Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Pages: [1] 2 3 ... 13
1
Ville-Etat de Nexus / Re : Une simple halte ? [Zorro Wolfen]
« le: lundi 04 mars 2019, 00:57:51 »
Nariko restait calme, essayant de tempérer ses ardeurs, et de ne pas gifler sèchement l’aubergiste. Ce Yuan était un pervers qui devait en avoir marre de se taper des fermières, et, pour son malheur, Nariko était somme toute très belle. Un corps magnifique, légèrement bronzé, avec de belles formes, et une longue chevelure flamboyante qui avait de quoi déchaîner les passions. Évidemment, même à l’époque où elle était encore une simple apprentie, on avait cherché à la violer, à la forcer. Cependant, la guerrière n’était pas du genre à se laisser faire. Elle mordait, elle griffait, elle se battait avec pugnacité, et n’hésitait pas à tuer. Ceux qui pouvaient coucher avec elle se devaient de le mériter, et ce n’était sûrement pas le cas de Yuan.

Devant le comportement de l’homme, Kaï siffla dangereusement, continuant à adopter son comportement félin. En société, Kaï pouvait parfois suivre sa propre morale, ce qui n’était pas sans problème. En l’état, elle aurait pu être capable de décocher un carreau d’arbalète dans le corps de Yuan, ce qui, en vérité, n’aurait pas arrangé leurs affaires. Elle se retourna donc, tandis que Yuan, avec un sourire narquois, les poursuivit :

« Comme vous voulez, Mesdames, mais n’oubliez pas... La forêt est très grande. Sans carte, c’est impossible de s’y retrouver ! »

Nariko ne répondit pas, ce qui amena l’homme à enchaîner :

« Et j’espère que vous avez de quoi payer. Je vous rappelle qu’avec la présence de monstres, je dois embaucher des mercenaires. Les tarifs augmentent donc ! »

Cette fois, la guerrière s’arrêta, et serra nerveusement le poing. À nouveau, l’homme lui offrit un sourire libidineux, montrant clairement qu’il faisait du chantage sur elle en échange d’une autre monnaie que la femme était susceptible de lui offrir. Celle-ci desserra finalement le poing, et haussa les épaules :

« Va te faire voir, sale pervers ! »

Les joues de l’aubergiste s’empourprèrent sur place, signe que ce dernier commençait à perdre sa patience... Quand un homme interpella Nariko dans son dos. Surprise, celle-ci se retourna, et vit un homme assez musclé et barbu, qu’elle avait vu se battre, mais sans y accorder plus d’attention que ça. Il leur montra un parchemin, indiquant qu’il avait une carte, et aurait besoin d’aide pour combattre les monstres. Une aide providentielle qui amena Kaï à sourire joyeusement, un sourire enfantin confirmant son caractère très ambivalent.

Nariko le regarda brièvement, puis hocha la tête.

« Je... Je vous remercie. Je m’appelle Nariko, et elle...
 -  Kaï trouve qu’il sent bon ! » s’exclama alors la jeune femme.

Nariko sourit légèrement.

« Vous ne travaillez pas dans une guilde, Monsieur... ? »

2
Ville-Etat de Nexus / Re : Une simple halte ? [Zorro Wolfen]
« le: mardi 19 février 2019, 22:39:04 »
Les nekkers étaient nombreux, mais, face à tant d’aventuriers et de mercenaires, ils n’avaient aucune chance. Nariko n’était même pas convaincue qu’ils cherchaient à attaquer, car leur attaque était totalement désordonnée, et les nekkers n’attaquaient pas des bâtiments. Ces créatures plutôt lâches préféraient généralement attaquer des chariots dans les forêts. Sans être spécialiste des animaux, Nariko comprit ainsi rapidement que ces créatures fuyaient quelque chose, et, dans leur fuite, attaquaient les humains. Évidemment, il ne fallait pas s’attendre à les voir parler, ou à exprimer ce qu’ils ressentaient. Nariko les affronta donc, soutenue par Kaï, qui restait prudemment en retrait. Ses carreaux d’arbalètes meurtriers tuaient à chaque coup, et Nariko continua à trancher, tournoyant sur place. Malgré sa grosse épée, elle se déplaçait avec une aisance surréaliste. De fait, si quelqu’un cherchait à lui prendre Heavenly Sword, le poids de l’épée aurait été tel que cette personne n’aurait pas pu la manipuler, mais, dans la paume de Nariko, elle était aussi légère qu’une plume, un véritable prolongement de son propre corps.

La danse de Nariko était impressionnante avec sa longue chevelure rousse, qui tournoyait au milieu des gerbes de sang. Elle espérait juste que personne ne reconnaîtrait Heavenly Sword, car l’épée avait tout de même un design très particulier. Son épée frappa encore, démembrant un nekker, et elle lança un filin argenté, agissant comme une sorte de fouet, qui se planta dans l’œil d’un autre nekker, le crevant sur place.

Peu à peu, la bataille se termina, sans aucune perte du côté humain. Nariko se dépêcha de nettoyer son épée, s’assurant que Kaï allait bien, et rangea ensuite l’épée dans les bandelettes. Elle retourna ensuite à l’intérieur de l’auberge, cherchant du regard ceux qui la dévisageaient, sans noter aucun regard en particulier.

*Avec un peu de chance, tout s’est bien passé...*

La jeune femme ne pouvait que croiser les doigts, et retourna à l’intérieur de l’auberge, cherchant à se faire discrète. Ceci dit, une certaine agitation régnait dans l’auberge. Tuer les nekkers avait échaudé le sang des uns et des autres, d’autant que beaucoup étaient convaincus qu’il y avait quelque chose d’autre derrière ces nekkers, ou, en tout cas, qu’il fallait en finir avec ça. C’est ainsi que le gérant de l’auberge, un certain Monsieur Yuan, s’énerva rapidement, et proposa d’en finir, allant jusqu’à proposer une belle récompense.

« Tu entends ça, Kaï ? On devrait y participer, nous manquons d’argent... »

Ce n’était pas Kaï qui allait contredire Nariko. Ceci dit, s’aventurer dans la forêt de nuit pouvait être assez dangereux, mais, vu que les nekkers n’attaquaient que la nuit... Les mercenaires parlaient entre eux.

« On y va, les mecs !
 -  J’vous l’dis, y a quelqu’un qui fait flipper les nekkers, il faut aller dans leur terrier, et tuer la grosse bête ! Un griffon, ou des scolopendromorphes géants, une merde de c’genre... »

Nariko les regarda longuement, et vit des groupes commencer à partir. Elle était tentée d’y aller, oui... Mais s’aventurer de nuit dans une forêt sans la moindre carte... Nariko se déplaça lentement, allant voir Yuan.

« Est-ce que vous avez une carte des lieux ? »

L’aubergiste la dévisagea lentement, louchant sans vergogne sur ses seins... Un regard auquel Nariko était fort heureusement habituée. Elle ne se laissait donc pas surprendre, et l’homme haussa les épaules.

« Cinq pièces de bronze, fit-il en croisant les bras.
 -  Vous vous foutez de moi ?!
 -  Sinon... Tu peux payer en nature aussi. »

Nariko ferma les yeux, tentant de conserver son calme face à l’arrogance de ce sinistre personnage. Il était tout simplement odieux ! Oui, c’était le seul mot qui convenait... Pour rester polie ! Nariko avait aussi envie de lui casser la figure, mais ça ne résoudrait pas son problème...

...Sauf si quelqu’un connaissant la région acceptait de l’aider ?

3
Ville-Etat de Nexus / Re : Une simple halte ? [Zorro Wolfen]
« le: mercredi 13 février 2019, 01:13:50 »
Nariko était par nature du genre méfiante, a fortiori quand elle détenait une épée légendaire détenant un pouvoir cosmique, l’Heavenly Sword. Depuis tout temps, son clan protégeait cette épée sacrée, considérant qu’il était sacrilège de l’utiliser. Une tradition que Nariko avait été contrainte de rompre face aux troupes du Roi Bohan, ce qui l’avait amené à constater que le pouvoir d’Heavenly Sword était lié à son porteur. Elle avait communié avec l’épée, elle était devenue une force divine, une puissance inébranlable qui avait affronté à elle seule l’armée du Roi Bohan. Le récit de ce combat était remonté jusqu’à Nexus, et elle savait que cette arme était susceptible d’attirer des curieux. Or, il fallait bien admettre que le duo n’était pas forcément très discret. Dès lors qu’on les recherchait, on finissait bien par les trouver. Elle, qui portait une épée immense recouverte de bandages avec sa longue chevelure rousse flamboyante, et Kai... Nariko avait donc appris à se méfier des étrangers, et ne sociabilisait guère.

C’est ce qui fit qu’elle ne s’intéressa pas plus que cela à l’arrivée d’un nouveau venu, musclé, avec une belle barbe. Il y avait de nombreux voyageurs ici, généralement des commerçants nexusiens, des agriculteurs, des marchands... Ils retournaient probablement pour la capitale, et profitaient d’une nuit à l’auberge.

« Nous devrions entreprendre des quêtes, Kai, nous manquons d’argent...
 -  Des quêtes ?
 -  Afin de chasser des monstres, par exemple... Des activités où tu pourras faire twing twang. »

L’idée fit sourire Kai, dont les yeux s’illuminèrent sur place. Nariko et elle formaient un assez bon duo, car, si Nariko se battait au corps-à-corps, Kai la soutenait avec son arbalète, utilisant sa silhouette fine et athlétique pour trouver de bonnes positions d’appui. Un duo simple, mais complémentaire et efficace. Nariko avala un peu de son potage, tandis que l’auberge commençait à se remplir. Ceux qui n’avaient pas les moyens d’acheter des chambres dormaient dans des sacs de couchage mis dans un angle, tandis que les futs de bière se vidaient, et que les flammes des cheminées crépitaient.

Une soirée paisible, donc... Jusqu’à ce qu’une cloche d’alarme ne résonne. Les troubadours et les sons de xylophone se stoppèrent assez rapidement, et une sentinelle ouvrit la porte de l’auberge.

« Alerte, un troupeau de nekkers arrive depuis la forêt ! »

Les nekkers étaient des espèces de petits monstres avec un long menton pendouillant, se déplaçant en meutes. En soi, il n’y avait aucune raison pour qu’ils attaquent ainsi la nuit, et ils attaquaient surtout en jouant sur leur nombre. Nariko se redressa brusquement, tandis que les autres aventuriers présents se réveillèrent également. C’était l’occasion de se faire bien voir, et, après tout, si personne ne défendait l’auberge, ils n’auraient aucun endroit où dormir.

Nariko sortit donc dehors, et vit les premiers nekkers arriver.

« Twing twang, Kai ! »

De son côté, la jeune femme tira sur un bandage, et, dans les secondes qui suivirent, les bandages se défirent, révélant une puissante épée incurvée sertie de pierres précieuses rouges. Puis Nariko déploya l’épée sans difficulté, et trancha en deux un monstre qui avait bondi droit sur elle...

4
Ville-Etat de Nexus / Une simple halte ? [Zorro Wolfen]
« le: lundi 04 février 2019, 00:58:14 »
La Cuisse Rouge était une belle auberge située au croisement de plusieurs villages nexusiens, comme Claywich, ou encore Benek. Des villages reculés qui n’étaient pas si paisibles que ça, car ils devaient régulièrement faire face à des attaques de monstres. Situé le long d’un grand lac, Claywich affrontait ainsi souvent des vagues de noyeurs, tandis que Benek faisait plutôt face à des volatiles s’attaquant à ses moulins. Les aventuriers itinérants et les guildes trouvaient toujours ici de menus contrats et quelques quêtes modiques : traque de noyeurs, nettoyage de moulins, d’entrepôts... Des quêtes qui étaient surtout l’occasion pour les guildes d’entraîner leurs faibles recrues.

La Cuisse Rouge apparaissait ainsi comme une halte centrale, qui disposait de sa propre compagnie de gardes, des mercenaires embauchés par l’auberge pour en assurer la sécurité, les Rougegorges. Une compagnie honorable formant juridiquement un syndicat guerrier, disposant ainsi de statuts enregistrés auprès des juridictions consulaires nexusiennes. Disposant de quelques pâturages, la Cuisse Rouge était une importante échoppe locale, un endroit parfait pour rencontrer des informateurs, des donneurs de missions... Car cette région était riche, abritant des ruines antiques, des grottes profondes, et était source de légendes.

C’était en partie pour ça que, ce soir, Nariko, en compagnie de sa fidèle amie Kai, rejoignit l’auberge. Elles avançaient sur un seul cheval, Kai devant Nariko, quand elles aperçurent les lueurs de l’auberge.

« Nous y sommes, Kai. »

Kai renifla doucement l’air ambiant, comme si elle cherchait une quelconque menace. Dans son dos, Nariko portait une énorme épée entourée par une série de bandages blanchâtres. Heavenly Sword était une arme recherchée, convoitée. Nariko avait eu l’occasion de le réaliser à Nexus, et elle ne se rendait pas ici par tourisme. De base, Nariko était venue rejoindre la cité-État afin de trouver des alliés potentiels pour aider son clan face à la menace des Ashnardiens. Elle n’avait rencontré que des ennemis, à l’exception de certains officiers de l’Ordre Immaculé, qui, depuis lors, cherchaient à l’aider à mieux comprendre le fonctionnement de son épée. Plus personnellement, Nariko essayait aussi de comprendre ce qui l’avait ramené à la vie, un mystère qu’elle ne s’expliquait toujours pas. Elle avait jadis réussi à se synchroniser totalement avec les pouvoirs de son épée, ce qui lui avait permis de vaincre l’armée du Roi Bohan, un Maréchal ashnardien redoutable, qui, depuis lors, vivait reclus, meurtri et humilié par sa défaite. Mais le contrecoup de l’utilisation de l’épée avait provoqué la mort de Nariko, qui avait perdu toute sa puissance, et s’était tout simplement effondrée sur place... Avant de finir par revenir à la vie.

La femme rangea son cheval dans l’écurie, payant aux gardes les frais d’entretien et de gardiennage pour la nuit, puis sortit ensuite. Des accents de musique et des ricanements s’échappaient des quelques fenêtres entrouvertes de la Cuisse Rouge, ainsi qu’une délicieuse odeur de grillade qui fit gargouiller le ventre de Kai. Nariko sourit doucement en lui ébouriffant les cheveux.

« Petite goinfre ! Mais je te comprends... Nous nous nourrissons de fruits et de rations depuis plusieurs jours, je crois que nous avons bien mérité quelque chose de plus copieux... »

Nariko était venue dans cette région sur les traces d’une cible particulière, et ouvrit la porte, rejoignant la pièce principale de l’auberge, sentant un agréable courant d’air chaud l’accueillir, ainsi que des odeurs onctueuses, délicieuses, qui ne manquèrent pas de lui ouvrir l’appétit.

Tout partait bien pour le moment...

5
Dictature d'Ashnard / Re : Le Dragon d'Argent [Ujio]
« le: lundi 09 avril 2018, 00:42:33 »
Nariko et Kai venaient de débarquer dans une grande ville inconnue, contrôlée par le Dragon. Leurs pas les approchèrent d’une taverne. Il fallait au moins avoir un point de chute, trouver un endroit où dormir, surtout vu que la nuit approchait. Nariko aurait ensuite l’occasion de se renseigner sur le Dragon. Le daimyo de Tsing avait sûrement dû entendre parler d’elle. L’Empire avait été jusqu’à provoquer une guerre pour pouvoir récupérer Heavenly Sword. Cette épée légendaire était terriblement puissante, et Nariko savait qu’elle était connue à Ashnard. Avec son visage, son look, et cette longue épée attachée dans son dos, elle ne cherchait pas forcément à être discrète. Autour d’elle, elle voyait des gens, des paysans, des ouvriers, jetant vers elles des regards curieux. Qui sait combien, ici, espionnaient secrètement pour la Main du Dragon ? Nariko n’était pas en sûreté ici, bien moins qu’à Nexus.

Alors que les deux femmes allaient rentrer dans l’auberge, une femme s’approcha d’elles. Elle tenait une caisse, et la posa devant les deux. Nariko la regarda en fronçant légèrement les sourcils. Qui était-ce ?

« Bonsoir, Madame... »

Difficile de voir en elle une espionne du Dragon, vu son manque de discrétion. Nariko eut rapidement sa réponse en voyant la femme ouvrir sa caisse, déballant une série de produits. Une marchande itinérante... Que ce soit à Nexus ou à Ashnard, ils étaient fréquents dans les grandes villes. Les colporteurs étaient souvent mal vus, et les gardes les chassaient. C’était pour lutter contre ce type d’escrocs que la liberté de commerce avait été restreinte dans des nations comme Nexus ou à Ashnard. Nariko était toutefois intriguée, étonnée. Est-ce que tout cela ne dissimulait pas quelque chose ?

Fronçant lentement les sourcils, Nariko croisa les bras.

« Quelque chose pour me protéger ? Parce que vous pensez que je devrais avoir besoin de protection, Madame ? »

Pour l’instant, il n’y avait encore aucune menace... Mais Nariko avait effectivement raison de se méfier, car les rues ne sont pas sûres à Lao-Tsung.

« Je cherche surtout des informations sur cette ville. Moi et mon amie Kai venons d’arriver, et nous ne savons pas grand-chose sur cette ville.
 -  Bonjour, Madame » fit Kai d’une petite voix en secouant la main.

La jeune femme s’approcha ensuite de la « boutique » improvisée, reniflant dedans :

« Kaï sent de bonnes odeurs ! »

Nouveau soupir de Nariko. Comme d’habitude, Kaï raisonnait d’abord avec son ventre !

6
Dictature d'Ashnard / Re : Le Dragon d'Argent [Ujio]
« le: lundi 18 septembre 2017, 00:45:14 »
Tao-Bong était un shogunat avec une très grande histoire, qui avait débuté bien avant l’Empire d’Ashnard, et qui, pour ses habitants, continuerait bien après. L’influence de l’Empire n’était, de fait, que très résiduelle ici. Certes, le shogunat avait été vaincu, mais des velléités de rébellion agitaient toujours les habitants. Des gens comme le Dragon d’Argent profitaient de cela pour s’implanter, contestant l’autorité impériale en promettant aux gens de redonner au Tao-Bong sa grandeur passée. Administré juridiquement sous la forme du protectorat, comme Sylvandell ou Papua, le Tao-Bong avait conservé ses grandes familles et les grands clans à la tête du pouvoir, mais qui étaient dédaignés par une partie croissante de la population, voyant en eux des fonctionnaires faibles et avides de pouvoir, qui avaient trahi les leurs pour asseoir leur position auprès des Impériaux. Le Dragon, lui, n’appartenait à aucun grand clan. En réalité, son histoire était mystérieuse, nimbée de mystères, mais il affirmait venir du bas-peuple, s’être hissé progressivement sur l’échelle sociale, et vouloir restaurer la splendeur du Tao-Bang. Du moins, c’était le discours officiel.

Ça, il n’était pas trop difficile pour Nariko de le savoir. Il suffisait de lire les pamphlets qui circulaient dans la province de Tsing. Le Dragon d’Argent était redoutable, mais Nariko ne désespérait pas. Car, d’après ce qu’elle savait, le Dragon d’Argent envisageait d’envahir ses terres. Après son long voyage à Nexus, Nariko était retournée vers chez elle, et, en chemin, avait appris que sa réputation avait commencé à se répandre dans l’Empire. La manière dont Nariko, à l’aide d’Heavenly Sword, avait réussi à vaincre l’armée du Roi Bohan, n’avait pas manqué d’attirer bien des convoitises... Et, parmi elles, il y avait le Bao-Tang. Des assassins et des mercenaires avaient tenté de la tuer dans une auberge du Bao-Tang, où elle faisait simplement escale, et ils avaient massacré au passage la population locale. Nariko avait alors décidé de s’occuper de cet homme.

Elle se trouvait donc à Lao-Tsing, capitale de la province de Tsing, une ville bâtie dans les montagnes, entourée par des remparts, mais avec des faubourgs tout autour. La ville était très impressionnante, offrant des panoramas exceptionnels, dominant toute la province. Kaï, qui l’accompagnait, ne tarda pas à donner son point de vue :

« Kaï préfère cette ville à Nexus, il y a moins de bruits et moins d’odeur.
 -  Oui... Pour autant, je ne crois pas que nous y serons en sécurité. »

Le Dragon voulait sûrement récupérer Heavenly Sword pour lui. Une telle arme lui permettrait sans peine de devenir le daimyo du Bao-Tong. Nariko parvint à rentrer dans la ville, et avança le long des rues. Il y avait des marchands, des chariots, des gardes, des enfants... L’activité classique d’une ville, tandis qu’elle-même avançait. Elle venait ici en avançant à l’aveugle, sans trop savoir sur quoi elle allait tomber, poussée par l’intime conviction de devoir le faire.

C’est ce qui l’amena à se rapprocher, elle aussi, d’une taverne située au milieu de la ville...

7
Nariko ignorait qui étaient ces gens, et s’en moquait. Elle savait que bien des gens convoitaient Heavenly Sword, et il est vrai que sa protection aurait gagné à s’améliorer. L’Ordre Immaculé avait invité Nariko à reposer dans un de leurs forts religieux, mais elle avait refusé, n’ayant qu’une confiance modérée en l’Ordre et en ses bienfaits. Mais, là, elle vit la mystérieuse voleuse à la longue chevelure lancer une grenade fumigène, puis bondir par la fenêtre.

« Hey ! Reviens, espèce de... »

La jeune femme n’eut pas le temps d’achever, car l’un des ennemis la frappa du revers de la manche, l’atteignant en pleine joue. Dans un grognement de douleur, Nariko bascula en arrière, s’affalant de nouveau sur le lit, et attrapa l’abat-jour de sa lampe, puis envoya le projectile se fracasser sur la tête du tueur, qui poussa un grognement étouffé en s’effondrant mollement au sol. La femme récupéra une dague située sous son oreiller, puis se rua vers la seconde forme qu’elle voyait, avec une détente surprenante, et la planta dans sa poitrine, transperçant son cœur.

Devant elle, un troisième tenta de la décapiter d’un coup de lame verticale avec son épée. La guerrière fléchit les genoux, l’épée filant au-dessus de ses cheveux, et bondit en avant, ceinturant son agresseur à hauteur de la taille, l’envoyant heurter le mur. D’autres tueurs étaient là, mais Nariko préféra les esquiver, et fila à son tour par la fenêtre, sautant en contrebas, où elle se réceptionna à l’aide d’une roulade, surprenant plusieurs badauds qui traînaient dans la rue, généralement des couples se promenant à l’air libre.

*Heavenly Sword, cette salope me l’a prise !*

Et ça, Nariko ne pouvait pas le laisser passer. En conséquence, la guerrière se mit à courir rapidement, écoutant les hurlements, suivant les bruits. Elle entendit également les sifflets de la Garde civile, signe que les miliciens, attirés par le bruit, se rapprochaient de l’auberge. La situation était en train de déraper. Nariko rejoignit une grande rue centrale, où le son des chariots et des chevaux étouffa ceux des personnes qu’elle poursuivait.

*Merde, merde... !*

Nariko ferma alors les yeux, et entreprit de méditer. Entre elle et Heavenly Sword, il n’y avait pas qu’un simple lien physique, mais aussi quelque chose relevant de la psyché. Son âme était reliée à l’épée, et, en se concentrant, Nariko put la sentir.

*Tu as beau la prendre, voleuse, tu ne pourras pas t’en servir...*

La guerrière traversa la rue, faisant fi des protestations des cavaliers, et rejoignit une ruelle, dévalant un escalier, la rapprochant d’une petite cour interne, où elle entendit des bruits de combat. La cour était accessible par un porche, et elle vit la voleuse, tenant Heavenly Sword dans son dos, se battant avec deux lames. Rapide et agile, elle affrontait les autres voleurs, ce qui amena Nariko à confirmer ce qu’elle pensait, à savoir que la voleuse appartenait à un groupe différent que les autres, et qu’ils en avaient bien après l’épée.

Nariko restait à l’écart, prudente.

« Donne-nous l’épée, femme, c’est ça que nous voulons, pas toi. »

Les lames s’entrechoquaient. Rapide, la voleuse était néanmoins confrontée à des ennemis plutôt doués. La guerrière entendit alors des bruits de pas dans son dos, et vit d’autres guerriers, probablement ceux restés à l’auberge, qui arrivèrent. Ils portaient des capuches noires, des manteaux noirs dissimulant des plastrons en cuir et des cottes de maille.

« C’est la porteuse...
 -  Tuons-là ! »

Autant pour les négociations, les ennemis s’élancèrent rapidement vers elle, et le combat se poursuivit.

8
Nariko dormait du sommeil du juste. Pour autant, il aurait été une erreur de croire qu’elle manquait de vigilance. Quand la voleuse entra, et récupéra Heavenly Sword, l’épée, reliée à Nariko, émit un signal, un signal qui éclata dans l’esprit de la belle guerrière à la chevelure de feu. Quand la voleuse se rapprocha de la fenêtre, et entendit des bruits venant du plafond, elle put également entendre un mouvement venant du lit. Nariko bondit brusquement hors de ce dernier, attrapant une dague qui traînait près de sa table de chevet.

« Rends-là moi ! »

La guerrière plaqua la voleuse contre le mur, le tranchant de sa lame sur sa gorge. Aussi belle soit-elle, quand elle était en colère, Nariko pouvait se montrer effrayante, soit précisément comme en ce moment, où sa lame caressait la gorge de la femme, qu’elle dévisageait avec des yeux meurtriers.

« Cette épée ne t’appartient pas, je... »

Nariko se tut brusquement en entendant des coups sourds contre la porte. Cette dernière fut arrachée de ses gonds, et elle tourna la tête vers le salon de la chambre, où elle vit des hommes armés entrer.

*Que... ?*

Surprise, Nariko relâcha sa prise sur la femme, tandis qu’un carreau d’arbalète fusait vers elle, tirée depuis une petite arbalète à une main que l’un des agresseurs tenait dans le creux de sa main. Nariko sentit le carreau filer à côté de ses cheveux, venant se ficher dans le mur, tandis que les autres agresseurs sortirent des épées ou des haches. Ils portaient des masques rendant impossibles de discerner leurs visages, et s’approchèrent, sur une posture clairement menaçante.

Et, pour le coup, Nariko pensait que cette voleuse était liée à eux.

« Je ne vous laisserais pas vous emparer de l’épée ! »

D’autres ennemis se trouvaient sur le toit de l’auberge, et étaient en train de descendre le long de la façade de l’auberge, se rapprochant de la chambre de Nariko, comme pour encercler leur cible...

9
L'auberge du Coucher de Lune / La guerrière et la voleuse [Selena Brumargent]
« le: dimanche 15 janvier 2017, 22:46:44 »
L’auberge du Coucher de Lune de Nexus était une magnifique demeure, un grand bâtiment aisément reconnaissable. L’immeuble n’avait, de fait, par sa taille, rien à voir avec une auberge traditionnelle. C’était une belle demeure, au croisement de plusieurs grandes rues, et qui était, en réalité, divisé en une multitude d’auberges et de salons. L’auberge du Coucher de Lune permettait ainsi d’effectuer un grand brassage culturel, entre les auberges dites populaires, et les salons de luxe, où les nobles et les riches bourgeois de la ville se réunissaient entre eux. Le Coucher de Lune proposait ainsi une grande variété de salles, faisant de l’auberge un carrefour touristique. Central. Le Coucher de Lune était une infrastructure qui, de fait, était profondément ancrée dans la vie de la ville, dans son histoire, et dans son développement économique, tant légal qu’illégal. En effet, les caves du Coucher de Lune menaient directement aux égouts, et il était de notoriété commune que les souterrains de l’auberge étaient utilisés par la pègre et par les contrebandiers.

Et, comme toute auberge, elle proposait également de multiples chambres à coucher. C’était dans l’une de ces pièces que Nariko se trouvait ce soir, observant depuis la fenêtre de sa chambre la ville s’étalant devant elle. Jamais elle n’avait vu cité aussi grande. Elle venait d’une région très sauvage, perdue dans les montagnes, et, là-bas, la plus grande cité qu’elle avait jamais vue était celle du Roi Bohan, une étonnante cité bâtie au milieu d’une vaste vallée, qui semblait suspendue au-dessus du vide. Elle avait encore du mal à croire qu’une ville aussi grande que Nexus puisse exister.

Pourtant... Aussi grande que soit cette ville, Nariko se sentait de plus en plus seule. Ses terres lui manquaient, ce qui était d’autant plus curieux qu’elle avait toujours détesté sa vie d’antan. Shen, son père, était un homme qui avait voulu la tuer quand elle était plus petite, frustré de voir qu’il avait eu une fille, et non un garçon. Là-bas, la vie était dure, sauvage, et rude. Mais ces montagnes étaient ses montagnes. C’était là-bas qu’elle appartenait. Ici, la ville était immense, et vous avalait, vous engloutissait. Elle était venue à Nexus pour solliciter l’aide du royaume médiéval dans la guerre contre Ashnard, mais il s’avérait que les Nexusiens ne s’intéressaient que fort peu à elle. Elle n’avait maintenant que peu de nouvelles de ses terres. Son père avait-il réussi à fédérer les clans ? Les Ashnardiens étaient-ils revenus ?

Empreinte d’un sentiment nostalgique ce soir, elle tourna brièvement sa tête. Dans un coin de sa chambre, Heavenly Sword était là, recouverte dans son fourreau blanc, en forme de bandage.

*Ma bénédiction et mon fardeau...*

Heavenly Sword était une épée magique surpuissante, que son clan avait protégé depuis... Des temps immémoriaux. L’épée magique avait été la cible de la convoitise du Roi Bohan, et Nariko avait dû l’utiliser, contrevenant ainsi aux règles ancestrales du clan, qui étaient de ne pas l’utiliser, car seul l’Élu, nécessairement de sexe mascxulin, pouvait brandir Heavenly Sword. Nariko avait dérogé aux traditions, et avait permis de révéler que cette histoire « d’élu » n’était qu’un mensonge, qu’une tradition ne reposant sur rien, et que n’importe qui pouvait être élu. Le fait est qu’elle était à Nexus, que la ville était dangereuse, et que beaucoup de gens recherchaient Heavenly Sword.

Kaï n’était pas avec elle ce soir, et Nariko finit par se coucher.

Sa chambre d’hôtel se composait d’un salon central, outre la chambre, et la pièce abritant la salle de bains. Demain, elle continuerait encore à se renseigner, à chercher des alliés, ou peut-être envisagerait-elle à nouveau de repartir chez elle.

Elle était encore loin de se douter que sa soirée allait connaître un tournant bien différent de ce qu’elle avait prévu...

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Dictature d'Ashnard / Le Dragon d'Argent [Ujio]
« le: mercredi 15 juin 2016, 01:22:35 »
Lao-Tsing

Situé au cœur de l’Empire d’Ashnard, le long d’une vaste mer intérieur, le Shogunat Tao-Bong était, comme son nom l’indiquait, un ancien shogunat qui avait été envahi il y a plusieurs siècles par les Impériaux. Et, comme dans d’autres régions, comme Sylvandell, ou Papua, qui se trouvait par ailleurs à l’extrémité de cette vaste mer, le Shogun avait conservé une législation intérieure, mais était incorporé dans l’Empire. À ce titre, outre des taxes à payer, et des troupes à envoyer, ainsi que diverses autres obligations, le shogun se devait de respecter les ordonnances impériales, de telle sorte que le droit ashnardien s’imposait au droit local. Les Ashnardiens avaient été incapables de contrôler l’intégralité du shogun. Les habitants étaient trop attachés à leurs traditions, et, surtout, à de vieilles et lointaines querelles.

Jadis, le Grand Shogunat, appelé « Grand Shogun » par les autres, était un empire qui commençait à envahir ses voisins, mais qui, surtout, se divisait en de multiples querelles intestinales entre les daimyo, les gouverneurs locaux, qu’on appelait aussi shugo. Au sommet du Shogunat, il y avait le shogun, qui dirigeait la région avec le Gouverneur Impérial, un Ashnardien venu depuis le cœur du pouvoir. L’Empire avait tenté de contrôler le pays avec ce seul Gouverneur, mais le Conseil Impérial avait fini par réintroduire le shogun.

Le problème principal venait du fait que les daimyo étaient difficiles à soumettre, et guerroyaient régulièrement entre eux. Lao-Tsing était typique de cette situation.

Située en montagne, la ville était le siège du daimyo de Tsing, un demi-elfe et demi-vampire, qu’on appelait « Dragon d’Argent ». D’une beauté terrifiante, le Dragon était aussi beau que cruel, et il était de notoriété publique qu’il cherchait à devenir le prochain shogun. Régnant d’une main de fer sur sa province, le Dragon disposait de cinq lieutenantes, des tueuses surentraînées, des vampires, qui formaient, ensemble, la « Main du Dragon ». Pour poursuivre la métaphore, on disait qu’elles étaient, chacune, les Doigts du Dragon :

  • Matsu Rika, une onna-bugeisha, soit l’équivalent féminin des samouraï. Ayant juré de défendre l’honneur du Dragon, Rika était issue de la haute aristocratie locale. Elle était en réalité la fille d’individus qui avaient cherché à renverser le Dragon. Alors, pour les punir, le daimyo avait tué ces hommes, les massacrant dans leur maison, et n’avait épargné qu’une jeune fille, en faisant sa protégée, et sa tueuse personnelle ;

  • Daidoji Akeha assumait des rôles de militaire. Cette femme était l’une des responsables de l’armée du daimyo, un homme qu’elle servait loyalement depuis de nombreuses années ;

  • Shiba Tsukimi était, elle, une soldate, qui assumait un rôle assez proche de celui de Daidoji. Elle était à un rang inférieur, plus proche de la troupe, mais tout aussi dangereuse qu’Akeha, qui était, de fait, sa petite sœur biologique. ;

  • Seiatsu était une gaijin mortelle et redoutable. Derrière ce rôle de courtisane, elle était, surtout, un assassin, exécutant les ennemis du Dragon ;

  • Shosuro Masiko, elle, était le dernier Doigt de la Main, et était une magicienne, maîtrisant l’art du feu.



Ensemble, les Doigts contrôlaient réellement la ville, car le Dragon ne sortait que rarement de son palais. La population locale côtoyait donc ces femmes, qui avaient droit de vie et de mort sur n’importe quel individu résidant à Lao-Tsing.

Et c’était dans cet endroit que Nariko venait de débarquer... Précisément pour tuer cet homme intouchable.

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Les contrées du Chaos / Re : Conflits à Novigrad [PV]
« le: jeudi 09 juin 2016, 01:34:05 »
Nariko était une femme forte. Pour la séduire, il ne fallait pas brandir un bouquet de fleurs, mais une arme bien aiguisée. C’était une guerrière qui avait passé sa vie à nier ses penchants féminins, afin de plaire à son père, afin d’espérer avoir son amour, et de pouvoir lire autre chose que de la déception dans ses yeux. Le vieux Shen, qui avait toujours voulu un fils, avait perdu sa femme, et avait donc dû se contenter d’une fille. Maintenant, maintenant que Nariko avait repoussé Bohan, et sauvé les clans, elle avait compris que Shen l’aimait. Un amour un peu tardif, et qui n’était sans doute pas sincère, mais la guerrière n’allait pas rentrer dans les détails en compagnie d’un inconnu.

Arthos nia l’idée d’avoir servi pour Nexus. C’était un privé, un guerrier en errance, un concept qui avait toujours intrigué Nariko. Pour elle, une lame devait être au service d’une cause noble, car c’était ce qui justifiait la violence. On se battait pour les autres, pour défendre quelque chose de plus grand que soi, jamais pour soi-même. Du moins, c’est ce que son clan lui avait enseigné. Ainsi, on ne combattait pas pour la vengeance, mais pour la justice. Une nuance que Nariko avait compris quand, alors qu’elle tenait la vie de Bohan entre ses mains, elle avait choisi, contre toute attente, de l’épargner.

« Hum... Je dois admettre que j’ai toujours eu envie de voyager. Depuis que j’ai quitté ma vallée, je constate combien Terra est belle... Et dangereuse. »

Le clan de Nariko était très isolé, comme les autres clans. C’était un petit monde situé hors du temps, avec des gens vivant dans les montagnes, des tribus qui n’attendaient rien du monde extérieur, a fortiori depuis que le monde extérieur était venu brutalement à eux... Mais Nariko, elle, avait une opinion différente. Ce que la première invasion de l’Empire avait montré, c’était que les clans, divisés et fragilisés, ne pouvaient clairement pas rivaliser contre un tel ennemi. Un soutien extérieur était nécessaire, et c’était en grande partie pour ça que Nariko était partie explorer le monde. Mais, au-delà de toutes ces raisons, il y avait aussi, et tout simplement, la curiosité.

Elle comprenait donc Arthos, mais ce dernier alla conclure sa tirade par un compliment sur sa beauté, ce qui fit sourire Nariko.

« Et vous avez appris la flatterie, à ce que je vois... Ou la séduction, c’est au choix. »

Flocbert revint alors, mettant fin à ce badinage. Si on regardait bien Nariko, on pourrait néanmoins percevoir un curieux rougissement de ses joues... Ou n’était-ce qu’une illusion d’optique liée à sa longue chevelure rousse ? Peut-être. Mais, dans tous les cas, l’alchimiste revint.

« Bon... Mes recherches lapidaires confirment ce que je pense.
 -  C’est-à-dire ?
 -  Heavenly Sword, votre épée, et les runes... Elles ressemblent à un autre système de runes. »

Tenant dans sa main un grimoire, Flocbert l’ouvrit, et montra une image dessinée sur deux images... Une image représentant une tour flottant dans la neige, au milieu de ce qui ressemblait à des fortifications usées en bois.

« Qu’est-ce que c’est ça ?
 -  La Tour du Mage Aucbert, l’un des fondateurs de cette université. Il s’était spécialisé dans l’étude de ce qu’il appelait les Artefacts Primaires. »

Devant le froncement de sourcils de Nariko, Flocbert développa sa pensée :

« La théorie d’Aucbert se fonde sur l’idée que, à l’origine de Terra, la magie y était beaucoup plus puissante qu’à notre époque... Une théorie qui, en son époque, avait largement fait débat, avant d’être admise par la majorité des académies débattant du sujet. Toujours est-il qu’Aucbert estimait que, à cette époque, certains artefacts ont été faits, à l’aide de toute cette magie primaire qui se trouvait sur la planète, des artefacts légendaires, d’une rare puissance. Ces théories avaient beaucoup intéressé Nexus à l’époque, et de multiples recherches archéologiques avaient été menées. Cependant, ces artefacts n’ont jamais pu être trouvés. »

Nariko fronça lentement les sourcils, cette fois, en comprenant où il voulait en venir.

« On dit qu’Aucbert avait conçu, dans sa tour, un système très élaboré de runes et de glyphes qui permettent de repérer instantanément un Artefact Primaire.
 -  Alors, il faut que je m’y rende immédiatement.
 -  Oh ! Attendez ! Ce... Ce n’est pas aussi simple !
 -  Comment ça ?
 -  Eh bien... La tour se trouve à Velen... En pleine zone de guerre. »

Un sourire provocateur se dessina sur les lèvres de Nariko, qui haussa les épaules.

« Vous croyez que la guerre m’effraie ?
 -  Velen a toujours été une région dangereuse, encore plus en temps de guerre. La tour se trouve le long du Mont-Loriot, et c’est le coin le plus dangereux. Vous... Enfin, vous ne pouvez pas partir comme ça, sans aucune information sur les troupes ashnardiennes. Si vous leur tombez dessus, ils n’hésiteront pas à vous tuer, et...
 -  ...Et à prendre Heavenly Sword » compléta Nariko.

Pour autant, la femme était têtue, et Flocbert regarda brièvement Arthos, dans l’espoir qu’il arriverait à la convaincre d’attendre un peu.

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Les contrées du Chaos / Re : Conflits à Novigrad [PV]
« le: lundi 06 juin 2016, 19:01:18 »
« Ne tenez pas rigueur à Kaï pour sa franchise, elle fonctionne ainsi. Nous venons d’une peuplade de guerriers et de combattants. Chez nous, les cicatrices sont un grand honneur, Arthos. »

Elle-même en aurait eu, s’il n’y avait pas Heavenly Sword. L’épée était un puissant artefact magique, et, même si elle avait cru deviner Arthos dubitatif, le fait est que l’épée protégeait sa porteuse, accélérant la cicatrisation  de son corps, la rendant plus souple, et plus résistante…. À tel point que porter une armure ne lui avait jamais semblé nécessaire, la jeune femme rousse préférant plutôt miser sur sa rapidité et sur son agilité. Un pari risqué, mais qui, pour l’heure, s’était avérée payant. Nariko avait réussi à repousser Bohan. L’homme était maintenant un Ashnardien en disgrâce, qui avait perdu le soutien de l’Empire, mais Nariko n’était pas assez naïve pour croire que l’Empire les oublierait… Pas après qu’Heavenly Sword ait réveillé son plein potentiel.

L’académie, elle, était un endroit très riche, témoignant de l’importance de l’université au sein de Novigrad. La bibliothèque Ouest, elle, était agréable, vaste, vivante, avec de multiples armoires remplies de nombreux livres, d’élèves et d’étudiants. Beaucoup saluaient Flocbert, qui s’empressa de consulter quelques livres, laissant Nariko sur la touche. Cette dernière pouvait voir qu’il y avait, en hauteur, une mezzanine, où de multiples gardes se trouvaient là.

« Je ne suis plus à quelques heures près, mage Flocbert, si cela peut vous rassurer. »

Patienter, la jeune femme pouvait donc le faire. Elle vit l’homme s’emparer d’un grimoire, le posant sur une table. Pendant ce temps, Nariko tourna la tête, observant le décor. Les livres… Chez elle, la transmission du savoir était surtout orale, et il n’existait qu’une bibliothèque commune à l’ensemble du clan, abritant essentiellement les mémoires de ce dernier. Le clan était néanmoins moins organisé que les cités nexusiennes.

Nariko finit par se retourner vers Arthos. Elle n’avait pas menti tout à l’heure, en lui affirmant que les guerriers étaient respectés dans son village. Ainsi, pendant que Flocbert compulsait des données, elle se retourna vers lui, curieuse :

« Alors… Comment un grand guerrier fait-il pour devenir le garde du corps d’un mage ? Vous avez servi dans l’Armée Royale nexusienne ? »

Étant une ennemie d’Ashnard, il allait de soi qu’elle considérait les ennemis d’Ashnard comme ses plus grands alliés.

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Les contrées du Chaos / Re : Conflits à Novigrad [PV]
« le: vendredi 03 juin 2016, 13:21:27 »
Flocbert continuait à inspecter l’épée, et Nariko restait à proximité. Elle ne savait pas si elle devait faire confiance à ce type ou pas, et elle avait déjà rencontré bien des gens qui, sous couvert de vouloir l’aider, avaient en réalité tenté de lui dérober l’épée. Mais Flocbert semblait surtout intrigué, et, pendant ce temps, Nariko avait regardé l’homme au visage barré de cicatrices. Il fallait bien admettre que ce type jurait avec le reste, semblant nettement plus expérimenté que des gardes qui avaient l’air d’être de jeunes recrues, et d’être surtout là pour donner aux universitaires un semblant d’ordre et de sécurité.

L’homme lui expliqua s’appeler Arthos, et être le garde du corps temporaire de l’alchimiste. Nariko hocha lentement la tête. Quand il lui demanda, en retour, son identité, elle acquiesça :

« Je m’appelle Nariko… Et elle, c’est Kaï. »

Kaï, qui était légèrement accroupie sur le sol, tourna sa tête vers Arthos, et leva la main, en la remuant, comme pour le saluer.

« Nous ne travaillons pas pour Ashnard, non, ce sont nos ennemis. Ils ont assiégé nos terres, brûlé nos fermes, massacré nos villageois, pour pouvoir s’emparer de cette épée.
 -  Et d’où venez-vous ? » s’enquit Flocbert.

Nariko le regarda silencieusement, avant d’hausser les épaules.

« D’une contrée assez lointaine, rétorqua-t-elle. Une région sauvage située au sud, composée de grandes montagnes et de champs enneigés.
 -  Et cette épée… D’où vient-elle… ? Comment… ?
 -  Elle est le joyau de notre clan depuis que le clan existe, soit depuis… Longtemps. Les légendes racontent qu’Heavenly Sword est une épée donnée par les Dieux, qui fut utilisée en des temps immémoriaux par un guerrier légendaire, fondateur de notre clan, pour repousser les forces infernales menées par le Roi-Corbeau. Depuis lors, l’épée était vénérée comme un objet de culte par le clan, et nul ne devait la prendre, si ce n’est l’élu, le descendant légitime du Guerrier.
 -  Oh… Le Roi-Corbeau ? »

La belle rousse acquiesça lentement.

« Un puissant démon. Je pensais qu’il était un être légendaire, mais… Il existe bel et bien. Les Ashnardiens ont envahi nos terres, et ont massacré plusieurs clans en cherchant cette épée. Ils étaient menés par le Maréchal Bohan, qui s’est avéré être possédé par le Roi-Corbeau. Pour sauver mon clan, mon pays, j’ai dû porter l’épée. Les pouvoirs d’Heavenly Sword sont terrifiants, croyez-moi.
 -  Oui, ça, je ne peux que le croire. Les runes qui l’ornent sont… Exceptionnelles.
 -  Face à l’armée de Bohan, je suis devenue l’Élue d’Heavenly Sword. Son pouvoir m’a totalement investi, et… J’ai pu affronter des centaines et des centaines de soldats, les repoussant comme si c’était du simple bétail. J’ai même pu ramener Kaï à la vie, mais un tel pouvoir n’est pas fait pour les mortels… Ou alors, il faut mieux le contrôler. Je suis morte en usant de cette épée… Et, pour une raison que j’ignore, Heavenly Sword m’a ramené à la vie. »

Le récit semblait fasciner Flocbert, non pas pour ses envolées lyriques et épiques, mais pour les pouvoirs dont il témoignait. L’alchimiste se tripotait les lèvres, en réfléchissant intensivement.

« Fascinant, fascinant…, répétait-il.
 -  Je suis venue vous voir pour comprendre un peu mieux ce qu’est Heavenly Sword.
 -  Hm… Oui, oui, bien sûr, mais… Suivez-moi, nous serons mieux pour discuter à l’intérieur que sur le pont. Venez aussi, Arthos, puisque vous êtes décidé à me suivre comme le ferait mon ombre. »

Flocbert remonta les marches du parvis, et Kaï observa encore un peu Arthos, visiblement intriguée, et pencha la tête sur le côté.

« Vos cicatrices sont bizarres, Kaï n’avait encore jamais vu ça… » signala-t-elle.

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Les contrées du Chaos / Re : Conflits à Novigrad [PV]
« le: jeudi 02 juin 2016, 21:47:25 »
Kaï avait toujours observé les grandes villes avec un mélange de fascination et de peur. Les femmes venaient de contrées très sauvages, avec des villages plutôt petits. Alors, forcément, passer de leurs paisibles montagnes à la cacophonie ambiante de Nexus ou Novigrad, ça perturbait. Il fallait leur laisser un temps d’adaptation, le temps qu’elles se fassent à l’atmosphère ambiante. Et, pour le dire simplement, Kaï se voyait bien incapable de se promener dans ces villes sans Nariko. Ce genre d’endroits rapprochait énormément les deux femmes, femmes qui, de toute manière, étaient déjà très proches. Elles traversèrent le pont, rejoignant la cour d’accueil. Un parvis menait dans le bâtiment principal, et es chemins, à droite et à gauche, conduisaient à d’autres entrées. Néanmoins, l’université était sur ses gardes, et plusieurs hommes approchèrent.

« Halte ! Que venez-vous faire ici ?! »

Nariko expliqua qu’elle venait voir Flocbert, et avait une autorisation émanant de l’Ordre Immaculé. L’homme lorgna silencieusement dessus, fronçant les sourcils. La jeune femme, elle regarda de gauche à droite. Tous les regardaient, et semblaient plutôt nerveux. Ils ne portait pas le blason officiel de Novigrad, et devaient donc être une compagnie privée, engagée par l’université pour la protéger. Un rôle qui aurait dû normalement échoir à la municipalité... Comme quoi, les pontifes de Novigrad préféraient se protéger plutôt que de protéger la source de savoir et de prospérité. Le fanatisme religieux était une plaie, et dont Nariko avait été, à sa façon, victime. Son père avait toujours été un fanatique, obsédé par les légendes tournant autour d’Heavenly Sword, par la prophétie disant que seul un homme pourrait utiliser l’épée. Il en avait donc toujours voulu à Nariko d’être une femme, ce dont la jeune femme avait souffert pendant de nombreuses années.

Le fanatisme, c’était un retour en arrière, un conservatisme exécrable qui tuait toute forme de progrès, et engendrait divisions et terreurs. Nariko observa silencieusement Novigrad. Nexus avait connu ses heures sombres, elle aussi, des heures où l’Ordre Immaculé avait sombré dans le fanatisme, multipliant les bûchers. Ceci avait eu pour conséquence de créer des conflits raciaux entre humains et elfes, et le même scénario semblait être sur le point de se répéter à Novigrad, même si Nexus faisait tout pour l’éviter.

Elle finit par descendre de son cheval, et Kaï sauta à son tour, se réceptionnant sans problème sur le sol. Le cheval fut ensuite attaché à une étable dans un coin, et elle attendit sur le pont, en profitant pour observer la mer, en contrebas. On pouvait voir de multiples cabanons de pêche, ou des individus qui couraient le long des cailloux et des récifs, cherchant probablement des crabes, ou des coquillages.

Des bruits de pas se firent alors entendre, et, sortant du bâtiment principal, un mage âgé, accompagné d’un homme à la mine austère, s’approcha rapidement.

« Flocbert, je présume... »

L’homme entama très rapidement les interrogations, et Nariko glissa sa main dans son dos, et en sortit son épée, la brandissant. Immédiatement, les gardes alentour se roidirent sur place, mais, pour rapidement les apaiser, la jeune femme posa son arme sur le sol, et elle se planta par terre, défiant les lois de la gravité.

« Fascinant..., murmura silencieusement Flocbert.
 -  C’est Hevenly Sword, une épée magique dotée de pouvoirs immenses. Je recherche quelqu’un capable de me renseigner sur elle, sur ce qu’elle est... Et on m’a dit que vous étiez un spécialiste en la matière.
 -  Hmmm... Oui, oui, sûrement... »

Il n’écoutait pas, préférant observer. Sa main se rapprocha de l’épée, et caressa lentement les runes figurant dessus.

Il fallait bien admettre qu’Heavenly Sword était un bel ouvrage, suintant la magie à tous les orifices. Flocbert s’humecta lentement les lèvres, et, pendant ce temps, Nariko tourna son regard vers l’homme qui l’accompagnait, en fronçant les sourcils. Si eux étaient méfiants, elle l’était aussi.

« Vous êtes qui, vous ? »

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Les contrées du Chaos / Conflits à Novigrad [PV]
« le: mercredi 01 juin 2016, 12:58:15 »
Novigrad, située le long de la côte, fait partie de ces quelques cités-États d’influence pour l’économie mondiale terrane. Bénéficiant d’un statut relativement similaire à celui de Nexus, Novigrad est une puissante cité, disposant d’une fortune considérable, grâce à sa position, mais aussi grâce aux riches gisements miniers qui se trouvent sur les terres proches, et dont elle a le contrôle : Velen. Une grande région sauvage, très forestière, abritant de multiples villages, mais aussi des gisements miniers, des ruines elfiques, des marais, des carrières… Velen est une région qui produit quantité de matériaux : bois, alimentation, fer, pierre, brai… Elle constitue toute la fortune matérielle de Novigrad, qui a eu la sagesse d’exploiter au mieux toute cette fourniture, par le biais d’un commerce maritime intensif, avec Nexus, Tekhos, et d’autres nations, comme les Îles Mélisi, la cité-libre de Wallündrill… Novigrad est ainsi connu pour son université, qui se dresse sur un quartier à part, relié à la ville par un pont de pierre. L’académie magique de l’université y est très populaire, car la région de Velen, en ce qu’elle abrite des ruines elfiques et des grottes profondes, est un vivier de magie.

Hélas, Novigrad vivait actuellement des temps durs, ce que Nariko et Kaï réalisèrent rapidement en approchant. Les Ashnardiens étaient là. Ceux qui avaient attaqué la région ancestrale de Nariko, afin de s’emparer de l’épée divine protégée par son clan, Heavenly Sword, continuaient à envahir et à dominer le monde. Dans le cadre de la guerre contre Nexus, les Ashnardiens ciblaient désormais les soutiens économiques et les partenaires commerciaux de leur ennemi, ce qui impliquait Novigrad.

Pour prendre Novigrad, les Ashnardiens guerroyaient à Velen, et la région était devenue le théâtre du conflit entre les deux armées, des camps militaires ayant foisonné ici et là, tandis que les villages se vidaient progressivement. De nombreux réfugiés se trouvaient le long de la ville, cherchant en vain à y entrer. Ils erraient le long des berges et dans les faubourgs de Novigrad, mais la ville ne pouvait pas accueillir un tel afflux de gens. Compliquée et tendue, la situation était électrique. Nariko, elle, put néanmoins sans problème rentrer dans la ville, grâce à un sauf-conduit délivré par l’Ordre Immaculé, la religion majoritaire sur Terra.

Nariko, en effet, avait rejoint l’Ordre à Nexus, et, sans être une prêtresse, le fait qu’elle détienne Heavenly Sword avait vivement intéressé l’Ordre Immaculé. Et elle, elle avait bien entendu accepter de se rapprocher d’eux, désireuse de trouver des alliés supplémentaires contre l’Empire d’Ashnard. Au-delà de ça, elle espérait aussi pouvoir comprendre ce qu’était Heavenly Sword, et comment elle était revenue à la vie. C’était pour trouver une réponse à ces questions que l’Ordre lui avait demandé de se rendre à Novigrad.

« La cité est un allié de longue date, et abrite des érudits qui viennent de Nexus. Le mage-alchimiste Flocbert est un spécialiste en matière d’objets magiques antiques, et est même LE spécialiste sur ce sujet. »

Flocbert était l’un des professeurs de l’académie magique de Novigrad, un membre éminent. Cependant, le temps que Nariko et Kaï rejoignent Novigrad, la situation avait continué à péricliter. L’afflux de réfugiés, la menace imminente de la guerre… Ashnard avait même réalisé un blocus terrestre, et essayait aussi de bloquer le port, mais, pour l’heure, sans succès. La région était désormais peu sûre, avec des monstres qui erraient sur les routes, des villages abandonnés ou massacrés. La guerre plantait ses racines sombres et funestes, et, de ces racines, des fleurs sinistres et pourries poussaient.

Et, à Novigrad, la branche locale de l’Ordre Immaculé, un chapitre s’appelant la « Foi Pieuse », avait sombré dans un fanatisme qui, jour après jour, gagnait de l’influence. Des émeutes avaient failli éclater dans la ville, et c’était les militants de la Foi qui avaient permis d’éviter une insurrection civile. Partant de là, ils avaient gagné en influence, et le bourgmestre de Novigrad avait été obligé d’accepter leur présence, qui était grandissante. Or, la Foi Pieuse était un chapitre qui, de base, était déjà très rigoriste, en voyant la magie comme une idolâtrie, condamnable en tant que telle. En conséquence, les tensions grandissaient entre la population et les mages, qui étaient accusés d’être des traîtres, et responsables des maux s’abattant sur la ville.

« Le mieux, Kaï, c’est d’éviter de parler de notre épée, les locaux pourraient se montrer agressifs.
 -  Oui, Nariko… »

Assise devant elle, Kaï se laissait porter par leur monture, qui remontait tranquillement les grandes rues pavées de Novigrad.

La cité était très grande, et était à l’embouchure d’un fleuve, ce qui faisait que, en son centre, il y avait un port, qui s’étalait tout le long de la ville. La cité était découpée en plusieurs quartiers, et elle avait été bâtie le long d’une falaise, ce qui signifiait qu’il fallait monter. Et, outre le fleuve,  Novigrad était également découpée en deux par un bras de mer. Jadis, la ville se limitait juste à ce bras de mer, et le gros rocher s’étalant au loin était sauvage. Maintenant, un énorme pont avait été construit, et le rocher s’était recouvert d’habitations, avec, au sommet, la Tour de Novigrad, une grande tour qui dominait la ville, et qui abritait le phare, ainsi que les édifices religieux Le fait que le bourgmestre ne siège pas dans la plus haute tour était, quelque part, significatif des jeux de pouvoir ici.

L’académie, elle, était située de l’autre côté de la ville, et de multiples gardes étaient sur le pont.

Plus que jamais, Nariko regrettait sa montagne, mais elle espérait bien trouver le fameux Flocbert à l’intérieur de l’université…

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