Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Complexe d'études secondaires et supérieures => Discussion démarrée par: Mélinda Warren le mercredi 13 mars 2013, 20:27:11

Titre: Ghostbusters en herbe [Motoko]
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 13 mars 2013, 20:27:11
« On... On devrait remonter... J’ai vu une araignée énorme, grosse comme ça ! »

Sous les profondeurs du lycée Mishima, il y avait une série de caves. Les sous-sols du lycée étaient dignes d’une série américaine. On pouvait y accéder par plusieurs endroits, et il y avait, outre la chaudière, de nombreux couloirs abandonnés et silencieux. Quantité de rumeurs circulaient sur les sous-sols du lycée, certaines parlant de démons sommeillant à l’intérieur, d’un serial killer qui aurait, jadis, entreposé des dizaines de cadavres dans de petites pièces, d’araignées géantes, d’un temple voué à la luxure, et, pour les plus farfelus, d’une forêt vivante comprenant des centaines de tentacules. Depuis quelques semaines, une rumeur faisait grand bruit, et avait été répandue par Akiyo, une jeune étudiante qui s’était inscrite à l’un des nombreux clubs de Mishima. Pour rejoindre ce club, il lui avait fallu faire une série de défis, et l’un de ces défis constituaient à s’introduire dans les sous-sols du lycée, afin d’aller recueillir un objet placé préalablement par d’autres filles. Les souterrains du lycée étaient sombres, silencieux, sinistres, se composant de grands couloirs obscurs. Akiyo n’avait pas réussi à accomplir l’épreuve. Elle était ressortie en hurlant comme une damnée, affirmant avoir entendu des grincements, des « grognements », et des bruits de chaînes.

« T-t-tout ça, c’est... C’est toi qui ‘ma forcé à te suivre, Clara ! N’avance pas si vite...
 -  Rooh bordel, arrête d’être aussi chochotte ! » s’énerva l’intéressée, une lycéenne aux cheveux roses.

Shii, élève très douée, mais aussi très timide, vint se blottir contre le dos de Clara, qui soupira. Les deux femmes portaient chacune une lampe-torche, et étaient équipées pour aller débusquer le mystérieux fantôme de Mishima... Le Japon était un pays qui était très superstitieux, ce qui se justifiait maintenant. Chaque pays avait ses légendes urbaines : le monstre du Loch Ness, les signes dans les champs, Roswell... Au Japon, on trouvait Hanako-san, le fantôme d’une lycéenne qui hantait les toilettes des lycées. Clara n’avait jamais compris cette passion pour le paranormal, et la comprenait d’autant moins qu’elle connaissait le vrai paranormal. Après tout, elle avait comme maîtresse Mélinda Warren, une vampire venant d’une autre planète. Un fantôme dans les sous-sols, c’était puéril... Elle voulait prouver à Shii qu’il n’y avait rien, mais la brave Shii avait peur, sursautant à chaque bruit suspect, à chaque fois qu’un rat s’approchait, ou qu’elle voyait une araignée.

Clara suivait un couloir sombre. C’était là, d’après ses informations, qu’Akiyo s’était enfuie. Elle voyait de curieux décors.

« Tu sais, Clara, il y a des rumeurs... On dit que le lycée a été bâti sur un ancien temple où on pratiquait des sacrifices, et où on torturait les gens...
 -  Tu devrais arrêter de lire Stephen King !
 -  Et toi, tu devrais arrêter de vouloir toujours jouer aux héroïnes !
 -  Hey, je ne t’ai pas forcé à venir, c’est toi qui me colles aux fesses comme une putain de sangsue.
 -  Je... Je voulais juste veiller à ce que tu ne commettes aucune bêtise ! »

Shii était toute rouge, et Clara soupira, avant de secouer la tête.

« Tu es incapable de mentir, Shii... Tu vois bien par toi-même qu’Akiyo a affabulé, et que... »

A cet instant, un cri résonna. Shii poussa un cri, et bondit dans le dos de Clara, qui tourna la tête.

« C’est le fantôme ! On fout le camp, vite !! »

Shii pinçait les épaules de Clara, qui remua un peu des épaules.

« Tu me fais mal, Shii ! »

Il y eut des grincements, des cliquètements, et Shii se blottit encore plus contre le dos de Clara, qui écarta Shii, et s’avança un peu. Les cris étaient proches, et elle repoussa Shii, puis avança sa tête vers une zone sombre, et éclaira avec sa lampe... Son regard croisa des yeux rouges, et Clara, sentant une onde de panique la traverser, se replia rapidement, se plaquant contre le mur. Son cœur palpitait furieusement dans sa poitrine, et elle regarda Shii, désignant du doigt la pièce.

« Il... Quelqu’un... »

Shii, pour le coup, avait envie d’uriner. Clara se mordilla les lèvres, inspira, puis, voyant que la femme aux yeux rouges ne la poursuivait pas, remit à nouveau son nez à l’intérieur. Elle vit ainsi qu’elle était... Enchaînée par les mains, prostrée sur le sol, avec une tenue noirâtre. Des collants, et une sorte de ceinture autour de ses seins, nus. Son intimité était également à l’air libre, et elle avait de longs cheveux noirs, sales et poussiéreux, ainsi... Ainsi que des espèces de traces blanches sur son corps. Clara sentit alors une forte odeur de sperme.

« Mais... Mais c’est quoi ce foutu délire ?! »
Titre: Re : Ghostbusters en herbe [Motoko]
Posté par: Kirie et Motoko Kagarino le jeudi 14 mars 2013, 13:04:18
Une fois de plus, Motoko (http://img11.hostingpics.net/pics/808370Motoko.png) était en sur excitation et pour une très simple raison : une forte odeur de sang approchait et la jeune vampire avait soif... très soif... Aussi, le fit-elle rapidement savoir en poussant un puissant cris enroué vers ses potentielles victimes. Car dans son esprit, la jeune fille agissait toujours par contradiction. En effet, outre sa soif, elle avait également peur d'être de nouveau battue et violée. Ce cris était un avertissement, pour faire détaler les intrus. En règle générale, ça marchait toujours...

- HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRRRRRH !!!!!!!!!!!

Mais cette fois-ci, soit les intruses étaient très courageuses, soit particulièrement stupides. Elle le sentait dans les fluctuations sanguins qui approchaient. Deux jeunes filles, dont l'une qui semblait particulièrement effrayée. Mais peu de temps après, ce fut au tour de l'autre.

- Il... Quelqu’un...

Quelques secondes plus tard, une lumière aveuglante éblouie Motoko, qui plessis ses paupières pour filtrer la lumière. Lorsqu'elle les rouvrit, ce fut pour voir une jeune fille surprise et une autre à moitié cachée derrière la première. Instinctivement, la vampire voulue se jeter sur ses proies et boire leur sang jusqu'à la dernière goutte. Mais en raison de son mangue d'exercice et de sa sous alimentation, son action se déroula assez lentement. Et de toute manière, elles étaient hors d'atteinte. Motoko n'avait pas peur d'elles vu que les humaines ne semblaient pas être ici pour la battre.

- SAAAAAAAAANNNNNG...... SSSSSSSSOOOIIIIIIIFFF......

Elle fixait intensément celle qui était en tête, ne la lâchant pas du regard, priant intensément pour qu'elles ne déguerpissent pas. L'élève plus courageuse pouvait lire dans ses yeux rouge la folie qui l'habitait et voir ses canines pointées.
Titre: Re : Ghostbusters en herbe [Motoko]
Posté par: Mélinda Warren le vendredi 15 mars 2013, 12:31:03
Sur le palier de la porte, Clara était comme paniquée. Cette fille... Elle ressemblait à une espèce de fantôme, mais elle ne l’attaquait pas, maintenue par les chaînes. Un fantôme ? Non... Cette fille avait bien humaine, comme en témoignait la forte odeur qui s’échappait de son corps. Dans son dos, Clara sentit Shii se redresser lentement, se plaquant contre elle. La femme se mit à grogner en tirant sur ses chaînes, sans que Clara ne comprenne ce qu’elle dit. En revanche, elle vit clairement les canines pointues, et comprit que cette fille n’était pas un fantôme, mais une vampire ! Elle se recula prudemment, et sentit Shii se glisser contre le mur. Clara fit de même, se plaquant de l’autre côté de la porte, et les deux lycéennes se regardèrent craintivement.

« C’est... Vampire... » lâcha Shii en claquant nerveusement des dents.

Clara hocha la tête pour confirmer cet état de faits, puis jeta à nouveau un bref regard. Elle avait soif, mais Clara, par expérience, savait qu’il ne fallait pas offrir son sang à une vampire affamée, car elle risquait de vous tuer. Elle se mordilla les lèvres. Son cœur battait follement la chamade, mais la vampire était prisonnière. En manque de sang... Pourquoi n’était-elle pas encore morte ? Clara n’y comprenait rien ! D’après ce que Mélinda disait, quand un vampire manquait de sang, il perdait progressivement la raison, avant de mourir, ou de régresser à tel point qu’il devenait une sorte de bête sauvage, le sang cessant d’alimenter certaines fonctions cognitives du cerveau. C’est ce qui expliquait la présence des brouxes et des alpyres, des vampires dangereux, sauvages, qui avaient sombré dans la démence. Cette dernière était sur le point de se transformer, elle aussi, en une créature sauvage. Shii respirait lourdement, les joues toutes rouges, et Clara braqua sa lampe sur elle.

« Va appeler Mé... Mélinda... »

En l’occurrence, elle était la plus indiquée. D’une main tremblante, Shii saisit son portable, et vit qu’il n’y avait pas de réseau.

« Je... Je... Je vais chercher du réseau... »

Elle s’avança rapidement, jusqu’à chercher une fenêtre, qui permettrait d’avoir suffisamment de réseau pour appeler sa Maîtresse. Clara, de son côté, inspira longuement, puis pénétra dans la pièce. Elle braqua à nouveau sa lampe sur la créature, restant à bonne distance, et essaya de ne pas trop faire claquer ses jambes.

« Qui... Qui êtes-vous ?! » demanda-t-elle d’une toute petite voix.

Pendant ce temps, Shii aperçut rapidement une vitre crasseuse. Ses mains tremblaient, sa respiration était saccadée, mais elle put sortir son téléphone portable, et alla chercher, dans son répertoire, « MÉLINDA ». Elle appuya sur la touche, et entendit la tonalité.

« Oui ? demanda assez rapidement la voix fluette de Mélinda.
 -  Maî... Maîtresse ?!
 -  Qu’est-ce qui se passé, Shii ? »

Shii inspira longuement, avant de continuer, parlant d’une traite :

« Clara et moi, on a trouvé une vampire dans les souterrains du lycée, et j’ai pensé qu’il vaudrait mieux...
 -  Une... Quoi ?! »

Shii se mordilla encore les lèvres, et donna de plus amples explications.

« Je suis dans le lycée. J’arrive dans cinq minutes. »

Inconsciemment, Shii la remercia d’être là. Une vampire enchaînée sous le lycée... Elle aurait vraiment tout vu ici !
Titre: Re : Ghostbusters en herbe [Motoko]
Posté par: Kirie et Motoko Kagarino le vendredi 15 mars 2013, 13:17:42
Elle aurait voulue tendre les mains pour les retenir, les empêcher de quitter la pièce, mais prisonnière comme elle l'était, Motoko ne pu que les regarder sortir et s'affaissa un peu plus sur le sol crasseux de sa cellule. La jeune vampire les entendit vaguement discuter entre elles, sombrant un peu plus dans les ténèbres. Sa seule chance depuis des lustres pour pouvoir étancher sa soif et retrouver un peu de lucidité lui avait échappée. Elle n'avait plus la notion du temps depuis que sa prison avait été scellée par la magie, mais se doutait d'être ici depuis des siècles.

- Saaaannnnnnng.... Sooooiiiiiff.... queeeeelquuuuuun.... Haaaaaaaarrrrrrrrrrrh..... Haaaaaaaaaaaaaarrrrrrrrrrrrrrrh.....

Motoko haletait de plus en plus, les groupes sanguins étant toujours présents mais hors de porté. C'était pour elle une véritable torture mentale. Venaient-elles l'achever,  lui briser l'esprit une bonne fois pour toute ? Non. L'humaine plus courageuse entra à nouveau dans la pièce pour lui poser une question, malgré la peur évidente qu'elle ressentait. Motoko se contentait de la regarder en salivant sur le sol. Elle avait tellement soif...

- Haaaaaaaaaaaarrrrrrrrrrrh.... Haaaaaaaaaaaaarrrrrrrrrrrrh....

La lampe torche – une technologie qu'elle ne connaissait pas – éclairait la pièces dans son intégralité. Aussi, la lycéenne pouvait voir, accrochés au murs, de nombreux outils de torture d'un autre temps, complètement rouillés ou miteux, des traces de sang frais encore accrochés dessus. Sur la peau pale de la vampire en revanche, on pouvait nettement voir des marques rouges gravés dans sa chair.

Elle n'avait pas seulement été privée de sang, mais aussi torturée et violée. Seul un vampire ou un mage pouvait déterminé précisément depuis combien de temps Motoko était enfermée ici, et seul une personne pratiquant la magie pouvait déterminé quel sort avait été employé pour la maintenir en vie... D'ailleurs, des bruits de pas étaient en train de se rapprocher, un groupe sanguin déjà connus et un autre... qui ressemblait au sien... Une vampire. En le sentant, Motoko commença à verser des larmes de soulagement et, lorsqu'elle apparue dans l'encadrement de la porte, comme précédemment, elle la fixa.

- Piiiitiiiééé... Aiiiiide-mooooiiii...
Titre: Re : Ghostbusters en herbe [Motoko]
Posté par: Mélinda Warren le vendredi 15 mars 2013, 15:26:52
Cette pièce était terrifiante. Clara avait l’impression de se retrouver dans l’un de ces films fantastiques. Il y avait des instruments de torture contre le mur. Des fouets, des pinces, des chaînes... Indéniablement, quelqu’un avait jadis torturé cette femme, et l’avait abandonné là. Comment avait-elle fait pour survivre, voilà une question à laquelle Clara n’avait pas de réponse. Elle avait peur, mais les chaînes retenaient la créature. Essayant de reprendre son souffle, elle entendait cette dernière grogner, peinant à parler. Depuis combien de mois, voire même d’années, se trouvait-elle ici ? Elle remuait faiblement, comme si la présence de Clara réveillait cette femme. Comprendre ce qu’elle disait était difficile, mais Clara, en entendant un long sifflement, comprit qu’elle avait soif, et qu’elle voulait du sang.

« Je... Euh... »

Figée devant ce spectacle hors norme, Clara ne bougeait pas, ne faisait pas un geste. Ne pas avoir pris la poudre d’escampette était déjà très courageux, mais elle ne pouvait, en l’occurrence, rien faire. Elle entendit alors des bruits, et, en tournant sa lampe-torche, aperçut Shii, et Mélinda. La vampire portait son uniforme scolaire, et reconnut rapidement l’odeur de vampire.

« Elle... Elle est là-dedans » balbutia Clara.

Mélinda ne lui répondit pas, et entra à son tour. Instantanément, Clara se sentait plus rassurée, sereine. Maintenant que la vampire serait là, tout irait mieux. La vampire se tenait dans l’embrasure de la porte, jambes écartées, son sac à dos contre elle. Elle observait ce spectacle indescriptible, clignant des yeux, comprenant ce qui se passait. Une vampire enfermée... Depuis longtemps. Elle le sentit à l’absence forte de sang dans ses veines, et perçut l’aura magique qui traînait ici. C’était la seule raison qui expliquait pourquoi elle n’était pas encore morte, ou transformée en monstre anthropophage. Elle avait été enfermée ici, et abandonnée... Un sort terrible. Elle la vit pleurer, et laissa tomber son sac à dos.

« Clara, donne ta lampe-torche à Shii, elle va nous éclairer. »

La vampire ouvrit son sac à dos, et sortit des biens précieux : l’une des bouteilles de sang qu’elle prenait toujours quand elle allait au lycée, par précaution. Shii tremblait nerveusement.

« Clara, tu vas te mettre dans son dos, et lui relever la tête, afin que je la fasse boire.
 -  Euh... Je ne sais pas si...
 -  Même si elle chercherait à t’attaquer, elle a la force d’une brindille. »

La bouteille de sang serait clairement insuffisante pour combler cette absence de sang. Il lui faudrait un long traitement, mais, pour l’heure, c’était tout ce que Mélinda pouvait faire. Clara rougit, et s’avança lentement, vers la femme, son cœur s’emballant à toute allure, mais comprit rapidement que sa Maîtresse ne mentait pas. Elle alla dans le dos de la femme, évitant les chaînes, et posa ses mains sur ses épaules, sentant ses os. Elle était cadavérique, et elle porta sa main sur son cou, la forçant à relever la tête, tandis qu’un halo de lumière les englobait. Mélinda était debout, devant elle, et décapsula la bouteille, puis s’abaissa. Les doigts de Clara n’eurent pas à tirer sur les lèvres de la femme, elle avait la bouche entrouverte, alors que Mélinda, lentement, approchait le goulot.

« Bois lentement, vampire... »

Elle savait que la femme se ruerait dessus. Mélinda enfonça la bouteille entre ses lèvres, tandis que Clara immobilisait la tête de la vampire, empêchant cette dernière de remuer la tête pour que le débit de sang aille plus vite. Les yeux de Mélinda croisaient les yeux rouges de la femme.

« J’ignore ce que tu fabriques ici, vampire, mais tes jours de souffrance sont terminés. »
Titre: Re : Ghostbusters en herbe [Motoko]
Posté par: Kirie et Motoko Kagarino le vendredi 15 mars 2013, 16:23:20
Motoko observait la vampire et vise versa, sentant que son calvaire allait bientôt se terminer... Enfin... Et une joie fébrile s'empara d'elle en voyant la bouteille rouge vermeille. Ce délicieux liquide qui hantait son esprit depuis tant d'années, à portée de bouche... Pour le coup, celle-ci était grande ouverte, tandis que le corps de la prisonnière se tendait vers l'avant.

- Aaaaaaaaaaaaahhhhh....

- Clara, tu vas te mettre dans son dos, et lui relever la tête, afin que je la fasse boire.

- Euh... Je ne sais pas si...

- Même si elle chercherait à t’attaquer, elle a la force d’une brindille.


Et c'était vrai. Affaiblie comme elle était, c'était à peine si elle pouvait se mouvoir. Aussi, la dénommée Clara se mit doucement dans son dos et prit délicatement sa tête, malgré le sursaut de peur de Motoko. La raison à son traumatisme avec les humains. Puis, sa congénère glissa le goulot de la bouteille entre ses lèvres et un délicieux sang s'écoula dans sa gorge asséchée, savourant la moindre petite goutte.

- J’ignore ce que tu fabriques ici, vampire, mais tes jours de souffrance sont terminés.

La jeune vampire prit son temps pour boire, retrouvant peu à peu de la lucidité et, par la même occasion, pris enfin pleinement conscience des horreurs qu'elle avait vécue. Tout ça à cause de sa nature vampirique et de ses parents... Avant même que la bouteille ne soit complétement vide, Motoko pleurait pour de bon, et fini contre le torse de sa sauveuse.

- Ici depuis tellement de temps... *snif* tellement mal... peur... *snif* Mes parents tués... à cause de... de leur n-nature... *snif* Torturée encore et... en... encore... *snif* Abandonnée des siècles... *snif* Veux p-partir... quitter c-cet endroit... *snif* P-P-Pour t-toujours...

Toute sa douleur, sa souffrance, Motoko l'exprima contre le torse de la vampire, laissant couler ses larmes sur elle sans honte. Mais même si elle était libérée de ses chaines, elle ne pourrait pas sortir tout de suite, pas avant que le sort ne soit brisé. D'après les sous entendus, il était clair que ses parents avaient été des vampires et, en conséquence, que Motoko était ainsi née en vampire, sans passer par la case de transformation.

- Je... Je m-m-m'appelle... Mo... Motoko...
Titre: Re : Ghostbusters en herbe [Motoko]
Posté par: Mélinda Warren le vendredi 15 mars 2013, 17:45:33
Le sang se déversa dans ses lèvres, et elle le but comme un bon vin, sans s’arrêter. Ce faisant, Mélinda pouvait sentir un peu plus de choses sur cette femme... Elle semblait avoir un sang d’excellente qualité. Le sang dans la bouteille continuait à filer, et elle sentit, dans les yeux de la femme, une lueur revenir... La raison. Elle buvait lourdement, retrouvant sa force, et Clara nerveuse, sentait ses doigts se recouvrir d’un mélange de sueur et de sperme. Elle s’écarta un peu de la femme, et Mélinda retira la bouteille, vide. La vampire avait tout bu, et elle jeta la bouteille de plastique au sol, avant que la vampire ne s’écroule contre elle, sa tête glissant entre sa poitrine, étouffant des sanglots. Elle parla, de manière bien plus intelligible, et Mélinda comprit qu’elle avait été victime d’individus qui avaient tués ses parents, avant de l’enfermer. Et, d’après ce qu’elle disait, ses parents avaient l’air d’être tous les deux des vampires...

*Ce... Ce serait donc ça, ce sang si particulier que je ressens ?!*

Était-il possible que cette fille soit née de deux vampires capables de féconder, qu’elle dispose, comme on le disait, d’un sang pur ? Au sein des vampires, les sangs purs étaient souvent des êtres de légende, tellement rares que toutes les informations circulant sur eux étaient à prendre avec des pincettes, car elles étaient généralement folkloriques. Quantité de prophéties vampiriques avaient existé sur l’avènement des sangs purs, des maisons entières avaient pendant des siècles recherché des sangs purs, afin de valoriser leur clan, et Mélinda, par pur hasard, venait d’en trouver une, enchaînée dans les souterrains du lycée... Comme quoi, la vie... On disait notamment que les sangs purs ne pouvaient jamais sombrer dans la folie dégénérative, même en manque de sang, et qu’ils pouvaient résister bien plus longtemps que els autres vampires, quand ils manquaient d’hémoglobine. Il fallait croire que c’était le cas pour la jeune fille qui se blottissait contre elle, pleurant longuement. Mélinda ne dit rien, et lui caressa les cheveux, tandis que même Shii s’approchait, comprenant peu à peu que la jeune femme n’était pas dangereuse.

« Je... Je m-m-m'appelle... Mo... Motoko... » lâcha alors la vampire.

Motoko... Mélinda lui caressait ses cheveux sales, collants, et l’embrassa sur el sommet du crâne.

« Et moi, Mélinda. Je sais que tu as encore soif, mais il va falloir commencer par te sortir de là. »

Clara regardait autour d’elle.

« Les chaînes sont rouillées... Mais il n’y a pas de clefs. Je crois qu’en forçant, on devrait les arracher... »

Mélinda continuait à caresser les cheveux de Motoko, et Clara força, mais sans réussir à les enlever. Shii lui suggéra alors de prendre l’un des outils, afin de briser la base de la chaîne. Clara trouva un objet contondant, métallique, et frappa rageusement contre le support mural de la chaîne, jusqu’à l’exploser. La chaîne tomba alors, heurtant le sol, et Clara cassa l’autre. Shii l’aidait, et Motoko fut ainsi débarrassée des chaînes, qui claquèrent sur le sol. Il fallait encore lui ôter celles autour des chevilles, et ce fut ce que les deux filles firent, tandis que Mélinda continuait à offrir un câlin à Motoko.

« Tu es débarrassée de tes chaînes, Motoko... Ne t’inquiète pas, plus personne ne t’emprisonnera, maintenant. »
Titre: Re : Ghostbusters en herbe [Motoko]
Posté par: Kirie et Motoko Kagarino le dimanche 17 mars 2013, 17:48:34
Cela faisait longtemps que Motoko n'avait plus sentie la chaleur rassurante d'une vampire contre elle et se laissa caresser les cheveux pendant qu'elle évacuait tout son chagrin contre Mélinda, tel était le nom de sa sauveuse. Elle ressentit également quelques secousses le long de ses bras et ces derniers tombèrent sur le sol, inertes. Il lui fallut un moment pour se rendre compte que ses chaînes avaient été brisées, mais la jeune vampire était bien trop faible pour les bouger.

- Tu es débarrassée de tes chaînes, Motoko... Ne t’inquiète pas, plus personne ne t’emprisonnera, maintenant.

Difficilement, précautionneusement, Motoko déplaça ses bras pour tenter d'enlacer Mélinda, mais n'avait tout simplement pas la force de s'accrocher à elle. Quelques instants plus tard et ce fut ses jambes qui furent de nouveaux libres. Les deux humaines, constatant qu'elle n'était pas bien dangereuse, n'avaient plus peur d'elle et tentèrent de la réconforter, malgré les mouvements brusques de reculs.

Quand on la porta pour la sortir de ce lieu sinistre cependant, il y'eu un léger imprévu. Si les deux humaines et l'autre vampire pouvaient sortir sans problème, une sorte de mur translucide s'était matérialisé au contact de Motoko, empêchant celle-ci de suivre. La prisonnière tenta à plusieurs reprise de forcer le passage et s'y appuya même, sans succès.

- Nooon... Nooooooooooon... J-J'en p-peux plus.... J-Je vveux sortiiiiiiiiiiiiiiir....

Visiblement, le prêtre avait tout fait pour que son calvaire puisse durer le plus longtemps possible. Sans doute avait-il prévu que les chaînes puissent se rompre un jour à cause de l'érosion... Quoi qu'il en soit, les larmes de Motoko continuaient de couler, non plus de soulagement, mais de désespoir...
Titre: Re : Ghostbusters en herbe [Motoko]
Posté par: Mélinda Warren le dimanche 17 mars 2013, 18:17:31
Cadavérique, Motoko n’arrivait même pas à se tenir de bout, ou à remuer ses bras. Elle manquait grièvement de sang, et Mélinda allait probablement devoir la mettre sous perfusion. Outre le sang, il faudrait aussi la nourri, et l’hydrater... Était-il possible que même une vampire de pur sang survive en l’absence de nourriture ? Voilà qui était prodigieux ! Mélinda ne savait qu’en penser. Elle se redressa, et fit signe à Clara et à Shii de porter Motoko. Chacune des deux s’activa, glissant les bras de Motoko autour de leurs nuques respectives, avant de s’avancer vers la sortie. Mélinda passa la première, et elle sentit, alors que Clara et Shii se rapprochaient, une sorte de courant. Devant elle, une sorte de mur magique se forma. Il était transparent, avec de légers remous, des vagues le long de sa surface.

« Qu’est-ce que c’est que ce truc ?! »

Se pinçant les lèvres, Mélinda comprit qu’il devait s’agir du sortilège qu’elle avait pressenti en entrant. Elle avança sa main, et traversa aisément le mur, et comprit que seule Motoko était bloquée. Quand elle réalisa ça, la mystérieuse femme poussa une nouvelle crise de nerfs, signifiant qu’elle devait encore avoir des réserves. Elle se remit à pleurer, alors que le mur magique disparaissait quand elle s’en éloignait. Clara et Shii, indécises, se regardèrent entre elles. Mélinda retourna dans la cellule, et attrapa Motoko par les épaules.

« Hey ! Ne t’en fais pas, okay ? Tout sortilège a ses faiblesses. Tu vas sortir d’ici, ça prendra juste un peu plus de temps... »

La vampire se releva, et utilisa la lampe-torche pour observer plus attentivement les murs. Il n’y avait aucune rune, rien d’autre que des murs froids et sinistres. Motoko devait probablement être aussi ensorcelée pour pouvoir survivre depuis aussi longtemps, la vampire ne voyait aucune autre explication rationnelle.

« Je... Je me demande si c’est bien prudent de... De la libérer... » murmura Shii dans son oreille.

La vampire tourna la tête, et Shii, en rougissant, s’exprima :

« Je... Je veux dire... Si elle a été enfermée là, c’est... C’est probablement pour une bonne raison, non ? »

Mélinda soupira. Shii avait toujours la frousse. Voilà ce qui se passe, quand on passait ses soirées à se raconter des histoires de fantôme, et à regarder des films d’horreur avec des démons enfermés dans les lycées. Elle devait probablement se dire que Motoko était l’incarnation du Mal, un démon qui détruirait le monde.

« C’est une vampire qui a été enfermée ici. Qu’elle soit encore en vie est un miracle inexplicable, mais ce n’est pas un démon surpuissant. Celui qui l’a enfermé a utilisé un sort puissant. »

Mélinda n’était pas une magicienne, mais, fort heureusement pour Motoko, elle était une Ashnardienne ayant des relations, incluant des magiciennes. Elle allait devoir rester ici, car Motoko risquait de s’écrouler si les trois femmes repartaient.

« Bon... Clara, tu vas aller au manoir, puis tu iras t’adresser à la première mage que tu croiseras. »

Des mages, Mélinda en connaissait beaucoup. Et Clara aussi. Cette dernière se rendait assez fréquemment sur Ashnard afin de s’entraîner à contrôler des démons, et était entraînée par des mages et des militaires ashnardiens. Clara saurait donc rapidement où aller. Elle hocha la tête, et décampa. Mélinda se tourna ensuite vers Shii, qui essayait, bien inutilement, de dissimuler sa nervosité.

« Shii, voici la clef de mon casier. Il y a d’autres bouteilles de sang à l’intérieur. Tu vas en ramener deux. »

Shii hocha la tête, et courut rapidement. Mélinda, de son côté, se retourna vers Motoko. Rester tant d’années dans un endroit si lugubre... De quoi vous donner des frissons. Mais la compassion n’était pas vraiment ce que recherchait Mélinda. Elle agissait certes par solidarité, mais aussi par intérêt. Avoir une vampire de sang pur, qui risquait fortement, vu son état, de lui être reconnaissante, c’était un atout non négligeable dans sa manche.

*Il faut croire que la chance sourit vraiment aux garces...*

Elle se pencha vers Motoko, et lui caressa une joue du bout des doigts.

« Ne t’en fais pas, Mélinda a promis de te faire sortir d’ici, et elle tient toujours parole. »
Titre: Re : Ghostbusters en herbe [Motoko]
Posté par: Kirie et Motoko Kagarino le lundi 18 mars 2013, 14:00:37
Motoko s'était recroquevillée dans un coin de la pièce – façon de parler, vu que la dite salle ne possédait pas d'angles – et tremblait de tout ses membres, jusqu'à ce que Mélinda ne la prenne par les épaules.

- Hey ! Ne t’en fais pas, okay ? Tout sortilège a ses faiblesses. Tu vas sortir d’ici, ça prendra juste un peu plus de temps...

Du plus profond d'elle-même, la jeune vampire voulait y croire, mais elle était vraiment à bout. Elle regarda l'échange entre sa sauveuse et les deux humaines sans vraiment écouter, se disant que l'époque où les humains étaient terrifiés faces aux vampires semblait bien révolue, sans toutefois se douter que le monde qu'elle avait autrefois connue avait radicalement changé, et pas seulement topologiquement.

- Bon... Clara, tu vas aller au manoir, puis tu iras t’adresser à la première mage que tu croiseras. Shii, voici la clef de mon casier. Il y a d’autres bouteilles de sang à l’intérieur. Tu vas en ramener deux.

Les deux humaines hochèrent la tête, puis sortirent, les laissant seules. Inutile de préciser qu'après ce qu'elle avait vécue, Motoko se méfiait des mages. Sans eux, elle serait peut être encore auprès de ses parents, devenue une belle jeune femme et sans doute avec un ou plusieurs amants.  La simple mention du mot "mage" lui donnait des sueurs froides le long de son dos. Mélinda revint de nouveau vers elle et lui caressa la joue, sans se préoccuper que celle-ci soit crasseuse.

- Ne t’en fais pas, Mélinda a promis de te faire sortir d’ici, et elle tient toujours parole.

Elle se contenta seulement de hocher la tête, encore tremblante de sa dernière crise. Malheureusement, elle en aura sans doute d'autres en sortant d'ici. Posant sa tête sur son épaule, elle se mit de nouveau à parler, hésitant légèrement.

- Comment... Comment est le monde... maintenant ? Avant d'être enfermée ici, je... Je vivais dans un grand dôjo richement décoré, au milieu de la forêt... tout en haut de la colline... Il... Il doit être en ruine... maintenant...

Bien sûr, la colline en question abritait toujours une forêt et des demeures pour les riches, même si l'architecture avait beaucoup changée. Ironie ou hasard, il s'agissait de la même colline où était située le manoir de sa sauveuse...

- Et... on ira à cheval... ou à pied ?
Titre: Re : Ghostbusters en herbe [Motoko]
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 20 mars 2013, 22:03:57
Perturbée, Motoko était prostrée dans un coin. Les vampires étaient seules. Mélinda était passablement excitée à l’idée d’avoir comme proche une femme de sang pur. Il fallait juste réussir à la faire sortir d’ici, et elle faisait entièrement confiance à ses amies, qui étaient des mages réputées. Tremblant comme une feuille, Motoko se remit à parler, posant à Mélinda une série de questions. Elle lui expliqua que, jadis, elle vivait dans un grand dojo, qui se trouvait probablement dans les hauteurs de Seikusu, les quartiers riches. Il avait du être reconstruit.

« Et... on ira à cheval... ou à pied ? »

A cheval ? Mélinda cligna des yeux, surprise. Si Motoko ignorait les voitures, alors elle devait être enfermée ici depuis... Au moins deux siècles. C’était tout simplement stupéfiant ! En deux siècles, Mishima avait subi bon nombre de changements. Quand on avait reconstruit le lycée, quand on avait installé les canalisations, la chaudière, il était peu probable que personne ne l’ait entendu. Mélinda en déduisit que le sortilège qui l’emprisonnait s’affaiblissait progressivement, faute d’un magicien pour le renouveler. La magie, comme toute chose dans l’univers, s’épuisait avec le temps. Il avait du y avoir une époque où Motoko ne pouvait même pas interagir avec le monde extérieur, jusqu’à ce que, en s’atténuant, le sortilège lui permette de communiquer, et aux autres de pénétrer dans sa cellule, sans que la réciproque ne soit bonne.

« Le monde a beaucoup changé... Du moins, pour ce que j’en sais. »

Mélinda, après tout, ne venait pas de ce monde. Tout ce qu’elle savait sur la Terre, elle le savait grâce aux manuels et aux livres d’Histoire, mais elle ne pouvait pas faire un exposé détaillé.

« Nous ne prendrons pas un cheval, ce genre de moyens de transport est un peu obsolète ici. »

Il faudrait sûrement utiliser un véhicule de transport privé, car Mélinda se voyait mal emmener Motoko dans le métro, au milieu du public. Avec son allure cadavérique, elles risquaient de se faire arrêter par n’importe qui, et la vampire devait aller à l’essentiel : la soigner. Mélinda hésitait à la caresser encore, car Motoko était vraiment sale, et entendit des bruits de pas. Shii revenait, et déposa le sac de dos à ses pieds, en sortant deux bouteilles.

« Voilà...
 -  Bien… Va chercher une serviette, maintenant. Je vais retirer toutes ces traces puantes sur ton corps, ma pauvre Motoko. »

Il régnait une forte puanteur dans cette pièce, mélange de renfermé, d’urine, et d’excréments. Shii ne fut pas attristée d’avoir l’occasion de partir, et Mélinda apporta les bouteilles.

« Bois, ma belle, désaltère-toi. »

Les deux bouteilles furent également vidées. Mélinda n’avait malheureusement plus de bouteilles en stock, et elle ne tenait pas à lui offrir son sang. Le risque était que Motoko la dévore, sous l’appel du sang. Les deux autres bouteilles semblèrent lui faire du bien, réveillant probablement ses sens cognitifs. Mélinda posa alors une question, étant, après tout, également curieuse :

« Comment as-tu fait pour te retrouver ici ? »
Titre: Re : Ghostbusters en herbe [Motoko]
Posté par: Kirie et Motoko Kagarino le lundi 08 avril 2013, 12:42:59
- Le monde a beaucoup changé... Du moins, pour ce que j’en sais.

Motoko s'en était un peu doutée en voyant les trois filles dans des vêtements qu'elle ne connaissait pas. Dans sa tête, la vampirette se disait que la mode au moins avait beaucoup changé. Ça et le fait que les humaines n'avaient pas peur de Mélinda, lui obéissant même, alors qu'à son époque, les humains qui avaient la mauvaise idée de lécher n peu de sang suite à une blessure, étaient considérés comme des vampire et exécutés sur le champs, sans "preuves".

- Nous ne prendrons pas un cheval, ce genre de moyens de transport est un peu obsolète ici.

Cela par contre, l'étonna beaucoup. Si le cheval était devenu obsolète, quel autre animal plus rapide avait bien pu être découvert ? Ou alors, ce devait être une sorte d'hybride ? L'une des humaines – celle qui avait du verre devant les yeux – revint de nouveau avec deux bouteilles dans cette drôle de matière, que la jeune vampire ne parvenait pas à identifier. En revanche, le contenu des deux bouteilles lui fit le plus grand bien. Si la seconde partit aussi vite que la première, Motoko prit au contraire son temps pour déguster la troisième, retrouvant le gout d'une saveur oubliée depuis longtemps. La boisson vermeille eu le don de la calmer considérablement, renouvelant ses réserves, tandis que Mélinda lui posa une nouvelle question. Une question somme toute, parfaitement légitime.

- Comment as-tu fait pour te retrouver ici ?

Motoko prit du temps, avant de répondre, cherchant ses mots. Parler de son passé n'est jamais facile, lorsque celui-ci est particulièrement atroce. Finalement, elle débuta par le plus heureux, l'époque où elle vivait avec sa famille et quelques servantes, également vampires, dans le grand dojo de la forêt. Ces dernières la nommaient toujours Motoko-Hime, sans qu'elle ne comprenne vraiment pourquoi. Elle avait entendue des brides de conversations, où il était question d'unifier les vampires et de les diriger. Et puis un jours, une armée d'humains ont investit le domaine. On la cachée et, depuis cette cachette, Motoko avait entendue les bruits et les hurlements. Puis ce fut un grand silence, avant qu'on vienne la chercher. Sauf que ce n'était pas ses parents ou les servantes, mais des humains. Ils étaient à peine une dizaine et étaient blessés, mais toujours en vie. Encore petite, elle ne put se défendre et fut emmenée dans une sorte de cellule sous terre.

- Les humains ont commencer à m'attacher à ces chaines... Et ils m'ont fait de trucs bizarres... Ils ont commencer à attacher des guirlandes de papier blanc dans toute la pièce et il disait des choses qui n'avaient pas de sens, comme des sortes de prières. Ils m'ont aussi aspergé d'eau, comme si ça allait faire quelque chose sur moi. Mais à force... ils... Ils ont commencer à me battre. Ça devenait à chaque fois de plus en plus violent... Le fouet... Les pinces... Les crochets... Les barres de fer chauffées... Les lavements... Ils me faisaient mal sur moi et... Et en m-moi...

Elle se recroquevilla de nouveau en posant son menton sur ses genoux.

- Et puis un jour, ils sont passé à l'étape supérieure... En s’emboîtant en moi... A uriner et excrémenter sur mon corps... à lâcher des jets blanc épais dans mon corps en continu... sur la peau et les cheveux... dans la bouche aussi... Pendant des années... Les fils des fils des hommes, toutes les générations y passaient, alors que j'avait arrêtée de grandir... Pour que je reste inoffensive, qu'ils disaient... Un jour, l'un d'eux est venu m'annoncer qu'ils partaient... J'étais tellement soulagée... Mais il a ensuite fermée la porte sans se préoccuper de moi... Et depuis tout ce temps, je suis enfermée là...

D'une main tremblante, elle indiqua le mur, où des marques étaient gravée dans la pierre.

- Ils ont marqué ça le jour de mon arrivée ici... pour se souvenir de la date où j'étais devenue leur... leur chose... Et en dessous, c'est celle de leur départ... et de mon isolement...

Jian 3, 8e mois [HRP: 1023 ap J.C]
Shōhei 13, 5e mois [HRP: 1358 ap J.C]

- Donc... Combien de temps s'est écoulé... depuis que je suis enfermée ici ?
Titre: Re : Ghostbusters en herbe [Motoko]
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 10 avril 2013, 08:58:08
Motoko parla donc, et lui raconta sa triste histoire. Face à elle, Mélinda écouta son long récit, sans mot dire. Elle avait fait partie d’une famille de vampires, ce qui remontait à une époque lointaine, au Japon féodal. A cette époque, il était courant que les clans vampiriques soient des propriétaires terriens, des seigneurs... Et, à cette époque, il était fréquent que les serfs se révoltent contre eux, vu que les seigneurs vampires n’hésitaient pas à capturer leurs propres serfs pour se nourrir de leurs sangs. Généralement, il était rare que ce soit mortel, mais le Moyen-Âge avait été une époque de racontars, de superstitions, et de rumeurs, sous une forte influence religieuse. En Europe médiévale, beaucoup de vampires avaient ainsi été déchus, opérant dans l’ombre, en toute clandestinité. Le Japon avait également du connaître, à divers moments de son histoire, une période de chasse aux sorcières. En revanche, qu’ils aient choisi d’épargner Motoko était curieux. Il fallait croire que ces individus avaient senti qu’elle était particulière, et qu’ils avaient voulu la conserver, probablement pour obtenir une rançon, ou pour obtenir des proies plus intéressantes. Mélinda ne pouvait que présumer. Avec le temps, les raisons premières de la captivité de Motoko s’étaient érodées, et les successeurs s’étaient contentés de la violer, de la torturer, de l’humilier, livrant sur elle les pires instincts barbares et primaires dont l’humanité était capable. Motoko avait souffert, et Mélinda aurait presque été jusqu’à compatir à sa souffrance. Elle savait ce que la femme avait subi, car elle avait également subi ça, de la part de son père.

Elle termina son discours en lui indiquant des inscriptions sur un mur. Mélinda tourna la tête, fronça les sourcils, et parvint à lire les gravures. Elles étaient usagées, mais lisibles, ce qui lui permit de voir que cette femme était enfermée depuis...

*Impossible !*

Avait-elle mal lu ? Non, ce ne pouvait pas être un mensonge ! Pour le coup, Mélinda regardait autant Motoko que la date, une franche lueur de surprise dans les yeux. Elle était enfermée ici depuis sept siècles ?! Et elle était TOUJOURS en vie ?! Mélinda ne pouvait pas y croire ! Même une vampire serait morte de déshydratation, de manque de sang ! A moins de supposer qu’elle n’ait dans les veines un sang pur. Ceci était la preuve ultime. Aucun sortilège ne pouvait maintenir en vie une personne pendant sept siècles en isolation totale. C’était impossible. Motoko était donc bel et bien une Sang-Pur, comme on les appelait. Une Sang-Pur... Incrédule, Mélinda sentit un vertige l’envahir, et secoua la tête, avant d’entendre des bruits de pas revenir.

Tournant la tête, elle vit Shii revenir, avec une serviette, et sa petite trousse de soins, ainsi que des bouteilles d’eau. Elle avait les joues rouges, signe qu’elle avait du courir, et elle haletait, reprenant son souffle.

« J’ai... J’ai ramené quelques trucs... »

Voyant que sa Maîtresse ne répondait pas, Shii cligna des yeux, observant Mélinda, puis Motoko.

« Maîtresse ? »

A ce mot, Mélinda secoua la tête, revenant à l’instant présent, puis hocha la tête.

« Bien, Shii. »

Mélinda attrapa la serviette, et vit également qu’il y avait, dans la trousse, du deodorant, du parfum, un gant de toilette, et d’autres objets utiles. Elle laissa Shii commencer le traitement. Cette dernière attrapa l’eau, et la répandit sur les cheveux de Motoko, avant d’utiliser un shampooing pour les frotter.

« Hu... Ce qu’ils sont... Durs... J’ai l’impression de frotter de la pierre.
 -  Prends ton temps, elle n’a pas été lavée depuis un millénaire. »

Shii releva la tête, un commencement de sourire annonçant une éventuelle blague... Mais, à voir l’expression faciale sérieuse de Mélinda, il ne s’agissait nullement d’une plaisanterie, et ce fut à son tour d’afficher un air béat. Mélinda se releva lentement, regardant Motoko, et annonça donc :

« Nous sommes en l’an 2013. Si j’en crois ma connaissance du calendrier japonais, cela fait donc... »

Elle réfléchit, tandis que Shii vit également la gravure, et compléta à sa place :

« 990 ans ?! »

Mélinda haussa les épaules.

« Je n’aurais pas dit mieux… Je crois qu’il va falloir une longue soirée pour te résumer 1 000 ans d’Histoire, Motoko. »
Titre: Re : Ghostbusters en herbe [Motoko]
Posté par: Kirie et Motoko Kagarino le vendredi 26 juillet 2013, 18:13:06
Motoko ne savait pas que penser de la réaction de Mélinda, face à la gravure... En effet, la vampire aux yeux d'émeraudes semblait totalement ébahie. Diable, depuis combien de temps était-elle enfermée dans cet endroit sinistre ? Plusieurs pas précipités finirent par se faire entendre dans le couloir et l'humaine nommée Shii refit son apparition, avec un petit sac contenant de nombreux objets, qui étaient inconnus aux yeux de la vampire brune.

- J’ai... J’ai ramené quelques trucs... Maîtresse ?

La Maîtresse des deux humaines mit un peu de temps à réagir, avant de prendre la serviette, tandis que Shii commença à la laver. Au contact de l'eau froide, Motoko eu un brusque mouvement de recul, encore légèrement peureuse, puis sentit l'étrange liquide se déverser sur sa tête. Cela faisait longtemps qu'elle n'était plus habituées aux produits hygiéniques, mais il lui semblait qu'ils étaient bien différents à son époque.

- Hu... Ce qu’ils sont... Durs... J’ai l’impression de frotter de la pierre.

- Prends ton temps, elle n’a pas été lavée depuis un millénaire.


Motoko se figea aussitôt face à l'annonce et leva le regard vers sa sauveuse, pour voir si elle avait bien entendue. Mais à son expression sérieuse, il semblait effectivement que ce n'était pas une blague. Si on prenait son âge de départ, celui qu'elle avait avant sa capture et sa séquestration, alors cela signifiait qu'elle était âgée de... 1130 ans ?!

- Tant... Tant que ça... ?

Avant l'annihilation de son clan, ses parents étaient tout deux âgés de huit siècles environs... Et dire qu'à présent, Motoko était plus vieille qu'eux, mais toujours avec une apparence de jeune adolescente... Elle avait tellement de peine...

- Je crois qu’il va falloir une longue soirée pour te résumer 1 000 ans d’Histoire, Motoko.

La jeune vampire – plus si jeune que ça, finalement – resta muette, autant de stupeur que de consternation. Il fallut un long moment aux filles pour retirer toute la crasse accumulée au fil des siècles, et pour rendre de nouveau sa peau douce et rendre à ses cheveux leur souplesse d'entant... En fait, lorsque le nettoyage fut enfin terminé, toutes les bouteilles de produits étaient complètement vides. Il n'y avait malheureusement pas de vêtements pour elle – du moins pas encore – et Motoko dû rester nue en attendant. Mais au moins, il n'y avait plus de sperme séché sur son corps et elle sentait de nouveau la rose. Seules les stigmates rouges sur ses poignets et ses chevilles, rappelaient encore sa condition quelques heures plus tôt.

Bras croisés autours de ses jambes, la vampire était déjà un peu plus sereine, contre Mélinda. De ce qu'elle avait compris, sa cellule serait réaménagée en chambre – même avec le minimum confort – le temps que le sort l'empêchant de sortir soit annulé. D'ici là, elle aurait droit à un cours d'histoire tout les jours. Même si c'était difficile, au moins, sa vie reprenait tout doucement son cours... Et elle en était fortement reconnaissante à Mélinda.
Titre: Re : Ghostbusters en herbe [Motoko]
Posté par: Mélinda Warren le dimanche 28 juillet 2013, 12:34:38
Trois jours plus tard...

Une petite lampe de chevet éclairait faiblement la pièce, sur laquelle un matelas confortable avec un oreiller, un polochon, et une couverture, avait été déposée. Il avait fallu passer la nuit, de manière discrète, par des endroits reculés du lycée, afin d’éviter les regards curieux et les rumeurs. L’installation avait été assez rapide, et, depuis lors, Motoko restait rarement seule, la présence s’effectuant par roulement, afin qu’elle soit en bonne compagnie. On lui apportait à manger, des plats frais, essentiellement du jambon, ou des sandwichs, ainsi que des bouteilles de sang. Une bassine ainsi que des vêtements propres avaient également été apportés pour lui permettre de faire son hygiène, ainsi qu’un rasoir pour l’épiler, un puissant dentifrice, du parfum, du savon, du shampooing massif pour lui frotter les cheveux et essayer de les décrasser. Après un millier d’années, les cheveux de Motoko ne ressemblaient plus à rien, ressemblant à des toiles d’araignées durcies. Des insectes avaient niché à l’intérieur, comme des araignées, glissant de ses cheveux, ainsi qu’une espèce crasse noire. On les lui coiffa également, les coupant.

Afin de s’occuper du sortilège magique de la cellule, Mélinda avait contacté la Comtesse Slotwenna (http://img66.xooimage.com/files/9/8/6/temper-32546a9.jpg), une magicienne extrêmement compétente, qui aimait bien rendre service à Mélinda, dans la mesure où elle pouvait ainsi profiter gratuitement de ses filles. Slotwenna avait passé des heures dans la cellule, à éprouver la résistance des runes, faisant baigner la pièce dans des lueurs violettes. Slotwenna avait essayé de briser les runes, mais n’avait pas réussi. Il lui fallait un catalyseur magique, ainsi que l’assistance de plusieurs magiciens, nécessitant pour cela l’aval de l’Académie magique ashnardienne. Ceci prendrait des semaines, et la Comtesse avait essayé autre chose : briser les liens magiques entre les runes et Motoko, ce qui avait notamment nécessité de la déshabiller totalement, et de tracer sur son corps des runes spéciales.

Pour l’heure, Motoko était toujours coincée dans la cellule, qui ressemblait à une espèce de chambre étudiante farfelue souterraine. Il y avait un ordinateur portable dans un coin, qui diffusait de temps en temps de la musique, comprenant également de nombreux films, des diaporamas Powerpoint historiques, et une énorme encyclopédie virtuelle. Ne pouvant pas se connecter sur Internet dans un tel trou, les filles avaient installé la dernière version de la défunte Encarta, celle de 2009, et avaient ramené une nourriture aussi diverse que variée. Entre les pommes et les bananes, on trouvait des crevettes fraîches, des thermos de café, du jus d’orange, du chocolat, des bonbons, et des glaces.

« L’ère Meiji fut une grande période d’innovation pou le Japon, expliquait une lycéenne à Motoko. Elle a ouvert le Japon à l’ère industrielle, c’est-à-dire à la construction d’usines, à l’utilisation de nouvelles technologies qui sont toujours présentes actuellement Pour autant, le Japon n’a pas perdu ce qui faisait sa beauté... »

Il fallait y aller par étapes. Si on disait d’emblée à Motoko qu’elle vivait dans un monde où les gratte-ciel remplissaient l’espace, et où le Japon était devenu une démocratie, elle risquait de faire un véritable choc. Celle qui lui parlait n’était pas Shii, mais une autre esclave de Mélinda, qui s’appelait Naoko (http://warrenlouw.deviantart.com/art/Babydoll-214402957), polie, aimable, et grande adoratrice des glaces Magnum au chocolat blanc (http://i36.servimg.com/u/f36/17/06/37/55/495710.jpg), qu’elle faisait importer de France, sa Maîtresse, fort heureusement, les adorant ainsi.

Slotwenna n’était pas là en ce moment, faisant des recherches magiques pour trouver un moyen de percer le lien runique. Dans la pièce, on trouvait aussi Clara (http://img71.xooimage.com/files/f/9/9/student-1--32114a9.jpg), qui était sur l’ordinateur, tandis que Naoko continuait à parler, de sa voix douce et claire.

« ...Les voies de chemin de fer se forment le long du Japon, qui se modernise, et sort de sa politique isolationniste. Ce sont des Anglais qui aideront les Japonais à installer les trains... Le yen sera également institué en 1871, et est toujours actuellement notre monnaie, même si elle est fortement dévaluée par rapport à d’autres monnaies internationales, comme le dollar ou l’euro, mais je te l’expliquerai plus tard. D’un point de vue scolaire, l’ère Meiji fut également révolutionnaire en ce sens qu’elle institua enfin un système d’éducation nationale, qui...
 -  On va faire une petite pause dans le cours d’Histoire, Naoko, l’interrompit Clara. Viens, Motoko, on va danser ! »

Clara lança son lecteur audio, et une musique se mit à défiler à travers les enceintes que Clara avait installé dans la cellule, diffusant une musique qui, depuis quelques mois, cartonnait d’un bout à l’autre du monde, sur les cinq continents : Get Lucky (http://www.youtube.com/watch?v=5NV6Rdv1a3I), des Daft Punk. Debout, Clara commençait à se déhancher, alors que la voix de Pharrell Williams résonnait délicieusement dans la pièce.

« Allez, Motoko, laisse-toi aller ! Weeeee’ve come too faaaaaaaarr... Too giiiiive uuuuuuuuuuup who we aaaaaaaaaarreeee !!! »

Naoko fit la seule chose censée qu’elle pouvait faire en ce moment : prendre son téléphone portable pour la filmer. Shii adorait ça.
Titre: Re : Ghostbusters en herbe [Motoko]
Posté par: Kirie et Motoko Kagarino le lundi 05 août 2013, 16:43:42
Depuis trois jours à présent, Motoko vivait dans une ambiance dans laquelle elle ne se sentait pas encore tout à fait à l'aise. Naturellement, cela était tout à fait compréhensible. Dans son enfance, la belle brune était entourée de vampire et durant son calvaire, par les humains, avant de finir seule et coupé du monde durant des siècles. Alors être entourée du jours au lendemain par des humaines qui se montraient douces et gentilles avec elle, c'était un sacré changement. Toutefois, il lui arrivait parfois encore de faire de brisques mouvements de recule lorsqu'on approchait de trop près certaines parties de son corps, particulièrement les endroits où les stigmates étaient toujours visibles.

Parmi les changements, il y avait sa cellule transformée en chambre confortable. Motoko qui avait été habituée aux Kimono durant ses jeunes années, découvrait aujourd'hui les T-shirt, les jupes, les débardeurs et les jean. Pourtant, elle avait jetée son dévolue sur un serafuku noir et au foulard rouge, qui lui allait très bien. De ce qu'elle avait appris, il s'agissait de l'un des nombreux model d'uniforme scolaire du pays. Même Vampire, Motoko restait une japonaise dans l'âme et dans le sang. Elle avait également découvert de nombreux plats, certain qu'elle connaissait déjà, mais de bien meilleure qualité, et d'autres qui lui était complètement inconnus. Avec ces mets, la vampire redécouvrit la curiosité et le plaisir de la découverte.

En revanche, là où Motoko avait énormément de mal, c'était avec la technologie. Ainsi que certaines choses qui ne se faisaient pas à son époque. A l'époque par exemple, il était de coutume de rester assis lorsqu'une personne jouait de l'instrument de musique, d'écouter et d'applaudir une fois le morceau terminé. Là, le morceau était jouer par une espèce de fenêtre avec des touches, sans personne de l'autre coté et en plus, il fallait danser dessus, concept qui était inconnu à la jeune vampire, qui voyait seulement là des gesticulations. Aussi, lorsque Clara l'arracha de son cours d'histoire pour la faire danser avec elle, Motoko devint toute rouge et n'avait plus qu'une seule envie, se cacher dans un coin avec un livre. Ou être en compagnie de Mélinda ou Slotwenna. Cette dernière lui avait également appris deux ou trois trucs en théorie magiques, particulièrement sur les runes. Et quand elle lui avait certifiée qu'elle ne lui ferait rien de mal, Motoko avait laisser la sorcière dessiner les runes sur son corps nu. Aujourd'hui encore, ces dernières étaient peinte sur son ventre.

- Allez, Motoko, laisse-toi aller ! Weeeee’ve come too faaaaaaaarr... Too giiiiive uuuuuuuuuuup who we aaaaaaaaaarreeee !!!

Pour elle, Clara lui parlait en chinois. Motoko ne parlait pas un traitre mot d'anglais et se laissait complètement faire par Clara, tournoyant dans la pièce, bougeant ses bras dans tout les sens, dans une situation où toute logique lui échappait. A la fin de la musique, la lycéenne la relâcha et la vampire tituba un peu vers la camarade de celle-ci, complètement paumée.

- Au secours... Naoko...

La brune fini par atterrir dans ses bras, toute tremblotante. Au moins, sa voix n'était plus enraillée et avait retrouvée sa douceur de jeune vampire calme.
Titre: Re : Ghostbusters en herbe [Motoko]
Posté par: Mélinda Warren le lundi 12 août 2013, 01:53:34
« Ohlàlà, je ne veux surtout pas voir ça... »

Naoko posa une main sur ses yeux, en voyant Clara se déhancher sur Get Lucky. Le Japon n’échappait pas aux dernières modes musicales, surtout pas quand il s’agissait des Daft Punk. C’était un groupe musical mythique, et très apprécié au Japon. Même le manoir de Mélinda n’y avait pas échappé, et, quand les lycéennes organisaient des fêtes dans le grand salon, la musique rugissait à travers les enceintes, donnant l’impression d’être dans une boîte de nuit endiablée. Naoko écarta ses doigts, et vit Clara danser, Motoko, hirsute, la suivant sans rien comprendre. Ce n’était pas une danse très réussie, et, dans un autre registre, Naoko aurait été écroulée de rire. Motoko avait vécu pendant des siècles sous le lycée, oubliée de tous, et le retour à la réalité était logiquement très difficile. Clara avait des méthodes brutes, mais peut-être que ce système produirait quelques résultats...

Lentement, Naoko se releva, restant en retrait, n’osant pas interrompre, tandis que la musique filait. Clara rigolait joyeusement, sautillant en entraînant Motoko.

« Ouais, ouais, allez, Motoko, allez, remue-moi tout ça ! »

Naoko regrettait vraiment d’avoir une caméra. Motoko était une pure Japonaise traditionnelle, issue de cette période lointaine du Japon dont on retrouvait encore quelques traces, et qui avait toujours fasciné Naoko. Son simple choix vestimentaire était très illustratif : un serafuku, l’un des uniformes scolaires les plus conservateurs du Japon, à l’allure militaire. Et il lui allait très bien. Motoko allait avoir du chemin à venir pour rentrer dans le monde du 21ème siècle, surtout au Japon, qui était comme fracturé en deux. Naoko pensait très sincèrement que personne d’autre qu’un Japonais ne pouvait vraiment comprendre le Japon, tant ce pays était riche et complexe. Il n’avait rien à voir avec l’Occident, et Naoko était sûre que le même raisonnement pouvait se faire avec les Occidentaux. Les Japonais les percevaient comme des individus étranges, curieux, ne respectant rien, des fous furieux irascibles et insouciants, une insouciance que la jeunesse enviait et admirait, ce qui donnait lieu à de sévères oppositions dans le monde japonais. Les mangas retransmettaient plutôt bien ce sentiment, en incarnant constamment des héros d’allure occidentale. Après tout, les Américains avaient anéanti l’Empire japonais.

Encore une fois, Naoko se fustigea en réalisant qu’elle replongeait dans l’Histoire. C’était vraiment sa passion, et elle était fortement reconnaissante à Mélinda de lui avoir permis d’exercer sa passion, en lui offrant quantité de livres et d’essais qu’elle ne trouvait pas à la bibliothèque, et qu’elle n’aurait pas pu obtenir avec ses modestes moyens. C’était par l’Histoire que Mélinda avait fait de Naoko son esclave, en lui offrant des livres prestigieux.

La danse se termina, et une Motoko toute essoufflée atterrit entre les bras de Naoko, qui la réceptionna, un peu gênée de tenir entre ses bras une si puissante vampire. Clara, de son côté, affichait un grand sourire sur les lèvres, et forma un « V » avec ses doigts en les tendant fièrement.

« Yay, Motoko, une future étoilée est née ! »

Naoko lui caressait tendrement les cheveux, et fit un baiser sur son front, tout en souriant légèrement .En trois minutes, Motoko avait fait bien plus d’activité que pendant trois siècles réunis.

« Ma pauvre Motoko, tu es toute pâle... »

Naoko lui sourit encore, continuant à lui caresser le dos, tandis que Clara croisait les bras, en souriant.

« Ah, ces vampires... Ça se la pète de vivre des siècles, et c’est incapable de se déhancher ! »

Naoko émit un léger soupir. Clara était décidément unique en son genre. Au Japon, une fille comme ça tenait du fantasme. Les femmes étaient très soumises, et, même aujourd’hui, le Japon restait un pays profondément marqué par le machisme*. Il n’était dépassé à ce niveau que par les pays arabes. Autant dire que, pour Motoko, qui venait d’un passé lointain, ce contraste serait encore plus marquant. Mélinda devait vraiment l’étonner, par son tempérament, et par son autorité.

« Bon... Après cette pause, je crois qu’il est temps de... »

Naoko n’eut pas le temps d’achever qu’elle sentit venir sur son nez un parfum particulièrement enivrant et vivifiant. Elle sentit son petit cœur se retourner, et se retourna pour voir la magicienne Slotwenna entrer dans la pièce. Comme toujours, elle dégageait une aura charismatique particulièrement forte, et Naoko baissa respectueusement la tête, intimidée. Clara rougit, n’ayant pas oublié que son insubordination auprès de Slotwenna lui avait valu un sortilège de magie rose déclenchant un orgasme à chaque fois qu’elle marche... Ce qui était très pénible. Slotwenna n’était pas comme Kaileesha, elle aimait bien la discipline.

« Vous faites un sacré raffut, ma parole... » commenta-t-elle.

Clara n’osa pas répondre, et Slotwenna regarda autour d’elle.

« J’ai bon espoir de parvenir à briser les liens magiques qui te retiennent dans cette cellule, Motoko... mais n’oublie pas que toute magie a aussi une part de psychologie. Pour que ce sortilège continue à fonctionner, je pense que tu dois aussi te dire, inconsciemment, que tu ne peux pas sortir d’ici, ou que tu ne souhaites pas sortir. Persuade-toi du contraire. La Terre a beaucoup changé en quelques siècles, mais tu es une vampire, tu peux t’y adapter... Et puis, Mélinda sera là pour t’aider, elle tient trop à toi pour ne pas le faire. »
Titre: Re : Ghostbusters en herbe [Motoko]
Posté par: Kirie et Motoko Kagarino le jeudi 28 novembre 2013, 20:33:55
- Ma pauvre Motoko, tu es toute pâle...

Naoko avait réceptionnée la vampire avec facilité, tant cette dernière était encore maigre et légère. Si elle avait été humaine, vu son état, il aurait été dangereux pour elle de bouger de cette manière. D'autant plus qu'à son époque, ce genre de chose ne se faisait pas. C'était même très mal élevé. Lorsque l'humaine lui caressa doucement les cheveux, Motoko se sentit plus apaisée, le geste lui rappelant celui de sa mère, mais elle fronça légèrement les sourcils en entendant la remarque de l'autre fille.

- Ah, ces vampires... Ça se la pète de vivre des siècles, et c’est incapable de se déhancher !

Motoko avait bien envie de lui proposer de rester enchaînée durant des siècles, juste pour voir si elle parvenait à gesticuler de la sorte ensuite, mais son éducation l'en empêcha. Heureusement, une nouvelle arrivante ne tarda pas à se manifester. Et si Naoko la reconnue à son parfum, la vampire elle, l'identifia rapidement grâce à son sang, et ce bien avant qu'elle ne franchisse la porte. A la simple idée de voir la femme, elle en souriait déjà. Car bien que détestant les mages en général, Slotwenna avait au contraire toute sa considération, pour le simple fait que celle-ci œuvrait pour la libérer.

- Bon... Après cette pause, je crois qu’il est temps de...

- Vous faites un sacré raffut, ma parole...


Et le sourire de la vampire de sang-pur élargit un peu plus son sourire – qui n'était pourtant pas bien grand, tout juste fut-ce un demi sourire – lorsqu'elle constata que la simple présence de la sorcière suffisait amplement à calmer l'humaine énergique.

- J’ai bon espoir de parvenir à briser les liens magiques qui te retiennent dans cette cellule, Motoko... mais n’oublie pas que toute magie a aussi une part de psychologie. Pour que ce sortilège continue à fonctionner, je pense que tu dois aussi te dire, inconsciemment, que tu ne peux pas sortir d’ici, ou que tu ne souhaites pas sortir.

Motoko voulait lui dire qu'elle devait se tromper, qu'elle n'avait absolument aucune envie de rester enfermée dans cette pièce. Pourtant, en regardant au fond d'elle-même, la vampire devait bien reconnaître que la femme n'avait pas tout à fait tort... Certes, Motoko voulait être libre, mais parallèlement, elle avait peur... Non, elle était même terrorisée à la simple idée de ce que les humains pourraient lui faire subir si elle sortait. Dans un certain sens, elle était à l'abris ici, loin des humains en surface. Même si elle était prisonnière, elle ne subissait plus de violence...

- Je... Je veux sortir d'ici... De ce sinistre lieu... Mais... Je... J'ai peur... de l'extérieur...

La frèle vampire sentit les larmes couler de nouveau et elle serra fort Naoko contre elle, étant toujours dans son étreinte.

- J'ai terriblement peur... de souffrir à nouveau...

- Persuade-toi du contraire. La Terre a beaucoup changé en quelques siècles, mais tu es une vampire, tu peux t’y adapter... Et puis, Mélinda sera là pour t’aider, elle tient trop à toi pour ne pas le faire.


Motoko renifla encore un peu sur l'épaule de la jeune humaine, avant de hocher doucement la tête et essuyer ses yeux avec la manche de son uniforme. Elle s'éloigna un peu de Naoko et regarda Slotwenna, se redressant.

- Je... Je veux sortir d'ici...

Et puis, même si elle ne souhaitait pas explorer ce nouveau monde, elle serait toujours mieux chez Melinda que dans ce cachot.

[HRP= Comme dans tes autres Rp's, les dialogues de Slotwenna sont en bleu, j'en ai fait de même ici :)]
Titre: Re : Ghostbusters en herbe [Motoko]
Posté par: Mélinda Warren le vendredi 29 novembre 2013, 15:05:03
Clara avait toutes les raisons légitimes du monde de se tenir sage face à Slotwenna. Cette femme n’était rien de plus qu’une sinistre sorcière, et elle avait déjà infligé à Clara quelques sorts peu attirants, quand cette dernière parlait trop près d’elle. Le dernier en date avait été de transformer son nez en groin, et de la faire parler comme un cochon... Avec ces raclements et ces sifflements nasaux que les porcs émettaient quand ils parlaient. Elle s’était également retrouvée avec une queue en tire-bouchon, déchaînant l’hilarité des autres, avant que, enfin, le sortilège ne disparaisse, redonnant à Clara l’autonomie de ses mouvements. Une expérience qu’elle n’avait pas particulièrement envie de revivre. Aussi choisit-elle de rester silencieuse, mains croisées dans le dos, tandis que Naoko continuait à serrer Motoko contre elle, et que Slotwenna se mettait à parler, expliquant à Motoko que, si elle n’arrivait pas à sortir d’ici, c’était tout simplement parce que la jeune femme s’y refusait.

*Ben, hey, c’est bien pour ça que je lui mets du Daft Punk, moi ! songea Clara. Y’a rien de mieux pour retrouver le sourire... Ou se faire latter le cul par Mélinda, mais c’est autre chose, ça.*

Motoko sembla y réfléchir, versant quelques larmes, avant de se rapprocher de Slotwenna, les épaules légèrement voûtées. Elle entreprit de se redresser pour contempler la Comtesse, et lui assurer qu’elle avait envie de sortir d’ici, même si le monde extérieur l’effrayait.

« Je... Je veux sortir d'ici... »

La Comtesse hocha la tête.

« Je ne suis pas trop au fait de vos histoires de sang-pur, expliqua alors la Comtesse, mais Mélinda veillera sur toi. Je n’irais pas jusqu’à dire que tu ne connaîtras plus la souffrance, car elle est le lot commun de la vie... Mais personne ne pourra plus t’enfermer ainsi. Tu iras dans un endroit où les fanatiques de ce genre n’ont pas ce pouvoir. »

Slotwenna était convaincue que Motoko pourrait vivre en paix auprès de Mélinda. Ce n’était pas son amie pour rien, après tout, et Slotwenna savait que, derrière ses airs autoritaires, sa cruauté et sa perversion, la vampire était aussi quelqu’un de fiable, qui connaissait le sens de la parole donnée Motoko serait tout simplement en sécurité, mais Slotwenna savait très bien qu’elle avait besoin de s’en convaincre pour réussir à sortir d’ici. Aussi, la Comtesse avait-elle estimé nécessaire d’insister un peu plus... Ce que firent également Naoko et Clara, presque instinctivement. Naoko posa ainsi ses mains sur les épaules de Motoko, et lui parla, pour la rassurer :

« On restera près de toi, Motoko, tu ne seras plus jamais seule.
 -  Et je t’apprendrais à danser. »

La Comtesse tendit sa main vers celle de Motoko, et l’empoigna, puis se dirigea, lentement, vers la sortie. Lorsque Motoko se rapprocha de cette fameuse porte, une sorte de mur bleuâtre invisible sembla se former, comme pour la retenir. Et, peu à peu, alors que la main de Slotwenna continuait à tenir celle de Motoko, des sillons se mirent à se tracer dans le mur, formant comme des craquelures et des déchirures. Elles s’agrandirent, se multiplièrent, en vibrant lourdement... Le sortilège magique était en train de se rompre. Les sceaux s’étaient affaiblis au cours des siècles, et Slotwenna fit parler sa magie.

« Monstre... Créature maudite... »

Des voix sinistres semblaient surgir du sortilège, et Slotwenna accrut sa détermination.

« Ne fléchis pas, Motoko, ne les écoute pas... Ces voix sont des mirages, des échos et des fragments d’un passé qu’il convient de laisser ici... »

Le sifflement était de plus en plus sonore, lorsqu’il y eut comme un hurlement psychique. Clara poussa un cri de panique en portant ses mains à ses oreilles, mais la barrière explosa... Tirant sur Motoko, Slotwenna l’amena alors près d’elle, et la jeune femme s’écrasa contre son corps, sa tête heurtant ses opulents seins.

« Et voilà, Motoko... Tu es désormais libre. »