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Toute la journée, les groupes d'élèves désireux d'apprendre à se défendre s'étaient succédés. Patiente, pédagogue, Charis faisait de son mieux pour qu'ils retiennent au moins une chose ou deux de leur leçon. Et à chaque cours, ravie, elle constatait les progrès fait par ses élèves. Elle adorait venir sur Terre. Elle adorait sa vie ici. Bien sûr, les contrées du chaos, les clans, Crom même, tout ça lui manquait. Mais elle partageait son temps, et son corps parfois, lorsqu'il le fallait. Son don d'ubiquité était fort utile. Elle l'avait découvert il y a seulement une cinquantaine d'années, et elle l'utilisait relativement peu.
Revenant au présent, elle salua respectueusement ses élèves, et les laissa aller se changer. Le cours s'était terminé plus tard que prévu. Passionnée par ce qu'elle leur montrait, par leur progrès, la flamboyante n'avait pas vu passer le temps.
« Encore navrée d'avoir dépassé l'heure. N'hésitez pas à dire à vos parents que, s'ils le veulent, mon bureau est ouvert pour toute question, suggestion ou réclamation. Et excusez-moi auprès d'eux de les avoir fait attendre plus longtemps ce soir, glissa-t-elle dans un japonais parfait, sans aucun accent étranger. »
Elle les laissa sortir, et demanda à son collègue de filer également. Elle ne le retarderait pas plus. Elle s'occupait de la fermeture.
Elle prit son temps, une fois que les lieux furent déserts. Elle s'entraîna d'abord, avec des techniques qui ne faisaient pas parti des arts martiaux. Des mouvements avec une épée presque aussi lourde qu'elle, apparue dans sa main dans un petit "Pouf" discret.
Quand elle eut finit son entraînement, soit à peu près deux heures plus tard, il était près de vingt-deux heures trente. Les muscles déliés, ragaillardie par ces mouvements qu'elle n'utilisait que lors qu'elle était sur Terra, la déesse fit disparaître son arme, et rangea la salle d'un geste de la main. Oui, c'était bien pratique de posséder des pouvoirs. Être une déesse était toujours aussi excitant pour elle, même après six cents ans.
Elle prit une douche, chaude, et revêtit une tenue de ville. Un jean noir, sombre, moulant, avec un chemisier ample, immaculé, révélant un soutien-gorge aussi rouge que ses cheveux, sans doute assorti au tanga qu'elle portait. Une veste de cuir noir accompagna le tout, et des bottines à talons compensés. Elle aimait beaucoup la mode sur Terre. Surtout la mode occidentale, d'ailleurs.
Verrouillant la salle de sport, Charis sortit dans la rue, et décida de rentrer à pied à l'appartement qu'elle avait acheté. Un petit pied-à-terre simple, design', sobre. Pas gigantesque, mais avec assez d'espace pour qu'elle puisse vivre à son aise. D'habitude, elle rentrait en se téléportant. Ou avec un collègue. Pas cette fois. Elle était encore pleine de l'énergie dépensée dans son entraînement. Exaltée, elle voulait profiter de la nuit, de la tranquillité de la rue.
Ou plutôt, elle comptait profiter. Mais quand elle passa par le quartier de la Toussaint, ce fut tout de suite beaucoup plus animé.
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Le quartier de la Toussaint était toujours animé… oh oui ! IL y avait les cris de ceux que l'on passait à tabac, les harangues des catins pour trouver un client et espérer manger ce soir. Les hurlements d'une femme battue, des appels à l'aide, un coup de feu de temps à autres. Parfois, si on avait de la chance on pouvait entendre le moteur d'une voiture que l'on brûlait péter… oui, autant vous dire que niveau animation, ce quartier en avait plus que sa dose. Bien plus. Mais il recelait des trésors aussi, de petites perles comme cette jeune femme…
Cela faisait bientôt trois jours qu'au moins un de ses doubles l'espionnait. Et donc, il savait tout de ses mouvements habituels, et savait aussi très bien quel genre de travail elle avait ici. Elle était une sorte de maître d'arme et d'art martiaux, et il ne disait pas au hasard. Dans la pègre, il avait eu le temps d'observer quelqu'un manier un couteau avec talent et elle balayait ce talent avec une grâce naturelle qui montrait qu'elle ne faisait pas qu'enseigner à se battre, mais qu'elle était surtout une de ces personnes qui encore de nos jours vivaient avec eux au quotidien, capable du plus grand contrôle et de la plus grane violence en même temps.
Et il n'aurait jamais envisagé de faire ce qu'il allait faire si les conditions n'avaient pas été complètement différentes…. S'il avait eu le choix il n'aurait jamais fait cela… par tous les saints, il ne se serait pour ainsi dire jamais approché d'elle ans ce but car il aurait fini en bien piètre état. Il n'était pas nécessaire d'être devin pour le deviner… mais comme je vous l'ai déjà dit, les circonstances étaient particulières… et dans ces conditions il avait besoin d'elle...
En quoi étaient-elles si spéciales ? ET bien tout simplement parce que Jonathan était tombé sur plus fort que lui, et il avait reçu une rouste monumentale et un sérieux rappel : il n'était pas immortel. Loin de là. IL avait troué l'ajout parfait à sa collection, et elle l'aurait rejoint, mais voilà. Un groupe de sales cons étaient tombés sur Johnny alors qu'il l'emmenait avec lui -inconsciente bien sur - et ce n'étaient même pas des potes à elle, juste des types se disant que c'était obtenir les faveurs bon gré mal gré d'une fille qui ne pourrait rien leur refuser à moindre risque : péter la gueule de son ravisseur…
Et il avait salement mangé, d'ailleurs, on pouvait apercevoir sur sa mâchoire une magnifique trace d'hématome qui virait au noir, il en avait aussi un magnifique qui luyi couvrait le flanc gauche et une éraflure faite par la lame d'un couteau sur le bras. IL avait eu un pot monstre pour le coup… oh, il avait rendu la pareille, mais à 3 conbtre huit, que vouliez-vous faire ?
Alors il avait du choisir une manière différente d'approcher les choses, et elle n'était devenue son premier choix malgré lui. Malgré elle. Il la regarda et alors doucement les contours du corps du jeune homme disparurent pour qu'il cesse d'exiter. La copie retournit vers l'original, et un homme, devant la jeune femme, à peut être une cinquantaine de mètres s'avança vers elle, la fixant, sans se montrer étrange, juste déterminé. Comme s'il voulait quelque chose d'elle…
« Excusez-moi de vous déranger, ma belle dame, mais je me demandais… vous êtes l'une des enseignantes du dojo, c'est cela ? »
Il passa sa main dans ses cheveux , laissant errer ses doihgts au sein des épis de blé avant de se frotter la nuque d'un air embarassé (il ne l'était pas vraiment, rassurez-vous). Puis, avec une certain,e lenteuir, mais pas non plus insistant, il la détailla un peu du regard. Surtout ses traits. Elle n'était pas japonaise.
« Désolé, vous avez sans doute rien à faire d'un pauvre con comme moi qui vous emmerde alors que vous avez sans doute eu une grosse journée dans les pattes, promis, je ferai pas le lourdingue en vous demandant votre zéro-six. A mon corps défendant cela dit ! Mais je me demandais… vous faites des cours adultes ou des corps en solo ? »
Il enchaîna rapidement.
« Non parce que je suis pas du coin et quand on m'a proposé un loyer aussi faible j'ai sauté sur l'occaz, mais ce quartier me fout les jetons, et je me suis fait salement dérouillé pour une simple ordonnance de médocs et je me demandais si vous accepteriez de m'apprendre un peu à me défendre, que je tienne au moins pendant quelques mois... »
Oui, il ferait d'une pierre deux coups. Il commencerait par apprendre et ensuite, il lui mettrait le grappin dessus. Il n'avait rien à perdre à tenter cette méthode, et il la connaîtrait mieux. Il saurait frapper ou cela ferait mal pour la récupérer… elle finirit dans sa collection… elle avait toujours besoin d'être renouvelée…
Mais une question devrait tarauder le lecteur : était-il l'original ?
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La déesse essayait de fermer son esprit aux cris et autres émotions qui hantaient le quartier. Elle marchait d'un pas léger. Elle avait sans cesse cette phrase qui tournoyait dans son esprit, pour l'empêcher de se mettre dans de sales draps pour rien : "Ce n'est pas ton peuple, laisse-les se débrouiller...". Et elle y arrivait, difficilement, mais elle y arrivait.
Et puis, un homme se dressa sur son chemin. Elle faillit presque lui rentrer dedans, tant elle était absorbée par ses pensées. Son regard le détailla rapidement. Il n'avait pas l'air de la racaille des rues qui venait agresser les demoiselles avec un "T'es bien charmante, ça t'dirais une glace à la menthe ?", ou un "Sale pute, file ton 06, ouaish". Elle sourit alors, affable.
Elle comprenait ce qu'il voulait dire. Pour quelqu'un ne sachant pas se défendre, le quartier de la Toussaint n'était pas forcément recommandé. Avec une expression bienveillante sur les traits, la déesse hocha la tête.
« Bien entendu, mes cours s'adressent à tous, que ce soit des jeunes ou des moins jeunes, des débutants ou des experts. »
Elle l'observa un peu mieux, essayant de déceler si c'était l'unique requête qu'il avait à lui faire. Son instinct lui criait que non. Mais il avait l'air inoffensif. Ou bien c'était un sacré bon acteur, ou bien elle se faisait des idées. Ce qui n'était pas impossible. Mais ici, elle avait rencontré nombres de personnes possédant des dons, ce qui chatouillait son instinct. Elle ne savait pas vraiment les différencier. Possible qu'il possédait un certain pouvoir latent.
« Quand seriez-vous libre ? Sachant que, de dix heures à dix-neuf heures, j'ai des classes. Vous pouvez venir à l'une de ses classes, ou bien nous pouvons envisager des cours particulier. Que préférez-vous ? »
Elle leva une main, jouant avec une mèche de cheveux en réfléchissant.
« Je dois vous prévenir que les cours particuliers ont un coût plus élevé que les cours en classe. A vous de voir. »
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Est-ce que cela fonctionnerait ? Il ne savait pas trop, il pouvait toujours tenter, et puis, il avait plusieurs bon points, n'est-ce pas ? Il sourit et regarda la jeune femme dans les yeux, comme si cela pouvait prouver son honnêteté… oui, il était honnête, un excellent bluffeur dans le domaine. Donc, oui, il était honnête ! En théorie et de façade, oui, pour le reste… oh et puis merde, elle se contenterait de la façade aimable. D'autant que ce n'était pas la seule surprise qu'il lui réservait, d'une certaine manière. Oui, il avait calculé son coup de manière absurde sans doute, et elle allait le prendre pour un taré, ou juste pour un mec un peu étrange par moment, au choix… il y avait… disons… 50 % de chance que ça réussisse assez bien…
Il regarda la jeune femme et sourit, un rien penaud, ne doutant pas qu'elle avait du voir la marque sur sa mâchoire, cherchant de voir s'il était sérieux ou pas… il soupira et regarda la jeune femme de nouveau, en biais, avant que finalement, elle ne prenne la parole, d'une voix assez douce, trouvait-il. Elle ne prenait la parole que pour confirmer qu'en, effet, il y avait des possibilités d'avoir des cours… débutant, jeunes ou expert ? Et y avait « ne sait pas trop ce qu'il en est »? C'éttait bien son groupe, en effet, il était capable de se défendre et en un contre un, il n'hésitait jamais à faire une bonne bagarre.
Il regarda les passants, voyant un flic en civil se diriger vers une ruelle, sans doute pour aller se faire graisser la patte… il sourit et regarda la jeune femme pour finalement opiner du chef, comme pour dire qu'il comprenait sans rien ajouter. En plus, elle rahouta des questions d’horaire et de tarif… il se foutait de cela ! Là, la seule chose importante à retenir, c'était que ce serait donc le soir, après le reste… il trouvait que ça lui convenait parfaitement…
« Je vois… merci pour les informations. Mais je suppose que je vous ennuie… je ne voudrai pas vous déranger plus longuement que nécessaire... »
Et cette fois il lui sourit, jouuer et charmeur, même si le capital charisme n'allait pas dans son sens, la marque noirâtre était un fein majeur… dans un jdr papier, ça aurait été un bon -2 au bonus… mais heureusement, il ne s'agissait pas d'un jeu de rêole, mais réalité… il sembla régfléchir quelques instants avant de finalement rajouter, d'une voix lente et un rien hésitante.
« Vous savez, l'argent, je m'en fous, j'en ai trop à mon goût... »
Il lui sourit et haussa les épaules avant d'ajouter.
« Et quitte à me ridiculiser autant que je le fasse en privé... »
Il rit de ses conneries...
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La déesse fixa le jeune homme sans ciller, sans paraître être importunée. Elle ne l'était pas, par ailleurs, malgré ce que semblait penser son interlocuteur. En fait, elle réfléchissait déjà à ce qu'elle allait pouvoir lui enseigner. Un sourire flotta sur ses lèvres tandis qu'il acheva de parler, sur une note de plaisanterie.
« Vous ne m'ennuyez pas du tout, rassurez-vous. »
Elle détourna alors le regard, songeant au prix que coûtait les séances privées. Elle estimait, dans son esprit, combien de séances il faudrait pour qu'il soit apte à se défendre, et calculait la somme totale que cela coûterait.
« Je peux vous proposer deux séances par semaines, chaque séance durant entre deux et trois heures. Le prix, à la séance, est de 5 900 yen, TTC. Dites-moi, avez-vous déjà des bases, dans les arts martiaux ? Si vous n'en avez pas, je vous conseillerais au moins deux vingtaines de séances. A deux séances par semaine, ça prendrait à peu près six mois. »
Elle fouilla alors dans son sac, à la recherche d'une de ses cartes.
« Vous n'êtes pas obligé de vous décider tout de suite, souffla-t-elle en griffonnant son numéro personnel au dos de la carte. Je vous laisse mon numéro personnel. Je suis joignable tout le temps, normalement. Si je ne suis pas joignable, laissez-moi un message, je vous rappellerais dans les plus brefs délais. »
Elle sourit, tendant la carte à l'homme devant elle.
« Les séances se dérouleront principalement le soir après vingt-et-une heure. Je pense qu'elles auront lieux le mardi soir et le vendredi soir. »
Avec un clin d’œil, elle rajouta :
« N'hésitez surtout pas à m'appeler, si vous avez des questions. »
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Bon, il ne l'ennuyait, pas tant mieux… s'ils s'entendaient bien, il estimait qu'elle serait intéressante alors… il sourit, un rien charmeur alors qu'elle lui expliquait le fonctionnement des séances… deux à trois heures, deux fois par semaine… ouais, c’était sans doute une bonne idée, à haute dose. Il la connaitrait aussi bien mieux, et non, il ne pensait pas bibliquement ! IL sourit de nouveau et opina du chef… Il attendit d'autres informations… mais la plus logique fut le prix… 5900 Y… il était habitué aux dollars et cela lui paraissait beaucoup… mais en, faisant un rapide calcul, c'était à peine moins de vingt dollars d'e l'heure… en rajoutant les taxes et tout, ouais, en gros ça faisait un salaire horaire assez correct…
Et puis, il n'était as en manque de pognon… non, donc franchement, ces petites séances n'étaient pas trop cher pour lui. Qu'est-ce qui l'était ? Il ne vivait pas pour l'argent, c’était un moyen de faire ce qu'il voulait, énorme nuance… c'était entre autre grâce à cela qu'il avait pu trouver son sous-sol et son logement… il regarda la jeune femme encore une fois, et sourit de nouveau alors qu'il prenait sa carte de visite pour la ranger dans la poche de son jean et sorti, de dieu seul sait où, une des siennes, dessus, il y avait juste un nom d'emprunt à la gomme et un métier complètement faux. Pour le coup, consultant en marketing et management… ouais, c'était vague et c'était volontaire…
Il lui sourit et attendit qu'elle la prenne alors qu'il se décidait à répondre… surtout après ce clin d'oeil… il ne put s'empêcher de dire ça, mais c'était nromal, avec les différents propos qui avaient conclu ses propos.
« Je n'ai qu'une seule question pour le moment… ce numéro à appeler si jamais j'ai des questions… c'est uniquement si j'ai des questions professionnelles ? »
Il avait un sourire charmeur. Même si ça ne donnait rien, on ne pourrait pas lui reprocher de le dire, et puis, sans doute aurait-elle attendu de tels propos après ce qu'elle avait dit. Il préférait se montrer sous ce jour que froid et distant…
« Mais en tout cas, ma décision est déjà prise… du coup, je sais que je serai là mardi avec les six mois d'avance, par principe… merci beaucoup, vous ne savez pas à quel point vous me sauvez… surtout qu'ils m'ont prévenu qu'ils reviendraient pour faire la peau… et je ne sais pas quand… donc plus vite je pourrai commencer mieux ce sera ! D'autant qu'ils m'ont suivi et savent ou j'habite ! Je n'ai pas envie d'une nouvelle dérouillée… et traitez moi de lâche si vous voulez, mais... »
Il se jeta dans ses bars et la serra un bref instant contre lui avant de rajouter :
« Merci ! Merci beaucoup ! »
Il semblait vraiment enthousiaste, en effet ! Mais il était un as de la comédie…
« Vous me sauvez vraiment la vie ! »
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« On verra bien, sur l'instant... Répondit la déesse avec un sourire joueur, à la question du numéro. »
Elle rangea son crayon alors qu'il assurait qu'il serait là le mardi suivant, avec la somme pour les six mois de cours intensifs. Elle s'apprêtait à répondre qu'il n'était pas nécessaire de tout payer d'un coup, mais il la prit par surprise en la serrant contre lui. Un peu gauche, peu habituée au contact humain depuis son ascension au rang de déesse, Charis lui tapota maladroitement le dos. A part son grand-père, personne ne venait l'enlacer ainsi, depuis la mort de son père, des années auparavant, et celle de son ami d'enfance. Être immortelle n'apportait pas que des avantages. Les mortels auxquels elle s'attachait finissait bien souvent par mourir. De maladie, ou de vieillesse. C'était la grande tragédie de sa vie.
Mais elle le supportait bien. Mieux qu'au départ, en tout cas.
Après avoir prit congé du jeune homme, en lui promettant de le retrouver le mardi suivant, la déesse était rentré chez elle. Et le mardi suivant, elle était là, attendant la venue de son élève. Ainsi que le vendredi, et ainsi de suite. Il était ponctuel, et très aimable. Affable. Agréable. Un élève modèle. Elle en vint à se prendre d'affection pour lui, à mesure qu'il progressait. Et il progressait vite.
Trois mois après leur rencontre dans la rue, il était déjà un très bon élément. Il apprenait vite, et Charis prenait plaisir à lui enseigner son savoir. Elle ne se contentait pas de lui apprendre seulement les arts martiaux contemporains. Non. Elle faisait mieux que ça. Elle l'entraînait, comme elle avait été entraînée. Comme elle entraînait des nouvelles recrues, sur Terra.
Sous peu, il serait un concurrent honorable, s'il faisait parti des clans.
A la fin d'une séance, un vendredi soir, la déesse prit une grande gorgée d'eau. Sa bouteille était toujours posée sur le côté. Elle reprenait son souffle. Ils venaient de faire un simulacre de combat de rues. Et si l'élève ne dépassait pas encore le maître, il s'en était néanmoins très bien tiré. Contre n'importe quel voyou, il pourrait l'emporter. Mais il lui faudrait encore trois mois pour être un guerrier aguerri. A ce stade final, il pourrait se défendre, même à un contre cinquante. Sauf si des armes à feu étaient en jeu. La déesse était peut-être invulnérable, les balles la touchant, mais ressortant aussitôt, mais elle ne pouvait pas arrêter les balles au vol. Elle les laissait la traverser. Mais elle doutait que ce soit une bonne technique, quand on était mortel.
« Et bien, tu te débrouilles vraiment très bien. Encore trois mois, et tu seras la terreur dans ton quartier. »
Elle reprit une autre gorgée d'eau, et prit une serviette pour essuyer la sueur qui coulait de son cou à son dos. Ses cheveux de feu étaient ramassés en une longue queue de cheval tressée. Elle s'était d'ailleurs servie de la tresse pour déstabiliser l'homme, un peu plus tôt. Sa tenue de sport était minimaliste. Une brassière, qui maintenait sa poitrine haute et ferme, et un short qui moulait ses fesses rebondies. Elle était pieds nus.
Finissant d'essuyer la sueur de son corps, elle jeta un œil vers la pendule. Il était minuit. Cela faisait trois heures qu'ils s'entraînaient.
« Prends garde aux balles, néanmoins. Savoir se battre, se défendre, c'est bien. Mais contre les armes à feu, malheureusement, ça ne donne que peu de résultats. »
Elle étouffa un bâillement, et finit sa bouteille d'eau.
« Allez, à la douche. Le cours est fini pour ce soir. Je te revois mardi ? »
Elle finit sa phrase en s'avançant vers les douches. Des cabines, ouvertes en haut et en bas, qui laissait néanmoins assez d'intimité pour leurs utilisateurs. Si tant est que l'on n'ouvre pas les portes, évidemment. Charis ne verrouillait jamais la sienne, vouant une entière confiance à ses étudiants.
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Elle sembla hésitante quand il la serra dans ses bras avant de finalement la relâcher. Elle n'était pas habituée à cela, laissant entendre que soit elle était solitaire, soit elle n'avait pas l'habitude de se montrer réceptive aux effusions à tort et à travers… elle prit congé et le laissa rentrer seul… il attendit un peu avant de finalement disparaître, se désagrégeant comme s'il n'avait pas existé… le clone transmettait les informations à Jonathan Saints, chez lui et il était ravi… il venait de finir avec le logement du dessus. IL avait fini de mettre les caméras et les micros, histoire de voir si elle aurait du monde chez elle, un petit copain à faire taie, etc. il avait tout prévu...
Le mardi suivant, il était là à heure dite, dans un kimono noir prêt à apprendre, et il apprit, beaucoup. IL n'était pas habitué à se battre de manière conventionnelle et parfois, la logique des combats de rue prenait le dessus sou s forme d'esquive, lui faisant sacrifier son prepre équilibre, ou presque… enfin bref, vous voyez le tableau. D'un autre côté, elle lui apprenait des choses qui n'avaient rien de similaire à des techniques habituelles d'arts martiaux orientaux. Oh, il ne s'en plaignait pas, elles avaient souvent plus de logique pour lui que les techniques conventionnelles… et il tâchait de progresser aussi bien que possible, quitte à passer du temps chez lui à faire travailler le mouvement à ses deux clones pour en retirer de l'expérience. Pour chaque séance qu'il faisait avec elle, il en faisant quatre autres de son côté, deux par clone… bel entraînement, non ?
Il tâchait au fur et à mesure des séances de se rapprochait d'elle. Oh, jamais beaucoup, mais parfois, un petit geste à peine visible, ou un mot aimable, pas en grande quantité, les effusions n'avaient pas l'air d'être son genre… et lui, il s'efforçait de l'être. Son genre… et donc, il se surpassait. Voilà une femme qui méritait qu'on la conquiert ! IL n'aurait pas démérité s'il y arrivait ! Il en souriat intérieurement et extérieurement, cela se manifestait de manière plus que visible, par des œillades parfois, qu'il lui glissait en douce…
Enfin, pour aujourd'hui la séance était finie… trois heures ? Oui, enfin, il les avait senti passé hein ! lL s'était fait foutrement malmener encore une fois, dans un simulacre de combat… et le coup d'utiliser ses cheveux pour le déconcentrer, il reconnaissait que c'était particulièrement génial… ouep, drôlement bien trouvé… mêmê si, un rien mauvais joueur, il lui avait lancé qu'elle n'aurait pas forcément le temps de se tresser les cheveux avant de se battre…
« La terreur de mon quartier ? Avec tout ce que j'ai appris grâce à toi, je ne doute pas de déjà l'être… t'es une prof sensas' ! »
Il lui avait souri et s'étéait déshydraté en la regardant aller vers les douches, ne pouvant que couler un regard envieux vers son derrière musclé, elle allait vers les douches et il s'estimait assez proche d'elle pour la tutoyer depuis plusieurs séances déjà, il repira un bon coup, s'épongea le front de la sueur, et, pieds nus, dans on éternel kimono noir, il se dirigea à sa suite. Il allait sortir un nouveau numéro…
Les douches en elles-même étaient mixtes, d'où la présence de petits box que l'on pouvait fermer, aussi, il pouvait très bien se retrouver juste à côté d'elle et parfois même engageait-il la conversation durant la douche, enfin, c'était rare, il était souvent tellement vanné qu'il n'imprimait plus rien… ilentra dans les douches et regarda. IL n'y avait qu'une seule porte fermée, voilà qui était clair au moins… il se stoppa devant la porte et commença à monologuer…
« Je pense que tu ne sais pas à quel point je te suis reconnaissant pour tout ça, car je ne pense pas que les séances classique durent aussi longtemps… c'est peut être bête à dire, mais je crois que tu es davantage une amie qu'une prof, à force alors je vais essayer de pas tirer dans les coins… pour te remercier, et parce que j'aimerai bien passer du temps avec toi en dehors de cette salle d'entrainement, je me demandais… ça te tenterai de venir diner un soir avec moi ! J'ai trouvé un coin très sympa et où on mange très bien ! »
Précipitamment il ajouta.
« Bien sur, je ne te force à rien, mais j'aimerai pouvoir te remercier comme il se doit ! »
Puis, comme s'il cherchait à se mettre à l'aise, il voulut s'appuyer contre sa porte pour continuer à parler… mais il avait oublié un détail : elle ne fermait pas sa porte… torse nu, il avait enlevé son haut de kimono pour se doucher lui aussi, il bascula dans la cabine où elle se douchait, en arrière, sans parvenir à se rattraper, cognant contre la jeune femme avant de se retrouver le cul par terre, dans l'eau. Il avait tout prévu dans son monologue, sauf ça…
« Ou comment se ridiculiser... »
Il se massa le crâne, il avait cogné contre quelque chose de, peut être s'était-il aussi pris le mur.. ou alors avait-il heurté les abdos de la jeune femme, il n'en savait rien… il leva les yeux vers elle, admirant la courbe e son corps de sa poitrine jusqu'à rejoindre ses yeux…. Et de se relever pour s'écarter…
« Hum…. Désolé... »
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L'eau commençait à couler quand la voix de son élève fit relever la tête à la rousse. Elle s'écarta un peu du jet d'eau pour l'écouter. Elle sourit au fur et à mesure que le discours avançait. Il la considérait comme une amie, plutôt que comme un mentor, et ça lui plaisait bien. Inexplicablement, elle se sentait aussi plutôt proche du jeune homme. La déesse n'avait pas l'habitude d'autant de proximité avec un mortel. Cela faisait déjà des années qu'elle s'était résignée à se cantonner à son rôle de protectrice, et pas plus. Elle avait repoussé tous ceux qui avaient essayé de se lier avec elle depuis la mort de ses proches, du temps où elle était mortelle. Elle ne voulait pas souffrir à nouveau comme à ces moments-là.
Elle se mordait la lèvre en réfléchissant à tout ça quand la porte s'ouvrit, sans doute sous le poids de l'homme qui venait de s'y appuyer. Elle n'eut pas le temps de dire "Attention", qu'il se cognait contre elle, la poussant contre le mur de la douche, et qu'il s'étalait à terre. Elle était nue devant lui. Et il était torse nu. Le voir ainsi pendant l'un de leurs cours était une chose. En-dehors, elle n'avait plus la concentration nécessaire pour rester professionnelle. Et pendant qu'il admirait sa poitrine, elle avait les yeux qui glissaient contre son torse musclé.
Finalement, un petit rire commença, et enfla bientôt pour devenir un éclat de rire franc et cristallin.
« Ce n'est rien. C'est des choses qui arrive. »
La déesse ne fit aucun effort pour se couvrir. Elle n'était pas pudique le moins du monde. Penchant la tête sur le côté, la rousse se mordilla à nouveau la lèvre, une fois le rire calmé.
« Je serais ravie de dîner avec toi. »
Elle secoua sa tête, chassant les gouttes d'eau qui coulaient sur son front, et sourit de nouveau.
« Je vais juste finir ma douche. Si ça ne te gêne pas... »
Si elle agissait comme autrefois, dans son clan, elle lui aurait proposé de rester dans la cabine pour se doucher aussi. Elle savait qu'elle aurait pu proposer ça à son coup de cœur de l'époque. Il serait resté. Mais ils n'auraient pas fait que se doucher.
Non, c'était une mauvaise idée de penser à ça. Déjà qu'elle commençait à ne plus voir son élève comme un élève... Que son regard restait fixé sur lui, comme si elle s'apprêtait à le dévorer...
Non. Elle se tourna, et glissa la tête sous le jet d'eau, appréciant la caresse de l'eau chaude sur sa peau nue.
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La seule réaction qu'il obtint un rire… était-ce vexant ou non, ça il ne le savait pas encore…. Certes, il avait é complètement ridicule en se cassant la gueule comme ça, mais bon, le rappeler par un rire n'était pas forcément la meilleure solution… il eut un petit sourire néanmoins, surtout de façade pour faire bonne figure. Il s'écarta alors qu'elle parlait,s ouriante… ravie de dîner avec lui… chouette ! IL en fut absolument ravi ! Il eut un grand sourire et s'éclipsa bien vite pour qu'elle puisse continuer sa douce, non sans quelques exclamations de joie qu'ellene devait avoir aucun mal à ntendre… ça passait par des « youhou ! » entre autres, puis on entendit la douche du jeune homme couler… lui aussi allait se laver, ça lui ferait le plus grand bien, surtout après avoir sué comme un porc aussi longtemps ! Il sourit et et se mit à siffloter, guilleret sous sa douche… en effet, il s'agissait d'une chouette opportunité pour lui… pour ses objectifs, mais pas seulement… il avait vu ce que ça avait donné, avec cette Calliope… il n'avait pas pris assez de temps, bien au contraire, et il avait tout foiré alors cette fois, il ne brusquerait rien… il prendrait so temps, tout son temps, quitte à ce qu'elle soit in love avant de passer à l'étape suivante…
Il sourit et finit de se doucher, pour mettre les vêtements de rechange qu'il avait pu préparer, une simple chemise de lin et un pantalon de toile, il ne faisait pas froid… il se sécha les cheveux, simplement et laissa les deux boutons les plus hauts de la chemise d'ouvert, offrant une jolie vue sur le début de son torse bien dessiné… il sourit, se regarda dans le miroir du vestiaire, se souvenant du corps nu de la belle… elle était divinement foutue… il lui sourit et se dit que c'était à nouveau le temps d'assurer. IL rangea ses affaires dans son sac, tout était plié, impeccable, digne d'un maniaque.
Il l'attendit à la sortie, qu'elle puisse fermer la salle, comme après chacun de leurs entraînements. Il avait sa voiture… une japonaise bien cylindrée mais qui était surtout très confortable et disposait d'un bon coffre assez large… besoin de vous expliquer pourquoi ? Il euut un petit sourire et lui fit un clin do'iel espiègle avant de lui lancer, sur un ton amusé…
« Tu te sens d'attaque pour une bonne viande ou est-ce que tu préfères qu'on fasse ça un soir où on termine moins tard... »
C'était rare qu'ils soient à l'heure sur la sortie de toute manière : ils finissaient jamais à l'heure, et très rarement en avance… et du coup, avec l'heure tardive, il n'était pas sur que ce soit encore ouvert en prime… au moment où elle avait finalement fermé la porte il se pencha et l'embrassa, juste un effleurement… il ne put s'empêcher de lui sourire avant de lui dire, sur un ton à la fois sérieux et amusé.
« Désolé, cela fait plusieurs semaines que cette envie me trotte dans la tête... »
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Qu’il soit si heureux qu’elle ait accepté de venir dîner avec lui étonna la déesse. Elle finit sa douche avec le sourire aux lèvres, retrouvant le bien-être qu’elle ressentait autrefois lorsqu’elle était avec ses proches amis.
Elle entendait ses exclamations de joie avec un petit sourire, et finit par couper l’eau de la douche comme il faisait de même. Elle ne tarda pas à se changer, enfilant un jean noir, moulant, d’aspect huilé, et un bustier noirs aux surpiqûres rouges. Après avoir enfilé ses bottes, noires également, elle fit quelques pas dans le vestiaire, avant de revenir en arrière. Le bruit de ses talons aiguilles claquant contre le carrelage résonna sans la pièce alors qu’elle revenait prendre sa veste de cuir noir, style motarde, et son sac. Glissant ses bras dans les manches, elle éteignit les lumières partout, vérifia chaque pièce du gymnase, et finit par sortir, verrouillant les portes avec soin.
Quand elle se retourna, elle eut la surprise de voir son élève venir l’embrasser. Enfin, c’était un bien grand mot. Disons plutôt baiser ses lèvres avec délicatesses. Mais elle n’en resta pas moins surprise. Elle n’avait plus l’habitude de ce genre d’attentions, si jamais elle en avait eu l’habitude un jour.
Elle se reprit cependant, quand il parla, et secoua la tête en souriant.
« Ce n’est rien. C’est… Flatteur ! »
La déesse resta un instant immobile, le regard plongé dans celui de l’homme. Puis, comme en se rappelant la question posée un peu plus tôt, elle réfléchit.
« Je crains que la plupart des restaurants soient fermés. Il ne doit rester plus que les fast-foods d’ouverts, à cette heure-ci. Malgré tout, j’ai faim. Alors si ça te tente, on peut se faire une de ces enseignes de restauration rapide. »
Elle pensait notamment à ces McDonalds qu’elle avait vus l’autre fois, en flânant en ville. Elle ne savait pas si c’était bon. Ce serait une première pour elle, que d’aller y manger.
« Et on pourrait se faire un restaurant digne de ce nom un autre jour… »
Elle sourit, et rajusta son sac sur son épaule, attendant la réponse de son interlocuteur.
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Heureux n'était pas vraiment le mot… en fait, il était plutôt extatique qu'elle commence à marcher dans son sens… il était sur de pouvoir l'avoir en fait en jouant bein ses cartes… ce serait sans doute long et difficile, il était le premier à le reconnaître, mais fond, peut être était-ce la seule bonne manière de fonctionner ? Peut être ;.. il prenait sans doute moins de risque à fonctionner lentement… et si ça pouvait éviter de se prendre raclées sur raclées… il sourit et regarda la jeune femme, enfin… oui, elle était parfaite pour finir dans sa collection… elle était forte, elle était belle, et elle était, il le savait, dangereuse… alors autant y aller pas à pas… il l'avait vue bouger après tout…
Le côté flatteur de cet effleurement de lèvres était volontaire, une manière de lui montrer de bons sentiments qu'il n'avait aucun mal à simuler, question d'habitudes… il eut un petit sourire avant de finalement acquisser. Ouais, tout était fermé à cette heure ci… dommage, il se serait bien fait un énorme morceau de viande… enfin, faute de mieux, oui, un de ces fast-food à l'américaine ce serait très bien ! Faute de grives, on mange des merles…
« Okay, va pour un McDo, mais je prévioens, un vrai à l'américine, avec beaucoup de graisse et de la viande… bref, du truc américain, pas la merde d'ici ! Une idée d'où aller exactement , Parce que je connais pas bien... »
Il monta dans son petit fourgon, bien pratique pour ses transports spéciaux... »
Désolé, d'habitude je fais monter dans yune bagnole moins pratique mais je reviens du travail, alors bon… j'ai fait au plus vite pour éviter d'arriver à la bourre... »
Il prit son sac des mains et le mit dans le coffre. Il regarda la jeune femme et lui ouvrit la porte avant de se mettre du côté conducteur. Il ne laissait pas le volant… quoique, il le lui proposa et si elle le désirait, elle pouvait prendre le volant, sans la moindre difficulté… il sourit et regarda la jeune femme avant qu'ils ne prennent la direction dudit fastfood histoire qu'il lui offre largement de quoi se faire péter le bide…
« Bon, on fonctionne comment ? On prend sur place ou on se trouve un coin sympa où crécher ? Je connais un petit parc pas vilain du tout… si tu préfères... »
Il sourit avant de rajouter.
« Mais je te jure que ce resto, non seulement on se le fera, mais en plus que c'est moi qui invite ! Et je te ferai manger le meilleur steack de la ville ! »
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« Je n’en attendais pas moins. Je ne suis pas fan de leur MacDo au soja… »
Eh oui, c’était toujours une barbare malgré tout. De la viande, de la graisse et tout ira mieux après. Elle le laissa poser les sacs dans la fourgonnette, un sourire aux lèvres, avant de monter côté passager. Quand il lui proposa de conduire, elle refusa. Elle ne conduisait jamais. Elle n’avait même pas le permis. Avec la téléportation, ce n’était pas la peine d’apprendre à piloter.
Mais elle savait quand même où se trouvait le plus proche MacDo purement américain dans le coin. Elle le guida, tout en discutant, jusqu’à ce qu’ils arrivent à destination. Réfléchissant rapidement, la rousse finit par opter pour prendre à emporter.
« Prenons à emporter. L’idée d’un pique-nique de nuit me tente beaucoup ! »
Elle commanda un bon hamburger, avec un deux steaks, et une boîte de neuf nuggets. Avec un coca pour faire passer le tout. Un sourire flottait sur ses lèvres tandis qu’il ajoutait qu’il l’inviterait vraiment au resto, plus tard.
« Je suis toujours partante pour un bon steak, répondit-elle avec malice. »
Elle se radossa au siège, attendant qu’il commande à son tour et allait sortir quelques billets de son porte-monnaie quand il paya le tout. Elle le remercia chaleureusement, pressant même son bras avec l’une de ses mains. Elle le laissa la conduire à ce petit parc qu’il avait mentionné, et esquissa un petit sourire ravi en voyant l’endroit. Prenant les sachets de nourriture, elle descendit agilement du véhicule et fit quelques pas dans l’air nocturne. Le parc était désert, mis à part les deux qui venaient d’arriver. Plus tranquille, elle ne voyait pas. Allant poser ses fesses sur le banc, à côté d’une table de pique-nique, la déesse déposa les sachets sur la table.
« Eh bien, merci pour le repas, et bon appétit alors ! »
Ses doigts agiles défaisaient l’enveloppe de son burger, et elle prit une grande bouchée avec plaisir, savourant la graisse et les conservateurs ajoutés dans ces viandes de restauration rapide. Sa morphologie ne changeait pas. Son métabolisme de déesse lui permettant de garder la ligne, qu’importait ce qu’elle ingurgitait.
Elle discuta un peu plus avec son élève pendant le repas, parlant parfois la bouche pleine avant de rire en s’en rendant compte. Elle partageait un moment très agréable avec lui, se sentait plus complice que jamais.
« Dis-moi, tu as quelqu'un dans ta vie, au fait ? »
Indélicate ? Peut-être, mais elle se montrait curieuse malgré tout. Elle connaissait certaines facettes de lui, mais elle sentait qu'il lui cachait certaines choses quand même. Cela dit, chacun avait le droit à son jardin secret, elle ne le blâmerait pas pour ça.
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En même temps qui serait fan de bouffer de la merde ? La prochaine fois ils éraient bouffer une bonne bassine de barbac, à la sauvage ! À la barbare comme on aurait pu dire… avec un bon galon de rouge par dessus pour arroser ! En conduisant il se laissa guider, peu bavard quand il était au volant tout simplement. Ces jap's ne savaient pas conduire, c'était quelque chose d'assez évident à voir… ou alors il n'était pas habitué sans douter… il sourit et prit commande avec elle, faisant taire la serveuse au moment du montant d'un regard, payant juste en silence, pas de manque de classe, le mcdo l'était déjà assez comme ça ! Emmener manger un McDo c'était assez loin de la classe comme ça, non ?
Il repartirent avec la commande alors qu'elle précisait qu'elle serait toujours partante pour un bon steak. Prenant cela sur le ton de l'humour il ne put s'empêcher de jouer le faussement offusqué en parlant du fait qu'il espérait être plus important qu'un steak, quand même… comme je vous le disais il avait rétorqué cela sur un ton humoristique, espérant lui tirer un ces sourire plein de malice… c'était étrange comme impression… il se trouvait en fait à ne plus vraiment vouloir la capturer… vous savez, c'est comme un bel oiseau… difficile de l'imaginer enfermé sans remord… même si la posséder était une de ses plus brûlantes envies en cet instant, il ne pouvait s'empêcher de l'aimer voir libre… con, non ? Bon, allez, il fallait se remettre bien en état… il avait fait une grossière erreur… il n'aurait jamais du bosser avec elle aussi longtemps… c'était con, non ? Quant on commençait à trop fréquenter, on commençait à s'attacher…
« N'app ! »
Comme un fauve il se jeta, vorace sur son repas, un peu plus conséquent que celui de la jeune femme, profitant allègrement de ce repas sur un ton amusé et libre d'à peu près tous les sujets, riant et parlant avec elle, l'allégresse le gagnant assez facilement, parlant volontiers et avec engouement, comme un bon moment entre amis, ou entre plus… ou alors peu importait, il était un convive plus qu'aimable, plus qu'agréable, prompt à plaisanter et à rire de bon cœur même quand l'humour était douteux. Était-ce son effet ? ptêtre, ptêtre pas… il n'en savait rien. Il mettait son dernier nuggets dans sa bouche et manqua de s'étouffer à sa question… bien la dernière à laquelle il s'attendait. Il finit par réussir à avaler avant de boire un bon coup pour permettre de faire passer ça, puis il lui lança.
« Euh ben… euh... »
Putain quelle éloquence, mec ! Tu repasseras ! Il se sentit momentanément très con, avant de finalement réussir à reprendre la parole sur un ton, cette fois-ci, plus intelligible, quoique toujours un peu dans sa barbe e trois jours, donc pas dissimulés pour un sou.
« Non, personne…. Sinon je ne t'aurai pas embrassée tout à l'heure... »
Vrai… ses pommettes rosirent. Ses oreilles, elles étaient écarlates.
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Si elle mangeait son repas avec faim, son compagnon n’était pas en reste. Il n’y avait plus que le silence, et le bruit de la nourriture ingurgitée. Quand elle eut rassasié son appétit, la déesse barbare a posé une petite question à son compagnon. C’est vrai, ça faisait quelques mois qu’ils s’entraînaient ensemble, et elle n’avait jamais su s’il avait quelqu’un. Certes, le baiser de tout à l’heure aurait pu l’aiguiller, mais dans cette société un peu étrange, on pouvait s’attendre à tout. C’était peut-être juste l’expression de son plaisir.
Cela dit, il n’avait personne, et de façon incompréhensible, ça rassura la déesse. Finissant complètement son repas, la belle esquissa un sourire un peu amusé à la vue des joues rougies de son élève.
« Je préférais m’en assurer, sourit-elle en sirotant sa boisson. »
Ses doigts vinrent pianoter doucement sur la table, non loin des mains de l’homme. Elle avait un regard légèrement troublé. Après ces longs mois d’entraînement, elle s’était attachée à Johnny. Elle aimait ses répliques, elle appréciait sa volonté de fer et son ambition. Il aurait fait un parfait barbare, s’il était né dans les clans. Mais ce n’était pas le cas. Elle était sur Terre ici, par sur Terra.
Par ailleurs, elle devrait repartir sous peu, certainement, histoire de s’assurer du bien-être de son peuple. Il faudrait faire une pause dans ses entraînements. Elle ignorait d’ailleurs comment aborder le sujet. Peut-être plus tard. Quelques jours avant son départ. Ou quelques semaines plutôt.
« Tu as fait de gros progrès, en tout cas. Je suis fière de toi. Tu aurais fait un guerrier digne de ce nom, pendant l’antiquité. Tu apprends vite, et tu retiens bien. »
Elle avouait à demi-mot qu’elle n’enseignait pas que les arts martiaux. Un petit clin d’œil salua d’ailleurs sa phrase, tandis qu’elle finissait son gobelet. Sa main libre se posa sur celle de l’homme, caressante.
« Les voyous qui t’ont ennuyés au départ ont-ils réessayé ? »
Si oui, elle espérait qu’il leur avait mis une bonne branlée. Rien ne lui plaisait autant que les batailles. Voir le regard de l’ennemi alors qu’il comprenait sa défaite. Anéantir ses espoirs de conquête en lui collant des bâtons dans les roues. Charis était une déesse barbare. Jeune, mais quand même. Son grand-père s’occupait bien de son éducation, lorsqu’elle revenait le voir. Même si elle était parfois impuissante contre certains êtres, elle savourait sa supériorité sur les autres. Johnny aurait fait un grand barbare, elle en était sûre. Il lui rappelait un peu l’un de ses compagnons, du temps où elle n’était qu’une simple humaine.
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Il ne rêvait pas, elle lui avait demandé si il était célibataire, non ? Il déglutit et attendit la suite, suite de sa réponse comme quoi oui, il l 'était, comme si tout pouvait se décider maintenant… il en avait une légère pointe d'angoisse… bizarre, non ? Une appréhension qu'il n'aurait jamais imaginé ni supposée d'ailleurs… il sourit et regarda la jeune femme avec un léger sourire, attendant, espérant aussi un peu…
… mais rien ne vint…
Il en aurait hurlé à) la trahison d'une certaine manière, le faire miroiter et tout lâcher pour aborder un autre sujet ! Il avait envie de frapper sur la table, de crier, de hurler de tout reverser… idée stupide non ? Il se contenta de se renfermer un peu, écartant sa main, si proche, de la sienne pour se caler sur le banc, en retrait, tout simplement. Okay. Message reçu. Réaction extrême ? Pas vraiment … il était déjà en train de faire une entorse à ses principes, une seule suffisait sans doute.
En changeant de sujet elle venait de tout foutre en l'air, con n'est-ce pas ?
Sa main fine mais ferme se posa sur la sienne mais il la retira, comme un signe qu'elle avait manqué quelque chose, mais pas un mot ne sortit de sa bouche, juste une légère inclinaison de la tête face à son compliment. Il n'était pas idiot, elle ne lui avait pas enseigné les arts martiaux, mais l'art de se battre, de se surpasser et de vaincre, indépendamment de quelconques arts martiaux, et malgré lui il lança un simple mot.
« Merci… mais je suis encore bien loin de ton niveau. »
Il n'avait pas parlé froidement, pas sèchement, juste un peu plus tiède que précédemment, tout simplement. Pas de mal, juste de la déception, il avait trop espéré sans doute, trop demandé, à qui la faute ? Pas vraiment à elle, en y réfléchissant bien, il oui en voulait plus qu'il ne s'en voulait… oui, à lui, pas à elle, il était déçu par sa propre faute quand il y réfléchissait… il ne put s’empêcher alors qu'elle concluait.
« Non, je ne les ai pas croisé, et je n'en ai pas envie… car il n'y aurait aucun plaisir à le mettre une brasse si je le pouvais, ça peut paraître stupide, mais il y a une différence entre la joie d'un combat acharné où l'on emporte la victoire et une simple exécution. Je ne peux être un véritable homme si je me bats juste pour sentir la peur des autres, ce serait juste inverser les rôles, et je ne suis pas une simple brute qui se repaît de la trouille de petits cons. »
Il soupira avent d'hésiter et d'une voix un rien lasse lancer.
« Je devrai ptêtre y aller, je te dépose chez toi et je file... »
Pas une invitation à être contredit, une invitation à accepter un compromis, celui d'éviter d'enfoncer le clou...
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Avait-elle fait quelque chose de mal ? Charis s’interrogea tout à coup, comme le ton de son compagnon n’était plus aussi chaleureux et enjoué que précédemment. Elle n’était pas une grande habituée des relations humaines. Elle ne connaissait pas les codes, et tout ça. Pis encore, elle ne connaissait pratiquement rien à la façon dont se comprenaient les gens de la Terre. Autrefois, quand elle était humaine, rien n’était pareil. Elle a vécu dans une époque et dans une civilisation où le sens des mots était clair, où il n’y avait pas besoin d’élaborer mille et une stratégie pour parler de quelque chose.
Mordillant la paille entre ses lèvres, la déesse laissait son regard évaluer son élève. Elle comprenait son raisonnement également, mais une part d’elle-même n’était pas contre mettre une bonne branlée à des emmerdeurs pour avoir la paix. Leur montrer, une fois pour toute, qui était le plus fort. Qui était le maître. Un sourire étira doucement ses lèvres, alors qu’elle ramenait ses deux mains autour du gobelet qu’elle maltraitait.
Elle avait bien remarqué qu’il avait enlevé sa main, qu’il esquivait son contact. Un peu attristée, car ignorante de ce qu’elle avait bien pu faire, la rousse réagit à retardement à sa dernière phrase. Levant soudainement les yeux, elle planta son regard dans celui de son opposé.
« Chez moi… Oui… C’est vrai que tu dois être fatigué par nos entraînement, lâcha-t-elle doucement. »
Elle traînait à se lever, et ajouta d’une voix douce :
« Est-ce que j’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? »
Elle était un peu naïve par certains côtés. Elle pouvait mettre les pieds dans le plat et passer du coq à l’âne sans se rendre compte de l’opportunité qu’elle avait loupé. Jetant distraitement le gobelet vide dans le sac des déchets, elle redressa le buste, et passa une jambe par-dessus le banc pour se relever.
« Tu pourrais rester prendre un verre, chez moi, si tu veux, proposa-t-elle d’une voix chaude. Bien sûr, je comprendrais que tu ne veuilles pas. Tu es sûrement épuisé, et tu as sans doute plein d’autres choses à faire. Mais je serais vraiment contente de prolonger un peu cette soirée en ta compagnie. »
Il n’y avait ni duperie, ni mensonge dans la vie de Charis. Elle s’efforçait d’être aussi honnête qu’elle le pouvait sans toutefois révéler des secrets qui n’étaient pas connus ici. Elle avait à cœur les intérêts de son clan, et ne supporterait pas une invasion de ces gens de la Terre (dont elle avait vu les multiples exploits meurtriers à la télé et sur l’internet) qui viendraient pour détruire et façonner Terra à leur manière.
Cela étant, certaines personnes n’étaient pas comme ça. Elle brûlait d’envie de raconter ses souvenirs à l’homme face à elle, de lui révéler d’où elle venait, et qui elle était. Elle sentait qu’il aurait fait un bon guerrier des clans, et qu’il aurait pu se faire accepter parmi eux. Elle aurait tant aimé lui présenter certains des meilleurs guerriers, pour qu’il puisse parfaire son entraînement avec eux… Et puis, elle ne va pas se mentir non plus, mais elle aimerait bien devenir un peu plus intime avec lui. Le baiser qu’il lui a offert, ou volé selon le point de vue, avait éveillé certaines choses en elle.
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Oui, c'est ça, il devait-être fatigué par leur entraînement. Il fit un petit sourire un rien peiné à la jeune femme, il il ne pouvait pas vraiment faire mieux… et si elle ne voyait pas où était le problème avec ce qu'elle avait dit, il ne pouvait rien pour elle… ça faisait un peu mal en plus d'avant…. Il regarda la jeune femme et haussa les épaules. À quoi bon répondre… cela ne servirait à rien, si elle ne comprenait pas d'elle même ce ne serait jamais bon. Il ne le lui dirait pas. Il avait compris le message,qu'elle ne s'en fasse pas pour lui. Il lui fit un nouveau sourire, tentant de faire une meilleur tête, tant bien que mal.
« Rien, rien, t'en fais pas. C'est ma faute... »
Ouais, enfin, c'était quand même un peu faux.
Elle enchaîna sur le fait de prendre un dernier verre chez elle et d'y continuer la soirée, le sous entendu y était clair au goût de Johnny. Mais son cœur n'y était pas vraiment. Con n'est-ce pas ? Il la guettait depuis des semaines pour la comprendre, la connaître, et la capturer, et quand il y renonçait, il perdait même l'envie de profiter de quelque chose qu'elle semblait offrir pleinement au moins pour une nuit alors qu'il l'y aurait forcé il n'y avait pas si longtemps… ouais, non, pas envie.
« Je ne suis pas sur que ce soit vraiment une bonne idée… »
Ouais avec ça, il ne pensait pas que ce serait une bonne solution de faire ça.. en fait, il ne descendrait probablement même pas de voiture, ce serait sans doute plus raisonnable, et préférable en général, pensait-il ! Il lui sourit un peu piteux avant de prendre le sac de déchets et le mettre dans une poubelle au passage en regagnant la fourgonnette, bipant pour ouvrir à distance et monter de son côté pour prendre le volant, toujours sans dire un mot. Qu'aurait-il pu dire au juste ?
Il mit la voiture en route et démarra, attendant qu'elle boucle sa ceinture.
« J'ai besoin que tu me guides par contre, pour te déposer. »
Il était carrément déçu...
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Charis était perdue. Il devait sans doute le lire dans ses yeux. Elle avait beau être une femme forte, et pleine d’assurance, dès qu’il s’agissait de relations humaines elle perdait ses moyens. Elle était une déesse, une guerrière, une professeur d’art martiaux, et pourtant, elle se retrouvait aussi démunie qu’une collégienne dès lors que l’on parlait de sentiments et de relations. Debout, le regard perdu, la rousse n’était pas convaincue par le sourire qu’esquissais l’homme en face d’elle. Elle fronça les sourcils, mais ne rajouta rien. Rien pour l’instant, en tout cas.
Il déclina poliment son invitation à rester une fois qu’il l’aurait ramenée, et elle ne savait plus quoi faire. La soirée avait pourtant bien démarré ! Elle s’était fait plaisir lors de l’entraînement. Et puis il l’avait embrassée. Elle n’avait pas su comment réagir sur l’instant, mais dire qu’elle n’avait pas apprécié était faux. Ses mains se joignirent entre elles alors qu’elle repensait à la suite. Ils avaient commandé à manger, et ils s’étaient installés ici. Tout était bien, non ? Alors qu’avait-elle pu faire, ou dire, qui l’ait vexé ?
Peut-être n’aurait-elle pas dû se renseigner sur sa vie amoureuse. Oui, c’était sûrement ça qui l’avait gêné. Elle le suivit jusque dans le camion, s’installant côté passager, en ruminant l’erreur qu’elle avait commise. Elle n’aurait pas dû se montrer aussi indiscrète. Il était peut-être mal à l’aise à cause de sa curiosité mal placée, maintenant.
« Oh, oui. Bien sûr. C’est… C’est à droite au stop. »
Ruminant le désastre qu’elle avait réussis à créer, la rousse indiquait machinalement la route à son compagnon. Elle ne disait rien d’autre, gênée de s’être montrée impolie. Mais lorsqu’il se gara enfin devant chez elle, son regard se plongea dans celui de l’homme.
« Ecoute je… Je suis sincèrement désolée si ma question à propos de ta vie privée t’a mis mal à l’aise. C’est que… Les relations humaines ne sont pas vraiment mon truc. Dès que ça devient plus profond qu’une simple relation maître-élève ou connaissances, je perds mes moyens. J’ignore tout à fait quoi faire dans ces cas-là. Alors…. Voilà. Je suis désolée. J’espère que ça ne t’empêchera pas de revenir en cours, et que nous pourrons reprendre comme s’il ne s’était rien passé. »
Elle ouvrit alors la portière et descendit du véhicule d’un petit bond. Mais avant de fermer, elle reprit la parole.
« Si tu veux, on peut oublier ma question, et reprendre où on en était. Je suis désolée d’avoir pensé que j’étais à ton goût, alors que probablement pas. Je suis navrée d’être aussi maladroite avec les relations humaines. Et si tu veux, ma proposition tient toujours. Tu peux venir prendre un verre avant de rentrer… »
Elle lâcha finalement la portière, et la rabattit en se détournant. Elle se sentait penaude. Déplacée. Finalement, c’était peut-être pour cela aussi qu’elle était restée innocente si longtemps, avant sa rencontre avec Helel. C’était sûrement à cause de sa maladresse dans les relations. Soupirant, elle s’avança vers l’entrée de l’immeuble où elle séjournait. Elle avait tout gâché, avec son compagnon. Bravo Charis, quelle grande fille tu fais !
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IL y avait comme un petit malaise dans la voiture… sans doute du à ce qui s'était passé dehors, pendant le repas, non ? Il eut un sourire forcé alors qu'il restait silencieux. IL n'y avait rien à dire, si ? Il soupira. Bon dieu ce qu'il n'aimait pas cette situation. Elle lui plaisait beaucoup, mais rien ne prouvait que ce soit réciproque, vraiment. Au fond, aurait-elle changé de sujet si elle avait estimé qu'il était à son goût ? Non, sans doute pas. Enfin, qu'importe il se contenterait des entrainements et serait plus professionnel la prochaine fois…
Il opina du chef devant ses indications et les suivit pour atteindre le logement de la jeune femme, il se stoppa devant et c'est là qu'elle se mit à parler. Décidément, elle ne comprenait pas… elle ne comprenait rien à rien… il leva les yeux au ciel, un léger sourire amusé sur les lèvres…. Oui, elle avait réussi à le dérider. Il la regarda alors qu'elle s'éloignait il défit sa ceinture en silence, toujours aussi ravi par ce qu'il venait de comprendre un peu ce qu'elle voulait dire et comment elle fonctionnait...
IL se glissa hors de son véhicule en refermant la porte avec douceur avant de finalement arriver en silence à sa hauteur alors qu'elle allait entrer dans l'immeuble et luk mettre une petite tape sur l'arrière de la tête, pas forte, bien sur, mais juste assez pour qu'elle sache qu'il était derrière lui et lui permettre de lui faire circuler le sang, elle avant avait besoin. Et avant qu'elle ne puisse se retourner il l'enlaça et lui chuchota à l'oreille quelques mots.
« Ouais, niveau relations humaines t'es nulle de chez nulle… alors un conseille quand tu dragues quelqu'un, change pas de sujet tout de suite après une question indiscrète, ça donne seulmeent l'impression que tu te sens gênée par la réponse que tu n'apprécies pas des masses… con omme idée hein ? C'est pourtant l'effet que ça donne... »
IL sourit et lui embrassa la joue.
« Et je te laisse cinq minutes de réflexion sur la bêtise de tes propos. Pas à mon goût ? T'aurai-je embrassé si ça avait été le cas ? Soyons sérieux… j'aurai même pas eu cette idée si ce n'était pas le cas... »
Nouveau sourire alors qu'il la relâchait pour qu'elle puisse lui faire face avant qu'il ne termine en lui lançant sur un ton amusé.
« Andouille, va ! Bon et sinon, tu avais parlé d'un dernier verre... »
Il jeta un œil à sa fourgonnette… il était garé comme une merde… rien à foutre !
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Elle n’aimait pas blesser les personnes qu’elle appréciait. Savoir qu’elle avait fait quelque chose qui avait fait mal à Jonathan, même si ce n’était pas intentionnel, elle ne se le pardonnait pas. Très dure envers elle-même, elle savait pourtant qu’elle n’était pas au point concernant les relations avec les autres, qu’elle n’était ainsi coupable que d’ignorance. Par ailleurs, les coutumes barbares n’étaient pas tout à fait les mêmes, alors elle avait du mal à changer son comportement. Pour autant, elle ne s’attendait pas à ce que l’homme sorte finalement de sa fourgonnette. Encore moins à ce qu’il la suive pour lui donner une tape sur la tête. C’est pourquoi à l’instant où il fit se geste, elle banda tous ses muscles comme pour parer une attaque. On ne l’avait pas par surprise. Néanmoins, elle reconnut la fragrance qu’il dégageait, aussi réprima-t-elle un mouvement défensif-offensif, se contentant de se raidir un instant avant de détendre tous ses muscles.
Un léger sourire s’imprima sur ses lèvres gourmandes, et la rousse tourna la tête vers son compagnon, ses prunelles d’argent exprimant encore la riposte qu’elle s’apprêtait à donner. C’était une guerrière dans l’âme, elle ne pouvait pas lutter contre sa nature, seulement la dompter, la réprimer. Ses yeux ne tardèrent d’ailleurs pas à exprimer son soulagement de le voir finalement près d’elle. Un pétillement malicieux parcourut ses iris nacrés alors qu’elle écoutait sagement les paroles qu’il laissait échapper de ses lèvres. Tout son corps se détendit finalement, alors qu’une expression proche de la sérénité remplaçait la tension de ses traits. Elle tourna même la joue pour mieux sentir ses lèvres s’y appuyer quand il l’embrassa, et son sourire s’élargit.
Elle ne put s’empêcher de pouffer à la suite. C’est vrai qu’elle avait été plutôt idiote, sur ce coup. Mais elle n’avait pas réussi à interpréter autrement sa froideur suite à ses questions. Elle avait réellement cru qu’il se renfermait sur lui-même, peut-être parce qu’il croyait qu’elle se faisait de fausses idées. Pour sa défense, elle n’avait pas fréquenté beaucoup d’hommes, et il était courant à son époque, chez les barbares, de s’embrasser comme il l’avait fait sous le coup d’une émotion forte, sans pour autant ressentir du désir pour la personne. C’était un acte irréfléchi, purement instinctif. Savourer sa joie, et la faire partager à ses proches. Elle ressentit également un contentement sans pareil quand il lui avoua qu’il l’avait embrassée, plus tôt dans la soirée, parce qu’il éprouvait bien quelque chose pour elle. Ou en tout cas, qu’il ne l’aurait pas fait si jamais il n’avait pas ressenti un truc à son encontre. Elle accrocha d’ailleurs sa main, pour la presser affectueusement, alors qu’il terminait sa tirade en rappelant qu’elle avait parlé d’un dernier verre. Ses lèvres s’étirèrent, en un sourire ravi, et dévoilèrent ses dents blanches avant qu’elle ne finisse par hocher la tête.
« Absolument, tu as une bonne mémoire ! »
Elle finit de déverrouiller la porte, et l’invita à entrer dans le hall. Elle poursuivit en le guidant jusqu’à l’ascenseur, dissimulé derrière un groupe de boîtes aux lettres, et appuya sur le numéro 3, l’étage auquel elle s’arrêtait. Quand les portes de l’environnement clos s’ouvrirent, elle esquissa un sourire à son compagnon, et lui prit la main pour le mener au bout du couloir, face à une petite porte qui ne payait pas de mine. Sortant les clés de son sac, la déesse déverrouilla la porte et l’invita à entrer. L’espace dans lequel elle vivait était sobre. Un hall d’entrée, avec une porte sur la droite pour un cagibi/porte-manteaux, qui donnait ensuite une un séjour meublé sommairement. Une table, deux chaises, un placard pour la vaisselle et une bibliothèque avec quelques livres. Simple, mais pratique. A gauche du séjour, il y avait le salon. Une autre bibliothèque, un canapé, une table de salon, une télé qui ne payait pas de mine, quelques poufs, et quelques étagères avec des draps ou du linge de maison. Une porte, à gauche de l’entrée du salon, donnait sur une salle de bain et une chambre.
A droite du séjour, il y avait la cuisine, équipée de façon moderne, et des toilettes. Il y en avait déjà dans la salle de bain, mais il y en avait d’autres ici. Une petite porte donnait aussi sur une autre pièce que Charis avait aménagée en bureau. Elle y rangeait tout ce qui avait trait à son emploi sur Terre, et y gardait aussi une bibliothèque remplie d’ouvrages venant de Terra et de quelques artefacts issus du même monde.
Elle précéda Jonathan dans le séjour, et lui indiqua le salon d’un petit geste de la main alors qu’elle prenait deux verres à apéritifs dans le vaisselier.
« Que veux-tu boire ? J’ai des bières, du bourbon, du vin… Un peu de tout en fait. »
Pour sa part, Charis sortait déjà la bouteille de bourbon. Elle adressa un sourire franc à son compagnon, attendant sa réponse.
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Bon dieu que tout était compliqué ! Ça ressemblait à un ni oui ni non avec elle ! Pas un jeu simple, certes, mais bon, qu'importe ! Il soupira profondément avant de finalement se décider à opiner du chef en voyant la jeune femme pouffer. Il lui fit un petit sourire avant de la suivre à l'intérieur de l'appartement ; c'était pas mal, il trouvait ça assez coquet… certes, c'était beaucoup moins spartiate que chez lui ! En effet il était du genre un rien plus strict quant à son environnement de vie, au point que ça avait un côté froid. Ce côté froid n'était pas lié au manque de moyens, mais plutôt au manque de besoin d'avoir plus. Tout simplement.
« Pas mal, la déco est sympa… et c'est plus chaleureux que chez-moi… bon, en même temps, ce n'est pas bien dur ! Chez moi on se croirai dans un QG de campagne militaire tant c'est spartiate… flemme de décorer… et puis bon, pas besoin de plus en même temps… je n'ai même pas la télé, c'est te dire ! » [/b][/i]
Non, par contre, il avait une magnifique carte de la ville avec de petites photos d'elle dans ses lieux familiers, et autres, oui, voilà qui n'était pas très commun. Mais bon, que voulez-vous, preuve qu'il faisait bien son travail, il avait déjà, même, visité les lieux ! Et son appartement ! Et dans celui-ci il avait pu entendre bien des choses intéressantes ! Mais bon, mieux valait qu'elle ne tombe pas là-dessus ! Ce serait préférable !
« Mais on va dire que chez moi c'est… fonctionnel ! Voilà le mot ! Mais soyons honnêtes ! Je trouve ton chez-toi très agréable, on s'y sent bien… la touche féminine peut-être ? » [/b][/i]
Il eut un petit sourire après ce compliment alors qu'elle proposait les différents alcools pour le finir la soirée… hum… l'ennui était qu'il avait une bonne descente ! Il tenait moyennement, mais il descendait quand même ! Il sourit et regarda la jeune femme avant de demander un bourbon, également, et attendit qu'elle l'invite à s'installer, ou que ce soit (même par terre, ça n'allait pas le déranger ! Il avait connu pire ! Il reprit la p arole quand elle l'eut servi.
« Merci ! Un whiskey américain ! Un brin vulgaire, en conséquence, sauf quand on sait choisir le cru, ce qui est le cas ! » [/b][/i]
Il l'avait juste observé et reniflé, mais pas besoin de gouter tout de suite, si ? Il sourit et finalement, attendit qu'elle soit prête pour trinquer avant de boire … et de faire une grimace…. Bon dieu, il n'était pas mauvais... c'était pire… un bon bourbon était déjà rare, mais un bon bourbon bouchonné… il toussa légèrement…
« Ma pauvre, je crois qu'il y a un problème de bouteille… neuve je parie ? » [/b][/i]