurlant ou neige silencieuse - tout obéit à ses émotions. Mais Lycoras est aussi imprévisible que les éléments. Son caractère caméléon s’adapte à son interlocuteur : douce et chaleureuse avec ceux qui lui montrent respect et sincérité, elle devient froide, tranchante, voire cruelle avec les âmes hostiles ou hypocrites envers elle.
Élevée entre deux réalités, la nature divine et les affres humaines, Lycoras cherche parfois sa place sur cette planète, n’ayant l’impression d’appartenir à aucuns des mondes dont elle fait partie : celui des mortelles comme des immortelles. Quoique, l’albinos a souvent rencontré moins de soucis avec les humains que les dieux, qui, à cause de sa nature moitié moitié, faisait qu’elle n’était pas totalement « acceptée » de manière sincère dans le domaine des dieux. Même niveau romances et flirts, les humains étaient plus véritables avec elle que ses confrères divins.
Mais aujourd’hui, la belle demi-déesse était de sortie dans l’antre des dieux. On l’avait convoqué pour lui confier une mission en binôme avec un autre dieu, dont aucuns de ses confrères n’avait envie d'exécuter vraisemblablement. Et de ce qu’elle avait entendu dire, il ne semblait pas plus apprécié qu’elle d’ailleurs, ce qui était certainement la raison pour laquelle on les avait fourrés ensemble, bah tient ! M’enfin bref ! L’ordre de mission était simple : dans une certaine région aride de Terra, le dieu des cataclysmes qu’elle accompagnait devait ouvrir la terre pour permettre ainsi sa régénération, tandis qu’elle, elle devait nourrir la terre en la regorgeant d’eau grâce à ses dons sur le contrôle de la pluie. Rien de bien sorcier ou compliqué à faire en somme pour eux.
Donc, en attendant ce dieu avec qui elle était sensée faire équipe, Lycoras alla se balader un peu dans le jardin du domaine des dieux, histoire de patienter et pas rester à boire le thé ou le café avec les autres qui lui sortaient littéralement par le nez avec leur faux-sourire et hypocrisie à deux sous. Et tout en admirant les différentes fleurs qui poussaient ici, pouvant admirer le travail extraordinaire que son cher papa avait fait ici, la jolie déesse commença déjà à marmonner, pestant d’attendre malgré qu’elle contemplait quelques jolies fleurs dont elle tenait son prénom.
« J’espère que je vais pas l’attendre cent ans celui-là… »
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Lui qui pensait pouvoir vivre quelques centaines, voir des milliers d’années sans qu’on se rende compte qu’il avait quitté le lieu ou on l’avait enfermé c’était raté. Sa geôle semblait être contrôlée régulièrement pour recevoir ce genre d’invitation de manière si rapide. Mais il restait prudent. Même si on lui demandait de faire une chose si insignifiante qu’un abime, cela pouvait être un piège pour l’enfermer à nouveau.
Il ne comprenait pas non plus pourquoi on lui assigna une mission de ce genre. Ne redoutaient-ils pas qu’il n’y aurait pas qu’un simple abime ? Regalis devait-il se retenir pour ne pas avoir une nouvelle fois la troupe d’insupportable dieu aux fesses ? Ces incapables qui ne comprennent pas leur rôle ? Si des planètes avaient fini par devenir que poussière, c’est bien parce que l’intervention d’un dieu de la vie ou de ce qui s’en approchait n’avait pas eu lieu.
C’est donc la tête sous son capuchon blanc qu’il posait les pieds sur le domaine de ces foutus dieu. Visiblement, les dieux les moins haut dans la hiérarchie ne s’attendaient pas à le voir et ignoraient même qu’il était libre. Tous étaient bruyant de discussion jusqu’à son arrivée, le temps qu’il passe et qu’il disparaisse du regard des autres pour que l’endroit reprenne vie. Ils passaient tous pour des lopettes ! Ils craignaient peut-être qu’un météore s’abatte sur le domaine ? Pourtant cela aurait pu être faire depuis longtemps !
Il se dirigeait vers le lieu du rendez-vous. Il était en binôme cette fois-ci. Il n’avait pratiquement pas lu le morceau de parchemin qu’on lui avait apporté. Cela ne l’intéressait pas de toute façon. Il avait juste pris les informations essentielles. Il cherchait donc du regard une déesse qui correspondait à ce qu’il imaginait selon la description qu’on lui avait fait. Il y avait cette déesse qui observait les fleurs. Elle pourrait être la personne qu’il cherche. Il s’approche alors et une fois qu’il était à son niveau, il croisait les bras alors que les lieux semblaient rester bien silencieux depuis sa présence dans le coin. Il dévisageait la déesse avant de s’adresser à elle. Depuis combien de temps n’avait-il pas conversé ?
-C’est toi ma baby-sitter ?
… Il ne saurait le dire, mais il avait dit ça en s’attendant à ce que la déesse en face de lui finissent par se plaindre directement lorsqu’elle aurait vu que Regalis était avec elle. Il savait très bien que les dieux ne l’aimaient pas. Mais ce n’était peut-être pas la meilleurs façon d’engager une discussion.
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Quand Lycoras entendit une voix masculine se faire entendre près d’elle tandis qu’elle regardait les fleurs de lys rouges japonaises, elle se redressa bien droite et reporta son regard vers la source sonore de son potentiel interlocuteur. Ses yeux rouges croisèrent celui de l’homme cornu près d’elle, son regard plongeant dans les belles mirettes dorées de celui qui l’avait interpellé. La belle albinos esquissa un sourire amusé en le regardant, haussant un sourcil tout en soufflant par le nez, venant poser une de ses mains sur ses hanches tout en prenant une voix taquine.
« Et toi tu es le bébé cataclysmique que je dois garder ? »
Un léger rire amusé s’échappa de ses jolies lèvres couleur pêche, alors que la Blanchette secoua la tête amusée sans quitter des yeux son binôme qui était venu à sa rencontre. Pivotant un peu plus vers lui, elle lui tendit la main, gardant son sourire aux lèvres, amusée, ayant beaucoup aimé sa phrase d’approche pour ce premier contact.
« Moi c’est Lycoras, c’est la première fois que je fais du babysitting, donc sois pas trop sévère hein ! »
Oui, c’était plaisant de rester dans ce petit jeu. Cela plaisait à la demoiselle, ça changer des autres dieux qui se la péter en annonçant direct leur blaze ou qui la critiquer discrètement (enfin, ça c’est ce qu’ils croyaient) en s’approchant d’elle. Donc, Lyca, comme sa maman aimait la surnommer, était grandement séduite par cette façon non-conventionnelle de faire du dieu avec qui elle allait devoir exécuter sa mission.
Elle avait eu vent rapidement de quelques trucs à son sujet en arrivant tout à l’heure, ayant entendu les autres dieux et déesses parler de lui comme si c’était un pestiféré, tout comme elle d’ailleurs, ce qui était doublement amusant ! Lycoras en avait donc conclu qu’ils s’étaient tous concerter, histoire d’envoyer les deux vilains petits canards de la fratrie loin de la marre, pour qu’ils aillent partageaient dans une marre a problème. Ha vraiment, quelle bande de cons ceux-là ! Bon, espérons que la mission sera au moins plaisante un minimum et que cet autre anomalie divine avec qui elle allait devoir collaborer sera un compagnon de route agréable, espérons…
« Tu veux aller picorer ou picoler un truc avec les paons à table, ou tu veux qu’on se taille direct ? »
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La jeune femme se relevait et se tournait un peu vers lui pour le regarder. Elle semblait amusée. Lui ne l’était pas du tout. Il n’avait aucune envie de faire cette mission au nom des autres dieux. Il soupirait en l’entendant pouffer par le nez. Et l’entendre le traiter de bébé le tiquait assez fortement. Comme si c’était un rappel de toutes les paroles des autres dieux qui le traitaient d’irresponsable. Son regard se durcit sans qu’il le veuille. Impossible de cacher que ces mots le touchaient. Il observait la main qu’elle osait lui tendre avant de relever le regard vers elle. Par simple politesse, il vint la lui serrer.
-Je suis Regalis … Tache de ne plus utiliser ce surnom. C’est bien mignon que ce soit ta première fois, mais espérons que c’était la dernière.
Même s’il lui avait tendu la perche pour une telle réplique, il préférait mettre les points sur les I. Elle semblait jeune et c’est bien la seule raison pour laquelle elle venait d’éviter de s’en prendre une. Il n’avait d’ailleurs aucune idée de qui elle était. Lycoras. Cela ne lui disait vraiment rien. C’était rare de voir de nouveaux dieux émergés ou créés. Elle lui proposait alors d’aller picorer ? … Était-ce une façon de dire d’aller manger ? Mais le prenait elle pour un pigeon ? Et pourquoi parlait-elle de paons ? A cause des dieux déjà présent … Elle leur offrait un titre bien au-delà de leur valeur. Elle était généreuse visiblement.
-Tu es bien bien généreuse de traiter ces bon à rien de paons … C’est comme tu veux. Personnellement, je m’en fiche un peu.
Dans tous les cas, s’ils y allaient, l’endroit se déserterait certainement rapidement à cause de sa présence. Donc ils se retrouveraient de toute évidence seuls. Il observait alors l’endroit ou on pouvait boire et manger et il fronçait les sourcils.
-T’es la déesse de quoi ? … Je crois avoir entendu des trucs en passant là-bas sur toi comme ça te pointait du doigt. Mais je n’y ai pas vraiment fait attention vu le ton qui était utilisé … Pis ici de toute façon, on ne peut pas distribuer de fessées …
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Et bah, il semblait avoir un sale caractère et n’aimait pas être taquiner son binôme fraîchement élu, qui souhaitait déjà la fin de leur mission vraisemblablement. Cela arracha un nouveau souffle amusé à la divine albinos, qui garda son sourire taquins aux lèvres tout en hochant la tête, répondant ainsi sans un mot au grand cornu face à elle qui se présenta. Regalis… Voilà un prénom qui lui revenait en tête, se rappelant avoir déjà entendu ce nom de la part des autres dieux avant aujourd’hui, et c'était pas pour des éloges, ho ça non ! Et cela ne faisait que confirmer à la demi-déesse qu’on les avait foutus ensemble car ils étaient les pestiférés de la bande. Bien bien, qu’il en soit ainsi !
Une fois que le grand brun face à elle ait répondu à sa poignée de main, Lycoras laissa le choix à Regalis entre aller manger et boire quelque chose avec les autres, ou bien se sauver directement à leur mission. Et la réponse qu’il lui offrit la fit conserver son sourire lupin, venant à rire légèrement de nouveau en le regardant très amusée par tout cela.
« Disons que je les traite de paons, car ils ont tendance à se la péter comme ces drôles d’oiseaux, venant écarter leurs plumes afin de montrer qu’ils sont les plus beaux, ce n’est vraiment pas par affection que je les surnomme ainsi… »
Lâcha-t-elle en fermant les yeux en soufflant d’amusement par le nez, les rouvrant quelques instant après en regardant les jolis yeux jaunâtres de Regalis, conservant son sourire amusé aux lèvres.
« Ce que l’on peut faire, c’est aller prendre quelque chose là-bas si tu as un creux. Sinon, on aura qu’à picorer ou picoler un truc sur la route, comme ça on aura pas à supporter les messes bases de toutes ces pies… »
Décidément elle avait vraiment un truc avec les piafs la petite Lyca, ça, on ne pouvait le nier. Et son langage pour une déesse était haut en couleur, c’était indéniable ! D’ailleurs, en parlant de déesse, son divin confrère vint la questionner sur sa spécialité, tout en lui avouant avoir entendu des choses à son sujet dite avec le plus grand amour qui soit de la part de leurs collègues, bah tiens !
« La déesse du Temps mon cher Regalis. Je contrôle le vent, la pluie, le soleil, la neige et les nuages. Quant aux autres… Ça ne m’étonne pas du ton condescendant et j’en passe qu’ils emploient, vu qu’ils ne peuvent pas me blairer comme je suis une demi-déesse… »
Lycoras lâcha un rire autant amusé que énervée en fermant les yeux, secouant la tête agacée et amusée à la fois. Puis, elle se ressaisit, reportant son regard vers son binôme, venant à son tour lui demander qu’il lui parle un peu plus de lui, même si elle avait entendu des choses sur lui.
« Et toi alors, t’es le dieu des cataclysmes si j’ai bien compris, c’est ça ? Qu’est ce que tu fais exactement ? Ne m’en veux pas de te faire l’interrogatoire, mais les drôles de piafs là-bas avec leurs commérages et leurs caquètements de poules ne m’ont pas donné vraiment envie d’écouter ce qu’ils racontaient sur toi… »
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Cette demoiselle n’avait pas le langage d’une déesse. Il avait l’impression d’avoir une de ces créatures primitives que l’on appel adolescent en face de lui. Ou avait-elle bien pu grandir pour parler de la sorte ? La langue du dieu n’était pas bien plus aiguisée … mais il n’utilisait pas ce genre de tournure de phrase.
-Leurs beautés à d’égale que les pires défauts des êtres vivants qu’ils sont sensé superviser … Ce n’est pas pour rien qu’il faut faire le ménage sur les planètes …
Et c’était aussi pour cette raison qu’il s’en donnait à cœur joie de balayer une planète d’un cataclysme d’une grandeur démesurée. Même le plus petit des insectes aurait du mal à survivre après un tel changement. La déesse restait malgré tout souriante alors qu’elle savait qu’on parlait dans son dos. Et en ce moment même puisqu’elle était avec le dieu des cataclysmes, très certainement.
-Très bien … puisque tu insistes pour que je donne mon avis sur un casse-croute … Je préfèrerai manger et boire dans un air qui n’est pas pollué par l’haleine de ces abominations fainéantes.
Il fallait donc se servir et disparaitre de ce domaine. Mais il eut rapidement la réponse à sa question de tout à l’heure. Elle était donc une demi-déesse. Voila pourquoi elle avait ce langage, surement parce qu’elle a côtoyé des mortels. Le lieu ou elle avait pris connaissance de ça méritait peut-être un nettoyage …
-Je vois … Tu es donc une paria aux yeux des autres dieux. Ca n’a pas du être facile tous les jours. Si tu as des problèmes à régler avec eux, fais le à l'écart des regards... Bien … Déesse du temps, me ferais tu plaisir de me communiquer le monde ou tu as fréquenté les vivants ?
Cependant, elle ne manquait pas de mentionner que lui aussi avait un palmarès de rumeur aux trousses. Il soupirait alors…
-Tout ce que tu as pu entendre est vrai … Mon rôle est de détruire par ce qui s’apparente à un cataclysme lié à la terre ou aux danger venu d’au-delà du ciel.
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Les mots du dieu des cataclysmes au sujet de la nature de leurs confrères et consœurs ne purent que l’amuser, la faisant de nouveau souffler d’amusement pas le nez en secouant la tête. Décidément, il semblait lui aussi avoir une grande sympathie envers cette bande d’hypocrites divins, sûrement pour les mêmes raisons qu’elle et le traitement particulier qui leur avait été offert en tant qu’abominations parmi les dieux.
M’enfin, après cela, Lycoras proposa donc au grand cornu soit d’aller se rassasier à la tablée parmis les autres loustiques, soit de se restaurer en dehors de ce lieu où ils n’étaient pas vraiment les bienvenus, où leur présence était tolérées car on avait besoin d’eux. Le brun fit le choix de choisir l’extérieur, venant expliquer même la raison de son choix qui ne manqua pas de faire rire la demoiselle.
« Et bien soit, on ira se trouver une bonne tablée loin de ces pies dès que nous serons sortis d’ici. »
Après cela, la belle albinos se présenta donc à son binôme, lui expliquant donc sa spécialité parmi les dieux et le fait qu’elle était une demi-déesse. Elle ne put que hocher la tête quand Regalis lui disa qu’elle était considérée comme une paria à leurs yeux, ne manquant pas de souffler du nez amusée et rire doucement à cause de ce qu’elle allait ajouter.
« Et de ce que je sais, tu es considéré de la même manière. C’est sûrement pour ça qu’ils nous ont foutu ensemble, entre parias quoi ! »
Ria-t-elle en secouant la tête, levant les yeux en l’air tant c’était risible, avant de les reporter vers son binôme, haussant un petit sourcil intriguée.
« Mmmh ? Bien sûr, mais je ne vois pas à quoi cette information va te servir… Je viens d’un petit village nommé Blumenbourg près des terres sauvages et des landes dévastées sur Terra. »
Non, franchement, elle ne voyait pas ce qu’il allait faire de cette information. Peut-être que c'était pour faire la conversation, apprendre à mieux la connaître ? Ça l’étonnerait fort, mais bon, pourquoi pas hein. Mais bien sûr, il n’y avait pas que elle qui allait se présenter, nan mais ho ! Du coup, Lyca vint demander à Regalis de lui en dire un peu plus sur lui, hochant la tête avec sérieux en l’écoutant.
« Je vois, en soit tu détruit pour que les autres reconstruisent après. Enfin, ça, c’est quand ils font leur boulot je présume… »
Dit-elle en plissant des yeux, regardant au loin un instant en direction de la bande de crétins divins qui leur servait de confrères. Ha vraiment, ils lui sortaient autant pas les yeux que le nez ces abrutis !
« Bon, ça te dit qu’on se taille loin de ce poulailler et qu’on aille voir si l’herbe est plus verte ailleurs ? Comme ça, on en profitera pour se rassasier dehors aussi au passage ! »
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-Tant qu’à faire … autant se servir de met et d’alcool du domaine et de les emmener au large d’ici … Ce sera tout ça en moins qu’ils consommeront. Et puis … l’alcool divin est bien le seul à me faire effet quelques minutes …
Il complimentait pour la première fois une chose qui était dans ces lieux d’une manière assez subtile, n’ayant pas envie de crier sur tous les toits que l’alcool divin était le meilleur.
-Hmm … S’ils pouvaient m’éliminer ce serait certainement déjà fait. J’ai au moins la chance d’inspirer une certaine peur à cause de quelques actes passés.
Il avait du sang de dieu sur les mains après tout. Il était capable de passer à l’action, il l’avait prouvé avec autre chose que des mots et c’est aussi l’une des raisons pour laquelle il fut enfermé. Mais sa défense était trop solide pour se convaincre d’une victoire facile contre lui. Ils y laisseraient surement des plumes et aucun d’entre eux n’a envie de prendre ce risque.
-Je vois … C’est donc de ce lieu que tu tiens cette langue …
Il y ferait surement un tour un jour mais pas pour faire du tourisme. Il finit par avoir un peu chaud sous sa capuche, il levait les bras pour la laisser tomber vers l’arrière, laissant également ses cornes disparaitre et laissant sa chevelure prendre place et cette longue queue de cheval fine s’envoler avec le vent dans son dos.
-C’est le début d’un cycle. Un nettoyage qui permet l’émergence d’autres vies peut-être plus méritante … Et on peut vite voire quand l’une de ces émergences mérite d’être éradiqué.
Il tournait alors son attention vers la direction ou elle regardait. Il soupirait alors en imaginant un peu ce qu’ils pouvaient échanger comme mots. Mais il fronça les sourcils dans leur direction pour les faire quelque peu sursauter …
-Je ne sais pas ce qu’ils s’échangent à notre propos … Mais on ferait mieux d’aller loin de ces regards avant que je ne décide d’enfreindre les règles … Car ils savent déjà que je me fiche de celles-ci.
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« Soit, on ira donc à leur tablée leur chiper quelques trucs avant de se carapater loin d’ici alors. »
Après ses quelques mots, Lycoras écouta attentivement son binôme, penchant doucement la tête en le regardant. Oui, elle avait entendu qu’il n’avait pas été enfermé par hasard, que ce grand cornu à ses côtés avait franchi le pas et commis l’irréparable. La raison ? Elle avait entendu un peu de tout et rien à la fois, et pour être honnête, elle n’y avait pas prêté plus attention que cela. Pour quoi faire hein ? La demi-déesse savait bien que quand les dieux avaient quelqu’un dans le collimateur, tout et n’importe quoi pouvait être dit à son sujet, elle en avait déjà fait les frais et se moquait donc de leurs racontars tout comme de son premier doudou.
« Heiiiin ? Qu’est-ce qu’il a mon langage ? T’as quelque chose à redire sur la façon dont ma mère m’a appris à parler ? »
Ha ! Point sensible ! L’albinos plissa des yeux en regardant Regalis, se demandant bien ce qu’il reprochait à sa manière de parler. Tout le monde parlait comme ça dans son village ! Et c'était quoi après ? Il allait peut-être lui parler de son accent ?!
Mais la suite de leur conversation fut plus douce, venant chacun à parler de leur spécialité divine. Et quand le grand brun aux côtés de la petite Blanchette vint lui parler de la sienne, elle ne put s’empêcher de faire le lien avec son pouvoir et le concept de la renaissance ainsi que du renouveau, enfin, quand les dieux en charge de ces responsabilités mettaient la main à la pâte. Et tout en discutant de cela, elle regardait avec lui dans leurs directions, les voyait piailler tels des piafs dans un parc en train de picorer du pain.
« Je ne sais pas non plus, et à mon avis, ils arrêteront leurs piaillements quand on aura fichu les pattes là-bas… Bon, plus vite on y va, plus vite on récupère de quoi picorer et picoler, plus vite on est partis non ? »
Tournant de nouveau son regard vers son binôme, Lycoras le regarda en soufflant du nez amusé, avant de fermer les yeux en riant doucement. Puis, elle se mit en marche en rouvrant doucement les yeux, se dirigeant d’un pas assuré vers le buffet où étaient assemblés les autres dieux, afin d’aller récupérer ce dont ils avaient besoin, pour mieux se barrer d’ici. Et toujours égal à elle-même, son entrée fut aussi loufoque que son langage qui en fit clouer le bec de plus d’un.
« Faites comme si on était pas là les cocos, on fait que passer prendre du ravitaillement avant d’aller à la mission. Retourner donc picorer vos graines et piailler comme des bécasses hein ! »
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Elle semblait d’accord pour prendre de quoi manger et se désaltérer et en profiter en chemin. Au moins, il n’y avait pas à discuter plus longtemps de ça et ils n’auront pas à supporter très longtemps le regard des autres insectes.
-Hm ? … C’est donc ta génitrice qui t’a enseigné ce langage ? … J’aurai plutôt mis une pièce sur le géniteur.
C’était dommage qu’elle ne s’exprime pas de manière plus raffinée pour une demoiselle avec une si belle silhouette. Ce langage n’allait pas à ce qu’elle pouvait présenter extérieurement. C’était perturbant. Mais il voyait bien également que le sujet semblait l’irriter un peu. Il soupirait, abandonnant ce détail sur le bord de la route.
-Bien … allons donc nous servir pour disparaitre.
Il suivait alors la demoiselle qui entama la marche en direction des tables ou tout était mis à disposition. Une fois sur l’estrade, il se détacha assez rapidement de la demoiselle pour se diriger vers l’alcool qui était disponible ici. Il pouvait l’entendre provoquer les dieux ici présents. Il haussa un sourcil, pensant que ce n’était pas parce qu’il était là qu’elle pouvait agir de la sorte ! Il trouvait alors trois bouteilles intéressantes … Il les sorti de la glace qui tenait le liquide bien au frais avant de se diriger vers elle et de coller le corps de l’une des bouteilles fraîches sur la nuque nue de la dame blanche …
-Dame temps … Est-ce que ces trois bouteilles suffiront ou est-ce que vous en souhaitez plus ?
L’alcool dans ces bouteilles était très fort. Deux – trois verres suffiraient pour qu’une personne supportant mal l’alcool tombe de sommeil. Il ignorait si l’alcool lui faisait de l’effet, donc il préférait demander. De plus, il s’approchait d’elle pour le murmurer à l’oreille …
-Tu devrais juste les ignorer … C’est une arme bien meilleurs.
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« Heiiiin ? Et je peux savoir ce que tu reproches à mon langage ? Et qu’est-ce que tu as avec mon père ? Tu le connais ?!? »
Visiblement, la demi déesse n’aimait pas qu’on parle de l’éducation que ses parents lui avaient donnée, et elle n’aimait pas la manière dont Regalis lui parlait de ses parents non plus. L’albinos le regardait de travers, son regard le fusillant presque sur place en ayant une bouche en cul de poule, signifiant bien ainsi tout son mécontentement en cet instant !
Après cette discussion des plus tempérées, le sujet changea en faisant redescendre la tension dans l’air, se focalisant de nouveau sur leur mission. Et, pour celle-ci, ils allaient devoir prendre de quoi se ravitailler, histoire de subvenir à leurs besoins le temps du trajet qu’ils allaient devoir effectuer. C’est donc après l’acceptation de Regalis à la proposition de Lycoras d’aller chercher de quoi se restaurer au buffet, que notre duo alla se mêler aux autres dieux.
Bien sûr, la petite Blanchette, toujours égale à elle-même, ne put s’empêcher d’ouvrir son bec, cherchant et taquinant les dieux présents, tout en s’affairant à trouver de quoi manger qui soit facilement transportable pour le voyage. Et alors qu’elle fit un petit baluchon avec du pain, de la charcuterie et du fromage, ainsi que quelques fruits et gâteaux secs, la demoiselle aux prunelles écarlates sursauta en piaillant comme une fillette, en sentant quelque chose de frais dans sa nuque.
Mais, en entendant la voix du grand cornu, elle comprit bien vite que c’était lui qui était responsable de cela, venant à se retourner en le regardant avec les yeux légèrement plissé et un regard qui disait « t’es fou ou quoi de mettre une bouteille glacée dans le cou des gens ?!? ». Puis, ensuite, elle dédaigna jetait un regard aux bouteilles qu’il lui montrait, haussant un sourcil en regardant les étiquette avant de faire une grimace.
« Eeeeeerrrrk ! Du vin rouge ?!? Mais c’est dégueulasse… Il y aurait pas du rosée sur la table ou du blanc ? Ou même juste de l’eau ou du jus de pomme ? »
Quand le grand brun s’approcha d'elle par la suite, venant lui chuchoter quelques mots à l’oreille, la divine demoiselle esquissa un sourire amusé. Un rire s’échappa d’entre ses lèvres, s’ensuiant ensuite d’un souffle par le nez, avant de venir répondre sans la moindre discrétion contrairement à lui, une voix joueuse et provocatrice au possible.
« Comment pourrais-je ignorer ces stupides paons qui se croient être les plus beaux oiseaux du monde ? Puis leurs piaillements m’est absolument insupportable aux oreilles, ils chantent tellement faux qu’il faut bien que quelqu’un leur fasse remarquer non ? »
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-Hmm ? … Oh rien … et non je ne connais pas tes géniteurs. L’univers est trop grand pour ça.
Et il n’avait de toute façon compris qu’aucun dieu allait l’accepter. Il était donc destiné à rester seule sur ces terres divines qui puaient le pot de vin divin. Dans tous les cas, il valait mieux éviter de se mettre cette déesse sur le dos pour le moment. Ils avaient une mission. Elle n’en portait que le nom. C’était surement pour les faire déguerpir du domaine et ne plus les voir durant un certain temps. Les raisons étaient parfois tellement simples qu’on ne les voyait même pas.
S’étant dirigé avec elle pour aller prendre de quoi se nourrir et boire une fois dans le bas monde, il découvrit l’humeur provocateur de la demi-déesse. Elle cherchait clairement les ennuis. Un tel comportement allait certainement lui retomber dessus un jour. En ce moment même, il l’accompagnait et récoltait malgré tous les regards les plus méprisant. Alors qu’elle crachait sur le vin rouge, on pouvait clairement entendre quelques murmures …
-Et bien … je vais prendre le rosé alors … Avec de l’eau et du jus de pomme.
-Hey, tais toi … Tu sais c’est lui …
-Hm ? Mais c’est que des rumeurs ? Non c’est vrai ?
-C’est pas un dieu, c’est un demon … et elle, une inutile …
-Chhhht
Ils en avaient très certainement peur. Ce qui était plutôt normal. Il n’était pas réputé pour être abordable. Les murmures se firent plus bas alors que Lyocras continuait de dire bien haut ce qu’elle pensait. Il soupirait en s’éloignant un peu d’elle et balança la bouteille de vin rouge par-dessus la barrière. Elle allait atterrir dans un buisson. Il attrapait alors une bouteille de rosé luxueuse, une de jus de pomme et une d’eau.
-Ils peuvent raconter ce qu’ils veulent Lycoras. Mais moins on donne matière à discuter et moins de temps ils pourront parler sur notre dos.
En tout cas, cette bouteille de vin rouge tout à l’heure avait tiré une superbe réaction de la jeune femme. Elle ne s’y était jamais préparé. Il fit mine de la regarder en étant prêt à filer avec ce qu’il avait dans les bras et …
-Oh et … Je t’ai bien eu … mais je ne pensais pas que tu serais capable de lâcher des bruits comme ceux-là !
Il ricana alors, utilisant cet évènement pour changer le sujet de discussion.
-On y va ? Tu as trouvé ton bonheur?