Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Messages - ZI.UA

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Base Spatiale / Re : ... Vivement que ça bouge. [PV]
« le: mercredi 18 mars 2015, 17:37:40 »
   

       Sa clope à la bouche, ZI.UA retira le manteau qu'elle portait, le posant sans trop de manières sur le dos du siège sur lequel elle s'installa. En-dessous de ce truc en fourrure qu'elle portait tout le temps, comme une seconde peau nettement plus moelleuse, elle arborait un de ces débardeurs  amples n'importe comment. Blanc, court, il dévoilait son ventre, et sur les côtés, il laissait deviner son soutien-gorge. C'était peut-être, pour beaucoup, ce qu'on appelait un appel au viol, mais pour elle, c'était juste très confortable. La porte de leur « chambre » était restée entrouverte, et on entendait Jena déplier des affiches, sans cesser de chantonner. On l'entendit faire tomber des trucs deux ou trois fois, et même se casser la gueule du lit. Intenable, oui, c'est le terme qui la définit le mieux. Au moins, sur ce point là, elles étaient assez similaires. Si ce n'est que Jena était bien plus sympathique que sa congénère. Et puis, elle au moins, elle se laisserait draguer sans trop de problèmes. L'amour de ZI.UA pour les robots – voire son admiration – retirait beaucoup de charme aux êtres humains, en règle générale. Même si là, Ulrik torse nu, ça attirait son attention. Son regard se perdit quelques micro-secondes dans la contemplation de son corps, avant que sa conscience ne la secoue. Tu te calmes, ma grande, tu sais que ça ne vaut pas un robot. Ses rares expériences sexuelles avec la race humaine avaient été des échecs. Au mieux, elle s'était fait chier. Elle sortit de son manteau un cendrier de poche, rond, en métal, plutôt abîmé.

« Y'a un système d'aération, non ? Je ne peux pas vivre sans fumer. » Répondit-elle à Nathan et sa remarque sur ses habitudes « anxiogènes ».
« Moi aussi, j'en veux une ! »

   L'odeur du tabac avait attiré Jena. Elle s'empressa de piquer une clope à son amie. Par contre, il ne fallait pas attendre d'elle qu'elle mette des fringues propres à la vie en société. Elle s'appuya sur le dossier du siège de ZI.UA, cigarette à la main, dessinant des volutes de fumée tout autour de son visage angélique à chaque fois qu'elle prenait une taffe. Ses yeux clairs analysèrent les environs, se posant n'importe où … Mais surtout sur Ulrik. C'était attendu. Elle bloqua sur lui, eut un petit sourire, avant de contempler sa clope. Elle, ça lui posait pas trop de problèmes de fricoter avec des êtres humains. Elle trouva même ça carrément jouissif.

« Jena, vu que tu es debout … Tu m'apporterais mon classeur bleu ? »
« Oui, oui ! »

   Un petit aller-retour, et elle le posa précautionneusement devant son amie, qui s'empressa de l'ouvrir et de tourner les pages. Pendant ce temps-là, Jena lorgnait avec une discrétion qui n'en était pas une sur Ulrik. C'était beau, un cors athlétique, comme ça. Ça l'attirait comme un petit aimant.

« X-Prim est très accessible, j'ai ici les plans des lieux, les coordonnées, de quoi faire en sorte de se poser sans qu'on nous pose trop de questions. Alma préparera le terrain pour nous, quand on s'approchera. »
« On va à X-Prim ? Mais pourquoi faire ? »
« Ils sont spécialisés dans les symbiotes, c'est ce qui nous intéresse. »
« Qui a un symbiote ? » S'exclama-t-elle en se redressant.

   Un temps de silence. ZI.UA se tourna vers Jena, et inclina le bâton de sa cigarette vers Nathan. Jena le fixa, clignant brutalement des paupières à plusieurs reprises.

« Pourquoi vous en avez un ? »
« Jena, tu es … »
« Non mais, chez moi, les gens s'en implantaient volontairement, alors je sais c'que c'est, hein ! Mon père en avait un, quand il était commandant, quand il devait se battre, ça … »
« Attends, quoi ? »

   ZI.UA s'était carrément retournée vers cette adorable tête blanche.

« Les symbiotes donnent une puissance folle aux personnes qui en portent, continua Jena. J'y connais rien, hein, je sais juste que … Les hommes en avaient, chez moi, certaines femmes, aussi, et ça les faisait gagner pas mal de combats. »
« Tu es sérieuse ? »
« Oui, bien sûr. C'était un sacrifice que notre planète imposait aux soldats, ils mettaient ça sur le compte de l'honneur, ou j'sais pas quoi. »
« Et après, ils géraient ça comment ? »
« Bah … Quand ils géraient le symbiote, comme tu dis, ça posait pas de soucis, le but était d'en faire des tueurs, alors bon. On leur retirait après leur combat. Mais souvent, ils mourraient. C'est pas pour rien que je parle de mon père au passé, et c'est pas pour rien que je suis à l'Académie. »

   Ça, ZI.UA n'en revenait tout bonnement pas. Elle fouilla dans son classeur, pour en sortir une liste où s'inscrivaient une bonne centaine de noms, tandis que Jena regardait Nathan avec un air aussi intrigué que compatissant.

« Tu viens d'Ankylos ? »
« Ça s'prononce pas vraiment comme ça, mais oui. Tu ne savais pas ? Je vivais à Psora, la capitale. C'était bien moche. Et ils étaient tous très cons. »  

   Entre celle qu'on avait arraché contre son gré au cosmos et celle qui s'en était enfuie, elles formaient un beau duo.

   Ankylos était une planète très éloignée de la base spatiale, il fallait compter cinq ou six mois de voyage pour y accéder. C'était une partie de l'univers assez bordélique, et réputé pour être ingérable. ZI.UA n'arrivait pas à croire qu'une créature aussi douce que Jena puisse venir de là-bas. Psora était une capitale à laquelle personne ne s'était jamais attaquée, et maintenant, ZI.UA comprenait pourquoi. Qui oserait tenir tête à une armée de symbiotes, justes bons à tuer sans aucune pitié ? Cette planète avait comme réputation de tenir tête à tous ses ennemis, tout en colonisant d'autres planètes et satellites allègrement, en particulier celles entourant Ankylos. Ils avaient colonisés les trois planètes de leur système solaire, histoire d'asseoir leur puissance. Personne ne s'y rendait sans avoir une vraie bonne raison de le faire. Un peuple dangereux, donc, qui se retranchait dans un univers qu'ils avaient bâtis pour être inviolable et redoutable. J'comprends absolument pas comment Jena peut être du même sang que ces cinglés.  

« Si j'étais resté là-bas, j'aurais été paysanne, mère, nonne, pute ou guerrière. Non merci. »
« C'est vrai que c'est assez limité. »

   Pour toute réponse, Jena hocha la tête, tandis que ZI.UA, elle n'en revenait toujours pas. Il y eut un temps de latence, avant que Jena n'écrase sa cigarette dans le cendrier. Elle regarda Nathan, puis Ulrik, avec une moue toujours aussi adorable.

« Bon, la douche, c'est où, ici ? »

17
Base Spatiale / Re : ... Vivement que ça bouge. [PV]
« le: vendredi 13 mars 2015, 13:26:50 »
   Dès que les notes s’élevèrent dans l'espace, Jena se mit à remuer des épaules. Elle aimait  ce genre de petits sons, ça lui rappelait les bars où elle sortait, à la recherche de quelqu'un de bien capable de lui faire du bien. La plupart de ses relations se limitaient à ça. Le seul souci, c'est qu'elle avait du mal à distinguer les gens biens des gens mauvais et qu'elle vendait sa confiance à à peu près tout le monde. ZI.UA, elle, était nettement moins réceptive. Ancrée dans un univers musical où les voix et les instruments n'avaient pas leur place – oui, bon, elle se limitait à la musique électronique et toute sa culture – elle fronça un instant les sourcils, avant de s'habituer au rythme. Ah, que les raves lui manquaient, et les enceintes qui ronronnent, et la techno qui se colle au squelette et lui indique instinctivement quels mouvements adopter, et … Si je fais la liste, ça va durer des plombes. Elle remarqua que sa montre s'était mise à clignoter, et se leva vite de son siège, pour pousser une porte au hasard. Porte qui donnait sur une chambre. Soit. Elle voulait juste être au calme pour prendre son appel. Savoir qu'il était d'Alma la rassurait moyennement. La jeune femme referma soigneusement la porte derrière elle.

« Mademoiselle ? »
« Oui, Alma ? »
« Est-il nécessaire que je vous envoie Deirdre et Ludwig ? »

   ZI.UA ne répondit pas tout de suite. Amener ces deux-là, c'était garantir et son indépendance, et sa sécurité. Cependant, sa conscience lui ordonnait de ne pas abattre ses cartes tout de suite. D'autant que Deidre semblait de plus en plus copier les mimiques d'Alma, jouant la carte de l'IA alors qu'elle n'en était pas pourvue. Quoique j'en sais rien, en fait. Elle n'avait jamais disséqué Deirdre, chose qu'elle faisait d'habitude avec chaque organisme robotique. Alors qu'elle allait répondre, la porte s'ouvrit brusquement sur une Jena aux yeux pétillants.

« C'est ici qu'on dort ? »

   Elle n'attendit aucune réponse pour jeter son sac sur le lit. Elle ressemblait à une môme émerveillée. Le ton de sa voix ne cachait absolument pas son enthousiasme quasi infantile.

« Aaah, j'adore ! J'adore, j'adore ! »

   Jena rejoignit le sac, sur le lit, s'étendant de tout son long. Eh bah, elle a l'air heureuse, au moins.

« Mademoiselle ? Alors ? Que dois-je faire ? »
« Je te tiens au courant, Alma. Garde-les moi de côté, pour l'instant. Si le besoin s'en fait sentir, je te demanderais de me les envoyer. »
« Pourquoi tant de précautions ? »
« Ce vaisseau n'est pas très grand. Une personne de plus, et … Ah, Jena, tu as laissé la porte ouverte ! »
« C'est grave ? »
« Peu importe. Alma, attends mes ordres. »
« Comme vous le souhaitez. »

   Même seule, elle ne l'était jamais vraiment. Cette constatation la fit soupirer d'horreur. Elle retira sa montre, et la jeta dans le sac. De son côté, Jena sortit une petite affiche du sac, et la plaqua au mur en sifflotant un petit air que ZI.UA ne reconnut pas. L'affiche était une publicité assez vieille du World Trade Center. Même dans l'espace, elle avait eu vent de cette histoire. Ses parents étaient terriens, après tout. Cette pub faisait preuve d'une ironie assez tranchante. ZI.UA était partagée entre engueuler son amie pour cet humour cruel, ou rire avec elle. Elle se contenta d'un air profondément lassé, et secoua la tête.

« Tu es sérieuse, là, Jena ? »
« Bah quoi ? Je personnalise, ce sera plus confortable. Ce sera notre petit terrier ! Et j'en ai d'autres, hein ! »

   Nan mais c'est pas possible. Elle laissa là Jena, qui dépliait une deuxième affiche sans s'arrêter de chantonner – cette fois, c'était sûr, cette fille était au moins cinglée – et rejoignit les deux hommes. Ce voyage allait être drôle, elle le sentait. Au fond d'elle, elle espérait aussi que Jena avait plein d'autres petits posters de ce genre. Ça la faisait rire, quand elle y repensait.

« Je pense que … Jena a décidé d'où elle voulait vivre, mh ? C'est très dur de la contredire. »

   La petite voix de son amie se faisait encore entendre. ZI.UA ne parvenait ni à définir la langue dans laquelle elle chantait, ni à deviner d'où cette mélodie venait. Elle se fit la promesse d'analyser un peu plus les capacités de Jena, au cours de l'expédition. Peut-être possédait-elle des facultés intéressantes. Et puis, en y réfléchissant bien, elle ne s'était jamais penchée sur son cas, au point d'ignorer de quelle planète son amie venait.

« Vous savez, je ne pense pas que vous nous verrez nous balader en ... »

   La porte de la chambre s'ouvrit, laissant apparaître une Jena en gros pull blanc – au moins quatre fois sa taille – et … rien d'autre. Elle se baladait en pull et shorty, sans cesser de chantonner. Pas du tout gênée, elle s'approcha de la table, attrapa un classeur qui y traînait.

« Je ne fais que passer ♫ ! »
« Jena, tu … Tes fringues ! »
« Rooooh, c'est bon. »

   … Et elle retourna dans la chambre qu'elle s'était désignée. ZI.UA commençait sincèrement à douter de sa candeur, se demandant si c'était un leurre qu'elle utilisait pour avoir tout ce qu'elle voulait – qui oserait refuser quoi que ce soit à une jolie nana à demi-nue et adorable – ou si elle était vraiment aussi naïve. Elle ralluma sa clope, qui s'était éteinte pendant son petit entretien avec Alma, et fixa à nouveau les deux mecs.

« … Je pense qu'on va bien rigoler. »

   Elle avait lâché ces mots avec une certaine ironie. Oui, comme d'hab'. Les écrans affichaient la destination, X-Prim, et ZI.UA réalisa, à ce moment-là, que oui, ce voyage allait durer un moment et que oui, effectivement, avec un phénomène comme Jena, ça allait être une vraie partie de plaisir.

18
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: vendredi 13 mars 2015, 02:04:48 »
Chaque fois que je créée un personnage secondaire, sur ce forum, genre Jena avec ZI.UA et Edith avec Neena, je m'y attache trop. C'estpaspossible.





02 : 03

Parcs and Rec c'est finiiiiiiiiiiii. I'm cryin a river (au moins). C'était vraiment la série la plus drôle que je regardais. Ahlala.

19
Base Spatiale / Re : ... Vivement que ça bouge. [PV]
« le: mercredi 11 mars 2015, 16:56:50 »
« Ne l'appelez pas jolie fleur si elle ne vous en n'a pas donné l'autorisation. »
« Je ne suis pas une jolie fleur. »

   Les voix des deux jeunes filles s'étaient élevées en même temps, et leurs mots s'étaient entremêlés pour, finalement, dire la même chose. Le ton de Jena était celui de l'avertissement, du style « je préfère prévenir, hein », tandis que celui de ZI.UA était nettement plus tranchant. Elles se regardèrent. Jena souriait, amusée par la situation. Son amie, quant à elle, était un peu emmerdée qu'on puisse aussi bien anticiper ses réactions. Elle s'enfonça dans son siège à nouveau, tandis que Jena, profitant d'une certaine stabilité, entreprit de ranger dans le sac tout ce qui en était tombé. Il y avait là pas mal de livres dont elle ne comprenait pas le titre, et des outils assez bizarres. Mais bon, elle s'était faite à l'idée : ZI.UA avait ses mystères, et elle les conservait bien.
   Cette dernière savourait cette sensation vive qui lui piquait encore le corps. Elle revoyait l'espace se déformer sous le joug de la vitesse, et ses muscles avaient imprimé la violence d'un tel décollage. Putain, ça, ça l'enivrait. Les yeux rivés sur la vitre, face à elle, la jeune femme prenait un plaisir énorme à se sentir, à nouveau, dans l'espace. Et libre, de surcroît. Ahlala, quel pied. De son côté, Jena avait fini de faire son petit ménage, et ses yeux curieux inspectaient le vaisseau. Elle n'avait tout bonnement jamais vu ça. Elle ne savait pas si elle devait être plus choquée par ce nouvel environnement, ou par les propos d'Ulrik. Elle s'approcha du tableau de bord, où se tenaient son amie et ce type qui l'inquiétait de plus en plus (il est à noter que, paradoxalement, ZI.UA trouvait Ulrik plus sympathique qu'au début de leur rencontre, après ce petit épisode).

« Mais alors vous êtes … une sorte de bandit, c'est ça ? »
« Jena, qui utilise encore le mot bandit ? »
« Moi. Mais, si tu préfères, je peux parler de racaille»
« Non, ça, c'est carrément déplacé. Disons qu'il prend des libertés avec les règles. Mais ça, j'aime bien. »

   Jena leva les yeux aux cieux. Misère. Elle s'était choisie une amie qui n'avait rien, mais alors vraiment rien à voir avec elle. Sentant que la conversation allait prendre un tournant qui n'allait pas lui plaire – illégalité, tout ça – elle les laissa là, n'attendant même pas la réponse d'Ulrik.

« Sur VI-ON, toutes les courses sont illégales. C'est pour ça que j'adorais y aller. Les règles étaient tellement souples qu'on avait l'impression qu'elles n'existaient pas. Putain, c'était ... »

   Elle se mordit la lèvre en hochant la tête. Il n'y avait aucun adjectif assez fort pour décrire les sensations qui fourmillaient sous sa peau, dans ce genre de situations. C'était un peu comme une dope, à laquelle elle était accro. On appelait vaguement ça l'adrénaline, mais ZI.UA était convaincue qu'il y avait autre chose. La composante majeure de son organisme adorait faire n'importe quoi, le faire bruyamment, histoire de propulser toutes ces sensations délicieuses partout dans son corps. Pour la peine, elle sortit un paquet de clopes de sa poche, et s'en alluma une.

« Merci pour la proposition, refaite-la moi quand vous aurez de la thune. »

   Jena, de son côté, s'était tournée vers le sac, à la recherche d'un petit pull. Elle plia sagement sa veste, la rangea avec beaucoup de précautions, avant de regarder Nathan.

« Merci beaucoup de m'avoir retenue, c'est très gentil. 'fin, j'aurais pu me faire très mal, en tombant, mais vous m'avez … 'fin, merci, beaucoup. »

   Elle enfila un pull blanc. Ne porter que des couleurs claires lui donnait un aspect spectral assez impressionnant. Et sa moue adorable restait imprimée sur son visage. Mh, plus qu'un spectre, elle ressemblait davantage à un petit ange.

« Vous n'êtes pas blessé, au moins ? Enfin, ça va ? »
   

20
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: vendredi 06 mars 2015, 01:22:53 »
Je réécoute Rammstein depuis une heure. Je chante donc en allemand depuis une heure. Mes voisins doivent m'aimer à la folie.

Et, en fait, sérieux, Rammstein, c'est d'la bonne. Même encore aujourd'hui, je trouve ça brillant. "Du Hast", wow, les p'tits sons électroniques, et la répétition, dans "Ich Will", qui t'endoctrine à fond et t'emporte avec elle, et les voix sorties d'un autre monde de "Spielhur" et "Engel", wow. Ces gens-là étaient des gens biens et talentueux. Heureusement qu'ils ont arrêtés, avant de faire n'imp', comme beaucoup l'ont fait (n'oublions pas l'essai pathétique de dubstep de Körn, crédibilité zéro, dommage).
Ahlala, respect.






01 : 21

21
Base Spatiale / Re : ... Vivement que ça bouge. [PV]
« le: jeudi 05 mars 2015, 15:37:41 »


   Si la panique s'était belle et bien emparée de Jena, dont les yeux blancs s'écarquillèrent si fort que ZI.UA eut peur qu'ils n'éclatent, ce ne fut pas le cas de cette dernière. Dans certaines situations, elle gérait plutôt bien son sang-froid. Certes, face à un professeur, elle s'emportait et laissait croire qu'elle n'était qu'une bestiole impulsive incapable de se contrôler, mais dans ce genre de cas, quand il s'agissait de courir et s'éloigner loin d'un danger trop réel pour être ignoré, ZI.UA était très efficace. Elle se rua dans le vaisseau, cherchant son amie des yeux dès qu'elle fut à l'abri. Nathan se chargeait d'elle. Jena avait tout de la poupée qu'on peut manipuler facilement, elle qui était aussi légère qu'une plume et très confiante. Dès qu'elle fut à bord, elle attrapa la main de ZI.UA et la serra. Le soupir qui s'échappa de sa bouche, à cet instant, était gavé de panique, et la façon dont elle portait la main à son cœur en disait long sur son état.
   ZI.UA aurait aimé prendre le temps de rassurer son amie, mais la voix d'Ulrik, et son invective, l'en empêcha.

« Est-ce que quelqu’un sait piloter ce fourbi parmi vous trois ? J’aurais grandement besoin d’un copilote pour nous aider à foutre le camp d’ici avant que leurs rayons répulseurs ne nous attrapent ! »

   Ça, c'était un taff pour elle. Elle s'éloigna de Jena, et le rejoignit aux commandes du vaisseau.

« On va dégager d'ici. »

   Le ton de sa voix, s'il était posée, sous-entendait néanmoins une profonde assurance. La jeune fille sauta sur le siège, s'emparant des commandes comme si elle avait fait ça toute sa vie. Comme si ? Mh. Oui, bon, elle avait passé une partie de sa vie à faire ça. Ludwig, parce qu'il se conduisait par commande vocale la majeure partie du temps, lui offrait un certain confort, elle devait l'admettre, mais ZI.UA était, ne l'oublions pas, une de ces gamines qui adore les courses de vaisseau. Dès qu'on mettait entre ses mains des commandes et qu'on lui ordonnait d'aller vite, elle était dans son élément.
   Ses doigts reconnurent les boutons, voyants, manettes et autres joyeusetés très facilement, comme s'ils étaient fait pour ça. Pas besoin de ceinture de sécurité, elle se pensait assez immortelle pour survivre à tout. Les rayons répulseurs étaient très utilisés, à petit échelle, par les autorités de VI-ON, une planète réputée pour ses courses de vaisseaux clandestines. ZI.UA avait l'habitude de leur échapper, et en avait fait, pendant des années, sa marque de fabrique. Elle régla la vitesse, s'empara de la manette d'activation, histoire de partir plein gaz. Un départ rude, vif, ne laissait pas le temps aux rayons de bloquer le vaisseau. Mais bon, pour les passages, c'était clairement moins confortable.

« J'ai fait beaucoup de courses, lança-t-elle à Ulrik, avec un petit sourire sur les lèvres. La vitesse, la puissance, c'est tout ce que j'aime ! »

   ZI.UA se tourna vers son amie qui, vaguement paralysée, se cramponnait au fauteuil sur lequel elle s'était assise.

« Accrochez-vous. »

   Un puissant sursaut agita le vaisseau, qui se stoppa pendant un millième de secondes. Il fallait sortir de la zone contrôlée par les autorités en très peu de temps, aussi ZI.UA abaissa t'elle vivement la manette, la tirant vers elle, tout en appuyant simultanément sur deux boutons. Le vaisseau se propulsa immédiatement, et elle se retrouva plaquée contre son siège. Le bruit que fit le sac en se claquant contre un mur et en vomissant tout ce qu'il gardait dans son ventre lui rappela pas mal de souvenirs. Aaah, les courses où elle avait le tournis à force de bondir partout. Aaah, celles où elle blindait son vaisseau parce que la tradition était de cogner les autres pour les empêcher, à tout prix, de gagner. Toutes ces images s'embrasèrent dans sa tête, tandis qu'ils quittaient à une vitesse incroyable le ciel de la base scientifique.
   Ce n'est qu'une fois que l'espace noir et profond de la galaxie les entoura qu'elle calma lentement le jeu. Pas de secousses violentes, cette fois, mais un ralentissement dans les règles. ZI.UA jeta un œil à l'écran, vérifiant qu'ils avaient bien quitté la zone aérienne de la base. Ici, les rayons en pouvaient pas les atteindre. La jeune fille conserva tout de même une vitesse convenable, histoire que leurs poursuivants ne leur colle pas au train. Puis sa petite tête gravée d'un sourire se retourna vers Ulrik, puis Nathan, puis Jena. Elle se sentait toute fière d'avoir montré que, oui, elle était utile, et n'était pas qu'une grande gueule.


« Bon, maintenant, qui nous explique pourquoi on a dû s'enfuir comme ça ? »

   La voix de Jena trahissait son énervement. Elle s'était sentie prise de court, et elle n'aimait pas trop ça. D'autant que, dans la panique, réfléchir lui était assez difficile. D'où son habitude de se laisser entraîner un peu n'importe où, parce qu'incapable de prendre des décisions intelligentes quand elle était paniquée. Elle se leva de son siège, toute tremblante, pour se recoiffer. ZI.UA, elle, tourna la tête vers Ulrik avec un sourire en coin. Étrangement, elle sentait que c'était plus ou moins à cause de lui qu'ils avaient dû quitter aussi vite la base.

22
Blabla / Re : Re : Re : Horloge parlante
« le: mercredi 04 mars 2015, 00:45:06 »


Je crois que je suis amoureuse à vie.

"Pas d'quoi casser trois pattes à un connard."


Brodinski, c'est l'homme de ma vie, oh. 'fin, en ce moment, oui.

T'sais, chacun a une façon de danser, et quand tu assimiles la façon de danser de quelqu'un, t'as la sensation de le connaître, ou en tout cas de connaître une partie de lui. Bah lui, je sais comment il danse, parce que sur scène, putain, il est libre de danser comme il le souhaite. C'est vraiment beau à voir. Il se balance avec une facilité, wow, on sent les muscles habitués au contact de la musique.


... Voilà voilà voilà.


00 : 44

Jeveuxfumer.

23
Blabla / Re : Horloge parlante
« le: mardi 03 mars 2015, 14:33:23 »
Je crois que je suis amoureuse à vie.

Ouais, voilà, j'ai vu Brodinski en concert, je pensais que ça mettrait un terme à ma période "groupie de Brodi", mais non. Non non. C'est limite pire. Son CD est sorti hier, et j'ai cru mourir de bonheur. J'vais aller l'écouter en dansant dans les rues <3



Aaaaah, le bon vieux mélange hip-hop/rap/techno.




14 : 32

24
Base Spatiale / Re : ... Vivement que ça bouge. [PV]
« le: mardi 03 mars 2015, 00:05:22 »

   Jena lui fila le sac sans rechigner. Il était assez lourd, et même si elle avait tendance à être polie, elle se fit un plaisir de laisser Nathan porter ça. Les fringues, passe encore, elles n'étaient vraiment pas lourdes, mais la montagne de bouquins de ZI.UA pesait une tonne. Pas mal de gens pensaient que les livres que ZI.UA emmenait toujours avec elle n'était qu'une vitrine, qui accroissait son côté « je sais tout mieux que tout le monde ». Cependant, Jena avait pu se rendre compte qu'elle avait vraiment lu tous ces bouquins. Chaque page était pliée, annotée, des passages entiers étaient surlignés voire raturés, et elle les citait de tête avec une facilité déconcertante. Dans sa quête de perfection, où elle se voulait aussi performante qu'une machine, ZI.UA faisait des prouesses. Cela impressionnerait éternellement Jena. C'est sûrement pour la regarder évoluer qu'elle la suivait dans toutes ces frasques. Elle était littéralement intriguée par elle, et convaincue qu'elle n'était pas juste une emmerdeuse, mais quelqu'un qui avait une valeur follement précieuse.
   La voix de Nathan l'arracha à ses pensées.

« Est-ce que tu as déjà voyagé dans l’espace, Jena ? »
« Que, que … Moi ? » bafouilla-t-elle.  « Je ... »

   ZI.UA, qui fouillait dans la sacoche, qu'elle portait sur son épaule, planta son regard dans le sien. « Arrête de paniquer, putain. » ordonnaient ses yeux. Jena toussa, se massa la nuque.

« Très peu. Je viens de l'espace, et je … Je suis arrivée à l'Académie, avec ZI.UA, y'a deux ans. Mais, à part la Base Spatiale et ma planète de naissance, je n'ai pas beaucoup voyagé, non.»

   Cette fois, ZI.UA la couva du regard.

« Et puis, bon, les voyages que nous offre l'Académie, c'est jamais très fou. »
« Des aquariums, des zoos, des conférences … » soupira ZI.UA en extirpant une montre de son sac, cherchant le bouton qui lui permettrait de la rallumer.
« Ouais, c'est très chiant. »

   Un petit « bip » se fit entendre. Immédiatement, ZI.UA grimaça. Elle savait ce que cette sonnerie stridente signifiait : le réveil de ce qu'elle pouvait appeler un monstre. Vivement, elle noua sa montre autour de son poignet, tandis que des chiffres peinaient à s'aligner sur le petit écran. Il clignota une, deux, trois fois. ZI.UA ne dit plus un mot, les yeux rivés sur sa montre. Elle ralentit le pas, fit signe à Nathan et Jena que tout allait bien, qu'elle devait rester un peu en retrait, comme pour un appel gênant. L'écran passa de blanc à vert. C'est parti. La jeune femme poussa un long soupir, qu'une voix qui n'avait pas grand-chose d'humain interrompit.

« Mademoiselle. »
« Ah, Alma, je ... »
« Pensez-vous que je ne sois pas au courant de vos petites escapades ? »
« Pardon ? »
« En attendant que vous allumiez votre montre, j'étais dans les caméras de surveillance. Vous devriez avoir honte, Mademoiselle, vous ... »
« C'est pas vrai, putain ! »
« Bien sûr que si. »

   ZI.UA dissimulait très mal sa rage d'être maternée par un logiciel dont elle enviait les performances. Elle imaginait très bien Alma se glisser de caméra en caméra, afin de toujours garder un œil sur celle qu'elle jugeait comme sa protégée. Putain que je l'envie.

« Alma, je vais avoir besoin que tu me couvres. »
« … Pour changer. Que puis-je faire pour vous être agréable ? »
« Eh bien, je vais partir d'ici, mais je ne veux pas qu'on pense que je me suis enfuie, tu vois. »
« Quelques justificatifs envoyés à l'Académie ? »
« Je ... »
« Ah, et je suppose que j'en envoie un à votre professeur référent ? »
« Oui, et ... »
« Je vais entrer dans leur base de donnée, faire en sorte que votre fugue soit tout à fait normale et qu'elle n'ait rien d'illégal, et expliquer en long et en large à quel point vous êtes une excellente élève, et ce malgré les premières impressions que l'on peut avoir de vous. »
« … Merci, Alma. N'en fais pas trop, quand même, tu veux ? »
« Où allez-vous ? »

   ZI.UA ne répondit pas, se contentant de zieuter à droite et à gauche.

« Répondez-moi. Je finirais par le savoir, de toute façon. »
« Je vais à X-Prim. »
« Qu'allez-vous faire sur cette base ? »
« Rejoindre XV-NAX, et le Département Parasites. »
« Ah, quand vous parlez comme ça, on dirait votre mère. Pour quelle raison rejoindre ce département ? C'est très risqué ! »
« C'est privé, Alma. »
« Bah, qu'importe, tant que vous ne vous attirez pas d'ennuis. Enfin, pas plus que vous n'en avez déjà. Mais laissez-moi vous dire que tout cela ne me plaît pas du tout. »

   Et tandis qu'elles recommençaient à s'engueuler – ZI.UA lui ordonnant de se mêler de ses affaires et Alma argumentant que, justement, ZI.UA faisait partie de ses affaires – Jena se chargea d'expliquer à Nathan ce que signifiait ce petit spectacle incluant une adolescente et un logiciel un peu collant.

« Alma est une sorte de logiciel, qui peut se connecter à tout ce qui est électrique ou électronique. Ses parents lui ont laissés ça, avant de partir. N'ayez pas peur, Alma n'a jamais de mauvaises intentions, elle ne cherche qu'à … protéger ZI.UA. »

   Un « Tu m'emmerdes ! » se fit entendre. Il sortait tout droit de la bouche de l'adolescente aux cheveux verts. Alma marmonna combien l'ingratitude la blessait, avant de s'endormir. Enfin, s'endormir … Jusqu'à ce qu'elle juge nécessaire de s'éveiller à nouveau. Comme ces gros vieux volcans, songea ZI.UA avec une petite grimace. La montre était le squat' préféré d'Alma, mais elle adorait se nicher dans le réveil, quand il fallait faire sursauter ZI.UA, avant de se réfugier dans les volets électriques, qu'elle levait brutalement pour lui faire quitter le monde des rêves, puis dans la cafetière, histoire de se faire pardonner de tant de violence. Pour être discrète, elle se permettait de couper la musique de son baladeur et de la remplacer par sa voix. Et, quand elle avait vraiment envie de faire plaisir à l'adolescente, elle s'accaparait un vaisseau entier.
   ZI.UA s'empressa de ranger sa montre dans son sac, jetant un œil, à nouveau, autour d'elle. Une, deux, trois caméras. Eh bien. J'en connais une qui ne doit pas s'ennuyer.

25

-Les personnages de 15 ans commencent, objectivement, à être assez mûr pour se faire troncher sans que ce ne soit perturbant ;




Je suis assez d'accord avec cette phrase, 'fin elle résume assez bien mon opinion là-dessus.


Je suis pour conserver le 15. Avant, c'est quand même un peu limite. 'fin j'sais pas. Mh.

(Ceci est une réflexion vécue en temps réel, attention.)

C'est vrai que LGJ est un forum très tolérant. Mais le loli, c'est toujours le même souci. Me concernant, ça reste quelque chose qui me laisse partagée. Y'a le côté tolérance ultime, sexualité libérée de toutes étiquettes, etc etc, et le côté "Nan mais c'est pas quelque chose de bien". J'suis un peu pudibonde, parfois, 'fin sur ce genre de sujet. C'est un truc qu'on ne peut pas libérer d'un certain aspect culturel, ce qui peut être accepté au Japon (avec les loli, tout ça) sur le plan moral, culturel, intellectuel, est loin d'être le nôtre. Du coup, je comprends que ce soit perturbant, même si j'admets, qu'au fond, ça ne fait de mal à personne, sinon des consciences.

'fin voilà.

Du coup, j'ai voté pour garder à 15 ans, parce que ça me semble être la chose la plus convenable.



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Base Spatiale / Re : ... Vivement que ça bouge. [PV]
« le: mercredi 25 février 2015, 20:57:37 »



   ZI.UA réalisait au fil des jours que, dès qu'elle parlait de son passé, soit on relativisait pour elle, soit on se plaignait avec elle. Les êtres humains avaient souvent des réactions binaires, quoique toujours nuancées. Elle s'y était habituée – et s'en était lassée – mais elle devait avouer qu'il n'y avait qu'un être fait de chair et d'os qui pouvait la comprendre. Lui la comprenait, ou, tout du moins, c'était ce qu'elle avait conclu après qu'il eut parlé. Un robot n'aurait tout bonnement rien dit. Il lui aurait peut-être proposé un whisky ou un tour dans l'espace, ce qui lui aurait plu, mais cela ne valait pas une conversation d'humain à humain, où toutes les failles s'ouvrent pourvu qu'on les laisse faire. Elle hocha la tête silencieusement, vaguement pensive. Ses parents la jugeaient-ils mâture ? Débrouillarde, futée, autonome, oui, mais mâture, elle en doutait. Elle voyait la maturité comme une sorte d'idéal vers lequel courent beaucoup tout au long de leur existence, sans jamais en voir le bout. Et puis, la maturité, c'était avant tout faire un effort sur soi-même, ce qu'elle faisait assez peu souvent. Elle aimait ne pas se contrôler. Ça faisait sa personnalité, mais aussi sa faiblesse. Ah, misère, les réflexions intérieures et existentielles me collent une de ces migraines. Une bouffée de tabac. Toutes ces questions s'envolèrent avec la fumée de sa cigarette.

« Une fille des étoiles, oui, sûrement, je pense. Et je n'ai donc rien à foutre sur terre. Et maintenant, tu comprends mieux pourquoi, mh ? »

   Elle prit une longue inspiration.

« Ce sera un plaisir de t'aider, et tu ne peux pas imaginer meilleure coéquipière, je te jure. »
« Coéquipière ? Comme ce mot est charmant ! »
« Putain ! »

   ZI.UA venait de sursauter, pour la énième fois grâce à Jena. La jeune femme était arrivée derrière eux, par un chemin qu'elle n'avait même pas repéré. Elle tenait, en bandoulière, un sac qui devait faire au moins quatre fois son poids, et avait rajouté une veste bleu ciel par-dessus son jean et son débardeur aussi blanc que ses cheveux. Son air angélique constant choquait à chaque fois ZI.UA. Elle se redressa, lui tendant sa fin de cigarette. Jena planta la clope entre ses lèvres, et tapota le sac.

« J'ai tout pris, et j'ai mis des trucs à moi, aussi, dedans. Ah, et j'ai croisé Madame Calden, mais elle s'est contentée de me sourire comme on sourit à une enfant.»
« Comme à son habitude. »
« Ne prends pas ce ton moqueur, je trouve ça mignon, moi. »

   Le regard de Jena oscillait sans cesse entre ZI.UA et Nathan, pour la simple raison qu'elle voulait le détailler discrètement sans pour autant le fixer de façon appuyée. Mais niveau discrétion, c'était raté, sa gêne se voyait à la façon qu'avait ses yeux de sautiller. ZI.UA ouvrit le sac, à sa portée, pour jeter un œil. Fringues, bouquins, carnets de notes et sa pochette. Tout un dossier sur les symbiotes. Parfait. Parce que sa première rencontre avec cette espèce l'avait profondément choqué, elle en avait fait une de ses – nombreuses, certes – préférences. Tout ce qui marquait et retournait la tête laissait, selon elle, une trace éternelle dans l'esprit, esprit qui se construit tout au long d'une vie. Les chocs offraient des réactions brutes, pures, dans un sens, et elle était persuadée que les chocs faisaient grandir les gens. D'où sa force face à certains événements. Elle se disait toujours que cela la ferait évoluer, revendiquant le « Ce qui ne me tue pas me rend plus forte ». Étrangement, elle n'appliquait absolument pas cette maxime face au choc qu'avait été son retour sur la terre ferme et son inscription à l'Académie. Ah bah non.
   Voir toutes ces affaires réunies dans un sac enroba son cœur de joie. Ça lui rappelait les valises, faites à la hâte, juste avant de se poser sur une base, une planète, un satellite. Les yeux brillants, elle attrapa un répertoire entouré d'un cuir complètement niqué, et le fouilla rapidement, tandis que le regard de Jena alternait, cette fois, entre Nathan et le sol. L'idée de passer du temps avec deux hommes dont le charme lui brûlait la rétine l'angoissait et l'amusait à la fois. C'était une réaction vraiment troublante, où pas mal d'émotions contradictoires fusionnaient et explosaient partout dans sa tête. Elle termina la clope avec une certaine frénésie.

« Ah, voilà. Les coordonnées de la base dont je vous ai parlé sont … là. »

   Elle coinça une page et un nom sous son doigt.

« La base XV-NAX, à X-Prim. Ma mère l'appelait le « Département Parasites ». Il y a une base, dont l'aile principale des laboratoires est destinée à l'étude des symbiotes, et quelques villes plus ou moins artificielles. On dirait une maison de poupée géante. Tout y est tellement neuf et propre que ça n'a rien de réel, c'est assez effrayant. Et puis, il n'y a que des scientifiques et des commerces temporaires là-bas, ça n'arrange rien.»
« C'est bien beau, comme programme, mais on va vivre où ? »
« Ils ont un port d’atterrissage très bien. Tu peux rester dans ton vaisseau, ou louer des sortes de gîtes, près de la ville la plus proche de la base. Je connais une personne là-bas, je n'aurais qu'à la contacter. Ah, Jena, tu m'as pris quelque chose d'électronique, n'importe quoi, que je consulte Alma ? »
« J'ai tout, t'inquiètes pas. »

   Un sourire, qui se multiplia par deux, encore une fois. ZI.UA était aussi reconnaissante à Jena pour son aide que cette dernière l'était envers ZI.UA de lui faire vivre cette aventure. Même s'il fallait ajouter un coefficient « peur » assez élevé, chez Jena.

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Base Spatiale / Re : ... Vivement que ça bouge. [PV]
« le: jeudi 19 février 2015, 22:54:12 »
   C'était une terrible histoire, que celle qu'il racontait. ZI.UA ne savait même pas quoi répondre à ça. Il était vrai que les symbiotes étaient l'angoisse de pas mal de gens. Devoir partager un corps avec un être pas vraiment contrôlable et ivre de beaucoup de choses pas très saines, ce devait être une horreur, quelque chose d'effroyable. Ça, c'était de la possession. Et quand le symbiote était enragé, ce n'était jamais très beau à voir. Par contre, quand il lui demanda une cigarette, là, un petit sourire se dessina sur sa face, jusque-là rivée au sol. Elle fouilla dans une poche, une autre, se demanda si Jena ne les avait pas embarqué, putain elle fait ça tout le temps, avant de les trouver. Elle en extirpa une, puis, après un très court instant de réflexion, une seconde. Après avoir allumé sa clope, elle déposa le briquet près d'elle. La seconde question la fit sourire davantage, mais un sourire acide. C'était la question qu'on lui posait souvent et, à chaque fois, elle répondait sensiblement la même chose :


« J'ai pas vraiment le choix. »


   Et une moue contrariée, une.


« Avant, je vivais avec mes parents, 'fin … C'est un peu compliqué, et surtout très long, mais on vivait dans l'espace. Juste le temps d'une mission. A la fin, quand ils ont du rentrer, ils m'ont laissés à l'Académie avant de repartir. Juste le temps d'une mission. Quand on la vit, c'est très court, mais de l'extérieur, c'est terriblement long. »


   Elle poussa un léger soupir, la fumée s'échappant de sa bouche dans un nuage tiède. Elle savait que la cigarette lui permettrait de contrôler ses nerfs, et c'est pour ça qu'elle s'y était mise. Histoire d'avoir un truc symbolique à faire, dans les moments délicieux autant que dans les difficiles. Et repenser à pourquoi elle était là, pour combien de temps, ça la foutait toujours en rogne.


« Ils vont revenir dans quatre ou cinq ans. Et … Je repartirais avec eux seulement si je suis diplômée. Il paraît que c'est pour mon bien, mais c'est un peu cruel, non ? »


   Selon ses parents, avoir un diplôme, c'était nécessaire, à l'heure actuelle. Elle ne pouvait pas se permettre de faire tout ce qu'elle voulait. Pour eux, un diplôme était un passe-droit, une sorte de liberté atteinte. Pour elle, c'était quelque chose d'inutile, qui l'empêchait de véritablement apprendre et, surtout, de profiter des plus belles années de sa vie. Rien ne valait mieux que le terrain, à ses yeux. Une école repliée sur elle-même où les seuls spécimens étudiés étaient – sauf dans certains cas, mais trop rares pour elle – sous forme de photographies et de schémas ne vaudrait jamais un spécimen en chair et en os.


« Je me fais chier et j'attends, quoi. »


   Petit ton blasé, haussement vif de sourcils, ponctué d'un soupir, bref, oui, ça se voyait qu'elle s'emmerdait ici, et que son état naturel n'était définitivement pas sur terre, mais au plus profond du cosmos. C'est pas pour rien qu'on m'a donné le nom d'une planète, merde.

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Base Spatiale / Re : ... Vivement que ça bouge. [PV]
« le: mercredi 18 février 2015, 19:31:43 »


   Depuis son arrivée à l'Académie, c'était la première fois qu'elle était aussi attentive. ZI.UA l'écouta sans ciller. Chaque mot qu'il prononçait avait un écho dans sa mémoire. Elle ré-entendait des phrases, en relisait d'autres. Ses parents ne lui avaient pas racontés beaucoup de légendes et d'histoires merveilleuses, dans son enfance. Elle avait toujours préféré le réel à l'imaginaire. Il avait un goût plus agréable. Après une mission, n'importe laquelle, quels que soient l'enjeu ou la durée, elle avait toujours exigé qu'on lui raconte. ZI.UA se revoyait sautiller, hurlant qu'elle voulait qu'on lui raconte ce qu'on avait vu et fait. C'est comme ça qu'elle avait accumulé toutes ces connaissances, en elle. Mais sa mémoire avait ses défauts – elle n'était malheureusement pas une machine, elle qui se serait préféré robotique, plutôt qu'organique – et elle comptait surtout sur les cahiers qu'elle avait sur elle. J'en ai au moins dix sur les xénomorphes, dans ma chambre, putain, si j'avais su. Une flemme sensationnelle de faire un aller-retour s'empara d'elle au moment où cette pensée s'afficha dans sa tête.
   Contre toute attente, elle s'alluma une cigarette.


- Les xénomorphes, c'est un peu comme pour l'IDM, en musique. On y met ce qu'on ne sait pas classer ailleurs, enfin, c'est ce que j'ai remarqué … C'est très vague. Mais si vous parlez d'un symbiote, là, on a un cas particulier.


   ZI.UA se tourna vers Jena qui, silencieuse, les suivait sans rien dire. Ah, on la lisait sans problèmes, la peur, dans ses yeux. L'inquiétude lui rongeait le visage. Elle se mordait la lèvre toutes les six secondes et, quand ce n'était pas le cas, elle se triturait les cheveux ou les doigts. Jena releva les yeux vers son amie au moment précis où elle prononça son nom :


- Jena, tu pourrais … me rendre un service ?
- Dis toujours, oui.
- Tu pourrais aller dans ma chambre ? J'ai des bouquins qui pourraient nous aider, et …
- Oui, je sais, t'as la flemme. T’inquiètes pas. C'est où ?
- Dans le sac bleu, sous mon lit.
- Celui que je confonds tout le temps avec le vert ?
- … Ouais, lui. C'est vrai que tu vois les couleurs bizarrement, toi.
- Tout le monde dit ça.


   Un sourire qui se multiplia par deux, et, après avoir promis à ZI.UA de l'appeler si elle se perdait en route et de rajouter deux ou trois fringues dans le sac, elle décampa. Si un prof' voyait Jena en train de se balader partout avec un sac blindé, il n'aurait aucun soupçon, alors que, dans cette situation, ZI.UA aurait eu droit à un interrogatoire, elle se serait énervée, se serait mangée un énième discours moraliste sur sa conduite désastreuse et irrespectueuse, etc etc. Elle en était consciente. C'était en partie pour ça qu'elle l'avait envoyé. En général, Jena inspirait bien plus confiance. Et aussi parce qu'elle avait la flemme. Mais bon, ça, c'est une autre histoire.
   A nouveau, son attention se reposa sur Nathan. Il avait l'air effrayé. Effrayée par ce qu'il portait en lui, et qui était vraisemblablement dangereux. Fatalement, cela lui donna un charme particulier aux yeux de ZI.UA. Ne pensez pas à mal, hein. C'est juste qu'elle s'en branlait des gens, en général, que leurs histoires ne l'intéressait vraiment pas plus que ça. Pour une fois, quelqu'un l'intéressait, et il n'avait pas une structure électronique complexe à la place du cerveau. C'était un phénomène suffisamment inhabituel pour être relevé. Et puis cette histoire lui permettait de mettre à profit tout un savoir dont elle ne faisait plus grand-chose. Elle qui avait peur que ses connaissances pourrissent à force de n'être pas stimulées, qui avait peur de devenir tout bonnement conne parce que persuadée, à la longue, que savoir plein de choses ne servait à rien, était rassurée. Trop de personnes ne recevaient aucune stimulation extérieure capable de les grandir et de leur permettre de faire quelque chose qu'ils aimaient faire. Elle ne voulait définitivement pas être de ces gens-là.


- Quand je suis allée à X-Prim, il y avait un homme qui avait un symbiote. Celui-ci a été trop gourmand, et a fini par posséder complètement l'organisme de cet homme. Ma mère disait que c'était presque souvent le cas, sauf quand certains parvenaient à trouver ce qu'elle appelait le « ligare corpus ». Elle aimait beaucoup les termes latins. En gros, parfois, il y a une fusion, une harmonie, qui permet la cohabitation du symbiote et de son porteur. Mais c'est très rare. L'un l'emporte sur l'autre, la plupart du temps, et je vous laisse deviner qui est le gagnant.


   Une moue peinée suivit cette réplique.


- Le corps humain a plus de failles que le corps du symbiote. C'est un fait. C'est ce qui les rend incontrôlables. Mais la théorie autour du « ligare corpus » est que, dans certains cas, les deux forces se valent, et, au lieu que l'une dévore l'autre, elles se nouent entre elles. Seulement, cela donne un pouvoir équivalent au symbiote et à son porteur, et ils peuvent donc inter-changer sans cesse. Aucun des deux n'a jamais le dessus. C'est au moins aussi dangereux qu'être bouffé par son symbiote.


   Putain, ça va, j'ai encore une bonne mémoire. Petit instant d'autocélébration.


- Je peux vous aider, oui, je connais un satellite habité par une base scientifique. On y étudie ce genre de choses, entre autres. C'est là-bas que j'ai appris tout ça, et que j'y ai … disséqué une créature de ce genre. C'était … troublant, oui.


   Son regard se perdit quelques secondes dans la contemplation de ce souvenir. Elle avait vécu trois mois là-bas. Elle avait vu des clichés qui l'avait laissé muette pendant un bon moment. Des créatures prenant le pas sur les corps qu'elles occupaient, des transformations, parfois filmées. Elle n'en avait jamais vu en vrai, et ça avait longtemps été sa phobie. Mais bon, là-bas, elle avait aussi appris comment calmer vite fait un symbiote et faire en sorte de rester en vie si elle devait un jour faire face à ça. Il n'y avait plus que la curiosité qui l'animait, et non plus une peur panique de ne pas savoir faire ça. Et ça faisait du bien, putain.

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Base Spatiale / Re : ... Vivement que ça bouge. [PV]
« le: dimanche 15 février 2015, 12:42:21 »
   Moment de basculement. Les deux jeunes filles devinrent brusquement immobiles. Seuls leurs yeux bougeaient. Ils alternaient entre Nathan et Ulrik. Tandis que Jena affichait une mine horrifiée, yeux écarquillés, ceux qu'on a en constatant que là, tout de suite, maintenant, on est à deux doigts de faire une immense connerie susceptible de provoquer quelque chose d'apocalyptique, ZI.UA, elle, n'en revenait tout bonnement pas. Le « C'est d'accord » de Nathan résonnait dans tout son crâne, et l’écho qu'il avait l'enivrait. C'est d'accord. C'est d'accord. C'est d'accord. Une porte s'ouvrait devant elle, et, derrière cette porte, pour sûr, y'avait la liberté. Elle tissait méthodiquement ses souvenirs de sa vie au milieu du cosmos et ses espoirs d'y retourner à nouveau ensemble. Les hublots qui donnaient sur les étoiles, les nébuleuses qui flottaient autour d'elle, les planètes qui se dessinaient petit à petit à l'horizon et grossissaient au fur et à mesure qu'on s'en approchait, toutes ces images bouillonnaient dans sa tête.
   C'est Jena qui la tira de ses rêveries. Sa voix, fine, un peu tremblante, osa un :

- ZI.UA … Est-ce que tu déconnes, là ?

   Pour toute réponse, l'intéressée remua la tête de droite à gauche. Non, elle ne déconnait pas. Elle se retourna vers son amie. Sa clope se consumait entre ses doigts sans qu'elle s'en rende compte.

- Moi, je ne te suis pas, je vais … Ohlala, mais les ennuis qu'on va se manger ! Ah non.
- On pourra faire croire à, ouais, un kidnapping, on s'en fout, Jena ! lui répondit son amie en se retournant vers elle.
-Mais personne ne va y croire ! Tout le monde te connaît, et tout le monde sait que, dès que tu peux, tu fugues ! Si tu leur dis que tu t'es fait enlever, ils penseront que c'est toi qui a pris en otage tes ravisseurs !
- Jena.

   Ce fut au tour de la blanchinette de secouer la tête. Au fond de ses yeux s'était cachée une peur évidente, celle qu'une autorité supérieure dont elle dépendait encore beaucoup trop à son goût lui tombe sur la gueule à la moindre connerie.

- On se fera virer de l'Académie, voilà ce qui va se passer, continua Jena d'un ton grave.
- Putain, mais notre vie ne dépend pas de l'Académie ! Écoute, je … Je vais demander à Alma de faire quelque chose, n'importe quoi. Elle s'implante -dans n'importe quel circuit, de toute façon. Y'a moyen qu'elle … fasse un truc.
- Elle l'a déjà fait ?
- Alma le fait tout le temps. Elle me couvre. Elle nous couvrira, d'accord ?

   C'était un fait. Toutes les escapades foireuses de ZI.UA était cachées par Alma. Elle squattait un ordinateur, modifiait un dossier, lui inventait des excuses et des maladies assez variées, réglait les soucis administratifs, et lui sauvait la mise à chaque fois. Sa seule punition était une leçon de morale et quelques menaces auxquelles elle ne croyait plus des masses. Au fond, même si elle n'était qu'une sorte de logiciel errant, ZI.UA savait bien qu'Alma l'aimait assez pour faire ça. En entendant ces mots, Jena hocha la tête.

- C'est n'importe quoi, mais … D'accord, allez, c'est bon.

   Allez savoir pourquoi, l'associable par essence tenait à ce que Jena la suive dans cette aventure. Elle aurait pu dire « Jena ne vient pas », et celle-ci n'aurait pas tilté, se contentant d'approuver son amie. Mais là, elle voulait la pousser à vivre ça. C'était con, elle n'avait pas vraiment d'arguments pour expliquer cette envie. Elle en avait juste envie et, galvanisée par cet espoir de se barrer – enfin – d'ici, elle voulait emmener Jena avec elle.

- Vous ne le regretterez pas, dit-elle en regardant Nathan, avant de se tourner vers Ulrik. Eh oui, ce sera un peu … Pas très légal, vous voyez. Mais c'est pas un problème.
- Mh, non, c'est nous qui allons le regretter, murmura Jena d'une voix qui trahissait pas mal son inquiétude.

   ZI.UA lui répondit par un sourire adorable et rassurant, le genre qu'elle ne fait jamais. Cela choqua assez Jena pour qu'elle ne proteste plus du tout.

- Je m'appelle ZI.UA, continua-t-elle. Elle, c'est Jena. Et, croyez-moi, je vous serais d'une aide précieuse. Vous n'avez qu'à m'expliquer de quoi il est question. Je suis curieuse de savoir … 'fin, voilà, oui, je suis curieuse. On peut en parler dans votre vaisseau, si vous voulez, rien ne nous force à rester ici.

   Et un sourire, pour clôturer ces paroles. Oui, elle a tendance à prendre les devant. Et non, elle ne changera jamais. En tout cas, pas aujourd'hui.

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Base Spatiale / Re : ... Vivement que ça bouge. [PV]
« le: vendredi 13 février 2015, 02:37:00 »
   

   Jena était ravie. Au fond de ses yeux brillaient des millions d'étoiles, qui clignotaient n'importe comment, comme à chaque fois qu'elle idolâtrait un individu du sexe opposé. Le coup des paysages paradisiaques du cosmos, ça marchait à chaque fois, avec elle. Un rencard , une nébuleuse, et bim, elle fondait littéralement. Et, malgré tout, elle ne s'en lassait pas et ne changeait absolument pas. Ça étonnait ZI.UA à chaque fois. ZI.UA qui, elle avait vaguement sentie le plan du p'tit tour dans l'espace. Même si cette idée lui plaisait bien plus qu'aller se faire chier dans un club où la qualité de la musique lui donnerait plus mal au crâne qu'envie de se déhancher, elle restait méfiante. Jusqu'à ce qu'Ulrik soit interrompu. Immédiatement, Jena fit la gueule. ZI.UA lui tapa sur le sommet de la tête, pour la peine, et l'incendia du regard. « Fais gaffe, toi » lui disaient ses yeux. Jena ne lui répondit qu'avec un soupir.

- J’ai... J’ai besoin de votre aide. Est-ce que vous vous y connaissez en... En xénobiologie ?

   Petit silence. Alors que Jena, bouche ouverte, répétait le mot dans sa tête en espérant que le sens lui revienne, ZI.UA, elle, avait la sensation qu'on venait de lui mettre une claque.

- C'est … C'est au programme des deuxièmes années, ça, non ? marmonna Jena. Ah, bah non Monsieur, nous on …
- En xénobiologie ? la coupa ZI.UA. Vous êtes sérieux ?

   Ce mot, elle ne l'avait pas entendu depuis au moins … Bien trop longtemps, on va dire. Les croquis de ses parents dansèrent très brièvement devant ses yeux. Elle revoyait très bien le laboratoire du vaisseau, et tous ces classeurs qu'elle avait feuilleté en boucle, quand elle ne dormait pas et n'avait rien d'autre à lire. Des classeurs énormes. Plus le temps passait, plus ils enflaient. Regarder tout ce travail s'accumuler dans des classeurs, qui finissaient par vieillir, céder, s'abîmer à la place de tous ces savoirs précieux, bien à l'abri dans leurs ventres, ça l'avait fasciné. Le classeur des dissections était le plus impressionnant. Elle y avait vu des organismes de toutes les formes, de toutes les couleurs. Et il y avait un chapitre, oui, voilà, c'était ce qu'elle cherchait, enfouie dans ses souvenirs, sur les xénomorphes.
   ZI.UA lui fit face, immédiatement, intéressée comme elle ne l'avait pas été depuis … Oui, bon, trop longtemps, d'accord.

- Je … Oui. J'ai déjà étudié, dans le passé, plusieurs organismes, dont les xénomorphes. La xénobiologie n'était pas ma … vous voyez, ma passion, mais j'ai déjà étudié plusieurs spécimens. J'en ai disséqué trois, d'ailleurs. L'un d'eux avait attaqué mon père. C'était …

   Elle se reperdit un moment dans ses pensées, pour le plaisir des images qui défilent, avant de revenir à la réalité, c'est à dire à une Jena un peu abrutie, mais surtout perdue, et deux types qu'elle ne connaissait pas. Deux types qui, petit à petit, lui apparaissait comme des sauveurs. Elle avait bien envie de s'accrocher au moindre truc qui pourrait changer sa vie, au moins un peu, et tuer la routine imposée par l'Académie. La liberté lui brûlait les doigts. Avec un sourire, elle croisa les bras sous sa poitrine. Ah. Ça, c'est pas forcément bon signe, cette arrogance qui remonte petit à petit à la surface.

- Vous me faites sortir d'ici et je vous aide.

   Ouais, elle sentait qu'y'avait un truc derrière. Un gros truc. Quelque chose de complètement fou à vivre. Et l'adrénaline qui remontait lentement dans ses veines n'allait pas la calmer.
   Seule la voix de Jena, qui commençait à partir dans les aigus parce qu'elle était un peu effrayée par son amie, là, tout de suite, trancha l'air.

- T'es sérieuse, là ?
   
   ZI.UA se contenta de lui lancer un regard gavé de lassitude, avant de montrer Ulrik du doigt.

- Il a un vaisseau, et je suis sûre qu'il y a une petite place pour moi, ajouta-t-elle avec un sourire odieux.

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