Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Centre-ville de Seikusu => Le quartier de la Toussaint => Discussion démarrée par: Iron Girl le vendredi 14 décembre 2012, 12:25:13

Titre: Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Iron Girl le vendredi 14 décembre 2012, 12:25:13
« How many heartaches must I stand
Before I find the love to let me live again
Right now the only thing that keeps me hanging on
When I feel my strength, ooh, it's almost gone
»

Rachel commit son premier sacrilège de la journée en coupant la parole à Phil Collins. Elle éteignit le moteur, et se posa un peu, observant, depuis son pare-brises, la rue. Le soleil était partiellement caché par les rails du métro aérien, et d’énormes pylônes en fer se dressaient au centre de la longue rue. Il y avait un vendeur de nouilles sur la gauche, de nombreux immeubles qui donnaient l’impression d’être dans une banlieue américaine. Des poubelles s’entassaient dans un coin, il y avait des ruelles enfumées, et le sol vibrait quand le métro passait par là. Aucun doute, on se trouvait bien dans le quartier de la Toussaint. Il était difficile, très difficile, de croire que l’Officier Danvers avait pris sa retraite dans un tel taudis. Rachel tourna la tête vers une série de documents et de dossiers se trouvant sur le siège à sa droite, et les consulta à nouveau, machinalement. Il y avait tous les rapports officiels, les expertises qui avaient été réalisées, et les conclusions de la commission d’investigation, qui incriminaient l’Officier Danvers pour la destruction d’un avion expérimental ayant coûté une petite fortune.

L’enquête était très mystérieuse. Il y avait de gros points d’ombres, et Rachel, en enquêtant, avait découvert que l’enquête était classée « top-secret ». Elle en était arrivée à la conclusion que la réalité n’était pas aussi simple. Elle l’était d’autant moins que Rachel connaissait Danvers. Elles avaient été ensemble à la même base en Afghanistan. Bien que l’armée accepte de plus en plus de femmes, ce domaine restait quand même marqué par un fort taux de mâles. Les deux femmes s’étaient donc progressivement rapprochées, et Rachel avait plusieurs d’apprécier Carol. Pour commencer, la pilote lui avait sauvé la vie, une fois, lors d’une mission périlleuse dans les montagnes, dans une région contrôlée par les talibans. Son escouade était tombée en embuscade, près d’un village abandonné, à mener une résistance acharnée et désespérée... Jusqu’à ce qu’un avion ne bombarde la zone, disloquant les talibans, permettant à un hélicoptère de venir les récupérer. Cet avion était piloté par Carol. Le soir, à la base, Rachel avait noué une forme de relation amicale avec Carol.

Purement amicale... Mais Rachel n’aurait pas été dérangée que ça aille plus loin. Elle avait tout simplement changé d’affectation avant que leur relation n’évolue, une mission où une grenade avait explosé trop près d’elle, la ramenant aux États-Unis. Par la suite, elle avait oublié Carol... Jusqu’à ce qu’elle apprenne que cette dernière se trouvait à Seikusu, à travailler comme caissière, ou autre métier peu reluisant de ce genre. C’était Lloyd, son supérieur, qui lui en avait parlé Il avait reçu un coup de fil de l’état-major, et lui avait transmis le « dossier Danvers ». D’après ce que Rachel avait compris, l’armée avait radié Carol, mais, bizarrement, les militaires continuaient à s’intéresser à elle. Les supérieurs voulaient que leur cellule à Seikusu se rapproche de Carol, et l’observe avec la plus grande attention. Pourquoi ? On n’avait pas daigné leur répondre. Lloyd savait que Rachel et Carol avaient un passé commun, et lui avait demandé de se rapprocher d’elle.

*C’est pourtant bien la bonne adresse... Seigneur, ça me rappelle quand j’étais étudiante...*

Rachel sortit de sa voiture, rangeant ses documents, et ferma sa voiture. Elle avait un véhicule classique, qui faisait vraiment fonctionnaire, mais qui, pour le moment, n’était pas au-dessus de ses moyens : une Toyota Avensis (http://www.le-cahier-auto.com/wp-content/uploads/2008/09/toyota-avensis-2009-1.jpg). En lisant le dossier, elle avait réalisé qu’il présentait de nombreuses lacunes, et des imprécisions flagrantes. Il s’était passé quelque chose lors de ce vol expérimental, et elle avait demandé à Lloyd de se renseigner. Elle savait que l’homme était fiable, mais il avait du mal à obtenir des renseignements sur cette question.

Rachel se rapprocha de la porte de l’immeuble. Elle était tagguée à l’image d’un gang local, et vit plusieurs adolescentes affalés surdes marches. Elle portait des tenues civiles : un jean bleu, et un haut rouge clair. Comme il faisait plutôt beau, elle portait des lunettes de soleil, qu’elle retira. Et, naturellement, sous ses vêtements, plaquée contre son corps par un système de ventouse pour être sûre de ne pas l’oublier, le petit disque octogonal était là. Son armure. Elle regarda l’interphone, et ne tarda pas à trouver le numéro de Carol Danvers. Rachel hésita à appuyer. D’après ce qu’on lui avait dit, Carol était dépressive, et haïssait l’armée. Elle risquait fort de ne pas lui répondre. Elle s’humecta les lèvres, et décida d’entrer, attendant que quelqu’un lui ouvre. Elle pénétra dans le hall de l’immeuble, et s’approcha de l’ascenseur, avant de constater que ce dernier était hors-service. Un locataire avait brisé la vitre, et un panneau avertissait les usagers que l’ascenseur était provisoirement arrêté, le temps de remplacer la vitre.

Soupirant, Rachel monta les marches, et vit, sur le palier du premier étage, une flaque de Coca, la bouteille en plastique traînant au loin. Elle s’avança, jusqu’à se rapprocher de la porte de Carol. Nerveuse, elle soupira lentement, puis tapa à cette dernière. Elle espérait que Carol serait là.
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Carol Danvers le vendredi 14 décembre 2012, 22:00:43
Le métro sur des rails surélevés qui passait près des fenêtres faisait un boucan d'enfer, et les odeurs qui remontaient de la rue en contrebas pouvaient être qualifiées de beaucoup d'adjectifs, mais certainement pas d'agréables. C'était deux des raisons qui faisaient que Carol Danvers payait un loyer réduit pour ce studio de merde, personne n'en voulait, sauf ceux qui n'avaient pas le choix.
Les murs avaient perdu leur prime jeunesse depuis longtemps, et l'isolation sonore laissait à désirer, Carol avait parfois l'impression de vivre directement avec ses voisins qui n'étaient pas non plus le must en terme d’amabilité.
Mais l'un dans l'autre, qu'est-ce qu'elle en avait à foutre ? L'alcool avait cet avantage de la rendre rapidement imperméable à tout ça, et à beaucoup d'autres choses. Quand elle était sobre, elle réfléchissait, et se souvenait de ce qu'était sa vie avant. Et ça faisait mal. Malgré le temps qui passait, Carol ne s'était jamais remise que l'armée la jette dehors comme un produit périmé, ne s'était jamais remise de l'injustice qu'avait été cette cour martiale alors qu'elle avait fait tout ce qui était humainement possible pour sauver ce putain d'avion.

Elle y pensait, c'était plus fort qu'elle. Alors pour mettre son cerveau en veilleuse, Carol se saoulait. C'était principalement à ça que lui servait le peu d'excédents que son salaire lui apportait.
Là ? Elle était allongée sur le canapé qui lui servait également de lit, c'était l'un des seuls meubles qu'il y avait en plus d'une petite bibliothèque qui prenait la poussière, d'une armoire pour ses fringues, et de quelques meubles de cuisine. Allongée sur le ventre, Carol se remettait de hier soir, où elle avait bu à elle seule une bouteille entière de vodka bon marché, et probablement pas de première qualité, mais c'était suffisant pour la jeune femme qui cherchait juste un moyen de se défoncer un moment.

La bouteille, vide, se trouvait toujours dans l'une des mains de Carol, dont le bras pendait en dehors du canapé pour s'écraser en partie sur un tapis de seconde main. Tout dans ce studio sentait l'usé et le récupéré, et il était en ce sens à l'image du psyché de sa propriétaire, usé. Lorsqu'elle se réveilla, Carol eu un mal de chien à ouvrir les yeux, son crâne lui semblait dans du coton, mais elle avait aussi l'impression qu'un marteau pilon se trouvait à l'intérieur. C'était un nouveau passage du métro qui l'avait réveillée, et elle se leva pour se trouver tant bien que mal en position assise sur son fauteuil, le visage dans ses mains pour ne pas avoir tout de suite à affronter le Soleil.

« Oh putain...plus de Vodka...plus jamais... »

Le visage de Carol émergea progressivement du bouclier que formaient ses mains, et elle ouvrit les yeux sur un studio pas vraiment très soigné. Des vêtements et des bouteilles vides traînaient ça et là, une situation que l'ancienne Carol, la militaire, n'aurait jamais laissée s'installer chez elle. Seulement voilà, l'armée l'avais jetée, et avec ça, sa discipline également. Et puis à quoi bon ? Ce n'était pas comme si il y avait d'autres personnes qu'elle qui fréquentaient ce taudis.
En parlant de personne, des coups résonnèrent à la porte de son appartement. Elle ne savait pas qui cela pouvait être. Son proprio, un de ses voisins, ou un emmerdeur d'un des gangs locaux...peu lui importait en fait, elle avait trop mal au crâne pour s'en soucier. Elle se leva, ne prit pas même le temps de s'habiller, ne se rendit même pas compte qu'elle était encore en petite tenue, et alla ouvrir la porte.

« Quoi ? »

C'est une Carol bien différente, aux cheveux décoiffés, avec une mine pâteuse qui se présenta face à Rachel. Elle avait d'ailleurs fermée les yeux, vu qu'elle avait encore un peu du mal avec la luminosité, et que cela calmait de façon infime son mal de crâne. Mais quand elle les ouvrit, ce fût pour tomber sur un visage et une silhouette qui lui étaient tous deux familiers. Elle cligna des yeux quelques instants, pas vraiment certaine de ce qu'elle voyait, ou bien si elle confondait avec quelqu'un d'autre.

« Rachel ? »
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Iron Girl le vendredi 14 décembre 2012, 23:12:12
Dans le couloir, Rachel attendait, un peu nerveuse. Carol Danvers... Elle lui avait sauvé la vie. Elle avait en tête une militaire très droite, très fière, et, surtout, très épanouie. Elle semblait comme triste, à chaque fois qu’elle quittait son avion, pour retourner sur le plancher des vaches. On lui avait dit qu’elle n’était épanouie que dans son avion de chasse. Autant dire que Rachel avait toutes les raisons du monde d’être nerveuse, car les agents qui avaient donné à Lloyd la mission de se rapprocher d’elle avaient dit que Carol était « méconnaissable ». Un terme qui était libre d’interprétation. Néanmoins, pour vivre dans un taudis pareil, il fallait vraiment avoir chuté. Rachel se mit à craindre, ou à espérer, que Carol ne soit pas là, que le mythe qu’elle avait de sa sauveuse ne soit pas brisé. Néanmoins, elle entendit très distinctement des pas à l’intérieur, et sentit son souffle lui manquer.

*Carol...*

Il y a une époque, lointaine, où elle avait clairement ressenti pour elle autre chose qu’une simple amitié. Sexuellement, elle n’avait jamais été vraiment intéressée par les femmes, car il lui avait toujours semblé comme aller de choix d’avoir un homme comme amant. Sa famille était une famille traditionnelle, fermement croyante. Il avait valu que Rachel vive quelques déceptions sentimentales pour se tourner vers le beau sexe... Et réaliser qu’un baiser féminin était tout, sauf désagréable. Curieux, que ceci lui vienne à l’esprit, alors qu’elle se tenait devant l’appartement de Carol.

Dans ce genre de situations, ces moments de nervosité, le temps a l’impression de se ralentir. Elle pouvait sentir, bien malgré elle, son cœur tambouriner dans sa poitrine. Elle sortit les mains de ses poches, trouvant que ça ne faisait pas très militaire, et la porte s’ouvrit alors... Rachel s’était clairement préparée à voir une image triste, mais, là... Ce fut un vrai choc ! Carol ressemblait à une espèce de toxico’ en manque. Elle puait de la bouche, son haleine dégageant une forte odeur d’alcool, et elle semblait avoir un mal de crâne épouvantable, ainsi que le sentiment clair d’avoir passé une nuit courte. Rachel pouvait presque sentir la poussière et la décrépitude dans ce studio minuscule, une espèce de cage à poules.

« Quoi ? » grogna cette dernière.

Rachel avait les yeux écarquillés, et fut tellement surprise qu’elle ne dit rien, sur le coup. Où était passée cette belle officière dans son uniforme ? Carol aimait bien boire quelques coups à la caserne. Elle buvait rarement, seulement lors de grandes occasions, et était une femme à la fois sérieuse et très sociable. Là, il semblerait que son léger amour pour la boisson avait fini en une grosse addiction. Sa sauveuse... Elle avait bien chuté. Elle en eut la bouche muette, et ne la retrouva que quand Carol se mit à lui parler.

« Rachel ? »

Elle parlait d’une voix pâteuse, endormie, et Rachel décida de se redresser.

*Tu t’attendais à quoi ? Elle est dépressive ! Au moins, elle a l’air d’être seule dans son studio...*

Elle se racla la gorge, et lui fit un léger sourire.

« Bonjour, Carol, lâcha-t-elle sur une voix douce. Je... Je travaille à Seikusu, et... J’ai appris que tu vivais ici, alors... Je me suis dit que je pouvais te rendre visite. Je t’aurais prévenu si j’avais eu ton numéro ou ton adresse précise, mais je n’avais rien d’autre que ton immeuble. Et, comme la porte était ouverte... »

C’était un semi-mensonge spontané, mais il avait l’air très crédible pour elle.

« Enfin, je ne veux pas déranger... Si tu veux que je repasse, il n’y a aucun problème... »
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Carol Danvers le samedi 15 décembre 2012, 17:30:10
Rachel Hawkes, un nom et une personne qui semblaient appartenir à un passé révolu pour Carol, si lointain mais pourtant si proche. L'Afghanistan, il n'y avait finalement qu'une petite poignée d'années qu'elle avait été affectée là bas, afin de lutter contre les talibans au cours d'un conflit qui s'éternisait. Elle se souvenait de ce jour comme si c'était hier, quand à bord de son avion elle avait interceptée un appel de détresse de la part d'une patrouille au sol, prise en embuscade et sur le point d'être décimée sans soutien immédiat.
Le terrain était montagneux, il n'était guère aisé de faire des frappes précises ou de voler en basse altitude dans de telles conditions, mais Carol l'avait fait, et elle avait sauvée ce jour là toute une escouade qui avait pu être évacuée. Rachel Hawkes avait fait partie de cette escouade, et suite à cela les deux femmes s'étaient liées d'amitié au cours des moments de libres qu'elles avaient en commun à la base. Puis leurs chemins s'étaient séparés par les aléas de la vie, Carol n'avait plus entendue parler d'elle, et elle n'y avait plus pensée non plus...jusqu'à cet instant précis, où cette personne se tenait sur le pallier de sa porte.

Cela faisait bien deux ans que les deux femmes ne s'étaient plus vues ni parlées, alors forcément, la voir ainsi sortie de nulle part, Carol ne s'y serait jamais attendue. C'était même gênant pour la jeune femme, car Rachel l'avait vue pour la dernière fois au meilleur de sa forme, tandis qu'à présent c'était tout l'inverse. Carol n'était pas coiffée, avait une mauvaise mine, et n'était pas non plus correctement habillée car elle venait tout juste de se lever.

Bonjour, Carol. Je... Je travaille à Seikusu, et... J’ai appris que tu vivais ici, alors... Je me suis dit que je pouvais te rendre visite. Je t’aurais prévenu si j’avais eu ton numéro ou ton adresse précise, mais je n’avais rien d’autre que ton immeuble. Et, comme la porte était ouverte...

Elle bossait à Seikusu ? Le monde était décidément petit, peut-être même un peu trop. Carol ne savait pas trop dire si elle était heureuse de voir Rachel, ou bien si c'était le contraire. Carol n'était pas spécialement belle à voir en ce moment, et même si Rachel faisait tout son possible pour ne pas le montrer, elle semblait choquée de l'état dans lequel son ancienne amie se trouvait.

Et bien c'est...c'est en effet une surprise.

Enfin, je ne veux pas déranger... Si tu veux que je repasse, il n’y a aucun problème...

Carol allait lui répondre quelque chose quand un boucan de plus en plus prononcé se fit à l'extérieur, des voitures qui vrombissaient de façon exagérée, et des personnes qui parlaient fort et en nombre. Carol tourna naturellement la tête en direction de sa fenêtre, mais elle savait déjà qu'il s'agissait d'une virée hebdomadaire dans le coin d'un gang dans les membres avaient l'habitude de se poser ici, pour faire des choses diverses et variées, et ils pouvaient se montrer très emmerdant. Elle retourna alors son visage face à Rachel, se frottant les yeux.

Si j'étais toi j'éviterais de redescendre tout de suite. Je doute que ces cons soient capables de te faire le moindre mal, mais ils peuvent se montrer un peu trop...entreprenant dirons nous, et il vaudrait mieux éviter de foutre d'avantage de bordel dans le coin.
Si...enfin...mon appartement est pas vraiment le summum de la propreté, je m'attendais pas vraiment à avoir de la visite, mais si tu veux entrer...
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Iron Girl le samedi 15 décembre 2012, 17:46:08
Tout n’était pas à dramatiser. Au moins, Carol n’était pas devenue obèse. Elle avait même gardé sa ligne, et, à être entièrement honnête, Rachel aurait plutôt dit qu’elle s’était amaigrie... Ceci dit, elle ne pouvait pas en être sûre. Elle ne l’avait pas vue depuis deux ans, et jamais en petite culotte. Elle resta sur le palier, toujours un peu décontenancée, se remettant peu à peu de sa surprise. Carol semblait encore plus surprise qu’elle, à tel point qu’elle semblait avoir du mal à trouver les mots justes. Elle vit Carol envisager de lui répondre quand on entendit un tintamarre de klaxons et de cris à l’extérieur. Rachel sursauta, légèrement surprise. C’était la Toussaint... Le quartier le plus pauvre de la ville, et très mal réputé. C’était l’un des quartiers historiques de Seikusu, bien loin des gratte-ciel, avec toutes ces petites ruelles et ces bicoques typiques des villes japonaises, où on pouvait trouver tout et n’importe quoi. Carol sembla se servir de cela comme excuse pour inviter Rachel, qui sourit légèrement.

« Si...enfin...mon appartement est pas vraiment le summum de la propreté, je m'attendais pas vraiment à avoir de la visite, mais si tu veux entrer...
 -  Je suis désolée de débarquer à l’improviste, réitéra Rachel. Mais j’avais envie de te voir, et... Bah, je ne suis pas non plus une maniaque de la propreté, tu sais... »

L’appartement puait. Il y avait une forte odeur d’alcool, et Rachel vit un cadavre de bouteille près du canapé. Elle entra respectueusement, sur le palier. D’un coup d’œil, elle fit le tour du studio, et s’approcha de la fenêtre. En contrebas, une voiture s’était arrêtée dans un coin, et elle vit plusieurs loubards sortir une espèce de chaîne HI-FI, et se mettre à faire une chorégraphie insolite, en écoutant de la K-Pop et du rap. Elle regarda ensuite Carol, puis l’appartement. Elle se rapprocha de la propriétaire des lieux, et, ne pouvant se retenir, vint la prendre dans ses bras. Un geste affectueux assez inattendu de la part d’une militaire, mais qui n’en restait pas moins sincère.

« Je... Je voulais prendre de tes nouvelles. Tu veux que je t’aide à ranger ? »

Rachel restait polie. Elle ne savait pas quoi dire, sur le coup. Carol avait visiblement besoin de prendre une bonne douche pour se réveiller.

« Je peux nettoyer tout ça pendant que tu iras te doucher, si tu le souhaites », se proposa Rachel.

Comment aborder son passé ? Rachel n’agissait pas uniquement au nom du devoir ; elle avait aussi vraiment envie de revoir Carol. Or, elles ne s’étaient jamais vues depuis des années, et Rachel n’avait pas vraiment pu se renseigner sur ses anciennes connaissances. Pendant plus d’un an, elle avait du rester dans les Rocheuses, en isolement presque total, afin d’apprendre à se servir de l’armure. C’était comme revoir un ami qu’on n’avait pas vu de longue date, et auquel on tenait beaucoup, pour voir que cet ami n’avait plus rien à voir avec l’image qu’on s’en faisait. Rachel ne savait pas comment aborder cette situation, car elle estimait connaître suffisamment Carol pour savoir que cette dernière s’offusquerait, si Rachel la prenait en pitié.

*Je m’énerverais aussi, à sa place...*
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Carol Danvers le samedi 15 décembre 2012, 18:30:53
C'est avec une certaine appréhension que Carol laissa donc Rachel entrer dans son petit appartement, qui était dans un état assez douteux. Pour Carol cette expérience était troublante et perturbante, et elle avait dans un sens toujours du mal à se rendre compte que c'était bien Rachel qui était là avec elle. La gueule de bois qu'elle se traînait ne l'aidait bien sûr en rien à avoir les idées claires, mais bon dieu, cela faisait un peu plus de deux ans qu'elles ne s'étaient pas revues, et Rachel débarquait soudainement telle un fantôme de son passé.
Carol ferma la porte dès que Rachel était rentrée, au cas où certains de ces cons d'en bas auraient l'idée de tenter de faire le tour des appartements. Tandis que Rachel les observait justement depuis la fenêtre, Carol enfila le jean le plus proche qui lui tomba sous la main. Sur le coup, elle ne s'était pas vraiment rendue compte qu'elle avait accueillie son ancienne collègue dans une tenue pareille.
En y songeant, ça devait lui faire un choc de la voir comme ça. Carol avait en effet beaucoup changée, son départ forcé de l'armée l'avait changée, et pas vraiment en bien. C'était un grand bouleversement qui lui était entré en plein dedans, sans possibilité de l'éviter ou de faire machine arrière, et les mois qui avaient suivis s'étaient révélés tout aussi désastreux. Que Rachel vienne la prendre dans ses bras ça aussi, c'était surprenant, mais Carol y répondit en enroulant elle aussi timidement ses bras autour du dos de la militaire. Elle ne savait pas vraiment trop comment réagir. Les deux femmes avaient certes nouées une relation d'amitié en Afghanistan, mais ça remontait à longtemps, et tant de choses avaient changées depuis. Carol n'était pas certaine d'être celle que Rachel avait connue et qui lui avait valu son amitié...non en réalité elle savait très bien que ce n'était plus le cas, et c'était pour cette raison que la visite de Rachel la mettait nécessairement mal à l'aise.

Carol ne parla pas, car elle savait que son haleine devait avoir des relents d'alcool, aussi se sépara-t-elle de Rachel non sans la gratifier d'un sourire, qui néanmoins tendit à s'effacer peu après...

Je peux nettoyer tout ça pendant que tu iras te doucher, si tu le souhaites.

Ce n'était très certainement pas dit avec de mauvaises intentions, bien au contraire, mais ces paroles firent bien sentir à Carol que Rachel estimait qu'elle se laissait aller. C'était vrai, mais la jeune femme n'avait pas besoin qu'une personne ne s'étant plus pointée depuis deux ans vienne le faire.

Écoute Rachel...non. C'est gentil de ta part, mais je n'ai pas besoin d'aide.

Carol ne s'était pas énervée, mais le ton de sa voix laissait clairement entendre qu'elle ne souffrirait pas de discussion à ce sujet. Elle n'avait pas abandonnée sa fierté depuis tout ce temps, et qu'on la prenne en pitié, ce n'était pas supportable pour elle. Et puis elle avait un de ces mal de crâne aussi, elle se frotta le front avec la paume de sa main, il lui fallait quelque chose.

Désolée. Je suis contente de te revoir, mais tu as certainement tes propres soucis sans que tu aies à t'occuper des miens.

Carol se dirigea vers une petite armoire qui contenait quelques boîtes, dont une d'aspirine, qui n'était fort heureusement pas vide. Elle chercha un verre à l'apparence plus ou moins propre, le remplit d'eau du robinet, puis avala le cachet d'une seule traite avec de l'eau.

Sinon, qu'est-ce qui t’amène à Seikusu ? Je dois bien t'avouer que c'est le dernier endroit où je t'imaginais t'installer.
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Iron Girl le samedi 15 décembre 2012, 19:12:55
« Écoute Rachel...non. C'est gentil de ta part, mais je n'ai pas besoin d'aide. »

Le ton était sec, mais ferme. Ce refus fit légèrement sourire Rachel, qui ne s’en formalisa pas. Au contraire. Elle comprenait. C’était la fierté de Carol qui l’avait amené dans cet état. Elle avait été licenciée de l’armée, radiée suite à une procédure disciplinaire qui avait considéré qu’elle avait eu tort, et qu’elle avait détruit leur avion expérimental. Sa fierté en avait pris un coup, et c’était cette dernière qui était responsable de l’état dans lequel elle se trouvait. Pour Rachel, tout ceci était limpide, et elle resta dans un coin, n’osant pas encore s’asseoir sans y être formellement invitée. Carol alla prendre de l’aspirine, se remplit un verre d’eau, et but. Rachel resta les bras croisés, ne disant pour le coup rien. La femme avait enfilé un jean rapidement, étant ainsi un peu plus présentable... Même si elle avait toujours les cheveux en bataille. Carol se retourna ensuite vers Rachel, et lui demanda ce qu’elle fabriquait à Seikusu.

Cette question était inévitable, et Rachel essaya de ne pas montrer de signes extérieurs de sa nervosité.

*Je teste une armure de combat révolutionnaire qui me permet théoriquement de voyager dans l’espace, et fait de moi un arsenal sur pattes.*

Naturellement, elle ne pouvait pas dire les choses ainsi. Il lui était interdit de parler ouvertement du projet « Iron Guardian », pour des raisons de sécurité nationale. Si elle en parlait à Carol, elle pouvait risquer, comme elle, la cour martiale. Il s’écoula donc plusieurs secondes avant qu’elle ne réponde.

« En Afghanistan, j’ai été démobilisée, commença-t-elle. Une grenade avait explosé trop près de moi, et mon père a fait joué ses relations pour me ramener aux États-Unis. Je travaille au camp militaire de Seikusu, maintenant. »

Ce n’était pas un mensonge, juste une réalité énoncée de manière très générale. Rachel faisait soigneusement attention aux mots qu’elle employait, alors qu’elle entendait dehors des sifflements. Les hommes dans la rue saluaient à leur manière une femme qui se dépêchait de passer. Une lycéenne dans son sailor fuku.

« C’est ma nouvelle affectation, mais je ne peux pas trop t’en dire plus... »

Elle avait choisi la carte de l’honnêteté, et haussa les épaules.

« Enfin, ce n’est pas important... Et toi ? Tu sais, je... Je suis au courant pour... Pour ce qui t’est arrivé... »

Elle sentit son cœur battre lentement dans sa poitrine, sachant qu’elle touchait un point sensible. Néanmoins, elle ne pouvait pas tourner autour du pot. Elle n’était pas faite pour ça. C’est bien pour ça qu’elle n’aurait jamais percé dans le droit. Elle avait une mentalité de militaire. Aller droit au but, sans faux détours. Sachant que prendre un ton trop compatissant pourrait être pris pour de la pitié, elle décida d’inverser les choses :

« Quand je suis sortie de l’hôpital, des collègues me l’ont dit. Je t’avoue que j’ai eu du mal à y croire.  Je ne peux pas prétendre que je te connais beaucoup, Carol, mais je sais que tu es l’une des pilotes les plus talentueuses qu’il m’est arrivé de voir... Alors, qu’est-ce que tu comptes faire ? »
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Carol Danvers le samedi 15 décembre 2012, 23:18:11
Ces retrouvailles prenaient une tournure de plus en plus gênante, car une certaine tension, pas encore très palpable toutefois, émergeait entre les deux femmes. Carol avait tellement changée aux yeux de Rachel, que cette dernière devait sans nul doute avoir du mal à reconnaître celle qui avait été son amie et sauveuse. Mais du côté de Carol elle même, cette réapparition subite et inattendue d'un élément concret de son passé n'était pas non plus une expérience agréable. Quelque part Rachel faisait toujours partie de l'armée alors que Carol en avait été exclue injustement, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe de jalousie à son égard, renforcé par le fait qu'elle faisait preuve de pitié.
Rachel mis du temps avant de répondre à sa question. Oh pas très longtemps, tout au plus quelques secondes, mais le fait que sa réponse ne soit pas spontanée indiquait qu'elle devait très probablement séléctionner les infos qu'elle pouvait lui dire. Elle avait été démobilisée d'Afghanistan suite à une blessure, avant de venir ici.

C’est ma nouvelle affectation, mais je ne peux pas trop t’en dire plus...

Point barre donc, et ainsi passait sans aucun doute à la trappe le sujet de discussion concernant son boulot, vu qu'il était de toutes évidences estampillé "Top-Secret".

Wow, ça m'étonne de toi que t'aie acceptée un poste pareil, vu que t'a jamais aimée de retrouver éloignée de l'action.

Dans ses souvenirs, Rachel était ce qu'on appellait une tête brûlée, qui avait refusée maintes fois des promotions qui l'auraient éloignée du terrain. C'était une femme d'action, et Carol voyait mal ce qu'elle pouvait trouver à Seikusu pour lui apporter ce genre de sensations, mais elle passa rapidement sur ce point de détail, sa tête lui faisait encore trop mal pour qu'elle aie envie de réfléchir.

Enfin, ce n’est pas important... Et toi ? Tu sais, je... Je suis au courant pour... Pour ce qui t’est arrivé...

Et voilà on y était, le "cas" Carol Danvers. LA pilote à avoir plantée dans le Pacifique un avion expérimental d'une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars. Beaucoup oubliaient ce qu'elle avait fait auparavant pour ne se concentrer que sur ça, ce qui lui avait valu d'être virée de l'Air Force.

Quand je suis sortie de l’hôpital, des collègues me l’ont dit. Je t’avoue que j’ai eu du mal à y croire.  Je ne peux pas prétendre que je te connais beaucoup, Carol, mais je sais que tu es l’une des pilotes les plus talentueuses qu’il m’est arrivé de voir... Alors, qu’est-ce que tu comptes faire ?

Rien...

Simple, net, précis, ce mot résonnait dans la pièce à l'image de la résignation et du cynisme de Carol Danvers quand à sa situation actuelle. Elle comprit au regard que lui lança Rachel que cette dernière ne comprenait pas, ou peut-être que ça lui semblait inconcevable. Carol était adossée contre l'un des murs de son appartement, côté cuisine, ou ce qui y ressemblait plus ou moins...

Quoi ? Tu t'imaginais peut-être que j'allais me battre pour faire changer d'avis cette bande de connards ? Si j'ai déménagée ici après que l'Air Force m'aie jetée dehors, c'est parce que je ne veut plus rien avoir à faire avec l'armée ou même ce pays de merde que tu sers toujours Rachel.

Carol était amère, et volontiers en colère alors que quelques larmes de frustration coulèrent de ses yeux, qu'elle effaça bien vite du revers de la main. Elle laissa échapper un petit rire nerveux, qui n'avait rien de joyeux cependant.

L'armée a perdue pour moi toute sa signification le jour où elle m'a virée sans aucune considération pour ce que j'avais fait durant mes années de service, et sans plus de considération pour ce que j'avais à dire pour ma défense. C'est ça "l'American Dream" Rachel, si t'a pas des potes dans les hautes sphères, alors tu te fais broyer. C'est aussi simple que ça...

Carol faisait référence au fait que le responsable de la surveillance radar le jour du test de l'avion, n'avait absolument pas été incriminé, alors qu'il avait averti en retard Carol de la pluie de météorites dans laquelle elle fonçait. L'enregistrement de leur échange ce jour là n'avait jamais été présenté comme preuve, puisqu'il n'existait pas, ou plus, et il n'avait aps fallu longtemps à Carol pour comprendre qu'à ce stade, le responsable radar avait du avoir le bras plus long qu'elle.

J'ai plus envie de me battre Rachel, et surtout pas pour une cause perdue d'avance. Quoi qu'il en soit, t'a un talent inné pour remonter le moral d'autrui hein ?
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Iron Girl le samedi 15 décembre 2012, 23:48:26
Rachel avait clairement le sentiment d’avoir atteint un point sensible. Elle avait sans doute été trop abrupte... Mais elle avait toujours été comme ça. Difficile de changer... Et, bien qu’elle n’ose pas se l’admettre, elle tenait bien plus à Carol qu’elle n’aurait osé se l’admettre. Elle lui avait sauvé la vie, après tout. Et Rachel était bien plus sensible qu’elle n’aimait le dire, surtout quand elle était confrontée face à l’injustice. Un truc de femme, peut-être... Ce n’était pas pour autant qu’elle tournerait de l’œil en voyant des scènes de torture, mais, pour résumer, elle n’appréciait pas les coups de putes. Elle était née dans une famille d’héros. Son grand-père exhibait fièrement sa Medal of Honor, et, à chaque repas de Thanksgiving, il ne pouvait s’empêcher de leur raconter ses aventures lors de la Seconde Guerre Mondiale : la bataille de la Normandie, dans les bocages, à avancer village par village, la bataille des Ardennes... Rachel avait eu droit à tout, et avait donc développé un sens particulier du patriotisme. Il n’y avait rien de pire que de trahir les soldats, de les sacrifier, de les traiter comme de la chair à canon. Or, c’était précisément ce que Carol avait ressenti. La pitié que Rachel ressentait était difficile à définir, mais elle n’était pas spécialement tournée vers Carol. Elle était plus générale, tournée vers tous les soldats qui avaient été trahis par l’état-major, par les politiciens, plus soucieux de bien paraître dans leurs sondages, que de prendre des décisions censées.

Avec amertume et cynisme, Carol lui racontait qu’elle avait tiré un trait sur tout ça, sur son passé. Il suffisait de regarder son studio pour réaliser que la réalité était bien plus nuancée. Ça la rongeait. Comme une espèce de cancer. Elle était dépressive, et Rachel se sentait frustrée de ne pouvoir rien faire...

« J'ai plus envie de me battre Rachel, et surtout pas pour une cause perdue d'avance. Quoi qu'il en soit, t'a un talent inné pour remonter le moral d'autrui hein ? »

Rachel baissa les yeux, se mordillant les lèvres. Pour elle, nulle cause n’était perdue, tant qu’il y avait encore un pauvre fou qui continuait à y croire... Mais Carol était complètement désabusée.

« Je... Désolée, Carol... »

C’était bien faible, mais que pouvait-elle dire de plus ? Lui sortir l’une de ces formules toutes faites ? Continue à y croire, la chance finira par sourire. C’était bon pour une morale de dessin animé, mais la réalité était, malheureusement parfois, bien moins simple. Les lignes n’étaient pas clairement définies. Si toutes les injustices de ce monde se résolvaient... Carol avait été victime de quelque chose qui la dépassait, d’un accident lié à ce vol, de quelque chose d’indépendant de sa volonté. Cette affaire puait le secret d’État, et on avait gentiment limogé Carol, maquillé la réalité, pour éviter qu’on ne découvre autre chose. Rachel, fervente patriote, avait du mal à y croire. Elle avait l’impression d’avoir une espèce de théorie du complot digne d’un épisode d’X-Files, ou de toutes ces séries qui s’évertuaient à voir le gouvernement fédéral comme une sombre menace. Rachel ne dit rien pendant un certain temps, avant de se gratter l’arrière de sa tête. Elle aurait clairement du prévenir, ou prendre le temps de savoir quoi lui dire. Mais, honnêtement, que pouvait-on faire face à une dépressive qu’on n’avait plus vu depuis deux ans ? Lui conseiller de vivre une thérapie ? Elle aurait pris ça pour de la pitié. Lui conseiller de se battre encore, de faire éclore la vérité ? Elle n’en avait pas la volonté. Pas encore.

« Et qu’est-ce que tu fais maintenant ? » demanda-t-elle, comme pour essayer de changer de sujet.

Elle essayait aussi d’éviter de parler de son travail. Carol avait beau être dépressive, elle n’avait pas oublié le tempérament de Rachel, qui détestait se retrouver à l’arrière. Or, la base militaire de Seikusu apparaissait à tous comme une sorte de voie de garage, de fin de parcours. Tous ceux qui étaient mutés là étaient, soit des feignants qui voulaient se dorer la pilule au soleil, soit des malchanceux qui n’avaient qu’une envie : retourner là où le pays avait besoin d’eux.
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Carol Danvers le dimanche 16 décembre 2012, 22:42:24
Je... Désolée, Carol...

C'était tout ce qu'elle avait à dire, et fort heureusement Rachel en resta là, ce qui permit à Carol de se calmer. Les choses auraient très certainement pu empirer très vite, si Rachel avait tentée de la persuader que tout n'était pas perdu, qu'elle devait garder espoir, ou d'autres niaiseries de ce genre. La jeune femme ne croyait plus à ça, il fût un temps où c'était peut-être le cas, mais plus maintenant, plus après le gigantesque coup de pute que la vie qui avait fait.
Carol se servit un autre verre d'eau, laissant planer un silence un peu gênant entre les deux femmes. Elle avait la gorge sèche, du fait qu'elle n'avait probablement pas bu autre chose que de l'alcool depuis hier soir, ou parce que cette conversation la poussait dans des retranchements pas très agréable...les deux en vérité. Carol en était au stade de se demander si il s'agissait bien de retrouvailles entre deux vieilles amies, une bien d'une autre épreuve de moral. Rachel n'avait jamais été très portée sur le tact ou les nuances, ça avait toujours été ainsi, mais Carol y faisait maintenant plus attention alors que de simples mots pouvaient lui faire perdre le contrôle si ils étaient mal prononcés.

Et qu’est-ce que tu fais maintenant ?

C'était une suite de conversation logique, un moyen de sortir de ce silence pesant qui s'installait, pour éviter qu'il ne dure trop longtemps. L'insistance de Rachel était à la fois malvenue, et en même temps bienfaisante pour Carol, qui n'avait pas eu l'occasion de vraiment parler à qui que ce soit depuis son arrivée ici. Si seulement ça avait pu être dans d'autres circonstances...
Elle poussa un long soupir de résigné, puis d'un mouvement de tête elle indiqua à Rachel le canapé, où se trouvait étendu son uniforme de caissière d'un Mac Donald local.

C'est mon nouvel uniforme...beaucoup moins passionnant que ce que tu dois faire j'imagine. Je prends des commandes pour des clients ingrats, je nettoie leur merde une fois qu'ils sont passés. Bref, un boulot de merde, mais j'imagine qu'il faut bien vivre.

Elle était très amère quand à sa situation actuelle, surtout quand elle la comparait à celle de Rachel en plus de ça. La différence entre les deux femmes était flagrante, affligeante même. Rachel, la militaire toujours en activité, propre sur elle même...et de l'autre côté Carol, qui se laissait peu à peu plonger dans les abîmes de l'alcoolisme et de la dépression. C'était pas beau à voir, mais après tout ce qu'elle avait traversée, c'était trop pour qu'elle puisse encore garder de la joie de vivre.
Même si il y avait un espoir, depuis qu'elle avait découvert des espèces de super pouvoirs qu'elle possédait. C'était il y avait deux mois de cela, presque jour pour jour, même si elle ne savait pas encore quoi en faire.
Mais ce ne serais pas un sujet de discussion qu'elle aborderait avec Rachel, qui était encore une militaire par dessus le marché.

Il n'empêche, je ne sais pas ce que tu fais à Seikusu, mais j'imagine que ça doit être "Top Secret" et plus trépidant que je ne dois l'imaginer, pour que tu aie acceptée de te faire muter dans cet endroit.

Carol était adossée à un des murs de son appartement, pas très loin de Rachel. La jeune femme semblait progressivement reprendre son clame, car l'aspirine faisait effet, il y avait moins de coups à l'intérieur de son crâne.

T'a jamais aimée le calme de la vie civile. Comme moi. On est faites pour l'action, pour cette poussée d'adrénaline qu'apporte une patrouille en plein air ou sur terre. L'Air Force c'était toute ma vie, j'aurais jamais imaginée un jour me trouver dans cette situation tu vois.
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Iron Girl le dimanche 16 décembre 2012, 23:20:21
Le nouvel uniforme de Carol n’était effectivement pas des plus reluisants. Caissière au McDo... La chute était rude, et difficilement croyable. Rachel sentit son cœur se serrer en voyant ça, en imaginant sa vie trépidante, au milieu d’étudiants boutonneux qui venaient là pour payer leurs études. Elle, une ancienne pilote de chasse... C’était à peine croyable ! Elle était méconnaissable, et Rachel sentit un frisson la parcourir. Elle avait la curieuse impression de ne pas être à sa place ici, que quelque chose n’allait pas, sonnait faux. Elle faisait tâche dans ce décor, et ne savait plus où se mettre. Carol revint alors sur son boulot, et Rachel ne chercha pas à la couper.

« T'a jamais aimée le calme de la vie civile. Comme moi. On est faites pour l'action, pour cette poussée d'adrénaline qu'apporte une patrouille en plein air ou sur terre. L'Air Force c'était toute ma vie, j'aurais jamais imaginée un jour me trouver dans cette situation tu vois. »

Elle hocha la tête de haut en bas, et fit un petit pas, avant de regarder Carol.

« Je vois très bien, Carol... Servir un Big Mac, ce n’est pas la même chose que bombarder des montagnes pour sauver une unité prise au piège. »

C’était une forme d’humour. Rachel sentait bien qu’il fallait que Carol décompresse un peu. Elle semblait comme une espèce de volcan sur le point d’imploser. Et Rachel ne voulait pas être le faire-valoir qui permettrait à Carol de déverser toute sa colère et sa frustration. Elle n’était pas venue là pour ça. Ne sachant trop quoi dire, elle décida de revenir sur ce qui taraudait l’esprit de Carol : son boulot. Il était vrai qu’elle ne pouvait pas trop en dire, mais elle pouvait toujours dessiner les contours, sans trop s’avancer.

« J’ai été transférée de service... Je ne fais plus partie des Marines, mais d’une cellule appartenant au SHIELD. C’est une agence d’espionnage sous responsabilité des Nations Unies, mais, comme tu peux t’en douter, elle entretient des liens assez étroits avec les Etats-Unis. »

Parler en soi du SHIELD n’équivalait pas à une mise au pilori, mais Rachel en avait déjà beaucoup dit sur son investissement personnel. Elle rajouta, prudente :

« Seikusu... Est une ville très particulière. J’y ai été affectée pour assister la police locale à traiter de cas très spéciaux qui touchent aux intérêts de la nation américaine. C’est différent des montagnes afghanes, mais ce n’est pas pour autant que je m’ennuie. »

Elle n’en dit pas plus. Elle n’avait pas le droit de dire qu’il y avait à Seikusu des activités paranormales, même si, d’après ce qu’elle avait cru comprendre, tout le monde, ici, semblait être au courant. Elle voulait aussi dire implicitement à Carol qu’elle ne travaillait plus vraiment pour l’armée. C’était une affirmation à relativiser, car elle avait toujours sa plaque d’identification militaire, et effectuait bon nombre d’opérations jointes avec les Marines, ou à partir de renseignements fournis par la CIA. Son armure restait propriété du gouvernement américain, après tout.

Rachel s’humecta les lèvres, regardant la cuisine, puis contempla sa montre. Il serait bientôt Midi.

« Écoute, je... J’ai vu une pizzeria en venant par ici. Ça te dirait qu’on aille manger un bout ? »
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Carol Danvers le lundi 17 décembre 2012, 10:27:27
Je vois très bien, Carol... Servir un Big Mac, ce n’est pas la même chose que bombarder des montagnes pour sauver une unité prise au piège.

Carol se mit à rire à cette petite boutade, et un élan de nostalgie la traversait. Oui elle se souvenait de cette époque comme si c'était hier, le jour où elle avait foncée, à bord de son avion, à la rescousse de l'escouade de Rachel. Un terrain montagneux dans lequel il était difficile de voler à basse altitude, et de localiser des cibles avec précision. Ses tirs ce jour là auraient tout aussi bien pu tuer l'escouade de Rachel, mais Carol était une pilote extrèmement précoce, et ses missiles avaient fait mouche, permettant à l'escouade d'être évacuée à temps. Il y avait eu des blessés dans leurs rangs, mais aucun mort, et cela avait été une fierté pour elle.

Ouais. J'ai l'impression de me sentir vieille en disant ça mais...c'était le bon temps.

Puis Rachel consentit à lui en dire un peu plus sur son travail ici, à Seikusu. Elle choisissait scrupuleusement les informations qu'elle lui disait, la preuve s'il y en avait encore besoin qu'elle bossait sur un truc qui devait avoir son importance. Le SHIELD, des cas très spéciaux, c'était effectivement autre chose que son rôle de chef d'escouade en Afghanistan, mais une promotion qu'elle méritait.

Effectivement ça a l'air de te plaire en tout cas. Tant mieux, tu méritais de toutes manières mieux que de rester simple soldat.

Carol était sincère dans ce qu'elle disait, à présent que son trouble passait, elle devenait plus sociable. Elle se disait intérieurement qu'elle avait eu tort de s'emporter ainsi, d'autant qu'au final, elle était heureuse que Rachel aie pris la peine de venir la voir. Après tout le temps qui avait passé, elle aurait très bien pu considérer que leur amitié était de l'histoire ancienne, et elle l'était d'une certaine façon, mais elle avait le potentiel de prendre un nouveau départ.

Écoute, je... J’ai vu une pizzeria en venant par ici. Ça te dirait qu’on aille manger un bout ?

Midi venait de sonner, et effectivement Carol avait faim, mais elle allait une nouvelle fois se sentir gênée. Elle connaissait la pizzeria que mentionna Rachel, son patron était un authentique italien, à la limite du caricatural au niveau de son comportement, mais qui était de fait extrèmement sympathique. Ses pizzas étaient délicieuses, mais chères, un peu trop pour ce que Carol pouvait se permettre pour un simple repas. Elle se frotta la nuque d'un air gêné, l'invitation était tentante...mais elle ne savait pas si elle pouvait vraiment accepter.

C'est gentil...mais...disons que je peut pas vraiment me permettre ce genre de dépenses en ce moment. J'aurais adorée...
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Iron Girl le lundi 17 décembre 2012, 10:57:32
Le torrent houleux était passé. Carol avait ri. Femme qui rit, à moitié dans ton lit, comme le disait le proverbe. L’objectif de Rachel n’était naturellement pas (encore) de mettre Carol dans son lit, mais de se rapprocher d’elle, d’essayer avoir elle une relation constructive. Elle se sentait rassurée, une sorte de soulagement invisible, mais non moins présent. Elle avait tout naturellement proposé à Carol une pizzeria, dans la mesure où, d’une part, Rachel aimait les pizzas, mais aussi, d’autre part, où elle estimait que ce serait un très bon moyen de continuer à se rapprocher d’elle... De plus, ça devrait forcément conduire Carol à se doucher, et donc à donner l’impression à Rachel de ne pas la déranger dans son sommeil. Il fallait dire que, même avec un jean, Carol avait toujours les cheveux en bataille.

Elle comprit rapidement que sa proposition plaisait à Carol, mais, quand cette dernière se massa l’arrière de la tête, elle comprit qu’il y avait des complications. Elle se doutait de quoi il s’agissait, et retint un sourire, craignant que Carol n’interprète cela comme de la condescendance. Cette dernière finit par exposer le fond du problème :

« C'est gentil...mais...disons que je peut pas vraiment me permettre ce genre de dépenses en ce moment. J'aurais adorée... »

Rachel doutait que Carol soit ruinée à cause du prix du loyer. Le mobilier n’était pas très élevé à la Toussaint, et ce petit studio ne devait pas coûter excessivement cher. Elle supposa que, si Carol était pauvre, c’était surtout à cause des à-côtés qu’elle s’offrait. Néanmoins, Rachel n’avait nullement l’intention d’agir en puritaine, et haussa les épaules, un sourire innocent éclairant son visage.

« Je sais que les Américains ont la réputation d’être des capitalistes avares, commença-t-elle, mais c’est une invitation, Carol. Le principe d’une invitation, c’est que tout est aux frais de celui qui en fait la proposition. »

Elle avait formulé ça de telle manière que Carol ne puisse pas interpréter ça comme une forme de clémence. Rachel n’était pas vraiment une bourgeoise. Elle touchait un salaire assez élevé, mais pas au point de pouvoir se mettre dans la peau de la riche comtesse, et Carol dans celle de la servante. Ce n’était qu’une simple invitation à un restaurant, et alla avait soigneusement choisi ses mots, parlant de manière assez générale.

« Vois ça comme une manière de célébrer nos retrouvailles, rajouta rapidement Carol. Et, de plus... J’adore les pizzas ! Je n’ai pas eu l’occasion d’en manger beaucoup, et, à ce que j’ai cru comprendre, ce magasin sert de bonnes pizzas. Alors, si tu ne veux pas, j’irais en manger sans toi. J’aurais vraiment l’air d’une vieille fille, toute seule, dans mon coin... »

Rachel lui fit un sourire amusé, et conclut par une référence célèbre :

« C’est une offre que tu ne peux pas refuser, Carol. Sinon, je t’enlève de force ! »
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Carol Danvers le lundi 17 décembre 2012, 11:21:41
Rachel insista pour l'invitation, et elle avait même choisie ses mots avec soin de façon à ce que cela ne passe pas comme une forme de pitié aux yeux de Carol. Toutes les deux ne s'étaient pas vues depuis près de deux ans, et les derniers moments qu'elles avaient passées ensemble étaient de bons souvenirs, et il n'y avait rien de mieux que de les raviver sur une bonne table, avec un bon repas. Très vite, Carol se retrouva acculée devant une argumentation qui se voulait sans failles, jusqu'à ce moment.

C’est une offre que tu ne peux pas refuser, Carol. Sinon, je t’enlève de force !

Carol souria franchement à cette déclaration. Maintenant que la gêne initiale de ses retrouvailles était passée, la jeune femme retrouvait en face d'elle la soldate avec son sens de l'humour qu'elle adorait, ainsi que sa détermination.

M'enlever de force hein ? J'aimerais bien voir ça. Mais tu as gagnée Rachel, je ne peut que m'incliner devant une telle insistance, d'autant que je n'ai pas envie de refuser.

Carol passa distraitement une main dans ses cheveux, remarqua enfin qu'ils n'étaient pas dans le meilleur état qui soit, surtout pour aller au dehors. Elle s'était levée il y a peu de temps, lorsque Rachel était arrivée plus précisément, et n'avait pas encore eu le temps d'effacer sur elle les vestiges de sa cuite de hier soir.

Par contre il serait judicieux que je prenne une douche, je crois. Ecoute, prends place sur le canapé, je te garantis qu'il est propre, j'en ai pour quelques minutes tout au plus.

Elle commenca alors à marcher en direction de la salle de bain, avant de s'arrêter. Puis spontanément, elle alla prendre Carol dans ses bras.

En tout cas, ça me fait plaisir de te revoir Rachel...vraiment...

Elle déposa un bref baiser sur l'une de ses joues, puis se sépara d'elle en la gratifiant d'un sourire. Carol reprenait des airs de la jeune femme qu'elle dans l'Air Force, celle que Rachel avait connue, qui refaisait surface quand elle n'était pas sous l'emprise de l'alcool ou en plein désespoir.
Elle se retourna, puis entra dans la salle de bain dont elle ferma la porte. Carol retira les vêtements qu'elle portait, puis régla la température de l'eau de la douche avant de rentrer dedans. Elle ne pouvait guère s'attarder, vu qu'elle ne possédait pas de rideau de douche. La porte avait également la fâcheuse tendance à ne pas se fermer correctement, ce qui ne posait toutefois pas de problèmes à Carol puisqu'elle ne recevait personne dans son studio. Sauf que ce n'était pas le cas maintenant, et que justement la porte s'entrouvrit, sans que Carol ne s'en rende compte.

Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Iron Girl le lundi 17 décembre 2012, 11:47:30
Carol finit par plier devant la vague d’arguments de Rachel. La belle blonde sembla alors réaliser qu’elle n’était pas franchement dans un état convenable pour sortir.

« Par contre il serait judicieux que je prenne une douche, je crois. Ecoute, prends place sur le canapé, je te garantis qu'il est propre, j'en ai pour quelques minutes tout au plus. »

Rachel eut un sourire, et se rapprocha de ce dernier. Judicieux, c’était le mot, oui.

« Okay... Prends ton temps, rien ne presse. »

Elle allait s’y poser, lorsque Carol s’arrêta sur le palier de la salle de bains. Le regard qu’elle coula sur la rousse laissa l’agente du SHIELD surprise. Elles étaient maintenant assez proches, car le canapé était juste à côté de la porte menant à la petite salle de bains. Si proche que Rachel se serait presque fait des idées...

« En tout cas, ça me fait plaisir de te revoir Rachel...vraiment... »

Devant un tel élan de générosité, Rachel ne sut quoi dire, et, quand Carol se rapprocha, elle se mit à avoir une vision, dans laquelle elle s’embrassaient. Ce fut au tour de Carol de surprendre Rachel, car elle alla jusqu’à sentir les lèvres de cette dernière, non pas sur sa bouche, mais sur sa joue. Elle rougit brièvement, se sentant bien contre le corps de son ancienne camarade. Elle avait l’air bien plus costaude que son corps svelte et athlétique ne le présumait. Elle lui offrit un beau sourire, et Rachel se reprit rapidement.

« Moi aussi... Allez, file te doucher, qu’on aille massacrer des pizzas ensemble. »

Elle s’assit ensuite sur le canapé, constatant, effectivement, qu’il était propre. Vu l’état du lit, Carol avait probablement du passer sa nuit ici. Le pied de Rachel heurta la bouteille d’alcool vide. Elle la regarda, la prenant entre ses mains, tout en entendant l’eau de la douche couler. Sur le coup, elle n’avait pas remarqué que la porte s’était mal fermée, et regarda la bouteille. De la vodka. Ceci expliquait pourquoi elle avait l’air d’avoir la tête dans le cul quand elle lui avait ouvert la porte. C’était un alcool assez fort. Rachel le savait, car elle en avait déjà bu, une fois, aux Etats-Unis. Elle en avait eu une migraine épouvantable le lendemain, et, quand elle l’avait bu, elle avait l’impression que du feu rentrait dans sa gorge.

*Je ne suis peut-être pas puritaine, mais je n’ai nullement envie de marcher accidentellement sur cette bouteille, et de finir à l’hôpital, avec des bouts de verre plantés dans le pied...*

Elle se releva donc, et déposa la bouteille près de la porte, afin de se rappeler de la faire sortir dehors. Elle se retourna ensuite, regardant le studio, et trouva que ça sentait plutôt le renfermé. Elle se dirigea vers une petite fenêtre près de la cuisine, qu’on devait normalement ouvrir pour aérer, et l’ouvrit. Dehors, les jeunes avaient fini leur boucan, et la rue était plutôt calme. Elle respira l’air frais du dehors avec un léger sourire, et une petite bourrasque de vent, discrète, entra alors dans la pièce au passage du métro. Ceci eut pour effet d’entrouvrir légèrement la porte, le couinement de cette dernière étant couvert par le bruit du train.

*Merde !*

Rachel referma rapidement la fenêtre, et se dirigea vers la porte de la sale de bains. L’eau de la douche continuait à couler, et elle attrapa la poignée, s’apprêtant à la refermer... Quand son regard fut insidieusement attiré par la vision qu’elle avait. Depuis la porte entrouverte, elle voyait le corps de Carol, de dos, et en eut le souffle coupé. Cette chute de reins, cette longue chevelure ruisselante... Et surtout...

*Mon Dieu, elle a un de ces culs !*

Elle ne l’avait pas bien réalisé en entrant, mais Carol avait de superbes petites fesses. Elles étaient rebondies, formant deux agréables masses de chair. Elle en eut la gorge sèche, et vit le corps de Carol, lentement, se tourner, permettant à Carol d’apprécier la courbe de ses lourds seins. Ses joues devinrent écarlates, et elle resta là, à la mater, comme une espèce de lycéenne qui observait sa grande sœur avec jalousie. Elle était tellement belle ! Cette image frappa Rachel avec insistance, la perturbant. Elle voyait les mains de Carol remonter le long de son corps, afin de mettre du shampooing sur ses cheveux, et ne savait quoi dire. Elle avait envie de fermer cette porte, ayant conscience de violer l’intimité de son ancienne camarade... Mais ce spectacle était tellement fascinant qu’elle ne pouvait en détacher les yeux.

Carol était tout simplement magnifique. Une fulgurante beauté, qui, si elle s’était laissée aller au niveau de l’alcool, continuait à avoir un entraînement physique régulier. Elle n’était pas mince, mais n’était pas grosse non plus. Elle avait des hanches solides, un corps parfait. Elle aurait volontiers pu se lancer dans le mannequinat avec un tel corps. Elle était tout simplement magnifique, une pure merveille.

*Tu vas te faire surprendre !*

Avec la porte entrouverte, un vent frais risquait à tout moment de venir, et Rachel, en le réalisant, se décolla alors de la porte, la refermant précipitamment. La porte émit un claquement sonore, qui la fit rougir, et elle retourna immédiatement s’asseoir sur le canapé, le souffle court.

« La... La porte était mal fermée ! » s’exclama-t-elle à haute voix.

Les joues de Rachel étaient rouges. Ce qu’elle avait ressenti en voyant ce corps... Une sorte de démangeaison venant de son entrejambes, un plaisir qu’elle connaissait, des envies perverses... Elle s’était imaginée dans cette douche, à lécher les gouttes qui glissaient le long du dos de Carol, entre ses seins... Avec l’eau qui glissait sur son corps, elle était tout simplement magnifique, une pure beauté. Rachel en était toute retournée, sentant son pouls s’emballer.

*Détends-toi, ma grande !*

C’était plus facile à dire qu’à faire.
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Carol Danvers le lundi 17 décembre 2012, 14:39:19
L'eau chaude qui coulait sur le corps de Carol lui prodigua un bien fou, elle plaça notamment son visage juste en face de la source du jet d'eau. Elle avait encore l'esprit embrumé, mais il n'y avait rien de tel pour elle qu'une douche pour se remettre les idées en place, et elle en avait bien besoin avec tout ce qu'elle venait de vivre. Le retour de Rachel avait indéniablement été une surprise qui, même si cela n'avait pas été le cas au début, était une bonne surprise. Cela lui faisait du bien de trouver quelqu'un avec qui parler, elle pour qui les interractions sociales se limitaient maintenant aux clients qu'elle servait dans le fast-food.
Les mains de Carol parcouraient son corps couvert d'eau, et sans le savoir elle offrait un spectacle assez érotique à Rachel, qui l'observait par l'embrasure de la porte. Carol n'était pas au courant de l'attirance pour les femmes de son ancienne camarade, ça lui semblait d'ailleurs difficilement envisageable, vu qu'elle était issue d'une famille américaine très à cheval sur les traditions. Carol elle même ne s'était jamais posée la question, d'autant qu'elle n'avait pas eu de relation amoureuses depuis...des années, depuis son entrée dans l'Air Force.

Mais la jeune femme n'avait pas la tête à se chercher une âme soeur en ce moment, et elle ne se trouvait pas dans un état propice pour cela.
Le claquement vif de la porte de la salle de bain la sortit de ses pensées, elle tourna rapidement la tête dans cette direction, et entendit des bruits de pas pressés. Carol fronça les sourcils, elle se demandait ce qu'il se passait.

Rachel ?

La... La porte était mal fermée !

L'entendre parler la rassura, car dans un quartier comme celui-ci, tout était possible y compris les intrusions en pleine journée. Ce n'était que Rachel qui avait refermée la porte de la salle de bain.

Ah oui ! Cette porte s'ouvre assez fréquemment à la moindre secousse du métro en face. Merci de l'avoir fermée, j'espère que tu n'a rien vue de choquant au passage !

Carol se mit à rigoler, c'était une plaisanterie, car elle était à des lieues de s'imaginer que Rachel l'avait en réalité observée sous toutes les coutures, et ce pendant un long moment. Carol termina sa douche peu après, s'essuya et se sécha les cheveux avant de se les coiffer rapidement. Elle avait un air beaucoup plus présentable. Elle prit dans un tiroir proche des sous-vêtements blancs qu'elle enfila, mais devait sortir pour accéder à son armoire contenant le reste de ses vêtements. Elle sortit donc de la salle de bains en sous-vêtements, ses mains glissant dans ses cheveux.

Hum ça fait un bien fou. Encore quelques petites secondes et je suis toute à toi.

Elle se dirigea alors vers une porte coulissante intégrée à l'un des murs de son studio, qui était une armoire à vêtements, elle en sortit un jean ainsi qu'un débardeur sans manches qu'elle enfila.

Voilà qui est fait. Bon et bien je suis prête...on y va ? J'ai l'impression que de l'air te fera du bien, la chaleur de l'appart' te rougis.
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Iron Girl le lundi 17 décembre 2012, 15:20:07
« Ah oui ! Cette porte s'ouvre assez fréquemment à la moindre secousse du métro en face. Merci de l'avoir fermée, j'espère que tu n'a rien vue de choquant au passage ! »

Elle avait juste vu les Dieux de l’Olympe en une seule personne. A part de ça, non, rien de choquant... Rachel ne dit rien, fermant les yeux, en revoyant le corps nu de Carol. Ses seins, ses hanches, et son fessier... Ah, comme elle aurait aimé être une petite culotte, en ce moment ! Elle restait sur le canapé, essayant de penser à autre chose, mais, à chaque fois, son esprit revenait vers le fessier de Carol. Rachel avait toujours cru être une femme hétérosexuelle, jusqu’à ce qu’elle soit plaquée par un homme qui l’avait mis en cloque. Elle en avait presque fait une dépression, et c’était une ancienne amie qui l’avait aidé à ne plus penser à lui. Elles s’étaient plutôt bien rapprochées, et avaient fait l’amour. C’est comme ça que Rachel avait découvert que le contact féminin était loin d’être déplaisant. Elle ressassait ses pensées. Si la vue de Carola troublait autant, c’était aussi parce que, sexuellement, Rachel n’avait pas fait l’amour depuis longtemps... Depuis l’Afghanistan. Au pays, avec les nombreux tests de sélections, elle n’avait pas vraiment eu l’occasion d’avoir une vie sentimentale, d’autant plus qu’elle était espionnée par les agents de la CIA. Maintenant qu’elle était à Seikusu, les choses étaient toutefois différentes.

Rachel sentit l’eau s’arrêter. Son trouble commençait peu à peu à disparaître, et la porte ne tarda pas à s’ouvrir. Elle tourna la tête,e t eut un frisson en voyant Carol... En petite tenue ! Rachel devint cramoisie, en regardant ses lourds seins, mais aussi la forme de son bassin. Les vêtements très légers épousaient ses formes à la perfection, la rendant d’une beauté renversante. Oui, elle était belle... Elle s’avança devant elle, allant chercher des affaires, se penchant involontairement dans un placard aux portes coulissantes... Rachel vit ainsi ses fesses se bomber, et constata qu’elle était toujours légèrement trempée, ce qui rendait ses sous-vêtements assez transparents. Elle ne put s’empêcher de l’observer avec un certain voyeurisme, discernant sa croupe... Une folle envie de se lever, de la plaquer contre le meuble en caressant ses fesses, s’empara de Rachel. Elle dut maintenir ses mains entre elles pour les empêcher de trembler, sentant une démangeaison s’enfoncer dans ses cuisses.

« Hum ça fait un bien fou. Encore quelques petites secondes et je suis toute à toi. »

Il y avait tellement d’interprétations et de sous-entendus tendancieux dans cette phrase que Rachel dut vraiment se retenir pour rester assise sur le canapé. Elle sentait une forte chaleur au niveau de ses joues, signe qu’elle avait chaud... Si elle ne connaissait pas Carol, elle aurait presque dit que cette dernière était en train de l’allumer. Pour avoir fait des colocations avec des étudiantes, Rachel savait qu’il arrivait fréquemment que ces dernières se baladent en petite tenue dans l’appartement. Cependant, elle venait d’une famille assez masculine, où elle n’aurait jamais osé se pavaner devant sa mère en culotte courte. Carol s’habilla, et Rachel commença à légèrement se détendre, ayant néanmoins toujours en tête l’image de ce fessier rebondi.

*Et je n’ai vu aucune trace d’activité masculine ici... Elle est sûrement célibataire...*

Mais pourquoi est-ce que cette remarque lui venait à l’esprit ? Rachel préféra se concentrer sur l’objectif immédiat : aller à la pizzeria. Carol se retourna vers elle, terriblement envoûtante. La jeune femme sembla toutefois remarquer l’état d’hésitation dans lequel Rachel se trouvait.

« Voilà qui est fait. Bon et bien je suis prête...on y va ? J'ai l'impression que de l'air te fera du bien, la chaleur de l'appart' te rougis. »

Rachel sourit, et se releva.

« Oui, ça me fera le plus grand bien, dit-elle rapidement, afin de ne pas montrer son émotion. Allons-y. »

Elle se dirigea vers la porte de sortie, et attrapa la bouteille vide.

« J’ai préféré la mettre près de la porte, pour éviter de marcher dessus », se justifia-t-elle.

Quel besoin avait-elle de lui parler d’une bouteille, elle l’ignorait, mais c’était une manière de s’occuper l’esprit, afin de ne pas penser à son corps attirant. Elle sortit dans le couloir, Carol sur ses traces, et jeta la bouteille dans la première poubelle prévue à cet effet qu’elle trouva, avant de se rapprocher de sa voiture. Marcher lui permit de se libérer un peu l’esprit, et elle retourna vers sa Toyota. Elle appuya sur le bouton magnétique permettant l’ouverture des portes, et fila à l’intérieur.

« Allons manger un bout, ça nous fera du bien ! »

Et surtout à elle...
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Carol Danvers le lundi 17 décembre 2012, 16:10:48
Carol ne prêta pas plus d'attention que cela au trouble interne qui secouait Rachel, et qu'elle arrivait plutôt bien à dissimuler. Sa camarade se leva et Carol la suivit, prenant au passage les clefs de son appartement afin de fermer derrière elles une fois qu'elles seraient sorties. Sortir de cet endroit en dehors de se rendre au travail, Carol était à peu près certaine que ce serait la première fois depuis un bon moment. Le fait d'être seule ne l'encourageait pas à sortir de toutes manières, et elle avait préférée rester ici à se morfondre, puis à boire jusqu'à oublier le pourquoi du comment, et répéter le procédé presque chaque jour.

J’ai préféré la mettre près de la porte, pour éviter de marcher dessus.

La bouteille de Vodka qu'elle s'était enfilée seule hier soir. Rachel était tombée dessus, et sur le coup Carol se sentit gênée. Des bouteilles d'alcool vide dans un appartement, il n'y avait rien de mieux pour faire négligée et alcoolique, et c'était malheureusement ce que Carol était devenue par bien des égards.

Ah oui...heum...désolée, pas eu le temps de faire le ménage ce matin.

Carol ne chercha pas à développer d'avantage, et une fois franchi le pallier de la porte, elle se retourna et la ferma à clef avant de glisser ses clef dans l'une des poches de son jean. Elle descendit les escaliers en suivant Rachel qui menait la marche, et elles arrivèrent à proximité d'une jolie voiture qui était celle de Rachel, qui tout naturellement s'installa dans le siège conducteur. Carol prit place juste à côté d'elle.

C'est marrant, je sais piloter des F-22 et les pousser dans leurs retranchements en terme de capacité de vol, mais je n'ai jamais passée mon permis de conduire. Quoi qu'il en soit passe par ici, ce sera plus court pour y arriver.

Carol guida Rachel au travers de rues moins bondées et utilisées que les axes plus importants de circulation, et elles mirent environs une dizaine de minutes avant d'arriver en face de la pizzeria. Carol descendit de la voiture.

Sans doute les meilleures pizzas de toute la ville, toi qui aime ça. Le patron est un authentique Italien.
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Iron Girl le lundi 17 décembre 2012, 16:47:54
« C'est marrant, je sais piloter des F-22 et les pousser dans leurs retranchements en terme de capacité de vol, mais je n'ai jamais passée mon permis de conduire. Quoi qu'il en soit passe par ici, ce sera plus court pour y arriver. »

La comparaison fit sourire Rachel, qui démarra. Elle coupa rapidement l’autoradio, afin que Phil Collins ne vienne pas inutilement les perturber, et suivit les indications de Carol, qui connaissaient visiblement mieux qu’elle ce quartier. Elles s’engagèrent dans des petites rues, généralement à sens unique, et Rachel revint au bout d’un moment sur la remarque de Carol.

« Peut-être que tu trouves ça trop facile, de conduire une voiture... »

Elles arrivèrent devant la pizzeria. Rachel trouva une place pour se garer à quelques mètres, et arrêta sa voiture. Ce petit trajet en voiture lui avait fait sortir de la tête les images érotiques qu’elle avait, mais ces dernières, lancinantes, revenaient la perturber à chaque pause. Dès que son esprit se calmait un peu, dès qu’elle cessait de réfléchir, elle revoyait ce beau fessier, cette silhouette parfaite. Carol sortit la première, et Rachel soupira.

*Calme-toi, Rachel, calme-toi !*

Elle fit appel à sa discipline militaire, et sortit de la voiture, la verrouillant. Elle arriva sur le trottoir, et se dit, fugacement, que Carol et elles formaient l’image typique du couple allant à un dîner romantique. Curieux, encore une fois, qu’une telle idée s’impose naturellement à son esprit. Ceci, au moins, confirmait ce qu’elle avait jadis ressenti pour Carol. Au sein de l’armée, il était rare d’éprouver des sentiments amoureux. La camaraderie était de vigueur dans les camps et les bases, mais les relations amoureuses n’étaient pas vraiment encouragées par l’état-major.

« Sans doute les meilleures pizzas de toute la ville, toi qui aime ça. Le patron est un authentique Italien.
 -  Je te fais confiance » répliqua Rachel avec le sourire.

Elles entrèrent dans la pizzeria. Le restaurant comprenait un petit bar, mais aussi de nombreuses tables, et même un jardin, à l’arrière. Il faisait beau, un temps très agréable, et Rachel vit, sur sa droite, une grosse cheminée. Les pizzas devaient être cuites au feu de bois, pour une saveur encore meilleure. L’odeur enivrante lui ouvrit l’appétit, faisant gargouiller son estomac. Carol n’avait visiblement pas menti. Un serveur se présenta rapidement à elles, et les conduisit vers une table à deux, dehors, dans un élégant jardin. Rachel s’assit en face de Carol, et lui fit un sourire ravissant.

« Tenez, mesdames », lâcha le serveur avec un sourire séducteur.

Rachel attrapa une carte, et regarda les différentes pizzas proposées, un léger sourire. Elle regarda alors Carol, et lui parla :

« Je suis vraiment ravie de te revoir, Carol. »

Elle était peut-être même un peu trop ravie, et ce désir la démangeait toujours. Il fallait qu’elle se soulage, et c’est ce qu’elle avait envie de faire.

« En revanche... Je vais devoir m’absenter un peu. Une petite urgence... »

Elle n’en dit pas plus, s’excusant poliment, et fila vers les toilettes. Elle n’avait pas du tout envie d’uriner, mais c’était le coin le plus tranquille du restaurant pour faire ça. Il n’y avait personne à l’intérieur, et elle s’enferma dans une cabine, avant de fermer la porte, rapidement, puis déboutonna son jean... Et se doigta. Elle poussa de longs soupirs de plaisir en s’adossant contre le mur, voyant, dans sa tête, le corps nu et trempé de de Carol, s’imaginant avec elle dans sa douche...

« Haaa... »

C’était une très belle image, et elle glissa un second doigt dans sa fente humide, les remuant plus rapidement.
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Carol Danvers le mardi 18 décembre 2012, 10:04:52
Carol et Rachel profitèrent du beau temps pour aller s'installer en terrasse, guidées par l'un des serveurs du restaurant qui leur donnèrent également la carte des menus. La terrasse extérieure était située à l'arrière du bâtiment même que formait la pizzeria, et n'était donc pas orientée en direction de la route, il s'agissait d'une sorte d'enclave isolée dans laquelle le propriétaire avait aménagé diverses choses.
Des tables et des chaises bien sûr, mais aussi diverses plantes, ainsi que des emplacements du sol avec du gazon, c'était un lieu très beau, surtout en plein milieu d'une grande ville japonaise comme Seikusu, où les hauts bâtiments prédominaient. Rachel et Carol s'installèrent donc, mais Rachel laissa très vite Carol en prétextant une urgence, cette dernière acquiessa et l'attendit en regardant un peu autour d'elle, rêveuse.
En y songeant, cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas trouvée dans une situation aussi simple que celle de déjeuner avec quelqu'un dans un restaurant. Chose facile à faire lorsque l'on connaît des gens, et que l'on est pas moralement au fond du trou, ce qui n'était pas le cas de la jeune femme.

Mademoiselle, vous désirez quelque chose à boire en attendant que votre amie revienne ?

C'était le serveur. Bien entendu il vint à l'esprit de demander une boisson alcoolisée, mais Carol revint rapidement sur sa décision. Le fait que Rachel aie trouvée dans son appartement une bouteille de Vodka vide avait fait mauvais genre, et il ne fallait pas que Rachel pense qu'elle avait un problème avec l'alcool.

De l'eau s'il vous plait.

Le serveur revint bien vite avec un pichet d'eau, et Carol commença à boire quelques gorgées d'eau. Un verre, puis un deuxième. Le temps passait, et Carol fini par se dire que sa camarade prenait vraiment plus de temps qu'il ne serait normalement nécessaire aux toilettes. Loin d'elle l'idée de s'imposer, néanmoins rester ainsi seule à cette table depuis...dix bonne minutes, constata-t-elle en regardant sa montre, ce n'était pas le summum du fun. Et puis Rachel avait peut-être un problème, elle lui avait semblée agir de façon étrange sur le chemin de la pizzeria, alors Carol voulait s'assurer que tout allait bien.
Elle se leva, puis se dirigea vers les toilettes à son tour, et ouvrit la porte y donnant accès.

Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Iron Girl le mardi 18 décembre 2012, 10:44:30
Dans ce genre de situations, le temps s’écoule différemment. Il était assez rare que Rachel se laisse aller à ce genre de débauche dans un lieu public. Ce devait d’ailleurs être sa première fois, mais elle avait des circonstances atténuantes. Elle n’avait pas eu une seule relation sexuelle depuis au moins deux ans, et, de manière complètement inattendue, elle avait vu un corps superbement nu,  une beauté olympienne recouverte d’eau. Ceci avait réveillé dans le corps de la militaire un désir refoulé qui ne demandait qu’à s’exprimer. Impossible de se concentrer devant la carte des menus ; elle n’arrivait pas à lire les lignes, et c’est quand elle avait réalisé qu’elle relisait pour la sixième fois la même pizza que Rachel avait décidé d’aller se détendre. Ce fut malheureusement... Plus long que prévu.

Contre le mur de la cabine, Rachel oscillait entre plaisir et nervosité, ce qui avait pour effet pervers de ralentir son plaisir. Elle avait peur que quelqu’un entre et la surprenne en train d’haleter, et ses doigts entraient et ressortaient de son sexe, lui donnant envie de sortir. A plusieurs reprises, elle posa la main sur la poignée de la porte, s’apprêtant à la déverrouiller, mais se disait qu’elle ne pouvait pas profiter pleinement de ce moment sans s’être débarrassée de cette envie lancinante qui la prenait. Carol, même si elle avait chuté, restait aussi la femme qui lui avait sauvé la vie, d’où une espèce de reconnaissance naturelle instinctive et inconsciente pour elle. Yeux clos, Rachel se laissait progressivement aller, enfonçant ses deux doigts de plus en plus rapidement, continuant à mouiller. C’était bon... Si bon qu’elle ne se sentait pas arrêter. Dans sa tête, des images roses et très érotiques défilaient. Elle se voyait embrasser les fesses de Carol, elle se voyait la plaquer contre son placard, alors qu’elle recherchait des fringues, elel la revoyait dans sa douche, l’imaginant se caresser les seins, soupirer de plaisir. Souvenirs et fantasmes se mélangeaient insidieusement, brouillant les pistes, la perturbant, et ses jambes flanchaient à moitié. Elle était encore debout, ses seins pointaient solidement, et elle n’arrivait plus à retenir ses soupirs et ses gémissements. Si quelqu’un entrait, il était plus que probable qu’on l’entendrait. Elle ne pouvait qu’espérer prier sa bonne étoile pour terminer rapidement sa petite commission.


*Dommage que je ne sois pas un mec, ça aurait été plus simple, hum...* parvint-elle à songer, dans un moment de lucidité.

Plus simple... Oui, car le temps s’éternisait. Elle continuait à se doigter, avec deux doigts, appuyant sur son clitoris, le pressant, et finit par soupirer le nom de celle qui l’avait mis aux abois.

« Oh, Carol, hummm... Carol, Carol… »

Elle gémit à nouveau, soupirant, sentant le souffle la manquer, et continua à se doigter. Elle la revoyait lui montrer ses fesses, elle se voyait dans son studio étroit, faire l’amour dans son lit pendant une partie de la nuit, puis se réveiller le matin. Le studio étant petit, il y ferait encore chaud, avec une odeur de sexe, cette espèce de sueur arrosée et délicieuse, qui la mettait dans un état second. Elles prendraient leur douche, et feraient encore l’amour. C’est sur cette image que Rachel sentit l’air lui manquer. Elle se mordilla les lèvres, et eut un orgasme. Elle soupira à nouveau, rouvrant les yeux, et contempla ses doigts couverts de cyprine.

*Je dois vraiment être une perverse pour me doigter dans un restaurant. Rachel, putain ! Merde, on se croirait dans un foutu film porno !*

Elle consulta sa montre... Et pâlit en constatant qu’elle était restée dans la cabine pendant plus d’une dizaine de minutes. Elle rougit furieusement, mais non pas de plaisir. De honte cette fois. Dix minutes pour pisser, ça faisait un peu long. Elle allait devoir inventer une excuse plausible pour Carol.

*Quelle conne... se sermonna-t-elle. On dirait une lycéenne prépubère qui s’extasie devant la première érection de son amant.*

Elle ouvrit la porte de la cabine, retournant voir Carol.
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Carol Danvers le vendredi 11 janvier 2013, 23:29:10
Le temps était quelque chose de très subjectif, il pouvait passer plus rapidement comme plus lentement que dans la réalité, selon la situation dans laquelle on se trouvait. Carol se trouvait dans la seconde situation, assise à cette table de terrasse. Le cadre était beau, certes, mais qui appréciait de se trouver seule dans un restaurant, à attendre ?
Carol commença à consulter sa montre de plus en plus fréquemment à mesure que Rachel tardait à revenir. Si elle comptait bien, cela faisait presque une dizaine de minutes qu'elle s'était absentée, et naturellement Carol commença à se demander si tout allait bien. Rachel était bizarre depuis qu'elles avaient quittées son petit studio, elle ne le lui avait pas fait remarquer car cela ne lui semblait pas nécessaire, mais cela ne voulait pas pour autant dire que c'était passé inaperçu aux yeux de l'ancienne militaire qu'elle était.

*Je m'inquiète peut-être pour rien, mais d'un autre côté personne ne passe autant de temps aux toilettes juste pour ses besoins naturels...*

Carol décida néanmoins de se lever lorsque la barre des dix minutes fût allègrement dépassée. De une elle se faisait tout de même chier, il fallait le dire, et de deux elle s'inquiétait pour le coup vraiment. Si il lui était arrivé une bricole, Carol s'en voudrait de ne pas avoir été vérifier plus tôt.
Elle jeta sur la table la serviette posée sur ses genoux, et se leva en se dirigeant vers les toilettes pour dames, dont elle ouvrit la porte sans faire particulièrement de bruit. Elle s'était approchée discrètement, cherchant la position approximative de Rachel, et elle la détermina très vite.
Des bruits, qu'elle assimila tout de suite à la voix de Rachel, s'échappaient de l'une des cabines. Bien sûr, sur le coup, Carol ne percuta pas tout de suite et resta un moment perplèxe, avant de...comprendre.
Ses yeux s'ouvrirent grand de surprise, tandis qu'elle manqua de pouffer de rire. La situation avait effectivement un côté comique, mais elle était surtout surprise, et rassurée dans un sens. Rachel était juste en train de se prodiguer un plaisir intime, ce qui expliquait effectivement pourquoi cela lui prenait aussi longtemps. Oh non, Carol n'était pas choquée, pour une militaire qui avait fait plusieurs guerres il en fallait vraiment plus que ça.
Enfin, jusqu'à ce que, sorties de nulle part, ces paroles, à mi chemin entre un soupir et un gémissement, ne sortent de la bouche de Rachel :

Oh, Carol, hummm... Carol, Carol…

Voilà qui était tout autre chose. Encore une fois il fallu à Carol un petit moment pour interpréter cela, que ces paroles se transforment en information analysable dans son cerveau, car cela semblait franchement surréaliste. Lorsque ce fût chose faite, et bien disons que son cerveau entra effectivement en mode WHAT THE FUCK ?
Rachel n'était pas seulement en train de se caresser intimement dans cette cabine de toilette, mais elle était en train de le faire en pensant à elle. Voilà qui changeait pas mal de choses, beaucoup en vérité. Rachel Hawkes, qu'elle n'avait pas revue depuis au moins deux années, était en train de faire ça le jour de leurs retrouvailles...Carol se sentait pour le coup mal à l'aise, gênée, et en prenant autant de précautions qu'elle le pouvait, elle sortit des toilettes des dames en tâchant d'être la plus discrète possible.
Elle retourna s'asseoir à la table. Elle remarqua à ce moment que sa respiration s'était très fortement accélérée, et son cœur battait la chamade sous le choc qu'elle venait de subir. Comment le prenait-elle ? C'était encore difficile à dire, elle même ne savait pas trop comment réagir, tout était confus dans sa tête, c'était inattendu et soudain. Elle se concentra sur le fait de paraître la moins perturbée possible, pour quand Rachel reviendrais.
Pour des retrouvailles, il convenait de classer celles-ci dans la catégorie exceptionnelles.
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Iron Girl le samedi 12 janvier 2013, 13:06:53
En revenant vers la table, Rachel ressentait cette envie de remonter dans le temps, de se trouver dans un jeu vidéo où elle pourrait retourner à un précédent checkpoint... Elle se voyait bien revenir au moment où elle sortait de la voiture, et faire tout ce qui lui traversait l’esprit, saufse rendre dans les chiottes pour se toucher ! Quelle inconsciente ! En remontant le long des tables, elle avait l’impression que tous les clients la regardaient en fronçant les sourcils, l’air réprobateur. Elle les voyait presque parler, elle voyait le serveur la toiser. Tu crois qu’on ne t’a pas entendu, hein ? Dire qu’elle était Iron Girl... Elle portait une armure qui faisait d’elle une super-soldate pouvant voyager à une vitesse supersonique. Et il suffisait d’une simple femme pour l’envoyer se toucher dans un lieu public.

*Je ne suis pas Américaine pour rien... On dirait le scénario d’un mauvais film sur un scandale sexuel...*

Ça avait été plus fort qu’elle, tout simplement. Carol était indéniablement une très belle femme, et la revoir avait attisé bien plus que de raison la curiosité de Rachel. Elle se reprochait maintenant son geste, comme une gamine en faute. Personne ne l’avait surpris, personne ne cessa de découper sa pizza, ses pattes, pour lui ordonner de sortir d’ici. Rachel voyait toutefois les familles qui mangeaient ici, des enfants qui découpaient férocement des bouts de pizzas.

*Mais qu’est-ce qui m’a pris, putain ?*

Le surmenage, peut-être... Quoiqu’il en soit, au bout d’une dizaine de minutes, elle allait devoir inventer une excuse potable auprès de Carol. Ça faisait un peu long, pour soulager sa vessie... Même pour une femme. Retournant près de la table, elle vit que Carol était toujours là, avec sa magnifique chevelure blonde, et sa belle poitrine. Rien qu’en la revoyant, Rachel eut un flash, subit, éphémère : elle dans sa douche, l’eau ruisselant entre ses seins. Une Déesse grecque. Tout simplement. Il n’y avait pas d’autres mots. Rachel se rapprocha rapidement, les joues légèrement rouges, et s’assit. Vite, un mensonge crédible !

Relevant la tête, Rachel se fendit d’un sourire poli.

« Désolée, ce... Ça a été plus long que prévu. »

Un bon début. Rapide, pas faux, mais insuffisant. Il fallait améliorer l’histoire, mais tout en se débrouillant pour rester crédible. Faire simple. Les mensonges les plus simples étaient les meilleurs. Elle se racla la gorge.

« Un appel du boulot... Désolée... »

C’est tout ce qu’elle avait réussi à trouver dans l’immédiat. Comment justifier le fait d’être restée un quart d’heure dans les toilettes ? Rachel s’intéressa rapidement au menu, sentant une certaine tension... Jusqu’à ce qu’un miracle arrive, en la personne d’un serveur. Un léger sourire sur les lèvres, l’homme avait une chemise blanche à manches courtes, un léger embonpoint qui lui allait plutôt bien, et une peau bronzée, à la mode italienne.

« Vous avez commandé, Mesdames ? »

Rachel bondit sur l’occasion, commandant le premier nom de pizza qui lui vint à l’esprit :

« Oui... Une Calzone, s’il-vous-plaît.
 -  Hum-hum... répondit le serveur en notant la commande. Et pour vous, Madame ? »

Rachel fixa Carol dans les yeux. Il y avait quelque chose dans son air qui laissait clairement comprendre qu’elle ne croyait pas son histoire, et qu’elle semblait perturbée. Ou alors, Rachel, ce qui était très probable, se faisait des films.

*Par tous les Saints, ne me dites pas qu’elle m’a vu !*

Ce serait pire que tout !
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Carol Danvers le lundi 21 janvier 2013, 15:52:57
Il était heureux que Carol aie rapidement atteint la chaise sur laquelle elle pouvait s'asseoir, car lorsque l'on est perturbée au point où elle l'était, il valait mieux ne plus trop compter sur ses jambes pour faire leur travail irréprochablement. Ce qu'elle avait entendue la perturbait, beaucoup même. Non pas que le fait que Rachel se caresse dans des toilettes publiques la choque, et en vérité cela lui  était égal, tout juste cela aurait été le sujet d'une petite plaisanterie de sa part. Mais qu'elle aie soupirée ainsi son prénom en le faisant, voilà qui était matière à être perturbée.
Carol pouvait sentir son cœur battre très fortement, comme si il menaçait à tout instant de s'éjécter de sa poitrine, elle avait du mal à reprendre une mine normale. Carol n'était pourtant pas en colère, ce qui était surprenant dans un sens. Elle ne savait pas trop ce qu'elle ressentait à l'égard de cette scène, de la surprise c'était indéniable, mais il n'y avait pas de colère ou d'indignation, ça aussi c'était indéniable.
Lorsque Rachel revint enfin, Carol avait toujours les joues rougies, mais elle était parvenue à ne pas avoir une tête de personne en état de choc. Cela la forçait à reprendre ses esprits, et ce n'était pas un mal. Rachel lui mentit quand à la raison de cette longueur, presque un quart d'heure, en prétextant un appel de son boulot. Carol hocha nonchalament la tête avant que le serveur ne vienne prendre leur commande.

La même chose s'il vous plaît.

Carol n'avait plus vraiment la liste des pizzas disponibles en tête pour le coup, il y avait tellement d'autres choses qui monopolisaient son esprit qu'une liste de pizzas, qu'elle se contenta de prendre la même chose que Rachel.
Carol se rendit vite compte, après que le serveur se soit en allé, qu'il allait y avoir un silence gêné entre les deux. Rachel était gênée pour des raisons évidentes, et Carol l'était parce qu'elle connaissait ces raisons. La jeune femme blonde passa sa main dans sa nuque pour la frotter, un geste qu'elle faisait souvent quand elle n'était pas à l'aise, puis elle soupira.

Désolée de te dire ça Rachel mais...tu mens toujours aussi mal.

C'était assez direct, mais Carol n'avait pas l'intention de tourner autour du pot pendant des plombes, et de transformer ces retrouvailles en un moment tout sauf agréable. Après une réflexion rapide sur leur situation, elle s'était dit qu'il valait mieux aborder franchement le sujet. Carol n'était même pas fâchée, sinon cela se serait vu, elle était au contraire calme. Gênée certes, qui ne le serais pas dans cette situation, mais assez calme.

Comme tu prenais beaucoup de temps je suis allée voir si tu allais bien, et je t'ai entendue...bref, je t'ai entendue dire mon nom pendant ce temps. Et j'aimerais savoir pourquoi.
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Iron Girl le lundi 21 janvier 2013, 17:28:39
Rachels entait que quelque chose n’allait pas. Comment le dire ? C’était... C’était perceptible. Elle pouvait le lire dans le regard de Carol, dans la manière dont ses joues étaient légèrement rouges, dans cette gêne qui s’installait entre elles. Elle l’avait vu. Cette perspective, aussi horrible soit-elle, la hantait, donnant envie à Rachel de partir en courant, de se mortifier pour sa connerie. Elle vit la belle Carol se frotter sa nuque, et finit par avouer, avec ce tact et cette franchise légendaire, qu’on ne pouvait trouver que chez des soldates :

« Désolée de te dire ça Rachel mais...tu mens toujours aussi mal. »

Ce fut une véritable douche froide. Un frisson parcourut le corps de Rachel, qui sentit le souffle lui manquer. Une boule se serra dans sa gorge, et elle baissa les yeux.

*Pars ! Arrête les frais, et tire-toi !*

Elle était dans ce genre de situations où on ne pouvait s’empêcher de vouloir remonter le temps, comme si on était conscients d’avoir dit une énorme connerie, le genre de stupidité qui vous tuait à un entretien d’embauche. Ce qu’elle disait ensuite était prévisible, et Rachel observait silencieusement son assiette, n’osant rien dire. Ce qui la troublait, c’était que Carol soit restée là. Si elle avait été choquée, elle serait probablement déjà partie. Ce serait tout à fait le style de Carol, et, pourtant, elle était là. Se pourrait-il que, au-delà de la surprise, elle ait été intriguée ?

« Comme tu prenais beaucoup de temps je suis allée voir si tu allais bien, et je t'ai entendue...bref, je t'ai entendue dire mon nom pendant ce temps. Et j'aimerais savoir pourquoi. »

Pourquoi... Pourquoi, pourquoi, pourquoi... Il existait des questions faciles, qu’on pouvait résumer en un mot, mais qui ouvraient lieu à tellement de réponses. Yeux baissés, Rachel se força à un peu de courage, et se força à lever sa tête, regardant Carol. Bizarrement, elle ne rougissait pas. Et le serveur ne serait pas là pour la sauver, cette fois. Elle avait été prise la main dans le sac. En flag’, comme aurait dit un policier. Il ne lui restait plus qu’à avouer pour espérer bénéficier de la clémence du jury, faire valoir ses circonstances atténuantes, tout en sachant que, si Carol lui en voulait vraiment, elle l’aurait probablement giflé, à défaut de partir. S’humectant les lèvres, Rachel attrapa la bouteille d’eau que le serveur leur avait donné, et but rapidement, afin de s’éclaircir la gorge.

Elle reposa lentement son verre à pied, et répondit donc, en faisant preuve de maturité. Elle n’était pas une gamine de seize ans qui tremblait comme une pucelle effarouchée en se touchant dans sa chambre, regardant craintivement la porte en espérant que son imbécile de petit-frère ne viendrait pas ouvrir la porte.

« J’aurais du m’en douter... Désolée de t’avoir menti, mais ce n’est pas vraiment le genre de choses dont on est fière... »

Elle reprit ensuite :

« Je vais opter pour la version longue. J’ai toujours pensé être hétérosexuelle, et c’est à la fac’ que j’ai réalisé que j’étais aussi une gouine. Je sortais avec un mec qui, lorsqu’il a appris que j’étais enceinte, et que j’hésitais à avorter, est parti. J’ai manqué faire une dépression... Et j’ai fini par avorter. C’est... C’est une amie à moi qui m’a montré que j’étais une femme qui était attirante, et qui méritait autre chose que de sortir avec des cons. Je ne vais pas te faire un dessin, mais elle m’a beaucoup aidé. »

Rachel s’éclaircit ensuite la gorge, et retourna boire.

« Et puis, il y a eu l’armée, l’Afghanistan... Et toi. Tu m’as sauvé la vie, Carol, et, pour moi, élevée dans une tradition militaire, l’honneur n’est pas quelque chose avec quoi on doit rigoler. J’ai une dette de vie envers toi, et il n’y a pas que ça... Tu as toujours été une amie, Carol, c’est pour ça que je suis venue te voir quand j’ai appris que tu vivais à Seikusu, mais... Disons que je n’aurais pas été contre plus... »

Elle ne dit rien de plus, ne ovulant pas se méprendre, et enchaîna directement sur la cause directe de son émoi :

« Ce n’était pas intentionnel... La porte était mal fermée, et il y a eu un coup de vent... Quand j’ai essayé de la refermer, je t’ai vu... Nue... Et tu étais... Tu étais tellement belle que... Enfin... Ça m’a rappelé que... »

Que quoi ? Qu’elle n’avait pas fait l’amour depuis des mois et des mois ? Que dormir seule dans son lit commençait à la lasser, et que sentir un corps chaud se presser contre le sien ne serait pas pour la déranger ? Rachel secoua la tête, ne pouvant pas dire ça sans passer pour une perverse.

« Je suis désolée, Carol... Je... Je ne voulais pas que ça se passe comme ça, je ne voulais pas... »

Elle n’acheva à nouveau pas, ne sachant pas quoi dire, et finit par soupirer.

« Je crois que j’ai tout gâché... »
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Carol Danvers le lundi 21 janvier 2013, 18:54:20
Carol laissa Rachel s'expliquer sans jamais l'interrompre, elle ne parla pas une seule fois, se contentant d'écouter avec une oreille attentive les explications de son amie à sa question. L'objectif ici n'était pas de piéger Rachel d'une quelconque manière que ce soit, et Carol se doutait bien qu'elle aussi devait être gênée de cette situation, alors il valait mieux la laisser parler, ne pas l'interrompre, lui laisser dire ce qu'elle avait sur le cœur. Finalement tout ce que Carol voulait c'était des réponses, et qu'il n'y aie pas de secret de ce genre entre elles.
Rachel lui raconta tout, depuis son petit copain qui l'avait larguée quand elle était enceinte, à sa première fois avec une femme, en passant par leur rencontre en Afghanistan. Oui, Carol s'en souvenait comme si ça s'était passé hier, alors qu'elle était en patrouille à bord d'un avion de chasse de l'Air Force, et qu'elle avait sauvée toute une escouade prise au piège par des insurgés. Rachel en avait fait partie, et depuis une solide amitié était née entre les deux soldates, qui étaient à l'époque parmi les seules femmes de leur caserne, ce qui forcément créait des liens.

Puis des évenements plus récents, comme le fait qu'elle l'aie vue nue sous la douche, ce qui expliquait pourquoi elle était bizarre depuis qu'elles avaient quittées l'appartement. En bref il s'agissait d'une longue confession, au cours de laquelle Rachel lui avoua à moitié avoir des sentiments pour elle. Carol pour sa part sentait sa gorge sèche, et son cœur battre follement à ces aveux. C'était...c'était la première fois depuis des années que quelqu'un lui avouait la trouver attirante. Avec ses problèmes d'alcool, Carol était loin d'être la fière soldate qu'elle avait été autrefois, et sa vie sentimentale se résumait au néant absolu depuis qu'une série d'amours déçus l'avaient frappés avant de rejoindre l'Air Force.
Rachel demeurait une bonne amie, même si elles ne s'étaient plus vues depuis deux ans. Carol n'avait jamais envisagée que leur relation puisse partir dans une autre direction, et elle aussi se pensait purement hétéro, mais le fait que les aveux de Rachel ne la flattent l'amenait à se poser sincèrement la question.

Je crois que j’ai tout gâché...

Hey...

Carol s'était alors avancée pour prendre une des mains de Rachel dans l'une des siennes, tout en lui ayant dit ce simple mot d'une voix douce qui se voulait rassurante. Son amie culpabilisait à mort, il convenait de la rassurer, d'abord en lui présentant un sourire, timide certes, mais un sourire quand même.

Si c'était le cas je ne serais plus assise à cette table, tu ne crois pas ?

Carol baissa un peu les yeux, songeuse. C'était l'un de ces instants de la vie où on sait par avance que ce que l'on va dire, et faire, va avoir un impact non négligeable sur le déroulement du reste.

Écoute, j'ai préférée être honnête avec toi plutôt que de laisser la gêne s'installer comme un cancer. Toi et moi on a jamais été très douées pour mentir de toutes manières.
Je suis surprise, très surprise en fait, je pensais pas que tu me voyais comme...plus qu'une amie, et ça a été un peu subit surtout après qu'on ne se soit pas revues depuis deux années. Mais je ne t'en veut pas, je te le jure Rachel.

Le cœur de Carol se remettait à battre à un rythme imposant et rapide.

Pour être honnête je...je trouve même ça plutôt flatteur.
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Iron Girl le lundi 21 janvier 2013, 19:35:30
Rachel pensait effectivement qu’elle avait tout fait gâcher. Il avait suffi d’une seule fausse note, et elle s’apprêtait presque à devoir repartir, lorsque sa gêne laissa place à une forme de surprise. La main de Carol attrapa son poignet, la sortant de ses rêveries moroses. Elle la vit sourire, et ce sourire, pour le coup, changea tout. Souriait-on face à quelqu’un qui commettait une faute ? Oui, si le sourire était complaisant, mais ce n’était pas le cas de celui-là. Il était sincère, honnête, humble. Rachel cligna des yeux, et Carol se mit, à son tour, à parler.

« Je suis surprise, très surprise en fait, je pensais pas que tu me voyais comme...plus qu'une amie, et ça a été un peu subit surtout après qu'on ne se soit pas revues depuis deux années. Mais je ne t'en veut pas, je te le jure Rachel » lui assura-t-elle.

Cette dernière hocha la tête. Elle savait très bien que, dans l’armée, l’homosexualité n’était pas franchement bienvenue, même si les militaires étaient parfois bien plus homosexuels qu’on ne pouvait le croire. C’était vrai pour les hommes, mais encore plus pour les femmes. Les « tapettes » et les « gouines », ça n’avait pas vraiment sa place dans l’armée. Rachel avait essayé de se convaincre qu’elle était uniquement hétérosexuelle, mais certains signes ne mentaient pas... Comme préférer mater les fesses d’une fille en prenant la douche, plutôt que celles d’un homme dans un magazine porno. Des petits indices qui avaient permis à Rachel de vivre en acceptant pleinement sa bissexualité, qui muait de plus en plus en une forme d’homosexualité. Les hommes l’avaient trop déçu pour qu’elle n’ait pas de préjugés sur eux. C’était stupide, irrationnel, mais, si tout devait être logique et rationnel chez les hommes, le monde serait bien différent.

Carol n’avait toujours pas fini, et, alors que Rachel sentait ce nœud dans son estomac disparaître, elle finit par se confier à son tour :

« Pour être honnête je...je trouve même ça plutôt flatteur. »

Flatteur... Flatteur ?! Avait-elle bien entendu ? Non, Rachel n’avait pas imaginé ce mot. Il était bien sorti des belles lèvres de Carol. Flatteur. Un simple mot, un vulgaire mot, mais, parfois, un simple mot portait en lui seul la puissance de tout un discours. Et ce simple mot était particulièrement révélateur. Elle avait trouvé ça curieux, inattendue, mais ça ne l’avait pas choqué, bien au contraire. Ceci amena Rachel à légèrement rougir, puis à se permettre un sourire. Elle réalisa que sa main tenait toujours celle de Carol, et fut brièvement tentée de la libérer... Avant de la serrer.

*Merde, songea-t-elle, il ne manque plus que les bougies et une musique de Bocelli pour parfaire le tableau.*

Rachel s’humecta les lèvres.

« Flatteur ? » répéta-t-elle.

Bien que le ton était interrogateur, ce n’était pas vraiment une question. Rachel voulait juste se persuader d’avoir bien entendu.

« Tu sais, Carol, ce genre de relations n’est par principe pas bien vu dans l’armée... Surtout entre deux membres du même sexe, mais... C’est un peu stupide à dire, mais, dans la mesure où tu m’as sauvé la vie, je... J’ai ressenti d’emblée une certaine forme d’attirance pour toi, et cette attirance s’est confortée au fur et à mesure que nous nous sommes rapprochées. »

Elle n’allait pas verser dans le classique en lui disant qu’elle l’aimait. Il y a quelques années, avant de connaître les déceptions amoureuses, avant que son cœur n’érige autour de lui des fortifications pour se protéger, elle l’aurait pu... Certes, la forteresse de son cœur ressemblait plus à un misérable fortin qu’à la forteresse en acier trempé de Big Brother, mais elle était là.

« Et, visiblement, c’est la même chose pour toi... »

A moins que Rachel n’ait mal compris, c’était bel et bien ce que la jeune femme avait dit. Mine de rien, ça la soulageait, mais, pour le coup, elle était un peu désorientée, ne sachant quoi dire. Fort heureusement, le gong vint encore la sauver, car le serveur revint, leur apportant leurs pizzas. Immédiatement, Rachel retira sa main de celle de Carol, et remercia poliment le serveur.
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Carol Danvers le lundi 21 janvier 2013, 22:09:00
Tout ceci avait eu au moins un point positif, celui de dissiper un peu de la tension qui s'était installée entre Rachel et Carol. Les non dits se dissipaient à mesure qu'elles parlaient, sans honte, de leur ressentiment à propos de leur passé et de leurs retrouvailles très récentes. Carol était au moins aussi désorientée que ne l'était Rachel, elle ne savait pas vraiment quelle réponse donner, quels mots mettre sur ce qu'elle ressentais à propos de ça. Elle était en train de voir leur relation sur un tout autre angle, et cela changeait radicalement la perspective qu'elle en avait.
A bien y réfléchir, maintenant qu'elle avait cette clef, cette connaissance de l'attirance de Rachel à son égard, ça expliquait pas mal de petites choses qui lui revenaient à l'esprit. Des regards, des sourires, des paroles, autant récents que plus anciens, tous ces éléments sous ce nouvel angle d'approche prenaient effectivement sens.

Même si elle avait elle aussi été élevée dans un environnement américain traditionnel, Carol n'avait jamais partagée bon nombre de points de vues avec sa famille, dont celui sur l'homosexualité. Carol s'était toujours considérée comme hétéro, mais considérait aussi que chacun avait le droit de faire ce qu'il lui semblait bon de faire de sa vie privée, et qu'elle n'avait pas à juger autrui de par cet aspect.
Mais de là à considérer la possibilité d'avoir une femme comme partenaire dans sa vie sentimentale, il y avait un pas qu'elle n'avait jamais franchie, en grande partie parce qu'aucune femme ne s'était jamais proposée à elle, et parce qu'elle avait beaucoup plus consacrée de temps à sa carrière qu'à sa vie sentimentale.
Ces derniers mois avaient plus été consacrés à sa déchéance, son alcoolisme et son déménagement dans un pays où elle ne connaissait personne. Renfermée sur elle même et dépressive, une vie sentimentale n'avait pas été une de ses priorités. Et pourtant, la solitude lui pesait, et même beaucoup. Au sein de l'Air Force, sa vie était suffisament remplie pour combler ce vide. Mais de retour à la vie civile, comme simple caissière dans une chaîne de fast-food, sa « carrière » n'était pas aussi passionnante pour que cela compense son célibat.

Et là, les aveux de Rachel sortaient véritablement de nulle part. Jamais Carol ne s'y était attendue, jamais elle n'aurait imaginée que son ancienne collègue la trouve attirante, et à plus forte raison actuellement.
Le serveur leur apporta les pizzas, et la main de Rachel, qui avait serrée fermement la sienne durant tout ce temps, s'enleva pour laisser le soin au serveur de les servir. A son tour elle le remercia, mais ses mains ne vinrent pas se saisir de ses couverts, car elle avait une décision importante à trancher.

Peut-être. Je t'avouerais que je ne suis pas certaine de moi, ce qui veut en dire long, vu que comme toi je pensais être hétéro...faut croire que les mecs nous ont causées suffisamment de tort à toutes les deux pour qu'on se remette en question, hein ?

Pour Carol ça n'avait pas été aussi loin que Rachel, qui elle avait vraiment vécue une expérience traumatisante. Néanmoins ses multiples ruptures, alors qu'à chaque fois elle s'engageait pleinement dans le couple, l'avaient amenée à une longue période de célibat.
Carol poussa à nouveau un long soupir, son regard alternait entre les alentours et le visage de Rachel. Elle était perplèxe indubitablement, puis elle se mordilla la lèvre inférieure, semblant hésiter à dire quelque chose, avant de finalement se lancer.

Je ne peut vraiment pas te dire que je t'aime dans ce sens Rachel, ni promettre quoi que ce soit, je ne suis certaine de rien moi même. Sauf d'une chose...

Carol eût besoin d'un moment pour respirer. Elle s'apprêtait elle aussi à faire des aveux, mais qui étaient bien moins glorieux que ceux de Rachel.

Je penses que t'a certainement dû t'en rendre compte chez moi, je suis pas au meilleur de ma forme. Ma radiation de l'armée a été...très dure à vivre, je ne m'en suis pas remise, et je sais pas si je m'en remettrais un jour. J'ai déménagée au Japon parce que je connaissais la langue et que je ne voulais plus rien avoir à faire avec les États-Unis mais...je me sens seule. Et ta venue je...je ne sais pas si tu te rends compte à quel point ça me fait plaisir de revoir un visage familier.

Elle marqua une nouvelle pause, nécessaire, pour continuer à rester digne, ne pas se mettre à pleurer en plein milieu de ce restaurant. Carol était alcoolique, dépressive, isolée, et c'était d'autant plus dur à vivre qu'elle était parfaitement consciente de ses problèmes, mais ne trouvait pas la volonté de les surmonter, ni de motivation.

Alors si tu...si tu veux...on pourrait essayer de voir où ça nous mènerait.
Titre: Re : Retrouvailles [Carol Danvers]
Posté par: Iron Girl le lundi 21 janvier 2013, 23:43:13
En temps normal, face à une pizza, Rachel se sautait dessus. Elle adorait les pizzas, les découpait, et sentir ce mélange délicieux d’aliments fondre dans sa bouche. Cette Calzone avait l’air délicieuse, bien plus qu’un Big Mac. En temps normal, elle aurait déjà commencé à l’attaquer... Mais, ici, le temps était tout, sauf normal. Le cœur de Rachel continuait à battre à un rythme élevé. Elle s’était confiée, elle avait déballé le grand jeu, sorti ses tripes, les avait jeté sur la table, et la réponse de Carol l’avait surprise. Elle lui avait même avoué ressentir quelque chose pour elle. Carol se mit également à parler, ses sentiments et ses ressentis faisant un peu écho à ceux de Rachel. Elle avait également connu la déception amoureuse, et, surtout, se sentait seule.

« J'ai déménagée au Japon parce que je connaissais la langue et que je ne voulais plus rien avoir à faire avec les États-Unis mais...je me sens seule. Et ta venue je...je ne sais pas si tu te rends compte à quel point ça me fait plaisir de revoir un visage familier. »

Rachel sourit poliment. Elle se rendait compte, oui, mais peut-être pas au point nécessaire. Elle ne dit toutefois rien, car cet aveu, en réalité, la touchait. Carol lui avait dit ne pas vouloir s’engager dans une relation amoureuse, ce qui était, peu ou prou, ce que Rachel souhaitait aussi. Il était encore trop tôt pour ce genre de choses, Rachel en avait aussi clairement conscience. Néanmoins, la manière dont Carol parlait laissait entendre une chose inadmissible au sein de l’armée : une grande fragilité. Elle semblait à bout de nerfs, presque sur le point de verser une petite larme. Elle ne la versa toutefois pas, ce qui, dans un sens, était encore plus touchant. Rachel avait toujours admiré cette femme. Elle voyait en elle une héroïne, une femme qui lui avait sauvé la vie, à elle, ainsi qu’à son unité. L’aviation se résumait à cette célèbre phrase prononcée par le capitaine Miller en décrivant les P-51 : « Ce sont nos anges gardiens ». Rachel avait pleinement pris conscience de cette phrase quand elle et son unité étaient canardées depuis les collines, que les balles sifflaient autour d’elle, que le soleil l’éblouissait, et qu’elle voyait ses hommes agoniser sur le sol.

Carol avait été son ange gardienne. Et, maintenant, les rôles, par ce curieux tour dont le Destin était seul capable, allaient s’inverser. C’était désormais à Rachel de secourir Carol, d’un autre ennemi, bien plus sournois, et bien plus difficile à éliminer qu’une balle dans la jambe, ou que l’explosion trop proche d’une grenade : la dépression. Carol était dépressive, et ce constat, que Rachel s’était déjà fait en voyant l’état de son studio, s’imposait avec encore plus de véracité  Il y eut donc un instant de silence, avant que Carol ne reprenne :

« Alors si tu...si tu veux...on pourrait essayer de voir où ça nous mènerait. »

Rachel lui sourit. Inutile de verser dans le mélodrame, elles restaient soldates, malgré tout. La soldate hocha donc la tête, puis découpa une part de sa pizza, et la mangea, essayant de songer à cette dernière, avant de se mettre à parler.

« Tout ça me convient, Carol... Je suis venue te voir pour raviver le bon vieux temps, mais il semblerait que notre relation ne se limitera pas qu’à nous rappeler nos souvenirs de guerre. »

C’était simple, sans fioriture. Rachel lui annonçait tout simplement qu’elle était d’accord pour que leurs relations prennent le temps. Elle continua à manger, dans un silence qui n’était pas pesant. Il fallait juste qu’elle se concentre, qu’elle fasse le vide dans sa tête, et prenne le temps de songer à tout ça. Carol Danvers, sa sauveuse... Une alcoolique qui sombrait dans la dépression. Et elle, qui arrivait comme par magie... Qui se caressait dans les toilettes... Tout était si inattendu, et, maintenant, elles s’étaient plus ou moins lancées pour une espèce de romance. Jusqu’où est-ce que ça irait ? Rachel l’ignorait, et sentait un peu d’appréhension.

Elles finirent leurs pizzas, et Rachel paya l’addition, puis sortit dans la rue. Elle regarda ensuite Carol, et s’approcha de sa voiture. Elles se rapprochèrent de cette dernière, et, alors que Rachel allait l’ouvrir, elle se retourna soudain, et, en toute surprise, vint embrasser Carol sur les lèvres. Un baiser aussi surprenant que bref. Il ne dura que quelques secondes, avant que Rachel ne cesse ses lèvres, se mettant à sourire. Elle restait blottie contre le corps de Carol, qui était un peu plus grande qu’elle.

« J’en ai envie depuis que je t’ai vue toute nue... » avoua-t-elle.