« Nous avons tous de magnifiques, euh…projets. Mais tout le monde n’arrive pas à les faire devenir vrais. »
Amélie acquiesça silencieusement, sans rien dire. Pour le coup, Shenji tapait dans le mille. Tous les projets d’Amélie, tous ses rêves, s’étaient écroulés le jour où sa famille avait décidé de la réduire en miettes, de la briser. Elle ne dit rien, jusqu’à ce que le duo finisse par se rapprocher de l’hôpital... Et qu’Amélie prenne soudainement conscience qu’elle ne pouvait PAS aller dans l’hôpital ! Elle n’avait aucun papier d’identité, et, si elle allait voir les médecins, elle était convaincue qu’ils appelleraient la police, et que ces derniers la renverraient à Paris, en apprenant d’où elles venaient. Amélie, cependant, était intelligente, et savait que, si elle disait à Shenji ce qu’elle voulait faire, à savoir ne pas y aller, il insisterait. Il avait une allure de boy scout, le genre de chevalier servant venant à la rescousse des belles princesses en détresse... Mais Amélie n’avait pas grand-chose de princier.
Elle se retourna vers lui, et lui sourit.
« Je pense que je devrais m’en sortir toute seule d’ici là... »
La jeune Française ne comptait clairement pas la folle... Prendre le bus, puis retourner voir Zetsu, et oublier ce quartier. Elle avait bien failli mourir, et, pour elle, sa survie ne tenait qu’à un incroyable coup de pot, un miracle inattendu et inespéré. Amélie ne savait pas que la magie existait... Pas celle des goûters d’anniversaire, mais la vraie magie, avec les sortilèges, les invocations, les sorcières... La Française sourit à Shenji, et, pour le remercier, l’embrassa sur la joue.
« Merci beaucoup, Shenji, mais je ne vais pas prendre plus de ton temps... »
Amélie espérait aussi qu’il en profiterait pour partir, afin qu’elle puisse s’éclipser. Pour elle, il était totalement exclu de rentrer dans cet hôpital.
Totalement.