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Jambes croisées, elle attendait. On lui avait confectionné un semblant de trône, car elle devait tout de même surveiller ses ouailles. Les hommes travaillaient d’arrache-pied depuis une semaine pour faire plaisir à celle qu’il considérait, à juste titre, comme leur divinité. Jambes croisées, donc, dans sa nanocombinaison, elle se laissait embrasser par l’un d’entre eux, qui s’était penchée vers elle, afin que la femme le récompense de sa dévotion. Leurs langues se caressèrent brièvement, et elle sentit l’érection de l’homme. Il s’écarta ensuite, et elle lui ordonna d’aller travailler. Il obtempéra rapidement, récupérant sa pioche, pour creuser dans le sol. Elle les regarda. Pour eux, elle n’éprouvait rien. Même pour les enfants qui, comme les autres, travaillaient d’arrache-pied. Ils n’étaient même pas des esclaves, rien d’autre que des outils, dont elle se débarrasserait quand elle aurait obtenu ce qu’elle cherchait.
Dans ce cimetière abandonné, reposait la tombe d’un ancien chevalier. Un chevalier qui, d’après les informations de Père, avait été enterré avec sa lame. Et, dans cette lame, était incrustée un rubis. Un rubis dont les propriétés magiques intéressait Père. Il n’en fallait pas plus pour que Maria aille à sa recherche. Cependant, le cimetière était ancien, vieux de plusieurs siècles. Il était au milieu de montagnes, et s’étalait sur des kilomètres de cryptes condamnées, de catacombes, de dédales sinueux. La Beauty ne pouvait pas espérer fouiller cet endroit toute seule. Elle avait donc trouvé une main d’œuvre gratuite, en allant dans un centre esclavagiste à proximité. Les esclavagistes avaient déjà effectué une bonne partie du boulot en dressant les esclaves. Elle avait tué les contremaîtres, et utilisé ses pouvoirs psychiques pour contrôler une importante part des esclaves. Elle était partie avec eux pour rejoindre le cimetière, et ils travaillaient sans relâche, se tuant à la tâche.
Pour l’heure, les recherches n’avançaient pas, ne faisant qu’attirer les créatures nécrophages comme les goules, ce qui avait amené Maria, pour éviter de voir son nombre de travailleurs diminuer, à aller prospecter dans les villages environnants. Elle avait « séduit » différents hommes : bûcherons, chasseurs, miliciens, maçons... Ils protégeaient le cimetière, chassant les goules, repoussant les bêtes sauvages qui s’approchaient. La recrudescence de goules s’était faite ressentir dans les villages environnants, et Maria avait du affronter quelques visiteurs venus voir ce qui se passait dans le cimetière. Elle avait préféré les tuer, et savait que ses jours étaient comptés. Une milice locale avait été formée, et, pour les repousser, elle avait étendu, à l’aide de cristaux, ses pouvoirs psychiques, prenant le contrôle d’animaux sauvages redoutables, qui avaient mis en pièce les miliciens dans la forêt. Depuis, les villageois s’étaient réunis pour envoyer une requête au duc local, mais ce dernier ne pouvait pas agir pour l’heure, ses troupes étant dans un conflit contre un rival. À défaut, les différents baillis avaient réuni leurs caisses pour proposer une prime, afin de chasser celui qu’ils appelaient le « Mentaliste », un sorcier maléfique qui avait élu possession dans le cimetière.
Maria se redressa lentement. Les deux fillettes qui caressaient tendrement ses jambes cessèrent leurs gestes. Maria ne leur sourit pas, pour les rassurer, et descendit lentement les marches. Elle avait des pulsions, et marcha vers un homme, qui taillait avec sa pioche dans un mur, cherchant un passage secret. Elle le força à se retourner, et posa ses mains sur son crâne, puis le regarda. Elle ne cherchait pas à le séduire, ni même à lui faire l’amour, mais à le faire souffrir. Il n’y avait aucune raison précise à ça. Elle aurait tout simplement pu vouloir lui faire l’amour, mais, ce qu’elle voulait, présentement, était de sentir la souffrance dans son âme, voir ses yeux saigner, son corps se tordre de douleur. Il se mit à gesticuler, sentant de puissantes attaques cérébrales qui réduisaient en bouillie son cerveau. Des vaisseaux sanguins explosèrent dans sa tête, faisant couler du sang par ses narines, par ses oreilles, ainsi que par ses yeux. Sa salive se mit à s’échapper de ses lèvres, ses dents se serrant, tandis qu’un petit sourire de plaisir vint naître sur les lèvres de Maria. Télépathe, elle sentit la douleur de l’homme exploser, comme une insupportable migraine. Il aurait pu hurler, mais elle ne voulait pas qu’il dérange les autres. Dans les yeux de la Beauty, on pouvait lire un plaisir vibrant, un sourire pervers venant éclairer ses lèvres.
Quand elle relâcha la tête de l’homme, et qu’il s’écroula sur le sol, avec ses yeux révulsés, elle réalisa qu’elle avait eu un orgasme, mouillant l’intérieur de sa combinaison. N’était-ce pas là la preuve ultime de la supériorité de l’esprit sur le corps ?