« Quel... Quel horreur... »
C'était peu dire...Terra n'était pas un monde idyllique, c'était vrai, l'esclavage y était une pratique plutôt communément acceptée, malgré l'action de certaines instances en provenance de la grande Tekhos qui parfois venait fourrer son nez dans les affaires d'autrui, et chaque voyage pouvait être l'occasion d'une mort en compagnie de ceux qui choisissait plus ou moins de piller les ressources des quelques nigauds qu'ils pouvaient prendre dans leurs filets. La mot était présentes en ces terres, et bien des choses étaient même capable d'en faire connaître des douloureuses, ce qui justifiait bien souvent la présence de puissants compagnons, des mercenaires et autres gardes du corps pour s'assurer, en toute heure, une protection des plus certaines, et pourtant rien n'était à même de traduire l'horreur que les deux femmes se trouvaient désormais à contempler dans les tréfonds du Nécro-bastion. Valérie en avait des haut-le-coeur, et Maud aussi, c'était facilement remarquable, à tel point même que la mage aurait presque put avoir l'envie d'aller trouver rapidement le réconfort d'une fuite inopinée pour se retrouver certes dans les lieux glauques de la cité nécromante, mais au moins loin de ce charnier à la pestilence certaine, et à la vision proprement inacceptable pour un cœur humain, qui pouvait y remarquer toute la cruauté de la non-vie. Se couvrant la bouche et le nez de sa main, essayant de bloquer l'arrivée des miasmes à sa respiration de manière bien inutile malheureusement, elle tourna la tête vers son alliée, qui ne semblait pas plus à l'aise qu'elle dans cette situation, il fallait l'avouer :
« Je crois que je vais vomir... Si je trouve celui qui a fait ça... Je... Raah !!! »
Elle ne se permit pas de commentaires, se doutant très bien qu'elles étaient déjà à l'intérieur de ce qui faisait ça, depuis maintenant plus d'une heure, et que c'était avec de grandes chances le sort qui leur était réservé si elle venait à faillir. Le Necro-bastion avait pour lui de bien nombreuses histoires et légendes, et pour le coup, l'archimage était presque prête à croire la plus triste d'entre elle, à savoir que le lieu maudit avait tendance à apparaître sur les champs de bataille les plus monstrueux, les plus tragiques, et ce désormais pour un but qui lui paraissait comme clair : Récupérer des forces, de la main-d'oeuvre militaire, ou pire encore, simplement de quoi nourrir les êtres les plus horrible que ce lieu pouvait créer. Les abominations nécrolithiques en étaient un bon exemple, des amas de cadavres saugrenues qui se nourrissaient de cadavres, et qui ainsi ajoutaient à leurs chairs les forces et les pouvoirs de ceux-ci, venant offrir des muscles aux endroits où leurs corps manquaient de pouvoir pour continuer à être dans le meilleur des états envisageable si un ennemi venait à pénétrer un peu trop profondément dans les lieux. Honnêtement ? Valérie ne manqua pas de se féliciter de sa clairvoyance, et donc de l'usage préalable de son sort pour s'assurer de se garder loin de toute détection visuel des morts qui marchaient encore en ce domaine, mais elle espérait surtout que les traces de sang sur Maud, relativement fraîches, n'auraient pas la capacité d'attiser l'appétit de ces êtres aux demeurant voraces. En tout cas, elles ne devaient pas traîner, plus elles restaient statiques, et plus elles perdaient de temps pour la poursuite de leurs explorations, aussi quand Maud se permit quelques propos, Valérie ne vint en rien la contredire :
« Continuons Valérie... Je veux pas rester ici une seconde de plus...
- Je te comprends... Poursuivons et surtout fais gaffe où tu marches. »
(Attention, peut heurter les plus sensibles...)Le sol était glissant. Quel horreur de marcher sur cela, mais elles n'avaient pas grandement le choix, chaque pas qu'elles faisaient étant ainsi assuré par une prudence des plus certaines, tandis que l'une comme l'autre cherchait à produire le moins de bruit possible à mesure qu'elle progressait sur le léger pont de pierre au dessus de cette fosse macabre. Les lieux crépitaient, son de la décomposition lente des milliers de corps qui se trouvaient sous elles, et ce fut avec beaucoup, voir même énormément de concentration que l'archimage veilla à ne pas laisser son ouïe faire attention aux gargouillis et autres mastications abjects qu'elle entendait, de ci, de là, de la part des abominations qui semblaient se faire un festin de ce repas putréfié. En revanche, elle avait bien du mal à ne pas laisser son regard se poser sur les montagnes de chairs, d'os, d'amas purulent et de formes mutilés qui se trouvaient dans son champs de visions, l'horreur de la scène se faisant toujours un peu plus prenante à ses yeux, et l'amenant toujours à regarder le spectacle avec autant de dégoût que de fascination abject, comme consciente qu'elle ne verrait sûrement plus jamais pareil chose de son vivant, à son grand bonheur d'ailleurs. La nécromancie est un art bâtard dans la magie, une forme de volonté abject de fuir la mort, de la contrée par la préservation relative d'une conscience et d'un corps au delà de sa fin, et actuellement, Valérie, toute mage des arts dit pur qu'elle était, ne pouvait que se forcer à un constat certain : Qui que ce soit ayant eut le pouvoir de créer ce lieu avait aussi mit en place l'une des plus incroyable structure magique de ce monde, et si elle comptait bien réduire cela à néant, ce n'était pas pour autant qu'elle ne pouvait se permettre autant de dégoût qu'une admiration muette pour l'esprit vicié qui avait eut le don d'imaginer cette forteresse, et son usage.
« Bordel on en voit pas la fin... J'espère que tu tiens le coup Maud, parce que je ne... Oh putain ! »
(Attention, peut heurter les plus sensibles...)Elle parlait à voix basse, mais un événement vint littéralement lui couper le souffle, et la laisser muette, tandis qu'elle fit deux petit pas en arrière pour se coller à la forme réconfortante et chaude de sa camarade, y trouvant le fin instant de réconfort qui lui permit de ne pas perdre la tête face à ce qui défilait devant ses yeux, se mouvant lentement au point que la mage puisse douter des véritables raisons de la présence de cette chose à quelques mètres d'elles. Dans un mouvements des plus ralentis, c'était une de ces abominations qui étaient passer devant elles, sortant de la pile de cadavre se trouvant plus bas pour passer par dessus le pont, en direction de l'autre partie de ce charnier, et juste devant les yeux larmoyants de Valérie, qui ne pouvait que rester là, silencieuse et terrifiée à la vue de cette forme imposante, synonyme de la plus vile des morts si elle venait à perdre le contrôle d'elle même. C'était un défilé macabre, la procession de chairs pourris, suintantes, dont les os sortaient avec horreur en déformant la chair, dont les nerfs à vifs semblaient sur le point de craquer en essayant de maintenir les muscles violacés de cette titanesque formation mortuaire. C'était l'odeur la plus pestilentielle qu'elle ait put connaître, la vision du mélange impie de corps de manière complètement anarchique, mélangé aux métaux et autres restes d'armes et d'armures, qui sortaient de cette abominations en de longues aiguilles ou plaques lui servant de protection rouillée, où les quelques fluides encore porteur de maladies cadavériques ne manquaient pas de s'écouler avec une lenteur infâme, Mais plus que tout, malgré la magie qui les dissimulaient à leurs ennemis, c'était la vision terrible de ces yeux, aléatoires, immondes, qui se baladaient sur la chair en gigotant en tout sens pour capter la prochaine proie un peu fraîche, qui finirent d'élimer le moral de la femme, qui se mit à trembler de tout son corps en tentant vainement de garder son souffle, jusqu'à ce que la chose soit passée, libérant enfin le passage.
« N-n-non ! J'en... J'en peux plus ! »
Elle se mit à courir. Oubliant toute prudence, terrifiée, vaincue moralement par cette situation cauchemardesque, elle prit d'un coup son élan et s'élança comme une dératée le long du pont, paniquée et ayant besoin immédiatement d'un vif bol d'air frais, de quitter immédiatement cette partie du domaine qui commencent définitivement à lui faire vriller l'esprit par ses horreurs macabres. Elle ne put penser à Maud en cet instant, elle ne fit qu'avancer, tout droit, manquant glisser plus d'une fois, et s'épuisa rapidement, ne laissant plus que l'adrénaline lui permettre de poursuivre sa folle course, jusqu'à ce que la providence la mette en face de la sortie, si proche dans le fond, qui l'attendait de l'autre coté du pont, bouche sombre et béante qui n'aurait sûrement que put lui faire d'autant plus peur, mais qui lui paraissait, en l'état actuel des choses, comme la promesse d'un peu de repos psychique fort bienvenue. Elle continua, continua, continua, ne pouvant plus rien regarder d'autre, oubliant à la fois vigilance et précautions, focalisée sur son besoin de se trouver le plus loin possible de ce domaine, et c'est quand elle eut l'incroyable bonheur d'atteindre les pan rocheux glacé du lieux, qu'elle put sentir sous ses pieds la délicate fraîcheur piquante qui lui permettait enfin d'oublier la chaleur de la putréfaction, qu'elle cessa sa course, ralentissant progressivement, avant de se laisser lentement tomber au sol, se moquant de la saleté du domaine, fermant simplement les yeux, et cherchant à reprendre son souffle grâce à l'air délicieusement frais. Quelle délivrance... quelle divine et fantastique délivrance, elle n'y était plus, loin des cadavres, loin de ces choses... elle pouvait enfin se détendre...
Et se rappeler qu'elle avait complètement laissée Maud derrière elle, l'amenant à se relever d'un coup, à se redressée, la peur au ventre, et de regarder derrière elle en l'appelant, ayant soudainement terriblement peur qu'elle l'ait abandonnée en situation danger.
« Maud ! Maud ! Dis moi que tu es là ! »