Cela faisait maintenant combien d'année, que je voyageais entre Terra et la Terre. Je ne savais plus exactement. Je venais sur terre en temps d'observateur pour en apprendre plus sur ce peuple. Même s'il avait perdu cette capacité pour beaucoup à ressentir et vivre la magie qui coulait dans chaque être... il avait développé un niveau de sciences et de techniques impressionnants. En tant que scientifique de mon monde, ils étaient de parfait rats de laboratoire.
Je m'étais intégré à ces rats pour mieux les connaître, leurs uses et coutumes pouvait d'ailleurs être bien étrange. Pour rentrer dans le rang, je devais trouver un travail. Ils y avaient de nombreuses petites annonces pour des boulots tous plus variés les uns des autres. Je ne cherchais pas n'importe quoi et j'avais trouvé le job parfait ! C'était visiblement une femme qui cherchait une assistante. J'avais fait quelques recherches, cette femme était considérée par certaines personnes comme innovatrice dans sa manière d'écrire, même par moment libératrice auprès des femmes et leur sexualité. D'autres, préféré des adjectifs plus vulgaire, désignant son travail d'écriture comme abject. Je souriais de par ma nature... démoniaque... je ne pouvais qu'apprécier de voir ce genre de personne.
J'avais donc sauté le pas et pris rendez-vous avec en postulant avec un CV quelque peu léger. Mais... avec une photo de moi qui, si je ne me trompe pas sur le personnage fera son effet. Rien de provocateur, une photo sexy tout en étant professionnel. Je me souviens de ce jour, où je me tenais devant le miroir à me décider de l'apparence que j'aurais. Ce jour là, j'écoutais une émission à la radio sur les supers héros. Une des questions banales posées par le présentateur était :
« Si vous aviez un pouvoir lequel ça serait ? »
Pour commencer, j'avais déjà un pouvoir étant une créature fantastique si on se base sur les critères d'étiquetage raciale humaine. Le mot créature était quelque peu fois rabaissant. Je préférais être doué de magie, ou métamorphe tout simplement, parce qu'après tout c'est ce que j'étais. Pour revenir à la question, oui j'avais un pouvoir, une capacité, appelez là comme vous voulez. Je pouvais me transformer à volonté, adopter n'importe quelle forme physique. C'était bien plus avantageux qu'on pouvait l'imaginer.
Ce jour-là, du coup, je me tenais dans le miroir changeant d'abord simple de sexe : homme ou femme. L'égalité dans leurs sociétés humaines étaient encore à travailler. Je ne cherchais cependant pas forcément un poste haut dans l'échelle entrepreneuriale, ni une forte volonté d'évolution. J'optais donc pour une
féminine. Maintenant le reste, mon corps se transformait prenant du poids, en perdant, se transformait encore et encore, changeant la couleur des différents éléments composant ce vaisseau abritant mon âme. Après de longues minutes de concertation avec moi-même je me décidais enfin pour une silhouette assez fine avec une poitrine convenable et des cheveux d'un noir corbeau me rappelant les vastes étendues calcinés autour de la cité des miracles. Mes yeux, eux, aussi été sombre, laissant presque paraître ma partie « démoniaque ». Ma peau satiné d'une couleur aussi blanchâtre que les plus froids hivers du Nord, rendait l'ensemble presque surréaliste.
J'en avais mis du temps pour me décider. Pour ce qui était des vêtements, cela avait été plus simple, j'étais parti sur un
petit tailleur simple, élégant et professionnel. Qui pouvait dévoiler plus de chair, si je le souhaitais assez rapidement et facilement. Toute cette préparation avait bien pris la journée et le soir ainsi que l'heure du rendez-vous s'approcher fatidiquement. J'avais peut être une petite boule de stress au ventre... je ne sais pas si c'était dû à ma transformation en une forme physique... humaine. Les humains pouvaient être si fragiles... . Dans tous les cas, j'étais fin prêt et j'allais me rendre à l'adresse qu'on m'avait envoyée par mail de confirmation. J'attrapais mon parapluie et je sortis dehors. La pluie, autre élément dont je n'avais pas l'habitude. J'utilisais un parapluie, mais ce n'était pas si nécessaire que ça. Même si sur Terre, je n'avais pas les même pouvoirs, je pouvais encore utiliser un peu la magie. J'avais appliqué un petit sceau sur mes vêtements afin qu'ils ne prennent pas un plis, ni l'humidité. J'étais donc parfaitement sec en arrivant devant le bâtiment.
Les bureaux était facilement repérable dans le quartier. Il était posé là, entre les différents immeubles et bâtiments au style nippon, haut de ses quatre étage. Je ne comprenais pas le besoin de construire des bâtiments fait avec cet étrange matériaux appelé… béton. Je trouvais ça assez banale et moche. Je préférais dans l’architecture humaine, ce qu’il appelle le gothique. Je ne savais pas si c’était mon hubris ou juste que je trouvais jolie cette ornementation exubérante. Je soupirais un peu avant d’entrée dans le bâtiment. A l’accueil, une dame. Elle paraissait assez vielle et pas fortement agréable. Je me présenta brièvement.
« Bonsoir, j’ai rendez-vous pour passer l’entretien d’assistante de Madame Duval. »
— Votre prénom, s’il vous plait ?
— Merci vous aussi… Lucianne. »
Visiblement cette dame passait une mauvaise journée et je prenais pour la personne qui l’avait énerver. Ce que j’aime pas faut dire… Mais j’étais pas là, pour faire des vagues. Après avoir vérifier mon nom dans l’agenda et avoir passer un coup de fil. Elle me donna des consignes pour rejoindre le bureau où se passerait mon entretien. J’avais le choix entre les escaliers ou l’ascenseur. Vu que je devais me rendre au 4e étages et que j’étais en talon, mon choix se porta sur le dernier. J’arrivais devant le bureau et toquai en attendant qu’on me dise de rentrer.
Madame Duval m’ouvrit la porte du bureau. La pièce était tout à fait agréable. L’aspect ancien me rappelait un petit peu mes ateliers. Le bois brut et des sièges confortables. Mona Duval avait de bon goût en terme de décoration intérieur. Un petit coin, sûrement, destiné à accueillir ses rendez-vous était tout à fait cozy. Une petite table basse qui accueillait des macarons dans une boîte. Ce n’était pas quel macaron, je reconnaissais le drapeau, bleu..., blanc..., rouge.. la France ! J’avais fais un voyage là bas pour goûter leur gastronomie reconnu mondialement.
« Bonsoir, entre seulement. Cela ne te dérange pas si on se tutoie ? »
Non ça ne me dérangeait pas. Je fis un petit signe de tête timide. Je voulais un peu joué le jeu de la jeune effarouché perdu pour voir quel caractère cette jeune femme pouvait bien avoir. Elle me tenait la porte. Je baissais légèrement les yeux, faisant changer ma peau de manière presque imperceptible, pour laisser paraître un rougissement de ma part au vue de ce qu’elle venait de cacher en remettant son col de robe.
« Prends place où tu le sens. »
Intrigué par la grande bibliothèque, je me dirigeais instinctivement vers cette dernière n’écoutant déjà plus vraiment ce qu’elle me disait. C’est vrai qu’elle était écrivaine. Est ce que tout ces livres sont à elle ? Je me retournais, par respect, dans sa direction quand elle me parlait de Sayako. En y repensant si… j’étais l’assistante de Madame Duval. Sayako serait techniquement sous moi dans l’échelle hiérarchique. L’idée me plaisait. A voir comme je pourrais tourner cela à mon avantage surtout si Mona Duval ne l’appréciait pas forcément. Je venais de réaliser que je n’avais pas tout écouter à ce qu’elle avait dit à propos de cette pauvre dame. Je hochai de la tête malgré tout. Je fini par m’asseoir devant elle sur un des canapés. A ce moment là, Sayako vient poser les tasses et un plateau avec du sucre et de la crème. Elle finit par sortir dans une tension presque palpable entre les deux femmes.
« Pourquoi as-tu décidé de postuler ? Et est-ce que tu sais ce que va impliquer le poste d’assistante ? Tu as sûrement entendu parler de moi et de ma vie. Je suppose que tu sais que je ne suis pas facile à vivre. Un magazine m’a qualifiée de « petite salope effrontée et capricieuse ». Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer. A dire vrai, j’en ai beaucoup ri. Est-ce que tu te sens de travailler pour une salope ? »
Je me penchai légèrement, laissant tomber une mèche sauvage devant mes yeux, pour attraper un macaron. J’en attrapais un qui selon la carte de la boite était à la cerise. Le petit gâteau était d’un rouge vif de la même couleur que le rouge à lèvre que je portais. Le centre quant à lui était plus foncé. Je mordis dedans avant de le déposer sur le rebord de ma petite coupelle de tasse. Je poussais un petit soupire de plaisir, presque sexuel en fermant les yeux. Je réalisais que je n’avais pas encore pris la parole depuis que j’étais arrivé. Je finis donc par répondre à la question qu’elle m’avait posé.. enfin presque.
« Vous savez, j’ai fréque… je veux dire je connais de nombreuses femmes à travers l’histoire qui comme vous, on était jugé par toutes sortes de sobriquet tous plus original les uns que les autres. Pourtant ces dernières avaient bouleversé les domaines dans lesquelles, elles étaient expertes. L’importance n’est pas le regard que les gens vous porte, mais le regard que vous avez sur vous même. Est-ce que vous vous considérez comme une… salope… »
Sur ces derniers mots, j’avais énormément de sensualité et sexualité, même dans ma posture comme pour la provoquer. Je baissais la tête réalisant la profondeur de ce que je venais de dire. Mon réel moi, avait pris un peu le dessus, mais j’avais envie de jouer sur cette ambivalence. Je rougissais en secouant la tête. L’aura que je dégageais entre le moment où j’avais pris la parole et maintenant était volontairement bien différente. Montrant d’un côté une femme sur d’elle et ferme presque autoritaire, qui faisait presque la morale même à Mona. Et de l’autre se trouvait une femme timide, moins sur d’elle, presque soumise même à Dame Duval.
« Excusez-moi, je voulais pas vous manquez de respect... »
Je me cachais mon visage de mes fines mains aux longs doigts pour camoufler un léger sourire. J’étais rouge pivoine, même mes oreilles dépassant de ma masse de cheveux coiffé mais sauvage était toute écarlate. Je me demandais comment elle allait réagir. Est-ce qu’elle allait s’offusquer ? Venir chercher le contact et me rassurer ? Je me demande bien… Quel aspect d’elle, allait-elle me montré ? Je venais de réaliser aussi que dans ma réponse, j’avais même trahis mes origines très anciennes… Est-ce qu’elle allait le relever ?