Le Grand Jeu

Plan de Terra => Ville-Etat de Nexus => Place publique => Discussion démarrée par: Ludowic le dimanche 06 janvier 2013, 03:18:51

Titre: Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le dimanche 06 janvier 2013, 03:18:51
Il faisait chaud, pensa Ludowic, la langue tirée, beaucoup trop chaud. Lui qui n'avait jamais guère connu que le château de sa mère, au milieu d'une contrée froide, très mal isolé, empli de courants d'air, sa fourrure lui avait toujours paru être une bénédiction. Elle avait été une protection presque infaillible contre la fraîcheur. Mais aujourd'hui, sous le soleil de Nexus, elle était devenue pire qu'inutile, elle était devenue handicapante, et il était encore heureux que son seul habit fut en toile brune, assez légère. Poisseuse, et malgré l'ombre, sa toison noire l'étouffait. De plus, elle n'avait pas été soignée, nettoyée ou même peignée depuis des jours, avait perdu tout son lustre, et surtout, elle avait prit au fil du temps une odeur nauséabonde, de poussière, de crasse, de sueur, d'urine, d'immondices. Une véritable torture pour le semi-vampire, à l'odorat surdeveloppé, qui ne pouvait que constater, impuissant, sa propre saleté. Il sentait l'adolescent obscène, le fauve.

Et c'était d'ailleurs un peu près ainsi qu'on l'avait traité. Après qu'il se soit libéré, en brisant les barreaux en bois d'une cellule rustique, on lui avait trouvé une prison plus solide. Le problème, qui n'en était pas un pour ses geôliers, était qu'elle n'était pas prévue pour transporter un humain, ni même un humanoïde. La cage, intégralement de métal, ne présentant qu'une seule face ouverte, grillagée, plus longue que haute, était davantage pensée pour contenir un fauve. Ludowic était obligé d'y demeurer allongé, ou au mieux assis, et ses mouvements étaient très restreints. Il souffrait de tellement de courbatures qu'il n'y faisait même plus attention. On l'avait nourri, comme on l'aurait fait pour un animal carnivore, avec quelques carcasses de poulet crues, ce qui, malgré la médiocre qualité de la viande, ne lui déplut pas vraiment. Il n'avait par contre pas d'autres endroit où faire ses besoins, et ses déjections n'étaient évacuées qu'une seule fois par jour, à heure irrégulière, ce qui le laissait parfois patauger dans sa fange pendant de longues périodes.

Plus que tout, en ce moment, il avait soif. Les quantités d'eau qu'on lui donnait étaient insuffisantes, ceux qui l'avaient transportés avaient vraisemblablement abusé de son endurance qui réduisaient largement les chances qu'il décède des mauvais traitements. L'homme, le marchand à qui il avait été ensuite cédé n'avait pas paru très satisfait de son état, mais il n'avait rien tenté. C'était un revendeur, pas un combattant, et il n'avait aucune envie de prendre des risques à nettoyer une bête dangereuse, certainement capable de l'égorger. Et embaucher un homme de main pour le faire aurait été trop coûteux. De ce qu'il savait, ce n'était de toute façon pas l'intérêt de sa marchandise. L'objet dont il se servait pour détecter la magie, sans y connaître grand-chose par ailleurs, lui avait indiqué un taux exceptionnellement haut, et il avait négocié le prix sur celui-ci.

Ludowic ignorait ce qu'était l'endroit où on avait transporté sa cage. Il voyait une foule, qui passait, légèrement en contrebas : il devait être sur une sorte de petite estrade. Terré en avant, passant les doigts, puis le museau à travers le grillage, il allait réclamer à boire, lorsque la voix du marchand retentit avec force derrière lui. Celui-ci s'écriait des phrases courtes, dans le but d'amener le plus d'intéressés possible, avant de lancer les enchères.

« Créature magique de grand pouvoir ! Jeune vampire Terranide ! Source de magie ! D'une Force exceptionnelle ! D'une vigueur à toute épreuve ! Pièce extrêmement rare, peut-être unique ! Directement arrivé d'une noire forteresse des terres sauvages ! Neuf et en bonne santé ! » Puis il se baissa pour répondre plus confidentiellement à quelques clients potentiels. « Non madame, il n'est pas dressé. Oui, sa fourrure et sa peau sont bien noires, c'est sa couleur d'origine, pas uniquement la poussière, héhé. Non, ses yeux sont rouges mais il n'est pas aveugle, regardez, il vous voit. »

Le jeune terranide lançait un regard mi-courroucée, mi-curieux, à l'homme au crâne tatoué qui avait posé la question, mais se détourna aussitôt qu'il entendit la remarque. Il ne comprenait pas ce qui se passait autour de lui, n'ayant aucune notion d'achat et de vente. Sa mère, souveraine incontestée, n'avait jamais monnayé quoi que ce soit avec ses sujets. Quant à Ludowic lui-même, son service était obligatoire, et il avait toujours pris ce que bon lui semblait, sans se soucier d'un quelconque prix, ou même que l'objet appartienne à quiconque. Les seules fois où il avait vu autant de monde autour de lui, c'était lors de grandes cérémonies où on le présentait au peuple. Mais il n'était pas assez stupide pour croire à un nouvel événement de ce genre. Avalant comme il le pouvait sa salive, qui vint disparaître dans sa gorge sèche et douloureuse, il cherchait à comprendre.

« Bon, on va commencer les enchères, il va être temps » pensa à voix haute l'esclavagiste, tapotant avec une certaine satisfaction sur le haut de la cage.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 09 janvier 2013, 00:50:22
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Claire Dehaene

Mélinda était Ashnardienne, ce qui revenait à dire que les affaires ayant lieu sur Nexus, par principe, ne l’intéressaient pas. La guerre entre États n’était jamais bonne pour les affaires entre ces derniers. L’Empire considérant Nexus comme un État-voyou, toutes les conventions qui avaient lieu là-bas n’avaient aucune valeur juridique à Ashnard. Pourtant, il existait quelques juteuses affaires, quelques exceptions, qui expliquaient pourquoi Mélinda avait, sur place, des hommes de mains, des contacts, qui consultaient régulièrement les différentes affaires, envoyant ensuite des messages à l’intéressée. C’est ainsi que Mélinda avait appris que le fils de cette vieille pie acariâtre, Ludowic, était en vente. Le château de cette dernière était tombée. La mère de Ludowic était une vieille connaissance de Mélinda, et aussi l’une de ses lointaines ennemies. Une vieille histoire qui remontait à plusieurs siècles, mais Mélinda n’était pas spécialement du genre à passer facilement l’éponge quand on lui faisait des affronts, et qu’on critiquait ouvertement ses compétences et ses modes de gestion. Elle avait espéré, à l’époque, bénéficier du soutien financier de la mère de Ludowic, mais cette dernière avait refusé, en se montrant particulièrement odieuse.

Concrètement, Mélinda n’avait pas grand intérêt à récupérer Ludowic. C’était le fils d’un tyran, il serait rebelle et difficile à soumettre. Mais, d’un autre côté, il était le fils de cette garce, et l’avoir comme esclave serait, pour Mélinda, une bonne manière d’assouvir sa vengeance. Elle ne s’attendait pas à récupérer les biens de sa mère, que l’Ordre ou Nexus avaient déjà du se partager. Ludowic était à elle. Elle s’était rendue rapidement à Nexus, et, comme à chaque fois qu’elle y faisait un achat, elle avait bu une potion de mandragore, qui lui avait permis de se transformer. Exit, la petite vampire esclavagiste ashnardienne aux beaux yeux verts. Faites place à Claire Dehaene, la discrète noble venant d’un trou perdu de Nexus, qui venait renflouer son stock d’esclaves. Pour se créer une double identité, Mélinda avait du chercher dans la basse-noblesse nexusienne, jusqu’à apprendre l’existence des Dehaene. La loyauté étant, à Nexus, aussi volatile qu’un billet porté par le vent, elle avait réussi à pouvoir usurper l’identité des Dehaene de temps en temps, moyennant une petite somme à chaque achat qu’elle faisait. Un pot-de-vin, en conclusion. Ce n’était pas vraiment de la trahison pour les Dehaene, Mélinda ne faisait que prendre des esclaves.

Sur la grande place publique, Mélinda assistait à la vente aux enchères. L’esclavagiste était sur l’estrade, mais elle voyait un commissaire-priseur, ainsi que des gardes, et plusieurs huissiers, afin d’authentifier la scène. Avant de passer à Ludowic, il y avait eu plusieurs lots, mais Claire n’avait rien d’acheté. On vendait surtout des Terranides, à moitié à poil, les fesses à l’air. Beaucoup pleuraient, ou avaient été battus. Les Nexusiens n’étaient pas forcément plus délicats que les Ashnardiens. Mélinda ne se laissait pas influencer par ces images. On finit par apporter une cage, et il y eut un mouvement de répulsion. Quel genre d’animal sauvage se dissimulait à l’intérieur ? La clientèle ici comprenait surtout des nobles, qui voulaient des esclaves pour, soit réchauffer leurs lits, soit servir de domestiques. Un esclave qu’on enfermait dans une cage en acier totalement close n’avait pas grand-intérêt. Mélinda sentit qu’il devait s’agir du petit Ludowic. Il avait l’air aussi sauvage que sa défunte mère, et elle se mit à légèrement sourire. La présentation de l’esclavagiste le confirmait : un « jeune vampire terranide », qui venait d’une « noire forteresse ». Il n’hésitait pas à employer les superlatifs pour appâter les clients, mais l’emballage suffisait à parler. Les seuls rivaux potentiels de Mélinda pourraient être les magiciens, mais ces derniers n’étaient pas aussi riches que les nobles.

« La mise de départ est fixée à... 500 pièces d’ors ! »

C’était la somme minimaliste pour un vampire, selon les critères publics. Les organisateurs savaient que personne ne voudrait l’acheter pour une somme trop élevée, soit 3 000 pièces d’ors, si on avait considéré qu’il était surtout un Terranide. Un vampire n’était pas un très bon esclave, car il avait des besoins sanguins permanents. Si Ludowic avait été une belle minette bien dressée, la mise de départ aurait été de 3 000 pièces d’ors. Terra fonctionnait ainsi. Les capacités magiques de Ludowic ne risquaient pas d’intéresser les puissantes lignées de nobles, qui cherchaient surtout à avoir des esclaves sexuels, et à avoir l’esclave déjà formé. Qui aurait voulu d’un animal sauvage susceptible de vous sucer le sang ? Il y eut quelques enchères, qui fixèrent la somme de l’enchère à 620 pièces d’ors, avant que Mélinda, sous les traits de Claire Dehaene, ne propose une somme qui mettrait tout le monde d’accord.

« 800 pièces d’ors. »

Il y eut quelques regards interloqués. Elle pouvait avancer plus, mais ce serait franchement suspect. Personne ne surenchérit.

« Adjugé vendu ! » annonça l’esclavagiste.

Mélinda s’avança vers l’estrade, et s’entretint avec un huissier, qui lui remit une série de papiers qu’elle signa, récupérant ainsi son titre de propriété.

« Des hommes peuvent déposer votre lot chez vous, si vous souhaitez continuer à enchérir, proposa l’huissier.
 -  Ce ne sera pas la peine. Ouvrez cette cage.
 -  Euh... D’accord. »

Cette perspective, visiblement, rassurait peu l’huissier, qui fit signe à plusieurs hommes de venir. Une grosse clef fut enfoncée dans la serrure, et la porte s’ouvrit. Claire se tenait devant, attendant que le Terranide sorte, sentant d’ici le sang de ce dernier. C’était bel et bien un vampire, et, si on lui avait appris à se servir de son sens vampirique, il devrait normalement sentir que Mélinda aussi était une vampire.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le mercredi 09 janvier 2013, 02:51:10
Les nombres, pour sûr, Ludowic connaissait bien les nombres, et il en était fier. Il avait reçu une bonne éducation, après tout, et il comptait beaucoup plus vite que n'importe lequel de ses domestiques ; il savait également lire, ce qu'y n'était généralement pas le cas des serviteurs qui l'avaient accompagnés pendant ses quinze ans de vie. Aussi le jeune terranide se sentit-il suprêmement intelligent lorsque grâce à son savoir arithmétique, il parvint à se représenter mentalement chacun des prix successifs qu'on lui donnait. Bien sûr, il n'en saisissait pas encore les subtilités, mais les relances explicites de l'huissier lui firent comprendre que celui qui dirait le plus grand numéro aurait le droit de l'emporter. Les candidats n'étaient visiblement pas très bons, lui aurait pu inventer des nombres beaucoup plus grands, s'il avait pu jouer. Mais même lui se rendait compte qu'il n'était pas invité à participer.

L'étrange rituel continua, et le fait d'en être exclu commençait à sérieusement l'agacer, quand il entendit une voix féminine avancer une valeur qui se détachait des autres, quoiqu'elle lui paraisse encore modeste. Plus personne ne la contesta, et la sentence « adjugé » confirma sa domination. Puis s'en suivit un silence relatif, pendant lequel Ludowic s'interrogeait : elle avait probablement gagné, et maintenant ? Il s'attendait à ce qu'on déplace sa cage, il ne savait trop vers où, ni pourquoi, mais la plupart des humains avaient peur de lui, préféraient le garder enfermer. C'était principalement ce qu'il avait retenu de son voyage. Enfin, à sa grande surprise, la voix qui l'avait emporté parvint une nouvelle fois à ses oreilles roses -l'une des deux seules zones externes de son corps où sa peau avait cette couleur- et rondes. Et finalement, le grillage se souleva.

Le jeune terranide glissa vite la tête au dehors, et plissa aussitôt les yeux : il n'avait jamais vu un tel soleil ! Cela le dérangeait un peu, il n'aimait pas vraiment cette grosse boule de feu qui lui avait toujours paru agressive. Mais paradoxalement, il faisait un peu moins chaud au dehors, et surtout, cela ne sentait meilleur. Surmontant son appréhension, il ne se fit pas prier et se résolu rapidement à sortir complètement de sa prison. Il se hissa sur ses deux jambes avec un petit gémissement de douleur, ses jambes engourdies par la posture qu'il avait du adopter pendant plusieurs jours. Il n'avait pas fière allure, sa fourrure, embrouillée, collée à sa peau par la sudation, sa réelle maigreur apparaissait. La tunique de toile brune qu'il portait était elle aussi trempée, et semblait ainsi bien plus sombre qu'elle ne l'était vraiment, sans manche, elle couvrait son buste, et s'arrêtait un peu au-dessus du genou, visiblement trop grande. Son seul autre habit était un sous-vêtement en lin. L'adolescent sentait suffisamment la charogne pour que déjà une mouche intéressée s'approche, détournant un instant son attention de ce qui se trouvait immédiatement devant lui. Le petit demi-vampire lui lança un regard noir, et d'un geste vif, l'écrasa dans sa paume.

Simultanément, passant comme par miracle au-delà de sa propre puanteur, ses narines perçurent une odeur familière. Elle était légèrement différente de ce celle à  laquelle il était habituée, mais il n'avait aucun doute, elle ne pouvait appartenir qu'à une seule personne :

« Maman ! » s'exclama-t-il, retournant brusquement la tête, les yeux pleins d'espoir.

Sa déception fut grande, et son expression ravie se décomposa lorsqu'il se rendit compte que la femme qu'il contemplait n'avait rien à voir avec sa mère. Sa peau était claire et glabre, ses oreilles semblaient minuscules, elle n'avait pas de truffe, mais une odieuse protubérance plus ou moins pointue. Elle appartenait aux humains, ces affreux humains qui l'avaient emmené si loin de sa chambre, tout en haut du donjon. Et pire que tout, elle essayait de se faire passer pour sa génitrice. Quand cette dernière la retrouverait, elle la ferait disparaître dans une oubliette. Ludowic hésitait à l'agresser sans autre forme de procès. Si sa colère bouillait, il était déstabilisé par cet environnement nouveau, et à ces gens qui le regardaient, avec dans leurs yeux une lueur d'appréhension. Puis il repensa à ce que sa mère lui aurait conseillé. La fermeté. Ces gens l'avaient contrarié, et il allait leur faire comprendre. La rage et la détermination l'envahirent, aussi brûlantes que les assauts du soleil sur son corps encore endolori. D'un bond d'une puissance prodigieuse, il sauta à la gorge de l'usurpatrice, ses dents et ses griffes acérées sorties.

« T'es pas ma mère, alors qui ? » rugit-il, furieux.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le jeudi 10 janvier 2013, 17:27:14
« Maman ! »

Il était aussi sombre que sa mère. La même lueur rouge dans les yeux. C’était bien le fils de cette vieille harpie, et Mélinda (Claire) se régalait déjà à l’idée d’en faire son esclave personnel. Elle voulait qu’il lui lèche les pieds, tout simplement. Elle voulait s’en servir comme carpette, poser ses pieds sur son ventre, et l’entendre gémir de plaisir, un petit soumis parfait. Cependant, s’il était aussi têtu et sauvage que sa mère, il se pouvait que ce soit légèrement compliqué. Mélinda ne désespérait cependant pas de réussir. Ce serait sa vengeance ultime par rapport à cette mégère : briser son héritier, sa descendance, en faire un esclave. Si les esprits existaient, si les morts savaient ce que les vivants faisaient, nulle doute que l’arrogante mère de cet insolent serait en train de piquer l’une de ces crises de colère légendaire.

Elle sentit le désarroi du petit Terranide. Il n’avait jamais du rencontrer d’autres vampires que sa mère, d’où son erreur. Mélinda pouvait, douce jouissance, voir dans les yeux de l’homme sa surprise, voire même sa tristesse. Où était donc sa petite Maman ? Elle imaginait mal cette vieille mégère dorloter son fils, lui raconter des contes le soir, l’endormant en l’embrassant sur le front, mais on pouvait toujours l’espérer. Mélinda restait à proximité, et n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit que le sauvageon se mit à l’attaquer.

« T'es pas ma mère, alors qui ? » s’exclama-t-il, en bondissant vers sa gorge.

Mélinda ne pouvait pas se démasquer, pas devant les Nexusiens, et, fine simulatrice, poussa un petit cri de stupeur :

« Îîîh ! »

Elle n’eut toutefois pas trop à attendre, car l’un des gardes à proximité saisit Ludowic par le col, et le jeta au sol, avant de le frapper à l’aide d’une matraque en bois. Il se reçut ensuite un coup de pied dans l’estomac. Mélinda ravala un sourire de satisfaction, et leva une main.

« Messieurs, du calme ! Notre petite peluche est perturbée, c’est normal... Ce petit Terranide vampirique s’attendait sûrement à ce que sa mère vienne le sauver de ses problèmes. Les nobles sont ainsi, voyez-vous, surtout leurs descendances : ils attendent perpétuellement que leurs parents viennent les soutenir. »

Mélinda était une femme qui avait une bonne mémoire, ce qui était terrible quand on était rancunière... Et rancunière, elle l’était. Elle n’oubliait jamais les affronts qu’elle subissait, et, de manière générale, méprisait toute cette noblesse qui était née avec une cuiller en argent dans la bouche. Ce n’était pas son cas. Elle était née dans une famille de riches, mais son père était un malade mental qui l’avait lourdement torturé. Rien à voir avec le petit Ludowic.

Fléchissant les genoux, Mélinda s’assura d’avoir toute l’attention du jeune homme. Elle prenait son temps, car elle avait envie de le voir souffrir. C’était méchant et cruel, mais, si elle n’avait pas une certaine affinité avec la cruauté, Mélinda ne serait pas une Ashnardienne.

« Le château de ta mère a été attaqué par un ordre religieux relevant du diocèse de Nexus. Tous tes biens ont été pillés par les chevaliers de l’Ordre et les soldats nexusiens, répartis ensuite entre les nobles et l’Ordre. Le fort de ta chère maman a été pris par l’Ordre, et purifié à la manière de l’Ordre. Tu n’es plus rien, petit Ludowic. Plus rien, martela-t-elle lentement, détachant chaque syllabe. Ces abrutis d’esclavagistes t’ont rapidement vendu. S’ils avaient relevé avec sérieux tes capacités magiques, tu aurais sans aucun doute finie entre les mains d’un magicien, qui t’aurait utilisé comme cobaye pour ses expériences. Moi, je serais bien plus gentille avec toi, tant que tu admets quelques vérités simples. »

Mélinda se racla lentement la gorge, ménageant une pause, essayant de ne pas trop monter l’excitation, qui vibrait doucement dans sa voix, et pétillait dans ses yeux.

« Ta mère s’est valeureusement battue, mais elle est morte. Elle ne viendra plus jamais t’aider, petit Ludowic. Elle est morte, elle bouffe les pissenlits par la racine. Maintenant, ta maîtresse, c’est moi. Tu étais en haut de l’échelle sociale, un fier petit noble, et, par la force des choses, te voilà à une place à laquelle tu n’échapperas jamais : tout en bas de l’échelle, là où on ne peut qu’espérer grimper, sans jamais y arriver. »

Avec un sourire sardonique, Mélinda termina :

« Tu es mon esclave. »
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le vendredi 11 janvier 2013, 00:49:40
Le bond était puissant et Ludowic lui aussi était puissant ; en forme, il aurait même pu porter un homme en armure à bout de bras. Toutefois, il avait sauté sans réfléchir, sans même envisager une seconde qu'on aurait pu l'empêcher de tailler en pièce l'usurpatrice. Il n'avait toujours engendré que la crainte, au pire le respect, et seule sa mère c'était quelques fois opposée à ses caprices. Il poussa un couinement de surprise lorsqu'il se sentit attrapé par l'arrière de son habit, dans une position où sa force lui était inutile. Sa fine tunique, sous le choc, lui enserra la gorge, coupant sa respiration, avant de partiellement céder au niveau du col. Il bascula en arrière, sur le dos, stupéfait. Le petit semi-vampire n'eut pas le temps de se remettre de sa chute que le garde le frappa de coups de bâtons, puis d'un coup de pied. L'incompréhension fit place à la douleur. Il n'avait eu aussi mal qu'une seule fois, lorsqu'il était tombé du deuxième étage pendant une escalade malchanceuse. Il avait écopé de plusieurs fractures, cependant, être surnaturel, il avait récupéré sa mobilité en quelques jours. Mais il n'avait pas alors pu accuser personne.

« ...arrêtez... ma mère va... vous tuer... elle... va vous... tuer... » objecta-t-il péniblement, sa menace entrecoupée de hoquets, le souffle court.

Quand les heurts cessèrent sous l'ordre de l'humaine, l'adolescent se recroquevilla sur le côté et tenta de reprendre sa respiration. Il en avait marre. Si c'était un mauvais rêve, il voulait se réveiller. Sa colère grondait encore, alors que le goût métallique de son propre sang lui arrivait à la bouche. Isolée, la saveur n'était étonnement pas si désagréable, et elle lui redonna un peu de courage, voire un peu de force, contribuant à augmenter son agitation. Maintenu au sol, il hésitait à se relever de force, de peur d'être frappé de nouveau. La voix de l'usurpatrice, charismatique, capta suffisamment son attention pour le dissuader, un moment, de trop remuer. Il plongea son regard rouge, haineux, presque animal, dans les yeux bleus clair de son interlocutrice, satisfaite et condescendante.

« Tu mens sale humaine. Ma mère est immortelle et les humains comme toi sont faibles. » lui cracha-t-il avec force, tentant de s'en convaincre lui-même.

Sa génitrice lui avait toujours promis qu'elle serait là pour l'éternité, avec lui, pour lui, et il ne pouvait pas en douter. Pourtant, il était obligé de se demander ce qu'elle faisait, où elle était, et pourquoi ne le protégeait-elle pas ? Il avait beau chercher, il ne trouvait pas d'explication, elle ne l'avait jamais, de toute sa vie, laissé ainsi. Le jeune terranide se sentait abandonné, terriblement seul. Il était entouré de gens hostiles, qui voulaient tous le blesser, le traîner dans la poussière. Il se demandait s'il n'était pas coupable de quelque-chose, peut-être aurait-il du être plus attentif, mieux se servir de la magie. Il n'avait jamais réussi à soulever des pierres plus grosses que son poing, sa mère avait-elle été déçue de sa performance, était-ce là sa faute ? Les paroles implacables de l'usurpatrice transformèrent peu à peu sa fureur en chagrin, en culpabilité. Présentant qu'il allait se mettre à pleurer, honteux, il détourna le visage et l'enfoui dans la fourrure nauséabonde de ses bras.

« Non, tu mens, tu mens, tu mens, tu mens... » gémit-il, sa voix se décomposant davantage à chaque occurrence.

Des larmes commencèrent à couler sur son visage. Le mot esclave ne lui était pas familier, mais la phrase de l'humaine était assez explicite pour lui faire comprendre de quoi il en relevait. Il allait se trouver dans la même situation que ses domestiques, on allait lui donner des ordres. Il était sûr que ce n'était pas sa place, il était le fils de la plus puissante reine, il était née pour être servi, pas l'inverse.

« Je ne veux pas travailler pour toi, c'est injuste. » parvint à articuler le semi-vampire, entre deux sanglots.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le vendredi 11 janvier 2013, 12:41:18
« Non, tu mens, tu mens, tu mens, tu mens... »

Le petit Terranide était bouleversé, ce qui était compréhensible. Mélinda lui avait balancé à la face que toute sa vie était brisée, et qu’il était son esclave. Comment réagir autrement, qu’en s’enfonçant dans le déni ? Elle n’eut même pas besoin de préciser certains termes. Ravalant un sourire de plaisir, elle voyait le Terranide s’effondrer sur place, commençant à réaliser l’étendue de sa situation. Il se mit même à... A pleurer ?

*Oh, par tous les vampires !*

Éprouvait-elle du remords ? Il allait de soi que non. Bien au contraire, Mélinda se sentait assez excitée. Sa vengeance était accomplie ! Cet être était tout ce qu’il restait de cette mégère. Dans ses veines, coulait le sang de cette garce. Il pleurait silencieusement, sans que personne ne se propose à son aide. C’était comme ça qu’il fallait agir avec les nobles qui devenaient esclaves. Ils avaient toujours un mal de fou à admettre leur situation, mais, une fois qu’ils l’avaient pleinement compris, ça filait tout seul. On ne leur avait pas appris à souffrir, à résister, à se battre. Mélinda, elle, avait éduqué comme une Ashnardienne pure, dans la douleur et la frustration. Comme dans une espèce de tragédie ashnardienne, elle avait provoqué la mort de toute sa famille. Mais Ludowic, indéniablement, adorait sa petite Maman, qui avait du veiller sur lui comme sur la prunelle de ses yeux.

L’état de grâce était terminé. Bienvenue dans le monde réel !

« Je ne veux pas travailler pour toi, c'est injuste » marmonna-t-il.

Les gardes nexusiens qui le surveillaient se mirent à ricaner :

« C’est justement tout le principe de l’esclavage, petit merdeux.
 -  Je vous prierai de ne pas insulter mon esclave sans ma permission, sac à merde » rétorqua rapidement Claire, d’un ton placide.

Elle regarda ensuite Ludowic, et ajouta rapidement :

« Mettez-lui son collier, et laissez-nous. »

Irrités, les gardes obtempérèrent malgré tout, et Claire attrapa Ludowic par la laisse, et s’écarta, le forçant à la suivre. Ils rejoignirent rapidement l’auberge dans laquelle Claire avait fait escale, qui se trouvait sur la place du marché. Elle monta dans ses appartements, traînant avec elle Ludowic, sans rien lui dire, sans tenir compte de ses hypothétiques jérémiades, et referma la porte à clef.

« Bien... Pour commencer, je vais reprendre mon apparence normale. »

Cette phrase devait paraître bien mystérieuse pour Ludowic, mais Mélinda ne tenait pas éternellement à rester sous les traits de Claire Dehaene. Maintenant qu’elle avait son esclave, elle pouvait reprendre ses traits normaux. Elle commença par attacher la laisse contre le mur. S’approchant ensuite d’une commode, elle en sortit une autre fiole, et se mit à la boire. Les effets ne tardèrent pas à se faire ressentir dans son corps, et Mélinda se crispa contre la commode, poussant de petits grognements de douleur en sentant son corps se modifier, se transformer, rapetisser. La transformation physique ne dura qu’une poignée de secondes, avant qu’elle ne finisse dans une longue robe trop grande pour elle. Mélinda s’en débarrassa, finissant toute nue. Elle se retourna vers Ludowic, et lui fit un léger sourire.

« Je suis Mélinda. Mélinda Warren, précisa-t-elle en se dirigeant vers une penderie pour s’habiller. Et, à vrai dire, si j’ai pris le soin de prendre ce petit subterfuge en changeant d’apparence, c’est parce que, en réalité, je suis une Ashnardienne, et que je ne peux pas acheter d’esclaves à Nexus sous ma réelle identité, en raison de la guerre entre les deux nations. »

Elle s’habilla sous les yeux de Ludowic, enfilant une culotte noire, un soutien-gorge, puis sa robe habituelle, une longue robe dorée au rebord vert, et qui s’attachait par un lacet autour des seins. Une robe qui, mine de rien, valait une petite fortune, mais dans laquelle elle se sentait infiniment bien.

« Du reste, me traiter d’humaine n’est pas très intelligent, petit Ludowic. Je suis une vampire, comme ta mère. C’est d’ailleurs à cause d’elle que je t’ai acheté. Ces abrutis de Nexusiens, s’ils avaient su qui tu étais vraiment, t’auraient acheté à une valeur bien plus élevée. »

La petite vampire alla s’asseoir sur un fauteuil, et se mit à croiser les jambes.

« Ta mère t’a-t-elle déjà parlé de moi ? » demanda-t-elle alors.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le vendredi 11 janvier 2013, 15:03:43
Affaibli et mortifié, Ludowic n'en était pas pour autant tout-à-fait abattu. Il lui restait toujours un peu de force, un peu de volonté pour se battre contre l'infamie qui lui était imposée. Il ne se laissa pas faire, se débattit comme il le put, mais ce fut en vain : ceux qui lui voulaient du mal étaient trop nombreux, et réussirent à lui passer un collier, autour de son cou qui avait déjà bien souffert. Puis les gardes donnèrent la laisse à l'humaine qui avait prétendue être sa maîtresse. Le petit vampire ne doutait pas d'être plus puissant que cette faible femme. Dès qu'elle l'aurait éloigné de la bande de brutes, il pourrait s'enfuir, se dit-il finalement, trouvant encore l'énergie d'établir ce plan simpliste. Malheureusement, quand il commença à tirer sur son lien, à se débattre, il se rendit vite compte qu'elle ne cédait pas aussi facilement qu'elle l'aurait cru. La laisse et l'usurpatrice tenaient bon. La scène rappelait une mère traînant son enfant turbulent et capricieux vers la sortie d'un supermarché après lui avoir refusé de lui acheter un paquet de bonbons.

« Tu me fais mal, arrête... Lâche-moi ! Où est-ce qu'on va ? Lâche-moi ! Aidez-moi ! Au secours ! » scandait-il, d'abord à l'attention de l'humaine, et constatant que c'était sans effet, à celle des individus qu'il croisait.

Hélas, aucun ne se porta à son secours. L'adolescent ne récolta que de l'indifférence, du dégoût, voire, dans certains yeux, de l'amusement. Cela le terrifia, quel était donc cet enfer où personne ne songeait à le défendre, où on riait de son malheur ? Seul une terranide aux oreilles de chat, de passage avec un panier lui adressa brièvement un regard désolé, et l'expression de résignation que Ludowic y lut ne fit que l'affoler davantage. Dans l'auberge même, personne ne fit grand cas de son combat contre la poigne implacable de son auto-proclamée maîtresse. Il ne savait où cette dernière le menait, mais il sentait que la destination était proche.

« Ne me laissez pas avec elle... »

Impitoyable, la porte se referma, et fut vite verrouillée. La pièce ressemblait à une chambre, comme il en connaissait. Cette familiarité le calma un peu. Le semi-vampire avait déjà été puni, et consigné, quelques rares -trop rares sans doute- fois, lorsqu'il avait fait de trop grosses bêtises. Cependant, il savait à chaque fois exactement pourquoi il était enfermé, pour combien de temps, généralement des durées courtes, et surtout par qui. Il n'avait ici aucun de ces trois éléments, et angoissait. Et s'il on ne le laissait plus jamais sortir d'ici ? Comme si ce n'était pas suffisant, l'humaine prit soin d'attacher son lien au mur : même lui ne pouvait pas espérer l'arracher. Pourtant, il s'essaya dans un premier temps à prendre la laisse entre ses dents, tentant avec acharnement de la sectionner, ne prêtant qu'une oreille distraite aux dires de la femme.

Jusqu'à ce que celle-ci se transforme devant lui. Une nouvelle fois, Ludowic espéra une fraction de seconde que la métamorphose révèle un déguisement de sa mère, sans commettre à nouveau l'erreur d'exprimer trop vivement son espoir, un espoir qui fut encore déçu. Il ne connaissait pas plus cette forme là que l'autre, elle paraissait simplement plus jeune, plus menue, ses cheveux étaient plus clairs et son regard plus intense. L'adolescent ne broncha pas lorsqu'elle se déshabilla, mais baissa quand même les yeux, ne sachant trop quel comportement adopter. Quand il était jeune, comme c'était le cas pour la plupart des enfants, la nudité ne le gênait pas du tout, mais depuis qu'il avait grandi, il ne supportait plus vraiment que ses domestiques le voient sans aucun vêtements. Inconsciemment, il en déduisit qu'il pourrait en être de même pour l'humaine, et respecta sa pudeur. Dépité et impuissant à le sectionner, il cracha son lien pour répondre :

« Je connais Nexus. C'est le nom de cet endroit stupide où on est. » maugréa-il avec une certaine suffisance, pour cacher le fait que le terme ashnardien ne lui disait rien.

Ludowic ne put néanmoins s'empêcher de relever furtivement le regard, lorsque l'attention de sa prétendue maîtresse était distraite par la tâche de saisir un élément de sa garde-robe. Ce qu'il vit le mit mal-à-l'aise. Il la trouvait à la fois attirante, jolie, d'une certaine manière, il ne savait trop pourquoi, mais ne l'aurait jamais avoué, et surtout étrange. Toute cette étendue de peau rose pour si peu de poils, les humains ressemblaient tous à des terranides malades. Ce devait être une race maudite, pour avoir maltraité des gens comme lui, se dit-il, hargneux. Toutefois, les paroles de la femme virent contredire ses théories.

« Je ne savais pas... qu'il y en avait d'autres... » ne put s'empêcher d'avouer l'adolescent, s'excusant dans le même temps à mi-mot.

Il fronça les sourcils, pensif. Si son interlocutrice était comme sa mère, alors pourquoi était-elle si méchante ? La robe qu'elle enfilait, elle lui rappelait dans un autre genre celles que mettaient sa génitrice, elle était au moins aussi précieuse. Le semi-vampire gratta la fourrure de son cou qui le démangeait, autant du fait de sa nervosité, que du fait qu'il avait été traîné par une laisse, que de son état de saleté extrême.

« Ma mère m'a dit de me méfier des humains qui paraissaient... bizarres. Comme ces Nexusiens abrutis. » Ludowic apprenait assez vite. « Ce que tu leur à dit, c'était une blague, hein ? Tu vas me ramener chez-moi ? »

L'espoir du jeune terranide était sincère, il n'avait de toute façon plus rien d'autre à quoi se raccrocher.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le dimanche 13 janvier 2013, 11:52:51
« Ma mère m'a dit de me méfier des humains qui paraissaient... bizarres. Comme ces Nexusiens abrutis. »

Rien d’étonnant en soi. Pour être méfiant, Ludowic l’était, en effet. Une véritable teigne. Jambes croisées, Mélinda l’écouta silencieusement. Il avait vainement tenté de se rebeller quand elle l’avait emmené ici, mais c’était un fils de noble, trop habitué à la douceur de son foyer. Il ne savait pas comment se servir de sa force, étant plus habitué à brailler qu’à se battre. Que la mère de Ludowic n’aime pas Nexus n’était pas une grande nouveauté pour Mélinda, qui pencha lentement la tête sur le côté, attendant que le petit Terranide continue. Elle le vit se gratter la nuque. Ses poils étaient probablement gênés par le collier qu’il avait autour du cou. Il fallait faire attention quand on mettait cet instrument sur une fourrure, on pouvait maladroitement coincer quelques poils. Mélinda le savait par expérience, mais il ne fallait pas spécialement s’attendre des gardes qu’ils fassent preuve de tact et de finesse.

Il allait également falloir le nettoyer. Mélinda se fit cette réflexion. On l’avait enfermé dans une caisse, et elle avait plus ou moins du le traîner à même le sol. Il y avait sûrement de la crasse dans ses poils. Ludowic ne tarda pas à enchaîner, continuant à tutoyer Mélinda. L’insolent n’avait probablement pas compris qu’un esclave ne tutoyait pas, mais vouvoyait. C’était dans les convenances sociales, tout simplement.

« Ce que tu leur à dit, c'était une blague, hein ? Tu vas me ramener chez-moi ? »

Un sourire innocent éclaira le visage de Mélinda.

« Bien sûr, petit Ludowic, je ne vais pas te laisser ici. Je t’ai acheté, tu te rappelles ? Tu es à moi, ce qui revient à faire quelques petites précisions... »

Mélinda s’empara d’un petit vase traînant à proximité.

« Tu vois cet objet ? Ce vase ? Il est à moi. Juridiquement parlant, tu as autant de droits que ce vase. Tu es un esclave, un bien. Tu as autant de droits que je souhaite t’en donner. Aux yeux de la loi, et de toutes les conventions qui protègent les individus, tu n’es rien. Juridiquement, n’importe quel esclave a une irresponsabilité totale, dans tous les domaines, ou presque. »

La seule exception, en réalité, concernait la responsabilité pénale des esclaves, de manière à éviter qu’un esclavagiste ne subisse une peine qui, en temps normal, aurait du revenir à son esclave.

« Tu es à moi, tout simplement. Tu peux trouver ça choquant, révoltant, blessant, humiliant, mais c’est ainsi. Si je décide de te tuer, personne ne viendra me le reprocher. A dire vrai, en ce moment, je suis à la fois ton pire cauchemar... Et aussi ta meilleure amie. Plutôt paradoxal, je sais... »

Mélinda remua un peu son corps, reposant le vase. Elle leva alors un doigt, comme pour imposer le silence.

« Je prends soin de mes affaires, Ludowic, mais j’exige qu’on me respecte. C’est aussi simple que ça. Je suis ta supérieure, et ce respect se montre en commençant par me vouvoyer. »

Elle pencha ensuite légèrement la tête.

« Du reste, nous rentrerons bientôt chez nous. Mais, comme je me sens de nature généreuse, je suis disposée à faire un petit détour pour t’emmener voir ton ancienne demeure. Ainsi, petit vampire arrogant, tu pourras constater par toi-même que je n’ai pas menti, et qu’il ne te reste plus rien d’autre que moi. »

Dit comme ça, la situation semblait plutôt morose pour Ludowic, mais il ne fallait pas oublier que, pour Mélinda, être son esclave était un grand honneur. Un privilège, même ! Ludowic aurait très bien pu être racheté par des tisserands, qui l’auraient épluché comme une peau de banane pour se servir de sa fourrure, afin de faire une belle petite doudoune pour ces dames qui se pavanaient avec dans les quartiers riches de Nexus. Il s’en sortait plutôt bien.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le lundi 14 janvier 2013, 02:01:54
Ludowic regarda le vase avec sévérité. Il avait comprit à la seconde où Mélinda avait fait la comparaison qu'elle ne serait pas agréable pour lui. Il fronça la truffe, affichant son dégoût vis-à-vis de la figure de style. Il avait brisé tellement de vases précieux, pendant son enfance, qu'il n'avait guère envie d'y être semblable, surtout si cela impliquait que l'es enfants de sa prétendue maîtresse disposaient du droit de le casser à l'occasion d'une maladresse. La promesse de la vampire de bien s'occuper de lui au cas où il se comportait bien ne le rassura pas beaucoup : elle avait quand même clairement dit qu'elle pouvait disposer de sa vie, et c'était surtout cela qu'il retenait. Le jeune terranide s'était toujours considéré comme une personne aux libertés inaliénables. Un tel sort était pour lui absurde... Si Mélinda lui faisait peur, maintenant qu'il pensait comprendre un peu mieux la situation, il se sentait parfaitement capable de reprendre son attitude supérieure. Il était incontestablement plus intelligent que son interlocutrice, et comprit de suite la faille dans son raisonnement.

« À part que ton vase, il a pas de jambes, alors avec moi ça marche pas. Tu ne vas pas m'attacher tout le temps. Je ne suis pas un objet. Je sais courir, et je peux parler comme je veux. » fit-il, suffisant, un air proche du défi dans les yeux.

Une famille, même laxiste, n'aurait pu qualifier le semi-vampire de très bien élevé. De fait, on ne lui avait jamais appris à ne pas répondre. S'il respectait sa mère, c'était simplement parce qu'elle était la personne la plus gentille avec lui qu'il avait jamais rencontré, et son interlocutrice était loin de cette définition. Le principe de l'insolence lui était assez étranger. Tout comme le vouvoiement, qu'il n'avait jamais utilisé en ce sens, mais dont il devina une partie du fonctionnement, sans en saisir l'usage.

« Et puis je vois pas pourquoi je te dirais vous. T'es toute seule. » le ton était assez condescendant pour que le second degré, ou l'absence de celui-ci, soit presque impossible à déterminer à cette simple phrase.

Il réfléchit une seconde à la proposition qui lui était faite. Ludowic déglutit péniblement, et serra ses dents pointues. Si la vampire lui la faisait, c'était qu'elle était certaine de la véracité de ses propos. De toute évidence, elle ne mentait donc pas. La mâchoire de l'adolescent était lourde, et semblait s’alourdir encore, alors que ses oreilles s'affaissaient sur les côtés, signe qu'il était de nouveau sur le point de fondre en larmes. Secouant la tête pour refréner son chagrin, il tenta tant bien que mal de repousser l'impitoyable raisonnement. Il cacha ses yeux humides et son expression affligée en fixant le sol, de telle manière à ce que ses cheveux, assez longs à l'avant, projettent une ombre sur son regard. L'odeur de sa chevelure, il s'en rendit compte, l'indisposait autant que celle de sa fourrure : elle n'était pas coiffée en mèches bien définies, comme sa domestique l'ordonnait chaque jour depuis des années, mais en paquets emmêlés qui tombaient sans ordre sur son visage. Toutefois, la question de savoir s'il serait capable de s'en occuper seul était très, très éloignée de ses préoccupations du moment.

« Je veux bien. » murmura-t-il finalement dans un souffle, à peine audible.

Au moins, il serait fixé, et puis, cet endroit, au moins, il ne connaissait. S'il devait s'enfuir, il préférait encore partir de là. La simple idée de revoir sa maison, fut-elle vide, le réconforta un peu.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le mardi 15 janvier 2013, 20:45:12
L’éduquer, le dresser, comme elle s’y attendait, ne serait pas facile. La vampire n’aimait pas ça, mais elle allait sans doute devoir faire parler la violence. Si les nobles ne faisaient pas de bons esclaves, ce n’était pas sans raison. Ils avaient grandi en ayant des foules de domestiques à leurs pieds, en voyant tous leurs caprices se faire exaucer. Changer du jour au lendemain était difficile, et il fallait parfois faire preuve de fermeté. La violence n’était pas quelque chose que Mélinda prodiguait généreusement, mais, sous certaines conditions, elle n’avait tout simplement pas le choix. Elle préférait obtenir le respect de ses esclaves par l’amour, l’attachement, mais, si l’amour ne marchait pas, on pouvait toujours l’obtenir par peur... Au début, du moins.

« Et puis je vois pas pourquoi je te dirais vous. T'es toute seule »lui balança-t-elle.

Un frisson d’irritation parcourut le corps de la vampire, se reflétant dans ses yeux. Quel petit insolent ! Elle sentait l’envie de le fesser se faire de plus en plus pressante. Il ne comprenait donc toujours pas quelle était sa situation. Aussi insupportable que sa défunte mère. Mélinda enfonçait délicatement ses griffes dans l’accoudoir. Elle le sentait troublé, nerveux. Il était mignon, certes, mais il faudrait l’éduquer avant de l’utiliser comme une grosse peluche qu’elle câlinerait amoureusement pendant des heures.

« Je veux bien. »

Mélinda eut un sourire sarcastique, et se redressa, se levant.

« C’est bien... Mais nous y aurions quand même été, petit insolent, même si tu étais contre. En attendant, je vais devoir t’apprendre quelques leçons sur toi, ainsi que sur moi. »

Il fallait qu’il comprenne rapidement que se mettre Mélinda à dos était signer son arrêt de mort. La vampire marcha lentement vers lui, se rappelant que le Terranide vampire était sauvage et dangereux. En soi, un Terranide, avec ses griffes et ses crocs, pouvait faire très mal, alors, quand on rajoutait à ça les instincts d’un vampire, on avait affaire à quelqu’un qu’il ne fallait pas sous-estimer. Mais ce n’était pas une raison pour qu’il ne comprenne pas quelle était son autorité. Mélinda s’éclaircit la gorge.

« Pour l’heure, je vais être très simple. Tutoie-moi encore une fois, ma petite peluche, et je serais forcée de te donner la fessée. »

La vampire ponctua cette affirmation en caressant lentement ses mains, écartant les doigts. Elle croisa ensuite les bras, observant le petit Terranide, toujours attaché à sa laisse.

« Je suis sure que tu avais des serviteurs chez toi… Est-ce que tu les vouvoyais ? Est-ce que ta mère les vouvoyait, petit insolent ? Si c’est le cas, alors il me semble que je vais devoir t’apprendre les convenances sociales. Dans le cas contraire, sache que tu es le serviteur, et moi la souveraine. Je ne saurais donc tolérer qu’une petite peluche comme toi me tutoie. »

Mélinda termina donc :

« Et je n’ai pas pour habitude de me répéter. Est-ce que tu as compris ce que ta Maîtresse t’a dit ? »

Elle était suffisamment proche pour que Ludowic lui saute dessus. Mélinda le savait, et prenait le risque.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le mercredi 16 janvier 2013, 03:08:42
Un peu las de cette conversation où on lui répondait toujours avec de nouvelles menaces, Ludowic appuya son dos contre le mur pour alléger sa position debout. Les paroles de son interlocutrice étaient de plus en plus dures et directes, et le regard du jeune terranide gagna autant en gravité. Les sourcils froncés, il ressemblait à un enfant boudeur et agacé, grondé pour une bêtise dont il ne s'estimait pas coupable. C'était maintenant clair, à ses yeux, la vampire se moquait de lui, ne cherchait qu'à lui faire du mal, à l'humilier. À la longue, il réussissait à prendre un léger recul sur la situation  : le but de la femme était de se faire obéir, de le placer dans le même état de servitude qu'un domestique. Impossible, pour le semi-vampire, dont le mot fesser, quoiqu'il en comprenne le sens par déduction, ne faisait pas partie du vocabulaire.

« J'ai pas peur... et je suis pas une peluche... » marmonna très faiblement Ludowic, comme s'il avait voulu malgré tout que sa pique n'arrive pas aux oreilles de son interlocutrice.

Du moins, essayait-il de se persuader que la douleur ne l'effrayait pas. En réalité, il en était beaucoup moins sûr, mais répondre favorablement aux ordres de cette femme cruelle lui semblait être une insulte à sa vague conception de l'honneur. Elle n'était pas gentille, il ne l'aimait pas. Il ne la servirait pas. Il ne ferait rien pour elle, il ne rangerait pas ses affaires, ne nettoierait pas ses vêtements, ne coifferait pas ses cheveux ni ne lui préparerait à manger. Penser à cette dernière activité lui rappela qu'il avait terriblement soif, une sensation à laquelle la faim vint s'ajouter. Alors que sa gorge sèche lui faisait mal, son ventre vint à gargouiller. On ne nourrissait pas éternellement un grand chasseur comme lui avec de maigres cadavres de poulets. Il avait besoin de quelque-chose de plus consistant. Il aurait été chez-lui qu'il aurait vite appelé n'importe lequel de ses domestiques, qui lui auraient apporté sur le champ un succulent encan pour le combler. Devait-il le demander à Mélinda ? Non, conclut-il. Elle poserait encore des conditions, l'abaisserait, le menacerait.

Ludowic en avait réellement marre de cette femme, de cette conversation, de cet endroit, de sentir la sueur et l'urine, et d'avoir faim et soif. Son sang ne fit qu'un tour : il trouva une solution qui éliminait d'un coup presque tous ses éléments de frustration. Toujours renfrogné, il estima la longueur de sa laisse en tirant dessus, comme il n'avait jamais cessé de le faire depuis qu'il était arrivé. Le petit vampire lança un regard empli de colère et de détermination à son interlocutrice. Il allait la déchiqueter. Elle était peut-être presque aussi forte que lui, mais elle n'avait pas ses griffes et ses crocs, et surtout, il n'y avait plus d'hommes en armure pour la défendre. Elle ferait beaucoup moins la fière quand plus une parcelle de sa peau ne porterait plus de trace de lacération. Oui, il allait la découper, l'entendre crier, puis la dévorer sa viande et boire son sang. Cette dernière idée, il ignorait pourquoi, l'excitait particulièrement. Comme un besoin primaire, animal, répondant au manque de nutriments auquel son corps devait faire face.

La perspective était envoûtante, tellement difficile à repousser. Et même s'il avait pu la refréner, pourquoi l'aurait-il fait ? Sa lucidité vacilla, faisant place à une rage sanguinaire.

« T'es pas ma maîtresse ! » hurla-t-il, d'une voix transformée par la frénésie.

Son visage se déforma : si lors de sa première tentative, en sortant de sa cage, sa fougue aurait pu intimider, il y avait maintenant de la folie dans son expression. Une folie qui n'avait rien d'humaine, ni même de terranide. Ne contrôlant même plus vraiment ses mouvements, il constata, presque de l'extérieur, les pourtant insignifiants muscles de ses jambes concentrer leur formidable force, avant de soudainement bondir sur Mélinda. Les griffes noires au bout de ses doigts semblaient s'être allongées d'un ou deux centimètres, alors que ses dents étaient saillantes, prêtes à arracher dès l'impact de grands morceaux de la chair blanche de la vampire. Il n'avait plus rien d'une adorable peluche, c'était un tueur.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le samedi 19 janvier 2013, 10:57:07
Elle sentit le sang du Terranide se tendre, et comprit qu’elle allait devoir passer aux manières fortes. Elle avait aussi entendu son ventre se gargouiller, et avait trouvé comment le punir. Finalement, elle n’allait pas le battre... Il existait des souffrances bien plus douloureuses, et bien plus efficaces, que se faire battre. Il avait faim, et elle s’attendait à ce qu’il l’attaque. Ludowic banda ses muscles, mais était en manque de sang. Il bondit vers Mélinda, toutes griffes dehors. Mélinda l’évita en filant sur la gauche, et les griffes de Ludowic claquèrent dans le vide, avant que quelqu’un ne s’approche d’une autre salle, et n’attrapa Ludowic à la gorge, le plaquant sur le sol. Torse nu, c’était son frère, Bran (http://img90.xooimage.com/files/9/6/b/bran-3b29a73.png). L’homme accompagnait toujours Mélinda, et se tenait dans la chambre, à l’abri. Aucun air d’agressivité ne traversa son visage, mais il immobilisait Ludowic sur le sol, son genou sur sa gorge. Même si on le griffait, il ne bronchait pas. Bran avait été anesthésié à la douleur, à force d’être torturé par sa sœur. Mélinda, en souriant, s’avança lentement de l’homme, de sa petite peluche rebelle qui se tortillait sur le sol, s’agenouilla à côté de lui.

« Que tu es nerveux, mon petit Ludowic. Je te présente Bran, mon grand-frère et protecteur. »

Mélinda se releva alors, et fit signe à Bran d’attacher Ludowic. Ce dernier obtempéra, utilisant des menottes et des chaînes un peu plus lourdes, et qui restreignaient beaucoup la liberté de déplacement. Il ne pouvait désormais plus sauter sur Mélinda, et Bran le souleva.

« Ma petite peluche est énergique... Mais je connais des moyens de te maîtriser. »

Elle lui sourit, et alla chercher un objet. C’était une bouteille rouge, contenant un sang délicieux, et elle décapsula la bouteille, respirant cette odeur, avant de la poser sur une table basse, à quelques mètres de Ludowic, laissant l’odeur remplir la pièce. Un sourire sur les lèvres, Mélinda croisa à nouveau les jambes, s’asseyant sur son fauteuil. Le sang avait toujours été le moyen le plus efficace de faire flancher un vampire, surtout un petit vampire nobliau comme Ludowic, qui n’avait jamais du connaître ce manque d’hémoglobine. La vampire ne dit rien, se contentant d’observer ses longs ongles.

« Je pense que, contrairement à moi, ta soif de sang ne doit pas être rassasiée... Et, vu l’état dans lequel est ton estomac, cette soif doit être forte... Tu sens cette odeur, hum ? C’est un délicieux sang. »

Mélinda le prouva en prenant la bouteille, et but quelques gorgées, avant de passer sa langue sur ses lèvres couvertes de sang. Bran était dans le dos de Ludowic, attentif, vigilant. La vampire, quant à elle, reposa la bouteille de sang sur la table basse, et se contenta d’attendre que la soif devienne forte.

« Si tu veux boire, mon petit Ludowic, je veux que tu me reconnaisses comme étant ta légitime Maîtresse, et que tu jures de me servir. Autrement, cette soif qui s’empare de toi ira en s’aggravant, et te fera douloureusement souffrir. Si les vampires se revendent à un prix si faible chez les esclavagistes, ce n’est pas non plus sans raison. »

Le besoin de sang chez les vampires était en effet primordial, une véritable drogue, comme Ludowic allait bientôt le réaliser.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le lundi 21 janvier 2013, 00:22:56
Un voile rouge devant les yeux, Ludowic n'était plus réellement maître de lui-même. C'était certes un prédateur d'une dangerosité extrême, mais, de ses quinze ans d'âge, il n'en manquait pas moins d'expérience comparé à la centenaire à laquelle il s'attaquait. Ses assauts esquivés sans mal, sa laisse l'empêchant de bondir une seconde fois sur sa proie, il entendit au dernier moment un autre individu entrer dans la pièce. Il eut à peine le temps de tourner la tête qu'il fut plaqué au sol, l'homme musculeux, et plus fort encore que lui, lui appuyant la tête sur le plancher. Le jeune terranide tenta de se débattre, alors qu'on l'attachait avec des chaînes, ne passant pas une seconde sans s'efforcer d'éventrer son gardien de ses griffes. Il parvint à lui entailler légèrement l'avant-bras alors qu'il lui passa les menottes, hélas, la plaie ne sembla pas l'handicaper une seconde et il n'y fit même pas attention. Lié, résigné, le semi-vampire ne parvenait pas pour autant à faire cesser sa rage. Il haïssait cette femme comme il n'avait jamais haït quiconque.

« T'es qu'une sale lâche. T'as toujours un sale chien pour te protéger ! »

Il baissa la tête. Son cœur palpitait, ses lourds échos frappant douloureusement son crâne : ses sens de vampire étaient en pleine activité. Il percevait la blessure très superficielle de Bran, et surtout, cette bouteille remplie de sang, laissée volontairement ouverte. Même en fermant les yeux, ses paupières ne suffisaient pas à lui cacher sa position exacte, et il la voyait avec autant de précision que si elle avait été juste devant son nez.

« Je préfère encore mourir de soif. » articula-t-il très lentement, chaque mot lui demandant un effort. « Je suis pas un primitif. Je sais me retenir. »

Il serra les poings et le bout de ses griffes, toujours longues et pointues, lui incisèrent les paumes. Ludowic gémit, la tentation de se soumettre de plus en plus forte. Céder à ce chantage lui paraissait cependant hors de question. Elle pourrait le frapper autant qu'elle le voudrait, il garderait son honneur. Il avait d'autres ressources, des ressources que Mélinda ne soupçonnait sans doute même pas, pensa-t-il. Il était détenteur d'une grande puissance magique, et surtout, il n'était qu'en partie une créature de la nuit. Son propre sang, ainsi, s'il n'était pas pour lui aussi nourrissant que celui d'un autre individu, pouvait le faire survivre. Du moins, il pourrait calmer sa soif un instant. Suffisamment longtemps pour faire enrager son interlocutrice.

Toutefois, alors qu'il approchait sa langue de l'intérieur scarifié de sa main, un sentiment de répulsion intervint. Boire le liquide qui coulait sans ses veines lui sembla tout à coup malpropre, et indigne. Peut-être plus dégradant encore que d'obéir : son instinct s'y opposait en bloc. La perspective, une fois qu'il y fut confronté de si près, alors qu'elle lui avait parut être une solution simple, le dégouttait à présent réellement. Puis vint une question qui corrompit sa raison et sa détermination, à quoi bon ? Il avait cette bouteille pleine d'un breuvage bien meilleur. Il n'avait rien à perdre à se soumettre. Si cette femme méprisable voulait tant se faire respecter, il pouvait faire comme si c'était le cas. Garder sa colère pour lui. Rien qu'un instant. Juste le temps de boire. Boire, vite. Il se redressa très rapidement et capitula aussi prestement.

« D'accord. Oui, d'accord. Je veux bien t... vous servir. Donne, donne. » lança Ludowic avec précipitation, pas encore très habitué au vouvoiement.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 23 janvier 2013, 08:27:40
Pourquoi les vampires ne pouvaient-ils pas conserver un secret ? Pourquoi n’étaient-ils pas des bons espions ? Ce n’était pas lié à la nature retorse et solitaire des vampires, mais tout simplement à leur besoin de sang. Torturer un vampire était en ce sens particulièrement facile, ce qui n’en faisait pas de bons espions. S’ils étaient capturés, il était facile de les faire parler. Confortablement assise, Mélinda attendait donc que le petit Ludowic se calme, et finisse par craquer. Ça risquait de prendre son temps, mais elle n’était pas pressée. Le fils de cette sale vampire était particulièrement teigneux, comme elle. Elle avait les bras croisés, tandis que Bran s’écartait de Ludowic, restant dans le coin. La vampire observait la bouteille de sang, un léger fantôme de sourire sur les lèvres, comme elle savait si bien les faire. Elle se caressait lentement les cheveux, glissant ses doigts dans ses boucles. Elle sentit dans les yeux de Ludowic sa résistance s’affaiblir, avant qu’il ne commence à se rendre :

« D'accord. Oui, d'accord. Je veux bien t... vous servir. Donne, donne. »

Mélinda ferma lentement les yeux, légèrement agacée, et les rouvrit, avant de lui répondre, donnant quelques éclaircissements :

« Tu te crois au troc, petit Ludowic ? Tu ignores donc ce qu’est un serment ? Toi, un noble ? »

Elle le raillait délibérément, et se releva lentement, tenant dans la main la bouteille, puis alla la boire, et la vida de tout son contenu. Un sourire pervers sur les lèvres, elle balança alors la bouteille devant Ludowic.

« Voilà pour ton outrecuidance. Maintenant, tu vas me faire un vrai serment, comme ta mère a du te montrer. »

Un serment, pour Mélinda, ne se résumait pas qu’à un « Je veux bien vous servir ». C’était tout, sauf un serment. Un serment était solennel, et devait comprendre quelques formules lourdes et pompeuses, mais qui sonnaient toujours bien aux oreilles. Mélinda s’avança un peu.

« Nous verrons ça plus tard. En attendant, nous allons aller voir le château de ta mère... En chemin, si tu es suffisamment sage, je t’offrirai le plus précieux sang qui sera à tes yeux : le mien. »

Il était en effet temps de quitter Nexus, une ville que la vampire n’appréciait que peu. Il leur faudrait faire un détour avec le chariot pour rejoindre l’ancien château de Ludowic, afin qu’il y voit les bannières de l’Ordre, mais aussi la tombe de sa mère. Ludowic n’accepterait jamais de se soumettre s’il était persuadé que sa mère était encore en vie. Quand il y avait un passif dans l’esclavage, il fallait commencer par nettoyer le passé, par enterrer définitivement les squelettes. Ensuite, Mélinda le torturerait sûrement, pour se défouler. Elle planterait ses griffes dans son corps, et s’amuserait de l’entendre couiner de douleur, le temps qu’il soit maîtrisé.

Mélinda demanda à Bran d’aller préparer l’attelage du chariot. Ce dernier sortit, et Mélinda croisa ensuite les bras, une légère lueur malicieuse brillant dans ses yeux.

« Prêt à faire un petit voyage ? »
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le mardi 29 janvier 2013, 22:55:06
Les griffes de Ludowic se mirent à entailler le sol, alors qu'il ne parvenait plus à contenir son envie de sang. Ses yeux étaient exorbités, sa bouche sèche, pendait puis révélait ses dents, alternativement, sans savoir quelle attitude à avoir pour calmer son besoin. Il n'avait jamais eu aussi soif de sa vie. Les paroles de Mélinda lui paraissaient tellement lointaines, il y prêtait à présent à peine attention. Seule la bouteille concentrait tout son intérêt. Si rouge, si odorante, si désirable : sa vision, tout autour d'elle, était floue, il n'y avait qu'elle qui restait nette. Le jeune terranide poussait de petits râles de convoitise, tirant sur ses chaînes de plus en plus violemment, jusqu'à s'abîmer les poignets et les chevilles. Avant de comprendre qu'il ne pourrait pas se repaître du liquide tant désiré. Quand la femme vida le flacon de son contenu, son expression vira à l’horreur. Enfin, la tension retomba. Il n'eut qu'une seule plainte, rauque, désolée.

« Pourquoi ?... Je vais mourir de soif... »

Il ne fut pas très difficile, dans les heures qui suivirent, de le soumettre. Ludowic était toujours abattu, l'épreuve, mais surtout son très faible état physique, ayant temporairement aliéné sa volonté. Les conditions du voyage ne l'améliorèrent pas. Ce fut, et de loin, la plus longue période de jeûne qu'il ait connu. Il ne pouvait plus faire de mouvements, chaque déglutition était douloureuse, enflammant sa gorge. Bientôt, il fut même incapable de déglutir. Les chaînes devinrent absolument superflues. Il passait le temps les yeux fermés, respirant à peine, totalement déshydraté, sans énergie. Pour ne rien arranger, son odeur avait encore empirée, et il avait tout simplement cessé de se soucier de son hygiène : la fourrure de son arrière-train était totalement souillée de déjections. Pourtant, la mort qui aurait fauché depuis longtemps n'importe quel humain ne vint pas. Sa partie vivante dépérissait, cependant, paradoxalement, elle était maintenue en vie par celle morte, insensible à tous ces manques. Il ne remarqua même pas lorsque les tours du château de sa mère apparurent à l'horizon.

De loin, on pouvait à peine faire la différence : rien dans la structure du bâtiment, ou presque, n'avait changé depuis la mort de la maîtresse des lieux. C'était toujours un grand castel en pierre sombre, entouré d'une muraille. La plus haute des tours était la demeure de la vampire, mais comprenait aussi la chambre de Ludowic, au sommet. Tout avait été fait pour assurer la sécurité de son seul enfant. Dès qu'on s'approchait néanmoins, l'abandon du lieu devenait plus évident. D'abord, sur le chemin, les nombreuses cabanes terranides, de petites huttes en bois assez sommaires, n'étaient plus habitées. Il devait rester quelques individus qui n'étaient pas retournés à une vie plus sauvage, mais ils se faisaient plus discrets, maintenant sans protection face aux éventuels esclavagistes. Dans la cour du château lui-même, où on pouvait pénétrer facilement par la grande porte laissé ouverte, il ne restait plus qu'une personne.

Elle était là (http://fc08.deviantart.net/fs70/f/2011/276/b/7/shy_away_by_tamberella-d4br5j9.jpg), à balayer la place, comme tous les jours depuis qu'elle avait été en âge de tenir un balais. Elle se nommait Flo, mais la plupart des autres serviteurs la méprisaient trop pour l'appeler par son prénom. Elle n'était pas comme les autres : les autres étaient partis, elle n'avait pas compris -elle ne comprenait jamais rien- alors elle était restée. Elle n'aimait pas le changement, il lui faisait peur. Jeune, pourtant, elle était aux yeux de beaucoup déjà sénile. Elle n'était jamais vraiment là, sa raison toujours absente, tenir une conversation intéressant avec elle tenait de l'impossible. Elle ne connaissait que quelques phrases, durement acquises. Et elle était capable de balayer. C'était l'idiote du village, une distraction sans fin pour les autres terranides qui ne se lassaient pas de lui jouer des tours. Ils n'avaient en revanche eu aucun scrupule à la laisser là, errante. Dans quelques semaines, elle mourrait probablement de faim, seule ; elle était déjà maigre, ses longs cheveux blonds paille tombant sur ses épaules menues, à peine gonflée par sa fourrure brun-rousse. Ses yeux bleus, distants, comme déconnectés de la réalité, perçurent que quelqu'un approchait. Elle savait ce qu'il fallait dire dans ce cas précis. On le lui avait appris. Alors elle attendit qu'ils arrivent près d'elle, et elle lança une simple phrase, monotone, sans intonation.

« La Reine s'est absentée. Vous devez attendre en dehors de l'enceinte en attendant qu'elle revienne. »
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le jeudi 31 janvier 2013, 12:16:28
Le voyage vers le château natal de Ludowic fut, fort heureusement, assez paisible. Ludowic avait faim, une soif sanguine, et n’était visiblement pas habitué à être tellement affamé. Ce faisant, il était calme, car il manquait de sang dans les veines. Le voyage vers son château se déroula donc sans encombre, Mélinda étant heureuse de quitter la cité-État de Nexus, ville où elle ne se rendait que par nécessité. Même pour elle, une Ashnardienne, elle étouffait dans cette ville. Son chariot se mit en marche, Bran avec elle, et elle resta allongée la plupart du temps, Ludowic enchaîné à ses pieds, sur un tapis devant le lit. Un cocher avançait le long des routes, jusqu’à rejoindre le château. Ils passèrent sans problème les quelques patrouilles surveillant le château. Ce dernier était abandonné, et Mélinda put voir quelques bannières flottant en haut des tours, indiquant que l’endroit appartenait à l’Ordre. Ceux qui venaient de prendre le château devaient sûrement discuter de ce qu’il faudrait faire du château : le vendre, le détruire pour utiliser les pierres dans d’autres forts, ou le conserver. Les portes à l’entrée étaient ouvertes, et il n’y avait personne, aucun garde, aucun archer. Le chariot entra dans la cour principale, quasiment vide, à ‘l’exception d’une petite femme isolée se trouvant là, une Terranide.

*Comment diable a-t-elle fait pour ne pas se faire capturer ?*

C’était étonnant. Le cocher continua à s’avancer, et Mélinda tourna sa tête vers Ludowic. Le petit Terranide dormait à moitié,  et elle avait besoin qu’il soit pleinement réveillé pour voir qu’elle ne lui avait pas menti. La vampire tendit sa main pour caresser la nuque du Terranide, l’amenant à se relever. Il était particulièrement faible, et elle le posa sur le lit.

« Debout, petit Terranide, nous sommes arrivés ! »

Mélinda alla près de l’armoire du chariot, l’ouvrit, et en sortit une petite fiole rouge. Elle comprenait du sang. Son sang. Quoi de mieux à boire que son propre sang, après tout ? La vampire s’approcha du petit Terranide, et décapsula la fiole, puis enfonça le contenu dans la bouche de Ludowic. Le sang fila dans sa gorge, et le réveilla rapidement. Un sourire sur les lèvres, la vampire lui fit boire l’intégralité de la fiole, puis la retira de ses lèvres. Ses mains étaient entravées, après tout. Il portait un collier autour du cou, avec une laisse un peu plus courte. La vampire déposa la fiole dans l’armoire, puis referma cette dernière.

« Nous sommes arrivés, petit Ludowic. »

Bran était descendu, ouvrant la porte. De la poussière s’y insinuait un peu. La vampire attrapa Ludowic par la laisse, et descendit, attendant que ce dernier la suive. La grande cour avait jadis du resplendir de vie, mais il n’y avait plus rien. Elle était vide, avec quelques rares débris noircis ici et là, témoignant qu’il y avait eu un incendie ici. Mélinda vit des traces de terre retournée sur le sol, et se dit qu’un charnier avait du être fait dans la cour. Le soleil éclairait la cour, et le cocher resta sur le chariot, tandis que la Terranide isolée se tenait à côté, tenant un balai entre les mains.

Dans son regard, Mélinda y lut une sorte de naïveté candide, ainsi qu’une sorte de profonde mélancolie. Le château était abandonné, avec des tours condamnées. Un écriteau sur un coin indiquait que l’endroit était propriété de Nexus, et interdit à la visite, sous peine d’amende. Mais il n’y avait personne pour surveiller le château.

« Tu es réveillé, petit Terranide ? Je suppose que tu dois reconnaître ton chez toi... »

D’un signe de tête, elle désigna la Terranide restée près du chariot.

« C’est qui, celle-là ? »
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le jeudi 31 janvier 2013, 20:45:19
« ...suis pas petit » maugréa indistinctement Ludowic, que l'odeur du sang avait déjà partiellement tiré de sa torpeur.

Le liquide rouge coulant dans sa gorge lui fit un effet incroyable. Comme s'il avait reçu une décharge, son corps se tendit, alors que son crâne, jusque là douloureux, se mit à fourmilier d'une façon assez agréable. Sa langue fit frénétiquement des tours sur son palet, pour ne pas perdre une goutte du précieux breuvage. Son organisme, résilient, s'attachait déjà à lui rendre ses moyens et à compenser les longs jours de jeûne. L'euphorie lui fit un court instant oublié qu'il était enchaîné : même s'il l'était toujours, il était bien plus libre qu'une minute avant. Ses mouvements étaient encore entravés par le métal, mais il était capable de marcher et de penser à nouveau. Toutefois, il revint vite à la réalité, et se demanda si c'était une bonne chose. Tant qu'il était mourant, Mélinda ne pouvait pas lui faire trop de malheur. En revanche, à présent...

Suivant le chemin que l'homme musculeux lui imposait -il n'avait de toute façon pas d'autre choix, dans la situation où il était-, le jeune terranide osa à peine relever les yeux. Et si la vampire avait dit vrai ? Il avait eu un peu de temps pour y réfléchir. Si elle l’emmenait ici, c'était soit que ses dires étaient dénués de mensonges, soit qu'elle avait monté une mascarade. Le regard de Ludowic passa finalement sur la vaste cour qu'il connaissait si bien, d'abord muet. Il avait passé des nuits entières à y jouer, à grimper sur les arbres, les toits, à effrayer les serviteurs. Il l'avait quitté lorsque les étranges individus l'avaient capturés, et il n'avait pas pu voir grand-chose. Il avait bien senti une odeur, et une ambiance, étrange, mais il avait été trop préoccupé par son propre sort pour réagir. Il comprenait à présent que les événements qui s'y étaient passés n'étaient pas normaux, et pas de bonne augure. Cette cour avait toujours été pleine de vie, d'où pouvait venir toute cette cendre ? Il ne restait plus qu'une personne, qu'il reconnu aussitôt. Il n'avait jamais beaucoup aimé cette fille, elle était encore plus stupide que la moyenne de ses serviteurs, toutefois, ça n'en était pas moins une présence familière. Le semi-vampire sourit largement, puis se reprit. Il ne fallait pas donner un levier supplémentaire à sa geôlière, songea-t-il précipitamment. Il tenta d'exprimer le désintérêt, en haussant les épaules.

« C'est juste... une domestique débile. Elle sait faire que balayer. Même pas parler. C'est une bonne à rien, et elle est folle. »

Loin de se montrer offusquée du discours de Ludowic, qui parut ne pas du tout l'atteindre, l'intéressée sembla le reconnaître à son tour. Elle eut une mimique étrange, et recommença aussitôt à passer des coups de balais sur le sol, qu'elle regardait à présent fixement. Le mouvement plutôt brusque qu'elle fit révéla à son cou un petit ornement grisâtre, représentant une tête de cerf avec des bois, accroché par une cordelette moins noble encore. Le jeune terranide retint de justesse une exclamation de surprise. Il connaissait ce collier : il avait déjà vu sa mère le porter. Puis il ne l'avait plus vu, sans doute était-il retourné dans une boîte à bijoux. Que faisait donc cette imbécile avec ? Il était difficile de croire qu'elle était capable de le voler, analysa le semi-vampire. Il n'en dit rien, préférant encore le voir sur une servante que sur Mélinda. En l'état, recouvert par la poussière, il ne ressemblait de toute façon pas à une parure très précieuse, suffisamment terni pour passer pour un métal vulgaire.

« La Reine ne va pas être contente. Non, non, non. Son fils plein de chaînes. Oui, oui, oui. Elle ne l'est pas. » murmura Flo, sans doute à peine consciente d'être entendue.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le vendredi 01 février 2013, 11:33:48
« C'est juste... une domestique débile. Elle sait faire que balayer. Même pas parler. C'est une bonne à rien, et elle est folle. »

Vraiment ? D’où venait, dans ce cas, l’onde de plaisir que le petit Ludowic avait ressenti ? Cette onde perceptible à travers une subtile ondulation sanguine ? Mélinda était loin d’être dupe, mais elle ne dit rien. Elle comprenait que voir un visage familier devait soulager le petit Terranide. Il commençait seulement à comprendre cette réalité qu’il se refusait à admettre. Il était seul. Seul au monde. Son passé avait été détruit, et la vampire était la seule raison de son existence. Il se refusait encore à l’admettre, mais ça viendrait. Chaque chose en son temps, la vampire n’était pas pressée. Et puis... Le voir souffrir, c’était aussi une délicieuse vengeance sur la mère de cet insolent. La mort de cette garce ne lui faisait ni chaud, ni froid.

En voyant Ludowic, la servante isolée se mit à s’agiter frénétiquement, frottant le balai. Mélinda la regardait fixement, tandis que Bran, impassible, restait dans son coin, se contentant de surveiller sa petite sœur. En remuant son balai, la servante montra un collier autour de son cou. Sur le coup, Mélinda n’y fit pas attention, se disant que c’était simplement la preuve qu’elle était une esclave. Qu’elle soit folle, ça, en revanche, Mélinda n’en doutait pas. Pour rester ici, il fallait l’être. Mais, débile, par contre... La servante se mit à marmonner dans son coin, et la vampire resta les bras croisés, tournant sa tête vers Ludowic.

« Elle est peut-être débile, mais elle, au moins, elle n’a pas été capturée... Je dirais donc qu’elle est plus futée que toi, petit Ludowic. »

Mélinda se rapprocha lentement de la femme, se demandant comment aborder cette dernière. L’objectif de la vampire était fort simple : montrer à Ludowic qu’il ne restait plus personne dans le château. En soi, il suffisait de le voir pour s’en rendre compte. Elle traînait avec elle Ludowic, qui était toujours attachée, la vampire ne lui faisant toujours pas suffisamment confiance pour le relâcher. La servante continuait à balayer le sol, et Mélinda tourna sa tête vers Bran.

« Qu’est-ce qu’elle a dit ? »

Son frère haussa les épaules, mais répondit rapidement, ayant été un peu plus attentive que l’esclavagiste :

« Elle a dit que la Reine du semi-vampire sera énervée de le voir enchaîné. »

Mélinda hocha la tête, puis regarda la Terranide, sentant une pointe d’agacement la traverser. Elle tendit sa main, et attrapa le balai de la femme, le retirant fermement, et le jeta vers le sol.

« Il n’y a plus personne ici, à part toi ! La Reine est morte ! Comme tous les gens ici, leurs cadavres ont été réunis en un beau charnier, les Nexusiens et les religieux y ont foutu le feu, et se sont barrés ! Qu’ont-ils fait du corps de la femme qui dirigeait le château ? Qu’ont-ils fait de son corps ? Tu l’as sûrement vue ! »

Mélinda avait l’impression de parler contre le vent, mais l’idée était que Ludowic comprenne que sa mère n’était plus. Faire table rase du passé, en somme.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le mardi 05 février 2013, 01:00:07
La domestique ne parut tout d'abord pas affectée par le fait que Mélinda lui prenne son balais des mains. Elle continua même quelques secondes à esquisser des mouvements de balancier, comme si elle avait encore l'objet. Puis, avec du retard, elle sursauta et fit un pas en arrière. Elle sembla presque écouter avec attention ce que lui disait la vampire, mais c'était surtout la crainte qu'on lisait dans son regard. Pas une crainte à long terme de ce qui aurait pu l'atteindre ; elle avait simplement détecté l'agressivité de la femme, et savait qu'il fallait alors se méfier. Mécaniquement, elle récita.

« Je suis désolée. Je ne voulais pas faire tomber cet objet. Je suis désolée. Je ne voulais pas faire tomber cet objet. Je suis désolée... »

La terranide s'entêta à répéter plusieurs fois l'excuse, préparée suite à une erreur ancienne et généralisée, sur le même ton absent quoiqu'un peu paniqué.

« Elle a pas été capturée parce que personne veut d'elle. Elle sert à rien, tu vois. » fit Ludowic avec l'air suffisant de celui qui vient d'avoir raison, oubliant par là même sa brève résolution au vouvoiement.

La lumière se fit finalement après une demi-dizaine d’occurrences, et Flo parvint à changer un peu sa rengaine. Loin de passer pour une confirmation claire, elle était visiblement assez surprise d'apprendre la nouvelle, sans vraiment toujours manifester d'émotion usuelle.

« Ah oui ? Vous dites vrai ? Des intrus, oui. Pas de mal aux terranides. Brûlé. Tout. Flammes. Flammes ! » La domestique se prit la tête dans les mains et se mit à la secouer frénétiquement. « FLAMMES. JE SUIS SEULE. » Elle fronça les sourcils, et s'arrêta aussi soudainement. « Non. Le fils de la reine. Il est là. Toujours là. » conclut-elle en pointant du doigt l'intéressé.

Pendant ce temps, Ludowic était resté incertain. L'évidence de la déchéance de sa mère était de plus en plus certaine, mais il avait eu du temps pour se préparer. Il ne fondrait pas en larmes, cette fois. Il se sentait beaucoup plus sûr de lui dans ce lieu qu'il connaissait bien, quand bien même celui-ci était désert et désolé. Il soupira tout de même sinistrement.

« Bon... Elle est folle... T'es-vous contente ? »

Le jeune terranide ne voyait pas comment s'échapper. Il pouvait faire traîner les choses, mais il ne savait par quel moyen il pourrait se défaire des chaînes qui pesaient sur lui. Il contempla le sommet de la plus haute tour, où devaient encore se trouver la plupart de ses jouets, de ses dessins, de ses peluches. Il ne les reverrait sans doute plus jamais. Un sentiment étrange, mêlant nostalgie, fatalisme et tristesse l'envahi. Il avait espéré tomber sur des domestiques encore fidèles, qui l'auraient libérés. Hélas, ils s'étaient probablement enfuis, ou au mieux restaient cachés. La situation ne présentait plus pour lui beaucoup d'espoir. Parallèlement, le semi-vampire remarqua le regard maintenant fixe de Flo sur lui. Cette dernière s'approcha lentement de lui, hésitant, gênée par la présence de deux inconnus.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 06 février 2013, 22:01:21
Flo la Terranide, curieuse servante déboussolée, continua à prouver qu’elle était dans son monde, et Mélinda cessa de s’y intéresser. De toute manière, les exemples lui semblaient suffisamment parlants. A moins d’être aveugle, Ludowic ne pouvait que comprendre que son passé était révolu. Tout était désert ici, abandonné, triste. Peut-être bien que les religieux avaient choisi d’abandonner Flo, mais la vampire n’y croyait pas. Elle savait que les soldats l’auraient sûrement violé et tué, simplement pour s’amuser. Elle devait connaître le château, et savoir où s’abriter, afin d’éviter de tomber sur les gardes. C’était la seule hypothèse possible. Ludowic était indéniablement perturbé, en oubliant même de la vouvoyer. Elle fronça les sourcils, s’apprêtant à le rabrouer, quand elle vit Flo s’avancer vers Ludowic, le désignant comme le « fils de la Reine ». Son regard craintif observait tour à tour Bran et Mélinda. La vampire jeta le balai de l’intéressée sur le sol, et attrapa Ludowic par la chaîne, tirant d’un coup dessus, ce qui eut pour effet de le faire trébucher.

« La Reine est morte, répéta-t-elle. Et lui est à moi. Un petit insolent qui va devoir apprendre le respect, s’il ne veut pas que je l’abandonne auprès d’un tisserand. Tu as une belle fourrure, petit Ludowic, on me l’achèterait sûrement pour en faire un beau manteau. Les Nexusiennes adorent, il paraît que c’est la grande mode. »

Être un Terranide poilu, ça intéressait en effet beaucoup les tisserands. Mélinda se retourna, se demandant quoi faire, maintenant. Il serait idiot de repartir si rapidement. Ludowic n’avait sans doute pas encore vraiment compris, et, si la plupart des entrées du château étaient condamnées, Mélinda était sûre qu’il existait encore des passages dérobés. Elle poussa Ludowic, qui arriva devant elle, toujours bloqué par les chaînes autour de ses poignets. Elle savait qu’il était rapide, et qu’il avait de belles griffes. C’était une protection nécessaire, indispensable, même. La vampire ne pouvait se permettre de prendre le moindre risque, elle tenait bien trop à sa précieuse vie pour la perdre stupidement.

« Il est temps de faire une petite visite, Ludowic, tu ne crois pas ? Je ne pense pas qu’on retrouvera la dépouille de ta mère, mais peut-être des objets de valeur, auxquels tu tenais... Si les Nexusiens n’ont pas tout pris, bien sûr. »

A dire vrai, à part des balais et des marmites, la vampire ne pensait pas qu’on trouverait quoi que ce soit de valeur ici. Le château avait été complètement mis à sac, au nom du butin de guerre. Les Nexusiens avaient juste eu la clémence de retirer les potences, et d’enterrer les morts, probablement afin d’éviter que l’endroit ne pullule de goules et d’autres créatures. Ce souci témoignait de leur volonté de revenir, de ne pas laisser ce château abandonné trop longtemps. Mélinda huma l’air, vide, sec, austère. Clairement pas le genre d’endroit où elle avait l’intention de vivre.

« Bien... Allons donc dans tes anciens quartiers, s’ils existent encore... Montre-nous donc le chemin. »
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le mercredi 06 février 2013, 23:45:10
Le semi-vampire prit son temps pour se relever, frottant ses genoux endoloris par la chute, et adressa un regard noir à Mélinda. Puis d'une voix lasse, guère convaincue, il finit par accepter :

« C'est bon, c'est bon. On y va. Mais on va rien trouver d'intéressant. »

Il fit semblant de chercher son chemin, un instant, traînant à choisir une direction. Puis il se dit qu'il valait mieux en finir, arrêter de contempler ce spectacle macabre. Sa tortionnaire ne pourrait pas éternellement le tenir enchaîné. Il fallait juste passer à une autre situation, l'obliger à changer si nécessaire. Et alors il pourrait s'enfuir : il n'avait pas encore tout-à-fait abandonner l'idée, quoiqu'elle lui semblait de plus en plus lointaine, et de plus en plus futile. S'enfuir, oui, mais pour aller où ? Tout ce qu'il connaissait n'était plus qu'un tas de cendre, et la seule personne en qui il pouvait avoir la moindre confiance était une domestique débile. L'idée qu'il serait peut-être mieux avec Mélinda lui traversa l'esprit, cependant, il se souvint qu'elle lui demandait d'être son serviteur. C'était une sacrée contrainte. Ludowic ne savait pas trop s'il préférait être perdu ou obéir à une femme cruelle. Dans les deux cas, son avenir était sans réelle issue.

Le jeune terranide poussa de la main la lourde porte du donjon, déjà entrouverte, car son verrou avait été écrasé sans ménagement. Il montait sans s'arrêter les marches en colimaçon, arrivant à chaque fois dans une pièce plus délabrée que la précédente. Le rez-de-chaussé n'était qu'une antichambre sans réel intérêt, surtout que les quelques objets de valeurs qui y étaient exposés avaient été pillés, les vitrines brisées. Le premier niveau était un salon, dont on avait retiré de même toute parure superflue, ne restait qu'une belle, mais trop encombrante à transporter, table ronde où les deux seuls membres de la famille royale prenaient leur repas quand il faisait mauvais. Le laboratoire de sa mère, situé au deuxième étage, avait en grande partie brûlé, les missionnaires ayant dû juger, après s'être servi en objets magiques, que le lieu était trop empreint d'énergie maléfique pour le laisser en état. Le plafond était noir, et le sol avait quelques trous, pourtant, l'incendie n'avait pas du trouver le bois de l'intérieur de la tour à son goût : il ne s'était pas propagé aux autres niveaux. L'essentiel était là, toutefois, car tous les instruments, les substances profanes, les étagères, les pentacles sur le plancher, avaient été rongés par les flammes.

Plus haut, la chambre elle-même, ou plutôt les chambres, car la pièce était séparée par une fine cloison, laissant environ un tiers de l'espace à celle du fils, ce qui était déjà assez spacieux. L'escalier débouchait d'abord sur celle de la mère, une fois encore les tapisseries précieuses avaient été arrachées, laissant la pierre nue ; une armoire était renversée sur le côté, laissant encore échapper quelques vêtements ternes, et dans un coin un coffre était ouvert, probablement vide. La scène était désolante, mais ce ne fut pas ce qui interpella Ludowic. Ni ce qui aurait interpellé toute personne sensée.

« Oh... »

Sur le large lit rouge-sang était étendu un cadavre dont il détourna les yeux immédiatement. Pas celui de la maîtresse des lieux, mais celui, le semi-vampire l'avait identifié de suite, c'était celui d'une autre servante : une terranide. Cette dernière gisait, nue, sur le dos, dans une petite marre de sang. L'état de décomposition un peu avancé de son corps suggérait qu'elle était déjà morte depuis des jours, peut-être depuis l'attaque. La cause de la mort n'était pas difficile à déterminer, car le corps de la féline était recouvert d'hématomes et de petites entailles, et de quelques uns plus grosses, particulièrement au niveau de la poitrine et de l'aine. D'ailleurs, les objets qui avaient servi à la torturer étaient encore présents, éparpillés un peu partout dans la pièce. Le semi-vampire savaient que certains appartenaient à sa mère, le martinet, le fouet, pour l'avoir déjà vu les manipuler en de rares occasions. La plupart des autres, en revanche, lui étaient inconnus : ils prenaient des formes diverses, des simples cylindres allongés aux complexes outils crantés. Le dégoût envahi Ludowic. Il ne voulait pas rester une seconde de plus ici, il n'avait même plus envie de revoir ses jouets. Y compris pour lui, l'ambiance était trop malsaine.

« Bon, on peut s'en aller, maintenant ? »
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le vendredi 08 février 2013, 15:28:50
« C'est bon, c'est bon. On y va. Mais on va rien trouver d'intéressant. »

Ludowic se mit en marche, après quelques hésitations. Mélinda entreprit de le suivre, Bran les suivant de loin. Elle le tenait par la laisse le reliant à son collier, s’assurant ainsi que le jeune Terranide ne cherche pas, soit à lui fausser compagnie, soit à l’attaquer. Ils se rapprochèrent d’une des entrées du donjon, la porte cédant facilement. L’intérieur du château était poussiéreux, sinistre, sombre. Tout avait été dévasté, arraché, volé, détruit. Ce que les pillards et les soldats n’avaient pas volé, ils l’avaient laissé ici, dans un triste état. Il n’y avait quasiment plus rien, et Mélinda se mit soudain à craindre que des rôdeurs ne tardent pas à débarquer. Les plus petits prédateurs, qui venaient après le passage de l’armée : les bandits, les brigands, les maraudeurs. Ceux qui venaient grignoter les os, s’attaquer aux restes du festin. Mais il n’y aurait pas grand-chose. Les tapisseries avaient été enlevées, ainsi que les meubles, les vêtements, les tableaux avaient été arrachés, laissant des formes blanchâtres sur les murs, épousant la forme d’anciens tableaux. On avait condamné de nombreuses fenêtres, et détruit beaucoup de portes, les enfonçant violemment. A chaque couloir, chaque porte entrouverte, Mélinda pouvait percevoir la fureur du combat, ou, plutôt, du massacre.  Vae victis, disaient les Anciens. Cette locution se confirmait toujours en cas de siège. La pitié n’était pas l’apanage de la guerre. Viols, rapts, tortures, massacres, les anciens employés et servants de Ludowic avaient souffert, et ceux qui étaient encore en vie n’étaient pas au bout de leur peine. Si l’Inquisition ne leur tombait pas dessus, ils finiraient esclaves, travaillant comme des bagnards aux docks de Nexus, ou dans d’immenses fermes, à osciller entre les fouets des contremaîtres et les crocs des loups vivant à proximité.

Ils passèrent devant une pièce carbonisée, probablement un ancien lieu d’invocation, ou un endroit similaire. Mélinda se demandait s’il y avait eu un bûcher. Sûrement. L’Ordre adorait les bûchers. Elle imaginait volontiers, au milieu des cadavres pendant dans le vide, d’autres se contorsionnant dans un immense bûcher, des dizaines de corps se mettant à brûler. Si les soldats n’avaient pas égorgé la mère de Ludowic, c’était probablement le sort auquel elle avait eu droit. L’Ordre n’aimait pas les vampires, surtout ceux qui avaient des châteaux. Ils avaient promptement fait disparaître les cadavres, de manière à éviter qu’ils ne deviennent des martyrs, ou des preuves compromettantes de la barbarie des sièges.

Le trio continua à monter dans ce château maudit. S’il n’était pas reconstruit rapidement, il deviendrait le repaire des brouxes, les donjons seraient envahis par les goules, les putréfacteurs, et des bandits s’en serviraient sûrement comme refuge. C’était un sort très probable, si personne ne rachetait le château. Ils arrivèrent ainsi dans une chambre qui, jadis, avait du être élégante. Là encore, elle avait été presque totalement dépouillée. On avait renversé une armoire, sans la prendre, probablement parce que les soldats avaient déjà les bras chargés. Il ne restait que quelques vêtements fades et sans intérêt éparpillés sur le sol. En revanche, le lit était resté, mais il n’était pas vide. Dessus, leur montrant son corps, une Terranide était allongée, morte. Cette vue, visiblement, chagrina Ludowic. Ses yeux grands ouverts fixaient silencieusement le plafond, dénués de la moindre expression. Mélinda se rapprocha d’elle. Une odeur agressive lui attaquait le nez : celle de la chair entrant en putréfaction. De petits mouches s’éloignèrent du cadavre, tourbillonnant dans l’air, et la vampire, silencieusement, porta ses doigts sur la flaque de sang. Sa peau avait une coloration bleue, signe qu’elle devenait rigide, du fait de l’accumulation du sang. Ce dernier avait coagulé, et elle le porta à ses lèvres, avant de tirer la langue, son visage s’enlaidissant en une grimace de dégoût.

« Beurk ! »

Elle était morte depuis plusieurs jours. Le sang des cadavres était infâme. Elle secoua la tête. On l’avait torturé, violé à plusieurs reprises. Elle vit que ses tétons avaient été arrachés avec des pinces, qu’on l’avait étranglé, et brûlé sa queue. Elle imaginait sans peine la dizaine de porcs autour d’elle, en train de la torturer, buvant, lui crachant dessus, découpant son corps, la mutilant gravement. C’était un véritable gâchis. Elle continua à observer ce corps massacré, se demandant au bout de combien de temps elle était morte, et ce qui, finalement, l’avait tué. On avait laissé les instruments de sa mort : un fouet couvert de sang, avec une petite flaque sous ce dernier, des pinces, et d’autres objets. Elle regarda derrière le lit, et vit un morceau de son corps : sa langue. Arrachée avec une tenaille. Un Ashnardien n’aurait pas fait mieux. Le vice régnait dans cette pièce. Pas ce vice qu’on vous déversait dans les harems et les maisons de charme, non, mais le vrai vice, celui qui résultait du sadisme et de la cruauté. Cette Terranide n’avait eu aucune chance, et, pourtant, son sort était préférable à celles qui avaient survécu, et qui étaient entre les mains des Inquisiteurs.

« Bon, on peut s'en aller, maintenant ? »

Ludowic n’était pas très bien. Elle le sentait, à la manière dont son sang provoquait des ondulations. Il n’était probablement pas habitué à un tel spectacle. La vampire le regarda silencieusement, avant de parler :

« Tu sais ce que nous sommes, Ludowic. Des vampires. Tu peux être triste pour elle, mais l’Ordre est bien connue pour ne pas apprécier toutes les espèces qui, selon ses propres critères, ne sont pas saines. Nous en faisons partie. As-tu jamais entendu parler des Inquisiteurs ? De leurs geôles ? De ce qu’ils font subir aux gens comme nous ? As-tu seulement la moindre petite idée de la chance que tu as eu de finir entre mes mains, hum ? Regarde bien cette fille, Ludowic. C’était une de tes servantes. Qu’avait-elle fait de mal pour mériter un tel sort ? Crois-tu que ses bourreaux seront punis pour ce qu’ils ont fait ? Crois-tu qu’un justicier viendra les pourchasser pour les pourfendre ? Qu’ils se maudiront de leur cruauté ? Il est temps pour toi de grandir. Tu es un Terranide, ce qui revient à dire que beaucoup chercheront à abuser de toi, et tu es aussi un vampire, ce qui revient à dire que beaucoup chercheront à te détruire. Ta petite existence heureuse est terminée, et tu as eu la chance de survivre. »

Mélinda reprit son souffle, terminant ce qu’elle voulait lui faire comprendre :

« En étant mon esclave, tu bénéficies de ma protection, ce qui veut dire que ce qu’on a fait à ta servante ne peut pas t’arriver, sous mon commandement. Regarde ce cadavre, observe sa souffrance, ressens les derniers moments de sa vie, et comprends que la liberté, dans un monde de vautours et de loups, a un poids. Être libre, c’est certes pouvoir faire ce qu’on veut, mais c’est surtout n’avoir personne pour vous défendre. »
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le samedi 09 février 2013, 01:44:50
Loin de chercher à confronter la réalité crue, Ludowic refusait de lever les yeux, et restait à contempler le sol. Il ne voulait pas distinguer le détail de l'horreur qu'il avait déjà entrevue, et qu'il s'appliquait maintenant soigneusement à éviter d'imaginer. Si le jeune terranide était d'une curiosité maladive, celle-ci avait quand même ses limites, et rien ne l'avait préparé à un tel spectacle. Il ne pouvait cependant pas ne pas penser à la fragilité du corps de la servante, se demandant si le sien aurait été rompu si facilement. Non, sans doute pas : quoi que Mélinda disait, les vampires -la définition incluait à l'époque seulement sa mère et lui- étaient invincibles, on le lui avait toujours dis ainsi. Le seul être capable de mettre en cage un vampire, comme c'était actuellement le cas pour lui, était un autre vampire. Ou alors, il aurait fallu beaucoup d'humains, comme ça avait été le cas juste avant, quand il avait été enlevé par ses étranges hommes armés.

« Moi je pourrais les punir. Je suis plus fort qu'eux. Je peux les tuer à mains nues, j'ai pas besoin de tous ces trucs. » Il balaya avec sa main enchaînée devant lui, pour désigner, sans toujours les regarder, les accessoires dispersés. « Ils sont lâches, ils sont pas capables de se battre sans tous leurs machins en métal, pour couper... » Il adressa un énième regard haineux à sa tortionnaire. « ...pour enfermer. Mais je peux rien faire si je dois faire la cuisine et le ménage en même temps. »

Le discours de son interlocutrice comportait beaucoup de questions, et peu habitués à la rhétorique, Ludowic s'était demandé si elle voulait réellement qu'elle lui réponde. Elle ne lui en laissait pas le temps, continuant à parler sitôt après le point d'interrogation. Le semi-vampire avait du se retenir de lui couper la parole plusieurs fois, n'ayant pas non plus l'usage des répliques trop longues, ayant  estimé prudemment que mieux valait pour lui qu'elle termine sans être interrompue. Il restait finalement assez perplexe face à l'ensemble du raisonnement. En le prenant dans le bon sens, et avec un peu d'aveuglement, il parvenait quand même à le rattacher à ses croyances ancestrales : cette dame cherchait simplement à assurer sa sécurité, en réalité. Revenir à ce fondement comme quoi la plupart des gens qu'il rencontrait étaient bien intentionnés, même un instant, avait quelque-chose de réconfortant.

« C'est un peu bizarre, comme façon de me protéger, quand même. Je crois que je serai plus en sécurité sans ça... » il agita légèrement ses chaînes, ce qui produisit un bruit de métallique. « Et puis aussi si j'étais moins sale, et si je pouvais boire plus... d'eau. » La première affirmation était sans doute vraie, certaines mouches préférant visiblement le pelage nauséabond du terranide à la chair en décomposition du cadavre.

Il était à l'évidence impossible pour Ludowic de s'enfuir, au moins dans la situation actuelle. Et même cette perspective lui paraissait de moins en moins intéressante. Il réfléchit un instant. Il ne perdait rien à essayer de négocier, après tout, maintenant qu'il avait plus d'éléments en main.

« Bon, je devrais nettoyer combien d'heures par semaine ? Les domestiques d'ici devaient faire, euh... » Il fit semblant de compter, en réalité, il n'en avait aucune idée. « Trois heures par semaine, à peu près ! Ou peut-être quatre... »
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le samedi 09 février 2013, 17:10:36
Le pauvre petit Ludowic était, soit stupide, soit aveugle, ce qui, dans le fond, revenait un peu au même. Pensait-il sincèrement pouvoir affronter l’Ordre avec ces petits poings ? Il avait cru dans un monde merveilleux, un monde où personne, de peur de déplaire à sa chère mère, n’avait osé le défier, le remettre en place. Il se croyait fort, alors qu’il était juste stupide. N’importe quel chevalier un tant soit peu expérimenté l’aurait occis en quelques secondes dans un duel. Mélinda avait beaucoup parlé, et observa Ludowic. Ce dernier ne semblait plus aussi hostile que ça à l’idée d’être son esclave, mais posait ses exigences, croyant, encore une fois, que son avis avait une quelconque importance en la matière. Il était bien naïf, mais elle ne voulait pas briser ses rêves trop rapidement.

« Bon, je devrais nettoyer combien d'heures par semaine ? Les domestiques d'ici devaient faire, euh... Trois heures par semaine, à peu près ! Ou peut-être quatre... »

Mélinda se rapprocha de lui, sa robe glissant contre ses jambes, le cadavre de la Terranide toujours derrière eux. Elle pencha sa tête vers le vampire poilu.

« Pour commencer, si les domestiques d’ici travaillaient trois heures par semaine, c’est que ta mère était devenue franchement gâteuse, ce qui n’est pas mon cas... Ni le sien. Alors, soit tu t’es trompé, soit tu racontes n’importe quoi. »

Quatre heures par semaine... Même dans les États terriens, on ne pouvait pas travailler si peu.

« Ensuite, si je t’affectais au nettoyage, petit vampire en peluche, tu passerais ton temps à courir derrière ta queue en essuyant les poils qui tomberont de ton corps. Il en irait de même si je t’affectais aux cuisines. Contente-toi pour l’heure d’être mon esclave, les détails, nous les verrons ensuite. »

Quand ils seraient à Ashnard, par exemple. De plus, l’endroit ne se prêtait guère à ce genre de discussions. L’odeur du sang pourri, mêlé à celle de la chair en décomposition, formait un exemple détonant, qui agressait les narines de la vampire. C’était dégoûtant, tout simplement. Les soldats n’avaient aucun goût. Jadis, le sang de cette femme avait du être délicieux, un vrai régal. Maintenant, elle ne ressemblait plus à rien. Attrapant à nouveau la chaîne qui retenait Ludowic, Mélinda lui fit signe de rebrousser chemin. Dès lors, le duo fit marche arrière, jusqu’à revenir dans la cour.

Le chariot était toujours là, avec le cocher, qui donnait à boire à ses chevaux. Flo, la loufoque servante ayant échappé aux envahisseurs, était toujours dans la cour, et le soleil continuait à éclairer ce triste endroit. Ils n’avaient pas visité tout le château, mais ce serait superflu. Le peu qu’ils avaient vu était, pour la vampire, entièrement suffisant. Elle sortit donc, et s’avança un peu, avant de se retourner vers Ludowic.

« Ta mère et moi avions un différend remontant à plusieurs siècles. C’est au nom de cette lointaine dispute que j’ai décidé de t’acheter. Jadis, elle était en position de supériorité par rapport à moi, et, maintenant, à travers toi, c’est l’inverse qui se produit. Je suppose que tu as dorénavant compris qu’il n’y a pas de retour en arrière possible. Ton ancienne existence est détruite, et, quand l’Ordre reviendra, ou quand les autres charognards reviendront, tes petits points ne les dérangeront nullement. »

La vampire avait les bras croisés tout en parlant. On entendait légèrement les mugissements du vent. Le cocher se rapprocha alors de Mélinda.

« Madame, il ne vaut mieux pas traîner ici.
 -  Que voulez-vous dire ? »

Le cocher se gratta la tempe.

« Ces montagnes regorgent de camps de bandits, vous savez, et ce château abandonné ne m’inspire guère confiance.
 -  Je prends note de vos inquiétudes. Maintenant, retournez vous occuper de vos chevaux. »

Le ton était assez cassant, et le cocher s’exécuta, tandis que Mélinda s’intéressa de nouveau au vampire.

« Je t’ai conduit ici pour que tu réalises bien la situation dans laquelle tu es, Ludowic. Tu es au bord du gouffre. Et je suis la corde qui t’empêchera de tomber. »
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le lundi 11 février 2013, 01:49:03
Ludowic était de moins en moins incommodé par les chaînes, ou du moins y faisait-il de moins en moins attention : il s'habituait finalement plutôt vite à ce fardeau. Sans rien rajouter, il obéit aux instructions de Mélinda et redescendit les longs escaliers tournants, trop content de quitter la proximité immédiate du cadavre mutilé. Pendant le trajet, il grommela quand même :

« C'est déjà bien quatre heures, quand c'est bien fait... et puis je suis tout à fait capable de faire le ménage, si un domestique stupide peut passer le balais, moi aussi... »

Pour autant, il ne comprenait pas ce que, dans ce cas, celle qui se présentait comme sa maîtresse attendait de lui. Le respect, le vouvoiement tout cela, ça ne lui semblait pas être un but en soit. Lui s'en fichait un peu, et il n'aurait pas protégé des gens juste pour qu'il lui parle avec déférence. Peut-être l'aurait-il fait si on avait nettoyé le sol de son château, apporté et préparé sa nourriture... Si cela lui permettait de ne pas travailler lui-même.

« Les bandits sont idiots, ils ont tous peur de ma mère. Parfois, ils lui apportent des offrandes pour pas qu'elle les tue. »

Mais en l'état, il n'avait pas vraiment d'idée de pourquoi Mélinda faisait autant d'effort, aller le chercher dans une cage, l'attacher, le transporter jusqu'à chez-lui, monter tout en haut de la tour. Cela ne lui paraissait pas avoir beaucoup de sens... jusqu'à ce qu'elle lui explique. L'explication ne lui plut pas. Un frisson d'angoisse parcouru son dos et l'envie de s'échapper immédiatement revint aussitôt. Tout ce qui motivait la vampire, c'était donc la méchanceté et la vengeance ? Et c'était lui, qui n'avait pourtant rien à voir avec les agissements de sa génitrice -il était loin d'avoir plusieurs siècles- qui allait subir tout ça ? Il comprit que même s'il se tenait bien, Mélinda ne serait sans doute jamais gentille avec lui. Son regard, qui s'était un peu éclaircit avec la perspective d'une condition, presque tranquille, d'esclave, s’assombrit de nouveau.

« Ah... mais je suis pas ma mère... ça sert à rien de me faire d'être méchante et de m'attacher pour ça... j'ai rien fait... »

L'injustice de la situation, un sentiment très commun ces derniers temps, le frappa. Toutefois, le jeune terranide se souvint encore qu'il n'était pas en position de force, en état de protester. Cela faisait un moment qu'il l'avait compris, et négocier semblait un peu mieux marcher avec son interlocutrice que quand il se plaignait.

« Et alors, je peux faire quelque-chose de plus... Pour racheter ça ? » essaya-t-il avec prudence.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le lundi 11 février 2013, 11:13:10
« Ah... mais je suis pas ma mère... ça sert à rien de me faire d'être méchante et de m'attacher pour ça... j'ai rien fait... » minauda le petit vampire.

Un point de vue qui appelait à discussion. Après tout, il l’avait bien attaqué. Les péchés des pères... Ou de la mère, en l’état. C’était quelque chose de tellement biblique. Les fautes des anciens tombant sur la nouvelle génération. C’était le fruit de l’héritage, quelque chose qui se transmettait, de la même manière qu’on héritait d’un titre de noblesse, ou d’un bien. Ce n’était pas juste, certes, mais, à ce prix-là, la véritable justice aurait été que chaque individu naisse avec le même héritage. Tel n’était pas le cas. Ludowic comprenait à présent pourquoi Mélinda se donnait tout ce mal. Elle ne s’attendait pas à s’enrichir avec ce nobliau rebelle et impertinent, ses motivations étaient relativement différentes. Et il les comprenait, tout en craignant de vivre une vie de souffrance. Ça aurait pu être le cas, mais Mélinda était bien trop tendre.

« Et alors, je peux faire quelque-chose de plus... Pour racheter ça ? » demanda-t-il timidement.

Mélinda croisa les bras, attendant quelques secondes. Le vent continuait à remuer dans la cour, et le départ, vers Ashnard, était imminent. La vampire pencha la tête, réfléchissant à ce qu’il convenait de répondre au vampire, et les décroisa.

« Si j’en voulais à ta mère au point de la haïr, et si je voulais vraiment te faire souffrir, je ne t’aurais pas racheté. Je préfère me faire à l’idée que la progéniture de celle qui m’avait traitée de haut est désormais à mes pieds. Une sorte de juste retour des choses. »

Le cocher était nerveux, impatient. Il avait visiblement hâte de partir, ce en quoi la vampire pouvait le comprendre. Cet endroit puait la mort. Ce n’était pas vraiment le genre d’endroit où elle avait envie de s’installer. Elle attrapa Ludowic par la chaîne, et marcha vers le chariot, sans accorder un seul regard pour Flo. Dans un autre monde, elle aurait peut-être eu de la pitié pour cette femme, mais, en l’état actuel des choses, elle la plaignait surtout. Une pauvre demeurée. Bran monta à côté du cocher, et Mélinda rentra à l’intérieur de la calèche, retournant s’asseoir sur le lit qui se trouvait à l’intérieur.

« Comme je te l’ai dit, petit Ludowic, tant que tu respecteras mes conditions, tu ne seras pas battu. Tu es mon esclave, je n’ai aucun intérêt à abîmer ce qui m’appartient. »

Le regard de la vampire croisa celui de Ludowic, alors qu’une idée lui traversait la tête. Elle allait prendre un risque, mais c’était le métier qui voulait ça. Si on voulait un métier sans risque, on plantait des betteraves, on ne pratiquait pas l’esclavage. Elle alla chercher dans une commode une clef en fer, et ordonna à Ludowic de se retourner. Elle se pencha vers lui, et défit alors les liens qui entravaient son corps, que ce soit ses bras ou son cou. Les lourdes chaînes en acier tombèrent sur le sol, et, avant que Ludowic ne puisse faire quoi que ce soit, Mélinda le souleva par les aisselles, et le cala contre elle, une main sur l’arrière de sa tête, la tête de Ludowic contre la confortable poitrine de sa maîtresse. Son autre main vint lui gratter le dos, glissant le long de sa sensible fourrure, à travers ses vêtements. Elle se mit aussi à lui caresser les cheveux.

« Je suis sûre que ta mère devait adorer te caresser, tu as une fourrure très douce, indiqua-t-elle silencieusement. Si je voulais te faire du mal, reprit-elle alors, crois-tu que je serais allée jusqu’à t’emmener ici ? Je t’aurais attaché, puis envoyé dans les geôles ashnardiennes. Je ne suis pas une méchante femme. »

Elle tenait à le lui prouver au-delà des mots, les mots n’étant, après tout, que des mots, du vent. Elle tendit l’une de ses mains, et écarta le rideau de la fenêtre, permettant de voir Flo, qui semblait osciller entre son envie de balayer et le chariot.

« Je suis sure que ta Terranide n’attend qu’une chose: qu’on daigne la prendre. Alors, je te laisse décider, Ludowic. Veux-tu qu’on la prenne, ou qu’on la laisse ici ? Ton choix sera le mien. »
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le lundi 11 février 2013, 20:33:10
Le jeune terranide haussa les épaules : Mélinda avait encore réussi à le rassurer temporairement. Il fallait dire qu'il n'était pas très difficile à convaincre, car il n'était pas dans les manières des rares personnes qu'il avait rencontré jusqu'ici, sa mère et ses domestiques, de lui mentir. Il n'avait donc pas une lecture psychologique très fine, et avait tendance à considérer comme vraie n'importe quelle information qu'on lui donnait directement. S'il se tenait bien, il n'aurait plus de coup, pour l'instant, cela lui allait.

« Je trouve pas ça très juste, moi... » murmura-t-il quand même pas trop fort, pour le principe de donner son avis, sans oser réellement défier le raisonnement de la vampire quant à ce qu'elle considérait comme une inversion équitable des situations.

Ludowic monta dans la diligence, se préparant à un autre long et difficile trajet, peut-être encore marqué de privation, vers un lieu dont il ne connaissait ni la distance ni la nature. Il se souvenait avoir entendu dire son interlocutrice qu'elle était une ashnardienne, une ville en conflit avec Nexus, d'où il venait. Le nom lui disait bien quelque-chose, mais il n'avait jamais trop porté d'attention à la géographie, et ne savait exactement combien de temps le voyage prendrait. C'était probablement là que se trouvait la demeure de Mélinda, ainsi qu'un endroit plus lugubre, et sans doute très déplaisant, qu'elle appelait geôles.

Cependant, tout ne fut pas exactement comme il l'avait d'abord songé. Quand on lui enleva ses chaînes, son cœur accéléra. Il avait une nouvelle chance de s'enfuir... Mais où était Bran, cet homme qui aurait tôt fait de le maîtriser s'il esquissait le moindre mouvement pour prendre ses jambes à son cou ? Sa première réaction fut de le chercher du regard, puis il sentit les mains de Mélinda le soulever vers elle -il ne faisait après tout pas quarante kilos-. Cela le surpris d'autant plus que lui-même se dégoûtait au plus haut point : jamais dans sa vie il n'avait sentit aussi mauvais, l'odeur qui se dégageait de lui était un brouet infâme de poussière, de sueur, d'urine, d'excrément et de crasse adolescente.

« Ma mère ne m'aurait jamais approché comme ça sans m'obliger à prendre au moins trois bains, en fait... »

Il n'avait jamais aimé se laver, comme beaucoup d'enfants capricieux, mais ici, même lui n'aurait pas dit non à une toilette. Les caresses sur son corps rendu lourd et douloureux par les chaînes et les divers traitements furent un véritable soulagement, dissipant progressivement la tension de ses muscles, quoiqu'elles devaient souvent s'arrêter sur les nombreux nœuds de son épaisse fourrure emmêlée et souillée. Si Ludowic n'osait pas bouger, la position était néanmoins loin d'être désagréable. Il était à ce moment assez loin de penser à l'égorger, ne se demandant même pas s'il en serait capable en l'état. La nouvelle question de Mélinda occupa son esprit.

« Je, bah... On pourrait la prendre, elle n'est pas capable de se débrouiller toute seule, de toute façon. Si on la laisse là elle va mourir. Elle est un peu mon esclave, ou l'a été, alors je dois la protéger, c'est ça ? »

En réalité, sa pensé était un peu plus intéressée. S'ils prenaient Flo, ce serait un peu, il l'espérait, comme s'il avait sa propre domestique, quand bien même il ne serait pas libre. Et même si ce n'était pas le cas, elle était suffisamment stupide, et il la connaissait suffisamment pour lui faire faire une partie de son travail. De quoi alléger sa charge. Il ne voyait que des avantages à l’emmener. Ça n'était que sa petite personne qui le préoccupait vraiment, et ses interrogations allèrent toute en ce sens. Il n'était pas près à revivre un second calvaire. Il n'était pas certain d'y survivre.

« Le voyage va être long ? Je pourrais boire pendant ? Même juste de l'eau... et manger ? Si je ne m'enfuis pas... ? »
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le jeudi 14 février 2013, 18:03:06
« Je, bah... On pourrait la prendre, elle n'est pas capable de se débrouiller toute seule, de toute façon. Si on la laisse là elle va mourir. Elle est un peu mon esclave, ou l'a été, alors je dois la protéger, c'est ça ? »

Elle esquissa un léger sourire, tout en relâchant Ludowic, sachant très bien qu’il puait le bouc. Le voyage de retour vers Ashnard serait long, mais, si elle avait tenu à ce bref câlin, c’était avant tout pour qu’il se détende, et comprenne qu’elle était, à sa manière, bien intentionnée. La vampire ne voulait pas le piéger, ni le blesser. Elle le repoussa donc, estimant que le message était passé. Le Terranide désirait récupérer Flo, sans doute pour se persuader qu’il pourrait encore dominer quelqu’un. La vampire allait lui répondre, lorsque le petit Terranide lui posa une autre question :

« Le voyage va être long ? Je pourrais boire pendant ? Même juste de l'eau... et manger ? Si je ne m'enfuis pas... ? »

Elle sourit.

« Tu envisages donc encore la possibilité de t’enfuir, hum ? Mais où diable iras-tu, petite peluche puante ? Ta vie est avec moi, maintenant. Du reste, Ashnard est à l’autre bout du continent, tout à l’est. Le voyage prendra plusieurs semaines, et nous ferons plusieurs escales, en empruntant des routes sûres. Tu auras donc le droit de manger, de boire, et même de prendre un bain. Un long bain, d’ailleurs. »

Ce serait indispensable. Mélinda se retourna alors, et tira sur un petit panneau en bois permettant de communiquer avec le cocher, à travers un grillage noir.

« Bran, va chercher la Terranide, et amène-là dans le chariot. »

L’homme obtempéra, tandis que Mélinda ouvrit la porte droite de la calèche. Bran s’avança vers Flo, et l’attrapa par le bras, avant de la tirer, sans vraiment lui dire quoi que ce soit. Le balai de la Terranide tomba sur le sol, et elle fut balancée dans le chariot comme un sac de patates. Mélinda referma la porte, puis fit au signe de cocher de démarrer. Elle referma ensuite le panneau. Le voyage serait long, mais ils passeraient par de grandes routes commerciales, surveillées et protégées, afin d’éviter, autant que possible, de tomber sur des monstres ou des brigands. Le chariot se dirigea vers la sortie, tandis que la vampire observait Flo et Ludowic.

« Du reste, un esclave a le droit d’avoir des esclaves, même si, en définitive, tes esclaves m’appartiendront. Je te laisse t’occuper d’elle. »

Mélinda s’étala alors sur son lit, et bâilla à s’en décrocher la mâchoire, avant de fermer les yeux, sentant le chariot remuer le long du sol, s’engageant le long du pont-levis.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le vendredi 15 février 2013, 01:33:43
Alors qu'il n'aurait sans doute pas été dans cette même disposition quelques semaines plus tôt, Ludowic eut un peu d'empathie pour Flo, quand il vit Bran la saisir sans rien lui expliquer. On ne lui avait pas non plus demandé son propre avis, peut-être aurait-elle préféré rester et mourir dans le seul lieu qu'elle connaissait vraiment. Enfin, songea-t-il, il y avait toutes les chances que même si on avait pris le temps de communiquer avec elle, elle ne comprenne quand même rien. Lorsque le frère de sa maîtresse la jeta dans la diligence, peu agile, elle s'effondra sur le plancher. Le semi-vampire fit alors l'effort de l'attraper par l'épaule et de la relever avec une certaine délicatesse. Se faisant sa main frôla le pendentif en forme de tête de cerf, et une sensation de chaleur, un peu éthérée, traversa le corps du jeune terranide. Il n'y prit pas vraiment garde. La domestique se remit finalement sur pied, et resta un moment, hébétée, avant d'articuler :

« Cela sent mauvais. »
« Je sais... » répondit Ludowic en soupirant. Même en étant de très mauvaise foi, il ne pouvait lui donner tord.
« Nous sommes dans une charrette tirée par des chevaux. Cela veut dire que nous bougeons. Où allons-nous ? Quand est-ce qu'on va revenir ? »

Pour le coup, le semi-vampire fut sincèrement surpris par le début de raisonnement de Flo. Pas qu'il soit d'une complexité folle, mais il n'avait jamais entendu la servante manifester le moindre signe de logique et de cohérence. Plus étrange encore, elle semblait se projeter dans le futur. Pour quelqu'un qui ne connaissait pas bien la domestique attardée, le détail aurait pu paraître anodin, cependant, un psychiatre qui l'aurait suivi aurait bondit de son siège. Elle n'était peut-être pas si bête, après tout, se contenta de conclure le jeune terranide.

« Nous allons à Ashnard... c'est, euh, loin. Le voyage va durer plusieurs semaines. Je ne sais pas quand on reviendra. » fit-il, réalisant par là-même qu'un trajet de plusieurs semaines, c'était beaucoup plus long que tout ce à quoi il était habitué.

Il tenta de passer le temps en calculant la distance en pieds que cela pouvait représenter. Il n'était pas trop mauvais en mathématiques, il devrait y parvenir avant la nuit. Les routes marchandes ne passaient pas immédiatement près du  château qu'ils venaient de quitter. Ils devaient emprunter un chemin en piètre état avant de rejoindre le moindre axe commercial. Heureusement, la région, quoique sauvage était plutôt bien sécurisée, car de fait, il n'y avait pas grand-monde à passer dans le coin : ça n'était pas très rentable pour tendre des embuscades. Puis, lorsqu'ils furent arrivé sur les sentiers balisés, ils ne tardèrent pas trop à trouver une auberge.

Celle-ci était plutôt rustique, elle avait visiblement un étage, et disposait d'une écurie fermée assez large, conséquence du passage régulier de marchands à cheval ou transportant des marchandises à dos d'âne. Un petit mur d'enceinte, en piquets de bois, était déployé tout autour du bâtiment, peut-être pour tenir siège contre une éventuelle attaque de bandits, plus vraisemblablement pour décourager tout voleur de chevaux, voire tout client mauvais payeur. Un jeune homme faisant le guet du haut de la palissage aperçu le chariot et lui faisant signe de rentrer, il déplaça la poutre en bois qui maintenait la porte fermée. Lorsque la diligence fut à son niveau, il les harangua avec un accent assez distingué :

« Bienvenue à l’Étoile du Nord ! Nous disposons de fruits frais, d'une cave à vin, de lits exempts de toute vermine, d'une écurie et d'un lieu où attacher les esclaves ! »

C'était un grand gaillard blond, une moustache-duvet lui mangeant la lèvre, habillé comme un bon bourgeois. Les affaires devaient bien fonctionner. Trop jeune pour posséder l'auberge, de toute évidence, il avait un lien de parenté -fils, beau-fils, neveu- avec le véritable propriétaire. Sans doute un gros monsieur ventru et dégarni nettoyant des choppes, et qui, l'air de rien, écoutait les moindres conversations et lisait sur les lèvres celles qu'il ne pouvait entendre.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le samedi 16 février 2013, 21:14:59
Il fallut au chariot une petite heure pour rejoindre l’une des grandes routes filant vers la frontière. Mélinda resta sur son lit, fermant les yeux, écoutant silencieusement Flo et Ludowic parler entre eux. Elle avait fini par ouvrir les deux fenêtres, pour avoir de l’air, mais aussi pour que la puanteur du petit Ludowic s’atténue. Le chariot longeait l’affluent d’un fleuve, et la nuit commençait à approcher. Mélinda fit une petite sieste, avant que le chariot ne s’engage près d’une auberge se trouvant face au cour d’eau : l’Étoile du Nord. Le cour d’eau longeait plusieurs montagnes, se rapprochant des premières lignes de défense de Nexus.

« Nous nous reposerons ici » décida Mélinda.

L’auberge était petite, proposant une belle écurie, et la calèche, en s’y engageant, fut accueillie par un membre du personnel, un jeune homme d’allure fière. Bran annonça deux chambres, ainsi qu’un emplacement dans les écuries. Mélinda sortit alors de la calèche, en compagnie de ses Terranides de compagnie. Le soleil commençait à se coucher dehors, c’était le crépuscule. Voyager de nuit était exclu, que ce soit à cause des brigands, ou à raison des créatures dangereuses qui sortaient la nuit. Bien que la zone n’était pas très dangereuse, on n’était jamais à l’abri de ce genre de choses. Mélinda vit qu’il y avait d’autres calèches, des chariots de marchandises, et des chevaux dans les box. Le cocher suivit la calèche, tandis que Mélinda rentra dans la salle principale de l’auberge.

Comme toutes les auberges, c’était la salle à manger, assez grande, formant un U avec le comptoir au centre, la cuisine et le garde-manger sous le comptoir. De nombreuses tables étaient pleines, et une bonne ambiance régnait. On mangeait, on buvait, on parlait, on jouait, et, dans un coin de l’auberge, plusieurs lits suspendus étaient là pour les voyageurs n’ayant pas les moyens de payer une chambre. Il y avait des tableaux dans les coins, et Mélinda s’avança vers le comptoir, où l’aubergiste était là. C’était un homme assez âgé, avec de longs cheveux gris, et des rides.

« Ces voyageurs, lâcha-t-il sur un accent joyeux, qu’est-ce qui leur ferait plaisir ?
 -  Deux chambres et une baignoire, annonça simplement la vampire.
 -  Ah, que pour la baignoire, ça me pose pas de souci, mais, que pour les chambres, il m’en reste plus qu’une de disponible. »

Mélinda hocha la tête. L’aubergiste lui expliqua que la chambre comportait un seul lit, mais qu’on pouvait y mettre une couchette. Les deux autres pouvaient toujours dormir dans les lits suspendus. Sans surprise, Mélinda décida d’y mettre Bran et le coucher, en supposant que ce dernier ne préférait pas dormir auprès de ses chevaux. Mélinda fut ensuite menée par une serveuse dans leur chambre, les chambres se trouvant au premier étage. Elle était assez petite, avec une fenêtre donnant sur l’affluent. Il y avait un tableau dans un coin.

« Flo, je te conseille de rester ici. Ludowic et moi allons prendre un bain. »

Ensemble, oui. Ce serait plus simple. La serveuse conduisit ensuite Mélinda et Ludowic dans une autre pièce, avec une grosse bassine ronde en bois. L’eau était à l’intérieur, chaude. Il y avait plusieurs serviettes, et la vampire commença à se déshabiller.

« Je vais m’assurer que tu sois propre, Ludowic, histoire que tu ressembles bien à l’héritier de ta défunte mère, et non à un petit chat qu’on surprendrait à se nourrir dans les poubelles. »
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le samedi 16 février 2013, 23:42:17
C'était la première fois que Ludowic rentrait dans un tel endroit, si l'on exceptait le rapide passage à l'auberge de Nexus, où il avait été très vite traîné, et où ses préoccupations étaient tout autres. Il se souvenait que tous ces gens l'avaient à peine regardé crier et se débattre, sans agir le moins du monde, constatant simplement avec flegme voire approbation la situation de servitude violemment contrainte. À présent, il n'était plus enchaîné, ne remuait plus frénétiquement, et n'avait plus dans l'idée de s'échapper, du moins immédiatement. Mélinda avait raison, quand bien même il parviendrait à déjouer la vigilance de Bran, ce qui était loin de lui être impossible, du moins le pensait-il, et à distancer les sbires de sa maîtresse, il ne saurait où aller. Il avait réfléchit, et avait compris que s'il était laissé à lui-même, il y avait toutes les chances qu'il se perde encore et tombe sur un esclavagiste pire encore que l'actuelle -cela existait peut-être-. Même s'il ne se laisserait pas capturer une seconde fois sans combatte, ou allait-il manger et dormir ? Il n'avait jamais eu à se préoccuper de ça avant. La vampire s'en chargeait à sa place, et c'était rassurant. Il n'avait donc plus aucune raison de prendre la clé des champs avant de savoir y faire avec le vaste monde qui s'offrait à lui.

« Des fruits... Moi je préfère la viande. J'ai hâte de manger ! » lança-t-il avec un enthousiasme non simulé, ayant retrouvé un peu de gaieté.

Il était soulagé de voir le frère musculeux prendre congé, sa présence lui avait toujours paru intimidante. Toutefois, Mélinda avait d'autre projets dans l'instant pour le jeune terranide. Elle lui avait promis un bain, et elle tenait parole, encore que de façon totalement égoïste, il aurait préféré satisfaire son appétit avant de soulager les narines de ses voisins (et les siennes, par la même occasion, mais il avait presque fini par s'habituer au miasme).  En entendant l'ordre de sa maîtresse à Flo -qui se planta, immobile, à l'endroit précis où on lui avait indiqué de rester, au moins une instruction qu'elle comprenait- Ludowic découvrit quand même qu'il ne serait pas seul et tranquille à demi-plongé dans une bassine d'eau chaude comme il l'avait imaginé. Les domestiques ne le toilettaient plus dans la salle de bain depuis qu'il avait cinq ans, il y avait tenu assez tôt, il n'était plus un enfant ! Il ne protesta pas, si cela faisait partie des désagréments d'esclave, il était prêt à l'accepter, et suivit la vampire sans dire mot.

La porte refermée, Ludowic put contempler une pièce plutôt accueillante, y compris de son point de vue, qui était relativement exigeant. Une nouvelle fois, Mélinda sembla n'avoir aucune gêne à se déshabiller devant lui, et une nouvelle fois, il détourna immédiatement les yeux, tout en jetant des regards furtifs quand elle fixait autre chose. Il l'avait déjà eu l'occasion très brève de se faire une idée de son apparence sans vêtements, et sa curiosité en demandait encore un peu plus. Décidément, cette absence manifeste de poils était pour lui à la fois étrange et exotique. D'un côté, cela lui rappelait les vieux terranides malades qui perdaient leur fourrure, et d'un autre, la peau blanche et nue paraissait si lisse que c'en était presque attirant. Était-elle complètement glabre ? se demanda-t-il, tâchant de trouver réponse à cette question par de nouveaux coups d’œil discrets.

« D'accord. T-v-vous y allez en premier, donc ? C'est mieux oui, parce que si ça avait été moi, il aurait peut-être fallu changer l'eau ! »

Le jeune semi-vampire était en réalité assez mal-à-l'aise, conservant une certaine pudeur depuis le début de la pré-adolescence. Il passa sa main dans sa chevelure sale pour se gratter, signe d'une certaine gêne ou simple conséquence de sa pitoyable hygiène. Cela faisait un certain temps qu'il ne supportait plus que quiconque l'observe en tenue d'Adam, où le premier homme aurait quand même eu une sacrée pilosité. Il n'avait pas l'intention de commencer maintenant, et avec l'autocentrisme qui le caractérisait, il en déduisit qu'il en était de même pour Mélinda.

« Vous pouvez y aller alors, je regarde pas. Prenez votre temps. » indiqua-t-il en se dirigeant vers un coin de la pièce, dos à la bassine.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le mardi 19 février 2013, 01:24:47
« D'accord. T-v-vous y allez en premier, donc ? C'est mieux oui, parce que si ça avait été moi, il aurait peut-être fallu changer l'eau ! »

Mélinda esquissa un léger sourire, sentant tout le trouble du petit Terranide. Voir sa Maîtresse nue le perturbait, elle pouvait sentir son sang s’affoler. Elle ne dit rien, et rentra la première dans l’eau, savourant le contact de l’eau chaude sur son corps. C’était délicieux, et elle sentit des frissons remonter tout le long de son corps. Un soupir s’échappa de ses lèvres. L’eau était chaude. Pas autant qu’elle l’aurait voulu, mais suffisamment pour la rendre heureuse et sereine. Yeux clos, elle tourna la tête vers Ludowic. Le Terranide ne savait visiblement plus du tout où se mettre. L’eau remontait jusqu’à hauteur des seins de Mélinda. La bassine était longue, mais peu large. On pouvait se tenir debout à l’intérieur, mais pas vraiment s’y allonger. C’était le genre de bassin en bois qu’on utilisait dans la campagne, généralement en mettant un feu dessous, afin de chauffer l’eau.

« Vous pouvez y aller alors, je regarde pas. Prenez votre temps. »

La vampire sourit à nouveau, et ne tarda pas à lui parler :

« Ne sois donc pas aussi timide avec les femmes, petit Ludowic. Là où je t’emmène, tu risques de voir fréquemment des femmes nues qui n’auront qu’une envie : te faire un câlin. Être un mignon petit Terranide dans un harem de luxe, ce n’est pas de tout repos, tu peux me croire. »

Mélinda, sur ce point, ne se faisait aucun doute. Elle continuait à se laver, yeux clos, et regarda encore Ludowic, constatant que ce dernier avait toujours du mal à se laisser aller, et à la rejoindre. Sa timidité était un peu agaçante, surtout en ce moment. Elle réfléchit brièvement, cherchant la meilleure manière de l’attirer.

« Tu seras nettoyé ce soir, petite boule puante, et il n’y a que deux manières de l’être. Soit avec moi, dans cette bassine, soit le cul à l’air, dehors, en étant balancé dans la flotte. »

Une alternative guère encourageante, mais il allait de soi que Mélinda n’allait pas dormir avec quelqu’un qui puait l’urine et le renfermé. Sa patience avait des limites, et Ludowic les avait déjà solidement éprouvés au cours de cette journée. Le mieux serait qu’il accepte de se faire nettoyer par elle, car, non seulement ce serait plus efficace, mais il éviterait aussi d’attraper un rhume. Mine de rien, l’eau était plutôt froide.

« Allez, ne fais pas ton timide. J’ai déjà vu des hommes à poil, et je pense que tu préfères être nettoyée par moi plutôt que par les poissons. »
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le mardi 19 février 2013, 02:53:24
En réalité, Ludowic n'avait même pas pensé le problème sous cet angle. Timide, pour sûr, il ne l'était pas ! Ce n'était en tout cas pas ainsi qu'il se définissait lui-même. De son point de vue, il était plutôt un individu courageux et plein d'audace. Pour autant, il ne trouvait pas que cela justifiait qu'il fallait se mettre nu devant une personne qu'il connaissait à peine, fut-elle elle-même dévêtue, et fut-elle sa maîtresse. Il sentait qu'il y avait quelque-chose de malsain à ça, il ne savait vraiment quoi, n'ayant guère eut beaucoup d'interlocuteurs de son âge pour en parler, au contraire de la plupart des jeunes. Toutefois, s'il y avait bien quelque-chose dont il n'avait pas envie, c'était de sortir à l'extérieur de l'auberge, par ce froid, et surtout pour qu'on le jette dans une quelconque rivière glacée. L'eau allait imprégner son épaisse fourrure en profondeur, et il allait grelotter pendant des heures. Cette simple évocation le fit frisonner : il l'avait déjà vécu quelques fois où il avait trébuché, mais cette fois, il doutait qu'aucun domestique ne soit là pour l'essuyer aussitôt. Après quelques secondes d'hésitation, le semi-vampire finit par s'avouer vaincu.

« C'est bon, j'arrive, pas la peine de m'emmener dehors, ça va. »

Il tourna encore en rond un bref temps, puis dos à Mélinda, sa grande queue presque seul élément visible dans cette position, il consentit à enlever son haut en toile crasseuse, la tint en main un moment, et la jeta sur le sol avec un certain dégoût. À elle seule, elle pouvait être considérée comme une véritable bombe olfactive. La question traversa l'esprit du jeune terranide, s'il remettait ces mêmes habits après s'être lavé, il serait sale avant même d'avoir eu le temps de les renfiler complètement. Car si l'état de la tunique était déplorable, elle n'avait pas commune mesure avec le sous-vêtement en lin -à l'origine blanchi, tendant à présent sur le brun crasse- qu'il portait encore. Même le brûler aurait été dangereux pour les narines, des fumées nauséabondes s'en dégageraient probablement, songea Ludowic.

« Je, euh, vais mettre quoi en sortant ? » interrogea-t-il à haute voix.

Le semi-vampire se racla la gorge. Mélinda avait déjà vu des hommes à poil, avait-elle dit. Il s'interrogea sur les différents sens qu'il pouvait donner à cette phrase. Était-ce également une allusion à son abondante fourrure ? Enfin, il fallu bien qu'il se lance, et toujours sans faire face à sa maîtresse, il tira la culotte souillée vers le bas, puis l'enjamba, et la retira totalement, la posant sur le haut. Sa toison avait beau être très épaisse, et recouvrir presque l'intégralité de son corps, à l'exception de quelques endroits particuliers, elle ne pouvait tout cacher parfaitement. D'autant plus qu'elle s'éclaircissait considérablement sur toute sa face ventrale, de dessous son nez jusqu'à l'aine, ce qui ôtait toute discrétion la moindre parcelle de peau rosâtre à découvert. Le jeune terranide eut l'idée d'enrouler son immense queue autour de sa taille, la masquant alors parfaitement aux regards.

Ce fut seulement après s'être assuré qu'on ne voyait rien de son bas-ventre qu'il se retourna, et se dirigea d'un pas prudent vers la bassine. Hâtivement, car la manœuvre lui paraissait dangereuse pour sa pudeur, il pénétra dans le bain, éclaboussant dans le processus sa maîtresse. Il se forçait à ne pas fixer les deux globes de chair qui flottaient devant lui, vers lesquels il était étrangement un peu attiré, mais ne parvenait pas non plus à regarder dans les yeux celle à qui ils appartenaient. Ses yeux partirent donc sur le côté, quand même rassuré par la relative intimité que procurait l'eau, surtout à présent qu'il y était entré, elle était un peu plus trouble.

« C'est quoi un barème de luxe, alors, puisque tu m'y emmènes ? Je devrais y faire quoi une fois pour toute ? »

La vampire esquivait le sujet de puis le début, il en avait un peu assez. Si ça n'était que se faire câliner, comme elle l'avait dit, cela pourrait peut-être aller, au moins un temps. Ludowic était en règle générale plus aventures que caresses, mais il pouvait, comme bon nombre de terranides, se laisser attendrir facilement par des mains délicates. Il finirait par s'en lasser, sans doute, cependant, cela restait beaucoup plus agréable que de devoir faire la cuisine ou le ménage. Ça n'était pas trop fatigant, de se faire dorloter, pas trop compliqué non-plus, quoiqu'en dise Mélinda. Il voyait en revanche assez mal le rapport qu'il pouvait y avoir avec la nudité des femmes.

« Les câlins, c'est un peu pour les enfants, quand même. J'ai quinze ans, j'en suis plus un. » avança le semi-vampire.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le mercredi 20 février 2013, 16:24:42
« C'est bon, j'arrive, pas la peine de m'emmener dehors, ça va. »

A la bonne heure, le Terranide finissait par devenir raisonnable, et par admettre la sagacité du raisonnement de sa Maîtresse. A choisir entre cette bassine chaude et une rivière gelée, le choix était vite fait. Tout en commençant à se déshabiller, essayant de faire en sorte qu’on ne le voit pas, tentant de conserver, avec une touchante candeur, sa pudeur et son intimité. Elle ne s’en formalisa pas, et réfléchit à la pertinente question qu’il venait de lui poser. Ses vêtements sentaient la mort, et il était évident que Mélinda allait les jeter, mais il ne pouvait pas se promener les fesses à l’air. Elle réfléchit assez rapidement pour trouver une réponse, et préféra ne pas lui répondre tout de suite, tandis qu’il ôtait sa culotte, finissant tout nu, recouvert par sa fourrure. Astucieux, il recouvrit son sexe avec sa queue, avant de se retourner, et de rejoindre le bassin, son sang témoignant de sa gêne et de sa nervosité. Elle ne dit rien, tandis qu’il entra dans l’eau, sans réelle discrétion, éclaboussant un peu Mélinda, avant d’observer ses seins. Oscillation sanguine. Détournement du regard. Piètre vampire. Sa mère n’avait pas du le former. Un vampire prévisible était le pire des vampires, car, ce qui définissait avant tout le vampire, c’était sa capacité à surprendre son entourage, à être un prédateur discret et imprévisible, silencieux et nocturne. C’est ce qui amenait Mélinda à considérer que la croyance culturelle rapprochant le vampire de la chauve-souris ou du loup était erronée. L’animal qui convenait le plus au vampire était l’araignée, tant pour l’élégance de cette dernière, son raffinement, que pour sa cruauté. A bien y réfléchir, le vampire ressemblait étrangement à une araignée. Les théories de certains spécialistes affirmaient que, si les araignées avaient été juste un peu plus grosses, jamais l’être humain n’aurait pu pulluler. Il en allait de même pour les vampires. Si ces derniers ne souffraient pas d’une forte infécondité, l’humain n’aurait jamais été la race majeure sur Terra.

Elle y songeait évasivement, avant que les questions de Ludowic ne la ramènent à la réalité. Il voulait savoir ce qu’on attendait de lui, ce qui, à vrai dire, était légitime, avant de rappeler, comme tout bon enfant devant ses parents, qu’il ne voulait plus de câlins, parce qu’il était grand, et avait besoin de s’affirmer.

« A quinze ans, tu te trouves grand ? ironisa Mélinda. J’ai personnellement plusieurs siècles d’existence, Ludowic, et, pour une vampire, je suis plutôt jeune. »

Quand on avait une longévité qui tendait à l’éternel, la notion du temps était bien différente. C’était logique, guère surprenant, et aisément compréhensible pour n’importe qui. Mélinda ferma les yeux brièvement, avant de reprendre, consentant à répondre aux multiples questions de Ludowic :

« Tes loques finiront à la poubelle. J’irais t’en chercher de nouveaux plus tard, et tu attendras dans la salle de bains. C’est aussi simple que ça. Pour le reste... On dit harem. Harem. H. A. R. E. M. C’est un lieu de plaisir et d’extase sensuelle, pour te présenter les choses de manière poétique. De manière très terre-à-terre, c’est un bordel. Là où les mecs viennent pour faire l’amour avec des femmes, mais où les femmes viennent aussi. Je dirige l’un des harems les plus luxueux d’Ashnard, ce qui signifie que mon établissement a une certaine respectabilité, une image de marque, et que mes protégées sont bien traitées. Tu verras, ça te changera de ton château poussiéreux. »

Il restait encore à aborder une question épineuse : que faire de lui. Cependant, Mélinda voulait aussi le nettoyer, et planta ses bras dans l’eau, les remuant, puis alla chercher un savon, ainsi qu’un chiffon.

« Retourne-toi, je vais nettoyer tes poils. »

Ce faisant, elle promena ses mains sur son dos, sentant sa fourrure, les points de résistance, glissant le long de sa peau, avant de lui parler :

« Si ça peut te rassurer, tu ne seras pas un prostitué. A vrai dire, j’ignore encore quoi faire de toi, car, si mes protégées t’offriront ton lot de câlins, je ne peux pas non plus faire de toi une simple peluche. Un assistant, peut-être... J’apprendrais à utiliser le côté vampirique qui sommeille en toi pour que tu me secondes, Ludowic. Je crois que c’est ce qu’il y a de mieux à faire. »

Et, dans la bouche de Mélinda, un « Je crois » sonnait bien souvent comme une certitude.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le mercredi 20 février 2013, 20:37:49
Décidément, il n'était pas facile pour Ludowic de paraître âgé et viril face à Mélinda. Le fait qu'elle l’appelait de façon récurrente peluche, voire petite peluche, qu'elle se moquait en permanence de ses initiatives et de son comportement n'aidait certainement pas. Pourtant, le semi-vampire était persuadé d'être un homme fort, en tout cas beaucoup plus fort que les humains qu'il avait vu, très agile et intelligent. En plus, il avait même depuis quelques temps des bois solides qui lui poussaient au sommet du crâne, signe ultime, de son point de vue, de sa maturité. Bien sûr, ils n'étaient pas encore comparables à la fière ramure d'un grand cerf, ils dépassaient à peine de sa chevelure épaisse, mais ça n'était qu'une question de temps. Très court, le temps. En tout cas, qu'on le rabaisse ainsi le vexait profondément, portant un coup à la grande estime qu'il avait de lui-même. À nouveau, il devint bougon.

« Ouais, je sais... Mais ma mère, elle est encore plus vieille que ça. Elle a au moins... mille ans ! »

Le jeune terranide se refusait toujours inconsciemment à utiliser le passé pour parler de sa génitrice. Le trait était spontané, et bien que cela aurait pu, il n'était pas destiné à agacer sa maîtresse. Il n'y pensait simplement pas, n'ayant jamais vraiment été préparé à parler de sa mère comme de quelque-chose de révolu. Il ne savait même pas lui donner d'âge précis, même si elle gardait des objets qui paraissaient très vieux, et lui appartenir depuis très longtemps : il se contentait de conjecturer que comme elle avait l'air plus ancienne que Mélinda, elle l'était. En somme, elle avait simplement toujours été là auprès de lui, et jusqu'à une date récente, il avait été persuadé qu'elle se serait toujours.

Toutefois, la bouderie de Ludowic ne persista pas bien longtemps. Son expression ne put rester renfrognée lorsque sa maîtresse lui indiqua, tout en le corrigeant, le sens du mot harem.

« Ah... ils viennent euh... » sa voix se perdit, alors qu'il comprit malgré sa connaissance loin d'être parfaite du domaine, les termes les plus explicites de l'explication de son interlocutrice.

Exactement le genre de sujet qu'il n'avait par dessus tout pas envie d'évoquer nu, dans un bain, à une distance négligeable d'une femme dans la même tenue. Ses joues ne pouvaient rougir, recouverte de fourrure, cependant, le jeune terranide embarrassé sentait bien leur chaleur impromptue. Et si son visage avait été la seule partie de son corps concernée par un afflux sanguin, la situation n'aurait pas été si délicate. Il ne savait plus où se mettre, se dandinant, se tournant très légèrement de côté, n'osant plus faire grand-chose, de peur que Mélinda ne s'en rende compte. Heureusement, le semi-vampire disposait d'une queue suffisamment ample pour masquer à peu près complètement le phénomène aux regards, ce qui ne l'empêcha pas de la serrer encore un peu plus autour de ses hanches, faisant fi de la gêne que cela provoquait.

Il n'y eut pas de mot pour exprimer son soulagement quand sa maîtresse lui demanda de se retourner. Ludowic ne se fit pas prier, et présenta aussitôt son dos à sa maîtresse, sans pour autant délier sa queue (si ça se trouve, elle pouvait aussi voir quelque-chose par derrière). La position lui semblait considérablement moins critique que lorsqu'ils se faisaient face. En revanche, les mains douces qu'il sentit s'appliquer à parcourir sa toison ne firent rien pour améliorer son état. Il y avait longtemps qu'il n'avait pas été ainsi dorloté, sa mère, quoiqu'attentionnée, n'avait jamais été très tactile. Il ne pouvait contester que si sa gêne n'avait pas été aussi palpable, les doigts effleurant sa peau, bousculant ses poils en provoquant à chaque fois à leur racine une petite décharge nerveuse et piquante, aurait été un traitement très agréable. Sans doute beaucoup trop. Alors qu'il était entouré d'eau, le jeune terranide avala avec difficulté sa salive. Il faisait beaucoup trop chaud, ou en tout cas, il avait beaucoup trop chaud. Il devait régler le problème, détourner l'attention, celle de Mélinda et surtout la sienne, de leur proximité.

« Assistant, peut-être, si tu veux, -vous- peut-être je pourrais faire ça. Je sais déjà faire de la magie, un peu, ma mère m'a montré quelques sorts... » avança-t-il, tentant de faire comme s'il tenait une conversation normale, sans vraiment parvenir à cacher son malaise. « Par exemple, je peux... »

Tentant de se concentrer, son bras de l'onde en gardant un peu d'eau dans le creux sa main. Il la referma, puis catapulta en arrière la poignée de liquide au niveau des épaules de sa maîtresse. Il avait prévu de refroidir de quelques degrés la température de cet échantillon, mais hélas, comme si son sort avait été plus efficace que prévu, ce fut une poudre gelée qui partit en direction de la vampire, sans qu'il s'en rende réellement compte.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le dimanche 24 février 2013, 16:54:18
Sa brosse glissait le long de la fourrure sale et fatiguée de Ludowic. Mélinda pouvait sentir leur résistance, leur usure. Le petit Ludowic ne s’était pas lavé depuis longtemps, et son corps en avait bien besoin. Mélinda faisait une activité qui était normalement dévolue à ses servantes. Ce n’était pas elle qui lavait et peignait les autres, et ce n’était d’ailleurs même pas elle qui coiffait ses magnifiques cheveux, mais, encore une fois, ses servantes. Elles y allaient avec un soin tout particulier, sachant très bien à quel point leur Maîtresse était sourcilleuse sur ce point. Il fallait de longues minutes pour bien coiffer Mélinda, et, tandis qu’elle songeait à ça, elle sentait aussi l’excitation sanguine de Ludowic. Il ne comprenait décidément pas ce qu’était un vampire... Elle sentait surtout une curieuse élévation sanguine à hauteur de son sexe, un curieux appel qui résonnait comme un délicieux écho dans ses oreilles. Le pauvre essayait bien inutilement de dissimuler l’excitation, ou la nervosité, qu’il ressentait à l’idée de finir dans un harem, un lieu rempli de jolies filles. N’était-ce pas le rêve de tout homme, après tout ?

Réfléchissant, Ludowic n’était visiblement pas contre l’idée d’être un assistant. Il en était tellement troublé qu’il recommença à bégayer, à tutoyer sa Maîtresse, afin d’intriguer un peu cette dernière en lui parlant des pouvoirs magiques dont il disposait. Des pouvoirs magiques ? Que voulait-il dire par là ? Curieuse, Mélinda cessa même de le brosser, voyant Ludowic tenir dans l’une de ses mains poilues une boule d’eau, avant de la tourner vers Mélinda, un air sérieux sur le visage. Elle se demanda ce qu’il voulait faire, tandis que des filaments d’eau se mettaient à glisser de ses doigts. Elle remarqua que de nombreux poils commençaient à se poser sur l’eau. Il souffla alors sur l’eau, et parvint à la refroidir suffisamment pour qu’une poudre gelée fonce sur elle, au niveau de son nez. Surprise, la vampire se mit à éternuer, remuant de l’eau, et secoua la tête.

« Ludowic ! » s’exclama-t-elle en fronça les sourcils, sur un ton de reproche.

Elle réalisa que c’était une chose qu’une mère aurait tout à fait pu dire, et secoua la tête, avant de se passer une main sur ses joues. Pour le coup, ce qu’il lui avait soufflé était très froid. Elle le retourna à nouveau, et recommença à le brosser.

« Si tu as des pouvoirs magiques, je te présenterai à une magicienne qui me dira exactement quel est ton potentiel... Mais ce n’est pas une raison pour cracher à la figure de ta Maîtresse ! »

Elle soupira, et, tout en tenant la brosse d’une main, utilisa son autre main pour lui donner une fessée. A travers l’eau, le coup ne fut pas aussi fort qu’elle l’aurait souhaité, mais c’était plus une valeur symbolique qu’autre chose. Elle continua à le brosser, devant parfois tremper la brosse dans l’eau pour y enlever les poils qui s’engouffraient dedans, avant d’y retourner. Mélinda frottait et brossait bien.

« Et, au fait... Je suis une vampire, alors je peux percevoir ton sang... Notamment son excitation. Et puis, tu dissimules très mal ce que tu ressens, Ludowic. Avant de devenir mon assistant, je crois qu’il va falloir que je t’apprenne à devenir un vampire. Si tu ne veux pas qu’on te considère uniquement comme une petite peluche, je crois que c’est une étape nécessaire. »
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le dimanche 24 février 2013, 19:21:50
Deux sentiments se développèrent parallèlement chez Ludowic face à la réaction de Mélinda. Qu'elle n'ait pas repéré son audacieuse transmutation était vexante, et qu'elle ait cru qu'il lui avait simplement craché au visage l'était encore plus. Quelle opinion détestable avait-elle de lui ? Le coup qu'elle lui porta acheva de le contrarier, quand bien même, amorti par l'eau et l'épaisse fourrure de sa queue enroulée autour de son postérieur, il l'avait à peine senti. Il ne dit rien, feignant de ne rien avoir remarqué, et se contenta de se renfrogner de nouveau, déçu du peu d'effet qu'avait eu sa démonstration sur l'estime de sa maîtresse à son égard.

D'un autre côté, il était assez content d'avoir réussi à la surprendre, et de lui faire faire quelques gestes nerveux. Cela lui prouvait au moins que, dans une certaine mesure, elle restait possible à surprendre. Quoiqu'elle dise, elle ne savait pas tout, et on pouvait la tromper avec certaines choses. Peut-être, songea-t-il, ne connaissait-elle pas bien la magie. Elle avait dit qu'elle l’emmènerait si nécessaire voir une magicienne, ce qui sous-entendait qu'elle n'était sans doute pas capable seule d'estimer son potentiel magique. Le jeune terranide avait supposé que, comme sa mère, tous les vampires étaient des sorciers : pour lui, les sortilèges et les petites transmutations étaient des choses naturelles, dans lesquelles il avait toujours baigné. C'était une perceptive plutôt réjouissante, au moins un domaine dans lequel il avait une chance de lui être supérieur. Toutefois, sa fierté lui ordonnait d'en rajouter un peu plus, de l’enfoncer, et de la corriger avec une certaine hauteur.

« Tsss... Je t'ai pas craché dessus, j'ai refroidi l'eau par magie... Je pourrais aussi transformer toute la bassine en glace, si je le voulais. Ma mère, c'est la plus puissante sorcière du monde, elle m'a appris à faire plein de choses. Un jour, je serai aussi fort qu'elle. » se vanta-t-il, plein de suffisance.

Évidemment, il était incapable de faire ce qu'il avançait, mais ça n'avait aucune importance. Il avait déjà vu sa génitrice faire des tours de cette envergure, et comme Mélinda n'y connaissait visiblement pas grand-chose... Au moins cesserait-elle peut-être de le considérer comme une peluche faiblarde. Il essaya de se concentrer sur les coups de brosse qui démêlait ses poils, et rien d'autre. Il avait besoin de se vider un peu la tête.

Cependant, alors que lui-même commençait à ne plus y penser, elle revint sur le sujet qu'il avait essayé d'éloigner à tout prix. Son cœur bondit dans sa poitrine, et aussitôt, son malaise réapparu, des idées turbulentes recommencèrent à tourbillonner dans son esprit, et le phénomène redoubla d'intensité. La chaleur, qui n'avait rien à voir avec celle de l'eau, lui remonta de nouveau au visage et au cou. Comment avait-elle su ? Ludowic jeta un très rapide coup d’œil à son entrejambe, constatant que rien n'était directement repérable, surtout à travers l'eau souillée et la queue qui l'enserrait, de façon d'ailleurs assez gênante. Il fronça les sourcils, il ne comprenait pas ce qu'avait à voir le sang avec tout cela. Il n'était pas sûr non-plus de ce qu'il fallait qu'il apprenne pour devenir un jour assistant. De son point de vue, au contraire, il cachait parfaitement ses états d'âme. Il arriva à la conclusion que Mélinda bluffait certainement. C'était d'autant plus vexant pour le semi-vampire qu'elle avait vu juste : l'humiliation serait trop grande s'il vouait rien. Elle ne pouvait certainement pas être sûre de son état, c'était impossible, et elle n'avait de toute façon aucune façon de le prouver.

« Je vois pas de quoi t...vous parlez... Je suis content de ne plus être sale, c'est tout. » bégaya-t-il, la gorge nouée, chaque mot buttant sur ses lèvres tremblantes.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le mardi 26 février 2013, 10:01:52
Il était visiblement vexé que Mélinda ne soit pas tombée en admiration devant son petit tour magique. Sa mère devait sans doute l’encourager, et ses serviteurs lui dire qu’il était génial, mais ce sort, en réalité, était assez nul. Elle ne doutait pas que Ludowic soit un magicien, mais la magie était une discipline rigoureuse, qui nécessitait une longue préparation. Le cas de magiciens naturellement doués, ayant un pouvoir inné, relevait plus de la légende que de la réalité. Elle fronça les sourcils quand il recommença à la tutoyer, affirmant que sa mère était (ou est) la plus puissante de toutes les sorcières, assertion très subjective, qui témoignait de l’adoration qu’il lui portait, et de son refus de croire qu’elle était morte et enterrée. Inconsciemment, il s’imaginait toujours qu’elle avait du réussir à survivre, à se téléporter ailleurs, à échapper à ses bourreaux. Voilà sans doute ce que Mélinda regrettait : elle n’avait pas pu voir directement le cadavre de la femme, elle n’avait pas pu montrer à l’homme qu’elle était bel et bien morte. Ludowic se raccrochait donc forcément à des espoirs futiles, extravagants, et illusoires, les mettant sur le compte de la magie. Mélinda ne dit rien, sachant que, avec le temps, le Terranide vampirique comprendrait l’inévitable. Elle était morte et enterrée. Ludowic finirait bien par l’accepter, et par admettre que sa nouvelle famille serait avec Mélinda. De son point de vue, elle agissait dans l’intérêt du Terranide poilu, même si ce dernier ne le pensait pas.

Pris sur le fait, il réagissait de la plus naturelle des manières : en niant. Ceci fit froncer les sourcils de Mélinda, légèrement irritée. Ce genre d’excuses était bonne pour un humain imbécile, pas pour quelqu’un qui prétendait être le fils d’une vampire aussi puissante. Mélinda ne pouvait pas croire que sa mère était devenue gâteuse au point d’avoir négligé de lui inculquer les fondamentaux.

« Je vois pas de quoi t...vous parlez... Je suis content de ne plus être sale, c'est tout » expliqua-t-il misérablement.

Mélinda fronça les sourcils, mécontente.

« Si le simple fait de te nettoyer te fait bander, tu as émoustillé bien des servantes, jeune homme. »

La vampire lui grattait les cheveux, les époussetant, plongeant ses mains dans l’eau, répondant du shampooing dessus, faisant couler ce dernier sur sa tête, le long de ses poils, balançant de l’eau chaude pour que le shampooing s’écoule, frottant les yeux de l’homme. Et elle continuait à parler, rapidement.

« On ne peut rien cacher à un vampire. Pourquoi donc crois-tu que nous sommes tellement craints et redoutés ? Les vampires sont des chasseurs, des traqueurs, des prédateurs, parce qu’ils disposent d’un sixième sens qui est la plus puissante de leurs armes : le sang. Tu es un vampire pur, quelqu’un qui est né ainsi, alors ce sixième sens doit te sembler naturel et instinctif, mais c’est une capacité dont seuls les vampires disposent. Tu ne peux rien me cacher, surtout que j’ai appris à éduquer ce sang. Je sens une concentration anormale autour de ton sexe. Et, vu que le simple fait de parler d’un harem te met dans un tel état, j’en déduis que... »

Elle ménagea une courte pause, un léger sourire sur les lèvres, prête à dire ce qui, chez les hommes, était, pour une raison obscure et incompréhensible, la plus grande des hontes, comme une remise en cause de leur virilité :

« ...Tu es un puceau. »
Titre: Re : Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le mardi 26 février 2013, 17:47:50
En somme, Ludowic était très content de ne pas avoir à regarder Mélinda en face. C'était beaucoup plus facile de mentir à quelqu'un lorsqu'on ne le voyait pas directement, et surtout, elle ne voyait pas son visage, qui affichait à présent une expression digne d'un prince auquel on aurait fait un grave affront. C'était d'autant plus justifié que c'était bel et bien le cas. Si sa mère n'avait aucun titre de noblesse reconnu à l'étranger et consigné, même à Ashnard, dans les faits, ses sujets la vénéraient comme étant de sang noble, et la désignaient pas le titre reine. Le jeune terranide était donc bien de nature princière, et en tout cas, se considérait bel et bien comme tel. Une situation pareille ne lui semblait vraiment pas acceptable.

« C'est pas vrai... je ''bande'' pas. »

Le pire, c'était qu'il ne comprenait rien à tout cela. Il ne savait même pas exactement ce que signifiait le mot bander, et se contentait de la contredire car sa maîtresse semblait y porter un jugement défavorable. Si elle trouvait ridicule que cela se produise pendant qu'on le nettoyait, alors pour sûr, cela ne se produisait pas. Ludowic ne voyait pas davantage le rapport avec le sang.

« Moi aussi, je peux sentir le sang. »

C'était vrai, en soit, mais seulement lorsque celui-ci était en dehors d'un corps. Son odorat était un peu inférieur à celui d'un vampire pur, surtout moins instinctif, et il était bien incapable, du moins pour l'instant, de décrire les fluctuations du liquide vital à travers un organisme. Il lui était possible de repérer la présence de personnes au parfum qu'elles dégageaient, mais ce sens embryonnaire ne s’embarrassait pas de précisions sur la vitesse ou le mouvement du sang. Le sang était là, et c'était déjà bien. Il n'y avait au final, pas besoin d'en savoir plus pour, éventuellement, s'en nourrir.

Puis Mélinda se lança dans un monologue dont, encore une fois, le jeune terranide ne comprit pas tous les éléments. Elles reprenaient largement la sentence qu'elle avait énoncé plus tôt, de ce qu'il saisissait. Le terme final semblait, d'une certaine manière, lui faire plaisir. Ludowic cru y déceler de la moquerie, encore. Il n'avait jamais eu de camarade pour se moquer de lui, pour lui reprocher sa candeur, ou un quelconque manque d'expérience, -on l'avait toujours traité avec grand respect- aussi ne voyait-il pas pourquoi elle se riait de lui. Il ne discernait pas grand-chose de risible à son attitude, si ce n'était cette raideur anormale à son entrejambes, qui n'était pas nouvelle en soit, mais à laquelle sa maîtresse semblait porter un intérêt particulier. ''Puceau'', aussi bien que ''bander'' paraissaient être des mots injurieux, ou au moins humiliants, il les refusaient en bloc.

« Non, c'est pas vrai. » Il fronça les sourcils. «  Je... je vois même pas de quoi tu parles. »

La situation était trop lourde pour lui, et les railleries de Mélinda avaient outrepassé le peu de bonne volonté qu'il avait mise dans son statut d'esclave. Il n'en supporterait pas plus.

« C'est bon, je suis propre, je sors » fit-il, énervé, en entreprenant de s'extraire de la bassine.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le jeudi 28 février 2013, 01:12:15
« Je... je vois même pas de quoi tu parles. »

Était-ce possible ? Mélinda ne savait pas quoi en penser. Était-il possible que Ludwic soit candide à ce point ? Ignorant des choses du monde ? Après tout... Mélinda ne savait pas si sa mère avait eu récemment un époux, ou un concubin, mais ce ne semblait pas être le cas. Sa mère ne lui en avait peut-être jamais parlé... Ce genre de scénario, à dire vrai, était assez fréquent, notamment chez les filles de bonne famille, où, au nom des convenances, du respect de la religion, les femmes étaient complètement tenues à l’écart de ce genre de choses, certaines ne découvrant le sexe qu’au moment de la nuit de noces, avec un mari qui était deux fois plus vieux qu’elles. Les joies des lignages et des alliances politiques entre nobles... Il n’était donc pas impossible, même si c’était surprenant, que Ludowic ne sache rien de tout ça. Mais, même dans ce genre de circonstances, rien ne justifiait qu’on recommence à la tutoyer.

Ludowic était vexé, car il avait bien compris que le ton de Mélinda était sarcastique. Le petit Terranide était donc sensible. Il n’aimait pas qu’on l’humilie. Les hommes et leur fierté... Cependant, il était bel et bien vierge. Si doute il y avait, c’était maintenant une certitude. Le petit Terranide était vexé, donc, et entreprit de s’en aller. Il posa ses mains sur le rebord du tonneau, et commença à se relever... Avant que l’une des mains de Mélinda ne l’attrapa à l’épaule, le renvoyant d’un coup sec dans l’eau.

« Pour commencer, petit Terranide impertinent, c’est MOI, lâcha-t-elle, en insistant bien sur ce pronom, qui décide quand tu es propre. Et c’est donc moi qui décide quand tu sors ! »

Elle ponctua cette assertion d’une gifle sur sa tête, entre ses oreilles. Ce n’était pas très fort, mais ce n’était pas non plus une caresse.

« Et je t’ai déjà dit de ne plus me tutoyer, insolent ! Que je ne te reprenne plus ! »

Ludwic était retourné dans l’eau, et Mélinda recommença à le brosser, avant de lui parler, sur un ton un peu plus calme.

« Tu ignores donc tout des choses de l’amour, hum ? C’est une grave lacune à laquelle il va falloir que je t’initie... Mais plus tard. Ce serait trop long, pour le moment. »

La vampire ne comptait nullement lui présenter ses excuses. Mélinda s’excusait rarement, même quand elle avait tort. Sa fierté le lui interdisait. Elle faisait partie de ces personnes qui, en étant en tort, préféraient se dire que le problème venait malgré tout des autres, et ce même si le tort était évident. La vampire était une femme à manier avec précaution, et la candeur, la stupidité, ou la naïveté (rayez la mention inutile) de Ludowic ne l’aidait pas vraiment dans ce domaine. Comment aborder une telle femme ? Voilà bien une question à laquelle il n’avait manifestement pas la réponse. Mélinda devait donc faire attention, car, si elle répondait à la stupidité de Ludowic par l’agacement, le mépris, et la méchanceté, il risquait de se rebeller. Elle devait faire preuve de qualités qui étaient difficiles pour elle, notamment la patience. La mère de Ludowic, visiblement, avait totalement raté l’éducation de ce dernier, laissant le soin à Mélinda de s’en charger.

*Toute une éducation à refaire... Je vais en avoir du boulot, moi...*

Un soupir la traversa à cette idée, et elle continua à le nettoyer.

« Maintenant, tu es propre, jeune insolent. »

Elle le força ensuite à se retourner, posant ses mains sur sa tête, cette dernière se trouvant près de ses seins.

« Pas de dérobades possible, Ludowic. Regarde mes seins, regarde-les bien, fixement, et dis-moi ce qu’ils t’inspirent ! »

C’était un ordre. Mélinda, pour le coup, était relativement péremptoire, mais elle voulait que les choses soient claires. Elle voulait que Ludowic se laisse aller, et comprenne ce qu’il ressentait. Pour ça, il allait falloir lui forcer un peu la main.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le jeudi 28 février 2013, 02:47:06
En réalité, Ludowic ne s'était pas vraiment attendu à ce qu'on le laisse sortir, mais cela avait été la seule manière qu'il avait trouvé pour extérioriser sa frustration et son mécontentement, sans pour autant en être trop blâmable. Il ne fut pas donc si surpris que ça lorsque Mélinda l'obligea aussitôt à replonger dans sa bassine. Peu à peu, il commençait à s'habituer à la volonté coercitive de cette femme, de ses manières qu'il trouvait, à son égard, violentes et contraignantes. Pourtant, alors qu'il ne parvenait toujours pas à se faire au vouvoiement qu'il n'avait pratiquement jamais utilisé jusqu'ici, il ne pensait même plus à se rebeller. Il reçu la gifle en serrant les dents. Il songea un instant avec une certaine terreur qu'il commençait à l'accepter comme étant une norme, puis n'y pensa plus.

Car ce qu'il y avait de troublant avec cette chose que la vampire voulait absolument lui apprendre, c'était que, sans vraiment savoir en quoi elle consistait, encore qu'il en avait quelques idées, elle chassait toutes les autres pensées. Elle ne laissait qu'une désagréable sensation de compression à l'entrejambe, une chaleur inexplicable, un léger malaise corporel (auquel venait s'ajouter un lourd malaise psychologique), des picotements dans les extrémités et une bouche pâteuse. Il tentait de calmer tant bien que mal la tension de son corps lorsque sa maîtresse décréta finalement qu'il était propre. Pensant être libéré, Ludowic s'apprêtait enfin à s'extirper de cette situation qui le gênait. Néanmoins, c'était sans compter la poigne de Mélinda, qui le maintint fermement en place, et le contraignit même à lui faire face.

Le premier réflexe du jeune terranide, alors qu'elle l'obligeait à plaquer ses mains sur sa tête aux longs cheveux blonds, fut encore une fois de regarder ailleurs. Pas beaucoup, un petit mouvement de ses iris rouges, pour ne pas avoir à constater trop directement sa totale nudité. Un mouvement que ne manqua probablement pas de remarquer la vampire, qui lui enjoignit de se concentrer sur ce qui le gênait le plus, en cet instant, si l'on exceptait l'état de son entrejambe. La requête qui suivit le laissa assez perplexe. Il grimaça, loin d'être ravi par cette contemplation forcée.

« J'en sais rien... Pourquoi ça t-vous obsède autant ? »

Cette question, il se la posait en fait plus à lui-même qu'à sa maîtresse. Il ne savait pas pourquoi ses deux globes de chair rose, glabres, flottant au bord de l'eau, accaparaient à un tel point son attention. Ils n'étaient même pas sûr de beaucoup les aimer ; Mélinda n'avait pas assez de fourrure, cela lui semblait un peu, malsain, trop exposé aux regards. Dans un même temps, il ne pouvait nier que, puisque dépourvu de pilosité, aussi impudiquement, ils dégageait quelque-chose... qu'il ne pouvait vraiment définir. Il chercha cependant à tout prix une réponse dans ses souvenirs, quelques éléments s'y rapportant. Ils se terminaient pas de petites excroissances plus foncées, qui lui paraissaient en constituer une grande partie de l'intérêt...

« C'est avec ça que les mères allaitent leurs enfants. »

Si ces mains n'avaient pas été ainsi contraintes, il aurait peut-être haussé les épaules. Sa réplique, même de son point de vue, était un peu hors-sujet. Pourtant, elle fit suivre à son esprit un autre cheminement. Le manque d'éducation de Ludowic dont parlait sans cesse Mélinda, et qui l'agaçait toujours plus, s'expliquait par le fait que sa mère était abstinente depuis longtemps. Pour cause, elle considérait que le seul intérêt de l'acte était d'engendrer une progéniture, et préférait se consacrer en matière de passe-temps à l'étude de la magie. Son dernier partenaire avait été le père de son fils unique, et elle l'avait dévoré après l'acte. Elle avait souvent expliqué au jeune terranide avec quelle ingénuité et quelle persévérance elle avait élaboré le rituel qui lui avait permis d'enfanter, malgré son vampirisme, éclipsant au passage le rôle et le sort du géniteur. Cela amenait une remarque qu'il fut très content d'amener, sur le même ton que lorsque sa maîtresse avait prononcé le mot ''puceau''.

« Ça ne sert à rien, parce qu'à part ma mère, les vampires sont stériles. »

Il était un spécimen rare, et en prendre conscience lui redonna un peu de l'orgueil perdu. Il parvint même à esquisser un léger sourire.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le jeudi 28 février 2013, 15:10:24
« C'est avec ça que les mères allaitent leurs enfants. »

Seigneur... Mélinda avait visiblement oublié à quel point on pouvait parfois être naïf. Ludowic était un vrai petit idiot. C’était touchant, mais ça n’allait sûrement pas aider Mélinda pour en faire un assistant de direction. Que pourrait-il bien diriger, s’il ne savait même pas comment réagir en cas d’érection ? Il lui serait totalement inutile ! Il allait falloir par lui apprendre les bases les plus élémentaires. Qu’il ne voulait pas qu’on le considère comme une peluche était son choix, mais, avec une telle inculture, son seul rôle, pour l’heure, serait d’être une peluche. Il observait la poitrine de Mélinda avec un curieux soupçon d’hésitation sur le visage. La vampire, en réalité, avait plutôt de beaux seins. Fermes et glabres, ils n’étaient pas naturels, résultant d’une opération chirurgicale destinée à faire celle une parfaite petite prostituée pour mieux tromper la vigilance de son père, et le tuer. Des seins que Mélinda avait initialement détesté, avant de finalement les accepter. Et, à vrai dire, ils allaient plutôt bien avec la beauté transcendante, pâle et envoûtante, qui se dégageait de son corps. Ludowic, de son côté, continuait à réfléchir, et finit par en venir à une conclusion qui manqua faire glousser Mélinda, cette dernière se retenant pour qu’il ne se vexe pas une nouvelle fois.

« Ça ne sert à rien, parce qu'à part ma mère, les vampires sont stériles. »

Que les vampires soient stériles était vrai (du moins, pour une écrasante majorité, dont Mélinda, malheureusement, faisait cruellement partie). En revanche, que les seins ne servent à rien, voilà qui était un peu péremptoire. Ludowic était assez hâtif dans ses jugements, ce qui prouvait son absence de minorité.

« Oh vraiment ? répliqua Mélinda d’une voix douce. Alors, dans ce cas, je me demande bien pourquoi la Nature a doté les femmes d’attributs inutiles. Regarde-les mieux, Ludowic, et, surtout, regarde ce que ça t’inspire, toi... Nierais-tu être étrangement fasciné ? Ressentir une attirance, mais sans pouvoir en déterminer la raison, l’origine ? Oui, je le sens, et ça se devine... Mes seins t’attirent, tu aimerais les toucher, les caresser, les dompter, comprendre pourquoi ils te fascinent tant, essayer d’en percevoir les raisons profondes... »

Le désir physique se résumait à ça : une inexplicable attirance. Même Mélinda ne pouvait fournir une raison précise à l’origine de cette attirance, car elle l’ignorait. Était-ce inconscient ? Universel ? Lié à notre éducation ? Qu’est-ce qui expliquait l’attirance pour les seins ? Le fait qu’ils servent justement à allaiter ? Ou qu’ils soient dissimulés ? L’attirance serait-elle la même si on ne cachait jamais ses seins, s’ils étaient aussi visibles que les mains ou les pieds ? Tout ceci rappelait à Mélinda ce livre terrien, d’Isaac Asimov, où des individus qui vivaient toujours avec les cheveux cachés fantasmaient à l’idée de les voir. Voilà qui remettait bien des choses en perspective. Mélinda, fort heureusement, ne comptait pas aller aussi loin dans son éducation. Certaines questions, indubitablement, resteraient en suspens, et ce serait à Ludowic d’y apporter sa propre réponse.

Mélinda retira ses mains des joues de Ludowic, afin de les placer sur sa nuque et ses cheveux, se collant un peu plus contre lui.

« Une poitrine ne sert pas à rien, Ludowic, même si, je te l’accorde, elle n’a aucune fonction procréatrice... Mais crois-tu vraiment que tous ceux qui font l’amour le fassent uniquement dans des soucis de procréation ? Mais tu ignores ce qu’est l’amour, n’es-t-ce pas ? Ou alors, tu en as une vague idée.  Ne t’en fais pas, elle se précisera. »

Voilà bien une chose dont Mélinda était sûre. Continuant à maintenir Ludowic par la nuque, ses seins se rapprochaient de lui.

« Embrasse-les... Lèche-les, palpe-les... Et tu verras par toi-même si les seins ne servent à rien. »

Et, encore une fois, la marge de manœuvre de Ludowic était plutôt réduite. Vu la manière dont Mélinda le tenait, elle ne désirait pas qu’il se rebiffe, mais bien qu’il fasse ce qu’elle lui avait demandé de faire.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le jeudi 28 février 2013, 17:36:30
Ce fut avec un agacement non dissimulé que Ludowic reçu une nouvelle fois la confirmation que sa remarque était, du point de vue de sa maîtresse, déplacée, et que cela faisait encore un sujet qu'il ne maîtrisait pas. Il avait pourtant bien eu l'impression d'apporter un élément solide de sa culture, mais Mélinda, avec une énervante prétention, continuait à vouloir lui faire croire qu'il y avait des mystères concernant cet acte d'amour, dont il ne savait rien. Après tout, ce devait être bien superflu, s'il en avait une ignorance si grande : il n'avait jamais eu le sentiment de passer à côté de quelque-chose de très important jusqu'ici. Il ne doutait pas que si cela avait été primordial, sa mère lui en aurait parler, elle lui aurait fait lire des livres, ou, plus vraisemblablement, car il n'était pas très studieux, aurait demandé à un domestique de lui expliquer.

Il n'en était rien, et le fait que la vampire anticipe ses moindres sentiments comme si elle les ressentait elle-même le mettait hors de lui. Il détestait cette idée qu'on puisse tout prévoir de ses mouvements, tout savoir de lui. Il se sentait bafoué, on piétinait son intimité, il en avait assez. Son sourire se perdit dans une nouvelle expression de vexation et de froncement de sourcils. Il paraissait réfléchir intensément à un problème très complexe et très fâcheux à la fois. Mélinda obligea encore le jeune terranide à s'approcher d'elle, collant presque son visage à la poitrine. Il était à présent penché en avant, refusant en revanche à faire avancer son bassin coupable.

Que voulait-elle dont prouver, à vouloir qu'il agisse ainsi ? Ludowic n'avait aucune idée de ce qui allait se passer s'il suivant son ordre. Il ne voyait pas ce qui pouvait arriver de si exceptionnel et qui mérita qu'on lui fasse subir un tel traitement. Rentrer toujours parfaitement dans les calculs de sa maîtresse lui était insupportable. Il avait toujours hésité, jusqu'ici, bafouillé, nié, et jamais elle n'avait vraiment parue surprise de sa réaction. C'en était trop : elle allait voir, s'il n'y connaissait rien. Il ignorait encore tout-à-fait comment, mais il allait lui prouver que faute de ne rien savoir, il était parfaitement capable d'improviser. Hors de question, cette fois, de faire le timide. Après les quelques secondes que lui prirent de souscrire à cette résolution, il agit avec une certaine vitesse.

Sa tête s'approcha de la peau blanche et humide, et son museau rentra finalement bel et bien en contact avec elle, s’engouffrant même dans le sillon qui séparait les deux globes de chair. Le semi-vampire se sentit un peu stupide, ses joues collées chacune à un sein. Il ne perdit pas de temps, ne voulant surtout pas montrer sa gêne qui montait encore. Ne sachant trop comment continuer, il suivit la première idée qui lui vint et sortit aussitôt sa langue. Il se mit à remonter vers le cou de Mélinda. Son organe buccal était extrêmement rugueux, vestige de quelque ancêtre qui avait eu besoin de se défaire des parasites grouillants dans sa fourrure épaisse. Ses papilles étaient sensibles, autant que son odorat, et la combinaison du goût et du parfum de l'épiderme de la vampire l’incitèrent à continuer. Il avait l'impression de lécher une grosse pièce de viande.

Avec une ardeur inédite, sa langue râpeuse se détourna de son trajet vertical pour déborder sur un sein, qu'elle parcourue dans toute sa largeur, sans toutefois toucher le mamelon. Puis elle repartit dans l'autre sens, plongeant sous l'eau pour en atteindre la partie plus basse. L'excitation de Ludowic devenait réellement handicapante, alors qu'une sensation étrange, des fourmillements chauds, remontait de son bas-ventre pour se dissiper quelque-part au niveau de son thorax. Il continua, de plus en plus vite, appuyant de plus en plus fort sur la peau de Mélinda. En apparence incapable de s'arrêter, il commença à saliver abondamment. Las des douleurs de son entrejambe, il desserra un peu l'étreinte impitoyable de sa queue. Ses yeux se fermèrent, le reste de son corps, et particulièrement sa bouche, lui envoyant déjà plus de signaux nerveux qu'il ne pouvait en recevoir.

S'il était maladroit pour ce qui était de l'aspect érogène, il y avait quelque-chose de carnivore dans sa manière de parcourir la viande. Sa main griffue se referma dans le vide, les muscles de son ventre se contractèrent, ses pectoraux, puis se fut au tour des muscles de sa mâchoire. Ses dents s'enfoncèrent dans le côté d'un sein. Contrairement à la plupart des vampires, ses canines n'étaient pas beaucoup plus développées que le reste de sa dentition, chacun des morceaux d'émail était un poignard acéré et dangereusement effilé. Elles transpercèrent la peau et laissèrent perler un peu de liquide rouge, commençant à entailler la chair, avant que Ludowic ne se rende compte de ce qu'il était en train de faire. Gémissant de plaisir, il cessa avec difficulté sa morsure, l'empêchant de se refermer en emportant une pièce vive, et retira à regret ses crocs. Le goût du sang se répandit dans sa bouche. Pour une fois, ce n'était pas le sien. Son appétit avait rarement été aussi grand. Tellement grand qu'il pensa à peine aux conséquences.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le jeudi 28 février 2013, 20:55:27
Il était temps de passer aux choses sérieuses avec Ludowic. Tout simplement. Elle en avait assez de le voir dubitatif, et voulait qu’il découvre ce qu’était le sexe. Cependant, la meilleure manière, selon elle, de le découvrir, était de le vivre. Il avait bien de la chance, car, pour lui, ce serait agréable. Chez Mélinda, le sexe avait commencé à un âge où elle n’était pas du tout en mesure de l’apprécier, et elle n’avait pas du tout apprécié. Loin de là. Le sexe avait détruit et brisé la Mélinda Warren humaine, cette petite fille qui, en volant à son père la vie de sa mère, était née monstrueuse. Mélinda Warren avait d renaître vampire pour dompter le sexe, et, lors de ses premiers nouveaux ébats, elle avait eu une peur terrifiante. Traumatisée, elle avait du surmonter sa peur enfantine pour dompter le sexe. Le sexe avait toujours été, pour elle, une bataille, une forme de guerre où il fallait savoir faire preuve de talent et de courage pour s’en sortir. Elle sentait le sang de Ludowic se tendre, se concentrant autour de son sexe, et il fourra sa tête entre les seins de Mélinda, qui en soupira, avant de sentir sa langue glisser le long de son corps, remontant, avant de redescendre. Il caressait ainsi la peau de Mélinda, faisant preuve d’une délicate attention, une attention qui témoignait du plaisir croissant que le Terranide avait. Il était de plus en plus excité, ce qui était palpable et compréhensible. Il commençait enfin à comprendre, à réaliser ce que la vampire lui avait dit... Le pouvoir du sexe, une espèce de tourbillon qui, petit à petit, l’absorbait, le dominait, le guidait. Une force qui montait crescendo, commençant par des frémissements, des attouchements, des caresses, de délicates attentions, et puis des montées de tension, jusqu’au feu d’artifice final, le grand bouquet explosif.

« Humm... » soupira Mélinda.

Elle caressait faiblement les cheveux de Ludowic, sans trop le maintenir, car elle ne voulait pas le restreindre dans les mouvements. Il avait pris le ferry sur le fleuve du plaisir, et se laissait porter. Elle le sentit se poser sr la langue, et, comme elle s’y attendait, il passa à l’étape supérieure, et se heurta à une barrière. Un nouveau soupir s’échappa des lèvres de la vampire, mais, en voyant le sang, Ludowic se recula, semblant prendre peur. Mélinda sourit, et lui caressa les joues, tandis que quelques gouttes de sang perlaient le long de son sein gauche, formant une légère rivière pourpre. Il en avait bu, et elle avait lu dans ses yeux un désir virulent, sauvage, qui ne demandait qu’à se réveiller. Vampire... Le sang était l’indicateur de la passion, la flamme poignante de la vie, qui réveillait toutes les excitations, et vous transformait, vous transcendait.

Mélinda baissa sa tête vers Ludowic, se rapprochant un peu de lui, le plaquant contre le rebord du bassin.

« Là, tu vois ? Tu commences à comprendre... Mais, si tu veux vraiment qu’on te considère comme un homme, Ludowic, tu dois d’emblée apprendre une chose propre aux hommes, et qu’il te faudra toujours accomplir pour ne décevoir personne... »

Elle reprit lentement, tout en glissant ses mains à nouveau sur la nuque de Ludowic, pour le ramener vers ses seins.

« Un homme termine toujours ce qu’il entreprend. Alors, continue. Prends mon sein, nettoie mon sang... »

Elle parlait d’une voix douce et calme, sensuelle, mais sans laisser le choix au petit Terranide, qui se retrouva à nouveau contre le sein ensanglanté de Mélinda. C’était une vampire. La douleur ne la dérangeait nullement, bien au contraire. Elle plaqua sa tête contre sa poitrine, lui caressant les cheveux, les grattant, l’embrassant entre les oreilles.

« Tes mains... Utilise-les pour me caresser. Les hanches. Le dos... Plus bas encore. Frotte mes fesses. Ressens la beauté d’un corps féminin parfait, la puissance et l’envoûtement du beau sexe. Maintenant, Ludowic, tu sais ce que ça signifie, que de bander. »
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le jeudi 28 février 2013, 22:09:52
C'était un jeune terranide effrayé, et dans le même temps, terriblement excité que Mélinda repoussa vers le bord de la bassine. Il était persuadé d'avoir fauté, de lui avoir fait du mal, et qu'elle allait le punir durement, l'enchaîner au mur, le priver de nourriture pendant encore une semaine, alors que son ventre criait toujours famine. Il regarda même brièvement vers la porte, s'attendant à voir Bran, son frère monstrueux, en surgir pour se saisir brutalement de lui. Alors qu'elle le maintenait plaqué, il s'attendait au moins à recevoir une gifle, comme elle l'avait déjà fait, mais en lieu et place, elle paraissait... plutôt satisfaite. Elle avait même laisser passer quelques sons qui paraissaient relever pour Ludowic d'un certain plaisir.

Déconcerté, il n'eut pas le temps d'attendre que son cœur, dont le rythme avait doublé se calme. Il fut de suite replongé près de la peau parfumée de sa maîtresse, le bassin toujours en arrière par rapport au haut de son corps. Il vit les deux demi-cercles sanglants laissés par la pression de sa mâchoire. Mélinda n'était visiblement pas dérangé par les plaies superficielles. Le semi-vampire, qui n'avait guère pu qu'une bouteille de sang en une semaine, ne se fit pas prier. Il accola sa bouche vorace sur la blessure, et, tout en passant sa langue sur les rebords rouges, se mit à suçoter, comme un enfant au sein de sa mère, le peu de liquide chaud qui daigna en couler. Il lui en fallait plus, mais il n'osait pas mordre une seconde fois, incertain de la réaction que cela pourrait provoquer chez sa maîtresse. Peut-être, songea-t-il, malgré ses pensées de plus en plus floues, qu'il ne fallait pas abuser.

Il ne pouvait cependant rester immobile. S'il ne pouvait avoir plus de sang, il lui fallait au moins plus de sensations, immédiatement. Son entrejambe le brûlait littéralement, semblant prête à exploser. Il ne savait absolument pas pourquoi, mais il avait une furieuse envie de la frotter à quelque-chose. Sa queue, dont il avait desserrée l'étreinte, remua un peu, frictionnant son bas-ventre au supplice, sans parvenir à calmer l'ardeur qui le maintenait si furieusement insatisfait. Les quelques poils qui se coincèrent lui provoquèrent même quelques douleurs. Mélinda lui avait donner l'autorisation d'utiliser ses mains, ce qu'il n'avait pas fait jusqu'ici. Brusquement, il passa ses mains dans le dos de la vampire, griffant légèrement son épiderme, ressentant toute la masse chaude de sa maîtresse. Puis il contracta ses avant-bras, ce qui eut pour effet de rapprocher son propre bassin de celui féminin.

Le point de non-retour était franchi, et Ludowic perdit presque totalement le contrôle. Son appendice caudal se délia totalement, et dans une gerbe d'eau, se dressa derrière lui, lui arrivant au niveau des épaules. Ce qui avait été caché et comprimé si longtemps, jouissant de sa nouvelle liberté, parut vouloir aussitôt retrouver une forme de contrainte. Sa verge dressée à l'extrême vint brutalement se coller à la vampire, appuyant brutalement sur son bas-ventre, sous l'eau. Les deux corps étaient à présent presque totalement en contact, la poitrine de Mélinda au niveau du cou. La sensation était incroyable, le jeune terranide sentit un instant ses jambes défaillir. Puis, mu par un instinct animal, il commença à frotter frénétiquement sa virilité contre la peau chaude et nue. Il se mit à pousser de petits gémissements, non maîtrisés, haletants et courts, alors qu'il sentait que quelque-chose montait. Moins de deux secondes de ce traitement suffirent à concrétiser l'acte.

« Je... hn. Hn. »

Dans une explosion de bien-être étrange, Ludowic se relâcha complètement, ses muscles, pris de contractions saccadées, l'obligeant à continuer le trémoussement encore quelques instants. Il n'avait pas l'impression d'uriner, et pourtant, il le sentait, il y avait bien quelque-chose qui s'échappait de son corps. Et s'en libérer était délicieux. Ses épaules le picotaient, il se serra encore plus contre sa maîtresse, manquant de l'étouffer, et comprimant encore sa verge, dans laquelle il sentait son sang battre, par à-coups. Sa vision était pleine d'étincelles, et ses iris rouges ne voyaient en fait plus grand-chose, son ouïe elle aussi perdant en sensibilité. Il serra les dents, ferma les paupières, alors que les dernières onces de plaisir tardaient à se dissiper, encore entretenues par ses mouvements brusques. Ce devait être ça, l'amour.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le vendredi 01 mars 2013, 12:56:52
Ludowic découvrait les joies du sexe, et cette dimension monopolisatrice au cœur de cette sensation. Il était en proie à une force qui le submergeait, et face à laquelle il peinait à trouver les armes adaptées, tout simplement parce qu’il n’y en avait pas. Le désir sexuel était comme un courant irrépressible, qu’aucune digue ne pouvait stopper, qu’aucun mur ne pouvait être érigé pour le retenir. Tout au plus pouvait-on dresser des barrages afin de contenir le flux, le contrôler, l’orienter, mais le stopper ? Ce n’était pas possible. Ludowic s’éveillait avec force à la sensualité, auprès d’une femme dont la beauté n’avait d’égale que sa propension à la luxure. Elle sentit Ludowic se ruer sur son sein, le sang devant aussi bien exciter sa libido que sa soif de sang. Une simple bouteille de sang en une semaine, ce n’était en effet pas énorme, même pour un Terranide. Elle le sentit se presser contre elle, et sa queue se retira, sa longue queue, qui jaillit partiellement hors de l’eau. Pour le coup, il est vrai qu’il avait plutôt une énorme queue caudale. Ses mains caressèrent le bas du dos de Mélinda, faisant frémir cette dernière en lui rappelant à quel point elle aimait ce genre de choses. Ces délicates attentions, ces petits attouchements sur son corps... Elle en soupirait, et esquissa un léger sourire en sentant le sexe tendu du Terranide vampire se frotter contre ses cuisses, remuant énergiquement.

*Si c’est sa première fois...*

Elle le sentit jouir, toujours à travers les ondulations sanguines de son corps. Son sexe était bien tendu, signe qu’il était effectivement très excité, et manquait naturellement d’expérience pour réussir à faire durer le plaisir. Elle se contentait de le caresser, le sentant soupirer lourdement, avant de finalement s’abandonner au plus grand des plaisirs. Il jouit dans l’eau, contre la cuisse de sa Maîtresse. Voilà bien longtemps que Mélinda n’avait pas eu droit à une éjaculation précoce. Heureusement pour Ludowic qu’elle n’était pas particulièrement excitée, car il allait pouvoir, pour le coup, se reposer. Pour le moment, en tout cas...

Ne se décollant pas de sa Maîtresse, Ludowic vint au contraire se blottir contre elle, et Mélinda, dans un geste curieusement affectif de sa part, le serra chaudement dans ses propres bras, lui caressant les épaules. Elle lui frotta ses poils, près de sa nuque, probablement de la même manière dont une mère l’aurait fait avec sa progéniture. Et c’était sans doute là sa première victoire sur son ancienne rivale. Amener son fils à considérer Mélinda, non pas uniquement comme sa Maîtresse, mais aussi comme sa mère. Elle lui ferait découvrir des sensations dont sa mère ne lui avait jamais parlé, et, ainsi, elle gagnerait sa confiance... Et, un jour, quand il l’appellerait « Mère » au lieu de « Maîtresse », elle saurait qu’elle avait gagné. C’était sans doute présomptueux de le penser maintenant, mais Mélinda, après tout, était une femme qui réfléchissait sur le long terme. Et on pouvait bien, connaissant son caractère, lui permettre cette projection très arrogante, qui, après tout, convenait plutôt bien au personnage.

La vampire finit par rompre le silence qui s’était installé entre les deux.

« Tu comprends mieux, Ludowic ? Tu l’as eu... Ta première érection... Maintenant, tu commences à comprendre ce qu’est le sexe. »

Elle se décolle un peu plus de lui, et lui sourit.

« Je sais, c’est troublant... Mais réserve tes éventuelles questions pour le repas de ce soir. Pour l’heure, nous allons nous sécher, et nous rhabiller. »
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le vendredi 01 mars 2013, 15:32:49
Ludowic ne voulait plus arrêter de serrer ce corps chaud. Il aurait aimé que Mélinda ne soit que ça, une masse chaleureuse et douce, qui lui procurait d'agréables caresses. Il avait besoin de se rassurer, de vider son esprit de tout ces événements affreux qui étaient intervenus ces dernières semaines, bouleversant sa vie jusqu'alors bien calme. Ce contact prolongé était si reposant, sentir le cœur de sa maîtresse battre, paisiblement. Après un tel déferlement d'émotions, à bout de souffle, il ne songeait plus qu'à s'assoupir contre cette femme qui, au final, était plus affectueuse encore que sa mère elle-même. Il aurait voulu simplement fermer les yeux et s'endormir, à la verticale, dans l'eau tiède : il ne savait pas exactement ce qui s'était passé, même pas du tout, mais ça n'avait pas d'importance. La voix de la vampire résonnait tendrement, parvenant jusqu'à ses oreilles rondes, sans qu'il cherche autre chose qu'à être bercé par le flux des mots.

Malheureusement, Mélinda ne l'entendait pas ainsi, et finit par se désolidariser un peu de l'étreinte. Le retour au monde réel ne fut pas aisé, Ludowic luttant pour conserver des bribes de tendresse. Un léger courant d'air, ébouriffant sa fourrure trempée, lui apparu comme une bourrasque glaciale. Il frissonna, se sentant à la fois soulagé et terriblement mal-à-l'aise. Ses yeux humides remontèrent vers la visage de sa maîtresse, mais retournèrent vite observer ses pieds. Qu'avait-il donc fait ? L'avait-elle prévu, ça aussi ? Elle ne paraissait pas en colère, c'était déjà ça. Le constat n'empêcha pas le jeune terranide de se sentir soudain extrêmement gêné, sans raison. Plus encore qu'avant, sans que ce soit exactement le même sentiment. Il n'avait pas été aussi propre depuis des jours, et pourtant, il se sentait sali de nouveau. Il angoissait doucement.

« D'accord. » affirma-t-il d'une voix rauque, presque enrouée. Il s'éclaircit la gorge.

Il hésita, puis enroula de nouveau sa queue autour de sa taille. Il ne parvenait pas à se défaire de cette pudeur primaire, purement visuelle, quand bien même il avait été aussi intimement en contact avec Mélinda. Il ne voulait pas qu'elle puisse poser les yeux sur son entrejambe, même si celle-ci n'était plus honteuse et ne lui envoyait plus de signaux de malaise physique. Il sortir ensuite de la bassine, et se dirigea vers les quelques serviettes. Se tournant, il s'essuya le dos, le ventre, renonçant discrètement à sécher la partie recouverte par son appendice caudal. Il attendrait que sa maîtresse sorte pour le faire. Si tout se passait comme ça avait été prévu, ça ne devrait plus tarder.

« Je vais, euh, attendre que tu m'apportes des habits, comme on avait dit ? »

Il jeta un regard dégoûté aux loques, encore au sol, qui avaient été les siennes. Il n'avait aucune envie de les remettre, et espérait que Mélinda lui trouve de quoi se vêtir correctement. La perspective d'un repas était à présent la chose qui l'habitait le plus. Le sang qu'il avait absorbé l'avait mis en appétit, et l'acte quoique bref, l'avait exténué.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le samedi 02 mars 2013, 16:32:26
Ludowic revenait progressivement à la réalité. Il avait eu une érection, et subissait les conséquences de ce geste. La fatigue. Il était frémissant, et Mélinda s’écarta de lui. Ils ne pouvaient pas rester ici, d’une part parce que l’eau finirait par refroidir, et d’autre part, parce que Mélinda avait faim. Elle avait beau être une vampire, et donc aimer le sang, ce n’était pas pour autant qu’elle dénigrait de bons plats chauds. Et son nez délicat commençait à percevoir les odeurs remontant du rez-de-chaussée, lui ouvrant l’appétit. De la volaille, de la viande... Ce genre de trucs qu’on mangeait dans les auberges de ce genre. Elle soupira légèrement, sa langue se promenant sur ses lèvres, puis s’écarta de Ludowic, sortant de l’eau, sans faire preuve de la pudeur de ce dernier, puisqu’elle ne couvrit aucune partie de son corps, contrairement au Terranide, qui, dans un sursaut de timidité, enroula à nouveau sa queue autour de sa taille.

« Je vais, euh, attendre que tu m'apportes des habits, comme on avait dit ? »

La vampire tourna la tête vers lui, fronçant légèrement les sourcils.

« Que vous m’apportiez des habits, rectifia-t-elle. Avoir joui contre ma cuisse ne change pas cet état de faits. »

Elle n’alla toutefois pas le punir, mettant cette erreur sur le compte de la fatigue qu’il semblait avoir. Mélinda se sécha avec une serviette, frottant contre son corps, et fit de même avec Ludowic, lui nettoyant la tête, avant de lui laisser les serviettes, tandis qu’elle se rhabilla, sans aucune servante pour le faire à sa place, encore une fois. Les voyages devaient bien vous amener à changer vos habitudes.

« Je vais aller te chercher du linge. En attendant, utilise les serviettes pour te sécher. »

Habillée, Mélinda sortit, dégageant derrière elle un délicieux parfum sensuel. Elle avança dans les couloirs, se rendit dans sa chambre, où le cocher avait déposé ses affaires, et sortit plusieurs vêtements pouvant aller pour le Terranide. Elle ne prit pas trop longtemps, et mit cinq minutes avant de retourner dans la salle de bains, déposant les vêtements. Elle choisissait délibérément de ne pas évoquer ce qui venait de se passer, afin de laisser Ludowic faire ses propres conclusions. Son ventre se mit alors à gargouiller, et elle se mordilla les lèvres, ne pouvant désormais plus cacher le fait qu’elle avait faim.

« Habille-toi vite, nous allons manger. Je crois que tu en as autant besoin que moi. »

Pour l’heure, tout se passait exactement comme Mélinda l’avait espéré avec Ludowic. Il était de plus en plus soumis. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne devienne pour de bon son esclave... Il fallait juste qu’elle commence par régler cet affreux tic de langage qui l’amenait constamment à la tutoyer, alors que le vouvoiement lui semblait être la base dans la relation qui les caractérisait.

Chaque chose en son temps.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le dimanche 03 mars 2013, 04:17:37
La remarque de Mélinda, cette fois, fut accueillie avec un peu moins d'orgueil. Ludowic baissa encore plus le regard, si toutefois cela était encore possible. Pas qu'il soit devenu soudain moins insolent, mais la réplique était trop cinglante, et faisait appel à quelque-chose qui lui était trop inconnu pour qu'il puisse réagit autrement. Cela lui fit même oublier, qu'au final, sa maîtresse ne lui reprochait que d'employer encore le tutoiement, auquel il ne songeait plus du tout. Pour lui, le problème était ailleurs : jouir contre sa cuisse, comme elle le disait, cela lui semblait assez déshonorant. Il sentait qu'il devait, d'une certaine façon, s'excuser. Que ce soit pour ça, ou pour autre-chose, cela ferait l'affaire.

« Désolé... » murmura-t-il simplement, d'une voix un peu éteinte.

La vampire le laissa finalement seul, lui enjoignant simplement de s'essuyer, ce qui était de fait beaucoup plus long pour lui, qui portait une épaisse fourrure, que pour un individu glabre. Le jeune terranide la regarda fermer la porte d'un œil vigilant, sans arrêter de fixer son mouvement. Quand il fut sûr qu'elle se fut éloignée, il reprit sa tâche de séchage. Certain d'être seul, il n'eut plus de raison de ne pas se découvrir et d'éviter de s'occuper de certaines parties qu'il avait voulu lui cacher. Tout en passant la serviette sur son postérieur, il regarda la proéminence de peau nue et sombre qui prenait naissance à son entrejambe, redevenu flasque. Il ne comprenait pas bien comment cet organe, qu'il attribuait jusqu'ici principalement à l'évacuation de l'urine, pouvait devenir ainsi une telle obsession. Il l'avait déjà senti s'allonger, se raffermir, principalement au réveil, mais il n'avait jamais ressenti un besoin aussi fort de stimulation jusqu'alors.

Il essuya l'eau qui gouttait du haut de son dos et de ses cheveux. Il jeta encore un coup d’œil à la porte, puis se plaça davantage sur le côté, s'assurant que Mélinda, même si elle arrivait très rapidement, ne puisse immédiatement le voir. Intrigué par son propre corps, d'une main, il tira légèrement sur la peau brune qui recouvrait son gland, ne sachant exactement jusqu'où il était possible de l'amener. Les quelques tiraillements qu'il ressentit le firent d'abord renoncer à aller trop loin, ne découvrant qu'à moitié l'extrémité rose. Le jeune terranide grimaça, intéressé mais prudent. Toutefois, la curiosité avait chez-lui souvent pris le pas sur la raison. Mettant un peu plus de force dans son action, il parvint à faire complètement rétracter le prépuce, constatant que l'hygiène de cette zone laissait encore un peu à désirer. Ludowic se frotta la tête, et passa le doigt sur le fil de peau de la face extérieure qui semblait maintenir le tout. Il eut un petit frisson, et sentit que sa verge était en train de reprendre du volume.

« Merde. » lâcha-t-il, incrédule.

Les images, les souvenirs de ce qu'il avait vécu une demi-dizaine de minutes plus tôt lui remontèrent à l'esprit. Il se mordit la lèvre inférieure, entaillant presque la peau, comme si ce traitement pouvait empêcher le phénomène de recommencer. Il ne savait plus où se mettre, et Mélinda n'allait certainement pas tarder à revenir. Dans la panique, il tenta de rabattre son prépuce, et n'y parvenant pas de manière définitive, il enroula de nouveau sa queue autour de sa taille. Il souffla. Il fallait qu'il se calme, qu'il oublie ses idées si troublantes qui se bousculaient dans sa tête. Sa maîtresse entra peu de temps après, sans qu'il réussisse à vraiment trouver une solution.

Le semi-vampire songea que ce ne serait pas aussi dérangeant s'il était habillé. Il fut un peu soulagé par le fait qu'on lui ait apporté des vêtements. Il n'était pas tout-à-fait sec, mais c'était tout comme. Il les enfila aussi vite qu'il le put, tournant toujours le dos à sa maîtresse. Peut-être pouvait-elle sentir de nouveau son état ? Il espérait que non, et que si c'était le cas, elle ne se moquerait pas de lui une fois de plus. Il en avait vraiment marre. Quoi qu'en dise son corps, il n'avait qu'une seule véritable envie : manger, si possible de la viande, puis dormir, si possible longtemps. Il n'eut pas à faire beaucoup d'effort pour sourire face à la perspective que Mélinda lui proposa.

« Oui ! Je suis affamé. Quelle bête y a-t-il au menu ? »

Il aurait eu assez d'appétit pour engloutir plusieurs bœufs.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le dimanche 03 mars 2013, 11:22:23
Lorsque Mélinda retourna dans la pièce, elle ne fut pas en mesure de savoir que Ludowic s’était amusé à vérifier l’état de son sexe. Elle pouvait le supposer, le deviner, mais pas en être certaine. Et, de toute manière, son esprit était préoccupé par d’autres problèmes, comme le besoin de remplir son estomac. C’était l’heure de manger, et elle confia donc rapidement à Ludowic ses vêtements. Elle sentait que le Terranide était perturbé. Il découvrait des parties de son corps, des sensations dont il ignorait tout. Le sexe... Avec tout ce que le sexe impliquait. Mélinda approchait de la partie festive, celle où elle devrait expliquer à Ludowic ce qui lui arrivait. Quelque chose lui disait que ce risquait d’être assez folklorique, vu que le petit Terranide était à la fois obtus, naïf, et ignorant.

« Oui ! Je suis affamé. Quelle bête y a-t-il au menu ? »

Elle haussa les épaules.

« Nous sommes dans l’une des régions agricoles de Nexus. Il y a aura sûrement de la viande et de la volaille. »

On pouvait dire ce qu’on voulait sur Nexus, mais, si le royaume était une puissance économique de premier plan, ce n’était pas pour rien. Nexus avait de vastes carrières de pierre, et un sol particulièrement fertile. Les grandes exploitations agricoles de Nexus  étaient dégustées jusque dans les restaurants tekhans. Le vin nexusien était fameux. Mélinda attendit que Ludowic s’habille. Ce dernier ne traita pas, faisant tout ce qui était en son pouvoir pour que Mélinda, à aucun moment, ne voit son sexe. Un excès de pudeur et de timidité dont elle était de moins en moins capable, elle qui avait des tendances exhibitionnistes Mélinda sortit de la salle de bains en compagnie de Ludowic, sans lui parler de ce qui s’était passé dans la baignoire. Pas encore... Le duo descendit dans la salle principale de l’auberge, où on parlait beaucoup. Il y avait énormément de voyageurs. L’auberge était pleine à craquer.  Là, des marchands parlaient de la politique fiscale d’un royaume maritime vers qui ils vendaient des épices. Là, quelques nains étaient impatients de retourner à Brugga, une ville-minière. Ici, des individus jouaient au poker aux dés, faisant rouler les dés sur la table, essayant d’obtenir des combinaisons. Mélinda vit plusieurs gardes, dans les coins, et reconnut Bran, qui restait à bonne distance, se fondant dans la foule, toujours prêt à intervenir. Dans un coin, des pugilistes s’affrontaient entre eux.

Mélinda s’assit dans un coin de table face à Ludowic. Flo’ ne viendrait probablement pas ici, préférant rester dans la chambre. Il allait donc falloir songer à lui apporter quelque chose, histoire qu’elle ne prenne pas faim pendant la nuit. Mélinda ne dit rien pendant plusieurs minutes, regardant autour d’elle. Sobre, la décoration était efficace, se constituant de quelques tableaux. Dehors, on faisait griller la nourriture, afin de mieux attirer les voyageurs. Une délicieuse ambiance champêtre, typique de Nexus. L’endroit où il faisait bon vivre.

« Mange à ta faim, Ludowic... Mais n’oublie pas que la viande ne permet pas de combler le manque de sang. Je te donnerais un peu de sang après, ça fait toujours du bien. »

Une serveuse ne tarda pas à arriver. Il n’y avait pas de menus à disposition des clients, seulement des affiches indiquant notamment le plat du jour. Mélinda commanda du poulet blanc, laissant ensuite le soin à Ludowic de décider ce qu’il allait prendre.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le dimanche 03 mars 2013, 15:31:27
L’ambiance d'une auberge était nouvelle pour Ludowic, mais elle avait l'heureuse propriété de présenter assez d'éléments de distractions pour lui faire oublier un peu ce qui venait de se passer. Le jeune terranide lançait des regards intrigués à tous les voyageurs, surtout ceux qui s'adonnaient à des activités particulières. Jouer un peu aux dés l'aurait détendu, surtout qu'il lui était très facile de tricher en faisant rouler par magie le cube jusqu'à ce qu'il indique la face qui l'arrangeait : contre ses domestiques, il gagnait à tous les coups. Même le pugilat le tentait bien, il ne doutait pas de pouvoir dominer dans n'importe quel exercice physique ces hommes pourtant plus imposants. Ils étaient gras, grands, mais pas plus forts, et surtout maladroits. Mais il y avait des chances que comme les lâches qu'ils étaient, ils tentent de l'assaillir à plusieurs. Les petits individus barbus lui semblèrent déjà de meilleurs compagnons, tout aussi encombrants, mais au moins plus velus que les autres humains.

Enfin, toutes ces choses ne parvinrent quand même pas à le détourner de son intérêt premier : la nourriture, dont il sentait le délicieux fumet arriver jusqu'à ses narines frémissantes. Il ne savait pas quand on allait lui apporter à manger, mais il était sûr de ne pas encore prendre du poulet, si on lui laissait le choix. Les carcasses de volailles crues avaient été sa seule nourriture pendant son transport par ceux qui l'avaient capturés. Un traitement infiniment meilleur que la disette qu'il avait du subir ensuite, enfin, tout de même. Il aimait toutefois les grosses pièces viande avec une certaine venaison, trouvant que cela avait plus de goût. L'odeur de charogne ne le dérangeant pas le moins du monde, bien au contraire, elle ouvrait son appétit.

« Je veux du sanglier ! J'ai lu qu'il y en avait. Faisandé d'au moins une semaine, j'espère. Dépêche-toi, je meurs de faim ! »

Son ton, lorsqu'il s'adressait à la serveuse, était celui d'un noble autoritaire et sûr de lui. Il ne suggérait pas qu'on puisse discuter ses désirs sans encourir sa terrible colère princière. En l'état, il aurait quand même avalé n’importe-quoi. Puis il se tourna vers Mélinda, et son expression redevint moins fière, moins hautaine, comme s'il ne pouvait se comporter de la même manière devant elle. Il regarda le bois strié de la table à laquelle ils étaient assis, grattant les rainures du bout d'une griffe distraite, les élargissant un peu. Ses yeux brillèrent lorsque sa maîtresse évoqua le sang qu'elle lui donnerait ensuite.

« Génial ! » s'exclama-t-il avec tout-de-même une relative sobriété.

Il n'avait pas très envie d'aborder le sujet des événements de la salle de bain, alors il en chercha un autre. Cela faisait quand même longtemps qu'il n'avait pas bavardé, lui qui pouvait se révéler être un véritable moulin à paroles. Les plats arrivèrent, et Ludowic commença à manger avidement, sans faire usage d'aucun couvert : la nature lui avait donné des griffes et des dents capables de venir à bout de la plus élastique des chairs. Il était un peu déçu de la portion plus maigre que celle qu'il avait l'habitude d'avoir, chez-lui, mais il ne se plaignit pas. Tout en avalant de gros morceaux, il se mit à parler sur un ton normal de conversation.

« T...mh... vous savez, ma mère m'a souvent dit... mh... que je n'étais pas un vampire au sens... mh... strict. En fait... mh... je me contente très bien... mh... de sang animal... mh... pas comme elle... En fait, elle ne voulait même pas... mh... … que je boive le sang des gens... … Elle essayait d'arrêter, aussi... mh... Elle avait peur que je devienne... mh, accroc. … Mais ça va... mh, je crois que c'est sans risque... Je suis raisonnable, mh. »

Il se figea un instant, alors que la possibilité que son état étrange dans le bain soit dû au quelques gouttes de sang qu'il avait prélevé à Mélinda lui venait à l'esprit. Non, c'était impossible, la sensation de malaise avait commencé plus tôt. Quoiqu'elle n'avait rien à voir avec ce qui c'était passé ensuite.

« Je... hm... enfin... »

Il se concentra sur un os, et commença à le sucer pour arracher la chair qui y était collé.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le mardi 05 mars 2013, 16:05:55
Ludowic retrouva avec la serveuse toute la hauteur qui le caractérisait, mais il en fallait plus pour choquer la jeune dame, qui devait être habituée. Elle nota la commande, et s’en alla, allant quérir les plats. Retrouver des servantes sembla faire plaisir à Ludowic, jusqu’à ce qu’il revoit sa Maîtresse. Sa fière expression disparut un peu, ses oreilles se rabaissant, alors qu’il redevenait le petit esclave qui le caractérisait. Un éphémère et discret sourire éclaira le visage de poupée de Mélinda. C’était bien, Ludowic commençait à être naturellement soumis à sa Maîtresse. C’était très encourageant, et très prometteur pour l’avenir. Inconsciemment, Ludowic commençait à admettre qu’il était inférieur à Mélinda, et qu’elle était sa Maîtresse. Tout cela était indubitablement très positif, et rassurait la vampire. Souriant légèrement, elle resta sur place, tandis que les minutes s’écoulèrent, avant qu’on ne leur apporte leurs plats. Mélinda s’attaqua à l’une des cuisses du poulet, avec ses mains, mordant dans la chair avec ses dents pour la retirer, s’attaquant ensuite au blanc. Le poulet avait été trempé dans une délicieuse sauce, qui lui donnait tout son goût, et les odeurs de grillades régnant dans l’auberge lui avaient ouvert l’appétit. Elle mangea donc avec entrain et appétit, mais en étant toujours moins vorace que Ludowic, qui dévorait son sanglier.

*En captivité, il n’a pas du avoir l’occasion de manger à sa faim...*

Sa mère n’avait sûrement pas du le mettre à la diète, en lui interdisant de manger de la viande, un mets que les Terranides adoraient tout particulièrement. Tout en dégustant le sanglier, Ludowic parlait avec sa Maîtresse, lui expliquant que, contrairement au commun des vampires, le sang animal lui faisait. C’était sans doute lié à sa nature d’hybride, même si c’était curieux. Le sang d’un animal, par principe, était insuffisant sur le long terme. Sa mère avait voulu éviter qu’il ne devienne un « accroc » du sang. Cependant, maintenant qu’il avait goûté au sang de sa Maîtresse, reprendre le sang des chats, des chiens, des vaches, ou encore des biches et des chevaux, lui semblerait bien inférieur. Tandis qu’il se mettait à parler, Ludowic se tut brusquement, perdu dans ses pensées. Mélinda, qui s’attaquait à une seconde cuisse, leva la tête, se demandant ce qui venait de lui traverser l’esprit... Tout en sachant que ce devait forcément être lié à ce qui s’était passé dans la salle de bains. Son premier orgasme, sa première érection... Et il ne l’avait pas fait dans son lit, après avoir vu sa belle voisine, ou une camarade de classe sexy lui faisant un sourire. Non, il l’avait fait contre la cuisse de sa Maîtresse, et ne comprenait visiblement pas ce qui lui était arrivé.

« Je... hm... enfin... » bafouilla-t-il.

Reposant sa cuisse, Mélinda le regarda, se racla la gorge, et lui répondit.

« Ce qui s’est passé dans la salle de bains, Ludowic... Il est temps que je t’explique ce qui t’est arrivé. »

Elle se frotta lentement les mains, faisant craquer ses doigts, essayant de trouver les mots justes.

« Tu as ressenti une vive attirance physique. C’est quelque chose d’hormonal, et que tu ressentiras de plus en plus à présent. Tu le ressentiras à chaque fois que tu verras des scènes sensuelles, à chaque fois qu’on caressera certaines parties sensibles de ton corps. Tu ne peux rien y faire, c’est ainsi. Ce sont des pulsions primaires contre lesquelles on ne peut rien. »

Autant commencer par l’évidence.

« Le sexe est la pulsion de vie. Ce que tu as craché de ton sexe, ce n’est pas de l’urine, mais du sperme. Là où tu vivras, dans le harem, il faudra que tu t’habitues à ressentir ce genre de pulsions, et à les contrôler. Surtout si tu veux devenir mon assistant, car mes esclaves adoreront jouer avec toi, afin de te faire craquer. »

Elle recommença à manger son poulet, mordant dedans. Que dire de plus ? Pour le moment, il fallait voir comment Ludowic réagirait, afin d’adapter son discours en conséquence.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le jeudi 07 mars 2013, 23:10:31
Malgré son tempérament aventureux, Ludowic n'arrivait toujours pas à aborder le sujet de la sexualité avec naturel. Il avait eu, jusqu'ici, l'impression que Mélinda le poussait dedans contre sa volonté, et qu'elle cherchait juste à l'humilier encore plus, en se moquant de lui, en défiant son intimité. Cette première approche de la chose ne l'aidait pas à passer outre sa prudence et sa pudeur. Toutefois, la façon dont la vampire se mettait à présent à parler, sur le ton de la conversation, sans sarcasme ni sévérité, changea un peu son attitude. Il détourna un instant son regard de son assiette déjà presque vide, jeta un coup d’œil à sa maîtresse, pendant qu'elle parlait. La pédagogie semblait lui faire un peu d'effet. Il se décida à bégayer quelques mots sur ce qui c'était passé.

« C'était assez bizarre... je ne sais pas si j'ai très envie de recommencer... »

Il avait été honnête : bien que la sensation, au moment suprême, lui ai semblé assez agréable, son état avant et après l'acte était la chose la plus gênante, la plus troublante qu'il n'avait jamais eu à vivre. Il se doutait que, avec la manière que Mélinda avait de toujours ramener ses conversations avec lui sur ce point, il n'aurait probablement pas le choix. Il restait incertain, c'était assez fatigant, et puis, il ne se voyait pas le faire au milieu de pleins de filles, dans son ''harem'', comme elle semblait le suggérer. Il n'en comprenait pas l'intérêt, il pensait assez bien s'en tirer ainsi. Et puis, devant une seule personne, et dissimulé par l'eau, c'était déjà assez étrange comme ça. Peut-être le jeune terranide pourrait-il le refaire avec la vampire, il arrivait à l'envisager d'une certaine manière. Mais avec des étrangères, ce serait embarrassant. Il ne lui vint même pas à l'esprit qu'il ne connaissait sa maîtresse que depuis à peine une semaine, mais qu'il commençait déjà à la considérer comme un membre de son entourage.

« D'accord, mais pourquoi est-ce que c'est si important ? Pourquoi tvos esclaves y tiennent autant ? La pulsion de vie, c'est quelque-chose qui a à voir avec la magie, par exemple ? »

Sa langue se déliait, chaque question qu'il parvenait à formuler rendait la suivante un peu plus facile. Pour illustrer son dernier propos, il fit jaillir une petite flamme de sa main droite. Il n'y arrivait pas souvent, et ne maintenait la combustion que deux ou trois seconde. Mais il se sentait gorgé de magie, et y parvint sans mal. Il s'étonna même qu'après une dizaine de secondes, l'incendie dans sa paume ne semblait pas vouloir s'arrêter. Il fronça les sourcils.

« C'est marrant, j'ai jamais réussi ça aussi longtemps, avant. » s'étonna-t-il, avec un mélange d'émerveillement et de perplexité.

Il referma la main : la flamme disparue. Il s'était un peu éloigné du sujet, mais croiser le regard de Mélinda le replongea dans la conversation. Il avait encore une interrogation. Il hésitait à s'exprimer, mais son petit exploit magique l'avait rassuré. Il s'approcha un peu de son interlocutrice, et chuchota, un peu honteux.

« Et, le... sperme... est-ce que c'est... sale ? »

Après tout, cela sortait visiblement du même endroit que l'urine, un liquide qu'il avait l'habitude de mépriser en s'en débarrassant dans des trous ou dans des fourrés. Mais s'il avait besoin d'une partenaire pour ça, il ne savait pas si l'évacuer était très correct. La possibilité que la vampire se soit sentie humiliée, et qu'elle ne lui en ait rien dit, même si elle était peu probable, lui traversa même l'esprit. Il bailla, alors que sa digestion commençait, lui donnant invariablement sommeil. Il s'apprêtait à se lever sans autre forme de procès pour aller se coucher -il ne savait trop où, d'ailleurs-, mais sa tactique avait un peu évolué.

« Je suis assez fatigué. Est-ce que je peux aller dormir, s'il-vous-plaît ? » fit-il très poliment.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le vendredi 08 mars 2013, 23:41:24
Mélinda avait abordé le fond du problème, ce qui lui tenait vraiment à cœur : le sexe. Elle voulait que Ludowic s’exprime à ce sujet, le faire sortir du cocon dans lequel il se terrait, de cette espèce de timidité primaire dans tout ce qui concernait les fonctions intimes du corps. Elle savait, par expérience, que c’était un sujet assez déstabilisant, et l’une de ses principales tâches, en tant qu’esclavagiste, consistait généralement à faire sortir le sexe du tabou, à l’envisager comme quelque chose de normal... Ce qui, mine de rien, n’était pas particulièrement simple à faire. Ludowic réfléchissait, et finit par lui poser plusieurs questions :

« D'accord, mais pourquoi est-ce que c'est si important ? Pourquoi tvos esclaves y tiennent autant ? La pulsion de vie, c'est quelque-chose qui a à voir avec la magie, par exemple ? »

Répondre rapidement et simplement à une si large question, existentielle et philosophique, n’était pas un exercice facile. En quoi le sexe était-il si important ? Voilà bien une question à laquelle la réponse était difficile à apporter, tant le sexe répondait à des pulsions intimes. Elle regarda Ludowic s’amuser à faire une flamme dans sa paume, et commença à lui répondre :

« Le sexe est ce qui me permet de gagner de l’argent, et de vivre. C’est un commerce qui a toujours été particulièrement lucratif. Et... »

Mélinda était un peu hésitante, car sa réponse se faisait en suivant son inspiration.

« Le sexe est ce qui permet de créer la vie. Il est donc normal que ce soit quelque chose de délicieux. Quant à expliquer l’attrait des gens pour le sexe, je crois que ce n’est quelque chose qui ne peut pas s’expliquer, mais qui se ressent. »

Il y avait sans doute mieux comme explication à fournir, mais Mélinda était après tout en train de manger du poulet, pas sur le point de se lancer dans un débat philosophique sur les pulsions sexuelles. Ludowic le découvrirait avec le temps, et elle estimait ne pas avoir tort. Il n’y avait, fondamentalement, rien de rationnel dans le plaisir sexuel. C’était une attirance pour des formes, des courbes, et on pouvait tout juste justifier cette attirance en disant que c’était joli à regarder. Cependant, une telle justification était insuffisante ; avait-on envie de faire l’amour avec un superbe coucher de soleil ? Avec une belle peinture ? Elle y songeait, lorsque Ludowic vint à lui poser une autre question :

« Et, le... sperme... est-ce que c'est... sale ? »

Il murmura cette question, ayant visiblement très honte de la poser, et Mélinda s’humecta les lèvres.

« Ce n’est pas le liquide le plus bon qui soit, c’est visqueux et collant, mais ça se dilue bien dans un vagin. Là où tu iras, tes partenaires ne verront aucune objection à ce que tu éjacules sur elle, ou dans elle. Ce n’est pas comme de l’urine, si c’est là ce qui te préoccupe. »

Les ignorants du sexe pouvaient parfois se méprendre, vu que le sperme, après tout, jaillissait du même endroit que l’urine, comme pour la femme. Elle vit ensuite Ludowic bâiller, signe explicite qu’il commençait à fatiguer.

« Je suis assez fatigué. Est-ce que je peux aller dormir, s'il-vous-plaît ? »

Elle haussa les épaules.

« Si tu veux, Ludowic. Évite de prendre toute la place, il n’y a qu’un seul lit dans la chambre. »

Flo dormirait sur un matelas, sur le sol, mais, pour le reste, il y avait un lit, avec deux places. L’esclave et la maîtresse allaient joyeusement dormir ensemble. Elle se demandait comment Ludowic réagirait en sentant Mélinda dormir à côté de lui...

Surtout qu’elle dormait nue.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le mardi 26 mars 2013, 12:08:27
Le jeune terranide fit la grimace. Lors de l'ébat, noyé dans l'eau du bain, il n'avait rien vu du liquide dont Mélinda lui parlait, mais ce qu'elle lui décrivait comme assez gluant le dégoûtait un peu. Il se demanda s'il n'avait pas eu dès le départ raison, et s'il ne fallait mieux pas éviter de le montrer à ses éventuels partenaires : il n'exposait publiquement ni son urine ni ses déjections, et cela lui paraissait posséder une dimension honteuse. Perplexe, il écouta aussi sa maîtresse affirmer qu'au contraire, ces mêmes partenaires pourraient apprécier, ou au moins tolérer, cette exhibition de fluide. Las de contempler ses pieds ou son assiette fixement, Ludowic trouva un peu de courage pour soutenir la présence de la vampire. Pas qu'il la regarde encore directement dans les yeux, mais il paraissait déjà moins gêné qu'une heure avant. Ces choses n'étaient pas forcément très appétissantes, cependant, elles avaient à présent le mérite d'être claires.

« Merci... je monte, alors... »

Faisant suivre la parole par l'acte, il se dégagea de sa table sans rien débarrasser de sa pitance -cela ne lui traversa même pas l'esprit- il gravit avec un certain dynamisme, malgré sa fatigue, les marches. Créature assez nocturne, il avait tendance à se coucher tard pour se réveiller plus tard encore, rien ne s'opposant jamais à ce qu'il fasse la grasse matinée jusqu'au soleil de midi, si ce n'était plus. Néanmoins, les deux voyages exténuants, les piètres conditions de sa détention pendant la majeure partie de ceux-ci, ce qu'il avait vécu un peu plus d'une heure plus tôt, et la lourde pièce de viande qu'il avait engloutie le rendaient beaucoup moins vespéral. Il pénétra dans la chambre, trouvant un unique lit, comme Mélinda lui avait indiqué. Celui-ci était déjà plus petit que ceux auquel il avait l'habitude ; il imaginait mal le partager avec quelqu'un d'autre, surtout qu'il savait avoir tendance à beaucoup s'agiter pendant son sommeil.

Ludowic hésita, puis se coucha finalement sur le côté, tout habillé. Sa pudeur était peut-être stupide, songea-t-il, puisqu'il s'était trouvé nu et tout aussi proche de sa maîtresse lorsqu'il s'était lavé, mais il ne parvint pas à s'en débarrasser. Dos à la porte, il entendit finalement Mélinda, accompagnée de Flo, entrer. Cette dernière resta un instant debout, les bras ballants, avant qu'on lui indique de coucher à terre.

« Pas de lit ? » fit-elle remarquer en s’exécutant malgré tout, sans qu'il soit possible de savoir si c'était ou non une protestation. Il était simplement probable que la servante se trouve dérangée dans ses habitudes, et se sente un peu perdue.

Du coin de l’œil, le terranide observa que la vampire se déshabillait encore. Combien de fois le faisait-elle par jour ? Elle devait y perdre un temps affolant, pensa-t-il avec un certain amusement. Il se félicita cependant d'avoir gardé ses vêtements. Vu les dimensions de la couche, il était presque inévitable qu'ils se touchent, à un moment où à un autre. En temps normal envahissant et égoïste, Ludowic n'aurait laissé que le moins de place possible à une éventuelle partenaire, même s'il ne lui était jamais arrivé d'en avoir une. Il aurait même pris plaisir à prendre des postures désagréables pour elle, à la réveiller en pleine nuit, voire à la faire tomber à l'occasion. Mais ici, ses facéties étaient plus dangereuses à mettre en pratique, et il n'était pas si courageux.

Mélinda était très proche de lui, sans doute plus encore que dans le bain. Le jeune terranide percevait la chaleur de son corps à un ou deux centimètres du sien. Quand bien même il ne la voyait pas, lui tournant le dos, il entendait sa respiration calme, non-loin de ses propres oreilles rondes. Elle était donc nue, sans aucune fourrure, sans aucun poil, presque collée à lui ? Plus il y pensait, et plus son imagination était stimulée. Et plus son imagination prenait de l'ampleur, et plus elle accaparait ses pensées. Il y avait ses seins, ronds et fermes, sa peau, blanche, et surtout, glabre, un exotisme troublant... son visage d'humaine si étrange et délicat à la fois, avec ses yeux verts.

Il sentit une goutte de sueur perler de son aisselle avant de se perdre dans la toison de son flanc. Qui avait eu l'idée, au juste, de placer une couverture ? La température était beaucoup trop élevée. S'il avait été seul, il aurait déjà dégagé la couette pensante. Il aurait aussi dégagé ses habits, qui, avec sa pilosité, lui tenaient bien trop chaud. Les idées, les sujets qui lui traversaient l'esprit se faisaient de moins en moins chastes, et comme cela semblait toujours venir avec une certaine gêne, la sensation d'ardente tension réapparu assez vite. Ludowic se mordit la lèvre. Avait-il vraiment dit qu'il n'avait pas envie de recommencer ? Cela lui paraissait à présent être une absurdité, évidemment qu'il en avait encore envie. Mélinda était si proche... elle n'avait pas été réticente la première fois. Le jeune terranide essaya d'évaluer les chances qu'elle accepte ici aussi. Puis il ne parvint plus à réfléchir, le désir trop fort balayant sa raison et son inhibition.

« Je, euh... Mélinda ? » murmura-t-il.

Il n'était pas trop tard, avec un peu de chance, elle ne dormait pas encore. Maintenant qu'il était lancé, il ne pouvait plus faire marche arrière. Une boule se forma dans sa gorge, l'empêchant de bien articuler. S'il s'arrêtait là, elle allait encore se moquer de lui. Il était obligé de continuer.

« Esceque... on euh... » Le mot qu'elle utilisait. Ce serait plus simple, même s'il sonnait toujours comme un tabou. Sa voix était de plus en plus basse, et de moins en moins distincte. « ...je peux faire du... sexe... encore ? »
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le jeudi 28 mars 2013, 10:19:30
La soirée à l’auberge se poursuivit, et Ludowic finit par se retirer, après les explications données par Mléinda. La vampire avait essayé d’être concise, mais le sperme était un vaste débat. Le Terranide finit par s’en aller, fatigué. Mélinda, elle, resta dans l’auberge encore un certain temps, songeant à l’itinéraire de retour. Si elle n’allait pas souvent à Nexus, il y avait des raisons. Le voyage était long et risqué. Demain, elle devrait rejoindre un port, d’où un navire les amènerait à la frontière de Nexus, le long d’une route menant vers les proches colonies ashnardiennes. Entre Nexus et Ashnard, il y avait d’inhospitalières contrées, remplies de monstres, et le meilleur moyen d’y circuler était de s’accompagner de gardes ashnardiens, les monstres ne s’attaquant pas aux patrouilles ashnardiennes.

*Il faudra bien une semaine pour revenir au harem...*

A cette idée, Mélinda était légèrement impatiente. Revoir ses proches serait pour elle un régal. En effet, elle avait tendance à considérer ses esclaves comme ses proches, sa famille. Comme toute bonne mère, il lui tardait donc de les revoir. Ce fut sur cette idée qu’elle finit par se relever, payant l’aubergiste. Elle retrouva Flo, et lui fit signe de monter. Les deux femmes grimpèrent ainsi à l’étage, et Mélinda retourne dans sa chambre. Ludowic n’avait pas soufflé les bougies de tous les chandeliers, et on pouvait donc suffisamment y voir pour que Mélinda installe Flo sur une couchette, à même le sol.

« Pas de lit ? demanda-t-elle.
 -  Tu en auras un chez moi » promit-elle.

Elle referma la porte, la verrouillant à clef, puis se rapprocha du lit. Il était plus petit que son propre lit, mais il allait falloir s’en contenter. Les auberges nexusiennes en bord de route étaient généralement réquisitionnées par des guildes et des compagnies. Mélinda pouvait donc s’estimer chanceuse de ne pas avoir à dormir dans une dépendance, voire même dans la grange, ce qui arrivait parfois. A choisir entre la grange et dormir à la belle étoile, certains voyageurs n’hésitaient pas. La nuit, les routes étaient dangereuses. Elle se déshabilla rapidement, sa robe glissant le long de ses formes. Elle savait que Ludowic ne dormait pas, elle le sentait. Son sang était trop vif pour indiquer un homme en train de dormir. Un léger sourire sur les lèvres, Mélinda s’avança sur le sol, et se glissa dans le lit.

Ce qui suivit fut particulièrement drôle pour elle. Couchée sur le dos, elle observait le plafond, sans fixer Ludowic, tout en sentant le trouble croissant de ce dernier. Il s’agitait légèrement, et était aussi... De plus en plus excité. Une chose qu’elle pouvait percevoir, et qui, indéniablement, troublait le pauvre Ludowic. Elle n’avait vu nulle trace de ses vêtements, ce qui signifiait qu’il dormait tout habillé, décision d’autant plus stupide que, avec sa fourrure, il avait déjà une sorte de couverture naturelle. Si Mélinda n’avait parfois aucun scrupule à faire dormir ses Terranides sur le sol, c’est parce qu’elle savait qu’ils ne craignaient pas le froid. Pas autant qu’elle, en tout cas. Et elle s’amusait de sentir le trouble de Ludowic. Le brave avait découvert le sexe, et cette idée revenait, le hantant. Elle observait le plafond en clignant des yeux, n’ayant pas sommeil. Un vampire était une créature nocturne, après tout.

« Je, euh... Mélinda ? » finit-il par demander.

L’intéressée tourna la tête, clignant des yeux, une ombre de sourire sur les lèvres, avant de se mettre sur le côté.

« Hum ?
 -  Esceque... on euh... » commença-t-il par dire.

Elle savait ce qu’il voulait dire, et montra légèrement ses dents en souriant. Dans la pénombre, ses yeux s’habituaient facilement à l’obscurité, et elle pouvait voir les hésitations de son beau Terranide poilu. Il se concentra, réfléchissant, et finit par cracher ce qu’il avait à lui demander :

« ...Je peux faire du... sexe... encore ? »

Faire du sexe... Indéniablement, si Ludowic avait un jour une copine, il aurait des choses à apprendre. Mélinda laissa plusieurs secondes s’écouler, et répondit en se rapprochant de lui, et en l’embrassant tendrement sur les lèvres, glissant une main dans le dos de Ludowic, caressant sa nuque, ses seins s’enfonçant contre son torse. Elle l’embrassa tendrement, faisant rouler sa langue dans sa bouche. Le baiser dura un certain temps, avant que Mélinda ne le rompe, restant collée contre l’homme, frottant son nez contre sa fourrure.

« Tu es en sueur, mon Terranide... Ta Maîtresse t’effraierait-elle à ce point ? Pourtant, mon corps est tout, sauf repoussant... »
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le jeudi 28 mars 2013, 23:43:46
Un instant, Ludowic crut que le silence de Mélinda augurait une colère de sa part, et se préparait à recevoir une remontrance sur un éventuel manque de respect, ou sur l'heure, qui n'était pas appropriée. Puis il se rassura à demi en sentant les bras de sa maîtresse se saisir de ses épaules pour l'inciter à se retourner vers elle. Elle avait sans doute raison, pensa-t-il : ce serait plus facile dans ce sens là. Il ne comprit pas vraiment ce qui suivit, lorsqu'elle approcha soudainement sa tête de la sienne. Il eut un léger mouvement de recul, effrayé à l'idée qu'elle se dirige en réalité vers son cou, pour le mordre. Il constata finalement qu'elle se dirigeait vers ses lèvres, et se laissa faire avec un peu d'appréhension, acceptant le baiser. La langue humide de la vampire dans sa bouche était quelque-chose d'à la fois étrange et agréable, quoique ses réflexes naturels tendaient à lui faire refermer la mâchoire pour se saisir de ce morceau de chair délicat. Elle s'agitait, s'enroulait autour de son propre muscle rose, lui rappelant un peu la fois où il avait avalé un insecte vivant. Leurs salives se mélangeaient. En d'autres circonstances, cela lui aurait paru sale et dégoûtant. Mais combiné au reste, les questions d'hygiène étaient bien loin de son esprit.

Il avait déjà lu quelques histoires où, à la fin, le héros embrassait ainsi la princesse. Mélinda n'était, dans son apparence, pas si loin d'une princesse. Son attitude, cependant, rendait impossible ce genre de relation romantisé ou chevaleresque. Elle était clairement dominante, et Ludowic bien trop timide, ici, pour endosser le rôle d'un prince vaillant. Il se comportait, bien malgré lui, plus comme un petit garçon inquiété par ce qu'il ne connaissait pas que comme un preux combattant sans peur et sans gêne. Il ne savait pas trop comment réagir. Comment cela c'était passé, dans le bain ? Cela avait-il était plus simple ? Non, certainement pas. Il avait été humilié, vexé, puis humilié et vexé encore. Cet aspect avait à présent disparu, sa maîtresse ayant cessé de se moquer de lui. Il n'en restait pas moins le même embarras, à peine moindre par rapport à la première fois.

Le corps de Mélinda, frais, par rapport au sien, brûlant. Le jeune terranide profitait de ce contact prolongé, lascif, contre sa fourrure trempée de sueur. Il n'avait jamais, avant ses aventures récentes, ainsi ressentit un autre être, aussi proche, aussi palpable, aussi réel. Il prenait conscience de toute la masse vivante qui se blottissait contre lui, à moins que ce ne soit l'inverse. Il répondit, enroué, à la question qu'on lui posait :

« Je... non, c'est juste que j'ai un peu chaud... »

Il aurait aimé rajouter que non, elle n'était pas repoussante, encore qu'elle soit pour lui assez exotique. Ça n'avait pas d'importance, plus il y pensait et plus l'idée de cette totale absence de poil lui paraissait excitant. Le nez de la vampire, allant s'enfouir dans sa toison, lui prodiguait des chatouilles électrisantes. Sitôt que sa bouche fut libérée, Ludowic prit une initiative. Lorsqu'ils étaient dans le bain, Mélinda l'avait encouragé à aller lui-même s'occuper de sa poitrine imposante. Pour lui, la situation était claire : s'il voulait éprouver autant de plaisir que la première fois, il devait se rapprocher autant que possible des conditions originales. Passant sa tête sous la couverture, il approcha donc sa langue rappeuse des seins blancs, et, après un premier contact hésitant, commença à les parcourir de long en large de la même façon qu'une heure plus tôt.

Enfin, il n'y tint plus. Tout ces attouchements, ses léchouilles passionnées, lui semblèrent très futiles. Toute sa tension, toute son envie, étaient concentrées dans son entre-jambe. Il gémit, impatient. Les caresses, poussées, sensuelles, l'avaient excité plus encore que la fois dernière. Celle-ci était brûlante, et pourtant, toujours restreinte, non pas par l'étau de sa queue, cette fois, mais par une étoffe. Cette épaisseur qui la séparait du corps sensuel et nu de sa maîtresse lui était désagréable, presque insupportable. Il fallait qu'il s'en débarrasse.

« Je peux la... sortir... oui ? » s'enquit-il, un peu angoissé.

Il n'attendit pas bien longtemps la réponse, avant de faire descendre, sous la couverture, une de ses mains griffues vers son bas-ventre. Rapidement, il abaissa la partie avant de son pantalon, juste assez pour faire dépasser sa virilité tendue. Quoiqu'elle était encore cachée par la couverture, la verge sombre et glabre ressortait très nettement au milieu de la fourrure blanche qui couvrait l'intérieur de ses cuisses. Comme lui, elle était de taille relativement modeste, puisqu'elle ne dépassait pas les neuf centimètres. Ludowic n'avait jamais pu comparer son sexe a aucun autre, et ainsi, en dehors de sa pudeur, il ne nourrissait aucun complexe à cet égard, et n'avait même pas à l'esprit qu'on puisse en entretenir un. La sentir ainsi dressée, un peu tirée au niveau du scrotum par lui procurait une impression unique de contrainte érogène. Cette sensation aurait même pu lui suffire seule, mais en cet instant, il en voulait plus, et rapidement.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le dimanche 31 mars 2013, 12:26:27
Contre Ludowic, Mélinda pouvait sentir toute la chaleur de ce dernier. Il était impatient, assoiffé, clairement en manque. Cette situation l’amusait beaucoup, car elle, elle se sentait plus calme. Elle pouvait donc faire ce que toutes les femmes dans sa position aimaient faire : jouer avec lui. Le narguer et le titiller, l’exciter silencieusement. Ce fut lui qui finit par agir, en amenant Mélinda à s’allonger sur le dos, tandis qu’il se glissait sous la couverture, pour s’attaquer à l’un des beaux seins de sa Maîtresse. Poussant un soupir, elle vint lui caresser les cheveux, glissant ses ongles griffues dans sa chevelure, savourant le contact de sa bouche sur sa poitrine. C’était délicieux, comme à chaque fois, et elle frissonnait. Les poils de Ludowic formaient une espèce de fourrure douce et chaude. Le contact était différent d’une peau nue. Pas forcément désagréable, juste différent. Mélinda lui caressait la tête, tendrement, et joignit ses jambes autour de la taille du Terranide vampire, qui continuait à s’acharner sur l’un de ses seins.

« Hum... Oh, mon beau petit Ludowic... Tu es affamé... » soupirait-elle.

Elle sentait le sang bouillonner dans le corps de Ludowic, qui finit par poser une question, d’une voix lourde et assoupie, trahissant fermement son excitation :

« Je peux la... sortir... oui ? »

La vampire sourit, montrant ses belles dents pointues, et acquiesça silencieusement. Elle sentit alors Ludowic s’activer, et ce dernier fit glisser son pantalon, révélant son sexe. Elle le sentit taper contre ses cuisses, et comprit immédiatement que Ludowic n’avait pas un sexe particulièrement gros, ce qu’elle avait déjà pu remarquer dans la salle de bains.

*Il faudra fortifier ça... Car je crois bien qu’il est à son maximum...*

Voilà une autre chose à laquelle Mélinda devra songer quand elle reviendra au harem. Il existait bien des potions pour résoudre ce genre de problème. Mélinda lui sourit, continuant à rester sous lui. Elle aurait pu lui faire une fellation, mais elle préféra opter pour autre chose.

« Pénètre-moi, Ludowic... Rentre en moi, et soulage-toi... Vide cette tension que je ressens dans tout ton corps, laisse-là s’exprimer. »

La vampire savait que c’était le genre de choses qu’un homme refusait rarement.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le dimanche 31 mars 2013, 23:36:24
Sans qu'il s'en soit vraiment rendu compte, Ludowic s'était retrouvé au-dessus de Mélinda. Les jambes de cette dernière enserraient son bassin, l'empêchant de se déporter trop à gauche ou à droite. Le jeune terranide était un peu plus petit qu'elle, son sexe tendu n'avait pas d'autre alternative que d'appuyer sur ses jambes, loin d'atteindre son ventre. Contrairement à la dernière fois, il ne s'arrêta pas totalement de s'occuper de la poitrine de sa maîtresse. Inspiré, il enroula sa langue rugueuse autour d'un téton, lui faisant décrire des cercles pareils à ceux que le muscle buccal de la vampire avait décrit dans sa bouche. Puis il se mit à aspirer par petits à-coups, comme s'il cherchait à téter le sein, retrouvant l'instinct ancestral de l'enfant cherchant le lait de sa mère. En réalité, même dans le noir -où il voyait parfaitement, de toute façon-, l'action était beaucoup moins stressante que de la regarder dans les yeux. Il n'avait pas à confronter son jugement, ou à prendre en compte son propre plaisir : il était un peu tout seul.

Pourtant, elle lui donna quand même une consigne. Sa voix sonnait bien, à ses oreilles rondes, soupirante, douce, sensuelle, mais ses paroles le laissèrent circonspect. La pénétrer ? Il n'était pas certain de savoir ce qu'elle attendait par là, cependant, elle le disait sur un ton suffisamment avenant pour que l'idée, même imprécise dans son esprit, l'excite de suite. Il frémit, ouvrant la bouche pour la questionner, puis se reprit. Ça n'avait pas trop d'importance. Il ne cherchait plus à réfléchir, son cerveau, ses appréhensions, sa pudeur, le laissaient enfin un peu tranquille. Sa transpiration abondante, glacée, goûtait sur le corps blanc qu'il chevauchait. Le jeune terranide affirma simplement :

« D'accord... Je... je me dépêche. »

Contractant ses muscles pour tendre encore davantage son sexe, Ludowic commença sans se faire prier les vas-et-viens à l'intérieur des cuisses de Mélinda. Des frissons de plaisir parcoururent son échine, alors qu'il logeait sa verge dans le creux de l'aine de la vampire, et la frottait rapidement et intensément. Encore une fois, il ne voyait rien de l'anatomie de sa maîtresse, ne pouvait que l'imaginer, se faufiler à l'aveuglette. Les mouvements se firent de plus en plus rapides. Le jeune terranide prenait de grandes inspirations, alors que l'excitation montait tangiblement le long de son membre, l'électrisant. Un peu moins vite que la première fois, car il ne s'en était pas encore remis, néanmoins, ça n'était qu'une question de seconde avant qu'il ne s'avoue de nouveau vaincu.

Pourtant, à l'occasion d'un assaut contre l'entrecuisse de sa partenaire un peu plus violent que les autres, son sexe dérapa légèrement sur le côté, se trouvant face à une nouvelle surface à la texture encore différente de la peau douce de Mélinda, moins lisse. À la limite de ce qu'il était capable, compte tenu de sa position, d'atteindre. Avec une certaine curiosité, mais surtout avec avidité, Ludowic fit glisser l’extrémité de sa verge sur la partie superficielle des lèvres de la vampire. Les irrégularités de cette zone rendaient son contact plus stimulant encore. Il se rendit vite compte que son gland avait tendance à s'enfoncer, avant de venir frapper, tout en haut, contre une petite bosse.

« C'est donc ça, hn... »

Le jeune terranide redressa lui-même le bassin de Mélinda pour pouvoir frotter toujours plus puissamment son membre raide contre le clitoris, sans parvenir au bon angle pour réellement pénétrer le vagin. Ça n'avait pour lui aucune réelle importance. Il claque des dents, et dans un râle, se libéra.

« Ah... Hnn... »

Cette fois, Ludowic sentit nettement le picotement torride de jets saccadés sortir de son sexe, avant d'aller tremper le bas-ventre de la vampire. L'expression de son visage contracté par le plaisir, yeux clos, ressemblait presque à celle d'un homme qui aurait souffert le martyr. Il n'en était rien : tremblant, après s'être dressé une dernière fois, avoir passé un ultime coup de langue sur la poitrine de sa partenaire, il retomba lourdement sur le corps de cette dernière. La fatigue, l'envie de dormir, étaient à présent bien revenues.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le lundi 01 avril 2013, 12:34:05
Le sexe, c’était une histoire de pulsions qui remontaient dans le corps, des pulsions fortes, contre lesquelles on ne pouvait rien. Elles venaient sans prévenir, et se répandaient en vous avec férocité. Ludowic y était soumis, ne pouvant se contrôler Dormir à côté de sa Maîtresse avait déclenché en lui une forte excitation, et ce n’était pas Mélinda qui l’en aurait empêché. Sur le corps de sa Maîtresse, il se débrouilla pour la pénétrer, et un frisson traversa cette dernière quand le Terranide la pénétra. Son sexe s’enfonça en elle, écartant ses lèvres intimes, mais, pour elle qui avait l’habitude d’être déchirée, sentir ce petit sexe provoqua des fourmillements bien moins forts que s’il s’agissait d’un sexe de dimension plus acceptable. Elle le laissait donc la pénétrer, ce qui était d’autant plus facile que, comme c’était sa première fois, il ne faisait pas attention à elle. Elle plaquait ainsi sa tête entre ses seins. Elle ressentait certes du plaisir, car il titillait parfois son clitoris, mais ce n’était tout simplement pas assez pour la faire jouir.

*Il va falloir que je fasse attention... Je ne peux pas décemment lui dire qu’il a le sexe d’un gamin de sept ans, ça risquerait de le vexer...*

Et elle avait déjà pu noter qu’il était susceptible. Alors, il allait falloir jouer avec prudence. Elle y songeait tandis qu’il continuait à la pénétrer, ne ressentant curieusement rien susceptible de la faire planer. Oh, elle était heureuse de voir que Ludowic prenait son pied, mais c’était normal. Il couchait avec Mélinda Warren, après tout. On se damnerait pour être à sa place. Elle, de son côté, elle réfléchissait à la manière de l’éduquer. Elle avait des fortifiants sexuels qui donneraient à son sexe, qui avait visiblement un problème de croissance, une taille plus acceptable. Autrement, le pauvre ne parviendrait jamais à percer dans son harem. On se moquerait de lui dans son dos, et il serait toujours vu comme un bébé. Les filles étaient certes douces, mais elles savaient aussi se montrer particulièrement cruelles et mesquines entre elles. Mélinda le savait, puisqu’elle dirigeait tout un troupeau de filles. Il n’y avait pas plus retors que les filles, capables de vous faire le plus chaleureux des sourires, pour vous poignarder ensuite dans le dos.

Il finit par jouir, et s’écroula sur elle. Mélinda esquissa un léger sourire, et lui caressa les cheveux, sentant sa sueur, sa fatigue. Elle n’avait même pas eu à simuler... De toute manière, Mélinda ne simulait pas. Si un mec ne l’excitait pas, elle ne le cachait pas. C’était à lui de faire des efforts.

*Je le formerai...*

Elle lui caressait donc la crinière.

« Tu le sens, maintenant... Je t’éduquerai, Ludowic, mais, pour l’heure, repose-toi, et dors... »

Elle savait qu’il allait s’écrouler.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le mercredi 10 avril 2013, 22:53:58
Ludowic agrippa le corps de sa partenaire, et, épuisé, resta quelques instants simplement posé sur elle, sa poitrine appuyant doucement sur Mélinda, sans qu'il y prête réellement attention, au rythme de sa respiration lourde et fatiguée. Sa verge, dont la vigueur déclinait de seconde en seconde, toujours collée elle aussi aux cuisses, à présent éclaboussées de liquide visqueux, qui l'avait accueilli. Brièvement, après l'explosion de plaisir brut venait une sensation de relâchement, d'harmonie. Il était juste bien, blotti contre ce corps un peu plus frais que le sien, mais incontestablement vivant. Il pouvait même entendre la respiration et le rythme du cœur de sa maîtresse, sous lui. La vampire lui prodigua quelques caresses qui, cette fois, n'éveillèrent pas chez-lui le désir, mais alimentèrent simplement son sentiment de bien-être.

Hélas, avant qu'il ne s'endorme vraiment, les réalités du monde matériel lui revinrent assez vite : il avait trop chaud. Était-ce réellement un problème ? Le jeune terranide se retira à regret de l'étreinte paisible de Mélinda pour se déporter légèrement de la couche. Assis sur le lit, il retira successivement son haut et son bas, se retrouvant nu. Il ne voyait plus, du moins, tant que les couvertures cacheraient sa pudeur aux regards, le sens de garder tout ces habits. La partie la plus sensible de son anatomie avait de toute façon déjà expérimenté par deux fois le contact avec un autre corps dévêtu, ça n'était pas maintenant que ça allait causer un problème. Quoiqu'il en soit, il n'avait pas vraiment le choix, il ne pourrait pas dormir correctement habillé par une telle chaleur.

Puis Ludowic revint doucement se lover contre la vampire. Sa tête trouva une place confortable au niveau de la poitrine de cette dernière, alors que ses jambes virent croiser celles de sa maîtresse. Peut-être, finalement, n'était-ce pas une si mauvaise situation, esclave, songea-t-il. Du moins, tant qu'il l'était d'un individu aussi désirable que Mélinda, et tant qu'il était toujours ainsi privilégié. Faire le ménage, ou toutes les autres basses tâches qu'on confiait pour la plupart à des larbins, ne lui disait cependant toujours rien : il était prince, et s'il préférait laisser dans un coin de son esprit les mauvais traitements qu'il avait eu à subir, il ne l'oubliait pas. C'était sans doute une sacrée chute  sur l'échelle sociale, mais pour le moment, il s'en contentait assez bien. Ses pensées tournèrent un peu, et très vite sombrèrent.

Il dormit profondément et ne se réveilla que le matin venu, sans garder souvenirs de ses rêves. Cela ne lui arrivait, de toute façon, que rarement. Lorsque le jeune terranide émergea, il constata qu'il était resté agrippé, dans son sommeil, à sa maîtresse. Lui n'avait pas bougé. Son corps, même après les épreuves qu'il avait traversées, récupérait assurément très vite. Alors que quelques jours avant, il était au bord de la mort, en état de grave inanition, il était à présent dans sa meilleure forme, aucune douleur ne venait troubler sa quiétude. Aucune douleur, certes, mais en revanche, ce fut un autre élément qui l'interrogea. Il pouvait sentir, à la pression qu'exerçait son sexe sur le bassin de Mélinda, que celui-ci était une nouvelle fois tendu. Il était cependant ici dans une situation dont il avait presque plus l'habitude. Il était commun, pour lui comme pour la plupart des hommes, d'être dans une telle disposition au lever. Comment devait-il réagir ?

La question, rapidement, ne se posa plus, car sa sensation se transforma aussitôt qu'il réalisa son érection. Le désir revint, presque malgré lui. Il avait l'impression qu'il ne s'était écoulé que quelques minutes depuis les événements de la soirée.

« Encore... » remarqua-t-il, à moitié dépité, sans vraiment savoir si sa maîtresse était réveillée. « Ça va m'arriver tout le temps, maintenant ? »

Ludowic fronça les sourcils. Il ne pouvait pas dire que la chose était désagréable, toutefois, un certain malaise l'envahi. Il se demanda un instant s'il n'allait pas passer le reste de sa vie à manger, dormir, puis à se soulager de sa tension avec Mélinda. Il commençait à la soupçonner de lui avoir jeté un sortilège. L'avait-elle maudit, pour le punir encore de cette fameuse rivalité dont il n'avait pas connaissance ? Ça n'avait sur le moment pas vraiment d'importance, et c'était là toute la perversité de l'instinct : tout son être en avait envie, pourquoi écouter un cerveau rabat-joie ? Le jeune terranide, toujours couché, chercha ses marques entre les jambes de sa partenaire. Sa verge vint se coller assez naturellement, à la verticale, contre son entrecuisse, sa bouche, sur sa poitrine.

« Je me dépêche » répéta-t-il, déjà dans l'action.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le vendredi 12 avril 2013, 11:52:28
Assez rapidement, Mélinda comprit que le sommeil tarderait à venir. Vampire, elle était une créature nocturne, soit quelqu’un qui, naturellement, n’était pas attiré par l’idée de dormir. Le vampire vivait la nuit, et, pour que Mélinda dorme, il fallait qu’elle se fasse sévèrement tringler. Ludowic n’avait pas encore les épaules de supplanter trois esclaves sexuelles voraces et infatigables. Yeux entrouverts, elle le maintenait contre elle, mais sans fermeté, ce qui l’amena à bouger un peu, avant de finalement retourner glisser sa tête dans l’un des meilleurs endroits de l’humanité pour un homme : une poitrine. Ce fut ainsi qu’il dormit. Mélinda, de son côté, observait le plafond, en caressant distraitement sa peluche, tout en réfléchissant également. Le voyage vers Ashnard durerait encore plusieurs jours, et elle allait devoir trouver comment dresser Ludowic. En soi, sa place ne serait pas de trop au sein du harem, car l’activité de Mélinda était en pleine expansion, à tel point qu’il lui devenait difficile de tout gérer seul. Or, une vampire n’avait confiance qu’envers les liens de sang. Et Ludowic, s’il était un vampire, n’était pas un Warren. Ce n’était pas le sang de Mélinda qui circulait dans ses veines, ce qui revenait à dire qu’il ne pourrait jamais faire vraiment partie des dirigeants de la société. En revanche, il pouvait avoir un rôle de sous-directeur, de contremaître, voire même de comptable. Dans le cadre de son expansion, Mélinda allait devoir ouvrir des succursales, et réfléchissait à s’étendre ailleurs que dans la capitale, voire même sur Terre. Pour l’heure, Seikusu lui servait de points relais pour convoyer des esclaves vers Ashnard, et s’y implanter poserait tout un tas de difficultés juridiques et financières.

A défaut, il lui faudrait sans doute songer à se répandre dans d’autres grandes villes ashnardiennes, où la clientèle était forte. La vampire réfléchissait silencieusement, et c’est ainsi qu’elle finit par trouver le sommeil. Elle se réveilla assez tôt, après une courte nuit, et sentit contre elle une proéminence sexuelle, une belle érection, qui la fit sourire. Ludowic se réveilla également, frottant sa tête contre le corps nu de la vampire, tout en réalisant sa situation.

« Ça va m'arriver tout le temps, maintenant ? demanda-t-il, anxieux.
 -  Ce n’est pas de ma faute si tu fais des rêves érotiques, mon petit Ludowic. »

L’érection spontanée en se réveillant arrivait assez souvent chez les hommes, et, pour Mélinda, elle s’expliquait par le fait que, pendant la nuit, ils devaient faire des rêves peu innocents, ce qui entretenait l’excitation sexuelle. Elle en avait pour preuve ces rêves d’enfants où on s’imaginait uriner, sans pouvoir y arriver, avant de se réveiller, et de n’avoir qu’une envie : foncer aux toilettes. C’était la même logique, mais avec des pulsions plus profondes que le sexe, des pulsions mentales qui avaient directement un lien sur l’activité physique. Ludowic avait dû faire un rêve érotique, si osé que son conscient l’avait censuré, et il se réveillait avec comme seule trace de cette activité neuronale une trique de tous les diables, qui l’amena à rapprocher son sexe tendu de l’intimité de sa propriétaire.

Réveillée, Mélinda lui caressa les cheveux, alors que sa tête était contre l’un de ses seins, retournant le sucer, tandis qu’il se masturbait contre elle. Son sexe était à la verticale, glissant sur sa peau nue. Il fallait croire que Ludowic ignorait que sa main pouvait faire office... Mais, à choisir entre une main et la peau d’une femme, le choix était vite fait, non ? En tout cas, pour Ludowic, c’était le cas. Mélinda lui caressa le dos avec un léger sourire, avant de le sentir jouir, répandant sur son ventre son sperme.

*Quand je rentre au harem, je m’enferme avec cinq filles, et je leur défonce le cul jusqu’à les transformer en choux-fleurs* se jura-t-elle.

Elle observa ensuite Ludowic en clignant des yeux, alors que ce dernier venait de soulager.

« Tu ne comptes tout de même pas laisser ta Maîtresse avec cette tâche blanche sur le ventre, hum ? Qu’attends-tu donc pour lécher, et pour nettoyer tout ceci ? »

Et, vu le ton employé, Mélinda ne souffrirait guère une éventuelle opposition.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Ludowic le lundi 22 avril 2013, 01:48:55
Avait-il fait des rêves érotiques ? Ludowic n'en savait rien, mais Mélinda n'eut pas grand-mal à le convaincre. Cela ne lui importait pas beaucoup, de toute façon, il ne s'en souvenait pas, et il ignorait tout autant les processus biologiques issus du sommeil paradoxal, jusqu'au nom même du phénomène. Tout ce qu'il savait, en l'état, c'était que le contact de sa verge, sur la peau nue et douce de sa maîtresse était électrisante. Rien ne comptait d'autre que d’intensifier le frottement de son membre dressé contre son épiderme. Le jeune terranide chercher à donner des coups de rein de plus en plus rapide et violents, sentant son plaisir croître lorsqu'il appuyait plus puissamment sur le corps de sa partenaire.

Sans rien pénétrer, il prenait ses marques, trouva naturellement un mouvement de vas-et-vient pour lui très intense, en contractant certains de ses muscles fessiers. Il cherchait à jouer avec la peau brune qui recouvrait son gland, pour le décalotter un peu plus à chaque aller, comme il l'avait fait seul, dans la salle de bain, ressentir une friction sur celui-ci, encore. Le semi-vampire y pensait en réalité beaucoup plus qu'à sa langue, qui ne faisait plus que quelques mouvements concentriques et peu vigoureux sur la poitrine de Mélinda. Sa bouche s'ouvrit finalement pour émettre quelques halètements courts, alors que la chaleur remontait de son bas-ventre.

« C'est... Hn... agréable, quand même » gémit-il, entre deux respirations.

Ludowic retrouvait des sensations familières, parvenait à anticiper, et savait maintenant que dans peu de temps, il allait de nouveau se relâcher. Inconsciemment, il chercha à se retenir un peu, pour continuer quelques instants supplémentaires la simulation de coït.  Le jeune terranide tint cette fois presque une minute avant de jouir. Un orgasme qui fut, à côté du plaisir libérateur, un peu douloureux, sans qu'il sache réellement pourquoi. Sans doute, son corps, après plusieurs stimulations successives et peu espacées, commençait à être un peu à court, et se plaignait de cette activité intensive. Il reprit son souffle, et tomba, soulagé, sur le côté.

Il en était sûr, cela allait s'arrêter là, comme à chaque fois. Il allait pouvoir se reposer un peu, et puis ils allaient pouvoir repartir. Vers ce fameux lieu que Mélinda lui avait tant décrit, et dont il avait enfin retenu le nom, ''harem''. Il ne savait pas ce qu'il allait trouver là-bas, mais finalement, ça ne serait probablement pas si affreux qu'il avait d'abord pensé. Surtout si sa maîtresse restait à sa disposition pour subvenir à ses besoins... quel que soit leur nature. Ludowic n'avait pas grand-chose de félin, mais finalement, il n'était pas si loin de l'attitude d'un chat. Alors que le chien voyait son maître comme un être supérieur, un chef de meute, le chat, lui, le voyait paradoxalement comme un esclave qui lui apportait sa nourriture et s'occupait de lui.

Pourtant, la vampire eut une requête à laquelle le jeune terranide ne s'attendait absolument pas. Il fronça les sourcils, persuadé dans un premier temps d'avoir mal entendu. Plaisantait-elle ? Il croisa brièvement son regard et réalisa avec une certaine appréhension qu'elle avait l'air sérieuse. Puis l'incompréhension évolua en vague dégoût. Il ne savait pas à quoi ressemblait exactement ce qu'il avait évacué sur le ventre de sa partenaire, et n'avait même pas dans l'idée que cela pouvait importer, une fois l'acte terminé, il en ignorait jusqu'à la couleur. Mélinda lui avait pourtant assuré que ce n'était pas sale.

« Mais, euh, t'as dis que c'était d'accord pour, euh... » il prit un instant à se souvenir du terme exact- « ...éjaculer dessus... » protesta-t-il, en s'écartant un peu de la vampire.
Titre: Re : Non madame, il n'est pas dressé (Mélinda Warren)
Posté par: Mélinda Warren le lundi 22 avril 2013, 20:19:33
Visiblement, l’idée de toucher à la substance qu’il avait expulsé de son propre corps n’encourageait guère Ludowic. Pouvait-on le lui reprocher ? Oui et non. Mélinda savait que les hommes n’aimaient pas boire leur propre sperme, et, d’ailleurs, beaucoup de femmes trouvaient cela assez honteux et dégradant. Cependant, pour le malheur du petit Ludowic, Mélinda ne faisait pas partie de ces femmes-là. Elle était, jusqu’au bout de ses magnifiques ongles, une perverse convaincue, une femme qui prenait plaisir à utiliser le sexe comme une arme de séduction et de corruption, et comme une manière d’asseoir son autorité, généralement sur des adolescents qui étaient perturbés face au sexe, et qui étaient comme désarmés. Elle leur offrait la réponse qu’ils espéraient, en échange de leur soumission servile. Un bon échange, selon elle.

A l’idée de goûter à son sperme, Ludowic sembla se ratatiner, et s’écarta rapidement, en miaulant quelques excuses faiblardes, recommençant à la tutoyer. Dieu, que ce petit Terranide était difficile !

« Et... Tu as éjaculé sur moi, répliqua rapidement Mélinda. Il me semble donc que j’ai tenu ma part du marché. »

Vu sous cet angle, Mélinda avait en effet offert à Ludowic ce qu’il voulait, mais elle se retrouvait désormais avec du sperme sur le ventre. Elle aurait pu s’en débarrasser en prenant une toilette, mais elle voulait continuer à tester Ludowic, à voir les limites du petit Terranide vampirique. Elle se tourna vers lui, avec les traces blanchâtres sous son nombril, remontant un peu sur son estomac, formant de petites lignes avec des boules blanches gélatineuses. Elle se mit sur ses jambes, lui offrant cette vue. Ses doigts glissèrent sur son estomac, remuant un peu ce sperme, avant qu’elle ne lui parle encore, en souriant :

« C’est ta propre semence, petit Terranide. Pourquoi en avoir peur ? Elle sécrète la vie, tu sais... »

Les doigts englués de sperme, Mélinda les remonta, et vint les sucer avec appétit, tout en lui souriant, révélant ses belles dents pointues. La vampire n’allait toutefois pas insister plus, et sortit alors du lit, toute nue, avant de prendre une serviette, puis se nettoya l’estomac. Elle secoua ensuite la tête, faisant remuer ses longs cheveux, puis se tourna vers Ludowic.

« Rhabille-toi, petit Ludowic. Nous allons reprendre la route... Et, au fait... On me vouvoie ! »

Est-ce que ce simple mot finirait un jour par rentrer dans son crâne têtu ? Mélinda en doutait, mais ça ne l’empêchait pas d’espérer. Elle s’habilla également, et passa surtout du temps à se coiffer devant son miroir. Généralement, elle avait plusieurs servantes qui s’occupaient de ses cheveux, et elle fit donc du mieux qu’elle pouvait pour que ses cheveux soient lisses et soyeux. Indéniablement, du fait de sa longue chevelure, ceci lui prit un temps considérable.