Le Grand Jeu

Plan de Terra => Ville-Etat de Nexus => Discussion démarrée par: Einrich Schätze le samedi 13 janvier 2024, 18:29:04

Titre: Qu'est-ce à dire que cette diablerie ? |pv le domaine des muses ]
Posté par: Einrich Schätze le samedi 13 janvier 2024, 18:29:04
Einrich était en poste dans une tour de surveillance, toujours dans la zone contesté entre son royaume et la théocratie galadienne, que lui et beaucoup d'autre soldats en poste dans le coin appelé " amoureusement " les galeux. C'était un peu comme une zone morte, une zone silencieuse, sans réel mouvement, car personne ne voulait se risquer bêtement à y aller sans trop de moyens. Lui et son collègue passait donc leur temps comme il le pouvait en observant autour d'eux, la brume, les arbres, l'horizon, l'ennuie en somme.

Mais pour lui, l'ennuie était bien, cela voulait dire qu'il n'y avait pas d'embrouille ou de problème, donc que tout ce passait bien. Leur travail était autant de surveiller tout mouvement de l'ennemie qui oserait passer par là que d’empêcher des idiots en quêtes de frisson et d'or de passer cette zone vide et risque de perdre la vie bêtement sous un piège physique ou arcanique pour les plus chanceux, ou capturé par les galeux pour les moins chanceux.

Il était donc assis dans sa chaise, regardant vers le nord-ouest, son compagnon de garde lui vers le nord-est et comme d'habitude, tout ce passait bien, Jusqu'à ce que cela ne soit plus le cas. Un bruit, un hurlement étrange dans la brume, comme un appel à l'aide ou de la douleur. Einrich et son collègue se regardèrent à ce moment là, fronçant le regard en se demandant ce que cela était.

" Tu vas voir ? "

Fut la phrase que tout deux pensèrent, mais que seul son collègue dit en premier. Einrich soupira en venant lui répondre.

" Non non, la dernière fois c'était déjà moi, alors c'est toi qui lèves ton jeune fessier et qui vas voir tout ça, moi je te surveille."

Aucun d'eux n'avait envie d'y allait, autant pour le fait de quitter la sécurité toute relative de leur tour que de se retrouver à marcher dans un véritable champ de mines sous une luminosité ridicule. Hagurt, le second garde, tendit sa main vers Einrich, un sourire malicieux au visage. Il savait ce que cela voulait dire, le faisant de nouveau soupirer avant de tendre lui aussi la main. Tout deux se mirent à les agiter en presque parfaite synchronisation avant que cela ne s’arrête. Hagurt avait une main formant une pierre, Einrich un ciseau. Ce dernier se mit à râler sous le rire satisfait de Hagurt, venant lui ajouter.

" T'a intérêt à me garder à l’œil, sinon quand je reviens je te fais valdinguer par la première fenêtre qui vient."

" Ouai ouai, allez, descend vite, je crois que ça s'impatiente."

Répondit-il alors que d'autre crie se firent entendre. Einrich se mit donc à s'équiper un minimum, venant prendre gambison, gant et épée. Il prit aussi une torche pour pouvoir voir plus clair, puis descendit de la tour. Il n'était pas stupide, la première chose qu'il se mit à faire en touchant le sol boueux fut de sortir son épée de son fourreau, se retrouvant ravis de voir qu'elle n'était pas collé à ce dernier ou rouillé jusqu'à la moelle.

Il se mit donc à marcher en direction des cries, tenant sa torche bien en avant pour y voir quelque chose, son épée serrée dans son autre main. Il chantonnait une comptine, non pas vraiment pour se rassurer, même si c'était un effet secondaire qu'il ne négligeait pas, mais plutôt parce qu'elle avait été inventée par sa garnison pour se souvenir où était les pièges qu'ils avaient posés dans le secteur.


Sauf que, au bout d'une centaine de pas, il se retrouva vite au bout de la comptine en question. Serrant les dents et râlant en regardant autour de lui, il ne voyait toujours rien et les crie s'étaient arrêté. Puis, un mouvement fugace passa près de lui, il le sentit, se retournant abruptement, il cherchait ce que s'était, mais la purée de pois qu'était la brume actuelle ne l'aidait pas du tout. Il ne le sentait pas, mais alors pas le moins du monde, alors en homme logique, il fit ce qui lui paraissait le mieux, retourner fissa à la tour.

" Hagurt ! Couvre-moi, il y a un truc pas net ici ! "

Il l'avait su que c'était une mauvaise idée, mais non, il avait fallu qu'il descende voir se disait-il, qu'elle idée stupide se disait-il, encore un coup à mourir comme un crétin ajouta-t-il. Tout le monde savait qu'il y avait des créatures qui rodaient la nuit, mais non, il avait fallu qu'il se retrouve à en croiser une. C'est à son premier pas de course qu'il fut percuté par quelque chose, le faisant lâcher sa torche au sol, manquant de faire de même. Le souffle court, son regard partait dans tous les sens, scrutait pour voir ce que c'était la pointe de sa lame devant lui, mais rien de visible.

" Fait chier !"

Souffla-t-il entre ses dents avant de se mettre à courir en direction de la tour. Le cœur battant à tout-va, la respiration aussi rapide que ses pas, il essayait de se réciter la comptine à l'envers et en accéléré sous l'adrénaline, ses pas clapotant rapidement sur la boue et l'herbe humide. Avait-il fait une erreur dans sa mémoire ? Avait-il marché sur une mine arcanique lui aussi ? Pendant un instant, tout fut noir pour lui, plus rien, plus de bruit, plus de vue, plus d'odeur.

D'un coup, tous ses sens lui revinrent dans un fracas assourdissant, tombant au sol en percutant des choses sous lui. Tout était noir, il avait mal au dos et à la tête, il reprenait lentement son soufflant en se plaignant, venant à se relever difficilement dans cette obscurité. Il manquait de tomber en marchant sur des objets étranges, donc un métallique, il passait ses mains autour de son environnement et se retrouvait à toucher rapidement des murs. C'était un endroit étroit. Était-il dans un cachot ? Est-ce que c'était une mine de galeux qui l'avait envoyé dans une de leur geôle, la situation ne lui plaisait vraiment pas, continuant de chercher à tâtons son environnement ? Ses mains trouvèrent alors une cloison qui sonnait creux, qui sonnait comme du bois, le poussant à tâtonner un peu plus, il trouva une poignée et la tourna.

Einrich se retrouva quelque peu aveuglé par le changement brusque de lumière, se couvrant un peu le visage de sa main pour atténuer cela. Il se trouvait dans un couloir, et en se retournant, il put voir grâce à la lumière de cet endroit, qu'il avait atterri dans une petite pièce où se trouvaient différents objets, donc un balai, un sceau ou encore son épée. Il la ramassa rapidement tout en se demandant ou est ce qu'il pouvait bien être, regardant autour de lui pour comprendre l'endroit.

Pas d'odeur de moisi, pas de boue, et cette odeur, c'était l'odeur du propre. Tout était propre, blanc, plein de meuble qui devaient valoir plus cher que tous ses salaires cumulés. Einrich fronçait le regard en observant de chaque côté du couloir, venant à se dire.

* Bordel, mais où est ce que j'ai atterris ? *

Sur ses mots, il rangea son épée, parce qu'au vu de l'endroit, s'il était bien dans un palais, il savait qu'il y aurait forcément des gardes, et seul, il n'allait pas faire long feu, alors autant faire profil bas, se servir seulement de ses jambes et chercher à savoir où il était.
Titre: Re : Qu'est-ce à dire que cette diablerie ? |pv le domaine des muses ]
Posté par: La Clairière des Muses le samedi 11 mai 2024, 03:30:15
Au sein de la Clairière des Muses, les journées se ressemblent, tout comme elle peuvent être extraordinaires. Rares sont les fois où il y a des complications. Dans une journée type dans la maison de courtisanes, l'aube était loin de signifier son début. Duncan restait souvent à errer dans la demeure la nuit, à surveiller les couloirs et les jardins, afin qu'aucun intrus ne vienne troubler le repos et la sécurité des Muses ou le bien-être des clients restés pour la nuitée. Edmund, quant à lui, s'activait bien avant les premières lueurs du jour. Il se pressait au marché pour récupérer les meilleurs ingrédients, souvent seul ou avec un des autres hommes peuplant la bâtisse. Ensuite, il revenait plein de vivres dans sa cuisine pour préparer les déjeuners des Muses, comme de la patronne, ainsi que des clients. Ces papillons de nuit aimaient à travailler quand tout était calme, l'un avec la sérénité de la nuit, l'autre avec la solitude de ses marmites et autres couverts.

Lorsque l'aube éclairaient enfin les murs et fenêtres de la Clairière, les Muses se levaient en majorité, tandis que d'autres scellaient leurs paupières pour faire leur nuit en décalé. Petit-déjeuner entre employés ou avec des clients, en général, il s'agissait d'un moment de tranquillité, de sérénité même. Ce matin, Ilyana s'était retournée dans son grand lit, seule. Dans son plus simple appareil, elle se leva pour admirer les premières lueurs de l'aube. C'était un moment privilégié pour elle, étirant son corps et priant pour se reconnecter avec la nature. Une fois cette chose faite, l'elfe se préparait un bain au parfum floral pour retirer toute la sueur et les mauvaises ondes de la nuitée. Il s'agissait là d'une certaine hygiène, plus dans le sens ''préparation méticuleuse'', ayant une attention particulière pour son apparence. Non pas qu'elle était égocentrique ou vaniteuse, mais elle savait bien que la première chose que les clients voyaient était son physique, sa beauté elfique. Elle brossa sa longue chevelure de perle avec délicatesse. La ''jeune femme'' prit soin de choisir une tenue sombre (https://www.zupimages.net/up/23/04/ih12.png) la mettant particulièrement en valeur, révélant son aura mystique et toute sa grâce, ainsi que ses magnifiques formes. Elle finit sa mise en beauté par du khôl noir pour ses yeux, ses ongles n'ayant besoin d'une autre couche de vernis, toujours si parfaits.

Ilyana alla rejoindre ses consœurs et confrères dans la grande salle à manger, prenant les bons petits plats qu'Edmund avait pris soin de préparer à leurs attentions. L'elfe n'était pas une grosse mangeuse, alors elle eut fini vite de se repaître, saluant les autres pour parfaire à ses activités, avant de prendre son rôle réelle en tant que Muse. L'elfe, durant son temps libre, s'adonnait aux arts, que ce soit le chant elfique, la danse ou la peinture encore.

Aujourd'hui, elle s'était installée dans la petite salle de balle, précisant aux autres ainsi qu'à Céleste qu'elle y serait pendant quelques temps. Elle s'étira longuement, chauffant ses articulations avant d'entamer des mouvements gracieux, se déplaçant avec une élégance naturelle. Ses mouvements sont fluides, synchronisés au rythme de la musique qu'elle se chantonne dans son esprit. Ses pieds, nus, glissent avec légèreté sur le plancher, esquissant des arabesques dans l'air. Chaque geste est empreint d'intention et de passion, reflétant l'envie de bien faire de la part de la Muse elfique. Ses muscles se contractent et se relâchant dans un ballet harmonieux, exprimant une gamme d'émotions, allant de la joie à la mélancolie, de l'euphorie à la solitude. Son visage concentré, bien que doux, était un peu déconcertant. Il lui rayonnait d'une énergie contagieuse. Chaque saut, chaque tour ou ondulation est exécuté avec détermination et fraîcheur, parfaitement en symbiose avec l'espace qui l'entourait. Cette séance d'entraînement était une occasion nouvelle de se reconnecter avec son corps, son esprit mais surtout ses émotions, autant bonnes que mauvaises et de les accepter telles quelles.

Ilyana ne se rendit pas compte du temps qu'elle avait pris pour s'adonner à sa danse interminable. Son seul indicateur est qu'elle était couverte d'une légère sueur, quelques cheveux venant se coller à la mâchoire et sur le haut de son front. Pour sûr, elle allait devoir accueillir des clients, ou tout du moins être présente dans le grand salon, au cas où on la choisirait. Il lui fallait une nouvelle toilette, pour se débarrasser de toutes ces traces de son exercice physique.

En sortant de la salle de bain, dont elle referma la porte après son passage, l'elfe émit un son de surprise réelle. Dans le couloir, un homme d'un certain âge semblait perdu. Rassurée, elle s'approcha de celui-ci, le visage calme et le sourire doux. Elle s'inclina simplement, avec élégance.

- Bonjour messire. Puis-je vous être utile ? Vous êtes-vous perdu sur le chemin d'une chambre ? À moins que vous ne soyez en train de jouer à cache-cache avec une des Muses ?

Toujours avec bienveillance, Ilyana posa l'une de ses mains au dessus de sa poitrine pour se désigner, se pinçant les lèvres d'excuses.

- Où sont mes bonnes manières ? Je vous prie d'excuser mon impolitesse. Je suis L'Aimante.

Même si l'homme semblait perdu et bien qu'il soit aussi pas très bien habillé, quelque chose fit tiquer l'elfe. Il avait encore son épée à sa disposition, chose qui n'était pas normal s'il était réellement client de la Clairière. Céleste n'aurait jamais laissé passer cela. Il restait suspect, mais plutôt que de l'agresser, la demoiselle préférait jouer la carte de la jeune femme accueillante qu'elle était, après tout.