Le Grand Jeu
Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Complexe d'études secondaires et supérieures => Salles de cours et bibliothèque => Discussion démarrée par: L'Ordre de la Croix du Sud le vendredi 03 janvier 2014, 18:42:40
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Deux blondinets marchent dans Seisuku. Des faux jumeaux, mais on pourrait dire des vrais. Ils marchent au même pas, avec le même sourire espiègle gravé sur la figure. Ils marchent vers le lycée de la ville. Pourquoi ? Parce qu’ils ont quelqu’un à voir. Une fille qui s’appelle Nyu et qui intéresse beaucoup l’Ordre de la Croix du Sud.
Heureusement, ils ont un informateur, ou plutôt une informatrice, au lycée. Si elle n’était pas là, non seulement ils n’auraient probablement jamais entendu parler de Nyu, mais dans le cas contraire ils auraient sûrement dû la chercher pendant des heures. Mais elle est là, alors les jumeaux savent exactement où aller et quand y aller.
Les deux adolescents entrent sans aucun problème dans le bâtiment. Le pouvoir de Nathan est décidément bien utile… Ils se dirigent directement vers la salle de cours indiquée par Andizia. Une fois arrivés, ils attendent contre le mur, de chaque côté de la porte. Et ainsi, à la fin du cours, ils n’ont qu’à attendre de voir la jeune fille décrite par leur amie. Sitôt qu’elle passe la porte, Nathan l’attire à lui.
-Salut ! On voudrait te parler, ça prendra juste cinq minutes.
Il retient Nyu par le bras, sans trop serrer pour ne pas lui faire mal, pendant que les autres élèves s’en vont. Puis tous les trois rentrent dans la salle.
-Pardon si on te dérange, mais c’est important.
Grand sourire sur les lèvres, les jumeaux ont juste l’air de deux enfants débordants de gentillesse et de curiosité, ce qui n’est pas si éloigné de la vérité. ... En fait si.
-Est-ce que tu as entendu parler de Terra ?
La question peut paraître étrange, mais de la réponse dépendra la suite de la conversation.
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Nyu finissait sa première journée au lycée de Mishima. Pfiou, que c'était compliqué ! Elle n'y comprenait pas grand chose, mais était avide d'apprendre. Car, selon Kouta, l'apprentissage était le meilleur moyen de se construire. Et elle lui faisait totalement confiance. Pour quel sujet que ce soit. Trois cours : sciences, langue anglaise, et maths. Sciences, elle s'était contentée de regarder les images sur son livre, l'air totalement perdue devant tous ces termes écrits. En effet, elle ne savait pas lire. Elle n'avait jamais apprit de sa courte vie. Langue anglaise, la prof avait été assez compréhensive, et elle avait réussi à comprendre un peu de ce qu'elle disait. Math, elle avait été totalement larguée du début à la fin. On arrêtait pas de lui parler de X, et elle ne comprenait pas du tout ce qu'était ce X. Il fallait le trouver, mais on lui donnait que très peu d'infos.
Elle sortait d'ailleurs de ce cours de math quand elle fut abordée par deux ados blonds. Une fille et un garçon, se ressemblant assez. Mêmes yeux bleus, même air malicieux.
Salut ! On voudrait te parler, ça prendra juste cinq minutes.
Sans même lui laisser le temps de réagir, il la retint par le bras alors que la salle se vide. Elle a tout de même le temps de placer un Oui, bien sûr ! avant qu'ils rentrent à nouveau dans la salle. Elle avait toujours son bonnet vert qui cachait ses deux petites cornes. Il referma la salle pendant que la fille lui dit :
Pardon si on te dérange, mais c’est important.
Est-ce que tu as entendu parler de Terra ?
Terra ? Jamais entendu parler. En même temps, il y avait tellement de choses qu'elle ne connaissait pas... Elle répondit avec un grand sourire :
Non, désolé ! Je connais pas, mais je connais pas tout. Vous pouvez m'expliquer ?
Terra ? Qu'est-ce que ça pouvait être ? Une marque de brosse à dents ? Un nouveau groupe de musique à la mode ? Tout était possible, même le plus improbable...
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Heureusement, Nyu se montre coopérative. Elle ne résiste pas quand Nathan lui prend le bras et les suit sans discuter dans la salle. Elle a même l’air plutôt enthousiaste.
"C’est presque flippant, autant d’innocence."
Par contre, elle ne connaît pas Terra. Les jumeaux laissent échapper, avec une synchronisation parfaite, une légère grimace de dépit.
Va falloir qu’on lui explique. Tu t’en occupes, frangine ? Moi et le blabla…
Je sais. Bon, Nyu, euh… Ici, c’est la Terre, t’es au courant ?
Nathalie sent qu’elle va s’embourber dans des phrases qui ne mènent nulle part, mais elle se force à continuer.
Eh bah, y a pas que la Terre qui existe. Il y a un autre monde qui s’appelle Terra, un monde plein de trucs bizarres dont tu n’as sûrement jamais entendu parler. Des gens qui ne sont pas humains, de la magie, des tas de trucs géniaux.
Ouais ben y a pas que des trucs géniaux, faut pas oublier. Y a aussi le racisme et l’esclavage.
Nathalie jette un regard noir à son frère. Il a voulu qu’elle parle, alors il se tait ! N’empêche qu’il a raison.
C’est vrai, il y a des gens, et malheureusement ils sont très nombreux, qui pensent que les humains sont supérieurs et que les autres créatures doivent être leurs esclaves. Euh… Tu sais ce que c’est un esclave, rassure-moi ?
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Quand Nyu avoua ne pas connaître Terra, les deux blonds firent une petite grimace qui n'échappa pas à Nyu. Peut-être que c'est très connu et que c'est étrange qu'elle ne le sache pas... De toute façon, ils lui expliqueront certainement !
Va falloir qu’on lui explique. Tu t’en occupes, frangine ? Moi et le blabla…
Nyu sourit alors à la jeune fille. Elle était tout ouïe. Elle qui voulait apprendre, elle était servie !
Je sais. Bon, Nyu, euh… Ici, c’est la Terre, t’es au courant ?
La Terre... Oui, elle se souvient ! C'est la planète sur laquelle ils sont ! Un espèce de caillou gigantesque dans l'espace, tournant autour du Soleil, le truc jaune qu'on voit et qui est très lumineux !... Oui, c'est ça !
La Terre ? Oui, bien sûr !
La fille lui répondit alors sans tarder :
Eh bah, y a pas que la Terre qui existe. Il y a un autre monde qui s’appelle Terra, un monde plein de trucs bizarres dont tu n’as sûrement jamais entendu parler. Des gens qui ne sont pas humains, de la magie, des tas de trucs géniaux.
Elle fut rapidement coupée par le garçon.
Ouais ben y a pas que des trucs géniaux, faut pas oublier. Y a aussi le racisme et l’esclavage.
Racisme... Esclavage... Deux mots qui n'éveillait rien dans sa mémoire, mais une pointe dans sa poitrine. Lancinante. Rageuse. Encore un petit point, elle allait grossir. Nyu le savait, le sentait au fond d'elle-même. Sans savoir pourquoi, ces deux mots lui inspirèrent un dégoût incommensurable.
C’est vrai, il y a des gens, et malheureusement ils sont très nombreux, qui pensent que les humains sont supérieurs et que les autres créatures doivent être leurs esclaves. Euh… Tu sais ce que c’est un esclave, rassure-moi ?
Non, Nyu ne savait pas ce qu'était un esclave. Mais ce mot... Répugnant... La pointe dans sa poitrine devint rapidement une lance, implacable. Elle recula, l'air effrayée.
Non... Qu'est-ce que vous faites ? Pitié... Arrêtez...
Cette douleur... Elle ne pouvait plus... Le supporter...
Nyu sombra dans l'inconscience.
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Lucy se réveilla. Cependant, sa vision était obstruée par Lui. Le responsable de la malédiction. Celui qui devait élever les Diclonius au rang de seule race sur Terre. Celui qu'elle combattait. Elle était effrayée à chaque fois qu'il tentait à nouveau de la persuader.
Les tiens sont encore prisonniers ! Tu dois les libérer !
Sa malédiction lui parlait. Dans sa tête. Lucy, elle, lui répondait oralement, comme s'il s'agissait d'une personne réelle. Elle semblait déterminée, mais sa voix tremblait.
Non, arrête ça ! Je veux pas... Je veux plus...
De plus, la voix de Lucy était différente de celle de Nyu. Plus grave, plus sérieuse...
C'est ta nature ! Arrête de la renier ! Deviens ma fille !
NON !!! hurla-t-elle.
Soudain, sa vision s'estompa brutalement, et elle pris conscience de la réalité. Une fille et un garçon. Devant elle, en train de la regarder. Ils devaient L'avoir excité. Comment ? Sa malédiction l'attaquait uniquement dans son sommeil habituellement... Elle regarda autour d'elle. Cela ressemblait à une salle de classe. Enfin, de ce qu'elle avait pu en voir... Des tables toutes dirigées vers un tableau blanc, avec des chaises et un bureau. Oui, une salle de classe.
Elle regarda à nouveau les deux jumeaux et sa frayeur se transforma en rage. Elle était en colère, car ils avaient ravivé son vieil ennemi. Sans même qu'elle sache comment. Déjà, leur faire cracher ce qu'ils avaient dit à Nyu. Ensuite, aviser. Sortant ses 4 vecteurs, invisibles à l’œil nu, elle souleva deux tables, une de chaque coté d'elle pour avoir l'air menaçante.
Vous allez me répéter exactement tout ce que vous m'avez dit. Immédiatement !
Oh oui, elle était en colère, et à juste titre. Elle était harcelée par cette malédiction, et ces deux-là la ravivaient sans même lui en toucher un mot.
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Nyu écoutait attentivement. Elle avait l’air de ne pas comprendre, mais au moins elle y mettait de la bonne volonté. Cependant, plus les jumeaux parlaient, plus ils avaient l’impression que quelque chose clochait. Leur interlocutrice semblait perturbée.
Le mot « esclave » fut le déclencheur. Nyu paniqua, elle recula brusquement. Nathan fit un superbe facepalm. Il savait qu’ils venaient de déclencher une catastrophe.
Et de fait, Nyu s’évanouit. Quelques instants plus tard, elle se réveilla. Ou plutôt, son alter ego se réveilla : Lucy. Les jumeaux étaient bien renseignés, grâce à Andizia. Lucy les regarda. Elle semblait effrayée, mais cette frayeur se mua rapidement en colère. Non, pas de la colère. C’était bien pire. Un regard circulaire et elle utilisa la magie pour balancer deux tables. Les jumeaux se réfugièrent derrière le premier objet venu. Non par peur, mais plutôt par prudence.
Vous allez me répéter exactement tout ce que vous m'avez dit. Immédiatement !
Euh… Tout, au mot près ?
Eh, andouille ! Réfléchis un peu.
Puis, s’adressant à Lucy :
D’abord, on t’a rappelé qu’ici, on est sur la Terre. Ensuite on a mentionné Terra. On a dit que…
Que là-bas il y a des créatures non-humaines et de la magie. Et puis Nathan a parlé du racisme et de l’esclavage.
Et là tu as complètement changé d’attitude. Enfin… Tu es devenue Lucy, n’est-ce pas ?
Elle n'était pas certaine que ce soit une bonne idée, mais rien ne l'était, alors pourquoi pas ?
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Les deux humains s'étaient cachés derrière des tables... Normal, mais Lucy s'en fichait un peu. Elle voulait des réponses, et elle les aurait. Coûte que coûte. Leurs paroles étaient hésitantes, mais sans équivoque :
Euh… Tout, au mot près ? demanda la fille.
Eh, andouille ! Réfléchis un peu, l'apostropha-t-il. Puis, il s'adressa à Lucy :
D’abord, on t’a rappelé qu’ici, on est sur la Terre. Ensuite on a mentionné Terra. On a dit que…
Que là-bas il y a des créatures non-humaines et de la magie. Et puis Nathan a parlé du racisme et de l’esclavage.
Et là tu as complètement changé d’attitude. Enfin… Tu es devenue Lucy, n’est-ce pas ?
La tête... Lucy avait mal à la tête. Un peu à cause des révélations, beaucoup à cause de la malédiction. Attend... Un autre monde ? C'était quoi ce bordel encore ? Ce seraient pas des allumés par hasard ? En tout cas, ils ont du cran. Et des informations. Personne, à part sa famille d'accueil en qui elle avait confiance ainsi qu'elle-même n'était au courant pour la bi-personnalité de Lucy. Même Nyu l'ignorait. C'était mieux pour son intégrité. Elle s'était mise d'accord avec Kouta pour ne pas lui en parler, car cela l'affecterait beaucoup. Bon, déjà mettre tout ça au clair.
Elle reposa les deux tables qu'elle portait en essayant de pas faire trop de bruit. Elle avait déjà assez hurlé comme cela.
Ok les allumés... Je sais pas qui vous êtes, ni comment vous avez eu ces informations sur moi, mais vous avez intérêt à ne pas m'avoir raconté des conneries. C'est quoi cet autre monde ?! Je veux le voir de mes propres yeux !
Si ils lui avaient menti, Lucy songeait doucement à les tuer. D'une, ils en savaient trop sur elle. De deux, ils risquaient à nouveau de déclencher la malédiction. Et si ça se trouve, elle serait assez forte pour laisser des séquelles irréversibles.
[HRP : Les vecteurs n'ont strictement rien à voir avec une quelconque forme de magie.]
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Bon, OK. Ils avaient peur. Mais juste un peu. Ils ne savaient pas trop comment allait réagir Lucy maintenant qu’elle était réveillée. Pour l’instant, elle avait juste l’air de quelqu’un en colère, avec une légère impression de mal de crâne, mais ils avaient peut-être juste mal vu.
Elle reposa doucement les deux tables, qui jusque là étaient comme en lévitation dans les airs. Nathalie avait déplacé sa coupole d’anti-magie vers Lucy, mais ça n’avait eu aucun effet. Comment pouvait-elle faire ça sans magie ?!
Elle leur parla à nouveau, plus calmement. Elle voulait voir Terra. Les jumeaux retinrent un sourire triomphant. S’agirait pas de la foutre encore en rogne…
Concernant qui on est, ça aurait dû être la deuxième partie de la discussion, mais peut-être que t’as plus trop envie de discuter, là…
Et encore, elle avait fait très attention à ses mots. Elle n’avait pas dit exactement ce qu’elle pensait, ça aurait à coup sûr eu un effet désastreux. Nathan, lui, ne prit pas autant de précautions. Il se leva et fit quelques pas vers Lucy.
On va t’emmener sur Terra si tu veux, mais à une condition. Tu ne dois pas faire…ce que tu as fait avec les tables, devant les gens. Si un esclavagiste te voit, tu auras des ennuis, et c’est pas dit qu’on réussira à t’aider.
Il tendit la main comme pour serrer celle de la jeune fille. Il souriait.
Marché conclu ? Tu viens avec nous ?
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Lucy sentait qu'ils se calmaient. Alors que la fille la prenait toujours avec des pincettes en disant Concernant qui on est, ça aurait dû être la deuxième partie de la discussion, mais peut-être que t’as plus trop envie de discuter, là…, le garçon fut un peu plus direct. Il se releva et s'approcha d'elle.
On va t’emmener sur Terra si tu veux, mais à une condition. Tu ne dois pas faire…ce que tu as fait avec les tables, devant les gens. Si un esclavagiste te voit, tu auras des ennuis, et c’est pas dit qu’on réussira à t’aider.
Lucy eut un sourire moqueur. Comme si elle était complètement idiote... Il tendis le bras pour lui serrer la main.
Marché conclu ? Tu viens avec nous ?
Lucy voulut lui faire une surprise. C'est pourquoi elle lui serra la main, mais avec un de ses vecteurs. Dans le même temps, elle étudiait sa réaction tout en disant :
Me prend pas pour une idiote. Et de toute façon, je n'ai croisé personne autre que des gens comme moi qui peuvent rivaliser avec moi. Je vous suis, je suis curieuse de voir votre délire, ou alors de constater que vous êtes des dérangés mentaux qui s'en prennent à quelqu'un de plus forte qu'eux.
Elle lâcha sa main et commença à se diriger vers la sortie. Alors qu'elle était au niveau de la fille, toujours planquée, elle se tourna vers elle et lui dit :
J'vais pas te bouffer, tu sais ! Seulement te décapiter... Enfin, ça, c'est si vous m'avez raconté des salades.
Il y avait toujours la possibilité que l'armée personnelle du centre l'avait retrouvée, et que ces deux-là en faisaient partie.
[HRP : suppose que je te suis, ça ira un peu plus vite :)]
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Lucy sourit. Un sourire qui se payait la tête de Nathan, mais il s’en moquait complètement. Du moment qu’elle ne se mettait pas à lui taper dessus, elle pouvait bien faire ce qu’elle voulait ! Le but de sa phrase était simplement de lui rappeler qu’ils seraient avec elle, qu’ils ne la laisseraient pas se faire la malle…ou se faire capturer.
Quelque chose attrapa sa main. Instinctivement, il referma les doigts dessus, et sourit. C’était une expérience amusante.
Lucy mit en avant le fait qu’elle était intelligente et qu’elle n’aimait pas qu’on sous-entende le contraire. Elle affirma que personne ne l’avait jamais battue à son propre jeu.
Et c’est sûrement pas aujourd’hui que ça va commencer… dit Nathalie de derrière la table où elle était toujours, même si elle n’y était plus qu’à moitié.
La phrase suivante fit sourire les deux jumeaux, qui s’exclamèrent avec une parfaite synchronisation :
Mais nous SOMMES des dérangés mentaux !
Quand Lucy avança vers elle et se moqua d’elle, Nathalie rétorqua :
Je ne suis pas comestible. Et promis, ce n’est pas une tentative d’arnaque. Ceux qui t’ont causé des ennuis, on les emmerde !
On leur crache dessus !
On leur dit…toutes les insultes qu’on connaît, et la liste est longue !
Elle se releva et tous les trois sortirent. Quand ils furent certains d’être hors de vue, les jumeaux prirent chacun un objet dans sa poche et les joignirent.
C’est un…bidule qui permet d’aller sur Terra. Personne ne sait comment ça marche, on l’a même trouvé complètement par hasard, mais c’est efficace et c’est tout ce qu’on lui demande.
Ils activèrent le « bidule » et furent téléportés à Terra, plus précisément à Nexus, non loin de la place.
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Mais nous SOMMES des dérangés mentaux !
Le sourire de Lucy s'élargit un peu en entendant cela. Ils avait dit cela en parfaite synchronisation, signe qu'ils le pensaient vraiment. Ou alors ils prenaient la vie comme un jeu où ils incarnaient des dérangés mentaux. De toute façon, ce n'était pas très important.
Lorsqu'elle avait provoqué gentiment la fille, celle-ci lui avait répondu :
Je ne suis pas comestible. Et promis, ce n’est pas une tentative d’arnaque. Ceux qui t’ont causé des ennuis, on les emmerde !
Son frère avait alors renchérit :
On leur crache dessus !
On leur dit…toutes les insultes qu’on connaît, et la liste est longue !
Leur "compassion" était plus amusante à entendre qu'autre chose. Ils n'avaient pas vécu ce qu'elle-même avait enduré, et il vaudrait mieux qu'ils ne connaissent même pas. Puis elle se releva et ils sortirent. Au bout d'un moment, les deux zigotos, certainement frère et sœur, joignirent leurs mains. Enfin, un objet qu'ils avaient dans la main. Chacun une partie. Elle s'expliqua :
C’est un…bidule qui permet d’aller sur Terra. Personne ne sait comment ça marche, on l’a même trouvé complètement par hasard, mais c’est efficace et c’est tout ce qu’on lui demande.
Lucy en déduit que Terra devait être le nom du monde en question. La vision de Lucy se brouilla, et ils se trouvèrent immédiatement dans une ville médiévale. Elle ne s'y connaissait pas trop en histoire, mais apparemment, ils étaient dans une ville d'un aspect médiéval. Lucy était éberluée. Elle regarda tout autour d'elle. Une rue pavée, des habitations, des gens ayant des habits médiévaux... Et... Quoi ? Une humaine avec... Des oreilles de chats ? Quoi ??? ça existe ça ? Elle la regarda d'un air entre la fascination et l'appréhension. Quel était donc le pouvoir de tous ces gens ? étaient-ils comme elle ? Des mutants avec des pouvoirs dangereux, capable de décapiter quelqu'un ? Tous maudits ?
Elle se retourna vers ses deux "guides" et leur dit d'un air époustouflé :
Ok, je vous crois... Ici, y'a des gens qui se baladent avec des oreilles de chats sans que personne ne soit choqué ?? C'est plutôt... Insolite...
Lucy se croyait tout droit envoyée dans un manga.
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La plaisanterie des jumeaux sur leur prétendue insanité avait fait sourire Lucy, ils estimaient donc avoir gagné une manche. Une manche de quoi ? Bonne question…
La réaction de Lucy en voyant Terra valait les risques qu’ils avaient pris. Elle tourna sur elle-même pour voir le décor. Les jumeaux tendirent les bras dans une attitude tout à fait théâtrale et déclamèrent :
Bienvenue à Terra !
Et plus précisément, bienvenue à Nexus. Cité-Etat gigantesque, peut-être la plus grande de tout Terra.
Et capitale des trucs pas nets, aussi…
Toute époustouflée, hallucinée ou n’importe quel autre adjectif, la jeune fille se tourna vers eux.
Ok, je vous crois... Ici, y'a des gens qui se baladent avec des oreilles de chats sans que personne ne soit choqué ?? C'est plutôt... Insolite...
Ils éclatèrent de rire. Ce n’était pas un rire moqueur, loin de là.
Et encore, ce n’est pas le plus étonnant ! Attends de voir les créatures vraiment bizarres genre les démons.
Ou les dragons.
Ou les… Comment ils s’appellent, déjà ?
Nathan réfléchit quelques secondes. Comme ils étaient jumeaux, ils se comprenaient comme s’ils lisaient dans l’esprit chacun de l’autre.
Les slimes.
C’est ça ! C’est des créatures toutes dégoulinantes qui peuvent prendre n’importe quelle apparence.
Elle prit Lucy par la main pour l’entraîner un peu plus loin.
Viens, on va te montrer deux ou trois trucs.
Et les trois jeunes gens partirent explorer la ville, en commençant par les endroits les plus agréables à voir. La suite viendrait plus tard…
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Les deux jumeaux qui l'encadrait éclatèrent d'un rire franc lorsqu'elle dit sa réplique. Ils semblaient être habitués à ce genre de réaction. En même temps, qui ne le serait pas ? Déjà, elle acceptait le fait que ce genre de personnes puisse exister. D'ailleurs, ils lui parlèrent d'autres créatures, comme les dragons et les slimes. Concernant les Démons, elle fut beaucoup plus dubitative. Celui qui était responsable de la malédiction ressemblait beaucoup à un démon. Enfin, les ailes en moins, et les bandelettes de gaze en plus... La fille lui prit la main et l'incita à avancer, découvrant ainsi la ville.
Ils visitèrent un bazar, rempli de choses diverses et variés. La plupart étaient inconnus de Lucy. Non seulement elle ne reconnaissait aucun produit local, mais aussi beaucoup de produits communs lui échappaient, du fait de son éducation sommaire. Elle s'amusa à regarder des démonstrations en tout genre, de gens qui voulaient absolument lui vendre quelque chose. Elle discutait volontiers avec les marchands, en leur expliquant qu'elle ne venait pas d'ici. La plupart en concluaient qu'elle venait d'un petit village aux alentours, et Lucy ne les contredisaient pas. Cependant, l'un d'eux eut une allusion à la Terre. Toujours sans confirmer ou infirmer, Lucy continua sa discussion, comme si de rien était. Elle ne savait pas à quel point la Terre était connue sur Terra.
Ensuite, ils visitèrent une grande place. Il y avait un beau monument fontaine en plein milieu, et de magnifiques architectures du style moyen-âge. Elle s'extasiait devant tant de beaux paysages. Depuis quand Lucy n'avait été aussi heureuse ? Comme libérée de la malédiction qui lui pesait sur ses épaules ? Elle se sentait revenue en enfance, notamment avec ses bons moments passés avec Kouta, dans l'insouciance de la jeunesse. Elle était telle une gamine, qui voulait tout découvrir le plus vite possible. Cependant, la réalité revint au galop.
Alors qu'ils quittaient la place, Lucy recroisa la fille avec les oreilles de chats du coin de l'oeil. Cependant, elle était... Quoi ? On la tenait par les oreilles ?? En effet, deux hommes étaient derrière elle. Et la fille, du même age que Lucy, sinon moins, semblait résignée. Comme si c'était son sort. Faisant fi des avertissements donnés par ses guides, Lucy les repoussa doucement mais fermement avec un vecteur chacun et s'avança vers le trio et se planta devant les deux hommes. Ceux-ci regardèrent l'humaine avec dédain.
Eh, pousse-toi !
Lucy caressait l'idée de tordre le cou de ces deux hommes. Non, pas assez prudent. Elle se trouvait dans un territoire totalement inconnu, peut-être même hostile. Elle leur lança, du ton le plus froid qu'elle puisse faire :
Qu'est-ce que vous faites là ?
Le second homme eut un petit rire et lui répondit :
Eh, ça se voit pas ? On amène cette Neko au marché des esclaves ! Alors maintenant dégage !
Sans bouger d'un pouce, et toujours aussi froide et déterminée, elle continua :
C'est quoi son prix ?
Tu viens d'où toi ? C'est aux ventes aux enchères ! Les prix montent tout le temps !
A ce moment, ses 4 vecteurs fusèrent. Deux pour chacun des énergumènes qui lui faisait face. Elle les étrangla à moitié et les suréleva d'à peine deux centimètres, juste pour qu'ils ne sentent plus la terre sous leurs pieds.
Contre-proposition. Je l'achète contre vos deux vies. Et pas d'entourloupes, ou je vous tord le cou immédiatement. Et surtout, ne vous avisez pas de sortir une arme derrière mon dos, où je vous tranche en deux. Littéralement.
Lucy ne plaisantait pas, et avait dit ça sur un ton beaucoup plus cruel qu'auparavant, mais aussi plus bas, pour ne pas se faire remarquer des autres gens qui passaient aux alentours. Ses victimes étaient en train de manquer sérieusement d'air. La preuve, l'un d'eux lui répondit :
D'accord... Maintenant... Laisse-nous... Respirer...
Elle les libéra. Dans un même geste, ils portèrent leurs mains à leur cou et respirèrent à nouveau de grandes bouffées d'air. Elle en avait fini avec eux. Elle avisa la Neko - puisque c'était sa race - des yeux.
Suis-moi, j'ai des questions à te poser.
Puis elle se tourna en direction des jumeaux.
On a pas un endroit tranquille où parler ?
Elle remarqua du coin de l’œil que l'un des deux esclavagistes était en train de tirer une épée de son fourreau. Un vecteur fusa et l'épée se coupa en deux, le manche désolidarisé de la lame. Ils prirent tous deux peur, tournèrent les talons et s'enfuirent en courant. Lucy regarda autour d'elle. Apparemment, elle n'avait pas trop attiré l'attention, ce qui était le but recherché. La Neko, encore éberluée devant ce qu'elle venait de vivre, se prosterna devant sa nouvelle propriétaire. Lucy, le regard toujours tourné vers les jumeaux, n'avait pas remarqué son geste.
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Les jumeaux faisaient visiter la ville à Lucy. Plus ils lui montreraient de choses fascinantes, plus elle serait encline à les écouter par la suite. Cependant les choses se précipitèrent quand arrivèrent les esclavagistes et leur prisonnière neko. Voyant le regard de leur camarade, Nathan lui prit le bras et lui murmura à l’oreille un rappel de leur marché.
Mais elle ne l’écouta pas. Elle les empêcha, elle seule savait comment, de la retenir et alla directement bloquer la route aux deux hommes.
Eh, pousse-toi !
Tiens, les ennuis commencent… soupira Nathan, résigné.
Lucy parla. Elle était en train de…négocier ?! Sans blague, elle voulait acheter la Neko ?!
Contre-proposition. Je l'achète contre vos deux vies. Et pas d'entourloupes, ou je vous tords le cou immédiatement. Et surtout, ne vous avisez pas de sortir une arme derrière mon dos, où je vous tranche en deux. Littéralement.
Rectification : elle voulait qu’ils ne l’aient plus. Les jumeaux eurent malgré eux un immense sourire en voyant les deux esclavagistes soulevés du sol. Le spectacle était assez réjouissant. Nathalie eut tout de même la bonne idée d’aller chercher la Neko pour la protéger d’éventuels coups perdus.
Lucy libéra enfin ses victimes qui, après avoir repris l’air qui leur manquait, filèrent sans demander leur reste. Bon, d’accord, l’un d’eux essaya juste avant de poignarder Lucy, mais la tentative fut étouffée dans l’œuf, alors ça ne valait pas vraiment la peine d’en parler.
La jeune fille voulait parler avec l’ex-esclave. Tournée vers les jumeaux pour leur demander une information, elle ne la vit pas se prosterner devant elle. Nathan s’accroupit près de la Neko pour la relever.
Arrête, tu es libre, tu n’as pas à faire ça.
Nathalie, elle, répondit à la question de Lucy :
Le mieux serait d’aller au repaire de l’Ordre, mais il faut traverser les bas-fonds et c’est pas le coin le plus fréquentable de tout Nexus.
On pourrait aussi retourner sur Terre, la salle de classe était plutôt accueillante…
Ils se tournèrent vers Lucy pour savoir ce qu’elle déciderait. Mieux valait lui laisser l’initiative.
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La fille lui répondit :
Le mieux serait d’aller au repaire de l’Ordre, mais il faut traverser les bas-fonds et c’est pas le coin le plus fréquentable de tout Nexus.
Son frère renchérit :
On pourrait aussi retourner sur Terre, la salle de classe était plutôt accueillante…
Lucy réfléchit un peu. Les bas-fonds, hein ? Bah, comme elle l'avait dit plus tôt, elle ne connaissait personne pouvant rivaliser contre elle, excepté un autre Diclonius. D'ailleurs, l'adversaire la plus puissante qu'elle ait eu à affronter était une fillette d'à peine 6 ans. Un véritable monstre sanguinaire. Autant aller au repaire de cet "Ordre". Avant même qu'elle ait pu parler, elle entendit une autre petite voix :
Maîtresse ?
Elle se retourna. c'était la Neko qui venait de parler. Elle était toujours prosternée devant Lucy, car elle considérait qu'il n'y avait qu'elle qui pouvait lui donner des ordres, et elle n'était tenue d'obéir qu'à elle. Lucy la regarda un peu bizarrement. Elle devait être pas mal endoctrinée celle-là ! Cela prendrait un bon bout de temps avant qu'elle retrouve sa liberté. Elle lui dit, d'un ton plus dur qu'elle aurait voulu :
Relève-toi, tu n'es pas mon esclave.
Elle releva la tête et dit d'un air paniqué :
Mais... Maîtresse... J'ai nulle part où aller... Pitié, ne m'abandonnez pas !
Elle réfléchit un peu. Lucy ne faisait pas encore entièrement confiance à ses guides. Pour elle, ils étaient trop versatiles. Et puis, qui de mieux qu'une ancienne endoctrinée peut soignée une endoctrinée ? Après tout, on l'avait bien persuadée pendant une dizaine d'années qu'elle n'était qu'un monstre tueur d'hommes ! Et voilà le résultat : elle sauve des espèces qu'elle ne connaît même pas !
Si tu tiens tant à m'appeler "Maîtresse", tu peux devenir mon élève.
Les yeux de l'ancienne esclave s'illuminèrent. Oui ! Ils s'assombrirent un peu. Mais c'est quoi ?
Lucy réfléchit un peu. Comment lui expliquer ça pour qu'elle comprenne ? Elle trouva assez vite la solution.
Il y a une seule différence fondamentale entre la relation maître-esclave et la relation maître-élève. C'est que l'élève, contrairement à l'esclave, n'est pas contraint de rester au service de son maître. Il peut partir n'importe quand, n'importe où. Par contre, ensuite, ce n'est pas certain que le maître l'accepte à nouveau...
Mais... Vu que j'ai nulle part où aller, à quoi ça sert ?
Tout simplement, si tu trouves que j'abuse de mes pouvoirs en tant que maîtresse, tu es libre de partir. Ou encore, si un jour, par une occasion quelconque, tu veux partir, tu es libre. Dans cette relation, l'élève a tout autant de devoirs envers son maître que le maître a de devoirs envers l'élève. Déjà, le respect mutuel. Pour l'élève, l'obéissance, et non la servitude. Pour le maître, l'accueil et l'apprentissage, et non l'exploitation. Si tu acceptes de devenir mon élève, il sera de mon devoir de t'instruire, de t'apprendre des choses du quotidien. Faire en sorte que tu prennes un jour ton indépendance. Qu'en dis-tu ?
La Neko semblant réfléchir intensément, Lucy rajouta :
Tu n'es pas obligée de prendre ta décision maintenant. Cela doit être assez dur pour toi. Et j'aimerais rencontrer cet "Ordre", continua-t-elle à l'attention des jumeaux. Elle se retourna vers la Neko.
D'ici que tu aies pris ta décision, je t'invite à nous suivre.
Se retournant à nouveau vers les jumeaux, elle leur lança :
Bon, on y va ?
-
Maîtresse ?
C’était la Neko. Lucy lui dit de se lever. Sa voix était dure. Elle était encore en colère. L’ex-esclave, affolée, insista pour rester avec elle. Lucy lui proposa alors de passer de maître/esclave à maître/professeur, ce qui était une idée tout bonnement géniale du point de vue des jumeaux.
Il y a une seule différence fondamentale entre la relation maître-esclave et la relation maître-élève. C'est que l'élève, contrairement à l'esclave, n'est pas contraint de rester au service de son maître. Il peut partir n'importe quand, n'importe où. Par contre, ensuite, ce n'est pas certain que le maître l'accepte à nouveau...
Wow… Ça c’est de la définition !
Tu l’as dit !
Ils étaient impressionnés. Lucy devait avoir vécu des trucs horribles pour savoir aussi bien comment parler à la pauvre esclave.
Tout simplement, si tu trouves que j'abuse de mes pouvoirs en tant que maîtresse, tu es libre de partir. Ou encore, si un jour, par une occasion quelconque, tu veux partir, tu es libre. Dans cette relation, l'élève a tout autant de devoirs envers son maître que le maître a de devoirs envers l'élève. Déjà, le respect mutuel. Pour l'élève, l'obéissance, et non la servitude. Pour le maître, l'accueil et l'apprentissage, et non l'exploitation. Si tu acceptes de devenir mon élève, il sera de mon devoir de t'instruire, de t'apprendre des choses du quotidien. Faire en sorte que tu prennes un jour ton indépendance. Qu'en dis-tu ?
Cette fois, ils étaient non seulement impressionnés mais aussi admiratifs. Cette fille était géniale ! Elle avait une façon de penser tellement magnifique qu’ils ne regrettaient pas du tout d’être allés la chercher. Il leur semblait de plus en plus que l’Ordre de la Croix du Sud avait impérativement besoin de gens comme elle. Et justement…
Et j'aimerais rencontrer cet "Ordre".
Les jumeaux retinrent un hourra. Dès que Lucy eut le dos tourné, ils tapèrent discrètement dans la main chacun de l’autre. Ils guidèrent Lucy, et donc la Neko, vers les bas-fonds de la ville.
Eh ! Je viens de me rendre compte qu’on ne s’était même pas présentés !
Ah mince alors ! Les choses se sont enchaînées, j’avais complètement oublié. Je m’appelle Nathan.
Moi c’est Nathalie. Comme tu as dû le remarquer, nous sommes jumeaux. Nous faisons partie de l’Ordre de la Croix du Sud, une organisation qui lutte contre l’esclavage.
Au point où ils en étaient, autant tout lui dire en bloc, ça irait plus vite. Et comme elle était déjà sensible à leur cause, ce serait peut-être plus facile de la convaincre.
-
Les deux jumeaux guidèrent Lucy et sa nouvelle élève dans un endroit plus sordide, surnommé les bas-fonds. Rien que le nom donné à cet endroit en disait long. Il n'y avait que très peu de gens, et ils semblaient tous plus louches les uns que les autres. Rentrer dans ce genre d'endroit relevait soit de la stupidité, soit de la connaissance des lieux. Lucy optait pour la seconde solution, bien qu'elle doutait un peu.
Eh ! Je viens de me rendre compte qu’on ne s’était même pas présentés !
A vrai dire, Lucy était persuadée qu'elle en saurait plus sur eux en rencontrant ce fameux Ordre, mais rien ne les empêchaient d'en expliquer un peu avant...
Ah mince alors ! Les choses se sont enchaînées, j’avais complètement oublié. Je m’appelle Nathan.
Moi c’est Nathalie. Comme tu as dû le remarquer, nous sommes jumeaux. Nous faisons partie de l’Ordre de la Croix du Sud, une organisation qui lutte contre l’esclavage.
L'Ordre de la Croix du Sud... Un nom sorti d'un peu nulle part, à l'avis de la mutante. Ce fut la Neko derrière elle qui répondit :
Lutter contre l'esclavage ? Mais comment ?
Elle croisa le regard de Lucy et se mit les deux mains devant sa bouche.
Désolée maîtresse, j'ai parlé trop vite !
Cette dernière eut un regard amusé.
ça prendra certainement un moment, mais tu as le droit de t'exprimer librement...
Elle ne finit pas sa phrase. Elle eut un mauvais pressentiment. Sans savoir pourquoi. Son visage se referma, et elle se concentra sur sa route. Elle écouta la réponse d'une seule oreille. A l'embranchement suivant, où ils devaient se diriger vers la gauche. Avant d'être visible, elle plaça un vecteur sur l'épaule de chacun de ses compagnons de route pour qu'ils s'arrêtent. La Neko émit un petit cri de surprise, et Lucy lui intima de se taire d'un Shht ! qui ne souffrait pas de contradiction. Ce fut d'ailleurs sur ce ton, froid, presque chuchoté, qu'elle continua :
Vous trois. En file indienne derrière moi. Nathan, tu m'indiqueras le chemin lorsqu'il faudra tourner. Euh... Je t'ai pas demandé ton nom... fit-elle à l'attention de la Neko.
Amélie.
Amélie, reste bien derrière nous, tu seras plus en sécurité que si tu cours dans tous les sens. Vous deux, si vous avez un moyen de vous défendre à distance, faites-le. Visez pour tuer, ils se gêneront pas.
L'instinct de conservation. C'est ce sens, exacerbé chez les Diclonius, qui lui a permis de prédire l'attaque. En effet, en tournant, elle vit 4 hommes, dont un qu'elle reconnaissait. Il s'agissait d'un des esclavagistes qui menait Amélie au marché. Ils étaient à une dizaine de mètres d'eux. Aussitôt qu'il la reconnut, il la montra du doigt.
C'est elle !
Lui et un des trois autres sortirent un fusil automatique de facture terrienne, alors que les autres... Faisaient quelque chose qu'elle n'arrivait pas à déterminer. Ce furent ces deux derniers qui inquiétèrent le plus la mutante. Elle pouvait dévier des balles assez facilement, mais des projectiles inconnus...
Sans sommations, ils se mirent à faire feu. Une balle chacun. Une dirigée vers la tête de Lucy, et l'autre vers sa poitrine. Grâce à ses vecteurs, elle les arrêta à deux centimètres à peine d'elle. Les esclavagistes regardèrent bêtement les balles, jusqu'à ce qu'elles partent vers un des deux hommes ne tenant pas d'arme, le perçant au front et à l'estomac. Celui-ci s'écroula, mort avant d'avoir touché le sol. Lucy s'apprêta à soutenir un tir nourri et prépara ses vecteurs. Derrière les jumeaux, Amélia était assise en train de gémir, totalement repliée sur elle-même.
Le tir nourri qu'elle attendait commença. Ils vidaient littéralement leurs chargeurs sur elle. Quant au troisième homme, il lança une petite boule de feu sur Lucy.
-
Le petit groupe avançait rapidement. Il ne faisait pas bon s’attarder lorsque l’on traversait les bas-fonds de la ville. Heureusement, les jumeaux Nat étaient connus parmi les voleurs, assassins et autres criminels du coin pour être les dernières personnes qu’il faut embêter si on tient à la vie. Ainsi, les gens leur jetaient des regards plus qu’explicites, mais au moins on les laissait tranquilles. Et c’était encore le cas aujourd’hui.
Quand Nathalie mentionna l’Objectif, c’est-à-dire le but ultime de l’Ordre ce fut la Neko qui lui répondit par une question tout à fait légitime :
Lutter contre l'esclavage ? Mais comment ?
À la suite de quoi elle s’empressa de s’excuser, ce qui arracha un soupir à la jeune Tekhane.
"Vivement qu’elle comprenne que la liberté d’expression s’applique aussi à elle…"
Elle n’était visiblement pas la seule à le penser puisque Lucy fit à haute voix une remarque similaire.
Comment ? reprit Nathan. Par tous les moyens à notre disposition. Généralement, c’est de la confrontation directe, mais la ruse est aussi de mise. Et puis on…
Il n’eut pas l’occasion de finir son explication : Lucy les avait arrêtés avec ses mains invisibles (qu’est-ce que ça pouvait être d’autre ?) et leur avait dit de se taire. Son ton était sans appel. Elle avait sûrement dû voir ou entendre quelque chose qui ne lui avait pas plu. Qui dans les bas-fonds pouvait bien s’imaginer qu’il pourrait s’en prendre aux jumeaux ? Qui était assez inconscient, ou pas assez bien renseigné ?
Sur ordre de Lucy, puisqu’il valait mieux lui obéir sans discuter, les jumeaux et la Neko, dont le nom était Amélie, se rangèrent derrière elle. L’ordre suivant était plus d’ordre stratégique :
Amélie, reste bien derrière nous, tu seras plus en sécurité que si tu cours dans tous les sens. Vous deux, si vous avez un moyen de vous défendre à distance, faites-le. Visez pour tuer, ils se gêneront pas.
Merci, on n’est pas nés de la dernière pluie…
C'est elle !
Ben tiens ! Revoilà le zigoto de tout à l’heure.
Et de fait, l’homme qui venait de parler, pointant du doigt Lucy, n’était autre que l’esclavagiste qui tenait Amélie par les oreilles quelques minutes plus tôt. Lui et l’un de ses trois comparses étaient armés de fusils. Les jumeaux Tekhans n’en avaient jamais vus de tels, ils devaient venir de la Terre. Mais les balles qu’ils tirèrent n’atteignirent jamais leur cible initiale puisqu’ils furent stoppés puis redirigés vers…l’un des deux autres. Son corps déjà sans vie tomba au sol.
Les jumeaux s’étaient placés en bouclier devant la Neko. Cependant, quand ils virent la rafale accompagnée d’une boule de feu, ils décidèrent de passer à l’action. Nathalie déplaça sa coupole d’anti-magie. Dès qu’elle engloba la boule de feu, cette dernière se dissipa totalement. Nathalie se tourna ensuite vers son frère et fit un signe que lui seul comprenait. Il hocha la tête. Une seconde plus tard, Nathalie était un golem de fer. Elle fonça droit sur l’Esper et…le massacra. Purement et simplement. Il n’y avait pas d’autre mot, vu l’état dans lequel il était quand elle en eut fini avec lui.
Elle changea encore de forme. Cette fois, elle était un aimant suffisamment puissant pour que les armes des deux hommes se retrouvent collées contre elle. Elle retrouva alors sa vraie apparence, un fusil dans chaque main, et les posa au sol.
-
C'est à ce moment que Lucy comprit la merde dans laquelle elle s'était embarquée. En voyant la boule de feu arriver sur elle à grande vitesse, elle essaya de bouger un de ses vecteurs à la vitesse la plus élevée possible pour essayer de créer des ondes qui permettraient de repousser cette boule. Cependant, elle disparut avant qu'elle ait pu faire quoi que ce soit. Elle en conclut assez rapidement que les deux zigotos derrière elle en étaient certainement pour quelque chose, et se concentra à nouveau sur les tirs arrivant sur elle. Enfin, elle essaya...
Elle vit du coin de l’œil une forme bouger à pleine vitesse sur ses assaillants. Lorsque la forme arriva sur eux, elle put la détailler plus précisément. Un... Un homme de fer. Plus gros, plus volumineux... Plus... Destructeur. Elle écrabouilla littéralement le mage adverse, si bien qu'on aurait pu faire de la purée avec ses organes. Paniqués, les deux autres avaient réagi en déplaçant leurs tirs vers le golem, laissant à Lucy un moment de répit. Lucy utilisa alors ce temps pour prendre une balle par vecteur, et les balancer vers les hommes armés... désarmés ?? Dans la même intervalle, le golem s'était transformé en aimant géant, qui avait attiré les armes, puis s'était retransformée en une Nathalie, une arme dans chaque main. Les quatre balles touchèrent les deux hommes encore debout, ébahis, et les achevèrent. Au sens propre. Ils étaient morts.
Lucy resta quelques secondes silencieuse, l'air totalement dépassée par la situation. Quand ils avaient parlé de magie, elle avait prévu les projectiles, comme la boule de feu. Mais en aucun cas la transformation en ces... choses... Derrière Nathan, Amélie rouvrit les yeux, se releva... et contempla le carnage. Une purée d'humain, ajouté à deux hommes transformés en fontaine de sang, et le quatrième totalement vidé de son sang. Elle se dit qu'il valait mieux éviter de provoquer ces trois-là, et s'estimait heureuse d'être tombée sur des gens qui pourraient la protéger. Car, par deux fois déjà, en dépit de son jeune age, elle avait été le butin d'un pillage. Et on profite beaucoup d'un butin, avant de le revendre au marché d'esclaves. Etant esclave depuis son plus jeune age, elle avait du mal à s'habituer à sa toute nouvelle liberté ; aussi, elle ne se permit aucun commentaire.
Retrouvant enfin l'usage de la parole, Lucy dit en regardant Nathalie :
Ok... On... On verra ça plus tard... Euh... Je... Je crois qu'il faut continuer...
Elle voulait être au calme pour pouvoir parler de ça. Et, plus important que tout, elle voulait assimiler ce qu'elle avait vu. La pauvre était totalement désorientée après avoir vu ça. Elle avait vécu dans un monde où la magie n'était qu'un mythe, et elle venait juste d'en avoir une flagrante démonstration.
-
Nathalie regarda avec une pointe de dégoût les quatre cadavres devant elle. Elle haussa les épaules. Après tout, ils l’avaient bien mérité. La jeune fille retourna vers ses compagnons et tapa dans la main de son frère.
Très belle action, frangine. Mais la prochaine fois, évite de traumatiser les autres, d’accord ?
En effet, Lucy et Amélie n’avaient visiblement pas trop apprécié la scène à laquelle elles venaient d’assister. La Terrienne était en état de choc et la Terranide semblait tout simplement terrifiée.
Ok... On... On verra ça plus tard... Euh... Je... Je crois qu'il faut continuer...
Nathalie hocha silencieusement la tête. Elle reprit la route, suivie par son jumeau, et espérant que les deux autres auraient conservé l’usage de leurs jambes malgré le choc. Ce fut apparemment le cas. En chemin, Nathan eut la bonne idée d’expliquer deux-trois trucs :
Nathalie et moi, on est des Espers. Pour faire simple, c’est des humains avec un pouvoir magique. Nathalie a un pouvoir d’anti-magie et je peux transformer les gens et les choses en ce que je veux.
Ils s’arrêtèrent devant une porte en bois complètement défoncée.
On va faire une pause ici. La deuxième partie de la route sera plus compliquée, on va entrer sur le territoire d’un groupe dangereux. Il vaut mieux que vous ayez eu le temps de bien vous remettre les idées en place.
Elle écarta quelques débris et ils entrèrent. L’endroit, mal éclairé, était dans un désordre assez inconcevable. Nathan transforma un de ses cheveux en boule de lumière qu’il posa au centre de la pièce. Ainsi tous purent voir les cinq chaises renversées, la table en miettes, l’armoire miraculeusement épargnée mais vide et les divers objets jonchant le sol. Les jumeaux redressèrent quatre des cinq chaises et invitèrent les filles à s’assoir, le faisant eux-mêmes.
Alors… Vous avez des questions à poser ? Des choses que vous voudriez savoir avant qu’on continue ?
-
Il semblait à Lucy que Nathan avait dit quelque chose, mais elle n'avait pas écouté, encore abasourdie. Lorsque les deux jumeaux reprirent la route, elle les suivit d'un pas qu'elle voulait assuré, comme si rien ne s'était passé. Quant à Amélie, elle en avait vu d'autres. Passé le moment de terreur de l'action, elle réussit à faire abstraction de ce qu'elle avait vu. De plus, puisque les deux blonds étaient des ESPers, elle pourrait certainement utiliser son propre pouvoir. En effet, elle était dotée du don de téléportation. Cependant, elle n'avait pas la mana nécessaire pour l'utiliser. Elle devait donc utiliser les pouvoirs des autres, chose qu'elle pouvait faire sans difficulté, juste en touchant la personne. Toutes les personnes ayant alors un contact physique avec Amélie seraient alors téléportées à l'endroit choisi. Seulement, ayant gardé ses réflexes d'esclave, elle n'en parlerait que si on lui demandait.
En effet, pendant le trajet, Nathan avait expliqué qu'il avait la capacité de transformer n'importe qui en n'importe quoi, et sa sœur pouvait créer un bouclier anti-magie. Lucy se dit que ce serait pratique, tout en gardant le silence. Elle était encore trop sous le choc de ce qu'elle avait vu, et avait du mal à assimiler ce qui était dit. De ce fait, quand Nathalie proposa une pause dans une habitation à la porte forcée, elle soupira de soulagement. L'intérieur était totalement en vrac et très sombre. Une boule de lumière sembla apparaître sur la tête à Nathan, boule qu'il posa au beau milieu de la pièce. Le mobilier était en ruines, excepté une grosse armoire et les chaises. Les jumeaux relevèrent 4 des 5 chaises, s'assirent et invitèrent la Neko et Lucy à en faire de même. Cette dernière ne se priva pas, alors que Amélie resta religieusement debout derrière elle. Nathalie lança la discussion :
Alors… Vous avez des questions à poser ? Des choses que vous voudriez savoir avant qu’on continue ?
Lucy voulait attendre d'être au repaire de ce fameux "Ordre", lieu où elle pourrait poser toutes les questions qu'elle voudrait. C'est pourquoi elle répondit :
Pour moi, si vous pouvez assurer notre sécurité, ça me va. Amélie ?
La concernée tiqua de l'oreille gauche. C'était là l'occasion qu'elle attendait.
Si... Si vous êtes d'accord, je peux vous téléporter...
Lucy se retourna, intéressée. Elle continua :
Mais j'ai besoin de votre participation. Elle regarda les jumaux. En fait, je peux pas le faire seule. J'ai besoin de l'énergie magique d'un être consentant. Parce que même si j'ai cette capacité, je n'ai pas d'énergie magique. Je dois donc utiliser celle d'un d'entre vous. C'est sans danger, et c'est presque instantané. Qu'en dites-vous maîtresse ? finit-elle en regardant Lucy droit dans les yeux. Cette dernière répondit, amusée :
Eh ! C'est pas moi, l'experte en magie ! Et puis tutoie-moi, par pitié ! J'ai l'âge d'être ta sœur, pas ta mère ! Et si ça peut t'aider...
Elle retira alors le bonnet qu'elle gardait tout le temps sur la tête. Ses deux petites cornes apparurent alors. Amélie était bouche bée, et n'arrivait pas à réagir.
-
Les deux filles n’avaient rien dit du trajet. Quand les jumeaux leur proposèrent de s’assoir, seule Lucy le fit, Amélie et ses réflexes d’esclave restant debout derrière elle. Les jumeaux faillirent l’assoir de force. Mais ils se retinrent. La politesse valait mieux que la violence, du moins dans la plupart des cas.
Lucy demanda simplement que les deux Tekhans se chargent de la sécurité du petit groupe. Ils hochèrent la tête. La réponse d’Amélie, elle, fut bien plus intéressante, puisqu’elle proposa de les téléporter !
Tu peux faire ça ?!
Ils étaient impressionnés. La téléportation était un pouvoir qu’on ne rencontrait que très rarement et qui était très utile quand il était bien utilisé. Le point surprenant était que la neko était contrainte de puiser dans l’énergie magique de quelqu’un d’autre pour se téléporter.
Elle demanda l’approbation de Lucy, qui lui renvoya un argument en béton. Après quoi cette dernière enleva son bonnet, dévoilant deux petites cornes dépassant de son crâne. La mâchoire d’Amélie dégringola. Nathalie ouvrit des yeux plus grands que ce qu’elle croyait être capable de faire. Nathan, qui se balançait sur sa chaise, en tomba.
Lucy, est-ce que ce sont des cornes ?
Elle secoua la tête et passa à autre chose. Ils auraient tout le temps d’en parler plus tard.
Bon, euh… Si tu le veux bien Amélie, ce serait génial que tu puisses nous téléporter. Tu aurais dû nous en parler plus tôt.
Une seconde !
Nathan venait juste de se relever et massait son dos endolori par la chute.
Est-ce que tu peux te téléporter à un endroit que tu n’as jamais vu ? Parce que…ton pouvoir est génial, mais ça ne sert à rien si on doit aller à destination à pied avant de pouvoir s’y téléporter.
-
Lorsqu'elle enleva son bonnet, Lucy ne s'attendait pas à tellement de réactions. Elle avait anticipé la surprise, mais pas à ce point? La neko, celle sur qui elle avait le visu, n'arrivait plus à parler sous l'effet de la surprise. Puis elle entendit un fracas. Elle se retourna et contempla Nathalie en train de la regarder avec des yeux tels des balles de ping-pong, et Nathan s'était écroulé sur le sol, faisant tomber sa chaise.
Ben quoi ?
Ce fut Nathalie qui réagit en premier :
Lucy, est-ce que ce sont des cornes ?
L'intéressée réagit, presque violemment :
Vous vouliez que ça soit quoi ? Des bâtonnets de sucette ?
Elle secoua rapidement la tête, comme pour s'enlever cette vision des yeux. Lucy se sentait totalement vexée. Alors qu'elle avait cru pouvoir enfin vivre normalement, sans avoir à se cacher éternellement, voici qu'en fait, le préjugé continuait au-delà de ce monde, alors qu'il y avait des êtres avec des oreilles d'animaux.
Bon, euh… Si tu le veux bien Amélie, ce serait génial que tu puisses nous téléporter. Tu aurais dû nous en parler plus tôt.
Amélie fut comme réveillée d'un rêve, le visage dans le vague. Elle se força à se détacher de la contemplation des cornes de Lucy. Elle allait répondre, mais Nathan, se relevant en se massant le dos, la pris de vitesse :
Une seconde ! Est-ce que tu peux te téléporter à un endroit que tu n’as jamais vu ? Parce que…ton pouvoir est génial, mais ça ne sert à rien si on doit aller à destination à pied avant de pouvoir s’y téléporter.
En effet, elle ne pouvait pas se téléporter à un endroit inconnu. Cependant, elle supposait que Nathan et Nathalie connaissait tous deux cet endroit.
En fait, je peux décider de celui qui choisit la situation. Je peux donc tous nous téléporter à l'endroit que vous avez choisi. Il vous suffit juste de visualiser l'endroit dans votre tête, et de me dire quand c'est bon.
Toujours vexée, Lucy se releva.
Des objections ? Bon, ben c'est décidé. Plus vite on sera arrivé, plus vite on pourra tirer tout ça au clair, finit-elle avec un regard appuyé vers les jumeaux.
Elle prit l'épaule de la Neko. Celle-ci décala alors sa main vers sa nuque en disant :
Il doit y avoir un contact de peau à peau.
La diclonius ne réagit pas.
-
Passée la première minute d’intense surprise, les jumeaux s’étaient rapidement ressaisis. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’ils voyaient quelqu’un avec des attributs physiques non-humains. Même si le coup des cornes, c’était la première fois qu’ils y avaient droit. Ils comprenaient parfaitement la réaction de Lucy.
À la question de Nathan, Amélie donna une réponse rassurante :
En fait, je peux décider de celui qui choisit la situation. Je peux donc tous nous téléporter à l'endroit que vous avez choisi. Il vous suffit juste de visualiser l'endroit dans votre tête, et de me dire quand c'est bon.
Lucy se leva et jeta un tel regard aux jumeaux que l’envie les prit d’aller se planquer dans un trou de souris… Elle posa sa main sur l’épaule d’Amélie, qui la replaça contre sa peau, en l’occurrence sur son cou.
Les jumeaux, un peu honteux, se levèrent à leur tour. Chacun prit une main de la neko.
Nathalie, c’est toi la visuelle.
La jeune fille ferma les yeux et visualisa la porte du repaire de l’Ordre. Elle sentit l’effet du pouvoir d’Amélie et, une seconde plus tard, tous les quatre étaient devant ladite porte. Les jumeaux lâchèrent Amélie.
Wouah… Sacrément efficace, ton pouvoir. Merci beaucoup.
Les jumeaux se tournèrent vers Lucy.
Pardon pour nos réactions tout à l’heure. On a vraiment été nuls.
En fait, c’est la première fois qu’on voit quelqu’un avec des cornes, et honnêtement on s’attendait pas à ce que tu en aies. On croyait que tu avais une apparence totalement humaine.
On est vraiment désolés de t’avoir vexée.
Ni l’un ni l’autre n’osait regarder Lucy dans les yeux, ils fixaient donc le sol. Ils s’en voulaient vraiment d’avoir eu des réactions aussi impolies.
La porte s’ouvrit alors. Un jeune homme aux cheveux bleus posa son regard sur le groupe.
Ah, Raphaël ! On a trouvé Nyu. Enfin… C’est un peu compliqué, on t’expliquera plus tard.
OK. Entrez, c’est un peu le bazar en ce moment dans les rues, on a une espèce de guerre de clans.
Il leur laissa le passage.
-
Les deux jumeaux, en rejoignant Amélie, évitèrent soigneusement le regard de la Diclonius. Après tout, elle était habituée, à force. C'est la désillusion qui fut grande. Elle qui croyait pouvoir enfin vivre normalement sans avoir à se cacher... Et, du coup, elle était un peu jalouse aussi d'Amélie. Bien qu'ayant des attributs d'animaux, elle pouvait vivre ici sans avoir à se cacher.
Lorsque les deux blonds eurent pris chacun une main de la Neko, elle commença à utiliser son sort. Déjà, se souvenir de comment utiliser correctement le flux magique qu'elle aurait en main. En effet, la téléportation était loin d'être le seul sort qu'elle possédait. Bien qu'elle pouvait en lancer aucun en étant seule, elle s'était, au fil du temps, construit un petit glossaire de sortilèges divers et variés, y compris celui d'utiliser l'essence magiques des autres pour son propre usage. En réalité, son pouvoir d'ESPer était le mimétisme. Dès que quelqu'un utilisait un sort, elle pouvait en étudier les traces magiques et l'apprendre à son tour. La raison de la perte de son pouvoir était simple : un jour, elle avait voulu lancer un sort assez puissant. Cependant, elle l'avait mal copié, si bien qu'il aspira toutes ses capacités magiques. Seul le mimétisme fonctionnait toujours. Depuis, elle se contentait de sortilèges de base. La téléportation était le seul assez avancé qu'elle s'autorisait à utiliser, car elle l'avait perfectionné pendant des années, à fuir les différents esclavagistes pour ensuite être à nouveau capturée.
Lorsqu'elle trouva le flux magique de Nathalie et Nathan, elle se rendit compte qu'ils étaient plutôt puissants et complémentaires. Elle caressa l'idée de se faire la belle, mais elle se dit assez rapidement que s'ils n'avaient pas menti, ce serait certainement le meilleur moyen pour elle de s'en sortir décemment.
Nathalie, c’est toi la visuelle.
Elle attendit quelques secondes, puis modula l'essence magiques des deux jumeaux. En réalité, ce n'était pas elle qui lançait le sort, mais eux deux en même temps. Pour une raison qu'elle ignore, seule la magie de Nathalie fut aspirée pour le sort. Il y eut un moment de trouble, et ils se retrouvèrent devant une habitation.
A un moment, Lucy sentit sa vision se troubler, pour changer presque immédiatement après. Ils étaient à un autre endroit. Franchement pratique tout ça... se dit-elle. Malheureusement, Lucy ne possédait aucun pouvoir magique qui pouvait être utilisé par la Neko. Sinon, elle aurait certainement mené quelques vendettas...
Wouah… Sacrément efficace, ton pouvoir. Merci beaucoup.
Amélie était radieuse. Elle sourit jusqu'au oreilles et regarda Lucy dans les yeux, attendant un commentaire de sa maîtresse.
Lucy, quant à elle, vit trois paires d'yeux se tourner vers elle. Amélie avait l'air le plus heureux au monde, et les jumeaux semblaient embarrassés. Dés qu'elle tourna les yeux vers eux deux, ils les baissèrent immédiatement, coupables. Ils s'excusèrent d'ailleurs. Elle faillit s'emporter, mais un souvenir l'en empêcha. Souvenir même assez récent, voire d'actualité. Son propre regard lorsqu'elle avait vu Amélie pour la première fois. Elle savait qu'elle ne pouvait pas les blâmer pour ça. Elle se détendit, et regarda la porte.
On va dire que c'est pas important... Seul l'avenir compte.
En effet, en ce moment même, elle sentait qu'elle jouait le reste de son existence. Quand la porte s'ouvrit, Lucy et Amélie purent voir un homme assez grand et mince, avec une particularité plutôt peu commune : ses cheveux étaient bleus. Lucy haussa un sourcil. Décidément, ce monde est plein de surprises ! Elle avait presque hâte de découvrir la prochaine, comme un enfant ouvrant ses cadeaux à noël.
Ah, Raphaël ! On a trouvé Nyu. Enfin… C’est un peu compliqué, on t’expliquera plus tard.
L'intéressé répondit :
OK. Entrez, c’est un peu le bazar en ce moment dans les rues, on a une espèce de guerre de clans.
Puis il se décala, laissant le groupe cosmopolite entrer. Droit vers l'inconnu.
-
Quand Nathalie la complimenta sur son pouvoir, Amélie sembla tellement heureuse que son sourire dépassait presque de son visage, en plus d’être un peu contagieux. Au moins il y en avait une qui était contente… Lucy, elle, était énervée. Normal, malheureusement. Elle se détendit néanmoins en entendant les excuses des jumeaux. Elle s’était aussitôt tournée vers la porte qui était à côté d’eux. Et de cette porte était sorti Raphaël Timson, le chef de l’Ordre de la Croix du Sud.
Le groupe entra sans attendre. Si guerre des clans il y avait, mieux valait ne pas s’attarder dehors, en effet. Ils passèrent donc la porte pour se retrouver dans ce qui avait l’apparence d’une taverne banale. Sauf que tous les gens assis autour des tables, debout près du comptoir ou n’importe où ailleurs dans la grande pièce avaient un point commun : ils faisaient partie de l’Ordre.
Quelques personnes se retournèrent et saluèrent les jumeaux. Parmi eux on pouvait voir des humanoïdes, certes, mais aussi des créatures assez variées comme des Terranides et même une espèce de boule de gelée qui était en réalité un slime « déguisé » en ballon. Les jumeaux les saluèrent en retour, et tous les cinq allèrent directement s’assoir à une table.
Alors ! commença Raphaël. On va faire les choses correctement, c’est-à-dire en commençant par les présentations. Je suis Raphaël Timson, chef de l’organisation dont font partie tous les gens qui sont ici.
Il tendit la main à Lucy avec un sourire qui aurait mis en confiance le plus paranoïaque des êtres vivants (ou morts).
Cette organisation s’appelle l’Ordre de la Croix du Sud. C’est un nom long et un peu bizarre, j’en conviens, mais il avait un sens particulier pour les fondateurs, alors en général on ne pose pas trop de questions là-dessus.
Il se tourna ensuite vers les jumeaux, leur jetant un regard tellement curieux qu’on aurait dit un enfant de huit ans demandant à ses parents de lui expliquer comme fonctionne telle ou telle machine.
Vous m’avez promis des explications, vous deux. Alors ? J’ai hâte de voir, ou plutôt d’entendre, ce que vous allez me sortir de vos esprits bordéliques.
Ils ne relevèrent pas la demi-insulte. Ils avaient l’habitude de ce genre de moquerie.
En fait, Nyu a une double personnalité, qui se réveille, euh…de temps en temps, on sait pas comment. La deuxième personnalité s’appelle Lucy, et c’est elle qui est avec nous. Voilà. Rien d’extravagant, cette fois.
Pas comme avec le loup-garou le mois dernier. Rien que du presque normal.
Ils sourirent comme deux gamins qui viennent de faire une bêtise. Raphaël éclata de rire et se tourna vers Lucy.
Lucy, donc. As-tu (tu permets que je te tutoie ?) des questions à me poser ou bien les jumeaux t’ont déjà tout expliqué ?
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L'endroit ressemblait comme deux gouttes d'eau à une taverne. Rectification : c'était une taverne. Avec des tables, un bar, un barman, et des clients. Mais quels clients ! Des hommes ressemblant plus à des animaux que des hommes, d'autres genre d'hybrides, et... un... Truc... vert... rond... Qui bougeait. Lucy était franchement étonnée de voir tant de différences avec les bars de la Terre. Les clients étaient... Spéciaux. Presque tous. Quant à Amélie, elle avait l'habitude de rentrer dans des tavernes. C'est d'ailleurs l'endroit où elle se faisait le plus souvent capturer. Certains des clients saluèrent les deux blonds, qui leurs répondirent.
Le dénommé Raphaël les conduisit à une table. Lucy avait l'impression d'être arrivée. Arrivée ou ? Aucune idée, par contre ! Peut-être au beau milieu d'une guerre, d'une rébellion, ou quoi que ce soit d'autre. Mais arrivée quand même. Elle s'assit volontiers, et quand Amélie voulut refaire le coup du "Je reste debout derrière toi", elle la força presque à faire de même, la mettant ainsi sur un même pied d'égalité, chose dont elle n'avait certainement pas l'habitude. En effet, elle était rouge pivoine, et gardait les yeux rivés vers le centre de la table, écoutant néanmoins avec attention la discussion.
Alors ! On va faire les choses correctement, c’est-à-dire en commençant par les présentations. Je suis Raphaël Timson, chef de l’organisation dont font partie tous les gens qui sont ici.
Il lui tendit la main avec un sourire qu'il voulait rassurant. Elle avait vu tellement de fois ce sourire... Pendant 10 années, elle n'avait vu que celui-ci. Enfin, c'était l'expression la plus sympathique qu'elle ait vu durant ces difficiles années. Mais elle ne pouvait plus se laisser bercer par cet artifice. Il n'avait plus aucun effet sur elle, et c'est donc d'une froideur extrême qu'elle répondit :
Lucy. Diclonius.
Elle fut tentée de répondre à sa poignée de main avec un de ses vecteurs, mais elle choisit plutôt la manière traditionnelle. Il valait mieux savoir de quoi il en retournait avant de s'attirer les foudres de cet homme.
Cette organisation s’appelle l’Ordre de la Croix du Sud. C’est un nom long et un peu bizarre, j’en conviens, mais il avait un sens particulier pour les fondateurs, alors en général on ne pose pas trop de questions là-dessus.
Il s'adressa ensuite aux deux blonds, curieux de savoir ce dont ils parlaient un peu plus tôt.
Vous m’avez promis des explications, vous deux. Alors ? J’ai hâte de voir, ou plutôt d’entendre, ce que vous allez me sortir de vos esprits bordéliques.
En fait, Nyu a une double personnalité, qui se réveille, euh…de temps en temps, on sait pas comment. La deuxième personnalité s’appelle Lucy, et c’est elle qui est avec nous. Voilà. Rien d’extravagant, cette fois.
Pas comme avec le loup-garou le mois dernier. Rien que du presque normal.
Raphaël éclata alors de rire. Pourtant, Lucy ne trouvait pas qu'il y ait de quoi. Selon ses souvenirs, un loup-garou était un humain tout à fait normal, excepté les soirs de pleine lune où il se transformait en bête sanguinaire, ne faisant plus la distinction entre ami et ennemi. Il s'adressa à nouveau à Lucy :
Lucy, donc. As-tu (tu permets que je te tutoie ?) des questions à me poser ou bien les jumeaux t’ont déjà tout expliqué ?
Elle sourit doucement. Enfin on allait répondre à ses interrogations. Elle jeta un coup d’œil à la Neko qui n'avait encore eu aucune considération, et qui était restée stoïque pendant la durée de l'échange.
Trop de questions, pas assez de réponses... Si j'ai bien compris, vous êtes une organisation utopiste qui lutte contre l'esclavage, et patati et patata ? Vous proposez quoi aux esclaves récemment libérés ? Seconde question, considérez que je connais rien à votre monde. Explique-moi dans quel monde de taré je suis tombée...
En entendant "esclave" et "libéré" dans la même phrase, Amélie releva la tête et fixa sa maîtresse des yeux. Elle disait donc vrai ? Elle était libre ? Et acceptée par quelqu'un ? Enfin ? Elle la fixait avec les yeux de l'espoir.
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L’attitude froide de Lucy aurait énervé n’importe qui. Heureusement, Raphaël n’était pas n’importe qui. Derrière ses yeux gris qui ne laissaient transparaître que de la curiosité se cachait l’esprit le plus ouvert de tout Nexus. Avec une très légère exagération. Il ne s’offusqua pas de s’entendre répondre sur un ton glacial, avec une économie de mots relativement impolie. Il continuait de sourire et de faire comme si ce n’était pas une conversation à sens unique. Il gardait aussi un œil sur la neko silencieuse, observant attentivement son comportement.
Lucy s’anima enfin quand il lui proposa de répondre à ses questions. Elle sourit.
"J’ai gagné ma journée, j’ai fait sourire un glaçon…"
Extérieurement, il ne s’était pas départi de son sourire.
Trop de questions, pas assez de réponses... Si j'ai bien compris, vous êtes une organisation utopiste qui lutte contre l'esclavage, et patati et patata ? Vous proposez quoi aux esclaves récemment libérés ? Seconde question, considérez que je connais rien à votre monde. Explique-moi dans quel monde de taré je suis tombée...
Le jeune homme posa les coudes sur la table et sa tête sur ses mains, reprenant un air sérieux.
Question une, concerne l’Ordre. En effet, nous luttons contre l’esclavage. Mais ce n’est pas une utopie, loin de là. Nous avons un grand nombre de victoires à notre actif, et nous sommes suffisamment nombreux pour voir les choses en grand, ce dont nous ne nous privons pas.
Il y en a même qui parlent de coup d’Etat, mais là on a un peu de mal à se dire que c’est possible.
Sa jumelle hocha la tête, consternée. Tous deux pensaient à la même personne, comme souvent. Raphaël reprit la parole :
Question deux, concerne les esclaves libérés. Certains intègrent l’Ordre, d’autres sont tous simplement rendus au monde extérieur, avec bien entendu une préparation au préalable. Et ils sont toujours suivis de très près par l’Ordre pendant environ trois mois. Passé ce délai, on considère que ce sont à nouveau des personnes totalement libres et on les laisse vivre leur vie sans plus s’en occuper.
Il sourit alors à Amélie, dont il avait capté le regard. Et il s’adressa à nouveau à la diclonius :
Question trois, concerne Terra. C’est un monde situé dans une dimension parallèle à la Terre, le monde d’où tu viens. Ici, tu verras des créatures qui n’existent pas dans ton monde. La jeune fille qui est à côté de toi, par exemple, et avec qui j’aimerais beaucoup parler tout à l’heure, est une neko, une femme-chat. C’est une race de Terranide si j’ai bien compris, mais ce n’est pas le domaine dans lequel je suis le plus doué. Il existe à peu près autant de races de Terranides qu’il existe d’animaux.
Il parcourut la pièce du regard.
Tu as dû voir le slime qui est là-bas, dit-il en désignant la gelée verte. C’est une créature transformiste. Certains vont parfois sur Terre et fichent la pagaille, mais la plupart sont ici.
Il jeta un coup d’œil rapide aux jumeaux Tekhans, qui faisaient un jeu avec leurs mains tout en écoutant la conversation d’une oreille.
Sur Terra, il y a aussi des gens, humains ou non, qui possède un pouvoir magique. On les nomme Espers. Les deux gamins turbulents qui t’ont amenée ici en sont. Est-ce que tu veux que je te parle d’autre chose ? Par exemple, la géographie, la politique ou n’importe quoi, global ou précis ?
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Son sourire n'avait pas bougé d'un poil. Comme les scientifiques... se disait Lucy. Quand elle posa sa batterie de questions cependant, il reprit un air un peu plus grave.
Question une, concerne l’Ordre.
Quand il commença à parler, Amélie dirigea son regard vers l'homme aux cheveux bleus. c'était finalement peut-être lui qui allait lui apporter la solution...
En effet, nous luttons contre l’esclavage. Mais ce n’est pas une utopie, loin de là. Nous avons un grand nombre de victoires à notre actif, et nous sommes suffisamment nombreux pour voir les choses en grand, ce dont nous ne nous privons pas.
Il y en a même qui parlent de coup d’Etat, mais là on a un peu de mal à se dire que c’est possible.
L'intervention de Nathan n'avait pas trop été utile. Lucy retint juste qu'ils agissaient. Et qu'ils étaient nombreux.
Question deux, concerne les esclaves libérés. Certains intègrent l’Ordre, d’autres sont tous simplement rendus au monde extérieur, avec bien entendu une préparation au préalable. Et ils sont toujours suivis de très près par l’Ordre pendant environ trois mois. Passé ce délai, on considère que ce sont à nouveau des personnes totalement libres et on les laisse vivre leur vie sans plus s’en occuper.
Disant cela, il posa son regard sur la Neko. Celle-ci réagit :
Vraiment ?
Ce fut Lucy qui répondit, l'air agacé. Elle voulait juste la fin de la réponse. Elles auraient le loisir de discuter ensuite.
Puisqu'il te le dit...
Amélie sourit. Loin d'être offusquée par la réponse de la mutante, elle se projetait déjà dans un avenir radieux.
Raphaël reprit pour Lucy :
Question trois, concerne Terra. C’est un monde situé dans une dimension parallèle à la Terre, le monde d’où tu viens. Ici, tu verras des créatures qui n’existent pas dans ton monde. La jeune fille qui est à côté de toi, par exemple, et avec qui j’aimerais beaucoup parler tout à l’heure, est une neko, une femme-chat. C’est une race de Terranide si j’ai bien compris, mais ce n’est pas le domaine dans lequel je suis le plus doué. Il existe à peu près autant de races de Terranides qu’il existe d’animaux. Tu as dû voir le slime qui est là-bas, dit-il en désignant la... le... l'espèce de chose. C’est une créature transformiste. Certains vont parfois sur Terre et fichent la pagaille, mais la plupart sont ici.
Il jeta un œil en direction des jumeaux, qui semblaient s'être désintéressés de la discussion.
Sur Terra, il y a aussi des gens, humains ou non, qui possède un pouvoir magique. On les nomme Espers. Les deux gamins turbulents qui t’ont amenée ici en sont. Est-ce que tu veux que je te parle d’autre chose ? Par exemple, la géographie, la politique ou n’importe quoi, global ou précis ?
Lucy jeta un oeil à son tour aux deux blondinets. Elle se remémora leur rencontre, après l'assaut de la malédiction.
Les deux gamins, comme tu dis, ont surtout eu de la chance. Si je m'étais moins contrôlée, ils ressembleraient maintenant à de la bouillie...
Amélie semblait horrifiée. Comment sa maîtresse, celle qui l'avait sauvée, pouvait tuer ses amis sans état d'âme ? Elle regarda Lucy, en même temps que cette dernière tournait son regard vers l'ancienne esclave. ce fut la Diclonius qui parla en premier.
Qu'en dis-tu de leur proposition ? Je leur fais pas encore confiance, mais déjà plus qu'à moi-même. Je suis peut-être plus dangereuse pour mes amis que pour mes ennemis...
La réponse fut comme un murmure :
Pourquoi tu dis ça ?
Parce que, en tant que diclonius, je suis maudite. Programmée pour sonner la fin de la race humaine, au profit des diclonius.
Amélie comprit alors. Sa malédiction devait être puissante pour qu'elle en ait peur ainsi, et qu'elle ne se fasse pas confiance à soi-même. Elle ressassa ses pouvoirs. Deux d'entre eux allaient être utiles, mais la procédure pouvait être risquée. Déjà, il ne fallait surtout pas en parler à Lucy, car sa malédiction risquait de prendre le contrôle.
Un jour, le fils du maître d'Amélie était tombé gravement malade. Mais ce n'était pas une maladie commune, qui rend le malade plus faible. C'était une sorte de folie. Il s'attaquait à tous ceux qui essayaient de l'approcher, sans distinction. Le médecin fut obligé d'appeler un exorciste, puisqu'un esprit avait pris possession de son corps, et refusait de le laisser. Pendant les 2 mois qui suivirent, Amélie étudia la trace magique que l'exorciste avait utilisé sur l'enfant, sachant que ça pourrait lui être utile un jour. Et ce jour était arrivé.
Il fallait déjà penser à la sécurité de tout le monde ici. Elle avisa du regard les deux jumeaux, effleura la nuque de Nathan, et concentra un des pouvoirs qu'elle utilisait le plus souvent. Un sortilège pratique lorsqu'il s'agissait de s'enfuir. Un sort de sommeil. Elle le lança sur Lucy. L'énergie magique utilisé était tellement faible qu'elle ne pouvait savoir si Nathan sentirait la légère succion de ses pouvoirs. Lucy, pendant ce temps, s'était retournée vers Raphaël et lui parlait :
Eh bien, globalement, j'aimerais en savoir le plus possible de ce monde. Les pays les plus proches, leur politique, les guerres s'il y en a. Et cette histoire de... Esper, là. Il est aussi rép...
Soudainement, elle arrêta de parler et s'effondra, la tête cognant un peu violemment sur la table, endormie pour deux heures. Amélie se mit alors en mouvement. Lâchant le cou de l'ESPer, elle se leva, pris la diclonius dans ses bras, et l'allongea par terre. Elle regarda alors Nathan dans les yeux et dit :
J'ai besoin de vous. Et d'un poignard.
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La neko eut l’air très intéressée quand Raphaël parla du sort des esclaves libérés. Lucy la rembarra sèchement. C’est à ce moment que les jumeaux décidèrent d’arrêter de parler. Ils savaient que le moindre mot pouvait la mettre dans une colère noire et ne voulaient pas prendre ce risque.
La diclonius écoutait attentivement, mais il était assez évident que quelque chose la contrariait beaucoup. Raphaël ne parvenait pas à mettre le doigt dessus et ça lui faisait un peu peur. Mais il continuait tout de même de parler comme s’il n’avait rien remarqué. Sa peur augmenta légèrement quand elle lui répondit.
Les deux gamins, comme tu dis, ont surtout eu de la chance. Si je m'étais moins contrôlée, ils ressembleraient maintenant à de la bouillie...
Il fronça les sourcils. Les jumeaux avaient au sein de l’Ordre la réputation de s’attirer facilement les foudres des gens, mais il ne pensait pas que ça pouvait être à ce point. Qu’avaient-ils bien pu dire pour la mettre en colère ?
Les deux jeunes filles se regardèrent mutuellement. Lucy fut la première à parler, demandant à sa camarade son avis sur « leur proposition ». Nathalie, voyant l’expression embêtée de Raphaël, lui souffla à l’oreille :
On a croisé Amélie en venant, Lucy n’a pas supporté de la voir traînée par des esclavagistes alors elle l’a libérée. Mais l’adaptation ne se fait pas toute seule, comme tu peux le voir.
Raphaël acquiesça. Mais une autre phrase l’interpella, le mettant aussitôt sur ses gardes :
Parce que, en tant que diclonius, je suis maudite. Programmée pour sonner la fin de la race humaine, au profit des diclonius.
Cette histoire de malédiction ne lui disait trop rien, en revanche il comprenait parfaitement l’idée de fin de l’humanité. Et ça ne lui plaisait pas.
Il y a toujours un moyen d’échapper à un destin forcé, Lucy. Mais nous parlerons de ça plus tard.
Il ne vit pas la main d’Amélie effleurer le cou de Nathan, pas plus que ce dernier ne la sentit. Par contre, il sentit que quelque chose sortait de son corps. Il se retourna, juste à temps pour voir Lucy s’endormir. Les deux hommes se levèrent d’un coup, affolés. Raphaël vérifia qu’elle allait bien, ce qui semblait être le cas. Enfin, aussi bien qu’on peut aller quand on vient de s’exploser le crâne contre une table en bois… Nathalie n'avait pas osé bouger, allez savoir pourquoi.
Amélie allongea la diclonius par terre. Elle demanda l’aide de Nathan, ainsi qu’un poignard. Raphaël en sortit immédiatement un de sa ceinture mais le garda à la main.
Qu’est-ce que tu lui as fait ?
La question importante est plutôt : qu’est-ce que tu as l’intention de lui faire ? Tu ne vas quand même pas la tuer ?!
Raphaël jeta un coup d’œil circulaire autour d’eux. Les gens s’étaient presque tous tournés vers eux pour savoir ce qui s’était passé. Il leur fit signe de retourner à ce qu’ils faisaient.
Ne vous occupez pas de nous. On vous appellera si on a besoin de vous.
Il se tourna vers Amélie et la regarda droit dans les yeux pendant quelques secondes. Puis il lui tendit son poignard.
J’espère que tu sais ce que tu fais. Nathan, fais tout ce qu'elle te dit. Nathalie, tu te tiens prête à intervenir.
La confiance n'excluait pas la prudence.
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Quand Lucy s'effondra, Raphaël et Nathan s'étaient levés précipitamment, ne comprenant pas ce qu'il se passait. La phase d'endormissement était importante pour leur sécurité ainsi que celle de Lucy. Amélie le savait. Lorsqu'elle demanda de l'aide, Raphaël en sortit un, mais ne lui donna pas immédiatement. Il lui demanda :
Qu’est-ce que tu lui as fait ?
Nathan renchérit :
La question importante est plutôt : qu’est-ce que tu as l’intention de lui faire ? Tu ne vas quand même pas la tuer ?!
Amélie le regarda bizarrement. Comme si elle voulait tuer celle qui l'avait certainement sauvée, tiens !... Elle répondit tout de même, d'un ton sincère :
Elle est juste endormie. Il ne faut pas qu'elle sache ce que je compte lui faire, sinon elle risque d'être incontrôlable. Je veux juste l'aider comme elle m'a aidée.
Raphaël calma la foule qui s'était intéressée à eux, avant de se retourner vers la Neko :
J’espère que tu sais ce que tu fais. Nathan, fais tout ce qu'elle te dit. Nathalie, tu te tiens prête à intervenir.
Amélie prit le poignard que lui tendait l'homme aux cheveux bleus, avant de s'agenouiller aux cotés de Lucy. Elle commença, sans gêne, à la dénuder. Elle lui enleva son Tee-shirt et son soutien-gorge. Puis, elle demanda à Nathan :
J'ai besoin de ton pouvoir, comme tout à l'heure avec Nathalie. Touche-moi la nuque, et ne me lâche sous aucun prétexte.
Lorsqu'il s’exécuta, l'ESPer commença à ponctionner une toute petite partie de son pouvoir. Il fallait travailler la lame du poignard de telle manière à ce qu'elle devienne éthérée, qu'elle ne perce pas le corps de Lucy. Les flux magiques se reflétaient uniquement par des lignes bleutées sur l'arme, lignes qui disparaissait en une seconde. Pendant bien trois minutes, elle resta concentrée sur sa tâche, afin de ne pas se rater et tout devoir recommencer. Ce n'était pas le plus complexe cependant. Lorsqu'elle eut fini, la lame devint entièrement bleue et lumineuse. En plus d'être éthérée, elle était maintenant énergétique. Puis, d'un coup sec, elle pointa la lame vers le ventre de la diclonius, prenant l'arme avec les deux mains, et la planta jusqu'à la garde dans le ventre de Lucy. Cependant, elle n'était pas blessée. Dans un bruit de chuintement énergétique, la lame avait traversé son corps sans le toucher. Par transparence, on pouvait toujours distinguer le bleu de la lame. C'est maintenant que la partie critique allait se jouer. Elle bougea ses mains, yeux fermés, en tentant de sonder le corps de la diclonius. Le pouvoir quittait en flux continu le corps de Nathan, à travers ses mains, pour rentrer dans le corps d'Amélie, qui le redirigeait vers le poignard. Elle pouvait, à partir de lui, sonder les esprits qu'il y avait dans ce corps. Elle reconnut sans mal celui de Lucy. Elle en vit un second, en sommeil, inoffensif. Cela ne devait pas être lui, car il avait exactement la même signature énergétique que Lucy.
Pendant une dizaine de minutes, elle chercha. Elle transpirait à grosses gouttes, et Nathan ne devait pas en mener large non plus. Après tout, elle avait déjà ponctionné la moitié de son énergie magique. Elle allait abandonner, lorsqu'elle trouva une irrégularité. Le poignard se trouvait alors juste en dessous de son sein droit. Elle marmonna :
Je te tiens...
L'énergie de la lame s'intensifia alors qu'elle cherchait à attirer la conscience vers cette lumière, volontairement ou non. Une sorte d'attraction de l'être éthéré vers l'arme se fit alors, et cet être fut comme aspiré vers la lame du poignard. Elle le sortit alors délicatement du corps de Lucy. Au bout du poignard, il y eut une sorte d'être qui sortit du corps de Lucy. Aussi petit qu'une main. Cet être ressemblait à une momie maléfique. Il tenta de parler, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Il essaya alors de se débattre, mais il était comme accroché à la pointe de l'arme désormais magique. Utilisant alors pour la première fois le pouvoir de Nathan, elle transforma la lame de l'arme en boite, toujours éthérée. L'étrange créature était alors comme piégée à l'intérieur, sans pouvoir en sortir. Exténuée, elle s'assit et demanda à Nathan :
J'ai utilisé votre propre pouvoir pour piéger la malédiction. Combien de temps cela dure ?
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Nathan savait que sa question pouvait paraître stupide, mais il avait déjà vu beaucoup d’actes stupides au cours de sa (courte) vie. Il fut cependant rassuré par la réponse de la neko :
Elle est juste endormie. Il ne faut pas qu'elle sache ce que je compte lui faire, sinon elle risque d'être incontrôlable. Je veux juste l'aider comme elle m'a aidée.
Il s’autorisa un soupir de soulagement. Raphaël et lui détournèrent le regard lorsqu’Amélie déshabilla Lucy. Les joues du jeune Tekhan s’étaient colorées de rouge comme il n’avait pas tourné la tête assez vite. Quand elle lui demanda de toucher sa nuque, il obtempéra sans discuter, et sans regarder non plus. Il était légèrement crispé.
Amélie commença à puiser dans son énergie magique. Il sentait la fatigue s’emparer de lui comme Amélie continuait…ce qu’elle faisait. La lame du poignard irradiait d’une étrange lumière bleue. La neko la plongea dans le corps de Lucy, arrachant une grimace de dégoût à Nathalie, qui était désormais la seule à regarder la scène, Nathan ayant les yeux fermés et Raphaël la tête tournée à l’opposée par respect autant que par peur de ce qu’il risquait de voir.
L’arme se déplaçait dans le corps de la diclonius. Au même rythme, la fatigue de Nathan grandissait. Il se sentit chanceler et sa sœur vint le soutenir. Cela dura ainsi une dizaine de minutes, jusqu’à ce qu’Amélie dise enfin quelque chose. Elle avait trouvé ce qu’elle cherchait, quoi que ce soit. Quand elle ressortit le poignard, un minuscule être était accroché au bout, se débattant pour se libérer. L’arme se transforma soudain en boîte pour l’emprisonner. Amélie s’assit. Nathan, lui, se laissa tout simplement tomber au sol, à bout de forces.
J'ai utilisé votre propre pouvoir pour piéger la malédiction. Combien de temps cela dure ?
Ce fut Nathalie qui répondit :
Le pouvoir de Nathan ne s’annule que s’il décide de l’annuler. En d’autres termes, s’il en a envie ou s’il oublie l’objet transformé, c’est définitif.
Raphaël se retourna et regarda la boîte.
Il y a une malédiction là-dedans ? Je voyais plus gros, je l’avoue.
Il fut alors pris d’un doute, regardant le sol partout autour d’Amélie.
Attends une minute… C’est mon poignard que tu as transformé ? Bah, pas grave ! L’important c’est que tu aies réussi.
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Quand elle se retourna, elle nota que Raphaël avait détourné le regard et que Nathan s'était affalé par terre, épuisé par la dépense énergétique d'Amélie. Quant à Nathalie, elle s'était déplacée pour soutenir son frère. Heureusement que Nathan ne l'avait pas lâchée, sinon le poignard aurait reprit sa solidité dans le corps de la diclonius !
Nathalie répondit à la question de l'ancienne esclave :
Le pouvoir de Nathan ne s’annule que s’il décide de l’annuler. En d’autres termes, s’il en a envie ou s’il oublie l’objet transformé, c’est définitif.
Tant mieux.
La boite qu'elle avait créé avait reprit une forme solide au moment où Nathan avait lâché la nuque de l'ESPer. De plus, le charme de sommeil s'estompa au même moment, mais Lucy dormait toujours. Le sommeil était passé de magique à physique. Il semblait qu'elle avait besoin de dormir. Son élève la regarda, soudainement émue par sa nudité. Elle avait servi d'objet sexuel pendant quelques années pour quelques filles de son age, et ses vieux souvenirs remontaient. Pas les pires cependant. Elle sourit. Elle ne devrait pas tarder à se réveiller.
Il y a une malédiction là-dedans ? Je voyais plus gros, je l’avoue.
Perdue dans ses pensées, elle sursauta à la remarque de Raphaël. Elle reprit vite contenance et lui répondit :
Ce n'est pas la malédiction à proprement parler. Cette malédiction touche plus d'une seule personne apparemment. Ce qu'il y a dans cette boite, c'est l'extension de la malédiction que contenait le corps de Lucy. Elle se sert de ce genre d'extension pour agir sur les corps. En réalité, c'est une personne physique qui est à l'origine de ce genre de truc. Et qui les contrôle aussi.
Comment se répandait cette malédiction ? Cela, par contre, elle l'ignorait. Par le sang certainement, où par ces trucs qui lui ont permit de résister à des tirs...
Attends une minute… C’est mon poignard que tu as transformé ? Bah, pas grave ! L’important c’est que tu aies réussi.
Oui, je suis heureuse aussi. Elle est libre aussi, maintenant. Comme moi... finit-elle avec un sourire timide adressé à Raphaël.
C'est à ce moment que Lucy fut tirée du pays des songes où elle avait glissé sans préavis. Quand elle ouvrit doucement les yeux, elle se rendit compte de plusieurs choses simultanément. D'abord, elle avait mal au crâne. Bon, c'était pas le plus important, la douleur n'était pas intense. Ensuite, tout le monde, ou presque, la regardaient. Quand elle croisa leur regard, ils se retournèrent tous et vaquèrent à leurs occupations. Ensuite, elle était torse nu. Pas forcément pudique, cela ne la gênait pas plus que ça. Enfin, elle se semblait... Légère. Comme si on lui avait enlevé un poids. Mais lequel ?
Quand elle vit sa maîtresse se redresser, le sourire d'Amélie s'élargit en la regardant. Elle semblait légèrement désorientée, ce qui était normal.
Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi je suis par terre ?
Elle vit que Nathan était derrière la Neko, épuisé. Elle avisa Amélie du regard et demanda :
Euh... T'as fait quoi encore ?
Les yeux d'Amélie étaient pleins d'étoiles, et elle semblait ravie de ce qu'elle avait fait. Cela inquiéta un peu Lucy. Qu'avait-elle bien pu lui faire ? Amélie, quant à elle, ne voulait pas répondre tout de suite, et voulait qu'elle découvre par elle-même que la malédiction avait disparu de son corps.
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Pendant que Nathan reprenait son souffle et que Nathalie s’occupait de lui, Raphaël regardait la boîte qui avait été son poignard.
Ce n'est pas la malédiction à proprement parler. Cette malédiction touche plus d'une seule personne apparemment. Ce qu'il y a dans cette boite, c'est l'extension de la malédiction que contenait le corps de Lucy. Elle se sert de ce genre d'extension pour agir sur les corps. En réalité, c'est une personne physique qui est à l'origine de ce genre de truc. Et qui les contrôle aussi.
Il ne voulait pas savoir. Il ne voulait pas comprendre. L’essentiel, c’est que cette chose était maintenant emprisonnée ad vitam aeternam, à condition que Nathan ne décide pas de faire une bêtise, or rien n’était moins sûr.
Beaucoup s’étaient, encore une fois, retournés pour savoir comment s’était terminée cette affaire. Raphaël n’avait même pas envie de leur dire de se mêler de leurs oignons. Chez ces gens-là, la curiosité était plus forte que tout.
Lucy choisit ce moment pour se réveiller. Ce fut son regard qui renvoya les observateurs à leurs propres occupations. Elle ne semblait pas se préoccuper de sa demi-nudité, chose pourtant assez gênante, surtout si on prenait en considération la perversité de certains membres de l’Ordre. La première phrase qui franchit se lèvres était tout de même une question légitime, ou plutôt deux :
Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi je suis par terre ?
Tu es par terre parce que c’était mieux que de te laisser écroulée sur la table comme une ivrogne, répliqua Raphaël du tac au tac.
Lucy dut capter le regard (un peu flippant) d’Amélie car elle s’inquiéta et lui demanda ce qu’elle avait fait. Comme la neko ne répondit pas, le jeune homme s’en chargea à sa place :
Ne pose pas de questions pour l’instant. Prends le temps de bien te réveiller et, par pitié, rhabille-toi.
Non pas que ça le perturbait de voir une poitrine féminine, mais il avait un peu peur des réactions de certains de ses collègues. Mieux valait ne pas tenter le diable.
[HRP : Là j'avoue que j'ai pas plus d'idées, à part mettre les pieds dans le plat et dire à Lucy ce qu'Amélie ne veut pas lui dire.]
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[HRP : à vrai dire, je m'attendais à ce qu'un de tes persos le dise (genre Nathalie), donc ça me dérange pas. C'est pas parce qu'Amélie ne veut pas forcément lui dire que tu dois t'en empêcher :) ]
Tu es par terre parce que c’était mieux que de te laisser écroulée sur la table comme une ivrogne.
Ok... Qu'est-ce qu'il m'est arrivé au juste ? Pourquoi je me suis effondrée comme ça ?
C'est la question qu'elle s'était posée avant d'apercevoir Nathan et le regard d'Amélie. Elle était alors persuadée qu'elle avait fait quelque chose. Mais Raphaël, préoccupé, préféra couper court à la conversation :
Ne pose pas de questions pour l’instant. Prends le temps de bien te réveiller et, par pitié, rhabille-toi.
Effectivement, sa nudité pouvait attirer certaines personnes peu désirables... Elle fit remarquer, rebelle :
De toute façon, le premier qui ose ne verra pas le prochain matin... Bref !
Elle regarda autour d'elle et vit ses vêtements à coté d'elle. Elle remit son soutien et son Tee-shirt et tenta de se relever. Elle se sentait... Etrange, comme s'il lui manquait quelque chose... Pas forcément important. Elle utilisa ses vecteurs comme aide pour se relever tout en restant droite comme un I, ce qui était strictement impossible sinon.
Elle regarda Nathan une seconde fois. Il avait vraiment l'air épuisé, comme s'il avait du stopper un rouleau compresseur à mains nues. Bon... Il respirait toujours, et les autres n'avaient pas trop l'air de s'inquiéter pour lui. Elle supposa que tout allait bien, et retourna s'asseoir. Elle se massa les tempes pour achever de se réveiller et fit :
Je sais plus trop bien où j'en suis ici... C'est quoi ce monde bizarre ? On dirait que vous êtes restés bloqués au moyen-age. Et c'est quoi aussi cette histoire de magie ? C'est pas normal...
Il lui fallait absolument des réponses à ses questions pour pouvoir prendre les bonnes décisions. Quant à Amélie, elle s'était retournée vers Nathan et fit à Nathalie :
Il va certainement dormir pendant une heure ou deux... Il vaudrait mieux ne pas le réveiller. Ses forces vont se reconstituer comme ça. Où pouvons-nous l'apporter pour qu'il soit plus confortablement installé ?
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Lucy répondit à la demande de Raphaël par une menace générale. D’une certaine façon, ça le rassurait. La diclonius remit ses vêtements et se releva pour aller s’assoir, cette fois sur la chaise qu’elle avait quittée un peu plus tôt.
Je sais plus trop bien où j'en suis ici... C'est quoi ce monde bizarre ? On dirait que vous êtes restés bloqués au Moyen-âge. Et c'est quoi aussi cette histoire de magie ? C'est pas normal...
Raphaël soupira, à la fois de soulagement et d’agacement. D’un côté elle allait a priori bien, d’un autre elle était longue à la détente, et les explications n’en seraient que d’autant plus longues.
Pendant ce temps, Amélie était avec les jumeaux.
Il va certainement dormir pendant une heure ou deux... Il vaudrait mieux ne pas le réveiller. Ses forces vont se reconstituer comme ça. Où pouvons-nous l'apporter pour qu'il soit plus confortablement installé ?
On va l’amener dans une chambre, il y en a toujours de libres. Eh, Nos !
Un Minotaure se retourna.
Tu pourrais porter Nathan jusqu’à une chambre s’il te plaît ? Il est complètement K-O.
La créature acquiesça et prit le garçon dans ses bras énormes, l’emmenant hors de la pièce.
Maintenant que le « problème » Nathan était réglé, Nathalie retourna s’assoir sur sa chaise pour suivre la conversation. Raphaël expliquait à Lucy deux-trois détails sur Terra :
C’est vrai que dans ton monde, la technologie est beaucoup plus développée. Mais ici, on peut dire en quelque sorte que cette lacune est compensée par la magie. Terra est un monde où la magie est partout, dans l’air, dans les gens… Enfin c’est un peu dégoûtant de dire ça comme ça, mais c’est l’idée.
Certaines personnes naissent avec de la magie en eux, d’autres se débrouillent pour acquérir un pouvoir d’une manière ou d’une autre, généralement avec un artefact magique.
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Raphaël se remit à sourire. Cependant, il semblait à Lucy qu'il n'était plus contrefait cette fois. Il y avait vraiment des sentiments là-derrière... Lesquelles ? ça, elle n'était pas devin. Un sourire mi-figue, mi-raisin comme diraient certains. Elle entendit de loin Nathalie répondre à Amélie :
On va l’amener dans une chambre, il y en a toujours de libres. Eh, Nos ! Tu pourrais porter Nathan jusqu’à une chambre s’il te plaît ? Il est complètement K-O.
Elle entendit alors des pas lourds se diriger de leur coté. Quand elle se retourna, elle faillit hurler de surprise. Un Minotaure d'au moins 2 mètres s'était approché du jeune garçon et le portait délicatement.
Putain, c'est quoi ce mastodonte ?!
Elle passa deux secondes à calmer les battements de son coeur en observant le Minotaure partir au-dehors de la pièce, certainement vers une des chambres de l'auberge, puis en voyant du coin de l’œil Nathalie, suivie d'Amélie, se réinstaller. Cette fois-ci, la Neko ne fit pas de réticence à s'asseoir d'elle-même. Lucy prenait cela comme un progrès. Certes petit progrès, mais il fallait bien commencer par quelque chose.
Lucy se retourna alors vers Raphaël, qui reprit la parole :
C’est vrai que dans ton monde, la technologie est beaucoup plus développée. Mais ici, on peut dire en quelque sorte que cette lacune est compensée par la magie. Terra est un monde où la magie est partout, dans l’air, dans les gens… Enfin c’est un peu dégoûtant de dire ça comme ça, mais c’est l’idée.
Certaines personnes naissent avec de la magie en eux, d’autres se débrouillent pour acquérir un pouvoir d’une manière ou d’une autre, généralement avec un artefact magique.
Lucy commençait à comprendre un peu ce monde digne d'un manga. Amélie ajouta :
Et certains de ces pouvoirs sont plus dangereux que les autres...
A ce moment, la jeune Diclonius fut curieuse. Quel était donc le pouvoir si spécial de sa protégée ?
Et toi, c'est quoi ton pouvoir ?
Je peux apprendre les sorts lancés par les autres. C'est pour ça que j'ai pu vous téléporter et t'endormir.
A ce moment, Lucy ressentit une grande colère envers la Neko. Enfin, aurait dû. Étrangement, elle n'était pas en colère du tout. Comme si...
D'habitude, dès que quelqu'un essayait de maîtriser Lucy, elle avait une grande haine momentanément envers cette personne. Or, là, plus rien. Comme s'il n'y avait plus rien qui la poussait à se mettre en colère. Comme si... Elle devait en avoir le cœur net ! Un de ses vecteurs siffla au vent, à une vitesse phénoménale, jusqu'à s'arrêter à deux centimètres du cou de la Neko. Aucune exhalation, aucune soif de sang comme elle avait pu avoir comme auparavant ! Comme si la malédiction n'agissait plus sur elle !
La seule chose que perçut Amélie fut un très léger courant d'air au niveau de son cou. Elle n'imaginait même pas que sa maîtresse ou qui que ce soit d'autre puisse en être le responsable.
La Diclonius riva ses yeux dans ceux de sa protégée. Elle était émue de ce qu'elle lui avait fait.
Qu'est-ce que tu as fait exactement ?
Amélie, quant à elle, ne retenait plus un sourire ravi. Elle avait enfin compris...
J'ai enlevé la malédiction de ton corps et je l'ai enfermée pour qu'elle ne s'échappe pas.
Lucy avait du mal à assimiler ce que lui avait dit la Neko. Elle murmura pour elle-même :
Je suis... Libre ?
Elle resta sans réaction pendant une dizaine de secondes, non-attentive à ce qu'il se passait autour. Elle songeait à tout ce qu'elle s'était refusé pour éviter le bain de sang, même à accepter la présence de Nyu qui n'était qu'une version d'elle plus jeune finalement. Fini ! Enfin !
Elle se leva et enlaça sa sauveuse, et se mit à pleurer. Des larmes de joie.
[HRP : Et dire que j'ai imaginé les pouvoirs d'Amélie uniquement lorsque j'ai eu besoin de les utiliser... Je pensais pas du tout que ça allait continuer comme ça ! Mais bon... Après tout, ce n'est pas moi qui fait l'histoire, je me contente d'écrire les réactions de mes personnages *_* ]
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Alors que Lucy regardait avec effarement le Minotaure, Amélie vint s’assoir, tout comme Nathalie. Cette dernière appréciait que l’ex-esclave prenne spontanément ce genre d’initiative. C’était un premier pas vers l’indépendance. Quoique, après réflexion, le premier pas avait été franchi quand elle avait libéré Lucy de sa malédiction sans en parler au préalable.
Quand la neko fit remarquer que tous les pouvoirs n’étaient pas du même niveau de danger, sa « maîtresse » lui demanda quel était le sien. Et à vrai dire, cette question brûlait les lèvres des deux autres. La réponse n’était nullement surprenante :
Je peux apprendre les sorts lancés par les autres. C'est pour ça que j'ai pu vous téléporter et t'endormir.
La diclonius ne comprenait plus rien, c’était clair. Un courant d’air traversa la pièce, coupant à peine le silence. Lucy et Amélie se fixèrent mutuellement du regard pendant quelques secondes. Raphaël avait posé sa tête dans ses mains et, sourire aux lèvres, attendait de voir ce qui allait se passer ensuite. Nathalie s’était levée et dirigée vers le comptoir.
Je suis... Libre ?
Cette phrase contenait tellement d’émotion que Raphaël avait l’impression qu’une larme tentait de se frayer un chemin jusqu’à l’extérieur de son œil. Ladite larme coula vraiment lorsqu’il vit Lucy se jeter au cou de celle qui l’avait libérée. Il essuya distraitement sa joue.
Une minute plus tard Nathalie revint, portant un plateau sur lequel étaient posés quatre verres (qui ressemblaient plutôt à des chopes vu leur taille). Elle le posa sur la table, souriant à la vue du spectacle émouvant qu’offraient les deux jeunes filles. Elle posa un verre devant chaque place, sauf bien sûr celle de Nathan qui n’était plus là pour boire avec eux.
Je propose que nous buvions à la santé de Lucy. Comme je ne savais pas quoi prendre, on boira du jus de raisin. C’est comme le vin, sauf qu’on ne raconte pas de bêtises quand on a fini son verre !
[HRP : C'est justement ce que j'adore avec les RP. On ne sait jamais comment ça va se dérouler. ^^]
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Un rêve. C'était un véritable rêve. Elle s'en était enfin débarrassée, sans problèmes particuliers, et sans même avoir perdu ses vecteurs ! Pendant un an, elle n'avait rêvé que de cela. La malédiction lui avait ponctionné presque toute la volonté de vivre qu'elle avait, et son seul bonheur était de voir que Nyu s'en sortait plutôt bien. Tout en sachant qu'elle aussi serait rattrapée par la malédiction, lorsqu'elle aurait elle aussi le contrôle des vecteurs. Cela se passait comme ça chez les Diclonius. La malédiction commençait à frapper lorsque les vecteurs apparaissent, et le premier carnage survint aussitôt. Les premières victimes étaient souvent les parents d'ailleurs... Lucy pleurait comme une madeleine au-dessus de l'épaule de la Neko.
Elle se doutait qu'Amélie ne savait pas le cadeau qu'elle lui avait fait. Elle l'avait non seulement libérée d'une malédiction, mais elle lui avait aussi redonné un sens à la vie, et une volonté de vivre propre, autre que celle insufflée par cette fichu malédiction. Entre deux sanglots, elle réussit à parler, où plutôt à chuchoter à son oreille :
Merci... Tu ne peux pas savoir le cadeau que tu viens de me faire...
Nous sommes quittes maintenant...
Elle ne répondit pas, trop bouleversée. Elle n'entendit même pas que Nathalie, partie chercher des boissons, était de retour et avait posé une chope à coté d'elles.
Je propose que nous buvions à la santé de Lucy. Comme je ne savais pas quoi prendre, on boira du jus de raisin. C’est comme le vin, sauf qu’on ne raconte pas de bêtises quand on a fini son verre !
La diclonius lâcha sa voisine et se rassit, souriant bêtement à la petite blague de l'ESPer. Elle avait les yeux rougis, et quelques larmes pouvaient se voir. Elle se hâta d'ailleurs de les effacer de son visage. Elle estimait qu'il n'était pas le moment de pleurer, et qu'elle irait la remercier en privé un peu plus tard. Elle prit une gorgée du jus de raisin de son verre, regarda Raphaël qui avait l'air ému et lui dit :
Je... Je crois qu'on peut enlever la malédiction... ça fait bizarre d'en parler comme ça ! Bref. J'aimerai aussi savoir pourquoi je suis ici, et pourquoi vous avez envoyé la blondinette et son frère venir me chercher. En quoi je suis si importante, et comment saviez-vous que je viendrais quand même ?
Comme elle l'avait dit plus tôt, trop de questions, et pas assez de réponses...
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Lucy pleurait toutes les larmes de son corps. Parmi tous ceux qui l’observaient, pas un n’osa dire un mot. Personne ne regardait, d’ailleurs. En tout cas, personne ne regardait ouvertement. Les regards posés sur Lucy et Amélie étaient cachés par des bras ou divers objets, des regards du coin de l’œil. Et, du même coin de l’œil, coulaient parfois quelques petites larmes. La joie est contagieuse, c’est bien connu.
Quand Nathalie arriva avec les verres, la diclonius retourna s’assoir à sa place, essuyant rapidement les torrents de larmes qui avaient creusé des sillons sur son visage. Elle reprit le contrôle de la situation en recommençant à poser des questions à Raphaël :
Je... Je crois qu'on peut enlever la malédiction... ça fait bizarre d'en parler comme ça ! Bref. J'aimerai aussi savoir pourquoi je suis ici, et pourquoi vous avez envoyé la blondinette et son frère venir me chercher. En quoi je suis si importante, et comment saviez-vous que je viendrais quand même ?
Le jeune homme but une gorgée de jus de fruit et reposa son verre. Au même moment, Nathalie s’étouffa avec le sien sous le coup de la surprise.
La blondinette ?! Eh, je t’ai dit mon nom, je te rappelle !
Nat, ferme-la, s’il te plaît. Sinon je ressors le vieux surnom que tu avais avant d’arriver.
La Tekhane ne répliqua pas. Elle détestait son ancien surnom au plus haut point, plus que tous les autres. Son chef eut un demi-sourire triomphant.
Merci. Donc, où en étions-nous… Ah oui ! J’ai envoyé les jumeaux Nat te chercher parce que j’ai un service à te demander. Nous avons obtenu certains renseignements sur ton passé, et nous avons jugé ton cas digne d’intérêt et même, prioritaire. Mais maintenant que tu es libérée, je peux passer à la deuxième raison pour laquelle tu es ici.
Il sortit de sa poche une carte de Terra et l’étala sur la table. Certaines zones de la carte avaient été colorées.
Cette carte représente l’activité de l’Ordre de la Croix du Sud. Comme tu peux le voir, nous sommes présents sur une grande partie de Terra. Le souci, c’est la Terre. Nous savons pertinemment qu’il y a des gens sur Terre qui ont besoin d’aide, comme c’était ton cas il n’y a pas une heure. Mais nous n’avons qu’un seul membre de l’Ordre dans ton monde, et c’est loin d’être suffisant.
Il rangea la carte et planta son regard nuageux dans les yeux de Lucy.
C’est pourquoi j’aimerais te demander si tu acceptes d’être notre contact sur la Terre, voire même d’intégrer l’Ordre. Tu es bien entendu libre de refuser, auquel cas nous te ramènerons chez toi et tu n'entendras plus jamais parler de nous.
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Nathalie s'étouffa avec son verre. Apparemment, elle n'avait pas aimé le surnom dont elle l'avait affublée...
La blondinette ?! Eh, je t’ai dit mon nom, je te rappelle !
Avant qu'elle ait le temps de réagir, Raphaël lui répondit presque brutalement :
Nat, ferme-la, s’il te plaît. Sinon je ressors le vieux surnom que tu avais avant d’arriver.
Apparemment, il y avait un antécédent comique entre ces deux-là. Lucy n'y fit pas trop attention, alors que la Neko souriait, adressant un rapide regard moqueur vers une Nathalie qui ne réagit pas. Content de sa réplique, Raphaël sourit légèrement et, s'adressant à Lucy, commença un assez long discours.
J’ai envoyé les jumeaux Nat te chercher parce que j’ai un service à te demander. Nous avons obtenu certains renseignements sur ton passé, et nous avons jugé ton cas digne d’intérêt et même, prioritaire. Mais maintenant que tu es libérée, je peux passer à la deuxième raison pour laquelle tu es ici.
Il sortit alors une carte d'une région totalement inconnue à Lucy. Amélie reconnut immédiatement la carte de Terra. Certaines zones étaient colorées, d'autres non. L'homme s'expliqua :
Cette carte représente l’activité de l’Ordre de la Croix du Sud. Comme tu peux le voir, nous sommes présents sur une grande partie de Terra. Le souci, c’est la Terre. Nous savons pertinemment qu’il y a des gens sur Terre qui ont besoin d’aide, comme c’était ton cas il n’y a pas une heure. Mais nous n’avons qu’un seul membre de l’Ordre dans ton monde, et c’est loin d’être suffisant.
Lucy le regarda d'un air dubitatif. Apparemment, il ne connaissait pas bien la Terre... Il regarda la diclonius dans les yeux :
C’est pourquoi j’aimerais te demander si tu acceptes d’être notre contact sur la Terre, voire même d’intégrer l’Ordre. Tu es bien entendu libre de refuser, auquel cas nous te ramènerons chez toi et tu n'entendras plus jamais parler de nous.
Accepter de sortir comme ça ? Après qu'on lui ait presque sauvé la vie ? Ce serait d'un égocentrisme hallucinant, et absolument hors de question. Mais elle ne savait pas du tout "qui" pourrait avoir besoin d'elle, hormis peut-être les autres diclonius, et il était absolument hors de question de retourner dans ce laboratoire. Surtout après son combat contre Mariko. Un véritable démon. Totalement hors de portée de ses compétences. De plus, avec les bombes intégrées dans leurs corps depuis la fuite de Lucy, il était totalement impossible de sauver d'autres diclonius sans provoquer leur mort prématurée.
Il y a une grosse différence entre la Terre et Terra. Chez nous, l'esclavage est interdit. Il y a donc déjà des personnes s'occupant de ce genre de problèmes. Et je suis persuadée qu'il existe une structure de magiciens sur Terre qui s'occupe d'empêcher ce genre de problèmes avec des natifs de Terra. Je vois très mal un Minotaure débarquer sur Terre. ça serait la panique absolue. Vu que ce genre d'incident n'est apparemment jamais arrivé, c'est très probable qu'elle existe, cette structure.
Elle reprit une gorgée de jus de raisin, avec un vecteur cette fois-ci.
Pour les autres diclonius enfermés, il est hors de question que j'y retourne. A vrai dire, je suis la seule, avec Nana, qui considère que le genre humain ne doit pas être exterminé. Si nous les libérons, cela sonnerait très certainement le glas de la race humaine au Japon. Et ça, il en est hors de question. De toute façon, si nous libérons les diclonius, il y a un système explosif dans leur organisme qui se déclencherait, les tuant presque immédiatement.
Amélie intervint :
Mais on peut retirer ce... truc explosif sans le toucher, avec la magie !
J'admire ta volonté à vouloir sauver tout le monde, mais ce serait totalement stupide. Tu te ferais décapiter avant même de pouvoir approcher une autre diclonius.
La jeune Neko eut un petit mouvement de recul, horrifiée. Sa maîtresse était-elle comme cela avant ? Quant à Lucy, elle se retourna vers Raphaël.
Par contre, il est hors de question que je m'en aille sans vous avoir remercié.
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Quand Raphaël rembarra Nathalie, celle-ci fit une moue boudeuse et tira la langue, mais elle ne dit rien. Sale gosse un jour, sale gosse toujours, heureusement la jeune Tekhane savait se contrôler. Elle bouda en silence pendant tout le discours de son chef.
Et Lucy écoutait. Jusqu’au moment où Raphaël parla de la Terre, là elle lui jeta un regard qui clamait presque que Raphaël était un idiot.
Il y a une grosse différence entre la Terre et Terra. Chez nous, l'esclavage est interdit. Il y a donc déjà des personnes s'occupant de ce genre de problèmes. Et je suis persuadée qu'il existe une structure de magiciens sur Terre qui s'occupe d'empêcher ce genre de problèmes avec des natifs de Terra. Je vois très mal un Minotaure débarquer sur Terre. Ça serait la panique absolue. Vu que ce genre d'incident n'est apparemment jamais arrivé, c'est très probable qu'elle existe, cette structure.
Son verre s’éleva (tout seul ?) et elle but. Raphaël eut un soupir navré.
Il y a esclavage et esclavage, tu sais… Un exemple parmi tant d'autres, il y a d’autres gens dans ton cas, et c’est une forme d’esclavage. Mais je comprends ton point de vue.
Lucy parla alors des autres diclonius. Elle expliqua en quoi ils étaient si différents d’elle et pourquoi il était impossible de les « sauver ». Amélie fit quand même une tentative pour apporter une solution, mais la réponse fut encore catégorique :
J'admire ta volonté à vouloir sauver tout le monde, mais ce serait totalement stupide. Tu te ferais décapiter avant même de pouvoir approcher une autre diclonius.
Pas très rassurant…fit Raphaël, plus pour lui-même que pour les autres. Bon, tant pis ! On aura au moins essayé. Double-Lune continuera de bosser seule encore quelque temps.
Par contre, il est hors de question que je m'en aille sans vous avoir remercié.
Raphaël haussa les épaules.
C’est gentil, mais je ne vois vraiment pas ce que tu pourrais faire.
Et puis, intervint Nathalie avec un sourire malicieux, on n’a rien fait du tout ! Hein Raphaël ? T’as l’impression d’avoir aidé Lucy, toi ?
Il se tourna vers elle. Puis il comprit où elle voulait en venir et fit un grand sourire.
Non, tu as raison. Ni toi ni moi n’avons fait quoi que ce soit d’utile, tout le mérite revient à Amélie.
Il regarda la neko, puis la diclonius.
C’est donc elle qu’il faut remercier, Lucy. Pas nous. C’est ta protégée qui a tout fait. Si tu dois remercier quelqu’un, c’est bien elle.
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Pas très rassurant… Bon, tant pis ! On aura au moins essayé. Double-Lune continuera de bosser seule encore quelque temps.
Cette phrase intéressa beaucoup la diclonius. En effet, cela voulait dire qu'il y avait déjà quelqu'un sur Terre appartenant à l'Ordre. Et comme elle doutait que les dirigeants d'une telle structure soient totalement stupides au point de demander de l'aide inutile, elle se dit que, finalement, il pouvait y avoir du boulot sur Terre. Elle se devait de demander plus d'informations. Tout comme elle devait les mettre en garde contre les réels dangers des diclonius. Ils ne devaient surtout pas aller dans ce laboratoire, et elle avait des arguments bien solides à partager. Même avec la magie, ils auraient du mal contre un bataillon de soldats armés jusqu'au dents de balles blindées et une trentaine de diclonius en furie essayant de s'échapper.
C’est gentil, mais je ne vois vraiment pas ce que tu pourrais faire.
Elle faillit lui répondre "Comme cette Double-Lune, non ?", mais elle se retint, et n'eut finalement pas le temps de parler.
Et puis, on n’a rien fait du tout ! Hein Raphaël ? T’as l’impression d’avoir aidé Lucy, toi ?
Lucie se retourna immédiatement vers la Neko qui devint rouge cramoisie en regardant le centre de la table, le sourire jusqu'aux oreilles. Comme beaucoup d'esclaves, elle était modeste, et ne s'estimait pas digne de tous ces compliments.
Non, tu as raison. Ni toi ni moi n’avons fait quoi que ce soit d’utile, tout le mérite revient à Amélie. C’est donc elle qu’il faut remercier, Lucy. Pas nous. C’est ta protégée qui a tout fait. Si tu dois remercier quelqu’un, c’est bien elle.
Cette dernière était tellement rouge que Lucy s'inquiéta un moment, croyant qu'elle avait arrêté de respirer. La diclonius la regarda d'un air fraternel, décidant qu'il était inutile de plus l'embarrasser davantage.
Je sais, et c'est pour ça que je te ferai une proposition. Mais en privé.
Alors qu'elle avait initialement décidé de l'amener à Kouta pour qu'il l'apprenne à vivre comme il l'avait fait pour Nyu, mais depuis que la malédiction était levée, elle envisageait sérieusement de l'accueillir chez elle. Enfin, si l'ancienne esclave acceptait, bien évidemment. Le fait est qu'elle voulait à tout prix qu'elle décide elle-même de son avenir pour ne pas avoir à le regretter plus tard. Et elle commençait à bien l'apprécier, cette petite. Totalement à l'opposée d'elle, avec une fraîcheur de vivre, une simplicité épatante... D'un certain coté, elle lui faisait penser à Nyu, sans le coté totalement ignorant et naïf.
Elle se retourna alors vers Raphaël, changeant de sujet :
Je vais vous expliquer pourquoi vous ne devriez pas toucher aux autres diclonius. Vous voyez ma capacité ?
Avec chacun de ses vecteurs, elle se mit à lever un verre, le prenant carrément dans la main à celui ou celle qui le tenait.
Cela ressemble à des bras psychiques. On appelle ça "Vecteurs". Ils me permettent pas mal de trucs. Soulever des verres, traverser des objets, faire des sauts d'une trentaine de mètres, ou décapiter un humain. D'après ce que j'ai compris, ils transmettent aussi la malédiction. Si on traverse la tête de quelqu'un avec un vecteur sans lui faire de mal, sa descendance sera diclonius. C'est aussi une sorte de malédiction.
Elle reposa les verres.
Moi, j'ai 4 vecteurs d'une longueurs de 2 mètres. Mais c'est aléatoire. Le laboratoire qui m'a détenu pendant plus d'une décennie a envoyé pour essayer de me tuer une fillette d'à peine 5 ans qui possédait une vingtaine de vecteurs de plus de 10 mètres. Juste pour vous expliquer que c'est encore d'un niveau au-dessus.
Elle reprit une gorgée de jus de raisin, avec sa main droite cette fois-ci.
Double-Lune, c'est le nom de l'autre personne qui est sur Terre non ? J'aimerai le ou la rencontrer, pour savoir si je peux faire quelque chose. Mais j'ai plus envie de me déplacer aujourd'hui. La journée a déjà été forte en émotions, et j'aimerai me reposer un moment. Si c'est possible bien sûr !
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Amélie était tellement rouge que Raphaël n’insista pas quand Lucy éluda le sujet. Ça n’aurait pas été très gentil de continuer de l’embarrasser. Quoique la diclonius ait en tête, ça ne pouvait pas être du même ordre que la réduire en esclavage alors Raphaël avait confiance.
Lucy voulut faire une démonstration du pouvoir des diclonius. Elle fit se lever tous les verres, les arrachant presque des mains de leurs propriétaires qui durent les lâcher quand ils sentirent un contact.
Cela ressemble à des bras psychiques. On appelle ça "Vecteurs". Ils me permettent pas mal de trucs. Soulever des verres, traverser des objets, faire des sauts d'une trentaine de mètres, ou décapiter un humain. D'après ce que j'ai compris, ils transmettent aussi la malédiction. Si on traverse la tête de quelqu'un avec un vecteur sans lui faire de mal, sa descendance sera diclonius. C'est aussi une sorte de malédiction.
Elle reposa les verres. Au passage, Nathalie tendit la main pour toucher un de ces « vecteurs ». Raphaël lui tapa le poignet et elle reposa son bras sur la table, déçue. Lucy leur expliqua ensuite que chaque diclonius était unique en ce qui concerne le nombre et la longueur de ses vecteurs.
Donc toi en fait, tu es parmi les moins dangereux, c’est ça ?
Nathalie…
Pardon.
Double-Lune, c'est le nom de l'autre personne qui est sur Terre non ? J'aimerai le ou la rencontrer, pour savoir si je peux faire quelque chose. Mais j'ai plus envie de me déplacer aujourd'hui. La journée a déjà été forte en émotions, et j'aimerai me reposer un moment. Si c'est possible bien sûr !
Bien sûr, tu peux rester autant que tu veux ! Elle croisa le regard lourd de reproche de son chef. Enfin, c’est pas à moi de dire ça, mais Raphaël pense pareil. Et il te l’aurait dit lui-même s’il n’était pas trop fatigué pour être aimable…
L’intéressé soupira. Oui, il était fatigué, mais surtout par l’attitude pénible de Nathalie. Il passa la main sur ses yeux le temps de reprendre totalement ses esprits et regarda Lucy.
Tu peux évidemment rester te reposer, si la compagnie des non-humains ne te dérange pas. Normalement Double-Lune vient demain alors tu pourras la rencontrer, mais je crois que tu la connais déjà. Elle est élève dans ton école.
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Donc toi en fait, tu es parmi les moins dangereux, c’est ça ?
Lucy n'avait pas réagi à cette demi-provocation, mais elle comptait bien lui faire comprendre qu'il ne fallait pas la prendre à la légère non plus. Après tout, si elle comptait sur sa capacité anti-magie pour se défendre contre toutes les attaques invisibles, elle aurait été très déçue.
Lorsqu'elle émit le désir de se reposer, ce fut une nouvelle fois Nathalie qui intervint :
Bien sûr, tu peux rester autant que tu veux ! Enfin, c’est pas à moi de dire ça, mais Raphaël pense pareil. Et il te l’aurait dit lui-même s’il n’était pas trop fatigué pour être aimable…
La mutante eut un petit sourire moqueur en regardant Raphaël. Donc il n'arrivait pas à la contenir...Intéressant. Cela prouvait que les membres de l'ordre avaient une certaine liberté d'action et de parole. Ensuite, il lui semblait que la blonde utilisait assez souvent son capital. Enfin... Ce n'est pas elle qui allait la réprimander, car ce serait aller contre un de ses principes.
L'homme se frotta les yeux et dit :
Tu peux évidemment rester te reposer, si la compagnie des non-humains ne te dérange pas. Normalement Double-Lune vient demain alors tu pourras la rencontrer, mais je crois que tu la connais déjà. Elle est élève dans ton école.
Non, je ne la connais pas. Peut-être Nyu, mais j'en doute. Après tout, c'était son premier jour de cours... Mais elle me connait certainement, vu que vous avez rapidement su me trouver.
Après tout, c'était l'hypothèse la plus probable, avec celle de l'infiltration du laboratoire où se trouvent les diclonius. Lucy commençait à être vraiment fatiguée, d'une part écrasée par le poids de ce qu'elle venait de découvrir, d'autre part par le fait de ne plus être maudite. Et elle sentait vraiment qu'elle pourrait enfin faire quelque chose d'autre que de créer des bains de sang où qu'elle aille.
Je... Je pense que je vais aller dormir un peu. ça ira mieux demain... Amélie, tu viens ? J'aimerais te parler seule à seule.
Devant l'absence de réaction de la Neko, Lucy la regarda. Elle était dans une espèce de léthargie, sans bouger et totalement inconsciente du monde qui l'entourait, totalement perdue dans ses pensées. Elle se leva et tapota sur son épaule. La réaction fut immédiate. Elle eut un mouvement de recul comme si une abeille allait la piquer, avant de fixer ses yeux dans ceux de Lucy pendant quelques secondes, sans réagir. Cette dernière répéta :
Tu viens ?
C'était plus une invitation qu'une proposition. Amélie secoua la tête pour reprendre ses esprits avant de se relever. En passant à proximité de Nathalie, la diclonius lui glissa à l'oreille :
...ça leur a fait un choc quand la fillette est morte, tu sais...
Elle passa soigneusement sous silence le fait qu'elle avait lamentablement perdu son combat contre Mariko, la fille en question, et que celle-ci s'est suicidée avec son père pour rester éternellement avec lui.
Elle se dirigea vers Raphaël, étouffant un bâillement, et lui dit :
Je vous suit.
-
Non, je ne la connais pas. Peut-être Nyu, mais j'en doute. Après tout, c'était son premier jour de cours... Mais elle me connaît certainement, vu que vous avez rapidement su me trouver.
Vu les renseignements qu’on avait sur toi, je pensais qu’Andizia te connaissait depuis au moins un mois… Bah ! Elle est très douée pour dénicher les informations n’importe où, alors ça ne m’étonne même plus.
Il bâilla à s’en décrocher la mâchoire, il était vraiment épuisé. Il avait eu une journée de merde. Il rêvait d’un lit et d’une bonne nuit de sommeil. Et il n’était pas le seul, vu que Lucy se leva et demanda à aller dormir. Elle proposa à Amélie de venir. La neko ne réagissant pas, Lucy dut la secouer un peu, ce qui la fit sursauter. Elle se leva à son tour.
Quand la diclonius passa près de Nathalie, elle se pencha à son oreille.
...ça leur a fait un choc quand la fillette est morte, tu sais...
La jeune Tekhane comprit immédiatement où Lucy voulait en venir.
Désolée si tu t’es sentie insultée, c’était pas fait pour. Bonne nuit.
La Terrienne alla ensuite vers Raphaël.
Je vous suis.
Le jeune homme se leva.
Ça tombe bien, mes yeux commençaient à se fermer tous seuls. Je crois que je vais y aller, moi aussi. C’est par ici.
Il partit vers la porte par laquelle était passé le Minotaure quand il avait porté Nathan. Et justement, la créature, voyant Raphaël, Lucy et Amélie venir, leva une grosse patte en disant « 6 ». Raphaël leva la main en réponse.
Nathalie, tu sais où dormir cette nuit.
Ouais, j’ai entendu. Je reste encore un peu ici.
Le petit groupe passa la porte et monta l’escalier qui se trouvait derrière. À l’étage il y avait un long couloir qui formait un carré autour de l’escalier, avec de chaque côté des portes sur lesquelles étaient gravés des numéros. Raphaël pointa du doigt l’une des portes.
Celle-là est libre. Et si vous voulez faire chambre séparée, euh…celle-là, là-bas, est libre aussi. Voilà. Si vous avez des questions, je suis dans la 1.
Il partit. Il avait vraiment besoin de dormir.
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Quand elle avait avoué ne pas connaître cette "Double-Lune", qui était certainement un nom de code d'ailleurs, Raphaël avait alors parlé d'une Andizia. Cela devait être le véritable nom de cette personne. L'emploi du féminin suggérait d'ailleurs qu'il s'agissait d'une femme, tout autant que son nom. Lucy ne savait pas exactement les informations qu'on connaissait sur elle. Sa seule certitude était qu'on avait demandé à un membre de sa famille d'adoption, certainement Kouta ou Nana. Car seuls eux étaient au courant de la bi-personnalité de la diclonius. Son choix se porta plus sur Kouta, car apparemment, on n'avait pas parlé aux jumeaux de la malédiction. Et c'était parfaitement une attitude digne de lui de la protéger.
Raphaël semblait tout aussi fatigué qu'elle, sinon plus. Ses yeux commençaient à se fermer tout seuls, tandis qu'il baillait ouvertement sans essayer de se cacher.
A sa demie-provocation, Nathalie lui répondit :
Désolée si tu t’es sentie insultée, c’était pas fait pour. Bonne nuit.
Lucy avait alors soupiré bruyamment. Il était clair qu'elle sous-estimait totalement le niveau de dangerosité des diclonius, et se mit à craindre pour sa vie. Elle se promit qu'elle en toucherait un mot à Raphaël dès que possible. Mais pour l'instant, dodo ! L'homme qui pouvait bien être le chef de cet "ordre" se leva alors, confirmant le sentiment de fatigue que Lucy avait tantôt remarqué, et les guida vers la porte par où on avait emmené Nathan. Il parla rapidement avec lui, puis avec Nathalie qui resterait finalement ici un moment. Le groupe, alors amputé des deux jumeaux, changèrent de pièce et se retrouvèrent dans un long couloir au premier étage. Il devait bien y avoir une vingtaine ou une trentaine de chambres, sinon plus. Elle fut surprise devant la taille de l'infrastructure.
Il montra aux filles une des portes. La n°5.
Celle-là est libre. Et si vous voulez faire chambre séparée, euh…celle-là, là-bas, est libre aussi. Voilà. Si vous avez des questions, je suis dans la 1.
Il avait alors montré la n°7, contiguë à la n°5. Il repartit alors en sens inverse, rejoignant sa propre chambre. Lucy et Amélie se retrouvèrent alors seules. Cela tombait bien, il fallait qu'elles parlent. Lucy invita alors la Neko dans sa chambre. Leur discussion dura une bonne heure, pendant laquelle on pouvait entendre à travers la porte quelques éclats de surprise, tantôt de la part de la Neko, tantôt de la part de la mutante. Elles se racontèrent mutuellement leur histoire, et ce qui les avaient mené ici. La discussion se termina lorsque Amélie embrassa rapidement Lucy sur les lèvres. Cette dernière, surprise, l'avait alors gentiment éconduite, peu habituée à des telles marques de tendresse. Elle passa alors une nuit réparatrice d'une douzaine d'heures.
Amélie, quant à elle, avait été déçue que la mutante la repousse ainsi. Elle avait alors dit que, sur Terre, les preuves d'amour comme cela engageait souvent les personnes. Mais elle s'était déjà engagée en acceptant de devenir son élève. Elle ne voulait peut-être tout simplement pas... Pas grave, elle se débrouillerait et retenterait sa chance à un moment plus favorable. Car elle était tombée amoureuse de la mutante qui l'avait sauvée, tel un coup de foudre. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle avait pris l'initiative de l'aider pour la malédiction. Et elle savait que la Neko ne l'indifférait pas, car elle ne l'aurait pas sauvée dans ce cas. Il lui fallait juste attendre le moment propice. Elle gagna sa chambre, se déshabilla totalement, et se glissa sous la couette. Elle s'endormit immédiatement, écrasée par sa soudaine liberté.
Ce fut cette dernière qui se réveilla en première. Elle bailla, s'étira longuement, s'habilla, et sortit de la chambre. Elle croisa alors un humain qu'elle ne connaissait pas et qu'elle salua brièvement. Elle toqua à la porte de la diclonius, qui ne semblait pas réagir. Elle rentra alors dans la pièce, et la vit en train de dormir. Elle fut émue. Elle était très belle dans son sommeil. Comme apaisée. Elle la réveilla d'un doux baiser sur la joue et avec des chuchotements disant qu'il fallait se lever. Tout d'un réveil agréable selon l'ancienne esclave. Quand celle-ci ouvrit finalement les yeux, elle la remercia de l'avoir réveillé, puis l'enjoint de sortir le temps qu'elle s'habille. Celle-ci s'exécuta, se rappelant de leur discussion de la veille. A peine deux minutes plus tard, la mutante la rejoint à l'extérieur. Les deux jeunes femmes allèrent alors au rez-de-chaussée et retournèrent vers le bar.
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Le soupir ostentatoire de Lucy n’avais pas échappé à Nathalie, évidemment. Mais la blondinette n’en avait pas tenu compte. Elle ne tenait que très rarement compte de ce qui se passait autour d’elle, ce qui faisait d’elle (et de son jumeau) quelqu’un de potentiellement très dangereux. Et elle adorait avoir cette réputation.
La jeune fille resta une vingtaine de minutes dans la salle commune, discutant et riant avec ses collègues et en défiant certains à des jeux qu’elle était certaine de gagner, comme les duels magiques. En effet, qui peut rivaliser avec une fille dotée d’un pouvoir d’anti-magie ? Mais la « fête » ne dura pas longtemps. L’adolescente finit par se sentir trop fatiguée et monta rejoindre son frère dans la chambre où il dormait à poings fermés. Nos avait eu la décence de le laisser habiller et de seulement le déposer par-dessus la couverture. C’est donc Nathalie qui se chargea de déshabiller son frère. Elle passa la couverture par-dessus eux et s’endormit rapidement.
_ _ _
Au matin, les jumeaux se réveillèrent simultanément. Chose étrange mais pas si inhabituelle que ça, quand on y réfléchissait. Mais tandis que Nathalie tirait la couverture en grognant pour ne pas se lever, Nathan, lui, se redressa tout de suite. Il jeta un coup d’œil circulaire pour voir où il était. Reconnaissant une chambre du repaire, il fut rassuré et se laissa retomber à côté de sa sœur. Ces deux-là allaient dormir encore un peu.
Raphaël, comme toujours, s’était levé aux aurores. Il n’avait pas besoin de beaucoup dormir, une particularité de sa nature. Il avait brièvement consulté la liste des choses qu’il devrait faire aujourd’hui. Et il avait déjà mal à la tête rien que d’en voir la longueur… Mais il était quand même descendu dans la salle commune pour commencer à travailler. Plus tôt on s’y met, plus tôt c’est fini.
Introduisons maintenant un autre personnage. Il s’agit du jeune homme qu’Amélie croisa en allant voir la diclonius. Il n’était pas humain, mais il en avait l’apparence. Il rendit timidement son salut à la neko. Non qu’il avait peur d’elle, loin de là, mais il n’était déjà pas à l’aise avec les gens qu’il connaissait, alors une nouvelle tête… Il descendit l’escalier en sautant par-dessus toutes les marches d’un coup, atterrissant souplement en bas. C’était son petit plaisir, descendre les escaliers sans en toucher les marches. Il passa ensuite la porte et entra dans la salle commune presque vide. Il leva les yeux et vit son frère, perché sur deux tabourets empilés bancalement l’un sur l’autre, en train de fouiller dans un placard décidément trop haut.
Bonjour Erwan, dit celui-ci sans même se retourner.
Bonjour Raphaël. Je viens de croiser une neko, c’est qui ?
C’est une ex-esclave, libérée tout juste hier. Elle ne reste pas.
Erwan haussa les épaules et alla derrière le comptoir pour se servir un verre du premier truc qu’il trouverait, en l’occurrence du lait. Il regarda à nouveau Raphaël, en équilibre sur ses tabourets. Et d’ailleurs, au moment précis où Lucy et Amélie entrèrent dans la pièce, Raphaël perdit l’équilibre et tomba dans un grand fracas, d’abord sur le comptoir puis derrière.
Raph ?
Une main se leva et s’agita un peu.
Ça va ! J’ai rien.
Il se leva, un peu difficilement. Il avait une longue estafilade d’un beau rouge qui traversait sa joue. En cinq secondes, la plaie avait complètement disparu. Le jeune homme grimaçait de douleur mais il n’avait effectivement (plus) rien. Il vit alors les deux jeunes filles.
Ah, bonjour vous deux. Bien dormi ?
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Dès qu'elles entrèrent, les deux jeunes femmes purent voir Raphaël en train de tomber. Il était certainement en train de chercher quelque chose en hauteur, théorie confirmée par les deux chaises par terre. Il était tombé sur le comptoir, dans un petit bruit de bois, puis était tombé derrière le bar dans un grand fracas. Il devait y avoir pas mal d'objets de l'autre coté. Lucy eut un petit rictus de douleur, tandis qu'Amélie inspira un grand coup, mettant sa main devant sa bouche en signe d'étonnement mêlé à de la pitié.
Raph ?
La voix venait d'un autre homme, assis devant le comptoir, avec un verre de lait à la main. Il ne semblait pas trop affolé pour l'homme qui venait passablement de se fracasser la gueule. La main se leva assez rapidement de l'autre coté du comptoir, annonçant du même moment qu'il allait bien. Quand il se releva, il avait une assez longue égratignure. L'attitude des deux femmes furent totalement différentes. Alors que la diclonius le regardait, moqueuse, tournant son regard vers l'armoire, Amélie, quant à elle, ressentit immédiatement la magie émanant de l'être de Raphaël. Et, en moins de cinq secondes, la plaie s'était refermée, tout comme le flux magique s'était tari. Mais ce n'était pas un flux comme elle en avait l'habitude, c'était... Autre chose qu'elle n'avait jamais vu...
Ah, bonjour vous deux. Bien dormi ?
Lucy lui sourit et lui répondit :
Oui, merci beaucoup. Tu cherchais quelque chose ?
Son ton était un peu moqueur sur la fin. Elle se dirigea vers l'armoire en question, sortit ses quatre vecteurs pour pouvoir se sur-élever d'un bon mètre, avant de se mettre face au meuble.
Tu cherchais quoi ?
Amélie, pendant ce temps, s'était assise à la table la plus proche et semblait en transe, les mains sur le front et les tempes, l'air totalement concentrée sur ce qu'elle faisait.
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Erwan n’avait pas paniqué en voyant son demi-frère se casser la figure. Tout au plus avait-il été un peu inquiet. Il avait eu mal pour lui, quand même. Mais il connaissait bien Raphaël, il savait qu’une si petite chute ce n’était rien pour lui.
Raphaël, lui, en avait marre. Marre de se faire tout le temps mal, marre d’être adroit comme un manchot unijambiste avec un verre de trop dans le nez. On pourrait dire que « de toute façon, il a l’habitude », mais avoir l’habitude de s’exploser la figure par terre (ou n’importe où ailleurs) ne signifie pas pour autant qu’on apprécie de le faire.
En se relevant, le jeune homme aux cheveux bleus vit le regard moqueur de Lucy. Il lui tira la langue.
Oui, répondit-il à la question de la diclonius, mais je ne m’y remets pas avant d’avoir investi dans une échelle.
Tu exagères. Tu aurais pu demander à quelqu’un de t’aider.
Lucy s’approcha du placard que Raphaël fouillait avant sa chute et demanda ce qu’il cherchait. Il se rappela qu’elle avait des bras psychiques ou quelque chose du genre.
Une boîte en fer bleue. Normalement elle est là-dedans, mais depuis le temps je ne suis même pas sûr.
Son frère regardait la neko. La voyant comme en transe, il donna un coup de coude à Raphaël et la pointa brièvement du doigt.
Euh… Amélie ?
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Le second homme, à qui elle n'avait pas trop fait attention, avait dit à Raphaël :
Tu exagères. Tu aurais pu demander à quelqu’un de t’aider.
Lucy avait déjà pris la décision d'aller chercher ce qu'il voulait là-haut. C'était la moindre des choses.
Une boîte en fer bleue. Normalement elle est là-dedans, mais depuis le temps je ne suis même pas sûr.
Elle se mit à fouiller dans cette armoire. Il y avait un sacré bric à brac, et il était normal qu'il n'ait pas trouvé ce qu'il voulait immédiatement. En plus, il était un peu trop bas pour la trouver. Elle se mit donc à chercher, utilisant ses deux bras et un vecteur. Pendant une dizaine de secondes, ils purent l'entendre fouiller, jusqu'à ce qu'elle trouve quelque chose au fond. Elle le pris avec un vecteur et l'observa. Une petite boite bleue en métal. ça devait être certainement ça. Sans même regarder, elle l'envoya d'un joli lancer à Raphaël et lui demanda :
C'est bien ça ?
Elle se laissa tomber, se réceptionnant accroupie. La salle semblait déserte, à l'exception des deux hommes, d'Amélie et d'une ou deux autres personnes par-ci par-là. Elle vit que l'homme qui avait rabroué Raphaël buvait un verre d'eau, et elle sentit sa faim poindre. Elle avait sauté le précédent repas à cause de l'intervention des deux jumeaux, et était maintenant affamée. S'approchant de l'homme aux cheveux bleus, elle lui demanda :
S'cusez, mais il y aurait pas quelque chose à manger ?
C'est à ce moment qu'Amélie sortit de sa transe. Elle n'avait pas pu déterminer qui il était, car les traces magiques n'étaient pas assez explicites, et les flux s'étaient résorbés à l'intérieur de son corps. Il lui faudrait un contact prolongé pour déterminer de quoi il en retournait exactement. Elle regarda le non-homme en fronçant des sourcils. Elle n'osait pas lui parler de sa découverte, de peur de se faire jeter dehors. Mais elle en parlera certainement avec sa maîtresse quand elle le pourrait. Elle était déçue toutefois de ne pas pouvoir profiter d'un tel pouvoir de régénération.
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Raphaël n’eut pas le temps de s’inquiéter pour Amélie très longtemps. Lucy, toujours…en lévitation ?! avait fini de fouiller le placard et lui jeta un objet. L’examinant rapidement, il le reconnut.
Ah bah elle était bien là ! Oui c’est ça, merci beaucoup.
La jeune fille se laissa retomber au sol et jeta un coup d’œil circulaire. Il y avait, eux compris, sept personnes dans la salle commune. Les trois autres étant en train de vaquer à leurs propres occupations dans leur coin.
S'cusez, mais il y aurait pas quelque chose à manger ? S'cusez, mais il y aurait pas quelque chose à manger ?
Erwan réagit quasi-instantanément. Il ouvrit un placard derrière lui et en sortit un énorme morceau de pain (disons 1kg500) qu’il alla donner à Lucy avec un sourire timide.
Vous n'êtes pas obligée de le finir, mais mangez déjà ça, je vais vous préparer un truc chaud.
Et il joignit le geste à la parole, se rendant dans la cuisine. Raphaël le regarda puis se tourna vers Amélie. Le regard de la neko ne lui avait pas échappé. Il fit le tour du comptoir pour aller la rejoindre et s’assit à côté d’elle en souriant.
Toi, tu as quelque chose à dire… Vas-y, j’ai l’habitude des remarques.
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Essoufflée. Comme si elle avait couru un marathon. C'est comme cela que finit Amélie après avoir à peine effleuré le visage de Raphaël de sa main droite.
Toi, tu as quelque chose à dire… Vas-y, j’ai l’habitude des remarques.
Raphaël avait capté le regard qu'elle avait eu à son encontre. Et il semblait curieux de savoir ce qu'elle avait découvert sur lui. Elle avait répondu :
J'aimerais juste savoir ce que vous êtes...
Avant de lui laisser le temps de réagir, elle frôlait délicatement son visage, comme un geste tendre. Et c'est là qu'elle sentit l'immensité du flux magique. Comme une tornade à l'intérieur du corps du jeune homme. Enfin, de la créature ayant l'apparence du jeune homme. Il semblait que... Non, pas possible ! Son corps entier était un réceptacle à magie ! Il s'agissait d'une créature entièrement magique. Ou, en tout cas, c'était la magie qui l'avait créé.
Le contact avait duré moins d'un dixième de secondes qu'elle retira précipitamment sa main, comme si elle avait reçu une décharge électrique. Essoufflée face à l'ampleur de la découverte qu'elle avait fait. C'était la première créature entièrement magique qu'elle rencontrait. Elle riva ses yeux dans les siens, avec un mélange d'étonnement et de peur. N'allait-il pas lui faire du mal parce qu'elle avait découvert son secret ?
Pendant ce temps, le second homme avait servi un énorme morceau de pain et l'avait présenté devant Lucy, qui sentit son ventre gargouiller à la vue de la nourriture. Le jeune homme en question semblait vouloir l'éviter, comme s'il avait une timidité convulsive. A moins qu'il ait été effrayé devant la démonstration qu'elle avait faite...
Vous n'êtes pas obligée de le finir, mais mangez déjà ça, je vais vous préparer un truc chaud.
Merci beaucoup !
Elle résista à la tentation de déposer un petit baiser sur sa joue pour l’incommoder. Elle posa son repas sur une table, en pris un morceau et commença à manger avec appétit.
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J'aimerais juste savoir ce que vous êtes...
Raphaël n’avait pas eu le temps d’ouvrir la bouche pour répondre à la neko que celle-ci effleura sa joue. Il sentit qu’elle le sondait. Elle retira brusquement sa main, essoufflée. Lui eut un sourire triste. Il se pencha à son oreille.
C’est une chose que peu de gens savent. Je suis un être artificiel, créé par une bande d’idiots pour tester leurs pouvoirs.
Le jeune homme se leva et se dirigea vers le comptoir où il avait laissé la boîte bleue. Mais il ne l’atteignit pas car il se passa autre chose.
Que se passe-t-il, à votre avis, si une bande d’inconscients entre d’un coup dans le repaire d’une organisation dont tous les membres savent se battre ? Plus précisément, une bande de chercheurs d’ennuis ne sachant visiblement pas où ils étaient tombés.
La porte fut fracassée par un coup de marteau de guerre. Onze hommes entrèrent en hurlant dans le repaire. Les quelques personnes présentes se retournèrent comme un seul homme. Les intrus n’avaient pas fait dix pas qu’une flèche fusa et en transperça un. Tous se figèrent et se tournèrent vers la porte de la cuisine.
Erwan encocha une autre flèche et visa quelqu’un d’autre. Son visage était totalement inexpressif.
Petit conseil, messieurs. Sortez d’ici si vous tenez à la vie.
C’est bon, petit frère, dit Raphaël en riant. Je suis certain que ces messieurs comprendront vite où est leur intérêt. N’est-ce pas les gars ?
Il leva un bras. Un des Croisés présents leva le sien et l’enflamma. Un autre empoigna une énorme hache qui jusque là était accrochée dans son dos. Le troisième écarta un pan de son manteau pour montrer la panoplie de poignards qu’il avait à sa ceinture. Tous trois avaient un rictus cruel sur les lèvres.
Mais les autres devaient être un peu cons. Non, très cons en fait. Ils chargèrent. Cinq d’entre eux se la jouèrent bourrin et foncèrent dans le tas. Trois utilisèrent des armes de jet et les deux autres se servirent de leur magie, respectivement la magie d’eau et…l’autre fit quelque chose que personne ne comprit. Il traçait des symboles dans l’air et les jetait sur ses camarades.
Raphaël abaissa le bras. L’homme à la hache fonça dans le tas lui aussi, l’elfe aux poignards commença à les lancer et le pyromancien joua avec le feu. (jeu de mots pourri) Erwan tira sa deuxième flèche, qui alla se ficher dans l’œil de l’un des bourrins ennemis. Mais ils avaient toujours l'avantage indéniable du nombre, même si quelques personnes attirées par le bruit commençaient à arriver.
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Elle avait à peine eut le temps de prendre une dizaine de bouchées qu'un grand bruit de porte fracassée arriva à ses oreilles. D'instinct, elle se mit debout et jeta son regard vers la source du bruit. Une dizaine d'hommes venaient d'entrer, forçant la porte en bois. Les autres clients s'étaient aussi levés pour faire bouclier. A peine les brigands eurent-ils le temps de charger que l'un d'entre eux tomba, frappé par une flèche. Ils s'arrêtèrent nets et regardèrent tous vers l'endroit d'où avait disparu le cuisinier. Lucy fit un rapide calcul. Elle ne pouvait pas sauter en hauteur à cause du plafond. Elle devrait donc se propulser en diagonale. Pour perdre le moins possible de vitesse, elle devrait absolument rebondir sur le plafond. Elle ne savait pas de quoi ils étaient capable, mais les mages à distance ne prendraient certainement pas la peine de s'approcher davantage. Tout comme ceux ayant des armes à portée. Elle devait jouer sur l'effet de surprise pour tuer ces cibles prioritaires avant même qu'ils se rendent compte de quelque chose.
Petit conseil, messieurs. Sortez d’ici si vous tenez à la vie.
C'était l'archer et cuisinier qui parlait.
C’est bon, petit frère. Je suis certain que ces messieurs comprendront vite où est leur intérêt. N’est-ce pas les gars ?
Elle se prépara. Elle s'accroupit pour gagner le plus possible de vitesse, et dès que certains des hommes furent en mouvement, elle put identifier ses cibles. Cinq hommes, dont deux sans armes. Elle s'élança. Elle rebondit au plafond grâce à ses vecteurs pour s'élancer une seconde fois. Elle atterrit pile derrière ceux qui n'avaient pas bougé. Deux d'entre eux se retournèrent, alertés par le bruit de la réception, et virent la jeune diclonius. Ils eurent un temps d'arrêt qui leur fut fatal. D'un coup circulaire avec un de ses vecteurs, elle trancha en deux tous les hommes qui lui faisaient face au niveau du ventre. D'un seul coup. Pas le moins du monde dérangée par le sang qui coulait à profusion sur ses vêtements et son visage, elle leva la tête et provoqua les survivants d'une voix forte :
Il est très dangereux de me déranger quand je mange !
Un observateur extérieur aurait assez aisément comparé Lucy à un démon. Elle prenait une véritable douche de sang.
Amélie, quant à elle, avait jeté un regard désolé vers Raphaël lorsqu'elle avait apprit la raison pour laquelle il était magique. C'était horrible. Elle l'avait suivi du regard, puis s'était décidée à se lever pour s'excuser de sa curiosité. A peine debout, la porte s'était ouverte. Enfin, s'était faite arracher de ses gongs. Amélie avait rapidement regardé la scène. Elle ne pouvait pas intervenir. Il n'y avait aucun ESPer où être ayant des capacités magiques à proximité. A l'exception de Raphaël. Mais il était absolument hors de question qu'elle utilise son pouvoir. A ce qu'elle avait compris, c'était la magie qui était à l'origine de sa vie. Si elle ponctionnait ne serai-ce qu'une partie de sa magie, cela pourrait le déstabiliser physiquement et créer des séquelles irrémédiables. A vie. Ensuite, elle pouvait se tromper, mais c'était la thèse la plus probable. Elle se cacha donc tout simplement derrière le comptoir, allongée. Elle entendit le jeune homme inconnu, puis Raphaël parler, suivi d'un bruit de charge. Elle avait ensuite entendu un autre bruit qu'elle n'arrivait pas à déterminer, mais il était hors de question qu'elle essaye de regarder ce qu'il se passait. Ce combat n'était pas le sien. Enfin, si, mais elle ne pouvait pas agir maintenant.
[HRP : Rambo style ! (http://hydra-media.cursecdn.com/dota2.gamepedia.com/c/c0/Dlc_pflax_killing_spree_announcer_1stblood_01.mp3)]
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La bataille faisait rage. Du côté des attaquants, il y avait douze hommes en état de se battre. Du côté des défenseurs, il y en avait six dont un qui ne bougeait pas. Raphaël restait immobile, observant le combat comme si ça ne le concernait pas. Il n’en était rien. Il étudiait la situation et attendait le moment propice.
Ce moment se présenta lorsque Lucy passa à l’action. Pour être tout à fait honnête, personne ne s’attendait à la voir bouger. Et personne, surtout, ne s’attendait à la voir s’envoler, rebondir contre le plafond et retomber dans une mare de sang. Sur les douze hommes, il n’en restait plus que sept.
Il est très dangereux de me déranger quand je mange !
Je vois ça…murmura Erwan, limite traumatisé.
Déconcentré, il baissa légèrement son arc. Cette seconde d’inattention lui fut fatale. Une dague de jet le toucha juste à côté du cœur et il s’écroula. Son frère, d’abord immobile, en état de choc, réagit finalement. De l’extérieur, ça donnait ça :
Le jeune homme fronça les sourcils. Son regard se durcit, devint effrayant de colère. Ses poings se serrèrent jusqu’à ce que les jointures en deviennent blanches. Il prit une grande inspiration et se tourna vers le coupable.
Vous allez regretter ce que vous venez de faire…
Il fit le tour du comptoir. Une telle rage se lisait dans ses yeux que même ses alliés n’osaient pas l’approcher.
Tintano, mon épée.
L’intéressé prit une épée fine dont la lame semblait faite d’argent et la lança à Raphaël qui l’attrapa au vol.
Tête-Brûlée est dans la place ! cria le dénommé Tintano. Tous aux abris !
Trois des quatre Croisés allèrent se planquer, l’autre ceintura Lucy et la porta jusque derrière le comptoir pour qu’elle se mette à l’abri elle aussi.
Quand Raph est comme ça, vaut mieux qu’il soit seul sur le champ de bataille.
Et de fait... Les agresseurs n’hésitèrent pas longtemps, attaquant de front le jeune homme à l’allure si fragile. Bien mal leur en pris. Ils finirent tous décapités ou empalés sur la lame d’argent de Raphaël. Il n’était plus lui-même. Il était animé d’une rage vengeresse. On avait fait du mal à son frère, ça allait se payer.
L'homme qui avait frappé Erwan tenta de faire la même chose à Raphaël. Celui-ci bougea à peine, juste assez pour que l’arme lui touche le bras, lui arrachant un peu de chair au passage. Il se précipita alors vers l’homme et le décapita. Puis, voyant qu’il n’y avait plus personne à tuer, il lâcha son épée et courut rejoindre son frère.
Comment va-t-il ?
Pas très bien, mais il a eu beaucoup de chance. Le coup aurait pu le tuer.
Et à la place…?
Il devrait se réveiller d’ici deux jours.
Raphaël laissa échapper un soupir de soulagement. Il s’assit et un sourire un peu crispé se dessina sur ses lèvres.
Ça lui apprendra à baisser sa garde.
Il était bien plus inquiet qu’il ne le laissait transparaître. Quiconque s’en prenait à un de ses proches était placé sur liste noire, mais celui qui avait le malheur d’attaquer Erwan se retrouvait confronté à un véritable démon.
[HRP : Mon côté "catastrophe-girl" commence à ressortir on dirait.]
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Du coin de l’œil, Lucy vit une dague fuser vers l'homme qui semblait être le frère de Raphaël. Elle le vit ensuite s'effondrer. Instinctivement, elle le considéra comme mort. Il était très peu probable que quelqu'un recevant une dague en plein cœur survive. La suite fut plus intéressante cependant. Raphaël semblait énervé. Il s'était retourné vers un des ennemis et lui annonça :
Vous allez regretter ce que vous venez de faire…
Il s'élança vers les ennemis, demandant une épée au passage.
Tête-Brûlée est dans la place ! Tous aux abris !
Ah, une démonstration de force ? Avait-il au moins la capacité de se débarrasser d'autant d'ennemis à la fois ? Elle prit une des dagues des hommes à ses pieds, mais n'eut pas le temps de la lancer. Elle se fit ceinturer et se sentit se surélever. Heureusement pour l'homme qu'elle l'avait reconnu, car sinon il aurait passé de vie à trépas à ce moment-même ! Il l'emmena derrière le comptoir où il la posa et lui dit :
Quand Raph est comme ça, vaut mieux qu’il soit seul sur le champ de bataille.
Elle rétorqua, légèrement énervée :
En plein champ de bataille, il vaut mieux ne pas surprendre ses alliés comme ça si on veut pas mourir instantanément...
Cet homme avait été très imprudent et cela tenait du miracle qu'il soit encore en vie. Un miracle qu'elle l'ait reconnu. Elle jeta un regard circulaire et vit Amélie, accroupie, en train de se tenir la tête. Elle ne devait pas être habituée aux combats... Elle se releva, pour voir Raphaël faire un véritable petit carnage personnel. Il maniait son épée avec une grande précision, trouvant facilement les points faibles des ennemis et les achevant rapidement. Elle caressa l'idée d'en laisser un vivant, mais il était déjà trop tard. Tous les ennemis avaient été occis. Il courut alors vers la cuisine où se trouvait son frère. Et là, elle eut une pensée. Qui allait lui mitonner un plat chaud maintenant qu'il était tombé ? Tant pis...
Elle avisa le lavabo sur le comptoir et s'y dirigea. Elle ouvrit le flux d'eau et se nettoya les mains ainsi que le visage. Même si le sang ne la dérangeait pas habituellement, elle aimait bien pouvoir manger sans avoir l'odeur entêtante du sang ou, pire, son goût. Puis, tranquillement, elle se dirigea vers la miche de pain qu'elle avait délaissé un temps.
Amélie, quant à elle, suivit l'homme qui avait apporté Lucy. Elle vit le jeune homme blessé à la poitrine, en train de saigner. Elle se dit qu'il fallait absolument arrêter le flux de sang, où sinon il aurait des problèmes plus graves. Bien qu'elle ne pouvait pas refermer les plaies, elle avait la capacité de réparer les vaisseaux sanguins. Ainsi, il ne saignerait plus. Mais il fallait déjà retirer la dague. Elle demanda au pyromancien de s'approcher. Dès qu'il fut assez proche, elle lui prit la main. Dans le même temps, elle s'accroupit et, de sa seconde main, retira le poignard d'un seul coup. Il y eut alors un véritable jet de sang. Pendant une seule seconde. C'est le temps que mit Amélie pour réparer les vaisseaux sanguins. La plaie était toujours visible, mais au moins elle ne saignait plus, que ça soit en hémorragie interne ou externe. De plus, ce pouvoir ne requérait presque pas d'énergie magique, si bien que le lanceur de feu n'avait certainement même pas remarqué le contre-coup de l'utilisation de la magie. Elle se releva et annonça :
Au moins, comme ça, il ne saignera plus. Je peux rien faire d'autre.
Elle s'éloigna ensuite, dépitée, se dirigeant vers une des chaises à coté de Lucy pour s'asseoir.
-
Un spectateur non averti n’aurait assurément pas compris la scène. Il n’aurait pas compris pourquoi il venait d’y avoir un tel déchaînement de colère et pourquoi, aussitôt après, la même personne souriait et se moquait du blessé. Mais quelqu’un qui connaîtrait bien les frères Timson aurait compris. Raphaël et Erwan s’aimaient beaucoup. À tel point que blesser l’un revenait à blesser l’autre. Quand Raphaël a vu que son ainé était gravement blessé, il était mort de peur. C’est cette peur qui l’a amené à se mettre en colère. Et maintenant qu’il savait son frère hors de danger, toute la tension retombait. Le seul moyen qu’il avait trouvé pour ne pas se mettre à pleurer était de rire. Mais il était quand même au bord des larmes.
Il vit Amélie s’approcher. Son instinct protecteur lui disait de l’écarter, mais il ne bougea pas. Il savait qu’elle voulait aider. Il la regarda agir, immobile et muet.
La neko prit la main du pyromancien. Quand elle retira le poignard de la plaie d’Erwan, Raphaël se crispa. Mais le jet de sang s’arrêta rapidement. Cependant, la blessure ne se referma pas. Amélie se releva.
Au moins, comme ça, il ne saignera plus. Je peux rien faire d'autre.
Raphaël articula un « Merci » presque inaudible. Il suffisait à présent de trouver un guérisseur et ne resterait plus de cette mésaventure qu’un mauvais souvenir. Le jeune homme s’autorisa à verser quelques larmes mais cacha néanmoins son visage de ses mains.
L’elfe se leva et alla rejoindre les deux jeunes filles.
Raphaël n’est pas en état de parler alors je le fais à sa place. Merci à vous deux. Vous n’étiez pas obligées e nous aider mais vous l’avez fait tout de même. Merci beaucoup.
L’homme à la hache arriva et se mit à côté de son camarade.
Dis donc, j’sais pas comment t’as fait pour t’envoler tout à l’heure, mais c’tait vraiment impressionnant ! Tu voudrais pas faire partie de l’Ordre ?
L’autre lui jeta un regard noir puis se tourna à nouveau vers Lucy, s’inclinant poliment.
Ce qu’il essaye de dire, c’est que vous avoir à nos côtés dans notre lutte serait un honneur, en plus d’être un atout non négligeable.
[HRP : Je relance ce sujet uniquement parce que j'ai pas d'autre idée.]
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[HRP : ça me va très bien, t'inquiète ! Tant que ça suit la réaction logique des personnages et que ça détruit pas les miens...]
Lucy vit successivement Amélie et l'elfe lanceur de couteaux s'approcher de la table où elle s'était installée. Alors que la première semblait dépitée, certainement parce qu'elle n'aimait pas que quelqu'un qu'elle considère comme amical tombe au combat, et le second avait une attitude totalement neutre. Pendant qu'elle s'asseyait, l'elfe leur dit :
Raphaël n’est pas en état de parler alors je le fais à sa place. Merci à vous deux. Vous n’étiez pas obligées e nous aider mais vous l’avez fait tout de même. Merci beaucoup.
Lucy finit rapidement sa bouchée et répondit :
C'est normal d'aider ceux qui nous ont accueilli. Un juste retour des choses.
Arriva un espèce de colosse maniant une hache d'une taille plus que respectable et avec une voix bourrue. Elle reconnut le guerrier qui l'avait ceinturée.
Dis donc, j’sais pas comment t’as fait pour t’envoler tout à l’heure, mais c’tait vraiment impressionnant ! Tu voudrais pas faire partie de l’Ordre ?
L'elfe regarda alors son compagnon d'armes, signifiant qu'il manquait de finesse. Il continua :
Ce qu’il essaye de dire, c’est que vous avoir à nos côtés dans notre lutte serait un honneur, en plus d’être un atout non négligeable.
Lucy eut alors un sourire moqueur vers le colosse. Elle avait apprécié son compliment à sa juste valeur, et voulait juste le provoquer un petit peu, par revanche du fait qu'il l'ait écartée du combat. Elle lui dit :
Tu sais, voler est à la portée de tout le monde. Il suffit de demander...
Deux de ses vecteurs fusèrent vers ses hanches et le soulevèrent d'une trentaine de centimètres. Elle ignora toutes ses tentatives pour se libérer, le maintenant en l'air pendant une quinzaine de secondes, avant de le faire redescendre. Elle se retourna alors vers l'elfe et lui dit :
J'attends une certaine "Double-lune", ou quelque chose du genre. Ensuite, je verrai. Je peux rien dire avant de l'avoir vue.
Elle reprit une bouchée de pain.
Quant à Amélie, dès qu'elle s'était assise, elle avait posé sa tête entre ses deux mains et étudiait les traces des rares sorts qui avaient été lancés dans le combat. Elle s'intéressait surtout à celui qui envoyait des espèces de runes sur ses alliés, mais elle n'arrivait pas pour l'instant à cerner ce qu'il avait fait exactement, et le but de ses sorts.
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C'est normal d'aider ceux qui nous ont accueillies. Un juste retour des choses.
L’elfe apprécia à sa juste valeur cette réponse polie et pleine de sagesse. L’attitude de son camarade, en revanche, l’agaça.
Tu sais, voler est à la portée de tout le monde. Il suffit de demander...
La phrase étonna les deux hommes. L’humain fut alors soulevé de terre. Surpris, il cria et se débattit un bref instant avant de comprendre que ça ne servait qu’à le couvrir de ridicule. Son compagnon d’armes eut un sourire amusé.
Tu ne l’as pas volé, grosse brute.
Sitôt reposé au sol, l’homme à la hache fila sans demander son reste. Lucy parla alors de Double-Lune. L’elfe se tourna vers elle.
Vous voulez voir Double-Lune ? Je vous préviens, elle a mauvais caractère. L’une des rumeurs circulant sur elle raconte qu’un jour, elle a abattu un démon d’un coup d’épée juste parce qu’il s’était moqué de sa tenue. Et j’admets que ça ne me surprendrait pas que cette rumeur soit fondée.
Pendant la discussion, Amélie, qui examinait les traces de magie, avait pu identifier les runes comme étant des sorts de protection et d’augmentation de force. S’agissant de sorts assez basiques et faibles, il n’était pas très étonnant que les ennemis aient été vaincus si facilement malgré cela.
La porte s’ouvrit alors. Ah non, elle est déjà ouverte ! Une ombre se dessina sur le sol jonché de débris.
Alors là, c’est même plus du bazar ! Il s’est passé quoi au juste ?
La personne qui venait de parler était une adolescente aux longs cheveux bruns. Sa tenue ressemblait un peu à l’uniforme du lycée, sur Terre. Elle tenait à la main un katana couvert de sang, mais probablement pas le sien puisqu’elle n’avait apparemment aucune blessure. Elle arborait une expression inquiète. Mais juste un peu, elle avait l’habitude.
Ah, Andizia ! T’aurais pas pu arriver cinq minutes plus tôt ?
Désolée, Tintano, j’ai eu des ennuis en chemin. Personne n’a répondu à ma question, il s’est passé quoi ?
Il s’est passé que les types avec lesquels tu t’étais frittée la semaine dernière sont venus ici. Et il y en a un qui a poignardé Erwan. Mais sinon, tout va bien, tu as eu raison de prendre ton temps pour venir. La prochaine fois, évite de dire à tes victimes que tu es de chez nous, on évitera peut-être les accidents.
Andizia, bouche bée, laissa tomber son arme qui disparut avant de toucher le sol.
Erwan ? Il est mort ?
Elle se baissa juste à temps pour éviter l’objet non identifié que Raphaël venait de lui lancer.
Non, mais il s’en est fallu de peu ! hurla-t-il. Bon sang, mais qu’est-ce qui t’a pris ?! Est-ce qu’un jour il passera autre chose dans ta cervelle que des envies de meurtre ? Si jamais on a encore ce genre d’ennuis à cause de toi, je te jure que je te traquerai jusqu’en Enfer pour te tuer !
La jeune fille se mit immédiatement à genoux et se pencha jusqu’à toucher terre.
Je te présente toutes mes excuses et je te promets de faire extrêmement attention. Mais par pitié, ne gueule plus jamais comme ça, j’ai cru que j’allais avoir une attaque !
Vous vouliez voir Double-Lune ? murmura l'elfe à l'oreille de Lucy. La voilà, mais aujourd'hui il y a quelqu'un d'encore plus dangereux qu'elle.
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Vous voulez voir Double-Lune ? Je vous préviens, elle a mauvais caractère. L’une des rumeurs circulant sur elle raconte qu’un jour, elle a abattu un démon d’un coup d’épée juste parce qu’il s’était moqué de sa tenue. Et j’admets que ça ne me surprendrait pas que cette rumeur soit fondée.
La réponse de l'elfe ne laissait planer aucun doute sur la susceptibilité de la femme en question. Il suffisait juste de ne pas trop la provoquer... Enfin, de toute façon, la provoquer n'entrait pas dans ses intentions. Cependant, elle répondit :
Je n'ai jamais compté le nombre de fois où on nous a traité comme des démons...
Pendant 10 années de sa vie, elle était persuadée être un démon qu'il fallait à tout prix enfermer pour ne pas qu'elle détruise le monde.
Alors là, c’est même plus du bazar ! Il s’est passé quoi au juste ?
Une jeune femme était sur le pas de la porte défoncée. Elle tenait un sabre japonnais ensanglanté, mais ne semblait pas être blessée. Lucy ne s'inquiéta pas. Il devait certainement s'agir d'une personne amicale pour entrer ainsi.
Ah, Andizia ! T’aurais pas pu arriver cinq minutes plus tôt ?
Andizia... Ce nom sonna aux oreilles de Lucy. Où l'avait-elle entendu ? Quand elle remarqua qu'elle portait les mêmes vêtements que Lucy, elle se souvint. Andizia. Le nom de cette fameuse "Double-lune". c'était Raphaël qui lui avait dit qu'elle s'appelait ainsi. Elle l'avait donc trouvée...
Désolée, Tintano, j’ai eu des ennuis en chemin. Personne n’a répondu à ma question, il s’est passé quoi ?
Il semblait qu'elle n'avait pas l'habitude qu'on la fasse attendre. Un sale caractère donc. Un peu comme elle-même...
Il s’est passé que les types avec lesquels tu t’étais frittée la semaine dernière sont venus ici. Et il y en a un qui a poignardé Erwan. Mais sinon, tout va bien, tu as eu raison de prendre ton temps pour venir. La prochaine fois, évite de dire à tes victimes que tu es de chez nous, on évitera peut-être les accidents.
La diclonius sentit l'ironie noire et les reproches cachées du colosse à l'encontre d'Andizia. Il semblait donc que ce combat soit entièrement sa faute. Amatrice... se dit Lucy. Ne pas terminer un boulot qu'on commence, c'est le moyen parfait pour se faire attaquer en traître deux jours plus tard. Amélie, quant à elle, avait enfin déterminé les origines des sorts lancés. Elle avait pris pleinement connaissance de ce nouveau sort, et était désormais apte à le lancer. Elle regarda la nouvelle arrivante, qui laissa tomber son arme. Avant qu'elle touche le sol, l'arme disparut. Encore de la magie... Décidément, Amélie était chanceuse depuis deux jours ! Elle avait étoffé son répertoire de sorts, et était désormais libre. Que demander de plus ?
Erwan ? Il est mort ?
Lucy vit alors Raphaël, les yeux rougis par les larmes, lancer un objet à la jeune femme, qui s'esquiva de justesse en se baissant.
Non, mais il s’en est fallu de peu ! lui hurla-t-il. Bon sang, mais qu’est-ce qui t’a pris ?! Est-ce qu’un jour il passera autre chose dans ta cervelle que des envies de meurtre ? Si jamais on a encore ce genre d’ennuis à cause de toi, je te jure que je te traquerai jusqu’en Enfer pour te tuer !
Décidément, ce n'était peut-être pas le meilleur jour... Qu'importe. De toute façon, il fallait qu'elle lui demande.
Je te présente toutes mes excuses et je te promets de faire extrêmement attention, s'excusa-t-elle en se mettant à genoux comme il était de tradition. Cela ne lui empêcha pas de lancer une pique :
Mais par pitié, ne gueule plus jamais comme ça, j’ai cru que j’allais avoir une attaque !
L'elfe marmonna à l'oreille de Lucy qu'elle avait trouvé Double-Lune. Il l'avertit cependant en ajoutant :
Mais aujourd'hui il y a quelqu'un d'encore plus dangereux qu'elle.
Elle lui répondit, en se levant :
Comme si ça allait me retenir...
Certes, elle trouvait la capacité d'Andizia de cacher son épée étonnante, mais elle ne la considérait pas comme un danger pour elle. Elle aurait dû tuer la petite troupe avant qu'elle arrive à cet endroit. Elle se plaça entre les deux protagonistes de la dispute, se préparant à parer d'éventuels nouveaux projectiles, et leur dit :
On se calme ! Personne est mort, c'est le principal. Bon, fit-elle en se tournant vers la jeune femme, si j'ai bien compris, c'est grâce à vous - ou à cause de vous, c'est selon - que je suis ici. Pourquoi moi ? Et pourquoi recruter des personnes sur la Terre ?
Amélie suivit avec intérêt la discussion. Elle sentait qu'elle était importante pour l'avenir de sa maîtresse, et donc pour le sien.
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Mis à part Raphaël qui hurlait et qui avait rameuté tous ceux qui n’étaient pax déjà là, personne n’émettait un son. L’une des raisons pour lesquelles Raphaël était chef de l’Ordre était sa colère. Peu de gens osaient la braver. Peut-être parce qu’il en profitait toujours pour extérioriser aussi sa colère envers lui-même et envers ses créateurs, disparus sans laisser de traces juste après lui avoir donné la vie.
"Plus jamais je laisse un seul survivant, plus jamais…" se promit Andizia "La prochaine fois que je massacre dix personnes j’achève aussi la onzième. Plus question de traumatiser, maintenant je tue."
Tandis qu’elle s’agenouillait, l’adolescente priait pour que son chef ne la décapite pas d’un coup d’épée.
"Ah non, son épée est juste là. Bon, j’ai une chance de ne pas me faire taper dessus, c’est déjà bien."
Elle entendit le bruit d’une chaise qu’on déplace. Puis quelqu’un marcha vers elle. Relevant la tête, elle vit la diclonius qui s’était interposée.
On se calme ! Personne est mort, c'est le principal. Bon, si j'ai bien compris, c'est grâce à vous - ou à cause de vous, c'est selon - que je suis ici. Pourquoi moi ? Et pourquoi recruter des personnes sur la Terre ?
Andizia se redressa et se mit en position assise, nullement gênée par les cadavres et les débris qui étaient partout sur le sol.
Tiens, Nyu. Remarque non, vu l’attitude tu dois être Lucy.
Elle aperçut les cornes sur la tête de Lucy et fronça imperceptiblement les sourcils. Elle n’avait pas vu ce détail avant, à cause du bonnet qui faisait office de camouflage.
C’est pas moi qui t’ai fait venir, mais oui, indirectement c’est à moi que tu dois d’être ici. Je t’ai bien observée pendant un certain temps, et puis j’ai parlé de toi ici. Après, ce n’est pas moi qui ai convaincu Raphaël d’envoyer les jumeaux.
Elle ramassa un morceau de bois de la porte et joua négligemment avec.
Quant aux raisons pour lesquelles on implique la Terre, eh bien… Tu as peut-être remarqué que certaines choses qu’on voit sur Terra n’en sont manifestement pas originaires. Pas plus tard que ce matin par exemple, j’ai croisé un type avec un flingue. Les gens de Terra ne savent pas tous s’en servir, et certains ne savent même pas du tout ce que c’est, ce qui peut s’avérer très dangereux. C’est entre autres pour ça que je suis là. J’aide les Croisés à comprendre la Terre, puisque la Terre vient à eux.
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La jeune femme se redressa et s'assit, au beau milieu des décombres. Heureusement pour elle, il n'y avait pas de flaque de sang à ses pieds.
Tiens, Nyu. Remarque non, vu l’attitude tu dois être Lucy.
L'intéressée haussa un sourcil. Voulait-elle la provoquer volontairement ? Ou s'agissait-il seulement de son caractère ? D'un autre coté, Lucy lui avait posé des questions de brut en blanc, sans même se présenter. Après tout, elle n'en avait pas besoin. Pour savoir qu'elle avait une bi-personnalité, il fallait avoir cherché dans sa famille. Et celle-ci n'était pas à Seikusu !
C’est pas moi qui t’ai fait venir, mais oui, indirectement c’est à moi que tu dois d’être ici. Je t’ai bien observée pendant un certain temps, et puis j’ai parlé de toi ici. Après, ce n’est pas moi qui ai convaincu Raphaël d’envoyer les jumeaux.
Elle ramassa ensuite quelque chose par terre et le fit tournoyer dans ses mains.
Quant aux raisons pour lesquelles on implique la Terre, eh bien… Tu as peut-être remarqué que certaines choses qu’on voit sur Terra n’en sont manifestement pas originaires. Pas plus tard que ce matin par exemple, j’ai croisé un type avec un flingue. Les gens de Terra ne savent pas tous s’en servir, et certains ne savent même pas du tout ce que c’est, ce qui peut s’avérer très dangereux. C’est entre autres pour ça que je suis là. J’aide les Croisés à comprendre la Terre, puisque la Terre vient à eux.
Lucy en était bouche bée.
C'est tout ?
Dans sa tête, Lucy croyait qu'elle apprenait aux autres "Croisés", comme elle le dit, comment vivre sur Terre pour ensuite ne plus être surpris par quoi que ce soit venant de la Terre. Elle trouvait cela un peu inutile, et n'avait pas envie d'être seulement ce genre de personnes. Pour l'instant, elle avait envie de profiter de sa nouvelle liberté en explorant un peu ce monde.
[HRP : j'ai préféré arrêter là, parce que je pense que la réaction de Double Lune n'irait pas du tout avec la suite que je voulais écrire...]
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Lucy n’avait pas aimé la remarque d’Andizia sur son identité. Pourtant, il s’agissait seulement d’un constat, pas d’une moquerie ou truc dans le genre.
Pendant que la Tueuse de Choses parlait, les autres s’efforçaient de remettre un peu d’ordre dans la pièce. Deux d’entre eux ramassaient les corps et les entassaient dans un coin, et les autres relevaient les tables et les chaises qui étaient encore en état de tenir debout. Raphaël, lui, restait à côté de son frère comme une louve à côté de ses louveteaux.
Quand Andizia eut terminé son discours, Lucy, bouche bée, lâcha un C'est tout ? qui fit grincer des dents son interlocutrice.
Comment ça, c’est tout ? Tu trouves que c’est pas assez compliqué comme ça, tu voudrais que j’en fasse plus ? Eh bien tu as raison, je ne me contente pas de jouer les professeurs ! Je fais un peu de tout, en fait.
Elle ramassa d’autres morceaux de bois et les posa devant elle. Elle en leva un devant son visage.
Je suis professeur, donc, (elle jeta le bout de bois et en prit un autre) mais aussi recruteuse, (même manœuvre) guerrière, bien sûr, (elle jeta seulement le morceau qu’elle tenait) et… Je crois que c’est tout. Mais ça fait déjà beaucoup de boulot pour une personne seule, et des collègues, c’est toujours un bonus bienvenu. Et les gens de la Terre et ceux de Terra ont des façons de penser très différentes, or la différence est une richesse très appréciable.
Cette dernière partie de phrase avait été dite sur un ton faussement hautain, volontairement peu crédible et dans un but purement dérisoire. Andizia essayait de détendre l’atmosphère.
Il y a beaucoup de choses à dire mais ça prendrait des heures et je ne suis pas particulièrement douée avec les mots. Je suis une personne d’action, pas une blablateuse.
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La réponse de la jeune femme ne se fit pas attendre. Elle semblait agacée, comme si Lucy avait sous-estimé sa tâche.
Comment ça, c’est tout ? Tu trouves que c’est pas assez compliqué comme ça, tu voudrais que j’en fasse plus ? Eh bien tu as raison, je ne me contente pas de jouer les professeurs ! Je fais un peu de tout, en fait.
Lucy soupira. Elle s'attendait à un long discours. Sans bouger, elle pris la chaise la plus proche d'elle avec un de ses vecteurs, puis s'assit dessus. Andizia, elle, commença à jouer avec les débris devant elle.
Je suis professeur, donc, mais aussi recruteuse, guerrière, bien sûr, et… Je crois que c’est tout. Mais ça fait déjà beaucoup de boulot pour une personne seule, et des collègues, c’est toujours un bonus bienvenu. Et les gens de la Terre et ceux de Terra ont des façons de penser très différentes, or la différence est une richesse très appréciable.
Avec cette explication sommaire, Lucy avait l'impression de patauger dans la semoule, comme si on lui répétait une chose qu'elle n'avait pas compris sans mieux comprendre. Ce qu'elle venait de dire était beaucoup trop général, et des exemples seraient le bienvenu pour qu'elle puisse enfin comprendre de quoi il en retournait. Elle ne capta même pas la tentative d'humour de l'adolescente.
Il y a beaucoup de choses à dire mais ça prendrait des heures et je ne suis pas particulièrement douée avec les mots. Je suis une personne d’action, pas une blablateuse.
Une femme d'action, hein ? Une petite idée trotta dans la tête de la mutante, et plus elle y pensait, plus cela lui plaisait. Elle aurait ainsi une vague idée des capacités de cette femme, et elle pourrait ainsi prouver sa valeur. Même si son instinct lui recommandait de ne pas la provoquer inutilement, elle avait quand même envie d'essayer. Même si elle devait perdre.
Lucy se leva et lui dit :
Si tu es capable de combattre sans blesser trop gravement, je te propose un duel au premier sang versé.
Elle s'étira, puis s'expliqua :
Tout simplement parce que je vois pas où tu veux en venir, donc je veux une démonstration.
Amélie la regarda d'un air affolé. Elle ne va quand même pas... Eh bien apparemment si. Elle était bel et bien prête pour un autre combat, amical celui-là, d'après ce qu'elle a compris. Mais même amical, un combat pouvait être dangereux. Et elle ne voulait pas que sa maîtresse se fasse tuer d'une manière aussi débile. Elle chercha du regard quelqu'un d'accord avec elle.
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Tout le monde avait parfaitement compris que l’explication d’Andizia était minable et que Lucy était toujours au point zéro. Tout le monde…sauf Andizia. Peu habituée à donner des explications, celles qu’elle venait de fournir à la diclonius lui paraissaient tout à fait correctes.
Tandis que certaines personnes ricanaient voire se moquaient ouvertement de la jeune fille, d’autres étaient plutôt atterrés, et d’autres encore, curieux, attendaient la suite pour savoir si et comment elle allait se rattraper.
La Tueuse de Choses, bizarrement, ne releva pas les moqueries. Comme si son caractère s’était adouci. En réalité, elle voulait d’abord voir la réaction de Lucy avant de faire son deuxième massacre de la journée. Et la réaction ne tarda pas :
Si tu es capable de combattre sans blesser trop gravement, je te propose un duel au premier sang versé. Tout simplement parce que je vois pas où tu veux en venir, donc je veux une démonstration.
Andizia ouvrit des yeux ronds comme des billes.
Un duel ? T’es sûre ?
Oh, ça ne la dérangeait pas, loin de là ! Mais elle avait tendance à expédier très rapidement les duels au premier sang, du fait de son pouvoir très, très pratique. Et en plus elle ne voyait pas le rapport avec ce qu’elle avait dit.
Je ne crois pas que ce soit l’idée de l’année, ça. Tu devrais laisser tomber.
Les autres faisaient un peu la tête, même si quelques-uns semblaient se réjouir de l’idée d’un combat imminent. Ils commençaient déjà à écarter quelques tables, quand Raphaël les stoppa.
Je crois qu’il y a eu suffisamment de sang versé aujourd’hui. Et, ne le prends pas mal Lucy, mais tu n’as aucune chance. Andizia est parfaitement capable de blesser n’importe qui en une seule seconde, et la plupart du temps elle ne se gêne pas pour le faire.
Eh, un duel c’est un duel ! Je n’aime pas faire les choses à moitié.
Il lui jeta un regard noir.
T’as le bonjour de ma cicatrice à la jambe droite.
L’insinuation de son chef fit sourire Double-Lune. Elle l’avait, lors d’un duel quelques mois plus tôt, blessé si gravement que même ses facultés régénératrices n’étaient pas totalement venues à bout de la plaie.
Tu lui passeras le mien. Et Lucy, si tu veux vraiment m’affronter c’est comme tu veux, mais je ne te ferai pas de cadeau. Quand je me bats, même dans un duel amical, j’utilise tous mes atouts.
[HRP : En d'autres termes, je te laisse le choix. ^^]
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[HRP : fail color]
Lucy avait bien entendu les moqueries des autres, mais ils ne faisaient pas partie de leur conversation. A vrai dire, elle s'en fichait complètement. La veille, elle les aurait très certainement agressés, se sentant insultée, mais depuis la disparition de sa malédiction, elle n'avait plus son penchant pour la violence gratuite et sa susceptibilité s'était amoindrie. Quant à Andizia, elle semblait ne pas y faire attention non plus, ce qui l'étonna un peu. Elle devait avoir l'habitude...
Quand elle fit sa proposition, son interlocutrice parut étonnée. Comme si elle ne s'y attendait pas du tout. D'un autre coté, aucun autre évènement n'aurait pu mener vers cette proposition. Mais elle avait envie tout de même de voir ses capacités. Parce qu'une jeune fille, rentrant dans une salle pleine de guerriers émérites, avec une épée ensanglantée à la main, et réussissant à faire de l'humour avec celui qui était probablement le chef sans se faire réprimander, devait avoir des arguments de poids en sa faveur. Et Lucy ne voyait pas quels autres arguments que le combat elle pourrait avoir. Déjà, elle n'avait pas la finesse...
Un duel ? T’es sûre ? Je ne crois pas que ce soit l’idée de l’année, ça. Tu devrais laisser tomber.
Lucy pencha très légèrement la tête sur le coté, surprise de sa réponse. Peut-être était-elle incapable de combattre sans tuer, comme Lucy la veille... En parlant de combat... Où était passée son épée ? Elle la tenait à la main quand elle est entrée, et là, elle avait comme disparu... Depuis quand, comment, et ou ? Elle arriva assez vite à la conclusion de la magie. Cette fille avait donc des pouvoirs magiques... Et étant donné qu'elle connaissait les capacités de la diclonius, et que Lucy ne savait pas ce que la nouvelle arrivante pouvait faire, elle était totalement désavantagée.
Je crois qu’il y a eu suffisamment de sang versé aujourd’hui. Et, ne le prends pas mal Lucy, mais tu n’as aucune chance. Andizia est parfaitement capable de blesser n’importe qui en une seule seconde, et la plupart du temps elle ne se gêne pas pour le faire.
Lucy voulut répondre Moi aussi, mais la fille la prit de vitesse :
Eh, un duel c’est un duel ! Je n’aime pas faire les choses à moitié.
T’as le bonjour de ma cicatrice à la jambe droite.
Ce qui confirma les impressions qu'avait eu Lucy. Elle était donc bel et bien incapable de combattre sans infliger de sérieuses blessures.
Tu lui passeras le mien. Et Lucy, si tu veux vraiment m’affronter c’est comme tu veux, mais je ne te ferai pas de cadeau. Quand je me bats, même dans un duel amical, j’utilise tous mes atouts.
Amélie inspira bruyamment de peur. Qui disait cicatrice disait blessure. Et, dans le cas de Raphaël, sa régénération accrue. Pour laisser une cicatrice sur sa jambe, la blessure infligée avait dû être très profonde. Et Amélie doutait que cela soit pour un combat réel, même s'ils avaient de temps à autre l'impression d'être à couteaux tirés. Elle ne voulait pas que sa maîtresse subisse la même chose, car bien qu'elle puisse arrêter hémorragie, elle ne pouvait pas réparer les tissus, et la douleur serait tout de même immense, tout comme la cicatrice.
Lucy, elle, en était arrivée à la même conclusion, mais par un chemin tout autre. Il n'y avait aucune raison de combattre en situation de désavantage. En plus, sa plus grande force résidait dans l'effet de surprise, effet totalement mort en face de cette fille qui connaissait ses vecteurs. Elle n'avait donc pas une chance raisonnable de gagner son combat. Elle répondit :
Laisse tomber... Mais tu peux pas expliquer mieux ce que tu fais ? Parce que j'ai toujours rien compris moi...
Elle eut une seconde de flottement, avant de continuer :
Non, attend. Inutile de continuer. Je pense que le mieux ce serait une démonstration en bonne et due forme. Si tu n'as rien contre, je te suis. Et si le cœur t'en dit, continua-t-elle en regardant Amélie, accompagne-nous.
L'intéressée se leva immédiatement, prête à accompagner sa maîtresse jusqu'en enfer.
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[HRP : ARGH !!! L'abrutie, j'avais pourtant fait super attention !]
Raphaël faillit se remettre à crier. Il était à bout. La veille, les jumeaux, et aujourd’hui les intrus directement suivis d’Andizia ! C’en était trop pour le jeune homme, qui était vraiment à bout. Il fallut la main de l’elfe posée sur son bras pour l’empêcher d’aller secouer Andizia comme un prunier.
La jeune fille capta son regard. Sur ses lèvres se formèrent silencieusement les mots « Tu n’avais qu’à pas me mettre en colère ce jour-là. » Oh, ai-je mentionné son manque de tact légendaire ? Le calme de façade de Raphaël était à deux doigts de craquer complètement. Heureusement, Lucy eut la bonne réaction :
Laisse tomber... Mais tu peux pas expliquer mieux ce que tu fais ? Parce que j'ai toujours rien compris moi...
Double-Lune lui lança un regard désolé.
Je peux pas faire mieux que ce que j’ai déjà dit.
La diclonius reprit :
Non, attend. Inutile de continuer. Je pense que le mieux ce serait une démonstration en bonne et due forme. Si tu n'as rien contre, je te suis. Et si le cœur t'en dit, accompagne-nous.
Cette dernière était adressée à Amélie, qui se leva d’un bond, comme montée sur ressorts. Andizia les regarda toutes les deux à tour de rôle.
Une démo, hein ? Une démo de quoi ? Pour le recrutement déjà, tout ce que je peux faire c’est te montrer les gens qui sont là grâce à moi. Et il n’y en a pas ici aujourd’hui.
Elle baissa les yeux au sol où il restait encore pas mal de sang et autres trucs, et un ricanement nerveux lui échappa.
Ensuite, regarde par terre. Toutes les traces de sang que tu peux voir, les débris et tout le reste, je peux en faire autant en trois minutes.
Elle regarda à nouveau Lucy.
Le troisième boulot que j’ai mentionné, c’est celui de professeur. Là, je crois qu’il y a matière à démontrer. Mais il y en a un qui ne va pas du tout aimer.
Au point où on en est... Vas-y, fais ce que tu veux. Mais interdiction de te battre, je n’ai pas envie de devoir nettoyer derrière toi comme d’habitude. Tu es une vraie catastrophe ambulante.
Elle lui tira la langue et fit signe à Lucy et Amélie de la suivre, passant dans une autre pièce.
Il s’agissait, en gros, d’une salle d’entraînement. Contigüe à la salle commune, les gens qui s’y trouvaient pouvaient facilement et rapidement rejoindre la bataille en cas d’intrusion. Un agencement assez bien pensé. À l’intérieur, il y avait des mannequins, des cibles, etc. Une petite porte en fer dans le fond était fermée par un cadenas. Andizia se mit au centre de la pièce et se tourna vers les deux jeunes filles.
Ici, c’est ma salle de classe. Je sais, c’est pas fait pour normalement, mais c’est ça où dehors, et mieux vaut qu’on ne voit pas trop ce que « j’enseigne ».
Elle pointa la porte en fer.
Là-dedans se trouvent des armes en tous genres. Des épées, des haches, des arcs, des fouets, mais aussi des flingues. J’ai piqué deux ou trois joujoux à la police, ils en ont tellement que, pour l’usage qu’ils en font, c’est un acte altruiste que de leur prendre. Ces flingues, les gens d’ici ne savent pas s’en servir. Moi si. Tu voulais une démo ? Si tu veux, je t’apprends à tirer. C'est tout ce que je peux faire avec seulement toi comme élève. À moins que mademoiselle neko veuille participer aussi, on ne sait jamais.
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Le regard qu'Andizia jeta aux deux jeunes femmes était indéchiffrable. Que pouvait-elle penser d'elles ?
Une démo, hein ? Une démo de quoi ? Pour le recrutement déjà, tout ce que je peux faire c’est te montrer les gens qui sont là grâce à moi. Et il n’y en a pas ici aujourd’hui.
Lucy soupira. Elle se souvenait que Raphaël avait mentionné le fait qu'il n'y ait qu'un seul agent actuel sur Terre. Il était donc probable qu'elle recrute des personnes de Terra directement, chose qu'il était strictement impossible à faire pour la diclonius. Tout simplement parce qu'elle ne connaissait pas ce monde. Elle savait même pas comment passer seule d'un monde à l'autre, c'est pour dire...
Leur interlocutrice regarda les traces du carnage qu'il y avait eu lieu, et eut un petit rire.
Ensuite, regarde par terre. Toutes les traces de sang que tu peux voir, les débris et tout le reste, je peux en faire autant en trois minutes.
La diclonius lui jeta un regard méprisant. Cette femme cherchait vainement à l'impressionner, et pour cela, elle utilisait les actions des autres, notamment les siennes. Il avait d'ailleurs fallu moins de cinq secondes pour en allonger cinq, sans trop de dégâts autour. Bien qu'elle ne doutait pas de sa probable puissance, elle la trouvait drôlement prétentieuse. Quant à Amélie, elle commençait à avoir un peu peur de cette femme qui avait le même age qu'elle, et qui riait dans des décombres et à coté de corps humains encore chauds. C'était carrément glauque. Et même si Amélie avait eu un certain avant-goût du glauque quand un vampire la possédait (de qui d'ailleurs elle tenait le pouvoir de réparer les vaisseaux sanguins et de dévier les flux sanguins), cette femme était tout de même très étonnante.
Le troisième boulot que j’ai mentionné, c’est celui de professeur. Là, je crois qu’il y a matière à démontrer. Mais il y en a un qui ne va pas du tout aimer.
Raphaël répliqua instantanément :
Au point où on en est... Vas-y, fais ce que tu veux. Mais interdiction de te battre, je n’ai pas envie de devoir nettoyer derrière toi comme d’habitude. Tu es une vraie catastrophe ambulante.
Andizia lui tira la langue et se mit en mouvement en faisant un signe aux filles. Amélie courut presque jusqu'à Lucy et elles la suivirent. Presque sûre que la femme ne pouvait pas les entendre, la Neko glissa à l'oreille de sa maîtresse :
Elle me fais peur...
La diclonius lui sourit et lui répondit, un peu plus fort :
Ne t'inquiète pas. En cas de danger, j'ai remarqué que les plafonds n'étaient pas très solides ici...
Amélie la regarda un moment, essayant de comprendre où elle voulait en venir, jusqu'à ce qu'Andizia s'arrête au beau milieu d'une pièce. Une véritable salle d'entraînement : des cibles un peu de partout, des mannequins de paille imitant des humains, des arènes de duel, et tout de ce dont on pourrait avoir besoin pour s'entraîner. Elle était donc prof dans l'art du combat... Voilà ce qui expliquait tout ! C'était une entraîneuse !
Ici, c’est ma salle de classe. Je sais, c’est pas fait pour normalement, mais c’est ça où dehors, et mieux vaut qu’on ne voit pas trop ce que « j’enseigne ».
Je vois ça... fit Lucy, dépitée.
Là-dedans se trouvent des armes en tous genres, fit-elle en montrant une porte en fer au fond de la pièce. Des épées, des haches, des arcs, des fouets, mais aussi des flingues. J’ai piqué deux ou trois joujoux à la police, ils en ont tellement que, pour l’usage qu’ils en font, c’est un acte altruiste que de leur prendre. Ces flingues, les gens d’ici ne savent pas s’en servir. Moi si. Tu voulais une démo ? Si tu veux, je t’apprends à tirer. C'est tout ce que je peux faire avec seulement toi comme élève. À moins que mademoiselle neko veuille participer aussi, on ne sait jamais.
Amélie recula d'un pas, l'air pas rassurée. Le tir de quoi ? De ces "flingues" dont elle ignorait totalement la signification ? Qu'est-ce que ça pouvait être ? Elle n'avait pas vraiment envie. En plus, ce n'était pas du tout une guerrière. Elle ne voulait pas passer sa vie à combattre.
Je... Je suis pas sûre...
Lucy la regarda. Même si elle pensait qu'un tel entraînement lui serait certainement bénéfique, elle ne voulait pas la forcer. Elle risquait de perdre définitivement toute confiance en elle. Elle répondit donc à sa place :
Il faut d'abord qu'elle se repose un peu. Des années de bourrage de crâne, ça se guérit pas en une journée. Et en ce qui me concerne, je ne vois pas l'utilité des armes à feu.
Elle prit une des balles qu'elle avait récupéré de la première rencontre hostile à son encontre avec un de ses vecteurs et l'envoya dans une des cibles en face d'elle, où elle se ficha pile au centre dans un bruit d'impact. Elle l'avait lancé avec une force telle qu'elle aurait fait exactement les mêmes ravages qu'avec une arme d'assaut.
Si tu veux vraiment la preuve de l'inutilité de ces trucs, essaye de me tirer dessus avec pour voir...
-
Ne t'inquiète pas. En cas de danger, j'ai remarqué que les plafonds n'étaient pas très solides ici...
Andizia n’avait pas répliqué. Elle se doutait que Lucy avait l’intention de fracasser le plafond (et donc le sol, puisqu’il y avait un étage au-dessus) si jamais elle ressentait le besoin de s’en aller précipitamment. Et ça ne la regardait pas. C’était le problème de Raphaël, pas le sien. Même si elle allait quand même faire attention à ce qu’elle ferait.
La diclonius fit une moue dépitée quand elle vit dans quelle pièce elles étaient, moue qui se renforça quand Andizia lui expliqua qu’elle enseignait le tir, entre autres trucs.
À la proposition de lui apprendre à tirer, la neko recula et déclina.
Il faut d'abord qu'elle se repose un peu. Des années de bourrage de crâne, ça se guérit pas en une journée. Et en ce qui me concerne, je ne vois pas l'utilité des armes à feu.
Et bim. Ça c’est dit. Oh, ferme-la un peu ! T’es censée te concentrer sur l’histoire, tu te rappelles ? Gna gna gna… Oui, Créatrice.
Double-Lune sourit. Elle n’en voyait pas l’utilité, hein ? Son sourire disparut instantanément de son visage quand elle entendit un bruit d’impact de balle. Se retournant d’un coup, elle vit un trou dans une des cibles. Elle eut un temps d’arrêt. Comment avait-elle fait ça ?
Si tu veux vraiment la preuve de l'inutilité de ces trucs, essaye de me tirer dessus avec pour voir...
Tu viens de faire un trou dans une cible, qui au passage n’était pas faite pour ça, et tu dis que c’est des trucs inutiles ? J’avoue que j’ai un peu de mal à te suivre. Mais bon, puisque tu demandes… Prête ?
Elle se retourna et, en une seule seconde et sans prévenir, fit apparaître un pistolet dans sa main et tira droit vers la tête de Lucy. C’est elle-même qui l’avait demandé, il n’y avait pas matière à blâmer Andizia. Du moins, du point de vue de cette dernière. Ne restait plus qu’à savoir ce qui allait se passer ensuite du côté de la diclonius.
[HRP : Et je m'arrête là parce que je ne sais pas comment réagit Lucy.]
-
Andizia avait été étonnée de voir l'impact de balle sur une cible. Elle n'était donc vraiment pas au courant de ses capacités ? Étrange... Pas tant que cela en même temps, puisque les jumeaux non plus n'avaient pas été mis au parfum.
Tu viens de faire un trou dans une cible, qui au passage n’était pas faite pour ça, et tu dis que c’est des trucs inutiles ? J’avoue que j’ai un peu de mal à te suivre. Mais bon, puisque tu demandes… Prête ?
Une cible pas faite pour cela ? Bon... Le "Prête ?" alerta immédiatement Lucy, qui vit que la jeune femme avait sa main droite en position de tir avec une arme fictive. Se souvenant qu'elle avait fait très certainement disparaître son épée, elle fur prête à tout. Mais tout de même, ce qui arriva la surpris. Elle vit une arme apparaître dans la main de Double-Lune et entendit le bruit caractéristique d'un tir. Son vecteur fusa, arrêtant le projectile à moins de dix centimètres de son visage. Bien que Lucy ait été surprise, elle n'avait pas été déstabilisée au point de paniquer totalement. Amélie, cependant, avait crié brièvement et s'était accroupie derrière les jambes de la diclonius, surprise. Elle ne savait pas que ce genre de truc faisait tellement de bruit.
La balle tomba par terre dans un bruit métallique, rebondissant trois fois avant de rouler. La diclonius regarda avec intérêt le regard intrigué de Double-Lune et lui fit un sourire satisfait.
Tu vois ? Totalement inutile... Par contre j'aime bien ta capacité à faire apparaître des armes. Tu as une bonne capacité pour l'effet de surprise. Et ça doit être très pratique quand même.
[HRP : Pas plus d'inspi' ce soir, désolé]
-
Lucy n’avait pas bougé. À peine surprise quand la balle partit, elle l’arrêta net juste avant qu’elle ne touche son visage. La neko s’était recroquevillée, sûrement effrayée par la détonation. Et la diclonius n’avait pas bougé d’un iota. De là à dire qu’elle était restée impassible, il n’y avait qu’un pas…
"Elle a l’attitude d’une guerrière chevronnée. Qu’est-ce qu’elle a bien pu vivre dans son labo ?"
La balle retomba au sol. Après trois rebonds qui résonnèrent dans le silence ambiant, elle roula sur quelques centimètres et s’arrêta totalement. Un sourire satisfait se dessina sur les lèvres de la diclonius.
Tu vois ? Totalement inutile... Par contre j'aime bien ta capacité à faire apparaître des armes. Tu as une bonne capacité pour l'effet de surprise. Et ça doit être très pratique quand même.
Andizia lui rendit son sourire, en un peu plus aimable.
Un point partout alors. Je ne sais pas comment tu as fait ce coup-là, mais j’adore. Si tu peux arrêter les balles tu ne crains pas grand-chose.
Elle fit disparaître son pistolet. Puis, elle fit apparaître, successivement et à des endroits différents autour d’elle, une épée, une mitrailleuse, une faux, un arc et un nunchaku. Elle parla en même temps qu’elle faisait sa petite démonstration :
Ma « capacité », comme tu dis, c’est un pouvoir que j’aime beaucoup. Ma magie me permet d’invoquer n’importe quel type d’arme. Une seule à la fois, mais c’est largement suffisant.
Elle regarda par terre. La balle avait disparu en même temps que l’arme qui l’avait tirée. Andizia releva les yeux vers Lucy.
C’est pour ça que je n’étais pas très enthousiaste pour un duel. Il me suffit d’une demi-seconde pour gagner. Je ne t’aurais pas blessée gravement, par contre. À moins d’être vraiment dans une colère noire, ce que Raphaël a réussi à faire une fois et qui lui a valu sa cicatrice, je dose mes coups avec une précision extrême.
Elle s’interrompit une seconde pour regarder la neko avec une grimace gênée.
Pardon pour la frayeur… C’est vrai que les armes à feu c’est un peu flippant quand on ne connaît pas.
Puis, de nouveau à la diclonius :
Sinon, on peut faire un duel sans magie si tu veux. Et sans ce truc qui t’a permis d’arrêter la balle, si tu peux ne pas l’utiliser.
-
Andizia lui sourit à son tour. Plus amical cependant.
Un point partout alors. Je ne sais pas comment tu as fait ce coup-là, mais j’adore. Si tu peux arrêter les balles tu ne crains pas grand-chose.
Elle haussa les sourcils. Maintenant, elle ne craignait plus grand chose. Maintenant que sa malédiction s'est effacée.
Ma « capacité », comme tu dis, c’est un pouvoir que j’aime beaucoup. Ma magie me permet d’invoquer n’importe quel type d’arme. Une seule à la fois, mais c’est largement suffisant.
Disant cela, elle fit successivement apparaître et disparaître plusieurs armes. Lucy eut un petit mouvement de recul lorsqu'elle vit la mitrailleuse et la faux. Elle n'avait encore jamais vu une arme de cet acabit. Apparemment, cette femme était pleine de surprises aussi. Quand sa démonstration fut terminée, la diclonius laissa échapper un petit sifflement admirateur, pendant qu'Amélie était bouche bée. Elle se dépêcha d'analyser les traces magiques pour pouvoir assimiler ce sort.
C’est pour ça que je n’étais pas très enthousiaste pour un duel. Il me suffit d’une demi-seconde pour gagner. Je ne t’aurais pas blessée gravement, par contre. À moins d’être vraiment dans une colère noire, ce que Raphaël a réussi à faire une fois et qui lui a valu sa cicatrice, je dose mes coups avec une précision extrême.
Lucy eut un petit rire sec.
Hier, j'aurais été incapable de faire un combat amical sans vouloir trancher la tête de mon assaillant...
Andizia s'adressa alors à Amélie, s'excusant pour la surprise occasionnée par le bruit de l'arme à feu. La Neko ne répondit pas, trop occupée à s'approprier ce sort. Elle fit ensuite une proposition à la diclonius :
Sinon, on peut faire un duel sans magie si tu veux. Et sans ce truc qui t’a permis d’arrêter la balle, si tu peux ne pas l’utiliser.
Lucy la regarda, gênée. Elle n'avait jamais combattu sans ses vecteurs.
Je n'ai jamais manié une arme... Mes vecteurs sont aussi tranchants qu'un katana d'excellente facture, plus maniable qu'un bras, aussi rapide qu'une voiture de course, et me permettent de réaliser des prouesses que personne d'autre n'arriverait à faire. Enfin, sans magie en tout cas... C'est pour ça que je n'ai pas besoin d'arme, et que je n'ai pas plus envie que cela d'apprendre à en utiliser une.
Elle s'assit par terre en tailleur, et chercha la balle qu'Andizia avait tiré, sans la trouver. Elle supposa qu'elle avait disparu en même temps que le pistolet. Avec ses vecteurs, elle se suréleva d'un bon mètre, avant de continuer :
Bref ! Pourquoi as-tu voulu de moi ici, et en quoi pourrais-je vous aider ?
Amélie, brusquement sans la protection du corps de Lucy, finit sa transe et sursauta en voyant sa maîtresse chevaucher les airs, assise. Elle s'abstint cependant de tout commentaire.
-
Andizia avait impressionné Lucy. L’apparition des armes avait provoqué chez elle un mouvement de recul, tandis que la neko derrière elle était tout simplement bouche bée. Mais les impressionner n’était pas le but visé, de toute façon. Il s’agissait juste de montrer ce qu’elle savait faire.
Quand l’adolescente parla de l’accident avec Raphaël, Lucy se mit à rire. Un rire un peu jaune.
Hier, j'aurais été incapable de faire un combat amical sans vouloir trancher la tête de mon assaillant...
Andizia, un tantinet inquiète, fronça les sourcils mais ne répliqua pas. Elle enchaîna immédiatement par sa proposition de duel mentionnée ci-dessus.
Je n'ai jamais manié une arme... Mes vecteurs sont aussi tranchants qu'un katana d'excellente facture, plus maniable qu'un bras, aussi rapide qu'une voiture de course, et me permettent de réaliser des prouesses que personne d'autre n'arriverait à faire. Enfin, sans magie en tout cas... C'est pour ça que je n'ai pas besoin d'arme, et que je n'ai pas plus envie que cela d'apprendre à en utiliser une.
OK, comme tu veux. Tes vecteurs, c’est ce qui t’a fait arrêter la balle, je suppose ?
La diclonius s’assit par terre et…lévita ?! Andizia eut la même réaction que la neko : elle sursauta. Et Lucy demanda encore une fois pourquoi elle était là et ce qu’elle pouvait faire.
Quoi ? Ah ! Euh, pardon... En fait, il y a deux possibilités.
Elle ferma les yeux une seconde pour reprendre contenance.
Soit tu fais une partie de mon boulot avec moi, à savoir trouver sur Terre des gens qui ont besoin d’aide, ou à l’inverse qui peuvent aider, soit tu t’installes sur Terra avec les autres et là tu pourras choisir quel genre de boulot tu veux faire. Mais tu peux aussi décider de rentrer chez toi et de nous oublier, auquel cas on ne se reverra jamais, mais tu croiseras peut-être Terka de temps en temps.
Elle eut un temps d’arrêt. Elle avait oublié quelque chose, mais quoi ? Elle trouva rapidement :
Ah ! Terka c’est ma jumelle. En quelque sorte. Bon, ben voilà. Sauf si tu as encore quelque chose à demander, je crois que c’est le moment de faire le choix entre les trois propositions.
-
Quand celle qu'on appelait Double-Lune lui demanda si c'était avec les vecteurs qu'elle avait arrêté la balle, elle n'avait pas répondu, comme si cela était une évidence. Elle n'avait aucun autre moyen de faire cela, et elle pouvait aisément le deviner. Elle observa avec attention la réaction de sursaut de la combattante. Un rien pouvait la surprendre. Et cela prétendait tuer des démons... Bah. C'est sans importance. Après tout, ce n'était pas son problème. Elle devait penser avant tout à son propre futur. Après un moment d'hésitation, Andizia lui répondit :
En fait, il y a deux possibilités. Soit tu fais une partie de mon boulot avec moi, à savoir trouver sur Terre des gens qui ont besoin d’aide, ou à l’inverse qui peuvent aider, soit tu t’installes sur Terra avec les autres et là tu pourras choisir quel genre de boulot tu veux faire. Mais tu peux aussi décider de rentrer chez toi et de nous oublier, auquel cas on ne se reverra jamais, mais tu croiseras peut-être Terka de temps en temps.
Lucy était déçue. Elle qui pensait avoir un délai pour répondre, elle semblait catégorique.
Ah ! Terka c’est ma jumelle. En quelque sorte. Bon, ben voilà. Sauf si tu as encore quelque chose à demander, je crois que c’est le moment de faire le choix entre les trois propositions.
Faire un choix... Pour l'instant, c'était trop demander à Lucy qui commençait à peine à savourer sa nouvelle liberté. Elle réfléchit brièvement. Il était inacceptable de partir comme une voleuse en oubliant l'Ordre. Mais elle était incapable de prendre une décision aussi importante que celle de vivre sur Terra, et devenir une sorte de recruteuse ne l'intéressait pas vraiment. Elle se laissa tomber, se remettant ainsi en position verticale, avant de lui répondre :
Je choisis la quatrième proposition, celle où j'ai un délai pour réfléchir. J'espère que tu comprends...
Elle s'étira une nouvelle fois. Dieu qu'il était bon d'être enfin libre !
Par contre, n'ayant pas un de vos trucs pour passer de la Terre à Terra, il va falloir que ça soit vous qui reveniez à moi...
Elle ne connaissait toujours pas l'existence des portails reliant la Terre et Terra, puisqu'elle avait été transportée par l'objet des jumeaux.
-
[HRP : Je rappelle à tout hasard qu'Andizia n'a que 15 ans. C'est normal qu'elle sursaute pour pas grand-chose, elle en est encore à la phase "découverte" de sa vie.]
Lucy parut très déçue en entendant Andizia répondre à sa question. Si elle est pas contente, t’as qu’à écrire que je la coupe en deux et on n’en parle plus ! Dis donc, depuis quand tu découpes tes alliés potentiels, toi ? Oh, ça va, c’était juste pour déconner… Mouais…
La diclonius se remit debout, c’est-à-dire en gros qu’elle tendit simplement les jambes pour les poser par terre. Elle réfléchit quelques secondes pendant lesquelles le silence quasi-total était troublé uniquement par les bruits provenant de la pièce à côté.
Je choisis la quatrième proposition, celle où j'ai un délai pour réfléchir. J'espère que tu comprends...
Oh punaise… Comment t’as pu oublier de me faire dire ça ? T’es pas infaillible, j’allais quand même pas te faire penser à tout ! Ouais mais là, je suis vraiment nulle ! Bon, tu la fermes et tu suis l'histoire.
Andizia eut un temps d’arrêt. Puis elle exécuta un magnifique facepalm, honteuse d’avoir oublié cette réponse D.
Oui, je comprends. Désolée, j’ai tendance à toujours me précipiter.
Lucy posa ensuite le problème du passage Terre/Terra. Double-Lune releva immédiatement la tête.
Oh, ça ce n’est pas un souci ! Il y a des portails un peu partout dans Seikuzu, tu sais.
Elle se souvint alors que Lucy avait été amenée par les jumeaux, et que les jumeaux avaient un téléporteur.
Ces portails-là sont fixes, à pas grand-chose près, c’est super pratique pour passer d’un monde à l’autre. Si tu en trouves un et que tu notes son emplacement, tu n’auras a priori plus de problème pour venir sur Terra. Mais on peut aussi demander à quelqu’un de t’emmener si tu veux passer. Genre moi. Ou Nat². Ou un autre humain ou Esper, parce que je vois mal Mister Slime débarquer en mode chewing-gum sur Terre, vu qu’il déteste se transformer.
Elle éclata de rire.
Un slime qui refuse de se transformer… On aura tout vu !
-
[HRP : Lucy a quasiment le même age. Et pour elle, l'age ne fait pas la puissance. Après tout, l'adversaire la plus dangereuse qu'elle ait rencontrée était une fillette de 6 ans...]
Andizia regarda la diclonius sans réagir pendant un petit moment, avant de se taper le front avec sa main droite.
Oui, je comprends. Désolée, j’ai tendance à toujours me précipiter.
Pas grave... répondit-elle avant d'embrayer sur le problème pour revenir sur Terra, problème auquel elle répondit :
Il y a des portails un peu partout dans Seikuzu, tu sais.
Hmph...
Ces portails-là sont fixes, à pas grand-chose près, c’est super pratique pour passer d’un monde à l’autre. Si tu en trouves un et que tu notes son emplacement, tu n’auras a priori plus de problème pour venir sur Terra. Mais on peut aussi demander à quelqu’un de t’emmener si tu veux passer. Genre moi. Ou Nat². Ou un autre humain ou Esper, parce que je vois mal Mister Slime débarquer en mode chewing-gum sur Terre, vu qu’il déteste se transformer.
Elle se mit alors à rire.
Un slime qui refuse de se transformer… On aura tout vu !
Lucy se rappela l'espèce de truc bleu qu'elle avait vu lors de son arrivée. Elle sourit, mais avait une autre idée en tête :
Ou alors un minotaure de plus de deux mètres de hauts et de cinquante centimètres de large... Ouais, j'essayerai de me débrouiller seule, et au pire, je pense que je pourrais demander à ta sœur... Terka, c'est bien ça ?
La diclonius commençait à être un peu trop enthousiaste à son propre goût. Elle voulut brusquement mettre fin à la discussion, et ressasser ce qu'elle venait de vivre dans ce monde parallèle.
Je pense que j'ai besoin de réfléchir à ce qui viens de m'arriver... Peux-tu me renvoyer sur Terre ?
Amélie se releva alors immédiatement et vint prendre le bras de la diclonius. Elle ne voulait pas qu'elle l'abandonne.
-
Lucy sourit à la plaisanterie de la jeune mercenaire. Rien de plus, juste un sourire. Et elle compléta par une réplique tout à fait juste :
Ou alors un minotaure de plus de deux mètres de haut et de cinquante centimètres de large... Ouais, j'essayerai de me débrouiller seule, et au pire, je pense que je pourrai demander à ta sœur... Terka, c'est bien ça ?
Ouais, c’est ça. Elle-
Andizia n’eut pas le temps de finir sa phrase. La diclonius l’interrompit brusquement comme si elle regrettait d’avoir autant parlé. Elle demanda à être ramenée sur Terre pour remettre de l’ordre dans ses pensées et faire le point sur tout ce qu’elle venait de vivre.
La réaction de la neko fut instantanée : elle agrippa le bras de Lucy pour être sûre qu’elle ne la laisserait pas seule. Andizia les regarda toutes les deux avec une expression neutre, sans aucune expression, comme toujours lorsqu’elle devait être sérieuse.
Bien sûr. Et vu que tu connaîtras l’emplacement d’un portail, tu pourras revenir quand tu voudras, si tu veux. Et…combien serons-nous à faire le voyage vers la Terre, d’ailleurs ?
Elle regardait la neko, cette fois avec un sourire curieux, attendant une réponse de cette dernière.
Et c’est le moment que choisit Raphaël pour entrer. Il avait du sang sur toute la moitié droite du visage mais ne paraissait pas s’en soucier.
Si tu as fini ta « démonstration », Andizia, tu pourrais venir ? On va avoir besoin de tes talents de non-négociatrice.
Encore une grande gueule qui essaye de nous jeter à la porte contre une pseudo-compensation minable ?
Il soupira d’un air blasé.
C’est l’idée de base, oui.
Le sourire de la jeune fille se fit carnassier.
Je serais ravie de non-négocier avec ces messieurs…si je n’avais pas déjà un covoiturage à effectuer. Dis-leur d’attendre une quinzaine de minutes, je reviens.
[HRP : Sauf bien sûr si Lucy veut prendre part à la non-négociation, je te laisse choisir avant de continuer.]
-
La réponse d'Andizia fut assez rapide :
Bien sûr. Et vu que tu connaîtras l’emplacement d’un portail, tu pourras revenir quand tu voudras, si tu veux. Et…combien serons-nous à faire le voyage vers la Terre, d’ailleurs ?
Elle fixa la Neko qui rougit et baissa légèrement le regard. Elle voulut répondre, mais une arrivée imprévue l'en empêcha :
Si tu as fini ta « démonstration », Andizia, tu pourrais venir ? On va avoir besoin de tes talents de non-négociatrice.
S'ensuivit une courte discussion entre les deux protagonistes, pendant que Lucy regardait Amélie. Il y allait certainement y avoir un autre combat, et la Neko semblait ne pas vouloir y participer. Lucy la comprenait. Ce n'était pas les meilleures occasions pour récupérer d'un long traumatisme. Elle avait surtout besoin de calme, de repos et de compréhension. Ensuite seulement, elle commencerait à apprendre. Aucune d'entre elles ne réagit donc, même si Lucy aurait bien botté les fesses de ce "fauteur de troubles" rien que pour lui montrer ses capacités en combat. Bah, cela attendrait ! La diclonius répondit donc à la question d'Andizia :
Si tu peux nous emmener toutes les deux, ce serait mieux. A vrai dire, je vois mal Amélie traîner seule dans son état actuel...
Celle-ci hocha la tête rapidement, confirmant les dires de sa maîtresse.
-
La neko n’avait pas répondu, mais la réponse se lisait quand même dans son attitude. Elle et Lucy ne dirent rien pendant la très courte discussion entre Raphaël et Andizia. Puis la diclonius plaça sa phrase pile au bon moment :
Si tu peux nous emmener toutes les deux, ce serait mieux. À vrai dire, je vois mal Amélie traîner seule dans son état actuel...
L’adolescente regarda celle qui apparemment se nommait Amélie. Elle acquiesçait. Andizia hocha elle aussi la tête.
Ça marche. Direction la Terre, et après je reviens faire un bras d’insulte à nos non-invités. Et s’ils ne veulent pas attendre, vous pouvez commencer à leur casser la figure sans moi.
Le chef de l’Ordre secoua la tête en soupirant et marmonna quelque chose du style « Comme si on avait besoin de ton accord. » Il salua les trois jeunes filles et repartit. Andizia se tourna vers les deux autres et leur dit de la suivre. Elles traversèrent la salle commune comme si de rien n’était et sortirent.
Bon, alors, le portail le plus proche…
[Quelques minutes et rien d’intéressant plus tard…]
Et hop ! Juste à côté du lycée, si ça c’est pas de la chance !
Double-Lune se retourna et fit un grand sourire à Lucy.
Tu as repéré l’endroit, c’est bon ? De toute façon, Terka est toujours dans le coin, si tu as besoin de quoi que ce soit, information ou aide, va lui parler.
Elle jeta un coup d’œil circulaire.
Il n’y a personne. Bon, eh bien… À moins que tu veuilles me demander autre chose, il va falloir que j’y aille.
-
Ça marche. Direction la Terre, et après je reviens faire un bras d’insulte à nos non-invités. Et s’ils ne veulent pas attendre, vous pouvez commencer à leur casser la figure sans moi.
Raphaël secoua la tête et marmonna dans sa barbe, si bien qu'il était impossible pour les deux filles de comprendre quoi que ce soit, avant de sortir de la pièce. Andizia fit signe à la mutante et la diclonius de la suivre, avant de repartir par où elles étaient arrivées. Tandis qu'elles traversaient la salle du bar, elle reprit son sac qu'elle avait posé à coté de l'endroit où elle était assise. Il y avait dedans le plan qui lui permettrait de rentrer chez elle. En effet, elle n'avait pas encore vu l'endroit où elle avait élu domicile. Seule Nyu y était allée.
Lorsqu'elles furent dehors, Andizia les guida vers un portail. Contrairement à ce qu'elle avait pensé, il n'y eut aucune sensation bizarre lorsque Lucy le traversa. Un instant plus tôt, elles étaient sur Terra, et pouf ! elles se retrouvaient sur la Terre ! Elle reconnut le lycée de Seikusu qu'elle n'avait vu que de l'intérieur ou sur des photos.
Et hop ! Juste à côté du lycée, si ça c’est pas de la chance ! Tu as repéré l’endroit, c’est bon ? De toute façon, Terka est toujours dans le coin, si tu as besoin de quoi que ce soit, information ou aide, va lui parler.
D'accord, merci.
Amélie, quant à elle, s'extasiait des nouveaux paysages qu'elle voyait. Elle ne s'était encore jamais rendue sur Terre, et découvrait une nouvelle architecture.
Il n’y a personne. Bon, eh bien… À moins que tu veuilles me demander autre chose, il va falloir que j’y aille.
Lucy répondit :
Non, c'est bon. Bon combat !
Amélie laissa échapper un petit sifflement d'émerveillement. La diclonius la regarda, amusée, et lui fit :
Tu aurais envie de prendre de la hauteur ?
La Neko se retourna et acquiesça. Lucy se retourna alors et lui présenta son dos.
Accroche-toi bien !
Dans le même temps, Amélie sentit une pression au niveau de ses hanches. Elle fut soulevée et "flotta" rapidement jusqu'à la mutante, la percutant presque. Elle poussa un petit cri de surprise, puis elles disparurent toutes deux du regard d'Andizia. En vérité, Lucy s'était projetée vers le toit le plus proche à très grande vitesse.
La suite à cette adresse ! (http://hentai.forum-rpg.net/index.php?topic=13248.0)
[HRP : Sortie digne de Superman ;) ]