Le Grand Jeu
Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => Discussion démarrée par: Lelouch le lundi 02 août 2010, 05:02:12
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Dans ce monde il y a deux types de personne : Celle qui se satisfont de ce qu'elles ont, celles là seront heureuses car elles ne recherchent ni l'aventure, ni à se faire un nom, ils ne seront que des visages anonymes dans l'histoire mais peu importe puisqu'ils vivront heureux. Soldat? Ouvrier? Roi ou Prince? Peu importe, le monde à déjà oublié leurs nom et leurs visages.
Et il y a les autres...ceux qui ne peuvent vivre sans aventure, sans vivre à 200 à l'heure, sans adrénaline. Ils choisissent de monnayer leurs vie contre leurs ambition, ils veulent que l'histoire se rappelle d'eux, ils veulent changer le monde quitte à devenir malheureux car 'ils poursuivent des buts insensés pour le commun des mortels. Beaucoup tentent cette voix, peu y arrivent, mais ceux qui y arrivent...sont immortalisé par l'histoire.
Nicolas était de ceux là, il ne pouvait vivre sans vouloir changer le monde, plus que la gloire recherché souvent par ces types de personnes, il voulait que sa vie serve, il était convaincu que s'il le voulait il pouvait changer le monde. Niaiserie ou réel possibilité? Idéalisme poussé ou projet concret?
C'était sa question de tout les jours, son combat de chaque instant, la volonté des autres contre la sienne.
Il la voulait puissante et inflexible, une chance pour lui car c'était effectivement le cas.
Réfléchissant à ses ambitions, ses rêves et ses désirs il marchait, dans les rues déserte, déambulant tel un zombie, il errait sans but.
Il avait prit ses affaires pour une ballade un peu en ville en début de soirée et il n'était pas rentrée, comme toujours lorsque absorbé dans ses pensées il ne faisait pas attention à l'heure, d'un air mélancolique, il avançait tel un automate dans les rues il y a quelques peu bondées de passant, maintenant aussi calme et sereine que la lune. Le démon quelque peu agacé par cette ballade sans but décida de rompre ce silence.
*Tu as décidé comment tu allais faire pour augmenter ton pouvoir? Tu y a réfléchis?*
* Hum? Toujours à parler de pouvoir? Tu radotes comme une grand mère. Je sais ce que je fais, ne t'en fais pas. Et arrête de me noyer sous tes commentaires inutiles.*
En vérité il n'en savait absolument rien, il ne savait pas plus ce qu'il faisait qu'un chien ne parlait tibétain. Cela l'agaçait, mais au fond, il savait que le démon avait raison de lui rappeler que son projet avait besoin de pouvoir, que sa vie en avait besoin aussi, et cela il ne pouvait le négliger.
*La nuit? tu ne la trouves pas drôle? Non? Bien sur tu n'es qu'un démon...comment pourrais tu apprécier ces choses là...*
*Tu sais ce que tu fais? Je l'espère car ce pouvoir nous en avons besoin il te permettrait de pouvoir lire dans les pensées des gens plus aisément sans recourir à moi, dans leurs pensées les plus enfouies aussi et...*
"Je sais ce que j'ai a faire !"
Il s'était énervé et avait parlé tout haut, une chance pour lui que la rue fut déserte sinon il aurait sans nul doute attiré le regard curieux si ce n'est inquiet des passants alentours. Mais il n'en pouvait plus, il savait ce qu'il devait faire mais il avait besoin de cette "pause", il se le répétait suffisamment à lui même sans qu'en plus le démon ne s'y mette aussi.
S'arrêtant, il ferma les yeux et inspira un grand coup avant de souffler lentement. Il frémit, songeur pendant quelques instants.
Un sourire apparu enfin sur son visage, le sourire d'une personne tranquille bien que vivant à fond, le sourire d'une personne qui sait exactement ce qu'elle va faire maintenant, le sourire de quelqu'un qui a trouver l'idée qu'il lui fallait.
Reprenant sa marche silencieuse il s'étira, comme une personne qui sort d'un long sommeil. Il regardait maintenant la rue d'un autre regard, comme on aurait passé d'une image en noir et blanc à une image couleur. Tout prenait un sens différent, et il voyait maintenant de multiples possibilités.
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Dans cette nuit noire où la lune était seule spectatrice de ce qui se déroulait sous son manteau blanc, le silence régnait en maitre à cette heure tardive. Seules les quelques feuilles entrainées par la légère brise pouvaient témoigner d'une activité. Cependant, la tranquillité nocturne fut vite rompue...
A la base, Rubis était venue dans ce coin de la ville pour analyser le secteur comme elle le faisait chaque soir à l'abri des regards suspicieux ou trop curieux. Une fois le crépuscule terminé, elle pouvait à sa guise inspecter minutieusement les alentours, sans se presser et, le tout, dans une atmosphère qui lui était favorable. La saison des pluies venait de se terminer, mais la ville respirait encore la fraicheur des gouttes tout juste tombées du ciel dans lequel, pendant la journée, un rayon de soleil venait parfois arracher un sourire aux nuages. On pouvait encore apercevoir la buée des vitres des bistrots du coin tout en jonchant le trottoir parsemé de flaques d'eau dans lesquelles la lune se reflétait. La jeune femme pensait qu'elle allait passer une soirée sans histoire, une heure ou deux tout au plus à rédiger un rapport détaillé mais concret à ses supérieurs. Soufflant une légère buée à chacune de ses respirations, elle se sentait bien. Son arrivée ne remontait guère loin, mais le fait de n'avoir croisé aucun antagoniste à son espèce l'arrangeait. Elle voulait à tout prix éviter la confrontation si cela lui était possible et tant pis si elle se faisait réprimander après, elle n'avait nullement quémandé la requête d'être envoyée ici.
Toutefois, si elle avait réellement souhaité passer une nuit paisible, elle ne se serait jamais intéressée aux cris qu'elle avait entendus. Si elle avait réellement souhaité rentrer dans son modeste logement sans une égratignure, elle ne serait jamais intervenue. Elle n'avait pas réfléchis sur le moment, bien qu'elle s'était montrée discrète au début. Elle s'était pourtant jurée, une fois arrivée sur terre, de ne pas se mêler des problèmes des humains. Mais la vision qui lui était donnée de voir lui fit manquer un battement de coeur.
Deux enfants, sans doute agés de tout juste 10 ans, se faisaient violemment battre sur le trottoir humide par trois individus qui semblaient n'en vouloir cas ce que les petits pourraient posséder d'intéressant sur eux. Rubis ne connaissaient pas grand chose aux créatures logeant à Terra, mais en vue des caractéristiques animales qu'ils possédaient, c'étaient sans aucun doute des Terranides. Ils s'étaient surement enfuis de leur habitat en espérant trouver de meilleures conditions ici. La jeune ange ne les jugea pas. Néanmoins, s'attaquer à de si petits êtres même si on est dans la pauvreté relatait d'une cruauté sans failles et cela, elle ne l'accepta pas. Ce fut l'image des enfants ensanglantés et suppliants qui l'a fit foncer sur leurs assaillants sur une violente montée d'adrénaline et de colère. Elle ne comptait pas les persécuter, simplement les occuper le temps que les bambins s'enfuient avec les forces qu'ils avaient réussi à conserver. La première partie de son plan, qui n'en était en réalité pas un, avait fonctionné avec plus ou moins de succès. Les enfants étaient parvenus à se faufiler dans une ruelle pour finalement disparaitre dans la pénombre et Rubis sut qu'ils étaient tirés d'affaire lorsque le bruit de leurs pas résonnant sur le bitume disparu. Maintenant, la difficulté était de semer ses agresseurs qui s'étaient retournés sur elle, faute de les avoir privés de leur butin.
Elle avait d'abord eu beaucoup de mal à se tirer de leurs griffes. La rapidité et les réflexes très développés des Terranides l'avait mise en difficultés et comme elle ne tenait pas à révéler sa vrai nature en se défendant, elle n'avait pu qu'esquiver périlleusement. La dizaine de minutes qu'elle passa au sein du groupe lui parut un véritable cauchemar. Des traces de crocs et de griffes lui parsemaient le corps sous forme de cicatrices et si les quelques hématomes visibles ne témoignaient pas de la violence des coups, les nombreuses entailles à ses vêtements prouvaient le contraire.
Elle réussit finalement à se faufiler hors de ce qu'elle pourrait clarifier d'une meute en prenant ses jambes à son coup. Elle courrait à perdre haleine, ses poursuivants derrière elle. Elle ne ressentait plus la douleur, l'angoisse et l'anxiété ayant pris le dessus durant sa course. L'épuisement ne l'atteignait pas, elle accélérait sans cesse sachant pourtant qu'elle s'épuiserait bien avant eux et cette fatalité la terrifiait encore plus. Elle accéléra au virage au bout de la rue, essoufflée, le vent lui fouettant le visage et ses jambes meurtries ne la portant presque plus. Comme si elle n'avait guère assez d'ennuis, voilà qu'un autre fait impossible vient se heurter à elle au sens propre. Ou, plutôt, ce fut elle qui entra en collision avec lui. Elle n'avait vu le jeune homme qu'au dernier moment et n'avait pas eu le temps de freiner, ou même d'essayer de le contourner avec peine. Le choc entre les deux jeunes gens fut brutal en particulier à cause de la vitesse dont Rubis avait usé auparavant. Elle entraina Nicolas dans sa chute, roulant sur plusieurs mètres avec lui pour finalement atterrir sur la rue dans un dernier plaquage involontaire.
- Dé... Désolé...
C'est tout ce que la jeune femme put prononcer avant que la douleur de ses plaies, dont une située à la hanche plus profonde que les autres s'était ouverte davantage, lui coupa le souffle. La souffrance la frappait, cinglante, acerbe. La femme se recourba sur elle-même les sourcils fortement froncés sous le mal ressentit.
- Elle est là!
Tournant faiblement le visage pour regarder derrière elle après avoir jeté un oeil à Nicolas pour vérifier si elle ne l'avait pas trop sonné durant leur collision, sa pupille se rétracta. Pendant quelques secondes, elle avait oublié quel était réellement le but de sa fuite, et la vision des terranides foncant dans leur direction lui ramena la mémoire comme un sceau d'eau glacée à la figure. Décidément cette soirée allait être interminable.
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A cette heure ci, a ce moment là, à cette pensée là, c'était comme s'il avait eu de la musique à fond dans les oreilles. Il ne faisait pas très attention à ce qui l'entourait, et rentrant chez lui d'un pas tranquille et dans ses pensées il ne s'attendait absolument pas à se faire renverser par une jeune fille ensanglanté, encore moins à se retrouver quelques secondes plus tard face à ses présumés agresseurs.
Ce fut le choc, un instant avant il était dans son monde, l'instant d'après il était par terre. Il ne l'avait ni entendu ni vu arrivé. Néanmoins quelque chose l'avait prévenu, un sixième sens?. Et c'est sans doute cela qui l'avait fait se retourné dans la direction d'arrivé de la jeune fille une demi seconde avant la collision.
C'était une bonne intuition, la question n'était pas là, hélas elle arrivait trop tard pour éviter la jeune fille.
S'il n'avait pas été autant dans ses pensées il aurait pu largement l'éviter...mais il y a des soirs où une collision accidentel, un choc brutal, est parfois necessaire pour revenir là où l'on cherchait à aller.
Comme rencontre il y avait plus simple, comme remise sur le droit chemin aussi d'ailleurs. Ce fut brutal, violent et impressionnant, le choc les envoya plusieurs mètres plus loin en roulé boulé, si Nicolas avait été surpris le choc n'avait pas été si violent pour lui, néanmoins son cerveau fonctionnait à son maximum pour déterminer les causes du choc et de ce qui lui arrivait. Reprenant ses esprits rapidement il constata qu'une jeune femme était étendu non loin de lui, se relevant il pu constater d'un clin d'oeil rapide qu'elle était en sang. Il n'eu pas le temps de s'interroger davantage sur cette belle inconnue qui l'avait renversé que devant lui se précipitait 3 créatures à l'allure vaguement humaine, probablement des fan de manga qui ont un peu trop bu et sont sortis déguisé, cosplayer en leurs personnage songea le jeune homme sur le coup.
A première vue il en voulait à la jeune femme, et avait déjà commencé à s'en prendre à elle s'il en croyait les blessures qu'il avait cru voir sur son corps. Mais alors ces gens étaient quoi? Des Sadiques? Des violeurs? Des dingues...c'était probablement la solution la plus logique quand à ce qui arrivait, des dingues déguisés qui agressent les gens...vraiment il y avait des malades en libertés dans cette ville.
"On veut la fille, elle nous a fait perdre nos proies, elle doit les remplacer...et toi aussi tiens, t'a du fric? Donne nous tout, ou alors on te saigne." - Dit l'un des agresseurs"
Il aurait pu courir et s'enfuir, après tout ces histoires ne le regardait en rien mais une étrange envie était née en lui depuis qu'il avait eu cette idée qui l'avait fait frémir. Cette idée lui parcourait l'échine, passant par chaque fibre de son corps, un sentiment bestial se propageait, un sentiment de puissance infinie : de l'adrénaline.
Qui ces gens étaient il s'en foutait pas mal, depuis un moment il avait une envie non comblé, une faim non rassasié. Il voulait se battre, peu importe contre qui ou contre quoi, il avait un surplus d'énergie à dépenser et l'occasion se présentait d'elle même? Mais il fallait faire ça dans les règles, ils voulaient faire ça en beauté, que ces assaillants n'aient pas l'ombre d'une chance, qu'il puisse admirer la peur dans leurs visage...
Il délirait et il le savait, le démon s'en délectait car à cet instant il était l'un des siens, ils avaient osé le menacé?
En temps normal il aurait fait une pirouette pour s'en sortir, et aurait sauvé peut être la fille, là, seul l'ivresse du combat et de la victoire le motivait. Prenant une grande inspiration et serrant les poings il tenta de jouer les appeurés, les faibles. Mais au fond de lui, il jubilait qu'une tel situation se produise à cet instant, ces pauvres types ne savaient vraiment pas ce qui les attendaient.
"Pitié...s'il vous plait...je..je vais tout vous donnez...tenez voici tout mon argent..." - Bredouilla t il-
Se tenir devenait pour lui de plus en plus difficile, il avait envie de se lacher, là, tout de suite, mais il ne fallait pas négliger une certaine stratégie, preuve d'esthétisme et de savoir faire. Comme il s'y attendait, celui qui semblait être le chef de cette bande de dingue s'avança, triomphant en direction de Nicolas pour aller chercher l'argent du Terrien. Tendant l'argent en tremblotant, il fit mine de regarder le sol car il ne pouvait plus cacher un sourire carnassier, et lorsque la main du chef des Terranides aggripa l'argent tendu par Nicolas ce fut comme un signal de départ lancé pour le carnage.
Grâce au démon en lui, il se savait plus fort et plus résistant qu'un humain ordinaire, il le savait...mais il n'avait jamais vraiment testé un tel pouvoir pour détruire sur d'autres personnes. Mais lorsqu'il aggripa avec une rapidité stupéfiante le poignet de son agresseur, là il se rendit compte de la différence de force qu'il y avait désormais entre lui et les humains. Il jubilait.
*Il...il est mou comme du beurre...Je peux lui broyer le poignet comme s'il était en guimauve*
Serrant un peu, un craquement se fit entendre. Les os broyés sous la pression, son agresseur ne put s'empecher de lacher un hurlement de douleur et de surprise, d'un coup de pied au niveau du torse il l'envoya contre plusieurs poubelles...au vue du son émis, des os avaient encore craqués.
Portant un regard rapide sur les deux autres pauvres créatures présentes ici, il se rendit compte qu'il avait obtenu exactement l'effet escompté : La peur.
" Alors vous venez? Je me ferais une joie de vous découpez en morceau."
La réponse ne se fit pas attendre, ce fut un vrai course pour s'en aller le plus loin possible du Terrien fou, les deux acolytes étaient partis mais restait le chef, qu'en faire? Le tuer? Après tout, ses autres victimes n'avaient pas eu la chance de s'en tirer en vie. Oeil pour oeil, dent pour dent, la loi du talion était telle.
Néanmoins un frémissement lui fit comprendre qu'il n'était pas seul, en effet, dans son combat il avait totalement oublier la jeune femme. Se calmant petit à petit, l'adrénaline redescendant, il retrouva des sentiments plus humain en la voyant, allant à son chevet il s'assura qu'elle allait bien...mais si elle était consciente et qu'elle avait tout vu? La tuile...
"Mademoiselle? Mademoiselle vous m'entendez? Vous allez bien?"
*Il faut la tuer, sinon on aura des ennuis ! *
*Ne dis pas de bêtises, vu son état elle a besoin d'un médecin...*
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Rubis avait tenté de se remettre sur ses jambes à plusieurs reprises, dans l’espoir de s’en sortir. Malheureusement, ses vaines tentatives faisaient plus de mal que de bien, la jeune femme retombant à chaque fois durement sur la route. Elle se fit une raison, porta sa main à sa hanche meurtrie pour tenter d’arrêter l’hémorragie qui s’en écoulait et fronça les sourcils. Elle était véritablement coincée. Même ses ailes repliées et cachées sous son pull étaient encore trop petites, et ne pouvaient la porter sur un endroit en hauteur pour la sécuriser, elle le savait pertinement. Elle tourna la tête et s'aperçu avec stupeur que Nicolas était encore là. Pourquoi ne s'était-il pas encore enfui? Il avait pourtant eu l’occasion, largement même! Ne voyait-il pas comme la situation ne devait pas être prise à la légère? De la manière dont il examina ses assaillants, Rubis conclu quel spectacle comique et puéril devait afficher le groupe aux yeux de Nicolas. C'était justifiable, les humains connaissaient-ils l'existence des terranides et de leur monde? Elle n'en savait rien. Malgré sa respiration saccadée, ses blessures, et le sang qu’elle continuait de perdre, l’ange resta consciente. Elle aurait voulu crier au jeune homme de détaler aussi vite qu’il ne le pouvait, qu’il n’avait pas à se mêler de cela, mais les mots restèrent inaudibles au creux de sa gorge. Elle ne voulait pas qu’il soit blessé, elle n’avait pas fait tout cela pour qu’une autre personne soit prise entre les griffes des trois Terranides et subisse les conséquences de leur cupidité.
"On veut la fille, elle nous a fait perdre nos proies, elle doit les remplacer...et toi aussi tiens, t'a du fric? Donne nous tout, ou alors on te saigne." - Dit l'un des agresseurs"
Voilà, gagné! Il était foutu comme elle maintenant! Mais qu'avait-il dans la tête bon sang? Ce n'était pas un jeu! Pourtant le jeune homme devait être sûr de lui, car Rubis ne le voyait ni trembler, ni possèder une quelconque trace de doute dans son regard. Au moins maintenant il était fixé sur les véritables intentions de ce qu'il avait pu prendre pour des gitans ou quoi que se soit. Pourrait-il être à la hauteur? Un contre trois... le calcul se faisait sans mal. Et puis les Terranides ont à leurs dispositions de plus grandes capacités que les humains, comprenant vitesse, agilité et surement force et tenacité.
"Pitié...s'il vous plait...je..je vais tout vous donnez...tenez voici tout mon argent..." - Bredouilla t il-
De quoi?!
Rubis déglutit en regardant l'humain tendre ses petites économies au chef du groupe d'une voix qui trahissait sans mal sa crainte et l'affolement qu'il laissait paraître. La jeune femme soupira. Décidément, son pronostic était vraiment loin de la réalité. Même si c'était superflu et inutile, elle avait plaçé quelques convictions, bien que minimes, dans le jeune homme et celles-ci venaient de partir en fumée aussi rapidement et radicalement qu'une touffe d'herbe qu'on piétinne. Mais si c'était pour se rendre avec si peu de résistances, dans ce cas, pourquoi Nicolas était-il rester planté là au lieu de disparaître comme il aurait du le faire pour sauver sa peau? La curiosité? Une fausse assurance? Il devrait pourtant savoir que les Terranides n'allaient pas se contenter du piètre dû que leur offrait le terrien.
Ce fut lorsque Nicolas baissa la tête que Rubis comprit. Il... Il souriait. Et pas n'importe quel sourire. Un sourire sauvage, carnivore comme si ce moment... il le savourait avec une certaine exitation. La même exitation que lorsqu'un fauve traque sa poie, tapit dans les fourrés devant attendre, attendre encore et toujours le bon moment, alors que sa victime est là devant lui. Le prédateur ne désire qu'une seule et unique chose pendant que sa future dépouille ne se doute de rien: planter ses crocs si profondément dans son cou qu'il atteindra la veine principale pour briser celle-ci et s'abreuver du gout du sang pendant l'innocente créature entre ses pattes ne finissent par dépérir dans une souffrance inégalable. Par ce simple sourire, c'était tout un flot d'images de ce type qui traversait l'esprit de la jeune femme. Elle écarquilla les yeux lorsque Nicolas attrappa le poignet de son adversaire sans qu'elle aie pu le voir, tout s'était passé si vite. Comme la suite qui ne se fit pas attendre. Il avait suffit que l'humain serre légèrement la pression émise autour de l'avant bras du Terranide pour que celui-ci se brise dans un craquement sourd. C'était impossible. Comment un humain pouvait-il avoir une pareille force? Rubis afficha une mine triste et compatissante pour le chef qui fut envoyé sans mal contre des poubelles plus loin, aggravant son état. Elle suivit du regard ses deux autres compères s'enfuir au triple sprint. Devant ce tableau, elle se demanda qui elle devait finalement craindre au final. Elle sursauta lorsque le jeune homme se tourna vers elle. L'idée qu'elle fut la prochaine sur sa liste de barbarie la traversa, en particulier si Nicolas faisait cela uniquement pour le plaisir.
"Mademoiselle? Mademoiselle vous m'entendez? Vous allez bien?"
Elle cligna des yeux, ayant cru mal entendre. Relevant le visage pour regarder son interlocuteur, elle ne put dire ce qu'il s'était passé. Son regard avait changé en à peine une seconde, ses traits s'étaient radoucit. Il n'avait plus rien à voir avec celui qui s'était battu avec perfididé et sadisme quelques minutes auparavant. Elle soupira, pouvant se détendre enfin.
- Je... Je crois oui...
Les idées dans sa tête se mettaient en place difficilement. Surement à cause des maux qu'elle avait et dont la douleur ne disparassait pas... Mais elle n'avait pas rêvé, ce qu'elle venait de voir ce n'était pas humain, elle le savait. Non, elle en était certaine. Plongeant ses yeux de glace dans le regard pourpre du jeune homme, elle resta immobile à le regarder, cherchant ce quil la laissait songeuse dans cet individu.
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La tuile...c'était vraiment le cas de le dire. Il s'était lâché, il avait pris son pied en défonçant ces pauvres types, ou plus précisément "ce" pauvre type. Celui ci gisait désormais contre le mur froid et humide de la cité, les côtes au mieux félés et le poignet quand à lui en miette. Il avait du sacrément déguster, Nicolas savait qu'il aurait pu les maitriser sans difficulté et les livrer à la police mais une bête c'était emparer de lui, faisant preuve d'une cruaté et d'une brutalité sans égale.
Mais actuellement ce qui le gênait le plus c'est que la fille en avait été témoin, heureusement d'un coté d'ailleurs car c'était grâce à elle qu'il était sortis de son état de Berserker. Visiblement elle souffrait de multiples blessures, blessures impressionnante à première vue. Du sang s'écoulait au niveau de sa hanche, la plaie avait du se rouvrir il y a peu. Vu son était quasiment certains qu'elle n'était pas sur de ce qu'elle voyait, sans doute dans un délire ou dans un semi sommeil, comme dans un rêve, peu en phase avec la réalité.
Du moins c'était ce qu'il espérait, car un témoin aurait été plus que gênant pour la suite de ses affaires...la tuer si elle avait tout vue? Il ne le ferait pas et il le savait, dans son état antérieur il pouvait à la rigueur mais là...il n'en était même plus question.
*Cette fille est dangereuse ! Tu dois prendre les mesures nécessaires ! C'est à dire finir le dingue et la fille ! *
* Ne soit pas idiot, je ne finirais ou ne tuerais personne, j'ai eu un moment de...folie, d'oubli mais cela ne se produira plus. D'autant que je ne sais pas...cette fille...*
*Est dangereuse...alors pourquoi ne pas la tuer? D'autant que tu as aimé ça tout à l'heure non?*
La jeune femme finis par articuler quelques bribes de mot, elle allait bien. Il était à la fois heureux et inquiet de cela, heureux car le fait qu'elle aille bien était un soulagement pour lui mais inquiet par ce qu'elle avait pu voir. Dans ce cas pas le choix...il fallait qu'il la raccompagne chez lui, pas question qu'elle refuse après ce qu'elle avait pu voir elle était dangereuse pour lui.
"Vous êtes blessés...je vais vous emmener chez un médecin ne bougez pas..."
Un médecin? A cette heure ci? Il en sortait vraiment des bonnes.
Il disait ça plus pour se donner une consistance qu'autre chose, il devait pouvoir l'emmener sans qu'elle ne crie au viol ou au meurtre, d'un coté si elle avait vu le carnage qui venait de se produire il y avait de bonne chance pour qu'elle s'y mette sans tarder.
En effet un homme qui massacre quasiment trois dingues pour ensuite vous demandez si cela va...non c'est vrai tout est logique, rien de bizarre...vraiment son raisonnement comportait quelques défauts.
Enfin...d'un coté il serait fixé, fixé quand à savoir si elle avait vu ou non la scène qui c'était déroulé...devant ses yeux, si elle était morte de peur ou se débattait en racontant qu'elle allait tout dire à la police, il y avait de forte chance pour qu'elle ai été témoin de la scène.
*Pourvu qu'elle tombe dans les pommes...comme ça elle posera moins de question* -songea même un instant le jeune homme -
*Tombe dans les pommes...pourquoi pas tout simplement meure?*
Se décidant, il mit ses bras sous elle pour la soulever en douceur, le premier au niveau de ses épaules, le second sous ses jambes. Elle était plutôt jolie et légère, si ce n'était le sang qui repeignait ses habits on aurait pu croire qu'elle somnolait tranquillement, son visage était harmonieux et inspirait un sentiment de tranquilité certain.
*Et merde je vais avoir plein de sang sur mes fringues...pourquoi j'ai mis une chemise blanche?!*
C'est vrai qu'en portant une blessée, on a souvent du sang, c'était logique. Mais plus grave, il fallait qu'il rentre sans croiser une seule personne, car couvert de sang comme ils étaient les passants ne chercheraient pas à comprendre et croiraient qu'un tueur sanguinaire sévissait dans les rues emportant ses victimes dans son antre pour leurs faire subir d'autres outrages, tueur sanguinaire avec d'excellent goûts vestimentaires cela dit.
Ne perdant pas de temps, il se décida à se remettre en marche en direction de chez lui tout en songeant à ce qu'il devait faire de la jeune femme.
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Rubis regardait Nicolas sans rien dire. Celui-ci semblait lutter dans un conflit intérieur ou, du moins, c'est ce qu'elle imaginait. Pas étonnant que le jeune homme se pose des questions vu qu'elle avait été témoin de sa folie furieuse contre les terranides... ou du moins celui qui avait eu la malchance de tomber sur lui, les deux autres courraient encore, mais sauf. Il s'imaginait sans doute qu'elle allait divulguer ce massacre aux autorités de son monde et que les sanctions n'allaient pas être légères. Chez elle, le châtiment d'une telle conflagration aurait été la suppression de l'individu et rien d'autres. Ignorant comment fonctionnaient la milice et les lois qui en résultaient, la jeune femme songea cependant que Nicolas aurait passé sans doute un mauvais moment. Heureusement pour lui, elle n'allait nullement le faire, cela ne lui rapporterait aucune satisfaction et, après tout, elle lui devait beaucoup. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle aurait fait si il ne s'était pas retrouvé, malencontreusement disons le, sur son chemin. Les terranides l'auraient peut-être tuée, dévorée, massacrée, pillée ou pire... Elle remercia le ciel qu'il en fut autrement.
"Vous êtes blessés...je vais vous emmener chez un médecin ne bougez pas..."
- ! Non! Surtout pas!
Ces mots étaient sortit sans crier gare de sa bouche. Il était hors de question qu'il l'amène à quiconque et en particulier pour être oscultée, il était fou? Enfin non... il ne pouvait pas savoir, cette offre était d'ailleurs plutôt généreuse de sa part. Les hopitaux... Les médecins, la jeune femme devaient les éviter comme la peste si elle ne voulait pas être repérée. Ses ailes ne passeraient jamais inaperçues pendant une consultation, même de routine. On découvrivrait ce qu'elle est rapidement et qui sait ce qu'il adviendrait d'elle par après? Les humains n'aiment pas la différence, ils la craignent et la renient. Etant une créature biblique ils seraient capable de vouloir la brûler pour la renvoyer d'où elle vient et, dans ce sens, ça marcherait. Sans son enveloppe humaine, son antité angélique retournerait au ciel immédiatement. Elle ne pouvait pas se le permettre. Si elle retournait maintenant auprès des siens, cela signiferait l'échec. L'echec signiferait que le doute, la réticence et l'appréhension s'installeraient. Et la méfiance signiferait qu'elle serait sans doute renier à jamais. Ce schéma funeste glaça le sang de Rubis. Nicolas pouvait l'emmener où il désirait tant que ce n'était pas près d'humain en blouse blanche pour qui la recherche et la découverte sont plus importante que tout autre chose sur terre.
Elle fut surprise lorsqu'il la souleva, lui faisant arracher un petit gémissement de douleur sous le mouvement de ses jambes douloureuses. Elle s'accrocha à lui en passant ses bras autour de son cou doucement pour mieux se tenir et garder de l'assurance. Elle frissonna un peu, tournant son regard vers la main qui se situait à son épaule. Pourvu que l'idée ne lui vienne pas de la descendre davantage. Suivant le geste à sa pensée, elle fit descendre discrètement ses ailes, tout en les laissant plaquées contre son dos endoloris. Il commenca alors à marcher, elle garda le silence. Pourtant, l'ange avait envie d'en savoir plus. Cette bataille restait dans sa tête et repassait en boucle. Rubis n'avait pas eu peur en voyant cela, bien que l'égarement soudain de Nicolas aurait pu en faire trembler plus d'un. Elle était habituée, avait déjà vu bien pire. Les bains de sang, elle connaissait, mais le pire dans tout cela c'est qu'elle n'avait été que spectatrice. Combien de fois n'avait-elle pas vu les siens tombés à terre dans des circonstances tragiques? Elle avait envie de questionner le jeune homme, mais remis sa petite convoitise à plus tard. Autant ne pas lui en reparler de suite, ce n'était pas une bonne idée elle attendrait une nouvelle occasion. Si son intuition était juste, si Nicolas avait bel et bien une faculté ou une aptitude sortant de l'ordinaire, leurs routes se recroisaient sans aucun doute. Après tout, sa tâche consistait à cela sur terre. Mais pour l'instant, elle voulait rentrer. Jetant un coup d'oeil circulaire autour d'eux, elle vit que Nicolas avait déjà bien avançé.
- Si je peux me permettre une autre réflexion, je souhaiterai rentrer chez moi. Faut pas en faire tout un plat, je vais bien vraiment.
Elle se força à sourire, afin d'accompagner le geste à la parole malgré la douleur qui l'étreignait encore de toute part. Il n'était pas obligé de tout savoir. Il l'avait sauvé, elle lui en était redevable, ça s'arrêtait là inutile d'aller plus loin, elle saurait se débrouiller même si cela devait prendre plus de temps que cela ne devrait. Une fois rentrée, elle pourrait sans doute atténuer ses douleurs en gelant les parties de son corps gravement touchées momentanément. Pour le reste, il faudrait attendre. Elle espérait que ses hématomes et cicatrices soient éphémères et qu'ils partiraient rapidement. Oui, tout devrait bien aller, sans la moindre contrariété. Maintenant, fallait-il l'en convaincre.
- Je suppose également que je dois vous dire... merci? Mais je pense que vous en avez fait suffisement pour moi ce soir. Cependant si vous voulez faire une nouvelle bonne action, vous me reposez au sol gentiment et on se quitte d'un commun accord. Je pense que c'est le mieux à faire.
Elle arriverait bien à rentrer quitte à devoir se trainer au sol pour y aboutir. Quoique si elle parvenait à longer les mûrs se serait surement réalisable également, en quelques heures certes, mais réalisable. Restait à savoir maintenant si son sauveur d'un soir l'entendait de cette oreille. Dans le cas inverse, il faudrait qu'elle trouve autre chose. Et vite.
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Le doute, l'un des pires sentiments qu'il puisse exister. Ce sentiment qui fait que souvent l'on ose pas, que l'on se fait des films, que l'on retourne la situation dans chaque coin de sa tête, sous chaque forme possible. Faisant un nombre de plan incalculable pour arriver à ses fins en prenant le moins de risque possible, le doute est le principale ennemi du risque.
Réfléchir avant d'agir comme le dis le proverbe n'a jamais exclu d'agir pour finir, or ici, le doute nous prive de toute action. Parce que l'on est trop ancré dans son monde, parce que l'on s'imagine trop la réalité sans vraiment la vivre, on laisse le doute prendre le dessus.
On dit souvent, "il vaut mieux avoir des remords que des regrets", libre à chacun d'interpréter cette phrase comme il le souhaite mais il est vrai que souvent on risque plus en agissant pas, qu'en agissant.
On regrette souvent de n'avoir pas fait ceci ou cela, on regrette aussi d'avoir agi de temps en temps mais finalement...en agissant à ce moment là, nous étions en accord avec nous même, avec nos sentiments les plus sincères, nous ne nous mentions pas avec des pensées parasites dans le seul but de prendre le moins de risques possible.
Car c'est cela, nous ne voulons rien risquer de risque de tout perdre. C'est absurde, la plupart du temps on a rien alors pourquoi ne pas risquer ce rien pour obtenir tout? C'est le challenge de la vie, le paris de l'homme depuis le début, être capable à partir de rien d'obtenir tout.
Et c'est un doute tel que celui là qui le paralysait actuellement, paralysait manière de dire puisqu'il marchait dans la rue en portant une charmante demoiselle dont il ignorait encore le nom. Il l'avait sauvé sans trop le vouloir, ayant fait d'elle un témoin gênant et ne pouvait pas encore statué sur son sort.
Sa capacité d'observation était stupéfiante, mais ses pensées étaient brouillées à l'heure actuelle, une erreur qui pourrait lui être fatale dans d'autres circonstances.
Heureusement il lui restait une dernière carte à jouer, celle des pouvoirs télépathiques du démon, lui prêtant un moment ses pouvoirs, celui ci était capable de lire dans les pensées les plus profondes des gens. S'il avait bûcher un peu plus, il aurait été capable de le faire sans faire appel à lui, mais là il devait mettre sa fierté de coté et le laisser l'aider. Il faudrait vraiment qu'il travaille a obtenir plus de pouvoir pour pouvoir le faire seul car cela devenait agaçant pour lui.
*D'accord...- pour la première fois de leurs accord le démon semblait exténué et peu locace -*
*Par ce pacte qui nous unit...*
Comme à chaque fois qu'il utilisait les pouvoirs du démon, une sensation désagréable l'envahit, une sensation de vice et de souillure infinie. Un sentiment de répulsion traversa son être, le faisant greloter un instant, la vision de tout ces corps qu'ils avaient torturer, de toute les personnes qu'il avait fait souffrir...il voulait fermer les yeux, mais comme à chaque fois cela était graver à l'intérieur de son être et il ne pouvait que regarder, subir le spectacle douloureux d'une vision macabre, et enfin comprendre, comprendre avec qui il s'était allié. Une larme perla, descendant sur une de ses joues, s'écrasant sur son costume taché de sang. C'était l'un des tributs qu'il devait offrir, expier, pleurer toutes les larmes de l'enfer.
La vision s'estompa, avec elle le goût du sang dans sa bouche, l'odeur de chair brulé, les visions et bruits macabres. Cela n'avait duré même pas une seconde, mais pour lui c'était comme s'il avait du passer une vie entière à supporter cela. La fin justifie les moyens? On peut le prétendre sans y croire, et c'est cela qui arrive, payer un prix trop grand pour soi. Reprenant son souffle il se reprit lui aussi, cela n'était pas finis ! Loin de là ! Maintenant il fallait qu'il plonge dans les pensées de la jeune femme pour savoir ce qu'il s'était passer, qu'avait elle donc vu?
Plongeant son regard son elle, comme pour la transpercer, se focalisant sur sa seule personne il tenta d'entendre les murmures de ses pensées qui à l'heure actuelle était au plus bas. Pas qu'elle ne pense pas, mais plus qu'il avait du mal à entendre...fermer les yeux pour se concentrer n'était pas une possibilité, il devait regarder où il allait tout de même !
Au fur et à mesure de la marche le son devenait de plus en plus fort, mais la clarté laissait franchement à désirer.
*Pourvu qu'elle ne s'aperçoive pas que je la regarde tout le temps...*
Il ne songeait plus qu'a ça, si elle s'en apercevait, non seulement elle le prendrait pour un dingue ou un maniaque. Mais en plus ses pensées seraient absorbées par cela, impensable ! Avalant une gorgée de salive qui était resté coincé au niveau de sa gorge, il continua à se concentrer cela devenait plus clair et il retenait maintenant plusieurs bribes de mots qui revenait souvent...mais toujours impossible de comprendre...il ne fallait pas qu'elle regarde sinon c'était finis. Tournant souvent sa tête, elle lui fit peur à chaque instant.
*Pourvu qu'il ne m'emmène pas à l'hôpital...ça serait vraiment ...mes ailes...pas peur de lui...pas le dénoncer...une chance plutôt...et puis moi aussi...*
Il ne comprenait que par bribes mais il devrait s'en contenter, c'était déjà surprenant qu'a cette vitesse et dans cette condition il ai pu se servir de ce pouvoir à une tel intensité. La lâchant du regard comme s'il allait se faire prendre pour voyeurisme, il réfléchit en souriant. La situation n'était pas si catastrophique que cela puisqu'elle semblait avoir une peur panique de l'hôpital et qu'elle ne souhaitait pas le dénoncer, cela répondait aussi à une autre question importante : Elle n'était pas sonné du tout et avait du assisté à toute la scène, mais elle ne semblait pas avoir peur...peut être avait elle vu pire?
Si elle avait peur de l'hôpital mais pas de ça, il ne pouvait y avoir qu'une raison songea sur le coup le jeune homme.
* C'est une immigrée, où quelque chose dans le genre, elle ne doit pas avoir de papier où un truc du genre...maintenant deux solutions...c'est déjà tout trouvé, je suis d'humeur à m'amuser ce soir et de toute façon je ne veux pas prendre de risque. Par contre elle a dit des ailes? J'ai du mal comprendre*
* - Comme s'il venait d'apprendre la fin du monde - De quoi?! T'a dis quoi? Elle a quoi?! *
*Rien elle devait délirer, ou j'ai du mal entendre elle a dit qu'elle avait...*
A cet instant, la jeune femme se décida à sortir du silence qui c'était installé pour elle vu que le jeune homme c'était bien "amusé" entre temps. Visiblement elle voulait rentrez chez elle, qu'elle allait bien ou au moins qu'il la laisse tranquille et marcher. Qu'elle allait bien songea t il? Elle pissait le sang et elle allait bien? Elle devait avoir vraiment peur, de lui ou des autorités. Comme cela ne donnait aucun effet malgré le sourire dont elle le gratifia elle continua.
- Je suppose également que je dois vous dire... merci? Mais je pense que vous en avez fait suffisament pour moi ce soir. Cependant si vous voulez faire une nouvelle bonne action, vous me reposez au sol gentiment et on se quitte d'un commun accord. Je pense que c'est le mieux à faire.
Inspirant et soupirant de dépit, il s'aprétait à lui répondre. Vraiment elle n'avait pas conscience des réalités, vu son état elle ne ferait pas 10 mètres avant de s'écrouler, sous la douleur dans le meilleur des cas, sous l'hémorragie dans le pire. Il s'arrêta, pour marquer la situation il la regarda et lui sourit, d'un sourire amusé par des propos qui semblent fous pour celui qui les entends.
"- Si je vous dépose ici, dans ce caniveau pour être précis, si vous ne bougez pas j'estime vos chances de survies à 1 pour 5, en ne comptant pas les charmants dingues dont nous gratifie cette ville bien sur. Bien sur vous allez bougez vers je ne sais où, cela même au moment où je vous aurais laissé par terre. Vous marcherez 10 mètres au mieux avant de vous écroulez sur le sol, foudroyé par la douleur, vous pisserez tout votre sang ici...dans cette endroit minable...bouffé par les rats qui seront ravis d'avoir à manger pour un moment. C'est ce que vous souhaitez?"
Il avait dit cela sans gravité, comme si cela était plus ou moins normal, logique. Ce qui était le cas pour lui, et il reprit.
*Je ne vous emmènerais pas à l'hôpital...sauf si vous ne voulez vraiment pas venir... - Il espéra que cette phrase la fis changer d'avis - Et comme vous, je ne tiens pas à ce que vous y alliez, vous comprenez facilement pourquoi. Donc je vais vous emmenez chez moi, vous récupérez et ensuite, quand cette histoire ce sera tassé...bye bye ! C'est pas trop mal comme proposition non?"
-
Lorsque le jeune homme s'arrêta, Rubis cru pendant l'ombre d'un instant qu'il allait optempérer à sa requête. Que son élan d'héröïsme allait s'arrêter là, qu'il allait la laisser seule comme elle le lui avait demandé gentiment pour repartir à leurs activités respectives. Mais avec le sourire amusé qu'afficha Nicolas la seconde suivante, elle comprit rapidement que c'était raté. Il devait la prendre pour une folle qui divaguait en raison du sang qu'elle avait perdu. De mieux en mieux.
"- Si je vous dépose ici, dans ce caniveau pour être précis, si vous ne bougez pas j'estime vos chances de survies à 1 pour 5, en ne comptant pas les charmants dingues dont nous gratifie cette ville bien sur. Bien sur vous allez bougez vers je ne sais où, cela même au moment où je vous aurais laissé par terre. Vous marcherez 10 mètres au mieux avant de vous écroulez sur le sol, foudroyé par la douleur, vous pisserez tout votre sang ici...dans cette endroit minable...bouffé par les rats qui seront ravis d'avoir à manger pour un moment. C'est ce que vous souhaitez?"
L'ange ne peut retenir un petit rire suite à ses paroles. Il voulait vraiment qu'elle lui réponde "oui"? Histoire de rire un coup? Non mais franchement, elle avait une tête de suicidaire? Si elle n'était pas certaine de pouvoir arriver chez elle en un seul morceau, elle ne lui aurait guère dit cela. Il faut croire que la situation lui procurait réellement un divertissant spectacle. La précision avec laquelle il ponctuait tous les détails de sa probable mort était déroutante. Décidément ce Terrien l'amusait. Il était vrai que toute personne dans son état aurait sans doute déjà perdu connaissance ou aurait entrainé des complications. Sauf elle n'était pas n'importe qui, mais cette information ne sortirai jamais de sa bouche. Il fallait donc jouer les bonnes figures en attendant.
" -Je ne vous emmènerais pas à l'hôpital...sauf si vous ne voulez vraiment pas venir...
Le sourire de la jeune femme s'effaca directement. Du chantage? C'était bien un humain, tous les mêmes au final. Elle ne cédèrait nullement avec ce genre de tentatives, loin de là. Sa fierté était sauvage, indomptable, inébranlable. Son visage s'assombrit directement. Finalement l'idée du caniveau n'était sans doute pas si mauvaise que cela et elle en profiterai surement pour lui arracher ce petit sourire qu'il arborait depuis tout à l'heure et qui commençait à l'irriter promptement. Elle le laissa néanmoins poursuivre avant d'envisager le proche d'éroulement des évènements.
- Et comme vous, je ne tiens pas à ce que vous y alliez, vous comprenez facilement pourquoi. Donc je vais vous emmenez chez moi, vous récupérez et ensuite, quand cette histoire ce sera tassé...bye bye ! C'est pas trop mal comme proposition non?"
Pas trop mal? Il avait les idées larges. Minute, comme ça chez lui?! Le visage de la jeune femme blémit. Il en était hors de question! Sa convalescence allait surement prendre plusieurs jours si pas plus d'une semaine avant de s'achever complètement, elle n'allait quand même pas rester chez un inconnu durant tout ce lapse de temps! Elle prit un instant pour réfléchir. Dans le pire des cas, il n'habitait pas seul et elle devrait supporter la curiosité, la méprise ou la moquerie de ceux qui vivaient à ses côtés. Rubis n'avait pas envie de passer pour une bête de foire, elle n'avait pas les moyens de se défendre en ce moment et cela l'a révulsait. Mais surtout, ça la mettait en danger, car rester autant de temps avec des individus compromettrait sa véritable identité. Maintenant il se pouvait aussi qu'il habite seul et qu'elle pourrait prendre la poudre d'escampette avant le matin quand il aurait le dos tourné. Cette dernière hypothèse l'a laissa en froid, les difficultés seraient grande avec son corps endoloris. Dans ce cas elle attendrait simplement un jour ou deux, au moins le temps que ses jambes se rétablissent suffisemment.
- Je suppose que je n'ai pas vraiment le choix.
Elle n'avait pas confiance en lui, elle ne le connaissait pas. Elle ignorait si il allait tenir parole et la laisser repartir sans plus une fois sa guérison arriver à terme. Tant pis, il fallait prendre le risque, ce n'était qu'un mauvais moment à passer, du moins, elle essayait de s'en convaincre et ce n'était pas facile. Elle avait toujours détesté être un fardeau pour les autres, une petite créature faible dont il fallait s'occuper. Ca la mettait en rage d'être dans cette situation pleutre, mais elle devait serrer les dents dans un premier temps. Elle se jura de rien n'accepter de plus que des soins primaires et le toit qu'il lui proposait. Elle resserra légèrement l'étreinte qu'elle donnait à son cou pour se maintenir, signifiant son approbation face à cette assistance à double tranchant.
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Lorsqu'elle s'inclina finalement devant ses arguments, un sentiment de soulagement le parcouru, son soucis premier étant régler pour le moment. La pression à laquelle il avait fait face jusqu'a présent lui semblait insurmontable, et au final, le problème commençait à se résoudre.
Ce soucis, il l'avait créer de toute pièce en jouant de ses pouvoirs bien plus qu'il n'aurait dû, ce manque de contrôle lui entrainait désormais les pires ennuis.
Du moins lui attirait serait plus juste, il fallait mettre la tournure au passé car le soucis était en passe de se résoudre. Chez lui au moins la fille ne risquait pas de raconter ce qu'elle avait vu, l'histoire se tasserait au bout d'un moment et puis de toute manière, s'il avait bien tout compris ce n'était pas son intérêt d'aller voir la police. Certes la laisser claquer dans le caniveau aurait été une bonne option si, comme son démon il avait été dépourvu de coeur et de sentiment.
*La laisser t'aurais éviter des ennuis...en plus c'est elle qui demandait...*
*ça suffit, arrête de te comporter comme une grand mère peureuse *
Quand on parlait du loup, il ne tardait jamais à arriver. Comme pour confirmer le proverbe le démon était apparu peu après qu'on eu parler de lui, en colère d'avoir prit tant de risque alors qu'il était si simple de laisser la jeune femme par terre.
Avançant prudemment dans les ruelles sombres, regardant de gauche à droite pour ne pas se faire réperer par d'éventuel rôdeurs ou tout simplement, des forces de polices en patrouille.
Ce manège se répéta une bonne dizaine de fois, lui regardant de gauche à droite, puis allant vite fait dans la ruelle adjacente pour avancer, esquivant au mieux les éventuels fêtards.
Par deux fois ils faillirent se faire surprendre, la première par quelques saoulards qui suivaient la même ruelles qu'eux, la seconde par un policier allant satisfaire un besoin naturel.
Quand il fut enfin devant l'appartement ce jeu cessa enfin, à cette heure ci la chance pour qu'ils croisent une personne était maigre mais dans le doute il décida, malgré sa fatigue de prendre l'escalier de service. Haletant à chaque étage, des gouttes de sueur perlaient sur son front, décidément la fraicheur de la nuit l'avait bien aidé tout à l'heure.
"Ha...Ha...Ha...pfiou plus qu'un étage...vraiment c'est plus complet qu'un triathlon ce truc..combat, course, soulever de poids et alpinisme !... Au fait je pourrais connaitre votre nom vu que l'on va cohabiter un certain temps?"
Cessant de faire de l'ironie pour le moment et reprenant son ascension en direction de l'appartement, celui ci étant plutôt grand et agréable il n'aurait aucun mal à la loger même s'il n'était pas habitué à ce qu'une fille reste chez lui plus de temps que celui de reprendre ses sous vêtements pour partir le lendemain. Celui ci était donc organisé à sa manière, chic mais en désordre, parfait pour sa petite personne en somme. C'était la chambre de ses rêves. Arrivant devant la porte de celui ci il s'arrêta.
"Vous dire que j'ai les mains prises ne sera pas une surprise pour vous...alors si vous aviez la gentillesse de prendre dans la poche intérieur de ma veste les clés...de préférence avant qu'on ne nous voit..."
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Le chemin pour arriver à l'appartement de Nicolas fut assez stressant, enfin surtout pour lui. Rubis, elle, était assez sereine. Evidemment, elle partageait l'idée que le tableau qu'ils affichaient aurait pu porter à confusion, une confusion sans doute basé sur des faits criminels ce qui, mine de rien, était tout de même le cas. Maintenant ils auraient pu inventer n'importe quoi pour se sortir de ce mauvais pas. La jeune femme aurait très bien pu tomber d'une hauteur importante avec en contre-bas un milieu peu favorable à l'attérissage ou encore, elle aurait pu se faire attaquer par une meute de chiens enragés ce qui expliquerait les coups de dents qu'elle avait sur le corps. Bref, dans le pire des cas, ils auraient pu improviser sans trop de mal, du moins, c'est comme cela qu'elle voyait les choses. Elle devait cependant avouer qu'elle avait eu peur à certains moments, en particulier lorsque des personnes, déjà bien loin à cause de l'alcool, se trouvaient dans le secteur ou dans un périmètre proche. Heureusement, le jeune homme gérait très bien la situation, elle devait le reconnaître. Pas une seule fois ils ne s'étaient fait voir ou accostés par quiconque, que se soit fêtards ou policiers. Elle fut tout de même soulagée lorsqu'il s'arrêta devant un immeuble où devait sans aucun doute se trouver son appartement. Quand elle le vit emprunter l'escalier de service, elle espéra pour lui que son logement ne soit pas situé trop haut dans le bâtiment. Cela faisait tout de même un certain temps qu'il la portait.
"Ha...Ha...Ha...pfiou plus qu'un étage...vraiment c'est plus complet qu'un triathlon ce truc..combat, course, soulever de poids et alpinisme !...
Pas la peine d'ironiser, Rubis voyait bien qu'il était fatigué. Sa respiration rapide et les gouttes de sueur qui perlaient sur son visage parlaient pour lui. La jeune femme songea qu'il ne recommencerait certainement plus ce genre de circuits lorsqu'il amènera quelqu'un d'autre après son propre passage.
"Au fait je pourrais connaitre votre nom vu que l'on va cohabiter un certain temps?"
Un certain temps? Elle aurait préféré qu'il en soit autrement... m'enfin, elle devait l'accepter. Sur la demande de son nom, elle hésita. Ceci n'engageait à rien, c'était évident, mais elle épprouvait un certain malaître à parler d'elle même si, pour cela, elle ne devait donner qu'un simple et unique mot. Juste une appelation, simplement. Dans ce cas pourquoi était-elle aussi anxieuse, aussi nerveuse? C'était sans doute à cause du fait qu'elle ne communiquait avec personne ou presque à l'accoutumée. Elle n'avait pas l'habitude, elle qui restait si distante avec les gens qui l'entourait. Mais ici c'était différent, le terrien lui offrait tout de même les moyens de se soigner. Elle pouvait bien lui donner ce qu'il lui demandait.
- Je... me nomme Rubis.
Pas besoin du nom qui allait avec, celui-ci n'existait même pas dans sa vie au Paradis alors le mentionner était vraiment facultatif. Elle l'avait créer uniquement pour quelques broutilles administratives quand celles-ci s'étaient présentées. Elle ne lui demanda pas le sien, si il tennait à lui donner il pouvait, pour elle cela n'avait pas d'importance. L'ange tourna la tête dans la direction de la porte devant laquelle Nicolas s'était arrêté. Ils étaient arrivés, c'était une autre bonne chose de faite.
"Vous dire que j'ai les mains prises ne sera pas une surprise pour vous...alors si vous aviez la gentillesse de prendre dans la poche intérieur de ma veste les clés...de préférence avant qu'on ne nous voit..."
Pas bête, effectivement. Quoique le risque que quelqu'un les surprenne sur le pallier du jeune homme étaient beaucoup plus mince qu'en pleine rue, surtout à une heure aussi avancée. Bon, dans la poche intérieure de sa veste il avait dit? Rubis se redressa comme elle put dans les bras du terrien non sans laisser échapper une petite grimace sous le mouvement déséagrable. Elle tira sur un des pans de la veste le plus proche d'elle pour pouvoir atteindre les quelques poches internes qui s'y trouvait. Elle du tatonner légèrement celles-ci pour ne pas se tromper d'objet de la même taille et sortit finalement le petit trousseau de clé après quelques poignées de secondes. Devant repivoter sur elle-même pour être face à la porte, elle laissa de nouveau échapper un gémissement. Bon dieu que c'était déplaisant d'être dans cet état d'impossibilité de mouvements. Se mordant la lèvre inférieure, elle tourna la clé dans la serrure, rendant ainsi l'accès à l'appartement. Elle donna une petite impulsion sur la porte du bout des doigts, la faisant s'ouvrir suffisamment grande pour qu'ils puissent entrer sans mal. C'est avec un soupir de soulagement qu'elle reprit sa position initiale dans les bras du jeune homme, la clé de l'appartement au creu de sa main. Une fois entrés, elle jeta un coup d'oeil autour d'elle. Elle n'aurait pas cru que son appartement était si grand et avec autant d'espace, en tout cas de l'extérieur cela ne se voyait pas. Elle le trouva fort agréable malgré les vêtements ou les divers objets qui trainaient par-ci par là, mais elle préfèrait cela. Ce petit désordre montrait au moins que l'appartement était habité et donnait une bonne atmosphère en définitive. Elle ne fit pas de commentaires, levant simplement les yeux vers Nicolas.
-
Le silence de la jeune femme lui pesait, il avait l'impression d'avoir enlever une muette. Cela l'agaçait et l'intriguait, lui qui avait l'habitude de parler pour détendre l'atmosphère avait l'impression de parler dans le vide. Ses interventions pour le moins ironique, le fait qu'il lui demande son nom...tout cela n'avait rien donné. Bien sur, après ce qu'elle venait de vivre elle n'avait peut être tout simplement envie de parler, cela il l'aurait bien compris si elle était sous le choc mais cela n'était pas du tout le cas.
Elle n'avait pas l'air d'avoir peur non plus, c'était sans doute sa nature, ne jamais parler sauf pour les choses essentielles ou questions directes.
Bien que cela l'ennuyait fortement, Nicolas avait appris à accepter les gens comme ils étaient, et prenant ça avec philosophie il se dit qu'il arriverait bien à lui arracher quelques mots un autre moment, et qu'au pire sa présence ici ne durerait pas très longtemps. Sa présence ici? Il allait falloir régler ça aussi, combien de temps allait elle rester? N'ayant pas envie d'y songer pour le moment il passa la porte de son appartement. Celui ci lui semblait un petit paradis douillet en comparaison de la soirée qu'il venait de passer, il avait hâte de s'écrouler sur son lit...son lit? Et la fille ? Ou allait elle dormir?
Vu qu'elle était mal en point, son éthique lui commandait de lui laisser le lit et de la traiter avec les égards dû à une princesse, mais ses sentiments étaient tout autre.
*Fait chier...je vais devoir lui laisser mon lit...comment je vais dormir moi derrière? En plus pleine de sang comme elle est, elle va tout tâcher et je vais...non vraiment je ne préfère pas y penser.*
Effectivement cela entrainait pas mal de complications, plus qu'il n'y songeait au départ en se battant.
Toute action entraine un résultat que l'on nomme : conséquence. Il le savait, mais cela ne l'empêchait pas de le réapprendre. Soupirant il se dirigea vers la chambre, il aurait souhaité que s'il porte une femme comme ça jusqu'à son lit ce soit pour engager une partie de jambe en l'air derrière, un petit sourire naquit sur son visage : Ah la la...que ç'aurait été agréable...prendre son pied comme pas permis, mettre les draps sans dessus dessous.
Le retour à la réalité était difficile, décidément les circonstances n'étaient pas aussi idylliques, le sourire disparaissant aussi rapidement qu'il fut venu il se décida à la déposer tout en douceur sur le lit, voyant qu'elle souffrait lorsqu'il l'avait transporté et voulant lui épargné un cri de douleur.
*Une chance que je sois bordélique, ma couverture soit déjà par terre, ça me fera un truc de moins à nettoyer.*
Il avait fait attention en l'allongeant sur le lit à ce que sa tête soit sur un oreiller, laissant d'abord sa tête s'appuyer sur l'oreiller avant de laisser tout son corps se poser sur le lit, puis enfin les bras de la jeune femme se séparer de son cou endolori. Il se massa le cou, quelques peu ankylosé par ses derniers efforts. Que faire maintenant? Il devait bien avoir une trousse de premier soin, mais quand à la trouver...surement dans la salle de bain, à moins que ce ne soit dans la cuisine?
"Rubis hein? Pas de nom derrière je suppose. Bon eh bien "Rubis", ne bougez pas je vais chercher la trousse de premier soin, mais surtout une bassine d'eau chaude et des serviettes pour vous nettoyez un peu de tout ce sang. Et peut être un peu d'alcool pour la douleur."
Rubis? C'était vraiment un nom bizarre songea t il, peut être un surnom? Une prostituée ? Ah c'était peut être cela, une immigrée qui se prostituait dans les rues et avait eu des soucis avec l'un ou plusieurs de ses clients? Bof, c'était potable comme explication et cela résolvait le soucis de la police et des hôpitaux. Le seul soucis est qu'elle n'en avait ni le style, ni la manière.
Son explication tombait pour l'instant à l'eau, dommage cela lui aurait évité des mots de tête quand à chercher pourquoi elle l'intriguait.
Allant dans la salle de bain il sortit une bassine et des serviettes, faisant couler une eau tiède, cherchant en même temps la trousse de premier soin, et vu le fouillis cela n'était pas gagné.
Après quelques minutes de recherche bordélique en règle, c'est à dire vérifier chaque coin minutieusement en jetant ce qui n'était pas recherché par terre, il finit par trouver son saint Graal.
Coupant l'eau et posant l'eau sur une chaise non loin du lit, il alla ensuite rapidement chercher la trousse ainsi que les serviettes.
"Ne bougez pas, sinon vous allez faire jouer le muscle...et vous allez repeindre mon lit en rouge... sinon pendant que je tente de recollez vos morceaux, vous faisiez quoi toute seule dans la rue à une heure pareille poursuivie par des malades mentaux?"
Prenant avec une grande délicatesse l'un de ses poignets blessés, il essuya le plus doucement possible le sang qui s'écoulait encore de la blessure avec un linge et du coton préalablement humidifié.
Une fois la plaie nette, il appliqua un spray sensé désinfecté la plaie, cette fois elle frémis sous son application. N'en tenant pas compte il mit un morceau de coton dessus puis entoura celui ci d'une bandelette.
*Je ne suis pas un expert...mais ça me parait correct...*
* Mais qu'est ce que tu t'emmerdes à faire ça? On s'en balance, de toute façon elle va claquer dans 5 minutes, ça sert à rien de l'envelopper de bandelette et de la noyer au spray. Va plutôt chercher à manger, t'a la dalle j'entends ton ventre. *
Le démon n'avait vraiment pas sa langue dans sa poche et son avis sur le comment de régler la question était arrêté de puis longtemps, heureusement le jeune homme avait encore quelques valeurs l'empêchant d'agir comme le dernier des salauds.
Hélas si effectivement les soins apportés n'étaient pas trop primitif, le jeune homme avait oublié qu'il soignait des plaies peu grave sur les poignets, et lorsqu'il posa son regard au niveau de son ventre il remarqua la plaie plus important qui y était.
"Pas que je tienne spécialement à vous faire votre toilette mais je préférais éviter au maximum les traces de sang sur mon lit, donc si vous pouviez relevez un peu votre chemise que je puisse vous soignez vous seriez gentille..."
-
Rubis fut surprise de la délicatesse avec laquelle le jeune homme la traita. En arrivant dans son appartement, elle avait supposé qu'il la déposerait sur son canapé ou même sur un tapis épais, elle n'aurait pas bronché, mais certainement pas dans son lit. C'était vraiment gentil de sa part, elle ne pouvait que le reconnaître. Maintenant, pour le bien de ses draps, il aurait surement dut lui faire une toilette complète avant. La poussière et le sang qui recouvraient sa peau et ses habits allaient tacher inévitablement sa literie, mais elle ne lui fit pas part de son idée. En réalité cela l'arrangeait, de cette façon ses ailes resteraient à l'abri encore un moment. Elle retint un gémissement lorsqu'il la posa sur le lit, bien qu'elle aurait pensé avoir plus mal que cela au début. Nicolas la traitait vraiment comme si elle n'était faite que de porcelaine. Elle fut émue de ce geste, geste que beaucoup d'autres personnes auraient sans doute négligé, mais pas lui. La tête posée contre l'oreiller, elle se sentit un peu flotter, sans doute à cause du sang qu'elle avait perdu.
"Rubis hein? Pas de nom derrière je suppose."
La jeune femme leva les yeux au ciel. Qu'est-ce qu'il pourrait en faire de son nom imaginaire et fictif de toute façon?
"Bon eh bien "Rubis", ne bougez pas je vais chercher la trousse de premier soin, mais surtout une bassine d'eau chaude et des serviettes pour vous nettoyez un peu de tout ce sang. Et peut être un peu d'alcool pour la douleur."
Ne pas bouger hein? Où voulait-il qu'elle aille? Qu'elle saute par la fenêtre? Sur cette pensée, elle tourna la tête en direction de la fenêtre de son hôte. Elle pourrait toujours partir par le biais de cette sortie lorsqu'elle serait suffisamment rétablie à son goût. Ils avaient beau se trouver à quelques étages au dessus du sol, la jeune ange pourrait planer avec ses ailes jusqu'au sol en évitant la chute pure et simple. Durant le peu de temps qu'elle fut seule, elle sentit ses paupières s'alourdir progressivement. Découvrir le sommeil avait été une étape périlleuse pour elle étant donné qu'au ciel, elle ne connaissait pas la fatigue. Elle ne trouvait pas de moments propices au repos, et puis cela l'effrayait. Il pouvait se passer n'importe quoi pendant qu'elle se laissait aller aux pays des songes. Son corps n'étant pas en alerte durant ses périodes de sommeil, elle craignait de subir une attaque ou un autre désagrément pendant ce lapse de temps. C'est pour cela qu'elle prenait soin de se lever toutes les heures pendant les quatres où elle dormait. Ce n'était pas énorme, mais elle tenait le coup pour le moment. Alors s'endormir avec quelqu'un aux alentours, elle ne comptait pas le faire, même si son corps ne demandait que cela. Elle vit Nicolas revenir l'instant d'après, elle enfonca ses ongles dans sa main pour reprendre une contenance.
"Ne bougez pas, sinon vous allez faire jouer le muscle...et vous allez repeindre mon lit en rouge... sinon pendant que je tente de recollez vos morceaux, vous faisiez quoi toute seule dans la rue à une heure pareille poursuivie par des malades mentaux?"
Elle ne répondit pas tout de suite à sa question. Dans un sens, elle devait lui mentir, mais elle ne se gènerai pas. Elle détendit ses muscles, laissant le jeune homme la soigner, avec ce qu'il avait sous la main, sans protester. Des moments étaient plus désagréable que d'autres, en particulier lors du passage du spray qui surplombait le tout. Dans un élan de douleur elle l'aurait sans doute frapper pour qu'il arrête cette torture, mais elle se retint. Pour se changer les idées, elle optempéra à répondre à sa question.
- A la base je me promenais dehors, sans plus. J'admet qu'il est un peu tard pour ce genre d'activité anodine, mais j'aime la fraicheur et l'atmosphère nocturne, cela me détend... en particulier parce que les personnes se font rares, je déteste la foule et tout le bruit qui en découle.
Elle marqua un temps, le spray était de nouveau d'actualité. Elle prit quelques secondes pour se reprendre et continua une fois la douleur vive dissipée.
- Je suis tombée sur mes poursuivants par hasard... ils étaient entrain de maltraiter deux enfants pour une ou deux pièces sans intérêt. J'ai voulu les aider. Je sais qu'il aurait été plus sage de prévenir un agent, surtout avec le nombre d'entre eux qui patrouillent dans les rues la nuit, mais mon impulsivité a pris le dessus et ils m'ont prit en grippe après. Que voulez-vous, tant pis pour moi, je l'aurai cherché dans un sens.
Terminant son bref récit, elle jeta un oeil aux bandages déjà terminés au niveau de ses mains, poignets et avant-bras. C'était amplement suffisant, elle ne demandait rien de plus. D'ailleurs, elle était certaine d'être mieux traitée ici que dans un hopital ou dans n'importe quel cabinet médical. Elle avait finallement eu de la chance de tomber sur lui...
"Pas que je tienne spécialement à vous faire votre toilette mais je préférais éviter au maximum les traces de sang sur mon lit, donc si vous pouviez relevez un peu votre chemise que je puisse vous soignez vous seriez gentille..."
- Heu... hm.
Rubis déglutit. Elle n'avait pas le choix dans un sens, sa blessure la plus critique était celle à sa hanche et elle allait vraiment rendre le travail laborieux à Nicolas si elle le laissait opérer avec ses vêtements au dessus. Heureusement, elle était dos au lit, il n'y avait donc, à priori, aucun problème à ce qu'il voit ses attributs célestes. La jeune femme se redressa légèrement, déboutonnant les 4 derniers boutons de sa chemise, dévoilant son ventre parsemés de plaies jusqu'au sternum. Elle s'arrêta là, jugeant qu'il n'y avait pas besoin d'aller plus haut, même si une blessure à sa poitrine n'était pas à exclure. Elle se recoucha contre le lit, pivotant légèrement sur le côté afin de dévoiler sa blessure à la hanche autant qu'elle le pouvait tout en rétractant ses ailes au maximum dans son dos. Une fois encore, elle tourna son regard vers le terrien. Sentant que le moment à venir allait lui être vraiment désagréable, elle chercha de nouveau de quoi se changer les idées.
- Je... pourrai connaître votre nom, également?
-
Lorsqu'elle dévoila son ventre, Nicolas eu un frisson, les blessures lui paraissent étrange. La chair était labouré au niveau de la hanche et celui lui parut suspect, si les premières blessures avaient pu être réalisée avec divers armes blanches celle ci en revanche lui paraissait inhabituelle. C'était comme si une bête sauvage avait laissé son empreinte sur elle, la balafrant au plus profond de sa chair.
Décidément c'était une nuit étrange, il avait l'impression qu'elle ne lui disait pas toute la vérité ou du moins rien de significatif pour expliquer son état, des détails sans intêrets et qu'il aurait pu deviner tout seul, laissant ses vraies interrogations toujours courir.
Qui était elle? Qui était ses poursuivants? Pourquoi étaient ils déguisées? Qu'étaient devenus les enfants? Toutes ces questions restaient pour le moment sans réponse. Plus qu'un sentiment d'incompréhension, un sentiment d'effroi lui parcourait le corps, tant de mystère...et pourtant il adorait ça, cette adrénaline alimentant chaque fibres de son corps était grandiose, c'était presque jouissif.
Ses interrogations cessèrent lorsqu'elle lui demanda son nom, c'est vrai qu'il ne c'était pas présenté, en même temps les occasions étaient mince. Juste avant qu'il ne la menace s'il ne la suivait pas? ou bien après avoir broyer la main à l'autre type?
Non vraiment il n'en avait pas eu le temps ni la volonté, c'était une rencontre fortuite mais c'était pourtant évident qu'il n'allait pas s'appeler "le psychopathe " et "la prostituée" en y réfléchissant cela aurait surement fait des ravages comme titre de magazine à sensation, ou comme ouvrage policier, il faudrait vraiment qu'il le note. Abandonnant la son cynisme mais non son ironie, il se décida à lui répondre pendant qu'il nettoyait la plaie.
"Tiens? Vous voulez connaitre le nom de votre sauveur, c'est Nicolas... Au fait, plutôt sauveur ou bourreau? Vu que vous avez surement vu ce qui c'était passé, mais bon je n'allais pas vous laissé là avec eux avec la probabilité qu'ils ne vous tuent ou abusent de vous..."
Il n'allait quand même pas lui dire qu'il l'avait sauvé juste parce qu'il ne voulait pas qu'elle témoigne contre lui car il s'était emporté à tabassé un pauvre type, et puis de toute manière d'un coté c'était mieux pour lui qu'elle le croit un peu chevaleresque. Ce qui était totalement vrai dans tout les cas où l'on pouvait le rencontrer, sauf peut être à cet instant là lorsqu'il s'était battu, pour être honnête il s'était battu pour lui même et c'est tout.
La plaie principale était vraiment vilaine, celles du dessus et du dessous bien moins et il s'en préoccuperait plus tard ce n'était pas si grave. Celle ci avait du se réouvrir durant sa chute, il fallait recoudre cela ne faisait pas l'objet d'un débat, la question était : Avait il des aiguilles?
*Au pire sert toi d'une aggrapheuse, tu auras le même résultat. Ou encore mieux appuie sur sa blessure !
Décidément il n'était pas aidé, néanmoins il réussit à dénicher le matériel requis, celui ci était plutôt facile à trouver puisqu'il s'en était servis il y a peu pour remettre un bouton en place sur l'une de ses chemise. Néanmoins il devait la désinfecter et pour lui, cela semblait un peu barbare de se faire chauffer à blanc l'aiguille pour cela. Il fallait donc trouver un autre moyen.
La solution vint d'un conseil qu'il avait reçu une fois d'un ancien médecin militaire, celui ci ne trouvant ni fil ni aiguille pour recoudre une plaie béante pendant la guerre du Vietnam c'était servis tout simplement de...Glue.
Du Cyanoacrylate pour être précis, c'est sous ce nom complexe qu'était désigné la super glue.
Allant en chercher un tube il en déversa un peu sur la plaie se demandant l'effet que cela aurait sur le coup...si la douleur devait être certainement présente, le résultat était tout bonnement sublime du fait que la plaie semblait cristalliser et parfaitement saine. Les autres blessures étant superficielles il les nettoya simplement, le temps ferait le reste.
Maintenant il fallait finir avant d'aller se coucher...en parlant de se coucher il fallait qu'il s'installe sur la canapé...cela promettait d'être réjouissant...c'était le mot, vraiment.
"Maintenant que j'ai pris soin de vos blessures "devant" on va dire, vous pouvez vous retournez Rubis que je regarde s'il n'y a rien? Ou du moins vous mettre sur le coté?"
*Vraiment t'es con de faire tout ça pour elle...*
Il n'était pas obligé c'est vrai, mais on ne change pas de comportement, d'éthique, comme de chemise. C'était donc pour lui un devoir de savoir comment elle allait avant d'aller se coucher.
-
"Tiens? Vous voulez connaitre le nom de votre sauveur, c'est Nicolas... Au fait, plutôt sauveur ou bourreau? Vu que vous avez surement vu ce qui c'était passé, mais bon je n'allais pas vous laissé là avec eux avec la probabilité qu'ils ne vous tuent ou abusent de vous..."
Nicolas donc? Au moins maintenant, elle était fixée, même si elle resta muette sous sa question oratoire. Plutôt sauveur ou bourreau? Aux dernières nouvelles, ce n'était pas elle qui avait subit les foudres de son côté sauvage une heure plus tôt. Il n'y avait donc pas à réfléchir davantage là dessus.Elle garda un oeil sur le terrien pendant que celui-ci semblait réfléchir au moyen de soigner un minimum la plaie béante de sa hanche. Elle resta calme à la vision des aiguilles, s'étant préparée mentalement depuis une dizaine de minutes à cette idée, cependant Nicolas ne semblait pas sûr de lui. Il devait surement réfléchir à un moyen de désinfectation avant de procéder aux sutures primaires. Rubis lui serait reconnaissance si il pouvait éviter une procédure barbare, ou moins qu'il aie la decence de l'assomer avant en guise d'anesthésie si nécessaire. Si elle pouvait ne pas souffrir, elle choisirait volontiers cette option.
- Qu'est-ce que?
Elle ne pu empêcher un frisson lui parcourrir l'échine en voyant le tube de Glue que rapporta l'humain. Etait-ce sérieux? Elle ne s'y connaissait vraiment pas en technique médicale, en particulier sur le vif, mais elle n'avait guère confiance en ce genre de techniques. A savoir, on verra si cela marchera ou non. Autant remettre tout ses espoirs au destin en jetant une pièce et espérer qu'elle tombe du côté que vous aurez choisis. Cependant, elle ne répliqua rien. C'était cela ou laisser sa plaie s'infecter suffisamment pour ainsi envisager le pire pour son avatar et pour elle. La jeune femme serra les draps entre ses mains lorsque la glue entra en contact avec sa blessure, ignorant le résultat, sans doute comme son utilisateur d'ailleurs. D'abord une sensation de fraîcheur, agréable pour elle vu que toute perception de froid de tout type la laissant de marbre, faculté qu'elle avait réussis à conserver. Ce qui fut d'abord une réjouissance se transforma rapidement en désagrément, l'effet glaçé et doux devenant brûlant et irritant les premières secondes. Rubis laissa mourir un grognement de douleur au fond de sa gorge, le saisissement brûlant la faisant se recourber sur elle-même, presque en position foetale. Heureusement, cela ne dura pas longtemps. Tout en tentant de s'habituer aux picotements, elle rouvrit les paupières pour inspecter le résultat visuel de sa plaie. Il était hallucinant de voir la couche cristallique qui la recouvrait maintenant. Cela semblait pure et sain. Décidément, l'ange en apprenait tous les jours.
"Maintenant que j'ai pris soin de vos blessures "devant" on va dire, vous pouvez vous retournez Rubis que je regarde s'il n'y a rien? Ou du moins vous mettre sur le coté?"
Elle aurait dut appréhender sa demande, demande à laquelle elle devait dire non inévitablement.
- Je n'ai pas été blessé dans le dos, ou, au pire, il n'y a que de simples hématomes et ceux-ci se résorberont d'eux-même. Je vous remercie pour les soins que vous m'avez apporté.
Rubis se remit sur le dos doucement. Evidemment, celui-ci avait certainement été touché de nombreuses fois pendant son combat contre les Terranides, mais elle pourrait lui attribuer les soins secondaires une fois l'aube levée. Elle porta sur Nicolas un regard gratifiant, non seulement pour le remercier, mais aussi pour l'inciter à quitter la pièce rapidement. Elle n'y tenait pas, mais elle devait dormir pour récupérer, son corps ne réclamait que cela. Enfouissant sa tête dans l'oreiller, elle attendit que le jeune homme quitte la pièce. Sa présence la stressait, elle voulait en finir rapidement. De plus, elle n'avait pas encore résolu le mysthère qui planait sur lui depuis qu'elle l'avait vu se battre de façon inhumaine. Les possibilités étaient larges, et la pire de toute pour elle était malheureusement envisageable. Pourtant le terrien ne ressemblait pas aux autres démons que Rubis avait pu voir précedemment. Maintenant il ne fallait pas faire de généralité, la plupart de ceux qu'elle avait eu l'occasion de voir relevaient de la cruauté et de la monstruosité la plus perfide. Maintenant ceux-ci remontaient de l'époque où les combats entre les anges et les démons battaient leur plein. Elle n'en avait pas encore croisé depuis son arrivée dans le monde des humains, elle ne savait pas vraiment à quoi s'attendre. L'attitude de Nicolas était-elle vraie ou cachait-elle autre chose? La jeune femme laissa doucement retomber ses paupières, s'endormant avec les dizaines de questions qui trottaient inlassablement dans sa tête, toujours sans réponse.
-
A l'instant où il voulu aider la jeune fille à se mettre sur le coté, elle sursauta violemment, malgré ses blessures, et s'insurgea presque contre lui pour ne pas qu'il lui porte de soin à ce niveau là.
C'était évident pour lui qu'elle avait reçu des coups dans le dos, néanmoins devant une telle insistance il ne voyait pas trop quoi faire. De plus un baillement le rappela à l'ordre. Inutile d'en faire plus, cela ne servirais à rien.
Débarassant la chambre des affaires qui avaient servis quelques instants plus tôt à soigner Rubis, il ferma la porte en la laissant ainsi en paix. Cette fille devait avoir subis quelque chose de traumatisant et ne pas vouloir en parler devait être quelque chose de nature, comme le fait qu'elle voulait être tranquille.
"Elle sera surement plus bavarde demain ! "
Ce fut sur ces paroles que le sommeil l'emporta. L'emmenant dans des rêves parfois insolites et d'autre fois terrifiants. Terrifiant car il se savait sans pouvoir, il savait qu'il ne pourrait rien y changer.
C'était le pire pour lui, que malgré ses choix, malgré ses actes dans ses rêves, rien ne changerait dans le monde réel. Dans ses rêves, il pouvait toujours embrasser la fille de ses rêves, avoir créer le monde parfait, être le plus puissant personnage de ce monde et cela au prix d'effort insensé, de tribut lourd mais necessaire.
Cela ne changerait rien. Rien. C'était cruel, on lui montrait quelque chose qu'il n'atteignait pas pour le moment et à quel point cela allait être dur, à quel point ce qu'il avait souffert n'étais rien.
Le réveil se fit en sursaut, les rêves et lui n'étaient vraiment pas amis. Vraiment pas, et c'était peu de le dire. Allumant la télévision il se mit à réfléchir aux incidents d'hier. Plus il y pensait, plus il se disait qu'il avait fait une erreur en ne vérifiant pas la mort du chef des humanoïdes qui l'avait attaqué hier.
Et une erreur cela se paye, inévitablement, tôt ou tard cela se retournerait contre lui. Comment?
Les moyens ne manquaient pas quand il y songeait, le corps retrouvé avec un indice menant jusqu'a lui, le dingue revenant se venger...les scénarios fusaient dans sa tête.
Inspirant puis soupirant il fermit les yeux pour se replonger dans la situation d'hier soir, les coups qu'il avaient assénés a son agresseur l'avait au moins mis K.O. pour un moment, le poignet et quelques os en moins, il faut du temps pour récupérer. En supposant bien sur qu'il ne soit pas mort via l'hémoragie provoquée.
Néanmoins ce n'était pas son seul soucis, la fille avait vu pas mal de chose. C'était un témoin gênant, néanmoins on pouvait traité avec elle visiblement, pas besoin de la tuer pour s'assurer son silence.
Et si cela devenait gênant...Non ! Non ! Il ne fallait pas qu'il se mette à raisonner comme cela, comme le démon. Il avait fait un choix, maintenant il devait l'assumer, sauver cette fille et en même temps s'assurer de son silence.
*Même s'il eu été bien plus simple de la tuer...*
Cette pensée lui avait traversé l'esprit, il ne pouvait le nier. Car d'un point de vue stratégique c'était vrai.
Chassant ces idées de son esprit il s'affala sur le canapé, la télécommande en main, se distrayant avec les images qu'il voyait.
-
Ce fut les fins rayons de soleil traversant l'unique fenêtre de la chambre qui sortirent la jeune femme de son sommeil. Elle émergea doucement, laissant les évènements de la veille lui revenir en mémoire de façon progressive. Elle se sentait mieux, beaucoup mieux même. Combien de temps est-ce qu'elle n'avait dormi aussi bien? Sans doute parce qu'elle ne s'offrait que très peu d'heures à l'accoutumée. S'asseyant doucement au bord du lit, elle avisa d'un regard neutre les bandages recouvrant son corps. Elle allait devoir donner un petit coup de pouce à celui-ci si elle ne voulait pas rester en convalescence durant des jours. Mais pour cela, il fallait qu'elle se lève. Rubis espéra vivement que ses jambes auraient la capacité de la porter contrairement à la veille. Joignant le geste à la parole tout en s'aidant du matelas comme appui, elle réussit à tenir sur ses jambes après quelques tentatives pour le moins périlleuses. Une quinzaines de minutes plus tard, elle longeait les murs de la chambre en marchand délicatement, ses membres retrouvant peu à peu leur mobilité malgré les blessures. C'était un bon début.
Maintenant il fallait s'assurer que Nicolas se trouvait toujours au pays des songes. Rubis ouvrit la porte aussi silencieusement qu'elle le pû, jetant un oeil rapide au couloir désert, mais dont la tonalité avoisinante trahissait la sérénité. Le bruit semblait venir du salon, apparamment le terrien était déjà debout. Rassurée que la télévision occuperait suffisamment Nicolas entre temps, la jeune femme retourna dans la chambre de ce dernier, observant sa tenue en lambeaux. Elle ne pouvait décidément pas rester vêtue de la sorte. Ses vêtements, recouvert de sang et de poussière sans parler des nombreuses déchirures qui les traversaient, étaient bons pour la poubelle la plus proche. Elle n'avait pas trop le loisir de choisir une solution à son avantage même si la seule présente dans sa tête la laissait de glace. Elle devrait bien emprunter une tenue à son hôte, ignorant si celui-ci serait d'humeur charitable ou non. Tant pis, il l'avait prise chez lui, il en assumerait les conséquences, et puis c'était cela ou se balader en semi-nudité dans l'appartement. Comme la jeune ange savait déjà qu'elle s'interdirait pareille attitude, elle se rendit dans la penderie pour y choisir une tenue provisoire.
Préférant éviter de porter des habits trop grands qui seraient suceptible de la faire trébucher à maintes reprises, elle jeta son dévolu sur une des chemises sombre du jeune homme. Celle-ci devrait facilement lui arriver au niveau des cuisses et cacherait le nécessaire par la même occasion. Elle n'avait pas besoin de plus. A présent il fallait qu'elle se lave un minimum et accélère le processus de régénération de ses plaies. Pour cela, rien de plus simple pour elle, il lui fallait de l'eau. Consciente que ce n'était pas dans la chambre de Nicolas qu'elle trouverait son bonheur, elle sortit de celle-ci en silence, sa chemise sous le bras. Marchand sur la pointe des pieds dans le couloir, elle ne mit pas longtemps à trouver la salle de bain, salle de bain dans laquelle elle retrouva la bassine que le jeune homme avait utiliser pour nettoyer ses plaies la veille. Parfait, c'était pile ce dont elle avait besoin. Elle remplit celle-ci d'eau glacée par le biais de la robinetrie du lavabo, pour la reposer au centre de la pièce ensuite. La jeune femme se dévêtit, pouvant enfin libérer ses ailes dans un soupir de bien-être. Celles-ci non plus n'avaient pas échapper aux assauts des Terranides. Certaines de ses plumes blanches étaient encore rougies par le sang maintenant sec, tandis que d'autres semblaient plus déchiquetées, mais dans l'ensemble, ce n'était pas très grave. Laissant l'eau de l'évier couler dans celui-ci, elle se mit debout dans le liquide froid de la bassine qui lui arrivait à peine au bas des mollets. Rubis ferma les yeux, laissant un léger halo blanc l'entourer, déployant ses ailes enfin à l'air libre.
De pensée, elle manipula l'eau toujours filante, la faisant onduler en l'air jusqu'au plafond, rendant le liquide tournoyant sphérique pour finalement le geler, formant comme un petit iceberg flottant. Elle le laissa ensuite fondre petit à petit, l'eau glacée lui tombant dessus comme une petite cascade. La jeune femme sourit sous ce jet à la température si basse qu'aucune douche humaine ne pouvait envier. L'eau froide la purifiait et la lavait aussi bien que n'importe quel produit facultatif pour elle. Ses ailes, seuls détails physique restant de sa vie d'antan, se régénèrent en un clin d'oeil. Les blessures de son corps prirent plus longtemps, mais Rubis ne leur laissa pas le temps de se refermer complètement, elle préfèrait éviter que cela fasse suspect malgré les bandages toujours présents. Une fois la masse de l'imposant glaçon écoulée, la jeune femme avait retrouvée presque la totalité de son énergie. Elle tordit ses cheveux mouillés, laissant quelques mèches humides lui tomber sur les épaules. Elle attrappa une serviette de bain pour se sécher rapidement et enfila ensuite la chemise qu'elle avait chapardé... ou plutôt emprunté? Qu'importe. Le bas de celle-ci atteignait facilement la moitié de ses cuisses, et la couleur noire cachait ses ailes sans problèmes. Tout en remontant les manches trop longues pour elle, Rubis sortit de la salle de bain pour se rendre au salon, se demandant si Nicolas était toujours plongé dans une émission quelconque. La réponse fut oui, car il ne semblait pas avoir remarqué sa présence, zappant continuellement sur les chaines, sans doute perdu dans ses pensées. La jeune femme devina néanmoins à quoi il devait songé. Encore et toujours la mésaventure de la veille. Elle toussota légèrement pour signaler sa présence, faisant un petit signe de la main gentiment une fois que le terrien leva les yeux sur elle.
- Bonjour. Je sais que ce n'est pas peut-être pas le moment propice pour parler de cela, et que vous avez encore sans doute la tête dans le brouillard vu l'heure matinale, mais je vous suggérerai de ne pas trop vous en faire pour l'incident de la veille. D'une part parce que vous avez du donner la peur de leur vie à ce groupe, groupe qui à mon avis ne reviendra pas de si tôt sous peine de recevoir une nouvelle correction, et d'autres part il y a une chance sur plus d'une centaine pour que ces Terranides préviennent quelqu'un dans ce monde-ci, se serait du suicide pour eux, ils sont aussi à l'aise ici que vous ne le seriez dans une marre remplie d'alligators, alors décompressez. En ce qui me concerne, vous leur avez donné une bonne raclée, certes peut-être exagérée, mais méritée.
Rubis avait parlé des Terranides sans vraiment réfléchir. Elle ne savait toujours pas si l'entierté des humains étaient au courant de leur existence ou même du monde dans lequel ils vivaient. Tant pis, c'était dit. De toute façon, cela n'empiétait en rien sur son identité personnelle, elle n'avait donc pas à s'inquièter. Elle espérait cependant que Nicolas ne lui poserai pas trop de questions suite à ses dires, elle-même n'étant pas une experte en matière des êtres vivant sur Terra, elle ne pourrait donc pas assouvir l'entierté de ses curiosités.
- Au risque de vous en demandez encore, puis-je prendre de quoi me restaurer? Je préfère m'en remettre à vos habitudes plutôt que de mettre sans dessus dessous votre cuisine. Je ne suis pas difficile tant que vous évitez les aliments ou boissons chaudes.
Elle y était peut-être aller trop à brûle-pourpoint, mais il fallait qu'elle récupère des forces aussi de ce côté là. Elle aurait encore mille et une occasions de le remercier pour ce qu'il avait fait pour elle. En attendant sa réponse et le temps qu'il assimile sa demande, la jeune femme s'assit dans un canapé individuel, rester debout trop longtemps restait encore un effort important pour le moment.
-
Les images défilaient, toute aussi inutile et anonyme les unes que les autres, il zappait tentant de trouver une émission qui lui changerait les idées. En vain.
Ce fut sa charmante squatteuse qui le sortit de l'ennui où il était plonger et qui avait finit par l'absorber complètement. Elle venait visiblement des wc ou de la salle de bain, et en plus elle lui avait piqué une chemise. Décidément cette fille relevait carrément de la plaie et plus simplement de la mauvaise herbe.
En temps normal il aurait sortit une remarque sur le fait qu'elle porte une de ses chemises, là il s'en fichait. Il était tellement ailleurs, entre ses pensées et la télévision qu'il n'avait pas de temps pour des choses si futiles. Elle avait prit sa chemise, tant pis.
Elle s'arrêta a quelques pas de lui. Elle semblait attendre quelque chose. C'était bon, il l'avait vu pas besoin d'en rajouter davantage, si c'était pour la saluer il le ferait quand il serait réveiller pas la peine d'en faire tout une histoire. Il entendit un bruit sourd, un toussotement provenant de la direction de Rubis. Devinant qu'elle ne le laisserait pas seul comme il l'aurait souhaité il posa son regard sur elle. Un regard vide, il n'exprimait même pas l'exaspération qu'il ressentait. C'était rare.
* Décidément... *
Elle lui fit un petit signe de la main pour lui montrer qu'elle était là. C'était bon, il l'avait vu il n'était pas encore myope. Peut être un geste de gentillesse? Ou de remerciement?
Elle lui dit enfin ce qui devait lui trotter dans la tête depuis un moment pour insister comme cela, le visage de Nicolas demeura passif un moment, elle ne lui disait que des choses qu'il devinait déjà.
Néanmoins celui ci s'illumina lorsqu'elle désigna ses agresseurs sous un terme nouveau, des terranides.
Visiblement, elle en savait plus qu'elle ne voulait bien le dire. Une raison de plus de s'en méfier.
Le discours avait ensuite repris de façon monotone toujours aussi inintéressant pour lui. Pourtant un sourire amusé se dessina sur son visage. La raison était des plus simple et basique, tel un étudiant il s'amusait à la regarder dans cette chemise trop grande pour elle qui lui arrivait à la moitié des cuisses.
Elle avait de jolies cuisses, bien plus intéressante que son discours superflue c'était sans doute pour cela que l'attention de Nicolas était tant accaparé par celle ci. Au moins, cela avait le mérite de le faire sortir de sa transe. Son regard vide était partit, son corps revenant comme par miracle à la vie sous l'effet de la testostérone.
*Dommage qu'il n'y ait pas de vent dans cet appartement...*
Il soupira lorsqu'elle finit et s'installa dans un canapé proche. Elle voulait qu'il lui fasse à manger maintenant? Et pas de chaud en plus? C'était pour le moins exigeant. Lui qui détestait la cuisine froide et aimait que chaque plat soit chaud et relevé. De plus il songeait déjà à une commande du genre pizza ou fast food...c'était raté vu que ce serait pour le moins chaud, enfin lui mangeait chaud.
Pas difficile tant qu'on évitait les aliments chauds hein? Bien sur, c'était l'équivalent de pas difficile je veux une voiture du moment que vous évitez les marques européenne, asiatique et américaine. Un jeu d'enfant !
" Pas de soucis, vous pouvez mettre la cuisine sans dessus dessous pour trouver quelque chose qui vous ira. Seulement vous rangerez ça après. Il doit y avoir des céréales et du lait glacé, cela devrait vous convenir."
Cette attitude n'avait rien d'un comportement de gentlemen néanmoins il s'en fichait éperdument. Il allait déjà devoir certainement nettoyer la chambre et la salle de bain d'où elle venait. Elle pouvait bien se nourrir toute seule, elle avait déjà prit une chemise à lui alors de la nourriture. Avant qu'elle ne parte il lança.
"Je suis ravis de voir que vous allez mieux. Vous fonctionnez à quoi pour le rétablissement? Morphine? Parce qu'un rétablissement aussi rapide que le votre c'est du jamais vu. Au fait, si vous préférez le froid je ne vous oblige pas à garder ma chemise. A vrai dire cela me conviendrait aussi, je verrais mon appartement différemment."
Il afficha un sourire amusé à la jeune femme pour compléter sa phrase pour le moins ignoble. Il n'était pas un goujat, mais il avait des doutes sur cette jeune fille. Certains détails étaient pour le moins très étrange, et il aurait aimé en savoir plus. Il aurait pu certes se rapprocher d'elle pour la voir se confier, mais il n'en avait ni le temps ni l'envie. Qu'elle le déteste et qu'il la fasse sortir de ses gonds seraient bien plus rapide. Là elle ferait encore une erreur et il pourrait la coincer.
-
Rubis avait regardé le jeune homme durant un bon moment, il semblait vraiment s'ennuyer. Elle n'était pourtant pas partie dans un monologue de longue haleine. Elle avait cependant remarqué l'intérêt soudain dans ses yeux lors de la mention du terme Terranide. Fidèle à sa première idée, Nicolas était donc dans l'ignorence de ses êtres hybrides. Pourtant, il ne lui posa pas la moindre question et ne suscita guère l'envie que la jeune femme aille plus loin dans son récit. Tant mieux, cela l'arrangeait dans un sens. Néanmoins le regard de son hote, plutôt vide au début, disparu assez vite à la surprise de Rubis. Surprise brève qui se transforma rapidement en exaspération. Devait-elle lui indiquer que son visage se situait beaucoup plus haut que ce qu'il observait avec un peu trop d'insistance? L'ange soupira. Il ne fallait décidément pas grand chose pour faire réagir un humain. Elle garda cette remarque en tête, elle aussi l'était maintenant, du moins en partie. Son nouveau corps ne l'avait pas encore trahie à ce niveau et elle espèra vivement que cela ne se produise pas, rester lucide était un devoir auquel elle ne devait pas fléchir.
- Pas de soucis, vous pouvez mettre la cuisine sans dessus dessous pour trouver quelque chose qui vous ira. Seulement vous rangerez ça après. Il doit y avoir des céréales et du lait glacé, cela devrait vous convenir.
Quelle preuve de motivation des plus remarquables. Tout en levant les yeux au ciel, Rubis se dit qu'il avait du se méprendre. Elle n'attendait pas de lui qu'il lui serve à manger selon ses exigences sur un plateau d'argent, simplement elle aurait préféré qu'il lui indique où se trouvaient telle et telle chose. Mais bon, comme l'indifférence semblait prendre le dessus sur la galanterie jusqu'ici pourtant bien haute, elle ne releva pas sa remarque. C'était le matin pour tout le monde et la possibilité que Nicolas aie mal dormi sur son canapé était à prendre en compte également. Elle approuva simplement d'un mouvement de tête, signe qu'elle comprenait. Elle se lèva et partit donc vers la cuisine comme conseillé pour finalement s'arrêter à mi-chemin. Ayant entendu le terrien l'interpeller une seconde fois, elle tourna la tête vers lui, le questionnant du regard.
¨
- Je suis ravis de voir que vous allez mieux. Vous fonctionnez à quoi pour le rétablissement? Morphine? Parce qu'un rétablissement aussi rapide que le votre c'est du jamais vu.
- Certains fonctionnent à la morphine pour leur rétablissement, tout comme d'autres semblent fonctionner presque au dopage lorsqu'ils se battent, à votre place je ne serai pas étonné.
Elle n'avait pas hésité à replacer ce détail dans la conversation, lui rappellant que son combat de la veille était du jamais vu pour elle aussi, en particulier de la part d'un humain. Elle le laissa néanmoins poursuivre.
- Au fait, si vous préférez le froid je ne vous oblige pas à garder ma chemise. A vrai dire cela me conviendrait aussi, je verrais mon appartement différemment.
La jeune femme leva un sourcil. Avait-elle bien entendu? Il n'avait vraiment pas froid aux yeux. Sa proposition laissa Rubis pensive un moment, croisant ses bras devant sa poitrine, elle toisa l'humain d'un regard indéchiffrable. C'est qu'il souriait le bougre. Qu'attendait-il d'elle? Qu'elle s'énerve? Qu'elle relâche sa garde? Qu'elle s'abandonne complètement? Il pouvait toujours rêver, si il avait envie de se rincer l'oeil il n'avait guère sonner à la bonne porte... et c'était elle qui disait cela? Se ballader nue avec simplement une chemise sur elle n'étant pas très intelligent non plus, dans un sens la remarque à double sens de Nicolas pouvait se comprendre et cela semblait d'ailleurs l'amuser. La jeune femme sourit à son tour. Elle aussi avait besoin d'un petit divertissement, mais pas dans le sens où Nicolas l'entendait. Elle entra donc dans son jeu, bien décidée à se distraire même l'espace de quelques minutes.
- C'est gentil de me le proposer. Je vais d'abord prendre de quoi me rafraîchir à la cuisine et, en revenant, je réfléchirai sans doute à votre suggestion alléchante.
Tournant les talons pour se rendre dans la pièce voisine, Rubis esquissa un nouveau sourire. Elle allait le refroidir en un clin d'oeil et, surtout, lui faire passer l'envie de lui requémander pareille demande. Il pouvait lui laisser un peu d'argent sur la commode aussi pendant qu'il y était! Non mais, elle n'était pas ici pour satisfaire ses fantasmes et encore moins s'exhiber en public. Elle ouvrit plusieurs armoires, cherchant un récipient, pour finallement jeter son dévolu sur un simple verre qu'elle remplit avec l'eau du robinet. Elle y trempa ses lèvres pour sentir la température du liquide qu'elle considèra comme trop tiède à son goût, bien qu'elle avait sélectionner l'onglet froid. Contractant légèrement ses doigts sur son verre d'eau, elle rendit celle-ci à la limite de la glaciation en quelques secondes. Maintenant, il suffisait de prendre sur soi et de jouer un peu la comédie et, cela, elle n'aurait pas difficile. Rubis retourna au salon d'un pas tranquille, buvant de légères gorgées de son verre tout en marchand. Elle s'arrêta devant Nicolas, toujours allongé sur le canapé, lui portant un regard tendre et charmeur. Elle s'assit sur le bord de son fauteuil, croisant ses jambes, veillant à ne jamais le quitter des yeux. Doucement, elle porta sa main libre à sa joue, la carressant du bout des doigts, tel le frôlement léger d'une plume. Suivant sa route, elle les laissa descendre jusqu'au menton du terrien, qu'elle carressa longuement avant de le saisir délicatement par son pouce et index. La jeune ange approcha alors son visage du sien, lentement sans se presser. C'est au moment où leurs souffles s'entremèlaient et que leurs lèvres s'apprêtaient à se toucher, qu'elle choisit de déverser le contenu glaçé sur le haut de son crâne d'un geste rapide, rompant complètement le moment précédent comme une gifle. Reprenant une distance raisonnable, elle regarda Nicolas indifféremment.
- Bien. J'espère que cette petite douche froide vous aura remis les idées en place, à vous et à votre cerveau numéro deux situé juste en dessous de votre bas-ventre. Quant à votre requête, sachez que si vous désirez que je retire cette chemise, il faudra venir me l'arracher de force.
Repartant vers la cuisine après s'être relevée, Rubis crut bon de s'arrêter une nouvelle fois, histoire de préciser un détail qu'elle voyait nécessaire.
- Et ce n'est pas une invitation!
Ce fut sur ses mots qu'elle quitta définitivement le salon. C'était un jeu dangereux auquel elle s'était donnée, elle le savait. Tant pis, si conséquences il y aurait, elle improviserait, comme d'habitude. Déposant l'objet de son mauvais coup dans l'évier, elle se mit en quête des céréales et du lait qu'elle trouva rapidement et se servit un bol suivit d'un verre de jus de fruits. Elle s'adossa au mur tout en dégustant son déjeuner. En y repensant, les mets chauds ne la répugnaient pas. Simplement, la chaleur était son ennemie à bien des niveaux et elle ignorait ce que des aliments chauds pourraient lui faire. C'était sans doute stupide de penser cela, mais Rubis était méfiante de tout ce qui l'entourait, elle préfèrait éviter les mauvaises surprises. De toute façon, elle n'était pas descendue sur Terre pour prendre du bon temps, elle devait se le mettre en tête. Les humains mangeaient pour survivre, c'était une base. C'est donc ce qu'elle ferait, même si les gouts et les saveurs l'attiraient parfois. Elle allait devoir laisser éteinte la flamme de curiosité qui brûlait au fond d'elle, malgré qu'elle avait la certitude que celle-ci soit inextinguible.
-
Comme il s'y attendait en dénonçant son rétablissement plus que rapide, la jeune femme ne put s'empecher de lui rappeller son combat d'hier. Une simple remarque et cela remontait déjà à la surface, c'était presque trop facile de la faire sortir de ses gonds. Mais surtout cela démontrait le fait qu'il suffirait d'un rien pour qu'elle en parle. Elle était dangereuse pour lui, c'était évident désormais.
Elle pourrait en parler pour se venger ou pour se sortir d'affaire, il lui fallait donc trouver un moyen de pression sur elle. Une pression suffisamment forte pour qu'elle préfère manger sa langue plutôt que de révéler ce qu'elle savait.
Cela ne devrait pas être trop difficile, en effet elle réagissait à l'instinct et était sur la défensive. Cela serait facile si elle continuait à accumuler les bourdes comme elle le faisait actuellement.
Une guérison par ci, un terme étrange par là, un comportement étrange, et cela ne faisait qu'une nuit qu'elle était là ! La faire craquer ne poserait pas de soucis majeur. De plus ici, dans son appartement, il n'avait rien à craindre tant qu'elle était ici.
Sa phrase suivant eu un effet presque inverse sur elle, elle semblait se controlé. Sa phrase était calme et laissait paraitre qu'elle aurait pu accepter. Nicolas n'était pas dupe, avec quelques paroles échangées il avait cerné son caractère et elle ne se laisserait surement pas faire comme ça. Néanmoins elle ne se laissait pas aller à une colère ou une stupéfaction quelconque c'était déjà ça.
On ne passe pas d'un sentiment bouillonant à un sentiment paisible lorsqu'on vous insulte, Nicolas le savait puisqu'il masquait continuellement ses émotions. Elle allait lui jouer un tour, c'était plus qu'évident si elle se controlait et changeait de ton c'est qu'elle avait une idée en tête.
Cela l'intriguait, il ne risquait rien, mais elle allait sans doute lui faire passer un mauvais moment.
En effet lorsqu'il la vit avec un verre d'eau à la main, il se douta presque instantanément de ce qu'elle préparait, mais préférant voir jusqu'où elle pouvait aller il se laisse prendre au jeu.
Jeu plutôt agréable sur le moment, mais la finition était bien celle qu'il avait envisagé. Les paroles qui suivirent finirent de le rassurer. Décidément elle n'était pas douée pour masquer la personne qu'elle pouvait être. Elle partit dans la cuisine, surement satisfaite de son coup.
Seulement Nicolas ne pouvait pas laisser passer ça, même s'il l'avait provoquer pour observer sa réaction, s'il ne faisait rien cela montrerait clairement qu'il était faible, ou qu'il l'avait chercher.
Elle n'aimait pas ce qui était chaud cette gentille petite demoiselle? Elle allait être servie.
Se levant il se dirigea vers un coin de la pièce où se trouvait un boitier, celui du chauffage électrique.
*Elle n'aime pas la chaleur? On va s'amuser un peu.*
Mettant le chauffage à son maximum puis regagnant sa place où il continua à regarder la télévision en attendant les effets, et les réprimandes de Rubis.
"Au fait, tout à l'heure vous avez parler de Terra...terri...terranedie? Qu'est ce que c'est ? Une série?"
-
La question de Nicolas n'arriva à ses oreilles que peu après. Déposant son bol à présent vide dans l'évier, elle jeta un oeil interrogateur dans la direction du salon. Le jeune homme semblait la consulter sur ses assaillants de la veille, ce qui l'étonna quelques peu. Aucune réprimande pour ce qu'elle avait fait? Elle qui pensait recevoir une correction ou un rappel à l'ordre... Elle du de nouveau remettre en question son jugement sur lui. Bien loin de penser que sa petite douche froide avait eu pour résultat de le satisfaire, Rubis ne revint toutefois pas sur le sujet. Il semblait ne pas vouloir chercher vengeance et, d'un côté, cela la rassura. Autant qu'ils évitent le plus possible les conflagrations le temps qu'il lui restait à demeurer chez lui. Détail important cela aussi, elle résidait sur les bases du Terrien, à retenir. Portant son verre de jus de fruits à ses lèvres, elle médita quelques peu sur le sujet des Terranides, cherchant à lui faire le meilleur résumé possible sans entrer dans une énumération de détails inutiles et répétitifs. Sortant de sa réflexion soudainement, elle regarda autour d'elle, mal à l'aise. Quelque chose avait changer dans l'atmosphère, elle le sentait, mais elle ne sut dire de quoi il s'agissait. La tête commencait à lui tourner légèrement, mais la jeune femme n'y prêta pas plus attention, rejetant son mal sur les légères sequelles de son état encore fébrile. S'adossant de nouveau contre l'armoire pour maintenir son équilibre, elle choisit ce moment pour répondre à son hôte.
- Vous êtes loin du compte, mais pour quelqu'un qui ignorait, jusqu'alors, leur existence cela n'a rien d'étonnant. Les Terranides sont des humains munis de caractéristiques animales, je pense que ce détail vous avait perturbé hier. Théoriquement ils ne vivent pas ici, mais dans une sorte de monde... différent, pour ne pas dire parallèle. Maintenant, je ne sais pas grand chose de plus, simplement que leurs conditions de vie sur leur terre d'origine sont très mauvaises, sans doute à cause de...
Elle ne put terminer sa phrase. Le verre qu'elle tenait en main chuta au sol, éclatant en morceaux, se répandant à vive allure sur le sol de la cuisine. Rubis serra d'une main tremblante la chemise qu'elle portait, se laissant glisser le long du mur pour se retrouver assise sur le carelage martelé de bouts de verre. Elle se sentait mal, affreusement mal. Inspirant peinement, elle jeta un regard paniqué autour d'elle. Cette douleur, cette sensation d'oppression sur la totalité de son être, il n'y avait pas grand chose qui pouvait provoquer pareille réaction chez elle. Elle ne parvenait plus à réfléchir posément, si bien qu'une potentielle vengeance de Nicolas ne lui vint pas en tête. Sa souffrance la dévorait, l'étouffait d'une main en acier sur sa cage thoracique. Les sons de la télévision encore allumée lui parvenaient de plus en plus difficilement, captant peinement des bribes de phrases de plus en plus lointaines. Sa vue lui fut aussi volée, son malaise rendant le décor nébuleux, imprécis, uniquement remplit de formes et de couleurs vaporeuses.
- Nic...
Elle aurait voulu l'appeler, lui demander son aide pour arrêter le cauchemard dans lequel elle se trouvait. Elle laissa le reste de son corps tomber sur le côté sans résistances, rejoignant son autre moitié déjà au sol. Quelques gouttes de sueurs perlaient déjà de son visage tandis que celui-ci blemissait au fil des secondes où la température de l'appartement augmentait toujours. La respiration haletante, l'ange ferma à demi ses paupières, gardant conscience comme elle pouvait. Elle sentait ses forces la quitter petit à petit, retenue au sol par ses membres dont le poid lui semblait avoir tripler. Comment avait-elle pu tomber si bas? Avant, même ce genre de désagréments ne l'aurait pas atteind si promptement physiquement, mais maintenant... Une larme coula le long de sa joue sans qu'elle puisse la retenir. Une larme qui reflétait toute la rage qu'elle gardait au fond d'elle depuis qu'elle était arrivée sur Terre, une larme qui trahissait l'angoisse et la solitude qu'elle ressentait parmi cette foule d'humains. Elle maudit sa faiblesse, elle maudit son incapacité à tenir tête à ceux qui l'obligeait à accomplir des desseins qu'elle refusait, elle maudit sa perte de confiance en soi qui ne cessait de progresser de jour en jour, d'heure en heure. Elle peinait à respirer, sa crise intérieure n'arrangeant guère son état de défaillance. Il fallait qu'elle surmonte cela, elle ne voulait pas lâcher prise d'une manière si lamentable. Malheureusement, à ce train là, elle n'en aurait surement plus la force.
-
Nicolas écoutait avec attention chacune les explications de Rubis. Si celles ci répondaient à ses questions, elles en créaient davantage. Il savait donc pourquoi ces agresseurs avaient l'air si étrange. Dans la nuit, on ne pouvait que peut distinguer leurs différences avec des humains normaux, et si elle lui avait dit qu'il s'agissait de déguisements, de psychopate ou de mutants il aurait pu la croire.
S'il avait été un humain comme les autres, il l'aurait probablement prise pour une folle et emmené à l'asile le plus proche. Une chance pour elle que ce ne fut pas le cas.
Néanmoins il était de nature suspicieuse. Ses déductions l'amenaient à plusieurs conclusions en vue des éléments qu'il possédait. Pour commencer elle était poursuivie par des agresseurs peu communs, de plus ses blessures se refermaient à une vitesse anormale, enfin elle parlait de ces "Terranides" comme d'une chose normale. Quand on parle de cela, d'être venant d'un autre monde sans être inquiété il y a trois possibilités, la première est la folie, la seconde est la connaissance par tous ou par son interlocuteur de ces créatures, la troisième est la banalité de ces créatures car on connait bien plus étrange et l'on ne fait pas attention.
La folie aurait pu être une bonne hypothèse, elle se serait échappé avec d'autre patient un peu dérangé. Ceux ci auraient voulu un moment la tué pour une raison ou une autre, ou alors peut être qu'ils jouaient à un jeux bizarre. Mais les infos ne diffusaient pas de signalement de patient échappé d'asile et de toute manière la vitesse de rétablissement était étrange.
Mentir concernant ses agresseurs ne l'aideraient pas non plus, de plus mentir comme ça aurait été idiot puisque c'est un mensonge qui aurait été pire qu'une vérité banale. Elle devait donc croire à ce qu'elle disait, ou alors ses agresseurs étaient pires que ces terranides.
Depuis le début elle l'intriguait, cette accumulation de soupçons n'avaient pas pour lui lieu de preuve mais il en saurait plus. Il avait déjà son idée sur sa colocataire. C'était probablement une terranide ou une créature proche, sa nature devait être différente...peut être des appendices ou des caractéristiques spéciales. De toute manière il n'avait pas intêret à dévoiler sa véritable nature et ferait mine de la prendre pour une folle, ou bien se ferait passer ce qu'il n'est pas.
La chaleur commençait à être etouffante et un détail le perturba, sur le coup il ne pu dire ce qui le dérangeait car il ne le savait pas. La voix de Rubis, celle ci ne parlait plus. Il ne l'entendait plus.
C'était bizarre, un bruit de verre se brisant se fit entendre. Se levant il alla la voir, sentant un mauvais préssentiment. Il eu malheureusement raison puisqu'il la vit allongé sur le sol, visiblement dans les vapes. Qu'avait elle pour être dans cette état? Des stupéfiants? De la drogue? Cela aurait agi plus vite.
Une méchante voix lui sussura soudain à son oreille.
*Des caractéristiques spéciales...*
"Le chauffage...le froid? Cela serait si bête?"
Cela ne coutait rien d'essayer, remplissant un verre d'eau glacé il lui jeta en pleine figure. Ceci sans aucun sentiment de revanche ou de haine. Puis il se dirigea pour couper le chauffage et le remettre à la chaleur normale, pour se diriger au chevet de Rubis toujours indécis sur les origines de celle ci et observant si ce qu'il avait fait portait ses fruits.
-
La perception d'être absorbé, engloutit par une force qui vous échappe. L'obscurité qui prend place autour de vous, engloutissant chaque parcelle de couleurs pour les faire disparaître sans répit. Ces ténèbres vous dévorent, vous font sentir que, peu importe la résistance que vous tenterez d'émettre vainement, il n'y aura pas d'échappatoire. Alors vous sombrez. Plus aucun bruit, aucune chaleur, aucune fraîcheur, aucune sensation. Le vide. Il s'engouffre en vous, dans votre chair, votre esprit comme une lame qui s'immisce progressivement, indéfiniment. Et lorsque vous pensez avoir atteind le paroxysme de la noirceur, lorsque votre corps et votre âme se sont laissés aller au bout d'un long acharnement, la lumière resurgit brusquement.
Les yeux de Rubis s'ouvrirent péniblement. Tantôt bleue, l'iris a maintenant pris des teintes turquoises. La jeune femme tousse, respire enfin avec moins de difficultés. Elle sent que les températures baissent, rendant l'atmosphère moins étouffante. Les nombreuses gouttes d'eau qui perlent sur son visage se gèlent instantanément, réaction de son corps pour capter le plus de froid possible. Elle secoue un peu la tête. Les évènements lui reviennent en mémoire, le plus dur est passé. Dans un petit élan, elle essaye de s'assoir, s'adosser contre le mur pour reprendre pied à la réalité, mais elle échoue, retombant dos au carlage. La jeune femme soupire. Elle n'a pas encore assez récupéré. Tournant son regard, elle aperçoit Nicolas. Si pendant son malaise elle ne comprenait pas ce qui avait pu se passer soudainement, maintenant tout est clair. Ses fins sourcils se froncent légèrement, signe de mécontentement. Le chauffage n'avait pas dû grimper en flèche tout seul.
- Vous êtes un grand malade...
Elle en capte la raison. C'était donnant-donnant. Dans un sens ne l'avait-elle pas mérité? Elle avait voulu plaçé des limites, lui faire comprendre que jouer avec elle était puéril, que ce n'était pas son genre. En voulant opérer de la sorte, elle avait sans doute exagéré. Nicolas avait simplement voulu lui remettre les pendules à l'heure, lui rappeler, qu'ici, c'était chez lui et non l'inverse. Vu la vitesse à laquelle il avait été remettre le chauffage à sa position initiale, il devait sans doute ignorer à quel point c'était nocif pour elle. Ses traits se détendent de nouveau, ses yeux, à présent couleur mer des tropîques, se lèvent vers le plafond d'un air méditatif.
Elle sait bien qu'il essaie de la percer à jour, cela ne lui a pas échappé. Il y va de manière subtile, n'en faisant pas trop, ne posant pas trop de questions. Il anticipe ses gestes, les analyse, les additionne. D'un côté, elle l'a sans doute bien aidé. Elle aurait pu remettre sa régénération partielle à plus tard, tout comme lui parler des Terranides était facultif, de nouveau. Mais elle n'a pas cherché tant que cela à l'entrainer sur une fausse piste. Pour elle aussi, le terrien reste un mysthère. Pour Rubis, l'analyse est différente. Elle attend des moments propices. Deux occasions lui ont été offertes, insuffisantes jusqu'à maintenant. Son corps entier est en éveil, elle sait qu'elle le trouvera tôt ou tard, elle le sent. A cette idée, les plumes de ses ailes s'hérissent sous la fine chemise qu'elle porte. Elle a encore le temps, elle patientera. Pourtant, sera-t-il satisfaite quand elle découvrira ce qui l'intrigue tant? D'un geste rapide, elle enlève les derniers petits cristaux de glace encore présents sur son visage. Elle tourne ce dernier vers Nicolas, le bleu de ses yeux revenant enfin à l'état originel.
- Je reconnais être allée trop loin. Je vous dois beaucoup pour m'avoir tirée de ce mauvais pas hier soir et ma réaction précédente pour vous démontrer ma façon de penser était déplaçée. Je suis désolée, vraiment.
Ses excuses sont sincères. Elle ne souhaite pas continuer sur ce terrain. La jeune femme détourna le regard suite à ses dires, toujours couchée au sol. Regarder quelqu'un d'en bas de cette manière, elle déteste. C'est une marque de soumission et elle ne l'accepte pas. Le fait de ne plus pouvoir voler la prive déjà de sa liberté en tant qu'ange. Garder les pieds sur Terre, c'est être enchainée à celle-ci et Rubis le vit très mal. Si elle peut donc éviter de s'enfoncer davantage, elle le fera. Elle reste silencieuse, attendant la réponse de son hôte. Peu importe la nature de celle-ci, elle agira en conséquences.
-
A genou a coté de Rubis, posant sur elle un regard soulagé il baissa la tête et exhala un soupir.
Son coeur qui battait à tout rompre dans sa poitrine il y a peu faiblissait un peu pour reprendre un rythme normal. Il toussa un peu, la chaleur suffocante qui régnait il y a peu avait asséché sa gorge.
Il imagina brièvement que pour elle qui n'aimait pas ça, cela avait du être une épreuve pour le moins désagréable.
*Peut être que je suis aller un peu trop loin...*
*Ou pas suffisament...* Completa instinctivement la voix sadique du démon
En effet, tout était une question de point de vue. La libération par la mort ou par l'entente, tout était une question de vécu et de choix. Les premiers mots qui sortirent de sa bouche furent des insultes, c'étaient compréhensible mais au moins maintenant elle savait ce qu'elle risquait à croire qu'elle pouvait faire comme s'il était à coté de la plaque.
Lorsqu'elle articula de nouveau des mots, ce fut pour présenter ses plus plates excuses. La sincérité de celles ci lui importait peu, tout ce qui lui importait pour l'instant c'était d'obtenir des réponses à ses questions. Il voulait pouvoir obtenir un maximum d'information pour comprendre au mieux la situation.
"Je suis soulagé que vous alliez mieux...même si c'est de ma faute si vous êtes dans cet état. Une personne normale...je veux dire un être humain ne tomberait pas dans les vapes parce que j'ai augmenté le chauffage...alors vous êtes quoi? un de ces terranides?"
Ses questions le démangeaient, il aurait aimé tout savoir tout de suite pour obtenir un semblant de soulagement. Comme à son habitude il élaborait mille explications mais aucune ne lui convenait, si ce n'était la vérité c'est pour cela qu'il s'assit à s'adossa à l'un des murs de sa cuisine.
"Si vous pouviez êtes totalement franche cela m'arrangerait, je n'ai pas envie de me torturer l'esprit à chacun de vos pas ou de vos gestes en me demandant s'ils ont un double sens."
-
"Je suis soulagé que vous alliez mieux...même si c'est de ma faute si vous êtes dans cet état. Une personne normale...je veux dire un être humain ne tomberait pas dans les vapes parce que j'ai augmenté le chauffage...alors vous êtes quoi? un de ces terranides?"
La jeune femme le regarda, incrédule au départ, pour finallement laisser échapper un petit rire léger. Un terranide? Il l'a mettait dans le même panier que les individus de la veille? Charmand! Il était vraiment loin du compte si il savait... Pouvant enfin se redresser, son malaise à présent loin derrière, elle s'adossa contre le mur de la cuisine, imittant Nicolas, en restant toutefois assise, pensive. Il était évident que son gros vertige n'avait fait que l'enfoncer dans son anormalité aux yeux du jeune homme, la coincant désormais. Il désirait savoir, il désirait la percer à jour, chose ô combien compréhensible. A présent, plusieurs solutions se présentaient. Elle pouvait tout aussi bien prendre ses jambes à son cou et partir sans demander son reste, estimant que le terrien en savait trop ou que sa curiosité commençait à devenir pesante et dangereuse. Tout comme elle pouvait continuer à jouer une innocence futile qui, dorénavant, ne trahissait plus personne. Ou bien elle pouvait tout lui dire... tout lui dire?! Rubis déglutit, mal à l'aise. L'idée ne lui avait jamais traversé l'esprit avant, ce qui était d'ailleurs logique dans la mesure où sa véritable nature ne devait pas se savoir. Elle devait opérer dans la discrétion et non dans la propagande. Comment réagirait Nicolas lorsqu'il saurait la vérité? Quel sort l'attendait une fois celle-ci révélée? Les pires scénarios pouvaient se produire et les complications s'en suivraient, c'était inévitable. Pourtant, cela ne la tracassa pas plus, à sa grande surprise. Elle le sentait différent, elle sentait qu'il ne la considérait pas comme une bête de foire, comme une illuminée, comme une diviguation de son esprit, comme un monstre. C'était vrai après tout, elle n'était pas humaine, elle n'était plus humaine. Rubis fronça les sourcils, chassant cette pensée qui ne relatait qu'une tâche sombre dans sa mémoire, mais qui revenait souvent la hanter parfois. Elle releva les yeux vers Nicolas, sa décision prise.
- Au risque de vous décevoir, je ne suis pas une Terranide. Et au cas où l'idée vous aurait traversé l'esprit, non, je ne connaissais pas mes assaillants avant hier soir. Je suis loin, très loin de tout cela... Vous souhaitez savoir? Bien, laissez moi faire fondre votre curiosité comme neige au soleil dans ce cas, puisque vous le désirez tant.
Etait-ce bien sencé ce qu'elle disait là? N'allait-elle pas le regretter amèrement par la suite? Jamais au grand jamais elle n'aurait prit pareil risque avant, alors quel facteur en était la cause cette fois-ci? C'était étrange, elle-même ne savait pas se l'expliquer. Elle ressentait une sorte de sentiment de sécurité près de Nicolas. Pour elle qui ne donnait que rarement sa confiance aux gens, cette semi-découverte l'a laissa perplexe. Ils ne se connaissaient que depuis quelques heures, c'était stupide, absurde de penser cela. Tant pis. Si son intuition la trompait, elle le payerait cher, elle en avait conscience. L'ange tourna le dos au terrien, avançant de quelques pas devant elle pour prendre une distance raisonnable. Elle ferma les yeux, inspira profondément comme pour se donner du courage. Non, ce qu'elle s'apprêtait à faire n'était guère simple, pire, c'était de la folie furieuse.
Elle défit le premier bouton de sa chemise. Elle pouvait encore reculer, qu'attendait-elle pour partir bon dieu?!
Le deuxième bouton suivit le premier. Si on lui avait prédit cela, elle aurait sans doute rit aux éclats en s'imaginant telle abérration.
Troisième bouton. Tu divulgues ton identité, t'en rends-tu compte idiote? Tu mets en péril la vie de tes compatriotes, tu...
Quatrième.
La jeune femme se stoppa, laissant descendre doucement le tissus le long de son dos sans pour autant s'en dévétir totalement, gardant la prise au niveau de sa poitrine. Enfin, elle laissa ses attributs divins sortir de la prison d'étoffe qui les retenait. Ses ailes blanches laissèrent émaner une lumière pure, légèrement luisante. Elles se déployairent progressivement, trop souvent recourbées sur elles-même sous les vêtements que Rubis portait à longueur de journées. Celle-ci les fit battre un petit coup, faisant jaillir une légère brise fraîche et éphémère dans la cuisine. Loin d'être fidèles à l'image de sa forme originelle, ses ailes devaient mesurer une soixante-dizaine de centimètres chacune. Elles avaient légèrement repoussé depuis son arrivée sur Terre, mais c'était loin d'être suffisant pour voler, juste assez pour planer surement. L'ange restait silencieuse, n'osant pas tourner la tête, regrettant déjà son geste. Elle se mordit la lèvre inférieure, resserrant davantage la chemise de Nicolas contre sa poitrine, anxieuse, inquiète. Elle ne put que lâcher un souffle, un murmure qui trahissait son trouble.
- Satisfait?
-
Comme dans une question où l'on ne connait rien et où l'on imagine toutes les réponses possibles avec les maigres indices que l'on a et, qu'enfin, on daigne nous donner la réponse, Nicolas appréhendait ce qui allait se passer. Non, pas exactement. Il n'appréhendait pas le moment de la réponse, mais la réponse en elle même.
Il l'avait mis au pied du mur, elle n'avait pas d'autre choix que de répondre ou partir, si elle mentait c'était comme si elle se condamnait elle même à partir. Cela aurait du le réjouir mais ce contentement n'était pas total, la réponse allait en elle même soit laisser une demi teinte soit le satisfaire totalement.
Au moment où elle commença à se retourner pour défaire sa chemise une idée perverse lui traversa l'esprit. Etait ce comme ça qu'elle allait tenter de s'en sortir? En jouant sur la libido de son compagnon de chambrée? Le calcul n'était pas mauvais si c'était le cas, si elle s'y prenait bien elle pourrait lui faire oublier pour un moment ses questions, cependant il ne pensait pas que vu son caractère elle se livrerait à quelque chose d'aussi "rabaissant".
Elle avait un caractère fort et serait sans doute partie plutôt que de devoir se mettre à jouer les putains pour préserver un peu de luxe, c'était fort dommage se disait il avec regret car les courbes qu'il avait pu admirer la veille le tentait plutôt, et il n'aurait pas refuser une partie de jambe en l'air avec ce qui semblait être une tigresse.
Il se rendit compte que sa libido lui faisait un peu perdre la tête, il tombait dans un fantasme suite au fait qu'elle commence à ôter sa chemise. Ce n'était pas si rare, il s'était habituer à ces pulsions qui le faisait vivre des passions torrides, tantôt dans la rue avec une inconnue dans un coin sombre, tantôt avec une vendeuse dans un étalage de lingerie fine ou bien encore avec un professeur de son institut avec qui il s'amuserait sur le bureau. Les idées virevoltaient dans sa tête le faisant sourire, son imagination débordait.
Ses courbes, ses jambes fines, son corps svelte...tout cela était des plus sensuel, maintenant qu'il était pris dans ce tourbillon d'exaltations il aurait du mal à s'en sortir. Il réfrenait ses pulsions comme il l'aurait fait dans la rue. Lorsqu'il vit les ailes blanches et resplendissantes il ne put s'empecher de sourire, une créature divine...voilà qui allait arranger les choses.
Pour lui cela l'amusait, pour l'autre cela le faisait fulminer.
*Encore une de ces saloperies ? C'est le 3eme que je croise depuis que je suis ici...on avait une trève et ils en profitent pour investir le monde des humains? On ne peut vraiment pas s'y fier !
De toute façon je me doutais qu'elle n'était pas normale et que t'aurais du la tuer dès le début ! Si tu l'avais laisser dans le caniveau on en serais pas là ! C'est un véritable aimant à ennuis ces bestioles là ! Tu l'as bien vu avec les terranides ! *
Le démon ne décolérait pas, on imaginait facilement que s'il avait pu, il serait sortis du corps du jeune homme pour étrangler Rubis et lui arracher les ailes. Il ne jugeait pas la haine dont il faisait preuve car il ne connaissait pas son histoire, peut être était elle justifiée? En tout cas il ne pensait pas qu'un bien absolue puisse exister, de même qu'un mal absolue n'existait pas.
Dans cette perspective c'était juste une guerre de pouvoir, et il se retrouvait entre deux de ses représentants, la veine.
S'appliquant à jouer les naïfs qui constatent.
"Alors vous êtes un ange? Je suis sur qu'avec un petit coup de pouce vous pourriez devenir le nouveau pape ou icône religieuse du moment. "La secte de l'ange", ça serait un nouveau nom qui tomberait.
Enfin, je n'ai jamais été croyant de toute manière...et vous faisiez quoi sur Terre? Normalement vous êtes sencée être au paradis, à la rigueur dans les églises, mais pas dans les rues à 3h du matin en train de jouer au catcheuse..."
-
La constatation de Nicolas la fit soupirer. Pourquoi attendait-elle une réaction sérieuse de sa part au juste? Mais d'un côté, n'était-ce pas mieux ainsi? Elle avait certes anticipé une répercussion plus négative et fâcheuse pour elle, une répercussion dont elle aurait sans doute eu beaucoup de mal à se tirer. Néanmoins, l'ange n'apprécia guère ces quelques remarques. Celles-ci lui donnaient l'impression que le jeune homme se moquait d'elle et de sa présence ici, si loin de chez elle. Il était vrai qu'il pouvait se faire n'importe quel scénario à ce sujet, ce n'est pas un phénomène qui arrive tous les jours. Elle l'aurait sans doute pris à la rigolade si elle se trouvait là par le biais de son propre chef et surtout pour des raisons purement personnelles telle une simple curiosité pour le monde humain ou l'envie de changer d'air. Bref, des justifications bénéfiques. Or, ce n'était pas le cas. Avisant Nicolas en portant un regard par dessus son épaule, elle lança froidement.
- Hilarant, vraiment. Je suis morte de rire.
Reportant son attention devant elle, elle s'empressa de reboutonner la chemise de son hôte. Même si elle n'avait plus aucune raison de cacher ses ailes, elle n'allait pas rester ainsi, la poitrine à découvert. Elle préféra éviter également de faire deux grandes ouvertures dans le tissu de la chemise pour laisser ses attributs à l'air libre, même si ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Autant pour leur permettre d'échapper au "pliage " habituel auquel ils étaient confrontés, autant pour montrer au terrien son insatisfaction suite à ses paroles en mettant son dessus en lambeaux. Elle se retourna pour le regarder de nouveau, les sourcils légèrement fronçés. Il s'attendait réellement à ce qu'elle lui dévoile tout? Il devait se dire qu'au point où elle en était, rien n'empêchait des explications complètes et sincères. Elle détourna le regard, incertaine. Elle était déjà aller trop loin dans ses révélations. Même si elle savait que les archanges ne passaient pas leur temps à les surveiller elle et les quatres autres anges envoyés sur Terre, ses confessions la mettait dans un sentiment de trahison. Elle n'avait pas à faire cela. De plus, l'envie d'en parler, même à Nicolas, ne l'enchantait pas. Ce qu'elle faisait, elle le détestait, elle essayait sans cesse de le refouler, de le repousser. Elle ne voulait pas entendre de la bouche de ce dernier que ses faits étaient lamentables, elle le savait déjà et en souffrait suffisamment. Toutefois, elle se rappela que son sauveur d'un soir lui avait fait la requête d'une franchise complète de sa part. Mais lui dans ce cas? Si ce dernier avait pu enfin la percer à jour, ce n'était pas réciproque. Jugeant qu'il était à présent légitime qu'il lui procure, à son tour, des informations, elle replongea ses yeux dans les siens.
- Avant de poursuivre de mon côté, peut-être pourriez-vous m'éclairer un peu plus sur vous? Je reconnais que vous avez été plus discret que moi à ce niveau, si j'avais été humaine je n'aurai sans doute rien remarqué. Cependant, maintenant que vous connaissez ma véritable nature, le fait que je puisse ressentir certaines anormalités doit vous avoir plus qu'éffleurer. J'ai joué cartes sur table, faites-en donc autant.
Elle savait ce qu'il allait lui dire, mais elle voulait l'entendre de sa bouche. Maintenant, fallait-il encore qu'il agrée à sa demande. Cerner Nicolas n'était pas chose aisée, car il se cachait derrière différents masques au travers des brefs moments partagés. Ce qui empêchait ainsi la jeune femme d'établir un profil constant et fidèle. Elle était désireuse de voir comment il avait pris son aveu. Déciderait-il qu'il n'avait aucun compte à lui rendre? Ou envisagerait-il de mettre leurs différentes informations sur un pied d'égalité? Selon sa réponse, elle déterminerait la suite du probable compte-rendu qu'elle lui donnerait peut-être sur sa situation.
Une chose était sûre, elle ne ferait rien contre lui. Elle savait qu'il n'était pas un démon ou, du moins, pas complètement. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'elle avait eu tant de mal à le déceler. D'habitude, même dans un large périmètre, l'aura de ses opposés se faisait sentir inopinément et retentissait comme un signal d'alarme pour Rubis. L'idée de réceptacle ne l'avait pas frappée immédiatement, il était vrai qu'elle n'avait pas imaginé en croiser sur sa route. Elle ignorait comment se portait le démon à l'intérieur de Nicolas. Pouvait-il prendre le dessus à n'importe quel instant? Ou simplement lors de moments de relachement ou de faiblesse de la part du jeune homme? Gardait-il le plus gros de ses pouvoirs dans cette situation? Et dans quel but? Même si les questions fusaient dans sa tête, jamais elle ne prendrait l'initiative de les demander. Elle n'imaginait que trop bien le désir du démon de la pulvériser à la première occasion. Elle ne pouvait pas le blâmer, c'était comme ça entre leur espèce. Même en sachant qu'il était là, Rubis ne ressentait pas la moindre animosité. Elle en avait voulu à beaucoup de démons pour avoir réduit profusément les siens au néant, mais elle se refusait à faire des généralités. Remettant ses réflexions à plus tard, elle attendit de nouveau la réponse de Nicolas, ne détachant pas son regard du sien.
-
Si dans un premier la nature d'ange de son hôte l'avait fait sourire et rire, qu'il avait pu se moquer un peu d'elle via quelques remarques dérisoires, la suite de l'entretien le refroidissait beaucoup plus.
Ainsi il reprit une attitude calme et froide, nullement dénuée de l'ironisme qui le caractérisait.
Comment osait elle lui poser la question de but en blanc? Comment osait elle lui demander se se réveler, de se mettre à nu devant elle?
Certaines anormalitées? Elle se foutait de lui? Les créatures capables du prodige de défoncer des sous créatures tel que ces terranides devaient exister par centaines. Comment aurait elle pu deviner sa nature exacte? Ce n'était que des soupçons, rien de plus. Des soupçons dont elle n'aurait jamais la confirmation.
*Pour qui se prend elle? Elle joue les oracles en croyant pouvoir deviner qui je suis? Elle n'en sait rien... Cependant j'ai été négligeant, j'aurais dû la laisser hélas...ce qui est fait est fait...pour le moment.*
"Pardon? - Son visage reflétait l'incompréhension - Vous croyez que je suis une de ces bestioles moi aussi? Tout ça parce que je ne vous met pas dehors ou que je ne suis pas effrayé par votre status d'ange?
Je pensais que vous seriez heureuse que je ne vous prenne pas pour une folle...que je crois à votre histoire... - Il fit une moue peiné - C'est vrai, je crois aux pouvoirs mystiques et donc je me met en "transe" des fois...cependant si vous me voyez comme un ennemi..."
Concrètement, hormis peut être un pouvoir de perception extrasensoriel sur les êtres démoniaques, elle n'avait rien. Aucune preuve de ce qu'il pouvait être, les substances pouvant faire entrer en transe pouvait causer les mêmes dommages à ces terranides que celui qu'il leurs avait fait subis. Enfin presque.
Cependant la défense qu'il avait élaborer ne suffisait pas, il lui fallait passer à l'attaque. Si il doutait d'elle, elle ne douterait certainement pas de lui. Cependant une dernière précision était nécessaire avant de paré à ceci.
*Tu va m'aider saloperie. Vu que je suis un peu dans la mouise à cause de toi. Peut elle être certaine, quoi que je lui dise que je suis un démon?*
*Je suppose que non. Elle n'est certainement pas omnisciente, dans ce cas ton baratin suffira...comme d'habitude*
Prenant une inspiration, il sourit intérieurement. C'est maintenant qu'il allait commencer à s'amuser, à jouer avec elle. Pourrait elle la détourner de ses pensées premières comme quoi il était un démon ou un ersatz d'un être aussi maléfique, peut importait le résultat a vrai dire, il s'amuserait au moins.
De plus il ne doutait aucunement de son pouvoir de persuasion, dans chacun de ces actes il jouait sa vie pour être le plus convaincant possible, ce cas ne faisait pas exception aux autres.
Il prit une mine renfrogné, comme vexé, piqué au vif et la regarda avec soupçon.
"Et vous d'ailleurs? Qu'est ce qui me prouve que vous êtes bien ce que vous prétendez être? Les terranides, comme vous les appelez car je n'en ai jamais entendu parlez, vous ressemble d'une certaine manière. Peut être que vous en êtes unes avec des ailes comme appendices, comme certains avaient de la fourrure, vous permettant de vous faire passez pour un ange..."
-
Le silence.
Voilà tout ce qui répondit aux remarques précédentes de Nicolas. Son interlocutrice affichait une mine indéchiffrable, complètement neutre. Elle l'avait écouté sans l'interrompre, sans hausser un sourcil durant l'intégralité de son questionnement. La jeune femme resta ensuite de longues secondes à le regarder, semblant parfois indécise, parfois perplexe. Lorsqu'elle voulut enfin briser cette ambiance où seules leur respiration se faisaient entendre, ce ne fut pas des mots qui sortirent de sa bouche, mais un éclat de rire. Elle-même ne l'avait pas prémédité, il était partit tout seul, phénomène plutôt insolite étant donné que son amusement était rare. Lui tournant le dos, elle fit quelques pas dans la pièce afin de reprendre rapidement le contrôle de ses émotions. Son rire n'avait rien de sarcastique, il était léger, cristallin, bien qu'un peu difficile à cesser pour l'ange dans le cas présent. Une fois sa légère euphorie calmée et sa respiration retrouvée, elle tourna de nouveau le visage vers le jeune homme, les joues légèrement rosies, encore souriante.
- Hm, désolé je ne voulais pas me montrer impolie. Mais, vraiment, vos mimiques étaient exagérées!
En fait, elle ne s'était pas moquée de lui, ou, du moins, pas directement. L'objet de sa mince hilarité provenait du "spectacle" qu'il lui avait donné. Depuis leur rencontre de la veille, le visage de Nicolas n'avait été, pour elle, que peu expressif si on mettait de côté le passage avec les Terranides. Elle l'avait souvent vu afficher une expression narquoise dans laquelle des yeux rieurs prenaient un malin plaisir à s'amuser de la situation. Les attitudes secondaires qui lui avait été donné d'apercevoir étaient brèves, peu nombreuses, mais sincères.
Et soudainement, voilà qu'en moins de cinq minutes il avait abordé trois prestances, visiblement bien travaillées, et quasiment à la chaîne! Allons bon, cela relevait du comique. Qu'il recommence à l'occasion, elle ne serait pas contre.
- Bon, passons. Il me semblait que le sujet des Terranides était clos, pourquoi revenez-vous encore là dessus? Je pensais avoir été claire.
La première chose qui l'interpella fut la mention de sa race. Il était vrai qu'elle ne lui avait fourni aucune explication, elle lui avait simplement montré ses attributs divins. Cette démonstration lui avait pourtant semblé bien plus frappante et plus explicite que des mots, mais elle n'avait sans doute pas songé à toutes les éventualités. Qu'elle fasse partie des Terranides à cause de ses attributs? Ce n'était pas absurde comme hypothèse. Elle connaissait les Terranides de la famille des félidés, des canidés voire même des rongeurs. Maintenant l'anatomie exacte d'un potentiel hybride mi-oiseau mi-humain lui était complètement inconnue. Des ailes devaient apparaître sur le tableau, oui sans doute, c'était d'ailleurs le plus logique. Maintenant était-ce vraiment tout? Peut-être une physionomie différente au niveau du visage et des jambes, rappelant plus un bec et des pattes de rapaces? Pffiou, qu'est-ce qu'elle pouvait en savoir bon dieu? Elle n'avait pas étudier les peuples de Terra! Survoler quelques ouvrages les concernant, sans plus.
Elle acquiesa par rapport à son doute. Comment lui prouver qu'elle était vraiment ce qu'elle prétendait être hein? Haha! Heu là ça coincait plutôt en fait.
Rubis prit le temps de réfléchir un moment. Elle ne pouvait pas prétendre être un Seraphin, non seulement il lui manquait deux paires d'ailes pour accéder à ce titre, mais sa faculté était complètement contradictoire avec la leur. Si on surnomait cette catégorie d'anges "les brûlants" ce n'était guère pour rien!
Elle n'avait, non plus, rien de semblable avec un Chérubin, souvent doté d'une couleur bleutée représentant les cieux et, argument non négligeable, ceux-ci étaient ni plus ni moins des angelos!
Dans la hierarchie de la cour Céleste, Rubis était affectée dans la troisième triade, celle chargée au plus près des hommes, dominée, d'une part, par les Archanges. Les anges de cette catégorie étaient tous différents, rien ne pouvait vraiment les distinguer sauf peut-être lors du cas du statut d'ange gardien. Encore une fois, rien ne lui correspondait. Qu'elle plaie! Comment voulez-vous être crédible? Elle tenta néanmoins de donner un brin d'explications à Nicolas en soupirant.
- J'avoue. Rien ne vous juge apte à avoir une confiance totale dans mes dires. Je n'ai, d'ailleurs, pas de preuves à vous donner à ce niveau, j'en suis moi-même affligée. Cependant, même si je le voulais, je pense que cela ne serait pas dans mes moyens. Ce que vous voyez, ce n'est pas moi ou pas tout à fait. Je... J'ai un corps humain. Je ressens la chaleur mordante, la douleur stridente, la faim dévorante, le sommeil pesant... Tout cela était purement irréel pour moi avant. Ce corps est juste un artifice qui me permet de faire ce à quoi je suis vouée ici. Je ne reprendrai ma forme originelle que lorsque j'en aurai terminé.
Elle haussa les épaules, lasse.
- Maintenant, jugez-moi comme bon vous semble. Imaginez-moi ange, terranide colombe ou... ou ce que vous voulez! Peut m'importe. Tout à l'heure, vous m'avez demandé d'être sincère, je l'ai été. Maintenant, tirez les conclusions que vous voulez.
Pour ce point, au moins, c'était clair. Maintenant, elle avait une deuxième et dernière chose à débattre. Elle avait compris que parler des Terranides était surtout le moyen de Nicolas pour la détourner de ses suppositions par rapport à sa "nature". Si, pour lui, il s'agissait d'une conjecture, pour Rubis ce n'était ni plus ni moins une certitude. Elle voulait l'entendre de sa bouche, elle s'était apparemment leurrer. Le jeune homme ne le lui dirait pas. Ce n'était pas un problème. Pourtant, elle avait l'impression d'avoir blesser son hôte dans son amour-propre. Ne voulant pas rester dans de mauvais termes, elle se justifia de nouveau, levant doucement les mains en signe d'apaisement sur le sujet dans lequel elle allait de nouveau entrer.
- Vous savez, il y avait d'autres manières de me dire que vous ne désiriez parler de votre... comment pourrais-je appeler ça sans que vous me jetiez une pierre? Particularité disons. Me mettre sur une autre piste afin de m'embrouiller dans mon raisonnement était inutile. Je ne tenais pas du tout à me plonger dans votre intimité loin de là. J'espère ne pas vous avoir donné cette fausse interpretation de mes intentions.
Elle marqua un léger arrêt.
- Je pense que nous sommes partis du mauvais pied tous les deux.
-
Si Nicolas détestait quelque chose plus que tout, c'était bien ce que venait de faire Rubis. Que ce soit du début à la fin, de l'hilarité qu'elle avait pu avoir jusqu'au presque sentiment de compassion qu'elle lui montrait, tout cela l'écoeurait.
Prenant une grande inspiration il essayait de calmer la rage bouillonante qui grandissait en lui, pour qui se prenait elle encore une fois? Il la trouvait orgueilleuse, il la trouvait vaniteuse, ses "conseils" lui paraissant comme les réprimandes d'un parent à un enfant.
Il serra les poings aussi fort qu'il put, c'était pour lui la seule manière de contenir la colère qui affluait.
Ses yeux n'exprimaient plus rien, ils se contentaient de la suivre comme un objet qu'on ne peux quitter du regard sans raison apparente, comme hypnotisé.
Il haïssait son comportement et si le début de son discours avec son hilarité avait éveillé une flamme de haine en lui, le fait qu'elle se mette à la fin à parler à sa place comme si elle le connaissait parcoeur lui donnait envie de milles meurtres. Elle ne le connaissait pas ! Elle ne savait pas ce qu'il avait fait ! Ce qu'il avait subis ! Ses échecs, ses rires, ses larmes...tout cela lui était totalement étranger et pourtant avec son air de sainte ni touche elle lui donnait presque des leçons de morales.
Sa particularité? Ses ongles creusaient sous sa chair, laissant une marque aussi profonde et indélébile qu'elle ne venait de le faire par ses mots. Il avait le souffle coupé et le coeur qui battait à tout rompre, il la méprisait. Non, il méprisait son attitude hautaine. De faire comme si elle savait tout des gens en un clin d'oeil, de lui donner des conseils alors qu'elle ne savait rien de la vrai vie, qu'elle c'était contenté de regarder le monde béatement d'en haut depuis des millénaires. Oui, il n'avait plus aucun doute la dessus c'était bien un ange, par sa manière hautaine de juger, par son incroyable manque d'humilité.
Socrate disait, la seule chose que je sais, c'est que je ne sais rien.
"Je ne doute plus que vous soyez un ange car véritablement vous ne comprenez rien. Il y a des blancs, des silences qu'il n'est pas nécessaire de combler car ils sont plus expressifs que des mots. Il y a des choses que nous n'avons pas envie de mettre à nue devant les autres, cela s'appelle l'intimité, la vie privée, la barrière de protection inviolable qui nous permet d'avoir nos pensées propres sans que personne ne puisse les lires. Savez vous seulement de quoi je parle ou vivez vous depuis trop longtemps dans un monde de communion tel que vous n'avez plus de pensées propres?"
Son pouls se calmait mais sa rage restait constante, il disait ce qu'il avait sur le coeur, ce qu'il avait ressenti lors du discours de Rubis. Pour lui c'était un viol de ses pensées, purement et simplement.
S'approprier les actes d'un autre pour en traduire et imaginer ce qu'il pense passe encore, mais de la a lui dire à partir de la une manière d'agir car l'on pense que c'est la vérité, non cela allait trop loin.
Lire dans son esprit, dans ses pensées, faire de lui une simple marionette prévisible était la pire torture qu'on pouvait lui infliger. Pesant chacun de ses mots, il reprit.
"Il y a trois stades de connaissances, ce que l'on croit, ce que l'on sait, et ce que l'on peut prouver. Vous croyez que je suis un anormal, vous savez que c'est vrai mais pouvez vous le prouvez?
A partir de là je ne pense pas être un tyran en vous disant ceci, ce qui vaut d'ailleurs pour tout le monde. Vous pouvez croire ce que vous voulez ici mais cela ne reste qu'une croyance donc fatalement discutable ainsi le ton est employé est celui de l'hypothèse. Vous pouvez savoir que quelque chose est vrai mais sans preuve le doute vous oblige à tout simplement vous taire sur le sujet et à faire passer cela en croyance , donc en hypothèse car vous n'êtes pas certaine tant que ce n'est pas prouvé.
Enfin ultime stade ce que vous pouvez prouver, cela vous permet d'affirmer clairement et à tout le monde comme une vérité limité par votre démonstration ce que vous aviez à prouver. Ainsi donc à en parler comme un axiome et à admettre que c'est vrai...et ainsi d'en parler comme vous venez de le faire. Cependant comme vous n'avez rien prouver vous pouvez donc reformuler ce que vous avez dit. "
Il énonçait une démonstration simple de principe et l'appliquait à la situation présente, en réalité il établissait les bases qui permettrait de minimiser les dégats, du moins le pensait il.
Il était plus calme désormais, se libérant de ce qu'il voulait lui dire, lui montrer. En somme qu'elle ne savait pas tout et qu'elle devrait apprendre beaucoup pour vivre dans ce monde, un monde bien différent de celui qu'elle devait connaitre, un univers qu'elle devrait apprendre à connaitre et maitriser pour y vivre.
*Bon...c'est bien beau la morale mais quand est ce qu'on la carbonise?*
Du moins si le démon lui en laissait le temps...
-
Si Nicolas avait dû contenir sa rage précédemment, la jeune femme devait en faire de même avec sa colère suite aux paroles qu'il venait de lui lancer. Elle comprenait l'irritation grandissante que son hilarité involontaire avait provoqué chez le terrien dans un premier temps, mais elle n'acceptait pas le reste.
Les sourcils fronçés, elle le fixait, l'air irascible.
Qu'avait-elle dit de mal pour qu'il s'emporte à ce point? Tout cela parce qu'elle avait mentionné la connaissance de son "anormalité" comme il disait? Parce qu'elle avait interpreté ses gestes et ses paroles pour aboutir à un raisonnement personnel? Et après? Il n'avait jamais été question de jugement! Elle ne le connaissait que trop peu pour se permettre pareille opinion, elle n'avait jamais prétendu le connaître tout simplement! Ce qu'elle avait exprimé n'était que sa pensée, pas une généralité carrée et fermée le définissant. Ses mots étaient surement maladroits, voire gauches, mais était-ce réellement sa faute? Nicolas était l'un des premiers humains à qui elle avait adressé la parole. Peut-être avait-elle mal tourné ses propos. Peut-être avait-elle véritablement blessé son hôte sans s'en rendre compte. L'humain est complexe, c'est un paradoxe à lui tout seul dont le caractère est sans cesse chamboulé par des humeurs contraires. A la fois bon et mauvais, généreux et avide, en quête de vérité et en pourtant en proie à l'erreur. Mais Rubis était trop secouée par le discours du jeune homme pour y réfléchir de façon lucide. Non, en fait, une seule phrase avait eu pour effet de la poignarder si bien que le reste de son allocution lui avait semblé inaudible.
"Savez vous seulement de quoi je parle ou vivez vous depuis trop longtemps dans un monde de communion tel que vous n'avez plus de pensées propres?"
Cette phrase, qui avait eu l'effet de la gifler comme une insulte amère au début, la fit souffrir intérieurement, car elle relatait d'une réalité pure et dure dont la jeune femme prenait conscience depuis son départ du Paradis. Elle était une coquille vide. Dans la foule, elle avait l'impression d'être le seul élément qui ne possèdait aucune couleur, aucune chaleur. Elle ne savait plus rien. Sa vie humaine, achevée bien trop tôt, ne lui avait rien laissé en mémoire, pas un seul fragment pour débuter, pas une seule lumière pour s'éclairer. C'était en partie pour cette raison qu'elle préférait ne jamais aborder une personne, qu'elle préférait rester seule. Elle savait que la pente sur laquelle elle s'engagerait serait dangereuse sans aucune base, aucun harnais de sécurité. Elle n'avait pas le temps pour un apprentissage de cet envergure. Tout recommencer à zéro, et pourquoi? Il ne servait à rien de se bercer d'illusions, de redécouvrir la beauté de ce monde si c'était pour de nouveau le quitter. Se serait une deuxième déchirure bien plus cinglante que la première, car celle-ci laisserait des marques.
L'aversion qui l'avait traversé comme un éclair retomba aussi vite à cette conception, pour laisser place à un abattement.
Elle s'assit sur une des chaises de la pièce, le regard baissé, mélancolique. L'envie de lui répondre s'était envolée elle-aussi, elle n'en avait plus le goût. Tout cela la fatiguait. Elle resta silencieuse un long moment, laissant se dissiper la lourde tension qui s'était créée entre eux. D'un côté, l'abandon de son offensive verbale relevait du positif. Elle n'aurait sans doute fait qu'envenimer davantage la situation, ce qui était loin d'être raisonnable dans la posture où elle se trouvait. Pas au meilleur de sa forme et avec quelqu'un qui pourrait prendre le dessus sur elle sans vraiment de difficultés apparantes. Non vraiment, c'était mieux ainsi.
Elle finit par rompre le silence, ne relevant pas la tête, incapable de le regarder pour le moment.
- Désirez-vous que je m'en aille?
Ce n'était pas une tentative pour fuir la discussion. Si celle-ci devrait se poursuivre, elle la poursuivrait.
Non simplement, après un rapide bilan, Rubis avait honte. Nicolas l'avait aidé alors que c'était une étrangère, il l'avait ramené chez lui alors qu'il aurait pût ne pas prendre en compte son refus de se rendre à une clinique. Il l'avait ensuite soigné sans profiter à aucun moment de son état de faiblesse, lui avait permis de passer la nuit dans son lit plutôt que sur le canapé. Et qu'avait-elle fait, elle? Il suffisait de regarder le résultat actuel pour constater que sa définition de la reconnaissance était loin d'être aboutie. Serrant ses mains l'une contre l'autre, la jeune femme s'insultait de tous les noms. Elle aurait voulu présenté ses excuses, mais elle savait que c'était trop tard. Un petit pardon n'enlèverait pas le mal qu'elle avait fait et encore moins l'agacement et le comble qu'elle avait apporté sur le jeune homme. Si c'était pour continuer sur cette voie et lui noircir sa journée, elle préférait se retirer.
-
Nicolas prit une grande inspiration et la relacha lentement dans un soupir, s'affalant dans un fauteuil il exhalait un sourire. Non la situation ne le faisait pas rire, ce n'était pas son genre de rire du malheur des autres. Cependant la tournure que prenait les évènements l'amusaient, avait il touché un point sensible de l'ange? Etait elle si vulnérable à ses paroles?
Dans la vie il faut savoir se mettre de coté pour ne pas tout prendre sur soi spécialement sinon tôt ou tard on s'écroule, c'est aussi simple et logique qu'une loi mathématique.
Le prendrait elle pour le grand méchant loup? Il ne le pensait guère, elle était intelligente mais comme souvent dans ce cas où l'intelligence est dominé par une croyance presque dogmatique la fierté va de pair avec. Elle apprendrait à se mettre de coté et à dirigé les remarques du jeune homme, en effet celui ci n'avait nullement l'intention de la mettre dehors.
Le fait de pouvoir parler un peu avec une personne de la magie et des autres formes d'existences, de la vie, de la mort, des débats en somme lui plaisaient, surtout si cette personne pouvait rivaliser avec lui au niveau du verbe. Un potentiel qu'il sentait dans la jeune fille.
Après tout, en y repensant, même si elle l'avait passablement énervé et que la maitrise de soi n'était pas l'une des qualités premières du jeune homme, il aurait eu beau jeu de la mettre dehors ou de trouver un moyen de s'en débarasser de manière pacifique.
Toutefois il avait décidé de lui répondre d'une telle manière qu'elle serait en certaine sorte inférieure et obligé de l'admettre. Il n'était pas méchant, il était cruel et il le savait bien.
En somme la réaction d'effondrement de la jeune fille était plus rapide que prévu, cela ne changeait rien au fond et comme à chaque fois c'était lui qui cherchait les ennuis, les pleurs, qui jouait sur les mots avec un plaisir malsain.
Toutefois le jeune homme n'était pas que cela. Il était mieux que cela, il était un paradoxe vivant, et c'est pourquoi il agit en tant que tel. Un sourire amusé toujours présent sur le visage il se dirigea vers Rubis et posa une main sur l'une de ses épaules. Il soupira une nouvelle fois, ferma les yeux un bref instant avant de répondre à sa question.
"Tu penses vraiment que tu va pouvoir partir comme ça après que je t'ai sauvé la vie? De toute façon tes blessures ne sont pas rétablies alors tu ferais mieux de rester, fait comme chez toi du moment que je retrouve mes affaires à leurs places pas la peine de me demander une quelconque permission."
Le tutoiement soudain de sa part n'était pas anodin, il tenait ainsi à lui montrer que malgré tout ce qu'il pouvait montrer il avait un lien avec elle lui permettant cette familiarité, c'était tout de même plus sympathique et chaleureux qu'un "vous".
Il retourna et se dirigea vers la "bibliothèque", du moins c'est comme ça qu'il appelait l'entassement de livre présent sur ses étagères ceux ci et y chercha quelques ouvrages précis, ce manège dura quelques instants mettant au fur et à mesure sur le coté certains volumes.
Il lui lança deux ouvrages qu'il aimait par la mise en abime qui était présente.
"Si tu t'ennuies tu peux les lires, [Le maitre du haut château] ou [Le monde du fleuve] sont d'excellents ouvrages, du moins ils sont à mon goût, j'espère qu'ils te plairont.
-
Si la situation paraissait favorable d'un point de vue objectif, elle ne l'était guère pour la jeune femme, se demandant sans cesse où cette série de causes à effets allait bien pouvoir la mener. L'idée de prolonger son séjour chez Nicolas ne lui fournissait pas une aisance totale, elle l'ensevelissait plutôt d'une marée noire de questions et d'hésitation. D'après les dires de son hôte, elle devait rembourser sa dette, lui rendre la pareille. Devait-elle prendre cela au mot? Certes, il était évident qu'elle le fasse, elle le savait, le désirait même, question de principe. Mais le fait que cet échange lui aie été insinué, demandé, si pas ordonné indirectement, la déstabilisa. Comptait-il vraiment la garder avec lui le temps que justice soit faite? Ou était-ce simplement un argument supplémentaire afin qu'elle se sente obligée de rester? Elle ne savait pas trop comment interpréter ces allégations, mais se garda bien de demander des détails. Qui vivra, verra.
Il y avait ensuite ce tutoiement qu'elle n'avait pas vu arriver. Cela aurait dû normalement la détendre quelques peu, lui démontrer que ses liens avec l'humain abordaient un terrain moins abrupt. De nouveau, illusion erronée, c'était loin de lui procurer cet effet là. Ce "tu" semblait démontrer que les choses venaient à peine de commencer, qu'elle était loin de voir le bout du tunnel. Ce "tu", assurément moins froid, moins insensible, moins indolent que son voisin pronominal affublait à l'ange une sensation désagréable. Elle n'en voulait pas de cette familiarité, de ce rapprochement bien que léger. C'est déboussolant comme un simple petit mot peut avoir de l'impact, comme une simple petite appellation peut tout changer. Son malaise à ce propos n'avait rien à voir avec Nicolas au contraire. Simplement, elle ne se sentait pas capable d'établir ce nouveau contact plus proche, ce genre d'attaches la rebutait. Constatation plutôt frivole en fait. Elle ne savait pas d'où venait cette "peur" de relation nouvelle, n'ayant jamais eu aucun embarras pour nouer des liens avec ses compagnons de là-haut. Alors pourquoi était-ce différent ici? Depuis son arrivée sur Terre, beaucoup de choses tournoyaient autour d'elle, l'effleuraient, la narguait sans qu'elle puisse les attraper ou les indentifier. Des images floues, des sensations virulentes qui l'a laissait parfois avec des sueurs froides inquiétantes. Etait-ce son ancienne vie qui resurgissait? Devait-elle comprendre un message derrière toutes ces perceptions qui l'abandonnait avant qu'elle ne les déchiffre?
Elle conserva cette réflexion de côté, n'ajoutant de nouveau que son silence aux paroles du jeune homme. Il lui laissait au moins quartier libre chez lui, ce qui n'était pas si mal. Lorsqu'il se retourna pour se digirer vers sa bibliothèque, Rubis le suivit un peu machinalement, le regardant ensuite effectuer un classement et un choix parmi ses ouvrages. Elle rattrapa les deux qu'il lui lança, observant leur couverture.
"Si tu t'ennuies tu peux les lires, [Le maitre du haut château] ou [Le monde du fleuve] sont d'excellents ouvrages, du moins ils sont à mon goût, j'espère qu'ils te plairont.
De la lecture? Pourquoi pas, elle avait bien besoin de se changer les idées quelques instants. Elle le remercia d'un regard et retourna au salon où elle s'installa avec ses deux romans. Après avoir lu les résumés au verso, son choix se porta sur le deuxième qu'il lui avait donné. Celui-ci relatait du domaine de la science-fiction et portait sur des êtres provenant d'époques différentes rassemblés en un lieu et temps inconnu. Elle fut de suite intéressée et entama sa lecture avec entrain. Elle ne s'était pas posée la question de sa capacité à lire. En effet, les écrits du ciel étant le plus souvent rédigés en langue latine, elle aurait très bien pû épprouver des difficultés. Et pourtant non. Les mots, les phrases, les paragraphes, tout se suivait naturellement. Le hasard? Elle y resongerai plus tard. Absorbée par son livre, elle ne vit pas le temps passer et lorsqu'elle releva les yeux deux bonnes heures s'étaient écoulées. Du moins c'est ce qu'indiquait le faible soleil à l'extérieur. Enfouissant une de ses mains sous sa chemise, elle se mit en quête de ses ailes pour en retirer délicatement une longue plume dont elle se servit comme marque page. Après tout, peut-être aurait l'occasion de continuer. Reposant l'ouvrage à côté de son jumeau sur la table basse, elle se leva pour aller se mettre devant une des fenêtres de la pièce, contemplant la ville. Rester entre quatres murs ne la dérangeait pas, mais elle avait besoin de sortir, de prendre l'air. Elle détestait la sentiment d'oppression qui l'enserrait parfois, comme en ce moment à cause de ses blessures. Cherchant Nicolas des yeux, elle le trouva dans la pièce voisine et alla le rejoindre, devant se reprendre à deux reprises pour éviter le vouvoiement habituel.
- Dis... Se serait possible de sortir un peu? Rien de bien méchant, juste marcher, j'étouffe un peu ici.
Dans sa requête, elle lui demandait pareillement de venir avec elle. Elle ignorait ce qu'il avait prévu pour sa journée à la base, peut-être que lui non plus n'appréciait pas de rester là à cause d'elle. Et dans l'optique où il avait de quelconques projets, elle l'accompagnerait volontiers, si sa présence ne le génait pas. Elle baissa ensuite le regard vers son habillement plutôt... léger.
- Bien que je sache que je ne porte pas la tenue idéale pour ce genre de ballade.
Ca elle en était largement consciente. Il était évident qu'elle n'allait pas sortir habillée de la sorte, plutôt rester à l'intérieur dans ce cas. Mais Nicolas avait de la ressource, il trouverait bien quelque chose pour remédier à ce petit inconvénient... non?
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Récupérant sa chambre qu'il avait abandonné quelques heures plus tôt à Rubis il s'empressa de la remettre en ordre avant de s'allonger sur le lit et de fermer les yeux.
Etirant un peu ses muscles endoloris et fatigué par la folle nuit d'hier et la mauvaise "nuit" qu'il avait passé sur le canapé il retrouvait son lit bien aimé, quel plaisir ! Le bruissement des pages que Rubis réalisait en lisant son ouvrage était de plus une magnifique berceuse à ses oreilles, c'était un silence presque parfait mais surtout il savait ce qu'elle faisait.
Lorsque la mélodie que faisait les pages se tût il ouvrit les yeux, l'esprit complétement purgé, une sensation de légéreté intense. Quelques instants après apparu Rubis dans une tenue toujours aussi inapproprié pour un serviteur du très haut.
Justement c'était pour parler de sa tenue qu'elle était là, du moins en partit, souhaitant sortir mais comprenant qu'avec une telle tenue elle serait probablement la cible de multiples "attentats" et requierait son aide.
Passant sa main sur son visage pour enlever le voile de brume qui le recouvrait d'une certaine manière il se frottait les yeux. D'une certaine manière sortir lui ferait du bien à lui aussi, cette petite sieste lui ayant permis de récupérer il était de nouveau frais et n'était pas contre une sortie.
Encore mal réveillé il posa un regard vide sur la pièce que l'entourait, regardant de toute part mais ne cherchant rien en particulier puisqu'il savait qu'il ne trouverait aucun vêtements féminin ici.
Appuyant sa main sur son visage, il fermit les yeux et s'enforça de visualiser mentalement l'appartement et où pourrait bien se trouver des vêtements suceptibles de convenir.
"Hum...je crois que j'ai peut être quelque chose qui serait mieux que..."ça" -Il désignait la chemise qu'elle portait-
Se levant il se dirigeait dans une pièce annexe, proche de ce que l'on pourrait qualifier de "débarras" mais à un titre plus large, puisque tout ce qui n'avait pas de place ailleurs se retrouvait ici.
Il regarda un instant puis il se tourna vers une pile de vêtement sur la droite, il fouilla un moment avant de dénicher ce qu'il souhaitait : Des sous vêtements féminins.
Ils n'étaient peu être pas assorties mais au moins ils n'étaient pas taché de sang, c'était positif.
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Réalisons à cet instant une miniscule parenthèse pour souligner la présence douteuse de ces sous vêtements, pour commencer Nicolas bien qu'amateur de vêtements n'oseraient pas se travestir de la sorte, ensuite bien qu'ayant des pouvoirs démoniaque la façon dont il a "acquis" ces sous vêtements féminins sont tout à fait légal et presque anodins ( Non il ne les as pas dérobés à sa voisine la nuit un soir d'été très chaud ). Enfin oui, il s'agit bien d'un oublis volontaire ou involontaire d'une de ses conquêtes d'un soir qu'il a effectivement oublié de rappeler ( Notons qu'il aurait peut être trouver un numéro dans un soutient gorge s'il avait pris la peine de chercher...ce qui n'est pas le cas. ) ---
N'ayant aucune vocation a collectionner les vêtements féminins il retourna dans sa chambre pour trouver un jean androgyne et un T-Shirt du même style, assortis eux pour changer, un blouson en cuir finirait le tableau. Ce serait toujours mieux que cette chemise sur lequel elle était tombé. Il prit les vêtements, les posa sur le canapé et lui montra la salle d'eau qu'elle avait utilisé un peu plus tôt.
"Je vais dans le salon, je te laisse le temps de t'habiller et de te préparer. Si tu as vraiment un problème existencielle...il y a un concierge dans l'immeuble."
Se dirigeant dans le salon il s'affala dans le canapé un livre à la main et l'ordinateur sur la table basse qu'il alluma. Entouré de ces objets qui lui était si familier il avait l'impression de retrouvé enfin son espace vital, enfin. Soupirant il cria à l'intention de Rubis.
"Si tu as un problème je suis là aussi."
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Pourquoi rester là? Cette question traversa son esprit plus d'une dizaine de fois pendant que Nicolas lui cherchait une tenue de remplacement. Le suivant des yeux mécaniquement lors de ses quelques allers-retours dans les diverses pièces de l'appartement, la jeune femme laissa vaguabonder son esprit. Peut-être que ce... coup du destin n'était pas si mal finalement. Changer d'air, mettre de côté ses contrariétés quelques jours, souffler un peu. Oui c'était ce qu'il lui fallait, exactement ce qu'il lui fallait en fait. Dans l'ordre des choses, prendre "congé" n'aurait même pas dû l'effleurer. Ce n'était pas réellement une transgression en soi, ni une tentative de rébéllion ou de désobéissance quelconque, mais ce n'était, en principe, pas permis pour elle. Le contact avec autrui n'était pas autorisé, sauf pour une immersion directe dans la foule en cas de nécessité "absolue". Il en était de même pour les moments de relâchement. Rubis était ici dans un but précis, pas anodin, pas dérisoire, mais précis. La fatigue, la remise en question, le doute, la peur, tout cela ne devait pas faire surface. C'était sans doute en prenant en compte ce genre de risques qu'envoyer des entités comme elle sur Terre était périlleux et non sans conséquences. La vie d'en bas est pétillante, attirante, variée, imprévisible, débordante de nuances dans un monde imparfait où il est interressant d'y vivre... Vivre... L'ange soupira. Elle devait rester la plus impartiale possible si elle désirait continuer à marcher droit. Sa chance ici, elle l'avait déjà eu.
Le tas de vêtements sur le canapé attira son regard. Nicolas avait visiblement trouvé le nécessaire et lui proposait d'aller s'apprêter, tout en précisant qu'elle pouvait lui demander assistance si besoin. Elle resta néanmoins perplexe sur un "problème existenciel" qu'il avait mentionné. Haussant les épaules pour elle-même, elle jeta un rapide coup d'oeil sur ses futurs habits. Tout était là, il avait même pensé à une veste pour conclure la tenue, ce dont elle fut ravie. Prennant la légère pile de vêtements entre ses bras et après un remerciement envers son hôte, elle retourna dans la salle de bain qu'elle connaissait plutôt bien à présent. Une fois la porte fermée, elle se débarrassa de sa chemise pour s'emparer des sous-vêtements. Le fait que ceux-ci ne soient pas harmonieux ne lui posait pas de problème, du moment qu'ils étaient à sa taille. Ce qui fut le cas, par chance! Un léger réajustement des brides du soutien-gorge suffit à son maintien parfait. Elle regretta toutefois, une fois le jeans enfilé, que celui-ci ne soit pas plus moulant, ou que Nicolas ne lui aie pas fourni une ceinture. Ce n'était pas bien grave, le pantalon n'allait pas se faire la malle et le long t-shirt qui le suivit cacha sans mal la partie du dessus qui faisait "défaut". Avisant son reflet dans la glace, la jeune femme s'observa quelques instants, immobile, cherchant comme une opinion extérieure. Elle secoua la tête et s'aspergea le visage d'eau froide que donnait le robinet de l'évier juste en dessous. Une fois la frimousse rafraichie et essuyée, elle entreprit de coiffer ses cheveux sombres en une longue tresse qu'elle attacha avec un élastique trouvé au hasard, histoire d'être à l'aise. Le résultat lui convenait. C'était simple, pratique.
Tenant le blouson en cuir d'une main, elle quitta la salle d'eau pour entrer dans la chambre de Nicolas. Les traces de son passage avaient été complètement effacées, difficile d'imaginer qu'elle avait pris possession de son lit pendant une soirée. Elle déposa sa chemise pliée sur les draps et récupéra ses bottines, laissées dans un coin de la pièce. Une fois prête, elle s'arrêta, observant le lieu où elle avait dormi précédemment, sans trop savoir pourquoi. Sentiment de nostalgie? Il est vrai que les chances qu'elle y retourne étaient minces, revenir dans l'appartement même de Nicolas après leur tour dehors n'était pas des plus envisageables non plus... du moins pour elle. La porte fermée, elle revint au salon, portant son regard sur son compagnon qui jonglait entre la lecture et l'ordinateur.
- Je suis prête, on y va quand tu le souhaites.
Ce que c'était stupide de dire ça! Autant ça tombait sous le sens, autant c'était Nicolas qui l'attendait et pas l'inverse. N'avait-elle donc rien de mieux à dire? Non. Pas pour l'instant en tout cas. Ces quelques mots, c'était juste pour établir une communication brève. Il l'avait bien fait hier, à son tour de faire un petit fort pour éviter de se retrouver dans un silence de mort. Le temps pour Nicolas d'enfiler un pardessus, d'éteindre les éventuels appareils et ils étaient sortis. Pendant qu'ils descendaient les marches et progressaient à travers les différents étages, Rubis se surprit à se remémorer une nouvelle fois l'ascencion de la veille. Il était vrai que l'angle était tout autre à présent et ça lui paraissait drôle, presque cocasse.
Arrivés au rez-de chaussée, elle enfila rapidement son blouson, cachant ainsi, à la vue des autres, les marques qu'affichaient ses ailes recourbées dans le t-shirt. Un seul pas à l'extérieur suffit pour que l'atmosphère change complètement. Fermant les yeux, profitant de la douce caresse que lui prodiguait la brise sur son visage, la jeune femme poussa un soulagement de volupté. Que c'était agréable. Le contexte et les bruits de la ville ne formaient certes pas le cadre idéal, mais la différence se sentait et lui faisait un bien fou.
- Tu... Tu avais quelque chose de prévu pour la journée? Des courses à faire, des personnes à aller voir? Je ne voudrais pas t'empêcher d'effectuer tes activités quotidiennes. Maintenant si tu n'as rien au programme hm... Une promenade dans le parc à côté? C'est sans doute un peu maigre comme proposition j'en conviens. J'ai beau avoir fait plusieurs trajets dans cette ville, je m'y repère encore assez mal voire pas du tout à certains endroits. Ou alors...
Elle ne termina pas sa phrase, son attention fut attirée ailleurs ou plutôt vers le haut. Un groupe d'oiseaux migrateurs traversa le ciel à ce moment là, virevoltant à travers les fins nuages présent sur la toile bleue. C'était sans doute cela qui lui manquait le plus en fin de compte. Elle aurait payer cher pour pouvoir encore être capable de voler, pour que ses ailes aient conservé leur souplesse, leur force et surtout leur taille d'origine. Elle ne quittait pas les volatiles des yeux, enviant de toute son âme la liberté dont ils jouissaient en cet instant même pendant qu'elle était enchainée, prisonnière à la terre. Même lorsque les petits points sombres, qui qualifiaient la présence des animaux, disparurent au loin, son regard ne décrocha pas. Elle resta de longues minutes ainsi, silencieuse, à contempler une beauté qu'elle ne parcourrait sans doute plus avant longtemps.
Enfin, elle cligna des yeux et reposa son regard sur Nicolas, dont elle avait oublié la présence durant l'espace d'un instant. Elle se reprit promptement, mettant ses mains dans les poches de sa veste, l'air confuse.
- Ou alors... ou comme tu veux, simplement.
-
L'attitude de l'ange l'intriguait encore et toujours, elle continuait a bafouiller quand elle souhaitait le tutoyer comme une enfant qui a peur de son professeur. Il y avait cette manière hésitante et naïve qu'elle avait de s'adresser à lui, c'était à la fois touchant et agaçant. Néanmoins l'ange mettait le doigt sur quelque chose de vrai pour une fois, il avait effectivement plusieurs choses à voir en ville aujourd'hui. De ces choses qu'on ne remet pas à plus tard. De plus quelque chose lui disait que sa présence aurait plus gêné l'ange qu'autre chose dans son besoin de liberté.
"J'ai quelques courses à faire et des personnes à voir, je te propose donc que l'on se retrouve - Il regarda les alentours jusqu'a voir la terrasse d'un hôtel-restaurant qu'il indiqua du doigt- devant ce restaurant. Je dois avoir un peu d'argent dans ce blouson si tu as faim où quoi que ce soit et... - Il hésita a ajouter qu'il y avait aussi dedans les clés de son appartement au cas où mais il se retint - amuse toi bien, prends ton temps et essaye de ne pas quitter les environs."
Comme s'agissait d'une amie, peut être plus machinalement qu'en ne l'ayant réellement pensé il allait faire un geste qui allait l'interroger un moment. S'approchant d'elle il passa une main au niveau de son épaule et l'embrassa sur la joue, avant de se diriger vers le Sud Est de la ville.
Quittant les quartiers résidentiels de la ville et les petits commerces de la bordure de ville il s'engageait dans des lieux déjà bien plus malfamés. D'anciennes usines et terrains vagues que la ville avait laissé à plusieurs communautés des rues, organisant leurs vies ainsi à l'écart de la société ils étaient devenus une des nombreuses zones de "non droit" où la police ne passait plus, ce qui laissait tout trafic possible, on trouvait tout et tout le monde du moment qu'on y mettait le prix.
C'était à la fois un quartier de jeux et de prostitution, mais aussi de racket où les vols et les rackets étaient le pain quotidien mais c'était justement aussi le lieu le plus sur pour échaper à tout contrôle.
Une zone de pauvreté extrême mais qui voyait des flux d'argent plus important que dans la zone des affaires du centre de la ville, bookmakers, parieurs, jeux de hasards, imports illicites, drogues, même si plusieurs lieux comme cela existaient dans la ville c'était cette zone qui était la plus sûre pour cela car elle était un monde à part.
A chaque fois qu'il entrait dans cette partie de la ville, la même sensation de désolation le parcourait, cependant c'était moins intense que la première fois qu'il y avait été.
Marchant un bon quart d'heure vers le centre de cette miniville il fit un signe complaisant aux filles de la rue qui avait finis par le connaitre depuis le temps qu'il venait, elles devaient s'amuser de ce "jeune" de la ville qui venait parier ici parfois revenant plein au as en leurs donnant une partie de ce qu'il avait gagné, parfois repartant avec des bleues à la figure.
Arrivant enfin devant un bâtiment tout aussi défoncé à l'extérieur que les autres il inspira un grand coup et entra, la aussi la vision l'estomaquait à chaque fois. Une salle de jeux en parfait était était là, c'était plus sophistiqué et confortable qu'à Las vegas sans doute ! Des serveuses toutes plus attirante les unes que les autres servaient des clients de toutes nationalités, tous jouant à tout les jeux d'argent possible. Un paradoxe dans cette ville.
"Néo ! Alors déjà à sec pour revenir ici?"
Nicolas ne répondit pas et se contenta d'un sourire envers la serveuse qui l'avait interpellé, ici Nicolas n'existait plus, il ne restait plus que Néo, le joueur, le seul pseudonyme qu'il acceptait de donner. Une autre s'arrêta lui sourit et lui donna un coktail avec un numéro de téléphone sur le coté. Numéro qu'il s'empresserait de jeté dès qu'il le pourrait, ces filles étaient de vrai succubes, elle cherchait le "gros poisson" qui pourrait leurs assurer un train de vie de princesse. Il avait bien essayé une fois...en un jour elle avait dépenser presque la moitié de tout ses gains de la veille.
*C'est maintenant qu'avoir un cerveau va être utile...tout les jeux sont truquées évidemment, même avec mon petit don pour la lecture de pensée je n'aurais pas...-son regards se posa sur un jeu en bout de salle- et si?*
Il interpella une serveuse qu'il connaissait.
"Excuse moi Hatsue, mais... là bas - il pointa le doigt vers le fond de la salle - c'est bien le jeux auquel je pense?"
Elle haussa les épaules et eu un petit rire désolé.
"Effectivement, mais Néo...tu as une bonne réputation de joueur d'échecs, de poker...mais là personne n'a jamais réussi à gagné un bon bénéfice à ce jeux depuis la semaine dernière où il s'est installé...les seuls qui y jouent sont ces pigeons en costume qui n'y connaissent rien."
"Hum...merci mais je crois que je vais regarder quand même un peu comment ça se passe..."
Elle lui fit une bise sur la joue avant de reprendre son service en ajoutant.
"Ne te fais pas plumer."
-
Un point de rendez-vous donc? Ca lui allait.
Observant l'endroit que lui indiquait Nicolas d'un simple geste, elle se prit à penser que se retrouver devant son immeuble aurait été plus logique. Mais au final, le résultat serait pareil, donc à quoi bon s'attarder sur les détails. Les paroles du jeune homme avant de prendre congé la firent sourire. Elle aurait presque cru qu'il s'inquiétait pour elle, que ses mots lui étaient adressés comme un conseil venant d'un ami. Toutefois, c'était peut-être aussi sa manière de la garder dans les alentours. Après tout, il l'avait dit lui-même, il ne comptait pas la laisser partir comme ça. Elle percevait ses dires comme un couteau à double tranchant et, encore maintenant, elle ignorait de qu'elle côté elle devait saisir l'instrument pour en comprendre le sens. Ou peut-être était-ce elle qui cherchait trop et n'arrivait pas à saisir l'évidence? Soit. A force de le connaître, elle finirait sûrement par déceler ses locutions.
La main de Nicolas sur son épaule la fit brusquement sursauter. Relevant les yeux vers lui, une forte envie de reculer la parcourut. Ce n'était pas de la peur, mais cela n'en était pas si éloigné. Les petits gestes naturels et banals sur Terre passaient encore difficilement pour elle qui était loin de tout cela. Fermant les yeux, ignorant tout de la suite, elle fut surprise en sentant le contact des lèvres du terrien sur sa joue. Lorsqu'elle rouvrit les paupières, ce dernier était déjà à plusieurs mètres d'elle, partant vers le sud-est de la ville. Rubis posa sa main sur sa joue en le regardant s'éloigner, la tête ailleurs. C'était fort agréable, doux... Etait-ce à ce genre de choses qu'elle avait dû renoncer après la mort? La jeune femme resta plusieurs minutes dans le vague, dans cette même position figée. Se surprenant à rougir, elle se reprit. Secouant légèrement la tête pour se sortir de sa légère torpeur, elle réalisa un oubli important dont elle aurait dû faire part à Nicolas. Elle voulut l'interpeller rapidement.
- Attends! Nous n'avons pas...
C'était inutile évidemment, il était hors de vue depuis un moment. A rêvasser bêtement voilà ce qu'on obtient! Se frappant le front pour accentuer son agacement, l'ange soupira. Le lieu pour se retrouver, c'était une chose, mais en préciser le moment de la journée ça aurait été pas mal aussi! Bon, ça n'allait pas virer à l'excessif non plus, s'il comptait la retrouver tard dans la soirée, il l'aurait sûrement mentionné ou simplement précisé. Alors quelques courses, quelques personnes à voir... elle pouvait bien compter plusieurs heures facilement. Mais s'il avait l'intention de dîner chez les gens chez qui il devait passer? Ca ne se prévoit pas toujours et comme il ne lui avait pas donné d'heure de rendez-vous, rien ne l'empêchait de faire à sa guise. Etait-ce vraiment un oubli finalement? Tant pis, elle reviendrait plus tard et aviserait à ce moment là, se prendre la tête à ce sujet était la dernière chose qu'elle désirait faire.
L'après-midi passa d'ailleurs assez vite. Rubis utilisa l'argent situé dans le blouson, comme le lui avait signalé le jeune homme, pour se payer un repas simple, reprenant ainsi un peu des forces. Une fois son énergie un peu retrouvée, elle retourna là où ses pas l'avaient mené la veille, juste avant le différend avec les hybrides, pour terminer d'analyser les lieux et d'en noter les informations. Terminant par un détour au parc une fois ses obligations terminées, elle s'endormit sous l'ombre d'un arbre, sans doute plus fatiguée qu'elle ne l'avait imaginé.
Ce fut au pas de course qu'elle rejoignit le restaurant quelques heures plus tard. Les quelques gouttes annonciatrices d'une averse l'avaient réveillée un peu plus tôt et elle s'était empressée de regagner le centre pour éviter une bonne douche. Elle ne fut pas surprise en constatant que Nicolas n'était pas encore là, elle l'avait prévu. La pendule à l'intérieur de l'établissement indiquait 18h10. Que devait-elle faire? Attendre? Cela en avait-il la peine seulement? Elle n'avait aucune garantie du retour du jeune homme bien qu'elle le voyait mal se moquer d'elle de la sorte. Cependant, s'il désirait se payer sa tête, elle n'hésiterais guère à lui mettre un bon coup sur la sienne, fierté oblige...
S'adossant contre le mur de la terrasse, à l'abri de la pluie, la jeune femme observa le ciel gris parsemé de nuages. Qu'est-ce qui la retenait là? Elle pouvait très bien ne pas tenir compte de ce qu'il lui avait dit, repartir et ne jamais le revoir. Voulant se donner encore du temps pour réfléchir et, par la même occasion, pour son compagnon, elle fouilla ses poches à la recherche d'une dernière pièce pour prendre un verre. Il y avait effectivement un dernier objet au fond de sa poche, mais c'était loin d'être une pièce.
- Ne me dites pas que?
Sa clé! Il lui avait laissé la clé de son appartement!
Décidément elle allait de surprise en surprise et le carouble d'argent dans sa main ne témoignait pas du contraire.
* C'est à ce moment là qu'il ne s'agit pas d'un double et je le condamne malgré moi à une errance provisoire en dehors de chez lui... *
Elle ne se serait d'ailleurs pas gênée pour le faire dans d'autres circonstances, mais avec lui... Non, pas après tout ce qu'il avait fait pour elle. Dans ce cas que faire? Rentrer à son appartement et l'y attendre s'il n'arrive pas? Hors de question. Tant pis, elle allait lui laisser encore une marge d'une quarantaine de minutes, passé ce délai elle irait le retrouver elle-même. Il était partit en direction du Sud-Est, une fois là-bas Rubis n'aurait plus cas suivre l'aura de son démon, ça ne devrait pas lui poser beaucoup de difficultés. Peu importe si cela était déplacé, attendre continuellement dans la doute lui était détestable.
-
Tricheur ! Menteur !
Escroc ! Voleur ! On va te faire la peau tu va voir !
Je te promet que tu va souffrir enfoiré !
La première règle dans les jeux de hasards est de ne jamais se faire prendre si on triche, jamais.
A partir du moment où l'on triche on doit se rendre compte que chaque acte plus ou moins suspect devient un geste de vie ou de mort, dans ce cas savoir tricher et garder son sang froid dans toute les occasions est indispensable.
Dès que l'on se fait surprendre à tricher, c'est finis, on a pas de seconde chance et souvent c'est la fin, pas d'échapatoire, pas d'issue.
"Attendez les gars, soyez..."
"Toi, la ferme ! C'est une affaire d'honneur entre homme, allez les gars apportez la corde ! On va faire ça comme dans la ruée vers l'or !"
Coups de poings, coups de battes, de pieds, on finissait avec le nez enflé. Des traces de sang dégoulinant de partout, une douleur atroce et l'envie d'en finir. Heureusement que la torture était proscrite...seulement ceux ci le savaient ils? De toute manière cela se terminait toujours de la même manière.
Pendaison, Coup de couteau, tir à bout portant, noyade, ettoufement.
Les joueurs sont sans pitié quand il s'agit de somme d'argent de cet importance.
Sauf que cette fois, Nicolas était au centre de l'affaire.
"Ouais ! Il fait moins le rigolo maintenant qu'il se balance comme un pendu !"
"Faudrait le détacher maintenant avant qu'il ne..."
"Laisse le là où il est, sinon je te balance à sa place."
C'est ainsi que le pendu passa de vie à trépas, dans ce bouge infâme sans même l'espoir qu'une âme charitable ne l'aide.
Quelques heures plus tôt...
"Alors? Quel couleur va sortir? Ce Gentlemen Anglais va me voler en pariant sur le vert et il le sait ! A moins que ce ne soit l'un des braves Japonais ayant parié sur le blanc ! Ah la la, ce jeux est vraiment pour moi une perte d'argent, mais étant votre serviteur je ne peux que continuer ! Pour votre plus grand plaisir.
Alors quelle couleur? La rouge? C'est la rouge ! Et voilà je vais me retrouver encore plus pauvre qu'avant, je paye le double de sa mise au Mr avec un costume rouge aussi ! Et...et c'est tout? Serais je plus chanceux que je ne l'aurais cru? Il semblerait au final !"
Le jeu était simple, un labyrinthe aquatique, 10 anguilles portant chacune une couleur, la première qui dévore l'âpppat placer au milieu du labyrinthe a gagné.
C'était le nouveau jeu de hasard qui dépouillait tout le monde et qui faisait fureur, tout avait l'air honnête, du bassin d'anguille jusqu'aux anguilles elles même.
Néanmoins Nicolas sentait que cela puait l'arnaque, plus jeune il avait pu voir un jeu similaire en Europe fait par un couple de magicien.
Il semblait impossible de savoir la couleur qui allait sortir, cependant a chaque fois le magicien annonçait la bonne couleur.
C'était aussi impressionnant que captivant.
L'astuce consistait à ce qu'une autre personne s'installe dans le bassin, dans une double fond et facilite la victoire de l'anguille désigné par le magicien.
Cela n'était pas difficile car il pouvait bloquer ou bouger certaines parties du labyrinthe quelque peu caché.
Attirer des anguilles via un leure ou au contraire guilder l'autre dans la bonne direction.
Après un certain temps à regarder le forain empocher, empocher et empocher de l'argent il fut certain de son astuce.
Cependant comment la révéler? Il fallait que cela soit inintentionel au risque de devenir un paria au niveau des jeux.
Après quelques instants de réflexion il ne vit qu'une solution pour mettre en évidence la supercherie.
Tomber dans sur le labyrinthe pour en briser le double fond, celui ci ne devrait pas supporter son poid car le fond était très joliement ornée mais semblait fragile comme du verre.
Restait a déterminer le pourquoi? Une bagarre réglerait cela, il atterirait dans le bassin après un coup de poing mal placer.
Ainsi, pendant que les autres joueurs passeraient leurs nerfs sur le pauvre tricheur, il n'aurait qu'a se faire plaisir en s'emparant de l'argent récolté par celui ci les journées précédentes. Le tout en restant discret.
La suite était écrite.
Quand le calme revînt après l'éxécution sommaire, Nicolas s'assit au bar et commanda une vodka fruit de la passion.
En attendant la commande il regarda sa "récolte".
* Finalement sa combine rapportait 3 fois plus que ce que je pensais. Je pourrais tenir plusieurs mois avec un train de vie d'émir avec ce que je viens de ramasser...tiens voilà les ennuis.*
Hatsue arrivait avec sa commande, une mine furieuse, elle avait en effet pris position contre le lynchage du malheureux. Il ne savait pas encore si elle se doutait de sa participation a ce lynchage même involontairement, et un instant il pensa se prendre sa commande en pleine figure.
Heureusement cela n'arriva pas et il pu la boire en toute tranquilité, le tout en compagnie d'une Hatsue furieuse et triste qui lui racontait ses derniers amours et malheurs.