C’était une chambre d’hôtel différente de l’image que Félicia s’en était faite. Elle s’était imaginée une grande suite luxueuse avec de grandes fenêtres, et, au lieu de ça, c’était une espèce de grande pièce avec deux grands lits. Félicia, en miaulant, alla se positionner sur un lit, attendant que sa Maîtresse vienne vers elle pour la prendre. Elle en tremblait de plaisir, et vit cette dernière boire du lait. Curieux... Ce lait avait pourtant l’air normal. Aphrodisiaque, peut-être ? Peu importe... Kuroneko en apporta un sur la table de chevet, et elles firent à nouveau l’amour. Ce fut intense, violent, et passionnel. Félicia poussa des miaulements suraigus, sa Maîtresse retournant la prendre dans tous les trous. Devant, derrière, retournant devant, la pilonnant, l’écartelant de l’intérieur. Félicia eut quelques ultimes orgasmes, mais se sentait peu à peu partir. Son corps était à bout, et elle ne fut bientôt même plus capable de ronronner, sentant en elle le membre tendu de Kuroneko. C’était intense, intense, intense, bien trop intense pour la petite Chatte Noire, qui se sentit se noyer. Kuroneko s’affalait sur elle, suçotant ses seins en continuant à la baiser, et Félicia sombra. Kuroneko ne s’arrêta pas pour autant, ne terminant que quand elle eut enfin joui à nouveau.
Félicia Hardy se réveilla au beau milieu de la nuit, entendant, dans une autre pièce, des hennissements et des soupirs. Les trois acolytes de Kuroneko étaient en train de se faire sauvagement l’amour, probablement pour toute la nuit. La Chatte Noire se sentait cassée, brisée, faible, mais aussi extrêmement heureuse. Elle baignait sur un matelas trempé, dans une odeur de sexe et de sueur, un mélange qui formait une espèce de cocon étouffant. Félicia sentait sur elle le corps bouillonnant de Kuroneko, et la repoussa lentement. Elle dormait paisiblement, et la Chatte Noire, lentement, entreprit de s’extirper du lit.
Elle tomba par terre, ses jambes se dérobant sous ses pieds, et un filet de cyprine ou de sperme jaillit alors de son sexe. Elle espérait qu’elle n’était pas enceinte. Elle allait devoir faire le test dès qu’elle rentrerait chez elle. S’agrippant au lit, la Chatte Noire entreprit de se redresser, et resta debout sur ses jambes, fatiguée, épuisée, la sueur coulant de ses cheveux. Elle s’assit sur la chaise, reprenant son souffle, en sueur. Les fenêtres avaient beau être ouvertes, elle avait incroyablement chaud.
*Putain, tu parles d’une soirée. Je suis cassée de partout !*
La mémoire lui revenait rapidement. Les Shadow, Kuroneko, la potion ayant fait d’elle une neko. Elle gémit lentement, ressentant l’effet de courbatures et de crampes un peu partout. Elle allait rentrer à pied... Elle contempla le corps endormi de Kuroneko. Elle dormait sur un drap recouvert de cyprine, de sueur, de sperme, le tout formant de grosses flaques sombres. La Chatte Noire déglutit à nouveau, perdue, égarée, et secoua lentement la tête. Dans la pièce d’à côté, elle entendit de nouveaux soupirs, suivis de hurlements rauques, hystériques, de coups contre le mur. Visiblement, une Shadow était en train de se faire violemment sauter contre le mur. Ces femmes étaient de vraies psychos... Félicia soupira à nouveau. Elle sentait qu’elle n’aurait pas la force de sortir, d’enjamber la fenêtre, et de se laisser descendre, mais elle n’avait pas le choix.
Kuroneko était une partenaire sexuelle excellente. Il aurait fallu être aveugle pour prétendre le contraire. Malheureusement, elle était aussi très égocentrique, et sacrément casse-pieds. Et Félicia ne se faisait aucun doute sur ce qui l’attendait si elle restait avec elle. Elle serait à nouveau droguée, et deviendrait un esclave sexuel, perspective qui, si elle était amusante une soirée, l’était bien moins sur le long terme. La Chatte Noire ne pouvait néanmoins pas partir comme ça. Elle se releva un peu, faisant les cent pas. Elle était très discrète, et les trois Shadow étaient bien trop occupées pour aller dans le salon. Elle trouva une feuille, un stylo, et plia la feuille en deux, en formant une espèce de carte, et inscrivit sur la première page :
« Pour Kuroneko ♥ »
Elle écrivit ensuite rapidement, sur la seconde page :
« La prochaine fois que tu voudras me voir, inutile de me guetter sur les toits, petite peste.
Viens au lycée Mishima.
Je te retrouverais. »
Elle la retrouverait, oui, sous sa forme blonde, où il était impossible que Kuroneko la reconnaisse. Félicia glissa le mot sous l’oreiller, et trouva sa combinaison. Elle l’enfila, se sentant un peu mieux dans son cuir, un peu plus réveillée, et embrassa Kuroneko dans la nuque. Cette dernière gémit faiblement, mais dormait paisiblement. Félicia sourit lentement, et s’approcha de la fenêtre. Elle l’enjamba, jeta un dernier regard en arrière, puis commença à descendre l’escalier. Elle ne s’affala que deux fois, ce qui était bien mieux que ce qu’elle espérait. Retourner chez elle, en revanche, fut assez long. Fort heureusement, ce n’était pas la Toussaint ici. Personne ne vint l’agresser, et, la nuit, les grands boulevards de Seikusu étaient toujours animés.
Chez elle, elle dormit treize heures, et se réveilla, encore plus cassée qu’hier, pour dormir encore cinq heures. A aucun moment, les Shadow ne vinrent chez elle.