- Gaalok !
- Vass hifnak !
Le silence de la plaine avait été troublé par le grognement des montures et les invectives de leurs cavaliers. Ces derniers, au nombre de cinq, étaient des Orques montés sur des Wargs, sorte de loups monstrueux, et l'objet de leur convoitise était une créature mi-humaine mi-cheval et qui n'était autre qu'Odessa.
Les Wargs étaient rapides mais la Centaure l'était tout autant. Parfois Odessa pestait contre le fait qu'elle était moins massive et moins grande que la plupart de ses congénères mais dans ce genre de circonstances, elle bénissait son aspect "frêle". A un moment donné, elle sortit une flèche de son carquois, l'encocha et, tout en se retournant, tira vers ses poursuivants. Le trait atteignit l'un des Wargs en pleine gueule, le stoppant net, et cavalier et monture s'écrasèrent au sol dans un fracas de métal et de cris de fureur.
Piètre victoire car les autres commençaient à gagner du terrain et la centaure ne savait pas combien de temps elle allait pouvoir maintenir ce rythme. C'est alors qu'elle aperçut au loin une forêt qui avait l'air suffisamment grande pour offrir un abri. Les Orques n'aimaient pas trop les forêts car elles servaient d'habitat à leurs plus mortels ennemis : les Elfes. Bien sûr, cela ne voulait pas dire que le Beau Peuple était présent dans toutes les forêts mais l'essentiel étaient que les Orques en soient persuadés.
Elle accéléra le rythme et finit par prendre une confortable avance sur ses poursuivants. Elle finit par atteindre la lisière de la forêt alors que les Orques étaient à environ 200 mètres derrière elle et ralentit un peu l'allure tout en décochant une nouvelle flèche qui toucha un autre Orque en plein cœur. Plus que trois.
Elle entra dans le bois et galopa en zigzag à travers les arbres. Au bout de quelques minutes, elle commença à décélérer pour finir par atteindre un galop plus calme. Elle jetait de temps à autre des coups d’œil derrière elle mais de toute évidence les Orques semblaient avoir renoncé à la poursuivre.
Le problème quand on regarde trop souvent derrière soi est qu'on a tendance à ne pas faire attention à ce qui pourrait surgir devant nous...