Chacun des membres de ce groupe de misérable, jouit d'un caprice personnel, l'un palpant cette chair si douce et lisse, l'autre tentant d'accoler maladroitement ses lèvres aux siennes, dans un grotesque baiser... Aucun d'entre eux ne délaissa cette opportunité, savourant ce corps qui atteignait un degrés de douceur et de sensation que les prostitués ne purent simuler, néanmoins, chaque entreprise de leur part, souillait le corps destiné à de meilleurs traitements...
Le vent se levait lentement, s'engouffrant dans les multiples ruelles, allant se heurter à l'impasse où se jouait ce spectacle abject qui frise le dégout, transportant un parfum funeste, qui peine et désempare, la Mort...
Les misérables insensibles poursuivirent leur tache, préoccupés et obstinés, jusqu'à l'apparition d'un être ténébreux...
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Dont les iris reluisant d'une lueur étincelante, perçaient l'obscurité... Chaque entreprise s'estompa pour tenter d'analyser l'être apparut... Conservant l'espoir de retrouver rapidement cette chair délaissée et à présent reposée... Ses pupilles pénétrante influèrent leur âme, les soumettant à des prémonitions de mauvaise augure, où chacun se vit souffrant d'un mal atroce, si proche de la Mort personnifiée, qui jouissait d'un plaisir, sans mettre de point d'exclamation à leur agonie déroutante...
L'être qui commande à la Mort, entrepris sa démarche, lente... Le tintement de ses pas s'entrechoquait contre les parois des murs structurant la ruelle, en un écho lugubre... Tous les misérables se ruèrent vers cette potentielle menace, tous désemparés, apeurés, affolés... À peine leur entreprise eut aboutie, qu'ils s'écroulèrent au sol, vivant cette prémonition, torturés par un mal profond et inexpliqué... Ils bavaient sur eux, salive dégoulinant des commissures de leur lèvres affadies par l'agonie, s'agrippaient à leur vêtement, inapte à respirer, même de manière saccadée... Leur globes oculaires se révulsèrent sous la douleur intense... Seule les larmes substituaient les mots et les cries...
La marche de Thanatos ne s'était estompée, à chaque fois qu'il dépassait un corps agonisant, l'enveloppe charnelle voyait l'âme qui l'habitait faucher impétueusement par la mort... Une fois tous dépassés, les corps furent en état d'inertie... Morts... Conservant leur visage torturé par le mal, figé à jamais...
Le chef du groupe relâcha la fille de son étreinte, obsédé par le fléau qui vint amasser l'âme de ses compagnons, désemparé, il se rua de même vers l'être divin serein qui plongea brutalement sa main dans la bouche du misérable qui posa un genou à terre, n'ayant même plus la force de lever ses bras... Thanatos sembla saisir autre chose que sa luette, ou sa langue...
Soit plus éloquent, misérable créature...
Sa main spirituel étreignit l'âme, qu'il retira lentement, une forme de fumée, abstraite, sortie de cette bouche, le corps fébrile souffrait de mille maux, ne s'étant résigné à sa fin, l'âme s'agrippa à son corps... Mais sa lutte fut vainement menée, bien au contraire et pour le bon plaisir de Thanatos, elle se déchira... Le corps inerte tomba, sans vie, conservant des bribes de son âme effroyablement extirpée...
Dans sa main, fut étreint l'essence spirituelle de son corps, sa vie, toute déchirée, comme un vêtement rugueux... L'on dit que les méfaits et les vices d'une personne ne se voit pas à l'exterieur, mais à l'intérieur... En effet, l'âme laissa planer dans l'atmosphère une odeur nauséabonde en plus d'être tachetée de sombre couleur relatif à ses méfaits passés...
L'enfer te sied à merveille...
Relâchant l'étreinte, Thanatos claqua des doigts, l'âme en apesanteur disparut... Ses pupilles prirent l'instant d'après pour cible la jeune fille précédemment malmenée... Une serviette immaculée et soyeuse apparut dans sa main droite, s'approchant lentement de la jeune fille, l'être qui commande à la mort, le déposa sur sa joue, longeant son front, ses lèvres, son nez, son menton... Son visage sali redevint éclatant de vie, sa peau ternie retrouva son teint magnifique et sa douceur...
Ta Mort n'est pas pour cette heure...
Retirant lentement la serviette, qui disparut dans sa main, ses pupilles pénétrèrent les siens...
La lueur de tes iris, en dit long sur toi...
Tels furent les mots qui brisèrent le silence étendue... L'âme de tout être, mortel ou immortel, était translucide aux yeux de celui qui commande à la Mort... Ses pupilles s'attardèrent précédemment sur ces blessures rapidement cicatrisées, ses doutes s'avérèrent justifiés, il s'agissait bien du corps d'une immortelle... Ses iris luisant reflétèrent la jeune fille, prit dans un déluge de réflexion, tout en entretenant une expression fade... Son attention ne porta aucunement à ses remerciements et ses données erronés...
Inutile de poursuivre vainement cette voie grossière, tu ne parais aucunement chaste et pure...
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La froideur dont il fit preuve fut déconcertante, sans gêne et désinvolte, conscient de détenir un pouvoir insondable et effroyable, conscient d'être l'ennemi implacable de l'humanité... Conscient d'avoir le dernier mot sur ce monde... Même les immortelles n'y échappaient dès lors où leur âme étaient scellé dans un corps... Indéniablement différent et unique, sa volonté soumettait l'essence des corps, sans laisser de traces physiques... Il n'est qu'un souffle qui éteint le feu éphémère d'une bougie...
La haine est un poison…
Elle prend son essence dans chaque parties de notre corps ; comme un fluide visqueux qui remonte lentement jusqu’à la tête en contractant chaque muscles jusqu’à les faire trembler. Elle brule tout ce qu’elle touche et lorsqu’elle nous tient ; la seul envie que l’on a, est de la déverser sur l’objet de notre haine. La mâchoire se serre, les lèvres se pincent. Notre instinct nous ordonne de détruire, de massacrer tandis que notre raison peine à l’en empêcher…
Selene ne tremblait pas mais la haine était bien la circulant dans son corps comme un monstre cherchant la sortie de sa prison. Son sourire était toujours là, fidèle rempart au monde extérieur. Ce garçon lisait en elle comme dans un livre. Elle le détestait pour ça, elle le détruira pour ça. Cela prendra trente secondes ou trente siècles mais elle fixera ses yeux de feu et elle regardera la flamme mourir…
Elle réalisa qu’elle était bien trop furieuse pour prendre des décisions intelligentes ; les émotions ne devaient jamais guider une décision. Sans prêter attention au garçon ni à son sourire moqueur, elle s’assit en tailleur et ferma les yeux. Son sourire avait disparu, seul la concentration était lisible sur son visage.
A la fois
Océan et étoile
Les ailes de guingois
Pourtant je vole
Elle récite le mantra d’une voix si basse qu’elle doutait que le garçon puisse en saisir les paroles. Même s’il les entendait, il ne comprendrait pas car il n’y a rien à comprendre. Le mantra ne signifie rien ; ce n’est d’ailleurs pas sa fonction.
Lorsque son esprit fut en paix elle ouvrit enfin les yeux.
Asseyez-vous près de moi et parlons je vous prie.
Sa voix était calme et douce. Pour appuyez sa demande elle invita le jeune homme d’un mouvement ample de sa main droite, la main gauche tenant toujours la dague.