Les alentours de la ville / Boredom-be-gone [pv: Eric Carter]
« le: mardi 31 août 2010, 03:20:55 »Du temps libre ? Tiens, ça faisait longtemps que la norvégienne n'en avait pas eu ! Elle ne se fit pas prier pour sortir un coup, malgré le soleil frappant toujours en ce bel après-midi de fin août. En sortant de chez elle, Adelheid ne prit même pas la peine de fermer à clé, ce n'était pas la peine. La voilà donc vagabondant les grandes rues, habillée d'un bel ensemble aux couleurs claires, c'est à dire une chemise blanche à manches courtes, avec un col orné de petites dentelles remontant légèrement dans le cou ainsi que d'un nœud couleur chocolat, accompagné d'une jupe d'un vieux rose remontant légèrement en-dessous des côtes de la jeune femme, se serrant à l'arrière par un semblant de corset. Dans ses pieds une simple paire de ballerine coquées à petit talon firent l'affaire alors que ses jambes sont recouvertes de bas blancs. Elle n'avait nullement besoin de lunettes de soleil : les yeux noirs ne sont pas sensibles à la lumière.
Déambulant d'une rue à l'autre, la scandinave se trouva rapidement dans un des quartiers les plus chics de Seikusu. Ô combien elle appréciait la petite brise qui s'éleva à cet instant, faisant voler ses cheveux détachés couleur neige. Un petit bout de fraicheur dans ce paysage relâchant la chaleur urbaine. La ville, quoi de plus vivifiant ? Entre ces odeurs de carburants, de goudron, sans parler des caniveaux... Quelle horreur. Et encore, Seikusu s'en sortait bien comparé à d'autres villes plus grandes...
Finalement, l'après-midi de la jeune femme se résuma à du lèche vitrine et à une glace à la vanille. C'est tout, pas d'achats en pagaille ni de dépenses astronomiques dans un machin ou un bidule quelconque. Maintenant, le soleil berçait la ville d'une douce luminosité orangée mais si aveuglante dès que l'on se met à fixer son émettrice. Que faire à cette heure ? Il était trop tard pour un chocolat chaud, mais l'heure d'un petit apéritif approchait. Seule, ce n'est point marrant, mais qu'à cela ne tienne ! Il y a toujours du bon à rejoindre un lieu fréquenté, c'est une occasion de faire des rencontres ! Enfin... ça n'était qu'une excuse. Jamais Frig n'irait dans un lieu bondé dans l'espoir de rencontrer quelqu'un. Sa raison était d'oublier, tout simplement. Pour s'alléger la conscience, la scandinave se persuadait qu'elle avait une vie sociale à épanouir.
Un bar, un café. Qu'importe, ils servaient à boire à l'intérieur de ce bâtiment. La norvégienne pénétra dans ce lieu visiblement fait pour ce genre de personnes aux moyens élevés, gagnant chaque secondes plus qu'ils ne consommaient. Qu'importe, elle aussi avait de la prestance à revendre en public (je ne parle absolument pas de prostitution) et elle ne se gênerait pas ce soir. Oui, la mauvaise humeur l'avait envahi. C'est l'effet de la ville, sans doute ! S'asseyant au comptoir, on regarda la jeune femme de travers lorsqu'elle demanda un verre d'absinthe. Cependant on n'osa point demander son âge à cause de cette tête d'enfant vexée qu'elle faisait. Satanée législation sur la circulation de l'alcool... Tous les jeunes boivent déjà à quatorze ans... Ça ne change rien.
On vint lui apporter son doux breuvage qu'elle appréciait tant. Après une brève marque de politesse, Adelheid en but une gorgée, satisfaite du goût anisée de sa boisson. Irritée, pas encore, irritable, ça pour sûr elle l'était !