One Shot / Re : Virtual Submission [Moemi]
« le: mardi 22 juillet 2014, 00:42:45 »Oui mais...
Elle n'a jamais su s'opposer à lui, vraiment. Et elle sent qu'il ne changera pas d'avis. Elle doit vraiment l'agacer, à l'heure qu'il est, à le contredire sans cesse pour un oui ou pour un non. Elle va finir par faire croire qu'elle est butée, qu'elle ne l'aime pas vraiment, si elle continue. Et puis c'est peut être lui qui a raison... ou plutôt, peut être fait-elle des histoires pour bien peu ? Elle ne cesse de lui promettre qu'elle est à ses pieds, qu'elle lui appartient, mais comment est-il supposé la croire si elle agit toujours ainsi ? Alors elle cède, toujours plus, simule même un certain enthousiasme. C'est vrai, elle peut faire ça pour lui, porter son "pyjama". Pourquoi pas. Ça n'est qu'un vêtement fantaisiste après tout.
Et puis, et puis...
Il faut qu'elle le voit. Elle ne peut tout simplement pas attendre plus. Depuis qu'elle sait que cela arrivera, elle ne peut plus se refréner, elle a la sensation qu'il faut qu'elle le rencontre à l'instant. Et qu'importe si la manière de procéder n'est pas celle qu'elle aurait voulu. Alors tant pis, elle accepte. Elle se jette dans le vide.
Elle file à la salle de bain pour se nettoyer, et enfile le costume ; elle suit les instruction de son maître, sans grand plaisir, certes, mais s'il faut en passer par là...
Puis il lui dit qu'il se met en route. Et voilà. Les dés sont jetés.
Elle détache les sangles de son costume, son bandeau et son bâillon, juste pour se laisser le temps d'éponger les souillures qu'elle a laissées devant son bureau ; puis elle va déverrouiller sa porte d'entrée et file jusqu'à son lit, toutes lumières éteintes, pour s'entraver à nouveau. Elle s'allonge sur le flanc, dos à l'entrée, le corps en S. De dos, cela sera certainement plus facile que de face ?... Elle se rend compte qu'elle a oublié son bandeau pour les yeux ; posé elle ne sait où. Tant pis. Elle ne veut pas faire machine arrière en rallumant la lumière.
Elle n'a plus qu'à attendre. Attendre. Les secondes passent, silencieuse. Cinq. Dix. Quinze. Vingt.
Vingt cinq.
Trente.
Trente et une.
Moemi est au bord de la suffocation. La même peur panique que celle qui l'avait saisie dans le sex shop s'empare d'elle. Allongée, il lui semble qu'elle est sur le point de tomber... Elle ferme les yeux avec l'énergie du désespoir, gémit à travers son bâillon. Déjà elle veut changer d'avis, fermer sa porte, se barricader, faire comme si elle n'existait plus. Disparaître, échapper à ce jeu effrayant. Le laisser tambouriner et partir. Reprendre sa petite vie, une vie normale. Pourquoi est-elle dans cette situation ? C'est complètement délirant. Ça n'a pas de sens. Que fait-elle ? Elle n'aurait jamais du accepter.
Elle ne fait pas un geste, pourtant. Elle a promis, après tout. Oserait-t-elle le décevoir, encore ? Non non, ce serait impensable... ce n'est qu'un dur moment à passer. Elle ne bougera pas. Elle attend.
Dans le silence le plus total, des gouttes se suivent et se rassemblent, formant un petite tâche sombre dans les fibre du drap, sous la tempe de la demoiselle. Elle ose à peine renifler, de peur de briser le calme parfait qui règne dans la pièce. Sa peur est quelque peu apaisée par ses sanglots muets ; elle écoute son sang battre régulièrement ses tempes.
Des pas dans le couloir. Elle croit qu'elle va s'évanouir. Elle ouvre la bouche en grand, comme si elle allait hurler, et un filet de bave s'échappe de sa bouche obstruée. Elle reste silencieuse. Son cœur la tiraille, ses membres tremblent, refusent de rester en place. Pourvu que ça ne soit pas lui !!... Elle n'est pas prête, pas prête pour ça ... pourvu qu'il parte, elle fermera sa porte, tout sera fini, elle ne peut pas, ne peut pas non ne - il ouvre.
Elle reste en suspend ; elle ne peut plus faire un geste. Elle l'entend qui approche. Les épaules de la jeune femme se mettent à trembler ; elle monopolise toutes ses forces, pour ne pas bouger, ne pas hurler, et les larmes jaillissent à nouveau, sans un bruit.
« Tu me voulais... Et je suis là, mon cœur... Comme je l’avais dit. »
Des doigts étrangers viennent chatouiller sa nuque pour la libérer de son baillon ; une respiration saccadée s'échappe de sa gorge.
« Est-ce que tu as peur, ma chérie ? »
Elle ne peut tout simplement pas répondre. Elle ne peut pas articuler, les mots sont trop faibles. Elle ne sais pas quoi dire, n'a simplement rien à dire, et trop à exprimer. Un sanglot bruyant et désespéré s'échappe enfin de sa poitrine, secoue tout son corps à la surface plastifiée.
« Désolée... désolée... !! »