Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Ville-Etat de Nexus / Re : La Vraie Nexus [Luria Flowashield]
« le: samedi 14 avril 2018, 16:20:04 »
Luria, pour seule réponse, se contenta de botter en touche, rejetant l’idée d’avoir jeté un jour une pièce là-dedans. Elle pouvait être sérieuse, tout comme dissimuler une peine de cœur, mais Elena imaginait mal Luria se retrouva un jour follement amoureuse. C’était une femme forte, indépendante, et aussi jolie que peu romantique. Non, la jeune Reine l’imaginait vraiment mal se laisser aller à des sentiments romantiques, mielleux, fiévreux, ou tout terme allant dans ce sens. Luria rejeta donc toute idée en ce sens, expliquant juste qu’elle avait fait des rondes ici.

« Je vois... »

Souriant doucement, Elena se pencha vers la fontaine, observant les pièces dedans, et caressa la surface de l’eau du bout des doigts. En toute politesse, Luria lui retourna la question, et Elena sourit.

« Pour le moment, il n’y a que pour une seule personne que mon cœur bat vite, Luria... Une seule personne pour qui je serais prête à donner ma vie s’il le fallait. »

En disant ça, la jeune Reine s’était redressée, et observa Luria, puis Adamante. Elena avait grandi hors de Nexus, à apprendre la riche histoire de cette ville, son importance fondamentale au sein de Terra, et le rôle, tout aussi fondamental, qui serait le sien. Elle, la dernière héritière des Ivory... Un rôle parfois trop lourd pour ses frêles épaules.

« Chaque jour, je lis des rapports effrayants sur Nexus. Hausse de la criminalité, développement du paupérisme, ghettoïsation de la ville... Sans parler des slogans injurieux à mon encontre, péjoratifs, diffamatoires... Je... Ce que nous faisons là, Luria, c’est vraiment très important pour moi, tu sais. »

Le ton d’Elena était soudain devenu plus sérieux. Elle avait pleinement conscience de ce qui l’attendait, des menaces pesant sur la cité-État. La Reine se tut donc pendant quelques secondes, et, soudain, alla se coller contre Luria, venant lui faire une accolade, visiblement aussi surprenante que bienvenue. Elena esquissa un léger sourire.

« C’est Nexus, Luria... C’est pour Nexus que mon cœur bat, et... Je suis convaincue que la ville n’est pas aussi triste que ce qu’on en voit depuis les terrasses et les fenêtres du Palais d’Ivoire. Alors... Merci à toi d’être là, Luria. »

Elena lui sourit tendrement.

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Le palais d'ivoire / Re : Soirée diplomatique [O'kaya Nyala]
« le: lundi 09 avril 2018, 00:53:31 »
Adamante envisageait de passer une bonne soirée avec O’kaya. La Mélisaine l’avait tout simplement invité à faire l’amour avec elle, sans trop laisser de suspens quant à ses réelles intentions. Avant de la rejoindre, O’kaya avait indiqué vouloir se changer, et la magicienne avait acquiescé. Dans sa chambre, elle avait le dos tourné face à la porte, utilisant sa magie pour enflammer une série de bougies, donnant ainsi à la chambre une atmosphère sensuelle et érotique. Elle entendit soudain la porte s’ouvrir, et perçut la présence d’O’kaya. Adamante, qui finissait d’allumer une bougie, tourna juste légèrement la tête, sans pouvoir encore voir la Terranide, un sourire sur le coin des lèvres... Puis se retourna ensuite complètement.

« Oh... » s’exclama-t-elle alors, en écarquillant légèrement les sourcils.

O’kaya avait enfilé une robe très particulière, qui épousait très bien ses formes... Tout en étant transparente. De quoi rappeler à Adamante la nuisette qu’Elena enfilait quand elle dormait, qui était si fine qu’on pouvait voir ses formes à travers. Adamante, elle, portait une courte tunique violette avec un châle dans le dos, montrant sa voluptueuse poitrine, son ventre dégarni, et un élégant pagne violet qui dissimulait l’accès à son intimité. Elle sourit alors, ses yeux jaunes s’illuminant légèrement, et s’approcha de la femme, faisant claquer ses talons sur le sol.

Adamante la détailla des pieds à la tête, et avança sa main, caressant la joue de la Terranide.

« Eh bien, eh bien... Si on m’avait dit que les mineurs pouvaient être aussi jolis... »

Elle sourit à nouveau, et l’embrassa doucement sur les lèvres, plaquant dans la foulée son corps contre le sien, et déplaça sa main de sa joue, glissant contre sa cuisse, celle accessible par le côté fendu sa robe, et remonta sa main sur sa peau, caressant et griffant même très légèrement sa cuisse.

« Oui, tu es vraiment magnifique, ma belle... »

Adamante se pinça les lèvres, et retourna l’embrasser, tout en continuant à caresser l’intérieur de sa cuisse.

« C’est moi, ou... Tu as oublié de mettre une culotte ? »

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Le palais d'ivoire / Re : Soirée diplomatique [O'kaya Nyala]
« le: dimanche 01 avril 2018, 23:41:43 »
Adamante se renseignait un peu sur l’entreprise d’O’kaya. Une entreprise gérée par une Terranide, c’était impressionnant, et ça faisait même scandale à Nexus, où les Terranides avaient la réputation d’être des esclaves. Officiellement, O’kaya était toutefois une citoyenne nexusienne, pouvant, à ce titre, avoir un patrimoine, et donc gérer une société. Mais cette gestion ne se passait pas très bien. Elle était régulièrement embêtée, notamment par des factions humaines extrêmes, probablement financées par des compagnies rivales. Elena faisait de son mieux, et, ce soir, Adamante avait décidé de se rapprocher d’O’kaya, pour évoquer, non seulement sa société, mais aussi, et surtout, tout ce qu’elles avaient dit dernièrement sur le Roi Cramoisi, et sur la Monarchie de la Rose. O’kaya était visiblement liée aux Immortels, et Adamante aussi, à en croire la légende, était une Immortelle. Une tâche ardue, qui l’amenait à réfléchir à la suite.

Elle avait donc envoyé une missive invitant O’kaya au Palais d’Ivoire le soir. Une entrevue seule à seule. O’kaya commença toutefois la soirée en parlant avec Elena et Adamante, autour d’un repas dans une salle de repas située dans les appartements de la Reine. O’kaya leur expliqua que, depuis l’arrivée des Paladins, les agressions tendaient à se calmer. Elena assura à O’kaya qu’elle avait diligenté une enquête sur cette faction.

« Il est probable que ces zélotes soient soutenus par des compagnies rivales… »

Pour l’heure, l’enquête ne faisait que commencer. Adamante, de son côté, leur parla des activités de la Rose, mais aussi d’autres factions émergeant sur le reste de Terra.

« L’Ordre Immaculé a diffusé récemment une discrète bulle papale à l’intention de la Couronne, évoquant un groupe spécial, mené par une Nephalem ashnardienne, Knaël…
 -  Il faudra sûrement la rencontrer, nos intérêts coïncident. Mais Ashnard… Ce sont eux qui ont détruit Gilead, et le Roi Cramoisi a été leur Empereur. Je me méfie d’eux… »

La soirée se poursuivit, mais, alors qu’Elena allait se coucher, Adamante invita O’kaya à la rejoindre dans sa chambre. Elle lui sourit une ultime fois, et caressa brièvement son visage, soufflant sur ses lèvres, laissant flotter dans l’air un parfum rosâtre. Elle partit ensuite, se rendit dan sa chambre, et l’attendit… Sans savoir qu’O’kaya avait prévu une tenue très spéciale pour cette deuxième partie de soirée…

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Le palais d'ivoire / Re : L'Oiseau Noir et l'Or Blanc [PV: Elena Ivory]
« le: dimanche 25 mars 2018, 20:35:32 »
Nöly aimait beaucoup les jardins royaux, surtout la vue plongeante qu’elle avait depuis le kiosque. Une vue directe sur la mer, avec les falaises à droite et à gauche, les phares sur les îles, et la succession interminable et impressionnante de bateaux venant et sortant de Nexus. Sur la gauche, on pouvait également voir, le long du port, les enceintes cerclant l’un des arsenaux de Nexus, abritant la flotte militaire royale. Elle et Liam passaient souvent du temps ensemble ici, sur ce kiosque. Nöly aimait prendre son petit-déjeuner ici. Elle avait toujours aimé les somptueux paysages, et, de ce point de vue, Nexus offrait des panoramas inoubliables. Humant l’air frais, elle se retourna vers Serenos, qui avait repris une apparence plus martiale... Tout en continuant à porter ses hauts talons. Un assortiment... Plutôt original.

« Je n’ai pas à rentrer dans les détails de l’intimité du couple royal, rétorqua doucement Jamiël.
 -  Liam est un homme bon, oui... Ça ne devrait surprendre personne, il a été entraîné par les paladins d’Haven, après tout. »

Elle n’avait pas besoin de le dire pour qu’on devine qu’elle l’aimait sincèrement. C’était un homme chevaleresque, empli de qualités. Certes, il pouvait être un peu bourru et expéditif, mais il n’avait pas reçu la même éducation que Nöly. On ne lui avait pas appris à louvoyer, à manipuler les mots, mais les armes. Son père avait voulu que le Dauphin ne soit pas un damoiseau de la Cour, mais un guerrier, à même de pouvoir affronter l’Empire ainsi que les autres menaces qui pesaient sur Nexus. Un rôle que Liam avait accepté avec l’humilité qui convenait, et qui faisait qu’il était très populaire au sein de l’armée. L’aristocratie, c’était à Nöly de s’en occuper. Même si elle venait d’îles éloignées, les Mélisains étaient très informés des grandes familles de Nexus, et Nöly avait appris à les reconnaître, et à étudier leur histoire.

La magie existait en elle, en effet, mais ce n’était pas ça que ses parents avaient développé. Nöly avait toujours été intelligente, sachant retenir bien des choses. C’était donc un choix logique de l’élever pour la prédestiner à un rôle plus important que celui d’être mage. Jamiël, en revanche, qui avait toujours eu de fortes prédispositions à la magie, avait suivi, elle, un cursus fondé sur l’enseignement magique. Les Mélisains avaient ainsi cherché à faire de leurs enfants des individus talentueux et diversifiés, pour pouvoir augmenter l’influence de leur nation à la Couronne. Une stratégie qui n’était pas totalement désintéressée, puisque les Mélisains espéraient notamment bénéficier d’avantages fiscaux par rapport à leur situation actuelle, mais aussi d’une flotte défensive accrue pour protéger leurs îles contre les menaces qui s’abattaient sur l’archipel.

Néanmoins, aussi studieuse avait-elle été, Nöly avait toujours aimé la magie. Jamiël et elle aimaient notamment observer le soir, dans l’un des lacs des Îles Mélisi, les furolucioles en sortir. Ces lucioles luminescentes étaient chargées de magie, permettant de donner des visions à ceux regardant leur spectacle féérique.

« Eh bien, répondit-elle à Serenos, on laisse rarement l’occasion à de jeunes gens de choisir leur destin. Mes parents voulaient dès le début que je devienne une personnalité influente. Initialement, je pensais plutôt à un poste au sein de ma famille... Mais ma mère y a vu l’occasion de me rapprocher de Liam. En définitive, nous avons aussi choisi, et... Liam m’a plu dès que je l’ai vu. De fait... »

Nöly se pinça doucement les lèvres en rougissant, une lueur amusée dans les yeux.

« Je ne pouvais pas l’écrire dans ma lettre, compléta Jamiël, mais ils ont fait l’amour à l’issue de ce premier rendez-vous. Rien qu’à la durée, leurs parents savaient que l’affaire était entendue. »

C’est ce qu’on pouvait appeler sans exagération un véritable coup de foudre. Nöly avait entendu parler, lors du trajet, des exploits de Liam Ivory, jeune guerrier fougueux, qui avait affronté les forces sombres d’une nécropole, repoussé des attaques d’Orcs, libéré des contrées de tyrans locaux et de monstres redoutables. Un homme charismatique et très apprécié au sein de l’armée, mais aussi sensible, relativement nerveux avec les femmes, et empreint de romantisme et d’idéalisme. Comme elle, il voulait abolir l’esclavage, et rêvait d’un système plus juste, plus représentatif des aspirations du peuple.

Nöly se racla la gorge, décidée à passer à autre chose que ses ébats avec son époux, et enchaîna sur un autre sujet :

« Et toi, Serenos ? Je pourrais dire la même chose sur toi, tu sais, tu n’as pas l’air très motivé par les intrigues politiques... Et, pourtant, tu es Roi. »

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Le palais d'ivoire / Re : L'Oiseau Noir et l'Or Blanc [PV: Elena Ivory]
« le: lundi 12 mars 2018, 01:00:59 »
Liam avait-il été trop brusque ? Serenos, en tout cas, se rétracta suite aux interrogations du Roi, et s’excusa même, quittant le salon, laissant le jeune couple ensemble. Un peu surpris, Liam regarda Nöly en fronçant les sourcils.

« Ton ami est bizarre.
 -  Je dirais qu’il n’est pas habitué à l’amabilité des anciens paladins...
 -  Je suis pourtant courtois. Pas un mot plus haut que l’autre.
 -  On peut dire ça, oui... »

Nöly savait que Liam ne pensait pas à mal, c’était juste sa manière d’être et de s’exprimer. Très franc et très direct. Rien à voir avec Nöly, qui venait de contrées chaleureuses, où la doctrine militaire n’était pas aussi forte qu’à Haven. Difficile de dire, en tout cas, comment les choses avaient pu dégénérer jusqu’à ce que Serenos ne quitte précipitamment les lieux.

« Et puis, pourquoi est-il travesti en femme ? Ne va pas me dire que cela est chose normale !
 -  Autre pays, autre coutume.
 -  Oui, enfin... Nous ne sommes pas à Tekhos non plus. »

Les informations que les Nexusiens recevaient sur le sort des hommes là-bas était assez effrayant. En soi, Liam n’avait rien contre l’homosexualité ou le transsexualisme, mais... Il fallait bien admettre qu’il ne s’attendait pas à ça. Surtout que Nöly lui avait dit qu’il était un puissant magicien. Un puissant magicien travesti en femme, ça cassait quand même un peu le mythe. Liam haussa les épaules.

« Je pense qu’il est préférable que je te laisse seule avec lui. Je dois l’intimider.
 -  Tu vas réussir à survivre sans moi ? »

Liam fit mine de réfléchir, tout en regardant, par une fenêtre, la ville.

« Seulement si tu reviens en moins d’une heure », finit-il par consentir.

Nöly sourit tendrement, puis l’embrassa tout aussi tendrement sur les lèvres, avant de filer. Le Roi resta seul dans la chambre, et soupira longuement. Nöly, de son côté, sortit donc, et aperçut rapidement le duo. Jamiël était là, bien entendu. Sûrement était-elle venue voir comment les choses allaient se passer. Nöly se racla la gorge, et haussa la voix :

« Serenos ! Jamiël ! »

Les deux se retournèrent, et Jamiël sourit devant son amie de longue date. Ensemble, elles avaient toujours été très complices, ce que Liam savait. Vouloir lutter contre leur amitié, c’était se heurter à un mur inébranlable et indestructible.

« Ne sois pas brusqué par les inflexions de Liam, Serenos, il est toujours un peu bourru.
 -  C’est un ancien paladin de formation, il n’y a pas à chercher plus loin.
 -  Il est plein de qualités par ailleurs !
 -  Oui, mais il est intimidant !
 -  Eh bien, quand on est ne guerre contre l’Empire d’Ashnard, il est préférable de passer pour intimidant ! »

Le pire est qu’elles auraient pu continuer comme ça pendant des heures ! Nöly finit par sourire, et leur demanda où ils se rendaient. La réponse obtenue, elle hocha la tête. Les jardins du Palais se trouvaient à l’arrière, protégés par deux remparts, l’un à gauche, l’autre à droite. Au bout de ces élégants jardins, il y avait un kiosque où Nöly aimait prendre le thé, observant la mer qui s’étendait à perte de vue. Enfin, le tout était terminé par une petite plateforme en bois suspendue tout en-haut de la falaise, faisant office de poste d’observation.

En soi, les véritables jardins royaux figuraient dans un parc public. Ici, compte tenu de la configuration des lieux, le parc était plutôt petit, mais très agréable.

« En tout cas, Serenos, sache que je suis vraiment ravie de te revoir !
 -  Liam ne vient pas ?
 -  Pour nous affronter toutes les deux en même temps ? Même lui n’est pas taillé pour ça ! »

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Ville-Etat de Nexus / Re : La Vraie Nexus [Luria Flowashield]
« le: samedi 10 mars 2018, 18:01:13 »
Après avoir revu toutes les chansons paillardes et de marins, les trois jeunes filles s’apprêtaient maintenant à découvrir d’autres aspects de Nexus. C’était, après tout, la plus grande ville du monde, alors il y avait forcément quelque chose à faire ! Elena se sentait revivre, et ça, Adamante le voyait. Fermant la marche, elle voyait son moussaillon regarder à droite et à gauche. Elena avait toujours été très curieuse. Au monastère, elle posait tout le temps des questions, sur tout et sur n’importe quoi. Une joie de vivre qui s’était émoussée à Nexus, enfermée au sein du Palais d’Ivoire... Mais là, la vie de Nexus l’intriguait. Suivant docilement Luria, Elena observait, et, quand son regard croisait celui d’Adamante, elle pouvait voir, dans le firmament de ses yeux, cette lueur, cette délicate prunelle qui témoignait de son espièglerie, de la joie qu’elle éprouvait en étant là. Adamante n’y était pas insensible, et la magicienne souriait doucement en retour.

Finalement, Luria les amena sur un chemin en côte, qui conduisit le trio à un quartier dont Elena avait entendu parler. Un quartier avec des lanternes élégantes, du lierre, des petites ruelles avec des arbres et des feuilles qui volaient au vent. Le « Quartier des Amoureux », comme on l’appelait parfois. Une sorte de survivance de l’époque datant d’avant la crise, où Nexus recelait de quartiers de ce type, des endroits très sympathiques, charmants. Celui-ci était situé le long de l’une des falaises de Nexus, à l’abri du vent, avec de multiples auberges, des restaurants avec des terrasses... Et des maisons closes assez nombreuses. C’était ici que les couples adultérins se rendaient, généralement, prenant une chambre pour la nuit.

*J’en sais quelque chose, il m’arrive fréquemment de m’y rendre... Mais je devrais peut-être éviter d’en parler trop à Elena...*

Toute vérité n’était pas forcément bonne à dire, surtout de cette nature ! Enfin... Le trio rejoignit une place centrale, avec une grande fontaine circulaire. Une statue en forme de femme se trouvait au milieu, et il y avait, bien évidemment, de multiples petites pièces qui brillaient dans l’eau.

« C’est une fontaine à souhaits... On jette une pièce, et on demande aux Dieux de veiller sur la pérennité de notre amour. »

Adamante acquiesça lentement. Elena se pinça doucement les lèvres, en observant l’eau qui flottait. Elle se retourna ensuite vers Luria, et sourit lentement, une lueur malicieuse dans les yeux :

« Dites-moi, Luria, comment avez-vous entendu parler de ce quartier ? Vous avez déjà jeté une pièce là-dedans ? »

Elle rajouta ensuite, joueuse :

« Je me demande bien quel individu pourrait avoir réussi à percer votre si solide armure, Dame Luria... »

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En réalité, le choix de Langley était plus logique qu’il n’y paraissait de prime abord. Certes, Elena se promenait librement dans le Palais, mais c’était folie que de croirez qu’elle n’était pas perpétuellement surveillée, même de loin. En revanche, rien n’empêchait à un espion de réussir à passer les portes, et à glisser un piège mortel dans les appartements royaux. Outre les portes, Kami allait donc également devoir sécuriser les fenêtres. Certes, les parois entourant les quartiers royaux avaient été pensés et revus pour qu’il soit physiquement impossible d’y grimper, et des runes magiques prévenaient en cas d’interruption imprévue, mais tout était toujours possible. Langley ne voulait négliger aucune possibilité, aucun risque, et même aucune ombre de risque. Les enjeux étaient tout simplement trop grands ! Il s’agissait, non seulement de protéger la Reine, mais aussi la fille de son ancien camarade de guerre, son plus vieil ami, mais aussi, et à travers elle, l’intégrité de tout un royaume millénaire ! Nexus ! D’aucuns disaient que c’était le plus ancien royaume humain, un phare qui éclairait le monde, une puissance colossale, mais un colosse aux pieds d’argile.

Tout cela, Kami commençait à peine à en avoir conscience. Pour elle, tout ces gens devaient effectivement apparaître bien loufoques. Elena, qui se montrait extrêmement familière avec les servantes, qui avait un lit dans l’arrière-salon, dont le visage radieux semblait toujours en retenue... À bien regarder ses yeux vairons, on pouvait y discerner une indicible souffrance, comme une plaie morose qui ne se serait jamais totalement refermée.

Kami lui parla finalement d’une « clef à 4 pannetons ». Elena hocha la tête.

« Comme vous le voudrez, c’est vous la spécialiste. »

Là encore, quelqu’un d’autre qu’Elena aurait sûrement dévié la conversation pour parler d’autre chose, comme d’elle-même... Mais Elena avait grandi au sein d’un monastère, où on lui avait enseigné les vertus fondamentales de l’Ordre Immaculé, parmi lesquelles on trouvait l’humilité.

« Mais... Que voulez-vous dire par là, exactement ? Je dois bien vous admettre que... Hmmm... Eh bien, la serrurerie est pour moi une grande énigme ! »

Elle sourit doucement, comme pour confesser son ignorance. Fort heureusement, Elena était une femme éternellement curieuse, et qui avait toujours soif de connaissance !

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Le palais d'ivoire / Re : L'Oiseau Noir et l'Or Blanc [PV: Elena Ivory]
« le: lundi 05 mars 2018, 00:47:22 »
Meisa était un royaume situé de l’autre côté de la mer, à Ayshanra. Honnêtement, Liam avait toujours cru qu’il s’agissait d’une grande île, et n’avait jamais été ici. Il ne connaissait pas grand-chose du pays de Serenos, si ce n’est qu’il faisait parfois du commerce avec les Mélisains. Nöly en savait donc un peu plus que lui, mais sans trop pouvoir prétendre être une fine connaisseuse du sujet. Liam faisait donc conscience à Nöly, et essaya de masquer le fait qu’il ne comprenait pas grand-chose aux explications de Serenos. La « Grande Guerre », les « Trois Royaumes », les « Galadiens »... Autant de mots qui ne signifiaient rien pour lui, puisqu’ils faisaient référence à des notions qu’il ne connaissait pas.

« Très bien, finit-il par dire. J’espère que votre couronnement se poursuivra, alors... »

Il ne voyait pas trop quoi dire de plus, et s’écarta un peu. Serenos revint finalement à leur mariage, en évoquant son caractère politique, ce qui les fit sourire tous les deux. Nöly et Liam se regardèrent même brièvement, échangeant une œillade.

« On peut dire ça, oui... »

Serenos se rapprocha encore, et posa ses mains sur les épaules de Nöly, faisant preuve de cette étonnante familiarité qui avait déjà fait tiquer le Roi. Liam savait que les Mélisains étaient très tactiles, très proches les uns des autres. Ce n’était pas pour autant qu’il allait protester, mais il était tout de même assez gêné par cette proximité. De la jalousie ? Peut-être. Après tout, leur union était encore récente, et Liam, sans aller jusqu’à prétendre vouloir surveiller Nöly,  en était tout de même un peu gêné. Quoi qu’il en soit, Serenos, qui ressemblait vraiment à une femme, s’écarta encore de Nöly, et se retourna vers Liam, le complimentant à son tour.

Néanmoins, Liam était un homme au tempérament d’acier, peu apte à se laisser bercer par la flatterie. Néanmoins, sa dernière phrase l’interpella un peu. Une « aura très tendre »... C’était une phrase assez curieuse.

« Euh... Merci à vous, Sire Serenos. Je suppose... Qu’on peut dire ça, oui. Je suis tout simplement amoureux de Nöly, dirais-je...
 -  Et c’est pareil pour moi ! Navrée, Sire Serenos, mais vous arrivez trop tard ! »

Elle rigola, sans s’apercevoir du malaise que sa phrase pouvait engendrer. Liam se racla finalement la gorge, et reprit, sur un ton plus sérieux, évitant les badinages :

« Et que venez-vous faire ici, Sire Serenos ? Vous cherchez un allié politique pour vous aider à asseoir votre autorité sur Meisa ? »

Vu la description qu’il venait de faire de Meisa, c’était l’hypothèse la plus probable...

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« Des forces surnaturelles... »

Elena sourit légèrement devant cette phrase. Mains jointes dans le dos, elle répondit brièvement, et de manière assez mystérieuse :

« On dit que le Palais d’Ivoire a été bâti sur un ancien palais elfique qui se dressait ici même. Que son bâtisseur, mon ancêtre, avait été aidé par Arthur Eld en personne. J’ignore jusqu’à quel point cette légende est vraie... Mais je l’aime bien. En tout cas, les elfes y croient durement, eux. »

Elena avait toutes les raisons d’y croire, vu les anciens couloirs et les anciennes tapisseries elfiques qui étaient parfois retrouvées. Quoi qu’il en soit, Kami confirma l’idée d’avoir une carte à disposition, ce qui ne manqua pas d’arracher un sourire supplémentaire sur les délicates lèvres de la Reine.

« Je tâcherai de vous en trouver une qui ne soit pas trop compliquée... Et à jour. »

Le Palais d’Ivoire était surtout connu pour ses multiples passages secrets. De fait, avoir une carte très précise de ce palais historique était très difficile, d’autant que beaucoup de cartes avaient été historiquement truquées, précisément pour dissimuler certains passages secrets. Néanmoins, Elena devrait pouvoir obtenir un exemplaire auprès de Ronald Langley, qui avait tenu à revoir la cartographie du Palais avec un peu plus de rigueur et d’organisation.

Elena continua à marcher, jusqu’à rejoindre un nouvel escalier, avec un fin tapis sur le sol, des armures dans les coins, et des plantes vertes. Une grande vitre se trouvait tout le long de l’escalier, semi-transparente, et avec des mosaïques et d’élégants vitraux. Quand les rayons du soleil éclairaient cette partie de la tour, les vitraux réfléchissaient la lumière, donnant à cet escalier sa digne appellation : l’Escalier Coloré. Visiblement, le moins qu’on puisse en dire, c’est que les architectes et les ingénieurs du Palais d’Ivoire avaient énormément joué sur les effets lumineux.

Au sommet de l’escalier, il y avait une double porte, menant sur un couloir, puis à une autre double porte.

« Pfiouh ! Nous y sommes ! »

Deux gardes surveillaient au sommet de l’Escalier Coloré, et deux autres au bout du couloir, avec une nouvelle porte. Elena salua les deux gardes, puis l’ouvrit, et pénétra dans un grand salon.

« Vous avez vu ces deux portes que nous venons de traverser, n’est-ce pas ? Ce sont elles que vous devrez examiner. »

Le salon de la Reine était très grand, avec, au milieu, deux petites marches menant à un second salon. Au fond, il y avait une grande terrasse, surplombant la ville. Un lit se trouvait d’ailleurs dans ce second salon, ce qui pouvait surprendre.

« Vous voyez, quand Nexus a été sous forte influence religieuse, le Roi et la Reine avaient une chambre séparée. Et, ensuite, une même chambre... Puis mes parents ont déplacé le lit au fond du salon. C’est une question d’éclairage. Mon père, m’a-t-on dit, aimait voir au petit matin les rayons du soleil éclairer le corps de ma mère... Et on ne pouvait les voir qu’ici. »

Néanmoins, et malgré ce beau conte, il suffisait de voir ce grand lit à baldaquin pour constater qu’il n’était pas utilisé. Elena dormait dans une autre chambre, mais n’avait jamais eu le courage de retirer ce lit.

« Vous n’êtes pas trop fatiguée, au moins ? »

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Le palais d'ivoire / Re : L'Oiseau Noir et l'Or Blanc [PV: Elena Ivory]
« le: lundi 26 février 2018, 00:34:29 »
Liam savait que Nöly avait eu une vie sociale plus épanouie que lui. Le jeune Roi avait passé une bonne partie de sa vie à Haven, à suivre l’entraînement rigoureux des Paladins. Ses connaissances relevaient d’un domaine très ciblé, l’armée. Ses parents avaient dès le début fait leur choix, voulant renforcer les relations entre la Coruonne et le pouvoir militaire. Un choix qui n’était pas dénué d’intérêt, au vu du conflit latent avec l’Empire d’Ashnard. Liam faisait donc très souvent confiance à Nöly pour les relations diplomatiques. C’était elle qui en savait bien plus que lui sur les différentes nations et autres peuplades parsemant Terra. Et Meisa ne lui était pas inconnue.

Le duo marchait patiemment vers l’un des salons du Palais d’Ivoire. Même si l’entretien avec Serenos n’était pas « officiel », il était quand même inscrit sur l’agenda de Nöly, de sorte que, tandis que le couple royal finissait de se prépare,r un page vint l’alerter que Jamiël souhaitait la voir, et était arrivée avec « une » amie. Le choix du féminin arracha un sourire aux tendres lèvres de Nöly, et surprit Liam :

« ‘‘Une’’ ?
 -  Ça ne peut être que Serenos. »

Tandis qu’ils marchèrent vers le salon, Nöly répéta à Liam ce qu’elle lui avait déjà expliqué sur les Meisaens, et notamment sur la gente masculine, à savoir qu’elle restait très androgyne pendant de nombreuses années. Visiblement, malgré les années, Serenos était toujours resté ainsi. Liam acquiesça silencieusement, laissant Nöly mener la marche. Là aussi, elle était plus douée que lui. Le Palais d’Ivoire était tellement grand que Liam avait régulièrement l’habitude de s’y perdre, contrairement à Nöly, qui connaissait le chemin à la perfection.

Le duo rejoignit ainsi le salon, et Liam laissa Nöly s’exprimer, ne manquant pas d’être surpris en voyant... Le Meisaen. Heureusement qu’on lui avait dit que c’était un homme ! Avec ses cuissardes, sa courte robe, sa chevelure redressée et nouée par une queue-de-cheval, et les légers gants, il avait tout d’une fille... Et même une fille plutôt sexy !

« Enchantée de te revoir, Serenos ! »

Liam fronça légèrement les sourcils quand Serenos l’embrassa sur la joue, mais choisit de rester silencieux. Il ignorait l’étendue des relations passées entre sa femme et le Meisaen, et, même si Nöly lui avait dit qu’il y avait eu un baiser sous le gui, le jeune Roi ne savait pas vraiment ce qui avait bien pu se passer par la suite. Serenos se retourna ensuite vers Liam. Mains jointes dans le dos, jambes légèrement écartées, Liam adoptait une posture martiale, trahissant ses années de formation au sein de l’ordre des Paladins du Griffon.

« Bienvenue à Nexus, Sire Sombrechant. J’espère que ce que vous avez entendu sur moi ne nuit pas à ma réputation. »

Nöly le regarda brièvement, un peu intriguée. Liam était-il d’un naturel jaloux ? Quelques secondes passèrent, avant que l’homme ne poursuive :

« Moi, on m’a dit que vous embrassiez très bien. »

Nöly se pinça les lèvres. Une pique dissimulée ? Ou une tentative d’humour ? Liam décroisa les mains de son dos, et se permit de rendre à Serenos la pareille, en l’embrassant sur la joue. Il l’avait bien fait sur sa femme, non ? Nöly reprit alors :

« Que deviens-tu, Serenos ? Je suis très heureuse de te revoir après tout ce temps, tu sais ! »

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« Eh bien, votre rôle étant de veiller à ma sécurité, il me semble important que nous sympathisions. »

Elena s’écarta ensuite, délaissant ses livres. Elle savait très bien ce à quoi Ronald avait vraiment en tête. Certes, il voulait protéger la Reine, mais aussi veiller à ce qu’elle ne fasse pas comme à son habitude, c’est-à-dire trouver un moyen de fuir le Palais pour passer du temps dehors. Au-delà de tout le reste, Elena était convaincue que c’était ça qui inquiétait Ronald. Enfin, dans tous les cas, elle n’avait aucune raison de rejeter cette jeune Horlogère.

Retournant vers la porte, Elena fit signe à Kami de la suivre. Les deux femmes sortirent ainsi du petit salon, et marchèrent à travers un couloir, remontant ce dernier. Le Palais d’Ivoire semblait réellement labyrinthique, donnant l’impression de se promener dans le ventre d’un géant. Il y avait de multiples portes, et des couloirs à droite et à gauche, partant dans tous les sens. Elena rejoignit une grande porte à double battant surveillée par deux gardes, qui s’inclinèrent respectueusement devant elle, et la firent passer.

Les deux femmes arrivèrent ainsi dans la Galerie de Cristal, un grand couloir doré avec de multiples lustres brillant, et des fenêtres ouvertes sur la droite, permettant d’éclairer l’ensemble*. Une galerie superbe, avec une tapisserie filant le long du plafond, le couloir étant large et incurvé, avec des marbrures et de multiples statues dorées portant des cristaux luminescents. Quand les rayons du soleil les éclairaient, les cristaux réfléchissaient la lumière dans des arcs multicolores, éclairant toute la galerie, donnant aux gens l’impression surréaliste de nager de baigner dans la couleur même.

« Voici l’un des plus beaux couloirs du Palais d’Ivoire, expliqua Elena. Jadis, la Galerie de Cristal a servi à accueillir des réfugiés en cas d’épidémies ou de famines. »

Pourquoi ce petit tour ? Il existait des façons plus rapides de retourner dans ses appartements, mais Elena en profitait aussi pour faire sa promenade quotidienne. S’arrêtant au milieu de la galerie, elle ouvrit une petite porte sur la gauche, rejoignant un couloir plus étroit, moins grandiloquent, qui l’amena à croiser une domestique. Elena lui sourit, et la femme, tout en terminant d’enfiler son uniforme, rougit légèrement en la voyant.

« Oh ! Majesté, quel plaisir de...
 -  Allons, allons, inutile de faire tant de familiarités, Agathe. Comment va Julius, plutôt ?
 -  B-Bien, Votre Altesse...
 -  Il est bien retourné à l’école ? La grippe est passée ?
 -  O-Oui, Majesté, je... Je vous remercie de vous préoccuper autant du sort de mon fils, Majesté...
 -  Eh bien, répliqua-t-elle modestement, c’est un Nexusien, et je suis sa Reine. C’est donc mon rôle de veiller à ce que mes sujets ne soient pas malades, non ? »

Agathe acquiesça, toujours aussi confuse. Elena lui sourit encore, visiblement amusée par cette situation, puis fila de nouveau.

« Navrée de vous faire passer par là, mais les grands couloirs diplomatiques du Palais continuent à m’impressionner. Je préfère ceux des domestiques, ils sont de dimension humaine, et plus conformes à ce que j’ai connu au monastère. »

Sur ces entrefaites, la Reine continua sa marche.

« Et vous ? Vous n’êtes pas trop impressionnée par la taille du Palais ? Je pense qu’il faudra qu’on vous donne une carte... Même moi, j’arrive encore à me perdre dans ce palais ! » glissa-t-elle.



* : NdA : la Galerie de Cristal est inspirée de la Galerie des Glaces du château de Versailles.

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Le palais d'ivoire / Re : L'Oiseau Noir et l'Or Blanc [PV: Elena Ivory]
« le: lundi 19 février 2018, 01:01:45 »
Nöly avait pris l’habitude de se maquiller et de s’habiller elle-même, rompant avec une habitude ancestrale chez les Ivory, et surprenant l’Intendant Général. Elle n’avait pour autant pas congédié le personnel, mais leur avait attribué de nouvelles fonctions. Les Mélisaines, affirmaient-elles avec son franc-parler usuel, n’avaient pas l’habitude qu’on leur torche les fesses quand eux-mêmes savaient à quoi servait un papier toilette.

« Mais ce Serenos... Il n’est pas amouireux de toi ?
 -  Mon Roi serait-il jaloux ?
 -  Soucieux, tout simplement. Et curieux d’en savoir plus sur ma femme. Honnêtement, à part que tu aimes les gâteaux au chocolat et que je te prenne en levrette, je ne sais pas grand-chose d’autre sur toi. »

Nöly sourit légèrement.

« Il est vrai que nous nous sommes mariés assez vite...
 -  L’inconvénient de porter un nom qu’on reconnaît plus vite que votre prénom. Mais, finalement, je ne regrette pas mon choix... Si ce n’est que porter ces habits est affreusement gênant, ça me colle...
 -  Je te préfère sans, pour être honnête, ils ne mettent pas en valeur tes muscles. »

Ce fut au tour de Liam de sourire. Ils s’habillaient ensemble, tâche pour l’heure assez ardue, vu que les deux amants étaient endiablés, pris dans le feu dévorant et bouillonnant de la passion.

« Enfin, oui, j’ai eu une aventure avec Serenos... Aventure qui fut sans grande conséquence pour la suite. C’est... Je ne sais pas si tu as déjà vu des Meisaens, ils vivent assez loin de nos côtes...
 -  Je sais que leur île abrite beaucoup de cristaux magiques, et que nous faisons du négoce avec eux.
 -  C’est une nation très féminine, en fait. La première fois que je l’ai vu, c’était à une soirée arrosée où j’avais bu plus que de raison...
 -  Toi, ivre ? Je ne saurais croire à cette calomnie !
 -  C’était exceptionnel ! Mais... Toujours est-il que je l’ai pris pour une femme, et, tu sais, il y a ces jeux idiots du gui chez nous... Je pensais que c’était une fille, et à Mélisi, quand on est sous le gui...
 -  On embrasse la plus proche personne du même sexe que soi, compléta Liam. Je connais cette formule. Tu te souviens, non ? Lors de la fête de notre mariage à Mélisi, le prélat, sous le gui... »

Nöly gloussa à ce souvenir. Les prélats de l’Ordre Immaculé étaient connus pour détester Mélisi, dont les mœurs légères étaient toujours, pour eux, condamnables.

« Enfin... Quoi qu’il en soit, je dansais donc, et je me suis retrouvée sous le gui, et... »

Nöly se pinça doucement les lèvres, visiblement nerveuse, un tic nerveux que son mari commençait à lui connaître.

« Ne me dis pas que... »

Plutôt que de lui répondre directement, Nöly opina de la tête.

« Par l’Eld en personne ! Mais... Comment étaient ses lèvres ?
 -  Oh... Euh... Tu sais, j’étais ivre, alors j’en conserve un sourire flou...
 -  Hmmm... Je connais pourtant bien des anecdotes où tu conserves un souvenir très net des choses. »

Les lèvres de Nöly se fendirent d’un sourire énigmatique, et elle se redressa encore.

« Bon ! Arrête de dire n’importe quoi, et aide-moi à enfiler ma robe !
 -  Bien, Madame... »



Pendant ce temps, dans les coursives du palais, Jamiël suivait Serenos. Du fait de l’éloignement géographique de Meisa, elle avait toujours eu un peu de mal à savoir ce qui se passait là-bas. Mais, visiblement, son mariage n’avait pas été aussi heureux que celui avec Nöly. C’était dommage... Mais, effectivement, à l’idée de se marier avec l’héritier de Nexus, Nöly avait été très nerveuse, redoutant de faire des bêtises, ou de ne pas tomber amoureuse, ou de tomber sur un gros mufle. Rien de tout ça avec Liam, et il n’était pas exagéré de dire que le courant était instantanément passé entre eux deux.

Tandis que les deux s’avançaient dans les impressionnantes galeries du Palais d’Ivoire, Serenos se tourna vers Nöly, et lui demanda s’ils ne pouvaient pas faire une halte ailleurs, afin de faire « une blague » à Nöly. Jamiël sourit légèrement, et rajouta ensuite :

« Avec du gui, peut-être ? » glissa-t-elle malicieusement.

L’histoire du baiser entre Serenos et Nöly était plutôt connue, et, quand Jamiël avait révélé à Nöly qu’elle avait embrassé un garçon, son amie, alors une jeune adolescente, avait furieusement rougi. Elle se déplaça néanmoins, et rejoignit un couloir sur la droite, croisant plusieurs servantes qu’elle salua poliment, tout en rejoignant ensuite une salle d’habillage.

« Les pages se changent et se maquillent ici, expliqua-t-elle. On devrait y trouver tout ce qu’il faut pour que tu aies une apparence d’enfer ! »

Après, elle le laissait choisir...

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Ville-Etat de Nexus / Re : La Vraie Nexus [Luria Flowashield]
« le: mercredi 14 février 2018, 01:04:20 »
« Vous n’êtes pas une grande danseuse, Luria... »

Assise sur un gros tonneau le long des quais, les jambes ballottant d’avant en arrière, Elena souriait après cette remarque, dure, cruelle, mais juste.

« Vous dansiez comme un poteau tout à l’heure ! » renchérit Elena, décidemment bien joueuse, et surtout très excitée.

La magicienne qui les accompagnait resta silencieuse, mais un sourire illumina son visage. Au-delà des taquineries et des provocations de la Reine, elle était surtout ravie, et à juste titre, de voir qu’Elena avait passé une excellente soirée. Luria avait quand même repris une pinte, et les trois femmes étaient ensuite sorties, retrouvant l’air frais des quais. Elles avaient rejoint un canal avec une série de bateaux, et Elena avait bondi sur un tonneau, reprenant des forces en mangeant des crevettes récupérées chez un poissonnier local. Elles étaient déjà épluchées, avec une délicieuse sauce que la jeune Reine utilisait avidement pour les avaler goulûment, tout en narguant Luria.

Adamante, quant à elle, était amusée par toute cette situation. Luria avait pris des couleurs, mais Elena était clairement ravie. Son plan avait parfaitement marché. Détendre Elena, lui montrer que Nexus n’était pas la ville horrible qu’on lisait dans les rapports, qu’il y avait plus, bien plus, que les bas-fonds... Une ville heureuse et riche, où il faisait bon vivre, et où on pouvait toujours faire la fête. Mangeant encore ses crevettes, Elena regarda à nouveau les deux femmes.

« Alors ? Où est-ce qu’on va ?
 -  Au Château ? proposa Adamante.
 -  Hein ?! Mais la soirée vient à peine de commencer ! protesta Elena. Je suis sûre qu’il y a encore plein d’endroits à voir ! Et je ne compte pas renoncer si facilement ! »

La magicienne soupira légèrement, et esquissa un nouveau sourire, avant d’hausser les épaules.

« C’est la Reine, nous sommes contraintes d’obéir...
 -  Exactement ! » triompha Elena, sûre de son fait.

Restait maintenant à savoir où se rendre...

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La Reine en personne. Elena Ivory dans l’embrasure de la porte. Grâcieuse, maigre, sans bijoux tape-à-l’œil, sans exhiber outrageusement sa fortune dans de beaux vêtements cossus, mais avec un soupçon d’autorité naturelle dans le regard. La fille du Lion de Nexus et de Nöly Ivory. La bienveillance de la Reine dans le sourire, et une ombre de flamme qui semblait brûler dans ses yeux vairons. Elle, la Reine maudite, dernière de la glorieuse et prestigieuse lignée des Ivory. Sur les maigres épaules de cette femme reposait l’équilibre de toute une nation, l’une des plus puissantes de Terra. Elle face à l’anarchie. D’aucuns auraient pu croire que ce rôle l’aurait fait crouler sous l’importance, mais elle avait toujours, sur le visage, un éternel sourire, une éternelle onde de sympathie témoignant de sa bonté d’âme.

Elena se tenait donc face à sa serrurière, sa geôlière, pourrait-on dire. Et, visiblement, Kami, qui n’avait jamais vu auparavant Elena, sembla la reconnaître, et mit un genou à terre. Elena sourit donc, et s’avança.

« Oh, tout votre respect ? Eh bien, je n’en demandais pas tant, vous m’en voyez flattée, Kami. Mais vous pouvez vous relever, les génuflexions m’ont toujours fait mal aux chevilles, surtout quand elles s’éternisent. »

Sa voix était douce, posée, et elle se rapprocha de la femme, joignant les mains dans son dos, observant l’étagère à son tour.

« Je suppose que vous ignorez que vous vous trouvez dans mon salon de lecture ? C’est un peu grand pour lire, j’en conviens, mais la pièce est facile à protéger... »

Ronald n’avait sûrement pas dû lui dire ça, tout comme les véritables raisons de sa présence ici. Enfin... L’une des raisons, du moins. Plus proche de Kami, Elena l’observa encore. Mine de rien, les deux femmes se ressemblaient un peu. Des cheveux bruns coupés court pour les deux. Kami n’avait pas les yeux vairons, toutefois, une peau un peu plus bronzée, et un air d’assurance plus notable chez elle, même si la présence de la Reine semblait accentuer sa nervosité. Difficile de dire, pour le reste, si Elena serait à la hauteur de ses attentes. Pour une femme qui tenait entre ses mains le destin du monde, Elena était plutôt modeste. Elle avait été éduquée par des moines, après tout, et l’humilité était l’une des valeurs centrales qu’on lui avait enseigné.

Son regard se porta donc sur l’étagère, et elle sourit en voyant « Les Tresses De La Princesse Violène ». Son doigt se posa dessus, et elle reprit :

« Vous savez que c’est un livre érotique ? Je suis sûre qu’Adamante le savait en me l’offrant. C’est le premier livre de ce genre que j’ai lu, confessa-t-elle. En fait, j’adore lire. C’est comme ça que j’ai grandi, les moines du monastère me fournissaient quantité de livres, et m’incitaient à régulièrement écrire. Je crois que je tiens ça de ma mère, il paraît qu’elle aussi adorait les livres, et soutenait beaucoup d’artistes en ce sens. »

C’est ce qu’on lui avait dit, et dont elle avait eu confirmation en consultant des registres d’audiences, des séances de doléances, et des procès-verbaux de divers conseils financiers sur les dotations budgétaires... Des lectures bien moins passionnantes que « Trois Couronnes », au demeurant, mais nécessaires pour une future Reine.

« Vous pouvez les prendre si vous voulez... Mais à la condition de me les rendre ! »

Une telle familiarité devait peut-être surprendre un peu Kami, elle qui venait en-dehors de la capitale, et où on avait parfois tendance à sacraliser les Ivory. Après tout, leur légende était impressionnante. Depuis que Nexus existait, les Ivory avaient toujours régné sur le royaume, une dynastie unique, ce qui était exceptionnel. Et le caractère tragique de l’histoire d’Elena ne faisait que renforcer cette aura...

Néanmoins, par-delà les sourires, et cette assurance qu’on pouvait percevoir chez elle, une profonde mélancolie semblait régner au fond des yeux d’Elena...

« Y-en-a-t-il un qui vous ferait plaisir ? Ne me dites pas que vous les avez déjà tous lu ! »

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Le palais d'ivoire / Re : L'Oiseau Noir et l'Or Blanc [PV: Elena Ivory]
« le: lundi 12 février 2018, 00:53:16 »
« Il n’y a aucune honte à l’admettre, Nexus n’est pas la plus grande ville du monde pour rien... »

Jamiël était sincère. Même aujourd’hui, elle se perdait encore ! Les Îles Mélisi étaient minuscules en comparaison. Jamiël avait entendu parler de l’immensité de Nexus, par le biais des marins qui l’évoquaient, tout comme Nöly. Mais, pour autant, quand les deux femmes étaient arrivées à Nexus, elles n’en avaient tout simplement pas cru leurs yeux. Nexus était... Gigantesque, tout simplement. C’était une ville dans laquelle on ne s’ennuyait pas, mais où on se fondait dans la masse. Il n’y avait guère que le Palais d’Ivoire qui dominait l’immensité de la ville, donnant très aisément la folie des grandeurs.

Jamiël marcha donc le long du parc, souriant quand Serenos lui prit la main... Et le laissa faire. Serenos lui raconta alors son long voyage pour rejoindre Nexus. Meisa était plutôt éloignée de Nexus, de sorte que le voyage était plutôt long, mais aussi l’occasion de voir bien des choses fascinantes. Terra recelait après tout de merveilles en tout genre.

« Des Wyverns des mers... J’en ai déjà vu une fois, ce sont des créatures très impressionnantes. Et vous n’avez pas croisé de sirènes ? Ce sera peut-être pour une prochaine fois... »

Les Nexusiens étaient proches de la mer, mais les Mélisains vivaient dans la mer, près d’un vaste océan. Ils étaient proches du royaume océanique d’Arcnos, peuplé de sirènes. C’était plus ou moins le dernier royaume connu avant le Grand Océan, où tous les dangers étaient possibles. Là aussi, Jamiël en savait quelque chose. Serenos avait en tout cas fait bon voyage.

Jamiël sourit intérieurement. Tandis que le duo s’approchait de la sortie du parc, il lui demanda si elle comptait se marier, elle aussi.

« Pour l’heure, pas vraiment... Je fonderai une famille quand je trouverai quelqu’un pour en fonder une avec moi. Il ne faut pas brûler les étapes. Et toi, j’ai eu ouï-dire que tu allais bientôt te marier, non ? »

De simples rumeurs qui circulaient dans les coursives du Palais d’Ivoire, mais Jamiël ne savait pas jusqu’à quel point elles étaient fondées. Après tout, Meisa était éloignée, de sorte que les informations obtenues sur ce royaume étaient toujours à prendre avec des pincettes de rigueur. Jamiël n’insista guère. Est-ce que Serenos lui faisait du charme ? L’idée l’amusait, mais elle savait qu’il avait toujours été davantage attiré par Nöly.

« En tout cas, Nöly sera très heureuse de te revoir... Et je crois que tu n’as jamais vu Liam, non ? Il est... Bien différent de ce que Nöly craignait. »

Le mariage entre les deux avait été motivé par des raisons politiques, mais ils s’aimaient vraiment. Liam avait tenu à s’en assurer avant d’accepter la main de Nöly, venant la voir discrètement la nuit, s’entretenant avec elle, mais respectant la tradition, ce qui fait qu’ils avaient fait l’amour pour la première fois après avoir été unis par les liens sacrés du mariage.

Tout en dévissant, le duo rejoignit l’entrée du massif Palais d’Ivoire, immense structure juchée sur une énorme falaise. Les gardes postés à l’entrée refusèrent l’entrée à Serenos, et Jamiël sourit doucement.

« Je me porte garante de Serenos Sombrechant, au demeurant Roi de Meisa, Messieurs. Il est l’invité officiel de Madame la Reine. »

Les gardes se regardèrent entre eux, visiblement circonspects, ne s’attendant pas à ce qu’un Roi se travestisse. Une erreur commune chez bon nombre de gens, les Meisaens ayant tendance à rester très efféminés pendant de nombreuses années. Jamiël parlait en connaissance de cause, car elle aussi s’était déjà fait prendre à ce piège.

« Et son épée dispose d’enchantements magiques qui fait qu’ile st plus sage de la laisser sur lui. Vous ne croyez tout de même pas que le Roi de Meisa pourrait en vouloir à la vie de la Reine ou du Roi ?
 -  Hum...
 -  Très bien, très bien, Dame Jamiël, nous ne pouvions pas savoir. »

Jamiël les remercia, et le duo rentra. Ils rejoignirent ainsi la cour d’entrée du Palais d’Ivoire, un parvis en marbre très blanc, avec plusieurs fontaines, de multiples drapeaux, et une façade colossale.

« Plutôt grand, non ? Je me sentais tellement minuscule la première fois que je suis venue ici... Et je ne te parle pas de Nöly, elle était tellement terrorisée que la première chose qu’elle a demandé à Liam, c’était l’emplacement des toilettes ! » se remémora Jamiël, riant elle-même au souvenir de cette anecdote.

Et, maintenant, c’était au tour de Serenos de contempler le Palais d’Ivoire...

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