[ Ô mon dieu, je m'excuse tant du temps de réponse. Néanmoins, j'en suis venue à bout. : ) ]
« Oh, ma dame ! » Siffla fortement une des domestiques engagées par la comtesse qui s'approchait d'un pas saccadé et rapide d'elle. En tournant petitement son corps et sa tête, Heilayne glissa ses mires claires sur la demoiselle vêtue d'un uniforme richement brodé. La mine interrogatrice étirait tranquillement les traits doux du visage de la jeune comtesse alors qu'elle s'arrêta pour entendre ce qu'avait sa servante à lui dire.
« Il y a une famille qui vient de voir leur demeure brûlée et quelques uns de leurs membres sont en piètre état... Mais votre partie du château n'est pas assez grande pour accueillir tout le monde ma dame, il nous faudrait rentrer au manoir de votre mère... »
D'un sourire dessiné dans la douceur, Heilayne replaça calmement une mèche de sa longue chevelure noisette derrière son oreille, la mine pensive. D'un geste tout naturel, elle replaça le panier qu'elle portait sur son bras en entrouvrant ses lèvres rosées pour parler.
« Nous rendre au manoir serait trop long, et les malades risqueraient de voir leurs états aggravée avec un tel voyage... Préparez-leurs ma chambre, ma demoiselle... Mon lit devrait pouvoir tous les accueillir, et si ce n'est pas le cas, faites apporter des couvertures en plus. Dites aux autres de se préparer et préparer le carrosse pour aller chercher les blesser, j'ai déjà nombreux onguents pour leurs blessures...» Souffla alors la comtesse en se retournant avec lenteur et d'un sourire pincé, tout en reprenant le pas dans le couloir.
Le château d'Ashnard... Ce n'était certes pas un endroit très fréquenté ou plutôt, ce n'était que très rarement un endroit fréquenté par la jeune comtesse, néanmoins, son manoir était à un point tel éloigné que rester trop en retrait serait démontrer une certaine haine vis à vis le roi. Ce qu'elle, bien sûr, n'avait aucunement. Il était froid, cruel et avait un sens de la démocratie ô combien... Insensée... Mais, pour la jeune Layne, il était un homme avec un fond de bonté... Comme tout le monde, si on l'écoutait un tant soit peu. Ses talons créaient une mélodie rythmée sous chaque pas que la comtesse enchaînait. Elle était vêtue d'une longue robe blanche qui laissait son dos nu alors que le vêtement créait un ''V'' de ses épaules jusqu'au haut de ses fesses. Sa traîne était tout de même longue mais, ce qui faisait surtout contraste – mis à part la couleur pure qu'elle était la seule à porter – était que, comparé aux autres nobles en ces murs, on ne voyait ni ses cuisses, ni sa poitrine vue le décolleté très minime et ses bras étaient recouvert d'une écharpe fait de soie rosée ou y était brodé diverses races de fleurs.
Le panier remplis de plantes et de fleurs sous le bras, Heilayne s'avançait jusqu'aux portes qui lui ferait quitter la demeure royale. Pour quel motif? Simplement celui de prendre l'air et de cueillir, peut être... Ou tout simplement, le livre dans sa besace laissait bien voir que la jeune femme avait une envie toute particulière de se reposer après une matinée ou elle avait pris soin de ses patients. Un livre, des plantes ; il ne lui manquai qu'un endroit ou se reposer. Une légère hésitation fit figer le corps de la belle un instant alors que, d'un pas hâté, un garde de la porte intérieur se rua sur la comtesse pour lui empoigner fermement le poignet. « Il y a un homme q..qui vous cherche ma dame ! Il a l'air.. il a l'air dangereux...! Je vous amène en sécurité dans vos appartements...! »
Son coeur se serra sitôt les paroles de l'homme envolées alors qu'il tentait de tirer De Daelys plus loin, l'éloignant de la porte avec un empressement certain. Elle ne semblait réaliser, ou vouloir croire... Derrière ces portes pourrait-il se trouver... Lui ? L'homme qui avait crée en elle une telle jalousie, quelque chose qui l'avait rendue amère et pourtant si vivante. Approchée par tant d'homme mais conquit par un seul : Ares était-il réellement derrière ? Subitement, la jeune femme secoua son bras en suppliant le garde de la laisser, de la lâcher. Il fronça sitôt les sourcils en tirant la noble vers lui, criant des injures telles que : Folles, idiote, suicidaire et il en passait...
D'un coup rapide, elle envoya le panier sous son bras en direction de son visage, lui assenant un coup rapide avant de se faire relâcher sous la surprise de voir cette femme de nature si douce être aussi.. emportée ? La comtesse enchaîna le pas rapide vers les portes avec une hésitation toujours plongée dans son ventre. Si ce n'était pas lui...? Allait-elle se jeter dans la gueule du loup, encore une fois ? Peu importait ; elle allait oser. En inspirant profondément malgré son souffle haletant, elle tira sur une des poignée, attirant la lourde porte vers elle pour l'ouvrir. Quelques gouttelettes glissèrent sitôt vers elle, ce qui eut tôt fait de la faire frissonner et grelotter un brin. Néanmoins, elle glissa un premier pas à l'extérieur, sur la première marche d'une cinquantaine qui la séparait de son visiteur. Elle ne s'était pas trompée...
La vision était plutôt rigolote, ou alors à la Shakespeare.
Un bel homme trempée de la tête aux pieds à la basse des marches et la belle à la chevelure défaite qui virvoltait autant que sa robe dans la petite tempête pluvieuse qui se trouvait en haut complètement.
Ares...
Heilayne était la, tel un piquet qu'on aurait tout juste planté dans le sol alors qu'elle n'osait bouger autre que sa main pour retenir quelques mèches de sa longue chevelure brune. Déchirée entre la joie et l'incertitude, entre l'amour et la haine, entre la jalousie et l'envie... « Arès...? » Souffla-t-elle très bas, si bas que ses mots avaient semblé se perdent dans le brouhaha qu'était les clapotis de l'eau contre le décor plus ou moins joyeux. C'était, malgré tout, les seuls mots qui vinrent à s'extirper des lèvres entrouvertes de la comtesse derrière qui, la lourde porte vint se refermer dans un claquement.