La nuit tombait sur Papua, et, depuis sa chambre, Rhian venait de retirer ses vêtements, et tenait, entre ses doigts, la curieuse lampe qu’on venait de lui apporter. Vêtue de simples bijoux posés ici et là sur son corps (http://image.noelshack.com/fichiers/2014/42/1413723149-dejah-thoris-108.jpg), de précieux ornements dorés, elle fit tournoyer la lampe entre ses doigts. C’était une lampe à huile (http://us.123rf.com/450wm/csakisti/csakisti1201/csakisti120100073/11869613-vieille-lampe-a-huile-du-moyen-orient.jpg) qui avait été rafistolée, et était ornée de pierres précieuses. Un cadeau de valeur, indéniablement, qui avait été offert par le gouverneur d’Al-Ketim (http://img10.deviantart.net/dfea/i/2010/305/7/d/city_view_by_roboto_kun-d31yf52.jpg).
Ketim est le nom d’une grande cité papuanne qui tire sa fortune de l’exploitation de multiples gisements miniers. C’était justement dans l’un de ces gisements que les mineurs avaient trouvé cette huile. En creusant, ils avaient atteint un temple englouti dans les profondeurs. Un temple rempli de monstres et de mauvais esprits. La milice locale avait fait le ménage, et avait déterré quantité de trésors, dont cette très belle lampe.
La lampe faisait partie d’un cadeau diplomatique plus vaste, offert par le gouverneur d’Al-Ketim lors d’une cérémonie qui venait d’avoir lieu, un hommage à un vieux traité de paix qui avait permis d’unifier, à l’époque, le shah de Papua et l’émirat de Ketim.
*Pour orner une telle lampe, ces gens devaient être riches...*
Rhian songeait distraitement à cela en observant cette lampe. Elle continuait à l’observer, et aperçut alors, contre le flanc, une espèce d’inscription recouverte par la poussière.
*Que... ?*
Elle approcha ses doigts, et frotta sur la lampe, pour voir les inscriptions... Et, avant même qu’elle ne puisse lire quoi que ce soit, la lampe sembla soudain s’électrifier.
« Aïe ! »
Surprise, Rhian relâcha la lampe, qui tomba sur le sol... Et une épaisse fumée en jaillit alors, tournoyant autour de cette dernière. La Papuanne bondit en arrière, en voyant une fumée rose grossir, une fumée aphrodisiaque qui blanchit ensuite... Puis, au milieu de cette dernière, elle vit, soudain, une forme inattendue (http://i.imgur.com/1o4JN9U.png) jaillir, se posant sur son lit.
« Mais... Mais que... ? »
Éberluée, Rhian clignait des yeux à plusieurs reprises en voyant cette forme se poser sur son lit.
Les Djinns, à Papua, étaient des êtres légendaires, comme des sortes de figures mythiques. Dans le Royaume de Sable, on les connaissait surtout par le biais du terrible Warlock. Les Djinns Noirs étaient des esprits maléfiques, capables d’incendier tout ce qui se trouvait autour d’eux. Des créatures d’une puissance terrifiante, qui, cependant, étaient pour l’heure essentiellement des êtres faits de légende. Il en allait de même pour les génies jaillissant des vieilles lampes à huile. C’était un mythe, une légende que les marchands de tapis et autres escrocs exploitaient à fond sur les marchés papuans pour arnaquer les gens. En fait, Rhian n’aurait jamais pensé qu’une telle chose existait... Jusqu’à ce qu’une Djinn lui tombe vraiment sous le nez.
Surprise, estomaquée même, elle vit cette apparition bleuâtre récupérer la lampe, expliquant qu’elle ne voulait pas qu’on l’endommage, et, toujours aussi étonnée, Rhian ne put que balbutier quelques mots, en clignant des yeux :
« Euh... Désolée... »
Paimon se présenta ensuite, confirmant à Rhian que la jeune Princesse n’était pas en train de rêver. Le Djinn de l’Amour et du Chaos. Assurément, les mineurs d’Al-Ketim avaient fait une découverte sensationnelle ! Rhian se mordilla doucement les lèvres, tandis que la Djinn, comme les Djinns des contes de fées, lui expliquait qu’elle était là pour la servir, pouvant répandre amour ou destruction, selon certaines restrictions. Pour autant que Rhian se souvenait des contes, les génies avaient effectivement des limites. Ils ne pouvaient pas prendre la vie, ni influer sur les sentiments des gens. Créer l’amour leur était impossible, mais il existait, là-dessus, des versions contradictoires... Comme à chaque fois dans les contes.
Au moins, il ne s’agissait pas d’un Djinn Noir ! C’était toujours une bonne consolation. Pour le reste, Rhian ne savait plus trop où donner de la tête. Que ce soit ses multiples bijoux, sa poitrine gargantuesque, ses longues jambes fuselées, Paimon était quelque part à mi-chemin entre la beauté et la vulgarité, ses bijoux lui donnant un charme très papuan.
« Eh bien, je... Euh... Je dois bien admettre que... Hmm... Je ne m’attendais pas du tout à... À une telle rencontre, Ma... Madame... »
Rhian ne savait vraiment pas quoi en penser, et elle se mit à soupirer lentement, s’efforçant à retrouver son calme.
« Je... Hum... »
Paimon avait diffusé autour d’elle un nuage aphrodisiaque, qui avait directement impacté sur le corps de la Princesse, rappelant à cette dernière ô combien le sexe, en tant que tel, lui manquait. Elle n’avait pas fait l’amour depuis plusieurs jours, et, lorsque son corps se rappela à elle, ses joues se mirent doucement à rosir.
« Je suppose que... Je souhaite passer une bonne soirée avec toi, Paimon... Excuse-moi, je... J’ai encore du mal à croire que tout ça soit réel, j’ai toujours été convaincue que les Djinns étaient... Des légendes. »