Base Spatiale / Re : ... Vivement que ça bouge. [PV]
« le: mercredi 18 mars 2015, 17:37:40 »Sa clope à la bouche, ZI.UA retira le manteau qu'elle portait, le posant sans trop de manières sur le dos du siège sur lequel elle s'installa. En-dessous de ce truc en fourrure qu'elle portait tout le temps, comme une seconde peau nettement plus moelleuse, elle arborait un de ces débardeurs amples n'importe comment. Blanc, court, il dévoilait son ventre, et sur les côtés, il laissait deviner son soutien-gorge. C'était peut-être, pour beaucoup, ce qu'on appelait un appel au viol, mais pour elle, c'était juste très confortable. La porte de leur « chambre » était restée entrouverte, et on entendait Jena déplier des affiches, sans cesser de chantonner. On l'entendit faire tomber des trucs deux ou trois fois, et même se casser la gueule du lit. Intenable, oui, c'est le terme qui la définit le mieux. Au moins, sur ce point là, elles étaient assez similaires. Si ce n'est que Jena était bien plus sympathique que sa congénère. Et puis, elle au moins, elle se laisserait draguer sans trop de problèmes. L'amour de ZI.UA pour les robots – voire son admiration – retirait beaucoup de charme aux êtres humains, en règle générale. Même si là, Ulrik torse nu, ça attirait son attention. Son regard se perdit quelques micro-secondes dans la contemplation de son corps, avant que sa conscience ne la secoue. Tu te calmes, ma grande, tu sais que ça ne vaut pas un robot. Ses rares expériences sexuelles avec la race humaine avaient été des échecs. Au mieux, elle s'était fait chier. Elle sortit de son manteau un cendrier de poche, rond, en métal, plutôt abîmé.
« Y'a un système d'aération, non ? Je ne peux pas vivre sans fumer. » Répondit-elle à Nathan et sa remarque sur ses habitudes « anxiogènes ».
« Moi aussi, j'en veux une ! »
L'odeur du tabac avait attiré Jena. Elle s'empressa de piquer une clope à son amie. Par contre, il ne fallait pas attendre d'elle qu'elle mette des fringues propres à la vie en société. Elle s'appuya sur le dossier du siège de ZI.UA, cigarette à la main, dessinant des volutes de fumée tout autour de son visage angélique à chaque fois qu'elle prenait une taffe. Ses yeux clairs analysèrent les environs, se posant n'importe où … Mais surtout sur Ulrik. C'était attendu. Elle bloqua sur lui, eut un petit sourire, avant de contempler sa clope. Elle, ça lui posait pas trop de problèmes de fricoter avec des êtres humains. Elle trouva même ça carrément jouissif.
« Jena, vu que tu es debout … Tu m'apporterais mon classeur bleu ? »
« Oui, oui ! »
Un petit aller-retour, et elle le posa précautionneusement devant son amie, qui s'empressa de l'ouvrir et de tourner les pages. Pendant ce temps-là, Jena lorgnait avec une discrétion qui n'en était pas une sur Ulrik. C'était beau, un cors athlétique, comme ça. Ça l'attirait comme un petit aimant.
« X-Prim est très accessible, j'ai ici les plans des lieux, les coordonnées, de quoi faire en sorte de se poser sans qu'on nous pose trop de questions. Alma préparera le terrain pour nous, quand on s'approchera. »
« On va à X-Prim ? Mais pourquoi faire ? »
« Ils sont spécialisés dans les symbiotes, c'est ce qui nous intéresse. »
« Qui a un symbiote ? » S'exclama-t-elle en se redressant.
Un temps de silence. ZI.UA se tourna vers Jena, et inclina le bâton de sa cigarette vers Nathan. Jena le fixa, clignant brutalement des paupières à plusieurs reprises.
« Pourquoi vous en avez un ? »
« Jena, tu es … »
« Non mais, chez moi, les gens s'en implantaient volontairement, alors je sais c'que c'est, hein ! Mon père en avait un, quand il était commandant, quand il devait se battre, ça … »
« Attends, quoi ? »
ZI.UA s'était carrément retournée vers cette adorable tête blanche.
« Les symbiotes donnent une puissance folle aux personnes qui en portent, continua Jena. J'y connais rien, hein, je sais juste que … Les hommes en avaient, chez moi, certaines femmes, aussi, et ça les faisait gagner pas mal de combats. »
« Tu es sérieuse ? »
« Oui, bien sûr. C'était un sacrifice que notre planète imposait aux soldats, ils mettaient ça sur le compte de l'honneur, ou j'sais pas quoi. »
« Et après, ils géraient ça comment ? »
« Bah … Quand ils géraient le symbiote, comme tu dis, ça posait pas de soucis, le but était d'en faire des tueurs, alors bon. On leur retirait après leur combat. Mais souvent, ils mourraient. C'est pas pour rien que je parle de mon père au passé, et c'est pas pour rien que je suis à l'Académie. »
Ça, ZI.UA n'en revenait tout bonnement pas. Elle fouilla dans son classeur, pour en sortir une liste où s'inscrivaient une bonne centaine de noms, tandis que Jena regardait Nathan avec un air aussi intrigué que compatissant.
« Tu viens d'Ankylos ? »
« Ça s'prononce pas vraiment comme ça, mais oui. Tu ne savais pas ? Je vivais à Psora, la capitale. C'était bien moche. Et ils étaient tous très cons. »
Entre celle qu'on avait arraché contre son gré au cosmos et celle qui s'en était enfuie, elles formaient un beau duo.
Ankylos était une planète très éloignée de la base spatiale, il fallait compter cinq ou six mois de voyage pour y accéder. C'était une partie de l'univers assez bordélique, et réputé pour être ingérable. ZI.UA n'arrivait pas à croire qu'une créature aussi douce que Jena puisse venir de là-bas. Psora était une capitale à laquelle personne ne s'était jamais attaquée, et maintenant, ZI.UA comprenait pourquoi. Qui oserait tenir tête à une armée de symbiotes, justes bons à tuer sans aucune pitié ? Cette planète avait comme réputation de tenir tête à tous ses ennemis, tout en colonisant d'autres planètes et satellites allègrement, en particulier celles entourant Ankylos. Ils avaient colonisés les trois planètes de leur système solaire, histoire d'asseoir leur puissance. Personne ne s'y rendait sans avoir une vraie bonne raison de le faire. Un peuple dangereux, donc, qui se retranchait dans un univers qu'ils avaient bâtis pour être inviolable et redoutable. J'comprends absolument pas comment Jena peut être du même sang que ces cinglés.
« Si j'étais resté là-bas, j'aurais été paysanne, mère, nonne, pute ou guerrière. Non merci. »
« C'est vrai que c'est assez limité. »
Pour toute réponse, Jena hocha la tête, tandis que ZI.UA, elle n'en revenait toujours pas. Il y eut un temps de latence, avant que Jena n'écrase sa cigarette dans le cendrier. Elle regarda Nathan, puis Ulrik, avec une moue toujours aussi adorable.
« Bon, la douche, c'est où, ici ? »