Le Grand Jeu

Plan de Terra => Ville-Etat de Nexus => Place publique => Discussion démarrée par: Eugene Erik le samedi 02 mars 2024, 11:14:41

Titre: Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le samedi 02 mars 2024, 11:14:41
C'était un de ces matins comme les autres ; comme ceux dont il ne se souvenait plus. À chaque lever de paupière qui se profilait à l'aube, Eugene avait une vie entière à apprendre : la sienne. Délesté de ses souvenirs toutes les vingt-quatre heures après avoir fait les frais d'un maléfice, il s'éveillait chaque fois ignorant jusqu'à son nom, sommé de le découvrir par ses propres moyens.
Prudent, averti et, n'ayant de toute manière aucun autre choix, il consignait dans un carnet toutes les informations à même de lui être secourables. Y étaient consignées, dans ce précieux recueil, rien moins que l'intégralité de ses modestes sinon rupestres connaissances. Toutes étant écrites d'une main d'imbécile ; car le drame d'Eugene Erik, finalement, tenait moins à son affliction qu'à son imbécilité caractérisée. Expansif, léger, irréfléchi au point peut-être de ne pas pouvoir se refléter dans un miroir, il vaquait dans l'insouciance, menant à bien une quête qui, faute de sa mémoire, ne le mènerait jamais nulle part en particulier.

Aussi errait-il bêtement, en chien fou qu'il était, jusqu'à tomber sur un os. C'était son lot quotidien ; sa pénitence pour avoir offensé un dieu. Pour ce jour, il ne s'étirerait pas de bon matin dans un lit douillet. L'exercice lui eut été pénible alors qu'on lui avait mis les fers, ses mains dans le dos, les bracelets rattachés au pilori.
Privé de ses mains et dépourvu du moindre atome de bon sens, il ne put pas même compter sur l'aide de son carnet encyclopédique afin qu'il sut ce qu'il faisait là. Il y était et, de cet état de fait, il fonda son identité du jour.

S'il ne put savoir qu'il était Eugene Erik, il saurait qu'il était « Enfoiré ». C'était en tout cas le doux patronyme que lui avaient attribué la gueusaille chaque fois qu'elle passa devant lui. « Bonjour », répondait à chaque fois Eugene, tout guilleret qu'il crut qu'on le saluait tandis qu'on l'ensevelissait sous des tombereaux d'injures. « Merci », ajoutait-il lorsqu'on lui jetait un fruit passé de fraîcheur et dont il ne se privait pas de faire un repas, quitte à se trouver le groin à même le sol, réduit à devoir laper une pitance infecte et poussiéreuse. Mais pour lui qui ignorait qu'il y avait un « au-delà » à sa condition présente, sa vie ne lui était pas pénible. Elle était ainsi, et il n'en connaissait nulle autre ; aussi s'en contentait-il avec fatalité, sa crétinerie coutumière achevant de le satisfaire de son sort.

Son crime ? Il avait volé une tarte qui refroidissait sur le bord d'une fenêtre. N'ayant eu à sa disposition que ses instincts pour lui paver la voie de son aventure, c'est son appétit qui lui désigna la marche à suivre. Pourtant, une tarte aux pommes - et même pas bonne avec ça - c'est bien une aubaine quand on a faim. Ignorant toutefois quel larcin il commettait, il avait savouré le fruit de son vol assis sur le rebord même de la fenêtre d'où il s'en était saisi. La garde - appelée à grands cri - cru avoir affaire au glouton le plus insolent de l'histoire du village.
Habillé d'accoutrements qui juraient de beaucoup avec les parures archaïques de la plèbe ambiante, ses lunettes de soleil noires et son long bandana blanc achevèrent ainsi de lui attribuer un air de beau diable. Rien de tel pour galvaniser une foule rupestre, trop contente de mettre de côté ses ouvrages pour s'adonner aux infinis plaisir du lynchage. Attaché aussitôt au pilori, exhibé comme une bête de foire en place publique, on l'avait, pour l'occasion, enseveli sous tomates, courgettes et céleris, hurlant après lui tout le bien que l'on pensa des voleurs de son obédience. Eugene crut alors à une tradition locale ; une excentricité touristique sans doute. Il n'en était rien.

Le clergé lui avait intimé le repentir, ce à quoi Eugene, ingénu et autant carencé de ses souvenirs que de son intelligence, n'avait chaque fois trouvé qu'à répondre :

- Il fait faim dans votre bouge. Vous auriez rien à boulotter par hasard ? Siouplé

Cela faisait ainsi pas loin d'une semaine qu'il voisinait le pilori, ignorant à quel point ses innocentes suppliques étaient malvenues. Il s'en serait fallu d'un « Désolé d'avoir mangé la tarte m'sieurs dames les gens bien », et tout son calvaire aurait pris fin. Mais de cette tarte, il n'en avait plus l'ombre d'un souvenir en tête. Du reste, il pensait son calvaire chose commune pour sa condition, et ne trouva pas motif à s'en émouvoir.
Qu'il s'obstina à être si effronté - bien malgré lui cependant - n'intima que mieux les villageois à faire durer ses sévices. Aucun parmi eux ne trouva prétexte à le prendre en pitié, lui qui souriait benoîtement et disait « Bonjour » comme s'il ne souffrait pas de ses tourments. Quelque part auprès du bourgmestre, les menus notables que comptaient les environs dissertaient à mots couverts afin de déterminer ou non s'il fallut le torturer afin qu'il expia ses fautes.

Si personne n'eut à cœur de le sauver de sa misère, Eugene s'y laisserait ensevelir avec le sourire, ne se doutant pas de la gravité de sa condition, et encore moins des affres plus terribles encore qui pourraient prochainement lui pendre au nez..
Au nez... si ce ne fut en des endroits moins désignés.

Mais tous avaient ici le goût du lynchage et du sang des étrangers venus du lointain. À moins que. À moins que.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le dimanche 03 mars 2024, 00:12:10
Marguerite se tient sur la place du village et observe avec tristesse le pauvre homme attaché au pilori. Sa robe de paysanne, simple mais soignée, lui donne un air d'innocence et de pureté, tandis que ses cheveux chatains sont noués en un chignon délicat. Son cœur se serre à la vue de l'homme affamé et désorienté, seul au milieu d'un village indifférent voire malveillant.

Elle serre un panier contre elle, rempli de pain frais, de fromage et d'une gourde d'eau. Déterminée à offrir un peu de réconfort à cet homme malheureux, elle s'avance avec précaution, ignorant les regards méfiants de quelques villageois qui vaquent à leurs occupations sur la place.

Un garde, posté non loin du pilori, l'interpelle  avec une voix autoritaire

- Hé, toi là-bas, La Marguerite ! Où qu'tu crois-tu aller avec ça ?

Marguerite lui adresse un regard timoré mais teinté d'une moue entêtée. mais déterminé.

- J'vais juste donner à manger et à boire à c'pauv' homme. Ca t'crève pas les yeux quc'est un simplet ... ?

Le garde fronce les sourcils, prêt à protester et rabrouer vertement la paysanne trop naïve mais les mots que lui murmurent Marguerite au creux de l'oreille le figent sur place.

- J'sais c'que tu fais le soir avec la Lynette, quand ta femme croit que t'es chez ton oncl' d'Mont-Sacré

La couleur quitte le visage du garde, remplacée par une expression de peur et de surprise. Il bafouille quelques mots incohérents, jette un regard circulaire à la foule de peur que quelqu'un d'autre que lui et le condamné l'ait entendu avant de se rembrunir. Il rend les armes, se rendant bien compte qu'il n'était pas de taille à gagner ce combat là contre Marguerite. La jeune fille enfonce le clou en insistant avec un air de bienveillante innocence.

- Tu sais pas qu'les bons dieux disent pas qu'y faut s'montrer bon et charitable  envers autrui et qu'faut ouvrir son coeur au pardon ... ? C'est l'curé qui l'a dit.

- Grmb ... bon. Vas-y.

Bien que gardant un œil vigilant sur elle, le garde se retire à contrecœur, laissant Marguerite approcher de l'homme attaché au pilori. Avec une tendresse infinie, elle se penche en avant pour lui offrant bien involontairement une vue sur son décolleté plantureux tout en s'adressant à lui avec bienveillance.

- Bonjour. Je m'appelle Marguerite. Vous avez soif mon pauvre monsieur ... ?

Elle débouche l'outre d'eau qu'elle avait apporté, et tend vers sa bouche, si celui-ci l'accepte, le bec de celle-ci pour qu'il puisse s'y abreuver. Et pendant que peut-être l'homme à l'occasion étanche sa soif, elle demande.

- Les gens sont bien cruels avec vous tout d'même, ca m'fend l'coeur de vous voir comme ça. Pourquoi qu'vous leur demandez pas pardon à tous pour vos méfaits, qu'ils vous libèrent enfin ... ?
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le dimanche 03 mars 2024, 09:44:40
L'inconsciente ; ne savait-elle pas que les animaux tenus en laisse l'étaient du fait de leur dangerosité ?  Son potentiel de nuisance, à ce drôle de zèbres aux binocles noires, il ne l'avait pas dans les croc, mais dans la caboche. Du genre dérangée, la caboche. Elle jugerait alors sur pièce.

- Z'êtes t-y bien aimable ma bonne gueuse, mais j'point b'soin d'vot' soupière. J'aiiii mon eau à moé ! Assurait-il en désignant du menton une flaque d'eau boueuse, non loin, où il avait pris l'habitude de se sustenter. Pourquoi est-ce que je parle comme ça, « moé » ?

Son empêcheuse de tourner en rond - car on ne pouvait guère que tourner en rond une fois lié de si près au pilori - avait le parler vrai des gens du cru. Toute gironde fut-elle, elle avait la rudesse involontaire d'une cambroussarde dont l'identité rustique s'affirmait à la moindre syllabe écharpée qu'elle s'en allait roucouler d'entre ses lèvres.
Pareil à une feuille blanche sur laquelle on réécrivait l'histoire à chaque jour qui vient, Eugene, à force qu'on l'imbiba dans cet accent cagneux, en prenait parfois le pli. Il sembla toutefois, à sentir son articulation fourcher si mal, que cette idiome ne seyait que peu à ses habituels et incessants bavardages.
Le fait est que la « brave fille », comme qu'on appelait les belles fleurs de sa condition, se trouvait sans doute bien déconvenue qu'un tel martyr échappa à sa générosité. Elle n'en était alors pas au bout de ses surprises et comprendrait bien assez tôt d'où provenait l'ire des passants à l'égard du zigoto.

- Et puis de quoi je me mêle ? Est-ce que j'y viens, moi, dans ton chez toi, t'en jeter de l'eau, hein ? Tu me diras... je pourrais pas vu que... les  chaînes, tout ça. N'empêche que c'est rudement malpoli !

Puis, lancé sur la route de reproches malvenus, il apostropha un passant le verbe haut.

- Tiens-y donc, v'là l'René ! Eh l'René ! T'y crois ça, qu'la galopine elle veut m'noyer dans toute sa prév'nance ! Je suis ben sûr qu'elle y vient m'voler ma mangeaille, cachée qu'elle est, tout bien à l'abri dans ses p'tites cajoleries. Ah mais, j'te l'dis comme je le pense.

L'inconvénient était qu'il ne pensait jamais avant de parler. Ni avant quoi que ce soit d'autre d'ailleurs. Son tapage, audible et abscons, lui valut une nouvelle légumineuse dans la gueule. Un poivron cette fois. Jamais les maraîchers du village n'avaient si bien écoulé leurs surplus depuis qu'Eugene fut dans les parages. « L'René », il avions point trop eu envie de lui faire la causerie, à ce gibet de potence. Il fallait dire qu'outre l'affaire de la tarte - on avait les affaires qu'on pouvait - cette propension foncièrement maladive qu'avait le captif, à faire constamment étalage de son bagou et autres jacasseries scandées si haut, n'indisposa que mieux la gueusaille à le prendre en pitié. D'autant qu'il chantait la nuit, ruinant ainsi le sommeil d'un peuple besogneux au point de l'épuiser. C'était lui qu'on clouait au pilori, et c'étaient eux qui en souffraient. Si une famine guetta le village à l'hiver prochain, faute de rendements agricoles, on en aurait alors connu la cause : Eugene Erik, fléau de son état.

- Merci ! Ne manqua pas de rétorquer l'imbécile après qu'on l'eut gratifié d'un nouveau légume. Tu vois, rajoutait-il avec un semblant d'arrogance auto-satisfaite en direction « d'la môme » comme on l'appelait parfois, j'ai tout ce que je veux ici. On me nourrit, on vient chercher mon seau, je suis au grand air. Bon... admettait-il enfin, sans qu'il ne fut besoin de le passer à la question pour au moins le reconnaître, c'est vrai que pour se gratter le nez, les genoux - et tout le reste en fait - c'est pas trop ça. Mais bon, c'est le prix à payer pour avoir un beau pilori rien qu'à soi !

Puis il alla se lover prêt de poteau d'où partaient ses chaînes, source même de son aliénation et d'un calvaire dont il fut manifestement trop idiot pour en estimer le supplice comme il se devait.

- L'est à moé, reprit-il d'un air jaloux et possessif, en imitant l'accent du coin, alternant alors d'une réplique à l'autre entre son élocution soignée et le pâteux patois qui se dégosillait ici.

Au loin, derrière, ça houspillait sec. Le René, à jurer sa gueulante, il en avait gros. La faune humaine aussi. Une dizaine de loqueteux s'étaient en effet ligués autour du bourgmestre afin de l'alpaguer virulemment. On lui assura que, s'il fut très drôle au départ d'avoir une mauvaise âme à agonir en place publique, celle-ci, à jaqueter et à chanter sans jamais fatiguer, leur pourrissait la vie mieux qu'une peste. Ils vivaient plus mal le pilori que celui-là même qui s'y trouva attaché.
En tant que plus haute autorité du village - ce qui n'était pas franchement un prestige à considérer le bouge - le bourgmestre sut qu'il fallut trancher la question. Peut-être bien littéralement. D'un pas pressé, dans une boue qui crottait aussi bien ses souliers que sa longue robe de notable, il trouva la candide auprès du réprouvé.

- T'approches-y donc pas de c'te bête là Margu'rite. L'avertissait-il. Y mord pas, mais y cause l'animal, yyyyyyyyyyyyyyyy cauuuuuuse, si bien qu'ça t'rends dingo. J'y ai causé de ça au père Yves, y m'a dit que çui ci, il avait de la satanerie qui lui sortait du fond de la gorge. Parfait'ment ! Pour ça qu'on vire tous barjo à l'entendre. D'la s'cousse... on va y couper le cou et faire l'œuvre du seigneur, ça m'paraît pour le mieux.

- Ça me paraît être la seule solution, en effet. Acquiesça Eugene qui n'avait alors rien compris à l'affaire, mais qui se sentit toutefois de participer à la conversation. Comme à chaque fois.

Les infrastructures manquaient et, les prisons, en ces lieux, n'étaient jamais que des cagibis au fond de l'hôtel de ville, occupés le temps que la collectivité noua la corde à l'arbre comme il se devait. Au moins, les dépenses carcérales n'étouffaient pas la collectivité.
Devinant bien que l'innocente gaillarde, bien que parfois rude dans ses approches, demeurait chose sensible, ce bien modeste officier d'état civil chercha à ménager sa peine. La pauvre, il est vrai, n'avait jamais eu le cœur à voir une bête souffrir.

- M'fais donc pas ces yeux là ! J'avions bien pensé à l'envoyer comme aide aux champs à la base. L'a juste chipé une tarte après tout. Et une d'la mère à la Lynette en plus ; c'est te dire si ça a dû bien lui purger la tripaille. Seul'ment v'là qu'y a pas un fermier à cinq lieues à la ronde qui veut d'une paire de bras en plus si y'a sa grosse gueule bruyante qui va avec. Comprends bien qu'j'ai les mains liées.

- Un peu comme moi ! Rebondit énergiquement Eugene, croyant à un trait d'esprit et riant de bon cœur, apparemment trop ingénu et ignorant des choses de ce monde pour seulement comprendre qu'on allait lui dresser la potence rien qu'à lui.

À le constater, d'un œil triste et dépité, se comporter si insouciamment face à une mort inéluctable, on put se demander légitimement par quel miracle un tel olibrius avait pu vivre jusqu'à ce jour.
La pauvrette avait eu beau faire de son mieux, braver l'opprobre des siens, garnir son plus beau panier, elle s'était non seulement faite remparer par celui-là même qu'elle cherchait à sauver de son sort, avant, en plus, de se voir signifier qu'on en ferait de l'engrais. Il y avait des manières de commencer sa journée sur les bonnes roues. Des bonnes, et d'autres ; comme celle-ci en l'occurrence.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le dimanche 03 mars 2024, 11:49:48
Pauvre Marguerite ! Elle qui s'imaginait suivre la voie des saintes dont les histoires abreuvent les sermons du curé, la voilà rabrouée dans ses élans de générosité. Reculant comme si on l'avait frappée, les yeux brillant de larmes contenues. C'est un spectacle triste à voir de voir un petit ange du village se faire rudoyer comme ça. Plusieurs autres que le maire tentent de la consoler ou de lui expliquer alors qu'elle rejoint la petite foule.

- Y méritait pas ta pitié, on t'l'avait dit.

- T'y pouvais rien petiote. C't'homme là a juste l'diable au corps.

- Ouais. Même qu'le curé proposait qu'on le ... comment qu'on dit déjà ? Dédiablise ... ?

- Exaurcisme

- Ouais ça. Mais il aurait fallu l'brûler. Il a une idée à quel point c'est précieux l'bon bois sec ??  Quand on lui a proposé d'utiliser l'bois qu'on lui donne pour qu'il s'chauffe les miches en hiver, il a tout d'suite renoncé à l'idée.

Au final, c'est toute une petite troupe qui avait fini par rassembler autour de la jeune fille en un rien de temps et qui commençait à discuter entre elle du sort de l'individu, sans plus se préoccuper de la jeune femme qu'ils étaient venus consoler au départ. Au milieu de la plèbe se dresse la figure autoritaire du Bourgmestre qui tente de diriger les débats. Mais son opinion fluctue comme le ressacs d'une marée changeante. Il essaye d'imposer son autorité tout en suivant les courants de la petite foule de ses administrés. Un jeu d'équilibriste précaire auquel il s'adonne avec une adresse très relative en tant que seule figure politique du patelin. 

- On va tout d'même pas l'tuer pour une tarte volée ... ?

Finit tout de même par balbutier une Marguerite éplorée , en dépit de toute la réticence que lui provoque maintenant le condamné. 

- Non, on va l'zigouiller pour tout l'tas d'insanités qu'il nous dit et tout l'tracas qu'il nous cause. On veut pas d'étrangers qui savent pas respecter nos usages par chez nous.

Résume le garde. Et beaucoup autour hochent vaguement la tête mais après les premières invectives on les sent tout de même mitigés dans le fond pour la plupart. Crier "à mort" en levant le poing est facile quand on est en colère. Mais ca se dégonfle un peu quand il s'agit de passer à l'acte. On en revient au point de départ : Bien que la populace de ce petit village  ne soit pas assoiffée de sang, il faut bien reconnaître qu'ils se sentent à cours de solution pour gérer un casse-couilles pareil.

- Pourquoi, toi tu veux pas d'son aide dans l'potager si t'y tiens tant ?.

- Tes champs sont en triste état Marguerite, même un cochon irait pas s'vautrer d'dans !

La remarque fait rougir de honte la jeune femme qui ne peut hélas pas protester. La mort de ses parents a rendu sa situation très précaire. Elle travaille d'arrache pied pour survivre mais c'est vrai qu'elle manque tout simplement de temps pour tout faire. La survie de ses bêtes et l'entretien de sa basse cours lui prend tout son temps. Elle sème mais manque de temps pour entretenir et perd la plupart du temps la bataille contre les mauvaises herbes et les nuisibles. Elle jette un regard timoré en direction du gredin au pilori et détourne vite le regard.

- J'veux pas être seule avec c't'animal là ... les dieux savent c'qui va m'faire.

- On sait tous très bien c'qu'y  t'y f'rait ...

Ironise une des matrones d'un ton entendu. La remarque provoque des gloussements chez plusieurs autres, des villageoises d'un âge plus avancé dont la beauté avait fanée suite à leur multiples mise bas et une rude vie passée à travailler à la campagne. Les jalouses connaissent très bien la réputation de Marguerite qu'ont dit pas trop difficile à basculer sur le dos et très accueillante envers les étrangers. C'est loin d'être la seule dans le village et presque chacune d'entre elles menaient ce genre de vie dissolue par le passé ...

Moquée par ses aînées, la jeune paysanne rougit. Elle balbutie des choses mais elles se perdent dans le brouhaha ambiant. Et puis quelqu'un a une idée lumineuse.

- Qu'on l'envoie s'faire pendre ailleurs !

- Ouais, balancons le sur l'chemin vers Mont-Sacré. Que ces sots là se débarassent de lui, s'i ils s'croient plus malins qu'nous !

Si il y a quelque chose qui soude les gens ici, c'est que les gens de Mont-Sacré sont tous des empaffés de la pire espèce. Cette rivalité de bourg séculaire est un des ciments de la communauté du village. Tout la rivalité avec ceux de bourg-les-oies. Ou avec ceux de Pont-Marché aussi d'ailleurs.

En quelques cris, voilà la solution toute trouvée. On se débarrasse du problème et en plus on déverse la merde chez des voisins qu'on aime pas. La solution fait cette fois l'unanimité et c'est bientôt toute une foule qui accompagne le "banni" jusqu'à l'extrême limite de village, sur le chemin qui mène à Mont-Sacré.  Le cortège est tapageur. L'homme, fermement maintenu par le garde se fait huer et parfois bousculer. Le village coléreux tient à bien faire comprendre à l'individu qu'il ne sera plus jamais le bienvenu ici, quitte à laisser quelques hématomes bien sentis en souvenir.

En d'autres temps, autres lieux, on l'aurait couvert de goudron et de plumes avant de le laisser aller mais ici, c'est un bon coup de pied au cul qui sonne le glas de la sentence, immédiatement après que les liens qui entravaient ses poignets soient défaits.

-R'viens ici et c'est à poil avec les mains attachées dans l'dos que tu r'partiras !

Une déclaration saluée par un concert d'approbations.

Et la pauvre Marguerite au milieu de tout ça, avait t'elle fait partie du cortège ... ? Bien sûr que non ... la mâle démonstration de justice populaire ne pouvait souffrir de la présence de jeunes fleurs délicates. Elle s'en sera retournée à ses occupations, un peu chamboulée par la tournure qu'avait pris les évènements.

...


...


...


De ce qu'il est adviendra du pauvre diable après cette échauffourée, elle ne le saura pas. Elle se sera contentée de travailler. Et c'est ainsi qu'on la retrouve le soir alors que la nuit tombe, à côté de sa maisonnette isolée en train de biner son maigre potager. Elle habite seule en bordure du village, la Marguerite. Dans une masure sise à côté d'une étable qui aurait bien besoin qu'on en refasse le chaume. Elle s'attèle à ôter de son mieux les mauvaises herbes qui avaient envahi son carré cultivé tout en ressassant les évènements de la matinée.

Elle se sent tiraillée entre la honte d'avoir été rabrouée et humiliée en public et la vague qu'elle culpabilité qu'elle ressent à l'idée d'avoir refusé l'aide de cet homme aux champs. D'un côté l'homme est un simplet qui ne peut pas être tenu responsable de ses actes ... Mais d'un autre côté qu'aurait t'elle pu faire en se retrouvant seule avec lui pour gérer son dédain et ses moqueries ? Qu'aurait fait l'homme une fois libéré de ses liens et sans personne pour l'empêcher d'agir à sa guise ? Définitivement, la peur avait été plus forte que son bon coeur et ce constat rongeait la jeune femme. 
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le dimanche 03 mars 2024, 22:17:06
À la nuit tombée, tombée et assoupie, il ne se trouve plus grand monde pour aller faire son marché à la grand-place. Plus personne à dire vrai. Comme seul occupant des lieux, on retrouve toutefois un irréductible cloué là, capturé de nouveau après avoir... volé une deuxième tarte alors qu'on l'avait pourtant exilé. Eugene passe sans doute sa dernière nuit dehors ; c’est une chance. La prochaine, il la passera dans un tombeau.

Minuit passé, endormi à genoux, ses bras tirés en arrière par les courtes chaînes qui le maintiennent à son pilori, sa mémoire a été réinitialisée ; comme à chaque jour qui lui passe dessus. Et de cette dernière nuit de condamné – ignorant alors jusqu’au sort qu’il l’attend, justifiant qu’il dorme d’un sommeil si profond – voilà qu’on le réveille d’un coup de pied. Puis d’un deuxième, car Eugene a le sommeil aussi lourd que l’esprit léger.

Les habituelles questions du lever lui sortent de son intarissable réservoir à babillages : « Qui suis-je, où suis-je, en quel temps, en quelle circonstance, quand est-ce qu’on mange ». C’est une vie usante que la sienne.
Son réveil-matin, l’ayant soustrait à Morphée à grands coups de tatanes, elle porte une robe. C’est la Lynette, la mauvaise – ou la bonne selon le point de vue – elle a un carnet en mains, celui où Eugene y répertorie ses souvenirs. Naturellement, elle le lui a soustrait il y a quelques nuits de cela, le vol étant encore chez elle son moindre défaut. À l’effeuiller, elle a tout compris à l’affaire ; de l’amnésie répétitive à ce qui l’avait conduit ici en passant par son nom.

- Eh ben Eugene, qu’est-ce tu fais là ?

- Le diable si je sais ! T’es qui au fait ?

- Mais c’est moi, enfin, la Lynette, t’me r’connais point ?

Jamais ils ne s’étaient rencontrés formellement.

- Ah, mais si ! Je situe. Comment ça va ? On a un beau soleil aujourd’hui, non ? Enfin, je veux dire, pour la nuit, c’est plutôt bien ensoleillé.

Passées les banalités et élucubrations d’usage, Lynette s’empressant de l’envoyer promener, celle-ci en vînt au plus pressé. Des clés lui sortent de sous le jupon et les voilà qui entrent et crochètent opportunément les fers que lunettes noires porte aux poignets. Celles-ci, elle les avait « empruntées » à un garde qui, en sa compagnie, s’était adonné à quelques plaisantes polissonneries.

- Faut qu’tu rentres chez toi, l’est heure.

- C’est pourtant bien vrai, ça. Assura Eugene qui ignorait tout de son « chez lui » ou de l’heure.

- Tu te souviens, hein ? Ta chaumière, non loin de l’étable, tout là-bas, au bout du ch'min, à l’orée de la forêt ? Y’a ton ouvrière qui doit attendre après toi pour servir l’souper. Tiens, prends-y voir ton carnet et file-moi l’camp avant d’attraper froid.

Qu’elle était secourable cette brave Lynette à une heure si tardive. Venir en aide à un inconnu, quand bien même celui-ci avait lourdé sa pauvre mère d’une tarte aux pommes ; ç’aurait presque fait d’elle une sainte. Exception faite, bien entendu, de sa jambe légère et du berlingot hospitalier. De sa rancune, aussi.
Alors qu’elle adressait un dernier coucou à ce candide amnésique en partance pour sa demeure, ignorant tout de sa présente condition, la sournoise ricana entre ses dents.

- Cette peau de vache de Margu’rite, ça lui apprendra, tiens, à me faire une vilaine réputation.

Le piège était à sa mesure. En libérant le paria pour l’envoyer chez la douce et aimable Marguerite, elle attirait sur elle le soupçon de complicité dans l’évasion du malandrin si celle-ci venait à le dénoncer. Nul doute que cet insupportable importun, désinvolte et bruyant au possible, attirerait tôt ou tard la suspicion chez cette fermière besogneuse.
Ayant trouvé son chemin de nuit, l'intrus pénétra ainsi à grand fracas dans la chaumière désignée plus tôt, non sans omettre d’enfoncer la porte après avoir usé de son crâne comme bélier.

Sonné en entrant, ayant alarmé l’hôtesse de ces lieux, il recouvra ses esprits et trouva à dire :

- S’cuse-moi, ouïe j’ai perdu mes clés.

Il ne risquait pas de les retrouver en ce sens où jamais celles-ci n’avaient esquissé un jour la paume de ses mains.

- Fais-moi plaisir, tu veux, dit-il en pensant s’adresser à une employée comme le lui avait laissé entendre Lynette, prépare-moi un truc à bouffer. Et dis-moi où est ma chambre tant que j’y suis. C'est toi qui sent les légumes pourris comme ça ?

Fallait pas dire des cochoncetés dans le dos de la Lynette. Ça non, fallait pas.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le lundi 04 mars 2024, 00:24:31
La nuit enveloppe la petite masure de Marguerite dans un calme apparent. La jeune femme dort à poing ferme sur sa modeste petite paillasse, assommée par le juste épuisement de ceux qui triment jusqu'au tout dernier point du jour. Mais le silence est soudainement brisé par un fracas assourdissant.

Les yeux écarquillés par la peur et la surprise, Marguerite se redresse brusquement dans son lit étroit, son cœur battant la chamade. La porte de sa modeste demeure est enfoncée avec violence, laissant place à l'apparition d'une silhouette masculine qui lui parait à ce moment enragé.

- Que, , mais ... ? Qui qu'vous êtes ??

Bafouille t'elle, totalement déboussolée alors qu'elle se recroqueville instinctivement contre le mur derrière elle. Sans la moindre source de lumière, elle est incapable de reconnaître l'homme qui se comporte comme s'il était chez lui. Une attitude évidemment totalement déconcertante.

Yeux écarquillés, elle regarde la silhouette qui se découpe dans l'encadrement de la porte. Et les questions pleuvent.

- J'ai jamais eu d'clefs sur ma porte ! Qui qu'vous êtes ? On s'connait ? Vous faites quoi ici ?!

La liste des hommes qui connaissent les lieux et pourraient se permettre ce genre de familiarités avec la belle Marguerite est malheureusement longue. Il est de notoriété quasi publique que beaucoup de jeunes gaillards du coin ont goûté un jour aux faveurs de la belle et pourraient, sur un instant de folie, s'imaginer en droit d'entrer chez elle nuitamment pour lui exiger des choses. Difficile dans ces conditions de savoir à qui elle à affaire. Son expression devient outrée quand l'homme évoque l'odeur de légumes pourris et elle s'exclame.

- Oh ! C'est vous qu'sentez comme un chien qui s'serait roulé dans une charogne ! Z'êtes ivre ? Vous m'voulez quoi ??

Le moins qu'on puisse dire est qu'elle ne se sent pas rassurée du tout, la Marguerite ! Il y a rien de plus mauvais qu'un homme ivre à une heure pareille. Elle est seule, dans cette petite masure isolée du reste du village, à demi nue cachée sous un drap tiré devant elle. Impossible pour l'heure de fuir par la porte que cette silhouette menaçante occupe et d'aller quérir de l'aide dans le village. Ou atteindre la grange pour s'y armer d'un outil et s'y enfermer.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le lundi 04 mars 2024, 05:54:20
Quelle vie que la sienne. Du moins, celle qu'il usurpait par mégarde, instrument de la malice d'une demoiselle aux desseins for mal intentionnés. Une bicoque comme seul foyer, même pas de clé, même pas de serrure et, pour seul compagnonnage, une simplette pas foutu de comprendre que le maître de ces lieux s'est était retourné à la demeure. Pour peu, il regretta bien le pilori.

- C'est moi ! Assura-t-il sans que la malheureuse fut mieux rencardée. C'est Eugene, en tout cas, c'est comme ça que l'autre m'appelée. Eh pis... eh pis, d'abord, sois polie si t'es pas jolie même si je te vois pas dans noir, parce que c'est bien toi la charogne, à médire comme ça sur un honnête homme qui s'en revient chez lui. Tu parles d'une ouvrière, je te jure.

Trouvant comme seule source de lumière une âtre étouffée dans la cheminée, il s'en alla la remuer d'un coup de pied d'ici à ce que les braises ne lèchent un restant de bûche. On distingua alors mieux sa silhouette, révélant au moins ses lunettes de soleil qui faisaient sa singularité en ces lieux abonnés aux archaïsmes d'un autre âge.

- Ce que je veux qu'elle me demande...[/size[/b]] soupirait-il comme si ce fut Marguerite qui se trouva en faute. Ce que je veux, c'est dormir dans mon lit après avoir graillé copieusement. C'est pourtant pas le monde que je demande ! La dame tout a l'heure, elle a bien dit que t'étais sous mon emploi, alors mets-toi plutôt aux fourneaux avant que je dépérisse.

Après avoir insisté qu'on le nourrît, le bougre n'ayant fait pitance dernièrement que de fruits et légumes pourris qu'on lui fit pleuvoir dessus à verse, il inspecta la chaumière. Pas un escalier, pas une trappe dérobée ; tout ce qu'il avait, il le scrutait à présent à la lueur d'un feu de cheminée naissant.

- C'est ça mon lit ?! Se scandalisa-t-il d'une outrance petit-bourgeois en retroussant le nez après qu'il eut pointé du doigt la paillasse sur laquelle l'occupante des lieux se fut recroquevillée. Bah je te félicite pas. Non seulement tu dors dessus pendant que je suis de sortie, mais en plus, il est pas entretenu. Tu me feras bien le plaisir de retourner dormir dans l'étable après que mon souper sois servi. Ah la souillon celle-là ! Quelle idée j'ai bien eu de t'employer...

Quand Eugene avait une idée en tête - et jamais la bonne - il n'en démordait pas. Lynette lui avait filé le cap de son existence, aussi s'en tenait-il à son itinéraire pour ce jour. D'autant qu'à consulter le calepin qu'il avait en poche, confirmation fut établie qu'il était bien propriétaire des lieux ; la preuve, c'était écrit. C'était certes écrit de la main de Lynette, mais c'était écrit quand même. Eugene n'ayant à sa disposition que cette seule mémoire de poche, il s'y cramponnait sans en démordre. S'il considéra qu'il était ici chez lui, rien, à commencer par les preuves les plus concluantes qui furent, n'auraient pu l'en dissuader.
Voilà de quel drôle d'animal Marguerite s'était faite l'hôtesse involontaire en cette nuitée.

Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le lundi 04 mars 2024, 14:14:39
Si le doute était permis jusque là, l'arrivée de la lumière dans la pièce permet à Marguerite d'identifier sans ambiguïté le personnage qui lui fait face.

- Vous !

Dit elle, à la fois surprise et choquée. C'est un dément. Elle sait qu'elle ne peut tout simplement pas le raisonner. Elle se relève, toujours couverte par son drap et jette un regard vers la sortie. L'homme est debout, au milieu de la pièce et déblatère des tas d'absurdités. Mais il n'a pas l'air de beaucoup faire attention à ce qu'elle fait au final. Pas au point de l'empêcher de se lever, de se diriger vers la porte et de sortie. Sitôt celle ci atteinte, elle pourra se précipiter par l'ouverture et appeler à l'aide au village. Réveiller le baillis en pleine nuit (encore) parce qu'un individu s'est introduit chez elle (encore).

- Tout d'suite, tout d'suite !

Dit elle précipitamment, feignant la docilité. Elle ramasse en toute hâte sa robe pliée sur un banc à côté de son chevet et l'enfile à la va vite avant de se diriger avec prudence vers la sortie, effrayée à l'idée que l'homme s'inquiète de son attitude et décide soudainement de l'empêcher d'agir. Elle avance d'un petit pas prudent vers la sortie. D'un deuxième pas, elle passe très près de l'homme. Elle retient son souffle et finit en se glissant jusqu'à là sortie.

Le coeur battant la chamade, elle ose jeter un dernier coup d'oeil derrière son épaule avant de partir. Courir prévenir le baillis, oui c'est son intention. Appeler à l'aide. Et ... condamner l'homme à se faire trancher le cou. Cette pensée est comme une douche glaciale pour la pauvre Marguerite qui se fige dans son mouvement.

Elle reste figée là plusieurs secondes, le coeur tiraillé entre des pensées contradictoires. Et puis elle finit par soupirer alors que ses épaules s'affaissent.

- Vous d'vez partir.

Dit elle abruptement. Elle se retourne et fait face à l'homme aux lunettes étranges. Elle se sent un peu plus confiance à présent qu'elle a une sortie dans le dos et la possibilité de fuir à toutes jambes dans une campagne qu'elle connait comme sa poche et dans laquelle elle saura s'orienter, malgrès l'obscurité.

- Vous êtes chez moi, Z'avez rien à faire ici ! Prenez la nourriture que vous voudrez et partez, de grâce !

Dit elle d'un ton qui parvient à être à la fois ferme et suppliant.

- J'suis désolée mais vous n'pouvez pas rester. S'ils vous trouvent ici ils vous pendront ! J'sais pas comment qu'vous êtes revenu mais vous êtes banni du village !

Ultime supplique d'une bonne âme qui balance dangereusement entre l'instinct de survie et le respect pour la vie humaine. Cet ultime instant de bonté la perdra peut-être.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le mardi 05 mars 2024, 19:46:56
Banni du village, voilà une saine occupation. Une qui lui tombait comme un couperet, avec de quoi retravailler les perspectives derrière ses lunettes noires. Les signaux contraires s'emmêlaient dans ce qui lui faisait office de cortex, il avait des carambolages tout plein le système nerveux à l'heure-ci - tardive de surcroît. La bouche à demi-ouverte, il était resté planté là, inerte, à réfléchir à sa condition. Ses élans de propriétaires s'étaient heurtés à un mur de réalité aux briques bien dures ; il y avait de quoi y perdre ses dents, ou, en tout cas, la raison.
Son carnet, véritable Bible de poche d'un pèlerin en errance, lui avait soutenu qu'il était chez lui. Mais à bien y réfléchir, l'écriture qui le lui avait assuré jurait de beaucoup avec le reste du recueil. C'était fâcheux. Eut-il eu ce qu'il fallait d'amour-propre pour apprécier les événements à leur juste valeur, qu'il se serait senti bien con. Mais privé de sa mémoire, voguant au gré des circonstances, il était pareil à un animal. Pas un qui compta parmi les plus malins, mais un animal curieux et pas bien farouche qui ne faisait jamais le mal par intérêt ; simplement par erreur.

- Je serais pas chez moi...? Admettait-il péniblement en son for intérieur avant de sortir de ses contemplations pour s'adresser à l'hôtesse de ces lieux. Mais du coup, l'interpela-t-il avec une fraîcheur déconcertante, rompant soudain avec le tintamarre dont il fut la cause un instant plus tôt. Je peux rester ?

Il s'invitait ou presque, avec ses airs de couillons à qui on ne prêtait guère des airs de malice, mais plutôt de connerie furieuse. Innocente, la connerie. Existante, cependant ; on ne peut plus présente.

- Qu'est-ce que j'ai fait pour qu'on veuille me prendre en fait ? Il avait aussi une mauvaise audition après une semaine passé à mariner dans sa crasse au bord d'un pilori.

Presque fier de lui, avec une tête d'ahuri à lunettes noires, il se pointa de l'index avant de quémander qu'on l'instruisit davantage sur qui il était. Elle avait l'air d'en savoir long. Après tout, ce « Vous », scandé par la belle, dans l'indignation la plus outragée, laissait entendre qu'ils s'étaient connus.

- Je suis un grand bandit ? C'est ça ? Le genre qui... qui sauve les veuves des orphelins en volant aux riches ? C'est ça ?

Il se bricolait une légende sur une affaire de tarte aux pommes. Une mauvaise tarte aux pommes, qui plus est.
Toujours est-il qu'il apparut autrement moins menaçant maintenant qu'on le ravisa sur les rails de ses souvenirs oubliés. Marguerite avait toujours affaire à un doux dingue ; mais pas un qui fut franchement dangereux. Un Eugene, ça se manœuvrait facilement après tout. Un peu de bouffe et ce qu'il fallait d'imagination pour lui bricoler un passé sur mesure, il n'était point nécessaire d'en jeter davantage pour l'apprivoiser. Mais comme toutes les bêtes curieuses, on mettait le temps avant de le domestiquer ; le temps de comprendre quel drôle de bête il était vraiment.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le mercredi 06 mars 2024, 09:19:29

La marteau de la lucidité semble enfin frapper la tête du malséant. L'attitude de celui-ci change et le voilà qui parait maintenant confus et indécis.

Marguerite, qui avait guetté avec tension et apprehension les réactions du forcené, semble (un peu) réussir à s'apaiser en retour. Celle ci s'exclame par reflexe, quand il lui demande de rester.

- Non !!

Mais aussitôt elle parait regretter cet éclat spontané. Elle le regarde et détourne immédiatement le regard. Elle se dandine un instant, tiraillée une fois encore entre la raison et son bon coeur. Elle remet une mèche chatain derrière et son oreille et souffle sur un ton de compromis.

- J'veux dire ... pas plus longtemps qu'cette nuit si vraiment vous avez nulle part où aller ... Mais vous vous lavez. Et vous partez d'main matin.

Une décision qu'elle a peur de regretter ... Après tout, l'homme n'a rien été moins qu'odieux avec elle depuis leur toute première rencontre.

Alors qu'elle balance dans l'incertitude quant à la marche à suivre immediatement, les questions posées avec innocence par l'intrus la font bondir et ouvrir une bouche ronde de surprise.

- Comment qu'vous osez m'demander ça ?! Vous avez mis tout l'village en colère !

A toutes les suggestions qu'il propose, elle dénie avec énergie, secouant la tête comme les mains.

- Non ... non ... non !

Dit elle à chaque fois, avant qu'elle révèle enfin la réaction.

- Vous avez volé une tarte. Et au lieu d'vous contenter d'être mis au pilori et d'et' r'laché plus tard, vous avez mis en rogne tout l'monde en vous moquant d'tout et d'tout l'monde.   

Oui parfaitement ... aussi absurde que ca puisse paraître, l'homme est menacé de mort à cause d'une simple tarte. Marguerite a un peu honte de ses contemporains et ne cherchera visiblement pas a les defendre. Elle lache un soupir.   

- Voilà pourquoi personne doit vous voir ...

Dit elle en guise de conclusion. Quant a la suite immédiate ... il faut y réfléchir. Marguerite referme lentement la porte au loquet disloqué et utilise un tabouret pour la maintenir fermée. La perte de son verrou la chagrine car évidemment, aller trouver le charpentier pour le remplacer est au dessus de ses moyens actuels ... Elle va devoir s'endetter auprès de lui et elle sait très bien quel arrangement il risque de lui proposer ... Elle soupire puis concentre ses réflexions sur les problèmes immédiats qui la préoccupent.

- J'dois aller au marché du bourg d'à côté d'main ... Vous mont'rez dans ma charrette et j'vous ferai descendre loin du village ...

C'est sans doutes peu mais c'est tout ce qu'elle peut raisonnablement offrir comme aide.  Elle se rapproche du feu, non sans guetter du coin de l'oeil les réactions de l'homme dont elle semble toujours se mefier un peu. Elle poursuit le mouvement entamé par celui ci, ravive les flammes et rajoute du bois pour aider le feu à repartir.

- J'vais vous faire chauffer de l'eau ... vous vous lav'rez et vous vous coucherez ...

Où ... ? Elle n'y a pas encore songé. Elle songe très sérieusement à lui abandonner le logis et à s'enfermer avec les bêtes pour la nuit. Le peu qu'elle possède est sans doutes moins précieux que ses animaux. Elle ne pourrait s'en remettre si le forcené se mettait en tête de les faire fuir ou de les blesser ...
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le mercredi 06 mars 2024, 18:57:31
- Je gère, t'inquiètes !

En invité de marque ; remarquable et remarqué, Eugene, d'instinct, sut qu'il devait faire honneur à l'hospitalité qu'on lui accorda, bien que ce fut les dents serrées. Sa gestion des événements qui lui furent dictés fut ainsi à la mesure de ses capacités, c'est-à-dire désastreuse en tout point. À la recherche d'un récipient où y verser de l'eau, il remua ciel et terre, mettant la chaumière sens dessus dessous pour enfin extraire un baquet providentiel (https://i.pinimg.com/474x/3a/e9/25/3ae92523f86114318947b497bd2c8717.jpg) dont elle se servait comme fourre-tout et où y étaient rangés douzaines de récipients plus petits. Eugene, naturellement, se priva bien de ranger tout le foutoir qu'il occasionna lorsqu'il vida sa baignoire en bois de toutes ses babioles.
Désespérément, l'hôtesse du foyer rangeait derrière son chaos ambulatoire partout où il passa. C'était en ces termes qu'il « gérait ». Et à cela, il y eut effectivement motifs à l'inquiétude.
Après avoir poussé le récipient au travers de la pièce, l'importun ôta ses parures sales avec une si singulière prestesse qu'on le crut prodige. Encore affairé toutefois à ôter son haut dans lequel il était bloqué piteusement, le reste déjà bien en bas des chevilles, on l'entendait néanmoins scander :

- Mets-y la flotte ! Vas-y, j'arrive !

Sans doute fut elle trop outrée de le découvrir aussi à son aise, déjà à poil et sans pudeur, ignorant qu'il y avait prétexte à s'offusquer de voir un homme exposer sa nudité avec une telle désinvolture. Aussi Eugene s'affaira-t-il à soustraire l'eau chaude de l'âtre afin de l'y verser lui-même avant de se loger assis dans la grosse bassine. Pas assez longue cependant pour qu'il y étendit les jambes, celles-ci quelque peu recroquevillées.
Dans cette eau encore presque bouillante où il s'y brûla à s'y immerger le derrière, Eugene en fit aussitôt clapoter le contenu tandis qu'il s'aspergea tout le corps à grandes louchées de main. La pièce toute entière fut ainsi maculée d'eau, ainsi qu'un chien mouillé s'y serait séché furieusement. Marguerite ne fut pas en reste, ses linges nocturnes tout aussi trempés que le restant de la pièce. Il ne lui avait accordé aucun répit.

N'ayant que fait ruisseler l'eau sur sa peau, ôtant le gros du sale, mais ne décrassant pas car ignorant tout du savon et ses vertus, il s'exclama déjà, le cul dans sa bassine d'eau, après avoir levé haut les bras :

- Et voilà, tout propre !

Mais à la voir, à y regarder même dans ses yeux, le propret ne sut trop interpréter ce qu'elle eut en tête. Il devina toutefois que son hôte était, au mieux, quelque peu perplexe de sa soudaine prestation sanitaire. Voire même circonspecte, pour ne pas dire autre chose.

- Non ? Hésita-t-il ensuite d'une voix aigue, se recroquevillant à moitié dans la bassine de crainte d'avoir contrarié la malheureuse.

L'hospitalité, quand on recueillait chez soi de pareils énergumènes, tenait du vice prompt à paver la voie du calvaire.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le jeudi 07 mars 2024, 09:02:22
Il en faut de la patience pour gagner sa place au paradis ...

Tel un gamin de 5 ans dans un corps d'homme, l'invité sans nom met un chantier sans nom dans la masure et Marguerite a toute les peines du monde à contenir le chaos qu'il génère. Et c'est d'ailleurs parce qu'elle commence à le voir comme un enfant un peu simplet et non plus comme un homme accompli qu'elle ne sourcille pas quand il se déshabille et entreprend de se laver. (Et puis vous savez, c'est une fille de la campagne. Des hommes nus d'ailleurs, elle a vu tellement que ce n'est plus ce genre de choses qui la choque ...)

- Faites douc'ment, vous mettez l'chantier partout.

Tente d'elle de l'admonester à plusieurs reprise. Sans beaucoup d'effet d'ailleurs. Prenant le rôle du parent, Marguerite finit par prendre les devant en saisissant une brosse au poil rèche ainsi qu'un pain de savon.

- Non vous y êtes pas du tout.

Lui répond t'elle, avec la voix ferme que peut avoir un parent qui parvient encore à se contenir face à un enfant turbulent. Elle lui intime avec la même fermeté.

- Asseyez vous.

La jeunette remonte ses manches et entreprend alors de frotter avec vigueur la peau de l'homme bien trop imprégnée des odeurs de chou moisi pour que ce soit supportable. Marguerite (pourtant habituée aux effluves de la campagne) en plisse le nez maintenant qu'elle a l'occasion de sentir de si près. Ce n'est pas un brossage délicat ni vraiment agréable mais il a pour but d'être efficace, qu'importe ce que l'objet de ses attentions en pense. Marguerite a vu sa robe se faire faire éclabousser et puisqu'elle ne dispose pas de 40 tenues, il faudra bien qu'elle fasse avec pour le moment. Elle ignore le désagrément du tissu qui lui colle à la peau et révèle à l'homme sans doutes plus que ce qu'elle devrait.

- Couper vos ch'veux vous f'rait pas d'mal non plus.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le vendredi 08 mars 2024, 14:09:12
Avant de lui élaguer la tignasse cependant, il fallait purger le vilain bouillon qui macérait dans bassine. De l'eau, il fallut en faire chauffer davantage puis vider la précédente au dehors, et au beau milieu de la nuit qui plus est, si l'on voulut venir à bout de cette peine. C'était à croire qu'une brosse seule n'aurait suffi à venir à bout des immondices l'ayant recouvert ; qu'il aurait mieux valu jeter Eugene aux flammes.

Trop hospitalière pour virer pyromane cependant - y'avait pourtant de quoi - la bonne Marguerite briqua sec. Passées les premières couches de légumes, ce qui demeura de crasse sur l'énergumène tînt du coutumier. Il n'empêcha que la bougresse redoubla d'efforts afin qu'il brilla comme un sous neuf. Il avait au moins fallu cela pour qu'elle fit enfin partir l'odeur. Le plus gros était derrière elle, mais elle ne démérita pas dans ses efforts pour autant.
Toute gironde et grâcieuse se trouvait-elle être, elle avait dans les bras la force des rustres ; des travailleurs. Car après tout, ça n'était rien moins qu'une paysanne débonnaire et acharnée dans son ouvrage qui lava Eugene à lui en déchirer l'épiderme. Elle n'avait pas, envers lui, la patience ou la retenue qu'elle pouvait accorder à son bétail ; aussi frottait-t-elle sans faiblir.

- Aïe !

Osait encore se plaindre le fainéant qui, non content de faire irruption chez une donzelle au beau milieu de la nuit, se laissait oindre par ses soins. À la brosse, certes ; il n'empêcha toutefois que Marguerite fit preuve à son égard d'une mansuétude peu commune. Mais en ingrat qu'il était, l'inconvenant persistait à s'en plaindre. Pire encore et, comme de bien entendu, il lui compliqua la tâche plus que de rigueur en se tortillant dans tous les sens.

- Pourquoi que vous me faites du mal comme ça ? Je vous ai rien fait moAÏE !

Pourtant privilégié, capricieux qu'il était, Eugene se posa presque en martyr tandis qu'on lui récura le cuir avec une ardeur peu commune. Il ressortirait de ce bain plus propre qu'il ne l'avait jamais été de sa vie. À supposer qu'il en réchappa, car la mère Clairbois y allait très franchement. Tant et si bien qu'il eut semblé qu'elle chercha à faire autant disparaître la saleté que ce qui se trouva dessous.
Cherchant à se défendre comme il put - c'est-à-dire stupidement - Eugene agrippa l'avant-bras de son bourreau afin qu'elle stoppa ses offices. Plus petite que lui de près d'une tête et, pesant bien quinze à vingt kilos de moins que lui, sa force de paysanne supplanta pourtant aisément la sienne, aussi ne l'arrêta-t-il pas plus d'une seconde.
Mais toujours à se débattre, Eugene lui jeta à la gueule et tout autour la mélasse dans laquelle il macéraot. De quoi la rendre plus sale qu'il ne l'était à présent, bonne pour un bain elle aussi.
Sans une once de remord, il eut en plus de tout le toupet consistant à la commander.

- On fait une trêve, là, j'ai trop mal. On vide l'eau, on y remet de la plus propre, et chacun se frottera lui-même. Je vais périr autrement. L'est dingue avec sa brosse, l'autre !

Elle était à présent comptée parmi les crasseux désormais qu'il l'avait souillée de la drôle de soupe qui lui avait ruisselé le long de l'échine. L'eau avait continué à chauffer en prévision d'un deuxième bain tant il avait été sale. La deuxième brassée, maintenant que l'odeur et les résidus de saleté seraient vidés dehors, promettait de laisser derrière elle une eau plus claire.
Pour faire pénitence de l'avoir salie Eugene s'affaira lui-même à vider la bassine dehors, noyant le parterre de fleur à proximité avant qu'il ne revînt, toujours aussi nu et décomplexé, ses lunettes de soleil irrésistiblement collées sur son nez.

- Mets-y la flotte qu'on en finisse. Ordonnait-il comme s'il se fut trouvé maître de ces lieux. T'es pas trop salie, toi, ça ira vite.

La fois-ci qu'il retourna dans son bain, déjà bien plus propre qu'auparavant, Eugene prit soin de recroqueviller un peu plus ses jambes écartées afin de laisser une place conséquente dans la bassine. C'était là tout ce que sa galanterie lui permettait d'accomplir après une infraction à domicile.




Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le vendredi 08 mars 2024, 14:59:06
Se salir ... c'est malheureusement quelque chose dont Marguerite à l'habitude et qu'elle ne craint pas. Ce qui doit être fait doit être fait, point. Elle se lavera par la suite s'il le faut, ca ira toujours plus vite que de faire sa mijaurée pendant trois heures. Que le bougre remue , la salisse et la mouille au point de perdre toute pudeur à ses yeux, ca ne l'empêche pas de continuer à œuvrer sans marquer autre chose qu'une légère impatience.

- N'faites donc point l'enfant, z'êtes plus sale qu'un cochon sortant d'sa soue.

Maugréé t'elle. Elle avait frotté tant qu'elle pouvait, essayant d'ignorer les pitreries de son invité jusqu'à ce que celui ci l'attrape et impose définitivement une trêve. De mauvaise grâce elle consent à un changement d'eau, ce qui va tarder d'autant l'heure à laquelle elle pourra enfin retourner se coucher. Au moins l'homme l'aide t'elle à effectuer ce pénible changement. Pendant qu'elle va au puit tirer de nouveaux seau d'eau, celui-ci s'occupe de vider son baquet dans la cour. Elle ne s'étonne même pas qu'il choisisse de se promener à poil et n'en fait aucun cas. Quand elle finit par rentrer dans la masure, le visage rougi par l'effort qu'elle vient de déployer, elle tombe sur le spectacle de l'homme assis dans son baquet, qui se pousse et l'invite manifestement à partager son eau.

- Qu'est c'qui vous fait penser qu'j'aurais envie d'me coller nue contre vous ?

Bien des hommes lui ont déjà fait le coups. "Viens Marguerite, je vais te frotter le dos." Et crac. Ce n'est pas le dos qu'il finit par lui reccurer. Si l'homme avait été beau ou même raisonnablement attentionné , elle aurait pu considérer pendant un instant la question. Une petite galipette n'a jamais fait de mal à personne et malgré ce qu'on pourrait croire, ce n'est pas tous les jours que les occasions se présentent. Mais définitivement les circonstances ne s'y prêtent pas. Elle est fatiguée, à bout de patience et en l'état, le comportement immature de l'homme n'est absolument pas de nature à éveiller des envies chez elle.

- J'me laverais au baquet après.

Déclare t'elle simplement. Elle lui lance la brosse qui atterit dangereusement près de son entrejambe avec un grand "plouf".

-  Mais avant ça ... Vous, vous vous frottez avec ça comme j'viens d'vous l'faire. Partout. Et moi j'vais m'occuper d'votre tignasse.

Sauf que ... celle ci est bien trop emmêlée et dégoutante avant qu'elle puisse y plonger les ciseaux à laine qu'elle utilise pour tondre les moutons. Elle va devoir laver ca à grande eau. Se positionnant derrière lui, elle utilise une grande cruche pour laver à grandes eaux et utilise un savon pour tenter de décrasser tout ca.

- Bougez pas, ca vous brûl'ra les yeux si vous vous en mettez dedans.


Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le vendredi 08 mars 2024, 17:53:32
Ses élans de courtoisie à présent refoulés vertement, Eugene reprend ses droits dans sa bassine, un brin étonné qu'elle se complaise ainsi dans sa crasse. Sa mémoire lourdement déficiente, il ignore jusqu'aux affres induites par une proximité excessive. Il n'avait pas pensé à mal et pour cause ; penser, Eugene, sait pas. Aussi lui tranchera-t-elle la tignasse à défaut de la gorge. Mais il se refusera catégoriquement à ôter ses lunettes de soleil. Pas par prétention, simplement car il n'a pas compris qu'il les avait sur le museau, s'imaginant sincèrement que le monde était aussi sombre qu'il le percevait derrière les verres opaques qu'il prenait pour ses yeux.

Aussi douce avec ses tifs qu'elle le fut avec son grain de peau, Eugene serra les dents et geignit le temps qu'elle lui arracha presque les cheveux sous couvert de les démêler. La potence, il l'aurait préférée ; au moins car le bourreau ne faisait pas durer son supplice.
Alors il se frotta en attendant. Sans y mettre du cœur à l'ouvrage, toutefois, encore tout endolori du traitement qu'elle lui avait réservé quelques instants auparavant.

- T'as quoi contre les bains ? Qu'il lui demande alors.

Légitimement surpris qu'elle ait fait tant de manières afin qu'il soit rutilant, et ce pour ne pas se laver en retour, le voilà qui insiste, circonspect.
À se frotter le bras du bout de la brosse à peine - il a douillé - Eugene persiste dans sa curiosité, avec une candeur qui friserait l'insolence si elle n'était pas enrobée de bêtise à l'état pure.

- C'est parce que t'es grosse ? T'as peur de pas entrer dans le baquet ? Hein ? C'est pour ça ?

La question était sincère, ce qui ne la rendait que plus vexante encore. Il sentit d'ailleurs qu'on tira plus ardemment sur sa crinière emmêlée après qu'il se soit interrogé en ces termes. Incapable toutefois d'établir le lien de cause à effet entre les deux événements, jamais il n'arrêta les frais ; onéreux ceux-ci.

- Moi, je pense qu'en tassant bien, ça entre.

Elle était pourtant plus menue que lui, avec cependant quelques modestes attributs et le corps charpenté d'une fermière assidue dans ses œuvres. Mais de l'avoir tantôt appréhendée de si près, il la considéra par l'opulence de son buste plus tôt présenté à lui sous un linge mouillé. Faussant ainsi l'image qu'il avait d'elle, il la crut plus dodue qu'elle ne l'était réellement. D'autant que la force dont elle fit preuve ne concourra qu'à l'imaginer plus ample qu'elle ne l'était ; la pénombre à peine tranchée par les flammes de la cheminée et ses lunettes n'aidant que peu à mieux apercevoir son environnement proche.

- Parce que sinon, va encore falloir faire chauffer de l'eau. Et vu que j'ai renversé celle qui avait en réserve en vidant la bassine tout à l'heure - ah oui je te l'avais pas dit, maintenant tu sais - faudra aller en chercher dehors je crois bien. Ça nous amène tard cette histoire.

Lui aussi avait sommeil, et, à mots couverts,  lui reprochait presque de retarder l'heure du dodo au prétexte qu'elle dut se laver à son tour.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le vendredi 08 mars 2024, 18:31:41
Marguerite, toujours aussi patiente malgré le torrent d'absurdités que peut débiter ou faire son invité du soir fronce un peu les sourcils face à la question maladroite de ce dernier et répond sur un ton un peu vexé.

- Crénom, j'ai rien contre les bains.

Elle soupire et explique.

- J'ai kek'chose contre les prendre avec un homme avec qui j'ai pas l'intention d'faire du tralala. Si vous pensiez qu'j'allais gentiment m'frotter les fesses contre votre bistouquette, vous vous mettez l'doigt dans l'oeil.

Ayant terminé son rapide savonnage des cheveux, elle s'arme de son ciseau à tonte et tchac. Aidée d'un peigne en bois grossier, elle entame l'élagage capillaire.

- D'ailleurs vous f'riez bien de laver cet endroit là vous même et d'bien frotter. J'irais point vous toucher l'entrejambe et m'est avis qu'c'est l'endroit qui aurait l'plus b'soin d'un peu d'savon.

Le fait qu'il la traite de grosse ne lui fait visiblement ni chaud ni froid. En revanche ses épaules s'affaissent un moment, interrompant pendant quelques instants ses tailles. L'ombre d'un vague abattement passe fugacement sur ses traits, mais il y a peu de chance pour qu'une personne comme son invité soit du genre à s'en apercevoir.

- Comment pourrais-je être grosse ? J'vous donne l'impression d'avoir les moyens d'manger plus qu'à ma faim ... ? Ouvrez les yeux, j'suis pauvre. L'loquet que vous m'avez détruit va m'couter de l'argent qu'j'ai pas et la portion qu'vous allez m'manger, j'la comblerai en mangeant des racines pendant plusieurs repas.
 
Elle même ne sait pas pourquoi elle a dit ça. Elle le regrette aussitôt. Culpabiliser quelqu'un à qui on offre la charité, ce n'est pas très correct. Toujours accroupie derrière le dos de l'homme, elle renifle, s'essuie le museau du revers de sa main et murmure.

- Oubliez c'que j'ai dit ... et vous inquiétez pas pour moi. J'me laverais après ...

Quand il dormira sans doutes ... et à l'eau froide. Sans davantage parler, elle reprend son oeuvre sur les cheveux de l'homme. Gagnée par une vague mélancolie, l'allure et la brutalité de son travail avait quelque peu ralenti ... Elle laisse ainsi un silence s'installer, interrompu seulement par les tchac tchach de l'outil et le vague clapotement de l'eau dans le baquet.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le vendredi 08 mars 2024, 19:08:14
Il faisait fort, le sieur Erik. Il arrivai en parfait vandale, se trouvait traité en prince, mais trouvait malgré tout la manière la plus idoine de briser les digues entre les larmes et les mirettes de son épatante hôtesse. Elle avait beau avoir un rude caractère et une mentalité de battante, trop point n'en fallait à la liste de ses malheurs. Ce malotru, il l'astreignait à la misère avec bonhomie et, à force qu'il la brima, elle ne put évidemment que craquer. Peu de larmes lui échappèrent, naturellement. C'était une paysanne, elle avait sa dignité, mais aussi ses limites.

Le cœur comme écrasé sous le poids d'une masse dont il ne devinait la provenance, Eugene balisait sans le savoir. Il avait merdé dans les grandes largeurs et dans l'allégresse qui plus est. Voilà à présent que quelque chose en lui l'intimait de se montrer plus avenant que nécessaire envers sa bienfaitrice. Aussi commença-t-il par se montrer obéissant afin qu'il ne la chagrina pas davantage. Sans qu'il ne sur mettre les mots sur les choses, la savoir pleurer lui comprimait un brin la poitrine. Plus docile, en tout cas moins impétueux, il s'était saisi de « cet endroit-là », préalablement désigné par dame Clairbois, s'en emparant d'une poigne ferme pour s'employer à le fourbir en insistant tout particulièrement. Ainsi ne dérogea-t-il en rien aux directives qui lui furent transmises.

- J'ai pas bien tout compris à tes histoires de « Tralala », de « bistouquettes » ou de « doigt dans l'œil », d'autant que ça doit faire mal[, ça... mais le reste, ça me parle ! Et même drôlement.

Enhardi par son enthousiasme, la tête tournée vers elle et ses sanglots ravalés, son lustrage ne gagna qu'en intensité, son sexe, s'épaississant entre ses doigts sans trop qu'il n'y prêta initialement attention.

- Le loquet, les repas, tout ça, je gère ! Je vais travailler pour toi jusqu'à ce que je rembourse tout. T'as plus qu'à me dire ce qu'il y a à faire. Je vais faire ta fortune, la Marguerite, tu vas voir

Il avait bien dit « les » repas, apparemment bien décidé à s'installer. Sans doute escompta-t-il loger ici le temps qu'il lui soit secourable aux champs.

- T'as pas à dire « non », t'auras juste à ordonner et j'o... j'obéirai.

Il avait marqué un instant d'hésitation, le souffle alourdi d'un je-ne-sais-quoi dont il n'aurait été foutu de situer la provenance. Interpelé de se sentir haleter, il décéléra ses mouvements de va-et-vient perpétrés machinalement de sa main pour découvrir une excroissance lubrique gonflée de s'être sentie si bien stimulée. Il s'en était fallu d'un poignet vigoureux et du souffle proche d'une malheureuse pour que la fougue lui brandît son mât.
Un brin paniqué, ne sachant trop où trouver assistance de se voir métamorphoser sans en comprendre la cause, Eugene se tourna vers celle qu'il tînt pour son employeuse, inquiet de découvrir sa propre vigueur.

- P... pourquoi ça a grossi, ça ? T'as mis quelque chose dans l'eau ?! Je fais quoi, la Marguerite ? Qu'est-ce que je fais ?!

Sa malédiction l'avait amputé des plus élémentaires informations dont un homme devait se prévaloir. C'est alors en étant plus démuni que jamais qu'il appréhendait une bête érection, ayant en plus le toupet d'exiger d'une demoiselle qu'elle fit son instruction à ce sujet. À moins qu'elle ne flaira un coup fourré qui, pourtant, n'en était pas un.
On ne pouvait en effet qu'avoir peine à croire qu'un mâle adulte fut ignorant au point de ne rien connaître de ses capacités physiologiques.

Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le vendredi 08 mars 2024, 20:24:06
La jeune femme soupire face à la proposition de se racheter. C'est de sa faute si l'homme se sent coupable et elle s'en veut un peu. Elle décline d'un geste vif de la tête.

- N'en faites rien par pitié. Vous n'ferez qu'attirer des ennuis.

Outre le fait qu'elle doute fortement qu'il puisse être bon à quoi que ce soit, elle lui rappelle au cas où il l'aurait déjà oublié.

- Les gens du village rêvent d'vous pendre si ils vous trouvent. Non, il faut qu'vous partiez, vite et loin. Dès d'main matin.

Elle ne serait pas en train de couper les cheveux d'un étranger en plein milieu de la nuit si il n'y avait pas une sorte d'urgence vitale derrière tout ça. Elle espère encore s'en tenir au plan élaboré plus tôt : L'embarquer le lendemain matin dans la charette et direction la ville d'à côté. Elle pourra lâcher l'homme en chemin, lui indiquer la bonne direction à prendre et ... espérer le meilleur pour lui par la suite.

On ne peut pas dire que Marguerite soit surprise que l'homme en face d'elle soit puceau. Elle a peine à imaginer quelle fille aurait eu coeur à déniaiser ce grand dadais. Elle n'a pas été surprise non plus quand elle a compris qu'il n'avait pas compris ses histoires de "tralala" et tout le toutim. Mais de là à imaginer qu'il ne comprendrait pas ce qui lui arrive arrive quand il s'astique le manche, cette fois elle en tombe des nues.

- Z'êtes sérieux ? Quoi, vous comprenez vraiment pas c'qui vous arrive ??

Demande t'elle, plus ahurie que jamais. Mais elle doit bien se rendre à l'évidence.

Soudain et sans crier gare, la voilà qui éclate de rire devant la situation. C'est la fatigue accumulée qui doit parler parce qu'elle n'est pas du genre à se moquer d'habitude.  Elle pouffe derrière sa main et ne peut s'empêcher de lui répondre.
 
- A l'évidence, il est sur l'point d'exploser. Ca va être très douloureux. La seule solution qu'je vois c'est d'immédiatement vous mettre à prier les bons dieux et d'mander grâce pour tous vos pêchés.
 
Ce n'est pas très charitable de rire des malheurs de ce pauvre homme mais c'était plus fort qu'elle. Elle ne laisse que quelques secondes de panique s'installer et se décide à arrêter vite la plaisanterie avant que l'homme ne vienne à s'agenouiller dans son baquet d'eau pour invoquer tous les saints du monde.

- Mais non, ballot ! Vous avez juste envie de ... eh bien ...

Elle roule des yeux et essaye d'afficher un air entendu et  explicite..

- J'y crois pas qu'vous soyez niais à c'point là. Vot' p'tit oiseau d'mande juste à être dorloté. Z'allez quand même pas m'dire que c'est la première fois qu'ca vous arrive, j'vous croirais pas.

Elle designe les ciseaux qu'elle reprend en main.

- Allez j'ai bientôt terminé. Continuez d'vous l'astiquer si ca vous fait du bien et essayez d'pas trop bouger. J'ai presque fini.

La coupe de cheveux est grossière mais de toutes façons, à quoi ferait elle dans le trop élaboré ?
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le samedi 09 mars 2024, 14:25:24
- Mais... quel petit oiseau bon sang ?!

La situation était grave ; bien qu'en réalité, elle ne le fut pas tellement. Pour qui était étranger de ces choses-là, néanmoins, une réaction aussi anodine que celle qui se profila au bout de l'abdomen du couillon de service était tout un monde à elle seule.

- Parce que ça peut exploser en plus ?!

Si Marguerite prit la nouvelle - qui n'en était d'ailleurs pas une - avec tant de désinvolture, ce fut avant tout car l'enjeu était négligeable. Risible de surcroît. En maîtresse de maison bien permissive, elle l'invita même à se palucher afin qu'il se tînt tranquille. Elle savait y faire avec le bétail afin de se ménager le calme en le laissant paître au mieux.
Mais pour l'avoir entendue rire avec tant d'éclat, Eugene, bien mal au fait de ce qui se tramait réellement, la crut alors machiavélique en diable. Assez pour lui avoir jeté un sort aux conséquences pour le moins atypiques.

- Que je... mais plus je tire dessus plus ça devient raide !

Comme une démangeaison qu'il ne faisait pas bon gratter, sa protubérance lui partant des gonades se renforçait d'être mieux sollicitée.

- C'est le sort que vous m'avez lancé, ça ! Sûrement du vaudou capillaire, un truc dans le genre. Vous allez me faire le plaisir de bien vouloir le corriger, sinon je reste chez vous pour l'année qui vient !

Se sachant à présent indésirable, il s'imposa comme une monnaie de chantage, sa présence s'avérant insoutenable pour qui la subissait. Il n'aimait pas menacer quelque demoiselle que ce fut en ces termes, d'autant que celle-ci se montra hospitalière à son égard, mais il ne redouta que trop l'implosion ; à moins qu'il craignit que son organe ne prit l'envol d'un « petit oiseau ». Il la tenait dès lors pour responsable de ses heureux malheurs, espérant de celle-ci qu'elle remédia au problème dont il faisait si grand cas.

Qu'elle se coupa au beau milieu de la phrase précédemment, en lui assurant qu'il avait « envie de » ne l'avait pas rassuré. La dissimulation d'information ne l'avait en effet que mieux persuadé qu'elle lui cachait quelque chose d'important. Son cylindre vicieux prenant ainsi l'allure d'une affaire d'état.
Et quel état.

Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le dimanche 10 mars 2024, 13:04:30

- Faut il donc être empoté pour ne pas connaître ces choses là !

S'exclame la jeune fille qui voudrait paraître sévère mais ne peut s'empêcher de trouver la situation drôle malgré elle.
La panique du benêt la fait secouer la tête, un sourire de dérision au coin des lèvres.

- Votre bite, crénom. Vous savez quand même qu'ca n'sert point qu'à pisser, non ... ?

Non. Il faut se rendre à l'évidence. Marguerite roule des yeux face aux menaces qu'elle ne semble pas une seconde prendre au sérieux. Sans plus de préambules, elle pose ces ciseaux de taille, s'assure que la manche de sa robe soit bien remontée et intime.

- Approchez vous donc. Sechez vous donc avec le linge pendant qu'je m'occupe d'votre cas (c'qui faut pas faire quand même).

Elle lance le linge sec (faute d'être très propre) à l'homme avant de se positionner agenouillée près de lui, prenant les choses en main de façon très littérale.  Sa main encore mouillée saisit ainsi la hampe du manche tendu et commence un mouvement de va et viens propre à  satisfaire les inquiétudes du ballot.

- Laissez vous donc faire, ca n'vous f'ra que du bien.

Ayant vu le loup (voire toute la meute) depuis longtemps, ce n'est pas une petite paluchade vite faite qui va beaucoup impressionner la fille de la campagne. Bien des gaillards du coin lui en ont fait voir de bien pires ... Même si elle même parait assez peu remuée par la situation, elle agit de façon plaisante et efficace, faisant preuve d'une habileté née d'une grande pratique.

- Préven'ez moi juste quand ca viendra, j'n'ai point envie d'être aspergée ...

Sans doute a t'elle tort d'imaginer que l'homme à qui elle à affaire comprendra ce qu'elle veut dire par là ...
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le dimanche 10 mars 2024, 19:00:50
Surpris d’abord, tout penaud que la gourgandine lui eut intimé de se tenir ainsi à sa disposition, il avait obtempéré, l’espérant secourable tandis que son vice l’échauffait de plus belle. La brave fille, poussée dans ses retranchements, ne fit apparemment aucun chichi et s’acquitta prestement de la requête, se saisissait aussitôt de l’objet du délit qui, entre ses doigts, frétilla comme une bête sauvage rétive à se laisser si facilement dompter. Elle avait la poigne assurée et méthodique, ne transigeant pas à accorder ses si généreuses libéralités.

Sans passion ni vice, par devoir ou presque, elle le branlait machinalement ainsi qu’on apaisait un animal agité. La recette fit florès auprès de cet invité encombrant. Quelque part paniqué, car frayant avec l’inconnu tandis qu’on se joua si librement de son pal, la délicate chaleur venue crépiter tout au bas du bas-ventre d'Eugene apaisa ses craintes à mesure que la rustaude consolait ses chairs délicates. Aussi rustique qu’abrupte dans son approche, comme on put s’y attendre d’une paysanne avisée, Marguerite ne rechigna que peu à l’accomplissement d’une tâche pourtant ingrate. C’est alors sans ménagement qu’elle lui avait travaillé la trique de ses mouvements de va-et-vient rapides et suaves.
Par instants, de ses grands yeux, positionnée qu’elle se trouva à genoux devant lui, Eugene sentit qu’elle le jaugea. Érudite et assidue dans ses offices scandaleux, sans doute devinait-elle l’imminence du surgeon rien qu’aux grimaces et contorsions du mâle.

Mais lui ignorait tout de la bagatelle. Abandonné entre ses doigts fins de paysanne, il s'ene remettais aux bons soins de l’aumône débauchée qi lui fut si bien accordée, sa respiration saccadée en conséquence. Son indécente ardeur, plus tôt indomptable, se prélassait à présent sous le massage vigoureux qu’on lui prodiguait sans halte. Le sexe rendu poisseux de ses propres sucs se laissait à présent apprivoiser d’une main de maître, celle-ci coulissant avec vivacité de tout son long.

Sa tête d’abord penchée en arrière, se gargarisant de râles discrets tant il savourait impudemment des bienfaits qu’on lui accordait, Eugene bascule le chef plus en avant afin de lui trouver son regard, à cette villageoise si hospitalière. La voir ainsi, subordonnée à lui, débonnaire et pure au milieu de la licence dans laquelle elle se vautrait allègrement, titillait chez lui quelques instincts que même l’amnésie ne saurait effacer.

- Oui… fais-moi du bien,  petit fermière… C… Mmf.. continue. T’arrêtes pas, t’arrêtes pas. Lui soufflait-il alors, enhardi d’une vigueur masculine éveillée sous des doigts tendres.

Les sens tout aussi ébranlés que ne l’est son sceptre lubrique, il s’égarait vers des encouragements scandés depuis son vice. Ne se doutant pas du caractère condescendant de ce qu’il baragouinait alors,  ses mots étaient à présent moins bien choisis dès lors où elle l’avait bien en main.
L’épieu se raidît davantage, autant stimulé des caresses si vertement administrées que de ce qu’il venait de professer. N’avait-il alors pas fauté en la gratifiant ainsi de ses supplications égrillardes et complaisantes ? Le salut de sa chair s’en serait vu compromis si elle venait en tout cas à s’en courroucer.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le lundi 11 mars 2024, 19:15:22
Voilà peut être ... la toute première fois que son invité avait une réaction normale d'homme depuis qu'elle le connaissait. La fermière en parait amusée alors qu'elle souffle en réponse à ses sollicitations.

- J'n'avais pas l'intention d'arrêter ... j'ne suis point une fille cruelle.

Quand bien même il en douterait, la jeune femme a un coeur d'or à bien des égards ... Voyant que ses caresses sont appréciées, elle se sent encouragée à donner de son mieux. La cadence de ses va et viens ralentit un peu. Elle offre une prestation plus lente, plus douce et plus délectable. Récompensée par les soupirs d'aise de l'homme, elle sourit et propose avec indulgence.

- Vous pouvez toucher, si le coeur vous en dit.

Toucher ... ? Toucher quoi ... ? Il lui faut baisser le regard pour s'apercevoir que Marguerite agenouillée à ses côtés avait largement ouvert le col de sa robe et dévoilé sa poitrine. La vue de ses précieuses rondeurs est d'habitude un agréable stimulant pour ces messieurs.

Elle est prête à guider la main maladroite qui s'avancerait, l'aidant à la placer de manière à englober son sein et à mentorer ses gestes maladroits.

- Vous pouvez caresser doucement ... les presser mais avec douceur.

Redoutant la brutalité possible d'un homme qui pourrait se perdre dans le plaisir, elle prévient.

- Ce n'est point de la pâte à pétrir, soyez doux.


Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le mercredi 13 mars 2024, 12:32:08
Bien charitable fut la taulière, ne s'acquittant alors plus de la singulière besogne par stricte sens du devoir. Elle mit à présent du cœur à l'ouvrage. Marguerite avait le cœur généreux et chaud, le resquilleur en tînt compte quand la chair lourde bombée d'un de ses seins lui atterrît presque en main, sans qu'il n'en formula la demande ; sans qu'il ne se douta que tel plaisir fut concevable.

Jamais, en quelque foyer que ce fut, hôtesse s'avéra si accueillante envers un intrus pourtant si envahissant. Celui-ci, entré en vandale dans la chaumière, fut réceptionné dextrement par l'hôtesse de la bicoque afin qu'elle tempéra son impétuosité. Pour qui savait par où et comment se saisir de l'homme, un rien de délicatesse suffisait à canaliser la fougue afin qu'elle se destina à d'autres attributions. Plutôt que de tenir tête à ce diable d'homme, l'agréable friponne, rendue experte des turpitudes masculines de tant s'y être éprouvée, avait pour elle la juste méthode afin de rediriger son ardeur.

Désormais langoureuse dans son approche, suffisamment prévenante envers ce puceau présomptif afin qu'elle l'accommoda en douceur, Marguerite lui flattait adroitement le pilum de sorte à ce qu'il put savourer l'hospitalité dont on le gratifia si obligeamment.
Crispé de tant éprouver à la fois, perdu au milieu de ses sens en ébullition, Eugene, ses dents serrées, basculait occasionnellement la tête en arrière tandis que la paysanne le massa avec adresse. Sa main, fine et délicate, lui coulissait paisiblement le long du sexe, étranglant sa vigueur d'une poigne affirmée afin que Marguerite garda emprise sur la bête. Elle l'avait bien en main. Eugene avait en effet cessé de s'agiter, apaisé quoi que tourmenté dans sa basse chair, presque rendu au supplice d'être loché de la sorte.

Ignorant jusqu'au « pourquoi » des attraits que ces mamelles révélées exerçaient désormais sur lui, la main d'abord hésitante avant qu'elle ne se saisît de l'une d'elles, il se surprit à lui en dessiner aussitôt le pourtour avec un empressement des plus excités qui soit. D'une main, il l'explorait après l'avoir découverte des yeux, offerte à son appétence de mâle.
Sa peau, laiteuse et ferme, s'échauffait alors sous une paume fureteuse et indiscrète, venue lui soulever un sein avant qu'il ne l'enroba affectueusement, comme s'il eut cherché à le polir. Le vice turgide, témoin des émois de son maître, tremblait entre les doigts venus l'assaillir de leurs lentes cajoleries. Son souffle court, ses lèvres entrouvertes, grotesque alors qu'il se trouva la proie de l'accueil chaleureux de son hôtesse, Eugene crispa sa main autour d'un de ses globes adipeux, comme cherchant à se raccrocher à quelque chose tandis qu'il perdit pied. S'excusant prestement d'avoir désobéi à l'injonction, sans un mot autre qu'un léger râle, il lui pétrît le sein comme s'il eut cherché à la traire affectueusement en retour de sa brusquerie soudaine.

- Làààààà, lui soufflait-il  comme s'il eut cherché à amadouer une jument, ça va mieux comme ça. En douceur...

Par ces mots, usés de concert avec une main plus avenante à présent qu'il la pelotait du buste à la pointe, il espéra la rassurer ; qu'elle ne le priva pas des grâces accordées pour un instant d'égarement. Plus audacieux, ne sachant trop ce qu'il recherchait chez elle, bien qu'il partit à sa poursuite, sa main baladeuse glissa de la rondeur qu'il malaxait soigneusement pour lui ouvrir davantage la robe. C'était le propre de l'homme de chercher sans cesse davantage ; de découvrir de nouvelles contrées à peine eut-il esquissé les précédents rivages.

- Fau.... Ng... faudrait pas que j'abîme tes... tes beaux vêtements. Prétexta-t-il avec ce qu'il crut être de la subtilité. Enlève-les... l'implorait-il presque, comme s'il eut soupçonné des trésors derrière ses parures.

Sa hampe suintant des délices qu'elle lui suggérait à la seule force de ses mains, l'amnésique grognait entre ses dents de sentir les doigts galants et minutieux lui glisser le long de son sceptre lubrique. Marguerite, à la seule puissance d'un poignet suave et de ses doigts serrés, tenait ainsi l'homme en respect. Il n'en demeura pas moins que celui-ci, sans cesse plus avide du bien qu'on lui prodiguait, cherchait d'une main désinvolte quelques nouvelles somptuosités pour s'agréger au contentement dont toute la chair était à présent imprégnée.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le mercredi 13 mars 2024, 16:14:36

Effectivement ... elle n'est pas fort rancunière la jeune fermière. Elle paluche avec douceur l'invité et le laisse même profiter de sa généreuse poitrine. Satisfaite de constater l'emprise qu'elle avait à présent sur lui, elle éclate d'un rire léger quand il suggère qu'elle doive enlever ses vêtements.

- Vraiment, les abimer ?

Répond t'elle d'une voix à la fois doucereuse et incrédule. Elle ralentit subtilement ses mouvements au point de créer rapidement, elle le sait, un manque chez le jeune homme à qui elle applique ses bons soins.

- Je n'ai pas l'impression qu'mes vêtements risquent grand chose.

Prononce t'elle avec douceur, savourant d'un oeil brillant le pouvoir qu'elle détient sur le pauvre hère.

- J'ai dans l'idée ... qu'vous rêvez simplement d'me voir oter ça pour pouvoir m'voir dans l'plus simple appareil, j'me trompe ... ?

anticipant l'incompréhension de l'homme pour commencer à le pratiquer depuis quelques heures maintenant, elle précise spontanément.

- Ca veut dire "me voir toute nue".

Connaissant la nature masculine, elle ne saurait certainement pas lui en vouloir de tenter sa chance. Mais elle n'est pas prête à si facilement se laisser dicter la marche à suivre. Pas sans avoir profité un petit peu de la situation.

-  Excusez vous la vilaine attitude qu'vous avez eue ... D'mandez ensuite plus gentiment et sans détours ce que vous voulez. Et peut-être ...

Dit elle alors que elle imprimé à son poignet quelques brefs mouvements amples, offrant à la frustration de l'homme un répit à peine suffisant pour lui donner l'espoir d'une délivrance prochaine.

- ... que je voudrais bien retirer ma chemise.

Elle affiche un fin sourire triomphant alors que d'un mouvement de tête léger, elle écarte les fins cheveux qui lui couvraient partiellement le visage et qu'elle lève son regard espiègle à la rencontre de celui ce l'homme.

Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le mercredi 13 mars 2024, 19:12:26
Ce n'était parce qu'elle était complaisante à son endroit, ou prompte aux aumônes luxurieuses qu'il fallut la tenir pour légère, cette jeune fermière. Toujours bien serviable mais jamais dupe, ce n'était pas une étourdie qui le branlait avec rigueur, mais une femme qui, bien que jeunette, portait sur elle l'expérience du labeur et de la misère. De trop s'y être échaudée, à ce monde, elle le connaissait déjà trop bien pour s'y laisser prendre à la première entourloupe venue. À Eugene, au fond, elle ne lui tînt pas tant rigueur de ses envies libidineuse - bien au contraire - mais du manque d'honnêteté dont il fit preuve envers elle.

On lisait en Eugene comme au travers d'un livre ouvert ; un livre avec des images mal dessinées. Qu'il tenta un subterfuge bien piteux afin qu'elle lui régala les binocles de ses chairs délivrées, cela, Marguerite ne lui pardonna guère. Déjà moins conciliante, elle freina la coulisse de sa main caressante, prélude au supplice. Elle avait déjà si bien dompté l'envahisseur que celui-ci, abonné à ses largesses, respirait à présent au rythmes des cajolerie qu'on lui prodigua. D'un main ferme et adroite, et d'une main seulement ; d'une main de maître, elle l'avait assujetti. Sa poigne, habile et experte, décéléra de sorte à ce que le plaisir fut tari. Toutes ces chatteries dévouées avaient fait entrer Eugene en dépendance de l'hospitalité dont il profita jusqu'à lors. S'il voulut à nouveau savourer sa débauche, il lui fallut en retour se montrer suffisamment accommodant, pour qu'il fut digne de l'accueil somptueux qu'on lui avait réservé.

- Marguerite... tu... tu vas quand même pas t'arr...

La mimine toujours puissamment nouée à la base de son sexe, l'hôtesse de ces lieux, magnanime, consentit à ce que l'érection du mâle demeura, ne dispensant plus ses délices que par lentes et rares paluchées. Par le verbe et par les actes, elle lui avait intimé la docilité, gardienne de sa turpitude. Penché en avant, souffrant de savoir le plaisir dont on l'avait soustrait à la fois si proche et lointain, Eugene commençait à se contorsionner mollement comme une bête blessée.
Magistrale en ce qui la concerna, Marguerite le gratifiait d'un sourire radieux quoi qu'empreint d'une malice dérobée au coin des lèvres. Sans même chercher à s'en cacher, elle s'amusait du sort qu'elle réserva à l'intrus après qu'elle l'eut si facilement asservi du bout des doigts.

Lui s'était raccroché à un sein pour le palper désespérément, agitant le bassin comme pour lui commander de par le corps qu'elle reprit ses bons offices. Il n'en fut rien. Paisiblement, avec un sourire séraphique placardé sur son doux visage de paysanne, elle attendait de lui qu'il se montra honnête. Le voir se débattre ne lui suggérait aucune pitié ; pas après qu'il fut pour elle une plaie qu'elle se plaisait à présent à subjuguer. C'était son toit, c'était sa loi ; il ne faisait pas bon en déroger.

- Je... je veux juste..., il cherchait encore à louvoyer, ne sachant trop ce qu'il désirait en réalité, incapable de mettre les mots sur ses désirs concupiscents, tu sais... voir... allez, continue de m'astiquer s'teu plaît, voir comment t'es toute nue. Je... je trouve ça beau. Ça me fait du bien... voilà. Tu sais tout... pitié, câline-moi en bas...

Il n'avait pas manqué, le temps de sa supplique maladroite, de lui palper à nouveau la chair onctueuse qu'il malaxait comme s'il se fut alors accroché au plaisir charnel par ce seul biais. Déglutissant, détournant le regard de derrière ses lunettes noires, il se sentit honteux de lui avoir tenu ce discours, croyant cet aveu plus indécent encore que de découvrir leur corps mutuellement tel qu'ils le faisaient si complaisamment.

La satisfaction de son vice ne passait plus à présent que par l'aval de la maîtresse de ces lieux. Il lui fallut alors se montrer un invité de marque, souscrivant sagement aux doléances de la maison, s'il voulut que sa licence trouva le juste exutoire réclamé par son corps. Marguerite s'était alors à peine imposée à lui qu'Eugene fut le tributaire de ses largesses. Elle connaissait mieux les convoitises de la chair qu'il ne fut à même de les comprendre. De cette ascendance qu'elle avait sur lui, celle-ci en profita allègrement, un sourire chaste sur son visage venu couvrir ses intentions espiègles.

Fallait pas y péter le verrou à sa porte. Ça non, fallait pas.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le jeudi 14 mars 2024, 10:30:39

L'amusement étire les traits de Marguerite devant l'attitude de l'homme qu'elle avait su rendre docile.

Elle lui avait dit de demander gentiment ce qu'il voulait ET de s'excuser pour son attitude. Si l'invité s'était appliqué pour la première partie, force est de constater que la repentance manque à l'appel. La jeune femme pourrait le reprendre, exiger que l'homme aille jusqu'au bout de la démarche et exprime des regrets qui seraient peu sincères au vu de la position dans laquelle il se retrouve. Ce serait facile comme quelques coups de poignets,

Mais comme vous avez déjà pu le constater, elle n'est pas cruelle. Les supplications et les tremblements du pauvre homme lui suffisent amplement.

- D'accord

Finit elle par trancher.

Elle relâche le manche dressé de l'énergumène, juste le temps de passer sa robe par dessus la tête, se retrouvant d'un simple geste dans le plus simple appareil. Amusée par la lueur d'envie qu'elle lit dans le regard de son invité, elle se relève, et s'approche de lui. Elle vient se coller nue contre lui. Ses douces rondeurs pressent contre son torse alors que son ventre plat vient doucement se presser contre le sexe en érection.

Un rien provocatrice, elle demande.

- C'est comme ça qu'vous souhaitiez m'voir ... ?

Ce contact, pas si déplaisant au demeurant maintenant qu'il est lavé, lui permet de lentement baisser la main et de serrer de nouveau la tige turgescente qui darde contre son nombril. Avec une douceur calculée, elle reprend les mouvements de va et viens avec l'intention évidente de faire monter le plaisir chez lui. Après quelques longues secondes passées à satisfaire ainsi la bête docile, elle finit par souffler.

- Vous avez l'droit de toucher de nouveau ... si l'coeur vous en dit. Mes seins, mes fesses ... c'qui vous plait.

Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le vendredi 15 mars 2024, 17:05:45
Pour elle, tout cela avait été si naturel ; d'autant qu'elle avait la nature généreuse. Sans tabou ni réserve d'aucune sorte, elle avait finalement obtempéré comme s'il se fut agi du déroulé le plus convenable aux événements en cours. Il était un intrus chez elle, aussi ne trouva-t-elle aucun prétexte à refuser ses doléances.
À ne pas savoir ce qu'il y avait sous la robe, à ne pas même se douter de quels honteux délices on y trouvait, Eugene fut pour le moins abasourdi de sa découverte. Ce n'était certes que de la chair aux yeux d'un profane, mais quelle carne appétissante on lui servait là.

Il l'avait désirée déparée du moindre atout, afin qu'elle s'exhiba à lui dans ce qu'elle avait de plus pur. Son épiderme d'un blanc glacé, privilège d'une travailleuse qui n'avait guère le temps ou la lubie de bronzer, éveilla en Eugene quelques nouvelles sensations. Un instinct de prédation naquit en lui sans qu'il ne sut quoi en faire, pareil à un piètre animal qui, privé de son état naturel, ignorait comment chasser. Ce n'était pourtant pas l'envie qui lui manqua.

Une envie suggérée par cette diable d'hôtesse qui, sans vice et sans pudeur, était allée à lui après qu'elle se fut dressée contre sa peau. Il avait à peine eu le temps de lui découvrir formes et volupté qu'elle les avait jetées en pâture à son invité. Plus petite que lui, elle avait une silhouette plus gracile que ne le laissa entendre ses épaules qui, bien que modestes, étaient larges de son âpreté aux travaux manuels et ingrats. Un ventre souple et chaud s'était écrasé contre sa vigueur, soucieuse sans doute de lui faire sentir la chaleur qui la faisait bouillir en dedans, et dont Eugene ignora que le désir enfoui répondait au sien.
Les seins ballants de la belle, après qu'elle se fut approchée de lui, s'étaient alors appuyés contre son buste. Bien qu'elle put presque sentir battre le pouls de son galant alors qu'elle recueillit à nouveau le sexe dressé au creux de sa petite main, Marguerite fut à même, au corps à corps, d'entendre le cœur de son envahisseur battre à la chamade. Elle s'employait alors à le calmer tendrement, apaisant la chair en se saisissant vertement de la vigueur tendue afin d'en purger le poison obscène qui s'y trouva.

D'abord hésitant, ne sachant pas où commencer, Eugene avait d'abord posé ses mains sur les solides épaules de la fermière, se raccrochant à elle, les dents serrées, alors qu'il renouait avec l'extase de la savoir aux petits soins avec lui.

- Ooooh... merci. Je... je... continue, ouais, j'avais  pas haaa voulu vous contrarier vous savez.

Ignorant pourquoi, il l'avait vouvoyée pour la première fois, lui trouvant sans doute une stature intimidante à présent qu'elle accomplissait ses bonnes œuvres sans un tissu pour entraver sa beauté naturelle. Beauté qui ne demanda qu'à être dégustée par-delà les yeux. Les mains de l'importun, déjà moins farouches, lui glissèrent sur le dos, effleurant alors ses flancs rondelets et tendres, pour lui atterrir irrésistiblement sur les fesses. Il lui sembla, à chaque nouveau centimètre de femme qu'il explorait aussi indécemment, que la rigueur nouée autour de son pal chercha à le récompenser un peu mieux de ses saines curiosités d'homme.

Les caresses complaisantes venues lui faire reluire l'épieu ne l'encourageaient ainsi que mieux à fureter le long des paumes sur elle. Enjoué mais gêné de son exaltation, Eugene penchait la tête vers elle, lui présentant un sourire perplexe entrecoupé de souffles contentés, tandis qu'il perdit ses yeux sur son beau sourire ; celui-ci surplombant de peu la poitrine ondulant contre sa peau.
De ses doigts, il lui parcourut le galbe, frottant les rivages de sa croupe pour s'en régaler les pognes et mieux affrioler sa turgescence. Elle le branlait si près d'elle qu'il sentait sa chaleur l'envelopper ; Eugene tressaillait, par instants, de sentir les broussailles pubiennes lui chatouiller son épiderme sensible alors qu'elle le massait avec tant d'attentions.

- Je sais pas pourquoi c'est si bon... mais... MmmMmMff, c'est comme si j'aaa haaaa, j'avais la... la félicité au bout des doigts et que ça me redescendait jusque... tu me fais du bien... jusque... Oh bon sang, z'êtes donc sorcière pour m'avoir chauffé la chair comme vous le faites ?

Ses doigts se crispaient sur l'arrondi du petit derrière qu'il palpait, hasardant le bout de ses phalanges jusqu'aux confins pour mieux lui écarter ses bombances et ainsi lui découvrir la moindre facette du charnu. En sus, il semblait même sautiller légèrement, sur la pointe des pieds parfois, comme s'il eut accompagné l'effort prévenant auquel consentait la propriétaire des lieux, à son égard. Elle lui lustrait si bien l'appendice qu'il se serait damné auprès d'elle s'il se fut à nouveau trouvé privé du secours de cette main habile et charitable. Comment, dès lors, ne pas la tenir pour sorcière désormais qu'elle l'avait sous son sort ?

Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le samedi 16 mars 2024, 23:07:44

Un sourire de gentille ironie ourle les lèvres de la paysanne alors qu'elle receuille au creux de l'oreille la confession de l'homme en pleine extase.

-J'avais pas voulu vous contrarier vous savez.

Elle n'en croit pas un mot. Elle sait que les hommes sont capables de dire absolument tout et n'importe quoi quand ils sont dans cette condition. C'est la preuve (s'il en avait encore besoin) que dans le secret de chaque foyer, ce sont les femmes qui tirent les ficelles dans le dos de leurs hommes. C'est ainsi d'un ton à la fois sceptique et amusée qu'elle répond du bout des lèvres.

- C'est cela oui.

Elle n'en intensifie que davantage ses caresses. Elle avait maintenant saisi la hampe dressée et appliquée sur elle un ample et régulier mouvement de va et vien, le laissant profiter à volonté de la chaleur du corps qu'elle écrase contre le sien. Une deuxième main vient en douceur se glisser en coupe sous les bourses à la fois précieuses et délicates. Marguerite les caresse, consciente de leur fragilité et de leur sensibilité.
Les mains d'Eugene parcourent maintenant librement son corps, tâtant la rondeur de ses fesses, se crispant parfois lorsque les caresses de Marguerite se font plus prononcées. L'homme, selon toute logique, ne devrait plus tarder à connaître le paroxysme de cette expérience. Une éventualité à laquelle Marguerite est préparée. Nue, elle estime ne craindre aucune éclaboussure. Rien de ce que pourrait lui faire son visiteur ne demandera plus qu'un coup d'eau pour partir.

Au comble d'un plaisir qu'il semble découvrir pour la première fois, l'homme est aussi bavard qu'à l'accoutumée, bien que cette fois, ses élucubrations fassent sourire voire rire la campagnarde quand celui ci la compare à une sorcière.

- Allons bon ! Si c'est c'la toutes les femmes sont sorcières.

Répond t'elle avec amusement.

- Si cela était maléfique, j'peux vous assurer qu'le bon Père Yves y aurait trouvé à redire depuis longtemps.

Le brave ecclésiaste est probablement l'homme le plus à même d'être juge en la matière ! Elle lui prodigue ce genre de traitement bien régulièrement.

- J'en déduis qu'ca vous plait ... ? Retenez bien ce qu'je vous fait car après c'soir, il faudra qu'vous vous occupez d'ca tout seul.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le dimanche 17 mars 2024, 10:11:02
Toujours, Marguerite contentait son rut en manœuvre diligente, faisant aisément fi de ses élucubrations du benêt. Afin qu'il trouva entre ses mains un prompt répit, la taulière joignit une deuxième pogne à l'exercice, souriante et débonnaire, lui travaillant son vice jusqu'à ce qu'il fut exorcisé de ses récentes vicissitudes. Eugene s'était alors raidi par-delà son sceptre crapuleux lorsqu'il sentit son semencier enveloppé entre des doigts fins et scrupuleux. L'homme, quand Margerite s'en saisissait, n'était pas un mystère, mais un outil dont elle connaissait les rouages et savait faire un bon usage.

En menue gourgandine qu'elle était, dispendieuse de ses chairs et de ses louables intentions, la friponne devinait l'imminence d'une exaltation mâle rien que du bout des doigts. La protubérance vicieuse, alors lubrifiée de ses propres émois, gonflait irrésistiblement entre les petits doigts besogneux venue la travailler. Cela était signe avant-coureur d'un dénouement dont elle ne connaissait que trop bien l'issue, l'appelant à elle par l'usage habile qu'elle faisait de ses deux mains.

Tandis qu'il la palpait de toute part pour trouver ses assises sur elle, devenu gauche et frénétique en vue de sa perdition en devenir, Eugene, au rythme de sa dépravation égoïste, agitait son bassin tandis qu'il se noyait dans la chaleur d'un corps qui, contre lui, lui fit savoir qu'il était fait tout entier pour l'amour. La source de sa vigueur lui résonnait en dedans, lui partant du cylindre qu'on lustra si bien pour trouver écho jusqu'à la moindre parcelle de son corps. Enhardi d'une énergie licencieuse, il remuait contre elle, grotesque et frustre.

Sans grande peine, Marguerite devina là les derniers soubresauts du mâle avant que n'expira sa luxure. Ses gémissements et grognements, Eugene ne cherchait plus à les dissimuler, audible dans sa débauche, haletant dans l'impudeur. Ne subsistait, autour d'eux que le son de son souffle rauque, de ses suppliques orgiaques et le son scabreux d'une verge dure qu'on astiquait dans son fluide visqueux.

Elle n'était pas sorcière, mais cette magie de femme dont la campagnarde fit usage sur lui n'en finissait plus de le brûler de l'intérieur. Son ardeur culminait bientôt au sommet de ce qui lui fut possible d'endurer. Sans savoir quelle réaction lui suggéra cette sensation croissante, il pantelait, comme à l'agonie. Une agonie dont il savoura cependant jusqu'au moindre tourment.

- Dame Marguerite.... suppliait-il presque alors qu'il la voyait, irrésistiblement souriante, paisible dans ses tractations, lui remuant sa virilité avec l'intention claire et définie de le faire succomber entre ses doigts. Ça... B...bordel... ça... je...

Incapable de mettre les mots sur ce qu'il éprouvait à la veille de la jouissance, ses complaintes heureuses résonnèrent comme l'épitaphe venu signaler la fin de sa gloire de mâle. Il lui avait alors, pour l'occasion, donné du « Dame » alors qu'il n'en finissait plus d'exprimer sa reconnaissance informelle par un ton obséquieux.
Puis il se perdit dans un souffle soudain, ainsi qu'on l'eut frappé à l'estomac. Le souffle ainsi coupé, il avait enfin perdu contenance sur lui-même ; son hôtesse ayant triomphé de lui.

Sans réserve ni scrupule, les mains enfoncée dans la chair généreuse d'un fessier bombé, Eugene s'était enfin laissé purger. L'embrasement, soudain, s'était confondu avec l'extase quand il s'abandonna. Ses regorgements libidineux lui surgirent si puissamment de la saillance qu'il rinça bien vite le ventre chaud présenté à lui. Le priape s'agitait avant tant de force à chaque nouvelle éructation, qu'il se dressa dans un dernier baroud d'honneur, maculant jusqu'au rivage des seins pâles trouvés si proches.
Disgracieux tandis qu'il se vidait sur elle de ses excès de stupre, Eugene lâchait un « OoOh.. » surpris chaque fois qu'il épancha davantage sa liqueur sur la fermière. Prolifique dans son orgasme, il sembla que le sujet de sa débauche, le ventre suintant désormais de ses débordements, lui avait drainé les bourses jusqu'à puiser au fond de son âme.
S'étant déraisonnablement complu dans sa capitulation éruptive, Eugene, sa basse besogne accomplie, eut les pattes sciées de l'intensité du ravissement. Tombé à genoux, posant sa tête contre une cuisse de fermière affermie par l'effort aux champs, Eugene, recouvrant au mieux son souffle et sa raison, persista à être l'incorrigible profiteur qu'il incarnait malgré lui.

- Dame Marguerite... je... je ferai tout ce que vous me dites, j'aiderai aux champs, tout ça, jamais je me plaindrai. même que j'ôterai mes lunettes de soleil pour qu'on me reconnaisse pas. Alors pitié... laissez-moi rester encore quelques temps.

L'hospitalité qui lui fut consenti s'avéra si légendaire qu'il ne se sentit pas de déguerpir les lieux un jour prochain. Il nota même, dans son carnet trouvé dans la poche de son pantalon déchu, qu'il était ouvrier à la ferme de « Dame Marguerite » afin que ce fut gravé dans le marbre de ce qui constitua sa mémoire de substitution. L'amnésique apaisé s'en retourna aussitôt aux jambes de son hôtesse, frottant sa joue désormais collée à la jonction du cuisseau et de la fesse.
Il ne faisait jamais bon cajoler les animaux errants, on avait alors trop vite fait de les domestiquer à ses dépends.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le dimanche 17 mars 2024, 11:24:39

Le moment attendu arrive. Marguerite ralentit le rythme de ses va et viens, accompagnant l'extase de l'homme sans chercher à la brusquer ni à violenter le membre qui, elle le sait, deviendra sensible à l'excès une fois la vague du plaisir passée. La chaude semence lui éclabousse le ventre et coule en longues trainées blanches qui, pour certaines, se perdent dans la délicate toison pubienne qui surplombe sa propre intimité. La pression avait été telle que les giclées les plus puissantes avaient même su frôler sa poitrine, un exploit qu'elle salue d'un rire léger, loin d'être moqueur.

- Mon pauvre, vous aviez l'air tell'ment sous pression ... je n'ose imaginer d'puis combien d'temps qu'vous en aviez b'soin.

Loin d'être incommodée par le liquide blanchâtre qui la macule, elle se saisit d'un linge humide d'avoir été utilisé pour le bain et entreprend de se frotter avec en toute simplicité.

C'était sans compter sur l'élan soudain d'Eugene qui se jette presque littéralement à ses pieds pour la supplier de le garder avec elle. La surprise la déstabilise un bref moment mais elle finit par avoir un rire indulgent alors qu'elle baisse le regard vers l'homme à ses pieds. Le geste est touchant, mais hélas il ignore que ce n'est pas le premier à tenter cette manœuvre pour obtenir les faveurs définitives de la belle. Nombre de jeunes hommes l'ont demandée en mariage, immédiatement après avoir bénéficié de ses faveurs. Marguerite, amoureuse de sa liberté malgré les moults désagréments que ca peut lui causer, les a toujours éconduits. Vous comprendrez vite pourquoi, dans la balance, la demande du brave Eugene ne pèse pas bien lourd.

Ferme mais point cruelle, Marguerite sourit avec douceur à l'homme,, elle vient gentiment déposer un baiser sur sa joue avant de lui tenir le visage entre les mains et lui expliquer.

- Vous partirez demain matin ...

Elle se rend compte à ce moment qu'elle ne connait même pas son prénom. Elle est incapable de finir sa phrase autrement que par

- ... monsieur.

Elle poursuit.

- Vous êtes en danger de mort dans ce village. Vous partirez demain matin caché dans ma charrette.

Evidemment la déception doit être grande pour le pauvre homme. Elle la jeune femme qui (en dépit de ce que vous pouvez penser) a un coeur d'or. Aussi décide t'elle d'offrir un tout petit lot de consolation en proposant.

- Nous allons dormir. Si vous le désirez, je vous fait une place à côté de moi ... Pour vous, je n'me rhabillerai pas. 

Dormir à côté d'une femme nue, ce n'est pas l'assurance d'une nuit très paisible mais au moins s'agira t'il sûrement d'une nuit mémorable pour lui.


Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le dimanche 17 mars 2024, 18:34:22
Qu'elle était cruelle, cette créature pourtant bienfaisante, pour ne pas se laisser apitoyer par ses jérémiades de godelureau transi. À moins qu'elle ne fut plutôt dotée d'un instinct de survie ô combien salutaire. C'était, après tout, faire preuve d'une mansuétude bien excessive que de tolérer Eugene autour de soi un instant. Insatisfait d'avoir été pourtant si justement comblé, il lui sembla, à cet ingrat, qu'on lui avait accordé la grâce pour l'en priver aussitôt. Ses pleurnicheries - car il pleurnichait à chaudes larmes derrière ses lunettes de soleil - ne lui étaient néanmoins d'aucun secours. Quand bien même la très fameuse Marguerite Clairbois, convoitée et prisée de trop s'être répandue en gentillesses auprès de ces messieurs, eut-elle cherché à s'encombrer de l'un d'eux, ce n'aurait certainement pas été celui-ci. Quand bien même eut-elle fait l'impasse sur le disque rayé qui lui fit office de mémoire vive, le tempérament du spécimen ne trouva en effet que prétexte à indisposer la gente féminine. Et pourtant, en dépit qu'il fut ce qu'il était, elle l'avait choyé plus que de raison et cela, jusqu'à la déraison ; jusqu'à la souillure.

- Allez ! Je prendrai pas de place !

Eugene avait alors cherché à négocier en tous termes, bradant bien rapidement son amour propre afin d'entrer au service de cette pauvrette. Rien n'y fit toutefois. Délicate mais ferme dans sa résolution, elle l'avait chaque fois éconduit en souplesse. C'était à croire qu'elle avait eu à gérer pareille situation par cent fois déjà, sinon plus encore.
Quelques arguments plaidaient en effet en sa faveur dès lors où il fut question de vouloir se joindre à elle et, Eugene, comme tout homme qui se respectait - ou non - y avait été particulièrement réceptif. Marguerite l'avait initié aux arcanes de la volupté, du moins le croyait-il faute de pouvoir consulter son passé. Et précisément car elle avait eu ce mérite auprès de lui, son importun développa envers elle un attachement irraisonné, lui accordant ainsi un rôle autrement plus proéminent qu'elle avait occupé auprès de lui.
Elle l'avait branlé pour qu'il se calme, à cela s'était bornée la besogne. Mais d'abord branlé puis ébranlé du cœur à la cervelle, l'expérience s'avéra si gratifiante pour Eugene qu'il sentit presque que son existence, dès à présent, ne serait plus consacrée qu'à une itération de la jouissance éprouvée.

Même dépourvu de sa mémoire, il restait un homme. Un ersatz, peut-être ; un homme tout de même.

Toujours est-il que son hôtesse consentit à quelques nouvelles clémences après que sa sentence fut prononcée. Il ne resterait qu'une nuit, c'était chose certaine. Cela supposa toutefois qu'il lui restait une nuit encore. N'en finissant jamais d'être plus avenante, elle s'engagea même à partager sa couche. Sans doute afin qu'il n'eut pas trop froid.
La chaumière était de toute manière si modeste qu'il n'avait guère eu que l'étable comme alternative à son sommeil.

« Nous allons dormir » avait-elle clamé sans qu'elle n'usa d'autorité, imposant cependant sa volonté comme requête incontestable et cela, le plus naturellement du monde. Même à mâcher ses mots, elle avait le verbe aussi habile que ses doigts. Sans compter le reste. Aussi Eugene, convaincu quoi qu'aussi con que vaincu, se résigna au pis-aller en forçant néanmoins une moue déçue sur son visage à lunettes noires afin de l'apitoyer. Il boudait car l'orgie ne lui fut pas accordée à jamais. Marguerite ne prêta aucune attention à ses gamineries, se dirigeant d'un pas résolu vers sa couche. Ses fesses, rondelettes de ce qu'elles avaient de plantureuse, ondulaient alors au gré de sa démarche.
Resté à genoux à la voir partir, il la découvrait de nouveau ; simple et pure, confiante et fraîche, ses ravissants cheveux longs couvrant son dos de moitié au moins. Outre qu'elle réveillait chez lui ses instincts les plus élémentaires, il lui trouvait un charme fou. Il exhalait d'elle une assurance bienveillante qui, par la seule atmosphère qui s'en dégagea, intimait l'homme à bien vouloir s'en approcher.

D'ailleurs, qu'elle lui ouvrit les draps en grand après qu'elle se fut installée ne laissa pas à Eugene beaucoup de place à l'hésitation. Se relevant prestement, manquant évidemment de trébucher tant il s'était rué vers elle sans réfléchir, il trottina jusqu'au lit pour y rejoindre la belle qui l'y avait convié.
N'hésitant de trop ni même de peu, il s'était évidemment empressé auprès d'elle, envahissant et sans gêne, s'attelant déjà à parcourir ses mains partout sur un corps qui lui suggéra l'intempérance rien qu'à se trouver si près de lui. La chose, pour déplacée qu'elle fut, ne lui apparaissait pas incongrue du fait qu'il n'avait aucune mémoire propre au tact. Tenant pour acquise l'insigne hospitalité dont il jouissait - parfois littéralement - Eugene se perdait en câlineries invasives et pressantes, plus avare de timidité et de pudeur que lorsqu'il l'explora de ses mains la première fois.

- Vous savez... les hivers, je pourrais vous tenir chaud... je dis ça...

Il ne perdait pas une occasion de plaider pour prolonger son séjour. Vainement toutefois. Le fait est qu'il n'avait plus qu'une nuit pour lui ; une nuit pour elle. Aussi avait-il intérêt à la mettre à juste contribution afin qu'elle lui fut plaisante. Extatique de seulement se trouver contre elle, il s'agitait dans le lit tandis qu'il la couvrit de ses caresses malhabiles et pressées, trahissant son inexpérience à chaque centimètre de peau qu'il parcourait des paumes. Ses souvenirs défaillants, à lui réinitialiser la cervelle une fois par jour, faisaient de lui un éternel puceau nonobstant le nombre de fois où il s'était aventuré dans la luxure.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le mardi 19 mars 2024, 18:58:13

Marguerite assiste aux supplications, argumentations et insistances de l'homme avec un sourire doux. Ca ne fait naturellement pas flancher sa résolution mais elle comprend pourquoi l'homme semble si malheureux. Et elle compatit.

- Si v'voulez profitez d'tout ça chaque jour, vous aurez qu'à vous trouver une gentille fille ...

Une très patiente surtout.

- ... une dans l'village d'qui vous aurez pas mis le bazar et envers qui vous vous s'rez pas montré trop déplaisant. En faisant un peu d'effort vous y arriverez.

C'est un doux mensonge ... en l'état, personne ne voudrait d'un tel énergumène, certainement pas s'il est recherché et sans le sous. Mais l'espoir fait vivre et qui sait, peut être qu'en cherchant à s'améliorer l'homme parviendrait à réaliser l'impossible ... ?

Son dernier mot est ainsi qu'ils doivent aller se coucher. Marguerite peut aisément justifier cela.

- J'suis épuisée. J'ai marché d'main, j'dois réellement prend' un peu d'repos ...

Et tant pis pour le bazar laissé dans sa chaumière. Bassine, vêtements mouillés, choses dérangées. Elle ne range que le minimum de choses avant de se glisser dans sa paillasse qui est suffisamment grande pour deux. Elle reste nue, comme promis et ne semble même pas surprise qu'il vienne se coller à elle et la palpe sans vergogne. La vérité c'est qu'elle est tellement fatiguée qu'elle doute même que se faire peloter l'empêcherait dormir. Dos tourné à lui, elle le laisse passer un bras autour de sa taille et lui agripper un sein.

- Soyez sage ... essayez d'dormir un peu.

Tente t'elle de plaider, alors qu'elle saisit la main de l'homme et la laisse pressée contre son sein, une manière de lui dire "vous pouvez la laisser là mais arrêtez donc de bouger". Elle tente de fermer les yeux, tête posée sur l'oreiller bourré de plumes et essaye de trouver le sommeil, assomée par une journée à la fois longue et harassante. Mais est-ce que l'énergumène derrière elle sera à même de la laisser tranquille ? Elle avait espéré l'avoir suffisament fatigué tantôt, pourtant ! Les hommes tombent comme des mouches une fois "l'oeuvre" accomplie d'habitude ...
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le mercredi 20 mars 2024, 18:04:55
D’un naturel plus singe qu’il n’était sage, l’exhortation lasse d’une métayère assoupie n’eut aucune espèce d’emprise sur le malappris. Convié qu’il fut à partager la couche, l’olibrius escompta bien tirer profit de ce menu privilège, oblitérant l’hypothèse même de quelque sommeil que ce fut.
Éreintée mais maîtresse de son plumard, Marguerite avait guidé une main fouinarde afin qu’elle trouva un terme au sommet d’une de ses vallées moelleuse, espérant bien orienter ce qu’il resta de lubrique en lui vers cette modeste satisfaction. Elle le croyait inoffensif à présent, certaine d’avoir éteint ses ardeurs après qu’elle lui eut extrait le fruit de ses gonades. Quelle erreur n’avait-elle pas commise alors.

Quand les rustauds, à toute occasion, usaient d’elle pour soulager le prurit qui les travaillait au bas, ceux-là trouvaient satisfaction à un mal dont ils connaissaient trop bien le remède pour qu’ils l’apprécièrent à sa juste valeur. Eugene, quant à lui en proie à son affliction mémorielle, redécouvrait le monde à chaque nouveau battement de paupière commis au matin. La banalité de ce monde était pour lui une merveille qu’il déflorait chaque jour d’un œil neuf. Ainsi, l’orgasme, après qu’il crut l’éprouver pour la première fois quelques minutes auparavant, n’était alors pas pour lui un acquis de la chair, mais une divine surprise lui obsédant désormais la carne et l’esprit, trop désireux qu’il fut de renouveler cette expérience hors du commun.
De là lui venait sa fougue insatiable ; de cette envie de renouveler un plaisir qu’il savourait mieux que quiconque du fait qu’il lui était extraordinaire. La curiosité de l’explorateur avide de découvertes attisait ainsi en lui une passion irrassasiable.

Ayant joué d’une douce autorité afin que les mains gourmandes qui la dévoraient n’eurent à se rassasier que de ses courbes, Marguerite sut sans doute qu’elle ne trouverait pas le sommeil lorsqu’elle le sentit rivaliser d’ardeur. Outrepassant de beaucoup ses prérogatives d’invité, se figurant que la goujaterie était une norme sociale convenue, Eugene frottait contre elle, par réflexe et sans rien connaître à ses propres intentions, un bassin pressant au bout duquel une éminence prenait à nouveau forme. À peine dégorgé de son substrat, le fruit de son stupre reprenait lentement contenance sur lui-même. Un temps rabougri et atrophié d’avoir cédé à ses épanchements impurs, le sexe en berne reprit progressivement l’allure du madrier, encore moite et chauffé de ses précédents efforts.

Ainsi, un serpent bouillant se déploya pernicieusement contre l’ample courbure d’un fessier qui l’avait si bien inspiré. Lentement, la trompe se faisait cylindre dur d’où débordait déjà quelques desseins sirupeux. De trop avoir été familière avec lui, Marguerite fit en retour les frais de sa muflerie quand elle sentit alors cheminer contre elle un dard veineux qui lui glissait du dodu au lombaires.
D’un corps tout entier  mis à vif par le désir renaissant, la besogneuse sentit graduellement croître contre ses rondeurs délicates la faim qu’on avait d’elle. La main de l’homme, si religieusement affairée à son pis, gagnait en adresse et en insistance à mesure que l’appétit revenait au malotru. On eut cru qu’il souhaita jouir d’elle par la paume tant Eugene était pressant dans sa retenue. Sa deuxième pogne, à celui-ci, frictionnait le flanc galbé de sa muse tandis qu’une verge, à nouveau gorgée d’indécentes convoitises, était là, bien dure, frottée contre la fesse droite du fait qu’Eugene fut collé contre elle.

- Je suis sage, je suis sage… Promis, soupirait-il d’aise, recroquevillé contre la rugueuse épaule qu’elle lui présentait le dos tourné.

Comme si on l’eut menacée d’une arme appuyée jusque son dos, Marguerite pouvait aisément sentir contre elle le souffle lourd du mâle en rut. Il la respirait sans retenue ni pudeur, comme cherchant à s’imprégner d’elle à travers tous ses sens afin de mieux ce régaler du corps près duquel il se trouvait si allègrement blotti.
Quelque part ridicule d’être si désespéré d’elle, incapable de seulement savoir ce qu’il en attendait outre la jouissance, il gigotait contre la malheureuse paysanne, la joue droite du charnu alors badigeonnée des premières coulées séminales débordant du gourdin pervers.

Il lui faudrait au moins l’assommer si elle compta sur un prompt sommeil afin de retrouver ses forces pour la journée de demain. Peut-être espérait-il la priver de sommeil afin d’entrer en sa dépendance. À moins qu’il n’eut aucun plan, ingénu de tout et vraisemblablement perdu, à ne rien comprendre à ce qu’il éprouvait de nouveau, ignorant quel exutoire prier pour réconforter ses honteuses turpitudes.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le jeudi 21 mars 2024, 18:45:35
Evidemment ... Marguerite aurait pu se douter que les choses finiraient ainsi. Le luron s'échauffe tant que bientôt le voilà de nouveau dressé et très demandeur de poursuivre ses découvertes. Marguerite tente bien de l'ignorer, de le repousser lentement du coude, de faire mine de dormir. Dans son état d'épuisement elle pourrait presque y arriver.

Presque ...

C'est là toute la différence. La jeune femme soupire, tourne vers son invité un regard à la fois épuisé et suppliant. Elle même, en dépit de tous les attouchements et tentatives de rapprochement engagée par le mâle, elle ne semble pas une seconde émoustillée. Elle est tout simplement trop fatiguée pour ça. A moins que de par son attitude puérile, son instinct féminin ne considère pas l'intrus comme un "homme". Ni l'esprit ni le corps ne semblent vouloir qu'il y ait relation plus poussée.

- Vous m'laiss'rez donc pas en paix ? Vous n'pouvez point vous palucher vous même comme j'vous l'ai appris ... ?

Elle se roule en boule, ramenant ses jambes contre elle tout en maintenant serré le gros édredon qu'elle étreint. Elle menace d'une voix ensommeillée.

- J'vous lancerai un sortilège si vous n'me laissez pas dormir ...

Elle manque cruellement de conviction, elle doit le sentir. C'est pourquoi elle rajoute la menace la plus terrible qui lui vient en tête.

- Vos couilles gonfleront tant qu'elles éclateront comme des vessies de porc trop gonflées ... et les rats viendront s'en repaître. 


Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le vendredi 22 mars 2024, 18:03:18
Femme décidément trop érudite de la bagatelle pour qu’elle tînt son invité comme un véritable mâle, Eugene fut considéré comme une menace bien dérisoire ; un moustique qui, son aiguillon saillant, ne troublait guère autre chose que le sommeil de la petite paysanne. Qu’il fut plus vigoureux et énergique que tout homme qu’elle eut connu – et on la savait sociable dans ce registre – ne changeait rien à l’affaire. Car bien qu’il fut équipé des outils pour la circonstance, Eugene n’avait jamais ouvragé. Ses connaissances défaillantes trahissaient son inexpérience patente, au point d’en être réduit à la désirer sans savoir comment requérir la jouissance de son corps. Soumis à un véritable supplice de Tantale, Eugene renouait avec les incessants tourments venus lui animer le Priape, n’osant lutter seuls contre eux.

Autrement moins affable alors qu’elle se plaisait maintenant à courir Morphée, c’en était fini des mansuétudes de Marguerite. Bien peu disposée à se rompre de nouveau le poignet à brandir les couleurs le long du mât qu’on lui soumettait, elle implorait presque le sommeil auprès de lui. Le regard suppliant qu’elle lui adressait le temps de ses remontrances éreintées, dans ce qu’il avait de fragile et sincère, ravivait alors des braises bien chaudes ne contribuant qu’à lui ragaillardir le pilon trouvé contre elle. Une femme, quand ellait se montre vulnérable ne serait-ce que du bout des pupilles, suggèrait la soumission ; de quoi alors invoquer les instincts les plus bassement primaires de son proche convive. Ne prenant pas sa supplique en pitié, au contraire exalté d’être prié par une voix rendue languide par la lassitude, Eugene ne se montra que plus frénétique dans ses enlacements incommodes. L’organe litigieux ne se dandinait contre elle qu’avec davantage d’obstination et de familiarité, écrasé sur sa fesse comme s’il eut voulu laisser sa marque le temps qu’il lui limait une chair rondelette.

Marguerite le reprit cependant bien vite à l’ordre, comme on eut cherché à mystifier un freluquet par des menaces fantasques. Bien qu’énoncé du bout des lèvres et la tête dans le coaltar, son pitoyable stratagème eut sur son curieux assaillant un effet répulsif.

- D… Donc t’es bien une sorcière ?! S’affolait-il sincèrement sans pour autant quitter la couche qu’il avait si bien investie.

Le mouvement de recul qu’il eut vis-à-vis d’elle, se dégageant de sa peau pour lui accorder un court répit de crainte qu’elle le châtia de ses sortilèges, ne dura néanmoins qu’un temps. Un temps bref qui trouva son terme presque aussitôt. Bien vite, l’amnésique ne rechigna plus au risque de la sorcellerie alors que, sa virilité, désormais pointée en boussole avisée, lui dictait là où s’en retourner. Prudemment, toutefois.

Courageux par vice, mais pas rendu téméraire pour autant, Eugene obtempéra à la directive précédemment énoncée, se saisissant de sa barre afin de naviguer en des eaux qu’il espéra plus favorables. Débarrassé de l’édredon contre lequel la source de ses ardeurs s’était à présent recroquevillée, il la regardait, amorphe, la respiration alourdie par un sommeil naissant, son corps exhibé dans une beauté simple, reposé sur ses légères rondeurs affriolantes sans qu’elle n’eut à en joue. Il y avait là, tout du long de cette silhouette alanguie, de quoi inspirer un honnête homme. Fiévreux de ne pas savoir jouir, la respiration saccadée de nouveau, Eugene se travaillait par le bas sans démériter dans ses efforts. Éperdu dans un élan masturbatoire enragé, le claquement de sa main furieuse remuait jusqu’aux ressorts grinçants de la literie.

Si le plaisir le gagnait un peu mieux maintenant qu’il s’en était saisi d’une main ferme, celui-ci ne parut pourtant pas décidé à la quitter. Le déchaînement de l’onanisme maladroit, ainsi prodigué, avait tout à envier au rythme expert et la délicatesse des doigts fins et minutieux qui, plus tôt, étaient venus à bout de lui.
Dévoré du bas par ses chaleurs de mâle, Eugene se redressa en désespoir de cause, disposé à genoux sur le lit, penché en avant, s’en étant retourné contre les vallonnements fessus qu’il avait quittés à regret, afin cette fois d’y écraser un gland luisant de sa bave impure. Le pinacle de son cylindre bouillant, désormais rompu sur l’une des douces et rondes fesses du derrière rebondi, Eugene amorça de nouveau la pompe, sa deuxième main en appui sur l’encolure de la malheureuse paysanne. Outre une main malhabile, il s’aidait de ses reins par à-coups pour mieux appuyer son dard contre le globe replet qu’il harcelait de sa licence.

- Par pitié sorcière, geignait-il de rage les dents serrées, je sais que c’est… c’est toi qui m’as fait ça. Sauve-moi de mon mal… tu vois bien que… MmMmf… que j’arrive à rien tout seul.

Persuadé à présent qu’elle était une sorcière malicieuse, celle-ci se riant cruellement d’avoir faire naître une affliction en lui pour qu’il fut dépendant d’elle, le branleur importun l’appelait à nouveau à son secours tandis qu’il épuisait son poignet. La « sorcière » l’avait en effet trop bien gâté pour que le sceptre d’Eugene trouva satisfaction entre des doigts aussi frustres que les siens. Son supplice, alors, pourrait lui durer une nuit entière ; une nuit passée à lui appuyer son cylindre poisseux contre une chair tendre tandis que le matelas tanguait à chacun de ses efforts pathétiques et désespérés.
Peut-être, après tout, était-il arrivé au bout de la patience de son hôtesse. Suffisamment en tout cas pour qu’elle usa du sortilège qui lui fut promis.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le dimanche 24 mars 2024, 17:31:46

Marguerite peine à émerger de la brume dans laquelle le sommeil l'avait plongée. Epuisée, elle se rend quand même bien compte que l'énergumène à ses côtés l'empêche de tomber définitivement dans les bras de Morphée. Il insiste tant et tant qu'elle finit par soupirer et rouler sur le dos.

- J'dois avoir été une bien grande pêcheresse pour qu'les dieux vous ait mis sur mon ch'min ...

Finit elle par bougonner, les cheveux défaits et les yeux encore mi clos. C'est exactement pour ce genre de chose que Marguerite ne tient absolument pas être un jour mariée. Elle apprecie la bagatelle mais pas au point qu'on la sollicite avec tant d'insistance à des moments parfaitement incongrus ... De guerre lasse, elle obtempère dans un souffle.

- Mettez la moi donc, qu'on en finisse ...

Encore une fois, ce n'est pas la première fois qu'elle couchera sans envie avec un presque inconnu. Elle cède une fois encore à la facilité en accédant aux caprices de l'hurlu berlu. Le jeter hors de son lit et de sa maison demanderait bien plus d'efforts de sa part. Sauf que évidemment, ledit individu n'a pas la plus petite idée de ce qu'elle peut vouloir dire. Il faut qu'une fois encore Marguerite prenne les choses en mains, presque littéralement. Elle se positionne différemment dans le lit, se tourne dans la direction de l'homme et écarte les cuisses, ouvrant les bras avec lassitude tout en lui disant.

- Allongez vous donc sur moi .. venez ...

Elle est prête à "saisir" la chose qui se présenterait à l'entrée de ses cuisses et à la guider jusqu'à sa destination. Il faudra bien qu'il se débrouille une fois arrivé là car elle ne se sent plus l'énergie de fournir le moindre effort supplémentaire pour cette nuit ...
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le lundi 25 mars 2024, 18:08:08
L’art indigne de la mendicité plaintive, lorsqu’il était l’apanage des minables, accomplissait de bien curieuses merveilles. Ignorant de tout à commencer de la décence, Eugene ignora aussi que la présente miséricorde, qu’on lui servit désabusée, fut pour lui prélude à l’enchantement des sens. À insister comme un beau diable, la raison dictée depuis les bourses, il avait obtenu gain de cause. C’est ainsi, dans un soupir las et consterné, qu’on rendit les armes face à lui. L’armistice, il la signerait alors de son pinceau bien raide, usant d’une encre opaline sur fond rosi.

Marguerite avait capitulé sous le joug de ses passions appuyées, à la manière d’une pauvrette trop longtemps mariée. Et ils ne se connaissaient pourtant que de quelques heures à peine ; le gros de leurs échanges n’étant d’ailleurs pas advenu par le truchement du verbe.

Reculé plus aux confins du matelas après qu’elle l’eut bousculé sans ménagement afin qu’elle se retourna, le peu qu’Eugene aperçut dans la pénombre lui parut bien engageant. Si engageant d’ailleurs qu’il s’y engagea. Avec précaution et minutie toutefois, bien que cela ne fut pourtant pas dans ses habitudes de chien fou d’habitude pétris d’indolence. Elle lui avait cédé en maugréant si ostensiblement qu’il redouta le piège. Mais il était homme, et c’était là son moindre défaut ; aussi, en dépit de ses craintes, celui-ci tenta l’approche qu’on lui commanda, quand bien même ce put être un traquenard.
Incommode boussole que cette épaisse aiguille venue à présent lui intimer la moindre de ses actions. C’était encore bien pour ça qu’il souhaita se débarrasser de ce fardeau institué en lui par la nature. Pour cela… et aussi car la volupté l’avait plus tôt saisi par les valseuses pour le prendre à la cervelle. Dans sa caboche, n’était plus alors irrigué que le cerveau reptilien.

Comme un serpent lent et farouche, bien qu’il fut à l’aune d’une caverne au trésor, Eugene ne se précipita pas ; comme s’il eut redouté qu’elle se referma sur lui à la manière d’un piège à ours. À tâtons, dans le noir, il crapahuta sur le plumard jusqu’à ce qu’il se fut trouvé au-dessus d’elle, s’abaissant prudemment jusqu’à ce que leur peau, de nouveau, se rejoignit, prenant garde néanmoins à ne pas l’écraser de son poids.

Ingénu, s’imaginant qu’il s’était rendu au pinacle de ce que permit la sensualité, éprouvant cette fois les seins moelleux et chauds contre sa poitrine, Eugene sentit son appendice fureteur s’écraser contre quelques modestes et douces broussailles. La toison de femme fit ainsi le nid de son « petit oiseau » qui, long et large, y frotta tout contre sa viscosité libidinale, œuvrant son parcours jusqu’aux abords du nombril de la ravissante rombière. De plus belle, il commençait déjà se frotter contre sa petit fourrure, émoustillé par ce que sa pilosité avait d’interdite à ses yeux. Il n’aurait su dire comment ni pourquoi, mais brasser si proches de ces rivages-ci, frayant indécemment au travers un somptueux maquis, glissant contre un pubis chaud ; tout cela enfiévrait ses ardeurs.

- Comme ça ?.. Demanda-t-il, décidément trop innocent pour savoir auprès de quels abords tumultueux il avait navigué. V… vous refaites pas le truc avec votre main, là ? C’était vachement bon, vous savez.

En quémandant une bien modeste branlette, aussi délectable fut la précédente, Eugene ignorait à quel point les découvertes qu’il s’apprêtait à faire révolutionneraient son monde à jamais. Du moins, jusqu’à ce que la mémoire lui fasse à nouveau défaut au réveil.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le mardi 02 avril 2024, 23:05:33


C'est ainsi à mi chemin entre le sommeil et l'éveil que Marguerite se retrouve allongée sous l'homme dont le sexe dressé continue de réclamer des cajoleries. En toute méconnaissance des choses, l'homme semble ne même pas comprendre que quelque chose de bien meilleur serait supposé l'appeler.

- Mais non, venez donc, Nigaud.

Malgrès le nom peu élogieux, la voix de Marguerite est teintée d'une once de bienveillance alors que d'une main sûre, elle le guide jusqu'à elle. En d'autres circonstances, elle aurait pu trouver la maladresse et la totale innocence du jeune homme touchantes. Elle aurait pu se faire un devoir de le déniaiser et se sentir ensuite comme une grande bienfaitrice. Mais il est juste trop tard pour ça aujourd'hui ... elle veut juste un peu de paix. Qu'il se calme et s'endorme, qu'elle puisse enfin dormir aussi. Et tant mieux si au passage elle commet une bonne action en le laissant découvrir la joie que peuvent procurer les relations charnelles.

Avec douceur et patience, elle le guide jusqu'à l'entrée de sa belle fleur et enserre ses hanches de ses jambes, l'incitant à entrer en elle avec douceur. Pas entièrement faite de marbre, la jeune femme pousse un discret soupir quand elle se sent ainsi pénétrée.

- Allez bougez. Ca ne vous fera que du bien, vous verrez.

Souffle t'elle, alors qu'une fois encore ses jambes enserrant le bassin de l'inconnu l'invitent à bouger, à entamer un va et viens pendant qu'elle garde les yeux mi clos.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le dimanche 07 avril 2024, 16:02:28
Trop généreuse, donnant d’elle-même jusqu’à s’offrir ; jusqu’à s’ouvrir, Marguerite laissait à un intrus tout le luxe de l’envahir par-delà son foyer. Son incursion perpétrée un faux pas après l’autre, Eugene l’avait ainsi prolongée au point qu’il s’engouffra tout au travers de son hôtesse. Bonne fille, la taulière lui avait canalisé le dard afin que celui-ci échoua là où la nature l’avait le mieux prescrit. Livrant au nigaud son intimité même, lui entrebâillant ainsi l’avenue de ses indulgences, la paysanne, pas bien farouche, lui avait gracieusement orienté son cylindre d’homme pour le perdre là où il faisait si bon s’y trouver.

Dans la pénombre, contre ce corps chaud et ô combien dévoué, l’assaillant fortuit fut pris au dépourvu de connaître enfin l’embouchure du ravissement, là où les hommes abandonnaient l’esprit au profit de la vigueur. La sensation, presque éprouvante tant elle lui parut irréelle, suggéra au malheureux amnésique un bien indélicat mouvement de recul. La chaleur moite venue le presser aux alentours de son gland huileux, de par l’inconnu de la découverte, lui avait inspiré un instant de peur inapproprié. Pareille effronterie de sa part fut cependant contestée aussitôt. Bien qu’elle fut à moitié éveillée, Marguerite déniait déjà toute opportunité de retraite à l’envahisseur, celui-ci alors devenu entre ses cuisses l’otage d’une citadelle avenante. Le nouvel occupant de ses chairs précieuses ne serait ainsi libéré de son délicieux supplice qu’à condition qu’elle lui ravît son essence jusqu’aux ultimes tréfonds de ses attributs. Il en allait de son sommeil.

- Sorcière ! S’époumona-t-il dans un vain cri, dont la dernière syllabe tomba néanmoins comme s’il fut étranglé.

Ce n’était cependant pas au cou qu’on le tenaillait pour l’heure. Les jambes robustes de la métayère l’avaient saisi d’une étreinte douce et ferme pour l’appuyer contre elle ; qu’aucune chance ne lui fut accordée de pouvoir se soustraire à la récolte de son semencier. Plus serrée encore, l’orée d’une brèche chaleureuse l’avalait lentement, un centimètre à la fois. En dépit de sa complainte et, malgré une vague tentative de fuite, Eugene ne lutta guère davantage. Le vice qui le travaillait à présent qu’une chaleur aussi enivrante lui enveloppait l’appendice contribua alors pour beaucoup à sa sujétion.

Qu’une telle chaleur enfiévra si bien ses ardeurs, et avec tant d’intensité, ne pouvait être selon lui que satanerie. Il ignorait tout de la volupté et, en explorateur imprudent, ses nouvelles trouvailles supplantaient de loin ce que ses sens purent seulement concevoir. Bien que présentement rassasié d’un plaisir inouï, l’invité gênant crut que « cela », ce qu’il n’aurait décemment su décrire tant les superlatifs manquaient, s’accomplissait nécessairement à ses dépends. Elle avait eu des allures de piège, Marguerite, à se trouver si bellement offerte pour enfin l’enclore lorsqu’il fut trop curieux de ses charmes las. La belle fleur lui était apparue marguerite pour se révéler plante carnivore. Elle était si brûlante en-dedans, un peu plus humide à chaque seconde qui passait, qu’Eugene se crut se sentir fondre en elle.

- Je.. je voulais pas vous contrarier… négociait-il alors qu’il s’imagina en proie à une prédatrice gourmande, me mangez pas…

Il était d’autant mieux conforté dans sa désillusion que l’entendre gémir par instants semblait témoigner du régal qu’elle avait à se repaître de lui. De par la seule force de ses cuisses tendres et musclées, la paysanne le comprimait contre elle, l’enjoignant à perpétrer ses travers d’homme jusqu’à ce qu’il en fut éreinté. Maintenant qu’il fut si cordialement empoissé dans une abîme embrasée, là où les flammes d’une passion torride, au milieu des épanchements chauds, lui léchaient sa concupiscence timidement insérée, Eugene s’agita mollement sur elle ; d’abord parce qu’il y trouva son compte au milieu du déferlement de sensualité l’inspirant si bien, mais aussi pour l’amadouer. Il espérait ainsi, à battre la mesure des souffles lascifs de la maîtresse des lieux, qu’elle le savourerait sans qu’elle ne le consuma entièrement si elle fut contentée par ses œuvres.

- Sorcière… soupirait-il lui aussi tandis qu’il cheminait délicatement en elle afin de l’accomoder. Vous êtes si… MmMmpffF… si chaude… ça… Ngh… ça me.. ooOOOoOh…

Pourtant mijauré dans ses incursions, obéissant au rythme des gambettes venues le presser pour qu’il délivra prestement son jus et sa vigueur, l’hospitalité locale, dont il ne finissait plus de tester les limites, lui était trop agréable pour qu’il n’y succomba pas. Fut-elle si gourmande de lui, cette « sorcière », qu’il l’aurait laissée le dévorer pour jouir du seul privilège de la connaître si étroitement. Ce qu’il ne se privait pas de faire, du reste… mais avec crainte et retenue de ne pas oser trop explorer ce qu’il connaissait encore si mal, frayant encore un coup après l’autre pour débroussailler ce chemin qu’il parcourait encore de la moitié du pilon seulement.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le dimanche 14 avril 2024, 10:03:59
La panique d'Eugene lors des tous premiers instants de tendresse aurait pu paraître comique. En d'autres circonstances Marguerite aurait sans doutes pu en rire. Elle aurait gardé ce moment de détresse en mémoire, prête à le répéter aux autres amies du lavoir sous la forme d'une histoire telle que  "Vous n'savez pas ce qui m'est arrivé une fois, l'jour où j'ai déniaisé un homme ... ? Il a cru à un maléfice et m'a traité d'sorcière d'voir son gourdin tout raidi ... !". Pour sûr ca aurait provoqué des éclats.

Rien que pour garder cette histoire en souvenir, l'épisode de batifolage peu mémorable aurait valu le coups. Sauf que sur le moment, la jeune femme à moitié endormie ne songe pas un instant à voir les choses sous cet angle. Elle est lasse, elle souhaite que les choses se fassent et se terminent vite. Elle caresse le cou et les épaules de l'homme, répétant d'une voix douce mais ensommeillée.

- Tout va bien. Laissez vous donc faire ...

Pas tout à fait faite de bois, l'entrée de l'homme en elle provoque tout de même quelques soupirs par la force des choses. Les va et viens la font faiblement gémir et remuer sous lui, provoquant en elle la montée d'une humidité acceuillante. Elle s'agrippe à lui, l'incitant à poursuivre le mouvement en elle.

- Allez y ... laissez les choses venir.

Souffle t'elle à son oreille. Que les choses finissent et qu'elle puisse enfin sombrer dans le repos qu'elle mérite tant ... Il n'est pas dit d'ailleurs qu'à ce train là, si le jeune homme est un lambin, qu'il s'apercoive que son hotesse avait fini par s'endormir avant la fin de son oeuvre.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Eugene Erik le dimanche 14 avril 2024, 14:04:47
Nulle supplique, même geinte, ne suffisait à écorner la volonté d’une sorcière. Quand bien même celle-ci ne l’était pas. Marguerite était femme toutefois et, dès lors, il n’en fallut guère davantage pour qu’elle exerça sur son invité quelques délicieux maléfices dont la nature l’avait pourvue. Ni pieuse ni sainte, d’ailleurs peu disposée à le devenir en cette heure, l’hôtesse s’était cependant astreinte à un sacerdoce. Ce mal qui la travaillait à présent littéralement, au point qu’elle eut effectivement le diable au corps, elle l’exorciserait de ses onctions, celles-ci perlant par là où s’était engouffré le malin. Elle voulut, par ses prières qu’elle adjura les jambes serrées, le faire jouir pour qu’il trouva le repos ; un repos dont elle était avide de trop en avoir été privée.

Habile et sournoise, bien qu’apparemment complaisante si on s’arrêta à l’accueil qu’elle lui fit, Marguerite chercha à le perdre au plus tôt, que le sommeil lui vint ainsi plus promptement. Aussi, car elle connaissait l’esprit des hommes après qu’elle eut si bien éprouvé leurs chairs, la fougueuse fermière n’ignora pas que des encouragements suaves, lorsque les mots furent bien choisis et susurrés avec délicatesse, n’invitaient que mieux un amant à céder ; à se laisser dorloter sans coup férir afin que l’allégresse lui échappa plus volontiers des attributs. Quelques gémissements alanguis, quand ils s’éparpillaient modestement d’une bouche soupirante, ne rythmaient alors que mieux l’incantation suave qu’elle lui adressait.

Car c’en était une, d’incantation. En tout cas Eugene, dans ses déboires de perspicacité tordue, interpréta les délicates exhortations qu’on lui adressa comme des sortilèges. Qu’il sentit sa vigueur plus ardente chaque fois qu’elle lui suggéra quoi que ce soit à l’oreille, là encore, ne confirmait que mieux l’idée qu’il se fit d’elle, la tenant plus résolument pour sorcière.
N’eut-il pas eu cette lubie à l’esprit que, déjà, l’enchanteresse lui aurait facilement ravi le fond des bourses, émoustillé qu’il se trouva déjà de la connaître en ces recoins.

S’il la pénétrait après qu’elle l’eut égaré auprès de ses broussailles, c’était pourtant elle qui s’était infusée dans son corps et son esprit, peut-être même dans son âme, tant le partage de l’instant présent le troublait après qu’il fut en proie au joug d’une excitation légitime. Tandis que le sexe chaud qui l’accueillait se liquéfiait affectueusement afin de mieux accommoder sa venue, le désir qu’éprouva Eugene à la connaître si intimement lui échauffait davantage le bas ventre. Il n’aurait su mettre les mots sur cette sensation, car rien d’aussi grandiose ne trouvait de superlatif à sa mesure. Bien qu’il sentit son organe bien présent et vivace dans le corps chaud qui l’enveloppait, il sembla à Eugene qu’il se dissolvait presque dans les sucs doucereux au milieu desquels il baignait son vit. La sorcière lui dévorait l’esprit maintenant qu’elle le tenait captif contre elle.

En dépit de l’agrément que constitua son maléfice, Eugene, parmi les rares bribes de raison qu’il parvint à rassembler en cet instant de plaisir, crut qu’il devait à tout prix s’extraire de ce pot de miel bouillant. Pot de miel dont leurs corps mutuels ne contribuaient qu’à mieux enthousiasmer les délices qu’on y expérimentait à deux. Aussi prit-il le parti de se soustraire à l’étreinte des cuisses si solidement nouées autour de lui.
Ses mains en appui sur le matelas, campé sur elle et cherchant la force de lui échapper, Eugene effectua un ample et soudain mouvement de bassin afin de se retirer. L’effort lui arracha un souffle profond, un souffle plaintif précédant le râle lourd qui suivit lorsque, tenu par les gambettes, celui-ci en revînt brusquement à son point de départ. Ce seul mouvement avait suffi à amplifier le bonheur malsain qu’il avait à être accueilli dans cette délectable hôtesse. Affaibli de se sentir si vulnérable alors qu’elle le comblait si bien dans son abîme de femme, l’invité de la paysanne chercha encore à lui fausser compagnie, poussant sur ses mains et levant de nouveau ses fesses afin de ne plus être ceinturé de cette paire de douces et jolies cuisses.

Soucieuse sans doute qu’il ne put échapper à la jouissance qu’elle voulut désespérément lui arracher, Marguerite avait su le maintenir contre elle en dépit de ses tentatives de fuite. Elle tenait bon, en ravisseuse bien agrippée à lui par cet enlacement voluptueux. Son invité, alors qu’elle persistait à le convier de force, resta alors bien au chaud de l’avaloir mouillé.

Son convive ne démérita cependant pas dans ses efforts, jouant de ses reins et se démenant à la puissance de ses hanches afin de mieux se retirer d’elle, chaque fois ramené au bercail chaleureux duquel elle ne souhaita pas qu’il s’évade. À terme, après une dizaine de tentatives infructueuses, ces élans désespérés, à force qu’ils furent si souvent réitérés, mutèrent malgré eux en un coït franc, son épieu limant à présent le fourreau que la paysanne lui avait attribué. Eugene avait cherché à triompher d’elle par la force, la seule dont il fut permis de faire usage en ces circonstances. Mais à force de s’extraire pour la retrouver tout aussitôt, quelque chose en lui, sa nature de mâle sans doute, l’avait encouragé à perpétuer ces amples mouvements de bascule en usant du fessier comme le sommet à son pilon.

Dans un rythme plus ou moins soutenu, il la percutait à présent en usant de son ascendant sur elle. Les cuisses et la vulve dont il était l’heureux détenu se contractaient chaque fois qu’il lui retombait dans la fosse, celle-ci suintant davantage de si bien faire sa connaissance. Déjà, après une minute d’échecs réitérés à lui échapper, Eugene, perdu au milieu de ses sens désormais qu’ils lui animaient tant le corps, ne reculait plus le bassin à présent que pour le plaisir de la retrouver immédiatement. C’était à croire qu’il se laissait apprivoiser à mesure qu’il se familiarisait avec le coït plus ou moins énergique qui naissait ainsi entre eux.

- Tu… tu vas voir MmmPpf sorcière. Je… je me lai… haaa… laisserai pas faire. Jurait-il honteux, à présent qu’il lui labourait le sillon avec robustesse.

S’il ne put accéder à l’indignité d’une retraite, Eugene combattrait alors jusqu’à triompher d’elle, cherchant à lui arracher les cris venus lui signifier la délicate agonie de l’ensorceleuse. Face à la sorcière, il ne rendrait pas les armes. D’autant moins à présent qu’il prit autant de plaisir à l’affronter en ces termes.
Titre: Re : Bouc émissaire
Posté par: Marguerite Clairbois le mercredi 01 mai 2024, 22:31:01
Hélas, point de cris ne viennent. Seulement de discrets soupirs d'aise. L'instant n'est pas désagréable mais il se confronte à l'épuisement croissant de la jeune femme que l'impatience finit par gagner.

- Que vous êtes pénible ...

Parvient à articuler la belle entre deux soupirs provoqués par les va et viens répétés de l'homme en elle. Dire que les choses ne se passent pas exactement comme Marguerite l'espère est un euphémisme. Elle avait imaginé que son amant, réputé puceau, n'aurait pas duré bien longtemps à ce jeu là. En quelques coups de bassins l'affaire aurait du être réglée et elle aurait pu se rendormir, profiter du peu d'heures de sommeil qui lui restent avant d'affronter une journée de marché le lendemain.

Mais non ... Non seulement les choses trainent en longueur. Mais l'homme joue en plus les rétifs et fait mine de se débattre. De guerre lasse, Marguerite finit par rouvrir les cuisses, cessant de le forcer dans des mouvements qui de toutes façons ne mènent pas à grand chose. (Elle aurait pourtant pu, en temps normal, se réjouir de disposer d'un amant si performant et infatigable ... hélas elle arrive elle même aux limites de sa propre résistance.

- Et puis zut ... faites comme bon vous semble ...

Accablée par une journée de labeur dont l'énergumène n'imagine même pas la teneur, elle renonce. Elle reste là, gisante, cuisses et bras écartés.
Qu'il choisisse de continuer à la besogner ou pas ca ne lui importe plus dans l'état où elle est.

- Pitié, laissez moi juste dormir à la fin ...

Qu'il s'échappe, ce sera tant mieux. Elle se tournera de côté, avide de rejoindre les bras de Morphée qui l'appellent tant. Et s'il continue ... et bien ... au moins elle n'aura plus à user ses forces en vain à batailler contre lui. Ce sera probablement la seule chose normale que ce loustic là fera ...