Les mots devenaient des images au fil des lignes, c’est peut être ça la magie de la littérature. On en a beaucoup parlé, certains disent que c’est la nourriture de l’âme, d’autre que ça n’est qu’une évasion, enfaite c’est assez dure de définir la sensation qu’apporte un bon livre. C’est assez indescriptible, c’est sans doute comme un coup de foudre, on ne sais pas dire comment, mais lorsque ça arrive on le sait. Il y a quelque chose, une alchimie, une euphorie, un simple bonheur. Il faut aussi bien sûr, que l’ambiance s’y prête. L’ambiance s’y prêtait aujourd’hui, et Sanna était à des kilomètres lorsqu’elle lisait son roman. Elle avait terminé sa cigarette, et continuait sa lecture, absorbé par le livre.
Mais bientôt, elle entendit un froissement de papier, un bruit furtif, celui de la feuille qui caresse l’herbe. Elle leva la tête et se retourna, pour apercevoir dans son dos un petit tas de feuille par terre, au pied d’un arbre. Curieuse, San’ marqua sa page et referma son livre avant de se lever, de s’approcher de l’arbre et de ramasser une feuille. Dessus dessiner, des univers multiples, des personnages extraordinaires. Sanna sourit. Une sorte de fantaisie se dégageait de ce dessin. Regardant autour d’elle, elle chercha le propriétaire de cette œuvre mais elle ne le trouva pas. Elle entendit un bruissement dans l’arbre et leva les yeux, une silhouette se dessinait entre les branches. San’ fronça les sourcils sans réussir à apercevoir autre chose qu’un corps au milieu de la verdure.
« Pardon. Vous avez fait tomber ça. »
Dit-elle en tendant la feuille vers les branches. Enfaite, elle avait bien envie au fond de voir émerger l’artiste et de comprendre ses dessins. Mais bien sûr s’il était plongé dans la création elle s’en voudrais à jamais de l’avoir dérangé. En tant qu’artiste elle comprenait la difficulté de se remettre dedans lorsque l’inspiration est partie. C’est pourquoi quand elle est là, on saute dessus, on prend tout ce qui nous passe par la main et on l’étale, on la tartine, on la balance, on en fait quelque chose pour la matérialiser, pour pas qu’elle se fasse la male, pour qu’elle reste là. On s’arrête plus, on se laisse emporter.