Yû, comme souvent, n'était pas d'humeur badine. En ce début de week-end ensoleillé, le blondinet avait pas mal de choses à faire et ne comptait pas profiter de la beauté du temps pour se faire bronzer les miches (chose dont il aurait eu bien besoin, avec sa peau couleur merde de laitier) mais avait décidé de s'occuper de quelques affaires. En effet depuis quelques temps, Ikkanzaka avait rencontré un type plutôt doué en informatique et qui avait en tête de lancer un site de cul quelconque dont il ferait payer l'accès. Seulement voilà, le petit génie de la programmation n'était pas assez malin pour monter sa barque tout seul et il s'était décider à penser que Yû et son esprit pragmatique sauraient constituer la partie administrative et financière de son affaire. Pour Ikkanzaka, c'était un moyen comme un autre de gagner de l'argent -il faisait payer ses services à l'informaticien, carrément- comme de récupérer un peu de porno gratuit sur son disque dur.
Il s'était donc rendu à l'immeuble de son pseudo associé avec sa dégaine de "mec trop sérieux pour toi, biatch", soit sa chemisette noire sous son costume d'un gris élégant. Yû aimait à s'habiller comme l'un de ces hommes d'affaire qu'il jalousait en secret et force était de constater que finalement, ça ne lui allait pas trop mal. Réhaussant ses lunettes sur l'arête de son nez et laissant son MP3 balancer une chanson un peu musclée, Ikkanzaka filait vers l'immeuble dans lequel il avait rendez-vous et en arpenta le hall d'un pas assuré pour se diriger vers l'ascenceur qui avait la mauvaise idée de se refermer alors qu'il n'en était à deux pas. Accélérant, il bénéficia de la gentillesse de la personne qui se trouvait déjà à l'intérieur et qui en avait bloqué les portes à son attention.
- Merci, marmonna t'il vaguement alors que les portes se refermaient sur lui.
Il appuya sur le bouton correspondant à son étage et se cala dos face à la jeune femme après l'avoir regardée de haut bas en haussant un sourcil dédaigneux. Encore une de ces connasses survitaminées qui ouvraient plus facilement les cuisses que leurs livres de cours, se dit il alors que son avis sur elle se peignit sur ses traits l'espace d'un instant. Ikkanzaka décida de l'oublier pour consulter son portable alors que la cabine s'élançait dans les étages... Pour s'arrêter brutalement en manquant de le faire tomber. Les lumières clignotèrent et Yû écrasa un juron avant de s'en prendre au tableau de bord, appuyant fébrilement sur les boutons du cadran qui ne répondait plus.
- Merde, merde et merde.
Et bien sûr, le bouton d'alarme ne fonctionnait pas plus que les autres ! Le blondinet soupira d'agacement avant de se caler dans un coin de la petite cabine.
- Ça ne sera sûrement pas long, dit il plus pour lui-même que pour sa compagne d'infortune dont il semblait totalement se désintéresser.